• Bercy enfonce la lanceuse d’alerte de l’affaire UBS | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/140923/bercy-enfonce-la-lanceuse-d-alerte-de-l-affaire-ubs

    Stéphanie Gibaud a permis à l’État de récupérer 1,8 milliard d’euros dans l’affaire UBS. Mais cette lanceuse d’alerte a tout perdu et vit au RSA. Bercy s’oppose pourtant fermement à ce qu’elle touche une indemnisation. Récit d’audience.

  • « L’État devra probablement stabiliser aussi cette nouvelle banque »

    Fleuron de la tradition bancaire suisse, Credit Suisse (CS) a fait naufrage après 167 ans d’existence : l’État a forcé #UBS à racheter sa rivale en perdition. Tobias Straumann, historien de l’économie, nous livre sa vision de la Suisse et des #banques, nous parle des illusions de la politique et répond à la question suivante : un petit pays comme la Suisse a-t-il vraiment encore besoin d’une grande banque internationale ?

    La Revue Suisse : Monsieur Straumann, la fin de l’histoire de CS est-elle une rupture ou un tournant pour la Suisse ?

    Tobias Straumann : Il s’agit tout au moins d’un événement. CS était la plus ancienne des grandes banques encore existantes. Mais sa #faillite ne représente pas un tournant majeur. De grandes banques ont déjà disparu dans les années 1990. La Suisse en possédait cinq il y a un peu plus de 30 ans, il n’en reste qu’une aujourd’hui. La crise financière mondiale de 2008, avec le sauvetage par l’État de la plus grande banque suisse, UBS, puis la disparition du #secret_bancaire pour la clientèle étrangère ont été des traumas bien plus importants.

    Sauvetage d’UBS, fusion contrainte de CS : en 15 ans, l’État a dû secourir à deux reprises des grandes banques en difficulté. Or, la Suisse est un pays qui met en avant les valeurs de l’économie de marché libre. N’est-ce pas paradoxal ?

    L’économie de marché est loin d’être parfaite en Suisse. Nous avons de nombreuses entreprises d’État ou pseudo-entreprises d’État et, dans le secteur bancaire, les banques cantonales, qui sont aussi des entreprises d’État. En outre, je pense que l’intervention de l’État dans les affaires des grandes banques n’est plus un tabou. Depuis les années 1990, la #vulnérabilité du système bancaire, hypermondialisé et hyperlibéralisé, est évidente. Il est devenu tout à fait normal que les #États interviennent régulièrement. Ils ne peuvent pas faire autrement, car sans cela, les grandes crises financières mondiales s’enchaîneraient. À l’étranger aussi, on attend de la Suisse qu’elle prévienne les incidents qui mettraient en péril tout le #système_bancaire.
    Après le sauvetage d’UBS, le Parlement a toutefois voulu éviter, à l’aide de la loi « #Too_big_to_fail », que l’État et les contribuables soient à nouveau confrontés à des #risques_financiers aussi importants. Peut-on parler d’un réveil politique brutal ?

    En tant qu’historien, je suis moins surpris que cela n’ait pas fonctionné. En cas de crise, on a besoin de plans simples. La réglementation « too big to fail » était trop complexe, immature et un peu irréaliste. Un cas comme celui-ci implique toujours l’aval politique d’autorités étrangères. Or, cela peut prendre du temps.

    Face aux marchés financiers mondialisés, que peut encore faire la capitale fédérale ?

    Plusieurs choses. L’État peut et doit agir énergiquement quand il s’agit de stabiliser des banques. Dans le cas d’UBS, il l’a très bien fait. La banque a été étatisée, partiellement et temporairement, et à la fin la Confédération y a même gagné quelque chose. Et UBS a adapté sa culture du risque. Dans le cas de CS, les autorités ont estimé qu’une fusion était plus sûre. L’avenir dira s’il s’agissait de la bonne solution.

    À qui ou à quoi est dû le naufrage de CS ?

    Au management et au conseil d’administration. CS était mal dirigé depuis des années. Mais les autorités aussi doivent répondre à des questions. Depuis octobre 2022, on savait que la banque était en difficulté. Or, il a fallu attendre mars pour qu’un plan de sauvetage voie le jour. Le tout a paru quelque peu improvisé, contrairement à ce qu’il s’était passé avec UBS. Cela m’a surpris. Nous n’en savons pas encore assez pour juger le comportement des autorités : la commission d’enquête parlementaire nous éclairera à ce sujet. Et CS devrait lui aussi faire sa part, spontanément, en livrant un rapport détaillé sur ce qui a capoté. Il le doit à la Suisse.

    Malgré les pertes et les scandales, CS distribuait des rémunérations et des bonus astronomiques. Certains banquiers semblent n’être plus guidés que par l’appât du gain, qui leur fait prendre tous les risques. Où est la banque entrepreneuriale d’autrefois, qui a fait avancer la Suisse ?

    CS a conservé un secteur entrepreneurial jusqu’à la fin. Dans le domaine des crédits accordés aux entreprises, il a fait du très bon travail. Il est vrai que les fondateurs de la banque autour d’Alfred Escher, au XIXe siècle, ont investi dans les infrastructures. Mais les activités ferroviaires étaient déjà risquées, elles aussi. CS a connu des débuts mouvementés, car les cours boursiers des sociétés de chemin de fer n’arrêtaient pas de fluctuer. Quand ça allait bien, les banquiers aussi gagnaient bien. Et quand ça allait mal, ils ne touchaient pas de bonus. Voilà la différence avec aujourd’hui. Les erreurs de CS sont dues à la cupidité, oui, mais surtout à l’incompétence du conseil d’administration et de la direction.

    En quoi étaient-ils incompétents ?

    À partir des années 1990, les grandes banques suisses se sont fortement internationalisées. Or, il est très difficile pour un management suisse de tenir bon sur les places financières de Londres et de New York. Les banquiers d’investissement anglo-saxons ont une tout autre mentalité, qui s’accorde mal avec la culture d’entreprise suisse. En outre, les grandes banques suisses plaçaient souvent des employés de seconde classe à Londres et à New York, qui se comportaient comme des mercenaires et ne pensaient qu’à se faire un maximum d’argent en peu de temps.

    UBS a racheté CS en juin : la banque géante qu’elle est désormais est-elle viable ?

    Elle est plus petite que ne l’était UBS avant la crise financière, et elle réduira certainement encore un peu sa voilure. Mais il est vrai qu’elle reste immense, puisque que la somme de son bilan atteint le double du produit intérieur brut (PIB) suisse. Je ne sais pas si elle est viable. Il est très probable qu’elle aussi connaisse un jour des difficultés et que l’État doive intervenir. Et l’on peut d’ores et déjà affirmer qu’introduire des règles plus strictes n’y changera rien.

    Pourtant, certains politiques exigent actuellement des réglementations plus strictes pour les banques d’importance systémique.

    Il serait bon d’exiger un peu plus de réserves, c’est-à-dire une plus grande part de fonds propres. Mais même ainsi, UBS ne sera pas à l’abri, il faut le savoir. Le système financier mondial est très vulnérable. CS était en mauvaise posture, mais pas tant que cela. Il respectait tous les chiffres clés de l’Autorité de surveillance des marchés financiers. Il suffit qu’un incident se produise quelque part, et la contagion commence. Les États ne peuvent ni prédire, ni empêcher une crise financière, seulement l’endiguer à temps pour éviter des conséquences catastrophiques. Il est toutefois difficile de déterminer le bon moment pour intervenir.

    Face à de tels risques, ce petit pays qu’est la Suisse peut-il encore se permettre d’avoir une grande banque active sur le plan international ?

    Avoir sur sa place financière une grande banque qui propose tous les services a des avantages. Si UBS, par volonté politique, devait à présent se défaire de ses secteurs internationaux problématiques, ou déplacer son siège, elle perdrait ces avantages. Mais elle gagnerait en stabilité. Des filiales étrangères pourraient se charger de certaines opérations, comme c’est le cas pour la compagnie aérienne Swiss, qui appartient à la société allemande Lufthansa. Cela pourrait fonctionner. Même la disparition du secret bancaire ne nous a pas fait de tort. Zurich ne s’est pas appauvri, bien au contraire.

    La place financière internationale suisse a-t-elle été importante pour la prospérité du pays ?

    Son importance économique est surestimée. La Suisse est devenue une place financière internationale durant la Première Guerre mondiale, mais en 1914, juste avant la guerre, elle était déjà le pays le plus riche du continent européen pour ce qui est du PIB par habitant. Et ce, surtout grâce à son industrie, qui était très dynamique et qui a fait sa prospérité au XIXe et au XXe siècles, et jusqu’à ce jour. La place financière est née après l’industrialisation et s’est dotée, avec la gestion de fortune, d’une nouvelle source de revenus très florissante. Pour l’économie nationale, cela a toujours eu des avantages et des inconvénients.

    Quels ont été les inconvénients ?

    Les salaires élevés du secteur bancaire ont attiré de nombreux travailleurs qualifiés, qui ont manqué à d’autres secteurs plus innovants. À présent, sans l’appel d’air du secteur bancaire, il y a de nouveau plus de place pour d’autres branches et innovations. Zurich a beaucoup de succès dans le secteur des assurances, qui est plus prévisible et plus stable. Je trouve qu’il convient bien mieux à la mentalité suisse.

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/letat-devra-probablement-stabiliser-aussi-cette-nouvelle-banque

    #banque #Suisse #Credit_Suisse #finance #Etat #sauvetage

  • SVB, Crédit suisse  : le spectre de 2008
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/04/02/leconomie-capitaliste-entre-ravin-et-precipice_588676.html

    Le 9 mars, la banque californienne #SVB, qui hébergeait les comptes de nombreuses entreprises de la Silicon Valley, a subi la plus grande panique bancaire de l’histoire. En une seule journée, ses clients ont voulu récupérer, par un simple clic, 42 milliards de dollars. Cette banque, qui n’était pas classée parmi les trente banques internationales jugées «  trop grosses pour faire faillite  », n’avait pas fait d’opérations douteuses ou frauduleuses. Elle ne possédait pas de titres pourris, comme les subprimes qui ont provoqué la faillite de la banque d’affaires #Lehman_Brothers en 2008 et déclenché la crise du système bancaire. Elle avait placé l’argent de ses clients dans des #bons_du_Trésor américain à longue échéance, les titres les plus sûrs au monde. Mais, justement, la valeur de ces obligations d’État a baissé, du fait de la remontée des taux de la Fed. Avec des taux plus hauts, les nouvelles obligations émises par l’État rapportent plus aux financiers qui vendent les anciennes, provoquant leur dévaluation. Un autre effet collatéral de la remontée des taux et du recul de l’argent facile, qui s’ajoute à la crise économique, c’est une plus grande difficulté pour les start-up, californiennes ou autres, de lever des fonds pour accroître leur capital. Quand certaines de ces #start-up, ayant besoin d’argent frais, ont commencé à retirer leurs fonds, la SVB s’est retrouvée piégée, incapable d’honorer les retraits.

    Devant la panique provoquée par la faillite de SVB, la #Fed est intervenue sans délai. Biden en personne s’est exprimé pour assurer les banquiers que l’État garantirait, quoi qu’il en coûte, tous les fonds placés dans les banques. L’État est toujours là pour sauver la mise des capitalistes avec l’argent public. Comme le faisait remarquer un observateur  : «  Les entrepreneurs californiens sont tous libertariens, jusqu’à ce qu’ils soient frappés par une hausse des taux d’intérêt.  » Cette intervention immédiate montre que les dirigeants de la bourgeoisie savent que leur économie est instable et qu’ils redoutent en permanence une nouvelle crise systémique.

    Pratiquant la méthode Coué, comme #Christine_Lagarde, alors ministre de l’Économie de Sarkoky, qui déclarait en 2008  : «  Ceci n’est pas un krach  », #Bruno_Le_Maire a déclaré après la faillite de SVB  : «  Je ne vois pas de risque de contagion en Europe.  » Patatras, moins de vingt-quatre heures plus tard, le #Crédit_suisse, deuxième banque helvétique, était menacé de faillite, tandis que les actions de la #BNP et de la #Société_générale perdaient 30 % à la #Bourse_de_Paris. Le Crédit suisse étant l’une des trente banques dont la faillite menacerait la stabilité de tout le système, les autorités suisses ont imposé à UBS, en moins d’un week-end, de racheter le Crédit suisse pour 3 milliards d’euros. Les emplois des salariés de la banque, eux, n’ont pas été sécurisés. Ils risquent de disparaître par milliers, alors que le Crédit suisse a déjà licencié 9 000 de ses 52 000 salariés au cours des deux dernières années. Pour convaincre les patrons d’#UBS, réticents malgré le prix bradé, car bien placés pour savoir que les coffres du Crédit suisse pouvaient contenir des titres douteux, les autorités suisses leur ont ouvert avec l’argent public un fonds de garantie de 9 milliards. Le Crédit suisse, comme UBS et tant d’autres banques dans le passé, a été récemment mis en cause dans divers scandales de corruption, d’opérations de blanchiment ou d’évasion fiscale, de manipulations de taux. Il avait des participations dans un fonds spéculatif, Archeos, qui a fait faillite en 2021. Toutes les casseroles du Crédit suisse ont fini par faire douter les autres financiers de sa solidité. La faillite de la SVB, en semant le doute sur la solidité de chaque banque, a accéléré sa chute.

    D’autres banques pourraient être entraînées par la chute de la SVB et du Crédit suisse. La #Deutsche_Bank, première banque allemande, pourrait être le prochain domino à tomber. Le 24 mars, son cours boursier a commencé à chuter dangereusement. Dans un #climat_de_défiance générale, l’annonce qu’elle souhaitait rembourser par anticipation certaines de ses créances, au lieu de rassurer les marchés, a déclenché leur méfiance. Les rodomontades de Christine Lagarde, présidente de la #BCE, qui déclarait le 20 mars, lors du sommet des dirigeants de l’UE  : «  Le #secteur_bancaire de la zone euro est résilient  », ne suffiront pas à protéger la société du risque d’une nouvelle #crise_financière systémique. Depuis 2008, les banques ont trouvé le moyen de contourner les mesures dites prudentielles qui leur avaient été imposées pour éviter des faillites en chaîne. Elles ont inventé de nouveaux instruments pour spéculer et s’enrichir par tous les moyens, s’exposant à des faillites en cas de retournements brutaux. Quand les marchés financiers, c’est-à-dire une poignée de grands banquiers ou de grands fonds d’investissement comme #BlackRock, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, perdent confiance dans telle ou telle banque soupçonnée d’être trop exposée, ce qui est le cas de la Deutsche Bank, ils peuvent la faire couler en peu de temps. […]

    #capitalisme #taux_d’intérêt #spéculation

  • Saccages sociaux obligent, tout va très bien pour #Larry_Fink et la masse des parasites qui s’enrichissent en spéculant sur les fonds indiciels cotés (#ETF)…

    L’année 2022 aura consacré #BlackRock comme leader mondial incontesté du marché des fonds indiciels cotés (ETF). Avec 2.910 milliards de $ (2.682,5 milliards €) d’encours à fin décembre, soit un tiers du marché, le numéro un de la gestion d’actifs reste le premier gérant d’ETF au monde.
    Surtout, après s’être fait damer le pion deux années de suite par son rival #Vanguard, il a obtenu la plus forte collecte nette du marché l’an dernier, avec 221 milliards de dollars de flux, contre 214 milliards de dollars pour le groupe mutualiste de Pennsylvanie, en recul par rapport aux deux années précédentes.
    Avec #State_Street, les trois premiers gérants d’ETF couvrent les deux tiers du marché mondial pour ce type de supports, gérés essentiellement de manière passive, c’est-à-dire en répliquant des indices de marché. Parce qu’ils permettent, notamment aux particuliers, d’investir à peu de frais sur de grands marchés, les ETF ont connu un essor considérable ces dernières années.
    En Europe, BlackRock reste de très loin le premier pourvoyeur d’ETF, avec 586 milliards d’encours pour ses produits #iShares (la marque du groupe pour les ETF). Suivent Amundi, champion français et numéro six mondial, mais avec trois fois moins d’encours d’ETF que BlackRock, puis #DWS, #Vanguard, et #UBS.
    Du côté des fonds, c’est à SPDR S&P 500 ETF Trust de State Street que revient l’honneur d’être à la fois le doyen et le plus large ETF au monde avec 370 milliards de dollars d’encours. Comme son nom l’indique, il réplique l’indice #S&P_500 et s’est donc replié de 16 % l’an dernier, après six années de hausse. Il est suivi par deux indices de BlackRock et Vanguard calquant eux aussi l’indice américain des 500 plus grandes sociétés cotées à New York.
    Plus de la moitié de la collecte de BlackRock l’an dernier provient des ETF, ce qui lui a permis de limiter la fonte de ses actifs sous gestion et d’afficher un chiffre d’affaires supérieur aux attentes du marché à 17.873 milliards de dollars sur l’année, en recul de 8 % par rapport à l’année précédente.
    De leur côté, les #résultats se sont repliés de 12 % à 5.178 milliards de dollars, grâce à une bonne maîtrise des coûts. Quelques jours avant la publication de ses résultats, le groupe avait annoncé une vague de 500 #licenciements, soit 2,5 % des effectifs, pour la première fois depuis 2019. Après s’être repliée de 23 % l’an dernier, l’action de BlackRock a repris 6,4 % depuis le début de l’année

    (Les Échos)

    #parasitisme #spéculation_boursière #spéculation #capitalisme #finance

  • Banques d’affaires : Exemple les affaires du crédit suisse !
    Comment Credit Suisse a (encore) perdu le contrôle - Mathilde Farine, Xavier Filliez - letemps.ch

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    1977 Affaire Chiasso : la banque encaisse une perte de 1,4 milliard de francs, après la découverte d’un montage permettant de cacher des fonds non déclarés venant d’Italie et de les réinvestir dans des sociétés, dont une grande partie ont perdu de la valeur.

    1998 Credit Suisse, l’Association suisse des banquiers, UBS, SBS participent à l’accord global sur les fonds en déshérence par lequel elles mettront 1,25 milliard de dollars à disposition d’organisations juives pour indemniser les personnes concernées.

    2007 Deux traders de Credit Suisse sont condamnés pour avoir surévalué le prix de produits financiers liés au marché du crédit. La banque doit encaisser une dépréciation d’actifs de 2,65 milliards.

    2008 Lors des résultats du premier trimestre, Credit Suisse évalue le coût de la crise des subprimes à 10 milliards depuis l’été 2007. (L’ardoise reste faible comparé à celle d’UBS qui aurait atteint 40 milliards.)

    2009 Credit Suisse doit payer une amende de 536 millions de dollars pour violation des sanctions américaines contre l’Iran et le Soudan entre 1995 et 2006.

    2011 Urs Rohner devient président du conseil d’administration.

    Septembre 2011 Credit Suisse paie 150 millions d’euros à l’Allemagne pour régler les affaires d’évasion fiscale.

    Mai 2014 Credit Suisse plaide coupable d’aide à l’évasion fiscale et paie 2,6 milliards de dollars aux autorités américaines.

    Octobre 2014 Bruxelles inflige des amendes à plusieurs banques, dont Credit Suisse et UBS, dans les affaires de manipulation du taux Libor.

    2016 L’affaire dite des « tuna bonds » au Mozambique éclate. Des employés de la banque sont accusés d’avoir fait des prêts secrets à hauteur de 2 milliards de dollars, où eux-mêmes et des fonctionnaires mozambicains se seraient servis en pots-de-vin. Plusieurs procédures sont encore en cours et la banque est aussi sous enquête.

    2017 Credit Suisse doit payer une amende de 5,28 milliards de dollars dans une affaire de prêts hypothécaires aux Etats-Unis.

    Mai 2017 Credit Suisse écope d’une amende d’un demi-million à Singapour dans l’affaire 1MDB en raison de lacunes dans ses contrôles anti-blanchiment.

    Février 2018 Credit Suisse (et d’autres banques) doivent fermer des fonds de placements sophistiqués liés à la volatilité et dont la valeur a perdu 96% en une journée. La perte estimée des clients est de 1,8 milliard de dollars.

    2018 Credit Suisse paie 47 millions aux autorités américaines dans l’enquête dite des « petits princes » sur les pratiques d’embauche en Asie. Des banques, dont Credit Suisse, engageaient des proches ou membres de grandes familles fortunées dans l’espoir de recruter plus facilement des clients, pratique considérée comme étant de la corruption par les autorités américaines.

    2018 La justice genevoise condamne à de la prison un gérant de fortune de la banque pour avoir causé un dommage de 143 millions de francs au préjudice, notamment, de l’ancien premier ministre géorgien Bidzina Ivanishvili, mais aussi pour s’être enrichi de 30 millions. Plusieurs procédures sont en cours et une enquête confiée à un cabinet externe montre qu’il y a eu des déficiences dans le contrôle du risque à Credit Suisse.

    Septembre 2018 La Finma, le gendarme suisse des banques, constate des manquements dans le respect des obligations de diligence dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d’argent en lien avec les affaires Petrobras, PDVSA et FIFA.

    2019 Credit Suisse conseille le fonds d’investissement Softbank pour une obligation convertible d’une valeur de 900 millions de dollars qu’il revend ensuite à des investisseurs. Wirecard a fait faillite.

    Automne 2019 On découvre que Credit Suisse a fait suivre plusieurs de ses employés et ex-employés.

    Février 2020 Départ forcé de Tidjane Thiam après l’affaire des filatures.

    Juin 2020 Credit Suisse se trouve mêlée au scandale de la chaîne de cafés chinoises Luckin Coffee. La banque l’a aidée pour son entrée en bourse à New York en 2019, or on découvre que des chiffres, notamment de ventes, avaient été gonflés par l’entreprise.

    Novembre 2020 Implosion du hedge fund York Capital Management, Credit Suisse s’attend à une perte allant jusqu’à 450 millions de dollars.

    Décembre 2020 Le Ministère public de la Confédération accuse Credit Suisse dans une affaire de blanchiment et de trafic de stupéfiants d’une organisation bulgare.

    Février 2021  La banque révèle qu’elle a payé 600 millions de dollars pour régler une autre affaire liée à des prêts hypothécaires aux Etats-Unis datant d’avant la crise financière de 2008.

    Mars 2021 Credit Suisse doit suspendre des fonds comptant 10 milliards de dollars sous gestion en lien avec la société Greensill en faillite. La banque a remboursé 7 milliards aux clients des fonds. Sur les 3 milliards restants, 1 à 2 pourraient ne pas être retrouvés. Plusieurs enquêtes sont en cours.

    Mars 2021 L’implosion du hedge funds américain Archegos conduira à une perte d’environ 5 milliards de dollars pour Credit Suisse.

    Octobre 2021 Credit Suisse doit payer 475 millions de dollars aux autorités américaines et britanniques dans l’affaire du Mozambique. En même temps, la Finma rend ses rapports d’enquête sur cette affaire et celle des filatures.

    Cette accumulation d’affaires jette un sérieux doute sur la gestion des risques de l’entreprise, ce qui est confirmé par des rapports d’enquête externes que Le Temps a pu lire, par les employés qui ont accepté de raconter leur expérience, de même que par les conclusions de la justice ou des régulateurs dans d’autres cas. Ne serait-ce qu’en termes de frais juridiques et d’amendes, Credit Suisse a payé un total de plus de 15 milliards de francs depuis 2008 aux Etats-Unis, selon plusieurs estimations. 

    A nos questions, la banque a fini par répondre par une prise de position générale : « Credit Suisse a des bases très solides et est fier de son riche héritage et de ses racines entrepreneuriales.
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    Source de ce extrait : https://www.letemps.ch/grand-format/credit-suisse-perdu-controle

    #banque #finance #spéculation #gestion_de_fortune #subprimes #ubs #bonus #faillite #lehman_brothers #McKinsey #cds #hedge_funds #banksters #affaires

    • France, ce 24 Octobre : Credit Suisse paie 238 millions d’euros pour éviter des poursuites pénales en France
      Elle suit ainsi le chemin de HSBC private Bank, une filiale suisse du géant bancaire britannique HSBC, qui avait accepté de payer 300 millions d’euros,
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      Le 17 octobre, déjà, crédit suisse avait annoncé être parvenu à un accord définitif avec le procureur général du New Jersey pour solder une affaire ancienne concernant la vente de titres adossés à des créances hypothécaires, dont la valeur s’était brutalement effondrée lors de l’éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis.
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      La banque va donc s’acquitter d’une amende de 495 millions de dollars pour régler tous les dédommagements en justice. Un montant déjà couvert par des provisions, précise la banque dans son communiqué.
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      Tous les détails : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/banque/credit-suisse-paie-238-millions-d-euros-pour-eviter-des-poursuites-penales

  • UBS : le tribunal fédéral suisse autorise l’entraide fiscale avec la France
    https://www.mediapart.fr/journal/international/260719/ubs-le-tribunal-federal-suisse-autorise-l-entraide-fiscale-avec-la-france

    Mauvaise nouvelle pour les fraudeurs. Le tribunal fédéral suisse autorise la communication des données personnelles des détenteurs français de compte UBS en Suisse. Le fisc français va pouvoir accéder aux informations de quelque 40 000 comptes. Plusieurs milliards d’euros n’auraient pas été déclarés.

    #ÉVASION_FISCALE #UBS,_entraide_administrative,_secret_bancaire,_fisc,_Suisse,_évasion_fiscale

  • Evasion fiscale : la justice condamne #UBS à une #amende record de 3,7 milliards d’euros

    Accusé d’avoir instauré « une organisation structurée et ancienne » pour faciliter la fraude fiscale en France, UBS est condamné à payer 3,7 milliards d’euros d’amende et 800 millions de dommages et intérêts à l’État français. La banque suisse a annoncé qu’elle allait faire appel.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/200219/evasion-fiscale-la-justice-condamne-ubs-une-amende-record-de-37-milliards-
    #évasion_fiscale #fisc #fiscalité #Suisse #banques

  • Fraude fiscale. La France inflige une sanction record à #UBS | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/fraude-fiscale-la-france-inflige-une-sanction-record-ubs-668269

    C’est la plus lourde peine jamais infligée à un #organisme_bancaire par la justice française dans une affaire de #fraude_fiscale. Hier, la 32e chambre du tribunal de grande instance (TGI) de Paris a reconnu UBS coupable de « #démarchage_bancaire illégal » et « #blanchiment aggravé de fraude fiscale », et a condamné le mastodonte suisse à une amende record de 3,7 milliards d’euros

    • Procès UBS : amende record mais toujours pas de prison ferme pour les responsables - Attac France
      https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/proces-ubs-amende-record-mais-toujours-pas-de-prison-ferme-pour-les

      Attac se réjouit que les juges n’aient pas cédé au scandaleux chantage effectué par la banque suisse [1] et aient suivi les réquisitions du ministère public. Il s’agit de la plus lourde peine jamais infligée par la justice française dans une affaire d’évasion fiscale.

      Toutefois, même en ajoutant les dommages et intérêts, c’est en réalité peu au regard du montant estimé de la fraude, qui s’élèverait à 10 milliards d’euros. L’autre limite de ce jugement est l’absence de peines de prison ferme contre les responsables de la banque : cinq des six anciens cadres de la banque jugés se sont vus infliger des peines de prison avec sursis et des amendes. Selon Raphael Pradeau, porte parole d’Attac, « alors que de simples citoyens peuvent se retrouver en prison pour avoir volé du riz ou des pates [2], il n’est pas juste que celles et ceux qui font perdre des milliards aux finances publiques ne soient jamais emprisonnés ».

      Cela confirme la nécessité d’ouvrir l’éventail des peines pour les cas de fraude fiscale. Pour y mettre en terme, les fraudeurs et leurs complices devraient être traités comme n’importe quel autre délinquant en risquant des peines effectives de prison pour les fraudes les plus graves, comme cela est le cas dans l’affaire UBS. Car si les amendes sont plus faibles que le montant de la fraude et que les responsables physiques ne sont jamais emprisonnés, qu’est-ce qui leur fera passer l’envie de récidiver ?

  • UBS égare les données d’un millier de clients inscrits sur une application ats/pym - 5 Décembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/suisse/10046293-ubs-egare-les-donnees-d-un-millier-de-clients-inscrits-sur-une-applicat

    La grande banque UBS a égaré les données de plus de 1000 clients inscrits sur une application numérique. Une panne est vraisemblablement à l’origine de cette disparition, selon les journaux du groupe CH-Media.

    Le numéro un bancaire helvétique a confirmé l’information. « Nous avons constaté que certains utilisateurs de l’application UBS Safe ne pouvaient plus ouvrir des documents individuels en raison d’un problème technique », selon un porte-parole, cité dans l’article.
    UBS Safe est un coffre-fort électronique qui permet de stocker certains documents sensibles tels que les relevés bancaires. L’application est disponible sur ordinateur et sur téléphone mobile.

    Documents définitivement perdus
    Les relevés bancaires ont pu être réintégrés dans le système. En revanche, certains documents personnels ont été définitivement perdus. « A aucun moment des tiers non autorisés ont eu accès aux documents concernés », a assuré le porte-parole d’UBS.
    Selon des informations « fiables » cités par les quotidiens, entre 1000 et 1500 utilisateurs sont concernés par cet incident. La banque a averti les clients par téléphone et leur a proposé des points du programme de fidélité « Key Club » à titre de compensation.

    Déconvenue
    Cet épisode constitue une déconvenue pour UBS, qui s’efforce de dissuader ses clients à recourir au courrier postal au bénéfice des documents dématérialisés, souligne l’article.

    UBS retient 15 francs de frais de gestion de compte par mois. Les personnes désirant recevoir leur correspondance par la poste doivent s’acquitter de 5 francs supplémentaires.

     #cloud #cloud_computing #informatique #données #owncloud #UBS #archives #pertes_et_Profits #UBS_Safe #coffre-fort_électronique

  • Un ancien député LR condamné pour #blanchiment_de_fraude_fiscale
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260118/un-ancien-depute-lr-condamne-pour-blanchiment-de-fraude-fiscale

    Lorsqu’il était député (LR), #Dominique_Tian dénonçait les fraudeurs aux allocations mais cachait trois comptes en Suisse. Le voilà condamné à un an de prison avec sursis, trois ans d’inéligibilité et 1 450 000 euros d’amende.

    #France #déclaration_de_patrimoine #Fraude_fiscale #HATVP #UBS

  • La #finance londonienne souffre moins qu’annoncé après le oui au #Brexit RTS - Gaspard Kühn/tmun - 27 Décembre 2017 _
    http://www.rts.ch/info/economie/9205583-la-finance-londonienne-souffre-moins-qu-annonce-apres-le-oui-au-brexit.h

    La #City à Londres reste suspendue aux négociations sur le Brexit. Dans ce contexte d’incertitude, les conséquences sur les emplois de la place financière sont pour l’instant moins graves qu’initialement annoncé.

    Alors que la deuxième phase de négociations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni débute, les banquiers londoniens sont déjà courtisés par plusieurs villes européennes, comme Francfort, Dublin ou Paris.

    L’enjeu est de taille : Londres, actuellement principale place financière de la zone euro, pourrait perdre l’accès au marché commun pour les services financiers.

    Un nombre important d’emplois pourraient quitter la City, le directeur de la Bourse de Londres allant jusqu’à articuler l’estimation de 100’000 postes.

    Le grand écart entre les annonces et les faits

    Qu’en est-il à l’heure actuelle, un an et demi après le oui des Britanniques à la sortie de l’UE ? Dans les faits, l’écart entre les effets d’annonce et les chiffres est important, révèle une enquête du Financial Times.

    Par exemple, #UBS avait annoncé qu’un employé sur cinq basé à Londres pourrait partir. Au final, ce sont 200 collaborateurs sur les 5000 de la capitale britannique qui seraient concernés par un départ d’ici 2019.

    Même prudence chez #Credit-Suisse : 250 des 5000 employés basés à Londres seraient concernés. Quant aux grandes banques allemandes et françaises, elles sont au diapason : chez #Deutsche-Bank, 350 collaborateurs sur 7000 pourraient partir, alors qu’ils seraient 150 sur 3100 chez #BNP-Paribas.

    Soit bien loin de l’exode annoncé au départ. Un écart qui peut s’expliquer par les compétences en matière de finance qu’offre Londres, ainsi que par le système de régulation britannique très libéral qui n’existe pas ailleurs en Europe.

    #Angleterre #union-européenne

  • « Carton #Suisse » : retour sur une incroyable intox
    https://www.mediapart.fr/journal/france/131217/carton-suisse-retour-sur-une-incroyable-intox

    Des faussaires très organisés ont tenté de piéger le fisc, la justice et Mediapart avec des centaines de faux relevés de comptes suisses prétendument détenus par des Français. Lire notre long format : Faux listings bancaires : la folle histoire du « carton suisse » envoyé à Mediapart

    #France #banques #évasion_fiscale #UBS

  • Pourfendeur de la fraude sociale, le député aux trois comptes suisses se retrouve au tribunal
    https://www.mediapart.fr/journal/france/031217/pourfendeur-de-la-fraude-sociale-le-depute-aux-trois-comptes-suisses-se-re

    Dominique Tian © Assemblée nationale Comme député, #Dominique_Tian dénonçait les fraudeurs aux allocations, mais cachait trois comptes en Suisse. Vendredi, à son procès pour #blanchiment_de_fraude_fiscale, le procureur a requis un an de prison avec sursis, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité.

    #France #déclaration_de_patrimoine #Fraude_fiscale #HATVP #UBS

  • * Pour le président d’UBS, la loi « too big to fail » est trop restrictive RTS - 23 Février 2017 - ats/ta
    https://www.rts.ch/info/economie/8412405-pour-le-president-d-ubs-la-loi-too-big-to-fail-est-trop-restrictive.html

    Pour le président du conseil d’administration d’UBS, il faut assouplir la réglementation « too big too fail ». [Samuel Truempy - Keystone]
    Le président du conseil d’administration d’UBS, Axel Weber, appelle à un assouplissement des règles « too big to fail », instaurées après le crise de 2008, dans un entretien accordé à l’hebdomadaire alémanique Bilanz, à paraître vendredi.

    Après la crise financière de 2008, la réglementation bancaire a été renforcée à l’échelon international afin d’éviter que les grandes banques ne doivent à nouveau être sauvées par l’argent des contribuables en cas de crise. La Confédération a instauré un dispositif avec des règles qui vont au-delà des normes internationales.

    Pour Axel Weber, le vent souffle à nouveau dans le sens d’une déréglementation. Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, par exemple.
    « Swiss Finish »

    « En Suisse, avec notre ’Swiss Finish’, rapidement mis en oeuvre, nous avons essayé, à l’instar d’un bon footballeur, de jouer la balle là où nous pensions que l’environnement international allait aller », image celui qui dirige le conseil d’administration de la plus grande banque suisse depuis 2012. Or, à ses yeux, cet environnement ne va pas dans le sens attendu.

    Et de conclure : « Si l’on veut réagir de manière intelligente, il faut répondre à ces changements. »

    #Suisse #UBS #banque #finance #too_big_to_fail #Axel_Weber

  • #Fraude_fiscale : comment #UBS pourrait échapper au procès
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/050117/fraude-fiscale-comment-ubs-pourrait-echapper-au-proces

    Un tout nouveau dispositif, la « #convention_judiciaire d’intérêt public », pourrait permettre à la #banque suisse de trouver un accord avec le parquet. Alors qu’elle est suspectée d’avoir orchestré la fraude fiscale de milliers de clients français, elle pourrait verser une amende (sans doute de plusieurs centaines de milliers d’euros) et éviter d’être déclarée pénalement coupable.

    #Economie #évasion_fiscale #parquet_national_financier #transaction_pénale

  • La firme #Mossack_Fonseca, un carrefour des scandales français
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040416/la-firme-mossack-fonseca-un-carrefour-des-scandales-francais

    Karachi, #Guérini, #Balkany, #Cahuzac, #UBS, #HSBC… Tous ces dossiers qui agitent depuis plusieurs années la chronique française ont un point commun : Mossack Fonseca, cabinet d’avocats qui se retrouve depuis 24 heures au cœur des « #Panama_papers ». Nos révélations.

    #France #Corruption #Karachi #Takieddine

  • Affaire UBS : le policier viré parce qu’il en savait trop

    http://www.lemonde.fr/evasion-fiscale/article/2016/02/19/affaire-ubs-le-policier-vire-parce-qu-il-en-savait-trop_4868161_4862750.html

    Au-delà d’un système sophistiqué de fraude fiscale généralisée, l’affaire UBS met en lumière le rôle trouble joué en coulisses par le contre-espionnage français, entre 2009 et 2012. La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, devenue DGSI) avait découvert, au moins dès 2009, soit deux ans avant que la justice n’en soit informée, tous les détails du processus frauduleux mis en place, en France, par le géant bancaire suisse pour approcher de riches Français et les convaincre d’ouvrir un compte en Suisse. Pourtant la DCRI, à l’époque très proche du pouvoir politique, s’est bien gardée de saisir l’autorité judiciaire. Quant à l’enquêteur susceptible de mettre au jour le scandale, il a été limogé en mai 2012…

    Tout commence au printemps 2009 lorsque Hervé Preuilh, capitaine de police, affecté depuis un an à la sous-direction « K », chargée de la protection du patrimoine économique à la DCRI, est alerté par une connaissance, Nicolas Forissier, cadre à UBS France, de l’existence d’un mécanisme de fraude fiscale transfrontalier élaboré par la banque. Le capitaine rédige immédiatement une note dans laquelle il écrit, déjà, que « pour pouvoir gérer les opérations clients dissimulées par ce stratagème transfrontalier dit “transborder”, le dirigeant d’UBS France SA tenait un listing informatique et manuel dit “carnet du lait” dans un fichier informatique “Vache”. »(...)

    « Confidentiel Défense »

    Pour le fonctionnaire de police, les ennuis commencent. « M. Bellemin-Comte, rapportera-t-il au juge, m’indique déjà connaître les mécanismes de fraude fiscale que pratique UBS ainsi que sa connaissance de l’existence des fichiers “carnet du lait” et “Vache”. » Pour le moins étonné, M. Preuilh pense alors se mettre en retrait du dossier : « Ma hiérarchie connaissant le sujet, pour ne pas aller au-delà de mes attributions professionnelles et éventuellement ne pas empiéter sur le travail d’un autre service dans le domaine de la recherche financière, je n’insiste pas davantage. »

    Les mois suivants néanmoins, le policier continue d’entretenir le contact avec sa source chez UBS. Durant cette période, la DCRI, effectivement très bien informée, produit plusieurs notes de renseignement, classées « Confidentiel Défense », d’une grande précision. Le 14 avril 2009, le contre-espionnage décrit par exemple sur dix pages un « système d’évasion fiscale structuré », signalant même que certains de ses aspects ont fait l’objet d’une « dénonciation à la Commission bancaire par l’ancien directeur de l’agence UBS de Strasbourg. »

    La note affirme que « UBS France s’est livré à des démarchages massifs de ses clients afin de leur proposer un système d’évasion fiscale à destination de la Suisse » et évoque un rapport d’audit interne à la banque, « remis à la direction d’UBS France le 24/09/2007 » et soulignant des « anomalies », notamment un écart considérable « entre les chiffres fournis par le contrôle de gestion et ceux enregistrés par le département commercial, (...) indice probant d’une activité occulte d’UBS France SA ». « Le système d’évasion fiscale mis à disposition des clients français d’UBS était directement organisé depuis la Suisse », conclut la note, qui contient nombre d’indications techniques, relatives au mécanisme délictueux, parfaitement détaillées.

    « Sujet sensible »

    D’autres notes de renseignement tout aussi bien informées seront produites les mois suivants par la DCRI, qui écrit ainsi, le 24 septembre 2009 : « Il semble se confirmer que de nombreux pays ont été la cible d’un système d’évasion fiscale organisé par UBS depuis la Suisse. Outre la France et les Etats-Unis, on peut ainsi citer la Grande-Bretagne, l’Italie, le Canada et la Turquie. »

    Mais au sein de la DCRI, « l’activisme » du capitaine Preuilh, qui continue à s’intéresser au dossier et à échanger avec sa source, semble indisposer. Le 24 novembre 2009, il est convoqué par son chef. « M. Bellemin-Comte me reproche immédiatement de ne pas lui avoir indiqué que je connaissais un cadre d’UBS France », rapportera M. Preuilh au juge. Au cours de l’entretien, son supérieur aurait même mis « en évidence sa connaissance d’échanges de conversations » qu’il aurait eues avec Nicolas Forissier : « Il cite mot pour mot certaines des phrases que j’ai tenues. Il insiste également pour connaître la date à laquelle M. Forissier m’a informé de la fraude, ce qui semblait avoir une importance pour lui, mais je ne sais pas laquelle. A la fin de l’entretien, M. Bellemin-Comte me demande de ne plus revoir M. Forissier et de ne plus travailler sur ce sujet », affirme encore M. Preuilh. « Le sujet UBS et fraude fiscale était déjà connu de ma sous-direction. (...) Le sujet était suffisamment sensible pour qu’on me demande de ne plus travailler dessus. J’ajoute que lors de l’entretien du 24 novembre, à aucun moment M. Bellemin-Comte ne m’a demandé ce que je connaissais réellement de la fraude fiscale », révèle-t-il.

    L’après-midi même, afin de se « couvrir », le capitaine Preuilh rédige un courrier à l’intention de son supérieur dans lequel il rappelle avoir découvert, grâce à « un ancien cadre de la banque UBS Paris », « un système occulte de fraude ou d’évasion fiscale pour les clients français fortunés ». Evoquant le listing informatique support du système occulte, il conclut à l’adresse de M. Bellemin- Comte : « J’avais eu l’occasion de m’entretenir avec vous sur ce “carnet du lait” et la fraude commise par UBS, à l’époque vous m’aviez indiqué que vous aviez déjà connaissance de ce mécanisme. »

    Mis sur la touche

    Marginalisé à la DCRI, le capitaine Preuilh, qui voit sa notation baisser, sera finalement mis sur la touche juste avant le second tour de l’élection présidentielle de 2012. Son éviction lui est notifiée par le chef du contre-espionnage, Bernard Squarcini. L’homme de confiance de Nicolas Sarkozy dans les services indique ainsi au directeur des ressources de la police nationale, le 4 mai 2012, qu’il « ne peu[t], pour des raisons de sécurité, maintenir en fonctions » à la DCRI le capitaine Preuilh.

    Au juge Daïeff, ce dernier confiera : « Je pense que ce qui m’était reproché, c’est qu’ayant, à la différence de la plupart de mes collègues, travaillé en police judiciaire, je me préoccupais de la transmission à l’autorité judiciaire du renseignement, lorsqu’il avait une nature pénale. Or, autant dans le terrorisme il y a une pratique de judiciarisation du renseignement, autant dans le domaine économique je n’en connais pas à la DCRI. »

    L’attitude de la DCRI à l’époque est pour le moins intriguante. Le juge a d’ailleurs saisi, en 2013, une note remise par un collectif d’officiers de renseignement et de police à Yann Galut, député socialiste du Cher, qui travaillait sur l’évasion fiscale. « Pourquoi, après avoir découvert cette infraction pénale [commise par UBS], la sous-direction K de la DCRI ne l’a-t-elle pas dénoncée au procureur de la République ? Pourquoi la sous-direction K a-t-elle axé son travail de surveillance sur les cadres d’UBS qui dénonçaient le système de fraude plutôt que sur ceux à l’origine du système ? », se demandaient ces policiers. En d’autres termes, craignait-on la révélation de certains noms, comme celui de Valeria Bruni-Tedeschi, la belle-sœur de Nicolas Sarkozy, ou celui de Liliane Bettencourt ?

    Enquête préliminaire en mars 2011

    Ces interrogations font écho à une affaire similaire, le scandale HSBC : initiée par Le Monde, l’opération « SwissLeaks » a notamment permis de révéler que le patron de la Direction nationale des enquêtes fiscales (DNEF), Roland Veillepeau, avait été écarté, exactement à la même période, au cours de l’été 2009, pour s’être montré, lui aussi, beaucoup trop curieux. Parmi les bénéficiaires d’avoirs occultes à HSBC Genève, figuraient par exemple... Liliane Bettencourt et son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre. Des noms que l’on retrouve dans l’affaire UBS : c’est en effet via des comptes occultes détenus chez UBS AG, à Genève, via la Fondation Schueller-Bettencourt ou la holding Clymène – deux structures gérées par M. de Maistre – que furent rapatriées, en France, des sommes considérables. Certaines d’entre elles, au cœur de l’affaire Bettencourt, bénéficièrent à des personnalités politiques de droite...

    Une chose est certaine, s’agissant d’UBS, c’est seulement en mars 2011 que le parquet de Paris, saisi d’une dénonciation de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) – l’autorité administrative indépendante chargée de surveiller l’activité des banques et des assurances en France –, a ouvert une enquête préliminaire sur des faits que le contre-espionnage connaissait pourtant depuis des années.
    Evincé de la DCRI par le pouvoir socialiste dès mai 2012, M. Squarcini a assuré au Monde ne pas avoir « conservé un souvenir particulier de cette affaire UBS, qui ne devait donc pas être très sensible ! Je suis certain en revanche n’avoir jamais reçu la moindre instruction ni subi aucune pression de qui que ce soit. De manière générale, dans le domaine économique, lorsque nous découvrions des éléments concrets, ils étaient transmis à Tracfin », l’organisme anti-blanchiment de Bercy.

    S’agissant du cas de M. Preuilh, M. Squarcini a indiqué : « Son nom ne me dit rien du tout. Si j’ai écrit qu’il ne pouvait rester à la DCRI pour des motifs de sécurité, cela signifie qu’il avait perdu son habilitation secret-défense à la demande de son supérieur hiérarchique, M. Bellemin-Comte. Lui seul pourrait vous dire pourquoi. » Sollicité par Le Monde, M. Bellemin-Comte a invoqué ses actuelles fonctions de coordinateur national du renseignement à l’Elysée, estimant qu’elles lui interdisaient de s’exprimer.

  • Comment #UBS #Suisse a orchestré un vaste système d’#évasion_fiscale en #France

    L’enquête judiciaire sur la banque suisse UBS est presque bouclée. Les milliers de documents auxquels Le Monde a eu accès mettent au jour un vaste système de fraude fiscale généralisée en France, orchestré par le numéro un mondial de la gestion de fortune. Un an après l’opération SwissLeaks, concernant HSBC Private Bank, qui dévoilait une fraude à l’échelle planétaire, il s’agit cette fois d’illustrer à quel point la France fut, dans les années 2000, le terrain de chasse privilégié des banquiers suisses.

    http://www.lemonde.fr/evasion-fiscale/article/2016/02/17/comment-ubs-suisse-a-orchestre-un-vaste-systeme-d-evasion-fiscale-en-france_
    #finance #banques

  • L’affaire #Cahuzac

    http://www.franceinter.fr/emission-affaires-sensibles-affaire-cahuzac-le-contentieux-du-compte-en-

    Ministre du Budget, étoile montante d’un gouvernement qui se cherchait une star, fer de lance de la politique de rigueur contre l’évasion fiscale, #Jérôme_Cahuzac était en réalité un Janus à deux visages. Car bien loin de l’image d’éloquence et de franchise qu’il donnait en public, le Ministre cultivait aussi l’opacité et le secret en privé… Un secret qui portait notamment autour d’un compte bancaire bien garni et bien caché à l’administration fiscale pendant plus de 20 ans !

    #fraude_fiscale #Justice #enquête #Médiapart #UBS #vérité

  • L’Allemagne présente une note salée aux banques suisses
    http://www.marianne.net/L-Allemagne-presente-une-note-salee-aux-banques-suisses_a240396.html

    La banque suisse UBS, mise en examen en France pour fraude fiscale, a dû négocier une amende de 300 millions d’euros avec le parquet allemand de Bochum pour échapper à des poursuites judiciaires sur un système de fraude fiscale massif. La fin d’un paradis fiscal et judiciaire ?

    http://www.marianne.net/photo/art/default/984356-1167019.jpg?v=1406638094

    L’évasion fiscale ne rapporte plus. En tout cas moins qu’avant aux banques suisses reconnues responsables de complicité de fraude fiscale.

    En Allemagne, UBS a négocié le paiement d’une amende de 300 millions d’euros pour régler un différend fiscal avec la justice allemande. Un montant que règlera la banque suisse qui avoue sa satisfaction d’avoir trouvé un accord avec le parquet de Bochum. Ce montant reste néanmoins l’amende la plus élevée jamais infligée à une banque suisse en Allemagne. Preuve que n’oubliant jamais leur premier métier, les banques préfèrent payer cash que s’engager dans des procès, longs, coûteux, médiatiques.

    Le land de Rhénanie Nord Westphalie avait eu accès en 2012 à des CD contenant des informations sur plusieurs centaines de cas de dissimulation fiscale portant sur un total de 2,8 milliards d’euros. UBS a fait valoir ses efforts significatifs concernant la régularisation de comptes de ses clients outre-Rhin, expliquant que plus de 95% de ses clients allemands avaient soit fourni des preuves de conformité fiscale, soit pris part à un programme volontaire de mise en conformité......

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    En Allemagne, UBS a négocié le paiement d’une amende de 300 millions d’euros pour régler un différend fiscal avec la justice allemande

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    En France, la négociation amiable a échoué ..... #quid

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    #banque
    #banksters
    #banque_suisse
    #mise_en_examen
    #paradis_fiscal
    #ubs
    #évasion_fiscale

  • UBS mise en examen en France, remake de l’affaire UBS aux USA ?
    http://www.swissinfo.ch/fre/economie/UBS_mise_en_examen_en_France.html?cid=36084856

    La première banque suisse devra répondre devant la justice française de ses pratiques de démarchage pendant les années 2000. Un remake de l’affaire UBS aux États-Unis ?

    (…)

    Les juges Guillaume Daïeff et Serge Tournaire soupçonnent l’établissement d’avoir mis en place un système de recrutement illégal de riches clients français pendant la décennie 2000. UBS devra s’acquitter d’une caution de 2,875 millions d’euros. La semaine dernière déjà, la filiale française de la banque avait été mise en examen pour les mêmes motifs.

    #justice #UBS #Banques #Suisse #blanchiment #évasion_fiscale #fisc

    • J’en ai entendu parler, mais le droit français n’a rien à voir avec la justice américaine qui envoie toujours une sauce astronomique.
      Mais l’UBS n’est pas sortie d’affaire aux States...il y aurait encore un binz à règler et là, ça risque de chauffer !

  • Des sénateurs américains demandent l’extradition de dizaines de banquiers suisses
    http://multinationales.org/Des-senateurs-americains-demandent

    Sale temps pour les banquiers ? La pression monte d’un cran aux #États-Unis, où des voix s’élèvent pour demander l’extradition de banquiers suisses impliqués dans des affaires de fraude fiscale. Les deux présidents du Comité d’enquête du Sénat, le démocrate Carl Levin et l’ancien candidat républicain John McCain, exhortent le ministère de la Justice états-unien à demander l’extradition d’une soixantaine de banquiers et conseillers financiers suisses. Accusés d’avoir soutenu ou facilité des démarches d’évasion (...)

    #Actualités

    / États-Unis, #Suisse, #Finances_et_banques, #Paradis_fiscaux, #UBS, #Crédit_suisse, fiscalité, #évasion_fiscale, #responsabilité_pénale_des_entreprises, Basta (...)

    #fiscalité #Basta_ !
    « http://www.bloomberg.com/news/2014-03-18/u-s-should-seek-extradition-of-swiss-bankers-senators.html »
    « http://www.bilan.ch/argent-finances-les-plus-de-la-redaction/justice-americaine-credit-suisse-pourrait-payer-plus-quubs »
    « http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0203339489106-credit-suisse-accuse-d-avoir-aide-19-000-americains-a-echappe »
    « https://www.flickr.com/photos/alex-photos/2435195474

    Flickr
     »

  • Un ancien dirigeant d’UBS responsable de l’autorité de contrôle des banques suisses
    http://multinationales.org/Un-ancien-dirigeant-d-UBS

    Qui sera désormais en charge de surveiller les banques suisses ? Un ancien dirigeant de la très controversée banque #UBS (Union des banques suisses) ! Ainsi en a décidé le gouvernement #Suisse le 26 mars, en nommant le Britannique Mark Branson directeur de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma). Cette agence de contrôle, gendarme du secteur bancaire, doit s’assurer du bon fonctionnement des marchés financiers et des banques, du respect des lois et règlements. Elle prononce des (...)

    #Actualités

    / Suisse, UBS, #Finances_et_banques, #Paradis_fiscaux, #financiarisation, #influence, fiscalité, #évasion_fiscale, Basta (...)

    #fiscalité #Basta_ !
    « http://www.finma.ch/f/finma/Pages/ziele.aspx »
    « http://online.wsj.com/news/articles/SB10001424052702304419104579322420864251420 »
    « http://www.nytimes.com/2009/03/05/business/worldbusiness/05tax.html?_r=0 »
    « http://www.swissbanking.org/fr/home.htm »
    « http://www.cdbf.ch/890 »
    « http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/06/26/ubs-france-condamnee-a-10-millions-d-euros-d-amende_3436684_3234.html »