• badinter était pour la peine de mort des Palestiniens Abdalouahad Bouchal -

    Quatre jours après sa disparition et les louanges médiatiques qui l’ont accompagnée, il est utile de rappeler que robert badinter ne fût pas « que » l’infatigable abolitionniste de la peine de mort. Comme le décline l’analyste Abdalouahad Bouchal qui - à rebours des médias français - n’a pas la mémoire courte... en plein génocide perpétré contre les Palestiniens par l’État colonial d’israël, co-financé par la France et les États-Unis (I’A).


    
On peut s’être battu pour l’abolition de la peine de mort, en France, et être favorable à la mise à mort de tout un peuple, en Palestine. C’est ce que n’a cessé de nous démontrer robert #badinter en venant, sans discontinuer, au secours d’israël.

    Un soutien à un régime d’apartheid au demeurant moins étonnant que les arguments de cet éminent avocat s’articulant en faveur de Tel-Aviv, de façon aussi odieuse que stupide.

    Tout d’abord, fin décembre 2019, devant la Cour Pénale Internationale (CPI), badinter s’est évertué à défendre l’État d’israël pointé par une « enquête sur les éventuels crimes de guerre commis depuis juin 2014 en israël-Palestine ».

    A l’époque, selon badinter, israël et ses dirigeants ne pouvaient être traduits devant la CPI au prétexte que la partie requérante ne serait pas… un pays. A savoir, la Palestine. Or, bien que l’État de Palestine ne dispose que d’un statut d’observateur à l’assemblée des Nations-Unies, l’État palestinien est reconnu comme un État à part entière par les autres États signataires du statut de Rome et membres de la CPI.

    En effet, de 1988 à 2015, la Palestine a été reconnue par 138 États dont deux membres permanents du Conseil de sécurité (Russie et Chine). On pouvait donc, en 2019, être pour le moins perplexe à l’écoute des « arguments » de l’ancien garde des sceaux.

    Quels étaient les arguments de ce technicien du droit sur la recevabilité de la requête déposée jadis par l’Autorité palestinienne de Ramallah ? En voici le résumé, in extenso, dans un billet du chirurgien français Christophe Oberlin ( https://blogs.mediapart.fr/christophe-oberlin/blog/200220/cour-penale-internationale-face-aux-palestiniens-badinter-defend-net ) :

    « La Cour Pénale Internationale n’a pas juridiction sur les crimes prétendus avoir été commis en Cisjordanie, incluant Jérusalem Est et la bande de Gaza. Le terme « État » selon l’article 12(2) (a) du Statut de la Cour signifie que l’État est souverain, or la Palestine ne l’est pas. La Palestine n’est pas un « État » au regard de l’article 12 (2) (a) du Statut par sa simple adhésion au Statut de Rome. Ce n’est pas à la CPI de déterminer si la Palestine est un État souverain selon le droit international, ou si l’enquête en question s’applique « sur le territoire de » la Palestine alors que les parties sont engagées à trouver une solution négociée sur le statut d’état et les frontières. La Palestine ne remplit pas les critères d’un État selon le droit international. Et la seule façon d’enquêter sur des crimes commis dans ce cadre est constituée par la saisine de la CPI par le Conseil de sécurité. Les accords d’Oslo s’imposent à la juridiction de la Cour. » 

    Pour les sceptiques, Oberlin enfonce le clou : « Le résumé de l’argumentaire de robert badinter, présenté en tête de son texte, est identique mot pour mot aux déclarations récentes du Premier ministre israélien #benjamin_netanyahou. Et la suite du document ne fait qu’insister à la fois sur l’illégalité des plaintes palestiniennes, et de la Cour Pénale Internationale à les prendre en compte. Le professeur badinter commet ainsi de remarquables erreurs de droit et d’éthique. »

    Bref, en 2020, robert badinter conduisait une armée de tabellions rémunérés par le gouvernement de l’époque de #benjamin_netanyahu, futur génocidaire en 2023-2024. Il y a 4 ans, israël a finalement été débouté par la présidente ougandaise de la CPI et l’affaire a fait « pschiiiiit ! »

    La France, patrie des lumières blafardes et des droits de l’homme blanc, brille quelques fois d’un bien mauvais éclat. Qu’à cela ne tienne, les lumières, même les plus amoindries, attireront toujours les insectes…

    Protéger certains collabos français 
Plus loin dans le temps, on peut aussi rappeler qu’en 1975, robert badinter s’était violemment opposé à la fameuse Résolution 242 des Nations-Unies https://www.europarl.europa.eu/meetdocs/2004_2009/documents/fd/unresolutions_/unresolutions_fr.pdf . Celle-ci ordonnait, en son article premier :
    1) le « Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés » ;
    2) la « Cessation de toutes assertions de belligérance ou de tous états de belligérance et respect et reconnaissance de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque État de la région et leur droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues ».

    Aux plus distraits, cette opposition résolue de badinter indique que ce n’est pas d’hier que « Bob » s’est positionné en ennemi de la cause palestinienne.

    Ensuite, pour les cacahuètes du pousse-café, on rajoutera que l’avocat et ex-ministre de la Justice avait vertement engueulé les français juifs venus huer le président François mitterrand lors d’une cérémonie de commémoration du Vélodrome d’Hiver https://www.youtube.com/watch?v=AkebDVjaPjk&t=5s&ab_channel=C%C3%A0vous

    (1992). La cause de cette hostilité citoyenne ? Le refus persistant du monarque mitterrand à reconnaître la responsabilité de la France dans la période de Vichy (1940-1944).

    Voilà donc un bien curieux personnage que ce badinter. S’il s’est incontestablement investi dans l’abolition de la peine de mort, en France et à travers le monde, il a aussi, par fidélité (ou intérêt ?), su se mettre en colère pour protéger « le père François » ; collaborateur du régime de Vichy dans la France occupée de la Seconde Guerre mondiale.

    Par ailleurs, le premier des abolitionnistes français protégera encore#rené bousquet https://fresques.ina.fr/mitterrand/fiche-media/Mitter00296/les-relations-de-francois-mitterrand-et-rene-bousquet.html, antisémite et collabo de l’occupant nazi et… « ami » proche de mitterrand. Cela, jusqu’à ce que – le 8 Juin 1993 – un illuminé vienne tirer 5 balles dans le buffet de l’ex-directeur général de la police de Vichy ET superviseur de « la rafle du Vel d’Hiv’ » [Vélodrome d’Hiver]. Le bilan du haut fonctionnaire bousquet d’avril 1942 à décembre 1943 ? Plus de 60.000 juifs arrêtés par ou avec le concours de la police française pour être déportés vers le camp d’extermination d’Auschwitz…

    L’assassinat de bousquet évitera à mitterrand et son clan « socialiste », la tenue d’un Procès bousquet qui aurait été – comme chacun le sait – très encombrant.

    Enfin, dans la famille badinter, on n’est pas à une contradiction près.

    La veuve de Robert, par exemple, qui, en bonne FÉMINISTE, porte toujours le patronyme de feu son époux, élisabeth_badinter, a été et demeure une pasionaria du féminisme islamophobe. Sans que cela interroge ou énerve quiconque durant sa carrière de présidente au sein du groupe Publicis, dont l’un des très gros clients n’était autre que l’Arabie Saoudite ; pays longtemps soutien inconditionnel de l’État d’israël.



    Abdalaouhad Bouchal

    Source : https://investigaction.net/badinter-etait-pour-la-peine-de-mort-des-palestiniens

    #Palestine #vichy #israël #collaboration #france #elisabeth_badinter #laïcité #islamophobie #badinter #politique #justice #Auschwitz #robert_badinter

    • Des rappels qu’il semble effectivement important de rappeler, sans minimiser le rôle de la personne qui a incarné (en France, donc) l’abolition de la peine de mort, un sujet qui reste malheureusement toujours autant d’actualité. Notamment, en Israël.

      Juste une remarque quelque peu décentrée par rapport au contenu essentiel de ce texte : à propos d’Élisabeth Badinter (on pourra s’étonner que certains patronymes soient privés de majuscules), une féministe,certes, old school , à qui l’on reproche d’avoir conservé le nom de son époux.

      Pour les femmes de cette génération, de toute façon, elles n’avaient pas le choix : c’était soit le nom du mari, soit le nom du père. Pour certaines femmes, choisir le nom du père était une manière de s’affranchir de l’emprise du mari. Et inversement. Dans tous les cas, tant qu’il n’a pas été possible de choisir le nom de la mère ou d’inventer ex nihilo son propre patronyme, il s’agit d’un non-choix, puisque cette expression de la filiation reste la marque symbolique forte du patriarcat.

    • @biggrizzly Alors, s’il n’est pas nécessaire de discuter la question biaisée de la filiation patronymique, on se demande bien ce que vient faire l’évocation de cette personne dans un texte qui concerne son époux, si ce n’est de rattacher, dans leurs identités respectives, l’une à l’autre, respectant ainsi le schéma patriarcal. Le caractère islamophobe et réactionnaire des positionnements politiques d’Élisabeth Badinter ne justifie pas ce type de raccourcis et d’amalgame.

      @mfmb tout à fait d’accord, c’est la raison pour laquelle il me semble que la seule façon de sortir vraiment du truc est la création d’un patronyme.

    • Probablement d’accord, mais alors si l’on critique les positions politiques d’Élisabeth Badinter on le traite dans un sujet qui concerne la personne elle-même ; pas en tant que pièce rapportée d’un texte qui concerne son mari.

  • À #Montagnac, le maire balance sa source à #Cristaline

    Pour 30 000 euros, la marque est en passe de mettre la main sur une gigantesque masse d’eau près de #Béziers. Dans une zone frappée de plein fouet par les #sécheresses.

    Au début du printemps, au sortir d’une sécheresse hivernale inédite (lire l’épisode 1, « Eau, rage et désespoir » : https://lesjours.fr/obsessions/eau-guerres/ep1-macron-bassines), certains habitants d’#Occitanie ont appelé à l’aide leurs divinités pour faire venir la pluie. Ç’a été le cas à #Perpignan, mais aussi dans l’#Hérault, dans le village de #Corneilhan, près de Béziers. Le 30 mars, un cortège mené par un curé avait transporté une statue de Marie en plein cagnard pendant deux kilomètres et demi. Le #cortège, racontait alors France Bleu, s’était arrêté pour prier dans les vignes. Un viticulteur avait expliqué : « L’eau, on en manque. Donc, je demande au bon #Dieu de nous l’envoyer. Les politiques ne sont pas encore capables de faire tomber la pluie. Donc à part lui, je ne vois pas ! »

    Tout cela en vain, puisque la pluie ne s’est que peu montrée, en dehors de quelques averses en juin. Puis certaines communes alentour ont affronté l’angoisse du robinet à sec, le #lac_du_Salagou a connu son plus bas niveau depuis vingt ans, tandis que mi-août, un arrêté préfectoral plaçait pour la première fois les communes limitrophes de l’#étang_de_Thau en état de « #crise », seuil maximal de #restriction des usages face à la #sécheresse. En clair, l’#eau est rare dans le coin. Mais elle n’est pas forcément chère.

    L’association #Veille_Eau_Grain estime qu’il y a de quoi fournir de l’#eau_potable à 20 000 habitants pendant quinze ans

    C’est ce qu’on découvert les 4 000 habitants de Montagnac, à une trentaine de kilomètres au nord-est de #Corneilhan. Fin 2022 ils ont appris, un peu par hasard vous le verrez, que leur mairie avait décidé de vendre pour à peine 30 000 euros une parcelle dotée d’un #forage qui plonge à 1 500 mètres sous terre, jusqu’à une masse d’eau gigantesque. À l’abandon aujourd’hui, le #puits pourrait, moyennant de gros travaux, donner accès à cette #nappe_d’eau_souterraine de qualité et dont les volumes suscitent bien des convoitises. L’association Veille Eau Grain, née contre la vente de ce forage, a depuis réuni des informations permettant d’estimer qu’il y a là de quoi fournir de l’eau potable à 20 000 habitants pendant quinze ans !

    La générosité municipale est d’autant plus étonnante que le futur acquéreur n’est pas sans le sou : il s’agit de la #Compagnie_générale_d’eaux_de_source, une filiale du géant #Sources_Alma, connu pour ses bouteilles #Saint-Yorre, #Vichy_Célestins et surtout Cristaline. Cette dernière eau, née en 1992 et numéro 1 en #France aujourd’hui, est une simple marque et s’abreuve à 21 sources différentes dans l’Hexagone – et même en Allemagne et au Luxembourg. À Montagnac et en particulier dans le secteur où est situé le forage, elle est plébiscitée. Voisin, viticulteur et fondateur de l’association Veille Eau Grain, #Christophe_Savary_de_Beauregard s’en explique : « La zone qu’on habite est quasiment désertique, nous n’avons pas l’eau potable. L’eau, on l’achète, et celle qu’on choisit, c’est la Cristaline parce que c’est la moins chère. » Cruel.

    Comment expliquer une telle vente ? Cristaline et Alma ont été pointés du doigt pour leurs méthodes commerciales et pour leur capacité à obtenir les faveurs des autorités locales, le tout, selon leurs détracteurs, grâce à du #chantage à l’#emploi. Les généreuses #dérogations_préfectorales accordées à Cristaline pour des #prélèvements d’eau dans les #Pays-de-la-Loire ont aussi été dénoncées en 2018 par les représentants locaux du Mouvement national de lutte pour l’environnement. Rien de tout ça ici, semble-t-il, puisque c’est la mairie de Montagnac elle-même qui a démarché #Alma. C’est en tout cas ce que l’équipe de communication du géant de la bouteille nous a affirmé par écrit.

    Des #viticulteurs ont raconté avoir été démarchés par des intermédiaires pour autoriser le passage de tuyaux et de canalisations menant jusqu’à une future usine. C’est là qu’on a découvert que le conseil municipal avait voté la vente du forage.
    Christophe Savary de Beauregard, fondateur de l’association Veille Eau Grain

    Après plusieurs sollicitations en juillet et en septembre, #Yann_Llopis, le maire de Montagnac, nous a fait savoir qu’il refusait de répondre à la presse – lui qui ne rechigne pourtant pas à parler de lui et de sa « préoccupation » pour l’environnement sur le site de la ville. On ne saura donc pas s’il a vendu à vil #prix l’eau de sa commune dans l’espoir de #retombées_fiscales et de créations d’emplois. Ce silence n’étonnera pas les riverains, qui disent n’avoir à aucun moment été informés par l’édile et son équipe des tractations avec le groupe Alma. Christophe Savary de Beauregard raconte avoir découvert par hasard la décision du #conseil_municipal actant la vente de la parcelle et du forage : « Fin 2022, des viticulteurs nous ont raconté qu’ils avaient été démarchés par des intermédiaires, afin d’autoriser le passage sur le terrain de tuyaux et de canalisations venant du forage et menant jusqu’à une future usine. On s’est renseignés, et c’est là qu’on a découvert qu’en septembre le conseil municipal avait délibéré et voté pour la vente du terrain et du forage au groupe Alma. »

    Habitant de Montagnac, le conseiller régional socialiste René Moreno confirme et dénonce ce manque de transparence, avant de dresser une chronologie de ce forage qu’il connaît bien. Creusé en 1980 par deux entrepreneurs locaux, il est devenu propriété de l’État à la mort de ces derniers, en 2018. La parcelle et son forage ont alors été mis en vente sous le contrôle d’une instance locale, le comité technique de la #Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural), dont l’élu est membre. « À l’époque, il y avait plusieurs projets de reprise, dont celui de la mairie de Montagnac qui avait pour ambition de le destiner à un élevage privé d’esturgeons, se souvient René Moreno. Ce genre d’élevage est consommateur d’eau mais dans de faibles quantités. J’ai insisté pour que la mairie obtienne le forage. » Il obtiendra gain de cause.

    Après l’achat de la parcelle par la mairie (pour la somme de 30 000 euros, déjà), les porteurs du projet d’élevage d’esturgeons ont malheureusement baissé les bras. La mairie s’est alors retrouvée le bec dans l’eau, selon le service de communication du groupe Alma. Celui-ci indique par mail que si celle-ci ne vend pas le forage aujourd’hui, elle devra assumer les coûts de son obturation (qu’il estime à 300 000 euros) ou de sa remise en service (on dépasserait alors les 500 000 euros). René Moreno assure de son côté que ces sommes, si elles étaient avérées, pourraient être déboursées en partie par l’État ou d’autres collectivités, afin de préserver la précieuse ressource souterraine ou la destiner aux populations locales en cas de crise.

    Le projet actuel est on ne peut plus à l’opposé : construire une gigantesque #usine privée d’#embouteillage d’#eau_minérale pour une grande marque, occasionnant quelques joyeusetés comme l’artificialisation de plusieurs milliers de mètres carrés ou le passage quotidien de plusieurs dizaines de camions pour le transport des packs. Une perspective qui inquiète les riverains, tout autant que la réputation sulfureuse du groupe. Une enquête de Médiacités publiée en décembre 2022 a, par exemple, révélé que 13 de ses 34 usines françaises avaient été épinglées par les services de l’État depuis 2010 : non-conformités, contaminations, pollution de ruisseau et mêmes fraudes…

    Derrière Cristaline, deux hommes à la réputation sulfureuse : le milliardaire #Pierre_Castel et #Pierre_Papillaud, le visage des pubs télé Rozana

    Quant aux créateurs de Cristaline, ils se signalent autant par leurs succès que par leurs casseroles. Le milliardaire Pierre Castel, l’un des dix Français les plus riches, a été condamné pour avoir abrité son immense fortune – faite dans la bière en Afrique et dans le vin partout dans le monde (les cavistes Nicolas, la marque Baron de Lestac…) – dans des #paradis_fiscaux. Il apparaît dans les listings des « Pandora Papers ». Son groupe est en prime visé par une enquête du parquet antiterroriste pour « complicité de crimes contre l’humanité » et « complicité de crimes de guerre » parce qu’il aurait financé en Centrafrique une milice coupables d’exactions en masse. Pierre Castel a vendu ses parts à son compère Pierre Papillaud en 2008. Celui-ci, dont vous avez vu la tête dans les pubs télé pour la marque d’eau gazeuse #Rozana, a été accusé par d’anciens salariés de méthodes managériales violentes et de harcèlement moral, et condamné pour une campagne de dénigrement de l’eau du robinet. Il apparaît, lui, dans les listings des « Panama Papers ». Il est décédé en 2017.

    C’est face à ce groupe que se dressent la vingtaine de membres de l’association Veille Eau Grain. Ceux-ci ont entamé une procédure devant le tribunal administratif pour faire annuler la délibération du conseil municipal de Montagnac concernant la vente du forage, arguant que cette décision a été prise sans informer la population et à partir d’un corpus de documents trop limité pour juger de sa pertinence. Ce n’est que le début du combat. L’exploitation du forage est soumise à une étude d’impact environnementale, qui, selon le groupe Alma, a démarré en juillet et durera dix-huit mois.

    https://lesjours.fr/obsessions/eau-guerres/ep7-montagnac-cristaline

    #accès_à_l'eau #impact_environnemental

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/1016901

  • Mai-juin 1940 : Quand la « démocratie » française renforçait la répression contre les antifascistes étrangers | Le Journal Lutte Ouvrière
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2010/06/02/mai-juin-1940-quand-la-democratie-francaise-renforcait-la-re

    Aujourd’hui, la responsabilité de l’État français de #Vichy dans les persécutions et les crimes contre les étrangers et les #Juifs de France est officiellement reconnue. Mais pas celle des gouvernement précédents, pas celle des Daladier et Reynaud. Dans les livres d’histoire, les #persécutions contre les Juifs ne commencent que le 3 octobre 1940, date des mesures prises par Pétain contre les Juifs, pas avant. On continue à cacher soigneusement tout ce qui s’est passé avant l’arrivée au pouvoir de #Pétain, avant le 10 juillet 1940.

    #archiveLO 4 juin 2010 #Édouard_Daladier #Paul_Reynaud #répression #antifascisme

  • A New York, nouveaux appels à retirer des hommages contestés à pétain et laval afp
    Les plaques elles-mêmes n’ont été posées au sol qu’en 2004 - soit "près de 60 ans après que les deux ont été reconnus coupables de crimes de guerre devant les tribunaux français"

    Vendredi, élus et représentants de la communauté juive de New York ont demandé le retrait de plaques au nom des dirigeants du régime collaborationniste français de Vichy, philippe pétain et pierre laval, qui honorent leur visite sous les vivats en 1931, avant leur collaboration active avec le régime nazi.

    « Comment peut-on justifier le maintien d’une inscription qui place sur un pied d’égalité des hommes comme pétain et laval avec Winston Churchill et Charles de Gaulle », a fustigé Menachem Rosensaft, vice-président exécutif associé du Congrès juif mondial et fils de survivants de l’Holocauste, dont le 27 janvier marque le jour international du souvenir.

    « (Ils) ont été directement impliqués dans le massacre et le génocide des Juifs d’Europe », a-t-il ajouté, à côté d’une poignée d’élus, dont le président de Manhattan, Mark Levine, l’équivalent d’un maire d’arrondissement.

    Ce dernier a annoncé avoir saisi la commission du design public de la ville, compétente en la matière, concernant ces plaques posées il y a près de 20 ans.

    Déboulonnage
    L’histoire n’est pas nouvelle, l’ancien maire démocrate de New York Bill de Blasio ayant promis de retirer la plaque honorant pétain à l’été 2017, sur fond de mouvement de déboulonnage de statues de généraux confédérés, symboles de soutien à l’esclavage.

    Mais une commission spéciale avait justifié leur maintien en suggérant d’y ajouter du « contexte historique », ce qui n’apparaissait pas sur place vendredi.

    Depuis, New York a déplacé ou retiré d’autres statues, dont une de l’ancien président américain Thomas Jefferson (1801-1809) parce qu’il avait été propriétaire d’esclaves, et l’autre d’un de ses successeurs Theodore Roosevelt (1901-1909), car jugée dégradante pour les Afro-Américains et les Amérindiens.

    Près de Wall Street, les plaques qui honorent « pierre laval, premier ministre de France » et « henri philippe pétain, « Maréchal de France » portent des dates de 1931. Elles rappellent qu’à l’époque, New York avait accueilli avec une parade sur Broadway et sous une pluie de confettis le chef du gouvernement français puis celui qui était encore considéré comme un héros de la Première Guerre mondiale.

    Cette tradition a vu défiler nombre de chefs d’Etat, soldats revenus du front, astronautes de retour d’une mission historique ou des champions sportifs au XXe siècle, du sprinter Jesse Owens à Nelson Mandela, qui ont aussi leur nom sur le trottoir.

    Mais les plaques elles-mêmes n’ont été posées au sol qu’en 2004, « près de 60 ans après que les deux (pétain et laval) ont été reconnus coupables de crimes de guerre devant les tribunaux français », déplore Menachem Rosensaft. Le résultat, selon lui, d’une « combinaison d’ignorance et potentiellement de bêtise », car « de moins en moins de gens savent ce qu’est l’Holocauste ».

    Source : https://fr.timesofisrael.com/a-new-york-nouveaux-appels-a-retirer-des-hommages-contestes-a-peta

    pétain #génocide #shoa #New_York #Broadway #france #histoire #racisme #antisémitisme #macron #vichy #police #extrême_droite #guerre #petain #politique #résistance #fn #répression

  • La guerre des chiffres ça saoule. Au doigt mouillé il y avait, à Paris, vraiment beaucoup de monde : une partie du cortège était encore au point de départ quand l’autre arrivait au point d’arrivée, signe qu’il s’agissait d’une manif de grande ampleur. Pour mettre tout le monde d’accord il faut continuer. Grève générale !


    Brassard du jour.

  • Undesirables. A Holocaust Journey to North Africa

    In this gripping graphic novel, a Jewish journalist encounters an extension of the horrors of the Holocaust in North Africa.

    In the lead-up to World War II, the rising tide of fascism and antisemitism in Europe foreshadowed Hitler’s genocidal campaign against Jews. But the horrors of the Holocaust were not limited to the concentration camps of Europe: antisemitic terror spread through Vichy French imperial channels to France’s colonies in North Africa, where in the forced labor camps of Algeria and Morocco, Jews and other “undesirables” faced brutal conditions and struggled to survive in an unforgiving landscape quite unlike Europe. In this richly historical graphic novel, historian Aomar Boum and illustrator Nadjib Berber take us inside this lesser-known side of the traumas wrought by the Holocaust by following one man’s journey as a Holocaust refugee.

    Hans Frank is a Jewish journalist covering politics in Berlin, who grows increasingly uneasy as he witnesses the Nazi Party consolidate power and decides to flee Germany. Through connections with a transnational network of activists organizing against fascism and anti-Semitism, Hans ultimately lands in French Algeria, where days after his arrival, the Vichy regime designates all foreign Jews as “undesirables” and calls for their internment. On his way to Morocco, he is detained by Vichy authorities and interned first at Le Vernet, then later transported to different camps in the deserts of Morocco and Algeria. With memories of his former life as a political journalist receding like a dream, Hans spends the next year and a half in forced labor camps, hearing the stories of others whose lives have been upended by violence and war.

    Through bold, historically inflected illustrations that convey the tension of the coming war and the grimness of the Vichy camps, Aomar Boum and Nadjib Berber capture the experiences of thousands of refugees through the fictional Hans, chronicling how the traumas of the Holocaust extended far beyond the borders of Europe.

    https://www.sup.org/books/title/?id=35024

    #BD #holocauste #Afrique_du_Nord #histoire #bande-dessinée #livre #WWII #deuxième_guerre_mondiale #France #colonialisme_français #colonialisme #France #Vichy #colonisation #antisémitisme #Algérie #Maroc #camps_de_travail #travail_forcé #Algérie_française #Juifs #indésirables #internement #Le_Vernet #désert

    ping @isskein @cede @reka

  • La rafle du 26 août 1942, à la responsabilité exclusive française, largement oubliée Times of Israel Staff
    https://fr.timesofisrael.com/la-rafle-du-26-aout-1942-a-la-responsabilite-exclusive-francaise-l

    Le 26 août 1942, année charnière dans la mise en œuvre du génocide des Juifs par les nazis et leurs alliés, six semaines après la rafle du Vél d’Hiv, une autre vague d’arrestations était organisée, cette fois en zone non-occupée, dite « libre ».

    Ainsi, sous la responsabilité exclusive du régime de Vichy et de la France, 6 584 Juifs étrangers (Allemands, Autrichiens, Polonais, Tchèques, Estoniens, Lettons, Dantzigois, Sarrois, Russes) entrés en France depuis le 1er janvier 1936 – dont des femmes et des enfants – étaient arrêtés dans une quarantaine de départements. Ils ont ensuite été transférés dans les semaines qui ont suivi vers le camp de Drancy, d’où ils ont été déportés vers Auschwitz et, pour un certain nombre, immédiatement assassinés.


    Illustration : La salle des noms du musée de la Shoah Yad Vashem à Jérusalem. (Crédit : Mendy Hechtman / Flash90)

    Cette rafle suivait les exigences nazis en matière d’arrestation des Juifs présentées pour la première fois le 25 juin 1942.

    Suite aux discussions de début juillet entre autorités nazies et françaises, le gouvernement de Vichy s’était engagé à arrêter prochainement 10 000 Juifs apatrides en zone libre.

    Largement oublié et passé sous silence, cet épisode est pourtant primordial du fait de la responsabilité exclusive de la France quant à son exécution – au contraire de la rafle du Vel d’Hiv. Cet évènement a aussi eu un rôle prépondérant dans la prise de conscience d’une partie de la population française sur la réalité des déportations.

    Néanmoins, malgré l’oubli général, il y a 10 ans, en 2012, plusieurs publications ont évoqué cette rafle, lors de son 70e anniversaire.

    https://www.youtube.com/watch?v=we_FJds9cRg

    Dans une lettre ouverte au président de la République qui faisait suite à la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la rafle du Vél’d’Hiv, le pasteur Charles l’Éplattenier, à l’époque membre de la Cimade et témoin direct de la rafle d’août 1942, « s’étonne que semble tombée dans l’oubli la rafle similaire [à celle du Vel d’Hiv] qui eut lieu dans la zone dite ‘non-occupée’, le 26 août de la même année. […] Comme à Paris, l’opération fut réalisée par la police française. Heureusement, sauvant l’honneur, des policiers eurent le courage de prévenir ceux qu’ils devaient arrêter […]. J’ai constaté avec regret que, dans la plupart des rappels chronologiques des événements marquants de la période, on omet la mention de cette rafle pourtant aussi honteuse que celle du Vél d’Hiv. […] Je me permets d’adresser cette lettre ouverte à la presse. Les rédactions auront le temps de consulter des historiens sérieux de la période pour confirmer mes dires. Elles auront alors la responsabilité d’évoquer d’une manière ou d’une autre la date du 26 août 1942, faisant œuvre salutaire de mémoire. »

    Plusieurs commémorations locales avaient également été organisées, notamment à la gare de Nexon, où se trouve un petit monument commémoratif, et à Grenoble, où une plaque commémorative a été inaugurée en 2016.

    Cette année, plusieurs médias ont publié des articles au sujet de la rafle (Libération, France 24, France 3…). Un arbre de la mémoire a également été inauguré en Savoie, et quelques autres commémorations ont eu lieu.

    #pétain qu’essaye de réhabiliter #emmanuel _macron dit #macron #France #Histoire #Vichy #racisme #antisémitisme #travail #petain #extrême_droite #rafle #oubli #mémoire #police #génocide

  • Le #mont_Pétain, à cheval entre l’#Alberta et la #Colombie-Britannique, a été débaptisé

    En 2016, Geoffrey Taylor, aujourd’hui décédé, a demandé aux gouvernements albertain et britanno-colombien de débaptiser le mont #Pétain, car il ne voulait plus qu’il porte le nom du maréchal Philippe Pétain, qui s’est rangé aux côtés du régime nazi durant la Seconde Guerre mondiale.

    L’Alberta avait accepté sa requête, mais la décision de la province voisine se faisait attendre. Après son décès, il y a deux ans, son fils, Duncan Taylor, a repris la démarche. « Je crois qu’il aurait été contrarié que cela ait pris autant de temps, mais je crois aussi qu’il aurait été soulagé que ce soit enfin terminé », dit Duncan Taylor.

    La montagne portait le nom de mont Pétain depuis 1919, en l’honneur de Philippe Pétain, une façon de reconnaître sa participation à la victoire de la bataille de Verdun en 1916.

    C’est le nom d’une bataille importante qui opposait les troupes françaises aux troupes allemandes durant la Première Guerre mondiale.

    Pétain : la collaboration avec les nazis

    Durant la Seconde Guerre mondiale, le maréchal Pétain capitule, signe l’armistice en 1940 et prend la tête du régime de Vichy.

    Il collabore alors avec l’Allemagne nazie, en permettant notamment l’instauration de lois antisémites et la déportation de juifs, dans le camp d’internement de Drancy, devenu camp de transit vers les camps d’extermination, dont celui d’Auschwitz.

    ""Aucun acte héroïque réalisé pendant la Première Guerre mondiale ne peut compenser ces gestes", estime Duncan Taylor.

    L’organisation juive B’nai Brith a aussi demandé un changement de nom

    Un sentiment que partage Marvin Rotrand, directeur de la Ligue des droits de la personne à B’nai Brith. En 2021, il a demandé au nom de l’organisation juive de débaptiser le mont Pétain, mais aussi le glacier et un ruisseau.

    « Il a fait déporter 76 000 Juifs dans les camps de la mort à Auschwitz et ailleurs. Son régime a aussi brimé tous les droits des Français en faveur des Allemands pour les aider contre les alliés incluant le Canada. Donc j’étais très surpris de voir son nom paraître pas seulement une fois, mais trois fois », dit Monsieur Rotrand.

    Dans un communiqué de presse, B’nai Brith explique que d’autres groupes ont appuyé les demandes de changement de nom, dont l’Association canadienne des guides de montagne.

    Il faut maintenant trouver un nouveau nom à la montagne nichée entre deux parcs provinciaux, le parc Peter Lougheed, en Alberta, et le parc Elk Lakes, en Colombie-Britannique.

    B’nai Brith suggère celui de Michael De Vries, du Irish Regiment of Canada. Il a été tué au combat en Italie le 25 mai 1944.

    Marvin Rotrand a aussi demandé le changement de nom du mont Bedaux et du passage Bedaux dans le nord de la Colombie-Britannique. En 1944, il s’est donné la mort dans une prison de la Floride, où il était détenu pour trahison. Il s’était, lui aussi, rangé du côté des nazis durant la guerre.

    Après la Seconde Guerre mondiale, Philippe Pétain a été condamné à mort pour haute trahison. En raison de son âge, sa sentence a été commuée en prison à vie. Il est mort en 1951.

    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1896050/nazisme-seconde-guerre-mondial-vichy-rocheuse
    #débaptisation #toponymie #toponymie_politique #montagne #Canada

  • L’#Algérie sous #Vichy

    De l’été 1940 à l’été 1943, l’#Algérie_française se donne avec enthousiasme à la révolution nationale voulue par #Pétain. Ce dont de nombreux Européens d’Algérie rêvent depuis longtemps s’accomplit : rétablissement de l’#ordre_colonial, mise au pas des populations et abrogation du #décret_Crémieux qui, en 1870, avait fait des Juifs d’Algérie des citoyens français.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64265_0

    #WWII #seconde_guerre_mondiale #histoire #Juifs #antisémitisme #Maréchal_Pétain #collaborationnisme #impérialisme #France #Georges_Hardy #général_Weygand #Maxime_Weygand #Juifs_d'Algérie #déchéance_de_nationalité #licenciement #citoyenneté #exclusion_scolaire #Juifs_indigènes #catégorisation #Italiens_d'Algérie #indigènes #extrême_droite #Edouard_Drumont #Drumont #émeutes_antijuives #musulmans #Gabriel_Lambert #Messali_Hajj #assimilation #Ferhat_Abbas #égalité_par_le_bas #propagande #pauvreté #discriminations #typhus #Georges_Claude #confiscation_des_biens #aryanisation_économique #service_des_questions_juives #terres #camps #internement #camps_de_travail #camps_d'éloignement #indésirables #torture #Bedeau #chasse_aux_Juifs #service_d'ordre_de_la_légion (#SOL) #étoile_jaune #fascisme #oppression #résistance #José_Aboulker #Opération_Torch #général_Juin #Alphonse_Juin #François_Darlan #général_Giraud #unités_de_travail #Henri_Giraud #rafles #Fernand_Bonnier_de_la_Chappelle #Marcel_Peyrouton #débarquement #Etats-Unis #USA #spoliation #Jean_Monnet #Sidney_Chouraqui #armée_d'Afrique #camp_de_Bedeau #de_Gaulle #déshumanisation

    ping @postcolonial @isskein @karine4 @cede

  • Pourquoi moins de Juifs de France ont été déportés que ceux des autres pays d’Europe Time of Israel
    https://fr.timesofisrael.com/pourquoi-moins-de-juifs-de-france-ont-ete-deportes-que-ceux-des-au

    Le livre de Jacques Semelin, qu’il présente comme "la meilleure riposte aux falsifications de l’histoire", va à l’encontre des opinions défendues à ce sujet par éric zemmour


    L’historien et politologue Jacques Semelin sur le plateau du 13H de France 2, le 10 mai 2016. (Crédit : Culturebox / Capture d’écran)

    « Pourquoi les trois quarts des Juifs en France n’ont pas été déportés » : telle est la question – et le sous-titre – du nouveau livre de l’historien Jacques Semelin, directeur de recherche émérite au CNRS, écrit avec le journaliste Laurent Larcher du journal La Croix.

    Dans Une énigme française, publié chez Albin Michel le mois dernier, le chercheur s’interroge sur les raisons pour lesquelles environ 75 % des Juifs de France pendant la Seconde Guerre mondiale ont pu éviter la déportation (environ 74 150 d’entre eux furent déportés, sur un total de près de 320 000 personnes), sur la raison pour laquelle « la France est le pays où les Juifs ont proportionnellement subi le moins de pertes » parmi les pays de « l’Europe occupée par l’Allemagne hitlérienne », pour reprendre des mots de Serge Klarsfeld.

    Son livre, dans lequel « il s’agit juste de rétablir les faits » et qu’il présente comme « la meilleure riposte aux falsifications de l’histoire », va à l’encontre des opinions défendues à ce sujet par Eric Zemmour. Un chapitre entier est d’ailleurs consacré à celui-ci (récemment, l’historien Laurent Joly a lui aussi écrit un ouvrage, La Falsification de l’histoire, en réponse aux thèses défendues par le polémiste au sujet de la Seconde Guerre mondiale).

    Alors que le candidat à la présidentielle estime que ce relatif sauvetage est dû à la politique de Vichy (avec un pourcentage de déportés bien inférieur à ceux aux Pays-Bas, en Pologne ou en Belgique), l’historien répond que cela n’a rien à voir avec un quelconque effort de Vichy, qui a au contraire vivement discriminé et participé à la déportation des Juifs.

    https://www.youtube.com/watch?v=elNZF0rlsgs

    Jacques Semelin liste ainsi parmi ces raisons leurs stratégies de survie ; les priorités stratégiques du IIIe Reich ; les réseaux d’entraide ou d’évasion ; ou encore l’aide de la population à les cacher ou ne pas les dénoncer, ainsi que les protestations publiques de quelques responsables catholiques.

    « Deux tiers des Juifs de France sont partis en zone libre et se sont dispersés un peu partout », a expliqué Jacques Semelin à France 24. « Il faut aussi noter que ceux qui parlaient français et qui avaient plus d’argent s’en sortaient mieux. »

    Aux arguments d’Eric Zemmour, l’historien a répondu auprès de France 24 : « C’est n’importe quoi. On ne le trouve aucunement dans les archives. Éric Zemmour joue sur l’ignorance des gens. »

    Écrivant à la première personne, l’homme revient sur la genèse de ses recherches, et explique pourquoi il passé 10 ans à travailler sur le sujet. Il revient aussi sur les rencontres effectuées dans ce cadre : avec des survivants, avec le politologue Stanley Hoffmann ou encore avec l’ancienne déportée et ministre Simone Veil, qui l’a questionné en 2008 : « Comment se fait-il que tant de Juifs ont pu survivre en France malgré le gouvernement de Vichy et les nazis ? », question à la base de ses recherches.

    https://www.youtube.com/watch?v=f6vN3bYiTsE

    Il revient également sur le discours du Vel d’hiv de l’ancien président Jacques Chirac. Selon lui, le chef d’État est allé trop loin alors qu’il reconnaissait la responsabilité et la culpabilité de la France dans la Shoah tout en occultant le fait que de nombreux Français avaient aidé ou sauvé des Juifs, notamment lors de la Rafle du Vel d’hiv.

    « Au moment de celle du Vel d’hiv en juillet, il s’est passé quelque chose auquel personne ne s’attendait. Les nazis et Vichy comptaient arrêter 27 000 Juifs, surtout étrangers, mais en fin de compte, ils n’en ont attrapé ‘que’ 13 000, même si cela fait 13 000 de trop », et cela grâce à des citoyens qui ont pu alerter les Juifs visés, dit l’historien.

    Jacques Semelin, spécialiste des génocides et des violences extrêmes, des formes de résistances civiles et de sauvetage, et de la survie des Juifs en France durant la Seconde Guerre mondiale, avait déjà publié plusieurs ouvrages sur ce dernier sujet, dont Persécutions et entraides dans la France occupée. Comment 75 % des Juifs en France ont échappé à la mort en 2013, et La survie des Juifs en France (1940-1944) en 2018. Son nouvel ouvrage vise à faire la synthèse de ces travaux déjà publiés.

    #Shoah #Histoire #juifs #Juifs_de_France #déportation #Historiographie #éric_zemmour #falsifications #déportations #Seconde_Guerre_mondiale #vichy #entraide #culpabilité

  • Un document inédit atteste de l’implication de pétain dans les lois antisémites de 1940 04/10/2010 - Sarah LEDUC - Roselyne FEBVRE
    https://www.france24.com/fr/20101004-decouverte-document-statut-juif-accable-marechal-petain-seconde-g
    Voir la vidéo sur le site de france24

    La découverte d’un document sur le statut des juifs en 1940, annoté par Pétain, tranche un débat historique. Ce texte prouve l’implication du Maréchal dans l’élaboration et la radicalisation de la loi discriminatoire à l’égard des juifs.

    Pour les historiens, le débat est tranché. Il est désormais avéré que le Maréchal Pétain est directement impliqué dans la radicalisation des mesures antisémites de la France de Vichy, alors que son rôle n’était pas, jusque-là, clairement établi.

    Un document original de l’État français définissant le statut des juifs en octobre 1940, annoté de la main du Maréchal Pétain, a été découvert par l’historien et avocat Serge Klarsfeld, fondateur de l’Association des Fils et Filles de Déportés juifs de France. Un donateur anonyme l’a confié au Mémorial de la Shoah de Paris le dimanche 3 octobre, 70 ans jour pour jour après l’adoption de la loi.

    Ce document inédit comporte les annotations aux crayons à papier écrites par Philippe Pétain, établissant son rôle déterminant dans la rédaction de ce statut.

    « Aujourd’hui, un texte officiel prouve que Pétain est intervenu dans la rédaction du statut des juifs. Pour les historiens, ce texte est important car il tranche ce débat », explique à France 24.com l’historien Jean-Pierre Azema, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et plus spécialement de la France de Vichy et de la Résistance.

    En effet, les historiens ne pouvaient jusqu’alors se référer qu’au seul témoignage de Paul Baudouin, ancien ministre des Affaires étrangères sous Vichy. Dans « Neuf mois au gouvernement », un ouvrage publié en 1946, il écrivait que, lors du Conseil des ministres du 1er octobre 1940, le gouvernement avait étudié « pendant plus de deux heures le statut des Israélites. C’est le maréchal qui se montre le plus sévère. Il insiste en particulier pour que la justice et l’enseignement ne contiennent aucun juif ».

    La « nationalité par l’exclusion »
    Le projet de loi - dont le document est issu - est débattu en Conseil des ministres le 1er octobre 1940 et adopté le 3 en ayant intégré les corrections du Maréchal. Ce texte de loi complète la liste de juridictions d’où sont exclus les juifs et ajoute aux mandats qui leur sont déjà interdits, les sièges dans « toute assemblée issue de l’élection ».

    Il élargit également à « tous les membres du corps enseignant » l’interdiction pour les juifs d’exercer, alors que le projet initial prévoyait une interdiction pour les recteurs, inspecteurs, proviseurs et directeurs d’établissement primaires et secondaires seulement. Enfin, alors que le projet initial épargnait « les descendants juifs nés français ou naturalisés avant 1860 », le Maréchal a décidé de rayer cette mention.

    Pour Jean-Pierre Azema, ce texte définit la « nationalité par l’exclusion ». En résumé, il réduit les juifs français – les seuls concernés par le texte de loi - à être des citoyens de second rang. Ce texte rompt avec les principes même de la Constitution française qui exclut toute possibilité de discrimination religieuse ou raciale. Depuis 1846, « aucune loi française n’avait distingué de groupe religieux ou ethnique dans la métropole pour le frapper d’incapacité légale », peut-on lire dans Vichy et les Juifs, de Marrus et Paxton.

    La fin du mythe du héros de Verdun
    Ce document inédit devrait mettre fin au mythe, partagé par quelques Vichyssois et négationnistes, d’un Pétain « bon grand-père », héros de Verdun et conquérant de la Première Guerre mondiale, qui aurait protégé les juifs de France. « On a beaucoup dit que Pétain était le défenseur de la nation, qu’il n’intervenait pas dans les lois liberticides, contrairement à Laval ou Raphaël Alibert, le ministre de la Justice de l’époque. Pétain était le bouclier et De Gaulle était l’épée. Certains continuent de véhiculer cette image du ‘bon Vichy’ », explique Jean-Pierre Azema.

    En effet, l’idée que Pétain n’était pas responsable des atrocités de Vichy et que la France, État captif, ne faisait que relayer les ordres de l’occupant, reste étrangement répandue. Mais l’historien précise que les Allemands n’ont pas fait pression sur la France de Vichy pour promulguer ce statut. « La décision de statuer sur les juifs est propre à Vichy. L’occupant a certainement approuvé mais, à ce moment-là, il s’occupe peu de la législation française. »

    Jean-Pierre Azéma rappelle que « Pétain est un pur produit de la droite nationaliste. Et pour mettre en marche la révolution nationale et le redressement intellectuel et moral de la France, il fallait limiter l’influence de l’anti-France, dont les juifs, accusés d’avoir trop d’influence sur les médias et la politique. »

    L’antisémitisme primaire de la France de Vichy et son implication dans la Shoah constitue toujours un pan de l’Histoire que la France assume difficilement. Si Jacques Chirac avait été le premier Président à reconnaître la responsabilité de l’État français dans la rafle du Vel’ d’Hiv’ dans son discours de 1995, Nicolas Sarkozy estime lui, dans un discours commémoratif en 2008, qu’il faut en finir avec l’idée de « repentance ».

    #lois #antisémites #Histoire #pétain #discrimination #Shoah #vichy #France

  • Pass sanitaire : « Opération ville morte » à Cambrai, une soixantaine de restaurateurs refusent de contrôler leurs clients

    Temps d’attente allongé, pas de personnel payé pour contrôler les entrées... Les restaurateurs de Cambrai se rassemblent samedi 7 août pour dénoncer les conditions de mise en place du pass sanitaire. Leurs établissements resteront fermés.

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/cqHexy7JQNQmMWVOgdI1OLJR2mc/930x620//filters:format(webp)/regions/2021/08/06/610cfa46d88ed_227491296-128156722771547-727919046840472
    Une soixantaine de restaurateurs de Cambrai protestent contre le contrôle du pass sanitaire ce samedi 7 août. • © Kevin Verin

    Les restaurateurs de Cambrai ne cessent de le répéter, ils ne sont pas contre le pass sanitaire et le vaccin. « Ce n’est pas le sujet » , lance l’un d’entre eux. Ce qui leur pose problème, c’est le contrôle à l’entrée des restaurants, des bars et des cafés à partir de lundi 9 août. 

    C’est pourquoi ce samedi 7 août, une soixantaine d’entre eux a prévu de se réunir sur la place Aristide Briand au centre-ville pour protester. Ce ne sera pas pour autant une manifestation, mais une « opération ville morte » . La quasi totalité de leurs établissements seront fermés. 

    « Le pass sanitaire, c’est une chose, on le respecte, lance Morgan Sedrue, gérant d’un bar de nuit. Mais ce qu’on ne veut pas, c’est contrôler les gens. On n’est pas des anti ou des pro-vaccin, ce n’est pas du tout le débat. On veut montrer notre mécontentement sur le contrôle du pass sanitaire. » Difficile pour lui et ses collègues de s’imaginer contrôler chaque client, « comme un agent de police ». 

    Plusieurs revendications
    Avec le déploiement du pass sanitaire, plusieurs problèmes se posent. A commencer par le temps d’attente devant les établissements. Frédéric Darras, restaurateur, constate déjà « des queues 15 à 20 personnes sur les côtés. Certains n’ont pas le temps par ce qu’ils travaillent, vous les imaginez faire une queue de 15 minutes alors qu’ils n’ont qu’une heure pour manger à la pause ? » Cela entraîne aussi un décalage « en cuisine et dans le service » qui ralentit considérablement la cadence du restaurant. 

    Ensuite, ils anticipent déjà des complications pour l’organisation : « quand on prend les additions, il y a ceux qui attendent à l’extérieur et qui vont vouloir s’asseoir de suite aux places libres, alors qu’on a pas encore contrôlé leur pass sanitaire. Si à ce moment-là, il y a un contrôle de police, ça nous fait 1500 euros d’amende et pour le client, c’est 135 euros. »

    La foire du 15 août à Cambrai inquiète aussi. Les restaurateurs prévoient « à peu près 4000 clients potentiels » dans les restaurants, les bars et les cafés en l’espace d’une journée. Comment s’organiser face à l’afflux de personnes, avec un pass sanitaire à contrôler et sans personne pour le faire ?  "Une situation intenable", pour Morgan Sedrue. 

    Casse-tête en vue
    La suite : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/cambrai/pass-sanitaire-operation-ville-morte-a-cambrai-une-soix

    #grève #Douai #france #travail #surveillance #bénévolat #vichy #pétain #vaccination #test_pcr #covid-19 #isolement #cas_contact #travail #économie #coronavirus #santé #surveillance #confinement #covid #sars-cov-2 #pandémie #contacttracing #isolement

  • « Au moins je sers à quelque chose » : des retraités appelés en renfort pour contrôler les pass sanitaires dans les restaurants
    https://rmc.bfmtv.com/emission/au-moins-je-sers-a-quelque-chose-des-retraites-appeles-en-renfort-pour-co

    Des restaurateurs vendéens ont lancé un appel aux retraités pour venir donner un coup de main à l’entrée des établissements. Certains, comme Nicole, 68 ans, sont ravis.

    https://www.youtube.com/watch?v=ZTLYfv5oYvo

    Des papys et mamies videurs à l’entrée des bars et restaurants ?
    Dans moins d’une semaine, lundi prochain, l’application du pass sanitaire sera être étendue à l’entrée d’établissements recevant du public. Comment s’organiser pour contrôler ces pass, notamment à l’entrée des cafés et des restaurants ?

    Les professionnels de la restauration ont déjà du mal à trouver des bras en salle et en cuisine, alors mettre quelqu’un à l’entrée relève pour certain d’un véritable casse-tête.

    En Vendée, le syndicat des professionnels du secteur, l’UMIH, vient de lancer un appel aux retraités. Objectif : qu’ils viennent prêter main-forte et qu’ils contrôlent les pass à l’entrée, bénévolement.

    #bénévolat #vichy #pétain #vaccination #test_pcr #covid-19 #isolement #cas_contact #travail #économie #coronavirus #santé #surveillance #confinement #covid #sars-cov-2 #pandémie #contacttracing #isolement

  • Collection Maurice Rajsfus
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#rajsfus

    Les Editions du détour, en collaboration avec l’Association des ami·e·s de Maurice Rajsfus, ont décidé de rééditer les ouvrages majeurs de celui qui, pendant une trentaine d’années, s’est attaché à dénoncer les crimes et méfaits de la police. Maurice Rajsfus (1928-2020, nécro) est l’auteur d’une soixantaine de livres « dont une vingtaine consacrée à la répression sous toutes ses formes, sur la période de Vichy et de l’Occupation, ainsi que sur Israël et la Palestine » (...)

    #Rajsfus #Livres #Police #Occupation #Vichy

  • https://lhistgeobox.blogspot.com/2020/06/quand-la-bataille-des-ondes-se-menait.html

    Quand la bataille des ondes se menait en musique : la chanson des V.

    « Le 17 juin 1940, dans un discours radiodiffusé, le maréchal Pétain annonce sa demande d’armistice aux Allemands. Le lendemain, le général de Gaulle lance son appel à la résistance depuis les studios de la BBC, à Londres. Dans une France divisée en deux zones, l’une occupée par les Allemands, l’autre sous l’autorité du gouvernement de Vichy, les nouvelles autorités placent toutes les sources d’information sous contrôle. De chaque côté de la Manche, la maîtrise des ondes devient un enjeu crucial pour la France libre comme pour Vichy et les Allemands. Une guerre des ondes franco-française s’engage alors. »

  • La maison-mère de #Cristaline accusée de #pollution en #Normandie

    Depuis près de vingt ans, pêcheurs, riverains et inspecteurs de l’environnement alertent sur une pollution organique issue d’un site industriel du groupe #Roxane. L’usine, située dans l’#Orne, est aussi le siège social du numéro trois français de l’embouteillage.

    La Ferrière-Bochard (Orne).– Armé d’une pelle et d’une échelle limnimétrique, le pêcheur marche à travers champs jusqu’au #Roglain, un affluent de la #Sarthe. Arrivé au milieu du ruisseau, il remue énergiquement la vase avec ses bottes, puis attend. En quelques secondes, l’eau prend une teinte noirâtre.

    « Vous voyez, c’est comme de l’encre. C’est un vrai égout à ciel ouvert », constate Jean-Paul Doron, président de la fédération de pêche de l’Orne. « Il n’y a pas de poissons, car la vie animale ne peut pas se développer, l’oxydation naturelle ne se fait plus. Or, c’est un ruisseau où il devrait y avoir des salmonidés », explique le militant écologiste, en ramassant une couche de sédiments organiques noirs.

    Sous son chapeau, son regard se perd alors en amont du Roglain, vers la cible de toutes ses critiques. À moins de 500 mètres à vol d’oiseau, se dressent les toits verts de l’usine historique de la Roxane. L’entreprise est le propriétaire de la marque Cristaline, l’#eau_en_bouteille la plus consommée en #France.

    Depuis près de vingt ans, pêcheurs, mais aussi riverains et inspecteurs de l’environnement documentent et alertent sur une #pollution_organique issue de ce site du groupe Roxane, situé à #La_Ferrière-Bochard, un village normand de 700 habitants. En vain, ou presque.

    Selon les informations de Mediapart, quinze ans après les premiers signalements connus, une enquête a finalement été ouverte par le parquet d’Alençon, en 2017. Récemment, fin novembre 2020, une énième pollution a été constatée par des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), les policiers de l’environnement.

    En cause : les dysfonctionnements répétés de la #station_d’épuration d’une usine qui embouteille thés glacés et sodas, et qui déverse ses #eaux_usées dans le ruisseau du Roglain. « Aucune mortalité piscicole n’a été constatée, mais, compte tenu de l’état écologique du ruisseau, cela n’a rien d’étonnant. Une pollution organique a été constatée et fera l’objet d’un compte rendu à l’autorité judiciaire », écrit, le 24 novembre 2020, le chef du service départemental de l’OFB de l’Orne, dans un mail que Mediapart a pu consulter.

    Contacté par Mediapart, la société #Alma, filiale européenne du groupe Roxane, assure, sans répondre précisément à nos questions (voir Boîte noire), que « les sujets environnementaux sont pris très au sérieux, tant la protection des sources que le respect de l’environnement, qui sont essentiels à notre activité ».

    L’entreprise explique que le site de La Ferrière-Bochard, qui cherche à s’agrandir pour embouteiller de l’eau Cristaline d’ici à 2022, « fait l’objet d’importants investissements pour la modernisation complète de ses infrastructures, y compris sa station d’épuration », et qu’« en accord avec les autorités les travaux sont en cours et seront terminés pour l’été 2021 ».

    L’usine de La Ferrière-Bochard n’est pas un site commun pour ce fleuron hexagonal, numéro trois français de l’embouteillage de l’eau derrière Nestlé et Danone, qui a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros. C’est aussi le siège social historique du groupe depuis 1954, quand Lucien Lobjoit, un commerçant en vins et spiritueux d’Alençon, décide de se lancer dans l’embouteillage de boissons non alcoolisées et fonde, à La Ferrière-Bochard, la société Roxane.

    Arrivé quelques années plus tard dans l’entreprise, son successeur, Pierre Papillaud, décédé en 2017, sera un patron aussi emblématique que décrié, connu pour son apparition dans la publicité, culte, de l’#eau gazeuse Rozana. En quelques décennies, il transforme la petite PME normande en un groupe de taille mondiale, avec un portefeuille d’une trentaine de marques comprenant les eaux Cristaline, #Vichy, #Vals, #Saint-Yorre ou #Crystal_Geyser, et ouvre des usines aux États-Unis, au Royaume-Uni ou encore en Italie.

    En 2016, il est cité dans les « Panama Papers » pour avoir créé plusieurs sociétés dans des #paradis_fiscaux, des îles Vierges britanniques au Luxembourg, ce qui déclenche une enquête du Parquet national financier (PNF) pour blanchiment de fraude fiscale aggravé. #Pierre_Papillaud conserve toutefois le siège opérationnel de son groupe dans l’Orne, à La Ferrière-Bochard, à travers sa filiale Alma. Une entreprise incontournable en Normandie et imperméable aux critiques.

    Car notre enquête révèle que, depuis 2003 au moins, des signalements pour pollution ont été relevés à l’usine de La Ferrière-Bochard par les polices de l’environnement successives (CSP, Onema, AFB et OFB). Et ce, jusqu’à la fin de l’année 2020, sans que le groupe Roxane ne prenne les mesures adéquates pour enrayer ces atteintes à l’environnement et à la faune aquatique.

    La première alerte est lancée par le Conseil supérieur de la pêche (CSP), l’un des ancêtres de l’Office français de la biodiversité. Une fiche de signalement au titre de la loi sur l’eau est rédigée en décembre 2003 et des infractions sont constatées au niveau « du ruisseau de la Roxane » pour écoulement de substances entraînant « des effets nuisibles sur la santé ou des dommages à la flore ou à la faune ». L’agent du CSP constate déjà que la station d’épuration de Roxane épand ses boues vers le ruisseau au pied de l’usine, affluent du Roglain.

    Sept ans plus tard, l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) a remplacé le CSP. Les hommes ont changé et le constat est encore plus sévère. Un rapport est rédigé par des agents de l’Onema pour des faits de pollution du Roglain en date du 19 février 2010, « sur un linéaire total de 3,5 kilomètres de ruisseaux jusqu’à la confluence avec la rivière Sarthe ». Les inspecteurs de l’environnement constatent « une intense dégradation de la qualité écologique des ruisseaux », due à « une très forte #pollution_chronique par des matières fermentescibles (pollution organique) », provenant « sans aucun doute possible des installations industrielles de la Roxane ».

    « On peut parler de pollution chronique sans problème »

    Les inspecteurs de l’environnement rappellent qu’une étude d’impact a été réalisée dans le cadre d’un dossier d’autorisation d’exploitation de Roxane auprès de la préfecture de l’Orne. Cette étude indique que l’entreprise d’embouteillage doit collecter et traiter ses eaux chargées de #sucre, issues du lavage des cuves de production, dans sa station d’épuration, avant de les rejeter dans la rivière Sarthe. Le Roglain, petit ruisseau, ne peut recevoir que les eaux pluviales et les « #eaux_claires », issues des procédés de #filtration et de #déferrisation de l’eau nécessaires pour la fabrication de sodas.

    Les agents de l’Onema relèvent donc une infraction au #Code_de_l’environnement, mais, rappelant qu’une procédure de révision de l’autorisation d’exploitation de Roxane est en cours, ils décident de ne pas dresser de procès-verbal et produisent un rapport « qui a ainsi valeur de porter à connaissance de la pollution ». Un simple avertissement, donc, sans conséquences. « Le rejet était chronique depuis des années. Il n’y a pas eu de PV parce qu’à l’époque il n’y avait pas cette culture de la procédure judiciaire. On n’avait pas les mêmes prérogatives qu’aujourd’hui avec l’OFB », regrette un agent de l’Office français de la biodiversité, bon connaisseur du dossier, sous le couvert de l’anonymat.

    Mais, en 2017, selon les informations de Mediapart, le groupe Roxane n’échappe pas cette fois au procès-verbal. L’Agence française de la biodiversité (AFB), qui a succédé à l’Onema, constate de nouveaux faits de pollution en eau douce, entre le 29 mai et le 1er juin. Le parquet d’Alençon ouvre une #enquête dans la foulée.

    « Le Roglain n’était plus un ruisseau. Il n’y a pas de poissons morts, parce qu’il n’y en a tout simplement plus… Ce ruisseau est inapte, il n’a pas la possibilité de se reconstruire, alors que ça devrait être un ruisseau à truites », explique à Mediapart un agent de l’OFB. « Ce sont des déchets de matière organique, des boues putrides. Des tubifex, des vers rouges, se sont développés. On peut parler de pollution chronique sans problème », lâche ce policier de l’environnement.

    Malgré l’enquête judiciaire et les promesses de Roxane de moderniser son usine à hauteur de 600 000 euros, les incidents de pollution se répètent dès l’année suivante. En octobre 2018, à la suite d’un énième signalement de dysfonctionnement de la station d’épuration, la préfecture de l’Orne met en demeure la société Roxane et lui laisse un délai de trois mois pour respecter l’arrêté préfectoral d’exploitation et se remettre en conformité.

    Moins d’un an plus tard, en mai 2019, dans un arrêté complémentaire, la préfecture constate « les travaux déjà effectués » mais considère que « les dysfonctionnements liés aux réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales ne sont pas totalement réglés ». Sans suites. Contactées, la préfecture de l’Orne et la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) n’ont pas répondu aux questions de Mediapart.

    Un attentisme des autorités qui excède les riverains. Sébastien Boulay habite à quelques dizaines de mètres de l’usine d’embouteillage à La Ferrière-Bochard. Le ruisseau de la Roxane longe son terrain. Lassé des épisodes de pollution répétés, il a témoigné auprès de la gendarmerie d’Alençon, fin 2018. « C’est de pire en pire. Quand on est arrivés ici il y a huit ans, on a curé la partie du ruisseau qui passait sur la propriété sur 50 centimètres de profondeur. Quinze jours après, c’était déjà noir », nous explique-t-il, en fumant une cigarette derrière le portail de sa maison.

    Au fond de son jardin, Sébastien Boulay montre une étendue d’eau, l’air presque dépité. « Dans ma mare, il y avait 3 000 alevins, des petits poissons. Ils sont presque tous morts. Il y avait une quinzaine de carpes, il doit m’en rester une ou deux », lâche le riverain, photos des poissons morts à l’appui.

    Des atteintes à l’environnement qui ne semblent pas être un phénomène isolé chez Roxane. Ainsi, le 11 décembre dernier, le quotidien régional La Montagne révèle que des perquisitions ont été menées sur les sites de #Saint-Yorre et #Châteldon, deux importantes usines du groupe en Auvergne, qui embouteillent des eaux gazeuses.

    Si le parquet de Cusset, contacté par Mediapart, « ne souhaite pas encore communiquer sur cette affaire », le service de gendarmerie mandaté pour l’enquête, à savoir l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), laisse peu de doutes quant à la nature de l’enquête judiciaire.

    Contactée, la société Alma, filiale de Roxane, assure « collaborer pleinement avec les autorités » mais ne veut pas communiquer sur une enquête en cours, « sauf à rassurer les consommateurs, puisque la sécurité sanitaire des produits n’est pas en cause, les produits peuvent être consommés en toute sécurité ».

    De l’autre côté de l’Atlantique, où Roxane embouteille l’eau Crystal Geyser, le groupe a aussi dû faire face à des poursuites judiciaires en Californie pour des épisodes récents de pollution.

    En janvier 2020, sa filiale américaine, #CG_Roxane_LLC, a ainsi plaidé coupable pour non-respect des lois sur l’environnement et a accepté de payer une amende de 5 millions de dollars. En cause : un déversement d’eaux usées contaminées à l’#arsenic dans un étang artificiel pendant quinze ans, comme l’a déclaré le bureau du procureur du district central de #Californie.

    Quelques semaines plus tôt, le 28 novembre 2019, l’Agence américaine de protection de l’environnement avait émis un avis de suspension envers la filiale américaine de Roxane, qui l’empêche de contracter avec le gouvernement des États-Unis.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/230121/la-maison-mere-de-cristaline-accusee-de-pollution-en-normandie

    par @marty, photos : @albertocampiphoto) —> @wereport

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    voir aussi les autres enquêtes sur l’eau de We Report :


    https://www.wereport.fr/waterstories

    • Bon, j’ai une question : quand ce deuxième « confinement » a commencé, avec autorisation d’aller au boulot, à l’école, au lycée et pour 37.000 autres exceptions, on s’est dit que ça ne marcherait jamais et que, 15 jours plus tard, ils seraient obligés de le durcir.

      Un mois plus tard, il faut reconnaître que « ça marche ». Alors OK, pas « du feu de dieu », même pas aussi bien qu’au premier confinement, mais ça marche quand même un peu, ça sature et même ça baisse un peu, et même quand on ré-ouvre les commerces non essentiels.

      Qu’en tire-t-on comme morale ? Qu’en fait les pires lieux de contamination significatifs étaient les bars et les restos ? Là où on ne portait pas de masques ?

      #coronavirus #statistiques #morts #hospitalisations #confinement

    • On peut imaginer - et c’est ce qui circule un peu sur ce thème - que les comportements ont été massivement modifiés et, notamment, pour les personnes à risque, p. ex. parmi les personnes âgées et en relation avec elles. L’absence de contact physique est devenu la règle et les porteurs de comorbidité évitent les endroits les plus exposés.

      En même temps, on peut aussi voir dans l’autre sens et se dire qu’avec une activité économique quasi normale (aux notables exceptions de la restauration, hôtellerie, spectacles et culture,…) on a connu une vague pratiquement de même ampleur que la première…

    • @sinehebdo Qu’en tire-t-on comme morale ?

      j’ai l’impression qu’on ne peut pas en tirer grand chose comme morale : le confinement, strict ou pas, ça reste un gros marteau-pilon bien bourrin qui écrase tout, en particulier les tentatives d’analyses ; en pratique « on pourra pas savoir » si c’est le confinement qui « a marché » ou si c’est plutôt le comportement responsable des gens qui a fait le boulot, ou si tout simplement l’épisode 2 constitue un moissonnage parfaitement normal pour le virus, contre-mesures ou pas.

      à mon avis, on pourra au mieux avoir des hypothèses et de vagues interprétations, mais pas de vérité scientifique, par manque de preuves et de mesures d’impact, et aussi par manque de « groupe de contrôle » ; par ailleurs, je pense qu’il n’y a aucune intention de faire de post-mortem sur l’efficacité réelle des dispositifs mis en place.

      My 2 cts.

    • @simplicissimus juste pour confirmation, tu as mis le début de la descente le 23 nov ?

      sur la moyenne 7 jours glissants, en échelle linéaire, on dirait que ça à commencé un poil avant, plutôt le 19 nov :

      si je fais débuter le tronçon de régression au 23 nov, je trouve une pente à /2 en 38 jours (contre 39 sinon) ; sur la moyenne glissante 7 jours ; ça fait pluôt du -2% / jour.

      si on regarde les pics dc, le max - et le début de la descente - serait plutôt même le 9 nov. ; et la cassure des réa, très nette, est le 10 nov.

    • oui, j’ai mis la rupture le 22/11 (le 23 est le premier jour où ça aurait baissé) et vu les deux derniers points, j’aurais peut-être dû la retardée d’une journée.

      pour le suivi de conjoncture sur moyenne mobile, attention au déphasage lié à la MM7 : le dernier point calculé de celle-ci est à caler avec 4 jours de retard sur la dernière valeur utilisée

      pour localiser les ruptures, il vaut mieux travailler en cvs (c-à-d ici, en corrigeant du poids des jours de semaine)

    • tout-à-fait d’accord avec toi sur la morale (!?) de l’affaire

      je ne vois pas comment on pourrait répondre à la question de savoir quel a été l’effet des mesures prises en l’absence de toute situation de référence (groupe contrôle)

      ça a été un peu tenté pour le 1er confinement en utilisant les décalages dans les mises en œuvre du confinement, mais il y a tellement de facteur de confusion et, particulièrement, les différences nationales de comportement sociaux !…

      Enfin, s’il est clair que le gouvernement ne fera rien pour évaluer (d’ailleurs, le rapport produit par l’Assemblée sur la gestion de la crise n’a rien pour l’y encourager) il y aura forcément des tentatives pour (essayer d’)en tirer des leçons. Àmha, les conclusions seront déterminées par les hypothèses… ;-)

    • Le confinement même light ça reste un confinement. Il nous a semblé absurde par bien des aspects mais n’empêche que ça fait 1 mois et demi que je n’ai pas vu (ou presque) mes amis et ma famille. Bien sûr tout le monde ne le respecte pas à la lettre mais globalement on a une limitation assez forte des échanges, ce qui ne peut que réduire l’incidence du virus. Incidence qui reste forte (autour de 90/100000), bien au dessus du seuil d’alerte de 50 et surtout il semble qu’on soit maintenant sur un plateau, avec une baisse de + en + lente sur les derniers jours, donc ça peut repartir très vite si on se relâche (et voyez vous, on va pouvoir vérifier mon hypothèse car effectivement on se relâche et on va avoir une apothéose pour Noël et 1er de l’an).

    • j’ai pas fait les totaux des dc = « aire sous la courbe » pour les deux épisodes, mais a vue de nez, c’est kif ; même si l’épisode 2 a un profil assez différent du 1er - montée moins rapide, plus large, un poil moins haut, répartition territoriale différente, profil des réas très différent.

      l’un dans l’autre, probablement autant de morts (à l’hôpital) dans les deux cas ; et surtout, l’épisode 2 est pas fini :-)

    • N’est-ce pas un peu troublant qu’en plein débat sur le séparatisme contre l’islamisme qui tue, requalifié en défense de la laïcité, l’État laïc est en train de chipoter sur combien de milliers de morts il est prêts à accepter pour que les Français de culture chrétienne puissent fêter ensemble la naissance de leur prophète ?

      #Noël #laïcité

  • Que va-t-il advenir des personnes sans-abri durant l’épidémie ? - Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/2020/03/18/que-va-t-il-advenir-des-personnes-sans-abri-durant-l-epidemie_1782022

    Pour le directeur de la fédération des acteurs de la solidarité Florent Gueguen, outre les personnels et les places, ce sont aussi les matériels qui font défaut. Et notamment les masques de protection, pour les malades comme pour les personnels – « difficile d’inciter les gens à aider quand on ne peut pas les protéger », remarque-t-il. Même commentaire chez Emmaüs Solidarités.

    Marché 2h tôt ce matin, vu plusieurs tentes de sans abris, deviné des gens dormant sur les bancs dans des sacs de couchage, certains dans des immondices et des squats crasseux. Toutes les personnes que je croise sur la grande digue de la Garonne qui mène à Blagnac et qui font du sport tiennent leurs distances, évitent mon regard, l’angoisse est là. Alors tu peux imaginer qu’aucun·e ne peut s’arrêter pour aider, pensera à offrir un café, une soupe si on ne leur donne pas les moyens de se protéger. C’est déjà super dur en temps normal, là, ça fait pleurer de savoir que les maraudes se sont arrêtées faute de masques.

    #sdf #sans #abandon

  • L’historien Pierre Laborie propose une réflexion sur la construction de l’événement en histoire en prenant appui sur la période de l’Occupation et du Régime de Vichy #histoire #événement #Vichy #Occupation

    https://sms.hypotheses.org/19580

    « Penser la Résistance », « Les miroirs du Prado. Essai sur l’événement », « Les traversées du lac obscur », « Un passé égaré », « Une enfance, la mort, l’Histoire »… Ces titres, imaginés dans les dernières années de la vie de l’historien Pierre Laborie (1936-2017), portent des projets d’écriture conçus pour l’essentiel dans le prolongement de la publication en 2011 de son essai Le chagrin et le venin. Jamais publiés de son vivant, ils le sont aujourd’hui dans un ouvrage revenant sur son cheminement d’historien.

    Penser l’événement. 1940-1945 est en effet un ouvrage posthume qui reprend en partie l’idée d’un livre à venir et en dessine l’un des futurs possibles. Pierre Laborie n’a, en effet, jamais cessé d’écrire : pas moins d’une douzaine de textes entre 2014 et avril 2017, articles pour des actes de colloques, mises au point publiées dans la presse ou à destination des enseignants, Mélanges offerts à des collègues amis, ébauches d’une publication espérée. La lecture de ces textes montre comment l’historien explorait de nouveaux ressorts narratifs dans l’écriture de l’histoire, revenait sur les enjeux des phénomènes mémoriels, l’ensemble dessinant la fonction sociale de l’historien face aux usages du passé. Regroupant ces textes sous la forme d’un recueil d’articles, Penser l’événement propose une réflexion sur la construction de l’événement en histoire en prenant appui sur la période de l’Occupation et de Vichy (...)

  • Guillaume QUINTIN

    Les gens qui disparaissent après une opération de police, c’était dans le Chili de Pinochet, ou sous Vichy... Apparemment, ça arrive aussi dans la france d’@EmmanuelMacron @Ccastaner, #OuEstSteve Et pendant qu’on y est, #QuiATueZineb

    Source : https://twitter.com/GuillaumeQ1T1/status/1146036319845605377

    #twitter #pinochet #vichy disparition des #opposants dans la #france #enMarche d’#emmanuel_macron