• Permis de massacrer à Gaza, pour une soldatesque de diverses nationalités.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4537

    Israël commet « des crimes de guerre à Gaza » avec un manque flagrant de « critique » de la politique des États-Unis envers leur allié au Moyen-Orient. Les USA ont une lourde responsabilité sur bien des massacres. Et ce qui ramène à une appréhension rigoureuse et distanciée pour comprendre l’assaut, du 7 octobre 2023, du Hamas. Si les mouvements de libération s’adonnent à des actes de violence démesurés, c’est parce que l’injustice du colonialisme persiste sur Terre, en évoquant les conquêtes européennes devenues des agressions occidentales... Grands événements : Gigantisme de l’inattendu.

    / #Palestine, #Israël,_Proche-Orient,_droits_de_l’homme,_ONU, #Journalisme,_presse,_médias, #USA,_Maison_Blanche,_CIA, Netanyahou, (...)

    #Grands_événements_:Gigantisme_de_l’inattendu. #Netanyahou,_Israël

  • Frappé par la sécheresse, le fleuve Mississippi est envahi par le sel et la pollution
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/11/15/frappe-par-la-secheresse-le-fleuve-mississippi-est-envahi-par-le-sel-et-la-p

    Le débit du quatrième fleuve le plus long du monde est devenu si faible que les eaux salées du golfe du Mexique remontent son lit. Le trafic des barges est entravé et l’économie menacée.
    Comme chaque jour, Ricky Becnel franchit la digue qui sépare le Mississippi de sa pépinière de citronniers et va plonger dans l’eau son appareil électronique pour mesurer la salinité du fleuve : « Quatre cents millionièmes ! Ça monte, c’est le plus haut que j’aie jamais eu », s’inquiète-t-il devant la prise d’eau de son exploitation forte d’un million d’arbustes.

    L’eau du fleuve devient salée, un risque majeur pour cet arboriculteur qui pompe son eau dans le Mississippi. En cause, la sécheresse qui sévit dans tout le Midwest américain [31 états US...] : le débit du Mississippi – et de son affluent, le Missouri –, le quatrième plus long fleuve du monde, est devenu si faible que les eaux salées du golfe du Mexique remontent son lit. En juin, elles ont franchi l’embouchure et se trouvent désormais à 90 kilomètres en amont, pile au niveau de l’exploitation, à Belle Chasse (Louisiane). En cette fin octobre, elles ne sont plus qu’à 40 kilomètres de La Nouvelle-Orléans.

    [...] « La plupart de notre grain va sur le fleuve. Nous avons vraiment besoin du fleuve », confie-t-il. La situation est confirmée par Jason Knouft, professeur à l’université de Saint-Louis. « Soixante pour cent de la production agricole du Midwest est exportée. Mais nous connaissons depuis deux ans une sécheresse extrême qui a été entrecoupée par des inondations extrêmes cet hiver. Ce sont ces variabilités incroyables qui nous attendent avec le réchauffement climatique. »

    [...] « Il s’agit du plus grand système de navigation du monde, souligne Colin Wellenkamp, directeur de MRCTI. On a enlevé 80 % des terres humides du Mississippi depuis cent ans, et tout le monde est responsable : les villes, les Etats, les agriculteurs. La transformation de ce corridor en autoroute a eu un coût énorme. »

    https://archive.ph/PbO2i

    #climat #sécheresse #Mississipi #autoroute_fluviale #USA

  • Conflit Israël-Hamas : des ambassadeurs au Moyen-Orient manifestent leur inquiétude
    https://www.lefigaro.fr/international/conflit-israel-hamas-des-ambassadeurs-au-moyen-orient-manifestent-leur-inqu

    RÉCIT - Via une note commune, plusieurs ambassadeurs de France au Moyen-Orient regrettent la position de Paris dans le conflit israélo-palestinien.

    C’est un geste inédit dans l’histoire récente de la #diplomatie_française dans le #monde_arabe. Plusieurs ambassadeurs de France au Moyen-Orient et dans certains pays du Maghreb - une dizaine, selon nos informations - ont collectivement rédigé et signé une note, regrettant le virage pro-israélien pris par Emmanuel Macron dans la guerre entre l’État hébreu et le Hamas.

    Cette note commune a été adressée au Quai d’Orsay, avec des destinataires à l’Élysée, précise un diplomate à Paris, qui l’a lue. « Ce n’est pas un brûlot, ajoute ce diplomate, mais dans la note que l’on pourrait tout de même qualifier de note de dissidence, ces ambassadeurs affirment que notre position en faveur d’#Israël au début de la crise est incomprise au Moyen-Orient et qu’elle est en rupture avec notre position traditionnellement équilibrée entre Israéliens et #Palestiniens. » La note est à la fois claire sur le constat et relativement feutrée dans les termes utilisés. Selon ce diplomate, « elle établit une perte de crédibilité…

    #paywall

    • https://archive.ph/HuNR6

      Cette note commune a été adressée au Quai d’Orsay, avec des destinataires à l’Élysée, précise un diplomate à Paris, qui l’a lue. « Ce n’est pas un brûlot, ajoute ce diplomate, mais dans la note que l’on pourrait tout de même qualifier de note de dissidence, ces ambassadeurs affirment que notre position en faveur d’Israël au début de la crise est incomprise au Moyen-Orient et qu’elle est en rupture avec notre position traditionnellement équilibrée entre Israéliens et Palestiniens. » La note est à la fois claire sur le constat et relativement feutrée dans les termes utilisés. Selon ce diplomate, « elle établit une perte de crédibilité et d’influence de la France, et constate la mauvaise image de notre pays dans le monde arabe. Ensuite, sous une forme assez diplomatique, elle laisse entendre que tout cela est le résultat des positions prises par le président de la République ».

      Sollicités par Le Figaro, trois anciens diplomates chevronnés nous ont confirmé qu’il s’agissait « d’une démarche collective, sans précédent de la part d’ambassadeurs de France au Moyen-Orient », rappellent Denis Bauchard, Charles-Henri d’Aragon et Yves Aubin de la Messuzière, ex-ambassadeurs au Maghreb et au Moyen-Orient. Les auteurs de la note se sont collectivement engagés à rester discrets. Un autre diplomate, en poste au Quai d’Orsay et proche des contestataires, explique qu’« ils ont pris leurs responsabilités, ils sont solidaires et dans leur esprit, il s’agit d’une première étape ».
      Sollicités par Le Figaro, l’Élysée puis le Quai d’Orsay minimisent la portée de cette bronca feutrée et font chorus, répondant qu’ils n’ont « pas à commenter de la correspondance diplomatique qui est, par définition, confidentielle ». « Cette contribution, ajoutent-ils, est une contribution parmi de très nombreuses autres. À la fin, ce sont les autorités politiques élues par les Français, le président de la République et son gouvernement, en l’espèce sa ministre (Catherine Colonna, NDLR), qui décident de la politique étrangère de la France ».

      Crise de confiance
      La référence à Mme Colonna surprend au Quai d’Orsay, où le sentiment d’être marginalisé par l’Élysée est largement répandu. Ce fut le cas notamment - et cela alimenta la rancœur des « dissidents » - lorsque Emmanuel Macron a proposé, lors de sa rencontre à Tel-Aviv avec Benyamin Netanyahou, l’extension de la coalition internationale anti-Daech au Hamas. Une idée difficilement opérationnelle, qui a suscité l’incompréhension au Moyen-Orient, avant d’être abandonnée.

      Les auteurs de la note regrettent que dans plusieurs pays du Moyen-Orient et du Maghreb, les critiques les plus sévères soient adressées, certes aux États-Unis et à la Grande-Bretagne, mais aussi à la France, comme l’ont montré des manifestations devant leurs ambassades. « Nous sommes parfois accusés de complicité de génocide », confie sous le sceau du secret un jeune diplomate en poste au Moyen-Orient, qui reprend un grief de ses aînés.

      Depuis le début de la guerre, certains ambassadeurs de France n’ont plus accès à certains cercles décisionnaires des pays où ils sont en poste. Un ambassadeur a également reçu des menaces de mort par des radicaux, furieux des positions prises par Paris.

      Si la direction Afrique du Nord - Moyen-Orient - dont dépendent les frondeurs - n’a pas été mise dans la boucle en amont, le diagnostic dressé dans la note est largement partagé par les diplomates qui depuis Paris couvrent le monde arabe. En sous-main, au Quai d’Orsay, de nombreux diplomates soutiendraient leur initiative.

      La défiance vis-à-vis de nous est profonde et risque d’être durable. Nos interlocuteurs (...) estiment que notre discours basé sur l’humanisme est en contradiction avec notre nouvelle approche
      Un diplomate

      La crise de confiance entre la France et le Moyen-Orient est « grave » et risque d’être « durable », avertissent les auteurs de la note. « On a connu dans le passé des crises avec les caricatures du prophète Mahomet, mais nous sommes parvenus à les désamorcer assez rapidement », rappelle le diplomate, qui a lu la note. « Cette fois-ci, ajoute-t-il en écho à la mise en garde des contestataires, la défiance vis-à-vis de nous est profonde et risque d’être durable. Nos interlocuteurs trouvent que l’on se trahit nous-mêmes, ils estiment que notre discours basé sur l’humanisme est en contradiction avec notre nouvelle approche. Pour eux, la France avec sa parole alternative n’existe plus. »
      Toutefois, les frondeurs se félicitent du récent entretien d’Emmanuel Macron à la BBC dans lequel il critique sévèrement les frappes israéliennes contre les civils palestiniens de Gaza, « peut-être le signe qu’il a compris que sa position devait évoluer ».

    • Juste pour rire : essayez de citer de mémoire, là vite fait, le nom de notre ministre des Affaires étrangères. C’est tellement pas évident qu’ils ont été obligés de préciser dans une NDLR :

      « Cette contribution, ajoutent-ils, est une contribution parmi de très nombreuses autres. À la fin, ce sont les autorités politiques élues par les Français, le président de la République et son gouvernement, en l’espèce sa ministre (Catherine Colonna, NDLR), qui décident de la politique étrangère de la France ».

    • Aux Etats-Unis, la ligne pro-israélienne de Biden est contestée au sein même de l’Etat fédéral
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/15/aux-etats-unis-la-ligne-pro-israelienne-de-biden-est-contestee-au-sein-meme-

      Des notes internes, émanant notamment de diplomates du département d’Etat, appellent le président américain à demander un cessez-le-feu à Gaza et à se montrer plus critique envers Israël.

      https://archive.ph/e7bqi

      #France #USA

    • https://www.youtube.com/watch?v=NDAFNBkFWpg&feature=youtu.be

      14 nov. 2023, LCI, 30 minutes

      « Ce qui se passe à l’heure actuelle en Cisjordanie est absolument scandaleux. En réalité, ce que les colons sont en train de faire, c’est un nettoyage ethnique », Gérard Araud, ancien ambassadeur de France en Israël était l’invité de Un œil sur le monde

      https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9rard_Araud?wprov=sfla1

      En mars 2017, il prend position contre Marine Le Pen, à la suite de Thierry Dana, ambassadeur à Tokyo. Il devient le conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron pendant sa campagne présidentielle de 2017 et, à ce titre, l’un des trente proches les plus influents du candidat selon Les Décodeurs du Monde.

      Lors de son départ à la retraite, alors qu’il est ambassadeur aux États-Unis, il qualifie Israël « d’État d’apartheid ».

      Après son départ à la retraite en avril 2019, il devient conseiller de l’entreprise israélienne de sécurité informatique NSO Group, éditrice du logiciel espion Pegasus et rejoint également la société de communication Richard Attias & Associates, détenue pour moitié par un fonds souverain saoudien. L’ancien ambassadeur fait l’objet, en 2021, « d’importantes vérifications » de la part de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, et d’un signalement pour « intelligence avec une puissance étrangère » auprès de la procureure de Paris,. Pour ses activités avec NSO Group, il subit une retenue de 5 000 euros sur sa retraite de haut fonctionnaire en tant que ministre plénipotentiaire hors classe ayant fait valoir ses droits à la retraite.

  • Alors que la tragédie du Proche-Orient exacerbe la profonde crise du bipartisme américain

    États-Unis : est-il venu l’heure du parti indépendant de « ceux d’en bas » ?

    Comme il fallait s’y attendre, la nouvelle – et bien pire – tragédie du Moyen-Orient et le génocide en cours des Palestiniens sont influencées et en retour influencent profondément les équilibres politiques et sociaux au sein de la superpuissance mondiale que sont les États-Unis. Provoquant en un temps record un véritable « tremblement de terre » dans le paysage politique américain, ils laissent déjà entrevoir à l’horizon les changements et les bouleversements historiques qu’ils peuvent déclencher dans les équilibres sociaux et politiques américains, supposés éternels et inébranlables…

    Cependant, ces « changements et bouleversements » ne tombent pas du ciel. Ils sont en gestation depuis 7 ou 8 ans et les secousses pré-sismiques survenues pendant toute cette période auraient dû nous avertir du « tremblement de terre » actuel. C’est ainsi que la volte-face actuelle des électeurs du Parti démocrate – traditionnellement pro-israéliens – en faveur des Palestiniens avait commencé à apparaître dans les sondages bien avant les présents bombardements israéliens sur Gaza. Il en va de même pour les manifestations de plus en plus massives et quasi quotidiennes de milliers de jeunes juifs et juives américaines en faveur des Palestiniens et contre leur extermination systématique par l’armée israélienne et l’État sioniste, qui ont une histoire d’au moins 7-8 ans, au cours desquels elles ont pris racine, se sont développées et massifiées, se sont répandues presque partout dans le pays, et ont pu faire entendre leur vérité contre un environnement « tout-puissant » plus que hostile. Et aussi, l’émergence d’une aile pro-palestinienne et authentiquement de gauche de plus en plus nombreuse parmi les députéEs démocrates, qui n’hésite pas à descendre dans la rue et à attaquer publiquement Biden, trouve ses racines dans le fameux groupe de députées radicales, emmené par Alexandria Ocasio-Cortez, élues pour la première fois en 2016. Et enfin, le positionnement majoritaire (!) des étudiants américains en faveur des Palestiniens, mais aussi la forte présence des jeunes dans les manifestations pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et en Cisjordanie, est le produit direct de la radicalisation massive de la nouvelle génération d’Américains mobilisés par la campagne électorale du candidat d’alors à la présidence Bernie Sanders.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/11/13/alors-que-la-tragedie-du-proche-orient-exacerb

    #international #usa

  • War or diplomacy: Netanyahus critical choices and their impact on region - Lebanon News
    https://www.lbcgroup.tv/news/news-bulletin-reports/734455/war-or-diplomacy-netanyahus-critical-choices-and-t/en

    Was the Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu’s appearance on Saturday an attempt to showcase achievements, even if only verbal? Or did this appearance again expose the dilemma of his deteriorating relations with the United States?

    In the prisoners’ issue, while the final touches were being put on a US-Qatari-Egyptian deal that would lead to the release of several foreign nationals, including six Americans, by Hamas, Netanyahu thwarted the deal by insisting on including the most significant number of Israeli prisoners.

    The file has been suspended, awaiting the arrival of the White House Middle East coordinator Brett McGurk in Tel Aviv in a new American attempt to finalize the exchange.

    The dispute also surfaced when Netanyahu insisted on regaining Israeli security control over the Gaza Strip, contrary to Washington’s rejection of this demand.

    Moreover, contrary to what the US has been emphasizing for at least two weeks, stressing the necessity of the Palestinian Authority’s control over Gaza post-war, Netanyahu once again raised “the red flag” against the US administration.

    The more serious file is Netanyahu’s attempt to drag Lebanon into a major confrontation that could escalate the war to the level of the Middle East —a move entirely rejected by Washington, as previously stated by President Joe Biden, and also unwanted by Tehran.

    Nevertheless, by agreement with his Defense Minister, Yoav Gallant, Netanyahu decided to deploy fifty percent of the army to the Lebanese border, threatening to wage war on Lebanon that will not end until the removal of the forces affiliated with Hezbollah from the borders , aiming to prevent a recurrence of what happened with Hamas on October 7.

    Will Netanyahu ignite a war with Lebanon, which may lead the US into a wide-ranging conflict with Iran and its allies?

    In the final moments of his political life, Netanyahu cared neither about the future ties with Washington nor any ally. He is ready to drag everyone into a regional war from which no party will emerge as a winner.

    “We will do everything to bring back the hostages, and my instructions, along with the cabinet, are clear: there will be no ceasefire without the return of our hostages,” Netanyahu stated.

    He also said, “There will be no Hamas after the war. There will not be a civil authority that raises its children to hate Israel or kill Israelis and eliminate the state of Israel. Our security control is needed, and I will not back down from that despite the pressures.”

    The Former Defense Minister, Shaul Mofaz, stressed that “As time passes, rockets and problems in the north will not disappear. After the Second Lebanon War, there was Resolution 1701, and it was a great deception. We live in a very difficult region, and what cannot be achieved by force must be accomplished by force in another way.

    “We are obliged to ensure that Hezbollah does not remain on Israel’s borders at the end of this war, and there are several ways to do that,” he indicated.

  • Berlin-Besuch : Für Nancy Pelosi bleibt das Goldene Buch verschlossen – US-Politikerin im Roten Rathaus
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/berlin-besuch-fuer-nancy-pelosi-bleibt-das-goldene-buch-verschlosse


    Quelle marque de baskets porte l’ambassadrice Amy Gutmann ?

    A l’époque de la DDR la fidélité de vassal états-unienne affichée par les politiciens de Berlin-Ouest fut l’expression d’un équlibre précaire enret les blocs de l’Est et de l’Ouest. Aujourd’hui le maire de Berlin montre la même attitude lors du spectacle de la visite privée de la „Speaker Emerita“ Pelosi.

    Les chrétien-démocrates, social-démocrates et verts jurent toujours sur la constitution états-unienne comme à l’époque du mur. Le maire de Berlin exprime son appréciation particulière de la récente apparition de Pelosi dans le rôle de Madame Chiang Kai-shek dans le théâtre chinois. A Berlin l’esprit de la ville-frontière hante les politiciens municipaux. Heureusement le ridicule ne tue pas les zombies politiques.

    Elmar Schütze - Die Grande Dame der US-Demokraten zu Gast in Berlin: Erst lobte sie Regierungschef Kai Wegner, am Abend war Nato-Generalsekretär Jens Stoltenberg an der Reihe.

    Wenn eine eine Reise tut – und noch dazu eine weite –, dann nimmt sie gerne mit, was geht. Nancy Pelosi war am Freitag nach Berlin gekommen, um einen Termin bei der American Academy zu absolvieren. Der altehrwürdige amerikanische Thinktank verleiht den Henry-A.-Kissinger-Preis 2023 an Nato-Generalsekretär Jens Stoltenberg. Die langjährige Sprecherin der Demokraten im US-Repräsentantenhaus ist als Laudatorin gebucht.

    Da sie nun also ohnehin nach Berlin kommen wollte, ließ Pelosi ihr Büro nach weiteren Polit-Terminen in der Stadt suchen. Fündig wurden ihre Leute beim Regierenden Bürgermeister Kai Wegner im Roten Rathaus und anschließend bei Bundestagspräsidentin Bärbel Bas im Regierungsviertel. Am Freitagabend stand dann der eigentliche Grund der Reise an: Die American Academy hatte für die Preisvergabe die Telekom-Repräsentanz an der Französischen Straße gemietet.

    Magenta dominiert bei Nancy Pelosis Besuch in Berlin

    Apropos Telekom. Womöglich hatte sich Pelosi von der Werbe-Farbe von Europas größtem Telekommunikationsunternehmen inspirieren lassen. Jedenfalls trug sie beim Besuch bei Kai Wegner am frühen Nachmittag ein Kostüm in Magenta.

    Begleitet wurde die 83-jährige Grande Dame der US-Demokraten von Botschafterin Amy Gutmann. Die 73-Jährige, eine passionierte Radfahrerin, wie sie die erstaunte Hauptstadtpresse schon mehrfach wissen ließ, trug einen dunklen Blazer, darunter ein kurzes rotes Kleid, nackte Beine und weiße Turnschuhe an den Füßen.

    Obama trug sich im Goldenen Buch ein, für Nancy Pelosi blieb das Gästebuch

    Bei der Gelegenheit ließen sich einmal mehr die Feinheiten des Protokolls des Roten Rathauses bewundern. So wurde Nancy Pelosi zunächst die Vitrine mit dem Goldenen Buch Berlins mit dem Eintrag des damaligen US-Präsidenten Barack Obama aus dem Jahr 2013 gezeigt. Für die nicht in Regierungsfunktion angereiste Pelosi blieb das Gästebuch der Stadt Berlin. In diesem verewigte sie sich als „Speaker Emerita“, als ehemalige Sprecherin des Repräsentantenhauses.

    In ihre Rede stieg die weltgewandte Pelosi, die zuletzt mit ihrem Engagement für die Unabhängigkeit Taiwans einen Aufschrei der Volksrepublik China provozierte, mit einem langgezogenen „Oui gääht’s?“ ein. Um dann in ihrer Muttersprache Gastgeber Kai Wegner für seine jüngsten Statements zu Israel und Palästina zu loben. Der Regierende Bürgermeister sei eindeutig jemand, „der die Menschen zusammenbringen möchte“.

    Wegner revanchierte sich artig, indem er sagte, wie „glücklich und auch stolz“ er sei, Pelosi empfangen zu dürfen. Er sei bekanntlich „jemand, der felsenfest an die transatlantischen Beziehungen, an ein starkes Band für Freiheit, Demokratie und Menschenrechte“ glaube, so Wegner. Schließlich habe er persönlich es den Westalliierten zu verdanken, „dass ich in Frieden und Freiheit aufwachsen durfte“. So freue er sich jetzt schon darauf, im kommenden Jahr Los Angeles zu besuchen, die Metropole, mit der Berlin die älteste Städtepartnerschaft aufweise. Bei der Gelegenheit wolle er auch nach Boston reisen, sagte er.

    Seit diesem Freitag kommt für Wegner vielleicht noch ein weiteres Ziel hinzu: Baltimore. Schließlich hatte ihm Nancy Pelosi gerade davon erzählt, dass ihr Vater und ihr Bruder Bürgermeister der Stadt bei Washington D.C. gewesen seien und von Baltimores Rathaus geschwärmt.

    Kai Wegner wünscht den US-Demokraten Glück bei Präsidentschaftswahl

    Ganz am Ende wurde Kai Wegner auch parteipolitisch. „Ich wünsche Ihnen alles Gute, auch für die Wahlen in Amerika“, sagte er in Richtung seines Gastes. Deren Ausgang sei „ganz entscheidend für eine enge Zusammenarbeit zwischen den USA und Europa“. Klarer hätte sich der CDU-Politiker kaum vom Ex-US-Präsidenten Donald Trump abgrenzen können, ohne diesen auch nur namentlich zu nennen.

    Anschließend verabschiedeten sich die beiden Politiker – wenn auch nur für ein paar Stunden. Wegner stand am Abend auf der Gästeliste bei der Verleihung des Kissinger-Preises an den Norweger Stoltenberg.

    P.S. Il semble qu’Amy Gutmann et Nancy Pelosi ne soient pas copines à cause de quelques vieilles histoires chinoises.

    Amy Gutmann faced questions over Penn’s donations from China at hearing for ambassadorship
    https://www.inquirer.com/news/amy-gutmann-penn-president-biden-germany-ambassador-20211214.html
    https://www.inquirer.com/resizer/dLVOCRAUIZBHx5US1G7zf5TEtXU=/800x533/smart/filters:format(webp)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/pmn/32GQQGI6YZFHPILTOL5BJ4V2P4.jpg
    Cet article nous apprend qu’Amy Gutmann a fait embaucher Joe Biden par son université quand il était au chômage. Elle n’est pas appréciée par tous les sénateurs démocrates à cause de ses relations trop étroites avec les républicains (et les Chinois).

    14.12.2021 by Susan Snyder, Jonathan Tamari - “What I do know and what I make sure is that no gifts, no contracts to the University of Pennsylvania are allowed to threaten academic freedom or allowed to threaten national security,” Gutmann said.

    University of Pennsylvania President Amy Gutmann faced questions Tuesday about Penn’s donations from China, but largely batted them back during a relatively ruffle-free, 90-minute Senate foreign relations committee hearing on her nomination to become U.S. ambassador to Germany.

    U.S. Sen. James E. Risch, the ranking Republican on the committee, noted that Penn received $86 million in donations and contracts from China since 2014, and he was surprised that Gutmann had previously said she wasn’t aware of most foreign donations and contracts, nor did she have a role in reporting them to the U.S. Department of Education. Universities’ ties to China have become an issue of increasing importance over the last several years with lawmakers concerned about the country’s influence. Members of both parties see China as America’s most prominent rival for global economic and political influence.

    “I understand a university is a large operation,” said Risch, of Idaho. “However, as captain of the ship, you are in charge of it.”

    Gutmann, 72, who was being considered during the hearing along with nominees for two other posts, said the money from China is a small fraction — less than 1% — of the money Penn takes in. Penn, with its 12 schools and six hospitals, received $5 billion since 2014 and $10 billion over her presidency, which began in 2004. she said.

    “It’s not surprising that I don’t know of specific gifts and contracts,” she said. “...What I do know and what I make sure is that no gifts, no contracts to the University of Pennsylvania are allowed to threaten academic freedom or allowed to threaten national security.”

    “I think that’s a fair answer,” Risch responded.

    Gutmann was introduced to the committee by Pennsylvania Sens. Pat Toomey, a Republican, and Bob Casey, a Democrat, an indication of her bipartisan support. Gutmann, a Harvard-educated political scientist who has written on the spirit of compromise, for years has worked with politicians in both parties, inviting both Democrat Joe Biden, before he was president, and Republican Jeb Bush, the former Florida governor who is son and brother to two former presidents, to serve as presidential professors of practice at Penn.

    Both Toomey and Casey spoke glowingly of Gutmann’s accomplishments as the leader of Philadelphia’s largest private employer and longest-serving Penn president.

    “During her tenure, she dramatically grew Penn’s endowment, expanded Penn’s commitment to science, technology and medical innovation and enhanced the university’s engagement in the Philadelphia community,” Toomey said.

    The committee’s chair, Sen. Bob Menendez (D., N.J.), said Gutmann’s “years of experience” and “powerful family history will no doubt serve us well.”

    She would take over as the U.S. representative to one of America’s most powerful European partners just as, Menendez noted, a new government takes hold in Germany and the country remains a critical ally in deterring Russian aggression.

    “The importance of having a Senate-confirmed U.S. ambassador in Berlin cannot be overstated. This is a critical time for the transatlantic relationship, and particularly for the United States and Germany,” Menendez said in his opening remarks. As Russia’s Vladimir Putin “continues to try to bully his way through Europe, we need strong U.S. representation, and close coordination with allies, to stand up for our partners, and reject illegitimate efforts to redraw the map of Europe.”

    Gutmann, along with former Comcast executive David L. Cohen, was one of Biden’s most prominent early ambassador nominees. She has personal ties to Germany — her father fled Nazi Germany and settled in the United States — and an accomplished academic record. She was also in charge when Penn hired Biden to a lucrative teaching position during his years between the vice presidency and his 2020 campaign for president.

    The hearing Tuesday came more than five months after Gutmann’s July nomination, much to the frustration of Democrats who have accused Republicans of stalling confirmations of uncontroversial nominees to significant positions. The Senate committee still has to vote on Gutmann’s nomination, which would then go to the full Senate for a final vote, neither of which have a clear timeline. Cohen was approved as ambassador to Canada last month.

    If confirmed, Gutmann pledged to work on increasing trade and investment with Germany, combatting climate change, strengthening global health and countering terrorism. She also promised to “engage younger generations of Germans” on the U.S. role in rebuilding Germany.

    “I would be excited to begin work during this key juncture in our relations as a new German government is stepping on to the global stage,” she said.

    #USA #Chine #Allemagne #Berlin #relations_internationales #politique #wtf

  • Autonome Taxis von Cruise : 1,5 Angestellte pro Robotaxi nötig
    https://www.heise.de/news/Robotaxis-von-Cruise-Hilfe-per-Fernzugriff-alle-paar-Kilometer-noetig-9353903.

    6.11.2023 von Martin Holland - Während die autonomen Taxis von Cruise weiter stillstehen, wird nun bekannt, wie teuer und wie personalaufwändig deren Betrieb für die GM-Tochter war.

    Für den Betrieb der gegenwärtig stillgelegten autonomen Taxis der GM-Tochter Cruise in San Francisco waren so viele Menschen nötig, dass auf jedes Robotaxi 1,5 Angestellte kamen. Das berichtet die New York Times und ergänzt unter Berufung auf zwei anonyme Quellen, dass die Angestellten aus der Ferne etwa alle vier bis zehn gefahrene Kilometer eingreifen mussten. So häufig musste also eingegriffen werden, um einem eigentlich autonom fahrenden Taxi von Cruise zu helfen, nachdem es ein Problem gemeldet hat.

    Diese Zahl dürfte auch erklären, warum GM zuletzt im Schnitt fast 600 Millionen US-Dollar pro Quartal für Cruise ausgegeben hat – 42 Prozent mehr als im Vorjahr. Jedes eingesetzte Fahrzeug kostet Cruise demnach 150.000 bis 200.000 US-Dollar – neu ist ein Chevrolet Bolt ab etwa 27.000 US-Dollar zu haben.
    „Wie Russisch Roulette“

    Die immensen Kosten und der hohe Aufwand, den die Robotaxis verlangen, wird nun etwa zwei Wochen nach der Aussetzung des Betriebs von Cruise öffentlich und weckt Zweifel an der Tragfähigkeit des Geschäfts. Kaliforniens Kfz-Zulassungsstelle hat Cruise Ende Oktober die Erlaubnis entzogen, fahrerlose Robotaxis gegen Geld auf den Straßen San Francisco zu betreiben.

    Begründet wurde der Schritt mit einem Unfall vom 2. Oktober, als ein autonomes Taxi von Cruise in der Innenstadt San Franciscos eine Frau angefahren hat. Die wurde unter dem Fahrzeug eingeklemmt und musste befreit werden, nachdem das Fahrzeug sogar noch ein paar Meter weitergefahren ist. Tage später hat Cruise alle Aktivitäten mit selbstfahrenden Autos ohne eine Sicherheitsperson am Steuer ausgesetzt.

    Inzwischen hat Cruise eine Anwaltskanzlei damit beauftragt, die Reaktion der Firma auf die Ermittlungen zu dem Unfall zu untersuchen. Der Entzug der Betriebserlaubnis in San Francisco war auch mit dem Vorwurf verbundenen, dass Cruise anfangs nicht alle Kameraaufnahmen des Fahrzeugs an die Verantwortlichen für die Ermittlungen weitergegeben hat. Laut dem Bericht der New York Times befürchten viele Angestellte von Cruise, dass die Probleme der Firma nicht so schnell behoben werden können. Bei der Feuerwehr von San Francisco hat man insgesamt 75 Vorfälle mit Robotaxis von Cruise gezählt, ergänzt CNBC: „Das ist wie russisches Roulette spielen“, zitiert das Finanzmagazin die Chefin der dortigen Feuerwehr, „mit Folgen für die öffentliche Sicherheit“.

    Wie es mit Cruise weitergeht, ist angesichts dieser Berichte und der immensen Kosten unklar. Es ist zweifelhaft, dass Cruise das anvisierte Ziel von einer Milliarde US-Dollar Umsatz im Jahr 2025 erreichen kann. Laut Reuters hat das Unternehmen auch erst vor wenigen Wochen angekündigt, bald in Japan den Betrieb aufnehmen zu wollen. Auch das dürfte jetzt in der Schwebe hängen. Von GM hat es aber bereits geheißen, dass man Pläne habe, die weitere Expansion zu finanzieren. GM-Geschäftsführerin Mary Barra geht demnach sogar davon aus, dass Cruise 2030 bereits 50 Milliarden US-Dollar Umsatz einfahren kann.

    #Taxi #Robotaxi #USA #San_Francisco #Wirtschaft

  • Israel’s Chance to Turn Carnage into Peace
    https://www.commondreams.org/opinion/israel-gaza-peace-diplomacy

    Il faut cririquer Israël si on veut sauver Israël. Malheureusement chaque critique d’Israël et de son gouvernement d’extrême droite est assimilé à l’antisemitisme par la propagande sioniste. Cet article propose une solution à ce dilemme.

    31.10.2023 by Jeffrey D. Sachs - Friends do not let friends commit crimes against humanity.

    Israel is running out of time to save itself—not from Hamas, which lacks the means to defeat Israel militarily, but from itself. Israel’s war crimes in Gaza, verging on the crime of genocide according to the Center for Constitutional Rights, threaten to destroy Israel’s civil, political, economic, and cultural relations with the rest of the world. There are growing calls in Israel for Prime Minister Benjamin Netanyahu to resign immediately. A new Israeli government should seize the opportunity to turn carnage into lasting peace through diplomacy.

    Netanyahu is leading Israel into the same trap that the U.S. fell into after 9/11. Hamas’ goal in its heinous terrorist attack on 10/7 was to goad Israel into a long and bloody war, and to induce Israel to commit war crimes to bring on the world’s opprobrium. This is a classic political use of terror: not merely to kill, but to frighten, provoke, debase, and ultimately undermine, the foe.

    Al-Qaeda, the perpetrator of 9/11, goaded America’s political class to launch disastrous wars in Afghanistan, Iraq, and beyond. The result was carnage, torture by U.S. agencies and military forces, $8 trillion in debt, and the collapse of U.S. prestige and power worldwide. Hamas is similarly goading Israel into war crimes and potentially into a region-wide war. Israel’s actions are turning Israel’s friends around the world against it.

    Israel’s instinct is to ignore global opinion, chalking it up to anti-Semitism and believing that the U.S. has Israel’s back. Yet the U.S., weakened as it is in world affairs, can’t possibly save Israel from itself. Just look at how the U.S. is “saving” Ukraine. Ukraine is being destroyed by its pursuit of NATO membership and rejection of diplomacy, both of which have been encouraged by America’s ineffective pledge to support Ukraine militarily “for as long as it takes.”

    Israel’s actions are turning Israel’s friends around the world against it.

    There is another deep similarity of al-Qaeda’s 9/11 and Hamas’s 10/7. Al-Qaeda was a U.S. creation that later boomeranged. By covertly funding Islamic jihadists in Afghanistan to fight the Soviet Union during the 1980s, the CIA effectively launched al-Qaeda. In the case of Hamas, Netanyahu—as is well-documented—secretly backed Hamas in order to divide and weaken the Palestinian Authority.

    Israelis are told by Netanyahu and his cabinet that there is no alternative to achieve security and peace other than to invade Gaza to defeat Hamas. The acquiescence of the U.S. and European governments as Israel invades Gaza conveys the message to the Israeli people that their leaders are telling the truth: that Hamas can be defeated militarily, that the civilian deaths in Gaza are being limited by careful targeting of military operations, and that Israel is doing the only thing it can do for its own security. Yet these misguided views are perpetrated by the same political class that let Israel’s guard down in the lead-up to 10/7. Israeli leaders are seeking to cover up their blunders through the war in Gaza.

    The facts are these. First, while Hamas demonstrated its capacity to commit a surprise terrorist attack, the truth is that Israel let its guard down on 10/7. By bolstering its borders and its intelligence, Israel can block Hamas from a repeat attack. Nor is Israel at risk of any kind of military defeat by Hamas inside Israel, since Israel has vast military dominance. The same was true with 9/11, which was a catastrophic failure of U.S. homeland security and intelligence operations, but did not even remotely represent a threat of U.S. military defeat.

    This is not to say that defeating Hamas inside Gaza would be straightforward. With a major Israeli ground invasion, Hamas would have the advantage of urban guerilla warfare on its own turf, and no doubt large numbers of Israeli soldiers are likely to die in such a campaign.

    There is a completely different approach to Israel’s security, the one that Israel’s political class has rejected for decades, yet the only one that can deliver real peace and security. It is a political solution for Palestine, coupled with comprehensive, enforceable security arrangements for Israel.

    Israel sits on top of a volcano of unrest because it has long denied basic human, economic, and political rights to the Palestinian people. Gaza has famously been described by Human Rights Watch as an open-air prison. Israel’s occupation of Palestine is tantamount to apartheid in the view of human rights groups such as Amnesty International. The UN Security Council and UN General Assembly have rightly and overwhelmingly voted resolution after resolution calling for a two-state solution, most recently on October 26, just days ago.

    Israel sits on top of a volcano of unrest because it has long denied basic human, economic, and political rights to the Palestinian people.

    I refer readers interested in the detailed history of this long saga to the wise and scholarly study by my esteemed colleague Professor Rashid Khalid, The Hundred Years’ War on Palestine. Historian Ian Black, in his book Enemies and Neighbors: Arabs and Jews in Palestine and Israel 1917-2017, recounts that Netanyahu, Israel’s longest-serving Prime Minister, “was not prepared to make the concessions needed to make [the two-state solution] possible.”

    The failure of Israel’s political class to achieve true security for Israel and justice for Palestine opens the door to a different approach. Here is how a diplomatic solution could work.

    The UN Security Council would commit to the disarming of militant groups, including Hamas and Islamic Jihad. Countries funding and arming these groups, notably Iran, would agree to join with the UN Security Council in defunding and demobilizing these groups as part of the peace deal. Both Saudi Arabia and Iran would establish diplomatic relations with Israel as part of the peace deal. Israel and the UN Security Council would recognize a sovereign, independent, and secure state of Palestine, with its capital in East Jerusalem, and with full membership in the United Nations. Palestine would be given sovereign control over the Muslim holy sites of East Jerusalem, including Haram al-Sharif.

    The five permanent powers (P5) of the UN Security Council—the U.S., Russia, China, UK, and France—all favor such a peace deal. Indeed, Biden has recently reiterated U.S. support for the two-state solution. Moreover, there is scope for favorable diplomacy among the P5. The U.S. and China will soon hold a summit of President Biden and President Xi, and there are even glimmers of behind-the-scenes diplomacy between Russia and the U.S. to sort out and end the tragic conflict in Ukraine.

    If Israel swallows Netanyahu’s poison that “this is a time for war,” Israel will isolate itself from the rest of the world and pay a devastating price.

    Iran can be brought on board to such a deal, as long as the deal includes the normalization of Iran’s diplomatic and economic relations with the E.U. and the United States. In 2015, Iran negotiated the Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA) with the U.S. and European nations to end Iran’s nuclear weapons program in return for an end to Western sanctions. It was the U.S. under former President Donald Trump, not Iran, that brazenly withdrew from the JCPOA in 2018. More recently, Iran has reconciled with Saudi Arabia and joined the BRICS nations, demonstrating Iran’s interest in dynamic and creative diplomacy.

    The rest of the UN member states also clearly support a two-state solution. As soon as Israel embraces a comprehensive peace deal, it will garner friends worldwide, and cause a worldwide sigh of relief.

    If Israel swallows Netanyahu’s poison that “this is a time for war,” Israel will isolate itself from the rest of the world and pay a devastating price. Israel’s attainable objective is lasting peace and security through diplomacy. Israel’s friends, starting with the U.S., must help it choose diplomacy over war. Friends do not let friends commit crimes against humanity, much less provide them with the finances and arms to do so.

    #Israel #USA #Afghanistan #guerre #terrorisme

    • Le 1er novembre, en pleine levée de fonds électoraux au Minnesota, le président Joe Biden est bruyamment interrompu par une rabbine, Jessica Rosenberg, lui réclamant un cessez-le-feu immédiat dans le conflit en cours dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. Alors que Jessica Rosenberg est expulsée de la salle, Joe Biden, de fait, plaide pour une « pause » de la guerre, nécessaire, selon lui, afin de faciliter l’aide humanitaire et l’évacuation des étrangers bloqués dans la bande de Gaza.

      .... L’équilibrage progressif courant octobre 2023 des positions de Joe Biden et de ses conseillers est d’abord dû au changement majeur de l’électorat démocrate sur le conflit israélo-palestinien. Depuis 1988, la firme Gallup mesure chaque année la sympathie respective des grandes familles politiques américaines pour Israël et les Palestiniens. Au printemps 2023, pour la première fois de l’histoire, une majorité de démocrates déclarent avoir plus de sympathie pour les Palestiniens (49 %) que pour Israël (38 %). Cette évolution historique est aussi le reflet d’une césure générationnelle. Les moins de 30 ans, qui ont voté massivement pour Joe Biden en 2020, sont beaucoup plus favorables à la cause palestinienne que leurs aînés. Et ces jeunes démocrates sont désormais représentés au Congrès par une nouvelle génération d’élues et d’élus.
      Dix-huit représentants démocrates à la Chambre, tous issus des minorités, ont ainsi signé une résolution pour un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. Et la moitié d’entre eux, dont la première représentante d’origine palestinienne Rashida Tlaib, du Michigan, ont voté contre une résolution de soutien à Israël. Si cette opposition pourrait paraître faible en nombre sur les 212 élus démocrates au Congrès, elle reflète aussi la déception de nombreux Américains musulmans qui ont voté en masse pour le président démocrate en 2020, surtout dans plusieurs États-clés décidés de peu tels la Géorgie, l’Arizona ou le Michigan. Dans ce dernier État, qui compte la plus large communauté américaine d’origine arabe (310 000 des 10 millions d’habitants), beaucoup d’élus locaux démocrates ont déjà fait savoir à la Maison-Blanche, après de vastes rassemblements favorables à la cause palestinienne, que Joe Biden pourrait y perdre l’élection en 2024.

      Cette mutation profonde du parti démocrate, qui se caractérise aussi par les appels et pétitions de nombreux jeunes collaborateurs parlementaires à leurs élus – jusqu’à la vice-présidente Kamala Harris – pour soutenir un cessez-le-feu à Gaza, a conduit Joe Biden et son équipe à questionner avec force, après le 20 octobre, la stratégie d’assaut terrestre de Netanyahou puis à en venir début novembre à réclamer donc ces pauses humanitaires. Mais le paradoxe est que Joe Biden doit maintenant composer aussi avec un parti républicain plus que jamais en symbiose avec la droite et l’extrême droite israélienne sous la houlette du nouveau speaker de la Chambre, Mike Johnson (lire l’épisode 19, « Mike Johnson, le Maga power »). Ce dernier, évangélique partisan de la colonisation israélienne en Cisjordanie mais trumpiste sceptique de l’aide à l’Ukraine, a décidé de dissocier les deux volets de l’aide réclamée par Joe Biden. Cela préfigure une quadrature du cercle politique quasi intenable pour Joe Biden en 2024 : jusqu’où aller avec les républicains de la Chambre pour obtenir le soutien nécessaire à Israël et à l’Ukraine, sans fâcher les militants et électeurs démocrates indispensables à sa réélection ?

      #Israël #USA

    • Normalement, une fois qu’il deviendra évident qu’il n’y avait aucun « but de guerre » à atteindre, et que les pertes israéliennes ne vont faire qu’augmenter sans porte de sortie en vue, les Américains imposeront un cessez-le-feu.

  • Spotlight on the Borderlands: Mapping Human Rights

    The Spotlight initiative aims to create tools and resources to deepen the understanding of the border and animate social change.

    Through digital mapping, storytelling, and participatory popular education methodologies, we aim to highlight the complex topographies and cartographies of human rights at the border.

    The human rights map provides a visual narrative of the effects of militarization and deterrence on border communities and those migrating through the U.S.-Mexico border region. This map also displays a set of human rights indicators to facilitate monitoring, progress, and fulfilling governments’ obligations in protecting the rights of migrants, refugees, and communities along the borderlands.

    https://spotlight.nnirr.org/map/?eType=EmailBlastContent&eId=2a989d1c-8953-4ea1-bf32-b4c6c4242197

    #cartographie #visualisation #morts_aux_frontières #droits_humains #USA #Etats-Unis #Mexique #carte_interactive #checkpoints #rétention #détention_administrative #solidarité #hôpitaux
    ping @fil @reka

  • [source : https://piaille.fr/@ValK/111362206536389366]

    Cuarta Parte y Primera Alerta de Aproximación. Varias Muertes Necesarias. « Enlace Zapatista
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/11/05/cuarta-parte-y-primera-alerta-de-aproximacion-varias-muerte

    Cuarta Parte y Primera Alerta de Aproximación.
    Varias Muertes Necesarias.

    Noviembre del 2023.

    A las personas que suscriben la Declaración por la Vida:

    Les comunicamos lo siguiente:

    PRIMERO. – Desde hace algunos meses, después de un largo y profundo análisis crítico y autocrítico, y de consultar a todos los pueblos zapatistas, se decidió la desaparición de los Municipios Autónomos Rebeldes Zapatistas (MAREZ) y las Juntas de Buen Gobierno.

    SEGUNDO. – Todos los sellos, membretes, cargos, representaciones y acuerdos con el nombre de cualquier MAREZ o de cualquiera de las Juntas de Buen Gobierno, son inválidos a partir de este momento. Ninguna persona se puede presentar como miembro, autoridad o representante de cualquier MAREZ o Junta de Buen Gobierno. Los acuerdos sostenidos antes de esta fecha, con Organizaciones No Gubernamentales, organizaciones sociales, colectivos, grupos e instancias de solidaridad en México y el mundo se mantienen hasta la expiración de los mismos, pero no se podrán hacer nuevos acuerdos con estas instancias de la autonomía zapatista, por la simple razón de que ya no existen.

    TERCERO. – Se mantienen los Caracoles, pero permanecerán cerrados al exterior hasta nuevo aviso.

    CUARTO. – Las razones y el proceso por el que se tomó esta decisión, se las iremos platicando poco a poco en los escritos siguientes. Sólo les adelanto que esta valoración, en su fase final, se inició hace unos 3 años. También les iremos explicando cómo es y cómo se ha ido gestando la nueva estructura de la autonomía zapatista.

    Todo eso, y más cosas, irán apareciendo en el momento oportuno.

    QUINTO. – Les avisamos que haremos una celebración con motivo de los 30 años del inicio de la guerra contra el olvido. Esto en los meses de diciembre del 2023 y enero del 2024. Están invitadas todas las personas que firmaron la “Declaración por la Vida”.

    Sin embargo, es nuestro deber, al mismo tiempo que se les invita, desalentarles. Contrario a lo que informa y desinforma la prensa oficialista, autodenominada cool-progre-buena-ondita, las principales ciudades del suroriental estado mexicano de Chiapas están en un completo caos. Las presidencias municipales están ocupadas por lo que nosotros llamamos “sicarios legales” o “Crimen Desorganizado”. Hay bloqueos, asaltos, secuestros, cobro de piso, reclutamiento forzado, balaceras. Esto es efecto del padrinazgo del gobierno del estado y la disputa por los cargos que está en proceso. No son propuestas políticas las que se enfrentan, sino sociedades criminales.

    Entonces, pues claro les decimos que, a diferencia de otros años, no es seguro.

    San Cristóbal de las Casas, Comitán, Las Margaritas y Palenque, por mencionar algunas cabeceras municipales, están en manos de uno de los cárteles del crimen desorganizado y en disputa con otro. Esto es constatado por la llamada industria hotelera, turística, restaurantera y de servicios. Quienes trabajan en estos lugares lo saben y no lo han denunciado porque están amenazados y, además, saben que es inútil cualquier petición, porque las autoridades estatales y municipales son las que delinquen y no tienen llenadera en la robadera que están haciendo.

    En las comunidades rurales el problema es más grave aún. Eso lo gritan quienes las habitan en todas las regiones de Chiapas, particularmente en toda la franja fronteriza con Guatemala.

    Lo que se lee, escucha y se ve en la mayoría de los medios locales y nacionales, es sólo un eco malo y sinvergüenza, de las redes sociales del gobierno del estado. La verdad es que las autoridades oficiales son el problema. Sí, como en el resto del país.

    Las fuerzas militares y policíacas federales, estatales y locales, no están en Chiapas para proteger a la población civil. Están con el único objetivo de frenar la migración. Ésa es la orden que vino desde el gobierno norteamericano. Como es su modo, han convertido la migración en un negocio. El tráfico y la trata de personas es un negocio de las autoridades que, mediante la extorsión, el secuestro y compraventa de migrantes, se enriquecen desvergonzadamente.

    Entonces, pues no les aconsejamos que vengan. A menos, claro, que se organicen muy bien para hacerlo.

    Entonces, aunque no les esperamos, les invitamos. Las fechas tentativas de las conmemoraciones son entre el 23 de diciembre del 2023 y el 7 de enero del 2024, siendo la celebración central los días 30-31 de diciembre y 1-2 de enero. Luego les diremos el lugar. O sea que sí queremos que vengan, aunque no lo recomendamos.

    Aunque no lleguen, no preocupar. Igual les mandaremos fotos y videos.

    Bueno, eso si todavía hay mundo para esas fechas.

    Ahí lo vean.

    Desde las montañas del Sureste Mexicano.

    Subcomandante Insurgente Moisés.
    México, noviembre del 2023.

  • Mast est membre du Congrès US.

    Acyn sur X :

    Mast: I think when we look at this, as a whole, I would encourage the other side to not so lightly throw around the idea of innocent Palestinian civilians.

    I don’t think we would so lightly throw around the term innocent Nazi civilians

    https://twitter.com/Acyn/status/1719788747292623010

    #enfants #Gaza

    • C’est génial comme Israël et ses soutiens, en définitive, adoptent une propagande qui par certains côtés reprend des thèmes russes dans la guerre en Ukraine.
      C’est génial, parce que quand les russes emploient ces arguments, on te dit « point godwin », on te dit « cécuiquidikyé ».
      Mais là, non. Pas maintenant. Maintenant, on te dit que c’est légitime. Parce que comme tu le sais, les palestiniens dans leur ghetto, ils ont déjà mis en œuvre la solution finale. Les palestiniens ont des chars d’assaut, une bombe atomique, des ressources naturelles.

    • la « guerre des civilisations » gagne en réalisme et en légitimité en devenant guerre contre la barbarie nazie. on évoque une victoire (le nazisme défait militairement) plutôt qu’un échec (les guerres du bien contre le mal après la destruction des Twin towers). on limite (bien artificiellement) la cible à des Palestiniens caractérisés comme nazis. c’est la reprise du schéma délirant proposé par des responsables politiques israéliens. on a vu lors de diverses déclarations (Nétanyahou, ambassadeurs) que ce schématisme implique une négation du génocide des juifs par les nazis par minimisation. antisémitisme du soutien au sionisme. génocide au nom de l’intérêt général.
      #Palestiniens #nazification_des_Palestiniens #Israël #Usa #génocide #négationnisme_d'Israël

  • Biden’s Support for Israel Now Comes With Words of Caution - The New York Times
    https://archive.ph/2023.10.31-134610/https://www.nytimes.com/2023/10/30/us/politics/biden-israel.html

    It became evident to U.S. officials that Israeli leaders believed mass civilian casualties were an acceptable price in the military campaign. In private conversations with American counterparts, Israeli officials referred to how the United States and other allied powers resorted to devastating bombings in Germany and Japan during World War II — including the dropping of the two atomic warheads in Hiroshima and Nagasaki — to try to defeat those countries.

  • Ni Mediapart, ni le Monde, ni Libération, ni le Le Nouvel Obs, n’ont rendu compte, ni publié, la lettre du Directeur du bureau de New York du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, qui a démissioné en protestant contre la si faible action de l’ONU pour faire respecter les Droits de l’Homme à Gaza.

    Dans une lettre à son supérieur, rendue publique, il dit, entre autres :

    "Il s’agit d’un cas d’école de génocide. Le projet colonial européen, ethno-nationaliste, de colonisation en Palestine est entré dans sa phase finale, vers la destruction accélérée des derniers vestiges de la vie palestinienne indigène. en Palestine ."
    ...

    "Les USA, le Royaume-Uni et la majorité de l’Europe sont complices de l’agression horrible.

    Non seulement ces gouvernements refusent de remplir leurs obligations de faire respecter les Conventions de Genève, mais ils arment activement Israël, lui procurent un soutien économique et de renseignement, et donnent une couverture politique et diplomatique aux atrocités commises par Israël."

    https://twitter.com/Raminho/status/1719385390086271164?s=20

    https://www.nydailynews.com/2023/10/31/un-official-resigns-genocide-palestine-israel

    La TV française est israélienne-CRIF-Netanyahu mais les journaux, même de gauche, en France me posent question.

    #Israel #USA #UE #France #Grande-Bretagne #Allemagne #Genocide #Gaza #Palestiniens #Armes #VentesArmes #Corruption #Lobby #Racisme #Suprémacisme #Colonialisme #Massacres #AssassinatsEnfants #AssassinatsCivils #Medias #Mediapart #LeMonde #Deshumanisation #Arabes

  • Bonjour à toutes et tous,

    sans doute un message un peu atypique sur seenThis mais je me dis que je peux toucher pas mal de monde, et de réseaux. Pouvez vous transmettre au maximum cette information.

    Suite aux violences de ce week end sur l’A69, notamment vis à vis de l’assemblé des scientifiques de l’Atécopol Toulouse, nous sommes quelques un.e.s à vouloir monter une grosse action de mobilisation du personnel de la recherche et des labos contre le balayage systématique de l’avis de scientifiques par le gouvernement et par nombreux élus locaux, et contre la répression, souvent violente, des collectifs scientifiques qui s’attachent à étudier l’état et les différentes évolutions possibles de notre société à bout de souffle.

    Si vous êtes motivé.e.s pour nous rejoindre sur ce projet, ou si vous avez des idées de groupes/personnes à contacter pour nous aider sur la stratégie, les supports, la diffusion, etc nous sommes preneurs.ses ! Contactez-nous !

    Pour qu’il ait encore de la science à faire dans 30 ans, nous pensons qu’il ne faut pas porter ce combat comme scientifiques isolés, mais à l’échelle des labos.

    Bonne journée,

    Raphael Leblois & Céline Scornavacca (chercheur.se en écologie-évolution-biodiversité, CBGP & ISEM, Montpellier),
    raphael.leblois@inrae.fr
    celine.scornavacca@umontpellier.fr

    https://atecopol.hypotheses.org/9021

    https://lareleveetlapeste.fr/a69-les-forces-de-lordre-ont-gaze-femmes-et-enfants-lors-dune-conf

  • #Mine de #lithium au #Nevada : des Autochtones dénoncent « le #mensonge du #tout-électrique »

    Un des plus grands gisements de lithium se trouve sous les pieds des Autochtones du Nevada. Une aubaine pour ceux qui souhaitent développer la #filière_batterie. Un #cadeau_empoisonné pour ceux qui veulent protéger ce territoire.

    Dans le nord du Nevada, tout près de la frontière avec l’Oregon, des étendues de plaines enclavées entre des #montagnes sont encore vierges.

    Pour l’instant.

    En effet, sous ce sol argileux se trouve la plus grande réserve de lithium des États-Unis. Classés comme étant essentiels à la #transition_écologique, les #métaux_stratégiques comme ceux-ci sont ainsi devenus l’objet de bien des convoitises.

    L’entreprise canadienne #Lithium_Americas prévoit exploiter ce gisement dont la valeur nette serait de 5,7 milliards de dollars américains après impôt. #General_Motors a d’ailleurs investi 660 millions de dollars américains dans ce projet.

    Allochtones, éleveurs et Autochtones de la région se sont alliés pour s’opposer à ce projet qu’ils qualifient d’aberration. À proximité du site, ils ont établi des camps dont le dernier a été démantelé en juin à la suite d’une descente policière.

    Cette opposition a réussi à faire repousser le début de la construction de la mine et de son usine, qui aurait dû débuter en 2021. Finalement, les travaux de terrassement ont commencé cet été.

    Depuis cet événement, sept opposants sont poursuivis par la compagnie minière.

    Un éleveur, quatre groupes environnementaux et deux autres communautés autochtones ont pour leur part engagé des poursuites judiciaires. Ils ont gagné leur cause.

    Les Autochtones et les groupes environnementaux souhaitent l’annulation pure et simple du permis délivré à Lithium Americas pour son projet.

    Les communautés autochtones de Reno-Sparks, Burns Paiute et Summit Lake Paiute ont intenté leur propre action en justice.

    Michon Eben, responsable du programme culture et ressources et du Bureau tribal de préservation historique (Tribal Historic Preservation Office), fait partie de la communauté de Reno-Sparks (Reno-Sparks Indian Colony).

    « Les gens ne comprenaient pas qu’on s’implique dans ce dossier, car ils estiment qu’on est loin du projet », explique-t-elle en entrevue, puisque l’emplacement de la mine se trouve à environ 500 kilomètres au nord de Reno. « Ce n’est pas parce que c’est loin de l’endroit où nous vivons maintenant que cet endroit ne représente pas qui nous sommes. »

    C’est oublier le vaste territoire qu’occupaient les nations autochtones du Nevada et des États limitrophes avant l’arrivée des colons, selon elle. C’est oublier les liens que les communautés ont également tissés entre elles au fil des siècles.
    Le mensonge de la transition vers l’électrique

    Les opposants critiquent les « mensonges » autour de la voiture électrique, présentée comme la panacée contre la catastrophe climatique.

    «  On ne peut pas annihiler une culture, un écosystème, ni tarir nos sources d’eau simplement pour que quelques riches aient une voiture électrique. » (Une citation de Michon Eben, responsable du programme culture et ressources à Reno-Sparks)

    Les écologistes, eux, sont du même avis.

    « Le mensonge, c’est de dire qu’on peut sauver la planète et la détruire en même temps. Si ce n’est pas vert de détruire des montagnes pour en extraire du charbon, ce n’est pas plus vert de détruire des montagnes pour extraire du lithium », avait expliqué l’un d’eux dans un reportage de Radio-Canada diffusé en mars 2022.

    « Je veux que ces compagnies minières étudient de meilleures manières de gagner de l’argent. Il faut expliquer aux gens que les voitures électriques ne vont pas sauver la planète de la crise climatique. » (Une citation de Michon Eben, responsable du programme culture et ressources à Reno-Sparks)

    Mme Eben fait état du boom minier qui frappe le Nevada : « 22 000 claims miniers spécifiquement consacrés au lithium », indique-t-elle.

    Selon la Nevada Division of Minerals, en date du 8 septembre, l’État comptait exactement 21 425 claims miniers de lithium.

    Le problème, c’est que les Autochtones estiment ne pas avoir été consultés comme ils auraient voulu l’être par le bureau responsable de délivrer les permis, le Bureau d’aménagement du territoire. Michon Eben assure qu’aucun représentant de Lithium Americas n’est venu les rencontrer puisqu’il s’agit d’une responsabilité du Bureau d’aménagement du territoire.

    Une juge a toutefois rejeté ces allégations en février. Le 17 juillet, la Cour d’appel a aussi confirmé que la décision du Bureau d’aménagement du territoire du Nevada d’approuver le plan d’exploitation de la mine était conforme à la loi.

    Ces consultations, selon Mme Eben, se sont résumées à trois lettres envoyées en pleine pandémie. Le Bureau d’aménagement du territoire dit plutôt que des appels téléphoniques ont été passés et des réunions organisées.

    Contactée par Espaces autochtones, Lithium Americas s’est défendue. « En octobre 2022, nous avons signé un accord sur les avantages pour la communauté avec la tribu [le mot tribe est utilisé aux États-Unis, NDLR] des Paiutes et des Shoshones de Fort McDermitt, la tribu la plus proche de Thacker Pass », indique Virginia Morgan, chargée des relations avec les investisseurs.

    Cet accord a été dénoncé notamment par Shelley Harjo, membre de la communauté de Fort McDermitt.

    « Ce n’est pas parce que la tribu [sic] de Fort McDermitt cherche à tirer des avantages économiques de [la minière] que la plupart des Autochtones soutiennent la profanation de Thacker Pass. Cela ne signifie même pas que la plupart des membres de la tribu de Fort McDermitt la soutiennent », écrit-elle dans une lettre ouverte publiée dans un média du Nevada.

    Elle estime que sa communauté est difficile à blâmer dans cet accord puisqu’elle est pauvre. « Mais quand on y réfléchit, sacrifier la terre pour un peu d’argent est exactement la façon dont nous nous sommes retrouvés dans la situation environnementale difficile où nous vivons actuellement », dit-elle encore.

    Sa position a été dénoncée par le conseil de bande, qui indique que Mme Harjo ne vit pas dans la communauté et qu’elle ne sait donc pas de quoi elle parle.
    Un massacre en 1865

    Si Mme Harjo parle de profanation, ce n’est pas sans raison.

    En 1865, un massacre a été perpétré sur ces terres. Plus de 30 personnes (hommes, femmes et enfants) de la Nation paiute ont été tués par des soldats fédéraux américains.

    Cet événement historique semble avoir été ignoré par les défenseurs du projet, alors que c’est ici que reposent plusieurs ancêtres de ces Autochtones.

    Les communautés de Reno-Sparks et de Summer Lake Paiute souhaitent quant à eux que Thacker Pass soit reconnu comme un site culturel.

    Selon les archives archéologiques et cadastrales du Bureau de l’aménagement du territoire, le lieu du massacre n’est pas situé sur le site du projet, indique un porte-parole par courriel.

    Par ailleurs, le processus de délivrance du permis a duré neuf mois, ce qui est trop court, selon Mme Eben, qui estime qu’il faut du temps pour mener à bien toutes les études nécessaires à l’approbation d’un tel projet. Le Bureau de l’aménagement du territoire du Nevada indique de son côté que la collecte initiale de données environnementales a commencé en 2011.
    Inquiétudes sur l’environnement

    « Nous sommes ceux qui payons le prix de ces projets dangereux pour l’environnement et nous n’avons rien en échange », lance-t-elle.

    Ce projet présente un risque pour tout l’écosystème du secteur, selon Mme Eben. « Les mines de lithium nécessitent énormément d’eau, alors que le Nevada est un des États les plus secs des États-Unis », dit-elle.

    Selon un article du Guardian, le projet de Thacker Pass devrait utiliser 5,6 milliards de litres d’eau par année pour produire 60 000 tonnes de carbonate de lithium.
    Une minière canadienne au Nevada

    Le site choisi est sur un territoire considéré comme sacré par les Autochtones.

    La minière assure de son côté qu’elle s’est « engagée à développer Thacker Pass de la manière la plus durable possible, en minimisant [ses] impacts sur l’environnement et en travaillant en étroite collaboration avec les communautés locales ».

    Michon Eben insiste toutefois sur le fait qu’elle ne se présente pas comme une militante « opposée aux mines ».

    « Je conduis une voiture, j’ai un téléphone. Je ne suis pas contre les mines, je suis contre le fait qu’on n’écoute pas les Autochtones », explique-t-elle.

    Quelle solution, alors ? La question lui a été posée plusieurs fois. Elle la fatigue.

    « Pourquoi me posez-vous cette question ? Vous avez Elon Musk qui va sur Mars, vous avez toutes ces connaissances scientifiques et vous me demandez à moi, une responsable des ressources naturelles, de trouver la solution à la crise climatique ? » lance-t-elle.

    Son travail à elle consiste à protéger le territoire, la culture et l’avenir des siens.

    Elle estime que ce territoire sera littéralement « sacrifié » dans ce but-là.

    https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/2018512/mine-lithium-nevada-autochtones-electrique
    #peuples_autochtones #extractivisme #résistance #terres_rares #USA #Etats-Unis #environnement #justice

  • EXCLUSIVE : In the ’80s, Joe Biden Speculated to Israel’s PM About Wiping Out Canadians
    https://jacobin.com/2023/10/joe-biden-menachem-begin-israel-lebanon-war-civilian-casualties-canada-gaza

    Les USA et Israël partagent le même exceptionnalisme qui les place au dessus de toute autre nation et leur donne le droit de tuer n’importe qui sans raison particulière. Je connais d’autres exemples de cette attitude envers les peuples étrangers.

    Elle n’e fut pas étrangère aux seigneurs de la période des Royaumes combattants (战国 ; pinyin : zhànguó), les croisés du moyen age la mirent en pratique et mes ancêtres nazis en furent un système juridique et une politique à hauteur de leur époque. Depuis la dynastie des Qin (秦朝 ; pinyin : Qín Cháo) la politique chinoise a développé une tradition pragmatique qui préfère l’échange commercial aux affrontements militaires et l’Allemagne poursuit désormais une politique impérialiste hypocrite qui se veut morale et non belliqueuse.

    La politique de l’extrême violence n’a jamais donné de résultat durable. A la différence avec les époques précédentes les forces élémentaires du capitalisme vont à l"encontre d’un dénouement équilibré mais poussent les protagonistes des affrontements dans une suite sans fin de crises économiques et militaires. Il me semble que ce soit le pari sur l’avenir choisi par les États Unis et Israël.

    Bienvenue dans l’époque dystopique des super-vilains.

    22.19.2023 by Ben Burgis - In 1982, Israeli prime minister Menachem Begin visited Washington, DC. Israel had invaded Lebanon, where various Palestinian factions were then headquartered, and the world was watching bloodshed in the Middle East.

    Normally, Israeli prime ministers can expect a warm greeting when they visit the United States. As with Israel’s war in Gaza now, though, some American politicians were angry at the belligerence of Israel’s actions and wanted de-escalation.

    Some reports at the time (and since) suggested that one of the angry doves in 1982 was Senator Joseph Biden. The truth seems to be more complicated.

    Begin met with Biden, and vague reports described some sort of angry exchange. Begin’s recollections of that meeting were reported at the time in a mainstream Israeli newspaper, Yedioth Aharonot. Some of the details of what Begin recalls Biden telling him are genuinely shocking, but they seem to now be largely forgotten in Israel — especially a hypothetical Biden floated about the United States bombing cities in Canada. “If attacks were launched from Canada into the US,” Biden remarked, “everyone here would have said, ‘Attack all the cities of Canada, and we don’t care if all the civilians get killed.’”

    As far as I can tell, these details have never been reported in the English-language press — until now.
    When Biden Clashed With Begin

    Writing in the Wall Street Journal a couple of weeks after the 2020 presidential election, presidential historian Tevi Troy recounts the meeting between Biden and Begin. Troy doesn’t quote Biden’s side of the conversation, although he vaguely talks about the future president “lectur[ing] the 68-year-old Begin about the settlements” Israel was building in occupied Palestinian territory in the West Bank and warning Begin that Israel might be in danger of losing support in the United States. Instead of giving us any real details about Senator Biden’s perspective, he talks a lot about the theatrics of the meeting — fingers jabbed, fists pounded on the table — and quotes Begin taking umbrage at the senator challenging him in any way. “I am not,” Begin told Biden, “a Jew with trembling knees.”

    Without quoting any of his specific comments, Troy says that Biden warned Begin that “eroding support for Israel” might endanger future US aid. Begin seems to have taken this as a threat to cut off aid if Israeli policy didn’t change, and Troy quotes him railing that Israel would “stand by” its “principles . . . with or without your aid.”

    Honestly, though, everything we know about the way Senator Biden positioned himself on the issue at the time makes it more likely that he was speaking as a supporter of US aid worried that he and his friends wouldn’t be able to deliver it in the future. But what exactly was his concern?

    A more helpful description that appeared at the time in the Sydney Morning Herald makes Biden’s position clearer. Other senators, according to the report in the Herald, were angry about Israeli belligerence in Lebanon. It’s not hard to see why. Many thousands of civilians were killed in Lebanon by the time that war was over. The specific Israeli attack that those other senators were confronting Begin about had, even according to the Israeli army, killed 460 to 470 civilians and made another twenty thousand homeless. Palestinian sources had those numbers at ten thousand civilians dead and another sixty thousand made homeless.

    Senator Biden, though, was splitting the difference between Begin and the angry doves. Biden “said he was not critical of the Lebanon operation, but felt that Israel had to halt the policy of establishing new Jewish settlements in the West Bank.” Biden “said Israel was losing support in this country because of the settlement policy.”

    Predictably, this argument fell on deaf ears. The ultraconservative prime minister “rejected the appeals, saying that Jews had a right to settle in the area he called Judea and Samaria.” And ultimately the pushback from Biden and the other senators was little more than annoyance. “Despite the criticisms,” the Herald reported, “Mr. Begin left Washington pleased at having his basic approach to the Lebanese crisis endorsed by Mr. Reagan.”
    Hypothetically, What If We Had to Kill All the Canadians?

    But what exactly did Senator Biden say about the Lebanese crisis? The report in the Sydney Morning Herald doesn’t say. It doesn’t look like either Biden or Begin described that part of the conversation in any sort of detail to any reporters for the English-language press at the time. Maybe nobody cared much about the opinions of a senator from Delaware.

    Begin did recount the conversation in considerable detail, though, to Yedioth Aharonot. One comment of Biden’s in particular seems to have pleased Begin (the following translation comes from consultation with several Hebrew speakers):

    Biden’s comments were offensive, Begin said. Suddenly he [Biden] said: “What did you do in Lebanon? You annihilated what you annihilated.”

    I was certain, recounted Begin, that this was a continuation of his attack against us, but Biden continued: “It was great! It had to be done! If attacks were launched from Canada into the United States, everyone here would have said, ‘Attack all the cities of Canada, and we don’t care if all the civilians get killed.’”

    If so, Begin told us, I wondered what all the shouting was about. It turned out Biden wasn’t shouting about the operation in Lebanon at all, he was angry about what Israel was doing in Judea and Samaria . . .

    As a matter of fact, Israel’s invasion of Lebanon came after a long cease-fire during which very few attacks on Israeli targets were launched from Lebanon, but Israel frequently hit Palestinian targets there, killing hundreds of people. The immediate justification for the invasion was an assassination attempt against Israeli ambassador Shlomo Argov rather than some sort of massive terrorist attack.

    These inconvenient details notwithstanding, Senator Biden’s moral calculus seemed clear enough. So are the disturbing parallels to his support as president for Israel’s indiscriminately murderous bombing campaign in Gaza. Whatever objections Biden might have had to Begin’s settlement policy in the West Bank, he clearly considered Israel, like the United States, to be a special nation with a right to spill oceans of blood in conflicts with lesser adversaries.

    I do wonder, though, what Canadian officials think about the president of the United States saying that any hypothetical attacks from terrorist groups operating in Canada would justify what sounds like an outright genocidal American response. He thought, remember, that it would be a “phenomenal” thing in such a scenario if the United States attacked “all” the cities in Canada, even if “all” the civilians there died. If Biden really said that, it suggests that not only does he consider Lebanese and Palestinian life to be very cheap — a depressing fact, but not a particularly surprising one — but that Canadian lives are in the same category.

    Someone should ask President Biden about these comments now. And while they’re at it, they should see if they can get a comment from Justin Trudeau.

    Ben Burgis is a Jacobin columnist, an adjunct philosophy professor at Rutgers University, and the host of the YouTube show and podcast Give Them An Argument. He’s the author of several books, most recently Christopher Hitchens: What He Got Right, How He Went Wrong, and Why He Still Matters.

    #dystopie #USA #Israël #crise #impérialisme #histoire #Chine

  • #Edwy_Plenel : Israël-Palestine : la question morale

    Si le conflit israélo-palestinien enflamme le monde, c’est parce qu’il porte une question morale universelle : celle de l’égalité des droits. Que la légitimité internationale d’Israël s’accompagne de la négation des droits des Palestiniens n’a cessé de précipiter ce sommeil de la raison qui engendre des monstres. Seule cette lucidité politique est à même de défier la catastrophe en cours.

    LeLe sommeil de la raison produit des monstres. Avant de donner à voir, dans toute leur abomination, les désastres de la guerre (Los Desastres de la Guerra, 1810-1815), le peintre et graveur espagnol Francisco de Goya (1746-1828) avait intitulé ainsi l’une des gravures de sa série Los caprichos à la fin du XVIIIe siècle : El sueño de la razon produce monstruos. On y voit le peintre endormi tandis qu’une volée d’oiseaux nocturnes tourbillonne au-dessus de lui, symbolisant la folie et l’ignorance qui mènent l’humanité à sa perte.

    Nous vivons un moment semblable, d’obscurcissement et d’égarement. Spectateurs effarés, nous découvrons l’horreur des tueries de civils israéliens dans l’attaque terroriste du Hamas tandis que nous suivons l’hécatombe de civils palestiniens à Gaza sous les bombes de l’armée israélienne. Toutes ces vies humaines se valent, elles ont le même prix et le même coût, et nous nous refusons à cette escalade de la terreur où les crimes d’un camp justifieraient les crimes de l’autre. Mais nous nous sentons impuissants devant une catastrophe qui semble irrémédiable, écrite par avance tant ont été perdues, depuis si longtemps, les occasions de l’enrayer (pour mémoire mes alarmes de 2009, de 2010 et de 2014).

    Nous savons bien qu’il n’y a qu’une façon d’en sortir dans l’urgence : un cessez-le-feu immédiat sous contrôle des Nations unies afin de sauver les otages des deux bords, qui ouvrirait la voie à une solution politique dont la clé est la reconnaissance d’un État palestinien ayant lui-même reconnu l’État d’Israël. Mais, s’il peut arriver que d’un péril imminent naisse un salut improbable, cette issue semble un vœu pieux, faute de communauté internationale forte et unie pour l’imposer. Faute, surtout, de détermination des soutiens d’Israël, États-Unis au premier chef, pour freiner une volonté de vengeance qui ne fera qu’accélérer la course à l’abîme.

    Dès lors, comment échapper à un sentiment de sidération qu’aggrave le spectacle de désolation du débat politique et médiatique français ? À mille lieues de sa grandeur prétendue, la France officielle donne à voir son abaissement raciste, jetant la suspicion sur nos compatriotes musulmans et arabes, et son alignement impérialiste, rompant avec l’ancienne position équilibrée de sa diplomatie moyen-orientale. Indifférence aux oppressions et intolérance aux dissidences règnent sur cette médiocrité dont font les frais manifestations et expressions pro-palestiniennes, dans un climat maccarthyste qui distingue tristement notre pays des autres démocraties.

    Que faire ? Il importe déjà d’y voir clair. Ici, la responsabilité du journalisme, associant son devoir professionnel à son utilité sociale, est de trouer cette obscurité, en chassant les passions tristes et en s’éloignant des colères aveugles. Trouver son chemin, arriver à se repérer, réussir à ne pas s’égarer : autant d’impératifs vitaux par temps de propagande, que nous devons servir par une pratique aussi rigoureuse que sensible du métier. Elle suppose de résister au présent monstre de l’information en continu qui fonctionne à l’amnésie, perdant le fil de l’histoire, oubliant le passé qui la détermine, effaçant le contexte qui la conditionne (voir notre entretien-vidéo avec Bertrand Badie sur les mots et l’histoire du conflit).

    Mais il ne suffit pas de rendre compte. Il nous faut aussi échapper à la résignation qui guette, « cette accoutumance à la catastrophe dont le sentiment vague engourdit aujourd’hui tout désir d’action ». La formule est de l’historien Patrick Boucheron dans un récent libelle où il persiste, dans le sillage de Victor Hugo, à vouloir « étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait ». Secouant ce manteau de poussière dont le poids risque de nous paralyser, Le temps qui reste est une invitation inquiète à ne pas le perdre, ce temps, en refusant de se laisser prendre au piège de la catastrophe, tels des animaux saisis dans des phares, tétanisés et immobilisés par la conscience du péril.

    Car l’habitude, tissée de conformisme et de suivisme, est la meilleure alliée du pire en devenir. Voici donc, à l’instar de lucioles clignotant dans une nuit qui gagne, quelques repères qui nous guident pour affronter les désordres du monde et les folies des hommes. Quatre boussoles morales qui énoncent aussi ce à quoi nous refusons de nous habituer.
    1. Tout soutien inconditionnel est un aveuglement. Quel que soit le camp concerné. Quelle que soit la justesse de la cause.

    Aucun État, aucune nation, aucun peuple, et, partant, aucune armée, aucun parti, aucun mouvement, qui s’en réclame, ne saurait être soutenu inconditionnellement. Car, au-dessus d’eux, il y a une condition humaine universelle, dont découle un droit international sans frontières. Si, en 1948, l’année où est né l’État d’Israël, fut proclamée, à Paris, une Déclaration universelle des droits de l’homme, c’est pour cette raison même : s’ils ne rencontrent aucun frein, les États, les nations ou les peuples, peuvent devenir indifférents à l’humanité et, par conséquent, dangereux et criminels.

    Adoptée à Paris en 1948 par les cinquante-huit États alors représentés à l’Assemblée générale des Nations unies, la Déclaration de 1948 résulte de cette lucidité provoquée par la catastrophe européenne dont nationalisme et racisme furent les ressorts, conduisant au génocide des juifs d’Europe. Français, son rédacteur, René Cassin, Prix Nobel de la paix en 1968, s’était battu pour imposer, dans son intitulé, cette qualification d’« universelle » au lieu d’internationale : façon de signifier qu’un droit supérieur, celui de la communauté humaine, devait s’imposer aux États et aux nations dont ils se prévalent. Autrement dit de rappeler qu’aucun État, qu’aucune nation, qu’aucun peuple ne devrait se dérober, au prétexte de ses intérêts propres, à cette exigence de respect de l’égalité des droits.

    « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité », énonce l’article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Comme la française de 1789, la Déclaration de 1948 dessine l’horizon d’une promesse, toujours inaccomplie et inachevée, sans cesse en chantier et à l’œuvre face aux égoïsmes renaissants des États et au risque qu’ils cèdent aux idéologies de l’inégalité. De ce point de vue, l’ajout de la dignité, notion sensible, aux droits, critère juridique, n’est pas indifférent, tout comme sa position première dans l’énoncé : il s’agit non seulement de respecter d’autres humains, mais aussi de se respecter soi-même. En somme, de rester digne, de savoir se tenir, se retenir ou s’empêcher, afin de ne jamais céder à la haine de l’homme.

    Chèque en blanc accordé à ses dirigeants et à ses militaires, l’affirmation d’un « soutien inconditionnel » à l’État d’Israël dans sa riposte au Hamas tourne le dos à ces valeurs universelles. Elle prolonge ce mépris pour le droit international que l’on invoque volontiers face à l’agression russe en Ukraine mais que l’on dénie à la Palestine par l’absolu non-respect des résolutions onusiennes condamnant, depuis 1967, les annexions et colonisations israéliennes de territoires palestiniens.
    2. Jamais la fin ne saurait justifier les moyens. Seuls les moyens utilisés déterminent la fin recherchée.

    Depuis soixante-quinze ans, la Palestine pose au monde une question morale : celle de la fin et des moyens. La légitimité d’Israël ne saurait se fonder sur la négation des droits des Palestiniens jusqu’à la commission répétée de crimes de guerre. Mais la contestation de l’occupation et de la colonisation ne saurait tolérer la négation de l’humanité des Israéliens.

    En franchissant ce pas avec les massacres et prises d’otage de civils, le Hamas a fait plus que nuire à la cause qu’il dit servir : il l’a déshonorée. Dans la mémoire juive des persécutions européennes contre lesquelles s’est créé le mouvement sioniste à la fin du XIXe siècle, la terreur déchaînée par le Hamas sur des civils israéliens ne peut qu’évoquer les pogroms antisémites. Et le rappel de massacres commis en 1947-1948 par les composantes les plus extrémistes du sionisme, afin de faire fuir les Palestiniens, ne saurait en aucun cas lui servir d’excuses.

    La violence aveugle de l’oppresseur le discrédite, légitimant la résistance violente de l’opprimé. Jusqu’au processus de paix entamé en 1991, le mouvement national palestinien, alors sous la direction de Yasser Arafat et du Fath qui dominait l’Organisation de libération de la Palestine, a illustré cette règle éternelle des situations d’injustices où un peuple prétend en dominer un autre. Mais, par ses débats internes, son pluralisme assumé, son évolution revendiquée jusqu’à la reconnaissance de l’État d’Israël, il a fait sienne la conviction que la cause libératrice de l’opprimé exige une morale supérieure où sa riposte ne cède pas aux crimes reprochés à l’oppresseur.

    Il y a cinquante ans, en 1973, l’année de la guerre du Kippour dont le Hamas a choisi la date anniversaire pour son attaque sur Israël, un appel collectif d’intellectuels notables (parmi lesquels Edgar Morin, Laurent Schwartz, Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet) rappelait ces « évidences morales et politiques fondamentales » : « Il n’y a pas de problème de la fin et des moyens. Les moyens font partie intégrante de la fin. Il en résulte que tout moyen qui ne s’orienterait pas en fonction de la fin recherchée doit être récusé au nom de la morale politique la plus élémentaire. Si nous voulons changer le monde, c’est aussi, et peut-être d’abord, par souci de moralité. […] Si nous condamnons certains procédés politiques, ce n’est pas seulement, ou pas toujours, parce qu’ils sont inefficaces (ils peuvent être efficaces à court terme), mais parce qu’ils sont immoraux et dégradants, et qu’ils compromettent la société de l’avenir. »

    Cette mise en garde vaut évidemment pour les deux camps. De 2023 à 2001, se risquer à comparer le 7-Octobre israélien au 11-Septembre états-unien, ce n’est pas seulement ignorer la question nationale palestinienne en souffrance, au prétexte d’une guerre de civilisation entre le bien occidental et le mal arabe, c’est surtout continuer de s’aveugler sur la suite. Le terrorisme faisant toujours la politique du pire, les désordres actuels du monde résultent de la riposte américaine, à la fois mensongère et criminelle, détruisant un pays, l’Irak, qui n’y était pour rien, tout en semant un discrédit universel par une violation généralisée des droits humains dont l’Occident paye encore le prix. Loin de détruire l’adversaire désigné, il en a fait surgir d’autres, d’Al-Qaïda à Daech, encore plus redoutables.
    3. Au cœur du conflit israélo-palestinien, la persistance de la question coloniale ensauvage le monde.

    Porté par le mouvement sioniste qui avait obtenu la création d’un foyer national juif en Palestine, la création de l’État d’Israël en 1948 a été unanimement approuvée par les puissances victorieuses du nazisme. L’incommensurabilité du crime contre l’humanité, jusqu’à l’extermination par le génocide, commis contre les juifs d’Europe, légitimait le nouvel État. Une faute abominable devait être réparée en offrant aux juifs du monde entier un refuge où ils puissent vivre dans la tranquillité et la sécurité, à l’abri des persécutions.

    Si, aujourd’hui, Israël est un des endroits du monde où les juifs vivent avec angoisse dans le sentiment inverse, c’est parce que la réparation du crime européen s’est accompagnée de l’injustice commise contre les Palestiniens. Ce faisant, l’Occident – cette réalité politique dont les États-Unis ont alors pris le leadership – a prolongé dans notre présent le ressort passé de la catastrophe européenne : le colonialisme. Se retournant contre l’Europe et ses peuples, après avoir accompagné sa projection sur le monde, le colonialisme fut l’argument impérial du nazisme, avec son cortège idéologique habituel de civilisations et d’identités supérieures à celles des peuples conquis, soumis ou exclus.

    La colonisation ne civilise pas, elle ensauvage. Le ressentiment nourri par l’humiliation des populations dépossédées s’accompagne de l’enfermement des colons dans une posture conquérante, d’indifférence et de repli. L’engrenage est aussi redoutable qu’infernal, offrant un terrain de jeu idéal aux identités closes où la communauté devient une tribu, la religion un absolu et l’origine un privilège. Dès lors, accepter le fait colonial, c’est attiser le foyer redoutable d’une guerre des civilisations qu’illustre la radicalisation parallèle des deux camps, le suprémacisme juif raciste de l’extrême droite israélienne faisant écho à l’idéologie islamique du Hamas et de ses alliés, dans la négation de la diversité de la société palestinienne.

    Dialoguant en 2011, dans Le Rescapé et l’Exilé, avec le regretté Stéphane Hessel, qui accompagna depuis l’ONU où il était diplomate la création de l’État juif en Palestine, Elias Sanbar rappelle cette origine d’un conflit qui ne cessera de s’aggraver tant qu’elle ne sera pas affrontée : « On ne peut certes pas refaire l’histoire, mais il est important de dire que ce conflit a commencé par une terrible injustice commise en Palestine pour en réparer une autre, née dans l’horreur des camps nazis. » Acteur des négociations de paix israélo-palestiniennes, il en tirait la conséquence que la seule solution est dans l’égalité des droits. Dans la réciprocité et la reconnaissance. L’envers de ce poison qu’est la concurrence des victimes. L’opposé de cette misère qu’est la condescendance du vainqueur.

    « Il faut affirmer, déclarait-il alors – et pense-t-il toujours –, que la concurrence dans le registre des malheurs est indécente, que les courses au record du nombre de morts sont littéralement obscènes. Chaque souffrance est unique, le fait que des juifs aient été exterminés n’enlève rien à la souffrance des Palestiniens, tout comme le fait que des Palestiniens aient souffert et continuent de souffrir n’enlève rien à l’horreur vécue par des juifs. Puis et surtout, la reconnaissance de la souffrance des autres ne délégitime jamais votre propre souffrance. Au contraire. »
    4. La solution du désastre ne peut être confiée à ses responsables israéliens dans l’indifférence au sort des Palestiniens.

    Le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque du Hamas contre Israël, le quotidien Haaretz, qui sauve l’honneur de la démocratie israélienne, publiait un éditorial affirmant que cette énième guerre était « clairement imputable à une seule personne : Benyamin Nétanyahou », ce premier ministre qui a « établi un gouvernement d’annexion et de dépossession » et a « adopté une politique étrangère qui ignorait ouvertement l’existence et les droits des Palestiniens ».

    La droite et l’extrême droite israéliennes ont attisé l’incendie qu’elles prétendent aujourd’hui éteindre par l’extermination militaire du Hamas et l’expulsion des Palestiniens de Gaza. Ce n’est pas un Palestinien qui, en 1995, a assassiné Yitzhak Rabin, portant un coup d’arrêt fatal au processus de paix, mais un terroriste ultra-nationaliste israélien. C’est Israël qui, depuis, sous l’impulsion de Benyamin Nétanyahou, n’a cessé de jouer cyniquement avec les islamistes du Hamas pour diviser le camp palestinien et affaiblir sa composante laïque et pluraliste.

    À l’aune de ces vérités factuelles, largement documentées, notamment par le journaliste Charles Enderlin, la polémique française sur le prérequis que serait la qualification de terroriste du Hamas en tant qu’organisation – et pas seulement de ses actions dont on a souligné le caractère criminel – a quelque chose de surréel. En 2008-2009, faisant écho aux stratégies israéliennes, la présidence de Nicolas Sarkozy n’hésitait pas à défendre la nécessité de « parler » avec le Hamas dont le chef était même interviewé par Le Figaro pour inviter le chef de l’État français à « donner une impulsion vitale à la paix ».

    Comble de l’hypocrisie, le Qatar, financier avéré du Hamas avec la tolérance d’Israël, est un partenaire économique, financier, militaire, diplomatique, sportif, culturel, etc., qui est, ô combien, chez lui dans l’establishment français, tout comme d’ailleurs son rival émirati. Or c’est au Qatar que le Hamas tient sa représentation extérieure, avec un statut avoisinant celui d’une antenne diplomatique, digne d’un État en devenir.

    Si des actions du Hamas peuvent être qualifiées de terroristes, c’est s’aveugler volontairement que de ne pas prendre en considération son autre réalité, celle d’un mouvement politique avec une assise sociale. Que sa ligne idéologique et ses pratiques autoritaires en fassent l’adversaire d’une potentielle démocratie palestinienne, qui respecterait le pluralisme des communautés et la diversité des opinions, ne l’empêche pas d’être l’une des composantes, aujourd’hui devenue dominante, du nationalisme palestinien.

    La paix de demain ne se fera qu’entre ennemis d’hier. Et, surtout, qu’entre peuples qui ne sont pas assimilables à leurs dirigeants. Ce mensonge doublé d’hypocrisie sur la réalité du Hamas et son instrumentalisation par l’État d’Israël souligne l’illusion qui a volé en éclats depuis le 7 octobre. Israël et les États-Unis pensaient reléguer la question palestinienne en pariant sur les États arabes, leurs intérêts à courte vue et leur opportunisme à toute épreuve. Ce faisant, ils oubliaient les peuples qui ne sont pas dupes, s’informent et s’entraident. Grands absents de ces mécanos diplomatiques, où l’on prétend faire leur avenir à leur place, ils finissent toujours, un jour ou l’autre, par en déjouer les plans.

    Au spectacle des foules proclamant dans le monde leur solidarité avec la Palestine, y compris dans les pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël, comment ne pas penser à ces lignes de notre confrère Christophe Ayad qui accompagnent l’exposition de l’Institut du monde arabe « Ce que la Palestine apporte au monde » ? « C’est du monde tel qu’il va mal dont la Palestine nous parle, écrit-il. On l’observe, on la scrute, on l’encourage ou on lui fait la leçon, mais c’est elle qui nous regarde depuis l’avenir de notre humanité. La Palestine vit déjà à l’heure d’un monde aliéné, surveillé, encagé, ensauvagé, néolibéralisé. Les Palestiniens savent ce que c’est d’être un exilé sur sa propre terre. Apprenons d’eux ! »

    Face aux ombres qui, aujourd’hui, s’étendent, ces réflexions peuvent paraître optimistes. Pourtant, la leçon est déjà là, la seule qui vaille pour éviter le pire, soit cette guerre des monstres dont Benyamin Nétanyahou et le Hamas sont les protagonistes : il n’y aura jamais de paix par la puissance et la force. Devant les défis sans frontières qui nous assaillent, le crédo de la puissance est une impasse quand la conscience de la fragilité est, au contraire, une force.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/221023/israel-palestine-la-question-morale
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  • En Chine, le chômage de masse chez les jeunes embarrasse Pékin

    Le pouvoir s’inquiète particulièrement du défaitisme affiché, avec ironie, par les #jeunes internautes. Ces dernières années, tout un vocabulaire a émergé pour promouvoir une sorte de #philosophie_de_la_paresse : certains parlent de « rester couché » (« tangping »), tandis que d’autres appellent à « laisser pourrir les choses » (« bailan »). Il s’agit, à chaque fois, d’en faire le moins possible au #travail. On pense au « quiet quitting » en vogue aux Etats-Unis pendant la pandémie de Covid-19.

    Une attitude qui suscite peu de compassion de la part de leurs aînés. « Je ne pense pas que le #chômage_des_jeunes soit un gros problème en Chine, parce que beaucoup d’entre eux pourraient trouver un #emploi_, estime Dan Wang, cheffe économiste à la banque hongkongaise Hang Seng. _C’est la génération des enfants uniques, leur famille a énormément investi dans leur éducation donc ils ne veulent pas accepter un job qui soit juste “passable”. Les 12 millions de #diplômés de l’#université en 2023 sont généralement issus de familles aisées qui peuvent se permettre de les soutenir un certain temps », explique-t-elle.

    La preuve en est que certains secteurs, comme la restauration et l’industrie, peinent à recruter. « Les jeunes n’ont pas forcément envie de travailler dans les #usines. C’est vu comme une activité dégradante, non seulement par eux, mais aussi par leurs parents », explique Nicolas Musy, patron de LX Precision, une entreprise suisse qui fabrique, en périphérie de Shanghaï, des composants pour l’industrie automobile, médicale et de télécommunication. « Jusqu’au début des années 2010, c’était beaucoup plus facile de recruter : il y avait cet afflux de travailleurs migrants des campagnes : pour eux, un travail, quel qu’il soit, c’était important. Maintenant, les gens font plus attention à quelles opportunités de carrière ils accèdent », poursuit cet entrepreneur présent en #Chine depuis plus de trente ans. Un phénomène renforcé par la baisse de la population active, qui a atteint son pic en 2010.

    Profond changement de génération

    Beaucoup de jeunes des campagnes alimentant par le passé les lignes de production chinoises préfèrent aujourd’hui travailler comme #livreurs, pour les plates-formes de #commerce en ligne ou de livraison de repas. Une concurrence directe pour les ressources humaines que représentent les #ouvriers. « C’est une difficulté pour nous : travailler à l’usine, ça veut dire être soumis à une certaine discipline, et effectuer des tâches qui peuvent être ennuyeuses. Les jeunes préfèrent souvent la liberté, reconnaît Kathy Sun, directrice des ressources humaines chez Clarion Electronics pour l’Asie chez Forvia, leader français des composants automobiles. Il revient aux entreprises de faire des efforts pour attirer les cols bleus, non seulement en jouant sur la charge de travail et les salaires, mais aussi en offrant un environnement de travail et une culture plus accueillants. »

    Le changement entre générations est profond. En 2021, 58 % des jeunes entrants sur le marché du travail sortaient de l’éducation supérieure (au-delà du baccalauréat), alors qu’ils n’étaient que 30 % en 2012. Même ceux des campagnes, moins privilégiés, ont une expérience éloignée de celle de leurs parents, qui avaient grandi à la ferme et dans la pauvreté. « Pour les générations précédentes, vous pouviez aller à la ville, travailler dur et obtenir une vie meilleure pour vous et votre famille. Les jeunes migrants d’aujourd’hui ont des parents qui ont travaillé dans les grandes villes. Leurs aspirations sont proches de celles des enfants de la classe moyenne : ils sont plus éduqués, ont une idée de leurs droits sur le marché du travail. Ils ne sont plus prêts à travailler de longues journées pour un salaire de misère, décrit Ole Johannes Kaland, anthropologue, associé à l’université de Bergen, en Norvège, qui a réalisé des études sur les enfants de migrants à Shanghaï. Pas un seul des adolescents que j’ai étudiés ne souhaitait travailler dans les usines ou dans le secteur de la construction. »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/10/22/en-chine-le-chomage-de-masse-chez-les-jeunes-embarrasse-pekin_6195996_3234.h
    https://archive.ph/jnmRJ

  • Au #Sénégal, la farine de poisson creuse les ventres et nourrit la rancœur

    À #Kayar, sur la Grande Côte sénégalaise, l’installation d’une usine de #farine_de_poisson, destinée à alimenter les élevages et l’aquaculture en Europe, a bouleversé l’économie locale. Certains sont contraints d’acheter les rebuts de l’usine pour s’alimenter, raconte “Hakai Magazine”.
    “Ils ont volé notre #poisson”, affirme Maty Ndau d’une voix étranglée, seule au milieu d’un site de transformation du poisson, dans le port de pêche de Kayar, au Sénégal. Quatre ans plus tôt, plusieurs centaines de femmes travaillaient ici au séchage, au salage et à la vente de la sardinelle, un petit poisson argenté qui, en wolof, s’appelle yaboi ou “poisson du peuple”. Aujourd’hui, l’effervescence a laissé place au silence.

    (#paywall)

    https://www.courrierinternational.com/article/reportage-au-senegal-la-farine-de-poisson-creuse-les-ventres-

    #élevage #Europe #industrie_agro-alimentaire

    • Un article publié le 26.06.2020 et mis à jour le 23.05.2023 :

      Sénégal : les usines de farines de poisson menacent la sécurité alimentaire

      Au Sénégal, comme dans nombre de pays d’Afrique de l’Ouest, le poisson représente plus de 70 % des apports en protéines. Mais la pêche artisanale, pilier de la sécurité alimentaire, fait face à de nombreuses menaces, dont l’installation d’usines de farine et d’huile de poisson. De Saint-Louis à Kafountine, en passant par Dakar et Kayar… les acteurs du secteur organisent la riposte, avec notre partenaire l’Adepa.

      Boum de la consommation mondiale de poisson, accords de #pêche avec des pays tiers, pirogues plus nombreuses, pêche INN (illicite, non déclarée, non réglementée), manque de moyens de l’État… La pêche sénégalaise a beau bénéficier de l’une des mers les plus poissonneuses du monde, elle fait face aujourd’hui à une rapide #raréfaction de ses #ressources_halieutiques. De quoi mettre en péril les quelque 600 000 personnes qui en vivent : pêcheurs, transformatrices, mareyeurs, micro-mareyeuses, intermédiaires, transporteurs, etc.

      Pourtant, des solutions existent pour préserver les ressources : les aires marines protégées (AMP) et l’implication des acteurs de la pêche dans leur gestion, la création de zones protégées par les pêcheurs eux-mêmes ou encore la surveillance participative… Toutes ces mesures contribuent à la durabilité de la ressource. Et les résultats sont palpables : « En huit ans, nous sommes passés de 49 à 79 espèces de poissons, grâce à la création de l’aire marine protégée de Joal », précise Karim Sall, président de cette AMP.

      Mais ces initiatives seront-elles suffisantes face à la menace que représentent les usines de farine et d’huile de poisson ?

      Depuis une dizaine d’années, des usines chinoises, européennes, russes, fleurissent sur les côtes africaines. Leur raison d’être : transformer les ressources halieutiques en farines destinées à l’#aquaculture, pour répondre à une demande croissante des consommateurs du monde entier.

      Le poisson détourné au profit de l’#export

      Depuis 2014, la proportion de poisson d’élevage, dans nos assiettes, dépasse celle du poisson sauvage. Les farines produites en Afrique de l’Ouest partent d’abord vers la #Chine, premier producteur aquacole mondial, puis vers la #Norvège, l’#Union_européenne et la #Turquie.

      Les impacts négatifs de l’installation de ces #usines sur les côtes sénégalaises sont multiples. Elles pèsent d’abord et surtout sur la #sécurité_alimentaire du pays. Car si la fabrication de ces farines était censée valoriser les #déchets issus de la transformation des produits de la mer, les usines achètent en réalité du poisson directement aux pêcheurs.

      Par ailleurs, ce sont les petits pélagiques (principalement les #sardinelles) qui sont transformés en farine, alors qu’ils constituent l’essentiel de l’#alimentation des Sénégalais. Enfin, les taux de #rendement sont dévastateurs : il faut 3 à 5 kg de ces sardinelles déjà surexploitées [[Selon l’organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO)]] pour produire 1 kg de farine ! Le poisson disparaît en nombre et, au lieu d’être réservé à la consommation humaine, il part en farine nourrir d’autres poissons… d’élevage !

      Une augmentation des #prix

      Au-delà de cette prédation ravageuse des sardinelles, chaque installation d’usine induit une cascade d’autres conséquences. En premier lieu pour les mareyeurs et mareyeuses mais aussi les #femmes transformatrices, qui achetaient le poisson directement aux pêcheurs, et se voient aujourd’hui concurrencées par des usines en capacité d’acheter à un meilleur prix. Comme l’explique Seynabou Sene, transformatrice depuis plus de trente ans et trésorière du GIE (groupement d’intérêt économique) de Kayar qui regroupe 350 femmes transformatrices : « Avant, nous n’avions pas assez de #claies de #séchage, tant la ressource était importante. Aujourd’hui, nos claies sont vides, même pendant la saison de pêche. Depuis 2010, quatre usines étrangères se sont implantées à Kayar, pour transformer, congeler et exporter le poisson hors d’Afrique, mais elles créent peu d’#emploi. Et nous sommes obligées de payer le poisson plus cher, car les usines d’#exportation l’achètent à un meilleur prix que nous. Si l’usine de farine de poisson ouvre, les prix vont exploser. »

      Cette industrie de transformation en farine et en huile ne pourvoit par ailleurs que peu d’emplois, comparée à la filière traditionnelle de revente et de transformation artisanale. Elle représente certes un débouché commercial lucratif à court terme pour les pêcheurs, mais favorise aussi une surexploitation de ressources déjà raréfiées. Autre dommage collatéral enfin, elle engendre une pollution de l’eau et de l’air, contraire au code de l’environnement.

      La riposte s’organise

      Face à l’absence de mesures gouvernementales en faveur des acteurs du secteur, l’#Adepa [[L’Adepa est une association ouest-africaine pour le développement de la #pêche_artisanale.]] tente, avec d’autres, d’organiser des actions de #mobilisation citoyenne et de #plaidoyer auprès des autorités. « Il nous a fallu procéder par étapes, partir de la base, recueillir des preuves », explique Moussa Mbengue, le secrétaire exécutif de l’Adepa.

      Études de terrain, ateliers participatifs, mise en place d’une coalition avec différents acteurs. Ces actions ont permis d’organiser, en juin 2019, une grande conférence nationale, présidée par l’ancienne ministre des Pêches, Aminata Mbengue : « Nous y avons informé l’État et les médias de problèmes majeurs, résume Moussa Mbengue. D’abord, le manque de moyens de la recherche qui empêche d’avoir une connaissance précise de l’état actuel des ressources. Ensuite, le peu de transparence dans la gestion d’activités censées impliquer les acteurs de la pêche, comme le processus d’implantation des usines. Enfin, l’absence de statistiques fiables sur les effectifs des femmes dans la pêche artisanale et leur contribution socioéconomique. »

      Parallèlement, l’association organise des réunions publiques dans les ports concernés par l’implantation d’usines de farines et d’huile de poisson. « À Saint-Louis, à Kayar, à Mbour… nos leaders expliquent à leurs pairs combien le manque de transparence dans la gestion de la pêche nuit à leur activité et à la souveraineté alimentaire du pays. »

      Mais Moussa Mbengue en a conscience : organiser un plaidoyer efficace, porté par le plus grand nombre, est un travail de longue haleine. Il n’en est pas à sa première action. L’Adepa a déjà remporté de nombreux combats, comme celui pour la reconnaissance de l’expertise des pêcheurs dans la gestion des ressources ou pour leur implication dans la gestion des aires marines protégées. « Nous voulons aussi que les professionnels du secteur, conclut son secrétaire exécutif, soient impliqués dans les processus d’implantation de ces usines. »

      On en compte aujourd’hui cinq en activité au Sénégal. Bientôt huit si les projets en cours aboutissent.

      https://ccfd-terresolidaire.org/senegal-les-usines-de-farines-de-poisson-menacent-la-securite-a

      #extractivisme #résistance