• Je cherchais un film, que @reka connait, mais j’ai eu un mal fou à le trouver... car je l’ai regardé avant l’ère seenthis !

    Du coup, j’archive
    #Normal

    Normal follows the lives of 6 people working in the sex industry. Nicola Mai’s groundbreaking form of storytelling explores their diverse experiences of exploitation and self-realization. Official Raindance Film Festival selection 2012.


    http://www.imdb.com/title/tt2183864/?ref_=nm_knf_t1
    #prostitution #travailleurs_du_sexe #travailleuses_du_sexe #recherche #Nicola_Mai #migrations #université

    Trailer :

    « Normal » est un documentaire qui porte à l’écran le quotidien de migrants, hommes, femmes et transsexuels, travaillant dans l’industrie du sexe en #Albanie, Italy, #Angleterre.

    Normal présente de vraies histoires de vie et de vraies personnes, qui sont jouées par des acteurs pour protéger l’identité des interviewés et pour reproduire la dimension performative qui caractérise leur autoreprésentation dans le contexte des interviews.

    https://vimeo.com/ondemand/normalfrench/55706498
    #Italie

  • Le débat sur la prostitution s’est embourbé dans l’idéologie du libertarisme.

    La #prostitution est également un exemple marquant de la confusion qui règne entre les concepts de liberté personnelle et commerciale.
    Les partisans de l’industrie en parlent souvent comme d’une forme de liberté individuelle, une activité consensuelle entre adultes ou même une extension du concept d’orientation sexuelle.

    Le principe allégué est qu’en supprimant la #stigmatisation_sociale entourant la prostitution, l’on résoudra miraculeusement tous les autres problèmes qui lui sont associés.

    L’amalgame du #libertarisme et d’un féminisme régressif axé sur l’identité personnelle mène à une étrange contradiction : les individus et entreprises auraient le droit de faire tout ce qu’elles veulent mais il serait interdit aux femmes d’avoir la moindre réflexion critique au sujet de ces choix.

    « Faire parader des femmes en sous-vêtements dans l’espoir d’être choisie est dégradant et humiliant et ne devrait jamais être légal. De plus, la très petite quantité d’argent que vous gagnez par #client dans un #bordel après que les gestionnaires ont pris leur quote-part signifie que vous devez voir beaucoup d’hommes par jour, l’un après l’autre. »

    Pourquoi alors voit-on les organisations de #travailleurs_du_sexe si désireuses de valider ce modèle s’il profite aux bordels et non aux #prostituées ? Beaucoup ont fait valoir que ces organisations ont été investies par des #propriétaires_de_bordels et d’#agences_d’escorte. Par exemple, Douglas Fox dirige une agence d’escortes et c’est un des principaux militants de l’International #Union_of_Sex_Workers.

    Il est vraisemblable que ces organisations sont plutôt des groupes de pression visant à protéger l’industrie, et non les femmes prostituées.

    L’offre de ces organisations au #grand_public est en effet extrêmement attrayante : nous n’avons pas à traiter la prostitution comme un problème, il nous suffit de laisser le #marché_libre faire son travail.

    http://www.morningstaronline.co.uk/a-5077-The-prostitution-debate-has-become-mired-in-libertarian-
    http://ressourcesprostitution.wordpress.com/2016/09/15/le-debat-sur-la-prostitution-sest-embourbe-dans-li
    traduction @tradfem

    http://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2016/09/21/le-debat-sur-la-prostitution-sest-embourbe-dan
    http://tradfem.wordpress.com

  • Le travail du sexe contre le travail | Période

    http://revueperiode.net/le-travail-du-sexe-contre-le-travail

    Pour certains et certaines, reconnaître le travail sexuel comme un travail est une démarche libérale, homogène à la marchandisation des corps. À l’encontre de cette idée fausse, Morgane Merteuil propose d’examiner le travail sexuel comme une dimension du travail de reproduction de la force de travail, et reconstitue les liens qui unissent la production capitaliste, l’exploitation du travail salarié et l’oppression des femmes. Elle démontre que la lutte des travailleuses du sexe est un puissant levier pour remettre en cause le travail dans son ensemble, et que la répression du travail du sexe n’est rien d’autre qu’un instrument de la domination de classe, de la division internationale (raciste) du travail et du stigmate de pute qui nourrit le patriarcat.

    #travail #prostitution #travailleurs_du_sexe #travailleuses_du_sexe

    • Un autre éclairage dans l’article de @mona paru dans le @mdiplo de septembre où elle écrit que :

      Ce double standard auquel est soumise la sexualité des hommes et des femmes -droit au sexe pour les hommes et désir muselé pour les femmes- a produit le cliché, sans cesse remis au goût du jour, de « la pute au grand cœur » : celui qui, loin de contester cette ordre des choses, se consacre au bien-être de ses clients. Pour se prostituer, il faut, écrit Merteuil, "que le fait de n’avoir pour but que de satisfaire un client soit en lui même une satisfaction (libérez le féminisme)". Tout en prétendant « libérer le féminisme », elle ne fait que manifester le conditionnement subi par les femmes pour les pousser au dévouement et au sacrifice. Pour autant abolir les relations tarifées ne reviendrait pas à imposer une « bonne » sexualité désaliénée : un fantasme de soumission peut très bien se déployer dans un rapport gratuit.

      Mais les rapports gratuits n’existent pas, rétorque Merteuil. Au sein du couple hétérosexuel, la sexualité relèverait du travail reproductif fourni par les femmes. À ses yeux, un rapport sexuel pour le plaisir leur est impossible. Elle l’assimile à du « bénévolat » qui nourrit « la machine capitaliste » - ce que ne fait pas du tout, bien sûr, la prostitution. On pourrait en déduire la nécessité de lutter à la fois contre la prostitution et contre la dépendance domestique plutôt que de se résigner au deux.

      En se réclamant du marxisme et de l’anticapitalisme, et en croyant pouvoir abolir le travail par la reconnaissance institutionnelle et sociétale du travail « reproductif » des femmes, Morgane Merteuil nous enfume ...

      Le lien (avec #paywall) sur l’article : http://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/CHOLLET/50782

  • Prostitution piège à c.. !
    http://blogs.mediapart.fr/blog/olympe-du-bouge/290212/prostitution-piege-c

    La liberté revendiquée par plusieurs commentateurs est souvent invoquée pour légitimer le système prostitutionnel. Or, « vendre ses muscles » ou « vendre son sexe », ça n’est pas tout à fait la même chose. Le législateur a son mot à dire sur l’utilisation que chacun de ses membres fait de son corps. Nous ne nous appartenons pas complètement, notre liberté n’est pas infinie. Sinon, pourquoi ne pas légaliser la vente d’organes ? Le droit ne cesse d’encadrer notre liberté ou de la définir pour mieux la préserver. Une liberté absolue, sans barrières ne peut s’exercer qu’au détriment des plus vulnérables et glisser immanquablement vers la loi du plus fort.

    • Une pièce au dossier si j’ose dire mais... En suivant le tag #prostitution on trouve ici même des infos comme

      On estime aujourd’hui que 79% de la traite des êtres humains vise l’exploitation sexuelle, et que 80% de ces victimes sont des femmes.

      (http://seenthis.net/messages/45104)

      Du coup, qu’il existe « une vision plus humaine » de cette question n’est pas, selon moi (et d’autres), « très éloigné de ce qu’on entend » mais très éloigné de ce qui est dans sa plus grosse partie une problématique d’esclavage. Que d’aucun-e-s consentent à un contrat de travail d’esclave n’y changera rien.

    • On utilise ici le mot « esclavage » dans deux sens :
      – le premier, pour décrire le travail forcé par la violence des armes (ce qui est rendu possible par le caractère illégal de la prostitution et en conséquence sa gestion par des mafias) ;
      – le second, pour décrire le travail contraint par un besoin financier (les pauvres sont contraints à la prostitution, pas les riches).

      En mélangeant ces deux sens, on écarte une solution législative qui pourrait résoudre la première situation : la légalisation de la prostitution.

      Par ailleurs, le terme « esclavage » devrait se limiter à décrire un travail non rémunéré. On peut penser que des personnes qui travaillent pour rembourser une dette et non pour gagner directement de l’argent sont dans ce cas. Les autres non.

    • D’où je te parle (Bruxelles), il n’est nul besoin de légaliser la prostitution, elle n’est pas interdite. Par contre je rejoins assez les vues d’Espace P sur le besoin de statut des personnes qui l’exercent.

      Je ne te suis pas dans la discussions sur l’esclavage. J’aurais pu écrire « contrainte par corps » en lieu et place :

      [...] ce qui est dans sa plus grosse partie une problématique de contrainte par corps. Que d’aucun-e-s consentent à un contrat de travail instituant cette contrainte par corps n’y changera rien.

      En bref, les positions d’Espace P (http://espacep.be), par exemple, me paraissent à soutenir et adopter. Avançons là-dessus. Pour le reste, la traite des êtres humains et/ou leur exploitation avec contrainte par corps n’est pour moi pas acceptable, et j’y inclus l’obligation par pauvreté, ce qui m’amène à prendre aussi en considération certaines positions du mouvement du Nid.

      A quoi faisais-tu référence en disant « un point de vue très éloigné de ce que l’on entend en ce moment, à droite et à gauche »

    • Je réponds à ton message un peu tard, lors de mon retour devant l’écran.

      Je pense qu’il est bon de se rappeler d’abord les courants de pensée et leurs applications historiques.

      Au XIXe siècle et au début du XXe, c’est le système réglementariste qui a régit les pays occidentaux : la prostitution était autorisée à condition d’être sévèrement confinée et contrôlée par l’administration médicale et policière (dans les « maisons closes », fichage des prostitués, contrôle médical, interdiction de sorties seuls...).

      Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le mouvement abolitionniste se développe sous l’impulsion de la féministe britannique Joséphine Butler. Le terme est une référence volontaire à l’esclavage : il s’agit de lutter contre la "traite des blanches". Il considère les prostitués comme victimes d’un système qui les exploitent et refuse toute pénalisation de ceux-ci. Il dénonce le fichage des prostitués qui avait lieu jusqu’alors.

      Un second courant se développe, le prohibitionnisme, qui se fonde généralement sur une condamnation morale ou religieuse de la prostitution. Politiquement, il s’agit de pénaliser tous les acteurs : proxénète, client et prostitués.

      Au milieu du XXe siècle, le système abolitionniste s’impose dans le monde. L’Assemblée générale des Nations unies adopte la convention de 1949. A noter cependant que c’est une pleine victoire de l’abolitionnisme et une demi-victoire du prohibitionnisme qui voudrait aller plus loin.

      La France ferme les « maisons de tolérance » en 1946 avec la loi Marthe Richard. Elle ne signe cependant la convention de l’ONU qu’en 1960 à cause du maintien des lieux de prostitution dans son empire colonial. Depuis 2003, la France s’éloigne de l’abolitionnisme pour se rapprocher du prohibitionnisme.

      Aujourd’hui, les termes sont toujours utilisés, mais leurs sens ont évolués. Prohibitionnistes et abolitionnistes combattent tous deux la prostitution qu’ils veulent voir disparaître. Les prohibitionnistes considèrent les prostitués comme des victimes. Les abolitionnisme comme des victimes d’une exploitation sociale. Droite, gauche, catholiques, féministes... beaucoup se retrouvent sur des positions similaires. La principale différence consiste à s’attaquer ou non aux prostitués eux-mêmes. Mais il y a un consensus fort pour aboutir idéalement à une disparition de la prostitution.

      Rares sont les personnes qui ne condamnent pas la prostitution en tant que telle. Qui font la différence entre celle qui est contrainte et celle qui est volontaire. Et concernant la contrainte, le discours est à la confusion entre la contrainte violente et la contrainte financière.

      En France, le Syndicat du travail sexuel (STRASS) porte un point de vue tout à fait différent. Il se présente comme "internationaliste" et évoque les pistes de "coopératives composées de travailleur.euse.s s’associant librement".

      Un retour au réglementarisme tel qu’il a existé serait une absurdité historique. Celui-ci a existé dans un contexte historique où les droits sociaux étaient absents ou balbutiants. Le réglementarisme défendait deux intérêts concordants : ceux des riches et ceux de l’État. Le point de vue des travailleurs était absent.

      L’autorisation de la prostitution est maintenant traversée par deux courants : le courant libéral (qui profite aux riches) et le courant social (qui défend les "travailleurs du sexe"). C’est la vraie question, je crois : libéral ou social ?

      La contrainte violente est une conséquence de la prohibition/abolition qui crée de toute pièce un univers illégal et mafieux.

      La traite des travailleurs est une question sociale qui peut être résolue en accordant des droits sociaux et une protection des travailleurs par l’appareil d’État contre les riches commerçants.

      – Abolitionnisme (Wikipedia)
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Abolitionnisme_%28prostitution%29

      – Prohibitionnisme (Wikipedia)
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Prohibitionnisme_%28prostitution%29

      – Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui (Wikipedia)
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_pour_la_r%C3%A9pression_de_la_traite_des_%C3%AAtres_humains

      – Loi Marthe Richard, France (Wikipedia)
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Marthe_Richard

      – Syndicat du travail sexuel (STRASS), France
      http://site.strass-syndicat.org/about

      #prostitution #réglementarisme #abolitionnisme #prohibitionnisme #travailleurs_du_sexe