• Un des, sinon le, traitement le plus prometteur actuellement pour le #cancer du sein métastatique HER2 +. Après un an et demi de traitements et 3 échecs thérapeutiques, je suis très heureuse d’avoir pu y accéder grâce à un essai clinique à l’Institut Gustave Roussy. Coordinatrix Xanax La Guerrière, @kinkybambou
    https://threadreaderapp.com/thread/1489390930608152579.html

    D’ici quelques mois, la HAS va revoir ses évaluations, compte tenu des résultats cliniques les plus récents, et ce traitement deviendra la seconde ligne pour toutes les femmes atteintes de ce type de cancer du sein (généralisé à d’autres organes + HER2+), agressif mais porteur d’altérations qui ont aussi « l’avantage » de pouvoir être ciblées par des thérapies spécifiques.

    Les essais sur son efficacité dans les cancers HER2+ du sein mais à des stades plus précoces, d’autres organes, et HER2-low, sont en cours ; les résultats préliminaires sont aussi très prometteurs.
    Ce traitement fait partie d’une nouvelle classe d’une classe elle-même récente de traitements, les anticorps conjugués, qui combinent un anticorps ciblant des protéines de surface des cellules cancéreuses (ici HER2) et des molécules cytotoxiques (chimio) très puissantes qui sont par cette voie délivrées au cœur des cellules ciblées (et non pas ventilées partout, y compris dans des cellules saines, comme les chimios systémiques « classiques »). La nouvelle classe d’anticorps conjugués a ceci de particulier qu’à cette structure générale s’ajoutent les propriétés du lien qui « accroche » les molécules de chimio à l’anticorps : il est clivable (cleavable), « cassable ».

    Concrètement, cela permet aux molécules de chimio envoyées dans les cellules possédant les récepteurs X ciblés par l’anticorps de « transiter » dans les cellules qui leur sont voisines, y compris si ces dernières ne sont pas porteuses des récepteurs X.
    Ce type de lien (linker) a été inventé par une équipe de R&D japonaise.

    C’est donc un produit de la bioingénierie au niveau moléculaire, qui permet de répondre à un problème auquel se heurte tout traitement cible du cancer : l’hétérogénéité tumorale.
    Un cancer, c’est une population mouvante de cellules qui mutent. Par ex, sont porteuses de beaucoup de protéines de surface X, d’autres moins, d’autres pas du tout.

    En plus, au sein des tumeurs solides, il y a des cellules saines qui participent à l’environnement du cancer, et « aident » à son développement.
    Ce qui pose un problème face aux traitements ciblés.
    Parce que le traitement qui cible les protéines X va tataner les cellules qui expriment beaucoup de X, moins celles qui en expriment moins, et ne pas affecter celles qui n’en expriment pas. Qui vont pouvoir continuer à se multiplier en mutant régulièrement.
    La nouvelle classe d’anticorps conjugués (ADC) permet de faire exploser cette limite thérapeutique : le cytotoxique, une fois dans les cellules cancéreuses cibles, va aussi passer dans ses voisines, quelles que soient leurs caractéristiques.
    Qui plus est, on se rend compte que certains ADC induisent des effets de boost sur les mécanismes de l’immunité, ajoutant un effet d’immunothérapie à celui des anticorps et des molécules cytotoxiques.
    (Je reviendrai sur le sujet avec tout un tas de sources une autre fois).

    #traitement_ciblé