#v

  • Le Facteur de Nagasaki
    https://www.obsarm.info/spip.php?article702

    Le 9 août 1945, un facteur de seize ans distribue son courrier sur son vélo rouge quand la bombe atomique tombe sur la ville de Nagasaki. Il est exactement 11h02. Quelques minutes plus tard, il est affreusement blessé et la vallée, autrefois agréable et splendide, s’est transformée en un véritable enfer. Cet ouvrage est une histoire émouvante du combat de Sumiteru Taniguchi pour surmonter ses terribles blessures et sa défiguration. Cette lutte pour survivre est présentée dans ce livre (…) #Fiches_de_lecture

    / #La_trois, #Victimes_du_nucléaire, #Armes_nucléaires

  • (Vidéo) Tu détestes pas ton travail, tu détestes le capitalisme (Soif de Sens)
    https://frustrationmagazine.fr/video-soif-de-sens-nicolas-framont-travail-capitalisme

    Description de Soif de Sens : « Pourquoi tant de gens souffrent au travail ? Pourquoi c’est pas toi le problème mais le monde de l’entreprise ? Et comment reprendre le pouvoir ? Voici Nicolas Framont, sociologue, rédac chef de Frustration Magazine et auteur de « Vous ne détestez pas le lundi… Mais vous détestez la domination […]

    #Décrypter_-_Travail #Entretiens #Vidéo

  • (Vidéo) Se Rebeller au Travail : Grève, Humour et Sabotage (Soif de Sens)
    https://frustrationmagazine.fr/video-travail-greve-humour-sabotage-soif-de-sens-nicolas-framont

    Description de Soif de Sens : « Comment reprendre le pouvoir face aux violences au travail ? Voici 1001 anecdotes et stratégies pour obtenir collectivement des victoires au travail. Avec Nicolas Framont, sociologue, rédac chef de Frustration Magazine et auteur de « Vous ne détestez pas le lundi… Mais vous détestez la domination au travail ». »

    #Décrypter_-_Travail #Entretiens #Vidéo

  • « Un camp de concentration » : Ehud Olmert fustige le projet de « ville humanitaire » à Gaza lancé par le gouvernement israélien
    Premier ministre du pays de 2006 à 2009, le septuagénaire pointe un nouveau risque d’escalade, lui qui dénonce déjà depuis plusieurs mois les crimes de crimes en cours dans l’enclave.
    Par Florian Bouhot – Le 14 juillet 2025 à 23h33 - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/international/israel/un-camp-de-concentration-ehud-olmert-fustige-le-projet-de-ville-humanitai
    https://www.leparisien.fr/resizer/tnJexa-CGOD6JVfbWOryQP0GkNI=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/HB4X6ASPNQQDJRBQV23XFAIY7E.jpg

    Dans un entretien accordé ce lundi au Guardian, Ehud Olmert s’insurge contre cette perspective. « C’est un camp de concentration, je suis désolé », cingle celui qui fût Premier ministre d’Israël de 2006 à 2009 - et emprisonné plus d’un an pour corruption 2015.

    L’homme de 79 ans, issus des rangs de la droite, va même plus loin dans les colonnes du quotidien britannique : « Si les Palestiniens venaient être déportés dans la nouvelle ville humanitaire, alors on pourrait dire que cela fait partie d’un nettoyage ethnique ». « Cela n’est pas le cas pour l’instant », tempère-t-il, tout en ajoutant que cela serait « l’inévitable interprétation » de toute tentative de mettre sur pied un camp massant des centaines de milliers de personnes.
    (...)
    La riposte d’Israël aux attaques terroristes du 7-Octobre, perpétrées par le Hamas, lui semble démesurée et fragilise l’image de l’État hébreu à l’étranger. « Aux États-Unis, il y a de plus en plus d’expressions de haine d’Israël, observe-t-il. On se cache en disant : Ils sont antisémites. Je ne pense pas qu’il n’y ait que des antisémites. Je pense que beaucoup d’entre eux sont anti-Israël à cause de ce qu’ils voient à la télévision et sur les réseaux sociaux. » Et d’ajouter : « C’est douloureux mais c’est une réaction de gens qui disent : Hey, les gars vous avez franchi toutes les lignes possibles et imaginables ».

    https://www.theguardian.com/world/2025/jul/13/israel-humanitarian-city-rafah-gaza-camp-ehud-olmert

  • #blender 4.5 LTS Released with ‘Full #vulkan Support’
    https://www.omgubuntu.co.uk/2025/07/blender-4-5-lts-vulkan-support

    The new Blender 4.5 LTS release features major improvements, including full Vulkan support, faster startup, new Geometry Nodes, HDR and more. You’re reading Blender 4.5 LTS Released with ‘Full Vulkan Support’, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without permission.

    #News #App_Updates

  • Migrantes : le calvaire de la route de l’exil - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/65740/migrantes--le-calvaire-de-la-route-de-lexil

    Migrantes : le calvaire de la route de l’exil. Capture d’écran du reportage de France 24.
    Par FRANCE 24 Publié le : 14/07/2025
    Les femmes représentent 51 % des flux migratoires dans le monde, selon l’ONU, mais elles sont bien souvent invisibilisées... Leur chemin d’exil est une longue succession d’obstacles et nombre d’entre elles seront victimes de violences sexuelles. Arrivées en France, que ce soit leur destination finale ou une étape avant le Royaume-Uni, leur calvaire n’est pas fini car leur situation précaire les désigne comme des victimes contraintes au silence et les empêche de porter plainte. Lucie Feutrier-Cook, experte en migration et droit d’asile, décrypte la réalité des migrantes et raconte la réalité de leur voyage.
    La France s’enorgueillit d’être le pays des droits de l’Homme mais les violences n’y sont pas moins graves qu’ailleurs, sur la route de l’exil de ces dizaines de milliers de femmes qui se cherchent un destin meilleur. À Grande Synthe, le Refugee Women’s Center leur apporte, à elles et aux enfants, une aide psychologique autant que logistique. Ici, les femmes ne représentent que 10 % à 15 % des migrants et elles évitent autant que possible d’attirer l’attention. Les passeurs ou les autres migrants sont des agresseurs potentiels alors la nuit, impossible de se soulager. L’association leur délivre donc des couches pour adultes, afin qu’elles puissent faire leurs besoins sans avoir à sortir de la tente ou de se déshabiller. Outre le risque de viol, certaines y sont contraintes à la prostitution, prises au piège de passeurs qui leur font ainsi payer la dette du voyage. Parfois, les enfants aussi en sont victimes. Pour eux, le travail forcé est un autre risque également.
    Le démantèlement de la jungle de Calais en 2016 était censé avoir réglé ces problèmes : les autorités françaises font en sorte de déloger les populations migrantes avec la destruction des campements toutes les 48 h et le soutien du Royaume-Uni, qui fait pression sur Paris pour que la France retienne sur son territoire les personnes qui veulent tenter la traversée de la Manche. Entre janvier et juillet 2025, 20 000 migrants sont parvenues à rejoindre l’Angleterre, soit une augmentation de 48 % par rapport à 2024 à la même période. La police française peine à endiguer le flux migratoire, au point que depuis 2018 et la signature du traité de Sandhurst, Londres la finance en partie pour l’aider dans sa mission… et met la pression pour qu’elle renforce ses mesures. Le thème était d’ailleurs au menu des discussions du Sommet franco-britannique qui s’est conclu par une poignée de main entre les dirigeants des deux partenaires. Emmanuel Macron et Keir Starmer se sont d’ailleurs mis d’accord sur un programme de retour des migrants : pour chaque migrant illégal renvoyé vers la France, le Royaume-Uni s’est engagé à prendre en charge un demandeur d’asile sur le territoire britannique.
    Mais la politique reste détachée des réalités du terrain. Selon le centre Primo-Levi, 90 % des femmes qui prennent la route de l’exil seront victimes de violences sexuelles. En Libye, au Maroc ou en Grèce, la violence sexuelle est systématique et vient autant des passeurs que des membres de forces de sécurité, détaille le Centre. Avant le départ, les femmes se renseignent bien sûr et mettent en place des stratégies pour limiter les risques d’agression… ou leurs effets. À la frontière entre l’Italie et la France, des femmes érythréennes avaient ainsi pris l’habitude de voyager ensemble, misant sur l’effet de groupe pour dissuader les hommes de s’en prendre à elles mais elles prenaient aussi une contraception de manière préventive. Pour éviter une grossesse indésirée en cas de viol, explique Lucie Feutrier-Cook.
    Malheureusement, il n’existe pas de solution miracle pour empêcher les violences sexuelles et à l’arrivée en Europe, la police n’aide pas à sécuriser ces femmes qui ont déjà traversé un continuum de violences, parfois tout une vie. Les autorités, les services en charge des demandes d’asile non plus ne prennent pas forcément la mesure du calvaire vécu par ces femmes, contrainte de revivre et répéter tout ce qu’elles ont vécu, elles qui ne sont pas des migrants comme les autres.

    #Covid-19#migrant#migration#france#routemigratoire#sante#santementale#violencesexuelle#femmes

  • Après un an de tractations avec Suez, la « demi-victoire » de sans-papiers exploités par un sous-traitant
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/10/exploites-par-un-sous-traitant-la-demi-victoire-de-sans-papiers-apres-un-an-


    Un nouveau groupe de travailleurs sans papiers des centres de tri des déchets d’Ile-de-France devant les prud’hommes

    Ils ont connu les horaires à rallonge, les tapis de tri aux cadences accélérées, les missions de nuit sur un site qui s’enchaînent avec des missions du matin sur un autre, les accidents du travail non déclarés, l’absence de congé maternité. Et cela pour une paye réduite, 60 euros la journée, 80 euros la nuit, dans un climat de racket et de harcèlement. « Il fallait aller toujours plus vite, et sans formation ni équipement de protection. Un jour, je suis rentré dans un four pour le nettoyer, le feu n’était même pas éteint à 100 % ! », se souvient encore Hicham, mercredi.

    Ce sont ces travailleurs eux-mêmes qui ont fini par dénoncer l’entreprise sous-traitante, NTI, à l’inspection du travail. Laquelle a orchestré des contrôles dans quatre centres de tri franciliens, fin 2022. Les dirigeants de NTI ont liquidé leur société quelques semaines plus tard. Mais certains de ses salariés sans papiers ont pu continuer à travailler plusieurs mois dans les mêmes centres de tri, en #intérim cette fois, prouvent les contrats qu’ils ont montrés au Monde.

    En août 2023, 11 travailleurs ont décidé les premiers de mettre ces dérives en lumière, en occupant le centre de tri XVEO de #Veolia, à Paris. Le Monde avait alors révélé les pratiques délétères de cette entreprise sous-traitante.
    « Compte tenu des éléments du dossier NTI portés à [sa] connaissance », Veolia a rapidement proposé une solution à l’ensemble du groupe de sans-papiers lanceurs d’alerte. Elle a rempli les précieux Cerfa, ces documents administratifs de demande d’autorisation de travail qui leur ont permis de déposer des #demandes_de_régularisation en préfecture.

    C’est ce qui a motivé un second groupe de 13 #travailleurs_sans_papiers exploités à sortir de l’ombre. (...) Le 12 juin 2024, ils ont déposé un dossier devant les #prud’hommes pour obtenir réparation des heures sous-payées. En parallèle, la CGT a entamé pour eux une discussion avec Suez, dans l’espoir que l’entreprise imite Veolia, et les embauche, ouvrant la voie à une possible régularisation.

    Mais les discussions n’ont cessé de s’enliser, les travailleurs refusant que le retrait du contentieux aux prud’hommes devienne la condition d’un accord. Or, la nouvelle pression exercée sur les sans-papiers ces dernières semaines, par des opérations de contrôle d’identité policières hors norme, a rendu plus stressante encore leur situation. « Je me sens toujours en danger, dès qu’on me regarde dans le bus je me dis “ils savent, ils vont me dénoncer”, témoigne Bouzid, 33 ans, la voix tendue, les yeux las. On travaille ici ou là dans des conditions pires qu’avant, tu te fais 5 heures-14 heures à porter des trucs lourds sur les marchés, et ça pour 20 ou 30 euros ! Mais quel choix j’ai ? » Il secoue la tête : « Ça fait vraiment mal… On n’en peut plus de vivre ça. C’est ce qui nous a donné le courage de manifester. »

    Le 1er juillet, les 13 sans-papiers se sont alignés devant l’entrée de #Suez par 39 °C. Le lendemain, ils sont entrés à l’intérieur quelques minutes. Le troisième jour, ils se sont scotchés la bouche. Et ainsi de suite, jusqu’à s’allonger sur l’esplanade.

    Lundi 8 juillet, Suez a formulé une offre : six embauches, pas plus. « Suez a arrêté ses activités avec NTI dès qu’elle a eu connaissance de ces pratiques illégales et contraires à l’éthique du Groupe », soutient l’entreprise dans une réponse écrite au Monde, affirmant n’avoir eu recours à ce sous-traitant que « de manière ponctuelle et limitée ». C’est parce qu’elle a été « sensible aux difficultés de ces personnes » que Suez a proposé à certains ces promesses d’embauche, lesquelles « pourront appuyer [leurs] demandes de régularisation. » Sans expliquer pourquoi elle ne proposait que six embauches.

    https://archive.ph/wAcRp

    #nettoyage #sous-traitance

  • 10′ en Off, « Délinquants et ultra-riches » 3/6 Brigitte et Emmanuel : enterrer un scandale pédophile
    https://www.off-investigation.fr/10-en-off-delinquants-et-ultra-riches-3-6-brigitte-et-emmanuel-ent

    À 39 ans, prof de théâtre au collège de la Providence d’Amiens, Brigitte Trogneux tombe amoureuse d’Emmanuel, son élève de 14 ans. Après leur mariage, quand Emmanuel entre en politique, l’agence Havas de Vincent Bolloré va brouiller les pistes pour éviter que ce scandale pédophile ne ressurgisse. | Série extraite du documentaire « Délinquants et ultra-riches, comment ils ont fait élire Macron » (3/6) Emmanuel Macron et Brigitte Trogneux se sont rencontrés au début des années 1980 à Amiens, alors qu’il était en classe de troisième au collège de la Providence. À l’époque mariée et mère de trois enfants, Brigitte […]Lire la suite : 10′ en Off, « Délinquants et ultra-riches » 3/6 Brigitte et Emmanuel : enterrer un scandale (...)

    #Enquêtes #Vidéos #Réservé_aux_abonnés

  • Nos frères (et sœurs) les musulman·es et nos ami·es de LO
    https://www.revolutionpermanente.fr/Nos-freres-et-soeurs-les-musulman-es-et-nos-ami-es-de-LO

    Pour qui aurait pu encore en douter, un danger imminent guette la France : non pas la crise, les licenciements, ni les guerres, mais l’islam. Et derrière, bien entendu, arrive le voile. Énième faux-débat, nauséabond et criminel. Une occasion, néanmoins, de débattre, à nouveau, de ce que les communistes révolutionnaires devraient faire face à cette nouvelle opération islamophobe.

    « Frères musulmans et islamisme politique en France » : Macron et Rétailleau ont désigné l’ennemi public numéro 1, à grands renfort de « Conseils de défense et de sécurité nationale ». Dans une France où, pour le dire avec Sartre, « l’Algérie est une névrose », l’islam et les musulmans sont une obsession. Et les musulmanes le sont d’autant plus qu’elles sont, semblent ou apparaissent voilées. Cette névrose anime autant la droite que la gauche et représente un véritable révélateur colonial d’un passé qui ne passe pas, d’un racisme islamophobe qui est indissolublement lié au discours et aux pratiques politiques de tous les exécutifs et gouvernements de la Cinquième république. L’islam, ses manifestations mais surtout le voile font donc leur énième retour dans le débat. Un « débat » qui invite, à nouveau, à s’interroger sur la façon dont la gauche révolutionnaire devrait se positionner face aux questions de religion, voile et laïcité dans le contexte qui est le nôtre, marqué notamment par l’agression américano-sioniste contre l’Iran en juin et le génocide à Gaza qui se poursuit.

    Avec Dreyfus comme avec l’Islam

    Que dit d’intéressant ce fameux rapport que l’on ne saurait déjà ? Pas grand-chose, si ce qu’« un sentiment de malaise français, pour dire le moins, prévaut chez les musulmans ». Par conséquent, le rapport recommande à l’Etat de « lutter contre le sentiment de rejet qui irrigue les familles de confession musulmane [par] des signaux forts [1] ». Que « raconte », en revanche, ce rapport à longueur de pages ? Qu’une tendance minoritaire, très marginale et en perte de vitesse au sein de la communauté musulmane, la mouvance rattachée aux « Frères musulmans », représenterait un « danger » pour le pays. Relayé par un gouvernement cul-et-chemise avec le dictateur-roi du Maroc, Mohamed VI, « commandeur des croyants » et oppresseur du peuple Sahraoui, mais aussi avec les émirs qataris qui ont permis au PSG de faire quelques étincelles grâce à quelques milliards mais qui, surtout, financent le terrorisme islamiste de par le monde, ou encore avec le très réactionnaire président-barbu de la « nouvelle Syrie », Ahmad Al-Charaa, cela pourrait faire sourire. Que fait-on dire à ce rapport ? Qu’en dernière instance, à force de « dissimulation » – « taquiyya », en arabe dans le texte et citée à l’envi, car nos politiciens sont devenus experts en théologie islamiste – ce ne sont pas tant les « frères » qui représenteraient un problème que les musulmans en général. Et si on ne le dit ouvertement, du moins le suggère-t-on très fortement du côté du gouvernement.

    L’extrême droite et la droite française disent à qui veut bien l’entendre ne plus être antisémites. Elles se sont d’ailleurs fait le porte-étendard du génocide en Palestine, comme si leur soutien actuel au sionisme pouvait masquer leurs racines, de Boulanger à Pétain, de Barrès à Maurras en passant par Poujade et Le Pen. En revanche, leur islamophobie 2.0, compatible autant avec les réseaux sociaux qu’avec CNews, partage avec la vieille rhétorique anti-juive bien des points communs. Alfred Dreyfus pourrait reconnaître, au mot près, le déchaînement antisémite dont a été le théâtre la France d’il y a 130 ans. S’ils ne sont pas « séparatistes » – ils ne mangent pas comme nous, ne prient pas dans notre langue, leurs lois sont supérieures à celles de la République, leurs femmes ne s’habillent pas comme les autres « Françaises » – les musulmans (ou les juifs) sont « entristes ». Dissimulateurs, ils avancent masqués. Ils sont « partout » et si l’on n’y prend garde, on sera bientôt « submergés ». En tout cas, on n’est plus « chez nous ».

    Dreyfus, pas davantage qu’un imam, n’était socialiste. Officier de l’armée, polytechnicien, plutôt conservateur, il n’avait rien à voir avec la gauche révolutionnaire. A l’époque, certains, par œillères, n’ont pas participé à sa défense – « nous n’avons pas à nous mêler d’une affaire qui fait s’opposer deux secteurs de la bourgeoisie », diraient-ils sans doute aujourd’hui – voire ont rejoint le camp de nos ennemis, par un antisémitisme plus ou moins avoué et maquillé de soi-disant anticapitalisme – ce fameux « socialisme des imbéciles » dénoncé par le socialiste allemand August Bebel. Et pourtant, ce qu’il y avait de meilleur dans le mouvement ouvrier et chez les révolutionnaires du XIXe a défendu Dreyfus et a combattu sans concession une République et son système médiatique qui avaient condamné ce capitaine, accusé à tort « d’intelligence avec l’ennemi », parce que juif. La raison de cette défense, c’est que derrière Dreyfus et cet antisémitisme permanent, c’était tous les rouages d’un système d’oppression et d’exploitation maniant le chauvinisme et les discriminations qu’il fallait dénoncer et combattre.

    La pratique du judaïsme, réelle ou supposée, pas davantage que celle de l’islam, ne fait partie du programme communiste révolutionnaire, qui défend une conception matérialiste et athée du monde. Et pourtant, notamment là où cette religion serait marginalisée ou reléguée par le système en place, ses pratiques stigmatisées par un pouvoir qui n’a de leçons d’émancipation et de liberté à donner à personne, alors les communistes révolutionnaires se doivent d’être à ses côtés et de défendre les droits de celles et ceux qui souhaitent la pratiquer ou s’en réclamer. Ce qui valait pour un capitaine de l’armée française vaut aujourd’hui, également, pour les musulmans et les musulmanes.

    Pour des raisons d’espace et parce que le « débat » – avec son tombereau d’immondices, de vulgarités, de faux-semblants, de raccourcis et de mensonges islamophobes – a littéralement inondé les médias au cours des dernières semaines au point que personne n’a pu, malheureusement, y échapper, nous ne reviendrons pas ici sur les réactions de l’ensemble du champ politique sur ledit « rapport ». On soulignera simplement qu’à la différence des instrumentalisations passées autour de la « question de la place de l’islam en France » au cours desquelles la gauche – les dirigeants du PS, Fabien Roussel, les écologistes et bien d’autres – ont peu ou prou défendu la même ligne et les mêmes propositions de loi que le gouvernement, la ficelle, cette fois, était un peu trop grosse. Du côté de l’extrême gauche, en revanche, une discussion avec les camarades de Lutte ouvrière nous a semblé nécessaire.

    La religion nuit gravement à la santé. Mais le voile plus particulièrement ?

    Par la voix de ses représentants et dans ses éditos, LO a pris position contre le « rapport » et son instrumentalisation, dans la continuité d’un changement de ton des camarades sur la question de l’islamophobie d’État[Jusqu’à il y a peu, en effet, LO rejetait le concept « d’islamophobie », taxé d’ambigu]]. Ses porte-paroles ont ainsi clairement dénoncé la proposition faite par Attal – et relayée par d’autres – d’interdire le port du voile dans l’espace public pour les mineures de moins de quinze ans. Par ailleurs, ses porte-paroles Nathalie Arthaud et Jean-Pierre Mercier ont pointé sur les plateaux télé l’enchaînement abject qui fait que la parole « libérée » des gouvernants et des politiciens se traduit très concrètement par une hausse des actes à l’encontre des musulmans ou considérés comme tels avec, au final, les deux crimes islamophobes et racistes contre Aboubakar Cissé et Hichem Miraoui [2].

    En revanche, dans une série d’articles et de tweets [3], la droite et l’extrême droite n’ont pu que se réjouir, dans le climat actuel, de la « leçon en laïcité » de LO. On songera à la déclaration sur le plateau du Media de Nathalie Arthaud selon laquelle « le voile, c’est d’abord le symbole d’une oppression », de celle de Jean-Pierre Mercier affirmant sur LCI être « du côté des femmes qui se battent contre le port du voile, que ce soit en France comme à l’étranger »– au risque, assumé, de confondre le combat contre le port du voile là où il s’agit d’une contrainte imposée par un régime dictatorial et religieux, comme en Iran ou en Afghanistan, et son instrumentalisation, dans un pays impérialiste au lourd passif colonial, comme la France –, complétée, le lendemain, par celle de Nathalie Arthaud sur Sud Radio, dénonçant la « proposition de loi » Attal d’interdire le port du voile aux moins de 15 ans tout en proclamant son attachement à la Loi sur l’interdiction des signes religieux ostentatoires dans les établissements scolaires de 2004 [4].

    On ne saurait être dupe de l’opération des médias de droite consistant à extraire et à instrumentaliser quelques bribes de phrases du discours plus général de LO pour, en dernière instance, justifier « sur la gauche », une campagne qui est, elle, clairement raciste et islamophobe. Et, par effet de miroir inversé, alimenter au passage la machine politico-médiatique de stigmatisation de La France insoumise (LFI), taxée de « trahison à l’héritage laïque » et de complaisance à l’endroit de l’islam et du communautarisme. A la différence d’autres courants d’extrême gauche, nous ne sommes pas de ceux qui, dans le sillage du Prophète et le prolétariat de Chris Harman, viendraient à trouver une quelconque vertu ou spécificité intrinsèquement « révolutionnaire » à l’islam politique, quelles que soient les formes qu’il adopterait. En revanche, en tant qu’organisation d’extrême gauche militant dans un pays impérialiste, la France, et appelée à se prononcer sur la question du voile, en France et non dans un pays où l’islam est religion d’État, il nous semble que la position de LO n’est pas conséquente et ne va pas jusqu’au bout d’une dénonciation globale de l’islamophobie d’État et des leviers qui la sous-tendent.

    La première objection que l’on pourrait faire a trait au point de départ bancal qui est posé par les porte-parole de LO dans leurs interventions. « Toutes les religions se valent », nous disent-ils en substance. Nous pourrions dire, en effet, que toutes les religions, du christianisme catholique ou protestant au judaïsme en passant par l’islam – pour ne prendre que les cultes les plus présents, en France – ont pour point commun une relégation plus ou moins assumée de la femme à un rang subalterne qui inscrit dans les Textes une inégalité des rapports sociaux de genre. C’est les prémices dont partent, à raison, Arthaud et Mercier. Mais immédiatement après, sans tenir compte de la manière dont le « débat sur les religions » devient, en France, un « débat sur la place de l’islam », et comment cela se réduit, immédiatement, à un « débat sur le voile », sans tenir compte du fait que le voile est, en France, le seul signe visible de possible appartenance à une communauté religieuse qui pose réellement problème à la « République », les camarades de LO concluent uniquement sur la question du voile. Un voile dont il faudrait aider à se défaire toutes celles qui le porteraient contre leur gré [5].

    Sans réduire l’islam aux quartiers populaires ni l’islam au voile, il ne s’agit même pas de s’interroger – ce qui serait, en soi, une autre discussion – sur les multiples signifiés que représente, dans l’espace public ou à l’école, en France, un voile islamique : imposé contre leur gré à certaines, très probablement , porté de façon non contrainte et en toute conscience par d’autres, ou encore comme une expression culturelle ou religieuse d’appartenance revendiquée à une communauté stigmatisée et reléguée, qui ne connaît la République et ses fausses promesses d’égalité, de liberté et de fraternité que sous son aspect le plus policier, répressif, raciste et discriminatoire dans l’accession à l’emploi, au logement et dans tous les aspects de la vie quotidienne. Le voile islamique peut avoir plusieurs ressorts et significations à moins de considérer toutes celles qui le portent, tout le temps ou occasionnellement, uniquement comme des victimes et non comme des sujets agissants.

    Ce qui est sûr, en revanche, c’est que le raccourci imposé par en haut consistant à assimiler l’islam a une religion particulièrement réactionnaire – et par conséquent fondamentalement menaçante – et dont le véhicule consiste à couvrir le corps des femmes – par un hidjab, une abaya, un burkini ou autre – sert un propos spécifique. Il s’agit de continuer à alimenter une puissante machine idéologique, malheureusement assez efficace, servant depuis les origines de l’entreprise coloniale française en Afrique du Nord et perpétuée par le présent néocolonial de la politique impérialiste hexagonale : diviser le monde du travail et les classes populaires, opérer une distinction entre ceux qui seraient irrémédiablement perdus à la cause de l’émancipation et ceux qui, à l’inverse, seraient du bon côté, des Lumières et du progrès, entre « eux » et « nous ». Au sein d’une fraction de la « gauche » ce discours réactionnaire, adapté au cadre colonial et impérialiste existe également depuis les origines du mouvement ouvrier. Et peu importe, pour ses directions réformistes, si le mouvement ouvrier français s’est retrouvé ou se retrouve aujourd’hui, dans les faits ou le discours, du côté de sa « propre » bourgeoisie. Pour la bourgeoisie, on l’aura compris, c’est pain béni.

    En ce sens, ce n’est pas seulement l’opération politicienne, qualifiée aujourd’hui d’islamophobe par LO, qui est à dénoncer comme ont pu le faire à juste titre les camarades dans les colonnes de leur presse, dans leurs éditos d’entreprise et par la voix de leurs porte-parole. Pour être conséquente, la gauche révolutionnaire devrait également porter le combat contre l’ensemble des outils, idéologiques et légaux, sur laquelle cette opération est adossée. Sous couvert de défense de la laïcité et de la liberté religieuse, c’est l’ensemble de cet arsenal – et pas uniquement le rapport sur les frères musulmans, le discours de Retailleau et la proposition Attal – qui est profondément islamophobe dans sa stigmatisation des musulmans et musulmanes, qu’ils se revendiquent de cette appartenance religieuse ou qu’ils y soient assignés. Cela vaut autant pour la loi sur le séparatisme de 2021 que pour la loi de 2016 sur la neutralité religieuse au travail, celle de 2010 sur l’interdiction du voile intégral dans l’espace public ou celle de 2004 sur l’interdiction du port de signes religieux ostensibles à l’école.

    A nouveau sur le voile à l’école et la loi de 2004

    C’est d’ailleurs cette loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux ostentatoires dans les collèges et lycées qui sert de matrice à l’ensemble des instruments légaux votés depuis. Et cette loi de 2004 continue à être au cœur de l’argumentaire de LO et, dernièrement encore, défendue par Nathalie Arthaud.

    Au printemps 2003, le monde enseignant a mené un mouvement extrêmement dur contre la réforme Fillon des retraites. Les personnels de l’éducation ont perdu le bras-de-fer, mais le gouvernement Chirac-Raffarin y a laissé des plumes. Au cours des mois qui suivent, à travers une opération politicienne assez magistrale [6], Chirac réussit à recompacter autour de lui les enseignants qui l’avaient pourtant affronté l’année précédente. Pour ce faire, il va confectionner, de toute pièce, une nouvelle « affaire du voile » qui débouche quelques mois plus tard sur la loi de 2004, appuyée par la quasi-totalité de la gauche ainsi que par LO.

    En 2003 comme au cours des quinze années précédentes (1989, 1994 et 1999), des différends surgissent à la rentrée scolaire dans certains établissements entre le corps enseignant, la hiérarchie administrative et des cas très isolés de jeunes femmes refusant d’enlever le voile islamique dans l’enceinte des collèges et des lycées de banlieue. A partir de septembre 2003, dans un contexte international marqué par la guerre contre le terrorisme, l’invasion de l’Afghanistan – à laquelle participe la France – puis de l’Iraq par la coalition Bush-Blair, le débat prend une dimension toute particulière. Deux cas très spécifiques, au lycée Henri Wallon d’Aubervilliers, dans le 93, servent à orchestrer et polariser le faux débat [7]. Dans la foulée de cette affaire particulièrement médiatisée, Chirac met en place la Commission Stasi sur la laïcité à l’école et qui débouche sur une loi qui, de l’aveu même du Premier ministre de l’époque, Jean-Pierre Raffarin, ne défend pas en réalité la « laïcité » mais entend, au nom de la laïcité, « protéger les femmes des pressions du fondamentalisme [8] ». Fondamentalisme islamiste, on l’aura compris [9].

    A l’époque, LO contribue en partie à exacerber cette « nouvelle affaire du voile » puisque ses militants en poste au lycée Henri Wallon sont les partisans les plus intransigeants de l’expulsion des deux élèves au nom de la défense des droits des femmes et de la laïcité [10]. « Dans les banlieues, souligne LO à l’époque, un islam intégriste se développe. Au nom de préjugés barbares et réactionnaires, des hommes – des pères, des grands frères et aussi des petits caïds ignorants et violents – exercent une pression grandissante sur les jeunes filles pour les réduire au seul rôle de reproductrices, les enfermer, les cacher sous le voile. Des jeunes filles sont mariées de force à des hommes, parfois bien plus vieux qu’elles, qu’elles ne connaissent pas et n’ont pas choisis. À l’hôpital les maris qui les accompagnent refusent qu’elles se fassent examiner par des médecins-hommes. Certaines municipalités ont cédé sur le fait de réserver les piscines aux femmes à certaines heures et certains jours. Dans des cités, elles ne peuvent regarder un garçon en face ni porter les vêtements de leurs choix ni se maquiller sans se faire traiter de "putes" » [11]. Indépendamment du style et du ton que certains éditorialistes, aujourd’hui, ne renieraient pas, cette situation relève-t-elle de l’islam ou plus tristement du patriarcat capitaliste qui n’est pas simplement arabo-musulman ? En toute logique, LO finit donc par soutenir – et, malheureusement, continue à soutenir – « un texte sur lequel s’appuyer pour s’opposer au port du voile à l’école. Ce sera aussi et surtout un appui pour toutes les jeunes filles qui veulent résister aux pressions sexistes qu’elles subissent et qui attendent une aide de la société [12] ». En attendant une aide de la société, LO a fini par valider la législation islamophobe mise en place par Chirac et soutenue par la quasi-totalité de l’arc parlementaire [13]. Cette loi de 2004 n’est que l’origine matricielle de celles qui ont suivi. Attal, en voulant interdire le port du voile aux mineures de 15 ans, n’aurait fait qu’élargir à l’espace public ce qui est interdit dans les enceintes scolaires de la République. Pourtant, en dépit d’un changement de ton sur l’islamophobie, LO continue de soutenir cette loi et refuse de faire le bilan de ce qui a été une politique en tout point catastrophique et qui a contribué à offrir une couverture d’extrême gauche à une opération ultraréactionnaire.

    Ne pas se tromper d’ennemis, ni d’alliés, combattre les lois islamophobes

    Indépendamment de ce détour par la loi de 2004 qui continue à être au cœur des logiques mises en avant par LO, l’enjeu est de choisir ses alliés, de ne pas se tromper d’ennemis et ne pas servir de caution à nos adversaires. Faire la distinction entre le débat sur le voile, en France, et la question du voile dans un pays où, légalement ou dans les faits, il relève d’une obligation, ne signifie pas renoncer à défendre une vision marxiste et matérialiste du monde ni cacher son combat contre les institutions, hiérarchies et, en dernière instance, idées religieuses [14]. Ce combat, néanmoins, ne saurait se dissocier d’une opposition préalable, radicale et sans concession, à l’ensemble des instruments et des relais islamophobes sur lesquels la bourgeoisie française peut compter à travers sa république pour stigmatiser, marginaliser et viser ceux d’entre nous qui sont assignés à une « autre » identité ethnique ou religieuse. Ce que la police, les RH des entreprises et les médias se chargent de rappeler, constamment.

    Pas davantage qu’on ne peut soutenir qu’il existe un signe d’égalité entre Netanyahou et le Hamas – discussion qui a fait l’objet de débats, dernièrement, entre nos organisations – au nom des intérêts abstraits du monde du travail qui seraient équivalents en Israël et en Palestine, on ne peut soutenir, en France, qu’il soit symétriquement essentiel de lutter contre deux extrêmes droites, dont l’une serait « raciste [et l’autre] islamiste [pour] défendre une perspective ouvrière ». C’est pourtant encore ce que défendait LO y a quatre ans, dans un son article « Loi séparatisme, islamisme : des politiques qui divisent les travailleurs ». C’est, là encore, faire prévaloir le même principe d’abstraction sur l’analyse concrète des intérêts sociaux et des dynamiques en jeu.

    Sans trop risquer de se tromper on dira, à titre d’exemple, qu’il est aussi peu probable qu’un média du groupe Bolloré porte un jour dans son cœur la cause LGBTQI [15] que ne le ferait un imam salafiste particulièrement rigoriste dans une salle de prière, en France. Mais cela permet-il pour autant d’affirmer, toujours dans ce même texte que « les idéologies rivales des islamistes et de l’extrême droite, tout en apparaissant opposées, se situent toutes les deux sur le terrain de la défense des intérêts de la bourgeoisie [et qu’elles] s’alimentent l’une l’autre et présentent en réalité bien des similitudes » ? Le propriétaire médiatique, Bolloré, et celui l’imam rigoriste, aussi réactionnaire soit-il, constituent deux secteurs totalement distincts, qui ne sauraient permettre de dresser des équivalences, indépendamment de leurs « prêches ». Ou, pour le dire autrement, indépendamment des publics auxquels ils s’adressent et vis-à-vis desquels les révolutionnaires opposeront un discours, une propagande communiste, ils incarnent des milieux radicalement distincts : tandis que Bolloré et ses amis représentent l’entre-soi de la grande bourgeoisie française, impérialiste, et ses mille ramifications dans le pré-carré nécolonial, l’autre, en revanche, évolue dans notre milieu, le monde du travail, les classes populaires, celui au sein desquels nous intervenons et au sein duquel nous défendons nos idées, sur la base d’un combat contre le système capitaliste et les oppressions qu’il charrie ou perpétue.

    C’est en ce sens, aussi, qu’il est impossible de se tromper de combat : contre la religion, nous luttons pour que le monde du travail soit en mesure de prendre pleinement son destin en main. Si la gauche révolutionnaire s’oppose à un État qui veut faire la chasse aux jeunes femmes voilées et qui vomit au quotidien sa haine de l’islam, si elle manifeste aux côtés de celles et ceux qui, quelle que soit leur motivation, sont solidaires de la Palestine et dénoncent la complicité des impérialistes avec le génocide israélien, alors les différentes organisations qui se réclament de la révolution doivent se retrouver, unies, en première ligne d’une mobilisation permanente et concrète contre l’ensemble des lois racistes et islamophobes. Car toutes sécrètent et alimentent ce venin qui nous divise et qui sert tant les intérêts de la bourgeoisie et de ses politiciens de tout bord. C’est un combat de l’ensemble de nos organisations qui doit être mené en direction du monde du travail et de la jeunesse pour montrer comment, pour combattre les discriminations et le racisme antis-musulman, c’est bien du côté du drapeau rouge que notre classe doit chercher les armes du combat.

    Jean-Patrick Clech, chef du Courant Communiste Révolutionnaire à la NPA et du comité de rédaction du magazine Révolution Permanente.

    • Au printemps 2003, le monde enseignant a mené un mouvement extrêmement dur contre la réforme Fillon des retraites. Les personnels de l’éducation ont perdu le bras-de-fer, mais le gouvernement Chirac-Raffarin y a laissé des plumes. Au cours des mois qui suivent, à travers une opération politicienne assez magistrale [6], Chirac réussit à recompacter autour de lui les enseignants qui l’avaient pourtant affronté l’année précédente. Pour ce faire, il va confectionner, de toute pièce, une nouvelle « affaire du voile » qui débouche quelques mois plus tard sur la loi de 2004, appuyée par la quasi-totalité de la #gauche ainsi que par #LO.

      #professeurs #enseignants #école #voile #loi_du_15_mars_2004

    • Le piège de la « lutte contre l’islamophobie »
      https://www.lutte-ouvriere.org/portail/mensuel/2017-01-22-le-piege-de-la-lutte-contre-lislamophobie_75202.html

      Une politique de construction de fronts pour « lutter contre l’islamophobie » est de plus en plus défendue par une partie de l’extrême gauche. Au point de perdre tout repère de classe, et d’user de démagogie vis-à-vis de l’islam politique.

      (...) Communisme et religion

      Pour justifier leur indulgence pour l’islam politique, les divers groupes d’extrême gauche qui gravitent dans ce mouvement cherchent des justifications théoriques.

      La religion musulmane, expliquent-ils d’abord, serait, en France, une religion d’opprimés et, à ce titre, non comparable aux autres religions qui, elles, seraient du côté des oppresseurs.

      Que l’islam soit en France en religion majoritairement pratiquée par des opprimés, c’est-à-dire des prolétaires, c’est une certitude. Mais faire ce constat doit-il mener à se montrer conciliant avec cette religion  ? Bien au contraire  ! Davantage encore, justement parce que ceux qui sont touchés par cette religion sont les nôtres, nous devons la combattre  ! La classe ouvrière, précisément parce qu’elle est la classe opprimée de la société, a moins accès au savoir, à la culture que d’autres couches de la société, ce qui la rend plus perméable à tous les préjugés. Et si ceux-ci prennent la forme de préjugés religieux parmi les travailleurs d’origine maghrébine ou africaine, ils en prennent d’autres, dans d’autres couches du prolétariat. À commencer par le racisme, hélas bien présent dans la classe ouvrière française. Et pourtant, aucun militant n’imagine ne pas le combattre sous prétexte qu’il s’agit de préjugés d’opprimés. Pourquoi en serait-il autrement avec la religion  ?

      Autre argument  : le marxisme n’aurait pas de vraie tradition antireligieuse. C’est par exemple ce que prétend un enseignant de Seine-Saint-Denis, qui défend la liberté de porter le voile à l’école, Pierre Tevanian. Son ouvrage, La haine de la religion, explique, en le falsifiant, que Marx n’était finalement pas si antireligieux que cela. On y lit  : «  C’est aujourd’hui l’athéisme et le combat antireligieux, l’irréligion en somme, qui peut être considérée comme l’opium du peuple de gauche.  »

      Que le marxisme ne se soit jamais donné comme objectif prioritaire de faire de la propagande antireligieuse, certes. Les communistes ne sont pas des laïcards, du nom de ce courant de bourgeois radicaux au tournant des 19e et 20e siècles qui considéraient que la lutte contre la religion était plus importante que la lutte des classes, ou plutôt qui préféraient largement que les ouvriers se battent pour la laïcité plutôt que pour remettre en cause l’ordre social.

      Marx savait que les préjugés religieux étaient les conséquences de l’oppression, et qu’ils ne disparaîtraient pas avant une transformation profonde de la société, en d’autres termes, avant que la société communiste, en supprimant l’exploitation et l’oppression, supprime du même coup les causes de la religion. Et la ligne de démarcation que tracent les communistes, dans la société actuelle, n’est pas entre les laïcs et les religieux, mais entre les prolétaires et les bourgeois.

      Pour autant, les marxistes ont toujours considéré la propagande antireligieuse comme indispensable. Être communiste, c’est être matérialiste, et être matérialiste, c’est être athée. On peut être athée et se battre, dans une grève, aux côtés d’un travailleur croyant. Mais cela n’empêche pas qu’il est du devoir de n’importe quel révolutionnaire communiste d’essayer d’arracher non seulement les militants qu’il veut gagner à sa cause, mais même ses camarades de travail et de lutte, à l’emprise de la religion. Trotsky l’expliquait, en 1923  : «  Nous adoptons une attitude tout à fait irréconciliable vis-à-vis de tous ceux qui prononcent un seul mot sur la possibilité de combiner le mysticisme et la sentimentalité religieuse avec le communisme. La religion est irréconciliable avec le point de vue marxiste. Celui qui croit à un autre monde ne peut concentrer toute sa passion sur la transformation de celui-ci.  » Et à la fin des années 1930 il écrivait encore, dans Défense du marxisme  : «  Nous, les révolutionnaires, nous n’en avons jamais fini avec les problèmes de la religion, car nos tâches consistent à émanciper non seulement nous-mêmes mais aussi les masses de l’influence de la religion. Celui qui oublie de lutter contre la religion est indigne du nom de révolutionnaire.  »

      Le piège de «  l’islamophobie  »

      Il est donc évidemment possible de lutter à la fois contre les discriminations racistes et contre la religion.

      C’est la raison pour laquelle le terme d’islamophobie nous a paru ambigu, et il l’est toujours par certains aspects, bien que le mot soit devenu d’usage courant. Nous rejetons et combattons les discriminations qui peuvent s’exercer à l’encontre des musulmans, parce que nous sommes pour la liberté de culte. Mais nous sommes athées, opposés à toutes les religions. Et l’équation, imposée par les islamistes et leurs amis, selon laquelle lutter contre la religion musulmane signifierait être raciste, est une escroquerie.

      Une partie de la classe politique française actuelle rejette et discrimine les musulmans, en tout cas les pauvres, ceux des cités et des usines, car elle ne rejette certainement pas les milliardaires des théocraties du Golfe. Et il est compréhensible que nombre de jeunes se sentent victimes d’une oppression spécifique, qui existe bel et bien. Comment admettre que les politiciens de droite, qui hurlent à la laïcité et veulent interdire les menus de substitution dans les cantines, soient les mêmes qui combattent pour permettre l’installation de crèches de Noël dans le hall de leur mairie  ?

      La laïcité des politiciens bourgeois d’aujourd’hui est à géométrie variable, et elle est tournée contre la religion musulmane, comme elle l’a été en d’autres temps contre les Juifs. Et c’est d’autant plus choquant que les mêmes n’ont pas hésité, dans le passé, à se servir de l’islam pour tenter de canaliser la colère et le ressentiment des jeunes des banlieues, comme le fit Sarkozy lorsqu’il créa le Conseil national du culte musulman.

      Défendre le communisme

      Mais nous estimons que c’est notre rôle, en tant que communistes, de dénoncer l’emprise de la religion musulmane sur la jeunesse d’origine immigrée  ; de nous battre, de militer pour essayer d’arracher celle-ci au «  brouillard de la religion  », comme écrivait Marx, pour lui ouvrir les yeux, lui faire comprendre que son émancipation ne se fera pas par la soumission à des principes religieux d’un autre âge, mais dans l’union de classe avec le reste du prolétariat.

      Notre tâche de révolutionnaires n’est pas de conforter les travailleurs dans leurs préjugés religieux, mais de les combattre. D’expliquer que l’islam politique, fût-il radical, n’a jamais combattu l’oppression sociale  ; que c’est un courant profondément anticommuniste  ; que là où il est au pouvoir, il l’est aux côtés de la bourgeoisie, réprime les grèves et assassine les militants ouvriers  ; que l’islam, comme toutes les religions, prône la soumission et la résignation face à l’ordre social, en un mot que les partis politiques islamistes sont des partis bourgeois. De reprendre à l’identique, en ajoutant simplement au mot christianisme ceux de judaïsme et d’islamisme, les paroles de Marx  : «  Les principes sociaux du christianisme prêchent la lâcheté, le mépris de soi, l’avilissement, la servilité, l’humilité, bref toutes les qualités de la canaille  ; le prolétariat, qui ne veut pas se laisser traiter en canaille, a besoin de son courage, du sentiment de sa dignité, de sa fierté et de son esprit d’indépendance beaucoup plus encore que de son pain.  »

      C’est notre rôle d’expliquer aussi que, si les musulmans sont victimes de discriminations, c’est aussi un résultat de la politique des groupes djihadistes eux-mêmes, dont le caractère aveugle des attentats vise précisément et consciemment à provoquer des réactions de rejet contre les musulmans chez les Français non issus de l’immigration. Les travailleurs musulmans, en France, sont les secondes victimes des attentats, après les morts et les blessés. Il s’agit d’une politique consciente des dirigeants de l’islam politique, qui raisonnent de la même façon que les dirigeants impérialistes, et sont tout autant des ennemis des opprimés.

      Pour mener ces luttes et défendre ces idées, les précédents dont on peut s’inspirer ne manquent pas, à commencer par l’exemple du bolchevisme. Car les actuelles attaques islamophobes ne sont rien à côté de ce qu’était l’antisémitisme dans la Russie tsariste, qui prenait la forme de pogromes et de massacres de masse. Les militants bolcheviks, dans ce contexte, n’ont pas choisi la démagogie vis-à-vis du nationalisme juif, et encore moins de la religion, mais ont lutté inlassablement pour arracher les opprimés juifs à cette influence, et les intégrer dans le combat général mené par le prolétariat. Le rôle des militants juifs dans le Parti bolchevik et dans la Révolution russe montre à quel point ils ont réussi.

      ~~~

      Aujourd’hui, 170 ans après le Manifeste communiste, il faut apparemment encore rappeler que le communisme n’est pas compatible avec la religion.

      Il est affligeant de voir des prétendus révolutionnaires se solidariser avec des rebuts d’idées que l’on trouve dans des livres comme ceux de Houria Bouteldja. Ces idées sont la négation même des idées communistes.

      Cette évolution est un symptôme du recul réactionnaire qui touche la société. Le seul remède contre ce délitement, c’est de défendre sans relâche les perspectives communistes, l’idée qu’on ne peut pas combattre l’oppression en défendant une autre forme d’oppression. C’est de garder sa boussole de classe, de se battre inlassablement pour redonner une conscience aux travailleurs plutôt que la diluer encore un peu plus, de militer pour construire un parti communiste ouvrier.

      Dans ce combat, il est indispensable de gagner au communisme des jeunes travailleurs issus de l’immigration, non pas en encourageant leurs préjugés religieux mais en en faisant des révolutionnaires, c’est-à-dire des athées, capables de contrebalancer dans leur propre milieu les idées propagées par les ennemis du mouvement ouvrier.

      15 janvier 2017 Lutte de Classe n° 181

  • Khrys’presso du lundi 14 juillet 2025
    https://framablog.org/2025/07/14/khryspresso-du-lundi-14-juillet-2025

     Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière. Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à … Lire la suite­­

    #Veille #Claviers_invités #GAFAM #Internet #Revue_de_web #Revue_hebdo #Surveillance #veille #webrevue

  • Die Woche, in der wir Bargeld-Tracking in die Öffentlichkeit brachten
    https://netzpolitik.org/2025/kw-28-die-woche-in-der-wir-bargeld-tracking-in-die-oeffentlichkeit-brac

    Les banques et services de sécurité savent où tu dépenses ton argent liquide. Nananère !

    Liebe Leser*innen,

    Bargeld ist nicht so anonym wie man denkt. Sicherheitsbehörden aus aller Welt verfolgen bei Ermittlungen den Weg von Geldscheinen und Unternehmen der Bargeldindustrie tracken Scheine, um sie effizienter zu handhaben.

    Diese erstaunliche Geschichte war die umfassendste Recherche, der ich je nachgegangen bin. Ich habe dafür ein Dutzend Patente, rund 50 weitere PDFs und unzählige Websites durchgearbeitet, je rund 250 E-Mails geschrieben und empfangen, mir Vorträge von Lobbyist*innen angehört, eine IFG-Anfrage gestellt und die Antwort auf eine parlamentarische Anfrage ausgewertet.

    Gleichzeitig war es auch die zäheste Recherche meines Lebens. Bundesbank und Sicherheitsbehörden haben sehr viel dafür getan, möglichst wenig sagen zu müssen.

    Nicht verwunderlich. Denn das Thema hat das Zeug dazu, die Leute auf die Barrikaden zu bringen. Viele Deutsche lieben ihr Bargeld. Und dass dieses nun immer weiter deanonymisiert wird, weil an unzähligen Punkten die Seriennummern von Geldscheinen erfasst und diese Informationen immer weiter vernetzt werden, war bislang nicht wirklich bekannt.

    Ich habe die Geschichte auf zwei Stücke aufgeteilt. Im ersten beschreibe ich, wie Sicherheitsbehörden Banknoten-Seriennummern für Ermittlungen nutzen und wie deren Erfassung immer enger vernetzt wird. Im zweiten zeige ich, welche Akteure in Deutschland Seriennummern erfassen (können) und wie bedrohlich deren potenzielle Vernetzung für die Anonymität des Bargelds ist.

    Zu verdanken habe ich das Thema Marc Lagies. Er hat sich überlegt: Banknoten haben Seriennummern und moderne Automaten können diese Nummern lesen – ist es dann nicht auch möglich, den Weg einzelner Banknoten relativ eng nachzuvollziehen? Diese Frage hat er an netzpolitik.org geschickt. Und sich daraufhin sogar noch tiefer als ich in das Thema eingearbeitet. Ohne ihn gäbe es diese Geschichte nicht. Vielen Dank Marc.

    Und euch viel Spaß beim Lesen!

    Martin

    Wie Sicherheitsbehörden Banknoten-Seriennummern für Ermittlungen nutzen
    https://netzpolitik.org/2025/bargeld-tracking-du-hast-ueberwachungsinstrumente-im-portemonnaie

    Welche Akteure in Deutschland Seriennummern erfassen (können)
    https://netzpolitik.org/2025/reise-eines-zwannis-diese-geraete-tracken-deine-geldscheine

    #Allemagne #vie_privée #paiement #surveillance

  • Le bonheur au #jardin : villégiature et maisons de #campagne autour de #Paris au XIXe siècle
    https://metropolitiques.eu/Le-bonheur-au-jardin-villegiature-et-maisons-de-campagne-autour-de-P

    Fuir la ville pour la campagne est déjà, au XIXe siècle, le rêve des citadins confrontés à la promiscuité et aux miasmes d’une capitale en pleine croissance. Isabelle Rabault-Mazières met en lumière l’histoire des représentations littéraires de la #villégiature, désormais associées à la #banlieue résidentielle. À partir du Second Empire, journalistes, écrivains et caricaturistes tournent régulièrement en dérision une nouvelle mode perçue comme très contagieuse : la « fièvre de la villégiature » (Lemer s.d., p. #Terrains

    / campagne, #histoire, #littérature, Paris, villégiature, banlieue, jardin

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_rabault.pdf

    • (Contre l’inversion et l’amnésie, pour une pensée critique renouvelée)

      paru dans lundimatin#483, le 8 juillet 2025

      Le 3 juillet dernier se tenait le diner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), avec entre autres invités François Bayrou, les ministres Bruno Retailleau, Elisabeth Borne, Gérald Darmanin, Benjamin Haddad, ainsi que le président du Sénat, Gérard Larcher. Si le CRIF est l’objet de tous les fantasmes antisémites les plus crasses, il a aussi été régulièrement et légitimement épinglé pour sa proximité avec le pouvoir israélien. Le réalisateur, écrivain et metteur en scène Sylvain George a patiemment décortiqué ce qui s’est dit lors de ce 39e dîner. Contre l’inversion et l’amnésie [1], il propose une pensée critique renouvelée.

      Introduction : Inverser pour régner, la rhétorique de l’impunité

      Qu’est-ce qui s’est dit au discours du CRIF, le 3 juillet 2025 ?

      Le discours prononcé par Yonathan Arfi lors du 39e dîner du CRIF [2], en présence du Premier ministre François Bayrou, ne saurait être réduit à une simple prise de position politique : il constitue un acte performatif, un dispositif de reconfiguration discursive, où se trouvent redéfinies les catégories de victime, de violence, et de légitimité. En inversant les responsabilités, en amalgamant critique et haine, en sanctuarisant certains mots et en criminalisant d’autres, ce discours opère un glissement rhétorique majeur : il ne cherche pas tant à répondre à l’indignation qu’à la neutraliser, en la retournant contre ceux qui l’expriment.

      Ce renversement repose sur une triple opération. Premièrement, il redéfinit les termes du débat en s’appropriant la mémoire des persécutions passées pour en faire un bouclier contre toute interpellation du présent. Deuxièmement, il substitue à la confrontation démocratique des idées une logique d’exclusion morale, où tout désaccord est disqualifié comme haine. Enfin, il instaure un espace discursif verrouillé, où les voix dissidentes sont d’avance suspectes, rendues inaudibles ou accusées d’intentions meurtrières. Le langage n’y sert plus à comprendre, mais à décréter ; il ne dévoile pas le réel, il l’occulte.

      Ce discours, en apparence solennel, est traversé par une logique accusatoire profondément asymétrique. Ainsi, ceux qui dénoncent les massacres à Gaza sont assimilés à des apologues de la terreur ; ceux qui appellent à un cessez-le-feu sont soupçonnés de haine des Juifs ; ceux qui réclament justice sont relégués hors du champ républicain. La critique est ainsi transformée en crime, la compassion en complicité, l’appel à la paix en nihilisme politique. Le langage est retourné comme un gant, et l’histoire, elle-même, devient un arsenal au service d’une impunité justifiée.

      C’est cette architecture discursive qu’il s’agit d’interroger, non pas pour vainement polémiquer, mais pour désamorcer les mécanismes de confiscation du sens, de manipulation de la mémoire, et de déshumanisation non seulement symbolique mais effective. On verra que l’un des ressorts les plus sophistiqués de cette stratégie consiste précisément à dénoncer chez autrui l’inversion que l’on est soi-même en train d’opérer. Arfi accuse les critiques d’Israël de manipuler les faits, de travestir la réalité, de retourner les rôles entre victime et bourreau ; mais en le faisant, il déploie lui-même ce qu’il reproche, transformant le soupçon en arme et le langage en barrage. Il ne s’agit pas là d’un simple effet de miroir, mais d’une opération idéologique structurée, qui vise à produire un espace discursif verrouillé, où toute parole dissidente est rendue inaudible avant même d’être énoncée.

      Ou encore : par un usage maîtrisé de la rhétorique, ce discours opère un basculement stratégique des cadres de légitimation. La critique est immédiatement disqualifiée comme haineuse, la mémoire historique mobilisée comme un rempart contre toute interpellation du présent, et la parole dissidente repoussée hors du champ du raisonnable. Ce geste repose sur une logique d’inversion systémique, où l’accusateur devient accusé, où la dénonciation d’un crime devient elle-même suspecte de malveillance, voire d’antisémitisme.

      Ce qui est en jeu ici, ce n’est donc pas simplement une divergence d’interprétation, mais une tentative de reconfiguration autoritaire du visible, du dicible, du pensable. Une tentative qui prépare, justifie et légitime des actes concrets de violence et d’effacement.

      1.Inversion sémantique, appropriation mémorielle

      Un des passages le plus problématique du discours de Yonathan Arfi réside dans l’analogie qu’il établit entre l’accusation de génocide portée contre Israël et l’antique accusation chrétienne de peuple déicide. En prétendant que qualifier de « génocide » ce qui se déroule aujourd’hui à Gaza reviendrait à essentialiser les Juifs comme jadis on les rendait collectivement responsables de la mort du Christ, le président du CRIF cherche à placer toute critique dans la continuité d’un antisémitisme supposé éternel, rendant ainsi impossible toute mise en cause de la politique israélienne.

      La formule selon laquelle l’« accusation de #génocide » serait un « #sacrilège sécularisé », autrement dit un avatar moderne de la haine antijuive, institue une zone d’immunité discursive autour de l’État d’ #Israël. Cette stratégie repose sur une double opération : d’un côté, elle érige une barrière symbolique qui rend inopérante toute énonciation critique, même lorsqu’elle s’appuie sur des données massives, vérifiées, irréfutables ; de l’autre, elle opère une captation mémorielle, en transformant l’histoire des persécutions juives en dispositif de légitimation inconditionnelle de l’ordre établi.

      Ce type d’argument relève de ce que l’architecte et théoricien Eyal Weizman nomme la « #forensique inversée » : une stratégie par laquelle l’enquête n’a pas pour but d’établir la vérité des faits, mais de les neutraliser en amont, en présupposant la #moralité ou l’ #innocence de celui qui est accusé. Les crimes documentés - destructions massives, enfants démembrés, hôpitaux bombardés - deviennent ainsi méconnaissables, inaudibles, car disqualifiés comme antisémites dès lors qu’ils sont nommés.

      Il ne s’agit donc pas seulement d’un excès rhétorique, mais d’un geste profondément politique qui consiste à inverser les rapports entre victime et bourreau, entre parole et silence, entre mémoire et effacement. Une telle inversion, sous prétexte de protéger une mémoire, en altère la portée véritable, car la mémoire n’est ni un capital identitaire, ni un privilège historique, mais une responsabilité ouverte et partagée, une exigence de lucidité face à ce qui fut infligé, et non un permis de domination renouvelée, un passe-droit pour opprimer à son tour.

      1.1. Qui a le droit d’être pleuré ?

      Une autre dimension essentielle du discours consiste à monopoliser la position de #vulnérabilité, à la fois symbolique, historique et actuelle, en refusant de reconnaître celle des Palestiniens autrement que comme victimes secondaires de la « guerre du #Hamas ». Cette stratégie s’inscrit dans une configuration d’asymétrie radicale : une puissance nucléaire, dotée de l’une des armées les plus sophistiquées du monde, affame, bombarde et dévaste une population civile enfermée, déplacée, mutilée. Parler alors de « juste guerre » revient à effacer les corps, à dissimuler les ruines, à recouvrir les cris. Cela revient à ne pas voir les enfants brûlés vifs, calcinés, les hôpitaux effondrés, les cortèges de cadavres... Cela revient à effacer ce que #Gaza endure : les files d’attentes-abattoirs aux abords des rares points de distribution humanitaire, ces « hungers games » mortels où sont abattus ceux qui tentent de se nourrir, comme tout autant ces petites embarcations frappées par les drones alors qu’elles tentent de pêcher un peu de poisson.

      À cette #invisibilisation s’ajoute une #hiérarchisation assumée de la #souffrance. Le discours d’Arfi est ainsi traversé par ce que Judith Butler appelle une hiérarchie du deuil légitime [3], ou comment seuls certains morts méritent d’être pleurés, seuls certains corps peuvent être reconnus comme dignes de deuil. Les autres, ceux de Gaza, ceux de #Rafah, ceux de Nuseirat, ceux que la photographe Fatem Hassona, et bien d’autres avec elle, photographiait, n’ont droit qu’à une mention convenue, neutralisée, aussitôt diluée dans l’argumentaire d’une guerre « nécessaire » ou « juste ». Ils sont niés, tout en étant mentionnés, posés ainsi comme les variables certes regrettables, mais inévitables, d’une équation guerrière censée rester légitime.

      Ainsi se met en place un monopole discursif sur la #souffrance et l’innocence. Celui-ci transforme les faits en affects manipulés, les morts en outils d’un récit unilatéral, les survivants en suspects. Il devient alors possible, dans l’espace public, d’effacer des massacres en cours au nom de la mémoire d’un autre massacre. Ce déplacement n’est pas seulement rhétorique. Il constitue l’un des piliers de l’impunité contemporaine. Il interdit, dès l’origine, toute politique de justice. Il incarne, à ce titre, l’un des signes les plus manifestes de notre faillite morale collective.

      1.2. Le bannissement de la critique, la stratégie de la criminalisation politique

      Le discours de Yonathan Arfi procède à une opération de brouillage sémantique particulièrement préoccupante. Il amalgame de manière volontaire et systématique l’ #antisionisme à l’ #antisémitisme, la critique de l’État d’Israël à une haine des Juifs, et toute dénonciation des massacres à Gaza à un soutien implicite ou explicite au Hamas. Cette confusion, souvent dénoncée mais ici institutionnalisée, vise à rendre indistincts les registres politiques, moraux et historiques, pour disqualifier d’emblée toute parole critique.

      L’appel explicite à l’adoption d’une loi contre l’antisionisme constitue à cet égard un tournant grave. Il érige en dogme ce qui devrait relever du débat public, criminalise une position politique - la critique d’un régime, d’une idéologie, d’un projet colonial - et fait glisser la République vers une forme de religion civile autoritaire, où certaines opinions deviennent sacrilèges. Cette volonté de judiciarisation du désaccord transforme la démocratie en terrain miné, où penser autrement revient à risquer la mise au ban.

      Mais le sommet de cette stratégie est atteint lorsque Arfi accuse des responsables politiques, notamment de La France Insoumise, Rima Hassan ou Jean-Luc Mélenchon, de « souhaiter un génocide » afin de « mieux accabler Israël ». [4]

      Cette accusation, dont la violence symbolique est inouïe, ne se contente pas de délégitimer les critiques : elle les moralise à l’extrême, en les projetant dans un espace de perversion intentionnelle. Ce n’est plus une bataille d’idées, c’est une disqualification radicale de l’adversaire, une tentative de le priver même de légitimité à exister dans le débat. Les opposants ne sont plus seulement des adversaires : ils sont posés comme monstres, animés par le désir de mort.

      Ces propos infâmes, scandaleux dans leur formulation et ignobles dans leurs implications, font écho à ceux tenus par Ivan Attal le 30 mars 2025 sur Radio J, lorsque, interviewé par le journaliste Frédéric Haziza, il n’hésitait pas à affirmer que les palestiniens « envient notre shoah », qu’ils « veulent absolument un génocide » pour obtenir un état, que leur identité s’est construite en « miroir d’Israël », et qu’ils veulent se “réapproprier l’histoire juive ». [5]

      ...
      Ce type de rhétorique fonctionne comme un miroir déformant et attribue aux autres une pulsion génocidaire précisément pour occulter ou neutraliser les accusations formulées à l’égard de la politique israélienne. C’est un renversement stratégique, fondé non sur les faits, mais sur une assignation morale délirante.

      Il faut souligner que cette inversion repose aussi sur un usage pervers du langage républicain. L’universalisme revendiqué devient ici un masque commode pour une entreprise d’exclusion : on invoque la République, la démocratie, l’humanisme… mais pour mieux refuser aux dissidents le droit de s’exprimer, de manifester, de dénoncer. La République ainsi mobilisée devient un mot creux, une incantation vide, un dispositif rhétorique de clôture. Loin d’ouvrir l’espace démocratique, elle le referme sur une identité close, saturée, communautarisée à rebours.

      À travers cette séquence, se dessine une mécanique redoutable : l’enfermement du débat, la stigmatisation des voix critiques, la diabolisation des opposants, et l’institutionnalisation d’une confusion meurtrière entre justice pour les victimes et fidélité aveugle à un État. Cette mécanique ne sert ni la mémoire, ni la justice, ni la République. Elle sert une politique de la peur, de la censure, et de la falsification.

      1.3. Essentialisation, réduction du judaïsme au sionisme, et langage de la déshumanisation

      L’essentialisation opérée par Yonathan Arfi se double d’une confusion entre judaïsme et sionisme. En assimilant les Juifs du monde entier à la politique menée par Israël, il réduit la complexité plurielle du judaïsme à un soutien inconditionnel à l’État israélien. Or, le judaïsme, en tant qu’héritage culturel, éthique et spirituel, ne saurait se réduire à un projet nationaliste. Cette confusion empêche une critique nécessaire et légitime de l’État d’Israël, et met en danger ceux qui refusent cette assimilation forcée.

      Cette réduction est d’autant plus grave qu’elle trahit une longue tradition juive de désobéissance et de critique radicale représentée par des figures telles que Spinoza [6] Walter Benjamin [7], Hannah Arendt [8], Emmanuel Levinas [9], ou encore Yeshayahu Leibowitz [10]. ... Comme on le verra après, penser depuis cette tradition, penser depuis l’éthique juive implique, selon Benjamin, une fidélité au fragment, au reste, à ce qui échappe à toute souveraineté constituée. Ce geste critique empêche toute justification de l’impunité étatique. Il rend possible un judaïsme fidèle à la mémoire des opprimés, et non aux puissances en place.

      Mais cette essentialisation ne se contente pas de réduire le judaïsme. Elle participe d’un langage de la déshumanisation de l’autre. Elle contribue à délégitimer toute souffrance palestinienne, à la rendre inaudible, voire suspecte. Ce processus n’est pas abstrait : il se manifeste dans des déclarations officielles, explicites et répétées. Deux jours après l’attaque du 7 octobre, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant déclarait que l’armée israélienne « combattait des animaux » [11], justifiant un siège complet de Gaza. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, affirmait qu’il fallait « tirer sur les femmes et les enfants pour la sécurité d’Israël » [12]. Le vice-président de la Knesset, Nissim Vaturi, appelait à « effacer Gaza de la surface de la Terre » [13], tandis que le ministre du Patrimoine, Amichay Eliyahu, évoquait l’usage d’une bombe nucléaire en affirmant qu’il n’y avait « aucun civil non impliqué à Gaza ». [14]

      Comme l’a rappelé l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice, ces propos ne sont pas des écarts marginaux : ils incarnent une grammaire génocidaire inscrite au cœur du langage d’État. Ce ne sont pas seulement des mots, mais des cadres d’intelligibilité, des permissions d’agir. Le génocide ne commence pas avec les bombes, mais avec les énoncés qui rendent ces bombes pensables.

      1.4. La complaisance républicaine et la contradiction permanente : François Bayrou et Emmanuel Macron

      La posture du gouvernement français face à Israël ne relève pas d’une simple ambivalence, mais d’une convergence de fond. Contrairement à la politique d’indépendance vis-à-vis des États-Unis incarnée en son temps par le général de Gaulle - qui, en 1967, dénonçait publiquement l’agression israélienne contre ses voisins arabes [15] - Emmanuel Macron n’a jamais exprimé de désaccord fondamental avec la stratégie israélo-américaine. Au contraire, il en épouse les contours majeurs, tout en opérant à la marge quelques gestes à peine symboliques.

      Ainsi, tandis qu’il qualifie publiquement les actions israéliennes à Gaza de « honteuses » et appelle à un cessez-le-feu immédiat, la France maintient et développe ses contrats d’armement avec Israël, soutient le blocus de Gaza en ne le contestant jamais formellement, continue d’observer un silence stratégique sur les nombreuses violations du droit international, contribuant ainsi de manière « indirecte » mais décisive à la poursuite de l’entreprise de destruction. Cette posture schizophrène fragilise la parole de la France, la prive de toute autorité morale, et enracine sa position dans une logique de double langage permanent.

      Ce décalage entre les mots et les actes est rendu encore plus manifeste dans le discours de François Bayrou au dîner du CRIF [16] – qui fait suite à celui tenu l’an dernier par Gabriel Attal, alors premier ministre, et dans lequel il avait dénoncé une « vague d’antisémitisme » en France - où il évoque Israël comme un « miracle », inscrit dans une longue téléologie biblique, et qualifie les violences du 7 octobre de « pogrom le plus grave depuis la Shoah ». Une telle rhétorique sacralise l’État d’Israël tout en escamotant la réalité présente du massacre de masse à Gaza. Elle reconduit la mémoire de la Shoah non comme avertissement universel, mais comme dispositif d’immunisation morale. Elle empêche toute pensée complexe, et neutralise d’avance toute critique comme sacrilège.

      Ce langage du premier ministre s’accompagne d’une rhétorique sécuritaire qui convoque sans cesse le spectre de « la bête immonde » qui prend aujourd’hui la gueule de l’islamisme radical. Ainsi, sous couvert d’une vigilance démocratique, c’est une réactivation continue des figures ennemies qui est opérée : les défenseurs des droits des Palestiniens sont discrédités comme agents d’un islamisme rampant, quand bien même ils en dénoncent les violences. Cette stratégie empêche toute critique autonome d’Israël sans tomber sous le soupçon d’une compromission extrême.

      Comme l’a rappelé la Rapporteuse spéciale des Nations Unies, Francesca Albanese, dans son rapport de juin 2025, cette posture de soutien implicite s’inscrit dans une architecture de responsabilités globalisée. Ce rapport pointe l’implication directe de nombreuses entreprises internationales, y compris européennes, dans l’infrastructure matérielle du génocide en cours. L’exportation d’armes, les systèmes de surveillance, les partenariats technologiques, les soutiens logistiques au blocus participent d’une complicité active, et non d’un simple silence. La France, loin d’être extérieure à cette architecture, y est pleinement intégrée.

      Face à une telle configuration, l’appel à l’éthique ou au droit international ne peut se contenter de formules creuses. Il exige une rupture réelle, matérielle, diplomatique. Il exige que la France cesse d’entretenir des relations stratégiques, militaires et économiques avec un État engagé dans des actes qualifiés de génocidaires par les instances mêmes qu’elle prétend défendre. Faute de quoi, la parole républicaine devient une coquille vide, et le droit une fiction instrumentalisée.

      Dans une telle configuration, invoquer les valeurs républicaines ou le droit international sans en tirer de conséquences concrètes revient à s’en faire les fossoyeurs. L’éthique n’a de sens que si elle interrompt. La mémoire n’a de valeur que si elle oblige. Et la République, si elle ne veut pas devenir le masque d’un ordre inhumain, doit cesser d’armer ceux qui bombardent des enfants.

      II. Pour une pensée critique renouvelée : réaffirmer le sens de la justice

      Face à un tel dispositif discursif, où les mots sont retournés contre les faits, où la mémoire devient une arme de légitimation, où la souffrance est monopolisée et la critique disqualifiée, il est urgent de refonder les termes mêmes du débat. Il ne s’agit pas seulement de répondre, mais de déplacer l’axe du discours, de faire émerger une autre intelligibilité des événements.

      Il s’agit de réarmer la pensée. De sortir de la sidération provoquée par l’ampleur de la violence, comme par le retournement des valeurs. Il s’agit de restaurer la puissance critique du langage, de renouer avec les exigences de justice, de vérité, d’universalité concrète, et non d’un universalisme rhétorique devenu instrument de domination.

      Cette tâche n’est pas secondaire. Elle est à la racine de toute possibilité d’agir politiquement, de nommer l’intolérable, de lutter contre les formes contemporaines de l’effacement. Elle exige un travail rigoureux, lucide, sans surplomb, sans illusion, mais habité par une éthique de la responsabilité et de la rupture.

      2.1. La nécessité de nommer le génocide

      Dans ce contexte apocalyptique, face à l’ampleur vertigineuse des destructions - plus de 42 000 bâtiments détruits ou endommagés selon les données satellitaires de l’ONU (UNOSAT) [17], 32 hôpitaux visés ou anéantis d’après Médecins Sans Frontières [18], environ 400 écoles endommagées ou détruites, laissant plus de 600 000 enfants sans accès à l’éducation. Le bilan humain est effroyable : plus de 15 000 enfants tués, soit 44 % des victimes recensées parmi les quelque 57 000 personnes décédées depuis le début du conflit selon les chiffres croisés du ministère de la santé de Gaza et des agences internationales [19] - ces logiques d’effacement s’accompagnent d’un silence politique d’autant plus assourdissant qu’il est masqué par la rhétorique humanitaire ou l’abstention diplomatique. Les chiffres ne sont pas seulement des données : ils sont les traces d’un monde détruit, d’une réalité que la langue officielle refuse de dire. L’usage du mot génocide n’est ni une outrance militante, ni une provocation rhétorique. Il s’agit d’un impératif éthique, intellectuel et juridique. Ne pas nommer, c’est consentir. Ne pas nommer, c’est effacer, et au moins à deux reprises : d’abord les corps ; puis le sens même de leur disparition.

      L’accusation de génocide repose ici sur des critères définis dans la Convention des Nations Unies de 1948 : volonté d’anéantir, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique ou religieux, par des actes de meurtre, de destruction des conditions de vie, d’empêchement de reproduction, de transfert d’enfants, etc. Or, ce ne sont pas les intentions seules qui qualifient juridiquement un génocide, mais le caractère systématique et délibéré des actes. À Gaza, ces éléments sont présents, documentés, publics, assumés.

      Nommer le #génocide, c’est donc rétablir une ligne de discontinuité dans l’espace discursif et politique, là où le langage tend à se neutraliser lui-même par euphémisation, relativisme ou saturation. C’est dire qu’il existe encore un seuil à ne pas franchir, un interdit structurant pour toute éthique politique digne de ce nom. C’est refuser de laisser s’installer un régime d’indifférence absolue, où l’extermination devient un bruit de fond, une donnée parmi d’autres.

      Nommer le génocide, enfin, ce n’est pas désigner un coupable abstrait, mais désigner un processus historique et une logique d’État à l’œuvre, au nom d’une souveraineté sacralisée, au nom d’un mythe sécuritaire devenu absolu. C’est réinscrire la mémoire des événements dans un ordre symbolique clair, qui redonne aux morts un nom, une adresse, une vérité. C’est, comme le disait Robert Antelme, affirmer que l’homme, même au fond de sa déchéance imposée, demeure l’homme, et qu’aucun appareil militaire, aucun récit national, ne peut révoquer cette part commune.

      2.2. Redonner sens à la République : le dissensus comme impératif démocratique

      La République, telle qu’elle est invoquée dans les discours de Yonathan Arfi ou de François Bayrou, tend à devenir une forme vidée de son contenu démocratique, réduite à un consensus d’exclusion. Présentée comme l’ultime rempart contre les extrémismes, elle se mue pourtant en instance de disqualification systématique de toute voix dissidente, notamment dès lors qu’il s’agit de critiquer la politique d’Israël ou de dénoncer les massacres à Gaza. Cette République-là ne protège certainement pas les marges, elle les stigmatise. Cette République-là n’écoute certainement pas les minorités critiques, elle les criminalise. Cette République-là ne débat certainement pas, elle sanctuarise.

      Or, l’histoire même de la République française enseigne que sa force ne réside pas dans l’effacement du conflit, mais dans sa mise en forme politique. Le dissensus, entendu comme confrontation réelle, parfois violente, mais toujours nécessaire des positions, des mémoires, des visions du juste, est constitutif de toute politique républicaine authentique (Rancière ; Abensour etc.). Ce n’est pas le silence imposé qui fonde la démocratie, mais la parole plurielle, risquée, conflictuelle. Rappelons qu’à l’époque de l’Affaire Dreyfus, ce sont les voix dissonantes de Zola, Jaurès, Lucien Herr, ou Bernard Lazare, souvent marginalisées, diffamées, qui ont permis de faire éclater la vérité, contre l’ordre établi, contre les institutions, contre les évidences supposées.

      C’est pourquoi l’exclusion actuelle de figures critiques, qu’elles soient universitaires, militantes, artistiques ou politiques, ne relève pas d’un sursaut républicain, mais d’un tournant autoritaire du discours public. Assimiler toute critique du sionisme à une forme d’antisémitisme, tout appel à la justice pour Gaza à une apologie du terrorisme, c’est criminaliser la pensée, inverser la charge de la violence, et trahir l’héritage conflictuel de la République elle-même.

      Ce glissement est d’autant plus préoccupant qu’il se prétend fidèle à l’universalisme. Mais il s’agit ici d’un universalisme mutilé, amputé de ceux qu’il refuse d’écouter. L’universel ne se décrète pas, il se conquiert, il se réinvente depuis les blessures, les exils, les révoltes. Comme le rappelait Aimé Césaire, « il n’y a pas de mission civilisatrice, il n’y a que des missions d’humanité. » [20] Et l’humanité véritable commence toujours par l’attention au dissensus, par l’accueil de ce qui dérange, de ce qui résiste, de ce qui s’élève.

      Redonner sens à la République, aujourd’hui, ce n’est donc pas réaffirmer une identité figée, communautarisée, alignée sur une géopolitique, mais retrouver sa capacité d’écoute, sa plasticité conflictuelle, sa mémoire des luttes. C’est rouvrir le champ du pensable et du dicible, là où l’indignation est rendue suspecte, là où la douleur des enfants palestiniens devient un silence stratégique.

      2.3. Judaïsme, pensée critique et exigence de justice universelle

      Réduire le #judaïsme à un simple soutien à la politique de l’État d’Israël constitue une double trahison. Une trahison théologique tout d’abord, car le judaïsme n’est pas une idéologie étatique. Une trahison éthique ensuite, car il porte en lui une exigence millénaire de justice, de mémoire, de fidélité au fragment et à l’exilé, une attention radicale à la vulnérabilité, à l’opprimé, à l’étranger. C’est cette tradition-là qui est trahie lorsqu’on l’assimile à un nationalisme d’État fondé sur l’ #exclusion, la #colonisation, et la violence d’annihilation.

      Walter Benjamin rappelait que la « tradition véritable » n’est jamais celle des puissants, mais celle des opprimés. Elle ne sacralise pas l’histoire établie, elle en sauve les éclats, les ruines, les fragments. Ce que Benjamin appelle la « tradition des opprimés » se situe à rebours de toute entreprise de légitimation d’un ordre dominant. Elle ouvre un espace critique à l’intérieur même de l’héritage, en le réactivant depuis ce qui a été brisé, effacé, nié.

      Nombreuses aussi sont les voix juives, en Israël, en diaspora, en France, qui refusent cette équation réductrice entre judaïsme et sionisme, entre #judaïcité et allégeance à un État. Leur position n’est pas marginale, mais constitutive d’un courant profond du judaïsme diasporique, de l’anti-idolâtrie prophétique à la dissidence messianique.

      Penser depuis une telle « tradition », c’est refuser que le judaïsme devienne l’instrument d’une hégémonie, et c’est exiger, au contraire, que la mémoire juive reste du côté des humiliés, des déplacés, des sans-voix. C’est depuis cette fidélité critique, et non depuis une solidarité identitaire aveugle, que peut s’exprimer une voix juive fidèle à son histoire de persécutions, de diasporas, d’exodes. La mémoire de la Shoah ne peut être invoquée pour justifier un déni de justice à d’autres peuples. Elle oblige au contraire à refuser qu’un peuple en opprime un autre au nom de sa propre souffrance. Le judaïsme ne peut être confisqué par un État ni réduit à une politique d’anéantissement. La fidélité à cette tradition ne se mesure pas à l’adhésion au pouvoir, mais à la capacité de se tenir auprès de celles et ceux que le pouvoir efface.

      C’est au nom de cette tradition, et non en dépit d’elle, qu’il devient impératif de dénoncer l’oppression exercée sur le peuple palestinien. S’en réclamer aujourd’hui implique non pas le silence, mais l’insurrection éthique.

      Ce que le judaïsme offre au monde, ce n’est pas une forteresse, mais une ouverture, une manière de penser la blessure, la mémoire, la transmission, le refus de l’injustice. Il ne peut être confisqué par un État ni réduit à une politique d’anéantissement. La fidélité à cette tradition ne se mesure pas à l’adhésion au pouvoir, mais à la capacité de se tenir auprès de celles et ceux que le pouvoir efface. C’est cette responsabilité universelle qu’il nous faut réaffirmer, aujourd’hui plus que jamais, depuis #Gaza.

      2.4. La voix des victimes contre le discours dominant

      Alors que Yonathan Arfi et François Bayrou discourent, alors que la scène politique française multiplie les déclarations d’allégeance et les postures morales sélectives, les enfants de Gaza brûlent dans l’indifférence organisée. Les civils palestiniens sont bombardés, privés d’eau, de nourriture, de soins, réduits à l’errance dans les ruines, et toute tentative de dénoncer cette destruction systémique est aussitôt criminalisée, renvoyée à un prétendu antisémitisme.

      L’enjeu n’est pas seulement politique ou diplomatique : il est philosophique, éthique et civilisationnel. Il s’agit d’entendre , non comme un geste compassionnel ou humanitaire, mais comme une exigence de justice, les récits, les cris, les silences de celles et ceux qui vivent sous les bombes. Il s’agit de ne pas détourner le regard, de ne pas se réfugier dans la neutralité commode des institutions, dans la passivité de l’impuissance politique organisée. Car la vérité ne réside pas dans les salons officiels ni dans les communiqués de presse, mais dans les marges, les corps fracassés, les voix étouffées, les images interdites. Ce qui est à entendre ne demande ni charité, ni pitié, ni commisération, mais une rupture avec l’ordre du discours dominant, une interruption de l’aveuglement organisé.

      Comme l’écrivait Frantz Fanon dans Les Damnés de la terre : « Quand on entend dire que l’humanité est une chose admirable, on cherche des hommes. » [21] Cette phrase condense une critique radicale du discours humaniste tenu par les puissances coloniales, un humanisme d’apparat, purement rhétorique, démenti dans les faits par la violence systémique infligée aux colonisés. A cela, Fanon y oppose la nécessité d’une réhumanisation concrète, arrachée au réel des corps niés, des existences mutilées, des subjectivités écrasées. Cette phrase ne désigne certainement pas une essence, mais une exigence. Celle de retrouver, dans un monde dévasté, la trace de ce qui peut encore faire humanité. Aujourd’hui, ce sont les enfants de Gaza, privés de maisons, d’écoles, de funérailles dignes, qui incarnent cette vérité. Non parce qu’ils seraient meilleurs ou plus innocents que d’autres, mais parce qu’ils sont déshumanisés, niés, effacés, dans un silence médiatique et politique qui redouble la violence qu’ils subissent.

      Faire entendre leur voix, ce n’est pas simplement plaider pour une cause mais tenter de sauver quelque chose de l’idée même de justice, de « l’universalité réelle », contre toutes les rhétoriques d’exception.

      Conclusion : penser contre l’effacement

      Face à cette inversion et cette complicité institutionnelle, nombreux sont ceux qui se mobilisent et pensent autrement, cherchant à reconstruire une pensée capable de désamorcer ces pièges discursifs. Il est urgent de renforcer cette dynamique critique pour retrouver le sens profond de la justice, au nom de toutes les victimes, sans hiérarchisation, sans essentialisation, sans exclusion. C’est cette pensée critique renouvelée qui constitue aujourd’hui une exigence vitale.

      Ceux qui n’ont plus de maison, plus d’école, plus de ville, ce sont eux aujourd’hui qui nous obligent à réinterroger ce que signifie encore « être humain ». Ce sont les enfants de Gaza. Ce sont les femmes de Gaza. Ce sont les hommes de Gaza. Ce sont aussi les ruines de Gaza, les quartiers entiers effacés, les vergers dévastés, les nappes phréatiques polluées, les infrastructures vitales broyées, signes d’un urbicide, d’un écocide, d’une stratégie de destruction intégrale d’un territoire, de ses milieux de vie, de ses formes d’hospitalité. C’est l’ensemble du tissu vivant, humain, architectural, végétal, qui se trouve ainsi visé, disloqué, anéanti.

      La honte ne doit pas simplement changer de camp. Elle doit retrouver une adresse, non pas dans une instance de jugement ou une autorité morale, mais dans ce point de disjonction où l’histoire vacille, où la parole s’interrompt, où la vérité, non juridiquement instituée mais historiquement insupportable, exige d’être dite. Elle ne se formule pas comme une sentence, mais comme un contre-temps. Elle devient alors force de transformation, non pas en tant qu’instrument de réprobation morale, mais comme une puissance de réveil et de désajointement, capable de fracturer le présent, d’arracher l’histoire à ses enchaînements supposés, de restituer à ce qui fut détruit la possibilité d’un nom, d’un geste, d’une survivance.

      Ce n’est pas la responsabilité au sens de l’assignation qu’elle convoque, ni devoir juridique, ni charge morale fondée sur une faute établie, ni sentence articulée à une autorité institutionnelle. Ce type de responsabilité présuppose un sujet défini, une causalité repérable, un jugement prononçable. Il relève d’une économie du compte rendu, du blâme, de la réparation. Or ce qui se manifeste ici procède d’un tout autre régime : non celui de la causalité, mais celui de l’appel. Un appel sans visage, sans origine identifiable, sans visée accusatoire. Un appel muet, anonyme, comparable au messager dont parle Walter Benjamin, porteur d’une vérité qui ne s’impose pas mais expose. Cet appel n’émane pas d’un futur désirable ni d’une transcendance justicière. Il surgit du fond même de l’irréparable, non pas pour réclamer une réparation impossible, mais pour maintenir ouverte la blessure de ce qui fut détruit sans recours. L’irréparable, ici, n’est pas un constat de défaite mais la source d’une exigence éthique radicale, une fidélité inquiète à ce qui, n’ayant pas été sauvé, continue pourtant d’appeler. En ce sens, la honte ne retrouve pas un visage, mais une adresse : ce lieu de disjonction où l’histoire vacille, où la vérité ne se décrète pas, mais insiste. Et l’écoute de cet appel engage, non par injonction extérieure, mais depuis la rupture même qu’il creuse dans le présent. « (…) si l’ennemi triomphe, même les morts ne seront pas en sûreté » [22] écrivait Walter Benjamin dans ses thèses sur la philosophie de l’histoire, ce qui oblige à penser une autre forme de responsabilité comme étant non plus tournée vers la réparation ou le tribunal, mais vers l’interruption, le contretemps, le surgissement d’un devoir depuis ce qui ne peut plus être sauvé, mais ne doit pas être oublié.

      Ce n’est pas dans les palais, les dîners officiels, les discours bien ordonnés ; ni dans les postures confortables de ceux qui se croient, par automatisme ou bonne conscience, du bon côté de l’histoire ; ni dans les silences feutrés d’une certaine gauche progressiste, qui préfère l’abstention morale à l’engagement réel ; ni dans l’assurance de certains qui, convaincus de détenir la vérité, s’exonèrent de toute écoute, que cette exigence prend corps. Elle surgit dans les ruines, les cris, les gestes, ici et ailleurs, de celles et ceux qui, sans honte ni paralysie - ce qui n’excluent pas un profond désespoir - refusent de détourner le regard et organisent le pessimisme. Gaza ne demande pas des #lamentations rituelles, mais une réactivation de la capacité à dire non. À dire, non, plus jamais cela, et faire de ce refus une puissance agissante en inventant des gestes d’ #interruption, des stratégies de #désobéissance, des hospitalités dissidentes, des contre-cartographies concrètes, des formes collectives de #désalignement.

      À dire : non, plus jamais cela. Pour personne, ni humain, ni vivant, ni forme de vie vouée à l’anéantissement.

  • Documentaire « Véli : un avenir possible pour la mobilité du quotidien ? » (autant commencer à 6’31")
    https://www.youtube.com/watch?v=OrT6vTS47f4

    Et si une nouvelle génération de véhicules plus légers, plus sobres, plus locaux pouvait redéfinir nos façons de nous déplacer ?

    Les #véhicules_légers_intermédiaires – surnommés vélis – se situent à mi-chemin entre le vélo et la voiture. Électriques, compacts, adaptés aux trajets du quotidien, ils proposent une solution concrète aux problèmes de mobilité, tout en répondant aux enjeux de transition écologique.

    #mobilité #écologie

  • Interviewé par un organe de presse britannique plutôt « de gauche », le « camarade Jon-Luc » nous expose ses vues sur l’avenir du Monde et de la France. Ça décoiffe ...

    Jean-Luc Mélenchon & Tariq Ali, Insoumission — Sidecar
    https://newleftreview.org/sidecar/posts/insoumission?pc=1690

    Tariq Ali: Let’s start with Gaza. We are in what is hopefully the final stage of this Israeli war. Its toll in casualties is going to be in the hundreds of thousands, perhaps close to half a million. No Western country has made any meaningful attempt to stop it. Last month, Trump ordered the Israelis to sign the ceasefire deal with Iran and when Israel broke it he was enraged. To use his immortal words: ‘They don’t know what the fuck they’re doing.’ But that leads me to the question: do you think the Americans know what the fuck they’re doing?

    Jean-Luc Mélenchon: We must try to understand the rationale of these Western states. It’s not simply that Trump is crazy or that the Europeans are cowards; maybe they are those things, but what they are doing is nonetheless based on a long-term plan, one that has failed in the past but is now in the process of being realized. The plan is, first, to reorganize the entire Middle East to secure access to oil for the countries of the Global North; and, second, to create the conditions for war with China.

    Traduction automatisée DeepL : https://justpaste.it/dhcbt

    • TA : Selon vous, à quoi ressemblera le monde dans lequel nous vivons à la fin du siècle ?

      JLM : La seule chose dont nous pouvons être certains, c’est que soit la civilisation humaine trouvera un moyen de s’unir contre le changement climatique, soit elle s’effondrera. Il y aura toujours des êtres humains qui parviendront à survivre aux tempêtes, aux sécheresses, aux inondations. Mais les technocrates ne seront pas en mesure de faire fonctionner la société dans son ensemble. En France, nous avons quelques-uns des meilleurs technocrates du monde, mais ils sont assez stupides pour croire que tout restera fondamentalement inchangé. Ils prévoient de construire encore plus de centrales nucléaires dans le cadre de leur stratégie climatique ; mais on ne peut pas faire fonctionner des centrales nucléaires sans les refroidir, et pour les refroidir, il faut de l’eau froide, qui se fait de plus en plus rare. Nous avons déjà été contraints de commencer à fermer des centrales nucléaires parce que la chaleur est trop extrême. Ce n’est qu’un exemple, mais il y en a des dizaines d’autres où des décisions politiques sont prises comme si le monde allait rester tel qu’il est aujourd’hui. En tant que matérialistes, nous devons penser l’action politique en fonction des paramètres d’un écosystème menacé de destruction. Si nous ne partons pas de ce postulat, nos arguments n’auront aucune valeur.

    • Aujourd’hui, 90 % du commerce mondial se fait par voie maritime. Mais ce n’est pas le moyen le plus simple de transporter des marchandises. Quelques études ont déjà montré que le transport par rail est plus sûr, plus rapide et souvent moins cher. On peut donc imaginer que, si le climat se dégrade, les Chinois exploreront la possibilité de trouver des itinéraires alternatifs pour leurs produits. L’axe Pékin-Berlin sera fondamental pour leur liaison avec l’Europe ; rappelons que la Chine a choisi l’Allemagne comme point d’arrivée d’une des Routes de la Soie. L’autre grande route passe par Téhéran et pénètre dans le sud de l’Europe. La Chine aura un avantage global dans le développement de ces nouveaux canaux commerciaux parce qu’elle est la puissance dominante en termes d’efficacité technique : un atout essentiel dans le capitalisme traditionnel. Les États-Unis, en revanche, n’ont aucune compétence technique. Les Américains sont même incapables d’entretenir la station spatiale internationale en orbite autour de la Terre, alors que les Chinois changent l’équipe de leur station tous les six mois. Les Américains peuvent à peine envoyer quelque chose dans l’espace, alors que les Chinois ont récemment fait atterrir un robot sur la face cachée de la lune. Les « Occidentaux » - je mets le terme entre guillemets parce que je ne l’aime pas ; je ne me considère pas comme un Occidental - sont si imbus d’eux-mêmes, si arrogants, si prétentieux, qu’ils ne peuvent admettre ce déséquilibre.

  • Des « cas horribles » de violence sexiste dans les conflits en RDC, au Soudan, en Israël et à Gaza

    Alors que les conflits se multiplient et s’étendent à travers le monde, la violence à l’égard des femmes et des filles dans les situations de conflit, d’après-conflit et humanitaires est en augmentation, a dénoncé mardi le chef des droits de l’homme de l’ONU.

    Lors d’un panel organisé en marge de la 59e session du Conseil des droits de l’homme, le Haut-Commissaire a indiqué que ces dernières années, son Bureau et des commissions d’enquête du Conseil ont documenté des milliers de cas horribles de violence sexiste, notamment en République démocratique du Congo (RDC), au Myanmar, en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, y compris Gaza et la Cisjordanie, ainsi qu’en Ukraine.

    « La violence sexuelle liée au conflit est un crime qui peut et doit être prévenu et puni. »

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/07/12/des-cas-horribles-de-violence-sexiste-dans-les

    #feminisme #violence

  • #Mozilla #VPN Linux App is Now Available on #flathub
    https://www.omgubuntu.co.uk/2025/07/mozilla-vpn-linux-app-available-flathub

    The Mozilla VPN Client can now be installed on Linux distributions from Flathub, a change that will allow more users to access the paid VPN service. You’re reading Mozilla VPN Linux App is Now Available on Flathub, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without permission.

    #News

  • Les gentils : une aubaine pour les institutions médico-sociales
    https://frustrationmagazine.fr/animation-medico-social

    Il y a des métiers qu’on ne remarque pas, ou alors avec une condescendance bienveillante : les “animateurs ». Pas les vedettes de plateau télé, non, les autres, plus discrets, que vous avez peut-être déjà croisés en rendant visite à votre grand-mère à la maison de retraite. Ceux et celles qui, dans les hôpitaux, les EHPAD, […]

    #Vos_frustrations

  • L’évêque de Manchester en faveur d’une exemption religieuse à la loi sur la maltraitance des enfants

    Un évêque de l’église d’Angleterre a profité de son siège « de droit » à la chambre des lords pour plaider en faveur d’exemptions religieuses au signalement obligatoire des abus sexuels sur les enfants. L’évêque de Manchester, David Walker a déclaré qu’il existait des « arguments plausibles » en faveur de l’exemption des abus sexuels sur enfants révélés lors de la confession.
    . . . . .
    Source : Newsline, lettre électronique hebdomadaire de la National Secular Sociéty, La Raison N°703
    https://www.secularism.org.uk/news/2025/04/lord-spiritual-argues-for-religious-exemption-to-child-abuse-law

    Lord spiritual argues for religious exemption to child abuse law Posted: Wed, 23rd Apr 2025
    Bishop of Manchester, who sits by right in the Lords, suggests abuse revealed during confession should be exempt from reporting law.


    A Church of England bishop has used his reserved seat in the House of Lords to argue for religious exemptions to mandatory reporting of child sexual abuse.

    Speaking in a debate on Tuesday, the bishop of Manchester David Walker (pictured) said there was an “arguable case” for exempting child sexual abuse revealed during confession.

    The bishop’s claim contradicts the recommendation of the Independent Inquiry into Child Sexual Abuse (IICSA) that mandatory reporting should “not be subject” to religious exemptions, including abuse revealed during “sacramental confession”.

    Walker said the tradition of “the seal of the confessional” had been "honoured for many centuries "and was “established in canon law in this land”.

    “I know my Catholic colleagues will particularly be concerned around that”, he added.

    Research has found that sexual abusers within Catholic clergy have used confession to disclose their abuse and absolve themselves of guilt, in the knowledge that their abuse would not be reported. This enabled the continuation of abuse.

    Walker’s intervention comes as the Government seeks to introduce a mandatory reporting law through its Crime and Policing Bill.

    The National Secular Society has long campaigned for mandatory reporting with no religious exemptions. It also works to end reserved seats for 26 Church of England bishops in the Lords.

    In November, the erstwhile archbishop of Canterbury Justin Welby was forced to resign after a review found he “could and should” have done more in response to abuse perpetrated by John Smyth.
    . . . . . . .
    https://www.secularism.org.uk/news/2025/04/lord-spiritual-argues-for-religious-exemption-to-child-abuse-law
    #église d’#Angleterre #enfants #pédophilie #sexe #viols chambre des #lords