• « Please help » : en Inde, les messages désespérés des habitants de New Delhi
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/22/please-help-les-messages-desesperes-des-habitants-de-new-delhi_6077595_3210.

    Une femme atteinte du Covid-19 attend à l’intérieur d’un pousse-pousse d’être admise dans un hôpital pour être soignée, à Ahmedabad (Inde), le 17 avril.La peur s’est emparée des habitants de Delhi. Peur d’attraper un virus qui fait des dégâts considérables et fauche jeunes et personnes âgées, peur pour les proches, les amis, qui cherchent désespérément depuis plusieurs jours un lit en soins intensifs dans un hôpital. Certaines familles de malades désemparées s’approvisionnent en médicaments et en oxygène à des prix exorbitants sur le marché noir. La capitale indienne manque de tout. Les SOS submergent les réseaux sociaux : « Please help », peut-on lire dans la plupart des messages. Plusieurs hashtags ont fait leur apparition sur Twitter pour alerter sur des situations de détresse ou échanger des informations concernant les disponibilités en lits, médicaments, matériel.
    Le chef du gouvernement de Delhi, Arvind Kejriwal, n’a pas caché la gravité de la situation, informant sur Twitter, mardi 20 avril, que certains hôpitaux de la mégalopole de plus de 20 millions d’habitants ne disposaient « plus que de quelques heures d’oxygène » en réserve. Il a de nouveau lancé un appel au gouvernement pour qu’il augmente l’approvisionnement en oxygène de la capitale.Bombay connaît également une pénurie aiguë, comme tout l’Etat du Maharashtra, qui reste le plus contaminé. Mercredi, vingt-deux malades sont morts dans un hôpital de Nashik, en raison d’une coupure d’alimentation en oxygène des ventilateurs pendant une demi-heure.
    La capitale indienne, déserte, ne résonne plus que du son des ambulances qui foncent, sirènes hurlantes, sur les rues vides et des pétarades des deux-roues qui livrent des courses ou des repas aux familles dans les quartiers huppés. Toutes les activités sont à l’arrêt depuis lundi, avec la décision du chef de gouvernement de confiner la capitale pour sept jours. Les habitants sont enfermés chez eux, fenêtres fermées, comme si le virus allait s’abattre sur leur maison.Le pays a battu un nouveau record, mercredi 21 avril, avec la plus forte augmentation quotidienne jamais enregistrée dans le monde - 315 000 nouveaux cas en vingt-quatre heures et 2 104 décès. Ce record sera sans doute pulvérisé dans les jours prochains. La courbe des contaminations est verticale. L’Inde a plongé dans une crise sanitaire majeure.
    Mardi soir, le premier ministre, Narendra Modi, dans un discours à la nation, est de nouveau apparu totalement à contre-courant. Après avoir qualifié d’« ouragan » la deuxième vague de Covid-19 qui balaye le pays, il s’est contenté d’appeler les citoyens à ne pas perdre courage dans l’adversité, se félicitant que toutes les mesures aient été prises pour éviter un verrouillage de l’Inde. Il a demandé aux Etats de n’utiliser le confinement qu’en « dernière option » et de se concentrer uniquement sur les zones de micro-confinement. Malgré l’effondrement du système hospitalier, la situation critique de milliers d’Indiens, la négligence des autorités et le manque de prévention, il a soutenu que le pays était mieux préparé pour faire face à la deuxième vague.Les Etats, comme le Maharashtra, ont fait fi de son discours, annonçant des mesures de restriction ici et là, couvre-feu, confinement, pour contenir la propagation de la maladie.
    S’agissant des travailleurs migrants, qui avaient tant souffert lors de la première vague à cause du confinement brutal et extrême décidé par Narendra Modi, il y a un an, en mars 2020, le premier ministre a demandé « instamment à l’administration des Etats de renforcer la confiance des travailleurs et de les convaincre de rester où ils sont. Cette confiance des Etats contribuera grandement à convaincre les travailleurs et les ouvriers qu’ils recevront le vaccin où qu’ils soient dans les prochains jours et que leur travail n’en souffrira pas », a-t-il affirmé.Las ! L’exode a déjà eu lieu. Des migrants ont fui massivement les grandes villes, ignorant les messages rassurants. « Main hoon ha », « ne partez pas » leur a enjoint lundi Arvind Kejriwal, le chef de gouvernement de Delhi, juste après avoir annoncé le confinement de la capitale. « J’en appelle à vous. C’est un petit confinement. Ne quittez pas Delhi, ne partez pas. Je suis très optimiste et j’espère que nous n’aurons pas besoin de prolonger le confinement. Le gouvernement prendra soin de vous. » Des cohortes de travailleurs saisonniers, en rangs serrés sur des centaines de mètres, ont gagné les terminaux de bus et de trains. Des hommes célibataires ou avec femme et enfants, munis de sacs et de baluchons, de vieux pots de peinture remplis de victuailles ou d’affaires. « Nous rentrons au village, auprès de nos familles, nous ne voulons pas revivre le cauchemar de l’année dernière », ont-ils expliqué. Ces migrants ont été les grandes victimes de la première vague, coincés, piégés durant de longues semaines dans les grands centres urbains, sans salaire, ni toit, ni nourriture, en dehors de celle distribuée par des ONG. Les transports avaient été mis à l’arrêt en quelques heures et des millions de travailleurs pauvres avaient dû rejoindre leur région à pied, à vélo, au péril de leur vie.
    Leur départ montre, s’il le fallait, que la confiance est bel et bien perdue.

    #Covid-19#migrant#migration#inde#sante#travailleurmigrant#retour#village#deplacementinterne#travailleursaisonnier#confinement

  • « S’ils ne passent pas la frontière, les fraises sont flinguées » : des agriculteurs inquiets si les travailleurs étrangers ne viennent plus
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/26/s-ils-ne-passent-pas-la-frontiere-les-fraises-sont-flinguees-dans-le-vauclus

    Julien Bernard le dit sans ambages : « “Des bras pour ton assiette”, ça n’a servi à rien. » Pendant le premier confinement, le maraîcher installé à Uchaux (Vaucluse) a reçu cinquante candidatures en réponse à l’appel des autorités à venir aider les agriculteurs. Sept ont tenu plus d’une semaine : un coiffeur, une toiletteuse pour chien et cinq étudiants. « Les autres nous ont lâché en disant “c’est trop dur !” et ne sont jamais revenus », rapporte le benjamin de la famille, cogérant de l’exploitation avec son frère Sylvain et sa belle-sœur Carole.La préparation des champs puis les premières récoltes – asperges et fraises – n’auraient pu avoir lieu sans l’aide de 17 travailleurs tunisiens arrivés en France juste avant la fermeture des frontières, le 17 mars 2020. Le schéma se répète cette année : sous les serres couvertes de panneaux photovoltaïques, Wissem et Saber, originaires de la région de Kasserine, s’attellent déjà à la préparation des sillons avant la plantation de tomates et de concombres.
    Tous deux viennent de signer un contrat à durée indéterminée après plusieurs années passées sous le statut d’« OFII ». La procédure, menée avec l’Office français de l’immigration et de l’intégration, permet d’obtenir un visa de travail de six mois sur demande de l’employeur. Vingt-quatre saisonniers tunisiens doivent être embauchés sur ce modèle avant le mois d’avril. « S’ils ne passent pas la frontière, les fraises sont flinguées, prévient Julien Bernard. C’est autour de 600 000 euros d’investissement qui ne seront pas amortis. »Depuis la mi-décembre, plus de 500 saisonniers étrangers sont arrivés dans le département par quatre vols spécialement affrétés depuis le Maroc et la Tunisie. Une dérogation préfectorale obtenue par la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) permet de faciliter le passage aux frontières des travailleurs… tant que celles-ci demeurent ouvertes : comme pour la famille Bernard, la saison de nombreux agriculteurs du Vaucluse dépend de l’évolution des restrictions liées à l’épidémie de Covid-19.
    Le protocole sanitaire pour les saisonniers étrangers, à la charge de l’employeur, est encadré par l’agence régionale de santé : un test PCR est réalisé avant le départ, un dépistage antigénique à l’arrivée avant une période d’isolement de sept jours, puis un nouveau test PCR avant de débuter le travail sur l’exploitation. Un surcoût annuel estimé à 20 000 euros pour 24 saisonniers, selon Carole Bernard, responsable administrative de la ferme d’Uchaux. « On ne demande que ça de recruter des gens du coin, mais Covid ou pas Covid, c’est très compliqué », assure Mme Bernard. La réglementation impose la publication, pendant trois semaines, d’une annonce sur le site de Pôle emploi avant toute démarche « OFII ». Mais les candidatures sont rares ou ne « correspondent pas aux demandes », estiment plusieurs agriculteurs.
    Exigeant physiquement et situés en dehors des centres-villes, les travaux de maraîchage et de culture fruitière demandent aussi une importante rigueur sur de longues plages horaires. « La crise sanitaire a mis en avant que ces “ouvriers non qualifiés” ont, en fait, des profils et compétences spécifiques très demandées par certains agriculteurs », souligne Yannick Becker, membre du bureau de la Confédération paysanne en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le syndicat réclame de meilleures conditions de travail pour les saisonniers étrangers. La FDSEA redoute aussi une répétition de l’année 2020 : une fois les frontières fermées, de nombreux saisonniers n’avaient pu se rendre en France et les agriculteurs s’étaient tournés en urgence vers des acteurs du travail intérimaire, peu respectueux des protocoles sanitaires. Les cas de Covid-19 s’étaient multipliés dans les Bouches-du-Rhône, le Gard et le Vaucluse dans des logements de travailleurs, notamment venus d’Espagne – le recrutement depuis des pays de l’espace Schengen étant soumis à une procédure moins contrôlée par les services de l’Etat.« Que le même phénomène se reproduise, c’est toute notre crainte », abonde la présidente du syndicat majoritaire, Sophie Vache. L’organisation plaide pour un renouvellement des dérogations attribuées au Maroc, fixée jusqu’au 31 mars, et à la Tunisie. La surveillance par la direction de l’emploi et par l’inspection du travail doit aussi être renforcée dans les exploitations, malgré des moyens limités.
    Sur le plan sanitaire, les gérants d’exploitations sont engagés dans une recherche d’hébergements collectifs, qui doivent permettre une mise à l’isolement rapide si une contamination au coronavirus est détectée. « Nous n’avons pas encore de solution pour la moitié des travailleurs prévus », s’inquiète, à Uchaux, Carole Bernard. Pour l’instant, deux mobil-homes sont installés sur l’exploitation et « nous louons une maison dans le village voisin », explique Fethy Gribi, « chef d’équipe » des employés tunisiens.

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  • En Champagne, les vendanges face à la menace du coronavirus
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/08/28/en-champagne-les-vendanges-face-a-la-menace-du-covid-19_6050145_3224.html

    Cette employée viticole fait partie des dizaines de volontaires venus, en ce jour de la fin août, dans la salle des fêtes du village de Blancs-Coteaux, dans la Marne, pour subir un test de dépistage gratuit du Covid-19 à destination des vendangeurs. Cette campagne mobile, organisée dans plusieurs villes par le CHU de Reims et l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand-Est, vise à prévenir les foyers épidémiques (ou clusters) lors des vendanges, dont la saison vient de commencer.
    Quelque 100 000 travailleurs saisonniers, venus de toute la France et pour moitié de l’étranger, essentiellement d’Europe de l’Est, sont arrivés en Champagne. Un afflux à haut risque face à l’épidémie due au coronavirus. « Comme il va y avoir de la proximité malgré les mesures barrières, le but c’est d’éviter que ça flambe dans les hébergements », explique Sandrine Dehec, cadre de santé au pôle biologie du CHU de Reims. Les infirmières préparent un test PCR sur un habitant lors d’une journée de dépistage du Covid-19 dans la salle des fêtes de Vertus à Blancs-Coteaux, le 20 août. Depuis fin mai, plusieurs foyers de contamination se sont déclarés dans des exploitations agricoles employant des saisonniers pour les récoltes maraîchères, notamment dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Pour éviter que cela se reproduise avec les vendanges, la campagne de dépistage gratuit cible en priorité ces travailleurs. Mais ce sont précisément ceux qui viennent le moins. « Les vignerons viennent se faire tester, mais les cueilleurs, en particulier étrangers, on ne les a pas vus, constate Mme Dehec. Le problème, c’est qu’on ne peut pas les obliger à venir. Et, s’ils sont testés positifs, ils perdent leur job. » Une perspective inenvisageable pour une partie de ces travailleurs, venus gagner en deux semaines ce qu’ils touchent parfois en plusieurs mois dans leur pays. Les vingt-cinq saisonniers polonais et bulgares qu’a fait venir Alain (le prénom a été modifié) cette année pour vendanger ses vignes toucheront ainsi 1 500 euros chacun, soit trois à cinq fois ce qu’ils gagneraient chez eux.

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  • Les flux migratoires à travers l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale ont été réduits de près de moitié en raison de la COVID-19 ; les populations mobiles sont touchées sur le plan économique | Organisation internationale pour les migrations
    https://www.iom.int/fr/news/les-flux-migratoires-travers-lafrique-de-louest-et-lafrique-centrale-ont-ete-re
    https://www.iom.int/sites/default/files/styles/highlights/public/press_release/media/dakara_photo_dsc_0496-modifier.jpg?itok=9Y38r0y_

    « Nous estimons qu’au moins 33 000 migrants sont actuellement bloqués aux frontières, notamment dans des centres de transit surpeuplés, en raison des restrictions de mobilité imposées par la COVID-19 », a déclaré Sophie Nonnenmacher, Directrice régionale par intérim du Bureau régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. « La plupart d’entre eux ont perdu leur emploi ou leurs revenus, ce qui peut également constituer un obstacle à l’accès aux services de santé », a-t-elle ajouté.
    Les données de l’OIM indiquent également que les déplacements se sont poursuivis à l’intérieur des pays et entre les pays, malgré les restrictions nationales et internationales.Parmi ces milliers de migrants bloqués se trouvent des travailleurs migrants saisonniers dans une vaste zone, originaires des pays du Golfe de Guinée comme le Burkina Faso, le Mali et la Guinée elle-même. D’autres voyageurs fréquents sont les étudiants coraniques qui se déplacent entre les pays d’Afrique de l’Ouest, et les éleveurs transhumants le long de ce que l’on appelle le « couloir de transhumance » qui s’étend de la Mauritanie jusqu’au Tchad. En outre, plus de six millions de déplacés internes à travers les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale dépendent presque exclusivement de l’aide humanitaire, qui a été affectée par les restrictions de mobilité. Les déplacés internes qui pouvaient auparavant gagner un salaire grâce à un marché du travail local informel, ne peuvent plus le faire aujourd’hui en raison des restrictions d’entrée et de sortie de nombreux camps de déplacés internes de la région.« La zone située entre le Mali, la Côte-d’Ivoire et le Burkina Faso est un bon exemple de la dynamique migratoire dans la région. Le besoin de travailleurs saisonniers dans les grandes zones agricoles ou dans les zones d’extraction de l’or a entraîné de nombreux mouvements transfrontaliers qui, dans le contexte des restrictions de mobilité, sont devenus irréguliers », a expliqué Damien Jusselme, responsable régional de la gestion de l’information à l’OIM. « En conséquence, des milliers de travailleurs saisonniers se sont retrouvés bloqués dans les pays voisins et ne peuvent plus rentrer chez eux, mettant en lumière la nécessité d’une approche plus intégrée à la gestion des migrations dans le contexte de la pandémie de COVID-19. » « Cette situation est inquiétante. Il est crucial, aujourd’hui plus que jamais, d’intégrer les migrants dans les plans de réponse nationaux, régionaux et mondiaux »

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  • Covid-19 : Pour sauver sa saison agricole, l’Espagne se tourne vers les immigrés

    Pour rappel, le gouvernement espagnol a déjà proposé aux entreprises agricoles de prolonger les contrats de 6 600 femmes marocaines déjà présentes dans les champs.

    ...Suite : https://www.yabiladi.com/articles/details/91901/covid-19-pour-sauver-saison-agricole.html
    https://www.yabiladi.com/articles/details/91901/covid-19-pour-sauver-saison-agricole.html
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