• La clim écolo a été inventée il y a 3.000 ans | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/214317/rester-au-frais-la-mode-perse-attrape-vent-badgir-rechauffement-climatique-hau

    À Yazd, dans le désert iranien, de nombreux bâtiments sont surplombés par de petites cheminées bien différentes de celles que nous connaissons. De toutes formes et tailles, ces tourelles sont des bâdgirs ou attrape-vents, une forme de climatisation écologique très efficace et adaptée au climat aride.

    Un temps remplacées par des systèmes modernes de ventilation et climatisation, ces tours attrape-vents sont aujourd’hui davantage étudiées par les architectes et ingénieurs en recherche de solutions pour nous garder au frais avec la hausse globale des températures.

    Ne nécessitant ni électricité, ni énergie, la technologie paraît presque miraculeuse quand on sait qu’en moyenne, l’utilisation de l’air conditionné et de ventilateurs représente environ 10% de la consommation d’électricité dans le monde.

    Comment fonctionnent ces tours ? D’abord, le vent s’engouffre à la verticale par les ouvertures de la tour, il descend ensuite naturellement à travers le conduit de la cheminée jusqu’à la partie la plus basse du bâtiment et la plus fraîche. L’air chaud, plus léger, remonte et emprunte un deuxième conduit de la cheminée dans le sens inverse –rafraichissant au passage l’#habitation. Parfois, on complète ce système avec un bassin d’eau ou une fontaine située à la base de la tour qui va permettre de baisser davantage la température de l’air. Le dimensionnement des #bâdgirs dépend de la taille du bâtiment et de son volume intérieur.

    #ventilation #aération

  • [relai du fil twitter de PYM / @_P_Y_M]
    #ZeroCovid Allemagne remet le couvert et demande que les « responsables » cessent de se défausser par les appels individuels à la vaccin° :
    ✅ tests PCR gratuits
    ✅ filtrage, #ventilation des écoles (cc @nousaerons)(pétition ci-dessous)
    ✅ masque obligatoire
    https://weact.campact.de/petitions/luftfilter-in-alle-klassezimmer

    Et bien sûr les conditions d’un #ZeroCovid :
    ✅ levée des brevets sur les #vaccins,
    ✅ solidarité médicale internationaliste
    ✅ bouclier social (allocations chômage, moratoire sur les loyers)
    ✅ fin des expulsions de migrant·es
    ✅ investissement à l’hôpital, hausse des salaires

    L’analyse détaillée du moment où nous nous trouvons est ici :
    https://zero-covid.org/positionspapier-welle4
    Le taux d’incidence en Allemagne est bien inférieur à ce qu’il est en France, mais l’évolution n’est pas si différente, et une stratégie #ZeroCovid repose d’abord sur le facteur R #4emeVague

    #ZeroCovid dit clairement ce qu’on lit finalement peu en France : la politique d’incitation individuelle à la #vaccination consiste à accepter la contamination de la quasi-totalité des non-vaccinés en faisant comme si toutes et tous avaient choisi de ne pas se faire piquer.

    #ZeroCovid Tout miser sur la vaccination individuelle et abandonner les non-vaccinés, c’est condamner les #immunodéprimés et les groupes sociaux laissés à l’écart du dispositif très bureaucratique de la #vaccination : Pauvres, étranger·es, dyslexiques, personnes isolées.

    Une politique solidaire de #vaccination générale ne dispensera pas de mesures complémentaires #ZeroCovid pour écraser le taux de reproduction et d’incidence : ✅#ventilation & purification de l’air
    #testpcr gratuits généralisés
    ✅télétravail là où c’est possible et nécessaire

    La #rentree sera un moment crucial.
    Les #ecoles et #universités doivent avoir été équipées de #filtres, avoir des stocks de #Tests et des dispositifs de #ventilation ou bien on va à la catastrophe

    Le doc de travail #ZeroCovid signale à juste titre que les #vaccinés AUSSI doivent être solidaires, ce qui veut notamment dire : PORTER OBLIGATOIREMENT UN #MASQUE pour ne pas contaminer les personnes tenues à l’écart de la #vaccination
    https://zero-covid.org/positionspapier-welle4

    L’éventualité du télétravail, y compris en dernier recours à l’école, impose des investissements publics et un soutien spécifique pour les enfants et les familles (notamment pauvres) que ces dispositifs pénalisent le plus

    Le virus ne s’arrête pas aux frontières : cette feuille de route n’a aucun intérêt sans levée des brevets vaccinaux et solidarité internationale.
    Enfin #ZeroCovid n’est pas possible si l’on nie la dimension sociale et économique de la crise.
    ➡️moratoire des loyers, bouclier social, développement des services sanitaires et sociaux, fin de la répression des groupes marginalisés abandonnés à la pandémie (migrant·es, SDF).

    • • • source https://twitter.com/_P_Y_M/status/1426508872223760385 & autre relais https://threadreaderapp.com/thread/1426508872223760385.html

  • Mask Use and #Ventilation Improvements to Reduce #COVID-19 Incidence in Elementary Schools — Georgia, November 16–December 11, 2020 | MMWR
    https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/70/wr/mm7021e1.htm

    COVID-19 incidence was 37% lower in schools that required teachers and staff members to use masks and 39% lower in schools that improved ventilation. Ventilation strategies associated with lower school incidence included dilution methods alone (35% lower incidence) or in combination with #filtration methods (48% lower incidence).

    Par contre...
    https://twitter.com/zeynep/status/1395764679918641152

    “And once again, unlike the benefits associated with mitigations based on #aerosol dominance, masks and ventilation, the two costly mitigations in schools based on theories of droplet prominence, barriers and desk-spacing, were not associated with a real reduction of COVID risk.”

    #aérosols #masques #enfants #écoles

  • #Air, #Ventilation, & Viruses: Working To Prevent The Next Pandemic | Colorado Public Radio
    https://www.cpr.org/show-segment/air-ventilation-viruses-working-to-prevent-the-next-pandemic

    Jose-Luis Jimenez is a chemistry professor from the University of Colorado Boulder who studies airborne viruses. And, here’s one thing he says about COVID-19 that might surprise you: He argues disinfecting surfaces to prevent the spread of the virus is “Hygiene Theater.” He says that to avoid another pandemic, air needs to be regulated, just like food and water.

    #regulation

  • La contamination par #aérosols : les clés, les sources et les avancées règlementaires - Du Côté de la Science
    https://ducotedelascience.org/3937-2

    Parler, chanter, crier, faire de l’exercice sont des facteurs qui augmentent la production d’aérosols. Les masques en filtrent une grande partie, surtout s’ils sont très bien ajustés.

    La ventilation et l’aération des espaces intérieurs les dissipent, et un détecteur de CO2 permet de vérifier si le renouvellement de l’air est adéquat. A l’intérieur, la distance ne suffit pas.

    Le risque de contamination dépend aussi du temps passé dans un espace, facteur-clé qui souvent n’est pas pris en compte dans les recommandations et mesures.

  • THE LANCET #COVID-19 COMMISSION TASK FORCE ON SAFE WORK, SAFE SCHOOL, AND SAFE TRAVEL

    Designing infectious disease resilience into school buildings through improvements to #ventilation and air cleaning
    APRIL 2021
    https://static1.squarespace.com/static/5ef3652ab722df11fcb2ba5d/t/608839f6d2394f40306d1e5d/1619540471284/Safe+Work+TF+Desigining+infectious+disease+resilience+April+202

    La partie sur les méthodes qu’il ne faut pas utiliser, parce que d’efficacité non prouvée et parce qu’elles génèrent de la #pollution ;

    Other strategies that have recently been implemented or considered in many schools (such as bipolar ionization, plasma systems, portable air cleaning units with ionizers or UV, dry hydrogen peroxide, photocatalytic oxidation) are generally considered less scientifically defensible due to their often unproven efficacies and due to their potential for degrading the quality of the air through the generation of harmful secondary pollutants.

    Untargeted and excessive deep surface cleaning efforts (e.g., using foggers or electrostatic sprayers) should not be employed for the same reasons. Instead, schools should focus their resources on reducing the risk of #SARS-CoV-2 airborne transmission.”

    #aérosols #écoles

  • #Covid-19 : « aucun signe » de contagion après le concert-test de Barcelone
    https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-covid-19-aucun-signe-contagion-apres-concert-test-barce


    « Avec une #ventilation optimisée, des tests antigéniques [avant le concert] et le port du #masque [FFP2], on peut garantir un espace sûr »

    Sans distanciation physique

  • #Covid-19 : des scientifiques appellent à « mettre davantage l’accent sur la #ventilation » et l’#aération
    https://www.lejdd.fr/Societe/covid-19-des-scientifiques-appellent-a-mettre-davantage-laccent-sur-la-ventila


    Des fenêtres ouvertes dans une école en Allemagne, où la doctrine est d’aérer les salles de classe toutes les 20 minutes. (AFP)

    Dans un éditorial publié dans le British Medical Journal, quatre spécialistes internationaux appellent à mieux prendre en compte le rôle des #aérosols dans la transmission du Sars-CoV-2 et, en conséquence, à aérer et ventiler davantage.

    L’aération, un #geste_barrière trop souvent négligé dans la bataille contre le Covid-19. C’est ce que déplorent quatre scientifiques dans un éditorial publié jeudi par le British Medical Journal https://www.bmj.com/content/373/bmj.n913, une prestigieuse revue médicale outre-Manche. Pour eux, cette consigne simple n’est que trop peu souvent appliquée. "Il est désormais clair que le Sars-CoV-2 se transmet principalement d’une personne à l’autre par inhalation et à une distance relativement courte", soulignent ces chercheurs, tous spécialistes des virus et de la circulation de l’air.

    "On est bien plus susceptible d’être infecté dans une pièce dont les fenêtres ne peuvent pas s’ouvrir ou qui ne dispose pas d’un système de ventilation", rappellent les signataires.

    Les plus petites particules peuvent rester en suspension dans l’air pendant des heures.

    #santé_publique #prévention

  • L’alternative biorégionaliste
    https://metropolitiques.eu/L-alternative-bioregionaliste.html

    Sommes-nous condamnés à être les témoins impuissants, sinon les acteurs d’un écocide généralisé ? Quelles solutions pouvons-nous avancer pour se reconnecter à la nature ? Comment réinventer un habitat respectueux du vivant ? Le « manifeste biorégionaliste » de Mathias Rollot apporte des réponses à ces questions. Le biorégionalisme est un mouvement d’écologie profonde créé dans les années 1970 par d’anciens Diggers, groupe anarchiste san-franciscain très actif au cours de la décennie précédente (Gaillard 2014). #Commentaires

    / #territoire, #biorégion, #géographie, #écologie

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_stuppia.pdf

  • L’#excellence en temps de pandémie : chronique du #naufrage des Universités

    Entre mesures incohérentes des responsables politiques, #inaction des instances universitaires et #chaos_organisationnel dans les services, accompagner correctement les étudiants en pleine crise sanitaire sur fond de généralisation de l’#enseignement_à_distance devient une mission impossible... Petit aperçu du quotidien dans la « #Big_French_University ».

    Maîtresse de conférences depuis cinq ans dans une « grande » Université parisienne et responsable d’une L1 depuis septembre, je prends le temps aujourd’hui de décrire un peu ce à quoi ressemble la vie d’une universitaire d’un établissement qui se dit d’excellence en temps de #crise_sanitaire.

    Depuis peu, mon université a été fusionnée dans un énorme établissement, gros comme trois universités, qui désormais s’enorgueillit d’émarger au top 100 du #classement_de_Shanghai.

    Mais depuis septembre, étudiants, personnels administratifs et enseignants-chercheurs vivent un véritable #cauchemar au sein de cet établissement "d’excellence". Je ne pourrai pas retranscrire ici l’expérience des étudiants ni celle des personnels administratifs. Car je ne l’ai pas vécue de l’intérieur. Mais comme enseignante-chercheure et responsable pédagogique d’une promo de 250 étudiants de L1, j’ai un petit aperçu aussi de ce qu’elles et ils ont vécu. Si j’écris sur mon expérience personnelle en utilisant « je », ce n’est pas pour me singulariser, mais c’est pour rendre concret le quotidien actuel au sein des universités de toute une partie de celles et ceux qui y travaillent et y étudient. Ce texte se nourrit des échanges avec des collègues de mon université, enseignants-chercheurs et administratifs, et d’autres universités en France, il a été relu et amendé par plusieurs d’entre elles et eux – que je remercie.

    Depuis juillet, nous préparons une #rentrée dans des conditions d’#incertitude inégalée : crise sanitaire et #fusion. Quand je dis "nous", je parle du niveau le plus local : entre enseignants chercheurs, avec l’administration la plus proche de nous, les collègues de la logistique, de la scolarité, des ressources humaines. Car nous avons peu de nouvelles de notre Université…

    Sur la crise sanitaire

    Notre Université a acheté des licences #Zoom. Voilà à peu près tout ce qui a été fait pour anticiper la crise sanitaire qui s’annonçait pourtant. A part cela, rien n’a été fait. Rien.

    En septembre, aucune consigne claire à l’échelle de l’Université n’a été donnée : sur un site d’enseignement, il fallait respecter des #demies_jauges ; sur un autre campus du même établissement, pas de contrainte de demies jauges. Mais quelles jauges faut-il mettre en œuvre : diviser les effectifs par deux ? Mettre en place une distance d’un mètre ? Un mètre sur les côtés seulement ou devant/derrière aussi ? Les équipes logistiques s’arrachent les cheveux.

    L’université n’a rien fait pour rendre possible les #demi-groupes.

    Aucun système de semaine A/semaine B n’a été proposé et, chez nous, tout a été bricolé localement, par les enseignants-chercheurs, en faisant des simulations sur excel ("on découpe par ordre alphabétique ou par date de naissance ?"). Aucun #équipement des salles pour la captation vidéo et audio n’a été financé et mis en place, pour permettre des #cours_en_hybride : les expériences - que j’ai tentées personnellement - du "#bimodal" (faire cours à des étudiants présents et des étudiants absents en même temps) ont été faites sur l’équipement personnel de chacun.e, grâce à la caméra de mon ordinateur portable et mes propres oreillettes bluetooth. Et je ne parle pas des capteurs de CO2 ou des systèmes de #ventilation préconisés depuis des mois par des universitaires.

    Depuis, nous naviguons à vue.

    Au 1er semestre, nous avons changé trois fois de système d’organisation : jauges pleines pendant une semaine sur un site, puis demi jauge sur tous les sites, puis distanciel complet. Ce sont à chaque fois des programmes de cours qu’il faut refaire. Car sans équipement, quand on a des demi groupes, on doit dédoubler les séances, diviser le programme par deux, et faire deux fois le même cours pour chaque demi groupe. Tout en préparant des contenus et exercices pour les étudiants contraints de rester chez eux. Avec des groupes complets sur Zoom, l’#organisation change à nouveau.

    Alors même que le gouvernement annonçait la tenue des examens en présentiel en janvier, notre UFR a décidé de faire les examens à distance, pour des raisons compréhensibles d’anticipation sanitaire.

    Le gouvernement faisait de la communication, et localement on était obligé de réfléchir à ce qui était épidémiologiquement le plus réaliste. La période des #examens a été catastrophique pour les étudiants qui ont dû les passer en présentiel : des étudiants ont été entassés dans des amphis, terrorisés de ramener le virus à leurs parents déjà fragiles ; d’autres, atteints du Covid, se sont rendus en salle d’examen car ils n’étaient pas assurés sinon de pouvoir valider leur semestre. Les #examens_à_distance ne sont qu’un pis-aller, mais dans notre Licence, on a réussi à faire composer nos étudiants à distance, en bricolant encore des solutions pour éviter les serveurs surchargés de l’Université, sans grande catastrophe et sans abandon massif, on en était assez fiers.

    Le 2e semestre commence, et les #annonces_contradictoires et impossibles du gouvernement continuent.

    Le 14 janvier le gouvernement annonce que les cours reprendront en présentiel demie jauge le 25 janvier pour les étudiants de L1. Avec quels moyens ??? Les mêmes qu’en septembre, c’est-à-dire rien. Alors qu’en décembre, le président de la république avait annoncé une possible réouverture des universités 15 jours après le 20 janvier, c’est-à-dire le 10 février (au milieu d’une semaine, on voit déjà le réalisme d’une telle annonce...).

    A cette annonce, mes étudiants étrangers repartis dans leur famille en Égypte, en Turquie, ou ailleurs en France, s’affolent : ils avaient prévu de revenir pour le 8 février, conformément aux annonces du président. Mais là, ils doivent se rapatrier, et retrouver un #logement, en quelques jours ? Quant aux #équipes_pédagogiques, elles doivent encore bricoler : comment combiner #présentiel des demi groupes en TD avec le #distanciel des CM quand les étudiants sur site ne sont pas autorisés à occuper une salle de cours pour suivre un cours à distance s’il n’y a pas de prof avec eux ? Comment faire pour les créneaux qui terminent à 18h alors que les circulaires qui sortent quelques jours plus tard indiquent que les campus devront fermer à 18h, voire fermer pour permettre aux étudiants d’être chez eux à 18h ?

    Dans notre cursus de L1, 10 créneaux soit l’équivalent de 250 étudiants sont concernés par des créneaux terminant à 18h30. Dans mon université, les étudiants habitent souvent à plus d’une heure, parfois deux heures, du campus. Il faut donc qu’on passe tous les cours commençant après 16h en distanciel ? Mais si les étudiants sont dans les transports pour rentrer chez eux, comment font-ils pour suivre ces cours en distanciel ? Sur leur smartphone grâce au réseau téléphone disponible dans le métro et le RER ?

    Nous voulons revoir les étudiants. Mais les obstacles s’accumulent.

    On organise tout pour reprendre en présentiel, au moins deux semaines, et petit à petit, l’absence de cadrage, l’accumulation des #contraintes nous décourage. A quatre jours de la rentrée, sans information de nos instances ne serait-ce que sur l’heure de fermeture du campus, on se résout à faire une rentrée en distanciel. Les étudiants et nous sommes habitués à Zoom, le lien a été maintenu, peu d’abandons ont été constatés aux examens de fin de semestre.

    C’est une solution peu satisfaisante mais peut-être que c’est la seule valable... Et voilà que jeudi 21 janvier nous apprenons que les Présidences d’Université vont émettre des circulaires rendant ce retour au présentiel obligatoire. Alors même que partout dans les médias on parle de reconfinement strict et de fermeture des écoles ? Rendre le présentiel obligatoire sans moyen, sans organisation, de ces demis groupes. Je reçois aujourd’hui les jauges des salles, sans que personne ne puisse me dire s’il faudra faire des demi salles ou des salles avec distanciation de 1 mètre, ce qui ne fait pas les mêmes effectifs. Il faut prévenir d’une reprise en présentiel les 250 étudiants de notre L1 et les 37 collègues qui y enseignent deux jours avant ?

    Breaking news : à l’heure où j’écris Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle idée brillante.

    Les étudiants devront venir un jour par semaine à la fac. Dans des jauges de 20% des capacités ? Sur la base du volontariat ? Est-ce qu’il a déjà regardé un planning de L1 ? 250 étudiants en L1 avec plusieurs Unités d’enseignement, divisés en CM et TD, c’est des dizaines et des dizaines de créneaux, de salles, d’enseignant.es. Une L1 c’est un lycée à elle toute seule dans beaucoup de filières. Un lycée sans les moyens humains pour les gérer.

    Derrière ces annonces en l’air qui donnent l’impression de prendre en compte la souffrance étudiante, ce sont des dizaines de contraintes impossibles à gérer. Les étudiants veulent de la considération, de l’argent pour payer leur loyer alors qu’ils ont perdu leurs jobs étudiants, des moyens matériels pour travailler alors que des dizaines d’entre eux suivent les cours en visio sur leur téléphone et ont dû composer aux examens sur leur smartphone !

    Les étudiants ne sont pas plus stupides ou irresponsables que le reste de la population : il y a une crise sanitaire, ils en ont conscience, certains sont à risque (oui, il y a des étudiants immuno-déprimés qui ne peuvent pas prendre le #risque de venir en cours en temps d’épidémie aiguë), ils vivent souvent avec des personnes à risque. Ils pourraient prendre leur parti du distanciel pour peu que des moyens leur soient donnés. Mais il est plus facile d’annoncer la #réouverture des universités par groupe de 7,5 étudiants, pendant 1h15, sur une jambe, avec un chapeau pointu, que de débloquer de réels moyens pour faire face à la #précarité structurelle des étudiants.

    Et dans ce contexte, que fait notre Présidence d’Université ? Quelles ont été les mesures prises pour la réouvrir correctement ? Je l’ai déjà dit, rien n’a changé depuis septembre, rien de plus n’a été mis en place.

    Sur la fusion et le fonctionnement, de l’intérieur, d’une Université d’excellence

    Mais sur cette crise sanitaire se greffe une autre crise, interne à mon Université, mais symptomatique de l’état des Universités en général.

    Donc oui, j’appartiens désormais à une Université entrée dans le top 100 des Universités du classement de Shanghai.

    Parlez-en aux étudiants qui y ont fait leur rentrée en septembre ou y ont passé leurs examens en janvier. Sur twitter, mon Université est devenu une vraie célébrité : en septembre-octobre, des tweets émanant d’étudiants et d’enseignants indiquaient l’ampleur des #dysfonctionnements. Le système informatique était totalement dysfonctionnel : dans le service informatique central, 45 emplois étaient vacants.

    Tant la fusion s’était faite dans des conditions désastreuses de gestion du personnel, tant le travail est ingrat, mal payé et mal reconnu.

    Cela a généré des semaines de problèmes d’inscriptions administratives, d’étudiants en attente de réponse des services centraux de scolarité pendant des jours et des jours, sans boîte mail universitaire et sans plateforme numérique de dépôt des cours (le fameux Moodle) pendant des semaines - les outils clés de l’enseignement à distance ou hybride.

    Pendant trois mois, en L1, nous avons fonctionné avec une liste de diffusion que j’ai dû créer moi-même avec les mails personnels des étudiants.

    Pendant des semaines, un seul informaticien a dû régler tous les dysfonctionnement de boîte mail des dizaines d’étudiants qui persistaient en novembre, décembre, janvier…

    En janvier, les médias ont relayé le désastre des examens de 2e année de médecine encore dans notre Université - avec un hashtag qui est entré dans le top 5 les plus relayés sur twitter France dans la 2e semaine de janvier, face à la catastrophe d’examens organisés en présentiel, sur des tablettes non chargées, mal configurées, des examens finalement reportés à la dernière minute. Les articles de presse ont mis en lumière plus largement la catastrophe de la fusion des études de médecine des Universités concernées : les étudiants de 2e année de cette fac de médecine fusionnée ont dû avaler le double du programme (fusion = addition) le tout en distanciel !

    Les problèmes de personnel ne concernent pas que le service informatique central.

    Ils existent aussi au niveau plus local : dans mon UFR, le poste de responsable "Apogée" est resté vacant 6 mois. Le responsable #Apogée c’est le nerf de la guerre d’une UFR : c’est lui qui permet les inscriptions en ligne de centaines d’étudiants dans des groupes de TD, qui fait les emplois du temps, qui compile les notes pour faire des jurys et donc les fameux bulletins de notes qui inquiètent tant les Ministères de l’Enseignement supérieur – et ce pour des dizaines de formations (plusieurs Licences, plusieurs Masters).

    Pendant six mois, personnels et enseignants chercheurs, nous avons essayé de pallier son absence en faisant les emplois du temps, les changements de groupe des étudiants, l’enregistrement des étudiants en situation de handicap non gérés par l’université centrale (encore une défaillance honteuse), l’organisation des jurys, etc. Mais personne n’a touché à la configuration des inscriptions, des maquettes, des notes, car il faut connaître le logiciel. Les inscriptions dans les groupes de TD du 2e semestre doivent se faire avant la rentrée du semestre 2 logiquement, idéalement dès le mois de décembre, ou début janvier.

    Mais le nouveau responsable n’arrive qu’en décembre et n’est que très peu accompagné par les services centraux de l’Université pour se familiariser aux réglages locaux du logiciel, par manque de personnel... Les inscriptions sont prévues le 18 janvier, une semaine avant la rentrée…

    Résultat : la catastrophe annoncée depuis des mois arrive, et s’ajoute à la #mauvaise_gestion de la crise sanitaire.

    Depuis lundi, les inscriptions dans les groupes de TD ne fonctionnent pas. Une fois, deux fois, trois fois les blocages se multiplient, les étudiants s’arrachent les cheveux face à un logiciel et un serveur saturés, ils inondent le secrétariat de mails inquiets, nous personnels administratifs et enseignants-chercheurs passons des heures à résoudre les problèmes. Le nouveau responsable reprend problème par problème, trouve des solutions, jusqu’à 1h du matin, tous les jours, depuis des jours, week-end compris.

    Maintenant nous voilà jeudi 21 janvier après-midi, à 3 jours de la rentrée. Sans liste d’étudiants par cours et par TD, sans informations claires sur les jauges et les horaires du campus, avec des annonces de dernière minute plus absurdes et irréalistes les unes que les autres, et on nous demande de ne pas craquer ? On nous dit que la présidence de l’Université, le ministère va nous obliger à reprendre en présentiel ? Nous renvoyant l’image de tire-au-flanc convertis au confort du distanciel ?

    L’an passé, un mouvement de grève sans précédent dans l’enseignement supérieur et la recherche a été arrêté net par le confinement de mars 2020.

    Ce mouvement de grève dénonçait l’ampleur de la précarité à l’université.

    La #précarité_étudiante, qui existait avant la crise sanitaire, nous nous rappelons de l’immolation de Anas, cet étudiant lyonnais, à l’automne 2019. La précarité des personnels de l’université : les #postes administratifs sont de plus en plus occupés par des #vacataires, formés à la va-vite, mal payés et mal considérés, qui vont voir ailleurs dès qu’ils en ont l’occasion tant les #conditions_de_travail sont mauvaises à l’université. La précarité des enseignants chercheurs : dans notre L1, dans l’équipe de 37 enseignants, 10 sont des titulaires de l’Université. 27 sont précaires, vacataires, avec des heures de cours payées des mois en retard, à un taux horaire en dessous du SMIC, qui attendent pendant des années avant de décrocher un poste de titulaire, pour les plus « chanceux » d’entre eux, tant les postes de titulaires se font rares alors que les besoins sont criants…

    Deux tiers des créneaux de cours de notre L1 sont assurés par des vacataires. Le mouvement de #grève a été arrêté par le #confinement mais la colère est restée intacte. En pleine crise sanitaire, le gouvernement a entériné une nouvelle #réforme de l’université, celle-là même contre laquelle la mobilisation dans les universités s’était construite, la fameuse #LPPR devenue #LPR, une loi qui augmente encore cette précarité, qui néglige encore les moyens nécessaires à un accueil décent des étudiants dans les universités. Le gouvernement a fait passer une loi sévèrement critiquée par une grande partie du monde universitaire au début du 2e confinement en novembre, et a fait passer ses décrets d’application le 24 décembre, la veille de Noël.

    Le gouvernement piétine le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche et nous montre maintenant du doigt parce qu’on accueillerait pas correctement les étudiants ? Parce qu’on serait réticents à les revoir en présentiel ?

    Parce que finalement, pour nous enseignants à l’université, c’est bien confortable de faire cours au chaud depuis chez soi, dans sa résidence secondaire de Normandie ?

    J’enseigne depuis mon appartement depuis novembre.

    Mon ordinateur portable est posé sur la table à manger de mon salon, car le wifi passe mal dans ma chambre dans laquelle j’ai un bureau. J’ai acheté une imprimante à mes frais car de temps en temps, il est encore utile d’imprimer des documents, mais j’ai abandonné de corriger les devoirs de mes étudiants sur papier, je les corrige sur écran. Heureusement que je ne vis pas avec mon compagnon, lui aussi enseignant-chercheur, car matériellement, nous ne pourrions pas faire cours en même temps dans la même pièce : pas assez de connexion et difficile de faire cours à tue-tête côte à côte.

    A chaque repas, mon bureau devient ma table à manger, puis redevient mon bureau.

    En « cours », j’ai des écrans noirs face à moi, mais quand je demande gentiment à mes étudiants d’activer leur vidéo, ils font un effort, même s’ils ne sont pas toujours à l’aise de montrer le lit superposé qui leur sert de décor dans leur chambre partagée avec une sœur aide-soignante à l’hôpital qui a besoin de dormir dans l’obscurité quand elle rentre d’une garde de nuit, de voir leur mère, leur frère passer dans le champ de leur caméra derrière eux. Certains restent en écran noir, et c’est plus dur pour moi de leur faire la petite morale habituelle que j’administre, quand je fais cours dans une salle, aux étudiants endormis au fond de la classe. Je ne sais pas si mon cours les gonfle, s’ils sont déprimés ou si leur connexion ne permet pas d’activer la vidéo...

    Donc non, ce n’est pas confortable l’enseignement à distance. Ce n’est pas la belle vie. Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous envisageons de ne pas revoir d’étudiants en vrai avant septembre prochain.

    Je suis enseignante-chercheure. Je dois donner des cours en L1, L3, Master.

    Depuis des jours, plutôt que de préparer des scénarios de rentrée intenables ou de résoudre les problèmes des inscriptions, j’aimerais pouvoir me consacrer à l’élaboration de ces cours, réfléchir aux moyens d’intéresser des étudiants bloqués derrière leurs ordinateurs en trouvant des supports adaptés, en préparant des petits QCM interactifs destinés à capter leur attention, en posant des questions qui visent à les faire réfléchir. Je dois leur parler d’immigration, de réfugiés, de la manière dont les États catégorisent les populations, des histoires de vie qui se cachent derrière les chiffres des migrants à la frontière.

    C’est cela mon métier.

    Je suis enseignante-chercheur mais à l’heure qu’il est, si je pouvais au moins être correctement enseignante, j’en serais déjà fortement soulagée.

    Il faut donc que nos responsables politiques et nos Présidences d’université se comportent de manière responsable. En arrêtant de faire de la com’ larmoyante sur l’avenir de notre jeunesse. Et en mettant vraiment les moyens pour diminuer la souffrance de toutes et tous.

    Il s’agit de notre jeunesse, de sa formation, de son avenir professionnel et citoyen.

    La mise en péril de cette jeunesse ne date pas de la crise sanitaire, ne nous faisons pas d’illusion là-dessus.

    La #crise_des_universités est plus ancienne, leur #sous-financement devenu structurel au moins depuis les années 2000. Alors arrêtez de vous cacher derrière l’imprévu de la crise sanitaire, arrêtez de vous faire passer pour des humanistes qui vous souciez de votre jeunesse alors que depuis mars dernier, rares ou marginaux ont été les discours et mesures prises pour maintenir l’enseignement en présentiel à l’Université.

    Cela fait cinq ans que j’enseigne à l’Université et déjà, je suis épuisée. De la même manière que nos soignant.es se retrouvent désemparé.es dans les hôpitaux face à l’impossibilité d’assurer correctement leur mission de service public de santé en raison des coupes budgétaires et des impératifs gestionnaires absurdes, je suis désespérée de voir à quel point, en raison des mêmes problèmes budgétaires et gestionnaires, nous finissons, dans les Universités, par assurer si mal notre #service_public d’#éducation...

    https://blogs.mediapart.fr/une-universitaire-parmi-dautres/blog/220121/l-excellence-en-temps-de-pandemie-chronique-du-naufrage-des-universi

    #université #facs #France #covid-19 #pandémie #coronavirus #épuisement

    signalé aussi dans ce fil de discussion initié par @marielle :
    https://seenthis.net/messages/896650

  • Screens showing CO2 level set up at venues to lessen virus risk : The Asahi Shimbun
    http://www.asahi.com/ajw/articles/13832094

    The CO2 concentration level in the air is shown on a large screen at a live concert in Tokyo’s Chiyoda Ward. (Provided by Yo Ishigaki, a specially appointed associate professor at the University of Electro-Communications)

    #ventilation #aérosol #covid

    • Question : est-ce qu’il suffirait avoir ces capteurs (avec affichage) dans un lieu clos pour en accepter l’ouverture ?

      Ou bien est-ce qu’il faut aussi considérer que c’est parce qu’ils ont visé, longtemps, l’éradication du virus, qu’ils peuvent se permettre d’organiser des spectacles avec cette mesure. Mais qu’ici, à partir du moment où les probabilités de croiser une personne contagieuse sont 6 fois plus importantes, ça ne suffirait pas ?

  • #Canada, #Québec : #écoles et #covid-19

    Since the summer, two #Quebec age groups have observed marked shifts in their number of confirmed #COVID19 cases: children in daycares and elementary schools, as well as high school students. In this thread, I will assess what this means for the return to school on Jan. 11.

    First, let me concentrate on the demographic that public-health officials have often talked about during the second wave: the 20-to-29 age cohort. Officials in Quebec have often attributed the rise in transmission to this age group. But is this truly correct?

    On July 28, the 20-to-29 group represented 13.8% of cumulative #COVID19 cases. By Dec. 24, the group’s share of total cases rose to 15.4%. There is no doubt this demographic has driven community transmission, but the facts show a more dramatic shift among younger age cohorts.

    On July 28, the 10-to-19 age group comprised 5.1% of all #COVID19 cases. But by Dec. 24, that group’s share of all cases soared to 11.2%. And in the 0-to-9 demographic, the share grew from 3.2% to 6.2%. Please see the pie chart below.

    What explains those huge percentage increases? The answer is simple: the return to school in the fall. By the time schools closed last week for the holidays, the province had reported 4,427 active cases among students. Please see the chart below.

    Initially, public health officials insisted that schoolchildren contracted #COVID19 in the community and not in schools. But if that’s so, why has the Education Ministry confirmed that as of Dec. 22, there were 1,165 active cases among teachers and other staff?

    Interestingly, other age groups show virtually no or little change since the summer. For example, the 40-to-49 cohort represented 15% of all cases on July 28. By Dec. 24, its share declined to 14.9%.

    These statistics point undeniably to the fact crowded schools — and most likely poorly ventilated ones — have turned into breeding grounds for the #coronavirus. Yet the government is still reluctant to install portable air purifiers in schools despite the pleas of experts.

    Students will return to class on Jan. 11. The government should heed the non-partisan advice of experts and do what the English Montreal School Board has done: purchase air purifiers in classrooms without mechanical #ventilation.

    Initially, public health officials insisted that schoolchildren contracted #COVID19 in the community and not in schools. But if that’s so, why has the Education Ministry confirmed that as of Dec. 22, there were 1,165 active cases among teachers and other staff?

    Interestingly, other age groups show virtually no or little change since the summer. For example, the 40-to-49 cohort represented 15% of all cases on July 28. By Dec. 24, its share declined to 14.9%.

    These statistics point undeniably to the fact crowded schools — and most likely poorly ventilated ones — have turned into breeding grounds for the #coronavirus. Yet the government is still reluctant to install portable air purifiers in schools despite the pleas of experts.

    Students will return to class on Jan. 11. The government should heed the non-partisan advice of experts and do what the English Montreal School Board has done: purchase air purifiers in classrooms without mechanical ventilation.

    You may have noticed that this thread has not included figures on any new #COVID19 cases, hospitalizations or deaths. That’s because the Quebec Health Ministry has suspended updates for Christmas and Boxing Day. End of thread. Please stay safe and limit your social contacts.

    https://twitter.com/Aaron_Derfel/status/1342657867355189250

    #coronavirus #statistiques #chiffres

  • Je trouve vraiment remarquable qu’à chaque fois qu’on parle de la fermeture des salles de spectacle, on n’évoque jamais les aérosols.

    Hier, Castex a été à deux doigts de le faire, mais uniquement de façon implicite, c’est-à-dire rigoureusement incompréhensible :
    https://www.bfmtv.com/societe/jean-castex-s-adresse-au-monde-de-la-culture-apres-la-decision-du-conseil-d-e

    « Il apparaît en effet, au regard des études scientifiques disponibles, que malgré le port du masque, plus la durée de présence dans un lieu clos est importante, plus le risque de contamination y est élevé, à fortiori si la ventilation des locaux ne répond pas aux normes les plus récentes », ajoute-t-il.

    Si on ne parle jamais de transmission par aérosols, c’est quoi cette histoire de « ventilation » et de « durée de présence » ? Et à quel moment on va se poser ouvertement la question de la ventilation et des aérosols dans les écoles et les universités, en dehors d’ouvrir la fenêtre cinq minutes à la récréation (quand les fenêtres ne sont pas soudées) ?

  • Ventilation et aérosols : toujours pas de recommandations | Coronavirus | Radio-Canada.ca
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1757625/ventilation-aerosols-ecoles-comite-inspq-rapport

    des écoles anglophones et des écoles privées ont déjà commencé à s’équiper en purificateur d’air avec filtres HEPA, comme en Allemagne. Elle ironise : « pendant [ce temps], les écoles francophones publiques doivent encore patienter juste au cas que les règles de la physique soient différentes chez elles. »

  • Comment sécuriser les #universités vis-à-vis de l’épidémie ?

    Comment éviter de nouvelles vagues épidémiques sans restreindre ni les libertés publiques ni l’activité sociale ? Comment faire en sorte que les universités, ainsi que les autres lieux publics, ne participent pas à la circulation du virus ? Nous examinons ici l’état des connaissances sur les voies de contamination pour formuler des préconisations à mettre en œuvre de toute urgence .

    Le coronavirus se transmet principalement par voie respiratoire. Une personne atteinte du Covid et symptomatique, émet en toussant des gouttelettes de salives entre 50 microns et 1 mm, chargées en virus . Les porteurs symptomatiques ou asymptomatiques, en parlant ou simplement en respirant, émettent de plus petites gouttes porteuse de particules virales, entre la centaine de nanomètre, ce qui correspond à la taille du virus, et 5 microns. Ces deux types de gouttelettes ont des comportements hydrodynamiques différents . Les grosses gouttelettes produites par la toux retombent sur le sol après un vol de l’ordre du mètre. Lorsqu’on les respire, elles se déposent, du fait de leur inertie, sur les parois des voies respiratoires. Les petites gouttelettes produites par la toux, par la parole, par le chant ou par la respiration ont une faible inertie et suivent l’écoulement de l’air. En conséquence, elles peuvent rester suspendues en aérosol dans l’air, entraînées par ses mouvements turbulents. Lorsqu’on les respire, elles pénètrent profondément dans les voies respiratoires. Seules des gouttelettes de petites tailles peuvent ainsi aller jusqu’aux alvéoles pulmonaires . Une dizaine d’études de cas ont montré des contaminations par voies aérosol. Cela a été confirmé par des études sur des modèles animaux. On estime maintenant que 50% au moins des contaminations sont dues aux porteurs asymptomatiques, ce qui implique des gouttes transportées en aérosol. Du reste, 4 personnes sur 5 se montrent incapables de savoir précisément dans quelles circonstances elles ont été contaminées.

    https://www.youtube.com/watch?v=x_HcZyz1pFQ

    #ESR #université #sécurisation #contamination #facs #vidéo #voie_aérosol #modélisation #goutelettes #épidémie #repas #coronavirus #covid-19 #toilettes #aérosolisation_fécale #masques #salles_de_cours #chaînes_épidémiques #tests #transmission #lieux_collectifs #ventilation #niveau_de_ventilation #respiration #tutoriel #CO2 #VMC #fenêtres #transmission_aéroportée #purificateurs_d'air #filtres_HEPA

    ping @simplicissimus

  • #Covid-19 : la chasse aux #super-propagateurs pour réussir le #déconfinement - Science & Vie
    https://www.science-et-vie.com/corps-et-sante/deconfinement-la-chasse-aux-super-propagateurs-du-covid-19-60268

    « Les pays occidentaux ont été obnubilés par le modèle de la grippe pandémique, alors que les démocraties asiatiques se sont appuyées dès le début de la #pandémie sur leur expérience du Sras, une analogie beaucoup plus pertinente », relève Antoine Flahault, directeur de l’institut de santé globale (université de Genève). Cette grande hétérogénéité de contagion du Covid-19 ne peut plus être ignorée. Tout comme il n’est plus possible de se fier aveuglément au fameux facteur R, ce taux moyen de reproduction du virus scruté par tous les décideurs, qui ne dit rien du rôle démesuré des super-infecteurs ; Même avec un R inférieur à 1, « un évènement de super-propagation peut à tout moment relancer brutalement la contagion », prévient Akira Endo, chercheur à l’école d’hygiène et médecine tropicale de Londres.

    [...]

    Aucun besoin de tousser, éternuer ou cracher pour infecter un grand nombre de personnes. Ni même de produire de gros postillons, qui retombent presque immédiatement au sol et ne franchissent pas plus de deux mètres de distance. L’étude détaillée de plusieurs #clusters montre que le « patient zéro » n’avait eu bien souvent aucun contact direct ou rapproché avec les nouveaux contaminés. « Tout indique que les #aérosols émis par les malades, lorsqu’ils respirent, parlent ou chantent, sont responsables de l’ensemble des superpropagations de Covid-19… », estime José-Luis Jimenez, biochimiste à l’université du Colorado.

    [...]

    « D’après nos calculs, une bonne #ventilation permettrait de diviser le taux d’infection par 5, contre un facteur 3 pour l’usage des #masques, lance Bruno Andreotti, physicien à l’université Paris-Diderot. Et pourtant, le gouvernement français a jusqu’ici très peu insisté sur ce point, contrairement à l’#Allemagne ». Ventilation mécanique poussée et systèmes d’épuration de l’air (filtres HEPA, UV…) pourraient avoir un grand impact. Mais, faute d’investissements et de directives claires, c’est la débrouille qui règne ; des scientifiques préconisent, par exemple, d’ouvrir les fenêtres des classes 3 minutes toutes les 30 minutes.

    [...]

    Et la situation redevenir vite incontrôlable, au vu des techniques de #traçage mises en place jusqu’à présent en Europe et aux Etats-Unis. Techniques qui consistent à retrouver les personnes ayant été en contact avec un malade… sachant que 70 % des gens ne contaminent personne, et que 10 ou 20 % en infectent un seul. « L’immense majorité des cas #contacts recherchés ne participe pas à la croissance exponentielle de l’#épidémie ! », cingle Antoine Flahault.

    Pour retrouver et étouffer les superpropagations, il faudrait entreprendre un « #traçage_inversé » visant à retrouver la personne – ou plus largement l’évènement- qui a contaminé notre malade quelques jours plus tôt. « Si une personne a réussi à me contaminer, la probabilité qu’elle ait contaminé d’autres personnes est élevée, continue le professeur de santé publique.

    [...]

    Une autre stratégie s’impose

    Cibler certains lieux stratégiques

    Miser sur un traçage inversé

    Former des bulles sociales

  • Ventilez, il faut ventiler !

    Il semble désormais clairement établis que le [1] covid-19 se transmet en grande partie par les aérosols. Il s’agit de minuscules gouttelettes que nous émettons systématiquement quand nous respirons et parlons. Ce faisant, nous émettons également des grosses gouttelettes (qui elles sont de taille supérieure à environ 2 microns) ou des postillons (parfois visibles à l’œil nu), qui vont retomber plus ou moins rapidement au sol au bout de quelques minutes. Les aérosols sont des gouttelettes invisibles dont la taille fait typiquement moins de un micron. Elles ne tombent pas et reste en suspension dans l’air. Un peu comme la fumée de cigarette, elles, vont diffuser dans l’air d’une pièce pour finir par envahir le moindre recoin.

    La simulation ci-dessous permet de se rendre compte que ces #microgouttelettes peuvent remplir une pièce un quart d’heure :

    https://www.youtube.com/watch?v=umdtXGeVzwk&feature=emb_logo

    Porter un masque permet de limiter (mais pas de stopper), l’émission de #gouttelettes comme en témoigne cette vidéo d’une expérience réalisée avec différents types de masques (en tissu simple ou double couche, ou chirurgical), selon que l’on parle ou que l’on éternue :

    https://www.youtube.com/watch?v=UNCNM7AZPFg&feature=emb_logo

    Au passage, contrairement à ce que je m’imaginais, la quantité de microgouttelettes émises en respirant est plus importante (d’un facteur environ trois) que celle émise en parlant normalement et similaire à celle émise en chantant. D’où l’importance de bien positionner le masque et de couvrir aussi le nez !

    La part de contamination due aux aérosols n’est pas connue avec certitude dans le cas du covid-19, mais elle pourrait l’un des vecteurs les plus important de dissémination de la maladie, plus en tout cas que les fameuses « fomites » qui sont les surfaces contaminées.

    Il devient alors possible d’appréhender la question des contaminations sous un angle rationnel. En effet, on peut mesurer simplement l’efficacité de la ventilation d’une pièce en mesurant le taux de dioxyde de carbone (CO2) qu’elle contient. En respirant nous rejetons du CO2 dans l’atmosphère [2]. Une pièce fermée, habitée par des personnes, voit ainsi la quantité de CO2 qu’elle contient augmenter. En ventilant la pièce, c’est-à-dire en renouvelant son air régulièrement avec de l’air extérieur, on dilue ainsi les microgouttelettes et donc on réduit la probabilité d’être infecté, si toutefois une personne infectée est présente dans la salle. Mais on diminue également la quantité de CO2 expirée, qui va tendre vers la valeur extérieure [3]. On ne sait pas mesurer la quantité de virus SARS-CoV-2 présente dans l’air d’une pièce, en revanche on sait mesurer la quantité de dioxyde de carbone. On peut ainsi utiliser ce gaz comme traceur de la ventilation, ce qui permet de vérifier quantitativement la qualité de l’air d’une pièce. On ne sait pas non plus à partir de quel seuil (quelle quantité de CO2 présente dans la pièce) le risque (ou la probabilité) d’être contaminé augmente significativement. Néanmoins, on peut extrapoler à partir des connaissances que l’on a pour d’autres maladies à transmission similaire, par aérosols, comme la tuberculose, ainsi un seuil inférieur à 1000 ppm de CO2 peut être recommandé en guise de principe de précaution. Et peut-être même moins : viser 650 ppm serait plus raisonnable en ne dépassant pas 850 ppm.

    Une collègue m’ayant prêté un détecteur de CO2, j’ai pu faire quelques mesures dans différentes salles où j’ai eu cours. Avant…

    Dans une salle de travaux dirigés de 30 places, avec porte et fenêtre, voici ce que j’ai obtenu avec 14 à 15 personnes à l’intérieur pendant 1 à 2 h. Les deux courbes ont été obtenues à une semaine d’intervalle : peut-être que la ventilation mécanique n’était pas identique dans les deux cas ce qui pourrait expliquer les différences d’augmentation du taux de CO2 quand les ouvertures sont fermées. Dans les deux cas, l’ouverture de la porte donnant sur un palier et un couloir a permis de baisser le taux de CO2 jusqu’à des valeurs plus raisonnables en termes de ventilation. Cela montre d’une part que la ventilation mécanique seule ne permet pas d’atteindre un seuil raisonnable ; d’autre part que la simple ouverture de la porte permet d’atteindre un tel seuil.

    Dans un amphithéâtre de 238 places, en gradins, avec environ 80 à 85 étudiants, les mesures faites pendant 2 h donnent les courbes suivantes. La courbe rouge a été obtenue lors d’une seule séance, les courbes bleue et verte en deux séances (à deux jours d’intervalle), une semaine plus tard. L’amphithéâtre n’a pas de fenêtre, et les portes d’entrées ne peuvent être maintenues ouvertes (il y a un sas, et aucun moyen de les coincer). Néanmoins, on constate que la ventilation fonctionne correctement avec une occupation au tiers, à peu près, les taux de CO2 enregistrés étant raisonnables.

    Une autre série de mesures a été effectuée dans une salle de formation de la bibliothèque. Salle avec des ordinateurs comptant 30 places et remplie à moitié. Cette salle ne dispose pas de ventilation mécanique. En entrant dans la salle, la porte et les fenêtres étaient grandes ouvertes. Le taux de CO2 mesurée est de 620 ppm. Les ouvertures sont fermées. En à peine 10 min, il atteint 1000 ppm. Porte et fenêtre sont à nouveau ouvertes quelques minutes. Ensuite la porte donnant sur la vaste salle de lecture est laissée ouverte. Malgré cela, le taux de CO2 augmente à nouveau. La vitesse d’augmentation dépend probablement de l’ouverture de la porte entre « entrebâillée » et « grande ouverte » ; l’ouverture des vastes fenêtres de la baie vitrée de la salle de lecture et la porte ouverte a permis de faire baisser le taux de CO2 rapidement. Une fois celles-ci fermée, il se stabilise, à condition de maintenir la porte grande ouverte.

    En conclusions :

    La ventilation mécanique n’est généralement pas suffisante pour atteindre un flux suffisant pour a priori diminuer fortement la probabilité de contamination par le SARS-CoV-2. * En plus de la ventilation mécanique, ouvrir une porte donnant sur un couloir permet d’obtenir un flux généralement suffisant. * Une pièce fermée sans ventilation mécanique doit être ouverte toutes les 10 min pour éviter d’atteindre les seuils préconisés.

    Il vaut donc probablement mieux, cet hiver en particulier, ouvrir la fenêtre quelques minutes toutes les 10-15 minutes pour ventiler [4], quitte à porter un bon pull. De surcroît, même en période « normale », sans covid-19 en guise d’épée de Damoclès, il est bon d’avoir une bonne ventilation dans les pièces intérieures, car les capacités cognitives diminuent significativement quand le taux de CO2 augmente [5]

    http://gblanc.fr/spip.php?article750
    #ventilation #aération #covid-19 #coronavirus

    • Comment sécuriser les universités vis-à-vis de l’épidémie ?

      Comment éviter de nouvelles vagues épidémiques sans restreindre ni les libertés publiques ni l’activité sociale ? Comment faire en sorte que les universités, ainsi que les autres lieux publics, ne participent pas à la circulation du virus ? Nous examinons ici l’état des connaissances sur les voies de contamination pour formuler des préconisations à mettre en œuvre de toute urgence.

      https://www.youtube.com/watch?v=x_HcZyz1pFQ&feature=emb_logo

      Publié le 13 décembre 2020 par Rédaction
      Comment sécuriser les universités vis-à-vis de l’épidémie ?

      Comment éviter de nouvelles vagues épidémiques sans restreindre ni les libertés publiques ni l’activité sociale ? Comment faire en sorte que les universités, ainsi que les autres lieux publics, ne participent pas à la circulation du virus ? Nous examinons ici l’état des connaissances sur les voies de contamination pour formuler des préconisations à mettre en œuvre de toute urgence.

      Le coronavirus se transmet principalement par voie respiratoire, directement ou après dépôt sur les mains. Une personne atteinte du Covid et symptomatique, émet en toussant des gouttelettes de salives entre 50 microns et 1 mm, chargées en virus. Les porteurs symptomatiques ou asymptomatiques émettent aussi des gouttes porteuses de particules virales en parlant ou simplement en respirant. Ces gouttes sont de beaucoup plus petite taille, entre la centaine de nanomètres, ce qui correspond à la taille du virus, et 5 microns. Ces deux types de gouttelettes ont des comportements hydrodynamiques différents. Les grosses gouttelettes produites par la toux retombent sur le sol après un vol de l’ordre du mètre. Lorsqu’on les respire, elles se déposent, du fait de leur inertie, sur les parois des voies respiratoires. Les petites gouttelettes produites par la toux, par la parole, par le chant ou par la respiration ont en revanche une faible inertie et suivent l’écoulement de l’air. En conséquence, elles peuvent rester suspendues en aérosol, entraînées par les mouvements turbulents de l’air. Lorsqu’on les respire, elles pénètrent profondément dans les voies respiratoires. Seules des gouttelettes de petites tailles peuvent ainsi aller jusqu’aux alvéoles pulmonaires. Une dizaine d’études de cas ont montré des contaminations par voie aérosol. Cela a été confirmé par des études sur des modèles animaux. On estime maintenant que 50% au moins des contaminations sont dues aux porteurs asymptomatiques, ce qui implique des gouttes transportées en aérosol. Du reste, 4 personnes sur 5 se montrent incapables de savoir précisément dans quelles circonstances elles ont été contaminées.

      Pour ouvrir les universités sans en faire des lieux de contamination, la sécurisation doit d’abord porter sur les repas, pendant lesquels on enlève nécessairement le masque et où l’on parle. Les lieux de restauration collective et les cafétérias doivent être fermés temporairement, au profit de prises de repas légers en extérieur, sous des préaux ou sous des toiles tendues. Les toilettes présentent également des risques à limiter, du fait de la présence du virus dans les excréments. Tirer la chasse sans fermer la cuvette produit en effet une aérosolisation intense et c’est l’un des endroits où la contamination par le contact des mains avec le virus, puis avec le visage est le plus fréquent. Beaucoup ont le réflexe d’enlever le masque, comme pour une pause en extérieur. Les toilettes des universités sont généralement mal aérées et peu nettoyées. Il faut y remédier et effectuer un nettoyage plusieurs fois par jour.

      Les personnels et les étudiants doivent être masqués en permanence dans tous les bâtiments des universités. Les masques n’ont pas le même degré de protection vis-à-vis des deux types de gouttelettes. Les plus grosses gouttelettes, émises par la toux, sont arrêtées par tous les types de masque. Au contraire, les petites gouttes peuvent passer entre les fibres d’un masque en suivant les filets d’air. Ainsi, les masques en tissu laissent passer un tiers des gouttes de 1 micron, les masques chirurgicaux 4% et les masques FFP2, médicaux ou non, moins de 2%. Ces chiffres sont ceux de masques bien plaqués au visage. Un masque chirurgical présentant des fuites autour du nez ou sur les joues n’a bien sûr pas cette capacité d’interception, mais se rapproche d’un masque en tissu.

      Les salles de cours et les amphithéâtres posent un problème particulier, puisque la technocratie universitaire nie la possibilité même que le coronavirus puisse s’y transmettre, et de ce fait, n’a déployé aucun moyen permettant de quantifier les taux de transmission. Pour cette raison, mais aussi pour casser les chaînes épidémiques, il est primordial de tester massivement les personnels et les étudiants sur les campus, par des tests individuels ou collectifs. Dans la mesure où personne ne dispose de preuves d’une absence de transmission à l’Université, les raisonnements généraux sur la transmission par aérosol doivent l’emporter : il faut sécuriser les lieux collectifs. Cela commence par l’achat en masse de masques FFP2 non médicaux, à peine plus chers que les masques chirurgicaux, et bien plus protecteurs. Ils sont faciles à recycler et à reconditionner, par différentes méthodes permettant de supprimer le virus. Il faut donc former étudiants et personnels au nettoyage des masques. L’installation de purificateurs rapides à UV-C dans les locaux universitaires pourraient compléter le dispositif.

      Il faut ensuite caractériser le niveau de ventilation de toutes les salles, à partir de mesures du taux de gaz carbonique, en occupation normale. Le CO2, comme les gouttelettes aéroportées, est émis pendant la respiration. On peut donc mesurer le volume d’air expiré par des personnes dans une pièce par l’écart entre le taux de CO2 dans la pièce et le taux usuel de CO2 dans l’atmosphère, 400 ppm. “ppm” signifie partie par million : 400 ppm de CO2 correspondent à une concentration de 400 molécules de CO2 pour un million de molécules d’air. La concentration en CO2 est donc proportionnelle à la concentration en particules virales si un porteur asymptomatique se trouve dans la salle. Or, la probabilité d’être infecté par voie aérosol croît avec la concentration en particules virales et avec la durée d’exposition. Le taux de transmission du virus sera donc d’autant plus faible que le taux de CO2 reste proche de la valeur extérieure. La ventilation, qu’elle soit mécanique, par des VMC, ou naturelle, par des fenêtres, remplace l’air vicié par de l’air frais. L’enregistrement du taux de CO2 pendant les cours permet donc de quantifier le niveau de transmission par voie aérosol. Il doit être généralisé pour avoir en quelques jours, une cartographie complète du niveau de ventilation de toutes les salles.

      Améliorer la ventilation, en réglant les VMC, par l’ouverture de porte, ou par l’ouverture périodique de fenêtres, permet en pratique d’abaisser significativement le taux de CO2 et donc la transmission aéroportée. Ainsi, si un amphithéâtre monte à 1400 ppm de CO2, ce qui est fréquent, et qu’on parvient à l’abaisser à 600 ppm, ce qui est relativement facile, on divise par cinq, au moins, le taux de transmission. Insistons sur le fait que les normes de ventilation ont été édictées dans le code du travail pour éviter d’être incommodés par des odeurs corporelles. Ces normes ne correspondent en aucun cas à l’exigence de réduction de la transmission par voie aérosol.

      Enfin, si la ventilation est déficiente, des purificateurs d’air à filtre Hépa doivent être installés. En substance, il s’agit de faire circuler l’air intérieur au travers de filtres au moyen de petits ventilateurs silencieux. Les filtres Hépa, d’usage courant dans les transports collectifs comme dans le bâtiment, fonctionnent exactement comme un masque. Des modèles peu coûteux à assembler ont été conçus à Yale, à Harvard et par l’institut Max Planck. Les filtres Hepa doivent être entretenus et ne doivent pas rester plusieurs semaines sans être utilisés, faute de quoi ils peuvent avoir des émissions problématiques.

      Les coûts de ces mesures sont modiques : 2 € pour produire les 10 masques FFP2 nécessaires à une personne pour 2 mois, un peu moins de cent euros pour les capteurs enregistreurs de CO2, deux cents euros pour un purificateur d’air et une cinquantaine d’euros pour équiper une place d’un aspirateur viral dans un lieu de restauration collectif. L’Allemagne a débloqué 500 millions d’euros pour améliorer la ventilation des lieux publics. Il est temps que l’Etat investisse, ici aussi, pour notre avenir.

      Bibliographie

      Sécuriser le milieu scolaire :

      Risk Reduction Strategies for Reopening Schools (Harvard)
      Healthy Buildings (Harvard)
      Qualité de l’air dans les écoles en France
      The Swiss Cheese Model of Pandemic Defense

      Transmission en aérosol :

      Airborne transmission of SARS-CoV-2 (Science)
      Mounting evidence suggests coronavirus is airborne — but health advice has not caught up (Nature)
      The risk of infection is in the air (Technische Universität Berlin)
      It Is Time to Address Airborne Transmission of Coronavirus Disease 2019 (Clinical Infectious Diseases)
      Reducing transmission of SARS-CoV-2
      COVID-19 Is Transmitted Through Aerosols. We Have Enough Evidence, Now It Is Time to Act
      Un salón, un bar y una clase : así contagia el coronavirus en el aire
      Coronavirus spreads through the air as aerosol, 230 scientists write in open letter to World Health Organization

      Etude de cas :
      Transmission of SARS-CoV-2 by inhalation of respiratory aerosol in the Skagit Valley Chorale superspreading event. (Indoor air)
      Aerosol and surface contamination of SARS-CoV-2 observed in quarantine and isolation care (Scientific reports)
      COVID-19 Outbreak Associated with Air Conditioning in Restaurant, Guangzhou, China, 2020
      Mechanistic Transmission Modeling of COVID-19 on the Diamond Princess Cruise Ship Demonstrates the Importance of Aerosol Transmission
      Large SARS-CoV-2 Outbreak Caused by Asymptomatic Traveler, China
      Aerodynamic analysis of SARS-CoV-2 in two Wuhan hospitals
      Community Outbreak Investigation of SARS-CoV-2 Transmission Among Bus Riders in Eastern China
      Community and Close Contact Exposures Associated with COVID-19 Among Symptomatic Adults ≥18 Years in 11 Outpatient Health Care Facilities
      Superspreading Event of SARS-CoV-2 Infection at a Bar, Ho Chi Minh City, Vietnam
      Coronavirus Disease Outbreak in Call Center, South Korea

      Distribution de tailles de gouttes :

      Modality of human expired aerosol size distributions

      Aerosol persistence in relation to possible transmission of SARS-CoV-2

      Particle sizes of infectious aerosols : implications for infection control (The Lancet).
      The airborne lifetime of small speech droplets and their potential importance in SARS-CoV-2 transmission
      Estimation of airborne viral emission : Quanta emission rate of SARS-CoV-2 for infection risk assessment

      Infection par des particules virales aéroportées :
      The Infectious Nature of Patient-Generated SARS-CoV-2 Aerosol
      Viable SARS-CoV-2 in the air of a hospital room with COVID-19 patients

      Coronavirus Disease 2019 Patients in Earlier Stages Exhaled Millions of Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 Per Hour

      Fraction de contamination asymptomatique :

      Transmission heterogeneities, kinetics, and controllability of SARS-CoV-2

      Calculer le risque d’infection :

      Covid-19 – Calculating aerosol infection risk yourself

      Model Calculations of Aerosol Transmission and Infection Risk of COVID-19 in Indoor Environments

      Hydrodynamique des aérosols :

      Towards improved social distancing guidelines : Space and time dependence of virus transmission from speech-driven aerosol transport between two individuals

      Short-range airborne route dominates exposure of respiratory infection during close contact

      Etudes sur modèle animal :
      SARS-CoV-2 is transmitted via contact and via the air between ferrets.

      Pathogenesis and transmission of SARS-CoV-2 in golden hamsters
      Defining the sizes of airborne particles that mediate influenza transmission in ferrets.

      Purificateurs d’air en KIT :

      Harvard — Portable Air Cleaners (Harvard)
      Yale — Low cost DIY air purifiers (Yale)
      https://mpic.de/4802097/mpic_doku_lueftung__english_25112020.pdf

      Toilettes :

      Le coronavirus SARS-CoV-2 peut-il s’attraper en allant aux toilettes ?

      Masques :

      Recyclage des masques FFP2 : Stanford publie des éléments de décision

      Le bon port du masque, garant de son efficacité
      Respiratory virus shedding in exhaled breath and efficacy of face masks

      Contamination dans les universités états-uniennes :

      Tracking the Coronavirus at U.S. Colleges and Universities

      Utilisation des UVC pour dénaturer le virus et tuer les bactéries :

      Far-UVC light (222 nm) efficiently and safely inactivates airborne human coronaviruses. (Scientific report)
      UV air cleaners and upper-room air ultraviolet germicidal irradiation for controlling airborne bacteria and fungal spores (J. Occup. Environ. Hyg.)

      Ventiler :

      Effect of ventilation improvement during a tuberculosis outbreak in underventilated university buildings
      Note d’alerte du conseil scientifique COVID-19 (22 septembre 2020)
      Effects of ventilation on the indoor spread of COVID-19 (Journal of fluid mechanics)
      How to use ventilation and air filtration to prevent the spread of coronavirus indoors. (The conversation)
      How can airborne transmission of COVID-19 indoors be minimised ? (Environment International)
      Back to Normal : An Old Physics Route to Reduce SARS-CoV-2 Transmission in Indoor Spaces (ACS Nano)
      Préconisations pour améliorer la ventilation de bâtiments existants (air.h)
      Ventilation (CDC)

      Superspreading et transmission en aérosol :

      Superspreading events suggest aerosol transmission of SARS-CoV-2 by accumulation in enclosed spaces

      https://pds.hypotheses.org/2865

    • Mechanistic transmission modeling of COVID-19 on the #Diamond_Princess cruise ship demonstrates the importance of aerosol transmission

      We find that airborne transmission likely accounted for >50% of disease transmission on the Diamond Princess cruise ship, which includes inhalation of aerosols during close contact as well as longer range. These findings underscore the importance of implementing public health measures that target the control of inhalation of aerosols in addition to ongoing measures targeting control of large-droplet and fomite transmission, not only aboard cruise ships but in other indoor environments as well. Guidance from health organizations should include a greater emphasis on controls for reducing spread by airborne transmission. Last, although our work is based on a cruise ship outbreak of COVID-19, the model approach can be applied to other indoor environments and other infectious diseases.

      https://www.pnas.org/content/118/8/e2015482118

  • Blanquer, 02.11.2020 sur France Inter :

    « On a fait une étude sur les purificateurs d’air et ça n’est absolument pas probant. Mais chaque fois qu’on peut ouvrir les fenêtres, il faut le faire »

    #aération #Blanquer #purificateurs #classe #école #salles_de_classe #Jean-Michel_Blanquer #ventilation
    #in_retrospect

    A mettre en lien avec cela :
    Ventiler, quantifier le taux de CO2, filtrer
    https://seenthis.net/messages/879692

    • j’avais remarqué l’astucieux emploi par Macron (le 14 octobre) de l’expression « derrière nous » :

      Au moment où nous nous parlons, l’Allemagne est en train de prendre aussi des mesures restrictives parce qu’elle a beaucoup de cas. Elle est 15 jours, 3 semaines derrière nous, mais dans une situation préoccupante.

      peut-être que d’ici 3 ou 4 mois la France sera tellement « en avance » sur l’Allemagne (en matière de nombre de cas de covid) qu’elle décidera aussi d’investir dans la ventilation ?

  • Improving indoor #air quality to prevent #COVID-19
    https://www.usatoday.com/in-depth/graphics/2020/10/18/improving-indoor-air-quality-prevent-covid-19/3566978001

    Your chances of being infected depend on the size of the room and the number of people infected with COVID-19 inside.

    “When they talk, talk loudly, when they breathe, small respiratory #aerosols are released,” Miller said.

    If you’re in a classroom, office or other enclosed space, these aerosols can build up over time.

    “It’s like if you’re in a smoky bar,” Miller says. “When it opens, there’s not a lot of smoke, but the more people smoke, it becomes a cloudy room. You can think of virus being released like that.”

    Pour y remédier, importance :

    – de l’apport d’air extérieur pour diluer les aérosols, d’autant plus efficace que le nombre d’élèves par salle est réduit,

    – de la filtration (dans le cas d’air conditionné) ou/et de l’évacuation (à l’aide de ventilateurs dirigés vers les fenêtres ouvertes) de l’air intérieur chargé d’aérosols.

    #ventilation, #aération,

  • Du Côté de la Science – #Collectif
    http://ducotedelascience.org

    Ce site a pour but de centraliser et diffuser informations scientifiques et bonnes pratiques.
    http://ducotedelascience.org/blog

    EDITO – Médecins, scientifiques, enseignants et chercheurs, nous nous sommes tous impliqués, chacun à notre manière, dans l’information et la prévention contre le COVID-19 depuis le début de la pandémie. Depuis cet été, observant une reprise lente mais certaine de l’épidémie en France et regrettant l’inertie des autorités sanitaires, nous avons joint nos forces à trois reprises pour tenter d’infléchir la politique nationale de gestion de l’épidémie.

    C’est dans cet esprit que nous avons écrit deux tribunes dans Libération, et lancé une pétition, pour alerter sur les risques de diffusion du coronavirus par l’air et demander des protocoles adaptés dans tous les lieux clos. C’est ainsi également que nous avons alerté dans Le Parisien sur les risques qu’encouraient les établissements scolaires (les élèves, leurs enseignants et leurs familles… et finalement toute la société) si ceux-ci devaient ouvrir sans un protocole sanitaire plus ambitieux, à l’instar d’autres pays d’Europe.
    A chaque tribune que nous écrivions, nous pensions que c’était la dernière…

    Aujourd’hui, face à la forte augmentation de l’épidémie, à l’éparpillement des connaissances et à la diffusion de fake news de tous ordres, et à des mesures qui nous semblent encore insuffisantes pour endiguer l’épidémie, nous avons ressenti la nécessité de nous inscrire dans un temps plus long.
    Ce qui nous rassemble est notre confiance dans la science et dans la démocratie. Nous pensons que les décisions doivent être fondées sur des données scientifiques solides, que celles-ci doivent être expliquées à la population et débattues avant d’être arbitrées politiquement. Nous ne sortirons du COVID qu’avec une population éclairée, où chaque individu deviendra un acteur de la lutte contre la diffusion du virus.

    Articles récents

    I. Lutter contre le #coronavirus par la#ventilation – données générales

    II. 1) Qualité de l’air des locaux scolaires et professionnels – L’#aération
    II. 2) Qualité de l’air des locaux scolaires et professionnels – Les purificateurs d’air
    II. 3) Qualité de l’air des locaux scolaires et professionnels – Les détecteurs de #CO2

    III. Recommandations REHVA (COVID-19)
    III. 1) Chauffage, ventilation et air conditionné – contexte COVID-19
    III. 2) Recommandations pratiques : réduction des risques d’infection dans les bâtiments – contexte COVID-19
    III. 3) Mesures pratiques : services techniques et d’entretien – contexte COVID-19

    Pour aller plus loin…

    #toctoc #COVID-19 #science #pratiques

  • Covid-19 : de l’incompétence dans l’air - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/10/07/covid-19-de-l-incompetence-dans-l-air_1801645

    Les écoles allemandes ont pour protocole d’ouvrir les fenêtres toutes les vingt minutes. Si cette règle apparaît contraignante à l’entrée dans l’hiver, elle seule permet d’éviter un niveau de concentration du virus dans l’air pouvant le rendre infectant, transformant une salle de classe en cluster (parce que oui, contrairement aux enfants français, les petits Allemands, comme tous les enfants du monde, se transmettent le coronavirus entre eux et le transmettent aux adultes). En France, la préconisation d’aérer seulement trois fois par jour ne correspond à aucune donnée scientifique…

    Mais l’Allemagne va plus loin. Alors que nous nous écharpions pendant tout l’été sur la fin de l’épidémie, l’immunité présumée déjà atteinte en Ile-de-France et dans le Grand Est, la perte de virulence du virus, le risque de s’asphyxier dans un masque et l’efficacité fantasmée de l’hydroxychloroquine du charlatan marseillais, l’Allemagne et ses ingénieurs observaient, testaient, informaient, mettaient en place des appareils de mesure de CO2 dans de nombreux lieux publics clos. A titre expérimental, des purificateurs d’air sont installés dans les classes de Hambourg. Les essais semblant très concluants, le gouvernement allemand prépare d’ores et déjà un plan d’urgence de 500 millions d’euros pour équiper ses écoles de tels appareils… En attendant, et malgré l’hiver qui approche, la recommandation est déjà en vigueur dans tous les bâtiments publics outre-Rhin : ouvrir les fenêtres pour renouveler l’air toutes les vingt minutes.

  • Ventiler, quantifier le taux de CO2, filtrer
    En résumé

    La #ventilation des locaux est un facteur clé de réduction de la #transmission_épidémique, améliorable par des mesures simples et peu coûteuses.
    - L’#équipement du milieu scolaire et universitaire en capteurs de taux de CO2 est nécessaire pour recenser les salles dont la ventilation pose problème, avec un objectif quantitatif (650 ppm) et un niveau au-delà duquel une révision du protocole de ventilation s’impose (850 ppm).
    – Des #purificateurs d’air doivent être installés dans les lieux de restauration collective, puis dans les pièces dont la ventilation ne peut être améliorée.
    – Les #tests salivaires rapides de groupe, les #masques FFP2 non-médicaux et l’installation graduelle de #VMC à double-flux constituent des moyens complémentaires pour diminuer la #contagion.

    Ils ne manquent pas d’air…

    “On doit s’attaquer très fermement aux foyers d’infections [clusters] locaux, sinon à Noël on aura [en Allemagne] des chiffres comme ceux de la France.” [1]

    A. Merkel, le 28 septembre 2020

    “Les aérosols sont déterminants, les endroits fermés sont un problème. Nous devons donc faire attention à la ventilation.“) [2]

    A.Merkel, le 29 septembre 2020

    “Les établissements sont prêts à recevoir les étudiants”

    F.Vidal 3 septembre 2020

    “Ce ne sont pas des clusters par promotion mais des clusters par groupe d’amis (...) Rien ne nous dit que les contaminations se fassent au sein des établissements de l’enseignement supérieur.”

    F.Vidal, le 28 septembre 2020

    “Les récentes évolutions de la #COVID19 conduisent à restreindre les capacités d’accueil des établissements d’enseignement supérieur situés en zones d’alerte renforcée ou d’alerte maximale à 50% de leur capacité nominale dès le 6 octobre.”

    F.Vidal, le 5 octobre 2020

    “N’oublions pas que les étudiants comme les néo-bacheliers ne se sont pas rendus en cours pendant près de six mois et pour s’adapter aux méthodes de l’enseignement supérieur, il faut une part de cours à distance.”

    C.Kerrero, recteur de la région Ile-de-France, le 5 octobre 2020

    En dernière instance, la rentrée en “démerdentiel” procède de ce qu’on appelle en algorithmique un interblocage (deadlock en anglais), qu’il faudrait baptiser ici « L’étreinte mortelle de la bureaucratie". Les universitaires attendent les instructions des directeurs de composantes et laboratoires, lesquels sont à l’affût des normes et des procédures qui ne manqueront pas d’être édictées par les Doyens de Faculté qui, eux-mêmes, guettent les spéculations éclairées — n’en doutons pas — des présidences, lesquelles temporisent pour ne pas contrevenir aux directives à venir du ministère, cependant que le cabinet dudit ministère sursoit à toute décision avant les arbitrages de l’Elysée et de Matignon, dont les conseillers, faute de renseignement objectivé sur la situation, poireautent en prenant connaissance sur Twitter des plaintes des universitaires.

    Reboot.

    Nous proposons ci-dessous une #fiche_pratique à l’usage des collègues comme de la technostructure pour mettre en œuvre des moyens simples de réduction de la propagation épidémique en milieu confiné.

    Etat épidémique

    L’épidémie a cru, pendant les trois derniers mois, d’un facteur 2 toutes les trois semaines, environ. Le taux de reproduction épidémique (nombre de personnes contaminées en moyenne par une personne atteinte) est légèrement supérieur à 1. Pour l’abaisser le plus bas possible en dessous de 1, et juguler l’épidémie, il est nécessaire de cumuler des politiques publiques normatives et incitatives pour atteindre par chacune un facteur d’abaissement de la transmission.

    Facteurs de transmission épidémique

    Les personnes contaminées asymptomatiques génèrent un #aérosol de #micro-gouttelettes, dont une fraction n’est filtrée ni par les masques de tissu, ni par les masques chirurgicaux, et induisent une concentration de virus qui dépend :

    - du nombre de personnes secrétant du virus dans la pièce,
    - du flux de ventilation de la pièce
    - du volume de la pièce

    La probabilité qu’une personne saine soit contaminée croit avec

    - la concentration en particules virales, possiblement avec un effet de dose (non-linéarité), voire un effet de seuil
    - le temps de présence dans l’atmosphère contaminée

    Chaque personne a un système immunitaire spécifique qui implique que cette probabilité de contamination — pour grossir le trait, le seuil de concentration virale — varie entre individus. De plus, les données actuelles suggèrent que l’infection par le SARS-CoV-2 accroitrait la production du récepteur du virus ACE2 par les cellules pulmonaires, favorisant la fixation ultérieure d’autres virus sur ces cellules, ce qui augmenterait la probabilité de contamination. Toutefois cette probabilité n’est pas connue, même en moyenne.

    En résumé, on peut agir sur la ventilation, qui permet de maintenir la concentration virale la plus basse possible, sur la dénaturation ou le piégeage des particules virales, sur la qualité des masques et sur la détection préventive de personnes atteintes.

    Ventilation (quantification, contrôle et mesures effectives)

    Les gouttelettes exhalées de taille inférieure à 5 µm (aérosols) se maintiennent en suspension dans l’air pendant plusieurs heures. Le renouvellement de l’air est donc requis pour éviter une transmission aéroportée par ces aérosols potentiellement chargés en virus. Pour quantifier le renouvellement de l’air dans une salle, on peut mesurer la concentration de CO2 dans l’air à l’aide de capteurs infra-rouge. Dans l’hypothèse basse de linéarité entre probabilité d’infection et concentration virale, la concentration de CO2 dans l’air, une fois soustraite celle du milieu extérieur, détermine directement la probabilité de contamination, indépendamment du nombre de personnes dans la pièce et de son volume, quand une personne sécrétant du virus s’y trouve. Des modèles hydrodynamiques plus fins peuvent être produits si besoin.

    Il convient d’aérer le plus possible, en conservant une température permettant de travailler confortablement. La mesure la plus simple consiste à exiger que les portes des salles soient ouvertes et d’aérer 5 minutes en grand toutes les 30 ou 45 ou 60 minutes, et plus longtemps en début de matinée, à la pause déjeuner et en fin d’après-midi. Il est nécessaire d’aérer très fortement les lieux de restauration, où la transmission est extrêmement rapide et efficace. Il convient aussi de demander aux élèves et aux étudiants de se vêtir chaudement (pulls, polaires, etc) pour pouvoir aérer. Le chauffage doit être réglé pour prendre en compte l’aération. Ces consignes doivent faire l’objet d’une circulaire envoyée à tous les personnels et l’information communiquée à tous les usagers, lesquels seront invités à s’en saisir et à les adapter localement. Il convient d’inverser la logique d’intervention de l’Etat, appelé à fournir une aide effective, y compris matérielle, et une boîte à outils d’aide à la décision aux composantes des établissements universitaires.

    La seconde mesure consiste à équiper tous les établissements de capteurs de CO2 de sorte à optimiser la ventilation de chaque pièce :

    - fenêtre entrebâillée en permanence ou ouverte périodiquement en grand
    - révision des systèmes de ventilation forcée, quand ils existent, et réglage des vitesses de ventilation

    La mesure de CO2 s’effectue à 1 m 50 ou 2 m du sol, avec un relevé au cours du temps. Le taux de CO2 doit être amené, en permanence, au niveau le plus bas possible. Un objectif quantitatif consiste à essayer d’atteindre 200 ppm de plus qu’à l’extérieur (soit 650 ppm à Paris). Les mesures préliminaires effectuées en milieu universitaire et scolaire montrent des taux anormalement élevés, y compris là où les VMC sont aux normes. Passer de 1500 ppm à 650 ppm permet de gagner au moins un facteur 5 en probabilité d’infection, et probablement beaucoup plus, par effet de seuil/de dose. Il conviendrait de fixer un maximum raisonnable (850 ppm est une valeur type recommandée par différents scientifiques) au delà duquel il faille :

    - diminuer la jauge d’occupation
    – ajouter un système de filtration (voir ci-dessous)
    - faire réviser la ventilation forcée pour augmenter le débit

    Il convient d’avoir un recensement exhaustif des salles à risques, avec une attention particulière pour les lieux de restauration.

    Budget pour améliorer la ventilation — L’essentiel passe par des circulaires ministérielles et par une campagne de sensibilisation par des scientifiques, évitant le ton des campagnes du printemps.
    Budget pour les capteurs CO2 — Equiper chaque établissement scolaire, et chaque UFR d’un capteur CO2, produit à 50 €, coûte 3 millions €. Il faut pour cela une commande d’Etat de 60 000 capteurs-enregistreurs, et le recrutement et la formation de techniciens aidant à la mise-en-œuvre.
    Intégration à des projets pédagogiques — L’utilisation de capteurs infra-rouge peu onéreux, à monter sur des cartes de type Arduino, leur test dans une enceinte fermée dans lequel une bougie se consume, et la caractérisation de la ventilation peut faire partie de séances pédagogiques, à partir de fiches détaillées, adaptées aux différents niveaux.

    Purificateurs d’air

    Les salles de restauration (en priorité), les amphis et les salles de classe peuvent être équipées de système de purificateurs d’air, créant une circulation intérieure au travers de filtres HEPA (technique robuste, appareils commerciaux ou en kit existants) ou au voisinage d’un néon UV-C, entouré d’un tuyau opaque. L’investissement n’est pas spécifique au Covid, mais sera rentabilisé par la prévention de toutes les maladies respiratoires. La seconde technique est prometteuse, mais demanderait une PME nationalisée pour la production — il existe cependant quelques systèmes commerciaux pour les halls de grande surface.

    Tests salivaires rapides

    Détecter la présence d’une personne sécrétant une charge virale importante, en utilisant des tests salivaires, même peu sensibles, réduirait significativement la transmission du virus. Il convient de mettre à disposition des tests salivaires produits pour un usage collectif (pour 20 personnes par exemple) avec résultat rapide. Le consortium formé par la société de biotechnologie SKILLCELL, filiale du groupe ALCEN, le laboratoire du CNRS SYS2DIAG (CNRS/ALCEN) et la société VOGO a mis au point ces tests. Commander pour l’institution scolaire des tests collectifs quotidiens assurerait une baisse importante de la transmission.

    Masques

    Les masques de norme UNS comme les masques en tissu ne sont pas efficaces pour filtrer des aérosols qui sont de taille < 5 µm. Les masques souples intissés ont un effet important mais sont souvent mal portés, produisant des fuites d’air par les bords. Les masques FFP2 filtrent efficacement les aérosols (à l’exhalation comme à l’inspiration), et de plus s’adaptent de façon étanche au visage et évitent les fuites d’air. Les masques FFP2, N95 ou KN 95 non médicaux, testés sur une journée (taille de l’élastique, confort, étouffement de la voix, humidité accumulée), assurent une filtration efficace et une étanchéité sur la peau. Le port généralisé de ce type de masques par les élèves, les étudiants et les enseignants limiterait considérablement les contaminations aéroportées. Il est indispensable à court terme, d’équiper de masques FFP2 non médicaux les personnes à risque, les personnels d’accueil et de restauration.

    Budget — 20 centimes par masque à la production en France, 9 centimes en Asie. Option maximale : 1 million € par jour. Par comparaison, les tests PCR coûtent entre 10 et 100 millions € par jour à la sécurité sociale.

    Ventilation à double flux

    La plupart des bâtiments scolaires ont été construits avant la mise en place des normes sur la qualité de l’air et la mise en place de système de ventilation. La plupart n’ont qu’un système de ventilation manuelle — des fenêtres — limité par les normes de sécurité. Un programme d’installation de ventilation à double flux doit être mis en place, pour améliorer graduellement la situation, à moyen terme. Le dimensionnement doit être fait avec précision, pour éviter les nuisances sonores inutiles.

    Bibliographie

    - Airborne transmission of SARS-CoV-2 (Science)
    - Note d’alerte du conseil scientifique COVID-19 (22 septembre 2020)
    – Effects of ventilation on the indoor spread of COVID-19 (Journal of fluid mechanics)
    - Risk Reduction Strategies for Reopening Schools (Harvard)
    - Healthy Buildings (Harvard)
    - The risk of infection is in the air (Technische Universität Berlin)
    - How to use ventilation and air filtration to prevent the spread of coronavirus indoors. (The conversation)
    - Effect of ventilation improvement during a tuberculosis outbreak in underventilated university buildings. (Indoor air)
    - Transmission of SARS-CoV-2 by inhalation of respiratory aerosol in the Skagit Valley Chorale superspreading event. (Indoor air)
    - Coronavirus : 90 % des contaminations se produiraient de façon aéroportée dans les lieux clos et mal ventilés (Caducée)
    - It Is Time to Address Airborne Transmission of Coronavirus Disease 2019 (Clinical Infectious Diseases)
    – Préconisations pour améliorer la ventilation de bâtiments existants (air.h)
    – Aerosol and surface contamination of SARS-CoV-2 observed in quarantine and isolation care (Scientific reports)
    – How can airborne transmission of COVID-19 indoors be minimised ? (Environment International)
    - Far-UVC light (222 nm) efficiently and safely inactivates airborne human coronaviruses. (Scientific report)
    - UV air cleaners and upper-room air ultraviolet germicidal irradiation for controlling airborne bacteria and fungal spores (J. Occup. Environ. Hyg.)
    - Back to Normal : An Old Physics Route to Reduce SARS-CoV-2 Transmission in Indoor Spaces (ACS Nano)
    - COVID-19 Prävention : CO2-Messung und bedarfsorientierte Lüftung
    - Aerosolforscher : “Wir müssen ein ganz anderes Lüftungsverhalten entwickeln”

    http://www.groupejeanpierrevernant.info/#Ventilation

    #covid-19 #coronavirus #espaces_fermées #salles #cours #école #université #air #contamination

    siginalé par @colporteur ici parmi d’autres liens:
    https://seenthis.net/messages/879663