• Les fonctionnaires, créateurs de richesse et de valeur * | Fondation Copernic
    http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article1003

    La propagande anti-impôt bat son plein : après les hors-d’œuvre des pigeons et des poussins en 2012, et des plumés en 2013, voici le temps de l’idéologie pure, sans fard et sans masque : ras-le-bol fiscal, nous matraque-t-on vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il ne manquait plus que l’épisode du shutdown américain pour faire éclore le nouveau concept de « fonctionnaires non essentiels » et alimenter ici le poujadisme, là-bas le tea-partysme. Face à cette offensive qui vise à détricoter par tous les bouts le manteau collectif qui protège la société, tous les intellectuels dignes de ce nom devraient joindre leurs forces pour expliquer que les travailleurs dans les services non marchands sont productifs.

    Les travailleurs employés dans les services non marchands et qui fournissent éducation publique, santé publique, services municipaux, services dans les associations à but non lucratif, etc., produisent des choses utiles que l’on peut qualifier de valeurs d’usage. Mais ils produisent aussi de la valeur économique, qui est monétaire bien que non marchande, et qui n’est pas un prélèvement sur la production marchande.

    On peut le démontrer logiquement. La part du non marchand par rapport au marchand dans la production totale augmente tendanciellement grosso modo depuis la Seconde Guerre mondiale. Raisonnons comme si la tendance se poursuivait jusqu’à faire tendre la proportion du non marchand vers 1, c’est-à-dire 100 %, et donc faire tendre celle du marchand vers 0. L’idée même qu’une part déclinante puisse financer une part croissante est un non-sens.

    Que faut-il en déduire ou comment raisonner correctement ? Lesdits prélèvements obligatoires sont effectués sur un PIB déjà augmenté du fruit de l’activité non marchande et non pas sur le seul produit marchand. L’erreur qui circule parmi les économistes depuis l’aube de l’économie politique confond la définition du travail productif destiné à grossir le capital privé et la définition du travail productif en soi, qui peut prendre des formes de validation collective différentes, selon que la validation est confiée au marché ou à la collectivité. C’est ce qu’avaient parfaitement compris Smith et Marx quand ils concevaient le modèle pur du capitalisme, mais que ne comprennent ni les épigones du premier ni ceux du second.

    #économie
    #fonctionnaires
    #créateurs-de-richesse
    #valeur

  • Les Mérites de Roman Rosdolsky
    À propos de « La genèse du «Capital» chez Karl Marx »
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-les-merites-de-roman-rosdolsky-a-propos-de-la-genese-du

    Le livre de Rosdolsky examine un grand manuscrit de Marx, écrit en 1857/58, les « Grundrisse ». Publié pour la première fois en 1939, il eut à l’époque un impact limité, considéré comme une simple esquisse ou un schéma du « Capital » et, conséquemment, de moindre importance que ce dernier. Le livre de Rosdolsky est le premier examen organique des « Grundrisse » ; son grand mérite est de montrer combien ce manuscrit doit à la dialectique hégélienne de la forme et du contenu, en particulier quand il est question de la valeur. C’est pour cette mise en relief que Rosdolsky peut être considéré – même s’il reste prudemment, sur de nombreux aspects, dans le marxisme traditionnel – un précurseur de ceux qui mettent aujourd’hui en discussion la marchandise, le travail, la valeur et l’argent, l’État, le marché et la politique, etc.

    #critique_de_la_valeur

  • Is Google building a hulking floating data center in SF Bay? | Internet & Media - CNET News
    http://news.cnet.com/8301-1023_3-57608585-93/is-google-building-a-hulking-floating-data-center-in-sf-bay


    This large structure, which is likely being built by #Google, could be a floating data center. It is located on a barge just off Treasure Island, between San Francisco and Oakland.

    #datacenter

    Sinon, on attend toujours — enfin surtout les #startups — Blueseed hein !

    https://blueseed.co/wp-content/uploads/2012/08/slideA.jpg
    #Blueseed is creating the world’s most amazing startup community for entrepreneurs, on a cruise ship 12 nautical miles from the coast of San Francisco, in international waters. The location allows startup entrepreneurs from anywhere in the world to launch or grow their companies near Silicon Valley, without the need for a U.S. work visa. The ship will be converted into a coworking and co-living space, and will have high-speed Internet access and daily transportation to the mainland via ferry boat. So far, over 1500 entrepreneurs from 500 startups in 70+ countries have expressed interest in living on Blueseed.
    https://blueseed.co

    • http://seenthis.net/messages/189537

      Le principe de territorialité, qui se trouvait déjà mis à mal, tombe à l’eau (c’est une façon de parler) si on imagine un scénario de « établissements aquatiques » où les données sont traitées et commercialisées. En effet la notion d’établissement principale, nous le rappellent les rédacteurs du rapport, « est marquée par les concepts économiques de l’après‐guerre et s’avère inadaptée à l’économie numérique » (p. 3). Comme les entreprises du secteur numérique découplent méthodiquement le lieu d’établissement du lieu de consommation, il devient quasi impossible de localiser la place de création de #valeur. Si, par surcroît, cette place devient flottante, la situation se complique terriblement…

      Pour rémédier à cela, le rapport Collin/Colin fait une proposition assez révolutionnaire : il prend le parti de déclarer que l’établissement stable se situera conventionnellement sur le territoire d’un Etat lorsque l’entreprise en question exerce une activité au moyen de données extraites du suivi régulier et systématique des internautes sur ce même territoire.

      rappel #idéfix

      http://reflets.info/oui-il-faut-fiscaliser-le-business-des-donnees-personnelles

    • Google Says Its Mystery Barges May Be Used As Interactive Space Where People Can Learn About Its Technology | TechCrunch
      http://techcrunch.com/2013/11/06/google-says-its-using-mystery-barges-as-interactive-space-where-people-c

      Google Barge … A floating data center? A wild party boat? A barge housing the last remaining dinosaur? Sadly, none of the above. Although it’s still early days and things may change, we’re exploring using the barge as an interactive space where people can learn about new technology.

      Floating Google buildings (self.conspiracy) — submitted 7 days ago by cowboyhaze
      http://www.reddit.com/r/conspiracy/comments/1pmsca/floating_google_buildings

      What if one of the reasons for these floating offshore Google data centers we keep hearing about are there is so that the #NSA can tap into them while calling it “foreign, non domestic” wiretapping?

      :-) autre hypothèse :

      So let’s start throwing some things out there of a reason why these are needed..
      Ease of cooling is a benefit - maybe it is simply more cost effective to build them and keep them over water.
      Security - it would be much easier to keep them secure, no outside tampering or sabotage and very controlled entry.
      Protection from natural disasters - No fire/earthquake damage
      Who the hell knows.

      Cette histoire est un serpent de mer...

      Google makes waves and may have solved the data center conundrum (2006) http://www.zdnet.com/blog/btl/google-makes-waves-and-may-have-solved-the-data-center-conundrum/9937

  • CADTM - Pensions et dette publique en Belgique
    http://cadtm.org/Pensions-et-dette-publique-en

    Pensions et dette publique en Belgique


    #part des #salaires dans la #valeur-ajoutée des #entreprises

    23 octobre par Jérémie Cravatte
    Lorsque nous entendons parler de dette publique et de pensions en même temps, c’est généralement pour entendre dire qu’il y a une dette cachée, implicite, dont nous ne soupçonnons pas l’immensité. Non, évidemment, pas la dette écologique que les générations futures vont devoir payer au prix fort (par exemple), mais bien le vieillissement de la population qui, si on ne fait rien, va nous entraîner dans un gouffre sans fond en termes de finances publiques.

    Merci.

    Allons voir un peu plus loin que le bout du bâton qu’on veut bien nous tendre...

    Comment finanç(i)ons-nous nos pensions en Belgique ?

    Le système de pensions en Belgique est aujourd’hui constitué de trois piliers différents. Le premier pilier (système par répartition) est celui de la pension légale versée aux salariés, indépendants et fonctionnaires, financée par les cotisations sociales (du salaire socialisé). En 2012, le paiement des pensions - ainsi que des prépensions et des interruptions de carrière - s’élevait à 28 milliards d’euros, soit un tiers du budget de la sécurité sociale. Le deuxième pilier (système par capitalisation) est celui de la pension financée dans le cadre de certaines entreprises par des cotisations complémentaires versées auprès d’assurances-groupes ou des fonds de pension (appelés également IRP, institutions de retraite professionnelle |1|), soit plus ou moins 7 milliards par an. Enfin, le troisième pilier (système par capitalisation également) est celui de la pension complémentaire individuelle, financée par l’épargne que certain-e-s citoyen-ne-s versent à des compagnies d’assurances ou des banques privées pour assurer leurs vieux jours, soit moins de 2 milliards par an.

    Comme le montre le très bon bouquin « 2040-2045, la guerre aux vieux : jeunes engagez-vous » |2|, il est utile de revenir sur la création des piliers dits complémentaires des années 1990 et sur les discours qui l’ont accompagnée pour comprendre ce qu’il y a derrière cette obsession du « vieillissement de la population ». Celle-ci se présente comme suit : nous allons vers un choc démographique, une inversion de la pyramide des âges, et il y aura au fil du temps moins d’ « actifs » (soit les personnes en âge d’être employées, ou qui le sont effectivement) pour beaucoup plus d’ « inactifs » (si seulement être « inactif » était possible biologiquement... ) ; or, dans le système par répartition du premier pilier, ce sont les « actifs » qui financent les pensions des « inactifs » (le taux de dépendance va donc augmenter, c’est mathématique) ; il faut alors pousser les gens à travailler plus longtemps et instaurer un système par capitalisation qui permettra de compléter le système par répartition du premier pilier qui est devenu insuffisant |3|. Il faut supprimer les retraites anticipées, repousser l’âge de départ à la retraite, réduire le montant des retraites, créer des fonds de pensions privés, etc. En deux mots, « moderniser » notre système de pensions, comme nous le rabâchent depuis plus de vingt ans la Commission Européenne ou l’OCDE. Car, nous devons bien le reconnaître et nous rendre à l’évidence, le belge jouit de trop bonnes pensions, d’une trop bonne vie, d’un trop bon système de sécurité sociale, le pays est trop bien placé dans les classements d’IDH (indice de développement humain) et de l’OIT (Organisation internationale du travail), il faut donc moderniser tout cela |4|...

    #dette-publique
    #pension
    #Banque-Mondiale

  • « Le #spectacle comme illusion et réalité », par #Gérard-Briche (version 2013). - Critique radicale de la #valeur
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-le-spectacle-comme-illusion-et-realite-par-gerard-brich

    Mon propos ne sera pas de préciser la théorie #situationniste du spectacle. Il sera beaucoup plus modeste. Enfin, en même temps plus modeste et plus ambitieux. Modeste, car il va se limiter à situer le concept situationniste de spectacle. Ambitieux, car il prétend en marquer le développement : je montrerai qu’en articulant l’analyse du spectacle à l’analyse de la #marchandise. Je rappelle que la société du spectacle est désignée comme société spectaculaire-marchande ! #Guy-Debord lui donne une consistance critique rigoureuse. Mais, c’est en tout cas l’hypothèse que je voudrais vous proposer, il ne va pas au bout du chemin.

    #aliénation #fétichisme #réification #Histoire #Marx #Henri-Lefebvre #capitalisme #critique_de_la_valeur #wertkritik #internationale-situationniste

  • Le travail : servitude moderne - Agoravox TV
    http://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/le-travail-servitude-moderne-41100

    Le travail : servitude moderne

    Étymologie du mot TRAVAIL : tripalium (latin populaire).
    Le mot latin populaire « tripalium » désignait un instrument d’immobilisation (et éventuellement de torture) à trois pieux. On appelle encore « travail » un appareil servant à immobiliser les chevaux rétifs pour les ferrer ou les soigner. Le mot « travail » désignait autrefois l’état d’une personne qui souffre (ce sens est toujours utilisé en obstétrique). Il a été étendu ensuite aux occupations nécessitant des efforts pénibles, celles des « hommes de peine », puis à toutes les activités de production.
    L’humanité n’a pas toujours été laborieuse. C’est la révolution industrielle, au 19ème siècle, qui l’a fait entrer dans l’ère du productivisme, qui a débouché, à partir de la seconde moitié du 20ème siècle, sur un consumérisme outrancier. Or, la consommation outrancière et nombre d’activités mettent en péril la survie de l’humanité, puisque les ressources de notre planète sont bien sûr limitées, ce qui rend irrationnel le dogme néolibéral de la croissance infinie. Cette vidéo documentaire met également en évidence que la société de consommation aliène les individus en les forçant à exercer des activités inutiles et corruptrices, en les transformant en victimes de la publicité et de la stratification sociale, en faisant d’eux des gaspilleurs de précieuses ressources naturelles, des oppresseurs des habitants des pays pauvres et en les asservissant à la dette.

    http://www.youtube.com/watch?v=qdiMCswuc8g

    http://www.youtube.com/watch?v=3-Dz-CkRSEw

    #travail
    #servitude

    • Pour ma part j’aime bien l’idée du mot travail dans sa définition « physique » donnée par Coriolis qui caractérise la quantité d’énergie fournie pour passer d’un état physique à un autre.
      Je ne suis donc pas contre ce concept là de travail, car même au temps de la cueillette, l’humain a toujours dû consacrer de l’énergie pour assouvir ses besoins, j’ai du mal à accepter l’idée que l’humanité n’a pas toujours été « laborieuse »..
      Ensuite c’est la finalité du travail, ses modalités, sa pertinence, sa valorisation qui est discutable. Mais je vois pas comment on pourrait décider de se passer de cette notion..

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaspard-Gustave_Coriolis

      Dans son livre Du calcul de l’effet des machines (1829) il nomme « travail » la quantité, usuellement appelée à cette époque puissance mécanique, quantité d’action ou effet dynamique en précisant l’ambiguïté qu’apportent ces expressions : il les considère inappropriées. Avec lui et Jean-Victor Poncelet (1788-1867), le théorème de l’énergie cinétique prend sa forme quasi-définitive et l’enseignement de la mécanique sera « dépoussiéré ».

      #valeur

  • La valeur du non marchand
    http://paigrain.debatpublic.net/?p=7772

    Je vous propose donc un parcours des efforts existants pour mesurer la valeur du non marchand. La valeur créée par le secteur public et celle des communs Abordons l’analyse de la valeur des activités non marchandes et des biens communs qu’elles produisent, à travers un petit détour par le secteur public. Dans le chapitre 2 de son ouvrage, Thomas Piketty discute notamment la contribution à la richesse nationale du secteur public. (...) Source : Communs / (...)

  • Un Français(e) au Panthéon - À qui ferons-nous l’honneur du Panthéon ? - Herodote.net
    http://www.herodote.net/retrospectives-18.php#bas

    « Fidèle au rituel instauré par François Mitterrand, le président de la République française se propose d’accueillir au Panthéon une nouvelle personnalité.

    Reste à savoir laquelle ?... »

    #Panthéon #modèle #exemple #France #valeur #repère #projet #guide #République #référence #politique #social #humanité #progrès

  • The banality of systemic evil:
    http://mobile.nytimes.com/blogs/opinionator/2013/09/15/the-banality-of-systemic-evil

    Leaks, leaks, leaks... Has the younger generation lost its moral compass ? No - just the opposite.

    There can be no expectation that the system will act morally of its own accord. Systems are optimized for their own survival and preventing the system from doing evil may well require breaking with organizational niceties, protocols or laws. It requires stepping outside of one’s assigned organizational role

    As a HN commenter puts it at https://news.ycombinator.com/item?id=6437272 :

    Welcome to the hyper-individualistic, hyper-critical, post-communitarian world, where neither tradition nor any existing social institution is taken for granted. Everything is now open to critical scrutiny, and nothing that fails such scrutiny will receive anyone’s respect. Gone are the days when “institutions” [..] were universally agreed to be valuable things in themselves. Now they need to prove their own worth [..] because if they have no intrinsic moral worth, you can’t blame others for eroding them’ - Here comes ’the first generation to ascribe absolutely no intrinsic moral worth to the System’ [..] its ’perks are now gone, and with it the last traces of the System’s romantic halo. All that is left is a rotting social infrastructure with questionable instrumental value at best. [..] The population won’t behave anymore - the only psychological bias that kept them at bay has dissolved away [..] another superstition trampled under the relentless feet of reason

    #Wikileaks #Manning #Hammond #Swartz #Snowden #Arendt #Ellsberg #Jackall

  • Une critique négative, par la revue #Exit !, du livre d’un journaliste allemand qui expliquait le "néo-libéralisme" actuel par la théorie des jeux.

    « Nous les morts-vivants », par #Claus-Peter-Ortlieb - #Critique radicale de la #valeur
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-nous-les-morts-vivants-par-claus-peter-ortlieb-12016315

    Lorsqu’un journaliste aussi renommé que le rédacteur en chef associé et directeur du feuilleton de la FAZ [Frankfurter Allgemeine Zeitung] publie un nouvel ouvrage, le battage médiatique est sans doute inévitable, tant sont étroits les liens unissant l’auteur à ses confrères en charge des recensions.

    [...]

    En fait, toute cette effervescence, dont le résultat fut de propulser en l’espace de deux semaines le livre en tête de la liste des best-sellers que tient à jour le Spiegel, montre simplement à quel point le concept de « #gauche » est tombé bien bas.

    [...]

    Quiconque cherche à dépasser la simple intuition pour faire vraiment la lumière sur l’« #aliénation » dont il est question ici devrait se plonger dans les œuvres de #Marx, Lukács, Adorno et quelques autres classiques. Schirrmacher, lui, montre involontairement comment on peut se dispenser de tout cet arrière-plan théorique ; il montre à quoi ressemble une « critique du #capitalisme » qui ne sait pas ce qu’est le capitalisme.

    [...]

    Ce récit constitue l’exemple type d’une critique bourgeoise de la #technique, c’est-à-dire une critique qui fait abstraction des rapports de production dominants, prétendant voir en l’occurrence dans la #théorie-des-jeux et l’#informatisation la cause de tous les maux qui se sont abattus sur nous depuis 1989 et la mise en place du néolibéralisme. Toutefois, la théorie des jeux ne convient pour ce rôle que jusqu’à un certain point : elle s’applique en effet exclusivement aux situations de conflit où chacune des parties en présence connaît à la fois les possibilités d’action (règles du jeu) et les objectifs de prédilection des autres joueurs ; en revanche elle ne vaut rien lorsque ces préférences ne sont pas connues et qu’il s’agit de les découvrir.

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #informatique #économie #finance #bourse #travail

    • la théorie des jeux (...) s’applique (...) exclusivement aux situations de conflit où chacune des parties en présence connaît à la fois les possibilités d’action (règles du jeu) et les objectifs de prédilection des autres joueurs

      => voilà bien un argument ridicule. J’ai fait ma thèse sur la théorie des jeux appliquée à la biologie ; on ne peut pas supposer que les gènes connaissent leurs propres "objectifs", d’une part parce qu’il n’ont pas d’objectifs, d’autre part parce qu’ils n’ont pas de connaissance — et ça n’empêche pas de faire de la théorie des interactions stratégiques entre “agents non-pensants” !

      Une grande partie de nos séminaires portaient (à l’époque, mais, avec le petit œil que je garde sur le sujet, je ne crois pas que ça ait énormément changé) sur les différentes manières de calculer la valeur de l’information, avec des paradoxes comme la force du faible et la force du fou. Utiliser l’argument de la “rationalité parfaite” pour rejeter “la théorie des jeux”, c’est irrecevable.

      Par contre évidemment, n’ayant pas lu le livre qu’il critique, je n’ai pas d’avis sur sa valeur, ni sur les théories qu’il développe.

    • Le parallèle entre Jean-Claude Michéa et Geoffroy de Lagasnerie est faux. Ce ne sont pas « deux pôles entre lesquels tâtonne la gauche française » : qu’a à voir le second avec une réflexion de gauche ? Le vrai rapport entre eux, c’est que Lagasnerie dévoile sans crainte à l’« élite » de Normale Sup le projet réel du libéralisme, que Michéa veut dénoncer devant le peuple de gauche : la destruction de toutes les #valeurs symboliques (histoire, traditions, croyances, valeurs, culture, morale) qui font la richesse et la dignité des hommes et des peuples, pour imposer partout le même ordre libéral nihiliste, productiviste et consumériste.
      http://monde-diplomatique.fr/2013/07/A/49333

  • Comme annoncé par tbn, voilà le florilège. En regardant quelques sites d’écoles de commerce, j’ai comparé les premières lignes des discours (rubrique "convictions" ou "valeurs"). Un constat : le monde change ; il est de plus en plus complexe. Il faut donc former des managers humains et responsables.

    ESC La Rochelle : « Dans un monde en perte de repères, nous voulons avant tout que les managers de demain soient des managers humains et humanistes, responsables et garants de leurs actes ».

    ESC Pau : « Face à des crises successives et avec une profonde méfiance vis-à-vis des autorités et des décideurs, votre génération d’étudiants souhaite faire partie d’une communauté d’apprentissage généreuse qui s’engage, crée et collabore avec vous. Pour relever les challenges du futur, c’est avant tout un nouveau modèle de management qui impactera positivement la performance des entreprises ».

    ESC Strasbourg : « L’École de Management Strasbourg a pour ambition de former des managers réflexifs, désireux et capables de donner du sens à leurs actions, dans le respect de la conciliation de leur vie professionnelle et de leur vie personnelle ».

    ESC Clermont : « Nous contribuons à l’épanouissement de femmes et d’hommes, futurs entrepreneurs et managers, par l’acquisition de compétences, la responsabilisation, le développement de l’esprit d’initiative et l’ouverture au monde ».

    ESC Tours-Poitiers : “Our economy is changing, as are the methods of acting, viewing, speaking and managing in the business environment”.

    ESC Toulouse : « Toulouse Business School a pour vocation de former des managers de talent à fort potentiel, capables d’appréhender le monde dans toute sa complexité, porteurs de valeurs éthiques et humaines, conscients des enjeux globaux, dotés d’une grande capacité d’action et d’innovation. C’est ce que nous avons voulu traduire à travers notre signature : Think & Create ».

    ESC Nice (SKEMA) : « En créant SKEMA, nous nous sommes donné les moyens matériels et humains de lancer un projet pédagogique en parfaite cohérence avec les caractéristiques de l’environnement économique mondial actuel : former sur nos différents campus nationaux et internationaux des managers et dirigeants mobiles et adaptables, aptes à évoluer dans l’économie de la connaissance, capables d’engendrer de la performance durable en respectant les enjeux sociaux, environnementaux et financiers, désireux de créer de la valeur en innovant constamment, et respectueux de la diversité multiculturelle et sociale ».

    ESSEC : « Depuis plus d’un siècle, l’ESSEC poursuit un projet pédagogique innovant plaçant l’individu au cœur de son modèle d’enseignement, promouvant les valeurs de liberté et d’ouverture, d’innovation et de responsabilité. Préparer les managers de demain à réconcilier intérêt personnel et responsabilité collective, intégrer à la réflexion une vision de l’intérêt général et mettre les défis économiques en perspective avec les enjeux sociaux sont quelques unes des missions que s’est fixé l’ESSEC ».

  • On peut dire sans hésitation que le vrai fascisme, c’est le pouvoir de cette société de consommation

    Pier Paolo Pasolini

    http://www.dailymotion.com/video/xt5e47_pasolini-fascisme-et-societe-de-consommation_webcam


    Une excellente analyse par Max Leroy
    http://ragemag.fr/pasolini-et-le-fascisme-de-la-consommation-25786

    Le régime instauré par le Parti national fasciste était, à l’image de son Guide, bouffon, grotesque et obscène : quincailleries antiques, aigles en feuilles d’or, parades de carnaval et gestuelle pathétique d’un chef d’orchestre sans génie. Et #Pasolini d’estimer que les deux décennies de tyrannie n’eurent au final qu’un impact réduit sur le peuple italien : l’âme du pays n’en fut pas transformée dans ses profondeurs. « Les différentes #cultures particulières (#paysannes, #sous_prolétariennes, #ouvrières) continuaient imperturbablement à s’identifier à leurs modèles, car la répression se limitait à obtenir leur adhésion en paroles. » Le #consumérisme, qu’il identifiait donc à une nouvelle forme de #fascisme (en ce qu’il pénètre les cœurs du plus grand nombre et ravage durablement, sinon irrémédiablement, les #sociétés qui lui ouvrent les bras), se montra en réalité bien plus destructeur : « Aucun #centralisme_fasciste n’est parvenu à faire ce qu’a fait le centralisme de #la_société_de_consommation. Le fascisme proposait un #modèle #réactionnaire et monumental mais qui restait lettre morte. De nos jours, au contraire, l’adhésion aux modèles imposés par le centre est totale et inconditionnée. On renie les véritables modèles culturels. L’abjuration est accomplie. On peut donc affirmer que « la tolérance » de l’#idéologie_hédoniste voulue par le nouveau #pouvoir est la pire des #répressions de l’histoire humaine. »

    Sous couleur de #démocratie, de #pluralité, de tolérance et de bien-être, les #autorités #politiques, #inféodées aux #pouvoirs #marchands, ont édifié un système #totalitaire sans nul autre pareil. L’Histoire est facétieuse lorsqu’elle se rit des paradoxes : Mammon réalisa le rêve de Mussolini. En #uniformisant tout un peuple, le premier mena à bien les desseins les plus fous du second, qui ne sut ni ne put aplanir l’Italie sous les bottes d’un Empire. « Le fascisme, je tiens à le répéter, n’a pas même, au fond, été capable d’égratigner l’âme du peuple italien, tandis que le nouveau fascisme, grâce aux nouveaux moyens de #communication et d’#information (surtout, justement, la #télévision), l’a non seulement égratignée, mais encore lacérée, violée, souillée à jamais. »

    (...)

    L’ouvrage #Divertir pour #dominer (2010) a justement mis en relief « l’ampleur et la sophistication des procédés mis en œuvre par les #industries dites #culturelles pour forger les consciences aux valeurs de l’#hypercapitalisme » : #massification_des_désirs (via l’#endoctrinement_publicitaire), grégarisation sous couvert d’#individualisme, appauvrissement du #lien #social, #mimétisme collectif, #aliénation des #consciences… Ce #dressage généralisé est notamment rendu possible par la #télévision, que Pasolini percevait comme un instrument « #autoritaire et répressi[f] comme jamais aucun moyen d’information au monde ne l’a été » (à l’évidence, le téléviseur n’asservit pas en soi et il serait sans doute possible d’en faire un usage émancipateur s’il ne se trouvait pas « au service du Pouvoir et de l’#Argent »).

    (...)

    Le succès du #régime_consumériste tient en ce qu’il n’a pas recours aux matraques, chères aux gouvernements autocratiques (des monarchies à l’URSS), pour #dresser ses #domestiques. La mise au pas est assurée sans que le sang ne soit versé. #Servitude_volontaire, ou presque : le #capitalisme à la papa, #bourgeois et bedonnant, cigare d’une main et fouet de l’autre, sent la naphtaline ; le voici lifté et relooké, hype et in, cherchant à susciter partout le #désir de ses #sujets. « La fièvre de la #consommation est une fièvre d’obéissance à un ordre non énoncé », énonçait Pasolini en 1974. Un ordre qui, pour reprendre la formulation de Dufour, « réduit l’humanité à une collection d’individus calculateurs mus par leurs seuls intérêts rationnels et en concurrence sauvage les uns avec les autres » (Le Divin Marché) : les églises se sont vidées au profit des centres commerciaux, le salut individuel passe par les biens matériels et les peuples cèdent la place aux troupeaux…

    (...)

    Pasolini s’étonnait, dans ses Lettres luthériennes (sous-titrées Petit traité pédagogique), de l’absence de réactions des #communistes et des #antifascistes, au cours des années 60 et 70, face à l’#hégémonie_marchande et à la #standardisation de l’espèce humaine – #mutation_anthropologique à ses yeux historiquement unique. Cette évolution, que l’on prenait soin de nommer « développement », le répugnait tant qu’il alla jusqu’à utiliser, de façon polémique et nécessairement ambiguë, le terme de « génocide » afin de mettre en évidence le caractère criminel d’un tel #système #économique. Le torrent #ultralibéral et #productiviste charrie l’#éradication des #cultures, des modes de vie, des #particularismes et des #valeurs #millénaires, transformant ainsi les #humains en « #automates laids et stupides, adorateurs de fétiches ». Il signe la mise à mort du petit #peuple cher à l’#écrivain – ce peuple des faubourgs et des champs, des nippes reprisées et des mains râpées, ce peuple qu’il conviait à sa table, autour d’une rime ou d’un tournage.

    Bibliographie :

    –Les écrits corsaires (lecture indispensable) collection Champs-Flammarion

    –Les lettres luthériennes collection Points

    #Capitalisme #Libéralisme #Fascisme #Pier_Paolo_Pasolini #Livres #Vidéo #Italie

    • Je pense pas qu’on puisse dire que le consummérisme est une nouveau fascisme. Le pouvoir des industries culturelle est grand, et il peu être au service de différentes idéologies. Point. Il n’en reste pas moins que ce n’est pas l’hédonisme le coupable, ou le fait que les gens consomme (car ils ont des besoins, ou qu’on leu fait croire), mais bien, qu’il y a des gens qui empêche d’accéder a ce qu’on a besoin par d’autres moyens que la consommation (comme le partage du travail et de la production) et que des gens organise des besoins a partir d’une « bonne capacité » à gérer notre environnement en faveur de leurs intérêts.
      Je crains qu’il y est en fait bcp d’aspect réactionnaire dans ces confusions sur le « consummérisme ».

  • Sur l’absence de limites et la perte de sens, les liens entre science et irrationnalité, la barbarie

    entretiens avec Jacques Ellul
    http://www.dailymotion.com/video/x4dwrz_jacques-ellul_tech


    [à partir 6:05] Ce monde #technique est sûrement celui de l’insignifiance, où tout est équivalent à tout, en même temps que celui de la puissance. Les deux choses sont liées. Quand vous arrivez à une #puissance extrême, ce que vous faites n’a plus de sens [...] Quand vous pouvez tout faire, vous avez éliminé les #valeurs. Quand un Etat arrive, comme l’Etat hitlérien, au sommet du « tout est possible », ça veut dire que rien n’a plus de sens.
    [...]
    L’Etat hitlérien a été une réussite assez exceptionnelle, une crise de fièvre qui heureusement n’a pas été au delà (mais nous en sommes toujours menacés). C’est bien plus qu’une dictature, c’est la combinason d’une #rationalité technicienne absolument rigoureuse et de l’utilisation de l’irrationnel de l’homme qui est intégré dans le système. C’est ça qui me paraît être la réussite effroyable des hitlériens.
    [...]
    La technique militaire à permis d’éliminer l’hitlérisme, mais d’un autre côté quand on voit l’utilisation de la torture et le développement des camps de concentration et de tous les systèmes bureaucratiques et aussi la croissance du pouvoir de l’Etat, on est bien obligé de dire que le système hitléren a influencé notre société, et combien. Alors on a des réserves morales, c’est bien gentil mais pour le fond du problème nous sommes mal engagés à sa suite.

    conf de Miguel Benasayag
    https://www.youtube.com/watch?v=8LHPR9uawrI


    [à partir de 6:58] Tout se passe comme si des processus techniques très rationnels étaient capturés par un irrationnel très fou. Tout à coup ce désir de non-limite devient aujourd’hui envisageable scientifiquement, dans une vision du monde sans #limites. Des processus tout à fait rationnels sont hantés par un désir absolument irrationnel d’absence de limites. Problème : ce sont en grande partie des fanatiques ou des obscurantistes ou des moralistes qui nous disent « il y a des limites », et on a vite fait de les qualifier de technophobes ayant peur de choses nouvelles qu’ils ne comprennent pas. La réponse « des valeurs, oui, même irrationnelles » n’est pas satisfaisante, et en même temps tout se passe comme s’il y avait d’un côté une « sagesse » fanatique et de l’autre un irrationnnel technico-scientifique. La question est comment pouvons-nous introduire dans notre modèle de pensée, d’agir, de recherche, des limites qui disent que tout n’est pas possible, car si on postule que tout est possible rien n’est réel.
    Il existe certains invariants biologiques, par exemple le fait que le vivant fonctionne en perte permanente de son matériel. Si cette perte ne peut plus avoir lieu le vivant disparaît. L’identité du vivant existe au prix de la perte matérielle. L’idée irrationnelle du « toujours plus » est dangereuse et idéologique.
    Actuellement nous vivons peut-être l’équivalent d’une transition de phase, pendant laquelle une partie des processus ne sont pas codifiables et modélisables, ne peuvent pas être compris par les outils conceptuels de la technologie dominante. Le danger vient d’une information et d’une modélisation trop virtualisées, qui font que ce « toujours plus » est en pure perte de substance et de sens, et qu’on peut louper et piétiner sans s’en rendre compte des choses essentielles.
    Il est important d’éviter cette contamination idéologique du « toujours plus », de l’absolu qui du religieux est aujourd’hui passé dans le scientisme. La #culture doit recoloniser la technique et l’économie.
    L’absence de limites, au niveau individuel ça correspond à la psychose, au niveau biologique c’est le cancer, et au niveau social c’est la #barbarie ou le #néolibéralisme.

    (au passage merci @Mona et @bug_in par qui j’ai découvert il y a quelques années Miguel Benasayag et Jacques Ellul)

    • Dommage que Benasayag en reste a l’idée de réintroduction des valeurs, qui sont d’ailleurs plus une question d’établissement de sens, de justice, que de limite (la limite est donné par le sens, les objectifs qui apparaissent grace a lui).
      A chaque fois que je reparle du transhumanisme et des idées de ce genre, il est clair pour moi que c’est une question de justice, de ce qu’entraine des dépendances.
      On aura tjs des dépendances, c’est comme ça, on est vulnérable (comme disent les partisans du care), mais c’est une vulnérabilité qui doit être pensée, rationalisée, questionné au niveau de ce que les diverses possibilité de dépendances entrainent.
      A partir de la il y a tout un tas de critères intéressant, comme la possibilité de réparer soi même ou en petit groupe (sans dépendre d’entreprises et de diplome, ou certificat), que ce soit avec des éléments rennouvellables disponible localement etc...
      Je pense que l’angle de benasayag, même s’il n’est pas faux, sur la question de la nécessité d’acceptation d’une perte pour avancer et venir critiquer le tjs plus, ainsi que sur l’importance du lien plutôt que les parties, risque de perdre les auditeurs et surtout de nous mettre sur un terrain trop peu politique et trop culturel. Un terrain malheureusement établi par Illich et d’autres :/

    • salut Florian
      je passais de temps en temps sur le forum de decroissance.info de fin 2004 (zecc « organisons-nous » à l’époque) à 2007

      sur le fait d’accepter la perte comme faisant partie du vivant ça me rappelle aussi ce qu’en disait Harold Morowitz (cité par Augustin Berque) :

      Toute chose vivante est une structure dissipative, c’est-à-dire qu’elle ne dure pas en soi, mais seulement en tant que résultat du flux continuel de l’énergie dans le système. De ce point de vue, la réalité des individus pose problème parce qu’ils n’existent pas [en eux-mêmes] mais seulement comme des perturbations locales dans ce flux d’énergie universel.

      Je pense que c’est un peu aussi à ça que Benasayag fait référence. C’est une vision de l’individu que j’aime bien.

      oui les sauts béarnais et les sauts basques sont en fait les mêmes, c’est juste la langue qui les accompagne qui change :-)

    • Je ne remet pas en cause sinon, les propositions de benasayag sur l’individu qu’on trouve notamment dans ses livres, que j’avais bien aimé (le mythe de l’individu). Mais j’ai peur qu’il reste au niveau psy - qui est son domaine - alors qu’il y a d’autres éléments politiques sur lesquels on a tous droit de s’exprimer qui peuvent être recherché.

      Pour les sauts, pas tout a fait ! (je connais quand même un peu :p ) D’abord il semble qu’il y a des sauts basques qui n’ont pas d’équivalent béarnais, ensuite la manière dont on termine le pas du « simple » par ex. ou d’autres est différente. Sans oublier évidemment les particularité selon les vallées, mais ça c’est autre chose.

    • oui possible qu’il s’attache surtout au niveau psy, je ne saurais trop le dire. pour ma part j’aime bien l’approche sorcière http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=59#chapitre4 (sans pour autant que ça en exclue d’autres)

      je n’ai pas regardé les sauts béarnais d’assez près alors :-), la fois où j’en avais vu j’étais surtout frappé par leur ressemblance avec les nôtres.
      l’histoire et la romanisation partielle des Pyrnénées ont fait diverger certains détails, mais le fond est commun.

  • Did an 8-Year-Old Spy for America? - Gregory D. Johnsen - The Atlantic
    http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2013/09/did-an-8-year-old-spy-for-america/309429/?single_page=true

    This wouldn’t have been the first time a Middle Eastern ally of the United States had used a child to spy on al-Qaeda. As Lawrence Wright recounts in his book The Looming Tower, in 1995, Egyptian intelligence agents lured two young boys into an apartment, drugged them, and then raped them. The agents photographed everything and used the photos as leverage to force the boys, who were sons of senior militants close to Ayman al-Zawahiri, to spy on al-Qaeda and try to kill the man who would go on to become Osama bin Laden’s deputy and eventually his successor. That plot failed when Zawahiri discovered what the boys were doing. A Sharia court convicted them, and Zawahiri had them both executed.

    #valeurs

  • Rise Of The Renting And Sharing Economy Could Have Catastrophic Ripple Effects - Business Insider
    http://www.businessinsider.com/rise-of-the-renting-and-sharing-economy-2013-8?op=1

    What’s to blame? A few main effects are at play here, according to the ConvergEx team: (1) the bursting of the housing bubble and the attendant rise in personal bankruptcies; (2) lower disposable incomes as wage growth in America remains elusive; and (3) the introduction of new apps and websites in the past few years that enable more renting and sharing opportunities.

    “The potential impacts of renting/leasing as a long-term trend, though, are worrisome: Renting and sharing could lead to lower home sales (and, subsequently lower home values and net worths), as well as lower auto and retail sales,” write the strategists. “The ripple effects could also be catastrophic: Adjusting to a consumer who does not necessarily buy, but rather rents, would necessitate a shift in production, sales, and even employment structures. Everything interesting in economics happens at the margin, so if the nth consumer chooses to rent an apartment instead of buying a house or making do with a car-share program instead of purchasing a new vehicle, then demand for new houses and cars drops.”

    #economiecollaborative #partage #valeur #néocapitalisme

    • L’économie s’adaptera... En l’occurrence si personne n’achète et tout le monde loue, l’offre de location aura tendance à se raréfier, le loyer coûtera plus cher, et il deviendra intéressant d’acheter pour proposer à la location. Ça ne fera pas baisser la demande de produits neufs, ça changera simplement le B2C en B2B2C.
      Je ne suis pas fan de tout louer mais d’un point écologique cela peut nous permettre de faire plus avec moins, c’est à dire de proposer le même confort de vie à plus de personnes sans avoir à produire plus. L’évolution sociétale est intéressante.
      Cordialement.

  • Tombe à pic un article d’#Anselme-Jappe sur la #gauche et la #droite, l’#anti-capitalisme, l’#anti-libéralisme. Seenthis est en plein dedans en ce moment.

    Au passage un superbe point Godwin (mérité à mon sens, je n’ai rien contre) : occupy = nazi ! :D

    Publié dans le Sarkophage (Ariès) puis sur #Palim-Psao.

    « L’anticapitalisme est-il toujours de gauche ? », par Anselm Jappe - #Critique radicale de la #valeur
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-l-anticapitalisme-est-il-toujours-de-gauche-par-anselm-

    #capitalisme #libéralisme #critique_de_la_valeur #wertkritik #finance #antisémitisme #indignés #occupy

    Une gauche en difficulté pour se démarquer

    Dans les mouvements sociaux des années 1960 et 1970, cette confusion entre contenus de gauche et de droite aurait été inimaginable. Aujourd’hui, il arrive de ramasser des tracts lors de manifestations où seulement le sigle de l’organisation atteste s’il émane d’un groupe de gauche ou d’extrême droite. En effet, la gauche est en grande difficulté pour se démarquer de la droite pour ce qui touche la critique de la finance. Elle a mal assimilé Marx quand celui-ci démontre que la finance est une simple conséquence de la logique marchande et du travail abstrait.

    En suivant plutôt, souvent sans l’admettre, la critique de l’#argent proposée par #Proudhon, la gauche a choisi, comme Lénine, le « capital financier » comme objet facile de ses attaques, au lieu de critiquer le travail même. Si, aujourd’hui, on se contente d’attaquer les banques et les marchés financiers, on risque de ne pas faire un « premier pas » dans la bonne direction, mais d’aboutir à une désignation des « coupables » et de conserver d’autant mieux un ordre socio-économique que peu de gens ont actuellement le courage de mettre vraiment en discussion.

    Le nombre de groupes d’extrême droite se prétendant anticapitaliste est encore petit en France. Mais la Grèce a montré qu’en temps de crise, de tels groupes peuvent accroître l’adhésion à leur programme par vingt, et en un rien de temps. Le risque est grand que leurs arguments commencent à se répandre parmi les manifestants qui ont, certes, les meilleures intentions du monde, mais qui semblent incapables de voir jusqu’où peut mener la confusion entre critique de la finance et critique du capitalisme.

    • Le capitalisme est un système global dont le travail ou la finance sont des composantes.
      Après, l’extrême-droite qui entreprend de ratisser large a repris certains slogans anticapitalistes, mais il suffit de se pencher 3 minutes sur leur vision du monde pour comprendre qu’il ne s’agit en aucun cas d’une remise en cause, mais plutôt d’une opération marketing de coucou idéologique dont l’un des objectifs, et pas des moindres, est précisément de diviser la gauche en « droitifiant » artificiellement une partie de sa rhétorique.

    • et de conserver d’autant mieux un ordre socio-économique que peu de gens ont actuellement le courage de mettre vraiment en discussion.

      Parfaite définition de la « gauche » française : une idéologie visant à la conservation d’un certain ordre social très avantageux pour les intellectuels qui la défendent. En effet, de quoi vivent les intellectuels si ce n’est du labeur de la classe ouvrière ?

      Leur monopole sur l’offre politique respectable fait qu’il n’existe actuellement pas de solution à ce problème dans les urnes. Ce qui invite, au mieux, à se désintéresser totalement de la politique.

    • Mince, je considère que ce qui constitue la toxicité du capitalisme, c’est son couplage intrinsèque à la finance capitaliste, c’est à dire le privilège de propriété qui confère au propriétaire un droit à la prédation sur ses congénères (par vampirisme et abus de faiblesse).
      Je distingue de cela la finance fonctionnelle, fonction qui permet l’organisation opérationnelle et collaborative des efforts d’investissements économiques (les richesses dégagées aujourd’hui peuvent préparer celles de demain), et qui comme toute fonction à valeur ajoutée, doit juste être rémunérée à sa juste valeur (pas de privilège !!).

      Marx a démontré – même si les marxistes l’ont vite oublié – que la propriété privée des moyens de production est elle-même la conséquence du fait que dans le capitalisme – et seulement dans le capitalisme – l’activité sociale prend la forme de la marchandise et de la valeur, de l’argent et du travail abstrait. Un véritable dépassement du capitalisme ne peut se concevoir sans se libérer de ces catégories.

      Je ne connais pas cette démonstration ni sa validité, mais je doute quand même de l’interprétation qui en est faite. Si la valeur est une condition nécessaire à l’émergence du capitalisme, peu importe qu’elle l’ait précédé ou non d’ailleurs, je ne vois pas comment Marx peut démontrer que l’existence de la valeur, de la monnaie, implique le capitalisme (dans son essence prédatrice). Pire je ne vois pas comment il est possible, à l’échelle d’une civilisation de pouvoir sortir en même temps du capitalisme ET de l’utilitarisme.
      D’ailleurs l’utilitarisme ne me semble pas mauvais en soi. C’est juste un travail difficile que de définir ce qui m’est utile sans que cela ne me transforme en prédateur vis à vis de mes congénères. Mais je ne vois pas comment une collectivité peut être « saine » et viable sans que les individus qui la composent n’aient pas conscience de leur besoins et de ce qui peut leur être utile, et sans que la collectivité soit pensée pour aider ces individus à répondre à leurs besoins.
      Bref, je suis peut être naîf, mais pour moi l’utilitarisme ce n’est pas « mal ». Il manque un mot en isme pour désigner ce mécanisme moral qui permet à un individu de profiter de sa supériorité sur son congénère pour en tirer un avantage à ses dépens, grâce à l’acceptation sociale de l’existence de privilèges « dûs » et mérités, et dont le capitalisme se nourrit allègrement.

      –----------------------------------------------------------------

      Les explications offertes par l’extrême droite attirent une partie des victimes de la crise, car elles paraissent évidentes à ces dernières. Elles se concentrent presque toujours sur le rôle de l’argent. Hier c’était la chasse aux « usuriers », aujourd’hui aux « spéculateurs ». « Briser l’esclavage du taux d’intérêt » : voilà qui pourrait être un slogan du « mouvement des occupations ». En vérité, ce fut un des principaux points programmatiques du Parti nazi à ses débuts.

      J’aimerais vérifier les termes utilisés par l’extrême-droite, mais je pense qu’il doit y a voir quelques nuances de taille. Je n’ai jamais entendu l’extrême-droite vouloir briser des esclavages.
      L’extrême-droite ne s’attaque pas à la finance dans son principe, elle ne s’attaque pas au système, elle s’attaque aux financiers, ces fameux intrus apatrides transnationaux qui nuisent et menacent la nation (avec dans le viseur en filigrane la religion bien connus de ces financiers)
      La confusion est effectivement facile, d’autant que les gens de gauche sont aussi tentés de confondre le combat des idées avec le combat contre les individus, mais ce n’est pas pour autant qu’on doit s’abstenir de critiquer la finance.
      Attac a été précurseur fin des années 90 en dénonçant la dictature des marchés financiers. Problème son discours trop abstrait, systémique a du mal à toucher la grande partie de la population, contrairement au discours sur le « mondialisme » tenu en même temps par Le Pen père...
      Faut il qu’on soit mal inspiré en ce moment pour s’entre-déchirer en se faisant à gauche des procès de proximité avec l’extrême-droite, alors que ce n’est pas qu’on soit venu à elle, c’est plutôt elle qui est venue à nous en colonisant nos thématiques...

  • Michea : le meilleur, le bizarre et le pire, par Frederic Lordon | RdL La Revue des Livres
    http://www.revuedeslivres.fr/michea-le-meilleur-le-bizarre-et-le-pire-par-frederic-lordon

    pour @rastapopoulos

    En accompagnement de l’excellent « Impasse Michéa » publié par Frédéric Lordon dans la RdL n° 13 (juillet-août 2013) à propos de publications récentes de Jean-Claude Michéa, voici quelques éléments de contextualisation supplémentaires et un florilège de citations.

    • Peut-on lire « Impasse Michéa » en ligne ? En passant évoquer Clouscard comme devancier de Michéa se justifie peut-être mais il ne me semble pas que celui-là se revendique de celui-ci (plutôt de Debord et de l’Encyclopédie des Nuisances pour les références modernes). Par contre, le renouveau d’attention portée à l’oeuvre de Clouscard vient au moins en partie de Soral, qui lui s’en revendique ouvertement.

    • Halimi, Lordon et Corcuff contre Michéa : retour sur la controverse
      http://ragemag.fr/michea-retour-sur-la-controverse-37310

      on saura gré à l’auteur de recenser les occurrences de #common_decency dans les livres de Michéa. Sans que le concept en soit vraiment éclairé, sinon comme une sorte d’éthique/morale transcendantale. Il est bien question d’un ensemble de #valeurs pour une #vie bonne, mais tout se complique dès qu’il s’agit de le déterminer. A vrai dire ce n’est jamais le cas.

      Lordon avance en outre qu’il n’en existe aucune « définition tant soi peu consistante » dans l’œuvre de Michéa. Au risque d’être fastidieux, en voici quelques unes.

      Orwell, anarchiste tory (1995) : Michéa la caractérise comme suit : « Sens commun qui nous avertit qu’il y a des choses qui ne se font pas. »

      L’Enseignement de l’ignorance (1999) : « Ensemble de dispositions à la bienveillance et à la droiture qui constitue selon lui [Orwell] l’indispensable infrastructure morale de toute société juste. » Ou, plus loin : « Mixte, historiquement constitué, de civilités traditionnelles et de dispositions modernes qui ont jusqu’ici permis de neutraliser une grande partie de l’horreur économique. »

      Impasse Adam Smith (2002) : « L’une des ressources principales dont dispose encore le peuple d’en bas (comme le nommait déjà Jack London) pour avoir une chance d’abolir un jour les privilèges de classe […] et d’édifier une société d’individus libres et égaux, reposant autant qu’il est possible sur le don, l’entraide et la civilité. » Ou, plus loin : « Vertus quotidiennes des gens ordinaires. »

      Orwell éducateur (2003) : Michéa rapproche la common decency d’une sentence de Spinoza, visant à mettre en avant la « pratique effective de la « justice et de la charité » » — à condition d’entendre le terme de charité comme l’esprit du don.

      L’Empire du moindre mal (2007) : « Valeurs partagées et solidarité collective effectivement pratiquée. »

      La double pensée (2008) : « Vertus humaines élémentaires que sont, par exemple, la loyauté, l’honnêteté, la bienveillance ou la générosité. Or ces vertus, qui s’enracinent depuis des millénaires dans ce que Mauss nommait la logique du don, ne sauraient être confondues avec les constructions métaphysiques des fanatiques du « Bien » — que ces dernières trouvent leur principe officiel dans la volonté divine, l’ordre naturel ou le sens de l’Histoire. »

      Le Complexe d’Orphée (2011) : Michéa rappelle derechef qu’elle s’oppose aux idéologies morales et aux catéchismes moralisants et puritains en tous genres. La common decency « prend clairement appui, au contraire, sur ces vertus de base que l’humanité a toujours reconnues et valorisées, et qui ont acquis, à ce titre, un statut transversal par rapport à toute construction idéologique possible. »

    • Dans un autre entretien, donné en 2013, il confirme son analyse et réfute, par avance, le réquisitoire de Lordon (« la négligence conceptuelle » de Michéa conduisant à « l’essentialisation du peuple bon », sans prendre en considération les « conditions sociales extérieures ») :

      « Évidemment, même dans les classes populaires, les comportements égoïstes peuvent exister mais, globalement, […] les rapports d’entraide existent beaucoup plus […]. Ce n’est pas que l’homme des quartiers populaires serait par nature, au sens rousseauiste du terme, un être idéal — c’est un être complexe, capable du meilleur que comme du pire —, mais il reste dans les quartiers populaires des structures de vie commune, fondées sur l’anthropologie du don, qui, même si elles sont sérieusement attaqués par la société moderne, rendent encore possible, entre voisins, des rapports d’échanges symboliques. […] Tandis que quand vous devenez riche et puissant, ma grande théorie — qui est celle de tout l’anarchisme —, c’est que la richesse et le pouvoir nous coupent de nos semblables. […] Il est beaucoup plus difficile à un homme riche et à un homme puissant de conserver ce bon sens et cette common decency, qui sont encouragés, non pas par leur nature, mais par leurs conditions d’existence ».

      Autrement dit c’est le mode de vie concret des gens (pas leur éducation « morale ») qui déterminerait en grande partie leur aptitude à cette décence. On est quand même loin de l’essentialisme.

      Et la réponse de Michéa à Corcuff (entre autre) :
      http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/020813/en-reponse-corcuff

    • Oui, dans ce même entretien il disait aussi En général quand quelqu’un vient vous demander de lui prêter votre échelle votre premier réflexe n’est pas lui dire « pour deux heures ça fera 20 euros », il y a encore cette structure.

      En février dernier dans le 19/20 de France 3 il y avait un reportage montrant un trentenaire qui utilisait le lave-linge de sa voisine, moyennant finance. Le reportage disait en substance que quantifier et monnayer l’entraide de voisinage ça devient un phénomène de société concernant la moitié des gens, et il y avait un sociologue qui qualifiait de « pratiques alternatives » "issues des militants de la décroissance" cette insertion de la valeur argent dans les rapports de voisinages, entre gens pourtant ni riches ni puissants.

      Les structures de vie commune dont parle Michéa, pour le coup elles étaient loin.
      J’avais même l’impression que cet aspect objectivé et monnayé de l’entraide ne choquait personne, que tout le monde autant dans les interviewés que dans l’équipe de journalistes trouvait ça normal, et n’envisageait même pas un autre mode de s’échanger des services, qui ne fasse pas l’objet d’une comptabilité.

    • Il est vrai que Frédéric Lordon a réussi le tour de force de dénoncer la « faiblesse conceptuelle » de ma théorie de la common decency tout en dissimulant constamment à ses lecteurs (et cela, pendant onze pages !) ce qui en constituait justement le pilier central, à savoir l’usage que je fais de l’œuvre de Marcel Mauss et de ses héritiers (Serge Latouche, Alain Caillé, Philippe Chanial, Paul Jorion, Jacques Godbout, etc.) afin d’en déduire une interprétation moderne et socialiste.

      Et tout à fait d’accord @koldobika, pour les liens non marchands, poussés à devenir de plus en plus comptables. Je me suis accroché là-dessus avec père et sœur pas plus tard qu’il y a deux jours, à propos du covoiturage et du stop.

    • Moi ça dépend des fois. Je suis pas fan de l’idéalisation du don contre-don. Mais concernant par ex. le co-voiturage, quand je vais loin avec une autre personne et qu’on a prévu a l’avance, on partage les frais, et ça me semble normal.
      D’autres fois, je fais un peu moins de trajet (mais quand même ça p.ê 1h), mais les personnes qui m’ammène savent que j’ai peu d’argent, et que elles, elles ont un salaire correct (pas gros, juste le smic ou au-dessus) et elle ne me font pas payer.

    • Je suis globalement d’accord avec toi. :)

      Je pense que moi aussi j’ai des choses à redire sur plusieurs points abordés par Michéa, mais pas ceux sur lesquels les critiques portent en ce moment.

      La seule critique vraiment intéressante (et bienveillante) que j’avais lu, c’était celle d’Anselm Jappe (que Michéa a remercié récemment, il me semble, pour lui avoir fait découvrir Robert Kurz).

      Pour la critique du DIY « à tout prix » je te suis à 100%, et pour ce qui est des SEL, ce que tu dis rejoins le numéro 2 de Sortir de l’économie (@bug_in y a participé je crois, je ne sais plus :D) où se trouve un article sur le même thème.

      Bref, c’est bien de temps en temps de trouver des gens avec lesquels on est d’accord. :)

    • @aude_v ça tombe le même weekend qu’Alternatiba http://www.bizimugi.eu/fr/alternatiba/programme-complet, dommage pour ceux qui auraient aimé être aux deux.
      Pour ce qui est des SEL, je pense que leur fonctionnement est plus lié à la culture des gens y prenant part qu’à leurs règles formelles. Dans celui que je connais un peu ça peut évoluer vite vers des spirales de don où personne ne fait strictement gaffe aux équivalences entre ce qui est donné et reçu, ni au fait de toujours recevoir quelque-chose en échange de ce qu’on laisse.

  • Une économie sans valeur ? Entretien avec André Orléan
    http://www.vacarme.org/article2177.html

    La crise n’en finit pas de secouer l’Europe. Après les déclarations conciliantes du G20 en 2009, le retournement de 2011, accusant les déficits et les dettes publiques, a ouvert la voie à des politiques d’austérité ravageuses. Au même moment, André Orléan, dans une synthèse de ses travaux sur les marchés financiers et la monnaie, publie L’Empire de la valeur. Engageant une critique radicale de la science économique standard, il interroge la conception de la valeur qu’elle défend et ne remet jamais en (...)

    • Un parfait résumé du « coup d’état planétaire » capitaliste, appelé « mondialisation », sous la férule d’un aveuglement idéologique des scientifiques, à moins que ce ne fût un aveuglement scientifique des idéologues...

      La science économique s’est en effet beaucoup impliquée dans la financiarisation du capitalisme, à savoir cette croissance jamais vue de la sphère financière, désormais entièrement soumise aux règles de la concurrence. C’est une nouveauté car jusqu’alors les secteurs bancaires et financiers étaient très contrôlés, surtout après la crise de 1929. À partir des années 1980, on assiste à une dynamique de dérégulation qui laisse une place de plus en plus grande aux marchés, que ce soit pour les actions, les obligations ou les devises. Les intérêts financiers sont assurément le moteur de ce processus, mais ils n’auraient pas été si conquérants s’ils n’avaient pas reçu l’onction de la théorie économique.

      D’une part, cette théorie leur a fourni un argumentaire très élaboré, faisant valoir que les marchés financiers, parce qu’ils sont efficients, sont un facteur de prospérité générale.
      D’autre part, la théorie économique a conçu les techniques d’évaluation nécessaires au fonctionnement des marchés dérégulés, comme, par exemple, la célèbre formule de Black et Scholes, qui établit comment « pricer » un produit dérivé.

      Enfin elle a fourni un personnel hautement qualifié : nombre de théoriciens de la finance se sont mis à travailler dans des sociétés de conseil, des fonds divers et des banques. Ils sont devenus ce qu’on peut appeler des « intellectuels organiques de la finance ». Il serait intéressant d’avoir un panorama complet des liens étroits tissés entre la communauté universitaire et les intérêts financiers.

  • Problèmes de #philosophie : Valeur de la philosophie
    http://www.amazon.fr/Probl%C3%A8mes-philosophie-Bertrand-Russell/dp/2228881724

    Il sera bon de déterminer, en guise de conclusion, quelle est la valeur de la philosophie et pourquoi il est nécessaire de l’étudier. Il est d’autant plus utile de traiter de cette question que nombreux sont ceux qui, sous l’influence de la science ou d’une vie adonnée aux affaires, doutent que la philosophie soit rien de mieux qu’une occupation innocente mais frivole, qu’une recherche oiseuse de distinction subtile, que controverses touchant des sujets inintelligibles.

    [...]

    Résumons brièvement notre discussion sur la valeur de la philosophie : la philosophie mérite d’être étudiée, non pour y trouver des réponses précises aux questions qu’elle pose, puisque des réponses précises ne peuvent, en général, être connues comme conforme à la vérité, mais plutôt pour la valeur des questions elles-mêmes ; en effet, ces questions élargissent notre conception du possible, enrichissent notre imagination intellectuelle et diminuent l’assurance dogmatique qui ferme l’esprit à toute spéculation ; mais avant tout, grâce à la grandeur du monde que contemple la philosophie, notre esprit est lui-même revêtu de grandeur et devient capable de réaliser cette union avec l’univers qui constitue le bien suprême.

    – Bertrand Russell

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Russell

    Bertrand Arthur William Russell, 3e comte Russell, né le 18 mai 1872 à Trellech (Monmouthshire), et mort le 2 février 1970 près de Penrhyndeudraeth (Pays de Galles), est un mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique.

    Russell est considéré comme l’un des plus importants philosophes du XXe siècle.

    [...]

    L’engagement social et moral : il écrivit des ouvrages philosophiques dans une langue simple et accessible, en vue de faire partager sa conception d’une philosophie rationaliste œuvrant pour la paix et l’amour. Il s’est engagé dans de nombreuses polémiques qui le firent qualifier de Voltaire anglais, défendit des idées proches du socialisme de tendance libertaire et milita également contre toutes les formes de religions, considérant qu’elles sont des systèmes de cruauté inspirés par la peur et l’ignorance. Il organisa le tribunal Sartre-Russell contre les crimes commis pendant la guerre du Viêt Nam.

    Son œuvre, qui comprend également des romans et des nouvelles, fut couronnée par le prix Nobel de littérature en 19507, en particulier pour son engagement humaniste et comme libre penseur.

    • Bizarre ce Friot, contrairement à tant d’autres, lui ne fètichise pas le #travail, il est l’un des rares à tenir à la distinction fondamentale entre travail et emploi (ce dernier n’étant une forme instituée d’un travail qui l’excède de toutes parts )mais il soutient une étrange mystique du #salariat...

      Sa définition du « salaire social » exclut toute les formes de revenu dont le financement ne provient pas du salaire mais de l’impôt, c’est absurde. La socialisation du salaire, le fait que celui-ci soit délié d’une « productivité individuelle » de plus en plus difficile à mesurer, si ce n’est autoritairement, ne tient pas à son mode de financement. Autant s’en tenir à une définition du salaire comme étant ce qui permet la reproduction de la force de travail (employée par une entreprise ou non), quelque soit la forme juridique que cela prend.
      Autant admettre aussi que ce qui est en jeu c’est une « reproduction élargie », c’est à dire un enjeu politique conflictuel, ce que ni Friot, ni les propositions d’allocation universelle n’assument.

      Sinon, Mona intervient à 1h04 après le début, se faisant zappé, puis le sujet « revenu » est lancé à 1h08 avec une présentation de la proposition soumise au référendum suisse.

      #archives

    • Le fétichisme du salariat est la raison d’être une école de sociologues fonctionnaires, qui n’iront pas pour autant exploser sous le poids de leur contradiction.

      La différence est que le salaire universel est sensé cotiser aux caisses sociales (et donc, entretenir la puissance paritaire) là où par définition le revenu universel accepte l’ordre du marché.

    • Par définition le revenu accepte le marché ? Comme tu y vas... Comme si la représentation paritaire n’était pas ce qui a permis de structurer le marché du travail, les conditions d’exploitation de la main d’oeuvre ? comme si les syndicats n’avaient pas aussi pour fonction de bâtir un état social qui est l’une des expressions du capitaliste collectif ?

      Une lecture possible, du #Negri d’avant les best sellers, en 1978 :
      L’#Etat, les dépenses publiques : problèmes et perspectives
      http://multitudes.samizdat.net/L-Etat-les-depenses-publiques

    • Hier soir ma femme m’a sorti du lit en me disant : « y a Mona Cholet à la télé ! »
      J’ai regardé et ouille, j’avais oublié ce que c’était la télé.. En fait le principe d’un débat télévisé, c’est dès que le débat devient intéressant et que quelqu’un peut énoncé clairement ses arguments, paf, on le coupe et on passe à autre chose, faut du spectacle, de la provoc, de l’esclandre..
      Dommage faudrait pas grand chose à Friot pour que son discours soit vraiment bien. Sur la question de la propriété lucrative / propriété d’usage et des responsabilités, je suis en phase, mais par contre sur la question du besoin de valoriser l’apport social de chacun, j’étais plus en phase avec Hirsch et son image du compartiment de l’inutilité...

      En fait dans ce débat il faut prendre en compte la cinématique d’évolution des mentalités.. Pour l’instant, tout ce qui peut donner l’idée d’être « payé à rien foutre » n’est pas audible pour la population durablement formatée par les capitalistes pour confondre la justice et le mérite, l’utilité et la rentabilité, la solidarité et l’assistanat... Pour ma part je crois qu’avant de « forfaitiser » le coût de la vie, faut passer par la case « les bons comptes font les bons amis » avant d’arriver à la case « quand on aime, on ne compte pas ».. On a besoin d’aller au bout de nos comptes d’épicier pour nous affranchir de la #valeur..

      Et du coup dommage, @Mona, je c’est pas si c’est que j’étais fatigué, mais on n’a pas pu bien saisir ce qui se passe vraiment en Suisse :-)

    • Hum... Hirsch est une ordure intégrale, avec un cachet « humano » de rigueur chez les meilleurs technocrates. Ancien patron d’Emmaus, conseiller social des Verts et EELV (parti d’apprentis notables), il est à l’origine de la création du #RSA sous Sarkozy. Ce dispositif a renforcé la contrainte à l’emploi et la disciplinarisation des #pauvres en remplaçant le #RMI, voir au sujet du RSA :

      Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4124

    • Quel courage Mona ! Quand on voit ta tête absolument atterrée par ce qui est raconté, on endure avec toi ce moment terrible.
      La télévision, il vaut mieux refuser d’y aller, à peine arrivé, on va te maquiller pour te rendre télévisuel, le truc déstabilisant, surtout si tu es une femme, l’hôte te demandera de jouer le personnage qu’ils ont invité, pas toi, un personnage hargneux qui doit défendre ardemment ses positions quitte à couper la parole et parler plus fort que les autres, là, tu commences à piger, mieux vaut être un mâle. Toi, là, maintenant avec ton maquillage tu es qui dans ce show débile ? La télé, faut y aller seulement à partir du moment ou on t’assure au moins 2h00 d’émission pour exprimer des idées sans être interrompue par des pubs ou des gens noyés par leur image télé et leur surégo. Oui, ça existe, mais ça s’appelle la radio.

      Et là, Martin Hirsh qui joue le bon copain de Boutin, avec son accent Bourvillesque, le pro de la com télé c’est lui ! Le bon sens sauce gribiche, le sociétaire du spectacle, le bradeur de pauvres aux patrons, c’est pourtant ce brave type ! Et l’autre « Nous sommes les producteurs, nous sommes payés » Bernard Friot devrait dire ça aux étalons du salon de l’agriculture, mais non, le voilà l’autre sociétaire du spectacle mâle de ce plateau à pavaner sa suffisance et accaparer la parole. Hirsh reprend « Oh mais les gens déprimeraient si on leur donnait le revenu minimum » mais se retrouve au final à être plus intelligent que Friot qui se lâche : « Il n’y a que les travailleurs qui produisent de la richesse ». La honte du salaire universel qu’il veut placer partout, mais quelle mauvaise blague ! Ohlala bravo d’avoir tenu si longtemps !

      #compétition #volem_rien_foutre #connards

    • Oui sur le fait d’« endurer », j’allais rajouter un peu la même chose.

      Rien qu’en tant que spectateur, et même pas sur place, quand je regarde une émission comme ça j’en ressors é - pui - sé. C’est hyper fatiguant intellectuellement d’arriver à suivre toutes les horreurs (et les quelques rares choses utiles) qui s’y passent, ou plutôt qui s’y crient. Alors j’imagine ce que ça doit être quand on est dans l’arène... Quelle abnégation !...

    • @biggrizzly : je ne suis pas sur de saisir ce que tu veux dire, mais oui la brutalité d’expression est quelque chose de parfaitement bien partagée entre les deux camps. Si on voulait des débats instructifs et non divertissants, une charte d’expression suffirait, mais ce n’est pas le but.
      Faire un débat politique avec ce genre de partisans aussi peu ouverts d’esprits, c’est comme si on réunissait des supporters de l’OM et du PSG pour déterminer quelle est l’équipe qui joue le mieux au foot en France.
      Mauvaise foi, malhonnêteté intellectuelle, invectives et insultes occulteront le fond.. Pour le grand bénéfice du spectacle..

    • Friot est assez insupportable dans le genre gauchiste d’université un peu trop sûr de lui. Ceci dit sa distinction salaire/revenu n’est pas forcément inintéressante dans sa volonté de remettre le travail (dans le sens opposé au capital) au centre de la production de valeur et réduire grandement le rôle de l’État en supprimant l’impôt. Tout cela ressemble à une mise à jour du marxisme, ce qui n’est pas forcément mauvais en soi, mais on y retrouve une espèce de froideur économiste pas très excitante avec sa volonté de fonctionnariser l’ensemble de la société avec son lot de grilles hiérarchiques et inégalitaires. Bref, il manque un côté libertaire à la chose. :)

    • De plus, son « marxisme » bien à lui est un passéisme, contradictoire qui plus est. D’une part il soutient que le travail excède l’emploi, d’autre part il refuse le revenu alors que celui-ci « rétribue » lui aussi un travail, est constitutif d’un #salaire_social réel. Friot se refuse à admettre que ce salaire social réel ne relève ni d’une définition juridique et comptable centrée sur le temps d’emploi, ni d’un mécanisme de prélèvement particulier telle la cotisation salariale, ni d’une cogestion partielle telle qu’on peut l’observer pour diverses institution sociale spécifiques.

  • Un #livre inestimable. A propos de J-M. Harribey, « La richesse, la valeur et l’inestimable » | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/lectures/livre-inestimable-propos-j-m-harribey-richesse-valeur-linestimable

    JMH montre que derrière la référence à la théorie de la #valeur, on trouve une question beaucoup plus concrète et légitime : d’où vient le #profit ? C’est d’ailleurs la question que se posaient les pères fondateurs de l’#économie_politique classique et qu’ils n’ont pas réussi à résoudre vraiment. Adam Smith, avec sa référence au « #travail commandé » ne sort pas de cette impasse : la valeur d’une #marchandise dépend du travail dépensé pour la produire, mais permet d’acheter une quantité de travail supérieure à sa valeur. David Ricardo n’a pas quant à lui réussi à sortir de cette autre contradiction : si la valeur d’une marchandise est proportionnelle au travail qu’elle contient, comment son #prix peut-il incorporer un profit proportionnel à l’ensemble du #capital engagé ?