L’économiste James Galbraith a récemment passé une semaine avec le ministre des finances grec Yanis Varoufakis. Il partage avec le magazine Fortune ce qu’il a appris en observant de l’intérieur la crise fiscale de cette nation.
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Le 18 février, Varoufakis a présenté une demande officielle à l’Eurogroupe pour une extension de l’accord de prêt accordé à la Grèce. Une fois encore, les réponses divergentes ont laissé Galbraith perplexe.
« Jean-Claude Juncker [le président de la commission] a dit que c’était un bon début », dit Galbraith. Il fait également remarquer que le vice-Chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a dit que la lettre demandant l’extension du prêt était un « point de départ » pour négocier. Mais Schaüble a contredit Gabriel, rejetant la demande comme n’étant « pas une position substantielle ».
« Je n’en croyais pas mes yeux », dit Galbraith. « C’est l’Allemagne, le gouvernement le plus puissant d’Europe ! ».
Pour Galbraith, Les divisions en Allemagne, et entre les nations elles-mêmes, ont clairement montré que les dirigeants européens sont de piètres négociateurs. « Ils ont commis l’erreur de montrer à Yanis qu’ils jouent un jeu très dur, mais qu’ils ne jouent pas très bien, en ce qui concerne les aptitudes politiques de base ». Il rejète l’idée selon laquelle la position grecque est confuse. « Je pense que les Européens veulent prétendre qu’ils s’y perdent, mais c’est dans leur esprit que se trouve la confusion, pas dans la position grecque ».
Pour Varoufakis et Galbraith, la politique mesquine l’emporte sur la saine économie. « Les acteurs institutionnels – le FMI, l’UE et la BCE – ont été constructifs », dit Galbraith. « Mais les créanciers, les acteurs actifs, sont les ministres des finances, et ils sont divisés et hostiles ».
Le camp qui s’oppose fermement à un compromis comprend l’Espagne, le Portugal et la Finlande. « Leurs dirigeants vont bientôt être confrontés à des élections où l’opposition monte », dit Galbraith. « Ils sont terrifiés à l’idées que leurs opposants puissent être encouragés par la position grecque ». Par conséquent, rester au pouvoir à plus d’importance pour eux que sauver la zone euro.