Le texte de Blaumachen sur les émeutes en Angleterre maintenant en français :
▻http://sic.communisation.net/fr/le-quart-monde-sauvage-prend-la-rue?DokuWiki=eb1542e300dbc45e62de
Quand nous disons que la lutte des classes est l’histoire tout court, nous voulons dire que les classes sont intriquées les unes dans les autres dans un rapport asymétrique qui est une contradiction qui se développe, une contradiction en mouvement au cœur d’une totalité réellement structurée (la société capitaliste) et elle aussi en mouvement, en tant qu’elle se constitue, se reconstitue à travers des ruptures et des discontinuités (les révolutions du passé et les contre-révolutions auxquelles elles ont donné lieu) et se reproduit en tant que telle dans chaque période historique. C’est parce que la reproduction du rapport d’exploitation est contradictoire (le travail est toujours nécessaire et toujours de trop/la baisse tendancielle du taux de profit) que le communisme est le mouvement réel qui résout cette contradiction par l’activité révolutionnaire du prolétariat abolissant le capital et lui-même. En ces termes, les troubles d’août se présentent comme un événement historiquement particulier qui s’insère dans la totalité dont le moteur est la contradiction entre les classes telle qu’elle se présente aujourd’hui (le capitalisme restructuré et sa crise). Plus précisément encore, il s’inscrit dans le moment actuel, dans ce qu’on a pu appeler « l’ère des émeutes », dans le contexte du déroulement de la crise du capitalisme restructuré. Il faut comprendre ce moment actuel tel qu’il se présente sous les formes propres au capitalisme britannique, en prenant en compte les éléments constitutifs de ces troubles : la composition des participants, la variété de leurs pratiques (et la relative prédominance de certaines pratiques), la trajectoire spatio-temporelle qu’ils ont suivi, les formes d’organisation/de rassemblement des émeutiers, leurs buts et leurs aspirations (ou manque d’aspirations), leur rapport à leur environnement social et aux autres faits de la lutte des classes dans notre moment historique. La limite de ces troubles n’est pas extérieure à l’émeute-en-soi ; elle est inhérente à sa nature même, elle est l’envers de sa dynamique. On ne peut comprendre les troubles d’août qu’en menant une réflexion théorique sur les questions soulevées par son émergence et par son rapport aux autres actes de la lutte des classes de notre temps, réflexion qu’il s’agit pour nous d’articuler à la question de la révolution communiste que produit le cycle de luttes actuel. Voilà l’enjeu !
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