• Unédic. Les évadés fiscaux font leur beurre sur l’argent des chômeurs
    Sylvie Ducatteau, 27 Avril 2018, L’Humanité
    https://www.humanite.fr/unedic-les-evades-fiscaux-font-leur-beurre-sur-largent-des-chomeurs-654533

    Des citoyens ont retracé le circuit très opaque de la dette de l’assurance-chômage française. Leur enquête montre que les détenteurs de cette créance, auxquels l’Unédic verse 400 millions d’euros d’intérêts par an, opèrent dans les #paradis_fiscaux.

    Ce vendredi matin, au moment même où le Conseil des ministres se penche sur les réformes de la formation professionnelle, de l’apprentissage et du système d’indemnisation du #chômage qui constituent le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » – un titre pour le moins décomplexé –, une quinzaine de membres du Groupe d’audit citoyen de la dette de l’assurance-chômage (Gacdac) rendent public un premier rapport sur la dette de l’Unédic. Ils dénoncent l’opacité du financement de l’organisme chargé de la gestion des cotisations de 16,5 millions de salariés, un « système-dette » volontairement mis en place par ses dirigeants avec le soutien de l’État et des investisseurs sur les marchés financiers, détenteurs de 35 milliards d’euros de titres de créances sur l’assurance-chômage. Des investisseurs dont certains flirtent avec les paradis fiscaux, et se trouvent en bonne place sur les listings des Panamas et Paradise Papers révélés dans la presse.

    Où va l’argent de l’Unédic ? Quel est le niveau d’#évasion_fiscale tiré des cotisations des salariés et de la CSG, l’impôt payé par les salariés et les retraités pour financer une partie de la protection sociale ? Après plusieurs semaines d’enquête dans les méandres de la comptabilité et des opérations financières de l’Unédic, ce que les membres du Groupe d’audit citoyen de la dette de l’assurance-chômage (Gacdac) ont découvert les a laissés pantois. D’autant que plus d’un chômeur sur deux n’est pas indemnisé.

    Si le montant de la dette du gestionnaire des allocations-chômage, estimée entre 34 et 37 milliards d’euros, n’a pas vraiment surpris les membres du Gacdac, la proximité de l’Unédic avec certains créanciers adeptes de l’optimisation, voire de l’évasion fiscales les a, en revanche, stupéfiés. « L’opacité du système ne nous a pas aidés. Nous ignorons précisément où sont les titres (de dette de l’Unédic), mais nous savons avec certitude que les entités qui les détiennent sont présentes dans les listings des #Paradise_papers ou #Panama_Papers (ces fichiers de comptes cachés dans les paradis fiscaux qui ont fuité dans la presse – NDLR). Sur cinquante investisseurs que j’ai réussi à repérer, la moitié est présente sur ces listes », révèle Louise Ferrand, qui a conduit les recherches documentaires pour le groupe d’audit.

    Pour emprunter sur les marchés financiers, l’Unédic, via des #banques dites « placeuses », émet des titres, des obligations, pour l’essentiel assez encadrés. Pour ses besoins de financement à court terme, elle recourt à des Euro Medium Term Notes (EMTN) imaginés aux États-Unis, des prêts très flexibles en taux, durée et peu réglementés, donc très prisés des « investisseurs », qui peuvent les échanger sans trop de contraintes. Pour ses affaires, l’Unédic fait appel à une vingtaine d’établissements financiers : les banques françaises BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole, Bred et Natixis, les britanniques Barclays et HSBC, la suisse Crédit suisse, ou encore l’italienne Unicrédit, les allemandes Commerzbank AG, Nord/LB, Landesbank Baden-Württemberg, DZ Bank AG et Helaba, les américaines Citigroup et J.P. Morgan, la canadienne Scotiabank et la japonaise Daiwa Capital.

    « Aucune de ces banques, quel que soit le montant des titres qu’elle achète, n’a à rougir puisqu’on estime qu’elles pratiquent toutes, avec plus ou moins de dextérité, l’évasion fiscale », notent les auteurs de l’audit, déçus de n’avoir pu présenter un tableau exhaustif des acteurs de la dette de l’assurance-chômage. Notamment ceux du marché dit secondaire, où se joue le gros de la partie, et qui, grâce à des réformes des Codes du commerce, monétaire et financier de 2002, bénéficient de véritables paravents qui garantissent leur anonymat.

    Une fois acquis par les banques, les titres de l’Unédic sont en effet revendus sur un autre marché, le marché secondaire, en échange d’une commission, bien sûr, via une chambre de compensation, institution financière qui joue les intermédiaires dans les transactions en assurant leur bonne exécution. En l’occurrence, Euroclear, l’une des deux chambres européennes ; la seconde, Clearstream, avait défrayé la chronique dans les années 2000. Selon le Gacdac, l’Unédic verserait autour de 400 millions d’intérêts aux investisseurs sans les connaître vraiment, expliquait son directeur, Vincent Destival, auditionné par les sénateurs en 2015 : « Nous n’avons pas de suivi précis sur la manière dont notre dette est renégociée sur les marchés entre détenteurs primaires et des investisseurs intéressés. Nous savons à quel prix mais nous ignorons qui sont les vendeurs et les acheteurs. » L’un d’eux a pourtant été repéré par les auteurs du rapport : Sicav-Fis, adepte de l’optimisation fiscale. « En fouillant, je suis tombée sur ce fonds de compensation privé. Il a été créé pour gérer la réserve du régime général des pensions de retraite des Luxembourgeois. En 2016, il possédait pour 7,95 millions d’euros de titres de l’Unédic », précise Louise Ferrand.

    Les citoyens auditeurs ont ainsi retracé le circuit d’une partie de la dette de l’assurance-chômage française passant par le Luxembourg : le Crédit suisse (sous le coup d’une enquête pour blanchiment aggravé, pour ne pas avoir déclaré des milliers de comptes au fisc français) gère pour Sicav-Fis un emprunt de 252 millions d’euros qu’il a lui-même placé avec HSBC (un champion des placements dans les paradis fiscaux, qui vient d’éviter un procès en versant 300 millions à l’État français pour compenser les impôts dus) sur le marché primaire pour le compte de l’Unédic. « Nous demandons que la clarté soit faite sur l’identité des créanciers. Nous voulons savoir où passe l’argent de la collectivité », explique Pascal Franchet, du Gacdac. Lui ne se fait pas d’illusions sur la réponse attendue à la longue liste de questions que les auditeurs posent, dans une lettre jointe à leur rapport, à la ministre du Travail, aux administrateurs et à la direction de l’#Unédic. « Les dirigeants ont fait le choix du système-dette, de l’endettement pour financer l’#assurance-chômage avec le soutien de l’État qui garantit les emprunts. Cet aval de l’État permet à l’Unédic d’obtenir des taux d’emprunt très bas auprès des banques. Mais, si les taux remontent, ce qui est probable, ce sera une catastrophe pour le système d’assurance-chômage », poursuit Pascal Franchet.

    La dette équivaut désormais à un an de recettes de cotisations. Des cotisations dont le taux stagne depuis maintenant quinze ans, alors que le nombre de #chômeurs a, lui, doublé. « En fait, les allocations-chômage sont une variable d’ajustement. D’où la nouvelle course à la #radiation qui s’annonce », déplore Pascal Franchet.

    #guerre_aux_pauvres #pillage #escroquerie #abus_de_biens_sociaux #fraude_fiscale_en_bande_organisée_avec_circonstances_aggravantes.

  • Comment l’assurance chômage a été transformée en machine à cash pour les marchés financiers
    https://www.bastamag.net/Comment-l-assurance-chomage-a-ete-transformee-en-machine-a-cash-pour-les

    Le gouvernement présente ce 27 avril son projet de réforme de l’assurance chômage. Il prévoit notamment d’augmenter les contrôles aux dépens des demandeurs d’emploi. But affiché : réduire le chômage et améliorer la situation financière du système, qui accuse une dette dépassant les 33 milliards. Pourtant, les recettes de l’assurance-chômage sont suffisantes pour couvrir en l’état les indemnités versées aux chômeurs. Alors d’où vient cette dette, qui la détient, empochant des centaines de millions d’euros (...)

    #Résister

    / Quel avenir pour nos #Protections_sociales ?, Emploi , #Spéculation_financière, #Finance, Protections sociales, #Revenus, A la (...)

    #Quel_avenir_pour_nos_protections_sociales_ ? #Emploi_
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/audit_dette_assurance_chomage_rapport_interme_diaire.pdf

    • Conséquence directe : une explosion de la dette de l’Unédic, qui devrait passer de 8,9 milliards d’euros en 2009 à plus de 36 milliards fin 2018. Elle aura donc quadruplé en neuf ans. Le montant des intérêts payés aux créditeurs a lui aussi explosé : de 223 millions d’intérêts en 2013 à 400 millions en 2018. Au final, 2 milliards d’euros d’intérêts ont été versés aux créanciers en six ans. Le taux d’endettement de l’Unédic – le montant de sa dette rapporté à ses recettes – est de 93 %. « Ce taux en lui-même n’est pas inquiétant, réagissent les membre du Gacdac. Par contre, les causes de ce recours systématique à l’emprunt – le chômage qui augmente, des dépenses qui ne lui incombent pas, le refus d’augmenter les cotisations malgré un faible pourcentage de chômeurs indemnisés – ainsi que la qualité des prêteurs (des banques privées pratiquant des taux élevés pour servir les intérêts de créanciers dont l’identité est cachée), sont inquiétants. »

      L’identité exacte des créanciers de l’Unédic est en effet inconnue à la fois des chômeurs, des parlementaires, et même du directeur de l’Unédic. Ce dernier, Vincent Destival, déclarait en 2015 devant l’Assemblée nationale : « Nous n’avons pas de suivi précis sur la manière dont notre dette est renégociée sur les marchés entre les détenteurs primaires et des investisseurs intéressés. Nous savons à quel prix elle est renégociée, mais nous ignorons qui sont les vendeurs et les acheteurs. »

      La spirale de la dette enclenchée après 2003

      Comment en est-on arrivé à ce que l’assurance chômage affiche 36 milliards d’euros de dette au compteur, à rembourser à… on ne sait pas trop qui ? Pendant plus de vingt ans, de sa création en 1959 jusqu’à 1981, date de son premier déficit, l’Unédic n’a pas eu recours à l’emprunt. Mais la crise économique qui éclate au milieu des années 70 fait exploser le nombre de chômeurs, qui dépasse le million en 1980. Elle emprunte 6 milliards de francs en 1981, « auprès d’un groupe d’assurances, de mutuelles et d’instituts de prévoyance », précise le Gacdac. [...]

      Regardons un des derniers avis d’émission de titres de l’Unédic. En novembre dernier, l’assurance chômage émet des « titres négociables à moyen terme », au taux d’intérêt faible de 0,125%, pour un montant emprunté de 1,25 milliard d’euros. Que nous apprend l’avis d’émission ? Que l’Unédic passe, pour émettre ces titres, par des « agents placeurs », qui ne sont autres que des filiales du Crédit agricole, de BNP Paribas, de la banque allemande Deutsche Zentralgenossenschaftsbank, ainsi que de la banque d’investissement étasunienne Meryll Lynch.

      Ces institutions jouent le rôle d’intermédiaires entre l’Unédic et les créanciers. « L’Unédic émet des obligations à long terme auprès des banques privées comme la Société Générale ou la BNP (c’est le marché primaire de la dette). Celles-ci achètent ces obligations pour le compte de leurs clients qui soit les conservent, soit les revendent (c’est le marché secondaire de la dette) », explique le Gacdac. Ensuite, d’autres intermédiaires entrent en jeu quand il s’agit du remboursement du capital et du paiement des intérêts. Dans ce cas, ce sont des dépositaires, comme Euroclear dans le cas de cette émission de novembre, ou même Clearstream pour des émissions antérieures [5].

      https://www.bastamag.net/IMG/pdf/audit_dette_assurance_chomage_rapport_interme_diaire.pdf

      #dette #Unedic #chômeurs

    • Des citoyens ont retracé le circuit très opaque de la dette de l’assurance-chômage française. Leur enquête montre que les détenteurs de cette créance, auxquels l’Unédic verse 400 millions d’euros d’intérêts par an, opèrent dans les paradis fiscaux.


      https://www.humanite.fr/unedic-les-evades-fiscaux-font-leur-beurre-sur-largent-des-chomeurs-654533
      https://www.humanite.fr/speculation-et-paradis-fiscaux-main-basse-sur-largent-du-chomage-654534

  • L’Etat met les partenaires sociaux au #chômage
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060418/l-etat-met-les-partenaires-sociaux-au-chomage

    La ministre du travail Muriel Pénicaud à la sortie du conseil des ministres, le 21 février. © Reuters La ministre du travail a présenté vendredi 6 avril la #réforme de l’assurance chômage, qui arrivera en juin au Parlement. Les représentants des salariés et du patronat voient leurs marges de manœuvre fortement réduites. Le risque existe que l’État décide seul de réduire les montants accordés aux chômeurs.

    #France #Economie #Emmanuel_Macron #Murile_Pénicaud #social #UNEDIC

  • Chômage, #formation : le théâtre d’ombres des négociations
    https://www.mediapart.fr/journal/france/230218/chomage-formation-le-theatre-d-ombres-des-negociations

    Une manifestation contre la réforme du code du travail, en novembre. © Reuters Après de longs mois de négociation, les syndicats et le patronat ont trouvé un accord pour proposer une réforme de l’assurance-chômage et de la #formation_professionnelle. Mais les modifications sont modestes, loin du « big bang » attendu par le gouvernement et des promesses de campagne du président. L’exécutif pourrait annoncer un texte de loi s’affranchissant largement de ces difficiles discussions.

    #France #Economie #apprentissage #assurance-chômage #réformes #UNEDIC

  • Selon l’Unédic, indemniser les démissionnaires coûterait entre 140 et 680 millions d’euros - Challenges.fr
    https://www.challenges.fr/la-republique-en-marche/selon-l-unedic-indemniser-les-demissionnaires-couterait-entre-140-et-680-

    La future indemnisation chômage des démissionnaires pourrait coûter, selon les critères retenus, entre 140 à 680 millions d’euros, selon des chiffrages transmis mardi aux partenaires sociaux, dont l’AFP a obtenu copie.

    Négociateurs syndicaux et patronaux planchent, à la demande du gouvernement, sur une extension de l’indemnisation chômage aux salariés qui démissionnent pour concrétiser un projet professionnel. Ils doivent se retrouver jeudi pour une dernière séance de négociation. Selon une enquête réalisée par l’Unédic auprès d’un échantillon représentatif, 78.000 salariés en CDI ont aujourd’hui un projet professionnel « bien avancé », 237.000 un projet « moyennement avancé » et 629.000 un projet « peu avancé ».

    Parmi eux, combien seraient réellement prêts à démissionner ? Pour estimer ce nombre, l’Unédic a croisé ces chiffres avec les statistiques d’un dispositif de reconversion professionnel existant, le Congé individuel de formation (CIF). Résultat : « entre 38.000 et 71.000 personnes » seraient aujourd’hui « potentiellement concernées » par le futur dispositif, puis « de 21.000 et 38.000 » en « année de croisière ».

    Tout dépend des critères d’éligibilité
    Mais selon les critères d’éligibilité qui seront retenus par les partenaires sociaux, ces personnes ne pourront pas toutes bénéficier du dispositif. L’Unédic a testé trois critères : l’ancienneté dans l’entreprise (entre 3 et 7 ans minimum), l’ancienneté dans l’emploi (entre 3 et 7 ans minimum au cours des 10 dernières années) et le niveau de diplôme (inférieur ou égal au bac).

    In fine, selon les critères retenus, entre 9.000 et 36.000 personnes pourraient bénéficier du dispositif. En se basant sur cette population de bénéficiaires potentiels, l’Unédic estime que la mesure coûterait, « en régime de croisière », entre 140 et 680 millions d’euros.

    Dans le détail, si aucun critère d’éligibilité n’était fixé, cela coûterait entre 380 et 680 millions d’euros. A l’inverse, cela coûtera entre 140 et 250 millions d’euros si la mesure n’était accessible qu’aux personnes dont le niveau de diplôme est inférieur au bac. Autre exemple : si l’entrée dans le dispositif était conditionnée à une ancienneté minimale de 5 ans dans l’entreprise, cela coûterait entre 270 et 480 millions d’euros.

    Pour chaque critère, l’Unédic a fixé un minimum et un maximum, mais l’organisme estime que « l’impact réel devrait être plus proche de la borne basse », compte-tenu du « risque que représente » une démission pour un salarié. L’Unédic insiste tout de même sur la « fragilité » de ces résultats, liée à « l’incertitude autour de la définition du projet, du taux de finalisation des projets et du taux de démission ».

    #chômage #démissionnaires #gestion_de_flux #droits_sociaux

    • C’est 4 mois, il faut fournir des « preuves de recherche d’emploi », sans avoir la certitude d’obtenir une alloc, et être en mesure de vivre sans revenu pendant ce temps (...). De fait cela offre de la main d’oeuvre disponible à pas cher aux entreprises que de ne pas indemniser les démissionnaires. Là dessus, comme sur l’annonce d’une éventuelle indemnisation des « indépendants » ( ces nouveaux subordonnés), Macron a fait très fort. Ils disent vouloir faciliter la « séparabilité », on voit ce que cela donne avec les "ruptures conventionnelles et les plans de licenciements massifs en cours. La montagne de la flexisécurité va accoucher d’une souris budgétaire.

      #Unedic

  • http://www.ifrap.org/emploi-et-politiques-sociales/reforme-de-lassurance-chomage-quel-scenario
    Avertissement : La réforme de l’assurance chômage vu par le #think_tank iFRAP dédié à l’analyse des politiques publiques,
    laboratoire d’idées innovantes selon les premiers.es de cordée.

    Il faut prendre garde de ne pas pénaliser l’emploi à partir de ces contrats qui représentent les trois quarts des embauches actuelles ! Quant au contrôle des chômeurs, il ne peut être valable que si on arrive à faire appliquer les sanctions pour le refus de 2 offres raisonnables d’emploi. On nous dit que c’est inapplicable en France mais cela fonctionne très bien en Finlande ou en Allemagne.

    #Unedic #mille_milliards de mille...

  • la guerre aux chômeurs


    http://www.zarma.fr/dessins
    L’assurance-chômage en couple réglée

    FRANCK MOREL, le conseiller d’Edouard Philippe chargé des relations sociales, du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, se trouvera - par définition - en première ligne lors de la réforme de l’assurance chômage, prévue au printemps.
    Heureux hasard : la propre épouse du conseiller dudit premier ministre, Marie Morel, n’est autre que l’actuelle directrice des affaires juridiques de l’Unedic. Or l’Unedic a aussi pour rôle de conseiller les partenaires sociaux.
    Y compris dans le cas de négociations avec le gouvernement ?

    « Le Canard enchaîné » - mercredi 10 janvier 2017
    #unedic #assurance_chômage #pôle_emploi

  • Contre le projet des capitalistes : construisons la contre-offensive de classe
    https://rebellyon.info/Contre-le-projet-des-capitalistes-18541

    A l’occasion de la manifestation appelée par les différents collectifs de chômeuses et chômeurs le 2 décembre dernier à Paris, l’Union Pour le Communisme a rédigé et distribué le tract suivant. Si les contours précis des réformes de l’assurance-chômage opérées par le gouvernement restent encore flous, l’objectif est connu : baisser et supprimer les allocations, faciliter la précarité de l’emploi, aux bénéfices des capitalistes.

    #Analyse_et_réflexion

    / #Salariat_-_précariat, #Résistances_et_solidarités_internationales, Une

  • Malika Zediri : « Depuis trente ans, les chômeurs ne sont jamais consultés sur ce qui les concerne » - regards.fr
    http://www.regards.fr/la-midinale/article/malika-zediri-depuis-trente-ans-les-chomeurs-ne-sont-jamais-consultes-sur-ce

    « Quand on voit que l’#UNEDIC indemnise moins d’un chômeur sur deux, c’est qu’il y a un problème. »
    « On (les associations de chômeurs et précaires) demande à être consultés. »
    « On peut réfléchir à un autre moyen de gestion de l’UNEDIC. »
    « Depuis trente ans, les chômeurs ne sont jamais consultés sur ce qui les concerne. »
    « Le véritable enjeu de la #réforme devrait être d’augmenter les droits des travailleurs et des #précaires. De mieux les protéger. »
    « Ceux qui vont écrire la réforme sont des gens bien nés, qui n’ont jamais été au #chômage. »
    https://www.youtube.com/watch?v=UeEr0JIwgps


    « Les indemnités chômage doivent être financées par les salariés et les patrons. »

    Sur les formes de mobilisations
    « On n’a encore pas trouvé autre chose que la manifestation. »
    « On continue d’avoir besoin de dire un certain nombre de choses dans la rue. »

    Sur les services publics de l’emploi
    « L’urgence est renvoyée à trois, quatre semaines, parfois un mois d’étude pour avoir un rendez-vous sans que ça conduise sur une réponse. »
    « Je rêve de #bienveillance réelle. Je rêve de gens qui sont correctement payés pour répondre aux besoins des autres, pour aider et éviter que les gens continuent de plonger. »

  • La lutte contre le chômage devient-elle une lutte contre les chômeurs ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/la-lutte-contre-le-chomage-devient-elle-une-lutte-contre-les-chomeurs

    La nouvelle convention de l’assurance chômage est entrée en vigueur le 1er novembre. Si les conditions d’affiliation sont assouplies, cette réforme pourrait toutefois aboutir à une baisse des droits des chômeurs. Les chômeurs vont-ils être remplacés par des travailleurs précaires plus nombreux ?

    C’est un corpus de lettres manuscrites qui se perdent dans les justifications. Il y a des dépressions, des déplacements imprévus, des deuils, des accouchements, des maladies. 

    Des lettres recueillies par la documentariste Nora Philippe qui a réalisé en 2013 le film "Pôle Emploi ne quittez pas", en immersion pendant 6 mois dans l’agence Pôle Emploi de Livry-Gargan, en Seine Saint Denis. La réalisatrice a accompagné ce film d’un livre où des lettres retranscrites expliquent les causes d’un empêchement aux rendez-vous de suivis. Ceux pour lesquels une absence ou une demande de report peut valoir une radiation des listes de demandeurs d’emploi. Et avec ces lettres, il y a « l’idée, écrit l’auteure, selon laquelle le chômage un risque de l’existence, dont l’assurance appelle des réponses collectives a laissé la place à la culpabilisation du chômeur qui ferait presque du chômage un choix".

    Dans ce contexte où le discours politique s’est largement emparé de ce préjugé, autour de la fraude, de l’oisiveté, la nouvelle convention chômage signé par l’Unédic et les partenaires sociaux est entrée en vigueur il y a une semaine, avec deux objectifs affichés, je cite encore "inciter les chômeurs à la reprise rapide d’un emploi durable" et "engager le désendettement de l’assurance chômage pour en assurer la pérénnité". Déficit estimé à 4 milliard 200 millions d’euros en 2016.

    #chômeurs #contrôle_des_chômeurs #Unedic #activation #guerre_aux_pauvres

  • Chômage : le patronat, seul responsable, doit payer
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2017/11/01/chomage-le-patronat-seul-responsable-doit-payer_98138.html

    La convention d’assurance chômage conclue le 17 avril 2017 entre le précédent gouvernement et les syndicats, à l’exception de la CGT, entre en application à partir du 1er novembre .

    Les nouvelles règles d’indemnisation du chômage vont avoir des conséquences catastrophiques pour les chômeurs, en particulier pour les salariés de plus de 50 ans et ceux qui sont en contrats précaires.

    À partir du 1er novembre, les salariés licenciés de plus de 50 ans ne seront plus indemnisés que durant 24 mois, 30 mois à partir de 53 ans. Auparavant, tous les chômeurs de plus de 50 ans l’étaient durant 36 mois. Seuls les chômeurs de plus de 55 ans pourront désormais prétendre à une indemnisation d’une durée de 36 mois. Ce sont les plus de 50 ans qui sont les plus touchés par le chômage, car les patrons se débarrassent d’eux en priorité et il leur est encore plus difficile de retrouver un travail. Ce sont eux qui constituent la majeure partie des chômeurs de longue durée. Ces travailleurs se retrouveront donc ainsi plus vite en fin de droits, avec le seul RSA pour vivre.

    Les travailleurs en contrat précaire pâtiront également d’une de ces nouvelles règles. Jusque-là, un travailleur payé par exemple 6 000 euros pour un CDD de 18 semaines touchait 31 euros d’indemnité journalière, alors que pour une même paie celui qui enchaînait 18 CDD de cinq jours touchait 38,69 euros. Désormais, l’un comme l’autre toucheront l’indemnité la plus basse, à savoir 31 euros. Selon l’Unedic, l’équivalent de 810 000 personnes par an, toutes celles qui ont des contrats très courts, pourraient subir une baisse de leur revenu allant jusqu’à 31 %.

    Et les attaques contre les chômeurs ne sont pas finies. Macron prévoit encore des changements concernant l’assurance chômage pour l’été 2018, dont on sait par avance dans quel sens ils iront. N’avait-il pas déclaré, durant sa campagne présidentielle, qu’il fallait sortir « réellement d’un système assurantiel où chacun se dit : j’ai cotisé, j’ai droit à être indemnisé ».

    L’argument essentiel destiné à justifier toutes ces attaques n’est pas nouveau : il faut combler le déficit des comptes de l’Unedic. Les mesures entrées en vigueur le 1er novembre permettraient de faire 550 millions d’euros d’économies en 2018, puis 920 millions d’euros par an. Et de nous annoncer un déficit d’un montant de 3,8 milliards d’euros qui ne cesserait de se creuser. Cette justification est maintes fois répétée, pour faire tenter de nous faire oublier que les seuls responsables du chômage sont les patrons et qu’il serait par conséquent normal de prendre sur leurs profits pour maintenir emplois et salaires.

    #chômage #unedic #assurance_chomage #précarité #indemnisation_chômage #rsa #

  • 1er novembre - Assurance chômage - Les MEDEF, FO et CFDT font les poches des intérimaires et des + de 50 ans _CGT chômeurs
    http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.com

    Les intérimaires : Une baisse d’allocation jusqu’à -28%

    Les intérimaires qui subissaient une intense précarité - illégale - liée à des contrats à la semaine, seront ceux qui subiront la plus forte baisse de leur allocation.
    Cas-type : Un allocataire qui cumulait un contrat par semaine pendant 4 mois, et qui travaillait 5 jours par semaine, était indemnisé, à l’issue de ses contrats, sur la base suivante : 

    Salaire journalier de référence : Revenu brut hebdomadaire / 5

    Mais ça, c’etait avant ! 
    A partir du 1er novembre, il sera indemnisé sur cette base : 

    Salaire journalier de référence : Revenu brut hebdomadaire / 7

    Sur une semaine, la perte est de 28%. Les intérimaires au « contrat à la semaine » vont donc voir leur allocation baisser de 28%. 
    L’argument avancé par les signataires de la convention (MEDEF, CGPME, U2P, CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO) ? L’équité ! 
    Il est donc, pour ces signataires, « équitable » que ce soient les intérimaires, victimes de la précarité, qui subissent une baisse de leur allocation, pour renflouer les caisses de l’Unedic. 
    Pour les intérimaires, ce sera donc la TRIPLE PEINE : précarité, surmortalité au travail, baisse d’allocation. Encore bravo aux signataires de la convention. 

    Vous avez entre 50 et 53 ans ? Vous perdez un an d’allocation 

    Les précédentes conventions assuraient aux allocataires de plus de 50 ans une allocation pendant 3 ans maximum (cas où l’allocataire avait cotisé au moins 3 ans). 
    Mais ça c’était avant. 
    Désormais, la règle est la suivante : 
    Pour les moins de 53 ans, ce sera 2 ans maximum.
    Pour les allocataires qui auront au moins 53 ans au moment de leur ouverture de droit, ils pourront bénéficier de 2 ans et demi d’assurance chômage.
    Les allocataires qui auront au moins 55 ans au moment de leur ouverture de droit pourront, eux, bénéficier de 3 ans d’allocation. 
    Les signataires de cette convention trouvent normal que, au regard du report de l’âge de départ en retraite (signé aussi par la CFDT), il faut repousser l’âge qui fait bénéficier d’une durée plus longue d’assurance chômage.

    Or un pensionné sur deux démarre sa vie de pensionné en étant au chômage. Ce phénomène se développe. Les patrons aiment se « débarrasser » des « gros salaires » avant qu’ils n’arrivent en retraite, pour embaucher des « petits salaires ». 

    De plus en plus d’allocataires de plus de 50 ans basculeront donc plus vite aux minima sociaux (ASS, RSA...). Double peine pour eux donc : Virés car « coûtant trop cher », puis réduction de la durée de l’assurance chômage.

    #chômeurs #Unedic #austérité


  • Baisse des droits à indemnisation du chômage ?

    La situation sur le front du #chômage ne cesse de s’aggraver : 6,6 millions d’inscrits à #Pôle_emploi, dont 3,7 en catégorie A (chômeurs sans aucune activité), en mai 2017 pour la France entière.

    – 42 % de demandeurs d’emploi indemnisés avec l’ARE (allocation de retour à l’emploi), 50 % en comptant aussi ceux en ASS (allocation de solidarité spécifique) ou en allocation de formation
    – Un montant moyen des indemnités d’ARE de 1000 euros
    – Un taux d’indemnisation à 57 % de l’ancien salaire - au lieu de 70 % à 80 % jusqu’en 1992
    – Un nombre croissant de personnes qui ne bénéficient que des misérables minima sociaux, dont 1,8 millions de bénéficiaires du RSA (4 millions en comptant aussi leurs familles).

    Le texte de Convention #Unedic agréé en avril 2017 a encore réduit les droits à indemnités de chômage pour les personnes en activité réduite, les seniors, et a supprimé le régime des #intérimaires, qui visait à compenser par quelques avantages les inconvénients de la précarité qu’ils subissent. Les projets de l’actuel gouvernement concernant l’assurance chômage vont plus loin encore, dans la destruction des droits.

    http://www.ac-chomage.org/spip.php?article2392


    http://www.19h17.info
    https://seenthis.net/messages/466967

  • Assurance-chômage. Les zones d’ombre de la réforme de Macron | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/assurance-chomage-les-zones-dombre-de-la-reforme-de-macron-640283

    «  Nous pourrions aller vers un régime forfaitaire, avec le versement d’une allocation qui est la même pour tout le monde comme en Angleterre. Ou copier le modèle libéral de l’Allemagne, la boussole de Macron  »

    #chômage #indemnisation #précarisation #indépendants #démission #Unedic

  • Chômeuses, actuels ou futurs, précaires : le droit au chômage est sur la sellette ! - AC ! Agir ensemble contre le Chômage !
    http://www.ac-chomage.org/spip.php?article2366

    Le cœur de la proposition patronale pour l’assurance chômage est simple : engager la fin de la #mensualisation !

    Actuellement quatre mois d’emploi à temps plein ouvrent droit à quatre mois d’allocations en conséquence de deux règles : 1 jour cotisé = 1 jour indemnisé ; 122 jours d’emploi est le minimum pour ouvrir des droits.
    Les allocations à la suite d’une période d’emploi payée au SMIC mensuel sont d’environ 950 € par mois.

    Si les employeurs obtenaient la conversion des durées d’emploi, quatre mois d’emploi ne vaudraient plus ces 122 jours. Car ce ne serait plus le nombre de jours sous contrat qui serait pris en compte mais le nombre de jours effectivement travaillés. Un mois ne vaudrait plus 30 ou 31 jours mais 20 ou 21. Il faudrait donc près de six mois d’emploi pour atteindre les 122 jours réglementaires.
    Le montant des allocations serait fonction de l’intensité du travail. Avoir travaillé six mois sur un an conduirait à n’être indemnisé qu’à mi-temps. Le Patronat propose une garantie minimum de 18 jours mais le maximum resterait de 20 ou 21.
    Dans l’exemple d’un CDD de six mois, les allocations seraient d’environ 560 €, soit une amputation de 40% ! Pour un an d’emploi ou plus, le montant serait de l’ordre de 650 €.

    Conclusion : il serait plus difficile d’ouvrir des droits et les allocations mensuelles seraient plus basses, surtout dans la cas d’emploi temporaire de moins d’un an. (...)

    #emploi #précarisation #chômeurs #unedic #annualisation des #précaires à la sauce patronale, à l’inverse de feu la date anniversaire annuelle de l’intermittence du spectacle, qui couvrait ce type de #rythme d’emploi éloigné de ce qui se mesure à la journée, à la semaine, ou au mois.

  • « Les réformes envisagées sont dangereuses pour les chômeurs » - L’Express L’Entreprise
    http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/droit-travail/les-reformes-envisagees-sont-dangereuses-pour-les-chomeurs_1888

    "L’attaque la plus dangereuse, explique Marc Moreau, c’est la conversion des jours travaillés en droits. Seuls les jours travaillés seraient pris en compte. Alors qu’aujourd’hui un contrat de travail de quatre mois garantit une indemnisation de 4 mois, il faudrait travailler six mois pour avoir droit à ces mêmes quatre mois ! C’est remettre en cause la « mensualisation » gagnée dans les années 70 ! La baisse du nombre de jours d’indemnisation, la hausse des sanctions et le sort des plus de 50 ans (qui auraient des indemnités pendant à peine deux ans au lieu de trois, ndlr), ne sont également pas acceptables."

    #chômeurs #Unedic

  • Projet protocole accord assurance chômage - 7mars2017
    https://fr.scribd.com/document/340605208/Projet-protocole-accord-assurance-cho-mage-7mars2017

    « C’est un texte très violent », « une véritable agression contre les chômeurs »,« on ne s’attendait pas du tout à cela », « comment aboutir en quatre séances à un compromis en partant d’aussi loin »… Stupeur et colère dans les rangs des syndicats de salariés, après qu’ils ont reçu ce mardi 28 février le projet du #patronat pour réformer le régime de l’assurance-chômage. Même la CFDT, que d’aucuns soupçonnent d’avoir déjà négocié le texte final avec le #Medef en coulisses pour obtenir à coup sûr un accord, a poussé un coup de gueule. « On est loin d’un accord avec un texte pareil ! C’est caricatural », a ainsi réagi Véronique Descacq, la négociatrice cédétiste. Certes, c’est le jeu de rôles, le théâtre des négociations sociales où chacun joue sa partition attendue – le patronat attaque en donnant dans la provocation, les #syndicats ripostent en s’énervant – mais cette fois, ces derniers espéraient au vu du calendrier très serré et de l’enjeu que le patronat serait plus constructif et raisonnable. Surtout au vu du fiasco tonitruant de la dernière négociation en juin dernier…

    Les huit #organisations_patronales (Medef, UPA, CGPME) et syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) se donnent six semaines pour bâtir un accord, là où elles ont échoué après des mois de négociations impossibles. Quatre séances sont prévues : les 7, 14, 23 et 28 mars. Ce qui laisse ensuite un gros mois au gouvernement sortant pour homologuer un éventuel accord avant le premier tour de l’élection présidentielle. C’est en grande partiel’approche de cette échéance électorale qui a précipité les retrouvailles. Ou plutôt les incertitudes qui l’entourent et les velléités de certains candidats (comme Emmanuel Macron, qui veut étatiser le régime de l’assurance-chômage). « On doit montrer que le paritarisme, même si parfois ça coince, ça marche en France, que les partenaires sociaux sont capables de tenir l’équilibre budgétaire et les réformes », expliquait dans nos colonnes Patrick Liebus, le patron des artisans et commerçants que regroupe l’UPA, rebaptisée U2P.

    Le projet du patronat, transmis aux syndicats et que Mediapart publie ci-dessus, ressemble en grande partie à celui qui a conduit à l’échec il y a neuf mois. On retrouve plusieurs pistes toujours aussi abruptes pour réduire le déficit et l’endettement de l’Unedic, notamment sur l’indemnisation des plus de 50 ans ou de l’activité réduite, sujets difficiles au côté de la taxation des contrats courts. Certains y voient même un projet politique à l’adresse des candidats à l’élection présidentielle. Décryptage de trois points clés.

    Les travailleurs précaires dans le collimateur
    Le patronat veut s’attaquer à la « permittence », un phénomène où selon lui « un bénéficiaire de l’assurance-chômage qui alterne fréquemment courtes périodes d’emploi et périodes de chômage indemnisé gagne davantage qu’un salarié en CDI à temps plein rémunéré pourtant sur la même base salariale horaire », écrit-il. Il cible ici les #chômeurs des catégories B et C dont le chiffre est exponentiel (plus de deux millions de personnes aujourd’hui contre 500 000 il y a dix ans), c’est-à-dire les #travailleurs_précaires à l’activité réduite (qui travaillent soit plus, soit moins de 78 heures par mois). Ce sont eux qui, prétendument, « optimiseraient » financièrement les règles de l’assurance-chômage en calculant à l’heure près leurs périodes de travail afin que celles-ci complètent leurs allocations de chômeurs sans les remettre en cause.

    Un cumul indemnités-petite activité inéquitable selon le patronat, qui veut lisser le mode de calcul des indemnités journalières vers le bas et table sur un milliard d’économies. « C’est taper sur les plus précaires, ceux qui gagnent difficilement un Smic par mois. Certains vont perdre 20 euros mais d’autres 200 euros ! », s’alarme Denis Gravouil, le négociateur CGT. Selon lui, c’est l’occasion pour le patronat « de se détourner de la responsabilité des employeurs sur les contrats courts ». Les syndicats sont divisés sur la question. À l’exception de la CGT opposée au principe d’uniformiser le calcul, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC y sont favorables mais pas dans les proportions fixées par le Medef. La CFDT considère que le mode de calcul choisi par le patronat est« extrêmement violent pour les plus précaires ». Avec le texte du patronat, « en gros, les demandeurs d’emploi profitent d’un système trop généreux et ces pauvres entreprises sont obligées de répondre aux contraintes du moment comme elles peuvent », a ironisé Véronique Descacq.

    Les seniors comme cible

    « Le taux de chômage constaté parmi les personnes âgés de 50 ans et plus était de 6,9 % au 4e trimestre 2016 (contre 10 % pour l’ensemble de la population française). L’âge d’entrée dans la “filière seniors”, aujourd’hui fixé à 50 ans, ne correspond plus à la réalité du marché du travail. Une personne de plus de 50 ans a moins de chance que le reste de la population d’être au chômage, mais lorsqu’elle l’est, elle a plus de chance d’y rester longtemps : il faut donc faire en sorte qu’un allocataire de 50 ans et plus soit mieux armé pour retrouver sa place dans un marché du travail en constante évolution, sans que la filière seniors puisse être utilisée comme une solution de facilité, apparemment sécurisante à courte terme mais très dangereuse à moyen terme pour les personnes. »

    Le patronat tente d’expliquer par une logique vertueuse un de ses chevaux de bataille de longue date : repousser l’âge à partir duquel un « senior » demandeur d’emploi obtient 36 mois d’indemnités à plus de 57 ans, après avoir un moment évoqué les 59 ans. En France, les chômeurs de plus de 50 ans (qui représente un quart des chômeurs) ont droit actuellement à 36 mois d’allocations chômage, contre 24 mois maximum pour les autres actifs. Repousser la borne d’âge d’entrée dans la filière dite « seniors » à 57 ans est un système qualifié de « brutal » par la CFDT, inacceptable pour les syndicats. « Le patronat pousse les seniors dans la précarité. La situation des femmes en particulier se dégraderait, celles-ci ayant de plus grandes difficultés à retrouver du travail après 50 ans et se trouvant plus concernées par les temps partiels subis », analyse Denis Gravouil de la CGT. FO est opposée « sur toute la ligne à cette mesure car si les seniors ont un taux de chômage plus faible, ils mettent plus de temps à retrouver du travail ».

    • Rien ou à peine sur l’abus des contrats courts

    Offensif pour rogner sur les droits des plus faibles, le patronat reste toujours aussi hermétique à l’idée d’une taxation des contrats courts qui plombent les comptes de l’Unedic et explosent depuis quinze ans, sujet très clivant qui a fait achopper la négociation en juin dernier. Pas question de taxer les patrons ! Il propose d’élaborer un « indicateur robuste et pérenne [...] afin de caractériser les situations sectorielles de recours » à ces contrats de moins d’un mois. Les entreprises qui s’écarteront à la hausse de cet indicateur « seront incitées à ouvrir des négociations » et « mettre en place les incitations pertinentes » (juridique ou économique) pour modérer l’utilisation de ces contrats « lorsque cela est possible ».

    Une proposition a minima, puisque les syndicats réclament depuis des mois une modulation de la taxation des contrats courts avec différentes variantes. FO défend un système de bonus-malus selon que l’entreprise emploie moins ou plus de 20 % de CDD et la CGT, une surcotisation sur les contrats courts. La CFDT n’exige plus une surtaxation des contrats courts mais propose un barème de cotisations dégressif selon la durée des contrats. « En renvoyant la question à la définition d’un indicateur négocié dans les branches et à la bonne volonté des employeurs à s’auto-taxer, on renvoie le problème aux calendes grecques », tranche Denis Gravouil de la CGT.

    Les discussions s’annoncent animées dès le 7 mars…

    #Unedic #Assurance_chômage
    source : http://www.ac-reseau.org


    Deligne pour urtikan.net
    http://www.urtikan.net/dessin-du-jour/rsa-et-benevolat-force-le-projet-du-haut-rhin-seduit-les-elus-locaux-de-dro

  • Salariés et patronat échouent à s’entendre sur l’assurance chômage
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/170616/salaries-et-patronat-echouent-sentendre-sur-lassurance-chomage

    Pour la première fois depuis 1982, les représentants des salariés et des employeurs n’ont pas réussi à tomber d’accord pour établir de nouvelles règles d’indemnisation pour les chômeurs. Le gouvernement a donc repris la main et prolongé les règles actuelles, qui devaient s’éteindre le 30 juin. Tant pis pour les 800 millions d’économies qu’il attendait.

    #Economie #assurance-chômage #Medef #social #syndicats #UNEDIC

  • Comme en 2003 : vers l’annulation des festivals, Jean-Marc Adolphe
    https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-adolphe/blog/010616/comme-en-2003-vers-l-annulation-des-festivals

    Il n’a échappé à personne que le pays est en pleine contestation de la loi El Khomri, dont une impressionnante proportion de Français ne veulent pas. Face au risque de blocage économique qui guette le pays, le #Medef est a priori fort démuni. D’autant qu’en exerçant le droit de grève, les salariés ne font qu’appliquer un droit constitutionnel.[..] En bloquant au sein de l’Unedic l’accord sur les intermittents, l’organisation patronale fait planer sur le gouvernement une menace d’annulation des festivals de l’été, ce qui contribuerait encore, en plus des déboires que devrait rencontrer l’Euro 2016, à semer le désordre.

    #droit_au_chômage ou pas #Unedic

  • Des « réformes » sur le dos des chômer-use-s : des syndicats « réformistes » à l’ava[nt-garde ?] | Étienne Adam

    https://blogs.mediapart.fr/etienneadamanpagorg/blog/010616/des-reformes-sur-le-dos-des-chomer-use-s-des-syndicats-reformistes-l

    Ces syndicats se refusent à se servir des progressions obtenues dans l’accord professionnel sur les annexes 8 et 10 pour la négociation de droits décents pour tous les chômeurs.

    #Chômeurs #précaires #droits_sociaux #Unedic

  • P. Lachaize, ex-DSI de l’Unédic : « Je ne suis pas un fraudeur »
    http://www.silicon.fr/pierre-lachaize-ex-dsi-unedic-pas-fraudeur-148959.html

    La rédaction de Silicon.fr s’est longuement entretenu avec Pierre Lachaize, qui nous a assuré avoir lancé un procès en diffamation contre le Canard Enchaîné (plaidé en septembre) et a détaillé les événements qui ont conduit à son licenciement, documents à l’appui. Recruté en septembre 2012 par l’#Unédic, l’association loi 1901 chargée de gérer les fonds de l’assurance chômage et qui compte une centaine de salariés, Pierre Lachaize explique s’être alors intéressé à la situation des demandeurs d’emploi à temps partiel. Des cas un peu spécifiques, où les usagers [étonnant ce terme devenu rare] déclarent combien ils ont touché de leurs employeurs à temps partiel, bénéficient d’une #allocation à titre provisoire et voient leur situation régularisée après l’envoi de leurs #bulletins_de_salaire.

    Des courriers « hyper-sensibles »

    Évidemment, ce processus d’avance de trésorerie est par essence générateur d’erreurs et de tensions entre Pôle Emploi et les usagers (oubli de déclaration d’un temps partiel, erreurs de saisie entre le brut et le net, bulletins de salaire arrivant en retard…), souvent forcés de rembourser ce que l’assurance chômage considère comme des #trop-perçus (ou indus en langage maison). « L’Unédic se posait la question de la manière dont sont effectuées ces demandes de régularisation. D’autant qu’une absence de déclaration d’un traitement correspondant à un emploi à temps partiel se traduit par une sanction pour le chômeur », explique Pierre Lachaize. Pour l’assurance chômage, le sujet est aussi lié à une actualité traumatisante : en février 2013, un homme s’immole par le feu devant une agence Pôle Emploi à Nantes, précisément après un litige lié à un indu. « C’est là que j’ai commencé à m’intéresser aux courriers que recevaient les chômeurs en pareil cas, aux recours auxquels ils ont droit. Ces courriers sont hyper-sensibles », ajoute l’ex-DSI. Autre élément qui suscite l’intérêt du DSI : le volume des indus dans les comptes de l’assurance chômage, qui se chiffraient alors en centaines de millions d’euros, selon Pierre Lachaize.

    Ce dernier admet avoir alors fait ce qu’il qualifie de « pas de côté », autrement dit avoir utilisé son compte personnel chez Pôle Emploi pour tester les processus en place pour les chômeurs à temps partiel. Car Pierre Lachaize avait en effet maintenu son inscription à Pôle Emploi même après son embauche par l’Unédic, ce qui est légal à condition de déclarer son salaire chaque mois. Selon l’ex-DSI, ce test avec son compte personnel fait suite à plusieurs échecs par des voies plus officielles. Afin de mieux comprendre les workflow associés à ces indus, une mission avait été mandatée au sein d’une agence Pôle Emploi, sans grand résultat selon lui. « Par ailleurs, la réponse de la DSI de Pôle Emploi n’était pas très claire ; nous avions affaire à des applications anciennes mal documentées ». Bref, #Pôle_Emploi propose à l’Unédic de patienter jusqu’à la prochaine version de l’application pour faire des tests plus approfondis.

    En interne enfin, le projet de Pierre Lachaize visant à créer des profils de faux demandeurs d’emploi, afin de tester les réactions des systèmes d’information de Pôle Emploi, ne reçoit pas l’appui de sa direction. « Et c’est heureux », confie une source de Silicon.fr ayant requis l’anonymat et ayant une bonne connaissance des relations entre l’Unédic et Pôle Emploi. Ce sont ces échecs successifs qui auraient conduit l’ex-DSI à effectuer un test avec son compte personnel, « sans en informer sa hiérarchie », même si Pierre Lachaize précise avoir mis deux de ses collègues dans la confidence. « Heureusement et malheureusement », dit-il. Heureusement, selon Pierre Lachaize, car ils peuvent attester du fait qu’il s’agissait bien d’un test. Malheureusement, car, pour l’ex-DSI, la découverte de ce test, qui va conduire à sa chute, ne peut venir que de là.

    Un test ponctuel sans conséquence

    « J’ai donc fait cette fausse #déclaration en octobre 2013 et ai touché un paiement provisoire de Pôle Emploi le 8 novembre, somme que j’ai remboursé quelques jours après », assure l’ex-DSI. A l’appui de sa démonstration, M. Lachaize nous a fourni une copie de son relevé de compte courant daté du 12 novembre, sur lequel apparaît un versement de 4 982,5 euros en date du 8 novembre, ainsi que la copie d’un chèque libellé à l’ordre de Pôle Emploi Ile-de-France du même montant et daté du 15 du même mois. Par ailleurs, comme il nous l’avait déjà précisé, Pierre Lachaize assure que ce test était ponctuel et limité au seul mois d’octobre. A l’appui de cette affirmation, il produit deux documents : un relevé de situation de Pôle Emploi qui montre qu’il n’a pas perçu d’allocations entre les mois d’octobre 2012 et d’août 2013, ainsi qu’une attestation rédigée à la main par son agence Pôle Emploi affirmant qu’il n’a pas perçu d’allocations entre octobre 2012 et le 21 décembre 2013. L’article du Canard expliquait que la fraude (soit le cumul des allocations chômage avec le salaire de l’Unédic) avait duré environ un an.

    Sur la foi de l’enquête qui a été menée sur les systèmes de Pôle Emploi après la mise en cause de Pierre Lachaize, une source bien informée – et ayant requis l’anonymat – confirme la version de l’ex-DSI. « Il s’agit bien d’un acte isolé contrairement à ce qu’a écrit le Canard, dit-elle. Même si je ne vois pas trop ce que Pierre Lachaize cherchait à faire avec ce test. Il s’agit d’une gaminerie, d’une maladresse d’un DSI qui a pris d’importantes proportions du fait même du poste qu’il occupait. » Et d’expliquer que ce genre de contrôle aurait dû passer par les services d’audit de l’Unédic et/ou de Pôle Emploi, qui peuvent être mandatés pour lancer des investigations de ce type. Notons que, dans les colonnes de l’Express, l’Unédic a également confirmé la version de Pierre Lachaize, celle d’une déclaration isolée ayant donné lieu au versement d’une allocation promptement remboursée.

    Un péril pour l’image de l’Unédic

    Reste maintenant à comprendre comment la direction de l’Unédic a pris conscience du « pas de côté » de Pierre Lachaize et pourquoi ce dernier a été licencié. Selon nos informations, la découverte du versement de 4 982,5 euros résulte de l’envoi, fin 2013, d’une #lettre_anonyme au #médiateur de Pôle Emploi s’appuyant sur des informations glanées lors d’un accès au #fichier_Aude ( Application unique de la demande d’emploi , le fichier recensant tous les #chômeurs_indemnisés). Accès non autorisé, précise Pierre Lachaize.

    L’ex-DSI dit alors avoir été convoqué par sa direction, informée du contenu de cette lettre. « Franchement, j’ai d’abord pensé qu’on n’irait pas jusqu’au licenciement Mais, pour le directeur général de l’association, cette utilisation d’un compte personnel mettait en péril l’image de l’Unédic », assure le DSI. Ce dernier choisit alors de se défendre menaçant d’alerter la CNIL sur l’utilisation des fichiers. Ce qui aboutit à la transaction décrite par le Canard Enchaîné.

    Lanceur d’alertes ou règlement de comptes ?

    En parallèle, l’Unédic lance une recherche sur l’accès non autorisé au fichier Aude, qui renferme les données sur les cas individuels des demandeurs d’emploi. Contrairement à ce qu’a écrit le Canard, l’association loi 1901 n’est pas chargée de la traque aux #faux_chômeurs, une tâches qui revient à Pôle Emploi ; les accès à Aude ne font donc pas partie des missions habituelles de l’Unédic. « Tous les accès sont tracés. Et heureusement pour la vie privée des individus ! L’Unédic, qui ne gère pas de demandeurs d’emploi, n’a pas, en principe, à aller consulter des #données_individuelles », confirme l’ex-DSI. Qui précise que la DRH de l’association reçoit chaque mois les logs des accès à Aude. Identifier les personnes ayant accédé au compte de Pierre Lachaize s’avère donc assez immédiat.

    « D’après ce que j’en sais, l’une d’entre elles a été licenciée au motif d’un accès non autorisé à mon compte, une autre a été blanchie et la troisième est un salarié protégé », explique Pierre Lachaize, qui ajoute que l’article du Canard est sorti une semaine avant le jugement aux Prud’hommes du salarié licencié. « Pour moi, l’enjeu était d’influencer le jugement en faisant passer cette intrusion sur le fichier pour l’acte d’un lanceur d’alertes, estime l’ex-DSI. C’est un sujet pour tout DSI car la frontière entre #délateurs et #lanceur_d’alertes est ténue. Le risque est de voir certaines personnes se servir de cette étiquette pour régler leurs comptes. »

    #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit #fraudeurs #indus

  • #Mediafact : les intox sur l’assurance #chômage
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070416/mediafact-les-intox-sur-lassurance-chomage

    Les négociations sur l’assurance chômage, entamées fin février, se poursuivent. Après l’examen houleux des annexes dédiées aux intermittents et techniciens, les partenaires sociaux s’attaquent au régime général. Boussole de toutes les discussions, dont découlera logiquement le montant des #allocations_chômage : le déficit de l’Unedic. Mais contrairement aux idées reçues, le montant des allocations versées n’en est pas la cause principale.

    #France #assurance_chômage #RSA #RSS #UNEDIC