• Sans titre
    https://nantes.indymedia.org/tumbles/148353/148353

    APPEL A SOLIDARITE PARTOUT OPERATIONS DE RAFLES MASSIVES DE PERSONNES IMMIGREES DANS TOUTE LA #France annoncées par Retailleau, ces mecredi 18 juin et jeudi 19 juin 2025 Vigilance maximale dans les transports (gares, trains, bus…) << 4 000 forces de l’ordre mobilisées pour contrôler les gares et trains en deux…

    #anti-racisme #Immigration/sans-papierEs/frontieres #Solidarité #Urgence

  • Décider et Agir. L’#Action_publique face à l’#urgence_écologique

    La #transformation_écologique est-elle possible sans réinventer l’action publique ?
    Dominique Méda, Selma Mahfouz, Marylise Léon et une vingtaine d’acteurs et actrices de terrain prennent la parole pour nommer les #blocages, et ouvrir des pistes concrètes d’action.
    Il est temps de reprendre le #pouvoir_d’agir, dans les #institutions comme sur les #territoires.

    https://editionsatelier.com/boutique/accueil/482-decider-et-agir-l-action-publique-face-a-l-urgence-ecologique-9
    #livre #écologie

  • L’#Italie et le transfert des migrants en #Albanie : le laboratoire et les cobayes

    Les gouvernements italien et albanais ont collaboré pour ouvrir deux centres, à #Shëngjin et à #Gjadër, destinés au #transfert_forcé, à la #détention et au #rapatriement des migrants arrivés en Italie. Ce laboratoire d’#externalisation des frontières, observé avec intérêt par d’autres pays, a un précédent : les #navires_de_quarantaine utilisés pendant la pandémie de Covid-19.

    En novembre 2023, les gouvernements italien et albanais ont signé un #accord selon lequel que les migrants et migrantes secourues par les autorités italiennes en mer Méditerranée ne sont pas conduits vers un port italien, mais en Albanie, où on a ouvert de centres de détention, d’#identification et d’#expulsion et de rapatriement. Dans les récits et les analyses, y compris les plus critiques, de la création de ces centres, on dit souvent qu’il s’agit d’un #laboratoire : avant tout, un laboratoire pour les politiques répressives et autoritaires d’Europe et d’ailleurs. On pourrait se demander laboratoire pour quoi, laboratoire pour qui, et avec le consentement de qui. Ou plutôt, on pourrait partir d’un postulat fondamental : que les laboratoires supposent généralement des cobayes.

    Le cas des centres extraterritoriaux albanais voulus par le gouvernement de Giorgia Meloni est en train de devenir un « #modèle » pour d’autres pays européens. Pourtant, ils ne sortent pas de nulle part. Ils sont eux aussi issus d’autres laboratoires. Plus précisément, d’autres tentatives d’#externalisation des frontières et de la gestion de ses migrants et demandeurs d’asile. Cependant, tout cela ne doit pas faire oublier que, tandis que les laboratoires procèdent habituellement par hypothèses potentielles, pour les personnes concernées, les mécanismes de #rétention, de #concentration et d’#exclusion sont tout sauf hypothétiques : elles les vivent en ce moment même, en cette heure.

    Du laboratoire au modèle

    En 2006, Ismaïl Kadaré avait intitulé l’un de ses derniers essais « L’identité européenne des Albanais ». On peut se demander si ce grand écrivain albanais, qui avait publié la plupart de ses œuvres sous une dictature si répressive, n’aurait jamais pu imaginer que l’Union européenne et l’Albanie seraient aujourd’hui liées par une tentative ambiguë d’externalisation de ces mêmes frontières européennes que Kadaré a vu changer au cours de sa vie.

    En octobre 2024, le gouvernement italien avait déclaré avoir achevé la construction d’un centre de détention pour migrants à Gjadër, en Albanie. Ce centre avait été ouvert en octobre dernier et était initialement destiné à accueillir des demandeurs d’asile secourus en mer et provenant de pays considérés comme « sûrs » par le gouvernement italien et l’Union Européenne. Mais les centres construits par l’Italie en Albanie n’avaient encore jamais fonctionné, car les tribunaux italiens n’ont jamais confirmé la détention des trois groupes de demandeurs d’asile qui y ont été transférés.

    Pourtant, le 11 avril 2025, alors que plusieurs centaines de migrants débarquaient à Lampedusa, une quarantaine de migrants, transférés depuis différents centres de rétention italiens, sont partis de Brindisi, dans les Pouilles, et arrivés dans le port et « #hotspot » albanais de Shëngjin, avant d’être emmenés au centre de Gjadër. Un mois plus tard, le 15 mai dernier, la Chambre des députés italienne a voté la #loi visant à transformer officiellement les centres albanais en « #centres_de_rapatriement ».

    Pour ces personnes migrantes, le passage du statut de « transféré » à celui de « détenu » a été immédiat et injustifié. Tout s’est déroulé dans l’opacité la plus totale. Selon un communiqué d’un réseau d’associations, des sources gouvernementales ont déclaré que les personnes transférées constituaient un « #danger_social » et avaient commis des délits, mais rien de tout cela n’a été prouvé. Le caractère punitif du projet albanais est donc évident. Certaines de ces personnes ont découvert qu’elles allaient être transférées en Albanie au moment même où elles sont arrivées, souvent menottées. Aucune information, aucun avertissement, aucune mesure officielle. Cela nous ramène à la dimension de modèle : comme le souligne l’Association italienne d’études juridiques sur l’immigration dans son rapport, cette affaire marque en effet un tournant dans les politiques migratoires et de gestion des frontières, ouvrant la voie à des scénarios inédits dans le contexte européen.

    Le précédent des #navires-quarantaine

    Pourtant, ce laboratoire italo-albanais n’est pas sorti de nulle part. Les pratiques d’#externalisation_des_frontières sont une caractéristique récurrente du régime actuel de gestion des migrations qualifiées d’« illégales » – et aussi, de plus en plus souvent, de « légales », comme nous le constatons par exemple aux États-Unis ces derniers mois. Un exemple parmi d’autres, ou plutôt des précurseurs : les centres de détention pour demandeurs d’asile ouverts en 2001 par le gouvernement australien sur les îles de Manus et de #Nauru. Dans le même temps, je pense qu’il est important de se pencher en priorité sur un exemple interne, européen, qui concerne à nouveau le gouvernement italien, avant même l’arrivée du gouvernement de #Giorgia_Meloni : il s’agit des navires de quarantaine mis en service pendant l’épidémie de #Covid-19.

    Le 7 avril 2020 le gouvernement italien publie un #décret dans lequel il déclare que les ports italiens ne devaient plus être considérés comme des « #POS#Place_of_safety ». Peu de jours après ce décret, en collaboration encore une fois avec la Croix-Rouge italienne, le système de navires-quarantaine a été mis en place et rapidement rendu actif, à travers de nombreuses #dérogations et #exceptions légitimées par l’#urgence_sanitaire. Le premier navire a levé l’ancre le 7 mai 2020. Immédiatement après, cinq autres grands navires sont affrétés et immédiatement mis en service.

    Exactement comme dans le cas des centres albanais, il n’y a jamais eu de communication officielle aux individus, qui n’ont même pas eu la possibilité d’un contact avec le monde extérieur. En outre, de nombreuses personnes contraintes d’embarquer sur des navires-quarantaine ont été soumises à l’obligation de quitter le territoire italien immédiatement après la fin de leur période d’isolement sur le navire en question, sans la possibilité de demander l’asile ou le regroupement familial. Les navires-quarantaine devenaient alors non seulement des centres d’expulsion externalisés et informels, mais aussi des espaces de droits suspendus : le confinement sur une base sanitaire se transformait immédiatement en un outil de gestion des frontières profondément ambigu. Ce que le gouvernement italien a pu faire sous prétexte de pandémie et de biosécurité, il tente désormais de le faire plus ouvertement à travers les centres albanais.

    Les #cobayes, c’est nous

    Les politiques migratoires sont classiquement un laboratoire d’expérimentation de pratiques et de normes à vocation autoritaire. Le cas des centres italiens en Albanie accélère ce processus. Tout cela repose avant tout sur le principe du chantage exercé sur les personnes classées comme migrants « illégaux » : désormais, tout migrant faisant l’objet d’un ordre de retour arbitraire et extrajudiciaire pourra être envoyé en Albanie et y être détenu.

    Ce qui est préoccupant dans cette dimension d’exemple ou de laboratoire, et de leur triste efficacité réelle, c’est qu’il ne s’agit ni d’une hypothèse, ni d’un projet lointain dans le temps. Pour revenir aux navires-quarantaine, il faut noter comment, pendant la pandémie, l’exemple italien a effectivement été suivi par certains : le navire #Bibby_Stockholm mis en place à l’été 2023 par le gouvernement britannique pour le confinement des demandeurs·euses d’asile, par exemple ; ou la proposition du maire de New York, Eric Adams, d’utiliser des #navires_de_croisière comme « solution créative » pour les supposées « vagues de migrants » arrivées dans la ville au cours des mois précédents. Et c’est déjà le cas pour les centres albanais. Pendant sa visite récente en Albanie, Keir Starmer, premier ministre britannique, vient de déclarer : « Nous négocions actuellement avec plusieurs pays au sujet des centres de rapatriement, que je considère comme une #innovation vraiment importante. » Il appelle ces centres « #return_hubs ».

    Face à la facilité avec laquelle ces types d’exemples répressifs sont aujourd’hui suivis et se propagent, il est nécessaire de rester vigilant et de se rappeler que, dans des situations où ces droits fondamentaux sont bafoués et où des personnes qui n’ont commis aucun crime sont soumises à des traitements inhumains et dégradants, le terme « laboratoire » s’avère alors pertinent : mais les cobayes de cette expérimentation sont nos démocraties, et nous tous et toutes.

    https://blogs.mediapart.fr/carta-academica/blog/060625/l-italie-et-le-transfert-des-migrants-en-albanie-le-laboratoire-et-l

    sur les #navi_quarantena :
    https://seenthis.net/messages/866072

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...

    https://seenthis.net/messages/1043873

  • Chaîne humaine pour #Gaza !
    https://nantes.indymedia.org/events/146828/chaine-humaine-pour-gaza

    Plus de 600 jours de génocide en Palestine et toujours aucune sanction contre Israël. Alors que le monde reste silencieux, occupons #nantes avec une chaîne humaine qui partira du Miroir d’eau. Pour que nos voix s’élèvent et se fassent entendre face contre la complicité de la France et de son…

    #Urgence_palestine #Miroir_d'eau_Nantes

  • #Allemagne : les #refoulements de migrants à la frontière sont-ils légaux ?

    En Allemagne, le nouveau ministre de l’Intérieur a annoncé de possibles refoulement de demandeurs d’asile à la frontière allemande. Qui sera concerné par cette mesure ? Et cette politique est-elle vraiment légale ? InfoMigrants s’est entretenu avec deux avocats spécialisés dans les questions d’asile.

    Le nouveau ministre allemand de l’Intérieur, #Alexander_Dobrindt, a ordonné à la police fédérale de refouler les demandeurs d’asile à la frontière, à moins qu’ils ne soient considérés comme vulnérables.

    Nous avons interrogé deux experts juridiques sur la légalité de ce nouveau tour de vis migratoire. Matthias Lehnert est avocat spécialisé dans le droit d’asile à Leipzig, dans l’est de l’Allemagne. Engin Sanli est avocat spécialisé dans le droit d’asile et de l’immigration à Stuttgart, dans le sud du pays.

    InfoMigrants : Selon vous, qui sera le plus touché par cette nouvelle politique ?

    Matthias Lehnert : Tous ceux qui veulent entrer en Allemagne dans le but de demander l’asile peuvent être concernés. Les personnes vulnérables sont censées être exemptées des refoulements à la frontière, mais on ne sait pas encore exactement comment les personnes seront classées ou reconnues comme vulnérables par la police à la frontière. Ne seront pas seulement touchés des personnes possédant des passeports de pays que l’Allemagne considère comme « sûrs », mais aussi des personnes originaires d’autres pays. Le gouvernement a déjà admis que des #demandeurs_d'asile avaient été refoulés à la frontière.

    Engin Sanli : Je pense que les demandeurs d’asile originaires de pays considérés comme sûrs par le Parlement allemand seront les premiers concernés (l’Allemagne classe les pays suivants comme « sûrs » : les États membres de l’UE, l’#Albanie, la #Bosnie-Herzégovine, la #Géorgie, le #Ghana, le #Kosovo, la #Macédoine, le #Monténégro, la #Moldavie, le #Sénégal, la #Serbie, ndlr). La nouvelle politique est largement basée sur un paragraphe existant dans la loi allemande sur l’asile, à savoir le paragraphe 18. Il stipule que les demandeurs d’asile peuvent être refoulés à la frontière s’ils viennent d’un pays sûr ou si un autre pays est responsable de leur demande d’asile. Dans la pratique, il n’est généralement pas possible de vérifier à la frontière si un autre pays européen est responsable de la demande d’asile d’une personne, comme par exemple en vérifiant ses empreintes digitales dans une base de données de l’Union européenne, de sorte que les personnes seront probablement toujours conduites dans des centres d’accueil et non pas refoulées à la frontière.

    Engin Sanli : Non. Seules les personnes qui traversent la frontière pour demander l’asile sont concernées, pas celles qui sont déjà dans le pays.

    Matthias Lehnert : Une fois que quelqu’un est entré en Allemagne, une fois qu’il a passé un poste frontière, il reste autorisé à demander l’asile.

    Est-ce que tout le monde sera désormais arrêté à la frontière ?

    Engin Sanli : Non. La nouvelle politique peut théoriquement être appliquée partout le long de la frontière allemande, mais en pratique, la police se concentrera probablement sur les points de passage les plus fréquentés par les migrants. Le gouvernement allemand souhaite faire passer le nombre de policiers chargés des contrôles frontaliers de 10 000 à 14 000, ce qui n’est pas suffisant pour contrôler tous les points de passage aux frontières.

    Le ministre de l’Intérieur a déclaré que les demandeurs d’asile vulnérables sont censés être exemptés de cette politique. Il a cité les femmes enceintes et les enfants. Existe-t-il des critères juridiquement contraignants pour déterminer qui est vulnérable ?

    Matthias Lehnert : Une directive européenne sur l’asile liste différents types de groupes vulnérables, comme les femmes célibataires et enceintes, les mineurs, certaines familles avec des enfants en bas âge et les personnes souffrant de problèmes médicaux ou psychologiques. À mon avis, la police fédérale aux frontières n’est pas en mesure ou n’est pas qualifiée pour reconnaître si une personne est vulnérable ; elle n’a pas été formée et n’a aucune qualification pour cela. Parfois, il est évident qu’une personne soit vulnérable, par exemple lorsqu’une grossesse est à un stade très avancé ou s’il s’agit d’une femme seule avec trois enfants. Mais souvent, par exemple dans le cas des victimes de traumatismes, il est très difficile de reconnaître ces critères pour des personnes qui n’ont pas été formées et sans une évaluation adaptée.

    La légalité de cette politique suscite de nombreuses interrogations. Selon vous, est-il légal pour l’Allemagne de rejeter des demandeurs d’asile à la frontière ?

    Engin Sanli : Cela est autorisé en vertu du #droit allemand. Les demandeurs d’asile peuvent se voir refuser l’entrée sur le territoire s’ils viennent d’un autre État membre de l’UE ou d’un autre pays sûr, en vertu du paragraphe 18 de la loi sur l’asile et du paragraphe 16a de la Constitution. Mais en vertu du #droit_européen, et plus précisément du #règlement_Dublin III, le cas de chaque demandeur d’asile doit être examiné, y compris la question de savoir si un autre pays est responsable, avant que le demandeur d’asile ne soit renvoyé dans un autre pays.

    Enfin, la question se pose de savoir si l’Allemagne est autorisée à effectuer des contrôles frontaliers à long terme dans le cadre de l’accord de #libre_circulation de l’espace Schengen. L’extension continue des contrôles frontaliers pourrait également constituer une violation de l’#accord_de_Schengen.

    Matthias Lehnert : Je pense que cette politique n’est pas légale. Le gouvernement allemand a évoqué un article de la législation européenne qui permet de suspendre le règlement de Dublin en cas d’urgence. Mais nous ne sommes pas dans une situation d’#urgence. Si vous regardez les chiffres de l’asile, ils ont baissé, il n’y a pas d’afflux massif de migrants. Il est important de noter ici que le droit européen prime sur le #droit_allemand, c’est à dire que le droit européen est donc plus important que le droit allemand.

    Il existe également une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme qui stipule que tout demandeur d’asile a le droit de bénéficier d’une procédure d’asile appropriée, ce que, selon moi, la politique de refoulement à la frontière ne respecte pas.

    Les demandeurs d’asile ont-ils la possibilité de contester un refus à la frontière ?

    Engin Sanli : Si une personne se voit refuser l’entrée à la frontière allemande, elle peut légalement s’y opposer et contester la décision en intentant une action en justice. Les tribunaux allemands transmettent alors généralement l’affaire à la Cour européenne de justice.

    Vous attendez-vous à des actions en justice de la part d’organisations pro-réfugiés ?

    Engin Sanli : Ces organisations peuvent contester la politique de deux manières. La première consiste à engager une action en justice contre cette politique, en affirmant qu’elle est anticonstitutionnelle. Je pense qu’il est peu probable que cela se produise, car la Constitution allemande autorise le refoulement aux frontières, comme je l’ai mentionné.

    La deuxième option consisterait pour les organisations à soutenir légalement et financièrement les personnes dont la demande a été rejetée à la frontière afin qu’elles contestent ce refoulement devant les tribunaux. Je pense que cela se produira probablement, certaines organisations comme Amnesty International et ProAsyl ont déclaré qu’elles avaient l’intention de contester la politique de cette manière.

    Matthias Lehnert : Je m’attends à ce que cette politique soit contestée devant les tribunaux.

    Combien de temps prendront ces actions en justice ?

    Matthias Lehnert : Je m’attends à ce que les premières décisions soient rendues dans deux ou trois mois, mais il est difficile de le dire avec certitude. Mais je pense que la première décision interviendra bientôt.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64534/allemagne--les-refoulements-de-migrants-a-la-frontiere-sontils-legaux
    #illégalité #légalité #frontières #migrations #contrôles_frontaliers #réfugiés #frontières_intérieures #vulnérabilité #tri #pays-tiers_sûrs #asile

  • #Islamophobie : Retailleau souhaite interdire le port du #foulard à l’#université

    https://www.revolutionpermanente.fr/local/cache-vignettes/L880xH495/2126aeed22cd15977367e7f433883c-a4661.jpg

    Interrogé jeudi par RMC, Bruno Retailleau a réitéré son souhait d’interdire le port du voile à l’université. Une nouvelle sortie raciste, quelques jours après l’attentat islamophobe qui a tué Aboubakar Cissé, qui illustre le rôle du gouvernement dans le renforcement de l’islamophobie d’Etat.

    Interrogé ce jeudi 1er mai sur le plateau de la chaîne RMC, le Ministre de l’Intérieur a réitéré son souhait d’interdire le port du voile à l’université, ressortant une proposition qu’il avait faite en janvier dernier.

    Cette mesure s’inscrit dans la continuité de son meeting, « Pour la République… La France contre l’islamisme », où Retailleau avait fait une véritable démonstration de l’islamophobie d’Etat, scandant la phrase ignoble « A bas le voile ! » Interrogé sur ses propos au regard du meurtre islamophobe d’Aboubacar Cissé dans une mosquée à La Grand-Combe vendredi dernier, Retailleau a affirmé n’avoir aucun regret. Après le vote au Sénat de l’interdiction du foulard dans le cadre des compétitions sportives, Retailleau redouble donc dans sa volonté de stigmatiser les musulmans, en agitant encore « un islamisme qui essaie d’implanter son étendard. » Le meurtre raciste d’Aboubacar, permis par l’islamophobie du gouvernement, avait été traité avec le plus grand des mépris par Bruno Retailleau, incapable de prononcer le nom de la victime et évoquant sa situation administrative irrégulière.

    Aujourd’hui, de nombreuses étudiantes font déjà face à des #discriminations sexistes et islamophobes sur leurs lieux d’études.. L’#acharnement contre les #femmes_musulmanes, chassées par l’Etat et ses relais dans tous les #espaces_publics, est au cœur de la stratégie de surenchère raciste et sécuritaire du ministre de l’Intérieur, qui aujourd’hui reprend programme et discours du RN avec grand enthousiasme.

    Une telle offensive n’est cependant pas sure d’être à l’ordre du jour. En effet, des divergences s’expriment au sein du gouvernement qui a déjà retoqué cette proposition en janvier. Ainsi, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Philippe Baptiste a de son côté affirmé lors d’un entretien accordé à Sud Radio qu’il ne fallait pas interdire le voile à l’université.. Une telle position n’est en rien une question de conviction puisque l’ensemble de la macronie a défendu avec force l’interdiction des #Abayas, mais une question de rapport de force : l’interdiction du voile à l’université pourrait en effet ouvrir la voie à une importante contestation au sein de la jeunesse.

    Si Bruno Retailleau incarne le pôle le plus droitier du gouvernement, avec Gérald Darmanin désormais ministre de la Justice, l’ensemble du gouvernement est aligné des politiques profondément racistes. La violente #répression qui s’abat contre les organisations, comme #Urgence_Palestine et la #Jeune_Garde, menacés de #dissolution, illustrent la volonté du gouvernement Macron de mettre le #mouvement_social au pas. Face à ces #attaques, il est plus que jamais urgent de construire la riposte contre l’offensive anti-démocratique, et les menaces de dissolutions. Dans ce combat, mais aussi contre la répression étatique de notre camp social, le mouvement ouvrier a un rôle central à jouer.

    https://www.revolutionpermanente.fr/Islamophobie-Retailleau-souhaite-interdire-le-port-du-foulard-a
    #voile #interdiction #Bruno_Retailleau #ESR #université
    ping @karine4

  • Parce qu’on m’a encore énervée, j’ai fait un post linkedin qui va devenir un post de blog sous peu...

    « Aude tu peux relire rapidement et valider ? c’est #urgent ! »

    Je dé-teste le #management_par_l'urgence et je ne remercierai jamais assez mon ancienne cheffe qui m’a appris à questionner les urgences et à ne plus les accepter comme "allant de soi".

    Du coup je peux désormais répondre :
    👉 Est-ce que ça peut attendre la réunion qu’on a déjà de prévue demain ?
    👉 Est-ce que tu peux traduire urgent par une #deadline réelle ? (par exemple urgent ça veut dire dans 2 h ou dans une journée ?)
    👉 Et il va se passer quoi si je réponds un peu en #retard ? (spoiler, 9 fois sur 10, rien).

    Et grâce à ça, je m’évite l’aller simple vers le burn-out (j’ai frôlé, j’ai donné, je recommande pas), et je protège aussi mes proches et mes équipes.

    Mais c’est quand même ultra dur à faire quand on travaille (dans le monde pro ou associatif) avec des drogués de l’urgence...

    Vous faites comment vous ?

    J’ai écrit ce fil parce que récemment on m’a un peu agacé, et alors j’ai trouvé cet article que je voulais partager ...
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/toujours-plus-vite-jusquou-irons-nous-avant-de-ne-plus-pouvoir-tenir-la-cadence

    Voilà, du coup j’en ai fait un article de blog ...
    https://blogz.zaclys.com/depuis-les-gorces/cest-urgent

    https://social.sciences.re/@AudeCaussarieu/114267555975870488
    #urgence #cadence #rythme #néo-management #travail

    • Urgence toxique

      Le management par l’urgence

      Je dé-teste le management par l’urgence. Je déteste quand on me demande de faire des trucs en « comptant sur ma #réactivité » ou « ça serait bien que ça soit fait avant mercredi », pourquoi mercredi ? Aucune idée.

      C’est insupportable parce que :

      1. J’ai une tonne de trucs à faire, j’ai besoin de hiérarchiser, et donc j’ai besoin de savoir pour quand c’est réellement. Si tout le monde me dit « #au_plus_vite », je ne sais pas faire. Et si je veux répondre à toutes les demandes urgentes ou pressées de mon entourage, je vais finir en #burn-out.

      2. En fait, il n’y a rien d’urgent. Je n’ai pas un métier où je sauve des vies. Je n’ai pas d’activité associative ou militante où je sauve des vies. Donc si le flyer ne part pas à temps, si la réunion est décalée d’une semaine, en fait, il ne se passe pas grand chose. À part le mécontentement de certaines personnes qui se font un honneur d’être réactives en toutes circonstances.

      3. Quand c’est urgent, on n’a pas le temps de réfléchir. Est-ce qu’il y aurait une meilleure manière de faire ? À quel problème cherche-t-on à répondre réellement ? ... Pas le temps, c’est urgent, dis oui, fait ce que je te demande !!! Vite !!!

      4. Souvent l’urgence est une excuse pour contourner les procédures, et pour voler du temps aux autres. « Oui oui on a une réunion demain mais je préfère que tu regardes aujourd’hui c’est vraiment urgent je me suis engagé. » Donc parce que Jean-Michel s’est engagé, je dois maintenant prendre sur mon temps pour lui résoudre son problème ?

      5. C’est en fait un comportement de manipulateur. Le manipulateur utilise l’urgence – et ma bonne conscience – pour me tordre le bras et essayer de me faire faire quelque chose que je ne veux pas faire.

      C’est du #management_toxique de mettre en permanence une #pression sur toutes les personnes avec qui on travail parce que c’est pressé / urgent. C’est une manière d’abuser du temps et de l’énergie des autres en se justifiant par le fait que « Ah mais elle pouvait dire non hein, je ne l’ai pas forcée à dire oui ». Non tu as juste envoyé 2 mails à 1 heure d’intervalle et un slack en disant à quel point c’était important pour le groupe / l’entreprise et que ça aiderait beaucoup si je le faisais vite.

      J’ai évidemment rencontré ce comportement toxique dans le monde professionnel (vive la start-up nation où tout doit aller viiiite !), mais aussi dans le monde associatif ou militant. Et là ça me désespère.

      Pourquoi ils font ça ?

      Je ne suis pas dans la tête des manipulateurs qui veulent que je fasse des choses en me mettant en quatre même si je dis que je n’ai pas le temps. Moi, je suis plutôt dans la team des personnes qui écoutent d’abord les besoins des autres et qui ont toujours peur d’embêter.

      Mais en en discutant autour de moi, j’ai quelques hypothèses sur ces personnes :

      – Peut-être qu’elles gèrent leur charge mentale et leur anxiété en passant le bébé à quelqu’un d’autre.

      - Peut-être qu’elles ne sont pas capables elles mêmes de prendre du #recul sur la demande de quelqu’un d’autres qui leur met la #pression, et du coup, elles poussent sur les personnes sous elles. Parce qu’on met rarement de la pression sur son patron, si ?

      – Du coup, je me dis que c’est encore un mécanisme de #pouvoir et de #domination : en faisant ça, elles montrent leur importance et leur capacité à diriger les autres.

      – Et peut-être ce sont juste des mouches du coche. Elles ont besoin de s’agiter pour exister et alors qu’elles empêchent tout le monde de travailler convenablement, elles sont convaincues de leur propre importance...

      Répondre à l’urgence

      Je ne remercierai jamais assez mon ancienne cheffe qui m’a appris à questionner les urgences et à ne plus les accepter comme “allant de soi”. Avant, j’écoutais les urgences des autres, les deadlines qu’ils me donnaient, et j’essayais d’y répondre, quitte à me lever à 4 heures du matin pour finir à temps.

      1. Questionner

      Mon ancienne cheffe m’a appris à ne plus répondre directement « oui », mais à questionner l’urgence. J’ai appris à poser des questions comme :

      – Est-ce que ça peut attendre la réunion qu’on a déjà de prévue demain ?

      – Tu as besoin de ça pour quelle date ? (par exemple urgent ça veut dire dans 2 h ou dans une journée ?) Un mastonaute me disait qu’il aimait demander : « C’est urgent pour quand ? » (https://piaille.fr/@yanncphoto/114268331396473237)

      – Quel est le risque si on ne fait pas ça pour demain ? (spoiler, 9 fois sur 10, rien).

      2. Dire non

      L’autre truc que j’ai appris, c’est à dire non. Enfin plus précisément à ne pas dire oui.
      J’ai appris à me demander ce qui serait un délai convenable pour moi. C’est encore work in progress mais j’y arrive de mieux en mieux. J’ai appris à répondre « Je pourrais le faire pour le XXX », sans m’excuser, sans expliquer. Le plus surprenant, c’est que souvent, ça suffit.

      Mais avec certains forceurs, ça ne suffit pas. Soit il faut répéter non, soit je finis par craquer et le faire et je suis ensuite très en colère et j’écris un long article de blog...

      Pour aller plus loin

      - Il y a un livre (https://www.odilejacob.fr/catalogue/psychologie/psychologie-generale/affirmez-vous-face-aux-manipulateurs_9782415000660.php) qui m’a pas mal aidé à comprendre que toutes les personnes qui essaient de me forcer la main pour que je dise oui quand j’ai envie de dire non sont des manipulateurs. Ce livre qui m’a été recommandé par la psychologue du travail qui m’accompagne explique bien tous les mécanismes et donne des techniques pour s’affirmer face aux manipulateurs.

      J’ai récemment cherché des ressources sur l’urgence et sur la pression qu’on se met au travail, mais aussi dans nos associations et dans beaucoup trop de projet. Cet article m’a donné quelques références que j’ai envie de lire ... quand j’aurais le temps 😆 :
      https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/toujours-plus-vite-jusquou-irons-nous-avant-de-ne-plus-pouvoir-tenir-la-cadence

      https://blogz.zaclys.com/depuis-les-gorces/cest-urgent

    • Voilà le principe qui est mien (que mon ancien responsable répétait souvent) : « Il est urgent d’attendre. »

      Où l’on se rend compte bien souvent que les demandes sont effectivement rarement si urgentes que ça. Maintenant qu’on a adopté une méthodologie assez stricte dans mon équipe (à base de « sprints », donc si la demande est hors du sprint c’est niet 90% du temps), on a moins de soucis. Avant ça, quand j’avais un gros doute, pour savoir si c’était vraiment urgent, j’attendais de voir si la personne me relance sur le sujet et parfois le sujet était carrément oublié, c’était juste une lubie passagère d’un gus qui pensait que les petites mains allaient s’activer dans tous les sens pour son plaisir. Sans compter les deadlines fantaisistes : « on veut tel truc absolument pour tel jour » puis, quand on livre le jour J, ça change d’avis ("finalement on déploie le truc dans un mois, on t’avait pas dit ?"), ça tergiverse, on revoit le truc qui a été pensé à la va-vite et finalement sera livré bien plus tard (ou même pas du tout). Donc oui, il faut toujours questionner l’urgence et savoir dire non (quand on peut, évidemment j’ai bien conscience que mes problématiques de travailleur de bureau ne sont pas celles de l’usine, de McDo ou de l’entrepôt Amazon et que quand on est tout en bas de l’échelle dire « non » est rarement une option...).

      Non tu as juste envoyé 2 mails à 1 heure d’intervalle et un slack en disant à quel point c’était important pour le groupe / l’entreprise et que ça aiderait beaucoup si je le faisais vite.

      Ah ah, et à multiplier par le nombre d’outils : le message slack perso pour me dire qu’un message a été envoyé dans un autre salon slack (par la même personne, et que j’ai vu hein) + éventuellement le mail et le ticket sur le même sujet voire le summum : venir dans le bureau pour dire « t’as vu mon slack ? »... Tout ça pose la question au passage de la pertinence d’avoir une messagerie instantanée en entreprise.

  • Enormer Anstieg bei Notrufen : Warum in Berlin gerade das Gesundheitssystem kollabiert
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/warum-in-berlin-gerade-das-gesundheitssystem-kollabiert-li.2310917

    Le système de santé publique allemand s’écroule. A Berlin s’ajoutent les conséquences de la politique néolibérale d’austérité et de privatisation à celles de l’absence de prévision et plannification des ressources par les gouvernements municipaux.

    27.3.2025 von Andreas Kopietz, Christian Schwager - Der Rettungsdienst der Feuerwehr verzeichnet einen exorbitanten Anstieg bei Notrufen. Nie wurden mehr gezählt als in diesem Jahr. Wir nennen die Gründe.

    Den Zustand des Gesundheitssystems kann man an einer Zahl ablesen: 1580. So viele Notrufe gingen durchschnittlich pro Tag im Januar bei der Berliner Feuerwehr ein – nicht nur ein Allzeithoch für einen Januar, sondern auch im Schnitt täglich 120 Einsätze mehr als im Januar des vergangenen Jahres. Der Januar war sogar der einsatzstärkste Monat aller Zeiten.

    Auf den Monat gerechnet waren das etwa 49.000 Notrufe, von denen mehr als 44.000 allein den Rettungsdienst betrafen. Auch im Februar und im März liegen die Zahlen höher als sonst. In der vergangenen Woche lag die Zahl der Notrufe bei mehr als 1500 und teils auch bei 1600.

    Für den außergewöhnlichen Anstieg gibt es verschiedene Erklärungen. Die Grippewelle zum Beispiel, die im Januar einen Höhepunkt erreicht hatte und sich in den Februar und bis in den März fortsetzte. Es gibt tatsächlich viele Menschen, die wegen „Atemwegsbeschwerden“, so heißt das im Fachjargon – also wegen Husten und Schnupfen – den Feuerwehrnotruf 112 wählen.

    „Interessant ist, dass die Zahl der Notrufe bei fast allen Einsatzcodes erhöht ist. Wir merken, dass es einen erhöhten Bedarf an Versorgung gibt“, sagt Feuerwehrsprecher Vinzenz Kasch. Er vermutet: „Offenbar sind die weiteren Versorgungseinrichtungen im Gesundheitssystem maximal ausgelastet. Bei uns könnte das Aufkommen so hoch sein, weil es an anderen Stellen nicht mehr läuft.“ Er sagt, diese Vermutung würden Aussagen von Kollegen nahelegen, die von überfüllten Arztpraxen berichten und die bei der Kassenärztlichen Vereinigung (KV) telefonisch nicht durchkommen.
    Feuerwehr muss Missstände im Gesundheitswesen ausbaden

    Der Sprecher drückt sich sehr vorsichtig aus. Doch im Grunde badet die Feuerwehr die Missstände im Gesundheitswesen aus. Die Misere scheint sich derzeit in den exorbitant hohen Einsatzzahlen des Berliner Rettungsdienstes zu manifestieren.

    Mehr als vier Millionen Menschen nehmen das ambulante medizinische Versorgungssystem jedes Jahr in Anspruch in einer der etwa 5700 Berliner Arztpraxen. Die Patienten leben in Berlin, sind Touristen oder kommen aus dem Brandenburger Umland.

    Das Berliner Gesundheitswesen funktioniert wie ein System kommunizierender Röhren: Den Druck auf einer Seite bekommt die andere zu spüren. Dazwischen bewegt sich der Rettungsdienst der Feuerwehr, gleichsam als Indikator für einen chronischen Mangel.

    Praxis in Grünau macht dicht – die Praxen ringsum nehmen keine Patienten auf

    Dies wird vor allem in den Wintermonaten deutlich, wie die Statistik der Kassenärztlichen Vereinigung für den Beginn dieses Jahres verdeutlicht: Infekte verschärfen die Nachfrage nach ärztlicher Therapie. Der Bereitschaftsdienst der KV registrierte vermehrt Hausbesuche aufgrund von Erkältungen und Grippe. Mit zwölf Prozent rangierten diese Diagnosen auf Platz zwei hinter Rücken und Kreuzschmerzen (14 Prozent). Diese Art Beschwerden treten unabhängig von der Jahreszeit auf und könnten somit ein Hinweis darauf sein, dass die Betroffenen die KV-Nummer 116 117 wählen, anstatt sich an ihre Hausarztpraxis zu wenden.

    Möglicherweise, weil sie keine eigene haben. So hat erst im vergangenen Herbst in Grünau eine stark frequentierte Hausarztpraxis zugemacht, „wegen Fachkräftemangel“. Die Praxen ringsum nehmen keine neuen Patienten auf.

    Und so wird dieser Mangel in den Rettungsstellen der Krankenhäuser spürbar – in Treptow-Köpenick, in Marzahn-Hellersdorf, in Lichtenberg zum Beispiel. Dort liegt der Versorgungsgrad bei Hausärzten bei 90 beziehungsweise knapp 85 und etwa 78 Prozent – eine gefühlte Unterversorgung. Von einer „tatsächlichen Unterversorgung“ ist laut offizieller Bedarfsplanung erst bei weniger als 75 Prozent die Rede.

    Ärzte gehen in Rente und weniger Junge wollen Praxis gründen

    In Treptow-Köpenick, Marzahn-Hellersdorf und Lichtenberg wächst die Bevölkerung stark. Kassensitze – so heißen die Konzessionen, mit denen sich Ärzte niederlassen können – bleiben dort unbesetzt. Die KV sah sich deshalb gezwungen, in diesen drei Bezirken eigene Praxen einzurichten.

    Es gibt verschiedene Gründe für unbesetzten Kassensitze. Einer liegt darin, dass sich eine Praxis in manchen Gegenden mit einem sehr hohen Anteil an gesetzlich Krankenversicherten für die Betreiber finanziell nicht lohnt. Wenigstens für Hausärzte beschloss die scheidende Bundesregierung Ende vergangenen Jahres, die Budget-Grenzen wegfallen zu lassen, die dazu geführt haben, dass in Berlin durchschnittlich 20 Prozent der erbrachten Leistungen nicht von den Krankenkassen honoriert wurden.

    Der demografische Wandel ist ein weiterer Grund. Die geburtenstarken Jahrgänge der Ärzte gehen in den Ruhestand. Für das Berliner Gesundheitswesen bedeutet das, dass circa 20 Prozent der Ärzte zwischen 60 und 65 Jahre alt sind. Mehr als 15 Prozent haben diese Grenze überschritten. Gleichzeitig findet in dem Beruf ein Bewusstseinswandel statt. Die nachrückende Generation zieht eine Anstellung in einer Praxis der Selbstständigkeit vor. Waren 2018 lediglich 19 Prozent der Berliner Ärzte und Psychotherapeuten angestellt, machen sie inzwischen etwa ein Viertel aus – Tendenz steigend. Das unternehmerische Risiko, vor allem aber auch eine überbordende Bürokratie sind hierfür verantwortlich.

    Auch am Mittwoch zweithöchste Auslastungsstufe im Rettungsdienst

    Der Mangel in der ambulanten Versorgung macht sich nicht nur im Osten der Stadt, sondern auch in westlichen Randlagen wie etwa Reinickendorf bemerkbar. Für Marzahn-Hellersdorf jedoch untermauerte im Januar dieses Jahres eine schriftliche Anfrage der Fraktion der Linken im Abgeordnetenhaus den allgemeinen Abwärtstrend mit konkreten Zahlen. Bei den Hausärzten sank der Versorgungsgrad von 90 Prozent im Jahr 2020 schrittweise auf 82 Prozent 2024. Bei Kinder- und Jugendärzten ging das Angebot von 102 auf 91 Prozent zurück. Bei Hautarztpraxen kann bei 72 Prozent von einer Unterversorgung gesprochen werden.

    Wer also keinen Hausarzt findet, aber ein medizinisches Problem hat, wendet sich an die Rettungsstelle des nächstgelegenen Krankenhauses oder ist geneigt, eben den Notruf 112 anzurufen.

    Um diesen Ansturm wenigstens etwas abzufangen, hat die Berliner Feuerwehr am Dienstag ein neues System von Notfallkategorien eingeführt. Nach diesem werden die echten oder vermeintlichen Notfälle nach Dringlichkeit abgearbeitet. Lebensbedrohliche Fälle sollen innerhalb von zehn Minuten Hilfe erhalten. Bagatellfälle, die 20 Prozent des Aufkommens ausmachen, müssen länger warten – oder werden gleich von der Feuerwehr an die allerdings ebenfalls überlastete KV abgegeben. Gleichwohl musste die Leitstelle am Mittwoch erneut die zweithöchste „Auslastungsstufe 2“ ausrufen und war kurz vor dem Ausnahmezustand.

    #Allemagne #Berlin #sécurité_sociale #privatisation aladie #iatrocratie #urgences #pompiers #samu

  • Accueil des migrants : l’Etat condamné à indemniser une collectivité basque
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/02/14/accueil-des-migrants-l-etat-condamne-a-indemniser-une-collectivite-basque_65

    Accueil des migrants : l’Etat condamné à indemniser une collectivité basque
    Par Michel Garicoïx (Bayonne, correspondant)
    La cour administrative d’appel de Bordeaux vient de condamner l’Etat à rembourser 836 740 euros à la communauté d’agglomération Pays basque (CAPB) pour sa prise en charge de l’accueil de migrants sur la commune de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Dans son arrêt rendu public le 13 février, la juridiction bordelaise précise : « La communauté d’agglomération Pays basque est fondée à rechercher la responsabilité de l’Etat en raison de sa propre prise en charge de personnes en situation de précarité relevant de l’hébergement d’urgence, la carence de l’Etat étant avérée et prolongée. » Et de condamner l’Etat à rembourser à la collectivité de 330 000 habitants les frais de fonctionnement de l’année 2019.
    Coincé entre l’Adour et la voie ferrée Paris-Irun, le centre Pausa est un ancien bâtiment militaire jadis utilisé par la Légion étrangère. La ville de Bayonne l’a, à la fin de 2018, ouvert pour répondre à l’important passage de personnes migrantes venus de la proche frontière avec l’Espagne. Face à la précarité de ces personnes, en butte, de surcroît, à de l’insécurité et à des passeurs cupides, ce centre de transit est une étape pour que ces personnes puissent ensuite gagner d’autres agglomérations européennes. Depuis sept ans, près de 40 000 personnes ont pu y trouver un peu de répit, de sécurité et de chaleur. « C’est ce que nous devions faire à titre humanitaire », insiste Jean-René Etchegaray, maire (Renaissance) de Bayonne et président de la CAPB, lequel fustige les Etats et l’Union européenne, « absents aux rendez-vous de leurs obligations humanitaires ».
    D’un coût d’un million d’euros par an, Pausa est pris en charge financièrement par la CAPB. La ville de Bayonne assure sa gestion et a compté avec des associations caritatives, comme La Cimade, ou d’autres plus locales, telles Atherbea (« abri », en langue basque) ou Etorkinekin (« avec les immigrés »). Dans ce centre, ouvert sur la ville, passent des ressortissants essentiellement d’Afrique noire (Guinée, Côte d’Ivoire, Sénégal).
    Il y a quelques semaines, le préfet des Pyrénées-Atlantiques a décrit le département comme le premier de France pour le passage de migrants. Or, une dizaine de personnes ont, ces derniers mois, trouvé la mort en franchissant à la nage la Bidassoa, le fleuve frontalier, ou en étant heurtés par un train.L’effort financier de la CAPB a été voté de façon quasi unanime par ses élus, maires ou parlementaires, venus d’horizons politiques différents. Souhaitant ne pas être seule à assumer cette charge et devant la carence de l’Etat, la collectivité a, dès 2019, engagé un recours. Mais M. Etchegaray, également avocat, a d’abord été débouté en première instance, et a saisi la cour administrative d’appel de Bordeaux, qui vient donc accéder à sa demande.
    Reste que les quelque 800 000 euros à rembourser – la décision est exécutoire – ne concernent que la seule année 2019. Qu’en sera-t-il pour les périodes suivantes, jusqu’en 2024, pour lesquelles la CAPB a déjà déposé des requêtes ? L’Etat va-t-il former un pourvoi en cassation, la décision risquant de faire jurisprudence ? Après l’arrêt des magistrats bordelais, « cela peut, peut-être, donner des idées à d’autres collectivités. Surtout, cela montre à l’Etat que ce n’est pas parce qu’une personne est en situation irrégulière dans un pays qu’elle n’a pas le droit à un hébergement d’urgence », insiste M. Etchegaray, cité dans l’hebdomadaire local Mediabask.

    #Covid-19#migrant#migration#france#droit#sante#accueil#hebergement#urgence

  • Dans le parc social, un ménage sur cinq est en situation d’impayés de loyer d’au moins un mois, La Voix du Nord 10 janvier 2025
    https://www.lavoixdunord.fr/1541906/article/2025-01-10/dans-le-parc-social-un-menage-sur-cinq-est-en-situation-d-impayes-de-lo

    « Au 31 décembre 2022, en France, un ménage sur cinq en logement social avait au moins un mois de retard sur le paiement de son loyer », indique Emma Desette, directrice de l’Union régionale pour l’Habitat. « Les proportions sont les mêmes dans les Hauts-de-France. »

    La population qui vit en #logement_social est le plus souvent en situation de précarité, voire de grande précarité. Près des deux tiers occupent des logements #PLAI, réservés aux ménages les plus en difficulté. Pour en bénéficier, il faut déclarer moins de 12 759 euros par an pour une personne
    seule et 24 875 euros pour une famille de quatre personnes.

    « Pas une mince affaire »

    Et tous ne touchent pas l’#APL puisque seuls 51 % des habitants en logement social (ils sont 1,4 million dans les Hauts-de-France) bénéficient de l’allocation logement alors qu’ils sont 63 % à habiter un logement PLAI. La part des bénéficiaires de l’APL est par ailleurs en recul de six points par rapport à 2016 suite aux coupes budgétaires successives et la désindexation du montant de l’allocation.
    Dans ce contexte, la question des #impayés_de_loyers n’est pas « une mince affaire et un sujet qu’on peut laisser filer », explique Frédéric Fouret, directeur général adjoint chez Partenord Habitat. Chez ce bailleur, au 1 er janvier 2024, 11 266 ménages étaient en situation d’impayés d’au moins un mois sur un parc de 54 000 logements. Alors Partenord met en place une politique de prévention et d’accompagnement des #locataires. Elle n’hésite pas à financer des associations qui se rendent chez les locataires pour travailler la gestion du budget d’un ménage et surtout aider à trouver des solutions quand il y a des difficultés. « Tous les bailleurs sont très actifs sur ce sujet », indique Emma Desette.

    L’expulsion considérée comme « un échec »
    « Notre objectif est de traiter la dette au premier euro », développe Frédéric Fouret. Partenord a créé une « cellule bienveillance » [avec des barreaux en marshmallow] : au premier retard, des salariés appellent, des plans d’apurement sont mis en place, des étalements qui peuvent aller jusqu’à seulement réclamer 10 euros par mois sur une longue période [et peut-être même à perpet]. En arriver à une expulsion est considéré comme « un échec », insiste le bailleur.
    D’abord parce que c’est souvent un drame humain, et puis ça coûte 15 000 euros au bailleur, rapporte Frédéric Fouret. Heureusement, les expulsions sont rares et ne concernent que 0,1 % de locataires. Tout le travail effectué permet aussi que seuls 1,2 % des locataires sont concernés par des retards de paiement de loyers de plus d’un an contre 20 % pour des retards d’un mois.
    Lutter contre les impayés est une mission qu’ont intégrée les bailleurs, qui en tiennent aussi compte dans leur budget. Ainsi, l’année dernière, Partenord a fait définitivement une croix sur 1,6 million d’euros de dette que leur devaient leurs anciens locataires (sur 220 millions d’euros de chiffre d’affaires).
    La population concernée par ces retards est à 40 % en situation d’inactivité ou d’#incapacité. Mais 20% sont titulaires d’un CDI. « Entre bailleurs, on se faisait récemment la remarque qu’on a plus de salariés en difficulté qu’avant. »

    • « On a travaillé toute notre vie » : faute de retraite, Pascal et Mireille sont à la rue depuis leur expulsion
      https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/on-a-travaille-toute-notre-vie-faute-de-retraite-pascale-et-mireille-sont

      À 69 et 63 ans, ils n’avaient jamais pensé vivre ça. Pourtant, depuis le mois de juin, et l’#expulsion du logement qu’ils occupaient à Bagnolet, Pascal et Mireille sont à la rue. « Un matin, un huissier, un serrurier et quatre policiers ont sonné. J’ai ouvert et ils m’ont dit que j’avais quinze minutes pour partir », raconte Mireille. Ni l’un ni l’autre ne touchent encore leur retraite. Pour lui, « c’est une histoire de papiers ». « Il en manque toujours un », rouspète-t-il. Pour elle, une histoire d’âge : elle pourra y prétendre au mois de mars. Alors, en attendant, les deux vivent du RSA. Et Mireille insiste : Pascal est « malade, il est cardiaque ». « Il a fait un œdème pulmonaire et un infarctus l’année dernière », précise-t-elle.

      « Deux ans et demi de loyers impayés »

      Contacté, Est Ensemble Habitat, leur ancien bailleur, assume sa décision. « C’est un dossier qu’on a fortement suivi, on n’est pas familiers des expulsions », réagit le directeur général, Sébastien Jolis.
      Pour son T1 à 300 € par mois, Pascal — il était seul sur le bail — est endetté à hauteur de 9 000 €. Il reconnaît avoir arrêté de payer son loyer lorsqu’il s’est absenté plusieurs mois pour exercer son activité de marin-pêcheur dans le sud du pays.

      « Ça fait deux ans et demi de loyers impayés, précise Sébastien Jolis. Malheureusement, on n’avait plus de solution. On l’a soutenu au maximum de ce qu’on pouvait. Notre politique est claire : si le plan d’apurement est suivi, on arrête toutes les mesures. » Pourtant, explique le bailleur social, malgré les multiples rendez-vous avec les conseillères ou avec la directrice du contentieux en janvier, Pascal n’a jamais suivi sérieusement l’accord trouvé.

      Ce qu’il ne conteste pas. « Ils ne m’avaient pas spécifié de date de début, alors, je n’ai commencé à payer les 200 € qu’en mai. Sinon, je l’aurais fait avant. Vous savez, ce n’est pas marrant dehors. »
      « Au début, on est restés plusieurs semaines sur le palier de notre appartement, puis dans le petit parc. Mais bon, c’était l’été, ça allait », raconte Pascal. Depuis le début de l’hiver, c’est plus compliqué. « Un ancien voisin m’a dit qu’il nous laisserait sa voiture ouverte le soir dans le parking souterrain. Il fait quand même froid mais au moins, on ne dort pas sur le trottoir. » Le boucher leur a donné une grosse couette et régulièrement, il leur offre à manger. Tout comme la boulangère. Et puis, il y a cette dame, à Montreuil, Corine, qui les laisse se doucher chez elle tous les deux jours.

      Le 115, numéro d’hébergement d’urgence, Pascal et Mireille l’appellent régulièrement. « Mais il n’y a jamais de place. » En six mois, Pascal a réussi à obtenir quinze jours de mise à l’abri à l’hôtel. Mireille, elle, a dû débourser 300 € pour l’accompagner puisqu’elle n’était pas sur le bail de Bagnolet. L’association Amatullah a aussi pu les loger quinze jours. Et récemment, pour Noël et son anniversaire, un des fils de Mireille lui a offert quatre nuits d’hôtel. « J’ai deux enfants, qui ont une
      quarantaine d’années »
      , précise-t-elle. Mais pas question d’aller chez eux, dans le Sud, d’où elle est originaire. « Ils n’ont pas la place, puis on ne va pas casser leur couple. Et puis c’est à nous de les aider plutôt que l’inverse. »_

      Leur appartement déjà réattribué

      Leur logement n’est pas encore réoccupé, alors, ils ne comprennent pas pourquoi ils ne pourraient pas le récupérer. « Il a été réattribué », explique Est Ensemble Habitat, qui dit avoir plus de 30 000 dossiers en attente. Mais il n’a pas encore été vidé et les travaux de réhabilitation n’ont pas commencé. « Ce n’est pas notre politique de mettre les affaires des expulsés sur le trottoir. Alors, forcément, ça prend plus de temps. »
      « On a travaillé toute notre vie, c’est inadmissible qu’on nous laisse comme ça ! » s’indigne Pascal.
      Vendredi 3 janvier, il a été reçu par une assistante sociale de la ville. « Elle nous a dit qu’elle ne pouvait rien faire pour nous. Rien du tout. Alors, on va retourner dans la voiture, dans le froid. »

  • « Nous sommes en présence d’un trop grand nombre de personnes en difficulté » : l’alerte lancée par le président des Restos du cœur
    https://www.midilibre.fr/2025/01/13/nous-sommes-en-presence-dun-trop-grand-nombre-de-personnes-en-difficulte-l.

    Les Restos du cœur font toujours face à une hausse des demandes. Entretien avec le président de l’association, Patrice Douret.

    Les Restos du cœur se sont retrouvés dans une situation critique l’an dernier, rencontrez-vous toujours les mêmes difficultés ?

    Nous connaissons toujours le même niveau d’activité, nous sommes en présence d’un trop grand nombre de personnes en difficulté. Nos équipes sont donc extrêmement mobilisées actuellement sur cette 40e campagne des Restos du cœur.

    Le nombre de demandes est-il toujours en augmentation ?

    Oui, malheureusement, et nous avons du refuser 110 000 personnes l’a dernier, mais nous avons accueilli 1 300 000 personnes, c’est un chiffre très élevé.
    On n’a pas encore de tendances suffisamment consolidées cette année, en pleine période d’hiver, mais je suis à Montpellier aussi pour écouter nos équipes et les besoins sont importants. Les personnes qui viennent chez nous ont besoin d’une aide alimentaire vitale, mais souvent aussi d’un accompagnement (budgétaire, scolaire, accès aux droits…).

    Le profil des personnes qui poussent la porte des Restos du cœur évolue-t-il ?

    À l’époque de la création des Restos par Coluche, on parlait des nouveaux pauvres, on était en pleine crise économique avec le chômage de masse. Ces nouveaux pauvres sont toujours là, mais ils sont plus nombreux.

    On a beaucoup plus de familles désormais, des personnes qui travaillent et qui le 10 du mois, n’ont plus un seul euro. Ce qui nous frappe, c’est cette jeunesse, la moitié des personnes qu’on accueille ont moins de 25 ans, 39 % sont des mineurs et ce qui nous révolte, c’est que les bébés sont en constante augmentation.

    Comment l’expliquez-vous ?

    On a de plus en plus de familles monoparentales avec souvent des mamans seules, qui s’occupent de leurs bébés, elles sont obligées de s’arrêter de travailler parce qu’elles n’ont pas de solution de garde, ou c’est beaucoup trop cher, et l’arbitrage est de plus en plus difficile entre nourrir son enfant, lui acheter des produits d’hygiène, des couches, tout ça coûte très cher pour des familles en situation de précarité.
    C’est pour ça qu’on a décidé cette année de mettre la priorité sur la petite enfance, pour le dire modestement, parce qu’on ne sauvera pas le monde, on va essayer de lutter contre cette reproduction de la précarité pour qu’on arrête de constater que c’est une fatalité d’année en année. Il y a de plus en plus d’enfants qui naissent pauvres et ils mettront ensuite six générations avant de s’en sortir, comme le montrent les données de l’OCDE.
    Si on ne veut pas constater que les enfants qu’on reçoit aujourd’hui deviennent les adultes accueillis demain aux Restos du cœur, il faut essayer de tout faire pour les aider dès les trois premières années, c’est là que se construit le reste de la vie de cet enfant.

    Avec cet afflux de demandes, de plus en plus de personnes restent-elles à la porte des Restos
    du cœur ?

    Il y a de plus en plus de personnes en difficulté, en 2022 l’Insee estimait qu’il y avait un peu plus de 9 millions de personnes en situation de pauvreté monétaire en France et, parmi elles, beaucoup passent en dessous des radars, notamment les personnes qui vivent à la rue.
    Il y a toujours des publics aujourd’hui qui n’ont pas accès aux aides, c’est ce qu’on a constaté après la crise sanitaire avec beaucoup de personnes isolées en ruralité. Mais les associations ne peuvent pas remplacer les pouvoirs publics pour couvrir tous les besoins,

    Recensez-vous des difficultés particulières dans la région Occitanie ?

    Oui, dans cette région, où nous avons un peu plus de près de 9 000 bénévoles, on a constaté une augmentation de près de 30 % de la fréquentation des Restos l’année dernière, avec de fortes variations selon les départements, c’est un chiffre considérable.

    Dans l’Hérault, un peu plus de 3,6 millions de repas ont été distribués pendant la précédente campagne, c’est énorme pour un seul département. En Occitanie, ne serait-ce que sur les personnes que l’on rencontre à la rue, sur nos maraudes, sur nos camions du cœur, plus de 220 000 contacts ont été établis l’an dernier. Ce sont des chiffres importants et qui sont en évolution, avec une fréquentation qui ne cesse d’augmenter

    Quelles sont les perspectives ? Craignez-vous une aggravation de la situation ?

    Nous sommes inquiets, parce que le climat politique est instable. Lorsque nous avons lancé notre cri d’alarme en 2023, nous espérions des mesures réellement structurantes pour lutter contre la précarité à la racine. Nous restons très attentifs aussi à l’évolution de la situation économique et il n’y a rien qui nous rassure aujourd’hui.

    Vous ne bénéficiez pas, de plus, du même élan de solidarité que l’an dernier.

    Oui, très clairement. Les Français sont obligés déjà de faire des arbitrages dans leur propre vie personnelle pour se nourrir, se chauffer, se déplacer, s’habiller, il est clair que le choix d’aider les associations est plus difficile.

    #pauvres #pauvreté #alimentation #précarité_alimentaire

    • « Ça fait du bien d’aider les gens » : le succès des Restos du coeur ne se dément malheureusement pas
      https://www.midilibre.fr/2025/01/13/ca-fait-du-bien-daider-les-gens-le-succes-des-restos-du-coeur-ne-se-dement

      Le nombre de bénéficiaires aux #Restos_du_Cœur et de repas distribués augmente en région. Comme par exemple dans la petite antenne de Frontignan (Hérault) où Astrid, la nouvelle responsable est aussi aidée par l’association. Qu’importe le froid mordant, ils seront là, comme chaque mardi matin, certains arrivés à l’aube, résolus à attendre, pour l’ouverture hebdomadaire de l’antenne des Restos du cœur de Frontignan Un "petit" centre de "130 bénéficiaires, avec, notamment des personnes âgées ou des #mères_isolées", indique Astrid, la nouvelle responsable.

      Le regard bienveillant sur les allées et venues des bénéficiaires, elle fait feu de tout bois, un léger stress se dessinant sur son visage. Pensez donc : inscrite aux Restos depuis trois ans pour joindre les deux bouts, elle qui vit seule avec sa fille, devenue #bénévole voilà un an, elle dirige désormais le centre depuis un mois.

      "Quand on voit comment la vie est dure"

      "J’ai dit “non”, puis “oui”… Quand on voit comment la vie est dure, tu te sens utile, tu œuvres à la bonne cause. En fait, ça fait du bien d’aider… Et puis j’ai du temps et la gnaque", sourit Astrid, elle-même toujours dans le besoin alimentaire.
      "Quand tu n’as pas de courses à faire, tu gères mieux tes factures", dit-elle devant Monique, 60 ans, qui s’apprête à repartir le panier plein.
      "J’ai des endives, du riz, des pâtes, des bâtonnets végans qui me font la viande", énumère la sexagénaire en regardant son sac.
      Cette Sétoise, qui travaillait en maison de retraite, vit seule et avec 800 € de revenus, elle ne peut pas s’en sortir. Elle consacre 270 € au loyer, quelques euros pour s’acheter des vêtements "à la fripe", mais aussi 30 € chaque mois pour payer les factures de réparation de sa vieille voiture ou encore 80 € de gaz.

      "Et je ne mets pas le chauffage, sinon ça me fait augmenter la facture… Il ne reste pas grand-chose au final", calcule-t-elle. "Je remercie tous les Restos du cœur, des gens disent : "C’est la honte". Mais honte de quoi ? À mon âge ? J’ai eu les moyens, je ne les ai plus. Moi, l’alimentaire, ça me tient la semaine."

      Et pour s’aider, Monique consulte les recettes des Restos de l’Hérault, punaisées sur les murs du vaste local, une ancienne caserne.
      "Certains venaient une ou deux fois par mois,
      désormais, les gens ne vont pas louper une seule distribution alimentaire, ils en ont besoin tout le temps, c’est une tendance forte"
      , observe Sylvie Cadic, déléguée Occitanie de l’association forte de 13 associations départementales, 219 centres d’activité et 8700 bénévoles.

      Les bénéficiaires qui vivent dans la rue en forte augmentation de + 30 %

      Elle confirme "la précarisation qui s’est installée en région comme partout en France", avec beaucoup de personnes âgées, de familles monoparentales et de plus en plus de personnes à la rue : + 30 % pour la campagne 2023-24, soit 221 000 qui sont venus
      fréquenter l’association en Occitanie. Qui accueille toujours plus de nouveaux bénéficiaires, d’année en année.
      "J’ai encore fait quatre inscriptions aujourd’hui, c’est la moyenne chaque semaine", indique Ingrid, assise à la petite table qui lui sert de bureau.
      "Une dame m’a fait pleurer ce matin, tu t’impliques dans la vie des gens, elle avait les larmes aux yeux, en perdition, tout juste logée avec ses trois enfants… La vie est compliquée."
      La quadragénaire doit gérer l’équipe de 18 bénévoles – "une équipe en or qui m’aide" –, passer les commandes et les bons de livraison chaque semaine, assurer la chaîne du froid et de l’hygiène, axer l’accueil sur la petite enfance, priorité nationale cette année des Restos du cœur et donc gérer aussi les inscriptions suivant les barèmes de revenu.
      Patrice, à 50 ans tout rond, profitera de l’aide alimentaire pour la premières fois ce 14 janvier. Il vient de s’inscrire à Frontignan et assume.
      "Je viens de perdre mon boulot et mon appartement, je suis chez ma mère qui a une petite retraite… J’ai jamais demandé d’aide à qui que ce soit, à 50 ans, vous vous rendez compte ? J’avoue que là, c’est plus dur qu’avant… Mais je ne suis pas orgueilleux, quand j’ai besoin d’aide, je le demande, pour que l’on puisse manger à notre faim", nous indique cet homme au sourire affable et au petit bouc sur le menton. "Et je suis un fan de Coluche, c’est ma génération."
      Alors Patrice, qui recherche du boulot dans la restauration, se nourrit de pâtes à la sauce tomate, récupère les paniers des invendus dans les supermarchés, "4 € les quatre kilos d’endive" et se connecte sur Too good to go, une application de géolocalisation qui recense, localement, des paniers anti-gaspi à très peu de frais.

      "Nous avons une augmentation de nombre de repas distribués de 30 % en Occitanie avec une pointe dans l’Aude, + 76 %", précise Sylvie Cadic, la déléguée régionale.

      (détail : Too good to go c’est souvent seulement 30% moins cher que les produits avec DLC, pas mieux)

    • La baisse des dons entraîne la fin du libre-service alimentaire du Secours populaire d’Argentan
      https://www.ouest-france.fr/normandie/argentan-61200/la-baisse-des-dons-entraine-la-fin-du-libre-service-alimentaire-du-seco.

      Hausse des bénéficiaires, #baisse_des_dons [tout comme dans les épiceries solidaires https://seenthis.net/messages/1094887 ] : le calcul a fini par être trop négatif pour le libre-service alimentaire du #Secours_populaire d’Argentan (Orne). Fermé durant le mois de décembre 2024, ce service d’aide alimentaire à tout petits prix, sans critères sociaux, ne rouvrira pas.

      « Nous avons eu beaucoup trop de monde par rapport aux denrées qui sont en baisse, explique Charlène Brindejonc, directrice et secrétaire générale du Secours populaire de l’Orne. On privilégie les gens qu’on accompagne pour un coup de pouce ou sur la durée, sur entretien. »

      « On cherche de nouveaux leviers »

      La baisse des dons n’est pas nouvelle. « Tout ce qui est produit alimentaire baisse en continu depuis 2018, indique Charlène Brindejonc. Nous essayons d’aller chercher des dons auprès des industriels [car la grande distribution a trouvé des moyens de valoriser ses surplus et autres invendables] et nous avons de plus en plus recours à l’achat de produits. » Une situation qui n’est pas durable. « On cherche de nouveaux leviers mais la tendance n’est pas favorable. »

      Tout se passe comme si après les « nouveaux #pauvres » des années 80 (création des restos du coeur), il fallait de nouveaux nouveaux pauvres (sous certaines conditions, cf. le réfugié ukrainien, mais ça s’use vite) pour encourager les dons commerciaux ou individuels, comme c’est le cas pour les étudiants depuis le covid https://seenthis.net/messages/1094885

      Sauf exception micro-locales, les pauvres ne sont pas vintage

    • Précarité : « Je sais que je vais mourir dans cette ville », les bénévoles de l’association humanitaire de Montpellier confrontés à la détresse des sans-abri
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/precarite-je-sais-que-je-vais-mourir-dans-cette-ville-l

      Depuis sa création voilà 10 ans, l’association humanitaire de Montpellier ne chôme pas. Chaque soir, c’est la queue devant le local où quelque 200 #repas sont distribués par des bénévoles, au quotidien. L’AHM est souvent le dernier refuge pour de nombreux SDF, qui y trouvent un repas chaud à défaut d’un toit.

      (où l’on voit poindre la menace d’un très relatif trouble à la bienséance donc à l’ordre public : mourir sur un trottoir ou dans un parking)

  • Pour sauver son #aéroport de #Pau, le chantage de #Bayrou aux dépens de la #santé de milliers de Franciliens | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/220125/pour-sauver-son-aeroport-de-pau-le-chantage-de-bayrou-aux-depens-de-la-san

    LeLe fait du prince. Pour répondre au désir du premier ministre François Bayrou d’avoir une ligne aérienne entre la capitale et son #fief de Pau (Pyrénées-Atlantiques), des habitant·es du #Val-de-Marne, un des départements les plus pauvres d’Île-de-France, continueront d’éprouver les pollutions dues aux mouvements de l’aéroport d’Orly jusque tard dans la nuit.

    Fin décembre, Le Canard enchaîné a dévoilé que le patron du #MoDem avait « mis dans la balance » son soutien à Michel #Barnier, alors premier ministre, pour sauvegarder la ligne aérienne entre l’aéroport d’#Orly et la ville dont il continue d’être maire. #Transavia, filiale low cost du groupe #Air_France-KLM qui assurait le trajet, avait annoncé en août dernier la suspension de la #ligne pour fin octobre 2024. 

    Le taux de #fréquentation de celle-ci a dégringolé depuis la pandémie de Covid-19 au point qu’elle est devenue déficitaire pour la compagnie. Par ailleurs, Air France propose déjà plusieurs vols quotidiens entre la cité béarnaise et l’aéroport de #Roissy-Charles-de-Gaulle. Et à l’heure de l’#urgence_climatique, neuf trains par jour connectent #Pau_à_la_capitale en moins de cinq heures.

    Agrandir l’image : Illustration 1
    © Photomontage Armel Baudet / Mediapart
    Afin de satisfaire François Bayrou, le cabinet de Michel Barnier a exhorté à l’automne dernier la direction d’Air France-KLM de maintenir la liaison Pau-Orly. En échange de la relance de cette onéreuse desserte aérienne, la compagnie a demandé au premier ministre d’alors d’adoucir le projet de relèvement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), une mesure portée par le gouvernement dans le budget 2025 afin d’aider à rétablir les comptes publics.

    Selon les informations de Mediapart, la direction d’Air France-KLM a mis une seconde condition sur la table pour répondre aux velléités de François Bayrou. La compagnie a en effet demandé que la conclusion d’une étude d’impact des nuisances sonores nocturnes à l’aéroport d’Orly lui soit le plus favorable possible. Le groupe pourrait ainsi continuer à faire voler un maximum d’avions jusque tard dans la soirée, mais au détriment de l’exposition des riverains aux pollutions.

  • Pourquoi acceptons-nous l’inacceptable ?

    Et comment construire une #santé_mentale_collective ?

    Les #injustices_sociales en France, comme la réforme des retraites, les discriminations raciales et la violence policière, sont exacerbées par des politiques migratoires répressives et des discours xénophobes. Les communautés LGBTQIA+, notamment les personnes trans, subissent aussi des attaques violentes et des régressions législatives. Ces inégalités sont systématiques et marginalisent des millions de personnes. Cependant, malgré ces luttes et mobilisations, une #résignation collective persiste, en partie à cause de mécanismes psychologiques invisibles qui rendent l’inacceptable acceptable.

    Malgré ces défis, des mouvements comme les Gilets jaunes ou les luttes féministes et antiracistes/décoloniales montrent que la #colère et la #résistance existent. Mais pourquoi ces élans s’essoufflent-ils ? Cette question dépasse les seules causes économiques et politiques, elle touche à des mécanismes psychologiques profonds. Ces mécanismes qui nous poussent à accepter l’inacceptable peuvent être déconstruits. En repensant la #santé_mentale comme un enjeu collectif, nous pouvons transformer notre manière de percevoir l’#injustice, en créant des espaces de #solidarité et d’#action commune. C’est à travers cette réinvention de notre rapport à l’autre et à la société que nous pourrons espérer changer les choses.

    Les mécanismes psychologiques de l’acceptation de l’inacceptable

    S’habituer à l’inacceptable ou le biais d’#adaptation

    Imaginez un bruit constant dans votre environnement, comme celui d’un ventilateur. Au début, ce bruit vous dérange, mais à mesure qu’il persiste, votre cerveau l’intègre et vous finissez par ne plus le remarquer. Ce phénomène, appelé #biais_d’adaptation, joue un rôle similaire face aux conditions de vie dégradées.

    Dans les sociétés contemporaines, ce biais se manifeste par l’#acceptation progressive de situations pourtant insupportables : précarité croissante, dégradation des services publics, ou explosion des prix de l’énergie. Par exemple, en France, le démantèlement progressif des hôpitaux publics, documenté par des sociologues comme Pierre-André Juven (La casse du siècle : À propos des réformes de l’hôpital public), a conduit à une pénurie de soignants et de lits. Pourtant, cette réalité est perçue comme une « #nouvelle_normalité » à laquelle il faudrait s’adapter, et non comme un #problème_systémique à résoudre.

    Ce phénomène se retrouve également dans des sphères plus personnelles. Prenons l’exemple du monde professionnel : un travailleur qui, année après année, voit ses #conditions_de_travail se dégrader – une #surcharge de tâches, des heures supplémentaires non payées, ou des #pressions_managériales croissantes – finit souvent par intégrer ces contraintes comme faisant partie du « métier ». Il rationalise : « C’est comme ça partout » ou « Je dois m’estimer chanceux d’avoir un emploi. » Pourtant, ces #ajustements_psychologiques masquent souvent une #souffrance profonde. En acceptant ces conditions, le salarié s’adapte à un #environnement_hostile sans remettre en question la structure qui en est responsable.

    De la même manière, les personnes racisées développent des #stratégies_d’adaptation face aux discriminations systémiques. Un exemple frappant est celui des #contrôles_au_faciès. Pour beaucoup, cette pratique récurrente devient une « #routine » : éviter certains quartiers, anticiper les interactions avec la police en préparant leurs papiers, ou encore minimiser l’expérience en se disant que « cela aurait pu être pire ». Ces #stratégies_d’ajustement sont des #mécanismes_de_survie, mais elles renforcent également la #banalisation de l’#injustice. Comme le souligne le sociologue Abdellali Hajjat dans ses travaux sur l’islamophobie et les discriminations, cette #normalisation contribue à invisibiliser les #violences_structurelles, car les individus finissent par intégrer ces traitements comme des faits inévitables de leur quotidien.

    D’un point de vue psychologique, cette #capacité_d’adaptation est un #mécanisme_de_protection : notre cerveau tend à minimiser les #chocs_émotionnels en « normalisant » ce qui devrait être exceptionnel. Mais cette adaptation, si elle nous protège individuellement, nous empêche collectivement de reconnaître l’#urgence_d’agir et peut paralyser l’#action_collective.

    L’#effet_de_normalisation : rendre l’injustice ordinaire

    Autre mécanisme à l’œuvre : l’effet de #normalisation. Les inégalités sociales, souvent présentées comme inévitables dans les discours politiques et médiatiques, finissent par être acceptées comme un état de fait.

    Prenons l’exemple des écarts de richesse. Lorsqu’un PDG gagne 400 fois le salaire moyen de ses employés, cette réalité devrait susciter l’indignation. Mais les récits dominants – comme celui de la « méritocratie » ou du « risque entrepreneurial » – transforment ces écarts en phénomènes normaux, voire légitimes. Les médias jouent ici un rôle central : en valorisant des figures comme Elon Musk ou Jeff Bezos, ils participent à cette construction idéologique. Comme l’explique le sociologue Pierre Bourdieu dans Sur la télévision, les médias ne se contentent pas de relater les faits : ils contribuent à modeler notre perception de ce qui est acceptable ou non.

    Cet effet de normalisation s’étend aussi à d’autres domaines. Les politiques d’#austérité, par exemple, sont souvent présentées comme des « nécessités économiques », rendant leurs conséquences – licenciements, fermetures de services publics – moins contestables. Les #discours_politiques insistent obstinément sur des #impératifs comme « réduire la dette publique » ou « améliorer la compétitivité », occultant les impacts humains et sociaux de ces choix. En nous habituant à ces récits, nous acceptons ce qui devrait être combattu.

    Cependant, il est essentiel de souligner que cette normalisation n’est ni totale ni irréversible. De nombreux travailleurs et travailleuses refusent ces conditions et s’organisent pour les contester. Les mouvements sociaux, les grèves et les luttes syndicales témoignent d’une résistance active face à cette normalisation.

    On peut par exemple observer le cas des femmes de chambre de l’hôtel Radisson Blu à Marseille déjà traitée par mon collègue Guillaume Etievant dans son article dédié. Après plusieurs mois de grève en 2024, ces travailleuses ont obtenu des augmentations salariales, une réduction des horaires de travail, et des compensations pour les heures supplémentaires. Elles ont ainsi mis en lumière les conditions de travail inacceptables qui étaient perçues comme normales dans l’industrie hôtelière, et ont prouvé qu’une organisation collective peut renverser cette « normalité ». En comparaison, la #lutte du personnel de l’hôtel Ibis Batignolles à Paris, bien qu’elle ait pris fin, illustre également comment les conditions de travail dégradées peuvent être confrontées par la mobilisation collective.

    Ces #grèves illustrent un point crucial : en conscientisant les mécanismes de normalisation, il devient possible d’agir collectivement. Identifier ces récits qui banalisent l’injustice, les déconstruire, et s’organiser pour les contester sont des étapes indispensables pour transformer une indignation individuelle en une action collective. Ainsi, si l’effet de normalisation est puissant, il n’est pas insurmontable. Les #résistances_collectives montrent qu’il est possible de refuser l’inacceptable et de poser les bases d’une société plus juste.

    Le biais d’#impuissance apprise : quand l’échec paralyse

    Enfin, le #biais_d’impuissance_apprise joue un rôle crucial dans notre passivité face aux injustices. Décrit par le psychologue #Martin_Seligman dans les années 1960, ce biais se développe lorsqu’un individu, confronté à des situations où ses efforts ne produisent aucun effet, finit par croire qu’il est incapable de changer quoi que ce soit.

    Sur le plan collectif, ce biais se manifeste après des mouvements sociaux réprimés ou qui échouent à obtenir des victoires significatives. Les manifestations massives contre la réforme des retraites en France en 2023, bien qu’intenses, n’ont pas empêché son adoption. Pour beaucoup, ce type d’échec renforce un sentiment d’inutilité de l’#action_politique. Cette #impuissance_apprise n’est pas seulement un phénomène individuel : elle est renforcée par des stratégies institutionnelles. La #répression_policière, les discours dénigrant les grèves ou les mobilisations, ou encore la lenteur des changements politiques contribuent à installer ce #sentiment_d’impuissance. Ces mécanismes participent à la #reproduction_des_inégalités en paralysant toute velléité de contestation comme l’indique la sociologue Monique Pinçon-Charlot.

    Ces #biais_cognitifs – l’adaptation, la normalisation et l’impuissance apprise – agissent de manière insidieuse pour nous maintenir dans l’acceptation de l’inacceptable. Les comprendre, c’est déjà commencer à s’en libérer. Mais ces mécanismes ne suffisent pas à expliquer la #passivité_collective : ils s’articulent à des structures sociales et économiques qui les renforcent.

    La #charge_psychologique_individuelle dans un système oppressif

    L’#individualisation des #problèmes_sociaux

    Beaucoup de personnes se retrouvent à vivre des situations difficiles, comme le chômage ou la pauvreté, dans la solitude, se sentant souvent responsables de leur propre sort. Cette #culpabilisation est renforcée par un #discours_dominant qui fait porter la faute sur l’individu, et non sur le système qui produit ces inégalités. C’est désormais bien connu, il suffit de “#traverser_la_rue” pour trouver du travail. Pourtant, il n’y a pas de honte à être confronté à des difficultés qui échappent à notre contrôle. Le #chômage, par exemple, est largement le résultat d’un marché du travail précarisé et d’une économie qui valorise l’exploitation plutôt que le bien-être. Il est essentiel de rappeler qu’il n’y a aucun aveu d’échec à se retrouver dans une situation où les structures économiques et sociales sont défaillantes. Ce n’est pas un échec personnel, mais bien une conséquence de l’organisation injuste du travail et des ressources.

    Le #capitalisme_émotionnel : une #aliénation des sentiments

    Le “capitalisme émotionnel” désigne la manière dont notre société capitaliste transforme nos #émotions en une #responsabilité_personnelle et une marchandise. Dans ce système, il nous est constamment demandé de « rester positif », de « faire face » et de « réussir malgré les difficultés », en particulier dans des contextes d’injustice sociale et économique. L’idée de la « #résilience », souvent véhiculée par les médias et les institutions, devient un impératif moral : si vous échouez à être heureux malgré les adversités, c’est de votre faute. Cette pression constante pour gérer nos émotions comme une #performance_individuelle fait partie d’un processus plus large d’#aliénation_émotionnelle. En d’autres termes, nous sommes poussés à croire que nos émotions et notre bien-être sont des éléments que nous pouvons maîtriser par la #volonté seule, alors qu’ils sont en réalité fortement influencés par les conditions sociales et économiques. Cela nous empêche de voir que nos luttes intérieures ne sont pas des défaillances, mais des réponses normales à des systèmes qui ne répondent pas aux besoins fondamentaux des individus.
    Le #capitalisme_émotionnel est donc un outil de contrôle social, car il détourne notre attention des causes profondes de notre #mal-être (injustices sociales, précarité, discriminations) et nous fait croire que notre souffrance est une question d’#aptitude_personnelle à surmonter les épreuves. Cela crée un sentiment de culpabilité, car on nous fait porter la #responsabilité de nos émotions et de notre résilience, sans jamais questionner les #structures_sociales qui alimentent cette #souffrance.

    Construire une santé mentale collective : la santé mentale comme #bien_commun

    Pour dépasser les limites de l’individualisme, il est essentiel de repenser la santé mentale comme un bien commun. Plusieurs initiatives inspirées des luttes féministes et des communautés marginalisées ont démontré que des structures communautaires de soutien peuvent offrir des solutions alternatives. Par exemple, les centres sociaux autogérés ou les réseaux d’entraide pour les travailleurs précaires permettent de créer des espaces où les personnes peuvent partager leurs expériences et trouver du soutien, loin des logiques de consommation des soins traditionnels. Ces espaces permettent de reconstruire des liens sociaux, de se soutenir mutuellement et de remettre en question l’#isolement imposé par les structures capitalistes.

    Dépolitiser l’#aide_psychologique individuelle pour la repolitiser

    L’accès aux #soins_psychologiques n’est pas égalitaire. Pour beaucoup, les thérapies sont hors de portée, soit en raison des coûts, soit à cause de l’absence de structures accessibles dans certains quartiers ou pour certaines populations. De plus, tous les thérapeutes ne partagent pas nécessairement une vision progressiste ou collective de la #santé_mentale. Il est donc essentiel de ne pas considérer la #thérapie comme une solution unique ou universelle à des problèmes sociaux qui sont avant tout politiques.
    Plutôt que de pathologiser systématiquement les effets du système sur les individus, il est plus pertinent de reconnaître que les #souffrances_psychologiques, dans de nombreux cas, sont des réponses normales à des conditions sociales et économiques injustes. Cependant, cela ne veut pas dire que la santé mentale doit être entièrement politisée de manière simpliste ou que l’on doit jouer aux « apprentis sorciers » de la #psychiatrie. L’enjeu est de comprendre qu’un #soutien_psychologique efficace doit tenir compte du contexte social et des inégalités qui peuvent fragiliser un individu. Les modèles de soutien collectifs, comme les #thérapies_communautaires ou les initiatives de santé mentale qui se nourrissent des #luttes_sociales (féministes, anticapitalistes, etc.), offrent des alternatives intéressantes. Elles ne visent pas à remplacer les #soins_individuels mais à compléter une approche qui permet de sortir de l’isolement, de reconnaître la dimension sociale des souffrances et d’offrir des #espaces_d’entraide où les individus peuvent se sentir soutenus collectivement.

    L’action politique comme remède à l’impuissance

    Redonner un sens à l’action collective est essentiel pour contrer le #sentiment_d’impuissance que beaucoup de personnes ressentent face aux injustices sociales. Participer à des #mouvements_sociaux peut être un moyen puissant de reconstruire l’#espoir et de lutter contre l’isolement. Cependant, il est important de souligner qu’il n’y a aucune culpabilité à ne pas être impliqué dans ces actions. Chacun évolue à son rythme, et l’#engagement_politique ne doit pas être un fardeau supplémentaire. Ce qui est essentiel, c’est d’être conscient des dynamiques collectives et de comprendre que, même si l’engagement direct dans les luttes peut sembler difficile ou épuisant, il existe des façons diverses et variées de soutenir la justice sociale. Il n’est pas nécessaire de répondre à une injonction de « se bouger le cul » pour se sentir utile. Beaucoup de personnes, éssoré.e.s par des oppressions systémiques telles que la toxicité managériale, le racisme, le validisme ou les violences faites aux personnes LGBTQIA+, peuvent se retrouver dans une situation de souffrance où chaque geste peut sembler trop lourd. La #solidarité ne se limite pas à l’action visible ; elle peut aussi passer par la création d’espaces de soutien, le partage d’informations, ou simplement par l’écoute et la compréhension. L’important est de trouver des moyens de participer, à son rythme et selon ses capacités.

    Les victoires obtenues par des mouvements sociaux, comme l’augmentation du salaire minimum ou la reconnaissance des droits des travailleurs, ont un impact psychologique direct : elles brisent le sentiment d’impuissance et rappellent qu’il est possible de transformer la réalité. Ces victoires, bien qu’elles puissent sembler petites à l’échelle globale, nourrissent l’espoir et renforcent la solidarité. Faire de la #justice_sociale une condition de la santé mentale implique de revendiquer des #politiques_publiques qui réduisent les inégalités et permettent à chacun de vivre dignement. Des propositions telles que l’accès gratuit aux soins psychologiques sont des leviers importants pour garantir une santé mentale collective et émancipée.

    Les mécanismes psychologiques qui nous poussent à #accepter_l’inacceptable ne sont ni inévitables ni figés. En comprenant mieux ces biais, en décryptant l’effet de normalisation et en reconnaissant l’impact de l’individualisation des problèmes sociaux, nous pouvons démystifier cette #résignation_collective. Nous avons le pouvoir de déconstruire ces dynamiques à travers l’éducation, la solidarité et, surtout, l’action collective. Ce processus n’est pas facile, mais il est possible. Changer de regard sur les inégalités, c’est déjà commencer à les transformer. Ce n’est pas un effort solitaire, mais une démarche collective, qui commence par la reconnaissance des souffrances et la volonté d’agir ensemble pour y remédier.

    https://www.frustrationmagazine.fr/pourquoi-acceptons-nous-l-inacceptable

    #invisibilisation #accès_aux_soins #psychologie

    déjà signalé par @gorekhaa :
    https://seenthis.net/messages/1092977

  • Limeil-Brévannes : grève du plus grand hôpital gériatrique d’Île-de-France
    https://www.bfmtv.com/paris/replay-emissions/bonjour-paris/limeil-brevannes-greve-du-plus-grand-hopital-geriatrique-d-ile-de-france_VN-2

    Le personnel de l’#hôpital Émile Roux à Limeil-Brévannes (APHP) observe une #grève depuis plusieurs jours pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et les difficultés à prodiguer des #soins convenables aux patients gériatriques.

    Grève aux urgences du centre hospitalier d’Auch : la CGT lance un appel au rassemblement ce mercredi
    https://www.ladepeche.fr/2025/01/13/greve-aux-urgences-du-centre-hospitalier-dauch-la-cgt-lance-un-appel-au-ra

    Un appel au rassemblement a été lancé par le syndicat CGT ce mercredi 15 janvier à 9 h 30. Il s’inscrit dans le cadre de la grève illimitée portée par l’équipe paramédicale des #urgences du centre hospitalier d’Auch depuis le vendredi 27 décembre.

    « Même hors période de crise, l’hôpital n’y arrive plus ! » : manifestation des personnels du #CHU pour sauver les urgences de Montpellier
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/meme-hors-periode-de-crise-l-hopital-n-y-arrive-plus-ma

    Urgences de Villeneuve-Saint-Georges : 100 % de grévistes, 100 % de satisfaction
    https://www.cgt.fr/actualites/ile-de-france/sante-action-sociale/conditions-de-travail/urgences-de-villeneuve-saint-georges-100-de-grevistes-100-de-satisfaction

    Après onze jours de grève, les agent·es des urgences de l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges (94) ont obtenu un renfort de 14 postes pour permettre au service de fonctionner correctement.

  • #Argentine : #Expulsion des #Mapuches dans le #parc_national #Los_Alerces

    Dans la matinée du jeudi 9 janvier, une expulsion d’une communauté mapuche a commencé à #Chubut. Le juge fédéral d’Esquel, #Guido_Otranto, a autorisé les forces de police à mener cette opération. La communauté mapuche #Paillako, occupe les terres depuis 2020, le gouvernement national a décidé de ne pas prolonger la loi N.º 26.160 sur l’#urgence_territoriale_indigène qui suspendait l’exécution des expulsions dans les territoires réclamés par certains groupes. Cette décision, leur donne le pouvoir d’agir en défense de la propriété privée et de l’ordre juridique sur tout le territoire national.


    https://secoursrouge.org/argentine-expulsion-des-mapuches-dans-le-parc-national-los-alerces
    #peuples_autochtones

  • Essonne : une patiente de 20 ans meurt aux urgences après des heures d’attente
    https://www.liberation.fr/societe/sante/essonne-une-patiente-de-20-ans-decede-aux-urgences-apres-des-heures-datte

    L’édition locale du quotidien explique qu’à son arrivée, la jeune femme est en hyperthermie et qu’elle « est bien debout sur ses deux jambes, accompagnée par sa famille ». Sa maladie s’attaquerait aux globules rouges, « pouvant entraîner une anémie ». Si elle a bien été vue par un infirmier, avant d’être installée sur un brancard, « son état se serait progressivement dégradé, tout au long de la journée ».

    [...]

    Une enquête interne est en cours mais certaines sources évoquent au Parisien de « possibles dysfonctionnements » et l’absence de « lits d’aval » - des places pour des hospitalisations « de quelques jours » – dans le service. Ainsi, plusieurs patients qui requièrent d’être alités le sont dans des couloirs ou dans des box. Les lieux étant alors surchargés de patients. « Année après année, on a fermé les lits, réduit les effectifs. Ce genre de drame devait arriver », souligne une source syndicale auprès de nos confrères.

    #santé

  • #Mayotte : #histoire_coloniale, fractures sociales et désastre environnemental

    Mayotte, petite île de l’océan Indien, symbolise à elle seule la collision brutale entre histoire coloniale, fractures sociales et désastres environnementaux. Département français depuis 2011, elle est un territoire en #crise, où la #misère humaine et les #catastrophes_naturelles s’entrelacent dans une spirale infernale. Les événements récents – #séismes, #tornades, #montée_des_eaux – ne sont que la face visible d’un #effondrement plus global. Ils révèlent une #vulnérabilité accumulée sur des décennies, amplifiée par des promesses non tenues, des #inégalités criantes et une gestion déconnectée des réalités locales.

    En 1974, Mayotte se sépare des Comores à l’issue d’un référendum où les Mahorais choisissent de rester français. Ce choix, né du désir d’échapper à l’instabilité politique des Comores indépendantes, place l’île dans une situation paradoxale : elle devient un territoire français entouré de voisins économiquement fragiles. Cette appartenance à la République française, vue comme une chance à l’époque, isole Mayotte de son propre environnement géographique et culturel. Rapidement, cette singularité engendre des tensions avec les autres îles de l’archipel, notamment l’île comorienne d’#Anjouan, d’où proviennent chaque année des milliers de migrants.

    L’intégration comme département, survenue en 2011, devait marquer une nouvelle ère pour Mayotte. Les Mahorais espéraient voir leur île se développer et accéder à des droits égaux à ceux des métropolitains c’est-à-dire que s’y applique pleinement les lois françaises et européennes, à la différence d’une collectivité territoriale. Mais cette #départementalisation s’est révélée un leurre. La croissance fulgurante de la population, (76 000 habitants en 1991, 300 000 habitants en 2023), dépasse largement la capacité des #infrastructures et des #services_publics à répondre aux exigences, tout en exacerbant l’obsolescence des équipements, faute d’entretien.

    Effondrement des services publics

    L’#éducation, en particulier, est le symbole de cet #échec. Avec des classes surchargées, des enseignants en sous-effectifs et des écoles délabrées, le #système_scolaire est incapable de répondre aux besoins d’une jeunesse nombreuse et en quête d’avenir. Cet effondrement du #système_éducatif alimente un sentiment d’#abandon et de #mépris parmi les Mahorais. Ils constatent chaque jour que la promesse d’#égalité_républicaine reste une illusion.

    Les infrastructures sanitaires et sociales sont tout aussi défaillantes. Les femmes comoriennes qui bravent les flots pour accoucher à Mayotte afin que leurs enfants acquièrent la nationalité française, contribuent à une #pression_démographique croissante. Mais ces enfants, bien que nés sur le sol français, grandissent souvent dans des conditions indignes. Ils alimentent les #bidonvilles, des espaces d’#exclusion où se forment des #bandes_de_jeunes livrés à eux-mêmes, vecteurs de #violences et d’#émeutes récurrentes. À leur majorité, en vertu du #droit_du_sol, ces enfants peuvent acquérir la #nationalité_française.

    La #colère gronde dans une population qui se sent méprisée, prise en étau entre un État central distant et des besoins locaux criants. Mais ce mépris ne se limite pas aux politiques sociales : il se manifeste aussi dans la gestion de l’#environnement. Mayotte est une île en pleine #dégradation_écologique, où les bidonvilles, sans réseaux d’#assainissement, rejettent leurs #déchets dans une #mer polluée, comme j’ai pu l’étudier dans le cadre d’une mission pour l’association Littocean. La destruction des #mangroves (due à un #développement_urbain incontrôlé et au #changement_climatique) et en conséquence des #récifs_coralliens, essentiels pour limiter l’#érosion et les submersions marines, témoigne de l’incapacité à relier environnement et développement.

    Une gestion écologique devenue symbole technocratique

    À cela s’ajoute un paradoxe criant : tandis que les populations locales luttent pour survivre, des moyens considérables sont mobilisés pour protéger l’écosystème marin par le biais du #parc_naturel de Mayotte. Ce parc, destiné à préserver la #biodiversité exceptionnelle des récifs coralliens, devient un symbole d’une gestion technocratique déconnectée des réalités humaines. Les Mahorais, exclus de ce projet, perçoivent cette #conservation comme une nouvelle forme de #colonialisme : une « #colonisation_bleue » où la priorité est donnée à la #nature, administrée par l’État français, au détriment des habitants. Ce fossé entre la préservation de l’environnement et les besoins des communautés accentue le #sentiment_d’abandon et l’idée que Mayotte n’est qu’un territoire périphérique, instrumentalisé pour des objectifs extérieurs et géopolitiques, traité comme une colonie et non comme un territoire français à part entière.

    Dans ce contexte, le changement climatique agit comme un catalyseur. Il intensifie les phénomènes naturels extrêmes, tels que les cyclones ou les #sécheresses, et exacerbe les inégalités. L’élévation du niveau de la mer menace directement les habitations précaires situées sur les littoraux, tandis que les ressources en #eau, déjà insuffisantes, s’amenuisent. Les catastrophes naturelles se multiplient, mais elles ne sont pas de simples fatalités : elles frappent un territoire déjà fragilisé, où chaque événement climatique devient un désastre humain par manque de préparation.

    Un avenir impensable et tragique

    Face à cette accumulation de crises, c’est le rapport au temps qui interroge. À Mayotte, l’idée même d’un avenir semble inatteignable. Les Mahorais vivent dans un présent sans repères, où les mêmes drames – émeutes, violences, destructions – se répètent sans fin. François Hartog, dans sa réflexion sur le #présentisme, décrit cet état où le passé perd sa valeur, où le futur est inconcevable, et où seul le présent s’impose, figé dans l’#urgence et l’incapacité d’anticiper.

    Mayotte incarne cette #temporalité_brisée. L’île n’a pas de nostalgie d’un âge d’or, car son histoire est marquée par des fractures successives : colonisation, séparation des Comores, départementalisation ratée. Elle n’a pas non plus de projet d’avenir, car les conditions de vie, les inégalités et les crises structurelles la maintiennent dans un état d’urgence permanent. Ce présentisme exacerbé renforce le sentiment d’#impuissance, rendant impossible toute perspective de reconstruction ou de progrès.

    La situation actuelle de Mayotte peut être qualifiée d’#hypercriticité : un état où les #tensions_sociales, politiques et environnementales atteignent un point de rupture, où chaque élément, même mineur, peut précipiter un #effondrement_global.

    Ce terme désigne non seulement l’accumulation des #vulnérabilités, mais aussi l’incapacité à s’en extraire. L’hypercriticité, c’est l’impossibilité de penser au-delà de l’urgence, l’incapacité de construire des ponts entre les crises pour trouver des solutions globales. À Mayotte, cet état est visible dans chaque aspect de la vie : dans l’école qui échoue à offrir un avenir, dans les bidonvilles qui s’étendent, dans la mer qui rejette les déchets de l’île et engloutit peu à peu ses côtes, dans l’#accès_à_l’eau et à un environnement sain, dans la pression démographique et ses conséquences écologiques.

    Cette crise révèle une conjonction inédite entre deux histoires : celle, humaine, de la #globalisation, avec ses migrations, ses inégalités et ses #fractures_coloniales ; et celle, planétaire, d’une Terre abîmée par la dégradation accélérée des écosystèmes. Comme l’explique Dipesh Chakrabarty dans "Une planète, plusieurs mondes" (https://www.cnrseditions.fr/catalogue/histoire/une-planete-plusieurs-mondes), ce croisement marque une #rupture : à Mayotte, cette rencontre s’incarne dans une « planète des pauvres », où les damnés de la Terre subissent de plein fouet l’amplification de ces dynamiques destructrices. Ici, les vulnérabilités humaines et écologiques se confondent dans un cycle sans précédent, soulignant la nouveauté tragique de cette crise.

    Toutefois, l’hypercriticité peut aussi être un point de départ. Elle force à regarder en face l’ampleur des problèmes et à repenser radicalement les relations entre les hommes, leur territoire et leur futur. Si Mayotte continue sur cette voie, elle risque de devenir un archétype de l’#effondrement_insulaire, un avertissement pour d’autres territoires. Mais si elle parvient à dépasser ce présentisme, à prendre en compte l’histoire passée, à s’attaquer aux urgences présentes tout en imaginant un avenir collectif mettant en avant la #double_identité mahoraise française et comorienne pour en faire un exemple d’#hybridité_culturelle réussie, elle pourrait, paradoxalement, transformer sa fragilité en force, en inventant un modèle résilient face aux défis du XXIe siècle. Le temps, à Mayotte, n’a pas encore retrouvé son cours, mais il n’est pas trop tard pour le remettre en mouvement.

    https://theconversation.com/mayotte-histoire-coloniale-fractures-sociales-et-desastre-environne
    #Comores #colonialisme #environnement

  • Si vous manquez d’idée de cadeaux pour Noël :

    Préparer son sac d’urgence | Croix-Rouge française
    https://www.croix-rouge.fr/faire-face-au-choc-climatique-nos-propositions-pour-une-meilleure/catakit-preparer-son-sac-durgence

    Face aux événements climatiques extrêmes comme une inondation ou un feu de forêt, il n’y a souvent qu’une seule solution : évacuer. Et lorsque nous sommes en pleine crise, il est difficile d’avoir le recul et la capacité d’analyse nécessaire pour ne rien oublier d’important en partant, avoir un catakit (© Croix-Rouge française) peut être utile.

    (de rien)

    • https://theconversation.com/catastrophes-et-naturelles-deux-mots-qui-vont-si-mal-ensemble-22011

      Les catastrophes révèlent en fait toujours des disparités d’accès aux moyens de protection qui reflètent elles-mêmes une inégale distribution des ressources au sein des sociétés. Le tsunami du 26 décembre 2004 en Indonésie en est l’exemple le plus frappant : les femmes ayant perdu la vie sont quatre fois plus nombreuses que les hommes reportés décédés car elles se trouvaient alors à leur domicile, dédiées à s’occuper de leurs enfants, tout en ne sachant nager ni grimper aux arbres ; privilèges réservés aux hommes. Les catastrophes résultent donc avant tout de processus historiques et politiques qui définissent l’inégalité des individus face aux phénomènes naturels.

      90 % des décès en Amérique latine, Afrique et Asie-Pacifique

      Les inégalités face aux phénomènes naturels s’observent également à plus grande échelle puisque la distribution géographique des catastrophes relève des disparités importantes. Les exemples cités précédemment suggèrent en effet que les catastrophes sont plus fréquentes en Amérique latine, en Afrique et dans la région Asie-Pacifique. Ceci semble être confirmé par les données disponibles, notamment celles du Centre de Recherche sur l’Epidémiologie des Désastres (CRED) dont la base de données recense les événements les plus importants depuis le début du XXe siècle et montre que près de 90 % des décès recensés au cours des deux premières décennies du XXIe siècle ont fait suite à des catastrophes dans ces trois régions du monde.
      Alors, si l’expression « catastrophe naturelle » est un non-sens, pourquoi continue-t-on de la retrouver aussi fréquemment ?

  • Psychiatrie : un rapport parlementaire questionne la prise en charge des urgences
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/12/11/psychiatrie-un-rapport-parlementaire-questionne-la-prise-en-charge-des-urgen

    (...) 566 000 passages aux urgences pour motif psychiatrique ont été recensés en 2023, soit une hausse de 21 % par rapport à 2019. La tendance est, sans surprise, portée par un « taux de recours particulièrement notable pour les adolescents et les jeunes adultes ». Si ces patients psy représentent moins de 3 % des passages aux #urgences, les consultations pour ce motif ont augmenté deux fois plus que l’activité globale des urgences sur la période. « L’activité de #psychiatrie_d’urgence est en forte croissance, plus encore que celle des urgences générales pour d’autres motifs », soulignent ainsi les députées.
    Et pourtant, passé le sas des urgences, le système de soins psychiatriques ne suit pas : la part des nouveaux patients pris en charge dans les structures publiques et privées confondues a baissé de 8 % entre 2019 et 2023, selon les chiffres de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation. Les services d’urgences déjà sous tension sont devenus le « point d’entrée » d’un certain nombre de patients. « Par défaut » : ces services conçus pour répondre à des pathologies somatiques ne sont « pas toujours équipés pour répondre aux crises psychiques », relèvent les rapporteuses.

    Le rôle du #secteur_hospitalier_privé est interrogé, en premier lieu sa moindre participation à l’activité de « permanence des soins » (le soir, la nuit, le week-end) jugée « injustifiable ». Entre autres préconisations, les députées appellent à « garantir un quota de lits » dans les établissements privés afin de « fluidifier la filière d’aval des urgences et d’éviter une concentration excessive des prises en charge dans le public ».

    L’« effondrement » de la pédopsychiatrie

    Le rapport décrit les différentes trajectoires de patients psy, en soulignant qu’il n’y « a pas de parcours type ». Complexe pour l’usager, l’offre psychiatrique, mêlant différents dispositifs (centres médico-psychologiques, centres d’accueil de crise ou encore centres d’aide thérapeutique à temps partiel…), est organisée en secteurs géographiques, et chaque maillon est en surchauffe, avec pour les patients des mois d’attente, parfois plus, pour être pris en charge.

    « Il faut mettre en place des parcours plus lisibles, plus adaptés, qui permettent d’éviter les urgences quand ce n’est pas nécessaire », pointe Nicole Dubré-Chirat. « Il y a une feuille de route mais elle n’est pas tellement connue, il n’y a pas de stratégie claire alors que c’est un enjeu majeur de santé publique », renchérit Sandrine Rousseau.

    Le rapport donne une place à part au secteur de la #pédopsychiatrie, pour lequel il évoque un « effondrement  », le nombre de pédopsychiatres ayant chuté de 34 % entre 2010 et 2022. « La prise en charge des mineurs est souvent opérée dans des conditions inadaptées, par exemple en unité adultes », lit-on. Un exemple marquant est mis en avant : 123 enfants de moins de 15 ans, qui se sont présentés aux urgences du CHU de Nantes pour des idées suicidaires ou une tentative de suicide, en 2023, n’ont pu être pris en charge. Et ce, alors qu’une « indication formelle » à l’hospitalisation avait été portée par une pédopsychiatre qui les avait évalués.

    #psychiatrie #accès_aux_soins

  • Espagne : après la mort d’un Malien dans un centre d’accueil, « l’urgence » de réformer le système de santé des migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60942/espagne--apres-la-mort-dun-malien-dans-un-centre-daccueil-lurgence-de-

    Espagne : après la mort d’un Malien dans un centre d’accueil, « l’urgence » de réformer le système de santé des migrants
    Par Marlène Panara Publié le : 01/11/2024
    Près d’une trentaine d’associations espagnoles appellent dans un communiqué à « améliorer d’urgence » les soins de santé proposés aux exilés dans les centres d’accueil de tout le pays. Un appel lancé au gouvernement dix jours après le décès du jeune malien Diallo Sissoko dans une structure d’hébergement à Madrid.
    Dix jours après la mort de Diallo Sissoko dans un centre d’accueil de Madrid, l’émotion est toujours vive. Ce jeune Malien de 21 ans est décédé le 21 octobre, probablement d’une embolie pulmonaire, après s’être plaint durant plusieurs jours de douleurs insupportables, en vain. Sa mort a levé le voile sur la gestion des soins de santé aux exilés dans les structures espagnoles. « Ces jeunes arrivent dans des états de souffrance extrême […] Et nous, on fournit un service médical très basique et souvent, on doit insister [auprès de la direction] pour les transférer à l’hôpital », déplore un membre de l’équipe médicale du centre de Diallo Sissoko interrogé par le journal El Pais.
    Un constat partagé par nombre d’associations du pays, qui ont appelé cette semaine le gouvernement à agir. Pour les 26 ONG réunies dans la plateforme « Yo sí atiendo », il est « urgent d’améliorer » le système de santé des centres d’urgence, d’accueil et de référence (CAED), peut-on lire dans un communiqué. Les nombreuses arrivées de migrants en Espagne cette année - plus de 45 000 en 2024, contre 36 800 à la même période l’an passé - mettent en lumière les lacunes de l’accueil dans le pays. Aux Canaries, qui concentrent la grande majorité des débarquements, les services de santé des mineurs notamment sont « complètement dépassés », a avoué le pédiatre Abián Montesdeoca au média Cadena Ser. « Il est triste de voir qu’un pays avec un niveau de développement comme le nôtre n’est pas capable de soigner […] ces jeunes ».
    Dans son communiqué, « Yo sí atiendo » admet que des progrès ont été réalisés ces dernières années. Mais de multiples « obstacles » persistent. « Inégalités » des systèmes de santé entre les régions, « racisme inhérent », « barrière de la langue » : pour les migrants, se soigner dans les centres d’accueil espagnols est loin d’être aisé. « C’est toujours très difficile d’obtenir un rendez-vous [médical] et il n’y a jamais suffisamment de médicaments », confirmait un camarade de Diallo Sissoko lors d’une manifestation, au lendemain de sa mort.
    « Il n’y a jamais suffisamment de médicaments » La priorité donc, pour le collectif d’ONG : détecter de manière précise, dès leur arrivée sur le sol espagnol, les maux dont souffrent les exilés. « Il est nécessaire d’avoir des équipes sanitaires dûment formées, connaissant les pathologies spécifiques » liées aux traversées en mer, indiquent les associations. Elles rappellent d’ailleurs « les conditions très dangereuses » du passage par les Canaries : « Dix jours de voyage immobile, avec peu de nourriture et d’eau », où les passagers sont « exposés aux intempéries et à des situations traumatisantes ».
    Les ONG appellent également le gouvernement à « redimensionner de manière structurelle et organisationnelle » les centres de santé pour migrants de tout le pays – enclaves de Ceuta et Melilla comprises. Enfin, la plateforme exhorte les autorités à augmenter le nombre d’interprètes et de médiateurs interculturels pour éviter notamment
    Les circonstances du décès de Diallo Sissoko, qui n’a cessé de se plaindre de douleurs avant de mourir, font écho à la mort d’un autre jeune homme : Sahd Karim. Ce Marocain de 22 ans a perdu la vie en mars 2024 dans le foyer de San Fernando de Henares, à Madrid. Arrivé en Espagne via les Canaries, il s’était plaint à son arrivée dans ce centre de maux de ventres très intenses. Sur un document signé d’un employé de la Croix-Rouge, responsable de la gestion de la structure, il était bien mentionné que le jeune homme avait besoin d’une attention « urgente » et avait « du mal à se déplacer ».
    « Sahd Karim parlait seulement l’arabe. Pour tenter de l’aider à s’expliquer auprès du médecin, une médiatrice de la Croix-Rouge a écrit ses symptômes sur un papier, qu’elle lui a ensuite remis », explique El Diario. Puis le Marocain a demandé à un autre jeune migrant hébergé au foyer de l’accompagner au centre de santé, où aucun interprète n’était présent. Là, il a reçu une « injection » d’un soignant et « une prescription pour un protecteur gastrique (oméprazole) ». De retour dans sa chambre, le jeune homme se sent toujours aussi mal, et s’évanouit une première fois. Ses amis préviennent des employés de la Croix-Rouge, sans succès.
    Quelques heures plus tard, Sahd Karim « s’effondre au sol » et meurt d’un arrêt cardiorespiratoire.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#sante#centredesante#mortalite#urgence#systemesante#humanitaire

  • Patiente morte à l’hôpital Lariboisière : l’#AP-HP sera jugée pour homicide involontaire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/10/30/patiente-morte-a-l-hopital-lariboisiere-l-ap-hp-sera-jugee-pour-homicide-inv

    Selon le juge d’instruction, la « négligence grave réside bien évidemment dans le fait d’avoir pris en charge médicalement Mme Myrtil dans le service des #urgences vers 19 heures et de ne pas s’être préoccupé de l’évolution de son état pendant plus de cinq heures ».

    « Avant », poursuit-il, « de l’appeler vainement à la cantonade sous une identité erronée à deux reprises, sans chercher davantage à la localiser alors qu’elle se trouvait nécessairement sur son brancard dans le recoin du circuit court où il avait été positionné, avec son bracelet au poignet, et de l’y avoir laissée pendant toute la nuit, sans que personne ne s’en préoccupe. »

    Selon lui, « la faute de négligence grave a exclu toute possibilité de survie » de Mme Myrtil, avançant « le caractère létal d’une infection invasive à méningocoque en l’absence de prise en charge médicale ».

    [...]

    Selon une expertise rendue en décembre 2023, le placement de la patiente « en zone de “circuit court” ne semblait pas recommandé au regard de son état initial » mais « avait été validé par le médecin référent du fait d’un manque de place ».

    #hôpital #médecine #santé #soins

  • Ddl Sicurezza 1660: una riflessione generale tra emergenza permanente e criminalizzazione del conflitto
    https://radioblackout.org/2024/10/ddl-sicurezza-1660-una-riflessione-generale-tra-emergenza-permanente-

    Oltre alle inquietanti e libertiticide singole disposizioni di legge, il decreto sicurezza in discussione alle camere in questi giorni stimola ulteriori riflessioni generali. Affonda le radici nella retorica emergenziale che reclama e suggerisce norme speciali, in un’esperienza più che decennale di #decreti_sicurezza. Diffonde, con altri provvedimenti passati e attuali, una comprensione di problemi sociali […]

    #L'informazione_di_Blackout #ddl_1660 #repressione_conflitti_sociali #rivolte_carcerarie

  • Un nouveau #contrat_écologique

    Alors que notre époque est marquée par l’urgence climatique, la #transition_écologique peine à s’enclencher. Il existe bien d’autres #urgences économiques et sociales plus immédiates, bien d’autres aspirations et préoccupations. Comment concilier nos buts ? Régler ce qui nous divise ? Comment consolider notre unité dans l’action ?

    À travers une analyse profonde et percutante, l’ouvrage examine les échecs du passé et identifie une même mécanique : l’#approche_technocratique traditionnellement suivie mène à l’impasse, comme dans le cas emblématique de la #taxe_carbone.

    La focalisation excessive sur les #mesures_techniques empêche de prendre à bras le corps le véritable défi : la nécessité de revoir et de redéfinir le #contrat_social. La transition écologique nécessite une approche #politique et démocratique pour gérer les #conflits, les #désaccords et les #aspirations_divergentes au sein de la société.

    L’ouvrage plaide pour concerter la transition écologique et engager l’ensemble de la société dans la construction d’un #avenir_commun. Semblable à un processus constituant, ce changement d’approche vise à construire un nouveau contrat écologique, un compromis de société qui décloisonne les questions sociales, économiques et écologiques.

    https://www.puf.com/un-nouveau-contrat-ecologique

    #livre

  • #Suisse Quatre cœurs sur cinq transplantés sur des enfants proviennent de l’étranger ats/ami - RTS

    Quatre cœurs sur cinq transplantés sur des enfants en Suisse viennent de l’étranger. Cette importation a permis de faire reculer le taux de mortalité des enfants ayant besoin d’un cœur de donneur à 15%, selon le directeur de Swisstransplant.

    Ce taux était encore de 80% il y a 16 ans, quand Franz Immer a commencé à travailler pour la fondation suisse pour la transplantation d’organes, indique-t-il au Tages-Anzeiger. https://www.tagesanzeiger.ch/flughafen-zuerich-ambulanz-jet-brachte-um-1-23-uhr-ein-spenderherz-aus

    Entre 350 et 400 organes, le plus souvent des cœurs, sont répertoriés chaque année sur la plateforme de l’organisation européenne d’attribution FOEDUS. L’organisation a été créée parce qu’il est souvent impossible de trouver un receveur local, surtout pour les enfants.



    La Suisse a importé 45 organes et en a exporté 26 en 2023. L’objectif est qu’exportations et importations s’équilibrent. Le transport d’un organe coûte environ 20’000 francs. « Pour un cœur, un transport ne doit pas durer plus de quatre heures. »

    #Santé #Enfants #transplantation #coeur #importation

    Source : https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/quatre-c-urs-sur-cinq-transplantes-sur-des-enfants-proviennent-de-l-etranger-286

    • Hôpitaux sous tension : Au Luxembourg, les urgences soignent les naufragés de France Thomas Holzer - L’Essentiel

      LUXEMBOURG - « Certains ont été refusés ou ont attendu pendant des heures ». Face à un défaut de prise en charge de Thionville à Nancy, des patients franchissent la frontière pour se faire soigner au Grand-Duché. Un défi pour les établissements luxembourgeois.

      Aux Hôpitaux Robert Schuman, les patients de France et de Belgique arrivent en nombre. Editpress

      Des temps d’attente parfois interminables, des limitations d’accès, voire des fermetures et, in fine, une prise en charge qui inquiète. Les services d’urgences sont sous tension dans cinquante hôpitaux français. Parmi eux, le CHR Metz-Thionville, qui fait de nouveau face à un manque de personnel cet été.

      Une situation compliquée, dont les conséquences se font ressentir au Luxembourg. Selon nos informations, les hôpitaux du Grand-Duché constatent un afflux de patients venus de l’autre côté de la frontière. Parfois d’assez loin : « Beaucoup viennent du Pays-Haut, d’Arlon (Belgique), de la région messine, voire de localités entre Metz et Nancy. Certains ont été refusés, d’autres ont attendu pendant des heures », observe le Dr Fabienne Koerperich, médecin référent des urgentistes aux Hôpitaux Robert Schuman.

      Urgentiste depuis de nombreuses années, la cheffe de service a vu la situation se tendre depuis un certain temps. « Cela ne date pas de cet été. Mais nous constatons également la présence de plus en plus de personnes qui ne travaillent pas au Luxembourg ».

      Désemparées face à un système à flux tendu, certaines personnes ne se posent même plus la question et choisissent directement de faire plusieurs dizaines de kilomètres pour se rendre au Luxembourg. Quitte à perdre du temps dans les trajets.

      Une meilleure prise en charge ?
      Avec aussi l’idée de se prémunir contre un mauvais diagnostic. « Les cas sont divers et variés. Des patients débarquent pour des choses plus graves. C’est aussi une question de moyens. Les frontaliers savent et voient que la prise en charge est différente », reconnaît le Dr Koerperich.

      Face à cette réalité, les hôpitaux luxembourgeois se retrouvent obligés de s’adapter. Qu’importe son pays de résidence, chaque patient est accueilli et soigné. Mais si elles ne déplorent pas de difficultés comparables, les équipes au Luxembourg peuvent aussi tirer la langue. « Ce n’est pas la seule raison. Le problème est global et tient également à l’augmentation de la population au Grand-Duché », tempère la professionnelle, qui alerte également sur le manque de nouveaux médecins urgentistes.

      Aux Hôpitaux Robert Schuman, des discussions ont déjà été menées en interne. Cependant, des solutions pérennes ne pourront émerger que d’une réflexion plus globale sur la santé à l’échelle transfrontalière.

      #Hôpitaux #Urgences #Soins #Luxembourg #Belgique #frontières

      Source : https://www.lessentiel.lu/fr/story/hopitaux-sous-tension-au-luxembourg-les-urgences-soignent-les-naufrages-d