• #Return-watch

    The EU and the German government are promoting the “voluntary” return of refugees and migrants by offering them the prospect of a promising new start in their respective countries of origin. What is the impact of these programmes - on the right to asylum and on deportation policies? How can reintegration and a new start succeed in precisely those circumstances that were themselves the cause of flight and migration in the first place? Or are the support programmes more about transporting people out of the country as effectively and quietly as possible?

    https://www.return-watch.org

    Les pays suivis :
    #Afghanistan
    #Irak
    #Mali
    #Maroc
    #Tunisie
    #Egypte
    #Syrie
    #Grèce

    #observatoire #monitoring #monitorage #Allemagne #renvois #expulsions #asile #migrations #réfugiés #retours_volontaires (sic) #portraits #témoignages #réintégration

    ping @isskein @karine4 @_kg_ @rhoumour @i_s_

  • Appel pour un congrès national des mouvements sociaux et citoyens

    Le présent Appel signé par plusieurs dizaines d’activistes des mouvements sociaux, d’associations et de personnalités, devait paraître à l’origine dans différents supports de presse le 27 juillet 2021.

    Au vu des événements survenus ce jour-là à commencer par le discours du président de la République tunisienne et les dispositions qui en découlent, ses initiateurs ont décidé de surseoir à sa publication. Quelque dix jours plus tard, par-delà la situation institutionnelle et politique inédite que connaît le pays, l’objet de cet Appel n’a rien perdu de sa pertinence et de son opportunité.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/08/14/appel-pour-un-congres-national-des-mouvements-sociaux-e

    #international #tunisie

  • Tunisie : le coup d’État de Kaïs Saïed cherche à restaurer le « ben alisme » que la révolution de 2011 avait décapité

    Une loi fondamentale de la révolution est celle-ci : avant même qu’elle ne se déclenche, elle est déjà combattue par des réactionnaires et des conservateurs, crainte par les libéraux ; ils cherchent à l’éviter en faisant miroiter la voie de la réforme et en mettant en garde les masses (et les dirigeants) contre son coût. Mais une fois qu’elle triomphe, tous deviennent révolutionnaires, mais ils sont réactionnaires. Leur tâche commune est alors de trouver le chemin le plus court pour ramener les masses insurgées dans le giron de la soumission, et de laisser l’opportunité aux élites et aux cadres politiques et répressifs de la classe dominante de remettre de l’ordre et de revenir à la normale.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/08/10/tunisie-le-coup-detat-de-kais-saied-cherche-a-restaurer

    #international #tunisie

  • Tunisie : les étrangers invités à participer à une journée nationale de vaccination - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/34164/tunisie-les-etrangers-invites-a-participer-a-une-journee-nationale-de-

    Tunisie : les étrangers invités à participer à une journée nationale de vaccination
    Dimanche 8 août, une journée nationale de la vaccination a été organisée en Tunisie. Un million et demi de doses ont été mises à la disposition de plusieurs centaines de centres à travers tout le pays. Les étrangers les plus âgés - qu’ils soient résidents ou en situation irrégulière - étaient invités à se faire vacciner. Matthias Raynal est parti à la rencontre des ressortissants d’Afrique subsaharienne qui vivent à Tunis. Dans ce salon de coiffure tenu par un Congolais, le maniement des ciseaux est minutieux. Les clients attendent leur tour sur un fond de musique du pays. Si la situation sanitaire commence à s’améliorer, la Tunisie vient de connaître des semaines très difficiles. Beni Moussaï, un étudiant de 21 ans raconte comment il a vécu cette période : "C’était vraiment pénible. Même mes parents au pays étaient vraiment inquiets. Le covid-19 fait beaucoup de dégâts. Je pense que le vaccin jusqu’à présent, c’est vraiment le remède efficace et j’encourage mes frères subsahariens à aller se faire vacciner."Le message est bien reçu par son ami Chilo Mouniapara. Il est très heureux de pouvoir le faire en Tunisie : "Je viens du Congo et je suis ici en Tunisie. Si je ne me fais pas vacciner, comment je vais faire pour m’en sortir ? Une fois que tu résides en Tunisie, tu as le droit de te faire vacciner."La constitution tunisienne oblige l’État à soigner tous ceux qui vivent sur son territoire. Dans les faits, le manque de connaissance du système de santé par exemple ou encore les discriminations freinent l’accès à la santé. C’est encore plus compliqué pour les personnes en situation irrégulière. « En Tunisie, pour nous, les Subsahariens, quand tu n’as pas de papiers, c’est difficile quand même. Et concernant la vaccination, il faut aussi privilégier [les sans-papiers, ndlr] parce que si on les met de côté, c’est renoncer aux droits humains. Tout le monde a le droit à la santé », estime Beni Moussaï. Les deux étudiants vont patienter encore un peu. La Tunisie devrait commencer à vacciner les plus jeunes dans les prochaines semaines.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#sante#vaccination#inclusion#systemesante#droit#discrimination#subsaharien

  • En Tunisie, le Covid-19 fragilise encore davantage les migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/34152/en-tunisie-le-covid-19-fragilise-encore-davantage-les-migrants

    En Tunisie, le Covid-19 fragilise encore davantage les migrants
    Depuis le début de l’été, la Tunisie est frappée par une nouvelle vague de coronavirus. Une situation sanitaire très critique, qui touche de plein fouet les migrants installés dans le pays. Accéder aux soins de santé et trouver un travail, même informel, relèvent désormais du parcours du combattant.
    Funeste été pour la Tunisie. Avec 2 987 morts, ce mois de juillet 2021 enregistre le pire taux de mortalité au coronavirus depuis le début de la pandémie. Le pays compte même l’un des plus forts taux de mortalité en Afrique, avec plus de 100 décès enregistrés chaque jour. Cette situation sanitaire très critique, doublée d’une crise politique majeure, rend encore plus difficile qu’il ne l’était déjà le quotidien des 12 millions de Tunisiens, mais aussi des migrants vivant dans le pays. L’accès aux soins de santé est devenu, par exemple, « presque mission impossible », les hôpitaux et les centres médicaux étant « débordés », affirme Mongi Slim, directeur de l’antenne du Croissant-Rouge à Médenine, dans le sud du pays.
    « Nous n’avons pas relevé de comportements discriminatoires à l’égard des migrants, mais il est clair que la prise en charge médicale est très compliquée, confirme Romdhane Ben Amor, du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES). Le plus gros problème, aujourd’hui, c’est l’accès aux vaccins contre le Covid-19 ».Pour les sans-papiers, « il n’y a aujourd’hui aucune solution », déplore-t-il. « Même si, officiellement, toutes les personnes âgées de plus de 40 ans sont désormais éligibles au vaccin, c’est peine perdu pour les sans-papiers, qui sont dans l’impossibilité de justifier leur âge », déplore le militant. Pour obtenir un rendez-vous, la plate-forme dédiée Evax exige en effet des justificatifs d’identité, passeports ou cartes de séjour. « Les migrants qui ont perdu leurs papiers lors d’un sauvetage en mer ou sur les routes sont donc automatiquement exclus de la vaccination », explique-t-il.En guise de justificatifs, « les migrants peuvent fournir une carte consulaire ou une carte spécifique que remettent certaines associations », tempère Alice Sironi, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), à Tunis. Mais « pour plus d’efficacité », le FTDES demande, lui, une régularisation des sans-papiers vivant sur le territoire, « même provisoire ». « Pour qu’au moins, ils puissent être protégés », avance Romdhane Ben Amor.
    Exclus de la campagne de vaccination, les sans-papiers subissent aussi de plein fouet le ralentissement de l’économie dû aux restrictions sanitaires. « La plupart travaille dans le secteur informel, dans le tourisme ou les services, les domaines les plus touchés par la pandémie, affirme Mongi Slim. Et comme ces heures de travail ne sont pas déclarées, les migrants n’ont pas touché d’aides de l’État. L’arrêt de ces activités a entrainé une perte totale de salaires »."La vie est encore plus compliquée ici avec la crise sanitaire, confirme Éric*, un Ivoirien de 26 ans, qui vit en Tunisie depuis deux ans. Les sources de revenus se font de plus en plus rares, dans tous les secteurs". Abdou, un Sénégalais de 53 ans assure lui aussi « qu’il est aujourd’hui très difficile de travailler, surtout avec la fermeture des cafés et des restaurants tôt le soir, à cause du couvre-feu ».
    Avant le début de la pandémie, 72% des bénéficiaires de l’OIM avaient un emploi. Après le premier confinement, en mars, ils n’étaient plus que 9%. En octobre, le chiffre est monté à 27%, « mais cela montre bien la violence avec laquelle la crise a frappé les migrants installés en Tunisie », constate elle aussi Alice Sironi.Pour les demandeurs d’asile en attente d’une réponse, « la situation est tout aussi compliquée », assure Chiara Calvatti, du bureau du Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) de Tunis. « Car leur carte de demandeur ne leur permet pas de travailler. Alors bien souvent ils se tournent vers des petits boulots non déclarés, qui avec la crise, n’embauchent plus ». Pour Mongi Slim, « la crise du Covid a beaucoup appauvri les migrants ». « Résultat : nous faisons face à une vague de départs jamais vue. D’habitude, nous accueillons un bateau par mois sur nos côtes. Ces dernières semaines, c’est un bateau tous les deux jours ». Depuis le mois d’avril, le centre d’hébergement du Croissant-Rouge à Médenine est « saturé » d’exilés, originaires « du Bangladesh, du Maroc, du Nigeria et même du Kenya ».
    Des personnes qui partagent des embarcations de fortune avec des Tunisiens, poussés eux aussi à l’exil par la crise. En juillet, près de 4 000 personnes partis de Tunisie par la mer sont arrivés sur les côtes italiennes. Et en seulement deux jours, début août, les autorités tunisiennes ont arrêté 115 personnes qui s’apprêtaient à prendre la mer. Elles ont saisi dans des maisons abandonnées des moteurs de bateaux, du carburant, des gilets de sauvetage, un GPS ainsi que de l’argent."La Tunisie est, certes, un pays bien plus stable et moins dangereux que le voisin libyen. Mais la situation sanitaire et économique actuelle ne donne pas envie aux migrants d’y rester, affirme Chiara Calvatti. Il reste un pays de transit. Même ceux qui obtiennent le statut de réfugié finissent par partir".

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#sante#systemesante#vaccination#exclusion#crise#economie#exil#transit

  • A Djerba, en Tunisie, le tourisme terrassé par le Covid-19
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/04/a-djerba-en-tunisie-le-tourisme-terrasse-par-le-covid-19_6090509_3212.html

    A Djerba, en Tunisie, le tourisme terrassé par le Covid-19

    Que c’est triste Djerba quand les touristes ne viennent plus. Dans ce coin longtemps béni de la Tunisie, le spleen emporte artisans, commerçants et hôteliers. Certains tournent en rond dans leurs boutiques ou dans leurs lobbys comme des derviches découragés. Cette année encore, le Covid-19 a empêché les vacanciers du globe de se couvrir d’« or bleu », comme le veut la formule dans ce petit pays du Maghreb, moins gâté en richesses naturelles que ses voisins algérien et libyen. Selon le commissariat régional au tourisme, Djerba et Zarzis – cité balnéaire située non loin de l’île – ont attiré 180 000 visiteurs de janvier à juillet. L’an dernier, la province avait comptabilisé plus de 300 000 vacanciers contre… 1,2 million en 2019.
    (...). « En trente et un ans, je n’ai jamais vu ça. Jamais. C’est la catastrophe, soupire Ahmed (prénom d’emprunt), un quadragénaire qui tient avec son frère un magasin de vêtements au cœur de Houmet Souk, dans le nord de l’île. Un jour, tu vends, dix jours tu ne vends pas. » Pour survivre et payer le loyer du local, les deux hommes dépendent désormais des virements que leur adresse leur père installé en France.Le Covid-19 a eu raison d’un secteur vital dans cette partie de la Tunisie et qui représente 14 % du produit intérieur brut (PIB). En 2019, il employait à Djerba 12 000 personnes, et indirectement 36 000 autres, sur les 160 000 habitants que comptent l’île et ses environs, selon le commissariat régional au tourisme. Cette année, les chiffres ont été divisés par trois.
    Certains cherchent du travail, d’autres font des extras dans les restaurants ou ont quitté la région ; les plus jeunes – les « harraga » – ont pris la mer pour tenter de rejoindre en bateau l’île voisine de Lampedusa, porte d’entrée souvent mortelle de l’Europe. Loin de la crise sanitaire, économique et sociale qui ronge le pays. Djerba est une terre acquise à Ennahda, comme une grande partie du sud de la Tunisie. Mais le parti islamiste compte aujourd’hui ses soutiens. Le 25 juillet, dans la foulée du coup de force du président Kaïs Saïed, son local situé à Houmet Souk a été brûlé. Mais, pour Hosni Djemmali, le fondateur du groupe Sangho – dont l’hôtel amiral de Zarzis a dû fermer en septembre 2020 –, les racines de la colère sont profondes : « Ennahda, au pouvoir depuis la révolution, n’a rien fait pour le tourisme et a toujours été hostile à cette industrie. L’Etat n’a pas voulu investir et la Tunisie a perdu des parts de marché dans cet univers mondial et ultra-concurrentiel. »
    (...) Pour y arriver, il compte profiter du sommet de la francophonie, organisé à Djerba les 20 et 21 novembre, pour commencer à rénover une partie des 139 hôtels (89 sont actuellement ouverts). Les rues de Houmet Souk sont déjà en train d’être goudronnées. « 30 % des employés du secteur touristique sont déjà vaccinés », assure M. Mahouachi, dans un pays où, selon la Banque mondiale, 8 % de la population est complètement vaccinée et moins de 15 % a reçu une première dose. Et, du 4 au 6 août, 2 000 autres doivent recevoir un sérum anti-Covid. Objectif : proposer aux touristes un label « Djerba safe ».
    La crise a également poussé certains à changer de métier. C’est le cas de Mohamed Tahbet, 44 ans, dont vingt-cinq comme chef cuisinier dans un trois-étoiles à Zarzis. A Amra Jadida, village situé dans les terres brûlantes du gouvernorat de Médenine, ce père de trois enfants est en train d’arroser son champ. C’est un cousin qui lui a suggéré de s’occuper de ces dix hectares. « J’ai perdu mon emploi en septembre 2020. Quand j’ai commencé à travailler ici en février, il n’y avait rien. J’ai investi une partie de mes économies et je suis devenu cultivateur », confie-t-il.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#sante#economie#tourisme#harraga#emigration#transfert#bullesanitaire

  • Femmes pour le droit à la terre et à l’héritage égalitaire en Tunisie

    Dans un article, Halima Jouini analyse la position des femmes dans l’économie tunisienne et présente des propositions à partir du mouvement des femmes.

    En Tunisie, la question de l’héritage, de la répartition équitable des richesses et du droit des femmes à posséder et à bénéficier de la terre est considérée comme l’une des plus importantes, en raison de la réalité de la discrimination. Le sujet est une préoccupation permanente du mouvement féministe, car il est un pilier de l’autorité patriarcale. La question foncière représente la dimension économique et sociale de l’hégémonie des hommes dans la société, qui justifie et renforce l’exercice du pouvoir sur les femmes. Ainsi se forme l’équation d’un système qui, d’une part, sanctifie la propriété et, d’autre part, permet au genre masculin de marginaliser et d’exclure les femmes.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/08/02/femmes-pour-le-droit-a-la-terre-et-a-lheritage-egalitai

    #international #tunisie #féminisme

  • Mediterranean carcerality and acts of escape

    In recent years, migrants seeking refuge in Europe have faced capture and containment in the Mediterranean – the result of experimentation by EU institutions and member states.

    About two years ago, in June 2019, a group of 75 people found themselves stranded in the central Mediterranean Sea. The migrant group had tried to escape from Libya in order to reach Europe but was adrift at sea after running out of fuel. Monitored by European aerial assets, they saw a vessel on the horizon slowly moving toward them. When they were eventually rescued by the Maridive 601, an offshore supply vessel, they did not know that it would become their floating prison for nearly three weeks. Malta and Italy refused to allocate a port of safety in Europe, and, at first, the Tunisian authorities were equally unwilling to allow them to land.

    Over 19 days, the supply vessel turned from a floating refuge into an offshore carceral space in which the situation for the rescued deteriorated over time. Food and water were scarce, untreated injuries worsened, scabies spread, as did the desperation on board. The 75 people, among them 64 Bangladeshi migrants and dozens of minors, staged a protest on board, chanting: “We don’t need food, we don’t want to stay here, we want to go to Europe.”

    Reaching Europe, however, seemed increasingly unlikely, with Italy and Malta rejecting any responsibility for their disembarkation. Instead, the Tunisian authorities, the Bangladeshi embassy, and the #International_Organisation_for_Migration (#IOM) arranged not only their landing in Tunisia, but also the removal of most of them to their countries of origin. Shortly after disembarkation in the harbour of Zarzis, dozens of the migrants were taken to the runways of Tunis airport and flown out.

    In a recently published article in the journal Political Geography, I have traced the story of this particular migrant group and their zig-zagging trajectories that led many from remote Bangladeshi villages, via Dubai, Istanbul or Alexandria, to Libya, and eventually onto a supply vessel off the Tunisian coast. Although their situation was certainly unique, it also exemplified the ways in which the Mediterranean has turned into a ‘carceral seascape’, a space where people precariously on the move are to be captured and contained in order to prevent them from reaching European shores.

    While forms of migrant capture and containment have, of course, a much longer history in the European context, the past ten years have seen particularly dramatic transformations in the central Mediterranean Sea. When the Arab Uprisings ‘re-opened’ this maritime corridor in and after 2011, crossings started to increase significantly – about 156,000 people crossed to Europe on average every year between 2014 and 2017. Since then, crossings have dropped sharply. The annual average between 2018 and 2020 was around 25,000 people – a figure resembling annual arrivals in the period before the Arab Uprisings.

    One significant reason for this steep decrease in arrivals is the refoulement industry that EU institutions and member states have created, together with third-country allies. The capture of people seeking to escape to Europe has become a cruel trade, of which a range of actors profit. Although ‘refouling’ people on the move – thus returning them to places where they are at risk of facing torture, cruel, inhuman or degrading treatment – violates international human rights laws and refugee conventions, these practices have become systemic and largely normalised, not least as the COVID pandemic has come to serve as a suitable justification to deter potential ‘Corona-spreaders’ and keep them contained elsewhere.

    That migrants face capture and containment in the Mediterranean is the result of years of experimentation on part of EU institutions and member states. Especially since 2018, Europe has largely withdrawn maritime assets from the deadliest areas but reinforced its aerial presence instead, including through the recent deployment of drones. In this way, European assets do not face the ‘risk’ of being forced into rescue operations any longer but can still monitor the sea from above and guide North African, in particular Libyan, speed boats to chase after escaping migrant boats. In consequence, tens of thousands have faced violent returns to places they sought to flee from.

    Just in 2021 alone, about 16,000 people have been caught at sea and forcibly returned to Libya in this way, already more than in the whole of 2020. In mid-June, a ‘push-back by proxy’ occurred, when the merchant vessel Vos Triton handed over 170 migrants to a Libyan coastguard vessel that then returned them to Tripoli, where they were imprisoned in a camp known for its horrendous conditions.

    The refoulment industry, and Mediterranean carcerality more generally, are underpinned by a constant flow of finances, technologies, equipment, discourses, and know-how, which entangles European and Libyan actors to a degree that it might make more sense to think of them as a collective Euro-Libyan border force.

    To legitimise war-torn and politically divided Libya as a ‘competent’ sovereign actor, able to govern the maritime expanse outside its territorial waters, the European Commission funded, and the Italian coastguard implemented, a feasibility study in 2017 to assess “the Libyan capacity in the area of Search and Rescue” (SAR). Shortly after, the Libyan ‘unity government’ declared its extensive Libyan SAR zone, a zone over which it would hold ‘geographical competence’. When the Libyan authorities briefly suspended the establishment of its SAR zone, given its inability to operate a Maritime Rescue Coordination Centre (MRCC), an Italian navy vessel was stationed within Tripoli harbour, carrying out the functions of the Libyan MRCC.

    Since 2017, €57.2m from the EU Trust Fund for Africa has funded Libya’s ‘integrated border management’, on top of which hundreds of millions of euros were transferred by EU member states to Libyan authorities through bilateral agreements. Besides such financial support, EU member states have donated speed boats and surveillance technologies to control the Libyan SAR zone while officers from EU military project Operation Sophia and from European Border Agency Frontex have repeatedly provided training to the Libyan coastguards. When out to search for escaping migrants, the Libyan speed boats have relied on Europe’s ‘eyes in the sky’, the aerial assets of Frontex and EU member states. Migrant sightings from the sky would then be relayed to the Libyan assets at sea, also via WhatsApp chats in which Frontex personnel and Libyan officers exchange.

    Thinking of the Mediterranean as a carceral space highlights these myriad Euro-Libyan entanglements that often take place with impunity and little public scrutiny. It also shows how maritime carcerality is “often underscored by mobilities”. Indeed, systematic forms of migrant capture depend on the collaboration of a range of mobile actors at sea, on land, and in the sky. Despite their incessant movements and the fact that surveillance and interception operations are predominantly characterised as rescue operations, thousands of people have lost their lives at sea over recent years. Many have been left abandoned even in situations where their whereabouts were long known to European and North African authorities, often in cases when migrant boats were already adrift and thus unable to reach Europe on their own accord.

    At the same time, even in the violent and carceral Mediterranean Sea, a range of interventions have occurred that have prevented both deaths at sea and the smooth operation of the refoulment industry. NGO rescuers, activists, fishermen and, at times, merchant vessel crews have conducted mass rescues over recent years, despite being harassed, threatened and criminalised by Euro-Libyan authorities at every turn. Through their presence, they have documented and repeatedly ruptured the operations of the Euro-Libyan border force, shedding light on what is meant to remain hidden.

    Maybe most importantly, the Mediterranean’s carceral condition has not erased the possibility of migratory acts of escape. Indeed, tactics of border subversion adapt to changing carceral techniques, with many migrant boats seeking to cross the sea without being detected and to reach European coasts autonomously. As the UNHCR notes in reference to the maritime arrival of 34,000 people in Italy and Malta in 2020: “Only approximately 4,500 of those arriving by sea in 2020 had been rescued by authorities or NGOs on the high seas: the others were intercepted by the authorities close to shore or arrived undetected.”

    While most of those stuck on the Maridive supply vessel off Tunisia’s coast in 2019 were returned to countries of origin, some tried to cross again and eventually escaped Mediterranean carcerality. Despite Euro-North African attempts to capture and contain them, they moved on stubbornly, and landed their boats in Lampedusa.

    https://www.opendemocracy.net/en/can-europe-make-it/mediterranean-carcerality-and-acts-escape

    #enfermement #Méditerranée #mer_Méditerranée #migrations #asile #réfugiés #frontières #expérimentation #OIM #Tunisie #Zarzis #externalisation #migrerrance #carcéralité #refoulement #push-backs #Libye #Vos_Triton #EU_Trust_Fund_for_Africa #Trust_Fund #carceral_space

    via @isskein

  • Tunisie : la diaspora se mobilise face à une situation sanitaire « catastrophique »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/07/14/tunisie-la-diaspora-se-mobilise-face-a-une-situation-sanitaire-catastrophiqu

    Tunisie : la diaspora se mobilise face à une situation sanitaire « catastrophique » ;Des chaînes de solidarité s’organisent entre la société civile et les Tunisiens vivant à l’étranger, permettant de recueillir des fonds face à l’explosion des cas de Covid-19.
    Le réseau social, qui compte 7 millions d’utilisateurs dans un pays de 12 millions d’habitants, est aussi l’un des vecteurs de la chaîne de solidarité en train de s’organiser avec les Tunisiens à l’étranger. Une diaspora qui représente plus d’1,5 million de personnes, dont plus de 700 000 en France.« Nous avons déjà récolté près de 71 000 euros en dix jours et commandé une dizaine de concentrateurs d’oxygène de 10 litres ainsi que des masques FFP2 », déclare Mehdi Bouchair, 34 ans, pharmacien basé à Bizerte (nord) et vice-président de l’association d’entraide Lost and Found Tunisia en Tunisie.
    La collecte a été possible grâce à la participation de cinq associations tunisiennes issues de France, d’Allemagne, des Pays-Bas et des Etats-Unis. Un geste qui a nécessité de vaincre certaines réticences. « Les donateurs voulaient savoir où irait l’argent et exprimaient leur refus de donner aux ambassades ou à l’Etat », explique Mehdi Bouchair.La crise sanitaire s’inscrit dans un climat politique morose au sein du pays et une défiance généralisée à l’égard des institutions. Au printemps 2020, pendant le confinement, l’Etat tunisien avait mis en place un fonds de solidarité ayant permis de récolter près de 62 millions d’euros. Mais sa gestion et la répartition des financements dans la lutte contre la pandémie ont été critiquées pour leur opacité.
    « Nous sommes en train de suivre la même voie que le Liban après l’explosion du port de Beyrouth où tout le monde demandait de donner aux associations et non à l’Etat », confirme Lotfi Hamadi, fondateur de l’association Wallah We Can et membre du collectif Nafassni (« Laissez-nous respirer ») qui prévoit de publier tous les chiffres des aides et dons reçus tant de l’OMS que des pays étrangers.Malgré cette défiance à l’égard de l’Etat, la société civile s’organise pour faire face à une situation sanitaire qualifiée de « catastrophique » par les autorités. Le pays enregistre une moyenne de 100 à 150 décès par jour dus au Covid-19, soit le taux de mortalité le plus élevé du continent.« On ne peut pas parler d’un effondrement du système de santé car celui-ci continue de résister et de fournir des efforts considérables, mais c’est vrai qu’il est en souffrance », précise Yves Souteyrand, représentant de l’OMS en Tunisie.
    Il ajoute que le pays a été dépassé par l’arrivée du variant Delta, très virulent, « qui aujourd’hui représente près de la moitié des contaminations ». Selon lui, les mesures de restrictions sanitaires n’ont peut-être pas été prises assez tôt après que ce variant a été détecté dans certaines régions. « Aujourd’hui, nous avons l’un des taux épidémiques les plus sévères de la région avec 900 morts en une semaine et un taux de positivité de 35 % », explique-t-il.Face à la pénurie de vaccins et aux lenteurs de la campagne de vaccination – seulement 5 % de la population est complètement vaccinée –, de nombreux pays ont réagi en envoyant des vaccins – près de 4 millions de doses devraient ainsi affluer. « Cette solidarité internationale, qui concerne aussi l’équipement médical et l’oxygène, est remarquable », ajoute Yves Souteyrand.« Nous avons aidé et nous allons encore aider et je pense particulièrement à la Tunisie », a insisté Emmanuel Macron lors de son discours sur la situation épidémique lundi 12 juillet. Le gouvernement français a promis mardi que 800 000 doses seraient livrées « dans les prochains jours », tout en plaçant le pays sur liste rouge en raison de la dégradation de la situation sanitaire. La Tunisie enregistre plus de 500 000 cas de contamination et 16 651 décès à la date du 14 juillet.
    L’ambassade de Tunisie en France a appelé ses ressortissants le 10 juillet à participer à l’effort collectif à travers des dons en argent et en équipement médical. Dès le 18 mai, déjà alerté par la recrudescence des cas et des décès, un collectif de binationaux avait publié une tribune dans Le Monde pour appeler à la solidarité internationale, avant la visite officielle du premier ministre Jean Castex en Tunisie.
    La psychiatre Fatma Bouvet de la Maisonneuve, l’une des signataires, déplore qu’un « marché noir de la santé » s’installe face à l’urgence. Un développement symptomatique, selon elle, des défaillances dans la gestion de la crise sanitaire. « La mobilisation des associations est nécessaire car, parallèlement, vous avez des vendeurs de mort. J’y ai été confrontée lorsque j’ai essayé de chercher à distance un concentrateur d’oxygène pour l’un des membres de ma famille : les prix ont triplé en une semaine », décrit-elle.
    Lire aussi En Tunisie, la crise sur tous les frontsLa société civile et la diaspora misent sur un système d’entraide bien rodé depuis la révolution. « Beaucoup d’entre nous se sont connus via des réseaux de la société civile qui ont aidé pour la supervision des élections législatives et présidentielle depuis 2011. Avec les réseaux sociaux, on peut s’organiser facilement », explique Nesrine Rebai, 37 ans, consultante basée à Tunis pour des associations et agences onusiennes. Elle-même vient de lancer un groupe Facebook privé SOS Tunisie Covid-19 qui diffuse des initiatives et met en contact les donateurs et les organisations.
    D’autres travaillent quand même avec l’Etat, comme l’association Tunisiens des deux rives, qui a passé depuis 2020 une convention avec le ministère de la santé afin que les dons médicaux puissent être exemptés de taxes douanières. L’association, qui a mis en place un système de traçabilité des dons, a pu obtenir 300 concentrateurs d’oxygène de Tunisiens vivant à l’étranger et près de 3 millions de masques offerts par une entreprise française.Certains aimeraient donner la possibilité aux médecins partis à l’étranger de revenir dans leur pays ponctuellement, le temps de la crise. La Tunisie perd actuellement entre 700 et 800 médecins par an. S’ils sont en France, ils ne peuvent plus exercer dans leur pays d’origine, car ils doivent faire une demande de radiation auprès de l’ordre des médecins. Même chose s’ils décident de repartir en Tunisie. Si on prend l’exemple des médecins réanimateurs tunisiens : 160 exercent encore en Tunisie dans le public, 250 dans le privé, contre près de 500 en France.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#france#sante#diaspora#crisesanitaire#solidarité#medecin#retour

  • L’Afrique face au Covid-19 : en Tunisie, « le système de santé s’effondre »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/07/09/l-afrique-face-au-covid-19-en-tunisie-le-systeme-de-sante-s-effondre_6087713

    L’Afrique face au Covid-19 : en Tunisie, « le système de santé s’effondre »

    La situation sanitaire est « catastrophique » en Tunisie, qui enregistre ces dernières semaines un nombre record de contaminations au Covid-19, a annoncé, jeudi 8 juillet, Nissaf Ben Alaya, la porte-parole du ministère de la santé, reconnaissant que « le système sanitaire du pays s’est malheureusement effondré ». Selon Mme Ben Alaya, qui s’exprimait lors d’un entretien accordé à une radio tunisienne, il est désormais difficile de trouver un lit disponible ou d’avoir la quantité nécessaire d’oxygène dans les hôpitaux du pays : « Si nous n’unissons pas nos efforts, la catastrophe [sanitaire] va empirer. »
    Les hôpitaux tunisiens connaissent depuis deux semaines un important afflux de patients durant cette vague de propagation du coronavirus qui atteint des niveaux inédits. Mardi, la Tunisie a enregistré 9 823 cas (dont 134 décès) en une journée, des chiffres jamais atteints depuis mars 2020, alors que le pays voit se propager les variants Alpha et Bêta. Au total ont été recensés 473 229 cas de contamination au Covid-19, dont 15 861 décès, pour environ 12 millions d’habitants. Sur plus 3 millions de personnes inscrites pour se faire vacciner, seulement 608 332 ont reçu les deux doses.
    Face à la situation, la Libye voisine a décidé jeudi de fermer ses frontières et de suspendre les vols avec la Tunisie pour une semaine. Les autorités tunisiennes ont, elles, ordonné le confinement de la population dans six gouvernorats, dont Tunis et sa banlieue, jusqu’au 31 juillet et l’interdiction des déplacements entre régions.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#libye#sante#frontiere#variant#systemesante#vaccination#situationepidémique#confinement#deplacementinterne

  • La question migratoire revient au Conseil européen
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/06/23/la-question-migratoire-revient-au-conseil-europeen_6085347_3210.html

    La question migratoire revient au Conseil européen. La proposition d’un « pacte global pour la migration » présentée par la Commission en septembre 2020, reste bloquée, même si les Vingt-sept se sont mis d’accord sur certains aspects du projet, comme l’Agence européenne sur l’asile. La discussion entre les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, réunis en sommet jeudi 24 et vendredi 25 juin, promettait, selon leur entourage, d’être rapide mais elle traduit, en tout cas, l’inquiétude des uns et des autres. Alors que la météo s’améliore et que la pandémie du Covid-19 recule, le dossier de la migration revient, en effet, au premier plan. En Italie, en Grèce, en Espagne, mais aussi en Lituanie qui a vu arriver récemment, à sa frontière avec la Biélorussie, quelque 400 réfugiés, irakiens, syriens et afghans notamment. « Ce n’est pas beaucoup, mais ça change la perception de l’est sur les sujets migratoires », confie-t-on à la Commission.
    Selon les dernières données de l’agence Frontex, les tentatives de franchissement sont partout à la hausse par rapport à 2020, sauf en Méditerranée orientale (6 215 depuis le début de 2021, soit - 47 %). Elles ont augmenté de 151 % en Méditerranée centrale (15 717) et de 104 % (14 723) dans les Balkans occidentaux.
    Privilège abonnés Les pays d’immigration secondaire, comme la France ou l’Allemagne, qui reprochent toujours à l’Italie ou à la Grèce de ne pas contrôler suffisamment leurs frontières s’inquiètent aussi. « Je ne crois pas qu’il y ait le moindre progrès en Italie pour l’instant », insiste un diplomate d’un pays du nord.
    En Allemagne, on redoute que la question ne vienne polluer la campagne électorale en vue du scrutin législatif de septembre. « Le pays enregistre en ce moment un peu moins de 400 demandeurs d’asile par jour, comme avant le Covid », indique une source. La chancelière Angela Merkel a échangé sur le sujet avec le président Emmanuel Macron, qu’elle recevait à dîner vendredi 18 juin, et avec Mario Draghi, le président du Conseil italien, qui s’est rendu à Berlin lundi. A cette occasion, la chancelière a souligné la nécessité de maintenir une coopération étroite avec la Turquie. Pour le premier ministre italien, le sujet est politiquement inflammable et il avait tiré la sonnette d’alarme les 24 et 25 mai, lors de la précédente rencontre entre les Vingt-Sept. « On a mis le sujet à l’ordre du jour par correction pour Draghi, mais il ne faut pas en attendre trop », confie toutefois une source à Bruxelles.
    La proposition d’un « pacte global pour la migration » présentée par la Commission en septembre 2020, reste bloquée, même si les Vingt-sept se sont mis d’accord sur certains aspects du projet, comme l’Agence européenne sur l’asile. La présidence portugaise de l’Union ne comptait pas faire de ce thème une priorité. Quant à la Slovénie, qui lui succédera le 1er juillet, elle est désormais rangée, avec la Hongrie et ses partenaires du Groupe de Visegrad, dans le camp des opposants à une politique coordonnée et solidaire. Entre les Européens de l’Est qui refusent de prendre leur part du fardeau et les pays du Sud qui ne veulent pas assumer seuls la responsabilité de l’accueil des migrants, le débat semble inextricable. Pendant ce temps, l’Europe forteresse se constitue, la Grèce construit un mur aux allures trumpiennes sur la frontière avec la Turquie, les refoulements illégaux de demandeurs d’asile se multiplient et tant le Haut-Commissariat aux réfugiés que l’Organisation internationale pour les migrations lancent un avertissement : la détérioration constante des conditions de vie des migrants en Libye, couplée au retour du beau temps, pourrait entraîner de nouvelles vagues migratoires. D’autant que les canaux légaux promis par les Européens restent une autre chimère.
    L’International Rescue Committee insiste de son côté sur les conditions de détention « horribles » dans des centres de détention libyens en proie à la violence, ce qui ne peut qu’inciter des migrants à tenter des traversées qui ont déjà entraîné la mort de plus de 500 personnes cette année. Faute d’accord possible sur le pacte et les sujets qui divisent, les dirigeants tenteront au moins d’avancer sur ceux qui feraient consensus. En l’occurrence, le renouvellement de l’accord de coopération conclu avec la Turquie en 2016. La Commission aimerait que les Etats membres participent au financement de la « facilité » mise en place pour aider financièrement Ankara à accueillir et à gérer les réfugiés, comme ils l’ont fait en 2015 et 2016 (à hauteur de la moitié du total de 6 milliards d’euros).
    Les Vingt-sept ne le voient pas de cet œil. « Le budget pluriannuel de l’Union européenne vient d’être renouvelé [pour la période 2021-2027], il y a de l’argent et donc il n’y a aucune raison que les Etats membres mettent de nouveau au pot », confie un diplomate. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, a annoncé, mardi 22 juin, qu’elle ferait une proposition aux Vingt-sept à l’occasion du Conseil. Elle se verra peut-être objecter que les politiques d’asile, de migration et de contrôle des frontières disposeront, pour la période 2021-2027, d’un budget de 18 milliards qui vient d’être adopté par le Conseil. Le principe du renforcement de la coopération avec les pays tiers, et notamment la Libye et la Tunisie, semble, lui, entériné, avec un budget d’un milliard par an. « Il s’agit de mettre en place des leviers, c’est-à-dire conditionner nos financements ou la délivrance de visas à la coopération avec les pays tiers », résume un diplomate. Paris et Rome se sont entendus sur une liste d’actions à négocier avec des pays tiers – lutte contre les trafiquants, le retour des déboutés du droit d’asile, le « traitement des causes du départ ». Ils tentent de rallier d’autres pays à ce projet, évoqué, comme d’autres, depuis un long moment.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#libye#tunisie#pacteglobal#politiquemigratoire#sante#demandeurdasile#frontiere#immigration#pandémie

  • « La #Tunisie, c’est trop difficile » : à #Sfax, des migrants subsahariens désabusés en quête d’Europe

    La hausse des départs de migrants depuis la Tunisie a atteint en 2020 un pic inédit depuis 2011. Mais la majorité des candidats à l’exil ne sont plus des Tunisiens. Les étrangers, essentiellement des ressortissants d’Afrique subsaharienne, constituent 53 % des migrants arrivés de Tunisie en Italie au premier trimestre 2021, selon le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).

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    #migrations #asile #réfugiés #migrants_sub-sahariens #vidéo
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  • « Brûler » les frontières sans se brûler : le périple d’Adem, jeune migrant tunisien
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/06/16/bruler-les-frontieres-sans-se-bruler-le-periple-d-adem-jeune-migrant-tunisie

    « Brûler » les frontières sans se brûler : le périple d’Adem, jeune migrant tunisien. Il a envoyé une photo de lui sur WhatsApp devant la tour Eiffel, accompagné d’un petit mot. « A Paris, depuis trois jours. » La dernière fois qu’on avait croisé Adem*, c’était l’été dernier, à la terrasse d’un fast-food de Mahdia, dans l’est de la Tunisie, par une nuit chaude et suffocante. Cet ancien employé de la base nautique d’un hôtel trois-étoiles avait raconté sa vie de « harrag », de « brûleur » de frontières en arabe. A l’époque, le jeune homme de 25 ans préparait son cinquième départ vers l’île italienne de Lampedusa. Avec six amis, il a finalement réussi à rejoindre, le 27 août 2020 vers 17 heures, sans passeport ni visa, ce bout de terre considéré comme la porte d’entrée de l’Europe.

    Depuis le début de l’année, près de 2 000 Tunisiens ont pris le large comme lui, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Et d’après le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), plus de 100 personnes sont mortes, entre janvier et avril. « Moi, j’ai brûlé sans me brûler », dit Adem.

    Qu’il semble loin le jour où le jeune Tunisien a mis les pieds à Lampedusa… Arrêté à son arrivée sur l’île, il a été placé avec ses compagnons en quarantaine dans un bateau, Covid oblige. Pour éviter une expulsion plus rapide, Adem ne dit pas à ceux qui l’interrogent qu’il était l’unique pilote du pneumatique, c’est l’une des leçons qu’il a retenues de ses précédentes tentatives.Transféré dans un centre de rétention à Bari après l’isolement sanitaire, il pense reconnaître un visage familier, celui d’un officiel tunisien qu’il a croisé lors de sa première tentative, en 2014. « Je lui ai dit cash : “La dernière fois, vous m’avez expulsé, qu’est-ce que vous avez gagné ? Je veux simplement vivre. Je ne suis pas un voleur.” Il s’est comporté comme un homme. Il n’a pas signé mon avis d’expulsion. » Au terme d’un mois en rétention, Adem est relâché avec un laissez-passer par les autorités italiennes. Officiellement, il a quelques jours pour quitter le territoire.
    Le jeune homme a longtemps rêvé de ce précieux sésame. Certes, il entre en Europe par la plus petite des portes, mais l’essentiel est ailleurs : une nouvelle vie s’ouvre après des années d’incertitude. Une fois libéré, il rejoint Palerme où réside une de ses tantes et trouve un travail d’ouvrier agricole. Dans les serres, il arrache des mauvaises herbes, mange de la poussière en cueillant des tomates et des aubergines aux côtés d’autres sans-papiers. Après des semaines sans salaire, son patron consent à lui verser 10 euros par jour, le double de ce qu’il gagnait quand il conduisait des jet-skis pour les touristes à Mahdia. « Au bout de plusieurs mois, je touchais 35 euros parce que j’avais plus d’expérience. Ce travail m’a cassé le dos. Je ne peux plus voir une tomate et une aubergine », lâche-t-il dans un éclat de rire.
    Avec l’argent accumulé, il a pu s’offrir quelques vêtements et financer le voyage jusqu’à Vintimille, dernier stop avant la France. Le reste, il l’a envoyé à ses parents. Mais avant d’arriver à la frontière, le jeune Tunisien a dû traverser la Botte en bus, plus discret que le train, en passant de grandes villes en grandes villes. Durant ce voyage, il lui faut éviter à tout prix le contrôle de police.
    Une fois arrivée à Vintimille, début mai, une autre difficulté l’attend : traverser la frontière sans se faire repérer. Là-bas, il rencontre des passeurs. Tunisiens, Marocains, Français… le migrant a l’embarras du choix. « Il y a un vrai marché et des arnaques aussi. Tout le monde veut profiter de nous, surtout les Français », assure-t-il. Il rencontre deux frères tunisiens en qui il a très vite confiance. Prix réclamé ? 200 euros. Il part de nuit à travers les sentiers : 20 km à se cacher de la police, des voitures, parfois en traversant un tunnel… « J’ai eu peur », confie-t-il.
    Aujourd’hui, Adem est hébergé chez des Tunisiens dans une lointaine banlieue. Ce sont des amis d’amis qui ont été, comme lui, sans-papiers avant d’être régularisés. Par solidarité, ils ont accepté de le loger sans contrepartie. Le jeune homme a déjà trouvé un emploi, au noir forcément : « Dès que je suis arrivé, j’ai cherché du travail. Je me suis rendu dans les quartiers arabes de la ville pour me renseigner et devant les chantiers.
    Après plus de deux heures à raconter son histoire presque en apnée, il tient à préciser que « l’immigration, c’est psychologiquement difficile. La solitude est terrible. » De son périple, il retient une rencontre avec une femme, originaire de Sfax, une ville située non loin de la sienne. « Son mari vit en France, mais elle n’a pas pu obtenir de papiers pour le rejoindre. Alors, elle a pris le bateau avec ses deux bébés sous le bras. Ça m’a choqué, raconte-t-il ému. Tout le monde peut être un jour un migrant. »Adem sait que la France n’est pas un eldorado. S’il avait eu le choix, il serait resté en Tunisie. « J’aime mon pays, je n’aurai jamais pensé le quitter. Je veux juste travailler quelques années, aider ma famille et y retourner un jour », se promet-il. Il a conscience aussi que les sans-papiers peuvent être mal vus. Alors, il ne demande qu’une chose : « Qu’on me donne ma chance. Je ne suis pas venu vendre de la drogue. Je vais tout faire pour être la meilleure personne possible. On se doit de présenter la meilleure image parce que d’autres vont venir derrière nous. »

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  • Covid-19 dans le monde : l’Algérie rouvre partiellement ses frontières après quinze mois de fermeture
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/02/covid-19-dans-le-monde-l-algerie-rouvre-partiellement-ses-frontieres-apres-q

    L’Algérie a partiellement rouvert mardi ses frontières, avec la reprise d’une liaison aérienne entre Alger et Paris, après plus d’un an de fermeture en raison de la pandémie causée par le coronavirus. Un Airbus A330 de la compagnie nationale Air Algérie a atterri mardi vers 17 h 30 (heure en France) à l’aéroport d’Alger Houari-Boumédiène, avec à son bord 299 passagers, en provenance de Paris-Orly. Le même appareil avait effectué dans la matinée un premier vol à destination d’Orly, avec une soixantaine de passagers.
    Sitôt après avoir débarqué sur le tarmac à Alger, les passagers ont été transférés dans des cars garés à la sortie de l’aéroport pour être ensuite conduits dans un hôtel de Zeralda, une localité côtière à l’ouest de la capitale, où ils seront confinés pendant cinq jours, selon des images diffusées par des chaînes de télévision privées.Le gouvernement avait annoncé la semaine dernière une reprise progressive, à partir du 1er juin, des vols d’Air Algérie en direction de quatre pays : France, Espagne, Tunisie et Turquie. Cette réouverture limitée s’accompagne de conditions draconiennes : isolement obligatoire de cinq jours dans un des hôtels sélectionnés par les autorités et frais de confinement et de dépistage à l’arrivée à la charge des visiteurs. Les frontières terrestres et maritimes restent, quant à elles, fermées pour le moment.

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  • « C’est vrai que l’on se sent coupable et égoïste de partir, mais tout régresse » : la Tunisie affaiblie par une hémorragie de médecins
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/06/01/c-est-vrai-que-l-on-se-sent-coupable-et-egoiste-de-partir-mais-tout-regresse

    « C’est vrai que l’on se sent coupable et égoïste de partir, mais tout régresse » : la Tunisie affaiblie par une hémorragie de médecins. La dégradation du système de santé publique pousse toujours plus de praticiens à l’exode vers la France et l’Allemagne, ce qui complique la gestion de la pandémie. Le thème doit être abordé lors de la visite de Jean Castex à Tunis les 2 et 3 juin. En pleine pandémie, Narjes Soua, médecin tunisienne, a posé ses valises en Ardèche méridionale pour travailler en tant que stagiaire associée avant d’obtenir le concours d’équivalence. « C’était très rapide, j’ai commencé ma procédure de départ en août 2020. J’ai eu un contrat assez facilement parce qu’il y a une grande demande de soignants en France », explique la jeune femme de 29 ans, qui est arrivée dans l’Hexagone en octobre, après avoir soutenu sa thèse en Tunisie et fini ses années de stage.Ce départ à l’étranger était un projet de longue date. Au début, il s’agissait d’acquérir « une expérience différente ». Aujourd’hui, Narjes Soua l’envisage plus comme une installation sur le long terme. « C’est très difficile pour moi de savoir si je reviendrai travailler dans mon pays un jour. Nous n’avons aucune perspective d’avenir en Tunisie avec les salaires qu’on nous propose, et la qualité de vie n’est plus la même. Je me sens plus libre ici », confie-t-elle. Maamoun Khamassi, médecin En Tunisie, près de 80 % des jeunes inscrits à l’ordre des médecins ont fait une demande de radiation et sont partis à l’étranger en 2020. Entre 700 et 800 praticiens quittent le pays chaque année, et leur nombre ne fait qu’augmenter. Cette fuite des cerveaux vers la France ou l’Allemagne s’est banalisée pour les nouveaux diplômés, en souffrance face aux salaires proposés dans le secteur public, autour de 1 200 dinars, soit 360 euros par mois (pour un revenu minimum tunisien de 120 euros).« Pendant la pandémie, j’ai préféré travailler bénévolement aux services du SAMU plutôt qu’à l’hôpital, tellement je trouvais ça ridicule d’être payé ce prix-là, lorsqu’on enchaîne les gardes et que l’on est exposé au virus », explique Maamoun Khamassi, 34 ans, lui aussi débarqué en Ardèche, il y a deux mois.
    L’arrivée du Covid-19 en Tunisie a accentué l’effet de loupe sur les défaillances du système de santé publique, pointées du doigt par les soignants depuis des années. « La plupart des recrutements sont bloqués à cause de l’endettement de l’Etat et, lorsqu’on recrute, les contrats sont très précaires et ne fournissent même pas une couverture santé en cas de Covid, considéré comme une maladie professionnelle seulement pour les salariés », explique Ridha Dhaoui, président de l’ordre des médecins de Tunisie.
    « Il est arrivé qu’en plein Covid-19 nous ayons des lits de réanimation, mais sans le personnel nécessaire pour s’en occuper. » Ahlem Belhadj, secrétaire générale du Syndicat des médecins. Ce chirurgien appartient à la génération partie en France pendant sa jeunesse pour enrichir son expérience, avant de revenir exercer en Tunisie. Aujourd’hui, cette mobilité est plus compliquée. D’abord parce que de nombreux professionnels ne souhaitent plus rentrer au pays, découragés par les conditions de travail. En décembre, la mort de l’un d’entre eux après une chute dans une cage d’ascenseur, en panne, dans un hôpital régional, avait suscité la colère et incité les jeunes médecins à descendre dans la rue. Signe que leur statut social s’est dégradé, « les violences de certaines familles de patients se sont multipliées dans les urgences, nous n’avions pas cela il y a dix ans », rappelle Ridha Dhaoui.
    Autre préoccupation, l’impossibilité de la bi-appartenance, un médecin inscrit à l’ordre tunisien ne peut pas exercer en France, et inversement lorsqu’il s’inscrit en France. Un problème pour les anesthésistes et les réanimateurs, l’un des plus gros contingents de l’exode. « Je connais certains médecins de cette spécialité qui font des cycles de garde en France sur quelques mois et qui pourraient revenir exercer dans le public en alternance en Tunisie s’ils en avaient la possibilité », ajoute Ridha Dhaoui, qui estime que cette mobilité pourrait pallier les nombreux départs.
    Douloureux dilemme. De son côté, Ahlem Belhadj, pédopsychiatre et secrétaire générale du Syndicat des médecins, plaide pour la négociation d’accords bilatéraux entre les deux pays, « afin de lutter contre l’hémorragie, sans limiter les libertés individuelles de nos jeunes ». Cet exode a de lourdes conséquences en Tunisie. Et la crise sanitaire n’a rien arrangé. « Il est arrivé qu’en plein Covid-19 nous ayons des lits de réanimation, mais sans le personnel nécessaire pour s’en occuper », poursuit Ahlem Belhadj. Si bien que le gouvernement a été contraint en 2021 d’augmenter de 13 % le budget du ministère de la santé et d’annoncer le ­recrutement de près de 300 médecins. Pour Maamoun Khamassi qui s’acclimate progressivement à son travail dans le service des urgences d’un centre hospitalier régional français, le dilemme est toujours présent. « C’est vrai que l’on se sent coupable et égoïste de partir parce que l’on sait que l’on a besoin de nous, mais tout régresse en Tunisie. Un jeune médecin passe son temps à faire le travail de cinq personnes en même temps, c’est un gaspillage d’énergie. »
    La France ne représente pourtant pas toujours la panacée pour les expatriés tunisiens, qui doivent patienter de longues années avant de pouvoir s’inscrire à l’ordre français et espérer un salaire supérieur à 3 000 euros. Le statut des 5 000 médecins diplômés hors de l’Union européenne et travaillant aux services des urgences et de réanimation des établissements publics français, dont les salaires sont souvent inférieurs à ceux de leurs homologues français, avait été dénoncé à plusieurs reprises au cœur de la crise sanitaire. Mais ces contraintes ne découragent pas les plus jeunes. « Je pense rentrer un jour avec un projet, mais c’est tributaire de l’amélioration de la situation en Tunisie. Le départ n’est jamais une décision facile », conclut Sleh Chehaibi, urgentiste installé en France depuis plusieurs années. Son hôpital a recruté huit Tunisiens cette année.

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  • Plus de 1 400 migrants sont arrivés ce week-end sur l’île italienne de Lampedusa
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/10/plus-de-1-400-migrants-sont-arrives-ce-week-end-sur-l-ile-italienne-de-lampe

    Plus de 1 400 migrants sont arrivés ce week-end sur l’île italienne de Lampedusa. Ces débarquements ont été dénoncés par Matteo Salvini, le chef de la Ligue. Une ONG a averti que des centaines d’autres personnes étaient en difficulté dans les eaux maltaises.
    Plus de 1 400 migrants sont arrivés samedi 8 et dimanche 9 mai à bord d’une quinzaine de bateaux sur la petite île de Lampedusa, dans le sud de l’Italie, ont rapporté les médias. Près de 400 migrants de différentes nationalités, dont vingt-quatre femmes et des enfants, se trouvaient à bord d’un navire qui a été intercepté au large de Lampedusa, ont souligné les agences de presse italiennes. Un autre bateau de 20 mètres de long transportant 325 personnes a été intercepté à quelque 13 km des côtes de cette île, tandis que des centaines d’autres migrants sont arrivés à bord d’embarcations plus petites. Ces débarquements ont été dénoncés par Matteo Salvini, le chef de la Ligue (parti d’extrême droite), qui doit être jugé pour avoir bloqué des migrants en mer en 2019 quand il était ministre de l’intérieur. « Avec des millions d’Italiens en difficulté, nous ne pouvons pas penser à des milliers d’immigrants illégaux », a-t-il déclaré, exigeant une rencontre avec le premier ministre Mario Draghi.
    L’organisation non gouvernementale (ONG) Alarm Phone, qui gère une ligne téléphonique d’urgence pour aller au secours des migrants, a lancé un appel à l’aide pour recueillir les passagers de cinq bateaux transportant plus de 400 personnes au large de Malte. « La situation à bord est critique. (…) Un sauvetage est nécessaire maintenant ! », a alerté cette organisation.
    Lire aussi « Je brûle ou je me fais brûler » : Adem, 25 ans et déjà quatre tentatives de quitter la Tunisie. Les autorités judiciaires siciliennes ont entre-temps reconduit ce week-end une mesure d’interdiction de toute intervention en mer du navire de sauvetage Sea-Watch 4 d’une ONG allemande, qui avait dû le garder à l’ancre au port de Palerme, en Sicile, pendant six mois, jusqu’en mars, à l’issue d’une inspection ayant permis de trouver trop de gilets de sauvetage à son bord par rapport à sa taille.
    Les membres de l’ONG estiment que l’inspection était pour les autorités une manière détournée de bloquer le bâtiment et de l’empêcher de porter secours en mer aux migrants. « Nous espérons que les autorités ne nous empêcheront pas de nous rendre en Méditerranée centrale avec les mêmes accusations absurdes auxquelles nous sommes habitués », a tweeté vendredi Sea-Watch Italy au retour de sa dernière mission.Un autre navire, Sea-Watch 3, avait été bloqué en mars par les garde-côtes au port sicilien d’Augusta, sous prétexte, une nouvelle fois, de problèmes de sécurité.
    Malgré la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, le mouvement de migration clandestine à partir des pays du Maghreb, notamment de la Tunisie et de la Libye, vers l’Europe s’est poursuivi, notamment à destination de l’Italie, où les migrants espèrent trouver travail et perspectives. Quelque 530 000 migrants ont atteint les côtes italiennes depuis le début de l’année 2015, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une organisation intergouvernementale ayant son siège à Genève. Entre le 1er janvier et le 21 avril 2021, 8 604 personnes sont arrivées en Italie et 65 à Malte, tandis que 359 ont péri en route, selon l’OIM.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#tunisie#libye#afrique#sante#pandemie#migrationclndestine#UE

  • En Tunisie, l’autre parcours des migrants subsahariens
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/04/27/en-tunisie-l-autre-parcours-des-migrants-subsahariens_6078270_3212.html

    En Tunisie, l’autre parcours des migrants subsahariens. De Tunis à Sfax, de nombreux étudiants mais aussi des travailleurs qui ont pu régulariser leur statut, commencent à entreprendre, malgré de nombreux obstacles.
    A Sfax, cité portuaire de l’est de la Tunisie, les départs clandestins de migrants vers l’Europe et les naufrages mortels de certains bateaux rythment douloureusement le quotidien. Mais d’autres histoires s’écrivent aussi dans ce pôle économique, deuxième ville du pays : celles de projets entrepreneuriaux développés au sein de la communauté de migrants subsahariens de Sfax, qui compte près de 2 500 étudiants et quelque 6 000 à 7 000 travailleurs, grâce à un réseau associatif tissé par la diaspora.
    En plein centre-ville, dans un bâtiment immaculé situé à quelques mètres du port, Paul Laurent Nyobe Lipot, un Camerounais de 28 ans, prépare un week-end de formation, dédié aux femmes migrantes porteuses de projets. Les murs de cet incubateur nommé Kufanya – qui signifie « entreprendre » en langue swahili – sont tapissés de business plans. « Nous avons voulu faire de ce lieu un tremplin pour aider à l’entrepreneuriat et accompagner les projets d’étudiants subsahariens en Tunisie qui sortent diplômés d’universités tunisiennes mais avec un marché du travail où le taux de chômage est élevé », explique Paul Laurent.
    Sa mission, ajoute-t-il, « ne pouvait pas être dissociée de la réalité sociale que vivent aussi beaucoup de travailleurs subsahariens en situation irrégulière ». Il ouvre la porte vers une autre pièce destinée à accueillir des victimes de traumatismes vécus durant leur parcours de migration. Celles-ci peuvent bénéficier sur place d’une assistance psychologique.
    « En tant qu’activiste dans la société civile, j’en avais marre de participer à des conférences sur les conditions des migrants subsahariens en Tunisie sans être proactif », précise Paul Laurent, montrant un placard où s’entassent paquets de pâtes, lessive, gel hydroalcoolique et masques. Une banque alimentaire pour soutenir les migrants en situation précaire, créée elle aussi à l’initiative de l’incubateur.
    L’incubateur Kufanya propose aux aspirants entrepreneurs un accompagnement juridique et un petit soutien financier grâce à l’aide de bailleurs de fonds comme l’Organisation internationale pour les migrations et l’Union européenne. « Beaucoup ne savent pas comment entreprendre ou pensent même que c’est impossible puisqu’ils sont étrangers. Nous voulons leur prouver l’inverse. Même si ce n’est pas une solution miracle pour décourager les départs clandestins vers l’Europe, nous pouvons aider certains à développer un projet en Tunisie », précise cet ingénieur de formation, installé depuis sept ans dans le pays. Plus de trente entrepreneurs sont sortis de ses deux dernières cohortes et finalisent leur projet.La Tunisie, où vivent 30 000 à 40 000 travailleurs migrants subsahariens en situation irrégulière, présente des opportunités. Ainsi, le Start-up Act, voté en 2018 et qui vise à encourager les créateurs de jeunes pousses, est ouvert y compris aux étrangers développant leur entreprise dans le pays. Ce cadre législatif exonère les start-up d’impôts et de taxes pendant près de huit ans, ce dont ont profité quelques anciens de Kufanya.
    Tel est ainsi le cas de Gadus Niyonzima, 24 ans. Cet étudiant à l’école privée polytechnique de Sousse s’est lancé dans un projet de fabrication de drones destinés à son pays d’origine, le Burundi, afin de transporter des médicaments dans des villages isolés. « J’ai bénéficié d’un soutien de mon école ici en Tunisie et de subventions, en remportant des compétitions », explique-t-il. Sa start-up, Wote, a obtenu le label du Start-up Act. Et il travaille à l’élaboration d’un prototype avec une équipe subsaharienne et tunisienne dans un atelier nommé le Makerlab.
    A Tunis, Jean-Philippe Kokora, originaire de Côte d’Ivoire, doté lui aussi du précieux label, est en train de développer un réseau social africain d’e-commerce, Amonak. Passé également par Kunfunya, ce jeune homme de 21 ans voit dans la position géographique de la Tunisie « un tremplin pour échanger avec le reste du continent ».Ahmed Hamouda, entrepreneur et mentor à Kufanya, se réjouit aussi de la ratification par Tunis de la nouvelle zone de libre-échange continentale africaine, la Zlecaf, censée donner un élan aux échanges entre pays africains, y compris ceux du Maghreb. « C’est un écosystème encore naissant mais qui a beaucoup de potentiel car il est tourné vers l’Afrique et non vers l’Europe où le marché est déjà saturé et très compétitif », précise-t-il.
    Autre avantage : une loi sur l’investissement permet depuis 2016 aux entrepreneurs étrangers de fonder une société locale dans les services sans avoir à s’associer à un Tunisien – une obligation dans la plupart des autres secteurs.La plupart de ces entrepreneurs doivent tout de même surmonter bien des obstacles pour mener à bien leurs projets. Franck Yotedje Tafo, directeur de l’association Afrique Intelligence – dédiée à la défense des droits des migrants – et fondateur de l’entreprise Sapientia consulting à Sfax, cite notamment le manque d’accès aux financements, mais aussi des problèmes de racisme. Il évoque la nécessité de changer le regard autour de la migration dans le pays. Les autres profils, non étudiants, dont Paul Laurent Nyobe Lipot s’occupe, témoignent de ces difficultés. Le projet fonctionnait bien mais, récemment, sa carte de séjour qu’elle avait eu tant de mal à obtenir pour monter son projet n’a pas été renouvelée. « J’avoue que je ne comprends pas, je cotise à la CNSS [sécurité sociale] en Tunisie, je paie des impôts à l’Etat tunisien et, au final, on me refuse ma carte, sans raison », lâche-t-elle, découragée par ces problèmes administratifs persistants.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#tunisie#afriquesubaharienne#integration#parcousmigratoire#economie#politiquemigratoire

  • Le mouvement féministe en Tunisie dit adieu à l’écrivain égyptienne Nawal Saadawi

    Le mouvement féministe en Égypte, en Tunisie et dans le monde a perdu l’activiste et la militante égyptienne des droits humains Docteur Nawal Saadawi.

    Nous l’avons connue pour la première fois lors de son arrivée en Tunisie, qui a coïncidé avec le début de l’activité féministe indépendante au du club culturel Tahar Al-Haddad. Sa visite a eu un impact majeur sur les jeunes, les défenseures et les défenseurs des droits des femmes, et nous nous sommes rapprochées d’elle parce que nous partagions ses approches sur la discrimination à l’égard des femmes dans nos sociétés, sur la domination du système patriarcal ainsi que sur l’absence de la démocratie, le rôle des stéréotypes sociaux et des pratiques religieuses inégalitaires.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/04/16/le-mouvement-feministe-en-tunisie-dit-adieu-a-lecrivain

    #féminisme #tunisie

  • Chroniques de l’occupation de la Rhénanie

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, quelque 100 000 soldats français sont envoyés en #Allemagne pour occuper la Rhénanie. Environ 20 000 d’entre eux sont issus des colonies françaises, notamment de #Tunisie et du #Maroc. Rapidement, ces hommes sont la cible d’une campagne de #diffamation qui fait la une des journaux du monde entier sous le slogan « La honte noire »…

    https://www.youtube.com/watch?v=5LmnuSwdlGg


    #film #documentaire #film_documentaire
    #occupation #histoire #propagande #honte_noire #WWI #première_guerre_mondiale #accord_de_Versailles #troupes_coloniales_françaises #corps #racisme #schwarze_schmach #soldats_africains #Rhénanie #Ray_Beveridge #femmes_allemandes #Luise_Zietz #haine_raciale #stérilisation #Mulatiesierung #nationalisme #enfants_afro-allemands #bâtards_de_Rhénanie #Eugen_Fischer #nazisme #stérilisations_forcées_de_masse #Wolfgang_Abel #commission_spéciale_3 #colonisation #colonialisme #soldats_coloniaux #armée

    ping @nepthys

  • Turkey’s return policies to Syria & their impacts on migrants and refugees’ human rights

    –-> Chapitre 7 de ce rapport intitulé « Return Mania. Mapping Policies and Practices in the EuroMed Region » :

    https://euromedrights.org/wp-content/uploads/2021/03/EN_Chapter-7-Turkey_Report_Migration.pdf

    #renvois #expulsions #Turquie #réfugiés #asile #migrations #réfugiés_syriens #retour_au_pays #droits_humains #rapport #EuroMed_Rights

    –—

    ajouté à la métaliste sur les « retours au pays » des réfugiés syriens :
    https://seenthis.net/messages/904710

    ping @isskein @karine4 @rhoumour @_kg_

  • Libération immédiate des jeunes emprisonnés (Tunisie)

    Collectif de soutien aux mouvements sociaux en Tunisie
    Appel
    Libération immédiate des jeunes emprisonnés

    A l’occasion de la fête de l’indépendance, le collectif de solidarité avec les mouvements sociaux en Tunisie réitère, avec force, sa demande de libération immédiate et inconditionnelle des jeunes arrêtés suite aux derniers mouvements de protestation de janvier 2021.

    Le Collectif qui a placé le devoir de solidarité avec ces jeunes au centre de ses préoccupations a engagé de nombreuses initiatives dans ce sens (pétition internationale, lettre ouverte au Président de la République …)

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/03/22/liberation-immediate-des-jeunes-emprisonnes-tunisie

    #international #tunisie

  • Publication de l’étude « Parcours de vie de femmes migrantes en Tunisie. Entre inégalités, discriminations et ambitions »

    Dans le cadre de notre projet de « Plateformes d’assistance aux migrants dans le Grand Tunis et dans la région de Sfax » (PMGTS 3) soutenu par la Coopération Suisse, Terre d’Asile Tunisie publie une étude portant sur les femmes en situation de migration et leurs parcours en Tunisie.

    Par le recours aux récits de vie de cinq femmes migrantes accompagnées par Terre d’Asile Tunisie vivant dans le Grand Tunis, ainsi que les données quantitatives et qualitatives recueillies par la permanence d’accueil de l’association, cette étude met en lumière les parcours migratoires et situations très divers que les femmes migrantes vivent et ont vécus. Elle tente de comprendre les défis et les obstacles auxquels elles font face et qui perpétuent leurs conditions de vie précaires, mais aussi les éléments qui renforcent leur capacité de résilience.

    #Tunisia #migration #women #gender #discrimination #Terre_d'Asile-Tunisie #TAT #study #depoliticization

    https://www.terre-asile-tunisie.org/index.php/38-actualites/actualites-mdm/666-publication-de-l-etude-parcours-de-vie-de-femmes-migrantes-

    PDF : https://www.terre-asile-tunisie.org/images/Parcours_de_vie_de_femmes_migrantes_-_Terre_dAsile_Tunisie.pdf

  • Pour une libération immédiate de Rania Amdouni militante lgbtqi+ et féministe emprisonnée en tunisie

    Militante des droits des femmes et des personnes LGBTQI+ et artiste, Rania AMDOUNI (26 ans) a été arrêtée à Tunis le 27 février 2021 et condamnée à la suite d’un procès expéditif à six mois de prison ferme.

    Il convient de signaler que son arrestation s’est déroulée alors qu’elle venait porter plainte suite à une agression dont elle a été victime dans la rue en raison de son physique jugé « non-conforme » aux stéréotypes de genres.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/03/16/pour-une-liberation-immediate-de-rania-amdouni-militant

    #international #tunisie