#turturismus

  • Kommentar Jim Knopf - Eine verstörende Karikatur
    https://mobil.berliner-zeitung.de/politik/meinung/kommentar-jim-knopf---eine-verstoerende-karikatur-29911644


    C’est compliqué la vie, surtout quand nous ne regardons pas les choses précisément. Dans l’Allemagne d’aujourd’hui nous vivons ensemble avec le monde entier ce qui nous oblige à nous intéresser aux autres habitants de notre pays, à leur cultures et histoires. Ceci vaut autant pour les allemands dites « biologiques » comme pour les nouveaux arrivants. L’article cité est un exemple qui montre comment on peut se tromper.

    Dans mon enfance j’était un lecteur avide. Un de mes livres préférés était l’histoire de Jim Knopf , un orphelin noir qui quitte l’îlot où il a grandi. Cette île minuscule est trop petite pour un adulte supplémentaire. C’est son copain Lukas qui se porte volontaire pour partir afin d’éviter au jeune Jim de devoir quitter sa maman et ses autres amis.

    Jim ne veut pas perdre Lukas et l’obige de l’emmener avec lui, ce qui est une très bomme idée car Jim est très intelligent. Ensemble ils forment une équipe formidable qui surmonte les pires obstacles. Dans le livre il n’y a qu’une personne encore plus intelligente que Jim. C’est la princesse chinoise Li Si . Jim et Lukas la libèrent des griffes du dragon Frau Malzahn qui achète des enfants aux terribles 13 pirates afin de remplir les bancs de son école où elle torture les petits avec les mathématiques et la grammaire.

    Jim, Li Si et Lukas libèrent les enfants et aident le dragon vaincu à se transformer dans un bon dragon de la sagesse. Leur victoire est possible par la solidarité, parce qu’ils ne tuent pas et grâce à la force de Lukas, l’intelligence et le courage de Jim, et les bonnes connaissance de Li Si.

    Dans la deuxième partie de l’histoire (SPOILER ALERT) on apprend que les terribes 13 pirates sont eux aussi victimes obligés à exercer leur sombre profession parce qu’ils ne savent rien faire d’autre. Is ne savent même pas compter. En réalité ils ne sont que 12 et au fond pas terribles du tout.

    L’auteur Michael Ende publie cette histoire en 1960. On peut y identifier une critique de la pédagogie noire nazie (l’école du dragon Frau Malzahn), c’est un plaidoyer contre toute forme de racisme (la victoire est assurée quand tout le monde est solidaire sans égard de sa couleur de peau) et c’est une histoire qui donne envie d’apprendre car il faut avoir beaucoup de connaissance pour surmonter les obstacles dans les avantures fantastiques.

    Les personnages caricaturent les stéréotypes de l’époque. Michael Ende exagère les images de l’exotisme à un point où il devient évident pour chaque petit lecteur qu’on se trouve dans un monde imaginaire où il faut être solidaire et dépasser les apparences afin d’avancer vers l’essence humain de chaque personne et activer ses qualités particulières.

    Ce sont deux livres courageux qui partent du principe que les jeunes lecteurs à partir de huit ans sont capables d’ironie et savent se faire leur propre idée du monde.


    Couverture du livre

    A partir de 1961 le théâtre de marionettes Augsburger Puppenkiste produit des adaptations de livres de Michael Ende. Elles connaissent un succès tel qu’en 19756 on filme tout une deuxième fois en couleurs.
    https://www.youtube.com/watch?v=UVisP596s3U


    A 18:20 on rencontre le petit dragon Nepomuk victime die discrimantion raciale.

    Le dessin animé inspiré par les livres est une production dépourvue de ces qualités libératrices. C’est une aventure comme tant dautres qui se passent parfois en espace, parfois dans un pays de fées et pour Jim Knopf les créateurs de la série transforment les paysages de Michael Ende en terrain d’aventure standardisé. J’étais decu quand je l’ai regardé dans les années 1990 et 2000


    Version dessin animé de télévison

    D’après les critiques que j’ai pu lire le film qui vient de sortir est nettement plus réussi que le dessin animé sans pour autant posséder la qualité du spectacle de marionettes ou du livre.


    Affiche du film.

    Le Tagesspiegel publie une polémique contre le livre écrit par une femme qui ne l’a pas lu dans son enfance et qui n’a rien compris à la qualité des illustrations qui ont été crées suivant les mêmes principes caricaturales qui ont servi de repère à l’auteur du texte. Dans sa vision on est confronté il s’agit d’images qui ressemblent aux caricatures du juif éternel dans un journal de propagande nazi. Quelle erreur tragique de prendre comme insulte une expression artistique différenciée et libératrice.

    Fanon nous a enseigné que dans le contexte colonial la violence est omniprésente et qu’un masque blanc cache toujours une identité noire opprimée. Jim Knopf ne porte pas de masque. Il est un jeune noir qui lutte contre les injustices et surmonte tous les obstacles qu’il viennent de ses propres limites ou qu’ils se présentent comme de terribles pirates marchands d’enfants.

    Enfin, nous parlons de livres d’enfants qui datent d’une époque quand le rythme de la société était plus régulier et plus calme qu’aujourd’hui. Les goût changent en fonction de la situation des parents qui ont de moins en moins de disponibilité pour lire des livres aux petits. La qualitité et l’intensité des impressions qui nous bombardent font que notre regard est bien souvent moins attentif, alors les dessins et histoires aux traits plus simples nous pariassent plus abordables.

    En même temps nous risquons d’appliquer un discours politique formaté aux oeuvres culturelles qui ne viennet pas de ce petit monde. Les dessins et expressions verbales compatibles avec le bon sens du monde des médias majoritaires sont normés et forcément incompatibles avec la fantaisie et l’émerveillement. On commet une erreur quand on utilise cette grille officielle pour catégoriser l’art.
    Après il est vrai que Michael End est mort et que notre regard sur ses oeuvres change. Il serait intéressant de commencer un échange sur ses histoires et leur rapport au monde d’aujourd’hui.

    23.03.18, Von Rose-Anne Clermont

    Als ich den Trailer zum neuen Film „Jim Knopf und Lukas der Lokomotivführer“ sah und ein völlig normal aussehender schwarzer Junge auf der Leinwand erschien, war ich erleichtert. Mir blieb die verstörende Karikatur erspart, die mich noch einige Jahre zuvor mit Glubschaugen aus dem Buch angestarrt hatte, das mein deutscher Mann unserem halbschwarzen Sohn vorlas. Damals sah ich auf dem Buchdeckel dieses Klassikers der deutschen Kinderliteratur einen dunkelhäutigen Jungen mit übergroßen Lippen, und ich fragte meinen Mann: „Wer zur Hölle ist das?“

    „Das ist Jim Knopf“, antwortete er mir. „Er ist die Hauptfigur des Buches, der Held der Geschichte.“ „Warum sieht er dann aus wie eine beleidigende Karikatur?“, fragte ich weiter. Ich stellte diese Frage später auch in meinem Blog, worauf mir zahlreiche Deutsche herablassend erklärten, was in Deutschland rassistisch ist und was nicht. Ich wurde immer wieder darüber informiert, dass meine Sensibilität im deutschen Zusammenhang unangemessen wäre, und dass meine Kritik eine Projektion aus amerikanischer Perspektive darstellen würde und insofern null und nichtig sei.
    Klassische deutsche Kinderliteratur?

    Deutsche Freunde versicherten mir, dass die Lektüre dieses Buches oder auch die des Buches „Die Kleine Hexe„ ihre Kinder ganz sicher nicht rassistisch beeinflussen würde. Ich fragte trotzdem weiter nach: „Wie würdet Ihr denken, wenn Eure Kinder schwarz wären?“ Ist das entscheidende Kriterium die rassistische oder nicht rassistische Absicht des Verfassers, oder die Tatsache, dass andersartige Personen verspottet oder beleidigt werden, und das auch so erleben? Offene Münder und lange Blicke bestätigten mir, was ich vermutet hatte: Menschen, die nie mit stereotypen Vorurteilen konfrontiert waren, können das mit dieser Erfahrung verbundene Gefühl nur schwer nachvollziehen.

    Eine schwarze Freundin von mir, die mit einem Deutschen verheiratet ist und deren Kind eine deutsche Schule in San Francisco besucht, schickte mir letztes Jahr eine verzweifelte E-Mail. Sie schrieb mir, dass ihre Tochter eine frühe Ausgabe eben dieses Buches mit Illustrationen eines schwarzen Jungen mit übertriebenen Rassemerkmalen nach Hause mitbrachte. Sie fragte mich um Rat, weil auch sie sich, als einzige schwarze Mutter an der Schule, mit ihrer Kritik nicht ernst genommen fühlte, und mit dem Hinweis, es handele sich um klassische deutsche Kinderliteratur, abgespeist wurde.
    Zeugnisse von Ausgrenzung

    Meine Freundin konnte sich mit ihren Einwänden schließlich Gehör verschaffen. In ihrer multikulturellen Schule fühlten sich auch Eltern mit anderem, z. B. asiatischem Hintergrund durch diverse „klassische“ deutsche Bücher beleidigt. Ihr deutscher Ehemann wurde beim Schulleiter vorstellig, andere Eltern unterstützten ihn und schließlich wurden die Bücher aus der Schulbibliothek entfernt.

    Ich bin nicht sicher, ob dieses Vorgehen die optimale Lösung des Problems darstellte. Als Schriftstellerin und Journalistin habe ich ein Problem mit Zensur und dem Verbot von Büchern. Aber ich glaube, dass problematische Literatur auf eine Weise verwendet werden kann und muss, die dem zeitgemäßen Kontext angemessen ist. Wem nützen museale Charakterdarstellungen in der Kinderliteratur, die am Leben erhalten, was wir heute mit gutem Grund als Zeugnisse von Ausgrenzung und Ahnungslosigkeit innerhalb unserer kulturellen Tradition betrachten?

    Augsburger Puppenkiste
    https://de.wikipedia.org/wiki/Augsburger_Puppenkiste#Die_1960er/70er

    https://de.wikipedia.org/wiki/Jim_Knopf_und_Lukas_der_Lokomotivf%C3%BChrer#%E2%80%9EJim_Knopf_und_di

    #Allemagne #enfants #racisme #littérature @supergeante

    • Cher @klaus, merci pour cette analyse.
      Ce que j’ai écrit il y a quelques semaines sur Jim Bouton devrait t’intéresser :
      http://seen.li/efac

      J’espère un jour pouvoir utiliser la figure de Monsieur #Tur_Tur dans un article scientifique ou de divulgation scientifique sur les #frontières.

      Petit anecdote vécu hier soir.
      Ma maman et sa cousine sont chez moi ces jours-ci, en visite. Fausta, sa cousine, et une maîtresse d’école primaire à la retraite. Elle vit et a travaillé à Lamone, au Tessin, en Suisse. On a parlé de Jim Bouton et elle a voulu que je lui passe le livre pour qu’elle le lise ces jours-ci.
      Elle a commencé à le lire, et elle est enthousiaste.

      Mais hier soir elle m’a dit : « Je crois savoir pourquoi aujourd’hui, on n’utilise plus ce livre à l’école, pourquoi on ne le propose pas comme lecture en classe. Et pourquoi du coup moi non plus, je ne le connais pas. Car si on le proposait aujourd’hui, certainement des parents d’élèves feraient de cette lecture une polémique. Trop actuel, trop parlant sur ce qui se passe aujourd’hui. Si on lisait ce livre en classe et que les élèves iraient en parler aux parents, les parents seraient chez nous le jour suivant pour nous réprimander sur le choix de nos lectures ».

      #école #éducation #pauvre_monde #tristesse_infinie #livre #livres_pour_enfants #livre_pour_enfants #Michael_Ende #Jim_Knopf #Jim_bouton

    • Je ne croyait pas que la culture solaire avait dégénéré à ce point.

      Si on lisait ce livre en classe et que les élèves iraient en parler aux parents, les parents seraient chez nous le jour suivant pour nous réprimander sur le choix de nos lectures

      Dans le cas présent ce sont sa bêtise pure et simple et un reflexe conditionné qui ont poussé l’auteur à nous livrer une dénonciation dont ses connaissances personnelles ne mesuraint pas l’importance. C’est la partie la plus intéressante du texte quand elle raconte les réactions de ses amis à son aggression contre les pauvres dessins.

      Pour mois il est important de savoir si on peut encore vendre du contenu solidaire, antiraciste et internationaliste aux enfants, c’est à dire aux parents qui doivent ouvrir leur porte-monnaie pour payer. Actuellement c’est en cliquant sur « J’achête » quil’s décident sur le contenu des livres qu’ils vont donner à leur progéniture, enfin s’ils leur achètents encore des livres. Ceci rajoute un élément de spontanéité à l’acte de l’achat. D’après ce que tu racontes et en analysant la polémique on risque de ne plus nous adresser à un public qui décide « aujourd’hui j’irai acheter de bons livres pour les gamins » mais à des gens qui surfent pendant la pause de midi ou qui sont en train de discuter entre mères la qualité du café latte dans tel ou tel café branché de Berlin-Prenzlauer-Berg . Il faudra trouver des dessins et titres qui feront doucement passer le message anticapitaliste, pacifiste et solidaire sans effrayer ces petites bourgeoises sensibles.

      En 1960 Michael Ende pouvait se permettre de faire passer son message d’une manière plus crue. La fin de la guerre et la déstruction des villes allemandes faisait partie d’un passé plus proche que le naufrage de la RDA / #DDR aujourd’hui. A 15 ans de la guerre on venait juste de nettoyer les villes des debris des maisons effondrées sous le bombes. Les trous entre les immeubles restés debout laissaient une vue libre sur le monde.

      Là nous arrivons à une distance de 75 ans de la guerre qui nous effraye quand nous assistons à l’arrivée des rescapés des villes détruites du Levant. C’est le moment de remettre les pendules à l’heure et de redécouvrir le riche héritage de la génération aui a directement souffert du nazisme. Ils n’ont été qu’une minuscule minorité à avoir eu la conscience, la force et le courage de créer des oeuvres anti-militaristes pour les gamins après 1945, et nous sommes dans l’obligation de nous inspirer de leur travail pour prévenir le pire et monter un avenir plus heureux pour nos enfants.

      Le théâtre de marionettes Augsburger Puppenkiste et quelques rédactions de la télévison publique ont contribué à populariser ces oeuvres. Pour eux les gens qui portent des armes sont comme dans les témoignages de mon père : Tous des idiots sanglants.

      Jim Knopf de Michael Ende est l’histoire la plus populaire de joueurs de marionettes, mais c’est Max Kruse l’auteur le plus décidément antimilitariste et prolifique mis à l’écran par eux.

      Der Löwe ist los (1965) ridiculise l’armée.
      https://de.wikipedia.org/wiki/Der_L%C3%B6we_ist_los

      Blechbüchsenarmee der Augsburger Puppenkiste
      https://www.youtube.com/watch?v=8gvUajO7xPI

      Augsburger Puppenkiste - Gut gebrüllt Löwe (Folge 2 - Der Zweikampf)

      Urmel aus dem Eis (1969) est une série de pamphlets contre les chasseurs colonialistes
      https://de.wikipedia.org/wiki/Urmel_aus_dem_Eis
      https://www.youtube.com/watch?v=uf6yVWqQYUs

      Don Blech und der goldene Junker (1973) dénonce le phantôme de la guerre.
      https://de.wikipedia.org/wiki/Don_Blech_und_der_goldene_Junker

      Vorwärts! Die Straße frei! Mit Blechgeschäpper und Kriegsgeschrei
      Wir reiten nun über das Land
      Und setzen die Welt in Brand
      Ja, das ist eine Wonne
      Für Junker Hohlkopf und Scheppertonne
      Und sind auch die blechernen Hüllen lehr
      Wir jagen den Frieden vor uns her
      und werfen den Speer

      Vorwärts! Die Straße frei! Mit Blechgeschäpper und Kriegsgeschrei
      Und wenn uns nur einer sieht
      Erschreckt er sogleich und flieht
      Ja, das ist eine Wonne
      Für Junker Hohlkopf und Scheppertonne
      Wir jagen den Frieden vor uns her
      Und niemand stellt sich uns zur Wher
      Da ist es nicht schwer

      Vorwärts! Mit Kriegsgeschrei, mit Blechgeklapper und Schockerei
      Verbreiten wir Kummer und Not
      Und bringen Verderben und Tod
      Ja, das ist eine Wonne
      Für Junker Hohlkopf und Scheppertonne
      Wenn alles flieht, dann freu’n wir und sehr
      Wir jagen den Frieden kreuz und quer
      Im Tiefen Meer

      VICTORIA!

      On peut tous les acheter sur DVD et s’amuser à les regarder avec les petits ou se procurer les livres.


      Avec t Emil i Lönneberga (Michel aus Lönneberga), Fifi Brindacier (Pippi Langstrumpf) et Karlsson på taket (Karlsson vom Dach) d’Astrid Lindgren ils forment la bibliothèque d’enfants canonique de base pour une éducation libre et joyeuse.

      La littérature pour enfants qui défend une perspective libératrice a toujours été la cible d’aggressions par le droite. La protection des enfants est pour eux un cheval de guerre dans leur défense de la morale et de la famille traditionnelle.
      https://de.wikipedia.org/wiki/Astrid_Lindgren#Schriftstellerin_und_Lektorin

      Oetinger gab Pippi Langstrumpf in der Bundesrepublik Deutschland heraus, obwohl das Buch zu diesem Zeitpunkt sogar in Schweden noch stark umstritten war und zuvor von fünf anderen deutschen Verlagen abgelehnt worden war. Da er später auch alle weiteren Werke Lindgrens verlegte, wurde sein Verlag zum Wegbereiter skandinavischer Kinderliteratur in der Bundesrepublik Deutschland. Seine Tochter Silke Weitendorf berichtet in einem Interview, als Reaktion auf das Erscheinen Pippi Langstrumpfs auf dem deutschen Markt habe es Lob und Kritik gegeben. So seien von Rezensenten Bedenken geäußert worden, Pippi sei nicht „normal“ und ein schlechtes Vorbild für Kinder.

      Im April 1966 wurde in Berlin-Spandau die erste Schule nach ihr benannt. Heute tragen mehr als 150 Schulen ihren Namen, ebenso viele Straßen.

    • Encore une fois #merci @klaus !
      Malheureusement, j’ai l’impression que les livres de #Max_Kruse ne sont traduits ni en italien ni en français
       :-(
      Je lis l’allemand, mais c’est quand même pas si agréable que ça pour moi de lire en allemand, ne l’ayant fait que très rarement... Mais c’est peut-être l’occasion de m’y remettre !

    • Max Kruse en Bibliothèque rose

      Plodoc le diplodocus - Série - nooSFere
      https://www.noosfere.org/icarus/livres/serie.asp?numserie=2585

      La Bibliothèque rose n’a jamais eu la réputation de publier des ouvrages de très bonne qualité, ni même d’en surveiller la qualité d’écriture et d’illustration. Pourtant, par un de ces rares bonheurs de l’édition, une partie des Plodoc de Max Kruse (cinq volumes sur onze) est parvenue jusqu’au lectorat français dans une version soignée. Car il s’agit de romans allemands, publiés en RFA à partir de 1969, traduits par Michèle Kahn (devenue depuis écrivain pour la jeunesse) et publiés par Hachette entre 1974 et 1977.

       Le professeur Habakouk Tibatong habitait autrefois dans une petite maison de la ville universitaire de Blablatenstadt, en compagnie de son fils adoptif Tim. Ils s’enfuirent un jour pour l’île Titiwou, lorsque la municipalité décida de replacer Tim dans un foyer plus sérieux. Il faut dire que les expériences du professeur Tibatong (personnage de savant lunatique tout à fait typique d’une certaine imagerie populaire) quant à l’apprentissage de la parole aux animaux n’étaient pas toujours considérées d’un très bon oeil à Blablatenstadt : avoir une truie qui parle en guise de gouvernante n’était pas apprécié de tous les bourgeois. Au nombre des habitants de Titiwou peuvent également se compter un varan, un pingouin, un morse (quoi qu’il reste plutôt sur son rocher, au large), un pélican, et... un jeune dinosaure ! Ce dernier, Plodoc (Urmel dans la V.O.), arriva sur l’île sous la forme d’un oeuf resté bloqué dans un morceau d’iceberg, qui avait dérivé jusque là...

       Les protagonistes de cet univers pas franchement rationnel mais tout à fait réjouissant sont tous typés de façon marquée, d’une part par leur caractère (la truie est particulièrement amusante, caricature qu’elle est de nombreux humains style concierge ou femme de ménage), d’autre part par leur langage. Car Tibatong n’a pas résolu quelques problèmes liés aux palais de ses amis : le varan met des V partout, le morse sème ses phrases de O, le pingouin chéchaille, la truie ronfle et le pélican a l’accent d’un Italien d’opérette (la traductrice s’est visiblement bien amusée).

       En cinq volumes (pour la V.F.), Max Kruse a construit un petit monde gentiment délirant, bourré d’un humour facétieux et aimablement non-conformiste (voir par exemple le roi Zéro). C’est un illustrateur talentueux, Daniel Billon (élève de Jean-Claude Forest et auteur lui-même de quelques bandes dessinées), qui fut chargé d’accompagner ces textes, et il le fit avec exactement le grain de folie qui convenait : son style faussement « relâché », rococo et vaguement rétro, entre Forest et Steadman, collait formidablement à l’imaginaire de Kruse. Écrivain assez prolifique, Max Kruse (né en 1921) est également connu en Allemagne pour des séries historiques et pour la tétralogie In weiten Land der Zeit, retraçant l’évolution de l’humanité.

    • What is a border region ?

      A border region is not simply the extreme part of the sovereign territory of two or more neighbouring countries divided by a fixed jurisdictional line that separates them. It is here defined as a special area of fluxes and exchanges of a social, cultural, economic and political nature, a space where the development of multiple activities takes place and where the type and intensity of transactions have evolved in time.

      http://repositorio.ul.pt/bitstream/10451/6856/1/ICs_LSousa_Understanding_ARI.pdf

      voici une réponse typiquement turturienne... :-)

  • Question pour les seenthisiens...

    Je cherche le nom et le titre du livre dans lequel figure un personnage très particulier... il s’agit d’une lecture que j’ai faite quand j’étais petite... ça date donc...

    Je suis sure que c’est un livre de #Michael_Ende, et je pense que c’est dans un des livres dont le personnage principal est #Jim_bouton...
    Le personnage que je cherche est un dragon/monstre (?) et je me rappelle qu’il y avait des dessins de lui...
    Sa caractéristique : il s’agrandissait en s’éloignant et se rétrécissait en se rapprochant (une perspective à l’inverse si vous voulez).
    Du coup, en fait, on avait l’impression qu’il était méchant quand on le voyait de loin, mais il était tout gentil et mignon de près...

    Quelqu’un a une idée ?
    @simplicissimus @reka @odilon ?

    • M. Tur Tur dans La Cité des dragons ("Jim Knopf und Lukas der Lokomotivführer" dans la version allemande originale) et Jim Bouton et les Terribles 13 ("Jim Knopf und die Wilde 13")

    • #Merci @crapaud !!!

      ça doit être lui du coup :

      Je ne me le rappelais pas du tout comme cela !
       :-)

      Je mets ici quelques tags pour retrouver... car je vais probablement l’utiliser ce Monsieur #Tur_Tur dans des textes ou cours

      #frontières #perspective #loin #proche #distance #métaphore

      Ce qui me faire faire un lien avec le film documentaire #peeking_over_the_wall :
      https://www.youtube.com/watch?v=d-L9RDsbla0

      #murs #barrières_frontalières #contact #rencontre #échange #Tur-Tur

    • Et je découvre une analyse de ce livre (dont je me rappelle très peu si ce n’est ce Monsieur Tur Tur) sur seenthis. Et là, je comprends tout de suite pourquoi j’avais adoré ce livre :

      Dans mon enfance j’était un lecteur avide. Un de mes livres préférés était l’histoire de Jim Knopf , un orphelin noir qui quitte l’îlot où il a grandi. Cette île minuscule est trop petite pour un adulte supplémentaire. C’est son copain Lukas qui se porte volontaire pour partir afin d’éviter au jeune Jim de devoir quitter sa maman et ses autres amis.

      Jim ne veut pas perdre Lukas et l’obige de l’emmener avec lui, ce qui est une très bomme idée car Jim est très intelligent. Ensemble ils forment une équipe formidable qui surmonte les pires obstacles. Dans le livre il n’y a qu’une personne encore plus intelligente que Jim. C’est la princesse chinoise Li Si . Jim et Lukas la libèrent des griffes du dragon Frau Malzahn qui achète des enfants aux terribles 13 pirates afin de remplir les bancs de son école où elle torture les petits avec les mathématiques et la grammaire.

      Jim, Li Si et Lukas libèrent les enfants et aident le dragon vaincu à se transformer dans un bon dragon de la sagesse. Leur victoire est possible par la solidarité, parce qu’ils ne tuent pas et grâce à la force de Lukas, l’intelligence et le courage de Jim, et les bonnes connaissance de Li Si.

      Dans la deuxième partie de l’histoire (SPOILER ALERT) on apprend que les terribes 13 pirates sont eux aussi victimes obligés à exercer leur sombre profession parce qu’ils ne savent rien faire d’autre. Is ne savent même pas compter. En réalité ils ne sont que 12 et au fond pas terribles du tout.

      L’auteur Michael Ende publie cette histoire en 1960. On peut y identifier une critique de la pédagogie noire nazie (l’école du dragon Frau Malzahn), c’est un plaidoyer contre toute forme de racisme (la victoire est assurée quand tout le monde est solidaire sans égard de sa couleur de peau) et c’est une histoire qui donne envie d’apprendre car il faut avoir beaucoup de connaissance pour surmonter les obstacles dans les avantures fantastiques.

      Les personnages caricaturent les stéréotypes de l’époque. Michael Ende exagère les images de l’exotisme à un point où il devient évident pour chaque petit lecteur qu’on se trouve dans un monde imaginaire où il faut être solidaire et dépasser les apparences afin d’avancer vers l’essence humain de chaque personne et activer ses qualités particulières.

      Ce sont deux livres courageux qui partent du principe que les jeunes lecteurs à partir de huit ans sont capables d’ironie et savent se faire leur propre idée du monde.

      #merci @klaus
      https://seenthis.net/messages/684191

      #racisme #nazisme #Allemagne