• Quelles sont les villes françaises les plus consommatrices d’électricité ? – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/quelles-sont-les-villes-les-plus-consommatrices-delectricite-20221206_ZBR

    les villes et les départements les plus consommateurs d’électricité par habitant sont situés dans le sud et l’ouest de la France, alors même qu’Aix-en-Provence, Bordeaux et Nice, les trois villes de plus de 100 000 habitants en tête du palmarès, ne sont pas réputées pour la rigueur de leurs hivers. A l’inverse, les villes de Saint-Etienne et de Mulhouse, largement exposés au froid hivernal, font partie des « grandes villes » les plus sobres du pays. En regardant le classement des 116 villes les plus peuplées de France (et non plus seulement celles comptant plus de 100 000 habitants), on retrouve cette partition entre le Sud et le Nord. Les cinq villes les plus consommatrices sont Fréjus, Cannes, Antibes, Montauban et Narbonne. Les cinq villes les moins consommatrices étant Nanterre, Belfort, Aubervilliers, Bobigny et Créteil.
    [...]
    seule [la] consommation d’électricité du secteur résidentiel (donc des logements des particuliers) a été prise en compte. A noter aussi qu’il s’agit de la consommation sur toute l’année, intégrant donc aussi bien l’été que l’hiver.

    Le premier facteur d’explication des résultats est le mode de chauffage. Si le chauffage du logement se fait au gaz, au fioul ou au bois, la consommation électrique liée est nulle - alors même que le chauffage représente 66 % de la consommation énergétique d’un logement, selon l’Ademe. Or, le mode de chauffage des bâtiments recoupe globalement la carte de Up Energies : selon une étude commandée par Butagaz et le Synasav (Syndicat national de la maintenance et des services en efficacité énergétique), les bâtiments des régions des façades atlantique et méditerranéenne du pays (bureaux inclus) se chauffaient à 39 % ou plus à l’électricité, contre seulement 21 % dans le Grand Est ou 26 % dans les Hauts-de-France.

    L’autre facteur explicatif majeur tiendrait à la qualité de l’isolation. « Les résidences dans le Sud ne se sont pas focalisées sur la qualité de l’isolation, alors que les maisons dans le Nord gardent plus la chaleur », explique Alexis Beaumont, citant notamment la finesse des murs, l’impact du vent ou la présence de nombreux chauffages d’appoint électriques. La climatisation, à laquelle les habitants de villes du sud de la France ont davantage recours est-elle aussi un facteur d’explication ? « L’impact de la climatisation (plus important dans le Sud, ndlr) existe, mais n’explique pas une telle disparité », ajoute-t-il.

    Ajoutons enfin que la dimension sociale s’ajoute évidemment à ces facteurs géographiques, la consommation électrique étant fortement indexée au niveau des revenus des ménages. Ce qui explique aussi qu’on retrouve des villes « pauvres » au bas du classement, et des villes « riches » à son sommet.

    #électricité #énergie #chauffage #sobriété #inégalités_sociales #isolation

    • #climatisation certainement, mais cela recoupe ce facteur clé : la propension à consommer davantage d’une #classe_sociale,
      comme le montre cette carte, ce sont les logements les mieux construits et les mieux isolés, les logements de ceux qui skient, qui consomment allègrement le plus

      En 2020, la consommation par habitant dans le 16e arrondissement était de plus de 10 000 kwh contre moins de 2 000 khw dans le 19e. Apur

      #Versaillais #écologie #riches #bourgeoisie

    • Il y a une ruée vers les pompes à chaleur dans mon entourage proche. Aide de l’état oblige, certains en profitent, non sans avoir été encouragés de manières trompeuses, pour se reconvertir vers ce mode de chauffage. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que, plus la températures extérieure baisse, plus le rendement (COP) de ces pompes à chaleur fonctionnant par aérothermie diminue. Si la température passe en dessous de 0°C, le compresseur qui capte les calories de l’air est obligé de passer en mode dégivrage. Ce qui a pour conséquence d’augmenter fortement la consommation électrique. Et là, le COP peut même devenir négatif !

      https://www.quelleenergie.fr/magazine/pompe-chaleur-efficace-zero

      Le COP ou coefficient de performance d’une pompe à chaleur est un multiple de la puissance électrique consommée. Il détermine la quantité de chaleur produite à partir d’une quantité d’électricité donnée. Plus le chiffre est élevé, plus le système est performant. Exemple : avec un COP de 3, une pompe à chaleur consommera 3 fois moins d’énergie électrique qu’un équipement conventionnel de chauffage électrique direct (convecteur, grille-pain etc.). Ce qui ouvre a priori de substantielles économies par rapport à un mode de chauffage tout électrique.
      Il faut toutefois se garder d’extrapoler trop rapidement le COP nominal d’un appareil avec la consommation réelle d’un logement. En effet, le COP machine d’une pompe à chaleur, ou COP conventionnel, est mesuré par le constructeur entre de 7°C et 35°C. Cet indicateur permet de distinguer les appareils entre eux mais en aucun cas d’estimer la performance en situation réelle. Le COP saisonnier ou annuel de l’appareil, et a fortiori de l’ensemble de l’installation de chauffage (production, distribution, émission et régulation) dépendra, en effet, du climat tout au long de la saison considérée, mais surtout des conditions d’utilisation : écart de température entre sources, régime de fonctionnement de l’appareil tout au long de la période de chauffe.
      Le COP, ensuite, est d’autant plus élevé que l’écart de température entre sources sera faible, en vertu d’un principe physique indépassable. Quelle que soit la machine, la performance sera moins élevée si l’écart de température entre sources augmente. Ainsi il sera bien plus avantageux d’alimenter un plancher chauffant à basse température (25°C) qu’un réseau de radiateurs traditionnel à 60°C.

      En fait, on en revient toujours au même problème, plus la température baisse, plus tu consommes d’électricité. Sans compter que dans mon bled, le parc immobilier est vétuste et les bâtiments très mal isolés. Donc privilégier les travaux d’isolation avant de changer son système de chauffage. Mais ça, les arnaqueurs qui viennent démarcher les personnes âgées ne le disent pas.
      La transition énergétique ? Un système pyramidal soutenu par de l’argent public.

  • Duc de Saint-Frippon, mémorialiste du règne d’Emmanuel 1er Roy des riches. Mémoires pour l’édification des survivants de la catastrophe future. Compte satirique.
    https://twitter.com/MFrippon

    3 exemples

    Soudain Emmanuel 1er aperçut au loin un gueux ayant l’impudence d’acheter une cannette de coca. Ces misérables avaient décidément vie trop facile pour vouloir travailler. Il manda dans l’instant au comte de Dard-Malin de punir les va nu pieds

    Le travail le dimanche était selon Emmanuel 1er très bon. Pour les gueux

    C’est dans ce salon qu’Emmanuel 1er ordonna qu’on diffuse la scène dans laquelle il dénonçait le #pognondedingues qu’on mettait dans les affreuses #AidesSociales

    #Drôle, par delà le travers interclassiste (pauvres et peuple, plutôt que prolétariat et néoprolétariat ) et l’étatisme à l’ancienne (l’État national contre ceux de la mondialisation) qui sont de rigueur pour une #gauche qui se tricolorise (#FI).

    #Versaillesc’estlàoùlaRépubliques’étaitretranchéequandelleétaitmenacée #mémorialiste #satire_politique #LREM #Macron #Versaillais #travail #APL #collectivisme_des_riches #guerre_aux_pauvres #État_de_la_mondialisation #restauration

  • 1 « Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord. »
    2 « Il y a dans cette société (Doux) une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées. »
    3 « Vous n’allez pas me faire peur avec votre t-shirt, la meilleure façon de se payer un costard c’est de travailler.
    4 « Je ne suis pas là pour défendre les jobs existants »
    5 « Le chômage de masse en France c’est parce que les travailleurs sont trop protégés »
    6 « Je pense qu’il y a une politique de fainéants et il y a la politique des artisans. »
    7 Tous ses conseillers présentent le même profil, jeune et diplômé : "J’assume. Les maréchaux d’Empire étaient jeunes et ce n’étaient pas des paysans"
    8 « Certains au lieu de foutre le bordel feraient mieux d’aller regarder s’il peuvent pas avoir des postes »
    9 « Les salariés français sont trop payés »
    10 « Les salariés doivent pouvoir travailler plus, sans être payés plus si les syndicats majoritaires sont d’accord. »
    11 Le compte pénibilité ? « Je n’aime pas le terme donc je le supprimerais car il induit que le travail est une douleur »
    12 « Vu la situation économique, ne plus payer les heures supplémentaires c’est une nécessité »
    13 « Ceux qui défendent les emplois aidés sont ceux qui n’en voudraient pas pour eux »
    14 « Je vais faire un CICE durable »
    15 « La tranche d’impôt de Hollande à 75 % ? C’est Cuba sans le soleil »
    16 « Je n’aime pas ce terme de modèle social. »
    17 « Je suis pour une société sans statuts »
    18 « Je compte sur vous pour engager plus d’apprentis. C’est désormais gratuit quand ils sont mineurs »
    19 « Dans les motifs de rupture du contrat de travail, [la rupture conventionnelle] est aujourd’hui le premier »
    20 « Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires. »
    21 « 35 h pour un jeune, ce n’est pas assez »
    22 « Les jeunes générations veulent être entrepreneurs, pas fonctionnaires »
    23 « Je dis aux jeunes : « ne cherchez plus un patron cherchez des clients »
    24 « Les pauvres d’aujourd’hui sont souvent moins les retraités que les jeunes »
    25 « Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus ».
    26 : « Je ne vais pas interdire Uber et les VTC, ce serait les renvoyer vendre de la drogue à Stains »
    27 « Une start-up nation est une nation ou chacun peut se dire qu’il pourra créer une start-up. Je veux que la France en soit une ».
    28 « Les britanniques ont la chance d’avoir eu Margaret Thatcher »
    29. « Le libéralisme est une valeur de gauche »
    30 « Je ne céderais rien ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes, ni aux égoïstes, ni aux pessimistes » qui se dressent contre les ordonnances anti travail.
    31 « Dans les gares, vous croisez des gens qui réussissent et d’autres qui ne sont rien »
    32 « J’ai été élu par des gens qui ne m’ont pas choisi »
    33. « Être élu est un cursus d’un ancien temps. »
    34 « La démocratie ne se fait pas dans la rue »
    35 « Etre populaire ne m’intéresse pas, mon pays doit avant tout être réformé car nous avons 10 % de chômage ».
    36 Les fainéants ce sont « ceux qui n’ont pas fait les réformes pendant 15 ans pas les Français »
    37 « La France n’est pas un pays qui se reforme parce qu’on se cabre, on résiste, on contourne, nous sommes ainsi faits ».
    38 « Tu sais, quand tu es président de la République, ce n’est pas le moment où tu gagnes le plus d’argent »
    39 « La France est en deuil d’un roi »
    40 "Les révolutionnaires sont souvent des ratés du suffrage universel"
    41 : « La gauche classique est une étoile morte. L’idéologie de gauche classique ne permet pas de penser le réel tel qu’il est »
    42 : « C’est une erreur de penser que le programme est le cœur d’une campagne électorale » « La politique c’est mystique »
    43 « Le FN est, toutes choses égales par ailleurs, une forme de Syriza à la française, d’extrême-droite. »
    44 Il qualifie ceux qui, au sein du PS, s’opposent à sa 1° loi (308 articles dont le travail le dimanche, de nuit, ou la privatisation du don du sang) de « foyer infectieux » ou de « fainéants ».
    45 « Chaque candidat qui sera investi signera, avec moi, le contrat avec la Nation. Il s’engage à voter à mes côtés les grands projets, à soutenir notre projet." "Pas de frondeurs"
    46 « Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. »
    47 « Il n’y a pas de culture française mais des cultures »
    48 « Le kwassa kwassa pêche peu, il amène du comorien »
    49 A propos des critiques à la suppression de l’impôt sur la fortune « La passion triste de la France, la jalousie ».
    50 "Je crois à la cordée, il y a des hommes et des femmes qui réussissent parce qu’ils ont des talents, je veux qu’on les célèbre [...] Si l’on commence à jeter des cailloux sur les premiers de cordée c’est toute la cordée qui dégringole"

    Et celle du jour :

    Le jour où tu veux faire la révolution, tu apprends d’abord à avoir un diplôme et à te nourrir toi-même, d’accord ? Et à ce moment-là tu iras donner des leçons aux autres

    Comme dirait l’autre : « on ne change pas une équipe qui gagne ! »

  • « Emmanuel Macron est capable d’audace et de transgression » ; une "révolution énergétique a commencé sous l’impulsion de Nicolas Hulot", nous dit une tribune d’Edgar Morin (Sociologue et philosophe), LE MONDE | 21.02.2018

    Chacun possède une dualité, voire une multiplicité intérieure, mais certains personnages historiques sont remarquables par une dualité politique étonnante. Ainsi de Gaulle, à la fois rebelle et rassembleur national pendant la guerre, porté au pouvoir par l’Algérie française et renversant ses géniteurs putschistes pour reconnaître l’Algérie algérienne, politiquement rénovateur et socialement conservateur durant sa présidence.

    Pour comprendre Macron, je partirais d’un fait de vie privée qui traduit un choix de vie audacieux et une capacité de transgression extraordinaire : contre vents et marées et plutôt contre les obstacles des milieux conformistes bourgeois de province, il épouse sa professeure de lycée plus âgée que lui et déjà mère de deux enfants, et il assume cette transgression ouvertement tout au long de sa carrière.

    QUAND IL SE LANCE DANS L’AVENTURE PRÉSIDENTIELLE, IL TRANSGRESSE TOUTES LES RÈGLES DU JEU APPAREMMENT INAMOVIBLES DE L’ADOUBEMENT PAR UN PARTI
    Quand il se lance dans l’aventure présidentielle, il transgresse toutes les règles du jeu apparemment inamovibles de l’adoubement par un parti et il part aventureusement, créant de toutes pièces un rassemblement dynamique d’éléments captés dans les partis, qui s’en disloquent, ce qui, évidemment dans des circonstances favorables, le conduit à la présidence de la République. On peut dire qu’il y a du Bonaparte, du Boulanger, du de Gaulle dans cela, mais la différence est qu’il n’y a au départ aucun prestige ni gloire militaire, mais un jeune civil audacieux.

    Par ailleurs, une autre étonnante dualité réside dans le fait d’être un intellectuel littérairement et philosophiquement cultivé et un homme qui fait carrière aux antipodes de la philosophie, dans la banque et la finance.

    Hulot ou l’antagonisme au gouvernement

    D’où une autre dualité. Il remet à l’actualité le souci du grand destin de la France, se hausse au niveau de l’intérêt national supérieur, mais, en même temps, sa pensée politico-économique demeure totalement conforme au néolibéralisme et plus encore à la vulgate technocratique économique régnante dans les classes dirigeantes, comme chez ses prédécesseurs, fondée sur la compétitivité, les économies budgétaires, les faveurs aux entrepreneurs et les restrictions aux salariés, et respectant comme évident le pouvoir financier. Et lui-même a plusieurs fois affirmé sa conviction que la richesse nationale vient principalement des riches.

    Les cabinets ministériels sont truffés plus que jamais de jeunes technocrates qui ne voient le réel qu’à travers les chiffres. On arrive même à une contradiction entre sa pensée humaniste affirmée et le comportement concret du ministre de l’intérieur, des instances policières et judiciaires à l’égard des réfugiés.

    SUR NOTRE-DAME-DES-LANDES, IL NE SE RALLIE PAS À LA CONCEPTION DES ZADISTES, MAIS IL TRANSGRESSE LA VISION TECHNO-ÉCONOMIQUE DOMINANTE
    Enfin, Emmanuel Macron a instauré de lui-même, sinon une contradiction, du moins un antagonisme, au sein de son gouvernement, non tant en mêlant ministres issus de la gauche et de la droite, mais en y installant à une place noble [ministre de la transition écologique] Nicolas Hulot, symbole des problèmes écologiques devenus vitaux et d’une nouvelle politique.

    Cela dit, deux actes macroniens témoignent d’un début de transgression de la vulgate techno-économique. Le premier est la riposte à la décision du président Trump de renoncer à l’accord international sur le réchauffement climatique, dans le discours où s’énonce pour la première fois une pensée planétaire, « Make our planet great again ». Le second est dans le renoncement à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes où s’étaient cristallisées et radicalisées deux conceptions de la société. Il ne se rallie certes pas à la conception des zadistes, mais il transgresse, dans ce cas symbolique, la vision techno-économique dominante dont il était le promoteur.

    Une autre pensée économico-politique

    Va-t-il évoluer et passer de la transgression au renoncement, du renoncement à l’adoption d’une autre pensée économico-politique ? Cette autre pensée a déjà été formulée. C’est celle d’une grande politique de salut public, dont la révolution énergétique (qui a commencé sous l’impulsion de Nicolas Hulot) serait un premier élément, et comporterait une grande politique des villes visant à dépolluer et déstresser la vie urbaine, une grande politique des campagnes faisant régresser l’agriculture et l’élevage industrialisés, ravageurs des terres, dont les produits standardisés sont insipides et insanes, au profit de l’agriculture fermière, raisonnée, et bio.

    Lire aussi : Petite philosophie du macronisme

    L’une et l’autre politique auront besoin de main-d’œuvre, fourniraient du travail, feraient régresser le chômage, l’une et l’autre auraient un apport décisif à la santé publique et susciteraient d’énormes réductions dans les dépenses de pharmacie, de médecine, des hôpitaux.

    Enfin, ces deux volets politiques auraient besoin d’être complétés par un grand projet de solidarité qui oriente le service national annoncé des jeunes en service national de solidarité, qui opère la création dans tout le tissu urbain français des maisons de solidarité, qui effectue prêts ou subventions favorisant et stimulant toutes entreprises ayant un caractère d’entraide de secours et de solidarité.

    La transgression peut être une progression

    La promotion conjointe de responsabilité et de solidarité seraient elles-mêmes favorisées par une réforme profonde de l’éducation dont est capable le ministre en exercice, Jean-Michel Blanquer, qui enseignerait le mieux-vivre. C’est bien là la nouvelle voie qui permettrait à M. Macron de réaliser son aspiration profonde, qui est d’inscrire sa marque historique dans le destin national et d’infléchir le destin planétaire. C’est à cette ultime transgression, qui serait alors une grande progression, que le convient les forces vives du pays.

    Emmanuel Macron ira-t-il soit progressivement, soit par conversion rapide, vers un grand destin national, lequel est inséparable d’une grande politique, pas seulement extérieure, mais intérieure ? Autrement, il n’y aura pas de grande présidence. Au moment de conclure, une voix me dit que j’ai aussi mon double « je » :
    « Cet espoir est-il crédible ? N’est-il pas déjà trop installé dans son credo techno-économique ? N’a-t-il pas acquis définitivement le culte de la réussite et le dédain pour les laissés-pour-compte ?
    – Peut-être, je ne sais pas… Mais je sais qu’il est capable d’audace et de transgression. »

    Après Emmanuel Carrère et François Dosse (j’ai du en louper), une autre présentation du énième président des riches en intellectuel "complexe", de quoi raffermir un anti intellectualisme déjà bien présent dans l’hexagone.

    #com' #présidentialisme #carpettes

    • Emmanuel Macron : « Paradoxalement, ce qui me rend optimiste, c’est que l’histoire en Europe redevient tragique »

      Le président de la République, qui polit son image intellectuelle, a accordé un entretien à « La Nouvelle Revue française », dans lequel il revient sur la littérature et l’exercice du pouvoir. Extraits.

      LE MONDE | 27.04.2018 à 12h02
      Y a-t-il encore dans la politique quelque chose de « romanesque » ? C’est la question que pose La NRF dans son 630e numéro, à paraître au mois de mai. Pour tenter de répondre à cette question, le rédacteur en chef, Michel Crépu, et l’avocat et écrivain Alexandre Duval-Stalla ont confronté le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, à son propre rapport à la littérature.

      Dans quelle mesure votre pratique de la littérature joue-t-elle avec votre travail de président de la République, concrètement, à travers vos contacts avec les dirigeants du monde entier ?

      Emmanuel Macron : Cela dépend des situations. Pour moi, le premier apport de la littérature est de m’avoir transmis certaines choses avant même que je les connaisse. J’ai connu les odeurs des fleurs d’abord chez Colette ou Giono avant de les respirer moi-même… Ma grand-mère m’a initié au premier Giono, celui de Regain et de Colline, au merveilleux Giraudoux que plus personne ne lit aujourd’hui, à Colette énormément. Ensuite, au cours de l’adolescence, il y a eu Gide et Camus. Proust et Céline sont venus après. Un livre comme Les Nourritures terrestres a été très important pour moi, en même temps que j’étais touché aussi par Camus. D’un côté, Gide l’intellectuel devenu sensuel, et de l’autre côté, Camus arrivant de la Méditerranée, avec son côté brut, minéral, devenant intellectuel engagé. Il y eut aussi René Char, pour la poésie.
      Ce que je veux dire, c’est que tout cela construit un cadre sensible et intellectuel qui demeure et qui influence le regard qu’on porte sur le monde. J’ai fait beaucoup de philosophie, mais c’est surtout la littérature qui m’a structuré, à la fois pour les « grands personnages » et le sens du détail. On se souvient de la phrase de Stendhal : « Au séminaire, il est une façon de manger un œuf à la coque qui annonce les progrès faits dans la vie dévote. » Cette façon d’esquisser à grands traits la fresque historique tout en étant capable soudain de ces détails minutieux qui disent tout de la grande aventure, voilà la littérature.
      Et les personnes ?

      Cela dépend. Avec un homme comme Vladimir Poutine, l’art, la musique, la littérature, l’histoire ont une résonance forte. Je l’ai constaté à Versailles récemment à travers la figure de Pierre le Grand. Angela Merkel est plus « scientifique » que littéraire dans son approche des choses, mais la musique a pour elle une grande importance. En Afrique, avec certains dirigeants ou dans certains cercles, cela joue un vrai rôle, car l’ombre de Senghor est toujours là et la francophonie nous questionne sur notre rapport avec le langage, donc avec les œuvres qui en sont faites.
      Mais en fait, l’aspect le plus décisif est le rapport aux Français. Il y a toujours deux choses au sein du pays, deux dimensions qui ne se confondent pas : l’exercice du pouvoir et l’incarnation du pays. Ces deux dimensions entrent en tension lorsque il n’y a pas une histoire, un drame, le sentiment pour la société d’une destinée qui se joue. Les Français sont malheureux quand la politique se réduit au technique, voire devient politicarde. Ils aiment qu’il y ait une histoire. J’en suis la preuve vivante ! Je suis très lucide sur le fait que ce sont les Français et eux seuls qui m’ont « fait » et non un parti politique.
      Du point de vue du système politique traditionnel, je suis une aberration. Si la politique se résumait à cette sorte de chimie qui fait son œuvre comme si de rien n’était, je ne serais pas là. En réalité, je ne suis que l’émanation du goût du peuple français pour le romanesque : cela ne se résume pas en formules, mais c’est bien cela le cœur de l’aventure politique. En somme, on est toujours l’instrument de quelque chose qui vous dépasse.
      Avez-vous ressenti cela au moment des funérailles de Johnny, qui incarnait symboliquement quasiment Victor Hugo, descendu de l’Arc de triomphe au Panthéon devant des millions de Parisiens ? Cela aurait amusé Jean d’Ormesson !

      Johnny, c’est encore autre chose que Jean d’Ormesson, où entrait la dimension d’hommage officiel. Johnny Hallyday, je le connaissais et je connais des admirateurs ; je savais qu’ils ne voulaient pas d’un discours. J’ai passé une nuit à l’écrire en sachant parfaitement que ce discours ne servirait à rien, que les gens n’en voulaient pas et surtout pas d’un discours du président de la République !
      Alors pourquoi ?

      Cela fait des décennies que le pouvoir politique est sorti de l’émotion populaire. Il faut considérer cela : l’émotion populaire se moque des discours. Le jour des obsèques, je savais très bien que la foule qui était là n’était pas acquise. Elle n’attendait pas un discours officiel. Elle était dans l’émotion brute du moment. C’est cette émotion que j’ai partagée avec la foule. Rien d’autre. Les gens ne vous reconnaissent comme un des leurs que si vous prouvez que vous êtes capable de partager leur émotion. Que vous ne les prenez pas de haut. Je ne sais pas si j’y suis arrivé, mais beaucoup sont venus me remercier pour ce que j’avais dit à ce moment-là. Encore une fois, il ne faut jamais oublier que vous représentez à la fois le pouvoir et la nation, ce sont deux choses qui vont de pair mais que l’on ne peut confondre. Cette dualité est constitutive de ma fonction.
      (…)
      Les intellectuels français éprouvent toujours à l’endroit du pouvoir une méfiance instinctive qui est tout à fait absente chez le Mauriac du « Bloc-notes » – il y a au contraire une jubilation à se confronter à la réalité politique…

      J’assume totalement la « verticalité » du pouvoir, qui croise l’horizontalité de l’action politique. J’assume les choix qui sont faits, et je hais l’exercice consistant à expliquer les leviers d’une décision : il y a un temps pour la délibération, un temps pour la décision, ils ne peuvent se confondre. Cela n’a rien à voir avec l’autoritarisme, car j’assume aussi de ne pas décider trop vite, de réfléchir, comme en ce moment sur les questions religieuses, par exemple. Il faut que les choses circulent. Que la société les mûrisse pour son compte. Mais il faut aussi faire attention à ce que le délibératif ne devienne pas de l’indéterminé. Le délibératif est une phase transitoire, il n’est pas le préalable au nihilisme.
      On a beaucoup accusé Mai 68 d’être à la source d’un mode d’indifférenciation…

      Mai 68 a été, voici cinquante ans, un moment de confrontation avec le pouvoir. Cela correspond à un instant historique qui avait ses fondements et son actualité alors. Aujourd’hui, nous vivons quelque chose de très différent dans le rapport entre la société et le pouvoir. Mai 68, ce fut un moment. Il est passé. Nous sommes dans une autre configuration.
      Quel est l’enjeu, aujourd’hui ? Quelle est la confrontation ?

      Le grand enjeu, c’est de sortir de l’insignifiance. Nous vivons depuis trente ans une forme de postmodernisme mal digéré. L’enjeu, c’est de retrouver la possibilité de construire, en assumant la part parfois univoque, unilatérale de toute décision.
      Qu’est-ce qui vous rend optimiste, si tel est bien le cas ? Et pessimiste ?

      Rien n’incite tant au pessimisme que le nihilisme qui partout menace, et qui conduit au cynisme, à l’absence de tout désir et de toute ambition. Paradoxalement, ce qui me rend optimiste, c’est que l’histoire que nous vivons en Europe redevient tragique. L’Europe ne sera plus protégée comme elle l’a été depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Ce vieux continent de petits-bourgeois se sentant à l’abri dans le confort matériel entre dans une nouvelle aventure où le tragique s’invite. Notre paysage familier est en train de changer profondément sous l’effet de phénomènes multiples, implacables, radicaux. Il y a beaucoup à réinventer. Et dans cette aventure, nous pouvons renouer avec un souffle plus profond, dont la littérature ne saurait être absente.
      Propos recueillis par Michel Crépu et Alexandre Duval-Stalla

      « Politique et littérature, l’énigme Macron »
      Pour l’écrivain et rédacteur en chef de « La Nouvelle Revue française », Michel Crépu, la vie politique et la littérature vont de pair en France. Et c’est pour connaître le rapport qu’entretient le président Emmanuel Macron avec les lettres que « La NRF » l’a interrogé.

      LE MONDE | 27.04.2018 à 12h02 | Par Michel Crépu (écrivain, rédacteur en chef de « La Nouvelle Revue française »)

      Tribune. En Amérique, le président jure sur la Bible, en France il pose devant la bibliothèque. Les reliures pourpres sont là, personne ne les lit jamais, mais il est essentiel qu’elles soient dans le champ visuel. Que l’on sache que l’esprit des lettres imprègne invisiblement la conscience du nouvel élu. Pour la photo officielle, l’actuel président Macron a joué d’une certaine ambiguïté, en laissant traîner sur le guéridon quelques Pléiades à peine identifiables. C’était une façon désinvolte de ne pas insister sans oublier l’existence des grands auteurs.
      En France, pour ce qui est de la politique et de la littérature, les choses sont allées de pair, de Joinville au général de Gaulle, dans une relation d’intimité complice, jusqu’à ce que le lien se défasse, faute de personnel. François Mitterrand, nous le savons maintenant grâce à la publication de sa correspondance avec Anne Pingeot, a gardé la littérature pour l’amour plus que pour la politique. Ses successeurs n’ont pas fait montre, de leur côté, d’ambitions particulières. En un sens, cela valait mieux.
      Chirac n’y pensait tout bonnement pas, Sarkozy par foucades débridées, Giscard au retour de la chasse, Hollande préférant la lecture du journal. Il faut remonter à Pompidou avant Jésus-Christ pour entendre Eluard à l’Elysée. Et Macron ? C’est le travail d’une revue de chercher à le savoir. D’où cet entretien, qui paraît aujourd’hui dans La NRF de mai 2018, cinquante ans après les événements fameux.
      On ne jure pas sur la Bible mais on fait un peu son Montaigne
      Du temps, pas si éloigné, où le principe d’une conversation avec le pouvoir était voué sur-le-champ aux gémonies, une telle chose était impensable. L’histoire politique de La NRF, riche en bouleversements idéologiques, montre pourtant combien, de Gide et Rivière à Paulhan, la politique a fait l’objet d’un intérêt passionné. L’époque des années 1930 se cherchait un centre de gravité, La NRF y joua sa partie. On touche là au vif de ce que représente aujourd’hui une revue telle que La NRF, avec beaucoup d’autres : arriver à nommer son temps, les figures et les idées qui l’animent. Ainsi, dans ce même numéro, un journal de bord de tournage par l’acteur Melvil Poupaud, voisine-t-il avec les perplexités présidentielles sur la future destinée romanesque du continent européen.
      Le roman a-t-il encore ses chances dans la politique mondiale ? Que signifie faire du cinéma ? Sans faire la prophétesse de malheur ni la bonimenteuse de paradis, La NRF choisit de voyager avec ces questions. Car l’espace d’une revue sert précisément à cela : voyager avec certaines questions qui valent mieux que d’autres. On ne jure pas sur la Bible mais on fait un peu son Montaigne : c’est mieux que vivre sous l’hypnose du mage Houellebecq. Dévider la bobine sans s’obséder d’avoir le dernier mot. « Nonchalant » de lui comme Montaigne l’était de sa propre mort. Après tout, la politique n’est-elle pas un autre nom du réel ? C’est aussi bien le cas de la littérature, expérience délicieuse et douloureuse à la fois de la contradiction illimitée.

      Intello en carton qui, par exemple, confond langue et langage.

      https://seenthis.net/messages/598516

      Le philosophe et le président
      FRANÇOIS DOSSE
      http://www.editions-stock.fr/livres/essais-documents/le-philosophe-et-le-president-9782234084483

      François Dosse : « La métaphore de la cordée permet à Emmanuel Macron de définir une forme originale de libéralisme »
      https://www.lopinion.fr/edition/politique/francois-dosse-metaphore-cordee-permet-a-emmanuel-macron-definir-forme-1362

  • Nous sommes en « guerre » ! @larotative
    http://larotative.info/nous-sommes-en-guerre-1272.html
    Nous sommes donc en guerre, l’assemblée #versaillaise le confirme, l’urgence actuelle c’est l’état d’urgence, sans aucune réflexion politique.

    Dès samedi commence le deuil national, les musées sont fermés, la médiathèque de Tours aussi. La trop grande fréquentation de l’établissement par des hordes de terroristes lettrés a conduit à la plus grande fermeté, mais pour atténuer le deuil national, la grande roue, le manège, le MacDo sont ouverts, ainsi que l’ensemble des commerces : pendant le deuil, le business continue.

    En ce moment se tient à Villepinte le salon MILIPOL, où les exposants dans un espace commercial approprié offre leurs catalogues de drones, de flingues, de grenades et autres gadgets meurtriers.

    L’urgence était de fermer les médiathèques ce samedi, mais il n’y a pas d’urgence à fermer le comptoir des dealers de mort.
    Pendant les meurtres, MILIPOL reste ouvert.
    Une affiche sobre sur le site de l’officine signale que les mesures de sécurité du salon du flingue sont renforcées.
    Les terroristes seront donc refoulés à l’entrée et ne pourront pas faire d’emplette.
    Tout va bien dans le meilleur des mondes, on est rassurés.

    #milipol #armes

  • #croissance_plus ou la croisade intrépide des #start-up de bénitiers Ces lobbies qui nous pourrissent la vie – épisode 5
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=4365

    Les bons élèves de la « nouvelle économie » ne devraient-ils pas être écoutés, eux qui créent chaque jour les emplois de demain ? Dans la galaxie des officines patronales, Croissance Plus prétend défendre le point de vue des entreprises à forte croissance et du web. Mais que l’on gratte un peu et …

    #lobbys_patronaux #Nos_enquêtes #beigbeider #bourse #défiscalisation #ESSEC #Kiala #Nous_citoyens #Patronat #payre #UPS #Versaillais