• Anonyme : Ma semaine de travail – « Je me demande qui achète du sexe aux femmes vulnérables que j’essaie d’aider. »
    https://tradfem.wordpress.com/2020/12/22/ma-semaine-de-travail-je-me-demande-qui-achete-du-sexe-aux-femmes

    Lundi

    Je regarde sur le mur du bureau la liste de toutes les femmes que je soutiens, toutes impliquées dans la vente de sexe de rue. C’est notre réunion d’équipe hebdomadaire et je raconte à mes collègues comment l’équipe d’approche du vendredi soir a rencontré Marcia, une femme sans-abri captive d’une relation violente. Elle couche avec son copain agresseur parce que c’est plus sûr que de dormir seule dans la rue. Il l’oblige à partager des seringues et à vendre des services sexuels.

    Nous discutons des moyens de la soutenir, mais sans téléphone ni adresse, c’est une tâche ardue. Il est difficile de trouver des endroits où je puisse rencontrer des femmes comme Marcia – de nombreux cafés où nous établissions des relations et des liens de confiance sont aujourd’hui fermés. J’ajoute son nom à ma liste et j’adresse une volée de courriels à la police et aux équipes d’aide aux sans-abri.

    Mardi

    J’ouvre mon ordinateur portable et je trouve des courriels urgents de la police et des services de probation concernant Sally, une femme que je soutiens. Il y a quelque temps, j’ai reçu des courriels similaires pour m’informer qu’une de mes clientes s’était suicidée. Mon cœur bat la chamade quand j’ouvre ces messages. Mes pires craintes se confirment : Sally est morte, apparemment d’une overdose. Je me sens engourdie.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.theguardian.com/society/2020/dec/21/my-working-week-who-buys-sex-vulnerable-women-help#img-1

  • Un pas de plus dans l’infamie - Freddy Gomez, A Contretemps, Bulletin bibliographique
    http://acontretemps.org/spip.php?article818

    On ne sait pas comment ça finira, mais on n’aura pas cessé d’alerter sur comment ça a commencé et se poursuit. Ce « ça », c’est l’infamie qu’on expérimente depuis maintenant deux grosses années [quatre en fait, ndc], une infamie qu’on ne cherche pas à adjectiver, mais que l’on ne peut que constater à chaque rassemblement et #manifestation où nous nous rendons, une infamie qui nous livre à l’infinie violence d’une #police dépourvue de toute conscience – y compris celle de ses propres intérêts –, une infamie qui, de palier en palier et d’acte en acte, ne répond qu’à un seul objectif, fixé par l’#État_policier : briser nos résistances, terroriser nos indignations, mutiler nos colères, organiser l’auto-confinement de nos désirs pluriels et convergents d’émancipation.

    Le samedi 12 décembre, jour de manifestation parisienne « autorisée », un nouveau cap fut franchi dans « la méthode », comme disent les stratèges flicards de cabinet. Il s’agissait, clairement, d’expérimenter sur une foule compacte de plusieurs milliers de personnes [1] un nouveau dispositif à l’allemande procédant par « bonds offensifs » aléatoires, véloces et répétés à l’intérieur du cortège en distribuant des horions à tour de bras et en ramassant du gardé à vue pour faire du chiffre. Tout cela à partir de critères assez basiques pour être compris par les cognes de base : quand c’est habillé de noir, c’est du black bloc ; à défaut de noir, on tape à côté. Cinquante mètres après la place du Châtelet, d’où partait, en remontant le Sébasto, la manifestation déclarée « pour la défense des #libertés », la première pénétration sauvage de flics eut lieu, de droite et de gauche par charges multiples. Premier avantage : créer des situations de panique à l’intérieur du cortège ; second avantage : le scinder, le morceler, le maintenir sous contrôle serré, multiplier les nasses en son sein, le réduire à n’être plus qu’un troupeau qui peut être abattu sur place à tout moment. La « méthode » procède d’une scélératesse inouïe. Elle est pensée pour déstabiliser, frapper de stupeur, humilier, terrifier. L’impression dominante, c’est que la rue ne nous appartient plus, qu’on défile dans une cour de prison, que le destin nous échappe. Tout ce qui fait de la manifestation un moment unique de réappropriation de l’espace nous est refusé. La fuite aussi, d’ailleurs, puisque le nassage latéral ne la permet pas.

    Le 12 décembre, à Paris, plus de 3 000 flics dopés à la haine occupèrent, rue par rue, le périmètre de la manif, chargeant constamment et sans raison un cortège déjà réduit à n’être plus qu’une foule emprisonnée et vouée à la bastonnade. Comment admettre une telle pratique ? Au nom de quel intérêt supérieur de l’État ? Pour qui nous prend-on pour nous traiter ainsi ? Au nom de quelle logique devrait-on admettre que des flics surarmés interviennent à la féroce au sein d’un cortège déjà maté du fait de leur écrasante présence pour le disloquer sous les coups. Et ce, non pour des actes commis ou en voie d’être commis, mais à partir des seules intentions que la hiérarchie policière prêterait à tel ou tel manifestant. Comment nommer cela ? Il fut un temps où aucune manifestation placée sous contrôle serré des flics ne se passait sans que résonnât ici ou là, et parfois à voix forte, le rituel slogan « Le fascisme ne passera pas ! ». On pourrait être en droit de se demander pourquoi on ne le l’entend plus, désormais. Et avancer comme explication que, pour nombre de manifestants d’aujourd’hui, la police est devenue si détestable, sa hiérarchie si sûre d’être couverte et l’État si objectivement dépendant d’elle que la Macronie, née d’un « vote utile » contre l’extrême droite, chasse désormais – et comment ! – sur son terrain. Ce qui est passé avec elle, c’est une politique de dévastation généralisée où aucun droit social, aucune garantie démocratique gagnés de vieille lutte, aucun refus de se plier à ses diktats ne sauraient être tolérés. Ce régime s’est mis de lui-même dans les pognes d’une police dirigée par des psychopathes à casquette prêts à tout pour écraser la « canaille » que nous sommes. Ce 12 décembre 2020, on aura au moins compris à quoi elle est prête, cette police. Il n’est pas sûr que sa démonstration de force brutale nous ait définitivement découragés, mais il est certain que cette date, où aucun black bloc n’a pété aucune vitrine, restera à jamais celle où cette police s’est lâchée sans complexe contre celles et ceux qui, souvent très jeunes, manifestaient un réel courage dans la constance de leurs convictions.

    Au total, il y eut 149 interpellations, 123 gardes à vue de 24 à 48 heures dont la plupart des interpellés, éradiqués du cortège comme black blocs potentiels, seront relâchés sans charge. Six d’entre eux en revanche se verront déférés en comparution immédiate devant le tribunal pour « groupements en vue de… », pour « outrage » ou pour « dissimulation de visage », chef d’inculpation qui, en situation de Korona galopant, ne manque pas d’être ubuesque. Il faut vraiment être juge et macronard pour faire preuve d’une telle sagacité.

    Vue par les #médias mainstream et le journalisme de préfecture, l’infamante gestion policière de cette manifestation fut décrite comme une parfaite réussite. À preuve : les sauvages manifestants dont elle a l’habitude de faire son spectacle avaient été privés de saccages. (...)

    #fascisation

    • Il fut un temps où le bloc bourgeois ordonna à sa police de tirer au ventre. L’Histoire avec une grande hache fourmille d’exemples de tueries en masse de ce genre. Il en fut un autre où, au sein même du bloc bourgeois, des « démocrates sincères », porteurs d’une tradition d’humanisme intransigeant, furent capables de défendre, becs et ongles, cette essentielle #liberté_de_manifester qu’à juste titre ils voyaient comme une soupape. Car ces gens-là, simplement éclairés, étaient des opposants au désordre, mais dotés de la capacité d’en discerner les causes et les effets dans leur propre camp – c’est-à-dire celui où s’épanouissaient leurs privilèges, leurs statuts et leurs rangs – quand il pouvait être menacé par des foules hostiles prêtes à tout pour laver les offenses que leur classe leur faisait subir. Souvent apparentée à la gauche, mais débordant aussi ses rivages, cette fraction du bloc bourgeois était le fruit d’une tradition historique, celle de la Révolution française, qui fut interclassiste. Jusqu’à mai 68 et la décennie agitée qui suivit la convulsion, cette fraction joua son rôle : elle défendit la liberté d’expression et de manifestation et elle veilla, tant que faire ce pouvait, à dénoncer les agissements des polices d’un Papon ou d’un Marcellin.

      On s’étonna, au vu de la très sévère répression qu’on appliqua aux Gilets jaunes, de l’absence majuscule de réaction pétitionnaire ou manifestante de cette fraction éclairée du bloc bourgeois. La raison, pourtant, en était simple. C’est qu’elle avait cessé d’être, que ces « grandes consciences » ou ces « belles âmes » avaient tout bonnement disparu, comme s’étaient considérablement réduites les zones d’influence où elle s’exerçait (...)

      #tradition_humaniste #bourgeoisie #démocrates

  • #Alisa_Roth : Une épidémie de violence passée sous silence
    https://tradfem.wordpress.com/2020/12/09/alisa-roth-une-epidemie-de-violence-passee-sous-silence

    Un an et demi après l’éruption du mouvement #MeToo, les femmes ont raconté les agressions sexuelles – et des hommes ont été dénoncés pour leurs comportements – des studios d’Hollywood, aux cuisines de restaurants en passant par les plateaux des grands médias. Cependant, l’endroit de prédilection pour ces comportements odieux a été écarté de la conversation : le domicile familial.

    Lorsqu’il s’agit de célébrités, la violence conjugale se trouve reléguée au domaine des difficultés personnelles, comme un problème de dépendance ou un divorce. Pour le commun des mortels, cette violence est rarement racontée dans les médias ; même les meurtres conjugaux – qui sont souvent l’aboutissement de violences physiques et psychologiques subies pendant des années – ne seront mentionnés qu’hâtivement dans les nouvelles locales. Parallèlement, plusieurs des tueries de masse trouvent leur origine dans la violence conjugale. Nous ignorons ce phénomène à nos risques et périls.

    Rachel Louise Snyder démontre dans son livre choc que la violence conjugale constitue maintenant une véritable épidémie aux États-Unis. Tous les mois, cinquante femmes sont assassinées par leurs conjoints. La violence conjugale est la troisième cause de l’errance. Et 80% des prises d’otages impliquent un conjoint violent. On ne parle pas seulement de blessures physiques : dans 20% des relations violentes, l’abuseur exerce un contrôle total sur la vie de sa victime. (Certains pays, dont la Grande-Bretagne et la France, ont adopté des lois visant à protéger les victimes ce types de violence mais elles n’existent pas aux États-Unis.)

    Une version de cet article a été publié en version papier le 9 juin 2019 en page 15 du Sunday Book Review du New York Times avec le titre : When Home Is the Most Dangerous Place
    Traduction : #EnOcéanie pour #Tradfem

  • #Nicholas_Kristof : LES ENFANTS DE #PORNHUB
    https://tradfem.wordpress.com/2020/12/08/les-enfants-de-pornhub

    Des vidéos de Nicole nue à 15 ans ont été postées sur Pornhub. Maintenant âgée de 19 ans, elle essaie depuis deux ans de les faire retirer.

    « 

    Pourquoi des vidéos de moi filmées quand j’avais 15 ans et soumises à du chantage, c’est-à-dire de la pornographie enfantine, sont-elles continuellement remises en ligne ? Nicole a protesté plaintivement auprès de Pornhub l’année dernière, en leur écrivant. « Vous avez vraiment besoin d’un meilleur système. … J’ai essayé de me suicider à plusieurs reprises après m’être retrouvée téléchargée à nouveau sur votre site. »

    L’avocat de Nicole, Dani Pinter, dit qu’il y a encore au moins trois vidéos de Nicole nue à 15 ou 16 ans sur Pornhub, qu’ils essaient de faire retirer.

    « Ça ne finira jamais », a déclaré Nicole. « Ils tirent tellement d’argent de notre traumatisme. »

    Pornhub a introduit un logiciel qui est censé pouvoir « prendre les empreintes digitales » des vidéos de viol et empêcher qu’elles soient à nouveau téléchargées. Mais le magazine Vice a démontré à quel point il est facile de contourner ce dispositif sur Pornhub.

    Un des scandales qui ont discrédité Pornhub concernait la société de production Girls Do Porn, qui recrutait des jeunes femmes pour des contrats de mannequinat en vêtements et les poussait ensuite à se produire dans des vidéos sexuelles, en prétendant que les vidéos ne seraient vendues que sous forme de DVD dans d’autres pays et ne seraient jamais mises en ligne. Rassurées que personne ne le saurait jamais, certaines des femmes ont accepté – et ont ensuite été brisées lorsque leurs images ont été agressivement commercialisées sur Pornhub.

    Version originale : https://www.nytimes.com/2020/12/04/opinion/sunday/pornhub-rape-trafficking.html
    Traduction : #TRADFEM

  • Manuel de répression économique des femmes : le cas de l’Australie
    https://tradfem.wordpress.com/2020/12/04/7721

    Trois spécialistes révèlent comment s’opère la répression économique des femmes en usant du déni, de la dépossession et des mensonges, par le biais du cas de l’Australie et de son régime d’épargne-retraite qui dépossède systématiquement les femmes depuis trente ans.
    Ces spécialistes dénoncent un manquement aux des droits de la personne et décrivent les mécanismes du droit international qui permettraient d’y remédier.

    Un reportage datant de 2018, qui est toujours d’actualité alors que la pandémie expulse les femmes du marché du travail.(...)

    Alors commençons avec deux gros mensonges qu’il nous faut confronter.

    Mensonge no 1 : Le travail non rémunéré n’est constitué que des tâches ménagères – il n’a aucune valeur économique.

    Version originale : https://womensagenda.com.au/latest/big-lies-womens-security-angry-yet
    Traduction et reproduction par #TRADFEM autorisées.
    #économie #pauvreté #exploitation_des_femmes

  • #Linda_MacDonald et #Jeanne_Sarson : Ne laissons pas le gouvernement Trudeau légaliser le proxénétisme !
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/29/ne-laissons-pas-le-gouvernement-trudeau-legaliser-le-proxenetisme

    Le 29 octobre, le Comité permanent de la justice et des droits de l’homme (JUST) de la Chambre des communes canadienne a rencontré David Lametti, ministre fédéral de la Justice. Un bref échange a eu lieu entre Lametti et le député Randall Garrison. Garrison a déclaré en Comité que « les défenseurs de l’industrie du sexe estiment que la législation actuelle est très préjudiciable et dangereuse pour les personnes qui se livrent au travail du sexe ». Le ministre Lametti a répondu : « Le travail du sexe est légal, aux termes de l’arrêt Bedford. Un tas de choses l’entourant ont été criminalisées par le gouvernement précédent. C’est ce que nous devons examiner. J’espère être en mesure de le faire. Encore une fois, je ne peux pas vous promettre une date, étant donné l’actualité. »

    Cela nous alerte au fait que la Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation, la version canadienne du « modèle nordique ou suédois », pourrait bientôt subir des pressions en vue d’une révision patriarcale misogyne.

    Traduction : #TRADFEM

  • #Brendan_O’Neill : La disgracieuse campagne de diffamation menée
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/29/la-disgracieuse-campagne-de-diffamation-menee-contre-lalliance-lg

    En Grande-Bretagne, en 2020, un groupe de défense des droits des homosexuels et des lesbiennes est traqué pour avoir osé promouvoir les vertus de l’attirance de même sexe. Des foules de personnes en colère tentent de le détruire. Elles l’ont qualifié de haineux, de dégoûtant, de dangereux. Elles ont même essayé de le pousser à la faillite. Pour le « crime » consistant à dire qu’il est bien que des gens du même sexe soient attirés les uns par les autres, ce groupe est devenu la cible d’une des campagnes les plus destructrices de l’année.

    Seulement, ce ne sont pas des homophobes à l’ancienne, avec leurs permanentes teintes en bleu et leurs crucifix, qui font la guerre à cette organisation de défense des droits des homosexuel-le-s ;c’est le contingent de la rectitude politique, des gens qui se disent de gauche. Il s’agit de commentateurs, de transactivistes et d’autres personnes qui se targuent d’être progressistes et équitables. Ceux qui auraient pu être autrefois des fondamentalistes brandissant la Bible ou des skinheads homophobes sont aujourd’hui des gens de la génération du Millénaire, qui se disent conscientisés.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.spectator.co.uk/article/the-disgraceful-crusade-against-the-lgb-alliance/amp

  • Walker, Robin Robertson : L’art de perdre à pas lents.

    http://liminaire.fr/livre-lecture/article/walker-robert-robertson

    Walker, soldat engagé dans le Débarquement de Normandie, loin de sa Nouvelle Écosse natale, se souvient par bribes des préparatifs au jour J, du chaos des combats aux vengeances des SS en déroute. Walker revient sur les souvenirs à l’origine de son traumatisme. Dans l’impossibilité de revenir chez lui, depuis son retour, Walker marche : à New-York, à Los Angeles, à San Francisco ; et l’incessant vacarme de ces villes anonymes, en pleine transformation, le renvoie à ses blessures et à sa solitude. (...) #Livre / #Lecture, #Ecriture, #Langage, #Numérique, #Traduction, #SanFrancisco, #NewYork, #LosAngeles, #Poésie

  • La protection des hommes dans les refuges pour femmes, par A.
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/28/la-protection-des-hommes-dans-les-refuges-pour-femmes

    Je travaille à temps partiel depuis 2016 dans un refuge pour femmes sans-abri de l’État du Maine aux USA. Le refuge a été conçu à l’origine comme une alternative au plus grand refuge mixte de notre ville, où de nombreuses femmes avaient trop peur de rester. Peur des viols et des agressions qui y étaient commis et de la facilité avec laquelle les maris, copains et maquereaux violents qu’elles avaient fuis pouvaient les retrouver, les femmes choisissaient plutôt de dormir dans la rue. C’est ainsi qu’un refuge distinct réservé aux femmes a été créé, afin d’offrir aux femmes vulnérables un refuge plus sûr contre la violence masculine. (...)
    Au refuge pour femmes où je travaille, une décision politique a été prise, bien que cette politique soit tacite, et je doute que mes superviseurs ou collègues admettent son existence si on leur met la pression à ce sujet. Néanmoins, afin de se conformer aux caprices de l’idéologie du moment, d’être de bonnes féministes progressistes qui ne font pas de vagues, d’être attentionnées et sensibles, politiquement averties, c’est maintenant la politique du refuge d’accorder la priorité à la protection des illusions des hommes, même si cela signifie que nous ne pouvons plus protéger les femmes. Les femmes sont, après tout, bien habituées à faire des sacrifices pour le confort et les sentiments des hommes. Partout, tout le temps, les hommes passent en premier. Il serait donc insensé de s’attendre à ce que la situation soit différente dans un refuge pour femmes. En tant que femmes dans un monde d’hommes, nous devrions au moins savoir ceci : il n’y a de sécurité nulle part.

    Pas pour nous.

    Version originale : https://www.feministcurrent.com/2020/09/13/protecting-men-at-the-womens-shelter

    Traduction : #TRADFEM

  • L’invention du « transboy »
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/28/linvention-du-transboy

    Ce qui suit est notre traduction d’un extrait du tout nouvel ouvrage d’Heather Brunskell-Evans, Transgender Body Politics, publié par Spinifex Press .

    La croyance selon laquelle il existe, au contraire, une identité transgenre ancrée « dans le corps » imprègne désormais de multiples aspects de notre culture : elle est propagée par des émissions de vulgarisation dans les médias, des programmes pédagogiques à l’école, des conseils donnés aux parents par le ministère britannique de la Santé (National Health Service) et spécifiquement par le Service de développement de l’identité de genre (GIDS). Collectivement, ces éléments constituent la toile de fond de la vie quotidienne des enfants et se combinent pour leur imposer un ensemble définitif de « vérités ». Ces « vérités » reproduisent les stéréotypes de genre qui confirment aux enfants différents qu’ils doivent être transsexuels, que la réaffectation médicale résoudra tout malaise aigu et que sans « thérapie » hormonale, ils risquent de s’automutiler et probablement de se suicider.

    Le mépris postmoderne de la réalité biologique du sexe dimorphe et le langage du « sexe assigné à la naissance » amène la jeune fille à chercher de la cohérence dans le fantasme irréalisable qu’elle pourra changer de sexe. En fait, l’administration de fortes doses d’hormones de l’autre sexe (comme la testostérone) la privera de sa capacité future à devenir mère, éprouver du plaisir sexuel sans douleur, se libérer d’une dépendance à vie aux autorités sanitaires et aux risques inconnus à long terme de médicaments non autorisés. De plus, elle ne deviendra jamais un homme et n’aura jamais les organes génitaux de l’autre sexe. La modification chirurgicale d’un corps féminin pour façonner un pénis ne peut pas créer un organe fonctionnel et sensible. Les hormones sexuelles exogènes ne feront que créer l’apparence de caractéristiques sexuelles différentes de celles que son corps produirait en l’absence d’intervention.

    Traduction : #tradfem
    Version originale : https://www.feministcurrent.com/2020/11/23/inventing-the-transboy

  • Recensement des 1425 féminicides commis au Royaume-Uni depuis dix ans
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/25/rapport-sur-les-1425-feminicides-commis-au-royaume-uni-depuis-dix

    Vouloir que les choses soient différentes fait partie de la motivation de presque toutes les personnes impliquées dans un aspect quelconque du travail visant à mettre fin à la violence des hommes envers les femmes ; mais pour résoudre un problème, il faut pouvoir dire de quoi il s’agit.

    Lorsque nous nous sommes rencontrées pour la première fois en 2013, Karen menait son projet « Counting Dead Women » depuis un an et demi et Clarrie l’avait découvert en cherchant des données prouvant l’incapacité du système à protéger des femmes qui risquent de mourir aux mains de partenaires ou d’ex-partenaires agresseurs. Nous étions toutes deux motivées par le manque de données officielles de l’État et par une apparente réticence à considérer le problème de la violence meurtrière des hommes envers les femmes et les filles comme un problème systémique. Avec le soutien de l’organisation Women’s Aid, du cabinet d’avocats Freshfields Bruckhaus Deringer et de Deloitte, nous avons lancé le recensement des féminicides en 2015 et publié en 2016 notre premier rapport, « Redéfinir un incident isolé : Une analyse des décès de femmes tuées entre 2009 et 2015 ».

    Depuis lors, nous avons publié chaque année un rapport sur le féminicide au Royaume-Uni l’année précédente, ce qui nous a permis de rassembler et de passer en revue dix années de données sur les féminicides au Royaume-Uni. Cela représente dix années de fins violentes et prématurées imposées à la vie de plus de 1 425 femmes parce que des hommes ont choisi de les tuer. C’est dix ans de deuil d’êtres chers et d’enfants qui grandissent sans leur mère, sachant parfois que leur père l’a tuée : leur douleur et leur perte sont incessantes.

    Traduction : #TRADFEM

  • #Sarah_Ditum : Les délinquants sexuels peuvent-ils changer ?
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/25/sarah-ditum-les-delinquants-sexuels-peuvent-ils-changer

    L’an dernier, quarante-cinq millions de photos et de vidéos d’abus sexuels d’enfants ont été signalées par des entreprises technologiques. Quarante-cinq millions. Chacune d’entre elles est une mise en acte de violence contre un enfant ; et chaque fois que l’une d’entre elles est téléchargée, la douleur et la honte de cet enfant sont réactualisées pour le plaisir du spectateur. Alors combien de téléspectateurs y a-t-il pour cet immense catalogue de supplices ? Assez pour qu’en 2017, Simon Bailey, le Chef de police du Conseil National chargé de la protection de l’enfance, ait déclaré qu’il ne pouvait plus faire face au volume des délits.
    Chaque mois, 400 hommes sont arrêtés pour le visionnage d’images d’enfants licencieuses. Au lieu de les inculper et de les faire passer devant un tribunal, Bailey a suggéré qu’ils soient inscrits au registre des délinquants sexuels, et qu’ils bénéficient de conseils et d’une réhabilitation. Cette proposition est scandaleuse : comment ne pas voir comme une insulte aux victimes et une dérogation à la morale le fait de considérer comme quelque chose d’anodin des images d’abus d’enfants (et, n’oublions pas, de se masturber avec) ?

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://unherd.com/2020/08/can-sex-offenders-change/?=frlh

  • Covid-19: U.S. Airports See Rise in Travelers as Officials Warn of Deadly Consequences - The New York Times
    https://www.nytimes.com/live/2020/11/22/world/covid19-coronavirus

    The nation’s health experts on Sunday pleaded with Americans to stay home over the Thanksgiving holiday and forgo any plans to travel or celebrate at large family gatherings, even as airports have recorded a significant rise in passengers.Dr. Anthony S. Fauci, the country’s top infectious disease specialist, and other health experts relayed a clear message on Sunday morning news shows: with coronavirus cases surging to record levels across the country, turning nearly every state into a hot zone of transmission, the risk of getting infected, whether in transit or in even small indoor gatherings, is high.Up to 50 million people could be traveling on roads and through airports in the United States over Thanksgiving this year, according to AAA, the biggest travel surge since the pandemic began, despite strong cautions from the Centers for Disease Control and Prevention and other health authorities. A video of a packed airport in Phoenix has been circulating widely on social media. As of Sunday, 47 states — all but Vermont, Maine and Hawaii — were considered high-risk zones for viral transmission, and nationwide hospitalizations were at a record 83,227.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#sante#vacance#santepublique#tradition#zonerisque

  • #SELINA_TODD : D’avoir été privée du droit de parole m’a fait réaliser la valeur de cette liberté
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/23/davoir-ete-privee-du-droit-de-parole-ma-fait-realiser-la-valeur-d

    Mon ange gardien à The Guardian a été éjectée par ses collègues. N’osez pas me dire que « Comment is Free », comme le prétend le bandeau de la page d’opinions de ce journal.

    La semaine dernière, la chroniqueuse Suzanne Moore a démissionné du Guardian, le journal pour lequel elle avait écrit pendant plus de 25 ans.

    Ses écrits n’ont jamais eu peur de remettre en question la pensée de troupeau (groupthink) ou de ridiculiser certains réflexes de tribus. Cela peut souvent être exaspérant, en partie parce qu’elle le fait avec beaucoup de talent. J’ai été en désaccord avec beaucoup de ses opinions au fil des ans ; Suzanne, qui a 62 ans, a même déjà eu l’audace de faire une petite critique d’un livre que j’avais écrit.

    Une des raisons de son départ est une lettre sans précédent adressée au début de l’année par 338 de ses collègues du Guardian à la rédactrice en chef du journal, Kath Viner. Ce texte ne mentionnait pas le nom de Suzanne, mais il a été écrit peu après la publication d’une de ses chroniques. Les auteurs se sont plaints que le journal publiait du « contenu transphobe ».

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.thetimes.co.uk/article/a5eb66d6-2a88-11eb-9d71-3a8cfebe9319?shareToken=9e74b903f031f0b7611de016

  • #Janice_TURNER : Un livre à brûler ?
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/19/un-livre-a-bruler

    La journaliste étasunienne Abigail Shrier a publié un livre le mois dernier. En date d’aujourd’hui, un directeur de l’American Civil Liberties Union déclare déjà que « stopper la diffusion de cet ouvrage et de ces idées est à 100% un combat pour lequel je lutterai jusqu’au bout » ; un professeur de littérature de l’université de Berkeley a recommandé aux gens de « voler ce livre et d’y mettre le feu en public » ; le réseau social Spotify s’est vu intimer de retirer de son site un podcast auquel Madame Shrier s’est prêtée pour décrire sa recherche ; le détaillant Target a brièvement cessé de vendre son livre après avoir reçu UNE plainte ; Amazon accepte de le diffuser mais refuse de permettre à l’éditeur d’acheter des annonces sur leur site.

    Mais qu’est-ce qui rend cet ouvrage aussi dangereux ? Dans Irreversible Damage (Dommages irréversibles), l’autrice demande pourquoi les cas d’adolescentes orientées vers des « cliniques du genre » parce qu’elles croient être des garçons ont quadruplé en quelques années. Aux États-Unis, c’est par milliers que des enfants se voient prescrire des traitements hormonaux avec très peu d’évaluation psychologique et que des chirurgiens amputent les seins en bonne santé de filles d’aussi peu que 13 ans.

    Traduction : #Tradfem

  • #Traducteurs_afghans. Une #trahison française

    Abandonnés par la France, l’histoire des tarjuman (traducteur, en langue dari) vient réveiller un sentiment amer, en écho avec tous les supplétifs laissés sans protection dans l’histoire des guerres de notre pays.

    En effet, la France a employé en Afghanistan quelques huit cents traducteurs, chauffeurs, physionomistes, manutentionnaires et logisticiens pour les épauler dans leurs missions. Colonne vertébrale de la stratégie visant à gagner les cœurs et les esprits, ils se sont mués en véritables soldats, engagés aux côtés de nos troupes par conviction, dans l’espoir d’un autre avenir pour leur pays. Mais, suite au retrait de nos forces à compter de 2012, la France a refusé d’accorder un visa à la majorité d’entre eux...

    Tous deux intimement marqués par les précédentes « trahisons » françaises, deux journalistes, Brice Andlauer et Quentin Müller, ont décidé d’aller enquêter sur le terrain. Ils en sont revenus avec un livre dénonciateur, « Tarjuman, enquête sur une trahison française » (éditions Bayard).

    Avec cette bande dessinée, ils veulent donner corps à trois des tarjuman qu’ils ont rencontrés et mettre en scène leur chemin de vie pour mieux dénoncer le refus qui a été initialement opposé à leur demande de protection.

    https://www.la-boite-a-bulles.com/work/306

    #BD #livre
    #Afghanistan #traducteurs #armée_française #Enduring_freedom #réinstallation #exil #migrations #jurisprudence #asile #justice #protection_fonctionnelle #Caroline_Decroix #interprètes #association_des_interprètes_afghans_de_l'armée_française

    –---

    voir aussi ce fil de discussion :
    https://seenthis.net/messages/359104

    ping @isskein

  • #Suzanne_Moore : Les femmes doivent avoir le droit de s’organiser. Nous ne serons pas réduites au silence !
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/17/une-grande-journaliste-pete-les-plombs

    La plupart des gens veulent que le minuscule pourcentage de la population qui est transgenre ait la meilleure vie possible. La meilleure vie possible en serait une qui serait libre de violence masculine. Ce ne sont pas les féministes qui assassinent les transgenres, même si c’est l’impression que vous auriez en ne vous fiant qu’à Twitter pour vous informer.

    La violence masculine est un problème pour les femmes, et c’est pourquoi nous tenons à conserver des espaces non mixtes. Les femmes vulnérables qui peuplent des refuges et des prisons doivent pouvoir vivre dans un environnement sûr – l’ennemi commun ici est le patriarcat, vous vous souvenez ? Comment en sommes-nous arrivées à une situation où un nombre choquant et croissant d’adolescentes se présentent dans des cliniques spécialisées en disant souffrir d’une dysphorie de genre, alors que d’autres qui ont vécu une transition sont maintenant pleines de regrets et infertiles ?

    Les femmes ont le droit de dénoncer les hommes violents qui sont auteurs de viols. Nous avons le droit de parler et de nous organiser sans qu’on nous dise que la parole est elle-même dangereuse. Vous pouvez m’enjoindre à votre guide de « crever dans un fossé, espèce de TERF », comme beaucoup le font depuis des années, mais je m’identifie comme une femme qui ne se laisse pas abattre tranquillement.

    Nous sommes plus nombreuses que vous ne le pensez.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.theguardian.com/society/commentisfree/2020/mar/02/women-must-have-the-right-to-organise-we-will-not-be-silenced
    Suivi d’un commentaire de #Julie_Bindel

  • #Christine_Bold : #Andrea_Dworkin, plus actuelle que jamais
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/08/christine-bold-andrea-dworkin-plus-actuelle-que-jamais

    Last Days at Hot Slit présente l’œuvre de Dworkin de 1973 à 1999 dans toute sa complexité, sa radicalité, sa causticité et sa violence. Des extraits de ses essais et appels à l’action sont entrecoupés d’éléments autobiographiques et de textes de fiction rédigés à la première personne. Dworkin a grandi dans une famille juive de la petite classe moyenne, à Camden, dans le New Jersey, avec une mère souffrant de maladie chronique et un père aimant. La litanie des violences sexuelles commence pour elle à 9 ans, quand un inconnu la viole dans l’obscurité d’un cinéma. À 20 ans, elle est interpellée pour avoir manifesté contre la guerre du Vietnam et placée en détention à la prison pour femmes de Manhattan, où elle subit « des fouilles à corps incessantes, puis des fouilles internes pratiquées par les médecins de la prison ». Cela lui provoque quinze jours de saignements. Quelques années plus tard, après son mariage avec un anarchiste hollandais, la voilà femme battue. Et, pendant tout ce temps, elle écrit. Son premier livre et la carte postale fébrile datent d’une époque terrifiante où elle a fui et se cache d’un mari meurtrier résolu à lui faire la peau. Que ce soit dans les lettres adressées à la presse pour dénoncer les mauvais traitements subis en prison et qui amenèrent à ouvrir une enquête judiciaire sur l’établissement, dans ses textes ulcérés sur les liens entre domination sexuelle masculine et injustice sociale ou dans sa captivante transposition en fiction de son expérience de la prostitution de survie, Dworkin a toujours eu comme objectif de provoquer un changement radical.

    Dworkin acquiert une nouvelle pertinence et se voit réévaluée pour sa prescience à l’heure du mouvement #MeeToo.

    Traduction : #Tradfem pour la revue #Books (https://www.books.fr/andrea-dworkin-actuelle)

  • Lasst de Gaulles Erbe fahren

    Das Land hat seinem früheren Präsidenten viel zu verdanken, unter anderem auch dies: Das System ist ineffizient, weil das Verständnis von Staat und Bürger überkommen ist. Es wäre an der Zeit für ein demokratisches Update.

    Man darf es Staatsversagen nennen. In der Corona-Krise hat Frankreichs Führung auch in der zweiten Welle nichts im Griff. Zuletzt zählt das Land täglich etwa 60 000 Ansteckungen, seit Beginn der Pandemie sind es 1,6 Millionen. Europa-Rekord.

    Unter den vielen Formen der Überforderung, die im Umgang mit dem Virus zu beobachten sind, sticht das französische Beispiel hervor. Nirgendwo ist die Diskrepanz zwischen dem Anspruch der Eliten auf exzellente Regierungsführung und der Wirklichkeit des Krisenmanagements so groß. Das Virus stellt schonungslos infrage, wie in Frankreich Entscheidungen für das Gemeinwesen gesteuert und umgesetzt werden. Und das in einem Land, in dem der Staat Kern nationaler Identität ist.

    Das System steht in napoleonischer Tradition

    Der Fehler liegt im System, dem Erbe von Charles de Gaulle. Dessen später Nachfolger Emmanuel Macron wird jetzt, zum 50. Todestag des Begründers der Fünften Republik, den Geist de Gaulles um Beistand beschwören. Dabei ist de Gaulle nicht Teil der Krisenlösung, er ist Teil des Problems. Die politisch-administrative Struktur, in die der General die französische Demokratie in napoleonischer Tradition 1958 gepresst hat, entspricht weder den Herausforderungen durch das Virus noch der Komplexität einer modernen Gesellschaft. Die Corona-Lehre lautet: Beerdigt de Gaulle.

    Lang ist die Serie aus Irrtümern und bürokratischen Erschwernissen in Frankreichs Kampf gegen die Pandemie. Anfangs bestritt die Regierung den Nutzen von Schutzmasken, und die Gesundheitsbehörden erkannten nicht, wie wichtig eine Teststrategie ist. Inzwischen wird massiv getestet, aber die Auswertung kann Wochen dauern. Der Mangel an Intensivbetten verursacht weiter viele Tote. Von 12 000 Betten, die vor der zweiten Welle versprochen wurden, fehlen 4000. Dabei gibt Frankreich, gemessen an der Wirtschaftsleistung, ebenso viel für Gesundheit aus wie Deutschland; nur erhält es für dieses Geld weniger Schutz.
    Das Land leidet unter einem Eliten-Inzest

    Die Verwaltung besticht nicht durch Effizienz. Dafür besitzt sie im Präsidialsystem eine dominante Stellung. De Gaulle gründete nach dem Krieg die zu Recht viel kritisierte Elitehochschule ENA, die neben dem heutigen Staatschef und dem Premierminister auch die wichtigen Entscheider im Hintergrund stellt. Sie mögen alle kluge Köpfe sein - ihr Eliten-Inzest bringt dennoch oft kompliziert-kafkaeske Entscheidungen hervor, im schlimmsten Fall schlechte Krisenpolitik. Macron wollte die ENA abschaffen. Aber Frankreichs mächtigste Lobby widersteht.

    Das System ist ineffizient, weil sein Verständnis von Staat und Bürger überkommen ist: Die Spitze hat immer recht, selbst wenn sie irrt. Deshalb verbessert sich dieses System kaum, es lernt nicht. Oder nur sehr langsam, zu langsam für ein schnelles Virus. Zu dessen Bekämpfung greift Macron in de Gaulle’scher Manier auf Notstandsgesetze zurück und unterwirft sein Corona-Kabinett dem Verteidigungsgeheimnis. Transparenz und Demokratie gelten als lästige Hindernisse. Nur: So schafft man keine Akzeptanz für den Corona-Kampf, der noch lange dauern wird.

    De Gaulle war ein großer Staatsmann. Ein Kriegsheld und später ein Präsident, der seinem Land Gehör verschaffte. Auch die Deutschen haben ihm viel zu verdanken: die Aussöhnung mit Frankreich.

    Doch heute verhindert sein Verfassungserbe gutes Regieren. Frankreich muss sich von ihm lösen. Es braucht ein demokratisches Update. Einen Staat, der modern ist - auch und vor allem an der Spitze.

    https://www.sueddeutsche.de/meinung/frankreich-lasst-de-gaulles-erbe-fahren-1.5107621!amp?__twitter_impress

    #La_France_vue_d'Allemagne #vu_d'Allemagne #France #de_Gaulle #gaullisme #tradition_napoléonienne #administration #administration_française #covid-19 #gestion #coronavirus #ENA #grandes_écoles #Macron

    –---

    Quelques passages traduits en français par Pascal Thibaut sur twitter et ici :

    « on peut parler d’une #faillite de l’#Etat. Les responsables français ont aussi perdu le contrôle des choses durant cette deuxième vague. Nulle part ailleurs, on ne voit un tel fossé entre les ambitions des #élites et leur management de #crise »
    "Le virus met cruellement en cause la manière dont les #décisions sont adoptées et mises en place en France. Et cela dans un pays où l’Etat joue un rôle central pour l’#identité_nationale".
    « L’erreur réside dans l’héritage de de Gaulle dont Macron invoque l’héritage 50 ans après sa mort. Les structures fondées en 1958 dans un #esprit_napoléonien ne peuvent répondre aux défis d’une pandémie et à une société complexe. Conclusion : il faut enterrer de Gaulle ».
    « Les Enarques sont peut-être des esprits brillants mais leur #inceste_élitaire produit trop souvent des décisions complexes et kafkaiennes et dans le pire des cas une mauvaise gestion de crise. »
    "le système est inefficient car sa compréhension de l’Etat et de ses citoyens est dépassée. Le sommet a toujours raison même quand il a tort. C’est pourquoi le système s’améliore peu et ne tire que trop lentement des leçons de ses erreurs. Trop lentement pour un virus".
    « Pour le combattre, Macron recourt à la mode gaullienne à des lois d’urgence et soumet le conseil des ministres au secret défense. La #transparence et la #démocratie sont perçes comme gênants. Mais cela ne favorise pas le soutien de la population. »
    "La France a besoin d’un #update_démocratique, d’un Etat moderne surtout pour sa direction"

    https://twitter.com/pthibaut/status/1324795895586660352

  • #Allison_Hanes : Des pères tuent femmes et enfants
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/04/des-peres-tuent-femmes-et-enfants

    Le 1er septembre 2019, des militantes se sont rassemblées sur la place du Trocadéro devant l’emblématique Tour Eiffel de Paris, certaines portant des pancartes avec des numéros se terminant par 100, pour marquer le 100e féminicide commis au pays en 2019.

    Au total, 121 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ancien partenaire en France en 2018, ce qui équivaut à un décès tous les trois jours, selon les chiffres du gouvernement publiés en juillet 2019.

    La semaine dernière, au Québec, c’est arrivé à Jaël Cantin. Cette mère de six enfants, âgée de 33 ans, a été retrouvée gravement blessée à son domicile de Mascouche et est décédée plus tard à l’hôpital.

    Le jour de Noël, c’était Astrid Declerck. Cette mère de deux adolescents, âgée de 48 ans, a été retrouvée blessée par balle dans son appartement de la rue Sherbrooke Ouest, au centre-ville de Montréal. Elle a également succombé à ses blessures.

    Le 4 décembre, c’était Dahia Khellaf. Le corps de cette femme de 43 ans a été découvert dans sa maison de ville de Pointe-aux-Trembles avec ceux de ses deux enfants, Adam, 4 ans, et Askil, 2 ans.

    Il ne s’agit là que d’une poignée de crimes similaires commis à Montréal ou dans ses environs. Et ce que ces récentes tragédies ont en commun, c’est que les femmes semblent être victimes d’homicides conjugaux. Dans ces deux derniers cas, les partenaires des femmes se sont également suicidés, ce qui met fin à toute spéculation sur ce qui s’est passé. Mais dans le cas de Cantin, on possède plus d’éléments pour comprendre ce qui est arrivé.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://montrealgazette.com/opinion/columnists/hanes-the-tragic-ubiquity-of-domestic-homicide
    #fémicides #violences_masculines #système_patriarcal #hébergement_d'urgence

  • Apeirogon, Colum McCann : « La seule vengeance consiste à faire la paix. »

    http://liminaire.fr/livre-lecture/article/apeirogon-colum-mccann

    Un apeirogon est un polygone au nombre infini de côtés. Ce récit, diffracté en 1001 sections narratives qui se baladent librement dans le temps et l’espace, numérotées de 1 à 500 puis de 500 à 1 avec un pont centtral, la double section 500, raconte le parcours de deux amis, Rami et Bassam. L’un est Israëlien et juif, l’autre Palestinien et musulman. Deux pères en deuil qui perdu leurs filles, devenus combattants pour la Paix. Rami Elhanan et Bassam Aramin existent, ce ne sont pas des personnages de fiction. (...) #Livre / #Lecture, #Ecriture, #Langage, #Numérique, #Traduction

  • Allocution de #Meghan_Murphy à la conférence inaugurale de la Campagne canadienne pour les droits humains des femmes
    https://tradfem.wordpress.com/2020/10/28/allocution-de-meghan-murphy-a-la-conference-inaugurale-de-la-camp

    Merci à toutes d’être ici aujourd’hui. Je suis très enthousiaste à propos de cette campagne et du lancement de notre section canadienne.

    J’ai l’impression que nous vivons toutes dans un monde bizarre ces temps-ci. Je me demande souvent comment tout cela est arrivé. Comment, en 2020, après des siècles de lutte acharnée des femmes pour le droit d’être reconnues en tant que personnes, d’être autorisées à participer à la vie politique, d’avoir leur mot à dire dans leur propre vie, de faire des choix concernant leur propre corps, d’obtenir une éducation, de travailler, d’être financièrement indépendantes, de quitter des partenaires violents, de se battre pour la justice lorsqu’elles sont violées, pour l’autonomie, nous pouvons revenir à notre point de départ : à soutenir que les femmes méritent des droits, que notre sécurité est importante, que nous avons le droit de parler de nos vies, de nos circonstances, de nos besoins et de nos réalités. Nous faisons maintenant face à une réalité où nos représentants politiques refusent de nous représenter et refusent d’entendre nos préoccupations. Nous sommes renvoyées, expulsées des partis politiques, menacées, censurées, mises sur liste noire et diffamées parce que nous sommes féministes, parce que nous disons que les femmes existent et que nous comptons.

    L’ironie d’exiger des femmes qu’elles « respectent des pronoms », de leur dire que les personnes transidentifiées veulent simplement « être traitées avec respect et dignité », que « l’amour est la valeur suprême » et que nos efforts pour valider la réalité matérielle et pour protéger nos droits et nos espaces mettent en danger les personnes transidentifiées – tout cela est proprement époustouflant, si l’on considère que ce qui sous-tend ces pressions est une exigence que les femmes renoncent à leurs droits, à leurs espaces, à leur sécurité et à leur santé mentale. Considérons l’exigence que nous appelions « elle » des hommes violents, sous prétexte que c’est plus gentil, alors que l’étiquette de « cisfemme » nous est imposée, sans notre consentement – un mot qui nous renvoie au XIXe siècle, lorsque l’on disait que les femmes étaient intrinsèquement « féminines » et donc inaptes à la vie publique. Nous étions trop irrationnelles et frivoles pour prendre nos propres décisions, sans parler de nous forger des opinions pertinentes et éclairées sur la société, la législation et les politiques. On nous disait « hystériques » lorsque nous exprimions des préoccupations, des craintes, des émotions ou des opinions marquées.

    Tout cela vous semble-t-il familier ?

    C’est exactement comme cela que les femmes sont traitées aujourd’hui, dans le débat sur l’identité de genre.

    Le terme « genre » a été utilisé contre nous à l’époque, et il l’est à nouveau aujourd’hui. On nous dit que nous ne sommes rien d’autre qu’un « genre » – défini par les notions très arriérées qui ont été utilisées pour nous faire taire dans le passé, nous priver de notre pouvoir, nous rendre invisibles, dépendantes et opprimées.

    Le genre est utilisé non seulement pour nous dépeindre comme hystériques et irrationnelles de craindre les hommes dans les vestiaires, les prisons ou les refuges, mais il l’est aussi pour insister sur le fait que si nous ne nous conformons pas aux stéréotypes féminins, nous ne devons pas en fait être des femmes, car les femmes, bien sûr, ne sont des femmes que si elles « s’identifient » à la féminité. Or, dans un retournement logique assez spectaculaire, ce sont les femmes qui s’opposent à la définition des personnes en fonction des stéréotypes de genre qui seraient le problème. Pas les idéologues postmodernistes qui disent que la preuve qu’un garçon est une fille est qu’il aime les robes et les poupées. Pas non plus les activistes qui disent aux femmes de s’asseoir et de se taire, de laisser la place aux hommes qui savent ce qui est le mieux pour nous, et que nous devrions mettre nos limites de côté, une fois de plus et comme toujours, afin de ne pas mettre en colère ou blesser les hommes qui ne peuvent même pas un instant se résoudre à considérer que les femmes ont-elles aussi des émotions.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.feministcurrent.com/2020/10/26/canada-is-still-obligated-to-protect-womens-sex-based-rights

  • Nickel Boys, Colson Whitehead : Le crépitement de la vérité

    http://liminaire.fr/livre-lecture/article/nickel-boys-colson-whitehead

    C’est l’un des rares auteurs américains à avoir reçu deux fois le Prix Pulitzer : pour Underground Rail Road en 2017 et cette année pour Nickel Boys. D’une écriture toujours très limpide et pudique, Colson Whitehead relate le destin brisé d’un jeune noir brillant qui, suite à une erreur judiciaire, se retrouve dans une maison de correction, la Nickel Academy, un « endroit maudit », école de la torture et de l’humiliation, dans la Floride ségrégationniste des années 60. (...) #Livre / #Lecture, #Ecriture, #Langage, #Numérique, #Traduction

  • #ACCIO_FEMINISTA_26-N : La loi dont nous avons besoin : La Paix des Femmes
    https://tradfem.wordpress.com/2020/10/24/la-loi-dont-nous-avons-besoin-la-paix-des-femmes

    Nous tenons à exprimer notre préoccupation concernant la proposition de modifier de manière urgente la loi actuelle de 2008, faisant référence à la violence contre les femmes, devant le Parlement catalan. Il convient de rappeler que cette loi est le résultat d’un vaste processus qui a impliqué non seulement les forces politiques, mais également le mouvement féministe et ses membres désignées. Cela fait des années que dure ce processus. Nous avons accumulé de l’expérience et nous avons identifié de nouveaux problèmes et de nouvelles réalités sociales. Une mise à jour de la loi s’impose donc, selon nous. Mais, sur une question aussi urgente et transcendante, il faut une nouvelle réflexion collective et la recherche d’un large consensus. Les difficultés inhérentes à la pandémie ne peuvent être une excuse pour surseoir à cet effort.

    La lecture du projet déclaré recevable – une procédure réduite à un nombre restreint de comparaisons – confirme le risque de faire les choses avec précipitation. Nous courons le risque de combattre la loi de 2008 au lieu de l’améliorer et d’en faire un instrument plus efficace pour lutter contre les violences machistes. Ainsi, par exemple, si l’objectif est d’élargir l’éventail des violences couvertes par la loi, nous serions favorables à l’inclusion de la traite à des fins d’exploitation sexuelle et de prostitution en tant que telle. Nous sommes inspirées par la tradition du féminisme nordique, qui la considère dans tous les cas comme une agression masculine et un crime social répréhensible, et qui oblige les autorités publiques à offrir un soutien et des alternatives aux femmes en situation de prostitution. C’est ce que nous appelons de nos vœux depuis deux ans avec le Manifeste de la « Paix des Femmes », promu par la Federació d’Assiocacions de Veïnes i Veïns de Barcelona (Fédération d’Associations d’Habitantes et d’Habitants de Barcelone – FAVB) avec le soutien de centaines de personnalités. Cependant, nous voyons comparaître au Parlement, à titre de « spécialistes », des personnes et des entités liées aux lobbys de l’industrie du sexe.

    Traduction : #Eve_San_Miguel de #Tradfem
    Version originale : https://acciofeminista26n.wordpress.com/author/acciofeminista26n

  • #Barbara_Kay : Les politiques sportives transgenristes ont jeté par la fenêtre toute prétention au fair-play.
    https://tradfem.wordpress.com/2020/10/23/barbara-kay-les-politiques-sportives-transgenristes-ont-jete-par-

    Le respect du premier principe du sport – le fair-play – unit les gens à travers le monde. L’enfer n’a pas de fureur comme les amateurs de sport qui sont témoins de tricheries systémiques. En parlant de cela : Cette odeur de brûlé ? C’est la gomme de la théorie du genre qui se heurte à la réalité biologique, alors que les conséquences de l’élargissement des politiques d’ « inclusion » des genres dans le sport a un effet visible sur nos terrains de jeu et nos podiums.

    Depuis 2015, le Comité International Olympique autorise les hommes biologiques qui se sont identifiés comme femmes pendant un an à participer à des compétitions sportives féminines, à condition qu’ils réduisent leur taux de testostérone à 10 nmol/l (nanomoles par litre). Cela demeure beaucoup élevé que la fourchette de testostérone des femmes, qui oscille entre 0,54 à 2,4 nmol/l. En tout état de cause, la testostérone n’est qu’un facteur parmi d’autres de l’avantage sportif masculin – et certainement pas, comme je l’explique ci-dessous, le plus significatif.

    Le 16 octobre, dans le cadre de la résolution d’une plainte pour violation des droits civils déposée par Concerned Women for America contre l’université Franklin Pierce dans le New Hampshire, le Bureau des droits civils du ministère américain de l’éducation a convenu que la politique d’inclusion et de sport des transgenres de cette université violait le titre IX de la loi américaine, qui interdit la discrimination fondée sur le sexe dans les programmes et activités éducatifs, y compris l’athlétisme. L’Université a accepté « d’annuler sa politique de participation et d’inclusion des transgenres et de cesser toutes les pratiques qui y sont liées ».

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://nationalpost.com/opinion/barbara-kay-transgender-sports-policies-have-thrown-fair-play-out-the-
    #compétitions_sportives #transgenrisme #testostérone #identité_de_genre