• #Sénégal : à la rencontre de #pêcheurs désespérés de plus en plus tentés par la migration illégale

    Un rapport de l’Environmental Justice Foundation (EJF) rappelle qu’au Sénégal, la #surpêche ainsi que la #pêche_illégale provoquent une forte diminution des quantités de poissons dans l’eau. Les pêcheurs, qui ont donc moins de #travail, sont de plus en plus tentés par l’immigration irrégulière vers l’archipel espagnol des #Canaries. Témoignages.

    Sur le quai de #Ngor, en ce début d’après-midi, Moustapha Mbengue, pêcheur de 56 ans, ne cache pas sa colère. « Les jeunes sont découragés ! Tu vois les #pirogues là, elles sont toutes là. Il n’y en a qu’une qui est partie », souffle-t-il.

    Celle qui est partie rentre quasiment sans poisson. La faute, selon Moustapha, aux navires étrangers, principalement chinois et européens, qui viennent pêcher dans les eaux sénégalaises.

    « Dans les années 1970-1980, il y avait beaucoup de #poissons. Mais depuis que ces bateaux sont arrivés ici, il n’y a plus rien du tout, ils ont tout cassé. Parce que les gros bateaux qui sont là, ils ramassent tous les poissons. Si tu pars travailler en mer, tu dépenses 20 000 francs CFA [environ 30 euros, ndlr] et tu ne gagnes même pas 5 000 francs CFA [environ 7 euros, ndlr], c’est catastrophique ».

    Résultat : faute de pouvoir vivre de la pêche, certains Sénégalais préfèrent tenter leur chance ailleurs, en prenant une pirogue vers l’archipel espagnol des Canaries. C’est ce que rappelle l’Environmental Justice Foundation (EJF) dans un rapport publié mardi 13 mai intitulé « ’La mer a été vendue’ : la crise de la pêche au Sénégal entraîne une migration forcée vers l’Europe ».

    Rencontré sur une autre plage, au nord de Dakar, Faroua a déjà tenté deux fois de rejoindre l’Europe par la mer. Malgré les risques, ce pêcheur de 32 ans estime ne pas avoir le choix. « Ça nous inquiète, mais on part comme ça. Si on est morts, on est morts. Si on vit, on vit. C’est à gagner ou à perdre. Parce qu’au Sénégal, même si tu travailles, tu ne gagnes pas bien ta vie. C’est pour cela qu’on tente d’aller en Europe : pour gagner notre vie. »

    Selon l’ONG espagnole Caminando fronteras, au moins 9 757 personnes sont mortes en voulant gagner les îles Canaries par l’océan Atlantique l’année dernière.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64523/senegal--a-la-rencontre-de-pecheurs-desesperes-de-plus-en-plus-tentes-
    #route_atlantique #migrations #émigration #réfugiés #mort #vie #îles_Canaries
    ping @6donie

    • « La mer a été vendue » : la crise de la pêche au Sénégal entraîne une #migration_forcée vers l’Europe


      https://www.youtube.com/watch?v=TPJZocqsp-s

      Un nouveau rapport (https://ejfoundation.org/reports/the-deadly-route-to-europe) ainsi qu’un film de l’#Environmental_Justice_Foundation (EJF) révèlent les impacts directs et profonds de la surpêche et de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) sur le secteur de la pêche au Sénégal. Le déclin des populations de poissons qui en résulte entraîne une augmentation des migrations forcées vers l’Europe par la plus meurtrière des routes migratoires de la planète, qui a fait plus de 3 000 morts rien qu’en 2023.

      Se basant sur des recherches approfondies et des entretiens menés par EJF au Sénégal ainsi qu’aux îles Canaries, l’enquête met en lumière les impacts environnementaux et socio-économiques croissants de l’augmentation de la pêche industrielle par les flottes étrangères. Ce rapport met en lumière les défis auxquels une nation dont l’économie et la sécurité alimentaire dépendent de la pêche artisanale, déclare EJF.

      Le secteur de la pêche au Sénégal emploie environ 3 % de la main-d’œuvre du pays et constitue une source essentielle de protéines (7,9 % de l’apport total de la population). Les pêcheurs artisanaux sont confrontés à des menaces croissantes, en particulier des méthodes de pêche destructrices telles que le chalutage de fond. La situation s’est gravement détériorée en raison de la surpêche et de la pêche illégale perpétrées par les flottes industrielles européennes et chinoises. Ces flottes, qui opèrent souvent dans le cadre d’accords de coentreprise opaques, épuisent les populations de poissons et contribuent à l’insécurité alimentaire.

      Le poisson capturé par les flottes industrielles est essentiellement exporté vers les marchés étrangers, principalement l’Union européenne, mais aussi de plus en plus vers la Chine. Cette situation a gravement affecté les moyens de subsistance des communautés côtières et contribué à l’augmentation de la pauvreté, faisant de la migration une des seules solutions de survie pour de nombreuses familles.

      En 2024, 63 970 personnes en migration sont entrées en Espagne de manière irrégulière, soit plus du double du chiffre de 2022. Une grande partie d’entre elles ont atteint les îles Canaries, où cette proportion a augmenté de 200 % entre 2022 et 2024.

      Steve Trent, PDG et fondateur de l’Environmental Justice Foundation, a déclaré : « Ce secteur essentiel, qui constitue l’épine dorsale socio-économique des communautés côtières du Sénégal, est en crise. Les petits pêcheurs sont confrontés à la concurrence écrasante des navires industriels, ce qui entraîne une détérioration des conditions de vie, une diminution de la sécurité alimentaire et la perte des moyens de subsistance. Les conséquences sont considérables et contribuent à l’augmentation alarmante du nombre de décès de personnes migrantes en mer. Les autorités européennes peuvent et doivent mettre fin à cette situation dès maintenant et rendre les pêcheries sénégalaises au peuple sénégalais. »

      Le film d’EJF retrace l’histoire d’un jeune pêcheur sénégalais contraint d’entreprendre le périlleux voyage vers Tenerife et de son père, resté de l’autre côté de l’Atlantique, dans leur communauté de pêcheurs. Derrière chaque vie perdue en mer lors de ce voyage se cache une histoire semblable à celle d’Abdou. Dans le film, il raconte : « Certaines personnes avaient le même rêve et le même but que moi, mais elles ne sont jamais arrivées. »

      Alors que les conditions au Sénégal continuent de se détériorer et que les emplois sur lesquels les gens comptent depuis des générations disparaissent de façon alarmante, on s’attend à ce que de plus en plus de Sénégalais risquent ce dangereux voyage à la recherche de meilleures opportunités.

      Karim Sall, président d’AGIRE, une organisation sénégalaise opérant dans l’aire marine protégée de Joal-Fadiouth, a déclaré : « Je suis très en colère lorsque [les pays étrangers] se plaignent de l’immigration, car ce sont eux les vrais pirates, ce qu’ils ont fait est pire que l’immigration clandestine. Nous risquons notre vie pour partir, mais eux ils viennent ici pour voler notre poisson. C’est du vol. Ils pillent nos ressources pour nourrir leurs propres habitants pendant que nous souffrons. »

      Le rapport présente des recommandations clés pour mettre fin à la crise de la pêche au Sénégal et réduire la nécessité d’émigrer. Ces recommandations s’adressent au gouvernement sénégalais, à l’Union européenne ainsi qu’aux entités de pêche industrielle opérant dans les eaux sénégalaises, en les exhortant à renforcer la gouvernance et la transparence afin de soutenir les pêcheries nationales et les communautés qui en dépendent.

      https://ejfoundation.org/news-media/la-mer-a-%C3%A9t%C3%A9-vendue-la-crise-de-la-p%C3%AAche-au-s%C3%A9n%C3
      #film #vidéo

  • New report predicts surge in unexplained migrant worker deaths in Saudi Arabia

    A FairSquare report published today has found that there is a critical absence of effective policies and processes to determine the cause of migrant worker deaths in Saudi Arabia, and concluded that the surge of construction associated with projects such as NEOM and the 2034 men’s World Cup will in all likelihood lead to thousands of unexplained deaths of low-paid foreign workers in the country.

    A separate, independent investigation by Human Rights Watch, also released today, found that Saudi authorities have failed to adequately protect workers from preventable deaths, investigate workplace safety incidents, and ensure timely and adequate compensation for families.

    “Hundreds of thousands of young men, many of whom have young families, are being pitched into a labour system that poses a serious risk to their lives, a medical system that doesn’t have the capacity to determine the cause of their deaths, and a political system that doesn’t appear to either protect them or find out how they died, let alone compensate the families shattered by Saudi Arabia’s negligence,” said FairSquare co-director James Lynch.

    “While FIFA praises Saudi Arabia to the rafters and highly-paid western law firms generate vast profits for curating Saudi’s reputation, children in places like Nepal grow up without their fathers and never even learn how they died.”

    Underlying Causes: unexplained migrant worker deaths in Saudi Arabia is based on medical and government documentation relating to the deaths of 17 Nepali men in Saudi Arabia in 2023 and 2024 and a comprehensive examination of government data and peer-reviewed articles that address serious shortcoming in both occupational health and safety and medico-legal investigations in Saudi Arabia. The report also documents the emotional and economic impact of the deaths on the men’s families, most of whom received no meaningful information on how their loved ones died, and none of whom received any compensation from Saudi Arabia.

    We have loans. We have taken loans from the village money lenders. We have 1 million rupees [$7250] that we took to pay for my medical bills. I don’t have to say more. I just need help.” 22-year old widow of Surya Nath

    The 17 men whose deaths are investigated in the report were aged between 23 and 57 and all worked in low-paid labour-intensive sectors of the economy. Five died in workplace accidents, and 12 died from diseases or conditions. In cases of five deaths resulting from workplace accidents, families received no information to suggest that investigations had taken place, despite varying amounts of circumstantial evidence indicating that employer negligence may have been a factor. The families of 8 of the 12 men whose deaths did not result from workplace accidents had no medical documentation and no information on the specific cause of their family member’s death.

    “They are forcing me to give my small house to them if I can’t pay the money back. Three or four moneylenders are pressuring me to give them my house. Whom should I give it to? If I can’t pay it soon, I’ll be homeless.” Father of 28-year-old construction worker Arbind Kumar Sah, killed by a vehicle that struck him while he was working. His death certificate states incorrectly that he was killed in a fall.

    The case of 39-year old Badri Bhujel sheds light on the serious failings in Saudi Arabia’s systems to certify deaths. Bhujel worked as a machine operator for Samsung C&T, a contractor constructing nearly 30km of tunnels for the proposed city of NEOM, in the north west of Saudi Arabia. According to a hospital-issued death certificate seen by FairSquare, the cause of Bhujel’s death on 11 April 2024 was “alveolar and parietoalveolar conditions”, and it also notes that Bhujel had been diagnosed with pulmonary tuberculosis two days prior to his death. This diagnosis is consistent with accounts given by Bhujel’s colleagues, who told FairSquare that five days before his death Bhujel suddenly vomited large amounts of blood while at work and was taken to hospital by ambulance. However, the death certificate issued by the Ministry of Interior states only that Bhujel died from a “natural death” and includes none of the information reported by the doctors who treated Bhujel.

    According to peer-reviewed medical research, “respiratory diseases are frequent in tunnel workers” and result from “a variety of exposures, including total and silica dust, diesel exhaust fumes and nitrogen dioxide.” FairSquare wrote to Samsung C&T on 20 March 2025 to inquire if they had initiated any investigation into the circumstances of Badri Bhujel’s death, but at the time of publication they have not responded.

    The report found numerous structural and systemic problems in the manner in which Saudi Arabia’s medico-legal system investigates deaths and almost complete lack of transparency over the numbers and causes of non-Saudi deaths:

    - Saudi Arabia’s government ministries provide no information that allows for meaningful analysis of the numbers and circumstances of deaths.

    – Death certification documents issued by the Ministry of Interior in cases of deaths of non-Saudi Arabian nationals often do not reflect information contained on medical death certificates and appear to state the cause of death in all non-violent deaths as “natural death”.

    - A 2019 study by a Saudi pathologist examined all death certificates from a Riyadh hospital between 1997 and 2016 and found that in 100% of cases the cause of death was “either incorrect or absent” and that in 75% of cases there was no cause of death at all.

    – A 2022 peer-reviewed academic paper by five physicians from King Saud University, described how ”the medical environment [in Saudi Arabia] is generally opposed to autopsy” and found that “there is no system for medical autopsies and no training program that trains pathologists to do medical autopsy.”

    “It’s very difficult for me now. We don’t have a person to earn money now. How can I feed my children? They all are small” Widow of Sitaram Das, who left behind five children all under 15.

    https://www.youtube.com/watch?v=Z-IZa32q5kE

    https://fairsq.org/saudi-arabia-migrant-deaths
    #travailleurs_étrangers #Arabie_Saoudite #exploitation #migrations #décès #rapport #mourir_au_travail

  • Kenya : accusées d’escroquerie, 32 agences chargées d’envoyer des travailleurs à l’étranger ont été radiées
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/05/14/kenya-accusees-d-escroquerie-32-agences-chargees-d-envoyer-des-travailleurs-

    Kenya : accusées d’escroquerie, 32 agences chargées d’envoyer des travailleurs à l’étranger ont été radiées
    Par Arthur Frayer-Laleix (Nairobi, correspondance)
    Gulfway Recruitment Company, Royal Capital Placement, Geoverah Agency… Tels sont les noms de quelques-unes des 32 agences de placement de travailleurs à l’étranger qui viennent d’être interdites par les autorités au Kenya. Elles opéraient dans le cadre d’un vaste programme gouvernemental, « KaziMajuu », créé en 2023 pour aider la jeunesse à trouver du travail hors des frontières. Le terme, contraction de kiswahili et d’argot de Nairobi, signifie littéralement « travail à l’étranger ».
    L’annonce de la radiation des 32 sociétés a été faite mardi 6 mai par Alfred Mutua, le ministre du travail, alors qu’il était auditionné par une commission sénatoriale au sujet d’une vaste escroquerie à l’emploi de centaines de jeunes aspirant au départ. A la recherche d’un travail, ces derniers ont versé aux agences de placement l’équivalent de plusieurs centaines d’euros sans jamais recevoir de contrepartie.
    Plusieurs victimes venues témoigner devant les sénateurs de la commission ont livré les détails de l’arnaque. John Mwangi, employé sur des chantiers, et Calvin Nyamweya, un ouvrier à qui il avait été promis un travail au Qatar, ont raconté qu’après avoir passé plusieurs entretiens fructueux, des agents leur ont demandé 15 000 shillings kényans (103 euros) pour des examens médicaux.
    Godfrey Githae, un candidat à qui il a été proposé un poste de charpentier en Irak, a expliqué aux parlementaires s’être rendu à une convocation quelques jours après un entretien d’embauche réussi. Sur place, il signe un courrier d’offre d’emploi… mais n’en reçoit aucune copie. Surtout, on lui demande de l’argent. « On m’a demandé de payer un total de 55 000 shillings : 15 000 destinés aux frais médicaux et que j’ai dû emprunter à ma femme, et encore 40 000 censés servir, entre autres, au visa et à l’attestation. J’ai emprunté cette somme-là à une tante par alliance. » D’autres postulants, comme Frederick Keene, ont raconté avoir payé en argent liquide sans être recontactés ensuite.
    « Il s’agissait d’un programme gouvernemental. Pourquoi a-t-on demandé aux Kényans de payer de tels frais ? », a questionné la sénatrice Gloria Orwoba, membre de la commission parlementaire – à qui certains, comme le ministre du travail, ont reproché de ne pas être neutre et d’avoir des intérêts dans le dossier.
    « Ces agences existent depuis une vingtaine d’années au Kenya, mais leur nombre et leur visibilité ont augmenté sous la présidence de William Ruto, notamment parce qu’il a fait beaucoup de promesses à la jeunesse en matière de travail, estime Dauti Kahura, journaliste politique indépendant. Les autorités ne font pas le travail de vérification et d’enquête pour savoir si ces agences sont sérieuses ou non. » Même constat chez l’analyste politique Njahira Gitahi : « Une majorité de ces agences sont apparues ces deux dernières années avec l’administration Ruto. Leurs créateurs y ont vu un moyen de se faire de l’argent, surtout ceux qui étaient proches du gouvernement. »
    Durant sa campagne électorale victorieuse de 2022, William Ruto n’avait cessé de se présenter en candidat des « petites gens » face aux élites, développant un discours tourné vers les jeunes sans emploi, notamment les « hustlers », ces travailleurs de l’économie informelle. Il avait avancé le chiffre de 5 000 Kényans partant à l’étranger chaque semaine. « M. Ruto est le premier président à pousser officiellement les Kényans à trouver du travail ailleurs. Des programmes de formation spécifique ont même été mis en place par le gouvernement », explique Njahira Gitahi. Récemment, dans la ville de Mombasa, un intérieur de demeure saoudienne a été reproduit à l’identique pour que les aspirantes femmes de ménage puissent s’y entraîner avant leur départ pour Riyad. Sur place, celles-ci se retrouvent souvent exploitées dans des conditions « épouvantables », comme l’a décrit Amnesty International dans un récent rapport.
    En novembre 2024, le ministre Alfred Mutua a promis d’envoyer « un million de Kényans travailler à l’étranger chaque année », notamment en Jordanie, en Australie, en Arabie saoudite, au Qatar et en Allemagne. Parmi les emplois proposés, des postes de chauffeur, de personnel de maison et de nettoyeur de voiture. « Ce chiffre d’un million est totalement fantaisiste. Il n’y a pas un million de jobs qui attendent les Kényans à l’étranger. Le gouvernement veut montrer qu’il essaie de faire quelque chose sur la question du chômage et pense qu’en avançant un chiffre aussi énorme, cela lui donnera de la crédibilité », juge Dauti Kahura.
    En septembre 2024, une vingtaine d’agences de recrutement avaient déjà été radiées par la National Employment Authority (NEA), l’institution publique délivrant les autorisations d’exercer. L’information avait été donnée par Edith Okoki, sa directrice générale, alors qu’elle était auditionnée par la commission des affaires de la diaspora et des travailleurs migrants de l’Assemblée nationale. Evoquant la multiplication soudaine du nombre d’agences, elle avait expliqué que « les deux dernières écoulées n’avaient pas été faciles » : « Certaines des personnes avec lesquelles nous avions des problèmes avaient accès à des personnalités importantes. D’autres, une fois radiées, tentaient de revenir sous d’autres noms (…) Il était difficile de réglementer certaines de ces agences de recrutement parce que certains de leurs propriétaires avaient des relations élevées dans les hautes administrations. »

    #Covid-19#migrant#migration#kenya#politiquemigratoire#emigration#sante#economie#travailleurmigrant

  • Kenya : accusées d’escroquerie, 32 agences chargées d’envoyer des travailleurs à l’étranger ont été radiées
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/05/14/kenya-accusees-d-escroquerie-32-agences-chargees-d-envoyer-des-travailleurs-

    Kenya : accusées d’escroquerie, 32 agences chargées d’envoyer des travailleurs à l’étranger ont été radiées
    Par Arthur Frayer-Laleix (Nairobi, correspondance)
    Gulfway Recruitment Company, Royal Capital Placement, Geoverah Agency… Tels sont les noms de quelques-unes des 32 agences de placement de travailleurs à l’étranger qui viennent d’être interdites par les autorités au Kenya. Elles opéraient dans le cadre d’un vaste programme gouvernemental, « KaziMajuu », créé en 2023 pour aider la jeunesse à trouver du travail hors des frontières. Le terme, contraction de kiswahili et d’argot de Nairobi, signifie littéralement « travail à l’étranger ».
    L’annonce de la radiation des 32 sociétés a été faite mardi 6 mai par Alfred Mutua, le ministre du travail, alors qu’il était auditionné par une commission sénatoriale au sujet d’une vaste escroquerie à l’emploi de centaines de jeunes aspirant au départ. A la recherche d’un travail, ces derniers ont versé aux agences de placement l’équivalent de plusieurs centaines d’euros sans jamais recevoir de contrepartie.
    Plusieurs victimes venues témoigner devant les sénateurs de la commission ont livré les détails de l’arnaque. John Mwangi, employé sur des chantiers, et Calvin Nyamweya, un ouvrier à qui il avait été promis un travail au Qatar, ont raconté qu’après avoir passé plusieurs entretiens fructueux, des agents leur ont demandé 15 000 shillings kényans (103 euros) pour des examens médicaux.
    Godfrey Githae, un candidat à qui il a été proposé un poste de charpentier en Irak, a expliqué aux parlementaires s’être rendu à une convocation quelques jours après un entretien d’embauche réussi. Sur place, il signe un courrier d’offre d’emploi… mais n’en reçoit aucune copie. Surtout, on lui demande de l’argent. « On m’a demandé de payer un total de 55 000 shillings : 15 000 destinés aux frais médicaux et que j’ai dû emprunter à ma femme, et encore 40 000 censés servir, entre autres, au visa et à l’attestation. J’ai emprunté cette somme-là à une tante par alliance. » D’autres postulants, comme Frederick Keene, ont raconté avoir payé en argent liquide sans être recontactés ensuite.
    « Il s’agissait d’un programme gouvernemental. Pourquoi a-t-on demandé aux Kényans de payer de tels frais ? », a questionné la sénatrice Gloria Orwoba, membre de la commission parlementaire – à qui certains, comme le ministre du travail, ont reproché de ne pas être neutre et d’avoir des intérêts dans le dossier.
    « Ces agences existent depuis une vingtaine d’années au Kenya, mais leur nombre et leur visibilité ont augmenté sous la présidence de William Ruto, notamment parce qu’il a fait beaucoup de promesses à la jeunesse en matière de travail, estime Dauti Kahura, journaliste politique indépendant. Les autorités ne font pas le travail de vérification et d’enquête pour savoir si ces agences sont sérieuses ou non. » Même constat chez l’analyste politique Njahira Gitahi : « Une majorité de ces agences sont apparues ces deux dernières années avec l’administration Ruto. Leurs créateurs y ont vu un moyen de se faire de l’argent, surtout ceux qui étaient proches du gouvernement. »
    Durant sa campagne électorale victorieuse de 2022, William Ruto n’avait cessé de se présenter en candidat des « petites gens » face aux élites, développant un discours tourné vers les jeunes sans emploi, notamment les « hustlers », ces travailleurs de l’économie informelle. Il avait avancé le chiffre de 5 000 Kényans partant à l’étranger chaque semaine. « M. Ruto est le premier président à pousser officiellement les Kényans à trouver du travail ailleurs. Des programmes de formation spécifique ont même été mis en place par le gouvernement », explique Njahira Gitahi. Récemment, dans la ville de Mombasa, un intérieur de demeure saoudienne a été reproduit à l’identique pour que les aspirantes femmes de ménage puissent s’y entraîner avant leur départ pour Riyad. Sur place, celles-ci se retrouvent souvent exploitées dans des conditions « épouvantables », comme l’a décrit Amnesty International dans un récent rapport.
    En novembre 2024, le ministre Alfred Mutua a promis d’envoyer « un million de Kényans travailler à l’étranger chaque année », notamment en Jordanie, en Australie, en Arabie saoudite, au Qatar et en Allemagne. Parmi les emplois proposés, des postes de chauffeur, de personnel de maison et de nettoyeur de voiture. « Ce chiffre d’un million est totalement fantaisiste. Il n’y a pas un million de jobs qui attendent les Kényans à l’étranger. Le gouvernement veut montrer qu’il essaie de faire quelque chose sur la question du chômage et pense qu’en avançant un chiffre aussi énorme, cela lui donnera de la crédibilité », juge Dauti Kahura.
    En septembre 2024, une vingtaine d’agences de recrutement avaient déjà été radiées par la National Employment Authority (NEA), l’institution publique délivrant les autorisations d’exercer. L’information avait été donnée par Edith Okoki, sa directrice générale, alors qu’elle était auditionnée par la commission des affaires de la diaspora et des travailleurs migrants de l’Assemblée nationale. Evoquant la multiplication soudaine du nombre d’agences, elle avait expliqué que « les deux dernières écoulées n’avaient pas été faciles » : « Certaines des personnes avec lesquelles nous avions des problèmes avaient accès à des personnalités importantes. D’autres, une fois radiées, tentaient de revenir sous d’autres noms (…) Il était difficile de réglementer certaines de ces agences de recrutement parce que certains de leurs propriétaires avaient des relations élevées dans les hautes administrations. »

    #Covid-19#migrant#migration#kenya#politiquemigratoire#emigration#sante#economie#travailleurmigrant

  • Pour Terra Nova, « sans les travailleurs immigrés, une partie essentielle de notre économie s’arrête »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/05/12/pour-terra-nova-sans-les-travailleurs-immigres-une-partie-essentielle-de-not

    Pour Terra Nova, « sans les travailleurs immigrés, une partie essentielle de notre économie s’arrête »
    Par Sidonie Davenel
    Sans les travailleurs immigrés, l’économie française vacille. Ce constat est connu. Mais dans un moment politique où la lutte contre le « désordre migratoire » se hisse en tête des priorités du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, il trouve rarement sa place dans le débat public. Or, pour maintenir la soutenabilité de son modèle social et économique, la France devra accueillir entre 250 000 et 310 000 étrangers supplémentaires par an à l’horizon 2040-2050. C’est ce qui ressort d’un rapport intitulé « Les travailleurs immigrés avec ou sans eux ? » publié par le centre de réflexion Terra Nova, lundi 12 mai.
    L’estimation se situe entre le niveau moyen de l’immigration légale des années 2010 (245 000 entrées par an) et celui de 2022 (331 000 premiers titres délivrés). Pas de hausse significative, donc, mais simplement une continuité dans le recours à l’immigration, qui « sera décisif dans les années et décennies qui viennent si l’on veut maintenir le ratio de soutien entre actifs et inactifs à un niveau raisonnable », écrivent l’essayiste Hakim El Karoui et l’économiste Juba Ihaddaden, précisant que « sans les travailleurs immigrés, une partie essentielle de notre économie s’arrête ». Cette nécessité est à lire dans un contexte démographique particulier : la population française vieillit, la natalité baisse. Parallèlement, les besoins en services essentiels grimpent et de nombreux secteurs peinent à recruter.
    Les scénarios envisagés par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) pour assurer une population active suffisante – un taux de fécondité à deux enfants par femme et un solde migratoire de 120 000 personnes par an – ne permettent pas « d’empêcher une telle dégradation ». Selon les projections dévoilées par le rapport de Terra Nova, « l’évolution de la fécondité ne jouera qu’un rôle marginal » dans la progression du nombre d’actifs et le solde migratoire – soit la différence entre les entrées et les sorties d’immigrés – fixé à 120 000 personnes permettrait seulement de « contenir la baisse de la population active ». Le nombre d’actifs « s’élèvera à 32,2 millions de personnes en 2040 », ce qui impliquerait d’augmenter le solde migratoire annuel à 139 318 personnes. Or, en tenant compte des sorties d’immigrés, le nombre total d’entrées nécessaires serait de 309 758 par an. Comment les atteindre ? « En inventant une nouvelle politique d’immigration, où le travail aura une place centrale », déclare Hakim El Karoui.
    De façon générale, les immigrés occupent majoritairement les postes que les employeurs n’arrivent plus à pourvoir. En Ile-de-France, ils représentent 61,4 % des aides à domicile, 60,8 % des ouvriers du gros œuvre et près de la moitié des personnels de nettoyage. A l’échelle nationale, ils constituent 39 % des employés de maison, 28 % des agents de sécurité et 22 % des cuisiniers. Leur présence est également essentielle dans des secteurs plus qualifiés : 14 % des ingénieurs informatiques sont des travailleurs immigrés.
    Le rapport s’attache aussi à détricoter le mythe d’un coût démesuré de l’immigration pour la société. La Seine-Saint-Denis, un territoire avec une forte proportion d’immigrés (31,4 % en 2024, selon les chiffres du ministère de l’intérieur), est par exemple hautement contributrice au financement du système solidaire français, du fait de sa population active importante. « La protection sociale dépend avant tout du travail, et non de l’origine des travailleurs », conclut Hakim El Karoui.
    Qu’en est-il de la tolérance des Français à l’égard de l’immigration de travail ? Le deuxième volet du dossier se penche sur cette question, à partir d’une enquête réalisée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) auprès de 2 000 personnes. L’enquête révèle d’abord que les Français sont très mal informés au sujet de l’immigration, et ce, « dans des proportions spectaculaires ». Ainsi, les trois quarts d’entre eux surestiment la part des immigrés dans la population, qui s’élève à 10,7 % en 2023, selon l’Insee : un gros tiers pense qu’elle est supérieure à 25 %, et un sur dix que plus d’un habitant sur deux est un immigré. Au total, 84 % des Français se trompent et 12 % « ne savent pas ». « Cette méconnaissance nourrit une anxiété généralisée », commente Hakim El Karoui.
    Plus éloquent encore : 89 % des répondants sous-estiment le taux d’emploi des immigrés. Une « erreur de perception » qui contribue à ancrer dans les esprits l’idée que les immigrés vivraient principalement des aides sociales. Or, les données exposées plus haut montrent l’inverse : 62,5 % d’entre eux exercent un emploi – souvent précaire – dans des secteurs délaissés par les travailleurs nationaux et pourtant essentiels au bon fonctionnement de l’économie.
    Par ailleurs, « l’opinion publique se montre bien plus favorable à l’immigration lorsqu’elle est associée au travail », toujours selon l’enquête du Crédoc. Ainsi, 77 % des Français estiment qu’un travailleur étranger cotisant depuis plusieurs années mérite d’obtenir la nationalité française et 66 % se disent favorables à la régularisation des sans-papiers exerçant des métiers en tension. Des opinions qui entrent en dissonance avec la circulaire révélée le 5 mai par Bruno Retailleau, visant au contraire à limiter les naturalisations et à diminuer considérablement les régularisations.
    Pour Hakim El Karoui, ces résultats révèlent une ambivalence : si l’immigration est souvent présentée comme « un problème qui n’a pour seul destin que d’être combattu », elle est plus facilement acceptée lorsqu’elle est associée à une contribution concrète à l’économie et à la société. Une brèche dans laquelle se glisser pour ouvrir « un discours politique plus lucide et rationnel, fondé sur les faits et non sur les fantasmes ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#economie#regularisation#travailleurmigrant#sante#politiquemigratoire

  • #Social et #médico-social : Des rassemblements partout en Loire Atlantique la semaine du 12 Mai
    https://nantes.indymedia.org/posts/145143/social-et-medico-social-des-rassemblements-partout-en-loire-atlant

    Toute la semaine prochaine, du 12 au 15 Mai, la CNT Santé Social Éducation du 44 appelle, en intersyndical, à se rendre visible dans plusieurs rassemblements partout en Loire-Atlantique (Saint-Nazaire, #Nantes, Rezé, #Ancenis), avant le temps fort de la journée de mobilisation du Jeudi 15 Mai à 13h Place Royale…

    #Grève #Manifestaion #Rassemblement #Travail_social_en_lutte #UL_CNT44 #Rezé #Saint-Nazaire #Local

  • Le travail social va sauver le monde ! | Cairn.info
    https://shs.cairn.info/travail-social-sauver-monde--9782494241244-page-1?lang=fr

    Cette brochure est un appel à l’action pour que le travail social devienne un acteur central de cette nécessaire révolution pour répondre à cette urgence planétaire. Il ne s’agit pas d’une simple adaptation, mais d’un basculement complet de paradigme. Les solutions d’hier ont engendré les problèmes d’aujourd’hui. Les problèmes d’aujourd’hui doivent devenir les solutions de demain. Les travailleurs sociaux détiennent les clés de cette transformation. Leurs pratiques quotidiennes révèlent une vérité ignorée : ceux que nos #sociétés marginalisent – les invisibles, les oubliés, les exilés – sont en réalité des experts de la résilience et de la décroissance. À force de vivre en marge des normes de la performance économique et sociale, ces experts ont développé des savoir-faire cruciaux pour construire des modèles (...)

    #travailsocial

  • Records de morts au travail : 21 000 morts...
    https://bellaciao.org/Records-de-morts-au-travail-21-000-morts

    Records de mort au travail : 21 000 morts et 13,5 millions de blessés en 20 ans, et 918 morts en 2023. En 2023, selon l’assurance maladie, 2 salariés sont morts d’un accident du travail chaque jour en France et 100 ont été gravement blessés, une tendance à la hausse depuis plusieurs années. 690 décès suite à un accident du travail en 2018. 861 en 2019. 903 en 2022 (les années 2020 et 2021 ne sont pas retenues du fait de la pandémie). 918 en 2023. Le nombre de morts à la suite d’un (…) #Contributions

  • Le droit de se soustraire un travail dangereux est encore refusé à un trop grand nombre de personnes

    Le droit de refuser une tâche dangereuse sans crainte de représailles est inscrit dans la Convention 155 de l’OIT. Pourtant, dans certaines des industries les plus dangereuses du monde, comme l’exploitation minière et la démolition des navires, ce droit est encore loin d’être une réalité. Cette année, le 28 avril, Journée mondiale de la santé et sécurité au travail, IndustriALL réaffirme que la santé et la sécurité des travailleurs ne peuvent être laissées aux mains des employeurs ; les travailleurs et travailleuses doivent être en mesure d’assurer leur sécurité par le biais de comités conjoints de santé et de sécurité et en exerçant leur droit de refuser une tâche qu’ils savent dangereuse.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/05/03/le-droit-de-se-soustraire-un-travail-dangereux

    #travail

  • Virginia Eubanks : « L’aide sociale est passée du care au data processing » - AOC media
    https://aoc.media/entretien/2025/05/02/virginia-eubanks-laide-sociale-est-passee-du-care-au-data-processing/?loggedin=true

    Automating inequality documente la manière dont les technologies numériques participent à exclure les pauvres du système de protection sociale américain. En France, algorithmes de la CAF, de la CNAM ou de France Travail sont accusés de discriminer les plus précaires. Quel est le rôle des technologies dans les transformations des institutions des protection sociale ?
    On conçoit souvent les technologies administratives comme de simples extensions de l’appareil bureaucratique de l’État, qui rendraient le travail plus rapide et plus efficace, alors que ce sont des technologies fondamentalement politiques. J’ai commencé à m’y intéresser lorsque je travaillais comme activiste pour l’accès aux droits dans les années 1990. Je m’occupais d’un technology lab dans un quartier populaire à côté de Stanford ; il a été démoli pour laisser la place à l’expansion de la Silicon Valley. Rapidement, je me suis rendue compte que la « fracture numérique », l’idée que les problèmes induits par la numérisation dépendraient de l’accès inégal aux équipements, ne rendait pas compte du lien plus profond entre technologies numériques et inégalités.
    J’ai été extrêmement surprise lorsque j’ai commencé à étudier dans les années 2000 les changements dans les systèmes d’assistance publique. Je me doutais que la numérisation n’était pas une simple amélioration technique : les science and technology studies (STS) nous enseignent que les technologies sont toujours des manières de résoudre des problèmes politiques. Je pensais par exemple que le premier système de gestion automatisée dans l’État social remonterait à 1996 avec le Personal Responsibility Act, qui inscrit en droit la nécessité d’automatiser le plus possible la gestion des aides sociales. Mais le système existait déjà : l’État de New York l’avait mis en place entre 1968 et 1969, ce qui est un bon indice quant à ses motivations.
    La fin des années 1960 aux États-Unis coïncide avec l’émergence d’un mouvement social massif autour de l’accès aux droits, à l’œuvre principalement de femmes noires ou afro-américaines, souvent des mères seules, ces femmes que des règles discriminatoires ont longtemps privées de leurs droits. Le mouvement a accru l’accès aux droits de manière vertigineuse : on passe de 3,2 millions de bénéficiaires des allocations familiales en 1961 à près de 10 millions en 1971. Et c’est là que la technologie entre en jeu. Le « problème » à résoudre par l’automatisation n’était autre que celui de l’égalité. Ce « problème », c’est que des personnes accédaient à leurs droits. Et au moment de la récession de 1973, les systèmes de gestion automatisée ont permis de faire le tri parmi les bénéficiaires sans avoir à revenir formellement sur les politiques sociales. Le mouvement pour l’accès au droit avait obtenu beaucoup de succès parmi les assistant.es social.es. À Brooklyn en 1968, 8000 travailleur·ses sociaux·ales s’étaient mis en grève pour obtenir de meilleurs droits pour leurs « clients ». La technologie a permis de contraindre leur pouvoir et surtout de démanteler cette dangereuse alliance entre assistant·es sociales et bénéficiaires.

    Du point de vue politique, les technologies informatiques offrent alors un vernis d’objectivité et de neutralité. Elles camouflent les changements de politiques publiques en les désignant comme de simples améliorations technologiques du système informatique et leur confèrent une légitimité technique. Cela permet souvent d’occulter les dysfonctionnements et empêche les allocataires de contester les décisions des travailleur·ses sociaux·ales, ainsi que les décisions automatisées de l’agence.

    Ce qui a le plus changé, c’est la façon dont on conçoit le travail social et l’aide sociale. On est passés d’un modèle basé, même si de manière imparfaite, sur le care (le soin, l’accompagnement, l’attention aux personnes) à un modèle de data processing (le traitement d’informations). Les nouvelles générations de travailleurs sociaux ne comprennent même plus leur travail comme un travail de relation humaine, mais seulement comme une tâche administrative, un traitement automatisé de cas. Et les nouveaux outils facilitent cette transformation du travail social.

    #Care #Travail_social #Numérisation

  • Le travail pénitentiaire : précarité organisée derrière les murs

    Alors que le ministre de la Justice envisage de faire payer aux personnes détenues une contribution aux frais de leur incarcération, l’Observatoire international des prisons (OIP) tient à rappeler une réalité que les discours démagogiques actuels occultent avec constance : moins d’un tiers des personnes détenues ont accès à un emploi en détention. Et pour celles qui travaillent, conditions très largement dérogatoires au droit du travail.

    Malgré quelques avancées, le droit du travail ne s’applique toujours pas en prison. Le travailleur détenu reste maintenu dans un statut précaire : absence de contrat de travail, lien de subordination extrême, tâches répétitives et non qualifiantes, protection sociale minimale. La rémunération horaire, quant à elle, reste indécente – entre 20 % et 45 % du Smic selon le donneur d’ordres. Et malgré son interdiction depuis la loi pénitentiaire de 2009, la rémunération à la pièce demeure encore courante.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/22/suppression-dactivites-en-prison-le-droit-a-la-reinsertion-menace/#comment-66763

    #travail #prison

  • SPD opfert Acht-Stunden-Tag für Koalition mit Merz
    https://www.telepolis.de/features/SPD-opfert-Acht-Stunden-Tag-fuer-Koalition-mit-Merz-10368937.html

    Ein Mann, der trotz später Stunde noch am Schreibtisch arbeitet, symbolisiert die geplante Flexibilisierung der Arbeitszeiten im neuen Koalitionsvertrag der CDU/CSU und SPD. (Bild : Gorgev / Shutterstock.com)

    C’est fait. L’ancien parti ouvrier SPD se prononce pour l’autoristion de journées de travail de durée illimitée et les 48 heures mensuelles. C’est le prix que nous serons tous obligés de payer pour les postes de ministre et secretaire d’état du SPD au sein du gouvernement Blackrock.

    Après avoir détruit le système social allemand par l’Agenda 2010 voici l’étape suivante vers une américanisation de l’Allemagne. Trump et le SPD mènent le même combat contre les classes laborieuses.

    1.5.2025 von Marcus Schwarzbach - SPD-Basis stimmt für Koalition mit CDU. Neues Bündnis plant längere Arbeitszeiten. Gewerkschaften warnen vor Gesundheitsrisiken und kündigen Widerstand an.

    Die Zustimmung der SPD-Basis hat den Weg zur neuen Bundesregierung frei gemacht. Deren Planungen führen schon jetzt zu Kritik. Die unternehmerfreundliche Zusammensetzung des zukünftigen Kabinetts von Friedrich Merz (CDU) kritisiert die Linken-Vorsitzende Ines Schwerdtner. „Mit dieser Abstimmung stützen die SPD-Mitglieder ein Lobbyisten-Kabinett der CDU“, sagte Schwerdtner dem Spiegel.

    Die Planungen zum Arbeitszeitgesetz bestätigen Befürchtungen, die der ehemalige Blackrock-Manager Merz seit seiner Nominierung zum Kanzlerkandidaten bei Beschäftigtenvertretern hervorgerufen hat. Wurde letztes Jahr in Tarifverhandlungen um kürzere Arbeitszeiten gestritten und war vor einigen Monaten die Einführung einer Vier-Tage-Woche Thema in den Medien, kündigt die Merz-Regierung einen anderen Weg an.

    Der Koalitionsvertrag von CDU/CSU und SPD sieht Neuregelungen zur Arbeitszeit vor. Der Acht-Stunden-Tag soll abgeschafft, es soll „die Möglichkeit einer wöchentlichen anstatt einer täglichen Höchstarbeitszeit“ geschaffen werden. Statt täglich acht Stunden soll nun ein wöchentliches Arbeiten von 48 Stunden die Basis sein.

    Die Erfassung von Arbeitszeiten soll bei bestimmten Personenkreisen gar nicht mehr erfolgen. „Vertrauensarbeitszeit ohne Zeiterfassung“ wird „im Einklang mit der EU-Arbeitszeitrichtlinie“ möglich bleiben, so der Koalitionsvertrag.

    Im Wahlkampf nahm die CDU Forderungen aus Unternehmensverbänden gerne auf. Von starren Regelungen wird gesprochen, ohne die Flexibilität des Arbeitszeitgesetzes darzustellen: Denn das Gesetz hat Öffnungsklauseln und viele Regelungslücken, die in den Betrieben zugunsten der Unternehmen umgesetzt werden können.

    So heißt es zwar im § 3 Arbeitszeitgesetz, die tägliche Arbeitszeit „darf acht Stunden nicht überschreiten“ – gleichzeitig bestehende weitgehende Möglichkeiten der Betriebe: Denn die tägliche Arbeitszeit „kann auf bis zu zehn Stunden“ verlängert werden, wenn z. B. es im Durchschnitt vom sechs Monaten acht Stunden täglich sind. Grundsätzliches wird also mit Ausnahmen versehen. Tägliche Arbeitszeiten von 10 Stunden sind gar nicht ausgeschlossen, ein verbindlicher Acht-Stunden-Tag nicht vorgeschrieben.

    Arbeitszeit und Gesundheitsschutz

    Bereits heute sind Verstöße gegen diese Höchstgrenze an der Tagesordnung. Behörden kontrollieren kaum. Betriebsräte berichten von Beschäftigten, die zwölf oder 14 Stunden arbeiten. Statt Regelungen zur Einhaltung des Gesetzes, will die Regierung Bestimmungen noch weiter aufweichen. Die Folgen werden gravierend sein.

    „Die Arbeitszeit ist ein wichtiger Faktor für die Gesundheit und das Wohlbefinden der Beschäftigten“, erläutert Stefani Mehring, Beraterin der Technologieberatung tbs NRW. Zu lange oder zu flexible Arbeitszeiten können zu psychischen Belastungen führen, z. B. Überforderung und Stress zur Folge haben. Die Gefährdungsbeurteilung ist ein zentrales Instrument des Arbeitsschutzes, das Unternehmen nach dem Arbeitsschutzgesetz durchführen müssen. Die Gefährdungsbeurteilung dient dazu, die Gefahren für die Gesundheit der Beschäftigten systematisch zu ermitteln. Ein elementares Thema ist dabei die Arbeitszeit, so Mehring.

    Daraus ergeben sich Forderungen an die Gestaltung der Arbeitszeiten. „Die Reduktion von überlangen Arbeitszeiten durch eine verbesserte Verteilung von Zusatzschichten auf möglichst viele Beschäftigte“ und „eine Reduktion von Zusatzschichten durch eine verbesserte Produktionsplanung“, fordert die Beraterin. Selbst Pausen werden von vielen Unternehmen nicht angemessen eingeplant.

    Eine realistische Personalplanung, eine Verbesserung der Pausengestaltung „durch eine feste Ablöseplanung mittels Springer an Anlagen“, hält Mehring für wichtig. Diese konkreten Probleme der Beschäftigten spielen im Koalitionsvertrag keine Rolle. Wettbewerbsfähigkeit im Unternehmensinteresse ist die dominierende Vorgabe.

    Arbeitszeitgesetz: Anspruch und betriebliche Realität

    Dabei zeigt gerade das Ringen um Dienstzeiten und Schichten: Zielsetzung und Folgen eines Gesetzes können unterschiedlich sein. So hat das Arbeitszeitgesetz nach Paragraf 1 auch den Zweck, den Gesundheitsschutz der Belegschaft zu verbessern und „den Sonntag und die staatlich anerkannten Feiertage als Tage der Arbeitsruhe und der seelischen Erhebung der Arbeitnehmer zu schützen“. Das hindert Aufsichtsbehörden und Arbeitsschutzeinrichtungen jedoch nicht daran, zuzulassen, dass die Realität anders aussieht.

    Das Gesetz sieht eine Sechstagewoche vor, eine Regelung, die dem Gesundheitsschutz widerspricht. Von einem Verbot der Sonntagsarbeit kann nicht gesprochen werden. „Der Anteil der Sonntagsarbeiterinnen und -arbeiter betrug 9,3 Prozent. Personen, die sonntags arbeiten, arbeiten auch häufig am Samstag. 8,3 Prozent der Erwerbstätigen arbeiten ständig oder regelmäßig an beiden Tagen des Wochenendes“, meldet das Statistische Bundesamt.

    Arbeitstage von über zehn Stunden „müssen als hochriskant eingestuft werden“, warnt Amélie Sutterer-Kipping vom Hugo Sinzheimer Institut für Arbeits- und Sozialrecht (HSI) der Hans-Böckler-Stiftung. Zu den Gesundheitsrisiken gehören psychosomatische Beschwerden, Herz- und Kreislauferkrankungen, Magen-Darm-Beschwerden oder Schlafstörungen. „Zudem erhöht sich durch Übermüdung infolge überlanger Arbeitszeiten das Risiko von Arbeitsunfällen“, schreibt die Wissenschaftlerin.

    Gesetze ändern nicht automatisch Tarifverträge und Betriebsvereinbarungen. Gewerkschaften kündigen bereits Gegenwehr an. „Aus den Betrieben bekommen wir die Rückmeldung, dass die Leute das nicht einfach so hinnehmen wollen. Heute ist der Acht-Stunden-Tag ein Grundbedürfnis der Beschäftigten“, erklärt Chaja Boebel im Gespräch mit nd.DieWoche. Die Mehrheit der Mitglieder hat ein klares Verlangen nach einer 35-Stunden-Woche, unterstreicht die Historikerin, tätig beim IG-Metall-Vorstand.

    #Allemagne #travail #libéralisation #exploitation #SPD #politique #droit

  • Défense du droit des travailleurs et travailleuses non syndiqué.e.s à participer à la prévention des maladies et des accidents du travail

    Les travailleurs et les travailleuses non syndiqué.e.s sont près des deux tiers des travailleurs et travailleuses du Québec ; 82% dans le secteur privé. Les statistiques montrent que les travailleurs et travailleuses non syndiqué.e.s sont deux fois plus susceptibles d’être blessé.e.s au travail que les travailleurs et travailleuses syndiqué.e.s. Les données sur les maladies professionnelles vont dans le même sens. Cette différence s’explique par le fait que les syndicats sensibilisent leurs membres et leur permettent de participer à la prévention.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/05/02/defense-du-droit-des-travailleurs-et-travaille

    #travail #santé

  • « Le bâtiment, les machines, tout reste La Redoute sauf les salariés » : des travailleurs de l’entrepôt de Wattrelos racontent leur externalisation forcée
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/04/30/quand-la-redoute-externalise-ses-effectifs-chez-idlogistics-le-batiment-les-


    Dans l’entrepôt logistique du groupe de vente à distance La Redoute, à Wattrelos (Nord), le 28 juin 2022. ALEXIS CHRISTIAEN (PIB)/PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP

    Au terme de négociations, les salariés ont notamment obtenu le maintien de leur prime d’ancienneté, de leur 13e mois, de leur prime panier (titre-restaurant) ou de la majoration des heures après 21 heures et avant 6 heures. Des mesures « garanties » selon La Redoute. Elles devront être maintenues dans le nouvel accord d’entreprise qu’il faudra forcément négocier avec IDLogistics d’ici à quinze mois. « La négociation, c’est sûr, se fera à la baisse », prédit cependant M. Bella. La loi interdit de diminuer leurs salaires même au-delà des quinze mois. Mais les équipes passent de la convention collective du commerce à distance à celle du transport routier de marchandises, jugée moins-disante. « Comme on est mieux payé que ceux d’IDLogistics, on a très peu de perspective d’augmentation désormais », commente une préparatrice de commande.

    https://archive.ph/SeYy6

    #logistique #livraison #commerce #ouvriers #ouvrières #travail_ouvrier #travail #emploi #externalisation

    • La logistique, vivier d’emplois, mais à quel prix ?
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/04/30/la-logistique-vivier-d-emplois-mais-a-quel-prix_6601858_3234.html

      La logistique, qui faisait travailler 1,56 million de salariés fin 2024, dont 400 000 à 500 000 dans des entrepôts, est l’un des secteurs qui maintiennent à flot le niveau d’emploi dans l’Hexagone. Quatre-vingt-dix mille recrutements sont attendus en 2025 dans la catégorie transports et entreposage, selon l’enquête « Besoins en main-d’œuvre » de France Travail, dont 40 400 magasiniers et préparateurs de commandes peu qualifiés (4 % de plus qu’en 2024). C’est l’un des rares métiers où les projets d’embauche augmentent en France.

      Amazon symbolise les paradoxes de la logistique. Côté face, un géant qui dynamise l’emploi local − ses effectifs en France ont été multipliés par six en dix ans, pour atteindre 24 000 personnes sur trente-cinq sites − et paie mieux que les concurrents. Côté pile, une machine inlassable, consommatrice d’intérimaires, qui peut briser en quelques années les corps et les psychismes, et où les salariés se succèdent à un rythme impressionnant.

      https://archive.ph/BgdIf
      #cadences #malades_du_travail #management_algorythmique

  • La Trame, derrière la façade
    https://ricochets.cc/La-Trame-derriere-la-facade-8363.html

    Derrière la façade de cette association dioise, c’est loin d’être jolijoli. Mais la parole se libère et demande du soutien. L’occasion de penser les possibilités de solidarité. #Les_Articles

    / #Die, #Migrant.e.s_-_Réfugié.e.s_-_Exilé.e.s, Travail, emploi, entreprise...

    #Travail,_emploi,_entreprise...

  • Union Busting : Fristlos gefeuert
    https://www.jungewelt.de/artikel/499080.union-busting-fristlos-gefeuert.html

    L’état allemand agit contre la mise en place de comités d’entreprise en limitant le nombre de juges aux tribunaux devtravail.

    30.4.2025 von Jessica Reisner - Schützen Arbeitsgerichte Lohnabhängige vor Unternehmerwillkür? Verfahren zu lang. Anwälte fordern mehr Richter

    Ein schwerer, oft langwieriger Gang der Geschassten vor den Kadi mit offenem Ausgang (Bielefeld, 15.4.2009)

    Sie trifft Lohnabhängige existentiell: die fristlose Kündigung. Die außerordentliche Beendigung des Arbeitsverhältnisses ist der Vorschlaghammer im Werkzeugkasten unternehmensnaher Arbeitsrechtskanzleien. Um so wichtiger ist für Gekündigte eine schnelle gerichtliche Klärung. Doch viele Arbeitsgerichtsverfahren dauern lange, für Betroffene oft zu lange. Unternehmern und ihren Anwälten kann es hingegen oft nicht lang genug gehen. Sie wollen gefeuerte Kollegen entkräften, entnerven, mürbe machen.

    Um eine fristlose Kündigung zu kassieren, reicht es mitunter, in der Firma den im Betriebsverfassungsgesetz (BetrVG) vorgesehenen Betriebsrat (BR) gründen zu wollen. So erging es etwa einem Angestellten des Digital Career Institute (DCI) in Berlin. Das DCI bietet Weiterbildungskurse an, maßgeblich finanziert über »Bildungsgutscheine« der Bundesagentur für Arbeit.

    Der DCI-Beschäftigte wollte mit Kollegen im Sommer 2024 einen BR gründen. Nach einer diskussionsreichen Wahlversammlung zur Wahl eines Wahlvorstandes kündigte die Firma ihm fristlos und begründete dies mit seinem Verhalten auf der Wahlversammlung. Ein abenteuerliches Konstrukt. Das schien man auch beim DCI so zu sehen und legte sicherheitshalber noch zwei Kündigungen nach. Auch drei weitere Initiatoren der BR-Gründung flogen raus.

    Ein klarer Fall von Behinderung der BR-Arbeit nach Paragraph 119 BetrVG, kurz: Union Busting. Ein Fall, der arbeitsgerichtlich in kürzester Zeit zu klären wäre. Möchte man meinen. Zumal ein Gütetermin nach dem Arbeitsgerichtsgesetz (ArbGG) rund zwei Wochen nach Klageerhebung vorgesehen ist. Tatsächlich fand die Güteverhandlung im besagten Fall sechs Monate später, im Januar 2025, statt. Der erste Kammertermin am Arbeitsgericht Berlin wird sogar erst am 31. Juli 2025 stattfinden.

    Das drastische Beispiel ist kein Einzelfall. Angestellte und ihre Anwälte erleben häufig, dass arbeitsrechtliche Verfahren allein in erster Instanz viele Monate dauern. Geht ein Fall in die nächste Instanz, vergehen bis zur Urteilsfindung mal eben eineinhalb oder zwei Jahre. Das liegt auch an häufigen Terminverschiebungen auf Antrag der Unternehmensanwälte.

    Probeabo - Der rote Faden

    Die Berliner Senatsverwaltung für Arbeit und Soziales erklärte auf jW-Anfrage, dass die durchschnittliche Verfahrensdauer bei Kündigungen in Berlin 2023 bei 3,1 Monaten lag. Das Ministerium der Justiz des Landes Nordrhein-Westfalen kommt auf 2,4 Monate. Mittelwerte zwischen flotten Einigungen und langwierigen Verfahren. Übereinstimmend erklären Berlin und NRW, keine Statistik über Terminverschiebungen nach Antragstellern zu führen. Ein Fehler, denn so bleiben Häufungen unerfasst.

    Fest steht, Unternehmen, die das Grundrecht auf Mitbestimmung unterlaufen, treten reichlich arbeitsrechtliche Verfahren gegen Beschäftigte los. Viele davon sind konstruiert und fallen erfahrungsgemäß vor Gericht in sich zusammen. Die Verfahren erfüllen dennoch ihren Zweck. Beschäftigte werden maximal gestresst und von Kollegen isoliert, die Belegschaft eingeschüchtert.

    Die Akteure in den Chefetagen sitzen die Verfahren dagegen bequem aus. Jede Terminverschiebung spielt ihnen in die Hände. Es sei denn, solidarische Unterstützer Gekündigter haben Protest angekündigt, mobilisieren beispielsweise zu einer Kundgebung vor das Arbeitsgericht. Unabhängig davon, ob die Verhandlung stattfindet oder kurzfristig abgesagt wurde. Denn solche Aktionen schaffen kritische Öffentlichkeit, inklusive Imageschaden für das Unternehmen, das engagierte Gewerkschafter im Betrieb schassen will.

    Anwälte Beschäftigter fordern bei Anträgen auf Terminverschiebungen am Arbeitsgericht die Vorlage von Beweisen, zum Beispiel durch Atteste. Es braucht außerdem eine statistische Erfassung der Verschiebungsanträge, der Antragsteller und der Begründungen. Sonst werden Arbeitsgerichte zu unfreiwilligen Komplizen von Union Bustern. Und das, obwohl Kündigungsschutzverfahren nach dem ArbGG vorrangig zu erledigen sind.

    Zurück zum DCI-Fall: Die verschleppte Verhandlung hat mit zeitnaher Rechtsfindung nur noch wenig zu tun. Der gefeuerte BR-Gründer ist dann länger als ein Jahr aus dem Betrieb, die Chance einer Betriebsratsgründung ist längst vertan. Bei Arbeitsgerichten nichts Ungewöhnliches: Mehr als 80 Prozent der Kündigungsschutzklagen endeten 2023 bundesweit mit einem Vergleich. Für aggressive Chefs ein Sieg auf ganzer Linie: Betriebsrat verhindert, Exempel statuiert. Und die Kosten? Die gelten als Betriebsausgabe.

    Fazit: Die Arbeitsgerichte benötigen mehr Personal. Und die Lohnabhängigen brauchen mehr Schutz vor Unternehmerwillkür. Passiert hier nichts, können Union Buster weiter mit dem »Vorschlaghammer« hantieren.

    : Arbeitsgerichte

    Wer hat’s erfunden? In der Frage der Arbeitsgerichte Napoleon. Zumindest in Köln. Hier wurden Konflikte zuvor nach alter Sitte, mit Mistgabeln und Fackeln, gelöst. Unzivilisiert und dringend neu zu regeln. Nach dem Vorbild des Lyoner »Conseil de Prud‹hommes« (CPH) schuf Napoleon deshalb am 26. April 1811 per Dekret den »Rat der Gewerbeverständigen«.

    212 Jahre später arbeiteten deutsche Arbeitsgerichte laut Statistischem Bundesamt 2023 exakt 283.116 Fälle ab. Klingt viel. Doch damit auch die Qualität stimmt, muss ständig nachjustiert werden. Wie steht es etwa um die Neutralität und Unabhängigkeit der Richter an Arbeitsgerichten? Fragwürdig sind hier besonders hoch dotierte Vorträge und Seminare vor Unternehmensverbänden oder Managerschulungen durch Arbeitsrichter. Anfragen des Kölner Vereins »Aktion gegen Arbeitsunrecht« ergaben, dass nur vier von 16 Landesministerien für Justiz hierzu eine Statistik führen.

    Viele Kündigungsverfahren enden mit Vergleichen. Das hat mit Rechtsfindung wenig zu tun, sondern ist oft ein fauler, intransparenter »Justizhandel«. Vor allem, wenn Gekündigte eine Schweigeklausel unterschreiben, die verbietet, über erfahrenes Unrecht zu sprechen.

    Vergleiche haben für Richter den Vorteil, dass sie kein Urteil schreiben müssen. Und da auch die Anwälte von Vergleichen profitieren, sehen sich Gekündigte von gleich drei Seiten unter Druck gesetzt. Das kann auch heißen: Geld statt Recht. 130.516 von 158.450 Kündigungsverfahren endeten 2023 mit Vergleichen.

    Zu guter Letzt: Wer wird eigentlich Richter? Beschäftigtennahe Arbeitsrechtler warnen, dass vermehrt Rechtsanwälte in Richterämter kommen, die zuvor bei unternehmensnahen Kanzleien tätig waren, die auch als Union Buster auftreten. Mangelnde Transparenz. Auch hier. (jr)

    #Alkemagne #justice #travail #syndicalisme #comité_d_entreprise #droit_du_travail

  • Tradwives Are the Harbinger of Systemic Breakdown - An interview with Kristen R. Ghodsee
    https://jacobin.com/2025/04/tradwives-hobbes-soviet-union-consumption

    ref. https://seenthis.net/messages/1112069 Eine Freundin wie ein Schmetterling

    27.4.2025 Interview by Meagan Day - Nostalgia for a bygone gender regime is more than a weird social media trend. It reflects larger system pressures — on elites facing technological disruption that might generate social unrest, and on ordinary women buckling under the weight of modern work.

    Women’s magazines, once replete with arcane rules for female submission, have evolved beyond recognition since the publication of Betty Friedan’s feminist classic The Feminine Mystique. Now twenty-first-century feminists look on with horror as self-styled “tradwives” fill their shoes with advice on marriage (“As traditional wives, we are called to honour and uplift our husbands, not tear them down”) and work (“There’s nothing wrong with getting a little job, maybe doing date-night babysitting”).

    Anthropologist Kristen Ghodsee sees the tradwife phenomenon as more than just a weird social media trend. Faddish nostalgia for a romanticized bygone gender regime reflects larger system pressures — both on elites, who are staring down major economic changes with the potential to generate mass unrest, and on ordinary women, who are eager to escape the grinding dual expectations of exploitative work and unsupported caregiving.

    Kristen Ghodsee is the author of Why Women Have Better Sex Under Socialism, Everyday Utopia, and many other books, and chairs the Russian and East European studies department at the University of Pennsylvania. Drawing on her research on the gendered dimensions of Eastern European socialism and the transition to capitalism, she spoke with Jacobin‘s Meagan Day about how traditional gender roles have been used to manage economic shocks, the social uses of patriarchal authority, and how women’s real dissatisfaction with poor working conditions (paid and unpaid) gets redirected from collective action toward individual opt-out fantasies that ultimately undermine their autonomy.

    Meagan Day

    Why is the tradwife phenomenon happening right now?

    Kristen R. Ghodsee

    I’ve been thinking about this from the perspective of an anthropologist and historian of Eastern Europe. I have two interrelated observations. First, in Thomas Hobbes’s 1651 Leviathan, which is a foundational text for Western civilization and a justification for the state, Hobbes argues that people won’t naturally obey the sovereign even though they need one. They must be trained into habits of obedience. He explains that people learn obedience from the paterfamilias — the father in the family and head of the household.

    Specifically, Hobbes based his theory upon the republican Roman ideal of patria potestas, where the father had unquestioned power over the life and death of his children and slaves. Traditional gender roles within the nuclear family prepare people to accept unquestioningly the leadership of the sovereign or dictator.

    So it’s not surprising that as we’re witnessing a global swing toward neo-dictatorship and right-wing strongman politics, we’re also seeing renewed emphasis on the traditional nuclear family led by a strong masculine father who trains people to be obedient. The tradwife phenomenon and the manosphere are two sides of the same coin, reflecting this shift toward authoritarian politics.

    My second observation relates to economic shocks. After the Berlin Wall fell in 1989, when the East German economy was dismantled through the privatization and liquidation of state-owned enterprises, unemployment reached around 40 percent by 1991. The solution? Push women back into the home. Officials reasoned that since women are naturally homemakers, it made sense to reduce unemployment rates by removing women from the workforce.

    In 1991, Bulgaria’s finance minister, Ivan Kostov, who later became prime minister, told the World Bank that “unemployment is a burning issue, reaching 10 percent this year. One solution could be to encourage women, 93 percent of whom are employed, to leave the workforce and return to their families, even if this means a temporary loss of purchasing power in the families.”

    This strategy has been used repeatedly. When there’s an economic shock — whether that’s introducing capitalism to formerly socialist societies or, in our current moment, the arrival of artificial intelligence (AI) — governments need to rapidly shrink the labor force without causing social unrest. Pushing women back into the home is one solution. There are historical precedents for this even in the United States, such as when women were brought into the workforce during World War II and then sent back into the home when the war ended.

    I don’t think Donald Trump is playing four-dimensional chess — people give him too much credit. But people like Elon Musk are certainly thinking about the disruptions AI will cause in the labor market. AI will soon eliminate many jobs. There is a pressing need to prevent high unemployment that could cause social chaos. Promoting traditional gender roles with separate spheres of work, paid labor and unpaid domestic labor, has the beautiful effect of shrinking the formal labor force when jobs are disappearing. It’s likely that some of the powerful people promoting traditional gender roles realize this.

    But there’s a contradiction: these same people are creating products that reduce the need for human labor while simultaneously saying we need more humans. In a recent Fox News interview, when asked what keeps him up at night, Musk said it was the falling birth rate. That’s his primary concern. This makes sense if you’re an oligarch, since two-thirds of the American economy is consumer spending. You’ll have a problem if there aren’t enough people to buy your products.

    Traditional gender roles have utility in tackling both problems, promoting the idea of women both leaving the workforce and having more children. Elites like Musk realize that reinforcing traditional gender roles incentivizes women to accept not having jobs and being economically dependent on partners, which is one way to ride out the coming exogenous shock to the system, as well as to have more babies, which is important to prevent cratering consumption.

    Meagan Day

    Is their idea that sending women into the home will reduce the workforce enough to raise wages for the remaining workers — men — thereby resurrecting the mythical single-income family?

    Kristen R. Ghodsee

    Yes, in theory, because a smaller workforce means upward wage pressure. But there are other effects, and that’s where the Hobbesian theory comes in. If you have a single patriarch with a family wage, it reinforces the traditional patriarchal nuclear family that produces obedience among women and children who depend on the father for material support.

    This creates a patriarchal family dynamic that trains people to be deferential to arbitrary authority, dampens dissent, and deteriorates women’s autonomy and ability to exit abusive situations. We don’t actually know for certain that sending women home would increase men’s wages, especially with such a profound shock like AI. But even if it did, the cultural problems would be unbearable from the perspective of women’s rights.

    Meagan Day

    We’ve talked about what’s happening in the minds of elites, but what about ordinary people? Why are average women consuming tradwife content?

    Kristen R. Ghodsee

    It’s not good, fun, or nice to be an American worker. Capitalism sucks. Many women in the workforce are not having a good time. They’re intrigued by alternatives, but there aren’t any on offer, so they’re looking to a romanticized past.

    It has a new face now, but it’s not entirely new. I remember when Trump was elected in 2016, there was a poll asking American women whether they wanted to be like Hillary Clinton or Melania Trump. Melania’s image — lounging by the pool in her bathing suit with big Gucci sunglasses — won out over the educated politician Hillary Clinton.

    This reflects a strain of misogyny in American culture that has never really gone away, which women themselves internalize. Girls grow up with Cinderella stories of various types — from the original Disney version to Pretty Woman — about being chosen and saved by a rich man from a life of brutal, horrible toil. These narratives are powerful.

    People want to be esteemed, and in capitalist society, esteem is indexed to wealth — wealth in money but also wealth in time. The tradwife content is wealth porn, but of a different type. It’s all predicated on the existence of a high-earning husband.

    Meagan Day

    Are you familiar with the “soft life” trend? It’s social media content mostly by and for Gen Z and Millennial women about living a “soft life” — don’t work so hard, don’t exert yourself, stop hustling, slow down, relax. It’s mostly highly aestheticized content about drinking green juice and engaging in self-care.

    It’s not as ideological as tradwife content, but it’s speaking to the same dissatisfaction with work. It’s attractive. But the reality is that a true “soft life” under capitalism requires a rich husband or rich parents. It’s not possible to live that way all the time without giving up some hard-earned independence and autonomy. Given the pressures of work in general, to say nothing of balancing work and family responsibilities, some women are genuinely wondering if that trade might be worth it.

    Kristen R. Ghodsee

    It’s sad, because there’s almost a nascent anti-capitalist impulse here being hijacked toward reactionary ends. The feeling of looking at the exploitative class relations of capitalism and going “I don’t want to participate in this anymore” could turn into collective organizing, but instead it turns into individual escape fantasies. The tradwife path seems easier and more socially acceptable than joining a political organization and fighting for justice.

    The truth is that the Left does have some good answers to the questions women are facing, like balancing work and family life, or even having children to begin with, if that’s what they want. The Right, on the contrary, does not really have good answers.

    There’s this misogynistic view that feminism has made women selfish, that they’re not doing what they naturally should — having babies — and are becoming “childless cat ladies” instead. But women are rational beings who look at the job market, the costs of raising children, the lack of state support, and all the trade-offs they’d have to make, and some of them choose not to have children.

    In Eastern Germany and Bulgaria under socialism, the state subsidized childcare. There were child allowances, paid job-protected parental leave, and other pro-family policies. That was a system that supported women to work and have children if they wanted to, and most did both. More importantly, when surveyed, most women reported that they wanted to do both.

    When those enterprises were privatized with the introduction of capitalism, those resources disappeared. Officials tried to push women into the home, thinking, “Instead of the state paying for these services, women will do it for free because that’s what women are supposed to do.” They genuinely believed, as the American right does today, that most women would be happier at home with their kids, doing yoga, watching soap operas, making sourdough, or milking cows. They thought, “We’ll send women home to do work we were otherwise paying for, they’ll have more babies, and everyone will be happier.”

    But the evidence contradicts this. Bulgaria, according to the United Nations, is the fastest-shrinking country in the world due to outmigration and very low birth rates, and this has happened since the introduction of capitalism. We see similar patterns in South Korea and Japan. Once women have economic independence and can make decisions about their lives, having a child means losing that autonomy unless there’s massive state support. Historical evidence suggests that pushing women home without investments like these will reduce birth rates, not raise them.

    Meagan Day

    The Right’s ideas may not be functional, but they are still attractive to people desperate to imagine an alternative to the unsustainable present situation. How can we convince women who want an escape from the pressures of work under capitalism to look toward a progressive future rather than a reactionary past?

    Kristen R. Ghodsee

    There’s a beautiful essay by Nadezhda Krupskaya from around 1899 called “The Woman Worker” about what to do with Russian peasant women who were largely illiterate and politically unaware. She argues that women only become politicized by attending political events — you have to get people together, and when a woman feels the strength of her comrades, she suddenly understands her power. The more she attends, the more radicalized she becomes.

    Liberal feminists are shortsighted when they think you can talk people into seeing that the world could be different. We need to understand that what people need most after the basics — like water, shelter, food, health care, and education — is esteem. They need to feel part of a community that loves, admires, and appreciates them. The experience of being part of that community can transform consciousness very rapidly. It’s the antidote to scrolling on social media in isolation and falling down a tradwife rabbit hole.

    This has to start on the ground — organizing meetings where people can talk and get to know one another, or even just going out for drinks and discussing politics and their lives. We have to be creative. The point is to construct a container for women to connect their personal struggles to the broader system. Because if we don’t, the Right will take advantage of women’s dissatisfaction to promote its agenda, which is what we’re seeing today.

    #femmee #capitalisme #travail

  • Jour de deuil : la sécurité et le bien-être des travailleuses et travailleurs doivent être en tête des priorités

    Chaque année, le 28 avril, les travailleuses et travailleurs du Canada soulignent le Jour de deuil national, une occasion solennelle de commémorer et honorer les personnes qui sont blessées, rendues malades ou mortes en raison de leur travail. Aujourd’hui, nous nous réunissons en souvenir et en solidarité, et nous réfléchissons aux vies changées à jamais par ces tragédies. Nous renouvelons notre engagement à veiller à ce que les travailleuses et travailleurs rentrent à la maison sains et saufs à la fin de chaque journée.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/10/loit-publie-le-rapport-2025-de-la-commission-dexperts-pour-lapplication-des-conventions-et-recommandations/#comment-66680

    #travail #canada

  • Feuille de route et déclaration adoptées
    Assises de la santé et la sécurité des travailleuses et travailleuses
    25 et 26 mars 2025

    Nous étions plus de 500 participant⋅es aux Assises de cette années, plus de 600 inscrit⋅es. Voici les deux textes que nous avons adoptés lors de ces Assises.
    A diffuser sans modération !

    FEUILLE DE ROUTE
    Santé et sécurité des travailleurs et travailleuses : feuille de route adoptée aux Assises
    25 et 26 mars 2025

    Ces Assises sont les deuxièmes du genre. Elles font suite à plusieurs rendez-vous annuels organisés à l’occasion du 28 avril, journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail.
    Le premier rendez-vous est donc le 28 avril prochain. Cette date doit donner un signal public de l’engagement le plus large pour la santé et la sécurité des travailleurs⋅ses. Nous n’avons pas pour vocation à nous substituer aux organisations syndicales ou associatives, notre réseau doit favoriser la mise en mouvement collectif dans les différentes localités. Ce 28 avril est ainsi une occasion pour que dans le maximum de lieux, d’entreprises, de villes, existent des rassemblements, ou même simplement un tract, pour rappeler l’importance de cet enjeu.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/05/textes-adoptes-par-les-assises-des-13-et-14-mars-2024/#comment-66588

    #santé #travail

  • Mettre en place des politiques de protection sociale adéquates est essentiel pour l’égalité entre hommes et femmes

    Le document de travail de l’OIT met en évidence l’impact d’une protection sociale bien conçue et de politiques intégrées sur l’amélioration de l’égalité entre hommes et femmes.

    GENÈVE (OIT Infos) – Dans sa nouvelle publication, Mettre la protection sociale au service de l’égalité entre hommes et femmes : A quoi cela ressemble-t-il ? Comment y parvenir ?, l’Organisation internationale du Travail (OIT) souligne que la conception de politiques tenant compte de l’égalité entre hommes et femmes et la coordination entre la protection sociale et d’autres politiques sont essentielles pour lutter contre les inégalités structurelles et garantir l’accès effectif des femmes aux prestations et services de protection sociale.

    Présenté lors d’une table ronde en ligne jeudi dernier, le document adopte une approche fondée sur le cycle de vie et souligne que chaque étape nécessite une attention particulière aux risques et besoins spécifiques liés au genre lors de la mise en œuvre des régimes de protection sociale.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/04/25/mettre-en-place-des-politiques-de-protection-s

    #international #travail

  • Sozialwissenschaftlerin zur Spargelernte: „Er sagte: ‚Nirgendwo war es so schlimm wie in Deutschland‘“
    https://taz.de/Sozialwissenschaftlerin-zur-Spargelernte/!6079784

    Les paysans allemands exploitent comme les espagnols et italiens.

    23.4.2025 von Yelizaveta Landenberger - Spargelbauern holen Zigtausende Ern­te­hel­fe­r:in­nen nach Deutschland. Oft herrschen katastrophale Bedingungen, sagt die Expertin Kateryna Danilova.

    Spargelbauern holen Zigtausende Ern­te­hel­fe­r:in­nen nach Deutschland. Oft herrschen katastrophale Bedingungen, sagt die Expertin Kateryna Danilova.
    Luftbild eines Spargelfeldes
    Harte Ernte: Spargelfeld in NRW   Foto: Rupert Oberhäuser/imago

    taz: Frau Danilova, Sie werfen den deutschen Spargelbauern im Jahresbericht der Initiative Faire Landarbeit massive Ausbeutung ihrer Sai­son­ar­bei­te­r:in­nen vor. Wie sieht die aus?

    Kateryna Danilova: In unserem aktuellen Bericht liegt der Fokus vor allem auf den überteuerten und schlechten Unterkünften. Aber wir stellen noch viele andere Probleme fest, wie die Mindestlohnunterschreitung und eine extreme Ausdehnung des Arbeitstages. Hinzu kommt, dass die teils kriminellen Arbeitsvermittlungsstrukturen nicht reguliert sind. Aber wir bekommen auch immer mehr Hinweise auf sexualisierte Ausbeutung.

    taz: In welcher Form?

    Danilova: Es gibt bislang nur Hinweise, da die Betroffenen selbst die Vorfälle nicht melden. Wir erfahren das über ihre Kolleg:innen, durch Zufall, wenn wir in den Betrieben sind, um uns die Arbeitsbedingungen anzusehen. Meist nutzen den Schilderungen nach die festangestellten Vorarbeiter ihre Machtposition aus und zwingen die Beschäftigten zu sexuellen Handlungen.

    taz: Woher kommen Ihre Informationen?

    Danilova: Den Kern unseres Berichts macht aus, was wir in unserer Beratungspraxis und bei unseren Feldaktionen beobachten. Wir gehen an die Feldränder und sprechen dort mit den Saisonarbeiter:innen. Unsere Beobachtungen aus den direkten Gesprächen ergänzen wir durch wissenschaftliche Expertise.

    taz: Wer sind die Menschen, die als Sai­son­ar­bei­te­r:in schuften?

    Danilova: Das sind vor allem Menschen aus Rumänien, die hier im Rahmen einer kurzfristigen Beschäftigung arbeiten, das heißt sozialversicherungsfrei, auf drei Monate begrenzt – extrem prekär. Sie kommen auch aus anderen osteuropäischen Ländern und auch immer mehr aus Drittstaaten, zum Beispiel aus den zentralasiatischen Ländern oder sogar aus Indien oder China.

    taz: Um wie viele Menschen geht es?

    Im ­vergangenen Jahr hatten wir 241.000 Saison­arbeite­r:innen, das ist knapp ein Drittel aller Beschäftigten in der Landwirtschaft. Ohne diese Menschen können Spargel und Erdbeeren nicht geerntet werden. Die Beschäftigten leisten einen unersetzbaren Beitrag – das haben wir auch zu Corona-Zeiten gesehen –, werden aber ausgebeutet.

    taz: Sie sprachen gerade von Unterschreitungen beim Mindestlohn. Der ist doch gesetzlich vorgeschrieben, liegt aktuell bei 12,82 Euro brutto pro Stunde. Wie kann es da zu Verfehlungen kommen?

    Danilova: Nicht alle gearbeiteten Stunden werden festgehalten und bezahlt. Jemand kann 12, 13 oder auch 14 Stunden pro Tag arbeiten und dann nur für 8 davon Lohn bekommen. Oder die Arbeitgeber holen sich ihr Geld über die Wohnkosten zurück. Die Sai­son­ar­bei­te­r:in­nen bekommen zwar die Unterkünfte vom Arbeitgeber zur Verfügung gestellt, aber zu sehr hohen Preisen.

    taz: Wie hoch?

    Danilova: Wir sprechen von Beträgen, die höher sind als in Metropolregionen in Deutschland, und das für Container in einem brandenburgischen Dorf. Drei bis vier Personen teilen sich ein Zimmer, manchmal aber auch bis zu 14. Ein rumänischer Saisonarbeiter, den wir in unserem Bericht zitieren, meinte: „Nirgendwo war es so schlimm wie in Deutschland.“ Er hatte zuvor in Italien auf der Baustelle und in Dänemark auf den Feldern gearbeitet.

    taz: Wie reagieren die Land­wir­t:in­nen auf Ihre Feldbesuche?

    Danilova: Manche lassen uns frei mit den Beschäftigten sprechen, andere fordern uns sofort auf, ihre Felder zu verlassen. Es kam auch schon vor, dass die Flyer, die wir verteilten, sofort von den Vorarbeitern wieder eingesammelt wurden. Meine Kolleginnen wurden nach der Aktion sogar mal mit einem Auto verfolgt.

    taz: Rechtfertigen sich die Land­wir­t:in­nen vor Ihnen?

    Danilova: Ein Landwirt meinte zu uns mal, die Menschen seien „nichts Besseres“ gewohnt und bei ihnen zu Hause sei alles „noch schlimmer“. Ein anderer sagte gar, die Saisonarbeit sei wie Urlaub für die Beschäftigten. Wir sprechen von einer schweren physischen Arbeit, die viel Präzision erfordert – viele Stunden pro Tag unter direkter Sonneneinstrahlung.

    taz: Verbessert sich denn auch etwas in den Betrieben?

    Danilova: Bei manchen Betrieben konnten wir in den letzten zwei Jahren Verbesserungen feststellen. Von systematischen Verbesserungen in dieser Branche sind wir aber immer noch weit entfernt. Seit Anfang dieses Jahres gibt es eine neue Regelung innerhalb der gemeinsamen Agrarpolitik der EU, nach der Subventionen nun an die Einhaltung gewisser Standards geknüpft sind. Da werden wir aber erst in diesem Jahr beobachten, ob das auch einen Einfluss auf die Arbeitsbedingungen hat.

    taz: Es scheint viele Betroffene zu geben. Wieso wehren sich nicht mehr Menschen gegen die Ausbeutung?

    Danilova: In der Regel bekommen die Sai­son­ar­bei­te­r:in­nen ihre Löhne als einmalige Barzahlung am Ende der Saison. Sie verlassen ihre Unterkunft, und da steht schon der Bus bereit, der sie zurück nach Rumänien bringt. Es sind vielleicht 1.000 Euro weniger, als sie erwartet haben – aber sie können nichts mehr tun. Eine Klage ist sehr schwierig, die Menschen sprechen meist kein Deutsch, kennen das bürokratische System nicht. Für Verhandlungen vor Gericht müssten sie immer wieder nach Deutschland kommen, was ins Geld geht. Wir als arbeitsrechtliche Beratungsstellen versuchen, die Menschen zu empowern und Löhne außergerichtlich einzufordern. Gleichzeitig hat die Industriegewerkschaft Bauen-Agrar-Umwelt eine spezielle Mitgliedschaft für Saisonbeschäftigte, die ihnen zu begünstigten Bedingungen Rechtsschutz gewährt.

    taz: Was kann die Politik tun?

    Danilova: Der Mindestlohn muss fortbestehen, aber auch tatsächlich ausgezahlt werden. Außerdem müssen die Unterkunftspreise gedeckelt und die Arbeitsvermittlung reguliert werden. Die Saisonbeschäftigten verdienen mehr für ihre Arbeit.


    Kateryna Danilova Bild: Antje Pahl

    Im Interview: Kateryna Danilova ist Sozialwissenschaftlerin und beim Europäischen Verein für Wanderarbeiterfragen sowie beim gewerkschaftlichen Netzwerk Faire Mobilität für Landwirtschaft zuständig.

    #Allemagne #travail #exploitation #migration #agriculture

  • L’attachement au #travail
    https://laviedesidees.fr/L-attachement-au-travail

    En s’appuyant sur #Marx et #Spinoza, J. Read montre comment l’idéologie capitaliste contemporaine restructure notre vie affective autour d’une mythologie du travail, où la souffrance au travail devient paradoxalement une vertu, opposant les « vrais travailleurs » aux prétendus « assistés ».

    #Philosophie #idéologie

  • "Il y a une vraie crainte de se faire contrôler" : En #Mauritanie, les vagues d’arrestations de migrants sèment la peur

    Depuis presque deux mois, les #arrestations de personnes en situation irrégulière sont quasi-quotidiennes en Mauritanie. Après un passage en #détention, elles sont ensuite renvoyées aux frontières avec le Sénégal ou le Mali. Un climat qui sème la #peur dans le pays où sont présents quelque 200 000 migrants.

    « Surtout pour les migrants Subsahariens, la situation peut être qualifiée de critique », estime Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur, contacté par InfoMigrants. Depuis fin-février, la Mauritanie mène une campagne d’arrestations et d’#expulsions de migrants en situation irrégulière. Selon l’OIM en 2024, ils sont environ 200 000 migrants en Mauritanie. « C’est tous les jours qu’il y a des #refoulements. La police arrête même des gens dans leurs maisons, des hommes lorsqu’ils vont au travail... Les refoulements ne touchent plus que les migrants en transit mais tout le monde », raconte l’associatif.

    De nombreux migrants arrêtés sont envoyés notamment à #Rosso, au #Sénégal, à la frontière mauritanienne. C’est le cas de Diallo, arrêté par la police à Nouakchott, la capitale. « Ils te disent ’tu es un étranger non ?’, tu dis oui, on te prend. Pendant deux jours, on est enfermés dans un centre où si tu n’as pas l’argent pour acheter à manger, tu vas mourir dans la salle », raconte-t-il à RFI.

    Même scène pour Camara, vêtue d’un grand voile mauritanien, qui a été expulsée à Rosso malgré sa grossesse et sa fille de deux ans. « (Un policier) m’a attrapé à la maison, j’étais couchée donc, il (est venu), il (a cogné). Moi, j’ai fait une semaine en prison. Il n’y avait pas à manger », confie la jeune femme à RFI.

    « Les gens se cachent »

    Si les précédentes vagues d’interpellations touchaient principalement les migrants interceptés en partance vers l’Europe, cette fois-ci, tous les profils semblent concernés. Adamou*, un étudiant d’une trentaine d’années craignant de se faire refouler à son tour malgré sa carte d’étudiant, a décidé de faire un aller-retour au Sénégal pour assurer son avenir en Mauritanie. « Comme ça si on me contrôle, je peux dire que j’ai un visa pour 3 mois », explique-t-il à InfoMigrants. Car lorsqu’un ressortissant d’un pays de la Cédéao rentre en Mauritanie, il dispose d’un visa valable 90 jours.

    Selon lui, nombre de ses compatriotes en Mauritanie ont été arrêtés puis refoulés. « Certains avec qui je suis en contact sont à Rosso mais le Sénégal ne veut pas d’eux, d’autres ont été renvoyés vers le Mali. Il y en a un aujourd’hui qui est à Bamako », indique-t-il. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, il y a une vraie crainte de se faire contrôler et arrêter. Chaque jour ça arrive ».

    Et cette peur se ressent dans les rues, selon Abdoulaye Diallo. « Avant, il y avait beaucoup de taxis, conducteurs de tuks-tuks, tous ces petits jobs occupés par des migrants… Mais maintenant, on voit vraiment l’absence des migrants dans la ville. Les gens se cachent », raconte-t-il.

    « Ici, les migrants vivent du #travail_informel parfois depuis plusieurs années »

    Une situation qui risque de plonger nombre de personnes en situation irrégulière dans la #précarité car l’augmentation des arrestations et des contrôles « crée un #climat_répressif », analyse une humanitaire, contactée par InfoMigrants, qui a souhaité rester anonyme. « Depuis le mois de mars, les arrestations ne sont plus uniquement liées aux interceptions et débarquements de pirogues en direction de l’Europe », dit-elle.

    Pour éviter d’être arrêtés, les migrants sont de plus en nombreux à demander un titre de séjour. Ainsi, « les services d’enregistrement de migration sont débordés et il y a énormément de queues », explique l’humanitaire. À ça, « il faut ajouter les nouveaux visas électroniques ». Ainsi, entre le nouveau système et l’augmentation de la demande, « on a un ralentissement général de la #régularisation ». « Ils auraient pu laisser un délai avant d’arrêter les gens afin qu’ils puissent faire les demandes », souffle Amadou.

    « Un travail de routine »

    Selon le ministre mauritanien des Affaires étrangères interrogé par RFI, Mohamed Salem Ould Merzoug, « il n’y a pas, à proprement parler, de mesures particulières enclenchées ». « Notre politique vis-à-vis de la migration irrégulière est restée la même : appliquer la règle de droit et être très ferme, par rapport aux réseaux de migrants irréguliers en particulier », a-t-il dit.

    Ces opérations sont « un travail de routine », concernant des migrants n’ayant pas régularisé leur situation, selon le ministre qui n’a pas donné de chiffres sur l’ampleur de ces refoulements. Il assure que sur les 130 000 migrants recensés en 2022, seulement 7 000 ont renouvelé leur titre de séjour.

    Dans ces vagues d’arrestation, certains y voient un lien avec l’#accord conclu entre la Mauritanie et l’#Union_européenne. En mars 2024, la Mauritanie a signé avec Bruxelles un partenariat visant à lutter contre l’immigration illégale. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien.

    Ces dernières années, la Mauritanie est devenue l’un des premiers points de départ des migrants en direction de l’Europe. En 2024, près de 47 000 personnes ont débarqué aux Canaries, un record. Et le nombre de morts n’a jamais été aussi nombreux sur cette route migratoire. Près de 10 000 exilés ont péri dans l’Atlantique en 2024, d’après le dernier rapport de Caminando Fronteras. Et « la majorité des victimes avaient pris la mer depuis la Mauritanie », selon Helena Maleno de l’ONG espagnole.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64098/il-y-a-une-vraie-crainte-de-se-faire-controler--en-mauritanie-les-vagu
    #rafles #migrations #réfugiés #répression

    voir aussi :
    La Mauritania di nuovo nel mirino della Spagna e dell’Unione europea
    https://seenthis.net/messages/1069805

    Réadmission des migrants venant d’Europe : #Soueisssya, ciblée pour un centre de transit ?
    https://seenthis.net/messages/1044463

    L’UE octroie 210 millions d’euros à la #Mauritanie pour lutter contre l’immigration clandestine
    https://seenthis.net/messages/1041503

    • À Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, des centaines de migrants « dans une situation de #détresse »

      Plusieurs semaines après le début de la campagne d’expulsions de migrants menée par les autorités mauritaniennes, des centaines de migrants se retrouvent bloqués à Rosso, ville transfrontalière entre la Mauritanie et le Sénégal. Un afflux qui rend la situation humanitaire difficile dans la région.

      « Les policiers nous ont arrêtés alors qu’on se rendait au travail. Je n’ai pas les moyens pour retourner chez moi. Je n’ai pas non plus d’argent pour manger ou acheter des médicaments, je ne sais pas quoi faire ». Dans une vidéo transmise à InfoMigrants, un migrant nigérian raconte sa détresse après avoir été arrêté en Mauritanie puis envoyer à la frontière avec le Sénégal, à Rosso. Son corps est couvert de blessures.

      Depuis le début de l’année, de tels témoignages se multiplient. « Ils nous ont tabassés et amenés en prison sans rien nous dire » et « pris tout ce qu’on possédait : argent, montres, téléphones », racontait Ismaïla à l’AFP après son arrestation par la police mauritanienne. « Ils nous ont (ensuite) menottés et nous ont mis dans des bus surchargés pour nous expulser comme des vauriens », raconte-t-il depuis Rosso, du côté sénégalais de la frontière.
      « Nous n’avons pas assez pour tout le monde »

      Si des centaines de migrants se retrouvent à errer dans la précarité dans cette localité frontalière du Sénégal, c’est parce que depuis plusieurs semaines, la Mauritanie mène une campagne d’expulsions de migrants en situation irrégulière. Ainsi, des centaines d’exilés, notamment sénégalais, maliens, ivoiriens, guinéens ou encore gambiens, sont bloqués de chaque côté de la frontière « dans une situation de détresse ». Leur nombre total est difficile à établir.

      « Nous essayons de les aider mais nous n’avons pas assez pour tout le monde. Ils manquent d’eau, de nourriture, de médicaments, n’ont pas de logements », raconte un humanitaire mauritanien sur place à InfoMigrants.

      Selon lui, des refoulements ont lieu quasiment tous les jours. « Au moins deux bus d’au moins 60, voire 70 personnes, arrivent régulièrement à Rosso », commente-t-il. Un flux ininterrompu de personnes qui fait grossir les bidonvilles de la région. « On a ouvert deux foyers ces deux derniers mois dans deux maisons qu’on a réhabilitées - qui n’ont toutefois par l’eau courante, ni l’électricité - parce que les gens arrivent et restent. Ils errent dans la ville », raconte-t-il. « On essaye de trouver un représentant pour chaque nationalité afin d’organiser les choses mais chaque jour presque, on nous appelle pour nous signaler un nouveau groupe (qui arrive) », ajoute-t-il.
      « On ne peut pas jeter les gens comme du bétail »

      Conséquences de ces expulsions mauritaniennes, des centaines de personnes se retrouvent coincés dans cette ville à la frontière avec le Sénégal. Faute de documents de séjour en règle, elles ne peuvent ni retourner en Mauritanie, ni transiter par le Sénégal - qui refusent de laisser passer des personnes sans documents d’identité valides.

      « La Mauritanie n’a pas respecté les règles. Les autorités ont juste envoyé ces gens à la frontière. Mais on ne peut pas jeter les gens comme du bétail », tance le président du conseil des Guinéens au Sénégal, Diallo Amadou Oury, qui s’inquiète pour sa communauté à Rosso. Et d’ajouter : « La Mauritanie aurait dû aviser ces ressortissants puis les expulser en bonne et due forme, vers leur pays ».

      Actuellement, quelque 300 ressortissants guinéens sont à Rosso, des deux côtés de la frontière « et d’autres arrivent presque tous les jours ».

      « Ces gens sont dans une situation humanitaire grave. Ils sont exposées à tout à Rosso : faim, maladies, problèmes sanitaires, etc. Il y a des femmes et des enfants. Certains vivent à même le sol sur de la terre battue », commente de son côté le président du conseil des Guinéens en Mauritanie, Mamadou Bobo Bah.

      Côté sénégalais, les plus chanceux atterrissent dans les locaux de la Croix-Rouge où ils sont pris en charge. Mais selon le président du comité local de l’organisation à Rosso, Mbaye Diop à l’AFP, l’affluence de migrants est telle que début mars, ils n’avaient déjà plus de place pour tous les accueillir.

      Ces expulsions de migrants sont des opérations de « routine » qui visent les personnes en situation irrégulière, selon les autorités mauritaniennes qui n’ont pas donné de chiffres sur l’ampleur de ces refoulements. Face aux critiques d’ONG ou d’autres pays qui ont dénoncé des expulsions « inhumaines », le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a déclaré que les expulsions étaient « faites dans le respect des conventions internationales ». Et selon le gouvernement, les migrants sont refoulés vers les postes frontières par lesquels ils sont entrés dans le pays.
      « Ils résidaient en Mauritanie et travaillaient »

      Certains voient dans ces vagues d’arrestations un lien avec l’accord conclu entre la Mauritanie - pays devenue l’un des principaux points de départ pour les migrants souhaitant rejoindre l’Europe en prenant la mer - et l’Union européenne.

      En mars 2024, la Mauritanie a signé avec Bruxelles un partenariat visant à lutter contre l’immigration illégale. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien.

      Mais les migrants l’assurent, ils ne voulaient pas « prendre la pirogue » pour rejoindre l’Europe.

      « Ils résidaient en Mauritanie et travaillaient. Certains ont même encore une famille en Mauritanie qui n’a pas été arrêtée », assure Diallo Amadou Oury. La semaine dernière, plusieurs sources confiaient déjà à InfoMigrants que, contrairement à de précédentes vagues d’interpellations, les migrants interceptés n’étaient plus seulement des personnes en partance vers l’Europe mais que tous les profils semblaient concernés.

      « Il y avait beaucoup de taxis, conducteurs de tuks-tuks, tous ces petits jobs occupés par des migrants », racontait Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur. « Mais maintenant, on voit vraiment l’absence des migrants dans la ville ».

      https://www.infomigrants.net/fr/post/64210/a-rosso-a-la-frontiere-entre-le-senegal-et-la-mauritanie-des-centaines

  • Comme une guerre qui ne finissait jamais

    Deux vieux Piémontais de la province de #Cuneo racontent leur XXe siècle. Des vies de migrants, dans ces mêmes #montagnes qui marquent la #frontière entre France et Italie, et qui sont aujourd’hui franchies par des milliers d’Africains en quête d’une vie meilleure.
    Lus par deux jeunes Italiens vivant et travaillant à Marseille, les #récits_de_vies de ces deux Piémontais, recueillis dans les années 1970 par Nuto Revelli (1919-2004), anthropologue autodidacte, racontent la #pauvreté et la migration, le franchissement des frontières, le travail et la guerre, la circulation des cultures et des langues, l’attachement de l’exilé au pays natal plus qu’à la patrie. Ils sont accompagnés d’archives de différentes époques, qui renvoient à la migration comme constante historique de cette #frontière_alpine. Des enregistrements conservés au Mucem et des prises de son contemporaines in loco (#Briançonnais et #Valle_Stura) reconstruisent des paysages sonores réalistes.

    https://soundcloud.com/user-897145586/comme-une-guerre-qui-ne-finissait-jamais-raphael-botiveau


    #giorno_della_marmotta
    #guerre #migrations #réfugiés #Matteo_Renzi #Matteo_Salvini #catégorisation #histoire #Piémont #montagne #Italie #France #frontières
    #podcast #audio #Alpes_Maritimes #pas_de_la_mort #travail #décès #mourir_aux_frontières #frontières_sud-alpine #jour_de_la_marmotte #Oulx #Marmora