• « Affaire du 8 décembre 2020 » : un procès pour terrorisme d’ultragauche sur des bases fragiles

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/25/affaire-du-8-decembre-2020-le-proces-d-une-supposee-menace-terroriste-d-ultr

    Sept personnes sont renvoyées à partir du 3 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour « association de malfaiteurs terroriste ». Ce dossier terroriste d’ultragauche est le premier à être jugé depuis le groupe Action directe, dont le dernier procès remonte à 1995.

    https://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org

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    Suivi du procès qui a débuté mardi 3 octobre 2023 :
    https://seenthis.net/messages/1019505

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    En commentaire ci-dessous : détails sur l’affaire.

    • C’est un groupe qui n’a pas de nom. Un groupe dont la plupart des membres ne se connaissent pas. Un groupe sans lieu ni objectif défini. Bref, ce n’est pas vraiment un groupe. Mais cela n’a pas empêché les juges antiterroristes de renvoyer sept individus – six hommes et une femme – classés politiquement à l’ #ultragauche devant un tribunal pour « association de malfaiteurs #terroriste ». Leur procès doit se tenir du 3 au 27 octobre devant la 16e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. Ils encourent jusqu’à dix années de prison.

    • Par quelque bout qu’on le prenne, le dossier tient essentiellement sur une seule personne : Florian D., qui se fait appeler désormais « Libre Flot ». Agé de 39 ans, ce militant anarchiste est parti combattre au Kurdistan syrien aux côtés des Unités de protection du peuple (#YPG), des brigades intégrées aux Forces démocratiques syriennes contre l’organisation Etat islamique (EI), d’avril 2017 à janvier 2018.

      #libre_flot

    • A l’été et à l’automne 2020, les pièces versées au dossier vont même en décroissant. Les écoutes sont de peu d’intérêt, seule la sonorisation du camion dans lequel vit et se déplace Florian D. vient alimenter quelque peu le dossier. Or, en novembre 2020, les enquêteurs apprennent que Florian D. a l’intention de vendre son camion et de partir à l’étranger. Il est alors décidé, au terme d’une réunion le 19 novembre 2020 entre la #DGSI, le #PNAT et le juge d’instruction Jean-Marc Herbaut, d’interpeller les mis en cause. Le coup de filet a lieu le 8 décembre 2020, les mises en examen de sept des onze interpellés, appréhendés dans toute la France et ramenés au siège de la DGSI, sont prononcées le 11 décembre.

    • Au bout de quinze mois d’isolement, qu’il assimile à de la « torture blanche » et qui a occasionné pertes de mémoire, désorientation spatiotemporelle, etc., Florian D. a mené une grève de la faim d’un mois, qui s’est achevée par sa remise en liberté sous contrôle judiciaire. Après sa sortie de prison, il a attaqué l’Etat devant le tribunal administratif de Versailles et a obtenu, le 18 avril 2023, l’annulation des décisions de mise à l’isolement et la condamnation de l’Etat à 3 000 euros de réparations.

    • « Dans ce dossier, le PNAT et le juge d’instruction ont plaqué de manière totalement artificielle une méthodologie et un récit directement empruntés au terrorisme djihadiste, estiment les deux avocates. On retrouve la notion de “séjour sur zone” [au Kurdistan syrien] pour aller combattre, la figure du “revenant” tout comme l’idée d’un “réseau transnational” kurde. C’est absurde, il n’y a jamais eu de lien entre une entraide internationale au Rojava et des actions en Occident, c’est un procédé grossier pour criminaliser à bas coût l’extrême gauche. Au contraire, les Kurdes combattent Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique], avec l’appui de la coalition. » « Il ne faut pas oublier que nous défendons quelqu’un qui a combattu Daech au péril de sa vie », renchérit Me Kempf, qui assure la défense de Florian D., avec Me Coline Bouillon. D’autant qu’il n’est pas illégal d’aller combattre avec les YPG au Kurdistan, comme le confirme un jugement du tribunal administratif du 31 mars 2017.

    • Pour Mes Simon et Vannier, « ce dossier pose les bases de ce qui va suivre : les notions d’écoterrorisme et de terrorisme intellectuel agités par Gérald Darmanin depuis un an, la dissolution des Soulèvements de la Terre [ #slt ] en juin ». Me Kempf, lui, y voit la logique dévorante de l’antiterrorisme en action : « Les acteurs de l’antiterrorisme ont besoin de se nourrir de dossiers pour justifier leur existence. Avec le reflux du djihadisme, on peut penser qu’ils ont besoin de se tourner vers d’autres horizons. Or, eux seuls décident, en fonction de critères obscurs, de ce qui est terroriste ou pas. » Pour Mes Chalot et Arnaud, « ce dossier est une porte ouverte extrêmement dangereuse pour les années qui viennent ».

      Des avocats expriment la crainte d’une requalification terroriste à l’avenir de plusieurs dossiers de destruction de biens dans lesquels les Soulèvements de la Terre sont poursuivis.

    • AFFAIRE DU 8 DÉCEMBRE -L’antiterrorisme à l’assaut des luttes sociales
      https://lundi.am/Affaire-du-8-decembre

      Le 8 décembre 2020, une opération antiterroriste visait 9 militants politiques français. Les quelques éléments de langage et de procédure distillés dans la presse par la police laissent alors songeur. Une association de Paint Ball, un artificier qui travaille à Disneyland et quelques discussions de fin de soirée où l’on dit tout le mal que l’on pense de la police nationale captées par des micros cachés par la DGSI. À partir du 3 octobre, sept personnes seront jugées à Paris, soupçonnées de participation à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Afin de mieux saisir les enjeux comme le fond de cette affaire, nous avons reçu cette analyse détaillée et politique du dossier d’instruction.

      #luttes #antiterrorisme #police #justice #enquête #téléphonie #fadettes #géolocalisation

    • Ça parait tout droit issu de la culture des recrues de l’intérieur nourrie de la bibliothèque rose, un truc comme la DGSI et le club des cinq ou bien Darmanin et La girafe noire

      Et pourtant, la DGSI n’avait pas lésiné sur les moyens de surveillance. A la sonorisation de lieux d’habitation, s’ajoutent des milliers d’heures d’écoutes téléphoniques, le recours à la géolocalisation en temps réel, des dizaines d’opération d’IMSI catching, des centaines de filatures et bien entendu l’analyse des dizaines de supports numériques saisis lors des arrestations et des comptes associés (mails, réseaux sociaux...). Soit sept intimités violées pour venir satisfaire la curiosité malsaine des quelques 106 agent.es du renseignement ayant travaillé sur ce dossier.

    • Affaire du « 8 décembre » : le droit au chiffrement et à la vie privée en procès - 2 octobre 2023

      https://www.laquadrature.net/2023/10/02/affaire-du-8-decembre-le-droit-au-chiffrement-et-a-la-vie-privee-en-pr

      Le 3 octobre prochain s’ouvrira le procès de l’affaire dite du « 8 décembre ». Sept personnes sont accusées d’association de malfaiteurs terroriste. Pour construire le récit du complot terroriste, les services de renseignement de la DGSI chargés de l’enquête judiciaire, le parquet national antiterroriste (PNAT) puis le juge d’instruction instrumentalisent à charge le fait que les inculpé·es utilisaient au quotidien des outils pour protéger leur vie privée et chiffrer leurs communications . Face à cette atteinte inédite, que nous documentions longuement il y a quelques mois, le temps de ce procès va donc être crucial dans la bataille contre les velléités récurrentes de l’État de criminaliser des pratiques numériques banales, sécurisées et saines, pratiques que nous défendons depuis toujours.

      [...]

      Ce procès est une énième attaque contre les libertés fondamentales, mais surtout un possible aller sans retour dans le rapport que l’État entretient avec le droit à la vie privée. Alors votre mobilisation est importante ! Rendez-vous demain, 3 octobre, à 12h devant le tribunal de Paris (Porte de Clichy) pour un rassemblement en soutien aux inculpé·es. Puis si vous le pouvez, venez assister aux audiences (qui se tiendront les après-midis du 3 au 27 octobre au tribunal de Paris) afin de montrer, tous les jours, solidarité et résistance face à ces attaques.

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      Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste - 5 juin 2023

      https://www.laquadrature.net/2023/06/05/affaire-du-8-decembre-le-chiffrement-des-communications-assimile-a-un-

      nous avons été alerté du fait que, parmi les faits reprochés (pour un aperçu global de l’affaire, voir les références en notes de bas de page7), les pratiques numériques des inculpé·es, au premier rang desquelles l’utilisation de messageries chiffrées grand public, sont instrumentalisées comme autant de « preuves » d’une soi-disant « clandestinité » qui ne peut s’expliquer que par l’existence d’un projet terroriste.

      Nous avons choisi de le dénoncer.

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      « Affaire du 8 décembre 2020 » : le #chiffrement des communications des prévenus au cœur du soupçon

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/25/affaire-du-8-decembre-2020-le-chiffrement-des-communications-des-prevenus-au

    • Procès pour terrorisme d’ultragauche : la cause kurde en filigrane de l’accusation

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/03/proces-pour-terrorisme-d-ultragauche-la-cause-kurde-en-filigrane-de-l-accusa

      Florian D. et six autres personnes sympathisantes de l’ultragauche sont jugées à Paris à partir de mardi. A l’origine du dossier, le séjour de Florian D. au Kurdistan syrien, durant lequel il a appris le maniement des armes pour combattre l’organisation Etat islamique.

  • Djihadisme, ultradroite et ultragauche : l’appel à la « vigilance » du patron de la DGSI
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/09/djihadisme-ultradroite-et-ultragauche-l-appel-a-la-vigilance-du-patron-de-la

    Le premier procès aux assises pour un complot terroriste d’ultradroite et néonazi vient de se tenir. Ce genre de procès est-il appelé à se multiplier ? Combien d’individus potentiellement violents compte cette mouvance ?

    La banalisation du recours à la violence et la tentation de vouloir imposer ses idées par la crainte ou l’intimidation font courir un grave danger à nos démocraties, dont les deux fondements cardinaux sont la liberté d’expression et le respect des opinions d’autrui, ainsi que le recours au suffrage universel, qui, seul, peut conférer la légitimité à nos gouvernants.

    La mouvance d’ultradroite, forte d’environ deux mille personnes, est l’une de celles qui fragilisent ces piliers fondamentaux. Le risque terroriste qu’elle engendre est allé croissant ces dernières années au sein des démocraties occidentales, en France en particulier. A ce titre, 2015 a constitué un tournant, avec la survenance d’attentats terroristes sans précédent sur le sol européen et l’exposition de notre continent à d’importants flux migratoires. Une partie de l’extrême droite s’est alors radicalisée et a basculé dans la conviction que, pour protéger l’Europe du risque terroriste et de ce qu’elle désigne comme le « grand remplacement », face à l’« incurie », évidemment présumée, de l’Etat, il était nécessaire de se substituer à lui, de précipiter l’affrontement, pour avoir une chance de l’emporter « tant qu’il était encore temps ». L’enfermement algorithmique généré par les réseaux sociaux, l’influence d’idéologies radicales venues d’outre-Atlantique ont contribué à structurer durablement cette croyance.

    Par ailleurs, les périodes de troubles qu’ont traversées nos démocraties, notamment la crise sanitaire, ont été propices à la recherche d’explications simples aux désordres du monde. Des profils d’un genre nouveau, complotistes ou conspirationnistes, sont ainsi venus s’agréger à des groupuscules d’ultradroite. S’ils ne partagent pas nécessairement l’intégralité de cette idéologie, ils se retrouvent dans la désignation de boucs émissaires communs.

    Quel est l’état réel de la menace terroriste d’ultradroite ?

    En France, dix actions terroristes, d’inspiration néonazie, accélérationniste [qui consiste à accélérer la survenue d’une guerre raciale avant qu’il ne soit trop tard pour l’emporter], raciste ou complotiste, ont été déjouées depuis 2017, avec des cibles aussi variées que des citoyens de confession musulmane ou juive, des élus ou des francs-maçons. Concrètement, cette menace peut émaner d’individus solitaires qui nourrissent une haine absolue contre ceux qu’ils tiennent pour responsables de leurs difficultés et de celles du monde. Au sein de la mouvance accélérationniste, les auteurs des tueries de Buffalo, d’Oslo ou encore de Christchurch [tueries de masse commises par des terroristes d’ultradroite respectivement en 2022, 2011 et 2019 au nom de la haine des Noirs, des étrangers, des musulmans, des juifs ou de la social-démocratie] sont littéralement idolâtrés. Le fait de passer à l’acte devient alors la garantie de devenir un « saint ».

    Le risque peut aussi provenir de l’action de petites cellules constituées en marge d’associations ou de groupes préexistants, qui considèrent que le discours qui y est tenu n’est pas assez radical. C’est parce que la menace naît au sein de groupes structurés que le ministre de l’intérieur, à chaque fois qu’il en a la possibilité juridique, en propose la dissolution.

    Il y a un phénomène inquiétant : la présence parmi l’ultradroite de membres ou d’anciens membres des forces de l’ordre, de militaires…

    Les groupes au sein desquels ce genre de profils constitue la majorité sont très rares. Mais il est vrai que les discours de cette mouvance, l’attirance pour les armes à feu également, trouvent un écho particulier chez certains de ces personnels. Sans exagérer le phénomène, ce sont des sujets que nous suivons en effet d’extrêmement près, en lien étroit avec le ministère des armées. A chaque fois que cela se révèle nécessaire, nous proposons des mesures d’entrave, notamment disciplinaires.

    Observe-t-on une porosité entre l’extrême droite et l’ultradroite ?

    La DGSI n’a pas vocation à suivre la vie politique ou celle des partis. Toutefois, il est clair que la vie politique de notre pays peut avoir une influence sur la propension de certains à passer à l’acte. La période électorale de 2022, bien qu’elle ait été marquée par des débats faisant écho aux préoccupations traditionnelles de l’extrême droite, notamment sur les sujets migratoires, a plutôt eu tendance à canaliser les énergies.

    Les choses ont changé depuis six à huit mois sous l’effet de différents facteurs, dont la radicalité de certains discours politiques extrêmes, mais aussi la conviction de certains militants que seule l’action violente est susceptible de déboucher sur des résultats. La manière dont la gauche s’est saisie au printemps de la contestation de la réforme des retraites a également conduit une partie de la mouvance d’ultradroite à se mobiliser à son tour pour ne pas « laisser la rue » à la force politique opposée. Depuis le printemps, nous assistons ainsi à une résurgence très préoccupante des actions violentes ou des intimidations de la part de l’ultradroite, dont une partie s’inscrit en rupture assumée avec le cadre démocratique. Les élus, et singulièrement les maires, y sont particulièrement exposés, de manière intolérable. Les menaces abjectes à leur égard, à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), à Callac (Côtes-d’Armor) ou au travers de courriers anonymes d’une rare violence, en sont l’illustration. Les menaces formulées à l’égard des membres de la « communauté LGBT » ou des « étrangers » sont tout aussi insupportables.

    • La notion d’écoterrorisme existe-t-elle ?

      Il existe deux manières de qualifier cette notion. Je suis juriste de formation, et la première consiste à regarder le droit et à en rester à ce que dit le code pénal : le terrorisme est le fait d’user de l’intimidation et de la terreur pour troubler gravement l’ordre public. Ces dernières années, c’est un fait, aucune action de cette nature n’a été commise au nom de la cause environnementale.

      Néanmoins, face à des idéologies qui légitiment et théorisent le recours à l’action violente pour inviter nos gouvernements à agir encore plus contre le réchauffement climatique, lorsque des faits de dégradation par incendie commis en juin glorifient la personne du terroriste américain « Unabomber », récemment décédé, au travers de l’inscription « Nous prenons la relève », lorsque des organisations comme Les Soulèvements de la Terre, même si elles s’en défendent, diffusent des modes opératoires fondés sur la violence, qui sont ensuite suivis d’effets, ou font le tour de la mouvance radicale d’ultragauche française et européenne pour les mobiliser, il y a de quoi rester vigilant.

    • La crise des retraites a-t-elle constitué une forme de catalyseur pour une nouvelle génération de militants ?

      La crise des retraites a connu un avant et un après l’utilisation du 49.3. C’est très net dans la physionomie des rassemblements. Dès la première manifestation qui suit le 49.3, le 23 mars, les différents services de renseignement documentent clairement que l’entrée en lice des collectifs d’ultragauche, qu’ils soient anarcho-autonomes ou « antifas », a servi de catalyseur. Quant à la nouvelle génération de militants d’ultragauche, une partie a investi la sphère environnementale, contribuant à la radicalisation de ses modes d’action.

      Les affrontements de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, autour de la question environnementale, marquent-ils un tournant ?

      Il existe des marqueurs traditionnels sur lesquels se mobilise l’ultragauche : la lutte contre « l’Etat capitaliste », l’extrême droite, les forces de l’ordre ou encore le personnel pénitentiaire. Le phénomène nouveau de ces derniers mois, c’est la part croissante de ses militants qui a investi la question environnementale. Que mes propos ne soient pas mal interprétés : la lutte contre le réchauffement climatique est un combat légitime qui mérite d’être mené avec détermination. Mais avec les moyens admis en démocratie ! Or, ce qui a très nettement été documenté à Sainte-Soline, c’est que cette revendication constitue pour certains un prétexte pour s’en prendre aux symboles de l’Etat, aux forces de l’ordre, à ce qu’ils appellent le « système », au capital et à tous ceux qui le représentent. La manière dont l’#ultragauche investit la sphère environnementale, en y important ses modes d’action, est un sujet de préoccupation.

      A Sainte-Soline, certains manifestants s’étaient manifestement préparés pour en découdre mais leur action s’est concentrée sur les forces de l’ordre, elle n’avait rien à voir avec une entreprise terroriste au sens premier du terme…

      L’ultragauche constitue en effet, d’abord et avant tout, une menace pour l’ordre public. Mais cette menace ne doit pas être minimisée. D’abord parce que certaines manifestations des derniers mois ont franchi un cap, et il n’est pas possible de se résoudre à ces déferlements de violence. Deuxièmement, plusieurs individus de la mouvance ont été mis en cause, fin 2020, dans une association de malfaiteurs en vue de commettre des infractions terroristes [sept prévenus, dont un ex-combattant anti-Daech au Rojava, seront jugés à l’automne pour « association de malfaiteurs terroriste » pour des projets d’attentats]. Troisièmement, les mouvances d’ultragauche, ces dernières années, se sont signalées par des actions clandestines particulièrement violentes, à travers notamment des campagnes incendiaires, comme celle qui a visé la caserne de Meylan [le 26 octobre 2017, un incendie vise plusieurs véhicules de gendarmerie d’une brigade située dans cette localité de l’Isère et se propage en partie au bâtiment d’habitation des familles de militaires. L’action est revendiquée par un groupuscule d’ultragauche].

      D’autres actions clandestines de type saccage, destruction de biens me semblent aussi présenter une gravité très significative. Enfin, ce n’est pas parce que l’ultragauche n’est pas passée à l’acte terroriste ces dernières années que le risque n’existe pas. Nous sommes ainsi extrêmement préoccupés par la manière dont des groupuscules français sont influencés par des structures étrangères. En juin, un forum français d’ultragauche a par exemple salué l’action de militants grecs qui avaient placé un colis piégé devant le logement personnel d’un policier à Athènes. Aux yeux de ces militants, s’en prendre au système nécessite désormais de s’en prendre à ceux qui l’incarnent, pas seulement à ceux qui le dirigent.

      Supposer que parce que des groupes s’en prennent à des biens, ils s’en prendront aussi à des personnes, n’est-ce pas un raisonnement biaisé ?

      L’histoire du #terrorisme est une histoire de cycles, cela vaut pour le terrorisme islamiste comme pour le terrorisme politique. Et notre responsabilité, c’est de garder la mémoire longue et d’essayer d’anticiper ces cycles. En France, en Italie ou en Allemagne, dans les années 1970-1980, l’ultragauche a tué en considérant que la légitimité de ses idées devait conduire à ce type d’action radicale. Ce qui nous préoccupe, c’est l’émergence du même discours chez certains : la conscience intime que nos démocraties sont soumises à des dangers imminents, que l’autorité politique ne les prend pas en compte et que des actions contre les biens ne sont plus suffisantes. Le risque d’une gradation vers des actes de violence physique n’est pas une vue de l’esprit.

    • Projets d’attaques : [cela fait 10 ans qu’]Europol et [bien plus tardivement] la DGSI alertent sur le terrorisme d’extrême droite en France
      https://www.liberation.fr/politique/projets-dattaques-europol-et-la-dgsi-alertent-sur-le-terrorisme-dextreme-

      D’un point de vue chiffré, la police européenne a recensé deux projets d’attaques terroristes d’extrême droite déjoués en France au cours de l’année écoulée, sur un total de quatre (dont un a conduit à la commission d’un attentat ayant fait deux morts le 12 octobre 2022 en Slovaquie) au sein de l’Union européenne. Mais aussi 16 arrestations pour ce motif, toujours dans l’Hexagone, sur un total de 45 à l’échelle de l’UE. Avec les chiffres les plus élevés sur ces deux critères, comme l’année dernière, la France ressort bien comme le pays où la menace d’« ultradroite » (un terme policier) est la plus manifeste. Devant l’Allemagne (une attaque déjouée et onze interpellations) et l’Italie (pas de projet concret d’attaque mais six arrestations).

      Armes à feu, cryptomonnaies et messageries chiffrées

      Ces projets déjoués en France ont notamment en commun la jeunesse des aspirants terroristes présumés. Le premier, qui a été appréhendé le 3 juin 2022 à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche), était âgé de 20 ans. Il se revendiquait de l’idéologie nationale-socialiste et cherchait à s’en prendre « aux juifs, aux noirs, aux femmes, à la communauté LGBT ». Il cherchait à se procurer des armes pour perpétrer une tuerie de masse, selon les enquêteurs. Le second, âgé lui de 19 ans, a été interpellé à Bouzonville (Moselle) et est suspecté d’avoir voulu s’en prendre à des policiers ou des synagogues. Lui se réclamait de l’accélérationnisme, ce courant qui incite ses partisans à tout faire pour déstabiliser le « système » et précipiter le déclenchement de la « guerre civile raciale ». Ce jeune homme possédait une arme à feu et tentait de s’en procurer d’autres, ainsi que des explosifs.

      Dans son rapport annuel, Europol met une nouvelle fois en avant des schémas de radicalisation où Internet joue un rôle important. Notamment car c’est le lieu d’échange des cryptomonnaies, pour lesquelles la mouvance affiche un grand intérêt, les voyant comme une alternative d’un système bancaire qui serait « tenu par les juifs ». Mais le Web sert surtout pour la diffusion de la propagande et des échanges entre éléments potentiellement violents, via des applications de messagerie chiffrées et des réseaux sociaux plus confidentiels que les géants du genre. Europol note ainsi la publication de deux nouveaux « manuels terroristes » sur Telegram en 2022. De tendance accélérationniste, ceux-ci expliquent comment des « attaques par des acteurs isolés sur des cibles faciles et des attaques à grande échelle contre des infrastructures vitales, telles que le réseau électrique, télécommunications et transport pétrolier » peuvent « contribuer au déclenchement d’une “guerre raciale” ».

      Infographie - Terrorisme dans l’UE : faits et chiffres

      https://www.consilium.europa.eu/fr/infographics/terrorism-eu-facts-figures

  • On sait mieux où va la France - Jean-François Bayart, Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/on-sait-mieux-ou-va-la-france

    Reprenons les faits. La France brûle. Pour un homme qui se faisait fort de l’apaiser et clignait de l’œil à la #banlieue lors de sa première campagne électorale, le constat est amer. Il vient après le mouvement des Gilets jaunes et une succession de mouvements sociaux de grande intensité. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’embrasement des #quartiers_populaires, tant était connue la colère sociale qui y couvait. Tellement redouté, même, qu’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont immédiatement compris la gravité et le caractère inacceptable de l’#exécution_extra-judiciaire de Nahel – le mot est fort, j’en conviens, mais de quoi s’agit-il d’autre au vu de la vidéo ?
    Les paroles d’apaisement furent vaines. Car la mort de Nahel, loin d’être une simple bavure, était programmée. Elle est la conséquence mécanique de la démission du pouvoir politique, depuis trente ans, sous la pression corporatiste de la #police qui n’a cessé de s’affranchir des règles de l’Etat de droit bien que lui ait été concédée, de gouvernement en gouvernement, une kyrielle de lois liberticides, jamais suffisantes, sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’immigration et la délinquance. Jusqu’à la réécriture de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure, en 2017, qui assouplit les conditions d’emploi des armes à feu par les forces de l’ordre. Annoncé, le résultat ne se fit pas attendre. Le nombre des tués par la police a doublé depuis 2020 par rapport aux années 2010. Le plus souvent pour « refus d’obtempérer à un ordre d’arrêt » :5 fois plus de tirs mortels dans ces circonstances. Nahel est mort de cette modification du Code de la sécurité intérieure.
    Et l’avocat du policier meurtrier de justifier son client : Nahel n’obtempérait pas et il n’y avait pas d’autre moyen de l’arrêter que de tirer. A-t-on besoin d’un avocat pour entendre une insanité pareille alors qu’il suffit de tirer dans les roues ? On se croirait à Moscou ou Minsk, où des hommes politiques promettent à Prigojine une « balle dans la tête ». Aux yeux de certains, le refus d’obtempérer semble désormais passible de la peine de mort. Une grammaire s’installe, qui brutalise les rapports sociaux, et dont on voudrait faire porter la responsabilité à l’« ultragauche », aux « éco-terroristes », à La France insoumise, alors qu’elle émane d’abord de certains médias et des pouvoirs publics, sous influence de l’extrême droite.

    Nils Wilcke @paul_denton
    https://twitter.com/paul_denton/status/1675117088661286915

    Macron n’a pas activé l’état d’urgence suite aux violences après la mort de Nahel : « En réalité, l’exécutif a à sa disposition un tel arsenal de lois répressif depuis 2015 qu’il n’est presque plus nécessaire d’y avoir recours », observe un conseiller. Vu comme ça... #Off

    #Nahel #racisme #révolte #émeutes #média #extrême_droite

    • Le texte complet:

      Où va la France ? demandai-je le 8 mai, dans Le Temps. Aujourd’hui, on le sait mieux. Vers l’#explosion_sociale, vers son inévitable #répression_policière puisque la fermeture des canaux démocratiques contraint la #protestation à la #violence_émeutière, et vers l’instauration d’un régime paresseusement qualifié d’« illibéral » (c’est le sociologue du politique qui écrit, peu convaincu par cette notion valise qui pourtant fait florès).

      Reprenons les faits. La France brûle. Pour un homme qui se faisait fort de l’apaiser et clignait de l’œil à la #banlieue lors de sa première campagne électorale, le constat est amer. Il vient après le mouvement des Gilets jaunes et une succession de mouvements sociaux de grande intensité. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’#embrasement des #quartiers_populaires, tant était connue la #colère_sociale qui y couvait. Tellement redouté, même, qu’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont immédiatement compris la gravité et le caractère inacceptable de l’#exécution_extra-judiciaire de #Nahel – le mot est fort, j’en conviens, mais de quoi s’agit-il d’autre au vu de la vidéo ?

      Les paroles d’#apaisement furent vaines. Car la mort de Nahel, loin d’être une simple #bavure, était programmée. Elle est la conséquence mécanique de la #démission du #pouvoir_politique, depuis trente ans, sous la pression corporatiste de la #police qui n’a cessé de s’affranchir des règles de l’#Etat_de_droit bien que lui ait été concédée, de gouvernement en gouvernement, une kyrielle de lois liberticides, jamais suffisantes, sous couvert de lutte contre le #terrorisme, l’#immigration et la #délinquance. Jusqu’à la réécriture de l’article #435-1 du #Code_de_la_sécurité_intérieure, en 2017, qui assouplit les conditions d’emploi des #armes_à_feu par les #forces_de_l’ordre. Annoncé, le résultat ne se fit pas attendre. Le nombre des tués par la police a doublé depuis 2020 par rapport aux années 2010. Le plus souvent pour « refus d’obtempérer à un ordre d’arrêt » :5 fois plus de tirs mortels dans ces circonstances. Nahel est mort de cette modification du Code de la sécurité intérieure.

      Et l’avocat du policier meurtrier de justifier son client : Nahel n’obtempérait pas et il n’y avait pas d’autre moyen de l’arrêter que de tirer. A-t-on besoin d’un avocat pour entendre une insanité pareille alors qu’il suffit de tirer dans les roues ? On se croirait à Moscou ou Minsk, où des hommes politiques promettent à Prigojine une « balle dans la tête ». Aux yeux de certains, le #refus_d’obtempérer semble désormais passible de la #peine_de_mort. Une grammaire s’installe, qui brutalise les #rapports_sociaux, et dont on voudrait faire porter la #responsabilité à l’« #ultragauche », aux « #éco-terroristes », à La France insoumise, alors qu’elle émane d’abord de certains médias et des pouvoirs publics, sous influence de l’extrême droite.

      Une #violence_policière qui est aussi le prix du retrait de l’Etat

      Comme l’ont démontré depuis des années nombre de chercheurs,la violence policière est devenue la règle dans les « quartiers », et le refus des autorités politiques de prononcer ce vilain mot aggrave le #sentiment_d’injustice. Mais la vérité oblige à dire que ladite violence policière est aussi le prix du retrait de l’Etat qui a asphyxié financièrement le tissu associatif de proximité et démantelé les #services_publics en confiant à ses flics une mission impossible : celle de maintenir la #paix_sociale dans un Etat d’#injustice_sociale, prompt à l’#injure_publique à l’encontre de la « #racaille ». Tout cela sur fond de dénonciation hystérique du « #wokisme » et de vociférations sur les chaînes d’information continue des syndicats de police, dont les membres sont de plus en plus nombreux à porter sur leur uniforme la #Thin_Blue_Line prisée de l’extrême droite suprémaciste américaine.

      Bien sûr, l’Etat ne peut laisser sans réagir la banlieue s’embraser. L’ « #ordre_républicain » est en marche, avec son lot d’#arrestations, de #blessés, peut-être au prix de l’#état_d’urgence ou d’un #couvre-feu national, « quoi qu’il en coûte », à un an des #Jeux_Olympiques. Le #piège s’est refermé. Quel « #Grand_débat_national » (ou banlieusard) le magicien Macron va-t-il sortir de son chapeau pendant que les chats de Marine Le Pen se pourlèchent les babines ?

      Certains lecteurs de ma tribune « Où va la France ? » se sont offusqués de la comparaison que j’établissais entre Macron et Orban, voire Poutine ou Erdogan. C’était mal me comprendre. Il ne s’agissait pas d’une question de personnes, bien que les qualités ou les faiblesses d’un homme puissent avoir leur importance. Il s’agit d’une logique de situation, qui me faisait écrire que la France « bascule ». Or, depuis la parution de cette tribune, les signes d’un tel basculement se sont accumulés. Que l’on en juge, en vrac.

      Pour reconquérir l’opinion le président de la République, fébrile, sans jamais se départir de sa condescendance à l’égard de « Jojo » – c’est ainsi qu’il nomme dans l’intimité le Français moyen – ce « Gaulois réfractaire » : « Mon peuple », disait-il en 2017, en monarque frustré – sillonne le pays, court-circuite le gouvernement et multiplie les effets d’annonce, au point que Le Monde titre : « Emmanuel Macron, ministre de tout ». On pourrait ajouter : « et maire de Marseille ».

      #Anticor mis à l’index, dissolution des #Soulèvements_de_la_Terre

      La justice refuse à l’association Anticor (lire « anticorruption »), à l’origine de la plainte qui a conduit à la mise en examen du secrétaire général de l’Elysée, le renouvellement de son « agrément », lequel lui permet de se porter partie civile devant les tribunaux. Cela sent un peu les eaux troubles du Danube, non ?

      Le mouvement des Soulèvements de la Terre a été dissous sous la pression de la #FNSEA, le grand syndicat de l’agro-industrie dont les militants ou les responsables multiplient les menaces et les violences contre les écologistes, en toute impunité, quitte à faire oublier que dans l’histoire il a à son actif nombre d’assauts contre des préfectures. Le décret de dissolution justifie notamment la mesure par le fait que les militants des Soulèvements de la Terre lisent l’essai d’Andreas Malm Comment saboter un pipeline et mettent en mode avion leur téléphone portable quand ils vont manifester. Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, va jusqu’à les accuser d’intentions homicides à l’encontre des forces de l’ordre, contre toute évidence. Orwell n’est pas loin.

      #Vincent_Bolloré, le grand argentier de la révolution conservatrice en France, fait nommer un journaliste d’extrême droite, un ami d’#Eric_Zemmour, comme rédacteur en chef du Journal du Dimanche,l’un des principaux hebdomadaires du pays. Le piquant de la chose est que ledit journaliste s’était fait congédier par un autre hebdomadaire, d’extrême droite celui-ci, Valeurs actuelles, qui lui reprochait sa radicalité.

      #Laurent_Wauquiez, président de la méga région Auvergne-Rhône-Alpes, prive de subvention un théâtre dont le directeur avait osé critiquer sa politique.

      La Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement s’alarme de la hausse des requêtes des services secrets en matière de surveillance du militantisme politique et social.

      #Richard_Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale, l’un des plus proches conseillers d’Emmanuel Macron, lâche un ballon d’essai sur la possibilité d’une révision constitutionnelle qui autoriserait à celui-ci un troisième mandat, pendant que d’autres préparent une candidature de Jean Castex-Medvedev. Sommes-nous à Dakar ou à Moscou ?

      Tout cela en deux petits mois. Oui, la France bascule. Nul doute que l’explosion sociale dans les banlieues accélérera le mouvement. Mais peut-être faut-il rappeler la définition du « #point_de_bascule » que donnent les experts du GIEC : le « degré de changement des propriétés d’un système au-delà duquel le système en question se réorganise, souvent de façon abrupte, et ne retrouve pas son état initial même si les facteurs du changement sont éliminés ».

      Le #climat_politique en France en est bien là, et Macron, qui dans son #immaturité se voulait « maître des horloges » et se piquait de séduire la banlieue par diaspora africaine interposée, n’est que le fondé de pouvoir d’une situation qui échappe à son entendement, mais qu’il a contribué à créer. Comme, par ailleurs, les droites de gouvernement, à l’échelle européenne, de l’Italie à la Suède et à la Finlande, se compromettent de plus en plus avec l’extrême droite, la comparaison que certains m’ont reprochée est hélas politiquement pertinente, et même nécessaire.

      #basculement

    • même à BFM, on s’interroge sur les racines du problème

      mais soyons en certains, "Il n’y a pas de racisme dans la police", Nunez, préfet de Paris.

      l’avocat du flic assassin de Nahel, n’est pas sur la même longues d’onde :_"J’ai un client qui a eu des idées suicidaires parce qu’on parle de son métier. Il est triste parce qu’on parle en mal de son métier. lui il est persuadé de faire le bien. Et son ministre lui a enfoncé la tête Je lui dis ’Changez-de travail’. Il me dit ’Mais je veux être policier ! Je veux interpeller des gens ! Je veux pouvoir les étrangler quand ils luttent !’. Évidemment qu’il y a du racisme dans la police. Et d’ailleurs être raciste c’est autorisé par la loi, ce qui est interdit c’est les manifestations d’opinions racistes", Laurent-Franck Lienard

  • Des militants européens venus manifester en France se retrouvent bannis du territoire

    Cinq #antifascistes italiens ont été arrêtés mardi 6 juin. Ils avaient participé à la manifestation en hommage à Clément Méric et risquent l’expulsion. Avant eux, un Suisse, une Allemande et un Belge ont subi le même sort, avant d’être placés en rétention et renvoyés dans leur pays.

    DepuisDepuis plusieurs mois, le ministère de l’intérieur multiplie les obligations de quitter le territoire français (OQTF) et les interdictions administratives du territoire (IAT) à l’égard de militantes et militants européens venus manifester en France, au prétexte qu’ils représentent une « menace réelle » pour le pays.

    Chaque fois, le procédé est le même : les personnes sont interpellées avant, pendant ou après une manifestation organisée sur le sol français, placées en centre de rétention administrative (CRA) puis expulsées lorsque le juge des libertés et de la détention ou le tribunal administratif ne décide pas de leur libération.

    Les militant·es ont alors interdiction de revenir en France, même lorsqu’ils y ont des attaches ou des liens familiaux. Pour les manifestant·es concerné·es comme pour les acteurs associatifs, ces pratiques du ministère s’apparentent à une nouvelle façon de mater les mobilisations dans le cadre de luttes politiques, sociales ou écologistes, à l’heure où l’« ultragauche », l’« écoterrorisme » et le « terrorisme intellectuel de l’extrême gauche » sont largement pointés du doigt par Gérald Darmanin.

    « Les services de renseignement anticipent la participation à la journée nationale d’action de mardi de membres de l’ultragauche venus de l’étranger », avait ainsi annoncé le ministre de l’intérieur dans un tweet le 4 juin, se targuant d’avoir déjà pris dix-sept interdictions administratives du territoire pour « empêcher ces individus de rejoindre les cortèges et le cas échéant de faciliter leur interpellation ».

    Interrogé sur les cas spécifiques que nous documentons dans cet article, le ministère de l’intérieur ne nous a pas répondu.

    Parmi eux, plusieurs ressortissantes et ressortissants italiens venus participer à la manifestation en hommage à Clément Méric, le week-end dernier à Paris, ont été interpellés mardi 6 juin au soir dans une pharmacie d’Aubervilliers. Cinq de ces militant·es antifascistes ont été embarqué·es au commissariat, et deux ont été depuis libérés. Les trois autres, deux femmes et un homme, ont été placé·es aux CRA de Vincennes (Val-de-Marne) et du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) avec l’objectif de les expulser vers l’Italie.

    Mais leur audience devant le juge des libertés et de la détention jeudi 8 juin est venue contrarier la décision du ministère de l’intérieur et permettre leur sortie du CRA ; le juge estimant que la mesure, qui ne correspond pas à une mesure d’éloignement classique et reste limitée dans le temps, « visait à les évincer de la tenue d’une manifestation » et qu’il y avait eu là « un détournement des conditions ouvrant au placement en rétention administrative ».

    Selon nos informations, tous les trois font ainsi l’objet d’une interdiction administrative du territoire. Mais, fait surprenant, il s’agit d’une IAT temporaire, prise le 2 juin et allant jusqu’au 11 juin, ce qui est peu courant. La mesure, qui permet d’empêcher un étranger d’entrer en France lorsque sa présence constitue un danger grave comme des activités terroristes, peut concerner tous les étrangers, y compris les Européens. La personne concernée ne peut demander son retrait qu’au bout d’un an. Le ministère de l’intérieur doit réexaminer les motifs de l’IAT tous les cinq ans et peut l’abroger à tout moment.

    « Le ministère de l’intérieur tente sans avoir besoin de se justifier et voit ce qu’il se passe ensuite. On dépose des recours, mais les délais en justice sont longs », estime Me Camille Vannier, avocate particulièrement engagée sur ce type de dossiers. Des recours visant à contester l’IAT de ces militantes et militants antifascistes italiens devraient être déposés dans les jours qui viennent devant la justice. « Cela remet encore plus en question le droit de manifester en France et de circuler au sein de l’Union européenne », ont dénoncé leurs soutiens dans un communiqué.

    C’est aussi le cas de Lou*, 24 ans, originaire de Suisse et venu le 23 mars en France en vue de participer à des conférences sur l’accès à l’eau et « éventuellement » à la manifestation contre la mégabassine à Sainte-Soline le 25 mars. Il a été interpellé à Melle (Deux-Sèvres), la veille de la manifestation, lors d’un contrôle du véhicule qui le transportait, suivi d’un contrôle d’identité qui a tout fait basculer. « Les policiers ont dit qu’il y avait un souci avec moi. Ils m’ont dit : “Vous, vous vous écartez, vous savez pourquoi.” »

    Le jeune homme affirme ne pas savoir ce qui lui est reproché à ce moment-là. Les gendarmes finissent par lui expliquer qu’il est « interdit de territoire » en France. Lou tombe alors des nues et se voit contraint de les suivre au commissariat. « Au départ, raconte-t-il, je pensais que je sortirais dans la soirée. » Ses amis, qui n’ont pas été ennuyés après le contrôle d’identité, décident de l’attendre. Il passe finalement la nuit en cellule, après un échange avec une agente de police judiciaire qu’il juge « extrêmement cassante », dans le cadre d’une retenue administrative.

    « Dès le départ, quand je suis entré dans son bureau, j’ai été traité comme un ennemi et une personne dangereuse. Elle ne m’a pas laissé appeler mes proches. J’ai pu appeler une avocate mais elle a précisé que si elle ne répondait pas, je n’en aurais pas. » Le jeune homme, qui envisageait de participer à la manifestation de Sainte-Soline, avait pris soin de mémoriser le numéro de téléphone d’une avocate spécialisée – comme beaucoup de manifestant·es aujourd’hui. « Heureusement, elle a répondu alors qu’il était tard le soir. Elle était là le lendemain matin. »

    Il découvre qu’il fait l’objet d’un arrêté ministériel portant interdiction administrative du territoire « en raison de son comportement personnel », qui lui est alors notifié en présence de l’avocate. Sur le document que nous avons pu consulter, daté du 23 mars – soit le jour de son entrée en France et deux jours avant la manifestation de Sainte-Soline –, il est indiqué qu’il « constituerait une menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour un intérêt fondamental de la société » et « qu’il y a urgence à [l’]éloigner du territoire français » vers la Suisse. Puis, plus loin : « Le suivi dont il a fait l’objet à ce titre a mis en évidence la gravité de la menace sur l’ordre et la sécurité publics qu’il représente. »
    « Le CRA et les joyeuses procédures qui vont avec »

    Lou raconte son transfert ultra-sécurisé jusqu’au CRA de Bordeaux le samedi soir, menotté durant tout le trajet, « à 160 km/heure sur l’autoroute » et avec un changement de véhicule sur un parking, de nuit, comme s’il était « au milieu d’un trafic de drogue ou pire encore ». « Ensuite, j’ai eu la chance de découvrir le CRA et les joyeuses procédures qui vont avec », ironise-t-il.

    Il y passe trois nuits avant de découvrir le mardi, lors de son passage devant la juge des libertés et de la détention (qui refuse de le libérer), qu’il est également fiché S. Sa quatrième nuit au CRA sera la dernière : il est renvoyé en Suisse mercredi 29 mars par avion.

    À ce jour, Lou ne comprend toujours pas pourquoi il fait l’objet de cette interdiction administrative d’entrée et de séjour en France. Il affirme n’avoir « jamais eu affaire à la police » sur le sol français. Celui qui se décrit comme un militant écologiste explique avoir commencé à participer à des actions de désobéissance civile en 2019 uniquement en Suisse, notamment avec Extinction Rebellion. Il dit avoir relayé, sur les réseaux sociaux, des appels à manifester à Sainte-Soline, mais aussi, depuis environ deux ans, des informations sur les violences policières.

    Le jeune homme a fait l’objet d’une condamnation en 2021, pour opposition aux actes de l’autorité et insoumission à une décision de l’autorité, après avoir bloqué une place publique dans le cadre d’une action et avoir refusé d’évacuer les lieux lorsque les forces de l’ordre le lui ont demandé, en septembre 2020. Des faits qui lui ont valu une amende et devraient être effacés de son casier le 15 juin prochain. « Des choses pas très graves », balaie-t-il, précisant que l’action était « pacifique ».

    Me Vannier, l’avocate de Lou, pointe une « chasse aux militants » et aux manifestants, de manière « totalement aveugle ». « Son cas en est emblématique. Il n’y a aucun détail, aucune motivation derrière cette interdiction de territoire, ce qui est très inquiétant. C’est un laboratoire de répression qui est réutilisé pour d’autres. » Le cas de son client serait le premier d’une longue série à venir, craint-elle.

    « C’est déjà en train de s’étendre, constate Paul Chiron, chargé du soutien et des actions juridiques à La Cimade, association de défense des droits des étrangers. On était surpris pour le Suisse et on retrouve le même schéma pour les Italiens. C’est un détournement du droit des étrangers et de la lutte antiterroriste. »

    Dans un registre très similaire, deux autres militant·es, un Belge et une Allemande, Julia*, ont aussi fait l’objet d’une interpellation dans le cadre d’une manifestation organisée en France et ont été placé·es en CRA en vue de leur éloignement vers leur pays d’origine, en mars et mai derniers. Bien qu’ils ne soient pas visés par une IAT, ils ont aussi eu l’interdiction de circuler sur le territoire français – depuis annulée par la justice dans le cas de Julia.

    Vivant entre la France et l’Allemagne depuis son enfance, Julia a pour coutume de manifester, où qu’elle se trouve, pour la journée internationale des travailleurs et des travailleuses. Ce 1er mai, elle est à Paris en vacances et participe avec des ami·es au rassemblement qui prend la direction de la place de la Nation.

    D’après son récit, il est 16 heures lorsqu’elle est interpellée après une charge policière : « Au moment où les CRS foncent vers nous, tout le monde commence à fuir. Je trébuche et me fais matraquer au sol, avant de me faire menotter, retrace-t-elle. J’ai eu l’impression que c’était complètement arbitraire, ça aurait pu être moi comme la personne à côté. » Elle est interpellée en possession d’une bombe de peinture, de pétards et d’une paire de lunettes de piscine, et n’est pas connue des services de police.

    Elle est ensuite embarquée dans un fourgon qui doit la conduire au commissariat. Dans le véhicule, elle affirme avoir assisté à une scène cocasse, où un fonctionnaire de police s’agace en découvrant que la fiche d’interpellation est incomplète. « Ceux qui m’ont interpellée n’avaient pas coché les faits qui m’étaient reprochés, raconte Julia. Les policiers débattent dans la voiture pour décider quelle case cocher : “On ne va pas noter port d’armes ?”, interroge celui qui tient la fiche d’interpellation. “Par contre, on lui met jet de projectiles”. » Des faits qui apparaissent sur sa fiche d’interpellation que nous avons pu consulter, mais pour lesquels elle n’est finalement pas poursuivie.
    Refus de signer pour un avertissement pénal

    Au commissariat, elle est immédiatement placée en garde à vue et passe la nuit dans une cellule « immonde », jonchée de déchets, et équipée d’un petit matelas et d’un seul plaid, qu’elle doit partager avec une autre gardée à vue. Le lendemain, Julia est conduite au tribunal de Paris et passe de longues minutes enfermée sans être fixée sur son sort.

    Elle est finalement présentée à un substitut du procureur qui lui propose de signer un avertissement pénal probatoire (APP), une procédure qui vaut reconnaissance de culpabilité, mais permet d’échapper aux poursuites.

    Il lui est reproché les infractions suivantes : « rébellion », « participation à un groupement en vue de commettre des actes de violence et de dégradation », « dissimulation volontaire du visage » et « outrage » envers un agent de police pour avoir craché à ses pieds. Elle indique seulement avoir voulu expulser les fumées de gaz lacrymogène inspirées pendant son interpellation.

    Julia refuse de signer l’APP, car elle ne s’estime coupable de rien. « Le substitut du procureur était pressé et contrarié, mais il finit par m’indiquer que je vais pouvoir sortir libre », se remémore-t-elle. Au bout de trente minutes d’une interminable attente, enfermée dans un box vitré, elle s’étonne de n’avoir toujours pas été libérée. On l’informe alors qu’elle est désormais visée par une OQTF et qu’elle va être transférée vers le CRA du Mesnil-Amelot. « J’étais complètement choquée et abasourdie », se souvient-elle.

    Sur le document que nous avons pu consulter, daté du 2 mai, le lendemain de l’interpellation, il est indiqué, comme pour Lou, que Julia « constitue une menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour un intérêt fondamental de la société » et « qu’il y a urgence à l’éloigner du territoire français » sans « lui accorder aucun délai de départ volontaire ». Elle est par ailleurs visée par une interdiction de circuler en France (ICTF) pendant trois ans.

    La préfecture de police de Paris justifie le placement en CRA par le risque que Julia se soustraie à son obligation de quitter le territoire, alors même qu’elle dispose d’un billet retour pour l’Allemagne, d’un logement fixe à Berlin et d’un travail stable outre-Rhin.
    1 500 euros de dédommagement pour une semaine en CRA

    Elle retient de son séjour d’une semaine en CRA une leçon de vie sur « la formidable solidarité entre femmes, qui se serraient les coudes dans la précarité » et « l’absurdité de la menace à la sécurité publique construite autour d’elles, alors qu’elles sont mères de famille, travaillent et essayent simplement de s’en sortir ». Au cours de sa semaine d’enfermement, elle est présentée à deux reprises à un juge qui confirme son maintien en rétention.

    Le 9 mai, elle quitte, menottes au poignet, le CRA du Mesnil-Amelot et se voit conduite au tribunal administratif de Melun pour une audience. Son avocate, Me Vannier, conteste devant le juge l’OQTF dont elle fait l’objet et demande l’annulation de son interdiction de circuler en France. Le tribunal satisfait entièrement à ces demandes et oblige l’État à verser à Julia 1 500 euros pour ses frais d’avocat.

    « 1 500 euros pour une semaine en CRA, je n’appelle pas ça un dédommagement », fustige Julia. Au cours de l’audience, le juge administratif inflige un camouflet au ministère public en concluant que la menace à l’ordre public n’était pas fondée.

    L’épilogue de cette semaine cauchemardesque ne rassure pas pour autant Julia, qui réfléchira désormais « à deux fois avant d’aller manifester en France ». Celle qui avait déjà participé à des rassemblements à Marseille pour le droit au logement assure toutefois qu’elle ne se laissera pas impressionner par ces décisions administratives, « qui sont faites pour intimider ». « Je continuerai à manifester avec mes amies en France », déclare-t-elle.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/090623/des-militants-europeens-venus-manifester-en-france-se-retrouvent-bannis-du

    #arrestation #manifestation #France #OQTF #IAT #interdiction_de_territoire #CRA #rétention #détention_administrative #expulsion #antifa #ultragauche #Clément_Méric #droit_de_manifester #menace #Extinction_Rebellion #chasse_aux_militants #répression

  • Histoire critique de l’ultragauche, Roland Simon, Deuxième édition, revue et augmentée, éditions entremonde
    https://entremonde.net/IMG/pdf/senonevero_histoire_critique.pdf

    Préface
    Mai 68, année théorique, etc. 9
    Introduction 123
    Sigles 126
    Histoire critique de l’ultragauche 129
    I. La Gauche germano-hollandaise 129
    II. La gauche italienne et les débuts de l’ultragauche en france 155
    III. Les Groupes/revues Socialisme ou Barbarie & Noir et Rouge 201 IV. L’#internationale_situationniste 315
    Postface
    La révolution prolétarienne (1848–1914) 387
    Annexe
    Ultragauche et #négationnisme 463
    Notices biographiques 468
    Bibliographie 490

    #théorie #histoire #ultragauche #Roland_Simon

  • Quand la DGSI traque l’ultragauche dans la communauté scientifique française
    https://www.lepoint.fr/societe/quand-la-dgsi-traque-l-ultragauche-dans-la-communaute-scientifique-francaise

    Sur la seule base de contacts avec l’ultragauche, qu’il nie, un ingénieur du Centre national d’études spatiales (Cnes) a été licencié. Il est question de la protection du potentiel scientifique et technique de la nation. Du risque d’affaiblir les moyens de défense de l’État ; de les détourner « à des fins de terrorisme, de prolifération d’armes, de destruction massive ou de contribution à l’accroissement d’arsenaux militaires ». C’est du moins ce qu’affirment notre Code pénal et notre Code de la sécurité (...)

    #activisme #licenciement #surveillance #DGSI

    • Il est question de la protection du potentiel scientifique et technique de la nation. Du risque d’affaiblir les moyens de défense de l’État ; de les détourner « à des fins de terrorisme, de prolifération d’armes, de destruction massive ou de contribution à l’accroissement d’arsenaux militaires ». C’est du moins ce qu’affirment notre Code pénal et notre Code de la sécurité intérieure, et qui justifie, selon le ministère de l’Enseignement supérieur, d’avoir détruit la vie professionnelle de Mathieu*.

      Docteur en informatique, spécialiste en traduction et en gestion de ressources « termino-ontologiques » (sic), cet ingénieur du Centre national d’études spatiales (Cnes) s’est en effet vu reprocher par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) d’avoir eu des contacts en 2010 et 2017 avec l’ultragauche. Des accusations très vagues, mais suffisantes pour que le quadragénaire se voie refuser l’accès à la zone à régime restrictif (ZRR) du #Cnes et, donc, par la suite des choses, à être licencié en octobre 2019.

      Une enquête administrative aux résultats contestés

      L’histoire n’est pas banale. On la connaît pourtant dans un autre contexte, quand des personnes soupçonnées d’accointances djihadistes ou islamistes ont été assignées à résidence pendant l’état d’urgence, sur la base des fameuses notes blanches de la DGSI, des notes non signées, non datées, rarement sourcées, qui mettaient en avant leur dangerosité. Des militants écologistes avaient connu le même sort en novembre 2015, se voyant interdire de manifester par peur qu’ils créent des troubles publics pendant la COP21, dans un contexte élevé de menace terroriste.

      Mais le cas de Mathieu est différent : les autorités, sans fournir la moindre #preuve de sa dangerosité, lui interdisent tout avenir professionnel dans l’#aérospatiale, au nom d’opinions politiques ou d’amitiés à l’ultragauche qu’il est supposément censé avoir. Et qu’il nie. Tout commence en décembre 2017. Mathieu signe un CDD avec un sous-traitant du Cnes et obtient l’autorisation d’accéder à la #zone_à_régime_restrictif (#ZRR), où sont traitées des #données_sensibles.

      L’ingénieur décroche un CDI

      Mathieu travaille bien, ses collègues saluent son implication. Il obtient un CDI en avril 2019. À cette occasion, une nouvelle #enquête_administrative est menée, comme la loi le prévoit, pour vérifier que son « comportement [...] n’est pas incompatible avec l’exercice des fonctions ou des missions envisagées ». Cette enquête est obligatoire pour tout personnel qui souhaite accéder à une ZRR.

      Sans que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche le justifie, et à la surprise générale, un #avis_défavorable va cependant être rendu. Mathieu n’ayant plus accès à la ZRR du Cnes, il ne peut plus exercer ses missions. Il est licencié.

      Une #note_blanche totalement vide

      Le quadragénaire et son avocat, Me Raphaël Kempf, saisissent alors la justice pour tenter d’obtenir l’annulation de cet avis défavorable rendu par le ministère, lequel se cache derrière le « secret de la #défense_nationale » et le « #confidentiel_défense » pour refuser de se justifier. Avant, quelques semaines plus tard, de finalement accepter de livrer la note blanche de la DGSI sur laquelle est appuyée sa décision.

      Cette dernière ne comprend qu’une phrase : « Mathieu X. est connu de la Direction générale de la sécurité intérieure pour être apparu en 2010 et 2017 en relation avec la mouvance de l’#ultragauche_radicale. » De quel mouvement s’agit-il ? Dans quel cadre ? A-t-il bu une bière avec Julien Coupat ou participé à une manifestation violente aux côtés d’Antonin Bernanos ? Les #services_de_renseignements ne disent rien d’autre.

      « Extension du domaine du #soupçon »

      La jurisprudence est claire : pour que ces notes blanches soient prises en considération par le tribunal administratif, elles doivent pourtant apporter des éléments factuels, « précis et circonstanciés », qui puissent être, le cas échéant, contestés. « Or, mon client est ici dans l’incapacité de se défendre, s’insurge Me Kempf. Pour paraphraser Michel Houellebecq, nous sommes dans l’extension la plus totale du domaine du soupçon, soupçon qui n’est absolument pas étayé. »

      L’avocat poursuit : « Qu’est-ce que l’ultragauche ici ? De quoi parle-t-on ? Aucune indication n’est donnée quant aux personnes qui seraient membres de cette mouvance avec lesquelles Mathieu X. aurait été en relation. Il n’est pas plus précisé quelle est la nature de ces relations, si elles étaient voulues, ou seulement fortuites et occasionnelles. »

      Pas de menace

      Dans un jugement du 9 janvier 2020, le tribunal administratif de Toulouse a donné raison à l’ingénieur. « L’accès à une zone à régime restrictif est soumis à l’impératif qui s’attache à protéger les accès aux #savoirs, #savoir-faire et #technologies les plus "sensibles" des établissements publics et privés, dont le détournement et la captation pourraient porter atteinte aux intérêts économiques de la nation, renforcer des arsenaux militaires étrangers ou affaiblir les capacités de défense de la nation, contribuer à la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs, et être utilisés à des fins terroristes sur le territoire national et à l’étranger », peut-on lire dans la décision.

      Et les juges de conclure : « Il résulte de l’instruction et notamment des documents versés au dossier par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation dans le cadre du débat contradictoire devant le tribunal de céans que les seuls faits reprochés à Mathieu X. ne relèvent pas du secret-défense et se limitent pour Mathieu X. à "être apparu en relation en 2010 et 2017 avec la mouvance de l’ultragauche radicale". Ces éléments peu précis et circonstanciés ne constituent pas des motifs de nature à faire obstacle à ce que le requérant ne puisse pénétrer dans la zone à régime restrictif du Cnes et n’établissent pas en quoi Mathieu X. constituerait une menace pour le potentiel scientifique ou technique de la nation. »

      Le ministère de l’Enseignement supérieur a fait appel. Une audience aura lieu dans les prochains mois. Contacté, le Cnes explique ne pas avoir de marge de manoeuvre dans cette affaire et être « lié à l’avis de son ministère de tutelle ». Mathieu n’a pour le moment pas retrouvé de travail.

      https://www.lepoint.fr/societe/quand-la-dgsi-traque-l-ultragauche-dans-la-communaute-scientifique-francaise
      #DGSI #France #licenciement #extrême_gauche #ultragauche #chercheurs #liberté_académique #recherche #science #nationalisme #sécurité #MESRI

  • A Toulouse, sur fond de gilets jaunes, resurgit le spectre d’une affaire Tarnac - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170219/toulouse-sur-fond-de-gilets-jaunes-resurgit-le-spectre-d-une-affaire-tarna

    Début février, une mise en examen pour association de malfaiteurs et deux perquisitions mobilisant plusieurs dizaines de policiers ont visé des militants de la sphère autonome. Un coup de pression, malgré un dossier vide, sur des éléments classés « anarchistes » et supposés actifs au sein des « gilets jaunes ».

    • Samedi 2 février, R. garde la fille d’une amie chez elle, dans un appartement situé dans le
      quartier de la préfecture. C’est le milieu de la journée, la manifestation de l’acte XII va bientôt démarrer.

      Voyant des policiers contrôler un groupe de personnes dans la rue, il descend fumer une cigarette et observer ce qui se passe. Interpellé pour une vérification d’identité, R. refuse de la décliner et de donner son ADN. Il en a le droit mais il s’agit d’un délit. Il est placé en garde à vue.

      Le 4 février, R. est présenté à la juge d’instruction Élodie Billot, l’un des deux magistrats qui, en janvier 2018, avaient rendu une ordonnance de non-lieu dans le dossier de la mort de Rémi Fraisse à Sivens. Il est mis en examen pour association de malfaiteurs et placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Seysses.

      Mardi 19 février, la cour d’appel du TGI de Toulouse examinera son ordonnance de placement en détention provisoire. « On veut qu’il bénéficie au moins de mesures de contrôle judiciaire » lui permettant de sortir de prison, annonce son avocate Claire Dujardin.

      Qu’y a t-il dans le dossier ? Le procureur du TGI de Toulouse, Dominique Alzeari, nous oppose le secret de l’instruction en cours. Tout en confirmant l’interpellation, puis la mise en examen de R. pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de destruction et des dégradations graves » et pour « plusieurs délits connexes, dont le refus de se soumettre aux relevés d’empreintes, le refus de se soumettre aux examens génétiques ou encore l’usurpation d’identité d’un tiers ».

      Mais selon les informations que nous avons pu recueillir auprès de diverses sources proches de l’enquête, rien ne justifierait ce placement en détention. De nombreux « PV de contextes » relatant les manifestations depuis novembre figurent dans le dossier, mais aucune infraction, même mineure, impliquant R. n’y apparaît.

      « Cette association de malfaiteurs n’est caractérisée par aucun fait matériel, déplore son avocate. Pour une instruction pénale, il faut des indices sérieux et concordants ; là, il n’y a même pas le début d’un commencement. On sait que l’association de malfaiteurs est une infraction fourre-tout mais en général, il y a quand même quelques faits caractérisés permettant de faire le raccord. Là, non. » En lieu et place figurent surtout des notes blanches et des « éléments de contexte », dont certains évoquent, de fait, un mauvais remake de « l’affaire Tarnac ».

      Ainsi cette évocation d’un « groupe de 7 personnes, porteuses de sacs volumineux et présentant les caractéristiques des membres de l’ultragauche… »

      Des sacs qui s’avèreront dissimuler des duvets et des « denrées alimentaires sans intérêt »,
      mais peu importe : « Au vu des éléments de
      contexte, des renseignements recueillis et du profil de certains interpellés depuis les 12 samedis de manifestations toulousaines, il est permis de penser que les activistes d’ultragauche et des mouvements
      anarchistes constituent le noyau des casseurs “black bloc” et semblent constituer les leaders du mouvement insurrectionnel », est-il noté dans un procès-verbal.

      « Ce sont des fantasmes complets à coups de “il est permis de penser que…”, s’emporte Claire Dujardin. C’est du prédictif pur ! On suppose qu’il a peut- être, et probablement avec d’autres, commis des infractions… » Au cœur de ces supputations, un « jeu de clefs et de passes » trouvé sur le détenu qui serait, selon la police, « caractéristique du fonctionnement
      des activistes d’ultragauche pilotant le mouvement des gilets jaunes et leurs manifestations, en tout cas sur la
      ville de Toulouse ».

      Consultée par Mediapart, une avocate pénaliste ayant 20 ans d’expérience dans ce type de dossier s’étrangle :
      « C’est une honte absolue, je n’ai jamais vu un
      truc pareil ! Ce n’est pas un dossier de procédure pénale, ce sont des notes blanches déguisées en procédure pénale ! Je ne comprends pas comment un juge d’instruction peut mettre en examen sur de tels éléments. Mais on est où, là ? »

      Il semble que l’appartenance à la sphère autonome de R., de nationalité suisse et n’ayant jamais été condamné, et de G., la femme dont il gardait la fille le jour de son arrestation, ait suffit à éveiller les soupçons
      des enquêteurs. « Ça les excite… » soupire G. Au point que quatre jours après l’interpellation de R., mercredi 6 février, deux perquisitions sont simultanément menées dans leurs domiciles respectifs.

      Il est 20 heures lorsque la fille de G. et sa baby-sitter rentrent de la piscine. L’accès à l’immeuble est bouclé et les policiers ont commencé à s’attaquer aux serrures de la porte de l’appartement. « La personne qui accompagnait ma fille a tout d’abord
      souhaité repartir avec elle, mais ils ont menacé de l’embarquer ; ma fille a donné les clefs. » S’ensuit une perquisition qui va durer une heure et demie, en l’absence de G. « Ils ont saisi tout le matériel informatique, raconte cette dernière. Y compris celui de la baby-sitter, des brochures sur les gilets jaunes, un carnet de notes… Des policières ont demandé à ma
      fille si elle voulait jouer “au jeu des questions”… », provoquant l’incrédulité de l’adolescente de 13 ans, à qui ils ont aussi demandé si sa mère « écrivait ».

      Durant cette perquisition, bien obligés de constater qu’il n’y avait pas grand-chose, les policiers ont fait savoir qu’ils décommandaient les chiens ».

      Ce qui n’a pas été le cas à l’autre bout de la ville,sensiblement à la même heure. Dans la maison où R. vit en colocation avec des amis, ce même 6 février, vers 20 h 30, des policiers s’annoncent et pénètrent dans l’appartement en brandissant un bouclier. « On était en train de préparer à manger, ils sont entrés, non cagoulés, sans trop crier, sur un air du Velvet
      Underground », raconte L., l’une des trois colocataires présentes sur place à ce moment-là.

      Trois chiens sont déployés (a priori pour
      les stupéfiants, les explosifs et l’argent) dans
      l’appartement, dont les habitants sont cantonnés dans la cuisine sous la surveillance de deux policiers et en présence de R., menotté, leur pote détenu depuis deux jours et avec lequel ils n’ont pas le droit de communiquer.

      « Les autres policiers ont investi toutes les
      chambresau rez-de-chaussée et à l’étage, raconte L. D’autres étaient dans le jardin, sûrement pour sécuriser les accès. Il devait y avoir une quarantaine de policiers. Ils ne nous ont d’abord rien dit de ce qui se passait, aucun document ne nous a été présenté.

      À la fin, celui qui semblait être le chef, en civil avec un brassard de police, a fini par nous dire que c’était une perquisition pour une affaire qui concernait notre ami et une association de malfaiteurs. » Les policiers photographient, filment (« Ils nous ont filmés dans la cuisine pendant une heure et demie », assure L.) et finissent par emporter tout le matériel informatique et téléphonique présent dans la maison. « Et aussi des bouquins et des documents administratifs et personnels », ajoute D., un colocataire qui, absent
      ce jour-là, a pu sauver son téléphone mais n’a pas retrouvé son ordinateur en rentrant.

      À 23 h 30, les policiers s’en vont, puis reviennent quelques minutes plus tard et font un dernier tour au garage, avant de quitter définitivement les lieux.

      Deux perquisitions simultanées, des dizaines d’agents déployés, des attitudes intimidantes, des saisies massives, pour quel résultat ? « Les éléments résultant des perquisitions n’ont pas à ce jour donné lieu à mise en examen supplétive ou à des mises en examen d’autres personnes. L’instruction se poursuit », nous
      a répondu par mail, vendredi soir, 10 jours après les faits, le procureur Dominique Alzeari.

      Les paramètres très brumeux de cette séquence toulousaine résonnent avec les récentes consignes du parquet à Paris. Révélées par LeCanard enchaîné le 30 janvier dernier, elles invitent les magistrats à
      inscrire les personnes interpellées dans le cadre du mouvement des gilets jaunes au fichier de traitement des antécédents judiciaires (TAJ), « même lorsque les fait ne sont pas constitués ».

      À l’échelle locale, cette focalisation sur une
      « ultragauche » qui serait à la manœuvre parmi les gilets jaunes semble faire écho aux préoccupations du maire de la ville qui s’est imposée comme l’un des principaux foyers du mouvement. Jean-Luc Moudenc, après s’être glissé en décembre dans le cortège « en tenue de motard », avait assuré avoir vu
      de ses yeux l’alliance des militants d’extrême droite et d’extrême gauche : « J’ai été frappé par le mano a mano entre extrémistes de gauche et de droite, unis pour lancer des projectiles contre les forces de l’ordre », expliquait-il à Libération début janvier.
      Une intuition assez nettement contredite samedi 9 février, lors de l’acte XIII, où une trentaine de militants d’extrême droite (notamment de Génération identitaire) ont attaqué le cortège, et précisément des
      militants de gauche. Mais c’est bien sur la sphère dite « autonome » que se sont abattues les foudres policières et judiciaires ces derniers jours, pas sur la « fachosphère » toulousaine.

      Mercredi 13 février, G. a adressé à la juge d’instruction un courrier demandant la restitution de ses affaires saisies et contenant une facture de la dégradation de la porte. Concernant R., des requêtes pour nullité de
      procédure sur son interpellation et sa mise en examen ont été déposées vendredi 15 février par son avocate, qui résume : « Je ne sais pas ce que l’on reproche à mon client. »

      La justice a deux mois pour se prononcer.

      Boite noire
      Nous avons rencontré à trois reprises plusieurs des personnes concernées par ces perquisitions et échangé ensuite par téléphone. Elles n’ont pas souhaité que leurs noms apparaissent dans l’article.

    • Wanted Serial Casseurs

      Au-delà des arrestations en flagrant délit, et face aux difficultés pour arrêter les vrais adeptes de la guérilla urbaine, deux cellules d’enquêtes spéciales ont été créés mi-décembre. Depuis la mi-janvier, elles ont déjà permis plus de 40 interpellations.

      Ce qui est inédit en Occitanie et pour la Nouvelle-Aquitaine, c’est le fait de mettre ensemble, dans un même bureau, des agents du renseignement territorial, des brigades anti-criminalité et des enquêteurs de la Sûreté départementale, rassemblés pour analyser des centaines d’heures de vidéos. Il faut y ajouter des profils en cybercriminalité qui ont pu infiltrer, selon nos informations, certains groupes d’activistes en gilet jaune. Au début, certains enquêteurs n’y croyaient pas vraiment, c’était un peu considéré comme le « bureau des punis » affirme l’un d’eux. Mais maintenant, selon l’un de leurs supérieurs, certains ne veulent plus en partir au vu des résultats qu’ils obtiennent.

      Les agents partent de séquences vidéo où l’on aperçoit des manifestants masqués au moment où ils attaquent. L’objectif est alors d’essayer de remonter en amont de leur arrivée sur place, ou de les repérer plus tard, même s’ils ont changé de vêtements. C’est exactement comme cela que plusieurs dizaines de manifestants qui s’étaient affrontés aux gendarmes et aux policiers à Paris début décembre se sont fait rattraper par la patrouille.

      Quatre ou cinq suspects sont désormais interpellés chaque semaine à Toulouse et Bordeaux. Et selon nos informations, à Bordeaux encore une vingtaine de personnes a été repérés, mais ils ne sont toujours pas identifiés formellement. « On en a nous aussi plusieurs dizaines » affirme un enquêteur haut-garonnais, « on distribue chaque samedi leurs portraits au cas où, car ce sont ceux qui ont cherché à fracasser des collègue et on ne les lâchera pas ».

      source : franceinter.fr
      #police

  • "Ce n’est pas parce que des émeutes visent les gouvernements en place qu’elles portent en germe « l’Anarchie » ou la fin d’une domination."

    "Comme la radicalité des actes ne se suffisent pas à elle-même, la participation ou la non-participation au mouvement ne se suffisent pas à elles-mêmes. La question serait plutôt : y participer pour y faire quoi ? ou ne pas y participer pour faire quoi à la place ? "

    "Si l’objectif est d’en finir avec l’autorité, alors il faut admettre qu’il n’y aura pas UN conflit décisif mais une conflictualité permanente à entretenir pour permettre l’auto-émancipation de chacun.e en fonction des dominations qu’iels subit. L’hypothèse, encore si lointaine, d’une fin de la domination salariale et des injustices économiques ne suffirait pas à résoudre l’ensemble des problèmes liés à l’autorité. C’est pour cela que les mythes de la « France », du « peuple » et du « Grand Soir » (aujourd’hui remplacé par un messianisme révolutionnaire régénéré) sonnent à l’oreille comme des rappels à l’ordre. N’oublions pas que seules l’auto-organisation des concerné.e.s, les pratiques de non-mixité et la conflictualité permanente permettront, à terme, d’endiguer les multiples facettes de l’autorité."

    https://sauvageries.home.blog/2019/01/13/heroisme-et-mysthification

    #ChristopheDettinger #GiletsJaunes #héroïsme #mystification #réflexion #UltraGauche ##révolution #AutoEmancipation

  • « Black Bloc » : le côté obscur de la force (Dossier, Taranis News, 11 octobre 2017)
    http://taranis.news/2017/10/black-bloc-le-cote-obscur-de-la-force

    Le « #BlackBloc » n’est pas et n’a jamais été une structure ou une #organisation : c’est une #méthodologie d’#action en #manifestation qui a été « importée » en France à l’occasion du contre-sommet de l’Otan, qui s’est déroulé en avril 2009 à Strasbourg. Les #militants français étaient alors activement impliqués dans le mouvement étudiant et lycéen contre la Loi de Responsabilité des Universités (dite « LRU » ou Loi Pécresse).
    […]
    La suite de cette histoire, tout le monde la connait : la #militarisation des techniques de #maintien_de_l’ordre (tout particulièrement la généralisation de l’usage du #Flashball LBD40, simultanément à la multiplication de l’utilisation des différents types de grenades), la mise en place de l’#état_d’urgence et la multiplication des cas de #violences_policières, a conduit la méthodologie du « Black Bloc » à s’imposer par logique d’efficacité stratégique face à la #Police.
    […]
    Le « #cortège_de_tête » n’est pas qu’un Black Bloc qui s’organise pour se protéger contre la police, c’est aussi un lieu ou l’on envoie un message aux autres entités sociales partenaires : nous représentons la #jeunesse, nous sommes nombreux, nous sommes efficaces, c’est de nous et de nos actions que l’on parlera, nous pesons plus que vous dans le #rapport_de_force ; Nous agissons concrètement en nous affrontant aux murs érigés, en prenant les #risques que cela implique, en s’équipant et en s’organisant pour y parvenir. Nous ne défilerons pas sagement : nous sommes en #colère et ceci en est notre manière de l’exprimer dans l’#espace_public.
    Le « cortège de tête » a cela de différent avec le simple Black Bloc qu’il a aussi le regard tourné vers l’arrière : cherchant à convaincre les autres de rejoindre ses rangs en soulignant par les faits l’historique inefficacité, l’inadaptation au monde d’aujourd’hui des interminables #défilés consistant à manger des saucisses et à écouter de la musique, pendant qu’un préposé au mégaphone vous hurle des #slogans désuets.
    […] Le « Cortège de Tête » est donc un phénomène sociologique intimement lié à la structure des #manifestations Françaises, celles de relativement grande ampleur et qui offrent aussi, de par la taille, une forme d’échappatoire en cas de #dispersion prématurée. Alors que le « Black Bloc » est la simple définition d’une méthode consistant à s’équiper, à se structurer, à se déplacer et à agir d’une manière codifiée dans une #foule manifestante.

    Le black bloc : quand l’antisystème effraie (The Conversation, 24 août 2017)
    http://theconversation.com/le-black-bloc-quand-lantisysteme-effraie-80857

    Difficile de ne pas les remarquer. Cagoulés, vêtus de noir, ils sont des centaines, parfois plus, à défiler lors d’importants événements politiques, parfois localisés, parfois plus internationaux.

    Ils, ce sont les black blocs, ainsi désigné par leur tenues. Le black bloc est une #tactique qui consiste à manifester tout de noir vêtu, pour assurer l’#anonymat et exprimer une #critique #antisystème.

    Articles de presse (avril-mai 2018) :
    – Au cœur du Black Bloc (StreetPress)
    https://www.streetpress.com/sujet/1464688427-manifestations-au-coeur-du-black-bloc

    En première ligne des #cortèges contre la loi travail, ils sont quelques centaines vêtus de #noir. Qui sont ces militants, souvent jeunes, qui pour lutter contre le #capitalisme enfilent les #cagoules, cassent les #banques et s’attaquent à la police ?

    – Ce qui se cache derrière l’affirmation de l’ultragauche (Mediapart)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/020518/ce-qui-se-cache-derriere-l-affirmation-de-l-ultragauche

    Depuis la #mobilisation contre le CPE de 2006, l’#ultragauche revient régulièrement dans l’actualité française. Pourtant, son identification demeure incertaine dans le débat public. Retour sur la définition d’un mouvement qui en dit aussi long sur le maintien de l’ordre que sur la stabilité politique d’un régime.

    – Black blocs : une tactique de lutte plus qu’une idéologie (Le Monde)
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/05/02/qui-sont-les-black-blocs_5293523_4355770.html

    Cette #mouvance, régulièrement présente dans les manifestations, a rassemblé au moins 1 200 personnes lors du défilé parisien du #1er-Mai et a violemment affronté les #forces_de_l’ordre.

    • Une critique de l’article « 1er Mai : le lumpenmanifestant en burqa paramilitaire » ? publié dans Regards (Laurent Levy, Facebook)
      http://www.revolutionpermanente.fr/1er-Mai-le-lumpenmanifestant-en-burqa-paramilitaire-Une-critiqu

      On peut critiquer les « black bloc » et autres « autonomes ». On peut, et sans doute, on doit. Mais comme toujours, il y a la critique bienveillante ou positive, celle qui se situe à l’intérieur d’un camp, et qui discute la méthode, sa pertinence, ses risques, et pourquoi pas ses impasses, et il y a la critique réactionnaire, de simple dénonciation, qui se refuse à regarder les choses dans leur complexité et leurs contradictions.

      Appel aux convaincu(e)s : une critique anti-autoritaire du Black Bloc (Des cop(a)in(e)s, Paris-luttes.info)
      https://paris-luttes.info/appel-aux-convaincu-e-s-une-10146

      Au risque de paraître tirer sur l’ambulance, nous avons choisi la voie du dégrisement. Pour nous la manifestation du 1er mai a été un échec et la stratégie imposée de façon autoritaire par le Black Bloc n’était ni justifiée, ni n’a profité au reste de la manifestation. Collectivement, nous en prenons acte et appelons à dépasser nos pratiques ritualisées du cortège de tête.
      […]
      Nous ne sommes pas hostiles à la technique du Black Bloc et nous l’avons maintes fois utilisée. Et même quand nous n’y sommes pas, nous sommes solidaires des cop(a)in(e)s en pleine action, blessés ou arrêtés. Mais pour nous elle doit servir quelque chose d’autre que la simple joie d’exister ou de se faire plaisir entre les convaincus. Autrement dit nous aimerions un Black Block qui bloque autre chose que la manifestation. 1200 personnes en black bloc, 15 000 dans le cortège de tête pour juste défoncer un mac do et cramer un concessionnaire c’est franchement du gâchis… notamment quand on voit le nombre d’arrestations.
      Pourquoi cette technique n’est pas utilisée pour bloquer des lieux de pouvoirs, des centres logistiques, décisionnels ? Elle serait pourtant très utile aux actions de blocage et de sabotage…

  • La #gentrification à #Bordeaux fait bouillonner la médiasphère et ça monte au créneau politique. Certains accusent même l’"ultra-gauche" qui s’offre un droit de réponse par un collectif « antifa » :
    https://pavebrulant.noblogs.org/post/2017/10/25/droit-de-reponse-a-sud-ouest-au-monde-fr-et-a-monsieur-claude-a

    Et si c’était le journal Sud-Ouest qui avait craqué l’allumette dans sa page du 8/09 dernier :
    http://www.sudouest.fr/2017/09/08/flambee-de-l-immobilier-a-bordeaux-jusqu-ou-les-prix-peuvent-ils-grimper-37

    Le FLBP (Front de Libération des Bordeluches face au Parisianisme) s’offre une tribune sur FB : les gentrifieurs parlent aux gentrifieurs.

    Les voies de l’#ultragauche sont impénétrables ...

    • https://lundi.am/paris-bordeaux-gentrification

      Commençons par poser le décor : l’intrigue se passe à Saint-Michel, dernier quartier populaire du centre ville bordelais. Depuis quelques années, celui-ci connaît de profonds bouleversements, sous couvert de « mixité sociale », de « rénovation » et de « sécurisation » c’est toute la population qui est évacuée et remplacée par des personnes plus aisées. C’est un processus lent, polymorphe, difficile à cerner et donc à contrer. L’attrait touristique et immobilier des dernières vacances d’été a montré avec une évidence rare les mutations du quartier. Les terrasses pullulent, les Airbnb aussi, le prix du m² et des consommations explose.

      #Bordeaux

  • #Bordiguisme et #trotskysme | Le mensuel Lutte de classe (de Lutte Ouvrière)
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2017/09/17/bordiguisme-et-trotskysme_96557.html #ultragauche

    Dans son livre « La maladie infantile du communisme (le gauchisme) », Lénine cherchait à répondre aux positions d’un certain nombre de tendances alors présentes dans le mouvement communiste international et que l’on définirait aujourd’hui comme ultragauches. L’une était celle d’un des fondateurs du Parti communiste italien, Amadeo Bordiga...

  • Voiture de #Police incendiée à #paris : neuf personnes renvoyées en correctionnelle
    https://www.mediapart.fr/journal/france/080617/voiture-de-police-incendiee-paris-neuf-personnes-renvoyees-en-correctionne

    Neuf personnes viennent d’être renvoyées devant le tribunal correctionnel pour des délits de #violences volontaires, destruction aggravée et participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou dégradations, après l’incendie spectaculaire d’une voiture de police et l’agression de deux agents, en mai 2016 à Paris.

    #France #Justice #loi_travail #manifestations #Manuel_Valls #ultragauche

  • Voiture de #Police incendiée : pourquoi les poursuites criminelles sont abandonnées
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200517/voiture-de-police-incendiee-pourquoi-les-poursuites-criminelles-sont-aband

    La voiture de police incendiée le 18 mai 2016 à #paris © Reuters Le parquet demande le renvoi en correctionnelle de neuf personnes soupçonnées d’avoir participé à l’attaque d’une voiture de police en mai 2016 à Paris.

    #France #Justice #loi_travail #manifestations #ultragauche #violences

  • Le JT de #La_Parisienne_Libérée. «Tremblez, l’ultragauche revient!»
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040716/le-jt-de-la-parisienne-liberee-tremblez-lultragauche-revient

    Le JT de la Parisienne Libérée Au sommaire : tous interdits de manif, portrait du « chef des casseurs » par Candice, l’imagination fertile de la #DGSI et les bons plans d’Astrid pour l’été.

    #France #Coupat #droit_de_manifester #nucléaire #Surveillance #ultragauche

  • Après l’#ultraGauche (un bouquin et un bout dmétal décroche cathéner) et #les_tas_d'urgences (3000 perquis, 50 armes de guerres trouvées) :

    Perquisitions dans les milieux de l’#ultradroite en Gironde
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/01/20/perquisitions-dans-les-milieux-de-l-ultra-droite-en-gironde_4850463_1653578.

    opération rentable, surtout pour un marginal ayant des pb psychiatrique : "Une trentaine d’armes à feu, dont des fusils et des carabines, ont été saisies au domicile du père, à Belin-Béliet, ainsi que 200 kg de « munitions de tous types » et du matériel permettant la confection artisanale de munitions à base de sulfate de potassium"
    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/01/20/perquisitions-dans-les-milieux-de-l-ultra-droite-en-gironde_4850463_1653578.

  • Bordiguistes, vous avez dit bordi...quoi ?
    http://www.mondialisme.org/spip.php?article1888

    Préface au livre de #Michel_Olivier "Les années ter­ri­bles (1926-1945) La Gauche ita­lienne dans l’émig­ration, parmi les com­mu­nis­tes oppo­si­tion­nels" à paraître aux Editions Ni patrie ni fron­tières le 15 novem­bre 2012

    #Amadeo_Bordiga est sans doute l’un des marxis­tes les plus méc­onnus de la galaxie #communiste. Boycotté ou dénaturé par les his­to­riens du #communisme et du #stalinisme ita­lien, cari­ca­turé par #Trotsky, oublié par les grou­pies néos­ta­liniens et post­mo­der­nes de #Gramsci, son nom n’a acquis une très regret­ta­ble célébrité qu’à l’occa­sion de la polé­mique sur les négati­onn­istes français (S. Thion, P. Guillaume et leur compère R. Faurisson) et la repu­bli­ca­tion par le grou­pus­cule mor­tifère de La Vieille Taupe d’une très mau­vaise bro­chure inti­tulée Auschwitz ou le Grand Alibi , faus­se­ment attri­buée à Bordiga, mais rédigée par l’un de ses dis­ci­ples.

    De là, s’est cons­truit, depuis les années 70, une répu­tation sul­fu­reuse autour de Bordiga et de ses par­ti­sans, calom­niés comme négati­onn­istes. Et la polé­mique redém­arre régul­ièrement dans des jour­naux comme Le Monde ou Libération , et dans les ouvra­ges d’« his­to­riens » pressés comme #Christophe_Bourseiller (1).

    L’ouvrage de Michel Olivier vient à point nommé pour dém­ontrer, tout comme un autre livre paru réc­emment aux éditions Science marxiste "Lotta Comunista, le groupe ori­gi­naire 1943-1952" (2) de #Guido_La_Barbera, que les com­mu­nis­tes de gauche ita­liens, ceux qu’on appel­lera un peu par dérision les « bor­di­guis­tes », n’étaient pas des étudiants coupés des réalités, des pisse-copie gau­chis­tes en mal de célébrité, des tal­mu­dis­tes plongés dans les Saintes Ecritures marxis­tes ou lénin­istes toute la journée, ou des sec­tai­res se limi­tant à com­men­ter la lutte des clas­ses et à dén­oncer tous les autres grou­pes révo­luti­onn­aires. Et cer­tai­ne­ment pas des antisé­mites, des négati­onn­istes, ou des indi­vi­dus pas­sifs face au fas­cisme ita­lien ou au nazisme alle­mand !

    Les années ter­ri­bles couvre la pér­iode 1926-1945 et nous fait déc­ouvrir les débats qui ont agité l’émig­ration ita­lienne des com­mu­nis­tes de gauche, prin­ci­pa­le­ment en Europe. Il retrace aussi le par­cours indi­vi­duel d’un cer­tain nombre de mili­tants, cou­ra­geux, tena­ces, qui ont déf­endu leurs convic­tions com­mu­nis­tes et leur enga­ge­ment révo­luti­onn­aire au péril de leur vie, et n’ont jamais renoncé à leurs convic­tions révo­luti­onn­aires.

    En lisant ce livre, le lec­teur s’aper­ce­vra que cer­tai­nes ques­tions qui aujourd’hui pré­oc­cupent les alter­mon­dia­lis­tes ou les Indignés, et sur­tout les ouvriers et les exploités en lutte qui veu­lent abat­tre le capi­ta­lisme, étaient déjà l’objet de débats et de rudes polé­miques : Qu’est-ce que le #capitalisme ? Quelle est la portée du modèle sovié­tique ? Que doit-on penser de la lutte pour l’indép­end­ance natio­nale ? Peut-on comp­ter sur les #syndicats ? Comment doit-on s’orga­ni­ser poli­ti­que­ment ?

    Nous espérons que ce livre don­nera envie aux nou­vel­les géné­rations qui déc­ouvrent la « #Gauche_italienne » de lire ses textes, d’en déb­attre et de juger sur pièces si ses posi­tions sont encore utiles pour com­pren­dre le monde actuel.

    Pour ma part, je suis loin de par­ta­ger toutes les ana­ly­ses de l’auteur et suis sans doute plus cri­ti­que que lui vis-à-vis de l’héri­tage des com­mu­nis­tes de gauche ita­liens. Mais l’objec­tif de Ni patrie ni fron­tières est de faire connaître des indi­vi­dus, des textes, des grou­pes, des expéri­ences qui ont marqué et qui mar­quent le mou­ve­ment révo­luti­onn­aire. Aux lec­tri­ces et lec­teurs de s’empa­rer de cet héri­tage pour en tirer le meilleur.

    Bonne lec­ture !

    Y.C., Ni patrie ni fron­tières, octo­bre 2012

    1. Cet indi­vidu peu scru­pu­leux dév­oile les véri­tables noms des mili­tants « ultra­gau­ches » qu’il évoque, alors que ceux-ci pré­fèrent garder l’ano­ny­mat ou être désignés par un pseu­do­nyme. De plus, il ne com­prend rien aux débats théo­riques dans « l’#ultragauche » qu’il prétend étudier, et prés­ente qua­si­ment comme « col­la­bos » les mili­tants qui se sont cou­ra­geu­se­ment opposés à la fois au fas­cisme, au nazisme, au sta­li­nisme et aux démoc­raties bour­geoi­ses pen­dant la Seconde Guerre mon­diale. Il est mal­heu­reu­se­ment l’auteur du seul livre faci­le­ment acces­si­ble en librai­rie sur l’his­toire de « l’ultra­gau­che », ce qui en fait, en plus de son pres­ti­gieux poste d’ensei­gnant à Sciences Po, un « spéc­ial­iste » dont les « ana­ly­ses » et les « infor­ma­tions » sont et seront reco­piées par toutes sortes de scri­bouillards.

    2. Ce livre de La Barbera nous offre une recons­truc­tion apo­logé­tique et doc­tri­naire des ori­gi­nes du groupe Lotta comu­nista et sur­tout de son prin­ci­pal dirigeant et théo­ricien, #Arrigo_Cervetto, aujourd’hui décédé. S’il ne nous apprend rien sur l’his­toire de la Fédération anar­chiste ita­lienne, et pas grand-chose sur les Groupes anar­chis­tes d’action prolé­tari­enne (GAAP, aux­quels a appar­tenu Cervetto), il nous four­nit de préci­euses indi­ca­tions concrètes sur le milieu révo­luti­onn­aire de ces années très dif­fi­ci­les, qu’il s’agisse des rés­istants du Parti « com­mu­niste » ita­lien qui veu­lent sortir de l’impasse sta­li­nienne, des mili­tants anar­chis­tes qui cher­chent à élargir leurs hori­zons théo­riques ou des ouvriers en pleine radi­ca­li­sa­tion poli­ti­que face au fas­cisme puis à la démoc­ratie bour­geoise. En cela, et malgré ses limi­tes, la lec­ture de cet ouvrage est fort utile et com­plém­ente celle du livre de Michel Olivier.

  • A écouter : entretien avec l’un des inculpés de Chambery
    http://rebellyon.info/A-ecouter-entretien-avec-l-un-des.html

    Vendredi 25 mai, 4 personnes étaient jugées à Chambéry. L’une pour fabrication d’engin explosif et les trois autres pour dissimulation ou destruction de preuves. Le procureur a demandé 1 an de prison ferme pour le premier, 6 mois avec sursis et 5000 euros d’amendes pour les autres. A la sortie du procès, Jean raconte les différentes stratégies de défense, le rassemblement de soutien et d’autres choses... Un entretien diffusé le vendredi 25 mai dans le Canut-Infos sur Radio Canut

    #Chambéry #procès #ultragauche

  • Dernier jour du procès antiterroriste : plaidoiries et atelier photo
    http://www.lesinrocks.com/2012/05/23/actualite/dernier-jour-du-procs-antiterroriste-plaidoiries-et-atelier-photo-112621

    Pendant que la défense revient sur les faits, reprenant point par point les arguments de l’accusation pendant toute l’après-midi sur les substances incendiaires, la fiabilité de l’ADN et le “fichage politique”, un incident agrémente l’audience de la chambre correctionnelle voisine, la XVIIe. On signale à la présidente Sauteraud une intruse dans la salle des témoins.

    Ceux-ci, s’apprêtant à se réunir dans leur salle, attenante à la XVIIe chambre, tombent sur une photographe un peu particulière. Munie d’appareils, elle shoote le “plateau correctionnel” à travers la vitre sans tain. Bizarre… la salle des témoins est pourtant gardée par un gendarme. Celui-ci aurait d’ailleurs demandé aux témoins de ne pas allumer la lumière évoquant la présence de “groupes de soutien“.

    #procès #ultragauche #antiterrorisme

  • Procès de la “mouvance anarcho-autonome” : des peines de prison requises
    http://www.lesinrocks.com/2012/05/22/actualite/procs-de-la-mouvance-anarchoautonome-des-peines-de-prison-requises-11261

    L’accusation n’est pas avare de commentaires pas sur les “effets potentiellement dévastateurs” des actes prévus. Si l’engin placé sous la dépanneuse avait pris feu, “en haut d’une rue à forte pente”, “l’ensemble des véhicules situés en contrebas” auraient pu s’enflammer, s’inquiète le parquetier. Quant à l’armoire électrique de la SNCF, son incendie aurait entraîné “le blocage de 200 000 personnes qui se rendaient au travail le matin”.

    Il maintient donc la qualification terroriste des faits, considérant qu’une tentative d’atteinte aux biens (et pas aux personnes) entre dans le registre des actes qui visent “à troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur”. Et considère que les liens entre les prévenus, les similitudes entre les modes opératoires et les traces ADN retrouvées permettent de les déclarer coupables.

    #procès #justice #ultragauche

  • Troisième jour du procès antiterroriste : vous avez dit “anarcho-autonome” ?http://www.lesinrocks.com/2012/05/17/actualite/troisieme-jour-du-proces-antiterroriste-vous-avez-dit-anarcho-autonome-1

    Tout tourne autour d’une absente au procès des six personnes accusées d’association de malfaiteurs “en vue de la préparation d’actes de terrorisme”. Sans cesse évoquée, jamais définie, objet de prises de bec à l’audience, “la mouvance anarcho-autonome francilienne” (parfois abrégée en MAAF) constituerait pour l’accusation le cadre dans lequel évoluent les prévenus, leur point de rendez-vous commun et leur matrice idéologique.

    #antiterrorisme #procès #justice #ultragauche

  • Deuxième jour du procès antiterroriste : ADN et bouchons de bouteilles
    http://www.lesinrocks.com/2012/05/16/actualite/deuxieme-jour-du-proces-antiterroriste-adn-et-bouchons-de-bouteilles-112

    La présidente : “Saviez-vous que le chlorate de soude peut entrer dans la fabrication d’explosifs ?”
    Ines M. : “Oui, mais ce n’est pas parce qu’on a entendu parler de quelque chose qu’on en connaît la fabrication et l’usage.”
    La présidente : “Saviez-vous que le chlorate de potassium, lui aussi, peut servir à fabriquer des explosifs ?”
    Ines M. : “Non. C’est un médicament contre la toux et les maux de gorges, en vente libre en Espagne.”

    #antiterrorisme #procès #ADN #ultragauche

  • Considérations pyrotechniques au procès de la “mouvance anarcho-autonome”
    http://www.lesinrocks.com/2012/05/15/actualite/considerations-pyrotechniques-au-proces-de-la-mouvance-anarcho-autonome-

    L’aspect artisanal des choses a son importance, puisque les enquêteurs ont d’abord interprété la poudre (du chlorate de sodium, du sucre et de la farine) comme un mélange explosif. Au labo, les premières conclusions sont alarmistes : une préparation “létale à plusieurs mètres” qui devient carrément “un engin à fragmentation” si l’on y ajoute les clous. Le rapport définitif, comme le précise la présidente, est “beaucoup plus nuancé” : le mélange “s’enflamme difficilement”. Si les deux amis voulaient faire une bombe, “le dosage est mal fait”.

    #procès #antiterrorisme #ultragauche #Paris

    • http://seenthis.net/messages/69198

      Toute institution ayant en charge de gérer des populations crée de bonnes catégories à faire vivre et de mauvaises à corriger. En tant que collectif de chômeurs et précaires, nous connaissons bien les deux faces de cette politique où s’entrelacent en permanence bonne vieille discipline et technologie high-tech du contrôle. Ce qui nous menace aujourd’hui n’est pas seulement ce qui est interdit et réprimé, mais ce que la société valorise et exige de nous ; à côté de la pénalisation des formes de refus et de résistance se renforce sans cesse une exigence de participation, de mobilisation pour l’ordre social (l’économie).

      Et si depuis des années, on assiste (on désigna un temps par « sarkozisme » ce phénomène) à une banalisation des arrestations, des garde-à-vue, des perquisitions, des interrogatoires, comment ne pas la rapprocher de la multiplication, dans le même temps, des contrôles domiciliaires, des rdv obligatoires d’évaluation et autres contrôles humiliants que subissent tous ceux qui touchent une allocation sociale ? Petite terreur de l’agent de la CAF s’immisçant chez nous pour chercher à nous piéger, à nous couper nos moyens de subsistances, et grande terreur du juge antiterroriste qui peut te mettre en prison des années pour des textes contestataires et des fumigènes bricolés, s’opposent moins qu’elles ne se complètent. Dans une société qui ne promet plus grand chose – on parle de « crise » – , reste le gouvernement par la peur, par l’individualisation, par l’intériorisation de force de ce qui doit être la bonne conduite, le bon comportement. Qu’importe que l’inégalité règne, que la subordination de classe reste le fondement de l’économie, puisqu’il est à la portée de chacun de s’impliquer, d’être motivé, de rester employable ou de travailler à le devenir, c’est-à-dire avoir un projet de vie inscrit dans l’horizon du travail salarié. Qu’importe si rien n’est vrai, puisque c’est (la bonne) intention qui compte.

  • Le “terrorisme d’ultragauche” devant la justice pour la première fois
    http://www.lesinrocks.com/2012/05/13/actualite/le-terrorisme-dultragauche-devant-la-justice-pour-la-premiere-fois-11258

    Lancée quatre jours avant l’élection de Nicolas Sarkozy, en mai 2007, “l’affaire de la dépanneuse” sera jugée quelques jours après l’élection de son successeur. Ce dossier d’association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste est le premier concernant “la mouvance anarcho-autonome” à arriver jusqu’au tribunal.

    Antérieure à l’affaire de Tarnac, l’enquête marque le début de la préoccupation pour “l’ultragauche”, désignée par le pouvoir politique et les services de renseignement comme une priorité dans la lutte contre le terrorisme.

    #antiterrorisme #ultragauche #Tarnac #justice

  • Un détenu étiqueté « ultra-gauchiste » à la prison de Seysses http://www.libetoulouse.fr/2007/2012/01/quand-lultra-gauchisme-conduit-en-prison.html

    L’appartenance supposée à « l’ultra gauche » d’un délinquant présumé défendu par cet avocat est mentionnée en toutes lettres sur l’ordonnance qui le place en détention provisoire à la maison d’arrêt toulousaine de Seysses.

    Là n’est toutefois pas le motif de la détention dudit présumé délinquant. Ce garçon est d’abord soupçonné d’avoir mis à sac les locaux de la Protection Judiciaire de la Jeunesse à Labège le 5 juillet dernier avec trois autres jeunes gens. Ce que tous les quatre nient. L’un de ces jeunes gens vient d’ailleurs d’être libéré.

    #ultragauche #Toulouse #prison #police #fichage