• #Algérie : la #violence en l’ #absence de #civisme
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article1709

    Peut-on considérer la société algérienne en #phase de décadence en #matière de #valeurs #morales ?

    De nos jours, on remarque un tas de #comportements inhabituels et dangereux, chez les #jeunes générations algériennes. Qu’elles ne sont pas accoutumées de voir et de vivre. Elles s’illustrent par des agressions, #kidnappings , #violences

  • Qu’est-ce que le Digital Labor ? (séminaire 26 mars 2013) : : BodySpaceSociety
    http://www.bodyspacesociety.eu/2013/03/26/slides-quest-ce-que-le-digital-labor
    http://www.slideshare.net/slideshow/embed_code/17721878#

    http://digitallabor.org/files/5913/2867/2898/cover.jpg
    La parution récente de l’ouvrage ‘#Digital_Labor. The Internet as playground and factory’ http://digitallabor.org , dirigé par Trebor Scholz couronne plusieurs années de recherches et fait connaître au public international un domaine émergent de réflexion autour de l’économie de la contribution d’Internet.

    #travail #valeur #cognitariat

    Voir aussi la biblio sur le site du bouquin de Scholz (j’étais sûr de l’avoir partagée ici) : http://digitallabor.org/references
    Et également #pdlt #shameless :
    http://www.franceculture.fr/emission-place-de-la-toile-digital-labor-portrait-de-l-internaute-en-t

  • Gratuites ou libres ? Les données ne sont pas données - Libération
    http://www.liberation.fr/medias/2013/02/25/gratuites-ou-libres-les-donnees-ne-sont-pas-donnees_884497

    Par Simon Descarpentries Ingénieur en informatique et Yohan Boniface Artisan du Web

    Une certaine confusion règne autour de la notion de « données libres ». Dans une récente tribune, en réponse à une demande d’ouverture des données de bien commun (Libération du 25 janvier), l’Institut géographique national (IGN) avance la mise à disposition gratuite d’une partie du patrimoine géographique (Libération du 7 février). Il est urgent de moderniser cette approche. La différence est de taille : là où « gratuit » signifie non payant pour le consommateur, « libre » signifie sans contraintes pour l’utilisateur, celui qui va utiliser ces données. En d’autres termes, ce qui est libre peut être réutilisé pour créer de nouveaux produits, là ou la gratuité, en soi, ne concède qu’un droit de consommation. Créer, ce peut être réutiliser les données pour son usage personnel, pour une œuvre, pour de la recherche, pour innover ; mais aussi pour créer une activité économique. Donc génératrice de revenus pour l’Etat au travers de l’impôt.

    L’IGN se pose ainsi non seulement en garant de la propriété intellectuelle de données publiques, mais aussi en détenteur du monopole de leur rentabilisation. N’ayant rendu qu’une partie de ces données gratuites, dans le seul cadre d’une consommation directe et passive, l’IGN limite toute innovation, toute entreprise, toute création de valeur à partir de ces données pourtant publiques. Gardien d’un trésor d’intérêt collectif, l’IGN le laisse se dévaluer faute de saisir les enjeux nouveaux d’une société numérique.

    #data

    • accès libre, façon de parler ...
      Parce que là scribd me propose de payer pour télécharger un document dont il ne détient pas les droits a priori ... ou de me coltiner leur interface dégueu ...
      (Sinon, le bouquin a l’air intéressant)

    • très intéressant, d’autant que François Elie est politiquement inclassable — il a un parcours à l’origine plutôt très à droite (Madelin/Boutin), mais est décrit comme « anarcho-écolo-libéro-catho » par la Charente libre :-)

      Sur son sujet de spécialité, je n’ai pas de critique à formuler ; l’Addulact a par ailleurs aidé la communauté #SPIP à dénouer la situation de blocage provoquée par les bêtises d’Agora, en ouvrant sa « forge » à ceux qui voulaient maintenir Agora (ils ont ainsi pu se compter…)

    • Au lieu de s’émerveiller benoîtement de ce que les effets de réseaux puissent produire de la valeur, on devrait au contraire se scandaliser qu’à la faveur de ce que masquent les #réseaux on puisse retrouver cet hydre que l’on a combattu naguère : le #travail non-payé.

    • Le paradoxe est qu’aujourd’hui, en situation intermédiaire, nous voyons presque tout l’inverse : des amateurs qui développent du logiciel libre sans rémunération, ou des industriels qui font des économies de R&D en investissant moins, mais en investissant quand même dans de l’open source.
      Pendant ce temps, sur le marché réel du service, des développements spécifiques sont réalisés qui donnent lieu à très peu de dépôt et semblent quasi complètement déconnectés du circuit réel de la production du logiciel libre, comme s’il s’agissait de développements en aval des projets libres, sans nécessité intrinsèque de remontée.
      Mais dans une situation de maturité des rapports entre les acteurs, il devient évident qu’idéalement (1) le développement ne doit avoir lieu que pour répondre à un marché, et que (2) tout développement doit être déposé. Le premier point réclame que le travail non payé des abeilles cesse d’être le moyen présenté comme celui capable de produise le meilleur miel ! Le second point réclame une rationalisation de la présentation du besoin, avec un contrôle fort de la généricité des besoins, et la production pour y répondre de briques petites, souples et robustes, capables d’interagir ensemble, et pouvant bénéficier d’améliorations fines réalisées à l’occasion
      de marchés de services.

  • Le plus important document de la Silicon Valley - GigaOm
    http://gigaom.com/2013/01/29/netflix-company-culture

    GigaOm vient de publier une présentation datant de 2009 signée Reed Hastings, PDG de Netflix, sur la culture de l’entreprise et ses valeurs. La présentation revient sur les valeurs de l’entreprise... originale dans le paysage des start-ups de la Valley, puisqu’elle encourage à ne pas travailler trop, mais à bien travailler. Un document intéressant sur le #management d’aujourd’hui... ou peut-être, pour beaucoup, de demain. Tags : fing (...)

  • Taxer les sociétés qui n’ont pas d’API ouvertes ! - API 500
    http://api500.com/post/40846639254/taxing-companies-which-dont-have-open-apis

    Mehdi Medjaoui de Webshell.io et animateur d’agence de classement des API revient sur le rapport Collin et Colin sur la fiscalité numérique. Pour lui, les API fonctionnent comme des sociétés et c’est peut-être pour cela que la proposition française mérite notre attention. La France a inventé la TVA en 1954 et c’est l’impôt le plus répandu dans le monde aujourd’hui. L’idée de cet impôt résume-t-il, consiste à taxer celui qui n’ajoute pas de la valeur au produit. La proposition de Collin et Colin consiste (...)

    #fiscalité

  • Bienvenue au « marché de l’#attention ».

    De l’économie des #données_personnelles - error 404
    http://blog.marklor.org/post/2013/01/13/De-l-economie-des-donnees-personnelles

    Reconnaître un droit de #propriété sur ces données, c’est permettre d’appliquer les règles d’usus, abusus et fructus sur ces propriétés. C’est permettre de licencier, à titre exclusif, cette exploitation. C’est transformer le contrat d’usage « général » d’un service web par un internaute en contrat intuitu personae. La commission européenne n’en est plus très loin, puisqu’elle suggère, pour la réforme du droit des données personnelles en cours, au point 25, que soit mis en place une procédure de consentement explicite pour l’exploitation de données personnelles. La France a, début 2012, encouragé cette proposition.

    De fait, des individus Microsoft ou Google vont voir le jour. Des leaders d’opinion, producteurs de #valeur, vont s’affirmer. Des agences de gestion de propriété intellectuelle individuelle vont voir le jour (voir par exemple l’agence des doublures numériques). Toutes choses égales par ailleurs, l’existence même d’un citoyen n’aura pas la même valeur qu’un autre. La revendication de valeur va donc être l’objet d’un marché, et l’indice Klout-Nikkei va déterminer celle de Lady Gaga VS celle de Nicolas Colin. Déjà, Nicolas Colin n’a pas la même valeur qu’un fan des one direction sur linkedIn ou sur SnapChat, à la Redoute ou chez Nespresso. Dès la généralisation de la taxe, et au vu du développement du travail intellectuel (qui ne nécessite pas de territorialisation particulière) des Etats octroierons une nationalité à un individu/valeur, afin d’en récolter une partie de son exploitation propre (la taxation du « cerveau d’oeuvre »).

    La #réification achevée ?

    En unifiant toutes ces plateformes (google, facebook, libération, leMonde, carte monop ou carrefour, viadeo, criteo...) tu crées un marché de l’attention, dérivé du marché publicitaire. Et pas que. Une valeur marchande de l’#individu non liée à son travail ou à son capital se met en place : une valeur exlusivement liée à son existence dans le #cyberespace. Dès lors qu’un individu apparaitra dans un système d’exploitation des données personnelles, une valeur plancher lui sera appliquée. En basculant le sujet/citoyen en propriétaire de son existence numérique, le citoyen devient, par son existence même, une #marchandise .

  • #Fiscalité du numérique : vers une taxation des données
    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0202507009930-fiscalite-du-numerique-vers-une-taxation-des-donnees-529842.p

    Le rapport Colin et Collin propose de taxer les données des géants du Web au niveau national et international.
    Le gouvernement espère introduire des dispositions dès le projet de loi de Finances 2014.

    confirmant http://owni.fr/2012/11/28/vers-une-fiscalite-des-donnees

  • Définition de « economic damage » / « disaster losses » http://www.eenews.net/public/climatewire/2013/01/04/1
    Risk : U.S. hit with 90% of the world’s disaster costs in 2012 — 01/04/2013 — www.eenews.net

    Si une maison sur Long Island vaut 20 millions de dollars, alors qu’une maison au Bangladesh en vaut 10 000, qui a le plus perdu après l’ouragan ?

    The United States led the world in disaster losses last year (...)
    Nearly all the world’s economic damage from storms, drought, fire and earthquakes was centered in the United States as it experienced the highest temperatures ever recorded, according to Munich Re, a global reinsurance company.

    #changement_climatique #valeur #riches #capitalisme #assurance

  • Microsoft brevette le #câlin à distance | Slate
    http://www.slate.fr/lien/66493/microsoft-brevet-calin-distance

    Microsoft n’envisage pas seulement d’avoir des vibrations comme retour de force, puisque le brevet évoque également « la friction, la vibration, un feedback électrique ou tactile, une stimulation électrique, un feedback tri-dimensionnel, une résistance physique, un changement de température, un mouvement, un bruit, une pression, une texture, un mouvement, ou l’impression qu’on touche l’objet ».

    #brevet

  • Chapitre 1 : L’abolition de la valeur selon Marx | Hic Salta – Communisation
    http://www.hicsalta-communisation.com/valeur/labolition-de-la-valeur-feuilleton-3#_ftn12

    1) Introduction : qu’est-ce qui faisait parler Marx ?

    Avant d’étudier la théorie marxienne de la valeur telle qu’elle se présente dans le chapitre 1 du Capital, il convient d’examiner ce que Marx pensait de l’abolition de la valeur. Contrairement aux apparences, cela ne revient pas à mettre la charrue avant les bœufs. En effet, et quoi que Marx ait pu en penser lui-même, la théorie de la révolution n’est pas une science qui déduit le résultat (le communisme) de conditions qu’elle étudierait scientifiquement dans le mouvement du capital (la critique de l’économie politique). La théorie communiste part des luttes du prolétariat, et cherche à comprendre comment la contradiction de classes qu’elles manifestent peut déboucher sur la révolution communiste.

    #marx #communisation #critique #valeur

  • Economistes, institutions, pouvoirs - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2012-11-21-Economistes-institutions-pouvoirs

    Sur un sujet à haute teneur polémique comme celui d’aujourd’hui, il est peut-être utile de ne pas céder immédiatement à l’envie (pourtant fort légitime) de la castagne et, au moins au début, de maintenir quelques exigences analytiques, conceptuelles même. Pour commencer donc, et dût la chose vous surprendre, voici ce que dit la proposition 12 de la partie III de l’Ethique : « L’esprit s’efforce autant qu’il le peut d’imaginer ce qui augmente la puissance d’agir de son corps. » La chose ne vous paraîtra sans doute pas aller de soi à la première lecture, mais cette proposition livre ni plus ni moins que le principe de l’idéologie, à savoir que la pensée est gouvernée par des intérêts à penser, mais de toutes sortes bien sûr, très généralement les intérêts du conatus, c’est-à-dire tout ce qui peut lui être occasion de joie (c’est-à-dire d’augmentation de la puissance d’agir de son corps).

    Derrière la pensée donc il y a toujours des désirs particuliers de penser, déterminés bien sûr par les propriétés idiosyncratiques de l’individu pensant, mais aussi — et en fait surtout — par sa position sociale dans des milieux institutionnels. C’est cette position sociale qui conforme ses intérêts à penser, je veux dire à penser ceci plutôt que cela, à avoir envie de penser, de s’efforcer de penser dans telle direction plutôt que dans telle autre. La question est donc celle des profits ou des intérêts à penser ce qu’on pense, et dont il faut redire qu’ils peuvent être de toutes natures : monétaires bien sûr, mais aussi, et évidemment surtout, institutionnels, sociaux, symboliques, psychiques, et à tous les degrés de conscience — ce qui, par parenthèses, devrait suffire à écarter les lectures catastrophiquement béckeriennes [1] de ce propos…

    Sans surprise en tout cas, Spinoza rejoint ici Bourdieu : dites moi à quel domaine institutionnel vous appartenez et quelle position particulière vous y occupez, et je vous dirai quelles sont vos inclinations passionnelles et désirantes, y compris celles qui vous déterminent à penser. Si donc on pense selon ses pentes, c’est-à-dire si l’on est d’abord enclin à penser ce que l’on aime à penser — et telle pourrait être une reformulation simple de (Eth., III, 12), ou plutôt pour lui donner la lecture structurale qui lui convient : si l’on est enclin à penser ce qu’on est institutionnellement déterminé à aimer penser —, alors c’est ce bonheur de penser ce qu’on pense, parce que cela procure toutes sortes de joie, qui est au principe pour chacun du sentiment de la parfaite bonne foi, du parfait accord avec soi-même, et de la complète indépendance, de la complète « liberté » de penser.

    #Lordon #Institutions #Pouvoir #Spinoza

    • #critique

      C’est le déséquilibre de nos institutions qui détruit les régulations de la décence et permet que soient à ce point foulées au pied les #valeurs intellectuelles les plus élémentaires. On peut donc dire à quelques années d’écart une chose et son contraire, mais sans un mot d’explication, ni le moindre embarras de conscience — et toujours au nom de la science !

      Ce ne sont pas des chartes qui nous délivreront de ça, voilà pourquoi il importe de construire autre chose. Autre chose qui affirme qu’une pensée vouée à la simple ratification de l’ordre établi ne mérite pas le nom de pensée. Autre chose qui élise la vertu contracyclique de la critique comme notre forme de la vertu. Autre chose, en somme, qui, par l’effet de sa force collective institutionnalisée — donc en extériorité — nous attache à cette vertu en nous déterminant à aimer penser autrement.

  • J’aimerais que ce soit abordé sous cet angle : toute extension des droits d’auteur est, par définition, une limitation de la liberté d’expression ; de fait, en demandant une extension du droit d’auteur aux liens hypertexte, la presse demande une limitation de la liberté d’expression de tous sur l’internet.

    À nouveau, la liberté de la presse démontre qu’elle n’est rien d’autre que la privatisation de la liberté d’expression au profit d’une petite minorité. Liberté de la presse et liberté d’expression sont deux notions essentiellement concurrentes.

    (Au cas où t’aurais raté un épisode, c’est ce qu’on raconte depuis 15 ans. Et à chaque épisode médiatico-législatif, ça ne rate pas : la presse est systématiquement dans le camp de ceux qui exigent la limitation de cette horreur qu’est la possibilité – enfin – pour chacun d’exercer publiquement sa liberté d’expression.)

    • Ah enfin une réaction du CEO de @seenthis ! Je commençais à trouver scandaleux que #seenthis, dont le business model est basé sur l’exploitation des liens de presse, se cache encore longtemps derrière le petit #Google.

    • Cela étant, je suis prêt à lancer sur mes fonds propres un grand programme de recherche sur le fonctionnement de la ligne Disallow : * du fichier robots.txt ; ça sera très utile à la #presse et ça ne coûtera rien à au contribuable.

    • À nouveau, la liberté de la presse démontre qu’elle n’est rien d’autre que la privatisation de la liberté d’expression au profit d’une petite minorité. Liberté de la presse et liberté d’expression sont deux notions essentiellement concurrentes.

      En théorie peut-être. En pratique, je serais curieux de voir un pays / une juridiction où la liberté d’expression règne mais pas celle de la presse. L’inverse parait davantage jouable mais je doute aussi.

      Par ailleurs, que le projet des éditeurs de presse soit bouffon parait acquis, maintenant, il ne concerne pas tous les émetteurs de liens potentiels si j’ai bien compris, et au minimum pas les particuliers. Il me semble qu’absolutiser les termes du débat n’est pas très pertinent dans ce contexte.

    • de quoi parlons-nous ?

      Lex Google : Hollande soutiendrait la pire des lois pour Internet
      http://www.numerama.com/magazine/24141-lex-google-hollande-soutiendrait-la-pire-des-lois-pour-internet.html

      pour justifier juridiquement le paiement d’une taxe, le projet de loi pré-mâché par le lobby de la presse prévoit la création d’une interdiction nouvelle de « toute reproduction, mise à la disposition du public par la vente, l’échange ou communication au public, y compris en ligne, de tout ou partie des contenus de presse édités sous (la) responsabilité (des organismes de presse) »

      + le projet de loi http://www.telerama.fr/medias/taxe-google-telerama-devoile-le-projet-des-editeurs-de-presse,87027.php

    • @baroug : lire Chomsky, et sa description de l’émergence d’une forme de presse ouvrière au XIXe siècle, et comment l’Angleterre a, la première, mis en place une véritable libéralisation de la presse dans le but totalement avoué de tuer cette presse ouvrière. Il y a donc eu des périodes, courtes, de mise en place d’une forme spécifique de liberté d’expression publique par le peuple, et le développement de la liberté de la presse sous la forme qu’on nous vante quotidiennement a explicitement été conçue pour tuer cet accès à la liberté d’expression.

      (On peut avoir des analyses similaires, souvent, sur l’agriculture, l’école populaire, la culture, etc. Où la forme « moderne » et libéralisée qu’on connaît aujourd’hui comme la seule possible est en réalité un calcul historiquement daté pour lutter contre quelque chose de bien plus libre et populaire.)

      La liberté de la presse n’est pas à confondre avec la liberté d’expression publique. Il faut de plus avoir :
      – la liberté totale de la publicité ; la publicité, par la recherche de cibles solvables, façonne l’expression ;
      – la mise en place de régimes de « responsabilité » des auteurs qui présuppose la professionnalisation et, assez largement, condamne la mutualisation et la socialisation.

    • Mmm...

      La question de base est « Comment assurer le maintient d’une presse libre et indépendante qui ne peut-être assuré par du Bénévolat ». J’entends bien qu’une partie de l’information peut-être délivrée par des blogs, mais une autre partie demande un financement pour être assuré (par exemple les reportages nécessitant de nombreux déplacement, dossier nécessitant de nombreuses recherche, etc. )

      Aucune taxe au profit des mass média ne permet d’éviter la création d’une barrière entre des médias « institutionnels » (car éligible à un financement) et les médias qui ne le sont pas.

      Inversement, laisser le financement de cette presse au monde économique ( à travers la publicité ou d’autre vecteurs plus vicelard ) nuit à la qualité de l’information et assure la prédominance des médias encourageant le modèle dominant.

      Une gestion tri-partite (lecteurs - journalistes - pouvoir publics) des lauréats au financement public pourrait-elle être la solution ?

    • Yohooo, je suis désolé, mais la question n’est pas du tout « Comment assurer des trucs… ». Ça c’est la question que prétend poser une presse qui est déjà morte (autant qualitativement que quantitativement) mais qui voudrait continuer à récupérer du poignon.

      C’est la même logique rhétorique que n’importe quel politicien qui, pour obtenir le pouvoir, prétend que « la question de base », ce serait « Comment éviter que les grands-mères se fassent violer sur les parkings des supermarchés par des pas-de-chez-nous. ». On lira évidemment par la suite une tripotée de gens d’excellente volonté qui se poseront en faux par rapport aux propositions de ce populiste, mais en acceptant de rester dans le cadre de la question farfelue qu’il a lui-même posée.

      Alors qu’en fait cette question-là, on s’en fout.

      Quelle est l’utilité sociale d’une « presse » qui ne doit sa forme d’existence actuelle qu’à un monopole économique de fait sur les moyens de production et de distribution, à l’heure où l’accès à l’expression publique ne demande plus de moyens de production industriels ni de système de distribution coûteux (grâce à l’internet) ? Je parle bien d’utilité sociale ; parce que l’utilité économique, elle, répond déjà à la question : pas de besoin, donc pas de marché, et si l’utilité sociale n’est pas avérée, alors je ne vois pas qu’on mutualise l’effort pour sauver des inutiles.

    • à l’heure où l’accès à l’expression publique ne demande plus de moyens de production industriels ni de système de distribution coûteux (grâce à l’internet) ?

      L’expression publique c’est super ; l’enquête et le reportage c’est autre chose, et c’est encore ce qui justifie l’existence de la presse. Même le simple suivi de l’info de base type AFP et sa distribution semblent difficiles à assumer par des particuliers. Après est-ce que ça a clairement une utilité sociale ? Difficile à dire, mais ça fonde une partie de ce sur quoi l’Internet et Seenthis reposent, l’information et sa diffusion.
      De ce point de vue, il serait intéressant d’obtenir des statistiques seenthisiennes sur la part des liens de la grande presse, ceux de la petite, et ceux de sources autres que la presse sur ce site, mais je crois que j’ai déjà fait cette remarque.

    • @fil :

      Cela étant, je suis prêt à lancer sur mes fonds propres un grand programme de recherche sur le fonctionnement de la ligne Disallow : * du fichier robots.txt ; ça sera très utile à la #presse et ça ne coûtera rien à au contribuable.

      Oh oui oh oui. Qu’on le veuille ou non, toute notion de droit d’auteur exclue, Google se sucre joyeusement sur la production des autres. En cela il n’est pas différent de toutes les plateformes « web2.0 » (si on utilise encore ce mot). Alors quand Google met dans la balance face à Hollande le fait qu’ils pourraient arrêter de référencer les sites français, je me dis que c’est un coup de bluff de plus : les gens utilisent aussi Bing, Duckduckgo, et d’autres moteurs (en particulier quand ils n’y connaissent rien et ne savent pas mettre la page d’accueil sur autre chose que l’URL que leur FAI ou le fabricant de leur PC a choisie à leur place, page d’accueil portant souvent en bonne position un champ de recherche, pas toujours Google pour ce que je sais).

      Bref, Google : je dis #bluff.

    • Ça dépend, au-delà de leur connerie commune, de l’unité dans l’action de la plupart des journaux. Si deux journaux se plaignent, google les déréférence, ok. Si le Monde, le Figaro, Le Nouvel Obs et l’Express , quoi qu’on pense de ces titres, agissent de concert, Google sait que Google actu perd de sa pertinence, e devra composer avec ça… et donc probablement ne pas déréférencer.

    • Je crois qu’ARNO* met le doigt sur un point très important en disant que

      Liberté de la presse et liberté d’expression sont deux notions essentiellement concurrentes.

      Un des éléments sur lequel s’appuie le discours de la presse est celui de l’information (avec un dérivé de « liberté de la presse » en « liberté de l’information »).

      L’information est considérée comme un chose bien concrète, mesurable, presque scientifique dans sa démarche. Bien évidemment, si l’on rentre dans le détail, presque tout le monde conviendra que l’information n’est ni objective ni scientifique. Mais l’élan est là ; la prétention aussi. L’informatique est venue renforcer cette conviction qu’il y avait quelque chose de sérieux dans l’information, au contraire de l’expression, trop individuelle, partiale et subjective. Les ordinateurs échangent des données, comme les agences de presse échangent des informations.

      Certains diront encore qu’une information est « objective ». Mais les gens raisonnables préfèreront dire qu’elle est « confirmée ». Un critère important de sa confirmation sera sa reprise par de nombreux médias. C’est d’ailleurs un élément permettant à Google News de la mettre en valeur : 1000 médias disent la même chose, c’est donc à mettre sur le dessus de la pile.

      Pour ma part, plutôt que « objective » ou « confirmée », je dis qu’une information est « dominante ». Que la notion même d’information est la domination.

      Quel que soit le mot, le fait qu’elle soit répandue la définit : si elle n’était exprimée que par une personne, ce ne serait que son point de vue, son expression , mais comme elle est dite et redite et rabâchée encore et encore, on peut l’appeler « information ». Quitte à dire plus tard que c’était en fait une « fausse information ».

      Ce qui fonde l’« information » par rapport à l’« expression », c’est son caractère dominant.

      La liberté de l’information est donc l’adversaire de la liberté d’expression. Elle est proche de la liberté du renard dans le poulailler. C’est la liberté de beugler avec mille mégaphones quand les autres n’ont que leur voix pour parler.

      Il ne s’agit pas pour autant de censurer ceux qui vivent de la presse, mais d’exiger que les règles qui s’appliquent aux simples citoyens s’appliquent également à eux. Ces règles sont celles de la liberté d’expression et de rien d’autre. Lorsqu’ils demandent plus, au nom de la liberté de la presse ou de la liberté d’informer, ils ne réclament rien d’autre que des privilèges.

    • @ARNO* :

      Yohooo, je suis désolé, mais la question n’est pas du tout « Comment assurer des trucs… ». Ça c’est la question que prétend poser une presse qui est déjà morte (autant qualitativement que quantitativement)

      1./ Tu critiques ( pertinemment ) la presse qui existe et je te parle du besoin d’émergence d’une presse qui ne doit pas se limiter à une alternative critique.
      Si nous nous cantonnons à nos points de vue respectifs, nous ne pouvons pas nous entendre.

      2./ Le capitalisme mondialisé, c’est loin d’être le monde des bisounours. J’imagine mal un collectif de joyeux internautes bénévoles décoller pour suivre un conflit armé afin d’informer leurs lecteurs de l’autre bout du monde.
      Et que l’on ne me rétorque pas que ces blogueurs, toutes plumes affuté qu’ils sont, n’ont qu’à relayer les messages de leur correspondant sur le terrain. Car on a un peu plus de mal à se faire une idée du monde dans lequel on vie quand on n’est pas sur le terrain et parce que la fracture numérique, ça existe et ça empêche un sacré paquet de monde d’être entendu.
      D’ailleurs, l’exemple de Global Voice d’@Odilon le montre : beaucoup d’articles de ce site sont une sorte de synthèse d’autres sources, mais ne constituent pas des reportages.

      3./ Le journalisme demande un savoir faire, de la pratique et des tunes.
      Comment permettre à ceux qui le veulent de le pratiquer ? Il y a de nombreuses façons de répondre à cette problématique : remise en cause de la division du travail, des privilèges des médias dominants, du capitalisme, du mode d’aliénation qui en découle, etc.
      Mais si on se contente d’analyser le système sans se poser la question de quelle presse on veut, on ne dépassera jamais le stade des Calimeros qui ronchonchonent dans leur monde injuste. Donc, non, on ne s’en fout pas des « Comment assurer ».

      Tiens, Serge Halimi en parle dans son dernier édito :
      http://www.monde-diplomatique.fr/2012/10/HALIMI/48240

    • Merci @yohooo.

      1. Justement, sur ce message précis, mon sujet est la « taxe Google » prenant la forme d’une extension des droits d’auteurs. Et en l’occurence, comme à chaque fois qu’on est confronté à des acteurs de la mafia du copyright, les arguments « nobles » (faire vivre une presse de qualité, la pluralité, etc.) sont à bannir absolument de la discussion, parce que ces gens sont de toute façon des escrocs. Donc la question de « faire vivre » une presse de qualité et tout ça, je pense que ça n’est pas directement le moment, parce que sinon on retombe toujours dans les arguments de la mafia d’en face.

      Je le dis dans ma première phrase : la question de « comment financer une presse de qualité », ici je m’en fous. Ce que j’aimerais qu’on rappelle ici, c’est que cette proposition de la presse est antagonique avec la liberté d’expression, et que c’est à chaque fois comme ça avec la presse (qui est donc toujours dans le camp ennemi, ici la mafia du copyright).

      2. L’exemple du reportage de guerre me semble, justement, le pire contre-exemple qu’on puisse choisir pour défendre une presse professionnelle. Si, même, on parvient à trouver quelques journalistes de qualité, il faut bien constater qu’il faut, dans le système capitaliste, mettre 1000 crétins pour sortir 1 info.

      Et surtout : justement, l’information de guerre est très très très largement fournie par des intervenants qui sont :
      – les armées en conflit,
      – tous les services des gouvernements concernés de près ou de loin,
      – les « activistes » sur le terrain (avec aujourd’hui des vidéos sur Youtube, des « témoignages » sur Facebook, etc.).

      Les infos et les images « sorties » par des reporters de guerre sont très très peu nombreuses. Et les « reporters » qui consacrent beaucoup de temps à un sujet ne publient généralement pas leurs infos dans « la presse », mais sur d’autres supports. La presse n’est pas le support privilégié des grandes enquêtes.

      De plus, historiquement, confier les journaux à des « journalistes professionnels » est une évolution très récente. Aucune plume connue n’a jamais étudié dans une école de journaliste et, si on veut retrouver les grands « journalistes » qui ont eu un impact, par leur témoignage, sur les conflits, ils n’étaient généralement pas journalistes, mais écrivains ou intellectuels (donc, exactement ce qu’on dénonce comme impossible : des gens qui ont un autre métier).

      2b. Et je le répète, parce que vraiment c’est un piège logique systématique : il ne s’agit pas d’opposer « les blogueurs » isolés et amateurs aux journaux. L’information n’est déjà pas produite par les journaux (mais par les gouvernements, les institutions, les associations plus ou moins professionnelles, les entreprises…). Je répète, Chomsky a donné des chiffres depuis plus de 20 ans, et ils sont très clairs : l’information n’est pas produite par les journalistes, mais par des sources auxquelles ont totalement accès « les blogueurs » et, surtout, des sources qui peuvent déjà directement diffuser leur contenu. Les associations font déjà un travail incroyable, et rien n’interdit de participer à des associations qui fabriquent du contenu pertinent et peuvent désormais le diffuser à grande échelle. Sur tout sujet sérieux, les sources aujourd’hui sont les associations militantes, les universitaires engagés, les médias alternatifs… Si tu veux causer des pauvres, et abandonnés, de ceux qui ont du mal à s’exprimer, à se connecter, etc., tu peux bien compter qu’il y a des associations qui sont parfaitement capables de transmettre un message à leur sujet ; et cela sans doute bien plus efficacement que le désintérêt total des journaux pour les pauvres déconnectés.

      3. OK, mais j’ai milité pour l’expression publique (de qualité, évidemment) des citoyens sur l’internet depuis 15 ans. J’ai fait les premières versions de SPIP, avec uZine comme démonstration, dans le but justement de faire un système de travail éditorial collectif (pas juste un machin technique, mais un outil qui promeut certaines formes de travail éditorial collaboratif), en pensant que c’est la collaboration qui permet de faire progresser tout le monde et de dépasser les limites du site individuel. Et Seenthis est à nouveau conçu dans une optique éditoriale similaire : pas pour que chacun fasse son petit personal branding dans son coin, mais pour qu’un travail collectif/collaboratif se mette en place pour favoriser la qualité.

      Donc, non, je ne crois pas être à ronchonner sans rien proposer. Et sinon, ça tombe bien, je trouve l’article de Halimi particulièrement à côté de la plaque (ou « ronchon », si tu veux).

    • L’information n’est déjà pas produite par les journaux (mais par les gouvernements, les institutions, les associations plus ou moins professionnelles, les entreprises…). Je répète, Chomsky a donné des chiffres depuis plus de 20 ans, et ils sont très clairs : l’information n’est pas produite par les journalistes, mais par des sources auxquelles ont totalement accès

      C’est une évidence que les sources sont accessibles aux non-journalistes (en dehors de quelques points spécifiques). Les journalistes n’ont pas un super pouvoir qui ferait qu’ils peuvent par magie avoir accès à des choses cachées. En revanche, ils peuvent obtenir un budget pour suivre une affaire, et de manière plus générale, dans la mesure ou c’est leur métier, ils ont — théoriquement, je ne dis pas du tout que c’est comme ça que ça se passe — le temps de suivre et travailler leurs sujets.

      Quand on parle de « journalistes professionnels » ce n’est pas des gens qui ont fait des écoles de journalistes. Ce sont des journalistes c’est à dire des gens dont le gros des revenus vient de ce travail (c’est la définition officielle).
      Que les gars soient par ailleurs écrivains, ou autre n’a pas vraiment de rapport et il n’est pas très étonnant que des gens qui ont fait autre chose soient davantage compétents. Il n’y a rien d’incroyable à faire ce boulot : il faut juste du temps (ce qui implique aussi de développer un réseau de contacts, et que les gens répondent globalement bien plus facilement quand on est journaliste que quand on ne l’est pas). Or, comme tout, quand on est payé pour faire quelque chose, on a plus de temps pour cela que quand c’est fait « à côté ». Et au final, avoir plus de temps ne garantit pas de faire mieux, mais ça aide, quand même. Évidemment, quelqu’un qui disposerait d’un temps et de crédits aussi sinon plus important ferait de fait le même travail.
      Mais je vois peu d’enquêtes, de reportage dans les textes « amateurs » : j’y vois surtout de l’analyse, et des billets d’humeur. Là dessus, les journalistes n’ont pas d’avantage particulier.

    • Toujours cette façon de changer de sujet quand on argumente…

      – Les gouvernements, les agences internationales, les associations, les think tank, les syndicats, les entreprises… ne produisent pas « des sources ». Elles produisent de la vraie information et sont parfaitement capables d’être claires, lisibles et sont désormais parfaitement capables de se diffuser. Dire que « les sources » sont accessibles, c’est une manière d’affirmer qu’il faut des professionnels pour diffuser et rendre compréhensible cette information. C’est faux. Certes quand il s’agit de dossiers, il faut parfois se les fader, mais c’est toujours complété par des communiqués de presse parfaitement lisibles et clairs. C’est même pour ça que les journalistes fâchés avec la logique et les chiffres parviennent à les comprendre (ce sont souvent des « produits finis » qu’il suffit de recopier).

      – En permanence on oppose à mes arguments l’idée qu’il faut des compétences (donc métier), qu’on ne peut pas laisser faire le journalisme par des gens qui gagnent leur vie par ailleurs (ce qui serait mal, genre bobo dilettante)… et pour finir la seule alternative au journalisme salarié par des entreprises, ce serait le blogueur. Alors quand je dis que l’information est déjà produite en dehors des entreprises de presse, largement par des gens qui ne sont pas des journalistes professionnels, que les grands noms qu’on cite, même dans le cas du journalisme de guerre ce sont bien des gens qui ont une activité par ailleurs, je ne vois pas l’intérêt de me rétorquer que c’est évident.

      C’est comme si, à quelqu’un qui affirmerait qu’on peut produire de l’excellente musique en dehors des maisons de disque, on prétendait que la seule alternative aux maisons de disque, c’est Mimi dans sa fanfare. Mais vraiment : en dehors du modèle de la presse capitaliste, il y a déjà tout un monde produisant une quantité phénoménale d’information, qui ne se résume vraiment pas au « petit blogueur qui fait du commentaire ». Et c’est déjà, pour l’essentiel, ce monde hors-presse qui produit l’information qui est ensuite recyclée par la presse.

      – Et retour au grand reportage. Je réitère mes remarques : le support privilégié du reportage de longue haleine n’est pas la presse papier ; d’où viennent sérieusement les informations concernant la Libye, la Tunisie, la Syrie, l’Irak… ? Pourquoi toujours caricaturer que ce type d’information ne peut pas être produite par « les blogueurs », alors qu’elle est déjà entièrement produite en dehors des entreprises de presse (témoins, activistes, etc connecté à Youtube et Skype… forces en présence, gouvernements impliqués…). Sur ces grands événements, qui représentent une sorte d’idéal de la mission journalistique, en pratique quasiment rien n’est produit par les journalistes des entreprises de presse.

    • On parlait de grands principes. On s’interrogeait sur les notions de liberté : de la presse ou d’expression, disions-nous. Et, soudain, tout semble réduit à un seul problème : comment gagner encore de l’argent quand on est patron ou employé d’un média ?

      Soit ! C’est une question importante pour les employés de journaux. C’est la même question qui préoccupe les employés de toute entreprise. Celle, identique, qui conduit des syndicats à défendre les intérêts des employés d’industries ultra-polluantes. Oui, la question de leur survie économique est importante. Mais, non, elle n’a strictement aucun rapport avec les grands principes de notre vie en société. Dans l’exemple des industries polluantes, ces principes nous dictent de les fermer pour les remplacer par d’autres plus écologiques, tandis que les intérêts des employées de ces mêmes industries dictent l’exact contraire.

      La question de la survie professionnelle des employés de presse est donc une question importante, pour eux. Mais elle ne doit pas être confondue avec la réflexion de tout citoyen sur les notions de libertés et autres grandes idées.

      #employé_de_presse

    • Je change pas de sujet ? Il me semblait que celui-là occupait une bonne part de ta dernière intervention…

      -- les institutions que tu cite et qui produisent de l’information sont accessibles mais de fait, personne ne les cite directement, parce qu’il reste généralement plus facile et plus digeste de citer une source de seconde main mais qui résume, avec éventuellement quelques réactions et idéalement un peu de contexte, le propos. Pas forcément des journaux en l’occurence parce que digérer des communiqués et des rapports n’est clairement pas la spécialités des journaux vu qu’il y a toujours des gens plus compétents sur le sujet. Il faut tout de même partir du principe que la presse généraliste ne s’adresse pas aux spécialistes des sujets qu’elle aborde, qui connaissent nécessairement mieux ceux-ci que les pauvres scribouillards qui les traitent. Il est évident que tu es plus compétent sur le Liban que la plupart des journalistes français, et @stephane plus informé sur les questions techniques liées à Internet que la plupart des journalistes spécialisés sur ce sujet.

      -- Je répète ce que j’ai dit à plusieurs reprises plus haut : il ne s’agit pas de compétence (sinon peut-être en écriture, parce que les rapports, en général, bon…) mais de temps et de possibilités. Quand je parlais d’évidence c’était quand tu parlais de sources ; si tu parle de l’information qui arrive au bout du tuyau, c’est autre chose. Les non-journalistes payés pour faire des reportages de guerre ou autre chose (le reportage de guerre, comme tu le signales très justement n’est pas forcément, aujourd’hui, le terrain d’exercice privilégié de ce pauvre métier) sont justement rémunérés pour passer un certain temps à le faire. Ou d’une manière ou d’une autre, trouvent ce temps là et les ressources qui vont avec ; ce qui revient au même.

      -- On peut produire de l’excellente musique en dehors de toute rémunération, faire des films etc. Mais c’est tout de même plus facile de faire un disque ou un film (notamment un film barré) avec un minimum de fonds. C’est largement de cela qu’il est question ici ; et cela rejoint la question de la taxe Google.

      -- Revenons donc au grand reportage. Les informations qui proviennent des belligérant ne sont pas des grands reportages. Ici, où les guerres du Proche-Orient sont un sujet majeur, et où les gens qui sélectionnent les sources sont quasiment tous gauchistes et anti-médias de masse, quelles sont les sources ? Dans ton cas, entre The angry arab et Le Akhbar, le premier travaillant pour le second, deux des sources majeures sont déjà largement journalistiques.

      Sur ces grands événements, qui représentent une sorte d’idéal de la mission journalistique, en pratique quasiment rien n’est produit par les journalistes des entreprises de presse.

      Et pourtant, de fait, ce sont les articles des journaux qu’on lit et qu’on partage, parce qu’ils établissent une synthèse entre ces différents éléments, avec un biais globalement connu des lecteurs (on parle de presse écrite).
      Par ailleurs, tu parle d’évènements incontournables comme les guerres, mais, même si on peut regretter qu’il y en ai si peu, les productions journalistiques les plus intéressantes sont justement des constructions où l’auteur va chercher un sujet qui a priori n’est pas évident, et donc pas événementiel, prendre le temps de tourner autour, d’interroger les principaux concernés, de se déplacer là ou il a lieu. Ce n’est pas la norme mais ça existe. Que la plupart des journaux soient nuls et constellés de merde, c’est un fait (comme en effet la plupart de la musique et du cinéma commerciaux). Mais dans tous, il y a d’excellents articles… aussi.

      Par ailleurs, on fait ici comme si seul le travail des journalistes avait un sens dans la presse. Mais il y a autant de maquettistes, de correcteurs, de photographes (il en reste tout de même quelques uns) que de journalistes, et leur travail n’est pas non plus négligeable (dans le sens qu’il peut, quand les conditions sont réunies, permettre qu’une enquête soit vraiment chouette à lire). On peut penser que l’environnement de lecture, l’orthographe, n’ont qu’une importance seconde… mais on peut aussi penser l’inverse.

    • a y est tout lu, par rapport à ce que disait @arno sur #seenthis et la collaboration, well, ça se voit bien ici ; ce que j’apprécie particulièrement c’est la capacité à tirer n’importe quel sujet vers le point de vue de la totalité et la question de l’échange de #valeurs. Le problème du #journalisme, au-delà de la #lex-google, c’est le problème du #travail en général en somme, comme le suggérait @raphael. Fenêtre privilégiée puisqu’il en va des mots employés, du langage en général et de l’humanité médiatisée. Ainsi, de tag en tag, s’élabore la #critique ; #seenthis_c_est_bon_mangez_en

  • On achève bien les #dinosaures | Laurent Chemla
    http://owni.fr/2012/10/25/on-acheve-bien-les-dinosaures

    Copinage, incompréhension, contre-sens. Nos représentants politiques sont les seuls à croire encore que le Web est virtuel. Et si on donnait un grand coup de ventilateur non virtuel à tout ça ? C’est la chronique de Laurent Chemla.

    #Chronique #Cultures_numériques #Vive_Internet! #copinage #Internet #Laurent_Joffrin #mondialisation #Politique #régulation_internet #web

  • L’ #art face à l #ordre #divin ne trouve aucune #solidarité

    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article1486

    Le #pouvoir de la #censure selon les #versets

    Mais en #occident, on censure aussi ! Pour atteinte aux #valeurs ! Et les religieuses ! Dans la #république laïque qu’est la #France des précédents qui vont accoucher d’autres. Le débat sur l’ #Islam de France s’est givré. Les #artistes provocateurs par leurs €critiques de l’islam, y sont aussi réduits au silence. #FR #FF

  • Multitudes Web - 02. Antagonism under cognitive capitalism : class composition, class consciousness and beyond.
    http://multitudes.samizdat.net/Antagonism-under-cognitive

    La #connaissance et la production de connaissance entretiennent un rapport très particulier à la #production et à la question du sujet. Une connaissance n’est pas un produit, mais une oeuvre, une création, lorsqu’elle est objectivée, une information ou des données quand elle est codifiée. Elle est totalement immatérielle (même s’il existe des possibilités de la repérer à la trace) quand elle correspond à un savoir implicite. Quant à la production de connaissance (apprentissage, usage, création, invention) elle présente la particularité de comporter un caractère très difficilement divisible du sujet connaissant ou apprenant, se servant d’elle ou y coopérant. La lecture pas plus que le livre ne sont des produits ou des activités facilement réductibles à la transformation d’un matériau au moyen de machines mécaniques ou de dépense d’énergie [12. Sur le livre qui sert de point de départ à Gabriel Tarde pour son analyse de la valeur, dans sa Psychologie économique ( Les Emêcheurs de penser en rond , Paris, 2002) voir M. Lazzarato (2002) Puissance de l’Invention , Paris, Les Emêcheurs de penser en rond-Le Seuil (2002)].
    Les connaissances et donc les activités qui visent à les produire ne se vendent pas, ne se transforment pas directement et naturellement en « #marchandises ». Les connaissances sont indivisibles, non rivales, leur #valeur économique ne dépend pas de leur rareté mais au contraire de leur diffusion et de leur usage par un grand nombre de personnes. Bref elles ont les caractéristiques des biens collectifs. L’éducation, la science, la création sont largement, parfois exclusivement des biens publics. Leur marchandisation suppose un dispositif juridique compliqué (l’attribution conventionnelle d’un monopole temporaire artificiel).

    #capitalisme #travail #néocapitalisme (et #verbeux faut bien le reconnaître)

  • Multitudes Web - 11. Le revenu garanti ou salariat affaibli, condition structurelle d’un régime vivable de #capitalisme cognitif (Hiver 2007)
    http://multitudes.samizdat.net/Le-revenu-garanti-ou-salariat

    Ce qui sert de repère au taux d’exploitation réelle, ce n’est plus l’emploi et la durée de travail dans les limites précises de l’emploi, c’est le travailleur lui-même dans sa durée de vie, dans ses parcours dans le tissu social et productif.
    La captation de #valeur est ainsi conduite à se concentrer particulièrement sur la production et la gestion des publics et le contrôle des mécanismes de formation de l’opinion publique. La révolution numérique et sa large diffusion et appropriation permettent désormais de capitaliser, grâce à la traçabilité en temps réel de l’information, les réseaux en train de se former, leur pouvoir multiplicateur et auto-organisateur. La chaîne productive de la valeur s’est pulvérisée. Ce que vaut une entreprise se détermine hors de ses murs : son potentiel innovant, son organisation, son capital intellectuel, sa ressource humaine débordent et fuient de toutes parts. Le travail vivant, au lieu d’être simplement la source de la valeur qui se comptabilisait en travail vivant consommé et consumé dans sa transformation en travail mort, incorporé au machinisme dans le cycle productif suivant, est devenu la mesure directe de la valeur.
    La transformation du rôle de la finance ne se comprend que dans ce cadre. Elle est devenue le centre nerveux de la production parce que le centre de gravité de la valeur s’est déplacé vers les externalités positives que produisent les territoires productifs, c’est-à-dire la coopération sociale des vivants. La finance classique, comme la pastorale chrétienne l’était pour la gouvernementalité, est devenue la gouvernance de l’économie fractalisée par les externalités. Dans une société de l’information ou une économie reposant sur le savoir, le potentiel de valeur économique que recèle l’activité est une affaire d’attention, d’intensité, de création, d’innovation. Or ces éléments se produisent largement en dehors du cadre de l’horaire de #travail classique mesuré par le CDI. On revient à l’évaluation à la tâche, au projet. Car les projets, tout en étant rémunérés au produit (et non au temps), incorporent un temps gratuit considérable.

    #gratuité #marx cf. http://seenthis.net/messages/90148

    en capitalisme cognitif, il conviendrait d’

    introduire la contrainte macro-institutionnelle du #revenu_garanti, l’équivalent du prix de la ruche et de l’entretien de la population d’abeilles.

  • Le diplomate de la Terre - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Le-diplomate-de-la-Terre.html

    Quelle place sur Terre pour les Modernes ? À l’occasion de la sortie de son Enquête sur les modes d’existence. Une anthropologie des Modernes, Bruno Latour s’entretient avec Arnaud Esquerre et Jeanne Lazarus sur la genèse et le dispositif de son ouvrage magistral qui, à partir de l’ensemble de ses précédents travaux, enquête sur quinze modes d’existence possibles qui permettraient aux Modernes de repenser leur place sur la Terre.

    • #technique

      Ensuite j’ai été poussé par le fait stupéfiant du peu de pensées qui se sont développées sur les techniques, ce qui est quand même quelque chose d’incroyable quand on pense à la place des techniques dans l’histoire occidentale et l’importance que ça a maintenant dans les questions écologiques. Le peu de pensée sur l’activité technique, les auteurs qu’on cite sur les doigts d’une main, ça m’a beaucoup troublé . Et pourtant, il y a un type de véridiction technique qui est vraiment très différente des sciences. Alors quand je suis arrivé dans le droit, j’y ai détecté le même type de clef d’interprétation différente encore des trois autres, et ainsi de suite...

      #valeurs #valeur

      Ma question est de savoir si l’on peut entretenir un pluralisme ontologique — c’est le grand sujet de Souriau aussi — qui permette de compter au-delà de 3 ?

      #data

      La deuxième partie, celle à laquelle vous faites allusion, c’est d’avoir suffisamment intéressé de gens à la lecture pour qu’ils aient envie d’aller mettre le nez cette fois-ci dans les données. Soit pour ajouter des données quand moi je pose une question en disant : « Là, il y a vraiment un croisement passionnant, je n’ai pas d’enquête, je n’ai pas de terrain ou j’ai un mauvais terrain et des mauvais exemples, est-ce que vous, vous en avez des meilleurs ? » Et que certains puissent dire : « Oui, oui, moi j’ai un excellent film, une excellente vidéo, une alternative et je vais la mettre dans le site ». [...] Ça, c’est la deuxième couche, celle de la contribution critique, avec le problème d’éviter la blogosphère et toutes les mauvaises habitudes du commentaire idiot, anonyme et sans exigence de justification ou de preuve, ce qui suppose un système de monitoring assez sérieux, parce qu’on veut que les gens ne commentent pas librement mais commentent en fonction des questions qu’ils ont posées.

      #digital_humanities

      Notre but, c’est plutôt aller chercher dans le multimédia la capacité de faire des mouvements de pensée et pas simplement de l’illustration ou d’ajouter du bruit au bruit infini du web. Donc c’est en fait retourner complètement les méthodes du numérique . Celles-ci sont très bonnes pour établir des connexions indéfinies mais où il n’y a pas de pensée particulière, sauf le fait que ça fait clic clic clic. Mais nous nous voulons l’utiliser pour créer une atmosphère de méditation . C’est un site protégé, on rentre dedans en s’inscrivant . Nous voulons par le design utiliser le numérique pour reconstituer des techniques d’écriture et de pensée, pas seulement de navigation. Seulement en nous rappelant que tout ce que nous appelons « techniques de pensée », nous l’avons appris d’une technique particulière qui est le livre papier mais que ces techniques ne sont pas attachées définitivement à cette technique. Le livre est une technique particulière. C’est plutôt le montage de la comparaison entre les deux qui nous intéresse vraiment.

      Mais évidemment c’est un projet à très haut risque, on va le rater 9 fois sur 10. C’est comme de faire une exposition, j’ai l’expérience, c’est affreusement difficile et ça rate souvent, c’est très difficile à faire. C’est vraiment l’enjeu du point de vue des « #humanités_numériques ». C’est d’ aller chercher dans le numérique la capacité de retrouver des équivalents de ce qu’on appelle un paragraphe, un argument, une idée, une contradiction, un accord. Le web n’est pas fait pour argumenter, il est fait pour naviguer. On ne sait pas ce que ça veut dire un web qui argumente, contre-argumente . On doit pouvoir sortir du commentaire anonyme et sans argumentation qui détériore considérablement — comme tout le monde en est d’accord —, les habitudes de pensée et de parole. Là il y a un enjeu qui nous intéresse beaucoup pour l’avenir des humanités mais je reconnais qu’il est très difficile.

      Il faudrait lui présenter #seenthis à #Latour

    • Ouais. Je sais pas quoi penser de lui @stephane, j’ai pas lu assez encore ;

      http://www.lemonde.fr/livres/article/2012/09/21/qui-a-peur-de-bruno-latour_1763066_3260.html

      Lexique

      Symétrie Principe exigeant d’abord de traiter de la même manière les succès scientifiques (les vérités établies) et les échecs (les théories réfutées), puis de traiter identiquement les humains et les non-humains.

      Acteur-réseau Au lieu de sujets (humains) et d’objets (non-humains), imaginer des acteurs qui peuvent être également humains ou non humains et qui coopèrent pour se faire exister réciproquement. Le concept de réseau désigne une liaison entre des choses hétérogènes et permet de traiter de la même manière la relation que j’ai avec la chaise et celle que j’ai avec l’ami assis en face de moi.

      Modernes Sont modernes ceux qui croient à la différence entre d’un côté le social, exclusivement humain, et la nature, forcément non humaine. Les modernes croient à la fois inventer entièrement le monde humain et découvrir un monde non humain intouché. La crise écologique les oblige à reconnaître qu’ils produisent effectivement la réalité dans laquelle ils vivent...

      En fait ce qui est étrange, c’est que tout en se justifiant d’une démarche non académique, non dialectique ternaire etc. la personnalisation du projet reproduit les mêmes effets de concentration/déperdition de l’institution ; et semble ainsi ignorer ce qui se fait/se pratique/se réfléchit déjà en d’autres lieux ; son projet est autoritaire si j’en crois la définition par les liens du #tcp2012

      Une autorité est un noeud avec bcp de liens entrants. Un hub est un noeud avec bcp de liens sortants.
      https://twitter.com/piotrr70/status/250177018099007488

  • #Inde : Les maris devront-ils rémunérer leurs femmes pour les tâches ménagères ? · Global Voices en Français
    http://fr.globalvoicesonline.org/2012/09/15/121869

    Le Ministère de la Femme et du Développement de l’Enfant de l’Union Indienne réfléchit à un projet de loi qui, s’il était voté par le parlement, ferait l’obligation légale aux maris de verser une part de leur revenu mensuel à leurs épouses femmes au foyer en rémunération de leur travail ménager.

    En application du projet du Ministère, un cadre est élaboré qui permettra de chiffrer le travail produit par les ménagères en termes économiques puis la reconnaissance de cette contribution à l’économie en rémunérant les femmes au foyer pour leur labeur.

    Le projet de loi désignerait les ménagères du terme “ingénieures du foyer“. Le ministre Krishna Tirath indique que la somme, qui se situerait quelque part entre 10 et 20% du salaire mensuel du mari, ne devrait pas être vue comme un salaire pour les tâches ménagères, mais plutôt comme des honoraires ou un équivalent.

    Je suis pour l’amélioration du statut des femmes, et aussi leur indépendance financière… (mais) ma plus grosse question à ces législateurs est comment prévoient-ils d’appliquer l’idée ? S’ils s’y prennent de façon à ce que le mari partage un pourcentage de son revenu avec sa femme pour le travail de celle-ci, je ne vois pas en quoi cela améliorera la situation économique de la maison ou comment cela rendra la femme indépendante et plus forte. Le revenu brut restant le même, l’économie du ménage est inchangée. Les maris les plus responsables, à mon avis, partageraient de toute façon les charges courantes du ménage avec leurs femmes… si ce n’est pas le cas, ce n’est pas ce genre de combine qui va améliorer l’équation conjugale de ces ménages.

    #travail_domestique

  • De même, la #théorie marxiste de l’#histoire, et toute théorie générale et simple du même type, est nécessairement amenée à postuler que les #motivations fondamentales des hommes sont et ont toujours été les mêmes dans toutes les #sociétés. Les « forces », productives ou autres, ne peuvent agir dans l’histoire qu’à travers les actions des hommes et dire que les mêmes forces jouent partout le rôle déterminant signifie qu’elles correspondent à des mobiles constants partout et toujours. Ainsi la théorie qui fait du « développement des forces productives » le moteur de l’histoire présuppose implicitement un type invariable de motivation fondamentale des hommes, en gros la motivation économique : de tout temps, les sociétés humaines auraient visé (consciemment ou inconsciemment, peu importe) d’abord et avant tout l’accroissement de leur production et de leur consommation. Mais cette idée n’est pas simplement fausse matériellement ; elle oublie que les types de motivation (et les valeurs correspondantes qui polarisent et orientent la vie des hommes) sont des créations sociales, que chaque culture institue des valeurs qui lui sont propres et dresse les #individus en fonction d’elles. Ces dressages sont pratiquement tout-puissants car il n’y a pas de « nature humaine » qui pourrait leur offrir une résistance, car, autrement dit, l’homme ne naît pas en portant en lui le #sens défini de sa vie. Le maximum de consommation, de puissance ou de sainteté ne sont pas des objectifs innés à l’enfant, c’est la culture dans laquelle il grandira qui lui apprendra qu’il en a « #besoin ». Et il est inadmissible de mêler à l’examen de l’histoire le « besoin » biologique ou l’ « #instinct » de conservation. Le « besoin » biologique ou l’ « instinct » de conservation est le présupposé abstrait et universel de toute société humaine, et de toute espèce vivante en général, et il ne peut rien dire sur aucune en particulier. Il est absurde de vouloir fonder sur la permanence d’un « instinct » de conservation, par définition partout le même, l’histoire, par définition toujours différente, comme il serait absurde de vouloir expliquer par la constance de la libido l’infinie variété de types d’organisation familiale, de névroses ou de perversions sexuelles que l’on rencontre dans les sociétés humaines. Lorsque donc une théorie postule que le développement des forces productives a été déterminant partout, elle ne veut pas dire que les hommes ont toujours eu besoin de se nourrir (auquel cas ils seraient restés des singes). Elle veut dire au contraire que les hommes sont allés toujours au-delà des « besoins » biologiques, qu’ils se sont formé des « besoins » ont été, partout et toujours et de façon prédominante, des besoins économiques. Et en cela, elle ne parle pas de l’histoire en général, elle ne parle que de l’histoire du capitalisme. Dire, en effet, que les hommes ont toujours cherché le développement le plus grand possible des forces productives, et qu’ils n’ont rencontré comme obstacle que l’état de la technique ; ou que les sociétés ont toujours été « objectivement » dominées par cette tendance, et agencées en fonction d’elle, c’est extrapoler abusivement à l’ensemble de l’histoire les motivations et les valeurs, le mouvement et l’agencement de la société actuelle – plus exactement, de la moitié capitaliste de la société actuelle. L’idée que le sens de la #vie consisterait dans l’accumulation et la conservation des richesses serait de la folie pour les Indiens Kwakiutl, qui amassent des richesses pour pourvoir les détruire, l’idée de rechercher le pouvoir et le commandement serrait de la folie pour les Indiens Zuni, chez qui, pour faire de quelqu’un un chef de la tribu, il faut le battre jusqu’à ce qu’il accepte. Des « marxistes » myopes ricanent lorsqu’on cite ces exemples qu’ils considèrent comme des curiosités ethnologiques. Mais s’il y a une curiosité ethnologique dans l’affaire, ce sont précisément ces « révolutionnaires » qui ont érigé la mentalité capitaliste en contenu éternel d’une nature humaine partout la même et qui, tout en bavardant interminablement sur la question coloniale et le problème des pays arriérés, oublient dans leurs raisonnements les deux tiers de la population du globe. Car un des obstacles majeurs qu’a rencontré et que rencontre toujours la pénétration du #capitalisme c’est l’absence des motivations économiques et de la mentalité de type capitaliste chez les peuples des pays arriérés. Le cas est classique, et toujours actuel, des Africains qui, ouvriers pour un temps, quittent le travail dès qu’ils ont réuni la somme qu’ils avaient en vue, et partent à leur village reprendre ce qui est à leurs yeux la seule vie normale. Lorsqu’il a réussi à constituer chez ces peuples une classe d’ouvriers salariés, le capitalisme n’a pas seulement dû, comme #Marx le montrait déjà, les réduire à la misère en détruisant systématiquement les bases matérielles de leur existence indépendante. Il a dû en même temps détruire impitoyablement les #valeurs et les #significations de leur culture et de leur vie – c’est-à-dire en faire effectivement cet ensemble d’un appareil digestif affamé et de muscles prêts à un travail privé de sens, qui est l’image capitaliste de l’homme.

    Cornelius Castoriadis, L’institution imaginaire de la société

  • The new ‘hidden abode’: reflections on value and labour in the new economy par Steffen Böhm and Chris Land

    En lien avec http://seenthis.net/messages/66203

    In a pivotal section of Capital , volume 1, Marx notes that, in order to understand the capitalist production of value, we must descend into the ‘hidden abode of production’: the site of the labour process conducted within an employment relationship. In this paper we argue that by remaining wedded to an analysis of labour that is confined to the employment relationship, Labour Process Theory (LPT) has missed a fundamental shift in the location of value production in contemporary capitalism. We examine this shift through the work of Autonomist Marxists like Hardt and Negri, Lazaratto and Arvidsson, who offer theoretical leverage to prize open a new ‘hidden abode’ outside employment, for example in the ‘production of organization’ and in consumption. Although they can open up this new ‘hidden abode’, without LPT’s fine-grained analysis of control/resistance, indeterminacy and structured antagonism, these theorists risk succumbing to empiricallynaive claims about the ‘new economy’.Through developing an expanded conceptionof a ‘new hidden abode’ of production, the paper demarcates an analytical space inwhich both LPT and Autonomist Marxism can expand and develop their under-standing of labour and value production in today’s economy. http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-954X.2012.02071.x/pdf

    #marx #valeur #capitalisme