• Assurance-chômage : la Cour des comptes s’attaque à certaines règles d’indemnisation, Manon Malhère
    http://www.lefigaro.fr/social/2019/03/13/20011-20190313ARTFIG00084-assurance-chomage-la-cour-des-comptes-s-attaque-a

    Voilà un document que l’exécutif ne manquera pas de brandir pour défendre sa réforme controversée de l’#assurance-chômage face aux plus sceptiques, à commencer par les syndicats. Dans un référé publié ce mercredi, la Cour des comptes a en effet fustigé certaines règles d’indemnisation qui « s’avèrent inefficientes, voire inéquitables, et complexes pour les #allocataires ». Et c’est rare lorsqu’elle donne du grain à moudre au gouvernement !

    Le sujet est sensible car ces règles s’appliquent bien souvent aux travailleurs précaires

    Les magistrats de la rue Cambon s’attaquent en particulier aux règles permettant de cumuler un #salaire et une allocation qui sont dans le collimateur de l’exécutif. Car si leur but est de favoriser la reprise d’emploi, le gouvernement estime qu’elles peuvent également enfermer les individus dans la précarité en alternant des contrats très courts et une indemnisation, voire ne pas les inciter à retrouver un #emploi durable.

    Dans son référé, la Cour estime que dans un certain nombre de cas limités, ces règles peuvent donner lieu à des « stratégies d’optimisation » et traitements inéquitables entre les individus. Les magistrats ciblent plus précisément « l’#activité_conservée » qui permet à un salarié exerçant plusieurs activités et qui en perd une, de percevoir une allocation en plus de ses revenus. Le sujet est sensible car ces règles s’appliquent bien souvent aux #travailleurs_précaires comme, par exemple, les #assistantes_maternelles. Le problème pointé du doigt ? Le salarié peut parfois cumuler l’intégralité de l’allocation à laquelle il a droit avec ses autres revenus d’activité. Le montant total des revenus d’activité n’est pas pris en compte et aucun plafond n’est prévu pour cette indemnisation. Résultat : cela peut conduire ces salariés « à bénéficier d’un #revenu global très proche d’une activité à temps plein en cumulant revenu d’activité et revenu du chômage », affirmait déjà le gouvernement en septembre dernier, dans sa lettre de cadrage adressée aux syndicats et au patronat pour mener leur négociation sur cette réforme et qui a échoué fin février.

    « Les règles d’indemnisation demeurent trop favorables aux contrats de moins d’un mois »

    Les magistrats examinent également l’impact des règles encadrant les « #droits_rechargeables », qui permettent d’allonger la période d’indemnisation des chômeurs qui multiplient les petits « jobs », ainsi que les modalités de calcul du montant de l’indemnisation. Et leur conclusion est très claire : « les règles d’indemnisation demeurent trop favorables aux contrats de moins d’un mois ».

    Pour rectifier le tir, la Cour recommande d’harmoniser les modalités d’indemnisation des #chômeurs_en_activité_réduite. Enfin, elle préconise de revoir les dispositions relatives à l’accompagnement des chômeurs par Pôle emploi pour éviter l’enfermement de bon nombre d’entre eux dans l’activité réduite.

    #chômeurs #droit au chômage et aussi #prime_d'activité #travail #femmes

    • [Remarques glanées de ci de là] Lorsqu’on doit occuper de tels emplois, il est effectivement plus avantageux, lorsqu’on travaille par exemple uniquement les week-end, de se déclarer sur un contrat de 2 jours chaque semaine et de ne pas ouvrir de droits au chômage tout en restant au RSA plutôt que signer un contrat de 4 mois et se retrouver avec une allocation à 5 euros / jour ! Encore faut-il le savoir. La Cour des comptes pointe l’#optimisation en disant par ailleurs que les règles sont trop complexes pour que les précaires en activité réduite les optimisent.
      Cf. La Cour des comptes s’invite dans le débat sur l’assurance-chômage
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/03/13/la-cour-des-comptes-s-invite-dans-le-debat-sur-l-assurance-chomage_5435629_8
      Qui optimise, alors ? Les employeurs ? Personne ?

      L’optimisation fiscale qui porte sur des milliards chaque année, on s’en fiche pas mal, mais « l’optimisation » des pauvres qui cherchent à survivre avec quelques centaines d’euros par mois, là, c’est grave, faut sévir ! Laisser entendre qu’il s’agirait d’une fraude, alors qu’il s’agit des règles officielles de cumul emploi (sous-payé) + indemnité (misérable) imposées par Pôle emploi rajoute de la dégueulasserie à la dégueulasserie et ne sert qu’à essayer de faire passer dans l’opinion l’imminente réforme gouvernementale. La manœuvre est grossière, ces gens infects - ne nous laissons pas faire !

    • Un chômeur sur cinq touche plus que son ex-salaire
      https://www.lepoint.fr/societe/un-chomeur-sur-cinq-touche-plus-que-son-ex-salaire-16-03-2019-2301650_23.php

      Cette affirmation contestée de Muriel Pénicaud est statistiquement fondée, mais concerne des chômeurs qui, à 90 %, touchent moins de 1 300 euros par mois.

      Seules les personnes qui ne travaillent pas tout le mois peuvent espérer gagner plus d’argent en étant au chômage.

      Selon la ministre du Travail, un chômeur sur cinq perçoit une allocation supérieure à son salaire moyen antérieur. C’est en tout cas ce qu’elle a déclaré le 26 février dernier lors d’une conférence de presse destinée à présenter les intentions du gouvernement sur la réforme de l’assurance chômage, après l’échec des négociations entre partenaires sociaux. Cette statistique, qui n’est mentionnée dans aucune étude de l’Unédic, a suscité de vives protestations. Ainsi, Laurent Berger, numéro un de la CFDT, a dénoncé un chiffre « caricatural » qui permet à l’exécutif de dire que « les chômeurs profitent du système alors que la plupart ne choisissent pas quand ils travaillent ».

      Mais le chiffre existe bien et vient de Pôle emploi. L’organisme a comparé, à partir des ouvertures de droit, le montant des salaires moyens nets perçus pendant la période de référence au cours de laquelle le demandeur travaillait et le montant de son allocation nette au chômage. Résultat : 600 000 personnes, soit 20 % des chômeurs, touchent une allocation supérieure à ce qu’elles gagnaient en moyenne quand elles travaillaient.

      Le mode de calcul mis en cause

      Un quart d’entre elles bénéficient d’un taux de remplacement (rapport entre le montant de l’allocation et l’ancien salaire) compris entre 100 et 109 %, un quart entre 109 % et 123 %, un autre entre 123 % et 147 % et enfin le dernier quart perçoit un taux supérieur à 147 %.

      Comment cela est-il possible  ? En cause, le mode complexe et spécifique à la France de calcul de l’allocation, basé sur « le nombre de jours travaillés ». C’est en divisant la somme des revenus perçus sur les 12 derniers mois par ce nombre de jours travaillés que l’on obtient « le salaire journalier de référence » qui sert de base pour le calcul de l’allocation mensuelle. Ce mode de calcul est plus favorable aux personnes qui ont des contrats fractionnés, et donc moins de jours travaillés, comme le montre la comparaison de deux personnes qui ont travaillé au smic pendant un an.

      Lire aussi Le chômage atteint son niveau le plus bas depuis 2009 [ce qui n’est p-ê pas sans rapport avec la relance de la chasse, ndc]

      L’une a eu un seul CDD à environ 1 200 euros net. Elle a le droit à un an de chômage, suivant le principe « un jour travaillé = un jour indemnisé », et touchera environ 900 euros par mois. L’autre a fait sur un an douze CDD, de quinze jours par mois, et gagnait donc environ un demi-smic mensuellement, soit 600 euros. N’ayant travaillé que 180 jours sur l’année, elle n’aura le droit qu’à six mois de chômage. Mais elle touchera aussi 900 euros (soit 150 % de son ex-salaire), car ses revenus n’ont été divisés que par 180 et non 365 jours.

      Seules des personnes qui ne travaillent pas des mois complets
      Certains demandeurs d’emploi peuvent donc effectivement gagner plus mensuellement que leur précédent salaire. Mais, mettent en garde les syndicats, cela ne concerne que des gens qui ne travaillent pas des mois complets et donc aux revenus très modestes. Confirmation par Pôle emploi : sur ces 600 000 chômeurs, 16 % touchent une allocation de moins de 750 euros, 33 % entre 750 et 1 000 euros, 41 % entre 1 000 et 1 300 euros.

      Et ils n’ont droit en moyenne à une durée d’indemnisation que de sept mois, deux fois plus courte que celle de l’ensemble des demandeurs. Néanmoins, pour le gouvernement, ce système favorise l’explosion des contrats courts et pose « un problème d’équité » entre demandeurs d’emploi au détriment par exemple de ceux qui travaillent en continu à temps partiel. Pour éviter ces situations, l’une des pistes mises sur la table par le patronat pendant la négociation, et dont pourrait s’inspirer le gouvernement, serait de lier le versement des indemnités au rythme d’acquisition des droits.

      Par exemple, la personne qui a cumulé six mois de travail sur douze mois pourrait voir le versement de ses six mois d’indemnisation étalé sur une période plus longue, avec donc un revenu mensuel plus faible. Les économies seraient potentiellement substantielles, car deux tiers des allocataires sortent de l’indemnisation avant la fin de leur droit.

      Edit, mais non mais non : https://seenthis.net/messages/764301#message770754

  • Prime d’activité en Sarthe : des demandes multipliées par 10 en un an
    https://www.francebleu.fr/infos/societe/la-prime-d-activite-en-sarthe-plus-de-928-de-demandes-entre-janvier-2018-

    [La #prime_d'activité] s’adresse aux personnes qui ont une activité professionnelle.

    Revalorisation et élargissement de la prime d’activité obligent, la caisse d’allocations familiales de la Sarthe a enregistré 10 fois plus de demandes en janvier 2019 (6841) qu’il y a un an (665 en janvier 2018). 
    En Sarthe, sur les deux premiers mois de l’année 2019, il y a eu 10.042 demandes contre 1.192 sur la même période (janvier + février) de 2018 soit une augmentation de plus de 742%. 

    Avec 60% de visites en plus, il a fallu s’adapter à la demande 

    « Il y a eu jusqu’à 800 personnes par jour à la #CAF du Mans, nous dit Blandine Lecoq, la directrice adjointe de la CAF en Sarthe. Il a fallu s’adapter sans oublier les autres services. Nous avons 300 salariés dans le département et nous avons du embaucher des CDD en début d’année. Au-delà de la prime d’activité, il fallait aussi continuer à répondre aux autres demandes comme les aides au logement et les services de proximité notamment dans les crèches et les centres de loisirs. La CAF, c’est certes l’accueil des locataires, mais c’est aussi toute la machinerie interne du traitement et suivi des dossiers. »

    #travailleurs_pauvres #droits_sociaux #revenu

  • https://www.arteradio.com/son/61661139/un_podcast_soi_ndeg16_du_pain_et_des_roses

    un numéro particulièrement chouette de «  Un podcast à soi »

    Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, les femmes se mobilisent en nombre. Elles bloquent les ronds points, participent aux barrages, allument les feux. Elles créent aussi des groupes non mixtes, pour partager leurs expériences communes et manifester entre femmes. Elles sont travailleuses précaires, salariées dans le secteur du soin ou du nettoyage, commerçantes retraités, mères célibataires ou travaillant au foyer. Elles habitent les zones rurales, les centres villes ou les banlieues. Elles se mobilisent parce qu’elles représentent 70% des travailleurs pauvres et qu’elles ont toujours pris part à toutes les formes de résistances, partout dans le monde.
    A travers leurs témoignages, cet épisode propose d’interroger la valeur du travail, gratuit et salarié, et de penser l’articulation entre féminisme, lutte des classes et luttes antiracistes.

  • Jusqu’où peut aller la liberté d’expression des salariés sur les réseaux sociaux ?
    https://theconversation.com/jusquou-peut-aller-la-liberte-dexpression-des-salaries-sur-les-rese

    La liberté d’expression est intimement liée à l’État de droit et fait l’objet d’une consécration internationale et nationale (Déclaration universelle des droits de l’homme, ONU, 1948 ; Convention européenne des droits de l’homme, 1950 ; Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, 1789). Elle s’exerce sous toutes ses formes, et en conséquence à travers les réseaux sociaux numériques. On comprend dès lors que les salariés jouissent de cette liberté au sein et en dehors de l’entreprise. En effet, au sein de (...)

    #Facebook #Twitter #censure #travail #travailleurs #surveillance

  • 145 Spies - The Secret History of Fiat Brazil’s Internal Espionage Network and Collaboration With the Military Dictatorship
    https://theintercept.com/2019/02/25/fiat-brazil-spying-workers-collaborated-dictatorship

    In October 1978, Fiat Brazil’s workers were on the verge of their first strike. The Italian carmaker’s factory in South America would go on to become its most successful : Today, more Fiats are produced in Brazil than in any country besides Italy, and Fiats are the third most popular car in Brazil. But 40 years ago, as Fiat was growing into its Brazilian operation, turmoil was on the horizon. At the Fiat factory in the Brazilian state of Minas Gerais, workers, fearing repression, had been (...)

    #travail #travailleurs #surveillance #Fiat

  • Amazon licencie quatre salariés pour avoir soutenu les gilets jaunes sur Facebook
    https://usbeketrica.com/article/salaries-licencies-amazon-gilets-jaunes-facebook

    Quatre salariés d’Amazon ont été licenciés par leur entreprise en raison d’un soutien affiché au mouvement des gilets jaunes sur Facebook. Pour l’avocate Valérie Duez-Ruff, « les propos tenus par un salarié sur son compte Facebook accessible à tous revêtent un caractère public et peuvent donc être sanctionnés. » C’était il y a ce qui semble déjà une éternité. Le 26 avril 2017, entre les deux tours de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron se confrontait à des salariés de Whirlpool sur le parking de (...)

    #Amazon #travailleurs #surveillance

  • Amazon dépose le brevet d’un bracelet qui surveille ses employés au travail
    https://www.huffingtonpost.fr/2018/02/02/amazon-depose-le-brevet-dun-bracelet-qui-surveille-ses-employes-au-tr

    L’appareil vérifie la position des mains pour s’assurer que les salariés soient actifs dans les entrepôts. Big Brother vous surveille, enfin il pourrait le faire si vous travaillez chez Amazon. Jeudi 1er février, plusieurs médias américains à commencer par le New York Times ont rapporté que le géant de la grande distribution avait déposé deux brevets particulièrement inquiétants. Ils portent sur un bracelet qui permettrait de surveiller au plus près l’activité des employés ainsi que leurs temps de (...)

    #Amazon #bracelet #brevet #travail #travailleurs #surveillance #biométrie

    https://o.aolcdn.com/images/dims3/GLOB/crop/4500x2363+0+638/resize/1200x630!/format/jpg/quality/85/http%3A%2F%2Fo.aolcdn.com%2Fhss%2Fstorage%2Fmidas%2F65664786b0596fc2f7dc84

  • La démocratie à l’épreuve des migrations

    Alors qu’on soulignait la Journée internationale des migrants le 18 décembre dernier et dans un contexte où la signature du Pacte mondial des migrations crée bien des remous, il convient de rappeler qu’à cette même date, en 1990, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait la #Convention_internationale_de_protection_des_droits_des_travailleurs_migrants et des membres de leur famille. Bien qu’aucun des États riches de destination des personnes migrantes ne l’ait encore signée ou ratifiée, cette convention énonce des #principes essentiels auxquels on pourrait référer pour l’élaboration d’#instruments_juridiques à l’échelle internationale.

    https://www.pressegauche.org/La-democratie-a-l-epreuve-des-migrations
    #travailleurs_migrants #droits #convention #convention_internationale #migrants_travailleurs #travailleurs_étrangers

  • Réformes socio_fiscales, Sentiment d’injustice et révolte sociale , Pierre Merle
    https://laviedesidees.fr/Sentiment-d-injustice-et-revolte-sociale.html

    La connaissance des gains en pouvoir d’achat des catégories les plus aisées doit être complétée par l’analyse détaillée de la situation des catégories populaires et moyennes (Madec, Plane et Sampognaro, 2018). Pour être complète, une telle analyse ne doit pas se limiter à la seule augmentation de la CSG et aux mesures relatives à la détention et aux revenus du capital mais porter sur l’ensemble des dispositions socio-fiscales qui exercent un effet sur le #revenu disponible des ménages (chèque énergie, #prime_d’activité, revalorisation AAH, RSA et ASPA, baisse de la taxe d’habitation et, évidemment, l’effet de fiscalité écologique et de la fiscalité sur le tabac).

    Pour les quatre premiers vingtiles, l’ensemble des mesures prises par le gouvernement exerce en 2018 des effets le plus souvent négatifs sur le niveau de vie moyen des plus #pauvres (-0,6% pour le premier vingtile). L’effet négatif de la fiscalité écologique est particulièrement marqué. Ce calcul de l’évolution du pouvoir d’achat permet de connaître un effet moyen par vingtile (cf. tableau). Il présente toutefois deux limites. D’abord, l’impact des mesures socio-fiscales du budget estimé jusqu’en décembre 2018, c’est-à-dire en année pleine, est plus favorable aux premiers déciles (Madec, Plane et Sampognaro, 2018). Ensuite, pour les #travailleurs_pauvres qui ne bénéficient pas des mesures sociales (revalorisation RSA, ASPA et AL), la baisse du niveau de vie est plus forte (cf. tableau). Cette baisse est encore plus marquée pour les professions aux revenus modestes dont l’usage de la voiture est particulièrement fréquent (aides ménagères, aides à domicile, ambulanciers, artisans, infirmières libérales, VTC ne bénéficiant pas de détaxe sur le carburant, etc.). Il en est de même des populations rurales. Les analyses cartographiques réalisées par Hervé Le Bras montrent que ces populations spécifiques sont surreprésentées parmi les gilets jaunes.

    Impact des mesures socio-fiscales du budget par vingtile de #niveau_de_vie en moyenne (en % du niveau de vie)

    Où va la France populaire ? Nicolas Duvoux & Cédric Lomba
    https://laviedesidees.fr/Ou-va-la-France-populaire.html

    La #classe_ouvrière n’est plus, la France populaire se fragmente entre classes moyennes et #précarisation croissante. Ce nouvel ouvrage de la collection Vie des idées - Puf dresse une cartographie fine et vivante d’un milieu en pleine recomposition qui tente de faire face, individuellement et collectivement, aux #inégalités_sociales.

    Les « gilets jaunes », une transition populiste de droite
    http://theconversation.com/les-gilets-jaunes-une-transition-populiste-de-droite-110612

    On peut alors émettre l’hypothèse selon laquelle le mouvement des « gilets jaunes » devient, dans ce cadre, le « passeur » du populisme RN en le désenclavant de la situation de blocage sur laquelle le macronisme a pu élaborer sa stratégie électorale.

    #catégories_populaires #gilets_jaunes #populisme #RN #extrême_droite

  • Migration and Gender Outcomes: Analysis of Selected Policies in #Sri_Lanka

    This paper analyzes the implications of migration rules, regulations, and policies in Sri Lanka, in the country’s efforts to integrate gender perspectives into migration issues. The study focuses on three policies: the imposition of maximum chargeable amounts that agents can collect for recruiting migrant workers, mandatory predeparture training for migrants, and the Family Background Report requirement. The study adopts a combined methodology, wherein an in-depth case study of Sri Lanka is developed based on data from key informant interviews and a review of the literature. This qualitative methodology is reinforced by a difference-in-differences analysis of the Family Background Report policy. The study finds that women’s increased access to migration brought about by the zero-chargeable policy is neutralized by the #Family_Background_Report (FBR) requirement. Ideally, the FBR policy should be revisited to strike a balance between women’s autonomy versus benefits to children left behind. As such, in addition to the multifaceted gender implications of migration policies, the study underscores the importance of coordination among policies to ensure optimal gender outcomes.

    https://www.knomad.org/publication/migration-and-gender-outcomes-analysis-selected-policies-sri-lanka
    #genre #migrations #rapport #travailleurs_migrants #travailleurs_étrangers #femmes

  • La justice cuisine Uber
    https://www.liberation.fr/france/2019/01/15/la-justice-cuisine-uber_1703211

    Le combat entamé par des autoentrepreneurs pour faire reconnaître leur plateforme de transport ou de livraison comme des employeurs commence à porter ses fruits devant les tribunaux. L’étau se resserre autour des plateformes. Jeudi, un arrêt de la cour d’appel de Paris a reconnu le lien de subordination entre un chauffeur VTC et la société Uber, estimant que ce qui les unissait était bien un « contrat de travail ». Une décision de justice historique pour les travailleurs « ubérisés », qui considèrent (...)

    #Deliveroo #Foodora #Uber #travail #législation #procès #travailleurs #surveillance (...)

    ##VTC

  • Brahim, 38 ans, chauffeur Uber : « J’ai vite senti que c’était une arnaque »
    https://www.liberation.fr/france/2019/01/15/brahim-38-ans-chauffeur-uber-j-ai-vite-senti-que-c-etait-une-arnaque_1703

    Sur la vitre de la Ford Mondeo quasi neuve, une affichette « 18 990 euros à débattre ». « Si je la vends, je ferme l’entreprise et je reprends un contrat de salarié », affirme Brahim. Pourtant, lorsqu’il entreprend de devenir chauffeur VTC mi-2016, ce père de famille de 38 ans est plein d’espoirs. Partout, des publicités promettent 8 000 euros de chiffre d’affaires par mois. Attiré par le magot, il quitte un poste en CDI pour monter sa propre entreprise de VTC. « J’ai très vite déchanté », reconnaît-il. (...)

    #Uber #algorithme #travail #travailleurs #surveillance #VTC

  • Facebook instaure de nouvelles règles pour limiter les discussions politiques entre employés
    https://www.numerama.com/tech/455740-facebook-instaure-de-nouvelles-regles-pour-limiter-les-discussions-

    Dans un document transmis aux employés, Facebook explique que de nouvelles règles s’appliquent aux discussions entre employés et employées. Ils n’ont plus le droit de tenter d’influencer quelqu’un en parlant politique. Au lendemain de la campagne présidentielle américaine de 2016, Facebook a été accusé d’avoir laissé se diffuser sur sa plateforme des messages de propagande politique. Le réseau social a depuis pris des mesures qui vont jusqu’à s’appliquer à ses employés. Ces derniers ont été sommés, (...)

    #Facebook #travail #travailleurs #surveillance

    //c0.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2018/04/mark-zuckerberg-slider.jpg

  • Leaked memo spells out Facebook’s new ’ground rules’ restricting employee discussions about politics and religion
    https://www.businessinsider.fr/us/facebook-new-rules-employee-discussions-politics-bullying-religion-2

    Facebook is introducing new rules limiting the types of discussions about politics and religion allowed within the workplace as the company continues to grapple with the fallout from a string of company scandals and the increasingly fractious political climate emerging within many Silicon Valley companies. In an internal memo to employees seen by Business Insider, Facebook’s chief technology officer, Mike Schroepfer, said on Monday that the company has developed "a set of ground rules for (...)

    #Facebook #travail #surveillance #travailleurs

  • ’A sweatshop firing on all cylinders’ : what it’s like to work at Amazon at Christmas
    https://www.theguardian.com/us-news/2018/dec/19/how-your-holiday-shopping-drives-us-amazon-workers-to-exhaustion

    Time at Amazon is measured in the amount of “peak” you work. Peak, we are told, is the time when Amazon associates shine. We are forged in peak ; we are made complete by packing and shipping the Christmas and holiday dreams of people worldwide. Records are set, and we have fun while making history. Peak refers to the “peak” season, lasting from the week before Black Friday through Christmas. During this six-week period, the volume of packages running through our fulfillment, sortation and (...)

    #Amazon #bénéfices #travail #travailleurs #surveillance

    https://i.guim.co.uk/img/media/b60d8afa79852962ba1558bf165c6b518fcdf3b8/0_0_3000_1800/master/3000.jpg

  • Amazon : semaine de 60 heures et quête « du pic d’activité » dans les centres logistiques
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/19/le-guardian-decrit-les-cadences-infernales-en-vigueur-chez-amazon_5399848_32

    Les « Amazon Diaries » publiés par le « Guardian » mettent en lumière les conditions de travail dans les centres logistiques, notamment lors de la période des fêtes. Il se passe décidément quelque chose autour d’Amazon, le numéro un mondial de la vente en ligne. Et pas seulement l’installation de ses deux nouveaux sièges à New York et Washington, ou la volonté d’adopter une taxe au niveau européen sur les géants du numérique, les fameux GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Le groupe de Jeff Bezos est eu (...)

    #Amazon #bénéfices #travail #travailleurs #surveillance

  • « Gilets jaunes » : il est temps d’expérimenter un revenu de base, Jean-Eric Hyafil
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/01/08/gilets-jaunes-il-est-temps-d-experimenter-un-revenu-de-base_5406121_3232.htm

    « Gilets jaunes » : il est temps d’expérimenter un #revenu_de_base
    Pour répondre aux revendications des « gilets jaunes » sur le pouvoir d’achat, le plus simple serait de verser la prime d’activité et le RSA à tous ceux qui y ont droit, plaide l’économiste Jean-Eric Hyafil dans une tribune au « Monde ».

    Tribune. Le mouvement des « #gilets_jaunes » est d’abord une mobilisation des travailleurs pour le pouvoir d’achat. Le coût de la vie augmente en grande partie du fait de la hausse des cours mondiaux du pétrole, mais aussi de la nécessaire progression de la taxe carbone afin d’inciter entreprises et ménages à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
    L’augmentation du coût de la vie liée à cette #fiscalité_écologique peut être compensée par des mesures redistributives en faveur des familles pauvres et des travailleurs à bas salaire, par la revalorisation du revenu de solidarité active (#RSA) et par une extension de la #prime_d’activité (à laquelle le gouvernement a déjà décidé de donner un coup de pouce), afin que celle-ci puisse bénéficier aux travailleurs gagnant jusqu’à 1 700 euros de salaire mensuel net.

    L’efficacité d’une revalorisation de ces prestations est toutefois limitée par l’importance de leur #non-recours. Près d’un tiers des individus éligibles au RSA socle (selon la Caisse d’allocations familiales) et 27 % des travailleurs ayant droit à la prime d’activité (selon le ministère de la santé et des solidarités) ne sollicitent pas ces allocations auxquelles ils ont pourtant droit, soit par méconnaissance des dispositifs, soit en raison de la lourdeur des démarches administratives et du stigmate associé à une demande d’aide sociale. Le non-recours empêche donc non seulement de lutter contre la pauvreté – laborieuse ou non –, mais aussi de compenser efficacement les effets antiredistributifs de l’augmentation nécessaire de la fiscalité écologique.
    Il semble donc indispensable de remplacer le RSA et la prime d’activité par une allocation unique, dégressive avec le revenu, et dont le versement serait automatisé : les ayants droit n’auraient plus aucune démarche à effectuer pour toucher cette allocation, puisque la coordination des services fiscaux et sociaux permettra facilement d’identifier les individus éligibles à la prestation et de la leur verser automatiquement. Pour plus de simplification, cette #allocation_unique pourrait éventuellement absorber les aides au logement.

    Prestation unique automatique
    Le 31 janvier, l’Assemblée nationale devra se prononcer sur une proposition de loi d’expérimentation d’un revenu de base dégressif avec le revenu. Il s’agirait pour les départements candidats à cette expérimentation de tester la mise en œuvre d’une prestation unique versée de façon automatique afin d’y intégrer les ayants droit qui n’y recourent pas. Ce projet de loi fait suite à un rapport du Sénat sur le sujet (« Le revenu de base en France : de l’utopie à l’expérimentation », Daniel Percheron, 13 octobre 2016 http://www.senat.fr/notice-rapport/2016/r16-035-notice.html).
    L’objectif de ce revenu de base n’est pas seulement de renforcer le soutien au revenu des travailleurs à salaire bas ou médian. Il est aussi de renforcer l’accompagnement social des individus en insertion professionnelle et sociale. En effet, l’automatisation du versement du revenu de base permettra de supprimer les tâches d’instruction de dossier et de contrôle des #allocataires pour les travailleurs sociaux. Ceux-ci pourront alors se concentrer sur leurs tâches d’accompagnement social.

    Ce revenu de base est automatique, mais il n’est pas le revenu universel – versé sans condition de ressource – que défendent certains, puisqu’il est dégressif – il n’est donc plus versé au-delà d’un certain seuil de revenu. Un véritable revenu universel ne pourrait être expérimenté sans une #réforme_fiscale en profondeur, ce qui semble difficilement applicable. [tiens donc, ndc]
    Pour autant, ce revenu de base constituerait un progrès indéniable pour permettre une garantie de #revenu réellement efficace tant aux personnes sans revenu qu’aux #travailleurs à #salaire faible à médian. C’est aussi le seul outil qui puisse compenser efficacement les effets antiredistributifs de la nécessaire augmentation de la fiscalité écologique. Sans revenu de base, la fiscalité écologique, indispensable à la lutte contre le réchauffement climatique, restera dans l’impasse puisqu’elle ne pourra provoquer que désastre social et blocage politique.

    #APL

  • L’autoroute vers la France entièrement bloquée à Rekkem par les syndicats du transport
    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_des-militants-de-la-csc-transcom-menent-une-action-au-poste-frontiere-de

    Les syndicats du transport manifestaient lundi au poste-frontière de Rekkem et bloquaient l’autoroute l’autoroute E17 en direction de la France. 

    Les syndicats du transport se sont rassemblés aux alentours de 07h30 lundi matin. Ils ont d’abord mené une petite action sur un parking avant de bloquer complètement l’autoroute E17. Ils dénoncent les plans de l’Europe autour des temps de conduite et de repos des conducteurs de poids lourds et de bus.

    Ils veulent informer les chauffeurs de poids lourds et de bus des dangers du paquet « mobilité » voulu par les autorités européennes qui vise à raccourcir les temps de repos des chauffeurs, et donc d’allonger leur présence sur les routes.

    Les syndicats trouvent cela dangereux. « A Rekkem, nous allons informer de manière proactive les chauffeurs de poids lourds mais aussi les automobilistes sur les dangers de l’applications – si elles passent – de nouvelles législations européennes sur les temps de conduite et de repos, explique Roberto Parillo, président de la CSC Transcom. L’Europe veut diminuer le temps de repos des chauffeurs. En faisant cela, elle mettrait en danger la sécurité des chauffeurs et des citoyens. »

    Cette action a lieu à de nombreux postes frontière européens.

    #transport #transports #camions #ue #union_européenne #parlement_européen #esclavage

    • Belgique : La réforme du transport routier qui divise l’Europe revient ce jeudi au Parlement européen _ Belga - 8 Janvier 2019 - RTBF

      La réforme du transport routier, qui divise l’Europe des transporteurs, revient ce jeudi en commission du Parlement européen, alors que la Belgique s’oppose toujours à certaines modifications concernant le « cabotage ».

      Ouest vs. est 
      Cette réforme divise l’Europe du transport en deux blocs : d’un côté se retrouvent des pays de l’ouest qui dénoncent le dumping social de l’est - une forme de concurrence déloyale due à des normes sociales moins élevées, qui allègent donc le coût des chauffeurs routiers -, de l’autre ceux qui accusent l’ouest de vouloir maintenir un protectionnisme déguisé.

      La réforme est compilée dans un « paquet mobilité ». Elle touche notamment aux règles de temps de repos encadrant les travailleurs « détachés », ceux venant d’un autre pays de l’Union européenne. Déjà soumis aux eurodéputés en plénière en juillet dernier, le paquet avait été renvoyé en commission, où les élus doivent à nouveau prendre attitude ce jeudi.

      La réforme ne va pas assez loin pour certains
      En Belgique, les fédérations de transporteurs routiers apprécient certaines améliorations proposées sur les conditions de travail dans le secteur, comme le repos hebdomadaire normal qui devra être pris en dehors de la cabine, alors que de nombreux routiers passent une partie du week-end dans leur poids lourd arrêté sur un parking. Mais la réforme ne va pas encore assez loin aux yeux de certains, car des dérogations seront possibles si le parking autoroutier est suffisamment équipé.

      Par ailleurs, un conducteur devra retourner dans son pays d’établissement au moins toutes les quatre semaines, sauf dans certains cas particuliers, prévoit la réforme.

      Discussions autour du « cabotage »
      En revanche, la Belgique n’apprécie pas un autre point de l’accord, portant sur le « cabotage ».

      Cette pratique consiste pour un transporteur à effectuer des opérations dans un pays où il est arrivé dans le cadre d’une livraison internationale. Entre deux séries de cabotage dans un autre pays, le transporteur devrait respecter une « période de carence » minimale de cinq jours, afin d’éviter que cette activité à l’étranger ne devienne quasi permanente, selon les termes de l’accord.

      Or, actuellement, des camionneurs belges partent de Belgique conduire des marchandises par exemple en France, où ils font trois opérations de cabotage avant de rentrer le week-end en Belgique et repartir la semaine suivante, expliquait dernièrement encore le ministre fédéral des Transports, François Bellot. « Ce ne sera plus possible » si la réforme passe, selon lui. La France est en effet parvenue à imposer sa période de carence.

      En revanche, la Belgique soutient la mise en place du tachygraphe intelligent qui permettra des contrôles plus fréquents du cabotage. Toutefois, les camions qui réalisent des transports internationaux ne devront en être équipés qu’à partir de fin 2024, une date qu’il conviendrait d’avancer selon certaines fédérations.

      Si le paquet mobilité passe les écueils de la commission parlementaire jeudi puis de la plénière la semaine prochaine à Strasbourg, il devra encore être négocié avec le Conseil, avant que les deux instances ne se prononcent définitivement, peut-être avant les élections de mai.

      Au Conseil, la Belgique continuera de s’opposer à cette modification sur le cabotage. Le poids de la Roumanie, qui a pris la présidence semestrielle du Conseil, pourrait être déterminant.

      #cabotage #travailleurs_détachés #dumping_social #eurodéputés #carence

  • En attendant les robots
    http://www.seuil.com/ouvrage/en-attendant-les-robots-antonio-a-casilli/9782021401882

    Enquête sur le travail du clic L’essor des intelligences artificielles réactualise une prophétie lancinante : avec le remplacement des êtres humains par les machines, le travail serait appelé à disparaître. Si certains s’en alarment, d’autres voient dans la « disruption numérique » une promesse d’émancipation fondée sur la participation, l’ouverture et le partage. Les coulisses de ce théâtre de marionnettes (sans fils) donnent cependant à voir un tout autre spectacle. Celui des usagers qui alimentent (...)

    #Amazon #algorithme #robotique #domination #travail #travailleurs #AmazonMechanicalTurk

  • Derrière l’illusion de l’intelligence artificielle, la réalité précaire des « travailleurs du clic »
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/01/03/derriere-l-illusion-de-l-intelligence-artificielle-la-realite-precaire-des-t

    Dans son nouvel ouvrage, le sociologue Antonio Casilli enquête sur le « digital labor », un travail invisible et précarisé que les start-up et les géants du Net entretiennent pour superviser et suppléer les intelligences artificielles et les algorithmes. Pour la majorité des services et fonctionnalités des sites Web, applications et objets connectés, les fabricants vantent – et vendent – désormais de nouvelles solutions numériques personnalisées grâce aux intelligences artificielles et aux algorithmes (...)

    #Amazon #AmazonMechanicalTurk #algorithme #robotique #domination #travail #travailleurs

  • Les syndicats critiquent le nouveau barème de sanctions contre les chômeurs, Bertrand Bissuel
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/31/les-syndicats-critiquent-le-nouveau-bareme-de-sanctions-contre-les-chomeurs_

    Les syndicats critiquent le nouveau barème de #sanctions contre les #chômeurs
    Le dispositif s’inscrit dans la volonté du gouvernement de renforcer le #contrôle des demandeurs d’emploi.

    Il faut toujours garder un œil sur le Journal officiel : à défaut d’être exaltante, la lecture de cette publication peut s’avérer instructive, en particulier entre Noël et le Jour de l’an. Démonstration vient d’en être faite avec l’édition du dimanche 30 décembre, qui contient près de 20 #décrets_d’application de la loi « avenir professionnel » – une réforme votée l’été dernier sous la houlette de la ministre du travail, Muriel Pénicaud. L’un des décrets parus dimanche a trait « aux droits et aux obligations » des chômeurs, ainsi qu’au « suivi de la recherche d’emploi ». Le contenu de ce texte, éminemment sensible, est grosso modo en ligne avec les intentions affichées initialement par le gouvernement. A une réserve près, qui n’est pas anodine : elle porte sur les sanctions prononcées contre un inscrit à Pôle emploi qui contrevient à ses devoirs.

    Dès le départ, l’exécutif avait manifesté le souhait de revoir le barème des « peines » applicables. Le 20 mars, des pistes très précises avaient été dévoilées à la presse par le ministère du travail. Il avait alors été indiqué qu’un chômeur qui ne se présente pas à un rendez-vous avec son conseiller chez #Pôle_emploi serait radié des listes durant deux semaines et non plus pendant deux mois. « On diminue par quatre [la durée de] la sanction, qui était complètement disproportionnée sur ce sujet-là », avait expliqué l’entourage de Mme Pénicaud. Finalement, la « punition » sera un peu plus lourde qu’annoncée : un mois de #radiation (au lieu de quinze jours, donc), ce qui la place tout de même à un niveau inférieur à celui en vigueur avant la réforme ; durant cette période, la prestation cesse momentanément d’être versée.

    Un autre changement s’est produit par rapport à la communication gouvernementale. Il concerne une option, également évoquée le 20 mars, pour l’ensemble des « manquements » du demandeur d’emploi (à l’exception du rendez-vous manqué avec son conseiller, sans motif valable). L’idée présentée à l’époque consistait à dire que, à la première incartade (par exemple, le fait de ne pas rechercher activement un poste), l’#allocation serait suspendue pendant un mois – les droits restant acquis et pouvant être utilisés plus tard, en cas de besoin. Si le chômeur commet un deuxième écart, le ministère avait précisé que la prestation serait supprimée durant deux mois – ce qui signifiait, cette fois-ci, une amputation des droits d’une durée équivalente. A la troisième « infraction », le coup de bâton serait de quatre mois.

    Ce schéma-là a été corrigé : à l’avenir, l’allocation sera supprimée (et non pas suspendue) un mois dès le premier manquement, sauf pour le chômeur qui omet de se rendre à une convocation par Pôle emploi ; dans cette dernière situation, la prestation ne sera supprimée qu’à partir du deuxième « loupé » et ce, pour deux mois (quatre mois, au troisième « loupé »). Une source au sein de l’exécutif justifie ces ajustements par la volonté d’être « plus simple et plus cohérent ».

    La teneur du décret ne constitue pas une surprise pour les syndicats. Ils avaient été consultés sur ce dispositif, notamment lors d’une réunion, le 4 décembre, du Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (Cnefop). Plusieurs centrales avaient, alors, exprimé leur désapprobation mais ces prises de position, en pleine crise des « gilets jaunes », étaient passées relativement inaperçues.

    « Chasse aux chômeurs »

    Aujourd’hui, leur analyse reste la même. Les mesures finalement retenues vont « globalement dans le sens du durcissement », déplore Marylise Léon (CFDT). « Nous avons pris connaissance du projet de décret, lors de son examen par le Cnefop, sans concertation préalable, renchérit Michel Beaugas (FO). Sous prétexte de simplification et d’équité, le texte durcit les dispositions existantes. Ce sont ces “petites découvertes” qui causent, parfois, l’exaspération des organisations de salariés. » « Depuis sa soi-disant contrition du 10 décembre [le jour des annonces faites en réponse aux doléances des « gilets jaunes »], Macron n’a pas changé dans sa volonté de faire la “chasse” aux chômeurs, en continuant à mélanger allègrement les 0,4 % de fraude et l’immense majorité des chômeurs qui cherchent à travailler dignement », confie Denis Gravouil (CGT).

    Par ailleurs, le décret transfère, comme prévu, de l’Etat vers Pôle emploi certains pouvoirs de sanction (notamment la suppression de l’allocation). Une innovation qui déplaît à Marylise Léon car elle risque, selon elle, de nuire à la « relation de confiance » qui doit prévaloir entre le chômeur et le service public de l’emploi.

    #contrôle_des_chômeurs

    • « M. Macron rêve d’une flexibilité à l’allemande » - Denis Gravouil, membre de la commission exécutive confédérale de la CGT, en charge du dossier #emploi/chômage.
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/01/22/denis-gravouil-cgt-m-macron-reve-d-une-flexibilite-a-l-allemande_5412529_323

      Le président demande un durcissement des #sanctions et des baisses d’#allocations-chômage aux partenaires sociaux. Des exigences inacceptables, estime le négociateur de la CGT dans une tribune au « Monde ».

      Tribune. Un décret pris le 30 décembre 2018 en application de la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a attiré l’attention sur le durcissement des sanctions contre les #chômeurs. Il ne s’agit pas simplement de suspendre, et même de supprimer, les allocations pour de prétendus manquements : une redéfinition de « l’#offre_raisonnable_d’emploi » permet d’obliger une personne inscrite à Pôle emploi à accepter à peu près n’importe quel emploi sans référence au #salaire antérieurement perçu, voire sans référence à sa qualification.

      Au-delà de ces sanctions qui font l’amalgame entre l’immense majorité des chômeurs et les 0,4 % de fraudes, la nouvelle loi permet au gouvernement de faire rouvrir la négociation de la convention assurance chômage entre patronat et syndicats, un an avant l’échéance. Ainsi, le gouvernement peut désormais décider de faire modifier une convention Unédic en cours, ce qu’il s’est empressé de faire par sa lettre de cadrage du 25 septembre 2018 aux organisations siégeant à l’Unédic. Il entend ainsi imposer 3,9 milliards d’euros d’économies en trois ans, soit 1,3 milliard par an sur 37 milliards d’indemnités versées. Cela signifierait une perte moyenne considérable de 3,5 % sur les allocations, pour des personnes dont le revenu moyen est de 1 200 euros par mois.

      Mais cette lettre de cadrage vise particulièrement les travailleurs précaires, celles et ceux dits « en activité réduite », c’est-à-dire 800 000 personnes parmi les 2,2 millions inscrites dans les catégories B et C des chiffres mensuels du chômage. Elle exige de revoir à la baisse le calcul des allocations lorsqu’il y a « cumul » – en fait, alternance – de périodes de travail, généralement en CDD courts, et de chômage indemnisé, de revoir la durée de ce cumul, ou encore sa possibilité même ; par exemple lorsqu’une assistante maternelle, qui peut garder jusqu’à trois enfants, n’en garde plus qu’un ou deux (généralement parce que la famille inscrit son enfant à l’école maternelle).

      Destruction des droits
      Déjà touchés par des baisses de droits dues aux conventions 2014 et 2017, nombre de personnes pourraient ainsi perdre 10 % à 30 % de leur allocation, soit 100 à 200 euros par mois, voire ne plus percevoir d’allocations du tout. Ce sont des intérimaires, des extras de l’hôtellerie, des assistantes maternelles, souvent des jeunes ou des personnes poussées vers la sortie avant l’âge de la retraite : une armée de réserve aux contrats de plus en plus courts ou à temps partiel, un volant de précarité à laquelle sont « accros » bon nombre d’employeurs, petits et gros.

      La nouvelle sortie d’Emmanuel Macron sur « les Français qui ont perdu le sens de l’effort » est symptomatique : le président croit fermement que couper les vivres aux chômeurs, totalement ou partiellement, les obligera à accepter toutes sortes de contrats de travail que les employeurs s’empresseront de créer. Après tout, les Britanniques ont bien leur contrat zéro heure (par lequel un salarié est lié à un employeur, qui le fait travailler s’il le veut bien de 1 à 40 heures par semaine, et ne le paye qu’à ce moment-là) ; les Allemands ont les mini-jobs, mis en place en même temps que les lois Hartz IV, qui ont instauré de fortes sanctions pécuniaires, touchant chaque année un chômeur sur trois.

      Poursuivant la destruction des droits ouverte par la loi #travail et les ordonnances, M. Macron rêve de la même flexibilité : et tant pis si le nombre de #travailleurs_pauvres en Allemagne est proportionnellement cinq fois plus élevé qu’en France. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 6 millions de personnes sont inscrites à Pôle emploi, seulement 2,4 millions sont indemnisées, 11 millions de personnes sont dans le « halo du chômage » si on compte toutes celles qui ne sont pas inscrites, généralement par découragement.

      Fraude marginale
      Toutes les études de grande ampleur auprès des demandeurs d’emploi montrent qu’ils passent leur temps à chercher un emploi stable et digne, que la fraude, selon Pôle emploi même, n’est que de 0,4 %, malgré les amalgames développés à longueur de petites phrases par le président et sa majorité pour justifier une réforme purement financière.

      La fable des 300 000 emplois non pourvus ressort régulièrement, alors que les études de la direction générale de l’emploi et de la formation professionnelle elle-même montrent que 150 000 offres d’emplois qualifiés ne trouvent pas preneur facilement (faute de disponibilité de la qualification exigée) et que 150 000 autres offres sont retirées par des entreprises, généralement de petite taille et sans service de recrutement, bien qu’elles aient reçu des candidatures.

      Face aux millions de salariés privés d’emploi, en plein mouvement des « gilets jaunes », il est temps de proposer autre chose que les stages sans fin, les CDD à répétition, les huit ans en moyenne que mettent les jeunes à trouver un CDI, les temps partiels de quelques heures.

      Il faut cesser de détruire des emplois publics pour répondre aux besoins citoyens. Il faut répondre aux délocalisations par des investissements dans un développement durable de l’industrie et des services. Il faut faire reculer la précarité en décourageant les employeurs qui fractionnent les contrats au détriment des salariés comme de leurs concurrents. Il faut cesser de transformer la protection sociale en « filet de sécurité » minimal troué de toute part. Il faut instaurer une véritable sécurité sociale professionnelle assurant un revenu de remplacement à toutes celles et ceux qui sont privés du droit au travail, pourtant inscrit dans la Constitution.

      #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit #précaires

    • La visite de Macron chez les teutons est de mauvais augure pour les chômeurs. On entend souvent et depuis longtemps :
      « les allemands y arrivent bien, pourquoi pas nous ? »
      LaREM finira par imposer une loi du style Hartz IV et la conclusion de l’article de Denis Gravouil sur le style " Y’a qu’à, faut qu’on " ni changera pas grand chose si les chômeur·e·s ne se syndique pas en masse ou n’investissent pas les associations de chômeurs. Je dis ça alors que je ne suis plus syndiqué et que la politique individualiste ultra-libérale de Macron fait rage. Je compte que sur moi-même et encore de moins en moins.

  • « Le mouvement des “gilets jaunes” n’est pas un rassemblement aux revendications hétéroclites », Jean-Yves Dormagen et Geoffrey Pion
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/27/le-mouvement-des-gilets-jaunes-n-est-pas-un-rassemblement-aux-revendications

    D’après une étude de terrain réalisée à Dieppe, les deux chercheurs Jean-Yves Dormagen et Geoffrey Pion estiment, dans une tribune au « Monde », qu’il existe un socle de #revendications sociales et politiques parmi les militants.

    Tribune. Dieppe (Seine-Maritime), 30 000 habitants, premier port pour la coquille Saint-Jacques en Normandie, se trouve être un bastion du mouvement des « #gilets_jaunes ». Un des tout premiers groupes Facebook appelant à la manifestation du 17 novembre y a été créé. Il comptait près de 16 000 membres à sa fermeture, le 25 novembre.
    Ici, le mouvement a été immédiatement d’une ampleur exceptionnelle : le 17 novembre, plus de 1 000 personnes garnissaient la dizaine de ronds-points bloqués à l’entrée de la ville (dont 405 sur le rond-point d’Auchan, selon un comptage policier) et sur les départementales en direction d’Abbeville, de Beauvais, de Rouen et de Fécamp. Nous avons voulu profiter d’une présence sur le terrain pour évaluer et mesurer dès le départ ce qui se passait sous nos yeux.

    Rapidement, les chiffres proposés par le ministère de l’intérieur nous ont paru bien faibles. On citait des chiffres concernant le nombre de manifestants relevés à une heure H. Mais contrairement à ce que nous observions directement au quotidien sur le terrain, rien ne rendait compte de l’important roulement des « gilets jaunes » sur les #ronds-points, ni de la solidarité active de la population envers le mouvement – en lui apportant bois, nourriture et encouragements – comme du soutien passif que manifestaient de très nombreux automobilistes en mettant leur gilet jaune sur le pare-brise.

    Etonnant soutien populaire
    Nous nous sommes alors donné les moyens de mesurer précisément ces différentes formes de soutien. Les 26 et 27 novembre par exemple, nous avons réalisé un comptage à partir de 900 véhicules passant sur le rond-point d’Intermarché à Rouxmesnil-Bouteilles : 44 % d’entre eux arboraient un gilet jaune. Un nouveau comptage portant sur 3 291 véhicules était réalisé dans une cinquantaine de quartiers dieppois et de villages alentour, les 2 et 3 décembre : 38 % des véhicules ont alors le gilet jaune sur le pare-brise.

    Cette #solidarité n’a pas cessé de s’afficher depuis, comme en attestent les 32 % de gilets jaunes toujours présents sur les pare-brises des véhicules dieppois le 19 décembre. Le succès des pétitions contre l’augmentation des taxes débuté le 26 novembre à Arques-la-Bataille apportait une autre confirmation de cet étonnant soutien #populaire. En moins d’une semaine, les autres ronds-points l’avaient reprise et près de 14 000 personnes l’avaient déjà signée.

    Nous avons mené une étude systématique de ces signatures, pour ne pas en rester à de simples impressions qui se révèlent parfois trompeuses. Il ressort de l’analyse spatiale des signataires que 22 % des Dieppois et 15 % des Dieppoises ont signé cette pétition. Ce soutien d’un niveau très inhabituel se révèle maximal chez les 18-39 ans (24 %) et décroît l’âge avançant.

    Face à la nécessité de se structurer, de trouver un mode démocratique de désignation de #messagers et de hiérarchisation des revendications, des « gilets jaunes » nous ont alors sollicités pour les aider à mettre en place une consultation citoyenne. Celle-ci est réalisée le 9 décembre par des questionnaires-papier sur les quatre ronds-points toujours occupés à Dieppe (Arques-la-Bataille, Leclerc Rouxmesnil-Bouteilles, Euro Channel Neuville-lès-Dieppe et Auchan Dieppe).

    Plusieurs dizaines de « gilets jaunes » proposent durant toute la journée aux automobilistes et aux piétons de remplir ce questionnaire, dans leur voiture ou dans les abris de fortune construits sur les ronds-points. Le succès, là encore, dépasse les attentes et face à la volonté de répondre de nombreuses personnes, des questionnaires devront être réimprimés tout au long de la journée.

    Un premier mouvement social pour 54 %
    Nous avons analysé ces questionnaires qui représentent un matériel de première main tout à fait inédit sur les « gilets jaunes » eux-mêmes. Nous nous concentrerons ici sur les 822 répondants (sur 1 549) qui déclarent avoir participé « au moins une fois » à un rassemblement sur un rond-point depuis le 17 novembre. Parmi ces 822 « gilets jaunes » « actifs », 58 % sont des hommes et 42 % des femmes. Les 25-54 ans en représentent 60 %, quand les très jeunes adultes (18-24 ans) comptent pour 10 % et les plus de 65 ans, 9 %. Les salariés forment le gros des « gilets jaunes » (61 %) suivis par les #retraités (16 %), les #travailleurs_indépendants (6 %) et les #chômeurs (6 %) [là encore, l’hybride "chômeur en activité à temps réduit" semble passer à la trappe, misère de la #sociologie, ndc] .

    Il s’agit de leur première participation à un mouvement social pour 54 % d’entre eux. Ce qui montre à quel point ce mouvement rassemble des citoyens peu habitués à l’#action_collective et souvent éloignés de la politique. Un noyau dur de quasiment 14 % de « gilets jaunes » est présent presque tous les jours, soutenus par plus de 40 % qui sont présents régulièrement. Les 46 % restant ont fait acte de présence au moins une fois.

    Le soutien au mouvement, la détermination à durer dans le temps, donc à s’organiser et à se trouver démocratiquement des porte-parole fait l’objet d’un puissant consensus. C’est là un point très important qui démontre que le mouvement des « gilets jaunes » n’est pas vécu par ses principaux protagonistes comme un simple mouvement revendicatif et ponctuel : 91 % des « gilets jaunes » souhaitent s’organiser en un mouvement structuré et durable et 80 % pensent même qu’ils doivent se doter de messagers/porte-parole démocratiquement élus pour les représenter.

    « Très mauvaise » opinion du gouvernement
    Contrairement à une idée reçue qui a beaucoup circulé, le mouvement des « gilets jaunes » n’est pas un rassemblement hétérogène réunissant des revendications hétéroclites. Bien au contraire, ce mouvement s’organise autour d’un socle de revendications sociales et politiques qui font la quasi-unanimité parmi les participants actifs. La consultation organisée à Dieppe et alentour le confirme. Treize revendications ont été soumises à l’avis des « gilets jaunes » dieppois pour mieux déterminer leurs priorités.

    Le rétablissement de l’ISF, la revalorisation du smic, l’annulation de l’augmentation du prix du carburant, l’augmentation des retraites, la baisse des impôts directs, l’augmentation des impôts pour les plus grosses entreprises, le maintien et le soutien des petits commerces locaux, la réforme des rémunérations des élus et l’interdiction des délocalisations d’entreprises sont plébiscitées par plus de 90 % des « gilets jaunes » comme « prioritaires » ou « très prioritaires ».

    Enfin, le rejet du gouvernement et du chef de l’Etat contribue lui aussi à cimenter le mouvement : 77 % des « gilets jaunes » dieppois ont une « très mauvaise » opinion du gouvernement et plus des deux tiers d’entre eux jugent comme « très prioritaire » la démission ou la destitution du président de la République. Ce qui confirme encore une fois combien ce mouvement mêle indissociablement dimension sociale et dimension politique. D’ailleurs aujourd’hui, c’est le « RIC » – le référendum d’initiative citoyenne – qui a remplacé la suppression des taxes sur le diesel comme revendication prioritaire des « gilets jaunes » présents sur les ronds-points.

    Cette monographie du mouvement des « gilets jaunes », dans une ville typique de la France périphérique, montre son ampleur à l’échelle locale, la profondeur du soutien populaire dont il bénéficie, son homogénéité, et surtout – ce qui est peut-être le plus important – sa volonté de se structurer et de durer au-delà des premières revendications conjoncturelles qui lui ont permis d’émerger.