Être toujours du côté des « opprimé·e·s » : relire le philosophe Paulo Freire en temps de crise éthique
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En affirmant qu’il peut y avoir des critères de triage « justes » en soi, on risque d’affaiblir l’idéal d’égale dignité des personnes. Il n’est jamais juste au regard de ce principe d’établir des critères de qui a le droit de vivre ou de qui a le droit de mourir. On peut tout au plus parler de degrés d’injustice : il s’agit de trouver des critères qui sont les moins injustes. Mais, il n’y a pas de critères justes au regard du principe absolu d’égale dignité des personnes humaines. Ainsi, le critère de l’âge ou du « score de fragilité » peuvent conduire à une forme de discrimination des personnes âgées ou des personnes en situation de handicap et/ou atteintes de polypathologies.
Paulo Freire assigne un rôle aux éthiciens et aux éthiciennes, celui d’être toujours du côté des « opprimé·e·s ». Cela signifie que leur rôle actuellement doit être avant tout de visibiliser la situation des personnes en risque de subir des discriminations et de faire l’objet d’inégalités de traitement et non pas de justifier le triage des patients.