• #Montserrat_Fernández-Garrido : A l’intention de Cristina Pedroche : l’ignorance est très effrontée.

    http://tradfem.wordpress.com/2016/05/07/montserrat-fernandez-garrido-a-lintention-de-cristina-pedroche-li

    Il y a beaucoup de femmes qui se retournent dans leur tombe à cause de l’interview de Cristina Pedroche publiée par votre journal dimanche dernier.
    Dire que « nous devons oublier le machisme et le féminisme parce que ce sont des bêtises » c’est parler sans savoir. Et cette femme le fait avec désinvolture, avec l’orgueil de celle qui, étant jeune, populaire et belle, a beaucoup de fans, mais ignore tout de ce qu’elle ne connaît pas.

    Traduction : #Tradfem
    Tiré de : http://acciofeminista26n.wordpress.com/2016/04/09/a-cristina-pedroche-la-ignorancia-es-muy-osada

    Montserrat Fernández-Garrido est avocate, médiatrice familiale, professeure du Master de droit de l’Université de Barcelone et militante féministe
    #féminisme #inégalités

  • #Meghan_Murphy : Méfiez-vous de la pop star comme activiste (mais ne blâmez pas Beyoncé)
    https://tradfem.wordpress.com/2016/05/05/meghan-murphy-mefiez-vous-de-la-pop-star-comme-activiste-mais-ne-

    Ce que je veux dire, c’est que l’Amérique a remplacé les activistes, révolutionnaires et théoricien.ne.s par de richissimes célébrités. Et le résultat est déroutant, pour dire le moins.

    Ce n’est pas que je pense que les acteurs/trices ou les musicien.ne.s devraient nécessairement la fermer quand on parle de politique – ce n’est pas une mauvaise chose d’utiliser sa tribune à une fin juste. Il y a aussi la question de savoir si nous préférerions que nos pop stars restent silencieuses sur le plan politique ou qu’elles s’en tiennent à reprendre les hymnes des partis politiques. Je veux dire, nous voulons assurément que tout le monde s’informe et s’exprime contre les injustices, y compris les célébrités. Et ce que fait Beyoncé est bien plus politique et bien plus pertinent que la majorité de ce qu’on entend de la part d’artistes de son calibre.

    Traduction : #Tradfem
    Original : http://www.feministcurrent.com/2016/02/10/beware-of-the-pop-star-as-activist-beyonce

    #Meghan_Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Elle travaille actuellement à un livre qui invite à un retour vers un féminisme plus radical, rappelant la deuxième vague et ancré dans la sororité. Vous pouvez la suivre sur Twitter : http://twitter.com/MeghanEMurphy

    #Pop-star #féminisme #Feminist_Current

  • #Meghan_Murphy : Sur la non-pertinence à savoir si une femme peut être à la fois « politique, féministe et un sex-symbol »
    http://tradfem.wordpress.com/2016/05/03/meghan-murphy-sur-la-non-pertinence-a-savoir-si-une-femme-peut-et

    L’édition Web de New York Magazine, The Cut, a annoncé aujourd’hui qu’Emily Ratajkowski, surtout connue pour s’être dandinée à poil dans « Blurred Lines », un vidéoclip de Robin Thicke, est une partisane du candidat Démocrate Bernie Sanders. Génial ! J’adore ce type. Mais ce n’est pas vraiment des opinions politiques de Ratajkowski dont se préoccupait l’article.

    Sous la manchette « Emily Ratajkowski est fière d’être une « Bernie babe » », le papier de The Cut n’avait rien à voir avec le socialisme … Il n’avait rien à voir, en fait, avec la politique tout court. Je veux dire : imaginez un article sur un partisan masculin de Sanders qui serait présenté de la même façon, cela n’aurait aucune chance de se produire. Personne ne se soucie de ce à quoi ressemblent les hommes qui appuient Bernie Sanders.

    Ni le New York Times (le premier à avoir signalé cette nouvelle) ni The Cut ne semblaient intéressés à savoir pourquoi Ratajkowski appuyait Sanders ; ils voulaient bien plus souligner qu’une femme chosifiable était une admiratrice de Bernie.

    Traduction : #Tradfem
    Original : http://www.feministcurrent.com/2016/02/14/whether-or-not-a-woman-can-be-political-feminist-and-a-sex-symbol-m

    #Meghan_Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Elle travaille actuellement à un livre qui invite à un retour vers un féminisme plus radical, rappelant la deuxième vague et ancré dans la sororité. Vous pouvez la suivre sur Twitter : http://twitter.com/MeghanEMurphy


    #Media #Politique #Feminist_Current

  • #Aurora_Linnea : Revendiquer la féminité, c’est paralyser le féminisme

    https://tradfem.wordpress.com/2016/04/30/aurora-linnea-revendiquer-la-feminite-cest-paralyser-le-feminisme

    Quand des femmes célèbrent la féminité, les féministes subissent deux pertes fatales : premièrement, nous renonçons à nous connaître les unes les autres, en tant que femmes, en gardant le costume de la féminité bien cousu à notre peau ; deuxièmement, nous glorifions (et renforçons) les architectures sociales qui contraignent les femmes à des cycles de dégoût de soi, de honte, de violence et de dépendance. L’« empowerment par la féminité » ne subvertit pas le pouvoir des hommes de coloniser les femmes, psychiquement et physiquement. C’est une célébration de la réussite du patriarcat à définir ce que les femmes sont, ce que les femmes peuvent être et comment les femmes peuvent exister dans ce monde.

    Le fait d’être féministe n’exclut pas nécessairement de porter du mascara, de la dentelle ou même de vous plonger la tête dans un seau de foutues paillettes roses ; mais se blottir contre la féminité, comme si c’était un trésor spécial à goûter et préserver, contredit les objectifs mêmes du féminisme.

    Traduction : #Tradfem
    Original : http://www.feministcurrent.com/2016/01/04/reclaiming-femininity-crippling-feminism

    Aurora Linnea est écrivaine, artiste et recluse, amoureuse de chiens, à la dérive dans le sud des États-Unis. Elle a signé le court essai This Mutilated Woman’s Head, entre autres œuvres de dissidence féministe.


    #féminité #féminisme #Feminist_Current

    • Oui, je l’ai vu, et je suis d’accord sur certains trucs (le « pop féminisme », ou « tu peux être féministe tant que tu restes baisable », me pose plein de problèmes aussi), mais je ne suis pas très convaincue, déjà parce qu’elle ne définit jamais ce qu’elle entend par « féminité ». Or il y a PLEIN de manières d’être « féminine ». Est-ce qu’avoir les cheveux longs c’est saboter le féminisme ? Se maquiller ? Porter des gros bijoux ? Etc.

    • Il me semble qu’à aucun moment il n’est question de remettre en question (  ! ) cheveux longs et jupes courtes. C’est le fait de revendiquer la féminité jolie comme du féminisme qui lui ( me aussi ) pose problème. J’ai ce souci avec la ( légitime ) campagne sur les femmes combattantes kurdes, quand on parle de leur féminisme ( réel ) et qu’on ne montre que les plus jolies. Les zapatistes et leur paliacate, ou mieux, leur passe-montagne, permettent d’éviter un peu cet écueil.

    • http://www.zones-subversives.com/2016/04/plaisir-feminin-et-clitoris.html
      L’émancipation passe aussi par le plaisir et la sensualité. La méconnaissance qui entoure le clitoris révèle l’ordre moral et patriarcal.


      Surtout, l’égalité des sexes n’a pas progressé. Dans ce sens, évoquer le plaisir féminin favorise davantage l’égalité. La sexualité reflète les inégalités sociales qui se jouent dans d’autres sphères. « La revanche du clitoris sur des millénaires d’obscurantisme, c’est celle des femmes qui affirment, assument, partagent aujourd’hui leurs goûts et envies en dépit du double standard qui continue de leur être proposé (sainte ou salope) », soulignent #Maïa_Mazaurette et #Damien_Mascret.

    • @val_k Non, ce n’est dit à aucun moment, mais elle ne définit à aucun moment non plus le terme qu’elle emploie, c’est quand même un problème. Je connais des femmes hyper féminines (longue chevelure soignée, maquillage théâtral, parfum, bijoux) mais qui en même temps ne correspondent pas aux critères de baisabilité communément admis : vêtements longs et amples, corps très plantureux (et en plus certaines ont le culot d’être vieilles). Où est-ce qu’on les range ? Féminité n’est pas forcément synonyme de « joli » ni de correspondance aux critères de beauté dominants.

      Mais d’accord sur les combattantes kurdes, c’était typiquement mon problème avec les Femen aussi.

      (Oh et aussi : je crois bien que je tiens à mon idée d’une part de ce qui est défini comme « féminité » comme « trésor de guerre » : http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap02 )

    • tu viens peu ou prou (maquillage en moins) de me décrire et ça me va parfaitement de n’être rangée ni dans les baisables ni des les féminines. Moi je m’balance de ces devoirs de définition : féminisme, étymologiquement, me convient amplement : http://www.cnrtl.fr/etymologie/feminisme : pour le droit des femmes ; qu’elles le demandent ou non, qu’elles soient mignonnes, garçonnes, stupides, frigides, belles ou rebelles, peu m’importe. Mais dire que la féminité est un attribut qui peut renforcer le féminisme est une promesse de comparaison et donc de césure dans nos différences qui me hérisse les poils (et à la fin de l’hiver j’en ai beaucoup !)

  • Joanne Belknap et Heather Melton : Les hommes hétérosexuels sont-ils aussi victimes de violence conjugale ?

    https://tradfem.wordpress.com/2016/04/15/les-hommes-heterosexuels-sont-ils-aussi-victimes-de-violence-conj

    La recension de la recherche dont rend compte cet essai conclut au caractère genré de la Violence Exercée contre les Partenaires Intimes (VEPI) : les hommes et les garçons sont plus susceptibles (que les femmes et les filles) d’en être les auteurs, et les femmes et les filles sont plus susceptibles (que les hommes et les garçons) d’être les victimes de la VEPI. En même temps, il est nécessaire de reconnaître qu’il existe certaines femmes et filles qui maltraitent et violentent leurs partenaires intimes masculins. Leur proportion est évaluée à cinq pour cent ou moins des cas de VEPI. La recherche indique que la VEPI exercée par les femmes et les filles doit être interprétée dans le contexte de l’apprentissage de la maltraitance et de la violence, des occasions de recourir à ces violences et du choix de le faire.

    Traduction : #Tradfem
    Original : http://www.vawnet.org/Assoc_Files_VAWnet/AR_MaleVictims.pdf

    #Joanne_Belknap, Ph.D., Professeure, Départements de sociologie et d’études sur les femmes, Université du Colorado et #Heather_Melton, Ph.D., Professeure adjointe, Département de sociologie, Université de l’Utah.


    #violence_de_genre #violence_conjugale #masculinisme

    • Bien que la situation d’hommes qui agressent des femmes est le plus fréquent des cas de figure de la VEPI en termes de genre, il est important d’étudier les femmes qui violentent des hommes (ainsi que les cas de VEPI entre partenaires de même sexe). D’abord, on constate que, sans égard à qui est l’agresseur principal, de plus en plus de femmes sont appréhendées pour VEPI (voir Dasgupta, 2001 ; Jones & Belknap, 1999 ; Malloy, McCloskey, Grigsby, & Gardner, 2003 ; Martin, 1997 ; McMahon & Pence, 2003 ; Miller, 2001). La mise en œuvre de politiques proarrestation à partir des années 1980 a produit des nombres record de femmes arrêtées pour violence conjugale. Avant l’adoption de ces politiques préconisant les arrestations pour violence conjugale, il était presque inouï que des femmes soient arrêtées pour violence conjugale. Depuis la mise en œuvre de ces politiques, la police est beaucoup plus susceptible d’arrêter les deux membres du couple (si l’homme signale que la femme l’a agressé d’une façon ou d’une autre), ou même d’arrêter uniquement la femme. Ainsi, les praticiens et le personnel de traitement des causes criminelles ont été confrontés à répondre au problème de taux sans précédent de femmes accusées de violence conjugale.

      La recherche et la critique de la recherche dont fait état le présent document ont des implications très importantes. Bien que certaines des délinquantes identifiées peuvent être l’agresseur principal, beaucoup d’entre elles peuvent être qualifiées de délinquantes alors qu’elles tentaient simplement de se protéger d’une agression ou qu’elles étaient en situation d’autodéfense. Il peut être très traumatisant pour ces prétendues « délinquantes » de se voir obligées de passer par l’arrestation, la prison, des programmes de gestion de la colère ou des programmes d’intervention conçus pour des agresseurs, alors qu’en réalité, ce sont les victimes. Les façons dont les praticiens et le système de justice pénale s’adapteront à des victimes transformées en délinquantes et traitées comme telles auront des implications majeures dans leur décision de recourir ou non à ces services à l’avenir. Par conséquent, il est très important d’améliorer la collecte de données pour identifier correctement les taux de VEPI perpétrée par des femmes, mais aussi, pour apporter des changements au système de traitement des affaires pénales, afin que les victimes de VEPI ne soient pas transformées en délinquantes et traitées comme telles. En même temps, dans le cas des femmes individuelles qui sont effectivement violentes et dont la mise en accusation reflète la transgression de lois sur la violence conjugale, il est important d’adapter les programmes d’intervention pour reconnaître qu’il existe des différences de genre dans les façons dont des hommes et des femmes en viennent à utiliser la violence dans leurs relations intimes.

      #ACAB #fraternité

  • Susan Cox : Non, les ‘‘poupées sexuelles enfantines’’ n’empêcheront pas les pédophiles d’agresser

    https://tradfem.wordpress.com/2016/04/13/susan-cox-non-les-poupees-sexuelles-enfantines-nempecheront-pas-l

    Une entreprise de pornographie japonaise, Trottla, fabrique des poupées sexuelles réalistes de fillettes, en prétendant qu’elles vont « épargner des agressions sexuelles à des enfants ». L’argument utilisé pour justifier la vente de ces poupées est que les hommes les utiliseront au lieu de violer de véritables petites filles, que l’utilisation de ces poupées pornifiées aura pour effet de « rassasier » leurs désirs.

    Si nous tenons pour acquis que la pornographie et les jouets sexuels empêchent les hommes de commettre des crimes sexuels, le problème du viol aurait dû être résolu depuis longtemps. Mais ce n’est pas le cas : aujourd’hui, il y a plus de porno que jamais et il est beaucoup plus facilement accessible que jamais auparavant ; pourtant, les hommes continuent à agresser sexuellement des femmes et des filles tous les jours, partout dans le monde.

    Traduction : #Tradfem
    Original : http://www.feministcurrent.com/2016/01/28/no-child-sex-dolls-wont-keep-pedophiles-from-offending

    #Susan_Cox est une écrivaine féministe qui vit à New York, vous pouvez la suivre sur Twitter : https://twitter.com/BLASFEMMEY


    #culture_pédophile #pornographie #Feminist_Current

    • Mais encore une fois, la pornographie ne fonctionne pas ainsi. Quand un homme avilit et chosifie une femme en utilisant de la pornographie, cela ne l’amène pas magiquement à respecter ou à cesser de chosifier les « vraies » femmes qu’il côtoie dans la vie. La notion que les poupées sexuelles enfantines vont contribuer à absorber une partie des pulsions pédophiles de la société rappelle l’argument fallacieux avancé en faveur de la prostitution : celui qu’une classe de femmes doit exister pour faire les frais des « besoins sexuels » des hommes, de peur que les hommes se déchaînent et se mettent à violer de façon incontrôlable des femmes un peu partout. En réalité, plus la société valide le droit sexuel masculin en leur offrant des « exutoires » pour leurs soi-disant « besoins », plus ces « besoins » s’accroissent et sont normalisés. L’existence de la prostitution n’a certainement pas fait du monde un endroit moins violent ; l’idée que les poupées sexuelles enfantines protégeront en quelque sorte les enfants contre les pédophiles n’est pas moins illusoire.

      Le problème social de la pédophilie ne sera pas atténué en permettant aux hommes de simuler les crimes qu’ils ont envie de commettre. Nous ne donnerions pas à un éventuel meurtrier une « poupée à tuer » sur laquelle pratiquer, sous prétexte que cela fonctionnerait comme une sorte de thérapie qui les rendrait moins violents. Pourquoi des revues comme The Atlantic prennent-elles au sérieux les prétextes de Takagi pour justifier son entreprise tordue, au lieu d’exprimer une préoccupation pour les fillettes qu’elle menace ?

      Cela semble être un nouvel exemple de la priorité accordée aux érections des hommes au détriment de la sécurité des femmes et des filles, alors que les médias continuent à dépeindre l’utilisation de la pornographie (même celle impliquant des enfants) comme une activité inoffensive, et même bénéfique.

  • Gail Dines : Ghomeshi a joué le rôle d’un allié féministe, mais en privé il était pleinement embourbé dans la culture pornographique

    https://tradfem.wordpress.com/2016/04/04/gail-dines-ghomeshi-a-joue-le-role-dun-allie-feministe-mais-en-pr

    Au Canada, #Jian_Ghomeshi, un ex-animateur de radio, passait dernièrement en procès pour deux des signalements d’agressions sexuelles et autres qui ont entraîné son renvoi de la Société Radio-Canada il y a un an et demi. Voici ce qu’en disait Gail Dines à l’époque de la divulgation des faits, en 2014.

    « Du fait d’avoir été exposée à autant d’hostilité de la part d’interviewers masculins, je me souviens bien de ceux qui se sont montrés particulièrement favorables au point de vue féministe. Un de ceux qui se démarquent ainsi par la qualité de sa réflexion est Jian Ghomeshi, ancien animateur d’une émission de radio très écoutée du réseau CBC, Q. Non seulement Ghomeshi s’était-il montré bien informé du contenu de mon livre Pornland, mais il avait aussi exprimé de l’empathie pour les femmes dont le corps est sexuellement utilisé et violenté dans les productions pornographiques, à la seule fin de divertir des hommes.

    Alors, imaginez ma stupeur quand on a commencé à apprendre que des femmes accusaient publiquement Ghomeshi de les avoir agressées sexuellement, de façons conformes aux violences mises en scène dans le monde de la porno. Qu’il s’agisse d’asphyxier ses victimes avec son pénis ou de violences verbales pendant ses agressions, le comportement de Ghomeshi cadre parfaitement avec les scènes porno standard... »

    Traduction : #Tradfem
    Original : http://www.feministcurrent.com/2014/11/07/ghomeshi-played-the-role-of-a-feminist-ally-but-in-private-he-was-f

    #Gail_Dines est professeure d’études en sociologie et en études féministes au Wheelock College de Boston. C’est une des fondatrices du mouvement Stop Porn Culture, et l’autrice de Pornland : How Porn has Hijacked our Sexuality. Son nouveau documentaire, basé sur Pornland, peut être visionné en ligne.


    #proféminisme #médias #pornographie #agressions_sexuelles #Feminist_Current

  • Elisa Coll : « Sale chienne ingrate »

    https://tradfem.wordpress.com/2016/04/03/elisa-coll-sale-chienne-ingrate

    Ce n’est pas un secret, l’attente de recevoir du sexe comme paiement pour un transport ou un endroit où passer la nuit est l’une des plus grandes peurs des voyageuses en solo. Et ce n’est même pas nécessaire de demander à l’une d’entre elles – même mes grands-parents ont ressenti cette peur quand j’ai décidé de voyager seule pour la première fois – car ce fait ne concerne pas seulement le monde des voyages, c’est aussi un phénomène social. De manière directe ou indirecte, on nous dit constamment, à nous les femmes, que le sexe sert à récompenser les hommes qui sont bons avec nous. Ah, « bon ». Quel mot trompeur.

    Quel sens a la bonté quand tu attends une paire de jambes ouvertes en retour ?

    Traduction de l’espagnol : #Tradfem
    Original : http://www.revolutionontheroad.com/2015/12/08/maldita-perra-desagradecida
    Traduction anglaise : http://www.no-yolo.com/ungrateful-bitch

    #Elisa_Coll, originaire de Madrid, voyage à travers le monde et a fondé le blog Revolution On The Road : http://www.revolutionontheroad.com


    #voyage #culture_du_viol

  • Meghan Murphy : Définir le féminisme. Voici pourquoi il nous faut être radicales dans notre mouvement

    https://tradfem.wordpress.com/2016/03/27/meghan-murphy-definir-le-feminisme-voici-pourquoi-il-nous-faut-et

    Alors que, par le passé, notre lutte contre la domination masculine et pour la libération des femmes signifiait quelque chose de radical, et donc d’inquiétant pour les partisan.e.s du statu quo, les dernières décennies ont instauré une approche clairement axée sur le confort personnel. Le féminisme n’a pas échappé à une culture consumériste néolibérale qui offre des ouvrages de développement personnel et des mantras positifs comme solutions aux problèmes sociaux et présente le « choix » individuel comme la quintessence de la liberté. Ce qui était autrefois une lutte de classes, un combat pour les droits collectifs des femmes et pour mettre fin au système d’oppression patriarcal, et assurément une lutte politique, est devenu un hashtag, un selfie, un fond d’écran, un argument de vente, un buzzword. N’importe qui peut lancer aujourd’hui : « Oui ! Je suis féministe ! » et récolter des applaudissements, sans vraiment comprendre ce que cela devrait signifier. [...]

    Il existe d’innombrables façons de forcer des femmes à accepter le statu quo, que ce soit en privé ou en public, mais c’est la première fois qu’on le fait au nom du « féminisme ». [...]

    La généralisation et la popularisation du féminisme – un objectif que bien des femmes ont pu espérer voir réalisé un jour – ont participé à son érosion. Car si le féminisme peut être n’importe quoi et que tout le monde peut se dire féministe, ce concept a-t-il encore vraiment un sens ? Sans une définition réellement radicale et sans objectifs convenus collectivement, il n’est pas surprenant que des hommes comme Hugh Hefner, l’ex-PDG de Playboy, aient pu prétendre avoir « été féministe avant qu’il existe une telle chose que le féminisme ».

    Traduction : Tradfem
    Original : http://i-d.vice.com/en_gb/article/defining-the-f-word-why-we-need-to-be-radical-with-feminism

    #Meghan_Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Elle travaille actuellement à un livre qui invite à un retour vers un féminisme plus radical, rappelant la deuxième vague et ancré dans la sororité. Vous pouvez la suivre sur Twitter : https://twitter.com/MeghanEMurphy


    #féminisme_radical #tradfem

  • Elisa Coll : « J’ai parlé à une ex-prostituée à Amsterdam et j’ai appris une leçon importante »

    https://ressourcesprostitution.wordpress.com/2016/03/22/jai-parle-a-une-ex-prostituee-a-amsterdam-et-jai-a

    « Je ne sais pas vraiment où j’en suis à propos de la légalisation de la prostitution, car je n’ai jamais parlé à une personne qui a été dedans. »

    « Eh bien, maintenant si. »

    Voilà le début d’une des conversations les plus intéressantes que j’ai jamais eue, un matin d’été venteux dans la ville d’Amsterdam. Pendant des heures, cette femme étonnante et moi avons parlé des mythes et vérités du « plus vieux métier du monde », et lorsque nous nous sommes dit au revoir ma façon de voir le monde avait réellement changé.

    Depuis quelques années, j’avais remarqué une augmentation de messages et d’articles en ligne par des féministes vantant les « travailleuses du sexe » et défendant le droit de ces femmes à vendre du sexe si elles choisissent de le faire. « C’est leur corps et elles peuvent en faire ce qu’elles veulent » – et il est bien difficile d’être en désaccord avec une telle affirmation. Cependant, après cette conversation, je suis devenu très sceptique quant à ce que « choisir » signifie vraiment quand on parle de prostitution. Après tout, il n’y a pas de choix s’il n’y a pas de liberté de choisir.

    Traduction : Tradfem
    Original : http://www.no-yolo.com/prostitution

    #Elisa_Coll, originaire de Madrid, voyage à travers le monde et a fondé le blog Revolution On The Road : http://www.revolutionontheroad.com

    #prostitution #Amsterdam #tradfem

    • La vérité est que la plupart des promoteurs des « travailleuses du sexe » sont des féministes blanches, de classe moyenne (tout comme moi) qui, malgré leurs bonnes intentions, n’ont pas interagi directement avec le milieu de la prostitution et prennent pour acquis que le choix est, dans ce contexte, un concept évident (comme je l’utilisais avant !), et qu’alors elles parlent au nom de femmes qu’elles n’ont jamais rencontrées ou avec lesquelles elles n’ont jamais discuté. Et cela arrive aux alliés dans tous les mouvements de justice sociale. Nous avons tendance à mettre des mots dans la bouche des victimes afin de valider notre opinion sans les écouter. Cela nous arrive à tous et toutes et c’est un problème dont nous pouvons nous débarrasser en en prenant conscience, non seulement dans l’activisme, mais dans l’ensemble de la société.

    • Un jour j’ai voyagé avec deux femmes roumaines qui se prostituaient, elles faisaient du stop sur la route de Narbonne, c’est un lieu où beaucoup de camionneurs s’arrêtent pour consommer des femmes. Je leur ai donné mon numéro de téléphone pour qu’elles puissent venir dans la ville où je suis. Elles m’ont dit que si j’avais une fille ce n’était pas bien pour elle qu’elle les voit, que jamais elles ne viendraient, elles ne sont effectivement jamais venues et ne m’ont jamais appelé. Elles étaient arrivées en france deux ans avant seulement toutes les deux et ne connaissaient personne, sans papiers elles ne pouvaient pas prétendre à un travail même misérable, à force elles s’étaient retrouvées au bord de la route à faire le tapin. Je les ai déposé avant Carcassonne sur la même route, une femme leur louait une chambre pour dormir d’où elles repartaient chaque matin. On a discuté longuement (parce que je faisais les casses du coin pour trouver un rétroviseur et qu’elles sont restées avec moi) l’une d’elle parlant très bien français, ses enfants étaient toujours en Roumanie et elle leur envoyait l’argent. Elle m’a dit les coups, les insultes et les viols réguliers, les clients qui exigent des rapports sexuels sans préservatif. Elle n’avait pas le choix, avec quelque chose de très digne dans sa résignation à traverser ses atrocités. J’avoue que j’en ai encore les larmes aux yeux.

    • Grisélidis Réal, prostituée genevoise, a tenu un carnet noir de 1977 à 1995, petit répertoire téléphonique ou elle consignait par ordre alphabétique les prénoms de ses clients, agrémentés de leur us, coutumes et petites manies ainsi que du prix de la passe.
      Née à Lausanne en 1929, Grisélidis Réal a passé son enfance en Egypte et en Grèce, avant d’entreprendre des études aux Arts décoratifs de Zurich. Bientôt mère de quatre enfants, elle se prostitue en Allemagne au début des années 60, puis devient la fameuse « catin révolutionnaire » des mouvements de prostituées la décennie suivante et la co-fondatrice d’une association d’aide aux prostituées (ASPASIE).
      Cette femme hors du commun est morte le 31 mai 2005.

      ADIEU AUX ARMES

      Adieu le monde adieu la Vie
      Que j’ai tant aimée tant haie
      Ou j’ai crevé sous tant de coups
      Brûlée par le regard des Fous

      Tant chevauché sur mes délires
      Tant respiré l’embrun des pleurs
      Tant mordu le fruit des désirs

      Ce soir je cède à mes douleurs
      L’espace intérieur de mes friches
      Ou rodent la Mort inconnue
      Et sa meute de rabatteurs
      Tapis dans l’ombre de leurs niches

      Ce soir je marche dans la rue
      Ou j’ai traqué pendant trente ans
      Des sexes d’hommes pour l’argent
      Pour un repas pour un sourire
      Pour un crachat pour de l’amour
      Un mot un regard de velours
      Un silence bardé de haine

      Et me faire traiter de chienne
      De putain de Garce et de Reine
      Et violer écorcher baiser
      A coups de griffes coups de dents

      Dans les cris le foutre et le sang
      La fulgurance des urines
      Le flux des baves opalines
      La morsure d’un fouet de cuir
      Un collier de clous acérés
      Et l’éclat de la cocaÏne
      ¨
      Soupirs et râles étranglés
      Les caresses des mots derniers
      Quand l’orgasme s’en vient mourir
      La volupté enfin se tord
      Et vient se coucher sur nos corps

      Adieu le monde adieu la Vie
      Maîtresse des nuits éblouies
      Que j’ai tant aimée tant haie

      Grisélidis Réal - 18 novembre 2004

      Carnet de Bal d’une Courtisane
      Editions Verticales / Le Seuil, mars 2005
      http://www.franceculture.fr/emissions/la-nuit-revee-de/clair-de-nuit-rencontre-au-clair-de-la-nuit-griselidis-real?xtmc=gris%

    • C’est bien le problème, parce qu’une-telle ou une-telle (fortement méga fortement minoritaire) a décidé de faire ça volontairement comme Grisélidis Réal, de vouloir faire une généralité juridique et/ou morale. On nous ressort d’ailleurs toujours les mêmes 2 ou 3 exemples…

      Cela a des conséquences sur toutes les autres. Et comme l’a déjà dit plusieurs fois @aude_v, cela a des conséquences sur toutes les autres prostituées, mais cela a aussi des conséquences sur toutes les autres femmes en général.

    • @rastapopoulos Et encore, s’agissant de Grisélidis Réal, elle n’a rien « choisi » du tout : elle s’est retrouvée dans une misère totale avec des enfants à nourrir. Je pense notamment à une scène dans « Le noir est une couleur » où un client l’emmène chez lui alors qu’elle n’a rien mangé depuis des jours. Il la voit jeter des coups d’œil désespérés vers la cuisine mais l’oblige à faire la passe avant. Il serait plus juste de dire qu’elle l’a assumé.

    • Oui @mona tout à fait. Mais dans le même temps, elle n’a justement pas forcément reconnu ce « non-choix » au regard de ce qu’elle a revendiqué ensuite au cours de sa vie (le fait à l’inverse que ça peut être un choix, le fait de le reconnaitre comme un métier…). Revendications qui font qu’au final elle est prise comme l’un des quelques exemples récurrents qui reviennent sur le sujet, dans le sens de la libéralisation/normalisation (ce qui n’est effectivement pas forcément pertinent quand on lit sa vie et qu’on voit pourquoi elle en est arrivé là, càd pas par choix).

      Peut-être l’a-t-elle « assumé » pour s’auto-convaincre que c’était un choix, pour mieux accepter ce sort ? (Mais bon là c’est de l’interprétation à deux balles à la va-vite, de ma part, évidemment…)

    • Grisélidis Réal @rastapopoulos à commencé à se prostituer en Allemagne pour survivre, au début des années 60.
      Un propos liminaire de cette « catin révolutionnaire » :

      "Que tous les hommes qui viennent à nous, « fatigués et chargés », comme il est dit dans la bible - ceux que nous sauvons du suicide et de la solitude, ceux qui retrouvent dans nos bras et dans nos vagins l’élan vital dont on les frustre ailleurs, ceux qui repartent, les couilles légères et le soleil au coeur - cessent de nous emmerder, de nous juger, de nous renier, de nous taxer, de nous matraquer, de nous enfermer, de nous prendre nos gosses pour les mettre à l’Assistance Publique, d’enfermer nos amants et nos hommes de coeur..."

      G.R

  • Meagan Tyler : Rapports sexuels et virus Zika : sur la contraception et l’impératif du coït

    https://tradfem.wordpress.com/2016/03/21/rapports-sexuels-et-virus-zika-sur-la-contraception-et-limperatif

    Un lien potentiel de causalité entre l’infection au virus Zika et la naissance d’enfants atteints de microcéphalie a poussé les autorités d’une partie des pays touchés à recommander aux femmes de « repousser toute grossesse » de six mois à deux ans. Comme l’ont relevé nombre de commentatrices, universitaires et militantes des droits des femmes, ce conseil constitue pratiquement un non-sens dans des régions où la contraception peut être difficile d’accès et où plus de la moitié des grossesses sont actuellement « non planifiées ».

    [...] les relations de pouvoir propres à l’hétérosexualité et, en particulier, le présumé droit des hommes à entreprendre une activité sexuelle pénétrante et procréative avec des partenaires femmes, constituent le contexte manquant à ces discussions. La contraception et l’accès à l’avortement ne sont que la pointe de l’iceberg.

    [...] l’institution de l’hétérosexualité repose sur le pouvoir masculin, le plaisir sexuel masculin et le risque féminin. Ce sont ces conditions qui permettent d’expliquer pourquoi la connaissance et l’accessibilité des préservatifs (et d’autres formes de contraception) ne sont pas toujours des facteurs décisifs pour déterminer leur utilisation

    Traduction : Tradfem
    Original : http://www.feministcurrent.com/2016/02/02/sex-and-zika-on-contraception-and-the-coital-imperative

    #Meagan_Tyler est une enseignante-chercheuse relevant de la vice-chancelière à l’Université RMIT de Melbourne, Australie. C’est aussi une érudite de réputation internationale dans le champ des études du genre et de la sexualité. Elle est l’autrice de « Selling Sex Short : The pornographic and sexological construction of women’s sexuality in the West » (non traduit) et a codirigé l’ouvrage « Freedom Fallacy : The Limits of Liberal Feminism » (non traduit). Suivez-la sur Twitter : https://twitter.com/DrMeaganTyler


    #contraception #contrainte_à_l'hétérosexualité #coït #autonomie_sexuelle #zika #Feminist_Current #tradfem

  • Bientôt, l’Assemblée nationale devra statuer une dernière fois sur la Loi Coutelle-Olivier appelée à contrer le système prostitutionnel. L’équipe de #Tradfem vous invite à dépasser la propagande néolibérale de l’industrie du sexe (sic) en vous documentant à ce sujet sur le portail https://ressourcesprostitution.wordpress.com

    Vous y attend une documentation internationale très complète sur les tenants et aboutissants de cette lutte, ainsi que des analyses et entrevues de survivantes et militantes féministes de partout dans le monde, dont, en France, #Claudine_Legardinier, #Rosen_Hicher et #Geneviève_Duché.

    #prostitution #abolitionnisme

  • Audrey Morrissey : Mon expérience de l’industrie du sexe n’a rien eu à voir avec un choix

    https://tradfem.wordpress.com/2016/02/17/audrey-morrissey-mon-experience-de-lindustrie-du-sexe-na-rien-eu-

    J’entends des gens dire que la prostitution est un crime sans victime, et que les adultes consentants devraient être autorisés à faire ce qu’ils veulent derrière des portes closes. Cela sonne bien, mais le commerce du sexe est loin d’être entièrement consensuel. Il est peuplé de jeunes filles, d’enfants vampirisées par des exploiteurs qui cherchent à transformer leur vulnérabilité en argent comptant. Pourquoi ? Parce que cette vulnérabilité est précisément ce que veulent les acheteurs de sexe.

    Traduction : Tradfem
    Original : https://www.demandabolition.org/blog/my-experience-in-the-sex-trade-had-nothing-to-do-with-choice

    #Audrey_Morrissey est directrice adjointe de l’organisation My Life My Choice et survivante de la traite. http://www.fightingexploitation.org

    #prostitution #abolitionnisme #My_Life_My_Choice #Demand_Abolition #tradfem

  • Meghan Murphy : Toute femme qui a été violentée ou agressée sait combien facilement on retourne auprès d’un agresseur

    https://tradfem.wordpress.com/2016/02/12/meghan-murphy-toute-femme-qui-a-ete-violentee-ou-agressee-sait-co

    Comme on pouvait s’y attendre, le procès pour assaut sexuel de l’ex-animateur radio-canadien Jian Ghomeshi a beaucoup plus mis l’accent sur ce que les victimes ont fait de « mal » que sur le comportement de leur agresseur. [...]

    Il se peut que, pour des personnes qui n’ont jamais été agressées ou maltraitées, ces comportements puissent d’une certaine façon sembler contradictoires ou suspects, en délégitimant les propos des victimes. Et il est possible que les gens qui ont eu la chance énorme de ne jamais avoir vécu une relation abusive n’arrivent pas à comprendre ce que les féministes répètent depuis toujours : ce que fait une femme après une agression n’a aucune importance. Le comportement d’une femme n’annule jamais la violence d’un homme à son égard. [...]

    Le journaliste Jesse Brown a détaillé la façon dont Ghomeshi semblait choisir délibérément ses méthodes de communication avec les femmes, s’assurant d’enregistrer certains échanges très particuliers, et non d’autres conversations. Il manipulait ses victimes exactement comme le font beaucoup d’autres hommes violents, se livrant pratiquement à des chantages après coup, en disant à une victime, interviewée par Brown : « J’ai des messages écrits… tu le VOULAIS… » Il alternait pressions et consolations, testant le terrain, s’assurant, toujours, de présenter des violences planifiées comme une simple expérimentation destinée à repousser des limites : du sadomasochisme, en somme, plutôt que de la violence. Il laissait entendre à ses victimes qu’elles avaient ces défauts que les femmes sont habituées à se faire reprocher lorsqu’elles essaient d’imposer des limites à la violence sexualisée des hommes. Il le faisait dans un discours à peine voilé, où l’on pouvait lire facilement des accusations de « pruderie » ou de « ringardise », pour les forcer à plier. Brown écrit : « Il leur a dit ‘qu’expérimenter’ était une attitude saine et les a raillées et mises au défi, leur disant qu’elles n’étaient sans doute ‘pas prêtes’ à un gars comme lui. »

    Article original : http://www.feministcurrent.com/2016/02/08/any-woman-whos-been-abused-or-assaulted-know-how-easy-it-is-to-go-b

    #Meghan_Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Vous pouvez la suivre sur Twitter : https://twitter.com/MeghanEMurphy

    #Jian_Ghomeshi #procès #agressions_sexuelles #Feminist_Current #tradfem

  • Glòria Casas Vila : A propos de la prétention de la mairie de Barcelone à réguler « le travail du sexe volontaire »

    https://ressourcesprostitution.wordpress.com/2016/02/05/a-propos-de-la-pretention-de-la-mairie-de-barcelon

    Depuis la création de la Plateforme Catalane pour le Droit à ne pas être Prostituées, dont je suis membre et que j’ai aidé à fonder, nous nous sommes toujours opposées à toutes sortes de politiques prohibitionnistes qui criminalisent les personnes prostituées. Et c’est pour cela que je suis contente de voir que la Mairie de Barcelone a pris l’initiative (enfin !) d’arrêter de pénaliser et mettre des amendes aux femmes en situation de prostitution, comme le prévoyait l’Ordonnance du Civisme en vigueur à Barcelone depuis 2006. Cette ordonnance, ainsi que la Loi 10/2011 qui pénalise les femmes prostituées sur les routes, sont des mesures prohibitionnistes que nous avons toujours énergiquement dénoncé. Depuis une perspective féministe, c’est une honte que des personnes en situation de précarité extrême soient, en plus, punies par l’administration publique. Nous disons NON face à la criminalisation de la pauvreté (qui, comme nous le savons, touche davantage les femmes).

    D’un autre côté, nous sommes aussi farouchement opposées à l’illusion de pouvoir réguler, à n’importe quel niveau (municipal, communauté autonome, État), le “travail sexuel volontaire”, puisque nous nous opposons à la réglementation de la prostitution. C’est précisément l’esprit de la lutte abolitionniste féministe, une lutte que la majorité des gens ne connaît pas ou confond avec le prohibitionnisme. L’abolitionnisme féministe revendique l’abolition de la réglementation de la prostitution . Parce que la réglementation, qui au fil de l’Histoire a été pratiquée via des contrôles sanitaires et policiers humiliants sur les personnes prostituées (et jamais sur ceux appelés à tort “clients”), NE CRÉE PAS d’amélioration concrète dans la vie de ces dernières. Et nous avons des centaines d’exemples, parce qu’autant au XIXème siècle qu’au XXème et au XXIème la prostitution a fait l’objet de diverses réglementations. L’abolitionnisme et les critiques de la prostitution en tant qu’institution patriarcale et capitaliste ont été formulées par des femmes en lutte aussi diverses que Joséphine Butler (Angleterre), Louise Michel (France), Alexandra Kollontaï (Russie), “Mujeres libres” (Femmes Libres) dans notre pays l’Espagne, etc.

    Traduction : Tradfem
    Original (espagnol) : https://acciofeminista26n.wordpress.com/2016/01/28/sobre-la-pretension-del-ayuntamiento-de-barcelona-de-re

    #Glòria_Casas_Vila est sociologue et activiste féministe.

    #prostitution #Barcelone #tradfem #Ressources_Prostitution

  • #Christine_Delphy : Against war

    https://tradfem.wordpress.com/2016/02/04/christine-delphy-against-war

    For we are still steeped in a colonial way of thinking – the idea that we have the right and duty to deliver justice anywhere in the world. And the government is banking on this structural double standard, this outlook.

    It has also relied on the fact that, since Vietnam, there are no longer pictures nor stories of the killings caused by our bombing. No individuals under the bombs. No evidence of murders. Not even statistics.

    On the other hand, the consequences of the November 13 attacks « at home » were documented extensively – stories of survivors, emergency crews, firefighters and police officers were sought out, recorded, broadcast continuously on every TV channel, printed in every newspaper. Then, once all the news stories and eyewitness reports dried up, they published the pictures of the dead and their life stories. Two months later, commemorations began.

    A whole country was occupied, fascinated and mesmerized by the narrative of this violence, to which heart-rending new details were relentlessly added. There was an overwhelming feeling that we owed something to the dead, those poor dead whose lives we could not save. Like those who witnessed their deaths and wondered aloud why they had been spared, we experienced survivors’ guilt. The spirit of revenge, which requires no invitation, arose. And despite warnings against equating the killers with all Moslems, the spirit of « If it is not you, then it must be your brother” resurfaced, exacerbating an already thriving post-colonial racism.

    Opening Statement, January 15, 2016 at an anti-war meeting held in Paris.
    Ouverture du meeting contre la guerre du 15 janvier 2016, à Paris.

    Version française : https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/01/22/contre-la-guerre

    #antiracisme #antimilitarisme #état_d'urgence #impérialisme #guerre #terrorisme #tradfem

  • Meghan Murphy : Les hommes ne tuent pas les femmes par « amour »

    https://tradfem.wordpress.com/2016/01/31/meghan-murphy-les-hommes-ne-tuent-pas-les-femmes-par-amour

    Ce que l’on cherche à nous faire croire, au cas où ce n’est pas clair, c’est que c’est « l’amour » qui a conduit cet homme à tuer une femme. C’est un message que nous entendons si souvent qu’il semble probablement raisonnable à bien du monde. Mais ce cliché n’a rien de raisonnable. Les hommes ne tuent pas par « amour », ils tuent par désir de contrôle. « Si je ne peux pas t’avoir, personne d’autre ne le pourra », disent couramment les conjoints violents. Et ils le pensent souvent. [...]

    Les médias et la police veulent nous faire croire que c’était un « crime passionnel », mais se présenter avec un poignard au domicile de votre ex, après une sortie où vous avez menacé de vous suicider (un comportement qu’ont souvent les hommes violents quand ils tentent de manipuler leur partenaire pour qu’elle reste ou revienne), ne ressemble pas selon moi à un « crime passionnel ». Cela ressemble à un homme possessif et convaincu de son droit qui est venu chercher son ex-partenaire pour la punir pour le crime d’être libre, libre de lui.

    Traduction : Tradfem
    Article original : http://www.feministcurrent.com/2016/01/20/men-dont-kill-women-out-of-love

    #Meghan_Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Vous pouvez la suivre sur Twitter : https://twitter.com/MeghanEMurphy

    #fémicide #masculinisme #violences #médias #Feminist_Current #tradfem

  • Meghan Murphy : La Slutwalk d’Amber Rose est l’apogée naturelle des Slutwalk

    https://tradfem.wordpress.com/2016/01/29/meghan-murphy-la-slutwalk-damber-rose-est-lapogee-naturelle-des-s

    A l’époque, j’ai rigolé à l’idée que cet individualisme loufoque soit qualifié de « mouvement ». On n’y trouvait ni solidarité, ni analyse de classe, ni compréhension des systèmes d’oppression, ni compréhension de l’oppression tout court… C’était juste un méli-mélo de mantras que les publicitaires et l’État capitaliste américain nous balançaient depuis des décennies : ton destin est ce que tu en fais. Ta capacité à « choisir » des implants mammaires ou à profiter en quelque façon d’un système exploiteur est, en fait, autonomisante. Si je me traite de salope et que ça me plaît, me voilà libérée avec succès du patriarcat. Évidemment, fantasmer notre libération tout en restant sous la coupe d’un système qui nous détruit est exactement ce que souhaitaient les détenteurs du pouvoir. [...]

    Qu’on s’entende bien, je n’ai pas d’aversion pour Rose. Je respecte le fait qu’elle essaye de guérir de tout ceci, et je respecte le fait que ses intentions étaient bonnes en organisant cet événement. J’ai été émue par ses propos quand elle a parlé, en larmes, de sa douleur à être humiliée et insultée par des hommes qui l’ont utilisée, qu’elle a aimés, et dont elle a porté un enfant. Mais le « pardon » et « l’énergie positive » n’ébranleront jamais le patriarcat. Et sincèrement, la Slutwalk ne souhaite pas ébranler le patriarcat.

    Traduction : Tradfem
    Article original : http://www.feministcurrent.com/2015/10/07/amber-roses-slutwalk-is-the-natural-pinnacle-of-slutwalk

    #Meghan_Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Vous pouvez la suivre sur Twitter : https://twitter.com/MeghanEMurphy

    #Slutwalk #Amber_Rose #Feminist_Current #tradfem

  • Meghan Murphy : Une longue liste de musiciens masculins super qui n’étaient pas des gens super

    https://tradfem.wordpress.com/2016/01/26/meghan-murphy-une-longue-liste-de-musiciens-masculins-super-qui-n

    Les stars du rock ne sont pas des dieux. Et lorsque que votre comédien, réalisateur, ou musicien préféré, s’avère être un violeur ou un conjoint violent, essayez de ne pas laisser votre admiration brouiller cette réalité. [...]

    Lori Mattix a dit à la revue Thrillist, qu’au début des années 70, « [David Bowie] m’a conduite jusqu’à la chambre, a retiré doucement mes vêtements et m’a dépucelée » . Elle a continué :

    « Deux heures plus tard, je suis allée voir comment allait Sable. Elle était dans le salon complètement défoncée, elle tournait en rond, faisait de la buée sur les vitres et écrivait « Je veux baiser David ». J’ai dit [à Bowie] ce qu’elle faisait et que je me sentais très mal. Bowie a répondu « Et bien chérie, fais-la entrer ». Cette nuit là j’ai perdu ma virginité et fait mon premier plan à trois. Le matin suivant, quelqu’un tambourinait à la porte et c’était cette conne d’Angie [l’épouse de Bowie]. »

    C’est arrivé lorsque Mattix avait 13 ou 14 ans (certaines sources pensent qu’elle en avait 15, mais dans un documentaire elle indique que cela s’est passé avant qu’elle ne soit avec Jimmy Page, à 13 ou 14 ans). Celui-ci a aussi été accusé de viol en 1987.

    Traduction : Tradfem
    Article original : http://www.feministcurrent.com/2016/01/13/here-is-a-list-of-men-who-made-great-but-music-were-not-always-grea

    #Meghan_Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Vous pouvez la suivre sur Twitter : https://twitter.com/MeghanEMurphy

    #David_Bowie #viols #agressions_sexuelles #rockstar #groupies #Feminist_Current #tradfem

  • Hommes battus ou faits estropiés ?

    https://tradfem.wordpress.com/2016/01/25/hommes-battus-ou-faits-estropies

    Les maris sont-ils battus autant que leurs épouses aux États-Unis ? John Leo, chroniqueur affilié au U.S. News & World Report, en est convaincu.

    « Cela ne fait aucun doute, » a-t-il affirmé à l’émission Crossfire du réseau CNN (7/2/94). « Une chercheuse l’a établi dès 1980 . » [...]

    Ces doléances et insinuations voulant que les « hommes battus » soient un problème aussi répandu et sérieux que celui des femmes battues reflètent des études qui ont été soit discréditées soit citées hors contexte.

    Traduction : Tradfem
    Original : publié sur F.A.I.R. (Fairness and Accuracy in Reporting, le 1er octobre 1994) http://fair.org/extra-online-articles/battered-men-battered-facts

    #masculinisme #violences_conjugales #tradfem #F.A.I.R #critique_médiatique

  • Meghan Murphy : Il est grand temps d’envisager un couvre-feu pour les hommes

    https://tradfem.wordpress.com/2016/01/21/meghan-murphy-il-est-grand-temps-denvisager-un-couvre-feu-pour-le

    Même s’il est vrai que les hommes sont aussi violents durant le jour, et même si, bien sûr, un couvre-feu ne réglerait pas le problème du patriarcat et de la violence masculine envers les femmes, cette suggestion interpelle, en un sens, le problème des droits et privilèges masculins. Même si j’ai plutôt lancé cette suggestion en blague, plus je songe à l’idée d’un couvre-feu pour les hommes, plus elle me semble raisonnable. Pourquoi permettrait-on aux hommes de circuler librement dans ce monde, alors qu’ils ont démontré encore et encore qu’ils ne peuvent pas – ne veulent pas – laisser les femmes tranquilles, cesser de les harceler, les violer, les droguer, les traquer, les siffler comme si elles étaient des chiens, les tripoter et s’exhiber devant elles ? Ce sont nous, les femmes, qui souffrons et vivons dans la crainte.

    Traduction française : Tradfem
    Article original : http://www.feministcurrent.com/2016/01/07/its-time-to-consider-a-curfew-for-men

    #Meghan_Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Vous pouvez la suivre sur Twitter : https://twitter.com/MeghanEMurphy

    #couvre-feu #agressions_sexuelles #Cologne #révolution_féministe #Feminist_Current #tradfem

  • Andrea Dworkin : La nuit et le danger

    https://tradfem.wordpress.com/2015/06/15/andrea-dworkin-la-nuit-et-le-danger

    Les hommes se servent de la nuit pour nous effacer. C’est Casanova, que les hommes tiennent pour une autorité en la matière, qui a écrit que « quand la lampe est éteinte, toutes les femmes sont égales. » L’anéantissement de la personnalité d’une femme, de son individualité, de sa volonté, de son caractère, est une condition préalable à la sexualité masculine, et ainsi la nuit est l’instant sacré pour la célébration sexuelle des hommes, car il fait noir et dans le noir, il est plus facile de ne pas voir : de ne pas voir qui elle est. La sexualité masculine, ivre de son mépris intrinsèque pour toute vie, mais surtout pour la vie des femmes, peut investir la sauvagerie, traquer des victimes au hasard, se servir de l’obscurité pour se dissimuler, et trouver dans l’obscurité un réconfort, une récompense et un sanctuaire.

    La nuit est magique pour les hommes. C’est la nuit qu’ils cherchent des prostituées et des filles faciles. C’est la nuit qu’ils font ce qu’ils appellent l’amour. C’est la nuit qu’ils se saoulent et errent en bandes dans les rues. C’est la nuit qu’ils baisent leurs épouses. C’est la nuit que se déroulent leurs soirées étudiantes. C’est la nuit qu’ils commettent leurs prétendues séductions. C’est la nuit qu’ils s’habillent de draps blancs et brûlent des croix. La tristement célèbre Nuit de Cristal – lorsque les nazis allemands ont incendié, vandalisé et fracassé les vitres de magasins et de maisons juives dans toute l’Allemagne – la Nuit de Cristal, qui tire son nom des éclats de verre qui recouvraient l’Allemagne quand cette nuit s’est terminée – la Nuit de Cristal, quand les nazis ont tabassé ou tué tous les Juifs qu’ils ont pu trouver, tous les Juifs qui ne s’étaient pas suffisamment barricadés – la Nuit de Cristal qui préfigura le massacre à venir – est la nuit par excellence. Les valeurs du jour deviennent les obsessions de la nuit. Tout groupe haï craint la nuit, parce que durant la nuit tous les gens méprisés sont traités comme sont traitées les femmes : comme des proies, prises pour cibles pour être frappées ou assassinées ou violées. Nous craignons la nuit parce que la nuit, les hommes deviennent plus dangereux.

    Traduction française : Tradfem
    Original : The Night and Danger (1979) http://www.nostatusquo.com/ACLU/dworkin/WarZoneChaptIb.html

    #Andrea_Dworkin #Take_Back_the_Night #nuit #violences_sexuelles #tradfem

  • Meghan Murphy : Être féministe ne devrait jamais vouloir dire « s’asseoir et se taire »

    https://tradfem.wordpress.com/2016/01/11/meghan-murphy-etre-feministe-ne-devrait-jamais-vouloir-dire-sasse

    L’actrice Rose McGowan a publié sur Facebook un message de colère à propos de Caitlyn Jenner et de sa nomination en tant que Femme de l’Année par le magazine Glamour. [...] McGowan a été accusée de transphobie et intimidée au point de devoir retirer son message.
    [...]
    L’idée que personne ne peut émettre la moindre critique au sujet des personnes trans, du discours relatif aux trans ou des politiques trans est proprement absurde. Nous sommes des féministes et des personnes qui réfléchissent. Nous avons la responsabilité, en tant que citoyennes et en tant que militantes qui travaillent à changer la société, de réfléchir en profondeur sur les idées, les politiques, les idéologies et les discours avant de les accepter.
    [...]
    Nous, en tant que féministes, demeurons critiques face à ce type de discours, qu’il provienne d’hommes, de femmes ou de personnes trans. Le sexisme n’est jamais acceptable ou autonomisant, peu importe qui le perpétue. L’idéologie féministe ne change pas et ne s’infléchit pas simplement parce que Jenner s’identifie aujourd’hui publiquement comme transgenre.

    Traduction : Tradfem
    Article original : http://www.feministcurrent.com/2015/11/17/being-a-feminist-should-never-mean-sitting-down-and-shutting-up

    #Meghan_Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Vous pouvez la suivre sur Twitter : https://twitter.com/MeghanEMurphy

    #Rose_McGowan #Caitlyn_Jenner #trans #transphobie #féminisme #tradfem #feminist_current

  • Rebecca Mott : Conséquences


    https://tradfem.wordpress.com/2016/01/11/consequences

    Je n’utilise pas ce blog pour commenter l’actualité, mais les événements survenus en Allemagne m’ont rendue tellement en colère et malade.
    Comme je l’ai écrit dans mon dernier message, cela tient à la pure hypocrisie de la majorité des réactions, et à leur utilisation pour excuser le racisme et l’ignorance.
    Il s’agit de rendre invisible l’éléphant au milieu de la pièce, ou peut-être les deux éléphants qui sont dans cette pièce.
    De cacher que dans toutes les cultures, tous les milieux et à toutes les époques, des hommes rassemblés en masse ont violenté sexuellement les femmes.
    Que l’Allemagne s’est constituée en bordel de l’Europe – le viol, la violence mentale, la torture et même le meurtre de femmes et de filles sont acceptés tant que vous payez.
    Cette violence n’est inadmissible que si elle est faite à des femmes non prostituées et que si elle ne peut pas être dépeinte comme extérieure à la culture allemande.
    J’ai essayé de rester silencieuse, mais la bile me monte à la gorge.

    Traduction : Tradfem
    Article original : http://rebeccamott.net/2016/01/08/consequences

    Vous pouvez lire et soutenir #Rebecca_Mott ici : http://rebeccamott.net

    #prostitution #Allemagne #racisme #violences_sexuelles #Cologne #tradfem

    • cqfd : trop tard pour chialer alors que le non respect ou son impossibilité de la parité dans les flux migratoires incontrollés imposait d’imaginer la situation

    • Au risque de me planter, assistons nous encore une fois (ou comme d’habitude) à une forme de #cryptomnésie_sociale ?

      http://chiennesdegarde.com/article.php3?id_article=448

      Sur la base du constat que les minorités sont très souvent connotées négativement, deux chercheurs, Pérez et Mugny en 1990, proposent une théorie de l’influence minoritaire qui nous intéresse beaucoup. Ces deux chercheurs expliquent que le changement est le résultat du processus de dissociation : pour ne pas être associés aux attributs négatifs de la minorité tout en adoptant néanmoins et publiquement le point de vue minoritaire, les gens sont amenés à dissocier le contenu du message (qu’ils acceptent) de la source du message (qu’ils rejettent). Il est donc possible d’adopter un point de vue d’origine minoritaire sans pour autant associer ce point de vue à l’action de la minorité qui défend(ait) ce point de vue. Ce phénomène se nomme la cryptomnésie sociale.

      Autre réaction et mise en perspective chez #Crêpegeorgette :
      Les agressions sexuelles du nouvel an : des crimes sexistes à l’instrumentalisation raciste.

      Le fait est que les foules masculines matinales des transports en commun français sont déjà un danger pour les femmes donc les foules avinées en sont également un, comme l’Oktoberfest (10 viols rapportés chaque années, on soupçonne que 200 ne font pas l’objet d’une plainte ; autre lien) ; les fêtes de Bayonne (2011, 2013, 2014). Un article de slate de 2004 faisait d’ailleurs le point sur le problème des violences sexuelles pendant les fêtes où l’alcool coule à flot et disait que « Les exemples de violences sexuelles abondent dans l’histoire récente des grandes fêtes ou festivals et la litanie des victimes est longue ». En 2003, bien avant l’arrivée des demandeurs d’asile donc, trois associations allemandes ont lancé "Sichere Wiesn für Mädchen und Frauen afin de lutter contre les comportements sexistes, le harcèlement sexuel, les viols et les agressions sexuelles pendant l’Oktoberfest. Un point de sécurité réservé aux femmes existe pendant toute la durée de la fête ce qui montre l’importance du nombre d’agressions.

      http://www.crepegeorgette.com/2016/01/12/violence-sexuelles-instrumentalisation-raciste

      Comment tenir en respect et faire reculer le terrifiant pouvoir de l’imbécilité, qui semble comme jamais (vu de là où je me trouve) occuper le terrain, semer et exploiter ignorance, inintelligence et confusion ?

    • La #violence_sexuelle sera la norme aussi longtemps que le commerce du sexe sera légal et intégré à la culture allemande.

      Sinon, sa dernière phrase sonne malheureusement, définitivement, on n’achète pas la violence sexuelle !

    • Oui, @aude_v, je suis parfaitement d’accord avec ce qu’elle développe comme idée que la violence prostitutionnelle l’est par essence de l’achat d’un corps et qu’elle déteint sur l’ensemble de la société. La phrase que j’ai mise en exergue est différente de la dernière phrase de son texte.
      Et peut être est-ce un souci de traduction

      Ce que doivent apprendre les hommes de la foule, c’est de payer d’abord leur violence sexuelle, et alors personne ne s’en souciera.

      Parce qu’il y a confusion entre « payer leur violence sexuelle » au sens juridique, avec « payer leur violence sexuelle » au sens prostitutionnel. Dans tous les cas le sens cynique est différent mais reste gênant. On comprend qu’elle s’insurge contre la violence sexuelle qu’est la prostitution en ce qu’elle est une violence institutionnalisée acceptable, de là à proposer comme solution aux agresseurs d’user de la prostitution (c’est ce que je crois comprendre) ça fait un peu mal.

    • @aude_v Est-ce que l’expression « travail du sexe » en elle-même nie la dimension intime de la sexualité ? Je n’en suis pas certain (voir par exemple http://seenthis.net/messages/397820 )
      On est d’accord que dans le genre de société auquel on aspire, ce « travail » ne devrait pas exister. Mais dans l’actuelle, plein de femmes ont recours à la prostitution pour vivre.
      Quant au #travail_reproductif (c’est à dire faire naître et élever des enfants, gérer un foyer), c’est bien sûr bien autre-chose qu’un travail et cela comporte bien sûr nombre de prolongements non objectivables, mais c’est aussi une contribution dont le capitalisme profite gratuitement, une contribution qu’il externalise (pour le dire en termes économiques), tout comme une grande partie de ce que les sociologues appellent le care.
      Le fait de ne pas le reconnaître dans sa dimension de travail, pour le dire vite ça pose deux gros soucis : d’une part les #mères (sur qui repose aujourd’hui l’essentiel de ce travail, faute de partage des tâches convenable) sont déconsidérées (le qualificatif d’"inactif" pour une mère au foyer en dit long) (voir http://seenthis.net/messages/378617#message407092 http://seenthis.net/messages/419415 ) d’autre part ça crée un gros angle mort dans les critiques anticapitalistes (cf. l’expression « prolétaires de tous pays qui lave vos chaussettes ? ») qui gagnerait à être mieux mis en lumière.

    • @touti et @aude_v : un message d’un membre de la collective ayant travaillé sur cette traduction : « Il me semble clair que Rebecca termine son billet sur une note de sarcasme, qui est différent du cynisme que lui attribue touti et de la version moralisatrice et proche d’un chantage qu’elle propose en alternative. »

      [Edit : avec nos excuses @touti, message rectifié]

    • @aude_v

      tenter de leur rendre la vie moins merdique n’a pas à remplacer le fait qu’on doit dire non à l’exploitation des femmes par les hommes et le male entitlement.

      Bien évidemment, personne ici ne suggère l’inverse. Il reste malgré tout des problèmes matériels non résolus tant qu’on reste dans un système capitaliste et patriarcal, et ça ne me semble pas inutile de trouver des leviers intermédiaires en attendant la fin de l’économie et du patriarcat, qui malheureusement risque de prendre du temps.
      Aurais-tu un lien vers le texte de Delphy en question ?

    • @koldobika le tag #prostitution est très documenté sur seenthis. Dans le temps, cela m’a permis d’appréhender un peu mieux les confrontations et enjeux complexes qui existent. Je vois maintenant la prostitution en comprenant qu’un rapport sexuel monétisé est un viol. Je ne peux donc pas à partir de ce prorata, considérer qu’être violer soit assimilable à un travail. Mais c’est nettement plus complexe, à commencer par la responsabilité des situations sociales et politiques que la société (nous, nantis ou non prostituées) ne se donne pas les moyens de résoudre.

      merci @Tradfem

      un message d’un membre de la collective ayant travaillé sur cette traduction : « Il me semble clair que Rebecca termine son billet sur une note de sarcasme, qui est différent du cynisme que lui attribue touti et de la version moralisatrice et proche d’un chantage qu’il propose en alternative. »

      Merci au collective pour son travail, mais non, ce n’est pas clair, sinon il ne faudrait pas d’explication. Ah, et je suis une femme, ne vous en déplaise ;)

    • @aude_v

      Se battre pour la dignité et les conditions de travail et de vie des personnes concernées, c’est une chose, mais faire passer sous le vocable « travail du sexe » l’idée que c’est un travail comme un autre qui n’implique rien dans les rapports de domination, non...

      On est d’accord. La question reste comment, dans les termes actuels, on essaie d’améliorer la dignité et les conditions de travail et de vie des personnes concernées. Une posture qui consisterait à dire que ce qui a été essayé ne fonctionne pas et que seule la fin du patriarcat et du capitalisme résoudra la question laisse entre-temps un paquet de concernées sur le carreau, soit tout le contraire de ce qu’on leur souhaite.

    • @touti

      Je vois maintenant la prostitution en comprenant qu’un rapport sexuel monétisé est un viol.

      Pour ma part j’ai toujours vu les choses ainsi. Et ça se passe aussi malheureusement dans nombre de couples où la femme dépend financièrement du mari (et où la monétisation est indirecte).

      Je ne peux donc pas à partir de ce prorata, considérer qu’être violer est assimilable à un travail …

      Sauf que bon nombre de femmes pauvres ont recours à la prostitution pour survivre, et n’ont aucun droit social (à part celui de payer des impôts sur « estimation du train de vie » comme le disait Aude plus haut). C’est la situation matérielle actuelle.

    • Oui, eut égard à celleux qui se prostituent, je venais d’ajouter cette phrase, et je me tais ensuite.

      Mais c’est nettement plus complexe, à commencer par la responsabilité des situations sociales et politiques que la société (nous, nantis ou non prostituées) ne se donne pas les moyens de résoudre.

  • Meghan Murphy : Notre effacement

    https://tradfem.wordpress.com/2016/01/04/meghan-murphy-notre-effacement

    En tant que femmes et en tant que féministes, nous savons que le travail des femmes est discrédité et que, plus généralement, les difficultés et les vies des femmes sont traitées comme sans importance ou entièrement effacées. Mais que faisons-nous pour remédier à cela ?

    Le domaine de l’écriture et du journalisme – toujours ardu, toujours moins rentable et toujours plus concurrentiel – est, dit-on, de plus en plus « féminisé ». Ce qui veut dire qu’il y a de plus en plus de jeunes femmes qui y entrent (ou tentent d’y entrer), mais de moins en moins d’argent à y gagner.

    Le journalisme a depuis trop longtemps été dominé par des voix privilégiées, surtout celles d’hommes blancs. Qui relate nos récits ? Cette question est cruciale et l’a toujours été. Le discours public est façonné par les gens à qui l’on permet de relayer des nouvelles, des idées et des débats. Sans les voix et points de vue des groupes marginalisés, il ne nous reste qu’une perspective dangereusement biaisée du monde et de la politique. C’est une leçon que nous a apprise… eh bien, l’ensemble de l’histoire. Celle-ci fut essentiellement racontée par des hommes blancs, qui ont trouvé commode d’effacer entièrement du tableau les femmes et autres personnes marginalisées. Ce faisant, ils se sont attribué le rôle de héros, plutôt que celui de colonisateurs, de violeurs, et de responsables du capitalisme et du racisme exacerbés qui nous pèsent encore aujourd’hui.

    Il est certain qu’un afflux de femmes dans le champ journalistique serait une bonne chose. Et on voit effectivement beaucoup de gens vanter les femmes qui aident d’autres femmes à faire entendre leurs voix et connaître leur travail, pour plus d’équité dans le domaine. Mais de quelles femmes parlons-nous ? De quelles voix ?

    Traduction française : Tradfem
    Article original : http://www.feministcurrent.com/2015/12/11/erasure

    #Meghan_Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, secrétaire de rédaction du soir pour le site rabble.ca, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Vous pouvez la suivre sur Twitter : https://twitter.com/MeghanEMurphy

    #médias #journalisme #féminisme #Feminist_Current #Tradfem