• Les androids rêvent d’une monnaie électrique | www.nouveau-magazine-litteraire.com
    https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/nouvelles-technologies/les-androids-r%C3%AAvent-dune-monnaie-%C3%A9lectrique

    Pour un groupe de transhumanistes, accéder à la vie éternelle demandait d’abord la création d’une nouvelle monnaie. Finn Brunton raconte cette histoire digne d’un roman de science-fiction dans Digital Cash, paru en juin chez Princeton University Press.

    Par Sandrine Samii.

    Créer une nouvelle monnaie n’est pas qu’un projet technique ou économique, mais une nouvelle proposition sociale, un pari pour l’avenir. « L’histoire de la monnaie numérique [nous montre] un exemple particulièrement vivide de l’utilisation de l’argent et des nouvelles technologies pour raconter des histoires sur le futur », raconte Finn Brunton, professeur au département Médias, Culture et Communication de l’université de New York. Dans Digital Cash, il explore plusieurs projets de cryptomonnaies, des monnaies entièrement numériques, jusqu’à la concrétisation de l’un d’entre eux : Bitcoin.

    Bitcoin et la blockchain sont le résultat de décennies de recherches sur la cryptographie, les réseaux peer-to-peer, la signature et l’horodatage de fichiers numériques. Au début de cette chaîne, on trouve le mouvement cypherpunk – des informaticiens et des mathématiciens intéressés par le développement de mécanismes informatiques de cryptographie. Ses participants forment un groupe hétérogène, aux objectifs variés : protéger leurs informations personnelles, garantir la confidentialité des échanges, échapper au contrôle que de grandes entreprises ou des États voudraient exercer sur le Web.

    À lire : Digital Cash. The Unknown History of the Anarchists, Utopians, and Technologists Who Created Cryptocurrency, Finn Brunton, Princeton University Press, 272p., 26,95 $

    Et l’interview de Finn Brunton
    https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/entretien-nouvelles-technologies/finn-brunton-%C2%AB-le-libra-est-%C3%A0-la-fois-une-bri

    On parle beaucoup de l’impact d’Ayn Rand dans la Silicon Valley, mais dans Digital Cash vous mentionnez un grand nombre d’histoires et d’auteurs de science-fiction. Quelle influence a eu la sci-fi sur les Extropiens ?

    Finn Brunton : La philosophie et le mouvement des Extropiens sont en partie construits sur une sensibilité pour la science-fiction – et spécifiquement la science-fiction américaine optimiste, couvrant toute la galaxie, très individuelle, axée sur la technologie et les gadgets – du cercle d’auteurs de John W. Campbell : pensez Heilein, Asimov et van Gogt, pas Lem, Ballard, Le Guin ou les frères Strugatsky. C’est l’habilité d’une personne rationnelle, forte, le « competent man » avec les bons outils et le bon équipement, à transcender toutes les limitations humaines, de la mortalité, de la société, du temps et de l’espace. À cela, ils ont ajouté un thème cyberpunk sur les technologies numériques et d’identité – notamment avec le classique de Vernor Vinge, True Name (1), qui a aussi beaucoup influencé les activistes de la cryptographie, ou cypherpunks. Entre True Names et son essai sur le concept de la Singularité, l’importance de l’influence de Vinge a vraiment été très sous-estimée.

    Que pensez-vous du projet de Facebook de créer une forme de cryptomonnaie avec Libra ?

    F. B. : C’est à la fois une brillante stratégie de création de revenus pour l’entreprise, et une initiative terrible – l’aveu que l’objectif à long terme est de contrôler les transactions, les frais, les intérêts, les marges, les données en plus des publicités qui entraînent ces transactions. Cela reflète l’urgence qu’il y a de créer de meilleures banques, particulièrement pour ceux qui n’en ont pas actuellement, puisque l’alternative est maintenant la réapparition des monnaies d’entreprises.

    #Finn_Brunton #Monnaie_numérique #Extropiens #Transhumanisme

  • Elon Musk says Neuralink plans 2020 human test of brain-computer interface
    https://www.cnet.com/news/elon-musk-neuralink-works-monkeys-human-test-brain-computer-interface-in-2020

    “A monkey has been able to control a computer with his brain,” CEO Musk says of his startup’s brain-machine interface.

    Neuralink, Elon Musk’s startup that’s trying to directly link brains and computers, has developed a system to feed thousands of electrical probes into a brain and hopes to start testing the technology on humans in in 2020, Chief Executive Elon Musk revealed Tuesday. And it’s working already in animal tests. “A monkey has been able to control a computer with his brain,” Musk (...)

    #solutionnisme #transhumanisme #Neuralink

  • Elon Musk et Neuralink présentent leur prototype d’implants cérébraux pour aider à communiquer avec des machines
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/17/elon-musk-et-neuralink-presentent-leur-prototype-d-implants-cerebraux_549034

    L’une des possibilités offertes par ces technologies et discutées pendant la conférence Neuralink qui s’est déroulée à San Francisco : la possibilité, pour des personnes paralysées, auxquelles on aurait réussi à implanter ce dispositif en creusant des trous dans leur crâne, de pouvoir contrôler par la pensée leur smartphone ou leur ordinateur. A terme, Neuralink espère que des millions de personnes pourront disposer d’un cerveau augmenté, selon un article de Bloomberg, qui reprend l’une des déclarations d’Elon Musk lors de la conférence : « au bout du compte, nous parviendrons à une symbiose entre le cerveau et l’intelligence artificielle. »

    #transhumanisme

  • L’« intelligence des plantes » | Yves Bonnardel
    http://lmsi.net/L-intelligence-des-plantes

    Comment gérer la dissonance cognitive consistant à éprouver de l’empathie pour les animaux et à les manger, souvent après qu’ils ont été tués dans d’atroces souffrances ? Parmi les arguments couramment entendus, figure celui-ci, d’une mauvaise foi redoutable : « les plantes, elles aussi, souffrent ». Ce « cri de la carotte » est censé clouer le bec définitivement aux anti-spécistes. Yves Bonnardel s’attache, dans le texte qui suit, à réfuter cet argument. Source : Les mots sont importants

    • Certes, on découvre que les « comportements » des végétaux (et même des bactéries) sont beaucoup plus complexes qu’on ne l’imaginait. Cela ne nous donne aucune raison pour autant de penser qu’ils sont sentients, et a fortiori solidaires, aimants, ou que sais-je. L’évolution darwinienne a vu se mettre en place des processus biologiques qui entraînent une souplesse d’adaptation à des conditions très variées. De même que notre corps réalise à tout instant des prouesses sans que nous en ayons même conscience, de même les organismes végétaux « réagissent »-ils à leur environnement de manières qui peuvent être très sophistiquées. [...]
      Nous utilisons en permanence à tort des termes impliquant une « agentivité » pour décrire des processus. Ainsi parle-t-on aujourd’hui de l’intelligence, de la mémoire, de la communication ou des stratégies des systèmes (informatiques, par exemple) ou des plantes, etc. Cela revient à « décrire un thermostat comme « décidant » de chauffer la maison quand la température tombe en dessous d’un certain seuil. »

      Certes, il y a beaucoup de confusion dans l’emploi des termes pour qualifier les réactions et actions des êtres vivants, et surtout des plantes. Et surtout dans les ouvrages de Mancuso, où l’analogie entre l’être vivant et l’entreprise capitaliste et étonnamment très présente et encore plus étonnamment pas dénoncée par ceux qui prétendent l’avoir lu...

      Mais prétendre à leur propos que « L’évolution darwinienne a vu se mettre en place des processus biologiques qui entraînent une souplesse d’adaptation à des conditions très variées. » est tout simplement faux : en tant qu’êtres actifs et sensibles, les plantes ne font pas que « s’adapter », elles savent aussi tirer parti de leur environnement, le transformer, etc.

      La rhétorique de « l’adaptation » que ces anti-spécistes réservent aux plantes dénie aux êtres vivants les plus élémentaires le caractère de sujet à part entière. Elle vise rien de moins qu’a créer une frontière totalement arbitraire et purement artificielle entre « être sentients » qu’il ne faut pas toucher et « êtres non-sentients » que l’on peut massacrer à sa guise.

      Procédé rhétorique qui vise à évacuer le problème de fond : la mort fait partie de la vie , et les anti-spécistes s’inscrivent dans ce courant très progressiste et moderniste qui veut évacuer et mettre définitivement à distance la #mort dans les sociétés capitalistes et industrielles.

      Jacques Luzi, Au rendez-vous des mortels , 2019
      http://sniadecki.wordpress.com/2019/04/25/lalenteur-luzi

      Le livre traite avant tout du #transhumanisme, mais certains chapitres peuvent tout aussi bien s’appliquer à l’anti-spécisme et au militantisme végan.

      Un paradoxe me trouble : alors que le capitalisme est entrain de réaliser la #sixième_extinction des espèces à grande vitesse, les anti-spé ne se mobilisent pas contre ce processus en cours (je me trompe ?), mais contre l’abatage des animaux d’élevage pas du tout menacés d’extinction...

      @rezo @rastapopoulos

  • Demain tous bioniques ? Faut- il craindre le transhumanisme ?
    https://www.franceinter.fr/emissions/le-telephone-sonne/le-telephone-sonne-18-octobre-2018

    Vous imaginez comme vous seriez impressionnant plus fort ? plus résistant ? Avec des oreilles bioniques ? Abolissons la mort. Dépassons la. Passons au-delà de l’ humain. Au-delà de cette triste condition humaine qui est la notre. Aujourd’hui déjà, demain sans aucun doute, saura nous rendre plus forts plus résistants plus intelligents. Bienvenus, dans le monde des transhumanistes. Bienvenus, dans un futur qu’on nous promet mais qu’au fond nous connaissons déjà grâce la littérature - regardez (...)

    #génétique #transhumanisme

  • Pourquoi nos enfants ne nous appartiennent pas

    Pour le plus grand bonheur des marchands de tests génétiques, pas un jour ne se passe sans que quelque média nous donne à voir un enfant conçu par #PMA à la recherche de son vrai père, entendons par là ce père biologique que fût le donneur de spermatozoïdes. Si le langage courant désigne de vrais pères c’est que en creux les autres seraient des faux. Les autres, ces parents non biologiques qui se sont occupés de l’éducation, seraient donc des fakes, comme dirait l’époux de Brigitte. Voilà donc réintroduite dans notre techno société une hiérarchie inattendue. Ne nous étonnons pas dès lors du peu de critiques face par exemple aux propos de Sylvie Vartan dénonçant le testament de Johnny comme ayant désavantagé les enfants issus de son « propre sang » au profit d’enfants adoptés. Tout se passe comme si l’enfant biologique avait quelque chose de plus et méritait mieux qu’un enfant adopté.

    Aboutissement momentané de cette soif de classification, citons la politique scandaleuse d’un dirigeant d’un centre d‘#adoption, lequel réservait les enfants qu’il jugeait typiques aux couples adoptifs hétérosexuels et ceux qu’il jugeait atypiques aux couples adoptifs homosexuels. Puisque déjà il est admis qu’il y a les vrais enfants et les faux, cet homme s’était contenté de considérer que, parmi les faux, il y avait encore les typiques et les atypiques [1]. En parfaite cohérence avec cette histoire de transmission de son sang, une autre qualité est venue s’ajouter à l’enfant biologique ; puisqu’on lui a transmis son sang il serait plus à soi qu’un enfant non biologique. Tous ces éléments expliquent pourquoi, que l’on soit catholique pratiquant ou lesbienne radicale, athée, musulman ou juif, on peut également vouloir son enfant vrai issu de son sang à soi. On peut penser que ce désir soit naturel, mais que dire de l’argumentaire qui le soutient ?

    Ce désir de posséder « son enfant « est un désir ancien, par exemple au moyen âge on pensait que le patrimoine se transmettait intégralement par le sang et la semence du père. Ainsi « le sang bleu » qualifiait-il la noblesse. On croyait que l’identification parents/enfants était obligatoirement inscrite dans l’injection du liquide masculin dans le la matrice féminine considérée comme un réceptacle passif. Par conséquent toute la société s’organisait autour de la filiation légitime, de la pureté du lignage et de la transmission de la propriété. Toute sortes de concepts qui, comme on l’a vu dans un précédent article, ont consolidés le patriarcat. La version technologique de cette pensée féodale remplace le sang par la molécule d’ADN, désignée comme porteuse du patrimoine génétique...

    Soit dit en passant ce retour dans le passé coïncide avec celui d‘un discours sur les racines ou la défense des traditions, car ici encore nous touchons à la question de l’identité et du développement des sentiments narcissiques et xénophobes. Comme le dit cette publicité pour Gentest, une marque de test génétiques :

    « Le fait de connaître sa propre origine est un besoin humain de base. Les tests ADN offrent des outils fiables et précis pour la recherche de vos racines. »

    Pourtant, depuis les expériences de K. Lorenz nous savons que l’identification parent/enfant n’est pas une question de transmission biologique mais de proximité, c’est ce que les éthologistes ont désigné par l’imprégnation. Citons l’exemple le plus connu et que tout le monde peut trouver sur Wikipédia, celui des oisons (petit de l’oie) « qui, peu après l’éclosion, suivent le premier objet mobile qu’ils voient : il se crée un lien indéfectible avec cet objet qu’il conserve indéfiniment, d’où le terme d’empreinte. Cet objet est l’objet d’approche, puis de contact (ou de recherche de contact) qui provoque un bien-être, un apaisement et une réduction du stress du petit ».

    Si on parle de nature, il faut alors dire que le lien parental est absolument indépendant du lien biologique et qu’il est d’autant plus fort que l’adulte est proche de l’enfant. Ceci explique que tous les cas peuvent exister, que le monde animal nous offre des exemples aussi nobles que celui d’adoptions d’orphelins par la collectivité animale, fût elle d’une espèce différente, que les supposés liens biologiques ne sont pas corrélés aux liens affectifs et enfin pourquoi Johnny a déshérité ses « vrais » enfants au profit d’enfants adoptés.

    Par conséquent dans une famille, comme plus largement à l’intérieur d’un groupe d’individus, les relations de propriété sont toujours des relations construites par l’ordre sociétal alors qu’en réalité les relations entre les êtres vivants, entre hommes et femmes, entre adultes et enfants, n’ont pour seule base naturelle que les liens sentimentaux. Ainsi, et contrairement à ce que nous assène la propagande, l’être vivant a-t-il plus besoin d’affection, d’amitié ou d’amour que de connaître ses racines.

    Un petit pas pour l’humanité un grand pas vers le #transhumanisme

    Jusqu’à il n’y a pas très longtemps les droits étaient de nature sociale, droit à la santé, droit au travail, droit au logement, droit à l’éducation. Ce n’est que récemment que sont apparus des droits sociétaux, droit à l’adoption et droit au mariage pour tous... Ici le fait nouveau, est que le droit à l’enfant biologique, n’est pas simplement un droit sociétal, il ne va pas concerner qu’un coup de tampon d’une administration quelconque c’est un #droit_physiologique soutenu par un désir légitimé par la supposé supériorité de l’enfant biologique sur l’enfant non biologique. Ceci nous indique vers quoi la société post-moderne, de plus en plus inégalitaire sur le plan social, tend à s’organiser. Un droit physiologique est un droit qui va concerner un état physiologique, qui est un état soumis à des limites naturelles (état qu’il faut absolument différencier d’un état pathologique dont le champ juridique reste le droit à la santé), être enceinte ou être âgé, ce sont des états physiologiques.

    Chez l’être humain dans des conditions naturelles on ne peut pas procréer en dessous ou en dessus d’un certain âge, pas plus qu’on ne peut enfanter si on est de sexe masculin, mais la science peut maintenant nous « libérer » de telles limites, comme c’est la cas pour des mères qui ont passé l’âge de la ménopause ou comme cela pourrait l’être avec un utérus masculin. Il n’est pas nouveau que les avancées scientifiques permettent de défier la nature, c’est même là leur rôle historique. Mais, jusqu’à récemment, ce type de défi était contenu par un débat. Au long des siècles le mythe prométhéen, le « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » de Rabelais et les grandes questions écologiques furent autant d’illustrations d’une saine méfiance de l’homme vis avis de ses propres réalisations. Cette réflexion absolument salutaire cours le risque d’être neutralisée par la force de la loi.

    Avec le droit à l’enfant biologique, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, nous pourrions voir s’inscrire en tant que Droit la possibilité automatique de pouvoir utiliser des ressources technologiques existantes pour dépasser nos limites physiologiques. Autant dire qu’on ouvre ainsi la porte à la légalisation de bien d’autres fantasmes. Pour rester dans le domaine du droit à l’enfant biologique, ce droit sera extensible à d’autres exigences. On ne voit pas en quoi une fois ce droit entériné il ne serait pas soumis aux évolutions jurisprudentielles telles que le droit à un enfant en bonne santé avec par suite le choix d’autres critères quand à sa beauté ou à son intelligence... Toutes choses à la portée du marché du génome humain. [2]

    [1] Adoption : en Seine-Maritime, les « enfants dont personne ne veut » réservés aux couples gayshttp://www.leparisien.fr/societe/des-couples-homosexuels-veulent-adopter-en-seine-maritime-uniquement-pour

    [2] http://www.lepoint.fr/science/connor-premier-bebe-aux-genes-parfaits-30-07-2013-1709829_25.php

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°160 sept.-oct. 2018
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article929

  • Radio : Céline Lafontaine, Les enjeux de la bioéconomie du corps humain, 2017

    La sociologue québécoise #Céline_Lafontaine nous propose d’analyser le phénomène du #transhumanisme en partant de la notion de #bio-économie qui voit dans le vivant en général et dans le corps humain en particulier une matière première. Elle présente successivement les concepts de bio-capital – le corps comme un capital personnel à valoriser –, de bio-citoyenneté et de bio-médicalisation. Ils permettent de saisir l’étendue des pratiques et recherches médicales en lien avec l’utopie transhumanistes déjà à l’œuvre. En conclusion, elle interroge le retournement qui voit l’homme devenir à nouveau objet de #recherche_scientifique.

    http://sniadecki.wordpress.com/2018/08/06/rmu-lafontaine-transhumanisme

    Également ici :

    http://archive.org/download/RMU046LafontaineEnjeuxBioeconomie/RMU_046-LafontaineEnjeuxBioeconomie.mp3

    #PMA, #biologie, #médecine, #Racine_de_Moins_Un, #critique_techno

  • Crise au sein du projet européen sur le cerveau coordonné par l’EPFL Lucia Sillig/oang - 21 Aout 2018 - RTS

    http://www.rts.ch/info/sciences-tech/medecine/9789362-crise-au-sein-du-projet-europeen-sur-le-cerveau-coordonne-par-l-epfl.htm

    Le directeur exécutif du Human Brain Project, le vaste projet européen de recherche sur le cerveau, démissionne. La décision de Chris Ebell est liée à des divergences de point de vue avec l’EPFL.
    Le scientifique avait été nommé à la tête du Human Brain Project (HBP) en 2015, après une précédente crise de gouvernance au sein de ce projet visant à simuler le cerveau humain par ordinateur et doté d’un milliard d’euros sur dix ans. Sa démission a été annoncée via un communiqué de quelques lignes sur le site du HBP. https://www.humanbrainproject.eu/en/follow-hbp/news/information-concerning-the-human-brain-projects-coordination-offic

    Chris Ebell et l’EPFL disent se séparer d’un commun accord, à la suite d’un changement de leadership universitaire - vraisemblablement le changement de direction à la tête de l’EPFL - et compte tenu de divergences d’opinion sur la gouvernance et sur les orientations stratégiques du projet.

    L’intérim sera assuré par l’actuel vice-directeur Christian Fauteux. L’EPFL se refuse à tout commentaire supplémentaire.

    De précédentes turbulences
    Gigantesque projet de recherche scientifique, le Human Brain Project réunit une centaine d’universités, avec l’EPFL comme institution de coordination. Il a déjà vécu diverses turbulences avec notamment le déménagement d’une grosse partie du projet de Lausanne à Genève en 2014. Son installation sur le Campus Biotech avait fait grincer quelques dents.

    La même année, des centaines de scientifiques avaient signé une lettre ouverte pour dénoncer une structure trop compliquée, trop centralisée et pas assez transparente. Ils reprochaient aussi à la direction de trop se concentrer sur le volet informatique et de négliger les neurosciences.

    Après un processus de médiation, le comité directeur de trois personnes avait été dissous. Il avait été remplacé par un conseil de 22 personnes, dirigé par Chris Ebell.

    Intérêt scientifique incertain
    Sur le plan purement scientifique, il est encore difficile de dire aujourd’hui si HBP tient ses promesses. Les intérêts en jeu sont nombreux et les avis très tranchés. Une partie de la communauté scientifique estime que c’est un gros soufflé qui va finir par retomber, tandis que d’autres y croient dur comme fer.

    Pour l’instant, les chercheurs ont réussi à simuler une partie du cerveau d’un rat - un échantillon de 30’000 neurones. Or c’est un cerveau humain, avec ses 87 milliards de neurones, qu’ils ambitionnent de mettre en boîte d’ici à 2024. Le pari est immense.

    #Human_Brain_Project #cerveau #recherche #neurosciences #brain #transhumanisme #intelligence_artificielle

  • Le #transhumanisme à l’épreuve du réel | Sciences Critiques
    https://sciences-critiques.fr/__trashed

    Depuis quelques années, le transhumanisme fait l’objet d’une hyper-médiatisation. Bon nombre d’articles de presse, de livres, de reportages, de documentaires, etc., lui sont régulièrement consacrés. Or, cette sur-médiatisation engendre une fascination pour l’idéologie transhumaniste en même temps qu’une banalisation de ses thèses. Dans ce contexte, Sciences Critiques a décidé de mettre en lumière une analyse critique − c’est-à-dire « clinique », rationnelle et désintéressée − des multiples enjeux (socio-politiques, économiques, technoscientifiques, anthropologiques, civilisationnels, etc.) soulevés par le transhumanisme, en donnant la parole à ses pourfendeurs comme à ses promoteurs.

  • Les Chimpanzés du futur – contre le transhumanisme
    https://chimpanzesdufutur.wordpress.com

    Dès les années Trente, le national-révolutionnaire Ernst Jünger, critiquait le racisme biologique et grossier des nationaux-socialistes, pour lui opposer l’avènement d’un nouveau type d’humanité : Le Travailleur – en tchèque, le robot.

    Ces progressistes au plan technologique sont des régressistes au plan social et humain, des partisans de la pire régression sociale et humaine ; ce qu’en langage commun on nomme des réactionnaires. Le nazisme, le fascisme et le communisme n’ont succombé que face au surcroît de puissance technoscientifique des Etats-Unis. Mais l’essence du mouvement, la volonté de puissance technoscientifique, s’est réincarnée et amplifiée à travers de nouvelles enveloppes politiques. Le laboratoire est florissant d’où s’est enfuie la créature immonde. Dès 1945, Norbert Wiener mettait au point la cybernétique, la « machine à gouverner » et « l’usine automatisée », qu’IBM implante aujourd’hui sous le nom de « planète intelligente ». C’est-à-dire la fourmilière technologique ubiquitaire, avec ses rouages et ses connexions, ses insectes sociaux-mécaniques qui se nommaient eux-mêmes, jadis, des zoon politikon, des animaux politiques.
    ...
    Cependant, nous les chimpanzés du futur, nous n’avons pas perdu, et la machine n’a pas gagné.
    L’Humain reste une bataille en cours tant qu’il ne s’abandonne pas, et il ne s’abandonne pas tant qu’il pense les choses et les dit avec des mots. Nommer une chose, c’est former une idée, et les idées ont des conséquences inévitables. Nous devons garder les mots et nommer les choses du mot juste. Nous devons former des idées avec leurs conséquences inévitables.

    Les transhumanistes n’ont qu’une idée : la technologie.
    Nous, chimpanzés du futur, n’avons qu’une technologie : les idées.
    Cependant les idées sont plus actives, plus rapides, plus performantes que n’importe quelle technologie ; plus véloces et puissantes qu’Internet et l’électricité.

    Nous disons : le transhumanisme est un nazisme en milieu scientifique. C’est ce techno-totalitarisme, ce « fascisme » de notre temps que nous combattons, nous, animaux politiques : Et nous vous appelons à l’aide.

    Sauvons les mots.

    Brisons les machines.

    Reproduisez et répandez l’Appel des Chimpanzés du futur.

    Grenoble, le 5 novembre 2014

    #eugénisme #transhumanisme #fascisme

  • L’Eugénisme En Marche - ou Heureux les pauvres en esprit car le royaume de la manipulation génétique leur est promis Gérard COLLET - 23 Juillet 2018 - Le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/l-eugenisme-en-marche-ou-heureux-les-pauvres-en-esprit-car-le-royaume-

    Le sieur Laurent Alexandre, ci-devant urologue et actuel entrepreneur [1] a récemment confié à l’Express une tribune fort humblement intitulée « Pourquoi #Bourdieu avait tort » [2]. Voilà donc le sort de P. Bourdieu et d’un pan de la sociologie scellé sans appel par les 50 lignes à l’emporte-pièce du tribun.

    Les lignes en question au demeurant, et quelque provocantes qu’elles paraissent, semblent avoir soulevé fort peu d’intérêt, ne déclenchant apparemment pas le moindre buzz : une recherche sur l’Internet ne mentionne en effet qu’une seule recension notable d’ailleurs fort peu élogieuse, et une critique acerbe qui à vrai dire s’intéresse davantage au journal qu’il l’a publiée qu’à l’auteur [3].

    Ce faible écho n’est guère surprenant, car le tribun, sous des dehors révolutionnaires au sens #macronien du terme, n’y fait montre que du positivisme le plus suranné, d’un #scientisme béat qu’on croyait passé de mode, et du réductionnisme le plus élémentaire. Toutes ces qualités étant rehaussées il est vrai d’un si singulier manque de curiosité. En effet, M. Alexandre semble ignorer les mises en garde précises et nombreuses de l’auteur grâce auquel il pense pulvériser pour le compte Pierre Bourdieu et tous les travaux mettant en évidence l’importance du milieu dans la réussite sociale. Enluminées aussi d’un esprit si rigoureusement critique qu’il passe sous silence les réflexions de fond sur le réductionnisme scientifique pourtant au principe de son article historique.


    Reste que quelques aspects conjoncturels de cette tribune, bien inscrite dans l’air du temps, suggèrent de creuser un peu plus avant le pourquoi et le comment d’un tel pétard mouillé. Car ce pétard passablement truqué œuvre à l’accréditation lancinante d’idées fort dangereuses.

    Qui est L.A.
    Il est évidemment utile de connaître une part du parcours et des engagements de l’auteur afin de tenter comprendre d’où il parle, pourquoi il le fait, et quels sont les credo intellectuels et politiques qui constituent le soubassement de son interprétation des travaux en neurologie et en sciences cognitives. Et ses éventuels intérêts trébuchants.
    Si l’on en croit sa biographie telle que décrite par Wikipédia et confortée par nombre d’articles répertoriés sur le web, L.A. est donc médecin urologue, mais il est bien davantage un représentant de la classe IEP/ENA et créateur d’entreprises. Personnalité libérale proche d’#Alain_Madelin, il est également présent dans la presse via ses rachats et plusieurs journaux font obligeamment place à ses credo.

    L’essentiel de ses interventions (tribunes, conférences) se situe dans le domaine des « technologies », en particulier celles de l’ingénierie génétique ; elles révèlent un héraut du #transhumanisme dissertant complaisamment sur l’immortalité à court terme et les éventuels bienfaits « humanistes » des dites #NBIC. Cette passion visionnaire restant bien entendu totalement indépendante de ses intérêts personnels, investis entre autres dans une société de séquençage d’#ADN. Celle-ci n’étant que le prolongement concret de celle-là.

    On trouve également parmi ses fort nombreuses déclarations, des prises de position erratiques et tonitruantes sur le sujet, allant de la mise en garde alarmiste contre les apprentis sorciers à la #futurologie enthousiaste. Le dénominateur commun étant comme par hasard l’appel à des « investissements massifs ». Car L.A. n’ignore évidemment pas que les avancées technologiques fulgurantes en NBIC et en IA ne tombent pas du ciel, ni de laboratoires marginaux et improvisés, mais sont bel et bien le produit de choix politiques influencés par les nombreux lobbyistes si attentifs au progrès humain...

    Que nous dit-il ?
    De manière fort simpliste [4], L.A. assène des chiffres dont la signification est assez sibylline, mais qu’il explicite aimablement pour nous après les avoir radicalement simplifiés :

    On sait aujourd’hui que l’ADN détermine plus de 50 % de notre intelligence. L’école et la culture familiale ne pèsent pas beaucoup face au poids décisif de la génétique.

    La formule chiffrée présente la compacité d’une publicité de pâte dentifrice ou de crème anti-rides, et le pourcentage bien rond est évidemment garant d’élégance scientifique [5].

    Cette rigueur prend cependant quelques libertés avec l’arithmétique : les deux parts de 50% sont apparemment modulées par un mystérieux coefficient idéologique, puisque la moitié revenant à l’école et à la culture « ne pèse pas beaucoup », tandis que l’autre moitié est « décisive ». Voilà donc une manière singulière d’accommoder les chiffres à la sauce ingénierie génétique.

    On apprend ensuite que pour la lecture elle-même, le rôle de l’école et de l’environnement culturel est marginal. Et l’on se prend à regretter que l’analyse soit encore incomplète puisqu’elle peine toujours à démontrer que le gène de la lecture est usiné à l’origine pour la lecture syllabique et tout à fait incompatible avec la lecture globale.

    En dépit de ce petit goût d’inachevé, le degré de précision des analyses mentionnées est tel qu’il laisse envisager qu’il faudrait doubler l’effort individuel et la contribution familiale des malheureux ayant reçu un « mauvais #patrimoine » pour qu’ils puissent espérer concurrencer les heureux #héritiers [6].

    Notre tribun s’essaye ensuite à démontrer que l’évidente corrélation entre #QI et #pauvreté est taboue [7], ce qui participe incontestablement au déclin de la France.

    Alexandre insiste lourdement, dans de nombreux articles, sur le rôle joué par le QI (et par son origine génétique sous-entendue) dans la « réussite » [8]. Derrière cette affirmation s’en dissimule (mal) une seconde : celle de l’origine raciale de cet « avantage comparatif » génétique.

    L. Alexandre prend ici appui sur le phénomène amorcé en France par la sidération des sphères ministérielles devant les résultats des enquêtes internationales de « compétences ». Le nouveau ministre, comme ses prédécesseurs, se devant de fournir une explication. Qui mette si possible hors de cause les choix institutionnels.

    Pour ce qui concerne la lecture, les résultats de l’enquête #Pirls (Programme international de recherche en #lecture #scolaire, touchant les écoliers de CM1) n’étaient pas très bons en 2012 (cf. Le Monde du 13/12/2012). Ceux de 2017 sont encore plus mauvais, au point de déclencher une prise de parole quasi immédiate du ministre de l’Éducation nationale.

    Mais alors ? La baisse continue du QI de la France [9], d’emblée imputée par le ministre aux horreurs du « #pédagogisme », traduit-elle une baisse génétique corrélée ? Les résultats comparés au niveau européen représentent-ils le potentiel génétique des différentes populations ? Faut-il révéler que les irlandais sont particulièrement doués de gènes performants, et les maltais particulièrement handicapés par leurs #gènes insulaires ?

    En fait, contrairement à ce que disent ces auteurs, sans cesse pleurnichant sur les interdits dont ils seraient victimes malgré les titres de presse et les chaires dont ils disposent dans les journaux, c’est bien l’idée d’un « héritage » des dons qui est la plus répandue. On en trouve trace partout dans le langage, dans les récits historiques, et dans les discussions de Bar du commerce [10].

    Énoncer la théorie #complotiste de l’éléphant dans le couloir est en effet une contre vérité totale [11].

    Reste juste à préciser ce que sont ces « capacités » devenant subrepticement « intelligence » [12]. Mais il est assez clair que l’unité de mesure suggérée ici est en dernier ressort la capacité à « créer sa boîte » et à « développer » l’ « #innovation » susceptible d’arracher des « parts de marché ».

    Il existe en fait deux variétés de fans des fondements génétiques de « l’intelligence » : il y a les « conservateurs », dans l’acception macroniste du monde, pour qui la #race, l’origine, la #caste... disent tout sur l’intelligence de manière définitive, et il y a les « progressistes », En Marche vers l’amélioration de l’espèce, qui dissimulent leur condescendance de classe derrière le vœu pieu de « réparer » les héritages pénalisants. Ces derniers peuvent alors se réclamer d’un « humanisme » qui fleure bon la pitié charitable, mais en réalité se placent d’emblée dans le cadre de la guerre de tous contre tous : la supériorité chinoise doit être surclassée de toute urgence !

    Ce discours a pour but d’ancrer l’idée de supériorités « naturelles » indiscutables, de contrer toute réflexion suggérant des politiques égalitaires voire compensatoires, et surtout de rendre « l’égalitarisme » responsable du « déclin », par l’étouffement de l’énergie des plus doués. Lesquels bien évidemment ne rêvent qu’entreprise, reprises, placements, start-up, concurrence et parts de marché.

    Ce que font semblant d’ignorer ces tartuffes, c’est que l’égalitarisme n’est pas un « programme » mais une attitude philosophique et politique refusant l’enfermement des individus pour cause d’hérédité, de race, de couleur, de QI. Ils feignent d’avoir oublié que l’assise des anciens régimes féodaux était précisément de cette nature, de même que celle des privilèges ici, des castes là-bas. Que la déclaration des droits de l’homme est une déclaration de principe et d’intention et prétend justement affranchir l’Homme d’un calcul de QI ou des résultats d’un séquencement de #génome.

    Les malheureux semblent n’avoir pas compris, que la relativisation de l’interprétation du QI et la défiance vis-à-vis de son utilisation partent du même principe qui refuse que l’on prétende définir, limiter, arrêter le devenir d’un individu, son chemin, ses désirs et sans ambitions en lui opposant un bête chiffre censé le résumer.

    Mais le point d’orgue de l’article en est sans conteste l’émouvant prétexte humaniste : lutter contre le déterminisme génétique pour compenser les inégalités. Beau projet. En contradiction cependant avec l’opposition radicale et méprisante à « l’égalitarisme ». Car l’égalitarisme on le sait, est gauchiste, irresponsable et contraire au progrès lorsqu’il s’agit d’éducation, mais il devient humaniste et porteur d’avenir dès qu’il s’agit d’ingénierie génétique.

    Pourquoi cette tribune n’a pratiquement aucun intérêt scientifique et frôle l’imposture.
    Il faut d’abord noter que les déclarations à l’emporte-pièce de #Laurent_Alexandre ne se préoccupent d’aucune des mises au point de R. Plomin lui-même, et ne font allusion qu’à des aspects parcellaires des travaux de P. Bourdieu.

    Comme le rappelle en effet dans un article assez complet la rédaction du site Chronik [13], les découvertes de Plomin ne nient pas, contrairement à ce que fait croire Laurent Alexandre, l’influence de l’environnement : bien au contraire, elles lui donnent une place fondamentale. Dans un article de 2004 publié par l’American Psychological Association,Robert Plominexplique en effet : http://webspace.pugetsound.edu/facultypages/cjones/chidev/Paper/Articles/Plomin-IQ.pdf

    « Si l’influence des facteurs génétiques sur l’intelligence est d’environ 50 %, cela signifie que les facteurs environnementaux expliquent le reste de la variance. »
    
 
Plus grave encore, selon les mêmes auteurs, la présentation donnée par notre tribuniste émérite constitue l’erreur type que dénonce R. Plomin :

    Nombre de lecteurs de bonne foi peuvent comprendre que l’intelligence de leur enfant est à plus de 50 % déterminée par les gènes dont il a hérité. Mais voilà, c’est précisément cette manière de « comprendre » qui est la plus importante contre-vérité, la plus grave erreur, la « number one fallacy » contre laquelle nous prévient Plomin, notamment dans son interview à la BBC en octobre 2015. [14]

    Le site Mute fournit pour sa part de manière bien documentée quelques précisions sur le travail entrepris par Plomin et son équipe :

    Mais lorsque des centaines de milliers de marqueurs génétiques furent ainsi passées au crible, les chercheurs n’ont trouvé que quelques associations entre des SNPs (polymorphismes d’un seul nucléotide), dont le plus efficient expliquait un peu moins de 1 % de la variance aux tests psychométriques, et les autres moins de 0,4 % (cf par exemple Harlar 2005, Craig 2006, Butcher 2008). L’effet est si faible qu’il faut répliquer ce genre d’études pour exclure les faux positifs. Et, en aucun cas, on ne trouve pour le moment de gène massivement impliqué dans les différences d’intelligence entre individus. De plus, Les deux propriétés essentielles sont ici la pléiotropie (un même gène a plusieurs effets) et la polygénicité (un même trait dépend d’une multitude de gènes) [15]

    Ce qui adoucit singulièrement les déclarations à l’emporte-pièce de L.A., mais nécessite il est vrai un peu plus de réflexion.

    D’où sortent encore des chiffres hallucinants de précision comme :

    Nos différences de capacités de lecture en sont issues à 64 % du patrimoine génétique, la famille, l’école et nos efforts individuels n’y sont que pour un tiers.

    Mais de quelle lecture s’agit-il donc, et comment sont mesurées ces « capacités » ?

    Par ailleurs, il y a une contradiction absolue à avancer ces affirmations et dans le même temps à charger les méthodes d’apprentissage de tous les maux. Et comment interpréter alors avec un tel prisme les nombreux résultats d’enquêtes internationales ? Le surgissement des « capacités » des chinois, coréens et autres signe-t-il donc une modification de leur patrimoine génétique [16], eux qui étaient considérés il y a un siècle comme des « peuples de coolies » [17] ? Ou bien seuls 50% de ces résultats sont-ils attribuables aux gènes chinois ?

    Ou bien encore, la #Chine aurait-elle, avant-même les « #start-up » macroniennes et nonobstant les brevets en gestation dans l’entreprise de L.A., découvert la pierre philosophale NBIC permettant la production en série de génies de la recherche-développement ?

    Ignorent-ils aussi, Alexandre et ses followers , qu’au XIX° siècle les premiers touristes anglais riches qui visitent notre pays, et singulièrement les Alpes (E. Whymper entre autres), y sont stupéfaits par l’omniprésence du « crétinisme » et l’arriération générale des populations qu’ils découvrent. Il faut croire que là encore un phénomène improbable a modifié les gènes des alpins pour en faire, au XXI° siècle des humains quasi normaux.

    On pourrait également renvoyer L.A. -mais il est vrai qu’à la date de sa tribune il ignorait probablement les faits- au rapport parlementaire [18] rendu public ce printemps.

    On y lit par exemple :

    Le département (93) cumule des taux de chômage, de pauvreté et de difficultés scolaires bien supérieurs aux moyennes nationales. Face à ce constat, les moyens humains y sont pourtant inférieurs aux autres territoires : deux fois moins de magistrats, par exemple, au tribunal d’instance d’Aubervilliers, que dans un tribunal parisien équivalent. Dans les écoles « le moins bien doté des établissements parisiens est mieux doté que le plus doté des établissements de la Seine-Saint-Denis »

    Les dés sont donc singulièrement pipés, et il devient très délicat, M. Alexandre, de distinguer ce qui relève de la supériorité des gènes des élèves parisiens de ce qui relève du milieu, n’est-il pas vrai ?

    A travers l’ensemble de ces recherches, au fond, il apparaît que les liens désespérément recherchés entre « gènes » et « intelligence » s’obstinent à ne pas se montrer, et bien entendu, à part Laurent Alexandre on ne trouve pas un seul chercheur pour suggérer encore qu’il existerait des « séquences de code » directement responsables de l’intelligence. Si toutefois il avait pris la peine de tenter une définition de la dite intelligence, mais sans doute veut-il encore faire croire que le QI dont il se gargarise dans nombre d’interventions est un indicateur largement satisfaisant.

    Plus honnête, croisant les réflexions des neurologues, de l’épigénétique, de la sociologie, de la psychologie, de la pédagogie, des sciences cognitives en général, l’article pourrait alors se résumer à la formule :

    P’têt bien que l’héritage génétique a une certaine influence sur l’intelligence, et p’têt bien que l’environnement, les conditions de la croissance et de l’éducation en ont aussi une.

    Ce qui avouons-le est totalement renversant et en surprendra plus d’un. Et que Pierre Bourdieu admettait parfaitement [19]. Notre hardi tribuneur aurait certes gagné à lire quelques autres textes plus larges et plus synthétiques sur le sujet [20] ; mais une compréhension correcte, étayée, de bon sens et non biaisée n’était sans doute pas dans le propos de L.A., archétype des vulgarisateurs à l’affût de bribes de travaux scientifiques susceptibles d’apporter de l’eau à leur moulin quitte à en commettre une exégèse aventureuse. Toutes époques, tous les intérêts et toutes les idéologies ont tenté ainsi de subtiliser les travaux de recherche. Et à l’ère technocratique, surtout s’ils produisent de beaux chiffres [21].

    Au final, l’apport de la tribune alexandrine serait inexistant si elle n’était faussée et caricaturale, et s’il ne tirait des conclusions tout à fait gratuites, primaires et dangereuses.

    On voit donc sans effort exagéré transparaître dans le texte publié par l’Express, ce que L.A. et un certain nombre de commentateurs ont voulu faire dire à R. Plomin, lequel comme on l’a vu s’en est bien défendu.

    Il s’agit essentiellement de prétendre raviver la querelle #inné-acquis sur de nouvelles bases incontestables parce que chiffrées, pour espérer enfin faire basculer l’histoire dans le sens de l’inné. Or quelles que soient les intentions charitables (et surtout pragmatiques) affichées, vouloir à tout prix privilégier l’inné est une démarche enfermante, celle-là même qui renvoie les dominés à leur prétendue #infériorité « naturelle ». Discours que l’on retrouve dans les discours de tous les dominants, de l’esclavage au nazisme en passant par la droite américaine la plus obscurantiste et ségrégationniste. Alors que le choix de l’éducabilité est par nature émancipateur, qui présuppose une égalité de principe et s’attache à la rendre réalisable.

    Il s’agit aussi de redonner vie au #scientisme [22], que l’on croyait durablement disqualifié mais qui ressurgit de ses cendres à chaque « #innovation #R&D ». Il s’agit d’y ajouter hypocritement la promesse de l’amélioration génétique, faisant ainsi le lit d’un transhumanisme au masque humaniste et égalitariste. Hypocrisie fort utile cependant à toute la #startuposphère de l’ingénierie génétique, qui trépigne d’impatience à l’idée de pouvoir un jour fabriquer de l’humain OGM et tenter de damer le pion à la croissance de Facebook.

    Reste que si cette promesse est déçue, comme celle de l’immortalité au bout du chemin de la recherche NBIC, il demeurera la « démonstration » de la nature génétique des différences d’intelligence, justifiant bien entendu les différences de statut humain.

    Il s’agit enfin d’accréditer obstinément une approche réductionniste, fétiche des technocrates avides de chiffres. Un réductionnisme dopé par l’informatique et sa nouvelle dimension « big data » qui n’en est pas avare, et en produit bien davantage que tous les L.A. de la terre peuvent en digérer.

    Il semble pourtant que, prévenu par Karl Popper, tout scientifique sait les limites de cette approche, mère du déterminisme. Car si le réductionnisme peut selon Popper constituer une étape méthodologique fructueuse, il ne peut en aucun cas constituer une doctrine, et l’extrapolation de résultats « réduits » à la réalité est toujours hasardeuse [23].

    Et l’on retrouve également dans cette rhétorique le projet de la sociobiologie, qui prétend expliquer tous les comportements humains sur des bases biologiques, puis plus tard génétiques. Et nombreux sont les scientifiques de toutes disciplines qui ont mis en garde contre un schéma explicatif dont ils dénoncent les évidents effets pervers tant socio-politiques que scientifiques.

    Ou tout cela nous mène-t-il ?
    On serait donc tenté de conclure que la tribune en question est tout simplement totalement dénuée d’intérêt, et n’est qu’un pot-pourri d’approximations, de contre-vérités, de travestissements partiaux de résultats scientifiques, d’absence de réflexion et de rigueur. De soupçonner qu’elle n’était là que pour faire acte de présence dans les média et rester en vue. Le premier réflexe serait donc de l’ignorer simplement et de ne plus jamais ré-ouvrir le journal qui l’a publiée [24].

    Mais ce serait oublier que ce texte poursuit en réalité deux objectifs bien précis, complémentaires, et lourds de conséquences.

    Le premier est d’alimenter en eau fraîche le moulin de la macronie en avançant l’hypothèse de « start-up » susceptibles de doper au CRISPR-Cas9 l’intelligence française dont L.A. et ses amis nous révèlent qu’elle laisse tant à désirer, et qu’elle sera bien insuffisante dans le « monde réel » de la lutte de tous contre tous [25].

    Le second est que compère L.A., par là même avance ses pions en tentant de montrer tout ce que l’ingénierie génétique pourrait apporter à l’économie française, se chiffrant comme à l’ordinaire en points de croissance et donc en créations d’emploi. Hypothétiques. En tous cas en perspectives radieuses pour les intérêts de ce secteur prometteur.

    L’invocation du ministre #Blanquer, de son proche collaborateur Dehaene et de la vision macronienne du monde souligne d’ailleurs la nature éminemment politique de la prétendue avancée scientifique :

    .. C’est-à-dire accentuer la stratégie du ministre Blanquer, développer la recherche en pédagogie et donner des moyens aux grands spécialistes de la cognition : Stanislas Dehaene, François Taddei, Franck Ramus...

    Et bien entendu l’approche « pédagogique » suggérée est majoritairement centrée sur cette vision selon laquelle, comme le déclare volontiers S. Dehaene, l’imagerie cérébrale va ouvrir les portes à la compréhension de l’acte de lire. Loin de cette équipe l’idée de s’appuyer sur les travaux pédagogiques d’approche globale et humaine : il s’agit plutôt d’un « retour à l’ancien monde (!), avec la glorification du modèle purement transmissif. Et elle ignore superbement l’ensemble des travaux de fond, de longue haleine, nourris de savoirs, de savoir-faire et d’expériences multiples. Là encore, « La #Science » aurait tranché de manière indiscutable et désigné les procédures « efficaces ». Il n’est pour s’en rendre compte que de lire certaines réactions approfondies aux projets du ministre [26].

    Tout ce galimatias n’a finalement pour but que de déguiser sous les aspects d’une « science dure » à la mode, capable de présenter des chiffres et des images numériques, une démarche idéologique non explicitée.

    Or cette démarche conduit tout naturellement à faire surgir un eugénisme -bien entendu positif- et à un transhumanisme justifié par la concurrence déloyale et le péril du « gène jaune » augmenté [27]...

    Il y a là, répétons-le, le fond commun de tous les racismes, les esclavagismes, les misérabilismes et de toutes les formes de mépris social : la volonté de renvoyer les dominés à leur place en affirmant qu’ils sont « nés comme ça ». On l’a trouvé à toute époque et sous tous climats, et la convocation des « neurosciences » (extrapolées, tronquées, manipulées, parfois même trahies) n’est que le nouvel alibi justificatif, paré des plumes de l’imagerie cérébrale.

    Laurent Alexandre, toutefois, manque singulièrement d’audace dans la voie qu’il s’est tracée, et hésite à exposer toutes les conséquences prévisibles de son approche de l’inné et de l’acquis : s’il se lâchait vraiment, il nous révélerait sans aucun doute la base génétique des inégalités qui perdurent entre hommes et femmes. Mais nous proposerait bien vite une ingénierie susceptible d’upgrader le second chromosome X des malheureuses.

    On sait évidemment l’idée de « l’amélioration de la race » vieille comme le monde, elle n’a pas attendu L.A., ni le « traitement de textes génétique » ; et depuis le II° Reich jusqu’aux inventeurs du transistor, nombreux sont ceux qui ont parié sur cette voie... Sans grand succès et avec moult dégâts.

    Un chemin beaucoup plus direct vers l’amélioration de la race que celui prêché par L.A. (encore que pas accessible à tous) fut en effet imaginé dans les années 80 du XX° par une Banque des spermes d’exception créée par R.K. Graham [28]. C’était aux US bien entendu, la Chine n’étant alors pas encore le point de mire des eugénistes. L’un des plus célèbres des généreux et altruistes donateurs fut William_Shockley, glorieux inventeur de l’effet transistor et prix Nobel de physique 1956 [29].

    Mais il semble bien, hélas, qu’aucun des rejetons des spermatozoïdes hyper-performants n’ait inventé la Moulinette-à-faire-la-vinaigrette ni même le Repasse-limaces, et l’on ignore si le « pack » fourni par la Banque Graham comprenait à la fois le gêne des semi-conducteurs et celui des traces de paranoïa...

    La seule nouveauté de cette tribune est donc bien sa conclusion en forme d’humanisme en trompe l’œil : certes les nuls sont nuls de naissance et aucune éducation n’y pourra rien, mais la macronie dans sa grande générosité (à moins qu’il s’agisse de pragmatisme) va les aider en faisant appel à L.A. et ses collègues. Elle va « réparer » ces mal dotés de l’ADN, et du même coup de ciseau génétique assurer les « avantages concurrentiels » de la France face à l’Asie.

    L’émouvant slogan : « Se battre et dynamiter le déterminisme génétique ! » claque comme une bannière progressiste, et propulse même L.A. et toute la techno-sphère macronienne dans l’univers sulfureux de l’insoumission, de la révolte, de la lutte finale contre les injustices de la nature...

    Le procès, ici, est clair et a deux aspects complémentaires. Affirmer la grande générosité visionnaire des nouvelles équipes gouvernementales, prêtes à faire la courte échelle aux sous-doués pour qu’ils viennent faire concurrence aux élites. Conforter la volonté de Macron de transformer la France en start-up nation, en privilégiant les visées réductionnistes et scientistes de Blanquer [30] et des équipes de numéricologues et de leur amis entrepreneurs. Lesquels n’attendent que les investissements massifs (publics ?) qui vont leur permettre de créer les « boîtes » de demain [31]. Et tout cela sans laisser place une seconde à la réflexion sur le monde dans lequel ils prétendent ainsi nous entraîner.

    Il n’est au reste pas surprenant que tout ce que la macronie compte de Laurent Alexandre et autres hérauts de la croissance innovante s’empare avec gourmandise de travaux tels que ceux de l’équipe de R. Plomin. Quitte à ne lire que la surface des résultats scientifiques, à se hâter de détourner les travaux pour les citer à l’appui de leur vision orientée du monde.

    Et c’est dans ce droit fil qu’apparaît l’argument massue : la dénonciation hypocrite de la licence qui régnerait en Chine vis-à-vis de l’IA et du transhumanisme : « Aucune norme éthique ne semble freiner les transhumanistes chinois ».

    Et c’est pour mieux conclure : « La Chine disposera d’un avantage considérable dans la société de l’intelligence », suggérant que les « lois de la concurrence » nous obligeraient aussi à accepter à contrecœur l’eugénisme du XXI° siècle à visage (trans)humain.

    Gérard COLLET

    [1] D’une société belge de séquençage ADN selon sa biographie Wikipédia.
    [2] Voir : https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/determinisme-pourquoi-bourdieu-avait-tort_2002043.html
    [3] Sciences : peut-on publier n’importe quoi dans L’Express... En un mot : oui. Voir : http://www.acrimed.org/Sciences-peut-on-publier-n-importe-quoi-dans-L
    [4] Mais il est vrai que le format « Tribune » de l’Express ne permet pas de faire dans la dentelle.
    [5] On sait en effet très bien qu’Oral-B élimine 100% de plaque dentaire en plus, que par certaine crème anti ride « l’ovale du visage est redéfini pour 82 % des femmes » tandis que 96% des femmes constatent plus de fermeté...
    [6] En effet, « Nos différences de capacités de lecture sont issues à 64 % de cet héritage, tandis que la famille, l’école et nos efforts individuels n’y sont que pour un tiers. » Or il est clair que 2 x 33 % est supérieur à 64 %.
    [7] Tabou indiscutablement lié à la domination culturelle des idées crypto-marxistes, diffusées sournoisement par les chaînes de télévision et les organes de presse écrite.
    [8] Voir par exemple : https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/face-a-l-intelligence-artificielle-le-tabou-du-qi-est-suicidaire_1894152.ht puis aussi : https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/manipulations-genetiques-augmentation-cerebrale-la-chine-est-ultratranshuma
    [9] Statistiquement s’entend, car il y demeure heureusement quelques grands esprits échappant à la malédiction.
    [10] A titre d’exemple, cet extrait de L’Autre Amérique, Arte, 29/5/2018. : « Ce portrait le Justin Trudeau présente en beau gosse bien né, fils de Pierre Elliott Trudeau [...]. Outre ce lignage, qu’en est-il des convictions de Justin, de sa vision pour le Canada [...] . »
    [11] Cette théorie a été popularisée par Mme Smith-Woolley, une élève du professeur Robert Plomin, personnalité controversée qui a longtemps soutenu l’idée que l’intelligence est très fortement héréditaire. Elle compare la génétique à “l’éléphant dans le couloir” [en référence à l’expression anglaise “the elephant in the room”, qui évoque un problème évident que personne ne veut ou ne peut voir et ne veut discuter, ndt] et pense qu’elle devrait être enseignée aux futurs professeurs. Toby Young, libertarien provocateur et activiste en matière d’éducation, apparaît comme co-auteur de cet article. M. Young s’est récemment attiré l’opprobre pour avoir écrit que la génétique étant le facteur dominant de la réussite scolaire, les écoles ne faisaient que peu de différence. (https://www.lenouveleconomiste.fr/financial-times/reussite-la-spirale-du-succes-63020)
    [12] Dont le sens reste propriété de M. Alexandre. En tous cas, il n’aura pas la place de les définir.
    [13] https://chronik.fr/denigrement-de-pierre-bourdieu-laurent-alexandre-t-nom.html
    [14] Voir note précédente.
    [15] Article publié sur le site Mute : http://we-the-mutants.blogspot.fr/2008/09/plomin-et-la-chasse-aux-gnes-de.html
    [16] http://www.bilan.ch/techno/made-china/le-succes-du-systeme-scolaire-chinois
    [17] En tous cas par les entrepreneurs de l’époque, ancêtres spirituels de L.A.. A ce sujet, on lira avec intérêt Cochinchine de Léon Werth.
    [18] L’état recule en Seine Saint-Denis, rendu public en mai 2018.
    [19] Voir note 11.
    [20] Albert Jacquard dans « L’Héritage de la liberté » expliquait de manière lumineuse l’articulation des deux genèses.
    [21] Rapprocher des instrumentalisations de Darwin (Contresens_Darwin) Voir aussi https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2017/09/09/lecobusiness-de-darwin-leur-evolution-et-la-notre : l’entreprise Darwin à Bordeaux !)
    [22] Tout problème humain quel qu’il soit peut être résolu par « la science ».
    [23] Voir à ce sujet Karl Popper ou la connaissance sans certitude, ChapitreXVII Échec au réductionnisme, Page 109.
    [24] Voir à ce sujet l’article d’ACRIMED : « Sciences : peut-on publier n’importe quoi dans L’Express ? »
    [25] Selon Acrimed, il s’agit là d’ « un article pseudo-scientifique cachant mal ses objectifs politiques : défendre une certaine vision de l’éducation, en l’occurrence celle du gouvernement actuel ». Voir note 1.
    [26] Dans ce contexte, la création du conseil scientifique, présidé par Stanislas Dehaene et où neurobiologistes et psychologues cognitivistes sont dominants, est une forme de coup de force qui, de plus, désorganise le paysage français de l’évaluation où les acteurs sont déjà nombreux. (Fondation Copernic – Axel Trani (coord.) : Blanquer : un libéralisme autoritaire contre l’éducation, Éditions Syllepse.
    [27] Selon une autre « tribune tonitruante de L.A. : https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/manipulations-genetiques-augmentation-cerebrale-la-chine-est-ultratranshuma
    [28] Le narcissique homme d’affaires pense que son action va permettre de maintenir « un certain niveau d’intelligence » dans une société américaine en crise. Graham avait 38 ans d’avance sur L.A..
    [29] Selon sa biographie Wikipédia : A partir de là, les tendances dominatrices et paranoïaques de Shockley commencèrent à s’exacerber. Et il s’évertua à éclipser les deux autres co-inventeurs du célèbre effet.
    [30] M. Blanquer ne limite évidemment pas sa vision à cette facette. Cependant il est clair que le ministre veut une place primordiale pour les neurosciences et affirme volontiers que sur plusieurs débats pédagogiques « la science a tranché ». Confortant ainsi l’approche réductionniste.
    [31] M. Alexandre, pour sa part, ne pourra pas participer pleinement à ces investissements massifs en France, puisque sa biographie le décrit comme résident fiscal belge. (Wikipédia cite à ce sujet « L’Obs). Mais il pourrait bien en profiter.

  • Radio: Philippe Baqué, D’Alzheimer au transhumanisme, 2018 par @tranbert
    https://sniadecki.wordpress.com/2018/05/13/rmu-baque

    J’ai ainsi découvert qu’une nouvelle médecine s’impose progressivement dans notre quotidien : la médecine personnalisée, qui prétend prévenir des maladies et proposer des traitements spécialement adaptés à des patients diagnostiqués précocement. Peu d’informations circulent sur ce sujet, mais le projet est suffisamment avancé pour qu’en France, députés et sénateurs se penchent sur la question et encouragent l’État à participer à la généralisation prochaine de cette médecine mise au point par des firmes pharmaceutiques. L’un des futurs outils de diagnostic précoce sera le séquençage génomique, devenu une technique accessible au grand public bientôt aussi banale qu’une prise de sang. La détection des gènes de susceptibilité de maladies neurodégénératives, de différents cancers ou de maladies dites héréditaires permettra de traiter préventivement ces maladies avec des médicaments adaptés à l’ADN des patients ou déterminera des opérations chirurgicales préventives. La phase suivante sera peut-être l’intervention directe sur les gènes, aujourd’hui permise par de nouvelles techniques comme le Crispr-Cas9 découvert en 2011. Ces « ciseaux génétiques » permettent d’éliminer, de copier ou de stimuler les gènes en fonction des besoins. Aujourd’hui la science semble aller plus vite que la réflexion sur les conséquences que ces découvertes entraînent. Celles-ci font l’objet de peu de débats publics et aucun mécanisme de contrôle réellement efficace n’est encore en place.

    https://ia801503.us.archive.org/32/items/RMU044BaqueAlzheimerTranshumanisme/RMU_044_BaqueAlzheimerTranshumanisme.mp3

    #Alzheimer #EHPAD #hôpital #médicaments #big_pharma #santé #transhumanisme #Philippe_Baqué #radio #audio #Racine_de_moins_un #critique_techno

    • Et puis dans le supplément Science & Médecine du Le Monde du 16 mai 2018 :

      Alzheimer : une maladie en trompe-l’œil ?
      Pour les auteurs de cet ouvrage, le refus d’accepter le déclin cognitif empêche de sortir de la médicalisation sans limite du vieillissement.
      Les quarante dernières années ont vu l’émergence de la maladie d’Alzheimer comme problème de santé publique dont tout un chacun ou presque a, entendu parler. Olivier Saint-Jean, chef du service de gériatrie de l’hôpital européen Georges-Pompidou, et Eric Favereau, grand reporter santé à Libération, se livrent à une démolition. Leur thèse : la maladie dAlzheimer est une #construction_sociale imposant une vision de la vieillesse comme une maladie. Le refus d’accepter le déclin cognitif comme partie intégrante de notre normalité empêche de répondre au vieillissement par l’accompagnement adéquat.
      Au début des années 1980, un double constat a été fait : le nombre de sujets âgés s’accroît et la médecine est incapable d’améliorer les fonctions intellectuelles qui se détériorent. « Comme il faut donc rapporter tous les symptômes à une maladie, y compris les troubles cognitifs, on va exhumer une maladie dépeinte au début du XXe siècle et presque totalement tombée dans l’oubli », racontent les auteurs.
      Face à ce qu’ils appellent le « sériai killer des vieux », « il devient impensable de ne pas disposer de médicaments. A n’importe quel prix ». Des médicaments ! qui échappent à toutes les règles car, « avant même leur mise sur le marché, leur absence d’efficacité est évidente ». Si encore ils étaient anodins. L’ouvrage cite, en 2018, le président de la commission qui avait eu à trancher sur l’efficacité des médicaments anti-Alzheimer, le professeur Loïc Guillevin : « Ces médicaments ont plus tué qu’ils n’ont guéri. »
      Or, il y a ce que Olivier Saint-Jean et Eric Favereau appellent « la grande surprise, la bonne nouvelle qui va à contre-courant de toutes les prévisions » et « change la donne » : le nombre de cas supposés de la maladie d’Alzheimer diminue. Ils s’appuient sur plusieurs grandes études parues ces deux dernières années et notamment celle dite de la cohorte de Framingham portant sur trois générations qui montre « une réduction moyenne de 20 % d’une décennie à l’autre ».
      Les auteurs s’inquiètent de ce que les vieux « ne participent plus aux choixfondamentaux de leur fin de vie ou si peu ». Ils ouvrent des pistes alternatives aux échecs de la médicalisation et au modèle des Ehpad « devenu par ailleurs un marché capitalistique fructueux en France ». Les auteurs prônent une réflexion pour « sortir la vieillesse d’une médicalisation sans limite, ouvrir les Ehpad, repenser l’aide à domicile, changer la logique d’assistance, donner des réponses à des situations plutôt que des places dans des institutions, offrir aux vieux le droit de prendre des risques auxquels une réflexion anticipée sur leur fin de vie les a préparés, bref leur laisser la possibilité, s’ils le souhaitent, de "rester chez soi" : tout cela est faisable ».
      Une option dont Olivier Saint-Jean et Eric Favereau soulignent ironiquement que « le prix ne sera guère plus élevé que les milliards d’euros donnés depuis vingt ans à l’industrie du médicament Alzheimer ». Un livre qui rue dans les brancards et qui a le mérite de porter un débat nécessaire sur la place publique.
      Paul Benkimoun
      Alzheimer. Le grand leurre , du professeur Olivier Saint-Jean et Eric Favereau (Michalon, 176 pages, 17 euros).

      @rastapopoulos

  • NATASHA VITA MORE « IL PRIMO POSTHUMAN »
    https://laspirale.org/texte-560-natasha-vita-more-il-primo-posthuman.html

    NATASHA VITA MORE « IL PRIMO POSTHUMAN »2002-2018, près de seize années ont passé depuis notre précédent entretien avec Natasha Vita More. À cette époque, La Spirale faisait partie des rares médias francophones à aborder le sujet du #transhumanisme. Bien avant que celui-ci ne s’affiche dans la presse, sur les plateaux de télévision et dans les ouvrages d’intellectuels opportunistes que nous ne nommerons pas. (sourire) 05/04/2018

    #laspirale

    • mazette, y a quasi pas une phrase non démontable, on dirait une parodie.

      "Depuis douze mille ans, nous travaillons et vivons avec des animaux parce que nous avons des intérêts respectifs à vivre ensemble plutôt que séparés"
      Nous avons des intérêts objectifs à exploiter les animaux (les faire bosser pour nous, leur prélever lait oeufs ou fourrure, les tuer pour les bouffer). Eux n’ont aucun intérêt objectif à vivre avec nous. Seule exception : les chiens de chasse.

      "Les animaux domestiques ne sont plus, et depuis longtemps, des animaux « naturels »"
      Mais le processus de réensauvagement (dit "marronage") peut être très rapide

      "Et, grâce au travail que nous réalisons ensemble, ils ont acquis une seconde nature qui fait qu’ils nous comprennent, bien mieux sans doute que nous les comprenons."
      Pas grâce au travail réalisé ensemble mais du fait de leur statut subalterne et dépendant de l’humain pour bouffer, se protéger et se reproduire

      "Ainsi est-il probable qu’ils ne demandent pas à être « libérés »"
      LOL. biais de confirmation. "ça m’arrange de croire ça alors on va dire que c’est vrai, au du moins probable"

      "Ils ne demandent pas à retourner à la sauvagerie"
      Pour en être sûr il faut essayer : ouvrir les enclos et cesser les apports de fourrage, tu vas voir que la sauvagerie va revenir au galop (cas de le dire). sauf malheureusement chez les souches trop modifiées par la #zootechnie, n’ayant plus trace d’instinct.

      "Ils demandent à vivre avec nous"
      Re-biais de confirmation basé sur rien

      "ils demandent à vivre une existence intéressante, intelligente et digne"
      Et nous, humains moraux exploitant raisonnablement et "à l’ancienne" les animaux, déclarons qu’une vie domestiquée et dépendante (qui nous arrange) vaut mieux qu’une vie sauvage, et puis voilà.

      "dans nos pays européens, et depuis les années 60 dans l’ensemble du monde, il n’existe plus de famines liées à un manque de ressources"
      Heureusement qu’ils précisent depuis les années 60 et chez nous, c’est à dire depuis l’époque où la technique alliée à la profusion d’énergie fossile a mécanisé à outrance l’agriculture dans une minorité de pays qui exploitent les ressources des autres. bravo Paul Ariès.

      "Quand des gens meurent de faim quelque part, c’est parce que d’autres l’ont décidé. On ne voit pas en quoi le véganisme changerait quoi que ce soit à cette réalité."
      Et l’#accapparement des terres pour la production de fourrage pour la zootechnie, l’exploitation de terres rares, d’énergies fossiles, de main d’oeuvre quasi-esclave etc. c’est pas des conséquences de décisions ? On m’aurait menti ?

      "ce qui se fait de mieux pour nourrir un sol, le fumier"
      Houlà, de l’eau a coulé sous les ponte entre-temps, depuis lors la grande révolution de la biologie des écosystèmes nous a fait découvrir que ce qui se fait de mieux pour nourrir un sol, c’est la matière ligneuse.

      "l’agriculture sans élevage, c’est l’agriculture famineuse parce qu’elle épuise les sols"
      Là ça va tellement loin dans le nawak que je sais pas par où le prendre. Je vais essayer :
      – ce qui regènère les sols c’est le maintien ou l’augmentation du taux d’humus,et de la vie qui va avec
      – l’humus vient de la végétation (ligneuse notamment) et de sa digestion par l’écosystème du sol
      – les animaux ont un grand rôle dans la génération d’un humus stable, à titre d’exemple les vers de terre dont la biomasse par hectare, sur l’ensemble des écosystèmes terrestres dépasse de loin celle de tous les autres animaux
      – le fumier est issu d’un mélange de paille (végétal) et de bouse (résidu de végétal digéré). Il existe de nombreux autres amendement qui produisent un humus autant voire plus stable avec des dépeditions de carbone bien moindres le long de la chaîne.

      "Ce sont des rendements ridicules pour un travail de forçat car le compost de légumes est bien moins efficace pour faire pousser des légumes que le fumier animal. A moins de forcer le sol par de la chimie, évidemment. Et de labourer bien profondément. Mais, dans ce cas, on abîme les sols, en désorganisant l’écosystème qu’il est en réalité."
      LA LIGNINE. cf point précédent.

      "manger végan, l’absolu des régimes « sans », c’est se condamner à ingurgiter beaucoup de produits transformés, c’est-à-dire des assemblages de molécules pour mimer ce qu’on a supprimé"
      des "assemblages de molécules", no comment. par ailleurs ma soupe, mon porridge, mon pain, mes poêlées de légumes, mes compotes, j’aimerais bien savoir ce que c’est censer mimer.

      "Sans omettre d’ajouter la précieuse vitamine B12 à son alimentation."
      ah, la fameuse B12, la preuve ultime. sauf que la B12 ne provient pas des animaux (sinon on en aurait de base dans le corps vu qu’on est aussi des animaux) mais des bactéries du sol. la question n’est donc pas celle de la consommation d’animaux, mais de l’aseptisation croissante de notre bouffe, qui n’est pas non plus sans lien avec les problèmes d’immunité et ceux du microbiote intestinal.

      "il n’y a plus rien pour maintenir les paysages ouverts"
      mais c’est quoi leur problème avec les forêts ? http://www.peripheries.net/article75.html

      "ce mouvement nous met encore plus dans les serres des multinationales"
      C’est tout simplement faux car ça passe sous silence toutes les expérimentations faites autour de la #végéculture. Comme on en a maintenant l’habitude avec Porcher, elle nous met en avant un choix binaire entre d’un côté une agriculture autonome qui ne saurait se passer d’élevage (sauf qu’elle ne le démontre jamais) et d’un côté une agriculture cyborg dont le véganisme est l’idiot utile. après le biais de confirmation, la technique de l’homme de paille.

      ensuite, rapprochement sans queue ni tête entre véganisme et viande in vitro, comme s’il y avait un rapport entre les deux

      "[le véganisme] menace de nous condamner à la disette en nous ramenant à l’agriculture prédatrice des temps anciens."
      Putain mais informez-vous, sérieux, informez vous. Ne rien connaître à la dynamique d’un sol et prendre une posture d’autorité pour balancer des énormités pareilles, c’est grave.

      "Il menace de nous condamner à dépendre d’une alimentation industrielle 4.0."
      hors sujet

      "Il menace d’uniformiser nos paysages."
      Idem, affirmation sans aucune démonstration ni fondement. C’est la diversité de reliefs et de climats qui fait la diversité paysagère.

      "Il menace paradoxalement de nous faire perdre notre humanité incarnée et notre animalité en nous coupant des réalités naturelles par des zoos virtuels, des paysages transformés en sanctuaires, avec des chiens et chats remplacés par des robots."
      Total fantasme. N’en jetez plus.

      "Le véganisme est l’allié objectif d’une menace plus grande encore. Car, après tout, la meilleure façon de ne plus abîmer la nature est de s’en couper totalement."
      Nième procédé de l’homme de paille.
      Une fois de plus, s’ils veulent critiquer l’industrialisation de la vie, qu’ils s’en prennent à ce qu’il y a derrière au lieu de monter un faux débat et de prêter aux pratiques agricoles sans élevage tout et n’importe-quoi en termes d’intention et d’arrière-plan politique

      "De s’enfermer dans des villes, alimentées par des flux de molécules et des flux de données. Plus de sale, plus de propre, que de l’esprit sain tourné vers une morale ultime, l’amélioration de l’homme par son isolement total de la nature que l’on ne peut maîtriser et qui nous renvoie sans cesse à notre animalité. Oui, véganisme rime avec transhumanisme."
      Idem. Gros n’importe-quoi qui sort de nulle part, par mélange de pinceaux entre industrialisation du vivant et pratiques agricoles sans élevage.

      Tiens, encore plus loin dans les fantasmes en boucle :
      "La consommation de la viande a introduit, dès la préhistoire, l’obligation du partage, l’invention de la logique du don et du contre-don car un chasseur ne consomme jamais son propre gibier"
      Mais pourquoi un réseau d’horticulteurs végétaux ne pourrait pas pratiquer le don et contre-don ? Idem du gloubiboulga précédent.

      Bref, une tribune désolante par son indigence et ses procédés rhétoriques gros comme des maisons, et qui tombe complètement à côté de la plaque.
      #naufrage_intellectuel

    • @koldobika, @rastapopoulos

      Les animaux « n’ont aucun intérêt objectif à vivre avec nous. »

      Ben si, pour les protéger des prédateurs, par exemple. Car les animaux mangent aussi d’autres animaux, à ce qu’il paraît. Ou encore pour leur éviter d’avoir à chercher à bouffer...

      rapprochement sans queue ni tête entre véganisme et viande in vitro, comme s’il y avait un rapport entre les deux

      Ah ben là, c’est toi qu’est mal renseigné. Peut-être pas seulement le véganisme, mais le végétarisme constitue un juteux marché pour ce genre de truc.

      Pour le reste, il est vrai que cette tribune rate, à mon sens, l’essentiel, à savoir le déni et la mise à distance de la souffrance et de la #mort dans notre société trop aseptisée. D’où le rapport avec l’artificialisation du monde et le #transhumanisme.

      Tout y est maintenant trop lisse et sans aspérités. Les machines y ont fait leur chemin et une fraction de la population aspire à une #pacification encore plus grande de la vie - si c’est encore possible.

      Un militantisme moralisateur est actif qui cherche à imposer son #politically_correct, sa police de la pensée, etc. en culpabilisant les personnes avec des méthodes dignes des pires curés jésuites.

      Cette tribune est une réaction maladroite contre cette tendance, qui est bien loin de ne concerner que les vegans militants...

    • pour les protéger des prédateurs, par exemple

      oui sauf qu’initialement aucun animal sauvage n’a été de lui-même se mettre dans un enclos, qu’au bout du compte ils passent tous à la casserole, et qu’à aucun moment ils n’ont de moyen de piger les tenants et aboutissants de leur captivité et de leur domestication.

      Peut-être pas seulement le véganisme, mais le végétarisme constitue un juteux marché pour ce genre de truc

      dans la mesure où véganes et végétariens ne mangent pas de viande, ce serait plutôt à mon sens les omnivores soucieux du bien être animal qui seraient intéressés par un substitut garanti sans abattoir ni maltraitance.

      le déni et la mise à distance de la souffrance et de la #mort dans notre société trop aseptisée. D’où le rapport avec l’artificialisation du monde et le #transhumanisme.

      Effectivement ça rate l’essentiel, car d’une observation pertinente ils finissent par taper très très à côté. L’industrialisation totale de la vie se fout bien des véganes, elle n’a pas besoin d’eux pour s’imposer.
      et de nombreux véganes sont plutôt dans une mouvance punk autogestionnaire (pas explicitement anti-indus mais du moins dans l’esprit)

      une fraction de la population aspire à une #pacification encore plus grande de la vie - si c’est encore possible

      tristement ironique à l’heure où la violence économique en est à tuer les plus pauvres, mais de façon non visible pour les privilégiés, à coup de réformes APL, décrets, radiations abusives etc.

    • @koldobika et @rastapopoulos

      à aucun moment ils n’ont de moyen de piger les tenants et aboutissants de leur captivité et de leur domestication

      En effet, et c’est bien cela qui constitue la spécificité (et probablement pas la « supériorité », vu le peu d’usage qu’ils en font) des êtres humains sur les autres ( zootres ?) animaux.

      Il y a une sorte de contradiction à réclamer l’égalité entre les êtres humains et les animaux et en même temps à reconnaître que ces derniers ne sont pas capables des mêmes capacités de conscience et d’anticipation que nous-mêmes.

      Tout le problème de l’antispécisme réside là-dedans : on réclame une égalité abstraite au nom d’êtres qui n’ont pas les capacités de la réclamer eux-mêmes...

      Par exemple A. Caron ne parvient pas à sortir de cette contradiction :

      Pourquoi faudrait-il être végan   ?
      Le mouvement végan demande à ce que l’on ne consomme plus de produits d’origine animale. Mais comment se nourrir et sortir d’un modèle agro-industriel ? Le journaliste Aymeric Caron et la sociologue Jocelyne Porcher en débattent.

      http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/04/21/pourquoi-faudrait-il-etre-vegan_5288594_3232.html

    • J’y connais pas grand chose en antispécisme, mais de mémoire, il y a pas mal de gens qui ne demandent pas une égalité abstraite, mais qui demandent à ne plus faire souffrir des animaux qui ont la capacité de souffrir (pas tous mais beaucoup quand même), lorsqu’on a la possibilité de faire autrement (de se nourrir ou vêtir autrement surtout). On peut pas appeler ça abstrait, c’est très concret.

      (Le débat avec Aude, Guillaume, Jocelyne et Xavier est demain soir, et je n’ai rien révisé ! Ça va pas être du gâteau pour intervenir, moi qui n’ai pas une très bonne mémoire. En plus obligé d’y aller avec mon fils, la te-hon si je dis des conneries…)

    • Pour le lien précédent avec Caron, je ne sais pas si je vais avoir le temps de vraiment le lire ce soir car je suis mort, mais juste le tout tout début, première réponse de Jocelyne Porchet :

      On peut penser que les relations de domestication ont rencontré l’intérêt de certaines espèces parce qu’elles leur apportent protection et sécurité alimentaire. La domestication n’est donc pas un rapport de domination et d’exploitation. C’est au contraire fondamentalement un rapport de pacification et de communication, l’inverse des rapports de prédation auxquels veulent nous ramener certains « libérateurs » des animaux.

      Peu importe mes idées perso, ya quand même un gros soucis juste rationnel, de démarche honnête d’argumentation non ? C’est pas scientifique au sens de la démarche, de pouvoir apporter des arguments prouvables etc.

      Le tout premier truc qu’on lui demande et elle répond « On peut penser que » ! C’est juste elle qui pense que, mais sans preuve de que dalle, aucune preuve historique, rien. Et ensuite sur cette base pourrie, là elle enchaine « n’est donc pas » !

      Genre elle commence par un truc totalement flou, tellement flou que c’est même pas une phrase d’autorité ("Il est clair que", « On sait bien que »… là c’est juste « On peut penser que », à la limite… en imaginant bien…), et de ça elle en tire une conclusion.

      Sérieux, c’est totalement WTF ce début de réponse, et ça engage pas du bon pour la suite…

      Moi perso c’est le genre de non-argumentation qui a tendance à me bloquer.

  • Humains modifiés technologiquement contre humains « bio » : pourrons-nous échapper au délire qui vient ?
    https://www.bastamag.net/Humains-modifies-technologiquement-contre-humains-bio-pourrons-nous-echapp

    Fabriquer un être humain supérieur, artificiel, voire immortel, dont les imperfections seraient réparées et les capacités améliorées. C’est l’ambition du mouvement transhumaniste, qui veut créer un « homme augmenté » façonné par les biotechnologies, les nanosciences, la génétique. Ce projet technoscientifique avance discrètement, impulsé par les multinationales de la Silicon Valley, mais aussi les laboratoires européens et chinois. Quel être humain émergera de ces expérimentations hasardeuses sur notre espèce (...)

    #Boeing #Google #Microsoft #Nokia_Siemens #Samsung #IBM #algorithme #biométrie #génétique #solutionnisme (...)

    ##santé

  • Ces milliardaires et multinationales qui investissent dans la quête d’immortalité et de jeunesse éternelle
    https://www.bastamag.net/Ces-milliardaires-et-multinationales-qui-investissent-dans-la-quete-d

    Des start-up se lancent dans des transfusions de sang de patients jeunes vers des personnes plus âgées dans le but de prolonger la vie. Des grandes fortunes ou des multinationales, comme Google-Alphabet, investissent dans des biotechnologies pour identifier les gènes de longévité et ralentir le vieillissement. D’autres mènent des expérimentations pour dupliquer le cerveau dans des machines. L’industrie de la cryoconservation – congeler un organisme en attendant un hypothétique remède contre la mort – (...)

    #Alphabet #Apple #DGSE #Google_Calico #Palantir #Google #Facebook #Paypal #biométrie #génétique #solutionnisme #HumanLongevity #Amazon #UnityBiotechnology #Ambrosia (...)

    ##Alkahest

  • Des milliardaires rêvent d’îles artificielles indépendantes pour échapper au réchauffement
    https://reporterre.net/Des-milliardaires-revent-d-iles-artificielles-independantes-pour-echappe

    Le TSI remonte à 2008. Il naît sous l’impulsion de #Patri_Friedman, petit-fils du célèbre économiste Milton Friedman, dont les ouvrages comme #Capitalisme et liberté et La liberté du choix ont nourri Ronald Reagan, Margaret Thatcher et les néolibéraux actuels. Bien vite s’y associe une des plus grosses fortunes de la #Silicon_Valley : Peter Thiel. Cofondateur du système de paiement électronique PayPal, le milliardaire est notoirement opposé à toute intervention étatique dans l’économie. De tous les entrepreneurs de la Silicon Valley, il est le seul à avoir publiquement appelé à voter Donald Trump. En outre, il fait partie des plus importants financeurs du #transhumanisme, car selon lui, « il est impossible de fixer a priori les limites de notre durée de vie ».
    Tous les volets pratiques de la vie sur des îles artificielles

    Depuis, le #TSI a consolidé ses principes — via des podcasts de consultants hérauts du #néolibéralisme — et les besoins concrets du projet. Sur le forum, les chefs d’entreprise intéressés par le TSI discutent de tous les volets pratiques de la vie sur des #îles_artificielles : la menace de la piraterie, l’évacuation des déchets, l’#autonomie énergétique… Jusqu’à aboutir l’an dernier à un projet concret, finalisé par la signature d’un « #recueil_d’intentions_réciproques » avec le gouvernement de la #Polynésie_française.

    #climat

    • À chaque fois, je me demande pourquoi on ne rappelle pas qu’il s’agit, avec ces histoires d’île de riches, de la lubie d’Ayn Rand dans son Atlas Shrugged (La Grève), dont le principe final est que les riches se retirent du monde, laissent le système s’effondrer, pour ensuite reconstruire la société selon leurs critères à eux.

    • Je ne sais pas, l’article évoque quand même l’appartenance au #libertarisme

      Friedman et Thiel appartiennent à une même école de pensée : le libertarisme, qui prône l’absolue indépendance des individus envers toute forme de gouvernement. Pour échapper aux normes fédérales et à l’imposition, leur vient alors l’idée de profiter des solutions techniques qu’offre la #géo-ingénierie pour construire des îles artificielles, situées en eaux internationales, afin d’échapper à toute règlementation.

    • Oui, au moins celui-ci le dit. Mais citer un « économiste » et une type qui a l’air de savoir faire de l’argent à la Silicon Valley, c’est pas la même chose que de citer comme source de cette idée cet horrible personnage qu’est Ayn Rand, ce qui rappellerait que c’est une escroquerie purement idéologique, sans aucun autres fondements qu’une tarée qui revendiquait l’égoïsme absolu tout en touchant discrètement la sécu sous un autre nom.

      Aux États-Unis, Ayn Rand est connue, et il est régulièrement dit que Atlas Shrugged y est le livre le plus influent après la Bible. Je ne sais pas pourquoi ce n’est pas systématiquement rappelé en France, où l’on préfère tourner autour du pot et balancer des références plus nobles à l’école de Chicago.

    • Ca fait aussi penser aux Georgia Guidestones....
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Georgia_Guidestones

      1) Maintenez l’humanité en dessous de 500 000 000 [500 millions d’individus] en perpétuel équilibre avec la nature.
      2) Guidez la reproduction sagement en améliorant l’aptitude et la diversité.
      3) Unifiez l’humanité avec une nouvelle langue vivante.
      4) Dirigez la passion, la foi, la tradition et toute chose par l’usage de la raison et de la modération.
      5) Protégez les peuples et les nations par des lois équitables et des tribunaux justes.
      6) Laissez toutes les nations se gouverner librement, et réglez les conflits internationaux devant un tribunal mondial.
      7) Évitez les lois tatillonnes et les officiels inutiles.
      8) Équilibrez droits individuels et devoirs sociaux.
      9) Privilégiez vérité - beauté - amour - recherche de l’harmonie avec l’infini.
      10) Ne soyez pas un cancer à la surface de la Terre. Laissez de l’espace à la nature. Laissez de l’espace à la nature

      Dix commandements pour l’après-catastrophe
      Randall Sullivan, Courrier International, le 16 décembre 2009
      http://www.courrierinternational.com/article/2009/12/17/dix-commandements-pour-l-apres-catastrophe

      #Georgia_Guidestones #néomalthusianisme

    • #Peter_Thiel #Silicons
      Et en attendant, la pauvreté augmente …

      Mon cousin vit à la Silicon Valley, y bosse en journalier, il vérifie les traductions pour apple, sa femme est prof et travaille aussi. Ils n’ont pas de quoi financièrement vivre ensemble ! Lui a passé 5 ans derrière la frontière mexicaine en attendant sa carte verte, mais l’équation finale donne en résultat leur retour en France, Montpellier justement … Elle laisse ses enfants là-bas.

    • Propeller Island City Lodge Gesamtkunstwerk Hotel Berlin
      http://www.propeller-island.de/english/2/7


      L’allemand a une jolie expression pour ce gendre de discours : abgehoben décrit l’état d’un avion juste après son décollage. C’est devenu une métaphore pour des idée sans aucun rapport avec la réalité. Cet hôtel montre ce qui arrive à toutes ces idées - d’abord on les poursuit avec un enthousiasme d’évangéliste mais une fois qu’on a compris qu’elles ne tiennent pas debout on les modifie jusqu’à ce quelles disparaissent dans une réalisation très banale. Malheureusement pour Peter Thiel (et pour nous aussi) ses projets sont d’une dimension telle qu’il risque d’avoir besoin de plus longtemps que durera son existance avant d’arriver à ce résultat inexorable.

      hotel closed
      for repairs and a new concept
      für unbestimmte Zeit stillgelegt
      Info (nur Presse) 0163 - 256 59 09 / SMS

      propeller island - this means aesthetic sensation for the eye and the ear. propeller island is a pseudonym used by the german artist lars stroschen to publish his audio-visual creations. unlimited diversity, repeating nothing and copying nothing are the guiding principles here.
      the most popular result: the CITY LODGE, a habitable work of art in the heart of berlin, whose wealth of ideas never fails to attract everyone into its gravitational field and to continue inspiring guests long afterwards. a magnet for creative individuals, those weary of consumption, those who see things differently, philosophers and seekers of perspective and vision. frequented by personalities from around the globe, this vision machine is a much-desired shooting site for photo sessions and video clips. is that perhaps the reason these rooms seem so familiar to you...?

      #blabla

      Albrecht-Achilles-Straße 58, 10709 Berlin
      http://www.openstreetmap.org/node/3051896521

      #Berlin #Charlottenburg #Albrecht-Achilles-Straße #tourisme #art #aviation

    • Exemple de la méconnaissance d’Ayn Rand en France, et là j’avoue que c’est grave de chez grave !
      À la fin de l’émission de philo sur FC, Géraldine Mosna-Savoye demande à la productrice Adèle Van Reeth (censée en connaitre un rayon en matière de philo et d’idéologie)

      Haïe par certains qui voient en elle le mal incarné, elle est aussi portée aux nues par d’autres. En fait, la lire rend, au choix, euphorique ou répugne à souhait. Née il y a tout pile 113 ans, disparue en 1982, ses livres sont encore les plus lus aux Etats-Unis, après la Bible, même si elle reste pourtant une figure méconnue en France…

      Peu importe d’ailleurs car ce qu’elle a dit, fait ou pensé, imprègne l’imaginaire de notre époque, faite de capitalisme, de masse, avec l’égoïsme en porte-drapeau. Cette philosophe, Stéphane Legrand nous en fait un portrait à la fois drôle et effrayant, dans un livre paru aux éditions Nova, de qui s’agit s’agit-il Adèle ?
      – j’en sais rien.

      https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-de-la-philo/portrait-dune-femme-capitale

    • Voir aussi:

      Doomsday Prep for the Super-Rich
      Evan Osnos, The New-Yorker, le 30 janvier 2017
      https://seenthis.net/messages/563102

      Pourquoi les millionnaires de la Silicon Valley se préparent à la fin du monde
      Xavier de La Porte, France Culture, le 28 février 2017
      https://www.franceculture.fr/emissions/la-vie-numerique/pourquoi-les-millionnaires-de-la-silicon-valley-se-preparent-la-fin-du

      Why Silicon Valley billionaires are prepping for the apocalypse in New Zealand
      Mark O’Connell, The Guardian, le 15 février 2018
      https://seenthis.net/messages/669620

      DOUGLAS RUSHKOFF « DE LA SURVIE DES PLUS RICHES »
      La Spirale, le 14 août 2018
      https://seenthis.net/messages/715011

  • « Pourquoi les individus innovants sont-ils aussi détestables ? Elon Musk, Mark Zuckerberg, Steve Jobs… Tous ces grands innovateurs sont aussi réputés pour leur génie que pour leur (mauvais) caractère. Et cela n’a rien d’un hasard. »

    https://www.hbrfrance.fr/chroniques-experts/2017/09/16887-individus-innovants-detestables

    Résumé : je vais arrêter d’essayer d’être gentil.

    #individualisme #entreprise #collectivisme #équipe #innovation

  • Ecrasons l’infâme
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1015

    Toujours en librairie : Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme. Voir ici

    Bien des gens s’imaginent, pour s’en réjouir ou s’enrager, que les religions dites « traditionnelles », et tout d’abord l’église catholique, s’opposeront aux menées transhumanistes, perçues comme une concurrence des vieilles confessions. Ainsi Luc (« Averell ») Ferry dans La Révolution transhumaniste. Les promoteurs du transhumanisme se flattent de discréditer leurs opposants en les réduisant au caractère supposé « réactionnaire » de l’église et des croyants. Ellul, Bernanos, Illich, hein, tous des obscurantistes. Ce texte revient sur l’activité de phagocytage déjà à l’œuvre parmi les scientifiques chrétiens pour produire une synthèse du dogme et de leur projet, dans la lignée de Teilhard de Chardin, en vue (...)

    « http://campuslille.com/index.php/entry/manifeste-des-chimpanzes-du-futur-contre-le-transhumanisme-1 »
    « http://www.librairie-tropiques.fr/2017/10/les-chimpanzes-du-futur-contre-le-transhumanisme.html » #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/ecrasons_l_infa_me.pdf

  • Vers la révolution cosmopolitique
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/241217/vers-la-revolution-cosmopolitique

    Le philosophe #Francis_Wolff cherche à définir une utopie à l’échelle humaine, qui prenne de court l’utopie posthumaniste, située au-delà de l’humanisme, comme l’utopie animaliste, qui résiderait en deçà. Pour lui, la seule voie possible d’une humanité en crise réside dans le #cosmopolitisme et l’abolition des frontières étatiques.

    #Culture-Idées #animalisme #Philosophie #transhumanisme #utopies

  • Le vivant est irréductible - pratiques
    https://pratiques.fr/Le-vivant-est-irreductible

    Dans mon livre Cerveau augmenté, homme diminué, j’ai voulu parler de l’hybridation et émettre l’hypothèse que nous ne sommes pas en présence d’une vraie hybridation, mais d’une colonisation. Dans une vraie hybridation, il y a des organismes ou des entités de système qui se mélangent alors qu’ici, on passe sous silence le fait que le pôle biologique et le pôle technologique sont de nature totalement différente. Pour moi, il est clair qu’il ne s’agit pas d’une vraie hybridation, mais bien d’une colonisation.

    J’ai travaillé plutôt sur le cerveau parce que c’est ce que je connais et parce que le cerveau, en tous les cas en Occident, est considéré comme l’organe noble par excellence, là où il y a la pensée, les affects et les sensations. Le cerveau n’est cependant pas le seul à être « colonisé ». Toucher au cerveau, prétendre pouvoir modéliser la pensée, les affects et les sensations, c’est quelque chose de costaud ! C’est détisser toute singularité, toute frontière qui permettrait de dire : voilà ça, c’est le propre du biologique, ça, c’est le propre de la machine.

    Il faut savoir que, d’après la « théorie de l’information » utilisée par le monde numérique, il est possible de recueillir toute l’information qui constitue un cerveau ou un organisme. C’est le fameux programme où les chercheurs disent : je peux modéliser et recueillir toute l’information qui est dans un cerveau, je la passe dans une machine, un disque dur, et je la mets avec des algorithmes capables d’apprendre. Concrètement, cela veut dire que, quand je modélise le cerveau de Robert, l’idée n’est pas de faire une bibliothèque où les gens pourraient venir se renseigner sur ce que pense Robert ; l’idée est, qu’avec des algorithmes capables d’apprendre, dans un système qui resterait ouvert à l’information, le Robert en question, passé à la machine, continuerait à apprendre sur l’évolution du monde, sur l’évolution de sa famille. La question qui se pose alors est : mais où est Robert ? Dans le cerveau biologique qui est en train de se corrompre ? Ou Robert n’est-il pas plutôt à « augmenter » à « améliorer » dans la machine ?

    En dehors du monde de la recherche, ceci semble aujourd’hui de la science-fiction, mais, dans celui de la recherche, si on dit à n’importe quel collègue : « Tu ne peux pas modéliser entièrement un cerveau », la réponse est : « Pourquoi ? Au nom de quoi ? Tu es un ayatollah, Dieu t’en empêche ? » Ils ne disent pas que c’est fou, ils disent qu’on ne sait pas encore le faire.

    La question que je pose à propos du cerveau, et à propos du vivant en général, est la suivante : est-il vrai qu’il n’y a rien qui structurellement résiste dans le cerveau, dans le vivant, à cette modélisation, à cette réduction ?

    Miguel #Benasayag

    avec un peu de shameless auto promo pour le @spip inside !