• La France octroie une aide à la Tunisie pour lutter contre l’immigration irrégulière
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/06/19/la-france-octroie-une-aide-a-la-tunisie-pour-lutter-contre-l-immigration-irr

    La France octroie une aide à la Tunisie pour lutter contre l’immigration irrégulière
    Cette enveloppe de 26 millions d’euros devra servir « à contenir le flux irrégulier de migrants et à favoriser leur retour dans de bonnes conditions », a précisé le ministre de l’intérieur.
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 17h44
    Les ministres de l’intérieur allemand (Nancy Faeser) et français (Gérald Darmanin), avant une conférence de presse à Tunis, en Tunisie, le 19 juin 2023. FETHI BELAID / AFP
    Le ministre de l’intérieur français, Gérald Darmanin, a annoncé lundi 19 juin à Tunis, en Tunisie, l’octroi par la France de près de 26 millions d’euros à la Tunisie pour l’aider à lutter contre l’immigration irrégulière. Cette « aide bilatérale de 25,8 millions [consacr]ée aux questions migratoires » va permettre à la Tunisie d’« acquérir des équipements nécessaires et [d’]organiser les formations utiles, notamment des policiers et gardes-frontières tunisiens ». Elle s’ajoutera à une enveloppe de 105 millions d’euros annoncée il y a une semaine par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour soutenir la Tunisie dans la lutte « contre l’immigration irrégulière ». Le don français devra servir « à contenir le flux irrégulier de migrants et à favoriser leur retour dans de bonnes conditions », a précisé M. Darmanin. Après avoir rencontré, avec son homologue allemande, Nancy Faeser, le président Kaïs Saïed, il a repris une formule utilisée récemment par ce dernier, selon laquelle « la Tunisie n’est pas le garde-frontière de l’Europe ».
    « Ce n’est pas la vocation de la Tunisie d’être le garde-frontière de l’Europe », a-t-il ajouté, considérant qu’il revenait aux pays d’origine des migrants d’Afrique subsaharienne transitant par la Tunisie « de faire en sorte qu’il y ait un minimum de départs ». De nombreux migrants originaires d’Afrique subsaharienne arrivent en Tunisie pour tenter ensuite d’immigrer clandestinement par la mer vers l’Europe, certaines portions du littoral tunisien se trouvant à moins de 150 kilomètres de l’île italienne de Lampedusa. « La Tunisie est la première victime de cette immigration irrégulière et nous voulons l’assurer de toute notre solidarité », a dit le ministre français. Il a défendu « une approche européenne face au défi migratoire ainsi qu’avec les pays d’Afrique », afin « de lutter contre les réseaux de passeurs » et d’« accompagner le retour et la réinstallation [des migrants] dans leurs pays d’origine ».Evoquant le récent naufrage d’un bateau de migrants en Grèce, il a jugé que « trop de personnes prennent des risques inconsidérés, souvent exploitées par des passeurs qui sont de véritables criminels qu’[ils] d[oivent] combattre ». Mme Faeser a, pour sa part, estimé indispensable de « mettre fin à ces terribles morts en mer ».
    Selon l’Organisation internationale pour les migrations, 2 406 migrants sont morts ou ont disparu en Méditerranée – orientale, centrale et occidentale – en 2022 (+ 16,7 % sur un an). Depuis début 2023, 1 166 décès ou disparitions ont déjà été répertoriés.

    #Covid-19#migrant#migration#france#tunisie#afriquesubsaharienne#postcovid#politiquemigratoire#UE#transit#retour#reinstallation#italie

  • Le président tunisien, Kaïs Saïed, s’oppose au nouveau pacte migratoire de l’Union européenne
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/06/16/le-president-tunisien-kais-saied-s-oppose-au-nouveau-pacte-migratoire-de-l-u

    Le président tunisien, Kaïs Saïed, s’oppose au nouveau pacte migratoire de l’Union européenne
    « La Tunisie refuse d’être un pays de transit ou un lieu d’établissement », a déclaré le chef de l’Etat, alors que Bruxelles veut pouvoir y renvoyer des migrants d’autres nationalités.
    Par Monia Ben Hamadi(Tunis, correspondance)
    Publié hier à 09h58
    « La Tunisie n’est garante que de ses propres frontières », a déclaré, mercredi 14 juin, le président Kaïs Saïed à l’issue d’un entretien téléphonique avec Charles Michel, le président du Conseil européen. Cette déclaration intervient à la suite de la visite effectuée le dimanche précédent à Tunis par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, accompagnée de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, et du premier ministre néerlandais, Mark Rutte. Lors de cette visite, la deuxième dans le pays pour la dirigeante italienne en moins de cinq jours, la question d’un accord entre l’Union européenne (UE) et la Tunisie sur le contrôle des flux migratoires vers l’Europe a été posée. La Commission a annoncé le déblocage de 105 millions d’euros pour lutter contre les passeurs, investir dans l’équipement des gardes-côtes ou faciliter les procédures de rapatriement.
    Si Tunis collabore officiellement avec Rome depuis 2011 pour permettre le rapatriement de migrants irréguliers tunisiens, le nouveau pacte de l’UE est susceptible de lui imposer la réadmission de migrants y ayant seulement transité. La possibilité de renvoyer des demandeurs d’asile vers un « pays tiers sûr » est prévue dans l’accord obtenu le 8 juin, sous la pression de l’Italie, entre les ministres de l’intérieur des 27 Etats membres de l’UE, dans le cadre du « pacte sur la migration et l’asile ». Ursula von der Leyen avait annoncé dimanche qu’un protocole d’entente entre la Tunisie et l’UE devrait être signé avant la fin du mois pour être discuté lors du prochain Conseil européen, prévu les 29 et 30 juin, sans que le contenu des négociations n’ait été communiqué. « La Tunisie refuse d’être un pays de transit ou un lieu d’établissement », a rétorqué Kaïs Saïed mercredi, estimant que « le phénomène de la migration ne peut être abordé qu’en éliminant les causes et non en se limitant au traitement des conséquences ».
    Parmi les annonces faites par la présidente de la Commission, 900 millions d’euros d’assistance financière devraient être débloqués à condition que la Tunisie parvienne à trouver un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un prêt de 1,9 milliard de dollars (1,75 milliard d’euros). L’exécution de cet accord acté depuis octobre 2022 a été reportée à la suite du refus de Kaïs Saïed de se plier aux « diktats » imposés par l’institution financière.« Les accords de Bretton Woods ne sont pas une fatalité et les diktats [du FMI] ne sont pas acceptables, car s’ils étaient appliqués comme ils l’ont été en 1984, ils menaceraient la paix sociale », a-t-il réitéré lors de son entretien avec Charles Michel (selon le communiqué publié par la présidence tunisienne), en référence aux révoltes du pain qui ont éclaté en janvier 1984 à la suite d’un accord avec le FMI pour augmenter le prix du pain et des produits céréaliers.
    En visite dans le bassin minier de Gafsa (centre-ouest) la veille, le président tunisien a estimé qu’il était préférable de « mourir plutôt que de demander l’aumône aux étrangers », tentant de convaincre des manifestants de mettre fin à leur mouvement de protestation et de permettre la reprise de la production de phosphate, un secteur qui a fortement été ralenti depuis 2011 alors qu’il représentait près de 10 % des exportations. « Il n’y a aucune sourate qui porte le nom du Fonds monétaire », a-t-il asséné devant des dizaines de demandeurs d’emploi regroupés autour de lui. En plus de la production de phosphate et pour éviter la suppression des subventions sur les produits de base et les hydrocarbures, Kaïs Saïed a proposé début juin de « prendre l’excédent d’argent des riches pour le donner aux pauvres », reprenant une citation attribuée à l’un des premiers califes de l’islam, Omar Ibn Al-Khattab. « Au lieu de lever les subventions au nom de la rationalisation, il serait possible d’introduire des taxes supplémentaires à ceux qui en bénéficient sans qu’ils en aient besoin », avait-il ajouté.
    Lourdement endettée à hauteur de 80 % de son PIB et en proie à une inflation galopante (10 % en moyenne depuis le début de l’année et plus de 30 % pour certains produits alimentaires), la Tunisie peine à trouver les financements nécessaires pour combler son déficit budgétaire en l’absence d’un accord avec le FMI. La dégradation, vendredi, par l’agence de notation américaine Fitch Ratings de la note de la Tunisie, passée de CCC + à CCC – (risque élevé de défaut), n’a fait que conforter les craintes sur la santé financière du pays et, potentiellement, sur ses équilibres sociaux.

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#UE#FMI#immigration#pactemigration#asileeconomie#migrationirreguliere#transit#postcovid

  • La Tunisia rifiuta i respingimenti collettivi e le deportazioni di migranti irregolari proposti da #Meloni e #Piantedosi

    1.Il risultato del vertice di Tunisi era già chiaro prima che Giorgia Meloni, la presidente della Commissione europea Von del Leyen ed il premier olandese Mark Rutte incontrassero il presidente Saied. Con una operazione di immagine inaspettata, il giorno prima del vertice, l’uomo che aveva lanciato mesi fa la caccia ai migranti subsahariani presenti nel suo paese, parlando addirittura del rischio di sostituzione etnica, si recava a Sfax, nella regione dalla quale si verifica la maggior parte delle partenze verso l’Italia, e come riferisce Il Tempo, parlando proprio con un gruppo di loro, dichiarava : “ Siamo tutti africani. Questi migranti sono nostri fratelli e li rispettiamo, ma la situazione in Tunisia non è normale e dobbiamo porre fine a questo problema. Rifiutiamo qualsiasi trattamento disumano di questi migranti che sono vittime di un ordine mondiale che li considera come ‘numeri’ e non come esseri umani. L’intervento su questo fenomeno deve essere umanitario e collettivo, nel quadro della legge”. Lo stesso Saied, secondo quanto riportato dalla Reuters, il giorno precedente la visita, aggiungeva che di fronte alla crescente mobilità migratoria “La soluzione non sarà a spese della Tunisia… non possiamo essere una guardia per i loro paesi”.

    Alla fine del vertice non c’è stata una vera e propria conferenza stampa congiunta, ma è stata fatta trapelare una Dichiarazione sottoscritta anche da Saied che stabilisce una sorta di roadmap verso un futuro Memorandum d’intesa (MoU) tra la Tunisia e l’Unione europea, che si dovrebbe stipulare entro il prossimo Consiglio europeo dei capi di governo che si terrà a fine giugno. L’Ue e la Tunisia hanno dato incarico, rispettivamente, al commissario europeo per l’Allargamento Oliver Varheliy e al ministro degli Esteri tunisino Nabil Ammar di stilare un memorandum d’intesa (Memorandum of Understanding, MoU) sul pacchetto di partnership allargata, che dovrebbe essere sottoscritto dalla Tunisia e dall’Ue “prima di fine giugno”. Una soluzione che sa tanto di rinvio, nella quale certamente non si trovano le richieste che il governo Meloni aveva cercato di fare passare, già attraverso il Consiglio dei ministri dell’Unione europea di Lussemburgo, restando poi costretto ad accettare una soluzione di compromesso, che non prevedeva affatto -come invece era stato richiesto- i respingimenti collettivi in alto mare, delegati alla Guardia costiera tunisina, e le deportazioni in Tunisia di migranti irregolari o denegati, dopo una richiesta di asilo, giunti in Italia dopo un transito temporaneo da quel paese.

    Secondo Piantedosi, “la Tunisia è già considerata un Paese terzo sicuro da provvedimenti e atti ufficiali italiani” e “La Farnesina ha già una lista formale di Stati terzi definiti sicuri. Sia in Africa, penso al Senegal, così come nei Balcani”. Bene che nella sua conferenza stampa a Catania, censurata dai media, non abbia citato la Libia, dopo avere chiesto la collaborazione del generale Haftar per bloccare le partenze verso l’Italia. Ma rimane tutto da dimostrare che la Tunisia sia un “paese terzo sicuro”, soprattutto per i cittadini non tunisini, generalmente provenienti dall’area subsahariana, perchè il richiamo strumentale che fa il ministro dell’interno alla lista di “paesi terzi sicuri” approvata con decreti ministeriali ed ampliata nel corso del tempo, riguarda i cittadini tunisini che chiedono asilo in Italia, e che comunque possono fare valere una richiesta di protezione internazionale, non certo i migranti provenienti da altri paesi e transitati in Tunisia, che si vorrebbero deportare senza troppe formalità, dopo procedure rapide in frontiera. Una possibilità che ancora non è concessa allo stato della legislazione nazionale e del quadro normativo europeo (in particolare dalla Direttiva Rimpatri 2008/115/CE), che si dovrebbe comunque modificare prima della entrata in vigore, ammsso che ci si arrivi prima delle prossime elezioni europee, del Patto sulla migrazione e l’asilo recentemente approvato a Lussemburgo.

    La Presidente della Comissione Europea, nella brevissima conferenza stampa tenuta dopo la chiusura del vertice di Tunisi ha precisato i punti essenziali sui quali si dovrebbe trovare un accordo tra Bruxelles e Tunisi, Fondo monetario internazionale permettendo. Von der Leyen ha confermato che la Ue è pronta a mobilitare 900 milioni di euro di assistenza finanziaria per Tunisi. I tempi però non saranno brevi. “La Commissione europea valuterà l’assistenza macrofinanziaria non appena sarà trovato l’accordo (con il Fmi) necessario. E siamo pronti a mobilitare fino a 900 milioni di euro per questo scopo di assistenza macrofinanziaria. Come passo immediato, potremmo fornire subito un ulteriore sostegno al bilancio fino a 150 milioni di euro”. Come riferisce Adnkronos, “Tunisi dovrebbe prima trovare l’intesa con il Fondo Monetario Internazionale su un pacchetto di aiuti, a fronte del quale però il Fondo chiede riforme, che risulterebbero impopolari e che la leadership tunisina esita pertanto ad accollarsi”. Secondo Adnkronos, L’Ue intende “ripristinare il Consiglio di associazione” tra Ue e Tunisia e l’Alto Rappresentante Josep Borrell “è pronto ad organizzare il prossimo incontro entro la fine dell’anno”, ha sottolineato la presidente della Commissione Europea Ursula von der Leyen al termine dell’incontro. L’esecutivo comunitario è pronto ad aiutare la Tunisia con un pacchetto basato su cinque pilastri, il principale dei quali è costituito da aiuti finanziari per oltre un miliardo di euro. Il primo è lo sviluppo economico. “Sosterremo la Tunisia, per rafforzarne l’economia. La Commissione Europea sta valutando un’assistenza macrofinanziaria, non appena sarà trovato l’accordo necessario. Siamo pronti a mobilitare fino a 900 milioni di euro per questo scopo. E, come passo immediato, potremmo fornire altri 150 milioni di euro di sostegno al bilancio“. “Il secondo pilastro – continua von der Leyen – sono gli investimenti e il commercio. L’Ue è il principale investitore straniero e partner commerciale della Tunisia. E noi proponiamo di andare oltre: vorremmo modernizzare il nostro attuale accordo commerciale. C’è molto potenziale per creare posti di lavoro e stimolare la crescita qui in Tunisia. Un focus importante per i nostri investimenti è il settore digitale. Abbiamo già una buona base“. Sempre secondo quanto riferito da Adnkronos, “La Commissione Europea sta lavorando ad un memorandum di intesa con la Tunisia nelle energie rinnovabili, campo nel quale il Paese nordafricano ha un potenziale “enorme”, mentre l’Ue ne ha sempre più bisogno, per alimentare il processo di elettrificazione e decarbonizzazione della sua economia, spiega la presidente. L’energia è “il terzo pilastro” del piano in cinque punti che von der Leyen ha delineato al termine della riunione”.

    Quest’anno l’Ue “fornirà alla Tunisia 100 milioni di euro per la gestione delle frontiere, ma anche per la ricerca e il soccorso, la lotta ai trafficanti e il rimpatrio”, annuncia ancora la presidente. Il controllo dei flussi migratori è il quarto pilastro del programma che von der Leyen ha delineato per i rapporti bilaterali tra Ue e Tunisia. Per la presidente della Commissione europea, l’obiettivo “è sostenere una politica migratoria olistica radicata nel rispetto dei diritti umani. Entrambi abbiamo interesse a spezzare il cinico modello di business dei trafficanti di esseri umani. È orribile vedere come mettono deliberatamente a rischio vite umane, a scopo di lucro. Lavoreremo insieme su un partenariato operativo contro il traffico di esseri umani e sosterremo la Tunisia nella gestione delle frontiere”.

    Nel pacchetto di proposte comprese nel futuro Memorandum d’intesa UE-Tunisia, che si dovrebbe sottoscrivere entro la fine di giugno, rientrerebbero anche una serie di aiuti economici all’economia tunisina, in particolare nei settori dell’agricoltura e del turismo, e nuove possibilità di mobilità studentesca, con programmi tipo Erasmus. Nulla di nuovo, ed anche una dotazione finanziaria ridicola, se si pensa ai 200 milioni di euro stanziati solo dall’Italia con il Memorandum d’intesa con la Tunisia siglato da Di Maio per il triennio 2021-2023. Semmai sarebbe interessante sapere come stati spesi quei soldi, visti i risultati sulla situazione dei migranti in transito in Tunisia, nelle politiche di controllo delle frontiere e nei soccorsi in mare.

    2. Non è affatto vero dunque che sia passata la linea dell’Italia per due ragioni fondamentali. L’Italia chiedeva una erogazione immediata degli aiuti europei alla Tunisia e una cooperazione operativa nei respingimenti collettivi in mare ed anche la possibilità di riammissione in Tunisia di cittadini di paesi terzi ( non tunisini) giunti irregolarmente nel nostro territorio, o di cui fosse stata respinta la domanda di protezione nelle procedure in frontiera. Queste richieste della Meloni (e di Piantedosi) sono state respinte, e non rientrano nel Memorandum d’intesa che entro la fine del mese Saied dovrebbe sottoscrivere con l’Unione Europea (il condizionale è d’obbligo).

    Gli aiuti europei sono subordinati all’accettazione da parte di Saied delle condizioni poste dal Fondo Monetario internazionale per l’erogazione del prestito fin qui rifiutato dal presidente. Un prestito che sarebbe condizionato al rispetto di paramentri monetari e di abbattimento degli aiuti pubblici, e forse anche al rispetto dei diritti umani, che in questo momento non sono accettati dal presidente tunisino, ormai di fatto un vero e proprio autocrate. Con il quale la Meloni, ormai lanciata verso il presidenzialismo all’italiana, si riconosce più di quanto non facciano esponenti politici di altri paesi europei. Al punto che persino Mark Rutte, che nel suo paese ha attuato politiche migratorie ancora più drastiche di quelle propagandate dal governo italiano, richiama, alla fine del suo intervento, l’esigenza del rispetto dei diritti umani delle persone migranti, come perno del nuovo Memorandum d’intesa tra la Tunisia e l’Unione Europea.

    Per un altro verso, la “lnea dell’Italia”, dunque la politica dei “respingimenti su delega”, che si vorrebbe replicare con la Tunisia, sul modello di quanto avviene con le autorità libiche, delegando a motovedette, donate dal nostro paese e coordinate anche dall’agenzia europea Frontex, i respingimenti collettivi in acque internazionali, non sembra di facile applicazione per evidenti ragioni geografiche e geopolitiche.

    La Tunisia non e’ la Libia (o la Turchia), le autorità centrali hanno uno scarso controllo dei punti di partenza dei migranti e la corruzione è molto diffusa. Sembra molto probabile che le partenze verso l’Italia continueranno ad aumentare in modo esponenziale nelle prossime settimane. Aumentare le dotazioni di mezi e i supporti operativi in favore delle motovedette tunisine si è già dimostrata una politica priva di efficacia e semmai foriera di stragi in mare. Sulle stragi in mare neppure una parola dopo il vertice di Tunisi. Non è vero che la diminuzione delle partenze dalla Tunisia nel mese di maggio sia conseguenza della politica migratoria del governo Meloni, risultando soltanto una conseguenza di un mese caratterizzato da condizioni meteo particolarmente sfavorevoli, come ha riconosciuto anchel’OIM e l’Alto Commissariato delle Nazioni Unite per i rifugiati (UNHCR), e come tutti hanno potuto constatare anche in Italia. Vedremo con il ritorno dell’estate se le partenze dalla Tunisia registreranno ancora un calo.

    La zona Sar (di ricerca e salvataggio) tunisina si limita alle acque territoriali (12 miglia dalla costa) ed i controlli affidati alle motovedette tunisine non si possono svolgere oltre. Difficile che le motovedette tunisine si spingano nella zona Sar “libica” o in quella maltese. Continueranno ad intercettare a convenienza, quando i trafficanti non pagheranno abbastanza per corrompere, ed i loro interventi, condotti spesso con modalità di avvicinamento che mettono a rischio la vita dei naufraghi, non ridurranno di certo gli arrivi sulle coste italiane di cittadini tunisini e subsahariani. Per il resto il futuribile Memorandum d’intesa Tunisia-Libia, che ancora e’ una scatola vuota, e che l’Unione europea vincola al rispetto dei diritti umani, dunque anche agli obblighi internazionali di soccorso in mare, non può incidere in tempi brevi sui rapporti bilaterali tra Roma e Tunisi, che sono disciplinati da accordi bilaterali che si dovrebbero modificare successivamente, sempre in conformità con la legislazione ( e la Costituzione) italiana e la normativa euro-unitaria. Dunque non saranno ogettto di nuovi accordi a livello europeo con la Tunisia i respingimenti collettivi vietati dall’art.19 della Carta dei diritti fondamentali dell’Unione Europea e non si potranno realizzare, come vorrebero la Meloni e Piantedosi, deportazioni in Tunisia di cittadini di altri paesi terzi, peraltro esclusi dai criteri di “connessione” richiesti nella “proposta legislativa” adottata dal Consiglio dei ministri dell’interno di Lussemburgo. E si dovranno monitorare anche i respingimenti di cittadini tunisini in Tunisia, dopo la svolta autoritaria impressa dall’autocrate Saied che ha fatto arrestare giornalisti e sindacalisti, oltre che numerosi membri dei partiti di opposizione. In ogni caso non si dovranno dimenticare le condanne ricevute dall’Italia da parte della Corte europea dei diritti dell’Uomo, proprio per i respingimenti differiti effettuati ai danni di cittadini tunisini (caso Khlaifia). Faranno morire ancora centinaia di innocenti. Dare la colpa ai trafficanti non salva dal fallimento politico e morale nè l’Unione Europea nè il governo Meloni.

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    Saied, inaccettabili centri migranti in Tunisia

    (ANSA) – TUNISI, 11 GIU – Il presidente tunisino Kais Saied, nel suo incontro con la presidente del Consiglio, Giorgia Meloni, della presidente della Commissione Ue, Ursula von der Leyen e del primo ministro olandese Mark Rutte “ha fatto notare che la soluzione che alcuni sostengono segretamente di ospitare in Tunisia migranti in cambio di somme di denaro è disumana e inaccettabile, così come le soluzioni di sicurezza si sono dimostrate inadeguate, anzi hanno aumentato le sofferenze delle vittime della povertà e delle guerre”. Lo si legge in un comunicato della presidenza tunisina, pubblicato al termine dell”incontro. (ANSA).

    2023-06-11 18:59

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    ANSA/Meloni e l”Ue incassano prima intesa ma Saied alza posta

    (dell”inviato Michele Esposito)

    (ANSA) – TUNISI, 11 GIU – Una visita lampo, una dichiarazione congiunta che potrebbe portare ad un cruciale memorandum d”intesa, un orizzonte ancora confuso dal continuo alzare la posta di Kais Saied. Il vertice tra Ursula von der Leyen, Giorgia Meloni, Mark Rutte e il presidente tunisino potrebbe segnare un prima e un dopo nei rapporti tra l”Ue e il Paese nordafricano. Al tavolo del palazzo presidenziale di Cartagine, per oltre due ore, i quattro hanno affrontato dossier a dir poco spigolosi, dalla gestione dei migranti alla necessità di un”intesa tra Tunisia e Fmi. La luce verde sulla prima intesa alla fine si è accesa. “E” un passo importante, dobbiamo arrivare al Consiglio europeo con un memorandum già siglato tra l”Ue e la Tunisia”, è l”obiettivo fissato da Meloni, che ha rilanciato il ruolo di prima linea dell”Italia nei rapporti tra l”Europa e la sponda Sud del Mediterraneo. Nel Palazzo voluto dal padre della patria tunisino, Habib Bourguiba, von der Leyen, Meloni e Rutte sono arrivati con l”ideale divisa del Team Europe. I tre, di fatto, hanno rappresentato l”intera Unione sin da quando, a margine del summit in Moldavia della scorsa settimana, è nata l”idea di accelerare sul dossier tunisino. I giorni successivi sono stati segnati da frenetici contatti tra gli sherpa. Il compromesso, iniziale e generico, alla fine è arrivato. L”Ue sborserà sin da subito, e senza attendere il Fondo Monetario Internazionale, 150 milioni di euro a sostegno del bilancio tunisino. E” un primo passo ma di certo non sufficiente per Saied. Sulla seconda parte del sostegno europeo, il pacchetto di assistenza macro-finanziaria da 900 milioni, l”Ue tuttavia non ha cambiato idea: sarà sborsato solo dopo l”intesa tra Saied e l”Fmi. Intesa che appare ancora lontana: poco dopo la partenza dei tre leader europei, la presidenza tunisina ha infatti invitato il Fondo a “rivedere le sue ricette” ed evitare “diktat”, sottolineando che gli aiuti da 1,9 miliardi, sotto forma di prestiti, “non porteranno benefici” alla popolazione. La difficoltà di mettere il punto finale al negoziato tra Ue e Tunisia sta anche in un altro dato: la stessa posizione europea è frutto di un compromesso tra gli Stati membri. Non è un caso, ad esempio, che sia stato Rutte, portatore delle istanze dei Paesi del Nord, a spiegare come la cooperazione tra Ue e Tunisia sulla gestione dei flussi irregolari debba avvenire “in accordo con i diritti umani”. La dichiarazione congiunta, in via generica, fa riferimento ai principali nodi legati ai migranti: le morti in mare, la necessità di aumentare i rimpatri dell”Europa degli irregolari, la lotta ai trafficanti. Von der Leyen ha messo sul piatto sovvenzioni da 100 milioni di euro per sostenere i tunisini nel contrasto al traffico illegale e nelle attività di search & rescue. Meloni, dal canto suo, ha annunciato “una conferenza su migrazione e sviluppo in Italia, che sarà un ulteriore tappa nel percorso del partenariato” tra l”Ue e Tunisi. Saied ha assicurato il suo impegno sui diritti umani e nella chiusura delle frontiere sud del Paese, ma sui rimpatri la porta è aperta solo a quella per i tunisini irregolari. L”ipotesi che la Tunisia, come Paese di transito sicuro, ospiti anche i migranti subsahariani, continua a non decollare. “L”idea, che alcuni sostengono segretamente, che il Paese ospiti centri per i migranti in campo di somme di danaro è disumana e inaccettabile”, ha chiuso Saied. La strada, insomma, rimane in salita. La strategia dell”Ue resta quella adottata sin dalla prima visita di un suo commissario – Paolo Gentiloni – lo scorso aprile: quella di catturare il sì di Saied con una partnership economica ed energetica globale e di lungo periodo, in cui la migrazione non è altro che un ingranaggio. Ma Tunisi, su diritti e rule of law, deve fare di più. “L”Ue vuole investire nella stabilità tunisina. Le difficoltà del suo percorso democratico si possono superare”, ha detto von der Leyen. Delineando la mano tesa dell”Europa ma anche la linea rossa entro la quale va inquadrata la nuova partnership. (ANSA).

    2023-06-11 19:55

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    Statement 11 June 2023 Tunis
    The European Union and Tunisia agreed to work together on a comprehensive partnership package (https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/statement_23_3202)

    European Commission – Statement
    The European Union and Tunisia agreed to work together on a comprehensive partnership package
    Tunis, 11 June 2023

    Building on our shared history, geographic proximity, and strong relationship, we have agreed towork together on a comprehensive partnership package, strengthening the ties that bind us in a mutually beneficial manner.
    We believe there is enormous potential to generate tangible benefits for the EU and Tunisia. The comprehensive partnership would cover the following areas:

    - Strengthening economic and trade ties ,

    - A sustainable and competitive energy partnership

    - Migration

    - People-to-people contacts

    The EU and Tunisia share strategic priorities and in all these areas, we will gain from working together more closely.
    Our economic cooperation will boost growth and prosperity through stronger trade and investment links, promoting opportunities for businesses including small and medium sized enterprises. Economic support, including in the form of Macro Financial Assistance, will also be considered. Our energy partnership will assist Tunisia with the green energy transition, bringing down costs and creating the framework for trade in renewables and integration with the EU market.
    As part of our joint work on migration, the fight against irregular migration to and from Tunisia and the prevention of loss of life at sea, is a common priority, including fighting against smugglers and human traffickers, strengthening border management, registration and return in full respect of human rights.
    People-to-people contacts are central to our partnership and this strand of work will encompass stronger cooperation on research, education, and culture, as well as developing Talent Partnerships, opening up new opportunities for skills development and mobility, especially for youth.

    Enhanced political and policy dialogue within the EU-Tunisia Association Council before the end of the year will offer an important opportunity to reinvigorate political and institutional ties, with the aim of addressing common international challenges together and preserving the rules-based order.
    We have tasked the Minister of Foreign Affairs, Migration and Tunisians Abroad and the
    Commissioner for Neighbourhood and Enlargement to work out a Memorandum of Understanding on the comprehensive partnership package, to be endorsed by Tunisia and the European Union before the end of June.

    https://www.a-dif.org/2023/06/11/la-tunisia-rifiuta-i-respingimenti-collettivi-e-le-deportazioni-di-migranti-i

    #Tunisie #externalisation #asile #migrations #réfugiés #Memorandum_of_Understanding (#MoU) #Italie #frontières #externalisation_des_frontières #réadmission #accord_de_réadmission #refoulements_collectifs #pays_tiers_sûr #développement #aide_au_développement #conditionnalité_de_l'aide #énergie #énergies_renouvelables

    #modèle_tunisien

    • EU offers Tunisia over €1bn to stem migration

      Brussels proposes €255mn in grants for Tunis, linking longer-term loans of up to €900mn to reforms

      The EU has offered Tunisia more than €1bn in a bid to help the North African nation overcome a deepening economic crisis that has prompted thousands of migrants to cross the Mediterranean Sea to Italy.

      The financial assistance package was announced on Sunday in Tunis after Ursula von der Leyen, accompanied by the prime ministers of Italy and the Netherlands, Giorgia Meloni and Mark Rutte, met with Tunisian president Kais Saied. The proposal still requires the endorsement of other EU governments and will be linked to Tunisian authorities passing IMF-mandated reforms.

      Von der Leyen said the bloc is prepared to mobilise €150mn in grants “right now” to boost Tunisia’s flagging economy, which has suffered from surging commodity prices linked to Russia’s invasion of Ukraine. Further assistance in the form of loans, totalling €900mn, could be mobilised over the longer-term, she said.

      In addition, Europe will also provide €105mn in grants this year to support Tunisia’s border management network, in a bid to “break the cynical business model of smugglers and traffickers”, von der Leyen said. The package is nearly triple what the bloc has so far provided in migration funding for the North African nation.

      The offer of quick financial support is a boost for Tunisia’s embattled president, but longer-term support is contingent on him accepting reforms linked to a $1.9bn IMF package, a move Saied has been attempting to defer until after presidential elections next year.

      Saied has refused to endorse the IMF loan agreement agreed in October, saying he rejected foreign “diktats” that would further impoverish Tunisians. The Tunisian leader is wary of measures such as reducing energy subsidies and speeding up the privatisation of state-owned enterprises as they could damage his popularity.

      Meloni, who laid the groundwork for the announcement after meeting with Saied on Tuesday, has been pushing Washington and Brussels for months to unblock financial aid for Tunisia. The Italian leader is concerned that if the north African country’s economy imploded, it would trigger an even bigger wave of people trying to cross the Mediterranean.

      So far this year, more than 53,000 migrants have arrived in Italy by boat, more than double compared with the same period last year — with a sharp increase in boats setting out from Tunisia one factor behind the surge.

      The agreement was “an important step towards creating a true partnership to address the migration crisis,” Meloni said on Sunday.

      In February, Saied stoked up racist violence against people from sub-Saharan African countries by saying they were part of a plot to change Tunisia’s demographic profile.

      His rhetoric has softened in an apparent bid to improve the image of the deal with the EU. Visiting a camp on Saturday, he criticised the treatment of migrants “as mere numbers”. However, he added, “it is unacceptable for us to play the policeman for other countries”.

      The Tunisian Forum for Economic and Social Rights think-tank criticised the EU’s visit on Sunday as “an attempt to exploit [Tunisia’s] political, economic and social fragility”.

      The financial aid proposal comes days after European governments agreed on a long-awaited migration package that will speed up asylum proceedings and make it easier for member states to send back people who are denied asylum.

      The package also includes proposals to support education, energy and trade relations with the country, including by investing in Tunisia’s renewable energy network and allowing Tunisian students to take part in student exchange programme Erasmus+.

      The presence of the Dutch prime minister, usually a voice for fiscally conservative leaders in the 27-strong bloc, indicated that approval of the package would not be as difficult to achieve as other foreign funding requests. The Netherlands, while not a frontline country like Italy, has also experienced a spike in so-called secondary migration, as many of the people who arrive in southern Europe travel on and apply for asylum in northern countries.

      Calling the talks “excellent”, Rutte said that “the window is open, we all sense there’s this opportunity to foster this relationship between the EU and Tunisia”.

      https://www.ft.com/content/82d6fc8c-ee95-456a-a4e1-8c2808922da3

    • Migrations : les yeux doux de #Gérald_Darmanin au président tunisien

      Pour promouvoir le Pacte sur la migration de l’Union européenne, le ministre de l’Intérieur en visite à Tunis a flirté avec les thèses controversées de Kais Saied, présentant le pays comme une « victime » des flux de réfugiés.

      Quand on sait que l’on n’obtiendra pas ce que l’on désire de son hôte, le mieux est de porter la faute sur un tiers. Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a fait sienne cette stratégie durant sa visite dimanche 18 et lundi 19 juin en Tunisie. Et tant pis pour les pays du Sahel, victimes collatérales d’un échec annoncé.

      Accompagné de son homologue allemande, Nancy Faeser, le premier flic de France était en Tunisie pour expliquer au président tunisien Kais Saied le bien-fondé du Pacte sur la migration et l’asile en cours de validation dans l’Union européenne. Tel quel, il pourrait faire de la Tunisie un pays de transit ou d’établissement pour les migrants refoulés au nord de la Méditerranée. La Tunisie n’a jamais accepté officiellement d’être le gardien des frontières de l’Europe, même du temps du précédent président de la République, Béji Caïd Essebsi – officieusement, les gardes-côtes ont intercepté plus de 23 000 migrants de janvier à mai. Ce n’est pas le très panarabisant Kais Saied qui allait céder.

      Surtout que le chef de l’Etat aux méthodes autoritaires avait déjà refusé pareille proposition la semaine dernière, lors de la visite de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, accompagnée de Giorgia Meloni et Mark Rutte, chefs du gouvernement italien et néerlandais, malgré les promesses de plus d’un milliard d’euros d’aides à long terme (des projets budgétés de longue date pour la plupart). Kais Saied avait encore réitéré son refus au téléphone le 14 juin à Charles Michel, le président du Conseil européen.
      « Grand remplacement »

      Peu de chance donc que Gérald Darmanin et Nancy Faeser, « simples » ministres de l’Intérieur aient plus de succès, bien que leurs pays pèsent « 40 % du budget de l’Union européenne », comme l’a malicieusement glissé le ministre français. Alors pour ne pas repartir complètement bredouille, le locataire de la place Beauvau a promis du concret et flirté avec les thèses très controversées de Kais Saied.

      La France a promis une aide bilatérale de 25,8 millions d’euros pour « acquérir les équipements nécessaires et organiser les formations utiles, des policiers et des gardes-frontières tunisiens pour contenir le flux irrégulier de migrants ». Darmanin a surtout assuré que la Tunisie ne deviendra pas « la garde-frontière de l’Union européenne, ce n’est pas sa vocation ». Au contraire, il a présenté l’ancienne puissance carthaginoise comme une « victime » du flux migratoire.

      « Les Tunisiens qui arrivent de manière irrégulière sur le territoire européen sont une portion très congrue du nombre de personnes qui traversent à partir de la Tunisie la Méditerranée pour venir en Europe. Il y a beaucoup de Subsahariens notamment qui prennent ces routes migratoires », a ajouté le ministre de l’Intérieur français. Un argument martelé depuis des mois par les autorités tunisiennes. Dans un discours reprenant les thèses du « grand remplacement », Kais Saied, le 21 février, avait provoqué une campagne de haine et de violence contre les Subsahariens. Ces derniers avaient dû fuir par milliers le pays. Sans aller jusque-là, Gérald Darmanin a joué les VRP de Kais Saied, déclarant qu’« à la demande de la Tunisie », la France allait jouer de ses « relations diplomatiques privilégiées » avec ces pays (Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, notamment) pour « prévenir ces flux ». Si les migrants arrivant par bateaux en Italie sont, pour beaucoup, des Subsahariens – le nombre d’Ivoiriens a été multiplié par plus de 7 depuis le début de l’année par rapport à l’an dernier à la même période –, les Tunisiens demeurent, selon le HCR, la première nationalité (20 %) à débarquer clandestinement au sud de l’Europe depuis 2021.
      Préférence pour Giorgia Meloni

      Gérald Darmanin a quand même soulevé un ancien contentieux : le sort de la vingtaine de Tunisiens radicalisés et jugés dangereux actuellement présents sur le territoire français de façon illégale. Leur retour en Tunisie pose problème. Le ministre français a affirmé avoir donné une liste de noms (sans préciser le nombre) à son homologue tunisien. En attendant de savoir si son discours contribuera à réchauffer les relations avec le président tunisien – ce dernier ne cache pas sa préférence pour le franc-parler de Giorgia Meloni, venue deux fois ce mois-ci – Gérald Darmanin a pu profiter de prendre le café avec Iheb et Siwar, deux Tunisiens réinstallés dans leur pays d’origine via une aide aux retours volontaires mis en place par l’Office français de l’immigration et de l’intégration. En 2022, les Tunisiens ayant eu recours à ce programme étaient… 79. Quand on est envoyé dans une guerre impossible à gagner, il n’y a pas de petite victoire.

      https://www.liberation.fr/international/afrique/migrations-les-yeux-doux-de-gerald-darmanin-au-president-tunisien-2023061
      #Darmanin #France

    • Crisi economica e rimpatri: cosa stanno negoziando Ue e Tunisia

      Con l’economia del Paese nordafricano sempre più in difficoltà, l’intreccio tra sostegno finanziario ed esternalizzazione delle frontiere si fa sempre più stretto. E ora spunta una nuova ipotesi: rimpatriare in Tunisia anche cittadini di altri Paesi

      Durante gli ultimi mesi di brutto tempo in Tunisia, il governo italiano ha più volte dichiarato di aver compiuto «numerosi passi avanti nella difesa dei nostri confini», riferendosi al calo degli arrivi di migranti via mare dal Paese nordafricano. Ora che il sole estivo torna a splendere sulle coste del Sud tunisino, però, le agenzie stampa segnalano un nuovo «aumento delle partenze». Secondo l’Ansa, durante le notti del 18 e 19 giugno, Lampedusa ha contato prima dodici, poi altri quindici sbarchi. Gli arrivi sono stati 18, con 290 persone in totale, anche tra la mezzanotte e le due del 23 giugno. Come accadeva durante i mesi di febbraio e marzo, a raggiungere le coste siciliane sono soprattutto ivoriani, malesi, ghanesi, nigeriani, sudanesi, egiziani. I principali porti di partenza delle persone che raggiungono l’Italia via mare, nel 2023, si trovano soprattutto in Tunisia.

      È durante questo giugno piovoso che la presidente del Consiglio Giorgia Meloni è atterrata a Tunisi non una ma ben due volte, con l’intento di negoziare quello che ha tutta l’aria di uno scambio: un maggior sostegno finanziario al bilancio di una Tunisia sempre più in crisi in cambio di ulteriori azioni di militarizzazione del Mediterraneo centrale. Gli aiuti economici promessi da Bruxelles, necessari perché la Tunisia eviti la bancarotta, sono condizionati alla firma di un nuovo accordo con il Fondo monetario internazionale. Il prezzo da pagare, però, sono ulteriori passi avanti nel processo di esternalizzazione della frontiera dell’Unione europea. Un processo già avviato da anni che, come abbiamo raccontato nelle precedenti puntate di #TheBigWall, si è tradotto in finanziamenti alla Tunisia per un valore di 59 milioni di euro dal 2011 a oggi, sotto forma di una lunga lista di equipaggiamenti a beneficio del ministero dell’Interno tunisino.

      Che l’Italia si stia nuovamente muovendo in questo senso, è stato reso noto dalla documentazione raccolta tramite accesso di richiesta agli atti da IrpiMedia in collaborazione con ActionAid sull’ultimo finanziamento di 12 milioni di euro approvato a fine 2022. A dimostrarlo, è anche l’ultima gara d’appalto pubblicata da Unops, l’Agenzia delle Nazioni Unite per i Servizi di Progetto, che dal 2020 fa da intermediario tra il inistero degli Affari esteri e della cooperazione internazionale italiano (Maeci) e il ministero dell’Interno tunisino, per la fornitura di sette nuove motovedette, in scadenza proprio a giugno.

      Le motovedette si sommano al recente annuncio, reso noto da Altreconomia a marzo 2023, della fornitura di 100 pick-up Nissan Navara alla Guardia nazionale tunisina. Con una differenza, però: Roma non negozia più da sola con Tunisi, ma si impone come mediatrice tra il Paese nordafricano e l’Unione europea. Secondo le informazioni confidenziali diffuse da una fonte diplomatica vicina ai negoziati Tunisia-Ue, la lista più recente sottoposta dalla Tunisia alla Commissione europea includerebbe anche «droni, elicotteri e nuove motovedette per un totale di ulteriori 200 milioni di euro». Durante la visita del 19 giugno, anche la Francia ha annunciato un nuovo sostegno economico a Tunisi del valore di 26 milioni di euro finalizzato a «contrastare la migrazione».

      Il prezzo del salvataggio dalla bancarotta sono i migranti

      Entro fine giugno è attesa la firma del nuovo memorandum tra Unione europea e Tunisia. Ad annunciarlo è stata la presidente della Commissione Ue Ursula Von der Leyen, arrivata a Tunisi l’11 giugno insieme a Giorgia Meloni e a Mark Rutte, il primo ministro olandese.

      La visita ha fatto seguito al Consiglio dell’Ue, il vertice che riunisce i ministri competenti per discutere e votare proposte legislative della Commissione in cui sono stati approvati alcuni provvedimenti che faranno parte del Patto sulla migrazione e l’asilo. L’intesa, che dovrebbe sostituire anche il controverso Regolamento di Dublino ma deve ancora essere negoziata con l’Europarlamento, si lega alle trattative con la Tunisia. Tra i due dossier esiste un parallelismo tracciato dalla stessa Von Der Leyen che, a seguito del recente naufragio di fronte alle coste greche, ha dichiarato: «Sulla migrazione dobbiamo agire in modo urgente sia sul quadro delle regole che in azioni dirette e concrete. Per esempio, il lavoro che stiamo facendo con la Tunisia per stabilizzare il Paese, con l’assistenza finanziaria e investendo nella sua economia».

      Nel frattempo, in Tunisia, la situazione economica si è fatta sempre più complicata. Il 9 giugno, infatti, l’agenzia di rating Fitch ha declassato il Paese a “-CCC” per quanto riguarda l’indice Idr, Issuer default ratings, ovvero il misuratore della capacità di solvenza di aziende e fondi sovrani. Più è basso, più è alta la possibilità, secondo Fitch, che il Paese (o la società, quando l’indice Idr si applica alle società) possa finire in bancarotta. Colpa principalmente delle trattative fallite tra il governo di Tunisi e il Fondo monetario internazionale (Fmi): ad aprile 2023, il presidente Kais Saied ha rifiutato pubblicamente un prestito da 1,9 miliardi di dollari.

      Principale ragione del diniego tunisino sono stati i «diktat», ha detto Saied il 6 aprile, imposti dal Fmi, cioè una serie di riforme con possibili costi sociali molto alti. Al discorso, sono seguite settimane di insistente lobbying da parte italiana, a Tunisi come a Washington, perché si tornasse a discutere del prestito. Gli aiuti promessi da Von Der Leyen in visita a Tunisi (900 milioni di euro di prestito condizionato, oltre ai 150 milioni di sostegno bilaterale al bilancio) sono infatti condizionati al sì dell’Fmi.

      La Tunisia, quindi, ha bisogno sempre più urgentemente di sostegno finanziario internazionale per riuscire a chiudere il bilancio del 2023 e a rispettare le scadenze del debito pubblico estero. E le trattative per fermare i flussi migratori si intensificano. A giugno 2023, come riportato da AnsaMed, Meloni ha dichiarato di voler «risolvere alla partenza» la questione migranti, proprio durante la firma del Patto sull’asilo a Bruxelles. Finanziamenti in cambio di misure di controllo delle partenze, quindi. Ma di che tipo? Per un’ipotesi che tramonta, un’altra sembra prendere corpo.
      I negoziati per il nuovo accordo di riammissione

      La prima ipotesi è trasformare la Tunisia in un hotspot, una piattaforma esterna all’Unione europea per lo smistamento di chi avrebbe diritto a una forma di protezione e chi invece no. È un’idea vecchia, che compariva già nelle bozze di accordi Ue-Tunisia fermi al 2018, dove si veniva fatto esplicito riferimento ad «accordi regionali di sbarco» tra Paesi a Nord del Mediterraneo e Paesi a Sud, e a «piattaforme di sbarco […] complementari a centri controllati nel territorio Ue». All’epoca, la Tunisia rispose con un secco «no» e anche oggi sembra che l’esito sarà simile. Secondo una fonte vicina alle trattative in corso per il memorandum con l’Ue, «è improbabile che la Tunisia accetti di accogliere veri e propri centri di smistamento sul territorio».

      L’opinione del presidente tunisino Kais Saied, infatti, è ben diversa dai toni concilianti con i quali ha accolto i rappresentanti politici europei, da Meloni ai ministri dell’Interno di Francia (Gérald Darmanin) e Germania (Nancy Faeser), questi ultimi incontrati lo scorso 19 giugno. Saied ha più volte ribadito che «non saremo i guardiani dell’Europa», provando a mantenere la sua immagine pubblica di “anti-colonialista” e sovranista.

      Sotto la crescente pressione economica, esiste comunque la possibilità che il presidente tunisino scenda a più miti consigli e rivaluti l’idea della Tunisia come hotspot. In questo scenario, i Paesi Ue potrebbero rimandare in Tunisia non solo persone tunisine a cui è negata la richiesta d’asilo, ma anche persone di altre nazionalità che hanno qualche tipo di legame (ancora tutto da definire nei dettagli) con la Tunisia. Il memorandum Tunisia-Ue, quindi, potrebbe includere delle clausole relative non solo ai rimpatri dei cittadini tunisini, ma anche alle riammissioni di cittadini di altri Paesi.

      A sostegno di questa seconda ipotesi ci sono diversi elementi. Il primo è un documento della Commissione europea sulla cooperazione estera in ambito migratorio, visionato da IrpiMedia, datato maggio 2022, ma anticipato da una bozza del 2017. Nel documento, in riferimento a futuri accordi di riammissione, si legge che la Commissione avrebbe dovuto lanciare, «entro la fine del 2022», «i primi partenariati con i Paesi nordafricani, tra cui la Tunisia». Il secondo elemento è contenuto nell’accordo raggiunto dal Consiglio sul Patto. Su pressione dell’Italia, la proposta di legge prevede la possibilità di mandare i richiedenti asilo in un Paese terzo considerato sicuro, sulla base di una serie di fattori legati al rispetto dei diritti umani in generale e dei richiedenti asilo più nello specifico.
      I dubbi sulla Tunisia, Paese terzo sicuro

      A marzo 2023 – durante il picco di partenze dalla Tunisia a seguito di un violento discorso del presidente nei confronti della comunità subsahariana nel Paese – la lista dei Paesi di origine considerati sicuri è stata aggiornata, e include ormai non solo la Tunisia stessa, sempre più insicura, come raccontato nelle puntate precedenti, ma anche la Costa d’Avorio, il Ghana, la Nigeria. Che rappresentano ormai le prime nazionalità di sbarco.

      In questo senso, aveva attirato l’attenzione la richiesta da parte delle autorità tunisine a inizio 2022 di laboratori mobili per il test del DNA, utilizzati spesso nei commissariati sui subsahariani in situazione di regolarità o meno. Eppure, nel contesto la situazione della comunità subsahariana nel Paese resta estremamente precaria. Solo la settimana scorsa un migrante di origine non chiara, ma subsahariano, è stato accoltellato nella periferia di Sfax, dove la tensione tra famiglie tunisine in situazioni sempre più precarie e subsahariani continua a crescere.

      Malgrado un programma di ritorno volontario gestito dall’Organizzazione internazionale delle migrazioni (Oim), continua a esistere una tendopoli di fronte alla sede dell’organizzazione internazionale. La Tunisia, dove manca un quadro legale sul diritto di asilo che tuteli quindi chi viene riconosciuto come rifugiato da UNHCR, continua a non essersi dotata di una zona Sar (Search & Rescue). Proprio a questo fa riferimento esplicito la bozza del nuovo patto sull’asilo firmato a Bruxelles. Una delle condizioni richieste, allora, potrebbe essere proprio quella di notificare all’Organizzazione marittima internazionale (Imo) una zona Sar una volta ottenuti tutti gli equipaggiamenti richiesti dal ministero dell’Interno tunisino.

      https://irpimedia.irpi.eu/thebigwall-crisi-economica-rimpatri-cosa-stanno-negoziando-ue-tunisia
      #crise_économique #UE #externalisation

    • Pour garder ses frontières, l’Europe se précipite au chevet de la Tunisie

      Alors que le régime du président #Kaïs_Saïed peine à trouver un accord avec le #Fonds_monétaire_international, la Tunisie voit plusieurs dirigeants européens — notamment italiens et français — voler à son secours. Un « soutien » intéressé qui vise à renforcer le rôle de ce pays comme garde-frontière de l’Europe en pleine externalisation de ses frontières.

      C’est un fait rarissime dans les relations internationales. En l’espace d’une semaine, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, aura effectué deux visites à Tunis. Le 7 juin, la dirigeante d’extrême droite n’a passé que quelques heures dans la capitale tunisienne. Accueillie par son homologue Najla Bouden, elle s’est ensuite entretenue avec le président Kaïs Saïed qui a salué, en français, une « femme qui dit tout haut ce que d’autres pensent tout bas ». Quatre jours plus tard, c’est avec une délégation européenne que la présidente du Conseil est revenue à Tunis.

      Accompagnée de la présidente de la Commission européenne #Ursula_von_der_Leyen et du premier ministre néerlandais #Mark_Rutte, Meloni a inscrit à l’agenda de sa deuxième visite les deux sujets qui préoccupent les leaders européens : la #stabilité_économique de la Tunisie et, surtout, la question migratoire, reléguant au second plan les « #valeurs_démocratiques ».

      Un pacte migratoire

      À l’issue de cette rencontre, les Européens ont proposé une série de mesures en faveur de la Tunisie : un #prêt de 900 millions d’euros conditionné à la conclusion de l’accord avec le Fonds monétaire international (#FMI), une aide immédiate de 150 millions d’euros destinée au budget, ainsi que 105 millions pour accroitre la #surveillance_des_frontières. Von der Leyen a également évoqué des projets portant sur l’internet à haut débit et les énergies vertes, avant de parler de « rapprochement des peuples ». Le journal Le Monde, citant des sources bruxelloises, révèle que la plupart des annonces portent sur des fonds déjà budgétisés. Une semaine plus tard, ce sont #Gérald_Darmanin et #Nancy_Faeser, ministres français et allemande de l’intérieur qui se rendent à Tunis. Une #aide de 26 millions d’euros est débloquée pour l’#équipement et la #formation des gardes-frontières tunisiens.

      Cet empressement à trouver un accord avec la Tunisie s’explique, pour ces partenaires européens, par le besoin de le faire valoir devant le Parlement européen, avant la fin de sa session. Déjà le 8 juin, un premier accord a été trouvé par les ministres de l’intérieur de l’UE pour faire évoluer la politique des 27 en matière d’asile et de migration, pour une meilleure répartition des migrants. Ainsi, ceux qui, au vu de leur nationalité, ont une faible chance de bénéficier de l’asile verront leur requête examinée dans un délai de douze semaines. Des accords devront également être passés avec certains pays dits « sûrs » afin qu’ils récupèrent non seulement leurs ressortissants déboutés, mais aussi les migrants ayant transité par leur territoire. Si la Tunisie acceptait cette condition, elle pourrait prendre en charge les milliers de subsahariens ayant tenté de rejoindre l’Europe au départ de ses côtes.

      Dans ce contexte, la question des droits humains a été esquivée par l’exécutif européen. Pourtant, en mars 2023, les eurodéputés ont voté, à une large majorité, une résolution condamnant le tournant autoritaire du régime. Depuis le mois de février, les autorités ont arrêté une vingtaine d’opposants dans des affaires liées à un « complot contre la sûreté de l’État ». Si les avocats de la défense dénoncent des dossiers vides, le parquet a refusé de présenter sa version.

      L’allié algérien

      Depuis qu’il s’est arrogé les pleins pouvoirs, le 25 juillet 2021, Kaïs Saïed a transformé la Tunisie en « cas » pour les puissances régionales et internationales. Dans les premiers mois qui ont suivi le coup de force, les pays occidentaux ont oscillé entre « préoccupations » et compréhension. Le principal cadre choisi pour exprimer leurs inquiétudes a été celui du G 7. C’est ainsi que plusieurs communiqués ont appelé au retour rapide à un fonctionnement démocratique et à la mise en place d’un dialogue inclusif. Mais, au-delà des proclamations de principe, une divergence d’intérêts a vite traversé ce groupement informel, séparant les Européens des Nord-Américains. L’Italie — et dans une moindre mesure la France — place la question migratoire au centre de son débat public, tandis que les États-Unis et le Canada ont continué à orienter leur communication vers les questions liées aux droits et libertés. En revanche, des deux côtés de l’Atlantique, le soutien à la conclusion d’un accord entre Tunis et le FMI a continué à faire consensus.

      La fin de l’unanimité occidentale sur la question des droits et libertés va faire de l’Italie un pays à part dans le dossier tunisien. Depuis 2022, Rome est devenue le premier partenaire commercial de Tunis, passant devant la France. Ce changement coïncide avec un autre bouleversement : la Tunisie est désormais le premier pays de départ pour les embarcations clandestines en direction de l’Europe, dans le bassin méditerranéen. Constatant que la Tunisie de Kaïs Saïed a maintenu une haute coopération en matière de #réadmission des Tunisiens clandestins expulsés du territoire italien, Rome a compris qu’il était dans son intérêt de soutenir un régime fort et arrangeant, en profitant de son rapprochement avec l’Algérie d’Abdelmadjid Tebboune, qui n’a jamais fait mystère de son soutien à Kaïs Saïed. Ainsi, en mai 2022, le président algérien a déclaré qu’Alger et Rome étaient décidées à sortir la Tunisie de « son pétrin ». Les déclarations de ce type se sont répétées sans que les autorités tunisiennes, d’habitude plus promptes à dénoncer toute ingérence, ne réagissent publiquement. Ce n’est pas la première fois que l’Italie et l’#Algérie — liées par un #gazoduc traversant le territoire tunisien — s’unissent pour soutenir un pouvoir autoritaire en Tunisie. Déjà, en 1987, Zine El-Abidine Ben Ali a consulté Rome et Alger avant de déposer le président Habib Bourguiba.

      L’arrivée de Giorgia Meloni au pouvoir en octobre 2022 va doper cette relation. La dirigeante d’extrême droite, élue sur un programme de réduction drastique de l’immigration clandestine, va multiplier les signes de soutien au régime en place. Le 21 février 2023, un communiqué de la présidence tunisienne dénonce les « menaces » que font peser « les hordes de migrants subsahariens » sur « la composition démographique tunisien ». Alors que cette déclinaison tunisienne de la théorie du « Grand Remplacement » provoque l’indignation, — notamment celle de l’Union africaine (UA) — l’Italie est le seul pays à soutenir publiquement les autorités tunisiennes. Depuis, la présidente du Conseil italien et ses ministres multiplient les efforts diplomatiques pour que la Tunisie signe un accord avec le FMI, surtout depuis que l’UE a officiellement évoqué le risque d’un effondrement économique du pays.

      Contre les « diktats du FMI »

      La Tunisie est en crise économique au moins depuis 2008. Les dépenses sociales engendrées par la révolution, les épisodes terroristes, la crise du Covid et l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’ont fait qu’aggraver la situation du pays.

      L’accord avec l’institution washingtonienne est un feuilleton à multiples rebondissements. Fin juillet 2021, avant même la nomination d’un nouveau gouvernement, Saïed charge sa nouvelle ministre des Finances Sihem Namsia de poursuivre les discussions en vue de l’obtention d’un prêt du FMI, prélude à une série d’aides financières bilatérales. À mesure que les pourparlers avancent, des divergences se font jour au sein du nouvel exécutif. Alors que le gouvernement de Najla Bouden semble disposé à accepter les préconisations de l’institution financière (restructuration et privatisation de certaines entreprises publiques, arrêt des subventions sur les hydrocarbures, baisse des subventions sur les matières alimentaires), Saïed s’oppose à ce qu’il qualifie de « diktats du FMI » et dénonce une politique austéritaire à même de menacer la paix civile. Cela ne l’empêche pas de promulguer la loi de finances de l’année 2023 qui reprend les principales préconisations de l’institution de Bretton Woods.

      En octobre 2022, un accord « technique » a été trouvé entre les experts du FMI et ceux du gouvernement tunisien et la signature définitive devait intervenir en décembre. Mais cette dernière étape a été reportée sine die, sans aucune explication.

      Ces dissensions au sein d’un exécutif censé plus unitaire que sous le régime de la Constitution de 2014 trouvent leur origine dans la vision économique de Kaïs Saïed. Après la chute de Ben Ali, les autorités de transition ont commandé un rapport sur les mécanismes de corruption du régime déchu. Le document final, qui pointe davantage un manque à gagner (prêts sans garanties, autorisations indument accordées…) que des détournements de fonds n’a avancé aucun chiffre. Mais en 2012, le ministre des domaines de l’État Slim Ben Hmidane a avancé celui de 13 milliards de dollars (11,89 milliards d’euros), confondant les biens du clan Ben Ali que l’État pensait saisir avec les sommes qui se trouvaient à l’étranger. Se saisissant du chiffre erroné, Kaïs Saïed estime que cette somme doit être restituée et investie dans les régions marginalisées par l’ancien régime. Le 20 mars 2022, le président promulgue une loi dans ce sens et nomme une commission chargée de proposer à « toute personne […] qui a accompli des actes pouvant entraîner des infractions économiques et financières » d’investir l’équivalent des sommes indument acquises dans les zones sinistrées en échange de l’abandon des poursuites.

      La mise en place de ce mécanisme intervient après la signature de l’accord technique avec le FMI. Tandis que le gouvernement voulait finaliser le pacte avec Washington, Saïed mettait la pression sur la commission d’amnistie afin que « la Tunisie s’en sorte par ses propres moyens ». Constatant l’échec de sa démarche, le président tunisien a préféré limoger le président de la commission et dénoncer des blocages au sein de l’administration. Depuis, il multiplie les appels à un assouplissement des conditions de l’accord avec le FMI, avec l’appui du gouvernement italien. Le 12 juin 2023, à l’issue d’une rencontre avec son homologue italien, Antonio Tajani, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken s’est déclaré ouvert à ce que Tunis présente un plan de réforme révisé au FMI.

      Encore une fois, les Européens font le choix de soutenir la dictature au nom de la stabilité. Si du temps de Ben Ali, l’islamisme et la lutte contre le terrorisme étaient les principales justifications, c’est aujourd’hui la lutte contre l’immigration, devenue l’alpha et l’oméga de tout discours politique et électoraliste dans une Europe de plus en plus à droite, qui sert de boussole. Mais tous ces acteurs négligent le côté imprévisible du président tunisien, soucieux d’éviter tout mouvement social à même d’affaiblir son pouvoir. À la veille de la visite de la délégation européenne, Saïed s’est rendu à Sfax, deuxième ville du pays et plaque tournante de la migration clandestine. Il est allé à la rencontre des populations subsahariennes pour demander qu’elles soient traitées avec dignité, avant de déclarer que la Tunisie ne « saurait être le garde-frontière d’autrui ». Un propos réitéré lors de la visite de Gérald Darmanin et de son homologue allemande, puis à nouveau lors du Sommet pour un nouveau pacte financier à Paris, les 22 et 23 juin 2023.

      https://orientxxi.info/magazine/pour-garder-ses-frontieres-l-europe-se-precipite-au-chevet-de-la-tunisie

    • Perché oggi Meloni torna in Tunisia

      È la terza visita da giugno: l’obiettivo è un accordo per dare al paese aiuti economici europei in cambio di più controlli sulle partenze di migranti

      Nella giornata di domenica è previsto un viaggio istituzionale in Tunisia della presidente del Consiglio italiana Giorgia Meloni, insieme alla presidente della Commissione Europea Ursula von der Leyen e al primo ministro olandese #Mark_Rutte. Per Meloni è la terza visita in Tunisia in poco più di un mese: era andata da sola una prima volta il 6 giugno, e poi già insieme a von der Leyen e Rutte l’11 giugno.

      Il motivo delle visite è stata una serie di colloqui con il presidente tunisino, l’autoritario Kais Saied, per firmare un “memorandum d’intesa” tra Unione Europea e Tunisia che ha l’obiettivo di fornire un aiuto finanziario al governo tunisino da circa un miliardo di euro. Questi soldi si aggiungerebbero al prestito del Fondo Monetario Internazionale (#FMI) da 1,7 miliardi di euro di cui si parla da tempo e che era stato chiesto dalla Tunisia per provare a risolvere la sua complicata situazione economica e sociale.

      Il memorandum, di cui non sono stati comunicati i dettagli, secondo fonti a conoscenza dei fatti impegnerebbe la Tunisia ad applicare alcune riforme chieste dall’FMI, e a collaborare maggiormente nel bloccare le partenze di migranti e richiedenti asilo che cercano di raggiungere l’Italia via mare.

      Nell’incontro dell’11 giugno le discussioni non erano andate benissimo, e avevano portato solo alla firma di una dichiarazione d’intenti. La visita di domenica dovrebbe invece concludersi con una definizione degli accordi, almeno nelle intenzioni dei leader europei. «Speriamo di concludere le discussioni che abbiamo iniziato a giugno», aveva detto venerdì la vice portavoce della Commissione Europea Dana Spinant annunciando il viaggio di domenica.

      Il memorandum d’intesa prevede che l’Unione Europea offra alla Tunisia aiuti finanziari sotto forma di un prestito a tassi agevolati di 900 milioni di euro – da erogare a rate nei prossimi anni – oltre a due contributi a fondo perduto rispettivamente da 150 milioni di euro, come contributo al bilancio nazionale, e da 100 milioni di euro per impedire le partenze delle imbarcazioni di migranti. Quest’ultimo aiuto di fatto replicherebbe su scala minore quelli dati negli anni scorsi a Libia e Turchia affinché impedissero con la forza le partenze di migranti e richiedenti asilo.

      Dell’accordo si è parlato molto criticamente nelle ultime settimane per via delle violenze in corso da tempo nel paese, sia da parte della popolazione locale che delle autorità, nei confronti dei migranti subsahariani che transitano nel paese nella speranza di partire via mare verso l’Europa (e soprattutto verso l’Italia). Da mesi il presidente Kais Saied – che negli ultimi tre anni ha dato una svolta autoritaria al governo del paese – sta usando i migranti come capro espiatorio per spiegare la pessima situazione economica e sociale in cui si trova la Tunisia.

      Ha più volte sostenuto che l’immigrazione dai paesi africani faccia parte di un progetto di «sostituzione demografica per rendere la Tunisia un paese unicamente africano, che perda i suoi legami con il mondo arabo e islamico». Le sue parole hanno causato reazioni razziste molto violente da parte di residenti e polizia nei confronti dei migranti, con arresti arbitrari e varie aggressioni. L’ultimo episodio è stato segnalato all’inizio di luglio, quando le forze dell’ordine tunisine hanno arrestato centinaia di migranti provenienti dall’Africa subsahariana e li hanno portati con la forza in una zona desertica nell’est del paese al confine con la Libia.

      https://www.ilpost.it/2023/07/16/tunisia-meloni

    • Firmato a Tunisi il memorandum d’intesa tra Tunisia e Ue, Meloni: «Compiuto passo molto importante»

      Saied e la delegazione Ue von der Leyen, Meloni e #Rutte siglano il pacchetto complessivo di 255 milioni di euro per il bilancio dello Stato nordafricano e per la gestione dei flussi migratori. 5 i pilastri dell’intesa

      E’ stato firmato il Memorandum d’intesa per una partnership strategica e globale fra Unione europea e Tunisia. L’Ue ha diffuso il video della cerimonia di firma, alla quale erano presenti la presidente della Commissione Ue Ursula von der Leyen, la presidente del Consiglio Giorgia Meloni, il premier dell’Olanda Mark Rutte e il presidente tunisino Kais Saied. Al termine della cerimonia di firma è iniziato l’incontro fra i tre leader europei e Saied, a seguito del quale sono attese dichiarazioni alla stampa. L’incontro si svolge nel palazzo presidenziale tunisino di Cartagine, vicino Tunisi. Per raggiungere questo obiettivo Bruxelles ha proposto un pacchetto di aiuti (150 milioni a sostegno del bilancio dello Stato e 105 milioni come supporto al controllo delle frontiere), su cui era stato avviato un negoziato.

      «Il Team Europe torna a Tunisi. Eravamo qui insieme un mese fa per lanciare una nuova partnership con la Tunisia. E oggi la portiamo avanti». Lo scrive sui social la Presidente della Commissione Ue, Ursula Von der Leyen, postando foto con lei, Meloni, Rutte e Saied.

      E nella conferenza stampa congiunta con Saied, Meloni e Rutte la presidente ha affermato che la Ue coopererà con la Tunisia contro i trafficanti di migranti.

      «Abbiamo raggiunto un obiettivo molto importante che arriva dopo un grande lavoro diplomatico. Il Memorandum è un importante passo per creare una vera partnership tra l’Ue e la Tunisia». Lo ha detto la premier Giorgia Meloni al termine dell’incontro con Kais Saied nel palazzo di Cartagine. L’intesa va considerata «un modello» perle relazioni tra l’Ue e i Paesi del Nord Africa.

      L’obiettivo iniziale era di firmare un Memorandum d’intesa entro lo scorso Consiglio europeo, del 29 e 30 giugno, ma c’è stato uno slittamento. L’intesa con l’Europa, nelle intenzioni di Bruxelles, dovrebbe anche facilitare lo sblocco del finanziamento del Fondo monetario internazionale da 1,9 miliardi al momento sospeso, anche se in questo caso la trattativa è tutta in salita.

      Anche oggi, nel giorno della firma del Memorandum di Intesa tra Unione europea e Tunisia, a Lampedusa - isola simbolo di migrazione e di naufragi - sono sbarcati in 385 (ieri quasi mille). L’obiettivo dell’accordo voluto dalla premier Meloni e il presidente Saied è soprattutto arginare il flusso incontrollato di persone che si affidano alla pericolosa via del mare per approdare in Europa. Un problema che riguarda i confini esterni meridionali dell’Unione europea, come ha sempre sottolineato la presidente del Consiglio, che oggi arriverà a Tunisi per la seconda volta, con la presidente della Commissione Ursula von der Leyen e con il collega olandese Mark Rutte.

      Le dichiarazioni della premier Giorgia Meloni

      «Oggi abbiamo raggiunto un risultato estremamente importante, il memorandum firmato tra Tunisia e Ue è un ulteriore passo verso la creazione di un vero partenariato che possa affrontare in modo integrato la crisi migratoria e lo sviluppo per entrambe le sponde del Mediterraneo».

      Così la presidente del Consiglio Giorgia Meloni nel punto stampa dopo la firma del Memorandum.

      «Il partenariato con la Tunisia- ha aggiunto Meloni- rappresenta per noi un modello per costruire nuove relazioni con i vicini del Nord Africa. Il memorandum è un punto di partenza al quale dovranno conseguire diversi accordi per mettere a terra gli obiettivi che ci siamo dati».

      Infine la presidente del Consiglio ha ricordato che «domenica prossima 23 luglio a Roma ci sarà la conferenza internazionale sull’immigrazione che avrà come protagonista il presidente Saied e con lui diversi capi di Stato e governo dei paesi mediterranei. E’ un altro importante passo per affrontare la cooperazione mediterranea con un approccio integrato e io lo considero come l’inizio di un percorso che può consentire una partnership diversa da quella che abbiamo avuto nel passato».

      Le dichiarazioni della Presidente della Commisisone Europea

      Per Ursula Von der Leyen l’accordo odierno è «un buon pacchetto di misure», da attuare rapidamente «in entrambe le sponde del Mediterraneo» ma ha anche precisato che «L’ assistenza macrofinanziaria sarà fornita quando le condizioni lo permetteranno».

      La Presidente ha elencato i 5 pilastri del Memorandum con la Tunisia:

      1) creare opportunità per i giovani tunisini. Per loro «ci sarà una finestra in Europa con l’#Erasmus». Per le scuole tunisine stanziati 65 milioni;

      2) sviluppo economico della Tunisia. La Ue aiuterà la crescita e la resilienza dell’economia tunisina;

      3) investimenti e commercio: "La Ue è il più grande partner economico della Tunisia. Ci saranno investimenti anche per migliorare la connettività della Tunisia, per il turismo e l’agricoltura. 150 milioni verranno stanziati per il ’#Medusa_submarine_cable' tra Europa e Tunisia;

      4) energia pulita: la Tunisia ha «potenzialità enormi» per le rinnovabili. L’ Europa ha bisogno di «fonti per l’energia pulita. Questa è una situazione #win-win. Abbiamo stanziato 300 milioni per questo progetto ed è solo l’inizio»;

      5) migranti: «Bisogna stroncare i trafficanti - dice Von der Leyen - e distruggere il loro business». Ue e Tunisia coordineranno le operazioni Search and Rescue. Per questo sono stanziati 100 milioni di euro.

      Le dichiarazioni del Presidente Kais Saied

      «Dobbiamo trovare delle vie di collaborazione alternative a quelle con il Fondo Monetario Internazionale, che è stato stabilito dopo la seconda Guerra mondiale. Un regime che divide il mondo in due metà: una metà per i ricchi e una per i poveri eche non doveva esserci». Lo ha detto il presidente tunisino Kais Saied nelle dichiarazioni alla stampa da Cartagine.

      «Il Memorandum dovrebbe essere accompagnato presto da accordi attuativi» per «rendere umana» la migrazione e «combattere i trafficanti. Abbiamo oggi un’assoluta necessità di un accordo comune contro la migrazione irregolari e contro la rete criminale di trafficanti».

      «Grazie a tutti e in particolare la premier Meloni per aver risposto immediatamente all’iniziativa tunisina di organizzare» un vertice sulla migrazione con i Paesi interessati.

      https://www.rainews.it/articoli/2023/07/memorandum-dintesa-tra-unione-europea-e-tunisia-la-premier-meloni-von-der-le
      #memorandum_of_understanding #développement #énergie #énergie_renouvelable #économie #tourisme #jeunes #jeunesse #smugglers #traficants_d'êtres_humains #aide_financière

    • La Tunisie et l’Union européenne signent un partenariat sur l’économie et la politique migratoire

      La présidente de la Commission européenne s’est réjouie d’un accord destiné à « investir dans une prospérité partagée », évoquant cinq piliers dont l’immigration irrégulière. La Tunisie est un point de départ pour des milliers de migrants vers l’Europe.

      L’Union européenne (UE) et la Tunisie ont signé dimanche 16 juillet à Tunis un protocole d’accord pour un « partenariat stratégique complet » portant sur la lutte contre l’immigration irrégulière, les énergies renouvelables et le développement économique de ce pays du Maghreb. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est réjouie d’un accord destiné à « investir dans une prospérité partagée », évoquant « cinq piliers », dont les questions migratoires.

      La Tunisie est un point de départ pour des milliers de migrants qui traversent la Méditerranée vers l’Europe. Les chefs de gouvernement italien, Giorgia Meloni, et néerlandais, Mark Rutte, accompagnaient la dirigeante européenne après une première visite il y a un mois, pendant laquelle ils avaient proposé ce partenariat.

      Il s’agit « d’une nouvelle étape importante pour traiter la crise migratoire de façon intégrée », a dit Mme Meloni, qui a invité le président tunisien, Kais Saied, présent à ses côtés, à participer dimanche à Rome à un sommet sur les migrations. Celui-ci s’est exprimé à son tour pour insister sur le volet de l’accord portant sur « le rapprochement entre les peuples ».

      « Nouvelles relations avec l’Afrique du Nord »

      Selon Mme Meloni, le partenariat entre la Tunisie et l’UE « peut être considéré comme un modèle pour l’établissement de nouvelles relations avec l’Afrique du Nord ». M. Rutte a pour sa part estimé que « l’accord bénéficiera aussi bien à l’Union européenne qu’au peuple tunisien », rappelant que l’UE est le premier partenaire commercial de la Tunisie et son premier investisseur. Sur l’immigration, il a assuré que l’accord permettra de « mieux contrôler l’immigration irrégulière ».

      L’accord prévoit une aide de 105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration irrégulière et une aide budgétaire de 150 millions d’euros alors que la Tunisie est étranglée par une dette de 80 % de son produit intérieur brut (PIB) et est à court de liquidités. Lors de sa première visite, la troïka européenne avait évoqué une « assistance macrofinancière de 900 millions d’euros » qui pouvait être fournie à la Tunisie sous forme de prêt sur les années à venir.

      Mme von der Leyen a affirmé dimanche que Bruxelles « est prête à fournir cette assistance dès que les conditions seront remplies ». Cette « assistance » de l’UE est conditionnée à un accord entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI) pour un nouveau crédit du Fonds, un dossier qui est dans l’impasse depuis des mois.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/16/la-tunisie-et-l-union-europeenne-signent-un-partenariat-sur-l-economie-et-la

    • Les députés reprochent à la Commission européenne d’avoir signé un accord avec un « cruel dictateur » tunisien

      Des eurodéputés ont dénoncé mardi le protocole d’accord signé par l’UE avec la Tunisie.

      L’accord a été conclu dimanche après une réunion à Tunis entre le président tunisien Kaïs Saïed et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, accompagnée de la Première ministre italienne Giorgia Meloni et du Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

      Le texte, qui doit encore être précisé, prévoit l’allocation d’au moins 700 millions d’euros de fonds européens, dont certains sous forme de prêts, dans le cadre de cinq piliers : la stabilité macroéconomique, l’économie et le commerce, la transition verte, les contacts interpersonnels et les migrations.

      Ursula von der Leyen a présenté le mémorandum comme un « partenariat stratégique et global ». Mais les eurodéputés ont adopté un point de vue très critique sur la question. Ils dénoncent les contradictions entre les valeurs fondamentales de l’Union européenne et le recul démocratique en cours en Tunisie. Ils ont également déploré l’absence de transparence démocratique et de responsabilité financière.

      La figure de Kaïs Saïed, qui a ouvertement diffusé des récits racistes contre les migrants d’Afrique subsaharienne a fait l’objet des reproches de la part des parlementaires.

      https://twitter.com/sylvieguillaume/status/1681221845830230017

      « Il est très clair qu’un accord a été conclu avec un dictateur cruel et peu fiable », a dénoncé Sophie in ’t Veld (Renew Europe). « Le président Saïed est un dirigeant autoritaire, ce n’est pas un bon partenaire, c’est un dictateur qui a augmenté le nombre de départs ».

      S’exprimant au nom des sociaux-démocrates (S&D), Birgit Sippel a accusé les autorités tunisiennes d’abandonner les migrants subsahariens dans le désert « sans nourriture, sans eau et sans rien d’autre », un comportement qui a déjà été rapporté par les médias et les organisations humanitaires.

      « Pourquoi la Tunisie devrait-elle soudainement changer de comportement ? Et qui contrôle l’utilisation de l’argent ? » interroge Birgit Sippel, visiblement en colère.

      « Nous finançons à nouveau un autocrate sans contrôle politique et démocratique au sein de cette assemblée. Ce n’est pas une solution. Cela renforcera un autocrate en Tunisie », a-t-elle ajouté.

      https://twitter.com/NatJanne/status/1680982627283509250

      En face, la Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures Ylva Johansson, a évité toute controverse et a calmement défendu le mémorandum UE-Tunisie. La responsable suédoise a souligné que le texte introduit des obligations pour les deux parties.

      « Il est clair que la Tunisie est sous pression. Selon moi, c’est une raison de renforcer et d’approfondir la coopération et d’intensifier le soutien à la Tunisie », a-t-elle répondu aux députés européens.

      Selon Ylva Johansson, 45 000 demandeurs d’asile ont quitté la Tunisie cette année pour tenter de traverser la « route très meurtrière » de la Méditerranée centrale. Cette « augmentation considérable » suggère un changement du rôle de la Tunisie, de pays d’origine à pays de transit, étant donné que « sur ces 45 000, seuls 5 000 étaient des citoyens tunisiens ».

      « Il est très important que notre objectif principal soit toujours de sauver des vies, d’empêcher les gens d’entreprendre ces voyages qui finissent trop souvent par mettre fin à leur vie, c’est une priorité », a poursuivi la Commissaire.

      Les députés se sont concentrés sur les deux enveloppes financières les plus importantes de l’accord : 150 millions d’euros pour l’aide budgétaire et 105 millions d’euros pour la gestion des migrations, qui seront toutes les deux déboursées progressivement. Certains eurodéputés ont décrit l’aide budgétaire, qui est censée soutenir l’économie fragile du pays, comme une injection d’argent dans les coffres privés de Kaïs Saïed qui serait impossible à retracer.

      « Vous avez financé un dictateur qui bafoue les droits de l’homme, qui piétine la démocratie tunisienne que nous avons tant soutenue. Ne nous mentez pas ! », s’est emporté Mounir Satouri (les Verts). « Selon nos analyses, les 150 et 105 millions d’euros sont une aide au Trésor (tunisien), un versement direct sur le compte bancaire de M. Kaïs Saïed ».

      https://twitter.com/alemannoEU/status/1680659154665340928

      Maria Arena (S&D) a reproché à la Commission européenne de ne pas avoir ajouté de dispositions supplémentaires qui conditionneraient les paiements au respect des droits de l’homme.

      « Nous donnons un chèque en blanc à M. Saïed, qui mène actuellement des campagnes racistes et xénophobes, soutenues par sa police et son armée », a déclaré l’eurodéputée belge.

      « Croyez-vous vraiment que M Saïed, qui a révoqué son parlement, qui a jeté des juges en prison, qui a démissionné la moitié de sa juridiction, qui interdit maintenant aux blogueurs de parler de la question de l’immigration et qui utilise maintenant sa police et son armée pour renvoyer des gens à la frontière (libyenne), croyez-vous vraiment que M. Saïed va respecter les droits de l’homme ? Madame Johansson, soit vous êtes naïve, soit vous nous racontez des histoires ».

      Dans ses réponses, Ylva Johansson a insisté sur le fait que les 105 millions d’euros affectés à la migration seraient « principalement » acheminés vers des organisations internationales qui travaillent sur le terrain et apportent une aide aux demandeurs d’asile, comme l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), bien qu’elle ait admis que certains fonds seraient en fait fournis aux agents tunisiens sous la forme de navires de recherche et de sauvetage et de radars.

      https://twitter.com/vonderleyen/status/1680626156603686913

      « Permettez-moi d’insister sur le fait que la Commission européenne, l’UE, n’est pas impliquée dans le refoulement de ressortissants de pays tiers vers leur pays d’origine. Ce que nous faisons, c’est financer, par l’intermédiaire de l’OIM, les retours volontaires et la réintégration des ressortissants de pays tiers », a souligné la Commissaire.

      « Je ne suis pas d’accord avec la description selon laquelle la Tunisie exerce un chantage. Je pense que nous avons une bonne coopération avec la Tunisie, mais il est également important de renforcer cette coopération et d’augmenter le soutien à la Tunisie. Et c’est l’objectif de ce protocole d’accord ».

      https://fr.euronews.com/my-europe/2023/07/18/les-deputes-reprochent-a-la-commission-europeenne-davoir-signe-un-accor

  • Tunisia, quei morti in mare lasciati a marcire nell’obitorio di #Sfax

    Scattate a fine aprile le foto mostrano mucchi di cadaveri a cui nessuno dà un nome né una sepoltura.

    A terra, sulle barelle, nelle body bag, nei sacchi. Corpi abbandonati su un pavimento di cui non si intuisce neanche più il colore, sporco com’è di sangue, fluidi, sabbia. Gettati via come cose, come immondizia, fino a riempire i corridoi, saturare le stanze, i depositi. Nell’obitorio di Sfax non c’è più spazio neanche per il rispetto della morte.

    https://i.imgur.com/V67bPeX.jpg

    (#paywall)

    https://www.repubblica.it/esteri/2023/06/10/news/tunisia_obitorio_corpi_naufraghi-403847398
    #Tunisie #décès #morts #mourir_aux_frontières #frontières #asile #migrations #réfugiés #morgue #cadavres #abandon #morts_aux_frontières

  • #Zarzis : le vieil homme et l’amer

    Cela fait plus de trente ans que #Mohsen_Lihidheb arpente les rivages des environs de Zarzis, au sud-est de la #Tunisie, pour y ramasser les #objets déposés par la mer. À mesure que se multipliaient les #naufrages de bateaux partis de la proche Libye ou de son propre pays, sa quête poétique a pris une dimension tragique. Rencontre avec un homme révolté, gardien d’un étrange #musée consacré à la #mémoire des #disparus en mer.

    Alors que notre entretien touche à sa fin, Mohsen Lihidheb tient à illustrer ses propos en déclamant l’un de ses textes. Trônant au beau milieu de la pièce encombrée de fatras, casquette « Cauet » enfoncée sur de volages cheveux gris, il feuillette un exemplaire fatigué de son recueil Mamadou et le silence de la mer (2013), hésite un instant, puis se lance. Son choix ? « Funérailles de brûleur », un poème qu’il récite d’une voix hachée. Premières lignes : « Ta tête cognait sur les rochers, ding ding. Poussée par les vagues de la jetée, ding ding ».

    Ce que ces mots racontent, c’est la découverte du #corps sans vie et battu par les flots d’une personne exilée. Ligne après ligne, ding ding, s’y glissent la tristesse et la colère ressenties face à cette irruption de la #violence des frontières sur des rivages aimés. Et Mohsen de faussement s’interroger : « Que fais-tu là mon pauvre ami ? Que fais-tu là mon pauvre frère ? Ding ding ».

    Maraudes côtières

    Mohsen Lihidheb se définit comme un « #maraudeur_des_plages ». Une vocation de longue date. C’est en effet dès le début des années 1990, âgé d’une quarantaine d’années et souhaitant renouer avec la nature, qu’il s’est mis à arpenter les rives des environs de Zarzis pour y ramasser les objets rejetés par la mer. Au menu : crânes de dauphins, pierres volcaniques, vieilles bouées...

    Une quête sans objectif clair pour cet ancien fonctionnaire de La Poste de Zarzis, qui se définit aussi comme « chercheur écologiste ». Il voulait certes nettoyer les plages, comme l’atteste un poussiéreux certificat du Livre Guinness des records (« pour la collecte de 26 820 objets différents récupérés en six ans sur la plage de Zarzis »), mais il voulait aussi faire des rencontres. À ses yeux, ces objets abandonnés sont un « alphabet de la nature » qui permet « une poignée de main avec l’autre ». Parfaite illustration : les 64 « bouteilles à la mer » recueillies au fil du temps, qui ont initié de belles amitiés épistolaires. Il raconte être toujours en contact avec cette jeune Italienne qui avait confié aux flots ses pensées suicidaires après un chagrin d’amour. Quant à cet habitant de Tunis qui avait lancé à l’eau une missive quêtant l’amitié, il a fini par inviter le poète-maraudeur à son mariage. Pour chaque bouteille, une rencontre. « Toute une humanité », résume Mohsen.

    Cela aurait pu continuer ainsi, bucoliquement, entre dauphins, missives marines et collection de silex. Mais dès le milieu des années 1990, la mer a commencé à rejeter des objets moins anodins. Des chaussures, des vêtements, des casquettes. Et même : des corps. Soit les vestiges tragiques de bateaux s’étant élancés de la Libye pour tenter de rejoindre l’Europe. Cela tient à la position géographique de Zarzis, dernière ville tunisienne importante avant la frontière libyenne (à 80 km), qui fait face à l’île italienne de Lampedusa, à 250 km au nord-nord-est. Au fil des réajustements des routes migratoires, Zarzis est ainsi devenu un carrefour – des flots comme des voyageurs. C’est aujourd’hui l’une des principales zones de départ pour les Tunisiens et exilés subsahariens souhaitant rejoindre l’Italie. Le « musée » qu’a fini par constituer Mohsen est d’ailleurs situé à quelques centaines de mètres d’une plage dont s’élancent nombre d’embarcations.

    6 000 chaussures et des poussières

    C’est le musée le moins formel du monde. L’entrée est libre, la disposition des œuvres foutraque. S’il n’y avait pas cette inscription « #MUSEO » à côté de la porte d’entrée bleue, on parlerait plutôt de #mémorial improvisé. Car tout ici est entassement, placement aléatoire et toujours renouvelé. Amphores et éponges marines côtoient des poupées, des soutiens-gorges, de pleines étagères de bouteilles. Il y a aussi des #chaussures, beaucoup de chaussures – « 6 000 unités », assure Mohsen –, jusque dans des caisses empilées dans le jardin à l’arrière du bâtiment. Des tongs rudimentaires côtoient de minuscules baskets à scratch, des sandales, différents modèles Adidas. Selon le taulier, chacune d’elles serait dotée d’une voix propre. Pointant un empilement de tongs, il s’enflamme : « Tu vois comme elles sont rafistolées ? Bricolées avec du fil de fer ? Et c’est souvent avec ce genre de chaussures qu’ils ont traversé le désert ! Toutes ces retouches disent les souffrances, le courage ! »

    Il y a aussi ce manteau de petite fille, rouge vif, avec de la fourrure synthétique blanche. Mohsen en parle comme d’une relique précieuse, presque vivante. Il raconte aussi avoir organisé un « mariage fictif » après la découverte d’un autre vêtement de fillette, un gilet brodé. La cérémonie consistait en une procession motorisée dans Zarzis et ses alentours, avec le bout de tissu ouvragé brandi au ciel et une musique de mariage en fond sonore. « Je voulais lui redonner ce dont elle avait été privée, ce qu’elle aurait vécu une fois devenue femme si elle ne s’était pas noyée », explique-t-il. « Certains ici disent que je suis un peu fou », rigole Mohsen. Il n’en a cure, qualifie même avec emphase son musée de « référence mondiale ». Se déclarant opposant sous les anciens présidents Bourguiba puis Ben Ali, ce fils de paysans pauvres dit pourtant se méfier des postures politiques et ne s’attarde pas sur l’autoritarisme galopant de l’actuel président Kaïs Saïed, récemment auteur d’effroyables déclarations racistes à l’origine d’une vague d’agressions xénophobes contre les exilés. Comme si sa pratique échappait à la politique : « Je ne suis pas un militant ni un intellectuel, ma démarche est plus durable. Je constate juste que ce sont toujours les plus pauvres qui trinquent. »

    Son bréviaire est donc avant tout poétique. Il n’en reste pas moins animé d’« un grand cri de #colère, la colère froide, déterminée, permanente » contre les responsables des naufrages – les gardiens de la forteresse Europe, des deux côtés des flots. Pour faire vivre la mémoire des disparus en mer et refuser l’oubli, il a été jusqu’à bâtir un petit #cimetière sur une colline des environs. Il y a enterré les membres épars qu’il a recueillis, notamment des pieds, les autorités rechignant à prendre en charge les morceaux de corps qu’il trouve régulièrement. « Quand je les enterre, j’essaye d’être le plus respectueux possible, souffle-t-il. Alors je récite des prières issues de plusieurs religions, afin qu’il n’y ait pas de risque d’erreur. C’est le moins que je puisse faire. »

    http://cqfd-journal.org/Zarzis-le-vieil-homme-et-l-amer
    #migrations #frontières #mourir_aux_frontières #Méditerranée #morts_aux_frontières

    ping @_kg_ @karine4 @isskein

  • Le racisme tue à Sfax !
    Appel pour la protection des migrants subsahariens en danger en Tunisie

    Un crime odieux s’est déroulé à Sfax, dans la nuit du 21 au 22 mai 2023.
    Un groupe de jeunes Tunisiens s’est rendu coupable d’une agression abjecte sur des jeunes Subsahariens. Résultat : un mort et deux blessés parmi les agressés. Selon le porte-parole du tribunal de Sfax, « les agresseurs voulaient s’en prendre aux Subsahariens dans leur domicile afin de leur prendre des biens et de l’argent ».
    Depuis l’automne dernier, il règne en Tunisie un climat de haine et d’hostilité envers les étrangers et, particulièrement, les Subsahariens qui y résident.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/02/24/arrestations-arbitraires-et-campagnes-haineuses-a-lencontre-des-personnes-migrantes-dorigine-subsaharienne-en-tunisie/#comment-57130

    #international #tunisie

  • The Migration Managers

    How a little-known organization far from public scrutiny is helping to shape Europe’s migration policy.

    “Making Migration Better” is what the #International_Centre_for_Migration_Policy_Development (#ICMPD) promises its members. ICMPD advises countries in the background, creates international networks and also becomes active itself in border regions of the EU. ICMPD is an organization that is known to only a few, but at the same time has become an important player in EU migration policy.

    Together with a team of international journalists, we investigated what exactly ICMPD does. We filed numerous requests under the EU and German Freedom of Information laws and received hundreds of documents in response. Additionally, we were able to view internal ICMPD documents, some of which we are also publishing today after thorough examination and careful consideration. We shared our findings in advance with ZDF Magazin Royale and the Austrian daily DerStandard, and jointly coordinated articles.

    Our investigation led to the EU’s external borders in the Western Balkans and to North Africa; to training camps for border guards and “dead body management”, and the roleplayed not only by ministries and governments, but also by the German Federal Police, a former Austrian Vice Chancellor, and the now internationally wanted white-collar criminal Jan Marsalek.
    Our research shows:

    – As an international organization, ICMPD is subject to few transparency obligations. This allows ICMPD to create and host spaces where member states like Germany can discuss migration policy out of the public eye.
    - ICMPD directly and indirectly influences European migration policy. Strengthening of asylum law, which is publicly proposed by politicians, was partly worked out beforehand in informal meetings or outlined in documents of ICMPD.
    – ICMPD directly and indirectly supports border and coast guards in Libya, Morocco and Tunisia - authorities that are accused of grave human rights violations. In doing so, ICMPD is helping to push the EU’s external border towards North Africa. Currently, the EU is also discussing border procedures at the EU’s external borders as part of the asylum system reform.
    - ICMPD co-developed ideas for a dubious asylum project - including for Germany. In the process, ICMPD also worked closely with Jan Marsalek, a white-collar criminal who has since gone underground.

    ICMPD was founded in 1993. The organization’s purpose was to make it possible to exchanges views on migration policy. Due to the ongoing conflict in Yugoslavia,, the focus was mainly on the Balkans. Nearly two decades later, ICMPD’s focus would radically shift.

    Michael Spindelegger was appointed as he ICMPD’s Director General in 2016. He is a former Austrian vice chancellor, former Secretary General of ÖVP, the countrys’ biggest governing party, and the political foster father of Austria’s former chancellor Sebastian Kurz. Commenting on his arrival at ICMPD, Spindelegger said in an interview, “I want to give the organization more political weight and visibility.”

    Since Spindelegger took office, ICMPD’s projects, staff and annual budget have steadily increased. While the budget was 16.8 million euros in 2015, it was already 74.5 million in 2022. 56 percent of the money ICMPD received in 2022 came from the EU Commission. The rest came from EU member states, transit countries and countries of origin: the members of the ICMPD.

    Technocratic terms to disguise the true essence

    ICMPD describes its main business as a three-pillar model of “migration management”: research, dialogue and capacity building. The organization writes studies on migration, it brings states to the table for negotiations, and then implements what governments have decided. But what sounds mundane in theory has far-reaching consequences in practice.

    “I think the notion of migration management appeals to a lot of people because it makes migration more of a technocratic issue,” explains Jeff Crisp. Crisp was a senior staff member of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) and is an expert on migration. The term migration management, according to him, is so popular among governments and organizations because it obscures the true nature of their actions and there is no need to talk openly about restriction and deterrence.

    In 2020, ICMPD’s chief Spindelegger described how he envisions successful “migration management” in several interviews. EU states should enter into more partnerships with countries of origin for a “more efficient return policy,” i.e., deport more people. Asylum applications should be processed in a few days near the border, which human rights organizations criticize as insufficient time for a fair process. Similarly, the ICMPD chief argued that migrants should be selected according to the needs of companies in the destination countries.

    These ideas have been widely criticized by human rights activists and lawyers, but they fit into the political line of many European governments, especially in view of the current debate about reforming the EU asylum system.

    In early 2023, the need for deportations and cooperation with third countries is now publicly the dogma of EU migration policy. In Germany, the governing coalition came to conclusions after a summit which are in fact contrary to the coalition agreements: the government wants more deportations, asylum procedures at the EU’s external borders, agreements with third countries, as shown by a document we recently published. To enforce more deportations, Germany has even created its own special envoy since the beginning of the year.

    This strategic orientation has been discussed for some time, but in an informal setting: at negotiation rounds, events and congresses such as those organized by ICMPD. So far, however, little of this has reached the outside world, because ICMPD has almost no transparency obligations.
    Backroom Talks and Racist Comments

    Legally, ICMPD is an “International Organization” - an intergovernmental association to carry out a supranational task. It has the same status as, for example, the Organization of Petroleum Exporting Countries (OPEC). As an international organization, ICMPD does not pay taxes, is difficult to prosecute in court, and cannot be summoned before any parliament for information.

    This special status seems to be welcomed, above all, by EU states whose migration policies are particularly controversial. For example, according to the minutes of a meeting with Spindelegger in July 2020, the then-deputy migration minister of Greece said, “ICMPD can provide a flexible and informal forum (for discussions) without the pressure of the media; A forum to solve problems.” One solution he may have wanted to discuss at the time was a heavily criticized asylum law which contemplated rejected asylum seekers to be detained on a blanket basis.

    In the informal setting provided by ICMPD, some seem to dare to formulate what would probably be strongly criticized publicly. A representative of the Dutch Ministry of Justice and Security, in an informal exchange with representatives of EU states and EU institutions in May 2020 on “The Protection of Human and Public Security in the New Migration Agenda,” said that the “Refugee Treaty is not the issue”, but the European Convention on Human Rights is. According to the representative, “the right to request asylum makes migration management” very difficult”.

    Insights into the inner workings of ICMPD are provided by an internal diversity report from 2019, which we were able to view. Half of the respondents said they believe that not all employees have the same opportunities. More than one in three said they had been discriminated against or harassed while working at ICMPD. Similarly, the report found that employees regularly made racist and discriminatory comments about people from regions where ICMPD works - especially from the African continent.

    When asked, ICMPD said that “internal steps” have been taken since then and “will be subject to a new review soon.”
    Externalization of the EU’s external borders

    In 2015, the EU launched the Trust Fund for Africa with a funding budget of five billion euros. It was an indirect reaction to the increasing number of migrants coming to Europe. Since then, EU funds have been flowing to North African states and their border institutions for technological and personnel development, among other things - and ICMPD is helping with this.

    Exactly what that looks like is revealed at a meeting in January 2019 between Spindelegger and the EU Commission. It says that an agreement with Morocco for ICMPD “border management assistance operations” had been concluded. A previous investigation shows that, in the course of this project, surveillance technologies that allow access to secured phones had been delivered. According to a former ICMPD employee, there were no mechanisms to prevent abuses by Morocco, such as using this technology to target activists, academics and journalists.

    Furthermore, the meeting between ICMPD and the EU Commission relates to border security through “provide training and technical assistance” in Libya. The EU stresses that ICMPD’s involvement is “instrumental” to moving this forward quickly - for example, with regard to the “White Paper,” a strategy document that, while not binding on the parties involved, sets the political direction and next steps.

    For several years, journalists and human rights organizations have reported on how migrants are systematically pushed back along the central Mediterranean and the inhumane detention conditions that await them in Libya. The fact that the EU and some member states support Libya is also an issue. What is less known, however, is what mediating role ICMPD had in the elaboration of the strategy.

    Just a few months after the EU highlighted ICMPD’s mediating role in the process, representatives from the EU, UN, Libya, France, Italy, and ICMPD met in Tunis in June 2019. The aim of this meeting was to start the elaboration of a strategy paper for a “fully-fledged border security and management system”.
    Training and coordination with the so-called Libyan Coast Guard

    We had filed a request under the EU Freedom of Information law for the white paper from the EU Commission, but it was denied. The reason given was that, if the document became public, the relationship between the EU and Libya would be endangered. Nevertheless, we have obtained the document and publish it after a thorough examination. It is a version from December 2019, which is described as final.

    The document justifies why the preparation of such a strategy document is necessary: Libya would need to reform its structures in order to regain full control over its borders. The reason given is that the country faces “immense challenges” from “the flow of migrants, who, to a large extent, intend to use Libya as a transit route to Europe.” Migration “has complicated an already fragile political situation” and is “undermining the security, stability, and social wellbeing of the Libyan state and society.

    What should follow from this, with the participation of ICMPD among others, is shown in an EU document from 2021: A training center for the so-called Libyan coast guard is to be established. Likewise, mechanisms are to be created to forge cooperation between Libya, the EU and neighboring countries - for the Border Guard Training Academy and the Libyan Maritime Rescue Coordination Center.

    Human rights organizations call this approach the “externalization of the EU’s external borders,” which means the outsourcing of border protection and migration management tasks to third countries. Likewise, cooperation with the Libyan Maritime Rescue Coordination Unit would lead to more pull-backs. This means that third countries, with the support of the EU, would prevent fleeing people from reaching Europe.

    “The support given by the EU to the Libyan coast guard in terms of pull-backs, pushbacks, (and) interceptions led to violations of certain human rights,” said Chaloka Beyani in late March 2023, who was a member of the Fact-Finding Mission to Libya of the U.N. Human Rights Council, which released its report in the process.

    “You can’t push back people to areas that are unsafe, and the Libyan waters are unsafe for the embarkation of migrants,” Beyani continued. He added that the EU and its member states are not found to be responsible for war crimes, but “the support given has aided and abetted the commission of the crimes.”
    Atmosphere of hatred towards migrants

    ICMPD is not only active in Libya, but also in Tunisia - and since 2019, on a much larger scale.

    That same year, Tunisia elected a new president who is now not only pushing the state system towards dictatorship, but also creating an atmosphere of hatred towards migrants. At the end of February 2023, he called on Tunisian security forces to take urgent measures against migrants.

    Romdhane Ben Amor, spokesman for the Tunisian Forum for Social and Economic Rights, tells us exactly what that looks like. “There is a political pressure on the coast guard to prevent people from leaving, no matter what the cost, no matter what the damage. That’s how the violence started, and the Coast Guard is responsible for a lot of it.”

    Reports of human rights abuses by the Tunisian coast guard are mounting. Alarmphone writes about this, saying that the Tunisian coast guard beats migrants with sticks, demands money for rescues, and even steals the boat engines.

    And it is these security forces that continue to be supported and trained by ICMPD with the support of the EU, Germany, Austria and Denmark. In fact, this cooperation is even being expanded, as EU Commissioner Ylva Johansson reiterated at a meeting in Tunis in late April 2023.

    When asked about this, ICMPD says that it learned about the violence emanating from the Tunisian coast guard through the media and therefore cannot comment further.
    Active support of the German Federal Police

    Regarding EU support to the Tunisian coast guard, a dossier was prepared in 2019 jointly with ICMPD. “Preferred options in line with the National vision” had been identified, as well as “requests for equipment and capacity building measures.” Underwater drones, radars and even a dedicated IT system, the Integrated System for Maritime Surveillance, or ISMariS, were to be provided.

    Germany was presented with the plans for Tunisia at a meeting in January 2020 between the Federal Police and ICMPD. The goal: “Make migration and mobility of people orderly, safe and regular.” To this end, the coast guards of North African states are to be trained and provided with equipment. Two training centers are being built in Tunisia for this purpose, one in the south and one in the north of the country. The northern center is financed by Germany.

    The minutes of a meeting in January 2022 show how Germany is continuing to provide support: the Federal Police have equipped the Tunisian coast guard with 12 speedboats. Likewise, the Federal Police was “involved in SAR-connected trainings”. In an email written after the meeting, the Federal Police representative again advocates that Tunisia’s fleet be further expanded through “donor support.” For the following years, he proposed “boating training for Fast Control Boats” and “modernization of the boat fleet.”

    We were unable to find out in detail what curriculum ICMPD, the German Federal Police and other authorities of EU member states use to train the Tunisian coast guard. However, the minutes of various meetings provide an insight into the subject areas. French security authorities organized for example a “training course on the management of dead bodies at sea.”

    When asked, the German Federal Police confirmed that it was supporting the Tunisian coast guard with “training, advisory and procurement services.” In response to criticism of its involvement in Tunisia, the Federal Police pointed out that Tunisia was described as a “safe port” on the UNHCR website. However, this description can no longer be found on the UNHCR website.
    More deportations through migration diplomacy

    ICMPD is very active not only on the African continent, but also along the so-called Balkan route.

    In July 2020, the “Salzburg Forum”, a meeting of 18 EU interior ministers, EU commissioners, EU agencies such as Frontex and ICMPD took place in Vienna. The result was, among other things, the establishment of the “Joint Cooperation Platform on Irregular Migration”. This was chaired by the former deputy director of Frontex Berndt Körner.

    According to preparatory documents and an email, ICMPD elaborated on why such a platform was needed at a follow-up meeting in February 2021. “Irregular economic migration” is a shared problem, ICMPD said, and therefore there is a need to build capacity for “quick procedures, quick returns, and to coordination border closures again”.

    ICMPD will not only assist with training and capacity building, it said, but will also help with the “implementation of a regional returns mechanism” - meaning deportations. Through “migration diplomacy,” ICMPD would support the negotiation of agreements with third countries.

    Previous experience in supporting deportations has been gained by ICMPD in Turkey. The project, with the acronym FRMON, aims to “strengthen the capacity to conduct return operations in Turkey.” The duration was from 2021 to 2022, during which time Human Rights Watch wrote that deportations from Turkey to Afghanistan had increased by 150 percent. Many other states had suspended this after the Taliban took power.
    More money for migration management

    Those who try to enter the EU via the so-called Western Balkan route often arrive from Bosnia-Herzegovina and want to get to Croatia. In recent years, journalists and activists have documented how Croatian border officials use batons to push back migrants, preventing them from applying for asylum in an EU country.

    The Western Balkan states, where many of the migrants are then stranded, are therefore of great importance to the EU. Bosnia-Herzegovina has been an official candidate for EU membership since 2022 and must therefore fulfill certain conditions. For this purpose, a so-called Instrument for Pre-accession Assistance (IPA) fund was set up years before. Part of the money goes to migration and border management.

    What this means exactly is revealed in documents from meetings between ICMPD and Bosnian authorities, which we have obtained and will publish following a detailed examination.

    In January 2021, shortly before the second meeting of the coordination platform, Spindelegger made a phone call on behalf of ICMPD to then-Bosnian Security Minister Selmo Cikotić. According to the minutes, the telephone call had been initiated by ICMPD. We have the preparatory documents.

    ICMPD criticized that EU funds “for the management of migration would be mainly provided for humanitarian needs." Ninety percent of the budget has been used on basic needs of migrants and only 10 percent for “migration management,” he said. Therefore, according to ICMPD, it “became evident that it is necessary to intensify the efforts aimed at strengthening the capacities of the migration management authorities in BiH”. For a good “migration management” ICMPD will provide equipment, training but also personnel.

    The Lipa camp, whose detention center had been reported on several times in the previous weeks, was also discussed. The security minister was pleased that ICMPD had sent a “project proposal” regarding Lipa.

    500,000 € had been paid by the EU Commission to ICMPD for the construction of the detention unit. According to the documents, the order was for “temporary detention facilities
    for migrants within the multi-purpose reception centre Lipa in line with European and international standards.”. When asked, ICMPD did not answer what was meant by this term. The detention unit would be built to “support the authorities of Bosnia and Herzegovina to further develope and implement capacity in the area of returns in order to adress irregular migration.”

    We publish the “Action Plan” prepared by ICMPD with the EU.
    Dialogue only

    Another point raised in the conversation between ICMPD and Bosnia’s minister is a “facilitation of dialogue between Bosnia and Herzegovina and Croatia and Slovenia regarding readmission and prevention of push-backs.” It is true that there has been a so-called “readmission” agreement between Bosnia and Croatia since 2007. This allows a state to send migrants back to another country. So far, however, this agreement has not been implemented, and Croatia was not yet a member of the EU at the time of the agreement.

    The Border Violence Monitoring Network reports that migrants who enter Croatia through Bosnia and Herzegovina are apprehended, imprisoned, and forced to sign a document in Croatian agreeing to be sent back to Bosnia. According to a conversation with representatives of the network and a report by Human Rights Watch, this is made possible by the revival of the readmission agreement – the dialogue that ICMPD wanted to promote.
    A dubious card project

    Even before Germany became a member of ICMPD, the organization had come up with something very special for German “migration management.” The now internationally wanted white-collar criminal Jan Marsalek and the now insolvent financial services provider Wirecard were a part of it.. Their plan: a “digital refugee card”. Asylum seekers were no longer to receive cash, but all financial support was to be paid out digitally.

    According to the project description, which we are now publishing, this card should not be limited to the payment function. The “usability of certain functions, such as payment transactions” should be limited to “certain geographies” and “deployment scenarios.” Similarly, the card “could be extended to include the possibility of direct retrieval of cardholder data with government/police terminals/equipment.”

    The project should not be limited to Bavaria, according to documents we received following a Freedom of Information Act request to the German Federal Ministry of the Interior. Bavarian State Secretary Joachim Herrmann wrote in a letter to then-Interior Minister Horst Seehofer in October 2020 that he planned to "implement this new payment system in cooperation with Prof. Dr. Spindelegger and ICMPD. He said it could “serve as a model for similar projects in Europe.” In his response, Seehofer called the project a “lighthouse project.”

    “If a German politician were to propose introducing an identity card that is also a bank card that all Germans use to pay for their purchases, and which could then be read by all authorities, including the police, one thing would be certain: he would be out of a job within hours,” said Matthias Spielkamp of AlgorithmWatch. “But the fact that Seehofer and others call it a lighthouse project to force people seeking protection to use such a card shows abundantly clear their contempt for the human rights of those who need protection the most.”

    What Herrmann and Seehofer’s emails do not mention, however, is who was originally intended to carry out the project alongside ICMPD. The project description comes from a mail in November 2019 for preparation of a meeting between state secretaries from Bavaria and Brandenburg, a CDU politician, ICMPD head Michael Spindelegger and Jan Marsalek, at that time still CFO of Wirecard. Another email we publish shows that Marsalek had already had a conversation with a company about the idea of a Digital Refugee Card in July 2019 and had helped develop the idea.

    As the report from Wirecard’s investigative committee shows, Marsalek had a very unique idea when it came to migrants. He wanted to pay for a border guard force of 15,000 to 20,000 “militiamen” to stop people trying to get to Europe via Libya and the central Mediterranean Sea as early as Libya’s southern border.

    Wirecard is now insolvent and is considered Germany’s biggest financial scandal. However, the “Digital Refugee Card” project is not completely on hold. In Bavaria, the legal framework for the project has already been adjusted accordingly. An email from the State Ministry to the BMI in March 2021 states that a “private sector payment service provider” will provide the cards. An “involvement of NGOs” is not planned.

    In response to a press inquiry, the Bavarian Ministry of Interior said that it was currently looking for an implementing company.

    https://fragdenstaat.de/en/blog/2023/05/19/the-migration-managers

    #lobby #migrations #asile #réfugiés #frontières #lobbying #influence #politique_migratoire #externalisation #Afrique_du_Nord #Tunisie #route_des_Balkans #Jan_Marsalek #gardes-côtes_libyens #Maroc #Libye #Michael_Spindelegger #migration_management #Spindelegger

  • Migranti, #Piantedosi in Tunisia: rimpatri volontari assistiti per chi rinuncia ad attraversare il Mediterraneo
    https://i.imgur.com/5MHVfZz.png

    Nuova missione del ministro dell’Interno dopo quella annullata con la commissaria europea Johansson e i colleghi di Francia e Germania. Nessun sostegno economico in vista da parte di Fmi ed Europa, l’Italia può promettere solo nuovi mezzi per la Guardia costiera.

    Rispedire nei Paesi d’origine il maggior numero di migranti subsahariani arrivati in Tunisia per evitare che possano imbarcarsi per tentare la traversata verso l’Europa. È questo il nuovo obiettivo dell’accordo raggiunto oggi a Tunisi tra il ministro dell’Interno Matteo Piantedosi e il suo omologo #Kamel_Fekih.

    (#paywall)
    https://www.repubblica.it/cronaca/2023/05/15/news/migranti_tunisia_piantedosi_visita-400168140
    #Tunisie #migrations #asile #réfugiés #externalisation #renvois #expulsions #accord #retours_volontaires #migrants_sub-sahariens #Matteo_Piantedosi

    ping @_kg_

    • Piantedosi in missione in Tunisia, obiettivo rafforzare la cooperazione sulla sicurezza e il contrasto ai trafficanti di esseri umani

      Il Ministro dell’Interno, Matteo Piantedosi, si è recato in visita in Tunisia dove è stato ricevuto dal Presidente della Repubblica Kaïs Saïed, e ha incontrato il Ministro dell’Interno, Kamel Fekih.

      Al centro dei colloqui, il comune obiettivo di rafforzare la cooperazione sul piano della sicurezza e su quello del contrasto ai trafficanti di esseri umani.

      Durante gli incontri tenutisi oggi a Tunisi è stato più volte sottolineato come i rapporti tra i due governi siano solidi, fondati sulla leale collaborazione e sulla comunanza di vedute.

      L’Italia ha ben presente che la Tunisia sta facendo moltissimo per bloccare le partenze e contrastare i trafficanti, che mettono a serio rischio la vita dei migranti e la stessa incolumità dei soccorritori. In questo contesto si è discusso di implementare programmi congiunti di rimpatrio volontario assistito dalla Tunisia verso i Paesi di origine dei migranti.

      Gli sbarchi in Italia sarebbero molto più numerosi senza l’attività messa in campo dalle autorità tunisine che si trovano a contrastare un forte flusso dai Paesi sub-sahariani.

      Piantedosi ha espresso a Fekih “il pieno apprezzamento per il rilevante sforzo compiuto dalla Tunisia per sorvegliare le frontiere marittime e terrestri, per contrastare le reti di trafficanti e confiscare le loro imbarcazioni, per soccorrere in mare i migranti e riportarli sulla terraferma prestando loro assistenza”.

      Il sostegno dell’Italia al governo di Tunisi per il controllo delle frontiere terrestri e marittime è concreto e si sta realizzando per mezzo di piani di assistenza tecnica e forniture.
      Nel corso dell’incontro i due Ministri hanno condiviso un metodo di lavoro, e forme più intense di collaborazione sul fronte migratorio, anche sul piano investigativo.

      L’Italia è anche impegnata per il miglioramento delle condizioni e delle prospettive di vita della popolazione più giovane e per l’attivazione di canali legali di migrazione per istruzione/lavoro e per vulnerabili bisognosi di protezione internazionale. Ciò nel quadro di una cooperazione che affronti il fenomeno migratorio con un approccio globale.

      Lavorare tutti insieme, in collaborazione con l’Unione europea e le organizzazioni internazionali, per affrontare e governare i flussi migratori è fondamentale. L’Italia è grata alle autorità tunisine per l’impegno su questo delicato fronte, e sono già stati fissati ulteriori incontri a livello tecnico per proseguire con azioni congiunte in attuazione delle strategie elaborate.

      https://stranieriinitalia.it/attualita/piantedosi-in-missione-in-tunisia-obiettivo-rafforzare-la-cooperaz

  • Rassemblement suite à l’attentat antisémite de Djerba, dimanche 14 mai

    Rassemblement antiraciste contre l’antisémitisme ce dimanche 14 mai à 16h sur la Place des Fêtes (sortie métro). En hommage aux victimes de l’attaque antisémite meurtrière qui a eu lieu ce mardi 9 mai à la Ghriba à Djerba, et en soutien aux personnes ciblées par cette attaque, dont des camarades et ami·es présent·es sur place.

    https://blogs.mediapart.fr/raar/blog/120523/rassemblement-suite-lattentat-antisemite-de-djerba-dimanche-14-mai
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/02/24/arrestations-arbitraires-et-campagnes-haineuses-a-lencontre-des-personnes-migrantes-dorigine-subsaharienne-en-tunisie/#comment-56932

    #international #tunisie #france

  • En Tunisie, les #cadavres de migrants s’accumulent à #Sfax

    En 2023, le pays est devenu le principal point de départ des migrants souhaitant traverser la Méditerranée, devant la Libye.

    Sur le quai du port de Sfax, deux corps d’enfants sans vie gisent sur le sol, recouverts d’une simple couverture. Leur mère, assise à côté, pleure ses filles, mortes noyées sous ses yeux quelques heures plus tôt au large des côtes de Tunisie. Elles tentaient de rejoindre l’Italie sur une embarcation de fortune, comme une quarantaine d’autres personnes.

    Rattrapé puis percuté par un semi-rigide de la garde nationale maritime, comme le relatent les survivants, le rafiot métallique s’est retourné, envoyant tous ses occupants à l’eau. Trente-six personnes ont été secourues par les autorités et deux corps repêchés, ceux de Macire et Saran-soumah, 10 et 12 ans, originaires de Guinée.

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    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/05/09/en-tunisie-les-cadavres-de-migrants-s-accumulent-a-sfax_6172663_3212.html

    La scène sur le quai a été filmée le 23 mars par l’un des rescapés et les images partagées sur les réseaux sociaux. A la fin de la vidéo, un camion rouge de la protection civile vient chercher les corps pour les emmener à la morgue de l’hôpital Habib-Bourguiba de Sfax. « C’est la dernière fois que j’ai vu mes enfants », se désole Mamadie Fofana, la mère des deux fillettes, trois semaines après les faits. Au centre hospitalier où elle s’est rendue avec des proches, on lui a dit de « passer par la garde nationale, se souvient-elle. Deux fois nous y sommes allés, mais ils nous ont renvoyés à la morgue… Ils nous font tourner comme ça. »
    Vague macabre

    Parce que ces décès ont lieu lors de tentatives de franchissement illégal des frontières du pays, les autorités tunisiennes sont tenues enquêter sur les embarcations qui ont fait naufrage. Les corps, qu’ils soient récupérés en mer par les gardes nationaux ou après leur échouage, doivent être autopsiés avant inhumation. Une procédure d’autant plus longue et complexe que les hôpitaux et les cimetières croulent sous les cadavres.

    En 2023, la Tunisie est devenue le principal point de départ des migrants souhaitant traverser la Méditerranée, devant la Libye. Entre janvier et mars, la marine nationale a intercepté 14 000 personnes, soit cinq fois plus qu’en 2022. Selon les Nations unies, le premier trimestre a aussi été le plus meurtrier depuis six ans. « L’augmentation des départs signifie une augmentation des naufrages et donc une augmentation du nombre de corps », résume Filippo Furri, dont les recherches portent sur les décès en contexte migratoire.

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    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/05/09/en-tunisie-les-cadavres-de-migrants-s-accumulent-a-sfax_6172663_3212.html

    Cette vague macabre touche de plein fouet l’hôpital Habib-Bourguiba de Sfax. « Durant la fête de l’Aïd, de nombreux corps ont été transférés au service de médecine légale, explique Faouzi Masmoudi porte-parole du tribunal de Sfax, cité par l’Agence France-Presse. Le 25 avril, nous avons reçu à la morgue près de 200 corps alors que l’établissement ne peut en accueillir que 40 à 50. » Anonymes pour la plupart.

    « L’identification n’est pas obligatoire pour les autorités. Ce qui l’est, c’est de déterminer les causes de la mort », explique Filippo Furri. Faute d’information sur l’identité des migrants, un dossier est constitué pendant l’examen médico-légal comprenant des éléments sur le naufrage s’il y en a, les caractéristiques du cadavre, des photographies et un échantillon ADN. Puis un numéro est attribué « pour permettre aux familles d’identifier leurs proches a posteriori, si elles se manifestent », explique un activiste local. C’est ce processus, particulièrement long, qui explique en partie la congestion des morgues.
    Cimetières et chambres froides saturés

    A une dizaine de kilomètres au nord de Sfax, le cimetière municipal d’Essadi a récemment accueilli de nombreux migrants comme en témoignent les tombes anonymes marquées d’un simple numéro. « Il y en a dix qui ont été enterrés ici, explique une dame venue se recueillir sur la tombe de sa mère. Là-bas, il y a de nouvelles tombes qui ont été creusées au cas où. Les migrants sont enterrés comme les Tunisiens. » Sur ces dalles, faites de briques et de ciment, les mouches s’agglutinent. « Tu sens cette odeur ? C’est celle de la mort », s’attriste-t-elle.

    Car les cimetières, comme les chambres froides sont saturés. Les autorités de Sfax s’étaient engagées en 2022 à réserver aux migrants subsahariens, chrétiens pour beaucoup, des zones d’inhumations spéciales. « Grâce aux efforts combinés de la municipalité et des communes environnantes, nous avons pu augmenter le nombre de sépultures dans un plus grand nombre de cimetières », souligne Faouzi Masmoudi.

    Mais les infrastructures restent insuffisantes. « Cette pérennisation de la crise fait que le problème n’est plus seulement lié à la médecine légale », observe M. Furri. Le 20 avril, trente corps ont dû être enterrés en une seule journée. Contactés par Le Monde, le ministère de la santé, la direction régionale de la santé et les médecins de l’hôpital se refusent à tout commentaire.

    De son côté, Mamadie Fofana espère pouvoir un jour se recueillir sur les tombes de ses filles. « Dieu m’a donné mes enfants, Dieu les a repris. Tout ce que je veux aujourd’hui, c’est enterrer mes enfants, de savoir au moins où ils sont. C’est mon plus grand souhait. Sans ça, je ne m’en remettrai jamais. »

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/05/09/en-tunisie-les-cadavres-de-migrants-s-accumulent-a-sfax_6172663_3212.html
    #Tunisie #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #asile #migrations #réfugiés #morgue #cimetière #autopsie #naufrages #hôpital_Habib-Bourguiba #identification #Essadi #inhumation

    –—
    voir aussi :
    Le passeur d’âmes

    A #Sfax, #Père_Jonathan accompagne les migrants, qui ont perdu la vie en tentant de rejoindre l’Europe, jusqu’à leur dernière demeure. Dans le #cimetière_chrétien de la ville il offre un #enterrement digne aux voyageurs égarés.

    https://seenthis.net/messages/324152

    ping @_kg_

  • Peur du corps des femmes, peur de la liberté

    Fatma Benmefteh parle de l’emprise patriarcale des femmes en Tunisie

    Dans une société patriarcale discriminatoire, le corps des femmes reste limité par les normes morales et l’héritage patriarcal qui leur sont spécifiquement imposés. Cet état de tromperie soumet la forme du corps des femmes à des interventions et affecte la manière dont ces corps s’expriment ainsi que leurs propres représentations.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/05/12/peur-du-corps-des-femmes-peur-de-la-liberte

    #féminisme #tunisie

  • Peur du corps des femmes, peur de la liberté

    Fatma Benmefteh parle de l’emprise patriarcale des femmes en Tunisie

    Dans une société patriarcale discriminatoire, le corps des femmes reste limité par les normes morales et l’héritage patriarcal qui leur sont spécifiquement imposés. Cet état de tromperie soumet la forme du corps des femmes à des interventions et affecte la manière dont ces corps s’expriment ainsi que leurs propres représentations.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/05/12/peur-du-corps-des-femmes-peur-de-la-liberte

    #féminisme #tunisie

  • En Tunisie, les cadavres de migrants s’accumulent à Sfax
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/05/09/en-tunisie-les-cadavres-de-migrants-s-accumulent-a-sfax_6172663_3212.html

    En Tunisie, les cadavres de migrants s’accumulent à Sfax
    En 2023, le pays est devenu le principal point de départ des migrants souhaitant traverser la Méditerranée, devant la Libye.
    Par Nissim Gasteli(Sfax, Tunisie, envoyé spécial)
    Sur le quai du port de Sfax, deux corps d’enfants sans vie gisent sur le sol, recouverts d’une simple couverture. Leur mère, assise à côté, pleure ses filles, mortes noyées sous ses yeux quelques heures plus tôt au large des côtes de Tunisie. Elles tentaient de rejoindre l’Italie sur une embarcation de fortune, comme une quarantaine d’autres personnes.Rattrapé puis percuté par un semi-rigide de la garde nationale maritime, comme le relatent les survivants, le rafiot métallique s’est retourné, envoyant tous ses occupants à l’eau. Trente-six personnes ont été secourues par les autorités et deux corps repêchés, ceux de Macire et Saran-soumah, 10 et 12 ans, originaires de Guinée.(...) Parce que ces décès ont lieu lors de tentatives de franchissement illégal des frontières du pays, les autorités tunisiennes sont tenues enquêter sur les embarcations qui ont fait naufrage. Les corps, qu’ils soient récupérés en mer par les gardes nationaux ou après leur échouage, doivent être autopsiés avant inhumation. Une procédure d’autant plus longue et complexe que les hôpitaux et les cimetières croulent sous les cadavres. En 2023, la Tunisie est devenue le principal point de départ des migrants souhaitant traverser la Méditerranée, devant la Libye. Entre janvier et mars, la marine nationale a intercepté 14 000 personnes, soit cinq fois plus qu’en 2022. Selon les Nations unies, le premier trimestre a aussi été le plus meurtrier depuis six ans. « L’augmentation des départs signifie une augmentation des naufrages et donc une augmentation du nombre de corps », résume Filippo Furri, dont les recherches portent sur les décès en contexte migratoire. (...) « L’identification n’est pas obligatoire pour les autorités. Ce qui l’est, c’est de déterminer les causes de la mort », explique Filippo Furri. Faute d’information sur l’identité des migrants, un dossier est constitué pendant l’examen médico-légal comprenant des éléments sur le naufrage s’il y en a, les caractéristiques du cadavre, des photographies et un échantillon ADN. Puis un numéro est attribué « pour permettre aux familles d’identifier leurs proches a posteriori, si elles se manifestent », explique un activiste local. C’est ce processus, particulièrement long, qui explique en partie la congestion des morgues.
    A une dizaine de kilomètres au nord de Sfax, le cimetière municipal d’Essadi a récemment accueilli de nombreux migrants comme en témoignent les tombes anonymes marquées d’un simple numéro... les cimetières, comme les chambres froides sont saturés. Les autorités de Sfax s’étaient engagées en 2022 à réserver aux migrants subsahariens, chrétiens pour beaucoup, des zones d’inhumations spéciales. (...) Mais les infrastructures restent insuffisantes. « Cette pérennisation de la crise fait que le problème n’est plus seulement lié à la médecine légale », observe M. Furri. Le 20 avril, trente corps ont dû être enterrés en une seule journée. Contactés par Le Monde, le ministère de la santé, la direction régionale de la santé et les médecins de l’hôpital se refusent à tout commentaire.

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#libye#europe#routemigratoire#mediterranee#afriquesubsaharienne#mortalite#corps#postcovid

  • Immigration : Gérald Darmanin juge l’Italie de Giorgia Meloni « incapable » de régler le « problème » migratoire, Rome réplique
    https://www.francetvinfo.fr/societe/immigration/immigration-la-premiere-ministre-giorgia-meloni-est-incapable-de-regler
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/BAClNBO2fNAqm_oboS4YebGxkUo/1500x843/2023/05/04/64539266ed217_000-33ea4gn.jpg
    Expertise en bouse…

    Gérald Darmanin a lancé cette brouille diplomatique en réagissant à des propos du président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, concernant la situation à la frontière franco-italienne. « Madame Meloni, gouvernement d’extrême droite choisi par les amis de madame Le Pen, est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue », a cinglé le ministre de l’Intérieur français, interrogé dans l’émission « Les Grandes Gueules ».

    « Oui, il y a un afflux de personnes migrantes et notamment de mineurs » dans le sud de la France, a reconnu Gérald Darmanin, qui en rejette la faute sur le voisin italien : « La vérité, c’est qu’il y a en Tunisie (...) une situation politique qui fait que beaucoup d’enfants, notamment, remontent par l’Italie et que l’Italie est incapable (...) de gérer cette pression migratoire », a-t-il insisté.

    • Cette grande gueule avait déjà fait la leçon à Marine Le Pen en direct à la télévision.
      https://seenthis.net/messages/902501
      et derrière, ça pousse du col aussi ! voici le dernier paragraphe de cette chronique sur France Inter
      https://www.radiofrance.fr/franceinter/paroles-inacceptables-visite-annulee-les-quatre-temps-de-la-crise-entre-

      Dans ce contexte, la Première ministre française Elisabeth Borne a annoncé fin avril la mobilisation de 150 policiers et gendarmes « supplémentaires » dans les Alpes-Maritimes pour faire « face à une pression migratoire accrue à la frontière italienne », ainsi que la création d’une « border force », une force aux frontières. « En Australie, ça marche très bien », a défendu jeudi Gérald Darmanin : « A la frontière, on interpelle les personnes et on leur fait passer des contrôles d’identité », a-t-il expliqué. A la frontière franco-italienne, l’Etat doit « accompagner » et « travailler avec M. (Eric) Ciotti », le président des Républicains et député des Alpes-Maritimes qui a appelé récemment le gouvernement à mobiliser des « moyens massifs pour enrayer la submersion migratoire en cours à la frontière ». En amont, en #Méditerranée, a assuré en avril l’Organisation internationale pour les migrations des Nations unies (OIM), le premier trimestre de l’année 2023 a été le plus meurtrier pour les migrants depuis 2017.

      Tunisie : à Sfax, les garde-côtes débordés par les départs de migrants
      https://www.infomigrants.net/fr/post/48523/tunisie--a-sfax-les-gardecotes-debordes-par-les-departs-de-migrants

      En #Tunisie, les départs de migrants vers l’Italie se multiplient depuis le début de l’année. La garde nationale maritime parle d’une hausse de 300 % par rapport à 2022 dans la région de Sfax, au centre-est de la Tunisie. Avec 150 km de côtes à surveiller, la capitale économique du pays est devenue une plaque tournante des départs, aussi bien de Tunisiens que de migrants subsahariens.

  • #Tunisie : #Jardin_d'Afrique, un #cimetière-jardin pour les migrants, « damnés de la mer »

    Les migrants enterrés là ont « affronté le Sahara, des gangsters, des terroristes », parfois la torture ou un naufrage.

    A peine inauguré et déjà à moitié plein, dans le sud de la Tunisie, un cimetière fleuri accueille les dépouilles de migrants inconnus morts sur le chemin de l’Europe, pour leur rendre leur dignité et peut-être un jour leur nom. Porte traditionnelle du XVIIe siècle, allées de céramiques peintes à la main et, sous une harmonieuse coupole blanche, une salle de prière pour toutes les religions : le Jardin d’Afrique est l’œuvre de Rachid Koraïchi, artiste et homme de foi algérien. Les migrants enterrés là, « damnés de la mer », ont « affronté le Sahara, des gangsters, des terroristes », parfois la torture ou un naufrage, souligne-t-il. « Je voulais leur faire un début de paradis », après l’enfer de la traversée.

    200 tombes blanches

    Fin 2018, #Rachid_Koraïchi achète à Zarzis, près de la frontière libyenne, ce terrain entouré d’oliviers. « Femme robe noire, plage Hachani », « Homme tricot noir, plage Hôtel des 4 Saisons » : plus de 200 tombes blanches numérotées sont déjà alignées, entourées de cinq oliviers symbolisant les piliers de l’Islam et douze vignes pour les apôtres chrétiens. Des jasmins, galants de nuits et autres arbustes embaument ce lieu où les corps arrivent parfois en état de putréfaction. Partis de Libye ou parfois de Tunisie, ils sont repêchés au large, ou échouent sur les plages du Sud tunisien en raison des courants marins. Vicky, une Nigériane de 26 ans, arrivée en Tunisie à pied après plusieurs vaines tentatives de rejoindre l’Italie depuis la Libye, a la gorge serrée en balayant les allées.

    « Lieu symbole »

    Des bâtiments sont prévus pour faire des autopsies sur place, afin de faciliter le travail d’identification. Les analyses sont actuellement effectuées par l’hôpital de Gabès, à 140 kilomètres de là, obligeant les autorités à transporter les dépouilles dans des conditions précaires. Une famille libyenne est venue se recueillir sur la tombe d’un jeune homme, identifié grâce à des compagnons de voyage. « On leur a proposé de ramener le corps chez eux, mais le père a répondu ’Dieu a abandonné la Libye, gardez le ici’ », se souvient Rachid Koraïchi. L’artiste de 74 ans, exposé à Londres, New York ou Paris, a lui-même perdu un frère, emporté par le courant lors d’une baignade en Méditerranée. Il a conçu ce jardin « pour aider les familles à faire leur deuil, en sachant qu’il existe un lieu d’enterrement digne ».

    Cadre de la Tijaniyya, influente confrérie soufie, il a lancé ce projet, qu’il finance entièrement, après avoir eu vent des difficultés de Zarzis, grosse ville de pêcheurs, à enterrer les dizaines de corps arrivant chaque été. Depuis le début des années 2000, la municipalité, l’une des rares à prendre en charge les dépouilles de migrants dans la région, en a inhumé plus de 1 000, venus d’Afrique, d’Asie ou de bourgs voisins.

    « Agrandir le cimetière »

    Dans l’ancien cimetière, un terrain sablonneux près d’une ancienne décharge, les cantonniers municipaux aidés de bénévoles ont enterré plus de 600 inconnus. Seule la sépulture d’une Nigérienne, Rose-Marie, est marquée par un peu de béton et quelques fleurs."Si on avait les moyens on ne laisserait pas le cimetière dans cet état", reconnaît le maire. Ce terrain municipal était presque plein lorsqu’une centaine de corps sont arrivés en juillet 2019. Il a fallu creuser les premières tombes dans le Jardin d’Afrique avant même le début des travaux.

    Depuis, les morts continuent d’affluer chaque semaine, surtout l’été, saison des départs marquée cette année par une nette augmentation des traversées depuis la Tunisie ou la Libye voisine, qui peine à sortir d’une décennie de conflits. Plus de 200 briques blanches marquent les emplacements vides mais Rachid Koraïchi craint qu’ils ne soient tous occupés d’ici la fin de l’été. « On a déjà prévu une porte et demandé d’acheter le terrain contigu, pour agrandir le cimetière. »

    https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/societe-africaine/tunisie-jardin-d-afrique-un-cimetiere-jardin-pour-les-migrants-damnes-d

    #cimetière #migrations #décès #mourir_en_mer #morts #décès #réfugiés #frontières

  • TUNISIE
    NON À LA DÉRIVE AUTORITAIRE DU RÉGIME
    LIBÉRATION DES PRISONNIERS POLITIQUES ET D’OPINION
    Incarcérés depuis deux mois maintenant, sans autre forme de procès et, le plus souvent, aux motifs mensongers et fallacieux, de nombreux opposant(e)s et responsables politiques mais aussi de médias sont ainsi privé(e)s de leurs droits les plus élémentaires.
    Leur « tort » est d’être en désaccord avec les orientations politiques imposées par le chef de l’Etat depuis le 25 juillet 2021. Toutes et tous sont victimes du décret-loi 54, un décret-loi liberticide.

    · Contre la dérive autoritaire imposée au pays et à la société
    · Libération immédiate des prisonniers politiques et d’opinion
    · Pour la liberté d’expression
    · Non aux poursuites contre les journalistes, pour la liberté de la presse
    · Abrogation de l’article liberticide 54
    · Contre la haine et le racisme en Tunisie

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/09/28/deux-textes-au-sujet-de-deux-decrets-presidentiels-tunisie/#comment-56583

    #international #tunisie

  • TUNISIE
    NON À LA DÉRIVE AUTORITAIRE DU RÉGIME
    LIBÉRATION DES PRISONNIERS POLITIQUES ET D’OPINION
    Incarcérés depuis deux mois maintenant, sans autre forme de procès et, le plus souvent, aux motifs mensongers et fallacieux, de nombreux opposant(e)s et responsables politiques mais aussi de médias sont ainsi privé(e)s de leurs droits les plus élémentaires.
    Leur « tort » est d’être en désaccord avec les orientations politiques imposées par le chef de l’Etat depuis le 25 juillet 2021. Toutes et tous sont victimes du décret-loi 54, un décret-loi liberticide.
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/09/28/deux-textes-au-sujet-de-deux-decrets-presidentiels-tunisie/#comment-56583

    #international #tunisie

  • Aux origines, lointaines et proches, de la révolte des peuples arabes https://lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/aux-origines-lointaines-et-proches-14843

    #archiveLO #conférenceLO | #CLT du 1er avril 2011

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20110401_CLT_PaysArabes_part1.mp4

    Sommaire :

    Introduction

    Le déclin de l’Empire Ottoman
    – La perte de l’Algérie et de la Tunisie
    – L’Égypte : tentative de développement national
    – Premier sentiment national
    – Les rivalités impérialistes et la Première Guerre mondiale

    Les rivalités franco-britanniques
    – La fin de la Première Guerre mondiale
    – La révolution russe
    – Révolte en Égypte en 1919
    – Révolte à Damas
    – L’Irak en insurrection
    – Bilan d’après guerre

    La crise des années 1930, nouvelle vague de contestation dans le monde arabe
    Bilan

    Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

    La révolte coloniale
    – La France réprime en Algérie
    – ... et est chassée de Syrie
    – 1945-1947, révoltes ouvrières en Irak
    – ... et en Égypte
    – A propos d’Israël
    – La guerre israélo-arabe
    – Les « officiers libres »
    – Nasser et la guerre froide
    – L’expédition de Suez
    – Le panarabisme
    – Usure du nassérisme

    La lutte du peuple palestinien

    La révolte actuelle des peuples arabes

    La classe ouvrière porte l’avenir

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20110401_CLT_PaysArabes_part2.mp4

    #Empire_Ottoman #Tunisie #Egypte #Algérie #impérialisme #nasser #nassérisme #Guerre_Mondiale #colonialisme #Palestine #Israël #Suez #panarabisme #peuple_palestinien #Israël #Égypte #lutte_de_classe #irak #révolution_russe

  • Le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, solidaire avec le mouvement social en France

    En solidarité avec le mouvement social français contre la nouvelle loi de la retraite Depuis quelques semaines, la France connaît une montée continue et de grande envergure des mouvements syndicaux et sociaux s’opposant au nouveau projet de loi relative à la réforme du système de retraite et le décalage de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Les protestations continuent dans la capitale française Paris et bien d’autres villes pour contester l’insistance du président Emmanuel Macron à faire passer ladite loi ainsi que l’imposition d’un calendrier serré pour la discuter tout en ignorant les demandes des syndicats et de l’opposition politique.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/03/27/la-mobilisation-sociale-saccentue-cest-lheure-du-retrait/#comment-56305

    #tunisie #france

  • Susbsaharien·nes en Tunisie : quand le quotidien a basculé
    En février 2023, Chedly Ben Ibrahim commence à photographier le quotidien de personnes subsahariennes en Tunisie, dans le but de montrer leurs réalités, loin des clichés. Mais le 21 février, tout bascule. Kaïs Saied diffuse un discours raciste qui a des conséquences directes dans la rue. À travers son objectif, Chedly continue à raconter.
    https://inkyfada.com/fr/2023/03/23/subsahariens-quotidien-tunisie-photoreportage
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/02/24/arrestations-arbitraires-et-campagnes-haineuses-a-lencontre-des-personnes-migrantes-dorigine-subsaharienne-en-tunisie/#comment-56236

    #migration #international #tunisie

  • EU responds to Italy drownings with more support for Libya

    The European Commission wants to further shore up the Libyan coast guard and launch anti-smuggling partnerships with Tunisia and Egypt.

    The proposals were outlined in a letter sent earlier this week by European Commission president Ursula von der Leyen, and seen by EUobserver, to Italy’s prime minister Giorgia Meloni.

    The letter came in response to Meloni, who had queried the European Commission over the recent drowning deaths of some 70 people, including small children, off the Calabrian coast.

    “First, we must coordinate our actions with key patterns to prevent irregular departures and save lives at sea,” said von der Leyen, in her letter.

    This includes priority funding with Tunisia and Egypt, as well as “further support to Libya’s maritime border management and search-and-rescue capacities,” she said.

    The boat which sank off the Italian coast late last month departed from Turkey and in an area not patrolled by NGO search-and-rescue boats.

    Those NGO boats are currently under intense pressure from Rome’s far-right government under Meloni’s leadership. Geo Barents, a rescue boat operated by Doctor’s without Borders, was recently detained and fined up to €10,000 by Italian authorities.

    Von der Leyen’s emphasis on North Africa, however, is part of a larger effort to stem irregular migration.

    The European Commission had in February, along with Italian authorities, already handed over new patrol boats to the Libyan Coast Guard and announced some €800m for North Africa up until 2024.

    But those intercepted at sea by the Libyans, including in search-and-rescue zones controlled by the Maltese , are returned to a country where they are often locked up in inhumane conditions.

    The Libyans intercepted and returned almost 31,000 people last year, up from around 12,000 in 2020.

    Over 330 have died or gone missing in the attempt across all Mediterranean routes, so far this year, according to the International Organization for Migration (IOM), a UN body.

    Meanwhile, the Egypt and Tunisia police plans will be part of a new north African multi-country program against smuggling in the region, she said.

    Von der Leyen also mentioned €500m to help resettle some 50,000 people up until 2025, noting the need to create humanitarian corridors.

    A first meeting had also taken place on how to best coordinate and cooperate on search and rescues among national authorities, she said.
    Interior ministers in Brussels

    The letter comes ahead of a crunch meeting in Brussels on Thursday (9 March) of interior ministers, where migration will be a key point of talks.

    Although no decisions are expected, the discussions will likely feed into an European summit later this month.

    Ministers on Thursday are set to discuss visa policy and how to best use it as leverage to get origin countries to take back their rejected nationals.

    But internal aspects are also on the table.

    Since December, the Dutch, along with other EU states, have been unable to return migrants to Italy under the so-called Dublin rules.

    “The reason, as far as we understand right now, is that the Italians have a lack of reception capacities,” an EU diplomat told reporters on Wednesday.

    The Swedish EU presidency is also hoping to get some in-house agreements on the outstanding overhaul of the EU’s asylum and migration policy.

    Key to that reform is the regulation on asylum and migration management.

    The rule is a core component of the overhaul first proposed by the European Commission in September 2020 and is set to replace the broken Dublin system currently in place.

    A second EU diplomat said the Council, representing member states, is on track to get an internal agreement on the regulation.

    But talks on politically sensitive issues, when it comes defining so-called mandatory solidarity, won’t likely start until the next EU presidency, under Spain, in July.

    “We need to have the legal framework in place first. I mean, there is there are a lot of opinions on this issue,” said the EU diplomat.

    That in-house agreement is needed before negotiations can start with the European Parliament amid a wider plan to get all the outstanding asylum files sorted before next year’s European elections.

    https://euobserver.com/migration/156808

    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #Libye #frontières #contrôles_frontaliers #Tunisie #Egypte #gardes-côtes_libyens #commission_européenne #UE #EU

    –—
    Fil de discussion sur le #naufrage de #Crotone:
    https://seenthis.net/messages/992511

  • Pour la libération des prisonniers politiques et d’opinions en Tunisie
    Rassemblement Mardi 14 Mars 2023 – 18h30
    Fontaine des Innocents à Paris 75001 – Métro/RER les Halles

    Face à la situation économique et sociale qui ne cesse de se dégrader et pour masquer les échecs cuisants du processus politique imposé par Kaïs Saïed, le pouvoir tunisien s’est lancé dans une campagne de répression et de harcèlement de tous ceux et celles qui s’opposent à la dérive autoritaire engagée depuis le 25 juillet 2021
    La récente vague d’arrestations en Tunisie déclenchée depuis le 11 février 2023, ainsi que le déferlement xénophobe et raciste qui a ciblé les migrants subsahariens ont attiré l’attention et mis en lumière sur le niveau de dégradation de la situation dans le pays.
    Cette vague d’arrestations a ciblé aussi bien des responsables politiques, des personnalités de l’opposition, des hommes d’affaires, du monde des médias, des syndicalistes, des avocats, des défenseurs des droits de l’homme.
    S’ajoute à cela, l’adoption, par le chef de l’Etat et le conseil national de la sécurité, d’une série de mesures découlant directement de thèses racistes et xénophobes qui visent les migrant(e)s subsaharien(ne)s.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/09/28/deux-textes-au-sujet-de-deux-decrets-presidentiels-tunisie/#comment-55937

    #international #tunisie

  • Manifestation de l’UGTT : Kaïs Saïed face à la « machine » syndicale

    Noureddine Taboubi S.G. de l’Ugtt, a appelé, lors de son discours devant des centaines de protestataires, à oublier les querelles et les règlements de comptes pour s’unir et trouver des solutions concrètes aux maux économiques et sociaux.
    La confrontation que l’on pressentait depuis plusieurs semaines entre le pouvoir et la Centrale syndicale aura bien lieu. Les syndicalistes et les travailleurs ont répondu présent, hier, à l’appel de l’UGTT, à un rassemblement place Mohamed Ali, siège historique du plus ancien syndicat tunisien. Dans cette place qui connaît actuellement des travaux de renouvellement, les drapeaux tunisiens se sont mêlés à ceux de l’UGTT.
    Tous sont venus cette fois non pas uniquement pour défendre les droits des travailleurs, mais pour s’opposer fermement à ce qu’ils estiment être « un retour au despotisme ». Il faut dire que le face-à-face entre le Président de la République, Kaïs Saïed, et la Centrale syndicale a réellement débuté, lorsque la syndicaliste irlandaise et secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, Esther Lynch, a été déclarée persona non grata.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/09/28/deux-textes-au-sujet-de-deux-decrets-presidentiels-tunisie/#comment-55852

    #international #tunisie

  • Tunisie : que cache la chasse aux personnes migrantes subsahariennes ?
    Le Président tunisien Kais Saied a déclaré la guerre aux personnes migrantes subsahariennes, qui sont coupables, à ses yeux, de « violences, de crimes et d’actes inacceptables » dans son pays. L’ambassadeur de la Tunisie en RDC fait lui état d’un cas de viol à Sfax pour justifier l’opprobre jeté sur ces migrants irréguliers.
    Par conséquent, le Président tunisien souhaite que des mesures urgentes soient prises contre les « hordes de migrants clandestins », qui participent d’une « entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie ». Dans son délire, il pense que l’objectif de cette entreprise funeste pour le peuple tunisien est de faire en sorte que le pays soit considéré comme un pays « africain seulement » et effacer ainsi son caractère « arabo-musulman ». Ces propos, au-delà d’être inédit de la part d’un chef d’État africain en exercice, ne sont que l’expression d’une haine des Noirs, que rien ne justifie.
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/02/24/arrestations-arbitraires-et-campagnes-haineuses-a-lencontre-des-personnes-migrantes-dorigine-subsaharienne-en-tunisie/#comment-55825

    #international #tunisie

  • « La question très taboue du #racisme en #Tunisie n’a jamais fait l’objet d’un débat national »


    Manifestation à Tunis, le 25 février 2023, contre les propos du président Kaïs Saïed sur les Africains subsahariens présents en Tunisie. HASSENE DRIDI / AP

    La militante Saadia Mosbah et la psychiatre et écrivaine Fatma Bouvet de la Maisonneuve dénoncent la violence qui se déchaîne contre les Africains subsahariens après le discours de haine du président Kaïs Saïed.

    Tribune. Le racisme et le populisme, qui se répandent dans le monde entier, ont gagné, en Tunisie, le sommet de l’Etat. Mardi 21 février, le président de la République, Kaïs Saïed, a choqué en reprenant à son compte la théorie du grand remplacement, appelant à des « mesures urgentes » contre les Africains subsahariens, source, selon lui, « de violence, de crimes et d’actes inacceptables ».

    Il n’est malheureusement ni le seul, ni le premier, dans le pays à afficher ces idées. Depuis près d’un an, les discours incitant à la haine et à la xénophobie se propagent simultanément en Tunisie et en Egypte, au moins. Sur les réseaux sociaux, les campagnes appelant à renvoyer chez eux les Africains subsahariens se multiplient. Il faut dire que, depuis toujours, la question très taboue du racisme en Tunisie, en particulier à l’égard des Noirs, n’a jamais fait l’objet d’un débat national. La plupart des Tunisiens se définissent comme méditerranéens et maghrébins, plus rarement comme africains ni à peau noire.

    Très peu savent que tous les #Noirs de Tunisie ne sont pas uniquement des descendants d’#esclaves, mais qu’il a toujours existé une population noire, comme certains Berbères à la peau très foncée. Les Noirs, d’où qu’ils viennent, sont considérés comme des sous-hommes, solides et aptes aux métiers pénibles. Ils seraient dociles, travailleurs, gentils, des gens de confiance, infatigables.

    Tabou

    Ni l’éducation ni l’imaginaire collectif n’incitent à penser réellement la question d’un racisme existant comme partout ailleurs. Rares sont ceux qui, par exemple, remettent en question les propos esclavagistes de l’historien et géographe tunisien Ibn Khaldoun, né à Tunis (1332-1406), porté aux nues, sans nuances – auteur des Prolégomènes, il fut le précurseur de la sociologie. Le tabou toucherait-il également le monde académique ?

    Mais la Tunisie vit actuellement une crise sans précédent. Il est alors plus facile d’accuser l’étranger que de reconnaître ses échecs en tant que dirigeants. Les citoyens ont l’impression que le gâteau est trop petit pour être partagé avec des étrangers, même quand ces derniers exercent des emplois dont les locaux ne veulent pas. C’est sur ce terreau que s’est développé un parti de la droite tunisienne, légalisé en 2018, baptisé Parti nationaliste tunisien et qui s’autoproclame « protecteur de la patrie ». Sa thèse principale, reprise sans complexes par Kaïs Saïed, repose sur la dénonciation d’un complot visant à « noircir » les populations de l’Afrique du Nord.

    Ces affirmations ne reposent sur aucune statistique fiable. Ce grand remplacement fantasmé éloignerait la Tunisie de son appartenance au monde arabo-musulman. Les militants de ce parti se sont d’abord rendus visibles sur les réseaux sociaux, mais aujourd’hui ils occupent largement le terrain médiatique traditionnel et le parti dispose d’une milice agissant sur tout le territoire. Il fait l’amalgame entre migrants, immigrés, demandeurs d’asile, personnes en situation irrégulière et victimes du trafic d’êtres humains. Ce discours matraqué et validé par le chef de l’Etat, mais condamné par l’Union africaine (UA), finit par convaincre une grande partie de la population.

    Ces allégations ont alors immédiatement ouvert les vannes de la haine et réveillé les démons racistes. Ceux qui s’en prennent aux Africains subsahariens ne voient pas les Noirs comme leurs semblables, ce qui leur permet de les frapper, de brûler leur foyer et de pousser femmes et nourrissons dans la rue.

    Plus de lait, de riz ni de semoule

    Les militants tunisiens noirs sont, eux aussi, violemment ciblés. Menacés même. La croyance selon laquelle ils seraient financés par des associations européennes afin de ne pas permettre aux #migrants d’arriver sur le Vieux Continent est bien là. Tout récemment, le journaliste Mohamed Bouzidi, de l’émission « Bila 9ine3 » (« sans masques »), interrogeait avec virulence à ce sujet Mme Saadia Mosbah, l’une des deux autrices de cette tribune. Cette dernière s’est indignée du ton employé. Elle a eu le sentiment qu’il s’adressait à une cheffe de gang.

    Les défenseurs des droits sont accusés très directement par des vidéos trafiquées, le plus souvent d’une manière maladroite, de participer au « complot noir ». Des commentateurs montrent un prétendu manque de civilité des Subsahariens, images vidéo à l’appui, soutenues par des propos haineux à l’encontre du Maghreb.

    Aujourd’hui des hommes, des femmes et des enfants peuvent être maintenus en détention provisoire durant quatre jours. La frayeur s’installe dans les différentes communautés subsahariennes, qui se retrouvent dans la rue, créant ainsi un effet de masse qui sera présenté comme preuve de l’envahissement du pays par une population noire. Des milices appartenant au Parti nationaliste tunisien sillonnent les rues du Grand Tunis, de Sfax ou de Médenine, ordonnant aux propriétaires de mettre à la rue tous les Africains subsahariens et aux commerçants de ne plus leur vendre de lait, de riz ni de semoule, sous peine de fermeture et de poursuites judiciaires, amendes, ou même emprisonnement.

    Il est triste que cette tragédie se déroule dans le pays où le psychiatre et militant anticolonialiste martiniquais Frantz Fanon a exercé et a commencé à élaborer sa pensée antiraciste. De plus, toutes les hypothèses sur l’origine du mot Afrique aboutissent à Carthage et à ses environs : c’est de Tunisie que viendrait ce nom qui est aujourd’hui celui de tout un continent. Quelle ineptie, alors, que ce soit précisément un leader tunisien qui exprime aujourd’hui la volonté de division d’un continent en pleine croissance, au sein duquel les migrations sont une réalité durable, banale, et que rien ne pourra jamais arrêter !

    Crainte des représailles

    Ce qui arrive à la Tunisie est grave et la société civile s’organise, dans l’urgence, pour exprimer sa vive désapprobation. Des jeunes étudiants mettent sur pied un front antifasciste en Tunisie, des associations contre les discriminations, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, communiquent au niveau international, mais assurent aussi un travail au plus proche des sans-abri souvent regroupés dans les églises disponibles, au moins à l’heure des repas. A Paris, un rassemblement se tiendra devant l’ambassade de Tunisie, vendredi 3 mars.

    La manifestation du samedi 25 février n’a rassemblé qu’un millier de personnes : quelques militants progressistes habituels, mais nombreux sont ceux qui ont manqué à l’appel, probablement par crainte des représailles, fréquentes actuellement, à l’égard des opposants. Il est pourtant permis d’espérer puisque de nouveaux visages, en particulier, des jeunes, étaient présents.

    Il n’est jamais trop tard pour appeler au rassemblement, à la solidarité, au calme et proposer un véritable projet économique et social à une Tunisie exsangue, et dont de nombreux marchés se font avec l’Afrique subsaharienne.
    Les citoyens ont besoin d’une vision claire de leur avenir sans chercher de faux responsables. En effet, « la délivrance des complexes de haine ne sera obtenue que si l’humanité sait renoncer au complexe de bouc émissaire », écrivait Frantz Fanon dans Peau noire, masques blancs.

    Saadia Mosbah est présidente de M’nemti, association de lutte contre le racisme et toutes les formes de discriminations en Tunisie.
    Fatma Bouvet de la Maisonneuve est une psychiatre et écrivaine franco-tunisienne.
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/03/03/la-question-tres-taboue-du-racisme-en-tunisie-n-a-jamais-fait-l-objet-d-un-d

    #xénophobie