• L’UE offre à l’Egypte une aide économique contre un meilleur contrôle des migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/16/l-ue-offre-a-l-egypte-une-aide-economique-contre-un-meilleur-controle-des-mi

    L’UE offre à l’Egypte une aide économique contre un meilleur contrôle des migrants
    Après la Tunisie, l’Egypte. Trois premiers ministres européens – Giorgia Meloni, la présidente du conseil italien, Alexander De Croo et Kyriakos Mitsotakis, les premiers ministres belge et grec – et Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, sont attendus dimanche 17 mars au Caire. Ils doivent parapher une « déclaration commune » avec Abdel Fattah Al-Sissi, le président égyptien, pour la mise en place d’un partenariat global avec l’Union européenne (UE).
    A la clé pour l’Egypte un chèque de 7,4 milliards d’euros, comme l’a révélé le Financial Times le 13 mars. Cet accord survient après l’annonce, au début de mars, d’un prêt de 8 milliards de dollars (plus de 7,3 milliards d’euros) du Fonds monétaire international à l’Egypte et, surtout, à la mi-février d’un vaste plan d’investissements de 35 milliards de dollars des Emirats arabes unis. A cette aune, l’aide européenne semble plutôt chiche.
    Pour Bruxelles, l’urgence est d’éviter un écroulement de l’économie égyptienne, très dépendante de l’extérieur. Depuis le Covid-19 et la guerre en Ukraine, elle est plongée dans le marasme et les déficits budgétaires s’enchaînent. De surcroît, le pays doit faire face aux conséquences de la guerre à Gaza et, notamment, aux attaques houthistes en mer Rouge, qui ont entraîné une réduction du nombre de cargos dans le canal de Suez et fait chuter les revenus du pays. Enfin, le tourisme, qui avait atteint des records en 2023 avec plus de 15 millions de visiteurs, pourrait pâtir de la guerre aux portes du pays.
    Dans le détail, la Commission devrait apporter 5 milliards d’euros de soutien budgétaire à l’Egypte, dont 1 milliard d’euros déboursé d’ici au mois de juin, selon une procédure d’urgence. Les 4 autres milliards suivront à plus long terme. Le ministre des finances égyptien, Mohamed Maait, a confirmé cette somme, évoquant une aide de « 5 milliards à 6 milliards de dollars » (4,5 milliards à 5,5 milliards d’euros).Les 2,4 milliards supplémentaires sont constitués d’un certain nombre de projets, souvent déjà annoncés, dans les énergies renouvelables, ainsi que d’un important volet migratoire. L’UE doit notamment financer des bateaux de surveillance des côtes, que la France s’est engagée à livrer, « même si les départs des côtes égyptiennes sont rarissimes », rappelle Sara Prestianni, de l’ONG Euromed Rights.
    Des moyens seront proposés pour sécuriser les frontières, à la fois entre l’Egypte et le Soudan, au sud, et avec la Libye, à l’est. Depuis plusieurs années, l’agence européenne Frontex a constaté une hausse des entrées irrégulières d’Egyptiens, avec plus de 25 000 tentatives en 2022, via la Libye ou la Tunisie. En outre, le pays accueille près de 500 000 réfugiés soudanais sur son sol, selon les données des Nations unies, et certains cherchent à rejoindre l’Europe par le même chemin. A cela s’ajoute la crainte que des Palestiniens puissent entrer massivement dans le pays. Pour l’instant, l’Egypte l’a exclu.
    « L’Europe fait de la migration une priorité. Or, si les candidats au départ augmentent, c’est à cause de la crise économique, juge au Caire Timothy Kaldas, codirecteur du Tahrir Institute for Middle East Policy. S’ils veulent que les Egyptiens restent, ils devraient exiger un accord avec des conditions strictes afin d’améliorer la gouvernance et de s’assurer que ces aides aillent réellement à la population. »
    « Banque mondiale des dictateurs » Selon le chercheur, « cet accord manque de transparence. Le volet sur la conditionnalité de l’aide financière reste flou. » Il rappelle celui de l’accord controversé signé à l’été 2023 entre l’UE et la Tunisie. Déjà, l’Europe avait proposé un soutien budgétaire, doublé d’un fort volet migratoire. Jeudi 14 mars, à Strasbourg, les eurodéputés ont d’ailleurs voté une résolution condamnant le versement par la Commission, en procédure d’urgence, de 150 millions d’aides budgétaires à Tunis, sans aucune condition.
    « Cela a été fait sans aucun contrôle de la part du Parlement et sans contrepartie du gouvernement tunisien en matière de respect des droits de l’homme, critique l’écologiste français Mounir Satouri. Et maintenant, la Commission veut débourser 5 milliards pour l’Egypte, qui ne respecte pas les droits de l’homme. L’Union européenne est en train de se transformer en banque mondiale des dictateurs ! »
    En Egypte, l’accord fait grincer des dents du côté des défenseurs des droits humains. Le maréchal Al-Sissi dirige le pays depuis 2013 d’une main de fer, réprimant férocement ses opposants politiques avec à la clé près de 60 000 prisonniers d’opinion. Sa politique vis-à-vis des réfugiés n’est pas plus tendre, selon la Plate-forme pour les réfugiés en Egypte.Le 14 mars, cette ONG a dénoncé dans un rapport le traitement appliqué aux réfugiés soudanais dans le pays. Ils sont souvent harcelés par les autorités, forcés de payer d’importantes sommes en dollars, parfois arrêtés et, dans certains cas, renvoyés de force au Soudan. Bref, conclut M. Kaldas, « il y a un vrai risque qu’un accord sur les migrations mène à plus de répression des migrants en Egypte. La Commission devrait s’assurer que ses financements soient échelonnés dans le temps, et menacer de les suspendre si les droits de l’homme ne sont pas respectés. »

    #Covid-19#migrant#migration#UE#egypte#tunisie#droit#sante#soudan#refugie#economie

  • Spotify says its iPhone app updates in the EU are getting held up by Apple - The Verge
    https://www.theverge.com/2024/3/14/24100944/spotify-ios-app-update-eu-apple-dma

    Even after Apple was hit with a $2 billion fine in the European Union over years-old complaints from Spotify about its App Store rules, Spotify says Apple is stonewalling updates issued in compliance with that very ruling. In an email to the European Commission obtained by The Verge, Spotify writes that Apple has “neither acknowledged nor responded to Spotify’s submission” to bring subscription pricing information into the app, preventing it from updating the app at all for its users, even to put out fixes for bugs or add other features.

    #musique #mobile #apple #spotify #business #censure #ce #ue #dma

  • Von der Leyen’s EU group plans Rwanda-style asylum schemes

    Centre-right European People’s party says it wants to create deportation deals with non-EU countries to head off rise of far right.

    The European Commission chief, #Ursula_von_der_Leyen, has given her support to controversial migration reforms that would involve deporting people to third countries for asylum processing and the imposition of a quota system for those receiving protection in EU countries.

    Manfred Weber, the leader of the European People’s party (EPP), said the policies – similar to the UK’s Rwanda scheme – had been worked out with all the parties in the EPP political group, which includes von der Leyen’s Christian Democrat Union in Germany.

    Warning that “the far right wants to destroy Europe from the inside”, Weber said the EPP would be “crystal clear” about its desire to reduce immigration in the campaign for the European elections in June.

    Asked if von der Leyen – who is expected to be nominated as the EPP’s candidate for European Commission president at its annual congress in Romania – backed these policies, Weber said: “All the programmatic positions of the European People’s party are [supported] also by Ursula von der Leyen … We do this as a team together.

    He added: “What European people expect from us – and here the European People’s party will be, in the campaign, crystal clear – you have to lower the numbers of arrivals. And we have to separate the visitors who are refugees and asylum seekers who should get the protection they need.”

    The policy is seen as an initiative to head off the rise of far-right and extremist parties such as the AfD in Germany. It envisages the EU doing a series of deals with non-EU states with a view to deporting people who have arrived via irregular migration routes for asylum processing in those “safe” third countries.

    The draft law advocating the fundamental change in European asylum regime will be considered at the EPP’s annual congress in Bucharest on Wednesday as part of the party’s manifesto discussions.

    The hardening of migration policy is likely to inflame tensions within the parliament and create external political risks for von der Leyen, who must represent the interests of the entire EU and not one political bloc in parliament, where the EPP is the largest grouping.

    She is expected to be formally selected as the EPP’s official candidate for the European Commission presidency in a vote in Romania on Thursday, meaning that it will back her for a second term in office.

    One Brussels insider said “the socialists will go mad with this” – a reference to the Socialists and Democrats, the second-biggest voting bloc in the European parliament.

    Sophie in ’t Veld, a Dutch MEP and the lead representative for the liberal Renew group on the parliament’s committee for civil liberties, justice and home affairs, called the measure “yet another unsavoury EPP chunk of red meat, meant to attract the far-right vote”.

    She added: “It will not work. All the EPP strategy has achieved over the past years is making the far right bigger. So if they know it doesn’t work, why do they stubbornly repeat the same tactics each time?”

    The EPP represents centre-right parties across Europe, including government parties in Greece, Poland, Ireland, Latvia, Croatia, Lithuania, Sweden, Romania, Finland and Luxembourg.

    Its manifesto says: “We want to implement the concept of safe third countries. Anyone applying for asylum in the EU could also be transferred to a safe third country and undergo the asylum process there.” However, in what could be seen as an effort to set itself apart from the UK’s controversial Rwanda policy, the manifesto stresses that the “criteria for safe countries shall be in line with the core obligations of the Geneva refugee convention and the European convention on human rights”.

    It says that neither of the conventions “include the right to freely choose the country of protection”.

    Developing the theme further, it says that after the “implementation of the third country concept”, it proposes the EU then “admit a quota of people in need of protection through annual humanitarian quotas of vulnerable individuals”.

    The publication of the manifesto and the launch of the EPP campaign could be start of a tricky period for von der Leyen. “I don’t think she will have any difficulty among member states, but the parliamentary vote is another game altogether,” said one diplomat.

    While very little legislation is left to negotiate, the bumps on the road to June act as a reminder of how von der Leyen came to power in 2019 – as a last-minute compromise candidate who was voted in with a wafer-thin majority.

    https://www.theguardian.com/world/2024/mar/06/eu-group-european-peoples-party-von-der-leyen-migration-reforms

    #UE #externalisation #Union_européenne #EU #procédure_d'asile #externalisation_de_la_procédure #modèle_australien #Rwanda #Rwanda-style

    –—

    ajouté à la #métaliste sur les tentatives de différentes pays européens d’#externalisation non seulement des contrôles frontaliers (►https://seenthis.net/messages/731749), mais aussi de la #procédure_d'asile dans des #pays_tiers :
    https://seenthis.net/messages/900122

  • Epic Games just got unbanned by Apple — again - The Verge
    https://www.theverge.com/2024/3/8/24094543/epic-games-ios-developer-license-apple-dma

    / Epic Games CEO Tim Sweeney says its developer account was reinstated following “a swift inquiry” from the European Commission.

    Thierry Breton (Commissaire européen) sur X :
    https://twitter.com/ThierryBreton/status/1766167580497117464

    I take note with satisfaction that following our contacts Apple decided to backtrack its decision on Epic exclusion.

    From Day 2, #DMA is already showing very concrete results!

    #FreeFortnite

    #jeux_vidéo #jeu_vidéo #business #apple #epic_games #mobile #union_européenne #ue #dma #boutique

  • Apple Terminated Epic’s Developer Account - Epic Games
    https://www.epicgames.com/site/en-US/news/apple-terminated-epic-s-developer-account

    Apple has told us and committed to the European Commission that they will reinstate our developer account. This sends a strong signal to developers that the European Commission will act swiftly to enforce the Digital Markets Act and hold gatekeepers accountable. We are moving forward as planned to launch the Epic Games Store and bring Fortnite back to iOS in Europe. Onward!

    #jeux_vidéo #jeu_vidéo #business #apple #epic_games #concurrence #dma #ue #union_européenne #boutique #jeu_vidéo_fortnite #mobile

  • À la croisée du courage et de l’harmonie pour les femmes d’Agadez | IOM Storyteller
    https://storyteller.iom.int/fr/stories/la-croisee-du-courage-et-de-lharmonie-pour-les-femmes-dagadez

    Agadez, Niger – Au cœur d’Agadez, un mouvement transformateur prend racine pour les femmes issues des communautés d’accueil et de migrants. Le Foyer féminin Tchimakrassan, une construction moderne au beau milieu des bâtiments traditionnels en banco, est une lueur d’espoir et d’opportunité.
    Le Foyer est un centre pour femmes de tous horizons à Agadez, un espace qui leur est propre, géré par les femmes elles-mêmes - le premier du genre dans la ville. Entre ses murs, les femmes ne font pas que se rassembler. Elles se soutiennent, s’encouragent, s’inspirent et apprennent les unes des autres. De la couture à la coiffure, de la transformation des aliments à la technique de teinture du batik, un éventail d’activités diverses et variées donne la possibilité aux femmes d’avoir un revenu, d’acquérir de nouvelles compétences et de nouer des liens au sein de la communauté, qu’elle soit d’accueil ou migrante.(...)
    Depuis son inauguration en 2023, le Foyer est entièrement dirigé par les femmes. Aujourd’hui, ces femmes gèrent de manière autonome les dépenses opérationnelles, y compris l’électricité et l’eau, et améliorent les formalités administratives pour inscrire les femmes d’Agadez et élargir les activités du Foyer.
    Proposant dix programmes de formation différents, l’espace contribue grandement à l’autonomisation des femmes issues aussi bien de la communauté migrante que de la communauté d’accueil et jette les bases de la cohésion sociale.(...)
    Grâce à son positionnement stratégique le long des principaux carrefours migratoires au nord du Niger, Agadez accueille des milliers d’Africains subsahariens en route vers ou depuis l’Afrique du Nord. Ces dynamiques migratoires exercent une pression sur les ressources déjà limitées et génèrent des tensions accrues au sein des communautés locales. En outre, les différences culturelles peuvent être source de conflit entre les communautés d’accueil et les migrants.Le Foyer féminin sert également de pont entre les communautés d’accueil et de migrants, favorisant le dialogue et un environnement propice à la coexistence pacifique.
    « Avant, nous gardions nos distances avec les migrants, nous les regardions avec suspicion. Mais depuis l’établissement de ce foyer, nous avons créé des liens avec les femmes migrantes. Nous avons réalisé que nous partagions des histoires et idées similaires. Cela nous a apporté une stabilité, à la fois sociale et économique », confie Hadjia Mamadou, en réfléchissant au changement.
    « Entre les murs de ce lieu consacré aux femmes, ces dernières se sentent autonomes et en sécurité, trouvant de la force dans un espace géré par et pour les femmes. C’est plus qu’un simple bâtiment, c’est un espace sûr qui alimente l’indépendance et la cohésion sociale », déclare Idrissa Somparé, coordonnateur du programme de l’OIM au Niger.« Le Foyer joue également un rôle essentiel dans leur autonomisation économique et social tout en favorisant l’unité et la compréhension entre les communautés migrantes et celles d’accueil », ajoute-t-il.
    Aujourd’hui, le Foyer Féminin Tchimakrassan se dresse comme un symbole d’espoir et dépeint un récit collectif d’autonomisation et un avenir plus radieux pour les femmes à Agadez. Le Foyer Féminin Tchimakrassan a été construit avec le soutien financier de l’Union européenne via le Programme de stabilisation communautaire de l’OIM. Ce programme vise à prévenir les conflits, à renforcer la cohésion sociale entre les communautés d’accueil et les migrants, à soutenir les groupes vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes, en reconstruisant les moyens de subsistance malgré les changements dans les schémas migratoires.Écrit par Aïssatou Si, chargée de l’information publique, OIM Niger.

    #COvid-19#migrant#migration#niger#UE#inclusion#femme#OIM#agadez#accueil#sante#routemigratoire

  • Quatre cadavres de migrants retrouvés dans un canot au large des Canaries - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55639/quatre-cadavres-de-migrants-retrouves-dans-un-canot-au-large-des-canar

    Quatre cadavres de migrants retrouvés dans un canot au large des Canaries
    Par La rédaction Publié le : 06/03/2024
    Les sauveteurs espagnols ont retrouvé dans la nuit de mardi à mercredi quatre migrants morts dans une pirogue au large de l’île canarienne d’El Hierro. L’embarcation, dans laquelle avait pris place une soixantaine de personnes dont huit enfants et un bébé, avait quitté les côtes mauritaniennes neuf jours plus tôt. Quatorze exilés souffrant d’hypothermie et de déshydratation ont par ailleurs été transportés à l’hôpital.
    Les drames se succèdent dans l’Atlantique. Dans la nuit de mardi 5 à mercredi 6 mars, quatre corps ont été retrouvés dans une pirogue par les sauveteurs espagnols au large de l’île canarienne d’El Hierro.
    À bord du canot se trouvaient une soixantaine de migrants, dont huit enfants et un bébé. Parmi eux, 14 personnes ont été transférées à l’hôpital pour des cas d’hypothermie, de déshydratation, d’hypotension et d’infection aux pieds et aux mains.
    Les exilés, originaires du Sénégal, du Mali et de la Guinée Conakry, avait pris la mer depuis la capitale mauritanienne neuf jours plus tôt.La route migratoire qui relie les côtes ouest-africaines aux Canaries demeure l’une des plus dangereuses au monde. Les vents violents et les forts courants rendent la traversée très risquée, et peut faire dériver les pirogues surchargées et en mauvais état. De nombreux témoignages rapportent les périls du voyage, soumis aux aléas météorologiques, aux avaries de moteur, à la soif et à la faim.
    Lundi, les autorités cap-verdiennes ont annoncé avoir retrouvé une pirogue échouée sur une île du nord-ouest de l’archipel. Dans l’embarcation, cinq cadavres ont été découverts et un migrant est mort après son arrivée au Cap-Vert. Seules cinq personnes ont survécu à la traversée. Selon le récit des rescapés, la pirogue comptait 65 passagers."Dans les prochains jours, d’autres corps peuvent s’échouer sur la côte", a prévenu Elisio Silva.
    Dans cette affaire aussi, le canot avait quitté les rives mauritaniennes. Ce pays est depuis le début de l’année devenu une terre de départ pour les exilés désireux de rejoindre les Canaries. La majorité des canots arrivés en janvier dans l’archipel espagnol avait pris la mer depuis les rives mauritaniennes, malgré de nombreux accords entre Nouakchott et Madrid pour lutter contre l’immigration irrégulière.
    Ce phénomène inquiète les autorités espagnoles et européennes. Lors d’une visite début février en Mauritanie, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen ont annoncé l’octroi d’une aide de 200 millions d’euros pour aider Nouakchott à stopper les départs.L’an dernier, le nombre de décès sur la route qui mène de l’Afrique à l’Espagne a atteint des records. Selon l’ONG Caminando Fronteras, 6 618 exilés sont morts ou ont disparu en cherchant à rallier le sol espagnol en 2023. Un chiffre en hausse de 177% par rapport à 2022. Lors de la présentation de ces chiffres, la présidente de l’ONG Helena Maleno a fustigé les autorités espagnoles et les pays d’origine de ces migrants, qui d’après elle privilégient le « contrôle migratoire » au « droit à la vie » de ces personnes et à la recherche d’une vie meilleure

    #Covid-19#migrant#migration#mauritanie#espagne#canaries#senegal#mal#guineeconakry#capvert#sante#mortalite#traversee#routemigratoire#atlantique#UE#elhierro

  • Déclaration conjointe non contraignante de la Mauritanie et de l’UE sur les migrations - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55690/declaration-conjointe-non-contraignante-de-la-mauritanie-et-de-lue-sur

    Déclaration conjointe non contraignante de la Mauritanie et de l’UE sur les migrations
    Par RFI Publié le : 08/03/2024
    La Mauritanie et l’Union européenne (UE) ont signé et rendu publique jeudi à Nouakchott une déclaration conjointe (non contraignante juridiquement) établissant le renforcement d’un partenariat afin de lutter contre l’immigration irrégulière. Depuis le début de l’année, les départs de canots de migrants depuis la Mauritanie vers les îles Canaries ont fortement augmenté.
    D’après la feuille de route annexée à la déclaration conjointe de la Mauritanie et de l’Union européenne, rendue publique jeudi 7 mars, cinq thématiques autour de la migration feront l’objet d’une concertation : un chapitre pour faciliter la cohésion sociale des jeunes à travers des opportunités socio-économiques, un autre pour accompagner Nouakchott à répondre à l’afflux de réfugiés et soutenir les communautés qui les accueillent, ou encore un pour soutenir la mobilité des étudiants en améliorant par exemple les procédures de délivrance de visas.
    Mais il y a aussi des chapitres très attendus, comme ceux concernant la lutte contre l’immigration irrégulière et le trafic de migrants, ou celui concernant la gestion, la surveillance et le contrôle des frontières. Jean-Marc Dewerpe, chef de la coopération de la délégation de l’Union européenne en Mauritanie, détaille le partenariat non contraignant : « Combattre et poursuivre les réseaux de passeurs des migrants et les réseaux de traite des êtres humains, renforcer les moyens et les capacités des autorités responsables de la gestion des frontières, renforcer les opérations en matière de recherche et de sauvetage, ou encore faciliter le retour de ceux qui n’ont pas le droit de rester tout en respectant les droits humains. »
    Concernant les expulsions vers la Mauritanie, le document ne mentionne que le retour potentiel « des Mauritaniens en séjours irrégulier en Europe ». Une précision importante selon Abdessalam Ould Mohamed Saleh, ministre de l’Économie : « J’affirme ici que la Mauritanie ne sera jamais la patrie (alternative) des migrants illégaux étrangers. Nous ne les recevrons pas, ne les abriterons pas et ne leur accorderons pas la citoyenneté. »
    Dans le cadre du renforcement de ce partenariat, plus de 210 millions d’euros devraient être alloués à Nouakchott d’ici la fin de l’année. Ce pays est depuis le début de l’année devenu une terre de départ pour les exilés désireux de rejoindre les Canaries. La majorité des canots arrivés en janvier dans l’archipel espagnol avait pris la mer depuis les rives mauritaniennes, malgré de nombreux accords entre Nouakchott et Madrid pour lutter contre l’immigration irrégulière.

    #Covid-19#migrant#migration#mauritanie#UE#espagne#canaries#frontiere#migrationirreguliere#traite#reseaux#passeurs#sante

  • #OTAN
    La Suède a officiellement rejoint aujourd’hui l’Otan, devenant ainsi le 32e pays de cette alliance militaire. Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a déclaré que ce jour était « une victoire pour la liberté », ajoutant que la « Suède laissait derrière elle 200 ans de neutralité et de non-alignement militaire ». Tous les pays membres ont ratifié cette adhésion, qui nécessite un consensus. La Suède a demandé à adhérer à l’Otan en mai 2022, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    #UE
    Le Parti populaire européen (PPE), une coalition de droite majoritaire au Parlement européen, a désigné aujourd’hui Ursula von der Leyen comme sa candidate à la présidence de la Commission européenne, l’une des deux branches exécutives de l’UE. Cette Allemande issue du parti chrétien-démocrate CDU sera donc candidate pour un second mandat. En France, les Républicains, qui font partie du groupe PPE, se sont opposés à sa candidature, l’accusant de « laisser la majorité européenne dériver à gauche ».

    #SÉNÉGAL
    Le président sénégalais, Macky Sall, a annoncé hier soir la tenue de l’élection présidentielle le 24 mars et la formation d’un nouveau gouvernement. Le Conseil constitutionnel, qui a confirmé la date aujourd’hui, avait exigé que cette élection se tienne avant le 2 avril. Macky Sall avait annoncé en février son report, ce qui avait suscité une crise politique dans le pays. Les députés sénégalais ont adopté hier soir une loi d’amnistie couvrant les manifestations de 2021 à 2024, considérée par plusieurs organisations des droits humains comme un « déni de justice » pour les familles des personnes mortes lors de ces mobilisations.

    #UKRAINE
    Emmanuel Macron a reçu aujourd’hui les chefs des principaux partis français pour aborder le soutien de la France à l’Ukraine, avant un débat et un vote parlementaire sur le sujet prévus les 12 et 13 mars. À l’issue de la réunion, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a rapporté que le président avait déclaré qu’il ne devait y avoir « aucune limite » dans le soutien français à l’Ukraine, ce qu’a confirmé Jordan Bardella, président du RN.

    #ÉCONOMIE
    Le CAC 40, un indice rassemblant 40 des principales entreprises cotées à la Bourse de Paris, a dépassé aujourd’hui les 8 000 points, une première depuis sa création en 1988. Plusieurs entreprises du CAC 40 ont récemment annoncé des bénéfices records pour 2023. Le nombre de points est mesuré en référence à sa valeur d’origine, fixée à 1 000 points. Cela signifie qu’un investissement de 1 000 euros en 1988 dans un produit indexé sur le CAC 40 représente une valeur de 8 000 euros aujourd’hui.

    #VIANDE
    L’origine des viandes, c’est-à-dire les lieux d’élevage et d’abattage, devra désormais apparaître dans les restaurants et les cantines pour les produits transformés (nuggets, jambons, etc.), selon un décret entré en vigueur aujourd’hui. Cette obligation existait déjà pour les viandes non transformées dans les établissements servant des repas.

  • Réadmission des migrants venant d’Europe : #Soueisssya, ciblée pour un centre de transit ?

    Mine de rien, les autorités mauritaniennes et européennes seraient avancées dans leur projet de « #partenariat_renforcé » dans la lutte contre l’immigration clandestine entre les deux rives. Malgré la levée du ton de l’Opposition, le projet commun est déjà -si l’on en croit des sources autorisées- bien lancé. Le dernier déplacement conjoint de la présidente de la commission européenne, Urusla Van Der Leyen, et du premier Ministre espagnol, Pedro Sanchez, attesterait de l’importance de la question pour les deux parties.
    Les discussions entre les deux parties, entamées de plus plusieurs mois, auraient même déjà identifiée la zone de Soueissiya, 60 km de notre capitale économique, sur la route de Nouakchott, pour élire le futur centre de rétention des immigrés interceptés en haute mer.
    Pour ce faire, un autre accord de statut pour les forces du Frontex devrait permettre aux gardes-frontières européens de patrouiller, avec les garde-côtes mauritaniens, pour intercepter les candidats à l’immigration clandestine.
    Ces derniers qui voient les filets se resserrer sur eux pourraient donc être interceptés et renvoyés vers ce centre de reflux où ils devraient être recueillis dans l’optique de les faire retourner chez eux. En plus de soutien sonnant et trébuchant, l’UE aurait également accéder à des demandes locales pour la construction de tronçons routiers entre Boulenouar, 98km, et Tmeimichatt, 319 km sur la voie ferrée. Le projet de centre en lui-même sera bien équipé et gardé. Rien n’a été donc jusqu’à présent scellé. La date butoir du 7 mars 2024 où séjournera une Haute délégation de l’UE à Nouakchott permettra d’entrevoir plus de transparence, peut-être, dans ce dossier qui fait couler beaucoup d’encre. Il aidera, en tout cas, à estomper les supputations qui vont bon train sur cette délicate question.
    Si officiellement on évoque l’enveloppe de 210 millions d’euros, d’ici la fin de l’année, l’investissement européen, pour convaincre la partie mauritanienne, est estimé à quelques 522 millions d’euros.
    Néanmoins, les autorités mauritaniennes dénient tout accord avec l’UE permettant de recaser sur leur territoire d’immigrés chassés d’Europe. La perspective de renvoi d’immigrés, en majorité africains, serait pour le moins imprudente au moment où la Mauritanie tient les brides de l’UA.

    https://ladepeche.mr/?p=8575
    #externalisation #migrations #asile #réfugiés #Mauritanie #accord #partenariat #Europe #UE #EU #centre_de_transit #centre_de_rétention #rétention #détention_administrative #Frontex

    • La Mauritania diventerà un centro di accoglienza per i migranti espulsi dall’Europa?

      Il 7 marzo è previsto un nuovo incontro congiunto tra l’Ue, la Spagna e lo Stato africano

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      La Mauritania diventerà un centro di accoglienza per i migranti espulsi dall’Europa?

      Il 7 marzo è previsto un nuovo incontro congiunto tra l’Ue, la Spagna e lo Stato africano
      Nagi Cheikh Ahmed
      6 Marzo 2024

      La Mauritania è un paese situato nell’angolo nord-occidentale del continente africano e affacciato sull’oceano Atlantico: questa sua posizione è strategica ed estremamente importante per le persone migranti che cercano di raggiungere il continente europeo e l’arcipelago spagnolo delle Canarie. Negli ultimi anni, infatti, il paese ha registrato un significativo aumento del numero di migranti che lo attraversano nel tentativo di raggiungere le isole spagnole e altri paesi dell’Unione Europea. Le stime indicano che questo aumento potrebbe essere il risultato del rafforzamento delle misure contro le migrazioni nei paesi limitrofi che portano a deviare le rotte verso nuovi percorsi, rendendo la Mauritania un luogo di transito sempre più “attraente” per raggiungere l’Europa.

      È in questo contesto che la Spagna e lo Stato africano stanno avanzando nella costruzione di una forte partnership per combattere l’immigrazione irregolare e rafforzare la sicurezza dei confini attraverso una serie di misure e azioni. Questi sforzi includono la cooperazione nello scambio di informazioni di intelligence, la formazione delle forze di sicurezza e della guardia nazionale, nonché il rafforzamento del controllo delle frontiere e un supporto operativo per lo sviluppo di capacità nell’affrontare tale fenomeno. Secondo i dati spagnoli, l’83% dei migranti che attualmente arrivano alle isole Canarie sono transitati dalla Mauritania.
      I migranti come strumento di pressione e ricatto

      Di fronte alle crescenti tensioni attorno le questioni migratorie, i Paesi europei cercano di trovare “soluzioni” che garantiscano una riduzione del flusso di migranti verso i loro confini. È quella che viene definita la politica di esternalizzazione delle frontiere, ossia una politica di “estensione” dei confini per impedire ai migranti di raggiungere o avvicinarsi al loro territorio, attraverso accordi con diversi Paesi africani considerati punti di transito potenziali per i migranti africani. L’accordo contro l’immigrazione tra la Spagna e la Mauritania è un altro esempio evidente di come i Paesi europei sfruttino le necessità finanziarie dei paesi poveri. Questo accordo che si basa su sforzi congiunti per la lotta all’immigrazione, riflette chiaramente la dinamica tra la necessità di sicurezza europea e la necessità finanziaria dei paesi africani, sollevando controversie sul costo umano che viene pagato in questo processo.

      Nella politica internazionale contemporanea, l’immigrazione emerge come una delle questioni più controverse e complesse, specialmente quando viene utilizzata come strumento di pressione nelle negoziazioni politiche ed economiche. La Turchia, con la sua posizione geografica unica tra l’Europa e il Medio Oriente, ha utilizzato abilmente l’immigrazione nelle sue negoziazioni con l’Unione Europea. L’accordo del 2016 è stato un punto di svolta, in cui l’Unione Europea ha accettato di pagare miliardi di euro ad Ankara in cambio del controllo del flusso di rifugiati verso l’Europa. Questo accordo ha dimostrato come i paesi possano sfruttare le crisi migratorie per rafforzare le loro posizioni economiche e politiche.

      Come la Turchia, anche il Marocco ha sfruttato la sua posizione come principale porta d’accesso all’Europa per ottenere concessioni finanziarie e commerciali dalla Spagna e dall’Unione Europea, e persino posizioni politiche nel suo conflitto con il Fronte Polisario. Controllando i flussi migratori, il Marocco ha rafforzato la sua posizione come partner chiave dell’Unione Europea nella lotta contro l’immigrazione irregolare, migliorando così le sue relazioni economiche e politiche con l’Europa.

      Oltre a Turchia e Marocco, il comportamento di Russia e Bielorussia emerge come un esempio evidente di sfruttamento delle questioni migratorie per il ricatto politico contro l’Unione Europea. Questi due paesi hanno facilitato l’accesso dei migranti ai confini orientali europei, creando una crisi migratoria artificiale mirata a esercitare pressione politica ed economica. La Bielorussia, sotto la guida di Alexander Lukashenko, ha utilizzato l’immigrazione come mezzo per rispondere alle sanzioni europee imposte contro di essa. Facilitando il passaggio dei migranti verso Lituania, Lettonia e Polonia, la Bielorussia ha cercato di creare problemi di sicurezza e umanitari all’Unione Europea, costringendola a rinegoziare i termini delle sanzioni e le relazioni diplomatiche.

      Anche la Mauritania vuole partecipare

      Considerati i numerosi accordi bilaterali sottoscritti negli ultimi anni, anche il governo mauritano cerca opportunità per trarre vantaggio da questa situazione ottenendo guadagni politici e finanziari. Pertanto, l’uso dei migranti come strumento di ricatto riflette una strategia che consente alla Mauritania di richiedere più supporto e assistenza dall’Unione Europea in cambio della sua cooperazione nella lotta contro l’immigrazione irregolare e l’arresto del flusso di migranti. La Mauritania, che trova difficoltà nel controllare i suoi vasti confini, potrebbe tollerare l’ingresso dei migranti nel suo territorio, al fine di accumularne un gran numero per dimostrare la sua necessità di fronte all’Europa e quindi ottenere supporto e assistenza finanziaria, ignorando tutti i rischi che tali politiche potrebbero comportare per un paese già fragile con una infrastruttura carente, trascurando i diritti di migliaia di migranti.

      Il governo nega, ma i documenti confermano

      L’accordo stipulato tra la Mauritania e l’Unione Europea per combattere il fenomeno dell’immigrazione irregolare ha sollevato polemiche a livello locale, considerato come un “accordo” tra le due parti per insediare i migranti sul territorio mauritano in cambio di un pacchetto di aiuti finanziari, cosa che le autorità negano. Alcuni media indipendenti hanno riportato l’intenzione dell’Unione Europea di offrire subito 220 milioni di euro di aiuto alla Mauritania: questa proposta è emersa durante un incontro tenutosi giovedì 8 febbraio nella capitale Nouakchott, tra la presidente della Commissione Europea Ursula von der Leyen, il primo ministro spagnolo Pedro Sánchez e il presidente mauritano Mohamed Ould Ghazouani.

      Il Ministero dell’Interno mauritano ha negato ciò, affermando che la Mauritania “non sarà una patria alternativa per i migranti irregolari“, confermando al contempo di aver avviato negoziazioni preliminari con l’Unione Europea “su una bozza di dichiarazione congiunta relativa all’immigrazione, in linea con la roadmap discussa tra le parti a Bruxelles l’11 dicembre 2023“. Il ministero ha aggiunto in una dichiarazione che “le negoziazioni tra le parti rimarranno aperte, al fine di raggiungere un’intesa comune che serva gli interessi di entrambe le parti in materia di immigrazione legale e lotta contro l’immigrazione irregolare, tenendo conto delle sfide che la Mauritania affronta in questo campo, lontano da ciò che alcuni promuovono riguardo l’ipotesi di insediare i migranti irregolari in Mauritania”.

      Il ministero ha negato con enfasi qualsiasi ipotesi di accordo che punti a rendere la Mauritania un luogo dove insediare, accogliere o ospitare temporaneamente migranti stranieri irregolari, affermando che queste voci sono completamente infondate e che questo argomento non è stato affatto discusso, non è all’ordine del giorno e non è assolutamente contemplato. Il ministero ha dichiarato che gli incontri tra le parti hanno discusso la bozza del documento, allo scopo di “avvicinare i punti di vista riguardo ciò che stabilisce un accordo equilibrato e giusto che garantisca il rispetto della sovranità e degli interessi comuni di entrambe le parti, e sia in linea con le convenzioni e le leggi internazionali in materia di immigrazione“.

      Il ministero ha sottolineato che gli incontri continueranno a esaminare e analizzare i termini del documento, incluso ciò che sarà discusso durante l’incontro previsto tra la Mauritania e l’Unione Europea che si terrà nuovamente a Nouakchott giovedì 7 marzo. Tuttavia, il documento ottenuto dai media, relativo al verbale di discussione tra una delegazione mauritana e l’Unione Europea a Bruxelles il 9 febbraio 2024, mostra nei suoi termini l’accettazione della Mauritania di accogliere i rifugiati e i migranti espulsi dall’Europa, al fine di assisterli nella loro integrazione e “facilitare” la loro vita.

      Il documento non parla chiaramente dell’accoglimento da parte della Mauritania di re-insediare in modo permanente i migranti espulsi dagli Stati dell’Ue sul suo territorio, ma c’è un punto che rivela senza ambiguità la sua disponibilità ad accogliere i migranti espulsi dall’Europa, in assenza totale di qualsiasi meccanismo specifico per il successivo rimpatrio nei loro paesi d’origine.

      Questa estrema ambiguità getta diversi dubbi sulla serietà delle misure adottate, specialmente quando si considerano le enormi difficoltà che anche i paesi europei, con le loro vastissime risorse, incontrano nell’identificare i migranti che spesso sono senza documenti. Sembra che la soluzione europea si limiti a liberarsi del problema, rimpatriando i migranti in Mauritania senza considerare il loro destino successivo, il che significa che alla fine rimarranno in Mauritania a tempo indeterminato.

      Questo approccio ignora deliberatamente le cause profonde dell’immigrazione, come i cambiamenti climatici, i conflitti e le violazioni dei diritti umani, che spingono le persone a rischiare la vita in cerca di una loro sicurezza e di una possibilità di vita dignitosa. Concentrandosi esclusivamente sulla deportazione, l’Unione Europea dimostra una certa indifferenza verso la sofferenza delle persone più vulnerabili, ignorando così gli obblighi internazionali relativi alla protezione dei rifugiati e ai diritti umani, che garantiscono il diritto delle persone a presentare domande di protezione internazionale basate sulle loro storie personali e a dare loro tempo sufficiente per elaborare le richieste di protezione e asilo.

      D’altra parte, la firma di tali accordi con la Mauritania solleva serie domande sulla situazione della sicurezza e dei diritti umani nel paese. La disponibilità ad accettare questi migranti senza misure chiare per proteggerli o rispettare i loro diritti trascura gravemente l’assenza di tutele civili e sociali, a causa del pessimo record della Mauritania in materia di diritti umani.

      «Le relazioni internazionali sul Paese mettono in luce violazioni continue che includono schiavitù, discriminazione, detenzione arbitraria e repressione della libertà di espressione.»

      Ad esempio, lunedì 4 marzo 2024 in Mauritania è iniziato il processo contro due giovani. Una ragazza di 19 anni è stata arrestata lo scorso luglio e la pubblica accusa le ha imputato il “reato di derisione e insulto al Profeta Maometto“, chiedendo la sua incarcerazione. È inoltre accusata di utilizzare i social media per offendere l’Islam, reati per cui il codice penale mauritano prevede la pena di morte. L’altro giovane è un mauritano che aveva abbracciato il cristianesimo da tempo e viveva in Germania, dove aveva chiesto protezione, ma le autorità tedesche non hanno riconosciuto la sua richiesta e lo hanno deportato in Mauritania, dove è stato arrestato immediatamente all’arrivo in aeroporto ed è in carcere da mesi. In questo momento, c’è una grande carenza di informazioni sul loro stato di salute fisico e psicologico. Le autorità stanno facendo pressione per oscurare il processo e non parlare di queste vicende, il tutto si svolge in un’atmosfera cupa. Questi due casi sono anche esemplificativi dei seri dubbi sulla volontà della Mauritania di fornire protezione ai migranti e ai rifugiati rimpatriati.

      Inoltre, l’assenza di legislazione specifica per regolare lo status di rifugiati e migranti in Mauritania complica la possibilità di garantire efficacemente i diritti di queste categorie. Senza un quadro legale chiaro che regoli le procedure di asilo e immigrazione, e garantisca la protezione necessaria, rifugiati e migranti rimangono in una posizione legale precaria, esposti a rischi e senza diritti tangibili.

      Il fatto che l’Europa firmi tali accordi ignorando la realtà in Mauritania costituisce una chiara violazione dei trattati internazionali che proibiscono il trasferimento di migranti in paesi dove potrebbero affrontare il rischio di incarcerazione o discriminazione, e subire trattamenti inumani e degradanti. Questo accordo, per gli esperti del diritto, contraddice esplicitamente perfino gli approcci di sicurezza adottati dall’Europa nel settembre 2015, quando la Commissione Europea ha proposto un progetto per creare una lista comune dei “paesi di origine e transito sicuri“, dove i richiedenti asilo che passano attraverso il paese indicato potrebbero essere rimpatriati. Paesi considerati appunto “sicuri” in quanto le procedure relative alle loro richieste di asilo dovrebbero essere in linea con gli standard del diritto internazionale ed europeo sui rifugiati. Tuttavia, l’Unione Europea non ha incluso la Mauritania in questa lista dei paesi sicuri. Quindi, come può l’Europa firmare tali accordi con un paese che non considera sicuro?
      Verso un nuovo orizzonte

      L’incontro congiunto di giovedì 7 marzo nella capitale Nouakchott deve essere considerato come un momento cruciale che richiede una profonda riflessione e una revisione delle basi e dei principi su cui si fondano tali accordi. Entrambe le parti dovrebbero guardare con occhi critici alle esperienze passate, valutando i risultati e gli impatti reali delle politiche adottate sui diritti umani e sulla dignità dei migranti e dei rifugiati.

      C’è un bisogno urgente di adottare un approccio più inclusivo e umano nel trattare le questioni dell’immigrazione, un approccio che vada oltre le misure di sicurezza e restrittive per includere le dimensioni sociali e umane. Questo approccio dovrebbe concentrarsi sul diritto e sulla libertà dell’individuo di muoversi e migrare, piuttosto che limitarsi alla semplice gestione dei flussi migratori o tutt’al più a deviare i tragitti da un paese all’altro.

      È anche essenziale rafforzare i meccanismi di trasparenza e responsabilità nell’attuazione e nel monitoraggio degli accordi. L’Unione Europea e la Mauritania devono garantire che le politiche sull’immigrazione siano conformi agli obblighi internazionali e rispettino i diritti umani e la dignità di tutte le persone. La cooperazione internazionale in materia di immigrazione non dovrebbe portare a minare questi diritti o ignorare le difficili condizioni umane affrontate da migranti e rifugiati.

      È richiesto inoltre che la Mauritania lavori per migliorare il suo approccio sui diritti umani e rafforzare la protezione per migranti e rifugiati sul suo territorio. Ciò dovrebbe includere la riforma delle leggi e delle pratiche che permettono l’arresto arbitrario e la discriminazione, e fornire meccanismi efficaci per il ricorso e la protezione legale degli individui.

      Dall’altro lato, spetta all’Unione Europea non solo fornire supporto finanziario e tecnico, ma anche lavorare con la Mauritania e altri paesi partner per sviluppare politiche sull’immigrazione giuste ed eque, che rispettino i diritti e la dignità umana di tutte le persone, indipendentemente dal loro status migratorio.

      La sfida che l’Unione Europea e la Mauritania devono affrontare non è solo rinnovare questi accordi, ma reinventarli in modo che realizzino sicurezza e stabilità e, allo stesso tempo, rispettino i diritti umani e promuovano lo sviluppo sostenibile e inclusivo.

      Questo incontro congiunto a Nouakchott dovrebbe essere un’opportunità per presentare una nuova visione della cooperazione in materia di immigrazione, una visione basata sulla responsabilità condivisa, solidarietà e rispetto reciproco. Infine, l’obiettivo dovrebbe essere costruire un futuro in cui le persone possano vivere con dignità e sicurezza nei loro paesi, o scegliere di migrare come un diritto e non come una necessità imposta dalla disperazione.

      https://www.meltingpot.org/2024/03/la-mauritania-diventera-un-centro-di-accoglienza-per-i-migranti-espulsi-

    • Migration : petit à petit, l’UE verrouille des accords fragiles avec les pays tiers

      Ce jeudi, la secrétaire d’Etat de Moor, accompagne la commissaire européenne aux Affaires intérieures à Nouakchott pour signer un mémorandum d’accord migratoire avec la Mauritanie. Après la Turquie, la Libye, et la Tunisie récemment, ces accords se multiplient autant que les critiques qui les entourent.

      Ce dimanche, partis de Mauritanie, six migrants voulant rallier l’Europe ont péri dans leur traversée. 65 autres personnes, également à bord de leur pirogue, sont toujours portées disparues. En 2023, plus de 40.000 personnes ont risqué leur vie dans l’Atlantique – près de 1.000 en sont mortes – en voulant rejoindre l’Espagne via les îles Canaries au départ de l’Afrique de l’Ouest. Une hausse sans précédent (+ 160 % par rapport à 2022) que les autorités locales ont du mal à gérer. C’est dans ce contexte que la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, le ministre de l’Intérieur espagnol Fernando Grande-Marlaska et notre secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Nicole de Moor se rendent à Nouakchott ce jeudi afin de signer un mémorandum d’accord avec la Mauritanie.

      Ce protocole d’accord s’inscrit dans la lignée de celui, polémique, conclu en juillet dernier avec la Tunisie. Avec ces « partenariats stratégiques mutuellement bénéficiaires », la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen entend « combattre la migration irrégulière à la racine et travailler mieux avec des pays partenaires », c’est-à-dire ceux où les migrants embarquent ou prennent la route pour l’UE. L’idée est que les pays de départ ou de transit bloquent l’arrivée de migrants vers les côtes européennes et réadmettent leurs citoyens en séjour illégal dans l’UE en échange d’investissements ou de coups de pouce économiques. Contacté, il est question, pour l’exécutif européen, de passer d’autres « partenariats sur mesure » similaires avec l’Egypte, prochainement. Voire avec le Maroc ? Bref, petit à petit, la Commission complète sa carte du pourtour méditerranéen.

      Stratégie électoraliste

      « Ce type d’accord n’est pas nouveau », avance Eleonora Frasca, chercheuse doctorante sur la coopération entre l’UE et les pays africains en matière d’immigration (UCLouvain). « Il y a notamment celui passé avec la Libye ou encore avec la Turquie. Mais le deal passé avec Ankara, aussi critiqué soit-il, avait le mérite de prévoir des fonds pour l’accueil et l’accompagnement des exilés sur le sol turc. Ce qui a disparu des accords qui ont suivi et qui se concentrent sur les aspects sécuritaires. »

      Certes, la coopération migratoire n’est pas neuve. Ce qui l’est davantage, c’est la stratégie de communication de l’UE autour de ce type de deal, pointe Eleonora Frasca : « On déplace des membres de la Commission pour en faire un événement majeur. » Florian Trauner, doyen de la Brussels School of Governance (VUB) et spécialiste de la politique migratoire de l’UE, y lit une stratégie électoraliste. « Ces accords symbolisent une politique migratoire plus restrictive. En année électorale, les dirigeants européens envoient un signal à la population : “Regardez, on empêche les migrants d’arriver en Europe.” » Pour lui, cela montre aussi que les Etats membres s’accordent plus facilement sur une politique d’externalisation des frontières plutôt que sur une réponse solidaire. « La négociation du nouveau pacte sur la migration et l’asile l’illustre très bien. »

      Ces annonces et ces signatures en grande pompe contrastent avec l’opacité des négociations. « Les pourparlers avec la Tunisie hier, la Mauritanie aujourd’hui et l’Egypte demain en sont les parfaits exemples. Il est très difficile, voire impossible, de suivre les discussions. On assiste à un processus “d’informalisation ou de déformalisation” du droit international auquel l’UE contribue de manière significative, ainsi qu’à la multiplication d’instruments de droit non contraignant », regrette la chercheuse de l’UCLouvain. Pour son collègue de la VUB, ces accords informels sont par définition plus flexibles, moins contraignants juridiquement et politiquement. « Ce qui arrange les deux parties. Ils permettent, pour les pays tiers, de mettre hors du débat public ces arrangements souvent contestés par la population locale. »

      Le « chantage » aux migrants

      Et puis ces accords reposent sur le bon vouloir des régimes en place. En témoignent les soubresauts dans l’application de l’accord tunisien, décrié puis accepté… par le même président qui l’avait signé. « L’exemple récent du Niger est criant », ajoute Eleonora Frasca. « Depuis le coup d’Etat de juillet dernier et l’abrogation d’une loi réprimant le trafic illicite de migrants, l’UE est très préoccupée. »

      Florian Trauner soulève un autre « danger » : le « chantage » aux migrants. « Sachant l’Europe divisée, sensible et fragile quand il s’agit d’immigration, les pays tiers en jouent pour négocier, notamment de l’argent. Ce n’est pas pour rien qu’autant de migrants sont arrivés à Lampedusa depuis la Tunisie cet été… » Et le doyen de la Brussels School of Governance de citer les pressions d’Erdogan en 2020 afin que l’Europe appuie ses initiatives en Syrie ou encore le jeu du Maroc avec l’Espagne sur la question du Sahara occidental. Par ailleurs, pointent nos deux experts, ces accords sont passés avec des pays loin d’être des exemples en termes de respect des droits fondamentaux. L’exemple tunisien est encore une fois parlant : la situation déplorable des migrants en Tunisie ne s’est pas améliorée depuis la signature, dénoncent les ONG.

      Mais ces arrangements sont-ils « efficaces » ? S’il est impossible de chiffrer le nombre d’entrées évitées grâce aux accords, Florian Trauner les a étudiés sur dix ans, entre 2008 et 2018. « Hormis l’accord passé avec la Turquie qui a montré des résultats dans la prise en charge par Ankara des réfugiés syriens, ces accords ont un bilan modeste. Les pays des Balkans jouent le jeu, mais les pays africains peu ou pas du tout », constate-t-il. « A court terme, ces arrangements peuvent paraître efficaces parce qu’ils font écho à une réduction des entrées irrégulières », explique Eleonora Frasca. « On a dans un premier temps diminué les flux au départ de la Libye, ils se sont alors dirigés vers la Tunisie. Raison pour laquelle on a passé un accord avec Tunis, dont on voit timidement les résultats… Mais les migrations s’adaptent et se réorganisent. Ça ne sert à rien de passer des accords avec tous les pays africains, cela rend juste les routes de plus en plus dangereuses. »

      https://www.lesoir.be/572896/article/2024-03-06/migration-petit-petit-lue-verrouille-des-accords-fragiles-avec-les-pays-tiers

    • La Mauritanie, nouvelle voie d’entrée de migrants vers l’Union européenne... qui réagit

      L’Union européenne a initié jeudi un nouveau partenariat en matière de migration avec la Mauritanie, État d’Afrique du Nord-Ouest par où transitent des migrants vers les îles Canaries (Espagne). La route des îles Canaries, passant par une dangereuse traversée dans l’Atlantique, est davantage fréquentée ces derniers temps. Plus de 12.000 personnes l’ont empruntée sur les deux premiers mois de cette année, soit plus de six fois plus que sur la même période l’an dernier.

      Ce partenariat doit ouvrir la voie à un financement européen afin de soutenir la gestion des migrations - notamment la lutte contre le trafic de migrants -, ainsi que la sécurité et la stabilité, l’aide humanitaire en faveur des réfugiés et le soutien aux communautés d’accueil.

      Une déclaration en ce sens a été signée à Nouakchott par la commissaire aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, et le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, en présence de son homologue espagnol, Fernando Grande-Marlaska, et de la secrétaire d’État belge à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor, au nom de la présidence belge du Conseil. « Nous avons besoin de partenariats avec ces pays d’Afrique du Nord pour prévenir les départs irréguliers et les pertes de vies humaines. Une gestion efficace des migrations constitue un défi européen nécessitant une réponse collective », a déclaré Mme de Moor.

      Le partenariat vise entre autres à renforcer les capacités des garde-frontières mauritaniens, en accroissant la coopération avec Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et garde-côtes, pour ce qui est de la formation et des équipements. La coopération sur les opérations de recherche et de sauvetage sera aussi intensifiée. L’UE veut également appuyer les efforts de la Mauritanie dans ses capacités d’accueil, en particulier des plus vulnérables. Dans le pays résident quelque 150.000 réfugiés du Mali. Des enquêtes conjointes doivent aussi aider à prévenir la migration irrégulière.

      La coopération sera renforcée en matière de retour et de réadmission en ce qui concerne les Mauritaniens en séjour irrégulier dans l’UE, « dans le respect de leurs droits et de leur dignité », assure la Commission dans un communiqué. Comme c’est le cas pour d’autres accords en gestation, ou pour l’accord controversé avec la Tunisie, l’UE vise un partenariat large. Il visera donc aussi la création de perspectives d’emploi (accès à la formation professionnelle et au financement pour les entreprises), mais aussi la promotion de la migration légale (mobilité des étudiants, chercheurs et entrepreneurs). Le mois dernier, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen avait annoncé, lors d’un déplacement en Mauritanie, la mobilisation de 210 millions d’euros en faveur de ce pays.

      L’UE cherche encore à nouer un autre partenariat stratégique de ce type avec l’Égypte, qui est non seulement un pays de transit, mais aussi de départ et de destination. « Des Égyptiens quittent leur pays, qui est le cinquième pays d’entrée dans l’UE, tandis que de nombreuses autres personnes fuient vers l’Égypte. Un partenariat solide est plus que nécessaire pour ne pas les laisser seuls dans cette tâche difficile », selon Mme de Moor.

      https://www.rtbf.be/article/la-mauritanie-nouvelle-voie-d-entree-de-migrants-vers-l-union-europeenne-qui-re

  • How an EU-funded security force helped Senegal crush democracy protests

    An elite EU-trained Senegalese police unit was meant to tackle cross-border crime. Instead it was used to quash a popular movement, an Al Jazeera investigation has found.

    The Senegalese government deployed a special counterterrorism unit, created, equipped, and trained with funding from the European Union, to violently suppress recent pro-democracy protests, a joint investigation between Al Jazeera and porCausa Foundation reveals.

    Since 2021, the trial of popular and controversial opposition leader #Ousmane_Sonko has led to demonstrations across the West African nation, in which dozens have been killed. Al Jazeera and porCausa obtained visual evidence, Spanish government contracts, a confidential evaluation report, and testimonies from multiple sources suggesting that the EU-funded #Rapid_Action_Surveillance_and_Intervention_Group, also known as #GAR-SI, was used to violently crush those protests.

    In one video, security personnel in the same type of armoured vehicles the EU bought for #GAR-SI_Senegal are seen firing tear gas at a protest caravan organised by Sonko last May. Al Jazeera verified that the incident happened in the southern Senegalese village of #Mampatim, about 50km (31 miles) from Kolda, in the Casamance region.

    The EU-funded elite units were instead meant to be based in Senegal’s border areas with Mali to fight cross-border crime.

    Elite unit

    #GAR-SI_Sahel was a regional project lasting between 2016 and 2023 and funded with 75 million euros ($81.3m) from the EU’s Emergency Trust Fund for Africa (#EUTF_for_Africa), a pot of development funding dedicated to addressing the root causes of migration in Africa.

    The programme was implemented by the #International_and_Ibero-American_Foundation_for_Administration_and_Public_Policies (#FIIAPP), a development agency belonging to Spain’s Ministry of Foreign Affairs. GAR-SI units were created across the region, in countries like Burkina Faso, Chad, Mali, Mauritania, Niger and Senegal, “as a prerequisite for their sustainable socio-economic development”.

    The Senegalese 300-strong unit, created in 2017, cost more than 7 million euros ($7.6m at the current exchange rate) and was aimed at creating a special intervention unit in the town of #Kidira, on the border of Mali, to protect Senegal from potential incursions by armed groups and cross-border crimes, including migrant smuggling.

    Modelled after Spanish units that fought against the separatist movement Basque Homeland and Liberty, also known by the Spanish initials ETA, GAR-SI Senegal has received technical training and mentoring from the Spanish Civil Guard as well as French, Italian and Portuguese security forces.

    After the completion of the project, at the request of all stakeholders, the EU delegation in Senegal continued with a second phase using another funding mechanism, according to one Spanish and one Senegalese police source familiar with the matter. About 4.5 million euros ($4.9m) was earmarked for a second 250-strong GAR-SI Senegal unit near the town of Saraya, close to the border with Guinea and Mali.

    A second unit was also created in Mali but for other countries, especially Chad, the project was considered to be a “failure”, according to the former Senegalese police official, who said the EU lost money by paying for equipment that was not appropriate for use.

    https://www.aljazeera.com/features/2024/2/29/how-an-eu-funded-security-force-helped-senegal-crush-democracy-protests

    #Sénégal #police #formation #EU #UE #Union_européenne #démocratie #ingérence #contre-terrorisme #Trust_Fund #Espagne #France #Italie #Portugal #frontières #financement #Mali #Tchad #équipement

  • L’Italie ne fait pas assez pour aider les migrants victimes de traite, estime un rapport européen - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55455/litalie-ne-fait-pas-assez-pour-aider-les-migrants-victimes-de-traite-e

    L’Italie ne fait pas assez pour aider les migrants victimes de traite, estime un rapport européen
    Par La rédaction Publié le : 27/02/2024
    En Italie, l’exploitation sexuelle et économique concernent un nombre croissant de migrants en situation irrégulière, souligne le Conseil de l’Europe dans un rapport. Et le gouvernement italien ne fait pas assez pour protéger les victimes de ces trafics. Les secteurs à haut risque touchent aussi l’agriculture, le textile, et les services domestiques.
    La politique anti-migrants menée par l’Italie tend à favoriser la traite d’êtres humains puisqu’elle dissuade les victimes de se montrer aux autorités et de porter plainte.C’est en substance ce que révèle le Conseil de l’Europe dans un rapport publié le 23 février 2024, rédigé par le Groupe d’experts du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (Greta). Ces spécialistes estiment qu’entre 2 100 et 3 800 personnes sont identifiées chaque année en Italie comme victimes potentielles de la traite, très souvent des personnes en situation irrégulière.
    Un chiffre important qui pourtant « ne reflète pas l’ampleur réelle du phénomène ». Selon le National Anti-Trafficking Helpline [une ligne d’assistance téléphonique confidentielle pour les victimes de la traite des êtres humains], cité dans le rapport, il y aurait plutôt entre 15 000 et 20 000 personnes menacées par le trafic d’êtres humains en Italie. Mais « en raison des insuffisances des procédures mises en place pour l’identification des victimes » et du « faible taux de signalement des victimes qui craignent d’être sanctionnées ou expulsées », le chiffre est sûrement sous-estimé, pointe encore l’institution européenne.
    L’exploitation sexuelle reste la forme prédominante d’exploitation des victimes détectées (84% en 2018, diminuant à 59 % en 2022), suivi de l’exploitation par le travail (10 % en 2018, augmentant à 38 % en 2022). La mendicité forcée, la servitude domestique, le mariage forcé et la criminalité forcée représentent chacun 1 à 2% des victimes.La baisse du nombre de victimes d’exploitation sexuelle est à prendre avec précaution : le chiffre a diminué avec la pandémie de Covid-19 qui a déplacé la prostitution de la rue à des lieux fermés, ce qui a rendu plus difficile l’identification des victimes.
    Le Nigeria reste le pays principal d’où sont originaires la plupart des victimes reconnues (68,4%), suivi de la Côte d’Ivoire (3,5%), du Pakistan (3%), du Bangladesh (2,9%) et du Maroc (2,2%).
    Selon les autorités italiennes, la mafia nigériane est largement implantée dans le pays et y développe un large réseau de prostitution. Une figure majeure d’un de ces réseaux, Omoruy Chrity, aussi surnommée « Mommy », a été arrêtée en 2023 et renvoyée au Nigéria. Elle-même ancienne prostituée, Mommy jouait un rôle prépondérant dans l’organisation d’un trafic visant à faire venir des jeunes femmes du Nigeria, selon la police italienne.
    Si le Greta souligne que des efforts ont été déployés pour améliorer la détection des victimes, les auteurs du rapport estiment aussi que « les mesures restrictives adoptées par l’Italie en matière d’immigration favorisent un climat de criminalisation des migrants ». Résultat : de nombreuses victimes potentielles de la traite ne se signalent pas aux autorités par crainte « d’être privées de liberté et expulsées ». Depuis la « crise de Lampedusa » en septembre 2023, en effet, le gouvernement italien a mis en place de nouvelles mesures pour lutter contre les arrivées de migrants sur son sol. Les autorités ont notamment allongé la durée maximale de détention des exilés à 18 mois et créé davantage de centres de rétention.
    Le Greta recommande donc « aux autorités italiennes de prendre des mesures supplémentaires pour garantir que les victimes reçoivent des informations sur leur situation dès qu’elles entrent en contact avec une autorité compétente ».L’exploitation par le travail reste profondément ancrée dans certains secteurs d’activité fortement dépendants de la main-d’œuvre étrangère : « Les secteurs à haut risque sont l’agriculture, le textile, le travail domestique, la construction, l’hôtellerie et la restauration », développe le Greta.
    Si la plupart des victimes sont des femmes, le nombre d’hommes et de personnes transgenres est en augmentation. En outre, le nombre d’enquêtes, de poursuites et de condamnations dans des affaires de traite d’êtres humains a diminué, déplorent les auteurs du rapport, qui appellent Rome à garantir « des sanctions effectives » contre les trafiquants d’êtres humains. Dans un autre rapport publié jeudi 22 février, Dunja Mijatovic, la commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe a aussi appelé les États membres à mettre fin à la « répression » envers les ONG et individus qui défendent les droits des migrants.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#UE#traite#exploitation#maindoeuvre#economie#criminalisation#droitshumains#sante#nigeria

  • Les demandes d’asile dans l’UE à leur plus haut niveau depuis la crise migratoire de 2015-2016
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/28/les-demandes-d-asile-dans-l-ue-a-leur-plus-haut-niveau-depuis-la-crise-migra

    Les demandes d’asile dans l’UE à leur plus haut niveau depuis la crise migratoire de 2015-2016
    Le Monde avec Reuters
    En 2023, le nombre des demandes d’asile dans l’Union européenne a bondi de 18 % pour atteindre le chiffre de 1,14 million, selon les données publiées mercredi 28 février par l’Agence de l’Union européenne pour l’asile. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis la crise migratoire de 2015-2016. Ces nouveaux chiffres sont susceptibles d’alimenter un débat déjà houleux sur l’immigration, à l’approche d’une série d’élections sur le continent, en particulier les élections pour le Parlement européen, en juin, où les partis d’extrême droite devraient faire des percées.
    Les ressortissants syriens et afghans restent les groupes les plus importants parmi les demandeurs d’asile, selon les données de l’agence. Fait nouveau, les Turcs constituent le troisième groupe de demandeurs d’asile, avec une hausse de 82 % de demandes par rapport à 2022.Dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas, le nombre de Palestiniens demandant l’asile dans l’UE a atteint un niveau record de près de 11 600 en 2023, a dit l’agence, tout en notant la difficulté d’enregistrer correctement leur importance, la plupart des Etats membres ne reconnaissant pas l’Etat palestinien. L’Allemagne a été une fois de plus la première destination des demandeurs d’asile dans le bloc, recevant près d’un tiers de toutes les demandes.
    Si le nombre des demandes d’asile pour 2023 est légèrement inférieure au niveau de 2016, ces demandes s’ajoutent aux 4,4 millions de ressortissants ukrainiens qui ont cherché refuge dans l’UE depuis l’invasion de leur pays par la Russie et qui n’ont pas besoin d’introduire une demande officielle.Frontex, l’Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes, a annoncé en janvier avoir enregistré la plus forte hausse de franchissements irréguliers des frontières du bloc depuis 2016, ce qui a contribué à alimenter le débat sur les moyens de freiner l’immigration, certaines autorités locales se disant débordées par l’afflux de migrants.
    Bruxelles a renforcé ses lois sur l’asile depuis 2016 et a conclu des accords au Moyen-Orient et en Afrique du Nord afin de décourager les départs des pays d’origine.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#allemagne#frontex#immigration#asile#syrie#afghanistan#turquie#palestine#russie#moyenorient#afriquedunord#sante#fluxmigratoire

  • Comment l’UE a fermé les yeux sur le refoulement illégal de migrants par la Bulgarie avant son adhésion à Schengen
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/02/26/comment-l-ue-a-ferme-les-yeux-sur-le-refoulement-illegal-de-migrants-par-la-

    Comment l’UE a fermé les yeux sur le refoulement illégal de migrants par la Bulgarie avant son adhésion à Schengen
    Par Maria Cheresheva et Ludek Stavinoha
    Des documents internes de Frontex révèlent des violations répétées. Malgré des alertes répétées, la Commission européenne salue les « résultats excellents » de la Bulgarie, qui s’apprête à rejoindre l’espace Schengen.
    Au printemps 2022, Ali, un Syrien de 16 ans, entre dans un centre d’accueil à Sofia (Bulgarie) pour demander une protection au titre de l’asile et un regroupement familial avec sa mère et ses cinq autres frères et sœurs, restés en Syrie et au Liban.Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Au lieu de voir sa demande traitée, il est emmené dans un endroit qui, dit-il, « ressemble à une prison ». Pendant la nuit, comme une cinquantaine d’autres personnes, il est embarqué dans une voiture de la police des frontières et reconduit jusqu’à la frontière turque, à 300 kilomètres de là, sans recevoir la moindre information sur ses droits à l’asile. (...) Les témoignages de refoulements (ou pushbacks, en anglais) comme celui d’Ali sont généralement réfutés par le gouvernement bulgare. Mais de nombreux abus ont été documentés par l’organe de surveillance des droits humains de Frontex au cours des dix-huit derniers mois, selon une série de documents internes de l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes consultés par le réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN) et publiés par Le Monde. Ces documents, obtenus grâce aux lois de transparence européennes, décrivent avec force détails des brutalités commises par des agents bulgares participant aux opérations de Frontex : coups de bâton, déshabillage de force, vols d’effets personnels, agressions verbales et blessures graves infligées par des chiens, etc.
    Les documents montrent également que les preuves étayant ces pratiques illégales ont été dissimulées non seulement par les autorités bulgares, mais aussi par les hauts fonctionnaires de Frontex et de la Commission européenne. Dans le même temps, l’exécutif européen saluait les « excellents » progrès réalisés par la Bulgarie en matière de gestion des frontières, facilitant l’adhésion du pays à l’espace Schengen – les contrôles aux frontières aériennes et maritimes seront levés le 31 mars, tandis que les contrôles terrestres restent en place pour l’instant.
    Les organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits humains locales et internationales alertent depuis de nombreuses années sur les refoulements violents en Bulgarie. Selon des données compilées par le Comité Helsinki de Bulgarie, 5 268 refoulements, touchant 87 647 personnes, auraient eu lieu au cours de la seule année 2022. Plusieurs experts affirment que la plupart des 325 000 entrées de migrants que le gouvernement bulgare revendique avoir « empêchées » depuis 2022 sont en fait des refoulements illégaux. « Ces personnes ont été interceptées à l’intérieur du pays. Nous ne parlons donc pas d’entrées empêchées, mais de retours », explique Iliyana Savova, directrice du programme pour les réfugiés et les migrants du Comité Helsinki de Bulgarie. « C’est un secret de Polichinelle que les gens sont repoussés. De tels ordres existent », admet, sous le couvert de l’anonymat, un haut fonctionnaire du gouvernement bulgare.
    Les preuves s’accumulent tellement que le Bureau des droits fondamentaux de Frontex (FRO) considère « établi » que les refoulements, « impliquant souvent des niveaux élevés de violence et d’autres traitements inhumains ou dégradants », sont « une pratique régulière de la police des frontières bulgare », selon un bilan des « rapports d’incidents graves » couvrant la période 2022-2023 obtenu dans le cadre de cette enquête.
    Pour l’Union européenne (UE), la situation est d’autant plus problématique que son agence des frontières collabore directement sur le terrain avec les forces de sécurité bulgares. Depuis 2022, dans le cadre de l’opération conjointe Terra, Frontex a déployé des équipes de gardes-frontières, des véhicules de patrouille et des caméras de thermovision pour aider les autorités bulgares dans leurs activités de surveillance aux frontières turque et serbe.
    En août 2022, un rapport inquiétant atterrit sur le bureau de Jonas Grimheden, le chef du FRO. Il émane d’un agent de Frontex qui a mené une enquête de sa propre initiative lors d’un déploiement de six mois à la frontière avec la Turquie. Il révèle que les agents de Frontex sont tenus intentionnellement à l’écart des zones où les migrants sont généralement appréhendés et repoussés. « Lorsque des situations se produisent, le collègue local reçoit les indications pour déplacer l’équipe Frontex, en évitant certaines zones, note le lanceur d’alerte. Ils ont pour instruction d’empêcher Frontex de voir quoi que ce soit, pour éviter qu’ils rédigent un rapport officiel. »
    Des membres de l’armée bulgare lors d’une visite de la chancelière autrichienne et du président bulgare à la direction régionale de la police des frontières, à Elhovo (Bulgarie), près de la frontière turque, le 23 janvier 2023.
    Pour l’eurodéputée écologiste Tineke Strik, cheffe de file d’un groupe d’eurodéputés chargé de surveiller Frontex, ces conclusions soulèvent de sérieux doutes quant à la capacité de l’agence à garantir le respect des droits humains dans le cadre de ses activités : « Il est étonnant qu’une agence de l’UE soit toujours incapable de faire respecter le droit européen après tant d’enquêtes institutionnelles, de rapports, de recommandations et d’avertissements. »Dans les mois qui suivent le rapport du lanceur d’alerte, Jonas Grimheden fait part de ses préoccupations croissantes concernant la conduite des agents frontaliers bulgares aux échelons supérieurs de Frontex, dont le siège se trouve à Varsovie.L’agence s’attache alors à restaurer sa réputation, ternie par la révélation de sa complicité dans les refoulements illégaux de migrants en Grèce. En avril 2022, son directeur, Fabrice Leggeri – qui vient de rallier le Rassemblement national en vue des élections européennes –, a été contraint de démissionner après avoir été reconnu coupable par l’Office européen de lutte antifraude d’avoir dissimulé des refoulements de bateaux de migrants en mer Egée.
    Aija Kalnaja, qui lui a succédé à la direction de Frontex pour un court intérim, semble prendre les avertissements du FRO au sérieux. En février 2023, elle exprime de « vives inquiétudes » dans une lettre adressée à Rositsa Dimitrova, alors cheffe de la direction des frontières bulgare, recommandant aux autorités du pays d’accorder au corps permanent de l’agence l’accès aux « contrôles de première ligne et aux activités de surveillance des frontières ».
    Dans sa réponse, Rositsa Dimitrova assure que « le respect des droits fondamentaux des ressortissants de pays tiers est une priorité absolue ». Disposée à organiser des séances d’information et des formations à l’intention de ses gardes-frontières, la responsable bulgare explique que chaque violation présumée des droits est examinée par une commission constituée par ses soins. Insuffisant, pour le FRO, qui préférerait un contrôle rigoureux par un « organisme indépendant opérant en dehors de la structure institutionnelle du ministère de l’intérieur bulgare ». Cinq agents ont été sanctionnés pour avoir violé leur code de conduite éthique au cours des dix premiers mois de 2023, précise aujourd’hui le ministère de l’intérieur bulgare.
    Au début de 2023, le Néerlandais Hans Leijtens est nommé à la tête de Frontex. On peut alors s’attendre à ce que ce nouveau directeur, engagé publiquement en faveur de la « responsabilité, du respect des droits fondamentaux et de la transparence », adopte une position ferme à l’égard des autorités bulgares. « Ce sont des pratiques du passé », déclare-t-il après sa nomination, en référence aux antécédents de Frontex en matière d’aide aux refoulements en Grèce.Soucieux de saisir l’occasion, Jonas Grimheden, à la tête du FRO, lui écrit deux jours après sa prise de fonctions, en mars 2023. Le courriel contient un projet de lettre « que vous pouvez envisager d’envoyer, en tout ou en partie », à Rositsa Dimitrova. La lettre rappelle les « allégations persistantes de retours irréguliers (appelés “refoulements”), accompagnées de graves allégations de mauvais traitements et d’usage excessif de la force par la police nationale des frontières à l’encontre des migrants » et demande des enquêtes indépendantes sur les violations des droits. Ce brouillon de lettre n’a jamais quitté la boîte de réception d’Hans Leijtens.
    Quelques semaines plus tard, en mars 2023, le FRO envoie un rapport officiel au conseil d’administration de Frontex, évoquant le « risque que l’agence soit indirectement impliquée dans des violations des droits fondamentaux sans avoir la possibilité de recueillir toutes les informations pertinentes et d’empêcher ces violations de se produire ».M. Leijtens a-t-il fait part aux autorités bulgares des conclusions du FRO ? Sollicité, le service de presse de Frontex explique que « les discussions directes ont été jugées plus efficaces », sans pouvoir divulguer « les détails spécifiques des discussions ».
    Une contrepartie pour Schengen ?Alors que ce bras de fer se joue en coulisses, sur la scène politique, la Bulgarie est érigée en élève modèle pour le programme de contrôle des migrations de la Commission européenne, et récompensée pour le durcissement de ses contrôles frontaliers, en contrepartie de l’avancement de sa candidature à l’entrée dans l’espace Schengen.
    En mars 2023, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, annonce un projet pilote visant à « prévenir les arrivées irrégulières » et à « renforcer la gestion des frontières et des migrations », notamment par le biais de « procédures d’asile accélérées » et d’expulsions rapides des migrants indésirables. La Commission sélectionne deux pays « volontaires » : la Roumanie et la Bulgarie.Pour mettre en œuvre le projet, la Commission accorde à la Bulgarie 69,5 millions d’euros de fonds européens, principalement destinés à la surveillance de sa frontière avec la Turquie. « Toutes les activités menées dans le cadre de ce projet pilote doivent l’être dans le plein respect de la législation de l’UE et des droits fondamentaux, en particulier du principe de non-refoulement », précise d’emblée la Commission.
    Pourtant, à ce moment-là, l’exécutif bruxellois est parfaitement conscient de la situation désastreuse des droits humains sur le terrain. Deux mois avant le lancement du projet, en janvier 2023, deux hauts fonctionnaires de la direction des affaires intérieures (DG Home) ont rencontré à Stockholm la patronne des gardes-frontières bulgares « pour discuter des préoccupations du FRO concernant les allégations de violations des droits fondamentaux », révèle un compte rendu de la réunion.Au fil de l’avancement du projet pilote, les signaux d’alerte se multiplient. En septembre 2023, Jonas Grimheden alerte une nouvelle fois le conseil d’administration de Frontex sur des « allégations répétées de (…) refoulements et d’usage excessif de la force » par les agents bulgares. Si son rapport salue la participation des agents de Frontex aux « activités de patrouille terrestre de première ligne », il rappelle que ces derniers « continuent d’être impliqués dans un nombre limité d’interceptions » de migrants.Au cours du projet, deux documents sur les « droits fondamentaux » aux frontières extérieures de la Bulgarie ont circulé au sein de la DG Home. La Commission européenne a refusé de les communiquer au BIRN, arguant que leur divulgation mettrait en péril la « confiance mutuelle » avec le gouvernement bulgare.
    La participation de la Bulgarie au projet pilote de la Commission semble avoir joué un rôle crucial pour faire avancer son projet de rejoindre Schengen – un objectif prioritaire depuis plus d’une décennie. Il coïncide en tout cas avec un changement de ton très net du côté de Bruxelles et Varsovie, qui ont dès lors largement balayé les inquiétudes concernant les mauvais traitements infligés à grande échelle aux migrants.« Les résultats sont excellents », annonce Ylva Johansson lors d’une conférence de presse en octobre 2023. La commissaire européenne aux affaires intérieures, chargée des migrations, salue les efforts déployés par la Bulgarie pour empêcher les migrants « irréguliers » d’entrer sur le territoire de l’UE, appelant à prendre la « décision absolument nécessaire » d’admettre la Bulgarie dans l’espace Schengen. Cette décision est alors bloquée depuis des mois par les Pays-Bas et l’Autriche, qui exigent des contrôles plus stricts à la frontière terrestre avec la Turquie. Quelques semaines auparavant, Ursula von der Leyen avait salué la Bulgarie, qui « montre la voie à suivre en mettant en avant les meilleures pratiques en matière d’asile et de retour ». « Faisons-les enfin entrer, sans plus attendre », avait réclamé la présidente de la Commission.
    Selon Diana Radoslavova, directrice du Centre pour le soutien juridique, une ONG sise à Sofia, la fermeture effective de la frontière avec la Turquie est indispensable à l’entrée de la Bulgarie dans l’espace Schengen. « [Les autorités] sont prêtes à tout pour respecter cette injonction, y compris au prix de violations extrêmes des droits de l’homme », estime l’avocate. « Tant que la Bulgarie coopère en bonne intelligence avec la protection des frontières et la mise en œuvre du projet pilote, la Commission regarde ailleurs », ajoute l’eurodéputée Tineke Strik.Pour défendre la candidature de Sofia à l’espace Schengen, la Commission européenne s’est appuyée sur le rapport d’une mission d’enquête rassemblant les experts de plusieurs agences de l’UE et des Etats membres, dépêchés en novembre 2023 en Bulgarie pour évaluer son état de préparation à l’adhésion. La mission n’aurait trouvé aucune preuve de violation des obligations en matière de droits humains prévues par les règles européennes, y compris en ce qui concerne « le respect du principe de non-refoulement et l’accès à la protection internationale ».
    Ce rapport n’a pas dissipé les inquiétudes de Jonas Grimheden, qui affirme que ses services font encore « régulièrement » part de leurs « préoccupations » au conseil d’administration de Frontex, « auquel participe la Commission européenne ».

    #Covid-19#migrant#migration#UE#FRONTEX#bulgarie#espaceschengen#droit#refoulement#pushback#frontiere#sante

  • Traversées clandestines de la Manche : Europol annonce le démantèlement d’un important réseau de passeurs
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/22/traversees-clandestines-de-la-manche-europol-annonce-le-demantelement-d-un-i

    Traversées clandestines de la Manche : Europol annonce le démantèlement d’un important réseau de passeurs
    Le Monde avec AFP
    Un des réseaux de passeurs les « plus importants » organisant des traversées de la Manche par bateaux a été démantelé, mercredi 21 février, au cours d’une vaste opération internationale, a annoncé Europol jeudi. Dix-neuf personnes ont été arrêtées en Allemagne dans ce coup de filet ayant impliqué les autorités françaises, belges et allemandes, coordonné par Europol et Eurojust, a précisé l’agence européenne de police dans un communiqué.
    L’investigation, qui a duré un an et demi, « s’est concentrée sur un réseau irako-kurde soupçonné de faire passer clandestinement des migrants irréguliers du Moyen-Orient et d’Afrique de l’Est depuis la France vers le Royaume-Uni », a précisé Europol. Il le faisait à l’aide d’« embarcations pneumatiques de mauvaise qualité », ni adaptées ni sûres pour le transport de plus de dix personnes, selon l’agence.
    Les suspects ont perçu « entre 1 000 et 3 000 euros par migrant »
    « Toutefois, en moyenne, les passeurs placent une cinquantaine de migrants dans un de ces bateaux. Au total, les enquêteurs ont rassemblé des preuves reliant au moins 55 départs facilités uniquement par ce réseau de passeurs », a souligné l’agence. Les suspects, tous installés en Allemagne, « ont organisé l’achat, le stockage et le transport de bateaux pneumatiques en vue de leur utilisation ultérieure pour faire passer clandestinement des migrants depuis les plages proches de la ville française de Calais vers le Royaume-Uni », a précisé Europol. Ils ont perçu « entre 1 000 et 3 000 euros par migrant pour une place à bord du dangereux navire ».
    Le vaste réseau criminel, composé de ressortissants irakiens et syriens d’origine kurde, était « très professionnel », a souligné l’agence, avec des branches chargées d’organiser la livraison de grandes quantités d’« équipements nautiques » vers l’Union européenne (UE). Des conducteurs « transportaient jusqu’à huit bateaux à la fois » de l’Allemagne vers la France, selon Europol. Les chauffeurs s’arrêtaient sur des aires de repos en Belgique et conduisaient « le matériel sur place au moment du départ ». « Les activités d’enquête ont révélé que le réseau criminel était en mesure de faciliter jusqu’à huit départs par nuit, dépendant des conditions météorologiques ».
    L’Allemagne est régulièrement citée par les enquêteurs comme l’une des bases arrière du trafic de canots gonflables destinés aux traversées de la Manche. Les autorités allemandes ont précisé avoir déployé plus de 650 agents pour l’opération de mercredi, lors de laquelle vingt-huit endroits ont été perquisitionnés – dix-neuf maisons et neuf lieux de stockage –, principalement dans l’ouest du pays.Les saisies incluent douze bateaux pneumatiques, 179 gilets de sauvetage, 81 dispositifs de flottaison pour enfants, 60 pompes à air, dix moteurs, des armes et espèces, selon les forces de l’ordre.
    Le trafic de migrants est « une menace toujours mortelle »
    Les activités de trafic clandestin de migrants au moyen de petits bateaux « n’ont cessé d’augmenter depuis 2019, avant de devenir en 2021 le mode opératoire le plus couramment utilisé pour le trafic illicite de migrants de l’Union européenne vers le Royaume-Uni, dépassant le trafic illicite par camion », selon Europol.
    Près de 30 000 migrants ont traversé illégalement la Manche en 2023 sur de petites embarcations, en forte baisse par rapport au record atteint en 2022 (45 000). Le trafic de migrants est « une menace toujours mortelle », a souligné Europol.Près de 140 candidats à l’exil tentant de rallier l’Angleterre dans deux embarcations clandestines ont été secourus samedi au large des côtes françaises par deux navires affrétés par l’Etat français. Cinq personnes sont mortes en janvier alors qu’elles tentaient de rejoindre une embarcation à la mer dans une eau glaciale.
    Le 12 août l’année dernière, six Afghans de 21 à 34 ans avaient perdu la vie dans un naufrage, le plus meurtrier dans le détroit du Pas-de-Calais depuis celui du 24 novembre 2021 : au moins 27 migrants avaient péri ce jour-là.

    #Covid-19#migrant#migration#france#UE#EUROPOL#trafic#traversee#manche#moratlite#sante#royaumeunis#smallboaot#allemagne

  • Le Royaume-Uni signe un accord avec Frontex pour lutter contre l’immigration irrégulière - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55401/le-royaumeuni-signe-un-accord-avec-frontex-pour-lutter-contre-limmigra

    Le Royaume-Uni signe un accord avec Frontex pour lutter contre l’immigration irrégulière
    Par La rédaction Publié le : 23/02/2024
    Le gouvernement britannique signe ce vendredi un accord avec l’agence européenne chargée du contrôle des frontières pour lutter contre l’immigration irrégulière, dans le domaine du renseignement. Le but : mieux se coordonner pour combattre les réseaux de passeurs.
    Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le Premier ministre britannique Rishi Sunak multiplie les mesures pour lutter contre l’immigration irrégulière. La dernière est un accord signé ce vendredi 23 février avec Frontex. Le partenariat avec l’agence européenne chargée du contrôle des frontières prévoit des échanges d’information et de renseignements pour mettre à mal les réseaux de passeurs. Il vise également à renforcer la coopération entre Britanniques et Européens notamment dans l’utilisation des nouvelles technologies comme les drones.
    La signature formelle de cet accord se passe à Londres entre le directeur général de la police britannique aux frontières Phil Douglas et le directeur exécutif de Frontex Hans Leijtens, en présence du ministre britannique de l’Intérieur James Cleverly et de la Commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson.
    La criminalité organisée en matière d’immigration et les passeurs « sont des défis mondiaux qui nécessitent des solutions et des ambitions partagées », a déclaré le patron du Home Office James Cleverly, saluant dans cet accord une « nouvelle étape cruciale dans la lutte contre l’immigration clandestine » et les traversées de la Manche à bord de petites embarcations.
    Londres a déjà signé des accords similaires avec la France. Depuis plusieurs années, les deux pays collaborent pour lutter contre l’immigration irrégulière. Mais en janvier, un rapport virulent de la Cour des comptes accusait le Royaume-Uni d’en faire trop peu dans son échange d’informations. « La Cour a constaté que les Britanniques ne communiquent pas de renseignements exploitables sur les départs des ’small boats’ et donnent des informations de premier niveau, très générales et non recoupées », peut-on y lire.
    Démantèlement d’un important réseau de passeurs
    Jeudi 22 janvier, Europol a annoncé le démantèlement d’un des « plus importants » réseau de passeurs opérant dans le nord de la France. Dix-neuf personnes ont été arrêtées en Allemagne, selon l’agence européenne de police luttant contre le crime organisé.
    L’investigation, qui a duré 18 mois, « s’est concentrée sur un réseau irako-kurde soupçonné de faire passer clandestinement des migrants irréguliers du Moyen-Orient et d’Afrique de l’Est depuis la France vers le Royaume-Uni » via la Manche, a précisé Europol.
    Les membres de ce réseau coordonnaient parfois huit passages durant une nuit, à l’aide « d’embarcations pneumatiques de mauvaise qualité » – ni adaptées, ni sûres pour le transport de plus de dix personnes. L’Allemagne est régulièrement citée par les enquêteurs comme l’une des bases arrière du trafic de canots gonflables destinés aux traversées de la Manche. Le trafic de migrants est « une menace toujours mortelle, a rappelé Europol. Les activités de trafic illicite de migrants via de petits bateaux n’ont cessé d’augmenter depuis 2019, avant de devenir en 2021 le mode opératoire le plus couramment utilisé pour le trafic illicite de migrants de l’UE vers le Royaume-Uni, dépassant le trafic illicite par camion ».
    En 2022, le nombre de traversée de la Manche avait atteint des records, avec l’arrivée de 45 000 migrants au Royaume-Uni. En début d’année, Londres s’est félicité d’avoir récolté les fruits de ses lourds investissements dans la militarisation de sa frontière maritime. Le nombre de personnes atteignant le littoral anglais a baissé d’un tiers en 2023. Le Royaume-Uni a enregistré 29 437 arrivées de migrants en « small boat » cette année-là.Mais un facteur important permet d’explique cette baisse : l’accord signé entre Londres et l’Albanie en décembre 2022 pour lutter contre l’immigration clandestine. Cette année-là en effet, près d’un tiers des 45 000 arrivées sur le sol anglais concernaient des Albanais partis de France, souvent des hommes majeurs seuls. À l’été 2022, les Albanais ont même représenté jusqu’à 50 % des passagers de « small boats ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#UE#royaumeuni#FRONTEX#migrationirreguliere#smallboat#trafic#frontiere#traversee#militarisation#drone#sante#EUROPOL

  • Migrations : après la Tunisie, l’Europe cherche un accord avec la Mauritanie
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/02/19/migrations-apres-la-tunisie-l-europe-cherche-un-accord-avec-la-mauritanie_62

    Migrations : après la Tunisie, l’Europe cherche un accord avec la Mauritanie
    Par Philippe Jacqué (Bruxelles, bureau européen)
    Nouakchoot, le 8 février 2024.
    La Commission européenne avance, imperturbable, dans la construction de « partenariats stratégiques mutuellement bénéficiaires » avec les pays africains, incluant un vaste volet de gestion des migrations, sur le modèle de l’accord controversé passé entre l’Union européenne (UE) et la Tunisie à l’été 2023. Après Tunis, où Ursula von der Leyen s’était rendue en juillet en compagnie des premiers ministres italien et néerlandais, la présidente de l’exécutif européen s’est déplacée début février à Nouakchott avec le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez.
    Le choix de cette destination n’est pas fortuit. En janvier, les arrivées irrégulières enregistrées par l’agence européenne Frontex ont fortement augmenté aux Canaries, au large des côtes marocaines. Quelque 6 686 entrées irrégulières ont été comptabilisées sur l’archipel espagnol, en hausse de 48 %. Dans le même temps, les arrivées se sont taries en provenance de la voie méditerranéenne centrale, avec 1 511 entrées en janvier, en chute de 71 %.
    Les départs, en hausse côté libyen, ont baissé depuis l’automne en Tunisie, entravés par une surveillance accrue des autorités. Preuve que le préaccord de partenariat global trouvé l’été dernier entre l’Europe et la Tunisie – un temps contesté par Tunis et une partie du Parlement européen – est bel et bien en cours d’application. Quelque 105 millions d’euros étaient prévus pour lutter contre l’immigration irrégulière vers l’Europe. Les services de l’exécutif européen travaillent à un niveau technique avec Tunis sur de multiples projets de coopération sur cette question.
    Depuis, la Commission a multiplié les échanges avec d’autres pays du nord de l’Afrique, et notamment la Mauritanie. Officiellement, il s’agit encore d’un partenariat global qui concerne à la fois le développement économique, avec le soutien à des projets d’énergies renouvelables, la sécurité et bien sûr la question migratoire.
    « Je tiens à souligner votre engagement à secourir les migrants qui prennent la route de l’Atlantique, une des plus dangereuses au monde, a rappelé Ursula von der Leyen le 9 février à Nouakchott. L’Union européenne et la Mauritanie doivent renforcer leur coopération dans ce domaine ainsi que pour la gestion des frontières, les retours et l’assistance aux réfugiés. »
    Pour ce faire, « nous avons discuté d’une déclaration et d’une feuille de route communes, que nous finaliserons au printemps, accompagnées d’une enveloppe financière – plus de 210 millions d’euros d’ici à la fin de l’année – pour la gestion de la migration, pour l’aide humanitaire aux réfugiés, mais aussi pour les investissements dans l’emploi, les compétences et l’entrepreneuriat », a-t-elle ajouté.
    Alors que cette feuille de route est toujours en négociation, son contenu reste flou. Quelque 14 millions d’euros devraient être utilisés pour couvrir les coûts liés à l’arrivée de 150 000 réfugiés maliens. Une autre partie sera consacrée à des accords avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour faciliter les retours. Enfin, des moyens devraient permettre d’améliorer le contrôle des frontières et des côtes, les douanes mauritaniennes – et leur vingtaine de navires – étant démunies pour couvrir les 750 km de façade maritime.Initialement, la Commission souhaitait déployer des agents de l’agence Frontex en Mauritanie – tout comme au Sénégal, où les négociations sont actuellement suspendues. « Il semble que ce ne soit plus d’actualité, confie une source européenne. Pour l’autoriser, le gouvernement mauritanien a fait monter les enchères en demandant davantage de visas d’entrée en Europe – qui ne relèvent pas de la responsabilité de Bruxelles, mais des Etats membres. Pour l’instant, cela coince. »
    Néanmoins, si Frontex n’est actuellement pas sur place, la Guardia civil espagnole est bien présente dans le pays, Madrid et Nouakchott ayant signé un partenariat opérationnel pour bloquer les flux de pirogues entre le Sénégal ou la Mauritanie et les Canaries.
    Au-delà de la Tunisie, de la Mauritanie ou du Maroc – qui dispose d’une aide budgétaire annuelle conséquente pour bloquer les migrations –, Bruxelles tente de conclure depuis de nombreux mois un autre partenariat avec l’Egypte. Des discussions sont toujours en cours pour un accord incluant là aussi un volet de contrôle migratoire. Le Caire devrait toucher plus de 80 millions d’euros, notamment pour des équipements de contrôle à la frontière libyenne et de nouveaux navires de patrouille. Les discussions n’ont cependant pas encore abouti, le gouvernement du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi souhaitant un volet d’aide économique très conséquent qui passerait par un prêt de plusieurs milliards d’euros et qui aujourd’hui n’est pas encore bouclé.
    Lors de la révision budgétaire actée en décembre 2023, les dirigeants de l’UE ont certes décidé une enveloppe pour Kiev de 50 milliards d’euros, mais ils ont également validé une nouvelle enveloppe de 9,6 milliards d’euros pour la gestion externe des migrations. Sur cette somme, 2 milliards seront utilisés pour le voisinage du sud de l’Europe. Des moyens qui devraient venir abonder dans les mois qui viennent de nouvelles actions de contrôle migratoire. « On n’a pas fini de traiter l’Afrique sous le seul prisme migratoire, regrette une source diplomatique à Bruxelles. Et les élections européennes, qui auront lieu du 6 au 9 juin, ne devraient pas modifier cette perception. »

    #Covid-19#migration#migrant#UE#tunisie#espagne#frontex#OIM#egypte#developpement#frontiere#externalisation#maroc#retour#competence#sante#politiquemigratoire

  • Niger : les flux migratoires augmentent depuis l’abrogation de la loi anti-passeurs (OIM)
    https://www.dakaractu.com/Niger-les-flux-migratoires-augmentent-depuis-l-abrogation-de-la-loi-anti-

    Niger : les flux migratoires augmentent depuis l’abrogation de la loi anti-passeurs (OIM)
    Les flux migratoires vers la Libye et l’Algérie ont significativement augmenté depuis l’abrogation par les militaires au pouvoir au Niger d’une loi criminalisant le trafic illicite de migrants, selon un rapport de l’Organisation internationale des migrations (OIM) consulté par l’AFP dimanche."Depuis le mois de décembre 2023, les flux de manière générale ne cessent de progresser", indique l’OIM, attribuant cette hausse « à l’abrogation de la loi 036/2015 » adoptée en 2015 et abrogée en novembre. Dans le nord du Niger, couloir de passage des migrants subsahariens en route vers la Libye, l’Algérie ou l’Europe, les flux transfrontaliers ont augmenté de 50% par rapport à décembre 2023, et les flux « sortants » depuis le Niger de 69%, selon l’OIM.
    « Les principales nationalités observées au niveau des points de suivi des flux étaient les Nigériens (75%), les Nigérians (7%), les Tchadiens (5%) et les Maliens (2%) », précise l’organisation.Les ressortissants nigériens dans leur immense majorité pratiquent une migration dite « circulaire » entre le Niger et les pays du Maghreb en quête d’opportunités économiques, au contraire de migrants d’autres nationalités qui font route vers les frontières de l’Europe. La loi controversée de 2015 avait fait du Niger un partenaire stratégique de la politique migratoire de l’Union européenne (UE).
    L’UE a suspendu sa coopération avec le Niger dans la foulée du coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum en juillet dernier. Le transport de migrants constitue depuis des décennies l’un des piliers de l’économie du nord du Niger, une région désertique située sur les anciennes routes caravanières, devenue un couloir de trafics transsahariens. Les militaires au pouvoir avaient dénoncé une loi adoptée « sous l’influence de certaines puissances étrangères » et qui « ne prenait pas en compte les intérêts du Niger et de ses concitoyens » pour justifier cette abrogation, largement saluée par les habitants de cette région.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#UE#nigeria#tchad#mali#routemigratoire#oim#flux#frontiere#sante

  • #Resettlement of refugees : EU framework

    On 13 July 2016, as part of the reform of the common European asylum system and the long-term policy on better migration management, the European Commission presented a proposal to provide for a permanent framework with standard common procedures for resettlement across the EU, to complement current national and multilateral resettlement initiatives. Resettlement is a tool to help displaced persons in need of protection reach Europe safely and legally, and receive protection for as long as necessary. It is a durable solution that includes selection and transfer of refugees from a country where they seek protection to another country. In addition to providing refugees with international protection, its aim is to strengthen solidarity and responsibility-sharing between countries. For a resettlement to take place, the United Nations Refugee Agency has to determine an applicant is a refugee according to the 1951 Geneva Convention, and has to identify resettlement as the most appropriate solution. Although the European Parliament and the Council reached a partial provisional agreement on the proposal in summer 2018, the Council was unable to endorse it, nor could it agree on a mandate for further negotiations. The co-legislators finally reached an agreement on 15 December 2022. On 8 February 2024, Coreper approved the provisional agreement, which will now have to be formally adopted by both institutions before it can enter into force. Fifth edition. The ’EU Legislation in Progress’ briefings are updated at key stages throughout the legislative procedure.

    https://www.europarl.europa.eu/thinktank/en/document/EPRS_BRI(2016)589859
    #asile #migrations #réfugiés #EU #UE #Europe #relocalisation #2024

  • Le Sénat italien approuve l’accord avec l’Albanie sur l’externalisation des demandes d’asile - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55248/le-senat-italien-approuve-laccord-avec-lalbanie-sur-lexternalisation-d

    Le Sénat italien approuve l’accord avec l’Albanie sur l’externalisation des demandes d’asile
    Par La rédaction Publié le : 16/02/2024
    Le Sénat italien a donné jeudi son accord définitif sur le projet de loi visant à délocaliser une partie des demandes d’asile en Albanie. Le texte, qui prévoit d’envoyer à Tirana les migrants secourus en Méditerranée par les garde-côtes italiens, doit désormais être examiné par le Parlement albanais avant d’être effectif. Nouvelle étape pour l’accord controversé entre l’Italie et l’Albanie. Jeudi 15 février, le Sénat italien a donné son approbation définitive au texte qui prévoit d’envoyer les migrants secourus en Méditerranée par les autorités italiennes vers Tirana. Le pays, non membre de l’Union européenne (UE) sera chargé de l’accueil des demandeurs d’asile et de l’examen de leur dossier. Le projet de loi a été validé par 93 voix contre 61 par les sénateurs, après l’adoption par la Chambre basse le 24 janvier. Il doit désormais être validé par le Parlement albanais pour être pleinement effectif. Dans le cadre de cet accord signé le 6 novembre, l’Albanie s’est engagée à prendre en charge jusqu’à 3 000 migrants à pleine capacité dans des centres spécialement dédiés.Tirana va ainsi ouvrir un centre dans le port de Shëngjin (nord), servant à l’enregistrement des demandeurs d’asile. La structure sera construite sur un périmètre d’environ 240 mètres, et sera entourée d’une clôture de quatre mètres de haut, rehaussée de barbelés. Le centre de Gjader, lui, hébergera les migrants dans l’attente d’une réponse à leur demande d’asile.Selon les prévisions de Rome, environ 39 000 personnes transiteraient en Albanie par an.L’Italie contourne ainsi la responsabilité légale d’accueil qui lui incombe lorsqu’un exilé est secouru sur son territoire, maritime en l’occurrence.
    En Italie, l’accord, avant même son éventuelle entrée en vigueur, a suscité de très nombreuses critiques. « Publicité électorale » en vue des élections européennes de juin, « inutile et coûteux », « inhumain et illégitime » : les députés d’opposition italiens n’ont pas manqué de dénoncer durement cet accord au cours du débat parlementaire.
    Ils en ont également critiqué le coût, estimé entre 650 et 750 millions d’euros sur cinq ans. Les dépenses pour la construction, le fonctionnement et la sécurisation de ces deux centres et des infrastructures nécessaires, ainsi que pour les soins médicaux des demandeurs d’asile, seront en effet couverts à 100% par la partie italienne, selon les autorités albanaises.Jeudi, la conférence des évêques italiens a ajouté sa voix à l’opposition, qualifiant l’accord de gaspillage des dépenses publiques. Dans un communiqué, l’archevêque Gian Carlo Perego, a déclaré que les 673 millions d’euros budgétisés étaient de l’argent « jeté à la mer », qui aurait pu être utilisé pour créer des emplois ou sauver des vies.Le même jour, Amnesty international a également réagi, regrettant l’adoption du projet de loi par le Sénat, qui « risque de mettre des vies en péril, et toucherait des personnes en situation déjà vulnérable du fait des circonstances de leur déplacement, ouvrant ainsi un chapitre peu glorieux pour l’Italie. »
    "Les personnes débarquées en Albanie et conduites dans les centres sur place, notamment les réfugiés et les demandeurs d’asile, seraient automatiquement placées en détention, sans pouvoir sortir de ces centres pendant une période maximale de 18 mois. Aux termes du droit international, la détention automatique est par nature arbitraire et, par conséquent, illégale", assure Matteo Bellis, chercheur au sein de l’ONG.Amnesty international appelle, une nouvelle fois, l’UE à bloquer ce texte. En décembre, la Commission européenne s’était félicitée d’un tel accord, jugé conforme aux obligations de l’Union. Dans une lettre adressée aux États membres, la présidente Ursula von der Leyen avait estimé qu’il « s’agit d’un exemple de réflexion originale, basée sur un partage équitable des responsabilités avec les pays tiers ».

    #Covid-19#migrant#migration#italie#albanie#accordmigratoire#externalisation#UE#detention#camp#asile#sante

  • Elections européennes : Fabrice Leggeri, ex-directeur de Frontex, rejoint la liste du Rassemblement national
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/17/elections-europeennes-fabrice-leggeri-ex-directeur-de-frontex-rejoint-la-lis

    Elections européennes : Fabrice Leggeri, ex-directeur de Frontex, rejoint la liste du Rassemblement national
    Le Monde avec AFP
    C’est un ralliement de poids pour le Rassemblement national (RN) : Fabrice Leggeri, directeur de l’agence européenne chargée du contrôle des frontières (Frontex) de 2015 à 2022, a annoncé, dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD), qu’il rejoignait la liste menée par Jordan Bardella aux élections européennes. (...)
    Ce haut fonctionnaire de 55 ans, énarque et normalien, a occupé de 2015 à 2022 la direction de Frontex, avant d’en démissionner à la suite d’une enquête disciplinaire. Il était un directeur contesté, régulièrement accusé par les ONG de tolérer des refoulements illégaux de migrants et il s’était imposé comme un défenseur de l’imperméabilité des frontières européennes. (...) L’appoint de ce haut fonctionnaire est un signe de la volonté du parti d’extrême droite d’étoffer son réservoir d’experts et de technocrates pour gagner en crédibilité afin d’exercer un jour le pouvoir.
    « Ancien patron de Frontex, Fabrice Leggeri a été poussé à la démission, lâché par Emmanuel Macron parce qu’il agissait contre la submersion de l’Europe », a déclaré M. Bardella dans un message sur X. En réalité, Fabrice Leggeri avait démissionné en avril 2022 de la direction exécutive de Frontex après l’ouverture d’une enquête disciplinaire de l’Office européen de lutte antifraude, OLAF. Le haut fonctionnaire était visé par un rapport non public de cet organisme qui, selon des informations de presse, lui reprochait de « ne pas avoir respecté les procédures, de s’être démontré déloyal vis-à-vis de l’Union européenne » et d’être responsable d’un « mauvais management personnel ».(...) Basée à Varsovie, Frontex est l’une des agences politiquement les plus exposées de l’Union européenne. Rassemblant des garde-côtes et des gardes-frontières, ses moyens ont été régulièrement renforcés pour contrôler les frontières européennes.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#frontex#election#frontiere#flux#sante

  • Eight #AFIC risk analysis cells set a benchmark in Africa

    This week, Frontex together with the European Commission and representatives from eight African countries forming part of the #Africa-Frontex_Intelligence_Community (AFIC) met in Dakar, Senegal, to wrap up the European Union-funded project on “Strengthening of AFIC as an instrument to fight serious cross-border crimes affecting Africa and the EU”.

    Launched in 2017 and funded by the European Commission, the project aimed to enhance the capacity and capability of AFIC countries to work jointly on identifying key threats impacting border management in Africa.

    After years of hard work and despite the challenges caused by the COVID-19 pandemic, Frontex has completed its latest project and is proud to announce the handover of equipment to trained border police analysts who are carrying out their tasks in the risk analysis cells of eight AFIC countries: Côte d’Ivoire, The Gambia, Ghana, Mauritania, Niger, Nigeria, Senegal and Togo.

    The role of the cells, which are run by local analysts trained by Frontex, is to collect and analyse data on cross-border crime and support authorities involved in border management.

    Frontex delivered a comprehensive risk analysis solution that meets the needs of the eight African border management authorities and enhances the safety and security of borders.

    The handover of the equipment marks the end of the project and the beginning of an intensive cooperation between the AFIC countries. Frontex stays committed and ready to continue to support the RACs by organising joint activities - such as workshops, trainings, plenary meetings – together with the AFIC partner countries, aiming at further developing AFIC risk analysis capacities.

    The AFIC project in numbers:

    – Establishment of eight risk analysis cells in Niger, Ghana, Gambia, Senegal, Nigeria, Ivory Coast, Togo and Mauritania;
    - 14 training sessions for analysts from African countries;
    - 10 regional workshops in Gambia, Ghana, Italy, Niger, Senegal, Nigeria, Kenya, Poland and Ivory Coast;
    - 17 joint analytical field visits in the EU and Africa.

    About AFIC

    The Africa-Frontex Intelligence Community was launched in 2010 to promote regular exchanges on migrant smuggling and other border security threats affecting African countries and the EU. It brings together Frontex analysts with those of partner African border authorities. A central element of the network are risk analysis cells, run by local analysts trained by Frontex. There are currently eight cells operating in Côte d’Ivoire, The Gambia, Ghana, Mauritania, Niger, Nigeria, Senegal and Togo.

    https://www.frontex.europa.eu/media-centre/news/news-release/eight-afic-risk-analysis-cells-set-a-benchmark-in-africa-uwxHJU

    #Frontex #Afrique #externalisation #migrations #réfugiés #frontières #EU #UE #Union_européenne #coopération #équipement #risk_analysis #Côte_d'Ivoire #Gambie #Ghana #Mauritanie #Niger #Nigeria #Sénégal #Togo #données #border_management #contrôles_frontaliers #RACs #training #risk_analysis_cells #formation #gardes-côtes

    • La construction des prix à la SNCF, une socio-histoire de la tarification. De la #péréquation au yield management (1938-2012)

      Cet article analyse les conditions de production et de légitimation des systèmes de prix des billets de train en France, depuis la création de la SNCF en 1938. Initialement fondé sur le principe d’un tarif kilométrique uniforme, le système historique de péréquation est lentement abandonné au cours des décennies d’après-guerre, au profit d’une tarification indexée sur les coûts marginaux. Au tournant des années 1980-1990, ce paradigme est lui-même remplacé par un dispositif de tarification en temps réel – le yield management – visant à capter le maximum du surplus des consommateurs. Les transformations des modèles tarifaires à la SNCF, qui s’accompagnent d’une redéfinition de la notion éminemment polymorphe de service public ferroviaire, résultent du travail de quelques acteurs de premier plan. Ces « faiseurs de prix », qui mobilisent les instruments de la discipline économique et usent de leur capacité d’influence, agissent dans des contextes (politiques, sociaux, techniques et concurrentiels) particuliers, qui rendent possibles, nécessaires et légitimes les innovations qu’ils proposent.

      https://www.cairn.info/revue-francaise-de-sociologie-2014-1-page-5.htm

      #Jean_Finez

    • Noël : est-ce vraiment moins cher de réserver son train SNCF 3 mois à l’avance ?

      C’est un fait : les tarifs des trajets en train pour la période de Noël ont explosé entre octobre et fin décembre 2023. Nous avons suivi, semaine après semaine, leur évolution. Voici les résultats, parfois surprenants, de notre enquête.

      « Plus on réserve un train à l’avance, plus les prix sont bas. » La phrase de la SNCF semble logique. Mais est-elle vérifiée ? À l’approche des fêtes de Noël, nous avons décidé de nous lancer dans une petite enquête. Numerama a relevé les tarifs d’une vingtaine de trajets en train à travers la France, sur les douze dernières semaines, pour en mesurer l’évolution.

      Nous avions une question principale : est-ce vrai qu’il vaut mieux réserver son billet de train trois mois à l’avance, pour le payer moins cher ? Suivie d’une autre : comment les tarifs évoluent-ils à travers le temps, et à quel rythme les trains deviennent-ils complets ?

      Nous avons choisi arbitrairement dix allers-retours à travers la France. La date est toujours la même, pour simuler un voyage pour les fêtes de fin d’année : un aller le 22 décembre, un retour le 27 décembre. Nous avons choisi un train par jour et suivi l’évolution du tarif des billets chaque semaine, à compter du mercredi 4 octobre, soit la date de l’ouverture des ventes (qui avaient d’ailleurs mis en panne SNCF Connect).
      Prendre ses billets tôt pour Noël permet d’éviter le pire

      Après douze semaines de relevés et une agrégation des données, le premier constat est clair : les tarifs ont énormément augmenté sur cette période. Il est évident que, même s’il y a des exceptions, il reste très intéressant de prendre son billet le plus tôt possible. C’est d’ailleurs ce que la SNCF nous a confirmé, par mail : « Plus on réserve à l’avance, plus les prix sont bas. Le mieux est donc de réserver dès l’ouverture des ventes, ou alors dans les semaines qui suivent. »

      Sur ce graphique, nous avons matérialisé la hausse de tous les trajets confondus. À part une ou deux exceptions (en TER), tous les billets ont augmenté, parfois beaucoup. Certains trajets se sont retrouvés complets très vite — nous les avons matérialisés avec un petit rond barré sur le graphique ci-dessous.

      Les prix peuvent parfois varier du simple au double. Le trajet Nantes-Bordeaux, par exemple, est passé de 58 euros à 136 euros (dernières places en première classe), soit une augmentation de 164 %. Un Strasbourg-Paris a terminé à 153 euros, au lieu de 93 euros il y a trois mois.

      Des hausses de prix jusqu’à 150 %

      Au global, les TGV sont les trains qui subissent les plus grosses hausses à travers le temps, sauf quelques exceptions (Marseille-Nice n’a pas changé d’un iota au fil des 12 semaines, par exemple).

      Sur cette carte réalisée par l’équipe design de Numerama, Adèle Foehrenbacher et Claire Braikeh, on observe quels sont les trajets qui ont subi la plus forte hausse (en rouge foncé), par rapport à ceux qui n’ont pas beaucoup bougé sur 3 mois (en rose).

      Pour les retours de Noël sur la journée du 27 décembre, les trajets les plus onéreux sont les mêmes (Paris-Toulouse, Paris-Strasbourg, Nantes-Bordeaux).

      Certains billets sont moins chers quelques jours avant le départ

      Lorsque nous avons commencé cette enquête, nous nous sommes demandé s’il serait possible qu’un billet devienne moins cher à l’approche de la date du voyage, ce qui est plutôt contre-intuitif. Une occurrence est venue, sur la dernière semaine, être l’exception qui confirme la règle : le trajet Paris-La Rochelle (en jaune ci-dessous) est devenu, au dernier moment, moins cher à l’approche du voyage, par rapport au tarif d’il y a trois mois.

      Autre cas curieux : nous avons constaté au fil des semaines une variation à la baisse sur le trajet Nancy-Grenoble, avec une correspondance. « Ce phénomène est extrêmement rare », nous assure la SNCF. « Nancy-Grenoble n’est pas un train direct. Il se peut que l’un des deux trains se remplissent moins vite et que des petits prix aient été rajoutés à un moment donné », explique-t-on. Le voyage a fini par augmenter de nouveau, pour devenir complet deux semaines avant le départ.

      Le trajet n’est pourtant pas le seul exemple. Prenons le trajet en TER et Train NOMAD Caen-Le Havre. Le 4 octobre, le voyage revenait à 38,4 euros. Surprise ! Dès la semaine suivante, il est tombé à 18 euros, pour rester fixe pendant plusieurs mois. Jusqu’au 13 décembre, où le prix a re-grimpé jusqu’à 48 euros — l’horaire du train de départ ayant été modifié de quelques minutes. Ici, ce n’est pas la SNCF, mais les conseils régionaux qui valident les prix. Par mail, l’établissement régional des lignes normandes nous assure que « la baisse des prix 15 jours après l’ouverture des ventes est impossible ». C’est pourtant le constat que nous avons fait, dès une semaine après l’ouverture.

      Pourquoi de telles hausses ?

      Cela fait plusieurs années que la SNCF a commencé à modifier la manière dont elle décide des tarifs, selon le journaliste spécialisé Gilles Dansart. La compagnie aurait décidé de « faire payer beaucoup plus cher à mesure que l’on s’approche de la date de départ du train », alors qu’auparavant, elle se calquait sur la longueur des kilomètres parcourus pour étalonner ses prix, a-t-il analysé sur France Culture le 21 décembre.

      Contactée, la SNCF nous explique : « Les prix sont les mêmes que pour n’importe quelles dates. Il n’y a pas de prix spécifiques pour Noël. Ce qui fait évoluer les prix, c’est le taux de remplissage et la demande. À Noël les trains se remplissent plus vite et les paliers maximum peuvent être atteints plus rapidement. »

      Ces paliers sont un véritable enjeu, lorsque l’on voit que certains trajets se retrouvent complets très rapidement — le Paris-Toulouse du 22 décembre s’est en effet retrouvé complet, selon nos constats, en à peine une semaine, début octobre.

      En 10 ans, la SNCF a perdu 105 TGV, soit 30 000 sièges, a calculé récemment France 2 dans un reportage. « On n’arrivait plus à remplir les TGV, il y avait des taux d’occupation à moins de 60 % », a expliqué à leur micro Christophe Fanichet, directeur général de SNCF Voyageurs.

      Cette politique de financement de la SNCF ne va pas aller en s’arrangeant pour les voyageurs et voyageuses : l’entreprise a déjà entériné une augmentation du prix des TGV pour 2024, rappelle le Parisien.

      https://www.numerama.com/vroom/1593454-noel-est-ce-vraiment-moins-cher-de-reserver-son-train-3-mois-a-lav

    • Mais on sait que l’investissement sur l’infra était sous dimensionnée autour de 2005, donc voir monter les coûts de péages de l’infra n’a rien d’anormal.
      Nos voisins sont-ils sous le prix réel ? Alors il vont subir un effet boomerang plus tard (effet dette).

  • Méditerranée : Frontex partage quasi systématiquement les positions de canots de migrants aux Libyens, d’après une enquête - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55155/mediterranee--frontex-partage-quasi-systematiquement-les-positions-de-


    Migrants Frontex route migratoire Migration Mer Méditerranée Frontières violences Union européenne
    Par Louise Huet Publié le : 13/02/2024
    Dans une enquête publiée le 10 février, le média allemand Der Spiegel met en évidence l’intense coopération de l’agence européenne Frontex avec les garde-côtes libyens dans les captures et les retours forcés de migrants vers la Libye. Elle montre que l’agence européenne leur partage presque à chaque fois les localisations des canots d’exilés en détresse en Méditerranée.
    L’agence européenne de surveillance des frontières de nouveau épinglée. Une investigation du média allemand Der Spiegel et du collectif de journaliste Lighthouse Reports a dévoilé ce week-end l’ampleur de la connivence entre Frontex et les autorités libyennes, dans l’interception d’embarcations de migrants en mer. Pour exposer ces révélations, les auteurs de l’enquête ont notamment réussi à se procurer des documents confidentiels internes à Frontex.
    Dans une lettre du directeur de Frontex au Parlement européen, divulguée par Der Spiegel, Hans Leijtens reconnaît lui-même que l’agence européenne a envoyé « environ 2 200 mails entre 2021 et 2023 aux centres de coordination de sauvetage libyen, afin de lui transmettre la position de canots de migrants en détresse en Méditerranée ». Et ce, en dépit de la violence des garde-côtes libyens envers les exilés et de la torture bien documentée qui les attend dans les centres de détention en Libye.
    En effet, au cours de la même période, l’article de Der Spiegel indique que Frontex a elle-même enregistré plusieurs cas de violences perpétrées par des patrouilleurs libyens envers des embarcations de migrants tentant de rejoindre l’Europe. Des rapports partagés au Parlement européen et qui montrent que « l’agence sait pertinemment comment fonctionnent les navires libyens sur le terrain ».Pour rappel, ce soutien de Frontex aux Libyens n’est pas illégal. L’Union européenne (UE) et Tripoli sont liés par un partenariat stratégique et financier en mer Méditerranée depuis de nombreuses années. En mars 2023, le Conseil européen a renouvelé pour deux ans son soutien pécuniaire et matériel aux autorités libyennes. Dans le cadre de cet accord, l’UE forme les garde-côtes libyens et leur fournit des navires dans le but d’empêcher les migrants de rejoindre l’Europe.
    Mais cet accord est largement décrié par les ONG, notamment en raison du comportement jugé « dangereux » des militaires libyens en mer.Les avions de surveillance de l’agence européenne ont par exemple été témoin de la scène suivante : en mai 2023, des garde-côtes libyens ont frappé le conducteur d’un canot d’une centaine d’exilés alors qu’il ne se débattait pas. Les Libyens ont ensuite utilisé des matraques et des cordes pour rouer de coups six autres migrants du bateau, avant de les ramener de force en Libye. Autre incident : en septembre 2021, un drone de Frontex était aux premières loges lorsque des patrouilleurs libyens ont tiré à balles réelles sur un canot d’exilés. L’agence européenne avait alors envoyé un courriel à Tripoli : « Nous suggérons de NE PAS utiliser la force lors des opérations de recherche et de sauvetage », rapporte Der Spiegel.
    Comme le souligne l’enquête, il ressort des rapports de Frontex que ces deux attaques ne sont pas des cas isolés, mais que les garde-côtes libyens font régulièrement usage de la violence dès qu’ils interceptent des migrants en Méditerranée. Jonas Grimheden, le responsable des droits fondamentaux de l’agence, écrit même dans un document confidentiel qu’il s’agit d’une « pratique courante ». Pourtant, la direction de Frontex n’a jusqu’ici jamais évoqué publiquement ces violations du droit commises par la Libye, note Der Spiegel.En vertu du droit maritime international, l’enquête rappelle que Frontex doit normalement s’assurer que les opérations de sauvetage en mer ramènent les migrants secourus dans des lieux sûrs. « Or, la Libye n’est pas un lieu sûr », martèle par exemple SOS Méditerranée, en réaction à l’investigation du média allemand.
    Les interceptions perpétrées par des garde-côtes libyens contreviennent par ailleurs à l’interdiction de refoulement, une des pierres angulaires de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés. Pour les journalistes allemands, cela implique que Frontex serait donc à son tour « complice » de ces actions illégales.
    Pourtant, le responsable des droits fondamentaux de Frontex tire la sonnette d’alarme en interne depuis des mois. Le Suédois Jonas Grimheden a averti les cadres supérieurs de Frontex de possibles conséquences juridiques si cette collaboration avec les Libyens était exposée au grand jour. « La contribution apportée par la coordination et le partage d’informations pourrait potentiellement être considérée comme une participation indirecte à des pratiques de refoulement », citent les journalistes de Der Spiegel.
    C’est pour cela que Jonas Grimheden émet une série de recommandations à destination de Frontex : l’agence devrait entre autres demander aux instances de l’ONU compétentes - à savoir, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) - d’assurer la sécurité des migrants après leur débarquement sur les côtes libyennes, et de veiller à ce que les exilés ne soient pas renvoyés dans les camps de détention.
    Ensuite, Jonas Grimheden préconise de rappeler plus souvent à l’ordre les garde-côtes libyens lorsqu’ils font usage de violence. Enfin, il conseille surtout d’améliorer la coopération de Frontex avec les navires de sauvetage des ONG, en les alertant en même temps que les autorités de la zone.Contactée par les journalistes de Der Spiegel, Frontex n’a pas précisé si les directives formulées par Grimheden avaient été mises en œuvre. En revanche, l’agence européenne a reconnu « les complexités de la situation en Méditerranée, particulièrement en ce qui concerne les défis documentés en Libye ». Elle leur a également rappelé que sa priorité numéro un est « de sauver des vies ».❞
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  • Immigration : la carte africaine de Giorgia Meloni
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/13/immigration-la-carte-africaine-de-giorgia-meloni_6216317_3232.html

    Immigration : la carte africaine de Giorgia Meloni
    Allan Kaval
    Pour Giorgia Meloni, hôte du G7 en 2024, la question migratoire est aussi une affaire de rayonnement international. Le dossier est la priorité de sa diplomatie, l’enjeu sur lequel la présidente du conseil italien dessine et affirme pour son pays un nouveau rôle de protagoniste en Europe et sur le continent africain. Tout remonte aux premiers jours de son mandat, quand elle a affirmé sa volonté d’affronter les flux migratoires en amont des frontières italiennes, brandissant un futur plan italien de soutien au développement des Etats de départ et de transit, à la substance encore nébuleuse. Reprenant l’idée d’une Méditerranée dite « élargie », courante dans la pensée géopolitique italienne, comprenant l’Afrique du Nord et le Sahel comme zone d’intérêt stratégique, elle a affirmé que l’Italie devait y accomplir la mission que la géographie lui avait confiée : celle de devenir un pont européen vers la rive sud.
    En baptisant sa formule, alliant contrôle des migrations irrégulières et aides aux Etats africains, le « plan Mattei », elle a rendu hommage au fondateur de la compagnie nationale des hydrocarbures ENI, Enrico Mattei (1906-1962), symbole d’une action extérieure favorable à l’émancipation des pays du tiers-monde du fait des contrats avantageux qu’il passait avec les pays producteurs. Son contenu reste à construire, mais son lancement, le 29 janvier à Rome, a déjà permis à Giorgia Meloni de réunir autour d’elle 42 chefs d’Etat, chefs de gouvernement et ministres africains et 23 organisations internationales. Cette rencontre lui a fourni l’occasion de rappeler que l’Italie allait porter les problématiques propres à l’Afrique, prise dans son ensemble comme matrice des questions migratoires, au cœur des travaux du sommet du G7, qui doit se tenir en juin à l’Hôtel Borgo Egnazia, à Savelletri di Fasano, dans les Pouilles.
    La focalisation sur les questions migratoires est à l’origine d’une vocation africaine dont Mme Meloni s’est elle-même investie et qui est censée contribuer à accorder à l’Italie le rang qui lui revient en Europe. Au sommet de Rome étaient présents la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Avec cette dernière, et toujours sur les questions migratoires, Mme Meloni a d’ailleurs trouvé au fil de la première année de son mandat le relais le plus puissant des positions italiennes en Europe. En juillet, elle a ainsi obtenu que la présidente de la Commission européenne se rende en Tunisie pour signer un accord correspondant à la vision de Mme Meloni sur l’octroi d’un soutien financier en échange d’une coopération sur le dossier migratoire.
    Cette relation particulière sur le dossier migratoire s’est encore manifestée en septembre, à Lampedusa. L’île, située à 130 kilomètres des côtes tunisiennes, était alors le théâtre d’une crise ponctuelle avec l’arrivée en quelques jours de près de 10 000 migrants secourus au large par les autorités italiennes. Les images, amplement diffusées, montrant les structures d’accueil dépassées ont créé une panique sur le continent, entretenue par les populistes antimigrants. Là encore, Mme Meloni a reçu le soutien de la présidente de la Commission européenne. Mme von der Leyen s’est rendue sur place avec elle, reprenant devant la presse des éléments de langage chers à la présidente du conseil sur la question du contrôle des frontières.
    Loin d’accuser l’Union européenne d’être responsable de l’afflux de migrants non désirés – comme elle le faisait lorsqu’elle était dans l’opposition et comme le fait toujours son allié de coalition Matteo Salvini, chef de file de la Ligue –, Mme Meloni rallie Bruxelles à sa cause et devient incontournable sur les questions migratoires en Europe. L’affaire de Lampedusa et les signes de solidarité politique obligés qu’elle a suscités ont même permis d’esquisser une amélioration apparente des rapports avec le président français, Emmanuel Macron. Les relations entre Paris et Rome avaient été sérieusement dégradées par des crises diplomatiques antérieures, elles aussi liées à la question migratoire.
    Le contrôle des migrations irrégulières est aussi un des sujets sur lesquels la présidente du conseil a construit sa relation privilégiée avec le premier ministre britannique, Rishi Sunak. Lors d’une visite à Londres en avril, elle avait même loué les efforts du premier ministre en vue de l’externalisation des procédures d’asile au Rwanda. Comme M. Sunak, la présidente du conseil italien considère cette forme de sous-traitance internationale comme un facteur dissuasif pour les migrants. Invité de marque de la fête annuelle du parti de Mme Meloni, Fratelli d’Italia, en décembre, M. Sunak avait réaffirmé l’aspiration de son gouvernement à remettre en cause les fondements du droit d’asile tel qu’il a été pensé au lendemain de la seconde guerre mondiale, trouvant un public conquis qui recevait pour la première fois un dirigeant de cette envergure.
    Le parti de Mme Meloni avait également convié le premier ministre albanais, Edi Rama, partenaire de la présidente du conseil dans son propre projet d’externalisation. Autre succès diplomatico-migratoire, un accord en cours de ratification, passé entre l’Albanie et l’Italie en novembre, doit en effet permettre la construction de centres de rétention gérés selon le droit italien dans deux enclaves en territoire albanais. Y seront détenus des migrants secourus par des navires militaires italiens dans les eaux internationales. Lors de son passage à Rome, M. Rama avait redoublé de marques de fidélité à l’Italie, ce « pays frère » à qui Tirana était encore redevable pour avoir accueilli de nombreux réfugiés qui, dans les années 1990, chassés par le chaos qui régnait en Albanie, avaient abordé par milliers les côtes italiennes.

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