• #Zohran_Mamdani : un radical à la mairie de #New_York ?
    https://lvsl.fr/zohran-mamdani-un-radical-a-la-mairie-de-new-york

    Avec son programme de gratuité des bus et des crèches, de contrôle des loyers et d’épiceries municipales, le candidat de #gauche Zohran Mamdani pourrait renverser le baron démocrate corrumpu #Andrew_Cuomo. Une victoire de la mairie de New York qui enverrait un signal fort d’opposition face à #Trump.

    #Politique #alexandria_ocasio_cortez #Bernie_Sanders #démocrates #DSA #Eric_Adams #Etats-Unis #socialiste

  • Opération Vautour : 19 trafiquants de migrants arrêtés à Saint-Louis – la DNLT déjoue deux départs clandestins
    https://www.dakaractu.com/Operation-Vautour-19-trafiquants-de-migrants-arretes-a-Saint-Louis-la-DNL

    Opération Vautour : 19 trafiquants de migrants arrêtés à Saint-Louis – la DNLT déjoue deux départs clandestins
    La Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) a frappé fort à Saint-Louis, entre le 13 et le 17 juin 2025. Grâce à des renseignements opérationnels précis, les enquêteurs ont empêché deux tentatives de migration irrégulière par voie maritime et interpellé 19 individus impliqués à divers niveaux dans l’organisation de ces départs.
    Baptisée “Opération Vautour”, l’intervention a été conduite en trois phases stratégiques, mobilisant les antennes régionales de la Police nationale pour une action coup de poing.
    Phase 1 : Le réseau espagnol neutralisé Le 13 juin, une première alerte concernant une opération organisée par un Sénégalais résidant en Espagne a mis les enquêteurs sur le pied de guerre. Résultat : 7 arrestations, dont un co-organisateur et deux recruteurs.
    Phase 2 : Une rafle ciblée dans les lieux d’hébergement
    Dans la nuit du 15 au 16 juin, 9 autres individus ont été cueillis sur leur lieu d’hébergement. L’enquête a permis d’identifier un recruteur principal et deux de ses complices directs, révélant ainsi une organisation structurée et compartimentée.
    Phase 3 : Le cerveau du réseau interpellé à Pikine (Saint-Louis)
    Le 17 juin, la DNLT a réussi à mettre la main sur l’un des plus gros trafiquants de migrants de la région, un homme activement recherché depuis plusieurs mois. Ce dernier serait l’architecte d’un vaste réseau exploitant les jeunes désespérés, avec un point de départ prévu au niveau du port polonais de Saint-Louis.
    Lors d’une perquisition antérieure et des différentes opérations, la DNLT a saisi :
    • Une pirogue,
    • Un moteur hors-bord,
    • 1 980 litres de carburant,
    • Le capitaine de la pirogue,
    • Et le vendeur de l’embarcation.
    Les 19 mis en cause ont été déférés au Pool Judiciaire Financier pour répondre des accusations d’association de malfaiteurs, trafic de migrants et mise en danger de la vie d’autrui.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#saintlouis#DNLT#routemigratoire#sante#trafic

  • Shein, temu, etc : Pourquoi la nouvelle taxe sur l’ultra fast-fashion ne va pas assez loin ?
    https://www.lemediatv.fr/emissions/2025/shein-temu-etc-pourquoi-la-nouvelle-taxe-sur-lultra-fast-fashion-ne-va-pas

    Shein, Temu… Derrière ces vêtements à prix cassés, un coût écologique et social souvent ignoré. Une nouvelle loi, adoptée au Sénat le 10 juin 2025, tente d’y répondre !

    #Capitalisme #politique #Travail

  • Pisa-Livorno. #trasporti_militari e pendolari a piedi
    https://radioblackout.org/2025/06/pisa-livorno-trasporti-militari-e-pendolari-a-piedi

    La circolazione ferroviaria tra Pisa e Livorno nel mese di giugno viene interrotta per sette giorni dalle 9,50 alle 12,50. In questo modo numerosi pendolari subiscono gravi disagi. “La motivazione “ufficiale” agli altoparlanti delle stazioni è “manutenzione a Tombolo”. Viene omesso che l’ultimazione di questi scambi e questi binari – iniziati nel 2017 – comporterà […]

    #L'informazione_di_Blackout #antimilitarismo #camp_darby #livornp-pisa
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/06/2025-06-17-dario-trasporti-mili-pi-li.mp3

  • « La situation se détériore » : en marge du G7, l’amer constat de Keir Starmer sur les traversées de la Manche - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/65225/la-situation-se-deteriore--en-marge-du-g7-lamer-constat-de-keir-starme

    « La situation se détériore » : en marge du G7, l’amer constat de Keir Starmer sur les traversées de la Manche
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 18/06/2025
    Malgré de multiples mesures dissuasives et répressives mises en place par Londres et Paris depuis des années, les traversées de la Manche par les migrants ne diminuent pas. Au contraire. Critiqué et sous pression de l’opposition dans son pays, Keir Starmer, le Premier ministre britannique a reconnu, en marge du G7, que la situation migratoire « se détériorait ».
    En marge du sommet du G7 au Canada, le Premier ministre britannique Sir Keir Starmer a admis, mardi 17 juin, que la crise des petits bateaux dans la Manche se « détériorait ». Un constat d’échec d’autant plus dur à formuler que l’homme fort de Londres avait « promis » de « briser les gangs [de passeurs] » qui se livrent au trafic d’êtres humains vers le Royaume-Uni en organisant les traversées de la Manche.
    Pour Keir Starmer, « la migration devrait être une priorité clé compte tenu de la détérioration de la situation dans la Manche », et la France et le Royaume-Uni devraient continuer à « travailler en étroite collaboration » pour « trouver des moyens novateurs de faire avancer les choses ». Comprendre : enrayer les traversées illégales entre les deux pays. Les deux dirigeants, français et britannique, ont convenu de se focaliser sur cette question migratoire lors du prochain sommet entre le Royaume-Uni et la France. Le président français est attendu du 8 au 10 juillet à Londres pour une visite d’État.
    16 000 arrivées sur les côtes britanniques
    Car pour l’heure, les traversées ne cessent pas, au contraire. Depuis le début de l’année, un peu plus de 16 000 migrants ont atteint les côtes britanniques depuis les plages du nord de la France, selon les chiffres du Home office. C’est 42 % de plus qu’à la même période l’année dernière. « Il s’agit d’un défi sérieux qui exige des réponses sérieuses », a encore déclaré Keir Starmer aux journalistes présents au sommet canadien.
    Mardi 17 juin, plusieurs tentatives de traversées ont eu lieu simultanément au départ de la Picardie et du Pas-de-Calais. La semaine dernière, une centaine de migrants ont été interceptés dans la Manche. Le samedi 31 mai, 1 195 migrants ont débarqué au Royaume-Uni à bord de 19 embarcations. Un tel nombre d’arrivées en une seule journée n’avait pas été atteint depuis septembre 2022 (où 1 305 personnes avaient été débarquées).
    Sous pression, le premier ministre travailliste est pour l’heure critiqué pour ses résultats. Chris Philp, député de l’opposition, a déclaré que sous la direction de Keir Starmer, la crise de la Manche était en train d’échapper à tout contrôle. « Les trafiquants rient, les bateaux continuent d’arriver et la réponse du Labour [travaillistes, ndlr] est de former une autre task force et d’organiser un sommet. C’est faible et embarrassant », a déclaré le député.Comme ses prédécesseurs, le Premier ministre a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière sa priorité. Les accords se sont multipliés ces dernières années. En 2023, le précédent gouvernement conservateur avait finalisé un accord pour donner à la France près de 500 millions d’euros sur trois ans pour militariser davantage la frontière française et empêcher les migrants de faire la traversée.
    Dernier rendez-vous officiel en date : en février 2025. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, et Yvette Cooper, son homologue britannique, ont prolongé jusqu’en 2027 leur traité contre l’immigration clandestine, par lequel les Britanniques financent une partie des contrôles menés côté français.
    Pour faire face à cette hausse des départs depuis les côtes françaises, la France envisage de changer de doctrine : autoriser les forces de policer à intercepter les migrants en mer. Jusqu’à présent, le droit maritime interdit aux policiers d’entrer dans l’eau et d’interpeller les bateaux. Ainsi, la France devrait « faire évoluer » le dispositif actuel « afin de pouvoir agir dans les eaux peu profondes, jusqu’à 300 mètres des côtes, et ainsi intercepter les ’taxi-boats’, tout en respectant les principes de la convention des Nations unies sur le droit de la mer », a détaillé une source au ministère de l’Intérieur.
    Interrogé par InfoMigrants en décembre 2023, le procureur de la République de Saint-Omer avait émis des réserves au sujet de ces interceptions maritimes. « Le préfet a donné des consignes extrêmement claires aux forces de l’ordre sur le fait de ne jamais mettre en péril la vie des migrants », avait-il dit. Mais des dérives existent. Le 13 juin, France Info relatait l’interception violente dans la Manche, vers Gravelines, d’un canot de migrants. Des policiers, entrés dans l’eau avec leurs boucliers et leurs casques, ont lancé des gaz lacrymogène vers des exilés pour empêcher leur small boat de partir. Un photographe britannique, présent lors de la scène, a vu une famille avec enfants au milieu des fumées, contrainte de rebrousser chemin vers la plage. Les syndicats de police y ont vu une opération « exceptionnelle ». « Nos collègues sont juste très engagés, surtout qu’il y a quelques jours, on nous reprochait d’avoir laissé partir un bateau soi-disant sans rien faire », a justifié un responsable syndical de la police.
    En 2021, Priti Patel, alors ministre de l’Intérieur britannique, avait déjà pressé la France de mettre en place ce genre d’opérations. Mais ce projet avait été rapidement abandonné suite au refus de la France de mener des pratiques contraires au droit maritime international.
    Particulièrement dangereuses, les traversées de la Manche dans ces frêles embarcations pneumatiques provoquent régulièrement des drames. L’année 2024 a été la plus meurtrière recensée depuis 2018 : 78 personnes sont mortes dans une vingtaine de naufrages recensés, selon l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim). Avec les contrôles de sécurité renforcés, les exilés prennent de plus en plus de risques pour passer entre les mailles du filet et déjouer la surveillance des autorités. Depuis le début de l’année, au moins 15 personnes sont mortes dans ces traversées.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#routemigratoire#politiquemigratoire#mortalite#securite#sante#trafic

  • Récit « Je n’avais jamais vu ça de la part de la police » : près de #Dunkerque, des migrants interceptés dans l’eau à coups de #bombes_lacrymogènes

    Plusieurs agents armés, munis de boucliers et de casques lourds, se sont retrouvés au milieu des vagues à #Gravelines, le 13 juin. Si les syndicats de police y voient une opération « exceptionnelle », les associations craignent un changement de méthode pour empêcher les traversées de la Manche.

    Spray au poivre à la main, de l’eau jusqu’à la taille, le policier asperge plusieurs migrants. Objectif : empêcher le petit groupe de monter à bord d’une embarcation en direction de l’Angleterre. La scène se déroule sur la plage de Gravelines (Nord), à quelques kilomètres de Dunkerque, vendredi 13 juin au petit matin. Peu après 5 heures du matin, raconte à franceinfo, clichés et métadonnées à l’appui, le photographe britannique Dan Kitwood, qui a assisté à l’intervention. « C’est vite devenu assez chaotique, avec les gens qui criaient et les enfants qui pleuraient », relate-t-il. Arrivé une heure plus tôt sur les lieux, il remonte le fil de cette opération d’#interception rare, les forces de l’ordre n’ayant pas pour habitude d’intervenir aussi loin dans l’eau avec des équipements aussi lourds.

    « Peu avant 5 heures, les premiers migrants sont sortis des dunes. Ils étaient une trentaine, avec au moins cinq enfants, dont deux en bas âge », raconte-t-il, en se basant sur ses photos. Parmi eux, une poignée d’hommes n’a pas de gilet de sauvetage. Ils sont les seuls à cacher leur visage. « Probablement membres d’un réseau de passage plus large », se dit le photojournaliste. Dix minutes plus tard, une embarcation apparaît sur le rivage et s’approche du groupe de migrants dans l’eau. Depuis les dunes, une dizaine de policiers surgit alors. Ils font partie d’une compagnie d’intervention, reconnaissables aux bandes bleues sur leur casque. Certains courent droit dans la mer, jusqu’à être à moitié immergés, « avec l’intention de sortir [les migrants] de l’eau », explique Dan Kitwood.

    Afin de tenir les agents éloignés, certains hommes les éclaboussent. « Il y a aussi eu une altercation avec un policier muni d’un bouclier qui avait du mal à rester stable dans l’eau plus profonde, avec tout son équipement », relate le photographe. « C’est à ce moment-là qu’un autre agent a sorti son spray devant les personnes les plus agressives », ajoute-t-il. Finalement, les policiers, « qui n’ont rien pu faire », sortent de l’eau, déstabilisés par le courant et le trop grand nombre de migrants. Une famille « prise dans le gaz » est aussi contrainte de regagner la #plage, où d’autres migrants venus faire diversion sont chassés à coup de grenades #lacrymogènes.

    « C’était dangereux pour tout le monde »

    Malgré cette intervention musclée dans l’eau, la moitié du groupe parvient à prendre la mer ce matin-là. Pour Dan Kitwood, familier de la crise migratoire dans le Nord de la France, les policiers « n’ont pas fait un usage disproportionné de la force, et n’ont pas été trop agressifs ». « Ils ont tenté quelque chose de nouveau, et ça n’a pas fonctionné ». Reste que la tactique d’entrer dans l’eau avec autant d’équipement est inédite. « Je n’avais jamais vu ça de la part de la #police », assure le photographe, qui estime que « c’était dangereux pour tout le monde », migrants comme policiers. « Vous pouvez imaginer ce qu’il se passerait si un agent venait à glisser et se retrouver sous l’eau, avec le poids de son bouclier ou de quelqu’un sur lui... »

    Depuis 2018 et l’augmentation continue des traversées de migrants par bateau vers le Royaume-Uni, face à une frontière parmi les plus surveillées et sécurisées au monde, les forces de l’ordre ont renforcé leur présence sur les côtes françaises afin d’empêcher les départs et de gêner les passeurs à terre. « Chaque jour, 1 200 effectifs sont mobilisés » sur les 150 km de littoral entre Dunkerque et Le Touquet, rappelait le 27 février le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, cité par ICI Nord (Nouvelle fenêtre). Sur ces agents, « 730 sont financés par le Royaume-Uni », ajoutait-il, en vertu du #traité_de_Sandhurst signé entre les deux pays il y a sept ans.

    En plus de démanteler les campements, policiers et gendarmes ont souvent été aperçus sur les plages pour barrer la route des migrants ou pour lacérer les boudins des canots gonflables. Comme le révélait Le Monde(Nouvelle fenêtre) et plusieurs médias étrangers dans une enquête en mars 2024, des bateaux de gendarmerie ont expérimenté des techniques d’interception en mer, autorisées par les directives préfectorales, qui imposent toutefois la plus grande #prudence. Mais au bord des plages, la zone grise demeure et les interceptions dans l’eau avec un tel équipement ne font pas partie des méthodes habituelles des forces de l’ordre, observent plusieurs acteurs locaux.

    La crainte d’un « #changement_de_doctrine »

    « Nous avions déjà eu des témoignages d’opérations #dans_l'eau, mais jamais aussi profondément », explique à franceinfo Charlotte Kwantes, responsable plaidoyer et communication de l’association Utopia56, qui apporte une aide humanitaire aux migrants du secteur. « On se demande désormais jusqu’où le gouvernement français va aller, sous pression du Royaume-Uni », déplore-t-elle, en faisant référence aux récentes déclarations du Home Office, le ministère de l’Intérieur britannique, qui a par exemple appelé (Nouvelle fenêtre) le 31 mai à « exhorter les Français à apporter les changements nécessaires à leur politique opérationnelle » afin que les autorités puissent intervenir « dans les eaux peu profondes le plus rapidement possible ».

    Pour Charlotte Kwantes, « difficile de ne pas faire le rapprochement » entre les méthodes vues à Gravelines et le « changement de doctrine » réclamé par #Bruno_Retailleau fin février lors de sa visite (Nouvelle fenêtre) dans la région. Le ministre de l’Intérieur préconisait alors des interceptions en pleine mer, et ce, jusqu’à 300 mètres des côtes. « Ils veulent rendre la #mer infranchissable, mais c’est impossible. Et ça passera forcément par des moyens violents », juge Charlotte Kwantes.

    L’annonce ne passe pas non plus chez les sauveteurs du littoral, très souvent sollicités pour intervenir sur des naufrages. « On court vers des drames, les interceptions d’embarcations fragiles sont extrêmement dangereuses (...) encore plus si les personnes à bord ont reçu du gaz lacrymogène ou sont blessées au moment du départ », alerte un bénévole local de la Société nationale des sauveteurs en mer (SNSM), qui préfère rester anonyme pour évoquer « cette situation très tendue ».

    « Très difficile d’adapter les moyens »

    Contactées par franceinfo, ni la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar) ni la préfecture du Nord n’ont réagi. Mais aux yeux des syndicats de police, les agents photographiés dans la mer le 13 juin se trouvaient dans les clous. « C’est vrai que ça peut impressionner, cet équipement lourd dans l’eau, reconnaît Marc Hocquard, délégué général adjoint de l’Unsa Police. Mais il faut voir ce que les collègues se prennent comme projectiles lorsqu’ils interviennent sur ces situations. »

    Pour repousser les forces de l’ordre, les passeurs et certains migrants jettent des pierres « et emportent avec eux des barres de fer », assure-t-il. Un constat partagé par Julien Soir, délégué du syndicat Alliance dans les Hauts-de-France. « Ce matériel n’est peut-être pas le plus adapté, mais c’est tout ce que les collègues ont pour se protéger », justifie-t-il, sans écarter les risques de chute ou de noyade pour les agents. « L’intervention de Gravelines reste de l’ordre de l’exceptionnel », insiste-t-il.

    Pour les deux responsables syndicaux, la situation sur les côtes du Nord et du Pas-de-Calais a atteint « un niveau de violence très élevé ». « Mais il n’y a pas de changement de doctrine pour l’instant, ni de groupe de travail sur ce sujet » au sein de la police, réfute Marc Hocquard. « Nos collègues sont juste très engagés, surtout qu’il y a quelques jours, on nous reprochait d’avoir laissé partir un bateau soi-disant sans rien faire », justifie-t-il.

    De là à équiper les policiers de nouveaux moyens, voire de renforcer les brigades maritimes, il y a encore du chemin, prévient Julien Soir. « Selon la météo, il peut y avoir 50 personnes ou alors 1 000 qui tentent de traverser sur une journée, rappelle-t-il. C’est très difficile d’adapter les moyens face à un tel delta. » Surtout que, face aux forces de l’ordre, « les réseaux font sans cesse évoluer leurs techniques pour trouver un moyen de passer... »

    https://www.franceinfo.fr/monde/europe/migrants/recit-je-n-avais-jamais-vu-ca-de-la-part-de-la-police-pres-de-dunkerque-d
    #Calais #violence #violences_policières #frontière #Manche #migrations #réfugiés #France #Angleterre #UK #militarisation_des_frontières

    ping @karine4 @isskein

  • La profession d’enseignant-chercheur aux prises avec le #nouveau_management_public

    Ce texte se propose d’analyser différents impacts de la #néolibéralisation de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) sur le contenu et les #conditions_de_travail des enseignants-chercheurs (EC). L’analyse s’appuie sur les résultats d’une enquête menée entre 2020 et 2022 sur la nature, les causes et les effets des mutations du #travail des EC. Cette recherche visait dans un premier temps à objectiver les évolutions et à saisir les représentations des acteurs à leur sujet. Le second temps entendait analyser les raisons et les vecteurs de ces évolutions. Outre la mobilisation de sources bibliographiques, trois outils ont servi à recueillir des données. Un questionnaire adressé en ligne aux membres des différentes sections du CNU et aux EC en poste dans cinq établissements (aux tailles, localisations et statuts variés), à l’exception de ceux du domaine de la santé [1] a permis de travailler sur 684 réponses complètes reçues. Des entretiens semi-directifs (de 30 à 90 minutes) ont ensuite été menés avec 108 répondants au questionnaire, avec 5 présidents ou vice-présidents d’université (en poste au moment de l’échange) et avec des représentants de 6 syndicats (SNESup, SNESup école émancipée, CFDT, CGT, FO et Sud) [2]. Des résultats provisoires ont enfin été discutés au cours de 7 séminaires réunissant des EC dans le but d’alimenter la réflexion et l’analyse finale. Le livre Enseignants-chercheurs. Un grand corps malade (Bord de l’eau, 2025) rend compte de façon détaillée des résultats de cette recherche.

    On montrera d’abord comment la mise en œuvre des principes du nouveau management public (#NMP) dans l’ESR a entraîné simultanément un alourdissement et un appauvrissement des tâches d’enseignement, de recherche et d’administration incombant aux EC. On abordera ensuite les effets de #surcharge et de #débordements du travail que produisent ces transformations du travail des EC ainsi que les impacts que cela engendre sur leur #moral, leur #engagement et leur #santé.

    Le travail des EC alourdi et appauvri sous l’effet de la #néo-libéralisation et du NMP

    La #néo-managérialisation de l’ESR a démarré dans les années 1990, sans qu’il s’agisse d’une #rupture absolue avec une #université qui aurait jusque-là échappé aux logiques capitalistes dominantes. Parlons plutôt d’une évolution marquée par l’adoption et l’adaptation des principes du néolibéralisme. Promus par la Société du Mont Pèlerin fondée en 1947, puis mis en œuvre à partir des années 1980 (par Thatcher et Reagan), ces principes prônent une réduction des missions et des coûts des services publics s’appuyant sur une gestion comparable à celle des entreprises privées. Il s’agit de rationaliser leur organisation et de réduire leurs budgets, d’instaurer une mise en concurrence interne (entre établissements, départements, équipes et collègues) et externe (avec des organisations privées fournissant des services de même nature), de viser leur rentabilité et de mesurer leur performance. Cela a conduit à favoriser le fonctionnement en mode projet, la diversification des financements en valorisant les #PPP (partenariats public/privé), l’évaluation sur #indicateurs_quantitatifs, les #regroupements… Les objectifs fixés étant l’#efficacité plutôt que l’#équité, l’#efficience plus que l’#utilité_sociale, la #rentabilité avant la qualité de service.

    Ce programme s’applique donc dans l’ESR français à partir des années 1990. En 1998, le #rapport_Attali « Pour un système européen d’enseignement supérieur » répond à une commande de #Claude_Allègre (ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie de 1997 à 2000) qui entend « instiller l’#esprit_d’entreprise dans le système éducatif » (Les Échos, 3 février 1998), une #orientation qui constitue une injonction à visée performative. Dans les établissements, et notamment les #universités_publiques, cette orientation va être conduite par des équipes comptant de plus en plus de technocrates et de managers formés et rompus à l’exercice du NMP qui entendent faire fonctionner une logique inscrite dans la droite ligne du « processus de production, de diffusion et de légitimation des idées néo-managériales en France depuis les années 1970 [3] »

    Le rapport Attali propose un cadre européen inspiré d’orientations de l’OCDE. Lors de la célébration du 800e anniversaire de la Sorbonne, toujours en 1998, les dirigeants français, allemand, britannique et italien lancent un appel pour « un cadre commun de référence visant à améliorer la lisibilité des diplômes, à faciliter la mobilité des étudiants ainsi que leur employabilité ». Dès 1999, 25 autres pays européens signent cet appel et donnent naissance au « #processus_de_Bologne » destiné à créer un Espace européen de l’enseignement supérieur avant 2010. En mars 2000, l’Union européenne rejoint ce projet, qui débouche sur la #stratégie_de_Lisbonne proposant de créer un « #marché_de_la_recherche ». C’est dans ce contexte qu’intervient la #bureaucratisation_néolibérale de l’ESR français qui va transformer la « #gouvernance » de l’ESR, ainsi que le travail et les conditions de travail de ses salariés, dont celles des EC.

    Parallèlement à la dégradation des #taux_d’encadrement (notamment en licence [4], avec des variations entre disciplines et établissements) et aux baisses d’effectifs et de qualification des personnels d’appui, les EC assument des tâches liées à l’enseignement de plus en plus nombreuses, diverses et complexes. Il s’agit notamment d’un travail d’#ingénierie_pédagogique de plus en plus prenant, d’une coordination de plus en plus fréquente d’équipes pédagogiques comprenant des précaires en nombre croissant (dont ils doivent aussi assurer le recrutement et le suivi), de réponses aux injonctions à la « #professionnalisation » (impliquant de faire évoluer les contenus de formation, en réécrivant les maquettes de diplôme en « compétences » [5], en multipliant le nombre de #stages à encadrer et en travaillant sur les #projets_professionnels des étudiants), d’une #complexification de l’#évaluation des étudiants due à la #semestrialisation, à des délais de correction raccourcis, à la « #concurrence » du web et désormais de l’IA et d’une prise en charge d’activités de #marketing et de #communication destinées à vanter, voire à « vendre », les diplômes, les parcours, l’établissement.

    - « On subit une accumulation de #micro-tâches, qui devient chronophage même si c’est souvent des bonnes idées. Par exemple, l’université nous demande de présenter les masters en faisant venir d’anciens étudiants, ce qu’on fait déjà deux fois pour les étudiants de L3 et aux journées portes ouvertes. Ils nous demandent de faire une présentation de plus pour diffuser plus largement sur des plateformes et toucher un public plus large. […] Autre exemple, on nous demande de refaire un point sur les capacités d’accueil de nos masters, et il faut refaire le travail. […] En fait, toute l’année on nous demande des #petits_trucs comme ça. » (PU en sciences de l’éducation et de la formation, en université).

    Une même dynamique opère du côté de la recherche, les activités sont aussi accrues et diversifiées dans un contexte de raréfaction des personnels d’appui, notamment en lien avec la #concurrence aiguisée entre chercheurs, entre labos, entre UFR, entre établissements. Cette évolution c’est aussi la baisse des #budgets_récurrents et la chasse aux #financements, en répondant à des #appels_à_projets émanant de institutions publiques (ANR, ministères, UE) ou d’acteurs privés, la course aux #publications dans les revues classées, en anglais pour certaines disciplines, la multiplication des #évaluations par les établissements, les agences (AÉRES puis #HCÉRES…), les tutelles, le ministère, l’œil rivé sur les classements, notamment celui de Shanghai.

    - « Une partie du temps, on est plus en train de chercher des budgets et de faire du #reporting que de faire la recherche elle-même. Sans compter qu’il faut publier pour être valorisé. Il y a des collègues dont on se demande ce qu’ils publient, parce que leur temps de recherche en fait, c’est du temps d’écriture, mais on ne sait pas sur quoi. » (PU en civilisation américaine en université).
    - « Si on regarde les laboratoires, il y a beaucoup de chercheurs et peu de personnels associés. Nécessairement, les EC doivent faire face à plus de tâches administratives. Et d’autre part, il y a des choses qui ont été formatées, il faut remplir des fichiers, des indicateurs, cela fait beaucoup de tâches administratives à réaliser. » (PU en électronique en IUT).

    À cela s’ajoutent les activités de sélection, de recrutement et de management des étudiants et des doctorants sur des plateformes aux performances discutables (#ParcoursPlus, #Mon_master, Adum), des ATER, des postdocs et des enseignants vacataires et contractuels, ainsi que de titulaires lorsqu’il faut siéger en comité de sélection quand des postes de MCF et PU (Professeur d’Université) sont ouverts. Il faut ici souligner la #surcharge spécifique pesant sur les #femmes, notamment PU, compte tenu des règles de parité (un COS doit compter au moins de 40% de membres de chacun des deux genres) et des inégalités de #genre dans les carrières [ 7].

    Les EC doivent aussi prendre en charge des activités d’information, d’évaluation et de valorisation à destination de divers instances et organismes, dans des délais souvent courts, au moyen d’outils numériques plus ou moins fiables et compatibles. Ces comptes à rendre portent en particulier sur la qualité des cursus, les débouchés professionnels et les taux d’insertion des diplômés, les coûts en heures et en masse salariale des cours, des TD et des TP, les résultats en termes de présence aux examens, de notes, de diplômés, d’abandons en cours de cursus…

    – « Je me sens être très gestionnaire, animatrice, gentille organisatrice une grande partie de mon temps. C’est quelque chose que je n’avais pas du tout anticipé en entrant dans ce métier, parce que je ne pensais pas avoir autant de #charges_administratives. […] Dès la 3è année après mon recrutement, j’étais directrice des études, à faire des emplois du temps, recruter des vacataires, travailler un petit peu le contenu de leurs interventions, mais je devais surtout faire des RH, essayer que ça convienne à chacun, récupérer les papiers qu’on lui demandait pour qu’il soit payé, etc. » (MCF en sociologie en IUT).

    On a ainsi assisté à un double mouvement d’alourdissement er d’appauvrissement du travail des EC sous les effets combinés des injonctions à la professionnalisation (la #loi-LRU de 2007 a ajouté « l’orientation et l’insertion » aux missions de l’ESR) et aux attentes des tutelles en la matière ainsi que des normes budgétaires strictes et des critères « d’#excellence » qui concrétisent l’essor des logiques et des modes de gestion du NMP et la #managérialisation de l’ESR (comparable à ce qu’a connu l’Hôpital,). Il en découle un ressenti fréquent de #perte_de_sens et un #malaise profond.

    – « Il faut se bagarrer pour trouver à garder du #sens au métier. Ça c’est très clair. […] On nous impose les choses, donc effectivement, il y a une perte de sens, enfin je ne sais pas si c’est une perte de sens mais on a une perte de la maîtrise de notre métier. »(MCF HDR en didactique de l’histoire en Inspé).
    - « Quand j’ai démarré au début des années 2000, j’avais l’impression d’être en phase avec mon travail et peut-être plusieurs de mes collègues aussi. J’ai l’impression qu’il y avait une sorte de vision collective partagée. Cette vision collective partagée, je la sens moins parce que je sens des #découragements, je sens des #lassitudes. Le partage de la mission de chercheur, c’est plus compliqué et le partage de la vision de la mission d’enseignement pour moi, elle est galvaudée. » (MCF HDR en chimie en université).

    Le #moral et la santé des EC pâtissent des #surcharges et débordements vécus par les EC.

    La détérioration des situations de travail vécue par les EC produit des effets à la fois sur leur état moral, leur #engagement_professionnel et leur état de santé. Les surcharges combinées au sentiment de ne plus pouvoir faire leur travail correctement sont à l’origine de nombreuses #souffrances. Leur travail a été peu à peu alourdi par une accumulation de tâches dont une partie tient à la #procédurisation qui concrétise « la #bureaucratisation_néolibérale ». Cela nourrit un important « #travail_caché », invisibilisé et non rémunéré, qui conduit à la fois à accroître et à hacher l’activité.

    Il en découle des #surcharges_temporelles (extension de la durée du travail professionnel), des #surcharges_mentales (dues à l’accumulation de sujets et de préoccupations) et des #surcharges_cognitives (liées aux changements récurrents de registres d’activité).

    - « L’université française s’écroulerait si nous ne consentions pas à faire un travail parfois considérable gratuitement ou presque. » (PU en langue et civilisation)

    L’#intensification_du_travail qui passe par un accroissement du travail invisible, ou plus justement invisibilisé, des EC, implique des débordements fréquents de leur vie professionnelle sur leur #vie_personnelle (aussi bien du point de vue du temps que de celui des lieux). Ce phénomène a été aggravé par l’usage d’outils (téléphone mobile, micro-ordinateur, tablette) et de dispositifs techniques (mails, réunions et cours à distance, remontées de datas, recherches sur le web) qui favorise le travail en tout lieu et à tout moment, et donc le brouillage des frontières entre travail et hors-travail.

    - « Je pense que tous les collègues font un peu comme moi, le temps d’écriture des articles est pris surtout sur le samedi et le dimanche, donc sur le temps personnel, en fait. Parfois, les conjoints ont du mal à s’y faire, mais moi non, mon conjoint est un chercheur. Globalement, on travaille tous les jours. Sinon, ça ne passe pas. Ou alors, on ne fait que de l’enseignement et on écrit un article par an. » (PU en histoire du droit en université).

    Le débordement temporel et spatial est un fait massif difficile à mesurer pour les EC car ceux-ci, comme tous les enseignants, ont toujours travaillé à la fois sur leur lieu de travail et à leur domicile ou en vacances (pour préparer des cours, corriger des copies et des mémoires, lire et écrire des travaux scientifiques, tenir des RV et réunions à distance).

    La porosité des frontières entre lieux de travail et de vie, entre temps de travail et hors-travail est ambivalente. D’un côté, elle permet aux EC de choisir où et quand ils travaillent, à l’inverse de la plupart des salariés. Cette souplesse d’organisation procure un sentiment de liberté, et une liberté réelle, qui facilite la conciliation entre obligations professionnelles et activités personnelles, domestiques, familiales. Mais, c’est aussi un piège qui met en péril la vie personnelle et familiale en impliquant une absence de limite aux temps et aux espaces consacrés au travail. Ce risque est d’autant plus grand que ce sont souvent les activités de recherche (à la fois les plus appréciées et les plus empêchées au quotidien) qui trouvent place en dehors des lieux et temps de travail. Beaucoup d’EC en viennent alors à accepter, voire à rechercher, ces débordements du travail pour retrouver le plaisir de faire ce qu’ils aiment dans un contexte plus favorable qu’au bureau (environnement calme et agréable) et à l’abri de sollicitations multiples (passages, appels téléphoniques, mails urgents, etc.). Ne peut-on évoquer ici une forme d’#aliénation, voire de « #servitude_volontaire » ? Cela rappelle ce que différentes enquêtes ont montré chez des cadres du secteur privé qui, en travaillant chez eux, y compris le soir, le week-end ou en congé, retrouvent comme ils le disent une « certaine continuité temporelle » et un « cadre spatial favorable à la #concentration ».

    - « Il faut avoir le #temps de faire sa recherche, on est dans une espèce de course à l’échalote permanente. Moi, j’ai eu beaucoup de chance, je ne veux pas cracher dans la soupe, j’ai pu travailler sur ce que je veux, et après à moi de trouver de l’argent. Mais, c’est un métier où ça peut être très dangereux si on ne trouve pas son équilibre. Moi, ça m’a coûté certaines choses au niveau personnel [un divorce !] parce qu’il est arrivé un moment donné où je ne dormais plus la nuit parce que je voyais tout ce que je n’avais pas eu le temps de faire. J’ai eu besoin de faire un travail sur moi pour me ressaisir et me dire que si je n’avais pas fait ça ou ça, ce n’était pas si grave, personne n’est mort à cause de ça, on se détend. J’ai eu de la chance, j’ai refait ma vie avec quelqu’un qui est professeure des écoles donc avec un rythme peu différent ». (MCF en chimie en université).

    Les inégalités de prise en charge des tâches domestiques, familiales et éducatives entre femmes et hommes, auxquelles n’échappent pas les EC, conduisent à exposer de nombreuses EC à des difficultés spécifiques (contribuant aux inégalités de déroulement de carrière à leur détriment), d’autant que la façon d’exercer le métier, de gérer les relations avec les étudiants et de prendre des responsabilités est aussi marquée par des différences de genre.

    – « Cette intensification du temps de travail s’est encore accrue au moment de mon passage PU, avec certains moments de l’année où pour pouvoir conduire mon activité et honorer mes engagements professionnels, je dois sacrifier tous mes week-ends sur une longue période. […] Il me semble que cette intensification tient aussi à une division sexuée du travail présente dans nos composantes : nombre de mes collègues hommes ayant longtemps refusé de prendre des responsabilités, en tous les cas les responsabilités chronophages et peu qualifiantes dans les CV ». (MCF en communication).
    – « Les femmes sont plus touchées que les hommes car elles assument les responsabilités de care pour les étudiants mais aussi pour leurs proches descendants ou ascendants de manière très déséquilibrée par rapport aux hommes. La charge mentale des femmes EC est très lourde. Concilier maternité et ESR (et donc espérer voir évoluer sa carrière) est mission impossible sauf pour celles qui ont un conjoint ou un réseau personnel sur lesquels s’appuyer. L’explosion des publications émanant d’EC masculins pendant la pandémie en est un bon exemple ». (MCF en anglais).

    Ces débordements s’inscrivant dans un contexte de dégradation de la qualité du travail et des conditions de sa réalisation contribuent à nourrir un sentiment d’#insatisfaction. C’est aussi de la #désillusion et diverses #souffrances_morales mais aussi physiques qui découlent de cette combinaison mortifère entre surcharges, débordements et insatisfaction.

    - « Moi, j’ai beaucoup de désillusions sur mon métier. Beaucoup d’#amertume, en fait. […] Quand on est enseignant-chercheur, on démarre, on est à fond, on en veut, etc. On a plein d’envies, on a plein d’ambition, puis on arrive dans la réalité et on prend un gros coup dans la figure et ça t’arrête net. Parce qu’on te colle tout de suite une responsabilité. […] Et tout ça pour un salaire de m… ! […] Moi je trouve que former des gens comme on les forme pour faire ça, c’est du gâchis franchement. » (Vice-présidente d’une université en poste).

    Ce qui mine et fait mal, comme l’évoquent de nombreux EC quand ils décrivent l’évolution de leur métier, c’est en particulier l’impression de devoir travailler toujours plus avec toujours moins de moyens disponibles, et donc pour un résultat dégradé ; ils ont le sentiment d’un « #travail_empêché » (comme le nomme Yves Clot) parce qu’ils se sentent empêchés de faire un travail de qualité comme ils savent et voudraient le faire ; ils ont des doutes sur la réalité de ce qu’ils font par rapport à ce qu’ils attendent de leur travail et ce qu’ils pensent que doit être le #service_public.

    Beaucoup des EC interrogés durant l’enquête se demandent ce qu’est devenu leur travail, quel sens ils peuvent encore lui donner et quel avenir attend l’université (et plus largement l’ESR). Si la plupart acceptent que le cœur de leur métier dépasse largement les seules activités de base d’enseignement et de recherche, ils doutent de plus en plus de pouvoir faire ce métier, auquel ils sont attachés, dans les règles de l’art telles qu’ils les conçoivent, et en particulier avec l’attention requise et les résultats voulus.

    - « Je pense que le métier d’enseignant-chercheur au-delà des 35 heures, ce n’est pas trop quelque chose de nouveau. Un chercheur, je pense qu’il a toujours beaucoup travaillé le soir. Mais peut-être que maintenant, on n’arrive plus à trouver le temps de tout faire ce qu’on nous demande. Et peut-être que ça, c’est nouveau ». (PU en biologie en IUT).
    – « J’ai vraiment du mal à croire qu’on puisse faire les trois choses ensemble. C’est-à-dire à la fois avoir une activité de recherche de haut niveau, avoir un investissement dans l’enseignement qui permet, enfin selon le critère qui est le mien, de renouveler ses cours extrêmement régulièrement pour ne pas se répéter, et en plus avoir des fonctions administratives ». (MCF en histoire en université).

    Cela fait émerger des questions majeures : à quoi et à qui sert aujourd’hui le travail des EC ? Sont-ils en mesure de réaliser des enseignements et des recherches de qualité ? Que devient le service public de l’ESR ? Ces questionnements rejoignent les trois dimensions majeures du sens du travail énoncées : son utilité vis-à-vis de ses destinataires, le respect de leurs valeurs éthiques et professionnelles, et le développement de leurs capacités.

    – « Il faut se bagarrer pour trouver à garder du sens au métier. Ça c’est très clair. […] On nous impose les choses, donc effectivement, il y a une perte de sens, enfin je ne sais pas si c’est une perte de sens mais on a une perte de la maîtrise de notre métier. » (MCF HDR en didactique de l’histoire en Inspé).

    Les différentes évolutions que nous venons de décrire peuvent s’interpréter comme les signes d’un risque de #déprofessionnalisation, un processus à la fois lent et peu visible prenant la forme d’une remise en cause ce qui fonde leurs « gestes professionnels » et de leur #identité_professionnelle ». Ce dont on parle ici ne concerne pas seulement tel ou tel individu, mais le groupe professionnel des EC à travers trois aspects.

    Le premier élément est une déqualification liée au fait que les EC sont de plus en plus souvent chargés de tâches ne correspondant ni au contenu, ni au niveau de leurs savoirs et de leurs objectifs. La deuxième dimension concerne la perte d’#autonomie à rebours de la #liberté_académique et de l’autonomie affirmées dans les textes. Le troisième aspect est le sentiment massivement exprimé durant l’enquête de l’#inutilité d’une part croissante du travail réalisé par rapport à ce que les EC voudraient apporter à leurs étudiants, et plus largement à la société qui finance leurs salaires, ce qui touche au cœur de l’identité fondant leur profession.

    La managérialisation de l’ESR alimente ce risque de déprofessionnalisation en enrôlant les EC dans les évolutions de leur travail et de leurs conditions de travail qui leur déplaisent, en les conduisant à faire - et pour ceux qui ont des responsabilités à faire faire à leurs collègues - ce qui les fait souffrir et que, pour partie, ils désapprouvent. C’est sans doute une des réussites du NMP que d’obtenir cette mobilisation subjective, comme la nomme la sociologue Danièle Linhart.

    La question de la déprofessionnalisation des EC mérite sans aucun doute d’être approfondie en termes de causes, de manifestations et d’effets. En l’état actuel de l’analyse, c’est une hypothèse à creuser dans le cadre d’un questionnement sur les impacts - et l’efficience - des modes de gestion impulsés par le nouveau management public et la bureaucratisation néolibérale.

    Si cette enquête ne suffit évidemment pas à établir un diagnostic global sur la santé des EC, elle permet néanmoins de mettre à jour des réalités peu connues et alarmantes. Ainsi, le terme épuisement est souvent revenu : il est employé spontanément par 45 répondants au questionnaire (dont 31 femmes). Il est évoqué 10 fois en réponse à la question : « Rencontrez-vous ou avez-vous rencontré des difficultés pour concilier vos différents activités professionnelles (enseignement, recherche, tâches administratives) ? Si oui, lesquelles ? ». Le stress, lui, est explicitement abordé dans 35 réponses (29 femmes) sans compter celles qui parlent du stress des étudiants et des Biatss. 17 répondants (dont 13 femmes) parlent de burn-out. Dans 7 de ces 17 cas, les répondants témoignent de burn-out subi par eux-mêmes ou par un membre de leur équipe au cours des dernières années. Les autres évoquent le risque ou la peur d’en arriver là. Les deux verbatims suivants illustrent l’importance de cette question.

    – « Il y a 20 ans, les réunions pouvaient durer 1 heure, 1 heure et demie. Aujourd’hui, il n’y a pas une réunion du CHSCT qui dure moins de 3 ou 4 heures. Parce qu’il y a un nombre incroyable de remontées au niveau des enseignants-chercheurs. […] Dans notre département, il y a eu pas moins de trois burn-out cette année, avec des arrêts maladie, des demandes de collègues de se mettre à mi-temps. » (PU, élu CGT).
    – « Je pense qu’il faut faire très, très attention. On est sur un fil raide. Ça peut basculer d’un côté comme de l’autre. Et je pense qu’on doit arrêter un peu le rythme, les gens sont fatigués, épuisés, donc il faut qu’on trouve un moyen de minimiser un peu les appels à projets. C’est sur ça qu’on se bat. Les garder, mais en faire moins. […] Bien sûr qu’on manque de moyens et bien sûr qu’il faut qu’on fasse comprendre à notre fichu pays que l’enseignement supérieur et la recherche, c’est un investissement. Je crois à ça profondément. » (Présidente d’une université en poste au moment de l’entretien).

    Pour conclure

    La profession des EC ressent assez largement un #malaise mettant en cause leur activité, voire leur carrière. Face à cela, la plupart des réponses sont aujourd’hui individuelles, elles passent pour certains par différentes formes de #surengagement (débouchant parfois sur du #stress, des #dépressions ou du #burn-out), pour d’autres (et parfois les mêmes à d’autres moments de leur carrière) à des variantes de désengagement (vis-à-vis de certaines tâches) pouvant aller jusqu’à diverses voies d’Exit (mises en disponibilité, départs en retraite avant l’âge limite, démissions très difficiles à quantifier). Les solutions collectives ont été assez décrédibilisées, notamment après l’échec du mouvement anti-LRU. De nouvelles pistes restent à imaginer et à construire pour ne pas continuer à subir les méfaits de la néo-libéralisation de l’ESR et trouver des alternatives aux dégradations en cours.

    [1] La situation des MCF-PH et des PU-PH à la fois EC à l’université et praticiens en milieu hospitalier étant très particulière.

    [2] Les verbatims présentés dans cette communication sont extraits des réponses au questionnaire ou des entretiens.

    [3] Bezès P. (2012). « État, experts et savoirs néo-managériaux, les producteurs et diffuseur du New Public Management en France depuis les années 1970 », Actes de la recherche en Sciences Sociales, n° 3, p. 18.

    [4] La massification de l’accès au bac s’est traduite par une très forte hausse du nombre d’élèves et étudiants inscrits dans l’ESR. Sur les 4 dernière décennies, ce nombre a plus que doublé en passant d’un peu moins de 1,2 million (à la rentrée 1980) à près de 2,8 millions (à la rentrée 2020). Le nombre d’EC n’a pas suivi !

    [5] Les diplômes universitaires doivent désormais figurer dans le Répertoire national des certifications professionnelles (le RNCP) conçu dans la logique des compétences.

    [6] Bibliothécaires, ingénieurs, administratifs, techniciens, personnels sociaux et de santé de l’enseignement supérieur.

    [7] En dépit des principes d’égalité professionnelle, les femmes sont infériorisées dans l’ESR. Parmi les MCF, seul le domaine droit, science politique, économie et gestion (DSPEG) est à parité avec 51% de femmes et 49% d’hommes. Les femmes sont sur-représentées (58%) en Lettres, Langues et Sciences humaines (LLSH) et sous-représentées (34%) en Sciences et Techniques (ST). Du côté des PU, les femmes sont 29% (contre 45% parmi les MCF) même si ce pourcentage a augmenté ces dernières années. Les femmes sont minoritaires parmi les PU dans les trois domaines, y compris là où elles sont majoritaires parmi les MCF : elles sont 36% en DSPEG, 45% en LLSH et 21% en ST. Et les écarts de statut ne sont pas les seules inégalités de genre entre EC.

    https://blogs.alternatives-economiques.fr/les-economistes-atterres/2025/06/17/crise-de-l-esr-contribution-2-la-profession-d-enseign
    #ESR #enseignement #recherche #new_public_management

  • Plus de 10 500 migrants interceptés en mer par les gardes-côtes libyens depuis le début de l’année - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/65197/plus-de-10-500-migrants-interceptes-en-mer-par-les-gardescotes-libyens

    Plus de 10 500 migrants interceptés en mer par les gardes-côtes libyens depuis le début de l’année
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 17/06/2025
    Selon les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM), 10 634 exilés ont été stoppés en mer Méditerranée centrale par les gardes-côtes libyens, depuis le début de l’année, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe. Parmi eux, 9 000 hommes et environ 1 000 femmes. Ils étaient 7 800 l’année dernière sur la même période.
    Les interceptions en mer Méditerranée centrale augmentent. Selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM), 10 634 exilés ont été arrêtés par les forces maritimes libyennes entre le 1er janvier et le 14 juin 2025 en Méditerranée centrale, dans leur tentative de rejoindre les côtes européennes. C’est 37% de plus que l’année dernière à la même période (7 781 interceptions).Parmi les interceptés, 9 000 sont des hommes, 1 000 des femmes et 360 des enfants.
    La totalité des personnes qui tentent la traversée de la Méditerranée embarquent, depuis les plages libyennes, sur des canots vétustes en bois, en fibre de verre ou en métal, complètement inadaptés à de tels trajets en mer. Ils sont généralement arrêtés dans les eaux territoriales libyennes ou dans les eaux internationales – avec le soutien de l’Union européenne (UE).
    Depuis 2017, en effet, un accord entre la Libye et l’Italie soutenue par Bruxelles autorise Tripoli à prendre en charge la coordination des sauvetages en Méditerranée centrale (tâche qui incombait auparavant à Rome ou à La Valette, à Malte). Le but : « endiguer » les arrivées de migrants en Europe. Depuis cet accord, non seulement la Libye est autorisée à arrêter les embarcations de migrants qui partent de ses côtes mais le pays bénéficie aussi d’une aide financière et logistique de l’Union européenne : Rome équipe les autorités libyennes et les forme aux interceptions.
    Ces arrestations en pleine mer ont été maintes fois dénoncées par les ONG, rapportant des faits de violences sur les exilés, et des intimidations envers les humanitaires qui mènent des sauvetages dans les eaux internationales.En juin 20254, par exemple, l’ONG allemande Sea-Watch avait diffusé une vidéo montrant des garde-côtes libyens, munis de bâtons, frapper des migrants qui venaient d’être secourus par un navire marchand. Sous la menace, les exilés avaient été forcés de descendre du pétrolier pour monter sur le patrouilleur libyen.
    Des navires d’ONG ont aussi été victimes d’intimidations de la part des Libyens qui n’hésitent pas à faire usage de leurs armes. Début avril 2024, des gardes-côtes de Tripoli avaient ouvert le feu en direction de l’un des canots de sauvetage du bateau humanitaire Mare Jonio. L’équipage était en train de secourir une embarcation de migrants lorsque les autorités libyennes sont intervenues, provoquant un mouvement de panique.Surtout, les exilés, ramenés contre leur gré en Libye, se retrouvent quasi-systématiquement en prison où ils sont soumis à des traitements inhumains (tortures, passages à tabac, humiliations, viols, voire assassinats) dans ces centres de détention officiels - et officieux.
    Le compte « Refugees in Libya » sur les réseaux sociaux se fait souvent l’écho de ces exilés emprisonnés. En novembre 2023, la rédaction avait relayé les images - insoutenables - de trois hommes et deux femmes violemment battus par des trafiquants d’êtres humains en Libye. Les victimes étaient détenues dans la ville de Bani Walid, à environ 200 km de Tripoli, et suppliaient qu’on leur vienne en aide.
    Malgré les enquêtes médiatiques sur le comportement des autorités libyennes et les multiples condamnations des ONG, Bruxelles n’est jamais revenu sur cet accord. Pis, ce dernier fait des émules. La Grèce a envisagé, au mois de juin, un partenariat similaire avec Tripoli pour faire face aux arrivées en Crète par la Méditerranée orientale (notamment depuis Tobrouk, à l’est de la Libye).

    #Covid-19#migrant#migration#libye#italie#UE#mediterranee#routemigratoire#trafic#sante#migrationirreguliere

  • Sénégal : sept ans de prison pour le convoyeur d’une pirogue ayant chaviré au large de Mbour en septembre dernier - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/65214/senegal--sept-ans-de-prison-pour-le-convoyeur-dune-pirogue-ayant-chavi

    Sénégal : sept ans de prison pour le convoyeur d’une pirogue ayant chaviré au large de Mbour en septembre dernier
    Par RFI Publié le : 18/06/2025
    Au Sénégal, le convoyeur de la pirogue qui avait chaviré en septembre dernier au large de Mbour, avec à son bord une centaine de passagers, a été condamné lundi à sept ans de prison ferme. Ce drame de la migration clandestine, qui avait fait au moins 29 morts et des dizaines de disparus, avait suscité une vive émotion, jusqu’à pousser le président de la République à se rendre sur les lieux.
    Lundi 17 juin, Cheikh Sall, organisateur et pilote d’une pirogue ayant chaviré en septembre au large de Mbour, au Sénégal, a été condamné à sept ans de prison ferme. Son complice à deux ans, et tous deux devront verser cinq millions de francs CFA (équivalent à 7 600 euros) de dommages et intérêts aux familles des victimes.
    Les deux hommes étaient jugés suite au naufrage d’une pirogue ayant fait au moins 26 morts et des dizaines de disparus, près de Dakar. Ce drame avait ému tout le pays et poussé le président de la République à se rendre sur les lieux du drame.
    Lors de la dernière audience, il y a un mois, le procureur avait retenu contre Cheikh Sall ainsi que contre son complice les chefs d’homicide involontaire, trafic de migrants et mise en danger de la vie d’autrui. Mais il n’avait requis que deux ans de prison ferme. Pas suffisant face à la gravité des faits avaient alors estimé plusieurs représentants de la société civile. Le juge du tribunal de grande instance de Mbour leur a donc donné raison lundi.
    Fait notable : les familles des victimes, en grande majorité proches de Cheikh Sall – qui a lui-même perdu quatre enfants dans la tragédie – ont retiré leur plainte au cours de la procédure, après lui avoir accordé leur pardon. Ce geste n’a toutefois pas modifié l’appréciation du juge, qui a estimé que le retrait des plaintes ne diminuait en rien « la gravité exceptionnelle des faits ». Plusieurs associations de soutien aux migrants interrogées par RFI saluent une décision inédite par sa sévérité, et espèrent qu’elle dissuadera de futurs passeurs.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#routemigratoire#migrationirreguliere#trfaic#droit#sante#mortalite

  • Republicans against Trump sur X : "This is freaking weird. Trump just posted a text message he received from Mike Huckabee, his ambassador to Israel, urging him to attack Iran: “I don’t reach out to persuade you. Only to encourage you. I believe you will hear from heaven, and that voice is far more important than that
    Ce qu’on trouve dans le trumpisme est sidérant
    https://x.com/RpsAgainstTrump/status/1934978195058553334

    • https://truthsocial.com/@realDonaldTrump/posts/114698784693311065

      Trump leans toward Iran strikes after Huckabee’s divine exhortation
      ByJERUSALEM POST STAFF
      JUNE 17, 2025
      https://www.jpost.com/international/article-858071

      In the message to Trump, Huckabee described the president as “the most consequential President in a century—maybe ever."

      US President Donald Trump on Tuesday shared a text from US Ambassador to Israel Mike Huckabee, hinting at immediate US support for Israeli strikes on Iran’s nuclear and military sites.

      The Truth Social post followed Trump’s Monday night criticism of political commentator Tucker Carlson, who had cautioned against US military involvement in the conflict.

      In the message to Trump, Huckabee described the president as “the most consequential President in a century – maybe ever” and asserted that “only ONE voice matters. HIS voice.” He wrote, “God spared you in Butler, PA... You did not seek this moment. This moment sought YOU!”

      Huckabee went on to note the weight of Trump’s responsibilities, writing, “The decisions on your shoulders I would not want to be made by anyone else. You have many voices speaking to you, Sir, but there is only ONE voice that matters. HIS voice.” He added, “No president in my lifetime has been in a position like yours. Not since Truman in 1945.”

      He further emphasized his own role and loyalty: “I am your appointed servant in this land and will be the last one to leave. You sent me to Israel to be your eyes, ears, and voice and to make sure our flag flies above our embassy. I will not abandon this post. Our flag will NOT come down!” (...)

    • Aroon Mate et Judge Napolitano discutent de la dépendance fondamentale de #Trump à la triade des agences de renseignement #CIA, #MI6 et #Mossad et ses chuchoteurs, qui lui suggèrent comment évaluer la situation au Moyen-Orient et en particulier en #Iran. #Huckabee ajoute à cela un facteur toxique de pseudo-religiosité blanche-protestante, avec sa vision du défi américain dans le cadre d’une eschatologie historique.

      https://www.youtube.com/watch?v=IxnaWiTQ_xo

      2025-06-17, 20 min.

      Commence à min 2.20 pour sauter la publicité.

      Pris d’ici : https://seenthis.net/messages/1121648

    • DNI Tulsi Gabbard semble désormais gêner énormément, après qu’on ait eu besoin d’elle pour les élections présidentielles.

      –-----------------

      https://x.com/JenGriffinFNC/status/1935020530337284546

      Fox News’ Peter Doocy reports ODNI Tulsi Gabbard was left out of meeting to discuss Israel and Iran at Camp David on Sunday, June 8.

      Per @pdoocy

      “We can report via a US official that DNI Tulsi Gabbard was not invited to last week’s camp David retreat where President Trump convened senior national security officials to discuss the Middle East.

      She had a scheduling conflict with National Guard orders, but was never invited in the first place,” Doocy reports.

  • The EU donates high-tech equipment worth 1.4 million BAM to strengthen operational capacities of the BiH Border Police

    The European Union donated specialised equipment worth 1.4 million BAM to the Border Police of Bosnia and Herzegovina today, with the aim of enhancing their operational capabilities. The equipment includes 25 short and medium-range drones, 30 handheld thermal imaging cameras, and 5 heartbeat detectors, along with specialised training for drone operators. In addition to advanced surveillance technologies, the donation provides four trailers designed for transporting service dogs which will be delivered next week. Together, these resources will significantly enhance surveillance and inspection capabilities at border crossing points and along the border.

    On behalf of the Delegation of the EU to Bosnia and Herzegovina, the equipment was handed over by Karel Lizerot, Head of the Section for Justice and Home Affairs, Migration, and Public Administration Reform to Border Police Director Mirko Kuprešaković, in the presence of Michael J.F. O’Mahony, Deputy Chief of Mission of the International Organization for Migration (IOM) in Bosnia and Herzegovina, who represented IOM BiH, the organization responsible for implementing the procurement and monitoring process.

    “Border security and migration management are shared priorities for Bosnia and Herzegovina and the European Union. The modern surveillance tools the Border Police officers received today will help strengthen the fight against irregular migration and smuggling. Improvements to the coordination, efficiency and the overall effectiveness of border control not only make Bosnia and Herzegovina’s borders safer but enhance our collective security. The EU is committed to supporting Bosnia and Herzegovina on its path to the EU, including strengthening border security and migration management in line with EU standards.”, said Lizerot.

    Director Kuprešaković expressed his gratitude for the long-standing and continuous cooperation with EU: “We especially appreciate that, through various projects - including donations of specialized equipment, vehicles, facilities, communication tools, and officer training, you have helped that Border police agency respond more effectively to numerous security challenges. Thanks to your support and the donated equipment, we are now able to manage the state border more efficiently and strengthen our own capacities, thereby jointly contributing to a safer environment for all citizens in Bosnia and Herzegovina and the wider region," said director Kuprešaković.

    Migration management requires a comprehensive approach to addressing complex humanitarian and security challenges. Therefore, the EU continuously supports the Ministry of Security and Bosnia and Herzegovina in building a sustainable migration management system. Recognising that this task requires significant resources, the EU funded a seven-month training programme in 2025 for 142 new Border Police cadets (the XII generation), worth one million BAM, building on last year’s training of 150 cadets from the XI generation.

    Over the past seven years, the EU has provided more than 9 million euros to strengthen the capacities of the Border Police of Bosnia and Herzegovina, including supplying specialised equipment, vehicles, communication systems, and IT infrastructure. This investment has directly enhanced the operational readiness and professionalism of border management institutions across the country.

    Cooperation between Bosnia and Herzegovina and the EU on border security and migration management will be further strengthened following the signature of the Frontex Status Agreement in Brussels on 11 June 2025, allowing the European Border and Coast Guard Agency (Frontex) to carry out joint operations with Bosnia and Herzegovina and deploy its standing corps anywhere along the country’s borders.

    The European Union, in cooperation with the International Organization for Migration (IOM), will continue to support the strengthening of Bosnia and Herzegovina’s migration and border management systems through the procurement of equipment, capacity building, and the provision of professional assistance to the Ministry of Security, the Service for Foreigners’ Affairs, Border Police and Sector for Asylum, the Directorate for Coordination of Police Bodies in Bosnia and Herzegovina, and other institutions and agencies responsible for this sector.

    The Border Police of Bosnia and Herzegovina will continue to pursue opportunities to modernise its resources and strengthen the expertise of its staff, reaffirming its commitment to building a secure, reliable, and E-standard border management system.

    https://bih.iom.int/news/eu-donates-high-tech-equipment-worth-14-million-bam-strengthen-operational-
    #Bosnia #Bosnia-Herzégovine #Balkans #route_des_Balkans #frontières #migrations #réfugiés #militarisation_des_frontières #IOM #OIM #équipement #don #UE #EU #union_européenne #drones #police #caméras #training #formations #surveillance_des_frontières #Karel_Lizerot #Mirko_Kuprešaković #coopération #border_management #Frontex_Status_Agreement #Frontex

  • Lithium dans le #Finistère : en bord de mer gronde la #colère

    À #Tréguennec, un article sur un gigantesque #gisement et une visite ministérielle ont mobilisé les citoyens contre tout projet de #mine.

    L’affaire commence le 24 janvier 2022. « Sous le sol de Tréguennec, des milliers de tonnes de lithium, nouvel or blanc », titre ce matin-là Le Télégramme. Dans la minuscule bourgade du sud du Finistère – 320 habitants –, certains en recrachent leur café. Pourtant, le rapport du Bureau de recherches géologiques et minières qui mentionne le #gisement de 66 000 tonnes date de 2018, les sondages sur lesquels il s’appuie ont eu lieu entre 1977 et 2010. Mais jusqu’à peu, le lithium n’intéressait pas grand monde. C’était avant que ce métal ne devienne un composant essentiel des #batteries électriques et de la #transition_énergétique, et qu’il attise de plus en plus les appétits des industriels et des politiques (lire l’épisode 1, « Le lithium, de l’or blanc en barre » : https://lesjours.fr/obsessions/lithium-france/ep1-lithium-sous-sol-france).

    « C’est un collègue, rédacteur en chef adjoint, qui avait vaguement entendu parler de ça et m’a suggéré de creuser », raconte Didier Deniel, l’auteur de l’article. Qui n’imaginait pas susciter un tel effarement. Le maire Stéphane Morel lui-même n’était pas au courant. « Quand je suis allé le voir la première fois, il en est presque tombé de sa chaise, sourit le journaliste. Et sur le moment, il a pris les choses avec humour, disant qu’ils pourraient s’acheter les meilleurs joueurs de foot et concurrencer le PSG. » Sauf que dans la région, la nouvelle n’a pas suscité le même enthousiasme. Dans la semaine suivant la parution de l’article, une figure de la vie associative locale, Stéphane Le Garrec, monte le groupe Facebook « Lithium à Tréguennec, Non merci ! », qui rassemble très vite plus de 8 000 personnes. Le 26 février, une manifestation a lieu dans le village. Le maire ne plaisante plus. « Tréguennec et le pays bigouden ne sont pas à vendre, même pour tout l’#or_blanc du monde », écrit-il au Télégramme. C’est que ledit gisement ne se situe pas n’importe où.

    À quelques kilomètres du bourg, les vagues se fracassent sur la plage, fine bande de sable blanc séparée des terres par un cordon dunaire. À l’horizon, les bleus du ciel et de l’océan se confondent. Au lieu-dit #Prat-ar-C’Hastel, un tumulus abritant un cimetière préhistorique voisine une ancienne carrière de feldspath engloutie sous les eaux d’un étang. Le gisement de lithium, parmi les plus importants de l’Hexagone, est là, dans une zone à l’équilibre infiniment précaire, que les exploitations passées n’ont cessé de fragiliser. « Il y a un siècle, la #baie_d’Audierne était protégée par un mur naturel de galets de près de 20 kilomètres, formé il y a des dizaines de milliers d’années, lors de la dernière glaciation », raconte Benjamin Buisson, responsable du pôle littoral et biodiversité de la Communauté de communes du Pays Bigouden Sud. L’#Ero_Vili, le « sillon de galets » en breton.

    Mais dans les années 1940, ces galets sont une ressource précieuse pour l’armée allemande occupante, qui bâtit des bunkers tout le long de la côte ouest pour prévenir toute attaque maritime alliée – le mur de l’Atlantique. Fin 1941, les nazis installent une usine de concassage de #galets à Prat-ar-C’Hastel. En à peine plus de deux ans, quelque 400 000 m3 sont retirés du cordon protégeant la baie. Au cours des décennies suivantes, de nombreux autres prélèvements privés viendront le fragiliser encore davantage. Jusqu’à ce jour de février 1966 où l’Ero Vili se rompt sous les assauts de l’océan. L’eau envahit les terres, façonnant un nouveau paysage.

    Aujourd’hui, le squelette de l’immense usine de concassage se dresse toujours, dominant le fragile cordon dunaire qui protège désormais les terres. Au loin, sur la plage, on aperçoit encore deux blockhaus à demi engloutis. Et de l’autre côté de la dune, la flore et la faune fourmillent. Quand on l’interroge sur les possibles impacts d’une #extraction_minière sur la zone, le responsable de la communauté de communes reste prudent : « Je suppose que beaucoup dépend de la technique d’#extraction. Mais le bruit, les poussières, le passage des camions, la gestion de l’eau, l’érosion, le risque que la mer s’engouffre dans les terres si l’on est trop près du trait de côte… Dans une zone sensible comme celle-ci, les #risques_environnementaux d’une extraction ne sont pas négligeables. »

    Et pour preuve, la prairie dunaire et son #écosystème sont aujourd’hui triplement protégés. Depuis 1982, les 650 hectares des rives de la baie appartiennent au Conservatoire du littoral. « Ces terres sont quasi inaliénables », souligne Benjamin Buisson. Selon le Code de l’environnement, le Conservatoire ne pourrait s’en séparer qu’à l’autorisation expresse du Conseil d’État. La prairie dunaire est encore une zone #Natura_2000 et, à l’automne 2021, elle a reçu le #label_Ramsar (de la convention internationale du même nom). « Certes, il s’agit d’une protection essentiellement symbolique, reconnaît Benjamin Buisson, Mais il n’existe qu’une cinquantaine de #zones_humides labellisées Ramsar en France, c’est dire leur importance et la valeur morale qui s’y attache. » Depuis deux ans, les élus locaux préparent même la transformation en parc naturel régional. Extraire du lithium à Tréguennec impliquerait donc de surmonter tous ces obstacles administratifs, symboliques… et sociaux.

    Car les gens d’ici sont férocement attachés à leur terre. Le 26 février 2022, quelque 600 personnes ont ainsi convergé vers Tréguennec. Dans la cour de l’ancienne école publique, on croise alors des pancartes « Pas touche à nos dunes » ou « Tréguennec n’est pas à vendre » et, dans la foule rassemblée, on ressort les mythiques anecdotes de la #résistance de Plogoff, à la fin des années 1970. À l’époque, l’État français prévoit de construire une centrale nucléaire dans cette commune à une trentaine de kilomètres de Tréguennec (dont les terres avaient été un temps considérées par EDF). Mais en juin 1978, les Plogoffites bloquent l’accès au site. Deux ans plus tard, ce sont des dizaines de milliers de manifestants qui déferlent et affrontent la police. En 1981, le projet est finalement abandonné. La résistance de Plogoff devient mythique. La documentariste Nicole Le Garrec (sans lien avec Stéphane Le Garrec) se souvient : « Il y avait une détermination sans faille, qui a rassemblé toutes les classes sociales – des agriculteurs, des marins, des anciens militaires, pourtant peu prompts à la rébellion… Les femmes surtout ont formé le cœur de cette cette résistance. »

    Le 26 février 2022, Nicole Le Garrec et son mari Félix sont allés manifester sans hésiter. Respectivement âgés de 80 et 90 ans, les deux documentaristes n’imaginaient pas se relancer dans la #lutte. « Mais quand nous avons appris qu’il y avait du lithium à Tréguennec, la question ne s’est pas posée », déclare Nicole. Elle raconte d’une voix douce et grave cette baie d’Audierne où ils ont vécu toute leur vie. « Je me rappelle encore l’époque où les vagues se brisaient sur l’Ero Vili. On entendait le roulement des galets à des kilomètres, comme un énorme grondement ! » Aujourd’hui, on ne l’entend plus, mais la beauté reste. « Nous pensions ce lieu magique à l’abri des appétits de l’industrie. Alors d’imaginer que l’on puisse le ravager, mon cœur s’est soulevé. »

    Pourtant, d’appétit de l’industrie… il n’y a pas pour l’heure : la mobilisation citoyenne a eu lieu avant même qu’un hypothétique projet de mine de lithium n’ait été évoqué – à ce jour, il n’y en a toujours aucun. Mais la secrétaire d’État à la Biodiversité, #Bérangère_Abba, a elle-même attisé les craintes le 9 février 2022, quand elle est venue contempler le paysage qui avait reçu quelques mois plus tôt le label Ramsar. « C’est un site exceptionnel mais les besoins sont importants, la pression géostratégique est forte sur ce type de #métaux. Il faut mesurer plus précisément avec des scientifiques l’ampleur de ce gisement. » La course à l’or blanc est mondiale et la France est sur la ligne de départ dans l’Allier. Pourquoi pas dans le Finistère ?

    « Le lithium n’est pas véritablement un métal “rare”, explique Guillaume Pitron, journaliste et chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). D’un point de vue strictement théorique, les ressources en lithium ne manquent pas. Mais la question ne se pose pas uniquement en termes de réserves disponibles mais également de réserves exploitables. Du lithium, il y en a au fond des océans ou dans d’autres zones écologiquement sensibles. Mais l’impact de son extraction serait tel que celle-ci en devient écologiquement inacceptable. Une telle extraction a donc un coût – social, politique – auquel entreprises et gouvernants ne veulent pas se confronter. »

    « Il y a des choses auxquelles il ne faut pas toucher », assène Nicole Le Garrec, en écho. Mais le monde fait alors face à un dilemme. Car les prévisions de croissance des besoins en lithium sont telles que les ressources actuellement exploitées pourraient bien ne pas suffire. Si la production mondiale a dépassé les 100 000 tonnes en 2021, elle devrait être multipliée par huit en 2040 pour répondre aux besoins annuels des seuls véhicules électriques, selon l’Agence internationale de l’#énergie. 800 000 tonnes par an, extraites de réserves mondiales prouvées de 22 millions de tonnes. La ruée vers l’or blanc prend des allures de course vers l’abîme.

    « Les prévisions de consommation annuelle de lithium ne sont pas tenables », tranche Judith Pigneur. Pour la docteure en génie industriel et spécialiste de l’extraction minière de l’association #négaWatt, une telle augmentation de la production mondiale est un danger. « Dans l’industrie, plus on va vite, plus les risques sanitaires et environnementaux sont importants », dit-elle (lire l’épisode 2, « Lithium dans l’Allier : les dés sont-ils pipés ? » : https://lesjours.fr/obsessions/lithium-france/ep2-mines-pollution). Mais au-delà, se pose la question de ce que nous sommes prêts à sacrifier pour accéder à cette précieuse ressource. Car à l’heure actuelle, le #recyclage du lithium n’est pas encore déployé : « La production massive n’en est qu’au début et nous ne pourrions pas recycler assez vite pour répondre aux besoins mondiaux tels qu’ils sont anticipés. » Reste donc la tentation d’extraire toujours plus, dans des zones potentiellement sensibles. « En comptabilisant les projets passés, actuels et futurs, 6,7 millions de km2 de la surface terrestre sont impactés par l’industrie minière, dont 8 % dans des aires protégées. L’accélération de la consommation annuelle de ressources comme le lithium constitue un péril majeur, dont les impacts sur la biodiversité pourraient dépasser ceux évités par l’atténuation du changement climatique », assure Judith Pigneur, s’appuyant sur une étude parue dans la revue Nature en 2020.

    « Il ne s’agit pas pour autant de remettre en question la transition énergétique et de continuer comme avant, mais il faut fixer des lignes rouges à ne pas dépasser, comme le respect des zones protégées », poursuit l’experte. Et pour cela, freiner l’augmentation de la consommation du précieux métal : « Nous ne pouvons penser la transition énergétique sans questionner nos usages et penser des mesures de #sobriété. Penser un futur parc automobile électrique réduit, en autopartage, construire de petites voitures avec des batteries moins importantes… » Dans le cas français, de telles mesures permettraient de limiter cette consommation exponentielle de lithium à 128 000 tonnes entre 2020 et 2050 au lieu de 340 000 tonnes, d’après les études de négaWatt.

    Guillaume Pitron, lui, cite volontiers Albert Einstein : « On ne résout pas un problème avec le mode de pensée qui l’a engendré. » Pour le journaliste, la transition énergétique n’aura de sens « que si elle nous invite à profondément changer la façon dont nous consommons le monde ». « Mais cela implique des changements organisationnels, politiques et des bouleversements intimes immenses, soupire-t-il. Je voudrais croire que si les mines se trouvaient sous nos fenêtres nous aurions tout à coup conscience de l’impact réel de nos modes de consommation. Mais c’est un vœu pieux. »

    À Tréguennec, un an après l’article du Télégramme, le lithium est toujours à 130 mètres sous terre, il n’occupe plus les conversations. Mais la méfiance demeure. Sur les bords de la carrière de Prat-ar-C’Hastel, les habitants ont planté un arbre à la mémoire de Stéphane Le Garrec, décédé dans un accident de voiture l’hiver dernier. À son pied, quelqu’un a déposé une ardoise, avec ce message : « Restons vigilants ».

    https://lesjours.fr/obsessions/lithium-france/ep3-treguennec-bretagne
    #lithium #extractivisme #Bretagne #voitures_électriques

  • La police belge met au jour un gigantesque réseau de prostitution
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/16/la-police-belge-met-au-jour-un-gigantesque-reseau-de-prostitution_6613583_32

    La police belge met au jour un gigantesque réseau de prostitution
    Par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)
    Au bout d’une enquête qui aura duré plus de huit années, la police belge a mis au jour un gigantesque réseau sino-belge de prostitution qui aurait exploité un millier de jeunes Chinoises. A Gand, la chambre du conseil a, le 10 juin, renvoyé vers un tribunal correctionnel 38 prévenus, qui seront jugés à l’automne, notamment pour trafic d’êtres humains, proxénétisme, blanchiment, faux et usage de faux, et appartenance à une organisation criminelle.
    La justice n’a, dans un premier temps, pas communiqué sur ce dossier, baptisé « Lotus », considéré comme « l’un des plus importants de l’histoire judiciaire du pays » par une source policière. Il est désormais détaillé et révèle les secrets et l’ampleur inédite de cette organisation. A partir d’une perquisition menée en juin 2017 à Anvers, les enquêteurs ont découvert une structure tentaculaire qui regroupait plusieurs « cellules » autonomes dirigées chacune par un chef et dotées de recruteurs, de chauffeurs, d’employés d’un centre d’appels devant organiser les rendez-vous, ainsi que de coursiers chargés de convoyer l’argent et de distribuer les préservatifs.
    Myria, le centre fédéral pour la migration, s’est constitué partie civile dans cette affaire, qui n’est pas la première touchant à des réseaux étrangers de prostitution mais, à coup sûr, la plus spectaculaire. L’organisation démantelée ferait d’ailleurs partie d’un ensemble plus vaste, géré depuis une ville espagnole – sans doute Barcelone, selon le quotidien néerlandophone De Standaard, qui a livré des détails sur l’affaire samedi 14 juin – et doté de ramifications en France, en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas et en République tchèque.
    La saisie des téléphones de deux prostituées lors de la perquisition d’Anvers, en 2017, avait indiqué qu’elles avaient été contraintes de travailler en Italie, en Pologne et en Slovaquie. Dans des appartements privés ou des locations Airbnb, ce qui permettait d’échapper aux contrôles de police.
    Les jeunes femmes chinoises étaient généralement recrutées par le biais de sites Web promettant à « des jolies filles qui veulent gagner de l’argent » de mener une vie de luxe en Europe ou d’y bénéficier gratuitement d’opérations de chirurgie esthétique. Une fois arrivées en Belgique, elles étaient contraintes de se prostituer durant deux années au moins et étaient fréquemment déplacées d’un endroit à un autre. Certaines se voyaient ensuite offrir la possibilité d’exercer des fonctions dans le groupe mafieux : opératrices dans l’un des centres d’appels établis dans le royaume, puis dirigeantes de ceux-ci. Un seul de ces centres d’appels établi à Bruxelles gérait 911 comptes sur des sites de rencontre, ont découvert les policiers.
    Même s’ils s’entouraient du plus grand secret, les organisateurs du réseau, dont des Belges, étaient forcés de communiquer entre eux, et c’est ce qui aura causé leur perte. Ils échangeaient sur la messagerie chinoise WeChat. La création de comptes sur des sites de rencontre afin d’attirer des clients a également laissé des traces qu’ont suivies les inspecteurs de la police judiciaire fédérale, aidés par Europol. Aucune des jeunes femmes identifiées n’a voulu, ou osé, porter plainte, y compris celles qui se voyaient offrir un statut de témoin protégé, mais elles ont livré quelques renseignements qui ont permis d’identifier des dirigeants et des membres actifs de la structure.
    Une première vague d’arrestations de 25 suspects a eu lieu en février 2023, à Bruxelles, dans trois autres villes belges et à Barcelone. L’un des principaux membres de l’organisation serait un Chinois de 80 ans, propriétaire d’un hôtel et d’appartements dans le centre de la capitale belge. Selon le parquet fédéral, lui et sa famille, présents en Belgique depuis cinquante ans, auraient gagné des centaines de milliers d’euros grâce à la location de chambres dans lesquelles des jeunes femmes étaient contraintes de se prostituer. Un homme de 51 ans a été identifié comme le dirigeant présumé du réseau mafieux en Espagne, un autre suspect, de nationalité chinoise et appréhendé en Norvège, a été extradé il y a quelques jours vers la Belgique.
    Les principaux prévenus risquent des peines pouvant aller jusqu’à quinze ans de prison et cinq d’entre eux sont, en outre, suspectés de complicité de meurtre : une femme qu’ils auraient forcée à se prostituer avait été assassinée dans la banlieue d’Anvers en janvier 2023Un premier procès de proxénètes chinois présumés avait eu lieu en 2018 devant la cour d’appel de Bruxelles. Trois prévenus étaient poursuivis pour tentative d’exploitation sexuelle de jeunes filles mineures non identifiées, mais la cour avait jugé que les faits n’étaient pas établis. Depuis, la prostitution de jeunes Chinoises, notamment à Bruxelles, est régulièrement confirmée, ce qui semble indiquer que les proxénètes ont adapté leurs méthodes en recourant notamment au dark Web. Le travail du sexe a été totalement dépénalisé en Belgique en 2022, ce qui permet à des femmes d’échapper aux poursuites, mais l’activité de réseaux criminels exploitant des jeunes filles précarisées persiste, dénoncent plusieurs organisations.

    #Covid-19#migration#migrant#chine#belgique#traite#prostitution#sante#droit#trafic

  • « D’Invisible à Visible » : l’ancienne députée Rachel Keke lance son association pour visibiliser les métiers précaires - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/societe/dinvisible-a-visible-lancienne-deputee-rachel-keke-lance-son-association-p

    Première femme de chambre élue à l’Assemblée nationale en 2022, Rachel Keke se bat pour les plus précaires. Et si elle n’a plus son siège députée, cela ne l’empêche pas de continuer son combat, ce qu’elle compte bien faire avec sa nouvelle association “d’Invisible à Visible” lancée le samedi 14 juin.

    #Rachel_Keke s’est fait connaître du grand public en 2019. Femme de chambre puis gouvernante à l’hôtel Ibis Batignolles, elle et ses collègues se mettent en grève pendant 22 mois pour protester contre leurs conditions de #travail. Elles dénoncent alors leur exploitation facilitée par le système de sous-traitance, leur #précarité et les cadences imposées… Une lutte qui portera ses fruits en 2021 et leur permettra d’obtenir gain de cause sur un bon nombre de leurs revendications.

    Forte de cette victoire, elle se lance en politique et devient en 2022 la première #femme_de_chambre élue députée dans la 7ème circonscription du Val-de-Marne. Mais à l’été 2024, le président de la République annonce la dissolution de l’Assemblée nationale. Elle perd alors son siège de députée à une centaine de voix près.

    L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais Rachel Keke en a décidé autrement. Elle considère que sa lutte pour les droits des « invisibles » n’est pas finie et crée son association « d’Invisible à Visible », pour apporter de la force, une voix et le respect de leurs droits à ceux qui n’en n’ont pas. Interview.

    #Bondyblog #LFI

    Rififi - Brigitte Fontaine. album Kekeland
    https://www.youtube.com/watch?v=CWYXJth85Gg

  • Unter keinen Umständen“ publik machen – das verräterische Gebaren der EU-Kommission

    via https://diasp.eu/p/17694314

    https://www.msn.com/de-de/finanzen/top-stories/unter-keinen-umst%C3%A4nden-publik-machen-das-verr%C3%A4terische-gebaren-der-eu-kommission/ar-AA1GR1fB

    Der Staatsrechtler Sebastian Müller-Franken von der Philipps-Universität Marburg kritisiert den Inhalt der Vereinbarungen. „Die Ausreichung von öffentlichen Geldern durch die Kommission an #NGOs, um sogenannte Klimaklagen gegen deutsche Unternehmen betreiben zu können, widerspricht dem Grundsatz der loyalen Zusammenarbeit zwischen der EU und ihren Mitgliedstaaten, den der #EU-Vertrag statuiert“, sagt er. „Die Schädigung der wirtschaftlichen Basis eines Mitgliedstaates zwecks Durchsetzung der eigenen Politik im Wege der Finanzierung von Prozessen gegen Unternehmen der Schlüsselindustrien dieses Staates – noch dazu aus Mitteln, die dieser Staat ihr zu einem großen Teil zur Verfügung gestellt hat – ist nun offenbar (...)

    • ’Welt am Sonntag’, via www.msn.com, 16.06.2025

      Vor einer Woche zitierte WELT AM SONNTAG aus Lobby-Vereinbarungen der #EU-Kommission mit sogenannten Nichtregierungsorganisationen. Daraufhin entbrannte eine emotionale Debatte. Politiker und Juristen fordern Konsequenzen – ein weiteres Dokument zeigt, wie groß die Geheimniskrämerei war

      Zuerst schwieg Brüssels mächtigste Behörde, dann reagierte sie schnell. Am vergangenen Wochenende hatte WELT AM SONNTAG aus geheimen Verträgen der EU-Kommission zitiert. Umweltverbände, wurde darin vereinbart, sollten im Gegenzug für Fördergelder Lobbyarbeit betreiben und zum Beispiel Kohlekraft, Pestizide und das Freihandelsabkommen Mercosur zwischen Europa und Südamerika bekämpfen. Die Berichterstattung löste in Deutschland – und darüber hinaus – eine Debatte aus.

      Die Kommission hatte auf eine Anfrage drei Tage vor der Veröffentlichung nicht reagiert. Wenige Stunden danach teilte sie dann mit: Es gebe keine „geheimen Verträge“ mit NGOs. Man stelle bei der Vergabe von EU-Mitteln ein „hohes Maß an Transparenz“ sicher.

      Tatsächlich lässt sich auf den Internetseiten der #Behörde einsehen, welche Organisationen wie viel Geld erhalten – nicht aber, was genau sie dafür tun sollen. Die sogenannten Arbeitsprogramme, die das festhalten, sind nicht öffentlich.

      Verschwiegenheit war Pflicht

      Die Reaktion der #Kommission auf die NGO-Enthüllung verwunderte manche, vor allem im EU-Parlament. Selbst dessen Mitglieder kommen nicht so einfach an die Unterlagen heran. Anfangs durfte alles nur in einem speziellen Raum und unter Aufsicht eingesehen werden, Notizblöcke und Handys mussten vor der Tür bleiben, wie mehrere Abgeordnete erzählen. Später konnten sie die Dokumente an ihren Computern aufrufen – sofern sie schriftlich versicherten, keine Informationen daraus preiszugeben.

      WELT AM SONNTAG liegt die Erklärung vor, die die Abgeordneten unterschreiben mussten. Darin heißt es, die Fördervereinbarungen mit den NGOs seien „vertraulich“. Wer sie einsehe, dürfe „unter keinen Umständen zulassen, dass die darin enthaltenen Informationen unbefugten Personen bekannt werden“. Verstöße würden mit „disziplinarischen Maßnahmen“ geahndet. Nach #Transparenz klingt all das nicht.

      Schon im Dezember hatte der FDP-Abgeordnete Moritz Körner, ein Experte für den EU-Haushalt, der Kommission Fragen zu dem Thema geschickt. Körner störte, dass die Umweltabteilung in der vergangenen Wahlperiode NGOs für den Kampf gegen Mercosur bezahlte – während die für Handel zuständigen Beamten das Abkommen vorantrieben.

      Im März antworte die Kommission: Sie teile „die Auffassung, dass Arbeitsprogramme, die speziell auf die EU-Organe und einige ihrer Vertreter ausgerichtete Tätigkeiten umfassen, auch wenn sie nicht gegen den Rechtsrahmen verstoßen, ein Reputationsrisiko für die EU mit sich bringen können“. Sie ahnte also, dass die Sache heikel ist.

      „Die Kommission war sich bewusst, dass viele Bürger die Nutzung von Steuergeldern für verdeckten #Lobbyismus kritisch sehen dürften, wie die Antwort auf meine Anfrage zeigt“, sagt Körner. „Es wäre konsequent, wenn die Behörde nun jene NGO-Verträge von 2022, die noch laufen, überarbeitete.“ Solange sie das nicht tue, bleibe das Problem bestehen.

      NGO hält Skandal für inszeniert

      Die NGOs betonen, sie seien eigenständig und agierten nicht im Auftrag der Kommission, auch wenn die Behörde alle Vereinbarungen unterschrieben hat. Die Health and Environment Alliance (HEAL), die gegen Pestizide und giftige Chemikalien kämpft, teilt mit: Die Finanzierung, die #HEAL aus dem EU-Haushalt bekomme, erfolge in einer transparenten Ausschreibung und unabhängigen Evaluierung.

      Friends of the Earth, ein Verband aus 31 Umwelt-NGOs, sieht den Versuch, einen Skandal zu inszenieren, was die „demokratische zivilgesellschaftliche Arbeit“ untergrabe. „Wir unterstützen Transparenz und öffentliche Aufsicht und begrüßen eine Überprüfung“, so die Organisation. „Aber wir brauchen eine faktenbasierte Debatte, keine Verschwörungserzählung“.

      Jurist nennt Vorgang „ungeheuerlich“

      Der #Staatsrechtler Sebastian Müller-Franken von der Philipps-Universität Marburg kritisiert den Inhalt der Vereinbarungen. „Die Ausreichung von öffentlichen Geldern durch die Kommission an #NGOs, um sogenannte Klimaklagen gegen deutsche Unternehmen betreiben zu können, widerspricht dem Grundsatz der loyalen Zusammenarbeit zwischen der #EU und ihren Mitgliedstaaten, den der EU-Vertrag statuiert“, sagt er. „Die Schädigung der wirtschaftlichen Basis eines Mitgliedstaates zwecks Durchsetzung der eigenen Politik im Wege der Finanzierung von Prozessen gegen Unternehmen der Schlüsselindustrien dieses Staates – noch dazu aus Mitteln, die dieser Staat ihr zu einem großen Teil zur Verfügung gestellt hat – ist nun offenbar Realität und eine Ungeheuerlichkeit.“

      Müller-Franken fordert, die Verträge zugänglich zu machen: „Da es hier nicht um Berufs- und Geschäftsgeheimnisse geht, die einer Veröffentlichung im Wege stehen könnten, verträgt sich diese Geheimniskrämerei nicht mit dem sonst von der EU immer hochgehaltenen Gebot der Transparenz.“

      Auch der Wirtschaftsrat der CDU fordert Aufklärung. „Gerade in der aktuellen geostrategischen Situation braucht die Europäische Union vollständige Unterstützung von allen politischen Kräften“, sagt Generalsekretär Wolfgang Steiger. EU-Kommissionspräsidentin Ursula von der Leyen sei „persönlich verantwortlich für die vollständige Aufklärung dieser Vorwürfe, die in ihre erste Amtszeit fallen“.

      Kritik kommt nicht nur aus Unionskreisen. Der SPD-Politiker Mathias Brodkorb, ehemaliger Landesminister in Mecklenburg-Vorpommern, geht im Magazin „Cicero“ hart mit der EU ins Gericht: Während sie dem Ungarn Viktor Orbáns regelmäßig vorwerfe, eine „gelenkte Demokratie“ zu sein, betreibe Brüssel das im Grunde selbst, schreibt er. „Dass sich eine Institution mit derart vielen Demokratiedefiziten auch noch anmaßt, tief in die demokratischen Verhältnisse der europäischen Mitgliedstaaten einzugreifen, macht die Sache nicht besser, sondern umso schlimmer.“

      Stefan Beutelsbacher ist Korrespondent in Brüssel. Er berichtet über die Wirtschafts-, Handels- und Klimapolitik der EU.

      Axel Bojanowski ist Chefreporter Wissenschaft für Welt. Von ihm erschien gerade ein Buch über den Klimawandel zwischen Lobby und Wissenschaft.

  • Décider et Agir. L’#Action_publique face à l’#urgence_écologique

    La #transformation_écologique est-elle possible sans réinventer l’action publique ?
    Dominique Méda, Selma Mahfouz, Marylise Léon et une vingtaine d’acteurs et actrices de terrain prennent la parole pour nommer les #blocages, et ouvrir des pistes concrètes d’action.
    Il est temps de reprendre le #pouvoir_d’agir, dans les #institutions comme sur les #territoires.

    https://editionsatelier.com/boutique/accueil/482-decider-et-agir-l-action-publique-face-a-l-urgence-ecologique-9
    #livre #écologie

  • Downey, la « Beverly Hills mexicaine » à l’heure de la chasse aux sans-papiers
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/14/downey-la-beverly-hills-mexicaine-a-l-heure-de-la-chasse-aux-sans-papiers_66


    Image de vidéosurveillance montrant deux agents de la police de l’immigration s’apprêtant à arrêter un #travailleur_sans-papiers (au centre), à Downey (Californie), le 11 juin. 2025. « LE MONDE »

    Ce même 11 juin, un grand-père qui amenait un enfant à l’école a été saisi sur le parking de l’église catholique Our Lady of Perpetual Help. Le diocèse n’a pas voulu commenter. Un autre homme a été pris devant l’église Downey Memorial. Là, la pasteure Tanya Lopez et son mari Al, également pasteur, ont organisé une protestation avec une demi-douzaine de dignitaires religieux. Choqués : non seulement les hommes en treillis se sont permis d’interpeller un homme qui se trouvait sur leur parking mais ils ont pointé leur fusil en direction de Tanya Lopez, qui s’approchait pour les filmer. Et quand Al leur a signifié que l’église s’opposait à ce genre de pratique sur sa propriété, l’un des agents a objecté : « Le pays tout entier est notre propriété. »

    L’histoire se répète

    A l’appel des pasteurs, le voisinage est venu partager son indignation devant l’église. Les questions se transforment en suspicion. Pourquoi ces voitures banalisées, immatriculées au Texas, au Nouveau-Mexique ? Pourquoi les agents refusent-ils de s’identifier ? L’examen au ralenti des vidéos montre que les agents portaient l’inscription « BORTAC » au dos de leur uniforme. Le sigle renvoie à « Border Patrol Tactical Unit », la force d’intervention la plus militarisée du Department of Homeland Security. Mais les habitants ne sont pas convaincus. « Tout cela peut s’acheter sur Amazon », assure Desiree Gaytan, du collectif anti-colonialiste Union del Barrio. Ils craignent une intervention des milices d’extrême droite.

    A leurs yeux, l’histoire se répète. Les Latinos ont en mémoire la repatriation (« rapatriement ») des années 1930, une politique de #rafles à grande échelle qui a vu des centaines de milliers d’#immigrés_mexicains – dont nombre de citoyens américains – forcés de quitter le pays. « On connaît bien le scénario, dit Martha Camacho Rodriguez, mexicaine de la troisième génération. Ce qui est nouveau, c’est qu’on apprend ces arrestations en temps réel. » A Fresno, où elle a grandi, dans la vallée agricole de la Californie, il arrivait à ses parents d’être ramassés sans raison par la « migra », la police de l’#immigration, et conduits à la #frontière, bien qu’ils aient des papiers en règle. Si les patrons étaient généreux, ils envoyaient une camionnette pour rechercher les ouvriers.

    Depuis le début des opérations, Martha patrouille à Downey avec un groupe de tias (« tantes », par extension « amies »). « Je déteste parler en termes de couleur, assure-t-elle. Mais si tu es blanc, en treillis, tu es qui ? » La même perspective fait frissonner la paroissienne Monse Villareal. Elle ne veut « pas prononcer le nom », mais il vient quand même : « Guerre civile. » A sa consternation, ses deux fils de 27 et 30 ans, sont – et restent – partisans de Donald Trump. « Ils sont dans leur bulle. Ils pensent que tout cela va bien se terminer. »

    Le groupe est persuadé que le fast-food qui donne sur la laverie auto Galaxy est infiltré d’espions, des « bounty hunters » (« chasseurs de primes »). « On photographie les gens qui photographient les gens », résume Martha. Les associations de soutien aux migrants se sont rassemblées début juin en un collectif pour l’autodéfense (Community Self Defense Coalition). Union del Barrio a commencé à former des « communautés patriotes », des groupes de citoyens en alerte qui surveillent les faits et gestes de l’#ICE, la #police_de_l’immigration. « On s’organise bloc par bloc, explique Desiree Gaytan. Nous ne sommes pas découragés. Nous sommes en colère. »

    Avec son amie Paula, Martha a manifesté le 7 juin à Paramount, la commune voisine, à 80 % latino, où ont eu lieu les violents incidents du 7 juin lorsque la population a tenté de s’opposer aux interpellations de migrants devant le magasin de bricolage Home Depot. Arrivée à l’âge de 18 ans aux Etats-Unis, Paula Mejia, elle, a bénéficié de l’amnistie accordée par Ronald Reagan à 2,7 millions de clandestins en 1986. Agente immobilière, elle avait toujours été républicaine, jusqu’à l’arrivée de Donald Trump. Elle ne décolère pas contre ses voisins. Ceux que Martha appelle des « Judas », autrement dit, les Cubains, qui forment une importante minorité à Downey et se sont emparés du conseil municipal. « Pour eux c’est facile. Dès qu’ils mettent le pied sur le sol américain, ils bénéficient de la nationalité américaine », critique-t-elle. « C’est pour cela que nous sommes furieux. Cette ville a voté Trump », abonde Mario Trujillo.

    https://archive.ph/vP9Nh

    (où l’on constate qu’après un 1er article foireux, l’envoyée spéciale a atterri)

    #repatriation

  • Sur #X, anciennement #Twitter, tout est affaire d’exposition. Par défaut, la plateforme rend publiques les listes d’abonnés et d’abonnements de chaque utilisateur. Pour beaucoup, cela n’a rien d’important. Mais pour d’autres, cette #transparence forcée pose problème. À l’heure où chaque geste #numérique peut être scruté, analysé ou instrumentalisé, contrôler sa visibilité devient un choix stratégique.
    http://exportation.getenjoyment.net/discretion.html

  • La Libye, dernière escale avant l’Europe pour les migrants du Bangladesh
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/06/11/la-libye-derniere-escale-avant-l-europe-pour-les-migrants-du-bangladesh_6612

    La Libye, dernière escale avant l’Europe pour les migrants du Bangladesh
    Par Mustapha Kessous
    Bangladesh-Libye-Italie. Ce trajet, long de près de 8 000 km, est aujourd’hui l’itinéraire le plus emprunté par les migrants bangladais souhaitant rallier l’Europe. Du 1er janvier au 9 juin, sur les 57 222 exilés arrivés sur le Vieux Continent – principalement par voie maritime (bassin méditerranéen et océan Atlantique) –, 5 840 personnes sont originaires de ce pays d’Asie du Sud, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), faisant d’elles le premier contingent de migrants clandestins à entrer en Europe.
    Ces ressortissants bangladais débarquent sur les côtes italiennes, à Lampedusa ou à Naples, après avoir transité par la Libye. Au premier semestre 2025, ils représentent 37 % des 22 734 migrants partis de ce pays d’Afrique du Nord, loin devant les Erythréens (1 748) et les Pakistanais (1 705). Comme en 2024 : sur les 66 617 arrivées en Italie, 14 284 personnes, soit environ 21 %, venaient de ce pays lointain.« Il ne s’agit pas d’un flux [migratoire] nouveau, mais il prend de l’importance d’année en année », précise Flavio Di Giacomo, un porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les Bangladais représentaient 14,5 % des arrivées en Italie en 2022, autour de 12 % en 2020 et en 2021, seulement 3,3 % en 2015.
    La raison de ce périple compliqué est simple : si les conditions de vie imposées aux migrants en Libye sont souvent inhumaines, « il est très facile de se rendre là-bas. Un visa touriste ou un permis de travail suffit », relate Shahanur Islam, président de The Justice Makers Bangladesh in France, une association basée en banlieue parisienne qui documente les violations des droits de migrants bangladais et les accompagne dans leurs démarches juridiques et administratives.
    « Dans les faits, la Libye est facilement accessible. Ce ne sont pas des visas mais des papiers ou des passeurs qu’on achète. Rien ne semble dissuader d’aller en Libye », ajoute Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). « Les gens partent aussi à cause de la misère et de la récente crise politique », explique par ailleurs Shahanur Islam.
    En août 2024, le régime de la première ministre Sheikh Hasina – critiquée pour sa dérive autocratique – a été renversé, après quinze ans passés au pouvoir, par un mouvement d’étudiants, confrontés au chômage de masse. Dix-huit millions de Bangladais âgés de 15 à 24 ans sont sans emploi. « Partir est donc une solution et tout un système existe pour quitter le pays », souligne le juriste.
    Les autorités du Bangladesh encouragent depuis des années la migration de sa main-d’œuvre pour soutenir la croissance de ce pays de 171 millions d’habitants. Selon l’OIM, chaque année, quelque 500 000 personnes partent travailler à l’étranger, notamment dans le golfe Persique. Plus de 11 millions de Bangladais résident hors de leurs frontières et les fonds envoyés par cette diaspora sont conséquents pour l’économie nationale. En 2023, les transferts d’argent s’élevaient à près de 22 milliards de dollars (19 milliards d’euros), soit 5 % du PIB national, selon la Banque mondiale.
    Ce « système » s’appuie sur un réseau d’agences de recrutement, dont plus de 1 700 opèrent au Bangladesh, certaines de manière officieuse. « C’est alors que tout commence », indique Shahanur Islam. Des intermédiaires, appelés dalals – courtiers en bengali –, recrutent des candidats au départ pour ces agences. « Ils promettent un bon travail dans le bâtiment ou dans le nettoyage et de s’occuper des démarches administratives », précise-t-il. « Un réseau de passeurs sophistiqué les aide à obtenir des visas et des billets d’avion », ajoute Chris Borowski, porte-parole de l’agence européenne des frontières, Frontex.
    Il en coûtera entre 3 000 et 4 500 euros aux candidats au voyage pour se rendre en Libye, qui pour financer leur départ « doivent vendre leurs biens ou contracter des prêts qui deviennent excessifs, les menant à une situation de servitude pour dettes [une forme de travail forcé assimilée à de l’esclavage] », notait Felipe Gonzalez Morales, alors rapporteur spécial des Nations unies sur les droits humains des migrants, après sa visite effectuée au Bangladesh en janvier 2023.
    C’est donc par avion, souvent avec une escale en Turquie ou aux Emirats arabes unis, que ceux-ci rejoignent la Libye, où les réseaux de passeurs prospèrent notamment du fait de la rivalité entre deux autorités concurrentes. L’une basée à Tripoli, reconnue par l’ONU, et l’autre à Benghazi, dans l’est du pays, sous l’égide du maréchal Khalifa Haftar. Dans un rapport publié le 3 juin, Frontex s’inquiète ainsi que « la Libye orientale demeure un carrefour essentiel pour les migrants » et que « l’aéroport Benina de Benghazi y joue un rôle crucial ».
    Selon Adala for All, une ONG basée en France, qui promeut l’accès à la justice et les droits humains en Afrique du Nord, Berniq Airways, compagnie liée au clan Haftar, faciliterait l’entrée des migrants bangladais en Libye grâce à une liaison aérienne Dubaï- Benghazi, ouverte depuis avril 2024. « A leur arrivée, ces migrants se voient accorder des visas d’entrée », précise l’organisation.
    Mais une fois sur place, nombre d’entre eux ne trouvent pas le travail qu’ils attendaient. Certains migrants sont enlevés, torturés puis rançonnés par des policiers, des militaires ou des groupes armés, et contraints d’appeler leurs proches pour leur demander de l’argent en échange de leur libération, comme a pu le rapporter l’ONG Human Rights Watch (HRW). Une fois relâchés, il faut trouver un travail, de l’argent pour payer la traversée de la Méditerranée qui peut coûter jusqu’à 4 000 euros. Selon l’OIM, en 2024, un peu plus de 21 000 Bangladais, âgés de 20 à 39 ans, sur les quelque 800 000 migrants, vivaient en Libye.
    « Il y a une particularité complexe avec les migrants bangladais : tous ne veulent pas venir en Europe, soutient Flavio Di Giacomo. Beaucoup auraient préféré rester travailler en Libye, mais la façon dont ils sont traités les pousse à traverser la Méditerranée. » Ce constat rejoint celui de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) qui, après une mission au Bangladesh en 2023, notait : « La frontière entre migration légale et illégale est floue et, du fait de la prévalence de la corruption et de la vulnérabilité des candidats au départ, un parcours migratoire à l’origine légal peut facilement basculer dans l’illégal, voire dans l’exploitation. »
    A leur arrivée en Italie, les Bangladais cherchent à s’y établir ou se dirigent en France pour obtenir l’asile, constituant ainsi la deuxième nationalité la plus représentée parmi les demandeurs. En 2023, sur les 8 568 dossiers présentés à l’Ofpra, 520 ont obtenu le statut de réfugié. « Malgré les dangers, ils continueront à partir », répète le juriste Shahanur Islam. Par la Libye ou ailleurs. « On commence à voir des Bangladais traverser l’Atlantique, rien de massif, quelques centaines, relate Chris Borowski, de Frontex. Les réseaux sont capables d’organiser des voyages jusqu’aux Canaries. »

    #Covid-19#migrant#migration#libye#bangladesh#routemigratoire#migrationirreguliere#trafic#sante#asile

  • Comment la France coopère avec Israël
    https://www.obsarm.info/spip.php?article698

    Ce lundi 16 juin s’ouvre le salon international de l’aéronautique et de l’espace au Bourget jusqu’au 22 juin. Contrairement au salon d’Eurosatory en juin 2024 et d’Euronaval en novembre dernier, Israël sera présent alors que la guerre contre Gaza s’intensifie. À cette occasion, l’Observatoire des armements publie une nouvelle note qui révèle comment des entreprises françaises, présentent au salon, poursuivent leur coopération avec Israël. Le salon du Bourget, vitrine de notre coopération (…) #Notes_d'analyse

    / #Contrôle_des_exportations, #Coopération_industrielle, Transferts / exportations, #La_une

    #Transferts_/_exportations

  • Digitaler Euro: Wie schlimm wird es? (Programmierbares Geld und Fürstengeld) | Prof. Rieck

    via https://diasp.eu/p/17681122

    Die #EZB-Präsidentin verrät in einer Talkshow, dass es mit dem #digitalen #Euro schneller weitergeht als von Vielen erwartet. Was ist von dem digitalen #Geld zu halten? Drei Eigenschaften sind angekündigt: 1. Emission über die Geschäftsbanken, 2. keine #Anonymität, 3. #Programmierbarkeit ist unbekannt. Einschätzung: 1 ist gut, 2 ist schlecht, 3 wäre eine Katastrophe.

    Das erwähnte Buch #Fürstengeld, #Fiatgeld, #Bitcoin – Wie Geld entsteht, einen Wert bekommt und wieder untergeht:

    https://www.youtube.com/watch?v=MMd3-2-RqHs


    20 min, 2025-05-31