• Alors que Munich fait la une des journaux, nous renouvelons notre appel au départ des troupes russes d’Ukraine.

    Une coalition de dirigeantes et dirigeants syndicaux, de militant es ukrainien·nes et de personnalités politiques, dont Gary Smith du GMB, Mick Whelan de l’ASLEF, Karolina Uskakovych du Ukrainian Environmental Humanities Network et Olena Ivashchenko de Campaign for Ukraine, ont signé la déclaration de la Ukrainian Solidarity Campaign exigeant le départ des troupes russes du pays.

    Cette déclaration intervient alors que les dirigeants du monde entier se réunissent à Munich pour discuter de la sécurité mondiale, l’invasion massive de la Russie étant en tête de l’ordre du jour. M. Zelenskiy doit rencontrer le vice-président américain J.D. Vance, quelques jours seulement après que le président Trump a informé le monde qu’il discutait de négociations de paix avec le dirigeant russe, le président Poutine.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/10/fevrier-2022-fevrier-2025-plus-que-jamais-solidaires-de-lukraine/#comment-64971

    #international #ukraine

  • Vitaly Dudin : La mauvaise protection des travailleurs et des travailleuses fait obstacle à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne

    Si l’Ukraine veut espérer adhérer à l’Union européenne, les droits du travail doivent être une priorité beaucoup plus importante. C’est également nécessaire pour renforcer la résilience de la société.

    Le rapport d’étape 2024 de la Commission européenne sur l’adhésion de l’Ukraine à l’UE a fait l’effet d’une douche froide pour le gouvernement ukrainien. Parmi les nombreuses exigences auxquelles l’Ukraine doit répondre, le domaine du marché social et du travail ressort comme critique par rapport aux conditions d’adhésion à l’UE.

    + Communiqué de Sotsialnyi Rukh

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/15/la-mauvaise-protection-des-travailleurs-et-des

    #international #ukraine

  • Victoire pour les cheminots ukrainiens

    La suspension de la convention collective des chemins de fer a été déclarée illégale

    La suspension des dispositions de la convention collective de des chemins de fer ukrainiens concernant le paiement d’une aide financière pendant la période des vacances s’est soldée par une victoire pour les employés.

    La direction d’Ukrzaliznytsia (UZ, chemins de fer ukrainien) n’avait pas le droit de suspendre les dispositions de la convention collective de sa propre initiative C’est la conclusion à laquelle est parvenue la Cour suprême

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/10/fevrier-2022-fevrier-2025-plus-que-jamais-solidaires-de-lukraine/#comment-64960

    #international #ukraine

  • Paris nomme une avenue #Alexeï_Navalny à proximité de l’ambassade de #Russie

    A la veille du premier anniversaire de la mort du plus célèbre opposant au Kremlin de Vladimir Poutine, le 16 février 2024, le Conseil de #Paris a voté pour qu’une partie de l’avenue de Pologne, dans le 16ᵉ arrondissement, porte son nom.

    A l’unanimité, le Conseil de Paris a voté, mercredi 12 février, la création d’une #avenue_Alexeï-Navalny, dans le 16e arrondissement. Aucune date n’a encore été fixée pour l’inauguration. Mais, symboliquement, ce vote a eu lieu à la veille du premier anniversaire de la mort du plus célèbre des opposants au Kremlin de Vladimir Poutine, mystérieusement décédé le 16 février 2024 dans sa prison du grand nord russe.

    La dénomination « avenue Alexeï-Navalny » sera attribuée au côté impair de l’avenue de Pologne. C’est une #dérogation à la règle habituelle : le nom d’une personnalité ne peut normalement être attribué à une voie publique que cinq ans au plus tôt après son décès. « Le choix du 16e arrondissement s’appuie sur deux raisons : cet arrondissement fut historiquement celui de la diaspora russe parisienne et il abrite également l’ambassade de Russie », est-il expliqué dans un communiqué la Ville de Paris. Elle assure avoir dérogé à la règle en raison de l’importance des « engagements » et « accomplissements » de « la figure de #résistance qu’Alexeï Navalny incarnait face à la dictature de Vladimir Poutine ».

    « Geste important et symbolique »

    Empoisonné le 20 août 2020 dans l’avion le conduisant à Moscou après une tournée des quartiers généraux de son mouvement en Sibérie, l’opposant a ensuite été transporté à Berlin, où il est resté dix-huit jours dans le coma. Il a été arrêté le 17 janvier 2021, dès son retour en Russie, où il a ensuite été condamné à de lourdes peines, notamment à dix-neuf ans de prison pour « extrémisme ».

    « Je suis sincèrement reconnaissante à la ville de Paris et au 16e arrondissement pour leur décision d’immortaliser le nom d’Alexeï Navalny dans cette cité qu’il aimait tant », a confié au Monde Olga Mikhaïlova, l’avocate historique d’Alexeï Navlany, désormais réfugiée politique à Paris. L’avenue de Pologne n’a pas été choisie par hasard : elle se trouve à deux pas de l’ambassade de Russie à Paris. « Il s’agit d’un geste important et symbolique, rappelant son courage et son désir d’une Russie libre, démocratique et pacifique », insiste Olga Mikhaïlova, ajoutant : « Cela me semble juste que les employés de l’ambassade voient désormais le nom de Navalny tous les jours – le nom d’un homme qui a sacrifié sa vie pour défendre ses principes. »

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/02/14/paris-nomme-une-avenue-alexei-navalny-a-proximite-de-l-ambassade-de-russie_6
    #toponymie #toponymie_politique #France #Ukraine #noms_de_rue

  • Im Ukraine-Krieg geht es weniger um Freiheit als um die Ausbeutung kritischer Bodenschätze
    https://overton-magazin.de/top-story/im-ukraine-krieg-geht-es-weniger-um-freiheit-als-um-die-ausbeutung-k

    Die 34 kritischen Rohstoffe der EU, gelb markiert sind die strategischen Rohstoffe. Nach Angaben des ukrainischen Ministeriums für Umweltschutz und natürliche Ressourcen besitzt die Ukraine Vorkommen von 21 der 30 von der EU benötigten kritischen Rohstoffe, darunter Lithium, Kobalt, Scandium, Graphit, Tantal und Niob. Bild : Wissenschaftliche Dienste : Rohstoffe der Ukraine

    https://www.bundestag.de/resource/blob/979936/3fb61813be6833a3b4278acda81adefb/WD-5-076-23-pdf.pdf

    On a du mal à se mettre dans la peau des riches et puissants car ils sont dépourvus d’empathie et de scrupules au point où on a du mal à les considérer eux et leurs familles comme des êtres humains. Est-ce vous êtes prêts à faire enfoncer la porte de votre voisin par vos copains afin de l’assassiner lui et sa famille et de vous emparer des clés de sa voiture après l’avoir torturé pour lui extirper le code de sa carte bancaire ?

    Non ? Alors vous ne contrôleriez jamais l’accès aux matières premieres de l’Ukraine, de la Syrie ni du Vénézuela. Tant pis c’est le business des grands hommes et femmes de l’acabit des Biden, Trump, Thatcher et Poutine. Pire encore, on dénonce comme traitres les personnes qui essaient de régler les choses à l’amiable. En ce moment on peut regarder sur Arte une série de propagande qui attaque l’ancien chancelier Schroeder pour avoir misé sur la paix et l"entente entre les grandes puissances.

    En Ukraine c’est un conflit suivant la devise Blood For Oil, Gaz And Reare Earths .Les centaines de milliers de victimes de la convoitise des nantis l’ont payé de leur vie . Il ne leur reste que la gloire de leur vaillant combat. Rappellez-vous que les grands pères ont combattu sur le même front au service des mêmes grandes familles occidentales. Qu’on en finisse avec ces instigateurs et profiteurs de guerres. C’est l’unique voie vers une paix durable.

    Florian Rötzer - Allmählich kristallisiert sich heraus, dass hinter der Emphase, die Freiheit und die Souveränität der Ukraine unterstützen zu müssen, handfeste geopolitische Interessen stecken. Es geht auch nicht primär um die Osterweiterung der Nato und die militärische Eindämmung von Russland, sondern um den Zugriff auf das ressourcenreiche Land, was im Bereich der Landwirtschaft in der „Kornkammer Europas“ schon erfolgreich begonnen wurde (Wer sind die Herren der Ukraine?) und mit der Privatisierung staatlicher Betriebe fortgeführt werden soll (Ukraine sucht Investoren und setzt auf Massenprivatisierung von Staatsunternehmen).

    Während vor und zu Beginn des Irakkriegs gab es den Slogan der Kriegskritiker „Kein Blut für Öl!“ Im Ukraine-Krieg geht es ebenfalls um Öl und Gas, aber eben auch um viele weitere Ressourcen, um die Russland und die Ukraine mit der Unterstützung des Westens kämpfen. Die Kriegsbefürworter vermeiden die Thematisierung wirtschaftlicher und finanzieller Interessen, im Westen wird vom „brutalen“, völkerrechtswidrigen Angriffskrieg ohne Vorgeschichte gesprochen und erklärt, dass die Ukrainer für ihre Freiheit und Demokratie, aber auch für die Europas und des Westens kämpfen.

    Allerdings hatten schon kurz nach Beginn des offenen Kriegs manche vermutet, dass der Rohstoffreichtum des Landes Motiv für den Krieg und die massiv durch den Westen gestützte Verteidigung seien. So hatten Robert Muggah und Vadim Dryganov von der kanadischen SecDev darauf aufmerksam gemacht und geschrieben, dass die Ukraine über einige der größten Energie-, Mineral- und Agrarressourcen der Welt verfüge, beispielsweise soll es die weltweit drittgrößten Erdgasreserven besitzen, zu 80 Prozent im Osten, Süden und im Meer um die Krim. In einem aktuellen Beitrag schreiben sie und monieren, dass der Kampf um die Ressourcen medial zu wenig Beachtung finde:

    “Russlands kalkulierter Fokus auf die rohstoffreichen Provinzen Donezk, Cherson, Luhansk und Saporischschja sowie auf die Krim und das Schwarze Meer unterstreicht die wirtschaftliche und strategische Dimension des Krieges. Diese Meeresgebiete und Grenzgebiete, die reich an Kohlenwasserstoffen und kritischen Mineralien wie Graphit, Lithium und Uran sind, sind nicht nur für die Souveränität der Ukraine von zentraler Bedeutung, sondern auch für die Energieunabhängigkeit Europas und den Wettbewerb zwischen den Vereinigten Staaten und China um die technologische Vorherrschaft. Die Kontrolle über diese Ressourcen ist ein entscheidender, wenn auch unterschätzter Faktor für den Verlauf des Konflikts und wird mit ziemlicher Sicherheit die Konturen seiner Lösung beeinflussen. Die Ressourcen der Ukraine werden zwar oft nicht in den Schlagzeilen erwähnt, sind aber ein zentrales Element auf einem sich entwickelnden geopolitischen Schachbrett.”

    Das Magazin „National Interest“ hat Margus Tsahkna, den Außenminister Estlands, zu Wort kommen lassen, der nun deutlich ausgesprochen hat, was nach Bidens Verschleierung der Interessen durch das Agieren Trumps klar wurde: „Der Sieg der Ukraine wird die Sicherheit wichtiger Mineralien gewährleisten“, ist der Titel seines Pamphlets.

    Seltene Erden und Andere Mineralien seien wichtig für Elektronik, Windturbinen, Autobatterien sowie Raumfahrt und Rüstung. Dafür müssen ukrainische (und russische) Soldaten sterben und werden Städte zerstört. Der Krieg muss fortgesetzt werden, weil es um die Herrschaft über die Ressourcen und deren Ausbeutung geht, was natürlich nicht nur das Interesse des Westens ist, sondern auch das Russlands:

    „Der Westen muss unbedingt die Souveränität der Ukraine nicht nur über ihr Territorium, sondern auch über ihre Ressourcen sicherstellen. Dies bedeutet, den militärischen Sieg der Ukraine zu sichern. Wenn die Ukraine diese Ressourcen behält, werden sie zum Nutzen der westlichen Volkswirtschaften verwendet, wie der ukrainische Präsident Volodymyr Zelenskyy selbst vorschlägt. … Es liegt im unmittelbaren Interesse der Vereinigten Staaten und ihrer Partner, der Ukraine zu helfen, die Kontrolle über ihre riesigen Gebiete mit kritischen Mineralien zu sichern. Sollte es uns nicht gelingen, der Ukraine zum Sieg zu verhelfen, und die Mineralien würden zum Nutzen autoritärer Mächte (gemeint sind: Russland, China, Iran und Nordkorea, F.R.) verwendet, wären die Folgen verheerend und würden weit über die Grenzen der Ukraine hinausreichen, und das über Jahrzehnte hinweg.“

    Der Siegesplan Selenskijs als Köder für die Amerikaner

    Der ukrainische Präsident Selenskij hatte bereits in seinem im Oktober 2024 propagierten „Siegesplan“ neben dem Beitritt zur Nato oder einem „umfassenden nicht-nuklearen strategischen Abwehrpaket“ wahrscheinlich schon mit Blick auf Trump die Nutzung des wirtschaftlichen Potentials des Landes angeboten (Selenskijs irrealer, teils verrückter “Siegesplan”). Angepriesen wurden natürliche Ressourcen und Bodenschätze wie Uran, Titan, Mangan, Beryllium, Graphit oder Lithium, die Billionen wert seien. Dazu soll es eines der größten Vorkommen von Seltenen Erden wie Yttrium, Neodym, Erbium). Die Ukraine hat 20 der als kritisch erachteten Mineralien. Dazu kommen Energie und die landwirtschaftlichen Produkte. Deren Aneignung sei ein Ziel desrussischen Angriffs gewesen. Genaueres war dazu in einem geheimen Anhang angefügt.

    Erst einmal hat der „Siegesplan“ keine größere Resonanz hervorgerufen, auch nicht das Angebot an Investoren, Bodenschätze ausbeuten zu können. Obgleich er als höchst dringlich von Selenskij vorgelegt wurde, die meisten Punkte hätten noch bis Ende 2024 umgesetzt werden müssen, beispielsweise die Aufnahme in die Nato, ist erst einmal nichts geschehen, bis Selenskij im Dezember begann, direkt Richtung Trump zu argumentieren, dass die Fortsetzung der Hilfe den ökonomischen Interessen der USA dienen würde, weil die Ukraine reich an wichtigen Bodenschätzen sei, auch an Seltenen Erden, die bislang vornehmlich von China kommen.

    Trump: “Ich will das Geld zurück”

    Donald Trump ist schließlich auf das Angebot von Selenskij angesprungen, um einen seiner Deals zu machen. Das klang zunächst einmal so, dass für weitere Hilfe die Ukraine der USA bzw. amerikanischen Firmen und Investoren Zugang zu Seltenen Erden und anderen Mineralien geben soll. Man wolle eine Garantie, so Trump. Er sprach von einem 500-Milliarden-Deal: „Ich habe ihnen gesagt, dass ich das Äquivalent von Seltenen Erden im Wert von 500 Milliarden Dollar haben möchte, und sie haben im Wesentlichen zugestimmt, dies zu tun, so brauchen wir uns zumindest nicht dumm fühlen. … Wir können dieses Geld nicht weiterzahlen.“ Das Angebot oder die Erpressung kam, nachdem Trump alle Auslandshilfen mit Ausnahme von Israel und Ägypten eingestellt hatte. In der Ukraine wurden u.a. auch die Gelder für die Ukraine Serious Crimes Advisory Group (ACA) ausgesetzt, die Kriegsverbrechen in der Ukraine untersucht.

    In einem Interview mit Foxnews machte Trump jetzt deutlich, wie er sich den Deal vorstellt. Da die Ukraine womöglich ihre Souveränität verlieren könnte, verlangt er nun, dass das Land schon die bislang geleistete Hilfe zurückzahlen müsse. In seinem einfachen Amerikanisch, vielleicht ein Grund, warum er so gut ankommt, sagte er: „Sie (die Ukrainer) können ein Abkommen schließen. Sie werden vielleicht keine Vereinbarung treffen. Vielleicht sind sie eines Tages russisch, vielleicht auch nicht. Aber wir werden all dieses Geld in der Ukraine haben, und ich sage, ich will es zurück.“

    Die Seltenen Erden und Mineralien sind bislang kaum erschlossen, daher gibt es auch keine genauen Schätzungen über die Größe der Vorkommen. Möglicherweise wären die von Trump geforderten 500 Milliarden schon der gesamte Bestand an Seltenen Erden und Metallen. Die Wissenschaftlichen Dienste des Deutschen Bundestags haben 2023 einen Bericht über die Rohstoffe der Ukraine veröffentlicht.
    Ein großer Teil der Ressourcen ist bereits in russischer Hand

    Das Problem ist überdies, dass viele Vorkommen in der Ostukraine sind, also teilweise bereits unter russischer Kontrolle. Forbes Ukraine hatte im April 2023 die ukrainischen Bodenschätze auf 111 Milliarden Tonnen geschätzt, die einem Wert von 14,8 Billionen Dollar entsprechen. Der Großteil sei Kohle (62%) und Eisenerz (14%). Nach Forbes seien in den Regionen Dnipropetrovsk, Donezk und Luhansk 70 Prozent der Mineralien zu finden, d.h. sie stehen bereits teilweise unter russischer Kontrolle oder befinden sich nahe an der Front. So haben die russischen Truppen vor kurzem Schewtschenko westlich von Kurachowo eingenommen, wo sich die größte Lithiumlagerstätte der Ukraine befindet.

    Noch einmal Robert Muggah und Vadim Dryganov: “Innerhalb weniger Monate nach dem Einmarsch in die Ukraine im Jahr 2022 kontrollierte Russland ukrainische Bodenschätze und Gas im Wert von über 12,5 Billionen US-Dollar. Zu den lukrativsten Vermögenswerten gehörten mehr als 56 Prozent der ukrainischen Steinkohlereserven, die zu den größten der Welt gehören und mit rund 12 Billionen Dollar bewertet werden. Russland verfügte auch über 20 Prozent der ukrainischen Gasfelder und 11 Prozent der Ölfelder, die zweitgrößten in Europa, im Wert von rund 85 Milliarden Dollar. Darüber hinaus kontrollierte Russland bis Ende 2022 zwischen 50 und 100 Prozent der ukrainischen Reserven an Lithium, Tantal, Cäsium und Strontium, Metallen, die für grüne Energietechnologien und die Verteidigungsindustrie von entscheidender Bedeutung sind. Vor 2022 war die Ukraine ein wichtiger Lieferant von Eisenerz, Lithium, Mangan und Stahl für Europa. Durch die russische Invasion wurden diese Lieferwege jedoch unterbrochen.”
    Aus dem Bericht der Wissenschaftlichen Dienste des Deutschen Bundestags

    Der ehemalige Oberbefehlshaber der Streitkräfte, Viktor Muzhenko, erklärte in einem Interview mit Radio Liberty am 28. Dezember 2024, dass die Russen bereits die Hälfte der Bodenschätze in Besitz hätten: „Etwa die Hälfte der gesamten Rohstoffbasis und der Mineralienreserven der Ukraine entfallen auf Donezk, Luhansk und Teile der Oblaste Saporischschja und Cherson. Und sie haben sogar Berechnungen durchgeführt. Meiner Meinung nach beträgt die Gesamtsumme 15 Billionen! Es gab unterschiedliche Einschätzungen. Es sind mehr als 20, 25 Billionen. Die Hälfte davon sind in den derzeit besetzten Gebiete.“

    Und er machte deutlich, dass der Krieg eben auch um die Ressourcen geht: „Und jetzt stellt sich eine Frage. Selbst im Falle eines ‚Einfrierens‘ des Konflikts, das heißt einer Kontrolle dieser Gebiete durch Russland, wer würde gewinnen: wir oder Russland? Russland wird die Kosten dieser Operation vollständig und um ein Vielfaches wieder hereinholen. Ich habe einige interessante Statistiken und Schätzungen gelesen, wonach die Erschließung von Mineralien im Wert von einer Billion US-Dollar das BIP innerhalb von 20 bis 30 Jahren um 8 bis 9 Billionen US-Dollar steigern könnte.“

    Der republikanische Pro-Trump-Senator Lindsay Graham, der allerdings für die militärische Unterstützung der Ukraine eintrat, hatte im Simmer letzten Jahres erklärt, die Ukrainer würden auf einer Goldmine sitzen: „Sie sitzen auf 10 bis 12 Billionen Dollar an wichtigen Mineralien in der Ukraine. Sie könnten das reichste Land in ganz Europa sein. Ich möchte dieses Geld und dieses Vermögen nicht Putin überlassen, damit er es mit China teilt. Wenn wir der Ukraine jetzt helfen, kann sie der beste Geschäftspartner werden, den wir uns je erträumt haben. Diese 10 bis 12 Billionen Dollar an wichtigen Bodenschätzen könnten von der Ukraine und dem Westen genutzt werden, anstatt sie an Putin und China zu verschenken.“
    Nato: „Die strategische Bedeutung der kritischen Materialien der Ukraine kann gar nicht hoch genug eingeschätzt werden”

    Nicht so deutlich, aber im Kern wird das Kriegsziel auch von der Nato deutlich formuliert. Allerdings nicht vorne, woher die Medien ihre Berichte beziehen, sondern gewissermaßen im Hinterzimmer wie der 2012 gegründeten Nato-Organisation NATO Energy Security Centre of Excellence (ENSEC COE). Dort heißt es in einem Beitrag vom Dezember 2024:

    „Die strategische Bedeutung der kritischen Materialien der Ukraine kann gar nicht hoch genug eingeschätzt werden. Diese Ressourcen sind entscheidend für Branchen wie Verteidigung, Hightech, Luft- und Raumfahrt und grüne Energie. Es wird erwartet, dass die weltweite Nachfrage nach wichtigen Mineralien aufgrund der Verlagerung hin zu Elektrofahrzeugen und Technologien für erneuerbare Energien rasch steigen wird. Die Fähigkeit der Ukraine, diese Mineralien zu liefern, ist von entscheidender Bedeutung für Länder, die ihre Lieferketten diversifizieren und ihre Abhängigkeit von nicht-demokratischen Ländern wie China, Russland, Iran und anderen nicht-demokratischen Regimen verringern wollen.“

    Deutlicher:

    „Die durch die russische Aggression und konkurrierende Lieferanten wie China verursachte Disruption hat die Notwendigkeit belastbarer und diversifizierter Lieferketten deutlich gemacht. Dies hat die Europäische Union und die Vereinigten Staaten veranlasst, Strategien zu entwickeln, die darauf abzielen, die Abhängigkeit von nicht-demokratischen Regimen zu verringern. Die Nutzung der ukrainischen Ressourcen kann diese Initiativen verstärken, indem sie den Übergang Europas zu grüner Energie und die Erholung der Länder nach dem Krieg unterstützt.“

    Im verschleierten Kampf der ökonomischen geopolitischen Interessen zwischen dem Westen und Russland wäre eine friedenspolitische Bewegung notwendiger denn je. Aber sie ist praktisch nicht mehr vorhanden, weil sich die einst dem Frieden zugewandten, auch systemkritischen Bewegungen und Parteien weitgehend vom Militarismus durch einen scheinbar gerechten Krieg haben einfangen lassen, anstatt dessen Ursachen spätestens ab 2014 auf beiden Seiten zu kritisieren. Mit Trump werden die Interessen offen gelegt, der Schleier der hehren, humanitären, das Völkerrecht angeblich schützenden Doppelmoral, die Frieden durch Waffen predigt, entlarvt. Das könnte den Boden für eine neue Friedenspolitik schaffen, die auch ökonomisch fundiert ist. Aber die Aussichten sind schlecht. Erst einmal bleibt im Westen das Feld dem destruktiven, egoistischen und nationalistischen Charakter und im Osten spiegelbildlich dem konservativen Geist überlassen.

    #Russie #USA #Europe #Ukraine #guerre

  • Timothy Snyder, historien : « S’il y a un cessez-le-feu, les Européens doivent agir pour assurer la sécurité de l’Ukraine »

    À Kiev, l’historien Timothy Snyder, auteur de Terres de Sang, l’Europe entre Hitler et Staline (2012), De la tyrannie : Vingt leçons du XXe siècle (2017) et De la liberté (2024), a accordé un entretien à notre correspondante en Ukraine. Il évoque son soutien au pays, les conséquences des décisions de Washington envers Kiev, la perspective d’un cessez-le-feu, ainsi que le rôle que l’Europe pourrait jouer pour assurer la survie de l’Ukraine si l’arrêt des combats venait à se produire.

    https://www.rfi.fr/fr/europe/20250210-publication-lundi-10-fevrier-a-5h0-timothy-snyder-s-il-y-a-un-cessez-le

    #international #ukraine

  • Olena Strelnyk : Le mouvement féministe dans l’Ukraine déchirée par la guerre : Défis et opportunités
    Martin Fornusek : "Le mal ne doit pas gagner" : comment les partisanes ukrainiennes résistent à l’occupation russe
    Charlotte Higgins : « Je ne veux pas de fleurs, je veux mon Ukraine » : les actes de résistance des femmes contre l’occupation russe
    Ukraine : Ivanka, une féministe en armes

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/11/le-mouvement-feministe-dans-lukraine-dechiree-

    #ukraine #feminisme

  • Déclaration de la section de Lviv de Priama Diia après la manifestation contre les violences sexuelles du 10 février 2025

    Aujourd’hui, nous avons rejoint la manifestation de soutien aux acteurs du Jeune Théâtre de Kyiv, qui exige la suspension d’Andriy Bilous de ses activités pendant l’enquête. Il est accusé de harcèlement sexuel à l’université et au théâtre. De nombreuses personnes ont participé à la manifestation : des étudiants, des acteurs et de simples citoyens concernés. Ensemble, nous avons montré que la voix des victimes doit être entendue, et nous avons partiellement atteint notre objectif, puisque l’administration de la ville de Kyiv a promis de répondre aux demandes des manifestants.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/01/23/ukraine-2024-notre-annee-feministe/#comment-64906

    #international #ukraine

  • Manifestation étudiante en soutien aux acteurs du Young Theatre.

    Le 10 février, des étudiants de Kiev et de Lviv organisent une action commune pour exiger que Andriy Bilous soit suspendu de son poste en attendant une enquête sur ses nombreux cas de violences sexuelles contre des étudiantes à l’université nationale Ivan Karpenko-Kary de Kiev, et pour soutenir les 46 acteurs et actrices du Young Theatre. Nous appelons tous les étudiants à faire preuve de solidarité et de sensibilité et à venir soutenir la lutte contre l’injustice et l’inhumanité.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/10/fevrier-2022-fevrier-2025-plus-que-jamais-solidaires-de-lukraine/#comment-64905

    #international #ukraine

  • Février 2022 - février 2025. Plus que jamais solidaires de l’Ukraine

    Vladimir Poutine pensait briser l’Ukraine en 3 jours, cela fait 3 ans que le peuple ukrainien lui oppose une résistance acharnée.
    Alors que les bombardements s’intensifient dans le but de mettre l’Ukraine à genoux, les plus grandes incertitudes planent sur la pérennité du soutien américain.

    Trois ans après... La guerre en Ukraine sous le regard des historiens
    Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine. Bulletin d’information syndicale. Décembre 2024-Janvier 2025 NUMÉRO 14

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/10/fevrier-2022-fevrier-2025-plus-que-jamais-soli

    #international #ukraine

  • "Ce n’est plus ma guerre" : voyage sur les traces des #déserteurs ukrainiens, dans les neiges des #Carpates roumaines

    Plus de 22 000 Ukrainiens ont traversé illégalement la frontière avec la Roumanie, pour déserter l’armée ou échapper à la #mobilisation. Un quart d’entre eux ont emprunté une route périlleuse à travers les #montagnes. Les autres ont choisi de passer la #rivière #Tisza à la nage.

    Leur visage est creusé par la fatigue, mais les deux compagnons sont en vie. Roman* retire en toute hâte ses bottes, grossièrement doublées avec des sacs en plastique. En guise de bienvenue, un rayon de soleil éclaire sa barbe mal rasée. « Je suis de Poltava », déclare-t-il en tirant de sa poche un écusson des forces armées ukrainiennes. Ce jeune homme vient de franchir illégalement la frontière pour arriver en Roumanie, au prix d’un périple éprouvant. Il y a quelques semaines, il combattait encore dans le Donbass, comme tireur d’élite. Son camarade Mykhaïlo* semble perdu. Son regard trahit les épreuves des derniers jours, là-haut dans les montagnes.

    Les deux Ukrainiens ont été repérés dans la matinée, après avoir accompli l’essentiel de leur expédition à travers la chaîne des Carpates. Pris en charge par les secours, ils sont conduits dans les locaux de la police aux frontières, où leur sera notifiée leur entrée illégale sur le territoire. Et si les sommets enneigés paraissent majestueux, depuis le village de #Poienile_de_Sub_Munte, ils recèlent également d’innombrables pièges. Les deux fuyards l’ignorent encore, mais un groupe de secouristes a passé la nuit entière sur les hauteurs, à crier leurs noms dans l’obscurité de la nuit.

    Il est environ 23 heures quand l’alerte est donnée par téléphone depuis l’Ukraine. Le frère de Mykhaïlo transmet aux services d’urgence roumains des coordonnées GPS approximatives, et sans doute obsolètes, tout en les menaçant si rien n’est fait. Le #Salvamont_Maramures, service de #secours en montagne, n’a pas besoin de ce genre de pression pour prendre l’affaire au sérieux. Depuis le début de la guerre, ses équipiers ont déjà sauvé plus de 250 déserteurs ukrainiens, au cours de 200 missions en montagne. Trois sauveteurs partent immédiatement à l’assaut des sentiers enneigés, à bord de leur buggy survitaminé qui bourdonne dans la nuit, suivis par un robuste 4X4 de la #police_aux_frontières.

    Les deux véhicules s’arrêtent à trois reprises pour faire retentir de puissantes sirènes et signaler leur présence à des centaines de mètres à la ronde. Pas de réponse. Une douzaine de kilomètres plus loin, le groupe est contraint de continuer à pied, en remontant d’abord le cours d’un ruisseau glacial. Aussi lisse que piégeuse, la #neige avale les jambes sans prévenir, à peu près tous les vingt mètres. Les affaires se compliquent encore à l’approche de la frontière ukrainienne, où le secteur est segmenté par d’indistincts ravins, cachés sous un manteau blanc. Mihai Cantea et ses camarades, pareils à des chamois, grimpent en ligne droite les escarpements.

    Après deux heures d’ascension, les hommes du Salvamont marquent une pause. Au lieu renseigné, à 700 mètres environ de la frontière, personne ne répond à leurs appels. « Ils ont dû changer de secteur, ou ils sont morts », résume Mihai Cantea. Il est 3h40 quand l’équipe entame son long retour. « Bien sûr que c’est frustrant, commente le sauveteur. Mais c’est notre devoir de vérifier. »

    Cette fois-ci, l’histoire se termine bien, puisque les deux hommes sont récupérés le lendemain. Mais depuis le début de la guerre, seize hommes ont déjà péri sur les hauteurs et cinq autres sont portés disparus depuis trois semaines. Ils n’ont jamais pu être localisés, après l’appel de leurs proches. Des Ukrainiens de tous âges tentent leur chance. L’âge minimum de mobilisation est de 25 ans, mais la loi martiale interdit aux hommes entre 18 et 60 ans de quitter le pays.

    « Dix-huit heures pour me descendre en civière »

    Vladislav Duda, lui, est un miraculé. Le mois dernier, il a été secouru en état d’extrême #hypothermie, alors qu’il serrait son petit chat contre la poitrine, pour se réchauffer. Il se trouve aujourd’hui dans un autre pays européen, énième étape d’un périple initié à Kharkiv il y a plusieurs mois. Il a longtemps reporté sa #désertion, de peur de tomber sur des patrouilleurs ukrainiens. « J’avais préféré attendre l’hiver, qu’il fasse plus froid, pour tenter la traversée », raconte ce jeune homme de 28 ans. « Finalement, j’ai rencontré deux gars et on s’est lancés. Là-haut, on mangeait du saucisson et du kacha [une bouillie à base de céréales], on dormait sous la tente. »

    Le petit groupe parvient à gagner le versant roumain, creusé de ravins, à plus de 1 900 mètres d’altitude. « Mais là, les pentes étaient beaucoup trop abruptes. On devait descendre en position assise. J’ai fini par tomber. » Ses deux camarades appellent les secours, puis décident de l’abandonner et de continuer leur route. Vladislav est désormais seul, allongé dans un cercueil de glace, convaincu que le chemin va s’arrêter là. Pour de bon.

    Mais Mihai Cantea finit par le localiser en remontant les traces de pas dans la neige. Sur place, il découvre un homme trempé et grelottant, presque inconscient, qui répète « cat, cat », pour signaler la présence de Peach, le petit chat qu’il tient contre lui, comme une bouillotte. Les secouristes comprennent « cut, cut » et pensent d’abord qu’il souffre d’une coupure. Quoi qu’il en soit, son état de santé inspire une vive l’inquiétude, d’autant que les conditions météo sont trop mauvaises pour faire décoller un hélicoptère. « Il a fallu dix-huit heures pour me transporter en civière, mais je ne me souviens de rien, raconte le rescapé. Juste que le chemin était très long. »

    Pour autant, le fuyard n’exprime aucun regret. « Le plus dangereux, ce n’est pas de passer huit jours en montagne, c’est d’aller à la guerre. Je connais des gens morts trois jours après leur arrivée au front. » Ce journaliste anticorruption, l’un des rares à s’exprimer sous son identité réelle, affirme être depuis la cible de commentaires injurieux en Ukraine, postés sur internet. « Je veux vivre, je ne veux pas me battre pour des gens corrompus », répond-il à ceux qui l’accusent d’être un traître. « Et je ne veux pas rentrer au pays tant qu’il y aura de la corruption. »

    Deux heures de plus, et Vladislav aurait sans doute trouvé la mort, confie Dan Benga, le chef du Salvamont Marmatures. L’expérimenté secouriste conserve des photos et des vidéos de toutes les interventions. La plus longue a duré 133 heures. A cette occasion, l’agence européenne #Frontex avait même engagé trois hélicoptères. Quatre hommes ont été sauvés, six sont morts. Le secouriste montre ensuite les images d’un homme sur le ventre, vêtu d’un simple short et d’un tee-shirt. « La phase finale de l’hypothermie est caractérisée par une irrépressible bouffée de chaleur. Avant de mourir, cet homme avait jeté tous ses habits un peu plus loin. »

    Pieds nus dans la neige pendant des heures

    Amputé de tous ses doigts de pied, Maksym a payé un lourd tribut à la montagne. Au tout début de la guerre, il déménage de Kiev pour s’installer près de la frontière. Quand il reçoit une convocation militaire, il part se cacher dans la forêt, où il végète plus d’un mois. Il paie 2 000 euros à un ancien contrebandier de cigarettes reconverti en passeur, qui se contente de lui dire : « C’est par là. » Il établit un camp de base dans un abri de chasse, en compagnie de trois autres personnes, dont un fils et son père. « J’avais entendu qu’il fallait voyager léger. Ça a été une énorme erreur. »

    Le groupe tente à plusieurs reprises de passer à travers le #Pop_Ivan, redoutable sommet de 1 936 mètres. « Le père de mon ami a dévalé et son fils est allé le récupérer avant de le tracter en plantant son couteau suisse Victorinox dans la glace. » Au sommet, ils appellent leurs familles pour leur dire adieu. Sait-on jamais. « La nuit, le père de mon ami s’est levé. Il a dit qu’il allait dans la cuisine. On l’a entouré pour le réchauffer, mais à 4 heures du matin, il avait disparu. On a crié partout, on ne l’a jamais revu. »

    La mort dans l’âme, le groupe poursuit sa route, mais commet l’erreur de bifurquer vers le secteur de #Criva, le plus dangereux. La suite est un long cauchemar. Après avoir perdu chaussures et chaussettes, Maksym marche pieds nus pendant des heures, en s’aidant parfois de ses mains. Puis il chute et dévale une pente. « C’est quand je me suis assis sur un tronc d’arbre que j’ai vu tout le sang que je perdais » des chevilles. Un autre naufragé parvient enfin à transmettre des coordonnées. Maksym sera hélitreuillé puis hospitalisé à #Baia_Mare, la ville roumaine où s’est également réfugiée sa famille, arrivée légalement.

    Ses orteils sont totalement nécrosés, mats comme du charbon. L’os de ses talons affleure au milieu des chairs rongées. Encore aujourd’hui, le moindre changement de température lui fait vivre un martyre. « Je n’ai plus de muscle sous les pieds et je ressens chaque relief du sol. » Paradoxalement, Maksym a pourtant appris à aimer la montagne, dont il a fait l’inattendu terrain de jeu de ses dernières sorties en famille, comme une rémission. Quand on l’interroge sur un éventuel cessez-le-feu, il botte en touche. « Je ne me sens plus concerné, ce n’est plus ma guerre, répond-il désormais avec détachement. Je me bats pour ma famille, pas pour que des gens remplissent leurs poches avec de l’argent américain. »

    Un dispositif renforcé à la frontière

    Le passage par les montagnes est si dangereux que les trois quarts des déserteurs préfèrent franchir la #rivière_Tisza à la nage, plus à l’ouest, selon la police locale. Ce matin-là, au poste-frontière de #Sighetu_Marmatiei, des femmes et des vieillards traversent le cours d’eau à pied, leur passeport bleu à la main. Des ouvriers tentent de rénover la chaussée défoncée par les voitures des réfugiés. Jusqu’à 5 000 entrées par jour au début de la guerre, contre 2 500 aujourd’hui.

    Le long de cette rivière agitée par les courants, bordée de peupliers et de saules, quelques caméras de chasse sont planquées dans les arbres. Au moindre mouvement, elles envoient des photos et une alarme au centre dédié de la police frontalière, lassée des fausses alertes déclenchées par les pêcheurs et les animaux.

    En patrouille sur la rive, Stefan Grad, l’officier en charge du secteur, reste marqué par la silhouette d’un jeune homme de 18 ans. « Il gardait ses maigres affaires dans un petit sac, il était trempé et de l’eau coulait de ses baskets. Il avait mis son portable dans un préservatif, pour le protéger. » Submergé par le stress et l’adrénaline, il mettra de longues secondes à retrouver son passeport. « Il paraissait vraiment soulagé que nous soyons là. J’ai un fils du même âge à l’université. Mais pour ce gamin-là, tout est difficile avec la guerre. Ça m’a beaucoup touché. »

    Sur les hauteurs alentour, plusieurs véhicules sont stationnés avec des caméras thermiques d’une portée de sept kilomètres. Les yeux rivés sur son écran, l’agent Varadi Roland zoome à la recherche de mouvements suspects, en faisant osciller une manette. Il se concentre également sur des zones plus spécifiques, quand les policiers ont obtenu des informations en amont.

    « Nous avons recensé l’arrivée illégale de plus de 22 000 hommes adultes : 4 500 la première année, 3 900 la deuxième et 13 800 l’an dernier », détaille Iulia Stan, porte-parole de la direction territoriale de Sighetu Marmatiei. En avril dernier, l’âge de la conscription avait été abaissé de 27 à 25 ans en Ukraine, ce qui explique ce rebond d’arrivées illégales. La police aux frontières travaille avec les forces de l’ordre nationales et l’agence européenne Frontex, qui a renforcé son #opération_Terra. L’inspection générale de l’aviation roumaine a également déployé des hélicoptères. Dans le ciel, on les reconnaît à leur couleur bleue, quand ceux de Kiev sont peints en vert.

    L’Ukraine, en tout cas, suit le dossier de très près. « Ne risquez pas votre vie !, écrivent les gardes-frontières sur leurs réseaux sociaux. Les hauts plateaux des Carpates ukrainiennes sont dangereux en hiver. » Les arrestations de fuyards et de passeurs sont régulièrement médiatisées, afin de montrer l’exemple. Ioulia Stan assure toutefois que ses homologues de Kiev ne lui réclament pas les noms des déserteurs. « Ils savent que nous respectons la législation européenne » sur la protection temporaire, accordée quelques jours après le début de la guerre.

    « Je risque douze ans de prison »

    Les civils et les soldats en fuite, pour autant, craignent toujours d’être rattrapés. « Je suis recherché en Ukraine », explique froidement Artem, qui a posé ses bagages en Roumanie après avoir traversé la Tisza. « La police est déjà passée chez moi et je risque douze ans de prison. » Le quadragénaire tait son nom, pour des raisons évidentes. Il prend le temps de jauger ses interlocuteurs, puis raconte son histoire, pendant plus d’une heure.

    Cet ancien militaire a combattu pendant des mois et des mois après avoir rejoint spontanément l’armée, au tout début de l’invasion russe. Sur une vidéo, on l’aperçoit aux commandes d’un blindé pris à l’armée russe, encore floqué de la lettre « Z », sous les hourras de ses camarades. « On devait prendre de la nourriture et des vêtements sur les corps des soldats ennemis. » A #Bakhmout, ce sapeur de formation « pose des mines américaines et désamorce des mines russes Pom-2 et Pom-3 ». Par deux fois, des engins explosent près de lui. « Les médecins n’ont même pas voulu me soigner », glisse-t-il, amer, lui qui souffre toujours de maux de tête et de troubles de la mémoire.

    Alors qu’il est en permission, au printemps 2024, un camarade lui apprend que son unité va être expédiée à Tchassiv Iar, ville ciblée par une offensive russe. « On était clairement envoyés à la mort. J’ai pesé le pour et le contre, et j’ai décidé de partir. » Il prend la route avec ses papiers, son téléphone et un peu d’argent. Puis il fonce en direction de la Tisza, où il parvient à déjouer les patrouilles ukrainiennes et à forcer la ligne de défense. « Les #barbelés sont impossibles à couper, mais avec ma formation militaire, je suis parvenu à les défaire et à créer un trou. » Quelques secondes plus tard, il touche l’autre rive, à hauteur de #Bocicoiu_Mare, et se cache dans la végétation, où il essore ses habits. « C’est allé très vite. »

    « Je ne crois même pas au cessez-le-feu »

    Artem fait aujourd’hui part de son écœurement. « Ce n’est pas seulement la guerre, c’est aussi la politique, la corruption... » Il accuse des officiers d’avoir confisqué les plaques de camarades morts au combat, pour toucher la solde, tout en déclarant aux familles qu’ils étaient portés disparus. « Certains ne voulaient pas combattre et payaient les officiers pour ne pas être envoyés en première ligne. Du coup, ça tombait toujours sur moi et quelques autres, toujours les mêmes. » Il affirme également que « les officiers nous envoyaient comme si on allait cueillir des champignons, tout en sachant très bien qu’on allait se faire attaquer. » L’euphorie des premiers jours a laissé place à une grande lassitude. « Moi, je veux que ça s’arrête et que tous les responsables paient pour ce qu’ils ont fait. »

    Parfois, il se sent tout de même coupable de ne plus pouvoir aider ses compagnons d’armes au combat. « A chaque fois que je les appelle, j’apprends la mort de nouvelles personnes. » En attendant, même ici, aux confins de la Roumanie, les combats continuent d’envahir ses pensées. « Je garderai longtemps le souvenir des corps dans les tranchées. Au supermarché, il me suffit de sentir l’odeur pour savoir si la viande est fraîche ou non. »

    https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/reportage-ce-n-est-plus-ma-guerre-voyage-sur-les-traces-des-deserteurs-
    #Ukraine #réfugiés #montagne #Roumanie #frontières #migrations

    ping @karine4

  • ### Communiqué de protestation du Sotsialnyi Rukh

    La commission parlementaire présidée par Halyna Tretyakova a recommandé l’adoption du projet de loi n° 12255-1 sur les amendements à la loi n° 2136 relative à la suspension du contrat de travail sous la loi martiale.

    La suspension du contrat de travail a causé beaucoup de tort aux employés, car il est devenu un outil pour priver instantanément les employés de la possibilité de gagner leur vie, alors qu’ils ne pouvaient pas recevoir d’allocations de chômage parce qu’ils étaient considérés comme encore employés. Les employeurs ont également appliqué de manière sélective des suspensions contre les travailleurs actifs des syndicats (même sans le consentement de ces derniers). Cette législation n’a manifestement pas été rédigée dans l’intérêt des salariés.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/11/22/lukraine-et-les-syndicats/#comment-64878

    #international #ukraine

  • 27 février • « Vivre à Kharkiv sous les bombes » (avec Memorial)

    Conférence de Serhij Wakoulenko, Maison du Peuple de Lausanne, 20h00 •

    Serhii Wakoulenko, né en 1960 à Kharkiv, a fait ses études en lettres à l’université de cette ville et ensuite enseigné à l’Institut Polytechnique et à l’Université Pédagogique jusqu’à sa retraite en 2020. Il occupe actuellement le poste de Président de la Société Historico-Philologique de Kharkiv.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/01/25/ukraine-textes-onu-info/#comment-64869

    #international #ukraine

  • Ukraine : infirmières sur la ligne de front

    Dans un contexte d’hostilités intenses, le système médical ukrainien est dans un état critique. Dans de nombreux villages et villes, les hôpitaux ferment leurs portes et ceux qui continuent de fonctionner souffrent d’une grave pénurie de personnel, d’équipements et de médicaments. Malgré les conditions difficiles, de nombreux professionnel·les de la santé restent dévoué·es à leur travail : ils et elles tentent de fournir aux gens les médicaments et l’assistance nécessaire et répondent aux appels, même sous le feu de l’ennemi.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/07/ukraine-infirmieres-sur-la-ligne-de-front

    #international #ukraine

  • Guerre en #Ukraine : Poutine va-t-il gagner grâce à Trump ?
    https://www.lemediatv.fr/emissions/2025/guerre-en-ukraine-poutine-va-t-il-gagner-grace-a-trump-ywUvXtTlSZ6fmEsDP0V

    Le président américain devrait présenter un plan visant à mettre fin à l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie lors de la conférence de Munich sur la sécurité qui se tiendra la semaine prochaine en Allemagne.

    #International

  • Slavoj Zizek : Les gauchistes* falsifient le choix auquel les Ukrainiens sont confrontés en temps de guerre.

    En temps de guerre, les questions fondamentales de survie, de moralité et d’identité dominent non seulement le discours, mais exposent également les fissures des idéologies politiques mondiales. Au milieu de la clameur des récits médiatiques et des cadres partisans bien ancrés, quelques voix parviennent à s’élever au-dessus de la mêlée, offrant des critiques incisives et s’attaquant aux vérités inconfortables que les autres éludent souvent.

    Slavoj Zizek, le philosophe slovène connu pour son mélange éclectique de psychanalyse, de marxisme et de critique culturelle, continue de remettre en question la pensée conventionnelle sur la politique mondiale, la guerre et les dilemmes complexes de l’idéologie de gauche.

    Dans une interview accordée au Kyiv Independent, Zizek aborde le rôle de l’humour en temps de guerre, les racines de la romantisation de longue date de la Russie en Occident et l’échec de la gauche face à la lutte pour la survie de l’Ukraine.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/06/slavoj-zizek-les-gauchistes-falsifient-le-choi

    #international #ukraine

  • Les Russes ont volé 2 millions d’objets dans les musées ukrainiens

    a Russie a endommagé plus de 1200 sites du patrimoine ukrainien, dont 125 sont d’importance nationale. L’armée russe s’en prend aussi aux musées dont le contenu est pillé pour être revendu, et pour faire disparaître toute trace de la culture nationale.

    https://tyzhden.fr/les-russes-ont-vole-2-millions-d-objets-de-musees-et-detruit-1255-monuments-

    #russie #ukraine

  • Les habitant·es de Tcherkassy contestent de nouveau la gestion du conseil municipal

    En décembre 2023, elles et ils avaient déjà voulu imposer leur contrôle citoyen sur le budget de la ville, elles et ils réclamaient qu’une part plus importante de celui-ci soit consacrée à l’aide aux forces armées.

    Aujourd’hui elles et ils dénoncent un projet de rénovation urbaine.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/10/28/ukraine-la-force-vient-de-linterieur/#comment-64800

    #international #ukraine

  • Trois #idées_reçues sur l’#Ukraine en #guerre

    « Les Ukrainiens sont fatigués », « l’Ukraine n’arrive plus à recruter des combattants », « les Ukrainiens souhaitent négocier ». Ces commentaires que l’on entend de plus en plus souvent depuis un an dans nos médias et sur nos réseaux sociaux ont toute l’apparence d’un simple constat de faits issus de l’observation.

    Devenus des lieux communs, ces clichés circulent de plateaux de télévision en cercles de réflexion, désormais sous forme d’évidences inébranlables, tout comme étaient une évidence inébranlable la représentation héroïque de l’Ukraine il y a encore deux ans. L’épaisseur sociale de la guerre se perd dans ces diagnostics rapides qui aplanissent les situations complexes, gomment la pluralité des acteurs et négligent les choix difficiles que ces derniers doivent faire. Or, ces énoncés ne sont pas politiquement neutres, car ils construisent une certaine représentation de l’Ukraine qui peut servir à justifier des choix politiques que nos gouvernants sont amenés à faire dans la guerre. Déconstruire les diagnostics de sens commun, c’est aussi nous donner des outils plus fins pour comprendre et agir.
    « Les Ukrainiens sont fatigués »

    70 % d’Ukrainiens ont en 2024 un proche qui combat ou qui a combattu contre la Russie dans les rangs de l’armée ukrainienne. Près de 80 % déclaraient en 2023 avoir au moins un proche blessé ou mort à la guerre. Ces indicateurs seuls suffisent à montrer le prix considérable que paie la société entière dans ce conflit armé. Au bout de trois ans de guerre de haute intensité, la fatigue des combattants sur le front, celle des institutions fonctionnant en situation d’urgence permanente, et celle des civils devant s’ajuster à un risque quotidien sur tout le territoire du pays, est indéniable. La résistance armée, tout comme la résilience civile, ont un coût, et nous ne mesurons pas encore leur impact durable sur les personnes et la société dans son ensemble.

    La fatigue est bien là, et il ne pourrait pas en être autrement. Cependant, derrière le constat de fatigue des Ukrainiens, on entend, implicitement posé, une autre affirmation, un doute sur leur volonté de poursuivre le combat. La société épuisée le serait littéralement : vidée de ses ressources, sur le point de s’arrêter faute de carburant. Ma collègue ukrainienne, l’intellectuelle Tatyana Ogarkova, le disait un jour dans un échange avec les étudiants : « Quand on me pose la question “êtes-vous fatigués ?”, j’entends derrière “Quand est-ce que vous allez enfin vous arrêter ?” »

    Il est indispensable de s’écarter de l’analogie un peu trop facile entre fatigue et fin de consentement à poursuivre la guerre.

    Les enquêtes d’opinion publique mesurent depuis le début de la guerre la volonté de la société ukrainienne de continuer le combat contre l’agresseur russe. Évidemment, les réponses données ne reflètent pas tant les choix faits par chacun des Ukrainiens quand la guerre vient frapper à sa porte, que la manière dont la société se perçoit et se raconte à un moment donné. Cependant, même lues de cette manière, les réponses, et surtout leur dynamique, sont riches d’enseignements. Ainsi, l’Institut international de sociologie de Kyiv pose, à intervalles réguliers, la question aux Ukrainiens : « Combien de temps encore êtes-vous prêts à endurer la guerre ? » Pendant deux ans, entre mars 2022 et février 2024, la réponse « le temps qu’il faudra » a plafonné en tête avec des scores de 71 %-73 % des réponses. Une baisse s’observe effectivement dans la troisième année de la guerre, avec 63 % en octobre et 57 % en décembre 2024. Ce qui a surtout augmenté pendant cette période, c’est la proportion de réponses « difficile à dire », passée en un an de 4 % à 18 % des réponses, et jusqu’à 28 % dans l’est du pays, au plus près de la zone de front. Les incertitudes d’une période où les Ukrainiens ont pris conscience que l’aide de leurs partenaires ne leur donnait pas les moyens d’une victoire militaire sur la Russie, ont inscrit la guerre dans une autre temporalité aux yeux de la population : « le temps qu’il faudra » ne se compte désormais plus en mois, mais en décennies, et introduit le trouble.

    Dans une enquête réalisée de manière récurrente par Rating group, à la question « Croyez-vous que l’Ukraine gagnera cette guerre ? »[1], 97 % des personnes interrogées ont répondu par la positive pendant les deux premières années de guerre. Le taux de réponses positives est descendu à 88 % depuis février 2024. Ce qui change surtout, c’est la répartition entre ceux qui se déclarent « certains » que l’Ukraine gagnera la guerre (81 % début 2022, 56 % à l’automne 2024) et ceux qui pensent qu’elle la gagnera « probablement » (16 % en 2022, 32 % en 2024). Ce que nous indiquent ces enquêtes, c’est à la fois le maintien d’un consensus social autour d’une guerre perçue comme juste, et une confrontation à des difficultés accrues, à la fois à l’intérieur de la société et dans le soutien international à l’Ukraine.

    Cependant, au-delà des chiffres, l’observation des pratiques quotidiennes des Ukrainiens montrent une société en constante évolution, engagée dans une dynamique d’ajustements permanents aux nouveaux problèmes qui surgissent. À l’arrière du front, de nombreux Ukrainiens sont engagés de leur propre initiative dans des activités de défense. Par exemple, depuis la prise de conscience de la centralité des drones sur le champ de bataille actuel, les centres privés ou associatifs de formation au pilotage de drone, des initiatives de recherche sur les technologies qui y sont associées, des ateliers artisanaux ou industriels de fabrication de ces matériels, de levées de fonds pour l’achat de drones, se sont multipliés dans la société. Lorsque la problématique sur le champ de bataille change ou que de nouveaux besoins surgissent, la société se réorganise.

    Sur les territoires diversement affectés par les combats, les Ukrainiens travaillent très activement à préserver les fondamentaux de la vie civile : continuité de l’éducation, maintien des services publics, activités économiques, vie culturelle. Cette paradoxale normalité, si surprenante pour le visiteur étranger qui s’étonne de voir les boutiques ouvertes et les cappuccinos servis sur les terrasses de café des villes ukrainiennes, n’est pas le signe d’un désengagement de la société qui souhaiterait oublier la guerre, mais un acte de résistance au quotidien. Alors que nos médias ne cessaient de promettre à l’Ukraine un hiver 2024-2025 catastrophiques sans chauffage ni électricité, l’Ukraine semble contrer les attaques sur ses infrastructures mieux que prévu. Repousser, reconstruire, refaire marcher, secourir après un bombardement est un travail de Sisyphe, mais c’est lui qui montre le mieux la capacité de la société ukrainienne à être fatiguée, tout en continuant à rechercher des ressources nouvelles pour avancer.
    « L’Ukraine n’arrive plus à recruter de combattants »

    « Oui mais le front ? », retorquera le lecteur attentif. Les difficultés de l’armée ukrainienne sur le champ de bataille sont mises en scène au quotidien dans des comptes-rendus médiatiques, à grands renforts de cartes d’avancée ou de recul des troupes, tellement zoomées qu’elles en deviennent illisibles. Si le chapelet des noms de localités prises ou abandonnées par les belligérants tel ou tel jour brouillent la compréhension et se fondent dans un brouhaha monocorde, un message se détache clairement : l’armée ukrainienne manque de combattants, n’arrive pas à en recruter assez, et fait face à une multiplication de désertions.

    Une fois de plus, le message vient avec un sous-entendu : si l’armée peine à recruter et garder les combattants, c’est peut-être que les Ukrainiens ne souhaitent plus combattre et ne consentent plus à poursuivre cette guerre. Là aussi, il est indispensable de détacher la question du consentement à la prise d’armes de celle du consentement à la guerre. Chercher à comprendre les logiques sociales et les contraintes administratives à l’œuvre dans le recrutement des combattants offre une porte d’entrée bien plus heuristique dans la question cruciale du recrutement de civils pour la guerre.

    La mobilisation militaire n’est pas seulement un acte performatif, elle est aussi un ensemble d’actions administratives qui assurent sa mise en œuvre, portées par des institutions plus ou moins aptes à la conduire. Le grand élan d’engagement volontaire dans l’armée qui a immédiatement suivi l’agression russe, a assuré la constitution d’unités combattantes pendant la première période de la guerre, mais a aussi masqué pendant plusieurs mois les fragilités de l’administration militaire.

    L’une de ces fragilités était la difficulté pour les forces armées à identifier les civils qu’elles souhaitaient mobiliser : les registres des citoyens au regard de leur obligation militaire étaient sous format papier, localisés dans des bureaux dispersés, et surtout très inégalement mis à jour. La mobilisation générale prévue dans la législation ukrainienne ne suit pas une logique de sélection aléatoire, mais procède de manière progressive, des citoyens ayant la meilleure expérience militaire, jusqu’à ceux qui n’en ont aucune. S’il était relativement facile d’identifier les citoyens qui avaient récemment quitté les forces armées ou fait leur service militaire peu de temps auparavant, l’administration militaire a éprouvé de plus en plus de difficultés au fur et à mesure de la progression de la guerre, alors qu’elle devait piocher dans des catégories de citoyens dont le lien avec l’armée était bien plus distendu, qui n’avaient jamais mis à jour leur dossier dans les registres.

    La difficulté était moindre en milieu rural, où il était plus facile de recenser les mobilisables, que dans les grandes villes, ce qui a conduit l’armée à sur-recruter dans les campagnes, donnant l’image d’une mobilisation inégalitaire et socialement injuste. Dans les villes, les bureaux de recrutement, dotés de fichiers de moins en moins pertinents sur des hommes de moins en moins socialisés à l’armée, ont multiplié les dérives. Les pratiques de rafles largement médiatisées, où des militaires étaient filmés en train d’arrêter et d’embarquer des hommes en pleine rue, étaient révélatrices de la tension entre l’ordre donné aux bureaux de recrutement de mobiliser un certain nombre d’hommes, et l’inadaptation des outils administratifs mis à leur disposition pour le faire. La numérisation des registres militaires est bien en cours, et une base de données électronique unifiée est entrée en fonctionnement il y a quelques mois, signalant la prise de conscience par l’État ukrainien des conséquences désastreuses de cette faille administrative. Grâce à ce nouvel outil, les pratiques de recrutement vont peut-être évoluer.

    Au-delà des difficultés pratiques, la guerre pose une question fondamentale en Ukraine : celle du modèle du devoir citoyen en vigueur dans la société, et de l’adéquation du dispositif de mobilisation militaire à ce modèle. Pensé pour les guerres et les sociétés d’hier, le modèle de la mobilisation repose sur la figure du citoyen-soldat, unité de base des forces armées dont cette dernière peut faire un usage indiscriminé. Ce modèle vient heurter les contours de la citoyenneté et du devoir citoyen élaborés dans l’Ukraine de ces dernières décennies. Dans une société où l’État était perçu comme fragile et potentiellement défaillant, et où les idées libérales d’initiative et d’autonomie ont été au contraire valorisées, les citoyens ont élaboré des modes particuliers d’action pour le bien commun.

    Dès le début de la guerre dans le Donbass en 2014, les citoyens se sont engagés dans la défense du pays, mais au sein de communautés restreintes. De nombreux civils avaient rejoint des bataillons volontaires, sensibles à la liberté et à la camaraderie dans leur fonctionnement. D’autres se sont engagés dans des groupes associatifs, autour de projets : achat d’équipements pour l’armée, évacuation de blessés, réintégration de vétérans… Être efficace et utile, utiliser au mieux ses compétences au service de son pays, en appui de son État, est devenu le mode le plus valorisé d’accomplissement de son devoir citoyen. En se focalisant strictement sur l’institution militaire, les analystes négligent souvent un pan entier de la société ukrainienne activement engagée dans la défense, comme les initiatives autour des drones évoquées plus haut. Ces initiatives, externes à l’armée, viennent pourtant en support de la conduite de la guerre. Elles contribuent aussi à créer un vaste espace social, entre civil et militaire, de citoyens déjà concrètement engagés dans la guerre.

    La mobilisation, anonyme et aveugle à l’expérience de vie de l’appelé, à ses projets et à sa perception de son utilité au service du pays, vient heurter de plein fouet ce modèle de citoyenneté. Le choc est encore accentué par le profil démographique des mobilisés. L’âge moyen de l’armée ukrainienne est en effet assez élevé, autour de 40-45 ans. Ces hommes arrivent dans l’armée riches d’une expérience personnelle et professionnelle, conscients de leurs handicaps, dont l’impréparation physique, mais conscients aussi de leurs atouts. Ils sont, encore moins que d’autres, prêts à devenir des unités interchangeables sur le front.

    L’État ukrainien a pris conscience de ce problème, et teste aujourd’hui des dispositifs d’ajustement des modes de recrutement à ces exigences de la société. Grâce aux initiatives proposées initialement par la société civile, l’État met en place des circuits de recrutement plus décentralisés et alignés sur les pratiques du privé, où les civils postulent de leur propre initiative à des offres d’emploi proposés par telle ou telle brigade des forces armées. Composer une armée à partir d’un corps social de civils, dans l’urgence de la guerre, n’est pas seulement une opération logistique : la mobilisation confronte aussi l’État aux fondements de son contrat social et au contenu du devoir citoyen.

    La désertion, elle aussi largement médiatisée en tant que signe de démoralisation des Ukrainiens, relève également de logiques sociales bien plus complexes. De nombreux déserteurs, à la fois ceux qui sont nouvellement arrivés sur le front et ceux qui combattent depuis bientôt trois ans, pointent des raisons très précises de leur refus à continuer. L’absence de durée maximale de mobilisation est l’un des points de blocage. Alors qu’au début de la guerre, les combattants ne se posaient pas la question de la durée de leur engagement, la temporalité du conflit a changé. Conscients d’une armée russe qui se réorganise et se renforce, et de partenaires occidentaux qui, dans la perception ukrainienne, prennent soin de donner à l’Ukraine juste assez d’armes pour tenir, mais pas assez pour gagner, les Ukrainiens voient aujourd’hui leur guerre s’inscrire dans un temps très long. Dès lors, être mobilisé pour la durée totale de la guerre revient à s’engager jusqu’à sa mort, et de devoir abandonner tous projets d’après-guerre qui devient un horizon qui s’éloigne à mesure qu’on avance. Cette situation est aujourd’hui insupportable pour de nombreux combattants qui désertent pour signifier leur protestation, et exigent la fixation d’une date de démobilisation en échange de leur retour sur le front. L’État ukrainien est dès lors dans une équation difficile à résoudre : il doit mobiliser plus de combattants, mais pour pouvoir les attirer, il doit accepter de démobiliser.

    Enfin, les motifs de désertion, évoqués notamment dans une enquête récemment publiée, relèvent aussi des problèmes de montée en capacité de l’armée ukrainienne : le manque de commandants compétents, les défauts d’encadrement et les défauts de la formation sont notamment soulignés par les déserteurs comme motifs principaux de leur départ. Ces problèmes organisationnels sont un défi majeur pour l’armée ukrainienne et jouent certainement sur le moral des troupes. Cependant, ils sont très loin de marquer un état de débâcle morale et ne s’accompagnent pas forcément d’une perte du sens de la guerre. Souvent vue comme un « exit », la désertion des Ukrainiens se rapproche parfois au contraire du « voice », une prise de parole active pour demander des réformes à l’État.
    « Les Ukrainiens souhaitent négocier »

    Les mots comptent. « Pensez-vous que le moment de pourparlers de paix officiels entre l’Ukraine et la Russie soit arrivé ? », interroge la population ukrainienne l’institut de sondages Fondation des initiatives démocratiques, en juin 2024. 44 % des personnes interrogées répondent par la positive. Le chiffre se met rapidement à circuler dans les médias, mais avec une formulation légèrement différente : « 44 % des Ukrainiens sont prêts à des négociations avec la Russie », rend ainsi compte du sondage dans un article Public Sénat.

    « L’Ukraine doit-elle rentrer dans des pourparlers avec la Russie pour tenter de parvenir à la paix ? », interroge l’Institut international de sociologie dans un sondage, et obtient 57 % de réponses positives en mai 2024. Cependant, dans la version anglaise de cette enquête, commanditée par le think tank américain National Democratic Institute, le terme de pourparlers (« переговори » en ukrainien) a disparu, remplacé par celui de « négociations » : « Do you think that Ukraine should engage in negotiations with Russia to try to achieve peace ? », dit la version anglaise. La formulation est reprise à l’identique par Le Monde quelques mois plus tard, en affirmant que la part des Ukrainiens « ouverts à des négociations serait passée de 33 %, en mai 2023, à 57 %, un an plus tard », et titrant sur « Les Ukrainiens de plus en plus ouverts à des négociations ».

    Pourparlers ou négociations ? Ce jeu de traduction n’est pas une querelle de linguistes. L’idée d’une volonté croissante des Ukrainiens à négocier, donc s’engager dans un jeu de compromis et de concessions, fait de plus en plus partie du sens commun, là où les sondages faisaient réagir les Ukrainiens sur leur acceptation de pourparlers, c’est-à-dire l’ajout d’un volet diplomatique au volet militaire pour tenter de parvenir à la paix. Consciente ou non, la manipulation produit des effets, en créant une représentation déformée de l’état d’esprit des Ukrainiens dans nos sociétés, mais mettant aussi une pression sur l’Ukraine.

    La pression externe à la négociation est bien perceptible dans la société ukrainienne. Les enquêtes d’opinion permettent de creuser le sujet, pour comprendre la manière dont les citoyens réagissent à ces pressions. En décembre 2024, alors que l’on anticipe déjà la présidence de Donald Trump et sa volonté de pousser à un accord rapide, l’Institut international de sociologie de Kyiv propose aux Ukrainiens différents scénarios de négociation, en les interrogeant sur l’acceptabilité des hypothèses proposées.

    Le scénario « optimiste » d’une Russie qui garde le contrôle des territoires séparatistes de Donetsk et Louhansk et de la Crimée, mais rend à l’Ukraine les régions occupées de Kherson et Zaporijjia, avec une Ukraine qui deviendrait membre de l’OTAN et de l’UE, obtenant des garanties de sécurité sérieuse et une aide à la reconstruction, obtient l’assentiment de 60 % des personnes interrogées. Le scénario « intermédiaire » d’une Russie qui garde le contrôle de tous les territoires occupés, mais d’une Ukraine qui devient membre de l’OTAN, de l’UE, et obtient des garanties de sécurité et des aides à la reconstruction, est déclaré acceptable par 64% des Ukrainiens interrogés. Cependant, pour plus de 2/3 de ceux-là, accepter un tel accord serait une décision « douloureuse à prendre ». Le troisième scénario qu’on peut décrire comme « pessimiste », celui d’une Russie qui garde le contrôle des territoires occupés, avec une Ukraine qui renonce à faire partie de l’OTAN, mais devient membre de l’Union européenne et obtient le soutien nécessaire à la reconstruction, est « douloureux, mais en définitive acceptable » pour 34 % des personnes interrogées, et aisément acceptable pour 7 %.

    Rares sont les Ukrainiens prêts à un accord de paix quel qu’en soit le prix, nous disent ces enquêtes. Plus que le facteur territorial, ce sont les garanties de sécurité qui font la différence. La préoccupation première de l’Ukraine est de préserver sa souveraineté face à une Russie dont l’intention principale est, à ses yeux, au mieux d’assujettir le pays, au pire de le plonger dans le chaos. Ce ne sont pas tant des territoires qui préoccupent les Ukrainiens que le destin de ceux qui se trouvent sur ces territoires, sous une occupation dont l’Ukraine ne cesse de souligner la violence.

    La temporalité de la guerre et cette perception des aspirations de la Russie sont ici centrales pour comprendre l’attitude des Ukrainiens. Alors que les impératifs de l’action politique et du temps contraint par les échéances électorales incitent nos dirigeants à raisonner dans un temps court, et à se projeter en priorité jusqu’à un cessez-le-feu, la société ukrainienne voit dans les négociations à venir seulement une étape dans une guerre inscrite dans un temps qui ne se compte pas en années, mais en décennies. Il y a aujourd’hui un consensus dans la société ukrainienne pour affirmer que l’hostilité russe à une Ukraine souveraine ne se limite pas à la figure de Poutine, et ne s’arrêtera pas avec lui. La guerre d’aujourd’hui poursuit celle de 2014-2022, et sera probablement suivie, aux yeux des Ukrainiens, de celle de demain, où la Russie gouvernée par Poutine ou un autre poursuivra le projet de retirer à l’Ukraine la maîtrise de son destin.

    L’attachement des Ukrainiens à leur adhésion à l’Union européenne est à comprendre dans cette perspective : si 71 % des Ukrainiens interrogés affirment en août 2024 qu’il est inacceptable que la Russie les force à renoncer à rejoindre l’UE, c’est parce qu’au-delà de ses capacités d’aide militaire, l’Europe représente pour eux une garantie politique d’échapper à la déstabilisation et à l’effondrement souhaités par la Russie. Cette garantie politique joue dans le temps long, ce temps long que nous avons tant de mal à appréhender et à anticiper dans cette guerre.

    Éviter des interprétations rapides ne permet pas seulement d’échapper au piège des solutions faciles, et de donner des clefs pour comprendre les événements dans leur inscription historique et sociale. Cela permet également d’ouvrir les yeux sur des questions qui concernent au plus haut point nos propres sociétés, notamment celles qu’il serait plus confortable de ne pas se poser. Quel prix faudra-t-il payer pour notre difficulté à nous projeter dans le temps long ? Quel est le modèle de devoir citoyen observable dans nos sociétés ? Comment nos sociétés réagiraient-elles face à la nécessité de se mobiliser face à un danger, et quels seraient les ressorts d’un engagement ? Quels sont nos outils de résilience et de résistance ? La puissance perçue de nos États est-elle une force ou une faiblesse ? Autant de questions que l’Ukraine nous renvoie, tel un miroir de nos propres doutes.

    https://aoc.media/analyse/2025/02/04/trois-idees-recues-sur-lukraine-en-guerre
    #guerre_en_Ukraine #fatigue #recrutement #négociation

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  • Odessa : après un bombardement… un rassemblement

    Odessa : après un bombardement… un rassemblement « C’est notre ville, c’est notre cœur » : les habitants d’Odessa ont organisé un rassemblement en soutien aux forces armées ukrainiennes

    Les habitants d’Odessa se remettent du bombardement russe du centre historique d’Odessa dans la soirée du 31 janvier. Sept personnes blessées. Des bâtiments de musée et des monuments architecturaux, dont l’hôtel Bristol, ont été détruits.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/11/26/odessa-la-solidarite-pas-la-charite/#comment-64766

    #international #ukraine

  • La campagne « People First ! » appelle à libérer les prisonniers de l’invasion russe

    Alors que le président Donald Trump s’apprête à entamer des négociations de paix sur l’Ukraine cette année, la coalition d’organisations de défense des droits humain, dirigée par les lauréats du prix Nobel de la paix, le Centre pour les libertés civiles (Ukraine) et Memorial (Russie), lance la campagne « People first » !

    Notre appel est simple : faire passer les êtres humains en premier. La priorité essentielle de tout accord négocié doit être la libération de tous les prisonniers de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. Parmi eux :

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/02/la-campagne-people-first-appelle-a-liberer-les

    #international #russie #ukraine

  • Tristan Leoni - L’Ukraine et ses déserteurs. Partie II : Guerre et révolution ?
    https://ddt21.noblogs.org/?page_id=3639

    Si, à partir de l’invasion russe, la presse bourgeoise copie-colle le plus souvent les communiqués du Quai d’Orsay, la presse militante mainstream met l’accent sur la résistance (forcément) héroïque du « peuple » ukrainien, sur sa prétendue auto-organisation qui serait par essence subversive, ou sur ces « libertaires » engagés volontaires dans l’armée. De vénérables organisations anarchistes rédigent ainsi des communiqués antimilitaristes d’un grand classicisme appelant au soutien inconditionnel des seuls insoumis et déserteurs russes, invisibilisant tout bonnement leurs homologues ukrainiens ! En interne cela ne ravit pas tout le monde mais il s’agit de ne pas froisser certains camarades est-européens à la fibre atlantiste. Certains ne s’y laissent pas prendre, notamment en Italie, ou bien parmi les anarchistes individualistes, certains anarchosyndicalistes ou de petits groupes communistes, notamment bordiguistes, qui conservent des positions internationalistes. Or, avec le temps, il devient difficile de se voiler la face. Si progressivement, comme si de rien n’était, les textes du groupe Assembly deviennent la référence pour traiter le sujet, la cruelle réalité est parfois encore écartée au profit de confortables certitudes. Ainsi, lorsque à l’hiver 2023-2024 l’une des dirigeantes de Solidarity Collective, l’organisation ukrainienne qui soutient les militaires « anarchistes », effectue une nouvelle tournée en Europe occidentale afin de récolter des fonds, on trouve encore quelques lieux alternatifs pour l’accueillir, notamment en France, ou des médias militants complaisants pour lui donner la parole.

    #Ukraine

  • Mikael Hertoft : Guerre d’usure et cygnes noirs

    État de la guerre en Ukraine (Janvier 2025)

    Les crimes de guerre russes se poursuivent. Le 8 janvier, la Russie a bombardé la ville de Zaporizhzhzhya, tuant au moins 12 civils et en blessant beaucoup d’autres. Mais cet article n’a pas pour but de dresser la liste de tous les crimes de guerre commis par la Russie. Il s’agit plutôt de donner un aperçu de la situation de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
    Quel est l’équilibre entre les deux pays – et quelles sont les possibilités de paix en 2025 ?

    La Russie a gagné du terrain en Ukraine au cours de l’année 2024. Elle a conquis environ 3 600 nouveaux kilomètres carrés sur l’Ukraine au cours de l’année, selon « Deep State », un site web ukrainien qui publie quotidiennement des cartes de la guerre.

    L’offensive russe s’est accélérée au cours de l’automne, pour être ralentie en décembre lorsque le mauvais temps s’est installé. Les conquérants se trouvent dans une bande de terre le long du front et sur une profondeur maximale de 45 kilomètres.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/01/31/mikael-hertoft-guerre-dusure-et-cygnes-noirs

    #international #russie #ukraine