• En Tunisie, « partir clandestinement est désormais un projet collectif et assumé »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/22/en-tunisie-partir-clandestinement-est-desormais-un-projet-collectif-et-assum

    En Tunisie, « partir clandestinement est désormais un projet collectif et assumé »
    Dans un pays instable politiquement, où la situation économique est dégradée et les perspectives faibles, la migration illégale se banalise et touche tous les milieux et toutes les tranches d’âge.
    Par Lilia Blaise(Chebba (Tunisie), envoyée spéciale)
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    Des femmes voilées de noir, un mouchoir entre les mains. Des chaises éparpillées devant les maisons pour les visiteurs venus présenter leurs condoléances. A Bouhajla, dans le centre de la Tunisie, tout dit le deuil de ces familles qui attendent depuis des jours les dépouilles de leurs proches disparus lors du naufrage d’une embarcation clandestine, dans la nuit du 6 au 7 septembre, au large des côtes de Chebba (est).Dans cette ville agricole de 8 000 habitants, où le taux de pauvreté de 32 % représente le double de la moyenne nationale, presque chaque foyer du quartier d’El-Maki a été touché par ce drame, qui a fait treize morts, selon un bilan provisoire. Sept passagers n’ont pas encore été retrouvés. Rawiya Dhifaoui n’arrive toujours pas à croire à la mort de son jeune frère, Mohamed Dhifaoui, 21 ans, dont le corps a été repêché. Ce vendredi 16 septembre, elle se rappelle avec tristesse qu’il aurait dû fêter son anniversaire le lendemain. « Il travaillait dans la réparation de systèmes de climatisation. Il avait du mal à gagner sa vie, car il n’avait pas de contrat fixe, mais on ne s’attendait pas à ce qu’il parte de cette façon », raconte-t-elle. Mohamed lui parlait souvent de ses désirs de migration ; elle lui conseillait d’aller dans les pays du Golfe. « Mais il voulait avoir des papiers et, comme beaucoup d’autres, il était influencé par les réseaux sociaux, car ici tout le monde part vers l’Europe et en fait la publicité sur Facebook, du moment du départ jusqu’à l’arrivée », dit-elle.
    La migration clandestine s’est banalisée et touche tous les milieux et toutes les tranches d’âge, selon cette enseignante. Dans le quartier, deux lycéennes sont parties juste après leur baccalauréat, en juin. Quelques jours après la nouvelle du naufrage, une famille entière avec quatre enfants a tenté une traversée pour faire soigner à l’étranger l’un des fils en situation de handicap. Le phénomène a pris de l’ampleur, ces derniers mois, dans le pays. Depuis le début de l’année, 13 700 migrants tunisiens ont atteint les côtes italiennes, un chiffre en hausse de 18 % sur un an, expliquait, à la mi-septembre, le Forum des droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG tunisienne. La marine nationale a empêché les départs de près de 23 217 candidats à l’exil. Le chômage n’est plus l’unique cause de départ chez les jeunes, comme l’explique le chercheur Wael Garnaoui, auteur du livre Harga et désir d’Occident (Nirvana, 346 pages, 19 euros) : « La dégradation de la situation économique et l’incapacité de se projeter dans l’avenir avec l’instabilité politique du pays poussent à fuir, toutes couches socioprofessionnelles confondues. Il y a désormais des personnes avec un emploi, des femmes, et même des familles avec des enfants. » Si certains, comme dans le cas des migrants de Bouhajla, ont encore recours à des réseaux de passeurs, les jeunes des régions côtières se débrouillent désormais seuls pour éviter les escroqueries et les dangers d’un bateau surchargé, selon l’expert Matthew Herbert, auteur de plusieurs rapports sur la migration pour l’ONG Global Initiative. « C’est ce que l’on peut appeler “l’auto-passeur” : un jeune qui va acheter, avec un groupe d’amis, un bateau, ou le louer, trouver le moteur, l’essence et partir avec un GPS pour rejoindre les côtes italiennes », dit-il, ajoutant que ce nouveau phénomène, observé depuis la pandémie, contribue avec les réseaux sociaux « à démystifier la traversée. Le côté tabou ou honteux de partir clandestinement s’efface. C’est désormais un projet collectif et assumé ».
    A Bouhajla, la migration est parfois une question de vie ou de mort, « il n’y a pas une seule famille qui ne parle pas de ça », explique Rawiya Dhifaoui. En août, deux jeunes se sont suicidés après que leurs parents ont refusé de leur donner la somme d’argent nécessaire pour payer une traversée clandestine. Achref Selmi, lui, a réchappé de justesse du naufrage du 6 septembre. Cet homme de 28 ans avait décidé de partir avec sa fiancée, après avoir passé six ans à postuler à des concours pour travailler dans le secteur sécuritaire, sans succès. « J’ai tout essayé, mais on me met à chaque fois sur liste d’attente », explique-t-il. Il était déjà parti clandestinement plus tôt dans l’année. Arrêté dès son arrivée en Italie, il avait été expulsé. Les jambes abîmées par le séjour dans l’eau, il se remémore avec effroi les heures passées en mer, « les cris de ceux qui n’avaient pas de gilet de sauvetage, la peur que quelqu’un me noie sous l’effet de la panique ». Il raconte avec précision son traumatisme, sous le regard effaré de ses parents. « Il avait seulement parlé à sa mère de son projet, mais je le comprends : même s’il travaille en m’aidant dans le café que je tiens, il ne gagne pas assez pour se marier ou fonder une famille. Tout a tellement augmenté », explique son père, Abderrazak Ben Aoun Selmi. Le mari de sa sœur, 42 ans et père de deux enfants, avait pris le même bateau : dernièrement, ses emplois journaliers sur des chantiers ou des marchés ne lui permettaient plus de joindre les deux bouts. Son corps n’a pas été retrouvé.
    Le pays, en récession depuis la pandémie, doit désormais composer avec une inflation de plus de 8 %, nourrie par les répercussions du conflit russo-ukrainien. Tout augmente : les prix du logement (+ 8 % sur un an), ceux de l’alimentation, tout comme le carburant dont les tarifs ont déjà connu quatre hausses depuis le début de l’année. Le nombre de mineurs accompagnés et non accompagnés augmente également chaque année. En 2021, il avait quadruplé par rapport à 2017, selon le FTDES. Les familles misent sur le fait que les mineurs ne peuvent être expulsés avant leurs 18 ans, selon Wael Garnaoui : « Pour les adolescents qui viennent en France, il y a l’espoir qu’ils puissent régulariser leur situation une fois sur place, mais la réalité est qu’ils sont alors pris en charge par l’aide sociale à l’enfance et ne peuvent pas travailler ou s’intégrer dans la société », explique le chercheur, qui est également psychologue clinicien et a reçu de nombreux mineurs tunisiens en consultation, en France. Le marasme économique et social est l’un des talons d’Achille du président tunisien, Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021. Le double choc de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine a mis en péril les finances du pays et le gouvernement est en négociation avec le Fonds monétaire international pour tenter d’éviter la banqueroute. Outre le manque de perspectives économiques, la situation politique demeure aussi confuse : des élections législatives sont prévues le 17 décembre sur la base d’une loi électorale controversée instaurée par le président, mais plusieurs partis politiques ont déjà annoncé leur intention de boycotter le scrutin. En attendant, « comme à chaque crise, les mouvements migratoires s’intensifient », explique Wael Garnaoui, qui estime que la perte de confiance est aussi amplifiée par le départ massif des élites. « Lorsqu’un Tunisien voit les médecins et les ingénieurs partir légalement depuis des années et les infrastructures de base se détériorer, il ne croit plus à une amélioration de la situation et veut suivre le mouvement. » Entre 2015 et 2020, plus de 39 000 ingénieurs et près de 3 000 médecins ont quitté le pays légalement, pour aller travailler à l’étranger.

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#ue#pandemie#migrationirreguliere#economie#elite#personnemedical#mineur#santementale

  • France-Tunisie : normalisation de la délivrance des visas
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/01/france-tunisie-normalisation-de-la-delivrance-des-visas_6139768_3212.html

    France-Tunisie : normalisation de la délivrance des visas
    La France avait restreint l’octroi en provenance de Tunisie, du Maroc et de l’Algérie pour inciter ces pays à lutter davantage contre l’immigration illégale.
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 09h49, mis à jour à 10h23
    Les ministres de l’intérieur français et tunisien ont annoncé, mercredi 31 août, dans un communiqué commun la normalisation par la France de la délivrance de visas en Tunisie. Cette normalisation a été décidée avec « effet immédiat », ont ajouté les deux ministres, Taoufik Charfeddine et Gérald Darmanin qui se sont entretenus par téléphone. A l’automne 2021, la France avait décidé de restreindre la délivrance de visas en Algérie, Maroc et Tunisie, afin d’inciter ces pays à faire des efforts en matière de coopération et de lutte contre l’immigration illégale. Il s’agissait de les inciter à améliorer l’accueil de leurs ressortissants sous le coup d’une expulsion de France. Au ministère de l’intérieur français, on a expliqué que la Tunisie était le premier des trois pays à avoir levé les tests sanitaires demandés pour pouvoir entrer sur le territoire. En outre, on a souligné « les grands progrès réalisés » par la Tunisie en matière de coopération.
    Il était prévu que le dispositif de réduction du nombre de visas délivrés par la France aux ressortissants de ces pays pouvait être revu en fonction des « efforts » accomplis. Les deux ministres sont convenus de refaire une évaluation conjointe de la coopération sur « l’ensemble des questions d’intérêt commun d’ici la fin de l’année ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#tunisie#visas#immigrationillegale#politiquemigratoire#expulsion#test#sante

  • « Les #réfugiés sont les #cobayes des futures mesures de #surveillance »

    Les dangers de l’émigration vers l’Europe vont croissant, déplore Mark Akkerman, qui étudie la #militarisation_des_frontières du continent depuis 2016. Un mouvement largement poussé par le #lobby de l’#industrie_de_l’armement et de la sécurité.

    Mark Akkerman étudie depuis 2016 la militarisation des frontières européennes. Chercheur pour l’ONG anti-militariste #Stop_Wapenhandel, il a publié, avec le soutien de The Transnational Institute, plusieurs rapports de référence sur l’industrie des « #Safe_Borders ». Il revient pour Mediapart sur des années de politiques européennes de surveillance aux frontières.

    Mediapart : En 2016, vous publiez un premier rapport, « Borders Wars », qui cartographie la surveillance aux frontières en Europe. Dans quel contexte naît ce travail ?

    Mark Akkerman : Il faut se rappeler que l’Europe a une longue histoire avec la traque des migrants et la sécurisation des frontières, qui remonte, comme l’a montré la journaliste d’investigation néerlandaise Linda Polman, à la Seconde Guerre mondiale et au refus de soutenir et abriter des réfugiés juifs d’Allemagne. Dès la création de l’espace Schengen, au début des années 1990, l’ouverture des frontières à l’intérieur de cet espace était étroitement liée au renforcement du contrôle et de la sécurité aux frontières extérieures. Depuis lors, il s’agit d’un processus continu marqué par plusieurs phases d’accélération.

    Notre premier rapport (https://www.tni.org/en/publication/border-wars) est né durant l’une de ces phases. J’ai commencé ce travail en 2015, au moment où émerge le terme « crise migratoire », que je qualifierais plutôt de tragédie de l’exil. De nombreuses personnes, principalement motivées par la guerre en Syrie, tentent alors de trouver un avenir sûr en Europe. En réponse, l’Union et ses États membres concentrent leurs efforts sur la sécurisation des frontières et le renvoi des personnes exilées en dehors du territoire européen.

    Cela passe pour une part importante par la militarisation des frontières, par le renforcement des pouvoirs de Frontex et de ses financements. Les réfugiés sont dépeints comme une menace pour la sécurité de l’Europe, les migrations comme un « problème de sécurité ». C’est un récit largement poussé par le lobby de l’industrie militaire et de la sécurité, qui a été le principal bénéficiaire de ces politiques, des budgets croissants et des contrats conclus dans ce contexte.

    Cinq ans après votre premier rapport, quel regard portez-vous sur la politique européenne de sécurisation des frontières ? La pandémie a-t-elle influencé cette politique ?

    Depuis 2016, l’Europe est restée sur la même voie. Renforcer, militariser et externaliser la sécurité aux frontières sont les seules réponses aux migrations. Davantage de murs et de clôtures ont été érigés, de nouveaux équipements de surveillance, de détection et de contrôle ont été installés, de nouveaux accords avec des pays tiers ont été conclus, de nouvelles bases de données destinées à traquer les personnes exilées ont été créées. En ce sens, les politiques visibles en 2016 ont été poursuivies, intensifiées et élargies.

    La pandémie de Covid-19 a certainement joué un rôle dans ce processus. De nombreux pays ont introduit de nouvelles mesures de sécurité et de contrôle aux frontières pour contenir le virus. Cela a également servi d’excuse pour cibler à nouveau les réfugiés, les présentant encore une fois comme des menaces, responsables de la propagation du virus.

    Comme toujours, une partie de ces mesures temporaires vont se pérenniser et on constate déjà, par exemple, l’évolution des contrôles aux frontières vers l’utilisation de technologies biométriques sans contact.

    En 2020, l’UE a choisi Idemia et Sopra Steria, deux entreprises françaises, pour construire un fichier de contrôle biométrique destiné à réguler les entrées et sorties de l’espace Schengen. Quel regard portez-vous sur ces bases de données ?

    Il existe de nombreuses bases de données biométriques utilisées pour la sécurité aux frontières. L’Union européenne met depuis plusieurs années l’accent sur leur développement. Plus récemment, elle insiste sur leur nécessaire connexion, leur prétendue interopérabilité. L’objectif est de créer un système global de détection, de surveillance et de suivi des mouvements de réfugiés à l’échelle européenne pour faciliter leur détention et leur expulsion.

    Cela contribue à créer une nouvelle forme d’« apartheid ». Ces fichiers sont destinés certes à accélérer les processus de contrôles aux frontières pour les citoyens nationaux et autres voyageurs acceptables mais, surtout, à arrêter ou expulser les migrantes et migrants indésirables grâce à l’utilisation de systèmes informatiques et biométriques toujours plus sophistiqués.

    Quelles sont les conséquences concrètes de ces politiques de surveillance ?

    Il devient chaque jour plus difficile et dangereux de migrer vers l’Europe. Parce qu’elles sont confrontées à la violence et aux refoulements aux frontières, ces personnes sont obligées de chercher d’autres routes migratoires, souvent plus dangereuses, ce qui crée un vrai marché pour les passeurs. La situation n’est pas meilleure pour les personnes réfugiées qui arrivent à entrer sur le territoire européen. Elles finissent régulièrement en détention, sont expulsées ou sont contraintes de vivre dans des conditions désastreuses en Europe ou dans des pays limitrophes.

    Cette politique n’impacte pas que les personnes réfugiées. Elle présente un risque pour les libertés publiques de l’ensemble des Européens. Outre leur usage dans le cadre d’une politique migratoire raciste, les technologies de surveillance sont aussi « testées » sur des personnes migrantes qui peuvent difficilement faire valoir leurs droits, puis introduites plus tard auprès d’un public plus large. Les réfugiés sont les cobayes des futures mesures de contrôle et de surveillance des pays européens.

    Vous pointez aussi que les industriels qui fournissent en armement les belligérants de conflits extra-européens, souvent à l’origine de mouvements migratoires, sont ceux qui bénéficient du business des frontières.

    C’est ce que fait Thales en France, Leonardo en Italie ou Airbus. Ces entreprises européennes de sécurité et d’armement exportent des armes et des technologies de surveillance partout dans le monde, notamment dans des pays en guerre ou avec des régimes autoritaires. À titre d’exemple, les exportations européennes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord des dix dernières années représentent 92 milliards d’euros et concernent des pays aussi controversés que l’Arabie saoudite, l’Égypte ou la Turquie.

    Si elles fuient leur pays, les populations civiles exposées à la guerre dans ces régions du monde se retrouveront très certainement confrontées à des technologies produites par les mêmes industriels lors de leur passage aux frontières. C’est une manière profondément cynique de profiter, deux fois, de la misère d’une même population.

    Quelles entreprises bénéficient le plus de la politique européenne de surveillance aux frontières ? Par quels mécanismes ? Je pense notamment aux programmes de recherches comme Horizon 2020 et Horizon Europe.

    J’identifie deux types d’entreprises qui bénéficient de la militarisation des frontières de l’Europe. D’abord les grandes entreprises européennes d’armement et de sécurité, comme Airbus, Leonardo et Thales, qui disposent toutes d’une importante gamme de technologies militaires et de surveillance. Pour elles, le marché des frontières est un marché parmi d’autres. Ensuite, des entreprises spécialisées, qui travaillent sur des niches, bénéficient aussi directement de cette politique européenne. C’est le cas de l’entreprise espagnole European Security Fencing, qui fabrique des fils barbelés. Elles s’enrichissent en remportant des contrats, à l’échelle européenne, mais aussi nationale, voire locale.

    Une autre source de financement est le programme cadre européen pour la recherche et l’innovation. Il finance des projets sur 7 ans et comprend un volet sécurité aux frontières. Des programmes existent aussi au niveau du Fonds européen de défense.

    Un de vos travaux de recherche, « Expanding the Fortress », s’intéresse aux partenariats entre l’Europe et des pays tiers. Quels sont les pays concernés ? Comment se manifestent ces partenariats ?

    L’UE et ses États membres tentent d’établir une coopération en matière de migrations avec de nombreux pays du monde. L’accent est mis sur les pays identifiés comme des « pays de transit » pour celles et ceux qui aspirent à rejoindre l’Union européenne. L’Europe entretient de nombreux accords avec la Libye, qu’elle équipe notamment en matériel militaire. Il s’agit d’un pays où la torture et la mise à mort des réfugiés ont été largement documentées.

    Des accords existent aussi avec l’Égypte, la Tunisie, le Maroc, la Jordanie, le Liban ou encore l’Ukraine. L’Union a financé la construction de centres de détention dans ces pays, dans lesquels on a constaté, à plusieurs reprises, d’importantes violations en matière de droits humains.

    Ces pays extra-européens sont-ils des zones d’expérimentations pour les entreprises européennes de surveillance ?

    Ce sont plutôt les frontières européennes, comme celle d’Evros, entre la Grèce et la Turquie, qui servent de zone d’expérimentation. Le transfert d’équipements, de technologies et de connaissances pour la sécurité et le contrôle des frontières représente en revanche une partie importante de ces coopérations. Cela veut dire que les États européens dispensent des formations, partagent des renseignements ou fournissent de nouveaux équipements aux forces de sécurité de régimes autoritaires.

    Ces régimes peuvent ainsi renforcer et étendre leurs capacités de répression et de violation des droits humains avec le soutien de l’UE. Les conséquences sont dévastatrices pour la population de ces pays, ce qui sert de moteur pour de nouvelles vagues de migration…

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040822/les-refugies-sont-les-cobayes-des-futures-mesures-de-surveillance

    cité dans l’interview, ce rapport :
    #Global_Climate_Wall
    https://www.tni.org/en/publication/global-climate-wall
    déjà signalé ici : https://seenthis.net/messages/934948#message934949

    #asile #migrations #complexe_militaro-industriel #surveillance_des_frontières #Frontex #problème #Covid-19 #coronavirus #biométrie #technologie #Idemia #Sopra_Steria #contrôle_biométrique #base_de_données #interopérabilité #détection #apartheid #informatique #violence #refoulement #libertés_publiques #test #normalisation #généralisation #Thales #Leonardo #Airbus #armes #armements #industrie_de_l'armement #cynisme #Horizon_Europe #Horizon_2020 #marché #business #European_Security_Fencing #barbelés #fils_barbelés #recherche #programmes_de_recherche #Fonds_européen_de_défense #accords #externalisation #externalisation_des_contrôles_frontaliers #Égypte #Libye #Tunisie #Maroc #Jordanie #Liban #Ukraine #rétention #détention_administrative #expérimentation #équipements #connaissance #transfert #coopérations #formations #renseignements #répression

    ping @isskein @karine4 @_kg_

    • Le système électronique d’#Entrée-Sortie en zone #Schengen : la biométrie au service des #frontières_intelligentes

      Avec la pression migratoire et la vague d’attentats subis par l’Europe ces derniers mois, la gestion des frontières devient une priorité pour la Commission.

      Certes, le système d’information sur les #visas (#VIS, #Visa_Information_System) est déployé depuis 2015 dans les consulats des États Membres et sa consultation rendue obligatoire lors de l’accès dans l’#espace_Schengen.

      Mais, depuis février 2013, est apparu le concept de « #frontières_intelligentes », (#Smart_Borders), qui recouvre un panel ambitieux de mesures législatives élaborées en concertation avec le Parlement Européen.

      Le système entrée/sortie, en particulier, va permettre, avec un système informatique unifié, d’enregistrer les données relatives aux #entrées et aux #sorties des ressortissants de pays tiers en court séjour franchissant les frontières extérieures de l’Union européenne.

      Adopté puis signé le 30 Novembre 2017 par le Conseil Européen, il sera mis en application en 2022. Il s’ajoutera au « PNR européen » qui, depuis le 25 mai 2018, recense les informations sur les passagers aériens.

      Partant du principe que la majorité des visiteurs sont « de bonne foi », #EES bouleverse les fondements mêmes du #Code_Schengen avec le double objectif de :

      - rendre les frontières intelligentes, c’est-à-dire automatiser le contrôle des visiteurs fiables tout en renforçant la lutte contre les migrations irrégulières
      - créer un #registre_central des mouvements transfrontaliers.

      La modernisation de la gestion des frontières extérieures est en marche. En améliorant la qualité et l’efficacité des contrôles de l’espace Schengen, EES, avec une base de données commune, doit contribuer à renforcer la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme ainsi que les formes graves de criminalité.

      L’#identification de façon systématique des personnes qui dépassent la durée de séjour autorisée dans l’espace Schengen en est un des enjeux majeurs.

      Nous verrons pourquoi la reconnaissance faciale en particulier, est la grande gagnante du programme EES. Et plus seulement dans les aéroports comme c’est le cas aujourd’hui.

      Dans ce dossier web, nous traiterons des 6 sujets suivants :

      - ESS : un puissant dispositif de prévention et détection
      - La remise en cause du code « frontières Schengen » de 2006
      - EES : un accès très réglementé
      - La biométrie faciale : fer de lance de l’EES
      - EES et la lutte contre la fraude à l’identité
      - Thales et l’identité : plus de 20 ans d’expertise

      Examinons maintenant ces divers points plus en détail.

      ESS : un puissant dispositif de prévention et détection

      Les activités criminelles telles que la traite d’êtres humains, les filières d’immigration clandestine ou les trafics d’objets sont aujourd’hui la conséquence de franchissements illicites de frontières, largement facilités par l’absence d’enregistrement lors des entrées/ sorties.

      Le scénario de fraude est – hélas – bien rôdé : Contrôle « standard » lors de l’accès à l’espace Schengen, puis destruction des documents d’identité dans la perspective d’activités malveillantes, sachant l’impossibilité d’être authentifié.

      Même si EES vise le visiteur « de bonne foi », le système va constituer à terme un puissant dispositif pour la prévention et la détection d’activités terroristes ou autres infractions pénales graves. En effet les informations stockées dans le nouveau registre pour 5 ans– y compris concernant les personnes refoulées aux frontières – couvrent principalement les noms, numéros de passeport, empreintes digitales et photos. Elles seront accessibles aux autorités frontalières et de délivrance des visas, ainsi qu’à Europol.

      Le système sera à la disposition d’enquêtes en particulier, vu la possibilité de consulter les mouvements transfrontières et historiques de déplacements. Tout cela dans le plus strict respect de la dignité humaine et de l’intégrité des personnes.

      Le dispositif est très clair sur ce point : aucune discrimination fondée sur le sexe, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion.

      Sont également exclus du champ d’investigation l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle des visiteurs.​

      La remise en cause du Code frontières Schengen

      Vu la croissance attendue des visiteurs de pays tiers (887 millions en 2025), l’enjeu est maintenant de fluidifier et simplifier les contrôles.

      Une initiative particulièrement ambitieuse dans la mesure où elle remet en cause le fameux Code Schengen qui impose des vérifications approfondies, conduites manuellement par les autorités des Etats Membres aux entrées et sorties, sans possibilité d’automatisation.

      Par ailleurs, le Code Schengen ne prévoit aucun enregistrement des mouvements transfrontaliers. La procédure actuelle exigeant seulement que les passeports soient tamponnés avec mention des dates d’entrée et sortie.

      Seule possibilité pour les gardes-frontières : Calculer un éventuel dépassement de la durée de séjour qui elle-même est une information falsifiable et non consignée dans une base de données.

      Autre contrainte, les visiteurs réguliers comme les frontaliers doivent remplacer leurs passeports tous les 2-3 mois, vue la multitude de tampons ! Un procédé bien archaïque si l’on considère le potentiel des technologies de l’information.

      La proposition de 2013 comprenait donc trois piliers :

      - ​La création d’un système automatisé d’entrée/sortie (Entry/ Exit System ou EES)
      - Un programme d’enregistrement de voyageurs fiables, (RTP, Registered Traveller Program) pour simplifier le passage des visiteurs réguliers, titulaires d’un contrôle de sûreté préalable
      – La modification du Code Schengen

      Abandon de l’initiative RTP

      Trop complexe à mettre en œuvre au niveau des 28 Etats Membres, l’initiative RTP (Registered Travelers Program) a été finalement abandonnée au profit d’un ambitieux programme Entry/ Exit (EES) destiné aux visiteurs de courte durée (moins de 90 jours sur 180 jours).

      Précision importante, sont maintenant concernés les voyageurs non soumis à l’obligation de visa, sachant que les détenteurs de visas sont déjà répertoriés par le VIS.

      La note est beaucoup moins salée que prévue par la Commission en 2013. Au lieu du milliard estimé, mais qui incluait un RTP, la proposition révisée d’un EES unique ne coutera « que » 480 millions d’EUR.

      Cette initiative ambitieuse fait suite à une étude technique menée en 2014, puis une phase de prototypage conduite sous l’égide de l’agence EU-LISA en 2015 avec pour résultat le retrait du projet RTP et un focus particulier sur le programme EES.

      Une architecture centralisée gérée par EU-LISA

      L’acteur clé du dispositif EES, c’est EU-LISA, l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle dont le siège est à Tallinn, le site opérationnel à Strasbourg et le site de secours à Sankt Johann im Pongau (Autriche). L’Agence sera en charge des 4 aspects suivants :

      - Développement du système central
      - Mise en œuvre d’une interface uniforme nationale (IUN) dans chaque État Membre
      - Communication sécurisée entre les systèmes centraux EES et VIS
      - Infrastructure de communication entre système central et interfaces uniformes nationales.

      Chaque État Membre sera responsable de l’organisation, la gestion, le fonctionnement et de la maintenance de son infrastructure frontalière vis-à-vis d’EES.

      Une gestion optimisée des frontières

      Grâce au nouveau dispositif, tous les ressortissants des pays tiers seront traités de manière égale, qu’ils soient ou non exemptés de visas.

      Le VIS répertorie déjà les visiteurs soumis à visas. Et l’ambition d’EES c’est de constituer une base pour les autres.

      Les États Membres seront donc en mesure d’identifier tout migrant ou visiteur en situation irrégulière ayant franchi illégalement les frontières et faciliter, le cas échéant, son expulsion.

      Dès l’authentification à une borne en libre–service, le visiteur se verra afficher les informations suivantes, sous supervision d’un garde-frontière :

      - ​Date, heure et point de passage, en remplacement des tampons manuels
      - Notification éventuelle d’un refus d’accès.
      - Durée maximale de séjour autorisé.
      - Dépassement éventuelle de la durée de séjour autorisée
      En ce qui concerne les autorités des Etats Membres, c’est une véritable révolution par rapport à l’extrême indigence du système actuel. On anticipe déjà la possibilité de constituer des statistiques puissantes et mieux gérer l’octroi, ou la suppression de visas, en fonction de mouvements transfrontières, notamment grâce à des informations telles que :

      - ​​​Dépassements des durées de séjour par pays
      - Historique des mouvements frontaliers par pays

      EES : un accès très réglementé

      L’accès à EES est très réglementé. Chaque État Membre doit notifier à EU-LISA les autorités répressives habilitées à consulter les données aux fins de prévention ou détection d’infractions terroristes et autres infractions pénales graves, ou des enquêtes en la matière.

      Europol, qui joue un rôle clé dans la prévention de la criminalité, fera partie des autorités répressives autorisées à accéder au système dans le cadre de sa mission.

      Par contre, les données EES ne pourront pas être communiquées à des pays tiers, une organisation internationale ou une quelconque partie privée établie ou non dans l’Union, ni mises à leur disposition. Bien entendu, dans le cas d’enquêtes visant l’identification d’un ressortissant de pays tiers, la prévention ou la détection d’infractions terroristes, des exceptions pourront être envisagées.​

      Proportionnalité et respect de la vie privée

      Dans un contexte législatif qui considère le respect de la vie privée comme une priorité, le volume de données à caractère personnel enregistré dans EES sera considérablement réduit, soit 26 éléments au lieu des 36 prévus en 2013.

      Il s’agit d’un dispositif négocié auprès du Contrôleur Européen pour la Protection des Données (CEPD) et les autorités nationales en charge d’appliquer la nouvelle réglementation.

      Très schématiquement, les données collectées se limiteront à des informations minimales telles que : nom, prénom, références du document de voyage et visa, biométrie du visage et de 4 empreintes digitales.

      A chaque visite, seront relevés la date, l’heure et le lieu de contrôle frontière. Ces données seront conservées pendant cinq années, et non plus 181 jours comme proposé en 2013.

      Un procédé qui permettra aux gardes-frontières et postes consulaires d’analyser l’historique des déplacements, lors de l’octroi de nouveaux visas.
      ESS : privacy by design

      La proposition de la Commission a été rédigée selon le principe de « respect de la vie privée dès la conception », mieux connue sous le label « Privacy By Design ».

      Sous l’angle du droit, elle est bien proportionnée à la protection des données à caractère personnel en ce que la collecte, le stockage et la durée de conservation des données permettent strictement au système de fonctionner et d’atteindre ses objectifs.

      EES sera un système centralisé avec coopération des Etats Membres ; d’où une architecture et des règles de fonctionnement communes.​

      Vu cette contrainte d’uniformisation des modalités régissant vérifications aux frontières et accès au système, seul le règlement en tant que véhicule juridique pouvait convenir, sans possibilité d’adaptation aux législations nationales.

      Un accès internet sécurisé à un service web hébergé par EU-LISA permettra aux visiteurs des pays tiers de vérifier à tout moment leur durée de séjour autorisée.

      Cette fonctionnalité sera également accessible aux transporteurs, comme les compagnies aériennes, pour vérifier si leurs voyageurs sont bien autorisés à pénétrer dans le territoire de l’UE.

      La biométrie faciale, fer de lance du programme EES

      Véritable remise en question du Code Schengen, EES permettra de relever la biométrie de tous les visiteurs des pays tiers, alors que ceux soumis à visa sont déjà enregistrés dans le VIS.

      Pour les identifiants biométriques, l’ancien système envisageait 10 empreintes digitales. Le nouveau combine quatre empreintes et la reconnaissance faciale.

      La technologie, qui a bénéficié de progrès considérables ces dernières années, s’inscrit en support des traditionnelles empreintes digitales.

      Bien que la Commission ne retienne pas le principe d’enregistrement de visiteurs fiables (RTP), c’est tout comme.

      En effet, quatre empreintes seront encore relevées lors du premier contrôle pour vérifier que le demandeur n’est pas déjà répertorié dans EES ou VIS.

      En l’absence d’un signal, l’autorité frontalière créera un dossier en s’assurant que la photographie du passeport ayant une zone de lecture automatique (« Machine Readable Travel Document ») correspond bien à l’image faciale prise en direct du nouveau visiteur.

      Mais pour les passages suivants, c’est le visage qui l’emporte.

      Souriez, vous êtes en Europe ! Les fastidieux (et falsifiables) tampons sur les passeports seront remplacés par un accès à EES.

      La biométrie est donc le grand gagnant du programme EES. Et plus seulement dans les aéroports comme c’est le cas aujourd’hui.

      Certains terminaux maritimes ou postes frontières terrestres particulièrement fréquentés deviendront les premiers clients de ces fameuses eGates réservées aujourd’hui aux seuls voyageurs aériens.

      Frontex, en tant qu’agence aidant les pays de l’UE et les pays associés à Schengen à gérer leurs frontières extérieures, va aider à harmoniser les contrôles aux frontières à travers l’UE.

      EES et la lutte contre la fraude à l’identité

      Le dispositif EES est complexe et ambitieux dans la mesure où il fluidifie les passages tout en relevant le niveau des contrôles. On anticipe dès aujourd’hui des procédures d’accueil en Europe bien meilleures grâce aux eGates et bornes self-service.

      Sous l’angle de nos politiques migratoires et de la prévention des malveillances, on pourra immédiatement repérer les personnes ne rempliss​​ant pas les conditions d’entrée et accéder aux historiques des déplacements.

      Mais rappelons également qu’EES constituera un puissant outil de lutte contre la fraude à l’identité, notamment au sein de l’espace Schengen, tout visiteur ayant été enregistré lors de son arrivée à la frontière.

      Thales et l’identité : plus de 20 ans d’expertise

      Thales est particulièrement attentif à cette initiative EES qui repose massivement sur la biométrie et le contrôle des documents de voyage.

      En effet, l’identification et l’authentification des personnes sont deux expertises majeures de Thales depuis plus de 20 ans. La société contribue d’ailleurs à plus de 200 programmes gouvernementaux dans 80 pays sur ces sujets.

      La société peut répondre aux objectifs du programme EES en particulier pour :

      - Exploiter les dernières technologies pour l’authentification des documents de voyage, l’identification des voyageurs à l’aide de captures et vérifications biométriques, et l’évaluation des risques avec accès aux listes de contrôle, dans tous les points de contrôle aux frontières.
      - Réduire les coûts par l’automatisation et l’optimisation des processus tout en misant sur de nouvelles technologies pour renforcer la sécurité et offrir davantage de confort aux passagers
      - Valoriser des tâches de gardes-frontières qui superviseront ces dispositifs tout en portant leur attention sur des cas pouvant porter à suspicion.
      - Diminuer les temps d’attente après enregistrement dans la base EES. Un facteur non négligeable pour des frontaliers ou visiteurs réguliers qui consacreront plus de temps à des activités productives !

      Des bornes d’enregistrement libre-service comme des frontières automatiques ou semi-automatiques peuvent être déployées dans les prochaines années avec l’objectif de fluidifier les contrôles et rendre plus accueillant l’accès à l’espace Schengen.

      Ces bornes automatiques et biométriques ont d’ailleurs été installées dans les aéroports parisiens d’Orly et de Charles de Gaulle (Nouveau PARAFE : https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/controle-aux-frontieres).

      La reconnaissance faciale a été mise en place en 2018.

      Les nouveaux sas PARAFE à Roissy – Septembre 2017

      Thales dispose aussi d’une expertise reconnue dans la gestion intégrée des frontières et contribue en particulier à deux grand systèmes de gestion des flux migratoires.

      - Les systèmes d’identification biométrique de Thales sont en particulier au cœur du système américain de gestion des données IDENT (anciennement US-VISIT). Cette base de données biographiques et biométriques contient des informations sur plus de 200 millions de personnes qui sont entrées, ont tenté d’entrer et ont quitté les États-Unis d’Amérique.

      - Thales est le fournisseur depuis l’origine du système biométrique Eurodac (European Dactyloscopy System) qui est le plus important système AFIS multi-juridictionnel au monde, avec ses 32 pays affiliés. Le système Eurodac est une base de données comportant les empreintes digitales des demandeurs d’asile pour chacun des états membres ainsi que des personnes appréhendées à l’occasion d’un franchissement irrégulier d’une frontière.

      Pour déjouer les tentatives de fraude documentaire, Thales a mis au point des équipements sophistiqués permettant de vérifier leur authenticité par comparaison avec les modèles en circulation. Leur validité est aussi vérifiée par connexion à des bases de documents volés ou perdus (SLTD de Interpol). Ou a des watch lists nationales.

      Pour le contrôle des frontières, au-delà de ses SAS et de ses kiosks biométriques, Thales propose toute une gamme de lecteurs de passeports d’équipements et de logiciels d’authentification biométriques, grâce à son portefeuille Cogent, l’un des pionniers du secteur.

      Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter.​

      https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/biometrie/systeme-entree-sortie
      #smart_borders #Thales #overstayers #reconnaissance_faciale #prévention #détection #fraude_à_l'identité #Registered_Traveller_Program (#RTP) #EU-LISA #interface_uniforme_nationale (#IUN) #Contrôleur_Européen_pour_la_Protection_des_Données (#CEPD) #Privacy_By_Design #respect_de_la_vie_privée #empreintes_digitales #biométrie #Frontex #bornes #aéroport #PARAFE #IDENT #US-VISIT #Eurodac #Gemalto

  • Salade méchouia au thon
    https://www.cuisine-libre.org/salade-mechouia-au-thon

    Salade tunisienne de poivrons grillés au thon et aux œufs. Laver les poivrons, piments et tomates et les disposer sur une plaque de cuisson. Placer sous le grill du #Four pendant environ 30 minutes. Surveiller la cuisson et tourner régulièrement les légumes de façon à ce que toute la peau soit grillée. À mi-cuisson, ajoutez l’ail. Enlever la peau, épépiner et couper en petit dés. Arroser d’huile d’olive et jus de citron. Ajouter un peu de harissa et de #Cumin. Saler, poivrer, mélanger. Réfrigérer au moins… Cumin, #Kémia, #Thon_en boîte, #Tunisie, #Olives_noires, #Piment_vert, #Poivron_rouge / #Sans lactose, #Sans viande, #Sans gluten, (...)

  • Communiqué des Associations et Organisations tunisiennes

    Non à la Constitution de la concentration des pouvoirs

    Après consultation du projet de la Constitution, soumis par le président de la République à referendum populaire le 25 juillet 2022, les Organisations et les associations tunisiennes, réunies le 5 juillet 2022, déclarent que

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/07/11/communique-des-associations-et-organisations-t

    #international #tunisie

  • L’Algérie annonce la réouverture de sa frontière avec la Tunisie
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/07/06/l-algerie-annonce-la-reouverture-de-sa-frontiere-avec-la-tunisie_6133569_321

    L’Algérie annonce la réouverture de sa frontière avec la Tunisie
    La Tunisie est l’une des destinations privilégiées des Algériens. La crise du Covid-19 avait fortement ralenti le trafic routier, limité au transport de marchandises.
    L’Algérie, grande pourvoyeuse de touristes à la Tunisie, va rouvrir à la mi-juillet la frontière terrestre entre les deux pays, fermée depuis 2020 en raison du Covid-19, a annoncé le président algérien Abdelmadjid Tebboune mardi 5 juillet.« Nous avons pris une décision conjointe de rouvrir les frontières terrestres à compter du 15 juillet », a déclaré M. Tebboune à l’aéroport d’Alger aux côtés de son homologue tunisien Kaïs Saïed, qui s’apprêtait à quitter le pays après avoir assisté aux festivités marquant le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.Jusque-là, le trafic routier entre les deux pays se limitait au transport de marchandises.
    Grande pourvoyeuse de touristes
    Les deux pays avaient fermé leurs frontières terrestres en mars 2020 pour endiguer la propagation du coronavirus.Le secteur du tourisme en Tunisie a sérieusement pâti de cette fermeture, l’Algérie étant une grande pourvoyeuse de touristes au pays voisin particulièrement durant la saison estivale.Avant la pandémie du coronavirus, plus de 3 millions d’Algériens se rendaient chaque année en Tunisie, selon des médias locaux. Les liaisons aériennes et maritimes entre les deux pays avaient repris en juin 2021.

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#tunisie#pandemie#sante#frontiere#circulation#tourisme

  • I finanziamenti europei al Marocco per bloccare le persone, a tutti i costi

    In questi anni l’Unione europea ha garantito alle polizie marocchine mezzi, “formazione” e strumenti di identificazione. Forniture milionarie, poco trasparenti, di cui hanno beneficiato quelle stesse guardie di frontiera che il 24 giugno hanno causato la morte di oltre 20 persone. Anche qui Frontex ha un ruolo decisivo

    “Un partner di riferimento per l’Unione europea, un modello che altri potranno seguire per la sua capacità di collaborare con le nostra agenzie”. Così la Commissione europea descriveva nell’ottobre 2021 l’attività delle autorità marocchine nel campo della “gestione” del fenomeno migratorio. Un’immagine che stride con quella dei corpi stesi a terra, immersi in pozze di sangue, di chi la mattina presto del 24 giugno è stato brutalmente respinto mentre tentava di far ingresso nell’enclave spagnola di Melilla. Almeno 23 i morti, molti di più secondo le Ong indipendenti, in prevalenza persone originarie di Sudan e Sud-Sudan, centinaia i feriti e decine gli arresti tra le circa 2mila persone che hanno tentato di scalare la triplice barriera metallica che separa il territorio marocchino dalla città spagnola. Ma la violenza perpetrata ai danni dei rifugiati sia dalle forze di polizia marocchina sia dalla Guardia civile spagnola va contestualizzata in un quadro più ampio. I soldi dell’Ue hanno finanziato quella violenza.

    Del bilancio pluriennale 2014-2020 circa 370 milioni di euro sono stati assegnati al governo di Rabat per la gestione del fenomeno migratorio, di cui 238 derivanti direttamente dal Fondo fiduciario dell’Ue per l’Africa (Eutf): l’80% è stato destinato a programmi di sostegno, supporto e gestione dei confini con solo le “briciole” per la protezione delle persone in transito (circa l’11%) e per l’integrazione socio-economica di chi “sceglie” di restare in Marocco (7,5%). Cifre stanziate con il consueto ritornello della “lotta contro l’immigrazione illegale” che, come su tanti altri confini esterni dell’Ue giustifica il blocco del flusso delle persone in transito e l’impossibilità di vedersi riconosciuto il diritto d’asilo. Una strategia che, nel caso del Marocco, getta le prime basi nel 2001 quando la rotta del Mediterraneo centrale comincia a vedere i primi flussi. L’Italia è precursore con un finanziamento di 10 miliardi di lire, tra 1999 e il 2000, per finanziare secondo quanto ricostruito dal progetto Sciabaca&Oruka di Asgi l’acquisto di mezzi, strumenti ed equipaggiamento che favoriscono le forze di polizia marocchina nell’attività di contrasto all’immigrazione “clandestina”.

    Come ricostruito da Statewatch, gruppo di ricerca indipendente, a livello europeo invece dal 2001 al 2010 vengono stanziati circa 74,6 milioni di euro per sei progetti riguardanti la sicurezza delle frontiere. Tra questi sei progetti almeno due meritano attenzione. Il “Seahorse network” (costo totale di circa 2,5 milioni di euro, con un contributo Ue pari a più di 1,9 milioni) che ha fornito fondi per la creazione di una “rete regionale sicura per lo scambio di informazioni sull’immigrazione irregolare”. Statewatch, grazie ai documenti forniti dalla Direzione generale per la cooperazione e lo sviluppo internazionale della Commissione (Dg Devco) ha ricostruito che la rete ha sede a Gran Canaria ed è collegata a quella della Guardia civil spagnola e l’Agenzia Frontex. E poi un progetto da più di 67 milioni di euro fornito tra il 2007 e il 2010 direttamente al ministero dell’Interno marocchino: non si conoscono i contenuti del progetto, in quanto l’accesso ai documenti è stato negato per “tutela dell’interesse pubblico che è prevalente alla necessità di divulgazione” e soprattutto non esistono documenti di valutazione. “Il fatto che l’Ue non abbia intrapreso una valutazione è sorprendente dati i rigorosi standard di audit e valutazione che dovrebbero essere applicata ai finanziamenti”.

    All’aumento dei flussi corrisponde una crescita dei finanziamenti. Non a caso tra il 2013-2018, sempre da quanto ricostruito da Statewatch, i finanziamenti si sono concentrati sull’integrazione delle persone già presenti sul territorio complice un cambio di rotta delle autorità marocchine che hanno promosso due campagne di regolarizzazione per le persone prive di documenti (nel 2013 e nel 2016) e un tentativo di garantire sostegno a rifugiati e richiedenti asilo. I circa 61,5 milioni di euro stanziati dall’Ue hanno di fatto “compensato il mancato coinvolgimento delle autorità marocchine nella formulazione e nell’attuazione di una vera politica di integrazione”. Ma l’intervento umanitario europeo è solo una breve parentesi. Tra il 2017 e il 2018 gli attraversamenti “irregolari” nel Mediterraneo occidentale aumentano del 40% e le autorità marocchine dichiarano di aver fermato circa 76mila persone. Cifre da prendere con le pinze ma che giustificano, secondo i legislatori europei, la ripresa dei fondi destinati a Rabat. Questo nonostante, a livello assoluto, gli attraversamenti irregolari diminuirono del 25% rispetto al 2017 e raggiunsero il numero più basso dei cinque anni precedenti (150mila in totale). Ma poco conta, come visto anche su altre frontiere, non è una questione di numeri.

    Il 20 agosto 2018 attraverso il “Programma di gestione delle frontiere per la regione del Maghreb (BMP – Maghreb) vengono destinati 30 milioni di euro per “proteggere, monitorare e gestire le frontiere” del Marocco in un più ampio progetto multinazionale, dal budget totale di 55 milioni di euro, in cui figura tra i partner esecutivi anche il ministero dell’Interno italiano per alcune azioni in Tunisia. Si va dal potenziamento delle infrastrutture informatiche per “raccolta, archiviazione e identificazione della biometria digitale” e l’acquisizione di mezzi aerei e navali per il controllo pre-frontaliero. Il 13 dicembre 2018 vengono poi destinati 44 milioni di euro per il progetto “Soutien à la gestion intégrée des frontières et de la migration au Maroc” che mira a “rafforzare le capacità delle istituzioni marocchine a protezione, sorveglianza e controllo delle frontiere”: per un periodo di 36 mesi e gestito dalle autorità spagnole per “migliorare le capacità delle autorità marocchine di intercettare i valichi di frontiera irregolari e svolgere attività di ricerca e soccorso in mare”. A questo si aggiunge un programma per il contrasto al “contrabbando e al traffico di esseri umani” con un finanziamento pari a 70 milioni di euro. Nel dicembre 2019 nonostante gli attraversamenti registrati da Frontex sono la metà rispetto all’anno precedente (appena 23.969), l’Ue finanzia più di 101 milioni di euro nuovamente per “rafforzare le capacità delle istituzioni marocchine, in particolare per il ministero dell’Interno a contrastare il traffico di migranti e la tratta degli esseri umani incluso un sostegno per la gestione delle frontiere del Paese”.

    Nonostante queste ingenti cifre la trasparenza è negata. Per nessuno dei progetti di gestione delle frontiere le istituzioni europee hanno fornito accesso ai documenti tirando in ballo nuovamente la “tutela dell’interesse pubblico in materia di relazioni internazionali”. Nel novembre 2019 i ricercatori di Statewatch commentavano “profeticamente” questo sostegno: “È probabile che le conseguenze di questo approccio siano terribili dato che la cooperazione del Marocco in materia di sicurezza e sorveglianza delle frontiere comporta un costo molto elevato in termini di violazioni dei diritti umani commesse dalle forze di sicurezza marocchine contro migranti, rifugiati e persone richiedenti asilo”.

    Eccoli i frutti della politica di esternalizzazione europea in Marocco. “Video e fotografie mostrano corpi sparsi per terra in pozze di sangue, forze di sicurezza marocchine che prendono a calci e picchiano le persone; la Guardia civil spagnola che lancia gas lacrimogeni contro uomini aggrapparti alle recinzioni” spiega Judith Sunderland, vicedirettrice per l’Europa e l’Asia di Human rights watch che spingono l’Ong a chiedere una ferma condanna da parte dei funzionari di Spagna, Marocco e Unione europea e “garantire indagini efficaci e imparziali per portare giustizia a coloro che hanno perso la vita”. Il numero delle persone morte non è ancora chiaro. Secondo Caminando Fronteras, organizzazione spagnola, sarebbero 37 e decine di feriti. Ma le autorità marocchine stanno già facendo pulizia dei crimini commessi: l’Association Marocaine des Droits Humains (Amdh), che si occupa di tutelare i diritti umani nel Paese, ha pubblicato su Twitter due fotografie di quelle che si stima fossero tra le 16 e le 21 tombe scavate nel cimitero di Sidi Salem, alla periferia di Nador, la città marocchina oltre confine da Melilla. Hrw ne ha potuto confermare la veridicità identificando almeno 10 tombe individuali scavate.

    Di fronte all’orrore e alla tragedia, la strada è già tracciata. Il documento di “messa a terra” delle attività in Marocco previste dal Patto per le migrazioni e l’asilo, presentato nel settembre 2020 di fronte alla Commissione europea, prevede il sostegno finanziario per il periodo 2021-2027 per implementare, nuovamente, il controllo dei confini e soprattutto “sostenere i rimpatri volontari dei cittadini stranieri dal Marocco ai loro Paesi d’origine” oltre che l’efficientamento delle procedure per il rimpatrio dei cittadini marocchini che non hanno titolo per stare sul territorio europeo. Infine nel documento si chiarisce l’importanza del “dialogo strategico” che le autorità marocchine hanno mantenuto con Frontex che apre la possibilità della firma di un accordo operativo con l’Agenzia che sorveglia le frontiere esterne europee. Non cambia la strategia, nonostante tra gennaio e maggio 2022 siano stati appena 3.965 attraversamenti irregolari registrati nel Mediterraneo occidentale. L’invasione non c’è: i morti distesi nelle pozze di sangue a Melilla svelano nuovamente il volto di un’Europa che respinge e delega il lavoro sporco alle polizie di Paesi autocratici.

    https://altreconomia.it/i-finanziamenti-europei-al-marocco-per-bloccare-le-persone-a-tutti-i-co

    #Maroc #asile #migrations #réfugiés #externalisation #frontières #contrôles_frontaliers #complexe_militaro-industriel #Frontex #Fonds_fiduciaire #Italie #Seahorse_network #Seahorse #programme_de_gestion_des_frontières_de_la_région_du_Maghreb #Border_Management_Programme_for_the_Maghreb_region (#BMP-Maghreb) #Tunisie #biométrie #technologie #identification #Soutien_à_la_gestion_intégrée_des_frontières_et_de_la_migration_au_Maroc

  • « En #Tunisie, le doute n’est plus permis. En un an, le régime a changé de nature »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/07/01/en-tunisie-le-doute-n-est-plus-permis-en-un-an-le-regime-a-change-de-nature_

    A la suite du coup de force perpétré le 25 juillet 2021 par le président Kaïs Saïed pour s’octroyer les pleins pouvoirs, le doute sur ses intentions pouvait encore être de mise. Après tout, a alors estimé une majorité de l’opinion, il mettait fin, ce faisant, à une parodie de vie politique incarnée par un Parlement aux pratiques lamentables et dominée par le parti islamiste Ennahda, ne travaillant qu’à consolider une hégémonie fragilisée par sa croissante impopularité.

    Le doute, aujourd’hui, n’est plus permis. En un an, le régime tunisien a changé de nature. Au cours des derniers mois, le chef de l’Etat a systématiquement démantelé l’édifice institutionnel consacré par la Constitution de 2014 et s’est attaqué à l’ensemble des contre-pouvoirs censés prévenir tout retour à l’autoritarisme. Le texte de 2014 avait sans doute besoin d’être amendé, de même qu’une loi électorale interdisant toute possibilité de majorité stable. Mais qu’on ne s’y trompe pas. En mettant en place une nouvelle architecture institutionnelle, en ayant recours à une rhétorique nationale-populiste exacerbée reposant, entre autres, sur une nouvelle conception des rapports entre la religion et l’Etat, c’est l’ensemble des orientations qui gouvernent la Tunisie depuis son indépendance que M. Saïed a décidé de balayer.

    #paywall

  • La startup GoMyCode, faisant de l’« edtech » en Tunisie, lève 8 millions de $.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4322

    Pour se développer en Afrique et au Moyen-Orient, GoMyCode spécialisée en formation en technologie informatique décroche un pactole utile à son développement. Les emplois de toutes les facettes de la vie, notamment ceux technologiques sont actuellement en forte demande dans l’économie mondiale. Une compétence où les jeunes s’évertuent comme en s’amusant. #nationale,_fait_politique,_une_et_première_page,_médias,_actualité,_pays,_france,_afrique,_maghreb

    / Sciences & Savoir, #Internet,_Web,_cyber-démocratie,_communication,_société,_médias, #technologie,_drone,_citoyen,_USA,_google,_High_Tech, économie , #chômeurs,_emploi,_social,_syndicat,_revendication,_jeunesse,_travailleurs,_chômage, Afrique, Monde Arabe, islam, Maghreb, Proche-Orient,, Maghreb, Algérie, Tunisie, Maroc, Libye, Africa, population, (...)

    #Sciences_&_Savoir #économie_ #Afrique,Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #Maghreb,_Algérie,_Tunisie,_Maroc,_Libye,_Africa,_population,_société #Tunisie,_Tunisia,_démocratie,_Bourguiba,_complot,_Ennahdha

  • COUSCOUS : LES GRAINES DE LA DIGNITÉ

    « Couscous : les graines de la dignité » est une invitation au débat ouvert, sérieux et collectif sur les politiques de #dépendance_alimentaire poursuivies par tous les gouvernements tunisiens depuis la fin de l’époque coloniale française jusqu’à aujourd’hui.
    Le film se concentre sur les conditions politiques, sociales, économiques et écologiques des #céréales et démontre comment la question de l’#alimentation est en fait au cœur de la question de la #dignité_humaine individuelle et collective, ainsi que de l’indépendance et de la #souveraineté_alimentaire locales et nationales.

    https://cmca-med.org/film/couscous-les-graines-de-la-dignite

    #film #documentaire #film_documentaire
    #Tunisie #indépendance_alimentaire #agriculture

  • Rafles, insultes, violences… Le traitement des étudiants subsahariens empire en Tunisie
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/02/22/rafles-insultes-violences-le-traitement-des-etudiants-subsahariens-empire-en

    Rafles, insultes, violences… Le traitement des étudiants subsahariens empire en Tunisie. Les associations d’étudiants et de travailleurs notent une augmentation des actes de racisme et des arrestations ciblées de personnes noires.
    Un cliché de face et de profil, comme dans les films américains. Ainsi s’est terminée l’étrange interpellation de Modeste Meto, arrêté en plein jour à Tunis le 1er février. Venu étudier l’informatique de gestion pour compléter sa formation, le Béninois de 25 ans a eu l’impression d’être traité « comme un grand criminel ». Jusque-là, il avait surtout fait l’expérience du racisme ordinaire, de ces « Dégage ! » lancés par des inconnus et du mépris des passagers qui refusent de s’asseoir à côté de lui dans le bus. Mais jamais encore on ne l’avait raflé.
    Le jeune homme était au téléphone dans une rue du quartier de L’Ariana à Tunis, quand un agent l’a interpellé pour lui demander ses papiers, avant de lui intimer l’ordre de rejoindre d’autres Subsahariens entassés dans un fourgon de police. Au poste, vingt-cinq autres Noirs attendent déjà. « Tous ceux à qui j’ai parlé étaient des étudiants, en règle », précise le Béninois. Après un prélèvement salivaire et la prise de ses empreintes digitales, un agent le photographie avec une pancarte où figurent son nom écrit en arabe et sa date de naissance. Il doit ensuite signer un document entièrement rédigé en arabe pour récupérer son passeport.Mais pourquoi Modeste Meto a-t-il été arrêté ? Sollicitées par l’Association des stagiaires et étudiants africains en Tunisie (AESAT), les autorités se bornent à évoquer « un fichage ». Pourtant, d’après Christian Brice Kwongang, le président de l’AESAT, de nombreuses rafles de ce genre ont eu lieu en février. « Les étudiants sont interpellés parfois devant leurs universités, dans des cafés. Ça dure depuis la mi-décembre 2021, mais le phénomène s’est accéléré. Beaucoup d’étudiants n’osent plus sortir de chez eux », dit-il, ajoutant que des cas similaires ont également été enregistrés dans les villes côtières de Mahdia, Sousse et Monastir.
    Des ONG comme l’Association tunisienne de soutien aux minorités (ATSM) ont dénoncé ces « arrestations arbitraires » qui concerneraient près de 300 jeunes Subsahariens. Selon la directrice pays de Terre d’asile en Tunisie, Sherifa Riahi, les autorités se justifient officieusement en évoquant « un recensement », car le nombre de Subsahariens présents sur le territoire ne correspond pas aux chiffres de la police des frontières. « Si cette version est vraie, c’est une façon de faire très bizarre. Nous sommes dans une violation des droits et une atteinte à la dignité humaine », commente la militante. Contacté par Le Monde, le ministère de l’intérieur n’a pas donné suite.
    Les arrestations inquiètent d’autant plus les associations que les étudiants et travailleurs originaires d’Afrique subsaharienne sont déjà la cible de nombreuses violences en Tunisie. Le 14 février, un Gabonais qui descendait d’un transport collectif a été violemment braqué et blessé au couteau par des Tunisiens qui en voulaient à son téléphone. Un fait tristement banal dans la capitale ainsi qu’à Sfax, centre économique et estudiantin du pays. « Cela fait des années que l’on parle de ce sujet. Les étudiants sont très vulnérables car ils ne peuvent pas avoir de comptes bancaires donc ils se déplacent souvent avec de l’argent liquide et deviennent des cibles faciles », déplore Paul Laurent Nyobe Lipot, entrepreneur et résident en Tunisie depuis huit ans.
    Aïcha, une étudiante burkinabée qui a préféré changer son prénom pour rester anonyme par peur de représailles, en a récemment fait les frais. Un Tunisien a suivi sa colocataire jusqu’à leur appartement. « Il a cassé la porte. Nous avons dû faire plusieurs commissariats avant de pouvoir porter plainte et l’un des policiers qui est intervenu m’a dit “Si vous ne vous sentez pas en sécurité ici, rentrez chez vous !” », se souvient la jeune femme, qui déconseille désormais à ses amis restés au pays de venir étudier en Tunisie.
    Le pays, qui comptait 12 000 étudiants Subsahariens en moyenne avant la pandémie, n’en dénombre plus que 7 000. Une baisse qui n’est pas seulement liée au Covid et à la fermeture temporaire des frontières. « On sent que, malgré l’attractivité des facultés et l’argent que l’on investit dans nos études sur place, nous ne sommes pas réellement acceptés par la société tunisienne, donc certains étudiants abandonnent l’idée de venir ici et préfèrent le Maroc », observe Paul Laurent Nyobe Lipot.L’entrepreneur installé à Sfax évoque de nombreux cas de refoulement d’étudiants subsahariens à l’aéroport de Tunis Carthage, sans explications de la part de la police des frontières. Un constat partagé par le chargé de communication du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, Romdhane Ben Amor, qui souligne que « le renouvellement des titres de séjour des étudiants subsahariens est désormais presque mission impossible, même s’ils vivent légalement en Tunisie ».

    #Covid-19#migrant#migration#sante#tunisie#afriquesubsaharienne#etudiant#travailleurmigrant#etranger#xenophobie#frontiere#pandemie#maroc

  • Quand le HCR en #Tunisie jette les personnes exilées à la rue comme des déchets

    Cela fait maintenant 7 nuits et 8 jours que des personnes réfugiées et demandeuses d’asile manifestent devant les bureaux du Haut-Commissariat aux réfugiés (#HCR) dans le Sud de la Tunisie, à #Zarzis et #Medenine. De plus en plus nombreuses à être expulsées des centres d’hébergement, elles dénoncent l’#abandon de l’agence onusienne pourtant censée leur apporter protection.

    Hommes, femmes, enfants, ils sont aujourd’hui près de 200 à oser se rendre visibles pour réclamer le respect de leurs droits. Face à des procédures d’asile toujours plus longues et incertaines, à des perspectives de réinstallation de plus en plus rares, à des violences récurrentes de la part des autorités et l’absence de perspectives d’emplois, leur expulsion de leurs lieux de vie ne fait qu’aggraver la situation de grande précarité dans laquelle ils se trouvent.

    De nationalité érythréenne, somalienne, soudanaise ou éthiopienne, la plupart sont passés par les camps libyens avant de tenter de trouver refuge en Tunisie. Mais depuis la décision du HCR et de ses partenaires de réduire drastiquement leur assistance aux personnes exilées, ces dernières sont livrées à elles-mêmes dans une situation socio-économique instable et contexte politique difficile, empreint d’un racisme grandissant. Nombre d’entre elles n’ont d’autre choix que de retourner en Libye, pays dangereux pour elles, qu’elles tentaient pourtant désespérément de fuir.

    Face à cette violation flagrante de droits, nous demandons au HCR d’assurer le mandat qui est le sien : protéger les refugié·e·s, pas les frontières ! Cela fait maintenant plusieurs décennies que cette agence onusienne fait le jeu des pires politiques sécuritaires, maintenant dans des conditions indignes des personnes toujours plus loin des frontières européennes.

    Nous exprimons notre solidarité avec les personnes exilées qui se lèvent pour exiger le respect de leurs droits et de leur dignité.

    Protection et liberté de mouvement pour toutes et tous !

    Signataires :

    Watch The Med – Alarm Phone
    ADIF
    ASGI
    Association des Mères des Migrants Disparus
    borderline-europe Menschenrechte ohne Grenzen e.V.
    Borderline Sicilia
    Carovane Migranti
    Caravana Abriendo Fronteras
    Couverture de la Memorie Tunisie
    Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux
    LasciateCIEntrare
    Legal Team Italia
    Melting Pot Europa
    Migreurop
    Ongi Etorri Errefukiatuak
    Progetto 20k
    Refugee Rescue
    Rete Antirazzista Catanese
    Sea-Watch e.V.

    https://migreurop.org/article3086.html?lang=en

    #expulsions #précarisation #SDF #mise_à_la_rue

    ping @_kg_

  • #Bruxelles : Manifestations contre les mesures soit disant sanitaires 23 Janvier 2022
    A Bruxelles, le cortège réunissait ce dimanche plusieurs milliers de personnes, des Belges mais aussi des manifestants venus d’autres pays qui entendent défendre la liberté, la démocratie et les droits de l’homme.

    https://www.youtube.com/watch?v=7oYBZUqRuXA

    https://www.youtube.com/watch?v=Ff1U35i_vl4

    Moins calme à Bruxelles
    https://www.youtube.com/watch?v=QxyPvxoQwnQ

    La manifestation contre les mesures sanitaires, dont les organisateurs appellent avant tout à l’ouverture d’un débat sur les contraintes nécessaires pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, se tenait ce dimanche dans les rues du centre de Bruxelles et a rassemblé 50.000 participants, selon la police de Bruxelles-Capitale Ixelles. Les manifestants venaient des quatre coins du pays, mais aussi d’autres pays européens. Des discours ont été prononcés au parc du Cinquantenaire, progressivement pris d’assaut par des émeutiers qui s’en sont notamment pris à des bâtiments voisins, à des véhicules et aux forces de l’ordre. Après que le parc du Cinquantenaire ait été évacué par la police, les émeutiers se sont retranchés dans l’avenue de Tervuren. Il s’agit de la cinquième manifestation contre les mesures sanitaires en deux mois à Bruxelles. C’est aussi la cinquième fois que des émeutes éclatent.

    Le cortège s’est rendu au cœur du quartier européen, dans le parc du Cinquantenaire, où des discours ont été donnés sous les arcades par plusieurs orateurs belges et internationaux connus. Ils appellent à un débat de société concernant les mesures sanitaires visant à contrer la pandémie de coronavirus. Au travers de cette manifestation, les organisateurs disent défendre « la démocratie, les droits de l’Homme et le respect de la Constitution ». Europeans United for Freedom estime sur son site internet que la propagation du Covid-19, la saturation des hôpitaux qui en résulte et le décès de personnes à la santé fragile ne justifient pas de déroger aux libertés fondamentales garanties par la démocratie.
    « C’est incroyable, l’affluence. Mais j’ai un double sentiment à ce sujet. D’un côté, je suis heureux de voir tant de personnes réunies. D’un autre côté, je suis malheureux parce que ces personnes (...) sont ici parce qu’elles ne sont pas entendues. Il y a un gros problème démocratique », déclarait notamment Tom Meert, président de Europeans United.
    Policiers belges obligés de se réfugier dans le métro.

    https://twitter.com/ClementLanot/status/1485273712639332358

    Anti-vaccine protesters march against Covid-19 mandates in #Washington, DC | AFP
    https://www.youtube.com/watch?v=uG91WTWxn4I

    #crise_sanitaire #confinement #France #néo-libéralisme #ordo-libéralisme #injustice #violences_policières #pass_sanitaire (soir disant sanitaire)

  • Malgré la pandémie, le Sud tunisien renouvelle son offre touristique
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/01/20/malgre-la-pandemie-le-sud-tunisien-renouvelle-son-offre-touristique_6110170_

    Malgré la pandémie, le Sud tunisien renouvelle son offre touristique
    Les hôtels et maisons d’hôtes de Tozeur ont fait le plein de visiteurs pour les fêtes de fin d’année. Un signe que les affaires reprennent, après plusieurs saisons sinistrées.
    Plantés aux portes du désert tunisien, les appartements et les suites couleur sable de l’hôtel Anantara s’ouvrent sur une mer de dunes. Un complexe haut de gamme qui a donné un nouveau souffle à l’offre touristique de la région de Tozeur, après plusieurs saisons plombées par les crises politique et économique, puis par la pandémie. Après un démarrage difficile – le lieu a dû fermer à peine trois mois après son ouverture, en 2019, alors que la première vague du Covid-19 déferlait sur l’Europe –, les protocoles sanitaires et la vaccination ont permis « une reprise en douceur », selon le directeur général, Jesus Arnedo.
    Le pari de l’Anantara était risqué. Depuis la révolution de 2011, plus de la moitié des établissements hôteliers n’ont pas rouvert dans cette partie du pays. Certaines bâtisses de la ville ne sont plus que des ruines. Même si 80 % des employés de l’Anantara sont originaires de la région, le taux de chômage touche un actif sur quatre, et la plupart des jeunes refusent de travailler dans le tourisme. « Ils n’y croient plus », déplore Mondher Ben Soltane, propriétaire de la maison d’hôtes Saida Beya, à quelques encablures de la médina de Tozeur. Pourtant, les modèles proposés par l’Anantara et Saida Beya ont su se maintenir grâce à une proposition différente du tourisme de masse, dominant en Tunisie pendant des décennies et aujourd’hui remis en question. « Les touristes ou la diaspora, qui viennent à l’Anantara, cherchent une expérience atypique, en plus du luxe, des excursions personnalisées dans le désert, le coucher de soleil sur les dunes, des promenades à vélo dans la palmeraie », énumère Jesus Arnedo. Mondher Ben Soltane, lui, a choisi de ne pas bâtir de piscine « pour encourager les touristes à sortir, se balader et non pas rester entre quatre murs », à l’inverse des offres « all-inclusive » de nombreux établissements balnéaires, et propose à ses hôtes des mets traditionnels du Sud à base de viande de dromadaire. Les opérateurs se disent confiants. Alors que la haute saison 2020 avait été percutée par la pandémie, le mois de décembre 2021 a été faste à Tozeur. La totalité des hôtels et maisons d’hôtes ont accueilli des visiteurs pendant la semaine des vacances scolaires et de célébrations du réveillon, soit une augmentation de 78 % par rapport à l’année précédente, selon le gouverneur de la ville, Aymen Bejaoui. Pour remonter la pente après la crise sanitaire, ce dernier a misé sur la vaccination massive, en encourageant la population à s’inscrire rapidement.
    Tozeur s’est aussi ouverte à de nouvelles activités. La ville a accueilli pendant plus d’un mois, en octobre et novembre 2021, un événement de saut en parachute dans le désert et le festival de musique soufie Rouhaniyet, qui a drainé des milliers de visiteurs. Et c’est encore ici qu’ont été délocalisés, début décembre 2021, les défilés de la Tunis Fashion Week.
    Malgré l’arrivée du variant Omicron, Akram Miadi, 47 ans, qui tient sa boutique de souvenirs depuis trois décennies, estime que le pire est derrière lui. « Aujourd’hui, même si la clientèle internationale manque encore à l’appel, les Tunisiens viennent en masse, on sent qu’ils redécouvrent leur pays », affirme-t-il. Les rares étrangers présents sont aussi friands de ces voyages hors des sentiers battus. Ce nouveau tourisme saharien, qui n’est pas encore réglementé par un cahier des charges précis, attire les initiatives de jeunes Tunisiens, comme Elyes Sassi, 30 ans, rentré il y a trois ans du Royaume-Uni où il avait une entreprise de production documentaire pour développer des parcours sur-mesure et complètement programmables en ligne avec son agence Saharansky, « à l’inverse des agences vieille école qui utilisent encore le téléphone ou les fax », plaisante-t-il. Un modèle qu’il a déjà dupliqué au Maroc et s’efforce d’implanter en Arabie saoudite.Malgré son enthousiasme, le jeune entrepreneur déplore, comme d’autres opérateurs touristiques, certaines défaillances du Sud tunisien.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#sante#pandemie#tourisme#retour#diaspora#economie

  • Fossil fuel giant #Shell and EU maritime authorities accused of complicity in Mediterranean refugee ‘pullback’

    Banksy-funded rescue ship #Louise_Michel carries 31 refugees as Tunisian Navy sends 70 to its ‘unsafe’ country

    EUROPEAN maritime authorities and fossil fuel giant Shell were accused of complicity in the sending of about 70 refugees to an unsafe country today.

    Civilian rescuers on board the Louise Michel, a rescue ship part-funded by the elusive British artist Banksy, saved the lives of about 101 people within Malta‘s search-and-rescue (SAR) zone in the central Mediterranean on Monday night.

    It was the Seabird, a reconnaissance plane operated by rescuers Sea-Watch, that first spotted the refugees in distress, and passed their position onto the Louise Michael.

    The Louise Michel’s crew managed to bring 31 refugees aboard their vessel, but the remaining 70 or so others climbed onto the nearby Miskar offshore gas platform, which Shell operates on behalf of the Tunisian government.

    The Louise Michel warned on social media this morning that the refugees on the platform had been waiting there for over 14 hours and that the Maltese authorities, who are legally responsible for coordinating their rescue, were refusing to communicate.

    The Tunisian navy arrived on scene later in the afternoon and took the 70 refugees from the platform to Tunisia, a move Louise Michel and many of the other NGO refugee rescuers condemned as a “#pullback,” the unlawful return of refugees to an unsafe place.

    “We witnessed an illegal pullback of around 70 people by several Tunisian Navy vessels from the Shell platform,” a crew member aboard the Louise Michel told The Civil Fleet today.

    “We strongly condemn this violation of human rights and maritime law of which European authorities and Shell are complicit in.”

    Jacob Berkson, an activist with the distress hotline organisation Alarm Phone, described the Tunisian and Maltese authorities’ actions as an “egregious breach” of the refugee conventions.

    “It is to be hoped that they [the refugees] have not been returned to the hell of Libya, but nor can Tunisia be assumed to be a safe third country. It was on Malta to rescue these people,” Mr Berkman told The Civil Fleet today.

    “In any sane world, the Armed Forces of Malta would intervene swiftly and professionally to rescue people in distress, irrespective of why they took to sea in the first place.

    “Of course, in any sane world, it would be rare that people seeking refuge needed rescuing because they would be travelling on a well maintained, commercial vessel to a country of their choice.”

    Shell’s Tunisian arm said: “[We] can confirm that on January 3 2022 at 8pm (Tunis time), a boat carrying people reached our offshore platform. They were assisted and provided with water, food and dry clothes.

    “Shell had informed the Tunisian authorities and worked closely with them to ensure the safety of people on board the boat. They have since been safely transferred to the Tunisian navy vessel on January 4.”

    https://thecivilfleet.wordpress.com/2022/01/04/fossil-fuel-giant-shell-and-eu-maritime-authorities-accused

    #pull-backs #réfugiés #asile #migrations #Méditerranée #Shell #Plate-forme_pétrolière #plateforme_pétrolière #mer_Méditerranée #Tunisie #SAR

    j’ajoute aussi #push-backs #refoulements —> même si techniquement il s’agit de pull-backs, mais pour avoir plus de chances de le retrouver dans le futur...

  • Congrès des Mouvements sociaux et citoyens – Tunis, décembre 2021

    Session de Malek Seghiri

    Déclaration finale

    Nous clôturons aujourd’hui, dimanche 12 décembre 2021 notre Congrès des mouvements sociaux et citoyens. Et ce, après la fin des travaux des ateliers et des espaces croisés, de solidarités et de convergences, et à la suite de la rencontre-débat sur les mouvements sociaux, la société civile et l’avenir de la démocratie après le tournant du 25 juillet.

    La session 2021, celle du grand disparu Malek Seghiri, s’est tenu dans une conjoncture politique et sociale tendue, grosse de défis et d’enjeux brûlants. Nous avons pu mesurer l’ampleur des aspirations qui travaillent les mouvements sociaux et civils, et prendre acte des avancées réalisées par les composantes de la société civile dans l’affirmation de leur vocation à défendre les droits économique et sociaux, ainsi que les libertés publiques et individuelles en vue de préserver et d’enraciner notre démocratie.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2022/01/01/congres-des-mouvements-sociaux-et-citoyens-tunis-decemb

    #international #tunisie

  • Le Maghreb, une invention coloniale française
    Julien Lacassagne > 9 décembre 2021
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/le-maghreb-une-invention-coloniale-francaise,5199

    Anthropologue et enseignant à l’université du Kansas, Abdelmajid Hannoum est l’auteur d’une œuvre savante portant sur l’histoire et les mythologies de l’Afrique du Nord. Appuyés sur les sources arabes et les archives coloniales, ses travaux l’ont conduit à analyser avec une remarquable précision la figure de la reine berbère Kahina ou encore l’articulation entre colonialisme, violence et modernité. Les Presses universitaires de Cambridge publient cette année son dernier livre, The Invention of the Maghreb. Between Africa and the Middle East, un ouvrage qui pose une question majeure : le Maghreb est-il une idée coloniale ?

    #Colonialisme #Algérie #France #Libye #Maghreb #Maroc #Tunisie

  • La professionnalisation de l’assistance aux #migrants en #Tunisie
    https://metropolitiques.eu/La-professionnalisation-de-l-assistance-aux-migrants-en-Tunisie.html

    En Tunisie, la gestion des #migrations subsahariennes est devenue ces dernières années un nouveau secteur d’emploi. Camille Cassarini montre les effets de cette professionnalisation, qui se traduit notamment par l’incorporation des objectifs étatiques de contrôle des migrants par les #ONG. En Tunisie, la question de l’accueil des populations migrantes subsahariennes en situation irrégulière se pose de manière relativement récente. Jusqu’en 2011, la gestion de ces migrations s’opérait dans un cadre #Terrains

    / Tunisie, migrations, #droit, migrants, ONG, #accueil

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_cassarini.pdf

  • Revealed: EU migration plans for Morocco, Libya and others

    The European Commission is working on plans to strengthen relations with so-called “#partner_countries”, as part of its pact on migration and asylum.

    Leaked commission documents dated earlier this month outline draft proposals on Afghanistan, Bosnia and Herzegovina, Libya, Morocco and Tunisia - all available for download below.

    The document on Afghanistan (https://s3.eu-central-1.amazonaws.com/euobs-media/7a84a36c8daf383092286a09308ac34b.docx) offers immediate and short-term plans, including sending a possible Frontex EU-border guard agent to neighbouring Pakistan to deal with the war-torn country.

    “Frontex does not currently implement border-related activities in Afghanistan,” it says, noting negotiations on a working arrangement with the country are not foreseen.

    Talks are also underway to allocate around €1bn for Afghanistan under the new €79.5bn EU purse known as the #Neighbourhood_and_Development_Cooperation_Instrument.

    But it also says that “work to take this forward through the country’s multi-annual indicative programme 2021-2027 are now on hold.”

    Another €79m is also in the pipeline for 2022 to deal with the “regional dimension of Afghan displacement”, notes the document.

    On Bosnia and Herzegovina, the EU is planning to discuss its migration policy and enlargement prospects in November and December, with possible funding measures on top.

    “Bosnia and Herzegovina is called upon to adopt sectoral countrywide strategies whose implementation may receive EU financial support,” it notes.

    On Libya, it says it wants to build a rights-based migration and asylum system.

    The country has already been given some €455m in EU funds. Over half has gone to the protection of migrants and third to “community stabilisation” and border management, it says.

    Now it wants to provide Libya “with a flexible source of funding to respond to changing needs and routes.”

    This includes muscling up the AU-EU-UN Taskforce, set up to rescue stranded migrants and refugees in Libya, before the end of the year.

    It also wants to hold a migration dialogue with Libya after the mid-December presidential elections.

    On Morocco, it wants Rabat to strengthen border controls, search and rescue operations, and dismantle smuggling networks.

    Plans are also underway for “#structured_cooperation” with the Frontex and Moroccan authorities. A working arrangement with the EU’s police agency, Europol, is also envisaged.

    As for money, the commission says a draft budget for 2021-27 is being prepared and is likely to focus on root causes of migration among other things. It also notes Morocco will be able to draw on another fund, set up for other neighbouring countries, to curb migration.

    On Tunisia, it notes some €30m of EU funds has gone to shoring up its coast guard. “A €10m top-up is being finalised,” it notes.

    The objective, it says, is to ensure Tunisian migration strategy and asylum law are finalised and approved.

    “Frontex does not currently implement border-related activities in Tunisia and Tunisian authorities are reluctant to cooperate with it,” it states.

    Internal EU highlights

    They also spell out bilateral initiatives among EU states.

    Among the highlights:

    On Tunisia, Austria, Belgium and Germany want better cooperation when it comes to sending unwanted Tunisians back home.

    “[Austria] is generally not satisfied by the cooperation with Tunisia, due to issues related to identification,” says Austria.

    On Libya, the Czech Republic is providing support to the Libyan Coast Guard but does not go into detail.

    But along with the Visegrad 4 countries (Poland, Hungary, Slovakia, Czech Republic), they are now planning more financial support on Libyan border management.

    Italy says it will deliver two “second-hand” rubber boats to the Libyan Coast Guard and port security, while Malta is mulling options on providing expertise on reception facilities.

    “A technical team has already visited Tripoli to assess the vessels available to the Libyan coastguard,” says Malta.

    In Morocco, Germany is training authorities on document fraud-detection and air security.

    Spain is carrying out “infrastructure reforms” on its north Moroccan enclaves of Ceuta and Melilla, including surveillance.

    Madrid is also boosting the exchange of information and police collaboration with Morocco to fight migrant smuggling, it says.

    On Afghanistan, Bulgaria helped train police from Iraq and Afghanistan with an aim to dismantle migrant smuggling.

    Denmark provided finance for return and reintegration programmes. Estonia has suspended all bilateral projects in Afghanistan, given the current crisis.

    Italy carried out a €900,000 project to help Afghan refugees in Iran.

    Slovenia says it currently has two Afghans on scholarships, studying civil engineering.

    It also deployed one police officer to Afghanistan for six months to train and educate local police, it says.

    https://euobserver.com/migration/153360

    #commission_européenne #EU #UE #Maroc #externalisation #Frontex #asile #migrations #réfugiés #Libye #pacte #Tunisie #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #frontière #Pakistan
    #Instrument_de_voisinage_de_coopération_au_développement_et_de_coopération_internationale

  • Appel à un rassemblement en soutien à la journaliste et féministe Arroi Baraket contre les violences policières !

    Nous appelons à participer, le mardi 19 octobre à partir de 18h30, Place de la République à Paris et devant le Consulat tunisien à Lyon, aux rassemblements en soutien à Arroi Baraket, pour demander l’arrêt immédiat des charges qui pèsent contre elle. Son procès est prévu le 22 octobre 2021. Elle est poursuivie par le Procureur de Tunis pour agression avec « extrême violence contre un fonctionnaire public ». Elle se retrouve accusée de faits extrêmement graves et passibles de prison alors qu’elle a été victime de violences policières. Elle a été violemment agressée par un agent de police dans la soirée du 17 septembre 2021 tandis qu’elle filmait une scène mettant en évidence la partialité de la police.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/10/15/appel-a-un-rassemblement-en-soutien-a-la-journaliste-et

    #international #tunisie

  • Du Maroc à la Tunisie, le tourisme frappé par le Covid regarde vers 2022
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/10/13/du-maroc-a-la-tunisie-le-tourisme-frappe-par-le-covid-regarde-vers-2022_6098

    Du Maroc à la Tunisie, le tourisme frappé par le Covid regarde vers 2022
    Les plages tunisiennes, marocaines ou algériennes retrouvent des touristes, mais on est encore loin des bons chiffres d’avant la crise sanitaire.
    Soleil, mer et sable chaud, tout est réuni ce matin d’octobre à Hammamet pour le plaisir des touristes. Mais à l’heure des bilans, en Tunisie, au Maroc comme en Algérie, l’humeur est morose : la saison 2021 n’a fait que redonner un peu d’oxygène à un secteur ravagé par le Covid-19.
    Haykel Akrout est directeur du luxueux Bel Azur, hôtel situé sur le littoral de la célèbre ville balnéaire tunisienne, depuis plus de vingt ans. Il fait fièrement visiter le domaine doté de piscines et d’une thalasso. « 2021 est mieux que 2020 (…) Mais ça reste deux fois moins bien que 2019, à cause des contraintes » liées au Covid-19, explique-t-il à l’AFP.Après une flambée épidémique en juillet, son établissement de 1 000 lits a dû réduire de moitié sa capacité et la Tunisie s’est retrouvée en zone rouge pour toute l’Europe, d’où proviennent ses touristes habituels, surtout français, allemands et italiens. Avec un hôtel rempli à 30 %, dont 130 Russes, « on parle de survie, on n’est pas du tout dans un contexte de rentabilité », déplore M. Akrout.
    La saison 2021 a connu « un très léger mieux. Mais, par rapport à 2020 − année catastrophique avec une régression de 80 % −, on est très loin de l’activité normale avec une augmentation de 11 % cette année », confirme à l’AFP Dora Milad, présidente de la Fédération tunisienne d’hôtellerie (FTH). Les bonnes années comme 2019, avec 9 millions de nuitées, le tourisme a représenté jusqu’à 14 % du PIB, faisant vivre 2 millions de Tunisiens. Egalement dépendant du secteur, le Maroc a connu après la réouverture des frontières mi-juin une relative embellie. Le pays comptabilisait plus de 3,5 millions d’entrées fin août contre 2,2 millions un an plus tôt, mais quatre fois moins qu’en 2019 (13 millions).« La reprise a été particulièrement bonne dans les villes balnéaires. Mais elle a été ralentie par les restrictions imposées en août », explique à l’AFP Hamid Bentahar, président de la Confédération nationale du tourisme (CNT).Sous l’effet d’un pic épidémique, le Maroc a durci les restrictions sanitaires en limitant les déplacements vers les pôles touristiques de Marrakech et Agadir (ouest).
    En Algérie, où le tourisme intérieur fournit le plus gros contingent de visiteurs, l’activité des hôtels a « reculé à tout juste 25 % [de la normale] en raison de la pandémie », qui a connu un pic en juillet, selon le président de la Fédération nationale des hôteliers algériens (FNH), Ahmed Oulbachir.
    Ces derniers jours, à la faveur d’une forte baisse des contaminations et des décès, la Tunisie a été sortie des listes rouges du Royaume-Uni et de la France, qui a pris une mesure identique pour le Maroc et l’Algérie.
    Pour l’hiver 2021, il est « déjà trop tard », estime le directeur du Bel Azur, M. Akrout. Mais « c’est comme un gros paquebot, cela va remettre la machine en route » et permettre de « sauver la saison 2022 : on pourra signer des contrats avec les tour-opérateurs ». Les professionnels se préparent à une reprise tout en estimant qu’il faudra « repenser le tourisme ». La Tunisie, « ce n’est plus l’image du chameau et la plage seulement. Le tourisme de masse a montré ses limites », considère M. Akrout, appelant à valoriser « des sites magnifiques totalement inexploités ». A la FTH, Mme Milad est du même avis. Elle évoque le Sud, les régions intérieures (djebel El-Saha) ou les « côtes de Carthage », près de Tunis. Selon elle, le secteur s’est « reposé sur ses lauriers » et son développement exponentiel à partir des années 1960.Il faut donc redéfinir le secteur, mais sans oublier que « le tourisme balnéaire représente 80 % de la demande mondiale » et sans « éliminer ce qui a été construit », précise la patronne de la fédération tunisienne, pour qui il faut bâtir une nouvelle « vision ».

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#maroc#algerie#sante#pandemie#tourisme#economie#frontiere#circulation

  • Immigration : Rabat regrette la décision « injustifiée » de Paris de durcir les conditions d’octroi des visas
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/09/28/immigration-la-france-durcit-le-ton-envers-l-algerie-le-maroc-et-la-tunisie_

    Immigration : Rabat regrette la décision « injustifiée » de Paris de durcir les conditions d’octroi des visas. Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie refusant de rapatrier leurs ressortissants en situation irrégulière, la France réduit drastiquement le nombre de visas délivrés.

    Rabat a regretté, mardi 28 septembre, la décision de la France de durcir les conditions d’obtention des visas à l’égard du Maroc. « Nous avons pris acte de cette décision, nous la considérons comme injustifiée », a déclaré le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, lors d’une conférence de presse. « Le Maroc a toujours géré la question migratoire (…) avec une logique de responsabilité et d’équilibre entre la facilitation des déplacements des personnes (…) et la lutte contre la migration clandestine », a affirmé M. Bourita. A quelques mois de l’élection présidentielle, la France a engagé une épreuve de force avec le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Paris a annoncé la réduction du nombre de visas accordés à ces trois pays du Maghreb en raison de leur « refus » de délivrer les laissez-passer consulaires (LPC) nécessaires au retour des immigrés refoulés de France.
    Décision inédite Les LPC qui ne sont délivrés qu’au compte-gouttes, selon Paris, freinant des expulsions déjà rendues compliquées par la crise sanitaire et les fermetures des frontières. Ainsi, selon le ministère français de l’intérieur, le Maroc a délivré 138 de ces documents entre janvier et juillet, avec « un taux de coopération » de 25 %. « Si ma mémoire est bonne, nos canaux consulaires ont délivré près de 400 laissez-passer pour des personnes se trouvant en situation irrégulière durant les huit derniers mois, a précisé de son côté M. Bourita. Le Maroc a toujours réagi de manière pragmatique et stricte avec les personnes qui se trouvent en situation irrégulière. » Le ministre a également attribué à un « problème franco-français » la difficulté du rapatriement des ressortissants marocains, regrettant que la France ne leur impose pas de test PCR avant d’embarquer pour le Maroc, alors que Rabat rend obligatoire ce test pour pénétrer sur son territoire, pandémie oblige. « C’est une décision drastique, c’est une décision inédite, mais c’est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France », a justifié le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, mardi 28 septembre, sur Europe 1.
    L’attitude de ces pays « freine l’efficacité des reconduites effectives » à la frontière une fois les obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées, a déploré le porte-parole du gouvernement. « Il y a eu un dialogue, ensuite il y a eu des menaces ; aujourd’hui on met cette menace à exécution », a-t-il encore expliqué. Rappelant les visites sur le sujet dans ces trois pays du premier ministre, Jean Castex, et de membres du gouvernement, dont le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, ainsi que les réunions avec les ambassadeurs des pays concernés, M. Attal a estimé qu’« à un moment quand les choses ne bougent pas, nous faisons appliquer les règles ». Interrogé sur la durée d’application de cette mesure, le porte-parole du gouvernement a expliqué qu’elle avait été « décidée il y a quelques semaines » et « va être mise à exécution » pour « pousser les pays concernés à changer de politique et accepter de délivrer ces laissez-passer consulaires ». « On souhaiterait que la réaction soit davantage de coopération avec la France pour qu’on puisse faire appliquer nos règles migratoires », a insisté M. Attal. Réagissant à cette annonce sur France Inter, le président par intérim du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a affirmé qu’« on jugera[it] le résultat », déplorant qu’Emmanuel Macron ne soit pas parvenu, comme promis selon lui en campagne en 2017 à « 100 % d’exécution des OQTF ». La candidate du RN, Marine Le Pen, doit présenter mardi après-midi son projet de référendum sur l’immigration.

    #Covid-19#migrant#migration#france#algerie#maroc#tunisie#sante#politiquemigratoire#OQTF#refoulement#rapatriement#pandemie#visa#testlaissez-passerconsulaire

  • Vivre avec moins de 5 dinars par jour, cartographie de la pauvreté en Tunisie

    Dans plusieurs délégations du gouvernorat de Kasserine, un·e habitant·e sur deux vit sous le seuil de pauvreté. À El Menzah, banlieue huppée de Tunis, sur un groupe de 500 individus, seule une personne est considérée comme pauvre.

    Comment expliquer de tels écarts ? Pour comprendre, inkyfada a analysé et cartographié les données de la pauvreté en Tunisie. À travers ces chiffres, il est possible d’établir une répartition des #inégalités au sein de la population.

    Ces inégalités peuvent être causées par d’autres indicateurs, comme le #chômage, le #niveau_éducatif ou encore l’#accès_aux_services_publics. Inkyfada a ainsi dégagé des corrélations significatives en comparant les différentes données.

    https://inkyfada.com/fr/2021/08/18/vivre-moins-5-dinars-jours-carte-pauvrete-tunisie
    #pauvreté #Tunisie #cartographie #visualisation #statistiques #chiffes

    via @fl
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  • #Tunisie - #Blocage du #port de #Zarzis en signe de #protestation contre les #garde-côtes_libyens.

    Depuis une semaine, les #pêcheurs membres de l’association #Zarzis_Le_Pêcheur - #Al_Bahar (de la ville côtière de Zarzis au sud-est de la Tunisie, à la frontière avec la Libye) bloquent leur #port_de_pêche et lancent un #appel urgent à l’aide aux autorités tunisiennes. Comme expliqué dans un communiqué, les petits pêcheurs demandent aux autorités tunisiennes de les protéger et de les secourir pour ce qu’ils décrivent comme des actes de #piraterie commis par les garde-côtes libyens dans les eaux territoriales et la zone de recherche et de sauvetage (#SAR) de la Tunisie.

    Les pêcheurs de Zarzis travaillent dans les #eaux_internationales entre l’Italie, la Tunisie et la Libye. Bien avant les révolutions de 2011, ils secourent en mer les personnes migrantes parties depuis la Libye dans des bateaux surchargés et délabrés. L’#enlèvement de pêcheurs tunisiens (et autres) par divers groupes armés libyens, souvent afin d’obtenir un rançon, n’est pas un phénomène nouveau. Récemment, cependant, les #enlèvements avec armes à feu, les #détournements_de_bateaux et les demandes de #rançon ont augmenté. Depuis cet été, les garde-côtes libyens - notamment de #Zawiya, selon les pêcheurs de Zarzis - opèrent dans la zone de Sar et dans les #eaux_territoriales_tunisiennes pour intercepter et renvoyer les migrants en Libye, comme convenu avec l’Italie et l’Union européenne. Des bateaux des garde-côtes libyens ont également été repérés dans d’autres localités tunisiennes plus au nord, près de la ville de #Mahdia.

    À la suite de ces attaques, les pêcheurs hésitent de plus en plus à divulguer leur emplacement pour signaler les bateaux en difficulté, de peur d’être également kidnappés à l’arrivée des soi-disant garde-côtes libyens. Les pêcheurs demandent l’aide des ONG pour porter secours en Méditerranée et la protection de l’Etat tunisien. Nous publions ci-dessous le communiqué de l’Association Zarzis Le Pêcheur - Al Bahar, traduit par Issameddinn Gammoudi et Valentina Zagaria.

    Pêcheurs de Zarzis : le secteur de la pêche est en train de mourir à cause d’un #accord_international injuste et de l’absence d’une politique nationale

    Les pêcheurs de Zarzis souffrent constamment, non seulement en raison de l’insuffisance des infrastructures portuaires, de la faiblesse de l’assistance, des répercussions de la situation politique dans les pays voisins, de la dégradation de l’environnement et de son impact sur la vie marine, mais aussi en raison des récentes opérations de piraterie et des #menaces armées contre les pêcheurs tunisiens dans les #eaux_territoriales_tunisiennes, commises par des hommes armés se réclamant des garde-côtes libyens. Ces pratiques sont devenues fréquentes, notamment l’enlèvement de personnes, la saisie illégale de bateaux et la négociation de rançons.
    En tant qu’association qui défend les intérêts professionnels légitimes et communs des pêcheurs, nous lançons un appel aux autorités, sous la direction de la Présidence de la République, pour qu’elles interviennent d’urgence et résolvent cette crise qui non seulement menace la continuité de la pêche mais s’est transformée en une violation de la souveraineté nationale :

    – Nous considérons les structures du ministère de l’agriculture, du ministère des affaires étrangères, du ministère de la défense et de la présidence du gouvernement pour responsables de la situation catastrophique produite par l’accord signé entre l’Union européenne, Malte, la Tunisie et la Libye. Nous considérons également que cet accord constitue une violation de la souveraineté nationale de l’État tunisien sur son territoire maritime, qui a imposé des restrictions injustes aux pêcheurs tunisiens, contrairement à leurs homologues des pays voisins.
    – Nous demandons à la marine tunisienne et à la garde maritime nationale tunisienne de jouer leur rôle en protégeant les navires de pêche tunisiens qui ont également été attaqués dans les eaux territoriales tunisiennes par des groupes se réclamant des garde-côtes libyens.
    – Nous considérons les structures étatiques en charge du contrôle de la pêche aveugle et interdite responsables de la faible rentabilité et exigeons le respect du droit à une vie digne des pêcheurs tunisiens du sud-est du pays.
    – Nous appelons à une action urgente de toutes les autorités concernées pour protéger les bateaux tunisiens et les marins tunisiens dans le territoire maritime tunisien, une protection qui devrait être la composante la plus fondamentale de l’autorité de l’État sur son territoire.

    La crise mondiale et ses répercussions s’ajoutent à toutes ces circonstances, qui ont contribué à la détérioration de l’activité de pêche dans la région et nous obligent à lancer un appel à l’aide pour tenter de préserver la durabilité du secteur à Zarzis et dans tout le sud-est du pays.

    Association Zarzis Le Pêcheur - Al Bahar pour le développement et l’environnement
    Slaheddine Mcharek, Président

    Version originale en italien :
    https://www.globalproject.info/it/mondi/tunisia-blocco-del-porto-di-zarzis-in-protesta-contro-la-guardia-costiera-libica/23667

    –-> traduction reçu via la mailing-list Migreurop, le 15.09.2021

    #migrations #asile #réfugiés #externalisation #frontières #Italie #UE #EU #contrôles_frontaliers

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