• #Visualizing_Palestine

    Palestine is the subject of more than a century of colonial narratives upheld by imperial empires, which sustain the brutal system of Israeli settler colonialism and apartheid we see today. Although the basic facts and root causes of the Palestinian struggle are well-documented, they are frequently denied or obscured by those shielding Israel from accountability. Narrative work is about building spaces to uplift aspirations for liberation, and reach people who want to deepen their understanding and action in partnership with the Palestinian people.

    Visualizing Palestine creates narrative interventions that convey the urgent and the actionable. We strive to capture not just stories of struggle, but of solidarity, sumud (steadfastness), and inspiration. Our visual tools ensure that factual, liberatory narratives about Palestine are visible, accessible, and interconnected with those of other movements working for collective liberation.

    https://visualizingpalestine.org
    https://vimeo.com/373838912

    Et un #livre :


    https://visualizingpalestine.org/book

    #Palestine #visualisation #Israël #cartographie #infographie #narration #contre-narration

  • Affaire P. Diddy : on sait enfin à quoi ont servi les milliers de bouteilles d’huile pour bébé retrouvées chez lui - Voici
    https://www.voici.fr/news-people/affaire-p-diddy-on-sait-enfin-a-quoi-ont-servi-les-milliers-de-bouteilles-d-hu

    (...) on apprend que l’huile ne servait pas uniquement de lubrifiant comme il a été annoncé dans la presse. Ariel ­Mitchell-Kidd, l’avocate de plusieurs victimes, a expliqué : « Quand les agents fédéraux ont mis la main sur ces flacons, ils ont d’abord pensé que leur contenu était utilisé comme lubrifiant. Ça pourrait être bien plus sordide que cela. En visionnant les orgies filmées aux domiciles de l’accusé, la police a découvert des femmes et des hommes inanimés ­subissant ­d’évidentes agressions sexuelles ». Selon l’avocate et les propos rapportés par nos confrères, « l’huile aurait en fait été utilisée comme support au GHB, connue pour être la drogue du violeur ».

    « Mélangée à l’huile, la drogue pénétrerait plus facilement dans l’organisme des victimes pour les soumettre chimiquement », a-t-on pu lire. Ariel ­Mitchell-Kidd a notamment raconté l’histoire de l’une de ses clients qui avait été aspergée d’huile avant d’être violée… « Nous savons aujourd’hui que le GHB peut être administré via du lubrifiant. De nombreux viols sont commis par ce procédé », a assuré Stephen Morris, directeur de la Metropolitan Police Service and National Crime Agency (...)

    #Viol #GHB

  • « Si vous êtes noir, ce n’est plus possible de vivre ici » : en Tunisie, ces migrants qui ont changé de plan de vie face au racisme - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60951/si-vous-etes-noir-ce-nest-plus-possible-de-vivre-ici--en-tunisie-ces-m

    « Si vous êtes noir, ce n’est plus possible de vivre ici » : en Tunisie, ces migrants qui ont changé de plan de vie face au racisme
    Par Julia Dumont Publié le : 01/11/2024
    En Tunisie, la situation des migrants subsahariens ne cesse de se dégrader. Pays de transit sur la route de l’Europe pour certains, mais aussi pays d’arrivée pour de nombreux exilés en quête d’un emploi, le pays est devenu un piège que beaucoup cherchent aujourd’hui à quitter. InfoMigrants a recueilli les témoignages d’exilés qui ont décidé de donner à leur vie une autre direction pour échapper à cette situation.
    Ça fait deux et demi que je suis en Tunisie. Je vis à Tunis. Normalement, je devais rester trois ans pour faire un MBA en marketing, mais je vais partir avant la fin de cette année et rentrer dans mon pays. Ça fait un moment que je veux rentrer mais j’hésitais parce que je devais terminer mes études. Je ne pouvais pas rentrer sans rien alors que j’étais venu pour avoir un diplôme. Mais maintenant, le plus important pour moi c’est de me dire qu’en 2025 je ne serai plus ici. Ma décision de rentrer a été prise avec ma famille. Ce sont beaucoup de choses qui m’ont fait prendre ma décision : les complications administratives surtout, mais aussi l’ambiance qu’il y a ici maintenant... Ce qui a tout déclenché, c’est le discours du président Saïed en février 2023. À partir de ce moment-là, on a dû changer de vie, et même de comportement. Mes emplois du temps ont changé car il faut maintenant être à la maison à une certaine heure sinon ça peut être dangereux d’être dehors quand on est noir. Je rentre chez moi à 18 heures, maximum.
    Le 21 février 2023, le président tunisien Kaïs Saïed a prononcé un virulent discours antimigrants lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale. Le chef de l’État avait alors évoqué des « hordes des migrants clandestins » dont la présence en Tunisie serait source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ». À l’université, la situation est normale mais c’est dans le reste de la ville que nous avons des problèmes. Je n’ai pas subi d’agression mais des insultes dans le métro ou le bus. Cette ambiance xénophobe, en plus des difficultés administratives pour obtenir un titre de séjour, c’est insupportable. Même si Kaïs Saïed n’avait pas été réélu, je serais parti. De retour dans mon pays, j’aimerais me lancer en autoentrepreneuriat dans le marketing.
    Je suis ici depuis décembre 2022. Initialement, je voulais rester ici et demander l’asile. Mais il n’y a pas de système d’asile ici, ni de droits de l’Homme donc j’ai changé mes plans et je vais rentrer dans mon pays. C’est le fait d’avoir été kidnappé récemment qui a été déterminant dans ma décision de rentrer au Cameroun. Car ici, la situation est de pire en pire et nous ne pouvons plus trouver de travail, ni louer un logement. Si vous êtes noir, ce n’est plus possible de vivre ici. Actuellement, je dors dans une maison en construction et je n’arrive même plus à acheter à manger. Les kidnappings d’exilés se sont multipliés ces derniers mois en Tunisie. Les kidnappeurs - des Tunisiens mais aussi souvent des Subsahariens - enferment leurs victimes dans des maisons isolées et les battent en appelant leurs familles au téléphone afin de leur soutirer de l’argent, en échange de la libération de leurs proches.
    Après avoir été libéré, je suis allé voir l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour demander un retour volontaire mais, à ce moment-là, tout était bloqué et ils m’ont dit de revenir après l’élection présidentielle. Le président Kaïs Saïed a été réélu avec plus de 90 % des voix lors de l’élection présidentielle du 6 octobre 2024. Le scrutin a été marqué par une très forte abstention. J’ai prévenu des amis que j’allais rentrer mais pas ma famille parce que, de toute façon, ils sont tous en prison au Cameroun. Je viens de la région anglophone du Cameroun qui est en crise. Toutes les maisons ont été brûlées et je risque d’être arrêté en rentrant. Mais s’il m’arrive quelque chose, tant pis, je préfère que ce soit dans mon pays plutôt qu’en Tunisie. Vincent, camerounais kidnappé puis emprisonné : « Il vaut mieux prendre le risque de traverser la mer que de vivre ici »
    Quand je suis arrivé en Tunisie en janvier 2023, mon objectif était de prendre la mer pour aller en Italie. Mais après avoir passé du temps sur place et vu les complications, j’ai changé de direction. Je me suis dit que si je pouvais m’établir ici, je pourrais trouver un petit boulot et envoyer un peu d’argent à ma famille au Cameroun. J’ai approché le HCR (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés) à ce sujet en janvier 2024 pour déposer une demande d’asile. Mais j’ai eu beaucoup de complications pour être enregistré et une fois enregistré, le gouvernement tunisien a fermé le Conseil tunisien des réfugiés (CTR) ainsi que l’ONG Terre d’asile [qui participaient à l’accompagnement des demandeurs d’asile en Tunisie ndlr]. Et le HCR est aussi resté fermé pendant une bonne période.
    À ce moment-là, je me disais encore qu’avec ma carte de demandeur d’asile, je pourrais m’établir ici et chercher du travail pour avoir un petit salaire. Mais ensuite, j’ai été arrêté en juillet dernier et emprisonné pendant trois mois pour « séjour illégal ». C’est à ce moment-là que j’ai changé d’avis à nouveau. Maintenant, je me dis qu’il vaut mieux prendre le risque de traverser la mer que de vivre ici car ici un âne vaut plus qu’un Subsaharien. Depuis le printemps dernier, les migrants subsahariens sont massivement arrêtés et inculpés pour « entrée illégale sur le territoire tunisien ». Les exilés sont ensuite généralement condamnés à des peines de trois mois de prison.
    Si les conditions étaient bonnes, je resterais ici, je m’établirais en Tunisie. Mais là, c’est impossible. Nous vivons comme des rats dans les oliveraies près de Sfax. Depuis que je suis sorti de prison, je suis blessé au pied mais je n’ai même pas de quoi payer un nouveau pansement. Je me dis que, peut-être, en restant ici je pourrais faire des petits travaux pour gagner un peu d’argent ou échanger des services pour pouvoir monter dans un bateau.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#migrationirreguliere#racisme#xenophobie#violence#vulnerabilite#sante#subsaharien

    • Inondations : nous payons les héritages de décennies d’#incurie

      Les inondations de Valence ont déchaîné les #climatosceptiques. Les mêmes qui s’opposaient aux restrictions d’urbanisation en zone inondable et au zéro artificialisation nette s’improvisent anti-« béton » pour nier l’impact du #changement_climatique au nom du « bon sens ». Mais depuis 40 ans, l’exposition et la vulnérabilité ont augmenté et les catastrophes se succèdent. Nous le résultat de 30 ans d’inaction climatique.

      La catastrophe résulte toujours de la conjugaison de 3 éléments :

      - Un phénomène physique, l’#aléa (ici #submersion)
      – Des personnes et des biens exposés
      - Des facteurs individuels ou collectifs, conjoncturels ou structurels, qui rendent vulnérable au choc avant et pendant la crise.

      La submersion (inondation) résulte elle-même d’une combinaison de mécanismes : l’#eau peut venir du ciel (#précipitations), des #nappes_phréatiques, de la #mer, d’un #cours_d’eau lui-même alimenté par la pluie, la fonte des neiges ou de la rupture d’un barrage.

      Hors submersion marine, une inondation est étroitement liée au #ruissellement. En effet, lorsqu’il pleut, l’eau s’infiltre dans le sol. La partie qui n’est pas absorbée ruisselle et va rejoindre les cours d’eau qui vont l’évacuer vers la mer.

      Plusieurs facteurs peuvent naturellement limiter l’infiltration :

      - Le #gel
      – Un sol très sec ou au contraire détrempé
      – Un sol sans végétation (rôle des racines)
      - Un sol naturellement imperméable (argileux par exemple)

      voir : https://theconversation.com/en-france-les-pluies-de-mai-permettront-elles-de-mieux-affronter-la

      L’homme peut aussi imperméabiliser artificiellement les sols :

      - #bitumes, #béton, #toitures (y compris les #serres), etc.
      - manière de travailler le #sol agricole
      - #déboisement des versants
      - #busage des #drains_d’évacuation
      - modification de la #pente des versants

      Le ruissellement crée des #écoulements_de_surface qui sont aussi modifiés par les #aménagements (remblais pour des routes ou voies ferrées, etc). De plus, les #cours_d’eaux sont endigués, creusés, rectifiés, détournés, etc. avec un impact sur la vitesse et la hauteur d’eau.

      Dans les espaces urbanisés, l’eau de pluie est récupérée par des réseaux d’eaux pluviale pour éviter l’inondation des chaussées. En cas de forte pluie ou d’inondation des chaussées, ce réseau est insuffisant. Et devient lui-même un facteur d’inondation.

      En ville, d’autres #réseaux_souterrains (eau potable, tunnels, etc.) forment un #réseau_hydrographique_artificiel. En cas d’inondation à la surface, ils se remplissent d’eau, débordent à leur tour et inondent la ville.

      L’interruption de ces réseaux dits "critiques" paralyse en outre la gestion de crise. Ils peuvent être un facteur de #crise dans la crise. On a alors des aléas en cascade, avec des #effets_dominos, qui sont très redoutés par les gestionnaires.

      Par définition, l’urbanisation concentre les Hommes, les activités, les infrastructures. Elle accroît donc AUSSI l’exposition. La manière dont on construit la ville peut limiter l’#imperméabilisation (impact sur le ruissellement), pas l’exposition.

      L’exposition n’est pas un problème en soi si l’on agit sur la vulnérabilité : système de prévision et d’alerte, adaptation du bâti, utilisation de matériaux résistants, forme des bâtiments et morphologie de la ville, gestion de crise performante, évacuation, etc.

      Dans le cas d’épisodes méditerranéens, la #vitesse et la part d’#incertitude font que l’évacuation des populations est impossible et que la prévision a des limites. Il faut donc réduire l’exposition là où la vitesse et la hauteur d’eau sont fortes.

      Depuis des décennies, l’occupation des sols dans le bassin méditerranéen s’est concentrée dans des #zones_inondables. Depuis des décennies, les scientifiques alertent sur sur l’impact des activités humaines sur le ruissellement.

      En France, depuis des décennies, certains « responsables » politiques ont tout fait pour assouplir les #zonages des plans de prévention des risques. Cela a même été fait en toute légalité, malgré les combats des associations « écolo ».

      Alors oui, les épisodes méditerranéens ont toujours existé et oui, les sociétés du passé avaient su s’y adapter en construisant en hauteur notamment, au prix de lourdes pertes.

      Depuis 40 ans, l’exposition et la vulnérabilité ont augmenté et depuis 40 ans, les catastrophes se succèdent. Nous payons les héritages de décennies d’incurie. Et nous payons aussi le résultat de 30 ans d’inaction climatique.

      Car le changement climatique dope ces épisodes orageux. Et plus d’eau précipitée, c’est plus d’eau à évacuer. Quels que soient les plans d’adaptation, tant que la Terre se réchauffe, nous sommes condamnés à subir de plus en plus de #catastrophes.

      Malgré les progrès techniques, au-delà d’un certain niveau de réchauffement, ces territoires seront inhabitables.

      Seule l’atténuation, avec l’atteinte du net zéro émissions de CO2 stabilisera le réchauffement et permettra l’adaptation.

      https://blogs.mediapart.fr/magali-reghezza/blog/311024/inondations-nous-payons-les-heritages-de-decennies-d-incurie?at_acco

  • Sudan: sexuelle Gewalt und andere Menschenrechtsverletzungen
    https://www.borderline-europe.de/dramen/sudan-sexuelle-gewalt-und-andere-menschenrechtsverletzungen

    Laut einem Bericht der Vereinten Nationen haben die Rapid Support Forces des Sudan in den von ihnen kontrollierten Gebieten in großem Umfang sexuelle Gewalt verübt, die als Kriegsverbrechen und Verbrechen gegen die Menschlichkeit einzustufen ist. Die Gewalt, die sich vor allem gegen Frauen und Mädchen, aber auch gegen Männer und Jungen richtet, umfasst Vergewaltigungen, Gruppenvergewaltigungen, sexuelle Sklaverei und brutale Behandlung, um die Zivilbevölkerung zu terrorisieren.

  • La nécessité d’une politique criminelle d’envergure contre les VSS

    C’est en ce sens qu’il faut une politique criminelle « intégrale », c’est-à-dire articulée aux principes émancipateurs de notre démocratie, contre les violences sexistes et sexuelles, qui donne aux institutions, aux associations et à l’ensemble des citoyennes et citoyens les moyens de lutter.

    Une réflexion de fond traverse la société depuis maintenant plusieurs années sur le caractère systémique des violences sexuelles et sexistes. Depuis la rentrée, elle se cristallise dans le débat d’une manière qui peut donner espoir sur notre capacité à faire évoluer nos structures sociales dans un sens résolument moins patriarcal, porteur d’émancipation et garant des droits et des libertés.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/10/31/la-necessite-dune-politique-criminelle-denverg

    #feminisme #violence

  • Paris et Rabat planchent sur une « feuille de route » pour accélérer les expulsions de Marocains hors de France - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60875/paris-et-rabat-planchent-sur-une-feuille-de-route-pour-accelerer-les-e

    Paris et Rabat planchent sur une « feuille de route » pour accélérer les expulsions de Marocains hors de France
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 30/10/2024
    En visite d’État au Maroc, le président français et son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ont évoqué le sujet sensible de l’immigration irrégulière et des rapatriements forcés des Marocains vers leur pays d’origine. Les deux pays, qui affichent leur amitié retrouvée, travaillent actuellement à une feuille de route pour fluidifier les procédures et accélérer les expulsions.
    C’est un sujet de tension récurrent entre Paris et Rabat : les expulsions des étrangers marocains en situation irrégulière. Depuis des années, la France regrette que le Maroc ne reprenne qu’au compte-goutte ses ressortissants sans autorisation de séjour en France.
    En déplacement dans le royaume chérifien cette semaine, Emmanuel Macron avait proposé à son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, de l’accompagner. Tout un symbole. Partisan d’une ligne dure sur l’immigration, Bruno Retailleau était attendu sur cet épineux sujet des expulsions vers le Maroc - notamment depuis le meurtre de Philippine, une étudiante française assassinée par un Marocain sans-papiers en septembre dernier. Le président français et son ministre souhaitent concrètement que davantage de laissez-passer consulaires soient délivrés, un document incontournable (en l’absence de passeport) qui permet à la France d’expulser les migrants entrés illégalement sur son sol vers leur pays d’origine. Bruno Retailleau s’est entretenu à ce sujet avec son homologue, Abdelouafi Laftit, mardi 29 octobre. Selon le locataire de la place Beauvau, une feuille de route est à l’étude. « Nous avons eu avec mon homologue et ami désormais, des échanges très denses », a-t-il encore déclaré sans trop de précisions.
    Mais derrière le discours policé, aucun chiffre n’a été annoncé sur le quota de délivrance de laissez-passer consulaires. Au terme de cette visite, Paris et Rabat ont préféré afficher leur amitié retrouvée, parlant d’une « coopération naturelle et fluide » entre les deux pays. Le sujet de l’immigration illégale a été évoqué avec des termes encore flous : Paris et Rabat ont déclaré vouloir « améliorer » le « cadre » et les « procédures » de rapatriement forcé des ressortissants marocains afin de « raccourcir les délais » et de « mieux faire en termes de nombre de personnes réadmises », a résumé le ministre de l’Intérieur français en conférence de presse. Tout faire pour augmenter les expulsions, en somme.
    Pour suivre ce dossier, il y aura « des points d’étapes réguliers », a encore assuré Bruno Retailleau en évoquant aussi la question de la surveillance des frontières terrestres et maritimes entre le Maroc et l’Union européenne pour lutter contre les traversées clandestines. « Je pourrai venir au Maroc autant de fois que nécessaires », a-t-il assuré à son homologue marocain. « Le Maroc est prêt à rapatrier tout migrant irrégulier dont il est attesté qu’il est Marocain et est parti du territoire marocain », avait déclaré le ministre marocain Nasser Bourita au début du mois d’octobre.
    Avant sa visite, Bruno Retailleau avait estimé que le Maroc était un « pays sûr », c’est-à-dire un pays où les Marocains de retour chez eux ne risqueraient rien, ni violence ni sévices de la part des autorités.
    Ces dernières années, la France avait montré son exaspération face au Maroc - et à l’ensemble des pays du Maghreb - concernant leur politique migratoire. Pour forcer les trois États à reprendre leurs ressortissants, Paris avait donc décidé en 2021 de baisser de 50% le nombre de visas délivrés aux Marocains et aux Algériens, et de 33% aux Tunisiens. Une politique autrement appelée : chantage aux visas. Cette décision avait provoqué de vives tensions entre le Paris et Rabat."C’est une décision drastique, c’est une décision inédite, mais c’est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France", avait à l’époque affirmé Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement.
    Un peu plus d’an plus tard, en novembre 2023, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, avait annoncé la levée de ces restrictions par Paris, un geste qui avait mis fin à la « crise des visas ».

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#france#visas#rapatriement#payssur#migrationirregulière#droit#sante

  • #Journal du #Regard : Octobre 2024

    https://liminaire.fr/journal/article/journal-du-regard-octobre-2024

    https://youtu.be/15EB05yH9BM

    Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux. « Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ». Jorge Luis Borges, Fictions
    (...) #Journal, #Vidéo, #Architecture, #Art, #Écriture, #Voix, #Sons, #Mémoire, #Paysage, #Ville, #Journal_du_regard, #Regard, #Dérive, #Paris, #Photographie, #Tokyo, #Osaka, #Hakone, #Naoshima, #Teshima, #Japon, #Voyage (...)

  • Paris et Rabat planchent sur une « #feuille_de_route » pour accélérer les #expulsions de Marocains hors de France

    En visite d’État au Maroc, le président français et son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ont évoqué le sujet sensible de l’immigration irrégulière et des rapatriements forcés des Marocains vers leur pays d’origine. Les deux pays, qui affichent leur amitié retrouvée, travaillent actuellement à une feuille de route pour fluidifier les procédures et accélérer les expulsions.

    C’est un sujet de tension récurrent entre Paris et Rabat : les expulsions des étrangers marocains en situation irrégulière. Depuis des années, la France regrette que le Maroc ne reprenne qu’au compte-goutte ses ressortissants sans autorisation de séjour en France.

    En déplacement dans le royaume chérifien cette semaine, Emmanuel Macron avait proposé à son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, de l’accompagner. Tout un symbole. Partisan d’une ligne dure sur l’immigration, Bruno Retailleau était attendu sur cet épineux sujet des expulsions vers le Maroc - notamment depuis le meurtre de Philippine, une étudiante française assassinée par un Marocain sans-papiers en septembre dernier.

    Le président français et son ministre souhaitent concrètement que davantage de laissez-passer consulaires soient délivrés, un document incontournable (en l’absence de passeport) qui permet à la France d’expulser les migrants entrés illégalement sur son sol vers leur pays d’origine. Bruno Retailleau s’est entretenu à ce sujet avec son homologue, Abdelouafi Laftit, mardi 29 octobre. Selon le locataire de la place Beauvau, une feuille de route est à l’étude. « Nous avons eu avec mon homologue et ami désormais, des échanges très denses », a-t-il encore déclaré sans trop de précisions.

    Mais derrière le discours policé, aucun chiffre n’a été annoncé sur le quota de délivrance de laissez-passer consulaires. Au terme de cette visite, Paris et Rabat ont préféré afficher leur amitié retrouvée, parlant d’une « coopération naturelle et fluide » entre les deux pays. Le sujet de l’immigration illégale a été évoqué avec des termes encore flous : Paris et Rabat ont déclaré vouloir « améliorer » le « cadre » et les « procédures » de rapatriement forcé des ressortissants marocains afin de « raccourcir les délais » et de « mieux faire en termes de nombre de personnes réadmises », a résumé le ministre de l’Intérieur français en conférence de presse. Tout faire pour augmenter les expulsions, en somme.

    Pour suivre ce dossier, il y aura « des points d’étapes réguliers », a encore assuré Bruno Retailleau en évoquant aussi la question de la surveillance des frontières terrestres et maritimes entre le Maroc et l’Union européenne pour lutter contre les traversées clandestines. « Je pourrai venir au Maroc autant de fois que nécessaires », a-t-il assuré à son homologue marocain.
    La crise des visas entre le Maroc et la France

    « Le Maroc est prêt à rapatrier tout migrant irrégulier dont il est attesté qu’il est Marocain et est parti du territoire marocain », avait déclaré le ministre marocain Nasser Bourita au début du mois d’octobre.

    Avant sa visite, Bruno Retailleau avait estimé que le Maroc était un « pays sûr », c’est-à-dire un pays où les Marocains de retour chez eux ne risqueraient rien, ni violence ni sévices de la part des autorités.

    Ces dernières années, la France avait montré son exaspération face au Maroc - et à l’ensemble des pays du Maghreb - concernant leur politique migratoire. Pour forcer les trois États à reprendre leurs ressortissants, Paris avait donc décidé en 2021 de baisser de 50% le nombre de visas délivrés aux Marocains et aux Algériens, et de 33% aux Tunisiens. Une politique autrement appelée : #chantage_aux_visas. Cette décision avait provoqué de vives tensions entre le Paris et Rabat.

    « C’est une décision drastique, c’est une décision inédite, mais c’est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France », avait à l’époque affirmé Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement.

    Un peu plus d’an plus tard, en novembre 2023, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, avait annoncé la levée de ces restrictions par Paris, un geste qui avait mis fin à la « #crise_des_visas ».

    https://www.infomigrants.net/fr/post/60875/paris-et-rabat-planchent-sur-une-feuille-de-route-pour-accelerer-les-e
    #Maroc #France #externalisation #migrations #réfugiés #expulsions #renvois #accord #extradition #identification #rapatriements_forcés #migrants_marocains #accélération #fluidification #Bruno_Retailleau #quota #réadmission #visas #pays_sûr

    ping @karine4

  • MORTS DE LA POLLUTION : À #SAINT-NAZAIRE, L’ÉTAT COMPLICE D’UNE HÉCATOMBE

    Dans l’agglomération de Saint-Nazaire, connue pour sa construction navale, plusieurs industries se sont installées au fil des années. 6 d’entre elles sont classées #Seveso, comme l’usine d’#engrais_chimiques #Yara à #Montoir-de-Bretagne, et la #raffinerie #TotalEnergies de #Donges.
    Des industries qui produisent ou stockent des substances nocives pour l’homme et l’environnement et qui sont soumises à une réglementation particulière. Problème : depuis une dizaine d’années, de nombreux accidents y sont survenus sans que les pouvoirs publics ne réagissent à la hauteur du danger. Fuites, pannes électrique, accidents corporels, relâchement de substances nocives dans l’air et les sols…
    Alors que de récentes études montrent que le taux de cancer dans la région est bien plus élevé que dans le reste du pays, des associations de riverains et des salariés de ces usines luttent pour faire la lumière sur les causes de cette #faillite_sanitaire.

    https://video.blast-info.fr/w/oi7pzaUL6nJPCjeePVKe78 #décès #mortalité #pollution #cancers #vidéo #Bretagne #France #santé #santé_publique

  • Comment les #centres_de_rétention se sont transformés en outil sécuritaire pour l’État

    Alors que le nouveau ministre de l’intérieur multiplie les déclarations autour de ces lieux de #privation_de_liberté, Mediapart retrace l’évolution de leur utilisation, désormais assumée comme l’espace où doivent être enfermés en priorité les étrangers dits « dangereux ».

    Le tournant a sans doute été pris au lendemain de la mort de la petite #Lola, tuée à l’âge de 12 ans par une ressortissante algérienne, le 14 octobre 2022 à Paris. À l’époque, un sigle se répand à une vitesse éclair sur les plateaux télé et dans les pages des grands titres nationaux : #OQTF, pour « #Obligation_de_quitter_le_territoire_français ». La meurtrière de la fillette était visée par cette #mesure_d’éloignement qui permet à l’État d’expulser les étrangers qui n’ont pas, selon lui, vocation à rester sur le territoire.

    Peu après le drame, et son #instrumentalisation par la droite et l’extrême droite, Gérald Darmanin, alors ministre de l’intérieur, annonce vouloir rendre « impossible » la vie des étrangers faisant l’objet d’une OQTF, déplorant un « droit trop complexe » pour y parvenir. « [Nous nous sommes] intéressés aux étrangers qui posaient des questions d’#ordre_public, soit parce qu’ils étaient #fichés_S, soit parce qu’ils étaient auteurs de crimes ou de délits très graves », déclare-t-il alors.

    Trois mois plus tôt, en août 2022, il adressait déjà une circulaire à tous les préfets de France les invitant à enfermer et à éloigner en priorité les étrangers en situation irrégulière auteurs de #troubles_à_l’ordre_public. « En cas de manque de places disponibles [en centre de rétention – ndlr], il convient de libérer systématiquement les places occupées par les étrangers sans antécédents judiciaires non éloignables et de les assigner à résidence », assumait-il.

    C’est ainsi que la population placée en centre de rétention administrative (CRA) semble avoir évolué, sous l’impulsion de l’ancien locataire de la Place-Beauvau. Et désormais avec la validation de son successeur, #Bruno_Retailleau, qui a affirmé vouloir une nouvelle #loi_immigration pour augmenter la #durée_maximale de rétention pour les auteurs de crimes sexuels ; une exception jusqu’alors uniquement possible pour les terroristes.

    Lundi 28 octobre, c’est dans une #circulaire adressée aux préfets que le ministre officialise la chose, les appelant à « utiliser tous les moyens de droit à disposition face aux étrangers considérés comme menaçant l’ordre public ». Le document fuite dans le contexte de la visite présidentielle d’Emmanuel Macron au Maroc, en compagnie de Bruno Retailleau.

    Lors de sa visite du CRA du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) le 11 octobre, le nouveau ministre de l’intérieur n’a pas manqué de surfer sur une autre affaire, celle de Philippine, une jeune étudiante tuée par un ressortissant marocain, déjà condamné pour viol et lui aussi visé par une OQTF et libéré de centre de rétention faute de laissez-passer consulaire – nécessaire pour mettre en œuvre son expulsion – obtenu à temps par les autorités.

    Bruno Retailleau insiste lourdement sur « des profils très, très dangereux, qui ont écopé de plusieurs années de prison », et souligne que désormais, « le peu de places » disponibles sont « réservées » aux « cas les plus lourds ».

    La quasi-totalité des retenus connus pour « trouble à l’ordre public »

    Le 20 septembre, lors d’une visite parlementaire dans ce même centre de rétention, les député·es Ersilia Soudais et Aurélien Taché (La France insoumise) sont d’abord alerté·es par les #conditions_de_vie des retenus, leurs problèmes de santé et le manque d’#accès_aux_soins, ou encore les #tensions et #violences qui découlent de l’enfermement.

    Les deux parlementaires aperçoivent notamment une minuscule pièce servant à l’« #isolement », avec une couchette, séparée d’un WC par un muret. L’homme enfermé là aurait cherché à fuir du centre la veille et restera là jusqu’à ce qu’il se « calme ».

    Un peu plus loin, la question sécuritaire s’illustre encore différemment. Plusieurs agents du greffe sont réunis dans un bureau, dont les murs sont entièrement habillés de tableaux, sur lesquels figurent les nom, prénom, nationalité, préfecture de rattachement, date et motif d’arrivée de chaque retenu. « Aujourd’hui, 100 % des retenus sont connus pour des troubles à l’ordre public », lance l’un des policiers. Cela date « d’un an ou deux », poursuit-il, soit au moment de la fameuse #circulaire_Darmanin.

    Le chiffre a de quoi surprendre. Durant des années, de nombreuses personnes #sans-papiers, et sans histoire aucune avec la police ou la justice, se retrouvaient enfermées en CRA et menacées d’#expulsion alors qu’elles résidaient, travaillaient et avaient parfois des enfants scolarisés en France, victimes du cycle infernal des expulsions mis en place par les autorités.

    « Ils ont tous 30 à 40 faits [derrière eux] pour violences, etc. Donc le but du jeu, c’est qu’ils soient éloignés, et pas sur le territoire français pour commettre d’autres violences », poursuit cet agent du greffe. La tendance s’est donc inversée, comme le souhaitait l’ancien ministre de l’intérieur, confirmant que les CRA sont devenus des outils purement sécuritaires.

    « Avant, on voyait beaucoup de simples personnes en situation irrégulière. Maintenant, ce sont des sortants de prison », confirme en off un policier qui travaille en CRA.

    Une annexe de la prison

    Une information que confirme Thierry*, agent de sécurité dans un CRA de France, qui souhaite garder l’anonymat. « On reçoit beaucoup de #sortants_de_prison. À peine libérés, on les voit arriver ici. Ils n’ont pas le temps de repasser chez eux ou de s’échapper. » Il décrit une #machine_infernale où dès qu’une « #mise_à_l’avion » est effectuée – autrement dit, une expulsion – ou qu’une libération a lieu, la place est immédiatement attribuée à un autre et ne reste « jamais vacante ».

    Et puisqu’il ne s’agit désormais que de ces profils, sur son lieu de travail, l’aile consacrée aux femmes a quasiment disparu. La majorité des hommes retenus ici « se comportent bien », souligne-t-il, tout en sachant que dans le lot, certains ont pu commettre un viol, une agression, ou baigner dans les trafics.

    « On a une petite minorité qui est dans la provocation. Mais quand on sait qu’ils vivent reclus, à quatre dans une chambre, sans aucune intimité, je les comprends. C’est normal que ça rende fou. »

    « Les gens sont enfermés, on dirait un lieu pénitentiaire. D’ailleurs, quand les femmes viennent rendre visite à leur conjoint, elles parlent souvent d’un #parloir. Ça en dit long », relève Thierry. Dans son imaginaire, avant de travailler en CRA, l’homme se figurait un lieu où étaient placés les sans-papiers censés être renvoyés dans leur pays. « Pas un endroit où on enferme des criminels ou des bandits… »

    Interrogés sur l’évolution des profils parmi les retenus, les services du ministère de l’intérieur indiquent à Mediapart qu’au niveau national 96 % des retenus sont « des étrangers en situation irrégulière ayant un profil évocateur d’une menace à l’ordre public », pouvant être fichés S, connus pour des faits de terrorisme ou de droit commun, ou sortir de prison.

    L’expulsion des étrangers « dont le profil est évocateur de risques de trouble à l’ordre public est prioritairement recherché », poursuivent-ils, précisant que cela ne concerne pas uniquement des individus condamnés, mais « plus largement des individus défavorablement connus des services de police », qui ont pu faire l’objet de classement sans suite, de mesures alternatives ou encore d’un fichage pour radicalisation.

    C’est une « priorité d’action » depuis plusieurs années, assume le ministère, en citant les attentats d’Arras et d’Annecy, qui ont conduit à une meilleure « prise en compte de l’#ordre_public dans le cadre de la rétention […], que l’étranger soit en situation irrégulière, qu’il soit détenteur d’un titre de séjour, demandeur d’asile ou bénéficiaire de la protection internationale ».

    Elsa Faucillon, députée NFP des Hauts-de-Seine, dit constater un changement de profil parmi les retenus : « On voit beaucoup moins qu’avant des personnes placées en rétention après un “simple” contrôle d’identité, et quasi exclusivement des personnes qui représentent un “#danger” ou une “#menace”. » Mais cette dernière notion « relève d’un grand #flou et de beaucoup d’#arbitraire », estime-t-elle.

    « Dans un même lieu, on va retrouver des personnes suspectées ou accusées d’actions terroristes, passées par la case prison, et d’autres pour qui la rétention est uniquement administrative », précise la députée, avec le souvenir d’un homme accusé de trouble à l’ordre public pour avoir mendié dans la rue.

    « Moi, je sors de prison, mais je ne mérite pas de me retrouver ici, j’ai purgé ma peine », nous glisse un Algérien rencontré au CRA du Mesnil-Amelot, avec le sentiment d’être puni une seconde fois. À ses côtés, un jeune homme fulmine : « J’ai une carte d’identité italienne et je me retrouve ici. Je me suis battu avec un collègue dehors, on m’a mis la mention “trouble à l’ordre public”. J’ai dit que je pouvais rentrer dans mon pays par mes propres moyens, mais ils n’ont rien voulu savoir. »

    Un autre, de nationalité égyptienne, explique avoir été « ramassé » à l’aube, alors qu’il travaillait au noir sur un marché. Près des chambres où sont parqués les retenus apparaissent des lits superposés et un matelas posé à même le sol. Mounir, du haut de ses 20 ans, a le visage déconfit. Il dit en chuchotant avoir utilisé l’identité d’un autre pour pouvoir travailler. « Ils m’ont chopé alors que je faisais une livraison, je n’avais pas de permis. » Son dossier a été estampillé d’un « trouble à l’ordre public ».

    Non expulsables et enfermés malgré tout

    De toute façon, commente un Tunisien derrière le grillage qui entoure la cour, comparant lui aussi les lieux à une « prison », « ils ramènent les gars ici juste pour faire du #chiffre ». L’obsession est telle que, parmi les personnes enfermées au Mesnil-Amelot lors de notre visite, se trouvent également des étrangers considérés comme non expulsables, parce que leur pays connaît une situation de conflit et de chaos – à l’instar de l’Afghanistan, du Soudan ou d’Haïti.

    Lorsque notre regard se pose sur la mention « Afghan », inscrite au tableau du bureau du greffe, le responsable de la visite l’admet : « Celui-là sera relâché à l’issue des trois mois, il ne peut pas être expulsé. »

    Quant aux Algériens, en théorie expulsables, il devient presque impossible pour les autorités d’obtenir le fameux #laissez-passer_consulaire nécessaire à leur éloignement, selon l’agent de sécurité déjà cité.

    « Tous les retenus de nationalité algérienne restent trois mois, soit la durée maximale de rétention, et ressortent ensuite, le plus souvent avec une #assignation_à_résidence, rapporte-t-il. J’en ai vu faire trois passages d’affilée en CRA, à chaque fois libérés, puis replacés en rétention, puis de nouveau libérés… » La situation ne risque pas de s’arranger avec la « réconciliation » opérée par la France avec le Maroc, au détriment de ses relations avec l’Algérie.

    Mais au milieu de ces profils dits « dangereux », dont certains ont le visage marqué par la vie et les bras balafrés, il arrive encore de croiser des hommes sans histoire. Tel ce cinquantenaire burkinabé, vivant en France depuis vingt ans.

    Lorsque nous l’interrogeons sur d’éventuels antécédents judiciaires, celui-ci est catégorique. « Je sais quand je fais des bêtises, et je n’en ai pas fait. Je ne suis pas un danger pour la France. Je vis avec les Français, je n’ai pas de problèmes avec eux. Je me sens français », déclare-t-il, précisant que ses enfants, qui résident sur le territoire français, sont aujourd’hui majeurs.

    Selon le ministère de l’intérieur, à l’heure actuelle « seuls 6 % [des retenus] sont des étrangers non connus pour des menaces à l’ordre public » en France.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/301024/comment-les-centres-de-retention-se-sont-transformes-en-outil-securitaire-

    #CRA #détention_administrative #rétention #migrations #réfugiés #enfermement #politique_du_chiffre #expulsabilité

  • En Algérie, le parcours du combattant du visa étudiant
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/10/29/en-algerie-le-parcours-du-combattant-du-visa-etudiant_6364913_3212.html

    En Algérie, le parcours du combattant du visa étudiant
    Par Hamid Nasri (Alger, correspondance)
    « Mais où sont passés Moha, Aksel, Mourad, Mahdi… et tant d’autres jeunes du village ? » s’interroge Yazid, 45 ans. Rentré d’Alger pour célébrer son mariage dans son village natal de Kabylie, ce fonctionnaire constate avec surprise l’absence de jeunes qui, d’ordinaire, apportent leur aide lors des événements locaux. Beaucoup sont « à l’étranger », principalement au Canada et en France. Une bonne partie de ces nouveaux expatriés a obtenu des diplômes supérieurs en Algérie, atout supplémentaire pour décrocher un visa étudiant.
    Beaucoup engagent d’ailleurs cette demande de visa avant la dernière année de leur cursus, afin de ne pas perdre de temps. Selon Campus France, l’organisme d’information sur les études en France, il y avait 32 147 étudiants algériens dans le pays en 2023, en hausse de 4 % par rapport à 2022. Ceux-ci constituent la deuxième plus grande communauté estudiantine étrangère en France, derrière celle du Maroc.
    Au centre Visa Facilitation Services (VFS), une société indienne chargée du traitement des demandes vers de nombreux pays, notamment la France, de Oued Smar, à 20 km à l’est du centre-ville d’Alger, ils sont des milliers à se présenter chaque jour, dans l’espoir d’obtenir le visa tant recherché. Ils sont souvent accompagnés de leurs parents venus d’Alger, Boumerdès, Béjaïa, Tizi Ouzou, Tipaza et d’autres wilayas voisines, comme en témoignent les plaques d’immatriculation. En cette matinée de septembre, Manal, 23 ans, qui a terminé ses études en langue française à l’Institut des langues de Bouzaréah et obtenu l’aval d’une université parisienne pour un programme de post-graduation, confie que « décrocher ce visa, ce serait vraiment l’accomplissement de tous mes rêves ».
    Elle aussi dans l’attente, Amani, inscrite à la Sorbonne nouvelle, raconte pour sa part ses difficultés dans la quête de ce document administratif. « J’ai épuisé toute mon énergie pour décrocher ce rendez-vous. La prise de rendez-vous, censée être une simple formalité, s’avère être l’étape la plus contraignante de tout le parcours des postulants aux études en France », dit-elle. Manal, qui a reçu l’acceptation de l’université Paris-VIII, renchérit : « Et rien n’est gagné ! » Les deux jeunes femmes relèvent que l’obtention du visa étudiant n’est plus assurée comme autrefois. Malgré des dossiers complets, incluant l’accord de l’université d’accueil, le test de langue validé, les frais payés, l’attestation de virement irrévocable (AVI) d’un montant de 1 154 000 dinars (environ 8 000 euros) et un hébergement réservé, plusieurs de leurs amis se sont vu refuser, sans explication claire, le sésame.
    La justification se résume à une formule bureaucratique lapidaire : « Les informations fournies pour justifier les conditions de séjour sont incomplètes et/ou peu fiables ». Les recalés disent ne pas comprendre où se trouve la « faille » dans leur dossier. Beaucoup pensent que ces refus répondent plutôt à une volonté des autorités françaises de limiter l’arrivée de jeunes diplômés algériens. Ces déceptions, devenues fréquentes, ne découragent toutefois pas les candidats, qui font tout pour optimiser leurs chances.
    Dans les faits, toute candidature pour étudier dans une université française passe par Campus France, qui accompagne les étudiants dans la préparation de leur projet académique. Ce processus de neuf mois, débutant le 1er octobre sur la plateforme Campus France, comprend diverses étapes : dépôt du dossier électronique et papier, envoi aux universités choisies, test de langue française et entretien. Les frais de dossier et de test de langue sont à régler auprès de l’Institut français d’Alger ou de ses antennes à Annaba, Constantine, Oran et Tlemcen.
    Wassim, à peine 17 ans, semble serein. « J’ai passé mon bac au lycée français Alexandre-Dumas de Ben Aknoun [sur les hauteurs d’Alger]. Normalement, mes chances sont optimales pour obtenir le visa étudiant », dit-il avec candeur. Le jeune homme explique que sa famille dispose déjà d’un pied-à-terre en Ile-de-France, ce qui lui simplifie les démarches. Il reconnaît toutefois que certains de ses amis ont dû débourser des sommes importantes avant d’en arriver là.
    « Ils ont dépensé environ 10 000 dinars pour le dossier et entre 12 000 et 19 000 dinars pour le test de langue [soit un peu plus de 200 euros au taux de change officiel], en plus des frais de visa [99 euros], de l’AVI et des économies nécessaires pour les premiers mois avant de trouver un petit boulot. » Conscient de sa chance, Wassim souligne que le visa étudiant est un objet de convoitise, indépendamment des moyens financiers. « Certaines familles en Algérie vont même jusqu’à vendre des biens pour financer les études de leurs enfants en France. Elles investissent dans leur avenir », conclut-il.
    Des centaines de jeunes ont tenté d’obtenir le visa étudiant, notamment en août et septembre, quand les centres de traitement des demandes ne désemplissaient pas. La France et, dans une moindre mesure, le Canada, sont des destinations privilégiées pour des raisons linguistiques, mais l’Allemagne, la Turquie, la Hongrie, l’Italie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont également recherchés. La barrière de la langue est aujourd’hui surmontée grâce aux formations accessibles en ligne.
    A l’instar de Yazid, le jeune marié qui constate que son village est désormais peuplé de séniors, beaucoup en Algérie se demandent si ces départs représentent une chance ou une perte pour le pays. « C’est une fierté de voir nos jeunes réussir à l’étranger, mais combien d’entre eux vont revenir pour construire notre avenir ici ? » se demande Yazid.

    #Covid-19#migrant#migration#france#algerie#visas#etudiant#politiquemigratoire#canada#allemagne#emigration#sante

  • En Espagne, la possibilité d’un discours de gauche sur l’immigration
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/29/en-espagne-la-possibilite-d-un-discours-de-gauche-sur-l-immigration_6364304_

    En Espagne, la possibilité d’un discours de gauche sur l’immigration
    Sandrine Morel
    « L’Espagne doit choisir entre être un pays ouvert et prospère ou un pays fermé et pauvre », a lancé Pedro Sanchez à la tribune du Congrès des députés le 9 octobre. Avant d’ajouter, solennel : « Nous, Espagnols, nous sommes les enfants de la migration, nous ne serons pas les parents de la xénophobie. » Dans une Europe en proie au repli identitaire, le président du gouvernement espagnol offre une vision du phénomène migratoire à contre-courant de celle qui s’est imposée chez ses voisins.
    Faisant fi des imaginaires de la peur utilisés par l’extrême droite, le dirigeant socialiste s’applique à dessiner un tableau positif de la migration, à la fois humaniste et pragmatique. « Je pense que les gouvernements européens se trompent quand ils abordent le débat sur la migration, parce qu’ils le centrent sur des aspects négatifs », a-t-il expliqué le 23 octobre.
    Face à « l’hiver démographique » d’une Europe qui risque de perdre 30 millions de personnes en âge de travailler dans les vingt prochaines années, ou le fait que 150 000 emplois sont actuellement vacants en Espagne faute de main-d’œuvre, il défend l’immigration comme l’une des principales solutions. Alors que la politique de l’Italienne Giorgia Meloni a de plus en plus d’adeptes, Pedro Sanchez s’en démarque clairement. « La création de centres [de rétention] dans des pays tiers ne résout rien et crée de nouveaux problèmes », a-t-il déclaré. Au discours sécuritaire, il répond par les statistiques. « Si nous analysons les données de manière rigoureuse, en prenant en compte l’âge et le niveau de revenus, le taux de délinquance des étrangers est le même que celui des Espagnols. Ni plus ni moins. Parce que la réalité, c’est que les étrangers ne sont ni meilleurs ni pire que nous », a-t-il résumé le 9 octobre.
    Ce jour-là, à l’occasion d’une session parlementaire consacrée à l’immigration, convoquée à la demande du Parti populaire (PP, droite) en raison de la crise migratoire dont souffrent les îles Canaries – 33 000 migrants y sont arrivés depuis le début de l’année (+ 40 % en un an) –, il a invoqué l’histoire et ressuscité des valeurs européennes que beaucoup semblent avoir oubliées. M. Sanchez a rappelé que l’histoire des Européens ne peut pas être dissociée de celle des migrations. Dans le cas de l’Espagne, près de 2 millions de personnes ont émigré entre 1948 et 1978, fuyant la misère et le franquisme, dont la moitié de manière illégale.
    Ses arguments ne sont pas nouveaux, mais ils sont peu utilisés en ce moment et politiquement courageux, puisque en septembre, l’immigration est devenue pour la première fois la principale préoccupation des Espagnols, devant l’économie et le logement, selon le Centre de recherche sociologique – l’équivalent de l’Insee.
    Alors que l’extrême droite parle d’« invasion » à propos des Africains accostant aux Canaries, il cite des faits : la migration irrégulière ne représente que 6 % du total des immigrés entrés en Espagne ces dix dernières années, dont 40 % sont latino-américains, 30 % européens et 20 % africains.
    Si, auparavant, bien des migrants ne restaient pas en Espagne et continuaient leur route vers le nord, c’est de moins en moins souvent le cas. Cette réalité est présentée comme une opportunité. De fait, malgré un solde démographique naturel négatif, l’Espagne est passée de 46,9 à 48,6 millions d’habitants (+ 3,6 %) entre 2019 et 2024. Dans le même temps, elle a gagné 1,4 million d’actifs qui contribuent à la croissance de l’économie, devenue l’un des moteurs de l’Europe (+ 2,7 % du PIB attendu cette année).
    Sans ces migrants, les principaux secteurs de l’économie espagnole ne pourraient pas fonctionner. L’agriculture, la construction, l’hôtellerie « couleraient, car ils y constituent de 25 % à 50 % des travailleurs », rappelle M. Sanchez. Loin de « nous mettre en danger », comme l’affirme l’extrême droite, ils représentent « la moitié des personnes qui travaillent dans les soins aux jeunes enfants ou aux personnes âgées, a-t-il ajouté. Les immigrés ont un taux d’activité de quatre points supérieur aux citoyens nationaux et apportent 10 % des revenus de la Sécurité sociale ».
    M. Sanchez n’est pas seul en Espagne à tenir un tel discours. L’Eglise espagnole reste un rempart contre la xénophobie. « Les personnes ont le droit fondamental de pouvoir chercher une vie meilleure. Les frontières ont été inventées par les hommes, pas par Dieu », a rappelé en mars l’évêque César Garcia Magan, secrétaire et porte-parole de la Conférence épiscopale espagnole, appelant les fidèles à « ne pas faire l’équation migrant égale délinquant, voleur ou violeur » car c’est « une injustice ». Le président de la Confédération des organisations d’entreprises, Antonio Garamendi, patron des patrons, soutient, quant à lui, la régularisation massive des travailleurs sans papiers et une « immigration légale et ordonnée » face au manque de main-d’œuvre.
    « D’un point de vue pratique, Pedro Sanchez ne fait pas grand-chose de différent de ce qu’ont fait ses prédécesseurs en Espagne : il externalise la gestion de ses frontières au Maroc, on lui a reproché de procéder à des refoulements à chaud et il plaide pour des contrats de travail signés dans les pays d’origine », rappelle le politiste Pablo Simon, professeur à l’université Carlos-III de Madrid.
    « Cependant, d’un point de vue rhétorique, analyse-t-il, il a décidé de faire de l’immigration un sujet de lutte idéologique face à l’extrême droite, en insistant sur ses bénéfices économiques et sur le respect des conventions internationales sur les droits humains. C’est un pari osé, alors que la gauche européenne ne sait pas comment affronter un thème qui lui a volé une partie de sa base électorale. » C’est aussi un pari nécessaire pour ne pas laisser l’extrême droite imposer un récit de la migration univoque, largement fantasmé.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#immigration#politiquemigratoire#economie#vieillissement#sante#droit

  • Mapping One Month of Announced Strikes in South Beirut (September 27 - October 28, 2024)

    Since September 27, Israel’s war on Lebanon has expanded its brutal violence to Lebanon’s capital, Beirut, as well as many regions across the country.1 No less than 325 buildings2 have been destroyed south of the city where the radius of devastation (seen in the outlined gray zones) extends over 11.87km2, or more than half the capital’s immediate urbanization perimeter.3

    The map tracks the “evacuation orders” issued by the Israeli Army warning the civilian populations of South Beirut between September 27 and October 24, 2024. Each order delineates a building or more as well as a number of urban blocks, where one or several impeding strikes are planned. These orders are supposed to act as warnings. They are published in Arabic a few minutes to an hour ahead of the strike(s) on the “X” social media platform (formerly known as Twitter), mostly during the late evening hours. The orders instruct residents to immediately evacuate the premises within a radius of 500m (0.311 miles) from the targeted cluster of buildings (1-4), framed in red on an aerial photo clipped with specific landmarks in the neighborhood. The order is accompanied by a text listing the names of the neighborhoods targeted and justifying the forthcoming attacks in relation to their proximity to “facilities related to Hizballah.”

    No less than 99 announced strikes extending over 152 buildings were counted between September 27 and October 24, 2024, and they constitute less than half the total number of destroyed buildings in this part of the city.4 Indeed, not all strikes are accompanied by an evacuation order. Still, the geography of the red crosses reflects the scale and intensity of the violence throughout South Beirut, all the way to the campus of the Lebanese University in Hadath, the borders of Lebanon’s International Airport’s runway, and the industrial areas of Choueifat. One blue mark indicates the single post-strike announcement made following the assassination of the secretary general of Hizballah, Hassan Nasrallah on September 27.

    We focus on the mapping on South Beirut where the municipal districts of Ghobeyri, Haret Hreik, Burj Al-Brajneh, Mrayjeh-Tahweeta-Laylaki and Hadath have borne the brunt of the airstrikes during the past month. Each of these districts has been subjected to over 60 evacuation orders and struck several folds more. These districts are within the area popularly referred to as Dahiya, where Israel’s multiple and repeated aggression since September 27 has displaced hundreds of thousands of inhabitants and destroyed multi-story residential and commercial buildings.

    By reducing Dahiya to a political stronghold and associating the term “stronghold” to the name of Hizballah, a political party with ministers in Lebanon’s government and parliamentary representation in Lebanon’s Assembly in addition to its strong (non-state) military power, Israel (and much of the Western media) conflates political support, allegiance, and armed force—hence declaring it legitimate to target civilians because of (assumed) political preferences. In doing so, Israel denies the reality of multiple and diverse districts, composed of dozens of neighborhoods rich with an urban, social, economic and political history that precedes Hizballah by decades. The bombing is akin to an urbicide that is erasing an entire urban fabric, the palimpsest of socio-spatial practices and the embodiment of collective memory. Finally, the “stronghold” qualifier occults the historical conditions where the use of armed resistance was endorsed as a mode of struggle against the Israeli armed forces that invaded South Lebanon repeatedly, occupied its territories, violated its airspace daily, and inflicted immense damage on its populations.

    These evacuation orders are far from acting as a genuine call to protect civilians. Instead, we read them as part of Israel’s strategy to manufacture consent for the incoming strikes, legitimizing the bombings by claiming the presence of a so-called “terrorist” threat. These orders further serve as an integral component of Israel’s strategy at mounting the Lebanese people against Hizballah, discounting the socio-political and urban realities of a society that has come to rely on this party for all of its social needs. This strategy finally enables the claim that the air raids only target “Hizballah facilities”, while in practice the damage extends to an entire civilian infrastructure.

    To residents, the so-called evacuation orders constitute an integral element of the terror apparatus deployed by the Israeli army, a key ingredient of the psychological warfare waged against them, in addition to being precursors of announced destruction and killing. They terrorize numerous city households who await the strikes in deep fear, sometimes sleeping in shifts to take turn monitoring social media for possible warnings. These orders work along with the perpetual whirring of surveillance drones, the robot-calls that announce impeding bomb attacks (often erroneously), the targeted drone attacks that extend to every corner of the country, along with the lethally violent daily air and land bombings that have wiped out entire villages in the south and east of the country.

    The Beirut Urban Lab continues to monitor the strikes on Beirut, develop further base maps, and extend our documentation to visualize and denounce the size and intensity of Israel’s aggression. The hope remains that this work will further contribute to hold Israel accountable in front of international courts and, looking ahead, to contribute to a just recovery.

    https://beiruturbanlab.com/en/Details/2009/mapping-one-month-of-strikes-in-south-beirut-(27-september-24-octobe
    #Beyrouth #Liban #Israël #frappes #bombardements #destruction #Ghobeyri #Haret_Hreik #Burj_Al-Brajneh #Mrayjeh-Tahweeta-Laylaki #Hadath
    #cartographie #visualisation #Dahiya #urbicide #évacuation #mémoire_collective #ordres_d'évacuation
    ping @reka @fil

  • Au Maroc, Emmanuel Macron appelle à plus de « résultats » contre l’immigration illégale et réaffirme son soutien à la « souveraineté marocaine » au Sahara occidental
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/29/au-maroc-emmanuel-macron-appelle-a-plus-de-resultats-contre-l-immigration-il

    Au Maroc, Emmanuel Macron appelle à plus de « résultats » contre l’immigration illégale et réaffirme son soutien à la « souveraineté marocaine » au Sahara occidental
    Devant le Parlement marocain, à Rabat, Emmanuel Macron a estimé, mardi 29 octobre, que le « partenariat d’exception renforcé » conclu la veille avec le roi Mohammed VI devait notamment porter sur « l’immigration illégale et la nécessité d’une coopération naturelle et fluide en matière consulaire ». Il faisait allusion à la volonté de la France que le Maroc reprenne plus facilement ses ressortissants que les autorités françaises décident d’expulser. « Nous avons besoin de davantage encore de résultats », a-t-il déclaré, évoquant aussi la « lutte contre les trafics de toute nature », dont le « narcotrafic », qui « nécessite une coopération judiciaire très étroite et encore plus rapide ».
    Le sujet de l’immigration est un irritant traditionnel entre Paris et Rabat, alors que le ministre de l’intérieur français, Bruno Retailleau, qui doit tenir une conférence de presse avec son homologue marocain, Abdelouafi Laftit, souhaite notamment conditionner la politique de visas à la délivrance des laissez-passer consulaires, documents indispensables pour renvoyer des étrangers dans leur pays d’origine. Début octobre, le ministre avait cité l’exemple du Maroc : en 2023, 238 000 visas ont été accordés aux ressortissants marocains pour 1 680 retours forcés dans leur pays. Le royaume est selon lui « un pays sûr » où l’on peut « accélérer un certain nombre de réadmissions ».
    (...) Emmanuel Macron a également proposé au roi Mohammed VI de signer un nouveau « cadre stratégique » bilatéral en 2025 à Paris à l’occasion du 70e anniversaire de la déclaration de la Celle-Saint-Cloud, le 6 novembre 1955, qui scella l’indépendance du Maroc de la France. Cet accord pourrait être signé à l’occasion d’une « visite d’Etat en France que sa Majesté [Mohammed VI] a accepté » d’effectuer, a-t-il dit. L’Elysée a fait savoir que plus de 10 milliards d’euros, répartis en 22 accords de contrats commerciaux et d’engagements financiers, seront annoncés à l’issue de cette première visite d’Etat du président français au Maroc.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#france#visas#politiquemigratoire#expulsion#sante#trafic

    • Naufragio Mar Ionio, 17.6.2024. I morti invisibilizzati e il silenzio delle istituzioni

      1. Il naufragio

      La notte tra il 16 e 17 giugno scorso al largo del Mar Jonio, un’imbarcazione partita dal porto di Bodrum in Turchia con circa 67 persone a bordo (di cui 26 minori) è naufragata a circa 120 miglia dalle coste della Calabria.

      La barca era rimasta alla deriva per diversi giorni, con uno scafo semi affondato, probabilmente a seguito dell’esplosione di un motore.
      Secondo le persone sopravvissute, diverse imbarcazioni sarebbero passate in quell’arco di tempo senza intervenire: la barca è stata soccorsa solo il 17 giugno dopo il lancio del “mayday” da parte di una nave francese che aveva intercettato il veliero affondato.
      sono state tratte in salvo 12 persone, tra cui una donna poi deceduta prima di arrivare a terra, che sono state portate in salvo a Roccella Jonica, nella provincia di Reggio Calabria.

      Il numero dei sopravvissuti, 11, è attualmente l’unico certo. Imprecise sono state le informazioni circa il numero dei corpi totali recuperati, che in data odierna è stato confermato essere 36, di cui quello di una donna deceduta dopo i soccorsi del 17 giugno scorso. Le 35 salme recuperate in mare appartengono a 10 uomini, 9 donne, 15 minori e 1 non noto. Le nazionalità delle persone che viaggiavano a bordo dell’imbarcazione dovrebbero essere: Afghanistan, Iran, Iraq, Siria, Pakistan.

      All’indomani della strage, la Guardia Costiera avrebbe iniziato le ricerche in mare recuperando a più riprese i corpi. Decine sarebbero le persone ancora disperse, in un naufragio che ricorda per certi versi quello di Steccato di Cutro del 26 febbraio 2023, dove morirono almeno 94 persone: stessa rotta, numerose vittime e la possibilità di una sottovalutazione da parte delle autorità nell’autorizzazione al soccorso dei naufraghi.

      Infatti, il 16 giugno Alarm Phone aveva allertato il Cmrcc di Roma avvisando di aver ricevuto richieste di aiuto relative alla barca in difficoltà nello Ionio e aveva fornito alle autorità competenti la posizione esatta dell’imbarcazione in pericolo affinché le persone a bordo potessero essere soccorse.

      2. Sopravvissuti e deceduti: procedure di ricerca, identificazione e rimpatrio delle salme

      Diverse realtà della società civile sono state allertate da quei familiari che nei Paesi di origine ma anche in Italia cercavano informazioni circa le sorti dei loro congiunti e che – per mancanza di comunicazioni chiare da parte delle autorità italiane – non riuscivano a comprendere né i luoghi né gli uffici preposti a gestire le conseguenze del naufragio.
      Mem.Med, ricevute diverse segnalazioni dall’Afghanistan, dalla Siria e dall’Iran, si è recata in Calabria per dare supporto ai familiari in arrivo e monitorare quanto accade.

      Recupero e sbarco delle salme
      In queste ore le operazioni di ricerca e recupero delle salme in mare stanno proseguendo. La comunicazione delle istituzioni su queste operazioni è stata fin da subito carente e in alcuni casi fuorviante: le informazioni fornite sono state dosate in brevi comunicati che spesso sono risultati incompleti e incoerenti. C’è scarsa trasparenza sui numeri e sugli spostamenti delle salme delle vittime.

      Il blocco del lavoro dei giornalisti ha impedito di documentare correttamente e tempestivamente gli arrivi delle salme, giunte sempre in piena notte e distribuite su diversi porti della regione Calabria, tra cui Roccella Ionica e Gioia Tauro. Gli ultimi 5 corpi sono arrivati a Crotone la notte del 24 giugno, in un posto blindato e chiuso ai giornalisti.

      I corpi delle salme dovrebbero essere stati collocati nelle camere mortuarie di diversi ospedali calabresi, tra questi sappiamo esserci Locri, Polistena, Soverato, Siderno, Gioia Tauro, Reggio Calabria. Tuttavia, anche su questo, le informazioni fornite dalle autorità non sono state chiare e ulteriori camere mortuarie di altri ospedali potrebbero essere state utilizzate con questo scopo.

      Tracing e richiesta di informazioni
      Le procedure attivate nei giorni immediatamente successivi al naufragio hanno riguardato, in mare, le manovre per il recupero dei corpi da parte della Guardia Costiera; in terra, l’apertura di un punto informativo nel Porto delle Grazie di Roccella Ionica dove i familiari potessero recarsi per ricercare o identificare i propri parenti. Tale punto informativo dovrebbe restare attivo e operativo fino alla fine del mese di giugno.
      Sono stati attivati dei canali di comunicazione telefonica e mail dedicati alle famiglie alla ricerca, gestiti dalla Prefettura di Reggio Calabria e dal progetto RFL della Croce Rossa.

      Le persone sopravvissute
      Le persone sopravvissute – curdo irachene, curdo iraniane, siriane – sono state destinate a ricoveri prolungati in diversi ospedali del territorio regionale, in attesa di individuare una struttura di accoglienza che eviti il passaggio in luoghi non idonei (come è stato per il naufragio di Cutro quando i sopravvissuti furono collocati all’interno delle strutture fatiscenti del Cara di Isola Capo Rizzuto).

      Tra i sopravvissuti c’è Nalina, la bambina di 10 anni irachena che ha perso tutta la sua famiglia nel naufragio. Nalina si è ricongiunta con la zia materna, proveniente dalla Svezia insieme al marito. Tra gli altri sopravvissuti noti ci sono anche Ismail, siriano di 22 anni e Wafa, curdo di 20 anni.

      Identificazione dei corpi
      All’interno del punto informativo al porto, oltre ai rappresentanti della Prefettura di Reggio Calabria e della Polizia scientifica, stanno lavorando le operatrici di Croce Rossa Italiana (CRI), Medici Senza Frontiere (MSF) e Save The Children che offrono supporto ai sopravvissuti e ai loro congiunti. Dopo alcuni giorni dal naufragio è stato attivato anche il servizio Restoring Family Links (RFL) della Croce Rossa il cui team è impegnato nella raccolta dati utile all’identificazione dei corpi.

      Da quanto riportato, fin dall’inizio un campione del DNA è stato prelevato da tutte le salme recuperate, quasi tutte in avanzato stato di decomposizione. Successivamente è stato autorizzato anche il prelievo di un campione del DNA dei parenti consanguinei giunti a Roccella. Questa pratica, che sappiamo non essere mai scontata né automatica, è molto importante per garantire un’effettiva identificazione anche a distanza di tempo, per corpi che non sono più riconoscibili visivamente.

      Bisognerebbe garantire ai familiari che si trovano nei Paesi di origine e sono impossibilitati a recarsi in Italia di effettuare il prelievo e l’invio in Italia del DNA utile alla comparazione con quello delle vittime.

      Rimpatrio delle salme
      Al momento di tutti i corpi recuperati solo una salma è stata identificata: quella di Akbari Sobhanullah, afghano di 29 anni.
      Delle operazioni di rimpatrio della salma non si farà carico lo Stato italiano e neanche quello del Paese di origine. La famiglia accorsa a Roccella, due cugini e uno zio della vittima, stanno in queste ore attendendo il rilascio del certificato di morte e delle autorizzazioni necessarie allo spostamento della salma, documenti richiesti insistentemente dalla famiglia che deve ripartire.
      Come sempre accade, è lasciato alle famiglie e alla società civile che le sostiene l’onere di dover gestire e pagare i costi per il ritorno a casa dei parenti morti mentre attraversavano i confini degli Stati europei.

      3. Le istituzioni assenti e la strategia dell’invisibilizzazione e della dispersione

      In questi giorni, mentre camminiamo sulla spiaggia adiacente al porto dove la prima vittima è stata depositata, riflettiamo sull’assenza di qualunque segno materiale di quella strage. Non ci sono resti dell’imbarcazione – ancora inabissata in alto mare – non sono visibili oggetti dei sopravvissuti o delle vittime, non ci sono messaggi di solidarietà. A malapena ci sono notizie di stampa che raccontano le mere vicende attorno alle morti.

      Il naufragio del 17 giugno, al contrario di Cutro, è stato completamente ignorato. Nessuna camera mortuaria con file di bare ha occupato la televisione pubblica, nessun cordoglio delle istituzioni, nessun commento delle cariche di governo e dello Stato.

      Da un punto di vista mediatico, dove non si sono potuti vedere i corpi, le bare, il dolore straziante, la narrazione si è ritratta lasciando un grande vuoto.

      A Roccella Ionica si nota il tentativo di frammentare: i sopravvissuti in diversi reparti di ospedali, i corpi distribuiti in diversi obitori di tutta la regione. I familiari, sono stati disorientati dall’assenza di informazioni certe: in queste ore stanno giungendo a Roccella da varie parti d’Europa per riconoscere i propri congiunti e, nel disbrigo delle procedure frammentate a cui sono costretti, devono spostarsi continuamente tra i diversi luoghi individuati dalla Prefettura di Reggio Calabria per le procedure di riconoscimento, identificazione e rimpatrio: porto, camera mortuaria, ospedali, comuni, luoghi di alloggio e di ristoro distribuiti in più province.

      Con la dispersione di corpi e famiglie su tutta la regione, è stata evitata l’incontro e la coesione tra i familiari e la costruzione di un luogo unico di ritrovo collettivo, di condivisione e di preghiera come è stato il Palamilone di Crotone, dove la sala sportiva aveva avuto funzione non solo di camera mortuaria per le 94 vittime, ma anche di luogo strategico per famiglie e società civile di riconoscimento reciproco, di condivisione, di rivendicazione di diritti, di memoria collettiva.

      Invece, a Roccella Jonica la strategia della dispersione esprime la volontà di affermare una gestione dell’evento, della morte e dei corpi che eviti il piano pubblico: impedire la circolazione di notizie ufficiali, la visibilità mediatica e politica del naufragio e limitare la diffusione delle parole dei familiari sembra essere la direzione che la Prefettura e le istituzioni da cui essa dipende hanno assunto.

      Questa strategia non è nuova: certamente è costante il tentativo di ostacolare la denuncia delle necropolitiche che caratterizzano il regime di frontiera. Come monitoriamo in Sicilia, in Sardegna, in Tunisia, nei piccoli naufragi che non fanno notizia e che vengono chiamati “minori”, nelle morti nei centri di detenzione o lungo le frontiere interne dell’UE, si tende a nascondere voci, lotte, storie e memorie, anche attraverso l’impedimento di quegli incontri fisici tra persone, associazioni, territori, comunità.
      4. Rumore oltre il silenzio per le morti di frontiera

      Nonostante questo silenzio assordante, la sera del 22 giugno una cerimonia interreligiosa organizzata dalla Chiesa locale ha attraversato il lungomare di Roccella Ionica fino a raggiungere il porto. Centinaia di cittadini calabresi e diversi familiari delle persone decedute o scomparse nel naufragio hanno marciato con delle candele in mano fino al luogo di primo approdo dei corpi.
      Qui si è consumato l’unico atto pubblico attorno alla strage, tra preghiere di diversi credi religiosi, parole di cordoglio e di denuncia dei sindaci locali, deposizione di fiori da parte dei volontari della Croce rossa locale.

      Il timore fondato è che l’attenzione su queste morti e su questi eventi cali rapidamente grazie all’occultamento politico e alla mancanza di una presa di posizione e di una mobilitazione pubblica.

      Il silenzio più preoccupante non è quello delle istituzioni, su cui si fonda la gestione migratoria di questi eventi, percepiti e raccontati come fatti di cronaca: bensì quello dell’opinione pubblica sempre più abituata alla morte per mano delle frontiere.

      Oltre i minuti di silenzio, bisogna continuare a stare su tutte le frontiere interne ed esterne, a fare rumore, a indagare le dinamiche di queste morti, a ribadire le responsabilità dietro queste stragi, i ruoli delle guardie costiere e delle polizie di frontiera, gli accordi europei con i Paesi terzi.

      5. Richieste alle autorità

      Soprattutto, bisogna continuare a sostenere e diffondere le parole e le azioni delle persone protagoniste di queste violenze, coloro che reclamano verità e giustizia, i sopravvissuti e le famiglie che ricordano le vittime delle frontiere, le storie che rappresentano, le rivendicazioni che incarnano, sfidando i confini e le violazioni degli stati.

      I familiari di Akbari Sobhanullah – unico viaggiatore della barca ad oggi identificato – hanno chiesto più volte aiuto nelle procedure di rimpatrio: “vogliamo riportare a casa il corpo, è nostro diritto, questa morte è un dolore straziante per tutta la famiglia, vogliamo almeno riportarlo a casa dove lo reclamano le persone che lo amano, la sua famiglia. Aiutateci a far sì che il corpo di Sobhanullah torni a casa”.

      Anche diversi familiari di vittime delle strage di Cutro, che hanno appreso della sorte di molti dei loro connazionali nel naufragio del 17 giugno scorso, hanno mandato messaggi di solidarietà e vicinanza ai parenti afghani, iraniani, curdi che – come loro stessi un anno fa – sono alla ricerca di verità e giustizia.

      Tra questi messaggi, ci sono le parole di Shahid Khan, pakistano, che ha perso nel naufragio di Cutro suo fratello Rahim Ullah Khan e che nella sua testimonianza inviataci dal Pakistan ha dichiarato:

      “non è la prima volta che un’imbarcazione che trasportava migranti affonda in mare. Conosco personalmente la condizione delle famiglie delle vittime, perché quel periodo è duro e insopportabile per loro. chiedo ai membri della famiglia della vittima di sopportare questo momento difficile e di pregare per i vostri cari, perché loro non possono tornare da noi ma un giorno lasceremo questo mondo (…) vorrei dire al governo italiano che la migrazione irregolare nel vostro Paese è un problema internazionale. Per salvare l’umanità e il mondo, il governo dovrebbe rilasciare dei visti legali per i diversi Paesi (..)”

      Non possiamo che condividere le parole della famiglia Akbari, di Shahid e delle madri, sorelle, fratelli e padri delle vittime del regime di frontiere.

      In particolare, alla luce delle criticità riscontrate nell’accesso alle informazioni e sulla base delle mancanze sistemiche che sono state monitorate in questi anni rispetto alla gestione delle morti e delle scomparse delle persone migranti e straniere, le associazioni Mem.Med Memoria Mediterranea e l’Associazione per gli Studi Giuridici sull’Immigrazione (ASGI) hanno provveduto a inviare una comunicazione ufficiale alle autorità competenti regionali e nazionali raccomandando di porre attenzione ad una serie di questioni rilevanti regolamentate da normative nazionali e internazionali.

      In particolare si sollecita che:

      - continuino le operazioni di ricerca in mare per il recupero dei corpi;
      - che si continui a prelevare il DNA sia dalla salme che dai familiari, unitamente alla raccolta dei dati ente e post mortem utili all’identificazione delle salme;
      - che sia garantita la possibilità, anche posteriormente, di identificare i corpi e di seppellirli secondo la volontà e il credo espresso dalle famiglie;
      - che la sepoltura sia tracciabile e disposta con assoluta certezza del luogo;
      - che sia agevolata ogni procedura necessaria al trasferimento dei corpi nei paesi di origine;
      – che le famiglie possano essere informate debitamente e tempestivamente riguardo alle procedure in corso per il recupero di corpi, riguardo al luogo di conservazione delle salme, riguardo ai risultati della comparazione del DNA, riguardo alle procedure relative alla tumulazione e al rimpatrio;
      - che venga garantita adeguata accoglienza alle persone sopravvissute e ai familiari che in queste ore si stanno recando a Roccella Jonica.

      https://www.meltingpot.org/2024/06/naufragio-mar-ionio-17-6-2024-i-morti-invisibilizzati-e-il-silenzio-dell

  • En France, le désarroi des Libanais dont les visas expirent
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/10/27/en-france-le-desarroi-des-libanais-dont-les-visas-expirent_6360823_3224.html

    En France, le désarroi des Libanais dont les visas expirent
    Par Julia Pascual
    Marlène (toutes les personnes citées par leur prénom ont souhaité conserver leur anonymat) avait besoin d’aide pour gérer la rentrée scolaire de ses deux filles. Cette Franco-Libanaise, mariée à un Français et installée dans le Val-de-Marne depuis 2021, a fait venir sa mère de Beyrouth, le 1er septembre. Son séjour ne devait durer que quelques semaines, mais, depuis le 23 septembre et le début de la campagne de frappes aériennes israéliennes quotidiennes, le Liban est en proie à l’une des pires catastrophes humanitaires de son histoire. Alors Marlène a souhaité que sa mère reste davantage. « Elle a 76 ans, elle habite seule à Beyrouth et je suis fille unique. S’il y a quoi que ce soit, elle ne peut partir nulle part. Je crains pour elle », confie-t-elle.
    La mère de Marlène n’a cependant pas le droit de rester en France au-delà de ce que l’y autorise son visa de tourisme, c’est-à-dire après le 12 novembre. « Depuis le 1er octobre, j’ai contacté toutes les administrations pour faire prolonger son visa, relate la Franco-Libanaise. La préfecture ne me répond ni par e-mail ni au téléphone. J’ai envoyé des lettres en recommandé, sans succès. J’ai écrit à la cellule de crise [du ministère des affaires étrangères], à l’Elysée. Aucun être humain ne me répond. Elle va se retrouver en situation irrégulière. »
    C’est pour ne pas devenir « sans-papiers à 70 ans » que Gisèle Daccache a, elle, décidé de partir. Son visa a expiré le 15 octobre, alors qu’elle était venue en France, elle aussi à la fin de l’été, s’occuper de ses petites-filles, âgées de 1 an et 3 ans. Elle ne peut plus rentrer à Beyrouth désormais. « Elle habite à cinq minutes en voiture du quartier général du Hezbollah », justifie son fils, Elie Dagher, un Franco-Libanais de 36 ans, installé dans les Hauts-de-Seine et dirigeant de sociétés dans l’immobilier. Le fils dit s’être démené pour prolonger le visa de sa mère, en vain. « La sous-préfecture de Boulogne-Billancourt se borne à nous écrire que “le ministère n’a pas encore envoyé de directive concernant les ressortissants libanais”. En attendant, on n’a plus de solution. Mardi, ma mère part à Dubaï, où vit ma sœur. »
    Selon le ministère de l’intérieur, il y avait, fin 2023, quelque 30 000 titres de séjour et plus de 104 000 visas (très majoritairement de court séjour) délivrés à des Libanais et en cours de validité, « ce qui ne signifie pas que tous sont présents sur le territoire national ». L’ambassade du Liban à Paris a reçu environ 350 sollicitations de Libanais se trouvant confrontés à l’expiration de leur visa et aux refus ou aux silences des préfectures. « On est en train d’essayer de régler ça avec le ministère de l’intérieur », assure au Monde l’ambassade.
    Place Beauvau, on indique qu’« il n’y a pas de politique systématique » et qu’« un examen [des situations] au cas par cas par les préfectures » prévaut. Selon le droit en vigueur, un visa peut être prolongé de façon exceptionnelle en cas de « force majeure, c’est-à-dire imprévisible, insurmontable et indépendant de [la] volonté » du demandeur. La prorogation ne se justifie que pour des motifs humanitaires ou familiaux.
    C’est ce qu’a tenté de faire valoir Samir, un Libanais de 26 ans, arrivé le 17 octobre à Lyon, où il a de la famille éloignée. « J’étais venu pour faire du tourisme, explique cet analyste qui travaille pour une société française. Je n’ai aucune intention de m’installer en France, mais, compte tenu de la situation sécuritaire et du risque de coupures Internet, je voulais juste une extension d’un ou deux mois pour pouvoir continuer à travailler. A Saadiyat, où j’habite avec ma famille, une roquette a explosé sur un garage automobile à 5 mètres de chez nous, le 25 septembre. »
    La préfecture du Rhône a rejeté sa demande, « en application des directives ministérielles », sans précisions, et au motif que « les liaisons aériennes avec le Liban n’ont pas été interrompues », peut-on lire dans l’e-mail envoyé à Samir. Le jeune homme a donc repris un avion le 24 octobre, à l’expiration de son visa, mais il a atterri en Jordanie, où son employeur lui loue une chambre d’hôtel.
    Dans les Hauts-de-Seine, l’avocate Anne Mileo, qui a contacté la préfecture pour des prolongations de visas, a reçu un e-mail du service de l’immigration qui lui indique qu’« aucune dérogation du droit commun n’est appliquée aux Libanais », rapporte-t-elle. Elle a sollicité le préfet pour savoir si la « force majeure » peut être retenue, elle attend son retour.
    Une attitude qui ne surprend pas Patrick Berdugo, coprésident de l’association Avocats pour la défense des droits des étrangers : « L’administration veut éviter que les gens puissent, à terme, solliciter un titre de séjour, donc elle préfère les maintenir dans la précarité, estime-t-il. C’était déjà le cas pour les Haïtiens au printemps, au moment où l’aéroport de Port-au-Prince était fermé et que le pays se trouvait dans une situation de violence généralisée. » Selon un décompte de l’Agence France-Presse établi à partir de données officielles, plus de 1 500 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre.

    #Covid-19#migrant#migration#liban#france#visas#droit#guerre#humanitaire#violence#sante

  • A cartography of genocide

    Since the start of Israel’s military campaign in Gaza in October 2023, Forensic Architecture has been collecting data related to attacks against civilians and the destruction of civilian infrastructure by the Israeli military. Our analysis of this conduct reveals the near-total destruction of civilian life in Gaza. We have also collected and analysed evacuation orders issued by the Israeli military directing Palestinian civilians to areas of Gaza designated as ‘safe’. These orders have resulted in the repeated, large-scale displacement of the Palestinian population across Gaza, often to areas which subsequently came under Israeli attack.

    Our findings indicate that Israel’s military campaign in Gaza is organised, systematic, and intended to destroy conditions of life and life-sustaining infrastructure.

    To this end, ‘A Cartography of Genocide’ platform and accompanying report develops a comprehensive mapping of military conduct in Gaza since 7 October 2023. It deploys a range of methods to observe the ways in which Israel’s military operations engendered widespread harm and suggests how these observations might inform broader assessments of Israel’s military conduct during this period.

    We use here the term ‘genocide’ within the meaning developed by Raphael Lemkin, whose thinking behind this term was instrumental for the definition formulated in Article II of the Genocide Convention. Genocide, according to Lemkin, signifies a coordinated plan of actions aimed at the destruction of essential foundations of the life of national groups, with the aim of annihilating the groups themselves.

    The results of more than a year of FA’s monitoring and research are now published as:

    - An interactive cartographic platform: ‘A Cartography of Genocide’
    - An 827-page text report: ‘A spatial analysis of the Israeli military’s conduct in Gaza since October 2023’

    To identify patterns across thousands of data points, we developed an interactive cartographic platform. The platform turns rows of data into a navigable ‘map’ of Gaza, within which it is possible to define regions, periods in time, and select certain categories of events. This filtering enables not only the identification of trends within the data but of relationships between different datasets (for instance, between the military ground invasion and the destruction of medical infrastructure). We used the platform as the basis for a written report that details and analyses the spatial logic of Israel’s military conduct in Gaza.

    Our report seeks to identify patterns within this conduct between 7 October 2023 and 30 June 2024. It interrogates the scale and nature of attacks, the extent of damage and the number of victims, as well as the organised nature of the acts of violence and the improbability of their random occurrence.

    In our analysis, we understand patterns to mean the order of repetition of same, similar or related incidents, at different times and places. Such patterns may indicate that these attacks are designed, formally or informally, rather than occurring at random.

    Because military actions are multifaceted, patterns can exist across actions. The effect of military actions on the civilian population may not be fully captured by studying the repetition of a single type of action in isolation. The simultaneous, or proximate, application of different types of actions in the same territory may generate a cumulative and compounded effect, each action aggravating the effect of another. Establishing relations between different types of actions can consequently help to determine whether these acts have been organised. We explore these interrelations between different types of military actions in Chapter 8 of our report.

    https://forensic-architecture.org/investigation/a-cartography-of-genocide

    signalé aussi par @kassem :
    https://seenthis.net/messages/1078908

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