• « Une mère seule, on ne lui fait pas de cadeau… » | L’Humanité
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    Pour elle, ce n’est pas tant le regard négatif sur son statut de foyer monoparental qui prime mais «  quelque chose de pénible sur la vie quotidienne, sur l’argent, sur le boulot  ». Quand Shaïna est née, Christelle travaillait à plein temps et donnait la moitié de son salaire à l’assistante maternelle. Malgré sa demande de crèche, elle n’a jamais rien obtenu. «  Je bossais, je ne voyais pas ma fille et je ne m’en sortais pas avec le Smic, je n’avais pas de quoi vivre. Du coup, j’ai démissionné et j’ai commencé à toucher l’aide de la CAF parent isolé. C’était dur, parce que je me suis retrouvée enfermée à la maison avec un bébé, sans comprendre ses besoins. Pour moi, c’était contre nature de lâcher mon travail pour faire vivre ma gosse. Avec une crèche, tout se serait passé différemment  », raconte-t-elle avec amertume.

    #femmes

    • Le commentaire de Carole :

      [sentiment perso]
      En Thailande, il y a aussi énormément de femmes seules avec des enfants ... et qui travaillent ... seulement j’y ai vu une énorme entraide entre femmes. Un réseau étendue, où les enfants sont gardés par les unes ou les autres. Ou les enfants avec les femmes dans les commerces qu’elles tiennent, ce n’est pas un souci. J’ai vu aussi pas mal d’hommes, plutôt âgés, les grands-pères , s’occupaient des petits, les ventilaient dans des hamacs par exemple.
      Impression qu’ici en France, l’individualisme a fait d’énormes dégâts.

    • Ma réponse :

      En fait, le manque de solidarité, c’est un des petits effets secondaires des politiques sociales dans un premier temps, mais surtout de leur régression dans un second.
      En France, la Sécu, entre autres, prend en charge les accidents de la vie, alors que dans les autres pays sans Sécu, ce sont les familles et plus particulièrement les femmes qui le font « naturellement ». Ce qui est une bonne chose, puisque nous cotisons tous et toutes pour que le travail gratuit « naturel » des femmes régresse.
      Le soucis, c’est que du coup, comme la Sécu y pourvoira, personne ne se sent plus trop concerné par le sort de son voisin (surtout si c’est une voisine) : « après tout, je paye pour ça, moi ! ».
      Du coup, quand la solidarité d’État régresse là où elle a été importante, il y a surtout du vide qui remplace. Et c’est particulièrement vrai pour les mères célibataires que le RMI puis le RSA, avec leur obligation de travail, ont fortement exposé à des doubles contraintes indépassables : avoir des horaires scolaires pour s’occuper des gosses et en même temps avoir un boulot, sachant que les boulot déqualifiés pour femmes sont précisément souvent à horaires décalés et de surcroît incompatibles avec les transports en commun.

    • Un grand classique … je me souviens que mère seule avec ma fille de 2 ans pour retravailler sans place en crèche, j’avais du faire appel à une autre femme, la moitié de mon salaire y partait. J’ai finalement renoncé au salariat mais je n’avais plus droit à l’ASS (où il fallait prouver 10 ans de salariat). Pendant 6 mois sans revenus j’ai espéré que mon dossier soit revu aux Assedic mais ils ont refusé systématiquement de comptabiliser mes congés maternité, j’ai été obligé d’attendre que l’on m’accorde le RMI.
      Les copains de #AC m’avaient conseillé de porter plainte pour discrimination et parce que le fait de reprendre un travail m’avait fait perdre mes droits, mais je n’avais plus d’énergie pour me battre.
      Ah tiens, et la blague c’est que l’url donné transforme le titre en

      humanite.fr/une-mere-seule-ne-lui-fait-pas-de-cadeau

      parce qu’évidemment c’est toi qui perturbe le monde et on te reproche toujours, en plus du père, d’être seule. Si tu es seule, et que tu t’en prends plein la gueule, on te culpabilise parce que tu l’as bien cherché, d’où ce droit de te faire payer cher ta liberté.
      #paria #guerrière #vaches_maigres