• Équipe de modélisation de l’épidémiologie et de l’évolution des maladies infectieuses (CNRS, IRD, Université de Montpellier) :
    https://twitter.com/ete_fr/status/1326451022072602624

    Ralentissement encore plus prononcé des temps de doublement de l’épidémie calculés sur les hospitalisations #COVID19 au niveau national au 10 nov. : environ 51 jours sur les 7 derniers jours, contre 21 jours la semaine précédente et 10 jours lors de l’annonce du confinement.

    Rappelons que l’effet du confinement national n’est pas encore visible : les hospitalisations du 3 au 10 novembre reflètent l’état de l’épidémie entre le 16 et 31 octobre environ car il s’écoule entre 10 à 18 entre infection et hospitalisation.

    On voit aussi une hétérogénéité des nombre de reproduction calculés sur les hospitalisations dans les départements au 8 novembre (noir croissance, bleu foncé croissance potentielle, bleu clair décroissance potentielle, détails sur la légende sur http://covid-ete.ouvaton.org).

    L’origine du ralentissement est compliquée. Deux effets possibles sont le renforcement des mesures de contrôle locales (type #couvrefeux) et les #vacancesdelatoussaint. Étrangement, l’indicateur d’Oxford n’indique pas de renforcement avant le 30 oct.

    Le temps de doublement sur les tests positifs lui diminue par rapport à la semaine dernière : 23 jours contre 43 la semaine d’avant (effet « rentrée » ?). Mais attention aux biais potentiels des tests RT-PCR (variation de la population échantillonnée, nombre de tests faits).

    Pour les incidence de décès #COVID19france, toujours au 10 nov., le ralentissement de l’épidémie est plus faible que pour les hospitalisations, ce qui est logique car il y a un décalage plus important entre cette donnée et l’état de l’épidémie.

    Le ralentissement de l’épidémie pré-confinement est un signe optimiste puisqu’on part de moins loin pour contrôler l’épidémie. On devrait savoir cette semaine (ou début de prochaine) si le confinement a eu l’effet attendu avec un pic d’incidence des hospitalisations.

    Il faudra attendre au mieux la semaine prochaine pour voir un pic de prévalence (nombre de personnes hospitalisées). Les hôpitaux vont donc rester sous tension extrême, ce qui aurait pu être évité si les prévisions scientifiques avaient été entendues

    Enfin, il faudra attendre plus longtemps afin d’estimer l’effet exact du confinement sur l’épidémie c’est-à-dire à quel point le nombre de reproduction est inférieur à 1 et à quelle vitesse l’épidémie décroît (temps de division par deux au lieu du temps de doublement).

    Plus les mesures de contrôle sont appliquées tôt dans une épidémie, plus elles ont un effet. En laissant l’épidémie s’étendre, on perd les options les moins contraignantes. La France n’a pas débattu des options et a attendu très tard pour réagir...