• Mauritanie : 117 personnes interpellées lors d’une opération contre des réseaux de passeurs - InfoMigrants
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    Mauritanie : 117 personnes interpellées lors d’une opération contre des réseaux de passeurs
    Par La rédaction Publié le : 16/04/2025
    La gendarmerie nationale mauritanienne a annoncé samedi que plusieurs réseaux de passeurs avaient été démantelés. Au total, 117 personnes ont été interpellées, dont « des membres clés des réseaux, des passeurs et des complices qui fournissaient un abri et un soutien logistique ». C’est une opération d’envergure qui a été menée par les autorités mauritaniennes contre les réseaux de passeurs. Selon un communiqué de la gendarmerie, « plusieurs réseaux impliqués dans le trafic de migrants à travers le territoire national vers les côtes européennes » ont été démantelés.
    Les autorités se sont félicitées d’avoir interpellé 117 personnes, dont « des membres clés de ces réseaux, des passeurs et des complices qui fournissaient un abri et un soutien logistique ». Aussi, toujours selon le communiqué, le chef du « plus grand réseau de trafic de migrants » du pays ainsi que « tous les membres actifs » du groupe ont été interpellés dans le cadre d’une « vaste opération à travers le pays ». Une seconde opération a ensuite eu lieu en début de semaine. Selon la gendarmerie, 20 personnes, dont 19 migrants de nationalités étrangères et un passeur mauritanien, ont été appréhendés. « Quatorze d’entre eux ont été arrêtés à terre, tandis que six autres ont été arrêtés sur un bateau en mer », précisent les autorités.
    Depuis plusieurs semaines, la Mauritanie serre la vis contre l’immigration irrégulière. Des centaines de ressortissants maliens, guinéens, sénégalais et ivoiriens en situation irrégulière ont été arrêtés début mars. Des arrestations qui ont suscité la colère du Sénégal et du Mali, qui ont dénoncé le traitement réservé à leurs ressortissants en Mauritanie. La Mauritanie justifie sa politique d’expulsion des migrants sénégalais, Dakar se dit « indigné »
    Pour lutter contre l’immigration irrégulière, Nouakchott souhaite justement renforcer la coopération avec les autres pays régionaux d’où partent les candidats à l’exil. Ainsi, son ministre des Affaires étrangères a multiplié les déplacements ces derniers jours.
    Mohamed Salem Merzoug s’est rendu au Sénégal et au Mali, où il a rencontré le chef de la junte Assimi Goïta, avec qui il a pu échanger de la question migratoire. Il s’est aussi rendu en Guinée-Bissau où il s’est entretenu avec le Premier ministre Ré Debret Diarro sur l’immigration irrégulière, « un défi majeur pour nos deux États ».
    L’an dernier, la Mauritanie, vaste pays désertique situé sur la côte atlantique ouest-africaine, est redevenue un pays de transit pour les exilés souhaitant se rendre en Europe via les Canaries. Le pays est même devenu le principal lieu de départs des canots arrivés dans l’archipel espagnol en 2024, selon Helena Maleno de l’ONG Caminando Fronteras.
    Au total, en 2024, près de 47 000 personnes ont débarqué dans l’archipel espagnol, un record. Et le nombre de morts n’a jamais été aussi nombreux sur cette route migratoire. Près de 10 000 exilés ont péri dans l’Atlantique cette année, d’après le dernier rapport de Caminando Fronteras. Et « la majorité des victimes avaient pris la mer depuis la Mauritanie », selon Helena Maleno. Depuis le 1er janvier, le bilan est déjà lourd. « Plus de 100 corps » de migrants ont été retrouvés près des côtes mauritaniennes, selon le ministre mauritanien des Affaires étrangères. « En 2024, plus de 500 corps de jeunes Africains ont été repêchés sur nos côtes », a-t-il ajouté, évoquant une "tragédie humaine

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#mauritanie#mali#routemigratoire#mortalite#trafic#migrationirreguliere#sante#droit

  • Moteur de recherche : Baisse du trafic organique
    https://www.mapao.net/actualites-web/964-moteur-de-recherche-baisse-du-trafic-organique.html

    Un récent rapport de la plateforme de licence de contenu TollBit, partagé exclusivement avec Forbes, révèle que les #moteurs_de_recherche alimentés par l’#IA, tels que ceux développés par #OpenAI et #Perplexity, envoient 96 % de #trafic_de_référence en moins vers les sites d’#actualités et les #blogs par rapport à la recherche Google traditionnelle.

  • Le corps d’une femme migrante retrouvé dans un campement de Loon-Plage près de Dunkerque - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63960/le-corps-dune-femme-migrante-retrouve-dans-un-campement-de-loonplage-p

    Le corps d’une femme migrante retrouvé dans un campement de Loon-Plage près de Dunkerque
    Par La rédaction Publié le : 14/04/2025
    Le corps sans vie d’une femme a été découvert vendredi 11 avril dans un campement de Loon-Plage, non loin de Dunkerque. Il s’agirait d’une « femme de nationalité soudanaise qui avait des problèmes de santé », a indiqué la procureure sans fournir d’autres précisions. Une enquête est en cours.
    Le corps sans vie d’une femme a été découvert vendredi 11 avril dans un campement de migrants à Loon-Plage, près de Dunkerque, a appris l’AFP dimanche auprès de la procureure de la République de Dunkerque, Charlotte Huet. « L’identité de la défunte n’est pas confirmée, mais les premiers éléments recueillis suggèrent qu’il pourrait s’agir, sous réserve des vérifications en cours, d’une femme de nationalité soudanaise qui avait des problèmes de santé », a indiqué la procureure sans fournir d’autres précisions concernant l’âge, la situation et le parcours de cette personne décédée.
    « Si aucun élément manifestant l’intervention d’un tiers n’a été mis au jour à cette heure, un examen de corps sera réalisé par un médecin légiste afin de le confirmer », a-t-elle continué.
    Le parquet de Dunkerque a ouvert une enquête pour recherche des causes de la mort et l’a confiée au service local de police judiciaire (SLPJ) de la ville, a encore précisé la procureure.
    Contactées par InfoMigrants, les associations locales n’ont pas d’informations complémentaires à donner. « Tout ce que je peux vous dire, c’est que vendredi matin, vers 11h, avant le commencement de la distribution de nourriture à Loon-Plage, nous avons reçu de nombreux messages sur nos groupes WhatsApp », précise Claire Millot de l’association Salam. « On nous disait de faire attention si on arrivait sur la zone de distribution, que les pompiers étaient là, qu’une femme avait fait un malaise », ajoute-t-elle - précisant qu’aucun épisode de violence n’avait été constaté ce matin-là.
    Les conditions de vie dans les campements de Loon-Plage sont désastreuses. Il serait autour d’un millier de migrants à vivre là en attendant de passer en Angleterre via la Manche. Ils vivent dans des abris de fortune, dans le froid, loin de tout, notamment des centres médicaux.
    Le 24 mars, une migrante érythréenne avait été retrouvée morte sur une plage de Marck, près de Calais (Pas-de-Calais). Il s’agissait du neuvième décès de migrant sur le littoral en 2025. La victime « portait un gilet de sauvetage », avait précisé une porte-parole de la préfecture, ce qui laisse supposer qu’elle venait de tenter une traversée clandestine de la Manche ou qu’elle s’apprêtait à le faire.
    Selon l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), 78 migrants sont morts en 2024 en essayant de rejoindre l’Angleterre à bord de petites embarcations de fortune (les « small boats »), un record depuis le début en 2018 de ce phénomène dans la région.
    Cette année connait déjà des records d’arrivées côté britannique. Au total depuis le 1er janvier, près de 7 000 migrants sont parvenus à rejoindre le Royaume-Uni, soit une hausse de 25% par rapport à l’an dernier à la même période, selon les données du Home office.
    En 2024, 36 816 personnes sont arrivées sur les rives britanniques depuis les côtes françaises. C’est 25 % de plus qu’en 2023. Mais en deçà du record atteint en 2022, avec 45 774 arrivées.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#sante#migrationirrreguliere#mortalite#routemigratoire#trafic

  • Frontière franco-espagnole : Bruno Retailleau annonce une cellule de renseignements contre l’immigration irrégulière - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63967/frontiere-francoespagnole--bruno-retailleau-annonce-une-cellule-de-ren

    Frontière franco-espagnole : Bruno Retailleau annonce une cellule de renseignements contre l’immigration irrégulière
    Par La rédaction Publié le : 14/04/2025
    En visite au Pays basque vendredi, le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé la création d’une cellule de renseignements contre l’immigration irrégulière, qui regroupera les services de renseignements douaniers, policiers, financiers et la gendarmerie. Selon le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Marie Girier, le département a été, au début de l’année 2025, « la première porte d’entrée en France pour l’immigration irrégulière ».
    Le ministre français de l’Intérieur a annoncé, vendredi 11 avril, lors d’une visite au Pays basque, la création d’une cellule de renseignements spécialisée dans la lutte contre l’immigration irrégulière, indique la presse locale. Cette structure regroupera les services de renseignements douaniers, policiers, financiers et la gendarmerie.
    « La France n’est pas un hall de gare. Depuis la barrière de péage de Biriatou, dans les Pyrénées-Atlantiques, j’ai présenté notre nouvelle stratégie de fermeté. Elle repose sur trois axes clairs : le renforcement des contrôles aux frontières, la lutte sans relâche contre les passeurs, et une coopération avec les États frontaliers », a tweeté Bruno Retailleau vendredi. « Cette stratégie s’incarne dans une mobilisation totale des forces de sécurité intérieure, des douaniers et de nos armées : la Force Frontières. »
    La cellule sera implantée à Biriatou, ville frontalière avec l’Espagne devenue l’un des points de passage de migrants vers la France. Le péage de Biriatou et l’A63 sont régulièrement le théâtre d’arrestations de passeurs de migrants, précise le journal Sud-Ouest.
    Selon le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Marie Girier, le département a été, au début de l’année 2025, « la première porte d’entrée en France pour l’immigration irrégulière ». En 2024, 5 264 migrants ont été interceptés dans les Pyrénées-Atlantiques, 680 autres pour le seul mois de janvier. « Cinq fois plus que l’année précédente à la même date », ajoute le préfet concernant ce chiffre pourtant en baisse par rapport aux années 2022 et 2023.
    Plus de 4 000 passeurs interpellés en France en 2024
    Depuis son arrivée au gouvernement en septembre 2024, Bruno Retailleau a fait de l’immigration illégale et de la lutte contre les passeurs sa priorité. En février dernier lors d’un déplacement dans dans les bureaux de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) en région parisienne, le ministre de l’Intérieur et la ministre des Comptes publics avait annoncé la création d’une cellule de renseignements similaire qui associerait les services des ministères des Armées, de l’Intérieur, et du ministère de l’Économie.
    Parmi les mesures annoncées, il était également prévu « un plus grand recours aux technologies », comme « la lecture automatique des plaques d’immatriculation », la pose de balises sur les voitures ou « les intercepteurs de données numériques », avait détaillé Bruno Retailleau.Quelques semaines plus tard, le ministre de l’Intérieur avait rencontré son homologue britannique au Touquet, dans le Pas-de-Calais. Il avaient détaillé le renforcement du dispositif de contrôle de la frontière avec notamment des patrouilles supplémentaires d’ici l’été et de nouveaux enquêteurs sur les réseaux de trafiquants.
    D’après le patron de l’Oltim, Xavier Delrieu, interviewé par le Figaro en février, « plus de 4 000 passeurs ont été arrêtés » en France en 2024, dont 500 en Outre-mer. La majorité des personnes interpellées faisaient partie d’un réseau structuré.
    Ainsi, en 2024, l’Oltim, qui compte 157 enquêteurs spécialisés épaulés par 450 policiers sur tout le territoire, a démantelé « 269 filières » criminelles, « découpées en 66 filières d’entrée sur le territoire national, 132 filières d’aide au maintien sur le territoire, le reste se répartissant entre les filières d’aide au transit et celles de traite des êtres humains ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#espagne#migrationirreguliere#trafic#prefecture#pyrenees#sante#frontiere

  • Mafias et pouvoir. XIXe-XXIe siècles

    La mafia naît sur les décombres du « #régime_féodal » mais c’est avec l’avènement de la démocratie et du #capitalisme qu’elle connaît son essor. En #Italie, elle s’enracine très tôt et doit sa prospérité à des « pactes scélérats » passés avec une fraction de l’#élite politique et sociale.
    Le présent livre reconstitue l’#histoire de ces #sociétés_secrètes et de leur expansion à travers le continent européen. Il visite leur berceau et en retrouve les premiers acteurs, aristocrates véreux, fermiers parvenus, tueurs à la botte… Il interroge les accointances de ces « #sectes_criminelles » avec la démocratie naissante et les suit dans leur conquête de l’Amérique. Il révèle aussi l’échec du #fascisme à éradiquer cette plaie mafieuse. Avec la #guerre_froide, on découvre la mutation affairiste des #réseaux_mafieux et leurs méthodes pour parasiter l’#économie_libérale. C’est l’époque de l’explosion du #trafic_de_drogue et des #paradis_fiscaux, où se côtoient boss criminels, hommes politiques, industriels et financiers. Avec la chute du Mur, de nouvelles nébuleuses se font jour en Europe, y compris en France, qui utiliseront ce « modèle ».
    Le phénomène mafieux n’est pas consubstantiel à la démocratie, écrit #Jacques_de_Saint_Victor, et pas davantage au capitalisme ; mais il est le mieux à même de tirer profit des insuffisances de l’une et de l’autre.

    https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782073098870-mafias-et-pouvoir-xixe-xxie-siecles-jacques-de-sa
    #mafia #histoire #démocratie #livre #féodalisme

  • Harm reduction must replace punitive drug policies - The Lancet Global Health
    (édito du Lancet du 06/12/2024)
    https://www.thelancet.com/journals/langlo/article/PIIS2214-109X(24)00525-4/fulltext

    The so-called war on drugs has failed. In the last century, countries have increasingly attempted absolute prohibition of drug use, often via penal measures. Despite global action, these policies have not deterred drug use: we have reached record levels of “abuse, illicit cultivation and production and manufacture of narcotic drugs and psychotropic substances”, as acknowledged at the 2024 UN Commission on Narcotic Drugs. Drug trafficking networks have become increasingly sophisticated and violent, and deaths related to drug use have increased.

    The disastrous impact of punitive attempts at complete drug elimination have been felt most keenly by society’s most vulnerable individuals. Despite drug use being prevalent across all socioeconomic and demographic groups, arrests for and punishment of drug offences are concentrated among young people and economically disadvantaged, culturally marginalised, and racially minoritised populations, further encumbering these groups with criminal records. If the purpose of drug policy is to reduce health and social harms, we have severely botched our response. We must drastically amend our approach.

    On Dec 5, the Global Commission on Drug Policy published a call-to-action report, Beyond Punishment: From Criminal Justice Responses to Drug Policy Reform. This report urges immediate humane and evidence-based reframing of the problem and the solution: to lessen the damage of illicit drug use and dependency, we must put harm reduction strategies at the centre of our response and tackle the social determinants of drug use.

    Harm reduction practices pragmatically recognise that drug use will occur, but they attempt to reduce the adverse health and social effects of drugs. Effective examples include needle and syringe programmes (NSPs), which provide sterile equipment; peer-distributed naloxone, whereby people with lived experience distribute this opioid antagonist that can rapidly reverse an opioid overdose; and opioid agonist therapy (OAT), which replaces illicit opioids with safer alternatives, such as methadone and buprenorphine. Supervised consumption sites often combine several measures, enabling people to use drugs in private spaces, equipped with clean and safe drug paraphernalia, and under medical supervision in case of overdose. But despite their known benefits, a 2023 systematic review in The Lancet Global Health found that high coverage of OAT and NSPs was present in only five countries, comprising just 2% of the global population of people who inject drugs, at a considerable risk to their health. Crucially, harm reduction measures should confer no risk of sanctions (such as fines, monitoring, or enforced treatment), to ensure participation.
    If we wish to reduce drug usage and dependency and the profound social and economic harms of punitive drug policies, decriminalisation for drug use, possession, personal cultivation, and non-commercial supply will be essential. Decriminalisation does not increase drug use, but it improves health outcomes by encouraging more people with substance use disorders into treatment. There are also broader societal benefits of decriminalisation, including prevention of mass incarceration (currently 20% of the global prison population is incarcerated for drug offences) and the concomitant impairments to education, housing, and employment opportunities—particularly those disproportionately applied to Black and Indigenous people—and with the additional advantage of reducing criminal justice costs to society, which can be reinvested into some of the root causes of problem drug use.
    Problem drug use and physical dependency—contrary to popular belief—only affect around 10% of those who use drugs. Vulnerability to problem drug use is multifactorial, but it is predominantly triggered or exacerbated by adverse childhood experiences (such as food deprivation or domestic violence exposure), traumatic experiences (such as loss of housing), and inadequate medical management of health conditions. Those prone to addiction tend to use substances to self-medicate throughout their lifetime, even to their own detriment. Without a supportive environment, relapse is common. As such, we need broad family-oriented programmes to tackle the social determinants of substance addiction during childhood. In adults, illicit substance use can also be a response to the indignity of insecure housing or incarceration, food and health insecurity, and lack of clean water and sanitation, so these are the factors that must first be tackled to attenuate problem drug use.
    Prohibition has not worked. Humane, evidence-based strategies are the only way forward.

    • « L’échec de la “guerre d’Etat” menée à grands coups de trompette contre les drogues invite à changer de politique », Michel Henry, Essayiste
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/03/26/l-echec-de-la-guerre-d-etat-menee-a-grands-coups-de-trompette-contre-les-dro


      Un important dispositif policier attend au palais de justice de Paris l’arrivée du convoi transportant le trafiquant de drogue Mohamed Amra, extradé de Roumanie, le 25 février 2025. JULIEN DE ROSA/AFP

      A rebours du tapage politique et médiatique, deux députés ont livré, au terme d’un travail fouillé, un constat sans surprise : la « guerre d’Etat » menée à grands coups de trompette contre les #drogues est un « échec institutionnel », indiquent Antoine Léaument (La France insoumise, Essonne) et Ludovic Mendes (Renaissance, Moselle), dans leur rapport parlementaire remis le 17 février. Cet échec, connu depuis des décennies, invite à changer de politique. Il est, hélas, nié par nos responsables, qui s’enferrent dans l’erreur.

      Un seul exemple de cet échec : selon les estimations d’Europol, il faudrait saisir « 82 % des produits stupéfiants importés pour parvenir à atteindre véritablement les organisations criminelles et les empêcher de faire des bénéfices sur ces importations ». Voilà ce qu’indique Quentin Mugg, officier de liaison à l’agence européenne de police criminelle, aux députés.

      « Ne pas se tromper de cible »

      Atteindre ce pourcentage est évidemment impossible. Les fonctionnaires antistups se plaignent régulièrement qu’ils « vident l’océan à la petite cuillère ». Mais qui les écoute ? Le rapport n’a suscité qu’une large indifférence. C’est que le rouleau compresseur est puissant. Il veut imposer l’idée que seul le couple « prohibition-répression » des usagers peut mettre à mal le #trafic de stupéfiants, rebaptisé « #narcotrafic » pour mieux hystériser la situation. Récemment, le gouvernement a même lancé une « campagne de culpabilisation » des consommateurs, tenus pour responsables des violences liées au trafic [« Chaque jour, des personnes payent le prix de la drogue que vous achetez. », ndc]. Nouvelle erreur.

      Pour les rapporteurs, il est « essentiel de ne pas se tromper de cible ». Et selon eux, « lutter contre le consommateur ne permettra pas d’endiguer durablement le trafic de stupéfiants ». Ainsi, le recours accru à des amendes forfaitaires frappant les usagers « ne contribue ni à faire diminuer l’offre, ni à endiguer l’expansion du trafic ». Il n’empêche même pas la consommation d’augmenter.

      Mêmes errements pour les démantèlements des points de deal. On a compté 20 000 opérations en 2023, 12 000 au premier trimestre 2024. Soit un nombre d’actions « cinq fois supérieur au nombre de points de deal listés, preuve de leur reconstitution rapide une fois l’opération réalisée ». Supprimez un point de deal, il se reporte à côté. Ces coups de com complaisamment relayés ne déstabilisent pas durablement les réseaux, car ils se concentrent sur le revendeur, « petite main » du trafic et donc « aisément remplaçable ». Et ils « exigent un déploiement considérable de moyens humains » – en pure perte.

      Pour les députés, il importe au contraire de soulager les forces de l’ordre et de les concentrer sur la lutte contre les trafiquants « du haut du spectre ». Comment ? D’abord, par une #dépénalisation de l’usage. Cinq millions de personnes consomment du cannabis ; avec une telle masse, impossible d’éradiquer l’usage. Mais toute dépénalisation est écartée par le gouvernement. Il réserve à leur rapport le même sort qu’au précédent, qui, en 2021, formulait des recommandations semblables : la poubelle.
      Face aux vérités dévastatrices que les rapports contiennent, les politiques préfèrent fermer les yeux et invoquer une forme de pensée magique. La réalité contredit leurs actions ? Changeons la réalité ! Mais ce n’est pas en niant les faits que l’on trouvera la solution. Et les faits sont têtus : « La guerre aux drogues est un échec, la prohibition ne marche pas », a répété The Lancet le 5 décembre 2024. La répression n’a pas fait baisser la consommation, qui atteint des « records », selon la prestigieuse revue médicale britannique, qui préconise « des stratégies humanistes basées sur des preuves scientifiques ».

      Au passage, The Lancet rappelle que, « contrairement à la croyance populaire », l’usage problématique de drogues et la dépendance physique n’affectent que 10 % des usagers. Il y a donc, très majoritairement, un usage sans dommage grave, pour 90 % des personnes concernées. Voilà qui change le regard et conduit à se poser les bonnes questions. Pourquoi utilise-t-on des drogues ? Parce que, au départ au moins, on en tire un bénéfice : la détente, la découverte d’états de conscience modifiés, le lien social, l’amusement, l’énergie. Si l’on ignore cette démarche, on fait fausse route.

      Approche idéologique

      Une gestion responsable des drogues se construit à partir de cette question. A cette aune, le critère légal ou non des produits s’avère absurde. Pourquoi autoriser les drogues les plus dangereuses, comme l’alcool (41 000 morts par an en France, selon une estimation de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, sans compter les dégâts collatéraux, et un coût social annuel estimé à 102 milliards d’euros) ? Ou le tabac (75 000 morts, coût social de 156 milliards d’euros) ? Pourquoi interdire le cannabis (120 morts attribués à des accidents de la route, et un coût social, toutes drogues illicites confondues, de 7,7 milliards d’euros) ?

      Aveuglé par une approche idéologique, le ministère de l’intérieur mène la danse. Il est temps que le ministère de la santé, muré dans le silence, reprenne la main. Il l’a fait en partie, en autorisant in extremis, fin décembre 2024, une prolongation provisoire de l’expérimentation thérapeutique du cannabis. Bien que saluée pour ses aspects positifs, celle-ci a failli finir au panier par pur obscurantisme. Le gouvernement était prêt à sacrifier les 1 800 patients qui en bénéficient, de peur de reconnaître un avantage à ce produit diabolisé. Dans cette logique, doit-on aussi interdire la morphine ? Ubu est aux commandes.

      Pour ramener un peu de rationalité et « assécher l’offre illégale », les deux députés proposent d’inventer un modèle français de régulation des stupéfiants. Cette #légalisation, pour dire le mot qui fâche, serait confiée à une entité administrative indépendante : l’Autorité de régulation du cannabis, qui superviserait une filière française du cannabis. Dans 24 Etats américains, des marchés régulés produisent un chiffre d’affaires annuel de 25 milliards de dollars (23,11 milliards d’euros), avec 300 000 emplois à plein temps. Ils ont rapporté 3 milliards de dollars de taxes en 2022.

      Selon une estimation, le fisc français pourrait récupérer d’un marché légal 240 à 360 millions d’euros par an. Pas le Pérou, mais un début. Pour débattre d’un « modèle de régulation », Antoine Léaument et Ludovic Mendes suggèrent d’engager une « démarche participative » à l’échelle du pays. Glissons cette idée au président de la République, en quête de sujets de référendum ou de débat public.

      Michel Henry est essayiste et journaliste indépendant basé à Marseille. Il est l’auteur, notamment, de Drogues. Pourquoi la légalisation est inévitable (Denoël, 2011) et le coauteur, avec Philippe Cavaroz, de Revivre. 12 étapes pour sortir de l’addiction (Actes Sud, 2022).

      #automédication #addiction

  • #Sénégal : le #maire de #Dionewar poursuivi pour participation à un réseau de passeurs de migrants

    Le scandale fait grand bruit au Sénégal : arrêté samedi 15 mars à la suite de l’interception de 241 migrants au large des côtes sénégalaises, #Lansana_Sarr a été déféré mardi 18 mars devant le pool judiciaire financier de Dakar. Le maire de la commune de Dionewar est soupçonné d’avoir été un membre actif d’un vaste réseau de passeurs.

    Arrêté samedi 15 mars à la suite de l’interception de 241 migrants au large des côtes sénégalaises qui tentaient de rejoindre les îles Canaries, selon la presse sénégalaise, Lansana Sarr, le maire de Dionewar, une île du #Sine_Saloum, est poursuivi pour #association_de_malfaiteurs, #trafic_de_migrants, #mise_en_danger_de_la_vie d’autrui et #escroquerie.

    Six complices présumés sont entendus avec lui au pool judiciaire financier de Dakar : maçons, #pêcheurs ou ouvriers, eux aussi auraient participé à l’organisation des départs pendant plusieurs années.

    Alors que Lansana Sarr est suspecté d’avoir reçu 2 millions de Franc CFA d’un convoyeur, chacun des candidats à l’émigration lui aurait également versé entre 300 000 et 400 000 Franc CFA - l’équivalent d’environ 600 euros - pour la traversée. L’enquête devra déterminer s’il était ou non à la tête du réseau, ou simplement l’un de ses acteurs.

    De son côté, l’édile se défend en expliquant que les sommes reçues des migrants étaient destinées à leur chercher des avocats si leur voyage se soldait par un échec.

    Dans la commune et aux alentours, beaucoup d’habitants sont très surpris car il s’agit d’une première : jamais encore une autorité locale n’avait été impliquée dans ce genre d’affaire, bien que la région soit un lieu de départ massif pour les embarcations à destination des #Canaries. En 2024, près de 10 000 personnes ont disparu en mer en essayant de gagner l’archipel espagnol.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63467/senegal--le-maire-de-dionewar-poursuivi-pour-participation-a-un-reseau
    #migrations #réfugiés #passeurs #route_atlantique

    ping @6donie

  • Trafic de migrants : le maire de Dionwar, parrain d’un réseau tentaculaire ? La mafia du Saloum démantelée
    https://www.dakaractu.com/Trafic-de-migrants-le-maire-de-Dionwar-parrain-d-un-reseau-tentaculaire-L

    Trafic de migrants : le maire de Dionwar, parrain d’un réseau tentaculaire ? La mafia du Saloum démantelée
    Lassana Sarr, maire de Dionwar, sera finalement présenté ce mardi devant le parquet financier de Dakar. Selon les révélations de Libération, il ne serait pas un simple acteur parmi d’autres, mais bien l’un des cerveaux d’une organisation criminelle bien huilée, responsable de nombreux départs clandestins depuis les îles du Saloum.
    L’enquête menée par la gendarmerie de Foundiougne a mis en lumière un réseau structuré, actif depuis plusieurs années et impliqué dans le trafic de migrants. Tout est parti de l’interception de 241 migrants au large de Bassar (commune de Bassoul), un coup de filet qui a révélé l’existence d’un système organisé où chaque membre jouait un rôle précis : démarcheurs, logisticiens, convoyeurs… et même des protecteurs haut placés.Lassana Sarr n’a pas été le seul à tomber. Avec lui, six autres individus aux profils variés ont été interpellés : des maçons, des pêcheurs, des ouvriers et même un électricien. Tous sont poursuivis pour association de malfaiteurs, trafic de migrants, mise en danger de la vie d’autrui et escroquerie.
    Ce trafic était particulièrement lucratif. Chaque candidat devait débourser entre 300 000 et 400 000 FCFA pour espérer embarquer. Grâce aux aveux d’un des organisateurs, les gendarmes ont mis la main sur 5 millions de FCFA à Mbour, une somme qui représentait une partie des paiements effectués par les derniers migrants. L’argent était entre les mains d’une femme, qui a finalement été relâchée après que sa bonne foi ait été prouvée.
    Mais l’élément le plus accablant pour Lassana Sarr reste les réquisitions téléphoniques. Elles montrent qu’il a multiplié les appels aux autres membres du réseau juste avant le départ de la pirogue interceptée, comme pour s’assurer que “tout allait bien”. Pourtant, face aux enquêteurs, l’élu persiste et signe : il aurait seulement cherché des avocats pour défendre ses présumés complices.
    Avec ces révélations, l’affaire prend une tournure encore plus grave. Un maire impliqué dans un trafic aussi dangereux, exploitant la détresse de candidats à l’exil, cela jette une ombre sur son mandat et sur le rôle de certaines autorités locales dans ce phénomène.
    Alors que la justice va désormais trancher, une question brûle toutes les lèvres : Lassana Sarr est-il un simple rouage ou le véritable parrain de ce business mortel ?

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#routemigratoire#migrationirreguliere#trafic#reseau#passeur#Dionwar#saloum#foundiougne#sante

  • Lutte contre l’émigration clandestine : la Gendarmerie interpelle 59 nouveaux candidats à Mbodiène
    https://www.dakaractu.com/Lutte-contre-l-emigration-clandestine-la-Gendarmerie-interpelle-59-nouvea

    Lutte contre l’émigration clandestine : la Gendarmerie interpelle 59 nouveaux candidats à Mbodiène
    La traque contre l’émigration irrégulière se poursuit à un rythme soutenu. Selon un communiqué de la Gendarmerie, lu par la rédaction de Dakaractu, une nouvelle opération a permis l’interpellation de 59 candidats au départ, dont 16 filles, sur la plage de Mbodiène. Cette intervention, menée par la brigade territoriale de Joal lors d’une patrouille nocturne, s’inscrit dans la stratégie de renforcement des contrôles sur les côtes sénégalaises.
    Avec ces nouvelles arrestations, le bilan du week-end du 14 au 16 mars 2025 s’alourdit, atteignant désormais 433 migrants interpellés entre Mbour et Fatick. Parmi eux, on compte :
    • 154 Guinéens
    • 72 Gambiens (62 garçons et 10 filles)
    • 25 Ivoiriens
    • 25 Nigérians
    • 1 Sierra-Léonais
    • 1 Malien
    • 1 Ghanéenne
    • Et plusieurs Sénégalais
    Outre les migrants, les forces de l’ordre ont également mis la main sur sept organisateurs et saisi d’importantes ressources logistiques, preuve que les réseaux de passeurs restent toujours actifs malgré les multiples opérations de démantèlement. Le Haut-commandement de la Gendarmerie assure que la lutte contre l’émigration irrégulière se poursuivra avec la même intensité, dans un contexte où de nombreux jeunes tentent encore la traversée périlleuse vers l’Europe.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#routemigratoire#migrationirreguliere#trafic#gendarmerie#sante#joal#mbour#fatick

  • Italie : peut-on faire #justice sur les #crimes contre les migrants ?

    Les #procès contre les #passeurs de migrants se sont récemment multipliés en Italie. Mais les suspects ne sont souvent accusés que d’être des passeurs. Les charges d’#enlèvement, d’#assassinat, d’#extorsion ou de #violence_sexuelle ne s’appliquent pratiquement jamais. Les principaux trafiquants ne sont généralement pas arrêtés, ni inculpés. Ceux qui le sont relèvent du « menu fretin ». Que révèlent ces procès sur les crimes commis contre les migrants entre l’Afrique et l’Europe ?

    En octobre 2022, #Ghebremedin_Temeschen_Ghebru, un ressortissant érythréen aujourd’hui âgé de 37 ans, a été arrêté par #Interpol à l’aéroport international d’Addis-Abeba, alors qu’il embarquait sur un vol à destination de l’Australie. Il a été extradé vers l’Italie, accusé d’être un membre d’une organisation criminelle de #trafic_de_migrants. Il a été notamment accusé d’être un « #hawaladar ». Le #hawala est un système de transfert d’argent informel et non tracé, par lequel, dans ce cas, les paiements effectués par les parents des personnes kidnappées sont envoyés aux trafiquants, puis à leurs divers intermédiaires tout au long du voyage vers l’Europe.

    Cette affaire et celle d’un autre trafiquant présumé originaire d’Érythrée, connu sous le nom de #Welid, extradé aux Pays-Bas une semaine seulement avant Ghebru, ont été résolues grâce à une équipe conjointe de coopération internationale, mise en place en 2018 et impliquant les autorités judiciaires et policières d’Italie et des Pays-Bas, ainsi que celles du Royaume-Uni, de l’Espagne, d’#Europol et, depuis 2022, de la #Cour_pénale_internationale (#CPI). L’équipe se concentre sur la lutte contre la traite des êtres humains et les crimes contre les migrants en #Libye.

    Le procès de Ghebru a débuté en 2023 et se déroule devant la Cour d’assises de Catane, où les premières victimes de son réseau organisé présumé ont été débarquées. L’accusé a été libéré de prison après le premier ré-interrogatoire, qui n’a trouvé aucun motif pour le #crime_d’association, à savoir la participation à une association, organisation ou bande criminelle, sur lesquels les mesures préventives étaient basées. Ghebru est donc retourné en Australie, où il vit et travaille, explique son avocat Michele Calantropo à Justice Info.

    Au cours des deux dernières années, le tribunal a entendu deux témoins à charge. Le prévenu devait comparaîtra ce 3 mars mais, n’ayant pu obtenir de visa, l’audience a été reportée. La défense prévoit de faire comparaître une dizaine de témoins. Calantropo estime que le procès se terminera en 2025. Le bureau du procureur a refusé de commenter ce dossier.

    « Il n’est pas coupable de tous les crimes », assure Calantropo. En 2017, au moment des écoutes téléphoniques sur lesquelles se base l’affaire, l’accusé a séjourné à Dubaï pendant quatre mois, où il « travaillait comme consultant et comptable pour une société d’import-export, discutant avec des clients et des fournisseurs sur les paiements de fournitures, il n’y a pas un seul contact avec les trafiquants », affirme l’avocat. Calantropo ajoute qu’il a déposé tous les documents de la chambre de commerce de Dubaï concernant la société pour laquelle travaillait Ghebru et que nombre de ses témoins témoigneront également à ce sujet.

    Une série d’affaires : les opérations « #Glauco »

    Le procès en cours n’est que le dernier d’une opération beaucoup plus vaste, connue sous le nom de « Glauco ». Tout a commencé avec le tragique naufrage de 2013 lors duquel 300 migrants ont trouvé la mort au large de l’île italienne de Lampedusa. L’enquête criminelle qui en a résulté a abouti à la condamnation de six passeurs et à l’émission de mandats d’arrêt européens et internationaux à l’encontre d’autres membres du réseau criminel qui opérait en Érythrée, en Éthiopie, en Libye et dans de nombreux pays européens. Dirigée par l’équipe de la direction antimafia du parquet de Palerme, cette opération a donné lieu à trois autres séries d’#arrestations au cours des années suivantes. La dernière en date a été l’opération « Glauco 4 », en 2020, au cours de laquelle une douzaine d’autres personnes ont été appréhendées dans plusieurs villes d’Italie.

    Les hommes arrêtés ont été accusés de traite et de trafic de migrants depuis des pays africains vers des centres de détention libyens, puis vers l’Italie et leur destination finale. Les migrants souhaitent rarement rester en Italie et espèrent se rendre dans des pays d’Europe du Nord, comme la Suède, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Les hommes sont soupçonnés d’avoir géré des #transferts_d’argent vers des comptes à Dubaï dans le cadre du système hawala, par le biais de Postepay, Moneygram ou Western Union.

    Dans les documents officiels, Ghebru est également mentionné comme faisant partie, et soupçonné de diriger, le même réseau international, mais au moment des arrestations, il était toujours en fuite. Le procureur qui travaille sur cette enquête a confirmé les faits lors d’une précédente interview avec Justice Info, mais a préféré ne pas faire de commentaires à ce stade : avec d’autres membres de l’équipe antimafia de Palerme, il a été placé sous protection policière depuis l’automne dernier, après avoir reçu des milliers de menaces pour avoir inculpé l’actuel vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, d’enlèvement et de manquement à son devoir pour son refus de laisser accoster en Italie un bateau de sauvetage de migrants de l’ONG Open Arms, avec 147 personnes à bord, en 2019. Salvini, qui était ministre de l’Intérieur au moment des faits, a été acquitté en décembre 2024.

    À ses débuts, le procès des personnes arrêtées lors de l’opération « Glauco » a semblé présager des grandes lignes de celui de Ghebru. Le premier ré-interrogatoire n’a trouvé aucun motif pour le crime de participation à une association criminelle, et la plupart des hommes ont pu être libérés pendant que la procédure se poursuivait devant la cour d’assises de Catane. Sur les 14 personnes arrêtées, selon les médias italiens à l’époque, deux ont fait l’objet d’une procédure distincte. Ils ont opté pour un procès abrégé, procédure où il n’y a pas de présentation de preuves mais où le juge étudie le dossier et prononce une peine plus rapide et réduite.

    Parmi les 12 personnes restantes, il y avait dix Erythréens, un Ethiopien et un Soudanais. Le 5 décembre 2023, les juges ont déclaré sept hommes coupables en première instance et ont acquitté les trois autres. Les peines ont été fortement réduites, passant de plusieurs années requises par l’accusation, à une fourchette de 10 à 18 mois. Selon le verdict, trois d’entre eux ont été condamnés uniquement pour les délits liés à l’hawala, deux pour délits financiers et trafic et deux autres pour trafic. Les avocats de la défense ont fait appel et le verdict en appel est attendu pour le 6 mars 2025. Il n’y a pas de victimes dans cette affaire.

    Giuseppina Massaiu s’occupe de la défense de trois de ces hommes. Elle explique à Justice Info que ses clients ne sont pas coupables et qu’ils ont toujours rejeté le chef d’accusation de trafic de migrants : « Ils le considèrent comme diffamatoire », ajoute-t-elle. Selon elle, l’accusation n’a pas pris en compte le fait que toute aide, pour entrer en Italie ou pour transférer de l’argent, peut être apportée par solidarité, « la solidarité envers un parent, une connaissance, quelqu’un de la même région ». « Ce devoir social est culturellement très présent dans leur communauté. Par exemple, il y a des cas de migrants qui arrivent en Italie sans papiers ni argent et qui ont besoin de recevoir des virements de leur famille. Et dans le cas des migrants enlevés et détenus par des trafiquants libyens, ce sont les membres de la famille qui paient car, sinon, leurs proches resteraient indéfiniment dans les centres de détention libyens. » L’enquête qui a conduit aux arrestations de « Glauco 4 », puis à l’#extradition de Ghebru, s’est appuyée sur des écoutes téléphoniques, ce que les deux avocats de la défense ont contesté. « De cette manière, les accusations restent assez superficielles », affirme Massaiu.

    Poursuivre du « menu fretin » ?

    Au cours de la dernière décennie, l’Italie a connu peu de procès pour des #crimes contre les migrants qualifiés de #traite_d’êtres humains, d’enlèvements, de violence et extorsion dans les prisons libyennes. Le plus célèbre est le verdict prononcé en 2017 à l’encontre d’#Osman_Matammud, un ressortissant somalien reconnu coupable d’enlèvement à des fins d’#extorsion, de #meurtres et de #violences_sexuelles commises lors de la gestion de « camps de transit » en Libye. Mais la grande majorité des personnes jugées sont accusées du seul trafic de migrants.

    « La tendance est que les trafiquants les plus importants ne sont pas ciblés, ce qui amène les autorités à s’en prendre aux plus petits, car il est difficile de mener des enquêtes dans d’autres pays », note Stefano Zirulia, professeur de droit pénal à l’université de Milan. « Pour montrer au public qu’elles font quelque chose, et parce qu’elles se concentrent principalement sur le territoire et les eaux italiens, les autorités appliquent les lois italiennes, qui sont très strictes et peuvent même être appliquées à ces individus qui n’ont rien fait ou presque. » Zirulia explique que s’il existe un crime distinct de traite d’êtres humains, qui est plus complexe et exige un objectif d’exploitation, en Italie le trafic de migrants est codifié dans l’article 12 de la loi consolidée sur l’immigration, qui « exige seulement de commettre des actes visant à faciliter l’entrée d’un étranger sans papiers ».

    À la suite de l’adoption par l’Union européenne, en 2002, du « #Pacte_sur_les_facilitateurs », à la suite des attentats du 11 septembre 2001, rappelle Zirulia, tous les pays européens ont dû « criminaliser toute forme d’aide à l’entrée irrégulière ». Depuis lors, l’Italie a vu les gouvernements se succéder pour alourdir les peines afin de donner l’impression de s’attaquer aux trafiquants, ce qui a conduit le pays à avoir certaines des peines les plus sévères pour le trafic, selon Zirulia, qui peuvent aller jusqu’à plus de 20 ans de prison. Selon Zirulia, « la #criminalisation généralisée du trafic, telle qu’elle est pratiquée, risque de mettre en péril les #droits_fondamentaux des migrants : le #droit_à_la_vie lorsqu’ils sont en danger et doivent être secourus, et le droit de demander l’asile ».

    Un large éventail d’actes peut tomber sous le coup de cette loi. « Tout ce qui se passe en Libye peut également entrer dans cette définition et, d’autre part, les personnes qui sont elles-mêmes victimes d’un trafic illicite tombent également sous le coup de cette loi. Parfois, ce sont les migrants qui dirigent le bateau dans la dernière ligne droite parce que, tout simplement, ils ont été placés là et qu’il n’y a personne d’autre qui sache le faire, ou ils utilisent un GPS », explique Maria Crippa, chercheuse postdoctorale au département de droit “Cesare Beccaria” de l’université de Milan. La procédure habituelle, explique-t-elle, consiste pour la police à recueillir les déclarations des migrants lors de leur débarquement et à leur demander qui les a amenés là. « Ce n’est pas toujours facile de comprendre si les personnes qu’ils désignent sont affiliées à une organisation ou si elles sont aussi des victimes. »

    Selon un rapport compilé par le collectif Arci Porco Rosso, en 2024, 106 migrants ont été arrêtés pour trafic, soit un pour 600 arrivées. La majorité a été arrêtée juste après le débarquement. Plusieurs ONG qui assistent les migrants en mer ont également été accusées de trafic au fil des ans.

    « En Italie, nous n’avons pas de pouvoir discrétionnaire : si le procureur dispose d’informations, il doit engager des poursuites. Mais dans la pratique, il est possible de choisir les chefs d’accusation à retenir », note Crippa, ajoutant que la grande majorité des affaires vont devant la justice pour trafic de migrants et pour crime d’association, à savoir la participation à organisation criminelle. Ces principes permettent aux autorités d’appliquer plus facilement les lois italiennes à des actes commis à l’étranger et, en cas de verdict de culpabilité, ils peuvent également montrer la dimension plus large du crime.

    Toutefois, cette stratégie d’application de l’article sur le trafic « a des conséquences sur les personnes inculpées, c’est-à-dire le menu fretin ou les victimes elles-mêmes, et sur les faits qui leur sont reprochés », souligne Crippa. « Par conséquent, les condamnations sont, dans la majorité des cas, prononcées pour complicité, et tout l’aspect lié à la traite des êtres humains et aux crimes contre la personne est perdu. » Alors que la traite des êtres humains est un crime contre la personne, le trafic est légalement considéré comme un crime contre l’intégrité des frontières du pays, rappelle Crippa.

    Pour Stella Arena, avocate de l’Association italienne pour les études juridiques sur l’immigration, avec cette #loi, « le procès pénal est devenu un moyen de contrôler les flux migratoires ».

    Pas de coopération avec la Libye

    En Italie, aucune condamnation n’a encore été prononcée à l’encontre de ressortissants libyens pour des crimes commis contre des migrants. « Il y a un problème de responsabilité pour ceux qui sont au sommet du système, qui sont typiquement libyens », explique Crippa. Elle ajoute que le problème est que les autorités italiennes ne peuvent pas se rendre physiquement à Tripoli pour arrêter ces personnes, leur seul moyen étant d’émettre un mandat d’arrêt international et de compter sur les Libyens pour faire le reste. « Tant que cette situation politique se poursuit en Libye, il est clair qu’un accord, ne serait-ce que pour rassembler des preuves, n’est pas possible, alors imaginez pour une demande d’extradition. » Une option serait d’arrêter un suspect dans un pays tiers qui l’extraderait, mais aucune information publique ne permet de savoir si l’Italie a émis des mandats d’arrêt internationaux contre des Libyens.

    Le débat national sur les crimes contre les migrants s’est intensifié après qu’Osama Najim, un criminel de guerre libyen présumé recherché par la CPI, a été arrêté par la police italienne le 19 janvier 2025, avant d’être relâché et renvoyé à Tripoli deux jours plus tard par le gouvernement, en violation de son obligation de coopérer avec la Cour basée à La Haye. Son arrestation et sa libération ont également suscité un débat sur les liens étroits entre Rome et Tripoli. « Nous l’avons vu avec l’affaire Najim, il n’y a pas de réelle volonté d’agir pour stopper les réseaux d’exploitation de la migration », estime Zirulia. Selon lui, les réseaux de trafic de migrants, contrairement à l’organisation verticale de la mafia, sont le plus souvent organisés horizontalement et peuvent être étroitement liés aux appareils d’État. « C’est donc très difficile de réfléchir à la manière de démanteler sa direction. Ce n’est peut-être pas la bonne question, mais nous devons certainement nous demander ce que nous pouvons faire pour cibler les individus qui ont un pouvoir de décision. »

    Au manque de volonté politique et à la difficile coopération avec la Libye s’ajoute un autre obstacle : une vieille lacune de la loi italienne en matière de crimes internationaux. Rome n’a toujours pas intégré l’ensemble des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité dans son code pénal et ne peut donc pas exercer de compétence universelle. En conséquence, « elle perd tout l’aspect des crimes contre l’humanité, de sorte que l’interrelation concernant l’utilisation des migrants comme ressource économique par les milices, comme marchandises à échanger, comme ressource pour maintenir le pouvoir militaire, n’est plus prise en compte », déplore Crippa.

    Omer Shatz, directeur juridique de l’ONG Front-Lex, affirme que la responsabilité des crimes commis contre les migrants ne devrait pas concerner uniquement les trafiquants et les autorités libyennes. Depuis des décennies, les gouvernements italiens ont signé des accords avec leurs homologues de Tripoli, qui incluent le contrôle libyen des flux migratoires. Shatz affirme que les autorités italiennes et européennes, y compris l’agence européenne des frontières Frontex, sont également responsables de l’interception de plus en plus fréquente des bateaux de migrants par des gardes libyens ou tunisiens, et donc de « l’alimentation du commerce du viol, de la torture, de l’extorsion et de la rançon que les familles paient » pour libérer leurs proches des centres de détention en Libye.

    L’avocat international critique le fait que la CPI ait rejoint l’équipe conjointe en 2022, laissant apparemment les poursuites de ces crimes aux mêmes autorités nationales, y compris italiennes, qui n’ont pas les moyens d’aller plus haut dans la chaîne de décision. Alors que la CPI a inclus les crimes contre les migrants dans son enquête sur la Libye, Shatz pense que les autorités italiennes et européennes devraient également faire l’objet d’une enquête en tant que coauteurs des crimes. « Ce sont les acteurs les plus responsables, et c’est pour eux que la CPI a été créée. »

    https://www.justiceinfo.net/fr/142227-italie-peut-on-faire-justice-crimes-contre-migrants.html
    #migrations #réfugiés #3_octobre_2013 #opération_Glauco

  • « Le #carburant des avions est mieux remboursé que nos médicaments »

    L’#Union_européenne va subventionner les #compagnies_aériennes qui utilisent des « #carburants_d’aviation_durables ». 1,6 milliard d’euros de cadeaux supplémentaires pour le secteur, dénonce l’UFCNA dans cette tribune.

    Le lobby aérien s’active et presse les élus pour obtenir aides, subventions et #exonérations, pour adoucir l’impact financier d’une nouvelle réglementation qui s’imposera à partir de 2026 : l’obligation d’acheter des #quotas d’émission de gaz à effet de serre.

    Pour lui répondre, la Commission européenne a adopté le 6 février un généreux programme de soutien à l’achat de « carburants d’aviation durables » (#Sustainable_Aviation_Fuels, #SAF, en anglais), des #hydrocarbures liquides qui peuvent être utilisés par les avions à la place du #kérosène dérivé du #pétrole. L’appellation regroupe les #biocarburants produits à partir de #biomasse et les #carburants_synthétiques (#e-carburants) produits à partir de sources non biologiques (principalement l’#hydrogène). Si les premiers empiètent sur les ressources naturelles (terres agricoles et déforestations), et menacent l’environnement et la biodiversité, la production des seconds nécessite des quantités considérables d’#énergie.

    La Commission européenne impose pour l’aviation un taux d’utilisation progressif de 2 % de SAF en 2025, et jusqu’à 70 % en 2050. Mais depuis vingt ans, l’#industrie_aéronautique n’a cessé de décaler ou modifier à la hausse ses engagements [1]. Résultat, en 2024, les #carburants_durables n’ont représenté que 0,53 % de la consommation mondiale. Et les émissions liées au #transport_aérien explosent de 33 % depuis 2013. Dès lors, de nombreuses voix s’élèvent pour alerter que la croissance du #trafic_aérien est incompatible avec ces objectifs, et fera peser un poids insupportable sur les #ressources_naturelles d’intérêt général.

    « Il faut maintenant subventionner le carburant des avions ! »

    Dans son projet présenté en février, la Commission européenne propose de financer elle-même la croissance des carburants synthétiques, en offrant aux compagnies aériennes une #compensation_financière qui amortira la différence de prix avec le kérosène classique. Cette aide leur sera versée sous la forme de nouveaux #droits_à_polluer : 20 millions de tonnes de quotas carbone seront offertes. Au prix de 80 euros la tonne de carbone, cela représente 1,6 milliard d’euros de cadeaux supplémentaires pour les compagnies aériennes, et 2 à 3 fois plus en coûts collatéraux pour la société.

    Alors que l’absence de #taxe sur le kérosène représente un manque à gagner de presque 27 milliards d’euros pour les pays de l’UE et 4,7 milliards par an pour la France, il faut maintenant subventionner le carburant des avions !

    Et ensuite ? Les contribuables devront-ils aussi compenser les surcoûts des 20 % de SAF en 2035 et faire monter la facture à plusieurs dizaines de milliards d’euros, alors que la majorité ne prend jamais l’avion ou rarement ?

    Le contribuable paie deux fois

    Ce n’est pas tout, car ce cadeau ne porte « que » sur les vols intra-européens. Une poignée de députés et sénateurs de droite n’ont donc pas trouvé d’autre priorité que d’étendre cette niche fiscale aux vols internationaux au départ de #France.

    #Vincent_Capo-Canellas et sept parlementaires [2] ont fait adopter un amendement au projet de loi de finances 2025, prévoyant que l’État rembourse 50 % de la différence entre le prix d’achat des carburants d’aviation « durables » et celui du kérosène, pour les vols hors UE. Nos élus ont ainsi, selon leur propre estimation, alourdi les dépenses de l’État de 150 à 200 millions d’euros en 2025.

    Les économies liées à l’enterrement du #plan_vélo vont donc servir à payer une année de carburant pour les #avions. Les coupes sur le #Fonds_vert, adoptées juste avant la censure du gouvernement, entérinent une baisse de 400 millions d’euros de dotations. La baisse de 5 % des remboursements de la Sécu sur les consultations médicales et les médicaments en 2025 devait permettre d’économiser 900 millions d’euros… Toutes économies qui seront vite balayées par ces nouvelles subventions offertes aux carburants des avions !

    « Ne plus céder aux intérêts corporatistes et aux lobbies »

    Car nul n’ignore qu’une fois une niche installée, il devient impossible de revenir en arrière puisque l’effet d’aubaine fait se développer une activité économique dépendante. Et c’est bien déjà le problème pour l’aviation qui ne peut proposer des billets low cost à des tarifs ridicules que grâce aux multiples subventions, exonérations et aides publiques.

    L’Association du transport aérien international (#Iata) se vante dans son dernier rapport que les compagnies aériennes devraient réaliser 36,6 milliards de dollars de bénéfices à l’échelle mondiale. Plus de 10 milliards d’euros de dividendes ont été versés entre 2010 et 2020 par les groupes aéronautiques français à leurs actionnaires.

    Quelle aubaine de bénéficier d’un carburant mieux remboursé par l’État que de nombreux médicaments, pour maintenir des prix artificiellement hauts et engranger de somptueux bénéfices. Ce sont des milliards d’euros d’argent public perdus au seul service d’une corporation championne du #greenwashing, et qui continuent d’en demander encore et toujours plus.

    Ainsi le contribuable paie deux fois : la première pour subventionner des intérêts industriels corporatistes, puis pour réparer les dégâts environnementaux qu’ils ont générés. L’explosion du coût pour la société des catastrophes climatiques, des coûts sociaux et de santé causés par les pollutions aériennes va dépasser de très loin les bénéfices privés.

    Nous appelons les élus de la République à ne plus céder aux intérêts corporatistes et aux lobbies, à mettre fin aux niches fiscales et exonérations qui grèvent les finances publiques et à œuvrer pour une meilleure protection des populations face aux pollutions aériennes.

    https://reporterre.net/Le-carburant-des-avions-est-mieux-rembourse-que-nos-medicaments
    #France #subventions #aviation #green-washing

  • Des comptes nazis en Suisse : un lourd passé refait surface RTS - Garance Aymon

    Une vieille affaire refait surface en Suisse. Des comptes bancaires, longtemps inconnus, ayant appartenu à des nazis ou des proches de nazis ont été découverts dans les archives de Credit Suisse. Cette découverte met en lumière les relations économiques ambiguës entre la Suisse et l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale.

    La Suisse a joué un rôle clé durant la Seconde Guerre mondiale en facilitant la conversion de l’or nazi en devises. Ce commerce a permis au régime du IIIe Reich de poursuivre ses efforts de guerre. Les banques suisses ont ainsi reçu près de 345 tonnes d’or en échange de francs suisses, une devise largement acceptée dans le monde entier. Ce partenariat aurait permis à la Suisse d’éviter l’invasion allemande. Cependant, l’argument économique n’est pas le seul à avoir fait pencher la balance selon l’historien Marc Perrenoud qui précise que la petite Suisse « n’était pas une priorité pour Hitler ».


    A la fin de la guerre, et malgré les nombreux reproches des Alliés, la Suisse parvient à faire oublier ses liens avec l’Allemagne nazie en participant économiquement à la reconstruction de l’Europe. Ce n’est que des décennies plus tard que cette sombre histoire refera surface.

    Le scandale des comptes en déshérence
    Après la guerre, les banques suisses exigent des certificats de décès pour restituer les fonds aux familles juives, une condition souvent impossible à remplir. Cette politique suscite de vives critiques croissantes, notamment de la part du Congrès juif mondial qui accuse les banques suisses d’avoir prolongé la guerre.

    La Commission Bergier, créée en 1996 pour enquêter sur l’affaire des comptes en déshérence, a notamment permis la levée temporaire du secret bancaire. Après cinq ans de travail, le rapport Bergier, long de 11’000 pages, est publié. Il révèle à la population une réalité loin du mythe d’une Suisse neutre et résistante.

    Mais de nombreuses archives restent encore inexplorées, comme le souligne Marc Perrenoud, membre de la Commission : « Nous n’avons pas pu faire des recherches exhaustives. Il y avait une masse considérable d’archives que nous n’avons pas eu le temps de consulter et parfois dont on nous a caché l’existence ».

    Un appel à la transparence
    Malgré les enquêtes et les réparations, la découverte de comptes nazis en 2025 souligne la nécessité d’un travail de transparence continu. « L’enjeu actuel est que les historiens aient à nouveau accès aux archives bancaires, mais c’est un travail de longue haleine », précise Marc Perrenoud.


    #Banques #trafics #credit_suisse #or #collaboration #guerre
    Source : https://www.rts.ch/info/suisse/2025/article/comptes-nazis-en-suisse-le-passe-trouble-des-banques-refait-surface-28806866.htm

  • Îles Canaries : les détenus accusés d’avoir assassiné quatre migrants dans une pirogue partie du Sénégal envoyés en prison
    https://www.dakaractu.com/I%CC%82les-Canaries-les-detenus-accuses-d-avoir-assassine-quatre-migrants

    Îles Canaries : les détenus accusés d’avoir assassiné quatre migrants dans une pirogue partie du Sénégal envoyés en prison
    Dakaractu vous annonçait, il y a quelques jours, un drame survenu dans une pirogue de migrants en provenance du Sénégal (île de Bassar) au mois de décembre, au cours duquel plusieurs migrants avaient été assassinés. L’information, reprise du journal La Provincia, révèle que les détenus – identifiés comme étant des Sénégalais – accusés d’avoir assassiné des migrants dans cette pirogue avant son arrivée à El Hierro, ont été envoyés en prison.
    Les patrons de la pirogue ont justifié leur comportement brutal en prétendant que certaines personnes à bord « portaient malheur ». Cependant, les enquêteurs ne croient pas à cette explication. Ils trouvent également étrange que toutes les victimes soient originaires d’autres pays. Après avoir identifié les patrons impliqués, les gardes civils ont dû faire face à une tâche complexe : localiser les suspects, dispersés entre Tenerife, Madrid, León et Almería. Le Service d’information des Canaries a demandé la collaboration de ses collègues dans différentes provinces pour retrouver les individus concernés, certains ayant quitté les centres d’accueil, ce qui a compliqué leur localisation. Armés de noms, de photos et de signalements physiques, les agents ont mené un travail de terrain approfondi, rapporte La Provincia.
    Le chef de l’enquête a salué le travail accompli par le procureur délégué à la traite des êtres humains et aux étrangers de Santa Cruz de Tenerife. Après la présentation des preuves recueillies au tribunal d’instruction nº 1 de La Laguna, le juge César Romero Pamparacuatro a ordonné l’incarcération de trois suspects à Tenerife. Les personnes arrêtées à Madrid, León et Almería ont également été emprisonnées. Comme l’a souligné un lieutenant, « c’est réconfortant de savoir que ces victimes peuvent désormais être orientées vers une vie digne ».
    L’enquêteur a expliqué que le témoignage le plus difficile à recueillir fut celui d’une femme d’une trentaine d’années, à qui l’on a tué son bébé et son frère. Selon des sources, cette victime se trouve désormais hors de Tenerife. Le témoignage du compagnon d’un migrant de 50 ans, assassiné avec son fils de 18 ans, a également été difficile à obtenir, tant au poste de police que devant les tribunaux. Les épisodes de violence extrême semblent avoir été déclenchés par des situations de panique, vécues par certains migrants après plusieurs jours de navigation et une pénurie de vivres. Dans ce cas précis, un problème de moteur aurait provoqué une peur insurmontable chez certaines victimes. Les accusés, quant à eux, n’étaient apparemment pas disposés à tolérer que cette instabilité émotionnelle mette en péril le voyage vers les Canaries.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#canaries#mortalite#justice#violence#sante#traite#trafic

  • Royaume-Uni : Avec 108 000 dossiers déposés, les demandes d’asile atteignent un record en 2024 - InfoMigrants
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    Royaume-Uni : Avec 108 000 dossiers déposés, les demandes d’asile atteignent un record en 2024
    Par Maïa Courtois Publié le : 28/02/2025
    Plus de 108 000 personnes ont déposé une demande d’asile au Royaume-Uni en 2024, selon le rapport annuel du Home Office paru ce jeudi. Un record, depuis plus de 20 ans. Les Pakistanais, suivis des Afghans, arrivent en tête des demandeurs. Un tiers des demandeurs sont arrivés en traversant la Manche sur des « small boats », selon les autorités britanniques.
    C’est un record depuis des décennies : 108 138 personnes ont déposé une demande d’asile au Royaume-Uni en 2024, selon le rapport annuel du Home Office paru jeudi 27 février. C’est le chiffre le plus élevé depuis le début de ces statistiques enregistrées à partir de 2001. Par rapport à 2023, il s’agit d’une hausse de 18%. Surtout, « le nombre de demandeurs d’asile a plus que doublé depuis 2022 », observe le Home Office. Le précédent record remontait à 2002, avec 103 081 demandeurs d’asile.
    Au-delà de ces primo-demandeurs, de nombreux demandeurs d’asile sont encore en attente de leur décision. À la fin de 2024, 125 000 personnes patientaient toujours, à peine moins qu’à la fin 2023. L’enjeu de la longueur des délais et de l’engorgement des procédures d’asile demeure. Pour rappel, en juin 2023, l’arriéré de demandes d’asile avait atteint des records avec 134 000 demandes en attente, avant de redescendre progressivement autour de 86 000 dossiers un an plus tard... Puis de remonter, donc.
    Les Pakistanais représentent la première nationalité à avoir déposé une demande d’asile en 2024. Le Home Office enregistre 10 542 personnes, soit presque un demandeur d’asile sur dix. Leur nombre a doublé en un an.Près de 8 500 Afghans ont également demandé l’asile, soit quasiment 8% du total. Les Afghans sont aussi la nationalité la plus représentée parmi les arrivées par « small boats » en 2024. Selon le Home Office, ils étaient 5 900, soit 17% des personnes arrivées par ce moyen de traversée. Les chiffres restent cependant inférieurs à ceux de 2022, année suivant la chute de Kaboul, lors de laquelle 9 100 Afghans avaient réussi leur traversée.
    Suivant de très près les Afghans, les Iraniens sont la troisième nationalité à demander l’asile au Royaume-Uni, avec 8 100 demandeurs (à peine plus qu’en 2023). La nationalité dont l’évolution est la plus notable reste les Vietnamiens : le nombre de demandes émanant de ces ressortissants a plus que doublé, passant de 2 469 personnes en 2023 à 5 259 en 2024. Un tiers (32%) de ces demandeurs d’asile sont aussi arrivés en traversant la Manche sur des petits bateaux, selon les chiffres officiels.Au total, le Home Office affirme avoir détecté 44 000 arrivées irrégulières en 2024, soit 19 % de plus que l’année précédente. Près de 37 000 sont des arrivées par « small boats », le reste concerne généralement des arrivées irrégulières de migrants cachés dans les ferries.
    L’année 2024 a été une année record en matière de personnes décédées dans le cadre des traversées de la Manche. Au moins 78 personnes sont mortes selon les autorités françaises - 82 selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 14 enfants.
    Le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau et son homologue britannique, Yvette Cooper, se sont rencontrés au Touquet (Pas-de-Calais) jeudi 27 février pour parler - une nouvelle fois- d’un protocole commun à établir pour lutter contre l’immigration irrégulière. Les deux ministres ont annoncé un accord pour prolonger jusqu’en 2027 (au lieu de mars 2026) le traité de Sandhurst, signé en 2018, afin de renforcer les moyens de surveillance de la frontière.Dans un communiqué publié jeudi, la secrétaire d’État britannique à la sécurité des frontières et à l’asile, Angela Eagle, a défendu le bilan du gouvernement, assurant que « les retours ont atteint leur niveau le plus élevé depuis une demi-décennie, avec l’expulsion de 19 000 personnes ».
    Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le Premier ministre britannique Keir Starmer a, de son côté, enchaîné les annonces : gel des avoirs des passeurs, création d’un fonds de 90 millions d’euros consacré à la lutte contre les trafiquants opérant dans la Manche, accords avec de nombreux pays afin d’"accroître le partage de renseignements", impossibilité pour les personnes arrivées de manière irrégulière au Royaume-Uni d’obtenir la naturalisation... Des mesures qui, pour l’heure, n’ont eu que peu d’effets sur les traversées de la Manche.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#asile#manche#traversee#expulsion#trafic#frontiere#sante

  • Traversées de la Manche : Paris annonce des effectifs de police supplémentaires et la construction du CRA de Dunkerque - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63100/traversees-de-la-manche--paris-annonce-des-effectifs-de-police-supplem

    Traversées de la Manche : Paris annonce des effectifs de police supplémentaires et la construction du CRA de Dunkerque
    Par La rédaction Publié le : 27/02/2025
    Réunis ce jeudi au Touquet, dans le Pas-de-Calais, le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau et son homologue britannique, Yvette Cooper, ont détaillé le renforcement du dispositif de contrôle de la frontière : patrouilles supplémentaires d’ici l’été, nouveaux enquêteurs sur les réseaux de trafiquants, construction du centre de rétention de Dunkerque d’ici 2027... Côté mer, les interventions des sapeurs-pompiers auprès des rescapés dans la Manche seront désormais financées par les Britanniques.
    Le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau et son homologue britannique, Yvette Cooper, se sont rencontrés au Touquet (Pas-de-Calais) ce jeudi 27 février. Les deux ministres ont annoncé un accord pour prolonger jusqu’en 2027 (au lieu de mars 2026) le traité de Sandhurst, signé en 2018, afin de renforcer les moyens de surveillance de la frontière.
    Le calendrier a été repoussé notamment pour pouvoir mener à bien des projets immobiliers. En premier lieu, la construction d’un nouveau centre de rétention administrative (CRA) de Dunkerque, annoncé de longue date, pour lequel les procédures administratives viennent de s’achever. Mais aussi des projets d’amélioration de bâtiments de gendarmerie et de l’hébergement des forces de l’ordre.
    L’autre but de cette réunion : toujours mieux se coordonner pour lutter contre les traversées irrégulières de la Manche. « Sur les sept premières semaines de 2025, les traversées réussies ont diminué de 41 % et le nombre de migrants qui ont traversé a diminué de 32 % », s’est félicité Bruno Retailleau, attribuant à la mobilisation des forces de l’ordre cette baisse statistique. Chaque jour, 1 200 effectifs sont déployés le long du littoral pour la prévention des départs. Dont 730 sont financés par ces accords de Sandhurst, a encore indiqué le ministre.
    Des nouveaux effectifs viennent d’arriver ou vont venir renforcer, en 2025, les équipes déjà présentes, a-t-il détaillé. D’abord, 75 agents supplémentaires renforcent la police aux frontières (PAF) de Calais depuis début décembre. Ensuite, 32 policiers, « et bientôt 13 gendarmes », commencent à patrouiller, depuis le 31 janvier, dans les transports en commun de « Calais, Dunkerque et les transports régionaux » pour sécuriser « le quotidien » des habitants.
    Cette présence dans les transports publics était une demande de longue date émise par un certain nombre de maires du littoral. Dans un communiqué diffusé le 20 novembre, des élus de Calais, Sangatte ou encore Marck, avaient demandé à l’État un sursaut concernant la situation migratoire dans la Manche. « De jour comme de nuit, les maires sont en première ligne, contraints de faire face, sans détenir les moyens nécessaires, à une problématique dont la gestion incombe pourtant à l’État », affirmaient-ils alors.
    Toujours dans le cadre du soutien financier britannique, le ministre de l’Intérieur prévoit de renforcer le dispositif policier en amont de la période estivale, propice aux traversées de la Manche. « Soixante-quinze effectifs supplémentaires pour les compagnies de marche » ainsi que « 47 policiers adjoints » dans les commissariats de Calais et Dunkerque arriveront progressivement entre mars et mai.
    Mais l’argent britannique va aussi être orienté dans la prise en charge des naufragés. Les interventions du service départemental d’incendie et de secours (SDIS), liées aux sauvetages, vont être désormais financées par les Britanniques. Ces sapeurs-pompiers sont presque systématiquement présents lors des débarquements à quai de personnes secourues dans la Manche par les moyens de l’État. « Douze pour cent de leurs interventions sont dédiées au sauvetage des migrants soit en mer soit à terre », précise Bruno Retailleau.
    Dans le cadre de l’accord franco-britannique, des formations vont se poursuivre pour la surveillance du littoral, notamment la manipulation de drones. L’Intérieur envisage aussi, d’ici 2027, le renforcement des réservistes et de leur équipement.
    En outre, face aux nouvelles techniques des passeurs - qui mettent leur embarcation à l’eau et demandent aux migrants de les rejoindre en s’enfonçant dans l’eau -, le ministre de l’Intérieur envisage un "changement de doctrine. « Dans la bande côtière, dans les premiers 300m, il faut que l’on puisse revoir notre organisation, pour que l’on puisse arraisonner ces bateaux lorsqu’ils arrivent pour prendre les migrants. Il faudrait sans doute prévoir que la gendarmerie nationale, qui a des forces maritimes, puisse intervenir », a-t-il évoqué.Les moyens d’investigation contre les réseaux de passeurs vont également être renforcés. Bruno Retailleau a donné, là encore, quelques détails. Quatorze enquêteurs supplémentaires vont rejoindre le groupe d’appui opérationnel (GAO) de Dunkerque au 1er mars. Leur chef « sera issu du RAID », a souligné le ministre de l’Intérieur.Les capacités de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) vont également être augmentées de six enquêteurs. Début février, le ministre de l’Intérieur avait annoncé la création d’une cellule d’échange de renseignements sur le trafic de migrants. Celle-ci va connecter l’OLTIM aux services de renseignements des autres ministères, notamment Bercy.
    Le gouvernement britannique affirmait, début 2024, avoir démantelé 82 réseaux criminels responsables du trafic de migrants par « small boats » depuis la création de la cellule de renseignement commune entre France et Royaume-Uni en juillet 2020. Ces réseaux font preuve d’une « violence croissante » à l’encontre des forces de l’ordre, ont insisté Yvette Cooper et Bruno Retailleau lors de leur conférence de presse.Patrick Stefanini, représentant spécial sur l’immigration auprès du ministre de l’Intérieur, a aussi souligné la nécessité d’"agir en amont", dans les pays « de transit, à l’intérieur comme en dehors de l’Union européenne (UE), et dans les pays d’origine ». L’Intérieur a récemment rencontré le ministre des Affaires étrangères irakien pour évoquer notamment le sujet des filières de passage irako-kurdes.
    La volonté d’"impliquer l’UE dans la défense de cette frontière extérieure"
    En décembre 2024, lors d’un déplacement à Ambleteuse, le ministre de l’Intérieur avait déjà annoncé le renforcement des effectifs de police le long du littoral, mais aussi le lancement d’une mission de lutte contre l’immigration clandestine, confiée au nouveau préfet délégué pour la défense et la sécurité dans les Hauts-de-France, Vincent Lagoguey.Reste à savoir si ces nouvelles annonces auront un effet à long terme sur les traversées irrégulières. Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le Premier ministre britannique Keir Starmer a également enchaîné les annonces : gel des avoirs des passeurs, création d’un fonds de 90 millions d’euros consacré à la lutte contre les trafiquants opérant dans la Manche, accords avec de nombreux pays afin d’"accroître le partage de renseignements", impossibilité pour les personnes arrivées de manière irrégulière au Royaume-Uni d’obtenir la naturalisation...
    Autant de mesures qui n’ont eu que très peu d’effets sur les traversées vers les côtes anglaises. En 2024, près de 37 000 migrants sont parvenus à atteindre les rives britanniques. C’est 25% de plus qu’en 2023. Dans le même temps, l’année 2024 a été une année record en matière de personnes décédées dans le cadre des traversées. Au moins 78 personnes sont mortes selon les autorités françaises - 82 selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 14 enfants.(...)

    #Covid-19#migration#migrant#france#royaumeuni#accordmigratoire#frontiere#manche#traversee#trafic#migrationirrreguliere#sante

  • Message de Nihad Suljić sur FB (26.02.2025) :

    Na spomeniku podignutom u znak na sjećanje na izbjeglice koje su poginule dok su pokušavale ući u Italiju napravili smo malu ispravku.

    Naime isklesano je da je to krivica krijumčara, pa smo ih podsjetili da je isključivi krivac zato evropska unija i njena politika zatvorenih granica.

    Olovkom i svojom rukom.

    Nema na čemu. 😊

    Traduction rapide et automatique :

    Nous avons fait une petite correction sur le monument érigé en mémoire des réfugiés morts en essayant d’entrer en Italie.
    En l’occurrence, il a été sculpté que c’était la faute des passeurs, nous leur avons donc rappelé que l’Union européenne et sa politique frontalière fermée en étaient les seuls coupables.
    Avec un crayon et ma propre main.
    De rien. 😊

    #monument #mémoriel #naufrage #mourir_en_mer #morts_en_mer #responsabilité #trafic_d'êtres_humains #trafiquants #scafisti #passeurs #Italie #Cutro #résistance

    ping @reka

    • Italy: #Crotone remembers victims two years after deadly migrant shipwreck

      On the eve of the second anniversary of the Cutro shipwreck, the city of Crotone organized a commemoration ceremony to honor the 94 victims, including 35 children and teenagers, on February 26.

      Two years have passed since the shipwreck off Steccato di Cutro, but the city of Crotone, in Italy’s southern region of Calabria, has not forgotten. The community continues to honor the 94 victims of the tragedy, including 35 minors, as well as the tears of the survivors and the pain of their families.

      These feelings were visible at a commemoration ceremony held on February 25 on the eve of the anniversary, at the "Garden of Alì — a memorial space established by the local municipality in honor of the youngest victim of the shipwreck. Buried in the local cemetery, Alì has become a symbolic son of the entire Crotone community.

      To mark the occasion, 94 trees were planted in the garden to remember the adults, along with 35 bushes to commemorate the children who lost their lives at sea.

      ’Crotone doesn’t forget, will never forget’ — mayor

      After a minute of silence, which Crotone Mayor Vincenzo Voce ordered all schools in the city to observe, the choir Anna Frank directed by professor Luisa Floccari performed at the ceremony. The event was attended by local authorities and members of the military, as well as by students and representatives of volunteer groups, together with several residents.

      “Today we remember 94 innocent victims”, said Mayor Voce.

      “And in commemorating them I want to state once again that humanity must not have any political color, because it is a feeling that belongs to our people. The residents of Crotone proved it during those terrible days, when institutions, security forces, doctors, volunteers, social workers and journalists were united in this very strong and fundamental principle. Crotone does not and will not forget,” he added.

      Bouquet of flowers laid at the foot of installation dedicated to victims

      The sense of solidarity shown by Crotone’s residents was also emphasized by Sergio Ferrari, president of the Province of Crotone, who stated, “nobody during those days pulled back or looked the other way. The population of Crotone set a great example for Italy and the world”, he said.

      The prefect of Crotone, Franca Ferraro, addressed young people at the ceremony, urging them to “visit Alì’s garden and, in particular, remember what happened.”

      At the end of the ceremony, the prefect and mayor laid a bouquet of flowers in the city’s colors at the foot of the installation remembering Alì and the other victims of the shipwreck.

      https://www.infomigrants.net/en/post/63102/italy-crotone-remembers-victims-two-years-after-deadly-migrant-shipwre

    • Cutro, imbrattata la stele in ricordo della strage

      Cancellata la scritta sui trafficanti di esseri umani, con un riferimento critico alle politiche dell’Unione Europea sull’immigrazione

      Con un pennerello nero è stata imbrattata a Cutro la stele in ricordo delle vittime del naufragio. Dal messaggio che porta la firma del Consiglio comunale, è stato cancellato il riferimento a “trafficanti e scafisti di esseri umani”, sostituito con la parola “Unione Europea”.

      https://www.rainews.it/tgr/calabria/video/2025/02/cutro-stele--6d20822c-5f6c-4747-97ab-b1ba97c4450b.html

  • Comment des réseaux d’escrocs estampillés « QNET » piègent des milliers d’Africains
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/02/21/comment-des-milliers-d-africains-sont-sequestres-et-ranconnes-par-des-reseau

    Comment des réseaux d’escrocs estampillés « QNET » piègent des milliers d’Africains
    Par Marine Jeannin (Abidjan, correspondance), Victor Cariou (Accra, correspondance) et Morgane Le Cam
    Ils étaient partis chercher fortune en Espagne, ils ont fini séquestrés, privés de sommeil et de nourriture dans une bâtisse en construction au Ghana. Telle est la mésaventure vécue par cinq jeunes de Groudji, un village aurifère situé à près de 200 km au nord-ouest d’Abidjan. Trompés par la fille d’un notable qui leur faisait miroiter un emploi à Séville, ces Ivoiriens déscolarisés et sans emploi ont fini enfermés à Bogoso, dans le sud-ouest du Ghana, contraints par leurs geôliers à extorquer de l’argent à leurs parents et à convaincre d’autres jeunes du village de venir les rejoindre. Le prix de leur liberté, leur disait-on.
    Deux d’entre eux ont réussi à s’échapper et sont rentrés à Groudji le 14 février. La mine amaigrie, Mariam (son prénom a été changé, comme celui des autres personnes qui témoignent dans cet article) raconte avoir été détenue plus de deux mois au Ghana. « Les gardiens nous suivaient partout, même aux toilettes. On vivait à huit dans une chambre et on mangeait une fois par jour, seulement du riz. Si on restait trop longtemps sans rapporter d’argent, ils nous frappaient », confie l’Ivoirienne de 34 ans. Comme tous les autres, elle s’est acquittée de « frais administratifs » de 300 000 francs CFA (environ 450 euros) censés lui permettre d’obtenir les papiers nécessaires à son départ en Europe. Une fois séquestrée, elle a demandé à son père de lui envoyer 6 millions de francs CFA (9 150 euros). Une somme, comme les frais fictifs, entièrement transférée au chef de l’organisation.
    Ces derniers mois, plusieurs réseaux – a priori sans connexion directe les uns avec les autres, mais avec le même mode opératoire – ont été démantelés en Afrique de l’Ouest. La Direction générale des Ivoiriens de l’extérieur (DGIE) doit ainsi rapatrier, vendredi 21 février, une cinquantaine de ressortissants victimes de séquestration au Nigeria. Au début du mois, neuf jeunes hommes ont déjà été transférés à Abidjan après qu’un « vaste réseau d’escroquerie et d’arnaque » a été découvert par l’ambassade ivoirienne, toujours au Nigeria.
    Fin janvier, au Mali, la police a affirmé avoir délivré 630 Africains originaires de Guinée, de Guinée-Bissau, de Gambie, de Sierra Leone et du Niger des griffes d’un réseau similaire. « Ces arnaqueurs persuadent leurs victimes de l’obtention d’un emploi rémunéré et que la continuité sera de les envoyer sur les côtes européennes. Mais une fois sur place, ce n’est plus le cas. Ils les incitent à faire venir d’autres personnes », a expliqué Seydou Diarra, le directeur régional de la police de Bamako (devenu entre-temps directeur général adjoint de la police nationale), à la télévision malienne le 31 janvier.
    Début janvier, au Burkina Faso, la gendarmerie a démantelé une autre cellule de quatorze escrocs qui avaient retenu 160 personnes à Ouagadougou. Et en septembre 2024, c’est la police ghanéenne qui avait neutralisé un réseau de 490 personnes à Kumasi.
    Les escroqueries sur la promesse d’emplois ou de départs vers l’Europe ne sont pas nouvelles dans la sous-région. L’originalité des organisations récemment démantelées est de les combiner avec des techniques de vente pyramidale pour que les recrutés deviennent recruteurs à leur tour et attirent d’autres victimes en cascade, tout en extorquant de l’argent à leurs proches.
    La société QNet, dont le siège social est à Hongkong, est l’une des premières à avoir promu la vente multiniveau (appelée également « marketing de réseau ») en Afrique de l’Ouest, au début des années 2010. Une pratique légale qui consiste, pour un vendeur, à se rémunérer en écoulant des produits et en touchant des commissions sur les ventes réalisées par les personnes qu’il a lui-même recrutées. Le système devient frauduleux quand les gains résultent principalement de l’affiliation de nouveaux membres et presque plus de la vente. L’entrée dans le réseau implique souvent des frais d’adhésion élevés, qui sont reversés au recruteur mais surtout aux membres placés au-dessus de lui dans la pyramide.
    Soupçonnée de pratiques commerciales interdites, QNet est interdite d’activité en Guinée depuis 2019, en Côte d’Ivoire depuis 2020 et au Burkina Faso depuis 2024. Contactée par Le Monde, elle nie toute implication avec ces réseaux criminels de séquestration et précise avoir lancé des campagnes de prévention au Sénégal, au Nigeria, au Ghana et bientôt en Sierra Leone. Il n’empêche, c’est bien ce terme de « QNet » que les victimes emploient pour désigner la technique d’arnaque. Dans combien de pays ces réseaux sont-ils implantés ? Difficile à mesurer. Mais sur Facebook, les groupes rassemblant des personnes se disant victimes de « QNet » pullulent. Ainsi, celui baptisé « Témoignage des victimes de la société (QNet) en Afrique », créé en novembre 2022, rassemble plus de 10 300 personnes. Une victime présumée y a publié, en juin 2023, un document siglé « QNet », sorte de guide fourni aux nouvelles recrues, lesquelles sont invitées à recenser les personnes de leur entourage qui pourraient être réceptives et se voient proposer des messages types à leur envoyer, par exemple : « Viens chez moi demain à 15 heures, je viens tout juste d’apprendre quelque chose de gigantesque ! »
    (...)n« Le réseau “QNet” commence à prendre de l’ampleur. Recrutement, arnaque, demande de rançon… Ils sont bien organisés et structurés », s’inquiète Séverin Beugré, président de la communauté ivoirienne au Ghana. Après avoir reçu pour la seule année 2024 plus de 200 signalements de disparitions d’Ivoiriens en lien avec ces recrutements pyramidaux, il a créé en janvier un comité de veille. Selon lui, seules 45 personnes portées disparues ont pour l’heure été rapatriées. A chaque réseau sa spécialité. Certains jettent leur dévolu sur les victimes mineures, comme celui en place à Accra. Dans un avis de recrutement consulté par Le Monde, diffusé à Abidjan sur les réseaux sociaux et par le biais d’intermédiaires, une supposée « West African Football Academy » promet à ses futurs jeunes adhérents une prise en charge complète du logement, de la restauration, de l’équipement sportif, des démarches administratives et de la couverture de santé… moyennant une « contribution » de 800 000 francs CFA. (...) La plupart des victimes contactées par Le Monde soulignent que les escrocs les ont encouragées à couper les ponts avec leurs proches une fois qu’elles leur ont extorqué de l’argent. Même si certains réseaux ont été démantelés, beaucoup de « recrues » refusent encore de rentrer chez elles, certaines par peur de la stigmatisation ou des représailles, d’autres par honte d’avoir échoué ou d’avoir collaboré avec ce réseau de séquestration qui ne vend rien mais arrache à ceux qui en sont victimes leurs maigres économies, leur santé et leur cercle social.

    #Covid-19#migrant#migration#afrique#reseau#trafic#migrationirreguliere#sante

  • Un nuovo report documenta le espulsioni e la vendita dei migranti dalla Tunisia alla Libia

    “Tratta di Stato” inchioda con testimonianze dirette le responsabilità dell’Italia e dell’Unione europea nel fornire fondi e supporto agli stessi apparati statali tunisini che sistematicamente catturano ed espellono migliaia di persone verso la rete di campi e prigioni libiche. Il prezzo oscilla tra 12 e 90 euro a persona. Le donne valgono di più. Un patto disumano che deve essere stracciato il prima possibile

    Secondo le testimonianze di 30 persone migranti raccolte in un nuovo report, la polizia e i militari tunisini catturano, torturano ed espellono sistematicamente persone nere oltre il confine orientale del Paese, dove entrano a far parte dell’“industria del sequestro nelle prigioni libiche”.

    Il report “State Trafficking” (“Tratta di Stato”) denuncia che questi “crimini di Stato” si sono sviluppati anche come conseguenza del supporto di Italia e Unione europea ai due Paesi nordafricani.

    “Finanziando e collaborando con regimi come quelli libici e tunisini, l’Europa ha scelto di esternalizzare i propri confini, chiudendo un occhio su pratiche orribili come la vendita di esseri umani, che non possono più essere ignorate”, ha dichiarato Ilaria Salis, europarlamentare del gruppo della Sinistra (The Left), durante la conferenza stampa presso il Parlamento europeo a Bruxelles lo scorso 29 gennaio, in occasione della pubblicazione del rapporto.

    La Tunisia governata dal presidente Kaïs Saied ha impresso negli ultimi anni una forte svolta autoritaria e una retorica razzista nel Paese. A febbraio 2023 ha indetto “misure urgenti” per fermare l’immigrazione “illegale” di persone subsahariane, che secondo il presidente farebbero parte di “piano criminale ordito all’alba di questo secolo per modificare la composizione demografica della Tunisia”. Nei mesi seguenti le persone nere sono state vittime di aggressioni e rapine da parte di cittadini tunisini, sfratti arbitrari e licenziamenti. Molti migranti sono stati arrestati, detenuti e in certi casi deportati nel deserto, senza cibo né acqua. A marzo 2024 l’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Iom) ha denunciato il ritrovamento di almeno 65 corpi di migranti in una fossa comune in Libia, vicino al confine con la Tunisia. A inizio febbraio 2025 ne sono state trovate altre nel Sud del deserto libico, a Jakharrah e Alkufra, quindi in un contesto territoriale diverso, con decine di corpi all’interno, e oltre 25 organizzazioni per i diritti umani (da Asgi ad AlarmPhone, da Borderline Europe a Sea-Watch, da SOS Humanity al Border violence monitoring network) hanno chiesto il congelamento dei fondi europei alla Libia per la “gestione” delle migrazioni.

    Questo nuovo report rivela un ulteriore tassello: la responsabilità degli apparati statali tunisini nella tratta di esseri umani alla frontiera libica. Ad essere prese di mira sono sempre le persone nere: “Studenti o lavoratori con documenti di soggiorno, persone con passaporto e timbro di entrata in Tunisia, persone con documenti rilasciati dall’Alto commissariato delle Nazioni Unite per i rifugiati (Unhcr) o dal consolato di pertinenza, persone prive di ogni tipo di documentazione”, si legge nel report.

    Realizzato dal gruppo Ricercatrici/Ricercatori X, che preferisce rimanere anonimo per non mettere in pericolo le persone coinvolte, come spiega uno dei ricercatori parlando con voce modificata durante la conferenza stampa, insieme all’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione (Asgi), Border forensics e OnBorders, il documento contiene le esperienze di 30 migranti. Tutti sono stati vittime di queste operazioni di espulsione dalla Tunisia.

    Cinque le fasi evidenziate nel rapporto. La prima è la cattura e la detenzione delle persone a opera della Garde nationale tunisina. Diversi i luoghi dove i migranti vengono catturati, “in mare, sul posto di lavoro, di fronte a banche e agenzie di trasferimento di denaro, per strada, nelle abitazioni, dentro il perimetro del carcere e nel corso dei raid in cui vengono distrutti gli accampamenti informali delle partenze nella zona a Nord di Sfax”. Eppure, il modus operandi si ripete secondo i ricercatori: spesso i migranti sono portati via grazie a scuse, dicendogli ad esempio che si tratta solo di un controllo di routine; gli vengono sottratti soldi, documenti e telefoni, per evitare che allertino qualcuno o documentino quello che succede; sono sottoposti a violenze e la loro detenzione non viene documentata.

    Nell’ultimo anno si è registrato un calo del 59% degli arrivi in Europa attraverso la rotta del Mediterraneo centrale, che parte proprio da Libia e Tunisia. Dai dati di Frontex, nel 2024 ci sono stati 67mila attraversamenti, contro i 158mila del 2023, quando i numeri erano raddoppiati rispetto all’anno precedente. Secondo il report, questo calo è “direttamente riconducibile alla violenza e all’intensità delle intercettazioni in mare dei migranti”.

    Quando i migranti vengono raggiunti in mare, infatti, alcuni naufragi sono provocati proprio dalla guardia costiera tunisina secondo il rapporto. “Ci hanno chiesto di dargli il motore. Noi gli abbiamo chiesto di trainarci a terra. Loro hanno detto no e hanno iniziato a fare le onde. Arrivati al porto, ci hanno ammanettato e nel mentre ci picchiavano”, racconta un ragazzo di 18 anni della Costa d’Avorio nel report.

    I prigionieri riferiscono di essere poi portati dalla Garde nationale su grandi bus fino al confine libico. Durante questi viaggi le richieste di cibo e acqua si traducono in percosse e le perquisizioni si trasformano spesso in molestie sessuali. Mentre alcuni sono portati direttamente alla frontiera, molti migranti raccontano “di essere filtrati” attraverso una rete di campi di detenzione, l’ultimo dei quali per gli uomini è spesso una famigerata gabbia a pochi chilometri dalla Libia. Secondo i ricercatori, questo iter permette di gestire grandi numeri di persone, “trattenendo e muovendo i prigionieri sulla base dei tempi definiti dagli accordi di scambio con gli acquirenti libici”. Può durare da uno a 30 giorni, scanditi da violenze e torture “sistematiche”. In alcuni casi i prigionieri muoiono a causa delle violenze e della mancanza di cure. Altri scompaiono, e una testimonianza parla di fosse comuni. “Ci hanno picchiato come delle bestie, come delle bestie. Ci hanno fatto giurare di non tornare mai più in Tunisia”, racconta un ragazzo di 29 anni del Camerun ai ricercatori.

    Al confine, i gruppi di prigionieri sono scambiati con “denaro, hashish e carburante -si legge nel report-. Una costante fra i venditori è la presenza di personale in uniforme dal lato tunisino. Variabile è la tipologia degli acquirenti dal lato libico”, quindi gruppi in uniforme, milizie in abiti civili o gruppi misti.

    Il prezzo oscilla tra 12 e 90 euro a persona, “in funzione del valore finale che il soggetto venduto può generare attraverso il riscatto in Libia”. Le donne hanno un valore superiore. Dalla testimonianza video di un giovane di origine camerunense di 25 anni, “quando siamo arrivati ci hanno diviso in gruppi di 10 persone, i coxeur e i soldati libici ti comprano, pagano i tunisini di fronte a te”.

    Parte dello scambio sono spesso anche i documenti e telefoni dei prigionieri, utili per chiedere i riscatti nelle prigioni libiche. Una tra le principali è quella di Al Assah, gestita dalla Libyan border guard (Lbg) e dal Department of combating illegal migration (Dcim), entrambe sotto l’ombrello del ministero dell’Interno di Tripoli. “In molte interviste, vengono menzionati giorni fissi collegati all’arrivo di nuovi gruppi dalla Tunisia, evidenziando così il funzionamento di una macchina logistica coordinata in modo transfrontaliero”, è la conclusione dei ricercatori.

    In Libia, i migranti entrano in un circolo di centri di detenzione, dove vengono “rivenduti i prigionieri insolventi”. Quelli per cui la famiglia può immediatamente pagare il riscatto vengono liberati per circa mille euro, racconta il report, mentre per gli altri la cifra varia tra i 400 e i 700 euro. I prigionieri vivono in condizioni disumane, vengono sottoposti a torture, violenze e lavori forzati. Una volta liberati quasi tutti arrivano nella città di Zwara, dove rischiano di ricadere “dentro gli ingranaggi dell’economia del sequestro e della detenzione”.

    Non si sa esattamente quante persone migranti ci siano in Tunisia e Libia. Secondo dati dell’Oim, la a maggio 2024 si contavano oltre 725mila migranti in Libia. Le autorità tunisine hanno invece annunciato che nel 2024 hanno arrestato 80mila migranti mentre 20mila sono passati da Al Amra a Sfax, dove partono molte delle barche organizzate dai trafficanti.

    Secondo quanto scrive Asgi, le testimonianze evidenziano diverse violazioni del diritto internazionale, come crimini contro l’umanità, detenzione arbitraria, discriminazione razziale, respingimenti collettivi, sparizioni forzate, tortura, e tratta e violenza di genere.

    “Sul versante tunisino tutte le infrastrutture di base sono costruite e gestite da attori statali -ha sottolineato uno dei ricercatori del gruppo X durante la conferenza stampa-. Autobus, auto, barche, armi, benzina, stipendi, uniformi, droni e altri dispositivi e tecnologie che rendono possibile la cattura dei migranti e il traffico di Stato si basano su cospicui fondi europei stanziati per rafforzare le politiche di frontiera”.

    L’Italia è in prima linea tra i Paesi europei nel portare avanti i rapporti con Tunisi. Secondo dati raccolti dal report, a partire dal 2017, sono 75 i milioni spesi da Roma nell’equipaggiamento e nella formazione delle guardie di frontiera tunisine (la Garde nationale, appunto). Ed è stata proprio l’Italia a giocare un ruolo fondamentale nel raggiungimento della firma del Memorandum tra Ue e Tunisia dell’estate 2023, con il quale l’Unione ha trasferito 150 milioni al regime di Saied, in buona parte per la gestione delle frontiere.

    “Esortiamo l’Ue a sospendere la cooperazione con le autorità tunisine”, ha concluso Andreina De Leo di Asgi. Perché è urgente riconsiderare la classificazione italiana della Tunisia come “Paese sicuro”.

    https://altreconomia.it/un-nuovo-report-documenta-le-espulsioni-e-la-vendita-dei-migranti-dalla

    #expulsions #Tunisie #Libye #migrations #trafic_d'êtres_humains

  • Immigration : démantèlement d’un réseau de passeurs afghans dans plusieurs pays d’Europe - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62857/immigration--demantelement-dun-reseau-de-passeurs-afghans-dans-plusieu

    Immigration : démantèlement d’un réseau de passeurs afghans dans plusieurs pays d’Europe
    Par La rédaction Publié le : 14/02/2025
    Seize ressortissants afghans, soupçonnés d’appartenir à un réseau de trafiquants, ont été arrêtés en Belgique, en Italie et au Royaume-Uni. Ils proposaient des passages dans la Manche contre de grosses d’argent, en communiquant avec les candidats à l’exil sur TikTok notamment.Seize personnes ont été arrêtées en Belgique, au Royaume-Uni et en Italie, dans le cadre d’une opération de police internationale coordonnée par un juge belge, ciblant un réseau afghan de passeurs de migrants. Ce réseau est soupçonné d’avoir extorqué de grosses sommes d’argent à des exilés pour les amener en Angleterre depuis le Moyen-Orient, via la Turquie, la route des Balkans puis les côtes françaises ou belges, a annoncé jeudi 13 janvier le parquet d’Anvers.
    Les suspects, présentés comme membres d’"une organisation criminelle afghane", proposaient de franchir la Manche dans des voitures, des camions mais aussi par la voie maritime dans de petits bateaux, communiquant avec leurs victimes via TikTok notamment, explique le parquet. Huit d’entre eux ont été interpellés en Belgique, principalement en Flandre (nord), six au Royaume-Uni et les deux autres en Italie, lors de perquisitions menées simultanément mercredi dans le cadre d’une enquête ouverte en octobre 2023 à Anvers.
    Au Royaume-Uni, les arrestations ont eu lieu à Leicester et Birmingham, dans le centre de l’Angleterre, ainsi que dans l’Essex (sud-est du pays), a précisé l’agence britannique de lutte contre la criminalité (NCA) dans un communiqué.Comme pour ceux arrêtés en Italie, ces suspects étaient visés par un mandat d’arrêt émis par les autorités belges. Trois d’entre eux ont comparu mercredi devant le tribunal de Westminster, à Londres, où une procédure d’extradition a débuté. Trois autres devaient comparaître jeudi devant cette même juridiction.
    Le parquet d’Anvers a dénoncé les pratiques « inhumaines » reprochées aux suspects, motivées par des raisons « purement financières », et faisant courir des risques insensés aux exilés « souvent dans des situations vulnérables ou désespérées ».
    « La menace posée par la criminalité organisée liée à l’immigration est chronique, et nous avons 70 enquêtes actuellement en cours sur les gangs impliqués », a souligné de son côté le directeur adjoint de la NCA Craig Turner.En décembre 2024, la NCA avait arrêté trois Afghans au Royaume-Uni pour des infractions similaires, dans le cadre d’une enquête distincte. Ces trois hommes sont également réclamés par la justice belge.
    « Les mesures que nous avons prises montrent que notre travail visant à perturber et à démanteler les gangs à l’origine de cette criminalité ne s’arrêtera pas, et nous travaillerons avec nos partenaires internationaux pour contribuer à traduire les auteurs présumés devant les tribunaux », a également déclaré Craig Turner.
    Depuis quelques mois, le Royaume-Uni multiplie les mesures de sanction à l’encontre des passeurs. À son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le Premier ministre britannique Keir Starmer avait promis de renforcer la lutte contre les réseaux de passeurs, qu’il entend traiter « comme des terroristes ».En janvier, le ministre des Affaires étrangères David Lammy a annoncé un plan pour s’attaquer financièrement aux réseaux de trafiquants : il prévoit, comme pour les sanctions internationales, de geler les avoirs des passeurs et des fabricants de « small boats » qui collaboreraient avec les trafiquants. « Cela contribuera à prévenir, combattre, dissuader et perturber l’immigration irrégulière et le trafic de migrants vers le Royaume-Uni », avait déclaré le ministre.
    Ce nouveau dispositif, qui doit entrer en vigueur dans le courant de l’année, permettra « de cibler les individus et entités qui organisent ces dangereuses traversées » de la Manche, et qui « réalisent d’importants profits en exploitant des personnes vulnérables », avait insisté le Foreign Office.Malgré toutes ces mesures, les traversées de la Manche, à bord d’embarcations précaires et non adaptées à la navigation, ne faiblissent pas. Au contraire. En 2024, 36 816 personnes ont débarqué sur les rives britanniques depuis les côtes françaises. C’est 25 % de plus qu’en 2023. Ce chiffre est toutefois en deçà du record atteint en 2022, avec 45 774 arrivées.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#belgique#italie#balkan#turquie#trafic#migrationirreguliere#sante

  • Royaume-Uni : le gouvernement multiplie les arrestations de migrants pour travail illégal - InfoMigrants
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    Royaume-Uni : le gouvernement multiplie les arrestations de migrants pour travail illégal
    Par La rédaction Publié le : 10/02/2025
    Alors que les députés examinent le projet de loi pour lutter contre les réseaux de passeurs ce lundi, le ministère de l’Intérieur s’est félicité d’une hausse des contrôles et arrestations pour travail illégal depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement travailliste.
    Les arrestations pour travail illégal n’ont jamais été aussi nombreuses, s’est réjoui le ministère de l’Intérieur britannique ce lundi 10 février. Selon les données publiées par le Home Office, entre le 5 juillet dernier - jour de retour au pouvoir du Labour - et le 31 janvier 2025, les contrôles et arrestations pour travail illégal ont bondi d’environ 38% par rapport à la même période un an plus tôt.
    Rien que pour le mois de janvier, les autorités ont effectué 609 arrestations, contre 352 en janvier 2024, après avoir réalisé 800 contrôles, notamment dans des bars à ongles, des restaurants et des épiceries.
    Au total, plus de 16 400 personnes ont été expulsées depuis les élections - dans le cadre, pour la moitié d’entre elles, de retour volontaire, note le Guardian - et le gouvernement affirme que ce nombre devrait augmenter. « J’espère que cela envoie un signal fort indiquant qu’il n’y a aucun endroit où se cacher de la loi, et nous continuerons à intensifier nos activités pour garantir que les personnes impliquées subissent toutes les conséquences de leurs actes », a commenté Eddy Montgomery, responsable de l’application de la loi au ministère de l’Intérieur.
    Dans le communiqué, la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper martèle que « les règles d’immigration doivent être respectées et appliquées », estimant que « pendant trop longtemps, les employeurs ont pu embaucher et exploiter des migrants illégaux, et trop de personnes ont pu arriver et travailler illégalement sans qu’aucune mesure de contrôle ne soit jamais prise ». Toujours selon la ministre, c’est la facilité d’être embauché qui « crée une dangereuse tentation pour les gens de risquer leur vie en traversant la Manche dans une petite embarcation ». Or, une analyse réalisée par le Refugee Council en 2024 montre que la plupart des personnes traversant la Manche à bord de petites embarcations sont des réfugiés, et non des migrants économiques. Le taux d’octroi de l’asile atteint 71% pour les personnes arrivées dans des « small boats » entre 2018 et juin 2024, selon les statistiques officielles. Concernant les déboutés, les deux tiers obtiennent finalement la protection internationale suite à une procédure en appel.
    « Nous avons renforcé les contrôles à un niveau jamais atteint, parallèlement à la mise en œuvre d’une nouvelle législation stricte visant à éradiquer les gangs criminels qui compromettent la sécurité de nos frontières et qui s’en tirent impunément depuis bien trop longtemps », a aussi déclaré la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper évoquant aussi la future loi immigration.
    Car cette recrudescence des opérations contre le travail illégal du gouvernement travailliste de Keir Starmer vient en complément d’un durcissement de l’appareil législatif. Les députés examinent ce lundi un projet de loi contre les passeurs qui s’inspire de la loi antiterroriste. Si le texte est adopté, les forces de l’ordre pourront interpeller une personne soupçonnée de posséder ou de partager en ligne des informations dans le but d’organiser des traversées de la Manche, et un nouveau délit - sanctionné d’une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans - va être créé. Les forces de l’ordre seront autorisées à saisir les appareils des migrants à la frontière afin de pouvoir recueillir des informations sur les passeurs.
    Avec ce texte, Londres espère freiner les traversées de la Manche par « small boats », ces fragiles embarcations pneumatiques sur lesquelles s’entassent plusieurs dizaines de personnes. L’an dernier, près de 37 000 migrants sont parvenus au Royaume-Uni en traversant la Manche, soit 25% de plus qu’en 2023. Un chiffre toutefois encore en dessous du record enregistré en 2022 avec l’arrivée de 45 000 personnes.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#economie#travailillegal#trafic#frontiere#sante#migrationirreguliere

  • En Libye, vingt-huit corps de migrants exhumés d’une fosse commune
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/02/09/en-libye-vingt-huit-corps-de-migrants-exhumes-d-une-fosse-commune_6539015_32

    En Libye, vingt-huit corps de migrants exhumés d’une fosse commune
    Le Monde avec AFP
    Les corps de vingt-huit migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont été retrouvés dans une fosse commune près d’un centre de détention « illégal », dans la région de Koufra, à l’extrême sud-est de la Libye, a annoncé dimanche 9 février le bureau du procureur général libyen.Les corps ont été retrouvés après une opération des forces de sécurité dans ce centre tenu par un réseau de trafiquants d’êtres humains, où étaient « séquestrés » soixante-seize migrants originaires d’Afrique subsaharienne, a précisé la même source.
    Une enquête a permis d’identifier l’existence d’une « bande dont les membres séquestraient des migrants irréguliers, les torturaient et les soumettaient à des traitements cruels, dégradants et inhumains », a ajouté le bureau du procureur.Trois personnes ont été arrêtées, un Libyen et deux étrangers, a-t-il ajouté sans plus de détails.
    Des photos publiées dimanche sur les réseaux sociaux montraient des individus émaciés portant des cicatrices sur le visage, les membres et le dos.
    La Libye est plongée dans le chaos politique et sécuritaire depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, à la suite d’une révolte populaire. Gouverné par deux exécutifs rivaux – l’un à Tripoli (ouest), reconnu par l’ONU, l’autre à Benghazi (est), soutenu par le clan du maréchal Khalifa Haftar –, le pays, situé à environ 300 kilomètres des côtes italiennes, est devenu l’une des principales plaques tournantes du trafic d’êtres humains sur le continent.
    Des dizaines de milliers de migrants d’Afrique subsaharienne, en quête de l’eldorado européen, y sont la proie de trafiquants, quand ils ne meurent pas en tentant la périlleuse traversée de la Méditerranée.
    Fin janvier, le bureau du procureur général, basé à Tripoli, a ordonné l’incarcération de deux membres d’une bande criminelle accusée de torture à l’encontre de 263 migrants originaires d’Afrique en situation irrégulière, dans le but d’extorquer des rançons. Selon lui, la bande opérait dans un camp de rétention dans la zone d’Al-Wahat, une région désertique sous le contrôle des forces du maréchal Haftar, à environ 750 kilomètres au sud-est de Tripoli.
    En mars 2024, une fosse commune contenant « au moins 65 corps de migrants » avait été découverte dans le sud-ouest de la Libye, selon l’Organisation internationale pour les migrations.

    #Covid-19#migrant#migration#libye#subsaharien#mortalite#trafic#sante#santementale#violence#routemigratoire

  • #Decathlon : révélations sur un champion de l’#exploitation

    Des vêtements innovants et bon marché : tels sont les ingrédients du succès de Decathlon. Mais des documents confidentiels obtenus par Disclose racontent une tout autre histoire sur le géant français du sport. Travail d’enfants, exploitation d’ouvriers #ouïghours en #Chine, liens avec la #déforestation au #Brésil… Enquête sur une #multinationale prête à tout pour maximiser ses profits.

    La tente « 2 secondes ». Le sac à dos Quechua à 3 euros. Le masque intégral pour plonger à trois mètres de profondeur. Derrière ces produits iconiques, un nom qui rime avec innovation : Decathlon. La marque française a fait de son ingéniosité un emblème, vantant ses centres de conception au pied des Alpes, sur la côte Atlantique ou près de Lille. C’est là, dans le Nord, qu’elle a fait ses débuts en 1976, dans un petit entrepôt au bord d’une quatre-voies. Près de cinquante ans plus tard, elle a conquis les cœurs des consommateur·ices, s’affichant en tête des enseignes préférées des Français·es.

    Cette performance ferait presque oublier que Decathlon est avant tout une machine à cash, qui ouvre un magasin tous les quatre jours dans le monde. Son chiffre d’affaires a doublé en dix ans, atteignant 15,6 milliards d’euros en 2023, pour 931 millions d’euros de bénéfice net. Une prouesse telle que l’entreprise, non cotée en bourse, a versé l’an dernier 1 milliard d’euros de dividendes à son actionnaire majoritaire, la famille #Mulliez, également propriétaire de #Leroy_Merlin, #Auchan, #Kiabi ou #Flunch. Un partage de valeur réalisé au détriment des salarié·es des magasins, dénoncent les syndicats de Decathlon, qui ont appelé à la #grève en décembre 2024 ; fait rarissime dans l’histoire de l’enseigne. Peu coutumière des polémiques, la marque avait vu son image écornée fin 2023, lorsque Disclose avait révélé la poursuite de ses ventes en #Russie à l’aide de sociétés domiciliées dans les #paradis_fiscaux. Déjà, « l’amour du sport » revendiqué par la marque semblait s’effacer derrière l’appât du gain. Ce que vient confirmer une nouvelle série d’enquêtes de Disclose.

    Documents internes et témoignages inédits

    Pendant un an, nous avons plongé dans les secrets de fabrication de la multinationale française. Grâce à l’analyse de plusieurs dizaines de documents internes, des témoignages inédits d’ex-employé·es et la collaboration de chercheur·euses indépendant·es, notre investigation met au jour les graves conséquences humaines et écologiques de la stratégie « low cost » de Decathlon.

    Salaires misérables au #Bangladesh, #travail_d’enfants et #trafic_d’êtres_humains en Chine… D’après notre enquête, les principaux fournisseurs de Decathlon en Asie ont recours à plusieurs formes d’#esclavage_moderne. Ces conditions de production indignes sont la conséquence de la pression sur les coûts imposée par l’enseigne française à ses sous-traitants. Par souci d’économies, toujours, Decathlon compte aussi parmi ses partenaires des usines qui s’approvisionnent en #cuir auprès de géants du bœuf, accusés d’être les premiers responsables de la déforestation illégale au Brésil.

    Dans les pas de la #fast_fashion

    Alors que l’enseigne investit des millions pour ne pas être cataloguée comme une marque « low cost », ces deux mots s’affichent partout dans des documents transmis à Disclose par une source interne. Les prix bas, ce sont eux qui conduisent Decathlon à faire fabriquer la majeure partie de ses vêtements par des sous-traitants. Decathlon en compte 1 264 dans le monde, pour seulement… neuf sites de production « maison ». Pour s’assurer une rentabilité maximale, l’équipementier recherche en priorité les usines les moins chères. En l’occurrence, celles qui « travaillent pour des marques à bas prix et engagées dans la production de masse », comme le note un document interne, énumérant les critères pour sélectionner un sous-traitant. Une stratégie commerciale agressive qu’on aurait pu croire réservée aux géants chinois de la fast fashion, #Shein ou #Temu.

    Ses principaux fournisseurs sont en Asie : par ordre d’importance, en Chine, au #Vietnam et au Bangladesh. Ce dernier est d’ailleurs qualifié de « #low_cost_country » (« pays à bas coût »), dans une feuille de route interne. Confectionner des vêtements dans ce pays — où plus de la moitié de la population vit dans un bidonville — est une « force » pour Decathlon, renseigne le même document. Ici, le groupe travaille avec des fournisseurs présentés comme « #ultra_low_cost », qui emploient des adolescent·es, pouvant être légalement rémunéré·es sous le salaire minimum. D’autres usines intégrées à sa chaîne de production dans le pays sont qualifiées de « clandestines » par un ancien salarié. Bien qu’elles fournissent jusqu’à 10 % des composants d’une chaussure, la marque n’y effectue aucun audit, dévoile Disclose dans un premier volet de son enquête.

    En bout de chaîne, ce sont les ouvriers qui confectionnent les produits, #Quechua, #Kipsta, #Domyos ou #Kalenji qui paient le prix du système Decathlon. Disclose a obtenu une nomenclature interne qui détaille le coût de fabrication d’une basket pour enfant très populaire, la Decathlon PW 540. Sur les 8,61 euros de prix de revient au Bangladesh, le salaire des ouvriers et ouvrières représente seulement 2,84 euros. Prix de vente en France : 25 euros.

    Un champion de l’exploitation

    La soif de profit a poussé Decathlon dans les bras d’autres sous-traitants problématiques. En Chine, cette fois-ci. Ce deuxième épisode de notre enquête, publié jeudi 6 février, en partenariat avec Cash Investigation*, révèle que l’un de ses principaux partenaires locaux a recours au travail forcé des Ouïghours, une minorité musulmane persécutée par Pékin. Deux usines chinoises travaillant pour Decathlon utiliseraient également du coton originaire du Xinjiang, la région d’origine des Ouïghours, et où les accusations de travail forcé sont légion.

    Notre enquête sur la multinationale aux 931 millions d’euros de bénéfices en 2023, nous a aussi amené au Brésil. Ce troisième volet, publié en partenariat avec le média néerlandais Follow the Money, le samedi 8 février, s’intéresse à l’origine d’une autre matière première : le cuir utilisé dans les célèbres chaussures de randonnée Quechua. Les usines qui les assemblent au Vietnam utilisent des peaux de bovins en provenance du Brésil, au risque de contribuer à l’éradication des forêts primaires dans le pays.

    Confrontée à nos révélations, Decathlon se contente d’affirmer son « engagement en faveur d’un approvisionnement responsable ». L’entreprise assure par ailleurs « condamner fermement toute forme de travail forcé et de travail d’enfant ». Sa course aux prix les plus bas vient pourtant contredire ces engagements. Jusqu’à faire mentir le fondateur de la marque, Michel Leclercq, qui avait coutume de dire : « Il est interdit de tromper un client chez Decathlon ».

    https://disclose.ngo/fr/article/decathlon-revelations-sur-un-champion-de-lexploitation
    #sous-traitance #enquête

  • France : plus de 4 000 passeurs ont été interpellés en 2024 - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62707/france--plus-de-4-000-passeurs-ont-ete-interpelles-en-2024

    France : plus de 4 000 passeurs ont été interpellés en 2024
    Par La rédaction Publié le : 07/02/2025
    Selon le patron de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), « plus de 4 000 passeurs ont été interpellés » en France en 2024. Mais malgré la surveillance accrue des autorités dans le nord de la France et le travail de l’Oltim, « plus de 600 traversées réussies » de la Manche en ’small-boats’ vers l’Angleterre ont été répertoriées l’an dernier, « permettant à plus de 36 000 migrants de rejoindre les côtes britanniques ».
    Dans une longue interview au Figaro publiée sur leur site jeudi 6 février, le patron de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), Xavier Delrieu, esquisse le bilan de l’activité de son organisme pour l’année 2024. Le premier enseignement porte sur l’arrestation des trafiquants avec un chiffre important : l’an dernier, « plus de 4 000 passeurs ont été interpellés » en France, dont 500 en Outre-mer.
    Quels sont les profils de ces personnes ? Il peut s’agir de gens « contrôlés à la frontière de Vintimille [ville frontalière italienne, ndlr] avec des illégaux dans leur véhicule, contre 100 à 200 euros par personne convoyée », explique Xavier Delrieu. Ces personnes agissent de manière autonome et n’appartiennent pas à une organisation mafieuse. Mais la majorité des personnes interpellées font partie d’un réseau structuré. Ainsi, en 2024, l’Oltim, qui compte 157 enquêteurs spécialisés épaulés par 450 policiers sur tout le territoire, a démantelé « 269 filières » criminelles, « découpées en 66 filières d’entrée sur le territoire national, 132 filières d’aide au maintien sur le territoire, le reste se répartissant entre les filières d’aide au transit et celles de traite des êtres humains ».
    Les filières sont particulièrement actives dans les secteurs du BTP (60 % des cas), de l’agriculture et de l’hôtellerie-café-restauration, selon Xavier Delrieu.
    Concernant les traversées vers l’Angleterre, depuis Calais ou Dunkerque, « 22 filières de ’small boats’ » ont été démantelées en 2024, débouchant sur 180 gardes à vue, dont 157 se sont soldées par des déferrements devant un magistrat, indique encore au Figaro le chef de l’Oltim. « Nous sommes face à des réseaux irako-kurdes, au sein desquels nous retrouvons aussi désormais des passeurs afghans », précise Xavier Delrieu, tout en détaillant leur mode opératoire : « Le matériel pour fabriquer les bateaux est acheté en Chine, puis acheminé vers la Turquie, où se trouvent des ateliers de montages. Les embarcations, parfois fabriquées à la hâte et équipées de moteur, partent ensuite en Allemagne, où elles sont stockées. Depuis la France, les trafiquants envoient des ’petites mains’, parfois des Français sans ressources, pour chercher les kits au coup par coup, en fonction des besoins et des conditions météo »,
    Malgré la surveillance accrue des autorités dans le nord de la France et le travail acharné de l’Oltim, « plus de 600 traversées réussies » de la Manche en ’small-boats’ - nom donné à des canots pneumatiques de fortune - vers l’Angleterre ont été répertoriées l’an dernier, « permettant à plus de 36 000 migrants de rejoindre les côtes britanniques », soit une hausse de 24% sur un an, ajoute le responsable.
    Ces traversées ont un coût : « Environ 1 500 euros en moyenne pour les Irakiens ou les Afghans et plutôt 3 000 euros pour les Vietnamiens, qui ont plus d’argent ». Des sommes considérables qui expliquent que certaines personnes, majoritairement soudanaises, abandonnent l’idée de traverser la Manche et tentent de rejoindre l’Angleterre en se cachant derrière les camions de marchandises.
    Une pratique dangereuse : nombre de personnes sont mortes écrasées par un poids-lourd ces dernières années. Il y a encore quelques jours, dans la nuit de lundi 3 à mardi 4 janvier, un Érythréen qui voulait atteindre l’Angleterre est décédé après avoir été percuté par un poids-lourd sur l’autoroute A16.
    Les traversées de la Manche ne sont pas moins risquées. Cette méthode a donné lieu à un « bilan terrible » sur le « plan humain » avec « 78 morts, soit par noyades liées notamment à la qualité artisanale des bateaux, qui se dégonflent en mer, soit par étouffement, lors de mouvements de panique provoqués par des tentatives de monter de force dans des embarcations qui prennent la mer », affirme Xavier Delrieu. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau est attendu vendredi dans les locaux de l’Oltim, en Seine-et-Marne, pour annoncer, selon le Figaro, des mesures pour lutter plus efficacement contre les filières d’immigration irrégulière, sur le plan du renseignement et de l’équipement notamment.

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  • Un vaste réseau d’escroquerie piège de jeunes Ivoiriens tentés par un départ vers l’Europe - InfoMigrants
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    Un vaste réseau d’escroquerie piège de jeunes Ivoiriens tentés par un départ vers l’Europe
    Par RFI Publié le : 03/02/2025
    L’ambassade de Côte d’Ivoire à Abuja tire la sonnette d’alarme. Un vaste réseau d’escroquerie piège des jeunes Ivoiriens, attirés au Nigeria par la promesse trompeuse d’un départ vers l’Europe. Dans un courrier adressé au ministère ivoirien des Affaires étrangères, daté du 30 janvier et publié ce week-end, elle alerte sur le sort de plusieurs victimes. Dix d’entre elles ont réussi à échapper à leurs ravisseurs. Elles ont été rapatriées et sont attendues cet après-midi à Abidjan.
    Ils rêvaient d’un avenir meilleur en Europe. Mais leur voyage s’est arrêté brutalement au Nigeria. Un réseau bien organisé leur faisait miroiter une traversée vers l’Eldorado, moyennant entre 500 000 et 3 millions de francs CFA. Une somme conséquente pour un piège bien ficelé. Une fois sur place, les choses basculent : leurs documents administratifs sont confisqués, les contacts avec l’extérieur coupés. Piégés dans un système d’exploitation, ces jeunes se retrouvent à la merci de leurs ravisseurs. Difficile pour l’heure de savoir combien ils sont.
    Ces derniers mois, l’ambassade de Côte d’Ivoire à Abuja a recueilli plusieurs rescapés. Dix d’entre eux ont été rapatriés et devraient arriver ce lundi à Abidjan où ils seront accueillis par la direction des Ivoiriens de l’extérieur et l’OIM. Mais de nombreux autres restent bloqués au Nigeria, livrés à eux-mêmes. Dans son courrier, la représentation diplomatique s’inquiète : « De nombreux autres compatriotes se trouvent encore en situation de détresse au Nigeria, pris au piège des mêmes réseaux d’arnaque ».

    #Covid-19#migrant#migration#nigeria#cotedivoire#emigration#trafic#OIM#droit#sante#violence

  • Au Niger, des réfugiés expulsés d’Algérie se sentent abandonnés et manifestent
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/01/25/au-niger-des-refugies-expulses-d-algerie-se-sentent-abandonnes-et-manifesten

    Au Niger, des réfugiés expulsés d’Algérie se sentent abandonnés et manifestent
    Par Nissim Gasteli
    Depuis plus de quatre mois, des réfugiés et demandeurs d’asile se réunissent tous les jours devant les bureaux de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), dans le centre humanitaire d’Agadez, dans le nord du Niger, pour réclamer leur relocalisation vers d’autres pays. Sur des photos transmises par l’un des manifestants au Monde, on voit des hommes, femmes et enfants, debout, au milieu d’un paysage désertique, tenir des écriteaux sur lesquels on peut lire des appels à l’aide : « Nous ne sommes pas seulement des réfugiés ! Nous sommes aussi des êtres humains qui rêvent d’une vie décente ! Nous ne voulons pas rester ici. »
    « La situation est très difficile, confie Ismaïl Yousef, un exilé soudanais, joint par téléphone. Nous vivons loin de la ville, en plein milieu du désert. » Sa voix balayée par le vent, le trentenaire dénonce des conditions de vie « catastrophiques ». Et de lister les problèmes : « L’accès à l’eau est limité. En ce qui concerne la nourriture, nous recevons, chaque mois, une carte alimentaire d’une valeur de 8 800 francs CFA [environ 13 euros], avec laquelle nous ne pouvons manger que dix jours si nous voulons manger à notre faim. L’électricité manque. Même l’accès à Internet est difficile. Il n’y a pas de travail, pas d’accès à la santé. Les enfants, sans éducation, ont perdu espoir. Les personnes âgées, les malades et les handicapés souffrent énormément. »
    « Ce qu’ils disent n’est pas faux », reconnaît le représentant du UNHCR au Niger, Emmanuel Gignac. « Mais c’est une question de nuance », tempère-t-il, précisant qu’il existe sur le site des points d’eau, une école ainsi qu’un centre de santé fonctionnel, bien que les soins y aient été interrompus pendant deux mois à cause de problèmes externes. « En raison de la baisse de financements des bailleurs internationaux, nous avons de plus en plus de difficultés à mobiliser les ressources nécessaires pour fournir aux réfugiés tout ce dont ils ont besoin », regrette-t-il.
    Le centre humanitaire, un camp fait de bâtiments en dur, de préfabriqués et d’abris en toile, posé sur le sable à 15 kilomètres d’Agadez, a été ouvert en 2018 pour offrir « un abri, une sécurité et une protection à ceux qui attendent une décision des autorités sur leur demande d’asile », selon le UNHCR. Les manifestations y sont fréquentes, parfois violentes. En 2022, elles avaient mené à la mort d’un exilé soudanais, tué par un jet de pierre attribué à un réfugié, selon la version officielle. Ce que contestent les protestataires, qui évoquent un tir de la police nigérienne.
    Le centre abrite aujourd’hui près de 1 900 personnes. « Ce sont majoritairement des Soudanais, des Centrafricains, des Ethiopiens, des Erythréens, qui ont fui les conflits, précise Rhoumour Ahmet Tchilouta, chercheur associé à l’organisation Border Forensics et à l’université de Bologne. Ils ont tous subi des violences chez eux, dans les pays par lesquels ils sont passés, notamment la Libye, et désormais au Niger. »
    En grande majorité, ces personnes sont arrivées à Agadez contre leur volonté, après avoir été expulsées de l’Algérie voisine. C’est le cas d’Ismaïl Yousef. Après avoir fui en 2019 le Kordofan du Sud, région soudanaise alors en proie à des combats meurtriers, puis la Libye, où il était confronté aux violences extrêmes qu’y subissent les personnes migrantes, il est arrivé en Algérie avant d’être arrêté et reconduit à la frontière avec le Niger. Comme lui, plus de 30 000 personnes ont été expulsées par les autorités algériennes en 2024, selon Alarm Phone Sahara. Un « record », précise Moctar Dan Yaye, responsable des relations publiques de l’organisation.
    Dans son rapport annuel, Alarm Phone Sahara estime « qu’une des raisons de cette évolution est le renforcement de la coopération entre les pays du Maghreb », avec notamment « une augmentation des expulsions en chaîne, au cours desquelles des personnes sont expulsées de Tunisie vers la frontière algérienne, puis par les forces de sécurité algériennes vers la frontière nigérienne. »
    « Si ces gens se retrouvent ici, au Niger, c’est parce que les routes vers l’Europe leur ont été barrées par les moyens conséquents mis à la disposition des pays de transit par l’Union européenne », juge Rhoumour Ahmet Tchilouta. Pour les autorités locales et les Nations unies, ce phénomène a pour conséquence la congestion des centres d’accueil de la région d’Agadez.
    Pour les naufragés des routes migratoires, le choix est alors âpre. L’Organisation internationale pour les migrations propose un programme de « retour volontaire » pour ceux qui veulent et peuvent rentrer dans leur pays. Le UNHCR dispose bien d’un programme d’évacuation vers des pays tiers pour les personnes éligibles au statut de réfugié, mais il est limité par « la baisse drastique des places disponibles », selon Emmanuel Gignac. Reste l’option de retenter sa chance en Libye grâce à la reprise de l’économie du passage transfrontalier, favorisée par l’abrogation d’une loi criminalisant le trafic des migrants par la junte militaire au pouvoir au Niger depuis le putsch de juillet 2023.

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