• "Dialogue avec Jean-Clet Martin, autour de son « Deleuze », paru aux éditions de l’Eclat"
    Un moment de radio intelligent,vif,lumineux en un mot captivant !
    http://strassdelaphilosophie.blogspot.fr/2013/06/deleuze-perspectives-ethiques-entretiens.html

    Le livre de JCM (qu’on me permette cette abréviation) est vif, il se lit rapidement, il est imagé, recourt à des exemples. Il revêt ainsi une dimension pédagogique, évite le jargon et va à l’essentiel — encore que sur cette question il est permis de se demander si la philosophie de Deleuze peut s’attraper, si elle contient un cœur ou un noyau, un centre, une base… Y a-t-il une entrée privilégiée pour pénétrer la cathédrale ou faut-il se jeter du haut de son regard de lecteur pour atterrir quelque part au milieu de la toile d’araignée ? En offrant un parcours et non une thèse sur Deleuze, JCM privilégie l’intuition plutôt que le jugement. Tout le contraire de ce que dans un livre polémique, il y a de cela une quinzaine d’années, Badiou avait entrepris, notamment en mettant l’accent sur une notion difficile mais néanmoins cruciale chez Deleuze, celle de l’#univocité de l’#Être : comment un philosophe du multiple peut-il en appeler à une forme d’unité, ou plutôt qu’à une forme à un « réel » unaire, commun à tous, sans retomber dans un idéalisme, une abstraction, un platonisme ? (Et quel besoin de le faire ? Réponse : donner consistance au plan du vécu, de l’expérience, comme à celui de la pensée ou de la création.) #Badiou s’appuyait alors essentiellement sur Logique du sens pour disqualifier d’une part le règne des #simulacres (ou des étants) – Deleuze récuse effectivement la vérité au profit des puissances du faux -, d’autre part une conception de l’Être assimilé à un « réservoir infini de productions dissemblables » [2]. C’est que Badiou pense en termes d’Idée là où Deleuze pense en termes de force. Deleuze écrit au sujet du vitalisme (monisme) duquel il se réclame : « Le #vitalisme a toujours eu deux interprétations possibles : celle d’une Idée qui agit, mais qui n’est pas, qui agit donc seulement du point de vue d’une connaissance cérébrale extérieure ; ou celle d’une force qui est, mais qui n’agit pas, donc qui est un pur Sentir interne [3]. » Chacun sent différemment mais à travers son sentir, c’est la même force de l’être univoque qui s’affirme et qui dit « oui », même dans la lutte, a fortiori dans la lutte.

    #Philosophie #Deleuze #Spinoza #Borges #Beckett #Radio #Audio #Entre_là #Jean-Clet_Martin #livre