• Contre les prix trop élevés d’accès aux publications, les scientifiques font le mur - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/contre-prix-eleves-dacces-aux-publications-scientifiques-mur

    Contre les prix trop élevés d’accès aux publications, les scientifiques font le mur

    En plein essor du libre accès aux publications scientifiques, de nouveaux outils émergent pour aider à trouver facilement – et sans payer – des articles placés derrière un coûteux « paywall » ou une autre forme d’abonnement

    Les sciences ont-elles perdu leur caractère ouvert et universel ? Le mouvement de l’open access ou accès libre, dans lequel les publications scientifiques sont disponibles gratuitement et non plus contre d’onéreux abonnements, semble en tout cas en témoigner.

    L’open access, porté par des plateformes telles que PLoS, acronyme anglais pour Bibliothèque publique des sciences, constitue une alternative aux éditeurs scientifiques classiques et privés comme Elsevier, Springer Nature ou Wiley dont les tarifs, régulièrement revus à la hausse, irritent le milieu académique qui cherche des parades.

    En 2017, le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), tout comme l’Union européenne, s’est ainsi fixé l’objectif de rendre disponible en open access, à partir de 2020, la totalité des publications scientifiques qu’il finance. Le 4 septembre, onze fonds européens de financement de la recherche ont même publié un « Plan S » qui rendra cela obligatoire. Le fonds suisse soutient ce plan mais veut l’étudier juridiquement avant de le signer.
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    Sciences

    Sans abonnement, les chercheurs et le public font face à des paywalls qui obligent à payer en moyenne une trentaine de francs par article, ou plusieurs milliers de francs pour des bouquets d’abonnements à l’année. « Pour la bibliothèque de l’Université de Genève, cela représente plus de 4,5 millions de francs par année pour l’ensemble des ressources électroniques (journaux, livres, bases de données) », estime Jean-Blaise Claivaz, coordinateur open access et données de recherche à l’Université de Genève.
    Disruption illégale

    Ce marché figé a donné des idées à certains. En 2011, Alexandra Elbakyan, une chercheuse kazakhe, a créé Sci-Hub, une plateforme qui donne accès gratuitement – et illégalement – à plus de 70 millions d’articles scientifiques. Début 2016, 164 000 articles y étaient téléchargés chaque jour.

    « Actuellement, en Suisse, il n’est pas illégal de télécharger sur Sci-Hub, le téléchargeur n’est pas punissable, explique Jean-Blaize Claivaz. A l’Université de Genève, nous pourrions arrêter tous les abonnements et utiliser Sci-Hub. Ce n’est pas une position que l’université est prête à endosser mais nous ne pourrions pas être poursuivis. »

    Une autre façon légale de contourner les paywalls des éditeurs scientifiques est de chercher l’article dans les nombreuses archives numériques ouvertes des bibliothèques. Ces dernières contournent les abonnements en permettant aux chercheurs de verser leurs propres articles et de les rendre accessibles gratuitement – quoique en une version « brouillon » dépourvue des ultimes modifications apportées par les éditeurs avant publication. Mais faire sa bibliographie sur ces plateformes reste long et fastidieux, car il faut faire ses recherches sur chaque archive.

    C’est pour pallier ce problème que sont récemment apparus de nouveaux outils capables d’automatiser le processus, des sortes de moteurs de recherche qui vont simultanément interroger un grand nombre d’archives. Certains sont à visée commerciale (Kopernio, Anywhere Access), d’autres à but non lucratif (Open Access Button, Unpaywall). Si chacun possède ses particularités, le principe est le même : face à un paywall, ces outils (qui peuvent prendre la forme d’une extension de navigateur web) se chargent de trouver une version de l’article hébergée dans une archive ouverte, quelque part dans les méandres d’internet.
    Unpaywall mis en place à Genève

    Pour Jean-Blaize Claivaz, « le côté non lucratif d’Unpaywall et la présence dans son équipe de grands noms de la scène open access attirent la sympathie et une certaine confiance de la communauté scientifique. Ça lui donne un certain avantage face à ses concurrents. »

    La bibliothèque de l’Université de Genève a d’ailleurs récemment intégré un bouton Unpaywall à son système de recherche d’article scientifique. « Nous avons comparé l’accès avec et sans Unpaywall à l’Université de Genève et nous avons constaté que cette solution augmentait l’accès à la littérature scientifique en sciences de la vie d’environ 25% », ajoute-t-il.

    Les grandes entreprises du secteur voient plutôt d’un bon œil l’arrivée de ces petits acteurs qui s’inscrivent dans une position moins radicale que Sci-Hub, qui collectent des données monétisables et qu’il est possible de racheter pour mieux contrôler.

    Kopernio a été racheté en avril par Clarivate Analytics, entreprise peu connue du grand public mais propriétaire du Web of Science, rassemblement de sept grandes bases de données bibliographiques qui est derrière le calcul du fameux facteur d’impact des journaux. Fin juillet, Elsevier et Impactstory, la société éditrice d’Unpaywall, ont conclu un accord qui permet à l’éditeur d’intégrer Unpaywall dans sa propre base de données.

    Mais ces solutions demandent toutes de faire un effort d’installation et d’intégration. Malgré ses démêlés judiciaires et pour l’heure, Sci-Hub semble rester la solution la plus simple pour accéder à l’ensemble, ou presque, de la littérature scientifique.

    #sciences

  • How Unpaywall is transforming open science
    https://www.nature.com/articles/d41586-018-05968-3

    After being kicked out of a hotel conference room where they had participated in a three-day open-science workshop and hackathon, a group of computer scientists simply moved to an adjacent hallway. There, Heather Piwowar, Jason Priem and Cristhian Parra worked all night on software to help academics to illustrate how much of their work was freely available on the Internet. They realized how much time had passed only when they noticed hotel staff starting to prepare for breakfast.

    That all-nighter, back in 2011, laid the foundation for Unpaywall. This free service locates open-access articles and presents paywalled papers that have been legally archived and are freely available on other websites to users who might otherwise have hit a paywalled version. Since one part of the technology was released in 2016, it has become indispensable for many researchers. And firms that run established scientific search engines are starting to take advantage of Unpaywall.

    https://chrome.google.com/webstore/detail/unpaywall/iplffkdpngmdjhlpjmppncnlhomiipha
    https://addons.mozilla.org/en-US/firefox/addon/unpaywall
    http://blog.impactstory.org/unpaywall
    https://www.chronicle.com/article/How-a-Browser-Extension-Could/239714
    http://www2.biusante.parisdescartes.fr/wordpress/index.php/unpaywall-libre-access-biu-sante
    https://www.nature.com/news/science-publishers-try-new-tack-to-combat-unauthorized-paper-sharing-1.21959
    http://openaccess.inist.fr/?Libre-Acces-des-outils-pour-vous

    #open_access #open_science #recherche #communs #intelligence_collective #Unpaywall

  • Sci-Hub, la science au juste prix – L’Alambic numérique
    https://alambic.hypotheses.org/6020

    Pour autant, on pourrait imaginer qu’en négociation, cet élément exerce une pression indirecte. La stratégie classique des grands éditeurs en négociation, c’est le tout ou rien : « Voilà le prix du bouquet, à prendre ou à laisser. Le titre à titre, c’est possible… mais c’est plus cher. » Or, il est bien plus facile à un établissement de refuser un contrat s’il sait que ses chercheurs n’en pâtiront pas trop et pourront se débrouiller pour accéder aux articles. Sci-Hub ne sera, bien sûr, jamais évoqué, mais comment douter que son ombre pèsera dans la discussion, puisqu’il est démontré que les chercheurs savent s’en servir en cas de besoin ? Songeons, par exemple, à cette université canadienne qui, après une difficile négociation avec Springer, a écarté le bouquet et choisi le titre à titre… Un tel choix aurait-il été concevable il y a un ou deux ans, alors même que la situation financière des universités était déjà dramatique ? On peut lire la décision annoncée de plusieurs façons : soit les budgets ont été si profondément drainés qu’il ne reste même plus de quoi payer tous les bigs deals (c’est donc la concurrence entre les big deals qui s’engage, avec un résultat déjà prévisible), soit c’est le consentement à payer des universités qui est atteint : désormais, ce qu’elles ne veulent pas, les universités ne peuvent plus être forcées à l’acheter. Parce qu’elles n’en ont plus les moyens (ceci n’est pas nouveau), mais aussi parce que les chercheurs peuvent désormais se procurer gratuitement ce dont ils ont besoin, si leur établissement ne peut le leur fournir.

    .../…

    Si j’avais une inquiétude, ce serait celle-ci : secoués par le succès de Sci-Hub, les éditeurs vont certainement redoubler d’efforts pour basculer du modèle de l’abonnement vers celui de l’auteur-payeur. C’est la seule parade réaliste pour eux à long terme, et on sait déjà qu’elle est rentable. Les chiffres que vient de publier l’Autriche, par exemple, montrent que la transition est engagée, à un rythme affolant, parce que très coûteux ! L’hybride s’envole, loin devant les autres modèles économiques. Grâce à lui, les éditeurs réassurent leur prise sur le circuit de publication, tout en s’assurant de nouveau, au passage, de considérables bénéfices.

    #open_access #scihub
    #xyzaeiou

  • Unpaywall et Open Knowledge Map - Libre accès à l’information scientifique et technique
    http://openaccess.inist.fr/?Unpaywall-et-Open-Knowledge-Map

    Unpaywall : http://unpaywall.org est un nouvel outil mis à disposition des internautes qui leur permet de trouver la version en libre accès des articles scientifiques. Il s’agit d’une extension disponible pour les navigateurs Chrome et Firefox qui utilise l’API oaDOI. Celle-ci indexe 90 millions d’articles et repère les versions des articles en libre accès grâce notamment aux DOAJ, CrossRef et DataCite, à des archives ouvertes et à BASE. Il suffit de copier-coller le DOI d’un document et oaDOI recherche une éventuelle version en libre accès.

    #DOI #open_access #oaDOI
    #xyzaeiou