• Men do see the mess – they just aren’t judged for it the way women are
    https://theconversation.com/men-do-see-the-mess-they-just-arent-judged-for-it-the-way-women-are

    On a typical day, men spend a third as much time cleaning as women.

    Does that make women beacons of cleanliness, while men are genetically unable to see the messiness in their midst?

    This myth is a common explanation for why men don’t do as much housework as women. Men walk into a room and apparently can’t see the dust bunnies gathering on the floor or the piles of laundry stacked up on the couch.

    It lets men off the hook for not doing their fair share of the household cleaning.

    But in a recent study we show that men aren’t dirt-blind – they can see mess just as well as women. They are simply less severely penalized for not keeping their spaces neat and tidy.

    #ménage #genre #inégalités #travail_domestique

  • Ecoféminisme, 1er volet : Défendre nos territoires (21)

    « Respecter la #vie dans toute sa diversité, c’est ça pour moi l’écoféminisme »

    Comment articuler féminisme et #écologie ? Quel rapport entre la destruction de la planète et les violences faites aux #femmes ? Entre l’énergie nucléaire et le féminisme ? Entre les grands chantiers extractivistes en Amérique latine et les corps des femmes ? Entre les semences et le genre ? Entre le retour à la terre et le patriarcat ? Entre le véganisme et les droits des femmes ? Et pourquoi tout cela nous amène à parler de maternité, de spiritualité, de rapport au travail, de sorcières, de décolonisation et d’anticapitalisme...
    Ce premier épisode d’une série d’Un podcast à soi consacrée aux écoféminismes tente de répondre à ces questions. Avec les paroles de #Vandana_Shiva, militante écologiste et féministe indienne, d’#Emilie_Hache, autrice de Reclaim, d’#Isabelle_Cambourakis, directrice de la collection Sorcières. Ainsi que les voix du collectif « Les bombes atomiques » réuni, fin septembre, pour une #marche en non mixité choisie contre l’enfouissement de déchets radioactifs à #Bure, dans l’est de la France.


    https://www.arteradio.com/son/61662635/ecofeminisme_1er_volet_defendre_nos_territoires_21
    #écoféminisme #audio #éco-féminisme #féminisme #non-mixité #nucléaire #colonialisme #travail #nature #patriarcat #Chipko #agriculture #économie_mortifère #extractivisme #biodiversité #semences #diversité #inégalités #hiérarchie #racisme #écologie #mothering #égalité #partage
    signalé par @isskein

    • Ecoféminisme, 2ème volet : Retrouver la terre

      « J’avais envie d’expérimenter, dans mon #corps, ce que c’était que vivre »

      Elles ont construit des cabanes et réparé des tracteurs seules, entre femmes. Elles ont appris à reconnaitre les plantes, à cultiver des légumes, à élever des chèvres. Elles ont vécu en pleine nature, sans eau ni électricité, pendant des années. A l’inverse d’autres féministes qui revendiquaient de se libérer d’un corps aliénant, et d’une nature à laquelle on les avait associée depuis toujours (contrairement aux hommes, associés à la culture), elles voulaient retrouver la #terre, se reconnecter avec leur corps, le connaitre, et s’en servir comme force.

      Mutsie, Mayana, Xai racontent dans cet épisode comment, dans les années 70, dans le sillage du mouvement de retour à la terre, elles ont participé à la création de communautés en #non_mixité : des terres de femmes. En France, une dizaine de terre de femmes a existé et de nombreuses autres en Europe, en Australie, et aux Etats Unis. Beaucoup étaient portés par des femmes lesbiennes qui souhaitaient vivre leur #sexualité librement. Elles revendiquaient aussi l’idée d’#autonomie et d’#autosuffisance. Et aspiraient à se reconnecter avec l’ensemble du monde vivant, dont les animaux.

      Certaines terres ont disparu, d’autres existent encore, comme celle où je vous emmène aujourd’hui.

      À la rencontre, aussi de Celeste, Emmanuelle et Laure, arrivées plus récemment, qui nous racontent à quel point des lieux comme celui-ci , à l’écart du monde capitaliste et patriarcal, sont essentiels. Pour se retrouver, se ressourcer, se re découvrir.

      Leurs paroles donnent à entendre et comprendre de nombreuses facette du mouvement Ecoféminisme, entre reconnexion à la #nature et au corps, redéfinition et revalorisation du #travail_domestique, réappropriation des #émotions, #spiritualité, et articulation avec les questions de #classe, de #race et de #genre.

      https://www.arteradio.com/son/61662820/ecofeminisme_2eme_volet_retrouver_la_terre_22

      #décolonial #lutte_décoloniale

    • Expliquez-moi l’écoféminisme

      L’écoféminisme est très peu connu en France. Pourtant, les préoccupations qui ont animé les écoféministes il y a un peu plus de trente ans sont toujours d’actualité aujourd’hui : la peur de léguer aux générations futures un monde en ruines, d’arriver à un point de non-retour dans la dégradation de l’environnement, de tomber malade à cause des pollutions… En quelques mots : de détruire la planète et les espèces qui y habitent.

      Dans cet article, nous vous proposons de découvrir comment, face à un avenir sombre, les écoféministes ont repensé leur(s) rapport(s) à la nature et quels messages d’espoir iels nous ont transmis. Beaucoup de textes cités proviennent de l’anthologie Reclaim ! Recueil de textes écoféministes coordonnée par Émilie Hache, aux éditions Cambourakis.


      https://simonae.fr/militantisme/les-indispensables/expliquez-ecofeminisme

    • Écologie et Féminisme - Révolution ou mutation ?

      L’auteure, qui est à l’initiative de la notion d’écoféminisme, ce nouveau concept opère la synthèse entre l’idée d’une double #exploitation : celle de la nature par l’homme et celle de la femme par l’homme. Dans cet ouvrage initialement paru en 1978, mais d’une actualité brûlante, l’auteure remet radicalement en question la notion de #croissance_économique et démographique, dénonçant le capitalisme comme stade ultime du patriarcat. La #surpopulation et l’#épuisement des ressources illustrent l’« #illimitisme » caractéristique de ce qu’elle nomme le « #système_mâle », et elle est l’une des premières à affirmer qu’il faut préserver ce qui reste encore de l’environnement, sous peine de mort. Dans ce combat universel, les femmes, fortes de leur longue expérience d’exploitation, ont un rôle déterminant à jouer.

      https://libre-solidaire.fr/Ecologie-et-Feminisme-Revolution-ou-mutation
      #livre

    • À Bure, l’écoféminisme renouvelle la lutte antinucléaire
      https://reporterre.net/local/cache-vignettes/L720xH480

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      Samedi 21 septembre, pour la première fois en France, plus de 450 femmes, trans, queer, personnes non-binaires ont marché contre le nucléaire, à Bure, malgré l’extrême difficulté à manifester dans la zone. Une action réussie qui pourrait redonner un souffle à la lutte contre Cigéo.

      La cloche de l’église de Montiers·sur·Saulx vient à peine de sonner 8 heures, mais déjà une petite foule se serre autour d’une table où fument des carafes de café et de tisane. Les rubans colorés d’un attrape-rêve volent dans la brise matinale. Autour des tartines de pain et confitures maison, des femmes discutent, ainsi que plusieurs personnes transgenres, non-binaires et intersexes [1]…. Mais point d’hommes cisgenres (des hommes en accord avec le genre – masculin – qui leur a été assigné à la naissance). Ces 21 et 22 septembre, ce petit coin de Meuse, à quelques kilomètres de Bure, accueille un rassemblement original — antinucléaire et féministe, en non-mixité [2] — inédit par son ampleur : des centaines de personnes ont afflué des quatre coins de la France.

      « Un objectif fondamental de ce rassemblement est de créer un espace inclusif, qui vise à ne pas reproduire les systèmes de domination dans lesquels nous sommes toustes impliqué·e·s », explique le petit livret imprimé pour l’occasion et distribué aux arrivant·e·s. Le fascicule propose également des « outils pratiques sur la transinclusivité », pour l’intégration des personnes trans, et indique les lieux et activités accessibles aux personnes à mobilité réduite. « Dans les milieux écolos et antinucléaires, la priorité va à l’urgence écologique, et les rapports d’oppression passent souvent au second plan », regrette Carie, sa chevelure ornée d’un serre-tête à grandes plumes. Avec d’autres, Carie propose d’être « une oreille » attentive : « Si une personne a un problème, qu’elle ne se sent pas bien, nous sommes là pour l’écouter, pour chercher et proposer des solutions ou des médiations, précise-t-iel [3]. Car même dans un espace ‘safe’ comme celui là, il peut y avoir des comportements ou des propos sexistes, racistes, transphobes ».

      Assise sous des fanions chamarrés, Juliette observe en souriant l’assemblée fourmillante : « il y a plein de nouvelles têtes, des gens que l’on n’avait jamais vu à Bure, se réjouit la militante, impliquée dans la lutte contre le projet d’enfouissement des déchets radioactifs, alias Cigéo. Des féministes et des personnes qui ne seraient pas venues pour une simple manif anti-nucléaire débarquent là pour la première fois, c’est inédit ». La répression, féroce, et l’image d’un combat « de papys blancs », comme nous l’ont expliqué des organisatrices du week-end, constituaient une barrière difficile à franchir pour beaucoup. A l’inverse, l’intitulé du rassemblement a pu décourager de venir certaines femmes, notamment des « historiques » de la lutte anti-Cigéo, estime Juliette ; « antinucléaire et féministe, ça peut paraître très précis, sectoriel et donc excluant. Alors que c’est l’inverse, il s’agit de construire des ponts ! »

      Car entre écologie et féminisme, les liens sont multiples, reconnaissent la majorité des personnes rencontrées sur ce camp, à l’instar de Coline : « C’est le même système, la même logique, qui entraîne l’appropriation des corps des femmes et celle des ressources naturelles », dit la réalisatrice, qui a tourné un documentaire à ce propos en Amérique latine. Avec elle, une bonne soixantaine de participant·e·s se sont réunies ce samedi matin pour discuter de ce terme intriguant d’ « écoféminisme ». Au milieu d’une assemblée absorbée, une enceinte crachote une interview enregistrée de la philosophe Émilie Hache, spécialiste du sujet. « Dans les années 1980 aux États-Unis, les premières écoféministes ont fait le lien entre le nucléaire et les violences faites aux femmes, en montrant qu’il s’agit d’une même culture mâle guerrière qui entretient un rapport destructeur à la nature et contre les femmes », rappelle la chercheuse. Une culture dualiste, qui sépare la nature de la culture, le corps de l’esprit, les femmes des hommes, « toujours en posant que l’un est supérieur à l’autre ». Ainsi, particulièrement depuis l’avènement du capitalisme, « les femmes ont été dévalorisées en étant naturalisées, et l’exploitation du vivant a été justifiée par une féminisation de la nature », précise Émilie Hache. L’écoféminisme propose donc une réappropriation [le terme anglais de « reclaim » est plus juste] de son corps, des activités et des valeurs (dé)considérées comme « féminines » telles le soin, ou le « care » en anglais, ainsi qu’une réinvention des liens avec la nature.

      « Je trouve ça un peu enfermant de ramener les femmes au soin et au care », s’interroge une auditrice, une fois l’écoute achevée. Quelques têtes acquiescent, des mains se secouent en signe d’assentiment. Après un instant de silence collectif, une autre reprend : « C’est enfermant si on se retrouve à nouveau coincées dans ‘le rôle de la femme’. Mais il s’agit aussi de se réapproprier des savoirs, des pratiques, et des compétences, de s’autonomiser du système capitaliste et de l’État ».

      Un peu plus loin dans un champ d’herbes sèches, un groupe s’initie à l’auto-défense, muni de gants et de boucliers en mousse. En petits cercles, iels se bousculent et se frappent, mêlant cris et rires, sous le regard d’Elo. « Il s’agit d’accepter sa peur d’être frappée et de frapper, d’intégrer son propre corps, pour apprendre à se défendre en fonction de soi-même, de ses limites, de ses capacités », explique la formatrice, qui mélange plusieurs arts martiaux asiatiques dans ses cours. Comme beaucoup d’autres sur ce camp, elle évolue plutôt dans les milieux féministes et queer de Paris, et se trouve pour la première fois à Bure. « Mais ça fait sens d’être là, explique-t-elle. La crise écologique et les violences de genre viennent du même problème, le système capitaliste et patriarcal ». Et à même cause, même réponse : « L’autonomie et la défense collective ».

      Peu après 11 heures, dans la grande salle des fêtes pleine à craquer, quatre Bombes atomiques, nom du collectif à l’initiative du rassemblement, présentent le point d’orgue de la journée : la « marche bruyante contre Labo minable ». « Le contexte particulier de Bure nous demande de suivre quelques principes pour assurer notre sécurité et que cette marche soit inclusive pour tous et toutes », expliquent-elles, le visage dissimulé derrière des masques. Une feuille distribuée en préambule rappelle qu’ici, « l’état d’exception règne dans le but d’étouffer toute résistance à la poubelle nucléaire, le territoire est militarisé, la surveillance généralisée (…) le droit de manifestation a été littéralement confisqué. » Ainsi, la marche n’a pas été déclarée, et les organisatrices ne donnent aucune précision quant à son tracé et sa destination.

      Après une rapide – mais gargantuesque – galette végane, les quelques 450 personnes présentes se répartissent dans des voitures pour se rendre au départ de la marche. Les consignes sont précises : il faut rester en queue, « pare-choc contre pare-choc », « afin d’éviter que les flics ne nous divisent pendant le trajet », et « refuser tout contrôle, en expliquant que ‘nous sommes des bombes atomiques et nous allons nous promener en forêt’ ». Lentement, le convoi se met en route, dans un vacarme festif de klaxons, à travers le village puis au milieu d’une forêt parée des premières couleurs d’automne. Un petit guide fourni à chaque véhicule décrit au fur et à mesure du trajet « la présence violente de l’industrie nucléaire sur ce bout de territoire » : le collège fermé de Montiers-sur-Saulx malgré les promesses de l’Andra (l’agence nationale des déchets radioactifs, porteuse du projet Cigéo), les bois et les terres agricoles rachetées par la même agence, le bâtiment du Commissariat à l’énergie atomique, destiné à l’origine à un projet de diesel de synthèse, la voie ferrée abandonnée mais bientôt, peut-être, réhabilitée pour acheminer les déchets radioactifs…

      Au bout d’une heure de lente circulation entre plaines céréalières et bosquets, les 85 autos du cortège s’immobilisent dans un champ, formant une longue chenille sur pneus. Dans le ciel, trois hélicoptères vrombissent, alors qu’au loin, des camions de gendarmes soulèvent la poussière du chemin forestier. Sans attendre, les manifestant·e·s déguisées déplient une banderole indiquant en lettres capitales « Vous n’enfouirez pas nos colères féministes », déploient un grand « radio chat » bleu, animal radioactif symbole du week-end, puis se mettent en marche vers la forêt. Venu·e·s de Liège, de Toulouse et de Grenoble avec leur carnet de chants, une bande de joyeuses drilles enchaînent les chansons féministes, de la « Mal mariée », aux « Penn grévistes ».

      Chapeaux pointus et masques à paillettes, certain·e·s arborent des parures délurés tandis que d’autres, profitant d’un soleil brûlant, préfèrent avancer seins nus. Au fur et à mesure qu’un groupe de gardes mobiles se rapproche, la futaie résonne de hurlements lupins et de slogans choisis, tels « plus de caresses, moins de CRS ». « On est là pour vous empêcher de vous approcher du laboratoire de l’Andra », annonce bientôt un homme en uniforme. « On veut marcher sur les traces de Jeanne d’Arc », réplique-t-on, en référence au nom du chemin de randonnée sur lequel le défilé se déroule [il s’agit du GR703, dit GR Jeanne d’Arc, NDLR]. Après quelques minutes de discussion, les gendarmes laissent repartir la troupe, et se replient à une centaine de mètres.

      « C’est un des week-ends les plus dépaysants de ma vie, dit Catherine, venue de Franche-Comté, pour la première fois à Bure. Je ne vois pas forcément le lien entre écologie et féminisme, mais c’est surprenant et fort de se retrouver entre femmes ». A ses côtés, sa fille, arrivée la veille de Bruxelles, est tout sourire : « Dans d’autres événements militants, les hommes prennent vite beaucoup de place, raconte-t-elle. Ils parlent plus fort, enchaînent plus vite, savent comment avoir le dernier mot, alors qu’entre femmes, j’ai l’impression qu’on fait attention à ce que chacun et chacune ait sa place ». Pour cette Belge d’adoption, « la non-mixité permet de donner un espace-temps où l’on est sûre de ne pas être emmerdée, et ainsi de nous ouvrir à d’autres pratiques, à d’autres horizons ». Un peu plus loin, Marie-José, 65 années dont un certain nombre à lutter contre le nucléaire, exprime elle aussi son « plaisir d’être entre nous », « de ne pas être contraintes, reprises par les hommes comme c’est le cas au quotidien ». « En tant que femme dans les milieux militants, on est vite la petite main, ou la ‘copine de’ tel, ou encore celle qui prend soin, qui écoute », ajoute Camomille, qui a vécu à Notre-Dame-des-Landes et à Bure.

      C’est là que les pratiques féministes peuvent renouveler la lutte antinucléaire, d’après Lune, membre du collectif Radiaction : « À Bure, la répression est très forte, le combat est dur, il faut donc un collectif militant qui ne s’affaiblit pas de lui-même sur des logiques d’oppression, dit-elle. Il y a déjà beaucoup à faire quand on s’attaque au nucléaire, il ne faut pas que le groupe se fissure sur des violences sexistes ». Pour la militante, « c’est important que le milieu dans lequel on lutte ne reproduise pas certains aspects du système contre lequel on se bat ».

      Parvenu·e·s en haut d’une colline surplombant, à quelques centaines de mètres en contrebas, le laboratoire de l’Andra, le groupe amasse brindilles et branches, puis y place le chat géant. Un cercle frémissant se forme autour de ce foyer improvisé. Dès les premières flammes, une ronde se forme, farandole bigarrée, au rythme des chants entrecoupés de slogans. « Andra, dégage, résistance et sabotage », « Sorcière, véner, antinucléaire ». Certain·e·s ont les yeux qui brillent, d’autres sautent au-dessus du feu de joie.

      Bientôt, pendant que le brasier se consume, une idée se met à circuler : « Et si on se rapprochait ? » Comprendre : s’avancer vers ce fameux laboratoire de l’Andra, malgré l’avertissement sans nuance des gendarmes. Très vite, on déclare une AG (assemblée générale) et la foule s’installe à l’orée du bois. « Pourquoi on s’arrête là ? », demande une participante, qui propose de se diriger vers les bâtiments, « pour créer un rapport de forces ». « C’est déjà énorme ce qu’on a fait, répond une autre. On montre qu’il est possible de manifester à Bure sans s’en prendre plein la gueule, et de donner envie à des gens qui n’osent plus venir ici ». A chaque réplique, des mains s’agitent. « Les flics pensent qu’on est faibles parce qu’on est des meufs, repartir comme ça, c’est leur donner raison, argue une femme. Profitons du fait qu’ils ne s’y attendent pas pour agir ! » Deux personnes rappellent le contexte de répression, et les importantes violences policières déjà survenues autour de Bure. « Il s’agit d’un week-end féministe, où la question du consentement est essentielle, fait valoir une militante. Certaines et certains ont exprimé qu’elles étaient mal à l’aise avec l’idée d’avancer, donc si on le fait, on ne respectera pas leur consentement. »

      Après quelques minutes de discussion, et malgré le dissensus, les manifestant·e·s reprennent le chemin du retour, sans encombre. Une pièce de théâtre sur la chasse aux sorcières, un concert et une boum les attendent encore. Pour les Bombes atomiques, le pari est tenu : manifester à plus de 400 personnes près de Bure, sans violences policières, voilà qui n’était pas arrivé depuis bien longtemps.

      Au retour sur le camp, heureuse et émue, Camomille espère que « cette marche sera un premier pas, qui va permettre d’ouvrir quelque chose à Bure ». Car pour les Bombes atomiques dont elle fait partie, ce week-end est autant un début qu’un aboutissement. « Le féminisme, la non-mixité ont beaucoup à apporter à la lutte, pense-t-elle. Le soin, le bien-vivre, le respect de rythme de lutte qui nous vont, ce sont des outils précieux qui peuvent participer à donner un nouveau souffle à la lutte anti-Cigéo ». Dimanche 22 était ainsi consacré à des discussions de bilan, mais surtout de perspectives (non ouvertes aux médias). Toutes les personnes rencontrées partagent en effet cette envie de renouveler l’expérience et « de continuer à tisser les liens entre écologie et féminisme ».

      https://reporterre.net/A-Bure-l-ecofeminisme-renouvelle-la-lutte-antinucleaire

  • Archive ouverte HAL - Ressources économiques des femmes et travail domestique des conjoints : quels effets pour quelles tâches ?
    https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01309219

    Résumé : Cet article étudie l’impact des revenus du travail sur le temps de travail domestique des femmes françaises au sein de 1 674 couples bi‑actifs occupés à temps plein, à partir de l’enquête Emploi du temps 2009‑2010. Nous testons deux théories visant à interpréter le rapport entre les ressources économiques des conjoints et le temps alloué aux tâches domestiques. L’approche « absolue » explique la diminution du temps que les femmes y consacrent par l’augmentation de leur salaire, indépendamment de celui du conjoint, alors que l’approche « relative » met en avant le rôle des salaires relatifs comme mesure du pouvoir de négociation des femmes au sein du couple. Nous montrons que l’effet non linéaire observé pour le salaire relatif, interprété en termes de « performance de genre » dans la littérature, est dû à une mauvaise caractérisation de la relation entre salaire et temps de travail domestique. Celle‑ci est très fortement non linéaire pour les femmes, indépendamment de leur pouvoir de négociation : à mesure que le salaire augmente, l’élasticité de leur temps de travail domestique au salaire se tasse. Il semble ainsi y avoir un niveau minimal de tâches incompressible pour les femmes, et cette diminution s’opère avant tout par une coupe dans les tâches ménagères et la cuisine ; le temps consacré aux enfants est insensible aux variations de revenus. La « relève » des hommes n’est que très partielle, et ne présente pas de forme non linéaire. De même, le recours à des services extérieurs explique très peu cette diminution ; il semble que les femmes adaptent avant tout leurs « attentes » par des modifications du volume global de production domestique. Ceci entraîne des changements du volume relatif de tâches effectué : une augmentation du poids relatif de la cuisine par rapport au ménage, et de « s’occuper » des enfants par rapport aux autres tâches.

    #travail_domestique #discrimination #famille #femmes #travail

  • #Michelle_Fe_Santiago, la voix des #domestiques abusées

    Dans les pays du Golfe, la maltraitance des employées de maison fait souvent la « une ». Basée au #Koweït depuis 1999, la journaliste philippine Michelle Fe Santiago porte la #mémoire de la violence qui frappe sa communauté.

    « Love to the max… max, max, max ! », claironne gaiement un jingle. Michelle Fe Santiago, dite Maxi, prend place dans le studio. Cette journaliste philippine, au visage jovial, anime la matinale de Pinoy Arabia, radio en ligne créée en octobre 2014 pour divertir une audience majoritairement composée de compatriotes. Une communauté importante au Koweït qui regroupe pas moins de 222 000 Philippins, dont 62% officient comme domestiques. « Je passe quelques chansons d’amour. Parfois je réponds à des commentaires d’auditeurs, je relaie des dédicaces et diffuse quelques actualités », relate Michelle derrière son écran.

    La journaliste, en poste au Koweït depuis 1999, couvre les actualités de l’Emirat pour Arab Times en parallèle à sa fonction de correspondante au Moyen-Orient pour la chaîne de télévision philippine ABS-CBN. En presque vingt ans d’expatriation, Maxi sait combien il n’est pas aisé pour les Philippines de vivre et de travailler dans les pays du Golfe, et particulièrement au Koweït. Un nouveau jingle passe : « Live is short, love to the max (La vie est courte, aimez au maximum, ndlr) ». « Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais il m’est arrivé de couvrir des faits divers… », Maxi se retient d’un sourire gêné.

    Lourd à porter

    Il y a sept ans, elle est prévenue de l’hospitalisation d’une domestique philippine trouvée inanimée dans l’arrière-pays désertique, poignardée. « Elle a rampé longtemps, mais a survécu. Un policier l’avait violée à l’arrière de sa voiture et avait voulu la faire disparaître. » Dans les colonnes de Kuwait Times, Michelle est la première journaliste à couvrir le drame. Son article trouve un écho auprès d’une avocate koweïtienne qui se porte volontaire pour représenter la domestique gratuitement. « Le policier a été arrêté, jugé, puis condamné à perpétuité », hoche-t-elle de la tête solennellement.

    Des cas comme cette domestique, Maxi en a couvert une multitude. Un exercice qui laisse des marques. « Parfois quand j’entends leur histoire, j’ai envie de pleurer, mais en tant que journaliste vous ne pouvez pas montrer vos émotions. C’est contraire à l’éthique de pleurer devant ses interlocuteurs. J’ai appris à contrôler mes larmes. Quand je rentre chez moi, il m’arrive cependant de littéralement m’effondrer. »

    L’ambassade des Philippines au Koweït estime à plus de 2500 par an les cas de domestiques violentées physiquement ou sexuellement. Un chiffre qui ne reflète pas la réalité, selon plusieurs associations locales d’aide aux travailleurs étrangers. C’est le cas de Kuwait Society for Human Rights. En 2018, l’ONG a reçu quelque 5400 plaintes de travailleurs étrangers, majoritairement des domestiques.

    Même écho pour Sandigan, collectif de Philippins basé au Koweït connu pour ses évacuations spectaculaires d’employées de maison. Ces travailleurs sociaux disent recevoir des centaines de messages d’appel à l’aide par mois. Salaires impayés, défenestrations de fuite, maltraitances, violences sexuelles, manque de nourriture ; les domestiques philippines font face à l’impunité des ménages koweïtiens auxquels la police locale a difficilement accès.

    Difficile également de dénoncer. Car si le Koweït est l’unique pays à se targuer d’avoir un parlement et un débat politique où il est possible de remettre en cause et critiquer le gouvernement, la liberté d’expression reste relative quand elle touche à l’image du pays. « Ici vous devez parfois trouver des moyens détournés de couvrir un sujet. Mais je ne peux pas non plus garder les yeux fermés. Alors je m’assure que l’autocensure que j’exerce sur mon travail ne sacrifie pas la véracité et les faits », sourit la journaliste.
    Appels à l’aide

    A l’occasion des élections de mi-mandat, Maxi délivre quelques conseils pratiques pour aller voter sur les ondes de Pinoy Arabia entre quelques dédicaces de parents philippins dédiées à leurs enfants exilés au Koweït. L’an dernier, alors qu’un énième meurtre d’une domestique philippine faisait les gros titres de la presse locale, le président philippin Duterte actait une interdiction, durant quatre mois, pour tout nouveau ressortissant de venir travailler au sein de l’Emirat. Une mesure très critiquée au Koweït, et une période de forte tension diplomatique, qui a néanmoins débouché sur un accord. « Pinoy Arabia a collaboré avec l’ambassade pour aider toutes celles qui voulaient quitter le Koweït pendant cette période-là. »

    Si la radio fondée par Maxi n’a aucune vocation politique, et ne sert majoritairement qu’à divertir son audience, elle est un formidable moyen de prendre le pouls de la communauté philippine. « Même si les conditions de mes compatriotes se sont améliorées depuis l’accord, je reçois encore des messages d’appel à l’aide. Je ne fais jamais de sauvetage moi-même. Mon rôle est de me coordonner avec l’ambassade quand cela arrive. »

    Pris de gros risque

    Après une longue présence sur le sol koweïtien, Maxi a certes acquis une popularité chez les siens et a pu couvrir entre autres l’invasion américaine en Irak, mais la journaliste philippine grimace à l’idée de rester une nouvelle décennie dans l’Emirat. « Ce n’était pas du tout prévu que je fasse une partie de ma carrière ici. J’étais simplement venue passer un Noël avec des proches. »

    Née de deux parents instituteurs, à Zamboanga, ville située dans l’ouest de l’île de Mindanao, Michelle dit avoir toujours eu la fibre journalistique et n’avoir jamais pensé un jour à s’exiler dans un autre pays, comme plus de 10% de la population des Philippines – soit 11 millions de personnes. « J’ai pris de gros risques en venant m’installer ici car je gagnais bien ma vie aux Philippines. Dans cinq ans, je pense rentrer. Pourquoi ne pas faire des documentaires sur des problèmes sociaux qui existent dans mon pays ? »

    https://lecourrier.ch/2019/07/28/michelle-fe-santiago-la-voix-des-domestiques-abusees
    #exploitation #travail_domestique #abus #violence #pays_du_Golfe #Phiippines #migrations #travailleurs_étrangers #viols #abus_sexuels

    ping @isskein

  • Emy ou l’histoire d’une esclave ivoirienne en Tunisie

    Découvrez l’histoire d’Emy, une Ivoirienne réduite en esclavage en Tunisie. Ses passeurs avaient promis de l’emmener en Europe, ils la vendront finalement à une riche famille de Tunis. Elle nous a raconté son histoire.

    https://www.youtube.com/watch?v=vCT1kmW54-Q&feature=youtu.be


    #Tunisie #esclavage_moderne #esclavage #migrations #femmes #travail_domestique #exploitation #migrants_ivoiriens
    ping @_kg_

  • #Suisse, #grève_féministe 14.6.2019

    Parce que nous en avons assez des #inégalités_salariales et des #discriminations dans le monde du #travail. Parce que nous voulons des rentes qui nous permettent de vivre dignement. Parce que nous voulons que le #travail_domestique, éducatif et de soins soit reconnu et partagé, de même que la charge mentale. Parce que nous nous épuisons à travailler, nous voulons réduire le #temps_de_travail.

    Parce que le #travail_éducatif et de soins doit être une préoccupation collective. Parce que nous revendiquons la #liberté de nos #choix en matière de #sexualité et d’#identité_de_genre. Parce que notre #corps nous appartient, nous exigeons d’être respectées et libres de nos choix. Parce que nous refusons la #violence_sexiste, homophobe et transphobe, nous restons debout ! Parce que nous voulons que la honte change de camp. Parce que lorsque nous venons d’ailleurs, nous vivons de multiples discriminations. Parce que le #droit_d’asile est un droit fondamental, nous demandons le droit de rester, lorsque nos vies sont en danger. Parce que l’école est le reflet de la société patriarcale, elle renforce les divisions et les hiérarchies fondées sur le sexe. Parce que nous voulons des cours d’#éducation_sexuelle qui parlent de notre corps, du #plaisir et de la #diversité_sexuelle. Parce que les espaces relationnels doivent devenir des lieux d’échange et de #respect réciproque. Parce que les institutions ont été conçues sur un modèle patriarcal et de classe dans lequel nous n’apparaissons qu’en incise. Parce que nous, actrices culturelles, sommes trop souvent peu considérées et reconnues. Parce que nous vivons dans une société qui véhicule des représentations stéréotypées de « la femme ». Parce que nous sommes solidaires avec les #femmes du monde entier. Parce que nous voulons vivre dans une société solidaire sans #racisme, sans #sexisme, sans homophobie et sans #transphobie. Pour toutes ces raisons et d’autres encore, nous ferons grève le14 juin 2019 !


    https://frauenstreik2019.ch
    #respect #homophobie #patriarcat #résistance #stéréotypes #solidarité #féminisme #14_juin_2019

  • « Je ne suis pas féministe, mais... »

    Cet abécédaire, long entretien filmé de #Christine_Delphy avec Sylvie Tissot, explore en 26 lettres les concepts clefs de la théorie féministe (Genre, Travail domestique…) tout en revenant sur les épisodes de la vie de Delphy, ses rencontres et les événements historiques auxquels elle a participé. Il figure, avec le film Je ne suis pas féministe mais…, dans un coffret DVD. Nous souhaitons aujourd’hui le rendre accessible en intégralité au plus grand nombre. Le voici, de A comme Amitié à Z comme Zizi, qui rythmera, en feuilleton, le cours de votre été.

    http://lmsi.net/-Je-ne-suis-pas-feministe-mais,201-

    #féminisme #vocabulaire #mots #terminologie #film #dictionnaire

    • Bon, c’est plus pratique, alors je fais le taf de tout compiler.

      A comme Amitié
      Qu’est-ce que le féminisme a à voir avec l’amitié, et même avec l’amour ? Si le féminisme désenchante certaines relations, notamment les relations hétérosexuelles, il naît à la faveur de rencontres, joyeuses, intenses et créatrices. C’est ce dont témoigne Christine Delphy dans la première lettre, qui fait écho aux liens (entre sœurs, entre féministes, entre générations, souvent d’accord mais pas toujours) à l’origine de ce projet.
      https://vimeo.com/190077328

      B comme Beauvoir
      Dans une émission enregistrée en 1985, Christine Delphy, née pendant la seconde guerre mondiale, est invitée avec Simone de Beauvoir, auteure du Deuxième sexe publié en 1949, pour discuter de leur engagement féministe. Simone de Beauvoir fait partie des rencontres qui ont compté dans la trajectoire de Delphy et son soutien a été crucial pour les militantes du MLF. Comment s’est fait ce croisement de générations, ce passage de relais, et quelle forme exactement a pris ce soutien ?
      https://vimeo.com/191829142

      C comme Communautarisme
      Qu’est-ce que le communautarisme ? Ou plutôt de quoi parle-t-on quand on brandit le spectre du « communautarisme » ? Analyse d’un mot piège qui, comme l’« intégration », permet tout simplement de ne pas parler de racisme et d’incriminer ses victimes.
      https://vimeo.com/192669431

      D comme Désengagement
      Les contradictions font partie de l’expérience de toutes les féministes : être en couple et subir l’inégalité dans la répartition des tâches domestiques, avoir des enfants et s’éloigner des modes de vie alternatifs, etc. Que faire de ces contradictions et nous rendent-elles moins féministes ?
      https://vimeo.com/197268717

      E comme Enfant
      Le désir d’enfant n’a rien de naturel, mais l’obligation d’en avoir, pour une femme tout particulièrement, est très sociale.
      https://vimeo.com/198319954

      F comme Famille
      La famille, en distribuant des rôles à chacun et chacune de ses membres, crée des hiérarchies. Christine Delphy raconte comment elle a pris conscience dès l’enfance des inégalités entre les hommes et les femmes.
      https://vimeo.com/199863783

      G comme Genre
      Il est souvent reproché aux mouvements féministes et homosexuels d’abolir la différence des sexes, voire le sexe tout court. Les femmes et les hommes sont-ils si différents, et le cas échéant est-ce la nature ou le conditionnement social qui explique ladite différence ? C’est pour poser ces questions, et y répondre, que les féministes se sont emparées des concepts de sexe biologique, de sexe social, et de genre.
      https://vimeo.com/200877823

      H comme Harcèlement
      Christine Delphy revient ici sur l’affaire Anita Hill / Clarence Thomas, et plus largement sur les affaires de harcèlement sexuel et leur traitement, aux Etats-Unis et en France. L’occasion de déboulonner quelques clichés sur « le puritanisme américain » et la « culture française de la séduction »… et de souligner le déni français en la matière, et l’indigence des politiques publiques.
      https://vimeo.com/202398537

      I comme IVG
      Christine Delphy revient ici sur la rédaction, la publication et l’impact du « Manifeste des 343 » pour le droit à disposer de son corps, dont elle fut l’une des principales initiatrices.
      https://vimeo.com/205679327

      J comme Joie et Rabat-Joie
      Manque d’humour, autoritarisme, mocheté... Les féministes font face à de constantes stigmatisations, dont elles doivent toujours se défendre. Et avant tout, « elles n’aiment pas les hommes ». Comment comprendre ce lieu commun ?
      https://vimeo.com/207696763

      K comme Kilo
      Derrière les injonctions pesant sur les femmes (être mince sans l’être trop, sexy mais sans "faire pute"), se cache l’idée que leur corps doit toujours rester désirable et accessible aux hommes.
      https://vimeo.com/207696890

      L comme Libéralisme
      « Comment articulez-vous la lutte féministe à la lutte des classes ? Et d’ailleurs êtes-vous vraiment anti-capitalistes ? » : telles sont les questions auxquelles les féministes sont souvent sommées de répondre. Christine Delphy revient sur sa trajectoire politique et les relations conflictuelles qu’elles a entretenues avec les représentants auto-proclamés de la classe ouvrière.
      https://vimeo.com/208708456

      M comme Militant
      Christine Delphy revient sur l’amitié singulière que certains hommes militants portent aux féministes : soutien à la cause mais efforts soutenus pour la cadrer, et rappeler inlassablement aux femmes qu’elles ne sauraient, sans eux, s’émanciper correctement.
      https://vimeo.com/208709972

      N comme Non Mixité
      Le fait de se réunir entre elles, sans hommes, a permis aux militantes du MLF de respirer, de libérer leur parole, de mieux se comprendre, de réaliser leur commune condition et de réfléchir aux moyens de lutter. Delphy analyse ici comment la remise en question de la non mixité, parfois par les femmes elles-mêmes, peut relever d’un sentiment d’infériorité intériorisé.
      https://vimeo.com/212714658

      O comme Outre-Atlantique
      Dans ses analyses critiques des discours en France, Delphy montre que les États-Unis apparaissent souvent comme le grand repoussoir, notamment quand il s’agit de leurs luttes progressistes contre les discriminations.
      https://vimeo.com/215490856

      P comme Parité
      « J’étais bien pour les résultats de la parité, mais pas avec les argumentaires essentialistes ». Christine Delphy défend ici les politiques de parité homme femme au nom du principe simple de « l’action positive », affirmative action, connue – et décriée – en France sous le nom de « discrimination positive ».
      https://vimeo.com/215490901

      Q comme Questions féministes
      Fondatrice avec Simone de Beauvoir de la revue Questions féministes, parue entre 1977 et 1980, puis de Nouvelles questions féministes, qui parait depuis 1981, Christine Delphy a consacré de nombreuses années à l’animation et à l’organisation de ce travail collectif, à la fois scientifique et militant. Une double identité souvent mal acceptée...
      https://vimeo.com/217254245

      R comme Religion et engagement féministe
      Christine Delphy revient ici sur la loi de 2004 interdisant le voile dans les écoles publiques, une loi qu’elle qualifie de « loi d’exclusion », d’inspiration « néo-colonialiste ». L’occasion d’interroger aussi une « laïcité » trafiquée, et la singulière injonction à « s’habiller comme tout le monde ».
      https://vimeo.com/218672199

      R comme Religion et oppression des femmes
      Christine Delphy critique ici les tendances anti-religieuses qui se sont manifestées dans les campagnes « anti-voile », et plus largement l’idéalisme qui consiste à se focaliser sur des « idéologies » plutôt contre des « structures sociales ».
      https://vimeo.com/217909564

      S comme Sexe
      Le féminisme matérialiste et son indispensable analyse des mécanismes de domination sont-ils incompatibles avec les approches queer et l’attention qu’elles accordent aux formes individuelles de subversion ? Celles-ci nous font-elles forcément oublier les mécanismes structurels d’oppression ? Comment tenir compte, alors, des subjectivités, des désirs, des pratiques sexuelles ou des parcours identitaires qui – du changement de sexe pour les personnes trans au sexe tarifé par les travailleuses du sexe, en passant par le SM – suscitent de vifs débats chez les féministes ? Faut-il simplement les défendre comme des droits humains fondamentaux, faut-il les investir d’une signification politique ? Déclinée en 4 moments, la lettre S apporte une contribution à ces débats qui ne peuvent progresser qu’à condition d’affirmer un soutien résolu aux personnes discriminées et stigmatisées, et de donner la priorité aux alliances et aux espaces de rencontre plutôt qu’à l’exclusion.

      S comme Sexe et pouvoir
      Abolir le genre est l’horizon d’émancipation du féminisme matérialiste. Christine Delphy reproche à la théorie queer de l’abandonner, mais aussi d’occulter la dimension de pouvoir, tout particulièrement dans le domaine de la sexualité, où se déploie aussi la domination masculine.
      https://vimeo.com/228474271

      S comme Sexe tarifé
      Y a-t-il quelque chose de spécifique dans les relations de pouvoir qui se déploient dans la prostitution ? Christine Delphy revient sur un des ressorts de sa position abolitionniste : la volonté de soustraire la vie sexuelle et amoureuse des femmes aux relations de dépendance. Mais quelles sont les solutions concrètes ? Et si l’on veut « punir », comment le faire sans pénaliser les prostituées ?
      https://vimeo.com/226949098

      S comme Changement de sexe
      Moins travaillé par Christine Delphy que la question de la prostitution, le débat sur la question trans est abordé ici à travers l’articulation avec la question du genre et de son abolition. Les obstacles que rencontrent les transexuel-le-s pour changer de sexe, l’opprobre qu’ils et elles encourent pour questionner le caractère « naturel » des catégories « homme » ou « femme », n’ont-ils rien à voir avec ce que combat le féminisme ?
      https://vimeo.com/223011288

      S comme Hétéro-sexualité
      Christine Delphy revient sur l’évolution de sa position sur l’institution de l’hétérosexualité. Elle évoque le rôle des hétérosexuelles dans le mouvement féministe, regrettant qu’elles n’aient pas davantage compris que la répression de l’homosexualité était partie prenante de l’oppression des femmes, hétéros aussi.
      https://vimeo.com/219745359

      T comme Travail domestique - Mode de production domestique
      Le féminisme matérialiste qu’ont développé Christine Delphy, Colette Guillaumin et d’autres, met au coeur de l’analyse l’exploitation spécifique des femmes : pas seulement sur le marché du travail, mais aussi dans la sphère domestique. Christine Dephy explique ici la révolution théorique consistant, en dépit des résistances des marxistes mais avec certains outils du marxisme, à penser les femmes comme une classe.
      https://vimeo.com/225763092

      T comme Travail domestique et Famille
      Qu’est-ce qu’est exactement le travail domestique ? Pas seulement une liste de tâches – ce qu’on associe communément au travail ménager. C’est un travail effectué pour autrui, les hommes, et de façon non rémunérée, gratuite. Le féminisme matérialiste développe une nouvelle vision de la famille hétérosexuelle, où s’instituent des rapports de pouvoir. Cette analyse reste d’une grande pertinence aujourd’hui : même actives professionnellement, les femmes sont toujours tenues d’effectuer ce travail d’entretien du foyer.
      https://vimeo.com/223763647

      U comme Universalisme
      Dans son livre Un universalisme si particulier. Féminisme et exception française, Christine Delphy évoque la prétention très singulière des élites françaises à faire de leur pays une incarnation de l’universel et de l’universalisme, et souligne ce que cette prétention comporte d’arrogance – et souvent de racisme et de sexisme.

      V comme Viol
      Reprenant l’expression du journaliste Jean-François Kahn déclarant que l’« affaire DSK » était tout au plus « un troussage de domestique », Christine Dephy coordonne en 2011 un recueil de textes qui analysent le traitement médiatique de cette affaire en France. Elle revient ici sur le classisme, le racisme et le sexisme qui se sont exprimés à cette occasion, assimilant notamment le viol au libertinage. Elle explique aussi que l’accord entre Nafissatou Diallo et Dominique Strauss-Kahn suite au procès civil est, contrairement à ce qu’on affirmé les élites françaises, un aveu de culpabilité de ce dernier.
      https://vimeo.com/229813360

      W comme Wittig
      Christine Delphy revient ici sur la difficile acceptation de son homosexualité à la fin des années 50 et dans les années 60, notamment au sein de sa famille, puis sur les réactions suscitées, au sein du MLF, par la fondation du premier groupe non mixte de lesbiennes. Elle raconte enfin les formes de discriminations qu’elle a subies tout au long de sa carrière au CNRS.
      https://vimeo.com/236219888

      XY comme Différence des sexes
      L’idée d’une différence irréductible est l’argument ultime pour contrer ou relativiser les demandes d’égalité : les hommes et les femmes seraient par nature différents, et donc nécessairement conduits à occuper des rôles différents dans la société. Christine Delphy réfute ici ce faux argument.
      https://vimeo.com/237636887

  • "#Fatima" de #Philippe_Faucon

    « Fatima est femme de ménage dans un quartier de Lyon. Elle est séparée de son mari et habite seule avec leurs deux filles, âgées de 15 et 18 ans. Elle maîtrise mal le français, qu’elle continue d’apprendre aux cours d’alphabétisation, entre ses journées de travail. Elle vit avec frustration cette séparation par la langue avec ses filles, nées en France. Fatima est également habitée par la crainte que ses filles ne puissent connaître autre chose que le parcours de relégation sociale qui a été le sien… »

    http://static-cdn.arte.tv/cdnp-cinema/sites/default/files/styles/sdl_editor_image/public/thumbnails/image/fatima.png?itok=LaAANqwE
    http://cinema.arte.tv/fr/article/fatima-de-philippe-faucon-0
    #film #cinéma #intégration #langue #deuxième_génération #secondos #ménage #alphabétisation #analphabétisme #illetrisme #femmes #migrations #travail #travail_domestique #travail_au_noir

  • Métiers domestiques, #voile et #féminisme

    En #France, le travail des migrantes souffre d’un déficit d’analyse. Si la recherche féministe prend bien pour objet la position des femmes immigrées, elle a tendance à oublier les dynamiques profondes qui déterminent leur histoire. L’insertion de ces femmes dans les #métiers_de_service et l’affirmation de leur #identité_culturelle à travers le port du voile ne sont pas des phénomènes récents. Pour les comprendre, il faut savoir décrypter les mécanismes de #racialisation à l’œuvre au sein de la société française.

    http://journals.openedition.org/hommesmigrations/925
    #travail_domestique #travail_domestique

  • Situations contemporaines de #servitude et d’esclavage

    Sommaire

    Alexis Martig et Francine Saillant
    Présentation. L’esclavage moderne : une question anthropologique ?
    Jacques Ivanoff, Supang Chantavanich et Maxime Boutry
    Adaptations et résiliences des pratiques esclavagistes en #Thaïlande et en #Birmanie
    David Picherit
    Formes contemporaines de la servitude pour dette et continuum des formes de travail en #Inde du sud : le cas du système #Palamur
    Alexis Martig
    #Domination et servitude dans le #Brésil rural contemporain : le « travail esclave » rural migrant
    Jorge Pantaleón et Lucio Castracani
    #Travail, morale et dépendance personnelle : les ouvriers agricoles mexicains et guatémaltèques dans les fermes québécoises
    Bethany Hastie
    Réflexions sur les contours flous des limites entre #travail_domestique et servitude
    Nasima Moujoud
    Servir en ville (post)coloniale. Entre travail non libre et résistances par le bas au #Maroc
    Michele A. Johnson
    « Mi have to work ». La domesticité des « enfants » en #Jamaïque, 1920-1970
    Marie-Pier Girard
    « Nou se pa bèt ! » : repenser l’#exploitation_infantile à partir des perspectives de jeunes migrants d’origine haïtienne qui grandissent en #République_dominicaine
    Ambroise Dorino Gabriel
    Les sous-entendus de l’Arrêt TC/0168/13 du Tribunal constitutionnel dominicain (note de recherche)
    Francine Saillant
    Abdias Nascimento. Esclavage, post-abolition et #émancipation


    https://www.anthropologie-societes.ant.ulaval.ca/numero/5187
    #esclavage #esclavage_moderne (ping @reka)
    #Québec #canada #migrants_mexicains #post-colonialisme #migrants_haïtiens #migrants_guatémaltèques #agriculture

  • Soumises et exclues du travail salarié
    https://www.lecourrier.ch/153853/soumises_et_exclues_du_travail_salarie

    Les soirées d’automne étant propices à la lecture, je ne peux que vous conseiller l’ouvrage de Sylvia Federici Caliban et la sorcière, une recherche qui propose un décodage de notre histoire vue « d’en bas ». Théoricienne marxiste et féministe, l’auteure montre entre autres comment la séparation entre travail rémunéré et travail domestique gratuit – ou travail productif et travail reproductif – débute peu à peu, depuis la fin du féodalisme aux premiers temps du capitalisme. Cette séparation concerne à la fois les lieux de production, les temps qui y sont affectés et le genre des personnes qui s’y consacrent. La dichotomie, qui s’amplifie au XIXe siècle avec le développement de l’industrialisation, ne concerne cependant qu’une partie de la population active. La grande majorité des travailleurs-euses, paysan-e-s, domestiques, artisan-e-s continuent à vivre et travailler dans le même espace et dans la même temporalité.

    #livres #édition #histoire #féminisme

  • Oho... je me rends compte que je n’ai rien mis sur seenthis concernant l’#opération_papyrus qui a cours à #Genève...
    Voici un article récent sur cette opération de #régularisation des #sans-papiers. Je mettrai en commentaire les photos de Alberto Campi, qui a couvert l’événement pour La Cité...

    A Genève, les effets inattendus de l’opération Papyrus

    Une ressortissante brésilienne invoquait les critères du projet de régularisation des clandestins pour obtenir la prolongation de son séjour légal en Suisse. La Chambre administrative de la Cour de justice lui donne raison

    https://www.letemps.ch/suisse/2017/09/11/geneve-effets-inattendus-loperation-papyrus
    #suisse

  • Les « #filles de ménage », des #enfants tenus en #esclavage
    http://geopolis.francetvinfo.fr/les-filles-de-menage-des-enfants-tenus-en-esclavage-151825

    Les employés de maison sont particulièrement nombreux en Afrique. Une tradition culturelle, mais aussi une nécessité avec l’accroissement du #travail des #femmes. Mais ce secteur est particulièrement opaque et les abus à l’encontre de mineurs sont fréquents. Il n’est pas rare de faire travailler des enfants de 10 ans et de leur faire subir un enfer.

  • UAE princesses guilty of servant abuse in Belgium

    They were given 15-month suspended jail terms and ordered to pay €165,000 (£145,000; $185,000) each, with half the sum suspended.

    They were accused of holding more than 20 servants they brought with them on a 2008 visit in near slavery.


    http://www.bbc.com/news/world-europe-40380071?ocid=socialflow_twitter

    #néo-esclavagisme #travail #exploitation #travail_domestique #Emirats_arabes_unis #condamnation #procès

  • "Gagnez une femme de ménage éthiopienne" : au Bahreïn, les femmes traitées comme des marchandises

    Une agence de recrutement de #femmes_de_ménage au Bahreïn a proposé un #concours à l’issue duquel le vainqueur remportait une femme de ménage éthiopienne. Dans ce pays du #golfe_Persique, les travailleurs étrangers sont souvent mal traités.

    http://www.bfmtv.com/international/gagnez-une-femme-de-menage-ethiopienne-au-bahrein-les-femmes-traitees-comme-d
    #travail_domestique #migrations #migrants_ethiopiens #Bahreïn #travail

  • Des « bonnes asiatiques » victimes malgré elles d’un système bien rôdé

    Incitées à s’exiler pour travailler comme domestiques, des millions de femmes se retrouvent réduites à une forme d’esclavage moderne, invisible et impuni, encouragée par les Etats eux-mêmes.

    https://www.rts.ch/info/monde/8578410-des-bonnes-asiatiques-victimes-malgre-elles-d-un-systeme-bien-rode.html
    #Philippines #néo-esclavage
    #travail #travail_domestique #esclavage #femmes #migrations #film #documentaire #remittances #remises #esclavage_moderne

  • Tra i cedri, le domestiche. Le vite spezzate delle #migrant_worker in Libano

    “The Help” è un film del 2009 diretto da Tate Taylor. Ha avuto uno strepitoso successo e solo negli Stati Uniti ha incassato più di 160 milioni di dollari. Anche in Italia è diventato molto popolare. In pochi però sanno che il film è tratto dall’omonimo romanzo di Kathryn Stockett, best seller americano purtroppo trascurato nel nostro Paese. Parla di un’aspirante scrittrice del Mississipi degli anni 60 che decide di raccontare le difficili storie delle domestiche di colore che la circondano, vite dominate da razzismo, umiliazioni e continue ingiustizie.


    http://www.ispionline.it/it/informarsi-per-il-mondo/tra-i-cedri-le-domestiche?platform=hootsuite
    #Liban #migrations #travail_domestique #exploitation #esclavage #néo-esclavage #femmes
    #employé_domestique #employé_de_maison #employées_domestiques