• Manifeste des chimpanzés du futur contre le transhumanisme Radio Campus Lille - Collectif Davids - Les poings sur les i - 14 novembre 2017

    Vendredi 10 novembre, nous nous sommes rendus à la conférence-débat autour du dernier livre de Pièces et Main d’oeuvre, "Manifeste des chimpanzés du futur contre le transhumanisme" organisée par Hors-sol, ClissXXI et L’Auberge espagnole à Mons-en-Baoeul. Ci-dessous, le texte de présentation.

    Frères humains, sœurs humaines,
    Vous avez entendu parler du transhumanisme et des transhumanistes ; d’une mystérieuse menace, groupe fanatique, société de savants et d’industriels dont l’activisme impérieux et l’objectif affiché consistent à liquider l’espèce humaine pour lui substituer l’espèce supérieure, « augmentée », des hommes-machines. Une espèce résultant de l’automachination par ingénierie génétique et hybridation électro-mécanique. Vous avez entendu l’ultimatum cynique et provocant de ce chercheur en cybernétique : « Il y aura des gens implantés, hybridés, et ceux-ci domineront le monde. Les autres qui ne le seront pas, ne seront pas plus utiles que nos vaches actuelles au pré. » Et encore, « ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s’améliorer auront un sérieux handicap. Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur. »
    Nous sommes les chimpanzés du futur et nous vous appelons à la résistance contre ce néo-nazisme surgi des laboratoires. Les animaux politiques qui écrivent à l’enseigne de Pièces et main d’œuvre combattent le transhumanisme depuis une quinzaine d’années. Ils ont déjà publié nombre de livres sur des sujets voisins, Terreur et Possession, Aujourd’hui le Nanomonde, L’Industrie de la contrainte, etc.

     
    A partir de l’enregistrement de la soirée, nous vous avons concocté cette émission spéciale de chimpanzés du présent.

    La suite de l’article : http://www.campuslille.com/index.php/entry/manifeste-des-chimpanzes-du-futur-contre-le-transhumanisme-1

    #audio #Radio #Radios_libres #Radio_Campus_Lille #transhumanisme #Pièces_et_Main_d_oeuvre #Hors-sol #ClissXXI #Nanomonde #Industrie_de_la_contrainte #automachination #chimpanzés_du_futur #hommes-machines

  • Les Chimpanzés du futur bordelais perturbent le colloque « Le devenir cyborg du monde »
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=999

    Ce lundi 20 novembre, quelques Chimpanzés bordelais ont interrompu le colloque de promotion du transhumanisme organisé par l’université et la librairie Mollat (voir ici). Ils ont laissé quelques peaux de bananes et ce tract :

    #Nécrotechnologies

    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/devenircyborga4.pdf

  • Promotion du transhumanisme à la librairie Mollat et à l’université de Bordeaux
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=997

    Les 20, 21 et 22 novembre 2017, l’université de Bordeaux et la librairie Mollat organisent un séminaire sur « Le devenir cyborg du monde », auquel sont associés, entre autres, les transhumanistes Nick Bostrom et Ray Kurzweil. Le programme complet : programme-devenir-cyborg-du-monde Après l’ouverture d’une antenne de la Singularity University, Bordeaux poursuit sa contamination des cerveaux.

    #Service_compris

  • “Violer le mammouth” (Laurent Alexandre)
    https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10214080323942649

    Contexte du tweet :

    « Forum parlementaire de l’intelligence artificielle.
    Le docteur Laurent Alexandre, fondateur de Doctissimo et qui vient d’écrire un livre sur l’intelligence artificielle (et qui est, parait-il très écouté en haut lieu…) s’exprime devant des parlementaires.
    Après leur avoir projeté une diapositive porno, il invite ceux ci à “violer le mammouth éducatif”.
    Ce qui, en ce moment, est une métaphore pour le moins hasardeuse…
    A force de parler d’intelligence artificielle, on en oublie la sienne… » (Facebook de PH. Watrelot)

    Selon moi, symptomatique du pouvoir actuel (et notamment du Ministère de l’Éducation) :
    Montessori (name dropping et pédagogisme bankable)
    + IA/Neurosciences (automatisation scientiste)
    + violence (“passage en force” comme mode de gouvernance)
    + fond idéologique réactionnaire (imaginaire du viol)

    À noter qu’en terme de projet politique on est passé en 20 ans du dégraissage au viol…
    (Je suis sûr qu’il y aurait aussi une interprétation féministe à faire de ce rapprochement : l’injonction à la minceur comme préalable au viol ? À creuser…)

  • « L’école forme des enfants qui vont être laminés par l’intelligence artificielle » - rts.ch - Sciences-Tech.
    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/8968148--l-ecole-forme-des-enfants-qui-vont-etre-lamines-par-l-intelligence-arti

    Alors que l’intelligence artificielle va bouleverser le monde du travail et l’économie dans son ensemble, le chirurgien et neurobiologiste Laurent Alexandre estime nécessaire d’adapter les systèmes de #formation. — Permalink

    #science

  • Quels patients serons-nous demain ? Promesses de personnalisation : des médecines douces au #transhumanisme. Table ronde le 7 octobre à Pantin : Pharmacritique
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2017/10/06/table-ronde-quelle-medecine-pour-demain-939101.html

    La #misogynie et la #gynophobie de la #psychanalyse seront abordées maintes fois, et l’on se demandera aussi pourquoi les femmes - et ayant un certain niveau d’#éducation - sont beaucoup plus nombreuses à succomber aux promesses de l’empire naturo-psycho-holistique. Les #femmes sont aussi plus médicalisées que les hommes pour des raisons que des études ont montré, en rapport avec leur position dans la sphère domestique, en charge des affaires privées (dont la santé) de toute la famille, et surtout de la petite enfance. Ce sont elles qui livrent l’immense majorité du bataillon des #aidants, elles qui doivent être contrôlées, sédatées ou stimulées par des psychotropes, pour se conformer aux rôles socio-économiques et accepter que toute rébellion soit traitée comme un signe de #maladie mentale ; elles qui sont soumises au disease mongering (invention de maladies, voire les articles en descendant sur cette page, à commencer par celui-ci) sur leurs états physiologiques, aux diktats des modes, du jeunisme, donc subissant des injonctions à « ne pas se laisser aller », à user de la chirurgie esthétique et de la médecine régénérative, etc. Cette dernière étant au croisement entre la #médecine conventionnelle et les pseudo-médecines (alternatives, complémentaires, douces et autres termes abusifs, vu qu’il ne s’agit aucunement de médecine).

    Les intérêts de beaucoup d’industries dépendent de l’emprise des #stéréotypes et clichés sexistes et différentiels (sur les capacités différentes, donc des fonctions différentes) sur les femmes. Donc, en fin de compte, ces intérêts dépendent de l’emprise des théories psychanalytiques sur tous les domaines impliqués d’une façon ou d’une autre dans la discussion de la nature des femmes et les conséquences (applications diverses). D’autant que, étant un manque, une absence, un négatif, une énigme au sens péjoratif du terme, une perverse sans surmoi, envieuse du pénis, hystérique par définition, etc. toute femme doit vivre des problèmes psychiques, à cause de la destructivité inhérente à sa nature, à ses débordements d’affects amorphes, et ainsi de suite. Tout cela découlant d’une anatomie reconstruite par la psychanalyse en fonction des besoins de la cause, et érigée en destin : l’absence d’organes sexuels externes (?!), car la psychanalyse voit la femme comme un trou anatomique, doublé d’un « trou dans la culture et la civilisation »...

    Il faut barrer la femme, dit Jacques Lacan, puisqu’on ne peut que « mi-dire » de cette chienne décrite par l’absence de toutes les capacités proprement humaines, détenues par les hommes (raison, logique, forme (versus affects amorphes), capacité d’abstraction, éthique et morale) qui sont les seuls à mettre en place et à pouvoir perpétuer l’ordre symbolique, la Loi de l’espèce humaine, garantie par l’équation visant à placer le Nom-du-Père sur le désir de la mère... Equation que Yann Diener, autre lacanien en position de pouvoir et sur les deniers publics que les psychanalystes ne veulent pas perdre, nous rabâche régulièrement dans Charlie Hebdo, avec d’autres dogmes et quelques citations du maître charlatan Jacques Lacan. Il a dit tout et son contraire.

  • Laurent Alexandre, prophète du QI artificiel Le Comptoir le 22 septembre 2017 - Michel Juffé
    https://comptoir.org/2017/09/22/laurent-alexandre-prophete-du-qi-artificiel

    Les discussions autour de la technologie sont sujettes à de nombreuses spéculations plus ou moins rigoureuses. Le Comptoir vous propose ici une version remaniée d’un texte initialement paru sur le blog technocritique Mais où va le web ?. Plein de bon sens, le philosophe Michel Juffé y questionne les fondements et les errances intellectuelles des interventions-spectacles de Laurent Alexandre, (fut)urologue (spécialiste) de l’intelligence artificielle et fondateur du site Doctissimo dont le “sérieux” n’est plus à prouver. Le philosophe répond notamment à son entretien publié au Figarovox en juin 2017 et qui donne le ton : « “Bienvenue à Gattaca” deviendra la norme ».

    Laurent Alexandre n’hésite pas à déclarer que :

    « L’intelligence dans une société numérique est la clé de tout pouvoir politique et économique. Nous avons créé une société de la connaissance sans réfléchir aux conséquences. Nous avons bâti une économie de la connaissance, sans comprendre que nous allions donner un avantage immense aux gens maîtrisant les données, dotés de plasticité cérébrale leur permettant de changer régulièrement de métier et de se former leur vie durant : toutes qualités qui sont mesurées par le QI [quotient intellectuel, NDLR]. Un point de QI supplémentaire fera de plus en plus la différence dans la société de la connaissance. Il faudrait rebaptiser le QI et l’appeler QCIA, le Quotient de complémentarité avec l’intelligence artificielle, pour lui ôter son caractère stigmatisant. À partir de 2020, le QI minimum pour avoir un emploi va augmenter de l’ordre de cinq à dix points par décennie. »

    Le QI n’a jamais été présenté, par ses inventeurs, comme une mesure de l’intelligence au sens global du terme – qui mesurerait la capacité de discriminer, jugement, esprit d’analyse et de synthèse, créativité, etc. – mais comme une mesure de performances dûment étalonnées, c’est-à-dire, pour grossir le trait, celles qu’on attend d’un élève qui a appris à lire, écrire, compter et dessiner.


    Prenons par exemple un test de QI en ligne (il y a des dizaines de sites du genre, ils sont rarement très sérieux…). On nous dit que : « Ce test de QI en ligne évaluera votre quotient intellectuel ou QI. Ce test QI rapide donne un résultat quantitatif et standardisé lié à l’intelligence abstraite. Nous utilisons la méthode du “QI par rang”. Elle permet à une personne de se comparer à un ensemble d’individus classés par secteur. » En clair, c’est un test comparatif, qui ne peut donner de valeurs absolues. Le QI donne donc un indice de dispersion autour d’une moyenne. En l’occurrence pour le QI standard, la moyenne est fixée à 100 pour des raisons arbitraires et historiques. La dispersion des valeurs de QI se situe généralement entre 60 à 140, sachant que moins de 70 est considéré comme “extrêmement inférieur” et que plus de 130 est “extrêmement supérieur”. À quoi ? Eh bien à la moyenne toujours arbitrairement fixée à 100. On a ainsi pu dire que le QI ne mesure que lui-même !

    Ainsi, quand on lit, par exemple, que le QI moyen des Français est de 98, que celui de la plupart des pays d’Afrique est de 70, et que celui de la Chine est de 105, c’est entièrement faux. N’y voir aucun préjugé racial ! Pour que de tels résultats soient valides, il faudrait placer un échantillon de toute la population mondiale dans un seul lot, un seul “secteur”, lui faire disposer des mêmes éléments culturels, des mêmes conditions de passation du test, et d’une garantie très forte de bonne lecture des résultats. C’est rigoureusement impossible. Ce que révèle l’édification du QI en mesure de l’intelligence ou encore en point de comparaison entre sociétés ou civilisations, c’est surtout une position idéologique très forte. Ce qu’on promeut à travers ce genre de démarche, c’est la correspondance accrue à un certain système de valeurs, à un environnement particulier qui valorise ce genre d’intelligence pour de bonnes ou de mauvaises raisons et avec de bons ou de mauvais effets. Rien ne dit que ces systèmes sont plus “intelligents” que les autres, plus humains, plus sains. L’histoire du QI ne dit pas autre chose : cette mesure a servi à justifier toutes les inégalités sociales, voire à produire des politiques publiques discriminantes.

    « Prendre le QI comme signe d’intelligence, c’est à peu près comme demander à un chien de chasse de sauter dans un cerceau, sans tenir compte de son intelligence de chasseur. »

    Revenons à notre (fut)urologue et calculons un peu. Selon Laurent Alexandre, dans 50 ans il faudra avoir un QI de 150 pour avoir un emploi, et dans 100 ans un QI de 200. C’est bien embêtant, car, en réalité, la moyenne restera toujours à 100, donc seulement 1/1000 de la population, au plus, aura un emploi. Et on ne pourra pas supprimer les autres, car cela ne servirait plus à rien d’avoir un QI de 200 et plus (faute de base : toujours cette satané moyenne !). Ici, je pense à la reine rouge d’Alice : il faut courir deux fois plus vite pour rester sur place.

    Le QI, ce Graal
    Moderniser l’école, bien sûr. Car à présent les « classes populaires » sont dépassées par « la technologie qui galope ».

    Il faut, nous dit Laurent Alexandre, augmenter les « capacités cognitives de la population, puisque dans le futur la quasi-totalité des inégalités seront liées aux capacités cognitives ». Comme c’est simple ! À concevoir tout au moins. Toujours la même erreur de raisonnement : si tout augmente, rien n’augmente.

    « La bétise, mieux vaut la prévenir, car on ne peut pas la guérir. »

    Peu importe. Le rôle de l’école va devenir « la programmation des prothèses cérébrales ». Sous le contrôle de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), bien sûr ! On a eu chaud. Imaginons que le rôle de l’école soit d’augmenter la taille des élèves, leur poids ou la longueur de leurs cheveux, ce serait beaucoup plus difficile. Tandis que là, l’école aura seulement à s’occuper de mieux remplir le cerveau des élèves… Ce qu’elle fait déjà depuis 130 ans (avec l’obligation d’instruire toute la population), avec les programmes ministériels et les manuels scolaires. Ce seront toujours des manuels, mais sous forme d’implants cérébraux. La niaiserie, dont Laurent Alexandre accuse l’école, est plutôt celle des adorateurs des “manipulations cérébrales made in Californie” qu’il invoque comme d’autres invoquent les esprits de la forêt ou dansent devant un totem.


    D’où cette mâle proposition : « On ne sauvera pas la démocratie si nous ne réduisons pas les écarts de QI. » Le QI devient ainsi une baguette magique… à mettre entre toutes les mains. Faut-il encore répéter – pour les malcomprenants – que le QI est une mesure de performances standardisées qui n’a de sens que par des écarts, sur une échelle conventionnelle ? Bref, le QI ne mesure pas l’“intelligence” mais des capacités combinatoires, numériques et géométriques, soit une faible partie des capacités intellectuelles, une goutte d’eau dans un océan de complexité. Prendre le QI comme signe d’intelligence, c’est à peu près comme demander à un chien de chasse de sauter dans un cerceau, sans tenir compte de son intelligence de chasseur. Par ailleurs, même en se plaçant dans un contexte de concurrence mondialisée “inévitable” qui semble être l’unique système de pensée supportant les analyses de Laurent Alexandre, le QI n’offre aucune garantie qu’on s’en tirera vraiment mieux ; puisqu’il ne mesure ni la créativité, ni le talent, qui seront pourtant les “compétences” les plus utiles dans le monde automatisé qui s’annonce.

    Foin de ces raffinements, ce qui compte est d’augmenter le QI, comme l’annonce le Prophète – Elon Musk – qui sait que l’augmentation “massive” du QI aura lieu par implants cérébraux. « La seule solution, avec le développement de colonies sur Mars, pour éviter que l’humanité tout entière soit exterminée d’un coup. » Elles sont quand même fortes ces IA ! Elles pourraient nous exterminer « d’un coup. »

    Vous ne connaissez pas Elon Musk ? Cet homme, dont le QI doit être très élevé, sûrement plus que 260 (le record officiel, de 250, est détenu par un américain – of course !), a 46 ans, est père de jumeaux et de triplés, pèse 17 milliards de dollars, et dirige plusieurs sociétés, grâce auxquelles il va nous transporter à 2 000 km/h par voie terrestre, nous envoyer sur Mars par millions, supprimer les bouchons des grandes villes et fusionner l’IA et le cerveau humain (dès 2021).

    IA, implantation : fusion et confusion
    Rappelons rapidement ce qu’est l’IA. L’intelligence artificielle est « l’ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence » (Encyclopédie Larousse). C’est sommaire et un peu tautologique, mais cela nous suffira pour la suite.

    Quelles sont les possibilités d’une IA ? On parle d’IA depuis Turing (1950) mais on se heurte toujours à la question du traitement de données non formalisées, autrement dit des connaissances qualitatives – une grande partie de celles qui nous sont utiles. S’il est vrai que le “deeplearning” est un saut qualitatif en matière d’analyse du signal sonore ou visuel – reconnaissance faciale, reconnaissance vocale, vision par ordinateur, traitement automatisé du langage, par exemple – nous restons dans le connu, le perceptible et le sensible. Je veux dire par là que nous n’apprenons pas à créer par automatisme, et que dès que l’objet reconnu comporte un très grand nombre de dimensions (un corps humain en action par exemple), il devient inanalysable… pour le moment.

    « Durant la transmission électrochimique entre nos neurones, l’ordinateur, même s’il ne fonctionne qu’au ralenti a pu accomplir un million d’opérations, tandis qu’un être humain n’a pu en effectuer une seule. »

    Et s’il est vrai que la dictée orale de textes sur ordinateur est un vrai progrès pour ceux qui écrivent beaucoup, les corrections restent longues et fastidieuses. Quant à la traduction automatique, elle réserve de belles et parfois cocasses surprises. Il s’agit bien d’intelligence artificielle, si intelligere est avant tout discriminer, différencier, trier, comme le suggère l’étymologie latine. Mais la modélisation ne peut pas être illimitée, car quelles que soient la vitesse et l’architecture de traitement de données d’un ordinateur, l’augmentation des dimensions à paramétrer excède assez vite toute possibilité de calcul.

    Ce qui est “profond” est le nombre de couches de traitement de données et non l’apprentissage lui-même, au sens habituel du terme. Et ce qui est important est le service rendu, par exemple à des aveugles pour se diriger et reconnaitre des objets et des personnes. Bref, l’IA ne va pas, par un coup de baguette magique, rendre les gens intelligents, mais elle facilite l’usage de leur intelligence et peut les dispenser des tâches qui requièrent une intelligence répétitive, habituelle, conventionnelle, etc. N’oublions pas, aussi, que l’IA reste opaque pour la plupart des usagers, à commencer par le GPS des voitures et des téléphones mobiles, les moteurs de recherches, et bien d’autres “applis” auxquelles ils ne comprennent rien. D’où non seulement le danger d’une grande fracture numérique mais aussi celui de distorsion et de falsification des informations, aides et renseignements recueillis.

    Il ne faut pas, non plus, surestimer les performances d’une IA. Par exemple, depuis 2016, celle de battre un champion du jeu de Go. Il a bien fallu programmer l’ordinateur – pardon l’IA – pour qu’il combine des successions de coups. Et qui l’a programmé ? Des gens qui savent jouer au Go et ont eu tout leur temps pour bâtir ce programme. Ce qui est nouveau est que les concepteurs ont imité une forme d’intuition, produite par des milliards d’ajustements automatiques dont personne ne comprend la logique.

    Pour le reste, ça n’est qu’une question de vitesse relative : la transmission électrochimique (celle de nos neurones) est au mieux de 100 m/s, donc 1/200 de seconde pour 50 centimètres (entre l’œil et la main, par exemple). Durant cet intervalle, l’ordinateur, même s’il ne fonctionne qu’au ralenti – disons à 10­ 000 km/s – a pu accomplir un million d’opérations, tandis que par ailleurs, un être humain n’a pu en effectuer une seule, car le cerveau ne discrimine que des durées supérieures à 1/25 de seconde.

    L’IA de demain
    Aux dires de 252 experts en apprentissage par ordinateur (les plus qualifiés du monde, bien sûr), l’IA “battra” les humains en traduction des langues (à l’horizon 2024), en rédaction d’essais (2026), en vente (2031), en chirurgie (2050). En ce qui me concerne, encore neuf ans de patience et je pourrai arrêter d’écrire. En revanche rien n’est dit sur la fabrication des tartes aux pommes, où j’excelle, et je vais peut-être pouvoir continuer à en faire jusqu’en 2035 ou plus. Les mêmes prédisent que tous les emplois humains seront remplacés dans 120 ans. Encore une prédiction cocasse : comme on ne sait rien de notre mode de vie dans 120 ans, que peut-on prévoir sur l’emploi ou quoi que ce soit d’autre ? Qui aurait imaginé la machine à laver le linge et la pilule contraceptive au début du XXe siècle ? C’est pourtant ce qui a le plus changé la vie des femmes (donc de l’espèce humaine) durant ce siècle, en incluant les progrès de la chirurgie et de l’imagerie médicale. Personne n’aurait l’idée de parler d’IA à propos de la machine à laver, c’en est pourtant un des plus beaux succès.

    Toujours est-il qu’Elon Musk et ses compétiteurs (car c’est un marché de milliers de milliards de dollars, bien sûr) ne veulent pas que nous soyons dépassés par les IA (au sens fort du terme : machines capables d’apprendre, d’éprouver des émotions, de se reproduire).

    « Pour nous sauver des IA tyranniques, des composants électroniques seraient implantés dans le cerveau “entrelacés entre nos 83 milliards de neurones, ce qui nous transformerait en cyborgs” [sic(k)]. » Laurent Alexandre

    Car, ayant lu trop de science-fiction de médiocre qualité et ayant vu plusieurs fois Terminator I, II et III, ils sont persuadés de la révolte des machines, autrement dit que l’IA va “dépasser” (à droite ou à gauche ?) l’homme, ce qui « nous transformerait en animaux domestiques dans le meilleur des cas. »

    « Elon Musk, nous dit Laurent Alexandre, est très influencé par Nick Bostrom [44 ans, professeur à Oxford], le théoricien des IA hostiles, qui défend l’idée qu’il ne peut y avoir qu’une seule espèce intelligente (biologique ou artificielle) dans une région de l’univers. Ayant comme premier objectif sa survie, toute IA forte se protégera en cachant ses intentions agressives et en attaquant préventivement. » Qu’est-ce qu’une espèce intelligente ? Et pourquoi ne pourrait-il y en avoir qu’une dans une région de l’univers ? Et les fourmis, alors ? Et les rats, qui nous parasitent autant qu’ils veulent ? Et les arbres, sans lesquels nous n’existerions même pas ? J’oubliais : toutes ces choses-là (fourmis, rats, arbres) ne peuvent pas passer un test de QI, alors que les IA le peuvent.

    Bref, pour nous sauver des IA tyranniques, des composants électroniques – je suppose de la taille de quelques micromètres (10-6 µm), avec une finesse de gravure de 10 nanomètres (10-8 nm) – seraient implantés dans le cerveau « entrelacés entre nos 83 milliards de neurones, ce qui nous transformerait en cyborgs » (comme il peut y avoir jusqu’à 20 000 synapses par neurone, on ne sait pas très bien où se passera l’entrelaçage). Difficile de rester plus vague : à quoi serviront ces implants ? Faudra-t-il les remplacer ? À quel rythme deviendront-ils obsolètes ? Qui va les réparer ? Eux-mêmes ? Un couple de médecins et d’IA-médecins ? Leur porteur (puisqu’il est devenu très intelligent) ? Un électronicien ? Un plombier ?

    L’idée même de fusion – étape suivante de l’augmentation cérébrale – entre IA et êtres humains, sous des dehors riants (fusionner c’est augmenter, en mieux) est assez mal venue. La fusion est généralement une régression ; l’amour fusionnel diminue les deux partenaires et augmente leur fragilité. Le métal en fusion perd toute forme (mais le forgeron est là pour lui en donner une). Faire fondre quelque chose (du liquide au solide) peut être très utile, faire fusionner deux choses en les rendant liquides pour les mélanger (amalgame dentaire) aussi. La fusion de deux sociétés est quant à elle pleine d’aléas (si ce sont des réseaux ferroviaires, électriques ou bancaires, on en voit les avantages en termes de solidarité et de fiabilité, mais si ce sont des entités industrielles et/ou commerciales très variées, c’est souvent un échec). Mais fusionner deux organismes tels qu’un réseau de composants électroniques et un cerveau humain, si c’est seulement possible, relève d’une erreur d’attribution : ce n’est pas parce qu’on a parlé de réseaux de neurones en IA qu’il s’agit de vrais neurones artificiels. Cette prétendue fusion aboutirait plus probablement à Brendel/mouche/télépode (cf. le film La Mouche) – soit un abominable mélange régressif et non viable. En réalité, il ne s’agit pas de fusion mais de greffe (si la chose implantée s’incorpore à peu près complètement) ou de prothèse (si elle remplace passivement).

    À la question « Quel est le contraire de l’intelligence artificielle ? », Henri Atlan répondit « La bêtise humaine »

    Revenons au futur proche. “L’augmentation cérébrale”, en supposant qu’elle réussisse, serait-elle d’une quelconque utilité ? Si elle affine nos sens, nous permet de mémoriser plus aisément, de réagir plus vite, d’être plus précis dans nos gestes, elle ne sera pas mal venue. Rendra-t-elle plus intelligent ? Oui, si toutes les qualités susnommées nous rendent plus aptes à discerner, à juger, à nuancer, à peser, à imaginer, à choisir. Ce qui n’a rien de sûr, car les hautes performances corporelles ne garantissent en rien la moindre capacité à faire face aux diverses situations sociales, économiques, techniques, écologiques… auxquelles sont confrontés en permanence les êtres humains (comme tous les autres êtres vivants d’ailleurs). En revanche la saturation d’informations, l’implantation d’éléments à très haute vitesse et inaptes à se régénérer risquent d’induire de graves dysfonctionnements et des phénomènes de types cancéreux.

    D’ailleurs, pourquoi les adorateurs de l’IA n’ont-ils pas pensé à quelque chose de bien plus simple : doubler, tripler ou décupler le nombre de neurones, ce qui nous rendrait – forcément – deux, trois ou dix fois plus “intelligents” ? Il suffirait d’augmenter aussi le volume intérieur de la boîte crânienne ou de la remplacer par un casque hémisphérique en tungstène.
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    Puces RFID implantées dans les mains.

    Revenons à notre ami Laurent Alexandre. Lorsque le journaliste (Vincent Tremolet de Villers) lui dit : « L’homme ne se réduit pas à son cerveau. Il est aussi sensibilité et vie intérieure. Ces deux dimensions sont-elles menacées ? », il a droit à cette réponse digne de figurer dans une anthologie du non-sens : « Vous avez à mon sens tort, l’homme se réduit à son cerveau. Nous sommes notre cerveau. La vie intérieure est une production de notre cerveau. L’Église refuse encore l’idée que l’âme soit produite par nos neurones, mais elle l’acceptera bientôt. »

    À l’appui de cette vérité définitive, Laurent Alexandre cite le révérend Christopher Benek [dont le site “illuminant” vaut le détour], qui souhaite que les machines douées d’intelligence puissent recevoir le baptême si elles en expriment le souhait. Ouf, nous sommes sauvés : c’est bien connu, des machines chrétiennes ne pourront être que des apôtres de l’amour universel et ne chercheront jamais à éliminer l’être humain. Bien mieux que les trois lois de la robotique d’Asimov.

    L’ordre numérique et la loi technologique
    Les élucubrations franchissent un cran dans la mégalomanie, lorsque Laurent Alexandre nous explique que nous, auditeurs moyens, n’avons pas encore compris que les “vrais” maîtres du monde sont les Gafa [Google, Amazon, Facebook, Apple, NDLR] et leurs semblables asiatiques. Ce sont eux qui font la “loi” (on ne sait pas laquelle, mais peu importe) et dictent leur conduite aux gouvernements (NB : avant c’était les Ford, les Rockefeller, etc.). « L’essentiel des règles n’émane plus des parlements mais des plateformes numériques. » Les parlements sont dépassés et même obsolètes, puisqu’ils ne comprennent rien à LA technologie, ne pourraient pas « auditer » les IA (je n’ai pas compris en quel sens Laurent Alexandre emploie le mot “auditer”). Bref, les politiques, comme les éducateurs, vivent dans le passé et feraient bien de se mettre à l’écoute des dirigeants de la révolution numérique, qui vont parvenir, enfin, à créer “l’homme nouveau” dont rêvaient les communistes dans les années 1920.

    « Deux choses sont infinies, l’univers et la bêtise humaine, et pour l’univers je n’en suis pas absolument sûr » citation attribuée à Albert Einstein

    Il est quand même douteux que les politiques y parviennent (à écouter les maîtres du monde) car ils « raisonnent à quinze jours, la Silicon Valley à 1 000 ans », clame Laurent Alexandre (cité par Hubert Guillaud sur le site Internetactu, d’après son discours déjanté à la conférence Unexpected sources of inspiration, centrée sur les enjeux du digital et créée il y a 10 ans ; elle a accueilli 1 800 personnes au Carrousel du Louvre en 2015).

    Quel manque d’ambition de la Silicon Valley (telle que l’imagine Laurent Alexandre). Car, en réalité, ses 6 000 entreprises de haute technologie et ses liens consubstantiels avec l’université de Stanford, une des meilleures du monde, sont capables de réalisations de grande qualité. Des auteurs tels que H.G. Wells, A.E. Van Vogt, A.C. Clarke, I. Asimov, R. Silverberg, etc. anticipent sur des centaines de milliers, des millions et même des milliards d’années (cf. La Cité et les Astres, d’Arthur Clarke, écrit en 1956).

    De plus, ce jugement est faux : les hommes d’État de quelque envergure ont depuis longtemps envisagé le futur sur des centaines d’années ou plus, et ont tout fait pour bâtir pour des millénaires. Il est également faux que tout se passe à la Silicon Valley. Les fabricants de matériel électronique, de systèmes, réseaux et terminaux (tels que les smartphones, par exemple) informatiques, œuvrent dans le monde entier. Et l’inventivité en matière d’usages du “numérique” n’est pas l’apanage de l’Amérique du Nord. Ce qui distingue les Californiens est d’une part une capacité à capitaliser vite et bien, et par suite à monter rapidement de grandes compagnies, d’autre part leur industrie du spectacle (show business) qui en fait les premiers “communicants” (baratineurs et propagandistes) du monde.

    Certes, une branche d’industrie peut vouloir “faire la loi” dans son domaine (comme EDF entre 1945 et 1985), mais ne peut pas voter les lois, et c’est pourquoi le lobbying et la corruption d’élus et de fonctionnaires existent.

    De l’urologie à la futurologie
    Laurent Alexandre est médecin diplômé d’urologie et a suivi les cours de MBA d’HEC, ce qui lui a manifestement réussi puisqu’il a créé Doctissimo – site plusieurs fois dénoncé pour son peu de fiabilité –, qu’il a vendu au groupe Lagardère pour 70 millions d’euros en 2008. Depuis, il a ajouté trois lettres à sa spécialité de départ, « f-u-t » comme dans futé, car il l’est, pour faire avaler de telles énormités. Car ce n’est pas fini : il est aussi généticien, cosmologue et visionnaire à très, très long terme.

    « Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes luttent en vain » Friedrich Schiller, La pucelle d’Orléans, 1801

    Pour lui, l’espèce humaine va devenir immortelle… d’ici 1 000 ans au plus. Pour cela, il faudra avoir fusionné avec l’IA. « Le but ultime de la science est de combattre la mort de l’univers, par la création artificielle de nouveaux univers. Après la mort de la mort, la science se consacrerait à combattre la mort de l’univers. La cosmogénèse artificielle mobiliserait toute l’énergie de l’humanité dans les prochaines milliards d’années. »

    Isaac Asimov avait trouvé plus simple de construire un ordinateur, Multivac, qui, après des milliards d’années d’auto-perfectionnement (et suite à la fusion, hors espace-temps, entre ordinateur et être humain), découvrirait enfin, après la disparition de l’univers, la réponse à la question : « Peut-on inverser l’entropie ? » et engendrerait un nouvel univers en disant simplement : « Que la lumière soit ! » (La Dernière Question, 1956). Mais Laurent Alexandre ne cite pas Asimov.

    En revanche, il croit citer Darwin qui aurait “expliqué” que si l’univers mourrait, alors l’aventure humaine n’aurait eu aucun sens. On peut toujours chercher quoi que ce soit qui ressemble à ce genre de réflexion chez Darwin, ce serait en vain, car Darwin comprenait que l’espèce humaine est une espèce parmi d’autres, vouée à disparaître, comme les autres. Il est vrai que Darwin ne savait rien de l’IA. Quel était son QI, au fait ?

    Il prétend aussi citer Teilhard de Chardin, qui aurait introduit en 1922 le terme de “noosphère”, alors que, même s’il y a pensé dans les années 1920, le terme a été d’abord utilisé publiquement par Édouard Leroy au Collège de France en 1927, et diffusé par Vernadski, auteur de La Biosphère (1926) – ouvrage traduit en français en 1929 – qui formule le triptyque suivant : lithosphère, biosphère, noosphère. Teilhard en parle dans Le Phénomène humain, qui n’a paru qu’en 1955, ayant été interdit par l’Église catholique durant près de dix ans. Ce qui est certain, c’est que Laurent Alexandre ne comprend rien à la pensée de Theilhard : « Le monde futur décrit par Teilhard est bien cette fusion neurotechnologique où le corps disparaît progressivement. » Teilhard n’a jamais envisagé ce genre de futur. Il voulait concilier la théorie darwinienne et un Dieu « Moteur, Collecteur et Consolidateur, en avant, de l’Évolution » (La place de l’homme dans la Nature : Le groupe zoologique humain, 1956 ; ce livre fut interdit à la publication durant sept ans).

    Laurent Alexandre est quand même un grand humaniste, porteur d’une nouvelle éthique : « Je suis persuadé que le sauvetage de notre corps constitue l’un des trois piliers essentiels de notre humanité avec le maintien du droit à nous déconnecter de la matrice et le maintien d’une part de hasard génétique. » Comme la vie humaine est simple : tous les autres maux dont nous pouvons souffrir ne sont rien à côté des trois qu’il dénonce !

    Par exemple : les maladies dégénératives, les guerres de religion, les pénuries alimentaires, les pollutions (air, sol, eau), les catastrophes naturelles, les accidents industriels, l’exploitation des enfants, les viols et violences continuels, etc. Laurent Alexandre vit déjà dans un monde virtuel où rien ne compte d’autre que la projection permanente de visions manichéennes (transhumains, tous bons – IA, toutes mauvaises) et d’ennemis imaginaires propres aux délires paranoïaques (au vrai sens du terme : se croire menacé de destruction). À moins qu’il ne fasse semblant, parce que ça peut rapporter encore plus d’argent que Doctissimo.

    #Qi #discriminations #IA #Elon_Musk #Laurent_Alexandre #RFID #stupidité #Urologie #futurologie #Doctissimo #Isaac_Asimov #noosphère

  • Paradis pourri : « Smart islands » en Polynésie
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=983

    Parution du Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme, début septembre 2017. Voir ici

    En janvier 2017, une étonnante nouvelle surgit brièvement du flot de l’information permanente. Les Siliconiens du Seasteading Institute et le gouvernement de la Polynésie française ont signé un accord pour coloniser les lagons de plateformes de survie high tech. Scientifiques et industriels, entrepreneurs et politiciens, les mêmes technocrates qui en 200 ans de « progrès » emballé ont ravagé la Terre, nous poussent maintenant à la migration vers une autre planète : la Mer. Ce qu’il en reste du moins, une fois qu’ils l’ont vidée de ses poissons et remplie de leurs déchets. De l’eau à dessaler, des minerais, du pétrole, du vent, des courants pour faire tourner des myriades d’éoliennes et (...)

    « https://chimpanzesdufutur.wordpress.com »
    « http://hors-sol.herbesfolles.org » #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/paradis_pourri_.pdf

    • Pour le magazine Wired , porte - voix des techies , les villes flottantes seraient « le rêve ultime des entrepreneurs de la Silicon Valley : aucun signe de terre ni de civilisation à l’horizon ». Se ule une connexion haut débit les rattacherait au continent. Un tel attrait pour les régions reculées , de la part d’entrepreneurs de la high tech, a de quoi surprendre les Européens. Mais il faut voir, tous les matins, les salariés de Google, Microsoft, Moz illa, Facebook ou la NASA emprunter l’ Interstate 280 depuis San Francisco, longer les Monts Santa Clara, traverser parcs et réserves naturelles, et rejoindre leurs campus de Mountain View où ils se déplacent à vélo. Il faut les voir, partir le week - end en camping sauvage, soit dans les forêts de séquoias, soit aux portes de la Vallée de la Mort, au risque d’une rencontre avec un ours noir – le même qui orne le drapeau californien. On peut être ingénieur informatique la semaine, et aimer la nature sauvage le week - end. Tout techies qu’ils soient, les tâcherons de la Silicon Valley habitent le pays d’ Into the Wild et Captain Fantastic, des romans d’Henry David Thoreau et de Jack London (né à San Francisco), des courants primitivistes à la John Zerzan. Ils sont fascinés par les grands espaces qui ceinturent leur open space . En 2014, Macintosh nommait son système d’exploitation Yosémite, d’après le célèbre parc naturel californien. Alors le Pacifique sud... c’est un « rêve ultime » d’amateurs de nature. Ils l’aime nt, oui, comme les asticots aiment la viande. C’est-à-dire qu’ils la consomment et la détruisent.

      Depuis 2012, les Seasteaders organisent un festival nommé Ephemerisle. C’est l’équivalent aquatique de Burning Man, ce festival pseudo - tribal, autogéré, atti rant 70 000 personnes dans une véritable cité éphémère construite dans le désert du Nevada. Imaginez une sorte de rave party, mais sur l’eau. La bande - son en serait une musique régressive et répétitive, pseudo - chamanique, produite par ordinateur. L’esthéti que serait « tribale », l’organisation « nomade », et les drogues de synthèse. Chaque été, quelques centaines de jeunes ingénieurs de la Silicon Valley, viennent jouer à l’autogestion sur des bâtiments flottants, le plus souvent bâtis de leur main. Ils y l isent de la littérature prétendument anarchiste, font la fête jour et nuit, séjournent dans des maisons flottantes. L’initiateur de l’événement est Patri Friedman, ingénieur chez Google, porte - parole du Seasteading. Il est aussi petit - fils et continuateur de l’économiste ultra-libéral Milton Friedman – petit-fils à grand-papa.

      #hors-sol #enquête #Polynésie #transhumanisme #Seasteading #mer #critique_techno

  • Une société peut-elle vivre en considérant 99 % comme inutiles ? | PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2017/09/13/une-societe-peut-elle-vivre-en-considerant-99-comme-inutil

    Derrière un vernis scientifique, ou méritocratique, cette phrase est d’essence oligarchique. Cela fait bien longtemps, en ce qui me concerne, que j’ai compris que le discours transhumaniste, derrière une façade idéaliste ou utopique, cache un projet fondamentalement inégalitaire et antisocial. Quand j’ai essayé, il y a quelques années, de rassembler des « pistes de lecture » sur le thème du « transhumanisme », je suis arrivé à deux billets : d’abord, « Transhumanisme et utopie » ; ensuite « Transhumanisme et oligarchie » .

    J’ai mis longtemps. Je viens d’un temps, d’une culture, d’une sensibilité, où le progrès technologique était vecteur de progrès social et facteur d’égalité. On n’en est plus là.

    Derrière l’illusion technologique, ou l’hypothèse technologique, le projet contemporain est bien de rendre 50 % de la population, ou 80 %, ou 90 %, ou plus, juste inutiles. Ils ne serviront à rien. On pourra considérer qu’ils ne servent à rien. C’est du « salauds de pauvres » assisté par ordinateur.

    Mais qu’est-ce que vous êtes venus faire sur Terre, nom de Dieu ? Vous n’avez pas honte d’exister ?

    Certains croient encore que « l’intelligence » est indépendante de l’origine sociale. Je n’y crois plus. Je me suis toujours méfié de l’idée même de mesurer l’intelligence en valeur absolue, du QI et de ce genre de notions ; j’ai toujours considéré que l’intelligence est plurielle et contextuelle. Mais surtout, je pense que « l’intelligence » utile socialement est socialement construite. Pour faire court, les gosses de riches, même idiots, bornés, bêtes, auront accès aux outils et aux formations « d’élite », et finiront par passer pour « plus intelligents ». Les gosses de pauvres, même brillants, futés, doués, n’auront rien, et finiront par passer pour « moins intelligents ».

    #oligarchie #transhumanisme #inégalités #domination #surnuméraires

    • En 2050, les gens avec moins de 150 de QI ne serviront à rien.
      La […] phrase est de Laurent Alexandre.
      […]
      Des gens augmentés disposant de 180 de QI ne demanderont pas plus mon avis qu’il ne me viendrait à l’idée de donner le droit de vote aux chimpanzés.

      avec l’hypothèse la plus classique pour le QI (moyenne = 100, écart-type = 15), on obtient (avec 7 Mds d’êtres humains)

      !  x  ! Pr(QI>x) ! nb personnes !
      !  x  !   (ppm)  !
      ! 150 !     429  !   3 003 422  !
      ! 180 !     0,05 !         337  !
    • Laurent Alexandre : « Bienvenue à Gattaca deviendra la norme »
      http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/06/02/31003-20170602ARTFIG00207-laurent-alexandre-bienvenue-a-gatacca-deviendra-l

      Comment maintenir le principe démocratique « un homme, une voix », si les différences d’intelligence s’accentuent ?
      On ne sauvera pas la démocratie si nous ne réduisons pas les écarts de QI. Des gens augmentés disposant de 180 de QI ne demanderont pas plus mon avis qu’il ne me viendrait à l’idée de donner le droit de vote aux chimpanzés.
      Il va falloir parler QI ce qui n’est pas simple tant le sujet est politiquement chaud. Ne nous y trompez pas : le tabou du QI traduit le désir inconscient et indicible des élites intellectuelles de garder le monopole de l’intelligence à une époque où elle est de plus en plus le moteur de la réussite et du pouvoir : cela est politiquement et moralement inacceptable.
      […]
      Peut-on parler finalement de « dictature de l’intelligence » ?
      L’Intelligence dans une société numérique est la clé de tout pouvoir politique et économique. Nous avons créé une société de la connaissance sans réfléchir aux conséquences. Nous avons bâti une économie de la connaissance, sans comprendre que nous allions donner un avantage immense aux gens maîtrisant les données, dotés de plasticité cérébrale leur permettant de changer régulièrement de métiers et de se former leur vie durant : toutes qualités qui sont mesurées par le QI. Un point de QI supplémentaire fera de plus en plus la différence dans la société de la connaissance.

      Il faudrait rebaptiser le QI et l’appeler QCIA, le Quotient de Complémentarité avec l’Intelligence Artificielle, pour lui ôter son caractère stigmatisant.

      À partir de 2020, le QI minimum pour avoir un emploi va augmenter de l’ordre de 5 à 10 points par décennie. Il faut entamer la modernisation de l’école, pour permettre aux enfants de rester compétitifs face à l’IA. Il y a une désynchronisation complète entre nos institutions -dont l’école, qui forme aux métiers d’hier- et la technologie qui galope. L’école envoie les enfants des classes populaires là où l’IA va les laminer et ignore les formations où ils seraient complémentaires et donc protégés. Il faut, au contraire, cartographier en permanence la frontière technologique pour constamment adapter le système éducatif aux progrès de l’IA et agir sur tous les leviers permettant d’augmenter les capacités cognitives de la population, puisque dans le futur la quasi-totalité des inégalités seront liées aux capacités cognitives. La course effrénée de l’IA est un immense challenge pour notre civilisation.

    • Donner le droit de vote aux chimpanzés c’est pas si impensable. Les US ont élu un affreux orang-outang comme big boss.
      En cherchant des infos sur le QI des non humains je suis tombé sur cette page comme première réponse gogol : https://www.intelligence-humaine.com/faq-intelligence/#FAQ8
      Page qui donne plein d’indications racistes et classiste de critères de QI.

      100 = Moyenne des européens = Intelligence normale
      95 = Moyenne d’un garagiste
      90 = Moyenne homo sapiens

      #racisme #classisme #castes

    • En réalité, on sait que « le QI », ça s’apprend. Faudrait retrouver les études, mais c’est comme n’importe quels tests (et comme quand on fait faire de la géométrie à des filles sans leur dire que c’est des maths, ou l’autre test inverse qui a été fait pour les garçons), plus on s’entraine à faire ce genre de tests (les trucs de logiques, de suites, etc), plus l’esprit se façonne pour les comprendre vite, et on finit par progresser, quelque soit d’où on vient. Donc ça ne signifie rien en soi, comme si c’était une valeur absolue pour la vie entière.

  • Histoire d’un livre : « Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme »
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=960

    En octobre 2016, nous croisons un ami universitaire, de passage à Grenoble, avec qui nous avons au fil des années des échanges cordiaux quoique sporadiques. Déjeuner. Au dessert, nous lui proposons d’écrire, si cela lui dit, un papier sur le site de Pièces et main d’œuvre. Dérobade enjouée de l’ami. « - Ouhlala, non, j’ai pas autant de c… (NdA, de coquilles peut-être ?) que vous, moi !... Je ne peux pas dire ce que vous dîtes ! C’est mieux que je vous cite en revue ou dans des séminaires… Si je vous disais ! J’ai même entendu une épistémologue célèbre dire en réunion, "Ça, il faut reconnaître… sans Pièces et main d’œuvre, on n’aurait pas tant parlé des nanotechnologies." Mais pourquoi vous ne faîtes pas un livre sur le transhumanisme ? Vous en parlez depuis des années !... Je suis sûr que ça (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/histoire_d_un_livre.pdf

  • L’artiste australien Stelarc s’est fait pousser une oreille dans l’avant-bras gauche (VIDÉO)
    http://quebec.huffingtonpost.ca/2015/08/14/oreille-bras-stelarc-video_n_7988062.html

    C’est ce qui s’appelle avoir un atout dans sa manche. Un artiste australien habitué des performances mêlant nouvelles technologies et exploration du corps humain s’est fait « pousser » une troisième oreille sur l’avant-bras gauche.

    L’esthète, connu sous le nom de Stelarc, a greffé ce nouvel appareil auditif sur son bras il y a une dizaine d’années. L’organe a été construit « en partie grâce à la chirurgie » qui lui a inséré une structure en biopolymère dans le bras et « en partie grâce à la culture cellulaire », a-t-il dit sur Channel Nine.

    L’homme de 69 ans prévoit désormais d’y insérer un micro miniature connecté à internet qui enregistrerait les bruits ambiants et un GPS qui permettrait aux internautes de suivre ses déplacements.

    « De plus en plus, les gens deviennent des portails internet », a-t-il dit à la Australian Broadcasting Corporation. « Imaginez que je puisse entendre avec les oreilles de quelqu’un à New York, imaginez qu’au même moment je puisse voir avec les yeux de quelqu’un à Londres », a-t-il dit.

    L’idée de se faire pousser une « oreille » sur le bras lui est venue en 1996 et le projet a commencé à être mis en oeuvre une dizaine d’années plus tard.Lorsque son « oreille » sera connectée, « il n’y aura pas d’interrupteur », a-t-il ajouté. « Si j’éteins mon modem chez moi ou si je suis quelque part où il n’y a pas de wi-fi, peut-être que je serais déconnecté. Mais l’idée est que l’oreille reste en ligne à tout moment ».

    Pour ce directeur du laboratoire des anatomies alternatives à l’Université de Curtin en Australie, le corps est souvent l’objet d’expérimentations. Ce dernier s’est inséré une sculpture dans l’estomac, a utilisé un troisième bras robotisé pour écrire et a également effectué 25 performances de suspensions corporelles, avec des crochets plantés à travers le corps, entre 1976 et 1988.

    « Dans de précédentes performances, j’ai utilisé une troisième main, un robot à six jambes. Une oreille en plus, c’était comme une progression naturelle », a-t-il dit sur le plateau de l’émission. Logique.

    #transhumanisme #art #cyborg

  • Laurent Alexandre : « Bienvenue à Gattaca deviendra la norme »
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/06/02/31003-20170602ARTFIG00207-laurent-alexandre-bienvenue-a-gatacca-deviendra-l

    La puissance publique n’a pas pris la mesure de la révolution en cours : la loi va devoir se réinventer pour encadrer l’#IA et donc notre vie. La gouvernance, la régulation et la police des plateformes d’IA vont devenir l’essentiel du travail parlementaire.

    (…)

    Ayant comme premier objectif sa survie, toute IA forte se protégera en cachant ses intentions agressives et en attaquant préventivement. L’augmentation de nos capacités intellectuelles semble à #Elon_Musk la seule solution, avec le développement de colonies sur Mars, pour éviter que l’humanité tout entière soit exterminée d’un coup.

    (…)

    …le but ultime de la science est de combattre la mort de l’Univers, par la création artificielle de nouveaux univers. Après la mort de la mort, la science se consacrerait à combattre la mort de l’Univers. La #cosmogénèse artificielle mobiliserait toute l’énergie de l’humanité dans les prochains milliards d’années. Après la régénération de nos organismes vieillissants, la régénération cosmologique viserait à rendre l’Univers immortel ou substituable.

    (…)

    On ne sauvera pas la démocratie si nous ne réduisons pas les écarts de #QI. Des gens augmentés disposant de 180 de QI ne demanderont pas plus mon avis qu’il ne me viendrait à l’idée de donner le droit de vote aux chimpanzés.

    (…)

    Jusqu’où augmente-t-on notre cerveau avec les #implants_intracérébraux d’Elon Musk ? Jusqu’où fusionne-t-on neurone et transistor ? Quel droit donne-t-on aux machines ? L’émergence de nouvelles créatures biologiques ou électroniques intelligentes a des conséquences religieuses : certains théologiens, tel le révérend Christopher Benek, souhaitent que les machines douées d’intelligence puissent recevoir le baptême si elles en expriment le souhait.

    #transhumanisme #Laurent_Alexandre #skynet

  • Peter Thiel Wants to Inject Himself With Young People’s Blood | Vanity Fair
    http://www.vanityfair.com/news/2016/08/peter-thiel-wants-to-inject-himself-with-young-peoples-blood

    Given Thiel’s obsession with warding off death, it comes as no surprise that the Silicon Valley billionaire is interested in at least one radical way of doing it: injecting himself with a young person’s blood.

    #sang #capitalisme #vampires


  • https://lesimpressionsnouvelles.com/catalogue/mondiale

    BEB-DEUM a ses têtes. Il en dessine par centaines, mélange d’invention complète et d’observation du réel. Il imagine les visages de gens pas encore nés, tels qu’ils les conçoit dans sa fiction cérébrale. Autant de gifles, page après page. Le coeur de son inspiration, c’est le métissage, entre des êtres d’origines géographiques différentes, ou entre humains et robots, en gros plan ou en action, avec une tempête de couleurs sauvages, brutales, qui vont du tulle au néon, de la brume au clinquant orgiaque, enluminant un hyperréalisme que le monde de l’art a oublié.

    Voici ces visages alignés dans un album a couper le souffle, après les avoir confiés à l’écrivain de science-fiction #Alain_Damasio ,qui les a unis dans un cocon fictionnel génial, façon roman graphique, comme si tout avait été conçu pour constituer une histoire qui dormait dans les méandres obscurs du cerveau de #Beb-deum, dans notre monde en ruine, une couleur de peau, un symptôme albinos, une malformation physique, un simple doute sur une identité sexuelle peuvent vous mener au bûcher. C’est dire de l’actualité brûlante et le sens anticipatoire de cet album. Beb-deum dessine ces visages sous un jour non pas séduisant, mais inquiétant, déshumanisé. Malaise : nous voilà embarqués aux côtés de ceux pour qui « différence » signifie « ennemis », ceux qui nous choquent mais dont les réflexes reptiliens nous imprègnent, et que notre culture n’a pas totalement écartés de nos cervelles. Beb-deum nous a bien piégés.
    #Yves_Frémion - Le Monde 25.26 mai 2017

    #beau_livre

    http://www.ailleurs.ch/expositions
    #transhumanisme

  • Miguel Benasayag : « Le transhumanisme prépare un monde d’apartheid »
    https://reporterre.net/Miguel-Benasayag-Le-transhumanisme-prepare-un-monde-d-apartheid

    Le projet technoscientifique rêve d’une modélisation totale du vivant, dans le but d’« augmenter » ses capacités. Le neurologue et psychanalyste Miguel Benasayag, dans cet entretien vidéo, explique pourquoi un cerveau augmenté signifie une humanité diminuée. Et pourquoi le transhumanisme dessine un monde d’apartheid.

    #transhumanisme #homme_augmenté

  • A Computer Just Clobbered Four Pros At Poker | FiveThirtyEight
    https://fivethirtyeight.com/features/a-computer-just-clobbered-four-pros-at-poker
    https://espnfivethirtyeight.files.wordpress.com/2017/01/roeder-poker-update-1.png?quality=90&strip=all&

    About three weeks ago, I was in a Pittsburgh casino for the beginning of a 20-day man-versus-machine poker battle. Four top human pros were beginning to take on a state-of-the-art artificial intelligence program running on a brand new supercomputer in a game called heads-up no-limit Texas Hold ’em. The humans’ spirits were high as they played during the day and dissected the bot’s strategy over short ribs and glasses of wine late into the evening.

    On Monday evening, however, the match ended and the human pros were in the hole about $1.8 million. For some context, the players (four men and the machine, named Libratus) began each of the 120,000 hands with $20,000 in play money, and posted blinds of $50 and $100.

    ...

    Tuomas Sandholm, a Carnegie Mellon computer scientist who created the program with his Ph.D. student Noam Brown, was giddy last week on the match’s livestream, at one point cheering for his bot as it turned over a full house versus human pro Jason Les’s flush in a huge pot, and proudly comparing Libratus’s triumph to Deep Blue’s monumental win over Garry Kasparov in chess.

    And, indeed, some robot can now etch heads-up no-limit Texas Hold ‘em (2017) alongside checkers (1995), chess (1997), Othello (1997), Scrabble (c. 2006), limit Hold ‘em (2008), Jeopardy! (2011) and Go (2016) into the marble cenotaph of human-dominated intellectual pursuits.

    Brown told me that he was keen to tackle other versions of poker with his A.I. algorithms. What happens when a bot like this sits down at a table with many other players, rather than just a one-on-one foe, for example? Sandholm, on the other hand, is quick to say that this isn’t really about poker at all. “The AI’s algorithms are not for poker: they are game independent,” his daily email updates read. The other “games” the algorithms may be applied to in the future: “negotiation, cybersecurity, military setting, auctions, finance, strategic pricing, as well as steering evolution and biological adaptation.”

    #transhumanisme #singularité #jeux

  • Assises du corps transformé 2015 « de l’Homme réparé à l’Homme augmenté »
    http://www.assisesducorpstransforme.fr/assises/conference/2015

    Genre de colloque consensuel où tout le monde est invité, mais...
    ...les deux personnages critiques les plus intéressants :

    Nicolas Le Dévédec sociologue
    http://www.youtube.com/watch?v=fDwLo4jTf_o

    Auteur de La Société de l’amélioration : la perfectibilité humaine des Lumières au transhumanisme , éditions Liber, 2015.

    Daniela Cerqui anthropologue
    https://www.youtube.com/watch?v=svJcxvEBTq0

    Elle fait de l’#anthropologie dans les contrées sauvages et inexplorées que sont les milieux scientifiques !

    #transhumanisme, #critique_techno, #cyborg

    Ah oui, et pour rigoler un peu :

    Jean-Didier Vincent , Neuropsychiatre, Neurobiologiste
    https://www.youtube.com/watch?v=TYg2TisEweo

    #biologie, #science

  • 100 000 ans de beauté : entre universalité et diversité
    https://www.franceculture.fr/conferences/institut-francais-de-la-mode/100-000-ans-de-beaute-entre-universalite-et-diversite

    Longtemps, la beauté est restée un sujet méconnu, quand elle n’était pas injustement considérée comme une question mineure, superficielle, féminine. Pourtant, la quête de beauté est constitutive de toute vie humaine et sociale. Dans toutes les sociétés humaines, les êtres humains ne se contentent pas de leur corps biologique, ils le transforment et le parent à la fois pour construire culturellement le groupe auquel ils appartiennent et pour affirmer leur individualité. Modelage du corps et définition de canons, soins et couleurs, coiffures et ornements, comment tous ces signes forment-ils un langage qui dit l’appartenance culturelle, le genre, l’époque, l’âge et le statut social ?

    #conférence #anthropologie

  • Lumières versus #transhumanisme

    « Le transhumanisme, c’est le post-modernisme en action »
    PMO (Groupe Pièce et Main d’Œuvre – Grenoble)

    Dans un précédent numéro d’@Anarchosyndicalisme ! (n°150) nous avions tenté de présenter le transhumanisme et ses chimères (http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article824). Nous avions rappelé comment, sous couvert d’améliorations thérapeutiques, sa propagande parvient à rallier un nombre important de scientifiques et d’universitaires dont les recherches dans les domaines des NBIC (nano, biotechnologie, informatique et sciences cognitives) bénéficient de financements colossaux de la part de sociétés comme Google et consort. Nous nous étions attachés à montrer comment cet « humain amélioré », dit post-humain, ce cyborg dont rêvent les transhumanistes, côtoierait, dans une société cauchemardesque, ceux qui n’auraient pas pu ou voulu s’améliorer, les « chimpanzés du futur », restés tout simplement au stade naturel de leur humanité. Ils se verraient donc dominés par une caste de surhumains à l’intelligence décuplée (par des implants cérébraux directement reliés à des ordinateurs) à la longévité et à la force prodigieuse.

    Nous souhaitons approfondir cette première réflexion en nous attelant à la tâche ardue de rendre compte de l’ouvrage remarquable de Nicolas Le Dévédec, « La Société de l’amélioration : la perfectibilité humaine des Lumières au transhumanisme » (2015, éditions Liber), dont l’ambition est de comprendre comment s’est opéré un renversement complet de l’idéal humaniste des #Lumières, comment l’amélioration de l’être humain dans et par la société a fait place à une conception adaptative et modificatrice de l’identité humaine. Ce lent basculement de l’idée de progrès de la sphère politique à la seule sphère technoscientifique (basculement qui culmine avec le transhumanisme) ne s’est pas fait en un jour. Il est intéressant de suivre l’histoire des idées, d’interroger l’évolution de l’idée de progrès, de suivre sa dépolitisation, sa désocialisation, au profit de l’amélioration modificative des individus. Il tente d’établir une généalogie du transhumanisme.

    Pour des raisons aisément compréhensibles, nous ne ferons qu’une modeste « visite guidée » , forcément abrégée, donc réductrice. Nous renvoyons les lecteurs qui souhaitent une approche plus détaillée, à l’ouvrage de Le Dévédec.

    En ces temps de confusion et d’ « inversions malignes » , il n’est pas inintéressant de suivre ce processus de basculement de l’idée-phare de progrès : ce phénomène d’altération ou de renversement de sens des concepts, des idées est finalement si répandu qu’il caractérise assez bien notre temps.

    Il faut remonter à l’antiquité grecque pour trouver la première tentative de caractérisation de l’humain comme être autonome, s’inventant et donc s’améliorant lui même : c’est le fameux mythe de Prométhée, rappelé par Platon dans le Protagoras. Epiméthée, chargé par les dieux de dispenser à toutes les espèces leurs qualités propres, a oublié dans sa distribution les humains qui se trouvent dépourvus de tout. Afin de réparer cette bévue, son frère, Prométhée, décide de dérober le feu aux dieux, symbole de la technique et de la culture…

    A peine ébauchée, cette « autonomie humaine » sera bientôt balayée par le monde médiéval et l’institution du christianisme. Pour le christianisme et ses théologiens (saint Augustin entre autres) l’amélioration ne peut venir que de l’obéissance aux commandements divins ; le véritable salut n’intervenant que dans l’au-delà. L’homme, marqué par le sceau infamant du pêché originel ne peut que tenter de s’améliorer sans jamais y parvenir, dieu seul incarnant la perfection. Chacun chemine donc ainsi vers son salut individuel dans une société ultra-hiérarchisée, immuable, conforme en tous points à la « volonté divine » .

    La Renaissance marque la fin de cette époque de soumission et l’humanisme, en faisant de l’homme la « mesure de toute chose » renoue avec l’antiquité grecque tout en annonçant l’arrivée des Lumières.

    C’est Jean-Jacques Rousseau , qui emploie le premier, en 1755, le terme de perfectibilité dans son « Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes » . Cette spécificité qui permet à l’homme, contrairement aux animaux, d’améliorer sa condition, Rousseau en perçoit toute l’ambivalence.

    « Il serait triste pour nous d’être forcés de convenir que cette faculté [la perfectibilité] distinctive et presque illimitée est la source de tous les malheurs de l’homme, que c’est elle qui le tire à force de temps de cette condition originelle dans laquelle il coulerait des jours tranquilles et innocents ; que c’est elle qui faisant éclore avec les siècles ses lumières et ses erreurs, ses vices et ses vertus, le rend à la longue le tyran de lui-même et de la nature ».

    La perception de cette ambivalence de la perfectibilité et l’anticipation du mésusage qui pouvait être fait du progrès, ont valu à Rousseau d’être poussé par ses détracteurs dans le camps des « primitivistes » et des nostalgiques d’un âge d’or, ce qui n’est absolument pas son propos.

    Rousseau n’envisage l’amélioration que dans et par la société et défend avec force le principe « d’auto-institution » explicite de la société (pour reprendre les termes de Castoriadis).

    On peut considérer que c’est avec Condorcet, autre penseur majeur des Lumières, que s’amorce un premier glissement du progrès vers la sphère technoscientifique. Théoricien de la « mathématique sociale » , il considère que la raison et la science doivent apporter l’amélioration rationnelle dont la société a besoin. Il affirme avec force sa foi en un progrès indéfini :

    « La perfectibilité de l’homme est réellement indéfinie ; les progrès de cette perfectibilité désormais indépendante de toute puissance qui voudrait les arrêter, n’ont d’autre terme que la durée du globe où la nature nous a jetés ».

    Dans son « Esquisse d’un tableau historique du progrès de l’esprit humain » , il en vient même, emporté par son enthousiasme, à envisager la fin de la mort :

    « Serait-il absurde, maintenant, de supposer que ce perfectionnement de l’espèce humaine doit être regardé comme susceptible d’un progrès indéfini, qu’il doit arriver un temps où la mort ne serait plus que l’effet ou d’accidents extraordinaires ou de la destruction de plus en plus lente des forces vitales, et qu’enfin la durée de l’intervalle moyen entre la naissance et cette destruction n’a elle-même aucun terme assignable » .

    Deux siècles plus tard, les transhumanistes utiliseront cette proposition pour établir une filiation que Condorcet aurait très certainement rejetée, la société harmonieuse dont il rêvait n’ayant aucun point commun avec la cité cauchemardesque des transhumanistes.

    Autant les penseurs des Lumières conçoivent le progrès comme l’instrument de la volonté émancipatrice des hommes, autant leurs successeurs du XIXe siècle vont envisager le progrès comme une force extérieure à laquelle il est nécessaire de se soumettre.

    Auguste Comte, le fondateur du positivisme, va s’ingénier à dénoncer la conception humaniste des Lumières : pour lui, les hommes ne sont pas maîtres de leur destin social et historique, le progrès s’impose comme une loi naturelle à laquelle ils sont contraints d’obéir :

    « En général, quand l’homme paraît exercer une grande action, ce n’est point par ses propres forces qui sont extrêmement petites. Ce sont toujours des forces extérieures qui agissent pour lui, d’après des lois sur lesquelles il ne peut rien. »

    La société que propose Auguste Comte se révèle autoritaire et dogmatique ; la direction en serait confiée à des savants et à des industriels auxquels tous devraient obéissance, et, grâce à la science et à la technique, l’humanité accèderait véritablement au bonheur, état final de perfection vers lequel l’humanité tend inéluctablement.

    La conception marxiste de « la nécessité de fer du progrès » (1) s’inscrit en droite ligne dans la succession du positivisme de Comte et du déterminisme qui le sous-tend. Si l’on peut considérer que le jeune Marx se trouve encore en partie dans la continuation de la conception volontariste de l’amélioration sociale promue par les Lumières, le Marx de la maturité, tout à son obsession d’établir des lois incontestables de l’évolution des sociétés grâce à son « matérialisme scientifique » , rejoint le camp des déterministes scientistes qui font peu de cas de la liberté humaine :

    « Qu’est-ce que la société quelle que soit sa forme ? Le produit de l’action réciproque des hommes ? Les hommes sont-ils libres de choisir telle ou telle forme sociale ? Pas du tout. » (2)

    Le progrès version marxiste ne résulte donc pas d’un choix délibéré des humains mais se révèle être une force supérieure qui contraint l’histoire et ses acteurs. Le projet scientifico-technique prend le pas sur le projet politique, et, pour Marx, l’émancipation finale ne pourra intervenir qu’à condition de se conformer à la « loi naturelle » qu’il s’agit de découvrir et qui régirait toute l’histoire humaine :

    « Jamais une société n’expire avant que soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir et jamais un système de production nouveau et supérieur ne s’y substitue avant que les conditions matérielles d’existence aient été couvéees dans le sein même de la vieille société. » (3)

    Le « communisme » stade ultime de la société humaine s’accompagnera nécessairement, pour les marxistes, de la maîtrise totale de la nature :

    « Ce sera la domination pleinement développée de l’homme sur les forces naturelles, sur la nature proprement dite ainsi que sur sa propre nature. »

    Cette idée de maîtrise totale de la nature et donc de la nature humaine n’est pas l’apanage du seul marxisme. A la suite de la démonstration faite par Darwin de l’évolution des espèces, un certain nombre de penseurs du XIXe siècle vont détourner cette découverte, la sortant du champ scientifique où elle est parfaitement valide (celui de la biologie) pour tenter de l’appliquer dans un autre champ (celui de la sociologie), à l’encontre, il faut le souligner, de la volonté de Darwin. Sur la base de ce détournement de concept, un auteur comme Herbert Spencer créait le « darwinisme social » (ou « évolutionnisme philosophique » ) et légitimait ainsi les sociétés inégalitaires dans lesquelles la notion de « sélection naturelle » justifierait que les forts dominent les faibles. Certains de ces « penseurs » pousseront plus loin et s’orienteront carrément vers l’eugénisme, n’hésitant pas à envisager la mise en place d’une sélection visant à éliminer physiquement les individus les plus faibles. On sait à quelles abominations ont conduit ces théories.

    Si tout au long du XIXe siècle l’idée de progrès, de perfectibilité est restée liée à celle d’une amélioration de la société échappant en grande partie à la volonté humaine, à partir de la seconde moitié du XXe siècle, après le traumatisme des deux guerres et des totalitarismes nazi et stalinien, l’espoir de l’avènement quasi inéluctable d’un monde meilleur semble sérieusement compromis.
    C’est sur cette absence de perspectives que va proliférer toute une lignée de penseurs qui va faire du remodelage et de la reconstruction de l’humain la seule possibilité d’amélioration. Discréditée, la transformation du monde cède la place à la transformation de l’humain, d’autant plus facilement que les stupéfiantes possibilités des ordinateurs (pourtant de première génération au début de cette période) prouveraient, du moins pour ce courant de pensée, l’inadaptation et l’imperfection totale de l’homme. Norbert Wiener, père de la cybernétique, déclarait :

    « Nous avons si radicalement changé notre milieu, que nous devons nous modifier nous-mêmes pour être à la hauteur de notre environnement. »

    A l’inverse, Günther Anders définira très bien ce nouveau sentiment d’infériorité et d’imperfection humaine comme « la honte d’être né plutôt que d’avoir été fabriqué » (4). On assiste ainsi à un retour en grande pompe de l’imperfection de l’homme, cette fois-ci non plus face à Dieu mais face à la machine.

    Ce n’est sans doute pas un hasard si c’est un jésuite, Teilhard de Chardin, qui se fait le premier l’apôtre de cette nouvelle religion de l’amélioration et qui appelle de ses vœux la venue de « l’ultra-humain » . Dès le milieu du XXe siècle, les bases théoriques d’une reconstruction de l’humain sont posées. Dans les années 80, les courants constructivistes et post-modernes (5) vont apporter leur contribution à l’entreprise de démolition de l’humanisme et ouvrir une voie royale au dangereux transhumanisme.

    (1) - On connaît la passion des marxistes pour le fer : la discipline de fer du parti, le rideau de fer, le balai de fer de Trokski… Fort heureusement, tous ce fer a fini par rouiller.

    (2) - Lettre à Annenkov, Misère de la philosophie.

    (3) - Avant-propos à la « Critique de l’économie politique » .

    (4) - Pour un aperçu partiel de la pensée de cet auteur, voir @Anarchosyndicalisme ! n°138, « Günther Anders : la morale avec le pilote d’Hiroshima » http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article656

    (5) - Derrida, Deleuze, Lyotard…

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°152 déc 2016 - Janv 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article844

  • Ecologisme et transhumanisme
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=879

    Primevère, le plus grand salon écologiste français, invitait en 2016 un représentant du mouvement transhumaniste à s’exprimer. Didier Cœurnelle, vice-président de l’Association française transhumaniste, est élu Vert en Belgique. Il aurait eu les mots pour séduire les visiteurs de Primevère, avec une « vie en bonne santé beaucoup plus longue, solidaire, pacifique, heureuse et respectueuse de l’environnement, non pas malgré, mais grâce aux applications de la science. » Il aura fallu les protestations d’opposants aux #Nécrotechnologies pour que le salon annule son invitation. Les transhumanistes ne luttent pas contre les nuisances. Technophiles et « résilients », ils comptent sur l’ingénierie génétique, la chimie et les nanotechnologies pour adapter la nature humaine et animale à un milieu saccagé. Pourtant, (...)

    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/ecologisme_et_transhumanisme.pdf

  • Speak, Memory
    http://www.theverge.com/a/luka-artificial-intelligence-memorial-roman-mazurenko-bot

    When the engineers had at last finished their work, Eugenia Kuyda opened a console on her laptop and began to type.

    “Roman,” she wrote. “This is your digital monument.”

    It had been three months since Roman Mazurenko, Kuyda’s closest friend, had died. Kuyda had spent that time gathering up his old text messages, setting aside the ones that felt too personal, and feeding the rest into a neural network built by developers at her artificial intelligence startup. She had struggled with whether she was doing the right thing by bringing him back this way. At times it had even given her nightmares. But ever since Mazurenko’s death, Kuyda had wanted one more chance to speak with him.

    A message blinked onto the screen. “You have one of the most interesting puzzles in the world in your hands,” it said. “Solve it.”

    Kuyda promised herself that she would.

    #intelligence_artificielle #mort

  • Le neuromenteur Pierre-Marie Lledo échoue au détecteur de mensonges
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=872

    Le 28 septembre 2016, le quotidien de référence des décideurs publie une hagiographie du neurobiologiste Pierre-Marie Lledo titré : « Pierre-Marie Lledo, neuroptimiste ». Débordante d’admiration pour son « sujet », la journaliste du Monde, Sandrine Cabut, écrit :

    « C’était en octobre 2014, et le chercheur était invité à une table ronde à l’université de Grenoble sur le thème de la mémoire. Trois jours plus tôt, dans un long entretien au Monde, il avait évoqué les possibilités de manipuler la mémoire chez des rongeurs. Dès qu’il a pris la parole, une poignée d’activistes de Pièces et main d’œuvre – un collectif grenoblois hostile aux technologies – ont déployé des banderoles, l’ont pris à partie… "On a souhaité leur tendre le micro pour entamer un débat, mais ils m’ont accusé de travailler sur la mémoire pour (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/lledo_au_de_tecteur_de_mensonges.pdf

    • Nul ne renvoie jamais à ces mandarins la violence de leur mépris. En avons-nous subi des énormités censées nous faire taire et jetées avec la condescendance du savant. « Votre estomac fabrique des OGM, et les paysans en ont toujours fait. » « La radioactivité existe à l’état naturel. » « Déjà les peintures incas contenaient des nanoparticules. » « Vos lunettes, c’est comme un implant électronique. » Voyez comme ils nous traitent depuis que leur techno-caste dirige nos vies. Ce sont les mêmes qui nous diffament à coup de « théorie du complot » - comprenez, d’obscurantisme anti-rationnel - et qui croient étouffer la critique par des manipulations de charlatans. Tout est dans tout et réciproquement : on a connu plus sérieux comme théorie scientifique. Pierre-Marie Lledo peut affirmer dans Le Monde qu’apprendre à lire est du transhumanisme sans que nul docte ne relève son délire. Qui ne dit mot consent.