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    http://seenthis.net/messages/190547#message191097
    je déplace mes digressions vers un poste à part

    Parmis les signataires du manifeste des 17 prostitueurs hier Gil Mihaely s’expliquait sur BFM

    Question d’un abolitionniste : »Comment faites-vous pour distinguer une prostituée libre d’une prostituée en réseau ?
    Réponse de Gil Mihaely, directeur de la publication du mensuel “Causeur” Quand je vais au supermarché, je peux pas non plus distinguer la viande fraîche de la viande avariée ».

    Cette réponse me rappel un interview de clients que j’avais vu dans une émission sur F3 qui leur était dédié. Au même genre de question il disait : "Quant je mange un steak, je ne me demande pas si la vache à souffert avant d’arriver dans mon assiette". Il disait cela en dégustant une pièce de boeuf.

    Ce matin je tombe sur cet article "L’animal est une femme comme les autres" http://www.jesuisfeministe.com/?p=6875

    L’anthropologie nous a démontré que plusieurs peuples font peu de distinction entre les humains et la nature. Dans la culture occidentale, par contre, l’être humain se dissocie de la nature et des animaux pour mieux les utiliser à son bénéfice. De plus, les groupes considérés comme “autres” ont été déshumanisés et associés au règne animal, pour justifier qu’on les traite différemment : on n’a qu’à penser aux “spécimens” représentant les peuples colonisés dans les expositions coloniales (ces zoos humains), aux Juifs ou aux esclaves Noirs. La femme n’y échappe pas. Ruby Hamad rappelle qu’« historiquement, les femmes ont été assimilées aux animaux, pour mieux les marginaliser. Les hommes étaient considérés comme des êtres d’intellect et de raison tandis que les femmes étaient placées au niveau des animaux et de la nature. » Platon a affirmé que « Ce sont les mâles seulement qui sont créés directement par les dieux et à qui l’âme est donnée. » (Timée 90e)

    L’animalisation des femmes est encore chose courante à notre époque. Jules Renard a dit : « La femme est un bel animal sans fourrure dont la peau est très recherchée ». On a vu Joséphine Baker poser en compagnie de félins ou livrer des performances avec des plumes au derrière. Grace Jones a été photographiée avec l’inscription “do not feed the animal” inscrite sur la cage dont elle est prisonnière. Les bunnies de Playboy portant des oreilles et une queue de lapin sont aussi un bel exemple d’animalisation de la femme. Robin Thicke, dans sa chanson Blurred lines disait : « Ok now he was close, tried to domesticate you, but you’re an animal, baby its in your nature… »

    Dans The sexual politics of meat, Carol Adams analyse les publicités qui dépeignent les femmes comme de la nourriture. Elle nous met en garde par rapport au fait que « les images de femmes incarnant de la nourriture peuvent promouvoir (ou du moins réfléter) une violence plus générale envers les femmes. Voir une femme “comme un morceau de viande” est une des premières étapes menant à la victimisation et à l’oppression. » Dans le Sexual politics of meat slideshow, on peut voir des images allant des poulets en talons hauts, au cochon féminisé présentant ses fesses, en passant par la dinde en bikini et les images juxtaposées d’une cuisse de poulet et d’une jambe de femme. Je vous propose l’expérience de deux recherches d’images comparées sur Google : cliquez d’abord sur le lien "women as meat" puis, cliquez sur le lien "men as meat". Dans la première recherche, les images de femmes incarnant de la viande sont nombreuses, tandis que dans la deuxième, les images d’hommes incarnant de la viande sont presque inexistantes.

    Pour le lien entre virilité-carnisme-prédation-domination il y a une pub charal que je trouve très parlante
    http://www.youtube.com/watch?v=9WvayOEZRNU

    #carnisme #thanatocratie #viande #virilité #prédation #domination #prostitution
    #machisme #misogynie