#utilitarisme

  • Immigration et travail : la grande #hypocrisie française ?

    C’est une tribune parue mardi dans Libération et qui a relancé un éternel débat : “Travailleurs sans papiers, l’appel à régulariser”. Une tribune transpartisane pour dénoncer notre “#hypocrisie_collective” sur la question migratoire.

    Une initiative qui intervient à quelques semaines de la future loi immigration, qui prévoit d’introduire un titre de séjour “#métiers_en_tension”, et qui divise aussi bien à gauche qu’à droite. Les uns craignent un #appel_d’air, la mise en danger de l’#identité française… Les autres dénoncent une vision utilitariste et immorale de l’immigration. Alors comment sortir de la politisation permanente de la question migratoire ? L’immigration est-elle un risque, une opportunité, voire une nécessité pour l’économie française ? Une approche à la fois pragmatique et humaniste est-elle possible ? on en débat avec :

    - Marie-Pierre De La Gontrie, Sénatrice PS de Paris, vice-présidente de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale, co-signataire de la tribune "Nous demandons des mesures urgentes, humanistes et concrètes pour la régularisation des travailleurs sans papiers" dans Libération (11.09.23)

    - #Constance_Rivière, Directrice générale du Palais de la Porte Dorée, autrice de "La vie des ombres" aux éditions Stock (06.09.23)

    - #Olivier_Babeau, Essayiste, président de l’Institut Sapiens, professeur en sciences de gestion à l’université de Bordeaux

    - #Sami_Biasoni, Docteur en philosophie de l’École normale supérieure, professeur chargé de cours à l’ESSEC, auteur de "Le statistiquement correct" aux éditions du Cerf (21.09.23)

    - #François_Héran, Démographe, sociologue, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire "Migrations et sociétés", auteur de "Immigration : le grand déni" aux éditions du Seuil (03/03/2023)

    https://www.france.tv/france-5/c-ce-soir/saison-4/5204787-immigration-et-travail-la-grande-hypocrisie-francaise.html
    #France #travail #migrations #immigration #sans-papiers #travailleurs_sans-papiers #régularisation #utilitarisme

    ping @karine4 @isskein

    • Loi immigration : « Nous demandons des mesures urgentes, humanistes et concrètes pour la régularisation des travailleurs sans papiers »

      Dans une tribune transpartisane, une trentaine de parlementaires allant du Modem à EE-LV proposent trois mesures pour la régularisation des travailleurs sans papiers, souvent en première ligne dans des secteurs en tension.

      Nous portons un projet humaniste et concret. Nous souhaitons l’adoption de trois mesures urgentes pour l’accès des personnes étrangères au travail.

      Tout d’abord, nous assumons la nécessité d’une régularisation de travailleuses et de travailleurs sans papiers, dans tous ces métiers qui connaissent une forte proportion de personnes placées en situation irrégulière. Ce sont bien souvent ceux que l’on retrouve en première ligne dans les secteurs en tension comme le BTP, l’hôtellerie-restauration, la propreté, la manutention, l’aide à la personne. Des milliers de personnes sont maintenues dans la précarité, a fortiori les vrais-faux indépendants comme auto-entrepreneurs, dans les métiers les plus pénibles comme les plus utiles socialement.

      Ces travailleurs sans papiers contribuent à l’économie et à la vie sociale de notre pays. Sans eux, ces secteurs et des pans entiers de notre pays ne pourraient fonctionner. La France qui se lève tôt, ce sont aussi elles et eux, si utiles, si nécessaires. Et pourtant ils n’ont pas officiellement le droit de travailler faute de pouvoir disposer d’un titre de séjour.

      Si ces immigrés travaillent tout de même, c’est pour survivre et parce que les employeurs ont besoin de salariés. Les pouvoirs publics ferment les yeux ou ignorent leur situation en raison du caractère indispensable de ces travailleurs pour notre économie et pour répondre aux besoins sociaux. Leur précarisation est le résultat d’une hypocrisie collective : ne pas les autoriser légalement à travailler mais continuer à solliciter leurs concours. Sans papiers, sans reconnaissance, ils éprouvent les plus grandes difficultés pour se nourrir, se loger, se soigner et accéder à une vie sociale normale. La clandestinité les invisibilise, les fragilise et les condamne à la précarisation et à la désocialisation. Faute de pouvoir faire valoir leurs droits, ils acceptent de faibles salaires qui pèsent sur le niveau des rémunérations dans certains secteurs.

      A cela s’ajoutent toutes celles et ceux qui sont présents sur le territoire national et qui sont empêchés de travailler faute de papiers. Ils n’ont d’autres solutions que de recourir à l’hébergement d’urgence ou à d’autres solutions de fortune. Alors qu’ils ne demandent qu’à travailler. Ils pourraient le faire directement ou après une formation que de nombreuses branches professionnelles et des centres de formation publics sont prêts à développer. L’accent doit être en particulier mis sur l’accès des femmes étrangères au travail, l’un des plus faibles de l’OCDE.

      La régularisation de leurs situations, demande de longue date des associations qui les accueillent dans la précarité, émane tout autant des organisations syndicales et patronales.

      Il s’agit également de rétablir le droit au travail pour les demandeurs d’asile. La loi leur impose six mois d’attente avant de pouvoir demander une autorisation de travail. Cette règle a pour conséquence d’augmenter à la fois le coût budgétaire de l’allocation pour demandeur d’asile et le recours à l’emploi non déclaré pour pouvoir survivre. Cette logique nuit considérablement à leur autonomie et donc à leurs facultés ultérieures d’intégration.

      Enfin, il faut d’urgence remédier à la situation d’embolie des préfectures qui conduit à fabriquer chaque jour de nouveaux sans-papiers.

      Pas une semaine, pas une journée sans que nos permanences de parlementaires ne soient sollicitées pour un titre de séjour dont le renouvellement est compromis faute de rendez-vous en préfecture. Le rapport de l’Assemblée nationale sur « les moyens des préfectures pour l’instruction des demandes de séjour » de 2021 décrit très précisément une situation qui a encore empiré depuis lors : du jour au lendemain, faute de rendez-vous, des personnes en situation parfaitement régulière, insérées professionnellement et socialement, basculent en situation irrégulière entre deux titres et perdent leurs droits. Leurs employeurs sont quant à eux confrontés à un dilemme : perdre un employé qui répond pourtant à leurs attentes ou basculer dans le travail non déclaré pour garder cet employé. Cette situation kafkaïenne est à l’origine d’un contentieux de masse qui engorge les tribunaux administratifs sous les référés « mesures-utiles » visant à contraindre l’administration à accorder un rendez-vous en préfecture.

      Il est temps de fixer un délai maximal à l’administration pour accorder un rendez-vous en préfecture, comme c’est la règle pour les passeports « talent », et d’augmenter considérablement le nombre de rendez-vous y compris en présentiel en affectant davantage de moyens aux services chargés du séjour des étrangers au sein des préfectures.

      Ces trois mesures sont à la fois urgentes, humanistes et concrètes. Si le gouvernement n’est pas en mesure de les faire rapidement adopter par le Parlement, nous en prendrons l’initiative.

      Avançons.

      Signataires

      Julien Bayou (député EE-LV) ; Mélanie Vogel (sénatrice EE-LV) ; Guillaume Gontard (sénateur EE-LV) ; Sabrina Sebaihi (députée EE-LV) ; Guy Benarroche (sénateur EE-LV) ; Francesca Pasquini (députée EE-LV) ; Maud Gatel (députée Modem) ; Elodie Jacquier-Laforge (députée Modem) ; Erwan Balanant (député Modem) ; Mathilde Desjonquères (députée Modem) ; Eric Martineau (député Modem) ; Jimmy Pahun (député Modem) ; Fabien Roussel (député PCF) ; André Chassaigne (député PCF) ; Marie-Claude Varaillas (sénatrice PCF) ; Stéphane Peu (député PCF) ; Davy Rimane (député PCF) ; Gérard Lahellec (sénateur PCF) ; Boris Vallaud (député PS) ; Marie-Pierre de La Gontrie (sénatrice PS) ; Marietta Karamanli (députée PS) ; Hervé Saulignac (député PS) ; Jean-Yves Leconte (sénateur PS) ; Laurence Rossignol (sénatrice PS) ; Sacha Houlié (député Renaissance) ; Stella Dupont (députée Renaissance et apparentés) ; Bruno Studer (député Renaissance) ; Fanta Berete (députée Renaissance) ; Cécile Rilhac (députée Renaissance) ; Benoît Bordat (député Renaissance et apparentés) ; Jean-Louis Bricout (député Liot) ; Martine Froger (députée Liot) ; Benjamin Saint-Huile (député Liot) ; Laurent Panifous (député Liot) ; David Taupiac (député Liot)
      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/loi-immigration-nous-demandons-des-mesures-urgentes-humanistes-et-concret

  • Dire et faire
    https://laviedesidees.fr/Vincent-Boyer-Promesse-tenue.html

    À propos de : Vincent Boyer, Promesse tenue. Agir par devoir, Classiques Garnier. Pourquoi faisons-nous des promesses ? Et une fois faites, qu’est-ce qui nous pousse à les tenir ? Y a-t-il de bonnes raisons de rompre ses engagements ? La promesse, fondement de nos relations sociales, est une énigme. Le livre de V. Boyer nous aide à y voir plus clair.

    #Philosophie #utilitarisme #philosophie_morale
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20211111_promsse.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20211111_promsse.docx

  • –-#MEDIAS

    –-2008 -... : Les médias et la « crise » économique - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/-2008-Les-medias-et-la-crise-economique-

    Il est vrai que les résultats époustouflants des politiques de dérégulation financières, de libre-échange et d’austérité constatés depuis 2007 permettent au moins aux orthodoxes de faire l’économie de l’humilité...

    –-
    Les disqualifiés, par Frédéric Lordon (Le Monde diplomatique, novembre 2008)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/LORDON/16500

    -Favilla (Les Echos) : « Toute voix dissonante, fût-elle timidement sociale-démocrate, en rappelant les vertus d’un minimum de régulation publique, passait pour rescapée de Jurassic Park. Et voici que tout à coup la vérité apparaît. L’autorégulation du marché est un mythe idéologique. » ;

    –Joffrin : « Depuis plus d’une décennie, les talibans du divin marché financier ont rejeté tous les avertissements, méprisé tous les contradicteurs et récusé toute tentative de régulation (8). » ;

    –"Il est vrai qu’en matière de « réalité » [Elie] Cohen est un expert : « Dans quelques semaines, le marché se reformera et les affaires reprendront comme auparavant », écrit-il le 17 août 2007" ;

    –"De tout cela finalement, qui se soucie ? Les girouettes tournent folles mais empêchées par rien. A de rarissimes exceptions près, tous ces gens que Favilla, dans son éditorial bizarrement éclairé, nomme « chefs d’entreprise, universitaires, éditorialistes, responsables politiques » ont organisé leurs débats entre eux et sans que la moindre contradiction sérieuse ne s’y immisce. Il faudrait bien de la naïveté, dans ces conditions, pour s’étonner qu’il n’y ait nulle part dans le système la moindre force de rappel, pas même un commencement de régulation de la décence, la plus petite possibilité de sanction pour de si formidables contradictions, ni de ridicule pour de si gigantesques bouffonneries, dès lors que tous en sont convaincus et choisissent logiquement de s’en absoudre collectivement.

     Et contradictoirement pourtant, ayant dit cela que la lucidité impose de toute manière, il faut bien de la tempérance pour ne pas s’ahurir de l’état de cette chose si dégradée qu’ils persistent, par une ironie sans doute involontaire, à appeler « la démocratie », et pour résister à la violente impulsion de leur demander ce que la dignité leur commanderait, s’ils en avaient deux sous : prendre des vacances. Et peut-être même disparaître."

    Mille gosiers pour une penséepar Samuel Gontier, lundi 29 novembre 2021
    https://www.acrimed.org/Mille-gosiers-pour-une-pensee

    Europe : DiEM perdidi, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 16 février 2016)
    http://blog.mondediplo.net/2016-02-16-DiEM-perdidi

    -"Fidèle à la tradition oulipienne, on pourrait généraliser l’exercice et demander de faire une phrase en interdisant certains mots ou groupes de mots (lipolexe ? liporème ? liposyntagme ?). Par exemple demander à Yves Calvi de faire une phrase sans « réforme », ou à Laurent Joffrin sans « moderne », Christophe Barbier sans « logiciel » (« la gauche doit changer de logiciel » – on notera au passage cet indice du désir constant de l’éditocratie que la gauche devienne de droite que jamais personne n’enjoint la droite de « changer de logiciel »), etc.(...) La langue altereuropéiste elle aussi fait face à ses propres défis lipolexiques. Qu’il ne lui soit plus permis de dire « repli national » et la voilà à son tour mise en panne." ;
    –"La « catastrophe », voilà alors le destin systématiquement promis à ceux qui oseraient.

    À DiEM, pas moins qu’ailleurs, on n’est pas feignant de l’évocation apocalyptique – « le cataclysme qu’entrainerait la sortie de l’euro », prophétise l’économiste Julien Bayou . Il n’est pas une année depuis le début de leur crise où l’on n’ait averti les Grecs du « désastre » qui les attendait si jamais leur venait l’idée de s’extraire. Mais au juste, comment pourrait-on nommer la situation où ils ont été rendus selon les règles européennes… sinon un désastre ? 25% d’effondrement du PIB, 25% de taux de chômage, plus de 50% chez les moins de 25 ans, délabrement sanitaire, misère, suicides, etc., est-ce que ce ne serait pas par hasard le portrait-type du désastre ?" ;

    "La grande force de l’ordre en place, c’est qu’il tolère les désastres accomplis dans les règles, selon ses conventions, et qu’en réalité le pire désastre n’y recevra jamais la qualification de désastre – celle-là on la réserve à toute expérience alternative et à la première difficulté qu’elle rencontrera. L’ordre en place peut avoir échoué pendant des décennies, on n’en réclamera pas moins de la politique qui rompt avec lui qu’elle réussisse dans le trimestre, sous le regard distordu des médias bien sûr, certificateurs asymétriques des « désastres »." ;

    –"Le travail politique a aussi pour effet de le déplacer, en faisant voir comme anormal ce que l’idéologie en place donne pour normal, comme… désastreux ce qu’elle donne pour habituel, comme contingent ce qu’elle donne pour naturel. Et surtout comme possible ce qu’elle donne pour impossible.

    On n’a d’ailleurs jamais si belle attestation du mensonge de l’impossibilité que lorsque c’est l’ordre en place lui-même qui, pour se sauver de l’écroulement, révoque d’un coup ses propres partages allégués du faisable et de l’infaisable. Ainsi à l’automne 2008, où l’on ne compte plus les choses faites qui quelques mois à peine auparavant auraient été déclarées délirantes – procédures extraordinaires des banques centrales, nationalisations flash et massives, oubli soudain du droit européen des aides d’Etat, etc. Mais si tout peut de nouveau être envisagé quand il s’agit pour le système de se sauver lui-même, pourquoi tout ne pourrait-il pas l’être quand il s’agit de le congédier ?"


    –-Les médias et la crise (2) : Après « Vive la crise ! », c’est « Vive l’Etat ! » - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Les-medias-et-la-crise-2-Apres-Vive-la-crise-c-est-Vive-l-Etat

    -"Septembre 2008. A la veille de la plus grosse crise financière que le capitalisme ait connue, les commentateurs des médias sont unanimes : les caisses de l’Etat sont vides, les impôts sont encore trop lourds et les fonctionnaires trop nombreux. Dès le début de la pandémie les mêmes sont de nouveau unanimes : cet Etat-là doit sauver le capitalisme. Mais comment le pourrait-il puisque les caisses sont vides, et les impôts déjà trop lourds ? C’est à n’y plus rien comprendre…" ;

    –"La Cour des comptes, qui trouve que l’Etat ne va pas assez loin, note dans son « rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques » présenté le 25 juin 2008, que la réduction des effectifs à raison du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite est une rustine : « Le gain net [à l’horizon 2011] pour les finances publiques serait donc limité à 1,8 Md€ » (p.80). A mettre en parallèle avec le même rapport qui précise que « les baisses d’impôts intervenues depuis 2004 font perdre chaque année 22 Md€ à l’Etat » (p.36). La prétendue gabegie de la fonction publique a bon dos..." ;

    –"Récapitulons. « Les caisses sont vides », l’Etat trop « obèse » ne peut pas se permettre de les remplir en s’endettant ou en augmentant les impôts, car « trop d’impôts tue l’impôt », et doit inéluctablement procéder à « une diminution drastique » du nombre de fonctionnaires. Merci à tous. Mais ne partez pas.
    Politique de sauvetage : vive l’Etat !...
    En pleine bourrasque financière, les gardiens médiatiques de la pensée, toujours les mêmes, ont la tête qui tourne. Ils sont obligés de se résigner et en appellent aujourd’hui à l’intervention massive de l’Etat pour sauver le marché dont ils acclament l’autorégulation bienfaitrice depuis des lustres." ;

    –"Pour résumer, l’Etat social, celui des politiques publiques, coûte toujours trop cher, mais l’Etat pompier, celui qui sauve les sociétés financières, n’est jamais assez riche. Emprunter ou augmenter les impôts pour mener une politique de relance keynésienne : non. Emprunter ou augmenter les impôts pour sauver des banquiers malveillants : oui. Trois fois oui."

    #Médias #Orthodoxie #Discours_orthodoxes

    Ces débats médiatiquement corrects, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, mars 1999)
    http://www.monde-diplomatique.fr/1999/03/HALIMI/2851

    -"La censure à laquelle ils s’adonnent, ce n’est plus le silence, mais la noyade de l’intelligence sous les flots de l’insignifiance." ;
    –"Il n’existe pas un espace ouvert à tous ceux qui le veulent, mais des agents qui décident en fonction des lois propres de fonctionnement du champ journalistique, ce qui mérite ou non d’être porté à la connaissance de publics" ;
    –"Admettons cependant que l’intervenant dissident consente au risque de caution démocratique d’un système journalistique moulé par l’arbitraire de quelques gardes-barrière. Comment pourra-t-il résumer une pensée non conforme s’il est interrompu par ceux-là mêmes qui bénéficient d’un accès permanent au forum médiatique ? Car, quand l’orthodoxie s’exprime, elle le fait sans vis-à-vis." ;
    –"Presque chaque matin, le directeur de la rédaction d’un grand quotidien parisien se croyait ainsi en mesure d’éditorialiser sur un sujet différent, comme s’il disposait d’une compétence sacrée lui permettant de dire le sage et le vrai." ;
    –"Quand, moins formés à l’art de contourner par des périphrases l’expression de la violence, certains manifestants pro-nucléaire de la Cogema, chasseurs et agriculteurs exprimèrent leur point de vue avec rudesse, ils établirent néanmoins que l’ère du débat décontracté n’avait pas sonné pour tout le monde. Et là les folliculaires marquèrent un dégoût unanime, une révulsion dont on eût cherché en vain la trace lorsque l’écrivain mondain précédemment évoqué aligna, mais avec une distinction prétendument littéraire, des injures que ne motivaient, dans son cas, ni la peur ni la colère." ;
    –" Son registre est celui des affrontements dérisoires, de l’impertinence onctueuse, des engagements sans risque."

    –-"Médias : continuons la concentration !" - Politis
    http://www.politis.fr/Medias-continuons-la-concentration,32570.html

    "Le Figaro", "Libé", "l’Obs"... qui possède la presse française ? - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/infographies/20151015.OBS7723/le-figaro-libe-l-obs-qui-possede-la-presse-francaise.html

    Niel, Pigasse et Capton vont lever 500 millions d’euros pour racheter plusieurs médias
    http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/9799-medias-pigasse-capton-lever-millions-euros-racheter.html

    Médias : quelques îlots résistent…, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, novembre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/11/HALIMI/54154

    L’étrange silence de Nicolas Beytout : qui finance L’Opinion ? - Rue89 - L’Obs
    http://rue89.nouvelobs.com/2013/05/14/letrange-silence-nicolas-beytout-finance-lopinion-242289

    Libération, L’Opinion, et les enquêtes sur les actionnaires de presse - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/breves/2014-06-19/Liberation-L-Opinion-et-les-enquetes-sur-les-actionnaires-de-presse-

    Slate : actionnaires riches, discrets... et proches de Bolloré ? (BFMTV) - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/breves/2016-01-16/Slate-actionnaires-riches-discretset-proches-de-Bollore-BFMTV-id1961

    L’ère de l’info Bonux, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, juin 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/06/RIMBERT/55726

    Médias français : qui possède quoi, par Marie Beyer & Jérémie Fabre (Le Monde diplomatique, juillet 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/ppa


    http://www.acrimed.org/Medias-francais-qui-possede-quoi
    #Médias #Ploutocratie #Médias_propriété

    Le pouvoir d’influence délirant des dix milliardaires qui possèdent la presse française - Basta ! PAR AGNÈS ROUSSEAUX
    https://www.bastamag.net/Le-pouvoir-d-influence-delirant-des-dix-milliardaires-qui-possedent-la-pre

    Histoire de l’asphyxie de l’audiovisuel public : « la honte »… pour qui ? - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Histoire-de-l-asphyxie-de-l-audiovisuel-public-la
    #Services_Publics #Austérité #Discours_orthodoxes #Orthodoxie

    « Une stratégie du démantèlement, consistant à détruire patiemment [1], pour ensuite crier au scandale en clamant que rien ne fonctionne. Une stratégie inéluctable, étant donné les contraintes financières ? Certainement pas ! Il existe en effet des alternatives. Dont celles que défend Acrimed. »

    –-Jeudi d’Acrimed : « Les médias et la crise », avec Frédéric Lordon, 5 février - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Jeudi-d-Acrimed-Les-medias-et-la-crise-avec-Frederic-Lordon-5-fevrier

    "J’ai théorisé ma condition de cocu de l’histoire" - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2152

    Critique des médias, critique dans les médias, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, août 2009) #Médias
    http://blog.mondediplo.net/2009-08-17-Critique-des-medias-critique-dans-les-medias


    Dassault n’aime pas la dette (mais les subventions, si) - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/breves/2016-01-02/Dassault-n-aime-pas-la-dette-mais-les-subventions-si-id19567

    « Chaque entreprise doit pouvoir décider de ses horaires avec ses salariés, en fonction de son carnet de commandes (les heures supplémentaires intervenant après 39heures), sans que les syndicats politisés puissent s’y opposer. »

    Il va de soi que S.Dassault n’est pas politisé mais fait partie de cette aristocratie de sages-éclairés-réalistes-courageux-briseurs-de-tabous etc etc

    ""Quant à notre dette, nourrie par un déficit budgétaire galopant, elle a augmenté de 71milliards cette année et dépasse maintenant les 2100milliards, soit 97,6% du PIB. (...) Voilà où mène le manque de courage et de lucidité !"
    Serge Dassault oublie de rappeler qu’en certaines occasions, la dépense publique est utile à ses intérêts. D’abord, l’industriel ne précise pas quelle part de cette dette est imputable à des dépenses publiques dans le domaine de la défense, qu’il connaît bien : en 2015, la mission « Défense » était la quatrième politique publique la plus coûteuse en ressources étatiques.
    Dassault omet ensuite de dire que s’il n’aime pas la dette, il n’est pas contre les subventions (ainsi que le rappellent de manière grinçante certains twittos). Cela fait en effet deux ans de suite (en 2013 puis 2014) que Le Figaro est classé premier de la liste des publications qui reçoivent le plus d’aides financières de l’État français."

    Cet avion qui émerveille « Le Figaro », par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, avril 2016)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2016/04/HALIMI/55236

    "Son travail est ingrat : annoncer les bonnes nouvelles, même quand elles sont mauvaises ; faire reluire les comptes de l’entreprise ; minorer le poids de l’argent public et du favoritisme politique dans les résultats d’un avionneur milliardaire, sénateur de l’Essonne, qui ne cesse néanmoins, comme Le Figaro, de vilipender à la fois les dépenses de l’Etat et le poids de l’« assistanat »."

    "au fil des mois, le contrat s’évanouit. Le reste de la presse relève l’échec commercial de l’avion à l’exportation et le coût croissant qu’il représente pour le budget français, obligé de se substituer aux acheteurs étrangers défaillants. Même le quotidien économique Les Echos, propriété de M. Arnault, bien disposé envers M. Dassault, annonce en septembre 2010 : « Rafale : l’absence de contrat à l’étranger va coûter 800 millions au budget de l’Etat »."

    La plume dans la paie, par Serge Halimi & Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, juillet 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/HALIMI/55951

    Serge Dassault - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/+-Serge-Dassault-+

    Lire : Éditocrates sous perfusion : les aides publiques à la presse, trente ans de gabegie, de Sébastien Fontenelle - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Lire-Editocrates-sous-perfusion-les-aides-publiques-a-la-presse-trente-ans-

    Éditocrates sous perfusion : une gabegie « oubliée » par les médias dominants - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Editocrates-sous-perfusion-une-gabegie-oubliee-par-les-medias-dominants

    Aides à la presse, un scandale qui dure, par Sébastien Fontenelle (Le Monde diplomatique, novembre 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/FONTENELLE/50945

    C’est officiel : Le Point renonce aux aides à la presse… - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/C-est-officiel-Le-Point-renonce-aux-aides-a-la-presse

    Assisté par l’État, Le Point dénonce le « scandale » des assistés - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Assiste-par-l-Etat-Le-Point-denonce-le-scandale-des-assistes

    Combien Le Point coûte-t-il à la nation française ? - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Combien-Le-Point-coute-t-il-a-la-nation-francaise

    « Closer » écrase « Le Monde diplomatique » (Le Monde diplomatique, 19 décembre 2013)
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-12-19-aides

    Aides à la presse : qui touche le plus ?
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/05/06/aides-a-la-presse-qui-touche-le-plus_4411883_4355770.html
    http://s1.lemde.fr/image/2006/02/03/644x322/737527_3_b522_u

    « Le Monde diplomatique » disparaît… (Le Monde diplomatique, 9 mai 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2014-05-09-le-diplo-disparait

    Aides à la presse : le poids des euros, le choc des critères, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, novembre 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/HALIMI/50948

    Attends, Christophe Barbier : Tu Donnes Des Leçons D’Économie Au Monde Entier Et Tu Accumules 86 Millions D’Euros De Déficit En Huit Ans ? - Politis
    http://www.politis.fr/Mais-Dis-Donc-Christophe-Barbier,32559.html
    http://www.politis.fr

    Le clan des milliardaires accapare les aides à la presse
    par Frédéric Lemaire, lundi 5 juillet 2021
    https://www.acrimed.org/Le-clan-des-milliardaires-accapare-les-aides-a-la

    –-Hommage aux gens courageux qui osent "briser des tabous" au risque de leur vie :

    "France 2 en campagne contre le Code du travail et l’impôt progressif"
    http://television.telerama.fr/television/france-2-en-campagne-contre-le-code-du-travail-et-l-impot-progre

    "Loi El Khomri : les médias contre les mouvements sociaux" (en vidéo) - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Loi-El-Khomri-les-medias-contre-les-mouvements

    "Horreur : des « pas concernés » sont dans la rue contre la loi El Khomri !" - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Horreur-des-pas-concernes-sont-dans-la-rue-contre

    « Pas concernés », par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, avril 2018)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/04/RIMBERT/58533

    "« Mais vous n’êtes pas menacé, puisque ce sera pour les futurs embauchés », rétorque à un délégué Solidaires, unitaires, démocratiques (SUD) l’éditorialiste Éric Brunet — auteur d’Être riche, un tabou français (« Radio Brunet », RMC, 14 mars)."

    "Offensive contre le code du travail
    Combien de pages valez-vous ?"
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/BALBASTRE/50961

    Nada-info.fr » épandage #13
    http://nada-info.fr/site/epandage-13

    "À « C dans l’air », on assume (enfin) son parti-pris ultra-libéral" - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/A-C-dans-l-air-on-assume-enfin-son-parti-pris-ultra-liberal

    "Philippe Légé : « Le pouvoir politique a intériorisé les demandes du Medef »"
    http://www.regards.fr/web/article/philippe-lege-le-pouvoir-politique

    Comment se trahir soi même :" Un « argument » reposant exclusivement sur les résultats d’un sondage : pratique trop connue pour ne pas être questionnée, voire dénoncée, tant on sait que les sondages de ce type agrègent des opinions fort disparates (« réformer le code du travail » peut ainsi signifier plus ou moins de droits pour les salariés) et construisent des « opinions » mobilisables en fonction des objectifs des sondeurs et/ou des commentateurs." ;

    "pour « C dans l’air », si Badinter, l’Institut Montaigne et Terra Nova sont d’accord, alors c’est que « droite » et « gauche » sont d’accord. Et si droite et gauche sont d’accord, c’est – évidemment – que le peuple français est d’accord. CQFD.

    Haro sur le statut de la fonction publique dans les JT de France 2 - par Denis Perais, Joachim Lé Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Haro-sur-le-statut-de-la-fonction-publique-dans-les-JT-de-France-2
    #Médias

    Michel Sapin confirme que la dégressivité des indemnités chômage n’est pas un "tabou". Par Jean-Baptiste Duval. #PS
    http://www.huffingtonpost.fr/2016/02/01/indemnite-chomage-michel-sapin-degressivite-pole-emploi_n_9129706.htm

    France 2 et BFMTV font la course à la compétitivité - Ma vie au poste - Télérama.fr
    http://television.telerama.fr/television/france-2-et-bfmtv-font-la-course-a-la-competitivite,138542.php

    Ce "totem" qui serait intouchable et responsable de nombreux maux :
    35 heures : la loi El Khomri, dernière d’une longue série d’assouplissements. Par Valentin Pasquier et Anne-Aël Durand
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/02/19/35-heures-la-loi-el-khomri-derniere-d-une-longue-serie-d-assouplissements_48

    « Si les 35 heures, instaurées par la gauche à travers deux lois, en 1998 et 2000, n’ont cessé d’être décriées par la droite et le patronat »

    ... et de nombreux commentateurs.

    -"Il y a d’abord eu la loi d’orientation et d’incitation relative à la réduction du travail, dite loi Aubry I, votée le 13 juin 1998 :
    elle fixe à 35 heures la durée légale du travail hebdomadaire au 1er janvier 2000 pour les entreprises privées de plus de vingt salariés" ; "le vote, dix-huit mois plus tard, de la loi Aubry II relative à la réduction négociée du temps de travail :
    cette loi fixe le cadre de la semaine des 35 heures, obligatoire dans toutes les entreprises au 1er janvier 2002" ; "Le 15 octobre 2002, un décret assouplit et unifie le régime des heures supplémentaires, et relève le contingent annuel de 130 heures par an et par salarié à 180 heures, ce qui permet aux entreprises de faire travailler leurs salariés plus de 39 heures par semaine." ; "Toujours sans toucher à la durée légale, le gouvernement Fillon, avec la loi sur la démocratie sociale et la réforme du temps de travail, adoptée le 20 août 2008 (qui modifie aussi les règles de représentativité des syndicats), renforce l’autonomie des entreprises en matière de gestion du temps de travail" ; "L’avant-projet de loi, tel qu’il a été présenté au Conseil d’Etat, instaure notamment :
    un poids accru de la négociation au sein des entreprises au détriment des accords de branche ;
    une durée du travail, qui pourra passer de 10 à 12 heures par jour, et donc aller jusqu’à 60 heures par semaine en cas de « circonstances exceptionnelles » ;
    des forfaits jours encore étendus pour les petites entreprises ;
    des majorations pour les heures supplémentaires qui ne seront plus décidées par un accord de branche, et pourront être réduites à 10 %."

    Travailler plus et gagner moins | AlterEco+ Alterecoplus
    http://www.alterecoplus.fr/social/travailler-plus-et-gagner-moins-201602252029-00003101.html

    Le Stagirite : #Documentaires #Vidéos
    "Briser les tabous : pesanteurs et privilèges"
    https://www.youtube.com/watch?v=ASR010T4drs

    "Briser les tabous : le politiquement correct"
    https://www.youtube.com/watch?v=2AIREsYtwsc

    #Novlangue #Discours_orthodoxes

    Les Résistants ne s’accordant aucun jour de repos :
    "Université : NKM pour augmenter les frais de scolarité et la sélection à l’entrée"
    http://actu.orange.fr/france/universite-nkm-pour-augmenter-les-frais-de-scolarite-et-la-selection-a-l

    "Dans cette tribune intitulée « Libérons l’Université française de ses tabous »"

    "Lire : Les briseurs de tabous", de Sébastien Fontenelle - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Lire-Les-briseurs-de-tabous-de-Sebastien-Fontenelle

    –-
    Naturalisation, technicisation, euphémismes, dépolitisation, transformation du sens des mots... les coproducteurs de "l’actu" rabâchent le discours orthodoxe en permanence depuis un bout de temps : "baisser les dépenses", "déficits" ; "coût du travail" ;"re-baisser les dépenses", "compétitivité", "flexibilité", "les réformes structurelles", "sérieux budgétaire", "réalisme" ; "pragmatisme" ; "compétitivité" ; "LA réforme", "TINA", "assistanat", "avantages acquis", "re-re-baisser les dépenses parce que TINA qu’on t’as dit !!", "état-mama" etc etc. Mais visiblement, se victimiser en se faisant passer pour minoritaires et entourés de médias bobo-gaucho-socialo-trotsko-crypto-cocos est assez répandu chez des groupies de Brunet, VA, Sarko, Copé, l’UMP and co (il faut entretenir l’illusion). Je suppose que P.Lamy, M.Valls,P.Moscovici, DSK, Delors, Hollande, sont de dangereux communistes aussi... Rien que le TSCG et le traité transatlantique prouvent le contraire, sans parler des conseillers comme E.Macron ou L.Boone par exemple.

    Illustrations de cette novlangue :

    Lexique pour temps de grèves et de manifestations (version 2010) - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Lexique-pour-temps-de-greves-et-de-manifestations-version-2010

    Lexique pour temps de grèves et de manifestations - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Lexique-pour-temps-de-greves-et-de-manifestations

    Lexique médiatique pour mauvais temps politique - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Lexique-mediatique-pour-mauvais-temps-politique

    Langues de bois #1 - Faire de la pédagogie - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=1kBy0NhalGw


    Langues de bois #2 - Les réformes nécessaires - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Mb_OtDoMybg

    TINA, by Orthodoxes (avertissement, il faut avoir un doctorat pour maîtriser ce discours sophistiqué, complexe, nuancé, réaliste, pragmatique, raisonnable, responsable, de vérité et courag... m... mais... put.. mer.. je m’enflaaaamme !!! Je n’aurais pas dû me frotter à ce savoir supérieeeur !!!)
    There is no alternative, florilège de la pensée unique - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/there-is-no-alternative-florile

    Mr Propagande - [EXTRAIT] Requiem For The American Dream...
    https://www.facebook.com/Mr.Propagande.page/videos/783506321832569/?hc_ref=ARQtYSiuMvbvNNPFfgCn_a633aV3zVZSO-WRoM4ccg70AJpjlAJwlNiEN4AHZ4DJFa
    https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/v/t15.0-10/22733257_783522871830914_5660757464379817984_n.jpg?oh=12d6
    https://www.facebook.com/Mr.Propagande.page/videos/783506321832569
    #Austérité_Privatisations #Privatisations #Discours_orthodoxes_TINA_La_Boucle

    Langues de bois #6 - Le dialogue social - YouTube #Novlangue
    https://www.youtube.com/watch?v=KXVu-5qTW6I

    Click to Watch > LDB #7 - Te plains pas, au moins tas un travail in HD
    http://yt2fb.com/ldb-7-te-plains-pas-au-moins-tas-un-travail

    LDB #8 - Y’en a marre d’être pris en otage ! - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=E4kpR8NLFXQ

    « Cadeau fiscal » : un langage d’ « ultra-gauche » selon Éric Brunet - Acrimed | Action Critique Médias Pauline Perrenot 13 Septembre 2018
    https://www.acrimed.org/Cadeau-fiscal-un-langage-d-ultra-gauche-selon

    "L’enjeu de la bataille médiatique réside précisément dans la naturalisation de la doxa libérale dans la bouche des éditocrates, et, plus largement, des dominants. Que dire des désormais canoniques « plans sociaux » ou « plans de sauvegarde de l’emploi » ? Du fameux « dialogue social », de la « masse salariale », du « coût du travail » et autres « charges sociales » ? Autant d’expressions largement connotées qui se sont imposées comme les seules possibles – tout à la fois normales et neutres – à force d’avoir été rabâchées dans les médias dominants et qui, par leur omniprésence, ont contaminé les discours et les représentations du monde social"

    Une notion omniprésente… et si commode
    Résilience partout, résistance nulle part
    https://www.monde-diplomatique.fr/2021/05/PIEILLER/63082

    « La grogne » : dans le bestiaire des mobilisations sociales - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/La-grogne-dans-le-bestiaire-des-mobilisations

    Réforme de la SNCF (1) : premiers tirs de barrage médiatiques - Acrimed | Action Critique Médias par Frédéric Lemaire, Pauline Perrenot
    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-1-premiers-tirs-de-barrage

    "Comme à l’accoutumée, le quotidien – qui fait mine de découvrir l’eau tiède – use d’un ton solennel pour justifier la suite de son argumentation : puisque « nul ne peut plus ignorer » cet état de fait, il faut réformer. Mais réformer selon ce que dit le gouvernement : il n’y a pas d’autre voie… Et de brandir l’étendard de la dette et de la dépense publique (nous y reviendrons également) comme autant d’arguments d’autorité qui justifient qu’« il-ne-peut-en-être-autrement »"

    Réforme de la SNCF (2) : débats télévisés ou guets-apens pour syndicalistes ? - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-2-debats-televises-ou-guets
    Réforme de la SNCF (3) : quand les « Grandes Gueules » s’en mêlent - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-3-quand-les-Grandes-Gueules-s
    Réforme de la SNCF (5) : la valse des sondages à gages - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-5-la-valse-des-sondages-a

    « Moins de 2 % des habitants de province utilisent régulièrement les trains régionaux TER car en province la majeure partie des déplacements se font en voiture. Du coup, un certain nombre de ces trains TER circulent presque à vide. Pourtant ces trains TER coûtent chaque année aux régions 4 milliards d’euros, c’est-à-dire presque autant que le budget consacré aux lycées. Certains disent qu’il vaudrait alors mieux remplacer les lignes ferroviaires de TER qui ont très peu de trafic par des lignes d’autocars, ce qui permettrait de réduire fortement les impôts régionaux. Vous-même y seriez-vous favorable ? (sic !) »

    Réforme de la SNCF (7) : les gardiens du consensus sont de retour - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-7-les-gardiens-du-consensus

    "Quant aux rentiers de la presse, profitant des aides publiques qui maintiennent artificiellement à flot les titres qui les font vivre, Pierre-Antoine Delhommais n’a pas un mot pour eux…"

    "Giesbert ne dit pas autre chose : « Ce qui est intéressant, c’est la désinformation."

    La réforme de la SNCF jugée salutaire à l’unanimité des éditorialistes - Télévision - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/television/la-reforme-de-la-sncf-jugee-salutaire-a-lunanimite-des-editorialistes,n5504

    "Au nom d’un remarquable principe, l’égalité : il serait trop injuste que les cheminots ne puissent jouir de la précarité des salariés du privé."

    « Il faut aller vite et éviter qu’il y ait un enlisement du conflit, répète Brice Teinturier. Quand Emmanuel Macron dit au Salon de l’agriculture : “Y a des agriculteurs qui n’auront pas de retraite et des cheminots qui ont des régimes spéciaux et ce n’est pas normal”, là, il cible juste. »

    "« Les syndicats menacent de nous prendre en otage dans des conditions scandaleuses, uniquement pour défendre leur statut et pas pour défendre le service public. » Une prise d’otage, passe encore, on est habitué, mais dans des conditions scandaleuses, c’est… « C’est scandaleux de même envisager de prendre les Français en otage. » Le seul fait d’y penser devrait valoir la prison."

    " « 45 millliards de dette, ça fait beaucoup. » Là, ce sont les mots de Bernard Vivier. « Rapporté à chaque Français, ça fait 700 euros. »"

    "« Comme il y a eu des ordonnances pour la réforme du droit du travail, plaide Irène Inchauspé, je trouve assez normal que si le privé, qui en prend tout le temps plein la tronche, le privé, il faut qu’il soit mobile, qu’il soit agile, il est délocalisé, on licencie… » Irène Inchauspé sait de quoi elle parle, elle est elle-même salariée du privé. « … Et on ne touche jamais au secteur public. Donc s’il fait des ordonnances pour le secteur public, c’est un peu d’équité sociale. »"

    "« Le 14 mars, note Carl Meeus, les Français ne seront plus en vacances. Il ne va pas y avoir de prise d’otages de Français sur des lieux de vacances et qui ne pourraient pas en revenir. »"

    SNCF : la grève, c’est mauvais pour la santé - Télévision - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/television/sncf-la-greve,-cest-mauvais-pour-la-sante,n5561357.php

    « Quand on voit effectivement ce qui s’est passé, les gens qui rentrent par les fenêtres, les deux blessés, vous dites : on est prêt à faire trente-six jours de cette grève-là ?

    –« Enfin, s’étonne Christophe Barbier, il est quand même curieux de voir les cheminots se battre pour un statut qu’ils vont conserver, qui ne leur sera pas appliqué, et de voir des étudiants bloquer des facs pour une sélection qui ne leur sera pas appliquée puisqu’ils sont déjà en fac ! » Ces gens sont vraiment des demeurés, ils se battent pour des principes, par solidarité avec leurs futurs pairs… Ils ne pourraient pas plutôt cultiver leur intérêt privé, à l’instar de leur tuteur ?

    –Hervé Gattegno a une idée : « ll faut expliquer cette réforme aux Français. Il y a une grande perplexité des Français, qui vient d’une insuffisance de pédagogie du gouvernement. »

    Autre florilège de leur #Novlangue, un jour sans fin...
    Les temps modernes (2/2), par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 17 avril 2016)
    http://blog.mondediplo.net/2016-04-17-Les-temps-modernes-2-2

    Le Monde maquille un interrogatoire de Philippe Martinez. Par par Frédéric Lemaire - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Le-Monde-maquille-un-interrogatoire-de-Philippe
    #Discours_orthodoxes #Novlangue

    "Jean-Pierre Elkabbach : « Il y a deux stratégies, la vôtre et celle de la CFDT. D’un côté il y a la négociation, le compromis, la recherche des réformes, et la contestation de rue, qui va l’emporter ? Pourquoi ne pas aller vers le compromis et la réforme ? Pourquoi ne pas faire de la CGT un syndicat réformiste, qui ne considère pas que la minorité a toujours raison sur la majorité ? »"

    Le Monde ("La Réalité") selon les "Réalistes"
    « Benoît Hamon le rêveur » : un cauchemar pour les éditorialistes - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Benoit-Hamon-le-reveur-un-cauchemar-pour-les
    #Discours_orthodoxes #Novlangue

    Roland Barthes le défricheur, par Anthony Burlaud (Le Monde diplomatique, décembre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/BURLAUD/54391

    "En revanche, celui de la décennie 1950, sarcastique, brechtien, ouvertement politique, semble relégué à l’arrière-plan. C’est dommage : subtil et irrévérencieux, il s’employait à écailler les mythologies sociales, à ruiner les fausses évidences qui cadenassent la pensée (8). Ennemi déclaré du « langage un peu poisseux de la doxa, du naturel, de l’évidence, du bon sens, du “cela va de soi” (9) », il aurait encore fort à faire aujourd’hui."

    Le téléspectateur est-il otage de la pensée néolibérale ? / France Inter
    http://www.franceinter.fr/emission-l-instant-m-le-telespectateur-est-il-otage-de-la-pensee-neolibe

    Démontage de l’a-pensée orthodoxe dont la qualité est inversement proportionnelle à sa prétention (et dont des questionnements basiques d’un enfant athée suffisent à démontrer l’indigence).

    « Les Bourses mondiales dévissent. C’est obscur, mais ça fait les titres du matin. Quoique, si on y réfléchit, tous les jours, nos journaux s’achèvent par un tour à la Bourse de Paris. C’est ainsi. Les marchés ont droit au dernier mot de l’info. Et pas que. Dette, gabegie, productivité, prix, pouvoir d’achat, cour des comptes, coût du travail sont autant de vocables servis à longueur de JT et de Magazines. Bref, on se fait engueulé toute la journée parce que la France s’enfonce, qu’on ne peut la réformer et qu’on entrave sa compétitivité.

    Un catéchisme néolibéral, trompeur, dévastateur, selon Eloi Laurent. »

    Flexibilité, compétitivité... Les quatre mythologies économiques de la “loi travail” - Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/flexibilite-competitivite-les-quatre-mythologies-economiques-de-la-loi-trav

    "Comme la loi Macron avant elle, la loi El Khomri propose au fond de sacrifier une partie du bien-être des salariés pour relancer une croissance économique poussive par des « réformes structurelles » présentées comme bienfaisantes. On mesure l’inversion vertigineuse qui est à l’œuvre : il ne s’agit plus de mettre la croissance économique au service du bien-être au travail mais de faire exactement l’inverse. Il est donc urgent d’abandonner le PIB comme étalon de l’action publique et d’adopter comme indicateur final le bien-être humain, ce qui évitera ce genre de confusion."

    « C’est confirmé : je suis plus utile au chômage » - Basta !
    http://www.bastamag.net/C-est-confirme-je-suis-plus-utile-au-chomage

    -"Notre société est obnubilée par un seul objectif : le plein emploi. Qu’importe si les activités créées sont utiles ou pas à la société, voire nuisibles. Donner du sens au travail semble devenu très secondaire. « Du point de vue des gens "modernes" comme monsieur Macron, je suis actuellement un poids, je ne produis pas, je suis une charge qui vit aux crochets d’un système trop généreux. C’est bizarre, il me semble pourtant n’avoir jamais autant servi notre société », explique Jérôme Choain, un ingénieur qui a décidé de vivre et travailler autrement." ;
    –"J’ai essayé d’imaginer des façons d’exercer ce type d’activité tout en pouvant en vivre dans le système actuel. Je n’ai pas trouvé. Je pense notamment à l’éducation populaire au numérique qui me semble un chantier astronomique et essentiel. C’est évidemment sans espoir. On va vers une fermeture de notre bureau de Poste, l’école est menacée de perdre une classe, partout les budgets sont restreints, il parait qu’il faut être « réaliste », alors mes lubies d’émancipation citoyenne, ce n’est pas exactement une priorité."

    #Médias #Discours_orthodoxes #Novlangue #Orthodoxie #Médias_Discours_orthodoxes #Documentaires #Vidéos

    –"Tabous" : http://zinc.mondediplo.net/messages/7395

    « Crise des dettes » ? « Notre hymne à la rigueur », par les experts médiatiques - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Crise-des-dettes-Notre-hymne-a-la-rigueur-par-les-experts-mediatiques

    Le Figaro/Coe Rexecode (http://zinc.mondediplo.net/messages/4161) :
    https://www.facebook.com/Monde.diplomatique/photos/a.102820101687.103444.34398236687/10153219200626688/?type=3
    https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/hphotos-xfp1/v/t1.0-9/12651290_10153219200626688_6307843808575247224_n.png?oh=12
    La surtaxation du capital mine l’économie française
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/02/08/20002-20160208ARTFIG00363-la-surtaxation-du-capital-mine-l-economie-francai

    « Après avoir dénoncé en 2010 le retard de compétitivité pris par la France par rapport à l’Allemagne, l’institut économique COE-Rexecode a souhaité mettre la question de la surtaxation tricolore du capital, largement taboue, sur la table à l’approche de la présidentielle. »

    Encore un tabou.

    Ces mots qui font accepter l’inacceptable, par François Brune (Le Monde diplomatique, mai 1995)
    http://www.monde-diplomatique.fr/1995/05/BRUNE/6268
    #Novlangue

    "il s’agit d’un langage qui empêche de prendre conscience d’un ordre sociopolitique dont l’analyse pourrait conduire à la révolte. « L’orthodoxie, c’est l’inconscience », disait George Orwell (3).

    Très généralement, la dépolitisation par le discours s’effectue selon trois modalités : le langage de la nature, le langage de la morale, le langage de la fonction."

    "Présenter les choses comme naturelles est un moyen éprouvé pour dissimuler leur caractère politique"

    " Le recours à la « nature », comme Roland Barthes l’a montré dans son essai Mythologies (4), est un artifice idéologique qui vise à innocenter des réalités qui n’ont rien de naturel.

    Cette naturalisation du politique s’effectue souvent par le biais des métaphores."

    "Le discours technocratique, quant à lui, traduit ses options, dont les conséquences sont toujours humaines, en termes d’autant plus inattaquables qu’ils semblent purement fonctionnels. Déréglementation, délocalisation, logique économique, flexibilité, restructuration et, plus généralement, les termes propres à l’économisme ambiant ont pour objet d’enfermer les choix politiques, les réalités sociales, dans une vision technicienne du monde."

    "A ce langage appartiennent les chiffres, les statistiques, les pourcentages qui dépossèdent les citoyens de ce qu’on peut appeler une conscience existentielle de la situation politique. On peut en dire autant de l’abus des sigles en tous genres, qui déréalisent les choses humaines en alignant des lettres abstraites ?"

    Néfastes effets de l’idéologie politico-médiatique, par François Brune (Le Monde diplomatique, mai 1993)
    https://www.monde-diplomatique.fr/1993/05/BRUNE/45324

    "L’exagération médiatique des « contraintes » qui interdiraient d’agir et la fabrication d’une réalité télévisée sans rapport avec la vie des téléspectateurs ont accéléré la dépolitisation de l’opinion. Comment réagir quand l’occultation de l’essentiel et l’amplification de l’accessoire conjuguent leurs effets narcotiques ?"

    "La soumission à l’événement et à l’époque est le premier effet idéologique. La chaîne des événements, la rythmique dominante dans laquelle leur avalanche nous entraîne, produisent un « effet d’époque » qui nous rend purement spectateurs"

    "les lanceurs de produits, les créateurs de spectacles, les acteurs sociaux le savent : ils jouent tous à l’événement, pour s’imposer comme réalité du jour, de la semaine ou du mois."

    "Deuxième effet, la dépossession du réel, paradoxalement, s’inscrit dans la logique de cette surabondance."

    "Cette dépossession du réel induit un effet global de perte des repères. Tantôt le citoyen désarmé réagira par l’abstention et le dégoût ; tantôt il se ralliera à ce qu’on lui dit être l’"opinion de tous".

    "L’idéologie publicitaire est à l’origine de cette vision des choses. C’est elle qui apprend à ne juger du produit que par le spectacle du produit et, à partir de là, apprend à l’enfant à ne juger du monde que par le spectacle du monde. [...] C’est elle encore qui apprend à tout consommer aux uns, comme elle ordonne aux autres de ne penser qu’à « se vendre »"

    "S’y ajoutent deux grands sophismes dont nos responsables n’ont cessé d’abuser : le sophisme de l’inéluctable et l’intimidation majoritaire."

    "La plupart des sondages sont commandés ou commentés par des payeurs qui veulent dégager (artificiellement) des opinions majoritaires, pour rallier les indécis, les isolés. La télévision en amplifie les résultats ; ceux-ci sont ensuite brandis devant les hommes politiques et devant les citoyens comme étant la vox populi."

    "« Les Français estiment que » (8). Coup de force sémantique, chaque jour, la minorité est enrégimentée contre son gré dans ce qui est présenté comme le choix de tous."

    Petit guide de déradicalisation économique à usage électoral | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/eric-berr/blog/260217/petit-guide-de-deradicalisation-economique-usage-electoral

    L’interrogatoire de trois syndicalistes par Jean-Pierre Elkabbach (avec vidéo) - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/L-interrogatoire-de-trois-syndicalistes-par-Jean-Pierre-Elkabbach-avec-vide

    Grève à la SNCF : les usagers des médias pris en otage par les éditocrates - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Greve-a-la-SNCF-les-usagers-des-medias-pris-en-otage-par-les-editocrates?re

    35 heures : décryptons le décrypteur. Par Jérôme Latta - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/35-heures-decryptons-le-decrypteur

    -"lui et ses semblables peuvent psalmodier leurs mantras et les présenter comme la seule "réalité" qui vaille, la seule vérité disponible dans le débat public. Leur discours bénéficie de l’infaillibilité des textes sacrés, le crédit qu’on leur accorde est celui des "experts" qui condescendent à nous délivrer la bonne parole (et dieu sait que les écritures sont confuses, sans l’intercession des ministres du culte). Écoutez avec quelle onction, quelle bienveillance ils parlent à leurs ouailles." :
    –"Dans un monde qui rendrait un minimum justice au débat contradictoire, à l’examen critique des arguments, jamais la chronique de Vincent Giret ne pourrait s’appeler "décryptage". Au mieux, on la baptiserait "opinion", "tribune", voire "sermon".

    Mais voilà, quand on est assis du côté de l’opinion dominante, l’idéologie, c’est toujours les autres. Vincent Giret le dit d’ailleurs en introduction de la chronique en question : « Tentons de nous situer au-delà de vieilles querelles idéologiques »." ;
    –"Pour ceux qui l’ignoreraient, la "fin de l’histoire" a atteint l’économie avant toutes les autres sciences humaines – ni la politique ni l’histoire n’y ont plus de place."

    Distinguer les voeux de #Multinationales des #Discours_orthodoxes d’éditorialistes et autres experts habitués de #Médias n’est pas toujours chose aisée.

    Davos : "Il faut lutter contre l’idée qu’un emploi précaire est mauvais", estime Maurice Lévy, patron de Publicis
    http://www.rtl.fr/actu/economie/davos-il-faut-lutter-contre-l-idee-qu-un-emploi-precaire-est-mauvais-estime-maur

    -""Tout le monde est affolé à cause des emplois précaires. Mais quand on regarde ce qu’il se passe en Angleterre, aux États-Unis et en Allemagne, on constate que le taux de chômage de ces pays est entre 4,5 et 5,5%. J’aime quand il y a beaucoup d’emplois précaires plutôt que quand il y a beaucoup de chômage. il faut lutter contre l’idée qu’un emploi précaire est mauvais, mais plutôt se dire qu’il peut devenir stable. Il y a plusieurs France, celle qui agit et avance et celle qui est conservatrice"" ;
    –""Les syndicats commettent l’erreur de dire ’je protège ceux qui ont des droits’ au lieu de se dire ’je vais participer à l’effort national"""

    "je vais participer à l’effort national"...
    Pourquoi Publicis Omnicom group choisit les Pays-Bas - La Croix
    http://www.la-croix.com/Actualite/Economie-Entreprises/Economie/Pourquoi-Publicis-Omnicom-group-choisit-les-Pays-Bas-2013-07-29-992360 #Fraude/Evasion_fiscale

    –-Voir le récit dominant, voire unique au moins les premières années post-subprimes, disant que le problème en zone euro ce sont l’endettement et les déficits excessifs résultant de dépenses publiques trop dispendieuses.

    Idem sur la campagne anti-grecs visant à légitimer le crime de « l’austérité » commis dans ce pays.
    Les gens qui crient aux médias gauchos prouvent malgré eux la faible présence des hétérodoxes de gauche, alter-mondialistes ou autres dans ces médias (en fait les médiacrates co-producters de l’"actu" ; qui ne sont que la minorité ultra-visible des « journalistes »), puisqu’ils ne semblent pas connaître ces « gauches ». C’est mignon cette victimisation, quand on se rappelle du traitement des « actualistes » (hormis les reportages donc, que ceux-là ignorent, l’actu les considérant comme ne méritant pas d’être relayés ?) des suites de la faillite de L.Brothers et des subprimes, des sauvetages bancaires puis des soi-disant crises des dettes publiques, de l’austérité imposée au mépris de la démocratie et des droits fondamentaux. Si les plateaux étaient remplis de gens gauche, il est sûr que les débats et les thématiques faisant « l’actu » n’auraient absolument rien eu à voir avec ce qu’il en a été. Non, vraiment c’est drôle. (Ca aurait pu donner plus de débats réels comme celui-ci : http://rutube.ru/video/5696dd70668de863d5fd6ae6ca749144 )

    – Mais beaucoup de gens ont beau jeu de dire que tout ce qui est un peu "soixante-huitard sur le "sociétal" est de gauche, et veulent donc faire croire que les médias de masse sont de gauche. Victimisation de Valeurs Actuelles ou de Sarkozy qui prétendent être contre "la pensée unique". Bon, que dire à ce niveau.
    – La « crise » financière et celles qui lui ont succédé auraient dû ouvrir un boulevard aux « Indignés », au lieu de ça, c’est un Tea Party qui apparaît comme le courant émergeant et défendant le « petit peuple » de la « dictature socialiste », se payant le luxe de se faire passer comme rebelle contre la « pensée unique » des médias « bobo-gaucho-trotsko-socialo-communistes ».
    – Et on pourrait ajouter tous les sujets magnifiquement ignorés par "l’actu". Il y a des reportages peut-être classables à gauche, sur Arte, France 5 ou France TV comme "cash investigation" ou un reportage comme "Le Monde selon Monsanto", ou Brussel Business", mais tout cela ne fait jamais les "unes", n’est pas débattu chez Calvi et autres plateaux d’éditocrates ou dans les jt (sauf catastrophes et exceptions isolées). On peut aussi évoquer le cas des "économistes à gages" évoqués dans "Les Nouveaux Chiens de Garde" notamment. http://www.monde-diplomatique.fr/2012/03/LAMBERT/47476 http://www.acrimed.org/article3916.html

    –-« Valeurs actuelles », le cabinet noir de la droite dure
    par Ali Watani
    https://www.lesinrocks.com/actu/valeurs-actuelles-cabinet-noir-droite-dure-114267-12-11-2013

    France Télévisions : un management qui prétend faire mieux avec moins - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/France-Televisions-Un-management-qui-pretend-faire-mieux-avec-moins
    #Médias_télévision_publique #Médias

    Encore un comble :
    VOS MÉDIAS PRÉFÉRÉS FONT PASSER DES PUBS POUR DES ARTICLES
    Bienvenue dans le monde de la "publicité native"
    https://www.arretsurimages.net/articles/vos-medias-preferes-font-passer-des-pubs-pour-des-articles

    Maux médiatiques : « Polémique ». par Pauline Perrenot, Philippe Merlant, Sophie Eustache, vendredi 5 novembre 2021
    https://www.acrimed.org/Maux-mediatiques-Polemique

    • #Economie #Orthodoxie #Discours_orthodoxes #Bêtisier

      –"Conflits d’intérêts et connivences médiatiques
      https://seenthis.net/messages/906111

      "Une planète grisonnante
      Tuez-les tous"
      http://www.monde-diplomatique.fr/2013/06/A/49159

      "Les Français trop payés ?"
      http://www.valeursactuelles.com/economie/les-francais-trop-payes-38678

      "Le Monde a son chroniqueur esclavagiste"
      http://www.humanite.fr/le-monde-son-chroniqueur-esclavagiste-583585

      "Les joies de l’écriture automatique"
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/05/RIMBERT/52912

      La crème (avec modération) :

      Leparmentier : -"un SMIC trop élevé, des salaires qui progressent trop, des prud’hommes lents et imprévisibles, une Cour de cassation « rouge », une formation professionnelle gaspillée, des indemnités de chômage trop longues. Il faudrait que le marché du travail redevienne un marché, où l’on peut embaucher, licencier et retrouver un emploi rapidement"

      L’Huma : "(Leparmentier) appelle en renfort Patrick Artus, économiste en chef chez Natixis pour lui faire dire ceci sans autre précision : « le SMIC est à 63% du salaire médian. S’il était à 43%, ce qui correspond à la moyenne internationale, on augmenterait de moitié l’emploi non qualifié"

      David Victoroff (V.Actuelles) : "en appellent au contraire à notre courage pour nous inciter à davantage de sacrifices. Parmi ceux-ci, Huw Pill, chef économiste de Goldman Sachs, suggère une solution radicale : « La France devrait réduire sa moyenne salariale d’environ un tiers »" ; " En suggérant une diminution de la masse salariale d’un tiers, l’économiste ne fait que constater la nécessité de remédier à la perte de compétitivité de l’économie française."

      DIPLO Facebook
      https://www.facebook.com/lemondediplo/photos/a.102820101687.103444.34398236687/10153687405141688/?type=3&theater
      https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/14192678_10153687405141688_6697813388961258313_n.png?oh=fc

      Mort pour 60 euros d’économies chez Orange | L’Humanité
      http://www.humanite.fr/mort-pour-60-euros-deconomies-chez-orange-632126

      –-
      Radios Médef - FAKIR | Presse alternative | Edition électronique
      http://www.fakirpresse.info/Radios-Medef-846.html

      -"je mesurais toute la puissance de leur appareil idéologique, tous les bastions qu’ils détiennent pour faire la pluie et le beau temps dans les cerveaux.
      Car cette loi, je ne la découvrais pas via une interview du député. Pas davantage grâce à un journaliste, qui en aurait détaillé le contenu. Encore moins par le billet d’un rédacteur d’Alternatives économiques, par exemple, qui en approuverait la logique fiscale.
      Non, cette loi, je la découvrais d’emblée par ses adversaires.
      Par un porte-voix du capital.
      Par sa face supposée noire – plutôt que par ses raisons d’être.
      La partie, dans les esprits, était sinon perdue, du moins mal engagée."

      Partage de la valeur ajoutée : le hold-up tranquille - FAKIR | Presse alternative | Edition électronique
      http://www.fakirpresse.info/Partage-de-la-valeur-ajoutee-le.html

      -"Depuis 1983, l’INSEE évalue à 9,3 % du PIB les richesses qui ont glissé de la poche des salariés à celle des actionnaires"

      –"Même avec des estimations basses, le seuil des cent milliards d’euros est largement dépassé. Soit plus de dix fois le « trou » de la Sécurité sociale en 2007 (dix milliards, l’année d’avant la crise), cinq fois celui de 2009 (22 milliards d’euros, crise oblige). Une vingtaine de fois celui des retraites (7,7 milliards d’euros). Des « trous » amplement médiatisés, tandis qu’on évoque moins souvent celui, combien plus profond, creusé par les actionnaires dans la poche des salariés…"

      La part des salaires dans la valeur ajoutée baisse depuis 30 ans - 07/12/2012 - ladepeche.fr
      http://www.ladepeche.fr/article/2012/12/07/1508738-la-part-des-salaires-dans-la-valeur-ajoutee-baisse-depuis-30-ans.h

      Partage des richesses, la question taboue, par François Ruffin (Le Monde diplomatique, janvier 2008)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2008/01/RUFFIN/15507

      Les Voleurs de débat (1) : François Lenglet. Par Adrien Levrat, Franck Dépretz, François Ruffin, 29/02/2012 , N°54 (mars-avril 2012) - FAKIR | Presse alternative | Edition électronique
      http://www.fakirpresse.info/Les-Voleurs-de-debat-1-Francois.html

      -"La Banque des Règlements Internationaux, qui réunit les banquiers centraux, note ainsi : « La part des profits est inhabituellement élevée à présent (et la part des salaires inhabituellement basse). En fait, l’amplitude de cette évolution et l’éventail des pays concernés n’a pas de précédent dans les 45 dernières années » (Working papers, juillet 2007). Et les chercheurs poursuivaient sur les « hauts niveaux de la part du profit inhabituellement répandus aujourd’hui », sur cette « marge d’une importance sans précédent », sur cette « preuve à la fois graphique et économétrique d’un fait particulier concernant le partage des revenus dans les pays industrialisés : une poussée à la hausse de la part des profits au milieu des années 80, ou son pendant : une poussée à la baisse de la part des revenus » et ainsi de suite sur vingt-trois pages.

      De même, qui redoute le pire ? « J’ai attendu et j’attends encore quelque normalisation dans le partage du profit et des salaires », car « la part des salaires dans la valeur ajoutée est historiquement basse à l’inverse d’une productivité qui ne cesse de s’améliorer », et « ce découplage entre faibles progressions salariales et profits historiques des entreprises fait craindre […] une montée du ressentiment, aux États-Unis comme ailleurs, contre le capitalisme et le marché. » C’est Alan Greenspan, l’ancien directeur de la Fed aux USA, qui livre ses inquiétudes au Financial Times, et repris par La Tribune.

      Cette évidence, François Lenglet s’applique à la nier. Et ce, sur une question majeure, centrale, décisive : le partage de la richesse" ;

      –"le travail est, en moyenne, grevé aux alentours de 50 % – contre la moitié, 25-30 % pour le capital." ;

      –"Malgré son parti-pris, ses erreurs volontaires, ses approximations toujours dans le même sens – qui vaudraient aussitôt à un anti-libéral le discrédit –, les médias en faisaient une « nouvelle star » (Marianne2). Et l’intronisaient en expert quasi-neutre "

      Les Voleurs de débat (2) : Yves Calvi - FAKIR | Presse alternative | Edition électronique
      http://www.fakirpresse.info/Les-voleurs-de-debat-2-Yves-Calvi.html

      -"le journaliste Stéphane Paoli lance cette tirade sur France Inter : « La question, elle est très intéressante et très complexe, avons-nous d’autre choix ? Je veux dire, avons-nous d’autre choix qu’une certaine forme de rigueur ? Une certaine forme de retour, 1, au réel, arrêter de croire à des choses qui n’existent pas, et 2, de rigueur dans la gestion au quotidien ? Est-ce qu’on peut encore échapper à ça ? Comme si la croissance ne passait pas aussi par une certaine forme de rigueur, comme si on ne pouvait pas concilier les deux ? »" ;

      –"« Le grand problème français, c’est celui de la compétitivité. »
      C’est Jean-Marie Colombani, diplômé de Sciences-Po Paris, qui lâche ce poncif, ce dimanche matin, sur France Inter.(...) « Quiconque a jamais dirigé une entreprise sait que le niveau des charges sociales est un obstacle à l’emploi, et cet obstacle, il faut le déverrouiller, sinon on va être à la fin de l’année 2012 dans une situation de chômage beaucoup plus grave… »
      À ses côtés, Dominique Reynié, politologue, diplômé de Science-Po Paris et enseignant à Science-Po Paris, approuve : « La TVA sociale est possiblement une voie plus juste.
      – C’est objectivement une arme pour restaurer la compétitivité, confirme Jean-Marie Colombani. L’Allemagne, qui l’a fait, qui l’a augmentée de trois points, en a tiré un bénéfice de compétitivité… »" ;

      –"Comme dans les traités européens, la quête de « compétitivité » est posée comme un préalable, un dogme que partagent tous les intervenants." ;

      –"« Il est des réformes incontournables sur lesquelles il ne devrait pas y avoir de débat ».
      Le Cercle des économistes – dont les membres, Jean-Hervé Lorenzi (Rotschild), Patrick Artus (Natixis), Olivier Pastré (ImBank), etc. squattent les plateaux de LCI, les studios de Radio France, les colonnes de Libération, voire conseillent François Hollande – affiche avec franchise son ambition (...) « La rigueur n’est pas un choix »… « La priorité, c’est de réduire la dépense, et ce de manière enfin radicale » … « Les difficultés économiques de la France » sont dues « aux rigidités introduites par le poids d’un État omniprésent »…
      La crise est « l’occasion de renoncer aux illusions sur l’État protecteur et de faire enfin le pari audacieux en faveur du marché »… Dans notre pays,
      « il y a un problème d’offre (coûts salariaux excessifs, profitabilité insuffisante, pertes de parts de marché) ».
      Et sur tous ces points, donc, « il ne devrait pas y avoir de débat ».

      En voilà, au moins, que la campagne en cours ravit. Car sur ces orientations décisives, sur les traités européens, sur la compétitivité, sur le règlement de la dette, etc., Nicolas Sarkozy (ancien maire de Neuilly et passé par Science-Po) et François Hollande (lycéen à Neuilly et diplômé de Sciences-Po) ne se déchirent pas..." ;

      –"rien de tout cela ne sera évoqué. Le présentateur cite trois sondages en moins de deux minutes. Une heure durant, ses invités vont se chicaner sur « François Hollande ne cesse de décliner, et le Président a sans doute besoin de pousser son avantage au moment où son adversaire ressent quelques faiblesses, etc. »
      Du vide." ;

      –"on s’est habitués à cette vacuité."

      #Médias #Austérité #Discours_orthodoxes #Orthodoxie #Sondages

      Medef : la croissance comme évidence (4) Par Antoine Dumini, François Ruffin, 18/04/2014 , N°56 (juillet-septembre 2012) - FAKIR | Presse alternative | Edition électronique
      http://www.fakirpresse.info/Medef-la-croissance-comme-evidence.html

      -"C’est l’indice d’une victoire : le langage courant a fusionné avec la langue patronale. « C’est le propre du discours dominant : il a un effet anesthésiant, remarque Josette Lefèvre." ;
      –" « Quand vous lisez ça, remarque la chercheuse, la croissance n’est pas interrogée. C’est un bien en soi. C’est presque un être vivant. Et ça pourrait être un titre du Medef. En quelques lignes, vous avez un concentré des renoncements... »"

      Les Etats européens ont versé 1600 milliards d’euros d’aides aux banques depuis la crise - L’Express L’Expansion
      http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/les-etats-europeens-ont-verse-1600-milliards-d-euros-d-aides-aux

      -"Les aides d’Etat accordées au secteur financier dans l’Union européenne se sont élevées au total à 1.600 milliards d’euros entre le début de la crise en octobre 2008 et fin décembre 2011 selon un document publié vendredi par la Commission européenne. Cette somme représente 13% du PIB de l’UE, selon le tableau de bord des aides d’Etat portant sur 2011. La grande majorité, soit 67%, était constituée de garanties publiques sur le financement des banques."

      "Europe : 1 600 milliards d’euros d’aides pour le secteur financier entre 2008 et 2011" | Mediapart
      http://www.mediapart.fr/journal/international/211212/europe-1-600-milliards-d-euros-d-aides-pour-le-secteur-financier-entre-
      #Médias #Ploutocratie #Sauvetages_bancaires

      CAC 40 : les dividendes des actionnaires ont augmenté trois fois plus vite que les salaires - Basta ! PAR ANNE-SOPHIE SIMPERE
      https://www.bastamag.net/CAC-40-les-dividendes-des-actionnaires-ont-augmente-trois-fois-plus-vite-q

      2019 : France 2 célèbre les dividendes record du CAC40 - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/france-2-celebre-les-dividendes-record-du-cac40,n6086841.php
      #Discours_orthodoxes #Bêtisier

      "« C’est la question de la redistribution qui se pose forcément. » « Eh oui, voilà, soupire Eric de Riedmatten. On s’imagine que ça va faire causer sur les rond-points des Gilets jaunes. Parce qu’une entreprise qui est bénéficiaire, c’est formidable, c’est très bien. » Mais les Gilets jaunes sont trop bêtes pour le comprendre. « Les entreprises réinvestissent, rachètent des actions… » Pour près de 11 milliards, c’est merveilleux, car « cela permet de faire grimper leur valeur », rapporte Anne-Sophie Lapix… sans préciser les risques et les nuisances de cette pratique, assimilable à une destruction de valeur. « Mais la lecture qui sera faite par ceux qui ne comprennent pas ce principe du capitalisme, regrette le chroniqueur de CNews, c’est que ces résultats n’ont pas permis de créer d’emplois suffisamment pérennes ni d’augmenter suffisamment les salaires. » Il faut vraiment ne rien comprendre aux principes du capitalisme pour se plaindre du niveau des salaires ou de celui du chômage."

      Oxfam s’est trompé, les inégalités sont un bienfait pour l’humanité - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/oxfam-sest-trompe,-les-inegalites-sont-un-bienfait-pour-lhumanite,n6102388.

      « Dernier élément, intime Pascal Perri, allez visiter ce site, Philanthropy. C’est The Giving Pledge, ce sont les promesses de dons de toutes les personnes ou des familles qui ont une immense fortune et qui se sont engagés à en céder plus de la moitié pour des causes économiques, humanitaires, éducatives, tout ce que vous voulez. » Au lieu de réclamer la justice fiscale, mieux vaut miser sur le retour en grâce de la charité. « La particularité de ces milliardaires américains, c’est aussi qu’ils sont très généreux. » Pourvu que leurs patrimoines continuent à augmenter, leur générosité n’en finira plus de ruisseler.

      –Les disqualifiés, par Frédéric Lordon (Le Monde diplomatique, novembre 2008)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/LORDON/16500

      –2008 -... : Les médias et la « crise » économique - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/-2008-Les-medias-et-la-crise-economique-

      –Les médias et la crise (2) : Après « Vive la crise ! », c’est « Vive l’Etat ! » - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-medias-et-la-crise-2-Apres-Vive-la-crise-c-est-Vive-l-Etat
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4352
      http://zinc.mondediplo.net/messages/2775
      http://zinc.mondediplo.net/messages/1775
      http://zinc.mondediplo.net/messages/10678
      http://zinc.mondediplo.net/messages/9951
      http://zinc.mondediplo.net/messages/2838
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3965
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4159
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4161
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3866#message4118
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4352#message10163
      #Discours_orthodoxes #Orthodoxie #Austérité

      Le téléspectateur est-il otage de la pensée néolibérale ? / France Inter
      http://www.franceinter.fr/emission-l-instant-m-le-telespectateur-est-il-otage-de-la-pensee-neolibe

      Démontage de l’a-pensée orthodoxe dont la qualité est inversement proportionnelle à sa prétention (et dont des questionnements basiques d’un enfant athée suffisent à démontrer l’indigence).

      « Les Bourses mondiales dévissent. C’est obscur, mais ça fait les titres du matin. Quoique, si on y réfléchit, tous les jours, nos journaux s’achèvent par un tour à la Bourse de Paris. C’est ainsi. Les marchés ont droit au dernier mot de l’info. Et pas que. Dette, gabegie, productivité, prix, pouvoir d’achat, cour des comptes, coût du travail sont autant de vocables servis à longueur de JT et de Magazines. Bref, on se fait engueulé toute la journée parce que la France s’enfonce, qu’on ne peut la réformer et qu’on entrave sa compétitivité.

      Un catéchisme néolibéral, trompeur, dévastateur, selon Eloi Laurent. »

      #Vidéos

      https://www.facebook.com/infocomcgt/videos/vb.457316367752668/711849198966049/?type=2&theater

      « Eloi Laurent, économiste, professeur à Sciences Po et à Stanford, dans son nouvel ouvrage, détruit 15 mythes économiques qui gouvernent les politiques. »

      Flexibilité, compétitivité... Les quatre mythologies économiques de la “loi travail” - Idées - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/idees/flexibilite-competitivite-les-quatre-mythologies-economiques-de-la-loi-trav

      "Comme la loi Macron avant elle, la loi El Khomri propose au fond de sacrifier une partie du bien-être des salariés pour relancer une croissance économique poussive par des « réformes structurelles » présentées comme bienfaisantes. On mesure l’inversion vertigineuse qui est à l’œuvre : il ne s’agit plus de mettre la croissance économique au service du bien-être au travail mais de faire exactement l’inverse. Il est donc urgent d’abandonner le PIB comme étalon de l’action publique et d’adopter comme indicateur final le bien-être humain, ce qui évitera ce genre de confusion."

      « C’est confirmé : je suis plus utile au chômage » - Basta !
      http://www.bastamag.net/C-est-confirme-je-suis-plus-utile-au-chomage

      -"Notre société est obnubilée par un seul objectif : le plein emploi. Qu’importe si les activités créées sont utiles ou pas à la société, voire nuisibles. Donner du sens au travail semble devenu très secondaire. « Du point de vue des gens "modernes" comme monsieur Macron, je suis actuellement un poids, je ne produis pas, je suis une charge qui vit aux crochets d’un système trop généreux. C’est bizarre, il me semble pourtant n’avoir jamais autant servi notre société », explique Jérôme Choain, un ingénieur qui a décidé de vivre et travailler autrement." ;
      –"J’ai essayé d’imaginer des façons d’exercer ce type d’activité tout en pouvant en vivre dans le système actuel. Je n’ai pas trouvé. Je pense notamment à l’éducation populaire au numérique qui me semble un chantier astronomique et essentiel. C’est évidemment sans espoir. On va vers une fermeture de notre bureau de Poste, l’école est menacée de perdre une classe, partout les budgets sont restreints, il parait qu’il faut être « réaliste », alors mes lubies d’émancipation citoyenne, ce n’est pas exactement une priorité."

      La loi Travail : un débat historique ? - Ce soir (ou jamais !) - 04/03/16 (1/5) - YouTube
      https://www.youtube.com/results?search_query=La+loi+Travail+%3A+un+d%C3%A9bat+historique+%3F+-+Ce+s

      Le mythe du “petit patron qui galère” ou comment le “soutien au TPE-PME” sert le grand patronat – Intouchables entreprises privées, épisode II
      https://www.frustrationmagazine.fr/le-mythe-du-petit-patron-qui-galere-ou-comment-le-soutien-au-tpe

      « #Dette Covid » : faites ce que vous voulez, mais remboursez !par Pauline Perrenot, Philippe Merlant, vendredi 21 mai 2021
      https://www.acrimed.org/Dette-Covid-faites-ce-que-vous-voulez-mais

      "Un chômeur indemnisé touche entre 15.000 et 20.000 euros par an" ? | France info
      http://www.franceinfo.fr/emission/le-vrai-du-faux/2015-2016/un-chomeur-indemnise-touche-entre-15-000-et-20-000-euros-par-14-01-2016-1

      La leçon d’économie de Patrick Artus et Jean-Hervé Lorenzi. GÉRARD LE PUIL | L’Humanité
      http://www.humanite.fr/la-lecon-deconomie-de-patrick-artus-et-jean-herve-lorenzi-594843

      "« La fiscalité des produits à risques, notamment des actions, doit être sensiblement inférieure à celle des revenus du travail et à celle des revenus de l’investissement sans risque », plaident les deux avocats de la spéculation permanente. L’Humanité de ce même 6 janvier dénonce la directive européenne qui autorise les banques à piocher dans les comptes de leurs clients après avoir spéculé de manière irresponsable. Artus et Lorenzi proposent que l’on augmente aussi les impôts payés par les honnêtes gens pour récompenser les traders et leurs employeurs malhonnêtes chaque fois qu’ils prennent des risques insensés."

      #Discours_orthodoxes #Ploutocratie #Finance #Multinationales

      Médias et travail : le journalisme social en miettes (4/4)par Pauline Perrenot, Sophie Eustache, lundi 22 novembre 2021
      https://www.acrimed.org/Medias-et-travail-le-journalisme-social-en-6407

      Leçons médiatiques de disqualification économique, par Maxime Friot, mercredi 8 décembre 2021
      https://www.acrimed.org/Lecons-mediatiques-de-disqualification-economique

      Quand le Medef coanime une émission sur la présidentielle, par Sophie Eustache, jeudi 9 décembre 2021
      https://www.acrimed.org/Quand-le-Medef-coanime-une-emission-sur-la

      Effet miroir : "Aides publiques : ne sachant plus quoi faire de son argent, le CAC40 rachète en masse ses propres actions, 30 novembre 2021 par Mélissandre Pichon, Olivier Petitjean"
      https://basta.media/Allo-Bercy-entreprises-aides-publiques-le-cac40-rachete-ses-propres-actions

    • Médias : Personnalisation politicienne au quotidien... et "erreur" de transcription.
      "Libération et la Fête de l’Huma : petites manipulations, le retour" - Acrimed |
      http://www.acrimed.org/Liberation-et-la-Fete-de-l-Huma-petites-manipulations-le-retour

      "À ce propos, il n’est pas inintéressant de relire ce que nous écrivions il y a déjà dix ans :

      « Le temps qu’il fit, les menus qu’on y servit, les incidents qu’on y découvrit : c’est à peu près tout ce que les médias dominants préfèrent retenir chaque année de la Fête de L’Humanité. Ce n’est pourtant pas faire preuve d’une allégeance particulière à ce journal et au parti qui le soutient que de constater que cette fête est d’abord un gigantesque rassemblement populaire qui mêle des publics aux motivations variées et où se mènent d’innombrables débats : ceux-là mêmes que les « grands » journalistes préfèrent ignorer, convaincus que le débat démocratique est exclusivement celui qu’ils orchestrent. Cette année encore, la fête de trois jours a fait l’objet d’une couverture médiatique « exemplaire ». Et Libération s’est surpassé. »"

      #Médias

      « Sommet pour un Plan B en Europe » : morgue et mépris médiatiques.par Mathias Reymond - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Sommet-pour-un-Plan-B-en-Europe-morgue-et-mepris-mediatiques

      -"les rares journaux et sites qui en ont parlé résument les rencontres en quelques lignes avant de ne s’intéresser qu’à ce qui les préoccupe : l’élection présidentielle et la candidature de Jean-Luc Mélenchon." ;
      –"Les thèmes des discussions ? Les sujets des tables rondes ? Il n’en est pas question. Les autres invités présents ? On n’en dira rien. En revanche, on glose sur l’absence de l’ancien ministre grec des Finances, qui préoccupe le quotidien vespéral : « Yanis Varoufakis a fait faux bond »." ;
      –"Les années passent et rien ne change dans le microcosme du journalisme politique… qui se passionne encore et toujours pour les « grands » candidats des « grands » partis, ostracise les « petits », et privilégie le jeu politique (avec la personnalisation à outrance) au détriment des enjeux politiques."

      Des "journalistes" font mumuse avec le marronnier remaniement : http://zinc.mondediplo.net/messages/8648#message14199

      Retour vers le Futur :
      (Ne suivant pas "l’actu" à cette époque, je suis... sur le cul de voir à quel point les éléments de langages des gardiens du temple orthodoxe n’ont pas bougé d’un iota. Pour des gens qui se veulent modernes ça la fout mal quand même, c’en est presque gênant pour eux.)
      "Les médias et les gueux", par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, janvier 1996)
      http://www.monde-diplomatique.fr/1996/01/HALIMI/5159
      #Discours_orthodoxes #Novlangue #Médias #Orthodoxie

      "Juppé, forcément... : le retour" - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Juppe-forcement-le-retour

      Quand la presse hebdomadaire favorise la quête de popularité d’un candidat à l’élection présidentielle... Illustration visuelle de la construction médiatique de « l’incontournabilité » d’Alain Juppé.

      L’art d’ignorer les pauvres, par John Kenneth Galbraith (Le Monde diplomatique, octobre 2005)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2005/10/GALBRAITH/12812

      -"la compassion pour les pauvres, affichée au coup par coup, masque mal que de tout temps des penseurs ont cherché à justifier la misère – en culpabilisant au besoin ses victimes – et à rejeter toute politique sérieuse pour l’éradiquer." ;

      –"Ce n’est là que l’application d’une loi de la nature" ;

      –"Des quatre ou peut-être cinq méthodes en cours pour garder bonne conscience en la matière, la première est le produit d’un fait incontestable : la plupart des initiatives à prendre en faveur des pauvres relèvent, d’une manière ou d’une autre, de l’Etat. On fait alors valoir qu’il est par nature incompétent, sauf quand il s’agit de gérer le Pentagone et de passer des marchés publics avec des firmes d’armements. Puisqu’il est à la fois incompétent et inefficace, on ne saurait lui demander de se porter au secours des pauvres : il ne ferait que mettre davantage de pagaille et aggraverait encore leur sort." ;

      –"Nous vivons une époque où les allégations d’incompétence publique vont de pair avec une condamnation générale des fonctionnaires, à l’exception, on ne le dira jamais assez, de ceux travaillant pour la défense nationale.(...) en particulier dans les activités relevant de la protection sociale. Nous avons de grandes bureaucraties d’entreprises privées, regorgeant de bureaucrates d’entreprise, mais ces gens-là sont bons. La bureaucratie publique et les fonctionnaires sont mauvais." ;

      –"la condamnation actuelle de toute action et administration gouvernementales est en réalité l’un des éléments d’un dessein plus vaste : refuser toute responsabilité à l’égard des pauvres." ;

      –"La deuxième méthode (...) consiste à expliquer que toute forme d’aide publique aux indigents serait un très mauvais service à leur rendre." ;

      –"Troisième méthode (...) : affirmer que les aides publiques ont un effet négatif sur l’incitation à travailler. Elles opèrent un transfert de revenus des actifs vers les oisifs et autres bons à rien(...). L’économie dite de l’offre est la manifestation moderne de cette thèse. (...) Mais qui peut croire que la grande masse des pauvres préfère l’assistance publique à un bon emploi ? Ou que les cadres dirigeants des grandes entreprises – personnages emblématiques de notre époque – passent leur temps à se tourner les pouces au motif qu’ils ne sont pas assez payés ? Voilà une accusation scandaleuse contre le dirigeant d’entreprise américain, qui, de notoriété publique, travaille dur. "

      ...Dans une version plus démagogique, dans l’hexagone : http://www.valeursactuelles.com/sites/default/files/styles/va-article/public/valeurs4037_001.jpg?itok=8IqSgikS

      Ou encore, pour le plaisir : http://www.acrimed.org/Assiste-par-l-Etat-Le-Point-denonce-le-scandale-des-assistes ; http://www.acrimed.org/Assiste-par-l-Etat-Le-Point-denonce-le-scandale-des-assistes

      Voir évidemment les discours moralisateurs enjoignant à la soumission ("assistanat", "grévistes preneurs d’otages" etc vs bons travailleurs discrets et silencieux) quand cela arrange les docteurs ès pragmatismes, les mêmes qui, pour certains, raillent une gauche moralisatrice et lui reprochent de vouloir le nivellement par le bas. Le tout en y ajoutant un simplisme économique démagogique (indigne du réalisme et du sérieux de ces thuriféraires de l’ordo-libéralisme et d’autres innovations financières dont la crise dite des dettes publique démontre le génie) amenant à décrire ; pardon à décrypter et à analyser ; des aides sociales ramenées à un coût, une économie réduite à de la comptabilité et à des additions/soustractions, sans tenir compte, par exemple, des interactions entre acteurs, ou de l’existence de systèmes.

      http://blogs.mediapart.fr/blog/jolemanique/170414/syndrome-du-larbin

      -"La liberté, c’est le droit de dépenser à sa guise, et de voir l’Etat prélever et dépenser le minimum de nos revenus. Ici encore, le budget de la défense nationale mis à part. Pour reprendre les propos définitifs du professeur Milton Friedman (1), « les gens doivent être libres de choisir »." ;

      –" quand il s’agit des pauvres, on n’établit plus aucune relation entre leurs revenus et leur liberté" ;

      –"Chacun conviendra pourtant qu’il n’existe pas de forme d’oppression plus aiguë, pas de hantise plus continue que celles de l’individu qui n’a plus un sou en poche. On entend beaucoup parler des atteintes à la liberté des plus aisés quand leurs revenus sont diminués par les impôts, mais on n’entend jamais parler de l’extraordinaire augmentation de la liberté des pauvres quand ils ont un peu d’argent à dépenser. "

      #Utilitarisme #Discours_orthodoxes

      #Médias #Capitalisme
      Derrière la subjectivité des journalistes, par Alain Accardo (Le Monde diplomatique, mai 2000)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2000/05/ACCARDO/2288

      Les Petits Soldats du journalisme de François Ruffin (présentation par l’auteur) - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-Petits-Soldats-du-journalisme-de-Francois-Ruffin-presentation-par-l-aut

      "« On s’en fout du fond », « Tant pis si c’est de la merde », « On vend du papier comme on vend des poireaux », « Imaginez un magazine en fonction du marché publicitaire »." ; "je m’étais concocté un sujet de rechange : le nucléaire. « Vendant » cette idée, je la raccroche tant bien que mal à l’actualité : dans trois jours doivent défiler des manifs, à Paris, Lille, Lyon, Rennes, Marseille, Bordeaux. « C’est trop tôt par rapport à l’actu, tranche l’intervenant (de France Info). De toute façon, les grèves, tous les autres vont en parler. On ne peut pas faire l’impasse dessus, l’AFP sort déjà des "urgents"." ; "« Quand même, quand même, tu aurais pu faire un effort... je viens d’écouter LCI, eh bien y avait des gens qui se plaignaient. Qui se sentaient pris en otage ». Une autre prof, de France Info, conseillera à un camarade : « Tu aurais dû dire à tes voyageurs : "Bon, maintenant on le refait, mais vous êtes en colère" »."

      (Dé)formation de journalistes : le programme consternant d’un stage du CFPJ, par Blaise Magnin - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/De-formation-de-journalistes-le-programme-consternant-d-un-stage-du-CFPJ

      "la formation consiste en réalité en une série de leçons de marketing éditorial qui visent à « adapter ses angles et son écriture à la cible jeune ». Sur ces bases, le programme du stage alterne les questionnements les plus saugrenus (« Économie : faut-il que la crise soit drôle pour qu’elle intéresse les jeunes ? »), des propositions de sujets les plus rebattus par un certain journalisme faisant commerce de sa frivolité (« sujets de société décalés »)" ; "Mais c’est surtout à un journalisme de divertissement et d’opinion, superficiel et standardisé, qui abdique toute ambition pour gagner un public supposé abêti, que renvoie la présentation du stage : « écrire court, dense et simple pour une génération habituée aux messages express », « une écriture privilégiant la mise en scène et la forme », « les genres prisés par les jeunes : ceux qui favorisent le processus d’identification et permettent de raconter une histoire », « Vocabulaire : mêler "parler jeune" et autorité du discours journalistique », « goût pour des angles éditorialisants ou impliquant la subjectivité », ou encore, last but not least, « focus sur le gonzo journalisme »"

    • Hmmm... c’est donc ça qu’ils appellent liberté ? Ou bien est-ce l’esprit Charlie ?

      "CANAL+ : DOCUMENTAIRE CENSURÉ PAR BOLLORÉ (SOCIETY/MEDIAPART)"
      http://www.arretsurimages.net/breves/2015-07-29/Canal-documentaire-censure-par-Bollore-Society-Mediapart-id19112

      "Enquête censurée par Canal + : le réalisateur nous raconte ce qui fait peur au Crédit mutuel" - Télévision - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/enquete-censuree-par-canal-le-realisateur-nous-raconte-ce-qui-fa

      "Canal #Bolloré a (aussi) enterré une enquête sur la BNP" - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/articles/2015-10-19/Canal-Bollore-a-aussi-enterre-une-enquete-sur-la-BNP-id8140

      ""Direct Matin" (Bolloré) adore le nouveau "Grand Journal" sauce Bolloré"
      http://www.ozap.com/actu/-direct-matin-bollore-adore-le-nouveau-grand-journal-sauce-bollore/478377

      Et pour rire :

      Son arrivée au « Grand Journal » cette saison après quatre années au « Supplément » le dimanche « marque l’entrée de la journaliste dans la cour des grands ».

      ====>"Ariane Massenet au « Grand journal » de Canal + : le degré zéro de l’interview politique" http://www.acrimed.org/Ariane-Massenet-au-Grand-journal-de-Canal-le-degre-zero-de-l-interview?rech
      #Médias #Ploutocratie

      La garde à vue de Bolloré ? Silence radio sur CNews
      https://www.arretsurimages.net/articles/la-garde-a-vue-de-bollore-silence-radio-sur-cnews
      Mise en examen de Bolloré : la fin de “Vincent Tout-Puissant” ?
      https://www.courrierinternational.com/article/mise-en-examen-de-bollore-la-fin-de-vincent-tout-puissant

      La macronie en marche pour mettre les médias au pas - Acrimed | Action Critique Médias #Macron
      http://www.acrimed.org/La-macronie-en-marche-pour-mettre-les-medias-au

      "BOLLORÉ : ET MAINTENANT, MAÏTENA BIRABEN..."
      Par Daniel Schneidermann
      http://www.arretsurimages.net/breves/2015-09-25/Bollore-et-maintenant-Maitena-Biraben-id19287

      Médias le Mag, l’interview l Fabrice Arfi : "Maïtena Biraben ne dit pas la vérité"
      http://www.ozap.com/actu/medias-le-mag-l-interview-l-fabrice-arfi-maitena-biraben-ne-dit-pas-la-verite/479016

      Témoignage sur la censure :
      "Bolloré et Hollande ont un intérêt conjoint à étouffer l’investigation" - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/emissions/2016-02-12/Bollore-et-Hollande-ont-un-interet-conjoint-a-etouffer-l-investigati

      Reporters sans frontières dénonce le système Bolloré
      https://basta.media/reporters-sans-frontieres-denonce-le-systeme-bollore

      GATTEGNO VIRÉ : ARRÊTER BOLLORÉ !
      https://www.arretsurimages.net/chroniques/gattegno-vire-arreter-bollore

      Humour noir sur la guerre à France Inter : sacrilège dans le temple du Bien - Rue89 - L’Obs
      http://rue89.nouvelobs.com/2016/02/19/humour-noir-guerre-a-france-inter-sacrilege-temple-bien-263208

      "La lourde mainmise des industriels sur les médias mainstream, et l’explosion virale du complotisme en ligne, ne sont pas simplement deux événements concomitants. Ils sont étroitement liés. C’est parce que la presse des oligarques français se soumet de plus en plus au « circulez, y a rien à voir », que se développent dans les marges le Cercle des volontaires, et les autres. Plus se restreindront les espaces d’investigation professionnelle, plus les citoyens se tourneront vers les alternatives les plus douteuses. Pourtant, a-t-on entendu un politique, un seul, s’indigner de ce que révélait Rivoire sur notre plateau ? A-t-on entendu une phrase, une seule, s’inquiéter de cet attentat contre la liberté de l’information ? En a-t-on entendu un seul écho dans la bande de Patrick Cohen, si angoissée de la montée du complotisme ? Poser la question, c’est y répondre."

      #Vidéos (à actualiser ?) avec des sources en lien sur : Bolloré, son empire en 10 minutes : Françafrique, médias, censure et petits papiers - Blabla #08 - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=VbGmUWHMIcg


      #Médias #Multinationales

      Complément d’enquête - Vincent Bolloré un ami qui vous veut du bien - 7 avril 2016 - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=S5Xede2FhRE


      #Documentaires

      Grève à i-Télé : la brutalité de Vincent Bolloré et de ses affidés - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Greve-a-i-Tele-la-brutalite-de-Vincent-Bollore-et

      "le cas de Vincent Bolloré est à ce titre exemplaire [5], les médias ne sont pas le « cœur d’activité » de ces « capitaines d’industrie », qui leur appliquent des logiques strictement comptables et des méthodes de management inspirées de leurs autres sphères d’activité, quitte à avoir recours à des cost killers sans aucune connaissance du travail journalistique, et qui vont jusqu’à considérer « leurs » médias comme une simple vitrine pour le groupe"

      –Aude Lancelin virée de L’Obs : un chef-d’œuvre de management très politique. Par Henri Maler - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Aude-Lancelin-viree-de-L-Obs-un-chef-d-oeuvre-de

      -« Quand on respecte son lecteur, on ne lui impose pas d’idées. Aude Lancelin donne la parole à Nuit debout ! Cela la regarde, mais ce n’est pas la ligne du journal ». ;

      –"- Claude Perdriel s’exprime à son tour pour flatter, s’insurger et menacer : « Aude Lancelin a beaucoup de talent, il faut bien le dire. J’ai une grande estime pour sa culture, et une admiration certaine pour son intelligence. C’est une journaliste reconnue. Elle pourrait même m’intéresser. Mais là, elle est en faute avec la charte qu’elle a signée en arrivant à L’Obs. Notre journal est d’inspiration sociale-démocrate. Or, elle publie des articles anti-démocratiques dans ses pages. Je ne resterai pas actionnaire d’un journal qui défend des idées, une éthique, une morale, qui me cassent le cœur. »
      – Pierre Bergé enfonce le clou : « Il faut respecter la ligne de ce journal, qu’il arrive que je ne reconnaisse plus. »
      Les actionnaires, c’est dit, sont donc les garants de « la ligne » !
      Jusqu’alors manquaient les preuves irréfutables du licenciement politique. Mais désormais la cause est entendue : le parti de la presse dominante se renforce en s’épurant ! C’est du moins ce que semblent croire ses tenanciers."

      –Envoyé spécial : le bras de fer continue - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-09-07/Envoye-special-le-bras-de-fer-continue-id20130

      Lactalis obtient l’interdiction de rediffusion d’une partie d’un reportage d’« Envoyé spécial »
      http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/10/27/lactalis-obtient-l-interdiction-de-rediffusion-d-une-partie-d-un-reportage-d

      Chantage médiatique contre NDA : “Quel intérêt de nous dire ça ?”
      http://www.les-crises.fr/chantage-mediatique-contre-nda-quel-interet-de-nous-dire-ca/#!prettyPhoto

      Canal+ : le patron du Zapping bientôt évincé ? (PureMédias) - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2015-10-16/Canal-le-patron-du-Zapping-bientot-evince-PureMedias-id19370

      Le groupe Bolloré acquiert la totalité de l’institut de sondage CSA- 15 juillet 2008 - L’Obs
      http://tempsreel.nouvelobs.com/medias-pouvoirs/20080710.OBS2328/le-groupe-bollore-acquiert-la-totalite-de-l-institut-de-sondage

      Direct Matin, Autolib et Bolloré, une année d’autopromotion. Par Vincent Bollenot - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Direct-Matin-Autolib-et-Bollore-une-annee-d-autopromotion


      #Conflits_d'intérêts #Bêtisier

      –-
      La presse indépendante en danger - Politis
      http://www.politis.fr/La-presse-independante-en-danger,32938.html

      Mediapart et Arrêt sur images dans la tourmente
      http://www.acrimed.org/Mediapart-et-Arret-sur-images-dans-la-tourmente

      Qui veut la peau de la presse libre ?
      http://www.acrimed.org/Qui-veut-la-peau-de-la-presse-libre

      Tentative de bâillonner la critique des sondages : un observatoire menacé - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Tentative-de-baillonner-la-critique-des-sondages-un-observatoire-menace
      #Médias #Sondages

      Quand Bolloré veut faire taire Bastamag (et la presse) | Politis
      http://www.politis.fr/articles/2016/02/quand-bollore-veut-faire-taire-bastamag-et-la-presse-34085
      #UE #Multinationales

      "Le groupe français est coutumier des procès contre la presse, alors que l’on parle d’introduire le fameux « secret des affaires » au niveau européen."

      Loi travail : les médias contre les libertés, par Serge Halimi & Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, juillet 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/HALIMI/55956

      "Les médias de masse n’accordent leur bienveillance qu’aux mouvements qui consentent à ne jamais franchir un certain nombre de lignes rouges préalablement tracées par eux : ne pas faire grève (ou alors sans déranger personne), ne pas interrompre des examens, ne pas bloquer les transports, les ports, les raffineries, ne pas troubler l’ordre public, les représentations théâtrales, le Tour de France… ."

      "Mais que représentent au juste Giesbert, Elkabbach, Aphatie ? Peut-on réduire le journalisme à ses chefferies, elles-mêmes mises en place et maintenues par les actionnaires, alors que la profession compte officiellement près de 36 000 praticiens ?"

      " le rapport de forces s’est à ce point infléchi en faveur du propriétaire qu’on ne compte plus les dirigeants éditoriaux désavoués par une majorité écrasante de leurs équipes et néanmoins maintenus à leur poste par l’actionnaire. Rien qu’entre le 11 mai et le 10 juin 2016, les directions de L’Obs, de France Télévisions et d’i-Télé ont essuyé une motion de défiance. Sans aucun effet. En octobre 2015, la rédaction de L’Express, titre fraîchement racheté par M. Patrick Drahi, retirait massivement sa confiance à son directeur Christophe Barbier. En dépit d’un bilan accablant, celui-ci est toujours en place. En 2011, Nicolas Demorand avait également été confirmé par le propriétaire de Libération malgré un vote de rejet des journalistes."

      " le sénateur de droite Serge Dassault s’était déjà assuré que ses démêlés avec la justice soient traités avec discrétion (voire pas du tout), que la signature de ses contrats d’armements soit saluée avec émotion (11) et que les États acheteurs de Rafale soient ménagés — « Nous n’avons plus le droit de parler en mal des pays dans lesquels Dassault fait du business », avouait un journaliste"

      "Alors que Croissandeau parle d’une « décision managériale », M. Perdriel la justifie politiquement. Il laisse échapper que Lancelin, trop proche du mouvement Nuit debout, aurait transgressé la ligne « sociale-démocrate » du journal qu’il a fondé en publiant dans les pages dont elle avait la charge des « articles antidémocratiques »"

      "Bas les masques (16). On savait les médias acquis aux priorités néolibérales ; on mesure à l’accueil chaleureux qu’ils réservent au démantèlement du code du travail (17) que cette adhésion sera réitérée perinde ac cadaver (18), aussi étendus que puissent être les désastres politiques et sociaux occasionnés par de telles orientations. On savait les médias français peu soucieux de démocratie sitôt que le suffrage populaire contrarie leurs desseins fédéralistes européens. Avec leur accompagnement bienveillant de l’état d’urgence, avec leur nonchalance devant la mise en cause, inédite depuis plus d’un demi-siècle, du droit des principales confédérations syndicales à manifester dans la capitale, une étape supplémentaire vient d’être franchie."

      Informer librement, disent-ils, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, décembre 2015)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/HALIMI/54372

      -"le New York Times publiait une enquête sur l’état des médias espagnols. Un éditorialiste d’El País y confiait que les dettes accumulées par la presse créaient « une situation de dépendance qui portait un tort considérable au crédit des médias »." ;
      –"Le quotidien L’Opinion, au tirage confidentiel mais aux moyens importants"

      ...et disposant d’une exposition télévisuelle importante, exposition respectant en revanche une pudeur touchante quant à la rétention d’information que fait ce "journal" (y compris en contournant l’esprit du droit si je me souviens bien) à propos de l’origine des fonds ayant appuyé sa création. http://zinc.mondediplo.net/messages/4159#message9505

      –-
      Les Dassault fêtent la vente du Rafale. par Jérémie Fabre- Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-Dassault-fetent-la-vente-du-Rafale

      Valls s’acharne contre Dassault. r François d’Orcival | Valeurs actuelles
      http://www.valeursactuelles.com/politique/valls-sacharne-contre-dassault-43055

      Libération condamné par la justice après ses propos contre Serge Dassault | Valeurs actuelles
      http://www.valeursactuelles.com/politique/liberation-condamne-par-la-justice-apres-ses-propos-contre-serge-d

      Valeurs actuelles - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/+-Valeurs-actuelles-+
      http://zinc.mondediplo.net/messages/14428#message14428

      Les Inrocks - "Valeurs actuelles", le cabinet noir de la droite dure
      http://www.lesinrocks.com/2013/11/12/actualite/valeurs-actuelles-cabinet-noir-droite-dure-11443114

      -"Yves de Kerdrel, l’homme qui titrera plus tard “L’invasion qu’on cache”, préconise une solution choc : “relancer l’immigration qui est source de richesses et donc de croissance”. Six ans plus tard, Jacques Attali garde le souvenir d’un “garçon ultralibéral tant du point de vue économique que social”. Yves de Kerdrel nous assure aujourd’hui que tous ses amis sont des sociaux-démocrates, et qu’il est proche d’Emmanuel Macron, secrétaire général adjoint de la présidence de la République.

      Une simple étude marketing

      Le renouveau du titre part d’une simple étude marketing, la première action qu’a menée Yves de Kerdrel à la tête de son nouveau journal." ;
      –"Yves de Kerdrel hésite pendant trente longues secondes quand on lui présente la une de Minute “L’Arbre rom qui cache la forêt arabe”. Aurait-il fait la même ? Trente secondes de gêne pendant lesquelles on mesure la porosité entre les deux titres. “Nous sommes sur une ligne de crête, reconnaît de Kerdrel. Il ne faut pas basculer dans l’excès mais en même temps, il faut être suffisamment attractif, séduisant.”"

      –Poursuite bâillon : l’Observatoire des sondages suspend son activité - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/poursuite-baillon-l-observatoire-des-sondages-suspend-son

      -"Ce n’était toutefois pas l’IFOP mais le financier de son baromètre politique, Fiducial, première entreprise française de conseil fiscal et son patron Christian Latouche, qui déposaient une plainte" ;
      –"L’Observatoire s’interrogeait sur le sens d’une association entre sondeur et entreprise. En l’occurrence, le patron de cette dernière était signalé comme ayant des « affinités idéologiques avec l’extrême droite ». Pour cette assertion, Christian Latouche avait déjà assigné Rue89 et avait été débouté. Le grief fut d’ailleurs abandonné au cours de l’audience. La plainte ne se basait plus que sur l’accusation d’avoir « truqué » un sondage. Grief d’autant plus absurde que la société Fiducial n’est pas un sondeur." ;
      –"L’incriminé - dont la vérité des propos a été établie – a donc dû payer personnellement 4200 euros pour avoir « contribué à l’intérêt général » (substitut du Procureur de la République). Il est ainsi facile pour une entreprise riche ou un particulier fortuné de faire taire un chercheur."

      –Le retour de bâillon, par Alain Garrigou (Les blogs du Diplo, 28 janvier 2016)
      http://blog.mondediplo.net/2016-01-28-Le-retour-de-baillon

      « Je ne veux pas parler des polémiques parfois assourdissantes qui défraient l’actualité mais de libertés élémentaires, si petites qu’elles n’attirent pas beaucoup l’attention. La menace prend d’autres formes, plus subtiles et, une fois encore, habitué à reprendre les vieux et bruyants combats, on est souvent aveugle aux nouvelles formes que prennent les menaces. Il faut donc les exposer. »

    • Ma vie au poste, le blog de Samuel GontierSur CNews, Jean-Pierre Elkabbach et Frédérique Vidal s’allient contre les islamo-gauchistes
      https://www.telerama.fr/ecrans/sur-cnews-jean-pierre-elkabbach-et-frederique-vidal-sallient-contre-les-isl

      « Islamo-gauchistes » : une chasse aux sorcières médiatiquepar Frédéric Lemaire, Maxime Friot, Pauline Perrenot, vendredi 30 octobre 2020
      https://www.acrimed.org/Islamo-gauchistes-une-chasse-aux-sorcieres

      Zemmour : un artéfact médiatique à la Une. par Pauline Perrenot, mardi 5 octobre 2021
      https://www.acrimed.org/Zemmour-un-artefact-mediatique-a-la-Une

      Blanchir Zemmour : mode d’emploi médiatique
      https://www.acrimed.org/Blanchir-Zemmour-mode-d-emploi-mediatique

      Sandrine Rousseau, la candidate qui n’a pas plu aux médias. par Sophie Eustache, lundi 4 octobre 2021
      https://www.acrimed.org/Sandrine-Rousseau-la-candidate-qui-n-a-pas-plu

    • « Critique des médias sur France Culture : la parole est (encore) à l’Ifrap » par Martin Coutellier
      http://www.acrimed.org/Critique-des-medias-sur-France-Culture-la-parole-est-encore-a-l-Ifrap

      « Agnès Verdier-Molinié, une ultra-libérale de choc » PAR YVES FAUCOUP
      http://blogs.mediapart.fr/blog/yves-faucoup/160415/agnes-verdier-molinie-une-ultra-liberale-de-choc

      -"On réservera toutefois la palme de la mauvaise foi à Brice Couturier, qui, à Daniel Schneidermann remarquant qu’Agnès Verdier-Molinié n’était pas exactement « tricarde dans tous les médias », répondit : « Elle vend 40 000 exemplaires de son bouquin, donc peut-être c’est normal à un moment que les médias s’y intéressent. »"

      –"Ainsi, après avoir précisé « on a l’impression en ce moment que ça devient un sujet très très très important, mais je crois pas que ce soit vraiment quelque chose qui puisse faire bondir », et après avoir pris le soin de saluer les médias « absolument incroyables » que sont devenus BFMTV, BFMBusiness et RMC depuis leur rachat par Alain Weil, ainsi que le « sauvetage » de plusieurs médias par de grands patrons, Agnès Verdier-Molinié établit que « l’indépendance des rédactions, c’est ça le sujet ». Et son diagnostic est sans surprise, et sans appel : « J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de choses qu’on ne peut pas dire sur l’État, sur la gestion publique »."
      #Bêtisier
      –""Pour travailler au quotidien avec la presse économique je vois bien que quand on veut leur mettre sous le nez des difficultés budgétaires, le fait qu’on continue à augmenter la dépense publique, le fait que sur les impôts on est pas du tout au bout de nos peines des augmentations, que sur la baisse des dotations on va avoir aussi des augmentation de taxes locales etc., c’est très difficile à faire passer, donc il y a aussi une autocensure..."

      Ah, l’auto-censure des journalistes économiques tremblant de s’attaquer à la Dépense publique !"

      –"D’abord, Agnès Verdier-Molinié se fait passer pour économiste, ce qu’elle n’est pas. "

      –"’elle prétende ne pas être "militante libérale", disant croire ni à la droite ni à la gauche, mais seulement en ceux qui veulent réformer."

      –" Non seulement elle ne conteste jamais les libéralités de l’Etat en faveur du grand patronat (tout en faisant l’impasse sur le CICE et le Pacte de responsabilité), mais elle en réclame davantage. Bien évidemment, il ne lui vient pas à l’idée qu’il y a quelque contradiction à militer pour cet "assistanat" des entreprises dans un système qui se voudrait libéral, et alors qu’elle ne cesse de stigmatiser les bénéficiaires d’aides sociales."

      –" c’est ainsi que, dans son livre, elle répète que partout des pontes lui confieraient qu’ils comptent sur l’iFrap pour dire tout haut ces vérités qu’ils n’osent pas aborder publiquement."

      Agnès Verdier-Molinié, l’économiste atterrante - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/agnes-verdier-molinie-l-economiste-atterrante,156764.php
      https://www.youtube.com/watch?v=TX72JIJf5qc

      « son think tank libéral est aussi financé... par l’argent public »

      L’Ifrap : think tank ultra-libéral à l’aise sur France 2, et ailleurs. Par Martin Coutellier
      https://www.acrimed.org/L-Ifrap-think-tank-ultra-liberal-a-l-aise-sur-France-2-et-ailleurs

      L’iFRAP : Reconnue d’inutilité publique
      http://www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/68-reconnue-d-inutilite-publique

      L’Ifrap d’Agnès Verdier-Molinié : faux institut de recherche et vrai lobby ultra-libéral. Par Étienne Girard

      "Sur son site, l’Ifrap se targue de ne recevoir aucun subside public, ce qui renforcerait son indépendance : « la Fondation Ifrap est intégralement financée par la générosité privée ; ceci la rend totalement libre de parole, de ses axes de recherche et de ses propositions de réformes »"

      "l’Ifrap ne donne aucune indication sur ses mécènes"

      "Grâce à la reconnaissance d’"utilité publique" accordée par un décret de François Fillon en 2009, ces mystérieux financeurs peuvent même soutenir ce lobby... tout en bénéficiant d’une remise de 66% de leurs dons sur leurs impôts sur le revenu ou de 75% de leur IFI (le nouvel ISF). A la différence d’un parti politique, ces dons ne sont d’ailleurs aucunement limités à 7.500 euros par an."

      L’iFRAP fait-elle de la recherche scientifique ? 06.11.2011 par Franck Ramus
      http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/lifrap-de-recherche-scientifique

      « Puisque les chercheurs de l’IFRAP détiennent la vérité sur les inégalités de revenu aux USA, puisqu’ils ont raison contre Piketty et Saez, pourquoi ne cherchent-ils pas à faire progresser la science pour le bénéfice de tous, pourquoi ne portent-ils pas leurs analyses à la connaissance de tous les économistes du monde, en publiant leurs travaux dans le seul forum pertinent pour cela, celui des revues scientifiques à comité de lecture ? »

      « On ne voit donc pas pourquoi l’iFRAP ne devrait pas être évaluée de la même manière que tout autre institut de recherche. A fortiori lorsqu’elle se permet de critiquer des travaux publiés dans une revue internationale d’économie, il serait anormal que les auteurs de la critique ne soient pas soumis aux mêmes exigences de rigueur scientifique et aux mêmes critères d’évaluation que les auteurs de l’article ciblé. »

      Sur France 2, une économiste ultralibérale refuse son contradicteur. Par Luc Peillon
      http://www.liberation.fr/ecrans/2015/03/10/sur-france-2-une-economiste-ultraliberale-choisit-son-contradicteur_12179

      ISF : SEUX, ET L’ÉCLAT DE RIRE DES SPÉCIALISTES
      https://www.arretsurimages.net/chroniques/chronique/isf-seux-et-leclat-de-rire-des-specialistes

    • Pierre Bourdieu : L’opinion publique n’existe pas, 1972.
      http://www.homme-moderne.org/societe/socio/bourdieu/questions/opinionpub.html
      Le 1 hebdo - L’opinion publique n’existe pas
      http://le1hebdo.fr/numero/126/l-opinion-publique-n-existe-pas-1864.html

      Sondologie et sondomanie : Sondages en tous genres - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/-Sondologie-et-sondomanie-Sondages-en-tous-genres

      Observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org

      Micro-trottoirs - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/+-Micro-trottoirs-+

      Pénombre, dossier : Palmarès et classements
      http://www.penombre.org/34/index.htm

      La consternante passion des médias pour les « palmarès » en tous genres - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/La-consternante-passion-des-medias-pour-les-palmares-en-tous-genres

      Le classement de Shanghai des universités : une pernicieuse addiction médiatique - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Le-classement-de-Shanghai-des-universites-une

      Pierre Bourdieu un hommage : Publications de Pierre Bourdieu : à propos des Sondages (L’opinion publique n’existe pas)
      http://pierrebourdieuunhommage.blogspot.fr/2012/02/en-ligne-pierre-bourdieu-propos-des.html

      -"Le sondage d’opinion est, dans l’état actuel, un instrument d’action politique ; sa fonction la plus importante consiste peut-être à imposer l’illusion qu’il existe une opinion publique"

      –"On sait que tout exercice de la force s’accompagne d’un discours visant à légitimer la force de celui qui l’exerce"

      –"L’équivalent de « Dieu est avec nous », c’est aujourd’hui « l’opinion publique est avec nous ». Tel est l’effet fondamental de l’enquête d’opinion : constituer l’idée qu’il existe une opinion publique unanime, donc légitimer une politique et renforcer les rapports de force qui la fondent ou la rendent possible."

      –"effet de consensus. La première opération, qui a pour point de départ le postulat selon lequel tout le monde doit avoir une opinion, consiste à ignorer les non-réponses."

      –"il n’existe pratiquement pas de problème omnibus ; pas de question qui ne soit réinterprétée en fonction des intérêts des gens à qui elle est posée, le premier impératif étant de se demander à quelle question les différentes catégories de répondants ont cru répondre. Un des effets les plus pernicieux de l’enquête d’opinion consiste précisément à mettre les gens en demeure de répondre à des questions qu’ils ne se sont pas posées. "

      Les sondages sont-ils fiables ? Tout comprendre en 10 minutes - Blabla #18 - Osons Causer - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=MUJFKcr4bFY&feature=iv&src_vid=Qw8hhv-rHSY&annotation_id=annotation

      Sondages : qui s’en sert, leurs effets, quels antidotes ? - Blabla #21 - Osons Causer - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=Qw8hhv-rHSY


      #Sondages #Médias_Sondages #Vidéo

      Fillon/ Le Pen : quand les sondages nous coûtent
      https://www.franceculture.fr/emissions/le-billet-economique/fillon-le-pen-quand-les-sondages-nous-coutent


      #Dette #Dette_publique_France

      Un reportage du magazine Envoyé spécial (France 2) révèle qu’en 2016, près de la moitié des…
      http://zinc.mondediplo.net/messages/59636
      #Bêtisier
      Envoyé spécial - Secrets de sondages - 13 avril 2017 France 2 - YouTube #Documentaires
      https://www.youtube.com/watch?v=zxRlJTmxunY

      Un tout petit monde - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/un-tout-petit-monde
      #Conflits_d'intérêts #Sondages

      Les sondologues, piliers de l’éditocratie - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-sondologues-piliers-de-l-editocratie

      « Un pognon de dingue » : les médias tombent dans le panneau de la communication élyséenne - Acrimed | Action Critique Médias
      https://www.acrimed.org/Un-pognon-de-dingue-les-medias-tombent-dans-le

      "« Pour éviter que les oppositions se coagulent contre les économies budgétaires, il était prévu qu’aucune donnée chiffrée ne devrait sortir avant que l’opinion soit préparée par des sondages opportuns et par une communication gouvernementale justifiant par avance ces mesures. Au nom de l’efficacité et de la nécessaire réforme. »"

      "Dans notre article « Le pouvoir des médias : entre fantasmes, dénis et réalités », nous pointions certains des pouvoirs que les médias exercent réellement. Parmi ceux-ci, nous relevions le pouvoir d’agenda, puisqu’ « en déterminant quelles informations sont dignes d’être traitées, les médias définissent les événements qui font ’’l’actualité’’, suggérant au public non pas ce qu’il doit penser, mais ce à quoi il faut penser » ; et le pouvoir de cadrage découlant du fait que « les médias ont le pouvoir de suggérer sous quel angle doivent être abordées les questions dont ils traitent et comment il faut y penser »."

      Quand Valeurs actuelles et L’Opinion publient sciemment un faux sondage - par Jérémie Fabre, Julien Salingue Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Quand-Valeurs-actuelles-et-L-Opinion-publient-sciemment-un-faux-sondage

      "Régionales 2015 : l’intox continue" - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/regionales-2015-l-intox-continue

      -"Comme tout sondage d’intentions de vote, en France les déclarations des sondés ne sont jamais publiées en tant que telles. Les intentions publiées subissent avant publication un "traitement" du sondeur (propre à chaque entreprise de sondage) traitement que les sondeurs refusent toujours de rendre public avec la bénédiction de la commission des sondages et du Conseil d’Etat.

       Aucune trace d’abstention. Personne ne peut croire sérieusement qu’une élection à part dans les régimes autoritaires, mobilise la totalité du corps électoral. C’est devenu pourtant une habitude bien ancrée chez les sondeur, qui justifient, parfois, cette absence par la difficulté de l’évaluation. Autrement dit quand le problème est difficile à mesurer on le fait disparaître." ;

      –"Le pourcentage des sondés refusant d’indiquer leur intention de vote s’établit selon les régions testées entre 29% (Ile de France et Paca) et 39%" " ;

      –"Chaque semaine un sondage sensationnel est censé nous surprendre. Les éditorialistes en piaffent d’impatience, comme Yves Thréard jeudi 22 octobre sur I>télé annonçant « en avant-première » des chiffres " ;

      –" titres sensationnalistes"

      Fonctionnaire : l’éternel tête de Turc - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/fonctionnaire-l-eternel-tete-de-turc

      -"le couple de doxosophes renoue encore avec la logique du ressentiment primaire du « pourquoi eux et pas nous ? » (OpinionWay-Le figaro, 23 septembre 2015)."

      –"On obtient forcément un avis favorable escompté - les fonctionnaires étant minoritaires dans l’échantillon - comme n’importe quel autre groupe social sur lequel on aurait interrogé en évoquant quelque chose que "les autres" n’ont pas. Mais si on ne le fait pas pour "les autres", on le fera et le refera pour les fonctionnaires."

      #Sondages

      Sonder des ignorants, pourquoi ? - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/sonder-des-ignorants-pourquoi

      Même les estimations étaient fausses - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/meme-les-estimations-etaient-fausses

      « Ce n’est pas très grave sinon pour les commentateurs qui ont bavardé sur des chiffres faux. De toute façon, c’est déjà oublié. »

      Plus c’est gros, plus ça passe :

      "Odoxa : un nouvel OpinionWay" - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/odoxa-un-nouvel-opinionway

      ""Sondage : les réformes ne font pas peur aux Français", titre Le Parisien (3 avril 2015)."

      "SONDAGE. Les Français favorables à une accélération des réformes"- 6 novembre 2014 - L’Obs #Novlangue
      http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20141106.OBS4294/sondage-les-francais-favorables-a-une-acceleration-des-reformes

      Près de deux Français sur trois veulent une baisse de la dépense publique
      http://www.lesechos.fr/journal20161025/lec1_france/0211426188734-pres-de-deux-francais-sur-trois-veulent-une-baisse-de-la-depe
      http://www.lesechos.fr/medias/2016/10/25/2037619_0211426751443_web.jpg

      Encore un bel exemple de rigueur et de professionnalisme. En posant la question, "Que vous soyez favorable ou opposé à ces mesures, quelles sont celles qui auraient selon vous le plus d’impact sur l’économie ? ».", la "journaliste" en déduit que "Près de deux Français sur trois veulent une baisse de la dépense publique", et d’ajouter que "Les Français sont demandeurs dans leur grande majorité d’une baisse substantielle de la dépense publique. C’est l’un des principaux enseignements d’un sondage Odoxa pour « Les Echos » et Radio Classique. Selon cette enquête, pour 62 % des sondés, la baisse du budget de l’Etat est la mesure qui aurait le plus de répercussions économiques."

      Soyez généreux, pour les fêtes, offrez un dictionnaire.

      "Sondage : 40% des Français favorables à un gouvernement autoritaire" | Valeurs actuelles
      http://www.valeursactuelles.com/societe/sondage-40-des-francais-favorables-a-un-gouvernement-autoritaire-5

      -"les Français qui réclament du changement et seraient davantage enclins à remettre leur destin entre les mains d’un gouvernement « d’experts », plus technocratique. Ainsi, deux tiers d’entre eux (67%) voudraient que la direction du pays soit confiée à des experts non élus qui réaliseraient les réformes nécessaires mais impopulaires. « Ce regard sur l’urgence de mener des réformes impopulaires se voit aussi dans les sondages qui disent que les hommes politiques ne sont pas courageux », abonde Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique à l’Ifop."

      "40% des Français seraient tentés par un gouvernement autoritaire"
      http://www.lefigaro.fr/politique/2015/11/03/01002-20151103ARTFIG00077-40-des-francais-seraient-tentes-par-un-gouverneme

      "De belles questions pour promouvoir la dictature"
      http://www.observatoire-des-sondages.org/de-belles-questions-pour-promouvoir-la-dictature

      http://www.odoxa.fr/wp-content/uploads/2015/12/Odoxa-pour-le-Parisien-Aujourdhui-en-France-Sondage-post-r%C3%A9gionales.pdf

      « Si la gauche, le centre et la droite parlementaire (Les Républicains et l’UDI) se rapprochaient pour faire des propositions communes pour notre pays, diriez-vous plutôt que ce serait : » -Une mauvaise chose car
      les partis perdraient leur identité ; Une bonne chose car ce serait une démarche constructive

      94% des Français pour la déchéance de nationalité des terroristes binationaux
      http://www.bfmtv.com/politique/sondage-elabe-bfmtv-94percent-des-francais-pour-la-decheance-de-nationalite-d

      -"L’opinion publique verrait toutefois d’un bon oeil la constitution d’un gouvernement d’union nationale." ;
      –"L’unité nationale règne dans l’opinion publique française." ;
      –"94% des Français soutiennent la proposition de déchoir de la nationalité française les personnes condamnées pour terrorisme. A condition qu’elle dispose d’une autre nationalité. 78% des sondés se disent même « tout à fait favorables » à cette disposition." ;
      –"La mesure permettant d’assigner à résidence ceux qui reviendraient de Syrie ou d’Irak, votée jeudi dans le cadre du projet de loi prolongeant l’état d’urgence, obtient le même nombre d’opinions favorables." ;
      –"88% sont également favorables à la prolongation de l’état d’urgence, 87% à une révision de la Constitution pour créer un « régime civil d’état de crise »." ;
      –"77% des personnes interrogées se disent « favorables » à un gouvernement d’union nationale regroupant tous les partis de gauche, du centre et de droite. Les plus enclins à la mise en place d’un tel dispositif sont les sympathisants de la droite et du centre (81%). 75% des partisans du Parti socialiste approuvent également cette idée."

      Déchéance de nationalité - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/decheance-de-nationalite

      -"De qui ? Des Français bien sûr selon les sondeurs qui ont besoin de le croire malgré les récurrentes critiques sur la représentativité de leurs échantillons en ligne" ;
      –"était-il besoin d’interroger des gens dont on pouvait attendre un score soviétique en ce climat de peur du terrorisme ? Dans ces sondages pousse-au-crime on sait que l’émotion, la peur, la colère font fi de toute considération minimalement informée sur les aspects sérieux, juridiques, politiques et même éthiques, bref sur toute compétence et réflexion. Réponse massive à question d’évidence. Dans un autre siècle, on disait que c’était la foule qui s’exprimait ainsi (Gustave Le Bon, Gabriel Tarde). Pas un peuple."

      Juppé, forcément... : le retour - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Juppe-forcement-le-retour?recherche=jupp%C3%A9
      Juppé candidat préféré des Français pour 2017 selon un sondage - leJDD.fr
      http://www.lejdd.fr/Politique/Juppe-candidat-prefere-des-Francais-pour-2017-selon-un-sondage-756407

      Alain Juppé, seul candidat pour 2017 souhaité par une majorité de Français
      http://www.huffingtonpost.fr/2016/01/02/alain-juppe-candidat-2017-sondage-majorite-francais_n_8904218.html

      « Alain Juppé est la seule personnalité politique dont les Français souhaitent majoritairement qu’il soit candidat (56% contre 42%). A noter qu’il est en tête chez les sympathisants de droite hors FN (71%, devançant de 20 points Nicolas Sarkozy) mais aussi chez ceux de gauche (62%) »

      D’un côté, si ces sondeur classent Valls et Moscovoci à gauche, faut-il s’en étonner ?

      Puis, Macron, forcément ? (=>http://zinc.mondediplo.net/messages/11330#message14295)

      « les Français souhaitent qu’il y ait un renouvellement du personnel politique (56%), actuellement insuffisant à leurs yeux (88%). Le jeune ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, est celui qui incarne le mieux le renouvellement en politique, selon 55% des personnes interrogées (contre 43%). Il est le seul à obtenir une approbation majoritaire, aussi bien à gauche qu’à droite hors FN. »

      Donc, 56% des français souhaitent un renouvellement des têtes (quant aux idées et aux pratiques, pas de questions ?) , 55% pensent que Macron incarne le mieux ce renouvellement (pourquoi ?) et 56% des français souhaitent tout de même que Juppé se présente (quels motifs expliquent leurs choix ?). Les sondeurs et journalistes en mal de sujet intéressants dans ce monde si monotone s’amusent toujours en 2016, merci pour eux.

      Quand Valeurs actuelles et L’Opinion publient sciemment un faux sondage - par Jérémie Fabre, Julien Salingue Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Quand-Valeurs-actuelles-et-L-Opinion-publient-sciemment-un-faux-sondage

      "En résumé, Valeurs actuelles et L’Opinion ont sciemment publié un faux sondage, avant de bénéficier de la clémence de la Commission des sondages – qui ne cherche même pas à connaître l’identité du payeur et qui n’a pris aucune sanction contre les deux titres. Sur leurs sites, Valeurs actuelles et L’Opinion se sont contentés – sans retirer l’article et les « résultats » du sondage bidon – de cette « mise au point » : « En application de la loi du 19 juillet 1977, et en l’absence de tout élément permettant d’établir l’existence de ce sondage et, a fortiori, de contrôler la qualité des méthodes retenues pour obtenir les résultats diffusés, la commission des sondages, saisie par un militant écologiste et par le Parti socialiste, appelle l’attention de l’opinion publique sur l’absence de fiabilité de ces résultats ».
      Même pas un mea culpa, en somme, ce qui confirme que cette grossière manipulation médiatique jette une lumière crue sur l’état de la déontologie de certaines rédactions et sur les ravages de la folie sondagière."

      –2016 : Qui pour jouer un rôle politique ? - CQFD - Ce Qu’il Fallait Décrypter – iTELE
      http://www.itele.fr/magazines/cqfd-ce-quil-fallait-decrypter/2016-qui-pour-jouer-un-role-politique-148042

      Les "décrypteurs"-sondologues font mumuse au fil de leurs questions débiles, et finissent en beauté : "Avec qui aimeriez-vous passer le réveillon ?"

      –J’imagine les rédactions trépignant d’impatience à l’idée de spéculer sur le futur "casting" et de commenter le style vestimentaire des ministres lors du défilé de prise de fonctions.
      Les Français veulent un nouveau gouvernement, mais avec Valls
      http://www.latribune.fr/economie/france/les-francais-favorables-a-un-remaniement-ministeriel-mais-avec-valls-54529 #Idiocracy #Idiocratie
      (surprise... Hulot, Aubry etc le jeu a déjà commencé depuis plusieurs jours, peut-être même plus, et, souvent, tout est centré sur les jeux politiciens, quant aux très éventuelles conséquences sur le fond, ça ne les intéresse pas, comme ici, pour ne rendre qu’un exemple au hasard en plongeant simplement la main sous l’eau : http://www.bfmtv.com/politique/hollande-et-valls-annulent-des-deplacements-en-fin-de-semaine-949983.html)

      –Les Français et leur envie de lire Sarkozy
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/01/23/97001-20160123FILWWW00069-les-francais-et-leur-envie-de-lire-sarkozy.php

      -"1 Français sur 10 aurait envie de lire le nouveau livre de Nicolas Sarkozy La France pour la vie et 86% pensent que le souhait de l’ex-chef de l’Etat de revenir sur le terrain est un « coup de communication », selon un sondage Odoxa pour iTélé et Paris Match." ;
      –"Quant à sa volonté de revenir sur le terrain, 86% des Français estiment qu’il s’agit d’un « ’coup de communication’ visant à améliorer sa cote de popularité » contre 12% pour qui au contraire il s’agit d’une « démarche sincère, visant à mieux connaître l’état d’esprit des Français ». "

      Ah oui quand même, il existe des gens pour répondre ça...

      –Le JDD publie des sondages sur les préjugés ethniques et religieux qui font hurler les internautes
      http://www.huffingtonpost.fr/2016/01/31/jdd-sondage-prejuges-ethnique-religieux-_n_9124722.html

      Sondage : le JDD se prend les pieds dans les préjugés - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-02-01/Sondage-le-JDD-se-prend-les-pieds-dans-les-prejuges-id19643

      "Une formulation abrupte, et des réponses orientées par les choix possibles : pas de catégorie « athées », ni de « personnes d’origine française », sans même parler de la catégorie des « Ne répond pas » ; un mélange hasardeux entre origines géographiques et confessions, et au final une question à laquelle, en pratique, il est à peu près impossible de répondre (il est rare de demander à son agresseur de décliner ses origines et sa confession)."

      –Bavardage sur sondage : à propos du « Baromètre » sur la « confiance dans les médias ». par Denis Souchon, Henri Maler - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Bavardage-sur-sondage-a-propos-du-Barometre-sur-la-confiance-dans-les-media

      -"Rien n’a changé depuis la publication de l’article que nous avions consacré à ce sondage en 2001 : « Le baromètre “Confiance dans les médias” ou l’arroseur arrosé ». Ce « baromètre » est tout sauf scientifique : sa fabrication aboutit à une transformation des taux d’audience des différents médias en taux de satisfaction de ces mêmes médias au moyen de l’extorsion de réponses à des sondés auxquels TNS Sofres pose des questions qu’ils ne comprennent pas tous de la même manière et qu’ils ne se posaient pas nécessairement avant d’être contactés par cette entreprise (à but lucratif) de sondages." ;
      –"Qu’importe alors si ce baromètre n’est même pas en mesure d’indiquer le temps qu’il fait : l’essentiel, c’est qu’il offre l’occasion de parler de la pluie et du beau temps, d’opiner sur des agrégats d’opinions hétérogènes, de réaliser un micro-twittoir et de consoler un journaliste." ;
      –"Il faut le souligner : ce sondage n’est pas un sondage de comportement qui, portant sur des pratiques effectives, pourrait fournir de précieux indices, mais un sondage d’opinion qui agrège des « réponses » dont les significations sont hétérogènes. (...) Ainsi, le sondage soulève des questions si générales que chercher une signification aux « réponses » n’a guère de sens. Et que dire de la surenchère qui consiste, pour les besoins du commentaire, à donner des interprétations générales, à partir d’agrégats de « réponses » (parfois incommensurables entre elles tant la compréhension d’une question peut connaître de fortes variations d’un sondé à l’autre) générales et à attribuer une opinion aux « Français » ou à globaliser les médias ou certains d’entre eux" ;
      –"Les sommets de l’insignifiance et du grotesque sont atteints quand Thomas Sotto, visiblement à cours de questions, ponctue l’entretien par la lecture à l’antenne de tweets d’auditeurs, qui ne sont que l’expression de mouvements d’humeur (parfois sans le moindre lien avec le « thème » de l’interview), et ne peuvent qu’alimenter un flot de propos de comptoir " ;
      –"Thomas Sotto : « Parce qu’on peut nous reprocher d’être de mauvais journalistes, mais on est indépendants, on fait ce qu’on veut, on dit ce qu’on veut, on le fait peut-être mal et chacun a le droit de l’apprécier, mais c’est quand même un fantasme qui est très répandu… »"

      =>http://zinc.mondediplo.net/messages/8099#message8164

      -"Je pense qu’il y a une vision fausse en France de la figure du journaliste, on pense que le journaliste est surpayé, alors on pense que le journaliste dîne tous les soirs avec les grands patrons."

      "Les commentaires de ce sondage ressemble à s’y méprendre aux débauches de bavardages qui accompagnent les résultats d’un scrutin quand on prétend y découvrir, en parlant à leur place, les « messages » adressés par les électeurs."


      –Sondage - Centrafrique : 64% des Français contre l’intervention de l’armée française – metronews
      http://www.metronews.fr/info/sondage-centrafrique-64-des-francais-contre-l-intervention-de-l-armee-francaise/mmlf!7XRcCogzA6k

      "Enfin, « les Français connaissent peu la Centrafrique et les enjeux de cette intervention », note le sondeur."

      D’où l’intérêt journalistique de créer une opinion sur le sujet...

      "Après avoir séduit ses homologues africains, « papa Hollande », comme le surnommait la presse malienne, doit encore, chez lui, user de sa pédagogie."

      https://www.scribd.com/fullscreen/189875105?access_key=key-1daf8j7ketec269d2ays&allow_share=true&escape=false&

      « Etes-vous (...) favorable (...) à une intervention (...) en Centrafrique ? »

      Et c’est là que j’ai vraiment envie de rire : NSP...1%.

      Centrafrique : moins d’un Français sur deux soutient l’intervention militaire - L’Express
      http://www.lexpress.fr/actualite/politique/centrafrique-moins-d-un-francais-sur-deux-soutient-l-intervention-militaire
      Sondage. Centrafrique : un Français sur deux soutient l’intervention
      http://www.ouest-france.fr/monde/centrafrique/sondage-centrafrique-un-francais-sur-deux-soutient-lintervention-253904

      –Lu sur l’Express.fr : popularité sondagière de Valls et Hollande à la fois en hausse et en baisse - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Lu-sur-l-Express-fr-popularite-sondagiere-de
      #Bêtisier

      –« Grand entretien » d’Emmanuel Macron : misères de la sondologie - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Grand-entretien-d-Emmanuel-Macron-miseres-de-la

      –"Huit Français sur 10 complotistes" : pourquoi ce sondage est problématique
      https://www.marianne.net/societe/huit-francais-sur-10-complotistes-pourquoi-le-sondage-de-l-ifop-est-proble
      #Médias #Sondages #Bêtisier

      "Même chose pour le jugement sur la « compromission des médias » : les Français estimant que les médias ont « une marge de manœuvre limitée » car subissant « des pressions du pouvoir politique et de l’argent », ou ceux jugeant que « travaillant dans l’urgence, ils restituent l’information de manière déformée et parfois fausse », se retrouvent au beau milieu d’une enquête où l’on demande par ailleurs si les traînées blanches des avions relèvent d’un complot chimique… Un parallèle qui a mis en rage le chercheur Frédéric Lordon. Dans Le Monde diplomatique, lui critique une « étude qui accole les 75% de la population manifestant une défiance envers les médias avec le reste de la benne à complotistes, l’idée étant de suggérer, comme il se doit, que douter des médias et battre la campagne conspirationniste, c’est tout un »."

      Les « Fake News » : un problème lourd pour les Français qui attendent une loi sur le sujet - Odoxa : Odoxa
      http://www.odoxa.fr/sondage/fake-news-probleme-lourd-francais-attendent-loi

      "Assez logiquement dès lors, 8 Français sur 10 (79%) jugent que la loi contre les Fake News est une bonne initiative

      Emmanuel Macron, pourrait en profiter pour ne pas avoir « la main qui tremble » et légiférer fortement sur le sujet car rarement une loi n’aura bénéficié d’un contexte d’accueil aussi favorable dans l’opinion."

      Encore du très très lourd... :
      « Tribune des généraux » : LCI et la construction sondagière de « l’opinion publique »par Pauline Perrenot, vendredi 14 mai 2021
      https://www.acrimed.org/Tribune-des-generaux-LCI-et-la-construction

      –Parisot ne veut pas céder l’Ifop
      http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/09/24/97002-
      Ifop - L’IFOP en quelques lignes
      http://www.ifop.com/?option=com_in_brief
      Europe 1 et RTL s’offrent des patrons - Acrimed | Action Critique Médias. Par Denis Perais
      http://www.acrimed.org/Europe-1-et-RTL-s-offrent-des-patrons

      "Laurence Parisot, ancienne présidente du Medef intègrent ainsi l’équipe de « polémistes » de l’émission « On refait le monde » sur RTL ; la troisième réussissant le tour de force de se faire aussi embaucher par Europe 1, pour une chronique hebdomadaire le samedi"

      Sondages : http://zinc.mondediplo.net/messages/8648

      #Sondages ou emplois fictifs ?
      Sarkozy est déjà en campagne, selon les Français - Le Point
      http://www.lepoint.fr/politique/sarkozy-est-deja-en-campagne-selon-les-francais-10-06-2016-2045908_20.php

      « Sarkozy est déjà en campagne, selon les Français
      Un sondage Odoxa montre qu’une grande majorité de Français pense que le président des Républicains a entamé sa campagne pour la primaire de la droite. »

      BVA - Sondages : LES FRANÇAIS FACE À LA MENACE TERRORISTE - JUILLET 2016
      http://www.bva.fr/fr/sondages/questions_d_actualite_bva_-_orange_-_itele/les_francais_face_a_la_menace_terroriste_-_juillet_2016.html

      « 78% considèrent ainsi que même si on s’en donne les moyens, on ne peut pas empêcher tous les attentats.
      Un Français sur cinq (21%) estime toutefois que si on s’en donne vraiment les moyens, on peut empêcher de tels actes. »

      Après « Ouest-France », d’autres médias ont-ils renoncé à participer à « la grande manip » des sondages ?. 2021
      https://www.liberation.fr/checknews/apres-ouest-france-dautres-medias-ont-ils-renonce-a-participer-a-la-grand

    • Pourquoi « le sujet le plus important du monde » ne fait presque jamais la une des newsmagazines français - Basta !
      http://www.bastamag.net/Pourquoi-le-sujet-le-plus-important-du-monde-ne-fait-presque-jamais-la-une

      "L’engouement médiatique pour les discours « climato-sceptiques » déborde largement vers la presse « social-démocrate » : Le Nouvel Observateur du 3 décembre 2009 qui, bien que placé sous le patronage de Daniel Cohn-Bendit, le montre bien à travers un article hallucinant de trois pages intitulé : « l’Église de Sciencécologie ». On y apprend que « l’écologie est devenue la nouvelle religion », celle « des Khmers verts et des talibios, des bonimenteurs et des climastrologues », « prophètes du réchauffement climatique [qui] nous promettent l’apocalypse ». Face à eux, tout « pourfendeur de l’écologiquement correct » est condamné comme « hérétique »… L’inquisition écolo règne."

      " moins d’une centaine de multinationales portent à elles seules la responsabilité de deux tiers des émissions cumulées de gaz à effet de serre depuis le début de la révolution industrielle"

      "Bien loin de l’engagement éditorial du Guardian, à chaque fois que les hebdomadaires français ont publié un dossier consacré au climat, ils ont permis à des géants de la pollution d’y intercaler des pages de publicités vantant leurs « innovations » et autres « initiatives » en faveur de la planète. Si ce greenwashing est possible, s’il ne choque pas le lecteur, c’est parce que les contenus éditoriaux contribuent eux-mêmes largement à dépolitiser les enjeux liés au changement climatique."

      #Environnement #Climat #Médias

    • Les discours démago anti-impôts, anti fonctionnaires et anti-état martelés dans les médias prouvent certainement que ceux-ci sont "gauchos"... Comme lorsqu’ils évoquent les coûts des services publics sans évoquer les coûts privés qui les remplaceraient en cas de privatisation par exemple. Sans parler de leur unanimité dans la condamnation des « prises d’otages » des grévistes, ou dans leur participation au concert de louanges suite à la mort de De Margerie. Idem quant au silence assourdissant de « l’actu » (bien qu’il y ait des articles dessus), sur, par exemple, TAFTA, CETA, TISA et les mécanisme ISDS, ou sur x situations de conflits d’intérêts ou de collusions scandaleuses vues dans des reportages (joyeusement ignorés par ceux qui font l’actu, et donc l’agenda du débat politique), depuis x années.
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4221
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3645
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4161
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4159
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3622

    • "RSA : deux parlementaires veulent sanctionner les fraudeurs et obliger les bénéficiaires à travailler" | Public Sénat
      http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/rsa-deux-parlementaires-veulent-sanctionner-fraudeurs-obliger-beneficiai

      Dans l’esprit des deux parlementaires de droite, ceux qui ont fraudé devront « rembourser ». Ils pourront même payer « des pénalités ». L’exposé des motifs de la PPL parle « d’amendes réellement dissuasives, car proportionnées au montant de la fraude. (…) Plus la fraude est élevée, plus la sanction doit être sévère ».

      « Le non recours aux prestations sociales est bien supérieur à la fraude » - Philippe Warin (politologue)
      http://www.lagazettedescommunes.com/137865/%C2%AB-le-non-recours-aux-prestations-sociales-est-bien-superi

      « Quelles sont les causes de ce non recours ?
      Il y a tout d’abord la stigmatisation des publics qui ont recours aux prestations sociales. Un discours ambiant a véhiculé une norme sociale culpabilisatrice. Toute demande d’aide est perçue comme une preuve de faiblesse. »

      La face cachée de la fraude sociale, par Philippe Warin (Le Monde diplomatique, juillet 2013)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2013/07/WARIN/49351

      « Un scandale d’autant plus grand que ceux qui renoncent à leurs droits les financent néanmoins »

      Alerte à la fraude aux cotisations sociales
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/09/16/alerte-a-la-fraude-aux-cotisations-sociales_4488438_823448.html

      "Selon ces nouveaux chiffres, ce sont près de 5 % des recettes de la « Sécu » qui manqueraient chaque année dans les caisses. Il faut rappeler que le « trou » de la Sécu devrait être de 13,4 milliards d’euros en 2014. Résoudre la fraude aux prélèvements permettrait donc de résorber immédiatement le déficit.

      Le problème est que la lutte contre la fraude est dramatiquement insuffisante, alors que celle-ci ne cesse de se développer. « La fraude transnationale, la sous-traitance en cascade, les faux statuts, les circuits de financement occultes compliquent la tâche des agents chargés du contrôle des cotisations »"

      =>http://zinc.mondediplo.net/messages/11053

      La face cachée de la fraude sociale par Philippe Warin
      https://www.monde-diplomatique.fr/2013/07/WARIN/49351

      #Chômage, le mythe des emplois vacants
      https://www.monde-diplomatique.fr/2015/02/CLOUET/52623par Hadrien Clouet

      « Il suffit de traverser la rue… » : la ritournelle des emplois non pourvus
      https://theconversation.com/il-suffit-de-traverser-la-rue-la-ritournelle-des-emplois-non-pourvu

      Thomas Guénolé sur la mixité sociale : "La... - Ce soir ou jamais

      « La question identitaire est un piège à cons pour les pauvres ».

      https://www.facebook.com/439831852701846/videos/1091329567552068/?pnref=story

      Faux privilégiés, vrais nantis, par Pierre Bitoun (Le Monde diplomatique, mars 2002)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2002/03/BITOUN/8805

      -"Pour ces riches et ultra-riches, le traitement médiatique s’avère singulièrement moins vindicatif que pour les fonctionnaires. Certes, on dénonce bien leur suffisance, leurs prébendes, leurs gains boursiers phénoménaux ou l’on met en cause les plus corrompus d’entre eux. Mais en même temps, à coups de portraits flatteurs du « manager de l’année » ou de reportages télévisés sur leurs habitudes de luxe, on entretient, par-dessus tout, la fascination de l’opinion pour leur argent et leurs privilèges. On cultive également le leurre de la transparence, sans autre effet que la transparence elle-même. Enfin on sait omettre, quand il le faut, quelques données particulièrement gênantes.

      Tel est le cas des cumuls de postes de direction et d’administration des grandes entreprises. Régulièrement abordé par la presse, grand public ou spécialisée, le sujet peut sembler rebattu. Or il n’en est rien car la présentation journalistique ne fournit jamais que la partie émergée de l’iceberg (5)."

      (L’émission "Capital" sur M6 avait traité le sujet des cumuls dans les conseils d’administration il y a peut-être une décennie de ça. )

      –-
      Un autre classique du diviser pour mieux régner :
      Le nivellement par le bas au nom de l’équité (et même de l’égalité), tellement génial ! Haro sur les fonctionnaires nantis et égoïstes, les musulmans sanguinaires, les roms mendiants, les chômeurs assistés, les grév...euh preneurs d’otage : ces personnes veulent votre perte braves gens !! Ecoutez CAC 40 Télé, TINA qu’on vous dit !! Etc etc. Les médias de masse ont réussi à bien rentrer l’orthodoxie, le fatalisme et la haine de certains autres dans le crâne des spectateurs. C’est quand même consternant de voir des gens suivre ces médias dans ces haines en imaginant les membres du Siècle ou de l’European Round Table se tordre de rire face à ce spectacle. Personnellement je me demande pourquoi tous les travailleurs français ne devraient pas avoir le même traitement que ceux de Chine, d’Ethiopie ou du Bangladesh. Bah oui quoi, c’est quoi ces privilèges bande de feignasses privilégiées ?!
      Un autre fait marrant est que l’on entend beaucoup moins certaines personnes se scandaliser de situation de conflits d’intérêts et de pantouflages, des milliards de la fraude fiscale, ou de la mise en concurrence de modèles sociaux. Quant aux agissements de grandes entreprises vis-à-vis des droits humains ou de la démocratie, c’est à croire qu’ils n’existent qu’en infime quantité. Non vraiment la fixation systématique sur l’AME plutôt que sur ces sujets découle probablement d’un malheureux hasard....

      RSA vs Smic : non, on ne gagne pas autant sans travailler, comme le prétend « Valeurs actuelles » - Libération
      http://www.liberation.fr/desintox/2016/08/31/rsa-vs-smic-non-on-ne-gagne-pas-autant-sans-travailler-comme-le-pretend-v

      « Première remarque : il semble que Valeurs Actuelles ait du mal à lire son propre tableau. »

      VALEURS ACTUELLES N°4161 - Anciens Numéros
      http://abo.valeursactuelles.com/anciens-numeros/valeurs-actuelles-n-4161.html
      VALEURS ACTUELLES N°4159 - Anciens Numéros
      http://abo.valeursactuelles.com/anciens-numeros/valeurs-actuelles-n-4159.html

      Lettre ouverte de la présidente d’ATD Quart Monde au directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles – ATD (Agir Tous pour la Dignité) Quart Monde
      https://www.atd-quartmonde.fr/lettre-ouverte-de-claire-hedon-presidente-datd-quart-monde-a-yves-de-

      "Vous écrivez que la CMU-C est « fréquemment piratée ». Savez-vous que la fraude à la CMU-C s’élève à 700 000 euros par an selon le Fonds CMU, pour environ 5 millions de bénéficiaires ? Cela équivaut à une fraude annuelle moyenne de 14 centimes par bénéficiaire. Vous parlez de fraude « massive »…"

      "Des allégations telles que « la France est devenue la patrie mondiale de l’assistanat », « les prestations sociales encouragent à gagner plus en travaillant moins », « la France, championne du monde de la création d’impôts et de taxes », « les bénéficiaires ont des droits mais aucun devoir », « un assisté peut dissimuler un fraudeur », « une telle générosité attire les plus démunis de la planète », « les demandeurs d’asile sont choyés » et « des étrangers qui n’ont jamais travaillé en France touchent des retraites plus élevées que des millions de petits retraités » sont des discours erronés que nous décortiquons en détail, aux côtés de 109 autres, dans notre livre En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté, dont je me permettrai de vous adresser la troisième édition à la fin de ce mois."

      Tout en étant consciente, je suppose, que son destinataire n’en a que faire, étant donné qu’il s’agit plus probablement pour lui de vendre ses abrutis de lecteurs à des annonceurs, et/ou son torchon à ses lecteurs, l’info étant le cadet de ses soucis.

      Quels pauvres types, les riches ! par Politis | Politis
      http://www.politis.fr/articles/2016/09/quels-pauvres-types-les-riches-35354

      "Cette affaire n’est pas sans rappeler la passe d’armes entre ATD et Le Point, qui avait publié le 24 octobre 2013 un dossier du même acabit : « Les assistés. Comment la France les fabrique ». Les préjugés ont la peau dure. ATD aussi."

      –David Pujadas et LCI s’impatientent de la disparition des fonctionnaires
      https://www.telerama.fr/ecrans/david-pujadas-et-lci-simpatientent-de-la-disparition-des-fonctionnaires-686

    • #Bêtisier, stratégie du choc, inclassable ?
      Attentats : Gattaz appelle à « ne pas laisser partir à vau-l’eau les dépenses publiques »
      http://www.20minutes.fr/economie/1732225-20151117-attentats-gattaz-appelle-a-ne-laisser-partir-a-vau-l-eau-

      « Mais il faut absolument continuer l’optimisation de la sphère publique. On ne peut pas laisser partir à vau-l’eau les dépenses publiques », a-t-il ajouté.
      « Il faut faire des économies par ailleurs, faire mieux avec moins », a-t-il insisté.
      « Il faut être vigilant sinon on va de nouveau asphyxier l’économie française, je dis attention », a encore déclaré le numéro un du Medef, qui s’est dit « pas à l’aise » avec les propos de François Hollande qui a dit lundi que « le pacte de sécurité (l’emportait) sur le pacte de stabilité » budgétaire.
      M. Gattaz a appelé à « ne pas perdre de vue » l’objectif de baisser les dépenses publiques de 57% du produit intérieur brut à 50% d’ici à 2020.

      –La couverture des attentats dans les journaux télévisés : compassion ou voyeurisme ? par Mathias Reymond - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/La-couverture-des-attentats-a-la-television-compassion-ou-voyeurisme

      -"Et force est de constater que la télévision française ressemble de plus en plus à celle des États-Unis où la mise en scène spectaculaire des images violentes (le sang, les fusillades, les poursuites) et des émotions (larmes des proches, angoisse des passants, recueillement) relèvent souvent du voyeurisme, mais surtout évincent toute analyse : le commentaire de l’action primant sur la réflexion." ;
      –"Où est le journalisme quand le récit du drame se transforme en une succession de scènes de désarroi ? La presse est-elle dans son élément quand la légitime compassion se métamorphose en voyeurisme ?" ;
      –"La première chaîne revint ensuite « sur le film des évènements », en décrivant le parcours des terroristes dans les rues de Paris à la manière… d’un film." ;
      –"Mais surtout, ce voyeurisme médiatique ne serait pas possible sans l’exhibition numérique." ;
      –"Les aspects les plus contestés des réseaux sociaux déteignent ainsi sur les grands médias : rapidité des flux (avec Twitter) et étalage de la vie privée (avec Facebook). La précipitation et le racolage sont les deux mamelles du journalisme « en temps réel ». "

      –« Avec nous, ou avec les terroristes » : les éditorialistes-faucons sont de retour, par Colin Brunel - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Avec-nous-ou-avec-les-terroristes-les-editorialistes-faucons-sont-de-retour

      -"Les « islamo-gauchistes », les « amis de Daech » ou encore les « crétins », sont en fait, selon Franz-Olivier Giesbert des « marxo-pétainistes ». L’éditorialiste du Point développe sa réflexion (19 novembre 2015) : « En état de soumission devant l’ennemi, ils se prononcent contre toute mesure "sécuritaire" et tentent de terroriser tous ceux qui sortent des clous. » Drôle de vision des choses, quand on voit la difficulté que peuvent avoir certains à exprimer un point de vue dissonant… Puis, pour rendre complète son analyse, Giesbert ajoute que « ces maîtres-censeurs [sont] (…) les meilleurs alliés de Marine Le Pen. » Nous avions compris." ;
      –"réfléchir, comprendre, expliquer, ce n’est pas justifier. Il serait temps que certains le comprennent pour ne pas répéter éternellement les mêmes erreurs en faisant régner une terreur intellectuelle qui, sous couvert de défense de la liberté, tend à ruiner encore un peu plus les conditions élémentaires du débat démocratique."

      –Etre ou ne pas être « Charlie » ?, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, février 2015)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/02/RIMBERT/52660

      -"Voici chacun sommé non seulement de choisir son camp, mais surtout d’accepter l’évidence de cette ligne de démarcation." ;
      –"L’écart vertigineux entre ce qu’« être Charlie » signifiait pour les uns (la concorde universelle) et pour quelques autres (les Arabes dehors !) ôtait toute consistance à la catégorie si l’on y réfléchissait un peu. Mais peut-on réfléchir en régime d’information continue ?" ;
      –"La bataille s’engage non plus après mais pendant l’événement, pour en fixer le sens." ;
      –"la « communauté des éditeurs » de presse constituée de dix syndicats patronaux déclare solennellement qu’elle « ne cédera jamais aux menaces et aux intimidations faites aux principes intangibles de la liberté d’expression » ; le même jour, le milliardaire Patrick Drahi, déjà copropriétaire de Libération, confirme son intention d’acquérir les magazines L’Express et L’Expansion." ;
      –"Nicolas Baverez entonnait un air bien connu : « L’union nationale doit être prolongée pour lutter contre l’islamisme mais aussi pour mettre en œuvre les réformes économiques et sociales », au nombre desquelles « la libéralisation du marché du travail, qui a fait ses preuves partout ailleurs »"

      –Attentats du 13 novembre : « Des paroles et des actes » se penche sur « la France d’après », par Benjamin Lagues, Olivier Poche - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Attentats-du-13-novembre-Des-paroles-et-des-actes-se-penche-sur-la-France-d

      –« A force de lantiponner... », par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, décembre 2015)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/RIMBERT/54367

      « Chez les professionnels de la raison, de la rigueur et du recul, les digues ont parfois cédé après les massacres perpétrés à Paris le 13 novembre dernier. »

      –L’art de la guerre imbécile, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, décembre 2015)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/HALIMI/54355

      "Bernard-Henri Lévy expliquait : « La Libye, contrairement à ce qu’annonçaient les Cassandres, n’a pas éclaté en trois entités confédérées. (…) La loi des tribus n’a pas prévalu sur le sentiment d’unité nationale. (…) Pour l’heure, le fait est là : la Libye, comparée à la Tunisie et l’Egypte, fait figure de printemps réussi — et ceux qui l’ont aidée peuvent être fiers de ce qu’ils ont fait (6). »"

      –Etat d’urgence éditoriale, par Pierre Rimbert (toujours au top) (Le Monde diplomatique, janvier 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/01/RIMBERT/54452

      "Les pays européens où l’on compte le plus de candidats au djihad sont aussi très précisément ceux qui consacrent le plus d’argent aux dépenses sociales », observe Pierre-Antoine Delhommais, éditorialiste au Point (3 décembre 2015)"

      –Loi Macron, obscur objet du désir, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, mars 2015)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/03/RIMBERT/52714

      "A en croire l’extralucide Nicolas Baverez, cette pulsion impérieuse serait même le véritable motif des manifestations. « Le 11 janvier 2015, écrit-il, les Français ont adressé au monde et à leurs dirigeants un message de dignité et de courage, dont l’esprit est clair : sortir du déni, lever les tabous, passer des paroles aux actes. Ces principes (...) ne seront crédibles que s’ils s’appliquent aussi à la réforme économique et sociale » (Le Point, 12février 2015). Sur les pancartes « Je suis Charlie », il fallait en réalité lire « Je suis Macron ».

      Profiter d’un événement traumatique pour imposer des décisions impopulaires : cette « stratégie du choc » séduit aussi Pierre-Antoine Delhommais. L’éditorialiste a déjà planifié l’étape suivante. « Le gouvernement de Manuel Valls se retrouve aujourd’hui en position de force pour passer outre aux braillements des frondeurs, aux lamentations des syndicats et de tous ceux qui s’opposent aux réformes d’envergure dont la France a besoin pour vaincre ses archaïsmes et débloquer son économie, par exemple touchant à l’organisation du marché du travail ou aux trente-cinq heures. Pour renforcer ce souffle libéral qui a inspiré la loi Macron et pour aller bien plus loin (...). Il faut seulement souhaiter pour la France que M. Valls ne laisse pas passer cette “chance” économique unique que la tragédie des attentats terroristes lui offre » (Le Point, 5 février 2015)"

      –Lapasset : « les attentats ne sont pas un frein à Paris 2024 » - Fil infos - JO 2024 - Jeux Olympiques
      http://sport24.lefigaro.fr/jeux-olympiques/jo-2024/fil-infos/lapasset-les-attentats-ne-sont-pas-un-frein-a-paris-2024-788295

      http://zinc.mondediplo.net/messages/11012#message11013 => voir #Terrorisme #Stratégie_du_choc sur l’exécutif Hollande-Valls

      –Retours sur une grande hypocrisie : http://blog.mondediplo.net/2015-01-12-D-etranges-defenseurs-de-la-liberte-de-la-presse
      https://www.les-crises.fr/indecense-rendons-hommage-a-charlie
      https://blogs.mediapart.fr/patricjean/blog/100115/refusons-cette-manifestation-hypocrite
      http://www.politis.fr/Ils-ont-ete-Charlie,33588.html
      http://zinc.mondediplo.net/messages/2838#message3625
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3029#message3048
      http://zinc.mondediplo.net/messages/8099#message8164

      –Et puisqu’"on" en est là, ou plutôt qu’ils en sont là : La sociologie excuse-t-elle les terroristes ? | AlterEco+ Alterecoplus
      http://www.alterecoplus.fr/en-direct-de-la-recherche/la-sociologie-excuse-t-elle-les-terroristes-201512011020-00002614.html

      –Les Inrocks - Pourquoi Philippe Val est l’ennemi de la sociologie. par Jean-Marie Durand
      http://www.lesinrocks.com/2016/01/04/idees/les-regles-de-la-methode-sociologique-11795583

      “La sociologie provoque la colère de tous ceux qui ont intérêt à faire passer des vessies pour des lanternes : des rapports de forces et des inégalités historiques pour des états de fait naturels, et des situations de domination pour des réalités librement consenties.”

      Confondant recherche des causes et attribution des fautes, ces discours anti-sociologiques font appel au bon sens (ce sont les terroristes qui sont responsables des attentats ; qui oserait les contredire ?). Or, si comprendre n’est pas juger, “juger (et punir) n’interdit pas de comprendre”. ;
      –"Elle tend à cet éclaircissement à travers une triple opération : “contextualiser, historiciser, relier”. C’est ainsi que la sociologie aide à “rompre avec les fausses évidences”. Elle historicise des états de faits tenus pour naturels ; elle “déssentialise” les individus qui ne sont devenus ce qu’ils sont que “reliés à toute une série d’autres individus, de groupes et d’institutions” ; elle compare et met en lumière les transformations de phénomènes considérés comme éternels ou invariants. La sociologie pense au fond “relationnellement” ce qui est généralement pensé “substantiellement” par la perception préscientifique du monde. Bref, elle défait les discours d’illusion."

      #Sciences_humaines_Sociologie #Média #Terrorisme

      Au passage, le 28/12/2015, répondant à Claude Askolovitch sur I-Télé, Florian Philippot dit à sa manière que ceux qui sont contre la déchéance de nationalité veulent aider des terroristes, propos qui se retrouvent aussi sur les réseaux sociaux, c’est dire si ces manoeuvres visent exclusivement le "cerveau reptilien".
      Un point positif peut-être à long terme : le PS risque de ne bientôt plus avoir aucune branche à laquelle se raccrocher pour encore prétendre être de gauche.

      –94% des Français pour la déchéance de nationalité des terroristes binationaux
      http://www.bfmtv.com/politique/sondage-elabe-bfmtv-94percent-des-francais-pour-la-decheance-de-nationalite-d

      -"L’opinion publique verrait toutefois d’un bon oeil la constitution d’un gouvernement d’union nationale." ;
      –"L’unité nationale règne dans l’opinion publique française." ;
      –"94% des Français soutiennent la proposition de déchoir de la nationalité française les personnes condamnées pour terrorisme. A condition qu’elle dispose d’une autre nationalité. 78% des sondés se disent même « tout à fait favorables » à cette disposition." ;
      –"La mesure permettant d’assigner à résidence ceux qui reviendraient de Syrie ou d’Irak, votée jeudi dans le cadre du projet de loi prolongeant l’état d’urgence, obtient le même nombre d’opinions favorables." ;
      –"88% sont également favorables à la prolongation de l’état d’urgence, 87% à une révision de la Constitution pour créer un « régime civil d’état de crise »." ;
      –"77% des personnes interrogées se disent « favorables » à un gouvernement d’union nationale regroupant tous les partis de gauche, du centre et de droite. Les plus enclins à la mise en place d’un tel dispositif sont les sympathisants de la droite et du centre (81%). 75% des partisans du Parti socialiste approuvent également cette idée."

      –Déchéance de nationalité - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/decheance-de-nationalite
      #Sondages
      #OEI #Médias #Terrorisme #Médias_Idiocracy #Bêtisier #Médias_Idiocratie #Médias_Indécence #Le_Point

      –Journalisme au rabais pendant les soldes Par Olivier Poche, Thibault Roques - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Journalisme-au-rabais-pendant-les-soldes

      la presse ne ménage pas ses efforts pour exhorter le lecteur à profiter des « bonnes affaires ».

      Et le vainqueur toutes catégories :

      "- Les Français ont-ils la tête à dépenser ? Est-ce que cela leur fera du bien après une année 2015 éprouvante ?

      […] Je ne pense pas que les Français n’ont pas la tête à dépenser. C’est un moyen cathartique de passer à autre chose. Oui, je pense que cela leur fera du bien. Après les attentats, on culpabilise, même si ce n’est pas notre faute. Consommer permet d’accéder à ce phénomène de « rebirth » [de renaissance] cher aux Britanniques, qui permet de renaître après avoir vécu un traumatisme. […]

      – Est-ce que la consommation est une forme de résistance ? Une consolation ? La preuve que l’on existe ?

      Ce sont les valeurs qui caractérisent l’acte même de consommer."

      Attentat de Nice : la nuit où la télé française a sombré | Slate.fr
      http://www.slate.fr/story/121065/attentat-nice-nuit-tele-francaise-sombre
      Attentat de Nice : France 2 dérape (et s’excuse) - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-07-15/Attentat-de-Nice-France-2-derape-et-s-excuse-id20041

      "France 2. Quelques minutes plus tard, la chaîne diffuse l’interview (dont une partie est visible ici) d’un homme, assis à côté du cadavre de sa femme. « C’est fini pour moi, mon fils est mort. J’ai perdu les deux d’un coup. Ma femme et mon fils sont venus voir la fête. Voilà, c’est ça la fête. »"



      –Etat d’urgence
      Ce que nous pouvons, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 30 novembre 2015)
      http://blog.mondediplo.net.rockhe.com/2015-11-30-Ce-que-nous-pouvons

      –Des fiches pour tout le monde | Le blog d’un odieux connard
      http://unodieuxconnard.com/2015/11/30/des-fiches-pour-tout-le-monde

      –L’indignité nationale | Le blog d’un odieux connard
      http://unodieuxconnard.com/2016/01/13/lindignite-nationale

      –De mieux en mieux... Je commence à comprendre pourquoi ce type veut assimiler toute réflexion à de la complicité à l’égard du terrorisme.
      Manuel Valls veut prolonger l’état d’urgence « jusqu’à ce que nous soyons débarrassés de l’EI » http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/01/22/manuel-valls-s-alarme-du-danger-que-fait-peser-sur-l-europe-la-crise-des-mig
      #PS
      – [C’étaient les Guignols] LA PEUR (“Nos attentats, c’est votre sécurité”)
      http://www.les-crises.fr/cetaient-les-guignols-la-peur-nos-attentats-cest-votre-securite

      –’Une loi veut supprimer l’égalité de temps de parole des candidats à la présidentielle, Par Eugénie Bastié
      http://www.lefigaro.fr/politique/2015/12/16/01002-20151216ARTFIG00146-une-loi-veut-supprimer-l-egalite-de-temps-de-paro

      Afin d’en finir avec des règles héritées de vieilles idées allant dans le sens de la démocratie, deux membres du PS endossent généreusement un sacerdoce et partent en croisade contre les archaïsme baroques en vue de répandre la sagesse et les lumières de leur modernité : 

      -"Une proposition de loi déposée par Bruno Le Roux et Jean-Jacques Urvoas sur la « modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle »" ;
      –" La fin de l’égalité stricte de temps de parole
      Au cœur de la proposition, cette mesure veut mettre fin « aux règles baroques » (Urvoas)(...) . Selon la règle en vigueur, tous les candidats, de Nicolas Sarkozy à Jacques Cheminade, doivent avoir le même temps de parole médiatique cinq semaines avant l’élection. « Quand Jacques Cheminade fait 0,25 % des voix au moment du vote décisif (de l’élection présidentielle de 2012, Ndlr), il ne me paraît pas anormal qu’il n’ait pas exactement le même traitement » a argumenté Jean-Jacques Urvoas (...).
      En février 2012, neuf directeurs de rédaction de chaînes de radio et de télévision avaient adressé une lettre ouverte au président du Conseil constitutionnel pour demander que la période de stricte égalité du temps de parole soit réduite à deux semaines. Cette proposition avait été reprise par la Commission de rénovation et de déontologie de la vie publique, présidée par l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin en 2012.
      La règle d’égalité stricte sera donc remplacée par un « principe d’équité », fondée sur « la représentativité de chaque candidat » et sa « contribution à l’animation du débat électoral ». La règle d’égalité stricte sera réservée aux deux dernières semaines avant l’élection."

      Prime au statut-quo et aux candidats ayant déjà accès aux "grands" médias donc. C’est Aphatie et consorts qui vont être soulagés.

      "La loi prévoit également de « ramener d’un an à six mois la période pendant laquelle les candidats à l’élection présidentielle doivent faire figurer leurs recettes et leurs dépenses électorales dans leur compte de campagne ». Une mesure qui devrait avantager les gros candidats, qui bénéficieront de structures partisanes conséquentes pouvant prendre en charge la campagne avant cette période de six mois. En réalité, cette proposition pourrait permettre de doubler les budgets de campagnes des gros candidats."

      #PS #Démocratie #PS_Démocratie
      La Transition - Ça suffit !
      http://la-transition.fr/Actualite/Fiche/item/ca_suffit__-20
      modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle. Proposition de loi et proposition de loi organique de modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle - Panorama des lois - Actualités - Vie-publique.fr
      http://www.vie-publique.fr/actualite/panorama/texte-discussion/proposition-loi-proposition-loi-organique-modernisation-regles-applicab

      Présidentielle 2017 : c’est (mal) parti. Par Olivier Poche - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Presidentielles-2017-c-est-mal-parti

      –Le CSA vole au secours d’Alain Finkielkraut : un exemple à suivre - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/le-csa-vole-au-secours-d-alain-finkielkraut-un-exemple-a-suivre,

      « La semaine dernière, les conseillers du CSA ont donc adressé à France 2 un salutaire rappel à l’ordre, reprochant aux journalistes de l’émission Des paroles et des actes du 21 janvier de n’avoir pas précisé qu’une intervenante, Wiam Berhouma, était liée à un groupuscule islamo-gauchiste – les Indigènes de la République –, David Pujadas l’ayant présentée comme une enseignante musulmane sans affiliation partisane. »

      ... ==> http://zinc.mondediplo.net/messages/4159
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4161
      Nuit debout : Micro-bavard tendu à Véronique Genest - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Nuit-debout-Micro-bavard-tendu-a-Veronique-Genest

      –Autre gardien du #Pluralisme et de la déontologie :
      Brice Couturier, gardien de la « diversité intellectuelle » à France Culture - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Brice-Couturier-gardien-de-la-diversite

      -"Brice Couturier, au cours d’une émission dans laquelle il officie chaque matin depuis des années, considérant qu’il lui est impossible de s’exprimer dans les conditions qui lui sont proposées, le signale et quitte le plateau. Attitude parfaitement respectable… ou plutôt qui le serait si elle témoignait d’une position de principe que Brice Couturier aurait à cœur de respecter en tout temps, sur tous les sujets, valable pour lui-même comme pour ses invités." ;
      –"Le 7 mars dernier, l’émission recevait Gilles Finchelstein, publicitaire chez Havas et directeur général de la Fondation Jean Jaurès (« boîte à idées » du PS), Pierre Cahuc, économiste intervenant « en tant que scientifique pour soutenir le projet de loi El Khomri » [9] et Benjamin Lucas, du mouvement des Jeunes Socialistes, seul critique du projet de loi présent jour-là. Subtilement titrée « Loi El Khomri : la gauche se trahit-elle en réformant ? », l’émission se déroulait donc à 2 contre 1, et même à 3 contre 1 en comptant … Brice Couturier" ;
      –"Cette fois encore, Brice Couturier ne semble pas avoir trop souffert du consensus qui se dégageait de la discussion, « entre gens raisonnables ». L’expression utilisée ici par Brice Couturier"

      #Médias_pluralisme

      L’éditocratie unanime : haro sur les grèves ! par Frédéric Lemaire - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/L-editocratie-unanime-haro-sur-les-greves

      -"Le JT de France 2 débute sur une note moins caricaturale. Un sujet fait le point sur les blocages, il est conclu par un David Pujadas à la mine sombre : « Et nous apprenons à l’instant que le personnel du terminal pétrolier du Havre, qui représente 40% de nos importations, vote pour la grève. » Allons-nous en savoir plus sur les enjeux ou les revendications de ces grèves ? Non" ;
      –"Nathalie Saint-Cricq, responsable du service politique de France 2, tient son explication [1]. Elle dénonce « une radicalisation tous azimuts » de la CGT, qui « paralyse un pays" ;
      –"Éric Brunet, dont la fureur confine au délire. L’éditorialiste explique que la CGT, minoritaire, n’aurait pas été capable de bloquer les raffineries sans « envoyer des élus CGT, parfois des élus de la fonction publique payés avec l’argent du contribuable, des permanents, des salariés de la CGT ». Et de conclure que « ça n’est pas une grève et c’est illégal ». C’est Jean-Jacques Bourdin qui tentera de lui faire entendre raison (!) : les salariés ont bien voté la grève, par exemple au Havre. « Un cas singulier » répond l’éditocrate avec une mauvaise foi confondante.
      Laurent Neumann n’est pas en reste : « La CGT ne défend pas les salariés : elle défend la CGT. » Il évoque le tract présenté par Nathalie Saint-Cricq, sur lequel figure un bâton de dynamite : « Est-ce que c’est de bon goût, en plein état d’urgence, après la séquence attentat que la France a vécu en novembre dernier ? » En revanche l’évocation d’une « prise d’otage » du pays par Manuel Valls, Michel Sapin et Myriam El Khomri ne semble pas lui poser problème – il est vrai que ce vocabulaire, qui surprenait Gilles Bouleau dans la bouche d’un « gouvernement de gauche », fait depuis longtemps partie du lexique éditocratique par temps de grève. Moins courante – mais peut-être promise à un bel avenir – l’inculpation des grévistes pour « terrorisme social », selon le titre de l’éditorial figaresque de Gaëtan de Capèle (23 mai), n’a pas non plus suscité l’indignation de nos experts en « bon goût »."

      « La grogne » : dans le bestiaire des mobilisations sociales - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/La-grogne-dans-le-bestiaire-des-mobilisations

      Quand Causeur et Valeurs actuelles s’essaient à la critique des médias - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Quand-Causeur-et-Valeurs-actuelles-s-essaient-a

      Pénurie de carburant ou pénurie d’information(s) ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Penurie-de-carburant-ou-penurie-d-information-s

      Pour France 2, la “radicalisation” de la CGT est vouée à l’échec - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/pour-france-2-la-radicalisation-de-la-cgt-est-vouee-a-l-echec,14

      -"« Alors, qui contrôle ces barrages ?, interroge David Pujadas. S’agit-il uniquement des salariés des dépôts ou des raffineries ? » J’espère bien, sinon, ce ne serait pas du jeu. Le reportage démarre sur l’image d’une femme en train de faire la quête aux abords d’un blocage de site pétrolier indéterminé. « Elle n’a rien à voir avec l’industrie pétrolière. » Non, pas possible ? « C’est une retraitée, ancienne aide-soignante, elle participe au blocage. » Scandale ! Une usurpatrice ! « Je suis une militante syndicale, je suis retraitée et je suis là pour mes enfants, mes petits-enfants. » Incroyable ! Si tout le monde manifeste avec n’importe qui, c’est la chienlit." ;
      –"« Je ne cache pas mon souci face à la dérive de la CGT », estime le Premier ministre, qui parle aussi de « radicalisation »… Un peu comme un présentateur du JT."

      Journaliste de France 2 ou éditorialiste du Figaro ? Nathalie Saint-Cricq face à la CGT - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Journaliste-de-France-2-ou-editorialiste-du

      Tribunaux médiatiques pour syndicalistes « radicalisés ». par Frédéric Lemaire, Julien Salingue - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Tribunaux-mediatiques-pour-syndicalistes

      Trois mois de couverture médiatique des mobilisations contre la « Loi Travail ».par Julien Salingue, Lundi 6 Juin 2016 - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Trois-mois-de-couverture-mediatique-des

      Stigmatisation des grèves et des manifestations : France info appelle l’Europe à la rescousse - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Stigmatisation-des-greves-et-des-manifestations

      -"Ce qui est le plus frappant ici, c’est la prétention à présenter le « point de vue allemand ». La journaliste de la ZDF représente-t-elle toute l’Allemagne ? Et, question subsidiaire : les Allemands pensent-ils tous la même chose ? Deux problèmes qui ne semblent pas gêner la journaliste de France info, qui considère peut-être que l’Allemagne est un « paradis » sur Terre où tout le monde pense miraculeusement la même chose, et où les désaccords sont aussi fréquents qu’une licorne en liberté." ;
      –" le problème n’est pas ici le parti pris des deux journalistes (qui ont le droit de penser ce qu’elles veulent), mais le fait qu’elles soient présentées comme les représentantes, voire même les porte-parole, de pays entiers."

      Loi travail : les médias contre les libertés, par Serge Halimi & Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, juillet 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/HALIMI/55956

      "La France est soumise aujourd’hui à deux menaces qui, pour être différentes, n’en mettent pas moins en péril son intégrité : Daech et la CGT. »"

      "Comme l’admet Giesbert, les médias n’observent pas : ils mènent un « combat ». Et agissent comme une force politique."

      (note perso : donner le twitter d’Aphatie à FOG)

      "« Démagogie debout » (27 avril), « Rétablir l’ordre » (18 mai), « Terrorisme social » (24 mai), « Dictature cégétiste » (26 mai), « Les vandales de la République » (18 juin) : que les éditoriaux du Figaro"

      "Nathalie Saint-Cricq perçoit dans l’exercice somme toute ordinaire du droit de grève une " radicalisation tous azimuts""

      "Dans son ouvrage Le Degré zéro de l’écriture (1953), le sémiologue Roland Barthes observait à propos de la logomachie stalinienne que « l’écriture a finalement pour fonction de faire l’économie d’un procès » ; elle vise « à donner le réel sous sa forme jugée, imposant une lecture immédiate des condamnations »"

      "« Une partie de ces casseurs, chauffés à blanc par la haine et encouragés par l’impunité judiciaire, pourra être tentée de basculer dans le terrorisme, prévient l’écrivain Pascal Bruckner. Nous devons nous inquiéter de leur jonction éventuelle avec les fous de Dieu »"

      "Bas les masques (16). On savait les médias acquis aux priorités néolibérales ; on mesure à l’accueil chaleureux qu’ils réservent au démantèlement du code du travail (17) que cette adhésion sera réitérée perinde ac cadaver (18), aussi étendus que puissent être les désastres politiques et sociaux occasionnés par de telles orientations. On savait les médias français peu soucieux de démocratie sitôt que le suffrage populaire contrarie leurs desseins fédéralistes européens. Avec leur accompagnement bienveillant de l’état d’urgence, avec leur nonchalance devant la mise en cause, inédite depuis plus d’un demi-siècle, du droit des principales confédérations syndicales à manifester dans la capitale, une étape supplémentaire vient d’être franchie."

      Le Monde maquille un interrogatoire de Philippe Martinez. Par par Frédéric Lemaire - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Le-Monde-maquille-un-interrogatoire-de-Philippe
      #Discours_orthodoxes #Novlangue

      -"Jean-Pierre Elkabbach : « Il y a deux stratégies, la vôtre et celle de la CFDT. D’un côté il y a la négociation, le compromis, la recherche des réformes, et la contestation de rue, qui va l’emporter ? Pourquoi ne pas aller vers le compromis et la réforme ? Pourquoi ne pas faire de la CGT un syndicat réformiste, qui ne considère pas que la minorité a toujours raison sur la majorité ? »" ;
      –"Françoise Fressoz : « La violence est partout, on l’a vu en Grande-Bretagne avec le débat sur le Brexit qui se termine par un mort. Est-ce que vous, vous dites il faut arrêter, avec un mort on ne peut pas continuer comme ça [sic]. »"

      Faut-il limoger François Lenglet (et David Pujadas) ? - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/faut-il-limoger-francois-lenglet-et-david-pujadas,143322.php

      Avec, notamment, ce grand classique de la "pédagogie" :

      "Brice Teinturier, brillant sondologue de l’Ifop, livre une analyse aussi pertinente que celle du journaliste du JT : « Cette loi est rejetée parce qu’elle n’est pas comprise… » Traduction : les gens sont trop cons pour comprendre. « … Parce qu’elle suscite des inquiétudes [irrationnelles, ndlr]"

      -"Affirmer que « 67 % des Français ont une mauvaise opinion de Philippe Martinez » s’apparente donc à une grossière manipulation. Mais ça prenait trop de temps de dire : « Si l’on retire les 32 % de Français qui ne se prononcent pas, 67 % ont une mauvaise opinion de Philippe Martinez. »" ;
      –"Alors, quand un micro-trottoir a pour objet de vérifier auprès des « Français » les opinions exprimées dans les sondages par les « Français », c’est le degré zéro au carré."

      « 67% des Français ont une mauvaise opinion de Philippe Martinez », vraiment ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/67-des-Francais-ont-une-mauvaise-opinion-de

      –Pierre Cahuc : « il faut dépolitiser les débats économiques »
      http://bfmbusiness.bfmtv.com/observatoire/pierre-cahuc-il-faut-depolitiser-les-debats-economiques-1034440.h

      "Avec son collègue du CNRS André Zylberberg, l’économiste Pierre Cahuc publie « Le négationnisme économique », véritable pamphlet conte la prise en otage de la théorie économique par les idéologies."

      ""En France il y a la culture de l’intellectuel sartrien anticapitaliste qui pense qu’il est nécessaire de critiquer l’idéologie dominante, ce qui pollue le débat", répond Pierre Cahuc. « On le voit bien, dès qu’il y a un débat sur un sujet il faut qu’il y ait quelqu’un de gauche et quelqu’un de droite. Il faut dépolitiser les débats économiques »"

      ""Aujourd’hui tous les travaux empiriques sur le sujet montrent qu’augmenter le coût du travail au niveau des bas salaires a des effets négatifs sur l’emploi. On peut même le quantifier"

      Quant aux dumpings sociaux organisées : passez votre chemin bande d’idéologues !

      Ces "négationnistes" qui ruinent la science économique - Le Point
      http://www.lepoint.fr/economie/ces-negationnistes-qui-ruinent-la-science-economique-02-09-2016-2065348_28.p

      "s’en prennent au « négationnisme économique »*. Comprendre des contre-vérités économiques pourtant reprises par nombre d’observateurs et médias"

      On pense aux mêmes ?

      « Les baisses de charges, oui, mais uniquement sur les bas salaires »

      Qui a parlé de trappes ? Qu’il ou elle se dénonce !

      « À coups de descriptions d’expériences économiques scientifiques, Pierre Cahuc et André Zylberberg dénoncent ainsi nombre d’idées reçues, complaisamment relayées par les journalistes guidés par leur souci d’équilibrer leurs articles entre tous les points de vue. Des nuisances supposées de la finance aux bénéfices du partage du travail, nombre d’affirmations portées par les Économistes atterrés sont passées à la moulinette. »

      Mort aux médias gauchos !

      « Le consensus économique sur l’opportunité d’une relance par l’augmentation des dépenses publiques ou d’une taxe sur les transactions financières, réclamée par les Économistes atterrés, est moins tranché. »

      Consensus observable dans C Dans L’Air ?

      « Oui, un tel prélèvement est possible, mais il ne doit pas être un prétexte pour lever des fonds pour de nobles causes comme la lutte contre le sida en Afrique »

      "prétexte" ??

      « Quant aux dépenses publiques, elles peuvent bel et bien servir à relancer la croissance, mais pas à n’importe quelles conditions : il faut que la politique monétaire facilite l’accès au crédit, que ces dépenses soient cantonnées à des domaines très précis (infrastructure, transferts vers les plus défavorisés), mais il faut aussi que l’appareil productif puisse . En d’autres termes, elles ne dispensent pas des fameuses réformes structurelles (marché du travail, etc.) honnies par les Économistes atterrés. »

      "En d’autres termes", "s’adapter à l’augmentation des commandes" égal "réformes structurelles" : nickel.

      "Confrontés à la critique de la faillite des économistes à prévoir la crise financière de 2008 [c’est vrai qu’il eut été facheux d’oublier ce point de détail de l’histoire], les auteurs ne se démontent pas : « Le fond du problème est de nature différente : la science économique n’est simplement pas capable de prévoir le futur d’un monde très complexe, où une multitude de facteurs interagissent, en particulier lorsqu’il s’agit d’événements rares ne survenant qu’une ou deux fois par siècle. De la même manière, la médecine n’est pas capable de prévoir la prochaine grande pandémie et même s’il y en aura une. »"

      (Liste des crises monétaires et financières — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_crises_mon%C3%A9taires_et_financi%C3%A8res)

      "Négationnisme économique" : ce pamphlet est ignoble. C’est un appel direct à l’épuration. Par Henri Sterdyniak - le Plus
      http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1558440-negationnisme-economique-ce-pamphlet-est-ignoble-c-est-un-

      « Cahuc et Zylberberg n’hésitent pas à assimiler les économistes critiques à des scientifiques dévoyés soumis à des lobbies. Ils oublient complètement qu’une partie importante des économistes mainstream sont effectivement financés par des industriels ou par la finance.
       
      Ils oublient que certains des travaux appelant à réduire toujours plus les cotisations sur le salaire minimum ont été financés par la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution ou par la Fédération professionnelle des secteurs à forte intensité de main-d’œuvre opérationnelle. Ils oublient que des économistes sont financés par des assurances pour soutenir la retraite par capitalisation contre la répartition. Ils oublient le développement des chaires universitaires financées par des entreprises, des banques, des assurances.

      Cahuc et Zylberberg croient pertinent de dénoncer les quelques interventions des économistes critiques dans les médias. Les grands médias sont aujourd’hui entre les mains de sept groupes financiers ou industriels. Ils font intervenir massivement des économistes non universitaires, qui n’ont jamais rien publié dans des revues scientifiques, à la solde des banques ou des industriels, ou des journalistes travaillant dans des journaux économiques destinés aux milieux d’affaires.

      Cela ne gêne pas nos deux inquisiteurs. Non, ils dénoncent des interventions d’économistes universitaires, qu’ils veulent déconsidérer car ils ne partagent pas leur aveuglement scientiste. »

      Quand Messieurs Cahuc et Zylberberg découvrent la science | AlterEco+ Alterecoplus
      http://www.alterecoplus.fr/quand-messieurs-cahuc-et-zylberberg-decouvrent-la-science/00012139

      L’économie « pure », nouvelle sorcellerie, par Samir Amin (Le Monde diplomatique, août 1997)
      https://www.monde-diplomatique.fr/1997/08/AMIN/4886

      De l’art d’ignorer le peuple, par Anne-Cécile Robert (Le Monde diplomatique, octobre 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/10/ROBERT/56457

      "On est loin des préoccupations comptables qui obsèdent jusqu’à l’absurde la classe dirigeante actuelle. Combien de pays du tiers-monde, du Kenya à la Côte d’Ivoire, ont-ils d’ailleurs sombré dans le chaos peu après avoir reçu leur brevet de « bonne gouvernance » de la part des institutions financières internationales ? On se souvient également de M. Dominique Strauss-Kahn, alors directeur général du Fonds monétaire international, saluant la Tunisie de M. Zine El-Abidine Ben Ali en 2009 par des mots qui laissaient peu entrevoir la révolution de janvier 2011"

      "Symbole, passé relativement inaperçu, de ce hiatus : le 19 janvier 2006, le Parlement européen avait voté une résolution demandant qu’on trouve un moyen de contourner les #référendums français et néerlandais sur le traité constitutionnel européen…"

      #Reéférendum
      C Dans l’Air http://zinc.mondediplo.net/messages/4221

      Le Monde ("La Réalité") selon les "Réalistes"
      « Benoît Hamon le rêveur » : un cauchemar pour les éditorialistes - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Benoit-Hamon-le-reveur-un-cauchemar-pour-les
      #Discours_orthodoxes #Novlangue

      Sur BFM TV, la percée « irrationnelle » de Mélenchon et l’« irrespect » de Poutou
      https://www.vivelacri.se/Sur-BFM-TV-la-percee-irrationnelle-de-Melenchon-et-l-irrespect-de-Poutou

      « Sur l’aspect affaires, je n’ai pas grand chose à dire [...] c’est sur son comportement tout au long du débat, à la fois on a l’impression que c’est un candidat qui a un pied dedans un pied dehors, qui va voir ses supporters pendant le débat, qui refuse d’être sur la photo, qui emploie des mots lorsqu’il parle de la police "qui fait chier les jeunes", je trouve que c’est un candidat qui par moment n’a pas le respect pour être candidat à la présidence. »

      "Il y a un irrespect dans sa posture de bout en bout, et une forme d’indignité par rapport à la solennité d’un débat présidentiel"

      "c’est vrai que ce qui apparaît comme paradoxal, c’est que son projet maintenant deviendrait presque à l’égal de celui d’Emmanuel Macron, et même devant celui de François Fillon, comme le meilleur projet ! Je pense que beaucoup de français n’ont pas totalement regardé le projet... ou alors la société française est en train de basculer vraiment vers l’envie d’une sixième république, l’envie d’idées assez... mais peut-être, hein, je m’interroge sur cette forme d’irrationnalité qui fait que la forme prend le pas sur le fond"

      Copé préconise de baisser les dépenses sociales pour financer l’"effort de guerre" - Le Point
      http://www.lepoint.fr/politique/cope-preconise-de-baisser-les-depenses-sociales-pour-financer-l-effort-de-gu

      Humour umpiste :

      -"Augmenter la dette, c’est [...] mettre en cause notre souveraineté financière, puisque la majorité de nos créanciers sont étrangers"

      - « Nous devons structurellement réorienter le budget de l’État vers le financement de sa mission première : assurer la protection de nos concitoyens. J’assume de dire qu’il faut plus de régalien et moins de social », développe-t-il. L’« effort de guerre » ne doit « être financé ni par le déficit ni par les impôts, mais par plus de travail et moins de dépenses sociales [qui représentent 32 % de notre PIB] »

      #MEDEF #Discours_orthodoxes #Orthodoxie #Multinationales #Lobbying #Dette_publique #Dette_publique_France #Dette #Austérité #UMP

      Gattaz, Sophie De Menton, et les #Paradis_Fiscaux. #MEDEF
      Insoumis France - A chaque fois qu’une banque gagne 4 euros, il y...
      https://www.facebook.com/insoumisfrance/videos/1416228588435654/?fref=mentions

      Florilège de leur #Novlangue, un jour sans fin...
      Les temps modernes (2/2), par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 17 avril 2016)
      http://blog.mondediplo.net/2016-04-17-Les-temps-modernes-2-2

      "Une planète grisonnante
      Tuez-les tous"
      http://www.monde-diplomatique.fr/2013/06/A/49159

      "Les Français trop payés ?"
      http://www.valeursactuelles.com/economie/les-francais-trop-payes-38678

      "Le Monde a son chroniqueur esclavagiste"
      http://www.humanite.fr/le-monde-son-chroniqueur-esclavagiste-583585

      "Les joies de l’écriture automatique"
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/05/RIMBERT/52912

      La crème (avec modération) :

      Leparmentier : -"un SMIC trop élevé, des salaires qui progressent trop, des prud’hommes lents et imprévisibles, une Cour de cassation « rouge », une formation professionnelle gaspillée, des indemnités de chômage trop longues. Il faudrait que le marché du travail redevienne un marché, où l’on peut embaucher, licencier et retrouver un emploi rapidement"

      L’Huma : "(Leparmentier) appelle en renfort Patrick Artus, économiste en chef chez Natixis pour lui faire dire ceci sans autre précision : « le SMIC est à 63% du salaire médian. S’il était à 43%, ce qui correspond à la moyenne internationale, on augmenterait de moitié l’emploi non qualifié"

      David Victoroff (V.Actuelles) : "en appellent au contraire à notre courage pour nous inciter à davantage de sacrifices. Parmi ceux-ci, Huw Pill, chef économiste de Goldman Sachs, suggère une solution radicale : « La France devrait réduire sa moyenne salariale d’environ un tiers »" ; " En suggérant une diminution de la masse salariale d’un tiers, l’économiste ne fait que constater la nécessité de remédier à la perte de compétitivité de l’économie française."

      DIPLO Facebook
      https://www.facebook.com/lemondediplo/photos/a.102820101687.103444.34398236687/10153687405141688/?type=3&theater
      https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/14192678_10153687405141688_6697813388961258313_n.png?oh=fc
      Oups ! => http://zinc.mondediplo.net/messages/4352#message10163
      http://zinc.mondediplo.net/messages/12237

      Le « journalisme post-politique » éparpillé façon puzzle par Frédéric Lordon - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Le-journalisme-post-politique-eparpille-facon
      Politique post-vérité ou journalisme post-politique ?, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 22 novembre 2016)
      http://blog.mondediplo.net/2016-11-22-Politique-post-verite-ou-journalisme-post

      "Tout y est, et notamment que « la presse » ne se reconnaît aucune responsabilité depuis vingt ans dans la consolidation idéologique des structures du néolibéralisme, qu’elle n’a jamais réservé la parole à ceux qui en chantaient les bienfaits, qu’elle n’a jamais réduit à l’extrême-droite tout ce qui, à gauche, s’efforçait d’avertir de quelques inconvénients, de la possibilité d’en sortir aussi, qu’elle n’a jamais fait de l’idée de revenir sur le libre-échange généralisé une sorte de monstruosité morale, ni de celle de critiquer l’euro le recommencement des années trente, qu’elle n’a jamais pédagogisé la flexibilisation de tout, en premier lieu du marché du travail, bref qu’elle n’a jamais interdit, au nom de la « modernité », du « réalisme » et du « pragmatisme » réunis, toute expression d’alternative réelle, ni barré absolument l’horizon politique en donnant l’état des choses comme indépassable — oui, celui-là même qui produit de la Rust Belt dans tous les pays développés depuis deux décennies, et fatalement produira du Trump avec. Mais non, bien sûr, la presse n’a jamais fait ça."

      "On sait qu’on se rapproche de ces points lorsque, résultat nécessaire de la prohibition des différences, la confusion s’accroît, nourrie par le commentaire médiatique, lui-même de plus en plus désorienté"

      –Les enseignants aux bons soins du patronat, par Renaud Lambert & Sylvain Leder (Le Monde diplomatique, novembre 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/11/LAMBERT/56790
      #UE #Grèce #Lobbying #Conflits_d'intérêts

      "les enseignants ne seront pas seuls : « En complément de votre action, l’entreprise a une contribution majeure à apporter pour défendre et illustrer les bienfaits de l’Europe, qui n’est pas seulement un projet économique, mais bel et bien un projet politique, un projet de société. » Lequel ? Il faudra le déduire des mérites de Bruxelles célébrés à la tribune. Ainsi, son intervention auprès de la Grèce aurait, selon le directeur du Trésor à la Commission, M. Benjamin Angel, démontré la capacité de l’Union à la « solidarité »"

      "[...]quand on se plaint de la façon dont l’école fait les yeux doux aux patrons, on s’entend répondre : “Il faut bien préparer les enfants au monde de l’entreprise ! Vous, vous ne créez que des chômeurs”, comme nous l’a répliqué l’ancien directeur de l’académie de Paris, Claude Michelet, il y a deux ans. »"

      "De retour dans l’amphithéâtre, on retrouve la préoccupation des intervenants pour l’Europe. Une Europe menacée par « la recrudescence de la menace terroriste, la montée des populismes et des discours protectionnistes », selon M. Huillard, qui met tous ces « dangers » sur un pied d’égalité"

      "Son unique échec ? L’Europe politique. Car le Vieux Continent souffrirait d’un excès de démocratie. L’eurodéputée Sylvie Goulard s’en amuse"

      Heureux les pauvres (Le Monde diplomatique, septembre 2017)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2017/09/A/57882
      #Allemagne #Sociaux-Démocrates

      « Nous fournissons aux employeurs un matériel humain bon marché. »

      Sur France 2, le JT a 70 ans et tous les talents - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/sur-france-2,-le-jt-a-70-ans-et-tous-les-talents,n6295731.php

      Des élus de droite ne veulent pas de Greta Thunberg à l’Assemblée
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/07/22/des-deputes-de-droite-protestent-contre-la-venue-de-greta-thunberg-a-l-assem

      "Liaisons dangereuses avec Taubira" : Plainte d’Anticor contre Le Figaro - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2015-11-10/Liaisons-dangereuses-avec-Taubira-Plainte-d-Anticor-contre-Le-Figaro

      Juste pour rire :

      #Le_Figaro veille à la "transparence", et contre "la confusion des genres". Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, se serait quant à lui fait le défenseur du principe de séparation des pouvoirs (oui, oui).

      Le foutage de gueule du Figaro - Le Petit Journal du 11/11 - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1329463
      (à partir de 30mn)

      "Cris de joie dans le 93" : encore une intox...
      http://www.marianne.net/cris-joie-93-encore-intox-100238061.html

      « Je n’ai pas de source personnelle, c’est un tweet d’un journaliste de Montpellier », explique de son côté @luciole4064, auteur de messages similaires. Ce journaliste, Alexandre Mendel, qui a notamment collaboré à Valeurs actuelles, a en effet tweeté ce message à 23h46 : « cris de joie dans les banlieues du 94 (Vitry, Ivry...) et du 93 ». A-t-il entendus lui-même ces fameux « cris de joie » ? Peu probable, puisqu’il habite à Montpellier, comme indiqué sur son profil Twitter. Contacté, il n’a pas répondu à nos sollicitations.

      Valeurs Actuelles porte plainte contre les aides à la presse françaises | EurActiv.fr
      http://www.euractiv.fr/sections/societe-de-linformation/valeurs-actuelles-porte-plainte-contre-aides-la-presse-francaises

      -"Deux conditions : ne pas dépasser les 300.000 exemplaires et ne pas avoir été condamné pour racisme, antisémitisme ou incitation à la haine ou à la violence au cours des cinq dernières années." ;
      –"Le groupe Valmonde, éditeur de Valeurs Actuelles, a adressé lundi « une plainte formelle » contre la France « pour aide d’État incompatible avec le Traité de l’Union européenne », et qui causerait un « préjudice grave, massif et immédiat » à l’hebdomadaire." ;
      –"Cette aide d’État « procure un avantage sélectif à certaines entreprises » et « faussera gravement la concurrence du fait de la fragilité du secteur de la presse politique », selon la lettre envoyée par Valmonde au commissaire à la concurrence, la Danoise Margrethe Vestager."

      Sur les aides à la presse, «  Valeurs actuelles  » s’oppose à Fleur Pellerin. Par Alexis Delcambre et Alexandre Piquard
      http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/11/20/fleur-pellerin-et-valeurs-actuelles-s-opposent-sur-le-terrain-des-aides-a-la

      -"Le fait que ce renforcement des aides directes ne touche pas les titres ayant fait l’objet de condamnation a fait rapidement réagir. Mardi 17 novembre, Valeurs actuelles s’en est pris au système d’aide dans sa globalité en indiquant avoir « adressé une plainte formelle contre la France pour aide d’Etat incompatible avec le Traité de l’Union européenne dans le secteur de la presse d’information politique et générale de diffusion nationale »." ;
      –"le ministère rappelle que cette aide au pluralisme ne représente qu’une faible partie de l’ensemble des aides directes et indirectes (via les aides postales notamment). En 2014, un titre d’extrême droite comme Présent a touché 362 745 euros d’aides au total (dont 226 888 euros d’aides directes). Valeurs Actuelles a touché 961 026 euros d’aides à son transport postal mais zéro aide directe. Minute et Rivarol n’ont rien touché."

      Pellerin veut priver Valeurs actuelles et Minute d’aides à la presse. Louis Hausalter
      http://www.marianne.net/pellerin-veut-priver-valeurs-actuelles-minute-aides-presse-100237730.html

      Le Point, canard anti-système, a trouvé son poulain révolutionnaire. (C’est le 1er avril tous les jours avec certains).
      La bibliothèque - Le Point
      http://www.lepoint.fr/versions-numeriques

      Emmanuel Macron, star d’un « événement » organisé par Challenges et Sciences et Avenir - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Emmanuel-Macron-star-d-un-evenement-organise-par

      Le candidat des #Médias, par Marie Bénilde (Le Monde diplomatique, mai 2017)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2017/05/BENILDE/57494
      #Novlangue #Discours_orthodoxes

      "Après « La bombe Macron » en septembre 2014, L’Express inaugurait sa nouvelle formule, en mars 2016, avec ce titre : « #Macron : “Ce que je veux pour 2017” ». « C’est lui qui incarne le plus l’esprit de réforme en France aujourd’hui, avec modernité », insistait Christophe Barbier"

      "Le Point a multiplié les couvertures : « Et pourquoi pas lui ? », « L’homme qui dérange »"

      "Mais l’avantage accordé par la presse à M. Macron tient moins à ce qui se dit qu’à ce qui se tait. Dans le domaine des « affaires » — les 120 000 euros de frais de bouche à Bercy, l’impôt sur la fortune ou l’évaluation de son patrimoine révélés par Le Canard enchaîné"

      Pour Emmanuel Macron, la télé cultive sa déférence - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/pour-emmanuel-macron-la-tele-cultive-sa-deference,157896.php

      "« Le politique s’est exprimé, progressiste, social et libéral en même temps. » Ça, c’est fait. « Mais l’homme reste une énigme. » La politique ayant été évacuée d’une phrase, parlons maintenant du vrai sujet : sa personnalité."

      Et c’est ainsi qu’Emmanuel Macron est grand - Ma vie au poste - Télérama.fr #Vidéos
      http://television.telerama.fr/television/et-c-est-ainsi-qu-emmanuel-macron-est-grand,157961.php

      Choose France et make #Macron great again - Télévision - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/television/choose-france-et-make-macron-great-again,n5454865.php

      "« Parce qu’Emmanuel Macron entame les réformes dont le monde entier rêvait pour la France. »"

      "Emmanuel Lechypre célèbre « un atout majeur, notre crédit impôt recherche qui attire tous les chercheurs"

      "Pas plus que BFMTV, David Pujadas ne mentionne ces généreuses subventions"

      "« La France devient une place financière, l’industrie du capital risque a levé plus de fonds en France qu’au Royaume-Uni. »"

      "Laurence Parisot conseille : « Allez regarder ce qui se passe ailleurs, et surtout en Chine. L’intelligence artificielle, c’est en Chine qu’elle se fait. » « Et elle est déjà utilisée dans les rues de Pékin, abonde Dominique Seux, puisqu’il y a de la reconnaissance faciale à peu près partout… Ça va très vite ! »"

      "« pdg mondial du constructeur. A ses yeux, l’élection d’Emmanuel Macron a changé la donne ». « C’est beaucoup mieux, Hollande était quand même un socialiste style ancien."

      "« On s’emballe, tempère Laurence Parisot. Il faut raison garder. » Ouf, la voix de la raison. « J’insiste. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Sur le plan des compétences, de l’employabilité… Si on se compare à l’Asie… »"

      " « … Avec des allègements spécifiques de cotisations sociales voire d’impôts pour les plus hauts dirigeants qui s’installent. » Chouette, ça fera d’autant plus de ruissellement dans notre paradis (fiscal)"

      "Elle salue toutefois la « modernité » d’Emmanuel Macron : « “Make the planet great again” a été un coup de booster fantastique. »"

      "stabilité politique, un président qui fait mouvement, le leadership sur les questions de demain, les questions climatiques"

      –Donc, avant le second tour, vote blanc ou abstention = vote FN de gros facho-collabo : appel à "faire barrage". 

      Puis ensuite, sous la plume de

      , vote Macron = vote d’adhésion à l’UE.

      –Adhérez au Mouvement On prend les mêmes (ficelles) et on recommence ! *

      *une consommation excessive peut entraîner des effets officiellement indésirables et totalement inédits, telle qu’une montée du FN ou d’un vilain dérivé après quelques années d’accoutumance.

      Notre dernière collection en question :

      Coulisses de Bruxelles - L’élection de Macron tranche la question européenne - Libération.fr
      http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2017/05/09/lelection-de-macron-tranche-la-question-europeenne

      « Réduire cette élection à un vote anti-Front national, ce qu’il fut aussi, serait une erreur : c’était aussi un plébiscite en faveur d’une France européenne. »

      « Si Jean-Luc Mélenchon, qui a l’europhobie en partage avec le FN (même si elle plus discrète), avait été qualifié pour le second tour face à Macron, le résultat aurait sans doute été le même, n’en déplaise à ses lieutenants. »

      « Et le triomphe du plus européen des candidats, celui en qui tous les commentateurs voyaient une bulle prête à éclater le confirme. Les Français ont massivement (c’est l’un des présidents les mieux élus de la Ve République) rejeté le Frexit qui, ils l’ont bien compris, était un saut dans le vide. »

      « la question européenne est tranchée en France et bien tranchée. »

      –Déstockage, tout doit partir !!
      Cette semaine, le doigt tremblant et le regard indigné d’un pompier-pyromane, ou "résistant", de la première heure :
      (sous forme d’un recyclage copier/coller conforme au label vert de l’actu promouvant la circulation circulaire des commandements orthodoxes au sein de circuits (très) courts, en tout cas plus que ce greenwashing d’artifice) http://zinc.mondediplo.net/messages/11330#message14039 )

      –Le Mediascope » (Vidéo) Canal + « Il faut une nouvelle république » Clémentine Autin ( Grand Journal)
      http://lemediascope.fr/video-canal-il-faut-une-nouvelle-republique-clementine-autin-grand-jour

      De mémoire :
      Dans le contexte de "l’affaire" Cahuzac, C.Autain affirme qu’il ne s’agit pas, contrairement à ce que certains disaient (sur le plateau ?) d’un fait isolé mais qu’il s’agit d’un problème plus large qui appelle à un changement d’institution (VIème République ?). Duhamel agite alors son doigt accusateur (faisant ici office de crocs des chiens de garde) dans sa direction en lui faisant les gros yeux et l’accuse de tenir le discours du FN.
      Personnellement, je ne me souviens pas avoir entendu le FN remettre en question la Vème République et son côté monarchie de droit divin, c’est à dire son fonctionnement sur le mode de l’homme ou de la femme providentiel(lle).
      A en croire cette séquence, tout ce qui remet en cause l’ordre institutionnel (et bien souvent il en va de même pour l’ordre économique) existant est assimilable à un discours FN. Cela confère donc à ce dernier le monopole de toute contestation du conservatisme ou de l’orthodoxie => l’attitude de Duhamel est une campagne en faveur du FN qu’il prétend combattre.

      Le Monde d’Arnaud Leparmentier macronise la démocratie - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Le-Monde-d-Arnaud-Leparmentier-macronise-la

      « Malheur à qui oserait prétendre que les vingt et quelque millions d’électeurs ayant glissé un bulletin Macron dans l’urne n’étaient pas tous convaincus par son projet européen qui, il est vrai, entérine le Traité. »

      L’investiture de “Chéri” et “Bibi”, une “épopée romanesque” (mais pas sexiste) - Ma vie au poste - Télérama.fr #Idiocracy
      http://television.telerama.fr/television/l-investiture-de-cheri-et-bibi-une-epopee-romanesque-mais-pas-se 

      « On franchit un stade supplémentaire dans la modernisation »
      « Maryse Burgot pour décrypter cette image en direct de la cour de l’Elysée. »
      « Le huitième président de la Ve République qui fait la bise à Anne Hidalgo, c’est une information. »

      Edouard Philippe, un boxeur barbu et “un véritable espoir pour les Français” - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/edouard-philippe-un-boxeur-barbu-et-un-veritable-espoir-pour-les

      "Gilles Bouleau, qui accueille le Premier ministre en plateau. « Parmi vos passions, il y a la boxe, trois entraînements par semaine. Vous savez que Manuel Valls a aménagé une salle de boxe à Matignon, vous allez continuer ? Par ailleurs et dans tous les sens du terme, est-ce que vous êtes prêt à prendre des coups ? »"

      « Incarner le renouveau » : programme politique ou marotte journalistique ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Incarner-le-renouveau-programme-politique-ou

      Quand l’AFP étouffe des informations gênantes pour le nouveau pouvoir (SNJ-CGT) - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Quand-l-AFP-etouffe-des-informations-genantes

      Appel au don : pour abréger les souffrances de cet éditocrate en phase terminale de ridicule, donnez.
      Mélenchon, Ruffin, Corbière et Autain... Les nouvelles stars de l’Assemblée nationale - Challenges.fr
      https://www.challenges.fr/politique/melenchon-ruffin-corbiere-et-autain-les-nouvelles-stars-de-l-assemblee-na

      « Parce que la France insoumise est aujourd’hui la seule force capable, dans la France d’aujourd’hui, de fédérer les mécontents de l’ancien monde, souverainistes et populistes, immobilistes et anticapitalistes, et les mener au pire du » jusqu’au boutisme ""

      (de loin ma préférée =>)
      « Remarquant un drapeau européen trônant là, aux côtés du drapeau tricolore, le nouveau député n’a pu s’empêcher de dénoncer ce beau symbole de l’union entre les peuples d’Europe »

      « Le drapeau européen, ce n’est pas la vierge Marie, c’est 70 ans de paix. »

      « le virage souverainiste touchant à l’identitaire nationaliste n’était pas une illusion née des étranges ambiguïtés de la post-campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, entre refus d’appeler à voter clairement pour Emmanuel Macron et fausse hostilité à Marine Le Pen »

      « On devine le spectacle d’avance. Les séances de question au gouvernement vont tourner au bêbête-show. La démocratie représentative sera dénigrée. »

      Alerte : les Insoumis annexent la télé ! - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/chroniques/2017-06-23/Alerte-les-Insoumis-annexent-la-tele-id9989

      Bonne nouvelle : Emmanuel Macron ne fait pas de politique - Télévision - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/television/bonne-nouvelle-emmanuel-macron-ne-fait-pas-de-politique,n5629900.php
      #Novlangue #Discours_orthodoxes

      "« J’attends de vous que vous soyez des entrepreneurs de l’État, dit le président. Le mot d’entrepreneur ne se réduit pas à l’entreprise. C’est le fait de faire. » Faire quoi, au fait ? Qu’importe. Devant le Conseil d’État : « La performance ne saurait être un tabou du service public. » Quelle performance, et mesurée comment ?"

      "« Gilles Le Gendre, ex-entrepreneur et député de la majorité, revendique une culture du résultat au nom de l’efficacité. » Efficacité à faire quoi, mesurée comment ? Le député m’éclaire. « Une entreprise qui se transforme, elle explique qu’elle va mettre le client au centre. » Et le salarié au pas. « Nous devons nous inspirer de ça. » Puisque le privé est synonyme d’efficacité, appliquons au public les principes de concurrence, d’audit, de flexibilité, de sous-traitance, pardon, d’externalisation, pardon, d’outsourcing."

      "« Emmanuel Macron emporterait en politique certains codes et usages de l’entreprise et notamment plus de pragmatisme. » Ah, le pragmatisme ! Et le bon sens, aussi, n’est-ce pas ?"

      "« Ruth, à quel moment vous êtes vous dit que ce personnage entrait dans votre radar politique ? », demande Jean-Baptiste Boursier à Ruth Elkrief lors du débat qui suit la diffusion inédite du documentaire-choc. « En juillet 2016, pendant les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, à sa manière de saluer avec application tous les gens autour de moi », se flatte la journaliste, sans préciser qu’elle n’y était pas pour BFMTV mais pour effectuer un ménage."

      "moi je ne fais pas de politique ». Mais bien sûr. Philippe Besson est écrivain et, même s’il « parle politiquement parlant » pendant une heure dans un talk-show politique, il ne fait pas de politique. Pas plus que Ruth Elkrief, Laurent Delahousse… ou Emmanuel Macron."

      Les éditocrates éblouis par Macron... et en rage contre les gilets jaunes - Acrimed | Action Critique Médias
      https://www.acrimed.org/Les-editocrates-eblouis-par-Macron-et-en-rage

      David Pujadas stupéfait : les conclusions du Grand Débat sont “macronistes” - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/david-pujadas-stupefait-les-conclusions-du-grand-debat-sont-macronistes,n62
      « Grand débat », grosses malhonnêtetés - Mémoire des luttes
      http://www.medelu.org/Grand-debat-grosses-malhonnetetes
      Grand débat : une contribution sur deux a été zappée
      https://lesjours.fr/obsessions/gilets-jaunes/ep37-grand-debat-arnaque

      Guillaume Peltier (LR) et « l’augmentation des salaires de 20% » : désinformation à l’AFP. par Pauline Perrenot, mercredi 28 avril 2021
      https://www.acrimed.org/Guillaume-Peltier-LR-et-l-augmentation-des

      Cravate. Par Sophie de Menthon | #Valeurs_actuelles (lien obsolète)
      http://www.valeursactuelles.com/cravate-50662

      Nicolas Sarkozy part à la (re) conquête des Français | Valeurs actuelles
      http://www.valeursactuelles.com/politique/nicolas-sarkozy-part-a-la-re-conquete-des-francais-58402

      « Urgence. Alors que les sondages placent de plus en plus haut le candidat à la primaire de la droite Alain Juppé, le président des Républicains Nicolas Sarkozy, a décidé de partir à la rencontre des Français. »

      VALEURS ACTUELLES N°4128 - Anciens Numéros
      http://abo.valeursactuelles.com/anciens-numeros/valeurs-actuelles-n-4128.html

      Torchon toujours prompt à défendre le p’tit peuple :
      VALEURS ACTUELLES N°4129 - Anciens Numéros
      http://abo.valeursactuelles.com/anciens-numeros/valeurs-actuelles-n-4129.html
      VALEURS ACTUELLES N°4133 - Anciens Numéros
      http://abo.valeursactuelles.com/anciens-numeros/valeurs-actuelles-n-4133.html

      Yves de Kerdrel ن sur Twitter : "Sûrement un pur hasard : au moment où #Sarkozy remonte dans les sondages le voilà mis en examen. La précipitation des juges est suspecte...!"
      https://twitter.com/ydekerdrel/status/699683510521589760

      Quand « Valeurs actuelles » fabrique des scènes de guérilla dans les quartiers - La Voix du Nord
      http://www.lavoixdunord.fr/54277/article/2016-10-04/quand-valeurs-actuelles-fabrique-des-scenes-de-guerilla-dans-les-quarti

      "Quant à l’expression « guérilla urbaine », on invite Valeurs Actuelles à se rapprocher des correspondants de guerre qui ont écumé la Colombie des FARC ou le Liban du Hezbollah pour se faire expliquer ce qu’est une guérilla."

      "Enfin, pour la photo, La Voix du Nord a publié une photo d’archives des pompiers en intervention place Verlaine à Arras. Rien à voir avec la photo du magazine, faite par l’AFP à Paris en juin lorsqu’un véhicule de la RATP et des Autolib avaient été incendiés place de la République. D’ailleurs, au fait, où est-il question de véhicule brûlé place Verlaine dans l’article ? Nous cherchons encore le lien entre le texte et la photo."

      Cette info est bidon, Valeurs Actuelles, RT et 7sur7 manipulent l’information #Journalisme
      http://nordpresse.be/cette-info-bidon-valeurs-actuelles-rt-7sur7-manipulent-linformation-journ

      VA, "les médias" et les "sondages" : VALEURS ACTUELLES N°4175 - Anciens Numéros
      http://abo.valeursactuelles.com/anciens-numeros/valeurs-actuelles-n-4254.html
      “Sausage party” : le dessin-animé trash et vulgaire doit-il être retiré des cinémas ? | Valeurs Actuelles
      http://www.valeursactuelles.com/sausage-party-le-dessin-anime-trash-et-vulgaire-doit-il-etre-retir

      C’est dans l’ire, sur France 5 | Le Club de Mediapart
      https://blogs.mediapart.fr/fabrice-arfi/blog/290916/c-est-dans-l-ire-sur-france-5
      Financement libyen : un journaliste de « Mediapart » révèle l’ignorance de Catherine Nay - Libération
      http://www.liberation.fr/direct/element/financement-libyen-un-journaliste-de-mediapart-revele-lignorance-de-cathe

      Jean-Pierre #Elkabbach au service de Laurence Parisot. Par Blaise Magnin - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Jean-Pierre-Elkabbach-au-service-de-Laurence-Parisot

      L’interrogatoire de trois syndicalistes par Jean-Pierre Elkabbach (avec vidéo). Par Henri Maler, Naïma Benhebbadj, Yannick Kergoat - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/L-interrogatoire-de-trois-syndicalistes-par-Jean-Pierre-Elkabbach-avec-vide
      #Europe_1

      « Xavier Beulin, vous êtes, pieds et mains liés, du côté des industriels ». Gaspard D’Allens
      http://www.reporterre.net/Xavier-Beulin-vous-etes-pieds-et-mains-lies-du-cote-des-industriels
      #Agriculture #Lobbying

      "« Face à toute nouvelle tentative de Zad, on n’attendra pas les forces de l’ordre, on ira nous-mêmes les déloger », a déclaré Xavier Beulin, président du groupe agro-industriel Avril et président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles)."

      Hâte de voir la teneur de la prochaine interview du dirigeant de la FNSEA par Jean-Pierre Elkabbach.
      (Indice ? Le grand rendez-vous du 22/02/2015 par Jean-Pierre ELKABBACH - Replay - Europe 1
      http://www.europe1.fr/mediacenter/emissions/le-grand-rendez-vous/sons/le-grand-rendez-vous-xavier-beulin-2380211)
      Autres indices =>> http://zinc.mondediplo.net/messages/4161#message18455

      De la neutralité :
      TF1 et France 2 au secours des mal-aimés de la police - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/TF1-et-France-2-au-secours-des-mal-aimes-de-la

      Evo Morales « corrompu » : François Lenglet ne ment pas, c’est la vérité qui se trompe. par Jean Pérès - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Evo-Morales-corrompu-Francois-Lenglet-ne-ment-pas

      Interpellations Veilleurs / Loi Travail : une intox d’Eric Brunet (Libé/Marianne) - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-05-19/Interpellations-Veilleurs-Loi-Travail-une-intox-d-Eric-Brunet-Libe-M

      Manifestation de la police : les chaînes d’info co-écrivent l’histoire avec les syndicats de policepar Pauline Perrenot, lundi 24 mai 2021
      https://www.acrimed.org/Manifestation-de-la-police-les-chaines-d-info-co

      Sur LCI, André Bercoff vent debout contre les éoliennes, Nicolas Doze rayonnant pour le nucléaire
      https://www.telerama.fr/ecrans/sur-lci-andre-bercoff-vent-debout-contre-les-eoliennes-nicolas-doze-rayonna

      https://www.monde-diplomatique.fr/2021/07/RIMBERT/63257Poussée d’encensoir, retour d’ascenseur

      Aux oblats qui lui doivent tout, #BHL pardonnera tout. À l’été 2019, L’Express (26 août) révélait le passé négationniste et raciste de l’écrivain Yann Moix. Collaborateur dans les années 1990 d’un fanzine antisémite, l’actuel chroniqueur de l’émission « Balance ton post ! » sur C8 s’amusait à faire le salut nazi dans un camp de concentration. « La Shoah nous mettait en verve ! », explique-t-il (Paris Match, 20 mai 2021). D’ordinaire prompt à disqualifier ses adversaires idéologiques en leur collant sans le moindre fondement l’étiquette d’antisémites (2), BHL avait cette fois pris la plume pour accorder son « pardon » à l’ex-admirateur d’Adolf Hitler. « Il est juste, jugeait-il, de lui tendre loyalement la main

    • Idiocracy et foutages de gueule en vrac

      –Bernard Tapie revient en politique
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/12/20/bernard-tapie-revient-en-politique-et-veut-contrer-le-front-national_4835339

      "Motivé par « le résultat des régionales » qu’il perçoit comme « un signal d’alarme » pour « tous ceux qui ont l’envie et la compétence d’apporter des réponses aux problèmes du pays », il veut « faire quelque chose » contre le Front national" ; "Il détaille ainsi dans le JDD son « plan Tapie 2016 » dont la mesure phare est justement l’« interdiction du chômage des jeunes », financée « en réinvestissant tous les fonds actuellement engloutis dans des formations et programmes inefficaces »." ; "L’annonce de son retour intervient alors que la justice l’a tout récemment condamné à rembourser l’argent reçu à la suite d’un arbitrage privé dans le cadre de son contentieux avec le Crédit lyonnais."

      –Karl Lagerfeld : Son étonnante déclaration sur la situation en #Grèce ! | Non Stop People
      http://www.non-stop-people.com/actu/mode/karl-lagerfeld-son-etonnante-declaration-sur-la-situation-en-grece-

      (déclaration filmée à retrouver)

      « Les Grecs ont triché pour entrer dans l’Europe et, maintenant, ils se voient comme des victimes. Non mais, ça va bien ! »

      Karl Lagerfeld soupçonné d’avoir soustrait 20 millions d’euros au fisc, selon « L’Express »
      http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/01/06/karl-lagerfeld-soupconne-d-avoir-soustrait-20-millions-d-euros-au-fisc-selon

      Guy Roux : Serge Aurier "devrait aller en prison"
      http://www.europe1.fr/sport/guy-roux-aurier-devrait-aller-en-prison-2668641

      Compte en Suisse : Guy Roux est « en règle avec le fisc français »
      http://sport24.lefigaro.fr/le-scan-sport/2016/02/18/27001-20160218ARTFIG00092-guy-roux-je-suis-en-regle-avec-le-fisc-fr

      « Je ne souhaite pas exposer mes affaires privées en public », nous a-t-il confié vendredi matin avant d’ajouter « Je suis tout à fait en règle avec le fisc français. »

      Comment UBS Suisse a orchestré un vaste système d’évasion fiscale en France. Par Simon Piel, Fabrice Lhomme et Gérard Davet
      En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/evasion-fiscale/article/2016/02/17/comment-ubs-suisse-a-orchestre-un-vaste-systeme-d-evasion-fiscale-en-france_
      http://www.lemonde.fr/evasion-fiscale/article/2016/02/17/comment-ubs-suisse-a-orchestre-un-vaste-systeme-d-evasion-fiscale-en-france_
      #Fraude fiscale #Finance

      "Alors que l’ex-entraîneur de football Guy Roux, qui a fini par rapporter en France 3,1 millions d’euros, est considéré par le fisc comme ayant eu un rôle « actif » dans la dissimulation de ses avoirs. Contactés par Le Monde, tous disent être désormais en règle avec le fisc français."

      Affaire UBS : Guy Roux et Lizarazu avaient des millions d’euros cachés en Suisse | Economie - lesoir.be
      http://www.lesoir.be/1125355/article/economie/2016-02-18/affaire-ubs-guy-roux-et-lizarazu-avaient-des-millions-d-euros-caches-en-suiss

      "L’ancien entraîneur de football Guy Roux est quant à lui considéré comme un fraudeur « actif ». Celui-ci a intentionnellement caché 3,1 millions d’euros sur un compte UBS, qu’il a ensuite rapatrié en France."

      #Fraude/ évasion_fiscale
      Depardieu ne veut pas payer d’impôts "à des cons qui pensent qu’ils font le bien"
      https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/depardieu/la-france-est-devenue-une-petite-chose-dont-on-ne-parle-plus-selon-depa

      Il estime que l’Etat "n’a pas besoin de politicien à [sa] tête". "Ce qu’il nous faut, c’est un grand gestionnaire, un grand VRP qui nous représente à l’étranger", un rôle dans lequel excelle Nicolas Sarkozy, selon Gérard Depardieu. L’ancien président "a trouvé la paix avec Carla, 

      –Accueil | La Gauche Moderne
      http://www.lagauchemoderne.com

      Valls juge « absurde » le « ni droite ni gauche » du nouveau mouvement de Macron
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/04/07/le-nouveau-mouvement-d-emmanuel-macron-salue-par-le-medef-et-a-droite_489772

      "Emmanuel Macron a espéré, mercredi, parvenir à « construire quelque chose d’autre », à « essayer d’avancer » face aux « blocages de la société ». Pour ce faire, il a précisé que son mouvement serait « ouvert », « pas à droite, pas à gauche »."

      #Novlangue
      L’occasion de poster cette prestation de T.Guénolé, sans commentaire (à partir de (5mn 50s) :
      La communication politique a-t-elle tué la politique ? (2/6) - Ce soir (ou jamais !) - 11/04/2014 - vidéo Dailymotion
      http://www.dailymotion.com/video/x1np53m_la-communication-politique-a-t-elle-tue-la-politique-2-6-ce-soi

      Le changement, c’est maintenant ! Clip Officiel François Hollande - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=HYlKhpWVQ5Y

      Lettre aux familles nobles des 7 royaumes | Gouvernement.fr
      http://www.gouvernement.fr/lettre-aux-familles-nobles-des-7-royaumes

      La "loi Travail" vous parle sur Twitter - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-02-25/La-loi-Travail-vous-parle-sur-Twitter-id19695

      Seine-Saint-Denis : l’UDI parodie "Game of Thrones" pour un clip de campagne
      http://www.rtl.fr/actu/politique/seine-saint-denis-l-udi-parodie-game-of-thrones-pour-un-clip-de-campagne-7769459

      Avec "Hé oh la gauche !", Stéphane Le Foll veut défendre le bilan de François Hollande
      http://www.huffingtonpost.fr/2016/04/24/stephane-le-foll-bilan-francois-hollande-politique_n_9767614.html

      Prochains slogans, "Si tu votes #PS, t’auras un Kinder !", "Avac Sarko, la France c tro bo !" ?

      Du moisi à Béziers par Politis | Politis
      http://www.politis.fr/articles/2016/06/du-moisi-a-beziers-34816

      "Robert Ménard a profité de l’occasion pour lancer son mouvement « Oz ta droite ! »"

      –Bruno Le Maire fait le show - Le Petit Journal du 07/03 - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1369862

      #Les_Républicains chez Gilles Bouleau - Le Petit Journal du 09/03 - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1370555
      #UMP_LR
      La jeunesse Sarkosienne - Le petit Nicolas Sarkozy illustré
      https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1736005566611696&id=1462975137248075

      http://zinc.mondediplo.net/messages/10802#message16143
      UE :
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3645#message17611
      http://zinc.mondediplo.net/messages/14296

      Nouvelle Gauche : pourquoi le groupe PS ne s’appelle plus socialiste ? - Le Point
      http://www.lepoint.fr/politique/nouvelle-gauche-pourquoi-le-groupe-ps-ne-s-appelle-plus-socialiste-27-06-201
      Franck Riester nommé co-président du groupe des « constructifs » au côté d’un UDI
      http://www.lefigaro.fr/politique/2017/06/27/01002-20170627ARTFIG00142-franck-riester-nomme-co-president-du-groupe-des-c
      Avec Le Maire, le "renouveau, c’est Bruno" à Bercy
      http://www.europe1.fr/politique/avec-le-maire-le-renouveau-cest-bruno-a-bercy-3333698
      et aussi

      « Gérald Darmanin, [...] ministre de l’Action et des Comptes publics. »

      http://www.lesrepliques.com/photo/art/default/17352483-21863119.jpg?v=1506583911

      http://www.lesrepliques.com/photo/art/default/17392014-21894140.jpg?v=1506781047
      http://www.lesrepliques.com/La-tribune-de-Benoit-Hamon-contre-la-loi-de-securite-interieure_a2003.

      -[ ]
      Sport, gestion d’image :
      Solution éprouvée pour passer du statut de gros blaireau à celui de bienfaiteur : 1) Se rendre à un match de football 2)Se faufiler de manière à atteindre l’arbitre 3)Le bousculer 4)Clamer votre innocence et affirmer en avoir une preuve filmée quand bien même toues les images diffusées dans les médias prouvent le contraire (technique dite du foutage de gueule décomplexé) 5)Attendre la décision d’une sanction de la FFF 6) Attaquer la FFF pour avoir entravé votre parcours professionnel du fait de ladite sanction 7)Attendre que la FFF se décide à négocier puis à verser 20 000 euros aux Restos du Coeur 8)Faire un gros bras d’honneur aux gosses qui respectent les arbitres (faut vraiment être con pour avoir des principes de ce genre dans le milieu du foot)

      Affaire Leonardo : la FFF verse 20 000 € aux Restos - SO FOOT.com
      http://www.sofoot.com/affaire-leonardo-la-fff-verse-20-000-e-aux-restos-213924.html

      Joueur talentueux mais en quête de notoriété, vous désirez disposer de foules acclamant votre nom, s’arrachant votre maillot et réclamant votre transfert dans un plus grand club ? Solution simple et éprouvée agréée par le label "J’emmerde-le-monde" (qui prouve sa fiabilité chaque jour dans les secteurs politiques et médiatiques) : 1)Frauder le fisc alors que vous êtes millionnaire, de préférence dans un pays qui a subi la "crise" des subprimes et ses répliques de plein fouet (bonus si une partie de la population s’est faite expulsée de son domicile en raison de ses dettes envers un secteur bancaire renfloué par les deniers publics, bonus AAA si cette expulsion n’annule pas la dette des ménages mis à leur porte) 2)Négocier avec le fisc après que celui-ci ait ouvert une enquête 3)Commander un blason du label "J’emmerde-le-monde" et le faire coudre à la place de celui de votre club sur votre maillot 4)Faire un gros bras d’honneur à vos fans qui vous acclameront d’autant plus.

      Mascherano empêtré dans une affaire de fraude fiscale ?
      http://www.ecofoot.fr/mascherano-fraude-fiscale-253
      Justice - Une enquête pour fraude ouverte contre Javier Mascherano (Barça)
      http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Une-enquete-pour-fraude-ouverte-contre-javier-mascherano-barca/594485
      Justice - Javier Mascherano a accepté d’être condamné pour fraude fiscale
      http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Javier-mascherano-a-accepte-d-etre-condamne-pour-fraude-fiscale/626798
      Justice - Le procès pour fraude fiscale de Messi débutera le 31 mai
      http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Le-proces-pour-fraude-fiscale-de-messi-debutera-le-31-mai/626423
      #Bêtisier #Divers #Football #Fraude_fiscale

      –Taxe à 75 % : bataille d’arguments entre politiques et professionnels
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/10/31/bataille-d-arguments-sur-la-taxe-a-75-dans-le-foot_3506435_823448.html

      Joueurs moyens surpayés, même dans les grilles de salaires du football professionnel, clubs français incapables de battre des clubs comme Esbjerg, Limassol, l’Hapoel Tel-Aviv ou Nicosie (de mémoire) cette saison là, mais un mot d’ordre : cette taxe va nuire à la compétitivité des clubs français...

      Valenciennes épinglé dans un reportage de France 2 sur le transfert de Carlos Sanchez - France 3 Nord Pas-de-Calais
      http://france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/2013/09/12/valenciennes-le-vafc-epingle-dans-un-reportage-de-franc

      –L’émission de sport selon D8 :
      Qui a la plus grosse ? - TPMS - 07/01/2016 - D8 - La nouvelle grande chaîne
      http://www.d8.tv/d8-sport/pid8340-d8-touche-pas-a-mon-sport.html?vid=1348428
      #Idiocratie #Idiocracy #Médias_Idiocratie #Médias_Idiocracy

      –Jeter de l’huile sur le feu en instrumentalisant l’anti-racisme : Le Graet est bien dans la lignée de nombre de dirigeants crétins et abjects. Peut-être un trait d’époque.
      https://www.facebook.com/lequipedusoir/videos/993378684067844/?comment_id=993403167398729
      http://blog.mondediplo.net/2015-07-07-Le-crepuscule-d-une-epoque

      « Mais quand les cyniques manquent ce sont les imbéciles qui prolifèrent. Le néolibéralisme aura été leur triomphe : ils ont été partout. Et d’abord au sommet. »

      Bleus - Noël Le Graët juge « stupides » les attaques d’Eric Cantona contre Didier Deschamps
      http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Noel-le-graet-juge-stupides-les-attaques-d-eric-cantona-contre-didier-deschamps/684144

      L’arroseur arrosé.

      -"Le président de la FFF Noël Le Graët a qualifié de « stupides » les propos d’Eric Cantona, qui a accusé Didier Deschamps de ne pas avoir retenu Karim Benzema et Hatem Ben Arfa pour l’Euro 2016 en raison de leurs « origines nord-africaines »." ;
      –"Je ne peux pas imaginer un seul instant que les sélections sont faites en raison de critères qui ne sont pas sportifs », a-t-il ajouté au sujet de cette « attaque minable »."

      Propos minables, on est bien d’accord, et dangereux même.

      Bon, apparemment les cons aussi volent en escadrilles. Après Eric The minable, Jamel (très malheureusement), c’est maintenant Benzema qui montre toute sa classe (http://www.francetvsport.fr/football/euro/euro-2016/propos-de-benzema-noel-le-graet-soutient-didier-deschamps-337711). Petits rappels :

      Benzema n°1 malgré le fait d’avoir abandonné l’équipe en plein match de coupe du monde,

      France - Nigeria (2-0), les notes : Avec ce Valbuena, il ne peut rien leur arriver - Coupe du monde 2014 - Football - Eurosport
      http://www.eurosport.fr/football/coupe-du-monde/2014/france-nigeria-2-0-les-notes-avec-ce-valbuena-il-ne-peut-rien-leur-arriver_sto4308949/story.shtml

      « Agaçant et désinvolte à gauche. Benzema n’avait visiblement pas envie de jouer sur l’aile et il a tout fait pour le montrer. Il ne s’est pas contenté de rater tout ce qu’il entreprenait offensivement, il ne s’est jamais replié en défense laissant des boulevards à gauche et exposant Evra qui s’en est plaint à Deschamps à l’heure de jeu. Une attitude négative comme à ses plus sombres heures en Bleu. Son passage dans l’axe l’a complètement relancé notamment après cette combinaison parfaite avec Griezmann (69e) ou une tête vicieuse (79e) qui aboutit au corner victorieux. »

      Et un gros passage à vide, même s’il n’était pas le seul concerné, loin de là.

      Karim Benzema, 1010 minutes sans marquer en équipe de France entre 2012 et 2013 - Qualif. Coupe du monde 2014 2014 - Football - Eurosport
      http://www.eurosport.fr/football/world-cup-qualification-uefa/2014/karim-benzema-1010-minutes-sans-marquer-en-equipe-de-france-entre-2012-et-2013_sto3684804/story.shtml

      Plus, évidemment, la "sextape" :
      La question (qui peut fâcher) du week-end - Deschamps soutient-il trop Benzema ? - France Football
      http://www.francefootball.fr/news/Didier-deschamps-soutient-il-trop-karim-benzema/642554

      Les manipulateurs comme Benzema ou Cantona font le jeu des racistes (des vrais, j’entends) bien plus qu’ils ne les combattent.
      Valeurs Actuelles et N.Morano doivent trépigner à l’idée de leurs prochaines sorties.

      –Affiche de DSK à Toulon : Mourad Boudjellal voulait « choquer les cons »
      http://www.20minutes.fr/sport/1116039-20130311-20130311-affaire

      "« Les femmes dont la préoccupation première aujourd’hui est de savoir qui est le successeur de Benoît XVI, ont pu évidemment être choquées ! Mais les autres non, j’en suis persuadé. Ce n’est que de l’amusement (…). Quand je pense à un truc amusant, je ne me soucie pas beaucoup de l’avis des cons. Sinon je ne ferais rien. Accessoirement, quand j’arrive à choquer un peu les cons, j’ai réussi ce que je voulais faire. »"

      Mourad Boudjellal : "Oui, le rugby français est raciste"
      http://www.sudouest.fr/2012/01/24/mourad-boudjellal-oui-le-rugby-francais-est-raciste-614287-773.php

      « Dans le rugby, je pense que tout ça (ses origines, ndlr) ne me donne pas la même respectabilité que d’autres présidents. J’en suis intimement convaincu », ajoute le président toulonnais qui dit avoir été victime d’"insultes racistes dans les stades" et recevoir « régulièrement du courrier dans lequel on (le) traite de ’sale Bougnoule’ ».

      Mercredi, le président de Toulon est convoqué devant la commission de discipline de la Ligue nationale de rugby (LNR), pour avoir parlé de « sodomie arbitrale » à la suite de la défaite de son équipe à Clermont (25-19) le 8 janvier. Il risque de 60 jours de suspension à la radiation.

      « Cette convocation démontre les limites du rugby (...). Pour moi, les gens qui sont choqués par le mot ’sodomie’ sont des vieux cons et je n’ai pas envie d’être un vieux con », affirme le dirigeant du RCT"

      RC Toulon : la charge misogyne de Boudjellal contre une journaliste de RTL
      http://www.leparisien.fr/faits-divers/rc-toulon-la-violente-charge-de-boudjellal-contre-une-journaliste-de-rtl-

      Avec ce genre d’"ennemis" dans le monde du sport, l’extrême droite n’a pas besoin de faire campagne.

      Ah oui, aussi, surtout en fait, dans Des Paroles et des Actes (de mémoire), pour apporter la contradiction à Marine Le Pen, David Pujadas n’a rien trouvé de plus intelligent que de faire appel à un personnage aussi crédible que le président du RCT.
      #Médias

      Et les Aulas, Labrune, Domenech, Courbis(-Montanier), Zidane(-Benzema)...

      Benzema à l’Euro ? Entre Zidane et Hollande, la France balance - BRP HD - Le sport, plein écran
      http://blog.lefigaro.fr/football/bruno_roger-petit/2016/01/zidane-a-deux-qualites.html

      « Maintenant, ce qui m’importe, c’est que je ne vois pas Karim plus préoccupé que cela lorsqu’il est sur le terrain »"

      Real Madrid : Zidane en a assez de l’affaire Benzema
      http://www.footmercato.net/breves/real-madrid-zidane-en-a-assez-de-l-affaire-benzema_171961

      « J’en ai marre. Lui encore plus. Il veut parler de foot, se concentrer sur ça, son travail au quotidien. Il ne manque pas grand-chose pour que l’on oublie cette affaire. Je l’espère ».

      –Bachelot, les caïds immatures et les gamins apeurés | Video MYTF1News | Wat.Tv
      http://www.wat.tv/video/bachelot-caids-immatures-gamins-2wknl_2exyh_.html
      Venant de l’UMP...

      –Plus léger :
      Contre la vidéo  : "L’universalité du football"

      Juventus adulte blanc noir - Decathlon
      https://www.decathlon.fr/juventus-adulte-blanc-noir-id_8363779.html
      https://www.decathlon.fr/media/836/8363779/big_48a267e28cd34a918a60191221ee0e18.jpg
      BUT STADIUM - Wesco Family
      http://www.wesco-family.fr/47215171-but-stadium.html?gclid=Cj0KEQjw2fLGBRDopP-vg7PLgvsBEiQAUOnIXHU
      http://www.wesco-family.fr/media/catalog/product/cache/2/small_image/100x100/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/4/7/47215_P_47215_P@P2@XL.jpg
      Location d’arbitres ? De stade ?

      La rupture de la continuité du jeu :

      Résultats Google Recherche d’images correspondant à http://www.toolito.com/wp-content/uploads/2014/12/pires-simulations-football-plongeon.jpg
      https://www.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fwww.toolito.com%2Fwp-content%2Fuploads%2F2014%2F12
      http://www.toolito.com/wp-content/uploads/2014/12/pires-simulations-football-plongeon.jpg

      Le romantisme, ces faits qui "font partie du foot" (et tant pis pour le http://img.fifa.com/mm/photo/worldfootball/general/70/02/48/700248_full-lnd.jpg)


      http://md1.libe.com/photo/111933-image-tv-de-la-main-de-thierry-henry-contre-l-irlande-le-18-novembr

      Mondial 2010, Brésil - Kaka expulsé ! - Goal.com
      http://www.goal.com/fr/news/758/coupe-du-monde-2010/2010/06/20/1986649/mondial-2010-br%C3%A9sil-kaka-expuls%C3%A9

    • #Idiocratie #Idiocracy #Médias_Idiocratie #Médias_Idiocracy

      Contre « le cirque politico-médiatique établi et sa logique de spectacularisation du monde » (tribune) Alain Accardo 28 Décembre 2017 - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Contre-le-cirque-politico-mediatique-etabli-et-sa

      "Le capitalisme est à cet égard non seulement une vaste entreprise de spoliation et d’asservissement des masses plébéiennes par des oligarchies richissimes mais encore une entreprise de crétinisation systématique"

      "En toute logique on devrait s’attendre à ce que la critique des médias institutionnels soit une préoccupation prioritaire de tous les opposants à l’ordre établi."

      "Aujourd’hui l’activité politique tient à peu près toute dans les effets d’annonce, « la comm’ », aussi sonore que creuse. Le vrai pouvoir, moins racoleur mais nettement plus efficace, est aux mains des multinationales"

      http://www.vibrationclandestine.com/wp-content/uploads/2015/01/140113_la-revue-dessinee-18-BFM-priere-polemique-de-merde-72.j

      –Souvenirs...

      –Tout en finesse
      iTELE HD - Générique ÉDITION SPÉCIALE (2015) - vidéo Dailymotion
      http://www.dailymotion.com/video/x38jx5a_itele-hd-generique-edition-speciale-2015_news

      –Toujours informer sur l’essentiel...
      Dans les hebdos, la dramaturgie électorale plutôt que le mouvement social - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Dans-les-hebdos-la-dramaturgie-electorale-plutot

      –Arnaud Montebourg au Mont Beuvray - Le Petit Journal du 17/05 - CANALPLUS.FR #PS
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1392071
      –Horreur : des « pas concernés » sont dans la rue contre la loi El Khomri ! - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Horreur-des-pas-concernes-sont-dans-la-rue-contre

      –Insoutenable attente du renouveau :
      Hollande : le dernier combat - 12/02/2016 - News et vidéos en replay - C dans l’air - France 5
      http://www.france5.fr/emissions/c-dans-l-air/diffusions/12-02-2016_458974

      « François Hollande a mis fin hier à un long suspense : le remaniement gouvernemental, annoncé depuis plusieurs semaines, a enfin eu lieu »

      –Un élu du Front national remporte la Star Academy, par Julien Salingue - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Un-elu-du-Front-national-remporte-la-Star-Academy

      –Pour y voir plus clair, le journalisme politique au prisme de la « lunettologie ». par Thibault Roques - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Pour-y-voir-plus-clair-le-journalisme-politique-au-prisme-de-la-lunettologi

      –Hollande - Gayet - Trierweiler : un vaudeville écrit et mis en scène par les médias ? par Blaise Magnin - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Hollande-Gayet-Trierweiler-un-vaudeville-ecrit-et-mis-en-scene-par-les-medi

      –Le lundi de la déprime (minute 22 et suivantes). Le Petit Journal du 19/01 - Avec Sandrine Kiberlain - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1352837
      #Idiocracy médiatique et #Sciences

      –Noël, son sapin et ... ses marronniers ! par Nima Kargar | StreetPress
      http://www.streetpress.com/sujet/118609-noel-son-sapin-et-ses-marronniers

      –Euro 2016 : TF1 troque l’information contre son partenariat avec l’Équipe de France - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Euro-2016-TF1-troque-l-information-contre-son

      –JT de France 2 : bref, Adama Traoré est mort - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/JT-de-France-2-bref-Adama-Traore-est-mort

      "Il faut dire qu’au soir de la manifestation de soutien à Adama Traoré, de plus âpres affaires ont retenu l’attention de la rédaction de France 2, des affaires jugées plus importantes au regard de la hiérarchisation des sujets balayés par cette édition du soir, et dont les téléspectateurs ne sauraient être privés [1]. Parmi ceux-ci, l’immanquable chassé-croisé estival a eu non seulement le privilège d’ouvrir le journal mais aussi d’être décliné, sur un peu plus de sept minutes – apprécions la disproportion – en divers « reportages », allant des éternelles fenêtres sur automobilistes immobilisés au « carnet de route » pour vivre les bouchons en direct : « Nous sommes à Valence, il est huit heures. L’objectif pour nous c’est d’aller à Narbonne, on va voir si on y arrive. »"

      –Autre classique : Grève des agents SNCF : Le Parisien s’assure que ses lecteurs n’ont rien compris - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Greve-des-agents-SNCF-Le-Parisien-s-assure-que

      "Si les raisons de la grève sont rapidement expédiées et très partiellement évoquées, la journée des usagers est, elle, abondamment documentée ! Jugez plutôt :
      – Deux vidéos de témoignages d’usagers, dans lesquelles la sempiternelle « prise en otage  » est évidemment évoquée
      – Un diaporama original montrant les usagers montant difficilement dans les trains ou attendant sur les quais (« la galère des usagers franciliens »)
      – Un article sur les suites du mouvement au titre suggestif (« Le pire est-il à venir ? »)"

      –Remaniement : la course aux (fausses) infos de BFM TV et iTélé (VIDEO)
      http://www.programme-tv.net/news/tv/50657-remaniement-la-course-aux-fausses-infos-de-bfm-tv-et-itele-video

      –Comment le “retour” de Nicolas Sarkozy a “surpris” BFMTV - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/comment-le-retour-de-nicolas-sarkozy-a-surpris-bfmtv,146512.php

      "« L’actualité politique marquée par Nicolas Sarkozy, avec un jogging improvisé à la mi-journée. »"

      "« Et ceux-là, ce qu’ils attendent, c’est un discours très musclé [encore ? attention au claquage] sur ces sujets que sont l’immigration, les valeurs, l’identité, l’islam. » Et il serait dommage de ne pas répondre à leurs attentes (suscitées par qui ? par quoi ?) à propos de l’immigration-les-valeurs-l’identité-l’islam."

      "« C’est bien sûr le J1 de cette campagne pour la primaire des Républicains de Nicolas Sarkozy. » Un reporter, Julien Arnaud, annonce une grande première : « C’est la première fois qu’il vient ici, à son QG de campagne, vous le voyez (...) On a pu apercevoir à travers les vitres fumées, dans le hall, à l’accueil, un comptoir avec écrit en gros “Tout pour la France”, c’est le titre du livre de Nicolas Sarkozy. » Encore un scoop que BFMTV n’aura pas."

      "Soudain, Julien Arnaud s’illumine : « Nicolas Sarkozy qui est en train d’arriver ici à son QG. On va vivre cette image en direct. »"

      "« C’est ce qu’il sait faire de mieux, Nicolas Sarkozy, c’est être sur l’avant-scène médiatique. Il a l’intention d’occuper tout l’espace. Il veut que l’on parle de lui. » Heureusement, BFMTV ne tombe pas dans ce piège. Pas plus que France 5, qui a invité Yves Thréard à C dans l’air pour prendre du recul et parce que Christophe Barbier était déjà invité la veille."

      "« Aujourd’hui, interdiction pour les journalistes d’entrer dans les locaux, reprend la journaliste. Mais on a quand même réussi à y rentrer. » Bravo ! Bel exemple d’investigation journalistique ! Du coup, le scoop d’iTélé est confirmé : le comptoir de l’accueil porte bel et bien l’inscription « Tout pour la France »."

      –Michel Drucker lance “L’école des fans”… de France Télévisions - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/michel-drucker-lance-l-ecole-des-fans-de-france-televisions,1466

      "« Bienvenue sur franceinfo :. Il est 10 heures, à la une de ce nouveau journal, ce coup de tonnerre dans le basket tricolore, c’en est terminé pour Tony Parker. » Je suis conquis. Aucun doute, la chaîne info du service public se distinguera par la qualité de sa hiérarchie de l’information.
      « Il y a des grandes signatures qui nous rejoignent, de grands éditorialistes, se réjouit Michel Drucker. Il y a Jean-Michel Aphatie"

      –La fabuleuse démission d’Emmanuel Macron (et le mystère de la navette fluviale) - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/la-fabuleuse-demission-d-emmanuel-macron-et-le-mystere-de-la-nav

      "« Mais avec une structure de popularité aberrante, en tout cas très composite puisqu’il était plus populaire à droite qu’à gauche, il avait une structure sociale de popularité qui était celle d’un ministre de droite. »"

      "Amandine Bégot demande : « Est-ce que c’est le genre de phénomène, Macron, qui peut faire “pschitt” ? » « Oui, tout à fait. » Et même « prout » s’il mange trop d’artichauts. « C’est un produit politique nouveau et très attrayant. » Là-dessus, tout le monde est d’accord (à la télé). « Mais quand on passe aux intentions de vote, il y a très peu de concrétisation. » Les intentions de vote font preuve d’un manque de discernement exaspérant. « C’est assez étonnant, quand on observe ce que veulent les Français, reprend Amandine Bégot, qui bénéficie d’une ligne directe avec lesdits Français. Ils nous parlent de changement, d’envie de changement et malgré tout, on voit que ceux qui incarnent une vraie modernité, une vraie nouveauté, ils ont du mal à décoller. » Et voilà, c’est toujours pareil, les vilains archaïsmes étouffent la vraie modernité."

      "L’envoyé spécial à Bercy récapitule : « Emmanuel Macron va s’exprimer publiquement en conférence de presse. C’est la phase 3 de cette journée. La phase 1, ça a été une réunion avec les membres de son cabinet ; la phase 2, ça a été un départ de Bercy en navette fluviale que vous avez pu suivre en direct sur BFMTV. » Ah non, je l’ai ratée. Heureusement, elle est rediffusée en boucle pour me permettre d’admirer indéfiniment la prouesse de communication fluviale."

      "TF1 a organisé une croisière au long cours pour le démissionnaire. Trente minutes lui sont entièrement consacrées, seulement dix pour les restes de l’actualité."

      Emmanuel Macron superstar médiatique - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Emmanuel-Macron-superstar-mediatique

      " Macron à la plage, à Henri IV, à l’ENA, Macron banquier d’affaires, à Davos, Macron décontracté, qui se défend d’être « du sérail »… mais aussi Macron au casino, à Rungis, Macron et son épouse, à l’anniversaire de Line Renaud avec Johnny Halliday et Vanessa Paradis. Et le journaliste de s’émerveiller : « Macron fait parler, Macron fait vendre, on ne compte plus les "unes" de journaux qui lui sont consacrés »"

      "pour lui Macron « a réussi à incarner une forme de modernité […] en se présentant comme celui qui dit les vérités qui fâchent, on l’a vu sur l’ISF, sur les 35h, tout ça lui a attiré la sympathie de nombreux Français, celle des entrepreneurs en particulier »"

      "Le peu de temps restant sera consacré à l’accord dans le secteur laitier, l’amende infligée à Apple et la sortie d’une comédie, Un petit boulot. Pas un mot sur l’accord transatlantique ; pas un mot sur la condamnation de la France par l’ONU."

      Sur France 2, la “fusée” Macron “prend la mer” et le journalisme se noie à l’atterrissage - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/sur-france-2-la-fusee-macron-prend-la-mer-et-le-journalisme-se-n

      "La journaliste estime le futur candidat « ni de droite ni de gauche mais très anglo-saxon », et l’on entend ce dernier prononcer : « What we need is much more flexibility. »"

      "Guillaume Daret, vous avez en main les dernières intentions de vote. » Chouette, une analyse à base de sondages, ça change des éditos à base de sondages. L’expert cite « une étude réalisée par l’institut Kantar-Sofres » (qui est un institut comme Emmanuel Macron est une fusée) selon laquelle le futur candidat gagne au premier tour contre Hollande comme contre Valls. « Emmanuel Macron apparaît donc bien comme le meilleur candidat de la gauche réformiste. »"

      "« il couvre tout le champ politique à l’exception des extrêmes ». Et l’extrême centre alors ? "

      " David Pajadas appelle une envoyée spéciale « devant le QG d’Emmanuel Macron. Qu’a-t-il fait ces dernières heures ? Est-il toujours présent ? » Ça m’étonnerait, il a rattrapé François Hollande à Marrakech. « Oui, il est a priori toujours dans son nouveau QG. »"

      " France 2 a d’autres importantes révélations à faire, notamment sur « les fausses promesses des SAV ». Un véritable scandale, qui relègue aux oubliettes la moindre évocation des fumeuses élucubrations d’un homme d’affaires douteux sur un site tendancieux à propos de l’incertain financement de la campagne d’un ancien président de la République à nouveau candidat à la présidence. La dure loi de l’actualité… "

      L’Obs observe Emmanuel Macron... jusqu’à L’Obsession ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/L-Obs-observe-Emmanuel-Macron-jusqu-a-L-Obsession

      À Challenges, une voix s’élève contre le Macron-bashing médiatique - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/A-Challenges-une-voix-s-eleve-contre-le-Macron?var_mode=recalcul

      "« [leur] vision crypto complotiste du phénomène Macron ne mériterait sans doute pas qu’on s’en préoccupe autant ». Mais on croit comprendre que d’où qu’elle vienne, l’hypothèse d’une focalisation, disons, disproportionnée de la plupart des médias français sur la personnalité d’Emmanuel Macron ne mériterait que le qualificatif infamant et disqualifiant, quand bien même le préfixe « crypto » lui serait accolé, de « complotiste »."

      "si Emmanuel Macron s’est imposé à la presse (et pas l’inverse), c’est parce que « les Français semblent [l’]entendre et se satisfaire » de lui"

      Quand deux économistes étrillent la vision et le bilan économique de Macron - Challenges.fr
      http://www.challenges.fr/economie/quand-deux-economistes-etrillent-la-vision-et-le-bilan-economique-de-macr

      « On voulait montrer que derrière les phrases chocs qui paraissent de bon sens, ses raisonnements économiques n’ont rien de nouveau. Ils sont mis en place depuis pratiquement une trentaine d’années et ne donnent aucuns résultats »

      "L’analyse se fonde sur une méthode simple : la confrontation des idées de Macron à l’épreuve des décisions économiques prises depuis 1945 et les résultats qu’elles auraient démontré en France et dans le monde. « C’est important de le faire car la mémoire concernant les effets des politiques appliquées semble de plus en plus courte », ajoute Thomas Porcher."

      ""L’Etat doit continuer à donner plus de souplesse au marché du travail", assène l’ex-ministre de l’Economie"

      Propos d’un iconoclasme confondant dans le monde de "l’actu" en effet... (https://fr.wikipedia.org/wiki/Iconoclasme)

      ""Une analyse de ces trente dernières années montre au contraire que 17 réformes visant à flexibiliser le marché du travail français ont été mises en place entre 2000 et 2013, sans que le chômage ne recule", rétorquent les deux auteurs. Ils rappellent au passage qu’il n’existe pas de consensus scientifique sur la corrélation entre flexibilité du marché de l’emploi et niveau de chômage."

      ""Si j’étais chômeur je n’attendrais pas tout de l’autre""

      "cette représentation du chômeur paresseux ne tient pas sauf à penser qu’il y a des périodes d’épidémie de paresse, notamment au moment des crises de 1929 et 2008"

      "Des déclarations comme "toute autre politique est un mirage" ou "le FN est un Syriza à la française" montrent selon eux, que l’ex ministre a une vision binaire du monde : "ouverture vs repli", "pro-européen vs eurosceptique", "nucléaire contre le retour à la bougie". "Ce schéma qui interdit la réflexion est clairement un danger pour la démocratie »"

      Et, il faut le répéter, d’une originalité éclatante à l’opposé des mantras altermondialistes que les éditorialistes, tous de gauche, cela va de soi, nous assènent à longueur d’années.

      "Sur le bilan du ministre, les deux auteurs ne sont pas plus tendres : « Une pâle copie de ce qui s’est fait quelques années plus tôt en Italie et en Espagne », tranchent-ils. La loi Macron est en effet selon eux un duplicate de la loi italienne Libéralisation et promotion de la concurrence et de la compétitivité, conduite, elle aussi par « un gouvernement dit de gauche », celui de Romano Prodi. Le genre de réforme grégaire dans la droite mouvance d’une Europe libérale qui fait de Macron "un élève modèle de la commission européenne (...) « incapable de faire autrement de suivre l’air du temps »."

      " « Les problèmes d’une entreprise, quel que soit le secteur, ne peuvent provenir, pour lui, que d’un manque de compétitivité/coût et plus précisément d’un compromis social trop généreux avec le salarié »"

      autres exemples de modernité top tendance : http://zinc.mondediplo.net/messages/17118#message32557
      #Médias #Discours_orthodoxes #Novlangue

      Dans les hebdos, la dramaturgie électorale plutôt que le mouvement social - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Dans-les-hebdos-la-dramaturgie-electorale-plutot?recherche=dramaturgie

      "l’essentiel est ailleurs ; car quel que soit le résultat de cette course à l’échalote, quelle meilleure façon de dicter l’agenda politique, social et économique, du moment et à venir, que d’offrir, chaque semaine, une nouvelle tête de gondole politique en majesté ?
      Au gré des « unes » et du dernier visage promu, se dessine inéluctablement ce dont il faut parler… et ce dont on ne parlera pas, ou si peu, ou si mal. Imposer les problématiques qui s’imposent, orienter le regard du lecteur davantage vers les jeux d’appareils et les stratégies politiciennes que vers les questions d’intérêt général et les luttes collectives en cours, telle est la redoutable tâche de ces magazines"

      "C’est un des effets les plus profonds mais les plus inaperçus de ce journalisme politique paresseux : à orchestrer si minutieusement la ronde de candidats interchangeables, la politique se trouve vidée de sa substance, réduite qu’elle est à une affaire de personnes et de querelles personnelles. Exalter la compétition comme forme à la fois normale et ultime de la démocratie en affichant chaque semaine un individu toujours semblable et toujours différent en couverture, c’est mettre en scène la vie politique sur le modèle d’une course hippique et accepter tacitement – sinon encourager – qu’il en soit ainsi."

      "L’amour inconditionnel de nombreux journalistes « politiques » pour cette dramaturgie électorale explique, en outre, leur incompréhension devant certains mouvements non-identifiés, et, partant, leur incompétence à en rendre compte. Le corollaire de cette dépolitisation paradoxale, qui appréhende essentiellement la politique par le petit bout de la lorgnette électorale, est la personnalisation à outrance de la vie politique. Qu’on le veuille ou non, se concentrer sur une poignée d’individus, c’est faire des ambitions personnelles l’enjeu majeur des temps présents et à venir, au mépris des questions d’intérêt général."

      "Peu importe, au fond, tant qu’ils parviennent, à coups de « unes » saisissantes, à orchestrer les débats et à en délimiter le périmètre. Nul besoin de censure directe et brutale : cette focalisation persistante et disproportionnée sur le cirque électoral entretient les apparences démocratiques, tout en occultant efficacement certaines thématiques « sensibles » car éminemment politiques."

      Alain Juppé : et si ce n’était pas lui ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Alain-Juppe-et-si-ce-n-etait-pas-lui


      Pseudo-journalisme politique au Parisien : ça va durer encore longtemps ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Pseudo-journalisme-politique-au-Parisien-ca-va

      Hollande renonce : les journalistes-pronostiqueurs avaient vu juste ! - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Hollande-renonce-les-journalistes-pronostiqueurs

      Laurent Delahousse prouve sa pugnacité face à Alain Juppé - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/laurent-delahousse-prouve-sa-pugnacite-face-a-alain-juppe,147219
      http://images.telerama.fr/medias/2016/09/media_147219/laurent-

      "« Et le grand témoin politique de ce soir, réapparaît Laurent Delahousse, c’est Alain Juppé. Il y a une question ce soir qui agite tous les Français : que doit-on faire de ces personnes fichées S ? » Merci Laurent Delahousse, je me trouvais justement très agité pour un dimanche soir, j’en ai maintenant l’explication, c’est juste que je me souciais des personnes fichées S"

      "« Malgré tout, Emmanuel Macron a bien l’intention de multiplier dans les prochaines semaines ce genre de déplacements. » Et France 2 a bien l’intention de multiplier les reportages à chaque « immersion en chaussures de ville mais sans cravate »."

      Agression de Kim Kardashian : BFMTV dénonce l’insécurité du 8e arrondissement - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/agression-de-kim-kardashian-bfmtv-denonce-l-insecurite-du-8e-arr

      “Une ambition intime”, la première émission de politique-affliction - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/une-ambition-intime-la-premiere-emission-de-politique-affliction

      Sur iTélé, la leçon de journalisme de Jean-Marc Morandini - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/sur-i-tele-la-lecon-de-journalisme-de-jean-marc-morandini,148995
      http://images.telerama.fr/medias/2016/10/media_148995/sur-itele-la-lecon-de-journalisme-de-jean-marc-morandini,M382690.jpg

      "« Morandini Live, c’est donc parti, l’actualité décryptée par les médias. » Les médias sont ici représentés par Jean-Marc Morandini. « Notre dossier va s’intéresser à Stéphane Plaza, l’animateur star de M6. Quel est son secret ? »"

      "L’animateur enchaîne : « Dans un instant, Morandini Zap, le zapping, c’est ici et nulle part ailleurs. »"

      "« … j’ai entendu qu’il y avait un grand projet secret sur les 30 ans de M6. C’est vrai ? » « Je devrais être en duo avec Karine Le Marchand, oui. » « Information exclusive que nous donne Stéphane ce soir !, réagit immédiatement Jean-Marc Morandini, qui n’a rien perdu de ses réflexes journalistiques."

      "« Il nous a révélé en exclusivité qu’il préparait les 30 ans de M6, il nous a également révélé en exclusivité qu’il allait sans doute faire un an de pause au théâtre, récapitule Jean-Marc Morandini en exclusivité. Deux informations exclusives qu’on vous a apprises ce soir dans Morandini Live. »"

      "« 14 millions ! 14 millions de téléspectateurs, c’est le record de Cyril Hanouna pour ses trente-cinq heures d’antenne sur C8. »"

      Indépendance, au-delà d’un mot creux, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, novembre 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/11/HALIMI/56794

      "Pas pour M. Nicolas Sarkozy, vieil ami de M. Bolloré : « S’agissant de nos groupes de communication, débarrassons-nous d’abord d’une idée particulièrement fausse, celle de la prétendue trop grande concentration. C’est tout le contraire. Nos groupes sont trop disséminés, trop petits, pas assez internationaux. (…) Il faudra donc complètement revoir les règles propres à ce secteur, en encourageant au lieu de dissuader la constitution de grandes entreprises de communication multimédia (2). » Même si un tel engagement est au moins aussi capital que celui d’interdire le burkini sur les plages, il a été infiniment moins commenté."

       ??

      « On en est au point, en France, où le directeur de Libération, Laurent Joffrin, un vieux compère de M. Hollande, est suspecté de collaborer à la rédaction de certains de ses discours, sans que cela l’empêche ensuite de les commenter un peu partout. »

      Un exemple de journalisme sportif : les commentaires du premier débat de la « primaire de gauche » - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Un-exemple-de-journalisme-sportif-les

      JMA, toujours au top !
      Les prescriptions journalistiques du (bon) Docteur Aphatie - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-prescriptions-journalistiques-du-bon-Docteur
      http://www.acrimed.org/+-Jean-Michel-Aphatie-+

      “L’émission politique, la suite” : ni de droite ni de gauche, comme Macron - Télévision - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/television/lemission-politique,-la-suite-ni-de-droite-ni-de-gauche,-comme-macron,n5654

      « Vous voulez dire que les Français sont devenus pragmatiques aussi, ils sont moins idéologiques ? »

      A la pointe de l’innovation idiologique (et de l’emploi fictif)
      Lu au FigaroVox : quand on coupe le son de la télé, on entend moins bien - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Lu-au-FigaroVox-quand-on-coupe-le-son-de-la-tele

      Comment le sondologue et le communicant ont-ils procédé pour étudier la « communication non-verbale » ? Tout simplement en… coupant le son. Non ? Si : « nous avons déployé un protocole innovant [sic] forçant nécessairement le trait, qui visait à répondre à une question : si nous demandons à deux échantillons de sujets identiques de regarder un débat avec pour seule différence que l’un d’entre eux seulement ait l’image et le son tandis que l’autre doit se contenter [de l’image] [4], comment seraient jugés les intervenants ? ».

      La boule de cristal hallucinogène de Paris Match - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/La-boule-de-cristal-hallucinogene-de-Paris-Match
      #Sondages

      "Cet article publié après l’annonce de la non candidature de François Bayrou comporte une conclusion… renversante : « Les scores des autres candidats ne sont pas bouleversés. François Bayrou est crédité de 5,5% d’intentions de vote (=) […]. La décision de François Bayrou de tendre la main à Emmanuel Macron, annoncée en fin d’après-midi, n’était pas encore connue au moment où notre étude a été réalisée. Elle pourrait modifier les résultats dans les jours à venir. »"

      Présidentielle 2017 : Des journalistes sportifs au bord du ring de TF1 - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Presidentielle-2017-Des-journalistes-sportifs-au

      "Toute la journée, sur LCI, la succursale de TF1 qui organisait la compétition, rien ne nous fut épargné : ni la visite du plateau, ni celle des loges, ni les passages par les QG. Les préparatifs des compétiteurs furent longuement décrits. On spécula sur leur style et leurs atouts rhétoriques"

      "Il ne restait plus qu’à s’interroger sur l’impact possible du physique des candidats. La palme de la réflexion la plus acérée revient sans nul doute à Thierry Arnaud : « Si vous me permettez de dire les choses brutalement, faut pas qu’il apparaisse comme un gamin ce soir Emmanuel Macron. Il y a ce côté juvénile dans son apparence et peut-être que ça jouera en sa faveur, mais on ne peut pas exclure totalement le risque que ça joue aussi en sa défaveur ce soir. »"

      « Grands » journalistes contre « petits » candidats - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Grands-journalistes-contre-petits-candidats

      "« Évidemment que oui. Si on veut un débat sérieux, un débat où on aborde les vrais thèmes, il faut se concentrer sur les candidats qui peuvent prétendre vraiment gouverner le pays. Vous savez, avec onze candidats, dont un complotiste, deux trotskistes et celui qui veut coloniser la planète Mars, ce n’est plus un débat, c’est un jeu télévisé."

      "Il est vrai que pour éviter de « confondre la démocratie et la cacophonie », Hervé Gattegno n’envisage pas de limiter les temps d’antenne des éditocrates et leurs bavardages inspirés, notamment sur les chaînes d’information en continu !"

      Présidentielle 2017 : Le « grand débat » à onze disséqué par l’éditocratie - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Presidentielle-2017-Le-grand-debat-a-onze

      « je m’interroge sur cette forme d’irrationalité qui fait que la forme prend le pas sur le fond »

      MAM a fait la réponse parfaite à Alain Duhamel qui l’attaquait sur son âge
      http://www.huffingtonpost.fr/2017/03/16/mam-a-fait-la-reponse-parfaite-a-alain-duhamel-qui-lattaquait-s_a_218

      Jean-Michel Aphatie s’étonne pour rien. Étonnant, non ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Jean-Michel-Aphatie-s-etonne-pour-rien-Etonnant

      France 3 enquête : « Emmanuel Macron a bien reçu ses chaussettes » - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/France-3-enquete-Emmanuel-Macron-a-bien-recu-ses

      Avec LCI, distinguez la gauche de droite de la droite de gauche (et de Rokhaya Diallo) - Télévision - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/television/avec-lci,-distinguez-la-gauche-de-droite-de-la-droite-de-gauche-%28et-de-ro

      "« Ça m’intéresse peu de savoir si machin est de #Gauche ou de droite, confie Jean-Luc Mano avant de prouver le contraire. Moi, je pense que Schröder, c’était la gauche, Tony Blair, c’était la gauche. Jeter en dehors de la gauche ceux qui ne sont pas la gauche de la gauche, considérer que Manuel #Valls, c’est pas la gauche… eh ben si, c’est la gauche ! » La gauche d’extrême centre droit. « C’est pas à nous de donner des brevets de gauche ou de droite. » Il suffit que Manuel Valls se proclame de gauche pour le croire."

      #PS #Sociaux_Démocrates

      En 2018, Emmanuel Macron sera plus à gauche (que Georges Marchais) - Télévision - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/television/en-2018,-emmanuel-macron-sera-plus-a-gauche-%28que-georges-marchais%29,n542
      #Sondages

      "« De toute façon, c’est un phénomène mondial, note Brice Teinturier. Les enquêtes qu’on réalise au niveau mondial montrent que 78 % des 30 pays sondés [soit 23,4 pays, ndlr] considèrent qu’il y a de plus en plus d’immigrés. » La sondologie ne cesse de faire des progrès : après avoir questionné des individus, puis « les Français », elle est maintenant capable d’interroger les « pays ». « C’est bien normal, on est dans un monde beaucoup plus ouvert. Après, il faut gérer les peurs, voire les fantasmes. » En demandant aux gens s’ils ont peur — dans des sondages de niveau mondial."

      "Bruce Toussaint relaie une nouvelle question : « Brigitte Macron sera-t-elle plus présente en 2018 ? C’est intéressant parce qu’elle fascine les Français. » Oups, pardon, j’ai failli oublier : je suis fasciné. « Et au-delà de la France, assure Christophe Barbier."

      "Macron lors de ses vœux : « Le peuple français est un grand peuple qui parfois sous-estime ses propres ressorts intimes. » Ça alors, comment connaît-il les ressorts de mon intimité ? Peut-être que Brice Teinturier les lui a révélés. « Plusieurs d’entre-vous, ce soir, sont seuls. Alors, à nos concitoyens qui sont dans cette situation, je veux dire qu’ils appartiennent à une grande nation et que les mille fils tendus qui nous tiennent sont plus forts que leur solitude. » Mille fils tendus ? Alors là, bravo ! Ça va faire une chouette couverture pour les sans-abris qui sont seuls ce soir dans le vent glacial."

      "Emmanuel Macron devrait-il mettre un terme à la tradition des vœux présidentiels ? Marie-Pierre de la Gontrie ? » « Non, pourquoi ?, répond la sénatrice socialiste. C’est un rituel auquel les gens sont attachés. » Surtout les gens qui en font l’exégèse sur les plateaux télé."

      "De toute façon, rappelle François de Closets, « c’est un engagement qu’on ne peut pas prendre, étant donné qu’il y a une pression qui fait que si vous créez les abris, les logements pour les sans-abris, vous en avez d’autres qui arriveront. » C’est ce qu’on appelle les générations spontanées de sans-abris."

      –Merci l’artiste.
      Situation de la France : Hazanavicius recadre Brunet - vidéo Dailymotion
      http://www.dailymotion.com/video/x2antm1_situation-de-la-france-hazanavicius-recadre-brunet_news

      –Il y a quelques années, sur France 4, une émission prétendait dénicher les jeunes talents politiques qui feront l’avenir. Et qui de mieux pour cette tâche de renouvellement que (non, ce n’est pas un infaux du Gorafi) Michèle Cotta, Catherine Nay, Alain Duhamel et...Jean-Pierre Elkabbach. Sans surprise, le vainqueur était une caricature des politiques actuels. http://www.programme-tv.net/news/tv/22198-marc-olivier-fogiel-lance-un-tele-crochet-de-la-politique

      #Médias #Bêtisier #C_Dans_L'Air
      "Politique : autrement ! Avec les mêmes.." (04/01/2016).
      Pour en parler, autour d’Yves Calvi :
      Claude Weill, Yves Thréard (qui, après avoir évoqué la question du renouvellement du personnel politique, affirme que les gens sont moins idéologisés et veulent du pragmatisme), Catherine Nay, et Brice Teinturier.

      Du neuf ?, par Alain Garrigou (Les blogs du Diplo, 4 janvier 2016)
      http://blog.mondediplo.net/2016-01-04-Du-neuf

      « Il n’est pas sans saveur d’entendre alors dialoguer sur l’évidence de ce désir de changement des Français un éditorialiste, permanent nomade des plateaux, et un permanent sédentaire, animateur de télévision. Il faut donc de nouvelles têtes, assurent-ils de conserve. L’exigence de réflexivité n’effleurant guère les auteurs de la suggestion, on pourrait ironiser sur l’ampleur du changement proposé. De nouvelles têtes sur les plateaux ? Ils n’y penseraient pas. »

      Entre personnalisation et disqualification, la politique selon « C dans l’air » - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Entre-personnalisation-et-disqualification-la

      10mn 20s ; 13mn30s ; 24mn28s : Le Petit Journal du 20/01 - Franz-Olivier Giesbert raconte les années Chirac - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1353233

      L’interview de Macron par Delahousse, “une révolution incroyable qui marque l’Histoire” - Télévision - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/television/linterview-de-macron-par-delahousse,-une-revolution-incroyable-qui-marque-l

      Eric Brunet : "« Ceux qui ne l’ont pas vue devront la regarder parce qu’elle marque l’Histoire. »"

      "Delahousse essaie de lui faire sortir des choses du côté de la pédagogie, et il y arrive ! » Rappelons que la « pédagogie » est l’appellation révolutionnaire de ce que l’on nommait « propagande » dans l’ancien monde."

      Anna Cabana "salue « la modernité de la réalisation parce qu’honnêtement ça fera date, il y aura un avant et un après »"

      Soutiens à Delahousse : la célébration journalistique d’un journalisme aux ordres - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Soutiens-a-Delahousse-la-celebration

      –Le prochain numéro de cette prétendue émission d’histoire (en fait celle du récit à la gloire des "grands" personnages et des ragots de trous de serrures sur le mode de la presse people)
      Secrets d’histoire : Et si Henri III n’était pas mignon - série TV - télé-loisirs
      http://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/r6071-secrets-d-histoire/7152858-et-si-henri-iii-n-etait-pas-mignon/#serie-header

      « Secrets d’histoire », le magazine royaliste de France 2 ? Par Blaise Magnin - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Secrets-d-histoire-le-magazine-royaliste-de-France-2#nh1

      « Secrets d’Histoire » sur France 2 : de Gaulle couronné, de Gaulle sanctifié, de Gaulle peopolisé. Par Rémi Lépinay - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Secrets-d-Histoire-sur-France-2-de-Gaulle-couronne-de-Gaulle-sanctifie-de

      Stéphane Bern, propagande ou audimat ? – Veni Vidi Sensi
      https://venividisensivvs.wordpress.com/2015/06/15/stephane-bern-propagande-ou-audimat
      Stéphane, roi de l’audimat (vidéo) – Veni Vidi Sensi
      https://venividisensivvs.wordpress.com/2015/10/11/stephane-roi-de-laudimat-video

      Vu - Spécial Henri III - Le Petit Journal du 20/01 - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid7560-vu.html?vid=1353224

      –21/01/16 : après avoir relayé une image du livre de Sarkozy (une preuve de plus que ces médias complotent contre lui...), I-Télé informe le téléspectateur que celui-là a fait un footing, images à l’appui.

      –Le Mediascope » (Vidéo) Canal + « Il faut une nouvelle république » Clémentine Autin ( Grand Journal)
      http://lemediascope.fr/video-canal-il-faut-une-nouvelle-republique-clementine-autin-grand-jour

      De mémoire :
      Dans le contexte de "l’affaire" Cahuzac, C.Autain affirme qu’il ne s’agit pas, contrairement à ce que certains disaient (sur le plateau ?) d’un fait isolé mais qu’il s’agit d’un problème plus large qui appelle à un changement d’institution (VIème République ?). Duhamel agite alors son doigt accusateur (faisant ici office de crocs des chiens de garde) dans sa direction en lui faisant les gros yeux et l’accuse de tenir le discours du FN.
      Personnellement, je ne me souviens pas avoir entendu le FN remettre en question la Vème République et son côté monarchie de droit divin, c’est à dire son fonctionnement sur le mode de l’homme ou de la femme providentiel(lle).
      A en croire cette séquence, tout ce qui remet en cause l’ordre institutionnel (et bien souvent il en va de même pour l’ordre économique) existant est assimilable à un discours FN. Cela confère donc à ce dernier le monopole de toute contestation du conservatisme ou de l’orthodoxie => l’attitude de Duhamel est une campagne en faveur du FN qu’il prétend combattre.

      Un raisonnement de fou, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, juin 2011)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2011/06/HALIMI/20653

      "Quiconque vilipende les privilèges de l’oligarchie, la vénalité croissante des classes dirigeantes, les cadeaux faits aux banques, le libre-échange, le laminage des salaires au prétexte de la concurrence internationale se voit taxer de « populisme » (1). Il fait, ajoute-t-on, « le jeu de l’extrême droite »."

      –Autre exemple de ce type d’usage de l’anathème, ici par FOG (et Jean-Hervé Lorenzi), qui reproche à Christophe Deloire une explication "trop simple" (et il faut le savoir, FOG n’aime pas les propos simplistes...) relevant du complotisme
      Christophe Deloire - Politicus Circus - Ce soir ou jamais 7 fevrier 2012 - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=lo0Niy7OSA8


      #UE #Ploutocratie #Conflits_d'intérêts #Lobbying

      Ou encore : La « passion rouge-brune » de Bernard-Henri Lévy, par Benoît Bréville (Le Monde diplomatique, mars 2014)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2014/03/BREVILLE/50212

      Tous nazis !, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, novembre 2007)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2007/11/HALIMI/15356

      –Indécente bêtise :
      Journalisme au rabais pendant les soldes Par Olivier Poche, Thibault Roques - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Journalisme-au-rabais-pendant-les-soldes

      la presse ne ménage pas ses efforts pour exhorter le lecteur à profiter des « bonnes affaires ».

      Et le vainqueur toutes catégories :

      "- Les Français ont-ils la tête à dépenser ? Est-ce que cela leur fera du bien après une année 2015 éprouvante ?

      […] Je ne pense pas que les Français n’ont pas la tête à dépenser. C’est un moyen cathartique de passer à autre chose. Oui, je pense que cela leur fera du bien. Après les attentats, on culpabilise, même si ce n’est pas notre faute. Consommer permet d’accéder à ce phénomène de « rebirth » [de renaissance] cher aux Britanniques, qui permet de renaître après avoir vécu un traumatisme. […]

      – Est-ce que la consommation est une forme de résistance ? Une consolation ? La preuve que l’on existe ?

      Ce sont les valeurs qui caractérisent l’acte même de consommer."

      "Non contents d’accorder aux soldes une place démesurée – eu égard à celle chichement consentie à des questions pourtant plus cruciales –, les grands médias (dont certains sont adossés à des grands groupes qui y ont quelque intérêt) reprennent à leur compte la logique purement marchande qui préside à cet « événement » biannuel, en produisant des articles dont le contenu informatif ne se distingue guère de celui d’une page publicitaire."

      Les leçons de bonheur du Parisien. par Jean Pérès - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-lecons-de-bonheur-du-Parisien

      "c’est encore à la crise, mais aussi aux attentats de 2015 et leurs conséquences sur le moral des Français que Le Parisien veut nous apprendre à faire face ; et sans complexes : « Entre la crise et les attentats, on se sentirait presque coupable de chercher la joie… » Et il n’hésite pas, en ce 26 janvier, jour de grève dans l’enseignement et les transports aériens (et de manifestations des taxis), à associer les grévistes aux catastrophes qui accablent les citoyens : « Et si les statistiques s’étaient améliorées ces dernières années, ce n’est pas la séquence épouvantable que le pays vient de vivre qui va nous guérir de notre légendaire sinistrose collective. D’ailleurs, combien d’entre nous vont encore soupirer, stresser et s’énerver en ce jour de grève et de grand bazar prévisible ? » On appréciera la désinvolture, sinon l’indécence, de ce « d’ailleurs » qui associe négligemment des attentats terroristes et une journée de grève. Les grèves sont même mises en exergue dans le titre du premier article du dossier : « En cette journée marquée par les grèves, et qui promet d’être galère, voici des recettes antidéprime. » Certes, les grévistes sont régulièrement taxés – avec la même impudence – de preneurs d’otages [2]. Les unir aux auteurs d’attentats terroristes parmi les causes d’une prétendue « sinistrose collective », c’est tout de même franchir un cap dans l’abjection."

      Rescapé du Bataclan, ce cheminot en grève en a assez d’être qualifié de "preneur d’otages"
      http://www.huffingtonpost.fr/2016/06/09/greve-otages-cheminot-bataclan-video_n_10377670.html?ncid=fcbklnkfrhp

      –Les nouvelles frontières du crétinisme, par Alain Garrigou (Les blogs du Diplo, 4 mai 2016)
      http://blog.mondediplo.net/2016-05-04-Les-nouvelles-frontieres-du-cretinisme

      –Emmanuel Macron, “Nuit debout”… même combat ! Par Renaud Dély
      http://www.les-crises.fr/emmanuel-macron-nuit-debout-meme-combat-par-renaud-dely
      http://www.les-crises.fr/wp-cont

      Macron, c’est bidon ! - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/chroniques/2016-04-14/Macron-c-est-bidon-id8655

      Le « Trombinoscope » béatifie Emmanuel Macron - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Le-Trombinoscope-beatifie-Emmanuel-Macron

      –Nuit debout : Alain Finkielkraut agressé place de la République - Le Point
      http://www.lepoint.fr/societe/nuit-debout-alain-finkielkraut-agresse-place-de-la-republique-17-04-2016-203

      Le Point ajoute que "Le lynchage (a été) évité de justesse" sans le démontrer.

      Leçons de démocratie et d’ouverture d’esprit par les indignés des plateaux de télévision....
      Nuit debout : il faut (encore) sauver le soldat Finkielkraut - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Nuit-debout-il-faut-encore-sauver-le-soldat

      "De toute évidence, il y a « violence » et « violence », et l’éditocratie est beaucoup plus prompte à s’indigner, à protester et à médire lorsqu’un philosophe médiatique ou une chemise sont prises pour cibles par des mouvements de contestation sociale que lorsque les classes populaires ou les militants sont victimes de la violence, qu’elle soit patronale ou d’État." ;

      "Certains s’inquiètent de la liberté d’expression d’Alain Finkielkraut, se posant soudain en gardiens d’un pluralisme dont ils n’ont cure le reste de l’année"

      Nuit debout : le crachat de Michel Onfray pour défendre Alain Finkielkraut - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Nuit-debout-le-crachat-de-Michel-Onfray-pour

      « De fil en aiguille et de crachat en rasoir, nous voilà arrivés aux camps de concentration. Voilà qui vaudra sans doute à l’auteur de cette indécente comparaison une récompense lors de la prochaine remise des prix de l’amalgame outrancier. »

      Et toujours dans Le Point...

      Fisc : salauds de contribuables ! PAR JEAN NOUAILHAC - Le Point
      http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-nouailhac/fisc-salauds-de-contribuables-09-12-2014-1888061_2428.php

      « Si l’on avait voulu transformer la France en un gigantesque camp de concentration fiscal, avec des miradors à chaque coin de l’Hexagone, on ne s’y serait pas pris autrement. »

      –Le CSA vole au secours d’Alain Finkielkraut : un exemple à suivre - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/le-csa-vole-au-secours-d-alain-finkielkraut-un-exemple-a-suivre,

      « La semaine dernière, les conseillers du CSA ont donc adressé à France 2 un salutaire rappel à l’ordre, reprochant aux journalistes de l’émission Des paroles et des actes du 21 janvier de n’avoir pas précisé qu’une intervenante, Wiam Berhouma, était liée à un groupuscule islamo-gauchiste – les Indigènes de la République –, David Pujadas l’ayant présentée comme une enseignante musulmane sans affiliation partisane. »

      ... ==> http://zinc.mondediplo.net/messages/4159
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4161

      Les indignés du CSA se rebellent contre David Pujadas - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-indignes-du-CSA-se-rebellent-contre-David

      « Après examen, le Conseil a regretté que le journaliste qui menait le débat n’ait pas fait état des éléments permettant de considérer que l’intervenante avait un engagement militant sur le sujet abordé lors du débat, alors qu’une telle information, dans le cadre d’une émission politique abordant des sujets controversés, aurait été utile pour la bonne compréhension des enjeux par le téléspectateur.

      En conséquence, le CSA a demandé aux responsables de France Télévisions de veiller à respecter, à l’avenir, leurs obligations en matière de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information, prévues à l’article 35 de son cahier des charges. »

      –François Hollande, beaucoup trop à gauche pour France 2 - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/francois-hollande-beaucoup-trop-a-gauche-pour-france-2,141118.ph
      #Sondages

      –La droitisation de la télé, “un phénomène qu’on peut mesurer” - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/la-droitisation-de-la-tele-un-phenomene-qu-on-peut-mesurer,12667

      -"« L’autre grand marqueur de la droitisation tourne autour du mot “assistanat” », assure le reporter. Ou « parasitisme »" ;
      –"Ces gens-là n’ont pas envie de travailler, ils travailleront jamais. » « Les gens qui touchent 1 600 sans travailler, ça motive pas, renchérit une jeune femme. Nous on se lève tous les matins et on touche moins qu’eux. »"

      Mais d’où pourraient donc bien provenir de telles idées..?

      -"La partie « enquête » du micro-trottoir consiste à extrapoler celui-ci à l’ensemble de la population française en interrogeant des sommités « tous bords confondus »." ;
      –"« Eh bien les chiffres confirment ce que nous venons d’entendre. » Et ce que nous venons d’entendre confirme les chiffres. Une nouvelle fois, pas la peine de préciser les conditions de réalisation de l’enquête, et allons-y pour transformer les sondés en « les Français »." ;
      –"85 % pensent qu’il faut “un vrai chef pour remettre de l’ordre en France”." ;
      –"« Vous brandissez l’étendard de la xénophobie pour interdire tout débat sur le fond, s’insurge le journaliste de Valeurs actuelles. Aujourd’hui, il faut être sacrément courageux pour aller sur un plateau face à vous. »"

      Le syndicalisme, dernier obstacle au “choc entrepreneurial” de François Fillon - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/le-syndicalisme-dernier-obstacle-au-choc-entrepreneurial-de-fran

      "« Maintenant qu’il va y avoir des réformes ambitieuses, comment on fait pour que les syndicats ne soient pas là pour empêcher la réforme ? » Je ne sais pas. On supprime le droit de grève ? Ça pourrait faire partie de « cette réforme du syndicalisme à la française » qu’Agnès Verdier-Moliné appelle de ses vœux. « Ça va être un défi du prochain quinquennat parce que cette question est centrale. » « Les experts de l’économie étaient avec nous, merci, salue Laurent Delahousse."

      "Enfin, veillant à la représentation de toutes les sensibilités politiques, France 2 reçoit deux représentants de la gauche, Julien Dray pour le Parti socialiste et un porte-parole du mouvement “En marche” d’Emmanuel Macron. Puis Laurent Delahousse clôt la soirée en invitant à passer sur la chaîne Franceinfo. Ce que je fais. Pour apprendre « le décollage de la fusée Fillon ». La fusée Fillon ? Mais il y avait déjà « la fusée Macron » !! Pas de doute, la France est en train de rattraper son retard dans le domaine de la conquête spatiale."

      BFMTV, dernier rempart contre ma droitisation - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/bfmtv-dernier-rempart-contre-ma-droitisation,150537.php

      "Invité de C dans l’air, sur France 5, un chroniqueur de BFM Business, l’économiste Jean-Marc Daniel, met en doute le caractère « ultra-libéral » prêté au programme de François Fillon, qui « ne se pose pas la question du périmètre de l’Etat »."

      " Françoise Fressoz, du Monde, rappelle qu’il n’y a pas le choix, « il faut diminuer » les dépenses de l’Etat puisque « on a quand même 100 % de dette publique, on a quand même beaucoup de dépenses publiques, beaucoup de prélèvements obligatoires »."

      "Le quatrième invité de C dans l’air est Bruno Jeudy, du Journal du dimanche, dont l’hommage à Nicolas Sarkozy (jugé « touchant » lors de sa « très belle sortie »), la veille, m’avait ému presque autant que celui de Christophe Jakubyszyn dans le 13 heures de TF1 (saluant « un nouvel adieu avec un très beau discours, extrêmement sincère »)"

      "je zappe sur BFMTV pour retrouver… Eugénie Bastié, du Figaro (et d’Actuality, sur France 2). « [...]Alain Juppé ne représente qu’une seule droite, une droite qui est de gauche. »"

      " « A gauche, François Hollande peaufine son calendrier, Manuel Valls est en embuscade. Il y a de l’eau dans le gaz entre les deux hommes. »"

      " « A gauche, Emmanuel Macron publie son programme via un livre intitulé Révolution. » Toute cette « gauche », d’un coup, ça m’écœure."

      Benoît Hamon, un “trumpiste” au programme “dadaïste” - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/benoit-hamon-un-trumpiste-au-programme-dadaiste,153070.php

      "Jusqu’à présent, c’est toujours les sociaux-démocrates qui l’emportaient, là c’est quelqu’un de social-populiste."

      " « La social-démocratie est malade, et la seule solution proposée, c’est une sorte de social-populisme, de trumpisme de gauche. » Quelle horreur ! Un trumpiste social-populiste… « On va mettre des murs partout ! Le souverainisme ! Un programme économique totalement surréaliste sinon dadaïste ! »"

      On s’attaque au CETA ? « […] Les 28 Européens ont estimé que c’était équilibré. Donc, on peut craindre qu’il y ait beaucoup de théorie complotiste dans la dénonciation de l’accord » (24 octobre 2016).

      Affaire Fillon : les accusations du “Canard enchaîné” menacent la démocratie - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/affaire-fillon-les-accusations-du-canard-enchaine-menacent-la-de

      "« Une dernière question, Louis-Marie Horeau, je parle au journaliste et aussi au citoyen. Est-ce que vous avez l’intention de feuilletonner encore longtemps une forme de poison lent qui va influer sur le déroulement de l’élection présidentielle ? » Ce journalisme de caniveau menace la démocratie. Ce n’est pas Ruth Elkrief qui influerait sur l’élection car, outre son irréprochable éthique, elle possède une émouvante sensibilité féministe, exprimée dimanche dernier lors du meeting de François Fillon où il exhibait son épouse assise au premier rang : « Comme femme, je ressens une forme de solidarité au sens où elle n’a pas demandé à se retrouver au milieu de cette tempête et elle est assez bouleversée. »"

      Mélenchon, c’est “l’URSS des années 50” (pour Ruth Elkrief) - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/melenchon-c-est-l-urss-des-annees-50-pour-ruth-elkrief,156690.ph

      « Pour les analyser, quatre experts de la gauche : Jérôme Béglé, du Point, Cécile Cornudet, des Echos, François Miquet-Marty, l’indispensable sondeur (de Vivoice) et Jean-Sébastien Ferjou »

      Maximilien Ilitch Mélenchon : l’homme à abattre - Le Vent Se Lève
      http://lvsl.fr/maximilien-ilitch-melenchon-lhomme-a-abattre

      « Nous avons déjà dit ici, en son temps, combien le projet de « constituante » de Mélenchon était par nature porteur de grand danger pour la démocratie »

      « La VIe République voulue par M. Mélenchon suppose ni plus ni moins un coup d’Etat »

      Panique médiatique : 48h de pilonnage anti-Mélenchon
      https://www.vivelacri.se/Panique-mediatique-48h-de-pilonnage-anti-Melenchon

      Les éditocrates contre Jean-Luc Mélenchon (bis repetita) ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-editocrates-contre-Jean-Luc-Melenchon-bis

      "Bruno Jeudy tremble : « Il y a une part d’irrationalité dans sa montée [dans les sondages] (...) son projet deviendrait maintenant presque à l’égal de celui d’Emmanuel Macron, et même devant celui de François Fillon, comme le meilleur projet !"

      "« Les investisseurs, les chefs d’entreprises, les marchés réagissent vis à vis du projet de Jean-Luc Mélenchon comme ils l’ont fait jusqu’ici vis à vis du programme de Marine Le Pen ? » Réponse effrayée de Nicolas Doze : « Oui, et c’est parfaitement normal (…). Dans les deux cas vous avez un refus des lois universelles de l’économie. »"

      "Et Doze ajoute, épouvanté : « Plus de la moitié aujourd’hui de la population est séduite par des offres qui vous disent que la terre est plate. »"

      "Dominique Seux s’énerve : « Jean-Luc Mélenchon défend un projet insensé que peu de gens ont apparemment lu. »"

      "Dans quelques décennies, quel regard un historien de la vie politique portera-t-il sur cette période lorsqu’il se penchera sur son traitement médiatique ?"

      Mélenchon, sans-culotte ou sans c... ? - L’Obs
      http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170426.OBS8589/melenchon-sans-culotte-ou-sans-c.html

      "EDITO. Macron, Le Pen ou vote blanc ? Le leader des « insoumis » refuse d’exprimer un choix de second tour. Il révèle ainsi la nature antidémocratique de son projet."

      "Pas de consigne de vote. Débrouillez-vous. Le guide des « insoumis » s’est évanoui"

      « refuse de choisir. Et ce faisant, il choisit. Il confirme son inclination populiste et démagogique, sa fascination pour une culture politique violente, fondamentalement hostile au compromis et la nature antidémocratique de son projet. »

      Présence des "petits candidats", pour FOG : "Ca débilise le débat". Voilà...
      Les-Crises - Encore un très grand moment de Démocratie : pour ces...
      https://www.facebook.com/les.crises/videos/1266326856797393

      Les éditorialistes, des tuteurs de choix pour le lierre rampant des mélenchonistes - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/les-editorialistes-des-tuteurs-de-choix-pour-le-lierre-rampant-d

      "Christophe Barbier : « L’éditorialiste est comme un tuteur sur lequel le peuple, comme du lierre rampant, peut s’élever », a-t-il déclaré au JDD"

      Traitements (hum, hum...) médiatiques de la Grèce et de Syriza, florilège (à noter que…
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3645#message3645


      https://twitter.com/quatremer/status/615873419142258688/photo/1

      –Un Michael Jackson et deux ouvriers : la cote de la mort selon RTL - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Un-Michael-Jackson-et-deux-ouvriers-la-cote-de-la-mort-selon-RTL?recherche=
      Avec, en bonus :

      "Jean-Michel Aphatie n’hésitait pas à absoudre par avance le journalisme, quel qu’il soit : « Dans une société de libre débat, le journalisme et ceux qui en font n’ont aucun pouvoir. Ils n’orientent ni ne déterminent l’opinion publique. Ceux qui construisent les esprits et impriment les consciences, ce sont les acteurs. »"

      –Bon, p’tit coup d’oeil à une émission faisant la fierté du journalisme hexagonal, le 29/08/16 : C Dans L’Air, "Droite : la guerre est déclarée" (encore du commentaire politicien à l’horizon), avec Brice Teinturier, Catherine Nay, Yves Thréard et Christophe Barbier

      –Trump et le spray à cheveux... - Mr Mondialisation
      https://www.facebook.com/M.Mondialisation/videos/1344

      –A vérifier :
      Nuit Debout : entre SDF poignardé et suicide de la presse traditionnelle | Mr Mondialisation
      https://mrmondialisation.org/nuit-debout-entre-sdf-poignarde-et-suicide-de-la-presse-traditionn

      -"Pierre Bourdieu disait déjà en 1996 à ce sujet : « Poussées par la concurrence pour les parts de marché, les télévisions recourent de plus en plus aux vieilles ficelles des journaux à sensation, donnant la première place, quand ce n’est pas toute la place aux faits divers ou aux nouvelles sportives… » ce à quoi il ajoutait « La télévision a une sorte de monopole de fait sur la formation des cerveaux d’une partie très importante de la population. »" ;
      –"Sans surprise, les pontes de la fachosphère se sont nourris aveuglément des médias mainsteams pour accentuer ce fait divers en exagérant davantage ses liens avec NuitDebout. On citera notamment Boulevard Voltaire qui, entre deux articles pro Marine Lepen et anti-féminisme, affirme « l’auteur des coups de couteaux est un participant au mouvement » sans se soucier des données de l’AFP. Naturellement, on pouvait compter sur Valeurs Actuelles pour distiller la haine de ce mouvement populaire. Ceux-ci osent titrer « Un homme poignardé lors d’un rassemblement « Nuit debout » » jouant donc sur une similarité temporelle hors sujet." ;
      –"Une haine naturellement portée vers « le gauchiste » (mot fourre-tout à la mode), caricature du militant humaniste qui n’est pourtant pas au pouvoir, le tout amalgamé à la politique très à droite du gouvernement actuel qui n’a plus de gauche que le nom. En résumé, nous baignons dans la plus parfaite confusion. Et si c’était le but recherché ?

      Reste une interrogation : comment une presse subventionnée à hauteur de plusieurs millions de fonds publics chaque année peut-elle publier des articles du niveau d’un tabloïd à sensation ? "

      Vol Egyptair : « Ne pas céder au journalisme de sensation au mépris du journalisme d’information » - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Crash-du-vol-Egyptair-Ne-pas-ceder-au-journalisme

      -"Aujourd’hui, je ne suis plus la correspondante au Caire du journal Le Soir. Hier, suite à la disparition de l’avion Egyptair entre Paris et Le Caire, on m’a demandé de ne pas proposer d’article « factuel », mais d’insister sur la « tristesse des familles » et de parler (remettre en cause) la sécurité de la compagnie aérienne égyptienne. J’ai refusé en expliquant n’avoir eu aucun accès aux familles (elles ont refusé de parler aux médias), puis que, la cause de l’accident n’étant pas connue (nous n’avons même pas d’indices), je ne pouvais accuser ni suggérer la responsabilité d’Egyptair." ;
      –"Ce genre de demande de leur part, insister sur « l’excitation » plutôt que sur les faits, n’était pas une première, mais concernait des sujets moins graves et où j’ai donc « laissé couler »"

      –La Rue des allocs : M6 ouvre un boulevard aux préjugés | L’Humanité
      http://www.humanite.fr/la-rue-des-allocs-m6-ouvre-un-boulevard-aux-prejuges-613529
      Le CSA saisi par des téléspectateurs après la diffusion de "La Rue des allocs" sur M6
      http://www.huffingtonpost.fr/2016/08/18/la-rue-des-allocs-m6-csa-television-medias_n_11582494.html?ncid=fcbkl

      –Direction des Ressources Heureuses, par Julien Brygo & Olivier Cyran (Le Monde diplomatique, octobre 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/10/BRYGO/56417
      #Management #Santé

      "l’émission « Happy boulot » sur la chaîne BFM Business — « tous nos conseils pour bien démarrer votre journée de travail » — choisissait un traitement décalé de l’actualité sociale en s’inquiétant des excès de générosité auxquels en sont réduits les employeurs."

      "Au centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse, où le souci de rentabiliser les soins a conduit la direction à se convertir au « toyotisme », quatre membres du personnel infirmier se sont donné la mort au cours de cet été."

      "Le gouvernement français s’abreuve à bonne source, lui qui a favorisé l’extension de ce régime à près d’un million de travailleurs. Tenus de payer eux-mêmes leurs cotisations sociales et livrés au bon vouloir d’employeurs « clients » qui n’ont pas à répondre de leur sort, les autoentrepreneurs se trouvent aux avant-postes d’un salariat de plus en plus fragmenté, atomisé"

      Yves Calvi, ou la panoplie du chien de garde - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Yves-Calvi-ou-la-panoplie-du-chien-de-garde

      Misère du documentaire politique - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Misere-du-documentaire-politique

      "L’occasion de constater une nouvelle fois l’inanité et l’inutilité sans frontière médiatique du journalisme politique dominant qui, même lorsqu’il dispose d’un format non contraint pour s’exprimer, de temps et de moyens pour travailler, ne sait rendre compte de la vie politique que comme une suite de « coups », et plus particulièrement de « coups de comm’ », joués par une poignée de responsables de premier plan. Dans un tel schéma, les pronostics sondagiers, les anecdotes et les bons mots, la psychologie (de comptoir) des protagonistes, sont censés éclairer les coulisses de la course pour le pouvoir et tiennent lieu d’information."

      (octobre 2018) : Dans ce-monde-en-pleine-mutation angoissant pour les bloqueurs inaptes/réfractaires à la nécessaire réforme/modernisation/mutation/changement de logiciel/grande transformation de la vieille France, les archaïques peuvent se raccrocher à une boussole, la permanence du #Bêtisier de l’"Actu’" :
      Le jour où Edouard Philippe n’a pas démissionné
      https://www.facebook.com/arretsurimages.net/videos/316922475774297/?__xts__[0]=68.ARD2uLrEfR6h2aFL0Ab-M26xut90IKvxhT52rScyfkK1VFfxAP2U3_a-U1q
      L’imminent remaniement retient son nouveau souffle - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/limminent-remaniement-retient-son-nouveau-souffle,n5845366.php

      Editocrate en roue libre. Et oui, forcément, ça débite beaucoup de conneries.
      Bruno Jeudy traque les « faux » gilets jaunes (BFM-TV) - Acrimed | Action Critique Médias
      https://www.acrimed.org/Bruno-Jeudy-traque-les-faux-gilets-jaunes-BFM-TV

      « vous parlez comme un militant politique »

      « Vous ne servez pas la cause de ceux qui, sur les ronds-points, se battent pour leurs fins de mois, se battent sans réfléchir… se battent sans penser... sans remettre en cause la démocratie »

      C’est tout de même bien plus brillant qu’un beauf en jaune, l’éditocratie...

      Emmanuel Macron reprend la main avec une épine dans le pied - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/emmanuel-macron-reprend-la-main-avec-une-epine-dans-le-pied,n6076010.php

      "A peine 2018 entamée, France 5 prédisait déjà le « virage social » salué par les éditorialistes ces dernières semaines. Aussi, je ne vais pas rater les prophéties de cette nouvelle année. Caroline Roux se félicite d’abord de la bipédie retrouvée d’Emmanuel Macron : « Sur la forme, on peut donc encore innover pour des vœux. » « Oui, salue Christophe Barbier, et c’était plutôt réussi. » Bien mieux que des vœux assis. « Des vœux debout, une posture pour incarner l’autorité, le dynamisme, la volonté, la pugnacité… » A l’opposé des vœux allongés. « C’était assez sobre, assez simple et assez percutant. » Ne parlons pas des vœux accroupis. « Des vœux nourris, riches, y avait du fond, y avait des annonces, des mystères… » Des vœux mystères ? « Une lettre à tous les Français mais on n’a pas le contenu ni la date de ce courrier. » C’est l’énigme de la lettre mystère."

      "« C’était réussi intellectuellement, assure l’intellectuel de service (Christophe Barbier). Il y a beaucoup de choses à débattre, y a beaucoup de nourriture politique apportée par le président. On débat sur les bases de ce qu’il a dit hier, donc il a repris la main. » CQFD. C dans l’air organise un débat sur ce que le président a dit hier pour constater que le président a dit ce dont on parle dans le débat, preuve qu’il a repris la main sur le débat dans lequel on parle de ce qu’il a dit… Ce manège rappelle celui dont les passagers sont restés prisonniers d’une nacelle pendant neuf heures. Christophe Barbier, lui, est bloqué dans la grande roue de C dans l’air depuis des années."

      "« On s’interroge beaucoup sur la forme de cette lettre… » Surtout sur BFMTV. « … Parce qu’on a assez peu d’informations. » D’où la nécessité de s’interroger. "

      "« Il va falloir faire beaucoup de pédagogie et marteler aux Français les plus modestes qu’ils vont retrouver du pouvoir d’achat. » Ça finira bien par leur rentrer dans le crâne, à ces demeurés. « Il va falloir qu’ils en fassent beaucoup en matière de com et qu’ils fassent beaucoup, beaucoup de pédagogie. »"

      Débat Schiappa-Hanouna : plutôt sexiste que politique, espère CNews - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/debat-schiappa-hanouna-plutot-sexiste-que-politique,-espere-cnews,n6105814.

      "« Une émission dans laquelle vous serez co-animatrice avec Cyril Hanouna, poursuit Laurence Ferrari, et où il y aura des Français, des retraités, des infirmiers, des demandeurs d’emploi, enseignants, agriculteurs… C’est un débat qui ne se veut pas politique. »"

      "« Ma volonté, explique Marlène Schiappa, c’est de dire aux centaines de milliers de personnes qui regardent Cyril Hanouna : regardez, c’est simple de faire un débat, de discuter et d’échanger sur la démocratie, la justice fiscale, et de faire des propositions. » Mais sans faire de politique, attention."

      Luc Ferry, philosophe de la répression - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/luc-ferry,-philosophe-de-la-repression,n6127909.php

      "« Autre violence, enchaîne le présentateur, l’incendie du domicile de Richard Ferrand. » Qui inspire à Luc Ferry un audacieux rapprochement. « Les djihadistes de Daech n’avaient qu’une envie, c’est d’organiser la guerre civile en France et de répandre la terreur. C’est ce qu’on est en train de faire avec nos propres moyens. » Le terrorisme des Gilets jaunes a remplacé celui des djihadistes de Daech."

      Gloire à Macron, l’immortel poète de BFMTV - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/gloire-a-macron,-limmortel-poete-de-bfmtv,n6123073.php

      "Nicolas Domenach l’admet, « c’est vrai qu’il a gagné contre tous ». François Asselineau, Benoît Hamon, Jean Lassalle, etc. « Et aussi contre les journalistes politiques qui l’envoyaient aux gémonies. »"
      "« Y a un mystère qu’on cherche à percer, explique Nicolas Domenach. Son origine politique, elle est à gauche, c’est Chevènement d’un côté, Michel Rocard de l’autre. »"
      "« Mais, quand vous ressentez un animal politique, vous voyez si la faille est en train de l’engloutir ou si au contraire il a cette énergie que nous n’avons pas, nous, les mortels. »"

      Pour Yves Calvi, la France des Gilets jaunes, c’est le Venezuela - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/pour-yves-calvi,-la-france-des-gilets-jaunes,-cest-le-venezuela,n6139449.ph

      "ceux qui voudront faire la différence entre les bons et les méchants sont désormais tous complices."

      "Un nouveau reportage s’intéresse à « la fachosphère française », le présentateur interroge : « Qu’est-ce qu’on fait ? A quel moment peut-on demander des comptes ? N’importe quel journaliste sait qu’il a une carte professionnelle qui le contraint. » Tel Yves Calvi choisissant avec discernement de comparer la situation française à celle du Venezuela. « Mais face aux fake news et à ceux qui peuvent balancer n’importe quoi notamment pour faire des morts, on n’a pas de réponse. »"

      Violences policières : l’ONU dans le viseur des éditocrates - Acrimed | Action Critique Médias
      https://www.acrimed.org/Violences-policieres-l-ONU-dans-le-viseur-des

      "Le complot issu de l’axe « LFI – Bachelet – Venezuela » aura donc été mis à jour par LCI, sous le patronage de David Pujadas, à une heure de grande écoute. Nul doute que si nous avions été en période électorale, la loi anti-fake news aurait permis d’épingler l’émission de David Pujadas. Nul doute, non plus, que nos sondeurs anti-complotistes iront tout prochainement sonder l’éditocratie française, et que leurs résultats seront repris par tous les grands médias."

      Laurent Delahousse donne une leçon de journalisme à François Hollande - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/laurent-delahousse-donne-une-lecon-de-journalisme-a-francois-hollande,n6195

      "François Hollande explique que leur relation a évolué depuis sa présidence. « Il suivait la politique que je fixais. Et aujourd’hui il fixe la sienne. » « Qui est très différente », juge le présentateur. « C’est son droit. » « Elle est clairement très différente de la vôtre. » Le CICE et la Loi travail, la privatisation de l’aéroport de Toulouse, le dépeçage d’Alstom… Une politique clairement très différente de celle d’Emmanuel Macron."

      "« Faut jamais oublier Ségolène Royal quand on parle de la gauche. » Puisqu’elle est autant de gauche que François Hollande est socialiste. « Elle est venue sur ce plateau, on lui a posé cette question très journalistique. » Archive : « Est-ce que vous avez définitivement renoncé à ne pas devenir un jour présidente de la République ? Oui ou non ? » Passionnant."

      Les belles histoires de Marlène Schiappa, Cyril Hanouna (chez papy Le Pen) et BFMTV - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/les-belles-histoires-de-marlene-schiappa,-cyril-hanouna-%28chez-papy-le-pen

      "Puisque Marlène Schiappa déplore le “populisme” d’“Envoyé spécial” et réclame de “belles histoires”, j’ai boycotté France 2 pour partager les facéties de Cyril Hanouna avec Jean-Marie Le Pen et l’amour de BFMTV pour Emmanuel Macron. De bien belles histoires, en effet."

      A Nice, une manifestante blessée de son plein gré - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/a-nice,-une-manifestante-blessee-de-son-plein-gre,n6187177.php

      "En revanche, nous ne disposons pas d’images d’Ogossagou, au Mali, où des dizaines de villageois peuls ont vécu l’enfer au point de ne pas y survivre. Aussi, nous ne vous en parlerons pas."

      "« A Notre-Dame-des-Landes, dans des manifestations anti-Davos avec Attac », complète Philippe Michel-Kleisbauer, député Modem. Qui fait le lien avec la blessée de Nice : « On nous a appris que cette dame relevait d’Attac, qui n’est pas forcément pacifiste à chacune de ses sorties. »"

      Christine Lagarde, patronne de la BCE et “superstar” de LCI - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/christine-lagarde,-patronne-de-la-bce-et-superstar-de-lci,n6325905.php

      "« Parti-pris : Lagarde superstar ! », affiche un bandeau tout en nuances. « Madame Lagarde était au FMI au moment de la crise grecque, vante la journaliste. Le #FMI et la #BCE ont joué un rôle-clé pour sauver l’euro et remettre sur pied la #Grèce. » Surtout pour sauver les banques françaises et allemandes. « … Même si le remède a souvent été jugé brutal par les Grecs. » Peu importe s’ils courbent l’échine, leur pays est remis sur pied. « Christine Lagarde était aux commandes, elle est jugée extrêmement crédible. » Les Grecs lui savent gré de son héroïque fait d’armes."

      Des gazeuses pour les manifestants et des dattes pour Claude Guéant - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/des-gazeuses-pour-les-manifestants-et-des-dattes-pour-claude-gueant,n632272

      "Cet allongement de la durée de cotisation, c’est donc la facture des Gilets jaunes. »"


      Très drôle quand on voit les unes du point, ou encore FOG, chez qui, en bon gardien de la doxa qu’il est, l’injure et les anathèmes (répétitifs en plus) font office d’argumentation : "cons", "archaïque" ou..."“gauche pétainiste”" :
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/RIMBERT/54367

      Le Point attaque @si pour injure publique (si si) - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/chroniques/2015-12-24/Le-Point-attaque-si-pour-injure-publique-si-si-id8332

      https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/hphotos-xft1/v/t1.0-9/10277425_675097452558805_2426500548474510659_n.jpg?oh=df71

      Le Point attaque ASI : le débat se poursuit (sur Twitter) - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2015-12-26/Le-Point-attaque-ASI-le-debat-se-poursuit-sur-Twitter-id19555

      Un autre poète du Poing : http://zinc.mondediplo.net/messages/3645#message4639

      Tant qu’à se marrer :
      Le Point - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/-Le-Point-178-
      Franz-Olivier Giesbert - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/+-Franz-Olivier-Giesbert-+

      Du lourd : => http://zinc.mondediplo.net/messages/11221#message11422

      Grèce : et si Jean Nouailhac, du Point, se fichait de nous ? par Nils Solari - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Grece-et-si-Jean-Nouailhac-du-Point-se-fichait-de-nous

      "en lui attribuant d’avoir « […] sans doute, en plus, trafiqué les résultats de son référendum/plébiscite lancé à la va-vite pour ne pas avoir d’observateurs étrangers sur le dos » [9], ce qui s’apparente à de la diffamation."

      #Le_Point http://zinc.mondediplo.net/messages/11221#message11422

      Même les meilleurs sketchs finissent par lasser... : http://zinc.mondediplo.net/messages/24359 via mdiplo

      https://scontent-ams3-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/13327606_1113000575436956_6611447388074987951_n.png?oh=38d
      https://scontent-ams3-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/13343059_1160595874005265_699011147509930206_n.jpg?oh=680c

      Daech, CGT, Benzema, inondations : rapprochements hasardeux - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-06-02/Daech-CGT-Benzema-inondations-rapprochements-hasardeux-id19930

      Tout va bien dans cet asile qu’est "l’actu" :
      L’éditocrate (Franz-Olivier Giesbert) et le syndicaliste (Jean-Pierre Mercier) - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/L-editocrate-Franz-Olivier-Giesbert-et-le

      BFMTV endigue l’esprit anti-police, France 2 prône la réduction des allocations chômage - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/bfmtv-endigue-l-esprit-anti-police-france-2-prone-la-reduction-d

      « Au Royaume-Uni, explique le reporter, tout est conçu pour pousser un chômeur à ne pas le rester. » Mais pas en France, où la gauche de la gauche pousse les chômeurs à rester des assistés pour conserver son fonds de commerce. Le correspondant loue enfin l’exemplarité de la justice britannique. « Une chômeuse-globe-trotteuse qui avait effectué seize voyages à l’étranger [avec une allocation de 400 euros par mois maximum, elle est très douée, ndlr] a écopé de trois ans de prison ferme. » En voilà une idée : pour éradiquer le fonds de commerce de la CGT, envoyons les chômeurs en prison.

      –-Cnews 23 09 2021 praud dit qu on insulte zemmour de fasciste de manière scandaleuse, mais que pour Mélenchon, la qualification d islamo gauchiste c’est la vérité... Bons ce n’est probablement qu’une goutte d’eau dans l’océan.

      Zemmour partout (2/2) : quand la star de CNews devient la superstar de BFMTV
      https://www.telerama.fr/ecrans/zemmour-partout-22-le-debat-qui-fait-debat-6977982.php

      Sonia Mabrouk, militante
      par Denis Perais, Mathias Reymond, Sophie Eustache, vendredi 24 septembre 2021
      https://www.acrimed.org/Sonia-Mabrouk-militante

      Présidentielle 2022 : Soirée mondaine entre éditocrates sur France 2par Pauline Perrenot, vendredi 8 avril 2022
      https://www.acrimed.org/Presidentielle-2022-Soiree-mondaine-entre

    • Le code du #Travail, garant de l’emploi, par Rachel Saada (Le Monde diplomatique, janvier 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/01/SAADA/54456

      -"En réalité, ceux qui se plaignent de la multiplication des textes y ont eux-mêmes contribué, puisque, depuis le début des années 1990, les employeurs ont réclamé et obtenu dérogation sur dérogation, soit autant de pages supplémentaires. Quant à l’idée selon laquelle les licenciements d’aujourd’hui feraient les emplois de demain, il y a plus de trente ans que le patronat colporte cette fable. Déjà, dans les années 1980, M. Yvon Gattaz, président du Conseil national du patronat français (CNPF) — l’ancêtre du Mouvement des entreprises de France (Medef), que dirige aujourd’hui son fils, M. Pierre Gattaz —, avait demandé et obtenu la suppression de l’autorisation administrative de licencier. Il clamait urbi et orbi que si les entreprises n’embauchaient pas, c’était parce qu’elles devaient demander à l’inspection du travail l’autorisation de licencier. Depuis 1986, plus besoin d’autorisation… mais pas d’embauches pour autant." ;
      –"un record de ruptures conventionnelles chaque année (plus d’un million en 2014) et pas d’embauches en contrat à durée indéterminée (CDI) pour compenser (6). Au contraire : on remplace ces derniers par des contrats à durée déterminée (CDD), qui représentent 85 % des embauches. Et qui, jugés trop compliqués, sont désormais à leur tour dans le collimateur : l’idéal serait de les remplacer par des contrats de mission, aussi précaires, mais plus longs.

      Martelant un discours qui n’est jamais décortiqué par les médias, les patrons répètent qu’ils veulent moins de lois, tout en réclamant et en obtenant une protection forte de l’Etat quand il s’agit de valider leurs plans de licenciements" ;
      –"contrairement à ce qu’assurent Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen dans leur ouvrage Le Travail et la loi, aucun lien entre protection des travailleurs et taux de chômage n’a jamais pu être démontré.

      Le professeur de droit du travail Pascal Lokiec relève que ces polémiques dénotent « un changement profond dans la problématique du droit du travail ». On est en train, dit-il, « de sortir de l’opposition entre salariés et employeurs au profit d’une opposition entre travailleurs et chômeurs, entre travailleurs précaires et permanents »"

      Filmer la misère du journalisme politiquepar Pauline Perrenot, lundi 10 mai 2021
      https://www.acrimed.org/Filmer-la-misere-du-journalisme-politique

      CNews, première chaîne d’intox de France… avec le soutien de l’Élysée
      https://www.telerama.fr/ecrans/cnews-premiere-chaine-dintox-de-france...-avec-le-soutien-de-lelysee-687576

      Ariane Chemin explique que Bruno Roger-Petit, « le “M. Triangulation” de l’Élysée, scrute depuis longtemps CNews, qui relaie souvent les obsessions de l’extrême droite et a pour lui le même avantage que Valeurs actuelles : cliver l’opinion en deux camps sans laisser beaucoup de place à d’autres courants de pensée ».

      Ainsi, le pouvoir actuel, et jusqu’à son plus haut sommet, utilise et protège un délinquant d’extrême droite propagateur de fausses nouvelles.

      Le RN est-il davantage invité que les autres partis dans les matinales des radios et chaînes d’info ?
      https://www.liberation.fr/checknews/le-rn-est-il-davantage-invite-que-les-autres-partis-dans-les-matinales-de

      Macron giflé (1/2) : cachez cette extrême droite que l’on ne saurait blâmer
      https://www.telerama.fr/ecrans/macron-gifle-12-cachez-cette-extreme-droite-que-lon-ne-saurait-blamer-69031

      « Des fans mélenchoniens commettent des attentats, simplement on veut pas en parler. » Un bain de sang mélenchoniste est passé sous silence par les médias complices.

      Franz-Olivier Giesbert sur France Inter : la fête du journalisme
      par Pauline Perrenot, vendredi 18 juin 2021
      https://www.acrimed.org/Franz-Olivier-Giesbert-sur-France-Inter-la-fete

      Régionales : des éditorialistes clairvoyants pour des abstentionnistes bêtes et méchants
      https://www.telerama.fr/ecrans/regionales-des-editorialistes-clairvoyants-pour-des-abstentionnistes-betes-

      "Amine El Khatmi annonce sur CNews : « Dimanche, comme beaucoup d’électeurs de gauche, je voterai Valérie Pécresse » (et même pas Laurent Saint-Martin, sans doute trop à gauche) pour faire barrage à « l’extrême gauche indigéniste, racialiste et anti-républicaine »"

      " « Depuis que je suis sur ce plateau, se plaint Johanna Rolland, maire de Nantes, on a passé plus de temps à parler de la présidentielle que des départementales. » La faute aux Français obnubilés par la présidentielle"

      Régionales : Laurent pourfend le storytelling médiatique, Delahousse en fait la promotion
      https://www.telerama.fr/ecrans/regionales-laurent-pourfend-le-storytelling-mediatique-delahousse-en-fait-l

      Triptyque rhétorique d’extrême droite, novlangue orthodoxe, idiocratie sondagière

      -« … Quand elle dit qu’elle n’a pas de problème avec l’islam… » Malheur, une islamo-complice. « Vous avez une uniformisation de l’offre politique, la seule distinction, vous allez la trouver chez les écolo-décroissants ou chez les Insoumis islamo-gauchistes… »

      –« Dites-nous tout, d’abord sur l’état d’esprit des Français face aux réformes. » Des sondés. Brice Teinturier répond : « Les Français… » Les sondés. « … Ils sont favorables aux réformes, ils nous disent toujours qu’il faut qu’il y ait des réformes. » Peu importe lesquelles, chacun sait qu’elles sont nécessaires (surtout si elles sont libérales). 

      – Le sondologue poursuit : « 43 % des Français souhaitent un remaniement complet en changeant de Premier ministre. » Et les Français de gauche veulent Xavier Bertrand à Matignon, si j’ai bien suivi. « Seulement 42 % des Français souhaitent que le président de la République prenne la parole dans le cadre d’une intervention télévisée. » 

      « UNE AMBITION INTIME », C’EST TOUJOURS AUSSI GÊNANT
      https://www.arretsurimages.net/articles/articles/une-ambition-intime-toujours-aussi-genant

    • Médias en Argentine : les grandes manœuvres de Macri. Par Nils Solari - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Medias-en-Argentine-les-grandes-manoeuvres-de-Macri

      En Argentine, les médias passent sous la férule du nouveau gouvernement de droite | Jeremy Rubenstein
      http://jeremy-rubenstein.gotoandclick.com/fr/article/en-argentine-les-medias-passent-sous-la-ferule-du-no

      « La réactivité de la presse internationale pour relayer ou dénoncer toute intervention de l’Etat dans le fonctionnement des médias en Amérique latine durant la longue décennie des gouvernements progressistes tranche singulièrement avec le silence des médias français sur les agissements du nouveau gouvernement argentin. »

      #Médias #Argentine

    • Sur Sarkozy (et/ou l’#UMP) et des #Médias (et pour les sarkolâtres assimilant tout ce qui n’est pas du zèle extrême dans le cirage de pompes, l’obséquiosité, à de l’acharnement de médias "gauchistes"...) :

      Aides à la presse : qui touche le plus ?
      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/05/06/aides-a-la-presse-qui-touche-le-plus_4411883_4355770.html#

      « Entre 2008 et 2013, les aides directes à la presse avaient été multipliées par deux, suscitant de vives critiques de la Cour des comptes l’an dernier. Cette hausse faisait suite à un plan d’aide massif mis en place sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, déployé entre 2009 et 2011. »

      Avant 2012,

      Sarkozy-Jésus et ses journalistes-apôtres [INTERACTIF] | Slate.fr
      http://www.slate.fr/story/50699/photo-connivence-sarkozy-journalistes

      Sarkozy et les médias, les médias face à Sarkozy - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Sarkozy-et-les-medias-les-medias-face-a-Sarkozy

      Omniprésence chiffrée du clan Sarkozy dans les journaux télévisés de l’été 2007 - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Omnipresence-chiffree-du-clan-Sarkozy-dans-les-journaux-televises-de-l-ete-

      Après 2012,

      La presse est unanime : Nicolas Sarkozy - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/La-presse-est-unanime-Nicolas-Sarkozy

      Le retour de Sarkozy ? Réception sur France 2… et censure d’un reportage sur France 3 (communiqués) - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Le-retour-de-Sarkozy-Reception-sur-France-2-et-censure-d-un-reportage-sur

      Censure suite : quand la direction de France Télévisions se prend les pieds dans le tapis rouge (SNJ) - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Censure-suite-quand-la-direction-de-France-Televisions-se-prend-les-pieds-d

      Interview de Nicolas Sarkozy : Jean-Pierre Elkabbach mis en examen pour trafic de connivence - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Interview-de-Nicolas-Sarkozy-Jean-Pierre-Elkabbach-mis-en-examen-pour-trafi

      Quand Valeurs actuelles et L’Opinion publient sciemment un faux sondage - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Quand-Valeurs-actuelles-et-L-Opinion-publient-sciemment-un-faux-sondage?rec

      Copé : à peine revenu, déjà candidat ?
      http://www.marianne.net/cope-peine-revenu-deja-candidat-100240310.html

      « L’ancien patron de l’UMP devrait annoncer sa candidature à la primaire au journal de France 2 dimanche soir. En face, sur TF1, s’exprimera un certain... Nicolas Sarkozy ! »

      Hommage à David Pujadas et Léa Salamé, journalistes intransigeants - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Hommage-a-David-Pujadas-et-Lea-Salame

      Victimisation :

      Finkielkraut, Copé, Sarkozy : la compétition des souffre-douleur - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/chroniques/2016-01-25/Finkielkraut-Cope-Sarkozy-la-competition-des-souffre-douleur-id8416

      "Ces dominants, porte-parole des dominants, porte-voix des dominants, défenseurs des intérêts des dominants, qui s’échinent à occuper sur l’avant-scène la place des dominés, des parias, des rejetés, des souffre-douleur de la récré. Cette compétition de qui aura la plaie la plus saignante (..). Vous pensiez que Copé était l’ex-chef de la droite ? Non. Il n’est que le papa meurtri d’une petite Faustine, six ans -"elle en avait quatre à l’époque", qui s’est fait « un énorme oeil au beurre noir » quand papa a été débarqué de l’UMP. Et les divans du service public s’ouvrent à ces extravagances -si vous croyez que j’exagère, regardez donc la chronique de Didier Porte.
      Il ne manquait de Sarkozy, qui s’efforce à son tour de recoller au peloton des éclopés."

      Les livres, seule solution pour occuper le terrain médiatique quand on est dissident face à la pensée unique : Les dédicaces d’Alain Juppé - Le Petit Journal du 27/01 - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1355826

      "Dissidents" hors UMP mais gravitant autour :
      à coucher dehors - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/chroniques/2016-01-29/a-coucher-dehors-id8434

      « Des paroles et des actes » et ses « deux France » (2) : il faut sauver le soldat Finkielkraut - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Des-paroles-et-des-actes-et-ses-deux-France-2-il-faut-sauver-le-soldat

      Nicolas Sarkozy : « Nous devons combattre la pensée unique » | Valeurs actuelles
      http://www.valeursactuelles.com/politique/nicolas-sarkozy-nous-devons-combattre-la-pensee-unique-55326

      « Il y aujourd’hui une nouvelle pensée unique qui voudrait nous dicter les débats qui seraient acceptables et ceux qui ne le seraient pas, les propositions qu’on peut entendre et celles qui n’ont pas leur place dans le débat », écrit-il. Pour l’ancien président de la République, « nous devons la combattre parce qu’elle fait le jeu des extrêmes ».

      Comment le “retour” de Nicolas Sarkozy a “surpris” BFMTV - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/comment-le-retour-de-nicolas-sarkozy-a-surpris-bfmtv,146512.php

      "« L’actualité politique marquée par Nicolas Sarkozy, avec un jogging improvisé à la mi-journée. »"

      "« Et ceux-là, ce qu’ils attendent, c’est un discours très musclé [encore ? attention au claquage] sur ces sujets que sont l’immigration, les valeurs, l’identité, l’islam. » Et il serait dommage de ne pas répondre à leurs attentes (suscitées par qui ? par quoi ?) à propos de l’immigration-les-valeurs-l’identité-l’islam."

      "« C’est bien sûr le J1 de cette campagne pour la primaire des Républicains de Nicolas Sarkozy. » Un reporter, Julien Arnaud, annonce une grande première : « C’est la première fois qu’il vient ici, à son QG de campagne, vous le voyez (...) On a pu apercevoir à travers les vitres fumées, dans le hall, à l’accueil, un comptoir avec écrit en gros “Tout pour la France”, c’est le titre du livre de Nicolas Sarkozy. » Encore un scoop que BFMTV n’aura pas."

      "Soudain, Julien Arnaud s’illumine : « Nicolas Sarkozy qui est en train d’arriver ici à son QG. On va vivre cette image en direct. »"

      "« C’est ce qu’il sait faire de mieux, Nicolas Sarkozy, c’est être sur l’avant-scène médiatique. Il a l’intention d’occuper tout l’espace. Il veut que l’on parle de lui. » Heureusement, BFMTV ne tombe pas dans ce piège. Pas plus que France 5, qui a invité Yves Thréard à C dans l’air pour prendre du recul et parce que Christophe Barbier était déjà invité la veille."

      "« Aujourd’hui, interdiction pour les journalistes d’entrer dans les locaux, reprend la journaliste. Mais on a quand même réussi à y rentrer. » Bravo ! Bel exemple d’investigation journalistique ! Du coup, le scoop d’iTélé est confirmé : le comptoir de l’accueil porte bel et bien l’inscription « Tout pour la France »."

      Nicolas Sarkozy et “L’Emission politique” victimes des “amalgames” - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/nicolas-sarkozy-et-l-emission-politique-victimes-des-amalgames,1

      "il avait asséné à la journaliste que lui décrit « la réalité que vivent les Français et non pas la réalité bobo dans un certain nombre de milieux »."

      "Arrive François Lenglet et sa séquence consacrée aux questions économiques, baptisée « Demandez le programme ». Comme à son habitude, l’expert exprime sa hantise du déficit public, seule question qui l’intéresse quand il détaille les mesures fiscales du candidat (suppression de l’impôt sur la fortune, baisse de 10% de l’impôt sur le revenu), dont la particularité est pourtant de favoriser les plus aisés. Il lui reproche encore d’avoir renoncé à inscrire dans la Constitution l’obligation de présenter des budgets à l’équilibre… Puis se ravise au sujet de la dégressivité des allocations chômage : « On a l’impression que vous voulez punir les chômeurs de longue durée. — Vous vouliez réduire le déficit et, quand je propose une solution, ça ne vous va pas ! », a beau jeu de rétorquer Nicolas Sarkozy."

      Sarkozy et les médias : tout pour le secteur privé et le reste pour le secteur public - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Sarkozy-et-les-medias-tout-pour-le-secteur-prive

      "Dans un ouvrage à succès qui passera peut-être pour le « chef d’œuvre » littéraire de la rentrée – Tout pour la France – Nicolas Sarkozy dévoile ses intentions [1] : favoriser les concentrations, renforcer le contrôle politique, étrangler le secteur public"

      "Une loi sera nécessaire pour adapter toutes ces règles et permettre à nos groupes de s’imposer comme des champions européens, voire mondiaux."

      Vas-y minot !
      http://www.ipsos.fr/sites/default/files/article-importes/pizza.jpg

      "Son militantisme ne fait que reprendre à son compte des propositions formulées par l’élue UMP/Les Républicains Danièle Giazzi dans le rapport qu’elle lui avait remis en septembre 2008 [4]. L’objectif était déjà d’ « assurer la rentabilité et la compétitivité de nos entreprises de médias et faire naître des champions internationaux capables de rivaliser avec les nouveaux géants de l’Internet »"

      "La dérision, la polémique, l’investigation racoleuse ont trop souvent pris le pas sur la découverte, la science, la culture."

      Sarkozyx le Gaulois contre les médias (SNJ-CGT) - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Sarkozyx-le-Gaulois-contre-les-medias

      "lors d’un dîner-débat avec des lecteurs de Valeurs actuelles, Nicolas Sarkozy s’est lâché : « Ceux qui réussissent plus que les autres sont attaqués parce que la réussite est suspecte. Moi, je veux une capacité de réussite pour chacun d’entre nous. C’est compliqué dans un pays comme le nôtre car ça va demander du courage, et certainement des médias orientés un peu plus comme Valeurs actuelles et un peu moins comme France Télévisions ! »"

      "La campagne électorale est d’ores et déjà indigne d’un pays qui se réclame encore des Lumières. Les arguments les plus scandaleux ont cours et, les échéances s’approchant, on peut craindre le pire (s’il n’est pas déjà atteint)."

      "Sarkozy souhaite aussi une loi pour favoriser la concentration dans le secteur des médias ! Il écrit aussi « La dérision, la polémique, l’investigation racoleuse ont trop souvent pris le pas sur la découverte, la science, la culture »"

      –- <http://seenthis.net/messages/10802#message16143>

  • L’éthique des mondes possibles
    https://laviedesidees.fr/Hare-Penser-en-morale.html

    À propos de : Richard M. Hare, Penser en morale : Entre intuition et critique, Hermann. Dans un ouvrage classique enfin traduit en français, le philosophe Richard Hare cherche à montrer que l’examen de nos concepts moraux – la « métaéthique » – doit nous conduire à adopter une morale utilitariste. Quarante ans plus tard, faut-il lui donner raison ?

    #Philosophie #éthique #utilitarisme
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20210121_ethique.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20210121_ethique.docx

  • L’école, républicaine ou utilitariste ?
    https://laviedesidees.fr/Alain-Fernex-Creer-l-ecole.html

    À propos de : Alain Fernex, Créer l’école - Les institutions scolaires selon Bentham et Condorcet, Hermann. Quel est le but de l’école ? Former des citoyens, comme le pensait Condorcet, ou des individus aptes à trouver leur place dans la division du travail, comme l’estimait Bentham ? La comparaison entre ces deux conceptions divergentes éclaire les problèmes contemporains.

    #Philosophie #Histoire #école #enfance #utilitarisme #républicanisme
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20201026_condorcetbentham-2.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20201026_condorcetbentham-2.docx

  • #Pierre_Bühler | #Asile et #coronavirus : l’actualité au prisme de l’éthique

    Pierre Bühler, contributeur régulier de la revue Vivre Ensemble, nous livre une analyse fine de la gestion de la crise sanitaire vis-à-vis des populations de personnes exilées. Il scrute ainsi l’actualité de ces dernières semaines en nous aidant à la comprendre à travers le prisme de principes philosophiques éclairants. De la situation dans les camps sur les îles grecques, en évoquant le manque de sauvetage en Méditerranée, pour revenir sur la décision de maintien des procédures d’asile en Suisse, l’auteur interroge les notions d’éthique et de morale qui peuvent entrer en conflit et la façon dont ces conflits sont tranchés. La déontologie est-elle sacrifiée aux diverses finalités politiques ? Ou en d’autres termes : le fait que “chaque être humain doit être protégé” préside-t-il aux décisions et mesures prises dans ce contexte de crise ? S’inspirant de Paul Ricoeur et de John Rawls, Pierre Bühler rappelle que : “ce n’est pas au prix de la déontologie que nous pouvons viser ‘une vie bonne avec et pour l’autre dans des institutions justes’, mais bien plutôt avec elle pour fondement et pour référence. “

    –-------

    L’actualité s’est précipitée, ces dernières semaines, et il est bon de prendre un peu de recul, pour tenter de réfléchir à ce qui se passe du point de vue de l’asile en ces temps de #crise_sanitaire.

    Un petit modèle théorique

    Dans sa grande Théorie de la justice[1], le philosophe anglophone #John_Rawls distingue deux perspectives fondamentales qui peuvent s’entrecroiser et entrer en conflit l’une avec l’autre. Nous avons des visées, des velléités de #justice, nous nous efforçons vers des buts : c’est l’aspect téléologique (du terme grec telos, le but, la finalité). Sous cet angle, #Rawls est en débat avec l’#utilitarisme, une position très répandue dans le monde anglo-saxon et qui peut dire que le #sacrifice de quelques-uns est légitime, si cela contribue au plus grand bien pour le plus grand nombre possible. Selon la formule traditionnelle : la fin justifie les moyens. Pour Rawls, une telle position entre en conflit avec la perspective qu’il appelle déontologique (du grec deon, ce qui doit être, le devoir) : au nom des droits et devoirs humains, il n’est pas légitime de sacrifier qui que ce soit, chaque être humain étant à protéger. Ainsi, pour lui, toutes nos téléologies doivent être constamment soumises à la déontologie.

    Pour faire court, il en déduit deux principes de justice : le premier, c’est que toutes les personnes sont égales de droit et doivent avoir des chances égales ; le second dit que si des #inégalités sont nécessaires, elles doivent toujours être organisées de manière à améliorer la situation des plus défavorisés (c’est ce qu’il appelle la #règle_du_maximin : « #maximaliser_les_minima »).

    Dans ce qu’il a appelé sa « petite éthique » dans son livre Soi-même comme un autre[2], le philosophe français #Paul_Ricœur a repris cette idée, en articulant éthique et #morale : l’éthique est portée par ce que nous visons : nous voulons « une vie bonne avec et pour l’autre dans des institutions justes » ; la morale nous impose un certain nombre de #normes et d’#obligations indispensables auxquelles nous devons nous plier. Le troisième moment de la « petite éthique », c’est ce que Ricœur appelle la « #sagesse_pratique » : parce que les visées et les normes entrent constamment en conflit, il faut apprendre à assumer notre action concrètement, en affrontant les #conflits avec courage.

    Ce petit modèle théorique me permet de relire certaines réalités vécues ces derniers temps, car nous sommes en régime de sagesse pratique, et dans les conflits que nous vivons, c’est bien souvent la déontologie qui est sacrifiée aux diverses téléologies.
    Les mesures d’urgence sanitaire

    Les gouvernements ont pris, plus ou moins rapidement et plus ou moins judicieusement selon les pays, des #mesures_d’urgence contre la propagation du coronavirus. La #protection_sanitaire de la population constitue, certes, une #exigence_déontologique, mais elle menace temporairement la #déontologie plus fondamentale. Elle suspend certains #droits_fondamentaux qui nous sont, en temps normal, garantis constitutionnellement : la #liberté_de_mouvement, la #liberté_de_rassemblement, etc. Pour faire passer l’état d’urgence du #confinement, on peut parler massivement d’une #guerre à mener, comme l’a fait le président Macron. Mais il n’en reste pas moins la nécessité de veiller à la déontologie, car la fin risque ici aussi de justifier trop rapidement les moyens (par exemple, la #surveillance_numérique des rassemblements ou des relations interpersonnelles pour le bien du #traçage de la propagation – danger du « Big Brother is watching you », à l’aide des smartphones !). Comme le confinement, le #déconfinement contient un grand risque de #discriminations, et il faudra y veiller !

    Du point de vue du système démocratique, cette tâche de veilleur reviendrait au pouvoir législatif, et heureusement que les parlements vont enfin reprendre leur travail, après une pause déontologiquement problématique. C’est encore plus catastrophique lorsque le parlement donne plein pouvoir à l’#exécutif, comme c’est le cas en Hongrie !

    La crise sanitaire a révélé des dysfonctionnements majeurs. J’aimerais en évoquer deux, avant d’en venir aux implications pour les questions d’asile.
    a) En amont : ces dernières années, le #système_de_santé a subi d’énormes pressions économiques : il fallait le rentabiliser, et donc le réduire au minimum, en économiser les coûts. La pandémie a montré le danger de ces #téléologies_économistes et souligné la nécessité déontologique d’un système de santé solide, digne de respect (quand on voit des néo-libéraux applaudir à 21h l’héroïsme du personnel soignant, on a juste envie de les pousser de leurs balcons – pardon pour cette parenthèse : elle n’est pas « déontologiquement correcte » !).

    b) En aval : certes, l’économie a souffert, et il est donc légitime de penser à l’avenir de celles et ceux qui sont au chômage, qui ont perdu leur travail, etc. Mais je me demande si ceux qui réclament à grands cris des investissements pour la relance économique pensent aux plus défavorisés et portent le souci déontologique d’un « maximin ». Je crains qu’ils ne songent plutôt à leur propre profit, à se refaire une santé financière, ou tout simplement à faire remonter d’urgence le sacro-saint PIB ! Retour aux affaires, alors que la crise serait une bonne occasion de faire le point, de se demander ce que nous voulons et ce que nous devons (krisis, en grec, signifie le jugement). Et déjà on soupçonne les démunis de vouloir profiter : « l’aide d’urgence ne doit pas devenir un oreiller de paresse », dixit Guy Parmelin.
    Asile : pas de « maximin » !

    Venons-en aux conséquences dans le domaine de l’asile. Ici aussi, le second principe de justice ne s’est pas appliqué. La pandémie a, certes, suscité un grand mouvement de solidarité, mais elle a aussi révélé des disparités dans l’exercice de cette dernière. Ce ne fut pas de la « solidarité sans frontières » … Donnons quelques exemples.

    Je viens de parler de celles et ceux qui ont perdu leur travail, et les requérant-e-s d’asile en sont. Ils risquent de se retrouver parmi les plus défavorisés des plus défavorisés, car on ne se souciera d’eux qu’en tout dernier, si personne ne prend leur défense.
    Nous avons pu observer combien l’idée de l’école à la maison a mis des familles de requérant-e-s d’asile en situation difficile : manque de matériel informatique, connaissances lacunaires de la langue d’enseignement, et donc grandes difficultés d’assumer les tâches déléguées d’enseignement. Il y a un danger de fracture sociale.
    Les plus exposés à la pandémie sont les plus fragilisés, et il était donc du devoir de la société d’appliquer les règles de confinement là où elles sont le plus nécessaires, notamment dans les centres d’accueil de requérants d’asile. Mais combien a-t-il fallu insister, et insister pour que cela se fasse, et à l’heure où j’écris ces lignes, il y a des lieux où cela n’est toujours pas fait.
    Enfin le droit d’asile lui-même est devenu victime de la pandémie. En effet, on a déclaré les frontières fermées, même si les frontaliers pouvaient la passer tous les jours, même si on pouvait rapatrier par milliers des citoyens bloqués à l’étranger. Mais elles sont résolument fermées pour les requérants d’asile : plus de possibilité de déposer une demande d’asile – violation du droit international, et donc problème déontologique fondamental.

    Le sauvetage en mer : une déontologie à la dérive

    J’étends quelque peu les perspectives. Le droit marin est absolument clair : toute personne en danger de se noyer doit être sauvée, qui qu’elle soit. Comment se fait-il que cette déontologie marine soit devenue aussi impossible en Méditerranée au fil des ans ? Au point où il faut lutter pour avoir le droit de faire une opération de sauvetage, puis obtenir un accueil dans un port sans devoir forcer les barrages, puis éviter la mise sous séquestre du bateau ? Alors qu’on compte depuis 1993 à 2018 environ 36’000 naufragés dont la mort a pu être documentée. Pour celles et ceux qui peuvent lire l’allemand, je recommande vivement, sur ce sujet, les livres publiés par les deux jeunes capitaines allemandes Carola Rackete et Pia Klemp, qui se sont battues et se battent encore sur ce front[3].

    La déontologie maritime a été disqualifiée par l’Europe : les sauveteurs sont accusés de faire du trafic d’êtres humains, en collaboration avec les passeurs. Et l’approche du problème se fait économique : si nous offrons un sauvetage, cette offre provoque un appel d’air ; plus il y a de navires de sauvetage, plus il y a de bateaux de fugitifs qui arrivent. Pour « réguler ce flux » (oui, c’est comme ça qu’on parle…), il faut réduire l’attrait. Il n’y a donc plus qu’une téléologie : renforcer la surveillance des frontières extérieures, et donc développer Frontex, à coup de milliards, et quant aux fugitifs sur leurs barques de fortune, la meilleure attitude, c’est de « laisser mourir » ou de « refouler vers les camps de la Libye »[4]. Ce faisant, l’Europe trahit ses principes fondamentaux, la déontologie qui constitue sa base.

    L’arrivée du coronavirus a permis de renforcer cette fermeture de la forteresse Europe. Un à un, les pays déclarent leurs ports pas sûrs et donc fermés à toute arrivée de rescapés (comme s’ils avaient été très ouverts auparavant…) ; les bateaux de sauvetage sont mis en panne ; les sauvetages sont bloqués. Mais les bateaux de fugitifs continuent de partir en mer, ce qui, d’ailleurs, contredit tragiquement la théorie économique de l’offre et de la demande… Mais la téléologie de la fermeture des frontières a pris le pas sur la déontologie du droit marin.
    Les camps des îles grecques : un utilitarisme à outrance…

    Environ 40’000 hommes, femmes et enfants vivent dans des camps prévus pour environ 6’000 personnes, dans des conditions innommables : la gale et d’autres maladies se répandent, la nourriture, distribuée dans des longues queues d’attente, est souvent déjà avariée, l’hygiène est rudimentaire ou inexistante, la violence sévit, les femmes subissent des viols, les enfants s’automutilent ou se suicident par désespoir, et régulièrement des incendies dévastent des parties des habitations, tandis qu’aux alentours, des groupes d’extrême-droite répandent la terreur. La description que fait Jean Ziegler dans son livre Lesbos, la honte de l’Europe[5] est sidérante. Mais ce qui est peut-être encore plus frappant, c’est comme il montre que cette misère est délibérément voulue : l’Europe laisse croupir les fugitifs entassés dans ces camps pour dissuader d’autres de venir, en montrant combien peu attractive et non accueillante est l’Europe. Au sens de Rawls, un utilitarisme à outrance : 40’000 personnes utilisées pour protéger l’Europe d’un « flux migratoire » (toujours le « flux » …) incontrôlable. On signalera en passant que Mme von der Leyen a intégré au département européen pour la migration la tâche de « la protection du style de vie européen ». D’ailleurs, lorsqu’une délégation de Bruxelles est allée visiter la frontière gréco-turque, elle a félicité la Grèce dans sa fonction de « bouclier de l’Europe », et l’aide qui lui a été promise à cette occasion, c’était « plus d’équipement technique, comprenant des bateaux, un avion de surveillance maritime, ainsi que des véhicules (équipés de dispositifs de vision nocturne) avec lumière thermique ». Donc, en somme, plus de Frontex, plus de militarisation des frontières ! Une fois de plus, une téléologie s’est imposée par rapport au devoir moral : l’Europe doit se protéger d’une menace à ses frontières extérieures, et dans l’Est de l’Europe, on entend même dire que ces fugitifs souilleraient la pureté ethnique de la population.

    Une possible propagation du coronavirus dans ces camps de la honte serait une catastrophe, car un confinement est impossible (longues queues d’attente, un robinet d’eau pour 1’300 personnes, familles nombreuses dans de petites tentes de fortune, etc.). La menace de la crise sanitaire a été l’occasion pour les autorités grecques de fermer complètement les camps, si bien que même le personnel des ONGs ne peut plus y entrer. Ce bouclage protège peut-être provisoirement du virus, mais suscite surtout une grande peur dans les camps, qui se décharge facilement dans des émeutes et des affrontements avec la police omniprésente.
    En réponse aux appels de Pâques : « pas de crise »

    La misère qui règne dans les camps grecs, amplifiée par la menace de la pandémie, a conduit de nombreux mouvements à lancer des appels de Pâques au Conseil fédéral, lui demandant de poser un signe clair, susceptible de faire bouger l’Europe, en accueillant immédiatement plusieurs milliers de fugitifs en Suisse, l’impératif déontologique étant d’évacuer ces camps le plus vite possible[6]. La réponse est négative. Comme elle l’avait déjà annoncé depuis plusieurs mois, après une procédure assez compliquée, la Suisse se contentera provisoirement d’accueillir mi-mai 21 ou 22 mineurs non accompagnés ayant de la famille en Suisse, comme le Luxembourg qui vient d’en accueillir 12 et l’Allemagne 47. Comme le disait une journaliste dans le journal allemand Die Republik, le message de telles actions est en somme : « Rassurez-vous, nous vous protégeons des réfugiés. »

    Mais la pression continue, car les appels de Pâques sont portés par une forte vague de sympathie. Je vous propose de relire la petite description de la misère dans les camps des îles grecques faite ci-dessus, puis de lire la réponse aux appels de Pâques de Mario Gattiker, secrétaire d’État aux migrations, dans une interview de la NZZ : « La situation en Grèce est difficile, mais il n’y a pas de crise. » Le gouvernement grec peut et doit faire son travail, et la Suisse l’aidera : en améliorant et en accélérant les procédures d’asile, on résoudra le problème des camps. Que faut-il de plus dans ces camps pour que le fonctionnaire bernois inamovible reconnaisse qu’il y a une crise ? Et surtout, que fait-il de la thèse de Jean Ziegler que ces camps doivent rester pour continuer de dissuader, que la téléologie européenne, c’est que ces « hot spots » doivent rester brûlants, incandescents ?
    L’État de droit – sous plexiglas …

    Dans le cadre du confinement, toutes les procédures judiciaires en Suisse ont été interrompues, sauf en matière d’asile. Même si c’est dans des conditions difficiles, les auditions de requérant-e-s d’asile et les prise de décision au SEM et au TAF ont continué, en mettant en danger la santé des personnes impliquées. Des décisions de renvoi ont été prononcées (en Grèce, notamment !), même si le renvoi ne peut pas se faire. Suite à de nombreuses protestations, appelant à interrompre ces procédures, elles furent brièvement interrompues pour aménager les salles d’audition selon les règles de confinement, notamment par l’installation de vitres en plexiglas, ce qui a permis de les reprendre de plus belle dès le 1er avril (et ce ne fut pas un poisson d’avril !).

    Pour justifier cette poursuite des procédures dans des interviews, Mme Keller-Sutter et Mario Gattiker ont invoqué l’État de droit, je dis bien : l’État de droit ! Joli paradoxe : pour poursuivre leur obsession administrative de liquidation des requêtes d’asile, ils ont revendiqué la déontologie : « Particulièrement en temps de crise, l’État de droit doit se montrer fort. » Même si les juristes et les traducteurs sont à distance – ou manquent –, même si les conseillers juridiques sont en télétravail et s’efforcent du mieux qu’ils peuvent de mener à bien leur mission, même si les médecins luttent contre le virus et n’ont pas le temps de faire des rapports médicaux, l’État de droit sous plexiglas continue son travail… Seule concession : on allonge un peu les délais de recours…

    On prétend d’ailleurs respecter les efforts sanitaires des autorités supérieures, mais les contradictions n’ont pas manqué. Un seul exemple : un requérant d’asile kurde du nom de Sangar Ahmad travaillait depuis plusieurs semaines avec son entreprise de nettoyage à désinfecter les locaux hospitaliers vaudois, mais il a dû interrompre ce travail fort utile le 13 avril, parce qu’un rejet de son recours l’obligeait à quitter ce travail et à entrer dans le régime de l’aide d’urgence. Rendu attentif à ce problème par une pétition, le SEM a prolongé le délai de deux mois : on espère que la crise sanitaire sera terminée ou qu’un vol de renvoi sera possible. Obsession de la téléologie, quand tu nous tiens…
    En guise de conclusion : Dürrenmatt et la Suisse

    Pour parler avec Ricœur : les conflits relevant de la sagesse pratique conduisent souvent à la défaite de la déontologie. Or, ce n’est pas très sage. La sagesse doit nous appeler à tenir tête à cette hégémonie des velléités qui contournent le devoir, qui font que si souvent ce qui doit être n’est que ce qui devrait être et n’est pas. La sagesse pratique nous appelle donc à être des veilleurs de la déontologie, dévoilant sans cesse les fausses téléologies, car ce n’est pas au prix de la déontologie que nous pouvons viser « une vie bonne avec et pour l’autre dans des institutions justes », mais bien plutôt avec elle pour fondement et pour référence.

    Le jeune Dürrenmatt, dont nous fêterons le centenaire en janvier prochain, l’exprimait dans un texte de 1950 dans lequel il se demandait quel serait l’avenir de la Suisse dans l’Europe en train de se construire. J’en cite quelques phrases qui me paraissent encore d’actualité et qui me serviront de conclusion :
    « Seule une Suisse qui garantit aux réfugiés toute la protection et toute l’aide possibles a un droit d’exister. C’est notre premier devoir politique de penser d’abord aux autres, puis à nous. Nous ne pouvons jamais faire assez pour les exilés, car nous justifions ainsi notre existence. Chaque cuillérée de soupe que nous leur donnons a plus de valeur que tous les discours de nos pères de la patrie et de nos professeurs. […] Aucun État ne repose autant sur la justice que la Suisse. Ce n’est qu’en justice qu’une liberté est possible qui ne soit pas le règne de l’arbitraire. La justice est la plus haute tâche de la Suisse. […] Nous devons comprendre que nous sommes à un tournant de l’histoire. Une Suisse future n’est pensable que comme l’État le plus social du monde, sinon elle sera mentionnée occasionnellement comme une curiosité dans l’enseignement de l’histoire des générations futures. »[7]
    Pierre Bühler,
    Neuchâtel/Zurich

    [1] Publiée en anglais en 1971, elle a paru en traduction française en 1987 (Paris, Éd. du Seuil ; 667 pages !).

    [2] Paris, Éd. du Seuil 1990.

    [3] Carola Rackete, Handeln statt Hoffen. Aufruf an die letzte Generation, Munich, Droemer, 2019 : Pia Klemp, Lass uns mit den Toten tanzen. Roman, Augsburg, MaroVerlag, 2019.

    [4] Cf. l’excellent dossier à ce sujet dans la Gazette de Vivre ensemble #5 que nous venons de recevoir.

    [5] Paris, Éd. du Seuil, 2020.

    [6] Ces appels peuvent être lus sur le site www.asile.ch.

    [7] Friedrich Dürrenmatt, Meine Schweiz. Ein Lesebuch, Zurich, Diogenes, 1998, p. 240-241 (trad. P. Bühler)

    https://asile.ch/2020/05/06/pierre-buhler-asile-et-coronavirus-entre-deontologie-et-teleologie
    #migrations #réfugiés #covid-19 #applaudissements #économie #école_à_la_maison #fermeture_des_frontières #sauvetage_en_mer #droit_marin #Etat_de_droit #Dürrenmatt

    ping @isskein @karine4 @thomas_lacroix

  • Être toujours du côté des « opprimé·e·s » : relire le philosophe Paulo Freire en temps de crise éthique
    https://theconversation.com/etre-toujours-du-cote-des-opprime-e-s-relire-le-philosophe-paulo-fr

    En affirmant qu’il peut y avoir des critères de triage « justes » en soi, on risque d’affaiblir l’idéal d’égale dignité des personnes. Il n’est jamais juste au regard de ce principe d’établir des critères de qui a le droit de vivre ou de qui a le droit de mourir. On peut tout au plus parler de degrés d’injustice : il s’agit de trouver des critères qui sont les moins injustes. Mais, il n’y a pas de critères justes au regard du principe absolu d’égale dignité des personnes humaines. Ainsi, le critère de l’âge ou du « score de fragilité » peuvent conduire à une forme de discrimination des personnes âgées ou des personnes en situation de handicap et/ou atteintes de polypathologies.

    Paulo Freire assigne un rôle aux éthiciens et aux éthiciennes, celui d’être toujours du côté des « opprimé·e·s ». Cela signifie que leur rôle actuellement doit être avant tout de visibiliser la situation des personnes en risque de subir des discriminations et de faire l’objet d’inégalités de traitement et non pas de justifier le triage des patients.

    #éthique_médicale #triage_des_patients #coronavirus

  • « Le médecin qui trie les malades n’est pas là pour dire qui aura ou non droit à la vie, mais pour sauver le plus de vies possible »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/16/coronavirus-la-question-du-tri-des-malades-est-un-enjeu-ethique-et-democrati

    La question du tri des malades est un enjeu éthique et démocratique majeur, selon Frédérique Leichter-Flack, spécialiste de l’éthique, qui détaille pourquoi.

    Tribune. Faudra-t-il choisir qui tenter de soigner et qui #laisser_mourir ? Avec les témoignages venus d’Italie du Nord et d’Alsace, avec l’appel martelé à un sursaut de responsabilité de chacun pour éviter la saturation totale des services de réanimation, la sidération grandit face à cette hypothèse d’une pénurie des ressources de survie. Trier entre les vies à sauver fait horreur : c’est la quintessence même du choix #tragique.

    L’heure n’est pourtant pas à dramatiser davantage, mais à comprendre ce qu’on appelle le tri, afin que la société en prenne conscience et en discute pour la part qui lui revient.

    Conditions de catastrophe
    Car cette question du tri et du rationnement, surgie dans le débat public, va nous accompagner durablement. L’accès à la ventilation mécanique pour les patients en détresse respiratoire n’est en effet que la pointe émergée d’un continuum du rationnement des chances face à l’épidémie, qu’il faut regarder dans son ensemble : en amont, des hôpitaux chroniquement sous-dotés, ce qui ne laissait pas de marge pour accueillir l’imprévu ; un rationnement de pénurie des moyens de protection face au risque (masques et gels) ; un premier tri téléphonique opéré par la régulation du 15, qui envoie ou n’envoie pas à l’hôpital ; et, en aval, pour la suite, une réflexion à mener sur l’ordre de priorité de la distribution des médicaments et vaccins au fur et à mesure de leur production, quand ils seront trouvés…

    Dans ces conditions de catastrophe, le passage à la puissance tragique et la visibilité soudaine de cette problématique du #tri, à laquelle le grand public n’est pas habitué, dissimulent le fait que, loin d’être seulement l’abomination morale que l’on redoute, le tri a précisément été inventé, en médecine d’urgence comme en médecine de guerre, pour remettre de la justice, de l’efficacité et du sens là où ne régnait que l’aléa du fléau – pour reprendre le contrôle du destin de la collectivité menacée de destruction.

    Le #médecin_trieur n’est pas l’ange posté à l’entrée du royaume, il n’est pas là pour jouer à Dieu et dire qui aura ou non droit à la vie, mais pour sauver le plus de vies possible, en refusant de se cacher derrière la Providence ou la distribution aléatoire du malheur.
    Médecine collective
    Le tri, en pénurie, opère le basculement d’une médecine individuelle, censée donner à chacun ce dont il a besoin, à une #médecine_collective, qui oblige le sauveteur à prendre en compte, à côté de la victime en face de lui, les besoins de tous les autres au regard du stock de ressources disponibles.

    D’autres exigences éthiques que celle de la loyauté et du dévouement à l’égard du patient individuel, ou que celle de l’égalisation des chances que constitue la prise en charge prioritaire des plus vulnérables, sont ainsi affirmées : l’utilitarisme, qui vise à sauver le plus de vies possible (même si cela implique de renoncer à sauver cette vie-là qui demanderait à son seul bénéfice trop de temps et trop de ressources pour un pronostic trop mauvais), l’efficience (ne pas gaspiller des ressources médicales rares pour un bénéfice trop incertain), la justice (qui a droit à quoi, s’il n’y en a pas pour tout le monde).

    Tous ces principes entrent en conflit en situation de catastrophe, ce qui rend particulièrement sensible le changement de paradigme. Plus le décalage entre ressources et besoins est grand, plus on aura tendance à basculer dans des pratiques de tri dégradées – dont témoigne l’impression d’inversion de priorité qu’on entend aujourd’hui : les patients dont l’état de santé est déjà fragile par ailleurs, les patients de plus de 70 ans dont les chances de récupération après deux semaines de ventilation sont faibles, peuvent être exclus de l’accès en réanimation.

    Arbitrages moralement douloureux

    Cependant, la priorisation et le #rationnement sont, même en temps normal, des pratiques repérables d’un bout à l’autre de la chaîne de soins, surtout dans le fonctionnement à #flux_tendu de l’#hôpital public.
    L’impératif de « faire de la place » pour les patients atteints du Covid-19, de desserrer un peu l’étreinte tragique de la pénurie face à l’urgence épidémique, avec ses conséquences en cascade (déprogrammation, fermetures de lits dans les autres services…) rend ces arbitrages ordinaires encore plus difficiles et moralement douloureux, pour des médecins obligés d’assumer des choix qui imposent à leurs patients une perte de chances dans des conditions de rationnement sur lesquelles ils n’ont aucune prise.

    En temps normal aussi, du reste, les urgentistes et les réanimateurs ont l’habitude de trier les patients, non seulement pour déterminer une liste d’attente pour la prise en charge, mais aussi pour interroger au regard du pronostic l’indication thérapeutique de la réanimation, pas toujours retenue pour des patients réorientés alors vers les soins palliatifs.
    Aussi ne faut-il pas surinterpréter, dans le contexte actuel de pandémie, les décisions de non-réanimation des patients âgés ou des patients avec comorbidités. L’usage dit « compassionnel » de ressources médicales rares a sa légitimité, en ce qu’il laisse ouverte une fenêtre aux miracles. Mais l’efficience dans leur distribution, afin de ne pas gâcher des chances qui pourraient mieux servir à d’autres, ne doit pas seulement être interprétée comme un abus marchand dans un domaine où la santé ne devrait « pas avoir de prix ».

    Trouver le juste équilibre
    En temps normal, ces pratiques de tri, de priorisation, d’arbitrages thérapeutiques restent dans le huis clos du colloque médical. Le contexte actuel, avec l’effroi qu’il suscite, provoque une visibilité soudaine du tri, dans ses aspects les plus spectaculaires, qui n’est pas sans risque. Pour beaucoup de familles de victimes à venir, la conscience du tri subi sera vécue comme une violence supplémentaire dans leur deuil.

    Il va être important de protéger les médecins contre les risques judiciaires de l’incompréhension ou de la colère du public, comme de les épauler par des recommandations nationales et des commissions d’éthique locales, pour leur épargner de porter sur leurs seules épaules le poids de ces arbitrages moraux.

    Si l’état de catastrophe implique une suspension des normes éthiques ordinaires, celle-ci doit cependant rester mesurée, surveillée et proportionnée à la gravité en constante évolution de la pénurie. Un juste équilibre doit être trouvé, en termes de communication sur le tri, entre la nécessité de modérer sa visibilité sensationnaliste pour protéger les personnels soignants et celle de faire comprendre au grand public qu’il ne peut pas attendre en situation de catastrophe les mêmes standards de soin qu’en temps normal.

    Un afflux non maîtrisé de patients jeunes et en bonne santé préalable, en besoin vital de ventilation mécanique, soulèverait d’autres dilemmes plus graves encore, si, ici ou là, les critères médicaux de pronostic et d’espérance de vie se révélaient insuffisamment pertinents pour opérer le tri. Dès lors que l’expertise médicale ne serait alors plus seule en lice, se demander qui doit décider et selon quels critères apparaîtrait soudain comme un enjeu #éthique majeur, auquel la France ne s’est pas vraiment préparée.

    Pourtant, les pratiques de priorisation morale, dans un Etat démocratique, doivent refléter les valeurs de la collectivité, puisque aussi bien ce serait une mise en abîme sacrificielle de la nation tout entière que cette épreuve, si elle devait dégénérer. Il est impossible, sans doute, au cœur de la crise, de demander son avis au public.
    Mais l’exercice de retour d’expérience, après coup, devra inclure une réflexion sur les méthodologies à mobiliser pour s’assurer que les processus de tri soient justes, et une délibération collective non seulement sur le dimensionnement de notre système de #santé, mais aussi sur l’investissement financier et comportemental dans la « préparation à la catastrophe ». Au-delà du seul cercle médical, le tri est un enjeu démocratique majeur : mal compris, mal pensé, il peut constituer une violence morale aux effets destructeurs sur le tissu social et la cohésion nationale.

    Frédérique Leichter-Flack est maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre et membre du comité d’éthique du CNRS. Elle a notamment écrit « Qui vivra qui mourra. Quand on ne peut pas sauver tout le monde » (Albin Michel, 2015).

  • Les privatisations de l’éducation

    Les processus de privatisation « en » éducation et « de » l’éducation concernent désormais la plupart des pays du monde.
    Dans un contexte de #mondialisation et d’#internationalisation accrues des systèmes éducatifs, la mise en œuvre, ces dernières décennies, de mesures spécifiques de privatisation, le développement d’un #secteur_marchand de l’éducation, mais aussi des évolutions sociétales de fond concernant les notions d’#individualisme et d’individu interrogent d’une nouvelle manière les enjeux liés aux privatisations.
    La promotion des #intérêts_privés est-elle compatible avec un processus d’éducation ? Induit-elle irrémédiablement, par exemple, une conception utilitariste de l’éducation ? Quel est son impact sur les nouvelles générations et leur capacité à faire société ? Finalement, les privatisations en cours de l’éducation en changent-elles la nature ou ne s’agit-il que d’une différence de modalité d’organisation ou de gouvernance ?
    Pour répondre à ces questions, ce dossier rassemble les contributions de treize chercheurs en éducation, spécialistes mondiaux réputés ou auteurs d’enquêtes pionnières dans leur domaine, dont les travaux permettent d’envisager une grande diversité de cas (#Angleterre, #Chili, #Côte_d’Ivoire, #États-Unis, #France, #Inde, #Suède). Il met également en évidence des problématiques transversales à de nombreux pays, comme le développement du #soutien_scolaire_privé en Asie ou les stratégies mises en œuvre par des entreprises privées pour influencer les #politiques_éducatives.
    Quelle que soit la définition retenue, tous les auteurs soulignent la croissance sans précédent de la privatisation ces dernières années. Illustrer cette diversité est l’un des objectifs majeurs de ce dossier qui donne à voir trois principales formes de privatisation, non exclusives et clairement liées les unes aux autres : une privatisation par le biais de politiques publiques spécifiques, une privatisation par le marché et une privatisation par une prise en compte croissante d’aspirations et d’intérêts individuels privés.

    https://journals.openedition.org/ries/8837
    #privatisation #revue #éducation #utilitarisme #USA #Etats-Unis

    • L’Ecole peut-elle échapper à sa privatisation ?

      « C’est une lame de fond qui est à l’oeuvre ». La formule de Xavier Pons (UPEC), dans le nouveau numéro (82) de la Revue internationale d’éducation, montre la puissance d’un phénomène mondial. La privatisation de l’enseignement peut prendre des formes variées, endogène ou exogène, avouée ou masquée, systématique ou très localisée, elle est à l’oeuvre partout. Elle pose plusieurs défis. Celui de la qualité de l’enseignement, car dans de nombreux pays elle entraine son déclin. Et un fort enjeu politique et social : comment des systèmes éducatifs privés peuvent ils transmettre des valeurs communes et encourager le commun ? Ce numéro, dirigé par Xavier Pons et Thierry Chevaillier, particulièrement réussi, visite 8 pays : le Chili, les Etats-Unis, la Suède, la Côte d’ivoire, l’Inde, la Chine, l’Angleterre, sans oublier la France. Tous sont touchés. La privatisation c’est l’avenir de l’Ecole ?

      Une privatisation exogène

      Si la privatisation est à l’oeuvre dans les systèmes scolaires du monde entier, force est de constater qu’elle prend des formes bien différentes. Peut-être est en Suède ou en Angleterre qu’elle s’affiche de la façon la plus visible. En Suède le système éducatif a été totalement dérégulé dans les années 1990. L’Etat a autorisé les écoles privées, y compris lucratives, et les a financées grâce à un système de chèque éducation, les familles ayant la possibilité de choisir leur école. Aujourd’hui un jeune sur quatre est dans une école privée. Le fort développement de ce secteur a attiré des grands groupes privés et du capital risque. 68% des établissements privés sont des sociétés par action. Tous ces changements se sont faits petit pas après petit pas, au nom de la liberté des familles, par choix politique.

      En Angleterre, selon Anne West, l’Etat a autorisé des « academies », c’est à dire des écoles publiques gérées par des organismes privés, d’abord pour relever le niveau d’établissements publics populaires. Aujourd’hui une école primaire sur trois et 3 établissements secondaires sur 4 sont des academies ou des free schools, un autre type d’école privée. Dans des comtés entiers l’éducation a pu être confiée à des sociétés privées comme Atkins Education dans le comté de Southwark. On a là des privatisations exogènes, le secteur privé entrant dans le secteur public et y réalisant des profits.

      Quand les idées du privé pénètrent l’Ecole

      Il y a aussi des formes endogènes où ce sont les idées , les pratiques du privé qui s’imposent dans le public. C’ets ce qu’on voit avec le New Public Management. Il a déjà pénétré la plupart des pays développés. Nous vivons en ce moment en France une ultime tentative pour le faire accepter à travers le « nouveau métier enseignant » et les nouvelles formes de gestion passées dans la loi de transformation de la fonction publique. Le nouveau plan pour l’éducation adopté en Wallonie (Belgique) préfigure ce qui attend la France : il rend les écoles responsables des résultats des élèves et prévoit des sanctions si les objectifs évalués ne sont pas atteints.

      La privatisation des esprits

      Il y a aussi des formes plus masquées de la privatisation. C’est le cas du développement du soutien scolaire privé ou encore du développement d’une offre parallèle à l’école d’Etat justifiée par des raisons idéologiques ou la recherche d’une autre pédagogie. C’est aussi le développement de l’école à la maison. Là aussi ce développement s’appuie sur une tendance de fond de la société : l’individualisation.

      La privatisation peut aussi progresser en passant par l’expérimentation ou le soutien social, rappelle X Pons. Il donne en exemple Teach for France, devenu Le choix de l’école. Ce programme américain, soutenu en France par l’Institut Montaigne et l’Education nationale, utilise des élèves des grandes écoles pour les envoyer dans les classes de quartiers populaires comme contractuels. « Au nom de cela on promeut une autre vision de la carrière des enseignants et de leur gestion. C’est une stratégie des acteurs privés de passer par là pour avoir un effet d’entrainement sur le système éducatif ».

      Quelles conséquences ?

      Quelles conséquences peut avoir cette privatisation ? La Revue de Sèvres cite la baisse des résultats scolaires en Suède. Mais une récente livraison de l’OCDE montre que c’est aussi le cas au Chili, autre pays phare, ou encore en Finlande, en Australie, aux Pays Bas et Belgique, tous pays marqués par le New Public Management. La recherche du profit amène les entreprises scolaires a faire travailler des proportions croissantes de maitres peu formés et moins onéreux. Là où le privé est très installé les effets peuvent être plus graves sur les élèves pauvres. Par exemple en Angleterre des écoles non rentables sont fermées par leurs exploitants privés les laissant sans solution de scolarisation.

      Les enseignants sont aussi dans les premières victimes. Pour assurer la rentabilité de la privatisation, on va exiger davantage d’eux pour des rémunérations plus faibles. Les plus expérimentés sont remplacés par des contractuels.

      Mais la privatisation menace aussi les communs. Elle encourage la fragmentation de la société. Les groupes privés, associatifs ou marchands, colportent des valeurs qui peuvent s’opposer aux valeurs collectives. La Revue en donne des exemples saisissants en Inde, par exemple. La privatisation devient ainsi un enjeu politique majeur.

      Mais comment la controler ou l’éradiquer ? La Revue montre que la privatisation s’accompagne du passage dans l’ombre de la gestion de l’école ce qui rend les politiques de controle plus difficiles. « Je crois à la vertu de l’exemple », estime cependant Xavier Pons. « Dans les études d’opinion les Français sont pour le libre choix de l’Ecole à 72% et même 85% dans les quartiers défavorisés. Mais une fois mis devant le choix ils se posent des questions ». Le meilleur barrage à la privatisation serait -il éthique ?

      http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/02/06022020Article637165711505818185.aspx?actId=ebwp0YMB8s1_OGEGSsDRkN

  • #Assemblée_pour_une_Recherche_Autonome (#ARA)

    L’Assemblée pour une #recherche_autonome part du constat que le projet d’application du modèle politique néolibéral aux institutions publiques de la recherche rend de plus en plus difficile la conformité de ces dernières aux principes de démocratisation des savoirs et de leurs conditions d’élaboration.

    Certes, les institutions de la recherche actuellement menacées ont pu mettre en oeuvre (et c’est parfois encore le cas) dans leur manière de se structurer un certain nombre de principes et de pratiques qu’il nous semble crucial de défendre : équilibre entre transmission et production des savoirs, équilibre entre le maintien d’un corpus de critères de validité et l’ouverture à des réformes épistémologiques profondes, prise en compte des différentes temporalités de recherche, relative autonomie des chercheur·euses dans le choix de leurs objets de recherche et absence d’obligation de résultat, évaluation par les pairs, coopération et mutualisation, valorisation de l’activité de recherche en tant qu’elle est d’utilité publique.

    Toutefois, en dépit de ces principes, on ne peut ignorer qu’aujourd’hui, en France, pour faire de la recherche et en vivre, il vaut mieux être privilégié·e : en 2017, 53% des docteur·es ont au moins un parent cadre ou enseignant·e (c’est le cas de 17% de l’ensemble des 25 à 64 ans). Il est également préférable d’être un homme : la même année, sur la population totale des enseignante·es-chercheur·euses, il n’y a que 36% de femmes. C’est que l’université demeure une institution fortement hiérarchisée et centralisée au sein de laquelle sont reconduites la plupart des discriminations à l’oeuvre dans la société. Enfin, s’il est difficile de remettre en question a posteriori la centralisation qui a caractérisé l’institution universitaire du fait des conditions historiques dans lesquelles elle s’est d’abord développée, on peut légitimement s’interroger sur la nécessité de maintenir cette centralisation alors même que les techniques aujourd’hui associées à la pratique de la recherche permettent sa poursuite collective selon une organisation décentralisée bien plus compatible avec un contact entre la recherche et ses publics.

    La structure fortement hiérarchisée de l’université et les pratiques discriminatoires qui lui sont inhérentes ont été accentuées par des politiques néolibérales articulant obligation de résultat et mise en concurrence des chercheurs.euses, en particulier selon « une loi vertueuse et darwinienne », d’après le mot récent du président du CNRS. Ces deux aspects s’opposent radicalement aux principes énoncés plus haut dans la mesure où ils procèdent d’un utilitarisme naïf incompatible avec les exigences épistémologiques de la recherche scientifique.
    L’obligation de résultat désigne une nouvelle manière de déterminer les critères de validité à l’aune desquels sont jugés les projets et résultats de recherche : celle qui se fonde en dernier ressort sur la possibilité d’engendrer des retombées financières concrètes. (https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/la-recherche-une-arme-pour-les-combats-du-futur-1150759)

    Qui plus est, si l’on peut reconnaître une pertinence au fait de vouloir assigner comme mission à la recherche la résolution de problèmes, la définition de ces problèmes par des acteurs partageant un même tropisme économique ne peut que conduire à ce que leur résolution se résume en définitive à celui d’un retour sur investissement. Dans les faits, c’est la capacité des chercheur.euses à manier une rhétorique de la promesse qui détermine leur accès aux ressources. Or on peut douter que ce critère soit efficace pour juger de la validité scientifique d’un travail. En même temps que les critères de validation, ce sont les instances de validation qui sont remplacées : les orientations, les évaluations, bref les décisions relatives à la vie de l’institution sont confiées à des organes étrangers à la pratique quotidienne de la recherche.

    Les instances crées durant les dernières décennies pour pallier cet état de fait (par exemple des directions scientifiques démocratiquement élues) sont progressivement vidées de leurs pouvoir par l’apparition de nouveaux organes répondant à d’autres nécessités : lien avec l’industrie, avec les politiques publiques nationales ou européennes, etc. Comment une institution telle qu’un ministère public ou une entreprise privée pourrait-elle prétendre évaluer et orienter les travaux réalisés au sein de l’institution où s’élaborent, se définissent et se critiquent les modes d’évaluation ?

    Outre la concurrence dès auparavant promue entre les chercheur·euses ou les équipes de recherche, les politiques néolibérales conduisent à l’imposition de logiques concurrentielles en fonction de critères exogènes. Ces logiques qui placent les acteur·ices de la recherche en situation d’affrontement pour l’accès aux moyens et à la visibilité s’opposent radicalement aux conditions d’une recherche épistémologiquement viable, protégée des dogmes comme de l’accaparement par les producteur·rices desdits critères. En outre, cette mise en concurrence implique tout un éventail d’activités chronophages devant permettre l’évaluation des concurrent·es par une bureaucratie demandeuse de comptes, sur le modèle des grandes structures du secteur privé. Ces politiques de mise en concurrence ne manquent pas d’affecter le coût de l’accès au savoir et les conditions économiques de son élaboration.

    Cette démarche concurrentielle et l’exigence de rentabilité qui l’accompagne conduisent à un démantèlement du service public de la recherche, qui doit plus que jamais être défendu, non seulement au sein de l’université mais en son dehors, en tant qu’institution nécessaire à la pérennité d’une société un tant soit peu démocratique et à l’équilibre des savoirs qui la constituent.
    L’Assemblée pour une Recherche Autonome

    Les valeurs affichées par l’université peuvent se traduire en des pratiques qui méritent d’être défendues, mais dans la mesure où, d’une part, ces valeurs n’ont jamais empêché cette institution d’être structurellement inégalitaire, et d’autre part, ces pratiques sont progressivement détruites par les politiques néolibérales, il est urgent de proposer des solutions nouvelles à un problème qui concerne non seulement la corporation des enseignant·es et des chercheur·euses, mais aussi l’ensemble de la société. Il est sans conteste pertinent et important de défendre et de participer aux différentes luttes qui existent déjà au sein de l’université, à la fois contre le darwinisme social et la néolibéralisation.

    Mais cela ne suffit pas. Dans une perspective révolutionnaire, c’est-à-dire dans un effort consistant à transformer radicalement les institutions, nous pensons que l’université et les institutions de la recherche ne doivent pas seulement être défendues, ou restaurées, mais aussi qu’elles doivent être profondément repensées, afin d’en extirper les défauts inhérents à leur conception moderne (deux cents ans déjà…). L’idée n’est pas de faire table rase, mais plutôt, tout en conservant une partie des pratiques et des valeurs associées à la recherche et à l’enseignement universitaires, d’en proposer d’autres en complément, et des nouvelles manières de les articuler.

    Tel est l’objectif de l’Assemblée pour une Recherche Autonome (ARA). Celle-ci ne se conçoit pas comme une nouvelle université mais comme une association de chercheur·euses militant pour rendre possible la coopération de personnes pratiquant la recherche autrement et en coopérant avec les luttes qui ont lieu en son sein.

    Nous défendons une conception autonome de la recherche et de son institution. « Autonome » ne signifie pas « détachée » ou « indépendante » : encore une fois, il ne s’agit pas de travailler sans l’université. La rigueur méthodologique, la transparence des données, la publication des résultats, l’évaluation par les pairs, la transmission et la vulgarisation, etc. sont des aspects irréductibles de ce que nous considérons être une pratique scientifique et efficace de la recherche. Ce que nous appelons « autonomie » est l’exact opposé de l’aliénation.

    Cela signifie qu’une recherche autonome doit permettre aux chercheur·euses de produire une meilleure compréhension de la société, des milieux et des créations humaines afin de développer le pouvoir d’agir de tou·tes, de résoudre des problèmes et d’améliorer les conditions collectives d’existence. Mieux se comprendre, pour des chercheur·euses, cela veut aussi dire adopter une posture réflexive à l’égard de sa propre situation (personnelle, de genre, de classe) et de la façon dont celle-ci peut influer sur le travail de recherche : savoir depuis quel endroit on parle permet en effet de clarifier ses présupposés et de les rendre lisibles pour tou·tes. Et cela implique en même temps de prendre une plus grande responsabilité dans l’exercice du métier, en s’impliquant davantage, par son travail, dans la prise en charge des problèmes concrets de la société et des questions posées par la pensée. Ce qui implique notamment de reconnaître la nécessaire complémentarité des disciplines, des approches et des expériences de la recherche, et donc la nécessité d’une coopération entre les chercheur·euses non pas seulement du point de vue de l’interdisciplinarité ou de la collaboration intellectuelle ponctuelle mais aussi à travers la mutualisation de leurs moyens et la convergence vers des objectifs communs de résolution de problèmes se posant à la société et à la pensée.

    Or une telle coopération implique aussi que chaque chercheur·euse soit tout à fait libre de choisir son objet de recherche et son approche, sans en référer forcément, pour les moyens financiers, pour les ressources matérielles ou pour l’autorité, à des instances hiérarchiques centralisées s’apparentant à un patronat ou à une direction corporative. Une recherche autonome, en ce sens, ne peut se pratiquer que de manière décentralisée.

    En droite ligne de cette conception de l’autonomie, l’ARA se propose de travailler à plusieurs objectifs concrets, sur différentes temporalités. Tout d’abord, l’ARA se donne pour tâche de développer des pratiques de recherche autonome. Celles-ci peuvent être envisagées selon deux modalités : recherche commune ou recherche coopérative. Dans les deux cas, il s’agit pour l’ARA de favoriser l’émergence et soutenir l’existence de groupes de chercheur·euses n’ayant aucun lien statutaire de rattachement à l’université, ou bien ne dépendant pas d’une même université ou d’un même laboratoire.

    Dans le premier cas de figure, l’ARA se propose de rendre possibles des séances communes de recherche, celles-ci pouvant consister pour leurs participant·es à mettre en commun leurs parcours de recherche, leurs interrogations, leurs difficultés, mais aussi à mutualiser des ressources et des espaces partagés de travail. Il s’agit par là de reprendre certains aspects du fonctionnement des laboratoires de recherche académiques (discussion entre pairs, interdisciplinarité…) en y intégrant un principe de décentralisation. En effet, il nous semble urgent de ne pas restreindre les séances communes de recherche commune à des lieux centralisés, c’est-à-dire dans les métropoles, au plus près des campus universitaires classiques. Nombre de chercheur·euses sont confronté·es à un certain isolement. Celui-ci peut prendre deux formes : à la fois l’isolement qu’expérimentent les chercheur·euses éloigné·es des centres métropolitains où sont concentrés les savoirs et les moyens, et l’isolement de celles et ceux qui, en leur sein, sont maintenu·es aux marges ou à l’écart de l’institution. C’est à ces deux facettes de l’isolement qu’entend répondre l’ARA en soutenant la création de groupes de recherche.

    Dans le second cas de figure, l’ARA souhaite favoriser la pratique d’une recherche coopérative. La coopération est d’ores et déjà un opérateur essentiel des formes existantes de recherche scientifique, qu’il s’agisse par exemple de s’associer pour mener à bien une enquête, de constituer des équipes interdisciplinaires, de s’entre-évaluer afin de vérifier la pertinence des publications ou encore de co-écrire des articles ou de produire des ouvrages collectifs. L’un des collectifs à l’origine de l’ARA se propose, par exemple, d’insister sur l’intérêt pour les chercheur·euses de partir de besoins ou problèmes démocratiquement formulés par les populations autochtones autour de problématiques territoriales concrètes, afin de développer conjointement des projets de recherche visant à fournir des éléments de solution à ces problèmes. L’idée est non seulement de favoriser la coopération entre chercheur·euses mais aussi entre ces dernier·es et/avec des publics concernés, cela dans une démarche s’apparentant à la recherche-action dans la mesure où elle consiste à produire de la théorie pour et avec des personnes en demande ou en besoin. Il s’agirait alors d’aider des chercheur·euses prêt·es à s’engager dans une telle démarche à se connaître, en cartographiant leurs ancrages territoriaux, leurs spécialités et leurs disciplines, et en se présentant aux publics comme un intermédiaire entre eux et des chercheur·euses susceptibles de se constituer en groupes dédiés pour lesquels la production collective de savoirs passera non seulement par des enquêtes collectives, des ouvrages collectifs, des colloques ou des résidences, mais aussi par la contribution active à des mouvements sociaux, la discussion suivie avec des groupes d’acteur·rices et le souci de rendre lisibles leurs pratiques de recherche.

    Deuxièmement, l’ARA entend faire reconnaître la valeur de la recherche autonome. L’objectif, là aussi, est double. Il s’agit d’une part d’obtenir une reconnaissance publique et formelle des pratiques de recherche autonome et d’autre part de développer une reconnaissance économique de ces pratiques.
    L’ARA a pour objectif de défendre non seulement les formes autonomes de la recherche telles qu’elles peuvent se pratiquer en marge de l’institution universitaire (et d’autres institutions comme le CNRS) mais aussi celles qui peuvent se pratiquer en son sein. Afin de contrecarrer le projet néolibéral, l’ARA se propose de communiquer sur l’intérêt sociétal, la charge politique et la valeur épistémologique des pratiques coopératives, mutualistes, décentralisées, responsables et capacitantes de la recherche, cela à travers divers canaux touchant des publics variés : articles et tribunes, vidéos, ateliers, colloques, résidences sauvages dans l’espace public, plaidoyer auprès des élu·es, etc.
    En outre, dans la mesure où l’accès aux institutions reconnues est de plus en plus restreint et où la recherche autonome ne dispose pas actuellement d’appuis économiques clairement identifiés, l’ARA se donne pour objectif de créer les conditions techniques et économiques d’une recherche autonome accessible à toutes les personnes dont la pratique correspond à un exercice rigoureux de la recherche, notamment via l’inventaire ou le développement des solutions économiques permettant de la financer. Nous voulons nous donner les moyens de pratiquer une recherche libre sur des sujets qui ont de la valeur pour celles et ceux qui les portent, sans objectifs de productivité et sans avoir à répondre à des problématiques identifiées dans les appels à projets lancés par les Etats, l’Europe ou le secteur privé. Cela se traduira notamment par une cartographie critique des formes existantes de financements disponibles au sein de l’université et à ses marges : subventions, mécénat, CIFRE, CIR, coopératives, financements mutualistes, etc.

    Les fondateur·rices de l’ARA souhaitent engager ces chantiers au plus tôt avec la contribution du plus grand nombre. Pour ce faire, nous invitons tou·tes les intéressé·es à nous rejoindre le 22 février de 14h à 17h dans la grande salle du Shakirail, 72 rue Riquet, à Paris.

    https://assembleepourunerechercheautonome.wordpress.com
    #université #néolibéralisme #démocratisation_des_savoirs #centralisation #décentralisation #savoir #hiérarchie #discriminations #darwinisme_social #concurrence #utilitarisme #retombées_financières #France #rentabilité #service_public #valeurs #inégalités #coopération #autonomie #recherche_coopérative

  • Fil de discussion autour de la #Loi_de_programmation_pluriannuelle_de_la_recherche (#LPPR) : informations autour du contenu de la loi...

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    #LPPR : En finir avec « ce stupide calcul des #192_heures du temps de service »

    « Ce stupide calcul des 192 heures du temps de service », c’est ainsi qu’un président d’université présentait la règle principale qui régit le temps de travail des #enseignants-chercheurs (EC). Sa suppression était l’objet de l’ateliers « Référentiel temps des E.C. & Compte Epargne Enseignement et Recherche : quelles évolutions ? » organisé à l’Université de Strasbourg. Ce calcul devrait être entière revu en février prochain. L’occasion de s’interroger sur les enjeux du temps de travail des enseignants-chercheurs.

    Depuis 1984 et la loi Sauvadet, les EC ont un service statutaire d’enseignement de 192 heures. En théorie, cela correspond à un mi-temps, l’autre étant consacré à la recherche. En pratique, c’est un peu plus compliqué. Un historique est disponible ici :

    La règle des 192 heures est difficile à saisir, car elle change de tout au tout selon le point de vue que l’on adopte : Université dans son ensemble, enseignants-chercheurs, dirigeants des universités ou ministère.
    Du point de vue de l’Université…

    Du point de vue de l’Université, la règle des 192 heures a deux fonctions :

    – assurer, qu’à l’Université, l’enseignement soit adossé à la recherche et la recherche à l’enseignement ;
    – assurer une base commune à tous les enseignants-chercheurs, ce qui participe à faire communauté.

    Il est ainsi assez remarquable qu’une ATER (attachée temporaire d’enseignement et de recherche) en chimie dans un IUT de campagne dispose des mêmes obligations de service qu’un professeur de Lettres de classe exceptionnelle à la Sorbonne. C’est un point commun très fort, et une des richesses principales de notre système universitaires.
    Du point de vue des enseignants-chercheurs…

    Du point de vue des enseignants-chercheurs, cette règle est souvent perçue comme une contrainte lourde et inutile. A différents moments de leur carrière, ils peuvent vouloir investir plus de temps dans l’une ou l’autre des activités. Même si cela est reconnu comme globalement bénéfique, il peut être frustrant de devoir faire cours en plein milieu d’une recherche, ou de devoir publier pendant le montage d’un cours passionnant.

    De plus, durant les 15 dernières années, les gouvernement ont démultiplié le nombre des missions des EC, et les taches administratives se sont notoirement alourdies. Ces raisons font que de nombreux dispositifs affaiblissent déjà la règles des 192h : CRCT, décharges, référentiels de tâches, équivalences horaires, heures complémentaires, etc. Au final, peu d’enseignants-chercheurs effectuent exactement 192h.

    Enfin, la contrainte administrative est souvent lourde : pour une heure d’enseignement en trop ou en moins, c’est plusieurs heures qui pourront être nécessaires pour résoudre le problème avec l’administration. Tout ceci conduit à ce que cette règles n’ait globalement pas une très bonne réputation. Ainsi, son assouplissement représente l’espoir pour les EC de :

    faire moins d’heures d’enseignement, notamment pour chercher plus, mais aussi pour enseigner mieux ;
    avoir moins de contraintes administratives ;
    avoir une meilleure reconnaissance des différentes activités, et donc une augmentation des rémunérations.

    Mais ces espoirs sont vains dans le contexte actuel. En effet, les universités ne disposent plus des marges de manœuvre permettant de baisser le nombre d’heures, de diminuer les charges ou d’augmenter les rémunérations. On pourra seulement organiser un transfert d’un EC à l’autre, opération qui intéresse avant tout les directions.
    Du point de vue des directions des universités…

    Du point de vue des directions des universités, les 192h sont une contrainte lourde. Cette règle empêche notamment d’obliger un EC à faire plus d’heures de cours, quelle que soit sa production scientifique. Elle oblige également à payer les heures de cours supplémentaires, même si le tarif est notoirement bas.

    En période d’augmentation du nombre d’étudiants et de gel des effectifs, les 192 heures peuvent apparaître comme une contrainte intenable aux yeux des directeurs de composante. Ils peuvent alors chercher à l’affaiblir afin de pouvoir « tenir les maquettes », notamment par la négociation à la baisse des référentiels et équivalences horaires.

    Pour les présidences, la règle des 192 heures empêche surtout la « bonne gestion » des personnels. Il est impossible de déployer un « management agile » avec des personnels ayant tous les mêmes obligations. Or, la masse salariale représente environ 80% du budget des universités : 160 M€ en moyenne, et jusqu’à plus de 500 M€. La moitié environ est consacrée aux enseignants-chercheurs.

    Malgré les RCE (responsabilités et compétences élargies), 40% du budget d’une université échappe donc au contrôle de sa direction. Cela peut légitimement être perçu comme une atteinte à l’autonomie de présidences s’estimant à même de mieux utiliser ces centaines de millions d’euros si elles en disposaient vraiment.
    Enfin, du point de vue du ministère…

    Du point du vue du ministère, l’enjeu des 192 heures est surtout un enjeu financier. Avec 90 000 enseignants du supérieur dont 55 000 enseignants-chercheurs, au tarif de l’heure complémentaire, chaque heure en plus représente entre 3 et 5 M€. L’enjeu est donc de taille.

    Cependant, augmenter les services uniformément serait inacceptable pour la communauté, qui risquerait de faire front commun. Il est toujours plus facile d’avoir à faire à une communauté aux intérêts divisés. Supprimer la règle des 192 heures commune à tous les EC est donc aussi un enjeu de gestion du rapport de force pesant sur les réformes.

    La fin de cette règle commune pourrait bien faire voler en éclat la communauté universitaire, déjà beaucoup fragilisée. Cette division s’avérerait extrêmement rentable des points de vue financiers et réformateurs, mais non sans de grands risques pour le bon exercice des missions et les conditions de travail.
    Un peu d’anticipation

    La règle des 192 heures est perçue de façon très différente par les différents acteurs de l’enseignement supérieur, ce qui rend les discussions très compliquées. Il y a peu de chance pour qu’elle soit sèchement supprimée, il sera tout aussi efficace de développer les dispositifs dérogatoires qui existent déjà et d’en proposer de nouveaux, en apparence -et en apparence seulement- avantageux pour les enseignants-chercheurs. On peut alors anticiper les réactions des différents acteurs suite à une dérégulation :

    Le ministère pourra justifier une baisse relative des dotations par étudiant face aux présidences, en argumentant qu’elles ont désormais l’agilité qu’elles réclamait dans la gestion des heures d’enseignement.
    Les présidences pourront (enfin) développer des stratégies d’établissement différenciantes, en clair : proposer des conditions de travail différentes d’une université à l’autre, et même d’un EC à l’autre. Caricaturalement, pour augmenter l’attractivité, on pourra officiellement permettre aux stars d’enseigner ce qu’elles souhaitent, ce qui implique que d’autres devront faire plus d’heures.
    Les enseignants-chercheurs resteront pris dans le système de pressions qu’ils entretiennent déjà eux-mêmes, et qui poussent certains à accepter toujours plus de charges sans contrepartie, pendant que d’autres évoluent toujours plus vite dans leur carrière.

    Les premiers sont ceux qui appliquent une stratégie collective, et les seconds ceux qui appliquent une stratégie individualiste. La communauté devrait donc en sortir notoirement affaiblie, ouvrant des perspective de réformes encore plus intéressantes pour les réformateurs.

    http://blog.educpros.fr/julien-gossa/2019/12/20/lppr-en-finir-avec-ce-stupide-calcul-des-192-heures-du-temps-de-servic
    #ESR #université #France #enseignement #recherche

    sur la #LPPR, voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/816183#message816189

    • À la découpe : sur le vote de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR)

      La Loi de programmation pluriannuelle sur la recherche, annoncée en grande pompe par le Premier Ministre Philippe en janvier 2019 , et qui a occasionnée une quantité assez considérable de travail et de textes de préparation, n’aura pas lieu.

      Pourquoi ? Parce que le Sénat n’aura pas un moment à lui consacrer en 2021. Son calendrier prévisionnel 2020 en atteste. De là à dire que les multiples dispostions bénéfiques et maléfiques qui en étaient attendues n’auront pas d’existence, il y a un pas à ne pas franchir.

      La première raison, c’est que la plupart des dispositions délétères qui apparaissaient dans quelques textes, notamment le groupe de travail n°2 “Attractivité des emplois et des carrières scientifiques“, ont pour l’essentiel été votées dans la Loi sur la transformation de la fonction publique le 6 août 2019 ; les décrets d’application de dispositifs concernant la supression des commissions paritaires, des CDI de chantier, de la rupture conventionnelle, etc. sont parus au 1e janvier 20193. Ce processus déjà largement entamé dans notre secteur par le recours abusifs aux contrats, aux vacations, a en priorité concernés les fonctions BIATSS, qui recourent à la contractualisation à hauteur de 40% des emplois. Ce sont elleux qui ont également expérimenté les CDI de chantier. En substance, dans la loi et ses décrets d’application, et en pratique, dans les politiques RH effectives, il s’agit de détruire le statut de fonctionnaire d’État.

      La seconde raison vient d’une autre loi, passée encore plus inaperçue que la première : la loi PACT. Le projet de loi relatif à la croissance et à la transformation des entreprises a en effet, a priori, peu de choses à voir avec la recherche fondamentale, tout particulièrement en sciences humaines et sociales. Comme on peut le lire en ligne :

      Par ce projet de loi, le Gouvernement ambitionne de “relever un défi majeur, celui de la croissance des entreprises, à toute phase de leur développement, pour renouer avec l’esprit de conquête économique” et pour cela, de transformer le modèle d’entreprise français pour “l’adapter aux réalités du XXIe siècle“.

      Cela est d’autant plus curieux que les débats parlementaires se tiennent au lendemain de la cérémonie de clôture des 80 ans du CNRS, où le Président Macron annonce la future LPPR : plusieurs interventions s’interrogent d’ailleurs sur la nécessité de prendre certaines dispositions alors que la LPPR est en cours d’élaboration. Pourtant la lecture des débats parlementaires au Sénat laisse comprendre tout autre chose4. Plusieurs articles concernent directement les chercheurs et chercheuses, leur statut, le CDI de chantier. Qui plus est, les barrières entre fonction publique et entreprises sont levées : désormais les chercheurs peuvent prendre 20% de participation au capital des entreprises, sans que la commission de déontologie est besoin d’être saisie — ce qu supprime de facto cette instance5. Comme le résume assez bien Bruno Lemaire :

      Chercheur moi-même à mes débuts, attaché à la durée puisque je travaillais sur Marcel Proust, je reconnais bien volontiers la nécessité d’offrir du temps long, mais comme ministre de l’Économie, je pense aussi que les Français sont impatients d’avoir des résultats dans le temps court. Nous concilions les deux : d’un côté, le débat ouvert par le Premier ministre, notamment sur le CNRS, de l’autre, des mesures pour faire tomber les murs entre la recherche et l’entreprise.

      On comprend mieux pourquoi, alors qu’une négociation est censée avoir cours entre la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation à la demande du Premier Ministre à propos de la LPPR, celle-ci n’aura pas lieu. Il suffit de caser quatre-cinq articles improbables dans la loi sur les retraites.

      Précisons deux points supplémentaires :

      une Loi de programmation pluriannuelle n’est pas vraiment contraignante, ainsi que le prouvent les précédentes lois de programmation sur la défense, qui n’ont jamais été respectées. C’est la loi budgétaire qui compte.
      La loi budgétaire 2019 vient d’être votée. Elle confirme une diminution supplémentaire du budget de l’ESR, comme le précise à la tribune du Sénat, Pierre Ozoulias6.
      Intervention générale de PIerre Ozoulias, sénateur,
      lors de l’examen de la loi de finance, le 29 novembre 2019. Monsieur le Président,
      Madame la Ministre,
      Mes chers collègues,

      À cette tribune, l’an passé, j’avais appelé votre vigilance sur les prodromes flagrants d’un décrochage de l’enseignement supérieur et de la science française. Les groupes de travail, chargés de la réflexion préparatoire à l’élaboration de la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche, viennent de confirmer ces inquiétudes et dressent un bilan partagé de cet état préoccupant. Notre collègue, Cédric Villani, député et président de l’OPECST, résume ce diagnostic pessimiste en deux formules : « la France n’investit pas assez dans sa recherche » et elle a « perdu du terrain » dans ce domaine.

      Depuis bientôt dix ans, les dépenses de recherche croissent moins vite que le produit intérieur brut. Elles représentaient encore 2,28 % du PIB en 2014, contre 2,19 % aujourd’hui. L’effort budgétaire de l’État dans ce domaine est médiocre et bien inférieur à celui de nos voisins européens. Les sommes investies par les entreprises pour la recherche représentent 1,4 % du PIB en France, contre 2 % en Allemagne et ce différentiel ne cesse de croître, car, en 2017, elles n’ont augmenté que de 1,7 % en France, contre 7,8 % en Allemagne et 8,7 % en Suède.

      La faiblesse chronique de ces investissements a des conséquences funestes pour l’emploi scientifique et pour l’attrait des étudiants pour les carrières scientifiques. La France est un des rares pays de l’Europe pour lequel le nombre de doctorants est en baisse constante. Cette régression doit être rapprochée de la chute drastique des recrutements par les opérateurs publics. Ainsi, pour le seul CNRS, les postes ouverts pour les chercheurs étaient de 412 en 2010, contre 240 en 2020, soit une baisse de plus de 40 % en dix ans. Dans ces conditions, c’est la validité scientifique des concours qui est fragilisée. Par découragement, de nombreux jeunes chercheurs quittent notre pays et cette fuite des cerveaux est un symptôme de plus du déclin de la science française. Je pourrais malheureusement poursuivre durant toute la durée de mon intervention l’énoncé de ces affaiblissements.

      Votre projet de budget n’ambitionne pas d’y mettre fin. Au contraire, il s’inscrit dans un cadre qui a imposé à l’enseignement supérieur et à la recherche une progression budgétaire inférieure à celle de l’État. Par-delà les effets d’annonce et la promotion de mesures nouvelles, plusieurs déficits structurels vont nécessairement continuer d’affaiblir, en 2020, la situation économique des opérateurs de la mission.

      Ainsi, l’absence de compensation du « glissement vieillesse technicité », oblige les opérateurs à réduire leur masse salariale pour le financer. Pour les universités, cette perte conduit au gel de plus de 1 200 emplois. Je regrette vivement, avec nos rapporteurs, que le Gouvernement demande au Parlement de se prononcer sur des objectifs qu’il sait inaccessibles. De la même façon, dans un contexte de hausse de la démographie estudiantine, la quasi-stabilité des moyens alloués aux universités aboutit à une baisse du budget moyen par étudiant. Ce ratio est en diminution de près d’un point tous les ans, depuis 2010. En 2018, il est estimé à 11 470 euros per capita, soit son plus bas niveau depuis 2008.

      Cette décimation de l’emploi scientifique a touché encore plus durement les opérateurs de la recherche. Ainsi, le CNRS  a perdu, en dix ans, 3 000 emplois, soit près de 11 % de ses effectifs. Mais, la non-compensation du GVT a sans doute été considérée comme une saignée trop peu indolore. Votre Gouvernement, pour aller plus vite, a donc décidé d’augmenter le niveau de la réserve de précaution de 3 % à 4 %. Le précédent de la loi de finance rectificative, adoptée cette semaine, révèle que, pour la mission de l’enseignement supérieur et de la recherche, les crédits gelés en début de gestion budgétaire sont intégralement annulés à la fin de l’année. Cher collègues, nous débattons donc d’un budget qui sera encore plus diminué l’année prochaine par les annulations.

      À  tout cela, il faut ajouter le refus du Gouvernement d’anticiper les conclusions de la récente et inédite décision du Conseil constitutionnel. Grâce à votre décret sur les droits d’inscription différenciés, les Sages ont considéré que l’enseignement supérieur était constitutif du service public de l’éducation nationale et que le principe de gratuité s’y appliquait. Le Conseil admet toutefois qu’il est loisible pour les établissements de percevoir des droits d’inscription à la condition qu’ils restent modiques par rapport aux capacités contributives des étudiants. Il n’est point besoin d’attendre l’interprétation que donnera le Conseil d’État de cette décision pour supposer qu’elle ouvre des voies de recours pour tous les étudiants qui considèrent leurs frais d’inscription disproportionnés. Ces possibles contentieux risquent de priver de nombreux établissements de ressources importantes.

      En théorie votre projet de budget apparaît en quasi stabilité, en pratique, il risque de s’avérer encore plus déficient que l’an passé. À tout le moins, il n’est pas la manifestation budgétaire d’une priorité politique pour l’enseignement supérieur et la recherche et vous en avez parfaitement conscience puisqu’il nous est demandé d’attendre le début de l’année prochaine pour connaître des ambitions du Président de la République en ces matières.

      Nous débattons donc d’un projet de budget des affaires courantes et les annonces décisives sont réservées à un autre auditoire. Il en est ainsi du budget de la recherche comme de celui de la sécurité sociale, l’essentiel n’est pas destiné à cet hémicycle !

      Ce budget est parfaitement clair et contredit exactement tous les avis émis par les différentes instances — Académie des sciences, CoCNRS, CNRS, Conférence des présidents d’université, groupes de travail préparatoires — pour appauvrir encore le budget de l’ESR. Et ce, en accroissant le Crédit impôt recherche, dispositif bien connu d’optimisation fiscale7.

      Pour ce qui est de l’application de la loi “darwinienne et inégalitaire” attendu par le président Macron et son bras droit Antoine Petit, nous n’avons pas davantage d’inquiétude. Thierry Coulhon, encore il y a peu Conseiller éducation, enseignement supérieur, recherche du Président Macron sur les questions et auteur des différentes dispositions ESR dans les projets de loi susdits, est seul candidat au Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, à même donc de distribuer les résidus de budget en fonction du “mérite” et de la “performance”.


      *

      À l’issue de la lecture au pas de charge de la trépidante actualité législative touchant enseignement supérieur et recherche, affirmons simplement :

      L’Université est morte
      Vive l’Université

      https://academia.hypotheses.org/7164

    • La commission permanente du Conseil National des Universités vote à l’unanimité une motion sur la LPPR

      La commission permanente du #CNU, réunie le mardi 7 janvier 2020 à Paris en vue de l’installation de son bureau, rappelle son attachement aux missions nationales du CNU, instance garante d’équité, d’impartialité, d’expertise et de collégialité dans l’appréciation des différents aspects de la carrière des enseignants-chercheurs.

      L’assemblée s’alarme de certains éléments évoqués dans les rapports préalables au futur projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche : la suppression de la procédure de qualification, de la clause d’accord des intéressés pour la modulation des services, de la référence aux 192 heures (équivalent TD) d’enseignement et donc de la rémunération des heures complémentaires, ainsi que la création de nouveaux contrats de travail d’exception aux dispositions statutaires.

      Si elles devaient obtenir force de loi, ces dispositions équivaudraient à une remise en cause du statut d’enseignant-chercheur et des fonctions du CNU.

      L’assemblée demande instamment que la CP-CNU soit désormais associée à la réflexion sur la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche.

      NPPV : 0
      ABST : 0
      CONTRE : 0
      POUR : unanimité des présents

      https://academia.hypotheses.org/category/politique-de-la-recherche/lppr-notre-avenir

    • “La dénomination « maître de conférences » n’est pas valorisante” : sur la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche

      Les groupes de travail en préparation de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche, dont le vote est prévue au printemps 2020, ont rendu leurs rapports respectifs en septembre 2019. Ils retrouvent une certaine actualité à l’occasion des la polémique lancée par Antoine Petit, président-directeur général du CNRS et d’Emmanuel Macron, président de la République.

      Le rapport du Groupe de travail n°2, “Attractivité des emplois et des carrières scientifiques“, dirigé par Philippe Berta, Philippe Mauguin, Manuel Tunon de Lara1 , commence par un constat simple :

      le niveau de rémunération des emplois de l’ESR, notamment en début de carrière, est très insuffisant, inférieur de près de 40% à la moyenne de l’OCDE. Il est aussi inférieur de près de 35% aux rémunérations des autres corps de rang A de la fonction publique et de plus de 20% de la fonction privée. Le constat n’est pas différent, sinon pire, pour les personnels administratifs et techniques.

      Le niveau de rémunération faible est à mettre en regard des moyens, là aussi largement insuffisant. “Or, a indiqué un chercheur français désormais parti à l’étranger, « les moyens, c’est une façon de dire aux gens que ce qu’ils font est important ». (p.21).

      le nombre d’emplois pérennes a drastiquement diminé depuis 2012

      C’est vrai pour les EPST (-7,8% en 6 ans), comme pour les Universités où le nombre d’enseignants-chercheurs est resté stable alors que les effectifs croissaient. Désormais un tiers des enseignements à l’Université est assuré par des contractuel.les ou des PRAG.
      L’emploi contractuel est massif, tant dans les EPST (25%) que dans les Universités (35%).

      Baisse importante des recrutements de chercheurs, d’enseignants-chercheurs et d’ingénieurs de recherche, qui est sans doute, à terme, le phénomène le plus dommageable à l’attractivité de l’emploi scientifique. Il envoie un signal négatif à ceux qui veulent s’engager dans les carrières scientifiques. Il conduit parricochet au développement de situations précaires, y compris pour des éléments brillants, sans perspective de débouchés. Il freine les redéploiements nécessaires vers les priorités scientifiques. Il rend plus difficile les promotions et en conséquence l’ouverture des corps de professeur ou de directeur de recherche à des recrutements externes. Cette baisse des recrutements peut être illustrée par quelques exemples qui en montrent l’ampleur :

      Les recrutements de maîtres de conférences ont diminué de 36% entre 2012 et 2018 (1742 à 1108), ceux de professeurs de 40% (1004 à 606).
      Les recrutements de chargés de recherche ont baissé de 27% dans les EPST entre 2008 et 2016, ceux des directeurs de recherche de 11% durant la même période.
      Les recrutements sur concours externes ou réservés des ingénieurs et techniciens des EPST ont baissé de 44% entre 2008 et 2016 (-41% pour lesingénieurs de recherche, -36% pour les ingénieurs d’études, -53% pour les techniciens). Ceux des établissements d’enseignement supérieur, si on excepte les recrutements en catégorie C, sont restés stables entre 2009 et 2016.

      “Attractivité …”, p. 20-1

      À cela s’ajoute l’absence ou la grande faiblesse des moyens de recherche, notamment en début de carrière.

      De ce constat sans appel de la politique scientifique conduite depuis la Ministre Pécresse, on tire deux conclusions simples :

      augmentation importante des emplois pérennes de checheurs, enseignants-chercheurs hommes et femmes, et de personnels administratifs et techniques (j’aime beaucoup “Doter les établissements de budgets sincères” p.7)
      augmentation majeure des niveaux de rémunérations et des moyens

      Pour autant, les auteurs du rapport en tirent des conclusions extrêmement fantaisiste (” La dénomination « maître de conférences » n’est pas valorisante, il faut lui substituer associate professor, p. 27) ou idéologique, comme la multiplication de régimes dérogatoires et de création de nouveaux statuts, tel un inventaire à la Prévert,

      Pour autant, de ces constats, qui appelleraient à une réponse simple – augmentation des moyens et des emplois, comme p. 32, revalorisation de 40% des rémunérations ou p. 34, suivre une régularité dans les flux de recrutement ; ou encore p. 35, compenser le vieillissement et l’accroissement mécanique de la masse salariale à hauteur de 100M€), les auteurs du rapport tirent des conséquence à la Prévert : multiplication des statuts et des inégalités liés à ces statuts.

      Création d’un « contrat à durée indéterminée de mission scientifique » aligné sur la durée des projets de recherche pour contribuer à la dé-précarisation des agents concernés (NDLR : précarisation ?)
      Création d’un contrat à durée déterminée post-doc « jeune chercheur »
      La création de chaires d’excellence junior pour attirer les jeunes talents avec un nouveau dispositif de recrutement de type « tenure-track » organisé par les établissements (à hauteur de 150/an, soit moins de 10% du nombre total de recrutements permanents junior)
      La création d’un programme national de chaires d’excellence sénior pour attirer des chercheurs de grande réputation (…)
      Une extension des dispenses de qualification pour les établissements qui le souhaiteraient et dont les processus de recrutement auront été certifiés.

      Attractivité…, p. 35 et sq.

      Il convient ainsi de renforcer les inégalités par de nouvelles “évaluations de qualité”, qui inclueront l’enseignement, qui reste l’impensé en creux de ce rapport. Par ex. ‘la réussite aux appels à projet, les appréciations positives voire très positives d’un laboratoire de recherche au terme d’une évaluation réalisée par un comité indépendant pourraient, à titre d’exemple, justifier le versement d’un intéressement collectif à chaque membre d’une équipe” (p. 33).

      L’inégalité touche aussi à la dispense de qualification. Le groupe de travail est très favorable à sa suppression, mais juge qu’il n’y a pas consensus. Ainsi il propose d’autoriser les dispenses de qualification à quelques établissements suivants :

      les établissements détenteurs du label européen HRS4R (« Excellence in research » porté dans le cadre de « Human resources strategy for research »),
      les établissements lauréats confirmés des Idex et I- site dont la qualité de la gouvernance a été évaluée positivement par le jury international,
      les candidats issus d’écoles doctorales dont l’accréditation par le HCERES aurait montré une qualité justifiant l’exemption,
      les lauréats de l’European Research Council et des appels d’offre européens,
      les admissibles au concours de chargé de recherche et directeur de recherche d’EPST, dont la qualité scientifique a déjà été vérifiée.

      Attractivité…, p.40

      Outre l’inégalité entre statuts, entre établissement, le raport propose de réfléchir à la gestion des inégalités en matière d’enseignement, en forfaitisant la surcharge (p. 47). `Selon lui, la référence au 192h de service (https://academia.hypotheses.org/5344) est obsolète. Plutôt que de renforcer la formation continue des personnels, il préconise donc une évaluation périodique des enseignants-chercheurs (p. 48), en renforçant encore l’autorité du Haut Comité d’Evaluation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (HCERES). Faute de prévoir la formation continue, c’est une Ecole du Management de la Recherche qui est donc envisagée (p. 49).

      À l’analyse, le rapport semble approfondir le trou noir dans lequel les derniers gouvernements ont précipité l’enseignement et la recherche français. On aurait attendu une réflexion sur la parité en matière de représentation et de rémunération ; sur la qualité de la transmission, que nenni. Multiplication des statuts, précarité renforcée, confirmation de l’absence d’attractivité des métiers. La dénomination de maître de conférences n’est pas valorisable, écrivent les auteurs ? Il sera bon d’arrêter de confondre le nom et la chose. À quand la fin d’une idéologie à propos de la fonction publique, et ses effets délétères sur l’enseignement supérieur et la recherche qui multiplie l’enfumage et la langue de bois plutôt que les financer à hauteur réelle de 3% ?

      Liens :

      Rapport du Groupe de travail 2, Attractivté des emplois et des carrières scientifiques, 2019, septembre 2019
      Notes de lecture de Julien Gossa (https://twitter.com/JulienGossa/status/1176112784934887425)
      Sur la fusion des corps MCF/PR, par Julien Gossa : http://blog.educpros.fr/julien-gossa/2019/12/04/lppr-evolution-du-statut-vers-la-fusion-des-deux-corps

      Note 1. La composition du groupe de travail est la suivante : Rapporteurs du groupe:Philippe Berta, professeur des universités (biologie),député ;Philippe Mauguin, président de l’INRA ;Manuel Tunon de Lara, professeur des universités –praticien hospitalier, président de l’Universitéde Bordeaux. Membres invités à participer aux travaux : Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d’études à l’EHESS (histoire) ; Bénédicte Durand, maître de conférences (géographie), directrice des études et de la scolarité de Sciences-Po ;Frédéric Fiore, docteur, ingénieur de recherche (biologie)à l’Inserm ; Alain Fuchs, professeur des universités (chimie),président de PSL Université ; Véronique Guillotin, médecin, sénatrice ; Serge Haroche, professeur émérite au Collège de France (physique) ; Pierre Henriet, doctorant(philosophie), député ; Eric Labaye, président de l’Ecole polytechnique ; Marie Masclet de Barbarin, maître de conférences (droit), vice-présidente d’Aix Marseille Université ;Armelle Mesnard, directrice des ressourceshumaines et des relations sociales du CEA ;Catherine Rivière, ingénieure, directrice des ressources d’IFPEN ; Hélène Ruiz-Fabri, professeur des universités (droit), directrice du Max Planck Institute Luxembourg. Source : Composition des trois groupes de travail pour mener la réflexion

      https://academia.hypotheses.org/6107
      #maître_de_conférences

    • Temps de travail #ESR (1) : 192h de service ?

      192 h : voilà le service d’enseignement dû par un·e enseignant·e-chercheur·se (EC) au statut MCF/PR. Le sens de ce « service d’enseignement » a des effets structurants sur les autres statuts et sur les contrats de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR). Un·e attaché·e temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) fait 192 h d’enseignement, à moins qu’il ou elle ne soit à mi-temps, auquel cas 96 h d’enseignement sont attendues. Un.e professeur·e agrégé·e ou certifié·e employé·e à l’Université (PRAG/PRCE) en assure le double, soit 384 h d’enseignement. Comment comprendre ce nombre d’or des universités ? C’est ce à quoi se sont employés plusieurs auteurs et autrices our Academia.

      Archéologie d’un décompte
      L’origine de ces 192 heures annuelles se trouve dans les réformes menées par le gouvernement socialiste au début des années 1980. Auparavant, le service des professeur·e·s des universités, des maîtres·se·s de conférences et des maîtres·se·s-assistant·e·s est défini de manière hebdomadaire.

      Alors que les premiers doivent trois heures de cours magistral par semaine (l’année universitaire compte alors environ trente semaines), les secondes doivent environ six heures[1]. Le décret n° 83-823 du 16 septembre 1983 introduit une nouvelle définition de l’obligation du service d’enseignement à 128 heures de cours magistral ou 192 heures de travaux dirigés. Cette mesure est transitoire, valable uniquement pour l’année 1983-1984, mais elle prépare le décret n° 84-431 du 8 juin 1984 qui en reprend sur ce point les dispositions.
      Pour bien comprendre ce qui se joue sur cette nouvelle définition de l’obligation de service d’enseignement, il faut avoir à l’esprit plusieurs choses. D’abord, la réforme du statut des enseignant·e·s-chercheur·se·s mise en œuvre par le gouvernement socialiste, et plus particulièrement par le Directeur général à l’enseignement supérieur d’alors, Jean-Jacques Payan, résulte d’un compromis difficile qui ne satisfait pas grand monde, selon l’étude de Jean-Yves Mérindol, “Les universitaires et leurs statuts depuis 1968” [2]. Ensuite, l’une des nouveautés essentielles introduites par les décrets de 1983-1984 est l’annualisation de l’obligation de service. Enfin, le caractère favorable ou défavorable de la mesure dépendait de la répartition des services en interne. Le décret de 1984 conduisait à une légère augmentation du service hebdomadaire dans les cas où l’année universitaire était étalée sur une trentaine de semaines et où un nombre significatif de cours magistraux étaient proposés. La nouvelle norme de 192 heures a mis une décennie à être progressivement adoptée, notamment au travers des intégrations entre universités et autres type d’établissements, comme les IUT, qui ont donné lieu à des harmonisations, y compris des statuts[3].

      Temps de travail : moitié enseignement, moitié recherche
      Le décret n°84-431 du 6 juin 1984 fixant les dispositions statutaires communes applicables aux enseignants-chercheurs et portant statut particulier du corps des professeurs des universités et du corps des maîtres de conférences dispose que :

      « I.-Le temps de travail de référence, correspondant au temps de travail arrêté dans la fonction publique, est constitué pour les enseignants-chercheurs :
      1° Pour moitié, par les services d’enseignement déterminés par rapport à une durée annuelle de référence égale à 128 heures de cours ou 192 heures de travaux dirigés ou pratiques ou toute combinaison équivalente en formation initiale, continue ou à distance. Ces services d’enseignement s’accompagnent de la préparation et du contrôle des connaissances y afférents. Ils sont pris en compte pour le suivi de carrière réalisé dans les conditions prévues à l’article 18-1 du présent décret ;
      2° Pour moitié, par une activité de recherche prise en compte pour le suivi de carrière réalisé dans les conditions prévues à l’article 18-1 du présent décret.
      Lorsqu’ils accomplissent des enseignements complémentaires au-delà de leur temps de travail tel qu’il est défini au présent article, les enseignants-chercheurs perçoivent une rémunération complémentaire dans les conditions prévues par décret.

      II.-Dans l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur, dans le respect des dispositions de l’article L. 952-4 du code de l’éducation et compte tenu des priorités scientifiques et pédagogiques, le conseil d’administration en formation restreinte ou l’organe en tenant lieu définit les principes généraux de répartition des services entre les différentes fonctions des enseignants-chercheurs telles que mentionnées aux articles L. 123-3 et L. 952-3 du code de l’éducation et L. 112-1 du code de la recherche. Il fixe également les équivalences horaires applicables à chacune des activités correspondant à ces fonctions, ainsi que leurs modalités pratiques de décompte.
      Ces équivalences horaires font l’objet d’un référentiel national approuvé par arrêté du ministre chargé de l’enseignement supérieur.

      III.-Dans le respect des principes généraux de répartition des services définis par le conseil d’administration en formation restreinte ou par l’organe en tenant lieu, le président ou le directeur de l’établissement arrête les décisions individuelles d’attribution de services des enseignants-chercheurs dans l’intérêt du service, après avis motivé, du directeur de l’unité de recherche de rattachement et du directeur de la composante formulé après consultation du conseil de la composante, réuni en formation restreinte aux enseignants. Ces décisions prennent en considération l’ensemble des activités des enseignants-chercheurs ».

      Ce décret ne s’applique pas aux enseignant·e·s-chercheur·se·s de la fonction publique hospitalière, ce qui explique en partie que leur service est encore aux alentours de 20 à 50 heures annuelles. Le temps de travail de référence dans la fonction publique étant fixé à 1607 heures annuelles, la moitié de ce temps est donc réputé consacré aux activités de recherche, et pour moitié, d’enseignement, à l’exclusion des tâches administratives, qui disparaissent dans le trou noir du “service” non ou mal quantifié, et qui, sauf exception, relève bien du service supplémentaire. Pourtant, les missions des enseignant·e·s-chercheur·se·s sont beaucoup plus nombreuses que seulement l’enseignement et la recherche. Pour mieux les prendre en compte dans les obligations des universitaires, il faudrait améliorer les référentiels d’équivalence horaire.

      Moitié enseignement, moitié recherche : quid du reste ?
      Malgré ce statut commun, le service d’enseignement des enseignant·e·s-chercheur·se·s titulaires est très variable.
      D’une part, les différents enseignements ne représentent pas le même temps de travail : un cours nouveau demande plus de préparation qu’un cours déjà bien rodé, un cours en petit groupe demande moins de temps de correction de copie que celui devant un amphithéâtre, un enseignement en première année peut être plus facile à préparer qu’un enseignement de M2, etc. Il en est de même pour les décharges pour responsabilités (« équivalences horaires » dans le titre II ci-dessus), variables dans chaque établissement comme entre établissements.
      D’autre part, différents dispositifs permettent plus ou moins ponctuellement de réduire le service d’enseignement dû : CRCT (congé pour recherche et conversion thématique), délégations dans un organisme de recherche comme le CNRS, chaires de 5 ans à l’IUF (Institut universitaire de France), décharges ANR (Agence nationale de la recherche) quand elles sont prévues, contrats ERC (European Research Council) si ceux-ci prévoient le remplacement de l’enseignant·e-chercheur·se lauréat·e, etc. Ces dispositifs ne sont accessibles qu’après une sélection souvent très sévère, dont on peut déplorer le caractère quelquefois discriminatoire (selon le genre ou d’autres critères).

      Par ailleurs, beaucoup d’enseignant·e·s-chercheur·se·s effectuent des heures complémentaires, évoquées en I.2° ci-dessus. Ces heures ne sont pas des heures supplémentaires, puisque leur montant ne varie pas selon l’échelon ou le traitement et qu’elles peuvent être moins bien payées que les heures statutaires. En effet, À l’heure actuelle, l’heure de TD est rémunérée 40,91 € [on parle là en rémunération brute, ce qui représente 31,44 € net], indépendamment du statut, de l’ancienneté et même du corps (c’est le montant que reçoivent également les personnels vacataires). Pour mémoire, une heure de TD est réputée occuper dans le temps statutaire environ 4 h 10 de temps de travail au total, en incluant toutes les tâches obligatoires au-delà de la présence en cours. Si l’on calcule de cette manière, les heures complémentaires sont rémunérées à hauteur de 9,98 € brut [7,78 net] par heure de travail (le SMIC horaire 2019 est de 10,33 € brut, 8,06€ net).

      Enfin, on peut s’interroger sur la référence au temps de travail légal des fonctionnaires : ce temps ne trouve aucune réalité dans le métier des enseignants-chercheurs, qui n’ont notamment pas d’obligation de présence dans un bureau (voire pas de bureau). On notera d’ailleurs que le volume de 192 h n’a pas été modifié lors du passage aux 35 h (qui a en revanche permis à bien des salarié·es des organismes de recherche, selon le règlement de leur laboratoire, de gagner des semaines de congés payés). On retrouve régulièrement cette source de confusion, par exemple à propos de la modulation de service.

      Ce rapide billet sur l’archéologie du nombre d’or du temps de travail des hommes et des femmes enseignants-chercheurs entend ouvrir un débat sur le temps de travail dans l’enseignement supérieur et la recherche. En effet, les modalités pratiques de comptabilisation de l’activité des EC ont des implications importantes pour les congés (maternité, maladie, etc. qui mériteraient un billet d’explication de la circulaire de 2012), pour l’emploi et pour la recherche. Il invite également à ouvrir le dossier douloureux du burn out et de la santé au travail. Que faire en effet quand les tâches s’accumulent et que les soirées, week-ends et vacances sont travaillées ?

      Loi et décrets de référence

      Loi 68-978 du 13 juillet 1968 d’orientation de l’enseignement supérieur
      Décret du 7 mars 1936 relatif aux agrégés, chefs de travaux et assistants des facultés de médecine et de pharmacie modifié par décret n° 56-3 du 3 janvier 1956
      Décret n° 50-1347 du 27 octobre 1950 fixant certaines règles relatives au chefs de travaux des facultés de l’Université de Paris, de l’École normale supérieure et des facultés des universités des départements modifié par le décret n° 61-1007
      Décret n° 60-1027 du 26 septembre 1960 portant statut particulier des maîtres-assistants des disciplines scientifiques, littéraires et de sciences humaines modifiés par les décrets n° 61-1006 du 7 septembre 1961, n° 78-226 du 2 mars 1978, n° 79-686 du 9 août 1979 et n° 82-742 du 24 août 1982.
      Décret n° 62-114 du 27 janvier 1962 portant statut particulier des maîtres-assistants des disciplines juridiques, politiques, économiques et de gestion, modifié par les décrets n°63-212 du 22 février 1963, n° 78-228 du 2 mars 1978, n° 79-686 du 9 août 1979 et n° 82-742 du 24 août 1982.
      Décret n° 69-63 du 2 janvier 1969 relatif aux instituts universitaires de technologie, modifié par les décrets n° 77-35 du 13 janvier 1977 et n° 78-327 du 15 mars 1973.
      Décret n° 69-526 du 2 juin 1969 modifié portant statut particulier des maîtres-assistants de pharmacie, modifié par les décrets n° 78-228 du 2 mars 1978, n° 79-686 du 9 août 1979 et n° 82-742 du 24 août 1982
      Décret n° 69-930 du 14 octobre 1969 modifié portant application aux instituts de faculté ou d’université préparant à un diplôme d’ingénieur de la loi n° 69-978 du 12 novembre 1968
      Décret n° 79-683 du 9 août 1979 portant statut particulier du corps des professeurs des universités modifié par le décret n° 82-739 du 24 août 1982
      Décret n° 83-287 du 8 avril 1983 portant statut particulier des assistants des disciplines juridiques, politiques, économiques et de gestion et des disciplines littéraires et de sciences humaines
      Décret n° 83- 823 du 16 septembre 1983
      Décret 84-431 du 8 juin 1984 (modifié)

      Temps de travail dans la Fonction publique

      Décret 81-1105 du 16 décembre 1981
      Décret n° 85-1022 du 24 septembre 1985 : durée hebdomadaire à 39 heures. 40 pour les personnels assimilés
      Décret n°94-725 du 24 août 1994 relatif à la durée hebdomadaire du travail dans la fonction publique de l’État : durée hebdomadaire à 39 heures
      Décret n° 2000-815 du 25 août 2000 relatif à l’aménagement et à la réduction du temps de travail dans la fonction publique de l’État : durée hebdomadaire à 35 heures.

      Lien ; “French PhD students’ pay for teaching falls below minimum wage“, by David Matthew, The Times Higher Education (30 mai 2019

      [1]Georges Amestoy, Les Universités françaises, Paris, Éducation et Gestion, 1968.

      [2]Jean-Yves Mérindol, “Les universitaires et leurs statuts depuis 1968”, Le Mouvement social, 233, 2010, p. 69-91, p. 77. Les débats sur la réforme de 1983-1984 peuvent être documentés par le fonds de la commission Jeantet, déposé aux Archives nationales, versement 19860251.

      [3] Pierre Benoist, Une histoire des Instituts universitaires de technologie (IUT), Paris, Classiques Garnier, 2016.

      https://academia.hypotheses.org/5344

    • LPPR : Evolution du statut, vers la fusion des deux corps ?

      L’Université de Strasbourg organise des ateliers pour se préparer à la LPPR (loi de programmation pluriannuelle de la recherche). Le second, intitulé « Evolution du statut : vers la fusion des deux corps ? », s’intéresse à la question du corps unique d’enseignants-chercheurs (EC), réunissant Maîtres de conférences (MCF) et de Professeurs des universités (PR). De cette question découlent les enjeux d’organisation du pouvoir universitaire et de la compétition entre les universitaires.

      Sur ce constat, on pourra dresser trois perspectives entre lesquelles les établissements devront choisir : la libération, le mandarinat ou l’évaluation continue intégrale. Ce choix représente un véritable enjeu pour la progression de l’autonomie des présidences d’université dans la gestion des masses salariales, et donc la mise en œuvre de stratégies d’établissement différenciées.

      La question de la fusion des corps est difficile à traiter en raison des grandes disparités entre les disciplines : certaines ont une agrégation, d’autres permettent aux MCF de co-encadrer des doctorants, etc.. La disparité des trajectoires personnelles complique encore le débat : les différences de perception sont légitimes, par exemple entre un MCF estimant déjà faire le travail de PR et un autre attendant ce poste pour gagner en liberté.

      Pour traiter cette question comme elle est traitée par le législateur, il convient cependant de faire un grand pas en arrière et de s’affranchir de ces disparités. Ce billet n’a donc pas la prétention de faire écho aux expériences personnelles, mais vise seulement à identifier des grands enjeux qui découlent de la question « vers la fusion des deux corps ? »

      https://twitter.com/JulienGossa/status/1130848411542933504

      Les enjeux des deux corps

      Dans la construction des deux corps, l’aspect historique est bien sûr central, comme le raconte Jean-Yves Merindol (« Les universitaires et leurs statuts depuis 1968 ». Le Mouvement Social n° 233, nᵒ 4 (1 décembre 2010) : 69‑91). Il est impossible de faire un inventaire exhaustif de toutes les questions qui l’entourent, mais on peut identifier deux enjeux principaux : l’organisation du pouvoir universitaire, et l’organisation de la compétition entre les universitaires.
      Enjeu d’organisation du pouvoir universitaire

      Les PR disposent généralement de plus de liberté académique que les MCF. Cela se retrouve dans leur indépendance pour l’encadrement de thèse, le portage de projet ou encore la demande de financement. La liberté, l’indépendance et le pouvoir sont intimement liés. Ainsi, les PR bénéficient d’une plus forte représentation dans les conseils, d’un meilleur accès aux postes à responsabilité, et donc de plus de possibilités de contrôler les budgets, les recrutements, etc.

      Sous cet angle, la pyramide 1/3 PR, 2/3 MCF représente une structure de management hiérarchique, détaillée en réalité par de nombreux autres facteurs, y compris la renommée scientifique. Cette hiérarchie existe même si elle peut sembler parfois invisible au quotidien. Par exemple, les MCF peuvent être officiellement autorisés à porter tel type de projet, mais les critères d’évaluation peuvent favoriser ceux portés par des PR. Même dans les disciplines où les universitaires aiment afficher la parité au détriment de la hiérarchie, la parole d’un PR a souvent plus de poids dans les discussions -et donc les décisions- que la parole d’un MCF, indépendamment du fond du propos.

      Pour schématiser : MCF < MCF habilité à diriger des recherche < PR < PR avec responsabilité (qui se décline de chef d’équipe à président d’université et même au delà). En modifiant cette hiérarchie, la fusion des corps représente un enjeu dans l’organisation du pouvoir universitaire.

      Enjeu d’organisation de la compétition entre universitaires

      Le deuxième enjeu est celui de l’organisation de la compétition entre les universitaires, considérée comme nécessaire à la production scientifique. Ainsi, le système pyramidal français organise entre les MCF, malgré la permanence de leur poste, une compétition pour « passer prof », qui joue sur leur motivation. Sans cette motivation, certains craignent un « endormissement » des troupes.

      Les critères de promotion permettent également de structurer les investissements individuels. Par exemple, attribuer les postes de PR essentiellement sur des critères de production scientifique va encourager les MCF à publier plutôt qu’à s’investir dans la pédagogie.

      Dans tous les modèles de gestion des carrières, la permanence des postes est cœur de cette compétition. Cette permanence, parfois sous-estimée par ceux qui en ont facilement bénéficié, est vecteur de protection sociale mais aussi de liberté académique, et donc d’attractivité des carrières. L’attractivité du modèle français se base sur un accès à la permanence précoce après la thèse, mais avec des traitements médiocres. D’autres systèmes se basent sur un accès plus tardif et difficile, mais avec un bien meilleur traitement.

      Ainsi, la fusion des corps représente également un enjeu dans l’organisation de la compétition entre les universitaires, à la fois pour la motivation, la structuration des carrières et leur attractivité.

      https://twitter.com/JulienGossa/status/1199684825197797376?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E11

      Vers la fusion des deux corps ?

      La question que l’on peut se poser maintenant est : comment pourraient être réorganisés le pouvoir universitaire et la compétition entre les universitaires avec un corps unique, donc sans promotion PR pour les MCF ?

      Tout d’abord, il faut rappeler que le principe de cette promotion à l’heure actuelle est une double évaluation par les pairs : nationale par la qualification ou l’aggregation (adéquation avec la fonction), puis locale par le concours (adéquation avec les besoins de l’établissements). Supprimer les deux corps revient à supprimer cette promotion par les pairs.

      Remplacer cette promotion par les pairs va permettre de modifier le système de pouvoir et de compétition. On peut dresser trois perspectives hypothétiques : la libération, le mandarinat, et l’évaluation continue intégrale.
      La libération

      La première perspective consiste à ne remplacer la promotion MCF/PR par rien. Embauchés rapidement après la thèse, les permanents n’auraient plus qu’une évolution à l’ancienneté jusqu’à la retraite, et bénéficieraient tous des mêmes droits, sans distinction, notamment pour l’accès aux responsabilité ou l’encadrement des thèses.

      Dans cette approche, le pouvoir universitaire est diluée, et les MCF sont en quelque sorte libérés de la compétition. L’effet principal est une augmentation des libertés académiques et une diminution de la pression à la publication. Par ce biais, on peut améliorer l’attractivité des carrières, malgré des traitements toujours médiocres. La contrepartie peut être une baisse de la motivation et de la structuration par la promotion, et donc probablement une baisse des indicateurs de performance, indépendamment de la qualité des travaux (qui pourrait très bien augmenter).
      Le mandarinat

      La seconde perspective consiste à remplacer la promotion MCF/PR par la suppression du corps permanent des MCF. Cela reconstruirait notre modèle sur un mélange des modèles « tenure » et « survivant », avec des voies d’accès aux postes permanents plus ou moins garanties. Seuls les permanents auraient de réelles libertés académiques.

      Dans cette approche, le pouvoir universitaire est renforcé autour des postes permanents, et la compétition renforcée autour de leur obtention, mais aussi de l’obtention de financements pour les postes temporaires. C’est un modèle de mandarinat, similaire au modèle français pré-Faure, où les quelques permanents pouvaient faire ou défaire les carrières des nombreux précaires sous leur responsabilité. L’attractivité ne serait plus basée sur la permanence des postes, ce qui rendrait indispensable l’augmentation substantielle des traitements des permanents, pour motiver suffisamment de personne à s’engager dans une longue période de précarité sans garantie de succès.
      L’évaluation continue intégrale

      Enfin, la troisième perspective consiste à remplacer la promotion MCF/PR par une évaluation continue intégrale des enseignants-chercheurs. A tout moment ou à un rythme régulier, cette évaluation permettrait de différencier la carrière des enseignants-chercheurs, soit par une promotion, soit par la modification de leurs droits ou de leurs obligations de service, notamment d’enseignement.

      Dans cette approche, le pouvoir universitaire est assuré non plus par l’appartenance à un corps ou l’autre, mais par le pouvoir de décision de différenciation des carrières des autres universitaires. Ce modèle correspond à la fin de l’avancement à l’ancienneté. La compétition serait continue, pour l’accès aux promotions, aux primes, et aux temps consacré à telle ou telle activité, notamment la recherche. L’attractivité reposerait sur une apparente méritocratie.
      Une formidable opportunité de développement des stratégies d’établissement

      Difficile de savoir à quel point la LPPR sera contraignante pour les établissements, mais rien n’empêche de laisser chacun d’eux expérimenter et développer son propre modèle de carrière : libération pour les petites structures très bien dotées ; mandarinat pour les grandes universités de recherche très attractives ; évaluation continue intégrale pour les collèges universitaires peu attractifs…

      https://twitter.com/GerminetCY/status/902966496418086912?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E902

      On voit là que la fusion des corps représente une formidable opportunité de développement des stratégies d’établissement. En effet, les dirigeants des universités s’estiment actuellement coincés par une masse salariale rigide, dont ils héritent plus qu’ils ne décident. Leurs plaintes sur l’avancement à l’ancienneté (GVT) en témoignent. Le partage des mêmes obligations par tous les enseignants-chercheurs de leur établissement freine la mise en œuvre des adaptations qu’ils souhaitent. De plus, ces obligations sont identiques d’un établissement à l’autre, ce qui freine le développement de stratégies différenciées.

      La fusion des corps, en remettant en cause les structures universitaires actuelles de pouvoir et de compétition, représente une véritable opportunité de progression dans l’autonomie des présidences d’université, grâce à une gestion plus directe des promotions et différenciations des activités et carrières. On mesure l’enjeu en sachant que la masse salariale représentant 70% à 80% du budget d’une université.

      Reste à savoir si cette opportunité sera saisie et comment. Impossible de le dire, mais on peut faire trois constats :

      La perspective de libération est en totale contradiction avec l’idéologie de l’Excellence qui sous-tend aussi bien la LPPR que toutes les politiques et discours universitaires actuels. Il faudrait énormément de courage politique à un établissement pour la mettre en œuvre.
      La perspective de mandarinat correspond à plusieurs mesures envisagées dans la LPPR, notamment : les « chaires juniors » (évaluées à 150 par an au niveau national) et les tenure-tracks CNRS, ainsi que le renforcement de l’attractivité par les primes.
      La perspective d’évaluation continue intégrale correspond aussi à plusieurs mesures, notamment : la relance du suivi de carrière, la fin de la compensation de l’avancement à l’ancienneté (GVT) par le ministère, l’augmentation des rémunérations à la performance, la fin des 192 heures, et le renforcement des conséquences individuelles des évaluations.

      http://blog.educpros.fr/julien-gossa/2019/12/04/lppr-evolution-du-statut-vers-la-fusion-des-deux-corps

    • À quoi sert la #CPU ?

      Alors que la mobilisation a gagné les Universités, au mois de décembre 2019, contre les retraites et contre l’esprit de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) en préparation, plusieurs d’entre nous avons été étonné.es de découvrir un réception organisée par Richard Ferrand et Emmanuel Macron en l’honneur de la Conférence des Présidents d’Universités (CPU), en présence de Frédérique Vidal, Ministre de la Recherche, de l’Enseignement supérieur et de l’Innovation.

      Selon une journaliste présente1 , la ministre Vidal y aurait déclaré

      « La loi de programmation pluriannuelle de la recherche investira dans les carrières scientifiques, qui manquent encore d’attractivité. Je veux encourager les étudiants à se lancer dans la recherche »

      en complète contradiction avec les politiques conduites par ce gouvernement et les précédents, largement documentés : Parcoursup, hausse drastique des droits étudiants étrangers, rétraction de l’emploi scientifique, etc. Le président de la CPU, Gilles Roussel2, ne le dit pas autrement dans un entretien du 18 décembre 2019 à AEF.

      Quid de l’emploi statutaire et de droit public ? demande AEF. La CPU y est attachée… mais il faut s’adapter à la place importante prise désormais par les personnels temporaires, doctorants, post doc, ingénieurs de recherche. « C’est un fait, et cela se passe ainsi partout ailleurs dans le monde ». C’est donc pour le bien de tous que l’on doit délier les CDD de leur durée maximal de 6 ans afin de pouvoir conserver les personnels de recherche non statutaire pendant toute la durée d’un projet de recherche. « Je suis donc favorable, de ce point de vue là, à donner plus de visibilité et de lisibilité sur des temps plus longs aux personnes employées sur contrats ».
      La revalorisation des carrières et du niveau indemnitaire s’impose, mais pour Gilles Roussel c’est « dans le cadre de la réforme des retraites » et avec des modalités et une entrée en vigueur encore « loin d’être arrêtées ». Pour Roussel la LPPR doit augmenter très vite les rémunérations des doctorants et des jeunes chercheurs. Le reste peut attendre la loi retraite et sa mise en œuvre à partir de 2025. L’important, est de ne « pas décrocher » et susciter des vocations.

      Inviter à susciter des vocations à un moment de contraction drastique de l’emploi permanent dans l’enseignement supérieur, de faiblesse historique des traitements (40% inférieurs aux fonctions équivalentes dans le reste de l’OCDE et inférieurs aux grades équivalents dans la fonction publique française, selon le rapport préparant la LPPR) et de mépris envers l’enseignement supérieur et la recherche, sensible dans le discours vide de la Ministre Vidal3, voilà qui et bien curieux et à l’encontre des prises de positions toute récentes des Conseils scientifiques du CNRS, qui exigent en termes clairs des moyens et des emplois permanents.

      Si les collègues du CNRS ont pu se demander à quoi leur servait un pdg qui ne représente aucun personnel ni instances, il est ainsi légitime d’examiner, dans le cadre de notre réflexion sur la gouvernance de l’enseignement supérieur et la recherche, les propositions de la CPU pour la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche.
      La CPU et la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche

      Au cours de l’automne 2019, la CPU publie deux textes, à la suite de la demande du Premier ministre Philippe à la ministre Vidal de préparer une Loi de programmation pluriannuelle de la recherche en janvier 2019, en organisant la réflexion autour de trois thèmes :

      la recherche sur projet et l’articulation entre financement compétitif et financement récurrent des laboratoires ;
      l’attractivité des emplois et des carrières scientifiques ;
      l’innovation et la recherche partenariale.

      Des deux publications automnales de la CPU, la seconde, parue le 8 octobre 2019, est sans doute le plus curieux : intitulé “L’Université, un investissement pour la France”, il n’est ni plus ni moins qu’une plaquette publicitaire pour la CPU et son action au nom des 74 universités et établissements d’enseignement supérieur, regroupant 1,6M d’étudiant-es, 57 000 enseignants-chercheurs et 74 000 doctorant-es. Coup de griffe au gouvernement et à sa politique de discrimination des étudiant-es étrangers, elle déclare ses établissements “1èredestination francophone e t4ème rang mondial pour l’accueil des étudiants internationaux (245 000 /an)”. Sans davantage parler d’investissements, ni d’avenir, l’essentiel du texte est une défense et illustration de l’action de l’organisme.
      L’Université, un investissement d’avenir, CPU, 8 octobre 2019 (p. 4-5)
      La CPU au service de l’Université

      Créée en 1971 et organisée en association depuis 2008, la Conférence des présidents d’université (CPU) rassemble les dirigeants des 74 universités de notre pays, ainsi que ceux de ses 3 universités de technologie, 3 instituts nationaux polytechniques, 4 écoles normales supérieures, plusieurs grands établissements et l’ensemble des communautés d’universités et d’établissements (COMUE).

      La CPU compte ainsi 124 membres, sur l’ensemble du territoire national, et représente, grâce à ses liens avec les organismes et écoles, la plus grande part des forces d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation françaises.Force de proposition et de négociation auprès des pouvoirs publics, des différents réseaux de l’enseignement supérieur et de la recherche, des partenaires économiques et sociaux et des institutions nationales et internationales, la CPU propose des éléments de transformation de l’enseignement supérieur et de la recherche.

      Dans un contexte de profondes mutations du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche, la CPU a également un rôle d’accompagnement des présidents dans leurs nouvelles missions et de promotion de l’Université française et de ses valeurs en France et à l’étranger.

      La CPU est présidée par un Bureau élu pour deux ans et composé d’un (e) président(e) et de deux vice-président(e) s, tous président(e) s d’université ou responsables d’établissement d’enseignement supérieur et de recherche. Le Bureau a un rôle de pilotage, d’animation et d’orientation de la Conférence. Le travail de la CPU est organisé en commissions thématiques et comités : formation et insertion professionnelle, recherche et innovation, moyens et personnels, vie étudiante et vie de campus, relations internationales et européennes, questions de santé, questions juridiques, regroupement politiques de sites, numériques, transition écologique et énergétique… Chacun est dirigé par un(e) président(e) d’université élu(e).

      La CPU a de plus mis en place une instance permanente à Bruxelles, mutualisée avec les organismes de recherche au sein du Clora (Club des Organismes de Recherche Associés), et une fonction de conseiller parlementaire auprès du Sénat et de l’Assemblée nationale.L’équipe permanente de la CPU s’appuie, pour élaborer les prises de position politiques, sur l’expertise de l’ensemble des réseaux universitaires et associations professionnelles des universités.L’activité de la CPU est rythmée par de grands rendez-vous annuels : colloques, séminaires de formation et débats sur les grandes thématiques qui éclairent la société ou propres aux universités, évènements à destination du grand public ou des membres de la communauté universitaire, organisation du concours international « Ma thèse en 180 secondes ».

      Le concours de “Ma thèse en 180 secondes” serait-elle la principale réalisation de la CPU de ces dernières années ? La CPU n’a pourtant de cesse d’affirmer qu’elle est :

      “Force de proposition et de négociation auprès des pouvoirs publics, des différents réseaux de l’enseignement supérieur et de la recherche, des partenaires économiques et sociaux et des institutions nationales et internationales, la CPU propose des éléments de transformation de l’enseignement supérieur et de la recherche” (p.3).

      Devrait-on en douter ? En période de préparation budgétaire, au lendemain d’une loi sur la transformation de la fonction publique4, et au lendemain de la publication des rapports des groupes de travail en préparation à la LPPR, réaffrimer ce rôle de représentant est pour le moins curieux, à moins qu’il ne soit mis en cause justement.

      Quelles sont les propositions de la CPU pour la LPPR ? Présentées dans une plaquette richement illustrée le 5 septembre 2019, elles se veulent, sous la plume du président de la CPU un manifeste”visant à convaincre l’opinion publique, les élus, le monde socio-économique que miser sur l’université c’est miser sur la réussite du pays”. Gilles Roussel, dans son introduction, adopte pourtant une posture défensive :

      “Les propositions que nous présentons dans ce document cherchent-elles à défendre une chapelle, ou encore la recherche contre un autre secteur de la société ?
      Non, clairement non ! (…)
      La société française toute entière doit prendre conscience qu’il faut pour cela investir dans la jeunesse qu’incarnent nos étudiants, nos futurs docteurs, nos chercheurs.”

      depuis des années, malgré les progrès de la loi de 2007, l’autonomie, et donc la capacité de prendre des initiatives, a été freinée par une complexification parfois ubuesque.
      C’est pourquoi la Conférence des présidents d’université ne se contente pas de demander des financements à la hauteur des défis, mais souhaite une remise à plat d’une organisation parfois obsolète et souvent complexe.

      Compte tenu de la population étudiante, il ne fait aucun doute que la société française fait confiance aux Universités française. Ce n’est donc pas la société qu’il faut convaincre, mais le gouvernement et le “monde socio-économique” qui continue d’émarger au budget du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI), à hauteur d’un quart envrion (Crédit impôt recherche).

      La suite du document souligne le rôle cardinal de l’Université dans la formation à la recherche. “La question à laquelle la loi de programmation
      de la recherche devra répondre : Peut-on continuer avec la différence de financement entre les universités et les autres établissements d’enseignement supérieur post-bac sans mettre en péril la recherche ?” (p. 4). Considérant l’Université comme premier opérateur de la recherche, la CPU ajoute “4 questions auxquelles la loi de programmation
      de la recherche devra répondre :

      Comment repenser les interactions des universités avec les organismes (EPST et EPIC) ?
      Comment faire converger audacieusement nos politiques de ressources humaines et de mobilité ?
      Comment faire de la gestion de proximité en l’affranchissant de ses pesanteurs ?
      Comment simplifier la gestion des laboratoires en harmonisant les règles trop complexes ?”

      avant de faire des propositions :
      Propositions pour la LPPR, CPU, 5 septembre 2019 (p. 5) Ce que nous proposons :

      Avec nos partenaires des organismes de recherche, il s’agit de franchir un nouveau cap dans la cohérence du système autour d’une réelle gestion de proximité :
      En coordonnant au niveau de chaque site les recrutements des personnels entre EPST et universités, pour attirer et fidéliser les meilleurs scientifiques dans les universités.
      En optimisant la gestion des personnels de soutien à la recherche et des fonctions support trop souvent redondantes, en les mutualisant.

      Ces propositions touchant à l’emploi et aux ressources humaines n’ont fait l’objet d’aucune discussion dans les établissements, à peine dans les COMUE, non sans conflit5.

      Au chapitre investissement, la CPU propose d’investir 1 Mds€ dans la recherche publique6. La CPU souligne, à juste titre, la misère administrative (“ratio personnel de soutien”) des Universités, et insiste sur le caractère contre-productif du financement par projet, relativement au reste de l’OCDE.

      Les taux de sélection aux appels à projets ANR sont de 15 % pour un budget de 673,5 M€ (contre 30 % et 2 milliards d’€ pour la DFG en Allemagne). Ceci a pour les chercheurs des effets délétères (découragement, rejets des projets les plus novateurs, considérés comme trop risqués). De plus, les coûts supplémentaires, liés à ces projets et supportés par les universités, ne sont pas pris en compte à leur juste niveau.

      En conséquence, la CPU émet deux préconisations :
      Propositions pour la LPPR, CPU, 5 septembre 2019 (p. 6)

      Augmenter le budget de plus d’1 milliard d’€ par an afin de passer de 0,79% à 1 % du PIB pour la recherche publique.
      Créer à partir de l’ANR une seule grande agence de financement de la recherche, en portant ses moyens à au moins 1 Md€ et en diminuant la complexité bureaucratique.

      Pour ce qui est de la relation contractuelle avec l’État, force est de constater que la loi sur l’autonomie des Universités (dite relative aux Libertés et Responsabilités des Universités), celles-ci n’ont gagné que des responsabilités (personnel, patrimoine, etc.) sans la libertés et les financements qui les rendent possibles. Pour la CPU, “il est temps aujourd’hui de franchir une nouvelle étape en faisant confiance aux universités”.
      Propositions pour la LPPR, CPU, 5 septembre 2019 (p. 7)

      Refonder la contractualisation avec l’État, avec la participation des organismes de recherche, à partir d’une évaluation rénovée.
      Confier aux universités la coordination de la recherche en région.
      Reconnaître à toutes les universités le droit à l’expérimentation.

      Ces propositions qui semblent répartir l’organisation scientifique territoriale entre régions et Île-de-France se fait dans le droit fil des regroupements COMUE — du moins là où elles n’ont pas été abandonnées — et de la politique du CNRS en régions. Il reste à savoir si le modèle peut être étendu, s’il est souhaitable et ce que veut dire “évaluation rénovée” et “droit à l’expérimentation La dernière page du document précise pourtant un moyen “en élargissant le périmètre d’application de l’ordonnance du 12 décembre 2018 actuellement circonscrit aux établissements nouveaux issus de fusions ou de regroupements”, soit les établissements publics expérimentaux – au 1e janvier 2020 feu Université de Nice, désormais Université Côte d’Azur, anciennement présidée par la Ministre Vidal et feue l’UPEC, désormais Université Gustave Eiffel, actuellement dirigée par Gilles Roussel.

      Côté Recherche&Développement, la CPU dénonce sans ambage la dépense fiscale du Crédit Impot-Recherche (6,3Mds€) qu’il faut “mieux orienter” selon elle.
      Propositions pour la LPPR, CPU, 5 septembre 2019 (p. 9)

      Simplifier la contractualisation en imposant la notion de mandataire unique avec une politique claire entre toutes les tutelles.
      Augmenter le nombre de thèses CIFRE pour les PME et les collectivités territoriales, avec une hausse du financement du MESRI.
      Simplifier les prises de participation de nos établissements dans les entreprises, notamment dans des start-up à fort potentiel.

      Au chapitre “Attractivité des emplois et des carrières scientifiques”, la CPU anticipe les conclusions du groupe de travail péparatoire à la LPPR7 et pose deux questions auxquelles la LPPR doit répondre :

      Peut-on laisser l’écart des rémunérations se creuser entre nos chercheurs et les autres catégories équivalentes de la fonction publique ou avec les autres pays européens diminuant l’attractivité des métiers de la recherche ?
      Peut-on continuer à faire payer par les établissements des décisions prises par l’État sans compensations suffisantes ?

      Le problème du vieillissement des personnels et de l’accroissement mécanique non compensée de la masse salariale asphyxie désormais les Universités à un point dangereux, alors qu’un tiers des enseignements et 40% de l’emploi est devenu contractuel.
      Propositions pour la LPPR, CPU, 5 septembre 2019 (p. 10)

      Revaloriser toutes les rémunérations, en particulier celles de début de carrière pour les titulaires et celles des contrats doctoraux et ATER.
      Repenser les processus de recrutement des enseignants-chercheurs pour converger vers les standards internationaux.

      La CPU propose, à la fin de ses Propositions pour la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche, une “synthèse” de ses propositions. La plupart sont reprises des proprositions intermédiaires, ou précisent celles-ci. Une proposition est à la fois neuve et savoureuse, quand on sait comment les présidents d’Universités se sont précités dans les regroupements COMUE avant de faire des pas de côté, ou même marche arrière toute devant ces mastodontes coûteux et sans bénéfices apparents :

      Justifier, à la création de tout nouveau dispositif, sa plus-value par rapport aux programmes déjà existants notamment au niveau européen.

      Toutefois un chapitre entier n’a fait l’objet d’aucune présentation auparavant, et intéresse tout particulièrement Academia, consacré à l’emploi dans l’enseignement supérieur.
      “Repenser le recrutement“, Propositions pour la LPPR, CPU, 5 sept. 2019 (p. 11)

      Repenser l’ensemble du processus de recrutement des enseignants-chercheurs de façon à converger avec les standards internationaux et notamment européens.
      Donner aux universités la maîtrise de leurs recrutements, en modernisant les procédures et en supprimant le préalable de la qualification.
      Assouplir le cadre des missions des enseignants-chercheurs et revoir la comptabilisation de leurs activités.
      Réfléchir à un seul statut allant de l’enseignant au chercheur.
      Permettre aux expérimentations de la tenure track, d’aller jusqu’à un processus spécifique de titularisation.
      Donner la possibilité aux universités d’expérimenter le contrat de chantier.
      , (nos italiques)

      Supprimer la qualification — supprimer par la même occasion le Conseil national des Universités ? —, supprimer les corps distincts des EPST et des Universités, développer le contrat de chantier aux enseignants-chercheurs8, voilà qui est aller un peu vite en besogne. Ces propositions représentent, à nos yeux, une rupture profonde avec les personnels des Universités, qui ont particulièrement souffert des regroupements absudes, de la sous-dotation chronique, et du mépris dans lequel les tiennent ses dirigeants.


      Alors que l’essentiel de ces propositions pourrait susciter une adhésion profonde de la communauté de recherche et d’enseignement que la Conférence des présidents d’Universités, on lit dans ces dernières lignes une démarche isolée, voire hors sol, très différente donc du rôle dont elle se prévaut le mois suivant. On peut faire l’hypothèse d’une certaine déconnexion entre présidents et communautés universitaires9.

      Pour mieux comprendre l’évolution récente de la CPU, il n’est pas inutile de revenir sur son histoire et son fonctionnement aujourd’hui.

      Création en 1971

      La Conférence des présidents d’universités est crée le 24 février 1971 par décret.

      La CPU réunit les présidents d’universités et des établissements à caractère culturel et scientifque hors Universités. Le décret précise que le Ministère met à disposition des locaux ainsi que ses services pour son fonctionnement et que ses réunions ne sont pas publiques.

      Son statut change plusieurs fois avant de devenir, en 2007, une association loi 1901 à l’occasion de la Loi sur les Libertés et les Responsabilités des Universités (dite LRU), reconnue d’utilité publique par le Ministère l’année suivante10. Son siège social est maintenu à la Maison des Universités, au 103 boulevard Saint-Michel Paris 5e.

      Ses missions, précisées à l’article 2, sont diverses :

      Article 2
      En accord avec l’article L233-2 du Code de l’ducation, cette association a vocation à représenter auprès de l’Etat, de l’Union Européenne et des autres instances internationales compétentes en matière d’enseignement supérieur et de recherche les intérêts communs des établissements qu’elle regroupe. L’association donne son avis au ministre en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche sur les questions concernant ces domaines. Elle peut lui proposer des vœux et des projets. Elle peut représenter tout ou partie de ses membres dans des projets nationaux ou internationaux, qu’elle peut gérer.

      Les moyens d’action de l’association sont notamment : la mise en place de manifestations, la publication et diffusion de rapports, analyses et prises de position, la concertation avec les tutelles et partenaires, la signature de conventions et accords.

      L’association s’octroie des tâches d’influence (lobbying) auprès du Ministère et de communication. Academia avait déjà repéré la novlangue utilisée dans un questionnaire à destination des partis politiques (élections européennes 2019), dont elle n’a pas publié les réponses obtenues des partis politiques, contrairement à son homologue allemande. Toutefois, au vu de la misère croissante dans laquelle est tenue l’Université française, on peut se demander l’efficacité de ce lobbying, comparé par exemple à celui de la GuildHE au Royaume-Uni.

      Plus vraisemblablement, la CPU participe à la “professionnalisation” des présidents et (rares) présidentes d’Universités, soit selon ses propres termes11 :

      Dans un contexte de profondes mutations du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche, la CPU a également un rôle de soutien aux présidents dans leurs nouvelles missions et de promotion de l’Université française et de ses valeurs en France et à l’étranger.

      Partager idées, savoir-faire, et éléments de langage, dans l’adversité, à défaut de représenter la communauté universitaire et d’en défendre valeurs et personnels : tel est sans doute le rôle que s’est dévolue la CPU.
      Fonctionnement et financement

      Pour ce qui est des moyens en termes de personnels, l’article 2 précise que des agents publics titulaires ou contractuels du Ministère ou des Universités, et qu’elle peut en recruter sur ses fonds propres((“Afin de mettre en œuvre ces actions, l’association peut bénéficier du concours d’agents publics titulaires ou contractuels mis à sa disposition par l’administration ou l’établissement public dont ils dépendent, de fonctionnaires placés en position de détachement, et de personnels recrutés sur ses fonds propres.”)).

      Enfin, pour ce qui est de la dotation, celle-ci cesse de peser sur le Ministère pour revenir à ses membres – enfin plus précisément, aux Universités qu’ils président. Les montants des cotisations est fixé en Assemblée plénière de la CPU. En cas de non-paiement, la sanction quasi immédiate est la radiation ((“Article 5 .La cotisation annuelle des membres est fixée annuellement par la CPU plénière, selon des modalités inscrites dans le règlement intérieur.
      Article 6 La qualité de membre de l’association se perd :

      par la démission ;
      par la radiation prononcée par la CPU plénière pour non-paiement de la cotisation (après mise en demeure non suivie d’effet dans un délai d’un mois) [nos italiques] ;
      par la radiation prononcée pour motifs graves par la CPU plénière sur proposition du bureau après que le membre intéressé a fait valoir ses observations auprès de la CP2U. Le membre intéressé est préalablement appelé à fournir ses explications.)).

      Les montants demandés sont élevés, même si les Universités les tiennent souvent secrètes : 15 000€ à l’ENS de Lyon, 8 300€ à l’EHESS12. À l’Université de Strasbourg, c’est 30 000€ que le Conseil d’administration a dû allouer pour 2019, sans y trouver à redire et sans que le bénéfice attendu soit bien clair pour les administrateurs et administratrices13. La cotisation, à l’Université de Strasbourg, figure au titre — technique — de “Cabinet de la Présidence : cotisations (de l’année)” ; ceux-ci sont pourtant bien plus difficiles à connaître ailleurs. Les débats conduits au sein de ce Conseil d’administration sont éclairants, si tant est qu’on peut parler de débats :

      On peut se demander ainsi dans quelle mesure la CPU représente les membres des Universités. Faute de comptes à rendre à quiconque, n’est-ce à pas plutôt les seules personnes des présidents — très majoritairement des hommes — que l’association sert ?
      Déclin de la CPU ?

      Parmi les cotisations de l’Université de Strasbourg, on trouve d’autres associations moins connues du grand public universitaire : la LERU (League of European Research Universities) et la CURIF (Coordination des universités de recherche intensive françaises)14. Les Universités moyennes de villes moyennes se regroupent, quant à elles, dans l’Association des Universités de Recherche et de Formation ou AUREF15.

      L’histoire de la CURIF, que relate le site de l’association, laisse penser que, depuis la LRU, l’avenir est darwinien.
      L’histoire de la CURIF, selon son site institution (consulté le 22/12/2019) La CURIF a été créée en 2008 sous forme d’une coordination informelle. Il s’agissait de défendre les spécificités des universités les plus actives dans le domaine de la recherche, alors que se discutait le remplacement du système d’affectation des ressources SAN REMO. En effet, les systèmes d’affectation proposés avec une belle constance par le Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur, ne prennent pas en compte les besoins des activités de recherche à un niveau réaliste, ce qui obère le maintien d’une recherche de haut niveau dans nos établissements.

      Il est alors apparu que la position des grandes universités ne pouvait pas être développée dans son intégralité par la CPU qui doit tenir compte du point de vue de toutes les universités dont certaines ont parfois des besoins urgents en enseignement et relativement moins criant en recherche. Il est aussi apparu que la plupart des pays européens, suivant en cela l’exemple de la LERU [NDLR : League of European Research Universities], se sont dotés eux aussi d’un groupe de liaison des universités de recherche intensive afin de défendre la recherche universitaire et faire comprendre aux pouvoirs publics que, sans une réflexion et des moyens adaptés à l’exercice de la recherche intensive, leurs universités seront exclues de la compétition internationale avec toutes les conséquences désastreuses que cela entraîne en termes d’innovation et d’attractivité du territoire.

      (…)

      La CURIF fut lancée donné fin 2008 par les universités françaises membres de la LERU : Strasbourg (Louis Pasteur), Paris-Sud et UPMC. Les principes de cooptation qui furent adoptés étaient :

      de se restreindre à de réelles universités (hors grandes écoles),
      de ne prendre qu’une université par ville, sauf à Paris
      de tenir compte du nombre de laboratoires mixtes de recherche (pour l’essentiel, avec le CNRS et l’INSERM).

      Alors que les deux premiers principes sont faciles à appliquer, le troisième doit tenir compte des disciplines puisque le CNRS est inégalement représenté selon les disciplines (très peu représenté en droit et gestion, par exemple). Le principe d’une université par ville posait surtout des problèmes à Aix-Marseille et Bordeaux puisque dans ces villes deux grandes universités coexistaient. Cette difficulté est maintenant fort heureusement résolue.

      En application de ces principes les universités suivantes, qui à elles seules couvraient plus de 85 % de la recherche dans le domaine de la santé et 70 % dans le domaine d’action du CNRS ont été sollicitées.

      Peu après, Paris 2 Panthéon-Assas, Nancy 1 Henri Poincaré et Nice furent invités à rejoindre la coordination. Les universités contactées participèrent depuis lors à la coordination, à l’exception de Panthéon-Sorbonne, Panthéon-Assas, Paris-Descartes, Paris-Diderot et Toulouse Paul Sabatier qui cessèrent leur participation en 2012 suite aux élections, provisoirement en ce qui concerne Paris- Diderot.

      En 2013, la CURIF dont l’intendance et le secrétariat étaient assurés depuis l’origine par l’UPMC, décida de se doter d’une personnalité morale sous forme d’association loi 1901 et d’appeler une cotisation.

      On se trouve ainsi, pour résumer, avec une Conférence des Présidentés d’Université, et une Conférence des Universités Excellentes, dont la trésorière était Frédérique Vidal, jusqu’à sa nomination au Ministère16. Ni l’une, ni l’autre n’ont de compte à rendre à la communauté universitaire, qu’elles ne représentent pas. En revanche, les liens avec le Ministère semble plus avéré, comme le montre le récent cocktail — au cours duquel Frédérique Vidal énonce une nouvelle fois des contre-vérités sur la politique mené par son Ministère, sans opposition manifeste des Présidents d’Universités présents.


      L’AEF questionne Gilles Roussel enfin sur le silence embarrassant dans lequel il a été relégué, en tant que président de la CPU, aux côtés du présidents de la République, lors des 80 ans du CNRS. Roussel répond que l’épisode, « si désagréable qu’il ait été », est anecdotique. Sa seule présence d’ailleurs « montre que la dimension universitaire de la recherche a voulu être marquée symboliquement ».

      Le rôle de la CPU serait-il devenu “symbolique” ? Ou plus précisément, “anecdotique“, à l’image du strapontin laissé à son président Gilles Roussel par le gouvernement actuel ? Si ni la CPU, ni la CURIF, ni l’AUREF — pourtant grassement financées par les Universités — ne représentent les communautés universitaires qui leur délèguent pourtant leurs présidents élus, si ces associations rendent difficile, voire impossible l’accès à leur documentation de travail, et que, dans le même temps, les communautés universitaires souffrent de sous-financement et de précarité de l’emploi, nous sommes à bon droit de demander — dans la mesure où elles ne servent pas aux communautés qui les financent — qui ces Conférences servent.


      https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/793/files/2020/01/cpu_lppr_propositions.pdf

      Et ainsi, se demander s’il ne serait pas heureux, pour suivre le relevé des décisions de l’Assemblée générale des Universités qui s’est tenue le 14 décembre 2019, s’il ne faut pas les supprimer, si du moins elles n’ont pas déjà de facto disparu.

      https://academia.hypotheses.org/6624

    • Biatss, ITA et CDI de chantier dans l’ESR

      À l’occasion de la réflexion collective en préparation du projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), l’équipe des Rédacteurs d’Academia est heureuse d’accueillir des femmes et des hommes #ITA (personnels ingénieurs, administratifs, techniques) et #BIATSS (personnels ingénieurs, administratifs, techniques, sociaux et de santé et des bibliothèques) mobilisés pour leurs métiers. Dans ce blog consacré à l’emploi en sciences humaines et sociales, ces femmes et ces hommes représentent plus de la moitié des effectifs ; pour autant, ces personnels, injustement subalternes, sont peu audibles. Ces corps de l’enseignement supérieur et de la recherche ont pourtant connu d’inquiétantes mutations de leurs niveau et conditions d’emploi, qui pourraient préfigurer l’avenir de l’emploi de recherche et d’enseignement. ITA et BIATSS mobilisés pour leurs métiers inaugurent, avec ce billet, une réflexion pour que vraiment toutes et tous, ensemble, imaginions l’avenir de la recherche et le contenu de la LPPR.

      Depuis l’ordonnance du 22 septembre 2017 le CDI de chantier ou contrat de chantier est une possibilité ouverte à tous les corps de métier sous réserve d’accords de branche ou de convention collective (articles 30 et 31) ; il est donc possible de recruter des agentes et agents pour une durée indéterminée, pour une mission spécifique liée à une opération ou un projet à l’échéance non prévisible. Les agent·e·s seront ensuite licencié·e·s lorsque l’opération ou le projet seront considérés comme achevés, l’achèvement étant considéré alors comme une cause réelle et sérieuse de licenciement (article 31).

      Le CDI de chantier ou d’opération est l’aboutissement logique du pilotage par projet, devenu massif et sans doute structurel dans l’ESR depuis la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU, 2007), dont la logique est de pulvériser la notion d’emploi ou de métier ou lui substituant l’opération (forcément limitée dans le temps et sanctionnée par un livrable) et la compétence (mouvante, associée à des projets et que les agentes et agents sont supposés accumuler et activer par la formation continue ou l’expérience de terrain). Cet aboutissement s’inscrit bien sûr dans la logique de défonctionnarisation des services publics, c’est-à-dire par la nécessité du recours à une main-d’oeuvre managérialisée, ne possédant plus sa qualification au sens du statut d’agent de l’État titulaire, libérée de la culture du service public et bien entendu beaucoup plus soumise aux injonctions dites modernisatrices des établissements s’inscrivant désormais dans un marché de l’éducation et de la recherche notoirement concurrentiel au niveau mondial.

      Il n’est donc pas étonnant que l’apparition de ces CDI de chantier dans le dernier rapport des groupes de travail préparant la loi de programmation pluriannuelle de la recherche émeuve, à juste titre, le monde de l’ESR.

      Mais nous regrettons que cette émotion vienne bien tard, et qu’elle soit principalement motivée par la crainte que certains corps de métier (les CR et MCF) soient touchés par ces CDI de chantier. Car l’expérimentation en la matière est déjà ancienne, la destruction de l’ESR français continue depuis plus de dix ans, et les ITA et Biatss subissent depuis des années les conséquences de l’idéologie de la flexibilité et du précariat qui menace aujourd’hui les enseignants-chercheurs. Ces conséquences n’en sont pas moins des atteintes aux missions de recherche et d’enseignement supérieur de nos établissements que lorsqu’elles touchent les CR et MCF.
      La précarité des agents techniques et administratifs de l’ESR : les chiffres

      Pour le CNRS

      Le dernier bilan social du CNRS pour l’année 2018 comptabilise :

      24548 permanent·e·s dont 13322 ITA
      7022 contractuel·le·s dont 2945 ITA et 1834 doctorantes et doctorants.

      Si on laisse de côté le problème spécifique des doctorant·e·s dont la précarité est connue et relayée depuis des années, on constate que les ITA contractuel·le·s sont plus nombreux que les chercheuses et chercheurs (2243). Ces chiffres sont stables avec une tendance à la hausse de la proportion de contractuel·le·s pour les ITA.

      Pour les Universités

      À titre d’exemple dans quelques universités :

      À l’Université Paris-Sud, la part des contractuel·le·s parmi les personnels BIATSS est passée de 15,3% en 2014 à 17.75% en 2017 [Source : https://www.u-psud.fr/_attachments/paris-sud-en-chiffres-article/Bilan%2520Social%25202014-2017%2520UParisSud%2520EXE.pdf?download=true]
      À Aix-Marseille Université, les contractuel·le·s représentent plus de 30% des personnels BIATSS depuis plusieurs années [voir par exemple https://www.univ-amu.fr/system/files/2019-07/DIRCOM-bilan_social_2018.pdf]. Si le taux de contractuel·le·s a baissé en 2018 (il est de 32%) , il reste particulièrement élevé alors que 30% de ces emplois contractuels sont financés sur contrat de recherche (mission spécifique à durée déterminée et rémunérée grâce aux crédits générés par le contrat de recherche).
      À l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, ce sont entre 200 et 300 emplois qui ont été supprimés depuis 2013, ce qui, combiné avec la loi Sauvadet, a permis de réduire de 50 à 40% la part des contractuel·le·s BIATSS par rapport aux titulaires.

      La “déprécarisation” ou quand l’enfer se pave de bonnes intentions

      Dans le cadre du dispositif d’autonomie des établissements, la “déprécarisation” implique nécessairement des effets contradictoires qui permettent de mieux comprendre ces “contrats de chantier” qui vont désormais s’abattre sur les EC (même s’ils sont en vérité déjà expérimentés depuis 2007 par ce qu’on appelle les “enseignants LRU” – souvent des maîtres de langues payés 1300€ nets pour les 192 heures réglementaires, sans aucune perspective de carrière ou de titularisation, car ne rentrant pas dans le cadre du décret de 1982 régissant les agents titulaires et contractuel·le·s de l’ESR).

      Depuis 2007, la logique est donc la même : la “déprécarisation” (dont personne – à part Laurence Parisot, alors Présidente du MEDEF, qui déclarait « La vie est précaire, l’amour est précaire. Pourquoi n’en serait-il pas de même du travail ? » – ne conteste ouvertement la nécessité) se paye, à budget constant, d’une chute des postes ouverts (les fameux “gels de postes”) et, partant, du burn-out de celles et ceux qui restent… La précarité, dans son versant culturel, a en effet deux faces : elle est, vue du haut, une chance, une capacité de “disruption” qu’il va s’agir d’utiliser pour un temps (et l’on se souvient des BIATSS de “chantier” néo-managers de 2007-2009, aux salaires sans commune mesure avec les cadres des tableaux de la fonction publique chargés par les présidences des universités de “moderniser” leurs services – pilotage, gestion, externalisation…) mais aussi, vue du bas (l’armée de précaires sous-payé·e·s et sur-diplomé·e·s qui composent désormais une bonne moitié des fonctions dites “support” de l’ESR – contrats, ANR, ressources propres…) l’impossibilité d’inscrire les fonctions dans le temps long d’un poste, au double détriment de l’institution et des personnes concernées.
      La meilleure manière de détruire le service public d’enseignement et de recherche, c’est évidemment de l’empêcher de fonctionner, puis de lui imposer sa libéralisation sur le constat de son dysfonctionnement préalablement organisé !
      Précarité et souffrance au travail

      Les services centraux des universités, mais aussi les structures chargées de gérer les EX (IDEX, Labex, Equipex) et de manière plus générale la recherche sur projet (ANR, ERC, etc.) sont les plus massivement touchés par cette précarisation des ITA et BIATSS. Elle se traduit par un grand nombre de personnes en CDD, parfois la majorité voire la totalité d’un service1 mais aussi, et c’est le corollaire, par un turn over important qui déstabilise les équipes comme les services. Mais les ressorts de la précarisation vont au-delà : l’appel à des sous-traitants, auto-entrepreneurs souvent, pour assurer des missions parfois récurrentes, par exemple ; et le recours à des CDI ou CDI de chantier, souvent sans évolution de carrière possible, et parfois affectés à des structures de droit privé de type filiale d’université. Les mêmes fonctions peuvent ainsi être remplies au sein d’un même service par des personnes avec des statuts très différents. Ce recours large à des supports d’emploi précaire non seulement n’est plus questionné, mais il participe à la logique de détricotage de l’emploi comme des métiers ITA et BIATSS. De l’emploi parce qu’il permet de s’accommoder du faible recrutement de titulaires sur ces fonctions, des métiers parce qu’il soumet les compétences et les missions à une logique de gestion et d’accompagnement de projet, à court terme, et non à la construction de profils autonomes et de haute technicité nécessaires à l’ESR sur le long terme. Enfin, nous voyons déjà arriver ce que l’appellation CDI de chantier a de trompeur : les premiers CDI sur EX arrivent à échéance et les personnels commencent à être informé·es qu’ils et elles vont perdre leur emploi.

      La solution proposée par les délégués régionaux, directeurs d’instituts et gouvernances des universités aux situations de souffrance induites par ce management très particulier n’est pas le recrutement ou la consolidation des postes, mais de très jolies plaquettes consacrées à la gestion des risques psycho-sociaux… Vive la “qualité de vie au travail” – alors même que les représentants des personnels vont bientôt perdre les deux instances dans lesquelles ils avaient encore une voix : les CHSCT et les CAP qui perdent l’essentiel de leurs attributions avec la nouvelle loi de transformation de la fonction publique du 6 août 2019…2
      Quelques exemples récents de restructurations ou comment les ITA et BIATSS servent de variable d’ajustement

      Le PDG du CNRS Antoine Petit vient de l’Inria, qui s’est signalé par une démarche de restructuration (OptIn) particulièrement douloureuse. Tout figure explicitement dans le Rapport de Mission de 2018 sur cette restructuration :

      “maintenir la qualité du service apporté en diminuant les effectifs des fonctions support par l’optimisation des processus et des outils qui les supportent. Pour les RH, la mutualisation touchera dans un premier temps le processus de recrutement des personnels non permanents” (p. 3).

      C’est le programme qui a été suivi et qui, à l’horizon 2020, aura terminé de démanteler les RH de l’Inria – et aboutira à une compression de personnel sans précédent, avec près de 80 postes supprimés. Mais c’est le prix à payer selon A. Petit pour ne pas diminuer le recrutement des chercheurs – c’est l’argument qui a été explicitement présenté aux agents de l’Inria le 29 février 2016 lors du lancement officiel d’OptIn… Les ITA sont donc des variables d’ajustement officielles pour préserver l’emploi scientifique.
      Le Grand équipement documentaire(GED) du Campus Condorcet est un cas typique des expérimentations subies ces derniers temps par les ITA. Le GED lui-même est un Établissement Public administratif (EPA). Un établissement public à caractère administratif (EPA) est en France une personne morale de droit public disposant d’une certaine autonomie administrative et financière afin de remplir une mission d’intérêt général autre qu’industrielle et commerciale, précisément définie, sous le contrôle de l’État ou d’une collectivité territoriale.

      Concrètement cela veut dire que les agent·e·s rattaché·e·s au GED, qui viennent des différentes structures qui rejoignent depuis septembre le campus Condorcet, vont avoir un statut encore très incertain (le GED n’est pas encore ouvert du fait d’un retard de livraison du chantier)3. Ils et elles ne seront plus rattaché·e·s à leur unité d’origine mais mutualisé·e·s au sein du GED. Depuis plus d’un an les différents CHSCT concernés font remonter les inquiétudes des agent·e·s destiné·e·s à travailler au sein du GED, qui à l’heure actuelle ont très peu de visibilité sur leur futur statut. Mais ce qui est déjà acté c’est l’explosion de leur fiche de poste : les agent·e·s transféré·e·s à Condorcet doivent candidater sur les fiches de poste émises par l’établissement avec une majeure, une mineure et 10% de “service au public” (= qui correspond par exemple à des astreintes de permanences, ce qui n’est pas négligeable dans un équipement documentaire qui va proposer de très larges amplitudes horaires y compris le week end et la nuit). Pour les agent·e·s refusant le transfert, ce sera un recours aux Noemi c’est à dire une mobilité interne au CNRS sur les postes ouverts à la mutation – sans fléchage particulier pour les agent·e·s concerné·e·s. Flexibilisez-vous… ou partez.
      Le bilan social des ANR

      Un autre grand terrain d’expérimentation a été ouvert par les financements type ANR ou ERC. On voit régulièrement apparaître au fil de l’eau des profils aberrants destinés à recruter des ITA en CDD financés par et pour des ANR. Ces profils proposent très souvent des recrutements au plus bas niveau possible (IE voire AI plutôt qu’IR), avec une feuille de route impossible à tenir dans le temps imparti, et des exigences délirantes en terme de compétences. Ainsi il n’est pas du tout inhabituel de solliciter chez le candidat aussi bien des compétences en pilotage (gestion de projet, gestion d’équipe) qu’en informatique, avec si possible un niveau au moins équivalent au Master dans différents domaines disciplinaires allant de la linguistique à la sociologie. C’est un sujet particulièrement sensible en LSHS, où de plus en plus de projets de recherche souhaitent (pour des raisons pas toujours scientifiques mais parfois très opportunistes) se doter d’un volet numérique. Il est alors tentant de faire d’une pierre deux coups, et de chercher à caser sur un seul CDD ce qui occuperait déjà largement deux équivalents temps plein4…

      Pourquoi de telles contorsions ? Parce que l’emploi IT est sinistré, et que les ressources nécessaires pour faire tourner les projets et les services n’existent plus. On se retrouve même parfois à devoir financer par projet non seulement les fonctions techniques mais aussi les fonctions support administratives et financières ; il arrive de plus en plus régulièrement que les unités et les équipes n’aient plus de gestionnaire titulaire, et que cette fonction pourtant hautement stratégique et de plus en plus complexe à l’heure des audits et des multitutelles soit mutualisée entre différentes unités, différents sites, différents établissements, et confiée à des contractuel·le·s payé·e·s sur des reliquats d’IDEX ou des chutes d’ERC.
      Nous ne voulons plus servir la science à nos dépens !

      Dans un tel contexte, le CDI de chantier a pu apparaître à certains comme une solution pas si absurde, permettant de pérenniser un petit peu les contractuel·le·s dont la recherche a besoin. Le double gros problème du CDD pour l’employeur, c’est qu’il coûte cher (du fait de la bonification de précarité, le coût consolidé du poste est donc important) et que son échéance n’est pas adaptable : si le projet n’est pas terminé, il faut renouveler le CDD – et si le CDD est trop souvent renouvelé, on se retrouve avec un agent, horreur, titularisable.
      Le CDI de chantier coûtera moins cher (pas de prime de précarité puisque c’est un CDI !) et permettra de s’ajuster exactement aux besoins du projet et de l’employeur. Il est donc une parfaite aubaine et est promis pour cela à un très bel avenir. Et si effectivement l’arbitrage doit se faire entre pérenniser des ITA et recruter des chercheurs, nous savons très bien où penchera la balance – car nous savons très bien qui prend les décisions.

      Dans ce contexte, la politique en faveur du handicap tant vantée par le CNRS peut-elle perdurer ? En 2018, 14,5 % des salarié·e·s handicapé·e·s de l’ESR étaient des agent·e·s de catégorie B, et 43,3 % de catégorie C. Les agent·e·s de l’ESR handicapé·e·s occupent donc déjà majoritairement des postes d’ITA et de BIATSS, certes moins qu’en 2012 (où ils et elles appartenaient à 53,3% à la catégorie C, ces postes d’oubliés de l’ESR). 18,9 % d’entre eux étaient contractuel·le·s en 2018, ce qui est tout sauf un statut rassurant pour qui vit au quotidien avec un handicap. Les orientations que souhaitent prendre l’ESR, basées sur l’obsession de la compétitivité et le CDI de projet, sont-elles réellement compatibles avec une insertion réelle et durable des personnels handicapés dans le monde de la recherche, que le CNRS est si fier de mettre en avant ?

      Il est donc temps pour les ITA et BIATSS de faire entendre leur voix au sein de l’ESR. C’est ce qui a été fait, et brillamment mardi 17 décembre par les équipes des plates-formes d’OpenEdition qui ont proposé une action de grève originale (le blocage de l’ensemble des services numériques pendant 24 h, les sites affichant un message de mobilisation en différentes langues), permettant à la fois de souligner l’importance du travail des “soutiers du numériques” et de visibiliser des revendications trop souvent invisibles. Cette action a fait du bruit (en témoigne le débat très vif sur la liste de diffusion des usagers d’hypotheses.org [carnetiers] ; nous espérons qu’elle marque le début d’un véritable mouvement de protestation de tous les personnels techniques et administratifs, les oublié·e·s de l’ESR.

      https://academia.hypotheses.org/6294

    • Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) Ce à quoi il faut s’attendre - Newsletter n° 44, 10 janvier 2020

      Toujours plus d’évaluation, toujours plus de financement sur projets, toujours plus de hiérarchisation et de différenciation, et pour cela la possibilité d’imposer plus de 192h annuelles aux enseignants-chercheurs et la fin du paiement des heures supplémentaires, telles sont les propositions centrales formulées dans les 3 rapports officiellement commandés par le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation pour préparer la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (la LPPR). Voici une présentation par SLU de ces 3 rapports qui font froid dans le dos quand on sait ce qu’est déjà devenu notre métier.

      Il faut une loi ambitieuse, inégalitaire - oui, inégalitaire, une loi vertueuse et darwinienne, qui encourage les scientifiques, équipes, laboratoires, établissements les plus performants à l’échelle internationale.
      Antoine Petit, PDG du CNRS, Les Échos, 26 novembre 2019.

      Les déclarations réitérées du PDG du CNRS ont fait largement réagir la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR). Elles ne sauraient passer pour de simples provocations. Le darwinisme social et l’inégalité qui y sont revendiqués sans fard sont au cœur des trois rapports remis le 23 septembre 2019 à la Ministre de l’ESR en vue de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche.

      On ne s’étonnera donc pas de retrouver Antoine Petit aux côtés de Sylvie Retailleau (présidente de Paris-Saclay) et de Cédric Villani (député La République en Marche chargé des questions de l’ESR, vice-président de l’OPECST [1]) comme rédacteur du premier rapport consacré au financement de la recherche. Un second groupe de travail, composé de Philippe Berta (généticien, député LREM), Philippe Mauguin (PDG de l’INRA dont la nomination en 2016 par François Hollande a été contestée car il avait été directeur de cabinet de Stéphane Le Foll) et Manuel Tunon de Lara (pneumologue, président de l’université de Bordeaux, dont le principal fait de gloire est d’avoir fait matraquer les étudiants de son université le 7 mars 2018), était chargé du rapport « Attractivité des emplois et des carrières scientifiques ». Quant au rapport « Recherche partenariale et innovation », il a été placé sous la responsabilité de Francis Chouat (député LREM d’Evry), Isabel Marey-Semper (directrice des moyens communs au sein du département Recherche et Innovation de L’Oréal entre 2010 et 2018 après être passée par PSA Peugeot, Nokia…) et Dominique Vernay (ancien directeur technique de Thales, président du campus Paris-Saclay en 2011, vice-président de l’Académie des technologies depuis janvier 2019).

      Cet aréopage d’anciens scientifiques passés du côté administratif et politique est représentatif du tout petit milieu qui gouverne la science depuis 15 ans en France et se recrute notamment parmi les anciens présidents d’université, lesquels ne retournent pratiquement plus à l’enseignement et à la recherche après leur mandat. Les mêmes noms sont souvent revenus depuis les années 2000 parmi les conseillers des politiques, rédacteurs de rapport, présidents de diverses instances mises en place par les réformes. On retrouve bien entendu ces administrateurs et managers de l’ESR au premier rang des personnes consultées pour l’élaboration des rapports. Les syndicats, les sociétés savantes et les académies ont certes été auditionnés : mais certains ont protesté contre le décalage existant entre le contenu de leurs auditions et les préconisations finales. Les rédacteurs des rapports doivent quant à eux leur rôle à leur allégeance au pouvoir en place. Malgré des divergences sur certains points, ils partagent les mêmes grandes options idéologiques et politiques que ceux qui ont conseillé ministres et présidents dans l’élaboration des précédentes lois, depuis la loi LRU en 2007.

      La lecture des trois rapports frappe ainsi d’abord par la grande continuité avec les politiques menées par les gouvernements successifs durant la dernière décennie, malgré les constats alarmants qui y sont faits, comme si ces constats ne pouvaient avoir valeur de bilans de ces politiques.
      Des constats sans bilan des réformes antérieures

      Nombre d’éléments de l’état des lieux dressé par les rapports seront familiers aux chercheurs et enseignants-chercheurs qui en font l’expérience quotidienne. Ils partagent le constat d’une perte de terrain de la recherche française et de la nécessité d’investir prioritairement dans ce domaine. Ils insistent sur le sous-financement de la recherche publique, sur l’insuffisance des crédits de fonctionnement dont disposent les chercheurs, sur la faible rémunération dans l’ESR, notamment pour les entrants : le salaire moyen de ces derniers se situe à 63% de la moyenne des pays européen et de l’OCDE pour une entrée en carrière à l’âge de 34 ans, un âge où 1800 euros nets constituent bel et bien, suivant les termes mêmes du rapport, un salaire « indécent » voire « indigne ». La baisse du nombre des doctorants ainsi que les conditions déplorables de préparation de la thèse sont mises en évidence : durée inadaptée, nombre de financement insuffisant (39% en SHS pour 70% en moyenne), contrats doctoraux indignes (à peine plus de 1300 euros nets), manque de reconnaissance du diplôme.

      Le rapport 2 pointe la dégradation de l’emploi scientifique en raison de cette rémunération peu attractive, avec un décrochage marqué depuis 2013, des conditions de travail de plus en plus contraignantes, l’érosion des emplois permanents. Entre 2012 et 2016, celle-ci se chiffre à 3 650 ETPT (équivalent temps plein annuel travaillé), soit une baisse de 7,8% des personnels de support et de soutien, mais aussi des chercheurs dans les EPST (Établissements publics à caractère scientifique et technologique). Le rapport 2 chiffre très précisément la baisse importante des recrutements de chercheurs (-27% pour les chargés de recherche entre 2008 et 2016), d’enseignants-chercheurs (-36% pour les maîtres de conférences entre 2012 et 2018, -40% pour les professeurs d’université) et d’ingénieurs de recherche (-44% dans les EPST entre 2008 et 2016).

      La diminution des fonctions support a en outre occasionné un transfert important des charges administratives et techniques vers les chercheurs et les enseignants-chercheurs. Le faible niveau de rémunération des personnels d’appui à la recherche ainsi que leur contractualisation rendent très difficile leur recrutement et leur « fidélisation » surtout dans les métiers nouveaux du numérique ou de la valorisation, mais également dans les fonctions classiques et indispensables de gestion et d’administration (R2, p. 23).

      Si la dégradation des conditions de travail et les difficultés des personnels de l’ESR sont en partie mises en évidence de ce rapport, rien n’est dit des politiques qui ont conduit à cette situation. La cause est principalement imputée à une mesure technique interne à la mise en place de l’autonomisation budgétaire des universités ; et la solution proposée laisse pantois.

      Pour les rapporteurs, la raison principale tient à l’auto-financement par les établissements et organismes du glissement vieillesse technicité (GVT), cette immense entourloupe budgétaire reconduite depuis la mise en place de l’« autonomie » des universités. En clair, depuis la loi LRU, l’État abonde la masse salariale des universités sans tenir compte de l’augmentation mécanique du coût des agents du fait de leur vieillissement. La nécessité de faire face à l’augmentation du nombre d’étudiants a alors conduit les universités à « geler » les postes mis au concours et à préférer recruter des enseignants disposant de peu de temps pour la recherche (effectuant 384h TD au lieu de 192h), alors même, peut-on ajouter, qu’au niveau national, on affiche ces postes gelés (ainsi, les fameux 1000 postes annuels promis en 2012 par Geneviève Fioraso jamais pourvus intégralement).

      Autre raison mentionnée, le développement des financements sur projet a eu pour corollaire l’« augmentation du nombre de contractuels financés sur projet, en situation souvent précaire et généralement mal rémunérés. Les universités et les EPST sont ainsi parmi les organismes du secteur public qui comptent la plus forte proportion de contractuels (près de 35% pour les universités et 25% pour les EPST) » (R2, p. 20). Mais aucun rapport n’en conclut à une remise en cause du management de la recherche par projets, bien au contraire : les rédacteurs louent le programme d’Investissements d’Avenir et ses Labex, Idex et Equipex, supposés avoir donné les moyens de conduire une véritable politique scientifique à leurs bénéficiaires, sans que jamais ne soient évaluées les réalisations de ces monstres technocratiques que les enseignants chercheurs et les chercheurs ne connaissent eux-mêmes que très imparfaitement.

      Plus encore, les rapports s’accordent sur le constat d’un décrochage rapide de la France en tant que puissance industrielle et économique depuis 15 ans, ainsi que sur son affaiblissement dans le domaine de la recherche depuis 10 ans. Pourtant, jamais ce décrochage n’est mis en relation avec les politiques menées durant ces périodes, avec le tournant néo-libéral des politiques publiques, avec les désorganisations structurelles et la dégradation des conditions de travail engendrées par les réformes successives dans l’ESR depuis 2007, avec le choix politique de la précarité, avec les logiques managériales et économiques qui ont présidé à ces réformes que les rapports souhaitent encore intensifier.

      Seul point mis en avant, seul véritable mal expliquant les constats qui sont faits pour l’ESR : le manque de financement dans un contexte de compétition internationale accrue. D’emblée, le ton est donné : le rapport 1 reprend le discours de Jean-Pierre Bourguignon, président de l’European Research Council (ERC), prononcé le 23 mai 2019 à Stockholm qui expliquait le retard européen en matière de recherche par la faiblesse de son financement et à la dispersion des moyens. Une seule solution pour y remédier : concentrer les moyens sur les établissements en haut de la hiérarchie. Le groupe de travail fait siennes ces explications. Autant dire que la vision inégalitaire d’Antoine Petit est partagée par ses comparses et correspond clairement à celle développée depuis quinze ans par les décideurs en matière de politique de l’ESR.
      Continuités sémantiques et principe de hiérarchie : le management de la recherche

      Dans la forme, la continuité se marque dans le langage managérial constamment employé dans ces rapports dont le but reste de « conquérir de nouveaux leaderships » : « système vertueux », « performance et évaluation », « compétitif », « émergent », « innovation », « financement compétitif » (pour désigner le financement à la performance et le financement par appel à projets, mis sous une même étiquette ce qui n’est pas neutre)… Et surtout « ressources humaines » employé une trentaine de fois. Le mot « excellence » est en recul, sans doute parce qu’il a été trop contesté entre 2009 et 2012, peut-être parce qu’il suppose encore une évaluation par les pairs que la logique managériale entend remplacer.

      Sur le fond, l’objectif constamment réaffirmé depuis le processus de Bologne en 1998 et jamais atteint de porter l’investissement dans la recherche à 3% du PIB est rappelé. Ce chiffre serait réparti en 1% pour l’État et 2% pour le privé, contre respectivement 0,78% et 1,44% actuellement, ce qui supposerait de faciliter la recherche et développement dans le privé par des incitations. Il n’est donc jamais question de remettre en cause le crédit impôt recherche (CIR), présenté de façon tout à fait évasive dans le rapport sur le financement (une mention p. 30-31), dont il a pourtant été largement démontré qu’il n’a que très peu d’impact sur le développement de la recherche privée au regard de l’énormité de la dépense [2].

      Continuité encore dans l’inégalité fondamentale qui préside à la politique préconisée. Hiérarchiser est le maître mot de ces rapports. En langage technocratico-managérial, cela se dit, lorsqu’il s’agit de l’organisation de l’ESR, « Développer la capacité de la France à opérer des choix stratégiques et à agir en cohérence » (R1, p. 11). D’où la recommandation d’un conseil stratégique de la recherche et de l’innovation rattaché au Premier Ministre, qui viendrait remplacer l’inutile Conseil Supérieur de la Recherche mis en place en 2013, et peut-être se substituer aux institutions ayant pour mission d’informer le pouvoir comme l’Académie des sciences, l’Académie de médecine, l’OPECST [3], etc., dont l’action serait jugée inefficace. Le Premier Ministre assisterait personnellement aux réunions de ce conseil dont la composition ne devrait pas excéder 12 membres. Moins on est nombreux, plus on est à même de décider, sans tenir compte des compétences, de l’expérience et des avis des personnels, des chercheurs voire des services de l’État au contact du terrain.

      De même, une cellule stratégique placée auprès du Premier Ministre serait chargée d’élaborer la stratégie d’innovation de la France (déterminer les domaines dans lesquels la France jouit d’avantages comparatifs pour relever les grands défis sociétaux auxquels sont confrontés tous les pays). Cette équipe, devrait bien entendu être « de taille très restreinte » (R3, p. 19) pour « définir les 5-7 transformations sociétales pour lesquelles la France dispose d’avantages comparatifs pour développer des leaderships de portée mondiale » (R3, p. 14). Pourquoi 5-7 ? Mystère. Ce qui est certain, c’est qu’une « transformation sociétale » se résout avant tout par la technologie et l’industrie assaisonnées d’un peu de SHS. Telle est la logique économique qui entend présider aux grandes orientations de recherche du pays. Ces grands défis « sociétaux » seraient déclinés en programmes opérationnels grâce à un financement dédié sur le long terme – « long terme » signifiant 10 ans pour ces scientifiques en herbe et ces technocrates en chef. À la tête de chaque défi sociétal, il y aurait un secrétaire d’État placé auprès du Premier Ministre, à moins qu’une Agence des Grands Défis Sociétaux placée sous l’autorité du Premier Ministre ne soit créée [4]. Puisqu’on vous dit qu’il faut simplifier…

      D’où aussi la volonté de rendre effective la coordination par le MESRI des politiques de recherche menées par les autres ministères, de désigner un seul organisme de recherche comme chef de file ayant la responsabilité de coordonner chaque grande priorité nationale déterminée par le Conseil stratégique, de reconnaître les universités comme des opérateurs de recherche à part entière et d’en « tirer les conséquences stratégiques et budgétaires » : autrement dit, financer celles qui seront jugées les meilleures et qui répondront aux priorités décidées en haut lieu par le Conseil stratégique, et les laisser réorganiser leur recherche en interne à cet effet.

      Les collectivités territoriales et l’ANR sont ainsi appelées à mettre en cohérence leurs appels à projets et leurs financements avec les grandes priorités nationales de l’État. En échange et conformément à une demande de l’association Régions de France, le soutien à la recherche des régions ne serait plus comptabilisé dans l’enveloppe budgétaire de fonctionnement contraint par la contractualisation avec l’État. Les régions devront également articuler leur stratégie de recherche partenariale et d’innovation avec celle de l’État et celles de leurs universités, le président de la région ou le vice-président étant chargé de coordonner l’ensemble des dispositifs – autant dire que ni les universités, ni bien sûr les universitaires et les chercheurs, n’auront la main sur ceux-ci. La politique à l’échelle régionale doit être définie par le président de région, le préfet de région, le recteur de région académique, les présidents d’université en lien avec les organismes de recherche, les présidents des pôles de compétitivité de la région et le président de Bpifrance.

      Tout est donc mis en place pour les grandes orientations de la recherche française soient décidées en toujours « plus haut lieu ». Et pour que ces décisions trouvent leur application sur le terrain, le financement doit être attribué en fonction de la conformité des recherches effectuées dans les universités et les laboratoires. Car si les dotations, notamment les crédits de base des laboratoires, doivent être augmentés selon le rapport 1 (qui semble ainsi répondre à une forte demande de la communauté des chercheurs), la contrepartie est qu’ils le seraient de manière inégalitaire, sous forme de « crédits compétitifs », c’est-à-dire qu’ils devraient aller aux universités sur la base de critères de recherche et que celles-ci distribueraient les fonds de manière différenciée en fonction de la « performance » (on ne dit plus « excellence ») de leurs unités. Comme, par ailleurs, ces universités devraient développer une politique scientifique répondant aux grands domaines définis en « haut lieu », on peut penser que les unités inscrites dans ces domaines seraient favorisées pour l’obtention de ces « crédits compétitifs ». La hiérarchisation est bien aussi une orientation politique de la recherche.

      L’ANR voit d’ailleurs ses pouvoirs renforcés puisque la gestion de tous les appels à projets de recherche nationaux devrait lui être confiée. L’augmentation préconisée de son financement pour que 25 à 40% des projets – c’est le taux aux États-Unis – soient retenus (contre 16% actuellement) répond à une demande émanant notamment des sciences dures. Là encore il y aurait une contrepartie : la modulation de l’aide financière en fonction de la durée et des thématiques des projets, et notamment des transferts ou applications technologiques possibles (Technology Readiness Level, soit le degré de maturité d’une technologie). Comme le financement de la généralisation des allocations doctorales à tous les doctorants n’est pas mentionné, il est probable que les rapporteurs songent à les faire abonder par les ANR, avec tous les effets mandarinaux que cela implique.

      Seule « l’innovation » comptant, il faudrait d’ailleurs renforcer les liens entre recherche publique et industrie par des dispositifs de recherche partenariale, l’association des citoyens et des territoires (traduction : des lobbies comme Alyss et des collectivités territoriales) dans le développement des innovations, des synergies au niveau régional favorisant les interactions avec les PME. La plupart des mesures préconisées en ce sens ne font qu’étendre des dispositifs déjà mis en place ces dernières années : doublement du nombre de thèses régies par une convention industrielle de formation par la recherche (CIFRE), du nombre de chaires industrielles de l’ANR, augmentation des crédits des projets collaboratifs entre grandes entreprises, PME et laboratoires pour les porter à 200M€ minimum, etc. La « recherche partenariale » serait elle aussi renforcée en étendant le principe de l’abondement des laboratoires Carnot à tous les laboratoires : autrement dit, le lien des laboratoires avec les entreprises sous forme de partenariats public-privé devrait être généralisé [5] et l’ANR aurait à en tenir compte dans le choix des projets qu’elle finance.

      Projets encore et toujours : les rapports souhaitent améliorer la participation de la France aux appels à projet européens (tout particulièrement en SHS), notamment en donnant des primes aux chercheurs et enseignants-chercheurs porteurs de tels projets. Là aussi, il faut hiérarchiser.

      On le voit, contrairement aux déclarations louant la recherche fondamentale, c’est bien la recherche financée sur projets, principalement porteurs de potentielles applications, qui est prioritaire pour les « managers » de l’ESR comme pour le gouvernement.
      Un régime autoritaire pour la science

      Qui établira cette hiérarchie et comment, voilà toute la question. Évaluation, contrôle et verticalité sont les corollaires techniques de la fabrique de l’inégalité. On l’a vu, la « gouvernance » doit être concentrée entre les mains de quelques personnes, et ce à tous les niveaux. Celle des infrastructures de recherche doit en outre être resserrée autour des principaux partenaires financeurs. L’organisation de la recherche ne se conçoit, dans ces rapports, que par l’autoritarisme.

      Le financement « à la performance » suppose quant à lui des évaluations. Le HCERES devrait être reconduit et réaménagé : il se voit notamment confiée l’évaluation régulière des infrastructures de recherche, dont dépendra désormais le niveau de leurs crédits (R1, p. 27). Mais ce sont les tutelles des unités qui auront elles-mêmes à élaborer des critères d’évaluation en fonction de leurs visées stratégiques, en déterminant une cotation pour chaque critère. Ah, noter, chiffrer… de vrais garants de la science, comme chacun sait ! La place du HCERES dans l’évaluation de la vie interne des unités deviendrait donc secondaire. En revanche, son rôle dans l’accréditation des processus d’évaluation, des organismes, des laboratoires ou des individus, chercheurs et enseignants-chercheurs, serait renforcé. La candidature de Thierry Coulhon à sa tête en est le signe le plus évident : conseiller spécial de Valérie Pécresse en 2008, « père » de la loi LRU, il est actuellement conseiller éducation, enseignement supérieur, recherche et innovation auprès d’Emmanuel Macron. Aucune évaluation sérieuse n’a pourtant été faite de cette institution, ni de son coût en expertise, ni du temps qu’il fait perdre à chacun. Du Comité national de la recherche scientifique (CoNRS) et du Comité national des universités (CNU), dernières instances collégiales réelles dans l’ESR, il n’est pas question sinon sous une forme menaçante : il faut « moderniser ces instances en les recentrant sur leur rôle de représentation des grands équilibres disciplinaires » (R2, p. 41). Comprendre : les vider de leur substance.

      Contre tout ce qui a pu être démontré, notamment par les sociologues de l’évaluation, les enseignants chercheurs sont dits « insuffisamment évalués » (R2, p. 28) : les rapporteurs préconisent donc un retour à leur évaluation tous les quatre ans. L’objectif est clairement affiché : les universités elles-mêmes seraient en charge de cette évaluation de leurs personnels qui serait couplée aux politiques indemnitaires et de promotion, à « une gestion managériale des emplois et des compétences, et à une répartition plus objectivée des financements » (R2, p. 28). Hiérarchiser pour contrôler, contrôler pour hiérarchiser. La liberté académique sera désormais laissée à la discrétion des présidents d’université et des évaluateurs : « La réussite aux appels à projet, les appréciations positives voire très positives d’un laboratoire de recherche au terme d’une évaluation réalisée par un comité indépendant pourraient, à titre d’exemple, justifier le versement d’un intéressement collectif à chaque membre d’une équipe » (R2, p. 33).

      En liant explicitement l’évaluation à la « gestion des ressources humaines », les rapports préconisent d’accomplir ce que la loi LRU et les « Responsabilités et compétences élargies » (RCE) déployées entre 2009 et 2011 n’avaient pu mettre complètement en place en raison de la mobilisation universitaire. Les enseignants-chercheurs et les chercheurs perdraient entièrement la maîtrise de l’évaluation de leur travail qui serait confiée à des supérieurs hiérarchiques ou à des organismes non-collégiaux, suivant des objectifs managériaux de contrôle et de différenciation des carrières. La mutation insidieuse qui s’est développée depuis 10 ans est ici entérinée, et serait renforcée, avec cette fois des effets très concrets et directs sur les carrières et les salaires.

      L’orientation de la recherche passe par les recrutements. En ce domaine aussi, il faut donc centraliser, ce qui passe par une gestion prévisionnelle de l’emploi scientifique sur 5 ans élaborée par le MESRI et par les universités et organismes de recherche. La politique de recrutement serait donc décidée en (plus) haut lieu, avec sans doute à la clé une généralisation des fléchages, qui se sont déjà développés et retirent le pouvoir d’évaluation des besoins et de décision aux enseignants-chercheurs et aux chercheurs. Comme toujours, les « meilleures pratiques internationales » (qui en décide, cela n’est dit nulle part) sont convoquées pour justifier ces changements, notamment la mise en place d’un tenure-track et l’autonomie de recrutement des établissements grâce à l’augmentation des dispenses de qualification par le CNU pour les établissements accrédités par des labels, appartenant à des Idex, les lauréats de l’ERC, etc.

      Toutes ces préconisations, si elles sont mises en place, ne peuvent qu’aboutir à un renforcement considérable du contrôle direct des présidents d’université sur leur personnel. Elles achèvent de faire tomber aux oubliettes ce qui fut, avant la loi LRU, le statut des universitaires, fonctionnaires d’État jouissant de droits et d’obligations particulières qui devaient leur garantir les libertés nécessaires pour mener leurs recherches à l’abri des pressions des pouvoirs, quels qu’ils fussent.
      Détruire les statuts d’enseignant-chercheur et de chercheur : la carotte est le bâton

      Comme souvent, les rapports agitent des carottes pour mieux faire avaler le bâton (si l’on peut dire). Les carottes, ce sont par exemple ici la demande de stabilisation de l’emploi scientifique permanent (les budgets alloués par l’État doivent tenir compte du GVT), la préconisation d’un allègement de service à l’entrée de carrière et d’une augmentation du volume des congés sabbatiques, ainsi que la recommandation de primes Le rapport sur l’attractivité préconise une augmentation générale des rémunérations des personnels de l’ESR. Est-ce là une bonne nouvelle ? Anticipant explicitement sur la réforme des retraites qui doit inclure les primes dans le calcul des pensions, les rapporteurs préconisent une augmentation générale des primes, sans toucher aux rémunérations indiciaires. S’il est question de privilégier la revalorisation pour tous, une « revalorisation ciblée » permettrait de renforcer encore la différenciation déjà amorcée des carrières. Hiérarchiser, cela veut bien dire ainsi, en matière de ressources humaines, tenir compte de la « performance » des enseignants-chercheurs et des chercheurs dans la revalorisation de leurs salaires : par des primes et non par la rémunération indiciaire, bien sûr. La logique de l’excellence revient donc, ce que montre clairement l’objectif d’attirer les « stars » de la recherche par un programme de « chaires d’excellence senior » qui donneraient à leurs titulaires, pour une période limitée, des financements récurrents. Stars internationales bien sûr, alors même que les droits d’inscription des étudiants étrangers ont été augmentés récemment : vous avez dit « attractivité » ?

      Les carottes auront pourtant du mal à rendre les bâtons plus digestes. L’allègement des obligations de service en début de carrière pour les enseignants-chercheurs pourrait ainsi être mise en place, au choix et sans exclusive, grâce à quatre procédés : un recours plus important aux PRAG et enseignants contractuels, une participation plus importante des chercheurs à l’enseignement, la suppression de la clause d’accord des intéressés pour la modulation de service, une « régulation collective » assurée par l’UFR ou le département concerné dans la répartition des services entre ses membres, chercheurs compris. De même l’augmentation du volume de congés sabbatiques (R2, p. 45) est articulée à l’accroissement des possibilités de modulation de services, que les rapporteurs ne présentent plus comme une piste possible mais comme une évolution par rapport au dispositif existant. Ainsi la modulation de service sans consentement des intéressés est explicitement prônée par le deuxième rapport. Elle s’accompagne de la fin de la référence aux 192h TD, posée comme un objectif, avec pour corollaire la disparition des heures complémentaires et la mise en place d’expérimentations pour que le service soit désormais calculé en ECTS et non en heures équivalent TD. Une indemnité forfaitaire pour lourde charge d’enseignement pourrait venir compenser dans certains cas cette mesure… De même, pour contrer la baisse des recrutements (il n’est évidemment jamais question d’augmenter ces derniers), les chercheurs devraient être amenés à enseigner davantage. Chercheurs et enseignants chercheurs verraient désormais leur charge d’enseignement régie non par un statut national, mais au cas par cas, sous la houlette du président d’université et des responsables d’UFR et de départements, en fonction des nécessités de service.

      Le deuxième rapport préconise en outre la mise en place d’un tenure-track en France, procédure dite de « recrutement conditionnel ou titularisation conditionnelle » qui pourrait prendre la forme de « chaires d’excellence junior » (le recrutement s’accompagnerait alors d’un financement adéquat de l’environnement du recruté). D’une durée de 5 à 7 ans, ces contrats se termineraient non par un concours, mais par une procédure dite de « go-no go », à savoir une évaluation suivant des « critères d’excellence internationaux » (bien sûr), tenant compte des résultats publiés mais aussi « de la capacité démontrée à obtenir des financements sur contrat »… Ou comment contraindre ceux qui poursuivent leurs recherches depuis des années sans entrer dans la course aux projets à s’y mettre… Bref, les heureux élus seront dans la main de leur employeur qui sera en outre chargé d’évaluations intermédiaires tout au long de la durée du contrat. Vous avez dit libertés académiques ?

      Si, selon les rapporteurs, cette mesure de tenure-track n’a pas vocation à être généralisée en raison de son coût, il est pourtant aisé de comprendre ce qui est visé par ces réformes, toujours présentées comme des « expérimentations », notamment parce que le rapport préconise d’analyser l’opportunité de fusionner les corps de maîtres de conférences et de professeurs. Une telle mesure ne pourrait être mise en place que par une généralisation progressive des tenure-tracks qui ne seraient plus conditionnées à une enveloppe associée (la carotte). L’extinction du corps des maîtres de conférences est une visée constante depuis de longues années. La loi promet d’avancer en ce sens, en maniant carotte et bâton et en masquant à peine ses intentions. Une telle disparition permettrait de réduire le nombre des titulaires, désormais en charge d’assurer le pilotage d’équipes composées de contractuels recrutés tant pour les activités de recherche que d’enseignement.

      Autre « innovation » de haut vol, les « CDI de mission scientifique », adaptation des CDI de projet dont les BIATSS font déjà l’amère expérience, seraient censés « dé-précariser » les agents concernés. Cette déclinaison dans la recherche des « CDI de chantier » qui existent ailleurs permettrait en fait de contourner la loi Sauvadet qui oblige un employeur à recruter en CDI un agent employé en CDD au bout de 6 années de contrats. La guerre, c’est la paix. Qu’on en juge plutôt :

      Le terme du projet pourrait être lié à sa réussite mais également à la fin du financement du projet ou à son abandon. Il constituerait un motif de licenciement pour cause réelle et sérieuse, sans qu’il soit possible de remettre en cause la réalité de ce motif. [6] Il donnerait donc lieu au versement d’une indemnité de licenciement, mais ne conduirait pas à l’application d’une obligation de reclassement. (R2, p. 36).

      Autrement dit, ces faux CDI s’affranchiraient des obligations de la loi Sauvadet. Si l’on ajoute à cela la mise en place des tenure-tracks et l’application depuis le 1er janvier 2020 de la rupture conventionnelle dans la fonction publique, c’est bien le statut même de fonctionnaire des enseignants-chercheurs tel qu’il était conçu jusque-là, adossé à la garantie de l’emploi, qui est foncièrement remis en cause. Ces faux-CDI sont les faux-bijoux posés sur les habits neufs de l’ESR, puisqu’ils seraient la récompense d’autres contrats courts, en particulier des post-doctorats de trois ans que les rapporteurs proposent de développer au nom de la lutte légitime contre la précarité des ATER, post-doc nécessairement moins nombreux qui auraient sans doute mécaniquement pour effet darwininien de précariser le plus grand nombre et d’augmenter les besoins en vacataires des universités.

      Et pour bien faire comprendre que l’avenir n’est plus dans la fonction publique, les rapports entendent favoriser encore les liens entre les chercheurs et le privé. Plusieurs mesures sont préconisées en ce sens, depuis le fait de rendre obligatoire une « exposition de l’ensemble des doctorants à la recherche privée ou partenariale » (R3, p. 33) à la volonté de créer davantage de start-ups deep tech et de faciliter leur croissance vers des entreprises de taille intermédiaire, ou encore de favoriser l’activité entrepreneuriale et la création d’entreprises par les chercheurs en les autorisant à y consacrer la moitié de leur temps de travail, à conserver 49% des parts dans le capital et à percevoir un complément de rémunération jusqu’à 76 000 euros à date. Les problèmes que posent ces intrications entre service public et intérêts privés ne sont évidemment pas envisagés.
      Un mot sur les sciences humaines et sociales, transformées en « sciences sociétales »

      Les SHS font l’objet de considérations spécifiques dans les trois rapports. La baisse de 12% des inscriptions d’étudiants français en 1re année de thèse entre 2010 et 2017 y est explicitement liée à la limitation du financement à 3 ans, limitation qui n’est pas adaptée à toutes les disciplines, et particulièrement pas aux SHS. La possibilité d’un allongement de ce financement est cependant conditionnée à un stage en immersion de 3 à 6 mois dans une entreprise ou une administration (où on fait beaucoup de recherche, comme chacun le sait).

      Plus généralement, les spécificités et l’importance reconnues aux SHS sont conditionnées à leur enrôlement au service des « défis sociétaux » (intelligence artificielle, développement durable, relations homme/machine, radicalisation, éducation… édu-quoi ?). Le rapport 1 se fend d’une citation tronquée et détournée de Barack Obama datant de janvier 2009 : « Il faut faire en sorte que les faits et les preuves ne soient pas déformés ou occultés par la politique ou l’idéologie. Il faut écouter ce que les scientifiques ont à nous dire, même si cela dérange, surtout si cela dérange ». Mais c’est une pensée scientiste que de croire que la science serait dépourvue de politique ou d’idéologie, que le domaine politique serait hors de la science et que celle-ci viendrait nécessairement déranger les politiques. Les rapports proposés à la ministre de l’ESR en sont un merveilleux exemple : les actuels managers de la science, souvent eux-mêmes d’anciens scientifiques, sont des idéologues qui s’échinent à défaire toute possibilité de compréhension critique du monde, attaquant les fondements mêmes des SHS.
      *

      La réalisation des préconisations de ces trois rapports supposerait un effort financier considérable de la part de l’État. Le rapport 1 chiffre celui-ci à 2 à 3,6 milliards d’euros par an. Mais cette estimation, dont on appréciera la précision, ne comprend pas le financement de tout un ensemble de préconisations qui ne sont pas chiffrées par les rapporteurs (combien seront payés les membres du nouveau Conseil stratégique par exemple ?), ni le coût annuel pour l’État de la revalorisation salariale préconisée par le deuxième rapport et estimée à 2,41 milliards d’euros par an ! Et cela sans toucher au CIR ? Après « Un nouvel espoir » cet automne, vous adorerez l’épisode « Bercy contre-attaque » cet hiver !

      Tout cela n’est pas sérieux. Ce qui l’est en revanche, c’est l’idéologie qui sous-tend la réforme qui vient, et dont les rapports sont l’expression manifeste.

      Elle conduit à poursuivre méthodiquement la mise en place de la compétition de tous contre tous, du management comme mode d’organisation de l’ESR afin d’instaurer un ordre autoritaire sur des chercheurs et des enseignants-chercheurs aux statuts de moins en moins stables ainsi qu’un contrôle renforcé sur la recherche. Les analyses faites depuis 2007 ont dégagé les logiques profondes des réformes engagées depuis trois décennies. C’est à leur aune qu’il faut lire les rapports préparatoires à la LPPR. Celle-ci entend bien achever ce qui a été commencé et que le mouvement de 2009 avait contrarié sur quelques points non négligeables. Seule une réaction de grande ampleur pourra faire échec à cette nouvelle tentative.

      Sauvons l’Université !
      Documents joints

      Newsletter n°44 (PDF - 209.4 ko)

      [1] Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, créé en 1983

      [2] Le CIR coûte plus de 6 milliards d’euros par an à l’État. Il représente 6% de la totalité des dépenses fiscales, second poste après le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi). Pour mémoire, le budget du CNRS est d’environ 2,6 milliards d’euros.

      [3] Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, créé en 1983.

      [4] Il est intéressant de constater comment la soi-disant modernisation de l’université passe par un transfert de compétences du ministère de tutelle au premier ministre, ce qui était déjà advenu avec la gestion du CIR et des produits du Grand emprunt.

      [5] Partenariats dont le coût pour le public est tel, les effets si négatifs que la ministre Fioraso elle-même avait préconisé « zéro PPP à Paris » en 2013

      [6] SLU souligne

      http://www.sauvonsluniversite.fr/spip.php?article8594

    • Lien établi par anticipation entre réforme des retraites et « mécanismes de revalorisation des rémunérations » prévus par la LPPR

      –-> ci-dessous les deux extraits où il en est question, reçus d’un collègue via email, le 10.01.2020

      - art. 1er de l’exposé des motifs (p. 5) : « le Gouvernement s’est engagé à ce que la mise en place du système universel s’accompagne d’une revalorisation salariale permettant de garantir un même niveau de retraite pour les enseignants et chercheurs que pour des corps équivalents de même catégorie de la fonction publique. Cette revalorisation sera également applicable, conformément à l’article L. 914-1 du code de l’éducation, aux maîtres contractuels de l’enseignement privé sous contrat. Cet engagement sera rempli dans le cadre d’une loi de programmation dans le domaine de l’éducation nationale et d’une loi de programmation pluriannuelle de la recherche. »

      – art. 1er du projet de loi (p. 46) : « Les personnels enseignants, enseignants-chercheurs et chercheurs ayant la qualité de fonctionnaire et relevant du titre V du livre IX du code de l’éducation ou du titre II du livre IV du code de la recherche bénéficient, dans le cadre d’une loi de programmation, de mécanismes de revalorisation […] de leur rémunération leur assurant le versement d’une retraite d’un montant équivalent à celle perçue par les fonctionnaires appartenant à des corps comparables de la fonction publique de l’État. »

    • Ce qui nous attend dans le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR)

      Après la casse de l’assurance-chômage et l’attaque contre les retraites…
      Ce qui nous attend dans le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR)

      D’ici février 2020, un nouveau projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) sera présenté par le gouvernement. Il a été préparé par trois groupes de travail, dont les rapporteurs et rapporteuses sont des député-e-s LREM, des président-e-s ou vice-président-e-s d’université et d’organismes de recherche ou encore une ancienne cadre dirigeante de multinationales.
      C’est donc sans surprise que les trois rapports vont dans le sens de la politique gouvernementale en préconisant un accroissement des logiques de mise en concurrence, de précarisation et d’intensification du travail.
      Leur diagnostic : une recherche insuffisamment compétitive

      Au lieu d’aborder la recherche comme un bien commun et de prendre en compte l’importance de son enseignement, les trois rapports – « Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières scientifiques » et « Recherche partenariale et innovation » parus [1] en septembre 2019 – l’appréhendent comme une marchandise au service des entreprises privées. Ces rapports font certes le constat partagé par la communauté scientifique de :

      l’insuffisance du financement public de la recherche et la concentration croissante des moyens par le biais des appels à projets,
      la baisse du nombre d’emplois stables,
      l’insuffisance des rémunérations des personnels de la recherche.

      Pour autant, c’est le « décrochage » de la France au niveau international qui est leur préoccupation majeure. Ils insistent sur l’insuffisante compétitivité de la recherche française, entendue au sens de la capacité de la recherche à profiter aux entreprises privées. Le troisième rapport se focalise d’ailleurs sur la création d’entreprises, sur les start-up qui valent un milliard (les « licornes ») et les grandes entreprises fondées sur des découvertes scientifiques ou technologiques comme Airbnb, Amazon, Uber, etc. dont aucune n’est française.
      Leur solution : une promesse d’augmentation du budget de la recherche au prix de la concurrence généralisée

      Ces rapports préconisent une augmentation du budget de la recherche au prix d’une réforme structurelle qui s’inscrit dans la continuité de la loi relative aux libertés et aux responsabilités des universités (LRU) de 2007. Il s’agit d’accentuer considérablement les logiques de concurrence généralisée qui minent déjà l’enseignement supérieur et la recherche.
      L’accroissement des financements serait concentré sur les établissements, laboratoires et chercheurs et chercheuses considéré-e-s comme « excellent-e-s ». Il passerait par un renforcement des appels à projets et de l’Agence nationale de la recherche (ANR), donc d’un pilotage externe de la recherche, très orienté vers la compétitivité économique. Les rapports préconisent le rétablissement de la notation dans les évaluations du Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES), afin de moduler des crédits alloués aux laboratoires.
      Dans la logique des ordonnances de décembre 2018 sur la politique de site, ces établissements « excellents » pourraient déroger aux règles communes, par exemple en recrutant des enseignant-e-s chercheurs et chercheuses sans qualification du Conseil national des universités (CNU), ou encore en recrutant des collègues sur de nouveaux types de contrat limités à quelques années, les contrats de projet.
      L’augmentation du budget de la recherche serait prévue sur dix ans, mais pourrait être remise en cause chaque année lors du vote de la loi de finances, dont on sait à quel point elle est marquée par une politique d’austérité aujourd’hui.
      Conséquence : une précarisation accrue des travailleurs et travailleuses de la recherche

      Cette logique de concurrence s’appliquerait non seulement aux structures, mais aussi aux personnes puisqu’il s’agirait d’accroître le poids de l’évaluation individuelle. La hausse de la rémunération passerait par des primes (de performance et d’engagement) et non par le salaire fixe ou le point d’indice, gelé depuis 2010 : elle serait donc étroitement conditionnée à l’évaluation, à l’instar du RIFSEEP [2] déjà mis en place pour les personnels BIATSS.
      Cette concurrence entre collègues se jouera sur les rémunérations, les moyens de recherche, mais aussi sur le service d’enseignement pour les enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs. Le deuxième rapport préconise en effet la suppression de la référence aux 192 h équivalent TD annuelles des enseignant-e-s titulaires et son remplacement par le poids de chaque cours en crédits d’ECTS, en permettant également la modulation des services en fonction de l’évaluation individuelle. C’est précisément ce contre quoi se sont battu-e-s les travailleurs et travailleuses des universités en 2009. Cela signifie une augmentation de la charge de travail des enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs sans contrepartie salariale, un recul accru des recrutements de titulaires et une individualisation des services destructrice des solidarités collectives.
      Rien n’est dit concernant la précarité qui ne cesse de s’étendre via le système des vacations. A la suite de la loi de transformation de la fonction publique d’août 2019, l’augmentation du nombre de postes de chercheurs et chercheuses ou d’enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs passerait par de nouveaux types de contrats comme les « contrats de mission scientifique », contrats de projet ou d’autres contrats précaires prétendument revalorisés. Derrière ces contrats présentés comme intermédiaires entre un CDD et un poste de titulaire, ce qui se profile à terme, c’est la suppression du corps des maîtres-ses de conférences et des chargé-e-s de recherche. Les rapports proposent de renommer les MCF en « Professeurs assistants », comme aux États-Unis ou avant Mai 68, ou de fusionner ce corps avec celui des professeur-e-s (ce dont on pourrait se réjouir s’il ne s’agissait d’accroître la précarité pour les jeunes collègues).
      Pour tou-te-s, un seul horizon : le burn-out

      Finalement, que nous promettent toutes ces préconisations ? Précarité, concurrence et pression accrues y compris pour les titulaires. Une concurrence généralisée entre collègues qui minera le fonctionnement collectif des équipes, déjà mis à mal. Encore plus de temps passé à répondre à des appels à projets, à des procédures d’évaluation à tous les niveaux, une pression à la performance sans lien avec nos propres objectifs et questionnements scientifiques, plus d’heures de cours pour la majeure partie des enseignant-e-s chercheurs et chercheuses qui n’auront pas la chance d’être « excellent-e-s » ou de se consacrer au management de leurs collègues. Bref, le renoncement à la qualité et à la sérénité de l’enseignement et de la recherche, surtout si cette dernière n’entre pas dans les objectifs nationaux de compétitivité économique… et le burn-out assuré pour tou-te-s !
      Un déni démocratique qui remet en cause l’indépendance de la recherche vis-à-vis des intérêts privés

      Outre cette nouvelle dégradation de nos conditions de travail, ce que la LPPR promet, c’est un service public d’enseignement supérieur et de la recherche mis sous pression par des agences de pilotage managérial et placé sous la tutelle des intérêts privés.
      La préparation de la loi de programmation a constitué un déni démocratique, puisque la consultation des personnels de la recherche notamment par le biais des sociétés savantes ou au sein du CNRS a fait ressortir des constats et des attentes largement partagées, comme la réduction du poids des appels à projets et des évaluations, la réduction du service d’enseignement, l’augmentation des financements pérennes et l’augmentation du nombre de postes de fonctionnaires, seuls à même de garantir l’indépendance de la recherche et du temps pour en faire.

      https://www.sudeducation.org/Ce-qui-nous-attend-dans-le-projet-de-Loi-de-programmation-pluriannuell

    • Vous n’aurez peut-être pas la loi annoncée (la LPPR), mais vous aurez la réforme !

      Les trois rapports remis à la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation en septembre 2019, dont SLU vous a proposé l’analyse, étaient destinés à donner les grandes orientations d’une loi de programmation pluriannuelle de la recherche présentée par le gouvernement comme un moment important de la politique d’Emmanuel Macron, signalant un nouvel engagement fort de la France en ces domaines.

      Le calendrier parlementaire ne permettra pas la présentation de cette loi en 2020. On aurait tort de s’en réjouir : l’abandon d’une ambition législatrice forte ne signifie en rien l’abandon de la réforme. La loi PACTE, les décrets de Réforme de la fonction publique ainsi que quelques dispositions introduites comme « cavaliers législatifs » dans la loi sur les retraites (qui implique pour les enseignants-chercheurs et chercheurs des mesures compensatoires), voire quelques ordonnances ici ou là peuvent suffire à mettre en place les éléments clés de la réforme annoncée, tout en affranchissant le gouvernement de tout engagement financier pluri-annuel.

      Les trois rapports partagent pourtant le constat alarmant de la situation critique de l’enseignement supérieur et la recherche français, de son décrochage dans les dix dernières années, du manque de moyens et de personnel criants dans l’ESR, de la dégradation des conditions de travail de tous les personnels. Ils posent la nécessité d’une intervention forte pour y remédier. SLU aurait pu en signer sans ciller certains passages…

      Reste que non seulement, jamais ces constats ne sont mis en relation avec les politiques menées par tous les gouvernements depuis plus de 15 ans, mais les solutions prônées s’inscrivent dans leur continuité exacte : renforcement du pouvoir sans partage des présidents d’université, détricotage du statut des enseignants-chercheurs, développement de la contractualisation (et donc de la précarité) au détriment des postes de fonctionnaires, augmentation du temps de travail, renforcement de la différenciation salariale entre personnes de mêmes catégories, instauration des méthodes managériales dans l’organisation de l’enseignement supérieur et de la recherche mis au service des intérêts privés.

      Qu’on en juge par les principales mesures préconisées par ces rapports :

      Affaiblissement du statut des enseignants-chercheurs
      – fin du consentement des intéressés pour la modulation de service afin de pallier le manque d’effectifs ;
      – possibilité d’imposer aux chercheurs des charges d’enseignement désormais fixées au cas par cas, dans les universités, sous la houlette des présidents d’université, voire des responsables d’UFR ou de département, en fonction des nécessités de service ; fin du référentiel des 192h TD, donc du paiement des heures complémentaires, expérimentation d’un calcul du temps d’enseignement en ECTS, et non en heures ; mise en place de « tenure-tracks » à la française, sous forme de contrats de 5 à 7 ans dont les heureux détenteurs seraient soumis à évaluation régulière des résultats publiés et de la capacité à obtenir des financements sur contrat pour être finalement recrutés ou remerciés ;
      – possibilité de fusionner les corps de maîtres de conférences et de professeurs, de manière à réduire le nombre de titulaires et à remplacer peu à peu les maîtres de conférences par des contractuels ; mise en place de CDI de mission scientifique, adaptation des « CDI de projet » déjà en place pour les BIATS, dont le financement serait lié à la durée d’un projet sans nécessité de reclassement à la fin de ce dernier ;
      – différenciation des salaires des enseignants-chercheurs et des chercheurs par des primes accordées selon leurs « performances », l’évaluation étant directement couplée aux politiques indemnitaires et de promotion.

      Renforcement de la #gestion_managériale et de la recherche sur projets
      – capacité conférée aux établissements et aux universités de décider de leurs propres critères d’évaluation de leurs personnels, avec accréditation de l’HCERES ; concentration du pouvoir décisionnaire en matière de grandes orientations de la recherche au plus haut sommet de l’État (premier ministre) ; hiérarchisation des dotations aux établissements et aux universités en fonction de leur participation aux grandes orientations décidées en haut lieu et de leurs « performances » ; suppression ou refonte du rôle du CNU et de celui du Comité national du CNRS ;
      – augmentation des moyens accordés à l’ANR qui se verrait confier la gestion de tous les appels à projets de recherche nationaux ; aide financière de celle-ci modulée suivant la durée des projets, leur thématique et leur possibilité de transfert rapide vers des applications technologiques ; priorité accordée à la recherche sur projets dans les financements accordés ; renforcement des liens entre recherche publique et industrie par tout un ensemble de dispositifs favorisant la recherche partenariale, les synergies avec les PME, la recherche tournée vers les innovations technologiques et industrielles.

      Après la destruction des services publics de l’hôpital, des transports, de la poste, de l’éducation nationale, vient donc celle du service public d’enseignement supérieur et de recherche : un changement de paradigme dans la conception des missions de l’ESR, désormais strictement indexées à l’industrie, qui passe donc par une transformation radicale de ses structures et de ses métiers. L’autonomie de la recherche, les engagements à l’élévation d’une société par l’enseignement supérieur, la notion même de formation sur la longue durée sont jetés aux ordures. Les préconisations des administrateurs qui ont rédigé ces rapports visent la mise aux ordres des personnels de l’ESR, leur hiérarchisation et leur mise en concurrence, l’instrumentalisation des financements en vue d’une gestion managériale des « ressources humaines ».

      Nous devons aux étudiants, aux doctorants, aux jeunes chercheurs et enseignants-chercheurs qui entrent dans la carrière, nous devons à nos engagements propres dans nos métiers d’enrayer la mise en place de ces mesures. Voilà des années que chercheurs et enseignants-chercheurs sont les analystes les plus aigus des conséquences économiques et sociales des politiques en cours, des années que d’autres propositions sont faites, des années que l’on sait où est l’argent (au CIR par exemple).

      Exigeons un cadre législatif digne des enjeux pour l’enseignement supérieur et la recherche, exigeons un calendrier clair de Mme Vidal. Entrons dans la discussion sur l’avenir de l’ESR. Ne laissons pas aux technocrates de Bercy la gestion de l’enseignement supérieur et la recherche parce que, en effet, il s’agit d’une priorité nationale.

      Seule une mobilisation massive des universitaires et des chercheurs peut faire reculer le gouvernement. Cette mobilisation passe tout de suite par des réunions d’information auprès des collègues, des étudiants, des doctorants, par des AG, par la participation à la préparation et à l’organisation de prochains Etats généraux de l’ESR. La question de l’arrêt des cours, de la suspension des examens et des évaluations, de l’acceptation de siéger dans les commissions se pose dès aujourd’hui. À vous d’agir et d’inventer vos formes de combat.

      http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article8595

    • À la découpe : sur l’adoption de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR)

      La Loi de programmation pluriannuelle sur la recherche, annoncée en grande pompe par le Premier Ministre Philippe en janvier 2019, et qui a occasionnée une quantité assez considérable de travail (https://academia.hypotheses.org/category/politique-de-la-recherche/lppr-notre-avenir) et de textes de préparation, n’aura pas lieu.

      Pourquoi ? Parce que le Sénat n’aura pas un moment à lui consacrer en 2021. Son calendrier prévisionnel 2020 (https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/793/files/2020/01/Calendrier-Se%CC%81nat-2020.pdf) et les échanges avec les sénateurs le confirme : plusieurs lois importantes doivent être examinées avant et après la suspension prévue pour les élections municipales jusqu’à l’été, après lequel le Sénat sera renouvelé par tiers, avant d’examiner le projet de loi de finance2. De là à dire que les multiples dispostions bénéfiques et maléfiques qui en étaient attendues n’auront pas d’existence, il y a un pas à ne pas franchir.

      La première raison, c’est que la plupart des dispositions délétères qui apparaissaient dans quelques textes, notamment le groupe de travail n°2 “Attractivité des emplois et des carrières scientifiques“ (https://academia.hypotheses.org/6107), ont pour l’essentiel été votées dans la Loi sur la transformation de la fonction publique le 6 août 2019 ; les décrets d’application de dispositifs concernant la supression des commissions paritaires, des CDI de chantier (https://academia.hypotheses.org/6294), de la rupture conventionnelle, etc. sont parus au 1e janvier 20193. Ce processus déjà largement entamé dans notre secteur par le recours abusifs aux contrats, aux vacations, a en priorité concernés les fonctions BIATSS, qui recourent à la contractualisation à hauteur de 40% des emplois. Ce sont elleux qui ont également expérimenté les CDI de chantier. En substance, dans la loi et ses décrets d’application, et en pratique, dans les politiques RH effectives, il s’agit de détruire le statut de fonctionnaire d’État.

      La seconde raison vient d’une autre loi, passée encore plus inaperçue que la première : la loi PACT. Le projet de loi relatif à la croissance et à la transformation des entreprises a en effet, a priori, peu de choses à voir avec la recherche fondamentale, tout particulièrement en sciences humaines et sociales. Comme on peut le lire en ligne (https://academia.hypotheses.org/6294) :

      Par ce projet de loi, le Gouvernement ambitionne de “relever un défi majeur, celui de la croissance des entreprises, à toute phase de leur développement, pour renouer avec l’esprit de conquête économique” et pour cela, de transformer le modèle d’entreprise français pour “l’adapter aux réalités du XXIe siècle“.

      Cela est d’autant plus curieux que les débats parlementaires se tiennent au lendemain de la cérémonie de clôture des 80 ans du CNRS, où le Président Macron annonce la future LPPR : plusieurs interventions s’interrogent d’ailleurs sur la nécessité de prendre certaines dispositions alors que la LPPR est en cours d’élaboration. Pourtant la lecture des débats parlementaires au Sénat laisse comprendre tout autre chose4. Plusieurs articles concernent directement les chercheurs et chercheuses, leur statut, le CDI de chantier. Qui plus est, les barrières entre fonction publique et entreprises sont levées : désormais les chercheurs peuvent prendre 20% de participation au capital des entreprises, sans que la commission de déontologie est besoin d’être saisie — ce qu supprime de facto cette instance5. Comme le résume assez bien Bruno Lemaire :

      Chercheur moi-même à mes débuts, attaché à la durée puisque je travaillais sur Marcel Proust, je reconnais bien volontiers la nécessité d’offrir du temps long, mais comme ministre de l’Économie, je pense aussi que les Français sont impatients d’avoir des résultats dans le temps court. Nous concilions les deux : d’un côté, le débat ouvert par le Premier ministre, notamment sur le CNRS, de l’autre, des mesures pour faire tomber les murs entre la recherche et l’entreprise.

      On comprend mieux pourquoi, alors qu’une négociation est censée avoir cours entre la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (https://academia.hypotheses.org/6783) à la demande du Premier Ministre à propos de la LPPR, celle-ci n’aura pas lieu. Il suffit de caser quatre-cinq articles improbables dans la loi sur les retraites.

      Précisons deux points supplémentaires :

      une Loi de programmation pluriannuelle n’est pas vraiment contraignante, ainsi que le prouvent les précédentes lois de programmation sur la défense, qui n’ont jamais été respectées. C’est la loi budgétaire qui compte.
      La loi budgétaire 2019 vient d’être votée. Elle confirme une diminution supplémentaire du budget de l’ESR, comme le précise à la tribune du Sénat, Pierre Ozoulias6.
      Intervention générale de PIerre Ozoulias, sénateur,
      lors de l’examen de la loi de finance, le 29 novembre 2019.

      "Monsieur le Président,
      Madame la Ministre,
      Mes chers collègues,

      À cette tribune, l’an passé, j’avais appelé votre vigilance sur les prodromes flagrants d’un décrochage de l’enseignement supérieur et de la science française. Les groupes de travail, chargés de la réflexion préparatoire à l’élaboration de la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche, viennent de confirmer ces inquiétudes et dressent un bilan partagé de cet état préoccupant. Notre collègue, Cédric Villani, député et président de l’OPECST, résume ce diagnostic pessimiste en deux formules : « la France n’investit pas assez dans sa recherche » et elle a « perdu du terrain » dans ce domaine.

      Depuis bientôt dix ans, les dépenses de recherche croissent moins vite que le produit intérieur brut. Elles représentaient encore 2,28 % du PIB en 2014, contre 2,19 % aujourd’hui. L’effort budgétaire de l’État dans ce domaine est médiocre et bien inférieur à celui de nos voisins européens. Les sommes investies par les entreprises pour la recherche représentent 1,4 % du PIB en France, contre 2 % en Allemagne et ce différentiel ne cesse de croître, car, en 2017, elles n’ont augmenté que de 1,7 % en France, contre 7,8 % en Allemagne et 8,7 % en Suède.

      La faiblesse chronique de ces investissements a des conséquences funestes pour l’emploi scientifique et pour l’attrait des étudiants pour les carrières scientifiques. La France est un des rares pays de l’Europe pour lequel le nombre de doctorants est en baisse constante. Cette régression doit être rapprochée de la chute drastique des recrutements par les opérateurs publics. Ainsi, pour le seul CNRS, les postes ouverts pour les chercheurs étaient de 412 en 2010, contre 240 en 2020, soit une baisse de plus de 40 % en dix ans. Dans ces conditions, c’est la validité scientifique des concours qui est fragilisée. Par découragement, de nombreux jeunes chercheurs quittent notre pays et cette fuite des cerveaux est un symptôme de plus du déclin de la science française. Je pourrais malheureusement poursuivre durant toute la durée de mon intervention l’énoncé de ces affaiblissements.

      Votre projet de budget n’ambitionne pas d’y mettre fin. Au contraire, il s’inscrit dans un cadre qui a imposé à l’enseignement supérieur et à la recherche une progression budgétaire inférieure à celle de l’État. Par-delà les effets d’annonce et la promotion de mesures nouvelles, plusieurs déficits structurels vont nécessairement continuer d’affaiblir, en 2020, la situation économique des opérateurs de la mission.

      Ainsi, l’absence de compensation du « glissement vieillesse technicité », oblige les opérateurs à réduire leur masse salariale pour le financer. Pour les universités, cette perte conduit au gel de plus de 1 200 emplois. Je regrette vivement, avec nos rapporteurs, que le Gouvernement demande au Parlement de se prononcer sur des objectifs qu’il sait inaccessibles. De la même façon, dans un contexte de hausse de la démographie estudiantine, la quasi-stabilité des moyens alloués aux universités aboutit à une baisse du budget moyen par étudiant. Ce ratio est en diminution de près d’un point tous les ans, depuis 2010. En 2018, il est estimé à 11 470 euros per capita, soit son plus bas niveau depuis 2008.

      Cette décimation de l’emploi scientifique a touché encore plus durement les opérateurs de la recherche. Ainsi, le CNRS  a perdu, en dix ans, 3 000 emplois, soit près de 11 % de ses effectifs. Mais, la non-compensation du GVT a sans doute été considérée comme une saignée trop peu indolore. Votre Gouvernement, pour aller plus vite, a donc décidé d’augmenter le niveau de la réserve de précaution de 3 % à 4 %. Le précédent de la loi de finance rectificative, adoptée cette semaine, révèle que, pour la mission de l’enseignement supérieur et de la recherche, les crédits gelés en début de gestion budgétaire sont intégralement annulés à la fin de l’année. Cher collègues, nous débattons donc d’un budget qui sera encore plus diminué l’année prochaine par les annulations.

      À  tout cela, il faut ajouter le refus du Gouvernement d’anticiper les conclusions de la récente et inédite décision du Conseil constitutionnel. Grâce à votre décret sur les droits d’inscription différenciés, les Sages ont considéré que l’enseignement supérieur était constitutif du service public de l’éducation nationale et que le principe de gratuité s’y appliquait. Le Conseil admet toutefois qu’il est loisible pour les établissements de percevoir des droits d’inscription à la condition qu’ils restent modiques par rapport aux capacités contributives des étudiants. Il n’est point besoin d’attendre l’interprétation que donnera le Conseil d’État de cette décision pour supposer qu’elle ouvre des voies de recours pour tous les étudiants qui considèrent leurs frais d’inscription disproportionnés. Ces possibles contentieux risquent de priver de nombreux établissements de ressources importantes.

      En théorie votre projet de budget apparaît en quasi stabilité, en pratique, il risque de s’avérer encore plus déficient que l’an passé. À tout le moins, il n’est pas la manifestation budgétaire d’une priorité politique pour l’enseignement supérieur et la recherche et vous en avez parfaitement conscience puisqu’il nous est demandé d’attendre le début de l’année prochaine pour connaître des ambitions du Président de la République en ces matières.

      Nous débattons donc d’un projet de budget des affaires courantes et les annonces décisives sont réservées à un autre auditoire. Il en est ainsi du budget de la recherche comme de celui de la sécurité sociale, l’essentiel n’est pas destiné à cet hémicycle !"

      Ce budget est parfaitement clair et contredit exactement tous les avis émis par les différentes instances — Académie des sciences, CoCNRS, CNRS, Conférence des présidents d’université, groupes de travail préparatoires — pour appauvrir encore le budget de l’ESR. Et ce, en accroissant le Crédit impôt recherche, dispositif bien connu d’optimisation fiscale7.

      Pour ce qui est de l’application de la loi “darwinienne et inégalitaire” attendu par le président Macron et son bras droit Antoine Petit, nous n’avons pas davantage d’inquiétude. Thierry Coulhon, encore il y a peu Conseiller éducation, enseignement supérieur, recherche du Président Macron sur les questions et auteur des différentes dispositions ESR dans les projets de loi susdits, est seul candidat au Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (https://www.letudiant.fr/educpros/actualite/thierry-coulhon-conseiller-enseignement-superieur-et-recherche-a-l-elysee.), à même donc de distribuer les résidus de budget en fonction du “mérite” et de la “performance”.

      https://academia.hypotheses.org/7164?mc_cid=123b8a4fc8&mc_eid=eec2f49428

    • Grave : un aspect du projet de réforme des #procédures_disciplinaires concernant les étudiantEs.

      –-> L’atteinte à la réputation de l’université pourrait être sanctionnée...

      L’article R 811-11 du code de l’éducation deviendrait rédigé ainsi (p. 27 de la 1ère PJ et p. 10 de la 2ème PJ) :

      « Relève du #régime_disciplinaire prévu aux articles R. 811‐10 à R. 811‐443 tout usager de l’université lorsqu’il est auteur ou complice : [...] De tout fait de nature à porter #atteinte_à_l'ordre, ou au bon fonctionnement ou à la #réputation de l’université »

      La modification du texte actuellement en vigueur est en gras surligné. SI ce rajout passe c’est la fin de la #liberté_d'expression des étudiants (ou alors il faudra attaquer la légalité du décret lui-même au regard de disposition constitutionnelle en vigueur ce qui est long et aléatoire).

      Avant de devenir définitif, le texte est soumis pour avis au CNESER du 16/12. Les organisations syndicales professionnelles boycottent cette séance dans le cadre du mouvement social. Le texte passera par contre le 23/12 avec ou sans les organisations syndicales (plus besoin de quorum pour faire siéger le CNESER, si les syndicats de professionnels sont absents, les orga patronales et les représentants nommés par le ministère auront la majorité pour emettre un avis favorable à la modification).

      Défavorable ou pas l’avis du CNESER n’est de toute façon que consultatif. Seule une mobilisation étudiante sur cette question est susceptible d’empêcher cette modification qui au final crée un #délit_d'opinion spécifique aux étudiants.

      #procédure_disciplinaire #discipline

      Reçu via une mailing-liste militante, 15.01.2020

    • Pas directement en lien avec la LPPR, mais un effet d’annonce par Madame la ministre... qui est à la fois mensonger et qui ne répond pas aux besoins des facultés...

      Annonce :

      Dès 2021, tout chargé de recherche et tout maître de conférence sera recruté à au moins 2 SMIC, contre 1,3 à 1,4 SMIC aujourd’hui. Cela représente, en moyenne, pour les nouveaux maîtres de conférences qui seront recrutés l’année prochaine, un gain de 2 600 à 2 800€ sur un an.

      Pourquoi cette annonce est mensongère et pas attractive du tout pour la profession ?
      La réponse ici :
      https://seenthis.net/messages/821974

    • Désenfumage

      Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’annonce ministérielle d’une revalorisation des salaires des jeunes chercheurs est directement liée à la réforme des retraites. Elle est destinée à faire écran aux réformes structurelles de la loi sur la recherche et sur l’Université annoncée pour la mi-février, pour adoption au printemps, du moins si le calendrier parlementaire saturé le permet. Pour le comprendre, il convient d’en passer par l’arithmétique.

      Déroulons d’abord la mécanique de la réforme des retraites jusqu’à son cœur : l’article 18. Il prévoit que l’Etat aligne progressivement, sur 15 ans, son taux de cotisation patronale de 74,3% aujourd’hui sur celui du privé dans le nouveau système : 16,9%. Cette mesure contribuera évidemment à créer une crise de financement des retraites, pourtant aujourd’hui à l’équilibre. Si globalement, les recettes vont décroître de 68 milliards € sur un total de 330 milliards € par an, la chute sera de 36 milliards € sur un total de 55 milliards € pour la fonction publique d’Etat [1]. En 2037, l’Etat sera le principal contributeur à la baisse générale des recettes de cotisation pour un montant de 42 Milliards € hors inflation. L’objectif est évidemment de reprendre ce #déficit_créé_de_toute_pièce sur le montant des pensions [2] [3].

      Que fera l’Etat de ce prélèvement sur le salaire socialisé, qui va croître pendant 15 ans ? En 2021, il en reversera une partie aux budgets des universités et des grands organismes de recherche. Le montant annoncé par Mme Vidal lors de ses vœux, 120 millions €, est comparable aux annonces faites chaque année, qui couvrent généralement l’inflation (143 millions € pour 2019) mais pas le glissement vieillesse technicité. Pour partie, ce montant sera cependant consacré à des primes indemnitaires, permettant d’accroître l’adhésion de la technostructure managériale. 92 millions € seront utilisés pour aligner la cotisation salariale et compenser la disparition de la retraite additionnelle de la fonction publique. Par ailleurs, le recrutement pour des postes statutaires (CR et MCF, de plus en plus clairement mis en extinction) se fera à un salaire de 2 SMIC [4].

      En présentant de manière favorable ce système de #vases_communicants entre budget de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et creusement annuel d’un trou de 230 millions € dans le financement des retraites, il s’agit de #fabriquer_le_consentement à la réforme réelle. Ainsi, le journal les Echos titrait le mercredi 22 janvier : « Frédérique Vidal annonce le doublement du salaire des jeunes chercheurs ». Les #éléments_de_langage du ministère ont en effet sous-estimé le salaire d’entrée actuel des chargés de recherche et des maîtres de conférences, qui se situe entre le 2ème (1,6 SMIC) et le 3ème échelon (1,8 SMIC), en omettant délibérément la #reconstitution_de_carrière. Passer le salaire d’entrée de 1,7 SMIC à 2 SMIC, beau “doublement” en vérité. Cela constituera « un gain de 2600 à 2800€ sur un an » répète du reste Mme Vidal, soit +0,2 SMIC. Ce qu’il fallait démontrer [5].

      On se souvient que la « loi de programmation pour la recherche » était la revendication centrale portée il y a des années lors de grandes réunions des directeurs d’unité annonçant leur démission. En en reprenant le nom, la loi à venir se dotait d’une façade consensuelle : l’inscription dans la loi de l’objectif de 3% du PIB consacré à la #recherche. L’objectif, non contraignant, est ramené aujourd’hui à une montée à compter de la fin du quinquennat vers 2,6% du PIB dans 10 ans.

      Que s’agit-il de faire accepter par ces jeux de bonneteau budgétaires ? Le cœur de la réforme est l’introduction du système de #tenure_track par des chaires de professeur junior : ces contrats de 3 à 6 ans accompagnés d’un financement de recherche seront intercalés entre les post-docs et le recrutement statutaire, accroissant de la même durée la période de #précarité. Au passage, les modalités de #recrutement et de #titularisation seront dérégulées et les conditions statutaires dégradées. Il s’agit bel et bien d’initier la mise en extinction des #postes_statutaires, déjà raréfiés, pour les #jeunes_chercheurs. Pour des raisons politiques évidentes, la demande portée par les syndicats de fusion des corps des maîtres de conférence et des professeurs n’a pas été actée.

      Hormis les vases communicants liés à l’article 18 du projet de retraites, il importe de comprendre l’absence totale de surprise dans ces annonces, théorisées depuis quinze ans par Aghion et Cohen [6]. Leur rapport de 2004, suivi à la lettre, prévoyait quatre volets de dérégulation et de mise en concurrence :

      - l’#autonomieadministrative des universités (dérégulation des statuts, direction par un #board_of_trustees, etc) : actée ;

      - l’#autonomie_pédagogique (mise en concurrence croisée des étudiants et des formations, dérégulation des diplômes) : amorcée avec #Parcoursup ;

      - l’autonomie de recrutement, d’évaluation et de gestion des personnels (dérégulation des statuts, contractualisation, liquidation des libertés académiques et du principe de collégialité entre pairs) : nous y sommes ;

      - l’#autonomie_financière (dérégulation des frais d’inscription) : travaillé dans le débat public, par l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers et par la multiplication des DU.

      Que les réformes structurelles menées depuis quinze ans conduisent à l’effet inverse de celui qu’elle prétendait obtenir ne les arrêtera pas. L’#obsession_néolibérale consistant à utiliser les moyens de l’Etat pour construire un #marché_international_des_universitaires, des chercheurs, des établissements et des formations est telle, dans la sphère managériale, qu’elle ne perçoit plus le moins du monde la réalité des dégradations qu’elle engendre. Elle persiste, dans une période où le nombre de candidats de qualité par poste ouvert explose, à répéter la fiction d’un « défaut d’attractivité » supposément constitué par la fraction limitée de candidats étrangers [7]. Cette séparation de la sphère décisionnaire avec l’expérience concrète des conditions d’exercice de la recherche et de l’enseignement est dramatique : la reprise en main bureaucratique est en train de sacrifier une génération de jeunes chercheurs ainsi que le niveau d’exigence dans la création et la transmission des savoirs.

      –---
      Notes :

      [1] Cette chute se fera au rythme de 2 milliards € par an d’économie jusqu’en 2036, engendrant un défaut de recette cumulé de 240 Milliards € sur 15 ans pour la fonction publique d’Etat.

      [2] L’élévation de l’âge de départ à la retraite à taux complet est une manière d’obtenir cette baisse des pensions. Le décrochage de la valeur du point par rapport à l’inflation en est une autre ( 15% de baisse depuis 10 ans).

      [3] Le taux de cotisation patronal était un frein aux passages entre fonction publique d’Etat et contrats de droit privé, l’employeur devant par le passé compenser le différentiel pour le passage FPE vers la FPT ou la FPH. L’objectif est donc également de généraliser l’indifférenciation entre les sphères publique et privée et le recours à la contractualisation en lieu et place du statut de fonctionnaire.

      [4] Selon l’arbitrage, le recrutement se fera à l’échelon 3 par une addition de 73 points d’indice ou à l’échelon 4.

      [5] Les vœux de Mme Vidal comportaient cette incohérence arithmétique flagrante : “Dès 2021, tout chargé de recherche et tout maître de conférence sera recruté à au moins 2 SMIC, contre 1,3 à 1,4 SMIC aujourd’hui. Cela représente, en moyenne, pour les nouveaux maîtres de conférences qui seront recrutés l’année prochaine, un gain de 2 600 à 2 800€ sur un an. Tweet du 21 janvier”

      [6] Rapport Aghion-Cohen

      www.groupejeanpierrevernant.info/RapportCohenAghion.pdf

      voir aussi

      www.groupejeanpierrevernant.info/SlidesAghion.pdf

      Rapport Attali-Macron

      www.groupejeanpierrevernant.info/RapportAttali.pdf

      voir aussi notre billet

      http://www.groupejeanpierrevernant.info/#ChatTour

      [7] Les trois rapports centraux sur lesquels est construite la loi à venir :

      www.groupejeanpierrevernant.info/NoteIdex.pdf

      www.groupejeanpierrevernant.info/NoteTerraNova.pdf

      www.groupejeanpierrevernant.info/NoteSiris.pdf

      Reçu par email, le 23.01.2020

      #calculs

    • Point info sur la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR)

      Point d’information (donc relativement bref et non exhaustif) sur le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), lors de l’Assemblée générale de la Faculté des Lettres d’Aix-en-Provence le 15 janvier 2020 par Isabelle Luciani.

      https://www.youtube.com/watch?v=LbdJbnXvdd0

    • Des luttes contre le projet de reforme des retraites dans l’enseignement supérieur et la recherche

      Cette semaine, on vous a parlé des luttes contre le projet de reforme des retraites du coté de l’enseignement supérieur et la recherche avec des membres du collectif Université Ouverte. La réforme des retraites n’est qu’un aspect des politiques néolibérales mises en place par les gouvernements successifs depuis une trentaine d’années. Il est urgent de prendre conscience de la situation actuelle. La réforme des retraites ne peut être isolée des autres réformes passées ou en cours, celle de l’assurance chômage, celles qui touchent l’éducation nationale et l’enseignement supérieur (loi ORE et Parcoursup, Réforme Blanquer, augmentation des frais d’inscription à l’université, notamment pour les étudiant·es étranger·es extra-européen·nes, réforme du recrutement et de la formation des enseignants du second degré, LPPR…).

      http://www.loldf.org/spip.php?article753

    • Universitaires, la fin de l’indépendance ?

      La future « Loi de Programmation Pluriannuelle pour la Recherche » suscite une très vive opposition au sein de l’enseignement supérieur. Elle semble en effet vouloir poursuivre les attaques menées depuis plusieurs années contre le statut particulier des universitaires. Un #statut qui garantit leur #indépendance, à la différence des autres fonctionnaires, et constitue l’une des meilleures défenses face aux appétits des prédateurs économiques, et aux pressions politiques.

      Le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle pour la Recherche (LPPR), annoncée pour le printemps 2020, suscite de très vives contestations dans le monde universitaire. Son inspiration clairement « néolibérale » est critiquée. Elle est perçue comme visant un renforcement du mode concurrentiel d’exercice de la recherche « sur projets », que ne supportent plus les chercheur·e·s à l’Université et dans les grands organismes de recherche (type CNRS), au bout d’environ vingt ans de mise en place croissante.

      Elle appliquerait même cette mise en compétition aux universitaires dont les missions et rémunérations dépendraient de leurs « #performances » à court terme. Elle prévoit également des embauches sous #contrats_privés en contournant le système de validation paritaire des universitaires par les universitaires. Elle renforce ainsi un « #management » de la recherche et des chercheur·e·s, façon entreprise privée à but lucratif, appelé « #pilotage_stratégique », qui est en opposition avec le statut protégé d’indépendance académique et de service public des universitaires.

      Les universitaires[1] sont en effet des fonctionnaires d’État à statut particulier. Cette #indépendance est fondée sur la nécessité impérative d’indépendance et de liberté de production des connaissances scientifiques (par la recherche), de la diffusion de ces connaissances (par l’enseignement et les publications), des modalités de ces missions (auto-organisation), qui doivent être protégées des censures ou instrumentalisations politiques, économiques, religieuses, etc. Cette indépendance s’inscrit dans une longue tradition de « #franchises_universitaires » et de « #libertés_académiques », mises en place dès le Moyen-Âge (protection par le Pape de La Sorbonne contre le pouvoir temporel en 1229). Émile Durkheim le rappelait en 1918 [2]. Ce statut particulier était déjà inscrit dans la #loi_Faure de novembre 1968 et il a été confirmé par le Conseil d’État dans une décision de 1975.

      Ce statut est défini, aujourd’hui, par un décret de 1984 « portant statut particulier », dont la valeur constitutionnelle a été affirmée par le Conseil Constitutionnel[3]. Il a été régulièrement confirmé par différents décrets, par différents jugements (par exemple du Conseil d’État en 1992[4]), et intégré dans le #Code_de_l’Éducation [5]. Ce statut déroge au droit commun de la fonction publique. Il s’agit donc d’un statut supra-législatif, auquel même une loi ne peut porter atteinte.

      Les franchises universitaires incluent jusqu’à l’interdiction aux forces de polices ou militaires (dirigées par le pouvoir exécutif) de pénétrer dans une université, sauf sur demande ou autorisation de la communauté universitaire représentée par le/la président·e élu.e de l’université.

      Depuis 2007, avec la loi dite « de Responsabilisation des Universités », les gouvernements ont cherché à imposer frontalement le projet politique dit « néolibéral » aux universités.

      Grâce à ce statut fortement protecteur, les universitaires « jouissent d’une pleine indépendance ». Ils ou elles n’ont pas de #supérieur_hiérarchique et sont pour cela nommé·e·s par le ou la Président·e de la République pour les Professeur·e·s, et par le ou la Ministre de l’enseignement supérieur et la recherche pour les Maitres de Conférences – et non pas par les Recteurs ou Rectrices d’académie, ni par les Président·e·s d’universités qui ne sont ni leurs patrons, ni leurs employeurs. L’ensemble des procédures et décisions de #recrutement, de #suivi_de_carrière, d’#évaluation, de #mesures_disciplinaires éventuelles, ne peut être effectué que par des pairs et en toute indépendance. Les universitaires sont « inamovibles », ce qui signifie qu’ils ou elles ne peuvent pas être déplacé·e·s, rétrogradé·e·s, révoqué·e·s ou suspendu·e·s de leurs fonctions, sans la mise en œuvre de procédures lourdes et complexes, différentes du droit commun disciplinaire [6].

      Les universitaires jouissent aussi « d’une entière #liberté_d’expression, sous les réserves que leur imposent, conformément aux traditions universitaires et aux dispositions du code de l’éducation, les principes de tolérance et d’objectivité ». Les enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheures ne sont donc pas soumis à l’obligation de #neutralité [7] dans l’exercice de leur fonction, contrairement aux autres fonctionnaires, sachant que cette fonction inclut des prises de paroles publiques et des écrits au delà des cercles scientifiques (mission de diffusion publique des connaissances).

      Depuis 2007, avec la loi dite « de Responsabilisation des Universités » (#LRU), les gouvernements ont cherché à imposer frontalement le projet politique dit « néolibéral » aux universités. D’autres tentatives avaient eu lieu précédemment mais n’avaient pas réussi (projet de loi Devaquet en 1986, projet Raffarin en 2003, retirés face aux vives contestations) ou n’avaient réussi à infiltrer l’Université que de façon indirecte (processus de Bologne 1999, loi Villepin 2006).

      En 2018 et 2019, le gouvernement Philippe et la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal ont accentué cette offensive. D’abord avec la loi dite « Orientation et Réussite des Étudiants » (#ORE), qui met en place une #sélection à l’entrée en première année d’université. Ensuite avec l’ordonnance de décembre 2018 sur les « expérimentations » afin de créer des universités dérogatoires au Code de l’Éducation. Avec l’annonce enfin, en 2019, du projet de LPPR… Il est utile de noter que toutes ces mesures ont été contestées par l’ensemble des syndicats de l’ESR (Enseignement Supérieur et Recherche), y compris les syndicats réputés enclins à négocier ces réformes pour les accepter.

      Parmi les arguments développés par les opposants à ces mesures, il y a toujours celui des attaques menées contre le statut des universitaires. L’indépendance des universitaires et leur liberté d’expression pose un problème majeur à l’autoritarisme « néolibéral ». D’une part, les gouvernements craignent la force des mouvements étudiants et universitaires au moins depuis Mai 68 : ces mouvements obtiennent régulièrement gain de cause (cf. projets Devaquet et Raffarin ci-dessus) et pas seulement sur des questions universitaires (comme en Mai 68 ou contre le Contrat Première Embauche en 2006). Quand certains des principaux acteurs potentiels de ces « réformes » prennent publiquement la parole pour les critiquer avec des méthodes efficaces d’analyse et d’exposé, l’effet de contestation est puissant.

      D’autre part, les universitaires, s’appuyant sur leur indépendance, peuvent refuser de réaliser des tâches qui ne figurent pas explicitement et précisément dans leurs obligations statutaires protégées par le décret de 1984. C’est ce qui s’est passé avec le refus collectif de centaines de départements, d’UFR (de facultés) et parfois d’universités entières de participer au dispositif Parcoursup instauré par la #loi_ORE en 2018. Il en a été de même pour l’augmentation des #frais_d’inscription des étrangers et étrangères hors Union Européenne décidée en 2018 par le Premier Ministre : la quasi totalité des universités a refusé de l’appliquer[8].

      Beaucoup de président·e·s d’universités se sont engouffré·e·s dans le nouveau rôle de Grand Patron que leur a donné la loi de 2007

      Parmi les attaques menées directement ou indirectement, administrativement ou symboliquement, contre le statut des universitaires ces deux dernières décennies, on trouve les « #dérogations_expérimentales » prévues par l’ordonnance de décembre 2018, qui permettent de réduire à une minorité, sans pouvoir de décision, les représentations des personnels et des étudiant·e·s dans les instances de direction de ces regroupements d’universités. D’autres que des universitaires pourraient désormais gouverner une université et imposer, de l’intérieur des instances, des modalités d’exercice de leur mission à des universitaires.

      Un article de la « #Loi_de_transformation_de_la_fonction_publique » (2019) dispose que, quand il siège en formation disciplinaire liées à des accusations de faute professionnelle, le Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (composés d’universitaires élu·e·s) n’est plus présidé par un professeur des universités élu mais « par un Conseiller d’État désigné par le Vice-président du Conseil d’État », qui ne sont pas indépendants du pouvoir exécutif.

      L’incitation à recourir massivement à des #emplois_contractuels pour effectuer les missions d’enseignement et de recherche des universitaires (LRU, projet de LPPR), permet de contourner les emplois statutaires et même de contourner les instances de recrutement et de suivi de carrière, exclusivement composées d’universitaires pour les postes de statut universitaire. Cela va jusqu’au projet de suppression, dans la LPPR, du #Conseil_National_des_Universités, instance nationale de validation des candidatures sur les postes d’universitaires et de suivi de carrière, exclusivement composée d’universitaires élu·e·s et nommé·e·s.

      Beaucoup de président·e·s d’universités se sont engouffré·e·s dans le nouveau rôle de Grand Patron que leur a donné la loi de 2007. Ils et elles ne se pensent parfois plus comme des élu·e·s chargé·e·s d’administration par leurs pairs mais comme des « supérieurs hiérarchiques » (qu’ils et elles ne sont pas). Certain·e·s président·e·s ou responsables de composantes, comme des directeurs·trices d’UFR aussi appelés parfois « doyen de faculté », ont prétendu imposer aux universitaires des contraintes contradictoires avec le statut de 1984. De nombreuses saisines des tribunaux administratifs et du conseil d’État par des universitaires ont assez rapidement établi une jurisprudence limitant ces pouvoirs.

      Les universitaires font, depuis quelques années, l’objet de menaces ou de poursuites pour « #diffamation » par des organismes privés mis en question à l’issu de recherches ou des groupes de pression politiques. Cela arrive même de la part d’un président d’université, comme en 2015 contre un universitaire qui avait ironisé sur une liste de diffusion interne en commentant l’accueil du Premier ministre M. Valls à l’université. Il s’agit de « #procédures_bâillons » destinées à limiter la liberté d’expression des universitaires.

      On assiste même à une remise en question au plus haut niveau de l’indépendance des universitaires. C’est la ministre Frédérique Vidal qui déclare le 16 janvier 2019 au Sénat : « Les présidents d’universités sont fonctionnaires de l’État et à ce titre, tenu à un devoir d’#obéissance et de #loyauté ».

      L’asphyxie de l’université facilite le chantage aux moyens et provoque le dilemme moral des personnels

      Il y a, enfin, un moyen indirect efficace pour réduire l’indépendance des universitaires, pour réduire les franchises universitaires en général et avancer dans l’asservissement de l’Université au pouvoir autoritaire « néolibéral » : la mise en difficulté quotidienne voire la mise en #faillite_financière. La LRU a permis aux gouvernements de lâcher financièrement les universités. Nombre d’entre elles se sont retrouvées en grande difficulté (environ 25 dès 2015) voire carrément en déficit, ce qui a conduit des recteurs et rectrices, représentant les ministres de l’enseignement supérieur et la recherche, à prendre la main sur ces universités. Presque toutes, en tout cas, se sont retrouvées en situations difficiles en termes de moyens, qu’il s’agisse de personnels administratifs et techniques, enseignants et enseignants-chercheurs, ou de moyens financiers, pour assurer leurs missions. Et ceci dans une période d’accroissement démographique des effectifs étudiants (en augmentation de 25% en moyenne).

      Cette #asphyxie provoque deux choses. D’une part, la facilité pour le pouvoir de faire du chantage aux moyens : « appliquez notre politique et nous vous donnerons davantage de moyens » (par exemple les postes liés à l’application de la loi ORE). D’autre part, la mise en dilemme moral des personnels : soit ils se laissent happer par la #surcharge_de_travail qui permet de répondre tant bien que mal aux besoins des étudiant·e·s et de faire fonctionner à peu près l’université, soit ils et elles vont au blocage en laissant les étudiant·e·s subir les conséquences de l’abandon de l’université par un État lointain qui sera plus rarement estimé fautif que les personnels.

      Cela conduit les universitaires à accepter de « jouer le jeu » de l’université néolibérale en acceptant de multiplier les heures d’enseignement sous-payées voire pas payées du tout, en acceptant de multiples tâches administratives non statutaires. Et ces tâches sont multipliées par une politique « de projets », de candidatures à des labels et à des financements précaires, d’évaluation incessante qui conduit à remplir toutes sortes de tableaux et dossiers pour obtenir les moyens de travailler. L’exercice de l’indépendance académique et de la liberté d’expression devient de plus en plus contraint, difficile, secondaire, dans un tel contexte.

      Le statut particulier des universitaires est méconnu du grand public. Pourtant, cette indépendance statutaire, historique et liée à leurs missions, constitue l’une des meilleures défenses de l’Université comme lieu d’élaboration, de renouvèlement et d’enseignement des connaissances scientifiques, face aux appétits des prédateurs économiques et aux pressions politiques. Ce statut très protecteur des universitaires constitue un obstacle majeur pour la mise en place d’une politique « néolibérale » autoritaire en matière d’universités. Faute de pouvoir s’attaquer frontalement aux universitaires, les gouvernements « néolibéraux » cherchent à les contourner, à rogner leur indépendance, à remettre en question leur liberté d’expression et d’exercice de leurs missions de service public.

      NDLR : Philippe Blanchet publie Main basse sur l’Université chez Textuel

      [1] Le terme officiel les désignant est « enseignants-­chercheurs et enseignantes-­chercheures ».

      [2] dans La vie universitaire à Paris, publié en 1918 par le Conseil de l’université de Paris.

      [3] Décret du 6 juin 1984, d’abord réservé aux professeurs des universités, puis élargi en 1987 à l’ensemble des enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheures incluant donc les maitres et maitresses de conférences.

      [4] Les décision du CE utilisent toujours l’une de ces deux mentions : « le principe constitutionnel d’indépendance des professeurs des universités » ou « le principe fondamental reconnu par les lois de la République d’indépendance des professeurs des universités ».

      [5] Article L-952.

      [6] D’autres corps de fonctionnaires bénéficient de cette protection.

      [7] Qu’on appelle souvent, à tort, « devoir… » ou « obligation de réserve », notion qui n’existe pas en tant que telle en droit français.

      [8] Le Conseil constitutionnel a d’ailleurs fini par leur donner raison.

      https://aoc.media/opinion/2020/01/27/universitaires-la-fin-de-lindependance
      #liberté_académique #France

    • L’enseignement supérieur et la recherche face à l’évaluation et à la performance

      L’évaluation fait partie des traditions, voire des routines universitaires, qu’il s’agisse de porter une appréciation sur la copie d’un étudiant, sur les travaux de chercheurs en vue de leur éventuelle publication, sur le recrutement d’un futur collègue, ou encore sur l’organisation et le fonctionnement de telle ou telle institution universitaire (institut, laboratoire, etc.). Mais alors pourquoi inquiète-t-elle tant les chercheurs et les enseignants-chercheurs ? Tout simplement parce que celle qui s’installe depuis les années 1980 ne ressemble guère à celle qui faisait auparavant partie du paysage académique.

      Pour dire les choses autrement, dans le cadre d’un nouveau contexte national et international, on serait en présence d’un « nouvel esprit de l’évaluation (…) incarné et agissant dans et par des discours, des pratiques, des instruments, des acteurs, des institutions, des processus et des relations, qui suscite des critiques et qui a des conséquences ». Telle est du moins la position défendue par un ouvrage coordonné par Christine Barats, Julie Bouchard et Arielle Haakenstad. Les auteurs entendent rendre de compte de la façon dont ce qu’il est convenu d’appeler la « nouvelle gestion publique » (« new public management »), s’est progressivement insinuée dans les relations entre les institutions académiques et d’autres institutions. Mais aussi comment les établissements d’enseignement supérieur et de recherche se sont peu à peu reconfigurés, du moins en partie, sur le modèle de l’entreprise.

      Ces transformations, portées et défendues par certains acteurs individuels et collectifs dans et hors l’Université et les organismes de recherche CNRS, INSERM, etc., ont cependant fait l’objet de critiques internes et externes plus ou moins importantes. Une des originalités du livre est de considérer que ces tensions sur la nature et les conséquences de l’évaluation qui s’expriment à travers des discours et des récits ne sont pas extérieurs à elle. Ils contribuent à « fabriquer » l’évaluation et ne sont donc pas sans conséquences sur la manière dont elle fonctionne.

      https://sms.hypotheses.org/11253

      –—

      Le #livre...
      Faire et dire l’évaluation. L’enseignement supérieur et la recherche conquis par la #performance


      https://www.pressesdesmines.com/produit/faire-et-dire-levaluation
      via @mondes

    • Mondes Sociaux et le débat sur la recherche

      Comme les lois qui l’ont précédée depuis une douzaine d’années, la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche suscite de nombreuses controverses. Mondes Sociaux a publié plusieurs articles qui analysent la situation et le fonctionnement actuel de la recherche en France. Souvent ces articles questionnent les allant de soi et les croyances plus ou moins partagées qui fondent les politiques de recherche, et les débats qu’elles suscitent.

      Dans le contexte actuel, nous avons pensé utile de sélectionner des articles récents ou plus anciens qui peuvent contribuer au débat.


      https://sms.hypotheses.org/22765

    • Qu’est-ce-qu’une #recherche_autonome ?

      Depuis maintenant deux mois, et un discours prononcé par Emmanuel Macron au 80 ans du CNRS sur les bons et les mauvais chercheurs, le milieu de la recherche interpelle les autorités par tribunes interposées.

      Il faut dire que le gouvernement prépare une loi de programmation de la recherche fondée sur un ensemble de trois rapports qui lui ont été remis à l’automne. De nombreuses manifestations ont eu lieu depuis lors, accusant ce projet de loi d’accentuer encore la concurrence entre chercheurs sans augmenter suffisamment les financements nécessaires à une recherche de qualité dans laquelle la liberté académique serait préservée.

      Chercheurs en grève : éléments d’explication et moyens d’action

      Mobilisation dans les labos : les raisons de la colère, Médiapart, le 23/01/2020 : https://www.mediapart.fr/journal/france/230120/mobilisation-dans-les-labos-les-raisons-de-la-colere?onglet=full
      Loi recherche : le gouvernement écarte les sujets les plus sensibles, Les Echos, le 22/01/2020 : https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/loi-recherche-le-gouvernement-ecarte-les-sujets-les-plus-sensibles-1165322
      « Projet de réforme : la recherche sans développement », analyse de Simon Blin et Olivier Monod, pour Libération, le 19/01/2020 : https://www.liberation.fr/debats/2020/01/19/la-recherche-sans-developpement_1773955
      Réforme de la recherche : des revues ‘en lutte’ », Libération, le 23/01/2020 : https://www.liberation.fr/debats/2020/01/23/reforme-de-la-recherche-des-revues-en-lutte_1774843
      La recherche trouve de nouveaux modes d’action, Médiapart, le 23/01/2020 : https://www.mediapart.fr/journal/france/230120/petits-coeurs-flash-mob-candidatures-multiples-greve-des-revues-la-recherc

      Tribunes

      « La recherche ne peut s’inscrire dans une logique de compétition individuelle », Libération, le 20/01/2020 : https://www.liberation.fr/debats/2020/01/20/la-recherche-ne-peut-s-inscrire-dans-une-logique-de-competition-individue
      « Le darwinisme social appliqué à la recherche est une absurdité », Le Monde, le 06/12/2019 : https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/06/le-darwinisme-social-applique-a-la-recherche-est-une-absurdite_6021868_3232.
      « La recherche, une arme pour les combats du futur », Les Echos le 26/11/2019 : https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/la-recherche-une-arme-pour-les-combats-du-futur-1150759
      « Nous, chercheurs, voulons défendre l’autonomie de la recherche et des formations », Le Monde, le 20/01/2020 : https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/20/nous-chercheurs-voulons-defendre-l-autonomie-de-la-recherche-et-des-formatio

      https://www.franceculture.fr/emissions/le-temps-du-debat/quest-ce-quune-recherche-autonome

    • La LPPR facile ou Pourquoi les enseignant(e)s s’opposent au nouveau projet de loi sur la recherche (LPPR)

      La loi que le gouvernement prépare est à l’opposé de ce que souhaitent les enseignant(e)s- chercheur(e)s à l’université et les chercheur(e)s au CNRS. Elle vise à les hiérarchiser, suivant une conception fausse des mécanismes par lesquels la connaissance nouvelle est produite.
      C’est que l’objectif est d’abord financier : prétendre que l’important est d’identifier et favoriser les meilleurs laboratoires justifie la poursuite du sous- financement global de la recherche. Non sans conséquences sur l’enseignement délivré aux étudiant(e)s.
      La LPPR : c’est quoi ?

      Une loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) est en principe une bonne chose : un engagement financier de l’État sur plusieurs années. La France en a besoin : depuis quinze ans, les postes à l’université ont énormément diminué, alors que les étudiants sont de plus en plus nombreux et que la recherche est une activité vitale pour l’avenir du pays.
      Or les rapports commandés pour préparer cette loi (rédigés par des administrateurs proches des vues de la ministre), s’ils reconnaissent que la recherche manque d’argent, ne prévoient que des décisions qui vont permettre de continuer la politique de diminution des crédits publics. Une des mesures cruciales préconisées consiste à pouvoir imposer aux enseignants à l’université plus de 192h de cours par an (le plafond actuel) au motif qu’ainsi les « meilleurs » parmi eux pourront se consacrer à leurs recherches, tandis que leurs collègues assureront les cours. Cette disposition présente un immense avantage pour le pouvoir : elle permettra de continuer à ne pas recruter les enseignants nécessaires (et fera de la grande majorité d’entre eux des professeurs de seconde catégorie).

      Pas plus d’enseignants-chercheurs titulaires, mais des enseignants plus hiérarchisés : un plus pour la formation à l’université ?
      La recherche pilotée d’en haut

      Depuis plusieurs années, les crédits de fonctionnement alloués tous les ans aux laboratoires se réduisent, et les chercheurs sont fortement incités à présenter des projets à des organismes nationaux qui en sélectionnent un tout petit nombre pour les financer. Les rapports préparatoires à la loi préconisent d’approfondir cette tendance, en faisant de la capacité à obtenir de l’argent par ce moyen un critère essentiel de l’évaluation des universitaires. Sur la base d’une telle évaluation, le président de l’université pourrait, ce qui est impensable aujourd’hui, décider de diminuer ou d’augmenter les heures de cours d’un enseignant. En outre, il est prévu de créer des contrats courts de chercheurs en diminuant la place des fonctionnaires. Toutes ces mesures vont dans le sens d’un pilotage de la recherche depuis le sommet de l’État dont les présidents d’université seront un relais essentiel.

      Les changements de statuts prévus produiront des chercheurs plus soumis. Mais un chercheur soumis peut-il être un bon chercheur ?
      Une recherche sans autonomie

      La production de connaissance est menacée par ce système où des chercheurs peu nombreux consacrent beaucoup de temps à la quête de financements, tandis que leurs travaux sont formatés par les conceptions nécessairement limitées de ceux qui attribuent les crédits.
      La recherche – la bonne – nécessite des chercheurs indépendants et qui ont du temps devant eux – c’est pourquoi le statut de fonctionnaire est bien adapté à cette profession.
      Mais cela ne signifie pas que l’activité des chercheurs soit hors de tout contrôle. Faire avancer la connaissance exige un effort permanent pour dépasser le savoir existant, faire surgir de nouvelles questions et de nouvelles méthodes. Les chercheurs ne cessent donc de juger les travaux les uns des autres, pour les utiliser, ou pour les surpasser, et chaque chercheur éprouve la pression que fait peser sur lui la communauté de ses collègues.
      La recherche française peut très bien retrouver la qualité qui en faisait l’une des meilleures du monde. Il faut pour cela augmenter le nombre de chercheurs, et garantir leur indépendance.
      Un système universitaire à deux vitesses

      Le même principe hiérarchisant les chercheurs s’appliquera au niveau des équipes de recherche : on ne gardera que les meilleures d’entre elles. Ce principe s’appliquera encore au niveau des établissements : quelques grandes universités concentreront les activités de recherche, les autres seront cantonnées à l’enseignement. Ainsi beaucoup d’étudiants n’auront plus devant eux des professeurs qui dispensent un savoir appuyé sur leur recherche, alors que c’est là l’originalité – et la force – de l’enseignement à l’université. Et leurs diplômes seront dévalués.

      L’articulation de la recherche et de l’enseignement à l’université est au cœur du principe de démocratisation de l’enseignement. On y renonce ?
      La baisse continue des crédits pour la recherche

      Le ministère répète année après année que le budget de la recherche ne baisse pas, mais il y inclut le Crédit d’Impôts Recherches (CIR), dont le montant ne cesse d’augmenter. Le CIR est un dispositif censé encourager les entreprises à mener des activités de recherche : en réalité un simple moyen pour elles de réduire leur impôt. Il coûte 6 milliards d’euros par an au budget de la recherche, quand on estime que pour retrouver un niveau suffisant d’investissement, ce budget devrait augmenter d’un milliard d’euros. Pour notamment recruter des enseignants-chercheurs, du personnel administratif qu’il faudrait rémunérer correctement, et pour augmenter les bourses de doctorat, en nombre très insuffisant.
      Le sous-investissement de l’État dans la recherche relève d’un choix politique de très court terme. Un bon budget n’est pas du tout hors des possibilités du pays.

      http://www.sauvonsluniversite.fr/spip.php?article8613

      A télécharger en pdf :

      http://www.sauvonsluniversite.fr/IMG/pdf/lppr_facile.pdf

    • Réforme de la recherche : vers des jeunes chercheurs toujours plus précaires

      En s’attaquant aux spécificités du modèle de la recherche publique française, la future loi de programmation pluriannuelle risque de renforcer les difficultés de début de carrière des jeunes chercheurs, alerte un collectif.

      En cette période de préparation de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), nous, jeunes chercheurs et chercheuses, sommes inquiets pour notre avenir dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR). En effet, lors de ses vœux à l’ESR le 21 janvier dernier, Mme Frédérique Vidal a déclaré que « tout chargé de recherche (CR) et tout maître de conférences (MCF) sera recruté à au moins 2 smic ». Cette mesure est censée redonner, selon elle, une « attractivité » aux carrières de chercheuses et chercheurs qui ainsi « n’hésiteraient plus à embrasser » la voie de la recherche. Cependant, les jeunes chercheurs et chercheuses motivées sont bien là et n’hésitent déjà pas à s’engager pleinement dans une carrière dans l’ESR ! Malgré la chute vertigineuse du nombre de postes ouverts au cours des deux dernières décennies, tous les ans plusieurs centaines de candidats et candidates se battent pour une demi-dizaine de postes dans chaque discipline. En 2020, le nombre de postes de CR au CNRS a atteint le niveau historiquement bas de 239 postes, alors qu’il était de 359 en 2011, augmentant d’autant la pression de recrutement sur chaque poste. Une chute similaire a eu lieu du côté des universités : c’étaient près de 3 500 postes de MCF qui étaient publiés chaque année jusqu’à la fin des années 1990, pour uniquement 1 600 en 2019, alors même que la démographie étudiante ne cesse d’augmenter.

      À lire aussi« On ne peut pas réformer la recherche sans les chercheurs »

      Face à cette situation d’effondrement de nos chances de poursuivre notre carrière, le PDG du CNRS se félicite de la sélection « darwinienne » qui pèse sur nos épaules. Pourtant, avec une telle pression sur chaque poste ouvert, le processus de sélection perd son sens tant le hasard et la chance deviennent des paramètres de sélection prédominants. Face à l’injustice et l’inefficacité d’un tel système, les nombreux sacrifices auxquels nous avons consenti depuis le début de notre carrière semblent vains alors même que ce système nous maintient dans une situation de précarité toujours plus grande. Ainsi, certains doctorants et doctorantes se retrouvent à financer leur fin de thèse avec leur allocation-chômage. Dans quel autre secteur accepterait-on de travailler gratuitement ?
      Stress, dépression, burn-out

      Egalement, nombre d’entre nous financent leurs travaux de recherche en accumulant de courts contrats d’enseignement à l’université. En effet, 30% des enseignants-chercheurs de l’université sont des contractuels, vacataires, attachés temporaires d’enseignement et de recherche, et ce, sans soutien matériel et financier de leur activité de recherche. Ces contrats d’enseignement sont, pour la plupart, payés au semestre, en dessous du smic horaire, le plus souvent avec plusieurs mois de retard et n’offrant aucune cotisation chômage ou retraite. Ces conditions de travail ont un impact catastrophique sur nos vies personnelles : stress, dépression, burn-out pour cause de course effrénée à la performance, manque de visibilité à moyen et long terme de nos situations professionnelles, difficulté à obtenir un prêt, mobilité géographique quasi obligatoire sans prise en compte des situations personnelles et familiales (grossesse, maladie, handicap, enfant(s), conjoint et conjointe, double résidence, …). Enfin, l’allongement de ces périodes de recherche postdoctorale aboutit à des situations dramatiques, lorsqu’il nous faut tirer un trait sur nos espoirs d’obtenir un poste alors même que l’employabilité de chercheurs et chercheuses en fin de trentaine hors du milieu académique est très faible en France.

      Malgré ces difficultés, nous sommes un grand nombre à vouloir consacrer le reste de notre carrière à la recherche, avec ou sans recrutement à 2 smic. Premièrement, étant recrutés de plus en plus tard, les chercheurs et chercheuses bénéficient déjà d’un salaire équivalent à 1,7 ou 1,8 smic en début de carrière. L’augmentation promise par la ministre est ainsi bien modeste. Deuxièmement, en trente ans, le pouvoir d’achat des chercheurs et chercheuses a baissé de 30% (sans compter que l’actuelle réforme des retraites aggravera cette situation). Les 2 600 à 2 800 € d’augmentation annuelle annoncée ne compensent donc pas cette dégradation. Enfin, quand bien même l’objectif du gouvernement serait de replacer la France dans la compétition internationale, le recrutement à 2 smic ne sera pas suffisant. En effet, le salaire d’entrée d’un MCF ou d’un CR en France est aujourd’hui équivalent à 63% du salaire des chercheurs des pays de l’OCDE. Le rattrapage proposé n’est donc pas à la hauteur de la situation sociale des jeunes chercheurs en France, pas plus qu’il n’est adapté à la réalité internationale.
      « CDI de projet »

      Non, « l’attractivité » de la recherche française ne repose pas sur sa politique salariale mais sur son modèle unique : le statut des chercheuses et chercheurs leur offrant le moyen de travailler sur le long terme et une recherche fortement collaborative et soutenue techniquement par du personnel de haute qualité. Il est d’autant plus dommageable que ces atouts qui ont fait la force de la recherche française soient les principales cibles des réformes récentes et en cours. Ainsi, la situation des personnels bibliothécaires, ingénieurs, administratifs, techniciens, personnels sociaux et de santé s’est dramatiquement détériorée. En ce sens, les premières annonces concernant la LPPR à venir sont inquiétantes. La transformation des CDD « post-doc » en CDI de projet ne changera rien à la problématique actuelle : que faire à leur échéance ? Même si nous publions correctement, même si nous trouvons des fonds pour poursuivre notre travail, même si nous nous soumettons aux exigences d’excellence toujours plus fortes et même si nous souhaitons finalement juste exercer notre métier, les lois actuelles nous obligent à changer d’employeur tous les six ans. Comment concilier vie personnelle et vie professionnelle quand on nous demande de tout quitter et de repartir à zéro régulièrement dans un nouvel environnement et un nouveau laboratoire ? Pourtant en diminuant drastiquement les postes aux concours, voir en les supprimant, c’est la seule voie que ce gouvernement nous propose, ainsi qu’aux prochaines générations.

      Avec la préparation de la LPPR, le gouvernement avait annoncé avoir pris conscience de l’urgence de la situation et qu’une loi ambitieuse était nécessaire pour sauver la recherche. Après les annonces faites ces dernières semaines, nous ne sommes pas déçus : nous sommes désabusés et en colère. La maigre augmentation salariale proposée au faible nombre de jeunes titulaires ne rattrapera pas le retard pris depuis plusieurs années, et ne sera qu’une goutte d’eau face à l’écart par rapport à nos voisins. Pire, sans augmentation du nombre de postes ouverts aux différents concours, il est demandé à certains et certaines d’accepter cette aumône en échange d’une aggravation de la précarité de leurs collègues non titulaires. De plus, nous sommes extrêmement inquiets quant à la mise en place de « CDI de projet » et de « tenure track » à la française. Dans le contexte budgétaire actuel, il nous semble que ces nouveaux contrats seront juste un moyen de repousser la sélection de quelques années. Ceci aboutira à des situations de reconversions forcées vers la quarantaine encore plus difficiles.

      Alors que la France s’était engagée, il y a vingt ans, à porter l’investissement dans la recherche publique à 1% du PIB, elle continue à ne pas remplir ses engagements en stagnant à 0,8% depuis quinze ans. Il a maintes fois été répété que sans un effort conséquent d’environ 6 milliards d’euros supplémentaires pour atteindre les fameux 1% d’investissement public du PIB, la recherche française était condamnée à décliner. Avec la mesure phare demandant un investissement de l’ordre de 120 millions d’euros, il est flagrant que ce gouvernement a décidé d’entériner ce déclin. La responsabilité historique qui est celle de Mme Vidal ne sera pas oubliée.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/02/05/reforme-de-la-recherche-vers-des-jeunes-chercheurs-toujours-plus-precaire

    • La recherche est un #bien_commun

      La Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche qui s’annonce rencontre une opposition de plus en plus grande, tant elle paraît vouloir consacrer une politique, menée ces dernières années, qui fragilise les laboratoires et ceux qui y travaillent. La Vie des Idées revient dans ce dossier sur cette évolution.

      Le monde de la recherche s’interroge aujourd’hui, à juste titre, sur son avenir. Le mécontentement gagne les laboratoires, les revues et les personnels qui s’inquiètent des mesures annoncées : les évaluations seraient plus nombreuses, les financements de moins en moins pérennes, le statut des enseignants chercheurs pourrait être réévalué. Ces annonces confirment le désintérêt grandissant des pouvoirs publics pour une recherche en règle générale sous-financée, au sein de laquelle les emplois deviennent de plus en plus précaires, et qui, en dépit de ces obstacles, continue en France à être de qualité – et reconnue comme telle à l’étranger.

      La Vie des Idées s’associe à ces inquiétudes et à la réflexion que ces projets doivent engager : sur les moyens donnés à l’accroissement des connaissances, sur les statuts de ceux qui s’y consacrent, sur l’évolution d’un métier qui voit les tâches administratives prendre le pas sur la recherche, sur le gel chronique des postes qui affaiblissent les structures d’enseignement et les laboratoires. Cette dégradation a une histoire : les articles que nous avons publiés ces dernières années, et que nous rappelons ici, montrent que le débat sur la recherche est souvent mal posé, et que bien souvent les pouvoirs publics croient s’inspirer de modèle de financement (le plus souvent d’outre-Atlantique) qui en réalité n’existent pas. Ils montrent aussi que l’accroissement de l’évaluation procède souvent d’une méconnaissance profonde de la manière dont la recherche se développe et obéit davantage à la pression des classements internationaux.

      https://laviedesidees.fr/La-recherche-est-un-bien-commun-4642.html

    • Frédérique Vidal au séminaire des nouveaux directeurs et directrices d’unité

      Le séminaire d’accompagnement des nouveaux directeurs et directrices d’unité, organisé conjointement par le CNRS et la Conférence des Présidents d’Université le mardi 4 février 2020, a réuni plus d’une centaine de participants. Il a donné l’occasion à Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, de répondre à de nombreuses questions soulevées par la future Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche. La première partie de cet échange a été menée par une animatrice. Le texte ci-dessous en est la transcription.

      Madame la Ministre, la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) est en préparation depuis de nombreux mois. Que pouvez-vous nous dire aujourd’hui des grandes lignes de ce projet de loi ?

      Frédérique Vidal : La recherche a besoin de temps, de moyens et de #visibilité : c’est tout l’objet de cette loi. Elle est en cours de construction sur la base d’énormément de contributions, notamment les rapports des trois groupes de travail, mais aussi une consultation sur Internet, des discussions avec des parlementaires, des directeurs de laboratoires, des enseignants-chercheurs et des chercheurs avec lesquels j’ai échangé à chacun de mes déplacements, etc.

      La recherche en France souffre d’un #sous-investissement massif depuis des années, mais aussi d’un manque de décisions concrètes de la part de beaucoup de gouvernements précédents, même quand ils affirmaient que la recherche était une priorité.

      Depuis 30 mois, mon action vise à remettre la science et la connaissance au cœur de la société et des politiques publiques. Mon premier combat a été de faire reconnaître qu’investir dans la recherche est la seule façon de permettre à notre pays de conserver sa souveraineté, son rayonnement, sa place parmi les pays qui comptent en termes de recherche.

      Le deuxième front a été celui des #rémunérations. Je sais que l’on ne choisit pas ce métier pour l’argent, que les scientifiques, en France, ont la chance de pouvoir mener une recherche libre. Pour autant, on ne peut plus recruter à 1,4 smic des personnes qui ont fait 8 à 10 ans d’études et qui ont plusieurs expériences postdoctorales.

      Je souhaite que cette loi de programmation de la recherche soit faite pour les scientifiques, avec un réinvestissement massif et une #trajectoire_budgétaire, mais aussi pour la société. Car il faut réapprendre à nos concitoyens que la parole scientifique a plus de valeur qu’une opinion, leur redonner de la connaissance et du sens critique.

      Il était question d’une présentation du projet de loi avant fin février en conseil des ministres, puis au printemps. Quel est le calendrier de la LPPR aujourd’hui ?

      Frédérique Vidal : Le projet de loi sera rendu public au printemps, sans doute fin mars-début avril. L’objectif est que le Parlement puisse commencer à l’examiner avant l’été et qu’elle soit prise en compte dans le cadre de la préparation de la prochaine loi de finances.

      Certains scientifiques estiment que la loi a été préparée par une minorité et que les propositions formulées par les directeurs et directrices d’unité ne se retrouvent pas dans les rapports des groupes de travail. Que leurs répondez-vous ?

      Frédérique Vidal : J’entends et je vois circuler beaucoup d’affirmations, souvent erronées. Non, il n’est pas question de supprimer les maîtres de conférences ni de mettre ce corps en extinction. Non, il n’est pas question de supprimer le CNU ou de toucher aux obligations de service, aux 192 équivalents TD ou de relancer l’épouvantail de la modulation de service. Ce n’est pas à l’ordre du jour. Je suis ici pour que cessent de circuler ces inquiétudes totalement infondées.

      Certains tirent aujourd’hui parti des rapports des groupes de travail. Mais précisément, ce ne sont que des rapports et je l’ai toujours dit, à la fin, c’est le Gouvernement qui choisira de retenir ou non telle ou telle proposition.

      Cette loi n’est pas une loi de programmation thématique ou une loi de structures. C’est une loi de #programmation_budgétaire, avec une trajectoire financière spécifiquement dédiée à l’investissement dans la recherche. C’est une chance exceptionnelle. C’est cette ambition que je porte au sein du Gouvernement, avec le soutien du Président de la République et du Premier ministre. Il faut que nous nous emparions tous.

      Puisque vous l’évoquez, pouvez-vous nous en dire plus sur l’évaluation qui suscite des inquiétudes dans la communauté scientifique ?

      Frédérique Vidal : On entend parfois dire qu’il n’y a pas d’évaluation. Rien n’est plus faux, vous le savez, je le sais. Être dans la recherche, c’est être évalué tous les ans, soit individuellement, soit collectivement. C’est être évalué dans le cadre de ses projets, de son laboratoire, de ses multiples établissements de tutelle, dans le cadre de procédures qui évaluent toutes à peu près la même chose, mais un peu différemment et qui, à la fin, n’ont pas vraiment de conséquences. C’est trop et on doit pouvoir alléger tout cela. L’évaluation doit avoir un objectif : permettre de savoir où on en est et donner les moyens de s’améliorer. Être évalué en permanence sans que cela ait la moindre conséquence me semble totalement contre-productif. C’est cela qu’il faut changer.

      Il est question de revaloriser les salaires des entrants. Cette mesure préfigure-t-elle une revalorisation de l’ensemble des carrières des chercheurs et enseignants-chercheurs ?

      Frédérique Vidal : Oui, bien-sûr, c’est l’objectif et il y aura bien une revalorisation d’ensemble. Et nous avons choisi de donner, pour commencer, la priorité aux jeunes chercheurs : à partir de 2021, tous les maîtres de conférences et de chargés de recherches nouvellement recrutés seront rémunérés à 2 SMIC au moins. Cela représente 26 millions d’euros et un gain de 2 600 à 2 800 euros en moyenne pour nos futurs collègues.

      J’entends ici et là dire : « la revalorisation des jeunes chercheurs, c’est bien, mais il n’y aura rien d’autres et surtout rien pour ceux qui sont déjà là. » C’est absolument faux et je l’ai dit à de multiples reprises : au cœur de la loi de programmation, il y a la question de l’#attractivité des métiers et des carrières, de toutes les carrières, chercheurs, enseignants-chercheurs, ITA ou BIATSS.

      Dès l’an prochain, nous avons prévu une première enveloppe de 92 millions d’euros pour garantir que les jeunes chercheurs recrutés avant 2021 ne perdront pas au change et d’engager la revalorisation indemnitaire des enseignants-chercheurs et des chercheurs. Ce ne seront pas les seules mesures et toutes vont monter en puissance.

      Nous allons également prendre en compte l’ensemble des missions des personnes qui s’engagent pour le collectif, en matière d’enseignement comme de recherche ou de valorisation. Je pense par exemple aux directeurs ou directrices d’unité, qui doivent souvent mettre leur production scientifique entre parenthèses pendant leur mandat. Certains d’entre vous touchent une prime comme directeur d’unité, d’autres pas et les mandats varient fortement d’une situation à l’autre.

      La recherche française souffre d’une baisse de l’#attractivité de ses carrières, comment comptez-vous créer ou recréer les conditions de l’attractivité ?

      Frédérique Vidal : L’attractivité de la recherche dépend de plusieurs facteurs : évidemment les #salaires - et je viens d’en parler - mais aussi la dynamique et l’environnement. La loi de programmation que nous préparons doit nous permettre de jouer sur tous les plans : en rénovant profondément les modalités d’entrée dans la carrière, avec plus de contrats doctoraux, un vrai contrat post-doctoral et des recrutements qui devront intervenir plus tôt. Je veux également que nous puissions recruter plus d’ingénieurs et de techniciens : ils ne sont pas assez nombreux dans les laboratoires et c’est une vraie fragilité pour nous tous. Enfin et surtout, la loi de programmation, c’est plus, beaucoup de moyens pour la recherche : ce qui fragilise le système français, c’est que nos collègues étrangers savent que les équipes ont de plus en plus de mal à se financer. Et ça, bien évidemment, c’est rédhibitoire. Il faut remettre à niveau les moyens dont disposent les scientifiques.

      Les directeurs d’unité ici présents, les scientifiques en général, espèrent et demandent une augmentation de leur budget. Une des questions que chacun se pose est de savoir si l’augmentation des ressources financières mises à disposition dans le cadre de la LPPR aura une conséquence sur la progression des budgets des organismes et des établissements.

      Frédérique Vidal : On a longtemps parlé d’atteindre le chiffre de 3 % du PIB pour la recherche : le Président de la République l’a confirmé, ce n’est plus aujourd’hui un simple objectif, mais bien un engagement et la loi de programmation va tracer le chemin pour le mettre en œuvre. Comme je viens de le dire, une part de ces financements sera affectée à la nécessaire revalorisation salariale. Une autre part doit permettre à l’ANR d’afficher des taux de succès décents, au niveau des autres agences dans le monde. Enfin, je viens de signer une nouvelle vague de contrats avec des universités et des organismes, dont le CNRS. Je souhaite que cette loi permette de prévoir un volet financier à ces contrats.

      La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a également répondu à plusieurs questions de directeurs et directrices d’unité.

      Une recherche qui privilégie la #performance, les #stars et la #compétition ne détruit-elle pas sa crédibilité auprès du public ?

      Frédérique Vidal : Les premières annonces que je viens de rappeler montrent qu’il ne s’agit en aucun cas de prendre des mesures réservées à telle ou telle catégorie de chercheurs ou d’enseignants-chercheurs. Bien au contraire ! Et quiconque est passé par un laboratoire sait bien qu’il n’y a pas deux catégories de chercheurs. Au fil d’une carrière, tout le monde passe par des hauts et des bas, certains projets prennent plus de temps, certains n’arrivent pas à leur terme, rien ne se fait jamais en un claquement de doigt.

      Ce qui fait la spécificité de notre communauté, c’est d’être dans une #compétition qui implique un travail d’équipe. C’est ce qu’on appelle “#coopétition” – ce mot-valise qui mêle compétition et coopération - traduit bien l’émulation collective qui définit la recherche.

      Par ailleurs, je pense que notre pays a besoin d’être fier de ses scientifiques, de ses prix Nobel et de ses médailles Fields, fier qu’une découverte majeure, reconnue par la communauté internationale, ait été produite dans un laboratoire français. Il n’y a pas de contradiction entre rendre hommage à certains de nos collègues, dont les travaux ont abouti à des résultats remarquables, et faire en sorte que nos concitoyens soient fiers de leur recherche. Reconnaître la qualité d’un chercheur ou d’une chercheuse, c’est aussi reconnaître tous ceux qui constituent son équipe. C’est une évidence, même.

      Sur la future loi, les communautés scientifiques ne disposent pour l’instant que des rapports des groupes de travail. Quel est l’esprit de la loi ? Comment éviter de favoriser des systèmes de financement inégalitaires à double ou triple vitesse comme aux États-Unis ?

      Frédérique Vidal : L’époque est anxiogène. Les multiples rapports remis depuis 10 ans sur l’état de la recherche et autres grands exercices, du type états généraux ou assises, qui ont beaucoup mobilisé, mais qui n’ont pas été suivis de grand effet, ont usé les communautés scientifiques. Mais ils ont eu un avantage : le diagnostic est connu et partagé.

      On me parle souvent des rapports des groupes de travail. Mais ces rapports ne sont en aucun cas la préfiguration de la loi ! Ils sont l’expression de propositions faites par leurs auteurs, comme il en a été de même pour les propositions faites sur le site internet dédié que nous avons mis en place. Je regrette que ces propositions nourrissent, de manière volontaire ou involontaire, un climat d’#anxiété. C’est pourquoi je tenais à échanger directement avec vous et c’est pourquoi je continuerai à échanger directement avec nos collègues pour dire précisément ce que nous allons faire et ce que nous n’allons pas faire. Ce que je fais avec vous aujourd’hui, je vais le renouveler dans les jours et les semaines à venir.

      Pour en revenir à votre question, le système à l’anglo-saxonne à double ou triple vitesse, ce n’est pas et ça ne sera jamais le système français ! Si nous devions passer à ce système, nous perdrions ce qui fait que la France ne décroche pas complètement en termes de production scientifique : la #liberté_scientifique, qui nous donne une vraie profondeur de réflexion et qui nous permet de rester à l’avant-garde sur de nouveaux concepts. Ce qui ne veut pas dire que nous ne pouvons pas améliorer les choses. L’#ANR par exemple. La première évidence, c’est le manque de financement : la faiblesse des moyens est telle que le système ne peut que dysfonctionner. Par ailleurs, c’est sans doute aujourd’hui un outil qui est trop « monobloc ». À force de faire la même chose pour tout le monde, nous créons des outils qui fonctionnent mal pour tout le monde. Un chercheur en physique appliquée n’a pas les mêmes besoins qu’un chercheur en anthropologie. Il faut donner les bons outils pour que chacun puisse faire sa recherche : c’est cela qui fait la philosophie de la loi et je tiens à ce que nous soyons attentifs à la diversité des besoins des disciplines.

      Il est question de créer un système de « #tenure_track » à la française…

      C’est précisément un bon exemple de la diversité des besoins selon les disciplines. L’idée sur laquelle nous travaillons est celle de « chaires de #professeurs_juniors ». Il faut permettre, au sein de certaines disciplines, le recrutement de scientifiques sur une première période de 5 à 6 ans, en prévoyant des moyens d’environnement spécifiques et qui existent ou de remplacer les concours, mais d’offrir des possibilités de recrutement en plus et de le faire dans des disciplines où ce besoin est exprimé. Il faut bien voir notre situation dans certains champs du savoir : la #concurrence_internationale est rude, certains jeunes chercheurs se voient offrir des contrats de ce type par d’autres institutions de recherche dans le monde ou sont tout simplement recrutés, durant leur thèse ou leur post-doc, dans le secteur privé. C’est le cas, par exemple, dans une partie des sciences de l’information.

      Comment rendre compatible la demande unanime d’un renforcement du soutien de base avec le développement de financements individualisés ?

      Frédérique Vidal : Nous avons besoin de soutien de base mais aussi de financement sur projet. Ce qu’il nous faut, c’est trouver un bon équilibre et sortir du débat opposant l’un à l’autre : il nous faut les deux. Pourquoi ? Le financement sur projet, c’est aussi ce qui permet à une équipe de prendre son autonomie, de ne dépendre de personne et de développer sa thématique de recherche propre. Mais en même temps, nos laboratoires ont besoin de pouvoir conduire une politique scientifique, tout comme les organismes. Et oui, c’est devenu difficile, faute de moyens.

      Je crois enfin qu’il faut arrêter de durcir les oppositions. Qui dit financement sur projet ne dit pas nécessairement absence de collectif, loin s’en faut. Comme vous, j’ai vu des chercheurs qui avaient décroché une ERC et qui mobilisaient une partie de leurs financements pour appuyer le développement de tout le laboratoire. L’individu et le collectif peuvent aussi marcher ensemble.

      Le CIR permet aux entreprises d’obtenir des financements sans beaucoup de contrôle alors que les laboratoires sont soumis à des exigences très fortes. Comment corriger ce déséquilibre ?

      Frédérique Vidal : Pour atteindre les 3 % du PIB pour la recherche française que nous visons, il nous faudra augmenter l’investissement public à 1 %, mais également faire en sorte que les entreprises passent de 1,4 % à 2 % leurs investissements en #R&D. Il faut donc trouver des moyens pour que la R&D des entreprises s’installe, reste et grandisse en France. Le #crédit_impôt_recherche est l’un de ces moyens - même s’il est certainement perfectible.

      Quelles perspectives peut-on leur offrir aux jeunes doctorants nombreux dans les laboratoires ? Quelles perspectives également pour le personnel d’appui à la recherche ?

      Frédérique Vidal : Il faut donner des perspectives aux jeunes dès le doctorat qui ne doit pas se faire sans contrat doctoral. C’est un vrai sujet, tout comme l’encadrement des doctorants. Je suis prêt à travailler sur une augmentation du nombre de contrats doctoraux, si nous sommes capables, en parallèle, de garantir que chacun de ces doctorats sera effectivement encadré. Et nous constatons tous aujourd’hui que ce n’est pas le cas partout.

      Néanmoins, tout ne passe pas par l’emploi. Nous devons également simplifier. Alors que les mêmes règles s’appliquent à tous, les laboratoires fonctionnent avec des logiciels de gestion et de pratiques différents ! Nous perdrions beaucoup moins de temps et nous libérerions du temps de réflexion si nous avions des systèmes optimisés et communs. Cela fait partie de ces fameuses mesures de simplification que j’évoquais à l’instant et sur lesquelles nous avons engagé le travail. C’est l’évidence, ces chantiers vont trop lentement nous devons trouver le moyen d’accélérer le pas.

      Un mot enfin de nos personnels d’appui et de soutien, qui se sentent parfois oubliés : ils seront au cœur de la loi de programmation de la recherche, non seulement parce que l’attractivité de leurs carrières doit être renforcée, mais parce que les conditions d’exercice de leur métier doivent faire l’objet d’une réflexion collective. Nous pouvons faire mieux, pour eux aussi.

      La loi sera une loi de programmation, donc portant une vision à long terme. Comment cela s’articulera-t-il avec les outils (Equipex, labex, IRT, SATT, etc.) créés par le programme d’investissement d’avenir et qui arrivent à échéance ?

      Frédérique Vidal : La question des équipements est centrale – et pas seulement des TGIR ou des équipements financés dans le cadre du PIA. J’y travaille et des propositions seront faites en ce sens. Je pense par ailleurs que la loi de programmation doit nous permettre de donner de la visibilité aux projets qui ont d’ores et déjà été engagés dans le cadre des PIA successifs et dont les financements viennent à terme.

      Va-t-on faire pencher la balance plutôt du côté de la collaboration ou de la compétition ? Quelles réponses donner à l’inquiétude raisonnée de nombreux collègues ?

      Frédérique Vidal : Je crois que personne n’ignore la place centrale que tient le collectif de recherche. L’équipe, c’est la réalité de la recherche. Après, les personnalités jouent leur rôle et chacun sait aussi qu’elles existent, que les individus ne se ressemblent pas. Je trouve curieux cette manière de nous demander en permanence de choisir. Nous devons permettre aux environnements qui ont été capables de produire des succès exceptionnels, de continuer à le faire et donner les moyens de le faire à ceux qui n’en ont pas encore eu l’occasion. Et je crois que toutes les idées qui permettent d’abonder des financements collectifs assis sur des financements individuels sont bonnes : elles nourrissent les solidarités et les dynamiques collectives. On peut tout à fait imaginer que l’obtention d’un financement ANR par une équipe conduise le laboratoire à recevoir une enveloppe supplémentaire, non fléchée, pour lui permettre de conduire une politique scientifique.

      Comment simplifier les outils de gestion dans des unités qui comptent trois ou quatre tutelles ?

      Frédérique Vidal : Dans un laboratoire, on n’arrive pas le matin en demandant à l’autre qui est son employeur… Je vais mettre suffisamment d’énergie pour faire en sorte que ce chantier de l’harmonisation démarre, mais j’ai aussi besoin de vous tous !

      Comment faire partager la recherche française au plus grand nombre, notamment à travers la formation et l’éducation ?

      Frédérique Vidal : La recherche doit rejaillir sur l’ensemble de la société. Il faut valoriser la diffusion de la culture scientifique, technologique et industrielle. Tous les professeurs des écoles doivent être capables de parler un petit peu de science, de méthodologie scientifique aux enfants dès leur plus jeune âge. Dans le cadre de la LPPR, un volet important sera consacré à la promotion de la science dans la société.

      Nous avons entendu parler de CDI de chantier, nous aimerions vous entendre à ce sujet.

      Frédérique Vidal : Je ne me retrouve pas dans cette formulation. Une fois encore, il faut repartir du problème que nous rencontrons tous dans les laboratoires : nous passons du temps à former des personnes que nous devons laisser partir ensuite faute de financement ou parce que la barre des six ans risque d’être atteinte ! L’enjeu, c’est de savoir si nous sommes capables de sortir de cette logique et de proposer un vrai contrat de projet scientifique, qui tienne compte à la fois de l’incertitude du financement et du fait que les agents ont besoin de pouvoir se projeter dans la durée. Pour moi, ce doit pouvoir être une forme de CDI.

      http://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/frederique-vidal-au-seminaire-des-nouveaux-directeurs-et-directrices-dunite

      –------

      Analyse pas Julien Gossa sur twitter :

      #LPPR : Imiter le système anglo-saxon nous ferait perdre notre plus grande force : la liberté scientifique.
      Et c’est pourquoi nous allons faire des tenure-tracks.

      (Et là, vous vous dites que je déconne, que c’est fake... Mais non. Désolé.)

      "Il faut arrêter d’opposer l’eau et le feu, nous avons besoin des deux. Le feu ça mouille et l’eau ça brûle".

      Le financement sur projet, moyen d’émancipation, de partage et de construction du collectif.
      Il fallait oser.

      #LPPR Haaa ! Enfin une annonce claire !
      Les 3% de PIB seront atteint par l’augmentation du CIR (ou un dispositif équivalent).

      Là, c’est crédible ! Là, on y croit !

      « - Et pour l’emploi des jeunes docteurs ?
      – Il n’y aura pas plus d’emploi. »

      C’est quand même un peu con, c’est LE SEUL TRUC QU’ON DEMANDE !!!

      "Je trouve curieux cette manière de demander aux dirigeants d’expliciter leur direction"

      (Vous vous dites que je déconne encore... Mais non)

      « toutes les idées qui permettent d’abonder des financements collectifs assis sur des financements individuels sont bonnes »

      Qué sappelerio « #Mandarinat ».

      « - Comment simplifier le merdier administratif que vous avez mis ?
      – Démerdez-vous »

      L’adossement de l’enseignement à la recherche ?
      Oui... Pour les professeurs des écoles.

      (Sisi vraiment, je sais, ça parait délirant à une époque où on sépare enseignement et recherche en premier cycle)

      Et on termine avec « l’incertitude c’est la certitude ».

      https://twitter.com/JulienGossa/status/1225709135385300992

    • Version 09.01 de la LPPR...

      1/ Le projet de #LPPR dans sa version du 9 janvier contient, contrairement aux affirmations de @VidalFrederique des jours derniers, bien plus que des questions budgétaires. Elle se compose de cinq parties.
      2/ Titre I. Article 2. Programmation budgétaire 2021 - 2027 prévoyant de redistribuer une fraction de l’argent que l’Etat ne mettra plus en cotisation patronale pour les retraites et d’augmenter le budget de l’ANR.
      3/ Titre I. Article 3. Les EPCST ne paieront pas la taxe sur les salaires qui touche ceux qui sont exemptés de TVA. Une autre petite partie de ce que l’Etat ne mettra plus dans nos pensions de retraites passe donc par ce curieux dispositif.
      4/ Titre II. Précarisation de l’emploi scientifique.
      L’article 4 prévoit l’instauration de chaires de professeur junior (tenure track) allongeant la durée de précarité de 5 ans, et mettant de facto en extinction les postes de jeunes chercheurs pérennes.
      5/ L’article 5 révise le cadre juridique du contrat doctoral pour accroitre la dépossession inhérente au rapport salarial, et creusant la dégradation par rapport à l’ancienne allocation doctorale, attribuée pour 3 ans, avec une part socialisée (cotisations) et plus de protections
      6/ L’article 6 organise un autre mode de recrutement qui échappe lui-aussi au contrôle du CNU et se fait en dehors de toute collégialité et de tout statut : le CDI de mission scientifique.
      7/ L’article 7 dérégule le cumul d’activités, permettant à des salaires payés pour l’enseignement et la recherche publiques d’être détournés au profit du privé, sans contrôle.
      8/ Titre III. Renforcer le pilotage bureaucratique et l’évaluation punitive. Articles 8 à 10. La contractualisation des laboratoires, des établissements et des chercheurs (ANR) se fera avec une rétroaction de l’évaluation sur les moyens, instaurant une obligation de résultats.
      9/ Titre IV. L’Etat au service et sous le contrôle du marché.
      Article 11. Facilitation de l’indifférenciation des sphères publique et privée, par facilitation du cumul d’activités à temps partiel.
      10/ Article 12. Protection des secrets industriels. (?)
      Article 13. Droit de courte citation des images. Tiens ? Un point positif.
      11/ Titre V. Liste des ordonnances.
      Dérégulation des statuts des établissements.
      Transfert de droit de l’Université publique à l’enseignement privé.
      Dérégulation des fondations de coopération scientifique
      Dérégulation du recrutement des enseignants-chercheurs et chercheurs

      12/ Notre commentaire : c’est du lourd.

      Note : le calendrier parlementaire ne permet pas de passer cette loi, hors 49-3, avant l’automne prochain.
      Note 2 : Vidal ne portera pas cette loi et sera limogée en mars.

      https://twitter.com/Gjpvernant/status/1225867039010586625

    • Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR)

      Premières analyses du texte

      La loi de programmation pluriannuelle de la recherche, essentielle pour notre avenir, a été rédigée dans l’opacité la plus grande, après une phase de consultation étriquée. Le ministère n’a, à ce jour, pas souhaité dévoiler ce projet de loi à la communauté académique. Il s’est contenté d’une communication maladroite destinée à désamorcer le mouvement de réaffirmation de l’autonomie et de la responsabilité du monde savant qui se développe partout, des syndicats aux sociétés savantes, des laboratoires de biologie aux Facultés de droit et de science politique, en passant par toutes les disciplines des sciences humaines et sociales. De toutes parts monte un même appel à la création de postes pérennes, à des crédits récurrents, à une suppression de la bureaucratie et à une réinstitution des libertés académiques.

      Nous en appelons au Président de la République pour que cessent cette conduite blessante de la réforme et cette gestion confuse et désordonnée de la rédaction de la loi. L’Université et la recherche méritent respect, éthique intellectuelle, transparence et intégrité, toutes valeurs qui fondent nos traditions académiques et que nous entendons défendre et incarner.

      Nous produisons ici une première analyse de cette loi en traitant successivement de sa portée d’ensemble, du financement de la recherche, du statut des universitaires et des chercheurs et enfin de la question de l’évaluation, inséparable de celle des libertés académiques. Notre analyse repose principalement sur deux sources que nous confrontons : la version courte du projet de la loi, datée du 9 janvier 2020, et la communication de la ministre devant les nouveaux directeurs et directrices d’unités, le 4 février dernier. Les propos de Mme Vidal sont en contradiction manifeste avec le texte du projet de loi.

      La ministre, pour lever les inquiétudes et apaiser les colères, défend une représentation irénique de la loi, visant à en réduire la portée : « Cette loi n’est pas une loi de programmation thématique ou une loi de structures. C’est une loi de programmation budgétaire. » Dans sa version du 9 janvier, le projet de loi se compose de cinq parties dont seule la première est budgétaire, alors que les quatre suivantes organisent des bouleversements structurels. Alors que la deuxième partie de la loi instaure la dérégulation des statuts des jeunes chercheurs et met à mal l’indépendance de la recherche en permettant de contourner le recrutement par les pairs, la troisième partie conforte l’évaluation punitive et l’injonction aux résultats pour toutes les formes de contractualisation. La quatrième partie comporte des dispositions sur le cumul d’activités visant, comme la loi sur les retraites, à accroître la porosité entre le secteur public et le secteur privé. La cinquième partie contient les autorisations à légiférer par ordonnance sur un ensemble de dérégulations qui vont du transfert au privé de prérogatives de l’enseignement public aux règles de fonctionnement des fondations de coopération scientifique, en passant par les modalités de recrutement des chercheurs et des universitaires. Il est à souligner qu’une version plus longue de la loi, postérieure à la version du 9 janvier, réintègre une partie des ordonnances du Titre V dans le texte de loi lui-même. Quels sont les arbitrages qui ont conduit la ministre à affirmer que la LPPR serait réduite à la seule question budgétaire (Titre I), en l’amputant de ses quatre autres parties, sans en informer ni la communauté universitaire ni les parlementaires ? Est-ce à dire que le reste de la loi fera l’objet de décrets, d’ordonnances, voire de simples dispositions réglementaires ? Le hiatus irresponsable entre la communication ministérielle et le texte du projet de loi peut-il être expliqué par le départ de Mme Vidal du ministère dans les mois qui viennent ?

      En l’état, l’article 2 du projet de loi prévoit la programmation budgétaire pour 2021-2027, mais n’engage aucunement l’État au-delà de l’année budgétaire — dans le cas contraire, le Conseil d’État a rappelé que le projet serait inconstitutionnel. Cet article 2 propose de réaffecter une partie des sommes que l’État ne dépensera plus en cotisations pour les retraites en revalorisations indemnitaires — c’est-à-dire en primes plutôt qu’en revalorisation du point d’indice. Le salaire d’entrée d’un universitaire ou d’un chercheur est aujourd’hui, après reconstitution de carrière, de 1,8 SMIC en moyenne. Son salaire socialisé, qui comprend la cotisation de l’Etat pour sa retraite, baissera de 1,2 SMIC en 15 ans, comme prévu par l’article 18 de la loi sur les retraites. La revalorisation du salaire net à 2 SMIC ne restitue qu’une petite partie de cette somme (0,2 SMIC). La raréfaction des postes pérennes et la titularisation décalée de cinq à six ans, induite par les dispositifs de type tenure track, introduisent trouble et confusion dans l’annonce de revalorisation pour les futurs recrutés. Quant au soutien de base des laboratoires qui aurait désormais les faveurs de la ministre (« Nous avons besoin de soutien de base mais aussi de financement sur projet »), il est contredit par la loi : l’article 2 du projet de loi prévoit bien un accroissement des appels à projet, le budget de l’ANR étant augmenté par ponction dans les cotisations de retraites des universitaires et des chercheurs. Or la consultation en amont de la préparation de la loi a fait apparaître que neuf chercheurs et universitaires sur dix sont en faveur d’une augmentation des crédits récurrents et d’une limitation des appels à projet. Dans sa version du 9 janvier, la loi n’en tient nullement compte.

      Le statut des personnels des universités et de la recherche est au cœur de la loi. Nous devons accorder la plus grande attention au fait que les Titres II à V traitent tous de cette question. La LPPR vise en priorité une modification profonde des métiers, des missions, des catégories et des statuts des personnels. Le point le plus sensible est dans le Titre V : les modalités de recrutement des enseignants-chercheurs seraient modifiées par ordonnance. Sont en jeu le caractère national des concours, le contournement du CNU et la part des recrutements locaux. Une telle disposition, qui revient à statuer sans aucun débat parlementaire – et plus encore sans aucune consultation des chercheurs et des universitaires eux-mêmes – s’apparenterait à un coup de force revenant sur une tradition de collégialité longue de huit siècles selon laquelle les universitaires sont recrutés par leurs pairs. L’AUREF elle-même (Alliance des universités de recherche et de formation) a cru utile de redire dans son communiqué du 31 janvier dernier « son attachement au statut national de l’enseignant-chercheur et à l’évaluation par les pairs ». Au lieu de garantir et de consolider les statuts et le cadre national des concours de recrutement, qui sont les garants fondamentaux de l’équité, de l’exigence et de la qualité de l’Université et de la recherche, le projet de loi multiplie les nouveaux statuts dérogatoires, au risque d’aggraver la précarité qui mine notre système. Ainsi l’article 4 du projet de loi instaure les chaires de professeur junior (tenure track) d’une durée de cinq ou six ans et introduit par là-même un contournement des recrutements sur des postes statutaires pérennes. L’article 5 révise le cadre juridique du contrat doctoral et l’article 6 prévoit un nouveau mode de recrutement échappant à la collégialité, aux statuts et aux droits associés : le « CDI de mission scientifique ». Par ailleurs, les articles 7 et 11 du projet de loi prévoient la dérégulation du cumul d’activités, permettant l’emploi par le secteur privé de salariés du public, hors de tout contrôle. Dérégulations et contractualisation ne peuvent avoir pour conséquence qu’une précarisation et une dépossession accrues des métiers de l’enseignement et de la recherche. Si l’on en croit la ministre, « la recherche française souffre d’une baisse de l’attractivité de ses carrières », mais la loi qu’elle conçoit ne fera qu’aggraver la situation, en sacrifiant une génération de jeunes chercheurs.

      En initiant une candidature collective à la présidence du HCÉRES (Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur), nous avons ciblé avec justesse l’instance qui jouera un rôle cardinal dans la nouvelle architecture de l’ESR. Plus encore que la seule carrière des universitaires et les modifications statutaires, l’évaluation définira et structurera tout l’enseignement supérieur et la recherche. Toute contractualisation se fera avec une rétroaction de l’évaluation sur les moyens, amplifiant ainsi l’obligation de résultats quantitatifs. Les articles 8 à 10 instaurent un conditionnement fort des moyens alloués aux résultats obtenus : l’évaluation-sanction des laboratoires, des établissements et des formations (HCÉRES), comme celle des chercheurs (ANR), deviendra la norme. Selon la ministre, « ce qui fait la spécificité de notre communauté, c’est d’être dans une compétition qui implique un travail d’équipe. C’est ce qu’on appelle “coopétition” — ce mot-valise qui mêle compétition et coopération — traduit bien l’émulation collective qui définit la recherche ». Non. Ce sont la collaboration fertile et la disputatio qui fondent la recherche. La compétition, quel que soit le nom par lequel on la désigne, dénature le travail des universitaires, accroît les inconduites scientifiques et met en difficulté les laboratoires, les composantes et les services. En outre, fondée presque exclusivement sur une pratique exacerbée de l’évaluation quantitative, elle favorise la reproduction, le conformisme, les situations de rente et les pouvoirs installés. La science a pour seule vocation la société qui la sollicite et pour seul objet l’inconnu qui est devant elle. Elle a besoin du temps long. Une loi de programmation qui la soumet à la seule concurrence, aux évaluations-sanctions permanentes et aux impératifs de rentabilité à court terme, la conduit à sa perte.

      Dès lors, quel peut être l’avenir d’une telle loi ? A-t-elle même encore un avenir ? La défiance de la haute fonction publique et de la technostructure politique vis-à-vis des universitaires et des chercheurs a gâché l’occasion historique d’écrire enfin une loi de refondation d’une Université et d’une recherche à la hauteur des enjeux démocratique, climatique et égalitaire de notre temps.

      Une telle loi impliquerait des mesures énergiques de refinancement, un grand nettoyage de la technostructure administrative accumulée depuis quinze ans et un retour aux sources de l’autonomie du monde savant et des libertés académiques. Ainsi que l’a fort bien dit le président du Sénat, M. Larcher, au sujet de la LPPR : « Il faut d’abord trouver un agenda, un contenu et des moyens, mais peut-être aussi une méthode d’approche. » De tout ceci le ministère s’est bien peu soucié, et c’est la communauté académique qui en paiera le prix fort. Nous devons tout recommencer.

      Car, parmi les trois scénarios désormais envisageables, aucun n’est satisfaisant. Soit la loi ne comprendra in fine que la partie budgétaire et se concentrera sur la réaffectation d’une partie des cotisations de retraites que l’État ne versera plus. Soit elle sera retirée afin de soustraire un gouvernement très affaibli à une fronde des universitaires et des chercheurs qui, laissant leurs différences partisanes de côté, se montrent aujourd’hui prêts à réaffirmer les fondements de leurs métiers. Soit les réformes structurelles et statutaires passeront par des décrets, par des cavaliers législatifs et par des ordonnances, ou par une combinaison de ces trois voies. Ce serait le pire scénario, car il supprimerait toute occasion d’un débat public et contradictoire sur la politique de la recherche en France.

      Analyse de RogueESR, reçue par email via la mailing-list de mobilisation, le 10.02.2020

      Disponible aussi ici :
      https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/100220/devoilement-et-analyse-de-la-loi-de-programmation-de-la-recherche

    • Loi de programmation pluriannuelle de la recherche : « Une réforme néolibérale contre la science et les femmes »

      Depuis quelques semaines, les protestations grondent dans le monde universitaire contre le projet gouvernemental annoncé d’une loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Cette réforme, inscrite dans le sillage de politiques néolibérales engagées au milieu des années 2000, prévoit de diminuer encore davantage le nombre d’emplois publics stables au profit d’emplois précaires, de concentrer les moyens sur une minorité d’établissements, de subordonner la production scientifique à des priorités politiques de courte vue, d’accroître les inégalités de rémunération et de soumettre les universitaires et chercheurs à une évaluation gestionnaire plutôt qu’à celle de leurs pairs.

      On connaît les effets délétères que ces politiques vont continuer d’engendrer sur la diversité, l’originalité et l’excellence des savoirs produits, sur la qualité de la formation dispensée aux jeunes générations et, in fine, sur la capacité de la France à répondre à de grands défis de société, comme l’urgence environnementale, les problèmes de santé publique, ou encore la montée des régimes autoritaires.

      « #Gestionnarisation » à outrance de l’université

      Les technocrates qui font ces réformes, coupés de nos métiers, ne voient pas que la « gestionnarisation » à outrance de l’université, comme celle de l’hôpital, est « contre-performante », pour reprendre leurs termes. Mais ces projets contiennent une autre menace, plus rarement dénoncée : ils vont accroître les inégalités liées à la classe, à l’assignation ethnoraciale, à la nationalité, au handicap, à l’âge, ainsi que les inégalités entre les femmes et les hommes.

      Le monde académique, qui fut jusqu’aux années 1970 un bastion masculin, ne diffère pas d’autres univers de travail : les hommes y occupent la plupart des positions dominantes. Alors que les femmes représentent 44 % des docteurs, elles sont 45 % des maîtres de conférences mais 25 % des professeurs des universités.

      En fait, 83 % des universités et 95 % des regroupements d’établissements (ComUE) sont dirigés par des hommes. Les femmes sont concentrées dans les fonctions les moins valorisées et rémunératrices, et les plus exposées à la détérioration continue des conditions de travail : au CNRS, elles représentent 65 % des personnels administratifs et techniques de catégories B ou C, mais 34 % seulement des chercheurs (catégorie A +), ce qui place d’ailleurs la France au bas des classements européens en la matière.

      « Le modèle promu est celui d’un chercheur au parcours précoce et linéaire, parfaitement mobile, mué en manageur »

      Les inégalités sont donc déjà là, mais les réformes à venir, en concentrant les ressources sur un petit nombre d’établissements et d’individus « performants », vont les aggraver. Le modèle promu est celui d’un chercheur au parcours précoce et linéaire, parfaitement mobile, mué en manageur et fundraiser [celui qui collecte les fonds], à la tête d’une équipe composée majoritairement de petites mains au statut précaire, lui permettant de publier en quantité.
      Précarisation accrue

      Parce que les hommes bénéficient plus souvent de certaines ressources (certitude de soi forgée dans la socialisation masculine, soutien de leur conjointe, accès à des réseaux de pouvoir, présomption de compétence, etc.), ils sont les gagnants de ce système fondé sur la compétition individuelle et le principe du winner takes it all [« le gagnant rafle tout »].

      Le bataillon des travailleuses et travailleurs invisibles de l’excellence scientifique, exclu des privilèges symboliques et matériels accaparés par une minorité d’individus, continuera, quant à lui, à se féminiser. Un bilan des réformes déjà menées atteste ce renforcement des inégalités. En France, par exemple, l’introduction de « primes au mérite », aux critères opaques, n’a fait qu’accroître les écarts de rémunération : les femmes représentaient 29 % des récipiendaires de la « prime d’encadrement doctoral et de recherche » en 2017, alors qu’elles étaient 38 % du vivier.

      Dans des pays généralement présentés comme des modèles à suivre, la précarisation des emplois s’est considérablement accrue, frappant plus durement les femmes. Aux Etats-Unis, en 2013, les femmes n’occupaient que 38 % des emplois permanents (tenured jobs), un statut de plus en plus rare (moins de 30 % de l’ensemble des postes), mais leur part était estimée à 62 % des emplois précaires à temps partiel (adjuncts).

      En Allemagne, les contrats courts représentent aujourd’hui 80 % des emplois scientifiques. Au sein de cette armée du Mittelbau au service de mandarins, les femmes sont surreprésentées : en 2014, 77 % des enseignantes-chercheuses avaient un contrat à durée limitée (contre 64 % des enseignants-chercheurs) et, parmi elles, 51 % travaillaient à temps partiel (contre 30 % parmi les hommes). En haut de la pyramide, les hommes composent plus des trois quarts du corps professoral titularisé.
      Développer une approche structurelle

      Le monde académique affiche pourtant une forte préoccupation en matière d’égalité femmes-hommes. L’obligation de représentation équilibrée dans différentes instances, et les politiques menées dans certains établissements (campagnes contre les violences sexistes et le harcèlement, notamment) ont amélioré la position de certaines femmes. Mais ces initiatives se condamnent à être un simple affichage pour les classements internationaux si elles s’appuient sur une approche individuelle, plutôt que structurelle, des inégalités.

      Si le gouvernement souhaite réellement que la France demeure un pays d’excellence scientifique et dispense une formation de qualité aux générations futures, tout en soutenant avec force les valeurs d’égalité, il est urgent de construire un autre projet pour l’université et la recherche publiques : un projet ambitieux, fondé sur la création massive d’emplois stables, sur un financement public pérenne, sur la collaboration scientifique, sur des garanties d’indépendance à l’égard des pressions politiques et gestionnaires, mais aussi sur des mesures transformatrices contre les inégalités, les discriminations et les violences au travail.

      Sans ces impératifs, c’est non seulement la science, mais aussi les femmes scientifiques, qui seront sacrifiées sur l’autel de la concurrence effrénée et de la « #managérialisation » de l’enseignement et de la recherche.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/10/loi-de-programmation-pluriannuelle-de-la-recherche-une-reforme-neoliberale-c

    • Tuer l’enseignement en massacrant la recherche ?

      Lors de mon premier cours de L2 du semestre, j’ai expliqué aux étudiants les enjeux de la LPPR et les raisons de la colère que ce projet de loi provoque dans le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche. « Loi de programmation pluriannuelle de la recherche », force est de constater que son nom même n’invite pas à se positionner sur ses enjeux en termes d’enseignement, et il me semble que cette question, sans être absente, reste seconde dans la plupart des prises de position qui courent depuis plusieurs semaines.

      Les attaques sur la recherche, sur les carrières des jeunes chercheur∙se∙s, l’accroissement de la tension autour des appels à projets chronophages et déprimants, le mépris affiché, via la promotion de « l’excellence » et des « talents » qui nécessairement viendraient d’ailleurs, pour la recherche pratiquée actuellement dans les universités, sont autant de points d’ancrage d’une opposition multiforme (et je ne reviens pas ici sur la question de la grève « générale », « un peu faite », « pas faite », dont j’ai parlé ailleurs). Dans ce que j’ai dit aux étudiant∙e∙s, j’ai abordé tout ceci. J’ai cependant insisté également sur les conséquences lourdes de cette évolution que l’on tente de nous imposer – que l’on nous impose de fait depuis une bonne décennie – en termes d’enseignement, et notamment d’enseignement de premier cycle, ou de continuité de la formation, ou de maintien de chances sinon égales (il y a longtemps qu’elles ne le sont plus), du moins accessibles au plus grand nombre.

      Plusieurs éléments me semblent devoir être pris en compte :

      Le risque clair d’une distinction croissante (là encore, arrêtons de faire comme si elle n’existait pas : bien des dispositifs existent aujourd’hui pour que quelques-uns mettent en œuvre l’excellence de leur recherche en enseignant le moins possible) entre enseignant∙e∙s et chercheur∙se.
      Que ce soit par ces fameux tenure tracks « à la française », par le renforcement du principe de l’appel à projets en matière de recherche, qui permet aux lauréats d’éventuellement négocier leur charge d’enseignement, par le recours à des contractuels d’enseignement aux dépens des postes d’ATER ou de maître∙sse∙s de conférences, tout concourt à distinguer une majorité dévolue aux basses tâches d’enseignement, notamment de premier cycle, et une minorité qui a besoin de tellement plus de temps pour faire une recherche tellement plus intéressante. C’est totalement délétère, et pas seulement parce que la majorité aimerait disposer de plus de temps pour sa recherche : c’est ruiner la spécificité de l’université dans l’enseignement supérieur français, à savoir cette association des deux fonctions dans une seule et même personne, l’enseignant∙e-chercheur∙se. L’université est un lieu de formation à et par la recherche.
      On me rétorque volontiers que ce n’est pas (plus) vrai en premier cycle : je pense pour ma part que ce l’est toujours, et que c’est ce qui fait la qualité de cet enseignement, qui n’est pas là pour donner une masse de connaissances, mais bel et bien des compétences (qui ne sont pas nécessairement une grossièreté, si on arrête d’en faire l’alpha et l’oméga des formations, de la communication et de l’employabilité immédiate), intimement liées à cette pratique de la recherche par les enseignant∙e∙s.
      Cette distinction se fera non seulement entre enseignant∙e∙s, mais entre établissements, entre universités « de recherche » et universités « tout court » (auquelles on donnera toujours le nom d’universités pour maintenir l’illusion…). Là encore, rien de nouveau sous le soleil, mais c’est l’accentuation d’une tendance qui, en dehors de donner des aigreurs à certains enseignants-chercheurs considérant qu’ils sont sous-employés, et/ou sous-estimés, en enseignant dans une « PMU » (petite et moyenne université), fragilise surtout les étudiants les moins armés pour intégrer grandes classes préparatoires, grandes écoles, grandes universités. Or, maintenir un premier cycle de grande qualité partout est un devoir de l’État, une responsabilité collective, afin que les perspectives d’avenir ne soient pas réservées à quelques cercles étroits. Croire qu’un étudiant « qui veut, peut », à 18 ans, en sortant du lycée, c’est au mieux de la naïveté.
      La précarisation touche principalement, on le sait, l’enseignement de premier cycle, et plus précisément de L1 et L2. Dans un contexte de sous-encadrement, les titulaires ont tendance à délaisser les premières années, pour des raisons qui vont de leur intérêt propre (beaucoup trouvent ça plus intéressant, plus gratifiant, et voient dans les L3 les viviers où trouver de futurs masterant∙e∙s, puis doctorant∙e∙s) à la logique considérant que l’expérience accumulée permet de préparer plus aisément un cours plus avancé du cursus. Soit dit en passant, étant donné le nombre de précaires qui ont toutes les qualifications d’un titulaire et une expérience longue comme le bras, ce dernier point peut évidemment se discuter. Quoiqu’il en soit, de fait, et quelle que soit la qualité et le dévouement des « chargé∙e∙s de cours », cette précarisation a des effets négatifs sur l’enseignement : d’une part, nos collègues cumulent ces enseignements avec un ou plusieurs autres postes, et une activité de recherche qu’ils maintiennent dans l’espoir d’accéder à un poste de MCF un jour ; ce n’est pas leur faire offense, je pense, que de croire que cela ne leur permet pas de préparer ces enseignements dans les meilleures conditions. D’autre part, les équipes pédagogiques sont rarement stables, évoluant au gré des mutations de nos collègues du secondaire, des dysfonctionnements chroniques quant à leur (médiocre) rémunération, des aléas des services des titulaires. La notion même d’ « équipe pédagogique » semble souvent bien difficile à défendre, notamment en L1, quand le nombre de groupes de TD et les conditions de travail des uns et des autres rendent toute rencontre quasi impossible. La communication par courriel a des limites que nous connaissons tous… Oui, je pense que l’enseignement mérite d’être assuré par des titulaires sereins sur leur avenir.

      Un vice-président d’université m’a dit un jour qu’il était normal de ne pas mettre de moyens sur la première année, puisque de toute façon cela ne sert à rien (comprendre : la L1 sert à trier ceux qui suivront et les autres qui n’ont rien à faire là, et faire des TD à 70 ou 25 n’y change rien), et qu’il fallait se concentrer sur les années supérieures, et notamment le second cycle (le master) afin de développer la recherche. Avec des principes comme celui-ci, évidemment, la précarisation ou l’exploitation des enseignant∙e∙s en charge des premières années est somme toute logique : après tout, leur fonction n’est finalement pas tellement de former au mieux ces jeunes femmes et ces jeunes hommes, mais de s’assurer qu’un nombre raisonnable, mais pas trop élevé sous peine de déséquilibrer le budget de leur établissement, accèdera à l’année supérieure. Il me semble que toute la LPPR repose sur cette logique-ci, en fait, et je trouve cela proprement dramatique – et pas seulement parce qu’avec les perpectives actuelles, on se demande bien pourquoi vouloir à tout crin former des chercheur∙se∙ L’université est un lieu de construction et de diffusion du savoir, et des méthodes de construction du savoir (cette phrase est fort alambiquée, je le reconnais), accessible en principe à toutes et tous. Le mépris du corps enseignant et de la fonction même d’enseignant∙e-chercheur∙se telle qu’elle existe aujourd’hui est aussi un profond mépris de nos étudiant∙e∙s.

      https://academia.hypotheses.org/11700

    • Le sommaire du projet de loi dans une version de travail du 09/01

      Extraits d’une dépêche du 7 février 2020

      Intitulé « Dispositions relatives aux orientations stratégiques de la recherche et à la programmation financière », le titre I de cette version se décompose en trois articles, dont un article 2 sur la programmation budgétaire 2021-2027, les financements de l’ANR et la trajectoire de l’emploi scientifique.

      L’article 3 vise lui à « exonérer les EPST de la taxe sur les salaires ».

      Le titre II du projet de loi vise à « Attirer et retenir les meilleurs scientifiques » via

      des chaires de professeur junior (art.4),
      la fixation d’un cadre juridique spécifique pour le contrat doctoral (art.5),
      des « CDI de mission scientifique » (art.6) et

      des mesures de simplification en matière de cumul d’activités (art.7).
      Le titre III s’attache lui à « Mieux piloter la recherche et encourager la performance » via une « rénovation de la contractualisation et évaluation », et des mesures concernant les unités de recherche et l’ANR (articles 8 à 10).

      L’objectif du titre IV est de « Diffuser la recherche dans l’économie et la société » par :

      l’élargissement des mobilités par les dispositifs de cumul d’activités à temps partiel (art. 11) ;
      la protection du secret des sources (art. 12) ; et un « droit de courte citation des images » (art.13).

      Enfin, baptisé « Mesures de simplifications et autres mesures », un titre V propose :

      la « prolongation de l’expérimentation bac pro BTS »,
      une « ratification de l’ordonnance sur les établissements expérimentateurs »

      et des habilitations à légiférer par ORDONNANCES sur les points suivants :

      enseignement privé ;
      simplification de l’organisation et du fonctionnement interne des EPSCP ;
      simplification de l’organisation et du fonctionnement des fondations de coopération scientifique, de l’Institut de France et des académies qu’il regroupe ;
      simplification du contentieux relatif au recrutement des enseignants-chercheurs et chercheurs.

      Selon les informations de News Tank, les évolutions apportées depuis le 09/01 à cette version concernent, entre autres, une réduction de la liste des points concernés par les ordonnances, avec réintégration de certains dans le corps du projet de loi.


      *

      Selon une autre source, ce projet de loi est complètement abandonné. Il n’en reste pas moins que ce texte ponctue, plutôt qu’il n’initie, des pratiques qui ont déjà cours dans l’esneignement supérieur et dans la recherche, ou peuvent être mises en œuvre par voie réglementaire.

      https://academia.hypotheses.org/11740

    • Quelques réflexions sur les politiques scientifiques françaises

      La section 6 du Comité national de la recherche scientifique a invité les chercheurs et chercheuses qui devaient lui envoyer leurs rapports et des projets de recherche à leur joindre, si tel était leur souhait, leurs doléances concernant les politiques actuelles en matière de recherche en France et les projets d’évolution de ces politiques. Je n’avais pas un temps énorme à consacrer à cela, d’où un caractère assez décousu de mes réflexions, mais j’ai rédige le texte suivant :

      On annonce une loi de programmation pluriannuelle de la recherche. Il ne faudrait pas que celle-ci, censée apporter du dynamisme dans la science française, alourdisse au contraire la bureaucratie au détriment des intérêts de recherche et d’enseignement. Je vais ici passer en revue quelques dysfonctionnements du système actuel et fausses bonnes idées de réformes, et parfois formuler des suggestions.
      Des financements sur projet inefficaces

      Bien loin d’être le système « darwinien » bénéficiant aux recherches les plus prometteuses, le maquis d’appels à projets à tous niveaux (établissement, région, agences d’état, Europe…) est au contraire inefficace et n’alloue pas les ressources où il le faudrait. Les raisons en sont multiples.

      Le financement des doctorants et post-doctorants sur projets aboutit à ne pas pouvoir recruter, faute d’argent, les personnes intéressantes quand elles sont disponibles, et parfois à recruter des personnes qui n’auraient pas dû l’être, de peur de perdre un budget. Paradoxal, alors qu’on prétend que ce système est censé financer les meilleurs.

      Certains appels à projet (RIA…) imposent un lourd formatage, avec usage d’une langue de bois et de figures imposées (impact sociétal, impact sur la compétitivité…), tellement éloignées de la science que des prestataires privés se proposent pour aider les chercheurs à monter des dossiers. Beaucoup d’énergie, de temps de travail, et d’argent se perdent dans une bureaucratie tant publique que privée.

      Les taux d’acceptation trop bas de certains appels à projets, notamment de l’ANR, conduisent les chercheurs à déposer trop fréquemment des dossiers, au prix d’un travail de montage important et d’un grand stress — dossiers qu’il faut ensuite évaluer, là encore temps de travail.

      Quant aux projets ERC, si leur évaluation est plus scientifique et moins bureaucratique, ils ne sont pas forcément adaptés : ils concentrent des moyens considérables sur un petit nombre de lauréats, qui ensuite peinent à recruter les personnels contractuels ainsi financés (j’en ai fait l’expérience).

      On nous parle sans cesse d’une science qui devrait être agile, mal servie par des structures vétustes. Or le système des appels à projets est le contraire de l’agilité. Le délai entre la demande de financement et la conclusion du contrat est élevé et souvent incertain (ce qui empêche de prospecter efficacement en amont pour des embauches de contractuels, les candidats exigeant en général une date ferme). On attend parfois des chercheurs qu’ils présentent un planning précis, découpé en tâches et sous-tâches, avec un diagramme de GANTT, présentant d’avance à quelle date telle ou telle découverte aura été faite, et ce sur 4 ou 5 ans !

      Les règles de fonctionnement des appels à projets changent régulièrement, parfois en cours de route. Ceci crée du stress auprès des services administratifs et financiers, dont la hantise est que telle ou telle dépense ne soit pas considérée comme « justifiable » ; ces services ont donc tendance à imposer des restrictions supplémentaires, au cas où. Certains appels ont des règles de fonctionnement biscornues, permettant par exemple de rémunérer des contractuels mais pas des stagiaires de master. Là encore, les chercheurs dépensent une énergie considérable à contourner des problèmes administratifs, même s’ils ont obtenu un financement.

      Notons un paradoxe. On nous dit qu’il faudrait que les universités et organismes recherchent plus de financements industriels, mais en fait le système fonctionne à l’envers : les industriels et notamment leur R&D recherchent constamment des subventions publiques !
      Un manque de financements doctoraux

      Dans notre école doctorale, seuls 15% des doctorants (environ) bénéficient d’un contrat doctoral sur budget de l’école doctorale (« bourses du Ministère »), les autres étant financés par d’autres biais (une minorité de CIFRE, mais principalement des contrats de recherche). C’est insuffisant : de bons étudiants se voient refuser de tels contrats. L’intérêt scientifique serait probablement mieux servi s’il y avait un budget suffisant pour plus de contrats doctoraux, quitte à prendre le budget sur d’autres modes de financement.

      Un intérêt des financements sur contrat, dans certains contextes, a été de permettre à de jeunes chercheurs d’avoir un budget et des doctorants alors que des « mandarins » locaux le leur auraient refusé. Il faudrait donc prendre garde à ce que les procédures d’attribution de ce nombre accru de financements doctoraux non liés à des projets ne souffrent pas du mandarinat.
      Une multiplication de structures à la gestion hasardeuse

      On a multiplié les structures de recherche hors du cadre du fonctionnement normal des organismes : IDEX (initiative d’excellence), LABEX (laboratoire d’excellence), IRT (institut de recherche technologique)… Chacune de ces structures dispose de budgets et de règles de fonctionnement spécifiques (il semble ainsi que le statut juridique et le mode de fonctionnement change d’un IRT à l’autre). Ceci multiplie les catégories administratives et complexifie la gestion.

      Parfois, ces structures (LABEX, IRT) ne sont pas pérennes, mais renouvelés par périodes, ce qui interdit notamment de pouvoir enclencher un projet qui recouvre deux périodes (puisque rien ne garantit que le budget pour la période suivante). Il y a parfois une période de césure entre la fin d’une structure et son renouvellement, qui imposerait de renvoyer les personnels pour les réembaucher quelques mois plus tard. Ceci n’est guère respectueux des personnels ainsi précarisés.

      À plus grande échelle, les restructurations incessantes enclenchées depuis dix ans (constitution de communautés d’universités aux contours changeants, fusions d’universités, établissements expérimentaux…) ont créé de l’incertitude et du stress, et nécessité un important travail. Sans prétendre qu’il faille sacraliser des structures, des découpages, qui peuvent dans certains cas être dépassés, on doit cependant rappeler que les restructurations ne devraient avoir pour objectif que l’amélioration de la recherche et de l’enseignement et non un affichage politique.
      Une évaluation lourde et bureaucratique

      On raconte parfois que les chercheurs ne sont pas évalués et refusent de l’être. Ces remarques, parfois colportées dans les médias, ne collent pas à ma réalité. En 2019, j’ai rempli un compte-rendu d’activité (CRAC) et un dossier de demande de promotion, et rédigé une part importante d’un rapport de laboratoire pour l’HCERES. En janvier 2020, j’ai rédigé un compte-rendu d’activité et un projet quinquennaux personnels. Encore ai-je la chance (du moins pour l’aspect évaluation) de ne pas être dans une équipe projet INRIA, sinon j’aurais à remplir un « Raweb ».

      L’évaluation par le HCERES mérite qu’on s’y attarde. Cet organisme, s’il fait expertiser les laboratoires par des comités d’experts du domaine, leur impose une grille rigide de rubriques de rédaction ; il impose aux laboratoires le remplissage de tableaux d’indicateurs souvent mal définis et d’intérêt douteux. La bureaucratie a pris le pas sur l’évaluation scientifique.

      L’usage d’indicateurs a ceci de pervers que les personnels évalués finissent par vouloir optimiser l’indicateur au détriment de ce que celui-ci était censé mesurer. Ainsi, on a prétendu mesurer la performance de chercheurs au nombre de leurs publications. La conséquence bien connue est que certains se sont mis à augmenter artificiellement le nombre de leurs publications, par exemple en découpant inutilement des travaux en plusieurs articles et en publiant des articles médiocres dans des revues peu sélectives (des revues se sont d’ailleurs créées pour cela). Même les bons chercheurs se sentent obligés de suivre. Ce phénomène est d’ailleurs accentué si l’on attribue des primes basées sur cet indicateur, comme cela se fait dans certains pays, ou si l’on attribue des budgets au prorata des publications, comme cela se fait hélas dans certains laboratoires français. Le CNRS a signé la déclaration de San Francisco (DORA), mais les premières questions des dossiers de promotion portent le nombre de publications au cours des n dernières années.

      La préparation de l’évaluation HCERES (simultanément des laboratoires, des formations, des écoles doctorales, de l’établissement entier) est une tâche lourde — et on dit que l’on voit une baisse des indicateurs de publication l’année de cette préparation. Une telle lourdeur est-elle vraiment nécessaire ?
      Des effets de mode et des coups de bélier

      Dans l’intérêt de la science et de la société, il est nécessaire de formuler et suivre une politique scientifique qui ne se limite pas à la reconduction des thématiques existantes. Il faut toutefois se défier d’un pilotage de la recherche à la traîne des thématiques à la mode, et dans certains cas vite démodées.

      Parfois, le pilotage se fait brutal. On a ainsi annoncé que l’intelligence artificielle était une priorité nationale. Soit. Puis, après des tergiversations, on a annoncé des instituts d’intelligence artificielle (3IA). Celui de Grenoble dispose d’un financement pour 40 nouveaux doctorants par an — à comparer avec les 15 financements distribués par le procédé normal. Où les trouver ? Les étudiants français visent souvent une carrière industrielle directement en sortie d’école d’ingénieur ; attirer des bons étudiants étrangers est difficile, et nécessite la construction de réseaux, de filières, qui ne monteront pas en charge du jour au lendemain.

      Ce pilotage binaire, avec ouverture et fermeture brutales de la vanne des crédits sur tel ou tel sujet, ne conduit là encore probablement pas à un bon usage des deniers publics. De même que l’on recommande de ne pas manier brutalement les vannes hydrauliques afin d’éviter des « coups de bélier », il conviendrait de ne pas agir ainsi avec la recherche.
      Des prescriptions bureaucratiques : l’exemple des Zones à Régime Restrictif

      La méthode bureaucratique souvent employée pour gérer la recherche publique peut être illustrée par la mise en place des « zones à régime restrictif » (ZRR). Rappelons ce dont il s’agit.

      On veut protéger les intérêts français tant industriels que stratégiques du pillage et de l’espionnage : vrai problème, objectif louable. Malheureusement, l’approche employée (le passage de certains laboratoires en ZRR), de l’avis de nombreux chercheurs et notamment de directeurs de laboratoires, est inadaptée. Je ne reviendrai pas sur les arguments (ils ont notamment été exposés par J.-M. Jézéquel, de l’IRISA), mais plutôt sur la méthode.

      On désigne apparemment comme « sensibles » des laboratoires ou des équipes sur la base de mots-clefs sans s’interroger sur ce que ceux-ci recouvrent et sur la réalité des dangers dans ces laboratoires ou ces équipes.

      On veut appliquer des procédures (e.g. restrictions d’accès de visiteurs) adaptées à des laboratoires où on laisse des échantillons de produits ou de matériels sensibles dans des salles d’expérimentation à des laboratoires où l’on n’a rien de cela.

      On ne tient compte ni des remarques des laboratoires concernant le caractère inadapté de certaines mesures de sécurité proposées, ni de leurs demandes d’améliorations de la sécurité plus adaptées à leur contexte (moyens de sécurité informatique, notamment).

      On est donc dans un système parfaitement bureaucratique : pilotage d’en haut sans prise en compte des réalités du terrain, négation de la compétence des acteurs de terrain à analyser leur situation.
      Les standards internationaux

      On justifie souvent les réformes dans la recherche française par l’idée qu’il faudrait mettre celle-ci au niveau des « standards internationaux ». On pourrait s’interroger sur cette notion, qui recouvre des réalités aussi différentes que celle des universités allemandes, étatsuniennes et chinoises, mais ce serait un trop long exercice pour ce texte. Je me bornerai donc à quelques constats.

      Lorsque l’on compare les universités françaises aux universités américaines, on pense à Stanford, Harvard, au MIT, où circulent massivement l’argent des agences fédérales (NSF, DARPA, ONR, DOE…) ; on ne pense pas aux community colleges. Or les universités françaises (même celles qui se présentent comme des « universités de recherche ») doivent à la fois remplir le rôle d’un community college et en même temps se mesurer aux universités internationalement les plus réputées. Leurs enseignants-chercheurs sont sommés de prendre en charge des effectifs importants, d’où des heures complémentaires d’enseignement au détriment de la recherche ; mais on va ensuite leur reprocher de ne pas assez publier dans des revues ou des conférences au plus haut niveau !

      L’université française, et ses personnels, est soumise à des injonctions contradictoires : il faut atteindre la visibilité et le dynamisme de recherche des plus célèbres universités internationales tout en n’en ayant pas les moyens budgétaires. Cela n’est pas tenable.
      Le statut des personnels

      Les chercheurs français sont comparativement moins bien payés que ceux d’autres pays. La France a en revanche divers atouts compétitifs, dont le statut de chercheur sans enseignement imposé dans les EPST dont le CNRS, et le statut de fonctionnaire accordé relativement tôt dans la carrière. On ne comprend donc pas très bien comment la qualité de la recherche française serait servie par la multiplication de statuts plus ou moins instables, sauf peut être en cas de salaires considérablement plus élevés que les actuels, ce qui ne semble guère compatible avec les contraintes budgétaires.

      Perspectives

      L’accumulation de réformes et de réorganisations (j’aurais pu aussi évoquer celles du baccalauréat, du DUT, des licences…) épuise les personnels, toujours sommés de s’adapter à une nouveauté incertaine, les réformes devant parfois être mises en place avant d’avoir été votées par le Parlement. Et on nous annonce encore d’autres réformes d’ampleur ! Peut-être serait-il pertinent de déjà faire fonctionner l’existant, en tentant de simplifier les structures, débureaucratiser les procédures, et mettre des moyens suffisants pour assurer les besoins d’enseignement.

      https://academia.hypotheses.org/12080

    • Ton université va craquer

      Si le mouvement de grève généralisé entamé en décembre 2019 semble peu à peu s’essouffler, certain·e·s, moins visibles ou moins médiatisé·e·s, continuent leur mobilisation. Les enseignant·e·s-chercheur·e·s, notamment, qui constatent une précarisation de leur situation et une crise de l’université généralisée. Parmi leurs moyens d’action : le fait de cesser de faire vivre, médiatiquement, le produit de leurs recherches.

      Dans quel état est l’université française aujourd’hui ? Que donnerait un espace public dont aurait disparu la parole des chercheur·e·s ?

      https://www.binge.audio/ton-universite-va-craquer

    • La recherche française en quête de modèle ?

      Alors que le gouvernement doit présenter une loi de programmation pluriannuelle de la recherche, de nombreuses voix s’inquiètent de la remise en cause du modèle de la recherche française.

      À mes collègues scientifiques, je veux dire que le gouvernement a entendu leur appel à réinvestir massivement dans la recherche » : c’est dans une tribune publiée dans Le Monde que la Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation Frédérique Vidal a tenté de rassurer les acteurs du monde de la recherche scientifique ce lundi (https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/10/frederique-vidal-a-mes-collegues-scientifiques-je-veux-dire-que-le-gouvernem).

      Le gouvernement finalise actuellement sa loi de programmation pluriannuelle de la recherche et a déjà annoncé une augmentation du budget pour la recherche à 3% du PIB. Mais de nombreux enseignants-chercheurs demeurent inquiets : aux conditions de travail, jugées de plus en plus difficiles, s’ajoutent les craintes de l’accroissement de la compétition au détriment de la coopération, de la précarisation des personnels ou encore d’une atteinte à l’indépendance de la recherche.

      Pour en parler, nous recevons Olivier Coutard, président de la conférence des présidents de sections du comité national de la recherche scientifique et socio-économiste, chercheur au CNRS et Sylvestre Huet, journaliste spécialisé en sciences depuis 30 ans, actuellement journaliste indépendant, auteur du blog sur le site du Monde “Sciences ²”.

      Ils seront rejoints en seconde partie d’émission par Marie Sonnette, maîtresse de conférences en sociologie à l’Université d’Angers et membre du comité de mobilisation des facs et des labos en lutte, et Jean Chambaz, président de Sorbonne Université et de la Ligue européenne des universités de recherche, professeur de biologie cellulaire.

      "La société peut-elle résoudre ses problèmes avec une recherche publique stagnante ? Non. Depuis 20 ans, tous les gouvernements de l’Union Européenne ont constaté qu’il fallait augmenter l’effort de recherche public." Sylvestre Huet

      Aujourd’hui, la France décroche, en termes de performances, de capacités, de parts de production scientifique, à cause du budget. Jean Chambaz

      https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/la-recherche-francaise-en-quete-de-modele

    • LPPR : 2 SMIC pour les titulaires, des cacahuètes pour les précaires ?

      Après trois semaines de mobilisation contre le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR), la ministre F. Vidal a annoncé avec fracas dans ses voeux de début d’année une mesure censée mettre tout le monde d’accord : la revalorisation des salaires des “jeunes chercheurs” - c’est-à-dire, selon la ministre, les maître·sse·s de conférences (MCF) et chargé·e·s de recherche CNRS (CR) nouvellement recruté·e·s (1).Les médias ont largement relayé cet accès de générosité (2) : avec la LPPR, “la priorité ira aux jeunes chercheurs”. Vraiment ?

      L’ANCMSP ne considère pas que la revalorisation des salaires des primo-MCF et primo-CR, recruté·e·s en moyenne à 34 ans, soit une mesure qui donne la priorité aux “jeunes” chercheur·ses, ni la première des priorités en l’état actuel de la recherche et du service public universitaire. En prétendant répondre à la contestation par des étrennes dérisoires aux enseignant·e·s titulaires mobilisé·e·s, la ministre renouvelle son mépris pour la situation des véritables “jeunes chercheur·se·s”, à savoir les précaires de l’enseignement supérieur et de la recherche : doctorant·e·s, financé·e·s ou non, enseignant·e·s vacataires, docteur·e·s sans poste ou en contrats précaires, post-docs.

      Cette annonce est l’occasion pour l’ANCMSP de préciser ses positions concernant les rapports préparant la LPPR et la mobilisation en cours. Puisque la ministre nous promet une « revalorisation d’ensemble », cette mobilisation est l’occasion de protester à nouveau contre la précarisation généralisée dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), dont les personnels BIATSS et les chercheur·se·s non-titulaires sont les premier·e·s à faire les frais.

      Les rapports de la LPPR eux-mêmes en font le constat : l’ESR est sous-financé, les carrières doivent être “revalorisées” pour être “attractives”. Les solutions proposées sont pourtant étrangement baroques : “CDI de chantiers”, “CDD jeunes chercheurs” et “tenure tracks” complèteraient la jungle des statuts non-permanents. Pour l’ANCMSP, la création de nouveaux types de contrats, si elle répond à un besoin urgent de statuts plus stables pour les docteur·e·s, ne suffira pas pour freiner la précarité des candidat·e·s aux métiers de la science politique et LSHS.

      A côté de ces nouveaux statuts, la question du budget consacré aux doctorant·e·s et aux docteur·es n’est jamais abordée. Combien d’argent injecté dans l’ESR ? Pour qui ? Si la promesse faite par la Stratégie Lisbonne il y a vingt ans devait être concrétisée par la LPPR (3 % de PIB consacrés à l’ESR au lieu des 2,2% actuels), il y aurait de quoi en finir avec la précarité dans l’ESR. Rien de tel ne semble cependant prévu dans le projet actuel.
      Sur les “CDI de Chantier” et les “CDD Jeune Chercheur”

      “CDI de Chantier” :

      Contrats à durée indéterminée bien que limitée (3 à 6 ans préconisés) à la durée d’un projet, ces CDI temporaires ne sont pas une nouveauté et sont déjà rendus possibles par l’article 17 de la Loi n°2019-828 du 9 août 2019 de transformation de la fonction publique, qui crée des “Contrats de projet” dans toutes les administrations de l’Etat pour une durée allant de 1 à 6 ans.

      Ces contrats sont des pis-aller faute de postes permanents ouverts au concours : ils contribuent à normaliser la précarité et s’avèrent cohérents avec la logique générale du financement par projet qui irrigue les rapports de la LPPR. Néanmoins, ces CDI de Chantier sont susceptibles de représenter une amélioration par rapport aux contrats de post-doc actuels. S’ils portent effectivement sur des projets de long terme avec une durée minimale de trois ans, ils représenteront une nette avancée par rapport aux contrats de post-doctorat indignes, de 3 mois à 1 an, qui sont monnaie courante.

      Malgré tout, ces contrats connaissent - comme un grand nombre des autres propositions faites par les rapports - des dispositions particulièrement floues. A la lecture des rapports, il est impossible de savoir s’ils sont destinés à remplacer les contrats de post-doctorat, s’ils sont susceptibles d’être interrompus avant la fin du “projet” pour lequel a été fait le recrutement (amenant donc à un remplacement qui serait de courte durée), quelle sera la rémunération de ces CDI de chantier, etc. La durée minimale (3 ans) et maximale (6 ans) de ces contrats n’est que “préconisée” et, par ailleurs, l’idée d’une durée minimale est en soi contradictoire avec l’objectif de faire correspondre la durée de ces contrats à la durée des projets. Enfin, la multiplication des évaluations des projets de recherche recommandée par les rapports augmente d’autant les risques de voir ces derniers stoppés en cours de route en cas d’évaluation négative - et les rémunérations des chercheur·se·s qui y sont engagés avec (3).

      “CDD Jeune Chercheur” :

      Ces contrats, qui “contribuerai[en]t à renforcer la lisibilité des situations d’emploi des jeunes docteurs en France”, sont supposés remplacer les post-doctorats et les ATER (mais n’est-ce pas là une mise en concurrence avec le merveilleux CDI de chantier ?). Une nouvelle fois, faute de postes permanents, ces contrats pourraient représenter une amélioration par rapport à la situation actuelle, puisque le rapport du groupe de travail n°2 (GT2) indique que “la durée totale des contrats “jeunes chercheurs” pourrait être limitée à six ans (soit deux fois trois ans)”. Toujours aussi imprécis dans la formulation et le chiffrage, le rapport ne permet pas néanmoins de savoir si ce nouveau statut est destiné à remplacer complètement le post-doctorat par des contrats correctement rémunérés de trois ans minimum qui pourraient bénéficier à chaque docteur·e·s qui le souhaite, ou à institutionnaliser la précarité en permettant à des “jeunes” chercheur·se·s déjà très âgé·e·s de poursuivre leur travail dans un ESR précarisé à l’extrême.
      Sur les tenure tracks : les excellent·e·s et les médiocres

      Enfin l’excellence ! Afin d’empêcher les “cerveaux de fuir” et “attirer les jeunes talents”, le rapport du GT2 sur la LPPR propose de créer un nouveau statut d’enseignant·e-chercheur·se : les “chaires d’excellence junior” ou “tenure-tracks”. Dans les trois ou quatre années qui suivraient la thèse, les bénéficiaires de ce nouveau statut seraient embauchés pour une durée allant de 5 à 7 ans. De manière dérogatoire aux concours de MCF et de CR, les bénéficiaires seraient recruté·e·s de manière définitive dans le cas où leurs évaluations intermédiaires et finales s’avèreraient positives (selon, bien sûr, “des critères d’excellence internationaux”).

      Le rapport du GT2 préconise de réserver ces “chaires d’excellence juniors” à seulement 150 docteur·e·s par an. Ceux-ci bénéficieraient d’un “volume raisonnable d’enseignement” (c’est-à-dire de décharges) ainsi que de la possibilité d’encadrer des doctorant·e·s sans HDR (Habilitation à Diriger des Recherches). Le rapport recommande que leur rémunération soit “compétitive au plan international”.

      Pour l’ANCMSP, ces “chaires d’excellence juniors” constituent des postes sur-dotés attribués à une petite élite de docteur·e·s jugé·e·s excellent·e·s tandis que la vaste majorité des autres n’obtiendront que des contrats médiocres (vacations, ATER, post-docs) pour assurer les enseignements dont les premier·e·s auront été déchargé·e·s. Ce dispositif ne permettrait donc en aucun cas de favoriser l’attractivité de la recherche publique et renforcerait les inégalités entre les docteur·e·s.
      Sur l’augmentation des contrats doctoraux : des mots, des mots, puis rien

      Le rapport du GT2 sur la LPPR établit les constats suivants, que l’ANCMSP partage amplement :

      Le nombre de docteur·e·s diplômé·e·s chaque année augmente (11 000 en 2000, 13 500 en 2009, 15 000 en 2017) alors que le nombre de postes d’EC diminue (2600 MCF et CR recrutés en 2009, 1700 en 2016) ;

      L’âge moyen de recrutement comme EC est tardif (34 ans pour les MCF, 33 ans pour les CR en 2016 ) ;

      Le nombre de primo-inscrit·e·s en doctorat chaque année est en baisse (-12% de doctorant·e·s primo-inscrit·e·s entre 2010 et 2017) et ceci particulièrement en SHS (8709 doctorant·e·s primo-inscrit·e·s en 2010 contre 6844 en 2017) ;

      La durée du contrat doctoral (3 ans) est insuffisante ;

      Les doctorant·e·s en SHS restent largement sous-financé·e·s, puisque seulement 39% des doctorant·e·s primo-inscrit·e·s en SHS avaient un financement dédié pour la réalisation de leur thèse en 2017 (contre 70% toutes disciplines confondues) ;

      La rémunération prévue par le contrat doctoral est insuffisante : 1758 euros brut / mois sans mission d’enseignement (le SMIC étant fixé en 2018 à 1521 euros brut / mois).

      Très logiquement, le rapport du GT2 recommande de “généraliser [...] le fait que les doctorants en formation initiale aient un financement dédié pour réaliser leur thèse”, allonger la durée du contrat doctoral et revaloriser les rémunérations (1,5 fois le SMIC, soit 2281 euros brut / mensuel). Le rapport du GT2 propose également d’augmenter les thèses réalisées en CIFRE en portant leur nombre à 2000 toutes disciplines confondues (contre 1500 CIFRE en 2018).

      Bien moins logiquement, aucune proposition budgétaire n’est formulée pour satisfaire ces objectifs. L’absence de mesures chiffrées implique que la revalorisation et la généralisation promises des contrats doctoraux ne sont rien d’autre que des voeux pieux qui n’engagent personne, ce qui est pour le moins fâcheux dans une Loi dite de “Programmation Pluriannuelle” de la Recherche.

      Dans sa contribution aux groupes de travail sur la LPPR, la Confédération des Jeunes Chercheurs (CJC) a calculé que la généralisation des financements dédiés pour les seul·e·s doctorant·e·s en Lettres et SHS représente un effort financier de 726,2 millions d’euros sur les six prochaines années (4). Cet effort permettrait de financer les 3 875 contrats manquants pour les doctorant·e·s qui débutent chaque année une thèse en Lettres et SHS.

      Par conséquent, au vu des besoins, l’absence d’engagement chiffré dans les rapports amène l’ANCMSP à conclure que la LPPR ne prévoit en aucun cas de résorber la précarité des doctorant·es dans l’ESR. Les sommes annoncées par F. Vidal lors de ses voeux (26 millions d’euros) afin de réduire la précarité des “jeunes chercheurs” (qui sont en fait les MCF et CR nouvellement recruté·e·s, et non les doctorant·es ou docteur·es) apparaissent dérisoires, sinon insultantes.

      L’ANCSMP appelle à un véritable plan de financement pluriannuel afin que chaque doctorant·e en science politique, en Lettres et SHS et dans toutes les autres disciplines bénéficie d’un financement dédié pour réaliser sa thèse.
      Sur ce que ne disent pas les rapports : les vacations et la question de l’enseignement

      Nous partageons donc les constats énoncés par les rapports sur la situation de trop grande précarité des chercheur·se·s non-titulaires. Mais quand les rapports se posent les bonnes questions, leurs réponses sont en revanche peu intelligibles. L’ANCMSP s’inquiète de l’absence au sein des trois rapports de la question de l’enseignement, qui se trouve pourtant au coeur des dysfonctionnements de l’ESR.

      En effet le gouvernement prétend faire une loi sur la recherche universitaire sans jamais parler d’enseignement (à l’exception de la proposition tant critiquée de faciliter la modulation de services des EC titulaires). L’expansion désastreuse du recours aux Attachés Temporaires Vacataires (ATV) et aux Chargés d’Enseignement Vacataires (CEV) pour pallier les manques d’effectifs enseignants ne fait ainsi l’objet d’aucune ligne. Pourtant, les universités françaises ne fonctionneraient simplement pas sans les quelques 130 000 vacataires qui y enseignent dans des conditions inadmissibles (5).

      Puisque les rapports ne fournissent aucun chiffre sur les enseignant·e·s précaires, en grande majorité des doctorant·e·s et docteur·e·s payé·e·s en-dessous du SMIC pour effectuer un travail équivalent à celui de chercheur·se·s sous contrat, l’ANCMSP rappelle les points suivants :

      En France, les enseignant·e·s vacataires représentent plus de 130 000 personnes, sur lesquel·le·s repose une immense part des enseignements de premier cycle. Parmi ces enseignant·e·s, 17 000 effectuent au moins 96 heures équivalent TD, soit la moitié d’un service de MCF (6).

      Ces enseignant·e·s vacataires sont rémunérés à la tâche, non mensuellement mais une à deux fois par an en fin de semestre, à hauteur de 9,89 euros brut l’heure de travail effectif - soit 26 centimes en dessous du SMIC horaire depuis le 1er janvier 2020 (7). Ils ne bénéficient d’aucune protection sociale (chômage, maladie, congé parental), ni ne peuvent justifier de feuilles de paie régulières ou d’un statut de personnel de l’université.

      Ces “postes” invraisemblables sont en très large majorité occupés, rappelons-le, par des doctorant·e·s et des docteur·e·s non-financé·e·s pour leurs recherches, dont la part est bien supérieure en SHS qu’ailleurs (60% des doctorant·e·s).

      Dans ces conditions, alors que les effectifs d’étudiant·e·s augmentent chaque année, tandis que le nombre de postes titulaires mis au concours diminue, et que le recours aux travailleur.se.s précaires ne fait que s’accroître, l’ANCSMP s’interroge sur ce que signifie “l’attractivité de l’emploi scientifique” pour le gouvernement. Tolérer un recours aussi abusif à la vacation, c’est en effet faire peu de cas de l’attractivité des métiers de la recherche et de l’enseignement. C’est également mépriser ce que devrait signifier l’apprentissage universitaire, quand celui-ci repose en grande partie sur des enseignant·e·s employé·e·s dans des conditions indignes.

      Nous attendons d’une réforme budgétaire de l’ESR qu’elle redonne son sens initial au mot vacations : des contrats pour des interventions extérieures exceptionnelles ; et que celles-ci soient remplacées par des recrutements, a minima en CDD d’enseignement pour tou.te.s les vacataires ATV. Nous nous étonnons que, malgré l’expertise produite par l’ANCMSP et la Confédération des Jeunes Chercheurs depuis plusieurs années, et la connaissance détaillée de cette situation catastrophique des chercheur·se·s non-titulaires, ces dernier·e·s se trouvent systématiquement absent·e·s des allocations budgétaires et des revendications corporatistes de titulaires.
      Conclusion : Que vaut l’ESR ? 2 SMIC et des cacahuètes

      Les réformes proposées par la LPPR partent du constat - partagé par l’ANCMSP - du sous-financement de l’ESR. Mais les solutions évoquées dans les rapports sont grotesques et les rares propositions budgétaires plus qu’en-deçà de la situation. Il serait temps de réfléchir à l’endroit où doit aller l’argent.

      Si le statut des MCF et CR en début de carrière peut être considéré problématique, celui des enseignant·e·s vacataires n’est simplement plus tolérable. Comment Mme Vidal peut-elle se réjouir de faire (faussement) passer le salaire des MCF et CR en début de carrière au double du SMIC, alors que des milliers d’enseignant.es chercheur·se·s sont des précaires payé·e·s en dessous du SMIC ?

      Même cette revalorisation du salaire des MCF et CR nouvellement recruté·e·s à deux SMIC promise par F. Vidal lors de ses voeux est un leurre grossier (8). Personne ne peut se réjouir de ces annonces mensongères : divisée par le nombre total d’agent·e·s employé·e·s dans l’ESR, l’enveloppe promise de 92 millions d’euros distribués en primes ne représente en moyenne que 38€ brut / mois par personne (9)... Cerise sur le gâteau, les propres chiffres du gouvernement montrent que les enseignant·e·s-chercheur·e·s verront leurs retraites diminuer si le projet de réforme actuel est adopté (10).

      Au vu du montant ridicule des sommes annoncées par F. Vidal pour les "jeunes chercheurs", l’ANCSMP doute fortement que l’objectif promis par la Stratégie de Lisbonne de consacrer 3% du PIB à la recherche soit tenue par la LPPR. Seule une augmentation réelle du budget public consacré à l’ESR (3% du PIB, au rythme de 3 milliards d’euros supplémentaires par an sur les dix prochaines années, ainsi que le revendique l’intersyndicale de l’ESR) permettrait d’en finir avec la précarité des “jeunes” chercheur·se·s, redonner son “attractivité” à la recherche publique et recruter de manière pérenne les personnel·le·s enseignant·e·s chercheur·e·s et BIATSS qui manquent actuellement.

      L’enveloppe de 118 millions annoncée par le Ministère pour les “jeunes” chercheur·se·s et la “revalorisation” indemnitaire des carrières représente donc une goutte d’eau dans l’océan des besoins actuels. Par ailleurs, même à considérer le flou entretenu autour du chiffrage des différentes mesures, l’extrême modestie de cette somme doit être appréciée au regard des besoins financiers induits par les autres propositions des rapports, à savoir :

      passer de 680 millions à 1,2 milliards (fourchette basse), voire 2,7 milliards d’euros (fourchette haute) pour financer l’ANR

      créer 150 “tenure-tracks” annuelles pour les chercheur·se·s “excellent·e·s” (non chiffré)

      contractualiser l’ensemble des doctorant·e·s (726,2 millions d’euros sur les six prochaines années) et docteur·e·s (via le CDD jeune chercheur - non chiffré).

      Ces dernières mesures (contractualisation des doctorant·e·s et docteur·e·s), si elles sont appliquées, sont les mesures les plus urgentes pour en finir avec les conditions de travail inacceptables que vit la majorité des doctorant·e·s et docteur·e·s en LSHS (recherche non-financée, contrats précaires, vacations). Sans cet effort financier significatif, les doctorant.es et les docteur.es resteront les laissés pour compte de l’Université française.

      L’ANCMSP invite donc l’ensemble des titulaires et non-titulaires à se demander : que vaut l’ESR et dans quelles conditions acceptons-nous de travailler ? Faut-il, sous prétexte d’obtenir une revalorisation de quelques salaires des MCF et CR, accepter de faire l’impasse sur la situation des précaires de l’ESR, sur lesquel·le·s repose une part croissante de l’enseignement et de la recherche ? Pour l’ANCMSP, les calculs sont faits. Les questions de fusion des corps, de modulation de service ou de suppression du CNU, si elles doivent être posées, ne nous semblent pas constituer les premières des urgences. Sans, à court terme, l’abrogation du “statut” de vacataire (ATV), la contractualisation de tou·te·s les doctorant·e·s, et la création d’un statut de post-doc véritablement protecteur pour les docteur·e·s ; sans, à moyen terme, une création massive de postes titulaires, pour combler les 8 700 à 12 250 postes d’EC manquants pour l’ESR, les métiers et le service public de l’enseignement supérieur et la recherche continueront de se précariser (11).

      –-

      (1) Frédérique Vidal, Discours prononcé lors de la Cérémonie des vœux à la communauté de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, 21/01/20

      (2) Le Monde, “Le gouvernement annonce une revalorisation du salaire des jeunes chercheurs”, 22/01/20 ; Les Echos, “Le gouvernement annonce une forte revalorisation du salaire des jeunes chercheurs”, 22/01/20 ; Liberation, “Deux smic à l’embauche pour les jeunes chercheurs dès 2021”, 22/01/20

      (3) Voir sur ce dernier point : Julien Gossa, “LPPR : une loi de programmation de l’inconduite scientifique ?”, Blog EducPros, 18/01/20.

      (4) Contribution de la Confédération des Jeunes Chercheurs au GT2 LPPR, 31/05/19.

      (5) https://cjc.jeunes-chercheurs.org/positions/communique-2019-05-23.pdf

      (6) https://ancmsp.com/vacations-contrats-lru-et-postes-de-titulaires

      (7) https://ancmsp.com/les-vacataires-sous-le-smic-mobilisons-nous

      (8) Compte-tenu de leur ancienneté dans l’emploi public (contrat doctoral, contrats de post-doctorat etc.), le salaire d’entrée actuel des CR et des MCF se situe entre le 2e (1,6 SMIC) et le 3e échelon (1,8 SMIC) et non au 1er (1,4 SMIC). L’embauche directe au 4e échelon (2 SMIC) ne représente donc nullement un doublement du salaire des nouveaux CR et MCF. Une véritable revalorisation aurait consisté à revoir à la hausse les grilles salariales et à dégeler le point d’indice pour l’ensemble des postes. Sur ce point, voir également : Groupe Jean-Pierre Vernant, “Désenfumage”, 05/01/20.

      (9) Selon le Bilan Social du Ministère, l’ESR comptait en 2017-2018 un total de 199 686 agents toutes catégories confondues (vacataires non-inclus)

      (10) https://www.aefinfo.fr/depeche/620618

      (11) Voir nos estimations sur le nombre de postes manquants auxquels pallient les embauches d’enseignant·e·s vacataires ou en contrat LRU : https://ancmsp.com/vacations-contrats-lru-et-postes-de-titulaires. Ce sont environ 84 postes en science politique et 150 postes en sociologie que les vacataires et enseignant·e·s LRU remplacent dans des conditions de travail déplorables.

      https://ancmsp.com/lppr-2-smic-pour-les-titulaires-des-cacahuetes-pour

    • Liste des #dispositions_législatives relatives à l’ESR votées depuis mai 2017

      Loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants (ORE) n° 2018-166 du 8 mars 2018
      Dossier législatif : https://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl17-193.html
      Article 1
      Les universités peuvent sélectionner leurs étudiants. Par dérogation au principe général de libre accès aux documents administratifs, les critères de sélection des dossiers de candidature, y compris lorsque le traitement est automatique, ne sont pas communicables aux tiers.
      Article 9
      « Les établissements d’enseignement supérieur mettent en œuvre un enseignement modulaire capitalisable ».
      Article 12
      Création de la Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC). Le montant perçu par les universités est soumis à un plafond défini chaque année par la loi de finance.

      Loi relative à la protection du secret des affaires n° 2018-670 du 30 juillet 2018
      Dossier législatif : http://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl17-388.html
      L’article premier de cette loi donne une acception très large à la notion d’affaires et donc à la protection des produits et des informations des entreprises. Cet élargissement risque de leur donner de nouveaux moyens judiciaires pour mettre en œuvre des procédures dissuasives contre les lanceurs d’alertes et les chercheurs.

      Loi pour un État au service d’une société de confiance n° 2018-727 du 7 août 2018
      Dossier législatif : http://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl17-259.html
      Article 28 (n° 52 de la loi promulguée)
      Cet article autorise le Gouvernement à prendre par ordonnance des mesures expérimentales sur :
      -- de nouveaux modes d’organisation et de fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur et de recherche et de leur regroupement ;
      -- de nouveaux modes d’intégration, sous la forme d’un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel regroupant plusieurs établissements d’enseignement supérieur et de recherche qui peuvent conserver ou non leur personnalité morale pendant tout ou partie de l’expérimentation.
      L’expérimentation est menée pour une période maximale de dix ans. Elle fait l’objet d’une évaluation par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur. Dans un délai de trois ans à compter de la publication de l’ordonnance, le Gouvernement remet au Parlement un rapport présentant un premier bilan des expérimentations engagées dans ce cadre, recensant les différentes formes juridiques adoptées par les établissements et identifiant les voies adaptées afin de les pérenniser, le cas échéant.
      Ordonnance n° 2018-1131 du 12 décembre 2018
      https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037800979&categorieLien=id
      Elle comprend 22 articles.
      Article 6
      Cet article permet à l’établissement public expérimental de déroger à la règle de la majorité du conseil d’administration et l’autorise, de façon dérogatoire, à exercer des prestations de service, à prendre des participations, à créer des services d’activités industrielles et commerciales, à participer à des groupements et à créer des filiales.
      Article 7
      Cet article règle les relations entre l’établissement public expérimental et ses établissements-composantes. Il organise les transferts de compétences et la représentation de l’établissement public expérimental dans les conseils d’administration des établissements-composantes pour :
      -- « vérifier qu’ils respectent sa stratégie » ;
      -- « émettre un avis sur les candidatures recevables aux fonctions de dirigeant » ;
      -- « soumettre à l’avis ou à l’approbation d’une de ses instances collégiales tout ou partie des recrutements ».
      Article 9
      « Les statuts de l’établissement public expérimental définissent le titre, les modalités de désignation et les compétences de la personne qui exerce la fonction de chef d’établissement ».
      Les autres articles portent sur des procédures dérogatoires pour la composition du conseil d’administration, le comité technique ou les relations avec l’autorité de tutelle.
      Un projet de loi de ratification de cette ordonnance a été enregistré par l’Assemblée nationale le 30 janvier 2019, mais n’a pas encore été voté :
      http://www.assemblee-nationale.fr/15/projets/pl1627.asp

      Selon le Gouvernement, douze sites universitaires ont exprimé leur intérêt pour cette démarche expérimentale. Dix décrets ont déjà été pris pour permettre à des établissements de mettre en œuvre les dispositions de l’ordonnance :
      -- Université de Paris, décret n° 2019-209 du 20 mars 2019 :
      https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000038252458&categorieLien=id
      -- Institut polytechnique de Paris, décret n° 2019-549 du 31 mai 2019 :
      https://beta.legifrance.gouv.fr/loda/texte_lc/JORFTEXT000038535183/2020-02-11
      -- Université Côte d’Azur, décret n° 2019-785 du 25 juillet 2019 :
      https://beta.legifrance.gouv.fr/loda/texte_lc/JORFTEXT000038821787/2020-02-11
      -- Université Polytechnique Hauts-de-France, décret n° 2019-942 du 9 septembre 2019 :
      https://beta.legifrance.gouv.fr/loda/texte_lc/JORFTEXT000039070284/2020-02-11
      -- CY Cergy Paris Université, décret n° 2019-1095 du 28 octobre 2019 :
      https://beta.legifrance.gouv.fr/loda/texte_lc/JORFTEXT000039287925/2020-02-11
      -- Université Grenoble Alpes, décret n° 2019-1123 du 31 octobre 2019 :
      https://beta.legifrance.gouv.fr/loda/texte_lc/JORFTEXT000039306168/2020-02-11
      -- Université Paris-Saclay, décret n° 2019-1131 du 5 novembre 2019 :
      https://beta.legifrance.gouv.fr/loda/texte_lc/JORFTEXT000039323233/2020-02-11
      -- Université Paris sciences et lettres, décret n° 2019-1130 du 5 novembre 2019 :
      https://beta.legifrance.gouv.fr/loda/texte_lc/JORFTEXT000039323049/2020-02-11
      -- École nationale supérieure des mines de Paris (Mines ParisTech), décret n° 2019-1371 du 16 décembre 2019 :
      https://beta.legifrance.gouv.fr/loda/texte_lc/JORFTEXT000039630764/2020-02-11
      -- Université Gustave Eiffel, décret n° 2019-1567 du 30 décembre 2019 :
      https://beta.legifrance.gouv.fr/loda/texte_lc/JORFTEXT000039701273/2020-02-11

      Loi relative au Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE), n° 2019-486 du 22 mai 2019
      Dossier législatif : http://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl18-028.html
      Article 41 (n° 119 de la loi promulguée)
      http://www.senat.fr/seances/s201902/s20190205/s20190205001.html#R41
      Article 41 bis
      http://www.senat.fr/seances/s201902/s20190205/s20190205003.html#R41bis
      Les dispositions de ces deux articles sont destinées à renforcer celles de la loi dite « Allègre II ». Elles facilitent la création d’entreprises pour « valoriser des travaux de recherche ». Les chercheurs peuvent consacrer la moitié de leur temps de travail à leur entreprise.
      Ils peuvent aussi participer aux organes de direction des entreprises et en tirer rémunération. L’avis de la commission de déontologie sur ces participations devient facultatif. Ces articles fixent de nouvelles règles sur la copropriété des découvertes ou des brevets. Les chercheurs peuvent conserver une part dans leur capital de leur entreprise, après leur réintégration dans leur corps d’origine.
      Loi dite « Pour une école de la confiance » n° 2019-791 du 26 juillet 2019
      Dossier législatif : https://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl18-323.html
      Article 10 (nos 43 à 46 de la loi promulguée)
      Création des Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (INSPÉ) en remplacement des ÉSPÉ. Ces instituts sont dirigés par des directeurs nommés par les deux ministères de tutelle et le programme pédagogique de la formation obéit à un cadrage national définit par l’Éducation nationale. Est ainsi créée, au sein de l’université, une entité qui échappe à son autonomie.
      Article 16 (n° 52 de la loi promulguée)
      https://www.senat.fr/seances/s201905/s20190517/s20190517018.html#Niv3_art_Article_16
      Bel exemple de « cavalier législatif » : « les statuts d’un établissement public d’enseignement supérieur peuvent prévoir que le président ou le directeur de l’établissement peut présider la formation restreinte aux enseignants-chercheurs du conseil d’administration ou du conseil académique ou des organes en tenant lieu ».

      Loi de transformation de la fonction publique n° 2019-828 du 6 août 2019
      Dossier législatif : https://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl18-532.html
      Article 3 (n° 4 de la loi promulguée)
      Création d’un comité social d’administration du ministère chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’une formation spécialisée pour les enseignants-chercheurs et les assistants de l’enseignement supérieur.
      Article 8 (n° 17 de la loi promulguée) : le contrat de projet
      « Les administrations de l’État et les établissements publics de l’État autres que ceux à caractère industriel et commercial peuvent, pour mener à bien un projet ou une opération identifié, recruter un agent par un contrat à durée déterminée dont l’échéance est la réalisation du projet ou de l’opération. Le contrat est conclu pour une durée minimale d’un an et une durée maximale fixée par les parties dans la limite de six ans. Il peut être renouvelé pour mener à bien le projet ou l’opération, dans la limite d’une durée totale de six ans. Le contrat prend fin avec la réalisation de l’objet pour lequel il a été conclu, après un délai de prévenance fixé par décret en Conseil d’État ».
      Ce nouveau contrat est l’équivalent du CDI de chantier, pratiqué dans le privé. Il constitue une alternative au CDD de droit public. Il n’ouvrira pas le droit à bénéficier d’un CDI au terme d’une durée de six ans, conformément à la loi dite Sauvadet. Un bilan des possibilités de recrutement de contractuels dans la fonction publique est disponible dans le rapport du Sénat : https://www.senat.fr/rap/l18-570-1/l18-570-111.html
      Le décret qui fixe les conditions d’application de ces dispositions n’a pas encore été pris.
      Articles 9, 9 bis, 10 (nos 18, 19, 21 de la loi promulguée)
      L’article 18 de la loi élargit la possibilité de recruter des agents contractuels dans la fonction publique de l’État sur la majorité des emplois permanents.
      Le décret d’application de ces articles a été publié et ces dispositions sont applicables depuis le 1er janvier 2020.
      https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000039654288&categorieLien=id
      Article 15 ter (n° 33 de la loi promulguée)
      « Le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche statuant en matière disciplinaire est présidé par un conseiller d’État désigné par le vice-président du Conseil d’État ».
      Le Conseil constitutionnel n’a pas censuré cette disposition ce qui démontre la fragilité du principe de liberté académique.
      https://www.conseil-constitutionnel.fr/actualites/communique/decision-n-2019-790-dc-du-1er-aout-2019-communique-de-presse
      Article 16 (n° 34 de la loi promulguée)
      L’avis donné pour la participation des personnels de la recherche à la création d’entreprises et aux activités des entreprises existantes n’est plus donné par la Commission de déontologie de la fonction publique, mais par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.

      #liste #lois #loi

      Reçu par email, le 11.02.2020

    • À la conquête du « meilleur des mondes » – à propos de la Loi de programmation pluriannuelle sur la recherche (LPPR)

      Entre le « meilleur des mondes » parfaitement programmé d’Aldous Huxley, et un monde fait uniquement pour les « meilleurs », la frontière est ténue. Ainsi le monde de la recherche, acculé depuis les années 2000 par toutes sortes de réformes « darwiniennes », dont la très néolibérale LPPR constitue en quelque sorte la suite logique. Face la dystopie de la normalisation rampante jusque dans les laboratoires, il faut résister.

      Depuis quelques semaines, on peut lire dans les journaux et sur Internet, ou entendre à la radio, de multiples interventions et protestations contre la loi de programmation pluriannuelle sur la recherche. La ministre s’est même crue obligée déjà de lancer des contre-feux et d’apaiser les craintes à son avis excessives de la communauté des chercheurs et des enseignants-chercheurs.

      On tentera ici de sortir des arguments déjà échangés, maintes fois utilisés aussi à propos d’autres moments critiques dans les relations houleuses entre le monde universitaire et de la recherche et les gouvernements successifs. Les hasards du calendrier font parfois bien (ou mal, selon le point de vue) les choses. Au cours du mois de mars, va s’ouvrir le procès Fillon, dont il n’est pas besoin de rappeler l’origine.

      Ce qu’on a peut-être oublié, c’est que cet homme politique, maintenant retiré des affaires publiques pour les affaires privées, fut, en son temps, ministre de la recherche, confronté au mouvement « Sauvons la recherche » qui déjà protestait contre une autre loi de programmation en 2003-2004. Il lança un certain nombre des réformes dont la LPPR est en quelque sorte le point d’aboutissement. C’est à lui notamment qu’on doit tous ces acronymes (à déclinaison variable) qui rendent le discours sur la recherche et l’enseignement supérieur totalement opaque aux profanes : ANR, AERES (aujourd’hui HCERES), etc.

      Il s’agissait alors de tuer à petit feu ce qui était insupportable à la droite depuis sa tentative ratée de suppression du CNRS en 1986 : les grands organismes de recherche nés dans l’entre-deux-guerres ou à la Libération pour sortir (déjà) l’université de son marasme et de son incapacité à s’ouvrir aux nouvelles disciplines et aux nouveaux champs de recherche. Pour les libéraux, cette recherche d’État, destinée à refaire de la France après 1945 un pays d’invention et d’innovation puisque les entreprises en avaient été incapables, était un casus belli puisqu’elle démontrait l’échec du laissez-faire antérieur.

      Depuis les années 2000, les courants libéraux sont obsédés par l’idée que la France, avec son système universitaire à part, est une anomalie et qu’il faut la remettre dans le rang.

      En outre, ce milieu de la recherche était alors clairement orienté à gauche (voire communiste si l’on pense au premier directeur d’après guerre du CEA, Frédéric Joliot-Curie). La gauche socialiste avec Jean-Pierre Chevènement au début des années 1980 avait aggravé l’image de cet espace original en fonctionnarisant les chercheurs qui jusque-là, pour la plupart, n’avaient qu’un statut précaire et contractuel mais qui s’en sortaient néanmoins grâce aux recrutements, alors massifs, dans les universités en croissance ou dans une industrie française encore en forme.

      Au même moment, la loi Savary de 1984 réorganisait les corps universitaires et confortait les enseignants-chercheurs de rang B dans un statut, sinon enviable, du moins bien supérieur à celui de leurs homologues des pays étrangers, au point que la France a attiré depuis cette époque nombre de chercheurs ou d’enseignants-chercheurs de valeur que la précarité et les crises dans leur propre pays (ainsi l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne) avaient empêché d’avoir des carrières normales.

      Il fallait rappeler tous ces épisodes pour éclairer la crise actuelle et les réactions massives provoquées par les nouveaux projets. Depuis les années 2000, les courants libéraux sont obsédés par l’idée que la France, avec son système universitaire et de recherche à part, est une anomalie et qu’il faut la remettre dans le rang en détricotant cinquante années d’une politique où l’État a joué un rôle central pour compenser le manque d’allant de l’industrie et des fondations privées à jouer leur rôle, comme c’est le cas aux États-Unis, en Allemagne ou au Royaume Uni.

      Nos milliardaires se portent bien, nous sommes même conviés à nous en réjouir puisque les journaux nous en parlent presque tous les jours, mais ils préfèrent investir leurs profits florissants dans des collections d’art – contemporain ou non, fonder des musées, donner à quelques bonnes œuvres (Notre-Dame leur dit merci !). Mais la recherche et l’université sont pour eux des terres inconnues, sauf s’il y a retour immédiat sur investissement grâce au crédit impôt recherche, cette niche fiscale intouchable dont l’efficacité n’a toujours pas fait ses preuves comme l’indique le pourcentage insuffisant de dépenses de recherche rapporté au PIB dont la part publique n’est pas l’unique responsable.

      Il est loin le temps ou marquises, banquiers et industriels léguaient des millions de francs-or aux universités qui les honoraient en écrivant leurs noms en lettres d’or dans les halls de marbre de leurs palais récemment inaugurés par la Troisième République.

      Il serait pourtant fallacieux, comme on le fait en ce moment, de se limiter à dénoncer une certaine philosophie politique néolibérale répandue à droite et au centre de l’éventail politique et dont on a trouvé même des adeptes à gauche comme l’indique l’incapacité du quinquennat Hollande à rompre avec les « réformes » de l’ère Chirac-Sarkozy. C’est qu’il faut aussi pointer certains groupes académiques qui adhèrent à cette philosophie et l’actuel président du CNRS, Antoine Petit, a dit tout haut ce que se disent entre eux les néo-mandarins adeptes du discours social-darwinien sur l’excellence et l’éjection des « médiocres » du monde compétitif de la recherche internationale.

      Leur point de référence est clair : dans les sciences de la nature aux lourds investissements, il faut de plus en plus d’argent, les budgets publics ne suffisent pas, il faut multiplier les ressources et les partenariats, avec des parrains multiples ou des accords internationaux. C’est Claude Allègre qui avait lancé le mouvement, incarnation par sa politique et son parcours de cette vision néo-mandarinale.

      Les scientifiques les plus puissants ont besoin de collaborateurs dévoués, tenus en main par la précarité, interchangeables et si possibles toujours jeunes, donc précaires, parce que disponibles pour la compétition. Le chercheur ou l’enseignant chercheur fonctionnaire ou titulaire d’un contrat long n’est pas assez souple et dépendant, il peut refuser un projet, il peut avoir ses propres idées ou ne pas accepter qu’on signe à sa place l’article ou le brevet qui apportera la gloire à celui qui signe en premier parce qu’il est le financeur ou le patron du laboratoire et de l’institut.

      Il est frappant de voir combien les protestations actuelles émanent surtout du secteur des sciences humaines et sociales, pourtant très loin de ces enjeux massifs et où les financements n’ont rien à voir en termes d’échelle. Il faut l’avouer, des organismes comme l’ANR ou les programmes européens ont permis à ces disciplines d’accéder à des ressources très supérieures à celles que pouvaient donner les fonds de recherche des universités ou des laboratoires type CNRS.

      Mais la contrepartie a été l’introduction d’une extrême inégalité entre les équipes, les grandes écoles et les universités plus ou moins dotées et surtout entre les thématiques pratiquées. Même s’il existe des « programmes blancs » (non thématiques), le but de l’ANR ou des autres grands financeurs externes est d’avantager des sujets qui peuvent avoir une résonance « sociétale », comme on dit, en matière d’environnement (un peu d’écologie fait toujours bien) ou de santé publique, et d’éventuelles retombées économiques.

      On voit même des chercheurs ou des universitaires qui bricolent leurs sujets pour essayer de rentrer dans ces « axes » porteurs avec quelques artifices rhétoriques ou l’usage de mots-clés qui doivent attirer les suffrages des experts. Tout cela est un peu dérisoire, traduit des jeux de pouvoir entre centres et périphéries, entre les décideurs et la foule des universitaires et chercheurs ou chercheuses ordinaires qui tentent de jouer ce jeu dont ils et elles savent qu’il est en partie pipé.

      C’est toute cette désillusion qui s’exprime en ce moment face à une aggravation supplémentaire de ces nouveaux usages annoncés de l’argent public pour les financements des laboratoires et des équipes ou les contrats d’embauche précaires. Et qui vont donc encore augmenter la population des précaires, retarder les carrières, pousser au départ vers d’autres pays moins frileux.

      Mais il y a plus grave que ces antagonismes entre générations, entre catégories hiérarchiques, entre les laboratoires et universités de premier rang et les autres, parce que les gouvernements successifs ont été incapables de corriger toutes les dérives nées des empilements de réformes aux effets contradictoires. Après la multiplication des universités et des centres de recherche à partir de la fin des années 1980, pour faire face à la deuxième massification, a été développée une politique inverse de recentralisation autour des PRES (pôles de recherche et d’enseignement supérieur), puis des ComUE (communauté d’universités et d’établissements) et de la floraison des « ex » (Idex, Labex, équipex) pour, affirmait-on, recadrer ce monde protéiforme et lui redonner sa compétitivité internationale, mesurée à l’aune des récompenses qui font référence (Nobel, médailles Fields, prix académiques, classements universitaires, projets internationaux pilotés).

      La recherche et l’enseignement sous contrainte de temps et de financements produisent de la recherche hâtive, de l’enseignement au rabais et des comportements opportunistes

      Les fusions d’universités lancées en relation avec la loi Pécresse de 2007 ont commencé à se mettre en place avec les conséquences connues : faire renaître des établissements ingérables où la lutte des disciplines dominantes et dominées occupe l’ordinaire des conseils et des arbitrages et mettre en difficulté financière nombre d’établissement contraints de geler les postes et de recourir aux précaires puisque les budgets ne suivent pas l’augmentation des effectifs.

      Là encore les disciplines littéraires et de sciences humaines se sont retrouvées à la peine face aux dominants (médecins, juristes, scientifiques durs dans tous les sens du terme), à la fois parce que l’autonomie financière a joué au profit de ces derniers pour des raisons prévisibles (leurs besoins sont plus grands, seuls ils peuvent attirer des contrats et en retirer les plus gros bénéfices). Or les taux d’encadrement sont sans rapport aussi bien dans les établissements universitaires que dans les équipes de recherche.

      À partir du moment où la compétition pour les ressources et les fléchages de poste se déroule non entre secteurs homogènes mais entres groupes de disciplines inégalement dotées dès le départ, on sait d’avance que les arbitrages et les rapports de force vont toujours jouer au détriment des mêmes et accroître les inégalités et les tensions entre « pairs » théoriques – qu’il s’agisse d’allocations de thèse, de fléchage des postes, de l’accueil des chercheurs invités, des semestres sabbatiques, des budgets des composantes, etc.

      C’est pourquoi le combat en cours ne se réduit pas à une défense d’un statut et de l’autonomie intellectuelle et sociale qu’il permet. Il vise aussi à défendre la qualité de l’enseignement et de la recherche et à rompre avec la rhétorique fallacieuse de l’excellence auto-proclamée par les puissants du monde académique. La recherche et l’enseignement sous contrainte de temps et de financements orientés par les urgences du moment produisent de la recherche hâtive, de l’enseignement au rabais et des comportements opportunistes (budgets gonflés, course aux contrats, science normalisée, délits d’initiés ou plagiats, exploitation des « petites mains »).

      Maints scandales récents le montrent. Ce qui est peut-être bon pour faire de fausses promesses et se faire élire sur des malentendus n’est pas la bonne méthode pour trouver les bonnes questions et les bonnes réponses aux problèmes à long terme de nos sociétés que seuls la recherche et l’enseignement supérieur pourront résoudre parce qu’ils construisent du nouveau et travaillent pour et sur l’avenir. Apparemment, une telle liberté est insupportable aux soi-disant libéraux.

      Ce déclin annoncé au détriment de toujours les mêmes secteurs n’émeut guère, on s’en doute, les dominants des nouvelles règles et les politiques qui les appuient. Il y a bien longtemps que les sciences humaines et sociales n’intéressent plus ces groupes d’autant qu’elles n’annoncent que les catastrophes et les problèmes non résolus que ces politiques et ces règles portent en elles.

      Même les économistes ont perdu un peu de leur aura d’autrefois à mesure que leurs nouvelles figures les plus médiatiques ont adopté un discours très critique face aux politiques officielles théoriquement fondées sur la « science » économique orthodoxe. L’imprévisibilité d’un monde multipolaire et interconnecté rend les modèles standards d’autrefois bien fragiles quand le moindre virus mal détecté en Asie peut mettre à mal les prévisions de croissance des grands organismes internationaux théoriquement les mieux « informés ».

      Dans Le Meilleur des mondes, Aldous Huxley annonçait une société parfaitement programmée grâce à la biologie et au clonage. Ce cauchemar de normalisation dès la naissance ne s’est pas encore réalisé même si la biologie s’est beaucoup rapprochée de la programmation du vivant. En revanche, la dystopie de la normalisation des comportements grâce aux réseaux sociaux et à « l’intelligence artificielle » ou aux big data est allée beaucoup plus loin que ce que prévoyait le romancier britannique, comme nous l’indiquent tous les jours le règne des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et la mise au service du pouvoir chinois de la reconnaissance faciale pour classer les citoyens méritants ou déviants.

      Il est un point plus fort encore de convergence entre ce « meilleur des mondes » et notre monde fait uniquement pour les « meilleurs », en recherche comme ailleurs, c’est la peur panique de l’esprit critique et donc d’une recherche qui ne soit pas sous contrôle comme elle tend à l’être un peu partout, sauf dans quelques niches comme la France, et en son sein dans les sciences encore humaines et toujours plus sociales.

      https://aoc.media/opinion/2020/02/16/a-la-conquete-du-meilleur-des-mondes-a-propos-de-la-loi-de-programmation-plur

    • LPPR – Derrière les injonctions à publier, une mise en danger de l’#édition_scientifique

      Les rapports préparatoires à la LPPR annoncent d’importantes menaces sur les #publications_scientifiques et la #diffusion_de_la_recherche.

      L’édition scientifique est la grande absente des rapports préparatoires à la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR). Cette absence peut étonner alors même que les trois rapports s’appuient sur une vision de la recherche accordant une place centrale aux logiques d’#évaluation faisant la part belle à la #bibliométrie. L’impensé dissimule une contradiction de taille : l’#injonction_à_publier plus s’accompagne d’une #mise_en_danger de l’édition scientifique.

      L’hégémonie du #financement_par_projet et ses conséquences

      Ce sont en premier lieu les logiques de #financement défendues par la LPPR qui mettent en danger l’édition scientifique. L’hégémonie du financement par projet entre en contradiction avec les exigences de l’édition scientifique tant pour l’expertise et l’accompagnement scientifique que pour la fabrication des ouvrages et revues. La généralisation des #contrats_de_chantier, déjà dénoncée dans la tribune des revues en grève (Le Monde, 29/01/2020), fragiliserait les emplois dédiés à l’édition dans un domaine où le travail s’inscrit dans la durée.

      La LPPR parait ignorer qu’il faut plusieurs années de publications effectives pour qu’une revue ou une nouvelle collection soit reconnue, identifiée par les pairs, mais également pour que les équipes de chercheurs (comités scientifiques, éditoriaux, auteurs) et celles dédiées à la fabrication (secrétaires d’édition, maquettistes…) parviennent à optimiser leurs relations de travail dans un environnement en tension permanente.

      La #temporalité de l’appel à projets n’est pas celle de la #publication. L’intégration de budgets de médiation dans les projets ANR ne semble pas conçue pour financer la publication scientifique : la durée de ces projets ne permet pas, dans un même temps, de mener les recherches et d’en finaliser les publications. De même, les soutiens temporaires annoncés par le plan #science_ouverte ne sont pas en mesure de garantir la pérennité des projets éditoriaux qui choisiraient le modèle de la publication en ligne en #accès_libre.

      La réduction des #financements_pérennes fragilisera un peu plus l’#économie_de_l’édition_scientifique qui n’est pas viable sans soutien public. Alors que l’effort des établissements pour soutenir l’édition scientifique n’est jamais reconnu ou valorisé dans les rapports préalables à la LPPR, que deviendra ce secteur quand l’assèchement des crédits récurrents des laboratoires ne leur permettra plus d’accorder des subventions à la publication ?

      Quant à la concentration prévisible des crédits sur les quelques universités qui bénéficieront du label « unités intensives de recherche », elle ne peut que susciter l’appauvrissement parallèle de l’ensemble des autres établissements. Risque alors de disparaître du paysage de la science tout un écosystème de presses universitaires et de #revues, affaiblissant du même coup le #pluralisme de la recherche comme sa visibilité. Il est douteux d’imaginer que le crowdfunding, comme l’envisage sans rire la nationale science ouverte ((NDLR. Les auteurs désignent ici Open edition centre, USR 2004, qui détient désormais le quasi monopole de la publication électronique en sciences humaines et sociales, alors qu’en France, l’édition numérique a commencé dans un paysage ouvert. Sur ce point cf. Marie-Luce Rauzy, « Un parcours éditorial au service des sciences humaines », Tracés. Revue de Sciences humaines [En ligne], #18 | 2018, mis en ligne le 20 mai 2019, consulté le 14 février 2020. URL : http://journals.openedition.org/traces/8947 ; DOI : https://doi.org/10.4000/traces.8947. Le modèle contributif auquel font allusion l’auteur et l’autrice du texte est le Freemium.)) puisse sérieusement constituer une alternative viable aux #financements_publics.

      Les #SHS particulièrement menacées

      Le rétrécissement des crédits menace tout particulièrement les SHS et plus généralement la #recherche_fondamentale. Le modèle de l’essai y est encore déterminant, le critère de publications d’ouvrages personnels restant souvent décisif dans l’appréciation et l’évaluation des carrières scientifiques. Assigner les SHS à des programmes prioritaires autour de « #grands_défis_sociétaux » fait craindre que le modèle de la #thèse_en_180_secondes l’emporte sur celui de l’ouvrage prenant le temps de dérouler son argumentaire et que le secteur de l’édition universitaire ne puisse y trouver son compte et son équilibre.

      Quelle #science_ouverte ?

      La promotion de la science ouverte et de l’édition scientifique #open_source constitue un enjeu fondamental dans lequel se sont engagées les #presses_universitaires qui proposent déjà des modes de publication diversifiés. Encore faut-il ne pas s’imaginer que la science ouverte puisse exister, elle aussi, sans financements pérennes et sans personnel qualifié qui puisse s’engager au-delà d’un contrat de chantier. Il importe tout autant que la #valorisation de la science ouverte ne se fasse pas au détriment des stratégies d’acquisition des bibliothèques universitaires, ni dans le déni des logiques de publications scientifiquement et collégialement validées.

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      La logique d’évaluation de la #performance_scientifique qui fonde la LPPR repose sur une absence complète de réflexion sur le #financement des publications supposées appuyer la mesure de cette performance et sur une méconnaissance évidente des conditions effectives de ce travail, supposé immédiat et bénévole. Les 3 rapports de la LPPR projettent en creux l’image d’une publication scientifique fragilisée, précarisée. En ignorant un des acteurs majeurs de la diffusion des savoirs et de la valorisation de la recherche dans la communauté scientifique comme auprès de la société civile, et contrairement aux objectifs affichés, la LPPR offre à la recherche française l’assurance de décrocher du classement international en matière de publications.

      À Saint-Denis,
      le 5 février 2020

      Damien de Blic,
      co-directeur de la collection Libre cours des Presses Universitaires de Vincennes

      Cécile Sorin,
      administratrice provisoire des Presses Universitaires de Vincennes

      https://academia.hypotheses.org/14565
      Publication originale : https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/793/files/2020/02/LPPR-et-e%CC%81dition.pdf

    • CNESER 19 et 20/11/2019 - Motion BUDGET présentée par le SNESUP-FSU, le SNCS-FSU et le SNASUB-FSU

      Chaque année, la situation des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) se dégrade de part d’une #austérité budgétaire prolongée et d’une hausse continue de la démographique étudiante. Le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2020 en est une nouvelle illustration. Le sous-financement structurel de l’ESR public est une réalité que le CNESER reconnait et qui est ressenti tous les jours par les collègues dans les établissements.

      Au point où en sont les débats parlementaires, le CNESER considère que le budget de l’ESR pour 2020 est loin de répondre aux besoins réels des établissements et des personnels.

      · La note d’information de la DEPP sur la dépense intérieure d’éducation publiée le 25 octobre 2019 confirme aussi ce constat :

      le coût par étudiant suit une tendance à la baisse depuis 2010 (- 0,8 % en moyenne annuelle). Il est estimé à 11 470€ en 2018, son plus bas niveau depuis 2008. Plus particulièrement, à l’université, le coût moyen annuel par étudiant est de 10 120€ contre 14 180€ pour un étudiant de STS et 15 890€ pour un élève de CPGE ! Un.e étudiant.e sur deux est obligé.e de travailler pour payer ses études. Ce n’est pas acceptable, les universités sont des lieux où l’on doit tout faire pour faciliter la vie des étudiants, et plus particulièrement ceux en situation de précarité, de plus en plus nombreux et souvent invisibles.

      · La réforme des études de santé n’est pas encore totalement financée : La Ministre a précisé lors son audition devant le Sénat que 10 M€ supplémentaires seront peut-être nécessaires « en fonction des besoins ».

      · les mesures indemnitaires PPCR ne sont pas budgétées à la hauteur des annonces initiales (+38M€ pour 200000 agents alors que les EPST à eux seuls requerraient +28M€ …) et les congés et primes sur la reconnaissance de l’investissement pédagogique.

      · le GVT est estimé à 75 M€ environ. S’il n’est pas financé, comme l’a indiqué la Ministre dans sa lettre-circulaire du 8 octobre 2019 aux présidents d’universités, cela représenterait potentiellement un gigantesque gel d’emplois de 1251 postes pour les universités.

      · Toutes les enquêtes montrent que les personnels sont au bord de l’épuisement face à la surcharge de travail notamment due au manque de moyens ; ils et elles portent les universités à bout de bras et l’effondrement est proche.

      Le compte n’y est clairement pas ! Le CNESER exige des moyens à la hauteur des objectifs fixés. Pour la recherche, avec 2,21% du PIB en 2017, la France est en deçà de l’objectif de 3% fixé par l’UE dans le cadre de la stratégie Europe 2020 et aussi de son propre objectif dans le cadre de la stratégie nationale de la recherche (SNR).

      Quant à la répartition de ce manque de moyens, le CNESER exige un modèle d’attribution des dotations d’établissement permettant de réduire les inégalités, basé sur des critères nationaux clairs et publiquement débattus. La répartition doit permettre une convergence des moyens afin que les taux d’encadrements et l’investissement par étudiant soit comparable d’un établissement à l’autre en fonction des spécificités disciplinaires et non pas en fonction de l’historique de dotation. Le CNESER est légitime pour participer à la construction d’un modèle de répartition et demande la création d’une commission spécialisée à cet effet.

      Abonder les postes, compenser totalement le GVT, prendre en compte l’augmentation de la population étudiante, améliorer les conditions de travail doit être la priorité du gouvernement pour un accueil digne des étudiant.e.s et pour leur réussite. Pour le programme 172 qui finance la recherche et plus particulièrement les organismes de recherche, le PLF 2020 prévoit unbudget de 6,94 milliards d’euros (G€), exactement comme la loi de finance initiale 2019, pas un euro d’augmentation ! Cette stagnation du budget de la recherche représente en fait une baisse de plus de 1 % en tenant compte de l’inflation, et de plus de 2 % par rapport au PIB en euros courants. Les financements affichés supplémentaires de 79,4 M€ sont les suivants :

      · 21 M€ pour le plan Intelligence artificielle

      · 1,4 M€ pour le dispositif Conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre)

      · 28 M€ pour les rémunérations des personnels des organismes au titre de PPCR

      · 2,5 M€ pour accompagner la fusion INRA-IRSTEA

      · 4,5 M€ pour les très grandes infrastructures de recherche

      · 12 M€ pour permettre au CNRS de recruter 250 chercheurs, 310 ingénieurs et techniciens ainsi que des doctorants.

      Pour permettre ces financements supplémentaires à budget constant, les crédits de paiement de l’Agence nationale de larecherche (ANR) seront amputés de plus de 120 M€, annihilant une bonne part de l’augmentation de ces dernières années. Le taux de succès de l’ANR va donc toujours rester critique. Ce budget en stagnation jette une lumière crue sur les intentions du gouvernement, qui a par ailleurs déployé de grands efforts de communication sur la préparation d’une loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Il est unanimement reconnu, y compris par les trois groupes de travail qui ont élaboré les rapports de préparation de la LPPR, que les besoins de financement de la recherche publique sont considérables et urgents.

      Le CNESER dénoncent l’hypocrisie du gouvernement et demandent, dès 2020, une augmentation d’un milliard d’euros, effort qui devra être fortement amplifié dans les premières années de la LPPR pour atteindre rapidement les 1 % du PIB pour la recherche publique pour palier au décrochement constaté dans le secteur de la recherche et permettre à la France de raccrocher le groupe des pays européens qui font la course en tête.

      https://www.snesup.fr/article/cneser-19-et-20112019-motion-budget-presentee-par-le-snesup-fsu-le-sncs-fsu-e

      #budget

    • La recherche publique en France en 2019 : Diagnostic et propositions du Comité national

      Extrait des propositions du Comité National (p. 20) :
      Pour le seul CNRS, et s’il l’on veut seulement revenir aux effectifs de personnels scientifiques permanents de 2005, campagnes de recrutement de 400 chercheur·se·s et 700 ingénieur·e·s et technicien·ne·s par an pendant au moins trois ans.

      Pour les universités publiques, si l’on veut augmenter les effectifs d’enseignants-chercheurs dans la même proportion que les effectifs étudiants sur la même période (+ 16%), il faudra environ 3000 recrutements supplémentaires par an pendant (au moins) trois ans, auxquels il convient d’ajouter, en proportion, le recrutement de 2000 personnels BIATSS supplémentaires par an.

      https://www.c3n-cn.fr/sites/www.c3n-cn.fr/files/u88/Propositions_Comite-national_Juillet-2019.pdf

    • Macron perd ses facultés

      Les corps étudiant et enseignant ainsi que tous les autres personnels de l’enseignement supérieur font front commun contre la casse de la recherche publique par le gouvernement.

      L’université a ses précaires que Macron ignore. Mardi 11 février, des collectifs de précaires de l’enseignement supérieur ont fait couler du faux sang sur les pavés parisiens, place de l’Hôtel de Ville. Au sol, une affiche : « La précarité tue. » De Rouen à Montpellier en passant par Nanterre, de nombreuses facs ont multiplié les actions symboliques toute la journée pour faire entendre leur colère face au mépris du gouvernement. « Nous refusons d’être invisibles et de disparaître en silence », clame Mathilde*, doctorante sans poste présente au rassemblement parisien. Depuis des années, les personnels des universités et de la recherche alertent sur leurs conditions de travail. La loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), dont le contenu doit être dévoilé au printemps, est la réforme de trop.

      Pénalisé·es par le nouveau système des retraites, qui ne calcule plus leur pension sur les six derniers mois de leur carrière mais sur son ensemble, les universitaires se mobilisent depuis décembre. Dans leurs rangs, on dénonce aussi la réforme de l’assurance—chômage, Parcoursup, l’augmentation des frais d’inscription et la LPPR. « Malgré les déclarations d’intention, cet ensemble de réformes n’offre aucune solution à la précarité généralisée mais, bien au contraire, l’aggrave », peut-on lire dans la motion adoptée par la première coordination nationale des « Facs et labos en lutte », qui avait lieu à Saint-Denis, les 1er et 2 février. Le mouvement se consolide à coups de centaines de motions signées par des universités, des laboratoires et des revues scientifiques. « La mobilisation actuelle est à la hauteur de celle de 2009. La vague ne cesse de grossir et les prochains mois seront explosifs », affirme Pascale Dubus, maîtresse de conférences à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne.

      Les universités souffrent des réformes néolibérales depuis plus de dix ans. En 2007, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités, dite LRU, a octroyé aux facs une autonomie budgétaire aux effets pervers. « Le budget des facs, c’est 85 % de masse salariale. L’enveloppe prévue par le dispositif n’a pas pris en compte l’augmentation de la rémunération des fonctionnaires selon leur ancienneté ou leur grade. Par conséquent, le nombre de postes à pourvoir diminue et on emploie des vacataires », détaille Christophe Voilliot, cosecrétaire général du Snesup-FSU, syndicat national de l’enseignement supérieur. Avec un nombre d’élèves en constante augmentation, l’effet de ciseau se fait ressentir dans les amphis. « On est obligé de mutualiser et on se retrouve à donner un cours magistral au lieu de deux. Les salles sont surchargées et les précaires dispensent la majorité des cours », déplore Pascale Dubus. En licence, 70 % des cours sont délivrés par des précaires de l’enseignement supérieur.

      Ces précaires sont des vacataires, jeunes doctorant·es ou docteur·es sans poste qui cumulent recherche et enseignement pour un maigre salaire. « On est payé à l’heure de cours donnée, environ 9 euros. Mais, en réalité, une heure de cours demande trois heures de préparation, en plus de l’administratif », explique Clément, doctorant en histoire à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée. Surveillance de partiels, secrétariat, rendez-vous pédagogiques, autant de tâches non comprises dans leur rémunération, qui arrive souvent tardivement. « J’ai été payée six mois après mon contrat d’Ater [attachée temporaire d’enseignement et de recherche] », confie Solène, doctorante en histoire. Véronique, comme d’autres, a abandonné sa thèse après avoir enchaîné les jobs pour la financer : « J’ai tout fait : ménage, caissière, accueil dans un musée… Mais j’ai surtout été dégoûtée du milieu universitaire, où règnent la compétition et la cooptation », lâche cette professeure en collège.

      Doctorat en poche, les jeunes chercheurs et chercheuses se heurtent au gel des postes permanents et doivent enchaîner les contrats courts. Les plus chanceux et chanceuses peuvent espérer obtenir leur titularisation vers l’âge de 34 ans, en moyenne. Alors qu’aucun texte officiel n’a encore été publié, des mesures de la future LPPR circulent et font déjà craindre un allongement de cette période de précarité. Parmi les nouveautés, des « CDI de mission » alignés sur la durée d’un projet de recherche. Une autre mesure prévoirait la création de « chaires juniors » en tenure track, c’est-à-dire des contrats à durée déterminée avec possibilité de titularisation si le chercheur ou la chercheuse a fait ses preuves. « Tout cela va accroître la logique de compétition entre nous, au lieu de favoriser une émulation scientifique. On va devoir produire plus, publier plus et plus vite », déplore Gilles Martinet, docteur en géographie.

      Encore faut-il pouvoir le faire. Plus d’une centaine de revues scientifiques sont en grève depuis décembre pour dénoncer la grande fragilité de leur économie. Un rapport du ministère de la Culture, paru le 24 janvier, affirme que la plupart des fonctions essentielles à la rédaction de ces revues, rédaction comprise, ne sont pas rémunérées. Le passage au numérique a augmenté les dépenses de ces publications, déjà victimes de la baisse des abonnements papier et du caractère variable de leurs subventions. « Les revues sont un service public peu connu pour lequel il faut se battre. Il garantit la diffusion d’une grande variété de travaux », clame Claire Sécail, bénévole de la revue d’histoire Le Temps des médias. Aux côtés des « Facs et labos en lutte », les « Revues en lutte » défilent à chaque manifestation contre la future LPPR et ses injonctions néolibérales.

      « En creux de cette future loi se dessine une clientélisation accrue de la recherche », dénonce Gilles Martinet. Trois rapports préparatoires à la LPPR ont été rendus publics et préconisent, entre autres, de renforcer le rôle et les moyens de l’Agence nationale de la recherche (ANR). Cet organisme fait le tri entre les projets de recherche et décide de l’attribution des financements. « Depuis trop longtemps, la recherche fondamentale est négligée au profit d’une logique de la performance », déplore Jamil Jean-Marc Dakhlia, président de l’université Paris-III Sorbonne-Nouvelle, dans une lettre adressée aux personnels et aux étudiant·es. En plus de cela, les rapporteurs et rapporteuses préconisent d’adosser les dotations des laboratoires à l’évaluation de leurs résultats. En clair, la LPPR entérine une logique « darwinienne » de la recherche, d’après le terme employé par Antoine Petit, président-directeur général du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

      L’évaluation à outrance de la recherche pose une autre question, celle de son indépendance. « Dans le système actuel, Emmanuel Macron et la ministre Frédérique Vidal comptent sur le Haut Conseil de -l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur [HCERES] pour décider de qui est bon et qui est mauvais », rappelait le journaliste Sylvestre Huet au micro de France Culture. Seulement voilà, le président de cette instance a démissionné et laissé son poste vacant. Plus de 5 000 chercheurs et chercheuses du collectif RogueESR en ont profité pour envoyer une candidature collective, afin de « se réapproprier le contrôle sur les valeurs et le sens de leurs métiers », explique une tribune publiée dans Le Monde du 21 janvier. Alors que la recherche valorise l’évaluation des pairs par les pairs, le candidat pressenti pour décrocher la présidence du HCERES n’est autre que Thierry Coulhon, actuel conseiller scientifique à l’Élysée.

      « On n’a aucune confiance en ce gouvernement et en ce qu’il prévoit pour la recherche », assène Pascale Dubus. Le projet affiché par la future LPPR est pourtant vendeur. Il s’agirait d’un réinvestissement « à la hauteur » pour l’enseignement supérieur et la recherche, en y consacrant 3 % du PIB. « Si c’est vraiment une loi budgétaire, elle doit s’inscrire dans le processus budgétaire annuel qui commence actuellement. Le manque de clarté sur le calendrier est irritant », commente Christophe Voilliot. Le Snesup-FSU a réclamé, le 7 février, la publication par le gouvernement d’un avant-projet de loi pour y voir plus clair.

      Dans une tribune publiée dans Le Monde, le 10 février, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, affirmait à ses « collègues scientifiques » (elle est biochimiste de métier) que leur message avait été « entendu » sur la nécessité d’un investissement massif, sans en détailler les conditions. « La situation nécessite un choix politique fort et non des mesurettes destinées à constituer des rustines qui accroîtront la précarité », argue Anne Roger, cosecrétaire générale du Snesup-FSU. Le syndicat réclame notamment un plan d’emploi scientifique d’envergure de 6 000 personnes par an, sur dix ans, aussi bien pour des postes de chercheurs et de chercheuses que des personnels ingénieurs, administratifs, techniques, sociaux et de santé et des bibliothèques, dits Biatss.

      En attendant, la perspective est celle d’une grève illimitée. Les « Facs et labos en lutte » appellent à « arrêter la recherche » le 5 mars. « En 2009, on a vu les conséquences que pouvait avoir la grève sur les étudiant·es. On ne veut pas les pénaliser, alors il faut s’organiser et les appeler à nous rejoindre », commente Pascale Dubus. Jeudi 13 février, une « déambulation festive » des élèves et des universitaires devait se rendre au Crous de Paris. Pendant deux heures, une nasse policière au Centre Pierre-Mendès-France de Paris-I a empêché les étudiant·es de manifester. Ils et elles ont déjà prévu de gonfler les cortèges des prochaines manifestations intersyndicales.

      Les prénoms ont été modifiés à la demande des personnes.

      https://www.politis.fr/articles/2020/02/macron-perd-ses-facultes-41374

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      Et cette magnifique phrase introductive:

      L’université a ses précaires que Macron ignore.

    • Crise dans la recherche : « Je passe 80% de mon temps à m’occuper de la partie administrative de mon travail »

      Isabelle This Saint-Jean, professeur à l’université Sorbonne Paris Nord et secrétaire national du PS en charge des études, et Raphaël Rodriguez, directeur de recherche au CNRS et chef d’équipe à l’Institut Curie, sont les invités du grand entretien de Nicolas Demorand et Alexandra Bensaid à 8h20.

      La recherche française est en crise profonde, assure Isabelle This Saint-Jean, notamment sur la question de ses moyens : « Il y a un problème majeur de #sous-financement de la recherche française. Tous les chiffres en attestent, dès lors qu’on fait les comparatifs internationaux, dès lors qu’on regarde au moyen terme. Un problème lié aussi à ce qui se passe dans l‘enseignement supérieur, puisque l’immense majorité des chercheurs sont des enseignants chercheurs. »
      Une crise que ressent aussi sur le terrain Raphaël Rodriguez : « La difficulté majeure que nous avons aujourd’hui, c’est de financer les salaires des gens, les machines qui nous permettent de fonctionner, de payer les consommables : c’est beaucoup de contraintes. Le travail de chercheur devrait être focalisé sur la réflexion intellectuelle, sur des projets ambitieux. Je dois bien passer 80% de mon temps à m’occuper de la partie administrative de mon travail. Du temps pour mes chercheurs, j’en ai de moins en moins. »

      Pour Isabelle This Saint-Jean, le problème vient du fonctionnement du financement de la recherche, par appel à projets : « On ne peut pas tout ramener à l’idée que le principe de #concurrence est le principe ultime d’#efficacité. Il y a un aveuglement, avec l’idée qu’il faudrait hyper concentrer la recherche. Ça ne fonctionne pas, et les comparatifs internationaux montrent que ce n’est pas comme ça dans des pays cités comme exemples. »

      « L’#échec est absolument indispensable en recherche », souligne Raphaël Rodriguez. « Je pense qu’il faut être capable de prendre des risques et d’échouer. Les gens qui financent doivent accepter le fait qu’on va financer des gens qui peuvent ne rien trouver. Ça rend inutile certaines évaluations : le fait que certaines personnes ont échoué font que d’autres vont réussir ».

      https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-20-fevrier-2020

    • Inquiétudes sur l’avenir de la recherche

      Incertitude sur les financements, précarité accrue : malgré le flou qui l’entoure, la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche suscite de vives craintes parmi les enseignants-chercheurs.

      Le monde de la recherche est en ébullition. Depuis décembre, des enseignants-chercheurs participent aux manifestations presque toutes les semaines, d’autres ont choisi la grève illimitée, des dizaines de revues scientifiques ont cessé leurs publications… En plus de protester contre la réforme des retraites, particulièrement pénalisante financièrement pour eux et leurs collègues du primaire et du secondaire, ces professeurs et chercheurs se mobilisent contre la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui, selon eux, annonce, une précarisation accrue des personnels de l’université.

      Signe que leur mobilisation a porté, la présentation du projet de loi, prévue initialement pour la mi-février, a été repoussée à avril. Mais c’est en partie une victoire à la Pyrrhus, car depuis le gouvernement a verrouillé la communication. « On connaît peu de choses, nous n’avons pas eu beaucoup d’informations du ministère. Et surtout, nous n’avons aucune confirmation écrite », regrette Philippe Aubry, secrétaire général adjoint du SNESUP. « On négocie dans un véritable flou artistique », renchérit Xavier Duchemin chargé du CNRS et des personnels en CDD et CDI au SNPTES. De quoi alimenter encore davantage les rumeurs et peurs que suscite d’ores et déjà la loi dans la communauté des enseignants-chercheurs.
      Darwinisme managérial

      Au moment de son lancement, l’intention paraissait louable, pourtant : avec la LPPR, lancée en février 2019, le gouvernement entend relancer la recherche française en lui octroyant de nouveaux moyens et en la rendant attractive, tant pour les chercheurs internationaux que pour les docteurs français, de plus en plus souvent tentés de partir à l’étranger pour mener leurs travaux. Dans l’Hexagone, les dépenses en recherche et développement plafonnent depuis plus d’une dizaine d’années et ne représentent que 2,3% de son PIB selon l’Unesco. Loin de l’objectif de 3% défini en 2000 lors du Conseil européen de Lisbonne, qui devait être atteint… en 2010. Et, surtout, loin de pays comme la Suisse (3,2%), la Finlande (3,2%), la Suède (3,1%) ou encore l’Allemagne (2,9%). Mais les premiers rapports rendus et bruits de couloir laissent craindre des contreparties à ces nouvelles mesures qui ne sont pas au goût des chercheurs.

      Dès la fin novembre, le PDG du CNRS Antoine Petit a, il est vrai, jeté un froid en appelant de ses voeux « une loi ambitieuse, inégalitaire – oui, inégalitaire, une loi vertueuse et darwinienne, qui encourage les scientifiques, équipes, laboratoires, établissements les plus performants à l’échelle internationale, une loi qui mobilise les énergies. » De quoi braquer d’entrée de jeu des chercheurs qui se sont toujours mobilisés contre les réformes visant à instaurer une recherche à deux vitesses. Car cette logique est déjà en partie à l’oeuvre : selon le rapport sur le financement de la recherche, co-rédigé par Sylvie Retailleau, Cédric Villani et – déjà - Antoine Petit à la demande du gouvernement et remis en septembre 2019, une vingtaine d’universités reçoivent 80% des subsides attribués par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) qui, depuis 2005 finance une partie de la recherche française sur la base d’appels à projets. Une logique que ce groupe de travail invite à approfondir, jugeant « indispensable d’affirmer que les universités sont des opérateurs de recherche à part entière et que la différenciation entre elles est une réalité. Dans ce cadre, il est légitime de donner la possibilité à celles dont la recherche est intensive et la plus compétitive au niveau mondial de disposer de moyens supplémentaires pour mener une politique scientifique à la hauteur des ambitions de la France ».

      En recherche… de financements

      Lors des 80 ans du CNRS, à la fin de l’année dernière, le président de la République lui-même avait insisté sur la nécessité de mettre en place une politique d’évaluation pour récompenser les recherches les plus performantes. Pour les chercheurs, ce sont justement les critères de cette évaluation qui ne vont pas de soi. Ils craignent en particulier que la recherche dite appliquée, visant un objectif pratique et donc plus facilement valorisable, soit avantagée par rapport à la recherche « fondamentale », n’obéissant qu’à sa propre nécessité (un bon nombre de scientifiques jugeant par ailleurs qu’une telle dichotomie est parfaitement oiseuse).

      Quoi qu’il en soit, pour le ministère, cette revalorisation économique de la recherche passera en grande partie par une augmentation des moyens accordés à l’ANR. Une politique là encore peu appréciée par les chercheurs, qui estiment que la préparation des dossiers de candidatures est très chronophage, pour des résultats hélas bien maigres. « Nous ne sommes pas forcément opposés à une augmentation du budget de l’ANR mais il est essentiel que le taux de réussite des appels à projets passe au moins à 30%. Aujourd’hui, il se situe plutôt entre 10 et 13% en fonction des années », explique Xavier Duchemin.

      Mais concrètement, de quel budget parle-t-on ? Si Emmanuel Macron assurait fin novembre que « les chiffres seraient au rendez-vous », là encore, aucun montant n’a été avancé ou confirmé par le ministère. « On ne nous donne aucun chiffrage. Tant que cela n’a pas été arbitré par Bercy, on ne sait pas du tout où l’on va, explique Xavier Duchemin. Pour atteindre les 3% de Lisbonne, ça coince au niveau du budget de l’Etat. Plus on attend, plus on a tendance à penser que le budget sera réduit à peau de chagrin. Et si cet argent n’est pas mis sur la table, on va avoir du mal à rendre la recherche française attractive ».
      Précarité généralisée ?

      Si aucun montant global n’a été divulgué, Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche a déjà annoncé une enveloppe budgétaire de 118 millions d’euros dès 2021 destinée à la revalorisation des rémunérations des enseignants-chercheurs, notamment des plus jeunes, sous forme d’augmentation de salaire ou de primes. Une annonce plutôt bien accueillie par les syndicats. Mais, malgré le flou persistant, d’autres mesures annoncées dans la loi de programmation pourraient, elles, faire fuir d’éventuels candidats.

      Le ministère a notamment confirmé la mise en place d’une nouvelle voie de pré-recrutement, les « chaires d’excellence junior », basée sur le modèle de ce que le monde anglo-saxon appelle des « tenure tracks ». « Il s’agirait de déroger au statut de la fonction public et d’engager quelqu’un sous la forme contractuelle pour une durée de 3 à 6 ans en lui fixant un certain nombre d’objectifs. A la fin, un comité évaluerait si les objectifs ont été atteints, et cela détermine la titularisation ou non de l’enseignant-chercheur », explique Philippe Aubry.

      « Si ces contrats sont amenés à se développer, cela peut poser un vrai problème. Ne serait-ce que parce que les universités font évoluer leur politique scientifique : si elles estiment que finalement, elles ont besoin d’un chercheur dans un autre domaine, elles ne vont pas titulariser cette personne alors qu’elle a atteint ses objectifs », poursuit-il. La mise en place de « CDI de projet », autrement dit des contrats de mission scientifique qui s’interrompent à la fin d’un projet de recherche, constitue un autre point de crispation alors qu’une bonne partie du personnel faisant tourner les universités et les laboratoires est déjà sous statut précaire.

      Car derrière toutes ces annonces, la communauté de la recherche craint la suppression progressive des statuts de maître de conférences ou de professeurs des universités, même si le gouvernement assure que cela ne sera pas le cas. « Nous avons dit et répété à la ministre que nous avions déjà tout ce qu’il fallait pour des besoins ponctuels en personnel. Il n’y a pas la nécessité de créer de nouveaux contrats. Reste à savoir avec ce CDI de mission scientifique comment il sera utilisé et s’il sera pénalisant ensuite dans l’accès à la titularisation », précise Xavier Duchemin.

      Malheureusement, chercheurs et enseignants-chercheurs vont devoir prendre leur mal en patience, le syndicaliste jugeant même « fort possible que cela se décide après les élections municipales » – signe que les nouvelles seront probablement mauvaises… Pour conjurer le sort, plusieurs syndicats ont d’ores et déjà appelé à une journée « université morte » le 5 mars prochain.

      https://www.alternatives-economiques.fr//inquietudes-lavenir-de-recherche/00091940

    • Enseigner et chercher au pays des « #Shadoks »…

      Sur la première chaîne de l’ORTF à la fin des années 60, de petites bestioles stupides dotées de longues pattes et d’ailes rabougries passaient leur vie à pomper sur des machines inventées par le professeur Shadoko, devin plombier, dont l’ambition était notamment de créer le mouvement perpétuel. La série résolument avant-gardiste et insolente avait déclenché l’agacement de nombre de téléspectateurs pour devenir culte quelques années plus tard. Incarnant l’absurdité des tâches laborieuses dépourvues d’objectifs clairs, les pauvres Shadoks s’abîmaient sous la férule de chefs ignorants dont la devise « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? » ou les conseils « En chassant les frottements, la mécanique devient parfaite », semblent tristement caractériser la situation critique dans laquelle le monde de l’enseignement et de la recherche s’asphyxie depuis plus d’une décennie.

      Tandis que nos ministres de tutelle font mine d’ignorer la #colère de tout un secteur professionnel à bout de souffle, dont les tâches ancillaires ne cessent de se multiplier au détriment du temps accordé à la transmission des savoirs et à l’émergence de la connaissance, les motions, tribunes, manifestations, pétitions, happenings, grèves bourgeonnent dans tout l’Hexagone sans qu’une réaction digne de ce nom ne vienne combler les attentes urgentes d’un personnel dont la colère n’a d’égal que le #mépris par lequel il est traité.

      Il faut dire que si le projet de réforme du #Capes, la #réforme_du_baccalauréat, et les pré-rapports de la future Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche ont allumé la mèche, la fusée incendiaire était déjà bien armée depuis la #LRU (Loi relative aux libertés et responsabilités des universités) de 2007. Dans la logique visant à réduire les #dépenses_d’État, la LRU, qui a donné l’#autonomie aux universités sans les moyens, n’a cessé d’accentuer les tensions internes entre administrateurs et gouvernés. En particulier, le transfert de la #masse_salariale aux universités s’est traduit par des #gels_de_postes de titulaire, des #non-renouvellements à la suite des départs en retraite, et des recours massifs aux #vacataires et #précaires, sous-payés, quand ils le sont. Dans le même mouvement, les rivalités externes entre sites, préfigurant la volonté affichée du PDG du CNRS d’appliquer au monde de la recherche « une loi inégalitaire, concurrentielle et darwinienne », se sont exacerbées. Avec une masse salariale réduite, il faudrait par ailleurs, pour rayonner, trouver les moyens de recruter des #stars_internationales, sur des #chaires aux salaires attractifs. C’est évidemment faire insulte aux collègues en poste, qui ne seraient pas assez bons, et aux docteurs et candidats dont on estimerait qu’ils ne feraient pas l’affaire face à quelques gloires débauchées dans des universités anglo-américaines. De ce point de vue, les #PIA (#Programmes_d’investissement_d’avenir, depuis 2010), et plus récemment la #loi_Fioraso ont pavé la route des universités de « #recherche_intensive », dotées de #Graduate_Schools qui permettront à certaines universités de caracoler au top des établissements dotés d’#Idex, d’#I-Site, de #Labex, etc., tandis que les autres se contenteront d’#enseignements_au_rabais, déconnectés des sites de recherche, dans une structure dualisée de collèges d’enseignements de premier cycle à cheval sur le lycée et le bac réformé, autrement dit les fameux parcours -3/+3. Le modèle est d’ailleurs bien enclenché, avec un CNRS qui depuis longtemps concentre l’essentiel de ses moyens sur une dizaine de gros sites universitaires, qui sont aussi ceux ayant obtenu les IDEX (#Initiatives_d’excellence du PIA)… #The_winner_takes_it_all. Comme l’avait souligné #Danielle_Tartakowsky dans son ouvrage Construire l’université au XXIe siècle, il faudra donc craindre pour les universités les mêmes stratégies de contournement d’établissements dont est victime aujourd’hui le secondaire. La fin de l’#égalité_de_traitement entre sites, et donc entre élèves, avec cette réforme du bac, au sein de laquelle chaque établissement a finalement composé un jeu d’épreuves à la carte, achève cette casse systématique de la #méritocratie_républicaine. Très concrètement, alors que certaines formations master-recherche seront arrosées de moyens pour emmener les étudiants vers des #doctorats adossés eux-mêmes à des « #missions_scientifiques » post-doctorales gagées sous le sceau de l’éphémère (statuts précaires, vacations d’enseignements, et maintenant #tenure_track, c’est-à-dire contrats à durée déterminée sur objectifs de levée de fonds et de publications), les filières plus ordinaires et humbles vivoteront pour, par exemple, former à des concours d’enseignement pour lesquels les candidats se font de plus en plus rares. Et ça tombe bien, puisque le Capes pourrait subir lui-aussi une réforme le vidant de son contenu disciplinaire, pour transformer les futurs professeurs en animateurs scolaires.

      Il ne faudrait donc surtout pas croire que les projets actuels sont uniquement le fruit d’un amateurisme qui toucherait de façon erratique différentes catégories professionnelles dont les métiers ne sont pas tout à fait les mêmes. Ces réformes sont systémiques, organisées depuis plus de dix ans, parfaitement cohérentes, et touchent l’ensemble de nos formations, de l’école élémentaire à l’université. Il faut les rapprocher et les décoder pour en comprendre la logique délétère et c’est précisément le but de cette tribune. Ces décisions appliquent le #new_public_management, un ensemble de #réformes imposant aux #services_publics les modalités de #contrôle et de #gouvernance du #secteur_productif_privé, sur le modèle qu’a subi l’hôpital public, définissant des objectifs de #retours_sur_investissement, alors même que la #recherche et l’#éducation sont, dans une société, des #investissements sur l’avenir, par nature incommensurables. À l’aune du #classement_de_Shanghai ou des critères d’#internationalisation du #Times_Higher_Education, ces réformes consistent à faire de la #mesure un objectif à atteindre et à gouverner en fonction des #indicateurs (nombre de publications, nombre de recrutements internationaux, nombre de prix Nobel, d’ERC, et d’IUF, taux d’encadrement, taux de réussite, taux d’achèvement des thèses). Il s’agit non plus d’accompagner vers les #projets, mais de #pénaliser les départements et disciplines qui n’atteignent pas les objectifs, en imposant à la fois des logiques d’#excellence, de mise en #concurrence des sites et des établissements, en reportant les logiques d’arbitrage de #budgets d’#austérité sur les collègues et les directions, en assurant l’écrasement des collègues sous la multiplication des tâches de « #remontée_d’indicateurs », au détriment évidemment des fondamentaux du service public d’enseignement et de la recherche. Une #perte_de_sens aux conséquences dramatiques est au cœur de ce système. La candidature collective de plus de 5 000 collègues à la présidence du HCERES (Haut Conseil de l’Évaluation et de la Recherche de l’Enseignement Supérieur) à l’initiative du collectif RogueESR, s’est organisée dans cet esprit : il s’agit de reprendre le #contrôle_collectif des modalités d’appréciation et de gestion des métiers de l’éducation, systématiquement orientés vers une logique du secteur marchand (l’#économie_du_savoir). Car nous ne sommes pas dupes : il y aurait pour certains acteurs de l’argent à se faire si les universités rejoignaient le #modèle_concurrentiel et payant des écoles de commerce et des MBA, au détriment bien évidemment des étudiants et des élèves, futurs étudiants de l’université. Il faut donc être lucide et rassembler les pièces de ce puzzle complexe pour comprendre et dénoncer une #destruction du navire éducatif, de la cale au nid-de-pie, de la maternelle au doctorat !

      Lorsque les enseignants-chercheurs expliquent qu’ils n’en peuvent plus de répondre à des #appels_à_projets, de remplir des dossier d’évaluations, de construire des maquettes de licence détricotées systématiquement tous les 4 ou 5 ans, de multiplier les lettres de soutien pour des post-docs condamnés à une longue, voire définitive précarité [3], courant d’un CDD à l’autre à travers le monde, leurs collègues du secondaire font face à des réformes dont les conséquences sont funestes sur la qualité des enseignements donnés. Tandis que les #E3C (#Épreuves_communes_de_contrôle_continu) qui visaient à alléger l’organisation du #bac ont été imposées à marche forcée et de manière brutale dans certaines académies, sans anticipation, sans préparation, sans concertation, forçant les enseignants à sacrifier le temps des apprentissages sur l’autel de l’#évaluation_permanente, les élèves angoissés par les sélections de #ParcourSup doivent se positionner et sélectionner des formations, dans un brouillard total, sans construire leur savoir avec le temps et l’attention qu’ils méritent. Lorsque les jeunes chargés de TD de l’université crient leur détresse face à des salaires de misère et payés au lance-pierre, plusieurs mois après les missions dans de nombreux cas, que les enseignants-chercheurs confirmés explosent les 50 heures par semaine pour des rémunérations qui les placent à 63% du salaire correspondant des pays de l’OCDE, les jeunes professeurs des écoles en France tout comme les professeurs du secondaire se placent au 20e rang des pays de l’OCDE, avec des rémunérations 50% moins élevées qu’en Allemagne pour ne donner qu’un exemple. Mais c’est bien connu : l’enseignant est un fainéant, une brave bête qui a trouvé sa vocation et ne se plaint pas (#PasDeVagues), qui a la passion de son métier et qui, dans des conditions matérielles et humaines sans cesse dégradées, se nourrit d’un sourire, d’un remerciement appuyé lorsqu’un de ses jeunes élèves ou étudiants vient lui dire à la fin d’un cours combien il s’en trouve grandi, ou quelques années plus tard qu’il a signé un contrat d’embauche. Après tout, comme le disait le devin #Shadoko « Pour qu’il y ait le moins de mécontents possibles, il faut toujours taper sur les mêmes ». Alors chargeons la mule, continuons à geler le point d’indice, qui n’a pas bougé d’un iota depuis plus de 10 ans, cessons les #recrutements à l’université, tandis que le nombre d’étudiants est en constante hausse, reculons l’âge de la retraite et bien sûr entamons ladite retraite, surtout pour les femmes.

      Contrôler, punir, développer les #inégalités, et diviser pour imposer : voilà les maîtres mots d’une #politique_néolibérale qui ne se cache plus et qui applique de simplistes #lois_de_gestion à un monde de l’éducation et de la recherche dont la richesse réside dans la liberté d’apprendre et la diversité des savoirs. Dans des collèges et lycées où l’enseignement disciplinaire se réduira à une peau de chagrin et dans des universités où les appels à projet de recherche excluent déjà tout ce qui ne relève pas des « #défis_sociétaux » homologués par la « #cellule_stratégique_ministérielle », la #créativité et la #flexibilité qui permettent à l’humanité de faire face, d’innover et de s’adapter à la variabilité du monde, s’étioleront pour laisser place à une société violente, brutale, égoïste et incapable d’assumer l’imprévisible et de s’y adapter [4]. Récemment, Nucio Ordine, professeur de littérature à l’université de Calabre, s’inquiétait de la perte de sens et du #tournant_utilitariste que l’on fait prendre à l’université, et pas seulement en France. [5] L’université n’est pas une école pratique et ne forme pas à un métier, mais le métier est une conséquence des études qu’elle dispense. L’école doit laisser du temps à l’esprit pour penser, réfléchir imaginer. Or, les réformes actuelles s’inscrivent dans une logique du #rendement à court terme qui force les enseignants comme les chercheurs à se couler dans une #culture_du_résultat_immédiat, poussant les élèves et les étudiants à s’auto-exploiter, soumis à la #peur de l’#échec et de la voie sans issue. Des exigences immédiates de résultats trimestriels dans les E3C, au programme de l’#European_Research_Council de l’Union Européenne, tout est orchestré pour brider la pensée. Alors non Mme Vidal, non M. Blanquer, les prix Nobel ne s’obtiennent pas en 5 ans, les docteurs en sciences humaines n’accouchent pas d’une thèse en 3 ans et un adolescent ne maîtrise pas les ressorts de la construction de la souveraineté nationale en 3 semaines !

      Saluons la manière dont les pré-rapports de la LPPR ont ciblé correctement les problèmes de notre environnement professionnel, mais disons clairement que les solutions préconisées ne peuvent qu’envenimer la situation.

      L’historien sait combien l’homme ne peut se construire sans la connaissance du passé. Le géographe sait combien l’appréhension de l’espace par les sociétés et la construction des territoires, de leurs hiérarchies et des inégalités qui les traversent, le positionne dans le monde. Nos disciplines sont les vigies de ce bateau ivre ; elles ne cessent d’alerter les capitaines que le naufrage est imminent. Contrairement à ce que l’on veut faire croire, nous ne sommes pas figés dans des certitudes passéistes. Mais le changement ne doit pas se faire au prix d’une #dégradation de nos conditions d’exercice et du #sacrifice de ce qui constitue l’ADN de nos professions : la liberté de choisir nos sujets de recherche, le #temps pour en assurer la #transmission_des_résultats. Seul un cadre stable et pérenne permet au chercheur de prendre des risques, de sortir des sentiers battus et … de trouver. Seul un cadre stable et pérenne permet à l’enseignant de développer ses #compétences et de révéler les potentiels et les talents. Pour cela nous appelons, comme nombre de nos collègues, à des #Etats_généraux_de_l’enseignement_et_de_la_recherche, animés, non par des #technocrates hantés par la #culture_d’entreprise, du #management et du #résultat_immédiatement_utile, mais par des femmes et des hommes rompus à l’exercice de métiers qui seuls leur donnent le droit de s’exprimer et de proposer. Le Conseil National des Universités, les sociétés savantes et les associations d’enseignants constituent autant de viviers pour alimenter sereinement et positivement le processus de réforme.

      De la perte de sens à l’expression du bon sens, il n’y a qu’un pas salvateur qu’il faut nous donner les moyens d’accompagner.

      Continuer à nier la #détresse et le #désarroi des enseignants et des enseignants-chercheurs serait sacrifier les forces vives de notre système académique, longtemps envié par les étrangers pour son égalité des chances et l’excellence de ses résultats.
      À moins que nous ne vivions au pays des Shadoks et dans ce cas : « S’il n’y pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème ! ».

      https://www.aphg.fr/Enseigner-et-chercher-au-pays-des-Shadoks

      #utilitarisme

    • Les vacataires de l’université sont-ils vraiment payés en dessous du #smic_horaire ?

      Selon des collectifs contre la précarité des enseignants chercheurs, les vacataires de l’enseignement supérieur sont payés en dessous du smic, si l’on se réfère au taux horaire effectif.

      Bonjour,

      Depuis plusieurs semaines, les enseignants vacataires des universités se mobilisent pour dénoncer la précarité de leur métier. Libé a consacré un article à ce sujet, le 12 février, recensant plusieurs témoignages de précaires. La question de leur rémunération y est abordée :

      « Les vacataires, "ceux pour qui c’est le pire", comme le souligne Juliette, touchent 41,41 euros brut de l’heure. "Sauf qu’on est payés uniquement à l’heure de cours donnée !", rappelle Paula, exaspérée. »

      Ces rémunérations sont dénoncées par plusieurs collectifs de l’enseignement supérieur depuis des mois : en temps de travail effectif, les vacataires seraient payés moins que le smic horaire. Ainsi, la Confédération des jeunes chercheurs s’insurgeait, en mai de l’année dernière : « Depuis le 1er janvier 2019, les vacations d’enseignement du supérieur sont payées 17 centimes sous le smic. »

      Les vacataires sont des enseignants auxquels fait appel l’enseignement supérieur, mais qui ne sont pas titulaires de la fonction publique. Il peut s’agir de professionnels qui exercent une activité à côté, et sont invités à intervenir ponctuellement en raison de leur expérience : des chargés d’enseignement vacataires, ou bien des doctorants qui ont encore le statut d’étudiants ou des retraités de moins de 67 ans : il s’agit alors d’agents d’enseignement vacataires. Ceux qui ne sont pas doctorants doivent pouvoir justifier d’au moins 900 heures d’activité rémunérée à côté ou être chefs d’entreprise. « Ça varie selon les universités, mais certaines demandent même à des docteurs qui n’ont pas de postes de se déclarer autoentrepreneurs pour pouvoir les embaucher comme vacataires », dénonce auprès de CheckNews Frédéric Erard, de la CGT Ferc Sup.

      Selon le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le nombre de vacataires s’élève à près de 128 000 en 2018-2019. Les agents d’enseignement vacataires ne peuvent enseigner sur l’année plus de 96 heures de travaux dirigés ou 144 heures de travaux pratiques. Les chargés d’enseignement vacataires peuvent aussi effectuer 64 heures de cours. Leur statut est défini dans ce décret du 29 octobre 1987. « Un vacataire n’effectue le plus souvent que quelques heures d’enseignement par an, seulement 18% des chargés d’enseignement vacataires ont exercé plus de 96 heures dans l’année », précise le ministère.
      Une heure de TD équivaut à plus de 4 heures de cours effectif

      En plus de la conférence des jeunes chercheurs, l’université ouverte, le collectif des travailleurs précaires de l’enseignement supérieur, et plusieurs collectifs d’universités ont fait le calcul pour dénoncer un salaire inférieur au smic. Leur logique est simple : selon le bulletin officiel de l’enseignement supérieur, les vacataires sont rémunérés 41,41 euros brut par heure de travaux dirigés (TD). Or, selon un arrêté sur les équivalences horaires pour les enseignants-chercheurs, une heure de TD correspond à 4,2 heures de travail effectif. Cela signifie que, pour les TD, les vacataires sont payés (41,41/4,2), 9,85 euros brut de l’heure. Or, le smic brut horaire s’élève aujourd’hui à 10,15 euros.

      Pourquoi cette comparaison avec les heures de TD ? Car les vacataires sont rémunérés en équivalent d’heures de TD. Un cours magistral équivaut à 1,5 heure de TD (soit 62,09 euros brut) et une heure de travaux pratiques à deux tiers seulement d’un TD (27,58 euros).

      Ce calcul s’appuie donc sur les textes publiés par le gouvernement, concernant la rémunération des vacataires et le calcul des heures effectives des enseignants-chercheurs. Certains vacataires, tout comme leurs collègues enseignants-chercheurs, assurent passer beaucoup plus que quatre heures à préparer un cours, voire un examen, donner le cours et corriger des copies.

      C’est d’ailleurs ce qu’expliquaient plusieurs vacataires interrogés par Libé le 12 février. A propos de Paula, le journal écrivait : « Elle a été vacataire pendant sa thèse à Montpellier [agrégée mais refusant son poste le temps de finir sa thèse], et se souvient des heures de travail à rallonge, non rémunérées : "J’avais dû préparer un concours blanc d’agrégation. L’écriture m’a pris une semaine, la surveillance sept heures, la correction huit heures. Et j’ai été payée uniquement pour une heure de cours". »

      Le ministère de l’Enseignement supérieur, de son côté, relativise. « Cette équivalence [entre les heures effectives et les heures de cours, ndlr] est applicable à la gestion des obligations de service des enseignants-chercheurs et non de celle des chargés d’enseignement vacataires qui ne sont pas soumis à de telles obligations. Elle ne signifie pas que toute heure de TD se traduirait obligatoirement par 4,1849 heures de travail effectif. Dans certains cas, la préparation d’un cours peut être longue, dans d’autre cas, la reprise d’un cours déjà dispensé peut-être plus brève. » D’ailleurs, à propos de l’arrêté selon lequel une heure de TD serait équivalente à 4,2 heures de travail effectif, il précise : « C’est plus une construction statutaire qu’une réalité pédagogique. »

      Interrogé sur une éventuelle revalorisation des salaires des vacataires, le ministère répond : « Nous réfléchissons à cette question au milieu de nombreuses autres dans le cadre des transformations à venir du monde de la recherche. »

      Cordialement

      https://www.liberation.fr/checknews/2020/02/23/les-vacataires-de-l-universite-sont-ils-vraiment-payes-en-dessous-du-smic

      #fact-checking #smic #salaire

  • La #science pour le plus grand nombre, pas pour l’argent

    Partout dans le monde, l’Enseignement Supérieur et la Recherche sont actuellement soumis à la doctrine de choc du néolibéralisme, où la #connaissance est perçue comme un simple moyen d’améliorer la #compétitivité de l’économie, comme une source possible de bénéfices et comme un outil de contrôle pour les gouvernements. Ce programme néolibéral pour la science est mis en œuvre par un nouveau mode de gestion publique dans lequel les étudiants, les enseignants et les chercheurs doivent devenir des entrepreneurs de leur capital cognitif et de leur réputation. Loin des idéaux coopératifs de la science et de l’enseignement, les universités et les institutions de recherche sont gérées comme des entreprises, en concurrence les unes avec les autres pour attirer les « meilleurs » étudiants et chercheurs. Les groupes de recherche et les collectifs de travail sont presque systématiquement écrasés. Les gestionnaires scientifiques sont censés chercher des #fonds et des #subventions pour employer une masse toujours plus grande de personnel précaire, dont les bas salaires contrastent avec les revenus de plus en plus élevés d’une nouvelle élite de gestion incarnée par les présidents et les vice-présidents d’université. La souffrance au travail affecte la plupart de ces nouveaux #prolétaires_intellectuels. D’un autre côté, la folie de l’#évaluation, la pression pour « #publier_ou_périr » et la #privatisation de l’#édition_scientifique conduisent à un nombre croissant de publications, ce qui menace à la fois la qualité de la #recherche et la transmission ouverte du savoir. Cette guerre matérielle dans laquelle l’#austérité va de pair avec la privatisation s’accompagne d’une guerre idéologique orwellienne où les mots, écrits dans un langage pauvre et mensonger, perdent leur sens. Le désir de reconnaissance de chacun conduisant à la servitude de tous, les valeurs de #compétition et d’#utilitarisme gagnent du terrain dans nos communautés scientifiques, où les individus sont de plus en plus isolés et craignent d’être exclus du jeu.

    Heureusement, des #résistances sont apparues, tant dans les pays où l’application de ces politiques était la plus développée (Grande-Bretagne ou Chili) que dans les pays où elles sont encore moins avancées (France, Allemagne ou Canada, notamment la région du Québec). Partout, les #mobilisations proposent des #alternatives à ces politiques néolibérales, très proches les unes des autres tant en termes de valeurs que de mesures concrètes. Plus important encore, nous sommes tous d’avis que le savoir fait partie du patrimoine commun de l’humanité et que sa valeur dépend de son #partage avec le plus grand nombre. Les autres composantes de l’alternative à la science néolibérale découlent de ce principe.

    Premièrement, l’université doit être libre. Mais la lutte pour l’abolition effective des #frais_d'inscription exige aussi que l’on reconnaisse aux étudiants le droit à une allocation financière substantielle qui garantirait leur autonomie en leur donnant les moyens de faire face à la nourriture, au logement et d’avoir du temps pour étudier.

    Deuxièmement, les universitaires et les chercheurs doivent non seulement avoir des salaires et des retraites décents, mais aussi se voir accorder des postes à part entière avec de solides garanties d’#indépendance. C’est une condition nécessaire si nous voulons éviter les #conflits_d'intérêts entre l’éducation, la science et les pouvoirs de l’argent et de la politique.

    Ils doivent également bénéficier de crédits à long terme, sans passer une grande partie de leur temps à demander un nombre croissant de subventions et de #projets par le biais de procédures bureaucratiques épouvantables ou à justifier constamment l’utilisation scientifique des fonds qui leur sont alloués. Ce n’est qu’à ce prix qu’ils pourront revendiquer leur droit au temps, sans lequel aucun progrès intellectuel réel, aucune science libre et aucune éducation libre, solide et cohérente n’est possible.

    Enfin, la #démocratie doit être au cœur des universités et des institutions de recherche. Le débat critique avec les citoyens et la collégialité des décisions doivent remplacer la gestion de haut en bas venant de bureaucrates zélés et incompétents qui ne s’intéressent qu’à stimuler la concurrence et la soi-disant « excellence ».

    L’urgence sociale et écologique à laquelle le monde entier est actuellement confronté représente un intérêt général commun qui devrait nous pousser à nous unir si nous voulons relever tous ces défis. Un développement massif des connaissances scientifiques est aujourd’hui nécessaire pour assurer la #transition_écologique de nos sociétés et échapper à la catastrophe imminente. Les investissements publics représentant 3% du PIB des nations doivent être consacrés aux services publics de la recherche et de l’enseignement supérieur. Nous devons également riposter de manière organisée  : il est temps de construire une alternative mondiale dans laquelle les universitaires et les scientifiques, les étudiants et les citoyens défendent les trois piliers de l’enseignement supérieur et de la recherche  : l’indépendance de la production scientifique et intellectuelle, la libre critique et la gratuité de la #transmission_des_connaissances.

    Nous, signataires de cet appel, membres de la communauté académique et de la recherche ou du mouvement social dans son ensemble, nous venons du monde entier. Nous nous engageons ensemble à promouvoir les valeurs de la critique, de la collégialité et de la #coopération dans le domaine scientifique et universitaire. Nous défendons des universités et des institutions de recherche bien dotées et libres d’intérêts privés. Nous luttons contre les #conditions_de_travail précaires et nous promouvons un système alternatif de publication scientifique dans lequel la connaissance est libre et ouverte. Nous appelons à la constitution d’un réseau de #solidarité_internationale et au développement du #savoir_pour_tous.

    https://www.linternationaledessavoirspourtous.org/p/la-science-pour-le-plus-grand-nombre.html?lang=en
    #université #critique #résistance #néo-libéralisme #précarisation #publish_or_perish #tribune #pétition

    • Academic-Led Publishing Panel: Why Academic-Led and Why Now?

      This panel serves as an introduction to Academic-Led Publishing Day, focusing on the “what” and “why” behind the event. Panelists briefly share how they are involved in academic-led publishing and answer the questions: “Why do you believe more academic-led publishing initiatives are needed? And why is now the time for both scholarly institutions and individual scholars to get involved in academic publishing?” Moderated by Cheryl Ball, editor of Kairos, this roundtable included Rebecca Kennison, Open Access Network Co-Founder Virginia “Ginny” Steel, Norman and Armena Powell University Librarian, UCLA Library Brian Cody, Co-Founder and CEO of Scholastica Max Mosterd, Head of Operations and Analytics for Knowledge Unlatched Mike Taylor, open-access advocate and paleontologist with the University of Bristol Hugh Thomas, Editor-in-Chief for Algebraic Combinatorics

      https://www.youtube.com/watch?v=O4D6OVD4QoE&feature=youtu.be

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      Academic-Led Publishing Day

      Academic-Led Publishing Day is a global digital event to foster discussions about how members of the scholarly community can develop and support academic-led publishing initiatives. Academic-Led publishing refers to scholarly publishing initiatives wherein one or more academic organizations control decisions pertaining to copyright, distribution, and publishing infrastructure. The goal of Academic-Led Publishing Day is to create an open dialogue about academic-led publishing programs and funding models - both current and potential - and to raise awareness about the roles and capabilities of different stakeholders in this space. The day will consist of virtual and in-person events, social media discussions, and a collection of blog posts and relevant resources.

      https://academicledpublishingday.com
      #alternative

  • Bundespressekonferenz zum #Fachkräfteeinwanderungsgesetz am 19.12.18

    Bundespressekonferenz zum Fachkräfteeinwanderungsgesetz mit Peter #Altmaier (Bundesminister für Wirtschaft und Energie), Hubertus #Heil (Bundesminister für Arbeit und Soziales) und Horst #Seehofer (Bundesminister des Innern, für Bau und Heimat).

    #Beschäftigungsduldung
    #3+2_Regelung #Ausbildungsduldung
    #Identitätsklärung

    https://www.youtube.com/watch?v=ws_fmcoZu-U

    #Allemagne #immigration #loi_d'immigration #clarification_d'identité #conférence

    • La 3+2 Regelung concerne les demandeurs d’asile en formation professionnelle (berufliche Ausbildung) —> après le rejet de la demande d’asile c’est possible de demander une tolérance pour continuer leur formation professionnelle (Ausbidungsduldung). Les formations professionnelles en Allemagne sont généralement d’une durée de 3 ans. Ensuite la personne peut demander une tolérance (de 2 ans renouvelable) pour poursuivre l’emploi suite à la formation professionnelle (Beschäftigungsduldung). Donc 3 ans Ausbildungsduldung + 2 ans Beschäftigungsduldung = 3+2 Regelung.

      La nouvelle loi d’immigration, entrée en vigueur prévu pour janvier 2020, vise à calrifier la 3+2 Regelung au niveau national (actuellement la mise en ouvre depend des Länder et surtout des services d’immigration (Ausländerbehörden)).

      L’idée mentionné dans la conférence ci-dessus est : « nicht die falschen abzuschieben [sic] ». Les demandeurs d’asile en formationen professionnelle contribuent à l’économie et à la prospérité du pays et selon les ministres : au lieu de faire venir des personnes des pays tiers c’est mieux de garder ceux et celles qui sont déjà arrivé.es...citation de Heil concernat les travailleur.ses immigré.es des années 60 « [...] weil Arbeitskräfte kommen sollten und es kamen Menschen [sic] » - Heil fait appel à éviter une même situation.

      ...donc en prenant Heil au mot : on veut des travailleur.ses et pas des êtres humains pour l’économie allemande ?

      La loi est toujours en discussion - à voir les possibilités pour venir légalement depuis les pays tiers en Allemagne pour travailler...

    • Pressemitteilung des Bayerischen Flüchtlingsrats vom 20.12.2018

      Ausgebremst – die Beschäftigungsduldung ist eine weitere Lösungsverweigerung

      Bayerischer Flüchtlingsrat fordert eine integrative Wende in der Arbeitsmarktpolitik für Flüchtlinge und Geduldete

      Die Regierungskoalition hat mit der Beschäftigungsduldung einen Vorschlag vorgelegt, nach dem Flüchtlinge in Arbeit eine Aufenthaltsperspektive bekommen können. Die Bundesregierung zeigt sich zufrieden mit dem Kompromiß, hilfreich für Flüchtlinge und Geduldete ist er nicht. An die Erteilung sind viele Bedingungen geknüpft. Vor allem müssen mögliche Begünstigte schon eine Arbeitserlaubnis haben. Gerade hier haben die Ausländerbehörden die Möglichkeit, etwaige Verbesserungen ins Leere laufen zu lassen. Nötig ist nach Ansicht des Bayerischen Flüchtlingsrats eine angemessenere Erteilung der Beschäftigungserlaubnis, die einer Duldung vorausgeht.

      „Wem die Ausländerbehörden erst gar keine Arbeitserlaubnis erteilen will, dem nützt auch eine Beschäftigungsduldung nichts. Schon die Ausbildungsduldung scheitert in Bayern daran, dass viele Flüchtlinge zwar einen Ausbildungsvertrag bei einer Firma vorlegen können, aber dann keine Erlaubnis durch die Ausländerbehörde bekommen. Der kleine Teil derer, denen eine Ausbildung gestattet wird, dem verweigert dann die Ausländerbehörde meist die Ausbildungsduldung. Wir gehen davon aus, dass in ganz Bayern weniger als 50 Ausbildungsduldungen erteilt worden sind. Mit der jetzt beschlossenen Beschäftigungsduldung wird man ähnlich verfahren“, kritisiert Stephan Dünnwald, Sprecher des Bayerischen Flüchtlingsrats.

      „Das Problem liegt darin, dass die Ausländerbehörde vielen Asylsuchenden und Geduldeten die Integration in Arbeit oder Ausbildung verweigert, auch wenn sie gar nicht abgeschoben werden können. So stecken viele Asylsuchende und Geduldete in Bayern in einer Sackgasse fest – mit fatalen Folgen für die Integration. Die Beschäftigungsduldung wird dieses Problem nicht beheben, sondern ist nicht mehr als ein Schönheitspflästerchen. Hier hat es die Bayerische Staatsregierung in der Hand, endlich auch sozialpolitisch verantwortlich die Weichen in Richtung Integration zu stellen. Das würde auch der bayerischen Wirtschaft entgegenkommen."

    • Pressemitteilung 19.12.2018

      Deutschland braucht ein modernes Einwanderungsgesetz

      Zur heutigen Vorstellung des Gesetzentwurfs der Bundesregierung zur Fachkräfteeinwanderung erklärt Filiz Polat, Sprecherin für Integrations- und Migrationspolitik:

      Der heute vorgelegte Entwurf ist enttäuschend. Der ohnehin schon zu kurz greifende Gesetzentwurf wird gleichzeitig von Seiten der Union strittig gestellt. Aus dem Asylstreit im Sommer hat die Union anscheinend nichts dazugelernt und bremst aufgrund interner Streitereien die Regierungsarbeit aus. Die Forderungen der Verbände, der Wirtschaft und der Unternehmen bleiben ungehört. Der schwarz-roten Koalition fehlen Mut und Innovationskraft für einen großen Wurf in der Migrationspolitik. Dabei wäre ein wirksames und praxistaugliches Einwanderungsgesetz keine Wohltat, sondern notwendig und längst überfällig.

      Die neu geschaffene Einwanderungsmöglichkeit zur Berufsausbildung wird mit so hohen Voraussetzungen überfrachtet, dass diese in der Praxis zur Einzelfallregelung verkommen wird. Die Ausbildungs- und Beschäftigungsduldung ist nicht nur unzureichend, sondern bedeutet für tausende geduldete Menschen in Ausbildung und Arbeit und ihre Arbeitgeberinnen und Arbeitgeber, dass trotz Integration durch Arbeit die Abschiebung bevorstehen kann.

      Deutschland braucht ein modernes Einwanderungsgesetz, das imstande ist, die großen vor uns liegenden Herausforderungen ohne ideologische Scheuklappen zu bewältigen - vom Fachkräftemangel bis zum demografischen Wandel. Dafür haben wir als grüne Bundestagsfraktion einen eigenen Gesetzentwurf vorgelegt. Mit unserem Entwurf führen wir eine Talentkarte für Arbeitskräfte ein. Einwandernde können sich so in Deutschland unbürokratisch einen Job suchen - und für sich und ihre Familie eine neue Zukunft in Deutschland aufbauen. Im Mittelpunkt steht ein punktebasiertes System mit klaren, transparenten und flexiblen Kriterien, die durch eine Kommission festlegt werden sollen. Dies hilft den Einwanderungswilligen und den Unternehmen. Das Einwanderungsgesetz sollte ein wichtiger Baustein der Migrationspolitik in einer globalisierten Welt sein und verlässliche und zeitgemäße Regelungen schaffen auch für diejenigen, die bereits hier sind. Mit dem Gesetzentwurf der GroKo wird das nicht gelingen. Es ist an der Zeit für ein Einwanderungsgesetz, das diesen Namen auch verdient.

      Den grünen Entwurf für ein Einwanderungsgesetz (BT-Drucksache 19/6542) finden Sie hier:

      http://dipbt.bundestag.de/doc/btd/19/065/1906542.pdf

      https://www.gruene-bundestag.de/presse/pressemitteilungen/2018/dezember/deutschland-braucht-ein-modernes-einwanderungsgesetz.html

    • Fachkräftemangel: Arbeitsminister Heil will Vorrangprüfung für Asylbewerber dauerhaft aussetzen

      Die Bundesregierung will die Vorrangprüfung bei der Beschäftigung von Asylbewerbern und geduldeten Flüchtlingen dauerhaft abschaffen. „Das Bundesministerium für Arbeit und Soziales hat die Absicht, im Einvernehmen mit den Ländern die Aussetzung der Vorrangprüfung durch Ministerverordnung in allen Agenturbezirken zu entfristen“, teilte eine Ministeriumssprecherin auf Anfrage des Handelsblatts mit. Dazu habe das Ministerium die Länder um Stellungnahme gebeten. Die Abstimmung mit den anderen Ressorts solle „zeitnah“ eingeleitet werden.

      Asylbewerber, deren Verfahren noch nicht abgeschlossen ist, und Geduldete dürfen nach bestimmten Aufenthaltsfristen in Deutschland arbeiten. Ursprünglich musste in den ersten 15 Monaten aber die Bundesagentur für Arbeit (BA) prüfen, ob es für die Stelle nicht auch einen geeigneten deutschen Bewerber oder EU-Bürger gibt.

      Diese Pflicht zur sogenannten Vorrangprüfung hatte die Bundesregierung im August 2016 per Verordnung aufgehoben. Sie stellte den Ländern damals aber frei, einzelne Regionen auszunehmen – etwa, weil die Arbeitslosigkeit dort weiter hoch ist. 23 der insgesamt 156 Agenturbezirke der BA hielten an der Vorrangprüfung fest, sie liegen in Bayern, im Ruhrgebiet und in Mecklenburg-Vorpommern.

      Allerdings hatte die Bundesregierung die Aussetzung bis zum August dieses Jahres befristet. Diese Befristung soll nun aufgehoben werden. Das Ministerium weist aber darauf hin, dass die Vorrangprüfung „jederzeit per Verordnung ganz oder teilweise wieder eingeführt werden“ könne, etwa wenn die Arbeitsmarktlage dies geboten erscheinen lasse.

      In den 23 Agenturbezirken der BA, in denen die Vorrangprüfung noch gilt, wurden im vergangenen Jahr nur 110 Asylbewerber und 24 Geduldete auf Jobsuche abgelehnt, weil sich für die betreffende Stelle auch Deutsche oder EU-Bürger beworben hatten. In gut 80 Fällen wurden Anträge abgelehnt, weil es andere Bewerber gab und zusätzlich die Arbeitskonditionen nicht stimmten.

      Die Arbeitsagentur muss nämlich – unabhängig von der Vorrangprüfung – in jedem Fall sicherstellen, dass Flüchtlinge nicht zu ungünstigeren Bedingungen eingestellt werden als vergleichbare deutsche Arbeitnehmer. Hier hat die Behörde im vergangenen Jahr in insgesamt knapp 8.000 Fällen ihr Veto eingelegt. In knapp 121.000 Fällen hat die BA ihr Okay gegeben, dass Asylbewerber oder Geduldete eine Beschäftigung aufnehmen dürfen.

      An diesem Mittwoch will das Bundeskabinett einen Gesetzentwurf von Arbeitsminister Hubertus Heil (SPD) verabschieden, der Flüchtlingen und generell Ausländern besseren Zugang zur Ausbildungsförderung verschaffen soll. Sozialverbände wie der Paritätische Gesamtverband hatten darauf hingewiesen, dass diese Förderung wenig bringe, wenn gleichzeitig der Zugang zum Arbeitsmarkt durch Wiedereinführung der Vorrangprüfung erschwert würde.
      Auch Seehofer mit einem Gesetzesentwurf

      Neben dem Ausländerbeschäftigungsförderungsgesetz wird das Kabinett auch über eine Anpassung der Asylbewerberleistungen entscheiden. Die Geldleistung wird leicht angehoben, weil die Lebenshaltungskosten seit der letzten Anpassung gestiegen sind. Diese Maßnahme soll aber „kostenneutral“ umgesetzt werden, und zwar indem Geflüchtete, die in Gemeinschaftsunterkünften leben, künftig so behandelt werden, als lebten sie in einer Partnerschaft. Das heißt, für sie gilt ein niedrigerer Regelsatz.

      Von Bundesinnenminister Horst Seehofer (CSU) steht das sogenannte Geordnete-Rückkehr-Gesetz auf der Tagesordnung der Ministerrunde. Es sieht eine Art „Duldung light“ und niedrigere Sozialleistungen für Flüchtlinge vor, die bei der Klärung ihrer Identität oder bei der Beschaffung von Ausweisdokumenten nicht kooperieren.

      Außerdem soll das Gesetz für eine verbesserte Durchsetzung der Ausreisepflicht von abgelehnten Asylbewerbern sorgen, etwa durch eine Absenkung der Ausweisungsschwellen oder erleichterte Möglichkeiten, Ausreisepflichtige in Haft zu nehmen.

      Besonders umstritten ist das Vorhaben, den Ländern zeitlich befristet zu erlauben, Abschiebehäftlinge in regulären Haftanstalten unterzubringen. Damit würde das geltende Trennungsgebot ausgehebelt. Alle Justizminister der Bundesländer mit Ausnahme Bayerns lehnen dies ab. Hierüber wird es sicher noch kontroverse Debatten im Bundesrat geben. Allerdings ist das Geordnete-Rückkehr-Gesetz nicht zustimmungspflichtig.

      Mit der Verabschiedung von Seehofers Gesetz im Bundeskabinett wird auch der Weg frei, die schon im Dezember vom Kabinett verabschiedeten Gesetze zur Fachkräfteeinwanderung und zur Duldung von gut in den Arbeitsmarkt integrierten Flüchtlingen im Bundestag zu behandeln. Die Union hatte die Verabschiedung des Geordnete-Rückkehr-Gesetzes zur Bedingung dafür gemacht, dass das parlamentarische Verfahren zum Fachkräfteeinwanderungsgesetz eingeleitet wird.

      https://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/fachkraeftemangel-arbeitsminister-heil-will-vorrangpruefung-fuer-asylbewerber-dauerhaft-aussetzen/24227504.html?ticket=ST-1688870-1KDF2PFxcBLJ02eVGSF1-ap4

  • Un juge refuse que les parents du petit Alfie le fassent soigner à Rome

    https://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/un-juge-refuse-que-les-parents-du-petit-alfie-le-fassent-soigner-a-rome_200

    Le juge Anthony Hayden de la Haute cour de Manchester, dans le nord-ouest de l’Angleterre, a déclaré que le dossier d’Alfie, qui est atteint d’une maladie neurodégénérative rare, avait atteint son « chapitre final ». 

    https://www.dailywire.com/sites/default/files/styles/article_full/public/uploads/2018/04/gettyimages-950293804.jpg?itok=N0ZgX2_I

    Il a rejeté la demande des parents d’Alfie, Tom Evans et Kate James, qui ont le soutien du pape François et du gouvernement italien pour le faire soigner à l’hôpital romain Bambino Gesù, spécialisé dans le traitement des enfants. Rome a même accordé la nationalité italienne à Alfie.

    Lors d’une audience lundi soir devant la Haute Cour, le juge avait rejeté une nouvelle demande des parents et donné aux médecins le feu vert pour mettre fin aux soins apportés à Alfie. Il avait déclaré qu’Alfie, étant un citoyen britannique, était soumis aux décisions de la justice britannique.

    Mais selon son père, Alfie a continué à respirer après que son assistance respiratoire lui a été retirée. « Ils disent qu’Alfie souffre. Mais il n’est plus relié au ventilateur et il ne souffre pas », a affirmé Tom Evans mardi.

    « Étant donné qu’il est resté en vie pendant neuf heures de manière complètement inattendue, je pense qu’il aura besoin d’assistance dans les prochaines heures. Je pense qu’on devrait lui accorder cela », a-t-il déclaré.

    Le juge Hayden a rejeté les déclarations du père, a refusé le transfert de l’enfant en Italie et a statué que les parents pouvaient seulement le placer dans un autre service hospitalier, dans un hospice ou le ramener à leur domicile.

    A Rome, la directrice de l’hôpital pour enfants Bambino Gesù a annoncé qu’un avion médicalisé fourni par le ministère italien de la Défense était prêt à décoller d’Italie pour aller chercher l’enfant.

  • La théorie des « #capabilités » d’#Amartya_Sen face au problème du #relativisme

    Cet article se propose d’étudier les fondements philosophiques que donne Sen à sa théorie des capabilités. La notion de capabilité se construit en opposition à l’#utilitarisme et dans un rapport critique à la théorie de la #justice de #Rawls. Elle fait appel au concept de « relativité par rapport à l’agent », introduit par Parfit et Nagel, dans le but de dépasser les insuffisances du conséquentialisme, mais prétend également réintégrer l’évaluation des résultats dans l’évaluation morale. Pour éviter le subjectivisme moral et permettre des comparaisons entre individus, Sen s’écarte cependant de la notion de « relativité par rapport à l’agent » pour forger celle d’ « objectivité positionnelle ». Cette dernière notion a donc pour but de fonder une éthique universaliste à partir d’un relativisme descriptif. Toutefois, le caractère très abstrait de la notion de « position » pose problème.

    https://traces.revues.org/211
    #capabilité #philosophie

    • Amartya Sen : un bilan critique

      Lauréat du prix Nobel pour ses travaux sur le choix collectif, Amartya Sen a développé depuis le début des années 1980 l’approche dite par la « capabilité » (#capability approach). Avec elle, il estime se démarquer de la démarche usuelle des économistes, notamment par la place qu’il donne à l’#éthique dans l’étude de questions telles que la #pauvreté et les #inégalités. C’est ainsi qu’on lit dans le Dictionnaire des grandes œuvres économiques (2002) que : « [Sen] entretient dans ses recherches plus récentes un dialogue fécond entre l’économie et la philosophie, en particulier autour de l’évaluation des états de la société du point de vue de la justice. En lien avec ces recherches théoriques, Sen a également participé au développement d’applications telles que les mesures de l’inégalité et des études sur l’origine des #famines et de la pauvreté » (Schneider-Bunner 2002, p. 508). L’approche par la capabilité, tout en ayant donné lieu à une abondante littérature , n’a suscité que quelques critiques partielles, dont les plus connues sont celles de Sugden (1986, 1993), de Cohen (1993), ou encore de Roemer (1994, 1996). Elles portent toutefois sur des éléments particuliers des écrits de Sen, sans faire un bilan d’ensemble sur sa démarche et ses éventuels apports.

      https://www.cairn.info/revue-cahiers-d-economie-politique-2007-1-page-57.htm

  • L’utile en tête
    http://www.laviedesidees.fr/L-utile-en-tete.html

    L’humanité est composée de « tribus » qui ont chacune leur conception du bien et leurs valeurs. Comment les réconcilier ? Certainement pas en cherchant une illusoire vérité #morale, d’après J. Greene, mais en s’appuyant, à l’aide des #neurosciences, sur les intuitions qui peuvent nous être communes.

    Livres & études

    / morale, #utilitarisme, neurosciences

    #Livres_&_études

  • Jean-Baptiste Fressoz, Mundus œconomicus, 2015 chez @tranbert
    https://sniadecki.wordpress.com/2016/05/24/fressoz-mundus-oeconomicus

    Les historiens ont montré que la philosophie utilitariste et libérale du XVIIIe siècle visait à reprogrammer l’humain en sujet calculateur, en homo œconomicus, contre les morales traditionnelles du don, du sacrifice ou de l’honneur [Hirschman, 1980 ; Laval, 2007]. Ce chapitre propose un éclairage complémentaire : l’homo œconomicus exigeait en retour un monde taillé à sa mesure, repensé, recomposé et redéfini afin qu’il puisse maximiser librement son utilité. Je montrerai comment, au début du XIXe siècle, sciences, techniques et économie politique ajustèrent les ontologies afin d’instaurer un mundus œconomicus [Fressoz, 2012].

    #utilitarisme #histoire #économie #libéralisme #ontologie #Jean-Baptiste_Fressoz

  • L’utilité de ce qu’on apprend à l’école (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/04/09/lutilite-de-ce-quon-apprend-a-lecole.html

    C’est sans doute l’époque qui veut cela, mais il me semble que la pression ressentie par les parents (dont je suis) quant au futur de leur progéniture, l’adaptabilité de ces derniers à la société qui les attend, leur capacité à répondre aux multiples défis à venir, n’a jamais été aussi grande. En conséquence les parents s’interrogent davantage – et ce d’autant que l’école française est régulièrement pointée du doigt pour son manque de résultats – sur ce que les apprentissages vont apporter à leur enfant. Il faut qu’un apprentissage soit utile, évidemment – je m’imagine bien apprendre quelque chose d’inutile à mes élèves, tiens ! – mais comment juger de l’utilité d’un apprentissage, exactement ? Et qui est à même de juger de ce qui est utile, dans ce qu’on apprend ? Et d’abord, utile comment, utile à quoi ?

    Le problème vient, souvent, d’une conception très étroite de l’utilité des apprentissages : une utilité qui doit se voir, qui doit sauter aux yeux, tomber sous le sens, imposer son évidence. Il faut, somme toute, qu’un apprentissage serve à quelque chose de manifeste, qu’on lui voit une conséquence immédiate, qu’on en perçoive facilement un prolongement direct, une application visible, qui en serait une justification indéniable.

    Apprendre à lire, on voit bien à quoi cela va servir, apprendre à écrire, à compter aussi. Apprendre à parler anglais, c’est assez parlant également, on voit bien l’utilité de la chose.
    […]
    Sauf que c’est, évidemment, bien plus compliqué que cela, il ne suffit pas de dire « apprendre à lire », il faut aussi se demander : lire quoi ?, lire comment ?, lire pour quoi faire ? Si on s’en tient à une conception utilitariste brute des apprentissages, c’est la victoire de la recette de cuisine sur la littérature, de la notice de montage sur la poésie, de marmiton.fr sur Victor Hugo et d’Ikea sur Prévert (et on n’apprend pas seulement une poésie pour entrainer sa mémoire).
    […]
    Les élèves, utilitaires aussi
    […]
    J’accueille toujours ces interrogations avec bienveillance : leur questionnement est légitime et positif, il traduit leur recherche de sens dans ce qu’ils font à l’école, mais il me semble important de leur expliquer que ce qu’ils ne voient pas forcément peut avoir du sens, que certaines choses peuvent leur échapper et néanmoins constituer les fondations des cathédrales à venir. Leur dire qu’ils n’auront pas toujours de calculatrice ou de correcteur d’orthographe, certes, mais aussi et surtout leur dire que la géométrie n’est pas seulement une histoire de précision d’architecte, c’est aussi une école du raisonnement et de l’argumentation, que l’analyse grammaticale a à voir avec la logique, la capacité à faire des liens entre les éléments pour donner du sens au tout, qu’elle est liée à l’orthographe mais aussi à la syntaxe et aux fondements même de la langue, donc de la pensée.
    […]
    Au-delà de l’utile, du préhensible, du compréhensible, du là-tout-de-suite, de ce-dont-je-vois-le-but, comprendre qu’il ne faut pas limiter l’esprit humain à ce qui constitue sa partie émergée : c’est en ignorer la profondeur même, c’est méconnaitre et refuser de connaitre ces détours et ses sinuosités, l’ampleur de son étendue, la complexité de son organisation, de sa structure, les infinies méandres de ses déploiements.

    #éducation #école #apprentissages #utilitarisme #relations_école_famille #relations_élèves_enseignant.e.s

  • La vie à pile ou face
    http://www.laviedesidees.fr/La-vie-a-pile-ou-face.html

    Comment, dans les situations d’urgence, choisit-on les victimes que l’on soigne et celles que l’on délaisse ? Qu’est-ce qui justifie les choix tragiques que nous devons faire dans des circonstances exceptionnelles ? F. Leichter-Flack répond à ces questions en mêlant récit historique, fictions et réflexion #éthique.

    Livres & études

    / #mort, #utilitarisme, éthique

    #Livres_&_études

  • Rupture du contrat social, déchéance de nationalité et banalisation de l’absence de lien.
    Relevé sur twitter https://twitter.com/feeskellepeut/status/681562831871995904

    Un jour j’aimerais que les gens comprennent : un groupe social, on s’en fout que les membres soient humains animaux jeunes ou vieux c’est pas le souci, ça ne marche QUE sur 1 règle de conduite : on n’abandonne PERSONNE. Ni riche ni pauvre ni malade ni mort ni vif. Il n’y a aucune autre règle. On se dit couple famille groupe troupeau ce qu’on veut la règle est la même : on n’abandonne JAMAIS personne pour aucune raison que ce soit.
    C’est cette règle unique qui garantit la #sécurité de tous, qui fait toute la valeur du concept de #COMMUN. Vous la trahissez, vous tuez tout.
    Même si c’est sans espoir. Même si la rationalité s’y oppose. Cette règle est la seule elle est tout l’enjeu c’est par elle que nous tenons. Sans elle nous n’avons plus aucune raison d’évoluer autrement que solo. Sans cette règle du non abandon nous n’avons rien à gagner.

    La #déchéance de #nationalité ’est pareil. C’est abandonner des membres du groupe social. Nous nous sommes engagés ensemble. Certains tournent mal certains agissent contre le groupe d’autres perdent leurs capacités financières ou perdent leurs jambes PEU IMPORTE. Quand on a décidé de faire groupe social on a accepté ces divers aléas si cruels soient ils. C’était au contrat.
    On s’est toujours réservé le droit de punir ceux qui nuisaient au groupe. Mais JAMAIS il n’a été question de les exclure. CONTRAT SOCIAL.
    Quand on rompt le #contrat_social il faut savoir ce qu’on fait. L’exclusion du groupe c’est quelque chose que même un gnou vit très mal. Même chez l’animal le plus basique il y a des conséquences sur tout le groupe. Sachez bien ce que vous faites et assumez le.
    Alors oui un groupe social c’est contraignant. Tout le monde dans le groupe est pas bien portant valide économiquement rentable et gentil. Un groupe social peut même, ô drame, comporter des cons. Des bien gros gratinés cons. En effet. mas hey : ÇAY LE CONTRAT.
    Tacrukoi ? Même chez les vaches il arrive qu’un veau à 3 pattes naisse et ce qui nous différencie des animaux c’est justement que nous on s’est engagés EN CONSCIENCE et tous ensemble à ne pas le laisser crever. À partir du moment où on décide de laisser de côté un membre du groupe social y’a aucun alibi qui tienne c’est le retour à l’#animalité. Faudra pas venir chialer que y’a des « barbares ». La #barbarie est la fille de l’exclusion. (et non l’inverse)

    C’est pas drôle, jusqu’ici on avait tenté de parfaire le contrat social. C’était déjà pas top mais on avait à coeur de l’améliorer maintenant c’est un peu comme dans le roi lion quand y’a les hyènes, on veut le casser, le contrat.
    Sauf que c’est partir du principe que toute hyène en restera une jusqu’à la fin de ses jours et ça c’est pas gagné, kamême. Enfin jdis ça jte souhaite pas de mal mais t’es pas à l’abri de te péter une patte, quoi. Et là le contrat social quand il te dira vtff...

    [...]

    Tiens parlons de l’influence des #séries télé sur le contrat social. Je suis pas en mode complotiste je dis pas que c’est fait exprès, MAIS : on peut te faire une série avec un personnage principal A et un secondaire B à un moment B disparaît pour x raison (en général mise en couple ou changement de taf ou déménagement) et ensuite on te chie une AUTRE SERIE où B est le personnage principal et pour la lancer on fait ce qu’on appelle un épisode crossover où les intrigues de A et B se recoupent et ils se recroisent le temps d’un épisode commun. Ils se recroissent SANS AUCUN vieux compte à régler aucune rancoeur que dalle. Et tout du long l’ironie règne en maîtresse absolue.
    Après quoi ils se reséparent, B étant lancé et A toujours sur son aura initiale. Néanmoins JAMAIS ils ne reparlent de leur relation passée jamais ils n’envisagent une quelconque poursuite de relation au delà de l’épisode crosover, rien. C’est comme si ils étaient accessoires l’un et l’autre, purement utilitaires dans l’histoire (intrigue) de l’un ou l’autre, sans aucun lien ni aucun impact. Ce ne sont plus des personnages au sens de gens, ce sont des objets purs et simples l’un pour l’autre, ces épisodes crossover sont très parlants de ce point de vue : ils se recroisent mais personne n’est rien pour personne et il n’y aura aucune suite. Dans un épisode crossover tu n’as plus que 2 utilités dans l’intrigue de l’un et l’autre, plus rien d’humain, d’affectif, que dalle. Ensuite chacun repart faire sa vie (sa série) de son côté comme si de rien, musiques de fond et rires enregistrés inclus. (sans parler des réactions émotionnelles préenregistrées. un drame, ce truc. ça te fait penser que si tu ris pas t’es pas normal. c’est pas que c’est pas drôle, cette possibilité est exclue, juste t’es pas normal. tu ris pas. c’est dramatique vu les « ressorts comiques »). c’est...immonde ?
    Le crossover c’est ce truc qui pose les rapports utilitaires bruts sans que ça dérange personne alors que c’est juste inhumain, quoi..
    Je dis pas que c’est fait exprès je dis néanmoins qu’il y a #habituation et que ce n’est PAS correct du point de vue du contrat social.
    Toute la culture #tv est imprégnée de la rupture de contrat social , de personnages secondaires féminins qui se font baiser/jeter ou de ce fameux personnage secondaire noir qu’on connaît tous qui MEURT avant la fin du film. Je dis pas qui est l’oeuf ou la poule je constate juste que ça contribue à établir la rupture de contrat social, l’#utilitarisme, comme NORME. après plus de 30 ans de cette NORME répandue partout comme la peste noire qui peut s’étonner de lire « déchéance de nationalité » ?
    Vous les avez élevés dedans vous avez cru quoi ? qu’ils allaient inventer un truc opposé qui ne va pas de soi et demande des efforts ?

    également #réciprocité #sexisme #racisme #déshumanisation #narcissisme #psychopathe

  • Fréjus : la municipalité FN veut obliger les artistes qu’elle héberge à garder les enfants - Libération
    http://www.liberation.fr/politiques/2015/07/30/frejus-la-municipalite-fn-veut-obliger-les-artistes-qu-elle-heberge-a-gar

    La municipalité FN de Fréjus (Var) envisage de demander à une quinzaine d’artistes et d’artisans d’art installés dans des locaux qu’elle leur loue à prix modérés de participer en contrepartie, bénévolement, à l’accueil d’enfants de maternelles et d’écoles élémentaires dans le cadre de l’aménagement des rythmes scolaires. L’initiative a été accueillie avec surprise et incompréhension par les intéressés.

    « Moi, je vais vous dire les choses, elles sont extrêmement simples », a déclaré le sénateur-maire Front national de la ville, David Rachline, lors du conseil municipal du 21 juillet. « La ville finance en grande partie le loyer d’un certain nombre de ces dames et messieurs [...] Il y a un minimum de retour [...]. Le débat va s’arrêter ici : soit cela se passe bien et tout le monde est d’accord pour participer, soit je mets un terme à cette histoire où l’on paye des loyers à tout le monde. Voilà donc c’est clair, comme cela je l’aurai dit publiquement », a-t-il annoncé, selon un enregistrement que l’AFP a pu se procurer.

  • Comment la mentalité Romaine antique imprègne encore profondément nos sociétés (textes de Simone Weil)

    #histoire
    #marchandisation #utilitarisme #culture_du_viol culte du gagnant, #autoritarisme #déshumanisation goût de la domination et de l’humiliation d’autrui, #cynisme indifférence, valorisation de comportements de #psychopathe ...

    Chez [les Romains] l’esclavage avait pénétré et dégradé toutes les relations humaines. Ils ont avili les plus belles choses. Ils ont déshonoré les suppliants en les forçant à mentir. Ils ont déshonoré la gratitude en la regardant comme un esclavage atténué ; dans leur conception, en recevant un bienfait, on aliénait en échange une partie de sa liberté. Si le bienfait était important, les mœurs courantes contraignaient à dire au bienfaiteur qu’on était son esclave. Ils ont déshonoré l’amour ; être amoureux, pour eux, c’était ou bien acquérir la personne aimée comme propriété, ou bien, si on ne le pouvait pas, se soumettre servilement à elle pour en obtenir des plaisirs charnels, dût-on accepter le partage avec dix autres. Ils ont déshonoré la patrie en concevant le patriotisme comme la volonté de réduire en esclavage tous les hommes qui ne sont pas des compatriotes. Mais il serait plus court d’énumérer ce qu’ils n’ont pas déshonoré. On ne trouverait probablement rien.
    [...]
    De même les Romains, regardant l’esclavage comme l’institution de base de la société, ne trouvaient rien dans leur cœur qui pût dire non à un homme qui affirmait avoir sur eux le droit d’un propriétaire, et avait victorieusement soutenu cette affirmation par les armes. Rien non plus qui pût dire non à ses héritiers, dont ils étaient la propriété par droit d’héritage. De là toutes les lâchetés dont l’énumération écœurait Tacite, d’autant plus qu’il y avait eu part. Ils se suicidaient dès qu’ils en recevaient l’ordre, non autrement ; un esclave ne se suicide pas, ce serait voler le maître. Caligula avait derrière lui, quand il mangeait, des sénateurs debout en tunique, ce qui était à Rome pour les esclaves la marque caractéristique de la dégradation. Aux banquets il s’absentait un quart d’heure pour emmener une femme noble dans son cabinet particulier, puis la ramenait rouge et décoiffée parmi les convives, au nombre desquels était son mari. Mais ces gens avaient toujours trouvé tout naturel de traiter ainsi non seulement leurs esclaves, mais les populations colonisées des provinces.

    Simone Weil, L’Enracinement (1943)

    On ne peut dépasser les Romains dans l’art d’être perfide. La perfidie a deux inconvénients : elle suscite l’indignation et empêche qu’on ne soit cru par la suite. Les Romains ont su éviter l’un et l’autre, parce qu’ils étaient perfides seulement quand ils pouvaient à ce prix anéantir leurs victimes. Ainsi aucune d’elles n’était en état de leur reprocher leur mauvaise foi. D’autre part, les spectateurs étaient frappés de terreur ; comme la terreur rend l’âme crédule, la perfidie même des Romains avait pour effet d’augmenter au lieu de diminuer autour d’eux l’inclination à les croire ; on croit volontiers ce qu’on désire vivement être vrai. En même temps les Romains louaient leur propre bonne foi avec une conviction contagieuse, et mettaient un soin extrême à sembler se défendre et non attaquer, à paraître respecter les traités et les conventions, sauf lorsqu’ils pouvaient frapper impunément, et parfois même en ce cas. Une de leurs coutumes était, quand un traité conclu par un de leurs consuls leur semblait trop modéré, de recommencer la guerre et de livrer ce consul nu et enchaîné aux ennemis en expiation du traité rompu ; ceux-ci, qui ignoraient cet usage et croyaient la paix établie, ne trouvaient dans ce corps nu qu’une faible consolation. Les exemples de perfidie et de foi violée sont si nombreux dans l’histoire romaine qu’ils seraient trop longs à tous citer ; ils ont tous un caractère commun, c’est qu’ils sont calculés et prémédités. C’est, ainsi que les Romains purent se donner une réputation de loyauté. Retz dit que lorsqu’on a froidement résolu de faire le mal, on peut garder les apparences, au lieu que si on ne veut pas le faire, et si néanmoins on s’y laisse aller, on provoque toujours un scandale. Les Romains ont appliqué ce principe à la violation de la parole donnée ; au lieu que les autres peuples qui, comme les Carthaginois, manquèrent à leur parole par besoin, par fureur, par désespoir, eurent une réputation de perfidie même auprès de la postérité, qui n’écoute jamais les vaincus.
    [...]
    Nul n’a jamais égalé les Romains dans l’habile usage de la cruauté. Quand la cruauté est l’effet d’un caprice, d’une sensibilité malade, d’une colère, d’une haine, elle a souvent des conséquences fatales à qui y cède ; la cruauté froide, calculée et qui constitue une méthode, la cruauté qu’aucune instabilité d’humeur, aucune considération de prudence, de respect ou de pitié ne peut tempérer, à laquelle on ne peut espérer échapper ni par le courage, la dignité et l’énergie, ni par la soumission, les supplications et les larmes, une telle cruauté est un instrument incomparable de domination. Car étant aveugle et sourde comme les forces de la nature, et pourtant clairvoyante et prévoyante comme l’intelligence humaine, par cet alliage monstrueux elle paralyse les esprits sous le sentiment d’une fatalité. On y résiste avec fureur, avec désespoir, avec le pressentiment du malheur, ou on y cède lâchement, ou on fait l’un et l’autre tour à tour ; de toutes manières l’esprit est aveuglé, incapable de calcul, de sang-froid et de prévision. Cet aveuglement apparaît chez tous les adversaires des Romains. De plus une cruauté de cette espèce fait naître des sentiments qui sembleraient n’être dus qu’à la clémence. Elle suscite la confiance, comme on le voit par l’histoire de Carthage, dans toutes les circonstances où il serait trop affreux de se défier ; car l’âme humaine répugne à regarder en face l’extrême malheur. Elle suscite la reconnaissance chez tous ceux qui auraient pu être anéantis et qui ne l’ont pas été ; car ils s’attendaient à l’être. Quant à ceux qui ont été anéantis, c’est-à-dire tués ou vendus comme esclaves, leur sentiment n’importe pas, puisqu’ils se taisent.

    Simone Weil, Écrits politiques et historiques (1943)

    Toutes les bases culturelles du #néolibéralisme comme du #fascisme faisaient partie de la société Romaine antique. Je trouve qu’elles imprègnent profondément l’#imaginaire dominant occidental.
    ça fait aussi voir encore plus nettement l’ineptie des discours réacs qui reviennent à la mode sous couvert de critique de la modernité qui marchandise et dissout les valeurs traditionnelles, et qui appellent au « retour de l’autorité ».