• La traite négrière, oubliée de l’histoire économique
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/06/la-traite-negriere-oubliee-de-l-histoire-economique_6054887_3232.html

    Chronique. En pleine polémique sur Colbert, concepteur du Code noir légiférant l’esclavage, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a expliqué, le 15 juin sur France Info, que Colbert, « c’est aussi la Compagnie des Indes, la restructuration de l’industrie ». Devrait-on, en ce début du XXIe siècle, tirer la moindre fierté de la Compagnie des Indes orientales fondée en 1664 ? Celle-ci contribua à l’expansion économique de la France, certes, mais tout en organisant des centaines d’expéditions de traite et en déportant des dizaines de milliers d’Africains vers les colonies françaises.

    A moins qu’elle ne trahisse une nostalgie de l’empire colonial, ce que l’on n’ose imaginer, la remarque de Bruno Le Maire témoigne de la difficulté à faire le lien, en France, entre la traite négrière et le développement économique. Peut-être parce que celle-ci ne fait pas partie de l’histoire économique, telle qu’elle est étudiée dans l’Hexagone. Comme l’explique l’historien Alessandro Stanziani, directeur de recherches au CNRS, « les spécialistes français de l’esclavage ne s’intéressent pas à l’économie et les historiens français de l’économie ne s’intéressent pas à l’esclavage ». Dans l’ouvrage intitulé Les Grandes Dates de l’histoire économique et financière de la France, publié par le ministère de l’économie en 2017, aucune date ne concerne, de près ou de loin, la traite négrière. Quant au très sérieux Comité pour l’histoire économique et financière de la France rattaché à Bercy, il n’a quasiment rien publié sur le sujet. Ce qui est plutôt surprenant lorsqu’on sait que le capitalisme moderne est né en partie dans les plantations de canne à sucre.

    Immenses profits de la production de canne à sucre

    Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, c’est tout le contraire. Tandis qu’en France, tout débat sur l’esclavagisme est happé par des questions identitaires, les historiens anglo-saxons tentent d’évaluer les profits dégagés pendant cette période, s’ils ont favorisé ou non la révolution industrielle. Un historien comme George Frederickson pousse la rationalité économique de la traite négrière jusqu’à écrire que si l’esclavage des Blancs avait été profitable, il aurait vraisemblablement existé.

    En étudiant ce passé, la France découvrirait peut-être que ce n’est pas seulement la machine à vapeur qui est à l’origine de la révolution industrielle, mais les immenses profits dégagés par la production de canne à sucre, réinvestis dans l’innovation. Elle découvrirait que les débats sur l’abolition étaient dominés par les arguments économiques : un abolitionniste du XVIIIe siècle comme Du Pont était par exemple convaincu que les travailleurs libres étaient bien plus productifs que les esclaves. Elle réaliserait à quel point les inégalités sont un héritage du passé, comme l’a montré Thomas Piketty dans Capital et idéologie (Seuil, 2019).

    Ce devoir d’histoire est la responsabilité des entreprises qui, à l’instar d’Axa ou de la Banque de France, ont vu le jour grâce à l’argent de la traite négrière, et de l’Etat français

    Lorsque les Britanniques ont aboli l’esclavage en 1833, ils ont versé l’équivalent de 5 % du revenu national à 4 000 propriétaires, favorisant l’émergence de grandes fortunes qui existent toujours aujourd’hui. La France a aussi versé des compensations en 1848 aux propriétaires de la Réunion, de la Guadeloupe, de la Martinique et de Guyane. Mais on commence tout juste à connaître leurs montants et leurs bénéficiaires. Idem pour les réparations qu’Haïti a dû payer à la France jusqu’en 1950 pour avoir voulu s’affranchir de l’esclavagisme.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Aurélia Michel : « L’histoire de l’esclavage irrigue encore une large part de l’organisation de notre société »

    Quelques historiens et économistes commencent à travailler sur ces sujets, à l’instar de Jessica Balgues, qui présentera son ouvrage intitulé Indemniser l’esclavage en 1848 ? (Karthala, 220 pages, 20 euros) aux Rendez-vous de l’histoire de Blois, le 10 octobre, ou de Simon Henochsberg, auteur d’une thèse remarquée sur les compensations versées à la France par Haïti. Ce devoir d’histoire est la responsabilité des entreprises qui, à l’instar d’Axa ou de la Banque de France, ont vu le jour grâce à l’argent de la traite négrière, et de l’Etat français. Sur le site Internet de Bercy, la biographie de Colbert, répertorié comme un « grand nom de l’économie », ne mentionne ni le commerce colonial ni la Compagnie des Indes, et encore moins la traite négrière.

    Julien Bouissou

    #esclavage #colonialisme #décolonisation

  • Trump’s Covid-19 antibody treatment was partly developed using Singaporean blood plasma | South China Morning Post
    https://www.scmp.com/week-asia/health-environment/article/3104427/trumps-covid-19-antibody-treatment-was-partly

    Trump was discharged from hospital on Monday evening and in a video released shortly after he was ensconced in the White House said he was feeling better.Dr Jonathan Reiner, a professor of medicine at George Washington University, told CNN:“The president might be the only patient on the planet ever to receive this particular combination of medicines.”
    Indeed, REGN-COV2 has not received emergency use authorisation from the US Food and Drug Administration and the biotech firm said it had provided the drug in response to Trump’s doctors making a “compassionate use” request. Asian Science Magazine said convalescent plasma from patients who had recovered from Covid-19 could be used to prevent or treat the disease but even with the US Food and Drug Administration authorising the emergency use of convalescent plasma, the difficulty of obtaining sufficient blood from volunteers meant it was not possible to use it at a large scale.
    Instead, the Regeneron therapy clones antibodies from both “humanised” mice and recovered patients to produce a reliable source of monoclonal antibodies, reported the magazine.
    “While the humanised mice were based on a technology owned by Regeneron, the human plasma used was supplied through an agreement with Singapore’s National Centre for Infectious Diseases,” it added. Reports of antibody treatments in the works emerged in June, with most of them in labs across Asia, including Singapore, Japan, China and South Korea. Scientists explained that the treatment works by harvesting specific antibodies – produced by the body to fight off diseases when an individual catches a virus – to trigger other parts of the immune system to attack the cells containing the toxin.
    For Singapore, its defence research and development organisation DSO National Laboratories had announced in June that it had discovered five antibodies that could block the coronavirus and protect against key mutations, after scientists screened hundreds of thousands of cells that produce the antibodies.The country’s government-linked biomedical sciences institute A*Star is working with Japanese pharmaceutical company Chugai Group separately on similar treatments

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#trump#sante#traitement#circulationthérapeutique#asie#singapour#japon#chine#coreedusud

    • Trump traité avec le médicament expérimental de Regeneron, la biotech tout proche de son record en Bourse
      https://investir.lesechos.fr/actions/actualites/trump-traite-avec-le-medicament-experimental-de-regeneron-la-biote

      Regeneron ne pouvait pas espérer meilleure publicité. Donald Trump, hospitalisé depuis vendredi soir au centre médical militaire Walter Reed, le Val-de-Grâce américain, a reçu trois traitements différents contre le Covid-19, dont celui expérimental de la biotech américaine. Son nom de code ? REGN-COV2. Puisqu’il n’a pas encore été validé par l’autorité sanitaire américaine, il n’en a pas encore reçu un de plus commercial. Mais le feu vert de la Food and Drug Administration (#FDA) ne devrait plus tarder. En tout cas, c’est le pari que fait la Bourse.

      Les actions Regeneron gagnent presque 10% ce lundi, revenant à 7% de leur record historique du 20 juillet, quand elles avaient fait une poussée à presque 665 dollars, ce qui valorisait alors l’entreprise à plus de 70 milliards de dollars (60 milliards d’euros, soit autant que Schneider Electric ou Air Liquide). C’est une « question de jours » avant que la biotech ne reçoive l’Emergency Use Authorization ou, en français, l’autorisation d’utilisation d’urgence, croit-on au sein de la banque d’investissement SVB Leerink.

      « Validation ultime »

      Après avoir été prescrit au président des Etats-Unis, le cocktail d’anticorps développé par Regeneron, en phase 3 d’essais cliniques, a reçu la « validation ultime », estime l’analyste Geoffrey Porges. Pour lui, Donald Trump « était en plus mauvais état que ce qui a d’abord était suggéré », sinon comment expliquer qu’il ait reçu un traitement pour lequel « il y a zéro information sur le risque d’intéractions négatives » entre le REGN-COV2, le remdesivir de Gilead Science et la dexaméthasone. A la connaissance de Geoffrey Porges, personne d’autre n’a été traité avec la combinaison de ces trois médicaments.

      Covid-19 : quel est ce traitement expérimental administré à Donald Trump ?
      https://www.numerama.com/sciences/652936-regn-cov2-quel-est-ce-traitement-experimental-administre-a-donald-t

      Le médicament développé par Regeneron Pharmaceuticals est pourtant, déjà, l’un des plus prometteurs, ayant reçu 500 millions de dollars du gouvernement américain pour parfaire son produit, avant même que les tests cliniques soient terminés. Pour accélérer ce développement, Regeneron s’est associé à l’entreprise pharmaceutique suisse Roche, bien plus grosse, en août 2020.

      [...]

      COMMENT FONCTIONNE LE MÉDICAMENT DE REGENERON ?

      En théorie, le cocktail développé par Regeneron Pharmaceuticals parvient à neutraliser le virus dans un environnement de tubes de test. Il est composé d’un ensemble de clones d’anticorps créés contre le SARS-CoV-2, prélevés sur des humains ayant guéri du virus. La production de ces anticorps en dehors du corps humain passe par un clonage dans des cellules ovariennes de hamster chinois — un processus utilisé de longue date par la biologie médicale

      Une fois administré, le cocktail d’anticorps s’attaque à la surface de la protéine du coronavirus et tente de l’empêcher d’infecter d’autres cellules, comme le résume Science Mag. Il s’est donc montré extrêmement efficace pour aider les patients dans un groupe de test où leur charge virale était très élevée, mais leurs anticorps complètement absents. On parle donc de patients qui seraient tout juste contaminés par le coronavirus, pour lesquels on a amplifié la réponse immunitaire. Les tests n’ont pas permis de voir de grandes améliorations sur des patients un peu plus avancés, qui avaient déjà commencé à développer des anticorps.

    • Le médicament Covid utilisé pour traiter Trump a été testé sur des cellules fœtales
      https://www.fr24news.com/fr/a/2020/10/le-medicament-covid-utilise-pour-traiter-trump-a-ete-teste-sur-des-cellule

      Le président américain a vanté mercredi le traitement comme un « remède » contre le coronavirus. Mais son administration a réduit le financement du type de recherche qui a permis de tester le traitement par anticorps, une décision qui a été saluée par les militants pro-vie mais largement condamnée par les chercheurs scientifiques.

      Regeneron a déclaré jeudi : « Nous avons utilisé la lignée cellulaire HEK293T pour tester la capacité de nos anticorps à neutraliser le virus SARS-COV-2. »

      Il a ajouté : « HEK293T n’a pas été utilisé d’une autre manière et le tissu fœtal n’a pas été utilisé dans cette recherche. Nous n’avons pas utilisé de cellules souches humaines ou de cellules souches embryonnaires humaines dans le développement de REGN-COV2. »
      [...]

      L’année dernière, le ministère de la Santé a décidé de restreindre le financement fédéral des études utilisant des tissus fœtaux, affirmant que toute recherche de ce type devrait être approuvée par un comité d’éthique avant de recevoir des fonds du gouvernement.

      Le département a déclaré à l’époque : « La promotion de la dignité de la vie humaine de la conception à la mort naturelle est l’une des toutes premières priorités de l’administration du président Trump. »

      Le changement de politique de l’année dernière n’aurait limité aucune recherche de Regeneron, car une exception a été accordée pour les travaux reposant sur des cellules prélevées sur des fœtus dans le passé.

      Un responsable de l’administration a déclaré : « Un produit fabriqué à partir de lignées cellulaires existantes qui existaient avant le 5 juin 2019 n’impliquerait pas la politique de l’administration sur l’utilisation de tissu foetal humain issu d’avortements électifs. »

      En août, le conseil a rejeté 13 des 14 propositions qui incluaient des tissus fœtaux, approuvant celle où le tissu avait déjà été acquis et qu’il ne serait plus nécessaire de compléter la recherche.

  • La virologie est un sport de combat

    Je suis #Bruno_Canard, directeur de recherche CNRS à l’université d’Aix-Marseille. Mon équipe travaille sur les #virus_à_ARN (#acide_ribonucléique), dont font partie les #coronavirus.

    Mme la Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation m’ayant cité, et mentionné mes travaux dans son intervention sur les Matins de France Culture le 22 juin 2020 (https://www.franceculture.fr/emissions/les-matins/les-matins-de-france-culture-emission-du-lundi-22-juin-2020

    ), il m’a semblé important de préciser les #conditions_de_travail de mon équipe de #recherche sur le #SARS-CoV-2 et sa projection dans la future #Loi_de_Programmation_de_la_Recherche (dite #LPPR), qui est en cours d’examen à l’Assemblée Nationale.
    Cela permet d’illustrer, à partir d’un cas concret, et peut-être de faire comprendre au grand public le #sous-financement récurrent de la #recherche_publique en #France en général dans les 20 dernières années ; la #précarité grandissante des #personnels de ces laboratoires ; le #sous-équipement dramatique en grands #instruments_scientifiques essentiels aux développements de thérapies antivirales ; le faible niveau des #salaires des chercheur·ses, très éloignés de ceux des haut·es fonctionnaires ; et finalement, le peu de #considération dont ils font l’objet par les femmes et les hommes politiques français. Elles et ils prétendent parler au nom de la #science, souvent confondue avec la #technologie, mais sans écouter les scientifiques.

    Chère Mme la Ministre, chère Frédérique, je me permets de vous appeler par votre prénom en souvenir des cafés et bavardages créatifs que nous avons partagés lorsque, en 1992, j’étais fraîchement recruté comme chercheur au #CNRS à Nice dans le laboratoire dirigé par Patrick Gaudray, et vous, doctorante dans le laboratoire de François Cuzin à l’Université de Nice. C’était une époque formidable, j’y ai fait mes plus belles ascensions dans ces extraordinaires Alpes-Maritimes, pendant que la France commençait sa dégringolade dans le classement scientifique, dans une remarquable trajectoire parallèle au nombre de postes statutaires de chercheur·ses et de manière plus générale, à la performance de la recherche française.

    Nous nous retrouvons donc environ 25 ans plus tard.

    Chère Frédérique, vous êtes désormais Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, et soutenez que cette loi permettra un réarmement de la #recherche_française inégalé depuis 1945. Je suis un chercheur « de base » et je me suis exprimé à titre personnel, comme la majorité de mes collègues, pour formuler mes craintes d’un #budget concentré sur des projets à court terme, synthétisées dans la tribune « La science ne marche pas dans l’urgence » (https://universiteouverte.org/2020/03/04/coronavirus-la-science-ne-marche-pas-dans-lurgence/;%20Le%20Monde,%2029%20f%C3%A9vrier%202020;%20https:/lejournal.cnrs.fr/articles/la-science-fondamentale-est-notre-meilleure-assurance-contre-les-). Dans un entretien à France Culture en juillet (https://www.franceculture.fr/emissions/les-matins/les-matins-de-france-culture-emission-du-lundi-22-juin-2020

    ), vous avez déclaré à mon sujet : « Mr Canard a obtenu plusieurs financements sur projets… Je connais par cœur les financements qu’a eu ce laboratoire ».

    Justifier les « plusieurs financements sur projets » pour mon laboratoire sous-doté

    Je m’étais étonné de recevoir en juin la demande urgente de la part mon employeur (le CNRS), de fournir le montant de tous les contrats dont mon équipe a bénéficié, de l’#Agence_National_de_Recherche (#ANR) en particulier. Malheureusement, force a été de constater que le ministère et ses contrats ANR n’y a pas occupé une place proéminente. Encore moins sur les coronavirus (2 projets ANR coordonnés en 18 ans), sur lesquels aucun soutien financier spécifique n’a été accordé depuis plusieurs années, sauf en 2019 par la #Fondation_de_la_Recherche_Médicale, dont la vision scientifique tient heureusement peu cas des modes. Nous nous échinions, en effet depuis 2003, mes collègues d’équipe et moi, à étudier la réplication des coronavirus et comment ces derniers mutent, ce qui est d’une importance capitale pour la conception de #vaccins ou de #médicaments. Tous les dossiers de projet ANR inlassablement déposés depuis 2015 ont été jugés indignes d’être financés et/ou inintéressants. Cinq fois, pour être précis. Dans la dernière édition (dépôt du projet en octobre 2019 – réponse pas encore arrivée à ce jour, 19 septembre 2020), j’ai failli renoncer à apporter encore des résultats expérimentaux préliminaires, pour ne pas les divulguer gratuitement à mes concurrent·es : l’évaluation des projets ANR se faisant par des expert·es internationaux forcément pris parmi les spécialistes qui connaissent le sujet, donc presque tout le temps, des concurrent·es… J’ai fourni le même dossier, mais amputé de la recherche sur le virus #Ebola. Oui, Ebola produit actuellement une épidémie en République Démocratique du Congo, mais la loi mort-kilomètre nous dit que le sujet est défavorable pour éveiller un quelconque intérêt en ce moment. La recherche sur Ebola n’intéresse que quand le virus sonne à notre porte, comme en 2014.

    Le SARS-CoV-2 aura donc eu un effet magique : ma recherche inintéressante sur la #variabilité_génétique de ce virus a subitement reçu, en juin 2020, les commentaires les plus positifs, dithyrambiques, qu’il m’a été possible de recevoir en 30 ans de carrière1. Ni mon projet ni ma recherche n’ont pourtant changé : seule leur perception a changé dans le contexte COVID19, renforçant cette constatation que j’ai maintes fois faite : la science ne marche pas dans l’#urgence 2 et la virologie, ce n’est pas que les coronavirus.

    Pour les « plusieurs financements sur projets », vous voulez donc probablement parler des deux projets européens dont mon équipe a récemment bénéficié. La France étant une grosse contributrice financière à l’espace européen de la recherche, il me semblait donc presque « patriotique », en quelque sorte, de me lancer corps-et-âme dans la lutte anti-COVID19 en rapatriant des fonds européens pour pouvoir employer des personnes motivées, et continuer à décrypter comment ces fichues bestioles virales arrivent à se reproduire au prix d’un tel bazar dans une cellule, un organisme, une société. Le premier projet européen appelé #SCORE, a été écrit en 10 jours (et nuits) en février 2020 grâce au réseau de collaborateur·trices corona-virologistes que la disette financière des années précédentes n’a pas réussi à effilocher. L’autre appelé #IMI-CARE a été écrit immédiatement après en mars 2020, en 3 semaines au lieu des plutôt 6 mois habituels, avec un consortium international de 36 laboratoires, dont 12 industriels majeurs. Peut-être auriez-vous préféré que je m’abstienne dans cette quête inlassable de financements ? Impossible, car c’est la condition sine qua non pour pouvoir avancer dans nos recherches, répondre à l’urgence de la situation et recruter immédiatement quelques personnes en CDD.

    S’appuyer sur des contractuel·les pour assurer la survie de notre laboratoire

    Je me suis posé la question lorsque j’ai embauché Camille, Adrien, et Pierre : trois jeunes diplômés d’un Master en quête de leur première expérience professionnelle, qui n’ont pas hésité en plein confinement à s’entasser dans une voiture depuis Toulouse pour venir s’installer à Marseille, avec comme horizon un #CDD de 15 mois, un statut inexistant et une paie royale de 1600 euros mensuels. Je ne pense pas qu’elle et ils espèrent quoi que ce soit de la LPPR, qui ne propose aucune amélioration pour les contractuel·les de la recherche. On leur a trouvé un appartement, sinon, iels seraient encore peut être à la rue : avec un CDD, il n’est pas facile de convaincre un·e bailleur·se.

    Je me suis également posé la question quand il a fallu que j’embauche un #lab_manager (en CDD, évidemment) pour que Véronique, Barbara et Cécilia, trois ingénieures de recherche totalement saturées de travail dans l’équipe #COVIDemment désorganisée, soient déchargées des corvées administratives routinières qui les empêchent de faire leur métier, c’est-à-dire de la recherche. La fonction principale de ce lab manager ? Nous aider à gérer les stupides « #feuilles_de_temps-projet » qui compartimentent notre cerveau pour les bureaucrates européens. Car dans un projet européen, le CNRS « loue » contre facture le temps de cerveau disponible de ses chercheur·ses (9h-18h, nous ne réfléchissons que les jours ouvrables) et il nous faut donc déclarer, heure par heure, comment nous nous occupons.

    Je me suis encore posé la question quand les équipes de notre laboratoire, entité conjointe entre le CNRS et l’Université Aix Marseille, ont dû mutualiser leurs ressources pour pouvoir embaucher un autre CDD, technicien·ne qui prépare les réactifs dont nous avons besoin, lance la vaisselle et les autoclaves, et tout cela pour environ 1200 nets par mois. C’est un poste nécessaire au laboratoire, mais que nous devons auto-financer, malgré les 26 % du montant de nos contrats qui partent en frais de gestion et provision pour la maintenance des appareillages du laboratoire.

    Je me suis posé ces questions car ces efforts financiers et ces CDD étaient, il n’y a pas si longtemps, assurés par un soutien de base au laboratoire de la part de nos deux tutelles, le CNRS et l’#université. Et surtout par des postes statutaires, essentiels pour la survie de nos laboratoires, qui ne sont mentionnés dans aucun article de la LPPR et dont le nombre s’est effondré depuis 2008. Vous dites donc sur France Culture que mon « laboratoire (est) financé tous les ans de manière récurrente ». Quel humour par omission ! Vous savez très bien que le #financement_récurrent ne permet pas de financer nos programmes de recherche. Dans tous les laboratoires de sciences expérimentales, les chercheur·ses ponctionnent elleux-mêmes leur projet d’une contribution « volontaire » qu’iels mutualisent pour assurer les carences des employeur·ses publics. Chez nous, on fait la plonge du labo à tour de rôle pour laver nos éprouvettes, et le soutien récurrent constitue moins de 5% du budget de fonctionnement : pas assez pour acheter suffisamment de mouchoirs pour pleurer.

    Votre petite phrase prononcée sur le ton « je dis ça, je dis rien » n’avait donc certainement aucunement l’intention de décrédibiliser votre administré que je suis. La grande majorité de la communauté scientifique vous a exprimé depuis des mois ses craintes envers la LPPR : entre autres, le ras-le-bol des titulaires d’être transformé·es en bureaucrates expert·es dans la gestion du personnel précaire, et la crainte des contractuel·les de le rester « à vie », ou après avoir fait leurs preuves pendant des années d’être considéré·es comme dignes d’être titularisé·es (pour les « professeur·es junior »). Pour mémoire, les quelques 200 premièr·es signataires de la pétition (qui a fait pschitt) de soutien à la LPPR, sont à la retraite et ont bénéficié de ce statut de fonctionnaire pendant toute leur carrière. Il est vrai que la connivence augmentée que vous préconisez dans la LPPR avec le secteur privé n’a pas besoin de s’encombrer de chercheur·ses indépendant·es et libres de penser. Ainsi, il n’y aura plus de scandale type Mediator, SDHI, glyphosate, perturbateurs endocriniens, … puisque personne ne mord la main qui nourrit.

    Espérer arriver au niveau de 2ème division en biologie structurale

    Pourtant, cette « abondance » que la LPPR nous promet pourrait trouver une meilleure destination. Je me suis alors rappelé le plan « #France_Cryo-EM », un #Equipex (Equipement d’excellence), qui nécessite 36 millions d’euros pour pouvoir observer le SARS-CoV-2 et ses protéines avec des #cryo-microscopes_électroniques (#Cryo-EM) à haute résolution et concevoir intelligemment les vaccins et #traitements requis. Créé officiellement en 2016, il reste pourtant aux biologistes structuraux Français 16 millions d’euros à trouver pour pouvoir pour amener la France au niveau de 2ème division en #biologie_structurale 3. Ayant déploré l’absence de ce grand équipement, vous m’avez proposé de venir collecter des données sur le microscope de Nice, je ne reviendrai pas sur cette confusion microscopique. Au 23 juillet 2020, des laboratoires Chinois et Allemands ont publié dans les journaux internationaux les plus réputés, Nature, Science, Cell, pas moins de 9 structures de l’ARN polymerase de ce virus, en utilisant une information clé de nos travaux réalisés en 2014. En l’absence de Cryo-EM haute résolution, nous avons regardé passer les balles au-dessus de nos têtes… Ironie du sort et humiliation supplémentaire, ces #revues_scientifiques m’ont souvent sollicité pour évaluer ces publications que j’aurais dû faire. A titre de comparaison, l’Allemagne, notre voisin européen que l’on peut considérer être en première division, avait 25 Cryo-EM en 2018.

    Ces 16 millions manquants pour que les chercheur·ses puissent exercer leur métier dans des conditions décentes sont à mettre en perspective avec le milliard d’euros accordé en moins d’un an au groupe français #Sanofi sur un pari vaccinal, certes en majorité via leurs ami·es du #BARDA américain, qui seront les premièr·es servi·es. Enfin, qui devraient : ce sont les mêmes qui ont donné 43 millions à Sanofi en août 2016 pour un vaccin contre le virus #Zika, mais tous deux ont jeté l’éponge en septembre 2017. Cela ressemble beaucoup à 2003 et l’émergence du SARS pour laquelle Sanofi a été copieusement financée pour un vaccin, lui aussi abandonné.

    Ces 16 millions manquants sont également à mettre en perspective avec le #Crédit_Impôt_Recherche 5, passé de 2,5 milliards en 2008 à 6 milliards aujourd’hui. Avantage fiscal généreux destiné à renforcer l’attractivité de Sanofi, pour prendre un exemple concernant directement la COVID19… Ou bien est-ce plutôt pour éviter que ce groupe continue à réduire ses activités de #R&D en France ? Cette générosité est si bien remerciée qu’elle s’est immédiatement traduite, pour l’instant, par 4 milliards à reverser aux actionnaires en 2020, et par le licenciement de 1 700 personnes dans le monde, dont 1 000 en France. En tant que chercheur rompu à la complexité des demandes de financement ANR, j’ai regardé avec émotion et envie le mini-dossier à rapporter dans le formulaire Cerfa 2069-A-SD pour que cette entreprise s’exonère de 130 millions d’euros annuels…

    Arrêter la sensation de chute libre pour la recherche publique française

    Dans Le Monde du 24 juillet, je lis entre les lignes une synthèse indirecte de cette sensation de chute libre : la France est passée en 20 ans de la 5e à la 8e place des contributeurs aux #publications_scientifiques, ce qui est à mettre en relation avec un financement insuffisant de la recherche équivalent à 2,2 % du PIB (0,8 % recherche publique, 1,4 % privée). Vous visez à porter l’effort de recherche de la nation à 3% du PIB (1% public, 2% privé) d’ici 2030. Je constate que l’effort de financement de la #recherche_privée est donc plus du double de celui de la recherche publique. Il me semble hasardeux de compter sur la recherche privée pour rattraper l’écart de publications, ou bien peut-être faudra-t-il que l’utilisation de l’argent public investi dans cette dernière subisse des évaluations aussi invasives, constantes et publiquement disponibles que celle que nous subissons dans les laboratoires académiques ?

    Finalement, chère Frédérique, depuis une dizaine d’année, trois présidents de la république Nicolas Sarkozy, François Hollande, et Emmanuel Macron n’ont-ils pas eu raison de prendre les chercheur·ses et les universitaires pour des imbéciles ? Pourquoi en serait-il autrement ? Cela fait plusieurs décennies qu’elles et ils sont les seuls haut·es fonctionnaires de catégorie A+ à qui on demande de trouver les moyens financiers de faire leur travail et les derniers en termes de niveau de #rémunération, gagnant en moyenne 3200 euros nets par mois – pour celles et ceux qui ont la « chance » d’être titulaires.

    Je note d’ailleurs que l’oreille d’Angela Merkel, titulaire d’un doctorat en chimie, semble plus réceptive au financement de la science en Allemagne, pays où la crise due au coronavirus semble avoir été mieux gérée que chez nous. Est-ce aussi à mettre en rapport avec la constatation que, par exemple, la ville d’Heidelberg à elle seule a autant de Cryo-EM que la France entière ?

    Peut-être, alors, après avoir travaillé comme des forcené·es pendant cette période difficile avec mes collègues fonctionnaires Etienne, François, Karine, Jean-Claude Nadia, et tou·tes les précaires dont je vous épargnerai la liste7, nous devrions, en prélevant encore sur nos contrats, constituer une cagnotte supplémentaire. Car la LPPR ne prévoit pas grand-chose dans ses premières années tandis qu’elle nous promet « l’abondance » au nom de vos successeur·ses. Mais surtout, nous pourrions ainsi soulager votre budget ministériel, économiser 16 millions d’euros et pouvoir trouver cette goutte d’eau microscopique qui nous permettrait, outre de ne pas se sentir humilié·es face à une concurrence internationale féroce, de travailler à rattraper le temps perdu.

    J’espère avoir correctement éclairé votre petite phrase, dans le respect de votre fonction ministérielle, respect qui finira bien un jour par être réciproque, et que in fine, mes « plusieurs financements sur projets » que vous « connaissez par cœur » continueront à soutenir nos efforts intenses contre le SARS-CoV-2 et le COVID19.

    Références et notes

    1J’ai établi un résumé de ces demandes, à la demande de l’ANR, du CNRS, et de plusieurs journalistes. Pour la dernière demande (la même faite depuis 2016), devenue subitement intéressante après le déclenchement de la pandémie COVID19, voici la première phrase de l’avis général de chacun des trois évaluateurs internationaux :Reviewer n°1 : « The project is a must fund project. The highly multi-disciplinary research project very nicely combines cutting edge techniques ». Reviewer n°2 : « This is an excellent proposal that is recommended to be considered for funding with highest priority ». Reviewer n°3 : « This is a very interesting research proposal. The project is highly relevant for two reasons. First the obvious pandemic outbreak and second the role of epi-transcriptomics and RNA biology in health and disease. »

    2Le Monde, 29 février 2020

    3La France dispose de 3 Cryo-Electro-Microscopes à haute résolution (type Titan Krios) nécessaires pour les études sur les virus et les conceptions de vaccins et médicaments. L’Angleterre et l’Allemagne (que l’on peut considérer être en première division, j’en passe au sujet de la Chine ou des USA) en avaient 22 et 25, en 2018, respectivement. Le plan « France Cryo-EM EquipeX » prévoit d’en acquérir 3 de plus, mais beaucoup de régions (Paris-Sud, Paris-Centre, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Rennes, Montpellier ont dû abandonner tout projet de ce type de microscope pour se rabattre sur des microscopes moins puissants, et mutualisés pour que l’ensemble des chercheur·ses d’une régions puisse travailler.

    4L’ARN polymérase, moteur de la réplication du SARS-CoV-2, devient active lorsque qu’elle est associée à deux autres protéines virales, ce qui ouvre la voie à son étude structurale et fonctionnelle. Subissi L, et al. Proc Natl Acad Sci U S A. 2014 Sep 16 ;111(37):E3900-9.

    5Cette mesure fiscale (art. L244 Quater B du CGI) permet de financer des activités de Recherche et Développement (R&D), sous forme de remboursement ou de réduction d’impôt sur les sociétés. Malgré la possibilité évidente d’évasion fiscale, elle n’a jamais été évaluée de manière transparente.

    6La demande de CIR se fait par le formulaire cerfa 2069-A-SD disponible ici On notera : 1) la simplicité de la description demandée du programme de R&D, à comparer avec l’extrême détail qui est demandé aux chercheur·ses pour leur demande de projet ANR ; 2) l’absence du descriptif du processus de revue ou d’évaluation de ces demandes. Je me porte candidat avec enthousiasme pour évaluer ces dossiers de demande CIR dans le domaine des virus émergents ; 3) l’absence de données publiques sur le taux de réussite de ces demandes.

    7L’ensemble de l’équipe et de ses membres est consultable là.

    Remerciements : Je remercie Thomas Boulin, Samuel Hayat et Sophie Pochic pour la relecture critique et les suggestions.

    https://universiteouverte.org/2020/09/19/la-virologie-est-un-sport-de-combat

    #Frédérique_Vidal #MESRI

  • La #répression_pénale de la #traite des êtres humains à des fins d’#exploitation du #travail en #Suisse

    Le CSDH identifie des problèmes et formule des recommandations

    La traite des êtres humains reste souvent impunie du fait de l’absence de témoignages des victimes. Il arrive en effet fréquemment que ces dernières ne soient pas en mesure, en raison de leur situation extrêmement précaire, de faire une déclaration juridiquement valable ou qu’elles ne soient plus en Suisse pour le faire. De plus, l’article 182 du code pénal, qui sanctionne la traite, fournit peu d’éléments aidant à appliquer ce concept juridique à une situation concrète. Tels sont les résultats d’une nouvelle étude que le CSDH a réalisée sur le sujet.

    En Suisse, les #condamnations pour traite d’êtres humains à des fins d’exploitation du travail sont rares. Pour connaître les raisons de cette situation, le CSDH avait analysé en 2019, dans une première étude, les jugements prononcés dans ce domaine et les #bases_légales qui le régissent. Il approfondit maintenant ses conclusions dans sa nouvelle étude, «  La répression pénale de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation du travail en Suisse  », pour laquelle il a interrogé directement des spécialistes de l’inspection du travail, de la police, des tribunaux et des ministères publics.

    Une procédure trop dépendante du témoignage des victimes

    Il ressort de l’étude que le principal obstacle est l’importance centrale conférée au témoignage des victimes lors de l’administration des preuves durant la procédure pénale. Selon les professionnels interrogés, il est pratiquement impossible d’obtenir une condamnation sans ce témoignage. Les victimes ne sont toutefois souvent pas à même de fournir des déclarations utilisables en tribunal en raison de leur vulnérabilité et de leur vécu traumatisant. De plus, au moment du procès, si celui-ci a finalement lieu, il est fréquent qu’elles ne soient plus en Suisse, soit qu’elles en aient été expulsées, soit qu’elles l’aient quittée de leur propre chef.
    Entre clichés trompeurs et un article de loi très vague

    Des clichés persistants, qui voient par exemple dans les victimes de traite des individus forcément retenus par la contrainte et victimes de violence, constituent une autre difficulté. Une sorte de réaction en chaîne s’enclenche lorsqu’un cas ne correspond pas à ce stéréotype : la police craint qu’il ne soit difficile de rendre la traite des êtres humains plausible aux yeux du ministère public, et ce dernier nourrit la même crainte envers les juges. Les autorités préfèrent alors souvent qualifier les faits d’usure plutôt que de traite, pour augmenter les chances d’aboutir à une condamnation pénale.

    Ces difficultés s’expliquent en grande partie par la formulation vague de la disposition légale applicable, l’article 182 du code pénal suisse (CP), qui fait référence à des traités internationaux peu connus, ou pas systématiquement consultés par les autorités.
    Recommandation  : octroyer des autorisations de séjour, reformuler l’article 182 CP et obliger les autorités à collaborer entre elles

    L’étude se conclut sur plusieurs recommandations à l’intention des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Outre la sensibilisation des autorités compétentes, il s’agit avant tout d’améliorer la situation des victimes, en particulier en leur délivrant des autorisations de séjour et en les soutenant dans leur collaboration avec les instances de poursuite pénale, afin de les encourager à poursuivre la procédure, comme le prévoient les traités internationaux.

    Les auteures recommandent aussi de modifier l’art. 182 CP et d’adapter ses notions aux instruments internationaux, afin de pouvoir mieux détecter et réprimer les cas de traite d’êtres humains. De plus, pour faciliter l’instruction pénale de cas d’exploitation du travail qui n’entrent pas dans le champ de la définition de la traite d’êtres humains, elles conseillent de créer une nouvelle norme pénale spécifique à cette infraction, indépendante de la traite des êtres humains.

    Enfin, pour améliorer le travail en réseau, l’étude recommande de prévoir dans chaque canton une base légale qui formalise la nécessité de collaborer entre les différentes autorités concernées contre la traite des êtres humains, à des fins notamment d’exploitation du travail.

    https://www.skmr.ch/frz/domaines/migration/publications/exploitation-du-travail-empirique.html?zur=105

    –---

    #Rapport :


    https://www.skmr.ch/cms/upload/pdf/2020/200810_Etude_empirique__exploitation__travail.pdf
    #traite_d'êtres_humains #justice

  • Inspired by llamas, scientists make potent anti-#coronavirus agent - STAT
    https://www.statnews.com/2020/08/11/scientists-create-potent-anti-coronavirus-nanobody-inspired-by-llamas

    While the lab results look promising, experts in the field advise caution because important work has not been done to test the compound in animals. “The critical thing is animal data. We’ve found things that are very potent in vitro that do nothing in vivo,” said Dimiter Stanchev Dimitrov, a professor of medicine who directs the Center for Antibody Therapeutics at the University of Pittsburgh and has created antibody-based therapeutics for numerous viruses including SARS and MERS, two other coronaviruses. He said it can take months to collect the needed data in animals. “Once these are tested in animal models, then I can get excited.”

    #traitement

  • L’Élysée, le plus grand symbole à Paris du passé esclavagiste de la France
    https://www.franceculture.fr/histoire/lelysee-le-plus-grand-symbole-a-paris-du-passe-esclavagiste-de-la-fran

    Trois siècles après sa construction financée par un négrier, l’Élysée est un des derniers grands témoignages à Paris de l’histoire du commerce colonial. Les autres bâtiments prestigieux occupés par des esclavagistes ont disparu ou sont tombés dans l’oubli. Un travail de mémoire reste à accomplir.

    Sans un négrier, Antoine Crozat, le palais de l’Élysée n’aurait pas été édifié en 1720, avant d’être occupé par la marquise de Pompadour, Napoléon et depuis plus d’un siècle maintenant par les présidents de la République. 

    L’homme le plus riche de France au début du XVIIIe siècle, selon Saint-Simon, en a financé la construction pour le compte de son gendre, Louis-Henri de la Tour d’Auvergne, dans le cadre d’une stratégie, en vue d’intégrer la haute société aristocratique. 

    Antoine Crozat à la direction de la Compagnie de Guinée, l’une des plus importantes sociétés de commerce triangulaire, a bâti sa fortune en obtenant en 1701 le monopole de la fourniture en esclaves de toutes les colonies espagnoles. 

    Mais il n’est pas le seul grand acteur à l’époque. 
    A Paris, le Club de l’hôtel de Massiac, société de colons de Saint-Domingue et des Petites Antilles défend ses intérêts dans un bâtiment qui a disparu comme beaucoup d’autres, depuis les travaux haussmanniens, depuis les transformations de la capitale en profondeur, à partir de 1853 sous le second Empire. Bâtiment sur la place des Victoires remplacé par l’hôtel de L’Hospital. Alors que les stigmates de l’esclavage sont encore nombreux aujourd’hui dans l’urbanisme des anciens ports négriers, Bordeaux et Nantes, notamment. 

    Reste le Palais de l’Élysée, mais aussi et dans une certaine mesure la Banque de France et la Caisse des dépôts.
    L’ancien président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), Louis-Georges Tin, a demandé au chef de l’Etat Emmanuel Macron, le 13 juillet dernier dans Libération, le lancement d’une enquête pour mettre en lumière tous les liens entre l’esclavage colonial et les grandes institutions de la République. 

    La Fondation pour la mémoire de l’esclavage, mise en place le 12 novembre 2019, doit travailler avec la ville de Paris à la création d’un monument et d’un lieu muséal dédiés. 

    L’historien Marcel Dorigny, membre du comité scientifique de cette fondation, plaide pour un mémorial et milite pour des explications aux quatre coins de la capitale où le passé colonial et esclavagiste est omniprésent. 

    Le palais de l’Élysée s’est construit sur le dos d’esclaves
    Le Toulousain Antoine Crozat, l’homme le plus riche de France au début du XVIIIe siècle, selon le courtisan et mémorialiste Saint-Simon, est un parvenu aux yeux de ses contemporains, un financier et négociant cupide, engagé dans toutes les affaires pouvant rapporter gros, à commencer par la traite négrière.

    C’est sur décision du roi Louis XIV que cet homme né roturier prend la direction de l’une des plus importantes sociétés du commerce triangulaire créée en 1684, la Compagnie de Guinée, avec pour mission d’acheminer du port de Nantes, le plus grand nombre possible d’esclaves noirs vers Saint-Domingue et de remplacer sur l’île, le tabac par le sucre.


    Le monopole qu’il obtient à partir de 1701 sur la fourniture d’esclaves aux colonies espagnoles, permet à Antoine Crozat d’amasser une fortune colossale.

    L’auteur d’une biographie intitulée Le Français qui possédait l’Amérique. La vie extraordinaire d’Antoine Crozat, Pierre Ménard, évalue sa fortune en 1715, à la mort de Louis XIV, à 20 millions de livres, soit près de 300 milliards d’euros !

    De quoi acheter des châteaux par dizaines, de posséder un hôtel particulier dans sa ville de Toulouse et d’en acquérir un autre, prestigieux, sur l’actuelle place Vendôme, à l’endroit où se trouve maintenant le Ritz.

    Quoique richissime, Antoine Crozat est maintenu à l’écart du système d’honneurs, moqué pour son inculture et sa vulgarité par la noblesse qui ne le fréquente que pour lui emprunter de l’argent.

    Et c’est grâce à sa fortune bâtie sur la traite négrière qu’il s’ouvre les portes de l’aristocratie, en mariant sa fille alors qu’elle n’a que 12 ans - à Louis-Henri de la Tour d’Auvergne, le comte d’Evreux.

    Ce membre de la haute noblesse française, gouverneur de l’Île-de-France, profite de son beau-père en bénéficiant d’une dot de 2 000 000 de livres pour se faire construire un hôtel particulier, l’hôtel d’Évreux, qui prendra le nom d’hôtel de l’Élysée à la toute fin de l’Ancien Régime.
    . . . . . . .
    La traite négrière est une des activités principales de tous ceux qui font du commerce maritime international, sachant que la France à ce moment-là, en plein essor colonial, vient de mettre la main sur la Louisiane. Au début du XVIIIe siècle, le Portugal est la plus grande puissance négrière, mais la France n’est pas trop mal placée, en arrivant en quatrième position, après l’Espagne et l’Angleterre. On dirait de nos jours qu’il s’agit de fortunes mal acquises puisque le commerce colonial repose sur l’importation dans les colonies d’esclaves noirs achetés sur les côtes africaines et sur le commerce de produits coloniaux : le café, le sucre, l’indigo... qui sont très demandées en France d’abord, puis dans toute l’Europe et qui sont le fruit du travail des esclaves. Mais pour la France, comme pour l’Angleterre, cette exploitation n’est possible qu’à l’extérieur du sol européen. Il n’y a pas et de longue date d’esclaves en France. C’est la devise de la monarchie : la terre de France rend libre !

    Dans les colonies, en revanche, l’esclavage va très tôt être introduit, selon une double législation.

    Les lois qui sont valables en métropole ne le sont pas dans les colonies.

    Et comme l’esclavage est une des sources de richesse du royaume, Marcel Dorigny assure qu’il n’est pas du tout déshonorant de le pratiquer, à l’époque :

    Les négriers ont pignon sur rue, ils acquièrent des titres de noblesse, des châteaux, ils vont à la cour du roi, ils font des bals, ils font des fêtes, ils font des concerts, ils s’offrent des hôtels particuliers dans Paris... et pourquoi ne le pourraient-ils pas ? Non seulement leur activité est légale, mais elle est favorisée ! Il y a d’abord tout un appareil législatif et ensuite tout un appareil fiscal pour l’encourager, afin de satisfaire un besoin de main-d’œuvre, dans la crainte alors d’un effondrement des colonies. Entre 1740 et 1780, de 80 000 à 90 000 esclaves traversent chaque année l’Atlantique, c’est évidemment énorme ! C’est une ponction sur la population africaine !
    . . . . .
    La Banque de France et la Caisse des dépôts ont joué un rôle crucial dans l’histoire du commerce colonial.

    La Banque de France se trouvait dans une des ailes de l’ancienne Bibliothèque nationale, rue Vivienne, dans le deuxième arrondissement de Paris, dans les locaux de la Bourse où s’achetaient et se vendaient les actions des compagnies de commerce et des navires.

    Le commerce négrier nécessitait de très gros investissements et beaucoup de Français y ont participé, explique l’historien Marcel Dorigny :

    Les armateurs ne prenaient pas les risques seuls. Le capital était dilué. Le lancement d’une expédition négrière passait par la création d’une société en commandite, soit aujourd’hui une société par actions. Les parts étaient vendues dans le public. Des milliers de personnes, en obtenant des revenus de leurs investissements, participaient donc aussi à la traite négrière. Des milliers de personnes y compris Voltaire qui a pourtant écrit des textes très puissants pour dénoncer l’esclavage...

    La Caisse des dépôts, toujours installée près de l’Assemblée nationale, est liée également aux capitaux issus de l’esclavage, ajoute Marcel Dorigny :

    Quand la colonie de Saint-Domingue en 1801 devient la république d’Haïti, la première république noire fondée par d’anciens esclaves, la France cherche à obtenir des réparations financières et reconnait en 1825 l’indépendance du territoire sous condition qu’Haïti rembourse aux colons leurs propriétés à Saint-Domingue. Ce que l’on appelle la dette de l’indépendance. La Caisse des dépôts, chargée des dossiers d’indemnisation, a géré les fonds transmis par la république d’Haïti jusqu’en 1883 et a largement profité de ces capitaux énormes pour des investissements, avant de les restituer aux anciens colons !

    Et parmi les hôtels particuliers d’origine coloniale, l’un d’entre eux à la Chaussée d’Antin dont il ne reste plus de trace a servi de résidence à Thomas Jefferson, pour mener « un train de vie assez somptueux », tient à remarquer Marcel Dorigny :

    Thomas Jefferson, ce grand personnage, troisième Président américain au début du XIXe siècle, rédacteur de la déclaration d’indépendance des Etats-Unis, mais en même temps propriétaire de centaines d’esclaves en Virginie...

    #Élysée #France #esclaves #esclavage #esclavagisme #Paris #Antoine_Crozat #commerce_colonial #commerce_triangulaire
    #Banque_de_France #Caisse_des_dépôts #tabac #sucre #Traite #Saint-Domingue #Haïti

  • Le passé nauséabond de l’industrie textile suisse

    Bien qu’elle n’ait pas eu de colonies, la Suisse a profité du colonialisme. C’est ce que montre l’histoire des #indiennes_de_coton imprimé. Le commerce de ces #tissus colorés avait des liens avec l’#exploitation_coloniale, le #prosélytisme_religieux et le #commerce_des_esclaves.

    Au 17e siècle, le #coton imprimé venait d’#Inde – la seule région possédant le savoir-faire nécessaire. Mais bientôt, cette technique de production d’étoffes imprimées de couleurs vives fut copiée par les Britanniques et les Néerlandais qui, grâce à la mécanisation, les produisaient à meilleur prix. Ils supplantèrent l’industrie textile indienne. Les « indiennes » claires et abordables produites en Europe connurent une telle vogue que, sous la pression des producteurs de laine, de soie et de lin, Louis XIV, le Roi-Soleil, dut interdire leur production et leur importation.

    Cette interdiction fut une aubaine pour la Suisse du 17e siècle. Des #huguenots français qui s’étaient réfugiés en Suisse pour fuir les persécutions religieuses dans leur pays fondèrent des #usines_textiles à #Genève et à #Neuchâtel, d’où ils pouvaient écouler les indiennes en France par #contrebande. La demande atteignait alors un sommet : en 1785, la #Fabrique-Neuve de #Cortaillod, près de Neuchâtel, devint la plus grande manufacture d’indiennes d’Europe, produisant cette année-là 160’000 pièces de #coton_imprimé.

    Le boom en Suisse et le commerce des esclaves

    Le commerce des indiennes a apporté une énorme prospérité en Suisse, mais il avait une face obscure : à l’époque, ces étoffes étaient utilisées en Afrique comme monnaie d’échange pour acheter les #esclaves qui étaient ensuite envoyés en Amérique. En 1789 par exemple, sur le #Necker, un navire en route pour l’Angola, les étoffes suisses représentaient les trois quarts de la valeur des marchandises destinées à être échangées contre des esclaves.

    Les entreprises textiles suisses investissaient aussi directement leurs fortunes dans la #traite des noirs. Des documents montrent qu’entre 1783 et 1792, la société textile bâloise #Christoph_Burckardt & Cie a participé au financement de 21 #expéditions_maritimes qui ont transporté au total 7350 Africains jusqu’en Amérique. Une grande partie de la prospérité des centres suisses du textile était liée au commerce des esclaves, que ce soit à Genève, Neuchâtel, #Aarau, #Zurich ou #Bâle.

    Un projet colonial

    Au milieu du 19e siècle, la Suisse était devenue un des plus importants centres du commerce des #matières_premières. Des marchands suisses achetaient et revendaient dans le monde entier des produits tels que le coton indien, la #soie japonaise ou le #cacao d’Afrique de l’Ouest. Bien que ces marchandises n’aient jamais touché le sol helvétique, les profits étaient réalisés en Suisse.

    L’abolition de l’esclavage aux États-Unis à la suite de la guerre de Sécession a conduit à une crise des matières premières, en particulier de la production du coton qui était largement basée sur une économie esclavagiste. Le marché indien prit encore plus d’importance. L’entreprise suisse #Volkart, active aux Indes depuis 1851, se spécialisa alors dans le commerce du #coton_brut. Afin d’étendre ses activités dans ce pays, elle collabora étroitement avec le régime colonial britannique.

    Les Britanniques dirigeaient la production et, sous leur joug, les paysans indiens étaient contraints de cultiver du coton plutôt que des plantes alimentaires et devaient payer un impôt foncier qui allait directement dans les caisses du gouvernement colonial. Combinée avec l’extension du réseau de chemins de fer à l’intérieur du sous-continent indien, cette politique oppressive permit bientôt à Volkart de prendre en charge un dixième de l’ensemble des exportations de coton vers les manufactures textiles d’Europe. Volkart avait son siège à #Winterthour et occupait ainsi une situation centrale sur le continent européen d’où elle pouvait approvisionner les #filatures installées en Italie, dans le nord de la France, en Belgique, dans la Ruhr allemande ou dans toute la Suisse.

    Les collaborateurs de Volkart devaient éviter les comportements racistes, mais cela ne les empêcha pas d’adopter en Inde certains usages de l’occupant colonial britannique : les Indiens n’avaient pas accès aux salles de détente des employés européens.

    Ardeur missionnaire

    Une autre entreprise prospère à l’époque coloniale fut la #Société_évangélique_des_missions_de_Bâle, ou #Mission_bâloise. Fondée en 1815 par des protestants suisses et des luthériens allemands, son but était de convertir les « païens » au #christianisme. Elle a connu un certain succès au sud de l’Inde dans les territoires des États actuels du #Kerala et du #Karnataka, en particulier auprès des Indiens des couches sociales inférieures qui accédaient ainsi pour la première fois à la formation et à la culture.

    Toutefois, en se convertissant à une autre religion, les autochtones prenaient le risque d’être exclus de leur communauté et de perdre ainsi leur gagne-pain. La Mission de Bâle a réagi en créant des filatures afin de donner des emplois aux réprouvés. Elle résolvait ainsi un problème qu’elle avait elle-même créé et en tirait encore des bénéfices : dans les années 1860, la Mission exploitait quatre filatures et exportait des textiles aux quatre coins de l’#Empire_britannique, de l’Afrique au Proche-Orient en passant par l’Australie.

    L’industrie textile a largement contribué à la prospérité de la Suisse mais de nombreux déshérités l’ont payé au prix fort dans les pays lointains. La Suisse n’était peut-être pas une puissance coloniale indépendante, mais elle a énormément profité du colonialisme.

    https://www.swissinfo.ch/fre/indiennes_le-pass%C3%A9-naus%C3%A9abond-de-l-industrie-textile-suisse/45862606

    #histoire #histoire_suisse #industrie_textile #textile #colonialisme #colonisation #Suisse

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    Ajouté à la métaliste sur la Suisse coloniale :
    https://seenthis.net/messages/868109

  • La #Suisse et ses colonies

    La Suisse n’avait pas de colonies – et pourtant, des Suisses fonctionnaient en harmonie avec les puissances coloniales et bénéficiaient, en tant que resquilleurs économiques, de l’appropriation militaire des #terres et des #ressources.

    Vers 1800, les naturalistes européens décrivaient les Confédérés comme des « semi-sauvages » qui rappelaient les visites aux « peuples non éduqués sur des côtes pacifiques ». L’Europe intellectuelle voyait dans les Suisses des gens qui vivaient encore dans leur état naturel — une image déformée que les Suisses se sont appropriée. Aucune publicité pour des yaourts et aucun concept touristique ne peut se passer d’images exotiques où les Suisses apparaissent comme de « nobles sauvages ». Cette image de soi se retrouve encore dans la rhétorique politique qui s’embrase de temps en temps, selon laquelle la Suisse menace de devenir une colonie de l’Union européenne.

    Pourtant, dans leur histoire moderne, les Suisses se sont rarement rangés du côté des colonisés, mais plus souvent du côté des colonisateurs. Il est vrai que la Suisse, en tant qu’État-nation, n’a pas poursuivi de politique impérialiste et n’a soumis aucune colonie. Même des tentatives de création d’organisations économiques comme la Compagnie des Indes orientales ont échoué.

    Cependant, le colonialisme inclut la conviction que les habitants des zones colonisées étaient inférieurs aux Européens blancs. Cette idée faisait également partie de la compréhension générale du monde dans la Suisse du 19e siècle.

    Des générations de Suisses ont grandi avec des histoires pour enfants présentant des « négrillons stupides », des reportages sur des sauvages naïfs et enfantins et des images publicitaires dans lesquelles les colonisés apparaissaient au mieux comme des figurants pour les produits coloniaux. Cet #héritage continue de marquer le pays jusqu’à aujourd’hui.

    Des #soldats_suisses dans les colonies

    Mais le problème de l’enchevêtrement historique de la Suisse avec le colonialisme va bien au-delà de polémiques sur des noms ou du déboulonnage de statues. Cela semble particulièrement évident dans les colonies où des Suisses ont combattu comme soldats.

    Quand, en 1800, les esclaves noirs de l’île de #Saint-Domingue — dans l’actuelle Haïti — se sont soulevés contre leurs maîtres français, Napoléon a fait combattre 600 Suisses, qui avaient été mis contractuellement à la disposition de la France par le gouvernement helvétique contre rémunération. Mais ce ne fut pas un cas isolé. Même après la fondation de l’État fédéral en 1848, des Suisses ont continué à se battre pour les puissances coloniales — bien qu’illégalement.

    L’une des motivations était la solde des #mercenaires. Ils touchaient en effet une bonne rente s’ils ne mouraient pas d’une maladie tropicale dans leurs premiers mois de services ou s’ils ne mettaient pas prématurément fin à leur engagement.

    Commerce des esclaves

    Cependant, les grandes sommes d’argent des colonies n’allaient pas aux mercenaires, qui venaient souvent de familles démunies et voyaient le fait de servir les Pays-Bas ou la France comme une grande aventure, mais dans le #commerce des marchandises coloniales — et dans le commerce des habitants des colonies.

    L’une des imbrications les plus problématiques de la Suisse avec le colonialisme mondial est celle de la #traite_des_esclaves.

    Des Suisses et des entreprises suisses ont profité de l’#esclavage en tant qu’#investisseurs et #commerçants. Ils ont organisé des #expéditions_d’esclaves, acheté et vendu des personnes et cultivé des #plantations dans des colonies en tant que #propriétaires_d’esclaves.

    Le système de l’esclavage a fonctionné dans l’Atlantique jusqu’au XIXe siècle sous forme de commerce triangulaire : des navires chargés de marchandises de troc naviguaient vers les côtes africaines, où ils échangeaient leur cargaison contre des esclaves. Ces derniers étaient ensuite transportés à travers l’océan. Enfin, les navires revenaient d’Amérique vers l’Europe chargés de produits fabriqués par les esclaves : le sucre, le café et surtout le coton.

    Selon Hans Fässler, qui fait des recherches sur l’histoire des relations suisses et de l’esclavage depuis des décennies, la Suisse a importé plus de #coton que l’Angleterre au XVIIIe siècle. Il souligne également que la traite des esclaves était une industrie clef qui a rendu possible la production de nombreux biens. Pour dire les choses crûment : sans le coton cueilli par les esclaves, l’#industrialisation de la production #textile suisse aurait été impossible.

    Une branche de cette industrie a manifestement bénéficié directement de la traite des esclaves : les producteurs de ce que l’on appelle les #tissus_indiens. Ceux-ci ont été produits pour le marché européen, mais aussi spécifiquement comme moyen d’échange pour le #commerce_triangulaire. Souvent, même les modèles ont été conçus pour répondre au goût des trafiquants d’êtres humains qui échangeaient des personnes contre des produits de luxe sur les côtes africaines.

    Une famille suisse qui produisait ce genre de tissus faisait la publicité suivante dans une annonce de 1815 : « La société #Favre, #Petitpierre & Cie attire l’attention des armateurs de navires négriers et coloniaux sur le fait que leurs ateliers tournent à plein régime pour fabriquer et fournir tous les articles nécessaires au troc des noirs, tels que des indiennes et des mouchoirs ».

    Passage à un colonialisme sans esclaves

    Après l’interdiction de la traite des esclaves aux États-Unis, l’industrie textile mondiale a sombré dans une crise des #matières_premières : les marchés du coton en #Inde redevenaient plus attractifs. La société suisse #Volkart, qui opérait en Inde depuis 1851, en a profité et s’est spécialisée dans le commerce du coton brut en Inde. Ici, les Britanniques contrôlaient la production : les agriculteurs indiens étaient obligés de produire du coton au lieu de denrées alimentaires. Grâce à une étroite collaboration avec les Britanniques, Volkart a pu rapidement prendre en charge un dixième de toutes les exportations indiennes de coton vers les usines textiles de toute l’Europe.

    Une autre entreprise qui a bien survécu à la crise provoquée par la fin de l’esclavage est la #Mission_de_Bâle, la communauté missionnaire évangélique. Soutenue par les mêmes familles bâloises qui avaient auparavant investi dans la traite des esclaves, la mission a ouvert un nouveau modèle commercial : elle a converti les « païens » au christianisme en Inde. Les convertis étaient abandonnés par leurs communautés et la Mission de Bâle les laissait alors travailler dans ses usines de tissage.

    Un missionnaire faisait ainsi l’éloge de ce modèle vers 1860 : « Si des païens veulent se convertir au Christ (...) nous les aiderons à trouver un abri autour des #fermes_missionnaires et à trouver un emploi pour gagner leur vie, que ce soit dans l’agriculture ou dans tout autre commerce. C’est ce qu’on appelle la colonisation. »

    Le colonialisme comprend également l’exploitation de relations de pouvoir asymétriques au profit économique des colons. Cependant, l’État suisse a laissé la recherche de ce profit dans les colonies entièrement à l’initiative privée. Des demandes parlementaires appelant à un plus grand soutien à « l’émigration et au colonialisme » par l’État fédéral ont été rejetées. Le Conseil fédéral objectait notamment qu’un pays sans accès à la mer ne pouvait pas coloniser et que la Confédération n’était pas à même d’assumer une telle responsabilité.

    Il est intéressant de noter que ces demandes ont été faites dans les années 1860 par les démocrates radicaux, ceux-là mêmes qui préconisaient des réformes sociales et se battaient pour une plus grande influence de la démocratie directe face à la bourgeoisie au pouvoir. Les démocrates radicaux qui soutenaient le colonialisme se considéraient comme les représentants de ceux qui fuyaient la pauvreté et la faim en Suisse.

    La politique d’émigration de la Suisse a en effet changé au XIXe siècle : si, au début du siècle, les colonies étaient encore considérées comme des lieux d’accueil de personnes que l’on ne pouvait plus nourrir, elles sont devenues de plus en plus la base de réseaux mondiaux. Les colonies offraient un terrain d’essai à de nombreux jeunes commerçants.

    Les Suisses jouissaient des mêmes privilèges que les membres des régimes coloniaux européens — ils étaient des colons, mais sans patrie impérialiste. En 1861, l’économiste allemand #Arwed_Emminghaus admirait cette stratégie des « liens commerciaux étendus » de la Suisse et la considérait comme une variation de la politique expansionniste impériale des puissances coloniales : « Nul besoin de flottes coûteuses, ni d’administration coûteuse, ni de guerre ou d’oppression ; les #conquêtes se font par la voie la plus pacifique et la plus facile du monde. »

    Sources (en allemand)

    – Andreas Zangger: Koloniale Schweiz. Ein Stück Globalgeschichte zwischen Europa und Südostasien (1860-1930). Berlin 2011.
    - Lea Haller: Transithandel: Geld- und Warenströme im globalen Kapitalismus. Frankfurt am Main 2019.
    - Patricia Purtschert, Barbara Lüthi, Francesca (Hg.): Postkoloniale Schweiz: Formen und Folgen eines Kolonialismus ohne Kolonien
    - Thomas David, Bouda Etemad, Janick Marina Schaufelbuehl: Schwarze Geschäfte. Die Beteiligung von Schweizern an Sklaverei und Sklavenhandel im 18. und 19. Jahrhundert. Zürich 2005.
    - Hans Fässler: Reise in schwarz-weiss: Schweizer Ortstermine in Sachen Sklaverei. Zürich 2005.

    https://www.swissinfo.ch/fre/la-suisse-et-ses-colonies/45906046

    #colonialisme_suisse #Suisse_coloniale #colonialisme #colonisation #impérialisme

    –—

    Ajouté à la métaliste sur la Suisse coloniale:
    https://seenthis.net/messages/868109

  • ARDI : le premier concept store aux saveurs palestiniennes à Paris !
    Agence Média Palestine, le 3 juillet 2020
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/07/03/ardi-le-premier-concept-store-aux-saveurs-palestiniennes-a-pari

    #Ardi
    10 rue Lydia Becker
    75018 Paris
    Métro Porte de la Chapelle

    Resto, café, traiteur, épicerie, artisanat, littérature et musique du Moyen-Orient, Ardi est ouvert sur réservation, par message privé :
    https://www.facebook.com/ardiconceptstore

    Suite de :
    https://seenthis.net/messages/781384

    #Palestine #Nourriture #Cuisine #Restaurants #Traiteurs #Cheffes #LaResistanceDanslAssiette #Paris

    A rajouter à ma recension sur « #appropriation_culturelle et #Palestine » et sur la « vraie #cuisine palestinienne ou moyen-orientale » :
    https://seenthis.net/messages/767469

  • EU ’covered up’ Croatia’s failure to protect migrants from border brutality

    Exclusive: Brussels officials feared disclosing Zagreb’s lack of commitment to monitoring would cause ‘scandal’

    EU officials have been accused of an “outrageous cover-up” after withholding evidence of a failure by Croatia’s government to supervise #police repeatedly accused of robbing, abusing and humiliating migrants at its borders.

    Internal European commission emails seen by the Guardian reveal officials in Brussels had been fearful of a backlash when deciding against full disclosure of Croatia’s lack of commitment to a monitoring mechanism that ministers had previously agreed to fund with EU money.

    Ahead of responding to inquiries from a senior MEP in January, a commission official had warned a colleague that the Croatian government’s failure to use money earmarked two years ago for border police “will for sure be seen as a ‘scandal’”.

    Supervision of the behaviour of border officers had been the condition set on a larger grant of EU funds to Croatia. There have been multiple allegations of violent pushbacks of migrants and refugees by Croatian police on the border with Bosnia, including an incident in which a migrant was shot.

    In response to allegations of a cover-up, an EC spokesman told the Guardian that what was known had been withheld from MEPs as the information was believed to have been “incomplete”.
    Crosses on our heads to ’cure’ Covid-19: refugees report abuse by Croatian police
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    It throws a spotlight on both the Croatian government’s human rights record and the apparent willingness of the EU’s executive branch to cover for Zagreb’s failure.

    Croatia is seeking to enter the EU’s passport-free Schengen zone – a move that requires compliance with European human rights standards at borders.

    Despite heated denials by the Croatian authorities, the latest border incident has been described by aid workers as the most violent in the Balkan migration crisis. On 26 May, 11 Pakistani and five Afghan men were stopped by a group wearing black uniforms and balaclavas in the Plitvice Lakes, 16km (10 miles) into Croatia from the Bosnian border.

    “The men in uniforms tied each of the Pakistanis and Afghanis around a tree, so their wrists were bound and they had to turn their faces toward the trees,” according to a report from the Danish Refugee Council (DRC), which provides healthcare for migrants in Bosnia. “Once these people were unable to move, the men in uniforms fired several shots in the air with guns placed close to the ears of the Pakistanis and Afghanis. There were also shots fired close to their legs.’’

    “They kept shooting. They were shooting so closely that the stones under our feet were flying and being blown to pieces,” one of the men told the Guardian. “They kept saying: ‘I want to beat and kill you.’ They tortured us for three to four hours.”

    The council’s report says electro-shockers were placed on people’s necks and heads. “One of the men in uniform was cutting several victims with knives and the same person inflicted cuts on both of the palms of one person.”

    One asylum seeker said that one of the men put his knee on his neck, then cut at him with a blade. ‘‘He sliced the index finger of my left hand, and blood started spurting out like a small shower,’’ he said. “Then he smiled and cut my middle finger followed by my palm with a larger cut. The whole hand is swollen beyond recognition.”

    After a while, the men in balaclavas called other uniformed officers.

    According to the victims and a report by the DRC, “before the police arrival, one of the men in uniform made a film with his mobile phone, while others in his company were laughing, yelling and provoking”.

    Upon the arrival of police officers, the migrants were put into vans and taken to the border at Šiljkovača, a village close to Velika Kladuša. Police officers did not beat them, but ordered them into Bosnian territory.

    “All of them had bleeding wounds on their heads and numerous bruises on various parts of the body,” Nicola Bay, the DRC country director for Bosnia, told the Guardian. “Four of them had broken arms and one had a broken leg and both arms.”

    Contacted by the Guardian, the Croatian police denied the allegations and suggested that asylum seekers could have fabricated the account and that the wounds could be the result of “a confrontation among migrants” that took place ‘‘on 28 May in the vicinity of the Croatian border, near Cazin’’.

    Volunteers and charities who have treated migrants involved in the fight in Cazin, said the two incidents are unrelated and happened two days apart. Those involved in the fight in Cazin have not claimed they were attacked by the police.

    The establishment of supervisory mechanisms to ensure the humane treatment of migrants at the border had been a condition of a €6.8m (£6.1m) cash injection announced in December 2018 to strengthen Croatia’s borders with non-EU countries.

    The mechanism was publicised by the European commission as a way to “ensure that all measures applied at the EU external borders are proportionate and are in full compliance with fundamental rights and EU asylum laws”.

    Croatian ministers claimed last year that the funds had been handed over to the UN High Commission for Refugees (UNHCR) and the Croatian Law Centre to establish the supervisory mechanism.

    Both organisations deny receiving the money.

    In January this year, the commission was asked by Clare Daly, an Irish MEP in the Independents 4 Change party, to account for the discrepancy.

    A commission official responded that the UNCHR and Croatian Law Centre had established the monitoring mechanism but from “their own funds” to ensure independence from the government.

    He added: “Hopefully [this] clarifies this matter once and for all”.

    But both organisations have again denied being involved in any monitoring project, clarifying that they had only been engaged in an earlier initiative involving the examination of police files.

    Beyond the apparent inaccuracy of the response to Daly, internal emails suggest the full facts of the “underspending” – as its known to the commission – were also withheld.

    The EC failed to inform Daly that the Croatian government had decided to ring-fence only €102,000 of the €300,000 provided for the monitoring mechanism and that ultimately only €84,672 was actually spent – €17,469.87 was given to the interior ministry and €59,637.91 went to NGOs. A roundtable conference accounted for €1,703.16.

    “While we know that there has been underspending on the €300,000 … we thought that around € 240,000 were nevertheless spent in the context of the monitoring mechanism,” an EU official had written while discussing how to deal with the MEP’s questions. “Having spent only EUR 102,000, will for sure be seen as a ‘scandal’.”

    The commission did not pass on information on the spending to Daly but privately officials agreed to seek answers urgently. They also discussed in a phone and email exchange the possibility of intervening in the member state’s planned report due to the poor handling of the matter by the Croatian government.

    “Seeing how unfortunate [Croatia] is presenting this issue, [Croatia] definitively needs (your?) help in putting some ‘final touches’ to the report,” an official in the commission’s migration department wrote to a colleague. “Will [Croatia] provide you with an advance copy of the final report?”

    Daly told the Guardian: “It is outrageous – the commission appears to be colluding with the Croatian authorities in a cover-up.”

    An EC spokesperson said the EU’s executive branch was committed to the establishment of a fully independent border monitoring mechanism.

    The spokesperson said: “We would caution against drawing misleading conclusions from reading the internal email exchanges in isolation.”

    He added: “The Croatian authorities are explaining in their final implementation report how the monitoring mechanism was established, how it works in practice and outline the results.

    “Given that the report submitted by the Croatian authorities was incomplete, the commission asked the Croatian authorities for clarifications first in writing and orally regarding outstanding issues (eg factual data confirming the achievements of the project indicators relating to internal controls and trainings).”

    https://www.theguardian.com/global-development/2020/jun/15/eu-covered-up-croatias-failure-to-protect-migrants-from-border-brutalit
    #complicité #EU #UE #Croatie #violence #réfugiés #asile #migrations #violence #violences #hauts_fonctionnaires #fonds #argent #gardes_frontière #route_des_Balkans #frontières #Plitvice_Lakes #commission_européenne #Union_européenne #couverture

    • Report from Centre for Peace Studies on the pushback of children

      On 29th May 2020, the Centre for Peace Studies – a key member of the Border Violence Monitoring Network (BVMN) – presented a new report alongside the Welcome! Initiative. Addressing the Croatian Government, the “Report on violent and illegal expulsions of children and unaccompanied children” is based on testimonies collected by activists through the BVMN shared database. The publication shares the story of children who sought protection from Croatia, and how Croatia answered in violence.

      “We came to the door of Prime Minister Plenković and Deputy Prime Minister and Minister of the Interior Božinović, who have been turning their backs on testimonies and accusations for years and silently pursuing a policy of flattering the European Union. Even the most vulnerable are not excluded from violence – children “, said Tea Vidović on behalf of the Welcome! Initiative.

      The report submitted to the Government by the organizations provides testimonies of children and their families and unaccompanied children on violent and illegal methods that they had to experience at the hands of police authorities. This illegal and inhuman behavior violates national laws, international law and human rights, prevents access to international protection and, most importantly, marks children’s lives. Although the Government of the Republic of Croatia and the Ministry of the Interior should take into account the special vulnerability of children, respect their rights and best interests, children experience police brutality and limitation of their freedom for hours without access to water and food.

      “While the government uses every opportunity to emphasize the importance of border protection, we wonder in which way is police protecting Croatian borders? By beating children, confiscating their personal belongings, locking children in police vans for several hours in which they are exposed to extremely high or extremely low temperatures, shooting and using electric shocks, is this how the police protect Croatian borders? ”, points out Ana Ćuća.

      The exact number of children who are victims of police brutality remains unknown. BVMN has reported 209 cases of violent and illegal expulsions of children from Croatia since 2017, while Save the Children recorded 2969 expulsions of children at the borders in the Western Balkans during the first 9 months of last year.

      Two cases are currently pending at the European Court of Human Rights against Croatia, both involving violence and pushback. The first is the case of the family of the tragically late six-year-old girl Madina Hussiny, who was killed at the Croatian-Serbian border. The second includes pushbacks, illegal detention and inhumane treatment of a 17-year-old Syrian boy by Croatian police, who was pushed back to Bosnia and Herzegovina despite seeking asylum in Croatia.

      The latest report presented is the sixth report on violent and illegal expulsions published in the last four years, and it is the collective work of the Centre for Peace Studies, the Society for Psychological Assistance, the Welcome! Initiative and the Border Violence Monitoring Network. It also brings a short graphic novel based on the story of little #Madina, a young girl killed in transit, for whose death no one has yet been held accountable.

      Therefore, the organisations ask the Government and the Ministry of the Interior to finally take responsibility and for those who sanction and carry out systematic violence. Responsible institutions are obliged to investigate those who commit violence and push back children in need of protection. All children deserve justice and protection.

      https://www.borderviolence.eu/report-from-centre-for-peace-studies-on-the-pushback-of-children
      #enfants #enfance #mineurs

      Pour télécharger le #rapport:
      https://www.cms.hr/system/article_document/doc/647/Pushback_report_on_children_and_unaccompanied_children_in_Croatia.pdf

    • Policiers croates accusés de violences contre des migrants : l’UE réclame une "enquête approfondie’’

      Après avoir été interpellée par Amnesty International sur la « violence » des policiers croates à l’égard des migrants, la Commission européenne a réclamé à Zagreb une « enquête approfondie ». L’institution prévoit d’envoyer une mission sur place, quand la situation sanitaire le permettra.

      L’Union européenne est sortie de son ’’silence’’ au sujet des accusations de violences contre des migrants perpétrées par la police croate. Vendredi 12 juin, la Commission européenne a réclamé à Zagreb une "#enquête_approfondie'' à la suite de la publication d’un rapport à charge de l’ONG Amnesty International dénonçant des #passages_à_tabac, des #tortures et des tentatives d’#humiliation de la part de policiers croates (https://www.infomigrants.net/fr/post/25339/on-les-suppliait-d-arreter-de-nous-frapper-ils-chantaient-et-riaient-l).

      « Nous sommes très préoccupés par ces allégations », a déclaré un porte-parole de l’exécutif européen, Adalbert Jahnz. « La #violence, l’humiliation et les #traitements_dégradants des demandeurs d’asile et migrants n’ont pas leur place dans l’Union européenne et doivent être condamnés », a-t-il assuré.

      L’Union européenne avait été directement interpellée par Amnesty International dans son rapport. Ce document affirme que 16 migrants, qui tentaient d’entrer illégalement en Croatie, ont été « ligotés, brutalement battus et torturés » pendant plusieurs heures par des forces de l’ordre, dans la nuit du 26 au 27 mai. « L’Union européenne ne peut plus rester silencieuse et ignorer délibérément les violences et les abus commis par la police croate à la frontière », avait déclaré Massimo Moratti, directeur adjoint de l’antenne européenne de l’ONG.

      https://twitter.com/Jelena_Sesar/status/1271044353629335553?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E12

      Une mission sur place quand la situation sanitaire le permettra

      L’exécutif européen a également indiqué être « en contact étroit » avec les autorités croates qui « se sont engagées à enquêter » sur ces accusations de mauvais traitements à leur frontière avec la Bosnie (https://www.infomigrants.net/fr/post/18721/plusieurs-migrants-retrouves-blesses-a-la-frontiere-entre-la-bosnie-et). « Nous attendons que ces accusations fassent l’objet d’une enquête approfondie et que toutes les actions nécessaires soient prises », a poursuivi le porte-parole.

      La Commission prévoit aussi d’envoyer, quand la situation sanitaire le permettra, une mission sur place, dans le cadre d’un mécanisme de surveillance du respect des droits fondamentaux par les autorités aux frontières lié à l’allocation de fonds européens.

      Le ministère croate de l’Intérieur a, de son côté, immédiatement démenti ces accusations, en ajoutant cependant qu’une enquête serait ouverte.

      Des milliers de migrants empruntent chaque année la « route des Balkans » pour essayer de rejoindre l’Europe occidentale. La plupart passent par la Croatie, pays membre de l’UE, le plus souvent en provenance de la Bosnie.


      https://www.infomigrants.net/fr/post/25354/policiers-croates-accuses-de-violences-contre-des-migrants-l-ue-reclam

    • Croatia: Fresh evidence of police abuse and torture of migrants and asylum-seekers

      In a horrifying escalation of police human rights violations at the Croatian border with Bosnia, a group of migrants and asylum seekers was recently bound, brutally beaten and tortured by officers who mocked their injuries and smeared food on their bleeding heads to humiliate them, Amnesty International has revealed today.

      Amnesty International spoke to six men among a group of 16 Pakistani and Afghan asylum-seekers who were apprehended by the Croatian police on the night between 26 and 27 May near Lake Plitvice, as they tried to cross the country to reach Western Europe.

      Between eight and ten people wearing black uniforms and balaclavas identical to those used by Croatia’s Special Police, fired their weapons in the air, kicked and repeatedly hit the restrained men with metal sticks, batons and pistol grips. They then rubbed ketchup, mayonnaise and sugar that they found in one of the backpacks on migrants’ bleeding heads and hair and their trousers. Amnesty International also spoke to doctors who treated the men and NGOs who witnessed their injuries.

      “The European Union can no longer remain silent and wilfully ignore the violence and abuses by Croatian police on its external borders. Their silence is allowing, and even encouraging, the perpetrators of this abuse to continue without consequences. The European Commission must investigate the latest reports of horrifying police violence against migrants and asylum-seekers.” said Massimo Moratti, Deputy Director of the Europe Office, following the latest incident on the Croatian border.

      Physical and psychological abuse

      Amir from Pakistan told Amnesty: “We were pleading with them to stop and show mercy. We were already tied, unable to move and humiliated; there was no reason to keep hitting us and torturing us.” He said the armed men showed no sympathy. “They were taking photos of us with their phones, and were singing and laughing.” Amir had a broken arm and nose, stiches on the back of his head, and visible bruising all over his face and arms.

      Ten men suffered serious injuries that night. Thirty-year-old Tariq now has both of his arms and a leg in a cast, visible cuts and bruises on his head and face and is suffering from severe chest pain.

      “They did not give us a chance to say anything at all when they caught us. They just started hitting us. While I was lying on the ground, they hit my head with the back of a gun and I started bleeding. I tried to protect my head from the blows, but they started kicking me and hitting my arms with metal sticks. I was passing in and out of consciousness the rest of the night.” Tariq is now forced to use a wheelchair to move around and it will take months before he is able to move on his own again.

      The men told Amnesty International how they felt humiliated as militia rubbed mayonnaise and ketchup on to their bloody heads and faces. One masked man squirted mayonnaise on an asylum-seeker’s trousers between his legs, while others laughed and sang “Happy Birthday” around them.

      After almost five hours of continuous abuse, the migrants were handed over to the Croatian Border Police who transported them close to the border with Bosnia and Herzegovina in two vans before ordering them to walk. “They were taken aback by our condition. We were drenched in blood and very shook up. We could barely stand, much less walk for hours to Bosnia. But they told us to go. They told us to carry the guys who couldn’t walk and just go.” Faisal told Amnesty.

      Some of the men eventually reached Miral, a reception centre run by the International Organization for Migration in Velika Kladusa in Bosnia and Herzegovina, but five, who were too weak to walk, stayed behind and were eventually picked up by an NGO operating in the camp.

      An emergency doctor at the medical clinic in Velika Kladusa who treated the men told Amnesty International that they all had injuries on the back of their heads which were consistent with a blow by a blunt object and required stiches. Most had multiple fractures, joint injuries, collapsed lungs, cuts and bruises and several were traumatized. Their recovery could take months.

      Routine violent pushbacks and torture by the Croatian police remain unpunished

      While only the latest in the series, the incident points to a new level of brutality and abuse by the Croatian police. In early May, the Guardian reported about a group of men who were forced across the Croatian border after being beaten and having orange crosses spray-painted on their heads. The Croatian Ministry of Interior dismissed the allegations, but the testimonies of violence and intimidation fit the trend of unlawful pushbacks taking place not only on the Croatian, but also on other external borders of the European Union.

      Numerous reports over the past three years have revealed how the Croatian border police routinely assault men, women and teenagers trying to enter the country, destroy their belongings and smash their phones before pushing them back to Bosnia. People are sometimes stripped of their clothes and shoes, and forced to walk for hours through snow and freezing cold rivers.

      A physician in the Velika Kladusa clinic told Amnesty International that approximately 60 per cent of migrants and asylum-seekers who required medical treatment reported that their injuries were inflicted by the Croatian police, while they were trying to cross the border. “Many injuries involve fractures of long bones and joints. These bones take longer to heal and their fractures render the patient incapacitated for extended periods of time. This appears to be a deliberate strategy – to cause injuries and trauma that take time to heal and would make people more reluctant to try to cross the border again or any time soon,” the physician told Amnesty International.

      The Croatian Ministry of Interior has so far dismissed these allegations, refusing to carry out independent and effective investigations into reported abuses or hold its officers to account. In a climate of pervasive impunity, unlawful returns and violence at the border have only escalated. Amnesty International has shared the details of this incident with the Ministry of Interior, but has not received an official response.

      The EU’s failure to hold Croatia to account

      The European Commission has remained silent in the face of multiple, credible reports of gross human rights abuses at the Croatian border and repeated calls by the European Parliament to investigate the allegations. Furthermore, Croatia remains a beneficiary of nearly EURO 7 million of EU assistance for border security, the vast majority of which is spent on infrastructure, equipping border police and even paying police salaries. Even the small proportion (EURO 300,000) that the Commission had earmarked for a mechanism to monitor that the border measures comply with fundamental rights and EU asylum laws, has been no more than a fig leaf. Last year, the Commission recommended Croatia’s full accession to the Schengen Area despite human rights abuses already being commonplace there.

      “The European Commission cannot continue to turn a blind eye to blatant breaches of EU law as people are being branded with crosses on their heads or brutally tortured and humiliated by Croatian police. We expect nothing less than the condemnation of these acts and an independent investigation into reported abuses, as well as the establishment of an effective mechanism to ensure that EU funds are not used to commit torture and unlawful returns. Failing urgent action, Croatia’s inhumane migration practices will turn the EU into an accomplice in major human rights violations taking place at its doorstep,” said Massimo Moratti.

      Violent pushbacks from Croatian border have been a regular occurrence since late 2017. The Danish Refugee Council recorded close to 7,000 cases of forcible deportations and unlawful returns to Bosnia and Herzegovina in 2019, most of which were accompanied by reported violence and intimidation by Croatian police. Despite the brief respite during the lockdown due to COVID-19 pandemic, pushbacks continue with 1600 cases reported only in April. The figures are increasing daily, as the restrictions across the region are being lifted and the weather is turning milder.

      Amnesty International has interviewed over 160 people who have been pushed back or returned to Bosnia and Herzegovina since July 2018. Nearly one third reported being beaten, having their documents and telephones stolen, and verbally abused in what appears to be a deliberate policy designed to deter future attempts to enter the country.

      https://www.amnesty.eu/news/croatia-fresh-evidence-of-police-abuse-and-torture-of-migrants-and-asylum-se
      #rapport #Amnesty_international

    • Croatia, police abuse is systemic

      While the world is outraged and protests after George Floyd’s death to denounce institutionalised violence, migrants have been beaten and tortured on the Balkan route for years. A brutal practice often covered up, even by the EU itself.

      George Floyd’s death on May 25th sparked protests around the world against police violence and institutional racism. In the Balkans as elsewhere, sit-ins have been held in support of #BlackLivesMatter , followed by calls to report abuses committed locally by the police. And in the region there is no lack of such abuses. In fact, police violence is routine on the “Balkan route”, the flow of migrants and refugees that has crossed the peninsula since 2015 in the hope of reaching the European Union. The events of the past few weeks have unfortunately confirmed once again the link between police brutality and immigration, bringing us back to the Croatian-Bosnian border. It is a story of systemic abuse, both proven and covered up, which involves a member state of the EU, candidate for accession to the Schengen area and, according to the latest revelations of The Guardian, the European Commission itself.
      Torture in Croatia

      When it comes to police abuse on the Croatian-Bosnian border, one does not really know where to start. The accidents recorded in recent years are so many that we can no longer even speak of “accidents”, or unexpected events. On the contrary, violence is rather a common practice, the only news being the increase in brutality by the agents, who have gone from illegal pushbacks to outright torture.

      “We rarely use the word ’torture’ in Europe, but in this case we had to”, explains Massimo Moratti, deputy director of the Europe office of Amnesty International (AI). Last week, AI published yet another report of the mistreatment of migrants by the Croatian police along the border with Bosnia and Herzegovina. Mistreatment is an understatement. The testimonies collected no longer speak of broken mobile phones, or – as has happened more recently – destroyed with a screwdriver to prevent recharging, but instead contain “actual sadism”, as Moratti puts it.

      The case in question is that of 16 Pakistani and Afghan asylum seekers arrested by the Croatian police near the Plitvice lakes between May 26th and 27th. Their testimony is chilling. “We asked them to stop and show mercy. We were already tied up, there was no reason to continue hitting and torturing us", Amir told Amnesty International. Singing and filming on mobile phones, the agents continued to beat the 16 unfortunate men hard, finally smearing their wounds with ketchup and mayonnaise found in the backpack of one of the migrants. Eventually, the group was brought back to the border and forced to walk to Bosnia. Those who were unable to walk, because they are now in a wheelchair, had to be transported by others.

      “It is a pattern, a trend. These are the same practices that we have already seen in Hungary in 2015, 2016, and 2017. Dogs, sticks, broken bones... The goal is to intimidate and frighten so that no one tries to cross the border anymore", resumes Massimo Moratti, who adds: “the fractures we saw in the latter case will take months to heal”. The Amnesty International report and the attached photos tell the rest.
      Four years of violence

      How did we get to this? It is useful to make a brief summary of recent years to understand the evolution of violence. First, the “Balkan route” became a media phenomenon in the summer of 2015, when hundreds of thousands of Syrians, Iraqis, and Afghans began to travel up the Balkan peninsula to reach the European Union. At the beginning, the destination of the route was Hungary, then, with the closure of the Hungarian wall, it became Croatia, which leads to Slovenia and then to the Schengen area. In 2015, Croatian policemen showed themselves to be tolerant and benevolent, as reminded by this cover of Jutarnji List .

      In the spring of 2016, the agreement between the EU and Turkey led to the closure of the Balkan route and a change of pace. “The first case of pushback is registered in 2016 on the Serbo-Croatian border. In 2017, we have the first cases of violence", says Antonia Pindulić, legal advisor to the Centre for Peace Studies (CMS) in Zagreb. At the end of 2017, Madina Hussiny, 6, died hit by a train while returning from Croatia to Serbia following the tracks. Together with her family, she had been illegally pushed back by the Croatian policemen.

      In the summer of 2018, the Croatian police fired on a van that carried 29 migrants and refused to stop. Nine people were injured and two minors ended up in hospital in serious conditions. Since then, it has been a crescendo of accidents, especially on the Croatian-Bosnian border, where what remains of the Balkan route passes. Here, the testimonies collected by NGOs speak of beatings, theft, destruction of mobile phones and, as always, illegal pushbacks. Then, the situation has deteriorated up to the torture of the last few weeks. All in the silence of the authorities.
      The silence of the institutions

      How could the Zagreb government not complete an investigation in four years, address the police abuse, punish the guilty? It just didn’t. In fact, Andrej Plenković’s government has just “denied everything” for four years, while “no investigation has produced results”, as Antonia Pindulić of CMS summarises. And this despite the fact that there have been complaints from NGOs and also the actions of the institutions themselves in Croatia.

      “In 2019, a group of policement wrote an anonymous letter to the Croatian Ombudswoman asking to be protected from having to carry out illegal orders”, recalls Pindulić. The agents then revealed the pushback technique: GPS off, communications only on Whatsapp or Viber, no official report. Also in 2019, then President Kolinda Grabar Kitarović had let slip , during an interview on Swiss television, that “of course, a little strength is needed when making pushbacks”. Later, she said she had been misunderstood.

      After dozens of complaints have fallen on deaf ears and after in 2018 the Ombudswoman, in her investigations, had been denied access to video surveillance videos with the excuse that they were lost, the CMS decided a couple of weeks ago to file a complaint “against unknown police officers” guilty of “degrading treatment and torture against 33 people” and “violent and illegal expulsion [of these people, ed.] from the territory of the Republic of Croatia to Bosnia and Herzegovina”. “We hope that the prosecutor will open an investigation and that people who have violated the law are identified. But since the institutions themselves have violated the law for four years, I don’t know what we can expect”, says Antonia Pindulić.

      The complaint filed brings together four cases, all of which occurred at the beginning of May 2020. “We suspect that the cases are linked to each other, as all the migrants and refugees involved have reported beatings, theft of their belongings, being stripped and, above all, having a cross drawn on their head with orange spray”, says Antonia Pindulić. This very detail had brought the story on the Guardian and sparked controversy in Croatia.
      Towards a turning point?

      In their brutality, the cases seem to repeat themselves without any change in sight. But the Croatian government may soon be forced to answer for what appears to be institutionalised violence. Not only the legal action taken by the CMS “could likely end in Strasbourg”, as Massimo Moratti of Amnesty International speculates, but a lawsuit filed by three Syrian refugees against Croatia reached the European Court of Human Rights at the end of the May . And last week, after the publication of the AI ​​report, the European Commission announced that an observation mission will be sent to Croatia.

      And there is more. This week, the Guardian also revealed that communications between officials of the European Commission show how the European body “covered up Croatia’s failure to protect migrants from brutality on the border”. In question are the European funding received from Zagreb for border security: 7 million Euros, of which 300,000 for the implementation of an independent control mechanism that should have supervised the work of the police. Not only has the mechanism never been implemented, but there have been contradictory communications in this regard, with the Commission declaring that UNHCR was part of the mechanism and the latter publicly denying at the end of 2019 .

      In short, although Brussels allocated a (small) budget for the control of the brutality of Croatian agents, the mechanism that was to be activated with those funds was never created. And the Commission is aware of this. How long, then, will the Plenković government manage to hide its system of violence on the Bosnian border?

      https://www.balcanicaucaso.org/eng/Areas/Croatia/Croatia-police-abuse-is-systemic-202952

      #violence_systémique

    • Croatia: Police brutality in migrant pushback operations must be investigated and sanctioned – UN Special Rapporteurs

      Croatia must immediately investigate reports of excessive use of force by law enforcement personnel against migrants, including acts amounting to torture and ill-treatment, and sanction those responsible, UN human rights experts said today.

      “We are deeply concerned about the repeated and ongoing disproportionate use of force by Croatian police against migrants in pushback operations. Victims, including children, suffered physical abuse and humiliation simply because of their migration status,” Felipe González Morales, the Special Rapporteur on the human rights of migrants, and Nils Melzer, Special Rapporteur on torture and other cruel, inhuman or degrading treatment or punishment, said in a joint statement.

      They said physical violence and degrading treatment against migrants have been reported in more than 60 percent of all recorded pushback cases from Croatia between January and May 2020, and recent reports indicate the number of forced returns is rising.

      Abusive treatment of migrants has included physical beatings, the use of electric shocks, forced river crossings and stripping of clothes despite adverse weather conditions, forced stress positions, gender insensitive body searches and spray-painting the heads of migrants with crosses.

      “The violent pushback of migrants without going through any official procedure, individual assessment or other due process safeguards constitutes a violation of the prohibition of collective expulsions and the principle of non-refoulement,” González Morales said.

      “Such treatment appears specifically designed to subject migrants to torture and other cruel, inhuman or degrading treatment as prohibited under international law. Croatia must investigate all reported cases of violence against migrants, hold the perpetrators and their superiors accountable and provide compensation for victims,” Melzer added.

      The UN Special Rapporteurs are also concerned that in several cases, Croatian police officers reportedly ignored requests from migrants to seek asylum or other protection under international human rights and refugee law.

      “Croatia must ensure that all border management measures, including those aimed at addressing irregular migration, are in line with international human rights law and standards, particularly, non-discrimination, the prohibition of torture and ill-treatment, the principle of non-refoulement and the prohibition of arbitrary or collective expulsions,” they said.

      During his official visit to Bosnia and Herzegovina in September 2019, González Morales received information on violent pushback of migrants by Croatian police to Bosnia and Herzegovina. He has exchanged views with relevant Croatian authorities on this issue on several occasions. Already during his official visit to Serbia and Kosovo* in 2017, Melzer had received similar information from migrants reporting violent ill-treatment during pushback operations by the Croatian police.

      * All references to Kosovo should be understood to be in compliance with Security Council resolution 1244 (1999).

      https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=25976&LangID=E

      #OHCHR

    • Dva policajca u pritvoru u Karlovcu zbog ozljeđivanja migranta - protiv njih pokrenut i disciplinski postupak

      Zbog sumnje u počinjenje kaznenih djela obojica su, uz kaznenu prijavu, dovedeni pritvorskom nadzorniku Policijske uprave karlovačke. Također, obojica su udaljeni iz službe, odgovoreno je na upit KAportala

      Dva policajca PU karlovačke nalaze se u pritvoru i to zbog sumnje u ozljeđivanje ilegalnog migranta, stranog državljanina.

      Na naš upit iz policije su nam rekli da je u četvrtak, 11. lipnja, u večernjim satima, tijekom utvrđivanja okolnosti nezakonitog ulaska u Republiku Hrvatsku, u policijsku postaju Slunj doveden strani državljanin na kojem su policijski službenici uočili da je ozlijeđen.

      https://kaportal.net.hr/aktualno/vijesti/crna-kronika/3836334/dva-policajca-u-karlovackom-pritvoru-zbog-ozljedjivanja-migranta-protiv

      Commentaire reçu via la mailing-list Inicijativa Dobrodosli, mail du 23.06.2020

      two police officers were arrested this week for injuring migrants. This is a big step for the Ministry of the Interior, but small for all cases that have not yet been investigated. However, it is important to emphasize that the violence we are witnessing is not the result of isolated incidents, but of systemic violence for which those who issue and those who carry out these illegal orders should be prosecuted.

  • Des manifestants #BlackLivesMatter ont fait tomber une statue d’Edward #Colston se trouvant à #Bristol depuis 1895. L’homme était un négrier. Elle avait été érigée car il avait aidé au développement de la ville au XVeme siècle.

    La statue a ensuite été jetée dans un canal.


    https://twitter.com/Conflits_FR/status/1269677215400288262

    #monument #statue #GB #Angleterre #Edward_Colston #Colston #Bristol #toponymie #toponymie_politique #BLM #Black_Lives_Matter #esclavage #traite #traite_négrière
    ping @neotoponymie @reka

    • Protesters rally in #Oxford for removal of #Cecil_Rhodes statue

      University campaigners and #Black_Lives_Matter protesters block road outside Oriel College.

      More than a thousand protesters have gathered outside Oxford University to demand the removal of a statue of the Victorian imperialist Cecil Rhodes.

      Blocking the road outside Oriel College, the Rhodes Must Fall campaign said Black Lives Matter (BLM) protests across the UK, which included the dramatic toppling of a statue of the slave trader Edward Colston in Bristol, had reignited their campaign.

      Riot police stood on the roof of the college building while the crowd below the Rhodes statue listened to speeches, including the announcement of a BLM protest in Oxford on Friday. The demonstration ended peacefully with people leaving their signs on the outside of the building, while there were cheers as a police officer briefly took a knee in the crowd.

      In 2016, hundreds of Oxford students campaigned for the removal of a likeness of the controversial 19th-century figure – who supported apartheid-style measures in southern Africa – from the wall of the college. The campaign also called for the university curriculum to be changed to reflect diversity of thought beyond the western canon.

      The university said then that the statue would stay, with modifications that “draw attention to this history [and] do justice to the complexity of the debate”. It had been warned that it could lose about £100m in gifts should the statue be taken down, but it insisted financial implications were not the primary motive behind its decision.
      Guardian Today: the headlines, the analysis, the debate - sent direct to you
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      In a statement released on Tuesday, Oriel College said it “abhors racism and discrimination in all its forms” and that it would “continue to debate and discuss the issues raised by the presence on our site of examples of contested heritage relating to Cecil Rhodes”.

      The campaign to remove the statue was supported this week by the Liberal Democrat MP Layla Moran and the leader of the local council.

      Femi Nylander, an organiser for Rhodes Must Fall, welcomed the support from the council, Moran and the thousands who signed the petition to remove the Rhodes statue.

      He said: “It’s good to see public consciousness is changing. We are seeing a paradigm shift. You can see that everywhere.” He added that he hoped the protest would result in a resurgence of the Rhodes Must Fall movement in Oxford.

      Simukai Chigudu, an associate professor of African politics at the University of Oxford, said the phrase “black lives matter” resonated because of “a history of white supremacy that has denigrated, exploited and subjugated black lives”.

      He added that Rhodes Must Fall, which he joined in 2015, had been started by student activists in South Africa who were “tired of colonial iconography, tired of white supremacy in our curriculums, tired of the crisis of representation of black and other minority ethnic people in our institutions”.

      A PhD student, Ndjodi Ndeunyema, 30, said: “We reject this narrative that Cecil Rhodes is a complicated character. No, he is a genocidaire, he is someone who planned an assault [on] Africa and he is not worthy of exaltation, he does not deserve to be on a high street looking down on us. That history will never be erased, it’s a lived reality for people in southern Africa, but it needs to be contextualised, it needs to be accurately represented and not glorified in the way it is today.”

      He said the protest went further than calling for the removal of the statue, it was also about meaningful equality “for the black community, given the moment we are in, but also people of colour and people on the social and economic fringes of any society”. He called for justice for the Windrush generation, describing the scandal as a “substantive policy manifestation of anti-blackness”.

      There was a significant police presence before the protest, with police vans and officers on horses.

      A PhD student who did not want to be named said: “We are here today as students, community members and community-based organisations who believe in democracies, who believe in the valuation of all lives equally and who believe in the removal of colonial iconographies that we must all inhabit.

      “We’re here to say to the University of Oxford, Oriel College and other colleges in Oxford that still demonstrate in support of the values we disagree with, that it is time to take a stand. If you are truly anti-racist and pro-good race relations and inclusion of black and ethnic minority students then today is the day to put your money where your mouth is.”

      Kate Whitington, the Oriel College junior common room president, said: “Oriel College must not be blind to its legacy of colonialism and racism in association with Cecil Rhodes. Despite claims that clear historical context about the Cecil Rhodes statue would be provided in order to acknowledge and educate our students on the imperialist past, the subject remains taboo and Oriel’s continuing silence equal to complicity in the perpetuation of white privilege and supremacy.”

      https://www.theguardian.com/world/2020/jun/09/protesters-rally-in-oxford-for-removal-of-cecil-rhodes-statue?CMP=Share

      #UK

    • Edward Colston statue replaced by sculpture of Black Lives Matter protester Jen Reid

      Exclusive: Artist #Marc_Quinn leads secret mission to install resin-and-steel figure of #Jen_Reid at site of toppled Bristol slave trader.

      The statue of slave trader Edward Colston was replaced in Bristol on Wednesday morning – with a sculpture of one of the protesters whose anger brought him down.

      The figure of Jen Reid, who was photographed standing on the plinth with her fist raised after the 17th-century merchant was toppled by Black Lives Matter demonstrators last month, was erected at dawn by a team directed by the artist Marc Quinn.

      The ambush sculpture is likely to reignite the debate over public statuary in the UK that began with the toppling of the Colston figure five weeks ago. On Wednesday morning police said they had had no complaints and it was “a matter for Bristol city council”.

      Marvin Rees, the city’s mayor, issued a statement saying that “the future of the plinth and what is installed on it must be decided by the people of Bristol”. He said the sculpture was “the work and decision of a London-based artist,” and added: “It was not requested and permission was not given for it to be installed.”

      But he stopped short of saying that the council would act to remove it.

      Arriving in two lorries before 5am, a team of 10 people worked quickly to install the figure of Reid, who said she had been secretly working with Quinn on the idea for weeks. It came as a complete surprise to the authorities, who are yet to announce their plans for the location.

      A cardboard placard reading “black lives still matter” was placed at the bottom of the plinth.

      Shortly after the vehicles drove away, Reid stood in front of the statue with her fist in the air. “It’s just incredible,” she said. “That’s pretty fucking ballsy, that it is.”

      After meticulous planning to ensure the statue could be erected quickly enough to have it in place before officials arrived, the vehicles left the scene about 15 minutes after they got there. “I just knew it was going to happen,” said Reid. “They were so efficient.”

      The most powerful moment of the morning, she said later, was “watching children stand next to it and raising their fists. Black children and white children, together.”

      Quinn said that the installation had gone well. “It went exactly the opposite of how it imagined, because I imagined it being stopped,” he said. “It almost feels like it’s been there forever. It gets under the skin before you understand what it is, which I think is how you make people think about things, how you pose the question a different way and renew the conversation.”

      By late morning the only council presence had been a roadsweeper, whose driver stopped to take a picture before continuing on his shift.

      “It is incredible seeing it,” said Jen Reid’s daughter, Leila Reid, arriving and gazing up at the statue a little later. “It’s surreal. From the kneecap to the shape of her hands - it’s just her.” She said she had struggled to keep the secret since her mother told her. “She’s proud to represent a movement, and if there’s a better way to do that I can’t think of it.”

      Reid, a stylist, attended the march with her husband, who one of the group that rolled the statue of Colston to the river after it was pulled down. She said that to stand for the BLM movement was “massive”, but “it would be just as big if it was someone else representing the same thing.”

      Quinn – whose best known works include his “blood head” self-portrait Self and a sculpture of an artist that temporarily occupied the fourth plinth in Trafalgar Square, Alison Lapper Pregnant – said he viewed it as a duty for prominent white artists to amplify other voices.

      “Jen created the sculpture when she stood on the plinth and raised her arm in the air,” said Quinn. “Now we’re crystallising it.”

      In the weeks since the Colston statue was removed, although ideas including a Banksy proposal and calls for a statue of civil rights campaigner Paul Stephenson have been floated, and a mannequin of the notorious paedophile Jimmy Savile was briefly installed before falling off, no permanent decision on the future of the Colston site has been reached.

      The new black resin and steel figure – entitled A Surge of Power (Jen Reid) 2020 – was transported from Quinn’s studio on Tuesday and stored overnight nearby. It was put in place using a hydraulic crane truck parked next to the plinth.

      The team carried out the same surveys and health and safety checks it would have gone through on a more conventional work, Quinn said, adding that it would be “extremely difficult to move”. But he added: “This is not a permanent artwork.”

      Reid said it had been difficult to keep the secret from friends and family. “When friends say ‘I’ll see you later,’ I think … yeah, you will!”

      On whether there was an issue with a white artist being behind the work, Reid said: “It’s not even a question. If we have allies, it doesn’t matter what colour they are. He has done something to represent BLM, and to keep the conversation going.”

      A placard was briefly placed on the plinth reading “Marc Quinn loves money, not blacks” before it was removed by another member of the public to applause.

      Others were broadly positive in their response. “It’s a really great addition to the centre of Bristol,” said Bobby Loyal, an engineer. “I just hope no one tries to rip this down. The statue before was offensive to a lot of people, I don’t think this is. I think the council should leave it in place.”

      Sanna Bertilsson, who was cycling past, did a double take as she saw the figure and stopped to look. “I didn’t know they were replacing it,” she said. “It’s absolutely beautiful.” Told that it had been put up without permission, she said: “I’d better get a picture before they take it down.”

      The author Bernardine Evaristo tweeted that “some people will find this image of black empowerment offensive/outrageous/threatening” but that she thought it was “wonderful”.

      https://www.theguardian.com/world/2020/jul/15/edward-colston-statue-replaced-by-sculpture-of-black-lives-matter-prote

  • Recueillir les larmes, en ignorer les causes : le traitement médiatique pourri du malheur agricole - FRUSTRATION
    https://www.frustrationmagazine.fr/recueillir-les-larmes-en-ignorer-les-causes-le-traitement-mediat

    Un système qui endette et accule

    C’est bien d’un système politique et économique dont est victime Christian Rougier. Ce système qui génère de l’endettement par l’investissement excessif et des faibles revenus par des prix trop bas fait des heureux : les grandes entreprises d’outils agricoles se frottent les mains, à fourguer des tracteurs à 100 000€ au premier venu. Les semanciers, fabricants de phytosanitaires (dont le géant Bayer-Monsanto) et les distributeurs d’aliments pour animaux, mais aussi les acheteurs et intermédiaires que sont les coopératives agricoles et la grande distribution. Toutes ces très grandes entreprises ont intérêt à ce que les agriculteurs soient pris à la gorge, sidérés par un endettement qui ne les rend certainement pas libre de leurs mouvements. Comment changer de modèle et rompre avec ces vautours quand on doit 500 000€ à la banque ?

    #traitement_médiatique
    #agriculture #exploitant·es #paysannerie #PAC

    • Car le drame de cet homme, c’est de devoir embaucher des locaux. D’où le titre de l’article, “Saison agricole : “Si on embauche des locaux, on ne va pas sortir nos récoltes””. Pourquoi cela ? “Des gens sont partis au bout de quelques jours et on en a remercié qui n’étaient pas efficaces. Il leur faut des pauses-café et cigarettes, ils ont mal aux vertèbres ou aux genoux et ils ne veulent pas arriver trop tôt.”

      Sans complexe, le producteur (un bien grand mot quand on fait travailler les autres) explique l’ardeur au travail des étrangers en comparaison des Français au fait que les premiers “ont faim et ils n’ont droit à rien”. Alors qu’en France “Il y a trop de social”.

      Ah ah !

      Je corrige : semencier.
      #agrobusiness #agribusiness #agribashing

  • US sends unproven virus drug to Brazil - Asia Times
    https://asiatimes.com/2020/06/us-sends-unproven-virus-drug-to-brazil

    The United States has delivered two million doses of the antimalarial medicine hydroxychloroquine (HCQ) to Brazil to fight Covid-19, the White House said Sunday, though the drug has not been proven effective against the coronavirus. “HCQ will be used as a prophylactic to help defend Brazil’s nurses, doctors, and healthcare professionals against the virus. It will also be used as a therapeutic to treat Brazilians who become infected,” a statement said. It said the US would soon also send 1,000 ventilators to Brazil, the epicenter of South America’s outbreak with nearly 500,000 confirmed cases.“We are also announcing a joint United States-Brazilian research effort that will include randomized controlled clinical trials,” it added.

    #covid-19#circulations#coopération-internationale#Brésil#EtatsUnis#santé#personnel-médical#traitement#épicentre#épidémie#AmériqueLatine#essai-clinique#migrant#migration

  • The inequalities exposed by this pandemic are about to get even worse | Nesrine Malik | Opinion | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2020/may/31/inequalities-pandemic-worse-lockdown-privilege
    https://i.guim.co.uk/img/media/59180fd925bd17e907a673c2405183e4573308e4/0_58_3600_2160/master/3600.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    There are workers who have formal contracts that treat their labour as a service performed by a human being who has the right to notice, severance pay and protection from abuse. And there are those who have no protection from the whims of their bosses to dictate their treatment and fate. As the predicted recession bites and unemployment rises, the power that employers have over zero-hours workers grateful to have any income will produce more and more abuses, especially for undocumented workers.
    Those workers are themselves part of a larger group of migrants whose legal and formal status will not fortify them against the aftershocks of the pandemic. Accustomed to overpaying for their visas, residence permits and access to the NHS, they have contributed taxes and fees over the years that still do not afford them any access to public funds. For them, there is no safety net.

    #Covid-19#migrant#migration#travailleurs#pandémie#protection#traitement#accès-santé#santé#droits#GrandeBretagne#NHS#statut

  • Au Portugal, le récit des « grandes découvertes » remis en cause

    Un #mémorial aux victimes de la #traite_négrière en chantier, un projet avorté de « Musée des #grandes_découvertes »… Des activistes tentent de fissurer le grand récit portugais, qui atténue la nature violente de l’expansion portugaise depuis des siècles.
    Lisbonne, de notre envoyé spécial. – Le mémorial sera construit sur le Campo das cebolas (« champ d’oignons » en français), l’une des places du bas de Lisbonne, à deux pas des quais où les navires d’esclaves débarquaient autrefois le long du Tage. « Beaucoup de villes en Europe ont des mémoriaux liés à l’esclavage, mais il n’y en a pas encore un seul au Portugal », assure Evalina Gomes Dias, à la tête de Djass, une association d’Afro-descendants portugais.

    Le collectif avait obtenu une enveloppe de 100 000 euros pour réaliser ce projet, dans le cadre des budgets participatifs de la ville en 2017. Cinq artistes ont alors été sollicités. Dans la foulée, Djass a organisé des réunions de voisins, dans des quartiers populaires de Lisbonne, où la population d’Afro-descendants est nombreuse, pour choisir entre les différents projets.

    Une centaine de personnes ont voté, et retenu l’option d’un artiste angolais. Kiluanji Kia Henda a imaginé une plantation de 540 cannes à sucre réalisées en aluminium, à taille réelle. Si l’épidémie du coronavirus n’a pas tout retardé, l’inauguration du site pourrait avoir lieu dès la fin de l’année.

    C’est à Lagos, un petit port d’Algarve, dans le sud du Portugal, qu’un navire chargé d’esclaves africains, venus de l’actuelle Mauritanie, débarque pour la première fois en Europe, en 1444. Les esclaves sont ensuite acheminés dans de grandes villes du pays. L’événement marque le début de la traite occidentale. On estime que des navires portugais ont transporté plus de cinq millions d’esclaves, d’Afrique vers le Brésil en particulier, de 1519 à 1867.

    À Lagos, un petit musée inauguré en 2016 rappelle l’existence du premier marché d’esclaves d’Europe dans cette ville devenue une tranquille station balnéaire. « Ils avaient trouvé sur le site des squelettes d’anciens esclaves. Mais ils n’ont pas voulu les garder, et préféré les envoyer à l’université de Coimbra [dans le centre du pays – ndlr]. Pour Djass, cette décision était une provocation. Ces corps auraient dû être montrés dans le musée », juge Evalina Gomes Dias, née en 1968 au Sénégal de parents venus de Guinée-Bissau.

    Le mémorial en chantier à Lisbonne marque une rupture. Mais les débats sur le passé esclavagiste du Portugal ne vont sans doute pas s’apaiser pour autant. D’autant que le legs douloureux de ce passé négrier se mêle, de manière complexe, aux mémoires des « grandes découvertes », cette phase d’expansion maritime du Portugal à partir du XVe siècle, comme à celles des colonies, qui ont duré sur le sol africain jusqu’en 1974, un « record » de longévité.

    Evalina Gomes Dias a aussi fait partie, avec sa sœur Beatriz, une députée du Bloc de gauche, des adversaires du projet de l’actuel maire de Lisbonne d’ouvrir un « Musée des grandes découvertes » dans la capitale. La proposition du socialiste Fernando Medina, qui ne faisait qu’actualiser une vieille idée de la classe politique portugaise, avait déclenché en 2018 un tollé.

    Dans une tribune, une centaine d’historiens et activistes s’en prenaient en particulier au choix du mot « découvertes » – un terme « obsolète », une « erreur de perspective », alors qu’il est « important de prendre en compte le point de vue de tous », Européens comme non-Européens. Ces universitaires dénonçaient le recours à « une expression fréquemment utilisée durant l’Estado Novo [la dictature de Salazar, de 1933 à 1974], pour célébrer le passé, et qui n’est pas compatible avec le Portugal démocratique ».

    « Pas en notre nom ! », s’étaient élevés, dans une autre lettre ouverte, des représentants de la communauté afro-portugaise, inquiets de voir minimisée, une fois de plus, l’évocation du passé négrier dans ce futur musée : « Nous n’acceptons pas ce musée qui serait construit sur l’occultation de notre histoire, avec l’argent des impôts des Noires et Noirs de ce pays. » Face à la polémique, et alors que se profilent des municipales en 2021, le maire Medina n’évoque plus ce projet. Joint à plusieurs reprises par Mediapart, il n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.

    Un an plus tôt, c’est la visite du président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, à Gorée, l’île en face de Dakar, symbole de la traite négrière en Afrique, qui a crispé. Il s’était félicité, sur place, que le Portugal eût aboli l’esclavage dès 1761. « Cette décision du pouvoir politique portugais est une reconnaissance de la dignité de l’homme », avait-il lancé.

    Mais cette abolition fut théorique, rappelle l’historien José Pedro Monteiro : « Cette abolition ne concernait que la métropole, alors que l’esclavage a perduré dans le reste de l’empire. Surtout, le travail forcé, rémunéré ou non, s’est poursuivi très tardivement, aboli seulement en 1961, en même temps que le statut de l’indigénat [contre 1946 pour la France – ndlr]. » Pour cet universitaire, la sortie présidentielle entretient encore « le vieux discours d’une exceptionnalité portugaise, d’un humanisme idéalisé » en matière d’empire et de colonies.

    Le Portugal a longtemps nourri l’idée que l’empire qu’il s’était construit au fil des siècles, n’avait rien à voir avec ceux d’autres puissances européennes. Qu’il avait fait preuve de plus d’humanité vis-à-vis des populations sur place. « Contrairement à ses voisins européens qui chercheraient à imposer outre-mer des valeurs spécifiquement européennes, le Portugal se serait efforcé de transmettre des valeurs chrétiennes, de portée universelle et de se mélanger avec les populations indigènes, créant ainsi une véritable civilisation “luso-tropicale”, sorte de paradis terrestre protégé des affres de la modernité », décrit l’historien français Yves Léonard (Sciences-Po Paris).

    Ce « lusotropicalisme » théorisé par le sociologie brésilien controversé Gilberto Freyre (1900-1987) devient l’idéologie d’État durant le salazarisme, après la Seconde Guerre mondiale. Les Portugais se sont mis en scène en « pionniers de la mondialisation ». Alors que les critiques à l’égard de la colonisation se renforçaient partout dans le monde, ce discours a aussi permis à l’Estado Novo de justifier ses colonies. Mais tout cela est un mythe : l’expansion portugaise s’est appuyée sur des fondements aussi racistes que celles d’autres États européens. Ce soi-disant « humanisme » n’avait en fait rien d’exceptionnel.

    La Révolution des œillets de 1974 a mis fin à la présence portugaise en Afrique. Mais ce lusotropicalisme défendu par Salazar, lui, est resté bien ancré dans le débat public. Un signe parmi tant d’autres : en 1989, pour la première participation du Portugal à l’Eurovision, le groupe Da Vinci chantait un « hit » douteux, mais toujours populaire auprès de certaines générations, Conquistador, qui vantait les héros de l’expansion portugaise et de la colonisation.

    Pourquoi la révolution n’a-t-elle pas mis un terme à cette culture politique ? « La gauche portugaise a une part de responsabilité, estime José Pedro Monteiro. Le Parti communiste, par exemple, n’a défendu le droit à l’auto-détermination des peuples colonisés que tardivement, à la fin des années 1950. » Le rôle joué dans la révolution par des militaires qui avaient participé aux guerres coloniales a sans doute aussi pesé.

    Depuis, les polémiques mémorielles se poursuivent, entre universitaires et activistes d’une nouvelle génération, et historiens qui seraient les « gardiens du consensus luso-tropicaliste », prompts à critiquer ce qui ne seraient que des stratégies de victimisation de l’extrême gauche. Certaines controverses se sont radicalisées.

    En 2017, une statue est inaugurée dans le vieux centre de Lisbonne, montrant le père jésuite António Vieira (1608-1697) – dont les positions sur l’esclavage sont ambiguës –, trois enfants indigènes et nus à ses pieds. Lorsqu’un groupe d’activistes s’est mis à lire des poèmes en mémoire des victimes de l’esclavage sur la place, des militants d’extrême droite sont venus « protéger » la statue, contre ces tentatives de « dénigrer l’Église catholique et instiller de la culpabilité chez les Portugais ».

    Le paysage est d’autant plus que sensible que le chantier d’un « musée Salazar », dans la ville natale du dictateur et partisan de l’empire portugais, Santa Comba Dâo (centre du pays), lui, n’a toujours pas été bloqué. Face au malaise suscité par ce projet, les autorités locales parlent désormais d’un « centre interprétatif de l’Estado Novo ». « Cet endroit va forcément devenir un lieu d’hommage, il n’y a pas d’expertise historique sérieuse, cela revient à ouvrir la boîte de Pandore », assure Marília Villaverde Cabral, à la tête de l’Union des résistants antifascistes portugais, une association née sous Salazar pour soutenir les prisonniers politiques.

    Elle a fait parvenir à l’Assemblée une pétition signée par plus de 11 000 personnes pour exhorter les députés à interdire ce projet.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/230520/au-portugal-le-recit-des-grandes-decouvertes-remis-en-cause
    #mémoire #traite #Portugal #récit #contre-récit #résistance #expansion_portugaise #histoire #colonisation #colonialisme #décolonial #Lisbonne #esclavage #budget_participatif #art #art_et_politique #plantation #Kiluanji_Kia_Henda #Lagos #marché_d'esclaves #Djass #rupture #passé_esclavagiste #expansion_maritime #découverte #contre-récit #exceptionnalité_portugaise #civilisation_luso-tropicale #lusotropicalisme #Estado_Novo #racisme #Salazar #António_Vieira #statue #culpabilité

    ping @isskein @karine4 @cede @reka @mobileborders

    • #Djass (association d’afro-descendants)

      A Djass – Associação de Afrodescendentes é uma organização sem fins lucrativos, de âmbito nacional, constituída em Lisboa a 25 de maio de 2016, com a missão de defender e promover os direitos das/os negras/os e afrodescendentes em Portugal e de combater o racismo em todas as suas formas e dimensões, reivindicando políticas e práticas de igualdade.

      O QUE PRETENDEMOS

      • Combater e denunciar todas as formas de racismo, invisibilização e discriminação contra negras/os e afrodescendentes em Portugal.

      • Promover uma reflexão crítica e abrangente sobre as relações interétnicas em Portugal, de forma a contribuir para a transformação social e para a afirmação positiva das/os negras/os e afrodescendentes enquanto membros de pleno direito da sociedade portuguesa.

      • Combater a visão eurocêntrica da História, reivindicando o contributo das africanas/os na construção do conhecimento, da cultura e da História.

      • Incentivar e promover a participação das/os negras/os e afrodescendentes nos processos de tomada de decisão política.

      O QUE FAZEMOS/FAREMOS

      • Organização de sessões de debate, reflexão, informação e formação sobre temas associados ao racismo, colonialismo, identidades e relações interétnicas.

      • Defesa da inclusão precisa da história e contribuição dos povos Africanos nos currículos e manuais escolares em Portugal.

      • Desenvolvimento e apoio a atividades de investigação e investigação-ação sobre temáticas relacionadas com as/os negras/os e afrodescendentes em Portugal.

      • Implementação de projetos de intervenção social e educativa, em particular com pessoas e comunidades afrodescendentes.

      • Colaboração com organizações congéneres em Portugal e no estrangeiro, através da troca de experiências, organização de iniciativas comuns e do trabalho em rede.

      • Organização de iniciativas de divulgação e valorização das identidades e culturas negras e africanas.

      JUNTEM-SE A NÓS!

      Contamos com a colaboração de todas/os as/os negras/os e afrodescendentes residentes em Portugal e de todas/os aquelas/es que pretendem dar o seu contributo para uma sociedade mais justa, informada e livre de discriminação.

      https://fr-fr.facebook.com/associacao.djass

    • Et une #chanson controversée citée dans l’article

      Eurovision Portugal 1989 - #Da_Vinci - #Conquistador

      “Conquistador” (Conqueror) was the Portuguese entry in the Eurovision Song Contest 1989, performed in Portuguese by Da Vinci.

      The song reminisces about the former Portuguese colonial possessions worldwide. Lead singer Tei Or takes the role of the Portuguese state and sings that she has been to Brazil, Praia, Bissau, Angola, Mozambique, Goa, Macau and “Timor” (the last a reference to East Timor).

      The song was performed ninth on the night, following Norway’s Britt Synnøve with “Venners nærhet” and preceding Sweden’s Tommy Nilsson with “En dag”. At the close of voting, it had received 39 points, placing 16th in a field of 22.

      https://www.youtube.com/watch?v=1tjdDgJgLko

      ping @sinehebdo

  • Hydroxychloroquine: Turkey insists on using drug despite WHO concerns - Middle East Eye
    Official tells MEE the drug is beneficial when used to treat coronavirus patients, with many Turkish doctors seeming to agree

    #Covid-19#Turquie#Santé#Traitement#Hydroxychloroquine#Pandémie#migrant#migration

    https://www.middleeasteye.net/news/hydroxychloroquine-coronavirus-turkey-lancet-study-who-trial

  • Il Rapporto annuale 2020 del #Centro_Astalli

    Il Centro Astalli presenta il Rapporto annuale 2020: uno strumento per capire attraverso dati e statistiche quali sono le principali nazionalità degli oltre 20mila rifugiati e richiedenti asilo assistiti, di cui 11mila a Roma; quali le difficoltà che incontrano nel percorso per il riconoscimento della protezione e per l’accesso all’accoglienza o a percorsi di integrazione.

    Il quadro che ne emerge rivela quanto oggi sia alto il prezzo da pagare in termini di sicurezza sociale per non aver investito in protezione, accoglienza e integrazione dei migranti. E mostra come le politiche migratorie, restrittive, di chiusura – se non addirittura discriminatorie – che hanno caratterizzato l’ultimo anno, acuiscono precarietà di vita, esclusione e irregolarità, rendendo l’intera società più vulnerabile.

    Il Rapporto annuale 2020 descrive il Centro Astalli come una realtà che, grazie agli oltre 500 volontari che operano nelle sue 7 sedi territoriali (Roma, Catania, Palermo, Grumo Nevano-NA, Vicenza, Trento, Padova), si adegua e si adatta ai mutamenti sociali e legislativi di un Paese che fa fatica a dare la dovuta assistenza a chi, in fuga da guerre e persecuzioni, cerca di giungere in Italia.

    https://centroastalli.it/il-rapporto-annuale-2020-del-centro-astalli
    #Italie #asile #migrations #réfugiés #statistiques #chiffres #rapport #2019 #précarité #précarisation #protection_humanitaire #décret_salvini #decreto_salvini #accueil #femmes #marginalisation #Libye #externalisation #ceux_qui_n'arrivent_pas #arrivées #torture #santé_mentale #mauvais_traitements #traite_d'êtres_humains #permis_de_séjour #accès_aux_soins #siproimi #sprar #CAS #assistance_sociale #vulnérabilité #services_sociaux #intégration

    Synthèse du rapport :
    #pXXXLIEN29LIENXXX

    Rapport :


    https://centroastalli.it/wp-content/uploads/2020/04/astalli_RAPP_2020-completo-x-web.pdf

    ping @isskein @karine4

  • Des #Multinationales pourraient attaquer les Etats qui ont pris des mesures sanitaires et sociales
    https://www.bastamag.net/ISDS-Covid-rapport-ONG-tribunaux-arbitrage-multinationales

    Les cabinets juridiques spécialisés dans les conflits entre investisseurs et États étudient d’éventuelles plaintes contre les mesures suspendant les activités économiques, instaurant un moratoire des loyers ou rendant accessible à tous un futur vaccin. Les États qui ont choisi de sauver des vies et de ralentir l’épidémie, quitte à mettre à l’arrêt une partie des activités économiques, vont-ils se retrouver devant les tribunaux ? Et devoir payer des millions de dommages et intérêts au profit de (...) #Décrypter

    / Traités de libre-échange : les multinationales contre la démocratie ?, Multinationales, #Capitalisme, A la (...)

    #Traités_de_libre-échange_:les_multinationales_contre_la_démocratie ?

  • Comment réaliser des timbales de knafeh
    Sura et Nuha al-Qassab, Middle East Eye, le 17 mai 2019
    https://www.middleeasteye.net/fr/en-bref/comment-realiser-des-timbales-de-knafeh

    Traditionnellement, il est fait avec de l’akkawi ou du nabulsi, des fromages typiques du Moyen-Orient. Ils doivent être dessalés dans de l’eau toute une nuit.

    Notre recette est un knafeh facile, présenté sous la forme de timbales individuelles et réalisé avec de la mozzarella et du gâteau de semoule pour un parfait équilibre fromage-crème.

    A rajouter à ma recension sur #appropriation_culturelle et Palestine et sur la vraie #cuisine palestinienne ou moyen-orientale :
    https://seenthis.net/messages/767469

    #Palestine #UK #Nourriture #Cuisine #Traiteurs #Cheffes #LaResistanceDanslAssiette

  • We found and tested 47 old drugs that might treat the #coronavirus: Results show promising leads and a whole new way to fight #COVID-19
    https://theconversation.com/we-found-and-tested-47-old-drugs-that-might-treat-the-coronavirus-r

    The map shows all of the coronavirus proteins and all of the proteins found in the human body that those viral proteins could interact with.

    In theory, any intersection on the map between viral and human proteins is a place where drugs could fight the coronavirus. But instead of trying to develop new drugs to work on these points of interaction, we turned to the more than 2,000 unique drugs already approved by the FDA for human use. We believed that somewhere on this long list would be a few drugs or compounds that interact with the very same human proteins as the coronavirus.

    We were right.

    Our multidisciplinary team of researchers at the University of California, San Francisco, called the QCRG, identified 69 existing drugs and compounds with potential to treat COVID-19. A month ago, we began shipping boxes of these drugs off to Institut Pasteur in Paris and Mount Sinai in New York to see if they do in fact fight the coronavirus.

    In the last four weeks, we have tested 47 of these drugs and compounds in the lab against live coronavirus. I’m happy to report we’ve identified some strong treatment leads and identified two separate mechanisms for how these drugs affect SARS-CoV-2 infection. Our findings were published on April 30 in the journal Nature.

    [...]

    Remember, all these interactions have so far only been observed in monkey cells in petri dishes.

    #traitement

  • Suivi journalier de la crise liée au Covid19 - pratiques [les sources indiquées sont munies de leur url dans les articles]
    https://pratiques.fr/Suivi-de-la-crise-liee-au-Covid19

    Jessica Guibert, médecin généraliste au village 2 santé à Echirolles, accepte de partager avec nous le résultat de ses recherches quotidiennes d’informations médicales et scientifiques sérieuses et ses commentaires afin de nous aider à comprendre le déroulement de cette crise liée au Covid-19

    Le 26 avril 2020

    – 14202 personnes décédées à l’hôpital (+ 152 en 1 journée)
    – 28217 personnes hospitalisées (-5 en 1 journée) → l’effet dimanche
    – 4862 personnes en réanimation (-43 en 1 journée)
    – 8654 personnes décédées dans les EHPAD et les établissements médico-sociaux depuis le début de l’épidémie.

    Diagnostic et clinique

    • Une étude qui compare de nouveau les tests par PCR sur la salive et en naspharyngé : les tests sur la salive ne permettent diagnostiquer 84,6% des personnes positives en nasopharyngé, mais ont permis de diagnostiquer positive une personne qui avait un test nasopharyngé négatif (sur 50 personnes négatives dont les tests salivaires ont été analysés).
    Cela est moins favorable sur les tests salivaires que l’étude dans le mail de 23 avril, mais souligne surtout que la comparaison doit être faite sur des échantillons de personnes plus importants.
    Source : JCM
    • Des suspicions aux USA sur un lien entre covid-19 et Accident Vasculaire Cérébral chez des jeunes adultes. Le nombre de personnes avec des AVC a doublé à New-York pendant la pandémie, et plus de la moitié des cas avaient 15 ans de moins que ceux qui faisaient des AVC sans être atteints du covid-19.
    Source : Le Journal de Quebec
    • Le covid-19 pourrait laisser des séquelles à type de fibrose pulmonaire ; cet article montre des signes de fibrose sur les personnes qui ont eu un scanner plusieurs semaines après le début de la maladie. Donc potentiellement des séquelles pulmonaires, parfois importantes.
    Source : The Lancet

    Epidémiologie
    • Pour illustrer la diffusion en situation d’hébergement collectif :
    Dans un centre de soins infirmiers spécialisés (de ce que j’en comprends, c’est une structure de santé avec hébergement aux USA), à Washington, suite à la découverte d’un cas de covid-19, les résident-e-s ont été testé-e-s à plusieurs reprises.
    Résultats : au total, au bout d’un mois, 64% étaient infecté-e-s ! 56% des personnes testées positives étaient asymptomatiques au moment du test, mais la plupart ont développé des symptômes après.
    Les chercheurs/ses soulignent l’important des tests en collectivité, la transmission étant très importante avec une forte participation de personnes présymptomatiques.
    Source : NEJM
    • Dans 15 écoles en Nouvelle-Galles-du-Sud, 18 cas confirmés dont 9 enfants et 9 adultes ; sur 863 contacts proches, seulement 2 cas en transmission secondaire.Cela suggère une fois de plus que la transmission du virus par les enfants/dans les écoles est limitée.
    Source : NCIRS
    • Un article intéressant qui parle du fait qu’il y a beaucoup de variations entre les personnes sur la capacité à infecter d’autres personnes ; certaines personnes sont capables d’en infecter beaucoup, alors que d’autres peu. C’est le cas pour de nombreuses maladies infectieuses, et probablement pour le covid-19. Alors qu’on utilise une moyenne, le R0 (nombre de personnes que peut infecter une personne), qui ne représente pas cette variabilité.Or cela nécessiterait des études plus approfondies car cela changerait beaucoup de choses sur la modélisation que l’on peut avoir de l’épidémie et les stratégies pour y faire face.
    Source : NCBI

    Organisation
    • Une étude de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament sur les consommations de médicaments en mars 2020.
    La plupart des médicaments chroniques (cardiovasculaires, diabète, hypertension, psychiatriques, levothyroxine, antiépileptiques, antirétroviraux, BPCO, IPP) ont connu des hausses de délivrance importantes : les personnes ont-elles fait des stocks ?
    Par contre, forte baisse pour les AINS (Anti Inflammatoires Non Stéroidiens), probablement en lien avec la recommandation de ne pas en prendre en cas de symptômes d’infection respiratoire.
    La contraception orale a beaucoup augmenté, mais il y a une diminution de la contraception orale d’urgence.
    Les produits pharmaceutiques en lien avec des actes médicaux ont sans surprise beaucoup diminué : vaccins, Dispositifs Intra Uterin, produits pour les examens d’imagerie.
    La délivrance a augmenté de +145% pour l’hydroxychloroquine/chloroquine et de +72% pour l’azithromycine !
    Source : ANSM

    Autres
    • Une interview du virologue allemand expert, Christian Drosten, qui parle notamment du « paradoxe de la prévention » : en Allemagne, comme il y a eu peu de mort-e-s (sans doute grâce aux mesures prises), les personnes ne comprennent pas pourquoi ces mesures ont été prises et les critiquent.
    Source : The Guardian

    Crise_sanitaire #covid-19 #Jessica_Guibert #Epidémiologie #clinique #Organisation et aussi selon les jours, des rubriques #Masques et #mesures_de_protection #Traitements ? #Organisation

    • Suivi de la crise liée au Covid19 - pratiques
      https://pratiques.fr/Suivi-de-la-crise-liee-au-Covid19

      Le 6 mai 2020
      [...]
      Traitements ?
      • Le comité indépendant qui était chargé du suivi de l’étude de l’AP-HP sur le tolicizumab démissionne, dénonçant de nombreux dysfonctionnements dans l’étude en cours. Elles sont belles, les #études_scientifiques en pleine épidémie !(et en dehors de l’épidémie aussi bien souvent...)
      Source : Twitter
      [...]

      Autres
      • Les français-es auraient pris en moyenne 2,5 kg depuis le début du confinement, selon un sondage de l’IFOP.
      Source : Sciences et Avenir [...]

      Le 5 mai 2020

      [...] Le laboratoire pharmaceutique Gilead, fabricant du remdesivir (autorisé en urgence par la FDA , sur la base d’une étude dont on n’a toujours pas les résultats exacts), à dépensé 32% de plus en lobbying sur le premier trimestre 2020 qu’au premier trimestre 2019. Ah bon, mais pour quoi faire ?
      Source : NPR

      Suite au constat que les personnes hospitalisées en psychiatrie sont moins infectées par le covid-19 que les professionnel-le-s de soin qui y travaillent, et après une étude de l’Institut Pasteur montrant une efficacité du médicament antipsychotique la chlorpromazine sur le SARS-COV-2 dans des cellules humaines in vitro, un essai sur 40 personnes va démarrer pour tester ce médicament.
      Source : France tv info
      • Un résumé bien fait sur ce qu’on sait sur les personnes asymptomatiques et le covid-19.
      Source : INSPQ
      • Un point très bien fait sur ce qu’on sait ou pas sur tabagisme et covid-19
      Source : Vidal
      • Suite à un déconfinement partiel en Autriche le 14 avril, pas d’augmentation notable du nombre de cas quotidiens ni des décès.
      Source : The Guardian

      Autres
      • De nombreux articles de recherche sont produits dans cette période de covid-19, avec une augmentation notable du nombre d’articles scientifiques écrits par des hommes, mais une stabilité voire une diminution de ceux écrits par des femmes. Sans doute en lien avec les tâches domestiques en période de confinement.
      Source : The lily

      Le 4 mai 2020

      [...] Une étude de séroprévalence dans une petite ville allemande qui a eu un événement qui a beaucoup diffusé le virus (carnaval). 15,5% de la population a été en contact avec le virus, soit 5 fois plus que le nombre de cas recensés officiellement (3,1%). 22,2% ont été asymptomatiques. Le taux de létalité était de 0,36%.
      De manière intéressante, la participation au carnaval a augmenté le taux d’infection (21,3% contre 9,5%) mais aussi le nombre de symptômes des personnes infectées. Chez les personnes qui n’ont pas été au carnaval, il y a beaucoup plus d’asymptomatiques (36% contre 16%) (et ça suggère fortement une hypothèse de dose infectieuse qui pourrait modifier des symptômes, et peut-être la gravité de la maladie).