• #Migrations, #réfugiés, #exil (1/9) : Jean Jacques Hublin, « Deux millions d’années de migrations » et Dominique Charpin, « Un mur contre les Amorrites en Mésopotamie ? »
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/migrations-refugies-exil-19-jean-jacques-hublin-deux



    Pas encore écouté (oui j’ai pris beaucoup de retard :))

    "Depuis l’été 2015, l’afflux massif de réfugiés quittant le Moyen Orient est généralement présenté dans le débat public comme une « crise des migrants » qui mettrait à l’épreuve les défenses sécuritaires de l’Europe. On pourrait à l’inverse défendre l’idée que ce défi humanitaire place les réfugiés face à la #crise de l’#Europe. Elle interroge non seulement l’#universalité des #droits_de_l’homme, mais l’histoire même des rapports des sociétés aux grandes vagues migratoires qui les constituent." …

  • "L’amour à trois, Soral, Zemmour, De Benoist", interview de Nicolas Bonanni

    Vous connaissez Alain Soral et Eric Zemmour. Mais les avez-vous lu ? Et savez-vous qui est Alain de Benoist ? Non ? Ce n’est pas grave. Oui ? Cet article est fait pour vous. Parce qu’un petit livre vient de paraître aux éditions Le monde à l’envers intitulé L’amour à trois. Alain Soral, Eric Zemmour, Alain de Benoist. Son auteur, Nicolas Bonanni, lui, a lu ces trois penseurs de l’extrême-droite - ce qui nous arrange bien parce qu’on préfère lire des choses plus intéressantes. Il propose une lecture critique des thèses anti-universalistes, inégalitaires et misogynes de ces intellectuels de « l’autre droite ». Thèses qui irriguent toute la société, et en premier lieu le Front national. Nous lui avons posé quelques questions.

    https://haro-grenoble.info/spip.php?article145

  • « Les concepteurs de la vérification considèrent qu’un #TLD ne doit être composé que de lettres de A à Z et ces lettres ne doivent être qu’au nombre de deux ou trois. Dommage si votre adresse est sur un .paris, .pizza, .sncf ou .blog. Dommage également si vous avez une adresse chez .موبايلي une société de téléphonie mobile en Arabie Saoudite.

    Je me suis demandé combien de TLD étaient ainsi mis de côté. La réponse courte est plus de 70% des TLD qui existent. J’ai pris une liste de 1500 TLD [...] »

    https://medium.com/@sniperovitch/la-mauvaise-utilisation-des-expressions-rationnelles-pour-filtrer-les-tld-1c

    #programmation #DNS #Universal_Acceptance

    Très bonne analyse, avec des statistiques amusantes et instructives sur les TLD.

    • Poutine et Assad sont des criminels de masse et des ordures.

      Qui dit le contraire Stephane M ? Nous on disait ça quand la France faisait des affaires avec Assad (père et fils), et à l’époque la meute trouvait que tout y’a bon en Syrie.
      Aujourd’hui la meute aboie là où on lui dit d’aboyer et toi deviens #charlie
      Pour Poutine, ce serait bien de le comparer à ceux que tu as élu hier et aujourd’hui et que tu me dises qui gagne le pompon dans la criminalité de masse...
      Je parle pour moi mais je crois, par rapport à ce que j’ai lu sur seenthis, qu’il y en a aucun qui te dira que la famille Assad ou Poutine sont des exemples, mais bon dieu, ouvre les yeux, ait un peu de recul, regarde le barnum dans lequel on te traine. Penses-tu vraiment que ce qui se passe en ce moment avec la meute est une coïncidence ? Si c’est le cas, alors effectivement t’as le passeport charlie à vie, sinon, bienvenue dans le monde de l’#universalisme.
      Je vais aller suivre un peu ton fil par curiosité.

  • Are ‘democracy’ and ‘human rights’ Western colonial exports? No. Here’s why.
    By Loubna El Amine
    https://www.washingtonpost.com/news/monkey-cage/wp/2016/04/02/are-democracy-andhuman-rights-western-colonial-exports-no-heres-why

    It would have been odd for protesters in Hong Kong to advocate for the Chinese government’s return to Confucian rituals, or for crowds in Cairo’s the streets to demand a return to the Islamic dhimmi system, which left minorities free to pursue private religious practices while being otherwise excluded from political life. These scenarios are implausible, if not impossible, not because Confucian rituals and the dhimmi system are ineffective in themselves but because they don’t match modern realities. To fight a modern state, to constrain rulers and protect minorities, one needs more appropriate tools.

  • Ces deux papiers ont certainement été référencés par @rezo, et méritent d’être à nouveau affichés.
    Néanmoins, je les ai aggloméré ici car ils ont tous les deux quelque chose de puant, odeur que je pressentais déjà depuis quelques années.

    Aujourd’hui cette odeur s’affiche au grand jour, comme on affiche que l’on est c, et signifie selon moi la marque d’une rupture profonde entre ce que moi je mettais sous l’appellation « gauche » et ce qui toujours selon moi, sous des couleurs faussement « #universalistes », est responsable de notre malheur aujourd’hui.
    Ça explique certainement pourquoi j’ai une certaine retenue avec les autoproclamés « #antifas »

    http://lmsi.net/La-separation
    https://quartierslibres.wordpress.com/2016/03/22/radio-libertaire-naime-pas-les-femmes-voilees

    • C’est marrant comme les partisans des femmes voilées reprochent à ceux qui n’ont pas la même idée d’être sectaires.
      Alors que c’est eux qui le sont, au moins autant que ceux à qui ils le reprochent.
      Quant à tout de suite employer les grands mots, « islamophobie » (terme puant qui permet de ne discuter de rien), « raciste » (terme utilisé à toutes les sauces, sans besoin d’argumenter.
      Des femmes qu’on cache parce que des hommes le décrètent, oui ce n’est pas acceptable.
      Que les hommes se cachent s’ils ne sont pas capables de refréner leurs instincts, qu’ils s’enferment au fond d’une maison (et en profitent pour s’occuper de la maison, et de toute l’intendance), et qu’ils laissent les femmes jouir de leur corps et le montrer.
      LES FEMMES DOIVENT ETRE LIBRES, et leurs dress codes ne doivent pas être dictés par les hommes, ni pas personne d’autre.
      Quant à ceux qui affirment que les femmes se voilent par respect pour je ne sais qui, ou quoi, je les invite à aller voir comment sont traitées celles qui ne le font pas dans certains coins.
      Et surtout, à lire le discours de la servitude volontaire.
      Ça suffit de traiter de raciste les gens qui défendent la liberté des femmes.
      Et le fait que certains malodorants reprennent les mêmes arguments, pour d’autres raisons, devraient amener les intolérants des autres idées, comme sur ce texte, à réfléchir encore plus et à voir dans quel contextes, et avec quels arguments les affirmations sont dites.
      C’est un monde où plus aucune discussion n’est possible grâce à des mots lancés qui masquent l’indigence d’une réflexion poussée, pour laquelle il faut faire marcher quelques neurones.
      Que les hommes soient cloîtrés à la maison, un bonne fois pour toutes, plus d’hommes dans l’espace public.
      Sauf voilés et en regardant le sol.
      Si cette proposition vous choque, alors regardez bien ce que veut dire une femme voilée « par la religion » (ah ah).

    • @perline On peut être contre le voile sans exclure les femmes voilées. Si les femmes voilées sont enfermées par les hommes comme tu le dit, leur couper la parole au prétexte qu’elles sont opprimés c’est pas mieux. Ca double leur invisibilité et leur silenciation. Je suis d’accord pour lutter contre toute personne qui voudrais imposer le voile, mais une personne qui veux le mettre pour elle, c’est son problème.

    • @Perline,
      Ce que tu écris confirme s’il en était besoin les quelques idées que j’évoquais plus haut. À ce titre, ta première phrase est édifiante et significative.

      Je vais essayé d’être clair : je ne suis partisan que d’une seule chose : que chacun fasse le choix qu’il pense bien pour elle/lui (comprendre pas la suite le pronom lui pour elle, elle pour il, etc.) : s’il veut être de droite, c’est son affaire, s’il veut être bouddhiste c’est son affaire, s’il veut être antifa c’est son affaire, s’il veut se marier et avec qui il veut le faire, c’est encore son affaire et s’il veut porter le voile ou quoi que ce soit c’est encore son affaire.

      Tu sembles être le type de féministes à l’image de soeur Caroline qui sait ce qui est bon pour le femmes et ce qui n’est pas bon pour elles. Moi, j’en sais rien, j’apprends encore aujourd’hui et plus j’apprends moins j’ai de certitudes :-(

      Par contre, je sais que se déclarer féministe et de commencer par interdire aux femmes de choisir certains vêtements qu’elles souhaitent porter, c’est une posture assez difficile à tenir, qui demande une maîtrise parfaite de l’équilibre. Tu es courageuse car la posture n’est pas simple à tenir.

      Mon sentiment : je viens de l’écrire, que chacun fasse ce qui lui plaît. Mais plus précisément concernant le voile, le voici : du haut de mon grand âge j’ai vu beaucoup de choses : des femmes qui le portent par atavisme, d’autres par mimétisme, d’autres par soumission, d’autres par une croyance profonde en celui qu’elles considèrent comme étant leur créateur, d’autres pour se donner un genre, une identité, etc.
      Il existe j’ai l’impression autant de formes de port du voile qu’il y a de femmes elles-mêmes. Je (je dis bien je donc avis personnel, qui n’engage que ma carcasse) pense que c’est un accoutrement surannée. Il correspondait peut-être à quelque chose à un moment donné de l’histoire du monde,mais aujourd’hui j’ai le sentiment que c’est d’un apport limité.
      Conclusion : je m’en fous, mais attention, qu’aucun chien de garde ne vienne emmerder celles qui à contrario de ce que je pense, ont décidé pour elles leur manière de vivre et surtout vienne ensuite me donner des leçons de liberté.

      Tu dis que « c’est marrant » et je suis d’accord avec toi sur ce point, c’est marrant de lire ce que tu écris : tu mets en caps Lock que les femmes doivent être libres et pour atteindre ce but tu nous dis qu’il faut leur interdire certains choix vestimentaires !! Tu ressembles étrangement à ceux que tu sembles combattre, non ?

      @Perline, tu nous invites à

      aller voir comment sont traitées…

      C’est un procédé rhétorique indigne de ceux prétendent défendre le droit à la liberté pour les femmes. En effet, cette façon d’instaurer la dichotomie ("si vous ne me croyez pas, allez donc voir…") pour culpabiliser celui qui a une opinion différente de la tienne me rappelle notre ami bush nous disant que si on était pas avec lui dans sa croisade, alors nous étions contre lui. Je ne suis pas avec toi dans les âneries que tu écris, cela ne signifie pas que je sois contre toi. Le monde a besoin de ce pluralisme d’idées, des tiennes et même celles des antifas.

      Le coup du « aller voir taratata.. » est limite obscène : tu interdirais les assedic TOI à l’idée que certains en profitent pour bosser au noir ? Malsain comme procédé…

      Personne, en tout cas pas moi, ne doute de l’ignominie que font endurer des hommes à des femmes et cela va malheureusement bien plus loin que le voile. Ce n’est pas pour cela qu’il faut en tirer comme conclusion « moi, féministe Perline, je décrète que le code vestimentaire autorisé sera … ». Arriver à décréter pour soi c’est déjà bien, alors pour les autres... Restons humble.

      Je ne souhaite pas étaler ma vie @Perline, mais sur ce qu’il faudrait voir en la matière, je crois qu’une vie entière ne te suffirait pas pour partager un peu de ce que j’ai côtoyé dans mon parcours. Le ailleurs dont tu parles je le connais comme tu ne pourras jamais le connaître.

      Enfin (les posts trop longs sont malheureusement illisibles alors je me force mais il y aurait à en dire pourtant), @Perline, tu sembles correspondre à la description faites dans les deux papiers que j’ai cités, je comprends que cela te fasses réagir de cette façon. Plutôt que de « rentrer dedans » je crois préférable de s’enrichir de ce que dit l’autre, surtout quand c’est différent de ce dont on est persuadé. On ne perd pas quand on change d’avis, au contraire c’est à ce moment là qu’on gagne.

      amicalement

  • L’avenir du Forum social mondial : le travail de traduction
    par #Boaventura_de_Sousa_Santos

    https://www.cairn.info/revue-mouvements-2010-3-page-20.htm

    Ce texte, qui me parle plus que je ne le saurais dire, et me semble éclairant, date un peu, mais pour ma part, je n’y viens qu’aujourd’hui, et son auteur semble jusqu’alors inconnu sur seenthis. Dois-je ajouter que c’est la lecture des écrits du PIR et de ses amitiés #décoloniales revendiquées - en particulier de #Ramon_Grosfoguel - qui m’y ont amené ?

    La théorie politique de la #modernité_occidentale, dans sa version libérale ou marxiste, a construit l’unité de l’action à partir de l’unité de l’agent. Selon cette conception, la cohérence et le sens du changement social ont toujours reposé sur la capacité de l’acteur central du changement, que ce soit la bourgeoisie ou les classes laborieuses, à représenter la totalité dont découlent le sens et la cohérence. De cette capacité de représentation proviennent le besoin d’une #théorie_générale_du_changement_social ainsi que les opérations qui y concourent.

    L’époque dans laquelle nous vivons, dont le passé récent fut dominé par l’idée d’une théorie générale, est peut-être une époque de transition qui devrait être définie de la façon suivante : nous n’avons pas besoin d’une théorie générale, mais nous avons encore besoin d’une théorie générale de l’impossibilité d’une théorie générale . Nous avons besoin, à tout prix, d’un universalisme négatif .

    Quelle est l’alternative à une théorie générale ? Selon moi, cette alternative, c’est le travail de traduction . La traduction est une procédure qui facilite l’intelligibilité mutuelle entre des expériences du monde, les rend valides et possibles, comme le montrent la sociologie des absences et la sociologie des émergences, sans compromettre leur identité et leur autonomie, ou pour le dire autrement, sans les réduire à des entités homogènes.

    Le travail de traduction des savoirs part de l’idée que toutes les cultures sont incomplètes et que par conséquent, elles peuvent être enrichies par le dialogue et la confrontation avec d’autres cultures. Selon moi, le FSM a accordé à cette idée une nouvelle centralité et une plus grande urgence. Reconnaître la relativité des cultures n’entraîne pas l’adoption du relativisme comme position culturelle (l’idée que toutes les cultures sont également valides et qu’aucun jugement ne peut leur être transmis depuis la perspective d’une autre culture). Cela implique par contre de concevoir l’universalisme comme une particularité de l’Occident, dont l’idée de suprématie ne réside pas en son sein, mais repose plutôt sur les intérêts qui le soutiennent. Comme je l’ai précédemment mentionné, la #critique_de_l’universalisme découle de la critique de l’impossibilité d’une théorie générale. Le travail de traduction présuppose plutôt ce que j’appelle l’#universalisme_négatif, l’idée la plus communément partagée de l’impossibilité de la complétude culturelle.

    Le travail de traduction part du principe qu’en raison des spécificités culturelles, sociales et politiques de notre époque, il est possible d’arriver à un large consensus autour de l’idée qu’il n’existe pas de théorie générale et globale sur la transformation sociale. Sans ce consensus – le seul genre d’universalisme (négatif) légitime – la traduction est un travail de type colonial , même lorsqu’elle se revendique postcoloniale.

    Nous pouvons nous demander : si nous ne savons pas si un autre monde est possible, qu’est-ce qui légitime ou motive notre façon d’agir comme nous l’avons fait ? Le travail de traduction est un travail d’imagination épistémologique et démocratique qui vise à bâtir de nouvelles conceptions plurielles de l’émancipation sociale sur les ruines de l’émancipation sociale automatique du projet moderne. Il n’existe aucune garantie qu’un meilleur monde soit possible, ni que tous ceux qui n’ont pas renoncé à se battre pour qu’il le soit l’imaginent de la même façon. L’objectif du travail de traduction est de nourrir au sein des mouvements sociaux et des organisations la volonté de créer ensemble des savoirs et des pratiques suffisamment fortes pour fournir des alternatives crédibles à la globalisation néolibérale, qui ne représente ni plus ni moins qu’un pas de plus du capitalisme mondialisé vers la soumission de l’inépuisable richesse du monde à la logique mercantile.

    Le travail de traduction permet de créer des significations et des directions qui sont précaires mais concrètes, à court terme mais radicales dans leurs objectifs, incertaines mais partagées. Le but de la traduction entre savoirs est de créer une justice cognitive du point de vue de l’imagination épistémologique . Le but de la traduction entre pratiques et acteurs est de créer les conditions d’émergence d’une justice sociale mondiale du point de vue de l’imagination démocratique.
    Le travail de #traduction crée les conditions qui permettent des émancipations sociales concrètes de groupes sociaux concrets dans un présent dont l’injustice est légitimée par le gaspillage massif d’expériences. Le genre de transformation sociale qu’il est possible d’accomplir grâce au travail de traduction nécessite un apprentissage réciproque et que la volonté d’articulation et de coalition soient transformées en pratiques transformatrices.

  • Quand Facebook aide le ciblage ethnique pour le marketing
    http://www.numerama.com/business/153762-quand-facebook-aide-le-ciblage-ethnique-pour-le-marketing.html

    Aux États-Unis, Universal Pictures et Facebook ont admis publiquement avoir ciblé des groupes ethniques dans la promotion segmentée d’un film. Il existe peut-être le même type de campagnes en France, mais ce n’est certainement pas quelque chose qui se raconterait en public. Mais aux États-Unis, c’est lors d’une conférence au festival South by Soutwest (SXSW) qu’Universal Pictures et Facebook ont raconté sans gêne l’histoire de leur partenariat visant à réaliser une segmentation marketing pour promouvoir (...)

    #Universal #Facebook #profiling #marketing #algorithme

  • ameli.fr - La protection universelle maladie
    http://www.ameli.fr/assures/droits-et-demarches/la-protection-universelle-maladie.php
    Merde, pour une fois que ce gouvernement créé un réel progrès social, comment se fait-il que je suis passée à côté ?

    Jusqu’au 31 décembre 2015, pour bénéficier de la prise en charge par l’Assurance Maladie de vos frais de santé, vous deviez remplir certaines conditions : par exemple, si vous êtes salarié, vous deviez justifier avoir travaillé suffisamment pour vous ouvrir des droits ; si vous êtes sans emploi, vous pouviez avoir droit à l’assurance maladie soit en tant qu’ayant droit d’un assuré, soit au titre du maintien de vos droits antérieurs, soit en demandant chaque année la CMU de base.

    Ces règles nécessitaient d’avoir à effectuer un certain nombre de démarches administratives pour faire valoir vos droits à la prise en charge de vos frais de santé et pouvaient, éventuellement, causer des ruptures dans vos droits lors de changements dans votre situation professionnelle ou familiale.

    À partir du 1er janvier 2016, avec la protection universelle maladie, toute personne qui travaille ou réside en France de manière stable et régulière a droit à la prise en charge de ses frais de santé

    #santé #maladie #universalité

    • Comme tu dis ! Un réel progrès pour les femmes d’abord, nombre d’entre elles étaient « ayant-droit » et c’est une raison de plus pour ne pas se séparer d’un conjoint.
      Nombre d’elles n’étaient reconnues que comme « femme de ».
      Ensuite pour les mineurs chassés de chez eux par exemple.
      Et, de plus, ne serait-ce pas un pas vers le revenu universel ? C’est le même état d’esprit : à partir de 18 ans (ou 16 si demandé) tu es une vraie personne, indépendante, avec une reconnaissance de l’Etat simple.
      Hallucinant qu’il n’y ait eu aucune annonce d’aucune sorte en grandes pompes.
      La sous-ministre censée s’occuper des droits des femmes encore potiche ?

    • L’Assemblée vote la création d’une « protection universelle maladie » (23/1°/15)
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/10/23/l-assemblee-vote-la-creation-d-une-protection-universelle-maladie_4795253_32

      La ministre de la santé Marisol Touraine a vanté « une réforme majeure » pour simplifier l’Assurance-maladie…

      Tellement que Le Monde semblait de pas y croire :

      Si tout se passe comme prévu, les assurés du régime général pourront bientôt signaler « en un clic » leur changement de situation sur le site Ameli.

      Et aussi, dans les progrès

      De plus, tous les majeurs deviendront des assurés à part entière. Chaque assuré de plus de 18 ans aura donc son propre compte alors qu’aujourd’hui de nombreuses personnes (en grande majorité des femmes) ne travaillant pas sont des ayants droit de leur conjoint.
      Enfin, pour faciliter la prise en charge des soins des enfants vivant dans des familles recomposées, les parents pourront demander une carte vitale pour leur enfant à partir de 12 ans.

    • Universelle mais...

      La nouvelle « protection universelle maladie » ou "puma" est supposée se faire à droit constant mais, dans les faits, elle va avoir de fortes répercussions négatives pour l’accès ou le maintien de beaucoup d’#étrangers à l’assurance maladie. Ces répercussions seront plus ou moins fortes en fonction des textes réglementaires (#décrets) voir les instructions (#circulaire) qui seront pris.
      Par exemple, est-ce que la carte de retraité figurera dans les pièces admises par les caisses ?

      Ainsi, la définition de la régularité de #séjour sera définie par décret. Et seul les titres listés par le CESEDA sont admis alors même que les appellations, les mentions et les formats de ces documents créés par les préfectures sont très diverses.

      À ce jour, les décrets d’application n’ont pas supprimé le #délai_de_3_mois ni pour le conjoint de français (à la différence de la personne entrée dans le cadre du regroupement familial !), ni de manière générale pour les membres de famille d’une personne ayant déjà ouvert des droits à la prise en charge des frais de santé.

      Le législateur n’a pas pris de disposition particulière concernant le maintien de la couverture dans l’hypothèse du non-renouvellement du titre de séjour ou encore de la possession par la personne étrangère d’un document de séjour précaire.
      Dans un contexte de précarisation du séjour des étrangers en France, cette question est pourtant essentielle. Aligner la protection maladie sur la durée de validité du titre ou document de séjour, tout en supprimant le dispositif du maintien des droits, pourrait donner lieu à des ruptures de droits, ce qui irait à l’encontre de l’objectif de continuité et de simplification poursuivi par la réforme de la PUMa. Les personnes étrangères seraient alors renvoyées vers l’AME, si tant est qu’elles ne dépassent pas le plafond de ressources applicable. Une telle situation aurait pour conséquence d’accroître les dépenses de l’AME mais également le nombre de personnes étrangères dépourvues de toute protection maladie pérenne.

      Protection universelle maladie : quoi de neuf ?
      http://www.alterecoplus.fr/social/protection-universelle-maladie-quoi-de-neuf-201601080700-00002845.html

      On parle d’universalité, mais la PUMA ne concerne pas les étrangers en situation irrégulière ; elle ne change pas non plus la part du panier de soins couverte par la sécurité sociale par opposition aux complémentaires santé.

      #xénophobie_d'état

    • Une idée, comme ça, en passant …http://seenthis.net/messages/464408

      Une conséquence inattendue (?) de PUMA : les demandeurs d’emploi en fin de droit n’ont plus besoin d’être inscrits pour bénéficier de la couverture maladie. Donc, plus besoin d’actualiser, et… moins de chômeurs. Particulièrement utile pour les plus de 50 ans, chômeur de longue durée.

      Bon, je sais, outre le fait que l’info a plutôt l’air d’être passée inaperçue, il semble peu probable qu’elle ait eu un tel effet dès le mois de son entrée en vigueur.

      Mais, apparemment, tous les moyens sont bons. Il semblerait que P.-E. vient de commencer une campagne de peignage du fichier : demande de justificatifs de recherche effective, etc.

    • Réforme de la protection maladie universelle (PUMa) : Vers une régression catastrophique pour la sécurité sociale des personnes étrangères via https://twitter.com/legisti
      http://www.gisti.org/spip.php?article5297

      Les décrets en préparation de la toute nouvelle réforme dite « Protection universelle maladie (PUMa) [1] » vont empêcher l’accès et le renouvellement de l’Assurance maladie de 700 000 ressortissants étrangers pourtant en séjour parfaitement légal en France.

      A rebours des excellentes intentions de la réforme PUMa visant à simplifier les formalités administratives pour la majorité des assurés, les projets de décrets font le choix de durcir les conditions pour les personnes étrangères en situation régulière [2].

      Malgré les alertes répétées et les exemples concrets donnés par nos associations au Ministère de la santé depuis quatre mois, ces décrets, s’ils restent en l’état, vont créer des périodes d’exclusion pure et simple de l’Assurance maladie :

      non-ouverture de droits, ou ouverture de droits limitée à quelques mois, selon la durée des titres de séjour provisoires ;
      suppression de la durée d’ouverture des droits incompressible de 1 an ;
      rupture de droits lors des renouvellements de titres de séjour ;
      etc.

  • La nation française renoue-t-elle avec son #Universalisme ?
    http://www.taurillon.org/la-nation-francaise-renoue-t-elle-avec-son-universalisme

    Les attentats de cette année, ceux de janvier comme ceux de novembre, ont engendré des milliers de soutiens à travers le monde. Derniers en date, ceux à la suite des attentats de Paris, le 13 novembre dernier, où le monde a pendant près d’une semaine arboré le drapeau tricolore en entonnant la Marseillaise. Un acte qui relance le débat autour de la nation française et de ses symboles.

    #Opinions

    / #Nationalismes, #Terrorisme, #France, Universalisme

    https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Libert%C3%A9_guidant_le_peuple#/media/File:Eug%C3%A8ne_Delacroix_-_La_libert%C3%A9_guidant_le_peuple.jpg
    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2015/11/19/comment-le-drapeau-francais-a-repris-des-couleurs_4812911_4497186.html#VOGUg
    http://www.courrierinternational.com/article/polemique-pourquoi-paris-suscite-t-il-plus-dempathie-que-beyr
    http://www.slate.fr/story/110155/polemiques-filtre-bleu-blanc-rouge-facebook

  • #Féminisme#postmodernisme
    http://revueagone.revues.org/919

    Le terme « postmodernisme » suscite une fascination immédiate. Car il suggère que la « modernité » est, paradoxalement, déjà du passé ; et, par conséquent, qu’il faut faire appel à une nouvelle forme de conscience, correspondant à de nouvelles conditions sociales. Mais il ne nous dit pas, bien sûr, ce qu’est censé être le caractère distinctif de ces nouvelles conditions, ou de la conscience qui les accompagne. Dans le cadre de la réflexion politique et culturelle, les présentations du postmodernisme prennent souvent comme point de référence négatif l’idée des « #Lumières ». Je suggère donc d’examiner de récents exemples de polémiques contre les Lumières et d’envisager leur sens d’un point de vue féministe. J’utiliserai comme matériau de référence les textes de trois philosophes connus – Jean-François Lyotard, Alasdair MacIntyre et Richard Rorty –, qui sont parmi les défenseurs les plus vigoureux des arguments et des valeurs qui forment le postmodernisme dans la philosophie académique. Dès lors, ma réponse à leurs travaux s’adressera inévitablement à un point de vue plus général, que j’identifierai en eux. Mais ceci ne veut pas dire que je crois que tout le postmodernisme, même dans ses variantes philosophiques, se trouve confiné dans les pages que j’ai choisi d’étudier : ce qui suit est, avant tout, le compte rendu d’un travail spécifique d’étude textuelle.

    Les textes que j’ai choisis témoignent sans aucun doute de certaines préoccupations communes, dont l’une des plus frappantes est probablement une certaine aversion pour l’idée d’« #universalité ». Les Lumières présentaient l’espèce humaine comme engagée dans un effort porté vers la morale universelle et l’émancipation intellectuelle, et donc comme le sujet d’une expérience historique universelle. Elles postulaient également une raison humaine universelle, à l’aune de laquelle on jugeait du caractère « progressiste » ou non des tendances politiques et sociales – le but de la politique étant défini comme la réalisation pratique de la raison. Le postmodernisme rejette cette image : autrement dit, il rejette la doctrine de l’unité de la raison. Il refuse de concevoir l’humanité comme un sujet unitaire s’efforçant d’atteindre une cohérence parfaite (dans son ensemble de croyances communes) ou une cohésion et une stabilité parfaites (dans sa pratique politique).

  • BLACK MIRRO #radio: LE SALE AIR DE LA PEUR
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2015/04/13/black-mirro-radio-le-sale-air-de-la-peur

    Ce mois-ci dans le Sale air de la peur, on continue d’esquisser les contours de l’idéologie républicaine en essayant de réfléchir à deux de ses “grands” concepts, l’universalisme et l’assimilation. Sous couvert d’humanisme globalisant, l’universalisme a toujours servi à protéger … Continue reading →

    #JOURNAL #LUTTES #anti_colonialisme #assimilation #émission #colonialisme #reflexion #universalisme

  • Feu la gauche et l’infini planétaire / revue Exemple
    http://lesilencequiparle.unblog.fr/2015/04/03/feu-la-gauche-et-linfini-planetaire-revue-exemple

    (...) Parce que la gauche est incapable de se référer à un point – au moins un point – révolutionnaire. Ce point #révolutionnaire a conditionné le discours et les pratiques de ce qu’on pourrait nommer la gauche officielle. Par gauche officielle, entendons celle qui, croyant aux vertus de la représentation, et cherchant l’accès au pouvoir par des moyens formellement démocratiques, considérait que l’élan révolutionnaire devait être freiné pour être réalisé. Ce frein a porté le nom de réforme. Là où la #pensée révolutionnaire visait la vitesse infinie d’un changement absolu de la réalité sociale, la pensée réformiste de la gauche officielle consistait à modifier le régime de vitesse du changement et son ampleur. Ne devait être sujet à la transformation sociale non la société tout entière, mais seulement tel ou tel de ses aspects (le domaine de la santé, celui du droit du travail, etc.).

    Or une fois le point révolutionnaire abandonné, le #contrôle #politique de la vitesse organisé par la #gauche officielle change d’objet. Au lieu de ralentir la révolution, l’enjeu devient : ralentir les effets destructeurs du capitalisme. Non pas le capitalisme lui-même (les privatisations, la financiarisation de la vie, l’extraction destructrice des ressources énergétiques, etc.), qui devient l’incarnation du changement à vitesse infinie que la gauche relaie sans frottements et souvent initie, mais ses soi-disant dommages collatéraux (la pollution, la désaffection psychique et sociale, etc.). Les réformes ne consistent plus à différer la révolution, mais la catastrophe. Ces réformes se transforment dès lors en normes temporaires, par exemple diminuer la vitesse sur les routes en cas de « pics » de pollution – en ne voyant pas que la baisse tendancielle de la vitesse a pour horizon une immobilisation des voitures qui ne modifierait en rien les causes structurelles de l’asphyxie écologique.

    Cette situation a longtemps été délicate pour la gauche officieuse qui avait su garder un goût pour la justice. Elle ne croyait certes pas à quelque révolution, mais elle refusait de s’en tenir au seul traitement normatif des dégâts du capitalisme ; elle votait à reculons pour la gauche officielle, et finissait parfois par s’abstenir – à reculons. Mais à la faveur de la dissolution du point révolutionnaire, un autre aspect de la réalité sociale a pris lentement corps, jusqu’à devenir prédominant, et nourrir l’hégémonie discursive des droites extrêmes : les questions identitaires. Ces questions ont pris un tournant dramatique après les massacres de janvier. Lors des journées qui ont suivi ces massacres ont eu lieu de grands rassemblements de deuil qui n’étaient pas forcément politiques ; et certains ont eu raison d’en indiquer le caractère anthropologique et affectif. Mais l’on n’est pas maître de la destinée politique d’un moment anthropologique : la nature empirique de ces rassemblements massifs – près de 4 millions de personne le 11 janvier – s’est cristallisée en socle transcendantal, donnant l’assise à des transformations de la psychè collective française dont on ne peut pas encore mesurer tous les aspects. A cette sanglante occasion, la gauche officieuse semble s’être débarrassée du fantôme de la réforme qui était encore hantée par le fantôme de la révolution. Désormais, le combat est devenu clair : sauver l’identité française. Sa république, sa laïcité, ses traditions ; son impertinence sans limite, son nationalisme goguenard, sa franche cécité citoyenne aux gens de couleur.

    Désormais, l’ennemi n’est plus le #capitalisme, mais l’islam – un #islam toujours sur le point de s’ajouter un -isme. Contre celui-ci, il faut la république indivisible, identique à elle-même, ancrée dans son passé – une #identité nationale, courageusement patriotique, purement de souche, que le monde entier nous jalouse. Nous, républicains français, nationaux égaux entre nous, sauront sauver les hommes et les femmes de couleur de leurs traditions oppressives. Tradition contre tradition. Identité contre identité.(...)

    Revue #Exemple
    http://www.editions-nous.com/exemple/index.html

    • Rancière : « Les idéaux républicains sont devenus des armes de discrimination et de mépris »
      http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20150403.OBS6427/jacques-ranciere-les-ideaux-republicains-sont-devenus-des-armes-

      la liberté d’expression est un principe qui régit les rapports entre les individus et l’Etat en interdisant à ce dernier d’empêcher l’expression des opinions qui lui sont contraires.

      Or, ce qui a été bafoué le 7 janvier à « Charlie », c’est un tout autre principe : le principe qu’on ne tire pas sur quelqu’un parce qu’on n’aime pas ce qu’il dit, le principe qui règle la manière dont individus et groupes vivent ensemble et apprennent à se respecter mutuellement.

      Mais on ne s’est pas intéressé à cette dimension et on a choisi de se polariser sur le principe de la liberté d’expression. Ce faisant, on a ajouté un nouveau chapitre à la campagne qui, depuis des années, utilise les grandes #valeurs_universelles pour mieux disqualifier une partie de la #population, en opposant les « bons Français », partisans de la République, de la laïcité ou de la liberté d’expression, aux immigrés, forcément communautaristes, islamistes, intolérants, sexistes et arriérés. (...)

      On nous dit que le Front national s’est « dédiabolisé ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’il a mis de côté les gens trop ouvertement racistes ? Oui. Mais surtout que la différence même entre les idées du FN et les idées considérées comme respectables et appartenant à l’héritage républicain s’est évaporée.

      #Jacques_Rancière #disqualification #universalisme_confisqué_et_manipulé #intellectuels #gauche #FN

    • Euh, bon, pourquoi pas, rien n’oblige à une lecture bienveillante. Il me semble quand même que dire comme le fait Exemple que l’on passe de l’empirie au transcendantal, du phénomène anthropologique à l’institution d’une forme de pensée normative, à une loi du groupe, de la société, ce n’est pas tout à fait rien, et pas tout à fait inutile pour comprendre les surenchères administratives, policières judiciaires et sociels sur « l’apologie de terrorisme », par exemple.
      Il n’est pas tout à fait périmé non plus de prendre la gauche telle quelle se donne, axée sur des questions #identitaires.

  • 7 milliards d’internautes pour une culture de l’utilisateur globale - Affordance
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/114118076696

    “Le monde compte 7 milliards d’être humains. 3 milliards d’entre eux disposent d’un accès internet. Un milliard et demi d’un compte Facebook.“ Tous les grands acteurs de l’internet attendent le prochain milliard d’utilisateur, nous explique le professeur en science de l’information Olivier Ertzscheid (@affordanceinfo) sur son blog. Mais la question culturelle d’une population mondiale entièrement connectée reste à écrire. “Au-delà du phénomène de diversité linguistique, que peut devenir notre rapport à un ensemble de totems et de tabous qui sont les marqueurs et les traits qui constituent les différentes “cultures” dans un monde entièrement connecté où quelques services, sites et écosystèmes se poseront en autant d’incontournables attracteurs ? Des plus anecdotiques en apparence, comme les patronymes de ces (...)

    #universalisation #e-inclusion

  • Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanation

    De ma vie d’indigène, je n’ai jamais entendu quelqu’un insulter notre prophète. De ma vie, je le jure. Ce n’est ni un interdit, ni un tabou. Cette pensée ne nous traverse pas l’esprit. Cette pensée n’existe pas, tout simplement. C’est un rapport au sacré qui agrège le consentement de plus d’un milliard d’âmes parmi lesquels des athées, des agnostiques, des « libres penseurs ». Pourtant, la Oumma est traversée de mille contradictions et nos clivages sont innombrables. Mais historiquement, nous ne connaissions pas cette séparation radicale entre les églises et l’État, comme nous ne connaissions pas ce type de distinction entre le profane et le sacré, la sphère publique et la sphère privée, la foi et la raison[1]. Il aura fallu l’avènement de la modernité capitaliste, occidentale et son narcissisme outrancier et arrogant pour universaliser des processus historiques – la laïcité, les lumières, le cartésianisme – géographiquement et historiquement situés en Europe de l’ouest. C’est une spécificité qui s’est auto-déclarée universelle par la force des armes et des baïonnettes. Quant aux autres spécificités, qui ne sont pas assez dignes pour entrer dans l’histoire, soit elles abdiquent, soit elles sont barbares. Mais il semblerait qu’avec la figure tutélaire du prophète, la colonialité version française soit tombé sur un os.

    [...]

    Même notre humour, nous le retournons contre nous-mêmes. Ne dit-on pas : « les Arabes ont inventé le zéro et sont restés dedans ? » Lorsque d’abord on nous tue socialement – « vous êtes des racailles à passer au karcher » – et qu’ensuite on nous achève symboliquement – les caricatures du prophète – croyez-moi, il faut craindre le pire. Oui, j’ai eu peur. Ainsi, des « djihadistes » ont répondu : nos vies ne valent rien mais désormais les vôtres non plus. Vous nous éradiquez, nous vous éradiquons ». C’est la malédiction des « racailles ». Passons.

    http://indigenes-republique.fr/charlie-hebdo-du-sacre-des-damnes-de-la-terre-et-de-sa-profanat

    #universalisme #Charlie-Hebdo #critique_décoloniale #Houria_Bouteldja #PIR

  • A propos de Charlie
    http://dndf.org/?p=13979

    Ce sont ces dangers, ces insécurités qui, de la République à la Nation, se sont fugacement cristallisés dans le mythe de la citoyenneté comme protection. Celle qu’apporte un vrai Etat-nation et une citoyenneté nationale non seulement identitaire mais identitaire parce que protectrice, celle qui a foutu le camp depuis les années 1970. Mais la citoyenneté nationale n’est pas innocente ni dans sa naissance ni dans ses implications. Elle se construit face à « l’Autre » qui la menace et elle implique la suppression de la menace. Aujourd’hui l’islamisme, demain ou en même temps la lutte de classe ou les luttes de femmes. Quatre millions de personnes se rassemblent et ce qui est frappant c’est le vide du discours : il n’y a rien à dire, rien à faire d’autre que de dire « je suis républicain », rien d’autre qu’à comprendre « ce qu’est une nation », rien d’autre qu’à promener une immense représentation de la République menacée par d’anonymes corbeaux noirs que tout le monde identifie sans peine.

    #France

    • Ce ne sont pas quatre millions d’ « idiots utiles » qui sont descendus dans la rue, en France, le dimanche 11 janvier. Ils ne réclamaient pas une « opération militaire intérieure » mobilisant 10 000 soldats déployés sur le « territoire national » (déclaration du gouvernement le lundi 12). Dès l’après-midi et la soirée du mercredi 7 (le jour de la tuerie à la rédaction de Charlie) c’est spontanément que se sont organisés les premiers rassemblements et les premières #manifestations citoyennes sur les « #valeurs_de_la_République » et la « liberté d’expression », contre « la barbarie », et qu’est apparu le slogan « Je suis #Charlie ». Il n’était pas besoin de « l’exhortation de l’Etat » et de la mise en branle qui a suivi de l’écrasante machine de propagande. L’Etat a pris le train en marche, non sans quelques maladresses au départ comme celle de l’organisation des manifestations sous l’égide d’un cartel des organisations politiques. Le 11 janvier, le personnel politique était plutôt discret face à un cadeau en partie empoisonné pour la nature actuelle de l’Etat que l’on ne peut plus qualifier simplement de national.

      (...) Ramener l’énorme mobilisation du dimanche 11 janvier à une affaire de manipulation, de propagande, d’embrigadement est un peu facile et à la limite réconfortant. En aurait-il été ainsi, encore faudrait-il expliquer que ça ait marché. Ce n’est pas si simple et peut-être plus grave. Cette soudaine mobilisation du dimanche 11 janvier 2015 était éminemment actuelle.

      L’événement n’est pas survenu comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Dans tout les pays européens, que cela soit sous des thématiques de gauche (Front de Gauche, Podemos, Syriza …) ou de droite (inutile de donner la liste), la #citoyenneté_nationale est devenue l’idéologie répondant à la crise ramenée à l’ « injustice de la distribution des richesses ». Cette « citoyenneté nationale » sous-tend tout un discours mettant en cause la légitimité de l’Etat devenu un appareil dénationalisé responsable de l’injustice. Quand les manifestants applaudissent au passage des cars de #CRS, c’est à l’ordre rêvé de l’Etat protecteur « d’avant la mondialisation libérale » qu’ils rendent hommage et qu’ils croient retrouver . Cela, momentanément, quelles que soient la diversité des insécurités, des dangers, réels ou fantasmés, qui menacent leur vie.

      (...) A la suite des attaques du mercredi 7 et du vendredi 9, les actes anti arabo-musulmans se sont multipliés, mais considérons plutôt l’autre face de la même pièce, l’attitude ouverte et humaniste (ce qui nous évitera les facilités de la condamnation humaniste du racisme et de « l’islamophobie »).

      L’injonction humaniste à accepter « l’Autre » présuppose l’existence de « l’Autre », sa construction comme tel et donc la hiérarchie vis-à-vis de « l’Un » qui a le pouvoir de dire qui est « l’Autre ». Entre « Nous » et « les Autres », il y a une organisation de la société qui s’impose aux individus et préexiste à chacun d’eux. Ceux qui sont invités à « accepter l’Autre » constituent la société normale, légitime. A l’origine des Uns et des Autres, il y a le pouvoir simple et brut. L’Un est celui qui a le pouvoir de distinguer.

      La distinction est la mise en pratique réelle, empirique, quotidienne de l’#universalisme du citoyen. Si l’on abandonne la baudruche d’un « vrai universalisme », l’Occident peut légitimement s’accaparer le monopole de valeurs universelles, si besoin est avec des F16 et des Rafales. L’universalisme est une production idéologique lié au mode de production capitaliste, à l’#abstraction du travail, de la valeur et du citoyen. Ce mode de production est le seul universel et à pratiques idéologiques universelles, à condition que les individus correspondent aux critères de l’universalité, c’est-à-dire qu’ils ne soient pas des femmes ou entretenant des liens communautaires, ethniques, raciaux, familiaux, religieux en concurrence avec l’Etat-nation. Un État, c’est un État-nation car c’est un État capitaliste, il ne connait pas de communautés intermédiaires, d’identités multiples reconnues en son sein, et démarque comme corps étrangers, communautés particulières, donc nuisibles, tout ce qui nuit ou interfère dans son critère d’homogénéité universelle. Toute médiation entre le pouvoir et l’individu a cessé d’exister. Il faut insister sur ce moyen terme qu’est l’État-nation dans sa structure politique, moyen terme sans lequel on ne ferait que renvoyer grossièrement l’explication de l’homogénéisation au développement de la valeur et du capital, à partir desquels on peut expliquer tout et n’importe quoi dans une totalité indifférenciée. Si seul l’État est censé représenter l’individu abstrait de ses déterminations qu’est le citoyen, individu « émancipé », la seule garantie de son « émancipation » est son appartenance-intégration à la collectivité nationale représentée par l’État.

      La #religion, quant à elle est une forme primaire, instable et inaccomplie, d’universalisme de l’Etat, d’idéologie sous laquelle s’effectue la pratique politique. Primaire et instable car au moment où la religion se constitue en idéologie dominante en coagulant les idéologies sous lesquelles s’exercent les pratiques des rapports sociaux et de production, elle révèle et revendique que l’universalité abstraite de l’Etat n’est pas dans l’Etat lui-même, qu’il n’est pas lui-même « la religion réalisée » (Marx, La Question juive).

      « L’Etat politique parfait est, d’après son essence, la vie générique de l’homme par opposition à sa vie matérielle. Toutes les suppositions de cette vie égoïste continuent à subsister dans la société civile en dehors de la sphère politique, mais comme propriétés de la société bourgeoise. Là où l’Etat politique est arrivé à son véritable épanouissement, l’homme mène, non seulement dans la pensée, dans la conscience, mais dans la réalité, dans la vie, une existence double, céleste et terrestre, l’existence dans la communauté politique, où il est considéré comme un être général, et l’existence dans la société civile, où il travaille comme simple particulier, voit dans les autres hommes de simples moyens et devient le jouet de puissances étrangères. L’Etat politique est, vis-à-vis de la #société_civile, aussi spiritualiste que le ciel l’est vis-à-vis de la terre. (…) L’Etat démocratique, le véritable Etat, n’a pas besoin de la religion pour son achèvement politique. Il peut, au contraire, faire abstraction de la religion, parce qu’en lui le fond humain de la religion est réalisé de façon profane. » (ibid).

  • Offensive s’arrête - Mille Babords
    http://www.millebabords.org/spip.php?article27182

    ...une bonne série de questionnements :

    Malgré des retours favorables, des abonné-e-s en nombre ainsi que des lecteur-rice-s toujours assidu-e-s, nous avions décidé il y a un peu plus d’un an de faire une pause. Un désaccord profond sur le contenu d’un dossier sur la violence avait révélé d’autres oppositions. Nous en avons ici relevé quelques-unes :
    • Autour de la critique de la société industrielle : Comment faire pour que la critique anti-technologique ne verse pas dans une mythification du passé ? Peut-on alimenter les valeurs que nous souhaitons défendre en s’appuyant sur le passé ? Nommer le mouvement anti-industriel de réactionnaire est-il un moyen de le disqualifier pour esquiver les questions qu’il soulève ? L’émergence des nouvelles technologies appauvrit-elle les luttes, les engagements au profit d’un militantisme du zapping, plus éphémère ?
    • Sur le féminisme : Le féminisme peut-il faire l’impasse sur la déconstruction du genre ? Peut-on lutter contre les dominations sans déconstruction ? L’idée de déconstruction conduit-elle inévitablement à nier toute idée de nature ? Les luttes pour la libération sexuelle ne contribuent-elles pas à véhiculer des valeurs qui sont celles du néolibéralisme ?
    • À propos de la famille : La famille peut-elle être une réponse au délitement des liens sociaux et des solidarités et un espace de résistance au capitalisme ? Ou ne reste-t-elle qu’une institution patriarcale qui socialise aux normes dominantes ?
    • Sur l’autorité : La position d’expert, de spécialiste doit-elle être systématiquement l’objet de méfiance ? Est-il indispensable que des militants développent des savoir-faire et des connaissances spécifiques pour nourrir les luttes ? Peut-on faire autorité sans être autoritaire ?
    • À propos de la violence : La violence des oppresseur-se-s peut-elle être utilisée à son tour par les opprimé-e-s pour s’émanciper ? Peut-on se contenter de la non-violence ? Toute violence sert-elle inévitablement le système capitaliste et l’Etat ? Est-ce que la violence des dominé-e-s exercée contre celle des dominant-e-s peut être l’objet de critique ?
    • Autour de l’identité et de l’universalisme : La multiplication des identités ne brouille-t-elle pas la perception qu’on a des rapports de domination ? Cette atomisation des identités ne risque-t-elle pas de participer de la déstructuration du tissu social, des solidarités ? Les luttes sociétales (comme le féminisme, l’antiracisme…), que l’on dit plus facilement récupérables par le pouvoir, doivent-elles pour autant passer au second plan ? Situer d’où on parle est-il primordial pour lutter et penser ensemble ? Peut-on lutter ensemble sans partager certaines valeurs communes ?

    Cette fois-ci, nous n’avons pas réussi à construire du commun à partir de ces questions, à tourner et à retourner ces désaccords en réflexion pertinente comme vous avez pu le lire parfois dans Offensive. Nos pratiques et nos modes d’action communs ont aussi pâti de ces oppositions. Et l’arrêt momentané de publication n’a pas conduit à produire de nouvelles envies, mais a, au contraire, agrandi les fissures qui étaient peu à peu apparues dans notre collectif. Certains et certaines se sont même mis-e-s en retrait ou retiré-e-s de l’élaboration collective.

    #anarchie #revues #militants

  • Les #allocs familiales plafonnées en France comme en #Europe
    http://fr.myeurop.info/2014/10/22/allocations-familiales-plafonn%C3%A9es-en-france-et-en-europe-14234

    Renaud de Chazournes

    Les #allocations_familiales identiques pour toutes les familles, c’est terminé. A partir de juillet 2015 elles seront réduites à partir de 6000 euros de revenus. Ailleurs en Europe, l’universalité des allocs est également battue en brèche.

    Le gouvernement va proposer cette semaine un mécanisme de « lissage » pour éviter les effets de seuils" a annoncé la ministre des Affaires sociales, Marisol Tourai lire la (...)

    #EUROFOCUS #Économie #Social #Allemagne #Italie #Pays-Bas #Royaume-Uni #Suède #allocs_pour_tous #égalité #Hollande #mariage_pour_tous #plafonnement_allocs #universalité

  • Patrick Geddes, le géographe anarchiste qui inventait la nation écossaise (par Federico Ferretti)
    http://visionscarto.net/patrick-geddes-geographe-anarchiste-ecossais

    Parmi les amis et collaborateurs d’Elysée Reclus (...), l’Écossais Patrick Geddes (1854-1932). Pour son projet de construction d’un immense globe en relief à l’échelle du 1:100 000 pour l’exposition universelle de 1900 à Paris, symbole de la fraternité universelle, Reclus avait trouvé en cet intellectuel, peu connu comme géographe — mais qui pourtant l’a été — l’un des ses soutiens les plus enthousiastes.

    #Écosse #Invention_géographique_de_la_nation #Patrick_Geddes #Élisée_Reclus #Anarchisme #Nationalisme #Utopie #Universalisme #mur

  • Petite bibliographie autour du rapport Laïcité /Colonialisme (élaborée par Alain Gresh)

    Le choc colonial et l’islam (de Pierre-Jean Luizard)

    " « La laïcité est l’arme des nouveaux croisés » proclame aujourd’hui un slogan islamiste. Au-delà de ce jugement abrupt, on doit constater en tout cas que le rapport entre les héritages de la domination coloniale et l’importation de conceptions laïques et/ou sécularisées dans les pays musulmans est aujourd’hui au cœur des problématiques qui fondent les questionnements sur l’islam. Le contexte colonial a en effet manifesté partout les limites d’universalismes européens qui, pour la plupart, puisaient aux sources des Lumières. À l’épreuve de la colonisation, les idéaux émancipateurs sont souvent devenus la légitimation d’entreprises de domination, quand ils n’ont pas été purement et simplement retournés. La non-application de la loi de 1905 aux musulmans de l’Algérie française, le confessionnalisme politique au Liban, le projet sioniste en Palestine, la « question irakienne », la création du Pakistan sont autant d’exemples qui interrogent ces universalismes. Ce sont ces situations — et bien d’autres — que revisitent les auteurs de ce très riche ouvrage collectif. En choisissant de confronter les politiques religieuses des puissances coloniales avec la façon dont elles ont été perçues par les musulmans, ils fournissent les clefs pour comprendre les retours actuels. Une large place est réservée à l’expérience française, mais la problématique est élargie aux autres puissances coloniales européennes : Royaume-Uni et Russie."

    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Le_choc_colonial_et_l_islam-9782707146960.html

    Les Lumières, l’esclavage, la colonisation
    (de Yves Benot)

    "L’itinéraire intellectuel et militant de l’historien Yves Benot (1920-2005) s’est ordonné autour de trois grands axes complémentaires et indissociables au sein de son œuvre immense : les processus de décolonisation de l’Afrique francophone, où il a vécu de nombreuses années ; les fondements intellectuels de l’anticolonialisme et de la lutte antiesclavagiste au siècle des Lumières, dont il fut un précurseur avisé en mettant à jour, notamment, l’apport de Diderot dans la grande œuvre de Raynal ; les processus d’abolition de l’esclavage dans la Révolution française, puis ceux de son tragique rétablissement par Napoléon. Réunissant des articles publiés par Yves Benot sur une quarantaine d’années, du début des années 1950 jusqu’à ses derniers jours, cet ouvrage rend compte de la continuité et de la richesse de cet engagement intellectuel. Se succèdent ainsi, selon un ordre thématique qui ne doit pas occulter l’unité de la démarche de l’auteur, l’Afrique des indépendances, Diderot, Raynal et les Lumières, la Révolution française et les luttes coloniales, les Indiens d’Amérique, cœur d’un projet d’ouvrage que la mort a interrompu. Un livre d’histoire original et passionnant, qui est aussi un hommage à cet historien et cet écrivain infatigable, toujours présent sur le terrain de la recherche, tout comme il le fut sur celui des luttes d’aujourd’hui pour l’égalité et contre toutes les formes d’oppression, dans nos sociétés comme dans celles des pays issus des décolonisations du dernier demi-siècle."

    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Les_Lumieres__l_esclavage__la_colonisation-9782707147028.

    1885 : le tournant colonial de la République (de Gilles Manceron)

    "Lors du débat public des années 2000 en France sur la question coloniale, on a souvent oublié que la République n’a jamais été vraiment unanime sur ce sujet. Ainsi, en 1885, quand certains républicains ont repris à leur compte l’idée monarchique de conquêtes coloniales, cela a donné lieu à des affrontements passionnés à la Chambre des députés, à l’issue desquels le projet colonial ne s’est imposé que de justesse.
    D’où l’intérêt majeur de relire aujourd’hui les formidables débats parlementaires de juillet et décembre 1885, lors du vote de crédits pour la poursuite de la conquête de Madagascar et de l’Indochine. L’historien Gilles Manceron en propose ici une sélection raisonnée, assortie d’une préface les remettant en perspective. Quand Jules Ferry défend l’idée d’une « colonisation républicaine » au nom du droit des « races supérieures vis-à-vis des races inférieures », Jules Maigne, un vieux républicain de 1848, lui réplique : « Vous osez dire cela dans le pays où ont été proclamés les droits de l’homme ! ». Et Georges Clemenceau : « Je ne comprends pas que nous n’ayons pas été unanimes ici à nous lever d’un seul bond pour protester violemment contre vos paroles ! »
    Le « parti colonial » a tout fait ensuite pour faire oublier ce débat fondamental de 1885. C’est sur cette occultation qu’a pu se développer pendant trois quarts de siècle une politique coloniale républicaine faisant fi des droits de l’homme - et dont l’héritage fait retour aujourd’hui ."

    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-1885___le_tournant_colonial_de_la_Republique-978270714937

    Mission civilisatrice (de Dino Costantini)

    "À la fin des années 1990, la question coloniale a surgi au cœur du débat public français. Elle a donné lieu à d’âpres oppositions, parfois définies comme une « guerre des mémoires », entretenant souvent l’image schizophrène de deux France, celle de l’universalisme républicain et celle de l’arbitraire colonial. C’est pour dépasser cet affrontement que Dino Costantini propose, dans ce livre, de revenir sur le lien ambigu qu’ont entretenu la théorie des droits de l’homme et le pouvoir colonial, en s’appuyant notamment sur l’analyse des écrits des savants et politiciens des années 1930. L’auteur montre ainsi comment la question coloniale a influencé en profondeur la construction de l’identité politique de la France de 1789 à la veille des décolonisations : le colonialisme français a régulièrement violé dans les colonies les principes démocratiques et humanistes dont il se faisait le chantre dans sa patrie et, grâce à l’idée de « mission civilisatrice », il a progressivement transformé ces principes en un instrument de justification de la domination.
    La persistance de cette rhétorique dans le débat public actuel rend précieuse la relecture de la critique postcoloniale proposée par Dino Costantini dans la dernière partie du livre, à travers l’étude des œuvres d’Aimé Césaire, d’Albert Memmi et de Frantz Fanon. Leur contestation de la réduction de l’humain à l’Européen constitue le point de départ incontournable pour la construction d’un universalisme qui sache finalement dépasser les équivoques culturalistes. Et qui permette enfin la décolonisation de l’imaginaire politique français et occidental."

    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Mission_civilisatrice-9782707153876.html

    #Colonisation
    #Colonialisme
    #Laïcité
    #République
    #Islam
    #Universalisme

  • Entretien avec Emmanuel Todd à partir de son livre « Le Mystère Français » co-écrit avec Hervé Le Bras :
    http://e-mosaique.hautetfort.com/archive/2013/06/05/emmanuel-todd-un-nouvel-elan-au-reve-francais-de-l-homme-uni.

    En France, le concept de #nation est apparu à #gauche avec la Révolution française. Il est passé à #droite vers 1900. Dans le vide produit par l’interminable agonie du concept européen, le #Front_national peut se permettre de proposer une version rétrécie, dégradée, ratatinée, de l’idée nationale. Il en donne une vision sinistre qui exclut et rejette de fait l’#universalisme français.

    C’est pour cela que je parle d’un front antinational. Ce dont nous avons besoin en France, c’est d’une renaissance à gauche de l’idée de nation, qui nous permette, libérés de la paralysie européenne, de retrousser nos manches et de résoudre nos problèmes économiques et sociaux.

    Vous en concluez à un reflux inévitable du FN ?

    Il est déjà en train de refluer dans toutes les grandes villes et dans la région parisienne. Le #FN est parti de l’est de la France, grandement associé à la présence de l’#immigration maghrébine. Mais son implantation se déplace régulièrement vers la zone centrale, vers l’espace révolutionnaire. Il décroche alors entièrement de ses bases départementales anti-maghrébines. On pourrait s’inquiéter que le Front national parvienne au cœur de la culture française. En réalité, l’arrivée dans cet espace égalitaire va le mettre au pied du mur.

    Un mur qu’il ne peut pas sauter car il fonctionne sur deux dénonciations simultanément : celle des classes dirigeantes, composante égalitaire, celle d’un bouc émissaire étranger, composante inégalitaire et de fait antinationale en France. C’est, il est vrai, la posture habituelle d’un parti fasciste. Mais nous nous dirigeons vers une montée en puissance des phénomènes de classe et de contestation sociale des élites, déjà à l’origine du vote non au référendum de 2005.

    Les difficultés sociales vont se multiplier et mettre plus encore en évidence l’impéritie de l’#oligarchie dirigeante. Beaucoup plus qu’à une poussée massive du FN, je crois en une implosion globale de la représentation politique, redistribution générale des cartes, d’un coup et à la surprise de tous.

    Je fais le lien avec Simone Weil qui rappelait comment l’étatisme a fait passer le patriotisme de la gauche à la droite http://seenthis.net/messages/167677

    Et avec le fait qu’en Amérique du Sud, contrairement à l’Europe, le patriotisme est resté de gauche http://seenthis.net/messages/260412

    • L’ignominie du jour : « Nous avons besoin en France d’une renaissance à gauche de l’idée de nation » (E. Todd). Face aux résultats du FN, la gauche du PS — qui n’a et qui n’aura jamais en guise de perspective que la direction de l’Etat de la #bourgeoisie et l’aménagement du #capitalisme — ne va plus se gêner pour chasser les voix sur le terreau nauséabond de l’extrême-droite. Déjà, ses penseurs, à l’instar de #Todd, ne semblent plus se retenir pour lui apporter ces éléments de langage destinés à faire croire aux travailleurs que leurs intérêts se trouvent dans « les intérêts de la nation ». Il faut espérer que ceux qui se trouvent résolument dans le camp des exploités essayeront de se renseigner sur l’histoire du #mouvement_ouvrier, sur l’importance de maintenir debout le drapeau révolutionnaire de l’#internationalisme et qu’ils refuseront de participer à la montée des forces réactionnaires qui menacent d’engloutir toute la société... au bénéfice du #Front_national. #vomi #nationalisme

    • Tout dépend comment on comprend cette question du patriotisme. S’il s’agit d’en repomper la version d’extrême droite, autoritaire, ultra-étatiste, et qui marche au bouc-émissaire (de même que le gouvernement « de gauche » actuel fait la chasse aux Roms), effectivement ça pue.
      Mais si tu regardes ce qui se passe en Amérique du Sud où l’étatisme et la droite ne se sont pas approprié cette notion, le patriotisme y est quasi-synonyme de la défense des #communs face aux impérialismes et aux privatisations/accaparements. Le Sub Marcos a dit plus d’une fois somos el corazon olvidado de la patria et ça n’a rien de droitier.