#travail_

  • #Développement_humain (2020)

    - L´#indice_de_développement_humain et ses composantes
    – L´évolution de l´indice de développement humain
    – L´indice de développement humain ajusté aux #inégalités
    – L´indice de développement de #genre
    – L´indice d´#inégalités_de_genre
    – Indice de #pauvreté multidimensionnelle : pays en développement
    – Tendances démographiques
    #Santé
    – Niveaux d´#instruction
    #Revenu_national et composition des ressources
    #Travail et #emploi
    #Sécurité_humaine
    #Mobilité humaine et flux de capitaux
    – Qualité du développement humain
    – Inégalités femmes-hommes sur le cycle de vie
    – Autonomisation des #femmes
    #Durabilité_environnementale
    – Viabilité socio-économique

    http://www.cartostat.eu/dr=2020_developpement_humain/F/TABLEAU.html

    #cartothèque #cartes #visualisations #développement_humain
    #ressources_pédagogiques #statistiques #chiffres #monde
    #inégalités #démographie #éducation #mobilité_humaine #dette #tourisme #migrations #téléphone #téléphone_mobile #mortalité_infantile #paludisme #tuberculeuse #VIH #HIV #scolarisation #alphabétisation #PIB #chômage #réfugiés #IDPs #déplacés_internes #suicide #suicides #violence_domestique #violence_conjugale #alimentation #déficit_alimentaire #espérance_de_vie #lits_d'hôpitaux #soins #médecin #PISA #électricité #eau_potable #assainissement #travail_domestique #accouchement #contraception #congé_maternité #combustibles_fossiles #CO2 #émissions_de_CO2 #forêt #engrais #industrie_agro-alimentaire #pollution #pollution_atmosphérique #hygiène #dépenses_militaires #armée #pauvreté

    ping @reka

  • Au Portugal, un homme condamné à indemniser le travail domestique de son ex-conjointe – Le blog de Christine Delphy
    https://christinedelphy.wordpress.com/2021/02/28/au-portugal-un-homme-condamne-a-indemniser-le-travail-dom

    « L’exigence d’égalité », juge le STJ, « est depuis longtemps inhérente à l’idée de justice. Il est donc impossible de considérer que, dans une maison où vit un couple non marié, l’accomplissement de la totalité ou d’une grande partie des travaux domestiques par un seul des partenaires corresponde à l’accomplissement d’une obligation naturelle fondée sur un devoir de justice. Le devoir de justice exige au contraire une répartition des tâches aussi égalitaire que possible, sans préjudice de la possibilité pour les membres de la relation de convenir librement que l’un d’entre eux soit exempté du travail domestique, dans la logique d’une spécialisation des contributions de chacun », ajoute-t-il. Le STJ souligne que « le travail domestique, bien qu’il reste étrangement invisible pour beaucoup, a évidemment une valeur économique et se traduit par un enrichissement sous forme d’économies sur les dépenses ».

  • Tous chasseurs cueilleurs !
    https://www.franceinter.fr/emissions/comme-un-bruit-qui-court/comme-un-bruit-qui-court-08-juin-2019

    Quand la civilisation menace l’#environnement... retour à la chasse et la cueillette. Entretien avec James C. Scott autour de son livre "#HomoDomesticus, une histoire profonde des premiers Etats".

    On a tous en tête des souvenirs d’école sur les débuts de l’Histoire avec un grand H. Quelque part entre le Tigre et l’Euphrate il y a 10 000 ans, des chasseurs-cueilleurs se sont peu à peu sédentarisés en domestiquant les plantes et les animaux, inventant dans la foulée l’#agriculture, l’écriture et les premiers Etats. C’était l’aube de la #civilisation et le début de la marche forcée vers le #progrès.

    Cette histoire, #JamesScott, anthropologue anarchiste et professeur de sciences politiques, l’a enseignée pendant des années à ses élèves de l’Université de Yale. Mais les découvertes archéologiques dans l’actuel Irak des dernières années l’ont amené à réviser complètement ce « storytelling » du commencement des sociétés humaines, et par là même remettre en question notre rapport au monde dans son dernier livre : Homo Domesticus, une histoire profonde des premiers Etats (Ed. La Découverte).

    Alors même que climat et biodiversité sont aujourd’hui plus que jamais menacés par les activités humaines, James C. Scott propose de réévaluer l’intérêt des sociétés d’avant l’Etat et l’agriculture. Car ces chasseurs-cueilleurs semi-nomades ont longtemps résisté face aux civilisations agraires, basées sur les céréales et qui, en domestiquant le monde, se sont domestiqués eux-mêmes, en appauvrissant leur connaissance du monde.

    Un reportage de Giv Anquetil.
    Les liens

    James C. Scott : « Le monde des chasseurs-cueilleurs était un monde enchanté » (Le grand entretien) par Jean-Christophe Cavallin, Diakritik

    Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Réflexions sur l’effondrement, Corinne Morel Darleux, Editions Libertalia

    "Amador Rojas invite Karime Amaya" Chapiteau du Cirque Romanès - Paris 16, Paris. Prochaine séance le vendredi 14 juin à 20h.

    Homo Domesticus, une histoire profonde des premiers Etats, James C. Scott (Editions La Découverte)

    Eloge des chasseurs-cueilleurs, revue Books (mai 2019).

    HOMO DOMESTICUS - JAMES C. SCOTT Une Histoire profonde des premiers États [Fiche de lecture], Lundi matin

    Bibliographie de l’association Deep Green Resistance
    Programmation musicale

    "Mesopotamia"- B52’s

    "Cholera" - El Rego et ses commandos

    #podcast @cdb_77

    • Homo Domesticus. Une histoire profonde des premiers États

      Aucun ouvrage n’avait jusqu’à présent réussi à restituer toute la profondeur et l’extension universelle des dynamiques indissociablement écologiques et anthropologiques qui se sont déployées au cours des dix millénaires ayant précédé notre ère, de l’émergence de l’agriculture à la formation des premiers centres urbains, puis des premiers États.
      C’est ce tour de force que réalise avec un brio extraordinaire #Homo_domesticus. Servi par une érudition étourdissante, une plume agile et un sens aigu de la formule, ce livre démonte implacablement le grand récit de la naissance de l’#État antique comme étape cruciale de la « #civilisation » humaine.
      Ce faisant, il nous offre une véritable #écologie_politique des formes primitives d’#aménagement_du_territoire, de l’« #autodomestication » paradoxale de l’animal humain, des dynamiques démographiques et épidémiologiques de la #sédentarisation et des logiques de la #servitude et de la #guerre dans le monde antique.
      Cette fresque omnivore et iconoclaste révolutionne nos connaissances sur l’évolution de l’humanité et sur ce que Rousseau appelait « l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes ».


      https://www.editionsladecouverte.fr/homo_domesticus-9782707199232

      #James_Scott #livre #démographie #épidémiologie #évolution #humanité #histoire #inégalité #inégalités #Etat #écologie #anthropologie #ressources_pédagogiques #auto-domestication

    • Fiche de lecture: Homo Domesticus - James C. Scott

      Un fidèle lecteur de lundimatin nous a transmis cette fiche de lecture du dernier ouvrage de James C. Scott, (on peut la retrouver sur le blog de la bibliothèque fahrenheit) qui peut s’avérer utile au moment l’institution étatique semble si forte et fragile à la fois.
      « L’État est à l’origine un racket de protection mis en œuvre par une bande de voleurs qui l’a emporté sur les autres »
      À la recherche de l’origine des États antiques, James C. Scott, professeur de science politique et d’anthropologie, bouleverse les grands #récits_civilisationnels. Contrairement à bien des idées reçues, la #domestication des plantes et des animaux n’a pas entraîné la fin du #nomadisme ni engendré l’#agriculture_sédentaire. Et jusqu’il y a environ quatre siècles un tiers du globe était occupé par des #chasseurs-cueilleurs tandis que la majorité de la population mondiale vivait « hors d’atteinte des entités étatiques et de leur appareil fiscal ».
      Dans la continuité de #Pierre_Clastres et de #David_Graeber, James C. Scott contribue à mettre à mal les récits civilisationnels dominants. Avec cette étude, il démontre que l’apparition de l’État est une anomalie et une contrainte, présentant plus d’inconvénients que d’avantages, raison pour laquelle ses sujets le fuyait. Comprendre la véritable origine de l’État c’est découvrir qu’une toute autre voie était possible et sans doute encore aujourd’hui.

      La première domestication, celle du #feu, est responsable de la première #concentration_de_population. La construction de niche de #biodiversité par le biais d’une #horticulture assistée par le feu a permis de relocaliser la faune et la flore désirable à l’intérieur d’un cercle restreint autour des #campements. La #cuisson des aliments a externalisé une partie du processus de #digestion. Entre 8000 et 6000 avant notre ère, Homo sapiens a commencé à planter toute la gamme des #céréales et des #légumineuses, à domestiquer des #chèvres, des #moutons, des #porcs, des #bovins, c’est-à-dire bien avant l’émergence de sociétés étatiques de type agraire. Les premiers grands établissements sédentaires sont apparus en #zones_humides et non en milieu aride comme l’affirment les récits traditionnels, dans des plaines alluviales à la lisière de plusieurs écosystèmes (#Mésopotamie, #vallée_du_Nil, #fleuve_Indus, #baie_de_Hangzhou, #lac_Titicata, site de #Teotihuacan) reposant sur des modes de subsistance hautement diversifiés (sauvages, semi-apprivoisés et entièrement domestiqués) défiant toute forme de comptabilité centralisée. Des sous-groupes pouvaient se consacrer plus spécifiquement à une stratégie au sein d’un économie unifiée et des variations climatiques entraînaient mobilité et adaptation « technologique ». La #sécurité_alimentaire était donc incompatible avec une #spécialisation étroite sur une seule forme de #culture ou d’#élevage, requérant qui plus est un travail intensif. L’#agriculture_de_décrue fut la première à apparaître, n’impliquant que peu d’efforts humains.
      Les #plantes complètement domestiquées sont des « anomalies hyperspécialisées » puisque le cultivateur doit contre-sélectionner les traits sélectionnés à l’état sauvage (petite taille des graines, nombreux appendices, etc). De même les #animaux_domestiqués échappent à de nombreuses pressions sélectives (prédation, rivalité alimentaire ou sexuelle) tout en étant soumis à de nouvelles contraintes, par exemple leur moins grande réactivité aux stimuli externes va entraîner une évolution comportementale et provoquer la #sélection des plus dociles. On peut dire que l’espèce humaine elle-même a été domestiquée, enchaînée à un ensemble de routines. Les chasseurs-cueilleurs maîtrisaient une immense variété de techniques, basées sur une connaissance encyclopédique conservée dans la mémoire collective et transmise par #tradition_orale. « Une fois qu’#Homo_sapiens a franchi le Rubicon de l’agriculture, notre espèce s’est retrouvée prisonnière d’une austère discipline monacale rythmée essentiellement par le tic-tac contraignant de l’horloge génétique d’une poignée d’espèces cultivées. » James C. Scott considère la #révolution_néolithique récente comme « un cas de #déqualification massive », suscitant un #appauvrissement du #régime_alimentaire, une contraction de l’espace vital.
      Les humains se sont abstenus le plus longtemps possible de faire de l’agriculture et de l’élevage les pratiques de subsistance dominantes en raison des efforts qu’elles exigeaient. Ils ont peut-être été contraints d’essayer d’extraire plus de #ressources de leur environnement, au prix d’efforts plus intenses, à cause d’une pénurie de #gros_gibier.
      La population mondiale en 10 000 avant notre ère était sans doute de quatre millions de personnes. En 5 000, elle avait augmenté de cinq millions. Au cours des cinq mille ans qui suivront, elle sera multipliée par vingt pour atteindre cent millions. La stagnation démographique du #néolithique, contrastant avec le progrès apparent des #techniques_de_subsistance, permet de supposer que cette période fut la plus meurtrière de l’histoire de l’humanité sur le plan épidémiologique. La sédentarisation créa des conditions de #concentration_démographique agissant comme de véritables « parcs d’engraissement » d’#agents_pathogènes affectant aussi bien les animaux, les plantes que les humains. Nombre de #maladies_infectieuses constituent un « #effet_civilisationnel » et un premier franchissement massif de la barrière des espèces par un groupe pathogènes.
      Le #régime_alimentaire_céréalier, déficient en #acides_gras essentiels, inhibe l’assimilation du #fer et affecte en premier lieu les #femmes. Malgré une #santé fragile, une #mortalité infantile et maternelle élevée par rapport aux chasseurs-cueilleurs, les agriculteurs sédentaires connaissaient des #taux_de_reproduction sans précédent, du fait de la combinaison d’une activité physique intense avec un régime riche en #glucides, provoquant une #puberté plus précoce, une #ovulation plus régulière et une #ménopause plus tardive.

      Les populations sédentaires cultivant des #céréales domestiquées, pratiquant le commerce par voie fluviale ou maritime, organisées en « #complexe_proto-urbain », étaient en place au néolithique, deux millénaires avant l’apparition des premiers États. Cette « plateforme » pouvait alors être « capturée », « parasitée » pour constituer une solide base de #pouvoir et de #privilèges politiques. Un #impôt sur les céréales, sans doute pas inférieur au cinquième de la récolte, fournissait une rente aux élites. « L’État archaïque était comme les aléas climatiques : une menace supplémentaire plus qu’un bienfaiteur. » Seules les céréales peuvent servir de base à l’impôt, de part leur visibilité, leur divisibilité, leur « évaluabilité », leur « stockabilité », leur transportabilité et leur « rationabilité ». Au détour d’un note James C. Scott réfute l’hypothèse selon laquelle des élites bienveillantes ont créé l’État essentiellement pour défendre les #stocks_de_céréales et affirme au contraire que « l’État est à l’origine un racket de protection mis en œuvre par une bande de voleurs qui l’a emporté sur les autres ». La majeure partie du monde et de sa population a longtemps existé en dehors du périmètre des premiers États céréaliers qui n’occupaient que des niches écologiques étroites favorisant l’#agriculture_intensive, les #plaines_alluviales. Les populations non-céréalières n’étaient pas isolées et autarciques mais s’adonnaient à l’#échange et au #commerce entre elles.
      Nombre de #villes de #Basse_Mésopotamie du milieu du troisième millénaire avant notre ère, étaient entourées de murailles, indicateurs infaillibles de la présence d’une agriculture sédentaire et de stocks d’aliments. De même que les grandes #murailles en Chine, ces #murs d’enceinte étaient érigés autant dans un but défensif que dans le but de confiner les paysans contribuables et de les empêcher de se soustraire.
      L’apparition des premiers systèmes scripturaux coïncide avec l’émergence des premiers États. Comme l’expliquait #Proudhon, « être gouverné, c’est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé ». L’#administration_étatique s’occupait de l’#inventaire des ressources disponibles, de #statistiques et de l’#uniformisation des #monnaies et des #unités_de_poids, de distance et de volume. En Mésopotamie l’#écriture a été utilisée à des fins de #comptabilité pendant cinq siècle avant de commencer à refléter les gloires civilisationnelles. Ces efforts de façonnage radical de la société ont entraîné la perte des États les plus ambitieux : la Troisième Dynastie d’#Ur (vers 2100 avant J.-C.) ne dura qu’à peine un siècle et la fameuse dynastie #Qin (221-206 avant J.-C.) seulement quinze ans. Les populations de la périphérie auraient rejeté l’usage de l’écriture, associée à l’État et à l’#impôt.

      La #paysannerie ne produisait pas automatiquement un excédent susceptible d’être approprié par les élites non productrices et devait être contrainte par le biais de #travail_forcé (#corvées, réquisitions de céréales, #servitude pour dettes, #servage, #asservissement_collectif ou paiement d’un tribu, #esclavage). L’État devait respecter un équilibre entre maximisation de l’excédent et risque de provoquer un exode massif. Les premiers codes juridiques témoignent des efforts en vue de décourager et punir l’#immigration même si l’État archaïque n’avait pas les moyens d’empêcher un certain degré de déperdition démographique. Comme pour la sédentarité et la domestication des céréales, il n’a cependant fait que développer et consolider l’esclavage, pratiqué antérieurement par les peuples sans État. Égypte, Mésopotamie, Grèce, Sparte, Rome impériale, Chine, « sans esclavage, pas d’État. » L’asservissement des #prisonniers_de_guerre constituait un prélèvement sauvage de main d’œuvre immédiatement productive et compétente. Disposer d’un #prolétariat corvéable épargnait aux sujets les travaux les plus dégradants et prévenait les tensions insurrectionnelles tout en satisfaisant les ambitions militaires et monumentales.

      La disparition périodique de la plupart de ces entités politiques était « surdéterminée » en raison de leur dépendance à une seule récolte annuelle d’une ou deux céréales de base, de la concentration démographique qui rendait la population et le bétail vulnérables aux maladies infectieuses. La vaste expansion de la sphère commerciale eut pour effet d’étendre le domaine des maladies transmissibles. L’appétit dévorant de #bois des États archaïques pour le #chauffage, la cuisson et la #construction, est responsable de la #déforestation et de la #salinisation_des_sols. Des #conflits incessants et la rivalité autour du contrôle de la #main-d’œuvre locale ont également contribué à la fragilité des premiers États. Ce que l’histoire interprète comme un « effondrement » pouvait aussi être provoqué par une fuite des sujets de la région centrale et vécu comme une #émancipation. James C. Scott conteste le #préjugé selon lequel « la concentration de la population au cœur des centres étatiques constituerait une grande conquête de la civilisation, tandis que la décentralisation à travers des unités politiques de taille inférieure traduirait une rupture ou un échec de l’ordre politique ». De même, les « âges sombres » qui suivaient, peuvent être interprétés comme des moments de résistance, de retours à des #économies_mixtes, plus à même de composer avec son environnement, préservé des effets négatifs de la concentration et des fardeaux imposés par l’État.

      Jusqu’en 1600 de notre ère, en dehors de quelques centres étatiques, la population mondiale occupait en majorité des territoires non gouvernés, constituant soit des « #barbares », c’est-à-dire des « populations pastorales hostiles qui constituaient une menace militaire » pour l’État, soit des « #sauvages », impropres à servir de matière première à la #civilisation. La menace des barbares limitait la croissance des États et ceux-ci constituaient des cibles de pillages et de prélèvement de tribut. James C. Scott considère la période qui s’étend entre l’émergence initiale de l’État jusqu’à sa conquête de l’hégémonie sur les peuples sans État, comme une sorte d’ « âge d’or des barbares ». Les notions de #tribu ou de peuple sont des « #fictions_administratives » inventées en tant qu’instrument de #domination, pour désigner des #réfugiés politiques ou économiques ayant fuit vers la périphérie. « Avec le recul, on peut percevoir les relations entre les barbares et l’État comme une compétition pour le droit de s’approprier l’excédent du module sédentaire « céréales/main-d’œuvre ». » Si les chasseurs-cueilleurs itinérants grappillaient quelques miettes de la richesse étatique, de grandes confédérations politiques, notamment les peuples équestres, véritables « proto-États » ou « Empires fantômes » comme l’État itinérant de #Gengis_Kahn ou l’#Empire_Comanche, constituaient des concurrents redoutables. Les milices barbares, en reconstituant les réserves de main d’œuvre de l’État et en mettant leur savoir faire militaire au service de sa protection et de son expansion, ont creusé leur propre tombe.

      Dans la continuité de Pierre Clastres et de David Graeber, James C. Scott contribue à mettre à mal les récits civilisationnels dominants. Avec cette étude, il démontre que l’apparition de l’État est une #anomalie et une #contrainte, présentant plus d’inconvénients que d’avantages, raison pour laquelle ses sujets le fuyait. Comprendre la véritable origine de l’État c’est découvrir qu’une toute autre voie était possible et sans doute encore aujourd’hui.

      https://lundi.am/HOMO-DOMESTICUS-Une-Histoire-profonde-des-premiers-Etats
      #historicisation

  • #Femmes de chambre et métiers du #care, une nouvelle #classe_ouvrière ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-temps-du-debat/les-metiers-du-care-une-nouvelle-classe-ouvriere


    Agent.e.s de nettoyage, femmes de chambre, aides soignant.e.s : au-delà de l’hétérogénéité de ces métiers, subsiste un #travail_précaire et éreintant. Les récentes mobilisations de ces #travailleuses, d’ordinaires invisibles et isolées, marquent-elles un renouvellement de la figure de l’ouvrier ?

    • Plusieurs maliens poursuivent sept entreprises américaines pour avoir encouragé et soutenu le travail illégal des enfants en Côte d’Ivoire.

      Les plaignants maliens sont d’anciens enfants esclaves qui ont été trafiqués depuis le Mali pour récolter des fèves de cacao en Côte d’Ivoire. Ils se sont échappés de la plantation et sont retournés au Mali. En tant que travailleurs, les enfants ne sont pas payés et sont constamment soumis à des sévices physiques de la part des agriculteurs ou des trafiquants. Comme il n’y a pas de lois au Mali pour aider les plaignants à demander des dommages-intérêts ou des recours civils contre les exportateurs étrangers, ils ont intenté leur action en vertu de la loi américaine, en particulier la loi : « Trafficking Victims Protection Reauthorization Act and the Alien Torts Statute »

      Les sociétés défenderesses sont Barry Callebaut, Cargill, Hershey, Mars, Mondelēz, Nestlé et Olam. En 2001, ils ont signé un accord international appelé protocole Harkin-Engel. C’est l’engagement de l’industrie du chocolat de réduire le travail des enfants au Ghana et en Côte d’Ivoire. La plainte allègue que ces sociétés ont prétendu à tort transmettre des initiatives humanitaires tout en travaillant avec des syndicats en Côte d’Ivoire pour continuer secrètement à produire du cacao en utilisant le travail des enfants. La plainte soulève des statistiques du « National Opinion Research Center » de l’Université de Chicago qui indique que le nombre d’enfants esclaves travaillant en Côte d’Ivoire et au Ghana a progressivement augmenté pour atteindre plus de 1,56 million, ce qui implique les efforts supposés des défendeurs étaient de fausses déclarations.

      La plainte des maliens souligne également que les entreprises ont violé la Convention n ° 182 de l’Organisation internationale du travail qui a été ratifiée par les États-Unis en 1999. La convention impose un âge minimum et interdit aux travailleurs de travailler dans des conditions dangereuses. Les enfants qui travaillent sont obligés d’utiliser quotidiennement des pesticides toxiques et des machettes sans équipement de protection.

      International Rights Advocates (IRAdvocates), l’organisation représentant les plaignants, a également intenté une action distincte en vertu du « Alien Torts Statute », qui accorde aux tribunaux américains la compétence pour les plaintes déposées par un ressortissant étranger. Terry Collingsworth, directeur exécutif d’IRAdvocates, a déclaré :

      « En déposant cette nouvelle plainte, nous voulons que ces entreprises sachent que nous utiliserons tous les outils juridiques disponibles pour les empêcher d’abuser des enfants esclaves. Nous appelons les entreprises à travailler avec nous pour résoudre ce problème, plutôt que de dépenser des millions en frais juridiques pour lutter contre un fait incontestable – l’industrie du cacao dépend du travail des enfants. »

      Plusieurs sociétés ont refusé de commenter le litige en cours. Nestlé a déclaré que les entreprises ont des politiques internes pour empêcher le travail des enfants et que la plaide n’aide pas à faire progresser les efforts mondiaux pour lutter contre la pratique d’exploitation. Cargill a refusé de faire des commentaires spécifiques, mais a affirmé qu’elle avait des politiques de non-tolérance pour le travail des enfants.

      Pour lire plus https://intellivoire.net/travail-des-enfants-en-cote-divoire-des-maliens-poursuivent-7-multinat

  • Service civique : dix ans de précarisation de la jeunesse au nom de l’engagement citoyen - Basta !
    https://www.bastamag.net/Service-civique-10-ans-de-precarisation-de-la-jeunesse-au-nom-de-l-engagem

    Le service civique permet aux 16-25 ans de « s’engager volontairement au service de l’intérêt général » au moins 24 heures par semaine 6 à 12 mois, en échange d’une indemnité forfaitaire mensuelle d’environ 580 euros versée par l’État. Relevant du statut juridique du service national, le volontariat est un nouveau mode de travail, quelque part entre le bénévolat et le salariat. Les volontaires ne sont pas salariés pour un emploi, mais engagés pour une mission : le droit du travail et son contrôle ne s’applique donc pas. S’ils sont couverts par la Sécurité sociale, ils ne bénéficient pas de droits au chômage. Officiellement créé en 2010, le service civique est devenu incontournable pour une part grandissante de la jeunesse, avec 240 000 missions annoncées pour 2021.

  • Droit du travail : un chauffeur Uber requalifié en « salarié »
    http://www.bonnes-nouvelles.be/site/index.php?iddet=2849&id_surf=&idcat=305&quellePage=999&surf_lang=fr

    Je me sens comme un esclave : je travaille de longues heures chaque jour, sous les ordres d’une application, mais je n’ai pas de quoi me payer un salaire à la fin du mois. » Guillaume* est chauffeur indépendant, ou « limousine » comme on dit chez Bruxelles Mobilité, où il a obtenu sa licence il y a un peu plus de deux ans. Depuis novembre 2018, il « collabore » avec Uber, qui organise le transport rémunéré de citadins dans la capitale et un peu partout dans le monde. À ce stade, il n’a « plus rien à (...)

    #Uber #procès #législation #conducteur·trice·s #GigEconomy #travail

    • Je me sens comme un esclave : je travaille de longues heures chaque jour, sous les ordres d’une application, mais je n’ai pas de quoi me payer un salaire à la fin du mois. »

      Guillaume* est chauffeur indépendant, ou « limousine » comme on dit chez Bruxelles Mobilité, où il a obtenu sa licence il y a un peu plus de deux ans. Depuis novembre 2018, il « collabore » avec Uber, qui organise le transport rémunéré de citadins dans la capitale et un peu partout dans le monde. À ce stade, il n’a « plus rien à perdre », nous explique-t-il. « Mais peut-être, quelque chose à gagner ». À savoir : devenir salarié de la multinationale.

      Début juillet, Guillaume a introduit une demande de qualification de sa relation avec la plateforme d’origine américaine auprès de la Commission administrative de règlement de la relation de travail (CRT). Quand la nature de votre relation avec votre donneur d’ordre ou votre employeur vous apparaît comme suspecte, cet organe est là pour analyser votre cas et décider, si au regard de la législation locale, vous êtes salarié ou indépendant.

      « Je ne gagne pas ma vie décemment »

      Guillaume, sur papier, appartient à la seconde catégorie de travailleurs (les deux seules existant en droit du travail belge). Il a enregistré une société en personne physique, son véhicule lui appartient, il a obtenu seul les autorisations nécessaires pour exercer son métier. « Avec Uber, je ne connais que les inconvénients de ce statut, en aucun cas les avantages. Je ne gagne de toute façon pas ma vie décemment, donc j’ai décidé d’aller jusqu’au bout », poursuit le trentenaire.

      Une démarche concluante puisque Le Soir a appris que la CRT lui avait donné raison à travers une décision longue de 12 pages rendue le 26 octobre dernier : Uber est bien, selon la Commission qui dépend du SPF Sécurité sociale, l’employeur de Guillaume. Précisément, la CRT conclut après un examen approfondi que « les modalités d’exécution de la relation de travail sont incompatibles avec la qualification de #travail_indépendant ».

      Pour aboutir à cette conclusion – la question est épineuse et fait débat dans bon nombre de pays européens ainsi qu’aux États-Unis (lire ci-contre) –, plusieurs éléments contractuels ont été analysés. Notamment ceux qui concernent la #liberté_d’organisation_du_travail et d’organisation du #temps_de_travail de Guillaume, deux démarches inhérentes au #statut_d’indépendant. Deux leitmotivs aussi utilisés par Uber depuis son lancement : l’entreprise estime, en effet, que la #flexibilité de ses chauffeurs ainsi que leur #liberté de prester quand ils le souhaitent et pour qui ils le souhaitent est à la base de sa « philosophie ».

      « Je ne peux pas refuser une course »

      « La réalité est bien différente », détaille Guillaume. « Uber capte quasi tout le marché à Bruxelles et, si je suis connecté à l’#application, je n’ai pas le #droit_de_refuser une course. Si je le fais, Uber abaisse ma “#cotation”. Si je le fais trois fois de suite, Uber me vire », détaille Guillaume. Qui précise qu’il lui est également impossible de jongler entre plusieurs plateformes. « Si je suis sur deux applications et que j’accepte une course pour un autre opérateur et qu’Uber me demande d’être disponible, je suis obligé de refuser la course. Au final, comme expliqué, cela me porte préjudice. »

      Guillaume, en outre, ne connaît pas son itinéraire avant d’accepter de prendre en charge un client. « On peut m’envoyer à 10 kilomètres. Soit un long trajet non rémunéré pour un trajet payé de 1.500 mètres. » S’il choisit de dévier du chemin imposé par la plateforme, par bon sens ou à la demande d’un client pressé, le chauffeur se dit également régulièrement pénalisé. Chez Uber, le client est roi. Quand ce dernier commande une course, l’application lui précise une fourchette de #prix. « Évidemment, si je prends le ring pour aller jusqu’à l’aéroport, le prix de la course augmente car le trajet est plus long, mais le client peut très facilement réclamer à Uber la différence tarifaire. Même s’il m’a demandé d’aller au plus vite. » Dans ce cas de figure, la différence en euros est immédiatement déduite de la #rémunération de Guillaume.

      La CRT estime que le chauffeur ne peut pas influer sur la manière dont Uber organise un #trajet, qu’il « n’a aucune marge de manœuvre quant à la façon dont la prestation est exercée. (…) En cas de non-respect de l’#itinéraire, si le prix de la course ne correspond pas à l’estimation, il peut être ajusté a posteriori par Uber, le passager peut alors obtenir un remboursement mais le chauffeur ne sera payé que sur base du prix annoncé à ce dernier. (…) A aucun moment, un dialogue direct entre le chauffeur et le passager n’est possible. (…) De telles modalités obligent le chauffeur à fournir une prestation totalement standardisée. »

      Un chantier dans le « pipe » du gouvernement

      Guillaume n’est pas naïf, ses représentants qui l’ont accompagné dans la démarche administrative – le syndicat CSC via sa branche dédiée aux indépendants #United_Freelancers et le collectif du secteur des taxis – ne le sont pas non plus. Il sait que l’avis de la CRT est « non contraignant » pour Uber mais qu’elle a de lourdes implications pour son cas personnel. À moins d’être requalifié comme « salarié » par l’entreprise elle-même (un recommandé a été envoyé à ce titre aux différentes filiales impliquées en Belgique), il ne peut désormais plus travailler pour Uber.

      De son côté, Uber explique qu’il « n’a pas encore pas encore reçu le point de la vue de la CRT » mais qu’il « estime que la justice bruxelloise a déjà tranché en 2019 le fait que ses chauffeurs étaient indépendants » (un procès a opposé l’entreprise au secteur des #taxis et lui a donné raison, mais ce dernier a fait appel et le jugement n’a pas encore été rendu). La société américaine pourrait d’ailleurs attaquer la décision en justice. L’anglaise #Deliveroo avait opté pour cette démarche en 2018 après que le même organe a acté en 2018 qu’un de ses #coursiers indépendants était en réalité salarié de la plateforme (l’audience aura lieu en septembre de cette année).

      « Notre priorité est de faire réagir les autorités. Uber, comme d’autres plateformes, doit occuper ses travailleurs selon une qualification conforme à la réalité du travail. Soit les #prestataires sont véritablement indépendants et devraient, dès lors, pouvoir fixer leurs prix, leurs conditions d’intervention, choisir leurs clients, organiser leur service comme ils l’entendent… Soit Uber continue à organiser le service, à fixer les prix et les règles, à surveiller et contrôler les chauffeurs, et ceux-ci sont alors des travailleurs salariés », cadrent Martin Willems, qui dirige United Freelancers et Lorenzo Marredda, secrétaire exécutif de la CSC Transcom.

      Au cabinet du ministre en charge du Travail Pierre-Yves Dermagne (PS), on confirme avoir déjà analysé les conclusions de la CRT et la volonté de débuter rapidement un chantier sur le sujet avec les partenaires sociaux. « Nous allons nous attaquer à la problématique des #faux_indépendants des #plateformes_numériques, comme décidé dans l’accord de gouvernement. L’idée est bien d’adapter la loi de 2006 sur la nature des #relations_de_travail. Cela pourrait passer par une évaluation des critères nécessaires à l’exercice d’une #activité_indépendante, par un renforcement des critères également. Mais il s’agit évidemment d’une matière qui doit être concertée », précise Nicolas Gillard, porte-parole.

      * Le prénom est d’emprunt, les décisions de la CRT sont anonymisées quand elles sont publiées.

      Des pratiques désormais similaires chez les taxis

      A.C.

      Selon le collectif des Travailleurs du taxi et la #CSC-Transcom, les problèmes constatés chez Uber sont actuellement également une réalité chez d’autres acteurs du secteur, en l’occurrence les #centrales_de_taxis. « Les taxis indépendants sont très dépendants des centrales. Et depuis leur #numérisation, il y a vraiment un glissement des pratiques. Les chauffeurs de taxi indépendants ne savent pas non plus où on les envoie avant d’accepter une course », explique Michaël Zylberberg, président du collectif. « La dernière version de l’application #Taxis_Verts est un clone de celle d’Uber. Au début, il y a cette idée de #concurrence_déloyale mais, comme le problème n’a pas été réglé, les centrales tendent à copier les mauvaises habitudes des plateformes. Cela est très inquiétant pour les travailleurs, qui perdent progressivement leur #autonomie », ajoute Lorenzo Marredda, secrétaire exécutif de la CSC-Transcom.

      Des décisions dans d’autres pays

      Mis en ligne le 13/01/2021 à 05:00

      Par A.C.

      Lors de son introduction en Bourse en 2019, Uber expliquait collaborer avec 3 millions de chauffeurs indépendants dans le monde. Fatalement, face à une telle masse de main-d’œuvre, qui se plaint souvent de #conditions_de_travail et de #rémunération indécentes, procès et interventions des législateurs ponctuent régulièrement l’actualité de l’entreprise. Ces derniers mois, trois décisions retiennent particulièrement l’attention.

      En #Suisse

      Plusieurs cantons sont en plein bras de fer avec la plateforme américaine. A #Genève et à #Zurich, les chauffeurs Uber sont désormais considérés comme des salariés. Les caisses d’#assurances_sociales réclament des sommes très importantes à l’entreprise, qui refuse jusqu’à présent de payer les #cotisations_sociales employeurs réclamées.

      En #France

      La# Cour_de_cassation a confirmé en mars dernier que le lien entre un conducteur et l’entreprise est bien un « #contrat_de_travail ». Les arguments utilisés se rapprochent de ceux de la CRT : la plus haute juridiction du pays a jugé que « le chauffeur qui a recours à l’application Uber ne se constitue pas sa propre clientèle, ne fixe pas librement ses tarifs et ne détermine pas les conditions d’exécution de sa prestation de transport ». Une #jurisprudence qui permet d’appuyer les demandes de #requalification des chauffeurs indépendants de l’Hexagone.

      En #Californie

      Une loi contraint, depuis le 1er janvier 2020, Uber et #Lyft à salarier ses collaborateurs. Les deux entreprises refusant de s’y plier ont investi environ 200 millions de dollars pour mener un référendum citoyen sur la question qu’ils ont remporté en novembre dernier, avec un texte baptisé « #proposition_22 ». Qui introduit pour les dizaines de milliers de chauffeurs concernés un #revenu_minimum_garanti et une contribution à l’#assurance_santé.

      #néo-esclavage #ordres #Bruxelles_Mobilité #sous-traitance #travailleur_indépendant #salariat #salaire #Commission_administrative_de_règlement_de_la_relation_de_travail (#CRT) #Belgique #droit_du_travail

  • Rapport thématique – Durcissements à l’encontre des Érythréen·ne·s : actualisation 2020

    Deux ans après une première publication sur la question (https://odae-romand.ch/rapport/rapport-thematique-durcissements-a-lencontre-des-erythreen%c2%b7ne%c2%b7), l’ODAE romand sort un second rapport. Celui-ci offre une synthèse des constats présentés en 2018, accompagnée d’une actualisation de la situation.

    Depuis 2018, l’ODAE romand suit de près la situation des requérant·e·s d’asile érythréen∙ne∙s en Suisse. Beaucoup de ces personnes se retrouvent avec une décision de renvoi, après que le #Tribunal_administratif_fédéral (#TAF) a confirmé la pratique du #Secrétariat_d’État_aux_Migrations (#SEM) amorcée en 2016, et que les autorités ont annoncé, en 2018, le réexamen des #admissions_provisoires de quelque 3’200 personnes.

    En 2020, le SEM et le TAF continuent à appliquer un #durcissement, alors que la situation des droits humains en #Érythrée ne s’est pas améliorée. Depuis près de quatre ans, les décisions de renvoi tombent. De 2016 à à la fin octobre 2020, 3’355 Érythréen·ne·s avaient reçu une décision de renvoi suite à leur demande d’asile.

    Un grand nombre de requérant·e·s d’asile se retrouvent ainsi débouté·e·s.

    Beaucoup des personnes concernées, souvent jeunes, restent durablement en Suisse, parce que très peu retournent en Érythrée sur une base volontaire, de peur d’y être persécutées, et qu’il n’y a pas d’accord de réadmission avec l’Érythrée. Au moment de la décision fatidique, elles perdent leur droit d’exercer leur métier ou de se former et se retrouvent à l’#aide_d’urgence. C’est donc à la constitution d’un groupe toujours plus important de jeunes personnes, exclues mais non renvoyables, que l’on assiste.

    C’est surtout en cédant aux pressions politiques appelant à durcir la pratique – des pressions renforcées par un gonflement des statistiques du nombre de demandes d’asile – que la Suisse a appréhendé toujours plus strictement la situation juridique des requérant∙e∙s d’asile provenant d’Érythrée. Sur le terrain, l’ODAE romand constate que ces durcissements se traduisent également par une appréciation extrêmement restrictive des motifs d’asile invoqués par les personnes. D’autres obstacles limitent aussi l’accès à un examen de fond sur les motifs d’asile. Au-delà de la question érythréenne, l’ODAE romand s’inquiète pour le droit d’asile au sens large. L’exemple de ce groupe montre en effet que l’application de ce droit est extrêmement perméable aux incitations venues du monde politique et peut être remaniée sans raison manifeste.

    https://odae-romand.ch/rapport/rapport-thematique-durcissements-a-lencontre-des-erythreen%c2%b7ne%c2%b7

    Pour télécharger le rapport :
    https://odae-romand.ch/wp/wp-content/uploads/2020/12/RT_erythree_2020-web.pdf

    #rapport #ODAE_romand #Erythrée #Suisse #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_érythréens #droit_d'asile #protection #déboutés #permis_F #COI #crimes_contre_l'humanité #service_militaire #travail_forcé #torture #viol #détention_arbitraire #violences_sexuelles #accord_de_réadmission #réadmission #déboutés #jurisprudence #désertion #Lex_Eritrea #sortie_illégale #TAF #justice #audition #vraisemblance #interprètes #stress_post-traumatique #traumatisme #trauma #suspicion #méfiance #procédure_d'asile #arbitraire #preuve #fardeau_de_la_preuve #admission_provisoire #permis_F #réexamen #santé_mentale #aide_d'urgence #sans-papiers #clandestinisation #violence_généralisée

    ping @isskein @karine4

  • Manuel de répression économique des femmes : le cas de l’Australie
    https://tradfem.wordpress.com/2020/12/04/7721

    Trois spécialistes révèlent comment s’opère la répression économique des femmes en usant du déni, de la dépossession et des mensonges, par le biais du cas de l’Australie et de son régime d’épargne-retraite qui dépossède systématiquement les femmes depuis trente ans.
    Ces spécialistes dénoncent un manquement aux des droits de la personne et décrivent les mécanismes du droit international qui permettraient d’y remédier.

    Un reportage datant de 2018, qui est toujours d’actualité alors que la pandémie expulse les femmes du marché du travail.(...)

    Alors commençons avec deux gros mensonges qu’il nous faut confronter.

    Mensonge no 1 : Le travail non rémunéré n’est constitué que des tâches ménagères – il n’a aucune valeur économique.

    Version originale : https://womensagenda.com.au/latest/big-lies-womens-security-angry-yet
    Traduction et reproduction par #TRADFEM autorisées.
    #économie #pauvreté #exploitation_des_femmes

    • Bon, j’ai une question : quand ce deuxième « confinement » a commencé, avec autorisation d’aller au boulot, à l’école, au lycée et pour 37.000 autres exceptions, on s’est dit que ça ne marcherait jamais et que, 15 jours plus tard, ils seraient obligés de le durcir.

      Un mois plus tard, il faut reconnaître que « ça marche ». Alors OK, pas « du feu de dieu », même pas aussi bien qu’au premier confinement, mais ça marche quand même un peu, ça sature et même ça baisse un peu, et même quand on ré-ouvre les commerces non essentiels.

      Qu’en tire-t-on comme morale ? Qu’en fait les pires lieux de contamination significatifs étaient les bars et les restos ? Là où on ne portait pas de masques ?

      #coronavirus #statistiques #morts #hospitalisations #confinement

    • On peut imaginer - et c’est ce qui circule un peu sur ce thème - que les comportements ont été massivement modifiés et, notamment, pour les personnes à risque, p. ex. parmi les personnes âgées et en relation avec elles. L’absence de contact physique est devenu la règle et les porteurs de comorbidité évitent les endroits les plus exposés.

      En même temps, on peut aussi voir dans l’autre sens et se dire qu’avec une activité économique quasi normale (aux notables exceptions de la restauration, hôtellerie, spectacles et culture,…) on a connu une vague pratiquement de même ampleur que la première…

    • @sinehebdo Qu’en tire-t-on comme morale ?

      j’ai l’impression qu’on ne peut pas en tirer grand chose comme morale : le confinement, strict ou pas, ça reste un gros marteau-pilon bien bourrin qui écrase tout, en particulier les tentatives d’analyses ; en pratique « on pourra pas savoir » si c’est le confinement qui « a marché » ou si c’est plutôt le comportement responsable des gens qui a fait le boulot, ou si tout simplement l’épisode 2 constitue un moissonnage parfaitement normal pour le virus, contre-mesures ou pas.

      à mon avis, on pourra au mieux avoir des hypothèses et de vagues interprétations, mais pas de vérité scientifique, par manque de preuves et de mesures d’impact, et aussi par manque de « groupe de contrôle » ; par ailleurs, je pense qu’il n’y a aucune intention de faire de post-mortem sur l’efficacité réelle des dispositifs mis en place.

      My 2 cts.

    • @simplicissimus juste pour confirmation, tu as mis le début de la descente le 23 nov ?

      sur la moyenne 7 jours glissants, en échelle linéaire, on dirait que ça à commencé un poil avant, plutôt le 19 nov :

      si je fais débuter le tronçon de régression au 23 nov, je trouve une pente à /2 en 38 jours (contre 39 sinon) ; sur la moyenne glissante 7 jours ; ça fait pluôt du -2% / jour.

      si on regarde les pics dc, le max - et le début de la descente - serait plutôt même le 9 nov. ; et la cassure des réa, très nette, est le 10 nov.

    • oui, j’ai mis la rupture le 22/11 (le 23 est le premier jour où ça aurait baissé) et vu les deux derniers points, j’aurais peut-être dû la retardée d’une journée.

      pour le suivi de conjoncture sur moyenne mobile, attention au déphasage lié à la MM7 : le dernier point calculé de celle-ci est à caler avec 4 jours de retard sur la dernière valeur utilisée

      pour localiser les ruptures, il vaut mieux travailler en cvs (c-à-d ici, en corrigeant du poids des jours de semaine)

    • tout-à-fait d’accord avec toi sur la morale (!?) de l’affaire

      je ne vois pas comment on pourrait répondre à la question de savoir quel a été l’effet des mesures prises en l’absence de toute situation de référence (groupe contrôle)

      ça a été un peu tenté pour le 1er confinement en utilisant les décalages dans les mises en œuvre du confinement, mais il y a tellement de facteur de confusion et, particulièrement, les différences nationales de comportement sociaux !…

      Enfin, s’il est clair que le gouvernement ne fera rien pour évaluer (d’ailleurs, le rapport produit par l’Assemblée sur la gestion de la crise n’a rien pour l’y encourager) il y aura forcément des tentatives pour (essayer d’)en tirer des leçons. Àmha, les conclusions seront déterminées par les hypothèses… ;-)

    • Le confinement même light ça reste un confinement. Il nous a semblé absurde par bien des aspects mais n’empêche que ça fait 1 mois et demi que je n’ai pas vu (ou presque) mes amis et ma famille. Bien sûr tout le monde ne le respecte pas à la lettre mais globalement on a une limitation assez forte des échanges, ce qui ne peut que réduire l’incidence du virus. Incidence qui reste forte (autour de 90/100000), bien au dessus du seuil d’alerte de 50 et surtout il semble qu’on soit maintenant sur un plateau, avec une baisse de + en + lente sur les derniers jours, donc ça peut repartir très vite si on se relâche (et voyez vous, on va pouvoir vérifier mon hypothèse car effectivement on se relâche et on va avoir une apothéose pour Noël et 1er de l’an).

    • j’ai pas fait les totaux des dc = « aire sous la courbe » pour les deux épisodes, mais a vue de nez, c’est kif ; même si l’épisode 2 a un profil assez différent du 1er - montée moins rapide, plus large, un poil moins haut, répartition territoriale différente, profil des réas très différent.

      l’un dans l’autre, probablement autant de morts (à l’hôpital) dans les deux cas ; et surtout, l’épisode 2 est pas fini :-)

    • N’est-ce pas un peu troublant qu’en plein débat sur le séparatisme contre l’islamisme qui tue, requalifié en défense de la laïcité, l’État laïc est en train de chipoter sur combien de milliers de morts il est prêts à accepter pour que les Français de culture chrétienne puissent fêter ensemble la naissance de leur prophète ?

      #Noël #laïcité

  • #Zurich veut offrir des papiers à ses clandestins, mais sans les régulariser

    La Ville de Zurich veut distribuer à sa population une « #carte_d'habitant » qui pourra être présentée à la police en guise de #pièce_d'identité. Compromis à une #régularisation en bonne et due forme, elle permettra un meilleur accès des sans-papiers aux #services_publics.

    S’inscrire dans une bibliothèque, se rendre à l’hôpital, ou encore dans une administration : des situations de la vie de tous les jours que les personnes sans papiers tendent à éviter, de peur qu’on leur demande leur carte d’identité.

    Pour éliminer ces difficultés liées à leur statut, l’exécutif de la Ville de Zurich vient d’accepter l’idée de la « City Card ». Ce concept de #carte_d'identité_urbaine est une revendication de longue date du monde associatif zurichois.

    Aux yeux de Cristina (prénom d’emprunt ), ressortissante d’un pays d’Amérique du Sud vivant à Zurich sans statut légal, ce projet est une bonne nouvelle. Dans la vie de tous les jours, « la #peur est très présente », a-t-elle confié au 19h30 de la RTS lundi. « On ne sait jamais comment les gens vont réagir. Quand on voit la police, on a peur, parce qu’on ne sait pas si on va être contrôlé. La peur est tout le temps là ».
    « Une bien plus grande #insécurité ici qu’en Suisse romande »

    Environ 10’000 personnes sans papiers vivraient aujourd’hui à Zurich les difficultés de cette vie de clandestin au quotidien. C’est pour les aider et aussi leur donner une visibilité qu’une association de la ville a eu l’idée de proposer la #City_Card.

    La militante associative Bea Schwager rêvait de voir sa ville mener une politique de régularisation des sans-papiers à l’instar de Genève et son opération Papyrus. Face au refus du canton, elle a vu dans cette carte, inspirée d’un projet new-yorkais, une solution de #compromis dans un contexte alémanique où, explique-t-elle, la question reste très délicate : « Vis-à-vis des sans-papiers, le canton de Zurich a une politique très restrictive. Ils ressentent une bien plus grande insécurité ici qu’en Suisse romande. Ils ont davantage peur dans l’#espace_public. Tout est beaucoup plus difficile pour eux », constate-t-elle.

    « Quasiment une façon de contourner l’Etat de droit »

    Les modalités de la future City Card zurichoise doivent encore être débattues au Parlement de la ville. La minorité de droite, elle, ne soutiendra pas un projet qu’elle considère comme problématique à plus d’un titre.

    « Cela revient à légitimer le #travail_au_noir et l’#exploitation des sans-papiers. Ce qui nous dérange aussi, bien sûr, c’est que cela va rendre les contrôles de police plus difficiles. C’est quasiment une façon de contourner l’Etat de droit », estime ainsi la conseillère communale PLR Mélissa Dufournet.

    Malgré ces oppositions, la gauche, majoritaire à Zurich, a bon espoir de voir la City Card se concrétiser. D’autres villes, comme Berne, Fribourg en encore Lucerne, s’y intéressent également.

    https://www.rts.ch/info/regions/autres-cantons/11789518-zurich-veut-offrir-des-papiers-a-ses-clandestins-mais-sans-les-regulari
    #sans-papiers #citoyenneté_locale #Suisse #visibilité #visibilisation

    –—

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/801885

    ping @isskein @karine4

    • City Card: Welcome news for undocumented migrants in Zürich

      Getting married, receiving a registered letter or reporting a violent crime: in Switzerland’s biggest city, these are all activities that are impossible for thousands of migrants without legal status. But a new ID card for the undocumented is set to change that.

      It works in New York, so why not Zürich? That was one of the arguments in the hard-fought campaign to introduce a city identity card in Switzerland’s largest city. The campaign succeeded, but only just: the ’Züri City Card’ was approved by a tiny margin at a referendum last month.

      Its supporters say the Züri City Card will benefit everyone in the city, but it is especially good news for undocumented migrants because for the first time, it means people living in Zürich without legal status – the so-called ’Sans Papiers’ – will at least have some form of identification which does not put them at risk of deportation, as well as enabling them to do such a simple thing as receiving a registered letter.

      Who are Switzerland’s sans papiers?

      Of 100,000-300,000 Sans Papiers estimated to be living in Switzerland, around 10,000 are in Zürich. Mostly women, they can be undocumented for different reasons. Some have never received a residence permit, such as those who arrived on a tourist visa and then overstayed after it expired. These are known as ’primary’ Sans Papiers, as are people who arrive without a visa, such as migrants who cross the border by irregular routes from Italy or France without registering as asylum seekers in Switzerland.

      A person whose application to join family in Switzerland was rejected but who joined them nevertheless is also in the primary Sans Papiers category. This mainly applies to children whose parents have right of residence but do not fulfil the criteria for family reunion, such as sufficient salary or living space. It also includes older family members such as grandparents who are brought to Switzerland despite failing to qualify for reunion.

      “Secondary” Sans Papiers include those who have lost the right to live in Switzerland, such as migrants whose ’B’ or ’C’ (residency or settlement) permit was withdrawn by the cantonal migration authorities because they began receiving social benefits; former apprentices (who lose their residency right after completing their training); and rejected asylum seekers who cannot be deported.

      We travel on the same trams, swim in the same river, ... you eat from plates we have washed, sit on toilets we have cleaned, .. and still we are invisible to you, because we are the Undocumented!

      Statement by Sans Papiers in support of the Züri City Card
      Living without papers

      Without legal status, the Sans Papiers in Switzerland live in a constant state of fear, says Bea Schwager, who heads the Sans Papiers Anlaufstelle (contact point) Zürich (SPAZ).

      A person who witnesses a violent assault – or is a victim of violence – is unlikely to report it to the police if they fear they will be removed from Switzerland as a result. Undocumented migrants cannot receive registered post in their name, because that requires them to show a valid passport.

      Sans Papiers cannot even come forward if they witness an accident: again, they have to show ID. Getting married is as good as impossible too – for that you need a form signed by a landlord confirming your place of residence.

      Going to the doctor without fear of being ’found out’, enrolling a child in kindergarten, or getting an apprenticeship will all be possible for everyone in Zürich, regardless of their immigration status, provided there are no blocks to the City Card’s introduction.

      It won’t be plain sailing to get the card into circulation, as there have been fierce arguments from the ’no’ side. Some opponents argue that the card should entail benefits for all Zürich residents, not just undocumented migrants. Others said there is already a way that undocumented migrants can legalize their status in Switzerland by applying for a ’hardship permit’.

      In reality, however, few people go down this route. As Schwager told the independent online news magazine Republik, SPAZ often advises its clients against applying for hardship because, even if they would qualify, too much is usually at stake for Sans Papiers: “They have to disclose everything in the process: contacts, addresses, employers.. If their application is rejected, they face expulsion.”

      ’Without them, Switzerland would be a different country’

      Many Sans Papiers in Switzerland left their countries to escape conflict or poverty – skilled migration routes were not open to them, and they reside illegally in Switzerland as a result. But while they have no right of residency, without them, the country’s economy would be in a state of collapse, the website of SPAZ claims.

      Sans Papiers are the ones who do much of the construction work, harvesting, nannying and cleaning in Switzerland, often for little money. Marianne Pletscher, a Swiss film-maker and creator of a new book of portraits of undocumented migrants employed as cleaners throughout Switzerland, says it would be a different country without the many migrants who keep it clean.

      In the book titled ’Who cleans Switzerland?’, Pletscher avoids presenting the ten subjects as ’victims’, but she also says conditions can be extremely harsh for irregular migrants. “I did want to show how difficult this kind of life is in Switzerland,” Pletscher told the German public radio station Deutschlandfunk. “Because Switzerland’s immigration policy is at least as restrictive as Germany’s.”

      Would the Zürich City Card change the legal status of the migrants featured in Pletscher’s book? No, concedes Peter Nideröst, a member of the City Card Association. But the Zürich lawyer told Republik, it would at least recognize undocumented migrants as a factual entity, and a part of the city’s population.

      http://www.infomigrants.net/en/post/41370/city-card-welcome-news-for-undocumented-migrants-in-zurich

  • En Italie, le sale boulot de l’intégration

    Au tournant des années 2000, alors que l’Italie s’interroge sur l’intégration des immigré·es, les programmes de bénévolat à destination de ces populations font florès dans toute la péninsule du fait d’un consensus entre les municipalités, les associations impliquées dans le système d’asile et les entreprises sociales qui assurent l’hébergement. Aujourd’hui, ce sont les personnes en procédure d’asile qui sont visées, leur disponibilité au #travail_gratuit constituant une preuve irréfutable de leur mérite civique et de leur volonté d’intégration. Pourtant, un tel engagement « volontaire » imposé à une catégorie particulièrement précaire de la population pose question.

    https://www.cairn.info/revue-plein-droit-2020-3-page-32.htm

    #intégrations #étrangers #Italie #bénévolat

  • Les oubliés de la mine de Porco
    https://stories.publiceye.ch/glencorebolivie

    #Accidents mortels, #travail_des_enfants, #environnement ravagé : dans la #mine de #Porco, exploitée par #Glencore sur les hauts plateaux boliviens, des coopératives extraient du #zinc, du #plomb et de l’#argent dans des conditions inhumaines. La #multinationale détourne le regard mais rachète une grande partie de ces #minerais.
    Histoire d’une irresponsabilité organisée qui montre l’importance d’accepter l’initiative pour des multinationales responsables.

    #Bolivie #extraction #exploitation #accidents_du_travail

  • #Libye : « Entre la vie et la mort ». Les personnes refugiées et migrantes prises dans la tourmente des #violences en Libye

    En Libye, les personnes réfugiées et migrantes sont piégées dans un cycle de violences caractérisé par de graves atteintes aux #droits_humains, telles que la #détention_arbitraire pendant de longues périodes et d’autres formes de privation illégale de liberté, la #torture et d’autres #mauvais_traitements, les #homicides illégaux, le #viol et d’autres formes de #violences_sexuelles, le #travail_forcé et l’#exploitation aux mains d’agents gouvernementaux et non gouvernementaux, dans un climat d’#impunité quasi totale.

    https://www.amnesty.org/en/documents/mde19/3084/2020/fr
    #migrations #asile #réfugiés #violence #rapport #Amnesty_international #privation_de_liberté #droits_fondamentaux

    ping @karine4 @isskein

  • Suicide d’une étudiante transgenre à #Montpellier : l’acte désespéré de Doona soulève émotion et polémiques
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/suicide-etudiante-transgenre-montpellier-acte-desespere

    Une étudiante transgenre de l’Université Paul Valéry Montpellier 3 s’est suicidée en se jetant sous un train, gare Saint-Roch, mercredi. Doona, 19 ans, étudiait en licence de psychologie et résidait à la cité universitaire Vert-Bois à Montpellier.

    Si les causes exactes de son suicide ne sont pas encore connues, cet acte désespéré fait suite à des tentatives précédentes, selon un courrier du syndicat étudiant SCUM envoyé ce jeudi matin au CROUS Occitanie.

    • C’est un syndicat étudiant, le SCUM, Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier, qui est à l’origine de la polémique. Dans un courrier adressé ce jeudi au directeur du CROUS de Montpellier, il accuse.

      « Si les causes exactes de son suicide ne sont pas encore connues, ce geste fait suite à des tentatives précédentes dont vos services avaient été informés. Or, suite à la deuxième tentative de suicide, une assistante sociale du CROUS et un médecin scolaire étaient directement en lien avec Doona. (...). Nous aimerions aussi avoir rapidement des réponses sur un élément qui vous concerne tout particulièrement, en tant que directeur du CROUS de Montpellier - Occitanie. Il lui aurait été dit, lors de la réunion du mercredi 23 septembre, soit quelques heures avant son suicide, qu’elle ne pouvait plus tenter de mettre fin à ses jours, sous peine d’être expulsée de son logement. Nous espérons que le cynisme des assistantes sociales n’en est pas arrivé à ce point. Car une telle brutalité dans un moment de flottement, de questionnement et de crise existentielle d’un individu est tout bonnement inacceptable ».

      le graissage est du site de France 3

      #travail_social #crous

    • Sur Touiteur, des proches mettent aussi en cause l’accueil catastrophique du milieu médical lors de ses tentatives précédentes.

      Après, je ne suis jamais à l’aise avec ce type de positionnement : évoquer « les causes exactes de son suicide », pour immédiatement suggérer la responsabilité directe d’une assistance sociale, je trouve que c’est dangereux, et ici la tournure « Il lui aurait été dit… », c’est à la limite de la diffamation.

  • Observatoire des #non-recours aux droits et services

    Objectifs

    Dans les domaines des #prestations_sociales, de la #santé, de l’insertion sociale et professionnelle, de l’#autonomie, de la #médiation_sociale, des déplacements, de la lutte contre les #discriminations

    - Observer des situations de non-recours, mesurer leur importance, caractériser les populations concernées, enquêter sur les causes.
    – Analyser les limites de l’#intégration_sociale par les politiques publiques au regard des phénomènes de non-recours.
    – Diffuser les connaissances, les données et les méthodes d’identification et d’évaluation du non-recours.
    – Accueillir la réalisation de stages, de mémoires de Master et de recherches doctorales ; servir de support à des séjours scientifiques dans le cadre de collaborations internationales.

    Une observation productrice d’#outils utiles pour la #recherche et l’#action

    – Requêtes #statistiques sur des bases de données constituées.
    - Dispositifs ad hoc de suivi/évaluation au sein de structures administratives ou associatives.
    - Enquêtes qualitatives suivant plusieurs techniques : entretien individuel ou collectif, focus group, groupe de qualification mutuelle.
    – Ateliers de #témoignages.

    Une #observation articulée à des recherches pour de nombreux organismes

    le CNRS, l’ANR, la CNAMTS, la CNSA, la DGCS, la DREES-MIRe/ONPES, le PUCA, l’INPES, le PREDIT, l’INCA, …

    Axes de questionnement

    Pourquoi des individus ou des populations ne recourent pas, volontairement ou non, à l’#offre_publique.
    Que ce soit dans des rapports directs aux services prestataires (services publics, associations, entreprises), à des acteurs intermédiaires (organisés ou non organisés) ou dans la participation à des actions collectives soutenant l’accès aux droits.

    Pourquoi et comment les institutions se saisissent des phénomènes de non recours à l’offre publique. Renouvellement du contenu de l’offre publique et organisation spatiale des pratiques sociales (autour de logiques de contrat, d’incitation et de responsabilisation, de proximité, d’accessibilité et de mobilité) ; développement d’outils de connaissance des phénomènes de non-recours ; mise en œuvre de dispositifs d’information, d’expression de la demande sociale, de (re)mise en capacité des individus, de lutte contre les discriminations, de construction d’intérêts collectifs.

    Une démarche scientifique fondée sur l’observation

    L’#invisibilité des phénomènes de non-recours demande d’articuler trois types de recherche dans une démarche scientifique interdisciplinaire.


    https://odenore.msh-alpes.fr
    #précarité #recherche-action #droits #accès_aux_droits

    • Collectif SOIF de connaissances

      Renforcer les liens entre la recherche, la formation des professionnels et les #pratiques de terrain dans le champ sanitaire et social

      Le secteur de l’#action_sociale connaît actuellement de profondes évolutions et remises en question, illustrées notamment par les débats menés dans le cadre des Etats Généraux du #Travail_Social. L’une des questions centrales concerne l’articulation, au niveau des territoires, entre les pratiques de terrain, la formation – continue ou initiale – des professionnels, et la recherche scientifique dans les différents domaines d’intervention. Le cloisonnement trop souvent observé des divers acteurs concernés mène en effet à une certaine incohérence entre les besoins identifiés, les réponses apportées par les structures, et les contenus de formation.

      Le Plan d’action en faveur du travail social et de l’#intervention_sociale présenté en conseil des ministres le 21 octobre 2015 prend en compte ces enjeux, en fixant notamment les objectifs suivants :

      – Inscrire progressivement le travail social dans un parcours conduisant à des grades universitaires.
      - Reconnaître l’intervention sociale comme un champ de recherche.
      - Garantir la qualité des formations et des diplômes d’Etat, via notamment un cahier des charges partagé Etat-Régions.

      http://www.collectif-soif.fr/le-collectif

  • TLAXCALA : D’Uber à lber : deux faces du travail précaire en Amérique latine
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=29318

    Ce mois-ci, l’attention a été attirée sur la situation précaire des coursiers par applications (prestataires de services de livraison) en cette période de pandémie. En plus d’être plus exposé aux virus et de recevoir une rémunération misérable par les applications, comme « Uber Eats », un coursier a dit au journal : « Je livre de la nourriture en étant affamé ». Quelque chose qui rend la trame de la surexploitation plus tragique.

    Cette situation limite a conduit les coursiers brésiliens à lancer un appel à la grève pour le 1er juillet 2020. Le cri « Assez » retentit face aux effets de la politique néolibérale actuelle.

    Cette situation m’a ramené à un passé récent, il y a dix ans, et à une histoire d’exploitation continue de notre peuple, comme Galeano l’a déjà décrite dans Les veines ouvertes de l’Amérique latine.

    En tant que guide, le petit garçon Iber n’avait pas encore besoin de se soumettre à ce travail, mais bientôt son heure allait arriver. Comme était arrivée celle de son père, qui à un peu plus de trente ans était déjà mort des suites de la silicose, une maladie pulmonaire qui frappe fréquemment ceux qui respirent l’air de la mine.

    Iber, un orphelin, un potosino, issu d’une famille pauvre n’aura pas le choix s’il n’y a pas d’opportunités et si le destin continue d’indiquer cette voie à sa famille. En plein XXIe siècle, il était pleinement conscient que, si la logique du capital prévalait, son espérance de vie dans une mine serait plus ou moins de 15 ans et que, bientôt, il ne serait qu’un chiffre de plus dans les tragiques statistiques e dans le destin funèbre des mineurs de Potosí.

    Le coursier affamé d’Uber et Iber le Potosino sont quelques-uns des visages de cette machine à broyer les gens et les rêves appelée capitalisme. Il n’est pas possible de penser à un monde meilleur sans interrompre cette machine, ne serait-ce qu’un jour. Aujourd’hui est l’un de ces jours !

    #Nouvelle_domesticité #Travail_dangereux #Mine #Amérique_latine

  • Monkey helpers or coconut slaves? A visual story
    https://multimedia.scmp.com/infographics/news/world/article/3094954/coconut-harvest/?src=social

    Reports of monkey abuses in Thailand have resulted in Thai coconut products being pulled from supermarket shelves in Britain, with countries like the United States and the Netherlands later following suit. Thailand is one of the world’s top exporters of coconut milk: Australia, Britain and America are the country’s biggest markets

    Monkeys in Thailand have been used as labour for centuries by non-government organisations. People for the Ethical Treatment of Animals (Peta) recently reported that terrified young monkeys are chained, abusively trained and forced to climb trees to gather coconuts that are used to make coconut products.

    #travail_des_animaux #singes #macaques #esclavage #Thaïlande #noix_de_coco #BD

  • #IMMIGRATION ENQUÊTE
    Dans l’enfer des grands bourgeois du Nord : des femmes de ménage portugaises témoignent
    15 AOÛT 2020 PAR MICKAËL CORREIA

    Pour la haute bourgeoisie française, les #femmes_de_ménage portugaises sont les plus intégrées, des « perles qu’il faut à tout prix conserver ». Derrière les murs de leur propriété se livre pourtant une lutte des classes au quotidien.

    Les mains crevassées de Rosa* tournent minutieusement les pages d’un cahier spiralé. Sur petits carreaux et avec une écriture scolaire, elle y a consigné toute une vie de #travail_domestique. « Voilà, je l’ai noté ici : 7,15 euros net de l’heure. C’était mon salaire de femme de ménage fin 2017, après trente ans d’ancienneté. Ils me déclaraient mais ils me payaient aussi pas mal d’heures au noir », soupire la petite femme de 63 ans.

    « Ils » désignent une richissime famille installée dans le #Nord depuis la fin du XIXe siècle. Elle y a investi dans les filatures avant d’être un des piliers de l’industrie textile de la région. Son digne représentant, Édouard M., a incarné une figure du patronat paternaliste local (voir Boîte noire). Dans les années 1970, il régnait sur des usines lainières à Tourcoing, au nord de #Lille, ainsi qu’en Afrique du Sud ou aux États-Unis. Depuis, le groupe s’est diversifié, mais les fils et petits-fils M. dirigent encore des entreprises textiles de pointe dans le département.

    Rosa habite une de ses maisons étroites en brique typiques des quartiers populaires de #Roubaix et de #Tourcoing. Assise dans son salon tout en similicuir, elle revient sur son parcours jusqu’à son embauche comme femme de ménage chez les M. : « Je viens de Covilhã, une ville industrielle textile du #Portugal. Je suis arrivée en France en avril 1968, à l’âge de 11 ans. Mon père avait passé clandestinement et à pied la frontière un an plus tôt. Il a travaillé comme ouvrier chez Tiberghien, une énorme filature de Tourcoing. » À 18 ans, la jeune immigrée portugaise devient ouvrière à la Lainière de Roubaix puis à l’usine textile Desurmont.

    Dès le début du XXe siècle, l’agglomération de Roubaix-Tourcoing, qualifiée de « Manchester française », est une capitale mondiale du textile, avec plus de 110 000 salariés employés dans le secteur. Le patronat du Nord esquive les crises successives de la filière en misant sur la vente par correspondance – en créant des groupes comme La Redoute et Les 3 Suisses – et en faisant appel à une main-d’œuvre immigrée portugaise ou maghrébine. Mais dès le début des années 1980, la désindustrialisation lamine la région. Roubaix sombre dans le chômage de masse.

    « L’usine Desurmont a mis la clé sous la porte. Ma mère était déjà servante pour une famille de la grande bourgeoisie du Nord. J’avais une tante qui était la domestique de Édouard M. Un de ses enfants avait besoin d’une femme de ménage. Ils m’ont prise en 1986 et j’ai bossé deux ans au noir avant qu’ils me contractualisent pour venir habiter sur leur propriété », enchaîne Rosa.

    Du jour au lendemain, l’ouvrière au chômage quitte Roubaix pour Marcq-en-Barœul, la banlieue huppée de Lille.

    « Le contrat était abusif, mais j’avais vraiment besoin d’argent. Il y était par exemple stipulé qu’un an sur deux, je n’avais pas le droit de partir en vacances : j’étais obligée de rester mes quatre semaines de congé dans la propriété », indique l’ex-employée de maison.

    Manoir et maisons de maître, piscine, écuries, fermette et prairies : le domaine des M. est immense, à l’image du patrimoine des habitants de Marcq-en-Barœul. La commune fait partie des municipalités françaises qui possèdent le plus d’habitants redevables de l’impôt sur la fortune immobilière.

    À moins de six kilomètres de là, Roubaix est considérée comme la ville la plus pauvre de l’Hexagone – 45 % de sa population vit sous le seuil de pauvreté.

    Marcq-en-Barœul et les bourgades voisines de Bondues, Mouvaux et Wasquehal – un triangle que d’aucuns surnomment « BMW » – regorgent de demeures cossues aux noms bucoliques comme La Cerisaie, La Prairie ou La Hêtraie. Les grandes familles bourgeoises du Nord y vivent en toute discrétion. Mais derrière les haies de cyprès impeccablement taillées qui ceignent ces propriétés se cache un violent enfer domestique.

    « Je faisais tout : le ménage, la lessive, le repassage, les repas, détaille Rosa. Sans compter que j’ai élevé leurs quatre enfants payée au black : le soir, je devais parfois revenir à 19 heures rien que pour donner le bain à un de leurs petits… »

    Durant les trois décennies où elle a travaillé au cœur de l’intimité des M., la distanciation de classe était de rigueur. Au quotidien, la femme de ménage portugaise n’était pas autorisée à utiliser les mêmes toilettes qu’eux, à boire leur eau minérale ou à s’asseoir sur une de leurs chaises pour se reposer.

    « Un jour, leur fille âgée d’à peine 7 ans était agitée alors que je m’occupais d’elle. Je lui ai demandé d’être plus calme et elle m’a lancé : “Tu es la bonne, tu dois m’obéir” », rapporte avec tristesse Rosa. Dans la propriété, les enfants de la domestique n’ont pas à fréquenter ceux de l’employeur. « Ces derniers m’affirmaient que je n’avais pas à jouer avec eux, car leurs parents leur avaient dit que j’étais un pauvre », témoigne un des deux fils de Rosa.

    « Un samedi soir sur deux, à chaque Noël et à quasi chaque jour férié, j’étais obligée de faire le service pour leurs réceptions familiales, relate l’ancienne employée. Ils m’obligeaient à porter une jupe noire avec un petit tablier blanc. J’avais horreur de ça, je me sentais ridicule. »

    Ces dîners s’organisent dans des conditions de travail déplorables. Rosa n’a ni le temps de manger, ni l’autorisation de se garder une part de ce qu’elle avait passé toute la journée à cuisiner. « C’était exténuant physiquement et moralement. Mon dos était en miettes à force de servir individuellement chaque convive dans des plats très lourds, et ce durant des heures. J’étais en même temps stressée car les repas s’éternisaient : comme j’avais obtenu qu’ils me paient plus après minuit, ils m’imposaient de tout nettoyer avant cette heure fatidique », précise-t-elle.

    Les congés légaux dont bénéficient la femme de ménage et les absences pour cause familiale ou médicale sont quant à eux une source permanente de tensions avec l’employeur.

    Face à leurs discours culpabilisants, Rosa doit sans cesse faire valoir ses droits les plus élémentaires. « Ma patronne ne supportait pas que je prenne mes quatre semaines de vacances, assure-t-elle. À chaque retour au travail, elle martelait avec ironie : “Alors on s’est bien amusée ? Une semaine ne vous suffit pas pour vous reposer ?”. Après un de mes rares arrêts maladie, j’ai eu l’indécence de parler de dates de congés. Elle m’a répliqué : “Mais n’y pensez même pas, vous rentrez à peine de vacances là !” »

    Quand, en 2005, son plus jeune fils est emmené d’urgence à l’hôpital à la suite d’une agression, Rosa se voit rétorquer, après avoir osé demander l’autorisation de quitter la maison : « Vous ne pouvez pas partir comme ça, il faut d’abord que vous finissiez la salle de bains. »

    Exploitation domestique
    À la fin des années 1960, l’#immigration_portugaise s’intensifie en France. Rien qu’entre 1969 et 1971, 350 000 Portugais s’installent dans l’Hexagone.

    « La stratégie des immigrés portugais est alors de faire rapidement un maximum d’argent : on se prolétarise en France pour pouvoir sortir du prolétariat de retour au pays, rappelle Victor Pereira, historien spécialiste de l’émigration portugaise et maître de conférences à l’université de Pau. Mais le projet évolue au fil du temps : les enfants naissent, on les scolarise ici et le retour au Portugal s’avère plus compliqué car après la chute de la dictature en 1974, les autorités portugaises se concentrent sur le rapatriement des retornados, les Portugais installés dans les anciennes colonies africaines. »

    Et l’historien d’ajouter : « Pour les #Portugais de Roubaix-Tourcoing, il est difficile de distinguer immigration économique et politique. Nombre d’entre eux viennent de la région de Covilhã, au centre du pays, qui a été un foyer industriel textile agité par des grèves ouvrières et réprimé par la dictature fasciste de Salazar. À cela s’ajoute la guerre coloniale portugaise : beaucoup de jeunes hommes immigraient en France pour fuir le service militaire qui les obligeait à combattre durant quatre ans en Angola, au Mozambique ou en Guinée-Bissau. »

    Comme Rosa, Sandra, 75 ans, est issue du centre du Portugal et a immigré dans le Nord en 1968. Ouvrière piqûrière dans une usine textile, elle est licenciée en 1985 à la suite de la fermeture de l’établissement industriel. Elle devient alors femme de ménage à Mouvaux pour deux grandes familles : les V. et les T.

    Nom incontournable de l’#industrie_textile locale, le groupe V. possédait dans les années 1960 pas moins d’une trentaine de manufactures entre Roubaix et Tourcoing. La puissante famille compte de tentaculaires ramifications économiques et politiques. Les T. sont quant à eux intimement associés au développement de l’industrie textile du Nord. Ils ont fondé au XIXe siècle une prestigieuse banque, qui a appuyé les riches entrepreneurs du territoire.

    Tout en bêchant les salades de son petit potager, Sandra glisse : « Honnêtement, je n’ai jamais vu des gens comme ça. » Pendant plus de trente ans, elle a nettoyé, récuré, aspiré, repassé et cuisiné pour ces deux grands noms du capitalisme familial nordiste. Mais son emploi en tant que femme de ménage n’a été qu’une longue traversée du désert en termes du droit du travail. « J’ai beaucoup bossé pour eux au noir et je n’ai jamais eu de contrat de travail », souligne Sandra.

    À l’instar de Rosa, elle doit être à leur entière disponibilité, notamment pour les agapes familiales. « Chaque dimanche soir, j’étais épuisée et morte de faim : il m’était interdit de me servir dans les plats. Je devais manger en cachette », confie-t-elle.

    L’employée de maison est par ailleurs étroitement contrôlée. Au début des années 2000, alors que les V. étaient partis en voyage un mois, elle est accusée à leur retour d’avoir débuté tard une journée de travail. « J’étais terrifiée car effectivement j’avais commencé ma matinée avec une demi-heure de retard. J’étais chez le médecin, il y avait une longue file d’attente… J’ai appris plus tard qu’ils avaient demandé au voisin de me surveiller. Après vingt ans de service, me faire ce coup-là ! », s’indigne-t-elle.

    Lors du décès de son mari en 2013, Sandra, alors âgée de 68 ans, officie toujours chez les V. et les T. Absente une semaine pour cause d’enterrement, ces derniers ne feront preuve d’aucune clémence malgré ses 28 ans à leur service : ces sept jours seront froidement décomptés de sa fiche de paie.

    Après deux décennies de dévouement domestique et d’épargne consciencieuse, Sandra parvient à s’acheter enfin sa propre maison, un modeste pavillon. Dès lors, les remontrances patronales sont fréquentes et son salaire horaire ne sera plus jamais augmenté en dépit de son ancienneté. « Ils me répétaient en boucle : “Vous achetez une sacrée propriété grâce à l’argent de la France !” Ce qui me tue, c’est qu’ils n’arrêtent pas de dire que nous les Portugaises, nous sommes de bonnes travailleuses, bien intégrées, propres et sérieuses mais ils n’acceptent pas que nous ayons les mêmes droits qu’eux », dénonce-t-elle.

    Sandra s’effondre alors en larmes : « Il y a 20 ans, j’ai dû ramener ma petite-fille chez les V. car sa mère était absente. C’était juste l’affaire de quelques heures. Je l’ai mise dans la salle de jeux, elle s’est assise sagement sur une petite chaise et la mère de ma patronne lui a hurlé dessus, comme à un chien : “Assieds-toi par terre tout de suite !” » Et de conclure : « J’étais fière de lui présenter ma petite-fille de 7 ans, mais ça a été une humiliation terrible. »

    Chez les M., Rosa est pour sa part sans cesse comparée aux Maghrébins, appréhendés comme moins serviles et moins intégrés que les Portugais. « Ils me ressassaient que nous étions catholiques comme les Français, que nous avions la même culture et que nous étions un peuple courageux », se souvient Rosa. Lors des gros travaux annuels d’entretiens de la propriété, elle est tenue de faire entrer les ouvriers noirs ou maghrébins par une porte de service. « Ma nièce, qui me remplaçait habituellement lors de mes congés, ne s’est plus fait appeler à partir de 2018 par les M. le jour où ils ont appris que sa fille fréquentait un Arabe », déplore-t-elle.

    Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, la France craint d’être submergée par une vague d’immigration nord-africaine. En avril 1964, sous pression du patronat déjà friand de la main-d’œuvre portugaise bon marché, le premier ministre Georges Pompidou autorise la libre entrée en France de tout Portugais démuni de papiers. « Pour légitimer le racisme envers les Algériens, les autorités françaises ont à l’époque produit tout un discours sur le Portugais qui est bon travailleur, peu revendicatif, mais aussi représentant de la dernière immigration européenne (après les Italiens et les Espagnols) et par là même, assimilable, avance Victor Pereira. C’est absurde, car personne ne connaissait les Portugais – et on ne les connaît toujours pas aujourd’hui : ce sont de célèbres inconnus. »

    Pour l’universitaire, les stéréotypes assignés aux femmes de ménages portugaises, tels que leur servilité innée ou le fait d’être des travailleuses de confiance, sont des constructions sociales, fruits de mises à l’épreuve et d’humiliations. « Beaucoup tentaient par exemple de piéger leurs employées de maison en cachant des billets sous le canapé, appuie Victor Pereira. Il y avait tout un capital réputationnel à gagner auprès de leur employeur pour pouvoir ensuite bénéficier d’autres ménages – “Ma Maria, vous pouvez lui faire confiance.” » Des stratagèmes sournois que confirment Rosa et Sandra, qui trouvaient au début de leur carrière de l’argent posé négligemment sous les lits ou dans les chemises à repasser.
     « Les Portugais ont été l’objet d’un processus de racialisation en France, en contrepoint à l’immigration algérienne. Des stigmates essentialisants leur ont été accolés, comme le fait qu’ils soient naturellement “dociles”, “durs à la tâche”, représentant de “braves gens” aux ambitions limitées et qui “s’intègrent très bien”, commente Margot Delon, chargée de recherche CNRS au Centre nantais de sociologie. Ils ont un statut supérieur à celui des minorités coloniales et post-coloniales plus dominées mais inférieur à celui des “Blancs”. Les Portugais représentent ainsi une catégorie intermédiaire, qu’on qualifie dans les sciences sociales de “Blancs honoraires”. »

    Selon la sociologue, cette « blanchité vide » se traduit notamment par le fait qu’une forte proportion de femmes portugaises occupent des positions dominées et ségrégées sur le marché de l’emploi, comme employée de maison ou concierge. « Leurs employeurs recréent des frontières physiques et sociales à l’intérieur des foyers, réagit Margot Delon au parcours de Rosa et Sandra. Une fois qu’on n’a plus besoin d’elles, elles perdent rapidement leur utilité et on les jette. »

    Démission forcée
    Depuis le salon, la télévision publique portugaise balance le nouveau tube de l’été. Impassible, Ana, 65 ans, demeure les bras croisés sous la verrière du toit de sa cuisine. « Mon père, mon frère et moi avons tous été embauchés dans les usines tourquennoises des Tiberghien. Le paysage était triste, rempli de cheminées, quel choc par rapport à Covilhã !, se remémore-t-elle. Puis, toutes les filatures ont fait faillite. J’étais enceinte de mon premier garçon et j’ai trouvé facilement quelques petits ménages. Les Portugaises avaient déjà bonne réputation. »

    Après avoir travaillé au noir pour un couple de grands industriels de renom, Ana rentre chez les D. en 1991. La famille est à l’origine d’une entreprise florissante qui compte aujourd’hui parmi ses clients Louis Vuitton, Areva ou Total.
    Dans leur manoir du nord de Lille avec piscine, sauna et terrain de tennis, Ana a sué sang et eau, rémunérée en chèques emploi-service et sans contrat de travail. « Je n’arrivais jamais à faire tout le ménage, car leur propriété était gigantesque, un vrai labyrinthe d’escaliers, explique-t-elle. Il y régnait un désordre monstrueux, ils jetaient toujours leurs vêtements à terre, et puis je devais m’occuper de leurs trois enfants, auxquels je m’étais très attachée. »

    Les D. cultivent une lubie : celle des gros chiens de race, de type saint-bernard ou bergers allemands. « Ils en possédaient cinq. C’était horrible, car je passais des matinées entières à nettoyer leurs excréments, l’urine, leurs traces de terre dans toute la maison, se rappelle Ana. Ils se battaient souvent entre eux. Et puis un jour, l’accident. »

    Un matin de mars 2015, la femme de ménage, en arrivant à la propriété, se fait attaquer par l’un des molosses : « Il voulait mordre un chien avec qui il ne s’entendait pas. Toute ma main a été déchiquetée dans sa gueule. Il y avait du sang partout, on voyait mes os. » Elle est recousue en urgence à l’hôpital de Tourcoing avec une vingtaine de points de suture mais la blessure, très grave, s’infecte. Ana bénéficie alors d’un arrêt pour accident du travail que le médecin lui renouvelle chaque mois, le temps de son rétablissement et de sa rééducation par des spécialistes.

    « Ma patronne m’a pendant tout ce temps harcelée pour savoir quand je reprenais le boulot. Mon médecin m’a affirmé que vu mon état de santé, c’était tout bonnement impossible, révèle Ana. Elle m’a tellement mis sous pression que dès que la sonnerie du téléphone retentissait, tout mon corps tremblait. En novembre, j’ai craqué. J’avais peur de perdre mon boulot, j’y suis retournée. »

    La reprise du travail se mue en cauchemar. Alors que les D. font habituellement appel à une entreprise spécialisée pour nettoyer une fois par an les vitres du manoir, son employeuse exige qu’Ana, alors âgée de 60 ans, exécute ces travaux périlleux malgré sa main blessée.

    « Je n’ai pas retrouvé la même personne. Elle voulait me pousser à bout pour que je démissionne de mon poste : comme j’étais à cinq ans de ma retraite et victime d’un accident du travail, elle devait me verser des indemnités plus importantes. Mais pour eux ça ne représente rien, tellement ils sont fortunés… », signale la sexagénaire.

    Après trois jours de ménage, son médecin tape du poing sur la table pour qu’Ana ne se rende plus au travail. Terrifiée par les D., elle est accompagnée par un médiateur afin que ses employeurs signent les documents qui stipulent l’inaptitude médicale de la salariée à la suite d’un accident du travail. Lui remettant son chèque pour solde de tout compte, la patronne d’Ana objecte alors : « Je ne m’attendais pas à ça de vous. » Cette même année, l’entreprise familiale D. engrangeait un chiffre d’affaires de plus de 100 millions d’euros.

    « Nous sommes de plus en plus sollicités par des Portugaises qui ont travaillé comme femmes de ménage, concierges ou gardiennes d’immeuble. Elles ont des anciennetés assez conséquentes et les employeurs se rendent compte qu’ils vont devoir payer des indemnités de départ à la retraite importantes à leurs yeux, assure Eloy Fernandez, militant CGT à la section Salariés des services à la personne (SAP). Ils font tout alors pour les évincer. Cela se traduit par du harcèlement moral à travers des remarques désobligeantes, de la surcharge de travail ou des tâches dégradantes à effectuer. »

    À partir de 2015, Rosa souffre d’une maladie pulmonaire chronique avant de contracter une grave hépatite à l’été 2016. Dès lors, l’ambiance chez les M. est délétère. Éreintée physiquement et à l’approche de la retraite, la femme de ménage est l’objet de pressions et d’humiliations quotidiennes afin qu’elle quitte son poste. Début 2017, Rosa demande à son employeur le rachat d’un balai-raclette. Le lendemain, elle trouve une simple lavette avec un mot manuscrit : « Pour nettoyer les sols à genoux. » « J’allais au boulot la peur au ventre, en me demandant bien ce qui allait me tomber dessus. Le pire, c’est que je me sentais coupable car ils me disaient : “Nous comptons vraiment sur vous” ou “Ne nous laissez pas tomber” », raconte la femme de ménage.
    « Ils ne voulaient ni me licencier ni attendre mon départ à la retraite afin de ne pas avoir à verser d’indemnités, s’insurge Rosa. C’est leur méthode : harceler pour que l’on parte de son propre chef. C’est ce qui est arrivé avec ma prédécesseure, ainsi que ma tante qui trimait pour Édouard M. » Fin 2017, son opiniâtreté conduit à ce qu’elle soit finalement licenciée. Un an avant sa retraite.

    Au bout de trente ans d’exploitation domestique, elle part avec 7 482,59 euros, indemnité de licenciement et solde de tout compte inclus, sans un seul mot de remerciement ni un cadeau de départ. « J’ai ouvert l’enveloppe contenant le chèque : j’en ai pleuré de rage. Ils n’ont même pas arrondi la somme, disant se conformer au strict minimum légal, s’emporte Rosa. En faire appel au Code du travail alors qu’ils m’ont régulièrement payée au noir, c’est un comble ! »

    Corps usés, esprits brisés

    Permanent à la CGT-SAP, Stéphane Fustec observe : « Nous avons depuis peu affaire à des Portugaises fragilisées, isolées professionnellement, qui ont parfois quarante ans de travail domestique et qui renoncent à leur droit de par l’attachement affectif qu’elles ont avec leur employeur. La convention collective du particulier employeur est très dérogatoire du Code du travail : c’est vraiment le service minimum. »
    En 2017, Sandra, se casse grièvement le haut du bras en tombant chez elle. Elle propose alors à sa belle-fille de la remplacer chez les V. et les T., le temps qu’elle se remette de sa blessure. À son retour, ses employeurs lui font comprendre qu’avec son bras accidenté, elle ne pourra plus être aussi performante qu’auparavant et lui propose de ne l’embaucher que deux journées par mois pour faire l’argenterie et le repassage.

    « Ma belle-fille était jeune, effectuait des tâches plus lourdes comme nettoyer les plafonds, alors pourquoi s’embarrasser d’une vieille de plus de 70 ans ?, concède Sandra. Je n’ai pas accepté leur proposition. Malgré mes trente ans d’ancienneté, j’ai décidé de partir moi-même, sans aucune indemnité. J’ai voulu garder ma dignité. »

    Aujourd’hui encore, la belle-fille de Sandra effectue le ménage chez les V. et les T. Comme elle n’a ni autre emploi ni permis, son mari la conduit en voiture depuis Orchies, soit 70 km aller-retour par jour, pour un salaire de misère.

    Il suffit de s’attarder sur leur démarche laborieuse, leurs épaules voûtées ou leurs mains tout en anfractuosités. Rosa, Ana et Sandra ont leurs corps brisés. « J’ai perdu plus de 50 % de ma capacité respiratoire, à cause de l’eau de Javel, de la soude caustique et des bombes aérosols que je devais utiliser tous les jours », développe l’employée des M.
    Ana souffre d’algodystrophie, une maladie des articulations osseuses fort douloureuse. Quant à Sandra, elle a déjà subi deux opérations chirurgicales des genoux. Toutes les trois témoignent de leur dos ruiné, à force de tâches ménagères répétitives – transporter les courses et les paniers de kilos de linges dans les escaliers, récurer les salles de bains le corps courbé.

    « Les femmes de ménage arrivent à la retraite physiquement très abîmées. Les dernières statistiques du ministère du travail montrent que les taux d’accident du travail et de maladies professionnelles sont en train d’augmenter trois fois plus que la moyenne chez les salariés des services à la personne, analyse Stéphane Fustec de la CGT-SAP. Les employées de maison n’ont pas à effectuer de visite médicale pendant leur carrière. Par ailleurs, le travail domestique est très accidentogène, à cause de la répétition des mouvements et de la pluralité des tâches à faire. »

    Au-delà des corps usés, la violence d’être mises brutalement à la porte après des dizaines d’années de labeur pour des employeurs avec qui de forts liens d’intimité se sont noués laisse des traces psychologiques. « La nuit, je fais régulièrement des cauchemars : je suis toujours là bas, chez les D., à faire le ménage », lâche Ana.

    Depuis cinq ans, elle est suivie par une psychologue pour soigner une lourde dépression. Rosa se remet aussi à peine d’une dépression après ses deux dernières années de travail mentalement éprouvantes : « Je pleurais tout le temps. J’avais peur de ne plus pouvoir joindre les deux bouts : tout cela a eu un impact sur mes relations avec ma famille et mes amies. »
    « Désormais, à cause de toutes ces années sous-payées et du travail au noir, je touche moins de 900 euros par mois de retraite avec ma complémentaire, alors que j’ai commencé à bosser à 16 ans », se désole Ana. Son mari a été récemment mis à l’arrêt à cause d’une hernie discale, après quarante ans d’usine textile et de missions intérim.

    Toutes les deux veuves et vivant seules, Sandra et Rosa perçoivent également une retraite modique, aux alentours des 800 euros mensuels. Pour survivre, ces dernières sont aujourd’hui contraintes de refaire quelques heures de ménages. Toujours pour d’illustres familles bourgeoises du Nord. Et toujours au noir. Des Portugaises bien intégrées, pour sûr.

    Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez vous connecter au site frenchleaks.fr.

    *À la demande des intéressées, les témoignages des femmes de ménage interviewées ont été anonymisés.

    Contrairement aux règles que nous nous sommes fixées à Mediapart, nous avons volontairement choisi d’anonymiser les noms de ces grandes familles pour lesquelles elles ont travaillé afin de ne pas exposer ces femmes de ménage qui ont accepté de témoigner. Il nous était impossible en effet de publier les noms de leurs employeurs sans leur poser des questions et assurer le contradictoire, comme le veut la loi. Mais les contacter et leur demander de réagir aurait inévitablement conduit à désigner ces femmes courageuses qui ont accepté de raconter leur quotidien dégradant et les humiliations qu’elles ont eu à subir.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/150820/dans-l-enfer-des-grands-bourgeois-du-nord-des-femmes-de-menage-portugaises

    #bourgoisie #domesticité

  • 40 000 enfants travaillent toujours dans les mines pour les batteries des véhicules électriques.
    https://institutnr.org/40-000-enfants-travaillent-toujours-dans-les-mines-pour-nos-batteries

    Mais cette production est aussi critique en ce qui concerne les conditions sociales et environnementales dans lesquelles elle se déroule.

    Le rapport indique par exemple, que la majeure partie du #cobalt fourni sur les marchés mondiaux provient de la #République_démocratique_du_Congo, dont 20% proviennent de mines artisanales où le #travail_des_enfants et le non respect des droits de l’homme sont nombreux.

    On estime que jusqu’à 40 000 #enfants travaillent dans des conditions extrêmement dangereuses, avec un équipement de sécurité inadéquat, pour très peu d’argent dans les mines du sud du #Katanga.

    le rapport
    https://unctad.org/en/PublicationsLibrary/ditccom2019d5_en.pdf

    #batterie #véhicule_électrique

    Et une tite carte

  • « La réalité de l’agriculture française, ce sont des hommes et des femmes qui se cassent le dos »
    https://reporterre.net/La-realite-de-l-agriculture-francaise-ce-sont-des-hommes-et-des-femmes-q

    Main-d’œuvre à bas coût, logements indignes... Un avocat et un sociologue spécialistes du travail agricole détaché détaillent à Reporterre comment, en glorifiant le made in France, « on promeut alors des marchandises qui ne sont pas produites de manière différente qu’en Espagne ou au Maroc ».

    [...]

    "Certains travailleurs sont sédentaires en France, qu’ils soient Français ou d’origine étrangère. D’autres viennent d’ailleurs pour compléter les effectifs, parce qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre en France. Dans ceux-ci, deux types de profils se dégagent : ceux employés dans des conditions tout à fait normales, qui viennent pour une mission et puis repartent. Et ceux qui ne sont pas en mesure de dire non à une proposition beaucoup plus floue. Ils sont souvent à la disposition d’une société intérimaire [étrangère] mais également des exploitants français et travaillent dans les conditions qu’on leur désigne, là où on leur dit, avec parfois des journées de plus de douze heures, des conditions d’hébergement déplorables et un salaire en-dessous du minimum légal, sans revendication possible."

    [...]

    "Les conditions de travail des saisonniers ne se sont pas améliorées et j’aurais tendance à dire que ça a empiré avec la concurrence exacerbée qui existe entre les zones de production, entre le sud de la France, le sud de l’Espagne, le sud de l’Italie et le Maroc notamment. Par ailleurs, la mécanisation dans le secteur a très peu avancé, parce qu’il y a accès à de la main-d’œuvre pas chère. L’arbitrage capital-travail est toujours le même : ça me coûte plus cher de mettre une machine que de mettre un homme au travail."

    #agriculture #exploitation