« Le Deal du siècle » n’a rien de nouveau
Ramzy Baroud - 4 juillet 2018 – The Palestine Chronicle – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah
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(...) En effet, l’AP est devenue un obstacle à la liberté palestinienne. Un récent sondage mené par le Centre palestinien pour la politique et les enquêtes, a révélé que la majorité des Palestiniens blâment principalement Israël et l’AP pour le siège de Gaza et qu’ils estiment que l’AP est devenue un fardeau pour le peuple palestinien.
Il n’est guère surprenant qu’en mars 2018, 68% de tous les Palestiniens souhaitaient la démission du président de l’AP, Mahmoud Abbas.
Alors qu’Israël endosse la plus grande partie de la responsabilité de son occupation militaire de plusieurs décennies, de ses guerres successives et de ses sièges meurtriers, les États-Unis sont également responsables du soutien et du financement des initiatives coloniales d’Israël. Mais l’AP ne peut pas jouer le rôle de la malheureuse victime…
Ce qui rend la particularité du « deal du siècle » si dangereuse, c’est que le fait que l’on ne peut absolument pas faire confiance à l’AP. Celle-ci a bien joué, et depuis longtemps, le rôle qui lui a été assigné par Israël et les États-Unis. La politique de l’AP a servi de relais local pour soumettre les Palestiniens, s’opposer à leurs protestations et assurer la disparition de toute initiative politique qui ne tourne pas autour de la glorification d’Abbas et de ses seconds couteaux.
Ce n’est guère une réussite de voir qu’une grande partie de la politique extérieure de l’AP a été investie ces dernières années dans l’isolement économique et politique complet de Gaza déjà appauvrie et sous blocus, plutôt que d’unifier le peuple palestinien autour d’une lutte collective pour mettre fin à l’horrible occupation israélienne.
Pour les responsables de l’AP, dénoncer le « Deal du siècle » comme une violation des droits des Palestiniens – alors qu’ils n’ont pas fait grand chose pour faire en premier lieu respecter ces droits – c’est la définition même de l’hypocrisie. Il n’est pas étonnant que Kushner puisse s’imaginer que les États-Unis vont simplement acheter les Palestiniens avec de l’argent dans un « deal » du genre « Prends l’oseille et tire-toi », comme le dit si bien Robert Fisk.
Que peut faire l’AP maintenant ? Elle est piégée par sa propre imprudence. D’une part, le sponsor financier de l’AP à Washington DC a fermé les robinets, et d’autre part le peuple palestinien a perdu le dernier iota de respect pour son soi-disant « leadership » (...)