• Qui pollue notre #eau_du_robinet ?

    #Hugo_Clément a enquêté sur la pollution et la #dépollution de l’eau du robinet en #France. Ainsi, que fait-on quand une #eau_potable dépasse les #seuils_de_pollution ? Elle est tout simplement mélangée avec une autre source, plus pure, et renvoyée dans le réseau. L’enquête révèle également que l’eau est de plus en plus contaminée par des résidus de #pesticides, des polluants de l’industrie ou même des restes des guerres. La conséquence directe en est que le #traitement_de_l'eau coûte plus cher. Certains citoyens se battent pour réduire les sources de pollution en amont plutôt que de financer des usines toujours plus perfectionnées et hors de prix.

    https://www.france.tv/france-5/sur-le-front/6668603-qui-pollue-notre-eau-du-robinet.html

    voir aussi :
    https://mamot.fr/@n1k0/113545804575956333

    #pollution #contamination #seuils #vidéo #chlorothalonil_dégradé #eau_en_bouteille #taux_de_pollution #conformité #santé_publique #supermarchés #Fiée_des_lois #puits #cancers

    • Alerte : #Déclassement d’un #métabolite du chlorothalonil par l’#Anses, un #pesticide très présent dans l’eau potable !

      Générations Futures s’inquiète des conséquences d’un tel déclassement et d’un déni de l’application du #principe_de_précaution.

      D’après un avis de l’Anses publié hier (https://www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2024/05/eaux2023sa0142.pdf), mercredi 22 mai, le métabolite du #fongicide interdit chlorothalonil #R471811, considéré pertinent jusqu’alors, est maintenant jugé par l’agence comme non pertinent. Une fois de plus, la façon dont l’Anses gère les incertitudes et la non application du principe de précaution dans cette évaluation interroge.

      Quelles sont les conséquences d’un tel déclassement ?

      Suite à ce nouveau classement, la norme de qualité, la #concentration_maximale tolérée pour juger l’eau “conforme”, est relevée de près de 10 fois : elle passe de 0,1 µg/L à 0,9 µg/L. Conséquence directe, toutes les situations pour lesquelles le R471811 se trouvait dans l’eau potable à des concentrations comprises entre 0,1 µg/L à 0,9 µg/L redeviennent “conformes”. D’après le dernier bilan de la qualité de l’eau potable vis à vis des pesticides publié par le ministère de la Santé, ces situations concernaient seulement 0,3% des unités de distribution. Toutefois, en 2022, les recherches de ce métabolite dans le cadre du contrôle de l’eau potable étaient encore très limitées. Dans le cadre d’une campagne de mesures menée par l’Anses en 2020/2022, le R471811 était le métabolite le plus souvent quantifié (dans plus d’un échantillon sur 2) avec la plus grande fréquence de dépassement de 0,1 µg/L (34% des échantillons). Dans tous les cas, ce nouveau classement permettra d’avoir de meilleures statistiques sur les taux de conformité de l’eau potable, tout comme le permettra également le déclassement des métabolites du #S-métolachlore.

      Outre ce relèvement de la norme de qualité, cette classification en tant que non pertinent a pour conséquence que le R471811 ne sera plus retenu dans le calcul du total pesticides, censé prendre en compte l’effet cocktail dû à la présence simultanée de plusieurs substances actives et métabolites. La norme de qualité pour la somme des pesticides (substances actives et métabolites) est fixée à 0,5 µg/L mais ne sont pris en compte dans ce total uniquement les métabolites jugés pertinents. Le métabolite R471811 ne sera donc plus intégré dans le calcul du total pesticide même s’il est présent dans l’eau.

      Enfin, ce passage en non pertinent entraînera une perte d’information pour les citoyens qui ne seront plus informés qu’un métabolite de pesticide classé #cancérigène probable se retrouve dans l’eau potable dès lors que sa concentration reste inférieure à 0,9 µg/L.

      Une évaluation très incertaine

      En 2022, l’Anses avait jugé le métabolite R471811 comme pertinent (https://www.anses.fr/fr/system/files/EAUX2021SA0020-b.pdf) en considérant le classement du chlorothalonil en tant que cancérigène probable (catégorie 1B) proposé par l’EFSA et “le manque de données pour démontrer que le métabolite R471811 ne partage pas le mode d’action de la SA parente aboutissant à des #tumeurs_rénales

      Cette nouvelle évaluation de l’Anses publiée hier s’est basée sur de nouveaux éléments fournis par Syngenta, le principal fabricant de chlorothalonil.

      Cependant, beaucoup de zones d’ombres persistent :

      Concernant la cancérogénicité :

      D’après la méthodologie (https://www.anses.fr/fr/system/files/EAUX2015SA0252.pdf) utilisée par l’Anses pour évaluer la pertinence des métabolites, “si la substance active (SA) mère est classée cat 1A ou 1B au titre du règlement 1272/2008 et ses ATP pour les effets cancérogènes, le métabolite est classé en « pertinent dans les EDCH » sauf à démontrer le contraire, essais à l’appui, en particulier sur les « endpoints » critiques de la SA”.

      L’EFSA ayant proposé de classer le chlorothalonil en cancérogène de catégorie 1B, des essais sur le métabolite sont donc nécessaires pour le classer non pertinent. Est-ce que des essais de cancérogénicité ont été réalisés sur le R471811 ? Pas du tout ! A la place de toute étude, Syngenta a fourni à l’Anses un argumentaire visant à montrer que le métabolite ne possède pas les mêmes propriétés que la substance mère. Cet argumentaire se base essentiellement sur une analyse de la structure chimique du R471811 et sur des études mécanistiques réalisées in vitro par Syngenta selon un protocole inconnu, non détaillé dans l’avis de l’Anses. Nous ne pouvons donc juger de la fiabilité de ces études in vitro. Aucune étude de toxicité chronique réalisée in vivo avec le R471811 n’a été réalisée.

      Concernant le caractère perturbateur endocrinien :

      Là encore, aucune donnée sur le métabolite n’est disponible. Selon la méthodologie de l’Anses, il est donc nécessaire de se baser sur les données disponibles sur la substance active. L’EFSA ainsi que l’Anses considèrent qu’il est “peu probable que le chlorothalonil présente des propriétés susceptibles de perturber le système endocrinien”. Cependant, cette évaluation n’a pas été réalisée selon la méthodologie la plus récente adoptée en 2018. De plus, comme indiqué par Le Monde (https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/05/22/eau-potable-les-risques-lies-a-un-metabolite-de-pesticides-revus-a-la-baisse), des chercheurs chinois estiment dans une revue de la littérature (https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0045653524011342) que le chlorothalonil peut avoir une action toxique perturbant le système endocrinien chez plusieurs espèces.

      Concernant la transformation du R471811 par les traitements de l’eau potable.

      Un autre aspect pouvant conduire à classer un métabolite pertinent est l’impact des traitements de l’eau si les éléments mettent en évidence la possible transformation du métabolite en un produit dangereux pour la santé humaine dans les filières de traitement EDCH, le métabolite est classé pertinent”. Selon l’Anses, “ il est très probable que la chloration d’eau contenant du métabolite R471811 conduise à la formation lente de N-chloroamides et de N,N dichloroamides” mais comme il reste des incertitudes et que les données sont insuffisantes, le classement comme pertinent n’a pas été retenu.

      Une approche pas suivie par l’agence de sécurité sanitaire #Suisse

      Ironie du calendrier, nos voisins Suisses, également concernés par des contaminations de leurs eaux par les métabolites du chlorothalonil ont, au contraire de l’Anses, confirmé le fait que la norme de 0,1 µg/L doit s’appliquer à ces métabolites, y compris au R471811.

      L’approche Suisse contraste nettement avec celle française. En effet, l’agence de sécurité sanitaire Suisse OSAV (https://www.blv.admin.ch/blv/fr/home/lebensmittel-und-ernaehrung/lebensmittelsicherheit/stoffe-im-fokus/pflanzenschutzmittel/chlorothalonil.html), estime qu’ “en cas de classification dans la catégorie 1B, tous les métabolites du chlorothalonil sont automatiquement considérés comme pertinents, comme le prévoit le guide européen sur l’évaluation de la pertinence des métabolites” En conséquence, l’#OSAV recommande de “respecter la valeur maximale de 0,1 µg/l afin de garantir, à titre préventif, la protection de la santé en limitant de manière générale la présence, dans l’eau potable, de métabolites de substances actives aux propriétés toxicologiques préoccupantes”.

      « Ce nouvel exemple de déclassement d’un métabolite en non pertinent illustre une fois de plus la façon dont l’Anses gère les incertitudes liées aux évaluations : même si les données sont clairement insuffisantes pour affirmer qu’un métabolite “n’engendre pas (lui-même ou ses produits de transformation) un risque sanitaire inacceptable pour le consommateur” selon, l’Anses passe outre ces incertitudes et fait le choix de ne pas appliquer le principe de précaution dans ces situations, » déclare Pauline Cervan, toxicologue chez Générations Futures. « En attendant cette façon de faire « simplifie » la tâche du gestionnaire qui aura de moins en moins de cas de non-conformité de l’eau à traiter. Peut-on s’en réjouir ? Nous pensons que non… » conclut-elle.
      Avis de l’ANSES chlorothalonil : https://www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2024/05/eaux2023sa0142.pdf

      https://www.generations-futures.fr/actualites/alerte-metabolite-chlorothalonil

      #industrie_agro-alimentaire

  • Gaddafi in Rome : Notes for a Film

    “Alessandra Ferrini is an artist, researcher and educator whose artistic practice is based on a historiographical and archival form of investigation in which she resignifies the history of Italy in relation to the phenomenon of colonialism. Gaddafi in Rome: Notes for a Film is the result of six years of research into the Libyan leader’s visit to Italy in 2009. The video installation presents three acts, with images and news produced in real time during Gaddafi’s visit, together with archive materials collected and manipulated by the artist. At the heart of the work is a photograph of the meeting with Silvio Berlusconi at Ciampino airport and the protests sparked by Gaddafi’s choice to display an image on his chest, showing the capture of Omar al-Mukhtar (1858-1931), the leader of the fight against the Italian occupation of Libya. The images are accompanied by the voice of the artist, who extrapolates the facts from the context of mass communication and reflects on the diplomatic and power relations at play, highlighting the relationship between the Treaty of Friendship, Partnership and Cooperation between Italy and Libya, and the manipulation of the colonial past by the two leaders. Ferrini’s analytical approach to deconstructing the media vision of an event that marked the beginning of new European policies on immigration can be seen in a number of elements of the installation:a curtain that recalls the anatomical theatre in Padua, a picture of Berlusconi and Gaddafi holding a photo of the Libyan coast, printed on plexiglass and a cloth on an oval table with a photo that was shown in the Green Square in Tripoli in 2011.”

    https://www.alessandraferrini.info/gaddafi-in-rome-notes-for-a-film
    #Alessandra_Ferrini
    #Italie #Italie_coloniale #colonialisme #art #art_et_politique #vidéo #Alessandra_Ferrini #Libye #trattato_d'amicizia #traité #amitié

    –-

    ajouté à la métaliste sur le colonialisme italien :
    https://seenthis.net/messages/871953

  • #Doctolib déploie une #IA pour capter et analyser les conversations patients-médecins !

    La licorne Doctolib déploie un programme d’intelligence artificielle pour permettre aux médecins généralistes d’analyser les #conversations avec leurs patients. Quels sont les avantages et limites de cette #assistance_médicale ?

    Dans quelques jours, vos prochaines consultations chez votre médecin généraliste pourront être captées en #écoute activent par un programme d’IA développé par la licorne française Doctolib. Une fois votre consentement obtenu, le micro de l’ordinateur du médecin s’enclenche et une IA capte toute la #conversation. Au-delà de la #captation, ce programme sera capable de trier les informations et de gérer toute la partie administrative pour constituer le dossier d’un patient. Une fois la consultation achevée, cette IA devenue assistant délivre un #rapport complet et récapitule le #diagnostic formulé par le médecin.

    Ayez donc à l’esprit qu’il ne s’agira plus tout à fait d’une conversation à deux mais à trois mêmes si évidemment Doctolib garantit la #confidentialité des échanges. Pour la #start-up, la promesse marketing est la suivante : libérer le regard du praticien pour lui faire gagner du temps et de l’attention. 360 médecins volontaires testent cette solution depuis plusieurs mois et il faut croire que les retours sont positifs, car sa généralisation est prévue pour le 15 octobre.

    Les témoignages de professionnels communiqués par Doctolib font état de médecins qui peinent à se concentrer pleinement sur la relation avec leurs patients, car ils ont le nez rivé à leur clavier pour enregistrer et taper les informations. Cette IA magique et donc censé leur permettre de regarder leurs patients droit dans les yeux et leur donner davantage d’attention, ce qui peut parfois manquer, nous l’avons sans doute tous un jour constaté.

    #Protection_des_données de santé : peut-on faire confiance ?

    Et bien toujours le même Guillaume, celui de la protection des données, nous savons qu’à chaque fois qu’ont stock à grande échelle des informations, celles-ci deviennent l’objet de convoitises et une cible potentielle de cyberattaques. Si Doctolib indique qu’il ne stock pas les données de son IA, l’entreprise a déjà connu une mésaventure en 2020 avec le #piratage de plus de 6000 rendez-vous en ligne et les infos administratives correspondantes.

    Vient ensuite la question de la #confiance, ces #informations_personnelles, intimes que vous confiez à votre médecin, sont livrées à une entreprise privée qui pourrait un jour ou l’autre décider de les monétiser. Une enquête menée par la cellule d’investigation de Radio France avait déjà prouvé en 2022 que certaines informations de santé qui transitent via Doctolib ne sont pas chiffrées de bout en bout.

    Enfin, reste le risque de la #déshumanisation de la #relation_de_santé, à l’inverse de la promesse marketing, cette #technologie pourrait encourager certains médecins à aller encore plus vite dans leurs consultations afin de les multiplier.

    Cette étape de la captation des conversations, n’est qu’un début. L’IA est perçue comme un important levier de croissance pour Doctolib. Et sans vouloir alimenter le fantasme du remplacement des professionnels de santé, l’Intelligence Artificielle va prochainement se déployer aux spécialistes et être amené à délivrer elle-même des diagnostics.

    Alors en tant que médecin du « monde connecté », je ne saurai vous la prescrire, n’ayant pas encore d’avis tranché sur son statut entre remède et poison, j’opte donc sagement pour le #principe_de_précaution.

    À la suite de cette chronique, Doctolib souhaite préciser que : « le dialogue entre le médecin et son patient n’est jamais enregistré ni stocké. L’assistant de consultation, activé uniquement avec le consentement du patient, se charge de la prise de notes, assure une transcription en temps réel de la consultation et en réalise une synthèse structurée. Cette synthèse sera toujours soumise à la validation ultime du médecin ».

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/un-monde-connecte/doctolib-deploie-une-ia-pour-enregistrer-et-analyser-les-conversations-p

    #intelligence_artificielle #AI #santé #secret_médical

    signalé aussi ici par @biggrizzly :
    https://seenthis.net/messages/1074287

  • Trafic d’êtres humains : plus de 2 500 arrestations dans une opération mondiale menée par Interpol
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/11/06/trafic-d-etres-humains-plus-de-2-500-arrestations-dans-une-operation-mondial

    Trafic d’êtres humains : plus de 2 500 arrestations dans une opération mondiale menée par Interpol
    Le Monde avec AFP
    Interpol a annoncé, mercredi 6 novembre, avoir mené sa « plus grande opération contre le trafic d’êtres humains » à ce jour. Plus de 2 500 personnes ont été arrêtées et plus de 3 000 victimes potentielles ont été secourues à travers le monde entre le 29 septembre et le 4 octobre, a précisé dans un communiqué l’organisation internationale de police criminelle.
    L’opération « Liberterra II » a permis « de secourir 3 222 victimes potentielles », dont des mineurs obligés de travailler dans des fermes en Argentine, des migrantes dans des discothèques en Macédoine, des mendiants en Irak, des employés de maison au Proche-Orient. Par ailleurs, « 17 793 migrants en situation irrégulière » ont été identifiés. Au total, 2 517 arrestations ont été effectuées au cours de la semaine, dont 850 concernaient spécifiquement le trafic d’êtres humains ou de migrants, a ajouté Interpol, précisant qu’il s’agit de résultats préliminaires.
    « La traite des êtres humains et le trafic de migrants sont de plus en plus liés à d’autres formes de criminalité, utilisant souvent les mêmes réseaux et itinéraires criminels », a souligné l’organisation, un chevauchement qui « amplifie les profits et le pouvoir des groupes criminels organisés ».
    L’opération a ainsi permis de découvrir des centres d’escroqueries en ligne exploitant des victimes de trafic. Aux Philippines, des policiers ont ainsi perquisitionné un entrepôt où plus de 250 personnes, Chinois pour la plupart, se livraient à des arnaques aux sentiments à l’échelle industrielle.« Dans de nombreux cas, les victimes sont attirées par de fausses promesses d’emploi et sont maintenues sur place par l’intimidation et les abus », annonce le communiqué. Au Mali, l’opération a permis d’identifier 24 Togolaises retenues contre leur gré et obligées de participer à une combine commerciale, après avoir été attirées par la promesse d’une embauche à l’étranger.
    Au Costa Rica, une femme à la tête d’une secte a été arrêtée pour exploitation d’enfants, travail forcé et violences physiques et psychologiques. Au Brésil, une enquête sur un réseau de trafiquants de drogue a permis d’établir que ses membres exerçaient aussi comme passeurs vers les Etats-Unis. « Dans leur quête incessante de profit, les groupes criminels organisés continuent d’exploiter des hommes, des femmes et des enfants, souvent à plusieurs reprises », a déploré le secrétaire général d’Interpol, Jürgen Stock, pour qui « seule une action coordonnée peut contrer ces menaces ». M. Stock, qui achève son deuxième et dernier mandat à la tête d’Interpol, doit laisser sa place au Brésilien, Valdecy Urquizava, lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisation, qui se tient actuellement à Glasgow.

    #Covid-19#migrant#migration#INTERPOL#traite#trafic#reseau#sante#santementale#violence

  • Les #marchés_financiers : une #illusion de pouvoir

    Alors que la #France débat de son #budget, le discours reste centré sur la #dette et le #déficit publics, et sur l’#influence supposée des marchés financiers. Cette approche conforte un cadre budgétaire contraint qui pénalise la population, tout en entretenant le #mythe d’un pouvoir des marchés sur l’#économie. Cet article vise à montrer que cette domination des marchés n’est en réalité qu’une illusion.

    Introduction

    Alors que la France traverse une période cruciale de discussions budgétaires, le débat se concentre encore une fois autour du déficit et de la dette publics. En arrière-plan, les marchés financiers apparaissent comme des arbitres incontournables, qu’il faudrait apaiser pour éviter une hausse des taux d’intérêt. Cette vision, qui exagère le pouvoir des marchés sur notre économie, repose en grande partie sur des #choix_politiques issus de l’#idéologie_néolibérale et imposés par les #règles strictes de l’Eurozone, celles du #traité_de_Lisbonne. Ce carcan budgétaire auto-imposé enferme les États membres dans une #logique_financière qui empêche une gestion budgétaire pleinement orientée vers le #bien-être des populations.

    Les milliards d’euros versés chaque année en #intérêts ne font qu’alimenter des investisseurs privilégiés, et cette situation découle de décisions politiques, non de nécessités économiques. Cet article vise à déconstruire les mythes entourant la #dette_publique et le rôle prétendu des marchés financiers en montrant que leur pouvoir n’est qu’une illusion bien entretenue et que les contraintes financières de l’Eurozone sont d’abord politiques.

    Les limites à la dépense publique ne sont pas financières

    Il est tout d’abord utile de rappeler que, selon l’analyse de la #Théorie_Monétaire_Moderne (#MMT), un État qui dispose du monopole de création de sa devise, en régime de #taux_de_change_flottant, ne peut faire #faillite dans sa propre devise, à moins de le vouloir. Les limites à sa #dépense_publique ne sont donc pas financières, mais liées à la disponibilité des #ressources_réelles, qu’il s’agisse des ressources technologiques, des ressources naturelles, ainsi que de la force de travail.

    Les États membres de l’Eurozone sont toutefois un cas particulier, puisqu’ils fonctionnent dans un cadre contenant des limites financières, en réalité auto-imposées, que sont les ratios de 3 % sur le PIB du déficit public et de 60 % de la dette publique. Ces limites représentent donc des contraintes concernant la #politique_budgétaire des États, les empêchant de réaliser le déficit nécessaire pour atteindre le #plein_emploi.

    Dans ces conditions, et dans la mesure où le compte des Trésors nationaux ouvert à la #BCE doit disposer d’un solde en permanence positif, les États-membres doivent obtenir des #recettes_fiscales et émettre des #titres_d’État, ce qui, en raison de l’absence de garantie par la BCE, les rend dépendants des marchés financiers et exposés au risque du défaut. Cette situation souligne la nécessité d’une réévaluation des règles budgétaires au sein de l’Eurozone, afin de permettre à ces États de disposer de leur plein potentiel économique.

    La dette publique n’est pas un fardeau, mais une richesse

    Comme le montre l’identité comptable vérifiable dans tous les pays, la dette publique équivaut à la devise nationale créée par la dépense publique et non encore utilisée par le secteur privé pour payer les impôts. Elle représente, au centime près, la richesse financière nette des agents du secteur privé1. Il en découle que la dette publique n’est pas composée des seuls titres d’État. Elle englobe l’ensemble des passifs de l’État, à savoir le cash, les réserves bancaires et les titres d’État. Cette définition est partagée par les banques centrales, y compris la BCE selon le #traité_de_Maastricht. Il est important de souligner que l’émission de #titres_d’État ne crée pas de nouvelle devise, mais change simplement la forme de la devise, passant de « #réserves » à « #titres », tout comme on transfère un montant d’un compte courant non rémunéré vers un compte de dépôt rémunéré2.

    La dette publique (stock) est la somme des déficits annuels (flux). Dette et déficit sont donc étroitement liés, et ainsi, lorsque l’État cherche à réduire son déficit en augmentant les #taxes ou en réduisant ses #dépenses, cela diminue l’épargne du secteur privé. Dit autrement, lorsque l’État retire plus de devise nationale par les taxes qu’il n’en crée par la dépense, cela provoque de l’#austérité.

    Les titres d’État ne servent pas à financer les dépenses publiques

    L’émission des titres d’État est une pratique héritée des anciens régimes de taux de change fixes, qui est aujourd’hui dépassée. Ces titres ne sont aujourd’hui plus émis pour financer directement les dépenses publiques, mais plutôt pour réguler les taux d’intérêt, une fonction devenue moins nécessaire depuis que la BCE rémunère les réserves excédentaires. Mais également, leur émission permet d’offrir un actif financier sans risque.
    Il est donc nécessaire de questionner l’obligation d’émettre des titres d’État.

    Cependant, en Eurozone, une précision s’impose : l’article 123 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne interdit à la BCE d’octroyer des découverts aux Trésors nationaux, obligeant ces derniers à émettre des titres. Pourtant, les #euros sont créés par la BCE, lorsque les États membres dépensent, ce qui fait de l’Eurozone le créateur monopolistique de la monnaie. Exiger un solde positif permanent sur le compte du Trésor auprès de la BCE repose donc sur une #fiction, fondée sur l’idée que l’État doit gérer sa trésorerie comme une entreprise. Cette contrainte n’a aucun fondement économique. Elle est purement politique et elle s’inscrit dans l’idéologie néolibérale, laquelle perçoit l’État comme un mauvais gestionnaire et souhaite ainsi limiter son action.

    Comme le suggère #Warren_Mosler, le père de la MMT, il serait tout à fait possible de cesser d’émettre des titres d’État. Et, quoi qu’il en soit, si cette émission devait être maintenue pour offrir un actif sans risque, une politique de taux d’intérêt à zéro constituerait une solution efficace dans le but de limiter l’influence des marchés financiers3.

    Le #taux_d’intérêt est fixé par la banque centrale

    Il est essentiel de comprendre que les mouvements des taux d’intérêt appliqués aux titres d’État dépendent étroitement des décisions prises par la BCE. Les taux d’intérêt sont entièrement sous son contrôle, constituant ainsi des choix politiques. L’observation des politiques de taux d’intérêt dans différents pays le confirme : les taux appliqués aux titres d’État suivent de très près les taux directeurs de la banque centrale, comme en témoignent les deux graphiques suivants4.

    Dans l’Eurozone, le "#Whatever_it_takes" de #Mario_Draghi en 2012 a marqué un tournant en ramenant les taux d’intérêt sur les titres d’État à des niveaux raisonnables, en particulier pour la Grèce. Cet événement a montré de manière éclatante que, dès lors que la BCE garantit les titres émis par les États, ceux-ci ne peuvent pas faire défaut.

    La crise de la COVID-19 a également confirmé ce pouvoir d’intervention : la BCE et les autres banques centrales ont démontré qu’elles pouvaient contrer les pressions des marchés financiers par des opérations comme l’#assouplissement_quantitatif (#quantitative_easing). Ainsi, bien que les marchés puissent influencer les taux pour ajuster la prime de risque, leur impact reste marginal en comparaison du pouvoir des banques centrales.

    Il s’ensuit que la soutenabilité de la dette publique dépend de décisions politiques, du bon vouloir de la BCE. Ni le niveau de la dette publique ni celui des intérêts ne restreignent réellement l’espace budgétaire des États, car la BCE peut, à tout moment, décider si un pays peut continuer à dépenser ou doit faire défaut, indépendamment de son niveau d’endettement. L’exemple de la #Grèce est révélateur : en 2010, alors que son ratio dette/PIB atteignait 130 %, le pays faisait face à une crise. En revanche, fin 2021, avec un ratio supérieur à 200 %, la question de la dette publique n’était plus problématique. Cela démontre que la soutenabilité de la dette publique est avant tout une question politique, et non économique.

    Il n’y a pas de lien entre niveau de dette publique et #croissance

    Un argument récurrent dans les discussions sur la dette publique affirme qu’il existerait un #seuil_d’endettement au-delà duquel la #croissance_économique se verrait compromise. Cependant, aucune recherche rigoureuse n’a jamais confirmé l’existence d’un tel seuil. Ainsi que le montrent Yeva S. Nersisyan et L. Randall Wray5 « Il n’existe pas de seuils [du niveau de la dette publique] qui, une fois franchis, seront insoutenables ou réduiront la croissance du pays. ». En réalité, l’histoire économique regorge d’exemples où des niveaux élevés de dette publique ont coexisté avec une croissance soutenue, dès lors que l’État maintient un soutien économique actif.

    La démission de Liz Trusss, un bon exemple de l’absence de fondement de l’influence des marchés financiers

    Ce qu’il s’est passé en Angleterre en 2022, entraînant la démission de la Première ministre Liz Truss, illustre parfaitement l’absence de fondement de l’influence des marchés financiers. En réalité, cette démission résulte de la pression des marchés financiers, une décision politique dictée davantage par la crainte de leur réaction que par une contrainte économique réelle. En effet, le Royaume-Uni, en tant que créateur de sa propre monnaie, aurait pu continuer à financer ses politiques sans risque de défaut, notamment en contrôlant les taux d’intérêt via la Banque d’Angleterre6.

    Les #agences_de_notation : quelle légitimité ?

    L’intervention des agences de notation consolide l’idée dominante selon laquelle il est impératif d’apaiser les marchés financiers, quel qu’en soit le coût. Ces agences, des entreprises privées opérant sans réel contrôle démocratique, se voient attribuer un rôle démesuré dans l’évaluation des finances publiques. Leur influence, souvent considérée comme infaillible, façonne les politiques budgétaires des États, et leurs décisions impactent directement les choix économiques. Pourtant, ni leur compétence, ni leur intégrité ne sont systématiquement vérifiées. Confier à ces entités privées, efficaces promoteurs de la pensée néolibérale dominante, la capacité de décider de l’avenir budgétaire d’un pays constitue un grave manquement au principe de #souveraineté_nationale, et un véritable déni de démocratie.

    Conclusion : déconstruire l’emprise idéologique des marchés financiers

    Au terme de cette analyse, il est évident que l’importance excessive accordée aux marchés financiers dans les choix budgétaires des États membres de l’Eurozone découle de contraintes financières auto-imposées, et que cette situation confère un pouvoir illusoire aux marchés, la décision finale appartenant toujours à la BCE. Les États-membres, en s’enfermant dans une logique où ils se voient forcés de "plaire" aux marchés pour financer leurs dépenses, se privent d’un levier essentiel pour stimuler leur économie et répondre aux besoins de leur population.

    Cette dépendance aux marchés financiers masque la réalité politique qui se cache derrière la soutenabilité de la dette publique : à tout moment, la BCE peut garantir ou non les titres publics émis, ce qui souligne le caractère fondamentalement politique de cette question. Ainsi, ce n’est pas le niveau de la dette publique ou des taux d’intérêt qui limite la marge de manœuvre des États, mais bien les choix de #gouvernance qui priorisent la satisfaction des marchés plutôt que celle des citoyens.

    L’exemple de la crise de la COVID-19 a montré la capacité d’intervention des banques centrales pour stabiliser l’économie, indépendamment des pressions des marchés financiers. Il est donc aujourd’hui essentiel de reconsidérer les #règles_budgétaires de l’#Eurozone, afin de restaurer la souveraineté des États et recentrer la politique budgétaire sur le #bien-être_collectif, au lieu de céder aux impératifs des marchés. En prenant cette direction, les États pourront pleinement utiliser leurs ressources pour servir leurs citoyens, laissant derrière eux l’illusion d’un pouvoir des marchés qui n’est en réalité qu’une contrainte politique imposée.

    https://blogs.mediapart.fr/robert-cauneau/blog/251024/les-marches-financiers-une-illusion-de-pouvoir
    #finance #néolibéralisme

  • Traite de mineures : deux sœurs condamnées à Dakar pour exploitation et mauvais traitements
    https://www.dakaractu.com/Traite-de-mineures-deux-soeurs-condamnees-a-Dakar-pour-exploitation-et-ma

    Traite de mineures : deux sœurs condamnées à Dakar pour exploitation et mauvais traitements
    Le tribunal des flagrants délits de Dakar a rendu son verdict ce mercredi 23 octobre 2024, condamnant Dieynaba Doumbouya et Asmaou Diallo à des peines de prison ferme pour traite de personnes . Selon Les Échos , Les deux sœurs, qui étaient sous mandat de dépôt depuis le 27 septembre, ont respectivement écopé de deux ans dont trois mois ferme et de deux ans dont un mois ferme.
    Les faits révèlent un traitement dégradant infligé à deux mineures sierra-léonaises, F.C., 14 ans, et R.K., 11 ans, que Dieynaba Doumbouya avait prises sous sa tutelle à Thiaroye. Les filles, épuisées par la charge de travail et les mauvais traitements, ont fini par fuir leur domicile pour se réfugier au marché de Thiaroye. Elles ont raconté à une commerçante, Monica, les atrocités subies, y compris des violences physiques et des attouchements sexuels de la part du fils de Dieynaba. Ces jeunes filles étaient arrivées au Sénégal avec l’autorisation de leurs parents, qui les avaient confiées à Dieynaba, supposée veiller sur elles. Après quelques semaines de travail dans un restaurant, elles ont été reléguées à des tâches ménagères et exploitées par Asmaou, qui les obligeait à vendre des sachets d’eau sur le marché.
    Alertés, les enquêteurs du commissariat de Thiaroye ont pris en charge les victimes, qui ont ensuite été conduites à l’ambassade de Sierra Leone à Dakar. Cependant, les sœurs Doumbouya et Diallo, réalisant que les filles étaient désormais chez Monica, ont tenté de porter plainte, mais elles ont été arrêtées et inculpées pour traite de personnes. Lors de l’audience, Dieynaba a nié les accusations, affirmant que les filles étaient bien traitées et qu’elle avait simplement voulu les aider à s’intégrer. Sa défense a évoqué le soutien des parents des mineures, qui auraient décidé d’envoyer leurs filles au Sénégal. Malgré ces dénégations, le procureur a insisté sur la gravité des faits et a requis des peines sévères. Le tribunal a finalement condamné les sœurs à des peines de prison ferme, tandis que les victimes ont été placées sous la protection de l’Action éducative en milieu ouvert (Aemo).

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#sierraleone#traite#mineure#violence#droit#sante

  • Sénégal : aide européenne de 19,6 milliards de Fcfa pour endiguer l’immigration clandestine
    https://www.dakaractu.com/Senegal-aide-europeenne-de-196-milliards-de-Fcfa-pour-endiguer-l-immigrat

    Sénégal : aide européenne de 19,6 milliards de Fcfa pour endiguer l’immigration clandestine
    L’Union européenne a annoncé mercredi à Dakar une aide de 19,6 milliards de Fcfa pour lutter contre l’immigration clandestine en provenance du Sénégal, où ils sont nombreux à risquer leur vie chaque année pour tenter d’atteindre l’Europe. Chaque année, des milliers de personnes meurent ou disparaissent en quittant ce pays d’Afrique de l’Ouest pour l’Europe lors de la périlleuse traversée de l’Atlantique, affrontant de forts courants sur des embarcations surchargées et souvent hors d’état de naviguer. « En réponse à une demande du gouvernement, l’Union européenne vient d’approuver une enveloppe de 30 millions d’euros » pour contribuer « à prévenir les départs irréguliers et à sauver des vies sénégalaises », a déclaré Jutta Urpilainen, commissaire européenne aux partenariats internationaux, à des journalistes dans la capitale sénégalaise.
    Les fonds seront utilisés pour aider les autorités sénégalaises à secourir les migrants en danger et à lutter contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, a-t-elle ajouté.
    Ils serviront également à sensibiliser la population aux dangers de la migration clandestine, a-t-elle ajouté. « Notre principal message, c’est que nous ne voulons plus voir de tragédies en mer », a-t-elle déclaré.La Commission européenne finance déjà un projet de 3,7 milliards de Fcfa (5,75 millions d’euros) visant à renforcer la capacité des forces de sécurité sénégalaises à lutter contre l’immigration clandestine, la traite des êtres humains et le trafic de migrants. Les côtes sénégalaises sont l’un des principaux points de départ pour des milliers de migrants espérant atteindre l’Europe, dont beaucoup vont vers les îles espagnoles des Canaries.
    Au moins 39 personnes ont trouvé la mort dans le naufrage d’un bateau transportant des migrants au large des côtes sénégalaises en septembre. Le président Bassirou Diomaye Faye a promis de « traquer sans relâche » les trafiquants d’immigrés après cette tragédie.
    Au début de sa visite au Sénégal, Jutta Urpilainen a annoncé l’octroi d’une subvention de 16,3 milliards de FCfa (25 millions d’euros) pour contribuer au développement des compétences et à la recherche dans le secteur pharmaceutique sénégalais. « Nous continuerons à créer davantage d’opportunités pour les jeunes du Sénégal, et avec eux, afin de construire un avenir durable et inclusif », a déclaré mercredi la commissaire européenne.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#UE#migrationirreguliere#jeunesse#traite#mortalite#sante#politiquemigratoire

  • Des experts de l’ONU dénoncent une mise en danger des migrants et des réfugiés en Tunisie
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/10/14/des-experts-de-l-onu-denoncent-une-mise-en-danger-des-migrants-et-des-refugi

    Des experts de l’ONU dénoncent une mise en danger des migrants et des réfugiés en Tunisie
    Des experts indépendants de l’ONU ont dénoncé, lundi 14 octobre, une mise en danger des migrants et des réfugiés en Tunisie lors d’opérations de secours en mer ou de transferts vers les zones frontalières. « Nous avons reçu des rapports choquants faisant état de manœuvres dangereuses lors d’opération d’interception de migrants, de réfugiés et de demandeurs d’asile en mer », ont-ils déclaré dans un communiqué, citant en particulier des coups et le chavirement des bateaux.
    Ils notent qu’entre janvier et juillet, 189 personnes, dont des enfants, auraient perdu la vie lors des traversées et 265 lors des opérations d’interception en mer, tandis que 95 personnes sont portées disparues. « Pour ceux qui sont “sauvés” par les gardes-côtes, y compris les victimes de la traite, leur situation ne ferait qu’empirer au moment du débarquement dans les ports », soulignent les experts, qui sont mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU mais ne s’expriment pas en son nom.
    Ils font état d’allégations de transferts arbitraires forcés vers les frontières avec l’Algérie et la Libye, sans aide humanitaire. « Nous sommes consternés par les violences signalées et l’usage excessif de la force lors de ces transferts. Les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile, y compris les enfants et les femmes enceintes, seraient emmenés dans les zones désertiques à la frontière entre l’Algérie et la Libye, et les gardes-frontières leur tireraient dessus s’ils tentaient de revenir », insistent-ils.
    Dans le communiqué, les quatre rapporteurs spéciaux et les membres du groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires s’inquiètent aussi des informations selon lesquelles les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile subsahariens « sont soumis à des degrés de violence plus élevés de la part des forces de sécurité tunisiennes ». Vient s’ajouter la répression des organisations de la société civile et des défenseurs des droits humains qui a conduit à la suspension temporaire des activités de préenregistrement et a limité l’accès des migrants aux services de base.
    Les experts expriment aussi leur inquiétude face à l’augmentation du nombre de groupes criminels impliqués dans la traite des personnes et face aux informations faisant état de violences sexuelles, y compris de viols de femmes et de filles âgées d’à peine 10 ans dans les zones frontalières. « Nous sommes préoccupés par le fait que, malgré ces graves allégations, la Tunisie continue d’être considérée comme un lieu sûr après les opérations de recherche et de sauvetage en mer, et que la coopération se poursuit (…) entre l’Union européenne et la Tunisie », ont-ils conclu. A l’été 2023, l’UE et la Tunisie ont conclu un accord qui prévoyait notamment une aide européenne de 105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration irrégulière.

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#UE#algerie#libye#frontiere#violence#traite#sante

  • Lettre aux sionistes sur la France Insoumise, Olivier Tonneau
    https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/220624/lettre-aux-sionistes-sur-la-france-insoumise

    Le sionisme a stimulé dans le #monde_musulman un antisémitisme qui s’est abreuvé aux mêmes sources que l’antisémitisme occidental. Les #Frères_Musulmans naissent en Egypte dans les années 1920, peu après la Déclaration Balfour (1917). Le sionisme est encore balbutiant. Pourtant ils sont d’emblée violemment antisémites, dans des termes qui excèdent largement la Palestine : pour eux comme pour les Européens, les Juifs dominent le monde et surtout l’Egypte. Dès cette époque commence la pénétration dans le monde Arabe du Protocole des Sages de Sion, bréviaire de l’antisémitisme moderne. Le titre de cet ouvrage permet de souligner un point fondamental, systématiquement éludé dans les débats sur l’antisionisme : l’antisionisme n’est pas seulement l’opposition au sionisme de Herzl, il est aussi l’opposition au prétendu complot des sages de Sion. Il n’est pas seulement l’opposition à l’état d’Israël, il est aussi un autre nom de l’#antisémitisme. Le mot « #antisionisme » est homophonique et recouvre deux notions. On peut bien sûr les distinguer conceptuellement mais il n’en reste pas moins qu’elles sont historiquement liées.

    L’antisionisme antisémite a été particulièrement puissant dans les mouvements afro-américains liés à la Nation of Islam. Martin Luther King et W. E. B. DuBois, peu sensibles au sort des Palestiniens, soutenaient le sionisme qu’ils comprenaient comme le mouvement de libération nationale du peuple Juif. Mais la Nation of Islam importe aux Etats-Unis l’antisémitisme virulent des Frères Musulmans et c’est dans ce cadre antisémite que se développe la critique d’Israël. Si légitime qu’ait été cette critique, il est important de reconnaître que ce n’est pas de la critique d’Israël que naîtrait occasionnellement un antisémitisme mal entendu, mais la critique d’Israël qui vient se loger dans un antisémitisme préexistant. Cette antécédence de l’antisémitisme sur l’antisionisme se voit dans les poèmes antisémites publiés par les Black Panthers, qui pourtant s’étaient écartés de la Nation of Islam pour fonder leur action sur des principes marxistes. On la constate dans la popularité de falsifications historiques. Ainsi du mythe selon lequel les Juifs auraient été les principaux instigateurs de la #traite des Noirs et les plus grands propriétaires d’esclaves, qui fut forgé pour effacer l’antagonisme historique entre les Noirs et les Musulmans et les souder en un seul bloc. Dans les milieux islamistes, Israël est toujours attaqué dans des termes antisémites, par exemple avec l’adaptation télévisée à gros budget du Protocole des Sages de Sion par l’Egypte.

    En esquissant l’histoire de la pénétration de l’antisémitisme dans le monde musulman et dans les mouvements de libération afro-américain, je ne valide pas la thèse en vogue du « nouvel antisémitisme » musulman par opposition à un antisémitisme chrétien désuet. Je fais même exactement le contraire. Il n’y a qu’un antisémitisme aujourd’hui, c’est l’antisémitisme moderne dont la thèse est la toute-puissance Juive, le texte fondamental le Protocole des Sages de Sion, et qui traverse tout le champ social. Le mythe du Juif esclavagiste a son symétrique à l’extrême-droite dans le « grand remplacement » qui accuse les Juifs d’avoir organisé la colonisation puis l’immigration pour substituer à la race supérieure des races inférieures, plus aisément contrôlables. C’est cet antisémitisme-là qui resurgit dans les dessins où l’on voit le sionisme dominant le monde, comme si un minuscule Etat du Moyen-Orient pouvait imposer sa volonté aux plus grandes puissances mondiales – petits dessins que l’on retrouve sur les sites d’#extrême-droite comme sur les sites #islamistes. (...)

  • Melting glaciers force Switzerland and Italy to redraw part of Alpine border

    Two countries agree to modifications beneath Matterhorn peak, one of Europe’s highest summits

    Switzerland and Italy have redrawn a border that traverses an Alpine peak as melting glaciers shift the historically defined frontier.

    The two countries agreed to the modifications beneath the Matterhorn, one of the highest mountains in Europe, which straddles Switzerland’s Zermatt region and Italy’s Aosta valley.

    Glaciers in Europe, the world’s fastest-warming continent, are retreating at an accelerated pace because of human-caused climate breakdown.

    “Significant sections of the border are defined by the watershed or ridge lines of glaciers, firn or perpetual snow,” the Swiss government said in a statement cited by Bloomberg. “These formations are changing due to the melting of glaciers.”

    The famed Zermatt ski resort is affected by the change, with the two countries agreeing to modify the border around the landmarks of Testa Grigia, Plateau Rosa, Rifugio Carrel and Gobba di Rollin based on their economic interests, Bloomberg reported.

    A joint Italian-Swiss commission agreed to the changes in May 2023. Switzerland officially approved the treaty on Friday, but Italy still needs to sign.

    The changes come after a disagreement between the two countries over the peak’s territory that lasted for years.

    Swiss glaciers lost 4% of their volume in 2023, the second-biggest annual decline on record, according to the Swiss Academy of Sciences. The largest decline was 6% in 2022.

    Experts have stopped measuring the ice on some Swiss glaciers because there is none left.

    The remains of a German mountain climber who disappeared while crossing a glacier near the Matterhorn nearly 40 years ago were discovered in melting ice in July last year.

    Experts in Italy said this month that the Marmolada glacier, which is the largest and most symbolic of the Dolomites, could melt completely by 2040 as a result of rising average temperatures.

    The collapse of part of the Marmolada killed 11 people in 2022.

    The glacier has been measured every year since 1902 and is considered a “natural thermometer” of climate change.

    https://www.theguardian.com/environment/2024/sep/29/melting-glaciers-switzerland-italy-alpine-border-matterhorn
    #frontières #frontière_mobile #Suisse #Italie #Alpes #Matterhorn #Cervin #visualisation #fonte_des_glaciers #glaciers #Zermatt #traité

    ping @reka

    • Switzerland and Italy redraw border due to melting glaciers

      Switzerland and Italy have redrawn part of their border in the Alps due to melting glaciers, caused by climate change.

      Part of the area affected will be beneath the Matterhorn, one of Europe’s tallest mountains, and close to a number of popular ski resorts.

      Large sections of the Swiss-Italian border are determined by glacier ridgelines or areas of perpetual snow, but melting glaciers have caused these natural boundaries to shift, leading to both countries seeking to rectify the border.

      Switzerland officially approved the agreement on the change on Friday, but Italy is yet to do the same. This follows a draft agreement by a joint Swiss-Italian commission back in May 2023.

      Statistics published last September showed that Switzerland’s glaciers lost 4% of their volume in 2023, the second biggest loss ever after 2022’s record melt of 6%.

      An annual report is issued each year by the Swiss Glacier Monitoring Network (Glamos), which attributed the record losses to consecutive very warm summers, and 2022 winter’s very low snowfall. Researchers say that if these weather patterns continue, the thaw will only accelerate.

      On Friday, Switzerland said that the redefined borders had been drawn up in accordance with the economic interests of both parties.

      It is thought that clarifying the borders will help both countries determine which is responsible for the upkeep of specific natural areas.

      Swiss-Italian boundaries will be changed in the region of Plateau Rosa, the Carrel refuge and Gobba di Rollin - all are near the Matterhorn and popular ski resorts including Zermatt.

      The exact border changes will be implemented and the agreement published once both countries have signed it.

      Switzerland says that the approval process for signing the agreement is under way in Italy.

      Last year, Glamos warned that some Swiss glaciers are shrinking so fast that it is unlikely they can be saved, even if global temperatures are kept within the Paris climate agreement’s 1.5C target rise.

      Experts say that without a reduction in greenhouse gases linked to global warning, bigger glaciers like the Aletsch - which is not on the border - could disappear within a generation.

      A number of discoveries have been made on Swiss glaciers in recent years due to their melting and rapid shrinking.

      Last July, human remains found close to Matterhorn were confirmed to be those of a German climber missing since 1986.

      Climbers crossing the Theodul glacier above Zermatt noticed a hiking boot and crampons emerging from the ice.

      In 2022, the wreckage of a plane that crashed in 1968 emerged from the Aletsch glacier.

      And the body of missing British climber Jonathan Conville was discovered in 2014 by a helicopter pilot who spotted something unusual while delivering supplies to a mountain refuge on the Matterhorn.

      https://www.bbc.com/news/articles/cgk7r0rrdnmo

  • À #Genève, un musée met en débat la restitution d’œuvres

    Le musée d’ethnographie de Genève met au jour ses errements passés, dans une exposition stimulante consacrée au rôle joué par la ville suisse dans le monde colonial. Et envisage, sur un registre apaisé, la restitution de pans de sa collection.

    La manœuvre n’est pas si fréquente : à Genève, un vénérable musée a décidé de faire en grand son autocritique, et d’égratigner la légende de ses pères fondateurs. À travers l’exposition « Mémoires. Genève dans le monde colonial », le musée d’Ethnographie (MEG), inauguré en 1901, interroge ses collections sous le prisme colonial. Il pose aussi de manière subtile l’enjeu des restitutions, non sans écho avec le film de Mati Diop Dahomey, qui sort en salles mercredi 11 septembre.

    Sur le parcours conçu dans l’immense sous-sol sombre du musée, une vitrine est consacrée à l’un des glorieux donateurs de l’établissement, le peintre suisse Émile Chambon (1905-1993), qui avait amassé un millier de pièces d’Afrique et d’Océanie : il surgit dans un autoportrait de 1931, portant le casque et l’uniforme de son oncle, qui fut administrateur colonial en Afrique équatoriale française. C’est de cet oncle qu’il avait hérité les premiers artefacts africains de sa collection.

    Un artiste contemporain, Mathias Pfund, a inversé les bordures du cadre de cette peinture malaisante, l’un des cœurs malades de cette exposition : une discrète intervention, qui signale que quelque chose s’est déréglé. Face aux objets personnels de Chambon, qui traduisent sa fascination pour l’Afrique, ont été rassemblés, dans une autre vitrine, certains de ses dons au musée : des statues de cuivre ou de fer qui représentent des gardiens de reliquaires kotas, sur les territoires du Gabon et de la République du Congo.

    Lorsque des missionnaires ont arraché ces figures au XIXe siècle, ils se sont débarrassés, en les brûlant ou en les cachant en forêt, des corbeilles d’os qu’elles surveillaient. Depuis, le MEG les a exposées comme de simples statues africaines. Cette fois, le musée a sculpté de nouvelles urnes funéraires glissées au pied de leurs gardiens, avec l’aide de visiteurs réguliers du MEG d’origine kota, pour tenter de rendre à ces objets une forme d’intégrité.

    « Dans l’exposition, les objets n’illustrent pas les discours. Les propos historiques viennent étoffer, dans un deuxième temps, l’histoire de ces objets. C’est pourquoi il y a beaucoup de choses que nous ne disons pas, sur le colonialisme à Genève et en Suisse, parce que les objets de notre collection ne le racontent pas », précise la Française Floriane Morin, commissaire de l’exposition.
    Le colonialisme suisse

    La Suisse, puissance coloniale ? L’affirmation peut surprendre, en particulier depuis la France. Dans l’exposition, une carte interactive relaie les conclusions d’un rapport de 2022 sur « l’héritage raciste et colonial dans l’espace public genevois ». « L’État suisse n’a pas conquis de territoires ni administré directement de colonies, explique Fabio Rossinelli, l’un des historiens qui ont travaillé sur l’exposition, rattaché aux universités de Lausanne et de Genève. Mais des sociétés suisses se sont formées spontanément, en Égypte ou encore au Brésil, qui étaient reconnues par le corps consulaire, et entretenaient des relations avec Berne. »

    Il poursuit, soucieux de « ne pas dédouaner l’État de ses responsabilités » : « L’État était bien présent, mais plutôt un peu à l’arrière-plan, en cachette. Prenez la Société de géographie de Genève [fondée en 1858 – ndlr]. C’était une société privée. Des collaborations avec l’État avaient lieu, des subventions étaient au besoin octroyées. On voulait favoriser l’intégration du pays dans le monde impérial et colonial. » Beaucoup des missionnaires suisses partis à cette époque, soutenus par cette société, ont rapporté des objets qui constituent le socle des collections actuelles du MEG.

    Quant à l’implication de la Suisse dans la traite négrière, elle est, là encore, bien réelle. D’après l’historienne Béatrice Veyrassat, la participation suisse à la traite, d’une manière « active » (des commerçants suisses qui recourent à l’esclavage dans leurs plantations aux Amériques) ou « indirecte » (via des investissements dans des compagnies maritimes dotées de bateaux négriers) « est estimée entre 1 % et 2 % de l’ensemble des Africain·es déplacé·es vers les Amériques ».

    Avec Nantes, Genève fut aussi, à partir des années 1670, l’un des centres de production des « indiennes », ces tissus fabriqués à partir de coton importé des comptoirs d’Inde (les collections suisses d’indiennes sont accrochées au château de Prangins, on ne voit que des reproductions frustrantes dans l’exposition genevoise). Ces indiennes pouvaient servir de monnaie d’échange des Européens contre des êtres humains mis en esclavage dans les ports africains, lors du commerce triangulaire. En 1785, pas moins de 20 % de la population active à Genève travaille pour une dizaine d’« indienneries ».
    Objets éclatés

    À bien des endroits, l’exposition est coupante et inconfortable, en particulier lorsqu’elle revient de manière très précise sur le travail problématique des équipes passées du MEG. Alors que Genève organise une « exposition nationale suisse » en 1896, dotée en son sein d’un « village noir », dans la sinistre tradition des zoos humains, le MEG achète à l’époque 85 artefacts fabriqués par ces captifs africains, majoritairement venus du Sénégal et de Gambie. Mais les experts du musée gomment ensuite leur origine et les font passer pour des objets fabriqués en Afrique de l’Ouest.

    Autre silence complice : une sublime coiffure de femme faite de cuir et de fer, attribuée à une femme d’origine herero, rapportée de Namibie par un couple de collectionneurs en 1906. Au même moment se déroule, de 1904 à 1908, le génocide des Herero (et des Nama), premier génocide commis par l’Allemagne. « La datation de ces objets laisse peu de doutes quant au contexte génocidaire et d’extrêmes violences qui a rendu leur acquisition possible », tranche un cartel de l’exposition.

    Une vitrine montre encore un ustensile aux allures de fouet, utilisé pour repousser les mouches, dans le Ghana du XIXe siècle. Ce chasse-mouches, peut-être détenu par un roi, avait aussi valeur de talisman coranique. À une date inconnue, des employés du musée l’ont éventré pour lui retirer sa charge magique, constituée notamment d’une lame de couteau – disparue – et de cinq feuillets de prières, retrouvés des décennies plus tard dans un tiroir du musée. « Comment perdre l’intégrité d’un objet au musée ? », s’interroge un cartel.

    L’exposition revient aussi sur l’essor de l’anthropologie telle qu’elle est enseignée à Genève à partir de 1860, discipline qui s’est distinguée en justifiant l’impérialisme occidental et en décrétant la supériorité européenne. C’est le point d’ancrage morbide des premières collections d’objets amassées à Genève, qui, là encore, alimenteront les réserves du MEG. Dans les années 1920, Eugène Pittard, fondateur du musée, tire aussi profit du trafic de restes humains dans les colonies britanniques.
    « Ramatriement »

    Floriane Morin assume cette approche « incisive » vis-à-vis de l’histoire de son musée, « parce qu’elle est la seule condition à la possibilité d’une réparation ». Mais est-il encore possible de décoloniser un musée construit sur des mensonges aussi lourds ? Même si le MEG s’est doté d’un nouveau bâtiment en 2014, en forme de pirogue blanche spectaculaire et facile à reconnaître dans le paysage genevois, ne faudrait-il pas plutôt fermer ses portes à jamais ?

    L’un des espaces les plus originaux de l’exposition prouve en tout cas que le musée a encore des choses à dire, et des chantiers à mener. « Nous ne parviendrons pas à décoloniser notre musée, à redéfinir l’institution, sans engager des relations sur le temps long, avec des personnes qui sont le plus à même [originaires des pays et populations concernés – ndlr] de reconsidérer ces collections et de réfléchir à leur avenir », avance encore Floriane Morin.

    Cinq « capsules » ont été aménagées, comme autant de cocons qui posent la question de la restitution d’objets aux populations qui les réclament. Dans ces salles, des registres de paroles se mêlent – juridiques, historiques, administratifs, intimes, mais aussi depuis le Nord et les Suds –, pour restituer le dialogue entretenu au fil des décennies entre le MEG et des populations autochtones.

    Ici, des objets déjà restitués à une communauté autochtone du Canada – un « ramatriement » plutôt qu’un rapatriement, précise le cartel – sont représentés par de simples silhouettes de papier noir sur le mur. On prend des nouvelles de leur vie d’après, réintégrés à des cérémonies rituelles. Ailleurs, un réseau de huit musées suisses négocie directement avec le Nigeria, pour le retour de biens originaires de l’ancien royaume du Bénin.

    L’histoire de deux mâts-totems est sans doute la plus emblématique. Achetés en 1955 par un collectionneur suisse dans une ville du sud-est de l’Alaska, les deux immenses totems aux motifs d’oiseaux ont été plantés dans le jardin du musée suisse pendant trente-quatre ans. Stockés par la suite dans des entrepôts dans un souci de protection, ils ont été remplacés par des copies. Mais ils sont restés des emblèmes de ce quartier de Genève au fil des années. L’exposition donne la parole aux descendants du sculpteur de ces mâts, qui disent leur sensation de manque et l’importance qu’ils revêtent encore pour eux, mais décrit aussi l’attachement de générations de Genevois·es à ces objets aux pouvoirs manifestement actifs des deux côtés de l’Atlantique.

    « Il y a une histoire qui se crée après la restitution, insiste Floriane Morin. Les restitutions ne sont pas la fin de quelque chose. Rendre un objet n’est pas fermer la porte, mais entamer une nouvelle histoire avec des personnes qui nous font confiance, cela crée plein de choses, déclenche de nouveaux projets, et c’est aussi ce que nous avons voulu raconter dans cette exposition. »

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/100924/geneve-un-musee-met-en-debat-la-restitution-d-oeuvres

    #Suisse #Suisse_coloniale #colonialisme_suisse #MEG #exposition
    #oeuvres_d'art #art #décolonial #Afrique #pillage #musées #colonisation #Emile_Chambon #Océanie #héritage #Société_de_géographie_de_Genève #missionnaires #objets #traite_négrière #indiennes #tissus #industrie_textile #coton #esclavage #exposition_nationale_suisse #village_noir #zoo_humain #ramatriement #réparation #mensonges

    ping @reka @cede

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    ajouté à la métaliste sur le #colonialisme_suisse :
    https://seenthis.net/messages/868109

    • La Collection

      La Collection propose de (re)découvrir les objets muséifiés par le prisme de leur ancrage dans l’histoire coloniale du Musée d’ethnographie de Genève. Ils se sont imposés dans ce parcours. La trame narrative se tisse autour d’eux, par les récits, les indices ou les silences de leurs trajectoires jusqu’au Musée, par les assignations qu’ils ont subies, mais aussi par les multiples identités qu’ils assument, selon qui interagit avec eux. Les biographies fragmentaires de ces objets se mêlent à l’énonciation du contexte colonial spécifique à Genève ainsi qu’à certains épisodes de l’histoire des impérialismes européens. La plume d’historien-ne-s, géographes et anthropologues spécialistes de l’ère coloniale, les gestes et les œuvres d’artistes contemporain-e-s, l’implication d’héritières et d’héritiers culturel-le-s se lient ici aux archives que le MEG partage en toute transparence.

      Au fil de La Collection, les sept « Mémoires d’objet », reconnaissables à leurs vitrines individuelles, apportent un éclairage approfondi sur des artefacts singuliers aux histoires surprenantes.

      https://colonialgeneva.ch/la-collection

  • #Steve_Silberman : The forgotten history of autism

    Decades ago, few pediatricians had heard of autism. In 1975, 1 in 5,000 kids was estimated to have it. Today, 1 in 68 is on the autism spectrum. What caused this steep rise? Steve Silberman points to “a perfect storm of autism awareness” — a pair of doctors with an accepting view, an unexpected pop culture moment and a new clinical test. But to really understand, we have to go back further to an Austrian doctor by the name of Hans Asperger, who published a pioneering paper in 1944. Because it was buried in time, autism has been shrouded in misunderstanding ever since. (This talk was part of a TED2015 session curated by Pop-Up Magazine: popupmagazine.com or @popupmag on Twitter.)

    https://www.youtube.com/watch?v=_MBiP3G2Pzc


    #autisme #vidéo #tedx #prévalence #santé_publique #Leo_Kanner #diagnostic #épilepsie #stigmatisation #honte #Lorna_Wing #histoire #Judith_Guld #Hans_Asperger #continuum #dons #handicaps #traits_autistiques #spectre_de_l'autisme #critères #Rain_Man #tests #neurodiversité

    via @freakonometrics

  • L’Espagne signe en Mauritanie et en Gambie des accords pour endiguer la migration clandestine
    https://www.dakaractu.com/L-Espagne-signe-en-Mauritanie-et-en-Gambie-des-accords-pour-endiguer-la-m

    L’Espagne signe en Mauritanie et en Gambie des accords pour endiguer la migration clandestine
    L’Espagne a signé avec la Mauritanie et la Gambie des accords pour renforcer la coopération contre les passeurs de migrants illégaux vers l’Europe et en faveur d’une migration régulée, lors d’une tournée du Premier ministre espagnol destinée à contrer l’afflux de clandestins africains dans son pays. L’Espagne a paraphé mardi soir avec la Mauritanie et mercredi avec la Gambie des « mémorandums d’entente » bilatéraux de « migration circulaire ». Ils mettent en place un cadre concerté d’entrée régulière sur le sol espagnol en fonction notamment des besoins de main d’oeuvre. Cette migration contrôlée est censée faire une place particulière aux jeunes et aux femmes.
    L’Espagne a aussi signé avec la Mauritanie une « déclaration d’intention » ouvrant la voie à des accords pour renforcer leur collaboration contre la criminalité organisée sous toutes ses formes.
    Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a précisé qu’il s’agissait principalement de combattre le trafic d’êtres humains, lors d’une rencontre avec le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, selon des propos rapportés par l’agence nationale mauritanienne.
    L’Espagne fait face à une accélération spectaculaire des arrivées de migrants clandestins, essentiellement via l’archipel des Canaries, porte d’entrée de l’Europe pour des milliers d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique à la recherche d’un avenir meilleur. Entre le 1er janvier et le 15 août, 22.304 migrants sont arrivés aux Canaries, contre 9.864 pour la même période de l’an dernier, soit une augmentation de 126%. Pour l’ensemble de l’Espagne, la hausse est de 66% (de 18.745 à 31.155).
    La Mauritanie et la Gambie sont le point de départ d’une grande partie des migrants. Le Sénégal, troisième et dernière étape de la tournée de M. Sanchez jusqu’à jeudi, en est un autre sur la côte ouest-africaine, entre la Mauritanie au nord et la Gambie au sud.
    Le chef du gouvernement socialiste, confronté à l’acuité du sujet en Espagne, a préconisé fermeté contre les filières et humanité vis-à-vis des migrants. Il a souligné « qu’il n’y a pas si longtemps encore, l’Espagne était aussi un pays de migrants ».
    « L’immigration n’est pas un problème, mais une nécessité qui s’accompagne de certains problèmes », a-t-il dit. En particulier, « nous devons lutter contre les mafias qui font le commerce d’êtres humains » et qui profitent « des conditions terribles et du désespoir de ceux qui ont recours à la migration irrégulière ».
    L’Espagne s’est engagée avec ses deux partenaires ouest-africains dans des déclarations conjointes à promouvoir « des migrations sûres, ordonnées et régulières » et à « garantir un traitement juste et humain des migrants ».Selon une source au sein de la présidence du gouvernement espagnol, la Mauritanie abrite quelque 200.000 réfugiés victimes de l’instabilité au Sahel, dont de très nombreux Maliens, qui sont des candidats potentiels à un départ vers les Canaries. Le projet pilote de « migration circulaire » avec la Mauritanie, d’une durée initiale d’un an, prévoit que l’Espagne communiquera des offres d’emploi à la Mauritanie qui sélectionnera des candidats. Ils passeront des entretiens et le cas échéant des tests, devront obtenir un visa et signer un contrat, et s’engager à retourner dans leur pays à la fin du contrat. Le mémorandum ne fournit pas de chiffre d’offres potentielles.
    Dans le domaine de la défense et la sécurité, « l’Espagne contribuera à hauteur d’un demi-million d’euros à une initiative de formation » en Mauritanie, pays charnière entre Afrique du Nord et Afrique subsaharienne qui se signale par sa stabilité dans une région troublée. L’Espagne lancera prochainement en Mauritanie un Institut Cervantes, institution de promotion linguistique et culturelle.
    L’Espagne « souhaite donner un nouvel élan à ses relations avec l’Afrique », a déclaré M. Sanchez en Gambie où il effectuait la première visite officielle d’un chef de gouvernement espagnol depuis l’établissement de relations bilatérales et où il a rendu visite à des agents de la Guardia Civil et de la Police espagnoles déployés sur le port de Banjul au nom de la coopération sur la migration et contre les trafics.Il a promis le lancement dans les prochaines semaines par l’Espagne d’une « nouvelle stratégie pour nos relations avec l’Afrique », indiquant que l’Afrique de l’Ouest et le Sahel seront considérés comme « région prioritaire ». Le président mauritanien a souligné le rôle de relais qu’il entend voir l’Espagne jouer auprès de l’Union européenne dans tous les domaines, y compris l’accueil de migrants légaux.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#gambie#mauritanie#cooperation#migrationcirculaire#trafic#traite#sahel#mali#sante

  • Au Sénégal, Pedro Sánchez affirme vouloir lutter contre « la traite des êtres humains »
    https://www.dakaractu.com/Au-Senegal-Pedro-Sanchez-affirme-vouloir-lutter-contre-la-traite-des-etre

    Au Sénégal, Pedro Sánchez affirme vouloir lutter contre « la traite des êtres humains »
    Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez assiste à un événement présentant des projets de collaboration à l’Institut Cervantès dans la capitale du Sénégal, à Dakar, lors de sa troisième et dernière étape de sa tournée de trois jours en Afrique de l’Ouest. M. Sànchez a affirmé sa volonté de lutter contre « les réseaux criminels qui pratiquent la traite des êtres humains » entre l’Afrique et les Canaries."Et pour lutter contre cette menace pour la stabilité et la sécurité de nos sociétés, il est également essentiel que les personnes arrivées illégalement en Espagne retournent dans leurs pays", a déclaré le Premier ministre espagnol pendant son discours.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#espagne#traite#migrationirreguliere#trafic#sante#canaries#routemigratoire

  • Scandale des eaux en bouteille : la fraude de #Nestlé s’élève à plus de 3 milliards en 15 ans

    Dans le cadre de l’#enquête_judiciaire visant Nestlé sur les traitements interdits des #eaux_minérales naturelles, de nouvelles investigations révèlent que la multinationale trompe les consommateurs depuis plus de quinze ans.

    L’ampleur de la #fraude est inédite. Par sa durée : plus de quinze ans, et par son montant : plus de 3 milliards d’euros au minimum. C’est ce que révèle un nouveau rapport d’enquête, que Mediapart a pu consulter, sur le traitement frauduleux des eaux minérales par Nestlé.

    Depuis 2005, la #multinationale a vendu plus de 18 milliards de bouteilles d’eau sous les marques #Contrex, #Hépar ou #Vittel, dont la #qualité équivalait à celle de l’#eau_du_robinet. Mais à un #prix près de cent fois supérieur.

    « Au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période », le caractère systémique de cette fraude conduit les enquêteurs à retenir principalement la #responsabilité du groupe Nestlé davantage que des responsabilités individuelles. Contacté, le groupe Nestlé nous a renvoyés vers son site, où sont publiées des réponses types.

    Tout a commencé en novembre 2020, lorsqu’un salarié du groupe #Alma (qui commercialise les eaux de la marque #Cristaline) signale auprès de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) des #traitements non conformes des eaux commercialisées comme « #eaux_minérales_naturelles ». Cette alerte déclenche un premier rapport du Service national d’enquête (SNE) de la DGCCRF, et un deuxième de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), comme l’avaient révélé Mediacités puis Le Monde et Radio France,

    Ces enquêtes concluent que près de 30 % des marques françaises, dont celles du groupe Nestlé, ont recours à des techniques de #purification des eaux classées comme « minérales naturelles » interdites, traitements utilisés notamment contre des #contaminations bactériennes ou chimiques.

    Les procédés auxquels ont recours les entreprises, tels que l’utilisation d’#UV, de #filtres_à_charbon_actif ou de #microfiltres (en deçà de 0,8 µm) sont seulement autorisés pour l’eau du robinet ou les « eaux rendues potables par traitements ». Ils sont strictement interdits pour les « eaux minérales naturelles » et les « #eaux_de_source », qui ne doivent pas subir d’opérations modifiant leur composition.

    Saisi en octobre 2022 par l’agence régionale de santé (ARS) Grand Est, chargée du contrôle de plusieurs sites du groupe Nestlé, le parquet d’Épinal (Vosges) a ouvert une enquête préliminaire, visant le groupe pour « #tromperie par personne morale sur la nature, la qualité, l’origine ou la quantité d’une marchandise ».

    C’est dans ce contexte que le service enquête de la DGCCRF a de nouveau été missionné et ce sont ses conclusions, rendues en avril, que Mediapart a pu consulter. Les investigations ont porté sur les eaux du groupe, embouteillées dans les #Vosges : Contrex, Hépar et Vittel. Leur enquête révèle que pour ces trois eaux minérales, Nestlé a recours à des traitements interdits depuis au moins 2005, voire 1993 pour certaines, et cela de façon permanente, en raison, notamment, de #contaminations_bactériennes fréquentes. À partir de ces éléments d’investigation, le procureur va décider de l’orientation des poursuites.

    Des contaminations fréquentes

    Selon les résultats de contrôles réalisés par Nestlé, de janvier 2020 à mars 2022, plusieurs sources d’eau sont contaminées « de #pathogènes et de #bactéries hétérotropes au-dessus de la limite légale », parfois même jusqu’à 85 % supérieurs. Et ce problème n’est pas récent. Pour y remédier, Nestlé a recours à des traitements par UV, supprimant les micro-organismes, des « process qui ne sont pas conformes avec la réglementation française », signale une note interne à l’entreprise.

    Lors de leur audition, plusieurs responsables reconnaissent ces pratiques interdites. L’ancien directeur de l’usine Nestlé dans les Vosges (en poste de 2019 à 2023) explique que ces appareils étaient utilisés « sur des captages qui avaient des dérives microbiologiques ».

    Dans un courrier adressé à l’ARS, l’entreprise précise que « ces traitements ont été mis en place depuis plusieurs décennies » et cela sur plusieurs captages d’eau des groupes Contrex et Hépar. Pour justifier de telles pratiques, la multinationale attribue la présence de ces dérives bactériennes « au #changement_climatique », provoquant la diminution des nappes d’eau et favorisant les contaminations des sols versants.

    Autre facteur potentiel de contamination, la surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est, en revanche, par abordée. Pas un mot non plus sur le signalement de ces bactéries que le groupe aurait dû faire auprès des autorités, et notamment de l’agence sanitaire de santé (ARS). Rien, non plus, sur la fermeture du site qui aurait dû être envisagée, ou encore sur le changement de #classification de l’eau commercialisée, de « minérale naturelle » à « rendue potable par traitements ».

    C’est en toute connaissance de cause que Nestlé a choisi d’avoir recours de façon intensive aux traitements par UV, ainsi que le constatent les enquêteurs. En épluchant les factures des différentes entreprises spécialisées dans ces installations, on découvre que de septembre 2005 à novembre 2022 (dates du début de l’enquête judiciaire et de l’arrêt de ces traitements), Nestlé a acheté plusieurs appareils à UV, dont quatre utilisés pour les eaux minérales naturelles. Les enquêteurs notent également que le « changement systématique des lampes UV une fois par an », par Nestlé, révèle une utilisation continuelle de cette technique.

    Mais manifestement, cela ne suffit pas à endiguer les contaminations et concernant plusieurs sources, Nestlé installe également des microfiltres (de membrane inférieure à 8 micromètres – µm), permettant de désinfecter l’eau en filtrant les bactéries. Cependant, non seulement ces installations peuvent elles-mêmes être factrices d’infections mais elles ne permettent pas de retenir certains virus ou bactéries.

    Sans se prononcer sur les #pollutions_bactériennes fréquentes des sources ni sur les risques de telles pratiques, les enquêteurs relèvent « une utilisation de filtres non autorisés par les arrêtés préfectoraux à différents niveaux de filtration allant de 0,2 µm à 10 µm depuis au moins 2010 », et cela pour les trois eaux minérales exploitées dans les Vosges.

    Nestlé date certains traitements de 1993

    Certains traitements ne répondent nullement à des « besoins de sécurité sanitaire ». L’utilisation de filtres à charbon actif, là encore interdite, permet de retenir « d’éventuelles traces de résidus de pesticides » dans les eaux. Mais, lors de son audition par les enquêteurs, l’ancien directeur des usines du groupe dans les Vosges explique que cette technique visait surtout à « la protection de la réputation de la marque [Vittel, en l’occurrence – ndlr]. Il était possible de détecter des traces d’herbicides en très faible quantité ».

    Cette stratégie est confirmée par le groupe dans un courrier envoyé à l’ARS en 2022 : « Ce type de #filtration a été mis en place afin d’éviter toutes traces de #pesticides et de #métabolites qui pourraient être mal perçus par les consommateurs et ainsi protéger l’#image de #marque et plus généralement de l’industrie des minéraliers, face à un risque réputationnel important. »

    Les enquêteurs n’ont étonnamment pas retenu cette année-là, mais datent de 2010 la mise en place de ce traitement interdit, qui correspond à l’année de prise de poste du responsable ressource en eaux (REE) auditionné.

    Ils ne retiennent pas non plus la responsabilité de l’ARS, qui est pourtant mise en cause par les déclarations de l’ancien directeur de l’usine. Interrogé sur l’utilisation de #CO2, traitement interdit mais mis en place par Nestlé, il affirme aux enquêteurs : « J’étais au courant pour l’ajout de CO2 pour Vittel. Nous l’avons montré à l’ARS lors des visites mais ils n’ont jamais considéré cela comme un point important. »

    Le garant de la sécurité sanitaire, l’ARS, n’en a pas tenu rigueur à l’exploitant, ce qui soulève de facto la responsabilité de l’État dans les pratiques trompeuses de Nestlé. Interrogée sur ce point par Mediapart, l’ARS n’a pas souhaité répondre.

    La longévité de la fraude interroge également sur l’efficacité des contrôles effectués par l’ARS. Certes, Nestlé a sciemment dissimulé les installations permettant les traitements des eaux illégaux : dans des armoires, dans des bâtiments isolés, voire dans « une pièce souterraine », ainsi que le constatent les enquêteurs. Par ailleurs, les points de prélèvement pour les contrôles de la qualité de l’eau brute étaient sciemment positionnés après les différentes techniques frauduleuses. Pourtant, l’ARS connaissait au moins l’un des traitements interdits et a fait le choix, malgré tout, de fermer les yeux.

    Caractère systémique de la fraude

    Les enquêteurs n’iront pas plus loin sur la responsabilité de l’État dans cette fraude. Concernant la multinationale, c’est le caractère systémique de la fraude qui est soulevé. En effet, dans leurs conclusions, les inspecteurs déplorent que l’expertise des responsables du groupe Nestlé « [soit] cependant utilisée de manière dévoyée, au regard de leur volonté de tromper les consommateurs et l’administration ».

    « L’installation des traitements semble ancienne et pourrait être antérieure au rachat, en 1992, par le groupe Netslé des deux usines » de Vittel et #Contrexéville. Mais ces pratiques ont perduré « non par négligence mais bien [du fait] d’un réel #choix de l’entreprise de maintenir ces traitements en place ».

    Par ailleurs, « au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période, ayant agi pour le compte et au bénéfice de la société […], la #responsabilité_morale de Nestlé doit être retenue à titre principal ».

    De fait, les enquêteurs établissent qu’il s’agit d’une fraude organisée, qui a duré plusieurs décennies, relevant davantage d’une stratégie du groupe que d’une initiative individuelle.

    La commercialisation d’au moins 18 milliards de bouteilles, selon les estimations des enquêteurs, « à destination finale des consommateurs, sous la dénomination “eau minérale naturelle” alors que ces eaux ne pouvaient prétendre à cette qualité, constitue l’élément matériel du #délit_de_tromperie sur les qualités substantielles et la composition des marchandises ».

    La tromperie est renforcée par la #publicité_mensongère présentant ces eaux comme « pures » et exemptes de tout traitement.

    Ce délit est passible d’une peine de trois ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant être portée à 10 % du chiffre d’affaires moyen annuel, soit 20 millions d’euros dans le cas de Nestlé, une somme qui peut paraître dérisoire comparée aux 3 milliards d’euros acquis par l’entreprise grâce à cette fraude (d’après les calculs faits dans le cadre des investigations).

    En effet, selon les enquêteurs, « la différence de chiffre d’affaires réalisée en vendant ces produits en eau minérale naturelle au lieu d’eau rendue potable par traitement est estimée à 3 132 463 297 euros pour les différentes marques et périodes infractionnelles correspondantes ».

    Mais le préjudice pour l’environnement induit par la #surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est quant à lui pas chiffré. Les risques sanitaires ne font pas non plus à ce stade l’objet d’investigations. Ainsi que le concluent les inspecteurs, « le maintien des traitements a permis la continuité de l’exploitation de l’ensemble des sources. Le retrait des traitements UV a entraîné un arrêt de l’exploitation de certains captages qui étaient contaminés microbiologiquement ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/180724/scandale-des-eaux-en-bouteille-la-fraude-de-nestle-s-eleve-plus-de-3-milli
    #réputation

  • Scandale des #eaux_en_bouteille : la fraude de Nestlé s’élève à plus de 3 milliards en 15 ans | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/180724/scandale-des-eaux-en-bouteille-la-fraude-de-nestle-s-eleve-plus-de-3-milli

    #nestlé_waters

    L’ampleurL’ampleur de la fraude est inédite. Par sa durée : plus de quinze ans, et par son montant : plus de 3 milliards d’euros au minimum. C’est ce que révèle un nouveau rapport d’enquête, que #Mediapart a pu consulter, sur le #traitement #frauduleux des eaux minérales par #Nestlé

    Depuis 2005, la multinationale a vendu plus de 18 milliards de #bouteilles d’#eau sous les marques #Contrex, #Hépar ou #Vittel, dont la qualité équivalait à celle de l’eau du #robinet. Mais à un prix près de cent fois supérieur.

    « Au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période », le caractère systémique de cette #fraude conduit les enquêteurs à retenir principalement la responsabilité du #groupe_Nestlé davantage que des responsabilités individuelles. Contacté, le groupe Nestlé nous a renvoyés vers son site, où sont publiées des réponses types. 

    Tout a commencé en novembre 2020, lorsqu’un salarié du groupe Alma (qui commercialise les eaux de la marque Cristaline) signale auprès de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) des traitements non conformes des eaux commercialisées comme « eaux minérales naturelles ». Cette alerte déclenche un premier rapport du Service national d’enquête (SNE) de la DGCCRF, et un deuxième de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), comme l’avaient révélé Mediacités puis Le Monde et Radio France, 

    Ces enquêtes concluent que près de 30 % des marques françaises, dont celles du groupe Nestlé, ont recours à des techniques de purification des eaux classées comme « minérales naturelles » interdites, traitements utilisés notamment contre des contaminations bactériennes ou chimiques. 

    Les procédés auxquels ont recours les entreprises, tels que l’utilisation d’UV, de filtres à charbon actif ou de microfiltres (en deçà de 0,8 µm) sont seulement autorisés pour l’eau du robinet ou les « eaux rendues potables par traitements ». Ils sont strictement interdits pour les « eaux minérales naturelles » et les « eaux de source », qui ne doivent pas subir d’opérations modifiant leur composition. 

    Saisi en octobre 2022 par l’agence régionale de santé (ARS) Grand Est, chargée du contrôle de plusieurs sites du groupe Nestlé, le parquet d’Épinal (Vosges) a ouvert une enquête préliminaire, visant le groupe pour « tromperie par personne morale sur la nature, la qualité, l’origine ou la quantité d’une marchandise ». 

    C’est dans ce contexte que le service enquête de la DGCCRF a de nouveau été missionné et ce sont ses conclusions, rendues en avril, que Mediapart a pu consulter. Les investigations ont porté sur les eaux du groupe, embouteillées dans les Vosges : Contrex, Hépar et Vittel. Leur enquête révèle que pour ces trois eaux minérales, Nestlé a recours à des traitements interdits depuis au moins 2005, voire 1993 pour certaines, et cela de façon permanente, en raison, notamment, de contaminations bactériennes fréquentes. À partir de ces éléments d’investigation, le procureur va décider de l’orientation des poursuites. 

    Des contaminations fréquentes
    Selon les résultats de contrôles réalisés par Nestlé, de janvier 2020 à mars 2022, plusieurs sources d’eau sont contaminées « de pathogènes et de bactéries hétérotropes au-dessus de la limite légale », parfois même jusqu’à 85 % supérieurs. Et ce problème n’est pas récent. Pour y remédier, Nestlé a recours à des traitements par UV, supprimant les micro-organismes, des « process qui ne sont pas conformes avec la réglementation française », signale une note interne à l’entreprise.

    Lors de leur audition, plusieurs responsables reconnaissent ces pratiques interdites. L’ancien directeur de l’usine Nestlé dans les Vosges (en poste de 2019 à 2023) explique que ces appareils étaient utilisés « sur des captages qui avaient des dérives microbiologiques ». 

    Dans un courrier adressé à l’ARS, l’entreprise précise que « ces traitements ont été mis en place depuis plusieurs décennies » et cela sur plusieurs captages d’eau des groupes Contrex et Hépar. Pour justifier de telles pratiques, la multinationale attribue la présence de ces dérives bactériennes « au changement climatique », provoquant la diminution des nappes d’eau et favorisant les contaminations des sols versants. 

    Autre facteur potentiel de contamination, la surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est, en revanche, par abordée. Pas un mot non plus sur le signalement de ces bactéries que le groupe aurait dû faire auprès des autorités, et notamment de l’agence sanitaire de santé (ARS). Rien, non plus, sur la fermeture du site qui aurait dû être envisagée, ou encore sur le changement de classification de l’eau commercialisée, de « minérale naturelle » à « rendue potable par traitements ». 

    C’est en toute connaissance de cause que Nestlé a choisi d’avoir recours de façon intensive aux traitements par UV, ainsi que le constatent les enquêteurs. En épluchant les factures des différentes entreprises spécialisées dans ces installations, on découvre que de septembre 2005 à novembre 2022 (dates du début de l’enquête judiciaire et de l’arrêt de ces traitements), Nestlé a acheté plusieurs appareils à UV, dont quatre utilisés pour les eaux minérales naturelles. Les enquêteurs notent également que le « changement systématique des lampes UV une fois par an », par Nestlé, révèle une utilisation continuelle de cette technique. 

    Mais manifestement, cela ne suffit pas à endiguer les contaminations et concernant plusieurs sources, Nestlé installe également des microfiltres (de membrane inférieure à 8 micromètres – µm), permettant de désinfecter l’eau en filtrant les bactéries. Cependant, non seulement ces installations peuvent elles-mêmes être factrices d’infections mais elles ne permettent pas de retenir certains virus ou bactéries.

    Sans se prononcer sur les pollutions bactériennes fréquentes des sources ni sur les risques de telles pratiques, les enquêteurs relèvent « une utilisation de filtres non autorisés par les arrêtés préfectoraux à différents niveaux de filtration allant de 0,2 µm à 10 µm depuis au moins 2010 », et cela pour les trois eaux minérales exploitées dans les Vosges. 

    Nestlé date certains traitements de 1993 
    Certains traitements ne répondent nullement à des « besoins de sécurité sanitaire ». L’utilisation de filtres à charbon actif, là encore interdite, permet de retenir « d’éventuelles traces de résidus de pesticides » dans les eaux. Mais, lors de son audition par les enquêteurs, l’ancien directeur des usines du groupe dans les Vosges explique que cette technique visait surtout à « la protection de la réputation de la marque [Vittel, en l’occurrence – ndlr]. Il était possible de détecter des traces d’herbicides en très faible quantité ». 

    Cette stratégie est confirmée par le groupe dans un courrier envoyé à l’ARS en 2022 : « Ce type de filtration a été mis en place afin d’éviter toutes traces de pesticides et de métabolites qui pourraient être mal perçus par les consommateurs et ainsi protéger l’image de marque et plus généralement de l’industrie des minéraliers, face à un risque réputationnel important. »

    Il s’agit d’une #fraude_organisée, qui a perduré sur plusieurs décennies, relevant davantage d’une stratégie du groupe que d’une initiative individuelle.

    Les enquêteurs n’ont étonnamment pas retenu cette année-là, mais datent de 2010 la mise en place de ce traitement interdit, qui correspond à l’année de prise de poste du responsable ressource en eaux (REE) auditionné.

    Ils ne retiennent pas non plus la responsabilité de l’ARS, qui est pourtant mise en cause par les déclarations de l’ancien directeur de l’usine. Interrogé sur l’utilisation de CO2, traitement interdit mais mis en place par Nestlé, il affirme aux enquêteurs : « J’étais au courant pour l’ajout de CO2 pour Vittel. Nous l’avons montré à l’ARS lors des visites mais ils n’ont jamais considéré cela comme un point important. » 

    Le garant de la sécurité sanitaire, l’ARS, n’en a pas tenu rigueur à l’exploitant, ce qui soulève de facto la responsabilité de l’État dans les pratiques trompeuses de Nestlé. Interrogée sur ce point par Mediapart, l’ARS n’a pas souhaité répondre.

    La longévité de la fraude interroge également sur l’efficacité des contrôles effectués par l’ARS. Certes, Nestlé a sciemment dissimulé les installations permettant les traitements des eaux illégaux : dans des armoires, dans des bâtiments isolés, voire dans « une pièce souterraine », ainsi que le constatent les enquêteurs. Par ailleurs, les points de prélèvement pour les contrôles de la qualité de l’eau brute étaient sciemment positionnés après les différentes techniques frauduleuses. Pourtant, l’ARS connaissait au moins l’un des traitements interdits et a fait le choix, malgré tout, de fermer les yeux. 

    Caractère systémique de la fraude
    Les enquêteurs n’iront pas plus loin sur la responsabilité de l’État dans cette fraude. Concernant la multinationale, c’est le caractère systémique de la fraude qui est soulevé. En effet, dans leurs conclusions, les inspecteurs déplorent que l’expertise des responsables du groupe Nestlé « [soit] cependant utilisée de manière dévoyée, au regard de leur volonté de tromper les consommateurs et l’administration ». 

    « L’installation des traitements semble ancienne et pourrait être antérieure au rachat, en 1992, par le groupe Netslé des deux usines » de Vittel et Contrexéville. Mais ces pratiques ont perduré « non par négligence mais bien [du fait] d’un réel choix de l’entreprise de maintenir ces traitements en place ».

    Par ailleurs, « au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période, ayant agi pour le compte et au bénéfice de la société […], la responsabilité morale de Nestlé doit être retenue à titre principal ».

    De fait, les enquêteurs établissent qu’il s’agit d’une fraude organisée, qui a duré plusieurs décennies, relevant davantage d’une stratégie du groupe que d’une initiative individuelle. 

    La commercialisation d’au moins 18 milliards de bouteilles, selon les estimations des enquêteurs, « à destination finale des consommateurs, sous la dénomination “eau minérale naturelle” alors que ces eaux ne pouvaient prétendre à cette qualité, constitue l’élément matériel du délit de tromperie sur les qualités substantielles et la composition des marchandises ».

    La tromperie est renforcée par la publicité mensongère présentant ces eaux comme « pures » et exemptes de tout traitement.

    Ce délit est passible d’une peine de trois ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant être portée à 10 % du chiffre d’affaires moyen annuel, soit 20 millions d’euros dans le cas de Nestlé, une somme qui peut paraître dérisoire comparée aux 3 milliards d’euros acquis par l’entreprise grâce à cette fraude (d’après les calculs faits dans le cadre des investigations).

    En effet, selon les enquêteurs, « la différence de chiffre d’affaires réalisée en vendant ces produits en eau minérale naturelle au lieu d’eau rendue potable par traitement est estimée à 3 132 463 297 euros pour les différentes marques et périodes infractionnelles correspondantes ».

    Mais le préjudice pour l’environnement induit par la surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est quant à lui pas chiffré. Les risques sanitaires ne font pas non plus à ce stade l’objet d’investigations. Ainsi que le concluent les inspecteurs, « le maintien des traitements a permis la continuité de l’exploitation de l’ensemble des sources. Le retrait des traitements UV a entraîné un arrêt de l’exploitation de certains captages qui étaient contaminés microbiologiquement ».

    Pascale Pascariello

    • ENQUETE. Scandale des eaux en bouteille : Nestlé a bel et bien triché « au vu et au su » de tous, notamment de plusieurs membres du gouvernement

      https://www.francetvinfo.fr/economie/scandale-des-eaux-en-bouteille-nestle-a-bel-et-bien-triche-au-vu-et-au-

      Selon la sénatrice Antoinette Guhl, en charge de la « mission flash » sur le géant de l’alimentaire, interrogée par franceinfo, « on ne peut pas être sûrs qu’il n’y a plus de tromperie en cours ». Une nouvelle commission d’enquête a été ouverte au Sénat.

      Nestlé a bel et bien triché « au vu et au su » de tous, notamment de plusieurs membres du gouvernement, en traitant avec des filtres interdits des eaux contaminées par des bactéries, selon l’une des conclusions principales d’une mission d’information « flash » lancée en avril 2024 par le Sénat, à la suite des révélations du journal Le Monde et de la cellule investigation de Radio France. L’enquête journalistique avait révélé le recours en France pendant de nombreuses années à des traitements interdits pour purifier des eaux minérales vendues en bouteille, notamment par #Nestlé_Waters.

      #Perrier, #Nestlé

      Les conclusions de cette mission, présidée par la sénatrice écologiste Antoinette Guhl, ont été adoptées ce mercredi matin par la Commission des affaires économiques du Sénat. Comme le révèlent Le Monde et franceinfo, il en ressort que la multinationale a bien eu recours à « des traitements interdits » sur ses eaux minérales, mais aussi que plusieurs ministres, notamment l’actuelle ministre de la transition écologique, Agnès #Pannier-Runacher, ainsi qu’Olivier #Véran, ancien ministre de la santé, et Elisabeth #Borne, bien qu’ayant connaissance de la tromperie en cours, n’ont pas mis en œuvre « les mesures correctives nécessaires ».

      « On ne peut pas être sûrs qu’il n’y ait plus de #tromperie en cours »
      Selon Antoinette Guhl, rapporteure de cette mission, interrogée par Le Monde et franceinfo, « Nestlé a fraudé et trompé les consommateurs. Tous les ministres ont su et ils ont laissé faire. Ils auraient dû sanctionner et informer. Ils ne l’ont pas fait ». La sénatrice pointe notamment dans son rapport l’"opacité", le « flou juridique », et le « caractère parcellaire de l’information dont ont disposé certaines administrations ». Elle déplore également qu’"aucune mesure de suivi immédiat n’ait été prise pour éviter la mise sur le marché d’eaux minérales naturelles ne remplissant pas les conditions requises pour être commercialisées", alors que des « mesures correctives », telles que « des mises en demeure de cesser les non-conformités et en cas d’inexécution, la suspension de la production », étaient possibles. La mission « flash » déplore que ces suites correctives n’aient pas été prises dès les aveux de Nestlé Waters en 2021. 

      Mais le rapport parlementaire ne se contente pas d’attester de l’existence d’une tromperie, et des défaillances de l’Etat dans ce dossier. En effet, selon Antoinette Guhl, « on ne peut pas être sûrs qu’il n’y ait plus de tromperie en cours sur le site de Perrier dans le Gard ». Pour comprendre cette situation, il faut savoir qu’après avoir « avoué » avoir recours à des filtres interdits, Nestlé s’engage auprès de l’Etat à mettre un « plan de transformation de ses usines ». En décembre 2023, la firme suisse obtient le droit, par arrêté préfectoral, de continuer à utiliser dans son usine du Gard, à Vergèze, des traitements de désinfection (filtres UV, filtres à charbon), pour produire une nouvelle marque de boissons, Maison Perrier, lancée à grand renfort de panneaux publicitaires et de vidéos sponsorisées sur les réseaux sociaux.

      Deux puits contaminés par des bactéries et des pesticides sont depuis cette date utilisés pour produire, non plus de l’eau minérale naturelle, mais des boissons énergisantes et des jus de fruits pour lesquels la réglementation n’interdit pas le recours à des filtres de désinfection. Problème, selon Antoinette Guhl : « Il existe désormais deux types d’eaux produites dans la même usine, une eau Maison Perrier qui a subi des traitements, et l’eau minérale Perrier censée être pure. Et il peut y avoir confusion entre ces deux types d’eau. Résultat : on ne peut pas être sûrs qu’il n’y a plus de tromperie sur le site de Perrier ».

  • Exploitation sexuelle de jeunes filles à Kedougou : Un vaste réseau Nigérien démantelé
    https://www.dakaractu.com/Exploitation-sexuelle-de-jeunes-filles-a-Kedougou-Un-vaste-reseau-Nigerie

    Exploitation sexuelle de jeunes filles à Kedougou : Un vaste réseau Nigérien démantelé
    La Division nationale de lutte contre le trafic des migrants, de la traite des personnes et de pratiques assimilées a démantelé un vaste réseau d’exploitation sexuelle de filles à Kédougou. Il a été démantelé par l’antenne de Kédougou. Les hommes de l’adjudant-chef Faye qui dirige l’antenne régionale de Kédougou de la DNL ont procédé à cette série d’arrestations et informent que la plupart sont des étrangers. « Jusqu’à présent, je n’ai pas arrêté un Sénégalais. C’est une pratique qui est là depuis un moment mais nous nous donnons corps et âme afin de stopper ce fléau », confie l’adjudant-chef Faye repris par Les Échos ce lundi. Les gérants de ces vastes réseaux ont été arrêtés et déférés au parquet. Ils seront présentés au tribunal de grande instance de Tambacounda cette semaine. Selon le quotidien Les Échos, « l’enquête préliminaire a, révélé que la plupart des filles ont été séduites par les trafiquants qui leur ont fait savoir qu’elles auront du travail, un logement et un salaire décent. Une fois au Sénégal, elles ont été surprises par l’attitude de leurs convoyeurs qui ont confisqué les passeports et autres papiers. Elles étaient enfermées dans des maisons closes et bien surveillées par les trafiquants ».

    #Covid-19#migrant#migration#traite#trafic#exploitationsexuelle#nigeria#senegal#kedougou#sante

  • #Esclavage dans les #mondes_musulmans : les faits, les clichés et leur postérité

    #M’hamed_Oualdi revient sur les traites serviles en terre d’islam, souvent instrumentalisées pour relativiser l’esclavage pratiqué par les Européens. Il démonte les comparaisons hasardeuses, sans complaisance pour une histoire dont les #traumatismes sont encore vivaces.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/210624/esclavage-dans-les-mondes-musulmans-les-faits-les-cliches-et-leur-posterit
    #islam #histoire #traite_d'êtres_humains #traite_islamique #comparaison #traite_atlantique #traite_trans-saharienne #Sahara #imaginaire #couleur_de_peau #religion

    • L’esclavage dans les mondes musulmans. Des premières traites aux traumatismes

      L’esclavage dans les mondes musulmans suscite de nombreux fantasmes et de multiples instrumentalisations. Cet ouvrage propose une mise au point rigoureuse et informée sur ce sujet, afin de couper court aux polémiques qui l’entourent.

      Objet d’études scientifiques mais aussi et surtout de passions politiques, l’esclavage dans les mondes musulmans suscite de nombreux fantasmes et de multiples instrumentalisations. Pour couper court aux inlassables polémiques qui entourent ce sujet prétendument tabou, M’hamed Oualdi l’aborde dans cet ouvrage en historien, c’est-à-dire d’une manière attentive à la fois à l’établissement des faits et à l’appréhension de leur complexité.
      Contre la vision homogénéisante d’un esclavage « islamique » unifié qui ne sert qu’à relativiser la gravité de la traite atlantique, il souligne la diversité des traites au sein de ces mondes depuis la période médiévale et la pluralité des formes que prend la servitude en leur sein. Il pointe aussi le caractère ambivalent des politiques abolitionnistes mises en œuvre par les puissances européennes au XIXe siècle, avant d’interroger la persistance de l’esclavage et des traumatismes qui lui sont liés dans les sociétés arabes et musulmanes contemporaines. Des premières traites aux « post-esclavages », ce sont ainsi non seulement les étapes marquantes dans l’histoire de ces sociétés qui sont restituées, mais aussi la trajectoire et la parole de millions d’hommes et femmes asservis.

      http://www.editionsamsterdam.fr/lesclavage-dans-les-mondes-musulmans

      #livre

  • Global Health NOW: MDMA Fails to Pass Muster; Fentanyl Harm Reduction Faces a Backlash; and Young Women Fight for Menstrual Health Education
    https://mailchi.mp/529886f302c3/global-health-now-mdma-fails-to-pass-muster-fentanyl-harm-reduction-faces-a-

    A dose of MDMA in the office of Michael Mithoefer, a psychiatrist who has studied the use of the drug as a PTSD treatment in Mount Pleasant, SC. Aug. 2017. Travis Dove/ Washington Post/Getty Images
    MDMA Fails to Pass Muster

    A U.S. FDA panel has roundly rejected the psychedelic drug MDMA as a treatment for post-traumatic stress disorder—a setback for advocates who hope to bring the drug into mainstream mental health treatment, reports the AP.

    Background: The review marked the first time that FDA advisers have considered a Schedule I psychedelic for medical use.

    If approved, MDMA would have been the first new treatment for PTSD in 20+ years, reports NBC News.

    In trials, researchers found a “significant reduction” in the severity of participants’ PTSD symptoms after being given the drug, also known as ecstasy or molly.

    Sticking points: The panel of advisers voted 10-1 against the drug’s treatment benefits versus risks, citing flawed data submitted by the drugmaker, Lykos Pharmaceuticals, that included:

    Potentially “inflated” results due to difficulties in double-blinding.

    Significant risks such as potential for heart problems.

    Allegations of research misconduct.

    What’s next? The FDA is not required to follow the group’s advice, but it typically does. It is expected to make its final decision by August.

    Bigger picture: MDMA is the first in a series of psychedelics—including LSD and psilocybin—expected to soon come before FDA review. But the overwhelmingly negative panel ruling could derail financial investments in the industry.

    #Psychédéliques #Médecine #Traitement #PTSD #MDMA #Refus

  • Avec le #Liban, l’UE compte de nouveau sur un #pays_tiers pour contrôler les migrations

    Un nouvel #accord a été conclu entre l’Union européenne et le Liban cette semaine, à hauteur d’un milliard d’euros. Ce dernier vise, sous couvert d’aider à maintenir la sécurité et la stabilité du pays, à freiner les départs d’exilés syriens en direction de l’Europe.

    La tournée continue. L’Union européenne vient de signer un nouveau « deal », cette fois avec le Liban, pour qu’un pays tiers gère le contrôle de ses frontières. Après l’Égypte et la Tunisie, c’est désormais à un Liban en crise de tenter de maîtriser les départs des exilés présents sur son sol, qui pourraient aspirer à rejoindre l’Europe pour une vie meilleure.

    Cette aide d’un milliard d’euros, annoncée à l’occasion d’une visite de la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen et du président chypriote Níkos Christodoulídis à Beyrouth le 2 mai, devrait s’étaler jusqu’en 2027 et « permettra de soutenir la population au Liban et de contribuer à sa sécurité et sa stabilité », a argué Ursula von der Leyen.

    Entre les lignes, le spectre migratoire n’est jamais bien loin : cette enveloppe doit certes permettre de soutenir « les plus vulnérables », à l’heure où le Liban traverse une crise socio-économique majeure, mais aussi et surtout « les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur du pays et les communautés d’accueil », tout en renforçant le soutien aux forces armées libanaises « dans la lutte contre la #traite et le #trafic_d’êtres_humains ».

    Autrement dit les #passeurs, qui permettent aux Syriennes et Syriens de faire la traversée vers l’île de Chypre, où le nombre d’arrivées par la mer a bondi ces dernières années ; et où, tout récemment, le gouvernement a annoncé vouloir suspendre les demandes d’asile pour les Syrien·nes sur l’île, en violation du droit international et en particulier de la Convention de Genève relative aux réfugiés.

    C’était d’ailleurs l’objet d’une première rencontre entre le président chypriote et le premier ministre libanais, Najib Mikati, organisée le 8 avril dernier à Beyrouth. Le premier ministre libanais avait alors assuré que « l’armée et les forces de sécurité libanaises faisaient de leur mieux pour mettre fin à l’immigration illégale ».

    L’entrevue avait abouti sur l’idée d’une coopération entre les deux pays, avec une « aide substantielle de la commission européenne », comme l’avait souligné le porte-parole du gouvernement chypriote à l’issue de la rencontre.

    Des contours flous

    Plus surprenant, le Conseil européen a également « réaffirmé la nécessité de créer les conditions d’un #retour_sûr, volontaire et digne des réfugiés syriens, telles que définies par le Haut-Commissariat aux réfugiés », peut-on lire dans un communiqué de la commission européenne en date du 2 mai.

    La #Syrie n’est pourtant pas considérée comme un #pays_sûr, comme le font remarquer différents observateurs : en septembre 2021, l’ONG Amnesty International avait même pointé dans un rapport les nombreuses violences – torture, viols, détention arbitraire – dont les réfugiés de retour en Syrie peuvent faire l’objet.

    Dans tous les cas, soulève Wadih Al-Asmar, président du réseau EuroMed Droits, « 250 millions d’euros sont prévus pour l’#armée_libanaise, qui participe à renvoyer des Syriens chez eux malgré les dangers qu’ils encourent en Syrie ». L’argent européen va donc « permettre des violations des droits de l’homme », regrette-t-il, expliquant que plusieurs cas ont déjà été documentés par ses équipes dernièrement.

    L’homme s’interroge par ailleurs sur cette enveloppe financière tombée de nulle part : fait-elle partie des fonds alloués par l’UE au Liban de façon régulière depuis 2011 ? S’agit-il d’une somme allouée de façon exceptionnelle ?

    Il souligne les « contours très flous » de cet accord, conclu avec le premier ministre libanais alors que celui-ci n’a pas l’habilitation de signer des accords internationaux, pour lequel aucun texte n’a encore visiblement été rédigé. « Aucun texte n’a été présenté au parlement libanais ou au parlement européen. C’est avant tout un grand effet d’annonce », estime celui qui est aussi président du centre libanais des droits humains à Beyrouth.

    Un coup de com’ « très problématique sur le plan des #droits_humains » : il pourrait provoquer une « pression supplémentaire sur les réfugiés syriens » présents au Liban, et participe au narratif faisant des Syriens les responsables de tous les maux que peut connaître le pays. « Il y a pourtant une classe politique corrompue qui a volé l’argent des Libanais, mais au lieu de poursuivre en justice les responsables de tout ça, on met tout sur le dos des réfugiés syriens », déplore Wadih Al-Asmar.

    Dans l’esprit du pacte migratoire européen

    L’effet d’annonce derrière ce nouvel accord vise aussi à conforter Chypre dans ses prises de position plus ou moins explicites contre les réfugiés syriens qui tentent de rejoindre l’île par la mer.

    Depuis quelques mois, Chypre « viole le droit européen » en refusant le débarquement de ces réfugiés. « Ursula von der Leyen donne donc une couverture politique au président chypriote en concluant cet accord », estime Wadih Al-Asmar.

    L’eurodéputé Damien Carême abonde : « On a l’impression que c’est pour calmer Chypre, qui ne veut plus accueillir de réfugiés syriens et va jusqu’à les refouler. On note d’ailleurs le mutisme de la Commission européenne sur ces agissements. »

    Ce nouvel accord s’inscrit, relève l’eurodéputé, dans la droite ligne du pacte migratoire européen, adopté le 10 avril dernier par le Parlement européen. « Il s’agit d’externaliser la gestion des frontières et de renvoyer le plus de personnes possible », explicite l’écologiste, qui a très vite marqué son désaccord avec ce pacte.

    Après la Mauritanie, la Tunisie, l’Égypte ou encore la Libye, « l’UE s’enferme dans des solutions qui ont déjà montré toute leur inefficacité ». Signer des accords avec des pays tiers dits « sûrs » est désormais devenu une « obsession », tacle l’eurodéputé, qui prend soin de relativiser la notion de pays « sûr ».

    « On ne sait pas bien ce qu’il y a derrière cette notion, puisque la Tunisie est par exemple considérée comme un pays sûr, et la Libye aussi, malgré tout ce qu’il s’y passe. » Impossible de ne pas relever les incohérences s’agissant du cas précis de la Syrie, où la commission européenne encourage le retour volontaire des réfugiés syriens, tout en considérant que le pays n’est pas « sûr ». « C’est dramatique et très inquiétant », alerte celui qui pointe là un « cynisme maximal ».

    Massivement présents sur le territoire libanais (un million et demi de réfugiés, soit près de 30 % de la population), mais victimes de discours populistes allant jusqu’à la théorie raciste du « grand remplacement », rejetés par Chypre et soumise à des marchandages financiers orchestrés par l’UE, prête à débourser un milliard d’euros pour ne pas les voir débarquer sur son sol… voilà le « marché de dupes » auxquels sont soumis les réfugiés syriens, dénonce Wadih Al-Asmar, qui résume la visite d’Ursula von der Leyen à un « échec ».

    Cette dernière veut « transformer le Liban en poste frontière avancé de l’UE », comme d’autres pays par le passé. Mais selon lui, le nombre de traversées par la mer vers Chypre ne baissera pas, et le business des passeurs, que l’accord UE-Liban est censé mettre à mal, continuera de fleurir de son côté, avec l’assentiment de la population libanaise, « contente de voir qu’ils font partir les réfugiés syriens ».

    Au final, conclut-il, « l’UE ne fait pas baisser la pression sur les réfugiés syriens, n’apporte pas de garanties réelles pour améliorer leur condition au Liban, et offre une image dégradée de l’Europe qui ne cherche qu’à contenir les migrations dans un pays tiers ».

    https://www.mediapart.fr/journal/international/030524/avec-le-liban-l-ue-compte-de-nouveau-sur-un-pays-tiers-pour-controler-les-

    #externalisation #migrations #réfugiés #frontières #contrôles_frontaliers #aide_financières #réfugiés_syriens #renvois #expulsions #retour_volontaire #retour_digne #pays-tiers_sûrs

    ping @_kg_

    • EU unveils €1-billion aid package for Lebanon in bid to curb refugee flows

      The European Union will provide €1 billion in financial aid to Lebanon over three years to prop up the country’s economy and help prevent a surge in refugees leaving for Europe.

      European Commission President Ursula von der Leyen announced the move on Thursday morning following a meeting with Lebanese caretaker Prime Minister Najib Mikati and Cypriot President Nikos Christodoulides in Lebanon’s capital, Beirut.

      The financial envelope, made up entirely of grants and to be dispersed by 2027, will help Lebanon strengthen basic services such as education, social protection and health, and spur economic reforms in the crisis-stricken country, von der Leyen said.

      But some three quarters of the cash - a total of €736 million - will be specifically dedicated to helping Lebanon grapple with the challenges it faces in welcoming Syrian refugees.

      “We understand the challenges that Lebanon faces with hosting Syrian refugees and other displaced persons. It is vital to ensure the well-being of host communities and Syrian refugees,” von der Leyen said.

      The Commission chief also vowed to “look at how to make the EU’s assistance more effective,” including facilitating a “more structured approach to voluntary returns” of displaced Syrians in cooperation with the UN refugee agency (UNHCR).

      It comes after EU leaders backed deeper engagement with Beirut last month to help safeguard it from the repercussions of the conflict in the Middle East, and after Cyprus raised the alarm over a sharp peak in the number of Syrian refugees arriving from Lebanon.

      It also follows a string of agreements signed over the last year between Brussels and African countries in a bid to stem migration into Europe.

      A deepening economic crisis and fragile government make Lebanon particularly vulnerable to the instability gripping the region in the wake of the Israel-Hamas war.

      The country is home to some 210,000 Palestinian and 1.5 million Syrian refugees, prompting fears regional instability could unleash a wave of migrants towards Europe via the island of Cyprus.
      Cash to stem refugee flows

      In early April, Cyprus announced it would temporarily halt the processing of asylum applications due to a surge in arrivals of Syrian refugees transiting through Lebanon and attempting to reach the island, which lies just 260 km off the Lebanese coast in the Mediterranean Sea.

      Over 1,000 people arrived in Cyprus by boats from Lebanon during the first two weeks of April, leaving refugee and reception centres on the island overloaded.

      “The problems seen on the Cypriot border is only one example of what could happen if this problem is not addressed,” Lebanese caretaker Prime Minister Najib Mikati acknowledged on Thursday, thanking Cyprus’ President Christodoulides for brokering the agreement.

      Hailing the announcement as “historic”, Christodoulides said that the financial envelope would address a situation that is “not sustainable” for either Lebanon, Cyprus or the European Union.

      “While we commend the Lebanese government for hosting a large number of Syrian refugees for more than 12 years, we are also fully cognisant of the enormous pressure that this creates to your economy and to your society,” Christodoulides said.

      He backed von der Leyen’s proposal of intensifying work with partners such as UNHCR on voluntary returns, where refugees who want to return to their home countries - even if the UN agency considers it unsafe for them - are supported to do so.

      Christodoulides also went further by calling for the status of some regions of Syria to be “re-examined” as safe areas to facilitate the return of migrants and refugees, a proposal he tabled at last month’s summit meeting of EU leaders.

      Syria, which has been under the authoritarian regime of Bashar al-Assad for more than two decades, has been designated an unsafe country since the civil war erupted in 2011. But refugee host countries such as Turkey and Lebanon have been pushing for the mass return of Syrian refugees to the country.

      A European Commission spokesperson confirmed that the EU has followed the lead of the UNHCR in their approach to safe zones in Syria, and that Brussels is “embarking now on discussions to see how to approach this issue in the upcoming period.”

      Von der Leyen also floated a working arrangement between Lebanon and the EU’s border agency, Frontex, “particularly on information exchange and situational awareness.” The agency currently has such arrangements in place with 19 partner countries.
      Security of Lebanon ’at stake’

      Both Christodoulides and von der Leyen also acknowledged the threat posed by the war between Israel and Hamas to Lebanon’s security.

      The Iranian-backed militant group Hezbollah is present in the country and has continuously exchanged fire across Lebanon’s southern border with Israel since the outbreak of the war last October.

      Hezbollah also took part in Tehran’s unprecedented aerial attack on Israel last month.

      “We are deeply concerned about the volatile situation in South Lebanon. What is at stake is the security of both Lebanon and Israel. The two cannot be disassociated,” von der Leyen said.

      Von der Leyen asked for a UN resolution calling on Israel to withdraw its troops from the Blue Line, the border demarcation between Lebanon and Israel, to be respected.

      https://www.euronews.com/my-europe/2024/05/02/eu-unveils-1-billion-aid-package-for-lebanon-in-bid-to-curb-refugee-flows

    • #Abou_Nader: Lebanese people reject European aid as a bribe to contain refugees

      #Fouad_Abou_Nader announced that Lebanese people have significant doubts regarding the EU’s financial package for Lebanon, estimated at a value of one billion euros over four years.

      He said: “If it is a veiled bribe intended to task the government with containing Syrian refugees and keeping them in Lebanon, then this assistance is to be returned to the givers with thanks.”

      He added: “The assistance that Lebanon was expecting from Europe is the regular repatriation of refugees to their country by giving them direct incentives in Syria. They can start by repatriating about 200,000 refugees who freely move between Lebanon and their country and have participated in the recent elections, which means there are no problems between them and the regime.”

      He asked: “Lebanese people were promised the transfer of Syrian prisoners to their country to complete their sentences there, so where is this promise now?”

      https://www.lbcgroup.tv/news/lebanon-news/770041/abou-nader-lebanese-people-reject-european-aid-as-a-bribe-to-contain-r/en

      #refus

  • Déclaration conjointe non contraignante de la Mauritanie et de l’UE sur les migrations - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55690/declaration-conjointe-non-contraignante-de-la-mauritanie-et-de-lue-sur

    Déclaration conjointe non contraignante de la Mauritanie et de l’UE sur les migrations
    Par RFI Publié le : 08/03/2024
    La Mauritanie et l’Union européenne (UE) ont signé et rendu publique jeudi à Nouakchott une déclaration conjointe (non contraignante juridiquement) établissant le renforcement d’un partenariat afin de lutter contre l’immigration irrégulière. Depuis le début de l’année, les départs de canots de migrants depuis la Mauritanie vers les îles Canaries ont fortement augmenté.
    D’après la feuille de route annexée à la déclaration conjointe de la Mauritanie et de l’Union européenne, rendue publique jeudi 7 mars, cinq thématiques autour de la migration feront l’objet d’une concertation : un chapitre pour faciliter la cohésion sociale des jeunes à travers des opportunités socio-économiques, un autre pour accompagner Nouakchott à répondre à l’afflux de réfugiés et soutenir les communautés qui les accueillent, ou encore un pour soutenir la mobilité des étudiants en améliorant par exemple les procédures de délivrance de visas.
    Mais il y a aussi des chapitres très attendus, comme ceux concernant la lutte contre l’immigration irrégulière et le trafic de migrants, ou celui concernant la gestion, la surveillance et le contrôle des frontières. Jean-Marc Dewerpe, chef de la coopération de la délégation de l’Union européenne en Mauritanie, détaille le partenariat non contraignant : « Combattre et poursuivre les réseaux de passeurs des migrants et les réseaux de traite des êtres humains, renforcer les moyens et les capacités des autorités responsables de la gestion des frontières, renforcer les opérations en matière de recherche et de sauvetage, ou encore faciliter le retour de ceux qui n’ont pas le droit de rester tout en respectant les droits humains. »
    Concernant les expulsions vers la Mauritanie, le document ne mentionne que le retour potentiel « des Mauritaniens en séjours irrégulier en Europe ». Une précision importante selon Abdessalam Ould Mohamed Saleh, ministre de l’Économie : « J’affirme ici que la Mauritanie ne sera jamais la patrie (alternative) des migrants illégaux étrangers. Nous ne les recevrons pas, ne les abriterons pas et ne leur accorderons pas la citoyenneté. »
    Dans le cadre du renforcement de ce partenariat, plus de 210 millions d’euros devraient être alloués à Nouakchott d’ici la fin de l’année. Ce pays est depuis le début de l’année devenu une terre de départ pour les exilés désireux de rejoindre les Canaries. La majorité des canots arrivés en janvier dans l’archipel espagnol avait pris la mer depuis les rives mauritaniennes, malgré de nombreux accords entre Nouakchott et Madrid pour lutter contre l’immigration irrégulière.

    #Covid-19#migrant#migration#mauritanie#UE#espagne#canaries#frontiere#migrationirreguliere#traite#reseaux#passeurs#sante

  • #Métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...

    –—

    ajouté à la métaliste sur les tentatives de différentes pays européens d’#externalisation non seulement des contrôles frontaliers (https://seenthis.net/messages/731749), mais aussi de la #procédure_d'asile dans des #pays_tiers :
    https://seenthis.net/messages/900122

    #migrations #externalisation

  • Il Consiglio d’Europa chiede all’Italia di garantire più protezione alle vittime di tratta

    Nel rapporto del Gruppo di esperti sulla lotta alla tratta di esseri umani (Greta) si chiede alle autorità di aumentare le indagini e le condanne, assicurare strumenti efficaci di risarcimento per le vittime e concentrarsi maggiormente sullo sfruttamento lavorativo. Oltre allo stop del memorandum Italia-Libia. Su cui il governo tira dritto.

    Più attenzione alla tratta per sfruttamento lavorativo, maggiori risarcimenti e indennizzi per le vittime e la necessità di aumentare il numero di trafficanti di esseri umani assicurati alla giustizia. Ma anche lo stop del memorandum Italia-Libia e la fine della criminalizzazione dei cosiddetti “scafisti”.

    Sono queste le principali criticità su cui il Gruppo di esperti del Consiglio d’Europa sulla lotta alla tratta di esseri umani (Greta) a fine febbraio ha chiesto al governo italiano di intervenire per assicurare l’applicazione delle normative europee e una tutela efficace per le vittime di tratta degli esseri umani. “Ogni anno in Italia ne vengono individuate tra le 2.100 e le 3.800 -si legge nel report finale pubblicato il 23 febbraio-. Queste cifre non riflettono la reale portata del fenomeno a causa dei persistenti limiti nelle procedure per identificare le vittime, nonché di un basso tasso di autodenuncia da parte delle stesse che temono di essere punite o deportate verso i Paesi di origine”. Una scarsa individuazione dei casi di tratta che riguarderebbe soprattutto alcuni settori “ad alto rischio” come “l’agricoltura, il tessile, i servizi domestici, l’edilizia, il settore alberghiero e la ristorazione”.

    L’oggetto del terzo monitoraggio di attuazione obblighi degli Stati stabiliti dalla Convenzione del Consiglio d’Europa sulla lotta contro la tratta degli esseri umani era proprio l’accesso alla giustizia per le vittime. Dal 13 al 17 febbraio 2023, il gruppo di esperti si è recato in Italia incontrando decine di rappresentanti istituzionali e di organizzazioni della società civile. La prima bozza del report adottata nel giugno 2023 è stata poi condivisa con il governo italiano che a ottobre ha inviato le sue risposte prima della pubblicazione finale del rapporto. Quello in cui il Greta, pur sottolineando “alcuni sviluppi positivi” dall’ultima valutazione svolta in Italia nel 2019, esprime “preoccupazione su diverse questioni”.

    Il risarcimento per le vittime della tratta è una di queste. Spesso “reso impossibile dalla mancanza di beni o proprietà degli autori del reato in Italia” ma anche perché “i meccanismi di cooperazione internazionale sono raramente utilizzati per identificare e sequestrare i beni degli stessi all’estero”. Non solo. Il sistema di indennizzo per le vittime -nel caso in cui, appunto, chi ha commesso il reato non abbia disponibilità economica- non funziona. “Serve renderlo effettivamente accessibile e aumentare il suo importo massimo di 1.500 euro”. Come ricostruito anche da Altreconomia, da quando è stato istituito questo strumento solo in un caso la vittima ha avuto accesso al fondo.

    Il Greta rileva poi una “diminuzione del numero di indagini, azioni penali e di condanne” osservando in generale una applicazione ristretta di tratta di esseri umani collegandola “all’esistenza di un elemento transnazionale, al coinvolgimento di un’organizzazione criminale e all’assenza del consenso della vittima”. Tutti elementi non previsti dalla normativa europea e italiana. Così come “desta preoccupazione l’eccessiva durata dei procedimenti giudiziari, in particolare della fase investigativa”.

    Il gruppo di esperti sottolinea poi la persistenza di segnalazioni di presunte vittime di tratta “perseguite e condannate per attività illecite commesse durante la tratta, come il traffico di droga, il possesso di un documento d’identità falso o l’ingresso irregolare”. Un problema che spesso porta la persona in carcere e non nei progetti di accoglienza specializzati. Che in Italia aumentano. Il Greta accoglie infatti con favore “l’aumento dei fondi messi a disposizione per l’assistenza alle vittime e la disponibilità di un maggior numero di posti per le vittime di tratta, anche per uomini e transgender” sottolineando però la necessità di prevedere un “finanziamento più sostenibile”. In questo momento i bandi per i progetti pubblicati dal Dipartimento per le pari opportunità, hanno una durata tra i 17 e i 18 mesi.

    C’è poi la difficoltà nell’accesso all’assistenza legale gratuita che dovrebbe essere garantita alle vittime che invece, spesso, si trovano obbligate a dimostrare di non avere beni di proprietà non solo in Italia ma anche nei loro Paesi d’origine per poter accedere alle forme di consulenza legale gratuita. Problematico è anche l’accesso all’assistenza sanitaria. “I professionisti del Sistema sanitario nazionale -scrive il Greta- non sono formati per assistere le vittime di tratta con gravi traumi e mancano mediatori culturali formati per partecipare alla fornitura di assistenza psicologica”.

    Come detto, il focus degli esperti riguarda la tratta per sfruttamento lavorativo. Su cui l’Italia ha adottato diverse misure di protezione per le vittime ma che però restano insufficienti. “Lo sfruttamento del lavoro continua a essere profondamente radicato in alcuni settori che dipendono fortemente dalla manodopera migrante” ed è necessario “garantire risorse che risorse sufficienti siano messe a disposizione degli ispettori del lavoro, rafforzando il monitoraggio dei settori a rischio e garantendo che le condizioni di vita e di lavoro dei lavoratori migranti soddisfare i requisiti previsti dalla normativa al fine di prevenire abusi”.

    Infine il Greta bacchetta il governo italiano su diversi aspetti relativi alla nuova normativa sui richiedenti asilo. “Temiamo che le misure restrittive adottate dall’Italia favoriscano un clima di criminalizzazione dei migranti, con il risultato che molte potenziali vittime della tratta non denunciano i loro casi per paura di detenzione e deportazione”, scrivono gli esperti. Sottolineando la preoccupazione rispetto al “rischio di aumento del numero di richiedenti asilo nei centri di detenzione amministrativa” previsto dagli ultimi provvedimenti normativi che aumenterebbe la possibilità anche per le vittime di tratta non ancora identificate di essere recluse. Un rischio riscontrato anche per il Protocollo sottoscritto con l’Albania per gli impatti che avrà “sull’individuazione e la protezione delle persone vulnerabili salvate in mare”.

    Sul punto, nelle risposte inviate al Greta l’8 febbraio 2024, il governo italiano sottolinea che il protocollo siglato con la controparte albanese “non si applicherà alle persone vulnerabili, incluse le vittime di tratta”. Resta il punto della difficoltà di identificazione fatta subito dopo il soccorso, spesso in condizioni precarie dopo una lunga e faticosa traversata.

    Ma nelle dieci pagine di osservazioni inviate da parte dell’Italia, salta all’occhio la puntualizzazione rispetto alla richiesta del Greta di sospendere il memorandum d’intesa tra Italia e Libia che fa sì che “un numero crescente di migranti salvati o intercettati nel Mediterraneo vengano rimpatriati in Libia dove rischiano -scrivono gli esperti- di subire gravi violazioni dei diritti umani, tra cui la schiavitù, il lavoro forzato e lo sfruttamento sessuale”. Nella risposta, infatti, il governo sottolinea che ha scelto di cooperare con le autorità libiche “con l’obiettivo di ridurre i morti in mare, nel pieno rispetto dei diritti umani” e che la collaborazione “permette di combattere più efficacemente le reti di trafficanti di esseri umani e di coloro che contrabbandano i migranti”. Con il rispetto dei diritti umani, del diritti umanitario e internazionale che è “sempre stata una priorità”. Evidentemente non rispettata. Ma c’è un dettaglio in più.

    Quel contrasto al traffico di migranti alla base anche del memorandum con la Libia, sbandierato a più riprese dall’esecutivo italiano (“Andremo a cercare gli ‘scafisti’ lungo tutto il globo terracqueo”, disse la premier Giorgia Meloni a inizio marzo 2023) viene messo in discussione nel rapporto. Dopo aver sottolineato la diminuzione delle indagini sui trafficanti di esseri umani, il Greta scrive che i “capitani” delle navi che arrivano in Italia “potrebbero essere stati costretti tramite minacce, violenza fisica e abuso di una posizione di vulnerabilità nel partecipare all’attività criminali”. Indicatori che li farebbero ricadere nella “categoria” delle vittime di tratta. “Nessuno, però, è stato considerato come tale”, osservano gli esperti. Si scioglie come neve al sole la retorica sulla “guerra” ai trafficanti. I pezzi grossi restano, nel frattempo, impuniti.

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