• Un dictionnaire franco-tahitien du nucléaire en #Polynésie

    Trente ans d’#essais_nucléaires français en Polynésie ont laissé des traces profondes dans l’environnement et dans la société. En s’appuyant sur de récentes déclassifications d’#archives, l’historien Renaud Meltz en retrace l’#histoire à travers un dictionnaire franco-tahitien mis en ligne début 2025.

    En 1964, le Centre d’expérimentation du Pacifique (CEP) ouvre à Papeete. Pourquoi la France fait-elle le choix de rapatrier ses essais nucléaires en Polynésie après les premiers essais dans le Sahara ?
    Renaud Meltz1 Dès 1961, un an après les premiers essais nucléaires et alors que la guerre d’Algérie s’oriente vers la négociation de l’indépendance, la France cherche deux sites de secours pour remplacer ceux de Reggane (pour les essais atmosphériques) et In Ecker (pour les souterrains) dans le Sahara. Après avoir abandonné la piste d’essais en métropole, notamment en Corse, en raison d’oppositions locales, l’État fait le choix de la Polynésie, qu’il avait déjà considéré en 1957. L’Algérie lui avait alors été préférée pour sa proximité géographique avec l’Hexagone et l’impossibilité logistique de rallier Papeete par vol direct ou avec escale sur un territoire français.

    La Polynésie est finalement retenue pour trois raisons. Tout d’abord, son isolement géographique à l’égard de pays étrangers, en particulier les atolls de Fangataufa et Moruroa, dans l’archipel des Tuamotu, en comparaison de La Réunion ou de la Nouvelle-Calédonie, respectivement proches de l’Afrique et de l’Australie. Ensuite, pour des raisons géopolitiques. Le général de Gaulle, alors président de la République, n’est pas mécontent de replanter, via le #CEP, le drapeau français dans un Pacifique vu comme un lac anglo-américain. Conçu comme projet industriel modernisateur d’un des rares territoires ultramarins qui n’a pas choisi l’indépendance, le CEP est l’occasion de développer l’économie de l’archipel pour le rattacher à la France.

    Enfin, le choix de la Polynésie n’est pas exempt d’un exotisme implicite, particulièrement visible dans les brochures d’information que l’armée distribue à ses troupes : toutes contiennent des représentations aussi bien des paysages balnéaires que des vahinés, ravivant l’imaginaire de la Polynésienne lascive et sexuellement disponible aux hommes blancs.

    Comment la population locale accueille-t-elle le CEP et ces premiers essais nucléaires ?
    R. M. Placés devant la politique étatique du fait accompli, les élus polynésiens parviennent à obtenir des compensations du général de Gaulle. Après une première phase de doute, marquée par des protestations officielles scientifiquement fondées et des pétitions de femmes, le boom économique qu’engendre le CEP éteint les contestations au temps des essais aériens, pourtant les plus polluants. En effet, les emplois au CEP étant nettement plus rémunérateurs que toute autre activité salariée dans l’archipel, c’est l’ensemble de la société polynésienne qui se mobilise pour bénéficier du Centre, aussi bien pour ses salaires que pour les effets de ruissellement qu’il génère, comme les nombreuses constructions immobilières pour loger ses cadres militaires ou civils. Sur une population de 80 000 habitants dans les années 1960, on estime à 10 000 le nombre de Polynésiens ayant directement travaillé pour le CEP au cours des trois décennies d’essais.

    Les choses changent à la fin des années 1970, avec l’essor du Front de libération de la Polynésie. Le CEP devient alors la pierre de touche des indépendantistes qui, par-delà les inquiétudes sanitaires, l’accusent de déraciner la population, de la rendre consumériste et de l’arracher à ses pratiques traditionnelles. À ce moment, la société polynésienne et la vie politique se polarisent – pour ou contre le CEP.

    Au-delà de la Polynésie, les essais nucléaires français dans le Pacifique ont des répercussions internationales.
    R. M. En effet, car si les États-Unis et le Royaume-Uni soutiennent la France, les pays voisins de la Polynésie estiment au contraire le Pacifique saturé d’essais nucléaires. L’Australie et la Nouvelle-Zélande appellent ainsi à dénucléariser cet océan à travers le traité de Rarotonga, en 1985, que la France considère comme une attaque à son égard. Dans le même temps, les nouvelles nations du Pacifique, à commencer par les Fidji, portent leurs propres revendications à partir des années 1980-1990 contre le colonialisme nucléaire français, à travers un répertoire d’actions proprement polynésien (festivals, danses, chants, etc.) qui contribue à diffuser l’information sur le nucléaire.

    Aux États riverains s’ajoutent, à partir des années 1970, les ONG – notamment Greenpeace, qui mène des campagnes en mer pour rendre visible le combat contre les essais nucléaires. La réponse française à leur endroit va jusqu’à l’attentat, en juillet 1985, dans le port d’Auckland, contre le Rainbow Warrior, un navire de Greenpeace, qui coûte la vie à un membre de l’équipage et constitue le premier acte terroriste sur le sol néo-zélandais.

    De plus en plus mal vue dans le Pacifique, la France tente de jouer la carte de la diplomatie scientifique auprès des gouvernements voisins, en fournissant son expertise scientifique et technologique dans la mesure des retombées radioactives. Force est de constater que cette stratégie rate sa cible. Lorsque Jacques Chirac décide en 1995 d’une dernière campagne d’essais nucléaires, on observe une coagulation de l’opinion publique mondiale hostile à cette décision.

    Presque trente ans après les derniers essais, peut-on aujourd’hui estimer l’impact environnemental et sanitaire des 193 essais nucléaires à Fangataufa et Moruroa ?
    R. M. Au niveau sanitaire, malgré la communication lénifiante des autorités militaires et des mesures de contrôle préalables, on observe un échec du gouvernement du risque dès le premier tir, le 2 juillet 1966, à Moruroa. Alors que la fenêtre météo pour cet essai atmosphérique se dégrade, l’armée maintient le tir et, une fois les retombées avérées sur les Gambier, refuse de distribuer des solutions d’iode ou d’évacuer de manière curative les 500 habitants et les quelques dizaines de civils et militaires qui se trouvent à Mangareva.

    En d’autres termes, sous prétexte de ne pas alarmer la population, on laisse délibérément des gens – dont des enfants – se faire arroser par le nuage radioactif, au risque de dépasser les seuils prévus, afin d’éviter une remise en cause des essais nucléaires, voire de la présence française en Polynésie. D’autres incidents du même acabit se produisent lors de tirs suivants, notamment à #Tureia, l’atoll peuplé le plus proche de #Moruroa. À chaque fois, l’armée dissimule les retombées pour ne pas compromettre la poursuite des essais nucléaires.

    De leur côté, les conséquences environnementales sont de deux ordres. D’une part, les conséquences directes des essais nucléaires, qui voient la contamination par les radionucléides des eaux des lagons des sites, la disparition d’une espèce d’oiseau endémique sur un atoll, malgré le projet d’un retour au statu quo ante, et la fragilisation par les tirs souterrains du socle de Moruroa, dont l’effondrement pourrait créer un tsunami susceptible d’engloutir Tureia. D’autre part, les conséquences indirectes liées au CEP, qui a agrandi le port de Papeete, stimulé le boom immobilier sur les pentes du volcan de Tahiti et le développement de l’automobile… Autant d’activités qui ont conduit à la dégradation de la qualité de l’eau du lagon aussi à Tahiti.

    Vous rapportez tous ces éléments dans un dictionnaire historique en français et en tahitien. Pourquoi le publier maintenant ? Et pourquoi sous cette forme ?
    R. M. L’histoire du CEP s’est longtemps heurtée à la non-communicabilité de ses archives régaliennes, car l’État jugeait qu’elles contenaient un certain nombre de documents proliférants, c’est-à-dire susceptibles d’amener à la prolifération des essais nucléaires, alors que la France a signé en 1998 le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. C’est seulement en juillet 2021 que le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la déclassification des archives, hors sources proliférantes. Dès lors a pu s’écrire l’histoire du CEP.

    Par-delà nos publications scientifiques, nous avons choisi de raconter cette histoire sous la forme d’un dictionnaire bilingue en mettant en ligne, au fil de l’eau, des notices rédigées par des spécialistes de plusieurs disciplines. Du fait de son statut, la Polynésie française peut adapter les programmes scolaires et enseigner le fait nucléaire. Alors qu’il existe peu d’ouvrages spécialisés sur la question et que le livre imprimé demeure un bien peu accessible dans les archipels, un dictionnaire sous forme numérique, conciliant exigence scientifique et clarté pédagogique, nous paraissait la formule la plus à même de toucher les jeunes, tout en nourrissant la communauté scientifique internationale.

    D’autre part, à la requête des autorités locales et des associations d’anciens travailleurs du nucléaire, nous avons traduit l’ensemble des notices, et nous le faisons désormais en lien avec l’Académie tahitienne, de façon à proposer la première ressource savante sur le nucléaire en tahitien et un nouveau corpus de littérature scientifique susceptible d’être étudié dans les filières de langues polynésiennes.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/un-dictionnaire-franco-tahitien-du-nucleaire-en-polynesie
    #Tahiti #dictionnaire #nucléaire

  • Cemile Turhallı : Le kurde doit être une langue officielle de l’éducation

    TURQUIE / KURDISTAN – Cemile Turhallı, co-porte-parole de la Commission de la langue, de la culture et des arts du DEM Parti, a demandé à ce que le kurde soit reconnu comme langue officielle de l’enseignement lors d’une conférence sur la langue kurde à Van.

    La deuxième conférence sur la langue kurde, organisée par la section de Van (Wan) du Syndicat des travailleurs de l’éducation et des sciences (Eğitim Sen), a duré deux jours. Modérées par l’écrivaine Elif Gemicioğlu Yaviç, les sessions ont porté sur « La résistance sociopolitique de la langue » et « Langue, politique et droit ». Cemile Turhallı, co-porte-parole de la Commission de la langue, de la culture et des arts du Parti pour l’égalité et la démocratie des peuples (DEM), et l’écrivain et universitaire Dilawer Zeraq ont pris la parole lors de la session finale.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/06/15/cemile-turhalli-le-kurde-doit-etre-une-langue-

    #international #turquie #kurdistan

  • How Syria’s HTS is quietly dismantling the Palestinian cause

    Via https://diasp.eu/p/17684889

    https://thecradle.co/articles-id/29627 - 2025-03-25

    Under Ahmad al-Sharaa’s direction, #Syria’s new Islamist leaders are systematically sidelining Palestinian factions, favoring the US-backed #PA, dismantling #Iran-linked groups, and reshaping refugee dynamics in alignment with a broader US-backed strategy to neutralize the Palestinian resistance.

    #Palestine #Gaza #HTS #USA #Israel

    • On trouve aussi une traduction de cet article en FR (2025-04-10)

      Comment HTS en Syrie démantèle discrètement la cause palestinienne

      https://investigaction.net/comment-hts-en-syrie-demantele-discretement-la-cause-palestinienne

      Sous la direction d’Ahmad al-Sharaa, les nouveaux dirigeants islamistes syriens écartent systématiquement les factions palestiniennes, favorisent l’Autorité palestinienne soutenue par les États-Unis, démantèlent les groupes liés à l’Iran et remodèlent la dynamique des réfugiés conformément à une stratégie plus large soutenue par les États-Unis visant à neutraliser la résistance palestinienne.

      Depuis la chute du gouvernement syrien le 8 décembre, la direction de la nouvelle administration intérimaire, dirigée par Ahmad al-Sharaa, est devenue de plus en plus claire. Politiquement, militairement et juridiquement, Damas semble maintenant alignée sur la vision de longue date de Washington de démanteler la cause palestinienne.

      Cet alignement prend forme sur trois fronts principaux : premièrement, l’Autorité palestinienne (AP), les factions de résistance telles que le #Hamas, le Jihad islamique palestinien (#JIP) et d’autres factions issues de l’Organisation de libération de la Palestine (#OLP). Deuxièmement, l’Office de secours et de travaux des Nations unies (#UNRWA), chargé spécifiquement d’aider les réfugiés palestiniens dans la région, et troisièmement, les camps qui hébergent les réfugiés palestiniens et les Syriens déplacés.

      Deux événements soulignent cette évolution. Tout d’abord, la #Turquie et le #Liban ont empêché les Palestiniens détenteurs de documents syriens de retourner en #Syrie au même titre que les ressortissants syriens. Deuxièmement, les médias américains ont révélé l’existence de pourparlers entre #Washington et #Damas sur la possibilité pour la Syrie d’absorber des dizaines de milliers de personnes déplacées de Gaza, en échange d’un allègement des sanctions ou d’un accord politique plus large, en particulier à la suite des massacres de la côte du début de l’année.
      Front 1 : L’AP et les factions de la résistance

      Plus de quatre mois après le début de la transition vers une nouvelle gouvernance, une chose est claire : l’ancien chef d’#Al-Qaïda, Ahmad al-Sharaa, aujourd’hui président de la Syrie, tient le Hamas à distance. Malgré les demandes répétées de Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas à l’étranger, de se rendre à Damas, les autorités intérimaires ont tergiversé, dans le but d’éviter une confrontation directe avec Israël ou les États-Unis.

      Cette nouvelle posture syrienne a lieu au milieu d’un génocide en cours contre le peuple palestinien et de l’objectif de l’État d’occupation d’éliminer sa résistance islamique.

      The Cradle a appris que la communication entre le Hamas et les nouvelles autorités est largement canalisée par des intermédiaires turcs. Ankara faciliterait la réinstallation de plusieurs responsables militaires du Hamas à Idlib, le bastion des militants de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de Ahmad al-Sharaa.

      En revanche, Ahmad al-Sharaa – qui a rencontré le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa en janvier – a officiellement ouvert des canaux avec la mission diplomatique de l’AP à Damas, la reconnaissant comme le représentant officiel du peuple palestinien.

      La délégation en visite comprenait de hauts responsables du Fatah et de l’OLP, notamment le fils de Mahmoud Abbas, qui est arrivé pour récupérer des propriétés précédemment détenues par des factions anti-Fatah sous le gouvernement de l’ancien président syrien Bachar al-Assad.

      La nuit de la chute du gouvernement Assad, le secrétaire général du Front populaire-Commandement général (#FPLP-CG), Talal Naji, et le chef d’état-major de l’Armée de libération de la Palestine (APL), Akram al-Rifai, ont cherché refuge à l’ambassade de l’Autorité palestinienne. L’ambassadeur palestinien Samir al-Rifai aurait reçu une sévère réprimande de la part d’Abbas pour leur avoir accordé un refuge. Quant au reste des chefs de faction, chacun d’eux est resté chez lui.

      Le lendemain de l’entrée des forces d’#HTS à Damas, elles ont lancé une vague de fermetures visant les bureaux des factions palestiniennes. Ceux qui appartenaient au Fatah al-Intifada, au mouvement Al-Sa’iqa aligné sur le Baas et au FPLP-CG ont été fermés, leurs armes, leurs véhicules et leurs biens immobiliers saisis.

      Le Front démocratique pour la libération de la Palestine (#FDLP), qui avait fait profil bas pendant la guerre syrienne, a été autorisé à poursuivre ses activités, bien que sous observation.

      Les 11 et 12 décembre, plusieurs chefs de faction se sont réunis à l’ambassade de Palestine en présence du chef de l’APL, Rifai, pour discuter de leur avenir. Ils ont tenté d’organiser une réunion officielle avec Ahmad al-Sharaa par l’intermédiaire du ministère syrien des Affaires étrangères. Au lieu de cela, un messager d’HTS – identifié comme provenant de Basil Ayoub – est arrivé à l’ambassade et a exigé la divulgation complète de tous les actifs appartenant à la faction, y compris les biens immobiliers, les dépôts bancaires, les véhicules et les armes. Aucun engagement politique ne sera possible, a-t-il dit, tant qu’un inventaire complet n’aurait pas été fourni.

      Les factions se sont exécutées en rédigeant une lettre déclarant que leurs avoirs avaient été acquis légalement et qu’elles étaient prêtes à limiter leurs activités à des activités politiques et médiatiques, en plein alignement avec la nouvelle posture de la Syrie. Le sort de la lettre à Ahmad al-Sharaa et sa réponse sont inconnus.
      Campagne de décapitation : arrestations, confiscations et règlements

      Il s’en est suivi une décapitation systématique de la structure des factions palestiniennes en Syrie.

      Début février, le secrétaire général du Fatah al-Intifada, Abou Hazem Ziad al Saghir, a été arrêté à son domicile. Après des heures d’interrogatoire et une descente dans son bureau – où des documents l’auraient relié au Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran (#CGRI) – il a été relâché.

      Une semaine plus tard, il a été de nouveau arrêté et séquestré dans un nouveau lieu de détention situé derrière le stade des Abbassides. Un règlement financier a été conclu : 500 000 $ en échange de sa libération et de son expulsion vers le Liban. À la demande du comité, le Comité central du mouvement a publié une déclaration mettant fin aux fonctions de Saghir et le renvoyant du mouvement. Cependant, Saghir publia une contre-déclaration depuis le Liban, transférant le secrétariat général du mouvement là-bas et renvoyant ceux qui avaient pris la décision de le destituer.

      La faction baasiste palestinienne, Al-Sa’iqa, n’a pas été mieux lotie. Son secrétaire général, Muhammad Qais, a été interrogé et dépouillé des biens du groupe. Bien qu’il n’ait pas commandé pendant la bataille de Yarmouk et qu’il ait donc échappé à une punition plus sévère, le HTS a ordonné la suppression du terme « Baas » de tous les documents officiels. Une déclaration a rapidement été publiée dans les territoires occupés, dénonçant Qais comme un « vestige du régime », ce qui laisse supposer une scission interne croissante.

      HTS a également sévèrement réprimé le FPLP-CG, dont le secrétaire général, Talal Naji, a été placé en résidence surveillée et interrogé à plusieurs reprises. Tous les bureaux, les véhicules et les armes du groupe ont été confisqués, leur siège fermé et ses membres battus et humiliés. Leur station de radio, Al-Quds Radio, a été saisie, et leur hôpital Umayyah serait le prochain sur la liste.

      Le « Front Nidal » – une faction dissidente du Front de lutte populaire palestinien (FLPP), un groupe de gauche au sein de l’OLP – a été la plus controversée de ses transactions. Au début des événements, Khaled Mechaal a été en mesure de servir de médiateur pour le secrétaire général du Front, Khaled Abdul Majeed, et de le protéger, lui et son organisation. Cependant, en février, Abdul Majeed s’est enfui aux Émirats arabes unis.

      Sa résidence personnelle et ses véhicules – qui appartiendraient à des particuliers – ont été saisis, ainsi que 50 millions de livres syriennes (moins de 5 000 dollars) d’actifs. Forcé de démissionner par HTS, il a remis l’autorité à un comité central opérant à partir de Damas et de Beyrouth.

      Le FDLP (Front démocratique pour la libération de la Palestine) a jusqu’à présent échappé au poids de ces purges, et ses bureaux et ses véhicules n’ont pas été touchés par la nouvelle administration , peut-être parce qu’elle n’avait aucun lien avec l’Iran ou le Hezbollah. Le bureau principal du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP – différent du FPLP-CG) dans le quartier de Taliani à Damas reste ouvert mais inactif, tandis que le reste de ses bureaux ont été fermés.

      À l’heure actuelle, le JIP, dont les combattants sont en première ligne à Gaza pour combattre Israël depuis le 7 octobre 2023, reste dans ses bureaux syriens. Le représentant de la faction n’a pas été convoqué pour être interrogé, bien qu’Israël ait bombardé un appartement utilisé par le secrétaire général du groupe, Ziad al-Nakhala.

      Cependant, des figures clés de l’armée du JIP se sont réinstallées à Bagdad la nuit où Damas est tombée aux mains d’ HTS. Leurs activités à l’intérieur de la Syrie semblent s’être réduites en grande partie à l’organisation de funérailles pour les soldats tués au combat dans le sud du Liban, bien qu’exclusivement à l’intérieur des camps de réfugiés palestiniens.

      Le camp de Yarmouk, à Damas, avait déjà été le théâtre d’une série de manifestations au cours des premiers jours de février, notamment des rassemblements exigeant la fermeture des sièges des organisations pro-régime et l’obligation de rendre des comptes aux personnes impliquées dans l’arrestation et le meurtre des résidents du camp. Les événements ont dégénéré en une tentative d’incendie du quartier général des Brigades Qods du JIP, des jeunes et des enfants lançant des pétards sur le bâtiment. Entre-temps, une manifestation a éclaté pour protester contre la décision de rouvrir les bureaux des brigades Al-Sa’iqa dans le camp d’Al-A’edin.
      Front 2 : Les camps de réfugiés palestiniens en Syrie

      La répression contre les groupes politiques a créé un vide de leadership dans les camps palestiniens de Syrie. Les conditions de vie, déjà désastreuses, se sont encore détériorées. Début février, des manifestations ont éclaté dans plusieurs camps contre les attaques brutales d’Israël contre le camp de Jénine en Cisjordanie occupée, à la suite de la visite de la délégation de l’AP et de la reconnaissance officielle de l’autorité de Ramallah par le gouvernement syrien. Beaucoup craignaient que ce changement n’accélère les plans de réinstallation permanente des réfugiés. Dans le même temps, les habitants disent qu’ils ont été contraints de participer à des rassemblements publics en soutien à la présidence autoproclamée d’Ahmad al-Sharaa.

      Le 24 février, le Comité de développement communautaire de Deraa a commencé à collecter des données personnelles détaillées auprès des résidents du camp sous prétexte d’améliorer les prestations de services. Un recensement similaire a été lancé quelques jours plus tôt à Jaramana, mais l’objectif et les bailleurs de fonds de ces efforts restent flous.

      C’est dans ce vide qu’est entré le Hamas. Par l’intermédiaire d’organisations affiliées comme l’Autorité de développement de la Palestine, le Hamas a commencé à distribuer de la nourriture et de l’aide financière, souvent par l’intermédiaire d’agents intégrés à HTS. Cet effort est intervenu alors que les services autrefois offerts par le JIP – y compris le transport, les cuisines collectives et le soutien médical – ont été interrompus. Même le siège de l’Association d’amitié palestino-iranienne à Yarmouk a été repris et réaffecté par des éléments d’HTS.

      D’autres acteurs, tels que la Fondation Jafra et la Croix-Rouge palestinienne, continuent d’opérer malgré des contraintes importantes. Leurs efforts ont été insuffisants pour répondre à la demande, d’autant plus que l’économie locale continue de s’effondrer. La plupart des réfugiés dépendent d’un travail informel et, avec la paralysie d’une grande partie de l’économie, la survie quotidienne est devenue précaire.

      Une proposition de règlement, transmise par le biais de la médiation turque, est particulièrement préoccupante. Il offrirait aux Palestiniens en Syrie trois options : la naturalisation syrienne, l’intégration dans une nouvelle « communauté » affiliée à l’AP sous la supervision de l’ambassade, ou la classification consulaire avec renouvellement annuel de la résidence. La quatrième option implicite est le déplacement, à l’image de ce qui est arrivé aux Palestiniens en Irak après l’invasion américaine.
      Front 3 : L’#UNRWA, mis à l’écart et miné

      Bien que les nouvelles autorités syriennes n’aient pas ouvertement pris pour cible l’UNRWA, leur manque de coopération en dit long. L’UNRWA ne semble plus être considérée comme la principale institution responsable des affaires palestiniennes en Syrie.

      Dans le camp de Khan Eshieh, un comité local travaillant avec la nouvelle administration a demandé au gouvernorat de Damas de préparer un plan municipal pour réhabiliter l’infrastructure du camp. L’implication est claire : les autorités syriennes se préparent à reprendre la gestion du camp de l’UNRWA, sur le modèle jordanien.

      Pendant ce temps, le ministère de l’Immigration et des Passeports a recommencé à délivrer des documents de voyage aux réfugiés palestiniens en janvier, une décision bureaucratique qui a révélé l’intention du nouveau gouvernement de réaffirmer son contrôle. À peu près au même moment, l’Association des réfugiés arabes palestiniens à Damas a suspendu ses activités à la suite d’un cambriolage qui aurait perturbé le paiement des pensions des réfugiés retraités.

      Malgré des ressources limitées, le Hamas et le JIP restent un sujet de préoccupation pour l’État occupant. Un récent rapport du Yedioth Ahronoth a affirmé que les deux groupes tentent de reconstruire une capacité militaire en Syrie, avec l’intention de cibler les colonies près du plateau du #Golan occupé et du nord de la #Galilée. Bien que le rapport n’ait reconnu aucun mouvement de troupes confirmé au sud de Damas, il a averti que la planification opérationnelle est en cours.

      Un examen attentif du comportement de Ahmad al-Sharaa et du nouveau régime de Damas ne révèle aucune dissolution apparente des activités de ces deux organisations, comme le prétendent les Israéliens. Il ne s’agit que de mesures temporaires en attendant un « grand accord » avec les Américains, dont l’une des dispositions sera le statut officiel et populaire des Palestiniens. A moins que le pays ne sombre dans le chaos, l’un des résultats attendus sera une intervention militaire terrestre israélienne claire sous le prétexte d’éloigner les Palestiniens de la frontière.

      Source : The Cradle

      #Moyen-Orient #Palestine #Gaza

  • Migliaia di persone partite dalla #tunisia nel #convoglio_sumud verso Gaza
    https://radioblackout.org/2025/06/migliaia-di-persone-partite-dalla-tunisia-nel-convoglio-sumud-verso-g

    Rompere l’assedio via terra, in totale continuità con l’iniziativa della Freedom Flottilla, per raggiungere il valico di #rafah e fare pressione affinché l’esercito israeliano faccia passare gli #AIUTI_UMANITARI già presenti a Rafah per la popolazione di Gaza è l’obiettivo del convoglio partito da Tunisi e organizzato dal Coordination of Joint Action for Palestine, Coordinamento […]

    #L'informazione_di_Blackout #global_march_to_gaza #palestina
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/06/March-to-Gaza-Tunisia-SUMUD-2025_06_12_2025.06.12-10.00.00-escopo

    • De Tunis à Gaza, de Montréal à Rafah : briser le siège, refuser le silence

      Il est des gestes qui ne relèvent ni du secours humanitaire ni du #symbole abstrait, mais bien de l’#histoire. La #Marche_mondiale_vers_Gaza en fait partie. Plus qu’un simple rassemblement international, c’est un #soulèvement moral et politique. Un refus collectif de l’#indifférence. Une réponse populaire, transnationale, résolue et indocile à la mise à mort programmée d’un peuple.

      Le 15 juin 2025, des milliers de personnes venues de plus de trente pays convergeront vers la frontière de Rafah. De Tunis à Vancouver, de Dakar à Santiago, une génération dispersée mais insoumise a choisi d’écrire une autre page de notre histoire. Elle incarnera une conviction profonde  : la #solidarité n’est pas une option morale, c’est un impératif politique.

      Cette initiative n’est ni charitable, ni symbolique. Elle est une riposte, une #dénonciation vivante de l’ordre mondial qui laisse mourir de faim un peuple entier dans un silence organisé. C’est le #cri de celles et ceux qui refusent de normaliser le génocide, de réduire Gaza à une parenthèse humanitaire dans un monde saturé de #cynisme.

      Née dans l’urgence d’un monde anesthésié, la Marche mondiale pour Gaza est le fruit d’un #refus : celui de détourner les yeux alors qu’un des pires génocides du XXIe siècle s’accomplit sur nos écrans, en toute impunité. Depuis octobre 2023, plus de 55 000 Palestinien·nes ont été martyrisé·es, soit environ 2,4 % de la population de Gaza. Et ce chiffre, déjà insoutenable, reste sous-estimé. Selon The Lancet, revue scientifique de référence, le nombre réel de martyrs pourrait avoir atteint 186.000 dès juin 2024. Imaginons ce qu’il en est aujourd’hui.

      Face à cette barbarie orchestrée, la Marche est une insurrection morale. Une coordination citoyenne mondiale rassemblant plusieurs réseaux :

      la #Freedom_Flotilla_Coalition, qui tente de briser le blocus par la mer ;

      la Marche Mondiale vers Gaza, mobilisée par voie aérienne ;

      * et la #Coordination_de_l’action_commune_pour_la_Palestine, partie de Tunisie, qui emprunte la voie terrestre.

      Et c’est justement de Tunis, ma ville natale, que le #convoi_Al-Soumoud, la #caravane_terrestre_de_la_ténacité a choisi de faire ses premiers pas. Tunis, témoin d’une solidarité enracinée avec la cause palestinienne, terre d’accueil de l’Organisation de Libération Palestinienne (OLP) après les massacres de Sabra et Chatila en 1982, terre d’exil des résistant·es jusqu’au retour à Gaza en 1994, et terre frappée par les bombes israéliennes lors de l’attaque aérienne du 1e octobre 1985 contre le quartier général de l’OLP à Hammam Chott. Ici, Gaza n’est pas une abstraction, mais une mémoire vivante. Une mémoire populaire, que ni la répression ni les renoncements gouvernementaux n’ont pu effacer. Une ville qui continue de dire non, même bâillonnée.

      Je suis aussi Canadienne, de cette terre qui m’a accueillie, et c’est depuis Montréal que je m’engage au sein de la coordination nationale de la Marche mondiale pour Gaza. Cette double appartenance n’est pas une contradiction, mais une richesse : celle de pouvoir tisser des ponts entre les rives, relier les récits, faire dialoguer les mémoires, et assumer les responsabilités qui découlent de chaque côté de l’océan.

      Car le Canada n’est pas neutre. Il continue d’exporter des armes, de signer des contrats militaires, de soutenir Israël diplomatiquement, et de voter contre les droits des Palestinien·nes dans les instances internationales. Marcher depuis ici, c’est refuser cette complicité active. C’est agir depuis le cœur même de l’Empire. Car ce génocide est commis avec notre argent, nos lois, nos impôts, et surtout nos silences.

      La délégation canadienne, dont je fais partie, composée de militant·es, de syndicalistes, de professionnel·les de la santé, de jeunes et d’artistes engagé·es s’inscrit pleinement dans cette dynamique. Nous marchons parce que ce faux lointain, cette illusion de distance, expose crûment notre participation, passive ou structurelle, au système qui rend le massacre possible. Nous marchons pour dire que nous refusons d’être complices. Que nos passeports ne nous protègent pas de la honte. Que nous aurons des comptes à rendre à nos enfants, et aux leurs.

      Depuis le 2 mars 2025, Israël impose une fermeture totale des points de passage vers Gaza, empêchant toute entrée de nourriture, médicaments et aide humanitaire. Le blocus de Rafah a provoqué famine, effondrement sanitaire, déplacements forcés à grandes échelle. Face à cette situation, la Marche mondiale pour Gaza porte trois revendications claires : la levée immédiate du blocus de Gaza, l’ouverture inconditionnelle du passage de Rafah, l’entrée de l’aide humanitaire et la fin des complicités internationales qui rendent ce génocide possible et durable.

      Nous ne sommes pas naïfs. Nous savons que les États ne plient pas sous la seule pression morale. Mais nous savons aussi que l’histoire avance par accumulation : de cris, de pas, de ruptures. Sans cette marche, nous serions plus seul·es et sans doute plus honteux·euses. Elle est un acte de mémoire, mais aussi un pari sur l’avenir. Elle affirme que la Palestine vit encore : dans chaque slogan, chaque keffieh, chaque regard levé.

      Nous ne marchons pas pour nous donner bonne conscience. Nous marchons pour ouvrir une brèche dans le mur de l’indifférence. Pour rappeler à nos peuples que la lutte palestinienne est aussi la nôtre : une lutte contre le colonialisme, pour la justice globale, pour le droit à la vie, à la dignité, à la terre et au rêve.

      Je marcherai pour Gaza, oui. Mais aussi pour mes enfants et pour les enfants de Tunis, ceux que j’ai vus écrire encore sur les murs : « القدس لنا / À nous Jérusalem ». Je marcherai pour les jeunes de Montréal qui ne comprennent pas pourquoi les bombes reçoivent plus de soutien que les vies. Pour toutes celles et ceux qui croient encore que marcher, c’est résister ; que résister, c’est espérer ; et qu’espérer, c’est déjà se battre.

      Cette marche, enfin, est une #promesse. Celle de ne pas céder. Car tant qu’il y aura des peuples qui marchent, il y aura des peuples qui résistent. Et tant qu’il y aura des résistances, le projet colonial ne dormira jamais tranquille. Palestine vaincra !

      https://www.ababord.org/De-Tunis-a-Gaza-de-Montreal-a-Rafah-marcher-pour-briser-le-siege-marcher-po

  • Tunisie : des « dizaines de corps » de migrants retrouvés sur des plages de Mahdia et Sfax - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/65079/tunisie--des-dizaines-de-corps-de-migrants-retrouves-sur-des-plages-de

    Tunisie : des « dizaines de corps » de migrants retrouvés sur des plages de Mahdia et Sfax
    Par La rédaction Publié le : 11/06/2025
    Selon le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), une association qui vient en aide aux migrants en Tunisie, des « dizaines de corps » ont été retrouvés depuis dimanche sur des plages de Mahdia et Sfax, dans le centre-est de la Tunisie. L’organisation regrette que les autorités n’aient pas communiqué sur ce sujet et demande plus de « transparence ».
    Nouvelles découvertes macabres sur les côtes tunisiennes. Depuis dimanche 8 juin, « des dizaines de corps » ont été retrouvés sur des plages de Mahdia et Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, a indiqué mardi 10 juin dans un communiqué le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), une association qui vient en aide aux exilés dans le pays. Ces cadavres sont « probablement ceux de migrants en situation irrégulière » morts lors de naufrages au large de la Tunisie, ajoute l’organisation.
    Le FTDES regrette que les « autorités publient rarement des données détaillées sur les noyades survenues le long des côtes tunisiennes depuis juin 2024 », allant jusqu’à parler de « morts dissimulés ». Ainsi, l’association « exige davantage de transparence dans le dossier migratoire ». La Tunisie, dont le littoral se trouve à certains endroits à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa, est devenue ces dernières années l’un des principaux points de départ en Afrique du Nord des exilés cherchant à gagner l’Europe.
    Mais la route maritime vers les côtes européennes est quasiment bloquée, Tunis ayant conclu à l’été 2023, sous l’impulsion de l’Italie toute proche, un partenariat avec l’Union européenne (UE) contre l’immigration irrégulière. Depuis cette date, C’est la double peine pour les exilés présents en Tunisie : ils sont non seulement régulièrement violemment interceptés en mer quelques minutes après leur départ mais aussi victimes d’une véritable « chasse à l’homme ». Ils sont arrêtés dans les rues, les commerces, en mer, dans leur maison ou sur leur lieu de travail et expulsés dans le désert, vers les zones frontalières de la Libye et de l’Algérie.
    Après leur interpellation, les exilés risquent aussi de finir en centre de détention pour « séjour irrégulier » aux côtés de prisonniers de droit commun.Les lieux de vie sont également ciblés par les autorités. Les campements de migrants disséminés dans les champs d’oliviers à El-Amra, en périphérie de Sfax, sont régulièrement détruits par les policiers, laissant les exilés dans le plus grand dénuement.
    Une politique dénoncée depuis des années par les associations et les instances internationales. « Les scènes de mort sur les côtes, les expulsions vers la frontière, les incendies et la destruction des camps, ainsi que les témoignages de personnes en déplacement et de réfugiés, contredisent le discours officiel sur les leçons humanitaires à tirer de la gestion des migrants », signale le FTDES.
    Dans ce contexte, le président tunisien a demandé, en mars, à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à intensifier ses efforts pour assurer les « retours volontaires » des migrants irréguliers vers leurs pays. En 2024, un nombre record d’exilés étaient retournés chez eux via l’OIM : 7 250 personnes contre 2 250 en 2023, ce qui représentait déjà une hausse de 45 % par rapport à 2022."Il faut que les organisations responsables fassent leur travail dans les plus brefs délais et que les pays de l’UE contribuent au financement du retour des personnes dans leurs pays. Cela nécessite plus que les 20 millions d’euros répartis entre trois pays maghrébins", a aussi exhorté fin avril le député de Sfax Tarak Mahdi, joint par InfoMigrants.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#migrationirreguliere#mortalite#sante#routemigratoire

  • Une cinquantaine de migrants, dont une femme venant d’accoucher, secourus sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/65027/une-cinquantaine-de-migrants-dont-une-femme-venant-daccoucher-secourus

    Une cinquantaine de migrants, dont une femme venant d’accoucher, secourus sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie
    Par La rédaction Publié le : 09/06/2025
    Cinquante-quatre migrants ont été secourus dans la nuit de samedi à dimanche sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie, en Méditerranée centrale. Selon l’ONG Open Arms qui a porté secours au exilés, une femme qui venait d’accoucher et plusieurs enfants faisaient partie du groupe. Ils sont restés bloqués trois jours sur la plateforme après le naufrage de leur embarcation.
    Cinquante-quatre migrants, dont plusieurs enfants et une femme qui venait d’accoucher, ont été secourus dans la nuit de samedi 7 à dimanche 8 juin, par le voilier Astral de l’ONG espagnole Open Arms, sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie, en Méditerranée centrale.Le groupe d’exilés se trouvait là depuis trois jours, à la suite du naufrage de leur canot pneumatique parti mardi de Libye, a expliqué Open Arms dans un communiqué.
    Vendredi, l’une des femmes a donné naissance à un garçon, tandis qu’une autre avait accouché deux semaines auparavant. Sur une vidéo transmise par l’ONG à InfoMigrants, on distingue les sauveteurs récupérer un nouveau-né emmitouflé dans plusieurs couvertures. Deux autres jeunes enfants font partie de ce groupe, a précisé l’ONG. Open Arms a annoncé que l’Astral avait plus tard retrouvé 109 autres migrants, dont quatre étaient à l’eau. Ils avaient également pris la mer en Libye et il y avait dix enfants parmi eux.
    Mais le voilier étant trop petit pour prendre en charge autant de personnes, l’équipage de l’Astral a fourni des gilets de sauvetage aux naufragés, qui ont ensuite été secourus par un autre bateau humanitaire, le Louise Michel. Ce dernier les emmenait dimanche vers un port sûr en Sicile. Vendredi soir, un autre sauvetage a eu lieu en Méditerranée centrale. Le navire humanitaire Sea Eye 5 de l’ONG allemande éponyme, a secouru 50 migrants en difficulté dans leur canot pneumatique, sans donner de précisions sur le lieu du sauvetage.
    Il n’est pas rare que des migrants fassent naufrage et se retrouvent sur des plateformes pétrolières, en Méditerranée centrale. En mars dernier, 32 migrants étaient restés bloqués pendant quatre jours sur une plateforme gazière au large de la Tunisie avaient été secourus par l’ONG Sea-Watch. Ni Malte ni l’Italie n’avaient répondu aux demandes de sauvetage. En mars 2024, l’ONG Emergency avait été prévenue par un avion de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, de la présence d’une quarantaine de migrants sur cette même structure flottante.
    Malgré la multiplication des mesures prises par le gouvernement italien pour tenter de freiner les traversées de la Méditerranée, les migrants continuent de prendre la mer à la recherche d’une vie meilleure en Europe. Depuis le début de l’année, quelque 24 000 exilés ont atteint l’Italie, selon les autorités. Un chiffre stable par rapport à l’an dernier à la même période. Ces derniers mois, les passeurs utilisent également un nouvel itinéraire méditerranéen : ils rallient la Crête depuis l’est de la Libye. Sur les quatre premiers mois de l’année, la Grèce a constaté une augmentation de ce flux de 174 %. La Méditerranée centrale, deuxième route maritime la plus empruntée par les migrants pour atteindre l’Europe après l’océan Atlantique, reste extrêmement meurtrière. Depuis 2014, un peu plus de 25 000 migrants, dont des femmes et des enfants, y sont morts noyés.

    #Covid-19#migrant#migration#frontex#tunisie#mediterranee#routemigratoire#migrationirreguliere#sante

  • « Tunisie, l’enfer des exilés », sur Arte : paroles de migrants traqués par les autorités
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2025/06/07/tunisie-l-enfer-des-exiles-sur-arte-paroles-de-migrants-traques-par-les-auto

    « Tunisie, l’enfer des exilés », sur Arte : paroles de migrants traqués par les autorités
    Par Mustapha Kessous
    Le reportage ouvre sur un camp de fortune, posé sur un champ d’oliviers quelque part dans le sud-est de la Tunisie, à une quarantaine de kilomètres de la grande ville portuaire de Sfax. Ibrahim, un Sierra Léonais de 25 ans, qui a étudié la médecine dans son pays, va se charger d’un événement particulier : un accouchement. La future maman a choisi de donner naissance à l’intérieur d’une tente recouverte de plastique, préférant s’allonger sur des tapis rudimentaires plutôt que de profiter du confort et de l’équipement d’une maternité. Se rendre à l’hôpital, c’était, selon elle, prendre le risque de se faire arrêter par les forces de l’ordre. « Les policiers nous chassent comme des animaux », dit-elle. Cette crainte s’inscrit dans un climat de répression accrue envers les migrants en Tunisie.
    Selon les autorités, quelque 20 000 exilés survivent dans les champs d’oliviers, non loin de Sfax. De là, ils espèrent prendre un jour la mer et rejoindre en bateau l’île italienne de Lampedusa. Mais ce voyage est devenu quasi impossible. Entre le 1er janvier et le 1er juin, seules 1 241 personnes ont atteint les côtes européennes, contre plus de 26 000 sur la même période il y a deux ans, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). L’accord conclu à l’été 2023 entre la Tunisie et l’Union européenne vise à freiner les migrations, mais à quel coût humain ?
    Depuis, la violence à l’encontre des migrants a décuplé. Le documentaire Tunisie, l’enfer des exilés s’attache à la montrer, sans filtre. Les journalistes donnent la parole à ces « voyageurs » rencontrés tout au long du tournage. A visage découvert, ils racontent les arrestations, les vols qu’ils subissent, la brutalité policière – qui irait jusqu’au viol –, leurs expulsions vers le désert près de la frontière algérienne… Les reporters ont même filmé certains d’entre eux errant dans cette zone, épuisés après plusieurs jours de marche sans eau. Ils seront par la suite aidés par des ouvriers tunisiens.
    Des scènes filmées par des migrants viennent appuyer les témoignages. Parmi les images choquantes : un gendarme frappant à l’aide d’un bâton des migrants en pleine mer, ou des bateaux de la garde nationale tunisienne semblant chercher à faire chavirer leurs embarcations. Le format court du reportage (vingt-quatre minutes) et les contraintes liées à un tournage clandestin ne permettent malheureusement pas de s’attacher aux personnages : il n’a pas été possible de les suivre sur la durée. Pour certains, on ignore même le pays d’origine, le parcours migratoire ou la durée de présence en Tunisie. Malgré ces limites, ce reportage reste un instantané qui expose le quotidien cauchemardesque des migrants, et dénonce les exactions des autorités tunisiennes. Aucun officiel tunisien n’intervient ; seule Dubravka Suica, la commissaire européenne pour la Méditerranée, répond à quelques questions, mais ses propos, trop évasifs, ne permettent pas de comprendre les enjeux. Tunisie, l’enfer des exilés, de Julien Goudichaud, Davide Mattei et Anne Thillet (Fr, 2025, 24 min).

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#subsahariens#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#droit

  • "Il n’y a rien de moins volontaire qu’un ’retour volontaire’" : des chercheurs dénoncent des politiques d’expulsion déguisée

    Les « #retours_volontaires » de migrants se multiplient ces derniers mois depuis des pays comme la #Tunisie ou la #Libye. Mais ces #rapatriements chapeautés par l’#ONU sont perçus par les chercheurs comme des #expulsions_déguisées, « la seule alternative possible » pour des migrants résignés, victimes de racisme et d’exactions.

    « Il n’y a rien de moins volontaire que les ’retours volontaires », ont décrypté des chercheurs face à la forte hausse de demandes de rapatriement de migrants, « acculés » aux frontières sud de l’Europe.

    « C’est très dur ici. C’est compliqué », confie Mac*, un Guinéen de 24 ans, rencontré il y a quelques semaines par l’AFP lors de l’évacuation de camps de fortune à El Amra, près de #Sfax, dans le centre-est de la Tunisie. Comme de nombreux migrants, las, le jeune homme s’est inscrit auprès de l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM) pour bénéficier d’un accompagnement afin de rentrer chez lui.

    Développés depuis 1979, les programmes d’#aide_aux_retours_volontaires (#ARV), soutenus par l’OIM n’ont jamais eu autant de succès en Tunisie, Libye ou encore en #Algérie, points de passage pour les migrants originaires d’Afrique subsaharienne qui tentent de rejoindre l’Europe.

    « La seule #alternative possible »

    En 2024, 7 250 migrants présents sur le sol tunisien, principalement originaires de Gambie, Burkina Faso et Guinée ont bénéficié de l’ARV, soit une augmentation de 1 000 % entre 2018 et 2024. En Algérie, ils étaient 7 834 (+ 600% sur la même période 2018/2024) et 16 207 en Libye (+ 65%) à être retournés dans leur pays par le biais de l’ARV, selon l’OIM. Outre le voyage, certaines de ces personnes en situation illégale peuvent bénéficier d’une aide financière pour se réinstaller dans leur pays.

    « Il n’y a rien de moins volontaire, que les ’retours volontaires », alerte Jean-Pierre Cassarino, enseignant chercheur au Collège d’Europe en Pologne, évoquant des migrants « acculés » et des « expulsions » qui ne disent pas leur nom.

    En Tunisie et en Libye, les #conditions_de_vie sont délétères pour les Africains subsahariens, victimes de #racisme, d’#exactions, de #kidnapping, d’abandons dans le désert, voire de #meurtres. La plupart peinent à se loger, vivent dans des #campements insalubres, avec un accès limité voire inexistant aux soins. La rédaction d’InfoMigrants a déjà reçu de nombreux témoignages de migrants racontant leur calvaire.

    Ces « retours volontaires » s’inscrivent alors dans un « processus de #vulnérabilité accrue », explique de son côté Ahlam Chemlali, chercheuse en migration à l’Institut danois pour les études internationales (DIIS), interrogée par l’AFP. Leur situation est devenue « de plus en plus précaire et dangereuse » et « pour beaucoup, le programme de ’retour volontaire’ est devenu la seule alternative possible ».

    Selon les textes internationaux, les participants au programme ne doivent pourtant subir « ni pressions physiques ou psychologiques » et avoir accès à des informations « objectives et fiables » sur lesquelles fonder leur décision de partir.

    L’OIM se défend d’expulsions déguisées

    Accusée de prêter main forte aux politiques d’expulsion des migrants, l’OIM s’en défend et assure intervenir seulement une fois qu’une personne a donné son consentement éclairé pour recevoir de l’aide.

    Pour l’agence de l’ONU, « mieux vaut ça que rien et que les migrants risquent leur vie en traversant la mer », décrypte Jean-Pierre Cassarino qui rappelle que l’OIM est financé « rubis sur l’ongle par l’Union européenne ».

    Ces programmes de « retours volontaires » s’inscrivent dans une politique d’#externalisation du contrôle des frontières par l’Union européenne (UE) qui exerce une forte pression sur ces pays tiers, en échange de contreparties, afin qu’ils gèrent la migration en son nom, observent les deux chercheurs.

    A l’été 2023, l’UE et la Tunisie ont conclu un « #partenariat » prévoyant une aide de 105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration irrégulière, incluant le financement du « retour volontaire » de 6 000 migrants irréguliers.

    Pourtant, sur le long terme, les « retours volontaires » sont sans effet, expliquent les deux spécialistes. Beaucoup de migrants tentent à nouveau le voyage car ils n’ont pas tous un endroit sûr ou vivre et ont fui des conflits, des persécutions ou des difficultés économiques, pointent-ils.

    « Le désespoir est si fort qu’il vont réessayer », rappelle Jean-Pierre Cassarino.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64924/il-ny-a-rien-de-moins-volontaire-quun-retour-volontaire--des-chercheur

    #expulsions #inefficacité #efficacité #IOM

  • #Tunisie : l’#enfer des exilés

    En Tunisie, la vie des exilés venus d’Afrique sub-saharienne, est devenue un enfer. Un enfer peu documenté : les autorités tunisiennes empêchant les journalistes de travailler sur ce thème.

    Pourtant, des ONG accusent le pays de provoquer le naufrage d’embarcations en pleine mer et d’aller jusqu’à livrer au désert des exilés arrêtés au large de la Tunisie, pendant leur tentative de traversée de la Méditerranée.
    Julien Goudichaud et Davide Mattei se sont rendus en Tunisie, en se faisant passer pour des touristes, pour mener une enquête exceptionnelle. Ils ont réussi à prouver ces exactions en parvenant à filmer des bus chargés de migrants et en retrouvant des victimes en plein désert.
    Livrés à eux-mêmes, sans eau ni nourriture ni abri, beaucoup d’entre eux périssent de soif et d’insolation.
    Le président tunisien Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en 2021, mène depuis une politique anti-migrants répressive, qui s’appuie sur la théorie xénophobe du « grand remplacement » pour lutter contre la présence des exilés dans le pays. Pour sécuriser sa frontière méditerranéenne, l’UE a négocié un accord de coopération avec la Tunisie, qui porte notamment sur la gestion des frontières et la lutte contre le trafic d’êtres humains. En contrepartie, la Tunisie bénéficie de plus de 100 millions d’euros de financement européen. Depuis l’entrée en vigueur de cet accord, la violence des autorités semble avoir explosé.

    https://www.arte.tv/fr/videos/125279-000-A/tunisie-l-enfer-des-exiles
    #vidéo

    #migrations #réfugiés #abandon #expulsions #renvois #déportation #désert #Sahara #désert_du_Sahara #exernalisation #frontières

    –-

    ajouté à la métaliste sur les « #left-to-die in the Sahara desert »...
    https://seenthis.net/messages/796051

  • Zurich ouvre le plus grand #tunnel_à_vélos de Suisse

    Après deux ans de travaux, un passage autoroutier jamais utilisé construit sous la gare de Zurich s’est mué en large infrastructure cycliste. Un « jalon important » pour faciliter la pratique de la petite reine en ville, se réjouit la municipalité, sans ignorer qu’il reste encore beaucoup de travail

    https://www.letemps.ch/suisse/suisse-alemanique/zurich-ouvre-le-plus-grand-tunnel-a-velos-de-suisse
    #tunnel #vélo #Zurich #aménagement_du_territoire #urbanisme #Suisse

  • La Tunisie 2025 : ce pays qui ne tient que par ses FEMMES. Et Tout le reste s’effondre (+ autres textes)

    La publication du recensement démographique national en mai 2025 est un événement majeur. Pas seulement parce qu’il s’agit d’un document statistique exhaustif, mais parce qu’il dresse, sans effets de manche, un état d’urgence silencieux. Il révèle ce que nous vivons tous et toutes sans toujours pouvoir le nommer : un pays qui se vide, qui vieillit, qui craque — et qui tient encore debout grâce à celles qu’on ne voit pas.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/06/04/la-tunisie-2025-ce-pays-qui-ne-tient-que-par-s

    #international #tunisie

  • « Les femmes qui comprennent le sens de la guerre réussiront dans le processus de paix »

    TURQUIE / KURDISTAN – La députée kurde du DEM Parti, Beritan Guneş Altin a déclaré que « Les femmes sont celles qui comprennent le mieux le sens de la guerre, ce sont donc les femmes qui réussiront dans le processus de paix ».

    Suite à l’appel « Paix et société démocratique » lancé par le leader Abdullah Ocalan le 27 février, divers segments de la société ont commencé à exiger de l’État turc qu’il agisse et mette en œuvre les mesures nécessaires, les organisations de femmes menant ce processus.

    La députée du DEM Parti élue à Mardin, Bêritan Guneş Altin, qui a participé à la marche à Diyarbakir (Amêd) le 31 mai aux côtés de dizaines de milliers de femmes, s’est entretenue avec l’agence ANHA à ce sujet.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/05/12/turquie-les-femmes-dans-la-rue-contre-les-politiques-misogynes/#comment-67307

    #turquie #feminisme

  • En #Tunisie, les autorités accélèrent le démantèlement des #camps de migrants près de #Sfax

    En Tunisie, les opérations de #démantèlement de #campements de migrants dans les oliveraies de Sfax, dans le centre-est du pays, s’accélèrent depuis le mois d’avril. Ils seraient entre 20 000 et 30 000 migrants originaires d’Afrique subsaharienne à vivre dans ces campements de fortune, selon les chiffres de la garde nationale. Mais cette stratégie est-elle vraiment efficace et à quel prix humain se fait-elle ? Reportage de nos correspondants Lilia Blaise et Hamdi Tlili.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64878/en-tunisie-les-autorites-accelerent-le-demantelement-des-camps-de-migr
    #encampement #destruction #migrations #réfugiés #migrants_sub-sahariens

  • « C’est la #stratégie de tout #pouvoir_colonial : #nourrir et #tuer »

    #Rami_Abou_Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter en octobre 2023 son appartement de Gaza-ville avec sa femme Sabah, les enfants de celle-ci, et leur fils Walid, trois ans, sous la menace de l’armée israélienne. Réfugiée depuis à Rafah, la famille a dû ensuite se déplacer vers Deir El-Balah et plus tard à Nusseirat, coincés comme tant de familles dans cette enclave miséreuse et surpeuplée. Un mois et demi après l’annonce du cessez-le-feu, Rami est enfin de retour chez lui avec sa femme, Walid et le nouveau-né Ramzi. Pour ce journal de bord, Rami a reçu le prix de la presse écrite et le prix Ouest-France au Prix Bayeux pour les correspondants de guerre. Cet espace lui est dédié depuis le 28 février 2024.

    –—

    Mercredi 28 mai 2025.

    Hier, des milliers de Palestiniens, dans la zone d’#Al-Mawassi, de #Rafah et de #Khan_Younès, dans le sud de la bande de #Gaza, se sont précipités vers un nouveau poste de « distribution d’aide (in)-humanitaire » que l’armée d’occupation avait installé avec l’association américaine basée en Suisse #Gaza_Humanitarian_Foundation (GHF), et qui est protégé par la compagnie de sécurité américaine #Security_&_Risk_Solutions (SRS).

    Vous avez dû voir ces images montrant des gens se précipiter pour recevoir des colis. Parce qu’ils sont affamés. Depuis deux mois, notre peuple n’a ni à manger ni à boire. Quand ils ont vu ces centres, les gens s’y sont précipités. Cela s’est passé à Rafah, c’est-à-dire au milieu d’un terrain vague grisâtre, car la ville a été entièrement rasée. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Pour obliger les gens à aller vers le sud. C’est l’arme de la faim : #nourriture contre #déplacement.

    Hier, c’était un premier test. Le centre était installé au rond-point dit du Drapeau, à l’ouest de la ville. Pour attirer les Gazaouis, les Israéliens ont publié des photos sur les réseaux sociaux. Elles montraient des gens recevant des cartons contenant tout ce qui manque à Gaza : un kilo de farine, un kilo de sucre, du riz, de l’huile végétale, des biscuits, etc. Le ministre de la guerre israélien, et Nétanyahou lui-même, l’ont dit clairement : cette distribution a pour objectif d’encourager les populations à se déplacer vers le sud de la bande de Gaza. Il faudrait plutôt dire « pour les obliger », car dans la situation de famine où se trouvent les Gazaouis, cette aide alimentaire peut faire la différence entre la vie et la mort.
    Encadrés par des tôles… comme les moutons

    Les conditions devaient être les suivantes : un carton d’aide par père de famille et par semaine. Chaque père de famille devait se présenter avec une pièce d’identité pour recevoir une security clearance prouvant qu’il est clean (propre), c’est-à-dire qu’il ne fait partie ni du Hamas, ni du Jihad islamique ni d’aucune faction. La taille et la composition du colis dépendront du nombre de personnes par famille.

    Mais hier, l’armée d’occupation a ouvert la porte pour tout le monde, sans vérification d’identité. On a vu des milliers de personnes faire la queue, parmi eux des gamins de douze ans, et même des enfants plus jeunes. Ils ont commencé par se regrouper dans des couloirs, dont il ne fait pas de doute qu’ils avaient été installés par les Israéliens eux-mêmes, et non par SRS. Ces files étaient encadrés par des tôles bien reconnaissables : on les retrouve à tous les barrages israéliens en territoire palestinien, à Erez, à la frontière avec Israël d’avant la guerre, mais aussi en Cisjordanie, comme à Kalandia, le barrage sur la route de Ramallah. Nous les appelons halabat, comme les couloirs que nous utilisons pour canaliser les moutons, pour les emmener boire… ou à l’abattoir.

    Puis la foule a grossi, la bousculade a commencé. Les hommes de la compagnie de sécurité américaine se sont retirés. Les soldats israéliens, qui n’étaient pas loin, ont commencé à tirer en l’air. Ils ne voulaient visiblement pas tirer dans la foule, comme à leur habitude, de crainte de faire échouer la distribution. Ils auraient voulu montrer au monde entier que leur système fonctionnait et que les Gazaouis étaient venus parce qu’ils détestaient le Hamas et qu’ils préféraient les Occidentaux. Mais ils sont tombés dans leur propre piège. Certes, les gens sont venus nombreux. Mais ils ont tout pris (je n’aime pas employer le terme « piller ») : les cartons de nourriture, et même...les halabat, les tôles étant un objet très recherché à Gaza, où elles servent à construire des abris de fortune. Ils ont aussi pris les tables où on distribuait la nourriture, pour en faire du petit bois qui alimentera les fours en argile, seul moyen de faire cuire des aliments.

    C’était donc un échec lamentable. La SRS a annoncé la suspension de l’opération pour vingt-quatre heures, mais je crois que cela prendra plus d’une journée. Ils veulent instaurer de nouvelles mesures de sécurité, et surtout lancer le vrai dispositif destiné à attirer vers le Sud ceux qui, comme moi, vivent dans le nord de l’enclave, et ce en créant plusieurs centres de distribution d’aide alimentaire. Le plus proche devrait être installé à l’intérieur du corridor de Netzarim, qui coupe la bande de Gaza en deux à quelques kilomètres au sud de la ville de Gaza. Mais ce sera un déplacement à sens unique, a prévenu l’armée israélienne. Ceux qui, venant du nord, pénétreront dans le corridor pour recevoir de l’aide alimentaire ne pourront pas faire demi-tour. Ils ne pourront aller que vers le sud.

    Voilà, c’est toujours la même stratégie de guerre psychologique : prétendre qu’ils sont en train de nous sauver en nous donnant à manger, tout en nous détruisant. Dans le même temps, il y a eu des massacres comme on n’en avait pas encore vu.
    Des missiles qui carbonisent tout là où ils frappent

    Tout le monde a été choqué par l’image de cette petite fille de cinq ans, Ward Al-Shaikh Khalil, qui s’échappait, au milieu des flammes, de l’école où venait de mourir toute sa famille. Cette école, bombardée par Israël, abritait des déplacés. La famille de Ward en faisait partie, ils s’étaient déjà déplacés plusieurs fois, fuyant au début de la guerre leur quartier de Chajaya, dans la ville de Gaza, pour aller à Rafah, puis à Khan Younès, puis à Deir el-Balah, pour revenir à Gaza-ville après le cessez-le-feu, comme beaucoup d’autres déplacés ; comme ma famille et moi.

    Les Al-Khalil avaient trouvé leur maison de Chajaya détruite. Ils avaient planté une tente sur les décombres. Mais quand Nétanyahou a violé le cessez-le-feu au mois de mars, Chajaya a été envahie par l’armée israélienne, et la famille de Ward a dû fuir de nouveau, pour se réfugier dans leur dernier abri : cette école où ils ont été brûlés vifs. Victimes d’une nouvelle technologie israélienne : des missiles qui carbonisent tout là où ils frappent. C’est un exemple de la stratégie israélienne : nourrir et tuer. C’est la stratégie de tout pouvoir colonial : affaiblir les colonisés pour qu’ils aient besoin d’être secourus. Ils nous tuent 24 heures sur 24, ils exercent un blocus total de la bande de Gaza ; et en même temps, ils veulent nous faire croire que c’est le Hamas qui nous prive de nourriture, et que eux, les Israéliens, sont là pour nous sauver. Parce qu’ils sont l’armée « la plus morale du monde ».

    Il en résulte une grande confusion dans l’esprit des Gazaouis. Beaucoup de gens ont du mal à comprendre ce qu’il se passe exactement. Est-ce que les Israéliens veulent notre bien ? Pourquoi nous frappent-ils, et en même temps nous donnent-ils à manger ? Ce qu’ils cherchent, en réalité, c’est nous détruire psychologiquement, détruire notre sens du réel. L’ennemi qui nous bombarde 24 heures sur 24 est maintenant le sauveteur.

    Israël dit en substance : oui, nous vous privions de nourriture, parce que le Hamas détourne l’aide humanitaire. Il utilise ce prétexte depuis le début. Ils ont commencé à arrêter l’aide humanitaire à cause, disaient-ils, des gangs de bédouins ou autres qui pillaient les convois les armes à la main.
    Le sac de farine… à 1 000 euros

    Comme je l’ai déjà raconté, on sait que ces clans de pillards sont protégés par les Israéliens eux-mêmes, à l’aide de drones qui s’attaquent aux hommes tentant de protéger les convois. Comme par hasard, à Rafah, il n’y a quasiment plus personne, sauf l’armée et les gangs palestiniens armés de kalachnikovs. L’armée prétend être là pour protéger l’aide humanitaire. Mais protéger de quoi et de qui ? Alors qu’elle travaille mains dans la main avec ces clans mafieux.

    Aujourd’hui, c’est le Hamas qui est accusé de détourner l’aide humanitaire. C’est peut-être vrai, peut-être pas. J’ai eu souvent cette discussion avec nombre d’amis, parmi eux des diplomates qui me disent : « On a des rapports qui démontrent que le Hamas détourne l’aide. » Je réponds par une question : « Puisque vous avez des rapports fiables et sérieux, vous devez savoir pourquoi le Hamas fait cela ? » Mais non, ils ne savent pas. Je dis alors : « Si c’était vrai, ce serait soit pour revendre l’aide afin de payer les salariés, soit pour donner à manger et à boire à la base populaire du Hamas. Mais vous ne prenez en compte que la version israélienne. »

    Si 500 camions d’aide humanitaire passaient tous les jours, est-ce que le Hamas la détournerait ? Si tout le monde était servi, il n’y aurait pas d’acheteurs. On en a fait l’expérience après le cessez-le-feu et l’ouverture des terminaux. L’aide humanitaire était entrée en grande quantité, et le sac de 25 kilos de farine était retombé à 5 shekels, c’est-à-dire 1,25 euro. Il y a trois jours, j’ai payé le même sac l’équivalent de 1 000 euros. Oui, vous avez bien lu, 1 000 euros.
    Nous, Palestiniens, sommes toujours écoutés avec méfiance

    Si vous voulez vraiment le bien des Palestiniens qui tentent de survivre à Gaza, faites passer beaucoup plus d’aide humanitaire et le marché parallèle disparaîtra. Malheureusement, la majorité des gens croient toujours ce que disent les Israéliens, et non la parole des Gazaouis. Nous sommes parfois écoutés, parfois à moitié, mais toujours avec méfiance. Mais toute affirmation de quelqu’un qui n’est ni gazaoui ni sur place est prise comme argent comptant.

    C’est pour cela que les Israéliens interdisent la bande de Gaza aux journalistes étrangers, aux diplomates et en général à toute personne concernée par cette réalité. Nous vivons cela depuis longtemps : notre parole passe toujours en dernier. Bien sûr, il y a des exceptions, quand ces observateurs extérieurs sont de vrais connaisseurs de Gaza, comme l’historien français Jean-Pierre Filiu, que j’ai rencontré lors de son séjour d’un mois à Gaza, dont il a tiré un livre qui vient de sortir. Je sais que son récit a un grand retentissement en France, et je le remercie.

    Je dis au monde occidental : n’écoutez pas les Israéliens. C’est l’occupant. Le voleur ne dit pas :« Je suis en train de voler. » Le tueur ne dit pas :« Je suis en train de tuer. » Et quand la victime dit : « On me tue, on me vole, on me fait mourir de faim », elle ne ment pas. Pourtant, cette inversion des rôles fonctionne. Nous, les victimes, nous sommes désignés comme les bourreaux. La machine de guerre est accompagnée d’une machine médiatique.
    Cessez de regarder l’épouvantail du Hamas

    Vous voulez arrêter cette famine ? Inondez Gaza d’aide humanitaire. Et cessez de regarder l’épouvantail du Hamas. Israël l’utilise depuis longtemps. Israël veut nous affamer ? C’est à cause du Hamas. Israël veut nous déporter tous dans des pays étrangers ? C’est à cause du Hamas.

    J’ai aussi un message pour le Hamas. Je ne vais pas parler une nouvelle fois de la différence entre le courage et la sagesse, mais il faut regarder plus loin que le bout de son nez, il faut regarder très loin. Le projet israélien, c’est la déportation, c’est un projet qui met en jeu l’existence même des Palestiniens. Il ne faut pas donner à Israël le moindre prétexte pour le mener à bien. Je sais que les négociateurs présents au Caire ou au Qatar font d’autres calculs. Ils pensent qu’il faut maintenir une position ferme, faire une démonstration de force à l’occupant. Certes, le Hamas est toujours fort, il a toujours une base populaire. Peut-être qu’il ne sera pas éradiqué, mais la population le sera. Il faut être pragmatique. Ce n’est pas une honte de lever le drapeau blanc si c’est pour le bien de notre population. Le plan israélien n’est plus caché, il est sur la table. C’est la déportation de 2,3 millions de Palestiniens. Arrêtez ça ! Faites n’importe quelle concession ! Même si vous êtes fort, s’il n’y a plus de Palestiniens en Palestine, il n’y aura plus de Hamas. Il doit comprendre que ces milliers de victimes se précipitant vers le bourreau pour obtenir un #colis de nourriture, c’est l’image de sa défaite, que c’est la pire #humiliation de notre peuple, et qu’il faut que cela s’arrête, à n’importe quel prix.

    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/c-est-la-strategie-de-tout-pouvoir-colonial-nourrir-et-tuer,8257
    #faim #colonialité #Palestine #arme_de_la_faim #Israël #aide_alimentaire #security_clearance #colis #halabat #échec #centres_de_distribution_d’aide_alimentaire #corridor_de_Netzarim #guerre_psychologique #nourrir #tuer #aide_humanitaire #déportation

  • « L’énergie est devenue un outil de domination coloniale au Kurdistan »

    TURQUIE / KURDISTAN – Melis Tantan a déclaré que la stratégie énergétique de la Turquie est basée sur le colonialisme et que l’énergie est devenue un outil de domination pour de nombreux États.

    Le Sommet des ressources naturelles d’Istanbul (INRES), qui s’est tenu le 2 mai à Istanbul sous les auspices du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles et organisé par Turkuvaz Media Group, a présenté des présentations sur les plans d’investissement énergétique de la Turquie en Afrique et au Moyen-Orient, ainsi que des discussions sur les projets futurs.

    Le 7 mai, le président Recep Tayyip Erdoğan, du Parti de la justice et du développement (AKP), a assisté à la cérémonie d’investiture massive pour les investissements dans les énergies renouvelables. Dans son discours, il a attiré l’attention sur les coupures d’électricité dans certaines régions d’Europe, déclaré que la demande énergétique de la Turquie devrait augmenter de 50% et annoncé 80 milliards de dollars d’investissements d’ici 2035. Il a salué la centrale nucléaire d’Akkuyu, cité Gabar et promis de réduire les délais d’attente pour les entreprises énergétiques tout en s’attaquant aux difficultés auxquelles elles sont confrontées.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/05/31/lenergie-est-devenue-un-outil-de-domination-co

    international #turquie #kurdistan

  • Libye : plus de 300 Subsahariens bénéficient d’un retour volontaire vers le Tchad et le Mali depuis la ville de Sebha - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64869/libye--plus-de-300-subsahariens-beneficient-dun-retour-volontaire-vers

    Libye : plus de 300 Subsahariens bénéficient d’un retour volontaire vers le Tchad et le Mali depuis la ville de Sebha
    Par Julia Dumont Publié le : 30/05/2025
    Les 26 et 28 mai, deux vols de l’OIM ont permis à 134 Maliens et 169 Tchadiens de rentrer dans leur pays respectifs depuis la ville de Sebha, dans le centre de la Libye. De plus en plus d’exilés demandent cette solution de retour pour fuir les conditions de vie extrêmement difficiles que connaissent les Subsahariens en Libye.
    Selon le ministère libyen des Affaires étrangères, c’est la première fois depuis 15 ans qu’un vol de retour volontaire quittait l’aéroport de Sebha, dans le centre du pays. Mercredi 28 mai, 169 migrants tchadiens ont pu retourner dans leur pays d’origine grâce à un vol organisé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en collaboration avec les autorités libyennes et tchadiennes, selon l’ambassade du Tchad en Libye.
    « Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts conjoints visant à protéger nos concitoyens et à assurer leur retour en toute sécurité, en réponse aux conditions difficiles rencontrées par certains membres de la communauté tchadienne dans le sud libyen », a indiqué l’ambassade du Tchad en Libye sur son compte Facebook.
    Deux jours plus tôt, le 26 mai, 134 migrants maliens avaient déjà quitté la ville de Sebha par un vol de retour volontaire de l’OIM à destination de Bamako.
    Ville du centre de la Libye, Sebha est l’un des principaux carrefours migratoires de la région. La plupart des Subsahariens qui quittent leur pays dans l’espoir d’atteindre les côtes libyennes puis l’Europe transitent par cette ville. Mais Sebha est aussi une ville très dangereuse pour ces exilés. C’est notamment dans cette ville qu’une journaliste américaine de la chaîne de télévision CNN avait réussi à filmer un marché aux esclaves en 2017. La rédaction d’InfoMigrants a déjà reçu de nombreux témoignages de migrants racontant avoir été détenus, torturés et parfois revendus dans cette ville, par des trafiquants d’êtres humains. En 2017, Issa, 16 ans, nous avait raconté sa détention dans une prison clandestine de Sebha.
    Privés de nourriture, de médicaments, d’eau, contraints au silence, les exilés détenus dans ces centres meurent par dizaine. « Il faut être en bonne santé. Les gens qui y entrent malades meurent en moins d’une semaine… », avait raconté Issa, qui ne pesait plus que 45kg après un mois de détention. Autre signe de ces conditions de vie inhumaines infligées aux migrants dans la région : en mars 2024, 65 corps de migrants ont été découverts dans une fosse commune située en plein désert, entre Sebha et Tripoli. En février dernier, de nouvelles fosses communes contenant des corps de migrants ont été exhumées dans le désert libyen. Selon les autorités libyennes, il s’agirait de migrants exécutés par des trafiquants d’être humains dans la région de Kufra.
    En mer Méditerranée, au large des côtes de Tripoli, le sort des migrants n’est pas plus enviable. Lorsqu’ils sont arrêtés par les gardes-côtes libyens, les exilés sont presqu’automatiquement envoyés dans des centres de détention où les exactions sont légion.
    Face à ces conditions de vie et aux difficultés pour atteindre les côtes européennes par la mer, de plus en plus de migrants subsahariens se résignent donc à demander un retour volontaire. En collaboration étroite avec le gouvernement libyen, l’OIM organise alors des vols de retour vers les pays d’origine des exilés.
    Ainsi, le 8 avril déjà 172 migrants tchadiens avaient pu rejoindre N’Djamena depuis Tripoli. En tout, depuis 2023, plus de 4 000 Tchadiens sont rentrés dans leur pays par les retours volontaires de l’OIM, selon le directeur général de l’administration des Tchadiens de l’étranger Mbodou Seïd. Au total, depuis 2015, quelque 98 000 migrants ont bénéficié d’un retour volontaire vers leur pays d’origine, selon le bureau de l’OIM en Libye.
    La Tunisie, pays voisin de la Libye, souhaite, elle aussi, développer les vols de retours volontaires pour les migrants vivant dans le pays. Pour le seul mois d’avril, 1 009 personnes sont rentrées dans leur pays d’origine depuis la Tunisie via ce dispositif. Ces retours volontaires sont critiqués par les défenseurs des droits humains qui plaident que les exilés subissant des conditions de vie inhumaines en Tunisiene sont pas en mesure de choisir réellement de rentrer dans leur pays. Ils y sont contraints par la force des choses. En 2024, un nombre record d’exilés étaient déjà retournés chez eux via l’OIM : 7 250 personnes contre 2 250 en 2023. Les retours au pays doivent par ailleurs être fortement accompagnés pour que les personnes retournées ne se retrouvent pas marginalisées au sein de leur communauté. Certains exilés rentrent dans leur pays traumatisés et peinent à se réinsérer.

    #Covid-19#migrant#migration#libye#tunisie#mali#tchad#retourvolontaire#sante#droit#sante

  • Samir Taieb : une victime de plus d’une justice instrumentalisée

    Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) exprime sa profonde indignation et sa solidarité pleine et entière avec M. Samir Taieb, ancien ministre de l’Agriculture et enseignant universitaire, poursuivi dans une affaire politico-judiciaire qui illustre, de manière éclatante, la dérive autoritaire et l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes.

    En Tunisie aujourd’hui, toute tentative de comprendre la logique de cause à effet dans les décisions des officiers de police judiciaire, des juges d’instruction, des chambres d’accusation ou des tribunaux relève de l’absurde. La justice n’obéit plus au droit, mais à un ordre politique. Quand l’appareil judiciaire tout entier se plie aux injonctions du pouvoir et devient l’exécutant docile du récit imposé par le régime, il ne rend plus la justice — il l’assassine.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/08/lancement-du-rapport-tunisie-2021-2024-coup-darret-a-la-transition-democratique-et-montee-des-perils-autre-texte/#comment-67259

    #international #tunisie

  • TURQUIE / KURDISTAN – Depuis ce matin, Diyarbakir accueille la première « Conférence des femmes parlementaires kurdes ».

    La conférence de deux jours organisé par le Mouvement des femmes libres (Tevgera Jinên Azad-TJA) se tient au Centre des congrès de Çand Amed sous le slogan « Démocratisons la politique, construisons une société démocratique » avec la participation des femmes parlementaires kurdes du Kurdistan, du Moyen-Orient et d’Europe.

    Après une minute de silence, Gülcan Kaçmaz Sayyiğit, coprésidente de l’Initiative d’unité démocratique, a prononcé le discours d’ouverture de la conférence, en déclarant que :

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/05/03/les-femmes-kurdes-transforment-la-societe-elles-ne-se-contentent-pas-de-lutter/#comment-67256

    #international #turquie #kurdistan

  • Syrie : plus de 500 000 Syriens sont rentrés dans leur pays depuis la chute d’Assad, selon le HCR - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64812/syrie--plus-de-500-000-syriens-sont-rentres-dans-leur-pays-depuis-la-c

    Syrie : plus de 500 000 Syriens sont rentrés dans leur pays depuis la chute d’Assad, selon le HCR
    Par Julia Dumont Publié le : 27/05/2025
    Le 15 mai, le chef de la mission du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Syrie, Gonzalo Vargas Llosa a annoncé que le nombre de Syriens rentrés dans leur pays avait atteint les 500 000 personnes, depuis la chute du régime de Bachar al-Assad, le 8 décembre dernier. Mais l’agence onusienne exprime aussi son inquiétude vis-à-vis de la situation économique du pays, exsangue après plus de dix ans de guerre.
    Depuis la chute de Bachar al-Assad en Syrie, le 8 décembre 2024, plus de 500 000 Syriens sont rentrés dans leur pays d’origine, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). La barre du demi-million de personnes « retournées » a été atteinte le 15 mai, soit une moyenne de 100 000 personnes rentrées dans leur pays chaque mois depuis le départ du dictateur vers la Russie.Selon le chef de la mission du HCR en Syrie, Gonzalo Vargas Llosa, la plupart des personnes rentrées en Syrie viennent des pays voisins tels que la Jordanie, le Liban, la Turquie, l’Irak et l’Égypte.
    Près de 600 000 personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie sont également rentrées chez elles, depuis décembre. « Cependant, 7,4 millions de Syriens sont toujours déracinés à l’intérieur du pays et il y a plus de 6 millions de réfugiés syriens dans le monde », précise le HCR.
    L’agence onusienne exprime aussi son inquiétude de voir ces personnes rentrer dans un pays où tout est à reconstruire. En premier lieu, les habitations des personnes, alors que dans certaines villes, la plupart des bâtiments sont inhabitables. Les systèmes de canalisations doivent également être remis en état."Quand j’ai vu ma maison, elle était en ruines", a déclaré au HCR Ibtihal, une Syrienne rentrée à Deraa, berceau de la révolution syrienne en 2011, dans le sud du pays. « La vie est vraiment pénible - les produits de première nécessité manquent. Le système d’égouts est bloqué et je ne peux même pas gérer les choses les plus simples. Je n’ai pas d’argent pour réparer quoi que ce soit. Mon mari veut travailler pour que nous puissions reconstruire notre maison petit à petit. »
    Le retour des Syriens en exil est d’autant plus un défi que la situation économique de la Syrie est catastrophique, après 14 ans de crise et de bombardements. « Les grandes villes syriennes comme Raqqa, Alep et Homs ont été largement détruites par l’utilisation massive et intense d’armes explosives. La ville de Raqqa a été rasée à 80 % en 2017 », selon Handicap International.
    L’ONG alertait déjà en 2022 que le niveau de contamination du territoire syrien par les substances explosives était « sans précédent dans toute l’histoire du déminage ». « La présence d’engins non explosés (UXO), c’est-à-dire des bombes, roquettes et mortiers qui n’ont pas explosé à l’impact pour cause de dysfonctionnement, et d’autres engins explosifs sciemment posés, tels que des mines antipersonnel et des pièges explosifs, est si intense qu’il faudra plusieurs générations pour rendre la Syrie sûre », alertait l’organisation.
    Pour aider à la réinstallation des Syriens déplacés, le HCR procure « des programmes à petite échelle pour réparer des parties de maisons endommagées » ainsi que de petites « allocations en espèces aux rapatriés pour couvrir leurs besoins de base au cours des premiers mois de leur retour », a indiqué Gonzalo Vargas Llosa à l’agence de presse officielle syrienne Sana. L’agence leur fournit aussi « un soutien juridique pour l’obtention de documents officiels ». Un élément essentiel pour attester de leur nationalité syrienne et accéder à des services essentiels.
    Mais le HCR s’inquiète d’un manque de fonds criant alors que son budget a été très fortement affecté par le retour de Donald Trump à la présidence américaine. Ce dernier a signé dès son arrivée au pouvoir le 20 janvier un décret ordonnant un gel de l’aide étrangère américaine pour 90 jours. Depuis, le gouvernement Trump a entrepris le quasi-démantèlement de l’agence américaine du développement USAID, qui disposait d’un budget annuel de 42,8 milliards de dollars et représentait à elle seule 42 % de l’aide humanitaire déboursée dans le monde. Le financement américain représentait ainsi environ 40 % du budget du HCR.
    Le budget global pour la reconstruction de la Syrie est évalué à plusieurs centaines de milliards d’euros. Le 13 mai, le président américain Donald Trump a annoncé la levée formelle des sanctions financières américaines alors que la Syrie fait l’objet de sanctions internationales depuis 1979. Celles-ci ont été renforcées après la répression par le pouvoir de Bachar Al-Assad de manifestations prodémocratie en 2011, élément déclencheur de la guerre.
    Quelques jours plus tard, le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a indiqué que le département du Trésor et le département d’État mettaient « en œuvre des autorisations pour encourager de nouveaux investissements en Syrie ».
    Le 20 mai, l’Union européenne a, à son tour, annoncé la levée de toutes les sanctions économiques contre la Syrie mises en place sous le pouvoir Assad. Cette levée des sanctions concerne essentiellement le système bancaire syrien, jusque-là interdit d’accès au marché international des capitaux. Elle prévoit également un dégel des avoirs de la banque centrale syrienne. Ces mesures devraient permettre le retour des investissements en Syrie et la relance de l’économie mais il faudra des décennies pour que le pays se remette de ces années de conflits.

    #Covid-19#migrant#migration#syrie#jordanie#liban#turquie#irak#egypte#retour#sante

  • La CEDH exhorte la Turquie à s’expliquer dans l’affaire des civils kurdes tués dans les sous-sols de Cizre

    La CEDH a demandé à la Turquie de soumettre une déclaration dans l’affaire des civils kurdes tués dans les sous-sols de Cizre, Şırnak, au Kurdistan du Nord, en 2016. L’affaire concerne d’éventuelles violations du droit à la vie pendant le siège militaire.

    La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a demandé au gouvernement turc de se prononcer sur les attaques meurtrières perpétrées par l’armée pendant le couvre-feu dans le district kurde de Cizre, dans la province de Şırnak, durant l’hiver 2015-2016. L’affaire concerne notamment la mort de 137 personnes, bloquées dans les sous-sols de trois bâtiments différents et décédées dans des circonstances brutales.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/07/11/turquie-lopposition-demande-au-gouvernement-de-reconnaitre-le-massacre-de-sivas-comme-un-crime-contre-lhumanite/#comment-67228

    #international #turquie

  • Tunisie : des procès politiques symboles d’un retour à la dictature

    Kaïs Saïed a été élu président de la République, en octobre 2019, avec un large soutien populaire (72,7% des voix) notamment de la jeunesse, dans un climat de fortes divisions politiques.

    Mais en juillet 2021, il a prononcé l’Etat d’exception, gelé puis dissous le parlement et suspendu la Constitution. Il s’est de fait octroyé les pleins pouvoirs et l’a « légalisé » un an plus tard en faisant adopter une nouvelle Constitution par un référendum auquel seulement 12% des électrices et électeurs ont participé.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/08/lancement-du-rapport-tunisie-2021-2024-coup-darret-a-la-transition-democratique-et-montee-des-perils-autre-texte/#comment-67225

    #international #tunisie

  • TURQUIE. Réunion des femmes des gouvernements locaux kurdes

    TURQUIE / KURDISTAN – Aujourd’hui, les femmes élues du parti politique kurde DBP* et DEM Parti sont réunies à Diyarbakir (Amed) pour discuter autour de la gouvernance locale dans les régions kurdes de Turquie.
    La réunion des femmes des gouvernements locaux a démarré par le discours de la co-maire de la municipalité métropolitaine d’Amed, Serra Bucak.
    La coprésidente du Parti pour l’égalité des peuples et la démocratie (DEM Parti), Tülay Hatimoğulları, et la coprésidente du Parti des régions démocratiques (DBP), Çiğdem Kılıçgün Uçar, ont également assisté à la réunion des femmes des gouvernements locaux d’aujourd’hui qui a lieu au centre des congrès Çand Amed.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/05/12/turquie-les-femmes-dans-la-rue-contre-les-politiques-misogynes/#comment-67172

    #international #turquie #kurdistan