• Cassandre appelant de ses vœux la catastrophe : quand Laurent Alexandre écrivait de la science-fiction | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-zilsel-2019-2-page-389.htm

    le transhumanisme propose « une vision psychopathique du monde, sans limite et sans retenue. Le nouveau défi du 20e siècle est d’encadrer cette psychopathie, au sens psychiatrique du terme. » De tels propos achèvent de brouiller les lignes : Laurent Alexandre tente-t-il, à sa manière, d’alerter sur la possibilité d’un futur dystopique ? Ou bien l’appelle-til de ses vœux ? Cette question, légitime, est régulièrement posée sur les pages internet tenues par Laurent Alexandre, qui demeure pourtant silencieux sur le sujet. On pourra y apporter une réponse simple, dans la mesure où Laurent Alexandre y a déjà répondu lui-même, à une époque où il n’avait pas encore atteint le niveau de notoriété qui est désormais le sien.

  • Yuval Noah Harari : « Les hommes deviendront des dieux... » - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/2017/05/02/yuval-noah-harari-hommes-deviendront-dieux


    Je pense que les #transhumanistes ont concrètement un projet politique #fasciste fondé sur le mythe du #surhomme (homme augmenté, en #novlangue) destiné à régner sans partage et à déterminer qui sont les #surnuméraires.
    Comme les riches d’aujourd’hui n’ont aucune justification "naturelle" à leur prédation et au creusement des #inégalités, ils vont faire en sorte d’être concrètement "supérieurs" à tous les autres.

    – Je sais. Il y a quatre-vingts ans les nazis espéraient cultiver le surhomme par la reproduction sélective et la purification ethnique. La science actuelle poursuit un objectif apparenté mais avec des moyens autrement plus efficaces, l’ingénierie génétique et les interfaces entre cerveau et ordinateur. Ces surhommes auraient des facultés physiques et cognitives très supérieures aux nôtres : meilleure mémoire, intelligence accrue, corps plus fort et plus résistant. Peut-être allons-nous vers un avenir où une petite partie de l’humanité aura des facultés de type divin, tandis que les autres resteront en rade. Le XXIe siècle pourrait assister à l’éclosion d’une classe nouvelle, celle des inutiles. Ils n’ont plus de pouvoir politique et aucune valeur marchande. Et je tiens cela pour le plus grand danger dans un avenir proche.

  • Le vivant d’Anna Starobinets


    Ce prix #Utopiales 2016, me laisse assez perplexe. Le monde dystopique du Vivant, est une synthèse du projet #transhumaniste (immortalité, haine de la vieillesse), des réseaux sociaux et disons des mondes virtuels à la Real Life, poussés à l’extrême, avec des niveaux (strates) de réseaux-conscience imbriqués, comme dans #Existenz ou #Matrix.

    Malgré le récit haché (rapports, échanges mails, chats, lettres à soi-même au cours des réincarnations, conversations dans le socio etc.), l’intrigue est haletante, le monde décrit vertigineux, avec un peu de hacking dedans, des groupes d’outlaw, un personnage emblématique, Zéro, le grain de sable qui va mettre en déroute le système huilé de la matrice.

    Sauf que, les rebelles n’ont pas de longues vues, et une fois détricotées les couches de leurres qui composent et font vivre ce vivant , qu’envisagent-ils - dans leurs tentatives de dénonciation du système oppresseur ? Un retour à un « avant bien fumeux » qu’ils n’ont pas connu, basé sur l’amour et ... la famille nucléaire.
    Et quoi, pour sauver les femmes de ces festivals où elles doivent coucher à l’aveugle avec de multiples partenaires pour se reproduire puis se séparer de leur progéniture après quelques années ? Le mariage et le couple monogame.
    Et pour couronner le tout, que constate le sauveur de l’humanité ? Que la liberté, c’est moins bien que la dictature. Tout ça pour ça, 500 pages même, merci merci. #roman #s.f. #sf #science-fiction

    • Moi je lis pas la conclusion comme un « finalement c’est mieux comme ça » mais plutôt un truc du genre, il faut pas y aller sinon on pourra pas en sortir… et effectivement Zéro n’a pas la solution et ce qu’il propose est de réactiver une société déprimante… mais en général les romans de SF qui proposent des « solutions » sont pas terribles, c’est pas mal aussi quand ça fini pas bien.

      Par contre ce post est un #GROS_SPOIL ; ça vaudrait le coup de séparer les deux paras finaux par une alerte spoil bien en évidence !

    • Bah, tout de suite les grands mots. J’aime pas les spoilers alerts, ça veut pas dire grand chose. Là vu la densité du bouquin, je ne raconte pas grand chose des personnages, de l’univers, des intrications de strates, de la narration, des retournements, de la géographie du vivant et des lieux perdus en première strate etc. Bref, je ne dis pas grand chose de ce qui fait le cœur du livre. Que j’ai aimé lire (tout le délire sur les termites, les scarabées-dope etc. y’a des centaines d’idées dans ce bouquin), mais qui finit un peu trop en eau de boudin à mon goût.

    • Certes certes, mais perso je me doutais pas du tout de cette fin et j’ai bien aimé la découvrir… mais de fait ce ne sont que quelques pages et c’est le reste qui est important.

  • Ayn Rand, l’esprit de liberté

    Ayn Rand a vendu des millions de livres aux États-Unis. Elle a marqué des personnalités aussi diverses que Jimmy Wales, fondateur de Wikipédia, le réalisateur Frank Miller, Ronald Reagan, Hilary Clinton ou Terry Goodkind. Ayn Rand a influencé les mouvements #libertarien et #transhumaniste. Malgré ce succès, elle est inconnue en France. C’est probablement parce que ses idées sont profondément contraires au paradigme social qui domine notre pays.

    Ayn Rand, qui a fuit très jeune l’URSS, est fermement opposée à l’#égalitarisme. Les héros de ses deux best-sellers, La Grève et Foutainhead, conçoivent la poursuite de leur bonheur individuel comme le plus haut but moral de leur vie. Ils refusent de se sacrifier pour la collectivité et cultivent une vision élitiste du monde : il y a nous, moralement supérieur, infiniment capables et il y a eux, les parasites qui veulent profiter de leur excellence et les zombies qui regardent leur vie passer. Ses personnages sont également des défenseurs convaincus du #capitalisme de laissez-faire, c’est-à-dire avec une moindre intervention de l’État dans les activités économiques.

    https://nicomaque.com/2015/04/05/ayn-rand-en-3-minutes-chrono

  • Marc Roux, Didier Coeurnelle, #Technoprog, la contre-culture #transhumaniste qui améliore l’espèce humaine , éd. FYP, 2016.

    http://www.fypeditions.com/technoprog-la-contre-culture-transhumaniste-qui-ameliore-lespece-humain

    Par les deux tarés de l’association française transhumaniste.
    La sous-machine Coeurnelle s’est récemment fait jeter du salon Primevère :

    http://transhumanistes.com/archives/3005

    Il n’y a pas de dialogue possible avec un #fanatique_de_l'aliénation.

    #critique_techno

  • Les singes de Clinatec ont raté le prix Nobel

    Grenoble vient d’échapper à un tsunami médiatique. Le célèbre neurochirurgien grenoblois Alim-Louis Benabid était pressenti pour devenir Prix Nobel de médecine. Raté : celui-ci est revenu à trois chercheurs étrangers travaillant autour des maladies parasitaires. Pour donner à Benabid un maximum de chances dans sa quête du Saint-Graal, ses collaborateurs ont reçu l’ordre de se taire. Car depuis quelques mois, Clinatec – le centre de recherche autour des maladies du cerveau qu’il a cofondé avec le directeur du CEA (Commissariat à l’énergie atomique) Jean Therme - est en proie à de vives tensions internes. Les singes de Clinatec prennent-ils de l’héroïne ? L’éthique médicale est-elle soluble dans le CEA ? Pourquoi le directeur François Berger a-t-il fait jouer sa clause de conscience pour alerter sur le sens du projet ?

    La suite sur :
    http://www.lepostillon.org/Les-Singes-de-Clinatec-ont-rate-le-prix-nobel.html

    #Minatec #transhumanistes #CEA #Benabid #JeanTherme #Medecinedufutur

  • Hey, Burning Man: Your desert party sucks for the rest of us | Grist
    http://grist.org/article/hey-burning-man-your-desert-party-sucks-for-the-rest-of-us
    https://grist.files.wordpress.com/2015/08/15276706031_a21d9ab2ea_k.jpg?w=1200

    this year’s [Burning Man] event will spew a minimum of 49,000 tons of greenhouse gases. How much is that? About the same that the nation of Swaziland (population 1.2 million) produces in a week. I mean, it’s not the Olympics or a presidential race or anything, but it does seems like a lot just to get naked in the desert and talk about your chakras.

    Ironically, Burning Man’s single most important tenet, according to every Burner ever, is leave no trace.

    #écologie #millionnaires #silicon_valley #transhumanistes

  • Want Great Longevity and Health? It Takes a Village - WSJ
    http://www.wsj.com/articles/want-great-longevity-and-health-it-takes-a-village-1432304395

    When I first reported on this area a decade ago, scientists theorized that #genes played a role in the extraordinary longevity of Sardinians. This enclave of 14 villages is home to one of the world’s most genetically homogenous populations, second only to that of Iceland.

    Since then, the notion of a genetic advantage has been called into question. According to Dr. Pes, several studies have shown that the genetic markers of the centenarians—including markers associated with cardiovascular mortality, cancer and inflammation—don’t diverge significantly from those of the general population.

    [...]

    More than 65% of what people in the blue zones ate came from complex #carbohydrates: sweet potatoes in Okinawa, Japan; wild greens in Ikaria, Greece; squash and corn in Costa Rica’s Nicoya Peninsula. Their diet consists mainly of vegetables, fruits, whole grains, beans and other carbohydrates. They eat meat but only small amounts, about five times a month, usually on celebratory occasions.

    [...]

    What we found in Sardinia is similar in other blue zones. None of the spry centenarians I’ve met over the years said to themselves at age 50, “I’m going get on that longevity diet and live another 50 years!” None of them bought a treadmill, joined a gym or answered a late-night ad for a supplement.

    Instead, they lived in cultures that made the right decisions for them. They lived in places where fresh vegetables were cheap and accessible. Their kitchens were set up so that making healthy food was quick and easy. Almost every trip to the store, a friend’s house, work or school occasioned a walk. Their houses didn’t have mechanized conveniences to do house work, kitchen work or yard work; they did it by hand.

    People in the blue zones were nudged into physical activity every 20 minutes, my team estimated. This activity not only burned 500 to 1,000 calories a day; it also kept their metabolisms humming at a higher rate.

    Americans spend about $110 billion a year on diets, exercise programs and supplements, but self-discipline is a muscle that fatigues. Research shows that such short-term efforts fail for almost everyone in less than three years. By contrast, successful strategies to avoid disease and yield longevity require decades of adherence—or entire lifetimes

    #longévité #aliments #modèle_de_société

  • Fournaise [Burn, 2005] de James Patrick Kelly

    Je poste ici juste parce que ça touche certains sujets #seenthissiens

    Pour résister aux avancés de l’humain #augmenté #transhumaniste, un groupe d’#utopistes s’installe sur une planète colonisable avec comme modèle sociétal le livre #Walden, et plus généralement, les idées de #Thoreau et de la #simplicité_volontaire. Mais c’est sans compter sur les premiers colons #technophiles qui refusent ce projet, parfois ambigu, de retour à la terre.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_David_Thoreau

    C’est pas le roman du siècle, loin de là, malgré son prix #Nebula, mais ça se lit bien.
    + fait partie d’une recherche que je fais sur les #utopies en #science-fiction. (24talife)

  • This perfect day | Ira Levin (1970)
    http://www.theguardian.com/commentisfree/2007/nov/16/thisperfectbook

    Ira Levin should be remembered for [t]his dystopian novel

    Le thème de #science-fiction est tout à fait actuel : c’est l’ordinateur Unicomp qui règne en maître absolu sur l’ensemble de la société, faisant naître les bébés, leur affectant un prénom, un métier et des amies, et décidant même de la date de leur mort.

    Des indices montrent toutefois qu’il existe des gens qui échappent un peu au contrôle, des failles dans la matrice : le héros trouve ces dernières dans les #cartes disponibles au musée « pré-unification ».

    Le #roman a une structure très (en fait, trop) classique, avec un jeune homme en posture de héros poursuivant une quête initiatique quelque peu #libertarienne (on le comprend, vu le contexte), en opposition au biocontrôle, qu’il soit celui de l’ordinateur ou celui de sa femme et son gosse.

    ranks alongside Brave New World and 1984

    … non, non, pas tout à fait… mais il mérite d’être lu.

    Le final twist (oui je sais, désolé), excellent, ravira ceux qui pensent que beaucoup des hackers sont devenus les constructeurs et les gardiens du parc qu’ils prétendaient rejeter. Même si le #livre date de 1970, les personnages allumés des dernières pages ressemblent furieusement aux riches #transhumanistes et patrons de la #silicon_valley.

  • Les neuro-révolutionnaires - Laurent Alexandre, à l’USI
    http://www.youtube.com/watch?v=tw1lEOUWmN8

    Faut-il mettre des limites à l’Intelligence Artificielle ? Comment la maîtriser et doit-on l’interfacer à nos cerveaux biologiques ? A l’ère des prothèses cérébrales, le risque de neuro-manipulation, de neuro-hacking et donc de neuro-dictature est immense. Nous devons encadrer le pouvoir des neuro-révolutionnaires comme Google : la maîtrise de notre cerveau va devenir le premier des droits de l’Homme.

    Je vous bassine quasi quotidiennement avec ces questions, mais cette conférence est (vraiment) à voir. Certes, Laurent Alexandre est un poil anxiogène, péremptoire, manque de nuance, etc. Certes il est concentré uniquement sur les neuro-technologies, le transhumanisme et Google (c’est sa thèse). Mais pour autant, il a raison et expose assez brillamment un monde qui vient et qu’on ne voit pas venir.

    #Cerveau #Google #Informatique #Laurent_Alexandre #Neurologie #Numérique #Politique #Silicon_Valley #Technologie #Transhumanisme

    • très très intéressant, mais dommage pour toutes ces remarques se voulant drôles sur Angela Merkel qui est grosse, Demi Moore qui est moche, Manuel Valls qui a pas le temps de penser à l’avenir parce qu’il est pris en otage par l’extrême-gauche, etc.

    • un poil anxiogène, péremptoire, manque de nuance

      C’est le moins qu’on puisse dire... ;-) les #facepalms furent nombreux lors du visionnage. A noter également que le monsieur est plus un businessman (http://www.dnavision.com) qu’un médecin (il est donc plus ou moins dans la même partie que ce dont il parle).

      Par contre, la synthèse qu’il fait du projet #transhumaniste des #GAFA est une première (en « grand public » francophone).

      Ce qui me désole, c’est le coté ethnocentré, naïf et bête, à la fois du présent discours et du projet des GAFA (où sont passés les grands scientifiques, cultivés, ayant fait leurs humanités ?).

      En forçant à peine le trait, on peut le dire : Google n’est pas une entreprise, cela devient une religion, un projet de transformation de l’humanité, fondé in fine sur la peur de la mort de ses fondateurs.

      Ah oui, et le tag #réductionnisme_neuronal qui va bien.

    • J’en ai fait mon sujet pour demain. Parce que ça fait bientôt plus de 3 piges que je tire la sonnette d’alarme et essaie de soulever un débat de société. Faut-il être bardéE de diplômes pour être écoutéE ?? Car ce qu’effleure Laurent Alexandre, c’est que vont être les sociétés de demain ? Il y a un débat à engager...pas pour nous, mais pour les générations suivantes.

    • Ce que fait Laurent Alexandre ressemble à de la manipulation pure et dure, fort comparable aux gourous de sectes. Il utilise en particulier une technique qu’adore les transhumaniste (et tout les technogaga), annoncer le futur qu’il souhaite comme puissant et inévitable et terrifiant : « ça va arriver, on ne peut pas l’éviter, ayez peur, préparez vous, acceptez le » sans oublier le terrible « mais si on est vigilant ça peut quand même être cool et nous libérer, surtout si on le hack ». Il semble aussi aimer jouer avec les tripes de son auditoire en soufflant le froid « vous ne pissez que du code, vous allez être remplacé par des robots » et le chaud « mais ne vous inquiétez pas moi aussi je suis avec vous, je suis un geek ». Au final son discours est complétement désarmé et désarmant. Dans le même style il y a Jean-Michel Besnier, version philosophe.

      Bref de fieffés réactionnaires qui veulent se parer des airs de la subversion pour coloniser notre temps de cerveau qu’ils estiment disponible.

      En lien :

      Les nouvelles tactiques de propagande des technosciences
      http://seenthis.net/messages/287516

      « Les sciences sont notre avenir », annonce l’en-tête de Sciences en marche, site corporatiste des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR). C’est-à-dire que nous n’avons pas le choix. #TINA : There Is No Alternative, comme disent les critiques du libéralisme chez qui recrutent justement les animateurs de Sciences en marche. Comme nous n’avons pas le choix, il ne nous reste qu’à aimer cet avenir inévitable, aussi haïssable et incertain qu’il puisse être. Il en va du #Progrès (de leur progrès), de l’innovation, de la compétitivité de leurs entreprises, de l’économie (de leur économie), de l’adaptation de l’homme-machine au monde-machine – et puis surtout, des crédits de la recherche et de l’emploi des chercheurs.

      A défaut d’avoir le choix ou d’aimer cet avenir scientifique, nous pouvons en parler. Ça ne change rien, mais ça soulage et, qui sait ? nous pouvons même nous y faire, faire notre deuil, trouver des moyens de l’adoucir et de l’accepter. Il y a des cellules psychologiques pour ça. On peut par exemple détruire un mode de vie et lui substituer un musée cimetière où employer les survivants comme guides, gardiens, fantômes. Enfin, il y a plein de possibilités. L’important c’est de participer - pas de gagner, puisque gagner est impossible, soyez rationnels. Participer, c’est accepter l’inévitable, l’avenir scientifique en marche. Voilà une attitude mûre, rationnelle et bénéfique : se soumettre à la loi du plus fort et tirer de cette soumission les miettes symboliques.

      Malheureusement la société n’est pas aussi rationnelle qu’il le faudrait pour son propre bien. Elle est agitée de courants réactionnaires, bruyants, hostiles au nucléaire, au numérique, à la robotisation, aux #OGM, aux #nanotechnologies, aux gaz de schiste, aux puces #RFID, à l’#eugénisme, à la reproduction artificielle de l’humain. A l’organisation scientifique de la société. Des mouvements de refus s’expriment ; la jeunesse déserte les carrières scientifiques ; on ne croit plus les autorités scientifiques ; les médias échouent à porter la bonne parole et à faire entendre raison ; l’expertise et la démocratie technique sont tournées en dérision ; les pseudo-débats organisés par des instances pseudo-indépendantes donnent lieu au chahut et à la colère de la société. Du moins de cette partie de la société qui ne décide pas de notre avenir, qui ne fait pas partie du personnel technoscientifique ni de leurs partenaires publics et privés. C’est très inquiétant. Un rapport gouvernemental nous le dit : on ne peut pas, par exemple, développer les nanotechnologies ni la biologie de synthèse à l’échelle industrielle, sans le soutien de la société : « Il demeure impossible de déployer ces technologies à plus grande échelle sans un #fort_consensus_social » (1). – Tiens donc ! Ainsi, finalement, nous aurions le choix. Il y aurait une alternative. Et cela ferait une différence de dire oui ou de dire non.

    • Oui, Laurent Alexandre fait partie depuis plusieurs années de ce petit groupe d’acceptionnistes (communicants, philosophes, sociologues) qui vont de colloques en conférences grands publics afin de « critiquer » mollement tout en affirmant que c’est impossible d’y échapper et qu’il faut s’y préparer. C’est un grand classique, mais ça marche toujours.

    • @Gastlag Merci pour cette précieuse documentation. Bien que je partage certains aspects sur la robotisation du monde du travail et autres sujets que Laurent Alexandre soulève, je me dis qu’il faut tout de même se préparer à un grand bouleversement sociétal, d’où l’instauration d’un revenu universel pour tous.

      Je ne le dis pas en l’air, car j’ai des contacts avec des professeurs qui travaillent dans la recherche fondamentale sur le cerveau et la neurologie. De même que j’habite à côté de l’EPFL et que nous sommes au courant des recherches qui s’y déroulent.
      Il y a une éthique que les chercheurs ne doivent pas franchir et ils s’y tiennent. Mais ils sont aussi conscients que si des recherches ne sont pas faites dans le cadre de l’université, des laboratoires sont ouverts dans des pays qui ne sont pas regardants sur certaines expériences.

      Je ne pense pas qu’il faille jeter le bébé et l’eau du bain, car tout ce qu’il dit n’est pas faux. Cela est effrayant, mais ayant connu l’essor informatique depuis 1987 en travaillant sur MS_DOS et UNIX, les projets étaient de créer un monde formidable où les gens seraient libérés des tâches contraignantes et que si certaines personnes voulaient s’adonner à des tâches qu’ils leur plaisaient, ils pouvaient le faire sans stress et que tout le monde il était beau, tout le monde il était gentil. Bien sûr, ayant tout le temps le nez fourré dans les programmes, nous n’avions pas conscience de la surpopulation, de la pollution etc...
      Quoique pour la pollution, nous triions nos déchets depuis des lustres, puisque cela nous rapportait des sous !

      Je pense qu’il ne faut perdre de vue certaines évolutions et de nier certaines évidences puisque certains travaux sont déjà remplacés par les machines. Ce n’est pas de la propagande que je fais là et je ne connaissais pas Laurent Alexandre avant la vidéo d’Homlett. Mais il m’est d’avis qu’il y a des choses à en tirer et de ne pas s’aveugler sur les avancées technologiques.

  • Numéro spécial de S !lence sur la démesure et l’absence de limites -
    http://www.revuesilence.net/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=111&cntnt01retur

    La notion de #démesure et de dépassement des #limites se retrouve au cœur de notre société.

    Il nous paraît évident aujourd’hui que la démesure caractérise notre société au niveau écologique, au niveau des #inégalités sociales, au niveau économique avec le mythe de la croissance infinie, et au niveau de notre rapport au temps et à l’espace, par le désir d’aller toujours plus vite, plus loin et plus souvent.

    Mais on peut se demander si la démesure ne caractérise pas notre société encore plus profondément dans sa dimension politique et démocratique. Geneviève Azam explique ainsi que « l’une des premières conditions de la démocratie est (…) l’acceptation raisonnée et assumée de la #finitude du monde et de sa fragilité ». Jacques Testart, lui, aborde une dimension qui touche la nature même de l’humanité avec le développement de l’idéologie #transhumaniste et le refus de la « finitude » de l’humain, le rêve d’une jeunesse éternelle, le tabou sur la mort.

    A ces fantasmes de démesure, à cet #imaginaire collectif si peu remis en question, que pouvons-nous opposer ? Le fait que le bonheur passe par l’acceptation de ses limites et que la loi est le fondement de la liberté ? Au-delà des mots, nous pouvons agir pour proposer un autre modèle de société, ouvrir toujours plus de pistes vers un avenir où le bonheur de chacun ne se fera pas au détriment de l’autre et de la #nature.

    lien avec http://seenthis.net/messages/166428