• https://mariewyttenbach.com/desinfox

    –—
    Sur les doubles/triples comptages des passages aux #frontières :




    voir aussi :
    #Seeing_double ? How the EU miscounts migrants arriving at its borders
    https://seenthis.net/messages/705957

    Sur l’appel d’air...

    #préjugés #migrations #réfugiés #immigration #BD #bande_dessinée #fact-checking #ressources_pédagogiques #afflux #invasion #immigration_massive #liquide #vagues #discours #chiffres #statistiques #Frontex #passages #mondialisation #globalisation #sur-médiatisation #surestimation #perception #chiffres_relatifs #chiffres_absolus #welfare_state #aides_sociales #shopping_social #appel_d'air #protection_sociale #accès_aux_soins #régularisation #sans-papiers #à_lire #économie #peur #fantasmes

    ping @karine4 @_kg_

    –-

    ajouté à la métaliste sur le lien entre #économie (et surtout l’#Etat_providence) et la #migration... des arguments pour détruire l’#idée_reçue : « Les migrants profitent (voire : viennent POUR profiter) du système social des pays européens »...
    https://seenthis.net/messages/971875

    • Welfare and social protection: What is the link with secondary migration? Evidence from the 2014-crisis hit Italian region of Lombardy

      Evidence on the relationship between secondary international migration and welfare state (or formal protection) support is currently limited. Also, the experience of financial support from semiformal and informal social protection networks has seen limited inclusion in current reflections on secondary mobility patterns such as onward and return migration. Our study analyses the relationship between support from formal, informal and semiformal social protection and short-term secondary migration intentions. The study uses open-access data from the Regional Observatory for Integration and Multiethnicity of Lombardy (Italy) and adopts a competing-risk framework through multinomial logistic regression. Our data do not support the hypothesis of an ex-post “magnetic effect” of the Italian formal social protection on its beneficiaries: individuals on formal welfare are more prone to onward and return migration. However, the positive relationship observed between welfare entitlements and onward migration intentions cannot rule out any effect of welfare magnetism from more generous welfare systems. Monetary aid received from Italian friends is negatively related to return intention. At the same time, economic support from foreign-born friends is correlated to return migration. We interpret results according to social network theory. Economic support and social capital from bridging networks can act as an ex-post integration-driven magnet. Bonding social capital from ties with migrants in Italy cannot secure the migrants’ stay in Italy. However, it can support return migration. Networks providing bonding transnational social capital, and expressed in the form of financial support from relatives living abroad, are instead positively correlated to both forms of secondary migration.

      https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/psp.2469

    • Immigration et appel d’air : anatomie d’un fantasme
      https://www.youtube.com/watch?v=XnRPLS8Crnk


      #Clément_Viktorovitch revient chaque semaine sur les débats et les enjeux politiques. Dimanche 12 novembre : le début de l’examen au Sénat du projet de loi immigration. Parmi les mesures phares de ce texte : la régularisation des immigrés sans papiers qui travaillent dans les métiers « en tension ».

      C’est l’une des mesures les plus discutées au sein du projet de loi immigration : l’article qui prévoit la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Les parlementaires Les Républicains en ont fait une ligne rouge : en aucun cas ils ne voteront le texte si cette mesure en fait partie. Or, la Première ministre a besoin de leur soutien si elle désire s’éviter un nouveau 49-3. Autant dire que les négociations s’annoncent serrées.

      Ce qui est intéressant, ce sont les arguments qui sont utilisés pour pourfendre cette mesure. Et notamment un argument, répété ad nauseam par les élus LR, mais aussi par le Rassemblement national : régulariser les immigrés sans papiers qui travaillent d’ores et déjà sur le territoire, cela créerait un « appel d’air », voire une « pompe aspirante », qui inciterait toujours plus d’exilés à tenter de rentrer illégalement sur notre territoire.

      Aucun accroissement des flux migratoires

      Il se trouve que cette question a été bien travaillée par la science politique. Nous avons, par exemple, un article très important qui a été publié en décembre 2020 par trois chercheurs : Joan Monras, Elias Ferran, Javier Vazquez-Grenno. Il a même été mise à jour en avril 2023, pour intégrer les données les plus récentes. Ce papier se penche sur la décision, prise par le gouvernement espagnole en 2005, de régulariser 600 000 exilés extra-européens. Bilan : près de 20 ans plus tard, aucun accroissement des flux migratoires n’a été constaté. Aucun appel d’air. Mêmes observations pour ce qui s’est produit aux Etats-Unis en 1986 : l’Immigration Reform and Control Act a permis à trois millions d’immigrés de régulariser leur situation. Résultat : toutes les études ont montré que cette décision n’avait pas entraîné une augmentation de l’immigration.

      Plus généralement, aucun article de recherche n’a jamais montré l’existence d’un prétendu « appel d’air » à la suite d’une campagne de régularisation. D’autant qu’il faut, en l’occurrence, être précis sur la mesure proposée par le gouvernement. Les individus concernés doivent justifier de trois ans de présence sur le territoire, avoir travaillé huit mois au cours des derniers 24 mois, dans un secteur en tension, le tout pour obtenir un titre de séjour d’un an renouvelable : cela n’a rien d’une régularisation massive !

      Ceux qui s’opposent à cette mesure mettent aussi en avant un risque pour l’économie. Mais là aussi, cette question a été tranchée. Un gros travail de synthèse a été réalisé, pour Sciences Po, par Hélène Thiollet et Florian Oswald. On observe que, certes, pour les emplois les moins qualifiés, l’immigration peut entraîner, à court terme, une pression sur les salaires. Mais ce n’est ni systématique, ni pérenne. À l’échelle de l’économie dans son ensemble, l’immigration a au contraire un impact soit neutre, soit positif. Quant aux campagnes de régularisation, elles ont un effet bénéfique pour les finances publiques, puisqu’elles font rentrer un surcroît de cotisations patronales dans les caisses de l’Etat. En plus, bien sûr, de sortir de la précarité des hommes et des femmes qui travaillent, sont intégrés, bien souvent payent des impôts, et contribuent à la vie de notre société.
      Peurs et fantasmes

      C’est précisément tout le problème des débats sur l’immigration : certaines positions ne sont étayées ni par des faits, ni par des preuves, mais par des peurs et des fantasmes. On pourrait d’ailleurs évoquer le cas de l’AME, l’aide médicale d’Etat pour les immigrés sans papiers, dont le Sénat vient aussi de voter la suppression – au motif, là aussi, qu’elle créerait un appel d’air. On sait pourtant que le vrai problème de l’AME, c’est plutôt que ceux qui devraient en bénéficier ne la demandent pas : d’après le dernier rapport de Médecins Du Monde, plus de 80% des personnes éligibles à l’AME n’y ont pas recours. Avec des conséquences évidemment dramatiques pour ces personnes, qui finissent par accumuler de graves retards de soin. Mais aussi des conséquences négatives pour notre système de santé et pour les finances publiques, puisque, comme l’ont rappelé de nombreux médecins, il vaut toujours mieux prendre en charges les pathologies le plus tôt possible.

      Tout le problème, c’est que le gouvernement a tendance à céder devant ces arguments, aussi contestables soient-ils. Le président Macron a d’ores et déjà restreint l’AME, en 2019, quand il a décidé d’en conditionner l’accès au fait de prouver trois mois de présence sur le territoire, contre l’avis des professionnels de santé. Nous verrons bien quel sera le texte qui ressortira, in fine, des débats parlementaires. Mais si l’on se fie à la manière dont ils ont commencé, on peut craindre que les passions n’y triomphent, hélas, sur la raison.

      https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/entre-les-lignes/chronique-immigration-et-appel-d-air-anatomie-d-un-fantasme_6150630.htm

  • Les #baleines_à_bosse victimes des #vagues_de_chaleur_marine dans le Pacifique Nord
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/29/les-baleines-a-bosse-victimes-des-vagues-de-chaleur-marines-dans-le-pacifiqu

    Cette étude, bien que focalisée sur une espèce, donne des indices sur l’état de santé des #océans. « La #baleine est un bon indicateur de l’état de son #écosystème, explique Olivier Adam. Tout ce qui est en profondeur est difficile à observer, mais les cétacés sont faciles à comptabiliser, car ils sont obligés de remonter à la surface pour respirer. » Et si l’on en croit les résultats de l’étude, l’océan #Pacifique_Nord va mal. « Au rythme où ça va, il n’y a aucune raison qu’il reste des cétacés dans les océans d’ici quarante à cinquante ans, alerte le chercheur français. On assiste à l’#effondrement des océans en direct. »

    Pour les deux scientifiques, les conclusions à tirer sont claires : « Il est impératif de changer notre façon de gérer les océans. » Selon l’Australien, les mesures les plus efficaces seraient de « diminuer au maximum le réchauffement climatique, d’adapter le transport maritime là où les routes chevauchent l’habitat des baleines afin de réduire les collisions avec les navires, et de mieux réguler la pêche, en particulier la pêche au casier, pour éviter que les animaux ne s’empêtrent dans les lignes ». Pour le chercheur, il est impératif d’agir, car « notre survie dépend d’océans sains et productifs ».

  • Extreme heat in North America, Europe and China in July 2023 made much more likely by climate change – World Weather Attribution
    https://www.worldweatherattribution.org/extreme-heat-in-north-america-europe-and-china-in-july-2023

    In line with what has been expected from past climate projections and IPCC reports these events are not rare anymore today. North America, Europe and China have experienced heatwaves increasingly frequently over the last years as a result of warming caused by human activities, hence the current heat waves are not rare in today’s climate with an event like the currently expected approximately once every 15 years in the US/Mexico region, once every 10 years in Southern Europe, and once in 5 years for China. 
    Without human induced climate change these heat events would however have been extremely rare. In China it would have been about a 1 in 250 year event while maximum heat like in July 2023 would have been virtually impossible to occur in the US/Mexico region and Southern Europe if humans had not warmed the planet by burning fossil fuels. 
    In all the regions a heatwave of the same likelihood as the one observed today would have been significantly cooler in a world without climate change. Similar to previous studies we found that the heatwaves defined above are 2.5°C warmer in Southern Europe, 2°C warmer in North America and about 1°C in China in today’s climate than they would have been if it was not for human-induced climate change. 
    Unless the world rapidly stops burning fossil fuels, these events will become even more common and the world will experience heatwaves that are even hotter and longer-lasting. A heatwave like the recent ones would occur every 2-5 years in a world that is 2°C warmer than the preindustrial climate.
    Heat action plans are increasingly being implemented across all three regions and there is evidence that they lead to reduced heat-related mortality. Furthermore, cities that have urban planning for extreme heat tend to be cooler and reduce the urban heat island effect. There is an urgent need for an accelerated roll-out of heat action plans in light of increasing vulnerability driven by the intersecting trends of climate change, population ageing, and urbanisation.

    #climat #pollution #vagues_de_chaleur #canicule #capitalocène

  • #Canicules_marines : pendant que l’océan se consume…

    Des « #mégafeux » aquatiques et invisibles sévissent notamment du sud de l’Islande jusqu’en Afrique en ce mois de juin. Ces phénomènes extrêmes, prévus dans tous les modèles qui avaient anticipé une hausse de la #température moyenne de l’océan, constituent une bombe à retardement du #réchauffement.

    L’océan brûle. Littéralement, ou presque. Depuis plusieurs semaines, une #canicule_marine inouïe frappe l’#Atlantique_nord, du sud de l’Islande jusqu’en Afrique. Au large de l’Irlande et de l’Ecosse, elle est catégorisée « au-delà de l’#extrême » (soit 5 sur une échelle de 5) par l’administration océanographique américaine (NOAA). Les cartes mondiales affichent aussi une effrayante couleur rouge sang, tendant vers le noir, dans le #Pacifique, le long de l’Amérique centrale et autour du Japon. Et les courbes s’affolent, atteignant de nouveaux sommets jour après jour et faisant craindre des ravages dus à des tempêtes tropicales précoces, telle Bret, qui a frôlé la Martinique ce vendredi.

    Mercredi, la #température des millions de km² de l’#océan_Atlantique nord s’est envolée à 23,3 °C (soit +1,32 °C d’#anomalie). Du jamais-vu pour un mois de juin, de très loin. L’ensemble de l’océan mondial, lui, a également enregistré un nouveau record ce jour-là, avec 20,9 °C de moyenne. Les #données de ce début d’année défient l’entendement : entre mars et mai, la température à la #surface_de_l’océan a atteint un record absolu en 174 ans de mesures, dépassant de 0,83 °C la moyenne du XXe siècle, d’après la NOAA.

    De quoi donner le tournis aux scientifiques. Cette #surchauffe générale émaillée de canicules localisées (là où la température de surface est plus élevée que 90 % du temps pendant plus de cinq jours) arrive « très tôt dans l’année, est très rapide et de très grande ampleur. Ce qui est surprenant, même si nous savons que la tendance est à la hausse de la température de l’océan », pointe Jean-Pierre Gattuso, chercheur du CNRS au laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

    « L’océan encaisse, encaisse, encaisse »

    Selon le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sur les océans et la cryosphère paru en 2019, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire émise par l’humanité depuis qu’elle embrase l’atmosphère en y envoyant des gaz à effet de serre (GES), essentiellement à cause de la combustion d’énergies fossiles. Car la capacité de l’eau à capter la chaleur est beaucoup plus forte que celle des continents. Et les climatologues estiment que, d’ici à 2100, l’océan absorbera deux à quatre fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à l’heure actuelle si le réchauffement planétaire est limité à 2°C (soit l’objectif affiché par l’accord de Paris de 2015), et jusqu’à cinq à sept fois plus si les émissions sont plus élevées.

    Résultat de cette surchauffe, la fréquence des #vagues_de_chaleur_marines a doublé depuis 1982 et leur intensité augmente. Dans le futur, prévient le Giec, elles seront vingt fois plus fréquentes avec un réchauffement de 2°C, et cinquante fois plus fréquentes si les émissions continuent d’augmenter fortement. Glaçant. « L’océan encaisse, encaisse, encaisse, et forcément les canicules marines s’intensifient, soupire Catherine Jeandel, chercheuse du CNRS au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales. Ce qui est déprimant pour un chercheur, c’est de constater que tout ce qui est prévu dans les #modèles_climatiques depuis trente ans ou quarante ans se réalise. »

    Si les causes précises de la canicule marine inédite qui frappe l’Atlantique nord sont difficiles à établir, la raison de fond réside donc dans l’aggravation du #réchauffement_climatique dû aux activités humaines. Par ailleurs, « certaines conditions favorisent le développement de vagues de chaleur marines : une température de l’air élevée et l’absence de vent et de houle, qui empêche les eaux de surface de se mélanger avec les eaux profondes plus froides », indique Jean-Pierre Gattuso.

    La destruction de la faune et de la flore marines

    Le phénomène naturel #El_Niño, lui, qui se produit en moyenne tous les deux à sept ans pendant neuf à douze mois et fait son retour dans le Pacifique depuis ce printemps, « ne peut pas avoir de lien direct avec ce qui se passe dans l’Atlantique nord, mais en a sans doute avec ce qui se passe dans le Pacifique équatorial », estime l’océanographe et climatologue au CNRS Jean-Baptiste Sallée.

    Impossible de prédire pendant combien de temps vont se prolonger les canicules marines de ces derniers jours. Mais certaines « peuvent durer plusieurs mois », prévient le chercheur, pour qui « cette longévité est ce qui les rend particulièrement inquiétantes et dévastatrices pour les écosystèmes ». A ses yeux, la conséquence « la plus importante et alarmante » de ce que l’on pourrait qualifier d’#incendies_sous-marins est la destruction de la faune et de la flore marines. Ces « mégafeux » aquatiques et invisibles à nos yeux provoquent des mortalités de masse de certaines espèces. Surtout parmi celles qui ne peuvent pas se déplacer, comme les coraux, les herbiers marins ou les forêts de grandes algues brunes accrochées à des supports rocheux.

    En Méditerranée, après chaque canicule marine, notamment celles de l’été 2022 qui y ont été spectaculaires, « on constate des mortalités importantes d’une cinquantaine d’espèces (coraux, gorgones, algues, mollusques, oursins, posidonies…) tandis que celles qui le peuvent fuient », observe Jean-Pierre Gattuso. Par exemple, dans l’Atlantique, les poissons et cétacés se déplacent de la zone équatoriale vers le nord dans l’hémisphère nord et vers le sud dans l’hémisphère sud. « Ce qui est très injuste d’un point de vue éthique et géopolitique, car cette zone équatoriale est bordée essentiellement par des pays en voie de développement qui n’ont pas ou peu de responsabilité dans le changement climatique et qui vont être très affectés sur le plan de la sécurité alimentaire, alors que l’Islande et la Norvège voient arriver une abondance de poissons », poursuit le scientifique. Qui souligne aussi l’impact des vagues de chaleur marines sur le déplacement d’#espèces_invasives, telles que le poisson lapin ou le poisson lion arrivés en Méditerranée depuis la mer Rouge.

    Outre les ravages sur la #biodiversité, les canicules marines ont aussi des conséquences sur les #événements_extrêmes. « Une mer très chaude, c’est de l’eau qui s’évapore davantage, donc des tempêtes, ouragans et cyclones plus probables et plus forts », note ainsi Catherine Jeandel, pour qui la surchauffe de l’océan est « la bombe à retardement du réchauffement climatique ». Ainsi, ce vendredi, deux tempêtes tropicales assez imposantes pour avoir reçu des petits noms charmants, Bret et Cindy, étaient actives sur l’Atlantique, faisant trembler les îles antillaises. Soit une première pour un mois de juin depuis le début des observations en 1968.

    La surchauffe favorise la fonte de la glace de mer

    Par ailleurs, la surchauffe de l’océan, « par exemple dans l’Arctique, favorise la fonte de la glace de mer, ajoute Jean-Pierre Gattuso. Idem en Antarctique, où l’eau chaude érode la #calotte_polaire par en-dessous, ce qui peut complètement la déstabiliser. » Elle perturbe aussi les #courants_marins, car « si l’eau est chaude, elle devient moins dense et a donc moins tendance à plonger en profondeur, ce qui limite les échanges entre la surface et les eaux profondes et réduit l’alimentation en oxygène de ces dernières », ajoute Jean-Pierre Gattuso. Au fur et à mesure qu’on réchauffe l’océan, qui capte un quart du CO2 émis par l’homme, « il perd aussi en efficacité comme puits naturel de carbone », avertit Jean-Baptiste Sallée.

    Comment stopper cette machine infernale ? Comment éteindre les flammes sous la marmite d’eau bouillante qu’est devenue la planète ? Les chercheurs interrogés par Libération sont unanimes : la seule solution « est connue, il s’agit de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre ». Donc d’« arrêter de subventionner l’extraction des énergies fossiles, de faire des sports d’hiver dans les Emirats, et au contraire d’enfourcher son vélo au lieu de prendre sa voiture…, énonce Catherine Jeandel. Si vous lisez les rapports du Giec, les solutions, vous les avez. Il faut nous écouter, c’est tout. »

    L’océan a « accumulé la chaleur, elle est là, sa température est déjà déterminée. Même si on n’émet plus de gaz à effet de serre en 2050, on ne reviendra pas aux niveaux de températures océaniques de 1850, c’est impossible, expose Jean-Pierre Gattuso. Mais on peut arrêter son réchauffement : en respectant un scénario d’émissions compatible avec le seuil fixé par l’accord de Paris, l’augmentation de la température est totalement stoppée et reste stable, constante. C’est quand même un message positif. » A condition que les opinions publiques et les responsables politiques sortent enfin du #déni.

    https://www.liberation.fr/environnement/climat/pendant-que-locean-se-consume-20230623_M2PIQOI535BPRCGPITA6THMD44
    #mer #océan #canicule #climat #changement_climatique

    via @isskein

  • Dans un village du Morbihan, les vagues sont bien gardées
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/dans-un-village-du-morbihan-les-vagues-sont-bien-gardees-7009885.php

    Le littoral s’érode. Mais les vagues subissent, elles aussi, les conséquences de la surexploitation humaine, jusqu’à parfois disparaître. À Saint-Pierre-Quiberon, un projet de réserve participe du changement de perspective vis-à-vis de la nature.
    Protéger les vagues, comme on protège des rivières, des forêts, des espèces fragilisées par l’action humaine. En février, le conseil municipal de Saint-Pierre-Quiberon, dans le Morbihan, a voté la création de la première « réserve de vagues » en France : un périmètre préservé de toute intervention humaine, pour sauver « la biodiversité des vagues, afin qu’elles ne disparaissent pas des paysages de la côte sauvage ».

    On les croit invincibles, éternelles ? Les vagues subissent, elles aussi, les ravages de la surexploitation du vivant. Telle celle de Mundaka, au Pays basque espagnol, la « meilleure vague européenne » dixit les surfeurs, évanouie en 2003 après une opération de dragage de sable.

    Le projet français de réserve est né sous l’impulsion d’un surfeur justement, le breton Erwan Simon, cofondateur de l’association France Hydrodiversité. Après tout, qui saurait mieux jauger et comprendre les vagues… Jour après jour, et de saison en saison, le surfeur évalue les combinaisons des marées, du vent, de la houle ; il observe chaque remous, il s’y connecte. Il sait, aussi, que les vagues et les éléments naturels (notamment le sable) co-construisent le littoral, que les uns ne peuvent vivre sans les autres (hommes y compris !) dans ce monde aux multiples perspectives – les diverses « voix » de la Terre.
    Y prêter attention, en prendre soin, dialoguer avec les vagues, la houle, le sable : le changement de perspective proposé par cette réserve de vagues n’a rien d’anecdotique. Ce qui s’y joue participe d’un immense basculement culturel en marche, à l’écoute de ce que nous disent les sciences, les surfeurs et les autres « gardiens » de la Terre. Où il s’agit de donner la priorité à la vie, et aux générations futures.

    #Communs #Non-humains #Vagues #Littoral

  • Dans le Morbihan, la première « réserve de vagues » de France
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/13/dans-le-morbihan-la-premiere-reserve-de-vagues-de-france_6121892_3244.html

    La commune de Saint-Pierre-Quiberon reconnaît les vagues de la côte sauvage comme « un patrimoine unique et une ressource naturelle, sportive, socio-économique et culturelle » et veut les protéger.

    Mais les vagues seront-elles toujours là, inchangées, dans dix ans ? Cinquante ans ? Cent ans ? Etaient-elles d’ailleurs les mêmes il y a dix, cinquante ou cent ans ? « C’est un angle mort des politiques et des recherches environnementales, explique Grégoire Touron-Gardic, chercheur spécialisé dans les aires marines protégées à l’université de Portsmouth (Royaume-Uni). Les vagues ne sont pas du vivant, donc pas préservées au nom de la biodiversité, et sans existence juridique. Et, pourtant, elles sont du mouvant, apportent de l’oxygène et des sédiments pour la faune et la flore, s’inscrivent dans une culture, une économie, créent une attractivité. » Et, surtout, elles sont « uniques à ce territoire », précise le surfeur Erwan Simon, soulignant que « chaque vague a son identité, son ADN ».

    Ensemble, avec le géologue breton Frédéric Habasque, ils ont créé l’association France Hydrodiversité pour valoriser ce « bien commun méconnu », et ont porté devant le conseil municipal de la ville de Saint-Pierre-Quiberon leur idée : la création de la première « réserve de vagues » en France. Un « projet pilote », validé en février par la commune, dont l’objectif est de « préserver et promouvoir la richesse et la qualité des vagues ».

    Ce projet inédit « montre l’évolution des mentalités en matière d’environnement et la prise d’initiative des citoyens », souligne François Mandin, enseignant chercheur au Centre de droit maritime et océanique de l’université de Nantes. « Si, aujourd’hui, cette réserve n’a aucune base légale, elle peut lancer la discussion et, en cas d’acceptation sociale large, ouvrir la voie à une forme de reconnaissance d’existence pour les vagues », explique le spécialiste.

    Un besoin d’autant plus urgent pour France Hydrodiversité qu’il existe aussi « toutes les menaces que nous ne sommes pas encore capables de mesurer », rappelle le chercheur Grégoire Touron-Gardic. « Outre la pénurie de sable qui risque de s’accentuer, il y a évidemment l’inconnu des effets du réchauffement climatique sur les vagues », abonde l’océanographe Bruno Castelle. Le changement climatique fait en effet grimper la température et le niveau des océans, et intensifie les épisodes de vent fort et de houle.

    A Quiberon, pourtant classé Natura 2000 et labellisé depuis 2018 par le ministère de la transition écologique comme Grand Site de France, la conscience de cette fragilité « est derrière toute notre action politique et notre philosophie collective », explique l’édile Stéphanie Doyen. A quelques kilomètres de sa mairie, le trait de côte de l’isthme de Penthièvre, seule attache terrestre au continent, se fait grignoter chaque année par l’océan. Par grandes marées, la langue de roches et de sable ne fait plus que 22 mètres de large. « Ici, plus qu’ailleurs, on sait ce qu’on risque de perdre en ne protégeant pas ce qu’on a », conclut l’élue.

    #Communs #Nature #Vagues #Non-humains

  • Développement en sept points clés sur la #pandémie #Covid. Et l’on se prend à questionner le vocabulaire des autorités de santé, surtout le terme de « vagues » qui pourrait occasionner une gestion contre-productive du processus épidémique.

    La pandémie infinie : 10 points sur Omicron, le vaccin et les scénarios contre le Covid-19 - Le Grand Continent
    https://legrandcontinent.eu/fr/2021/12/29/la-pandemie-infinie-10-points-sur-omicron-le-vaccin-et-les-scenario

    · Le caractère cyclique de la pandémie s’explique par une conjonction de facteurs climatiques, d’évolutions virales et de l’immunisation, des actions entreprises pour endiguer l’épidémie et de causes mathématiques.
    · La nouvelle vague est donc liée à l’ensemble de ces facteurs et au relâchement des mesures une fois la précédente vague passée.
    · L’efficacité du vaccin est importante mais jamais absolue. Le vaccin protège plus des formes graves que de la transmission du virus, et ce pour des raisons qui pourraient être liées au système immunitaire lui-même.
    · Par un effet quantitatif, une importante contagiosité d’un virus moins virulent provoque tout de même un engorgement des hôpitaux et un taux de décès important.
    · La non-vaccination entraîne l’établissement d’un foyer de réplication du virus et l’engorgement des hôpitaux.
    · Les chiffres ne prennent pas en compte l’effet du Covid-19 sur les autres pathologies. Le Covid et les mesures prises pour endiguer la pandémie ont eu des effets psychologiques sur les populations et pourraient maintenant, du fait de la vaccination, entraîner une fracture de la société.
    · L’idée d’une « fin du Covid » est tout à fait impossible à prévoir mais également trompeuse : un scénario « zéro cas » ne peut pas arriver, même si les traitements permettraient de réduire le risque de la maladie.

    #vagues #vaccination #confinement #distanciation_physique

  • Agriculture : en Europe, les pertes de récoltes liées aux sécheresses ont triplé en 50 ans
    https://www.sudouest.fr/economie/agriculture/agriculture-en-europe-les-pertes-de-recoltes-liees-aux-secheresses-ont-trip

    Les impacts les plus significatifs concernent les #sécheresses et les #vagues_de_chaleur : « La gravité des impacts des sécheresses et des canicules sur la production agricole a à peu près triplé ces 50 dernières années », d’une baisse de 2,2 % de production sur la période 1964-1990 à une de 7,3 % sur la période 1991-2015.

    « Même si les rendements des cultures européennes ont augmenté de près de 150 % entre 1964-1990 et 1991-2015, nous avons constaté que les sécheresses et les vagues de chaleur ont eu des conséquences plus graves au cours de la période la plus récente pour les différents types de cultures », a commenté l’auteure principale Teresa Bras, de la Nova School of Science and Technology à Lisbonne.

    #replantons_des_haies

  • #Réfugiés_climatiques : quand attiser la « peur du migrant » masque la réalité des phénomènes migratoires

    À chaque vague, Saint-Louis s’enfonce un peu plus sous l’océan, dont le niveau ne cesse de monter ; les eaux qui assuraient jadis les moyens de subsistance de cette ville du nord du Sénégal menacent désormais sa survie même. Les Nations Unies ont déclaré que Saint-Louis était la ville d’Afrique la plus en danger du fait de l’élévation du niveau de la mer : l’Atlantique engloutit jusqu’à deux mètres de côte chaque année. Plusieurs milliers d’habitants ont été contraints de se reloger à l’intérieur des terres suite aux tempêtes et à l’inondation de Doune Baba Dièye, un village de pêcheurs des environs. Pour les personnes qui habitent toujours sur place, la vie devient de plus en plus précaire.

    Des situations comme celles-là se répètent à mesure que la #crise_climatique s’aggrave. La migration et les #déplacements_de_population induits par le climat sont en hausse, de même que l’angoisse et la désinformation qui l’accompagne. Depuis quelques années, nous observons une multiplication des propos sensationnalistes et alarmistes dans les médias et chez les responsables politiques de l’hémisphère nord, qui affirment que le #changement_climatique entraîne directement et automatiquement une #migration_de_masse, et mettent en garde, en usant d’un #vocabulaire_déshumanisant, contre l’imminence des « #flots » ou des « #vagues » de millions, voire de milliards, de migrants ou de réfugiés climatiques au désespoir qui pourraient submerger l’Europe pour fuir un hémisphère sud devenu inhabitable.

    Les prédictions apocalyptiques retiennent peut-être l’attention de l’opinion, mais elles occultent la réalité complexe du terrain et alimentent une #xénophobie et un #racisme déjà profondément enracinés en Europe en jouant sur la #peur du migrant. Elles dressent en outre un tableau très inexact : ce que révèlent les études sur le changement climatique et la migration est très différent des discours alarmistes qui ont pris place.

    Les experts s’accordent à dire que le changement climatique se répercute sur la #mobilité. Cependant, la relation entre ces deux éléments n’est pas directe, comme elle est souvent décrite, mais complexe, résultant de #causes_multiples et propre à un contexte donné. Par ailleurs, les estimations relatives à l’impact du changement climatique sur la mobilité sont mises en doute par les incertitudes quant à la manière dont évolueront à l’avenir le climat, la capacité d’adaptation des pays et les politiques migratoires internationales.

    #Mythe et réalité

    Les prévisions de millions ou de milliards de personnes déplacées au cours des prochaines décennies laissent entendre que le déplacement et la migration induits par le climat se manifesteront dans un futur éloigné alors qu’il s’agit d’une réalité bien présente. À l’échelle mondiale, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays atteint des records : près de 25 millions de personnes ont dû quitter leur foyer en 2019 suite à des catastrophes soudaines. L’aggravation des #phénomènes_météorologiques_extrêmes, comme les #typhons, les #tempêtes et les #inondations, conjuguée aux changements qui s’opèrent plus lentement, tels que l’élévation du niveau de la mer, la dégradation des sols et les variations des précipitations, devrait accroître la mobilité due au climat.

    Traiter la « #migration_climatique » comme une catégorie de migration distincte implique à tort qu’il est possible de différencier le climat des autres facteurs. Or, les décisions de quitter un endroit résultent d’une multitude d’éléments qui sont profondément liés entre eux et qui interagissent de manière complexe. Pour les personnes qui vivent de l’agriculture de subsistance, les conditions environnementales et les résultats économiques ne font qu’un, étant donné que des changements de pluviométrie ou de température peuvent entraîner de graves conséquences économiques. Caroline Zickgraf, directrice adjointe de l’Observatoire Hugo, un centre de recherche basé à l’université de Liège, en Belgique, qui étudie comment l’environnement et le changement climatique agissent sur la migration explique :

    « Si l’on ne voit pas que tous ces facteurs différents sont imbriqués – facteurs sociaux, politiques, économiques, environnementaux et démographiques – on passe vraiment à côté de la situation générale »

    Une autre idée fausse persiste au sujet du changement climatique et de la mobilité des humains, consistant à croire que la plupart des individus qui se déplacent quittent leur pays. Depuis quelque temps, l’attention vis-à-vis des migrants porte largement sur les Africains qui cherchent à aller en Europe. Cette forme de migration internationale de longue distance représente l’image la plus répandue de la migration et, pourtant, les faits indiquent que ce n’est pas la plus fréquente, mais cette réalité est souvent inaudible.

    En Afrique de l’Ouest et centrale, la migration vers l’Afrique du Nord ou l’Europe représente seulement de 10 à 20 % des déplacements, alors que les 80 à 90 % restants s’effectuent à l’intérieur de la région. « Depuis plusieurs années, l’Europe attire de moins en moins les candidats à la migration, en raison des difficultés qu’ils rencontrent pour bénéficier des programmes de régularisation, trouver du travail et rester mobiles », souligne Aly Tandian, président de l’Observatoire sénégalais des migrations et professeur de sociologie associé à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Les pays africains constituent les destinations principales des migrants d’#Afrique_de_l’Ouest parce qu’il n’y a pas de contraintes de visa et qu’il est plus aisé de voyager sur la terre ferme, ce qui facilite la mobilité des personnes en quête d’opportunités, outre la familiarité que procure la proximité socioculturelle et linguistique de nombreux pays d’accueil, explique-t-il.

    Hind Aïssaoui Bennani, spécialiste de la migration, de l’environnement et du changement climatique auprès de l’Organisation internationale pour les migrations à Dakar, au Sénégal, affirme que l’ampleur de la #migration_économique est souvent mal reconnue, en dépit de son importance dans l’ensemble de la région. La plupart des migrants économiques partent pour trouver du travail dans le secteur des ressources naturelles, notamment l’agriculture, la pêche et l’exploitation minière. « L’#environnement est non seulement un élément moteur de la migration, qui oblige les personnes à se déplacer mais, en plus, il les attire », précise Mme Bennani. Elle ajoute toutefois que le changement climatique peut également entraîner l’#immobilité et piéger les individus qui ne peuvent pas partir par manque de ressources ou de capacités, c’est-à-dire généralement les plus vulnérables.

    Ce qui alimente la peur

    On ne peut pas savoir combien de personnes ont quitté leur région à cause du changement climatique et, d’après les experts,il est difficile, voire impossible, de prédire avec précision le nombre de citoyens qui devront se déplacer à l’avenir, du fait de la complexité inhérente à la migration et au changement climatique. « Il va y avoir toute une série de scénarios à partir des actions que nous menons en termes de politique et de climat, mais aussi par rapport à la réaction des gens qui, souvent, n’est pas linéaire. Cela ne se résume pas à dire ‘le changement climatique s’intensifie, donc la migration s’intensifie », indique Caroline Zickgraf.

    L’année dernière, un rapport (https://www.visionofhumanity.org/wp-content/uploads/2020/10/ETR_2020_web-1.pdf) réalisé par le think tank international Institute for Economics and Peace a révélé que les menaces écologiques contraindraient au déplacement 1,2 milliard de personnes d’ici à 2050. Ce chiffre s’est répandu comme une traînée de poudre et a été couvert par les principaux organes de presse à travers le monde, mais plusieurs experts reconnus dans le domaine de la migration récusent ce chiffre, parmi lesquels Caroline Zickgraf, qui estime qu’il n’est pas suffisamment scientifique et qu’il résulte d’une manipulation et d’une déformation des données. À titre de comparaison, un rapport de la Banque mondiale datant de 2018 qui s’appuyait sur des techniques de modélisation scientifiques prévoyait qu’il y aurait 140 millions de migrants climatiques internes d’ici à 2050 si aucune action urgente pour le climat n’était mise en place.

    L’idée selon laquelle « le changement climatique entraîne une migration de masse » est utilisée par la gauche pour alerter sur les conséquences humanitaires du changement climatique et pour galvaniser l’action en faveur du climat, alors qu’elle sert de point de ralliement à la droite et à l’extrême droite pour justifier la militarisation des frontières et les politiques de lutte contre l’immigration. Caroline Zickgraf note :

    « Mentionner la migration dans le but d’accélérer l’action pour le climat et d’attirer l’attention sur l’incidence du changement climatique pour les populations me semble tout à fait bien intentionnée. Mais malheureusement, très souvent, c’est la question de la sécurité qui prend le dessus. On attend une action pour le climat, et on se retrouve avec des politiques migratoires restrictives parce qu’on joue avec la peur des gens. »

    La peur n’incite pas les citoyens ni les gouvernements à agir davantage pour le climat mais a plutôt tendance à exacerber le racisme et la xénophobie et à contribuer à l’édification de la « forteresse Europe ». De surcroît, présenter la « migration climatique » comme un risque pour la sécurité justifie la mise en place de programmes de financement destinés à empêcher la migration en faisant en sorte que les candidats au départ restent chez eux, ce qui est contraire au droit humain fondamental de circuler librement. Alors que l’urgence climatique augmente, la « crise européenne des réfugiés » de 2015 est de plus en plus souvent invoquée pour prédire l’avenir. Caroline Zickgraf pense qu’en recourant à des tactiques qui alarment le public, ce ne sont pas les changements climatiques qui font peur, mais « l’Autre » – celui qui doit se déplacer à cause de ces changements.

    Un autre problème émane de la recherche sur la migration elle-même : quelles études, réalisées par quels chercheurs, sont reconnues et écoutées ? D’après Aly Tandian, étant donné qu’en Europe toutes les causes de la migration ne sont pas prises en considération, les analyses européennes se limitent à leur compréhension des questions migratoires sur le terrain en Afrique. « De plus, c’est souvent l’Europe qui est mandatée pour réaliser des études sur la migration, ce qui appauvrit en partie les résultats et les décisions politiques qui sont prises », observe-t-il.

    La mobilité, une #stratégie_d’adaptation

    La tendance actuelle à présenter la migration en provenance de l’hémisphère sud comme une anomalie, un problème à résoudre ou une menace à éviter ne tient pas compte du fait que la migration n’est pas un phénomène nouveau. Depuis la nuit des temps, la mobilité est une stratégie d’adaptation des humains pour faire face aux changements du climat ou de l’environnement. Et il ne s’agit pas toujours d’un moyen d’échapper à une crise. « La migration est une question de résilience et d’adaptation et, en Afrique de l’Ouest et centrale, la migration fait déjà partie de la solution », note Hind Aïssaoui Bennani.

    Dans certains endroits, nous devrons peut-être, et c’est souhaitable, faciliter la migration de manière préventive, dit Caroline Zickgraf, en veillant à ce que les gens migrent dans les meilleures conditions dans le contexte du changement climatique. « Ce que nous souhaitons vraiment, c’est donner le choix, et si nous considérons seulement la migration comme quelque chose de négatif, ou qui doit toujours être évité, nous ne voyons pas tous les intérêts qu’il peut y avoir à quitter une région vulnérable à l’impact du changement climatique. »

    Étant donné que le changement climatique pèse lourdement sur les fragilités et les inégalités existantes et qu’il frappera de façon disproportionnée les populations de l’hémisphère sud, alors qu’elles en sont le moins responsables, favoriser la mobilité n’est pas une simple stratégie d’adaptation, mais fait partie intégrante de la justice climatique.

    La mobilité peut permettre aux habitants de Saint-Louis et des innombrables lieux qui subissent déjà les effets du changement climatique, en termes de vies humaines et d’opportunités, d’être moins vulnérables et de vivre mieux – un rôle qui se révélera particulièrement essentiel dans un monde de plus en plus marqué par l’instabilité climatique.

    https://www.equaltimes.org/refugies-climatiques-quand-attiser?lang=fr
    #réfugiés #asile #migrations #réfugiés_environnementaux #adaptation

    ping @isskein @karine4

  • Merging Pacific Storms Could Produce 17-Meter Wave Heights – gCaptain
    http://gcaptain.com/merging-pacific-storms-could-produce-17-meter-wave-heights

    Post-Tropical Hurricane Force Storm Lan will move rapidly northeast and transfer its energy to a developing storm low that will move towards the southwestern Bering Sea and western Aleutian islands.

    This developing storm will deepen very rapidly to a dangerous 939 millibars hurricane force storm creating winds of 55 to 75 knots and seas building 36-56 feet (11-17 meters) within 360 NM SE and 420 NM SW of the center within 24-36 hours. This will create a dangerous situation for ship traffic steaming along northern Pacific routes.

    Check out the 17-meter wave heights! Remember, significant waves heights is based on the average height of the tallest one third of the waves, so individual waves can be much taller!

  • The Seas of the Beaufort Scale | meiotic
    http://www.meiotic.co.uk/my/research/beaufort-seas

    The Seas of the Beaufort Scale
    Posted on 22nd August 2017

    During some recent work with weather data, I was looking at information on the Beaufort Scale and stumbled upon a set of evocative images of the various seas at different points in the scale. There was little information on their source (the reference link was broken), but a bit of digging found a page on the NOAA website, but no mention of where the images are originally from.

    #mer #vagues #force

  • #Mourir de chaud, un risque pour 30 % de la population mondiale
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2017/06/19/mourir-de-chaud-un-risque-pour-30-de-la-population-mondiale_5147554_1652612.

    Alors qu’une partie de la France est placée en vigilance orange pour la #canicule, une étude se penche sur le risque de « mourir de chaud », au sens propre. […] Une équipe américano-britannique de dix-huit chercheurs, dont la plupart travaillent à l’université de Hawaï, a compilé la #littérature_scientifique documentant les cas de #mortalité supplémentaire associée à des #vagues_de_chaleur, entre 1980 et 2014. Elle en a identifié 783, observés dans 164 villes de 36 pays. […] Les auteurs ont ensuite croisé ces données avec les paramètres climatiques enregistrés lors de ces épisodes : température de l’air, taux d’humidité relative, ensoleillement, vitesse du vent… Ils en ont déduit que le facteur déterminant, pouvant altérer la capacité de #thermorégulation de l’organisme humain et provoquer un état d’#hyperthermie, était le couple température-humidité, cette dernière renforçant la chaleur ressentie. Ils ont alors calculé un seuil à partir duquel l’association de ces conditions ambiantes peut devenir fatale. […] À l’aune de ce critère, l’équipe a établi qu’en 2000, le seuil fatidique de température et d’humidité a été franchi, pendant au moins vingt jours, sur environ 13 % de la surface continentale de la planète, abritant 30 % de la population mondiale. Qu’en sera-t-il demain ? La menace ne va faire que s’amplifier, répondent les auteurs. Son niveau dépendra toutefois de celui des émissions futures de gaz à effet de serre.

    […] Face au risque de surchauffe, tous ne sont cependant pas égaux. Bien que les modèles des climatologues prévoient des hausses de température plus marquées aux latitudes élevées, les régions tropicales seront « exposées de façon disproportionnée à davantage de jours avec des conditions climatiques potentiellement mortelles », prédisent les chercheurs. La raison en est l’humidité importante qui y prévaut toute l’année, ce qui fera dépasser la cote d’alerte même avec une moindre montée du thermomètre. Partout, en revanche, la menace sera aggravée par le vieillissement de la population et sa concentration croissante dans les zones urbaines, sujettes au phénomène des îlots de chaleur

    […]_Sans doute ces résultats reposent-ils sur des modélisations. Les auteurs en pointent eux-mêmes certaines limites : les données ont été collectées sur une période relativement courte (trois décennies) et ne sont peut-être pas exhaustives, les incertitudes sont plus grandes pour les hautes latitudes et, surtout, de multiples facteurs (démographique, socioéconomique, urbanistique…) peuvent influencer la vulnérabilité future des populations.

    C’est précisément sur l’importance des politiques d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses conséquences que les chercheurs mettent l’accent.

    #tropiques #vieillissement #changement_climatique