• Le harcèlement une pratique répandue chez les gens conformistes (CA)
    https://levadrouilleururbain.wordpress.com/2021/12/07/le-harcelement-une-pratique-rependue-chez-les-gens-c

    Le milieu des arts n’échappe pas à ce phénomène de société que l’on appelle Le harcèlement. J’ai dressé pour vous le profil du harceleur et des victimes.


    L’harceleur a une pathologie et une estime de soi fragile et narcissique. Il est peu ouvert et enclin à mettre en place une structure saine et valorisante. Pour maintenir son estime de soi, il éloignera toute personne qualifiée et compétente. Afin d’éviter d’altérer son ego, il fera du terrorisme relationnel en divisant et propageant des rumeurs malsaines et non fondées. En vue de constituer un dossier, il n’hésitera pas à mettre en place un état policier pour surveiller les moindres fautes professionnelles. Son raisonnement est souvent dépourvu de tout fondement, il ne gère pas, il règne et s’assure avec l’énergie du désespoir de ne pas mettre sa position en jeu. En résumé, c’est un être pervers, sournois qui se préoccupe davantage de l’erreur qui lui est exposée plutôt que des soucis de l’entreprise. Sa souffrance l’amène dans une mécanique malsaine. Des efforts qui traduisent un excès de narcissisme doublé à une faible estime de soi.


    Harcèlement : Pour la psychopathologue Ariane Bilheran, le harcèlement vise la destruction progressive d’un individu ou d’un groupe, par un autre individu ou un groupe, au moyen de pressions réitérées, destinées à obtenir de force de l’individu quelque chose contre son gré, et ce faisant, à susciter et entretenir chez l’individu un état de terreur. On a d’autant plus de mal, déclare le Dr Prigent, à repérer le harcèlement moral puisqu’il s’agit presque toujours d’un phénomène sournois. Tel un manipulateur, le prédateur est souvent lisse et convenant. L’acte pervers ne tend pas à nuire utilement, mais à détruire absolument. Le pervers est donc un prédateur. On dit qu’il manipule en ce sens qu’il utilise les gens comme de véritables objets qu’il déplace avec la main. On parle de l’instrumentalisation des personnes. Le pervers ne s’attaque pas à ce que fait sa victime, mais à ce qu’elle est : sa confiance, ses croyances, ses talents, ses capacités et ses certitudes. Il y a ainsi toujours atteinte à sa personne par dépouillement de son honneur et de sa dignité. Aussi, le pervers agit toujours de façon imprévisible, ce qui empêche la victime d’élaborer un mode de défense. Le Dr Prigent note que les pervers se plaignent à l’entourage de leurs victimes, à leurs supérieurs ou propriétaire, afin de les isoler selon la technique habituelle du prédateur : « le loup qui isole un mouton du troupeau ». Résister à leur emprise, c’est s’exposer à leur haine. 

    Ils veulent des gens faibles pour donner du pouvoir à leur déficit d’intériorité, ces individus prennent souvent les limites de leur esprit pour celles des autres.

    La victime :
    Cependant, des traits de personnalités prédisposent au harcèlement. Selon Ariane Bilheran, la victime typique est un individu qui se distingue du groupe, souvent par des aptitudes et un charisme remarquables. Ces qualités peuvent susciter de la frustration dans son entourage. Il s’investit beaucoup dans son activité professionnelle, agace par sa gentillesse, son écoute, sa disponibilité, son humour et sa vitalité. Tous s’entendent pour dire que les victimes de harcèlement moral s’avéraient être « très bien dans leur peau » et avant tout : autonome. Il est reconnu que dans le harcèlement moral la victime est victime parce qu’elle a été désignée par l’agresseur. La cible est celui ou celle qui ne plie pas. Il n’est qu’un exemple de personne qui vit librement. Cela dérange que les pervers, être marginal, cultivé, crédible, vivre de son propre pouvoir. Refuser l’assujettissement, garder son droit de parole, parler haut et fort, oser vouloir contredire les autorités, douter des dogmes, oser changer les habitudes, dénoncer la manipulation, et en plus, montrer sa souveraineté individuelle sont là des exemples concrets.

    Ignorer, inconsidèrer, faire fi sont des composantes essentielles à l’identification du harcèlement.

    PRIGENT YVES, Face au harcèlement moral, Desclée de Brower (paris Québec), 2007, 80
    Source : http://www.charlesmarsan.com Forum et blog.
    Sylvain Boucher / Éducateur


    Comment expliquer la méfiance et le désamour des citoyens envers les médias ? Trop prévisibles et trop consensuels, ils négligent l’intelligence et la curiosité de leurs auditeurs et abonnés. Il y a bien des sursauts de lucidité, comme lorsque les journalistes questionnent les dirigeants politiques sur leur gestion par moments chaotique de la pandémie qui nous frappe. On trouve aussi en certains lieux des voix originales qui empruntent des sentiers non balisés. Mais, en règle générale, la discordance et la créativité sont tenues à distance au Québec.

    #harcèlement #perversions #agression #travail #Art #harcèlement_sexuel #discrimination #violence #racisme #domination #police #justice #surveillance #Victimes #médias #liberté #pouvoirs #manipulation #Résister

    • Appels téléphoniques indésirables en ce moment !

      Attention, actuellement quelqu’un téléphone à de nombreux français en leur demandant de rappeler.

      Il dit s’appeler #Arnaud_de_Montebourg.

      Ne rappelez surtout pas !

      Il s’agit réellement d’Arnaud de Montebourg !
      J’ai reçu cet appel, c’est pour dire.

      #humour

  • « Nous, victimes de Nicolas Hulot et de PPDA, ne sommes pas les bourreaux, monsieur le président de la République »
    Tribune
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/08/nous-victimes-de-nicolas-hulot-et-de-ppda-ne-sommes-pas-les-bourreaux-monsie

    Quatorze femmes s’étant déclarées publiquement victimes de violences sexuelles de la part de l’ex-ministre et du journaliste Patrick Poivre d’Arvor réagissent, dans une tribune au « Monde », aux propos d’Emmanuel Macron, qui a salué la libération de la parole tout en s’inquiétant du risque d’une « société de l’inquisition ».

    Publié aujourd’hui à 02h42, mis à jour à 06h58 Temps de Lecture 3 min.

    Article réservé aux abonnés

    Tribune. Monsieur le président de la République, nous avons parlé des violences sexuelles que nous ont fait subir Nicolas Hulot et Patrick Poivre d’Arvor. « C’est bien que la parole se libère », avez-vous déclaré après nos témoignages [le 1er décembre]. Vous avez ajouté : « Nous ne voulons pas, non plus, d’une société de l’inquisition. »

    Quel est le rapport entre nos récits et l’Inquisition ? De nos intimités exposées naîtrait le risque de replonger la France dans une des périodes les plus sombres et les plus unanimement détestées de l’histoire occidentale ? L’Inquisition a emprisonné, torturé, supplicié, brûlé les hérétiques, ceux qui étaient soupçonnés de mettre en cause la toute-puissance divine et l’institution de l’Eglise. Le souvenir de ses juges ordonnant des traitements cruels pour des culpabilités inventées est resté comme le symbole de l’obscurantisme, de la terreur et de l’arbitraire.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Affaire Patrick Poivre d’Arvor : 23 témoignages, 8 plaintes et un classement sans suite

    Vous nous mettez du côté des inquisiteurs, figures honnies de la mémoire collective, représentants des pires atrocités du passé. Nos récits porteraient en germe ces tribunaux de l’horreur et de l’injustice. Raconter nos histoires tristes serait nuisible au point qu’il vous faut affirmer votre volonté d’éviter ce très grave danger. Nous sommes des menteuses selon nos agresseurs, une menace pour le pays selon vous. De quel changement néfaste nos paroles seraient-elles les prémices ? Quel pouvoir avons-nous ? Pas celui de condamner, pas celui de priver de liberté. Nous ne sommes ni juges, ni puissantes, ni riches.
    Nos difficiles et coûteux témoignages

    Nous avons dit nos hontes les plus intimes, exposé nos larmes ravalées, expliqué nos silences imposés ou nos récits négligés. Ces témoignages ont été, pour beaucoup d’entre nous, difficiles et coûteux. Il nous a fallu des années pour avoir la force de les livrer. Nous l’avons fait pour soutenir les premières, celles qui avaient eu le courage de s’adresser à la justice. Par deux fois, l’institution judiciaire a classé les plaintes et ignoré nos témoignages sans chercher à savoir si d’autres femmes avaient pu être victimes des mêmes hommes.

    Nous avons parlé par devoir citoyen. Nous n’avons rien d’autre à y gagner que de dire une vérité, même dérangeante, et d’éclairer le pays sur le traitement des violences sexuelles, sur l’usage que font certains hommes de leur pouvoir, sur les complaisances qui les y autorisent, sur l’impunité dont ils jouissent. Nous l’avons fait dans le respect des institutions et des règles de la République.

    #blamer_la_victime #inquisition #victim_blaming #violophilie #backlash

  • Quelle #hospitalité est encore possible aujourd’hui ?

    À partir de quelques traits saillants de la définition de l’hospitalité, une analyse des pratiques d’hospitalité à l’épreuve du contexte politique actuel.

    Il existe plusieurs manières de définir l’hospitalité et l’une d’elles consiste à y voir un rapport positif à l’étranger. Autant dire un contre-courant radical des tendances du moment. L’action des gouvernements récents relèvent davantage d’une police des populations exilées, érigée en #politique mais qui précisément n’a rien de politique. Il s’agit d’une gestion, souvent violente et toujours anti-migratoire, des personnes, pour reprendre une idée empruntée à Étienne Tassin.

    Certes il existe une opposition à cette #gestion, mais elle ne forme pas un ensemble homogène. Elle est au contraire traversée de tensions et de conflits qui trouvent leurs racines dans des conceptions, moyens et temporalités différentes. Ce champ conflictuel met régulièrement en scène, pour les opposer, le milieu militant et les collectivités territoriales, pourtant rares à être volontaires pour entreprendre des #politiques_d’accueil*.

    L’#inconditionnalité de l’#accueil et la #réciprocité dans l’hospitalité sont deux piliers de ces pratiques. Elles nous aident à comprendre certaines tensions et certains écueils. Prenons-les pour guides dans une analyse des pratiques actuelles dites d’hospitalité, qu’elles soient privées ou institutionnelles.

    Inconditionnalité

    L’hospitalité se définit notamment par son inconditionnalité. Elle prévoit donc d’accueillir toute personne, quelle qu’elle soit, d’où qu’elle vienne et quelle que soit la raison de sa présence.

    Il est d’ailleurs intéressant de voir combien, dans la diversité des traditions d’hospitalité, cette question de l’origine de la personne accueillie est très différemment traitée. Certaines traditions interdisent simplement de questionner l’étranger·e accueilli·e sur qui ielle est et d’où ielle vient ; d’autres au contraire le prévoient, sans que cela conditionne ou détermine les modalités de l’hospitalité. Dans ce cas-là, il s’agit plutôt d’une pratique d’ordre protocolaire.

    Aujourd’hui, l’équivalent de cette question porte, outre le pays d’origine, sur le statut administratif de la personne accueillie, c’est-à-dire sur la légalité ou non de son séjour sur le territoire. Le pays d’origine nourrit un certain nombre de préjugés que peuvent refléter les offres d’hospitalité privée quand les volontaires à l’accueil expriment une préférence en matière de nationalité. Ces #préjugés sont très largement nourris par la médiatisation comme le révèlent les contextes de 2015 au plus fort de l’exil des Syrien·nes ou plus récemment à la fin de l’été 2021 après la prise de pouvoir par les Talibans à Kaboul. La médiatisation des crises façonne la perception des personnes en besoin d’hospitalité au point parfois de déterminer l’offre. Le #statut_administratif conditionne de façon plus significative l’accueil et il peut devenir un critère ; autant du côté des collectifs citoyens d’accueil que des institutions dont les moyens financiers sont généralement conditionnés par le profil du public bénéficiaire et la régularité du statut.

    Qui organise aujourd’hui un accueil inconditionnel ?

    Une enquête récente (dont quelques résultats sont publiés dans cet article : https://www.cairn.info/revue-migrations-societe-2021-3-page-65.htm) montre que les institutions et les collectivités territoriales rencontrent des contraintes qui entravent la mise en œuvre d’un accueil inconditionnel : la #catégorisation des publics destinataires distingués bien souvent par leur statut administratif et les territoires d’intervention en font partie. Les #collectifs_citoyens étudiés dans cette enquête réussissent à mettre ces contraintes à distance. Il faut préciser qu’à leur création, tous ne s’inscrivent pas dans un choix clair et conscient pour l’accueil inconditionnel mais c’est la pratique et ce qu’elle leur permet de comprendre du traitement administratif des populations exilées qui produit cet effet de mise à distance des contraintes. Le lien personnel créé par l’accueil explique également qu’il se poursuit au-delà des limites dans lesquelles le collectif s’est créé (statut administratif ; temporalité). Plusieurs collectifs montrent qu’un accueil inconditionnel a été effectivement mis en pratique, non sans débat, gestion de désaccords et disputes parfois, et grâce aux moyens à la disposition du collectif, à la capacité d’invention de ses membres et à l’indignation générée par le traitement administratif et politique des personnes et de la migration en général.

    Réciprocité

    « L’hospitalité, quoique asymétrique, rime avec réciprocité » (Anne Gotman)

    La réciprocité est un autre des éléments constitutifs fondamentaux de l’hospitalité. Comme le souligne #Anne_Gotman (Le sens de l’hospitalité), l’hospitalité pour s’exercer doit résoudre la contradiction entre la nécessaire réciprocité et l’#asymétrie évidente de la situation entre un besoin et une possibilité d’offre. Et c’est le décalage dans le temps qui permet cela : la réciprocité est mise en œuvre par la promesse d’accueil. On accueille inconditionnellement parce que tout le monde a besoin de savoir qu’ielle pourra être accueilli·e, sans faille, lorqu’ielle en aura besoin. Si l’on admet de considérer l’hospitalité comme une pratique de #don, la réciprocité est le #contre-don différé dans le temps.

    Cette interdépendance tient à un contexte où les circulations humaines et les voyages dépendaient de l’hospitalité sans laquelle il était impossible de trouver à se loger et se nourrir. Il s’agissait bien souvent d’un enjeu de survie dans des environnements hostiles. Si chacun·e a besoin de pouvoir compter sur l’hospitalité, chacun·e accueille. Aujourd’hui pourtant, la répartition des richesses et des pouvoirs au niveau global fait que ceux et celles qui voyagent n’ont plus besoin de l’hospitalité parce que cette fonction est devenue marchande et les voyageurs achètent l’« hospitalité » dont ielles ont besoin ; ce qui alors lui retire toute valeur d’hospitalité. Cette réalité crée une asymétrie, abyssale en réalité. Elle tire ses origines des fondations du capitalisme qui a construit l’Europe comme centre global et a posé les bases de la puissance et de la modernité occidentales.

    Aujourd’hui et dans le contexte français, cette asymétrie se retrouve dans une distribution de positions : celles et ceux qui sont les acteurs et actrices de l’hospitalité ne s’inscrivent plus dans ce système d’interdépendance dans lequel se situait l’hospitalité, ou se situe encore dans d’autres régions du monde. Ielles accueillent pour d’autres raisons. La #rencontre est souvent évoquée dans les enquêtes ethnographiques parmi les motivations principales des personnes engagées dans l’accueil des personnes venues chercher un refuge. Pourtant les personnes accueillies ne sont pas forcément dans cette démarche. Au contraire, parfois, elles se révèlent même fuyantes, renfermées par besoin de se protéger quand elles ont été abîmées par le voyage. Cette soif de rencontre qui anime les personnes offrant leur hospitalité n’est pas toujours partagée.

    Dans ce contexte, nous comprenons que l’hospitalité telle qu’elle est mise en œuvre aujourd’hui autour de nous, et du fait de l’asymétrie des positions, pose une relation d’#aide. Or celle-ci est elle-même fortement asymétrique car elle peut se révéler prolonger et reproduire, dans une autre modalité, la relation de #domination. La #relation_d’aide est dominante quand elle ne conscientise pas l’asymétrie justement des positions et des moyens des personnes qu’elle met en jeu. Elle sortira de cet écueil de prolonger la domination en trouvant une place pour la réciprocité. C’est #Paulo_Freire qui nous a appris que l’#aide_authentique est celle qui permet à toutes les personnes impliquées de s’aider mutuellement. Cela permet que l’acte d’aider ne se transforme pas en domination de celle ou celui qui aide sur celle ou celui aidé·e.

    Pour éviter de rejouer une relation de domination, l’hospitalité qu’elle soit privée ou institutionnelle doit trouver ou créer un espace pour l’#aide_mutuelle. Dans les pratiques actuelles de l’hospitalité, les situations d’asymétrie sont nombreuses.

    Les deux parties réunies autour la pratique de l’accueil ne disposent pas d’une répartition égale de l’information sur chacune. En effet, les personnes accueillies disposent généralement de très peu, voire pas du tout, d’information sur les personnes qui les accueillent. Alors que les hébergeur·ses connaissent les nom, prénom, date de naissance et pays d’origine, et parfois des détails du parcours de la personne qu’ielles accueillent. Cette asymétrie de connaissance organise bien différemment la rencontre, en fonction du côté duquel on se trouve. Sans information, ce sont les représentations déjà construites qui s’imposent et plusieurs personnes accueillies témoignent de la peur qu’elles ont à l’arrivée, à la première rencontre, une peur du mauvais traitement qui peu à peu cède la place à l’étonnement face à la générosité, parfois à l’abnégation, des personnes accueillantes. On comprend qu’il contraste fortement avec les représentations premières.

    Une autre asymétrie, créant une forte dépendance, repose sur le fait de posséder un #espace_intime, un #foyer. Les personnes accueillies n’en ont plus ; elles l’ont perdu. Et aucun autre ne leur est offert dans cette configuration. En étant accueilli·es, ielles ne peuvent se projeter à long terme dans un espace intime où ielles peuvent déposer leur bagage en sécurité, inviter des ami·es, offrir l’hospitalité. L’#hébergement est généralement, au moins au début, pensé comme #temporaire. Ielles n’ont pas la maîtrise de leur habitat d’une manière générale et plus particulièrement quand des heures d’entrée et de sortie de l’habitation sont fixées, quand ielles ne disposent pas des clés, quand ielles ne sont pas autorisé·es à rester seul·es.

    Enfin cette relation dissymétrique s’exprime également dans les #attentes perçues par les personnes accueillies et qui sont ressenties comme pesantes. Le récit de soi fait partie de ces attentes implicites. Les personnes accueillies parlent de peur de décevoir leurs hôtes. Ielles perçoivent l’accueil qui leur est fait comme très fragile et craignent de retourner à la rue à tout moment. Cette #précarité rend par ailleurs impossible d’évoquer des choses mal comprises ou qui ne se passent pas bien, et ainsi d’éluder des malentendus, de s’ajuster mutuellement.

    Cette asymétrie finalement dessine les contours d’une relation unilatérale de l’accueil [peut-on encore parler d’hospitalité ?]. Les personnes et les entités (les institutions qu’elles soient publiques – collectivités territoriales – ou privées – associations) qui organisent une offre d’hospitalité, ne laissant pas de place à la réciprocité. Cela signifie que cette offre produit de la #dépendance et une grande incertitude : on peut en bénéficier quand l’offre existe mais on est dépendant de son existence. Par exemple, certains dispositifs publics ont des saisonnalité ; ils ouvrent, ils ferment. De même que l’hospitalité privée peut prendre fin : les collectifs citoyens peuvent se trouver à bout de ressources et ne plus pouvoir accueillir. Ou de manière moins absolue : les règles de l’accueil, dans le cas de l’hébergement en famille, sont fixées unilatéralement par les personnes qui accueillent : les heures d’arrivée et de retour ; les conditions de la présence dans le foyer etc. Cette asymétrie nous semble renforcée dans le cas de l’hospitalité institutionnelle où l’apparition du lien personnel qui peut produire de la réciprocité par le fait de se rendre mutuellement des services par exemple, a plus de mal à trouver une place.

    On le voit, il est nécessaire d’imaginer la forme et les modalités que pourraient prendre la réciprocité dans le cadre de l’hospitalité institutionnelle où elle ne peut surgir naturellement, mais également s’assurer qu’elle trouve un espace dans les initiatives citoyennes.

    Michel Agier voit dans le #récit_de_soi, livré par les personnes accueillies, une pratique de la réciprocité. L’accueil trouvé auprès d’une famille ou d’un foyer par une personne venue chercher un refuge en Europe ce serait le don. L’histoire de son exil racontée à ses hôtes serait le contre-don. Pourtant une analyse différente peut être faite : dans ces circonstances, le récit entendu par les hôtes relève d’une injonction supplémentaire adressée aux personnes venues chercher un refuge. Qu’elle soit implicite ou ouvertement exprimée, cette injonction structure la relation de domination qu’ielles trouvent à leur arrivée. C’est pourquoi le #récit ne peut représenter cette réciprocité nécessaire à l’instauration de l’égalité.

    La place de la réciprocité et l’égalité dans les relations qui se nouent autour des actes d’hospitalité se jouent à n’en pas douter autour des représentations de personnes auxquelles ces pratiques s’adressent : les discours dominants, qu’ils soient médiatiques ou politiques, construisent les personnes venues chercher un refuge comme des #victimes. S’il serait injuste de ne pas les voir comme telles, en revanche, ce serait une #instrumentalisation de ne les voir que par ce prisme-là. Ce sont avant tout des personnes autonomes et non des victimes à assister. L’#autonomie respective des protagonistes de l’acte d’hospitalité ouvre l’espace pour la réciprocité.

    #Politisation

    Le 21 décembre 1996, au Théâtre des Amandiers de Nanterre où avait été organisée une soirée de soutien à la lutte des « sans papiers », #Jacques_Derrida s’émeut de l’invention de l’expression « #délit_d’hospitalité » et appelle à la #désobéissance_civile. Suite à l’adoption d’une loi qui prévoit un tel délit et des sanctions jusqu’à l’emprisonnement, le philosophe invite à défier le gouvernement en jugeant librement de l’hospitalité que nous voulons apporter aux personnes irrégularisées. Avec cet appel, il transforme une opposition binaire qui mettait face à face dans ce conflit l’État et des immigré·es, en un triangle avec l’intervention des citoyens. Il appelle à la politisation de l’hospitalité.

    De son côté, Anne Gotman reconnaît le sens politique de la sphère privée quand elle devient refuge. Cette politisation s’exprime également par la mutation du geste d’hospitalité initial qui est action #humanitaire et d’#urgence à la fin de l’été 2015, quand les citoyen·nes ouvrent leur maison, offrent un lit et un repas chaud. En réalité, ielles créent les conditions d’un accueil que l’État se refusent à endosser dans l’objectif de dégrader les conditions de vie des personnes venues chercher un refuge pour les décourager. L’action citoyenne est de ce point de vue une #opposition ou une #résistance. Cette #dimension_politique devient consciente quand les citoyen·nes côtoient le quotidien des personnes en recherche de refuge et découvrent le traitement administratif qu’ils et elles reçoivent. Cette découverte crée une réaction d’#indignation et pose les bases d’actes de résistance conscients, de l’ordre de la #désobéissance.

    –-

    * Ceci dit, l’association des villes et territoires accueillants, l’ANVITA, a vu récemment le nombre de ses adhérents considérablement augmenter : en novembre 2021, elle compte 52 membres-villes et 46 membres élu·es.

    –-> Intervention présentée à la semaine de l’Hospitalité, organisée entre le 13 et le 23 octobre par la métropole du Grand Lyon

    Références :

    – « Philosophie /et/ politique de la migration », Étienne Tassin, éditions Raison publique, 2017/1 n°21, p197-215

    – Le sens de l’hospitalité. Essai sur les fondements sociaux de l’accueil à l’autre, Anne Gotman, PUF 2001

    – Lettres à la Guinée-Bissau sur l’alphabétisation : une expérience en cours de réalisation, Paulo Freire, Maspero, 1978

    – Hospitalité en France : Mobilités intimes et politiques, Bibliothèque des frontières, Babels, Le passager clandestin, 2019, coordonné par Michel Agier, Marjorie Gerbier-Aublanc et Evangéline Masson Diaz

    – « Quand j’ai entendu l’expression “délit d’hospitalité”… », Jacques Derrida, Intervention retranscrite, 21/12/1996 au Théâtre des Amandiers ; http://www.gisti.org/spip.php?article3736

    https://blogs.mediapart.fr/modop/blog/221121/quelle-hospitalite-est-encore-possible-aujourd-hui

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  • A propos de l’indemnisation prévue par les Evêques français
    https://blogs.mediapart.fr/libre-pensee/blog/171121/propos-de-lindemnisation-prevue-par-les-eveques-francais

    . . . . . . . .
    Au moins soixante-dix ans d’omerta et de règne de la terreur pour les dénonciateurs ont aggravé les abus en privant les victimes de la satisfaction de voir leurs auteurs confrontés à la justice, et ont permis à ces derniers de continuer à abuser, souvent activement aidés par des clercs de haut rang qui les déplaçaient régulièrement vers des paroisses qui ne se doutaient de rien.

    Quelle confiance pouvons-nous avoir dans le fait que ce secret et la terreur des dénonciateurs disparaîtront après le sommet des évêques sur les abus à Lourdes ? Ne devrait-il pas s’agir d’un engagement formel que les évêques doivent prendre sous peine de perdre leur siège ?


    La mise en place d’un nouveau tribunal canonique national chargé de juger les clercs accusés d’abus constitue une grave préoccupation à cet égard. Le droit canonique ne peut se substituer au droit pénal civil pour de telles affaires ; il n’est pas contradictoire et la peine maximale - la défroque - n’est pas suffisante. Aucune action canonique ne doit précéder une procédure pénale, sinon le risque existe qu’un acquittement canonique soit utilisé comme justification pour bloquer toute saisine de la justice civile.

    Seul l’avenir nous dira si l’échelle d’indemnisation proposée par l’"organisme national indépendant de reconnaissance et de réparation" sera réaliste et s’il traitera les victimes équitablement et avec respect. Il est essentiel que l’organisme préserve farouchement son indépendance.
    Marie Derain de Vaucresson , présidente du nouvel organisme, l’a déjà annoncé : « On ne va pas se caler sur l’indemnisation de la justice qui évalue le prix de la douleur. Nous sommes dans une autre dynamique, celle de la justice restauratrice. »
    D’après mon expérience dans le monde entier, par exemple en Australie https://www.theguardian.com/australia-news/2019/mar/05/qa-church-leader-says-george-pells-melbourne-response-should-be-scrappe , l’Église catholique offre des systèmes de compensation uniquement lorsque cela est à son avantage, lorsque le coût est bien inférieur (et souvent l’exposition des détails compromettants est moindre) à ce que les victimes pourraient prétendre en allant au tribunal. Les premiers signes ne sont pas encourageants.

    Nous n’entendons rien sur ce que l’Église doit recevoir en échange de l’indemnisation. Un prêtre catholique français m’a dit qu’une condition préalable, si évidente qu’il n’est guère nécessaire de l’énoncer ouvertement, à tout geste de compensation, aussi minime soit-il, est qu’aucune action en justice ne soit engagée, que ce soit au pénal ou au civil.

    Si c’est le cas, c’est l’affaire du siècle pour l’Église. Et c’est tout le contraire pour les victimes et en particulier les futures victimes, car il est difficile de croire qu’elle conduira à la divulgation de l’auteur présumé des faits aux tribunaux.

    Ces énormes lacunes doivent être comblées ; les évêques et le nouvel organe doivent maintenant le déclarer :
    Aucune attribution de compensation n’est subordonnée à une quelconque obligation de ne pas divulguer les noms des auteurs présumés ou de ne pas engager d’autres actions pénales ou civiles. Il est évident que les indemnités accordées par l’organisme seront déductibles de tout autre dommage accordé par les tribunaux.
    •   Aucune mesure de rétorsion, y compris sur les perspectives de carrière futures, ne pourra être prise à l’encontre de ceux qui porteront de bonne foi des soupçons d’abus, y compris d’abus passés, à l’attention des autorités civiles, et que toute victimisation sera sanctionnée. Le nouvel organisme devrait être en mesure de statuer sur les plaintes relatives à de telles victimisations.
    Les évêques introduiront des réglementations qui font de l’omission de signaler aux autorités civiles des soupçons raisonnables d’abus un délit inadmissible , comme la loi et les directives épiscopales l’exigent déjà, et que cela s’applique à tout abuseur présumé vivant. Un délai de grâce d’un an devrait être accordé pour la divulgation de soupçons d’abus du passé.
    Un rapport annuel devrait divulguer séparément par diocèse et par ordre religieux le nombre d’évêques (ou l’équivalent dans les ordres religieux), de clercs et de laïcs au sujet desquels des soupçons d’abus ont été signalés aux autorités civiles, le nombre de ces soupçons qui ont été jugés fondés et non fondés et les sanctions imposées lorsqu’ils étaient fondés, ou qu’il n’y en avait pas. Les révocations recommandées pour les évêques et les responsables d’ordres religieux devront bien entendu être soumises à la Rome.
    Le nouvel organe devra publier régulièrement des informations tout aussi détaillées sur le nombre de plaintes, la période à laquelle elles se rapportent et les montants versés au total et par tranches.
    •  * Les procédures canoniques ne seront engagées qu’après la conclusion de toutes les procédures *pénales et civiles séculaires.

    Lors d’un événement à Assise, en Italie, le pape a fait l’éloge du cardinal français Barbarin dans une remarque apparemment improvisée. Il l’a remercié pour son « témoignage qui construit l’Église », pour la façon dont il a fait face aux vicissitudes subies en raison des accusations de dissimulation d’abus . . . . . .

    Le pape faisait référence à la condamnation de Barbarin en 2018 pour n’avoir pas signalé de multiples abus sur des mineurs, dont il avait connaissance. Ceci est requis par la loi française depuis 2000. Après la condamnation de Barbarin, il a publié une déclaration indiquant qu’il acceptait la responsabilité. La condamnation a été annulée par des tribunaux supérieurs, bien qu’il n’ait jamais été affirmé au tribunal qu’il n’était pas au courant des abus commis par le prêtre. La défense invoquait le fait que l’obligation de signaler les abus passait à la victime lorsqu’elle atteignait l’âge adulte. La plupart ne le font pas avant des décennies, voire jamais.

    L’agresseur était le prêtre et chef scout Bernard Preynat . . . . . .
    #pédocriminels #culture_du_viol #catholicisme #eglise #religion #prêtres #pape #évêques #cardinaux #abbés #curés #bedeaux #religieux #religieuses #ecclésiastiques #clercs #catéchisme . . .#viol #déni #pédophilie #violophilie #élites #victimes #diocèses #victimes #justice #CIASE #LP #France #fric #enfants

  • Podcast : La commission Sauvé, les abus sexuels dans l’Église catholique
    http://federations.fnlp.fr/spip.php?article2124

    Ecouter l’émission, le lien http://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/LibrePensee/211016LP.mp3

    Les conclusions rendues par la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église (CIASE), installée par la Conférence des évêques de France (CEF) et présidée par M. Jean-Marc Sauvé, vice-président honoraire du Conseil d’État viennent d’être présentées aux médias ce mardi 5 octobre 2021.


    Le rapport Sauvé est un véritable séisme qui risque d’emporter l’Église catholique toute entière dans l’abîme, d’où l’effroi, les erreurs, les provocations des Éminences qui s’accrochent à l’Autel pour ne pas disparaître. Chacun essaie de tirer son épingle du jeu et la crise se développe.

    La Commission Sauvé (et il faut lui rendre hommage pour cela, contrairement aux premières craintes de la Libre Pensée) a fait remarquablement son travail. Le scandale était si énorme, les victimes si nombreuses, l’horreur si grande, que plus rien ne pouvait empêcher la lumière de se faire jour.

    La commission Sauvé, qui a enquêté sur l’ampleur de la pédo-criminalité, a publié ce mardi ses conclusions accablantes, estimant à 216 000 le nombre de mineurs victimes de clercs et de religieux depuis 1950. Ces religieux sont estimés à plus de 5 000. Si l’on ajoute les personnes agressées par des laïcs travaillant dans des institutions de l’Église, le nombre grimpe à 330 000.

    216 000 le nombre de mineurs victimes de prêtres pédophiles ! De 1950 à 2020, c’est à dire en 70 ans. Cela fait 3000 victimes par an ! 10 victimes par jour !
    Ces chiffres sont issus du très sérieux et très documenté rapport d’environ 500 pages élaboré par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), titré « Sociologie des violences sexuelles au sein de l’Église catholique en France (1950-2020) » . Il a été remis courant septembre à la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase).

    Créée en 2018 sous l’impulsion de la hiérarchie catholique, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) a enquêté pendant deux ans et demi sur l’ampleur des violences sexuelles commises par des membres du clergé sur des enfants et des adultes vulnérables depuis 1950. Elle a rendu son rapport le mardi 5 octobre dernier.

    La journaliste, essayiste et réalisatrice, Caroline Fourest, a salué le grand courage, la grande droiture de cette commission qui a traversé l’enfer, a auditionné des centaines de victimes. La hiérarchie ecclésiale a couvert ces crimes depuis des décennies. Chaque fois qu’un prêtre était dénoncé par un enfant, on l’envoyait dans une autre province, une autre paroisse violer d’autres enfants. C’est comme ça que ça a fonctionné, la hiérarchie a couvert. Caroline Fourest a insisté sur le culte du silence, le culte du secret de la confession.

    Mercredi 6 octobre, au lendemain de la publication du rapport de la Commission Sauvé, le président de la Conférence des évêques de France (CEF) était invité à réagir sur France Info.

    Interrogé sur ce que dit la loi en matière de non-dénonciation d’agressions ou d’atteintes sexuelles infligées à un mineur – article 434-3 du Code pénal –, Éric de Moulins-Beaufort a déclaré :
    « Le secret de la confession s’impose à nous, et en cela, il est plus fort que les lois de la République. »
    A peine connu le Rapport Sauvé que chaque prélat, chaque mitré y allait de son repentir. Au même moment, Médiapart dévoilait que l’Archevêque de Strasbourg, qui faisait aussi son numéro de repentir, avait préservé et préserve toujours la réputation d’un agresseur, accusé d’abus sexuel. Que ta main droite ignore ce que fait ta main gauche.

    Comme la Libre Pensée l’établit dans une note d’analyse, le « secret de la confession » est une auguste fadaise qui ne s’impose à personne au nom d’une quelconque autorité, quelle qu’elle soit. Le « secret de la confession » est une convenance personnelle passée entre personnes qui l’acceptent. C’est une convention purement privée. Elle n’a aucune force de loi. . . . . .

    Tournai : Défilé de mode ecclésiastique


    Ce 10 novembre 2021, la cathédrale de Tournai, en Belgique, accueille un défilé de mode insolite présentant des tenues de prêtres catholiques. La plus ancienne remonte à environ six siècles. La plus précieuse vaut plus de 300.000 dollars.
    Source le lien : https://www.mediacongo.net/article-actualite-96333_des_vetements_sacerdotaux_lors_d_un_defile_de_mo

    En France, un prêtre condamné pour atteinte sexuelle sur mineur officie la messe en direct sur France 2


    Le dimanche 24 octobre 2021, comme à son habitude, France 2 diffuse la messe dans le cadre son émission « Le Jour du Seigneur ». Parmi les trois prêtres officiant la messe, A., un homme condamné pour atteinte sexuelle sur mineur à 10 mois de prison avec sursis en 2007, rapportent nos confrères de Libération.
    Source le lien : https://soirmag.lesoir.be/404739/article/2021-11-05/en-france-un-pretre-condamne-pour-atteinte-sexuelle-sur-mineur-offici

    Le pape françois remercie les journalistes pour leur travail sur les abus sexuels dans l’église


    Le pape a salué la "mission" des journalistes et souligné l’importance, pour ces derniers, de sortir des salles de rédaction et de se confronter la réalité afin de combattre la désinformation notamment exprimée en ligne.
    Remarque : Le scandale des les abus sexuels dans l’église a complètement disparu de l’actualité, le pape françois peut donc remercier les journalistes.
    Source le lien : https://www.rtbf.be/info/monde/detail_le-pape-francois-francois-salue-les-journalistes-pour-leur-travail-sur-l

    Synopsis de l’émission : http://federations.fnlp.fr/spip.php?article2124

    #Podcast #pédocriminels #Radio #culture_du_viol #catholicisme #eglise #religion #prêtres #viol #déni #pédophilie #violophilie #élites #victimes #diocèses #victimes #justice #CIASE #LP #France

    • Sur le patrimoine immobilier de l’église catholique en France.

      Les possessions immobilières (bâtiments, terrains, immobilisations financières dans des sociétés civiles immobilières) des associations diocésaines de Paris, Lyon, Nice, Lille et Tours, choisies à titre d’exemples, constituent un patrimoine de grande valeur.

      En valeur comptable nette2019, c’est-à-dire au coût historique après amortissement des biens concernés, elles représentent des montants impressionnants : 152,1 millions d’euros à Paris après la vente pour 36 millions d’un terrain ; 113,7 millions à Lyon ; 56,7 millions à Nice ; 45,1 millions à Lille ; 19,8 millions à Tours.
      Le total de ces biens atteint pratiquement 525 millions d’un point de vue comptable, une somme très sous-estimée au plan économique.

      D’une part, les biens très anciens, totalement amortis, n’apparaissent plus dans l’actif net des bilans. D’autre part, lorsqu’est prise en compte la flambée des prix de l’immobilier, à Paris comme en province, la valeur de marché de ce patrimoine est bien plus élevée. Ainsi, l’actualisation grossière de cette somme par l’application du taux d’évolution de l’indice du prix des logements de mars 2000 à décembre 2020 (multiplication par 1,7) la porte à 892,5 millions d’euros.

      Ce montant n’inclut pas le patrimoine des Congrégations. Si l’on s’en tient à Paris, d’aucuns soutiennent que le patrimoine de l’Église, y compris celui des Congrégations, serait de 700 millions d’euros en valeur de marché(selon la cellule investigation de Radio-France).

      Petit florilège de possessions immobilières de l’Église à Paris https://www.fnlp.fr/wp-content/uploads/2021/11/LEglise-doit-payer-lEglise-peut-payer.pdf

  • Hollow Water, Bonnie Dickie, 2000, 48 min
    https://www.nfb.ca/film/hollow_water

    This documentary profiles the tiny Ojibway community of Hollow Water on the shores of Lake Winnipeg as they deal with an epidemic of sexual abuse in their midst. The offenders have left a legacy of denial and pain, addiction and suicide. The Manitoba justice system was unsuccessful in ending the cycle of abuse, so the community of Hollow Water took matters into their own hands. The offenders were brought home to face justice in a community healing and sentencing circle. Based on traditional practices, this unique model of justice reunites families and heals both victims and offenders. The film is a powerful tribute to one community’s ability to heal and create change.

    Une présentation du film : LA JUSTICE TRANSFORMATRICE EN ACTION : ABUS SEXUELS À HOLLOW WATER
    https://www.hacking-social.com/2021/02/01/jr6-la-justice-transformatrice-en-action-abus-sexuels-a-hollow-water

    Voici un processus de JR et de JT (#Justice_Restauratrice / #Justice_Transformatrice) à « demi » institutionnalisé, qui vise et amène à une transformation communautaire : au Canada, dans une communauté Ojibway à Hollow Water d’environ 450 personnes (une réserve amérindienne), des membres de celle-ci ont commencé à vouloir mettre fin à un cycle de violence qui paraissait sans fin : dans un contexte marqué par les drogues et l’alcoolisme, la violence et les abus sexuels étaient partout, même si personne ne parlait ouvertement de l’aspect sexuel. Certains se sont d’abord eux-mêmes soignés à l’extérieur de la communauté (contre l’alcoolisme notamment), ont pris conscience des problèmes ayant lieu à l’intérieur de celle-ci , et ont voulu faire quelque chose.

    Dans une optique d’aide aux #victimes et de sensibilisation sociale (notamment via des ateliers dans les écoles), ils ont d’abord interrogé les enfants : le constat était cauchemardesque. Lors d’un atelier, il y a eu 60 divulgations d’abus sexuel. Les 2/3 de la communauté avaient subi des abus sexuels par des membres de leur famille, et il y avait une loi du silence intense qui cachait cela. La #justice de Manitoba semblait ne pas réussir à arrêter ce cercle vicieux de violence ; la #prison semblait n’avoir aucun effet selon les habitants :

    « On ne voit pas ça comme une punition [la prison], car ils vont dedans et rien ne s’y passe, ils deviennent juste de plus en plus en colère puis ils reviennent dans la communauté et font la même chose encore, donc le cycle continue »

    « On ne pouvait pas travailler juste avec les victimes, parce que les offenseurs étaient le cœur du problème. Et travailler seul avec les victimes, comme c’est fait dans la société, et ne pas travailler avec les offenseurs, ce n’est que régler la moitié du problème. Cela nous a aidé d’avoir une vision globale, de ne pas se centrer uniquement sur les individus, mais aussi de travailler avec les familles des deux »

    « Tout le monde vit dans la communauté, il n’y a pas moyen de mettre l’offenseur dehors, on a à vivre avec »

    « Ce qui a changé mon déni était le groupe des hommes, ils m’ont mis dedans, j’étais assis avec d’autres offenseurs et c’est le jour où j’ai compris que je n’étais pas seul ».

    #film #documentaire #agressions #violences_sexuelles #inceste #communauté #justice_communautaire

  • Vos patientes sont-elles plus en colère contre leur père abuseur ou contre leur mère qui n’a pas su les protéger ?

    Elles doivent d’abord se permettre cette colère. Reconnaître que leur enfance leur a été volée, que ce qu’on leur a fait est inacceptable. Moi, en thérapie, je leur donne le droit d’être fâchées, de ne plus aller dans les fêtes de famille si elles ne le veulent pas, de ne plus se forcer à écouter les farces plates de leur père. Mais plusieurs se sentent incapables de couper les liens avec leurs parents.

    https://www.violencefeminine.com/inceste-les-meres-complices
    #famille #inceste #victime_blaming

  • #Nucléaire : un cadre de la centrale du Tricastin dénonce une « politique de dissimulation » d’incidents de sûreté
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/11/12/nucleaire-un-cadre-de-la-centrale-du-tricastin-denonce-une-politique-de-diss
    #criirad

    L’accusation n’émane ni d’une organisation #antinucléaire ni d’une association de défense de l’#environnement. Pour la première fois, c’est un cadre d’EDF, ancien membre de la direction d’une centrale nucléaire française, celle du Tricastin (Drôme), qui a décidé de briser le silence et de saisir la justice pour dénoncer ce qui, selon lui, s’apparente à une « politique de dissimulation » d’incidents et d’écarts en matière de sûreté. Une démarche inédite dans un milieu tenu au secret. Selon les informations du Monde, une plainte a été déposée au début d’octobre devant le #tribunal_judiciaire de Paris. Elle vise #EDF et la direction de la centrale du Tricastin aux chefs de « mise en danger de la vie d’autrui », « #infractions au code pénal, au code de l’environnement, au code du travail et à la #réglementation relative aux installations nucléaires » et « harcèlement ».

    Le plaignant espère que la justice reconnaîtra son statut de #lanceur_d’alerte. En attendant, toujours #salarié d’EDF, il souhaite garder l’anonymat – nous l’appellerons Hugo. Le Monde a pu le rencontrer, à plusieurs reprises. D’emblée, et malgré la gravité des faits qu’il dénonce, Hugo se présente comme « un amoureux du nucléaire ». Mais un amoureux aujourd’hui « tiraillé », « déchiré », qui tente de cacher sa nervosité derrière un large sourire. Cet homme d’une quarantaine d’années apparaît profondément éprouvé par les événements dont il a été témoin, puis #victime : il affirme, en effet, avoir subi un #harcèlement pendant plusieurs années en raison, notamment, de son refus de « couvrir » certaines tentatives de dissimulation.

    Sa plainte fait figure de dernier recours après qu’il a essayé, en vain, de parvenir à une solution en interne, en alertant la direction de la centrale, celle du groupe ainsi que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Contactés par Le Monde, EDF explique ne pas « faire de commentaires s’agissant des propos rapportés par un salarié » et l’ASN conteste toute dissimulation. La direction de la centrale du Tricastin n’a pas souhaité réagir.

    « Cette plainte rappelle que le lanceur d’alerte est une #vigie_démocratique plus que jamais indispensable lorsque l’opacité qui règne dans le nucléaire sert d’alibi pour dissimuler des graves atteintes à l’intérêt général et à l’environnement », expliquent les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth, qui accompagnent Hugo dans sa démarche avec l’association franco-américaine de soutien aux lanceurs d’alerte The Signals Network.

    Le parcours d’Hugo est celui d’un pur produit du nucléaire français. Entré chez EDF au début des années 2000, il gravit très vite les échelons jusqu’à prendre, à moins de 35 ans, la tête du service sûreté de l’une des dix-huit centrales du pays. Preuve de la reconnaissance de ses qualités professionnelles, c’est lui qu’on envoie représenter l’entreprise lors de réunions de l’Agence internationale de l’énergie atomique ou de salons internationaux. Fin 2016, bardé d’états de service élogieux, il est nommé au sein de la direction de la centrale du Tricastin.

    Cette centrale, mise en service en 1980, est l’une des plus vieilles de France. Se profile alors la quatrième visite décennale du réacteur numéro un, programmée en 2019. L’enjeu est de taille pour EDF : ce réacteur est le premier des trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW) du parc à passer sa « visite des 40 ans », qui doit permettre de prolonger son activité de dix ans – si la réglementation française ne prévoit pas de durée de vie maximale des réacteurs, une partie des équipements a été conçue, à l’origine, selon une hypothèse de quarante ans de fonctionnement.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Nucléaire : l’ASN pose ses conditions pour une prolongation de la durée de vie des réacteurs

    Pour EDF, rappelle Hugo, il est « inenvisageable » de rater ce rendez-vous, qui s’accompagne d’une enquête publique. Or, la centrale du Tricastin est dans le collimateur de l’ASN depuis quelques années en raison de la multiplication d’incidents, au point d’avoir été placée sous « surveillance renforcée » en 2017. Chaque centrale est, en effet, classée en fonction de ses résultats en matière de sûreté, d’environnement, de radioprotection, d’accidentologie et de production : celle du Tricastin est dans les dernières places. Au premier trimestre 2017, un nouveau directeur arrive avec pour mission de redresser la barre. « La pression était maximale, dit Hugo. Il a fallu mettre en œuvre tous les moyens pour améliorer les résultats en vue de la validation de la visite du réacteur numéro un. » Quitte à passer sous silence ou à minimiser certains incidents au mépris des règles fondamentales de sûreté.

    Volonté de la direction

    De nombreux documents, que Le Monde a pu consulter, témoignent de la volonté de la direction de dissimuler à l’ASN des événements, ou en tout cas d’atténuer leur ampleur, ou de les déclarer avec retard – comme l’avait révélé en partie Mediapart en 2019. L’exemple le plus spectaculaire date de l’été 2018. Dans la nuit du 29 au 30 août, le chef d’exploitation fait état, dans un e-mail, d’une « inondation interne dans plusieurs locaux et sur trois niveaux » survenue dans l’un des bâtiments électriques de la centrale, et atteignant 10 centimètres d’eau. Il explique que les prélèvements réalisés ne contiennent pas d’activité radioactive, « sauf dans un local », et que « du matériel sensible au niveau sûreté est présent ». Il s’agit notamment de vannes de l’alimentation de secours des générateurs de vapeur, l’un des systèmes de sauvegarde les plus importants en cas d’accident. Selon son compte rendu, l’incident n’est « toujours pas soldé vingt-quatre heures après sa découverte » et « les moyens humains et surtout matériels ne sont pas à la hauteur de l’enjeu », ce qu’il juge « inacceptable ». C’est avec de simples raclettes et un aspirateur emprunté à un prestataire de nettoyage que les agents d’EDF tentent de résorber l’inondation.

    Hugo découvre cet e-mail, ainsi que des photos et vidéos prises pendant la nuit, le lendemain matin. « Mon supérieur vient me voir et me dit : “Mais c’est quoi ce con de chef d’exploitation qui envoie un e-mail à la Terre entière ?” », rapporte-t-il. Le 31 août a lieu une inspection de l’ASN, prévue de longue date. Alors qu’Hugo s’apprête à expliquer ce qui s’est passé, son chef lui demande de quitter la réunion. Il découvrira seulement plus tard ce qui a été dit aux inspecteurs, en lisant le compte rendu de l’Autorité de sûreté nucléaire daté du 16 octobre : celui-ci fait état non pas d’une inondation mais de « quelques écoulements » qui ont été « immédiatement arrêtés ». Pour Hugo, il est clair, à la lecture de cette version, que la durée de l’événement, sa gravité et le manque de moyens pour y faire face ont été largement minimisés.

    « Le compte rendu du chef d’exploitation a été écrit à chaud dans la nuit, explique aujourd’hui Christophe Quintin, inspecteur en chef à l’ASN. Si j’enlève le facteur [de son] “énervement”, les présentations qui sont faites de l’événement sont cohérentes. » En 2019, l’ASN avait toutefois reconnu que le « manque de moyens de nettoyage n’avait pas été évoqué lors de l’inspection ». Depuis 2017, le « gendarme du nucléaire » avait également demandé à deux reprises à EDF de résoudre le problème de l’étanchéité des joints entre les bâtiments, considérant ces derniers comme « importants pour la protection de l’environnement afin d’éviter toute dispersion d’effluents et de produits dangereux ». En vain.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Le président de l’Autorité de sûreté nucléaire s’inquiète d’un « recul de la rigueur dans l’exploitation des centrales »

    Non-respect des #procédures généralisé

    Deux semaines après la fuite, un autre incident intervient, lié à la non-fermeture d’une vanne. Ce jour-là, comme le veut la procédure, le chef d’exploitation de permanence et l’ingénieur de sûreté, une sorte de « gendarme du nucléaire » local, confrontent leurs analyses : tous deux conviennent qu’il s’agit d’un « événement significatif de sûreté », qui doit donc être déclaré automatiquement. Malgré leur accord, la direction demande une deuxième « confrontation », contrevenant ainsi aux règles. Les deux responsables maintiennent leur position, mais les directeurs persistent et ne déclareront pas l’incident. L’ASN affirme ne pas avoir retrouvé de traces d’échanges avec EDF concernant cet événement. « Si on n’a rien trouvé, c’est qu’on ne l’a pas vu en inspection », commente Christophe Quintin.

    Ce non-respect des procédures semble relever de pratiques généralisées, plutôt que de situations isolées. Un responsable des ingénieurs sûreté s’inquiète auprès d’Hugo des pressions de la direction : « Les ingénieurs sûreté en ont marre que les chefs d’exploitation baissent leur pantalon pour éviter [de déclarer] des événements significatifs de sûreté. » Ainsi, en décembre 2017, le repli d’un réacteur – la pression et la température de son circuit primaire sont abaissées en raison de l’indisponibilité d’une pompe – n’est pas déclaré. L’ASN a toutefois la possibilité, a posteriori, de revenir sur la caractérisation des incidents : en mars 2018, elle affirme ainsi que ce repli aurait dû être déclaré « sans ambiguïté » et demande à l’exploitant de le faire « dans les plus brefs délais ». S’il paraît anodin, ce retard de déclaration de quelques mois ne l’est pas : signalé en 2018, il n’apparaît pas dans le bilan annuel 2017 du #Tricastin. Dans la même note, l’ASN s’interroge officiellement sur « l’écoute de la filière indépendante de sûreté par les représentants de la direction lorsque ceux-ci doivent arbitrer le caractère déclaratif ou non de certains événements ».

    Un autre exemple, encore. Le 15 juin 2017, le réacteur numéro un fonctionne au-delà de la puissance maximale autorisée pendant quarante-cinq minutes. Une situation qui aurait dû être signalée dans les quarante-huit heures – c’est le cas dès que la surpuissance excède six minutes. Elle ne sera déclarée que le 2 août. Pourtant, la direction de la centrale du Tricastin connaît bien le problème : alors que les cas de surpuissance sont rares à l’échelle du parc français, la centrale en a déjà connu deux cette année-là, le précédent ayant même duré six heures. En cas de répétition d’un même événement significatif, l’exploitant peut être amené à déclarer ce dernier en niveau 2 sur l’échelle INES, graduée de 0 à 7 en fonction de la #gravité. Les événements de #niveau_2 sont très rares.

    « Quand il y a un nouvel événement de surpuissance le 15 juin, ce n’est même plus qu’on serre les fesses, se remémore Hugo. La direction nous dit clairement qu’il est hors de question qu’on ait un incident de niveau 2. » Le Monde a pu consulter un SMS envoyé par un supérieur d’Hugo, le 3 juillet. La consigne ne laisse pas de place à interprétation : « Il faut démonter ce qui s’est passé ce jour-là en mesurant sans prendre l’EC [soit la valeur du capteur utilisé dans le calcul de puissance thermique] pour démontrer que moins de six minutes. »
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Dans la centrale nucléaire du Tricastin, un problème électrique a accru le risque d’accident grave
    Recours à l’intimidation

    Pour tenter de minimiser les écarts de #sûreté, la direction de la centrale du Tricastin peut également avoir recours à l’intimidation, rapporte Hugo. En juillet 2018 a lieu une visite de l’inspection nucléaire (IN), une unité spécifique chargée d’évaluer le niveau de sûreté des centrales, tous les trois ans environ, par le biais d’un audit d’envergure appelé « évaluation globale d’excellence » et pouvant durer plusieurs semaines. Ordre aurait alors été donné de mettre toute la pression possible sur l’un des inspecteurs pour le « pousser à bout et le dégager », raconte Hugo. Il reconnaît d’ailleurs avoir « participé au jeu » : un soir, le rendez-vous avec l’inspecteur s’éternise au lieu d’être expédié en une demi-heure.

    Un SMS témoigne du fait que la direction a donné rendez-vous à Hugo pour « traiter son cas au gars de l’IN ». « On te donne un ordre, tu le fais. Le fonctionnement d’une centrale, c’est très militaire, le directeur est le seul maître à bord. J’ai dû me montrer dur avec quelqu’un qui faisait juste son boulot », regrette Hugo.

    Au-delà de la gravité potentielle des différents incidents, ces pratiques remettent en cause le principe même de la sûreté. Le « gendarme » du nucléaire n’étant pas présent en permanence dans les centrales, le système est fondé sur le processus de déclaration par EDF et sur la transparence. « La sûreté, ce n’est pas qu’une question d’événements ou de valeurs qu’on dépasse, insiste Hugo, c’est une culture. On a tellement bien dissimulé certains incidents que l’ASN ne les a pas vus, c’est très grave. »

    L’ASN, de son côté, conteste cette analyse. « Il est normal qu’il y ait, à certaines périodes, des écarts d’appréciation entre l’ASN et l’exploitant, assure Christophe Quintin. Au Tricastin, il y a effectivement eu en 2017 et 2018 pas mal de divergences, mais elles ont été portées à la connaissance de l’ASN et n’ont pas été mises sous le tapis. Pour tous les événements qui n’avaient pas été déclarés, l’exploitant avait des explications rationnelles. » Egalement contacté par Le Monde, EDF se contente de rappeler que la sûreté des centrales est « la priorité » du groupe et que « la transparence et le respect de la réglementation sont scrupuleusement appliqués et respectés sur tous les sites ».

    Concernant plus particulièrement le Tricastin, l’entreprise souligne que le nombre d’événements significatifs déclarés par la centrale est « stable depuis plusieurs années » et que les bilans sûreté réalisés par l’ASN « ne font aucun état de non-respect du principe de transparence ».
    Entretien avec le physicien Bernard Laponche : Article réservé à nos abonnés « L’état du parc nucléaire français est préoccupant »
    Accidents de travail avec arrêt non transmis

    Un autre aspect de ce que Hugo qualifie de stratégie de dissimulation repose sur la non-déclaration des accidents de travail avec arrêt. Le mode opératoire est souvent le même : si un salarié se voit remettre une déclaration d’accident avec arrêt, signifiant que son état de santé ne permet pas une reprise du travail, la direction met la pression sur ses chefs pour que l’arrêt ne soit pas transmis. Il est alors demandé au salarié de rester chez lui le nombre de jours prévus par le médecin. En cas de suspicion par l’inspection du travail, la direction a la parade : elle explique que le salarié a accepté un « aménagement de poste ».

    L’aménagement de poste sous-entend que celui-ci soit prévu en amont de la délivrance d’un accident du travail avec arrêt, que les conditions dudit poste soient validées par un médecin et, bien entendu, que le poste en question ne soit pas fictif. Hugo indique avoir été témoin d’événements fréquents pour lesquels ces conditions n’étaient pas respectées.

    Ces derniers s’intensifient avant la visite décennale. Le samedi 9 juin 2018, un technicien est victime d’un malaise alors qu’il intervient en salle des machines. Sa tenue vapeur est insuffisamment ventilée pour faire face aux très fortes températures. Selon le médecin qui l’examine, le diagnostic vital aurait pu être engagé : la température corporelle du salarié a atteint 41 °C. Il lui remet un certificat d’accident du travail avec arrêt. Pourtant, deux jours plus tard, la direction déclare l’accident auprès de la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) sans arrêt de travail et explique que le salarié a été mis au repos le dimanche avant de reprendre son activité le lendemain.

    Le 18 septembre, un autre accident se produit au sein de la même équipe. Un salarié heurte violemment une vis qui dépasse d’une vanne et est amené aux urgences avec une plaie à la jambe. « Peux-tu suivre avec attention le blessé sur cette fin d’après-midi ? Je suis persuadé que dans le pire des cas un maintien dans l’emploi peut répondre à la situation », demande par SMS un membre de la direction, alors que l’agent n’a pas encore été examiné. Nouveau SMS en fin de journée du supérieur hiérarchique d’Hugo : « L’agent est sorti de l’hôpital sans déchirure grave. Huit jours d’arrêt. La balle est dans votre camp pour le poste aménagé, pas de problème pour tout aménagement. » Le lendemain, la direction transmet à la CPAM une déclaration d’accident du travail sans arrêt.

    Parfois, la stratégie échoue. Le 11 janvier 2018, une chute, un séjour à l’hôpital, un arrêt de travail d’une semaine. Mais le salarié a aussitôt transmis l’arrêt au médecin-conseil. La pression est mise sur les équipes pour rattraper le coup. « On a essayé de faire modifier au médecin de l’hôpital la déclaration, mais il refuse pour question de déontologie. J’ai fait tout ce que l’ai pu », commente, contrit, un adjoint du service d’Hugo dans un échange de SMS. « On va se faire allumer ! », répond un autre. « Attention, un jour, cela apparaîtra que la pression pour ne pas déclarer est démesurée. Il faudra assumer », ajoute un chef de service délégué.

    Cette stratégie de non-déclaration répond à un objectif : l’accidentologie, et plus précisément le taux de fréquence des accidents du travail avec au moins un jour d’incapacité de travail, est un paramètre pris en compte, avec une pondération importante, dans le classement des centrales. Un classement à soigner pour réussir la visite décennale. En 2018, le taux de fréquence du Tricastin est particulièrement bas : 2,7. Plus de deux fois moins que celui d’un secteur comme la banque et l’assurance (6,8), pourtant beaucoup moins à risque.
    Mise à l’écart brutale

    Le refus d’Hugo de « collaborer » à l’ensemble de ces dissimulations va entraîner, selon lui, sa mise à l’écart brutale. Le 25 septembre 2018, peu après l’inondation, il est convoqué par son supérieur, qui lui demande de rédiger un e-mail expliquant qu’il quitte ses fonctions pour raisons personnelles. Hugo refuse, mais, le lendemain matin, son départ est annoncé publiquement devant le personnel. Progressivement, Hugo n’est plus invité aux réunions, disparaît de l’organigramme de la direction, est retiré des listes de diffusion des chefs de service… A bout, il est victime d’une crise de spasmophilie dans son bureau, le 4 octobre, et mis en arrêt de travail. Le premier d’une longue série. « Là, j’ai compris qu’ils allaient me faire taire, dit aujourd’hui Hugo, les nerfs toujours à vif. On a voulu me détruire. »

    Le harcèlement que Hugo évoque passe aussi par des « intimidations » (« une connerie et t’es tondu », envoyé par SMS en pleine réunion) et des « insultes » répétées (« petite nature », « triple nul »). Hugo informe sa direction de la situation. « Ne te mets pas une pression démesurée. Tu n’es pas harcelé », tranche celle-ci, dans un SMS. Il informe les syndicats, saisit l’inspection du travail. Dans le nucléaire, les inspecteurs du travail sont les inspecteurs de l’ASN. Une enquête est diligentée. Elle conclura, en mars 2019, à l’issue d’une soixantaine d’entretiens, que « la pratique de harcèlement moral (…) n’a pas été établie », tout en pointant « des dysfonctionnements au niveau collectif ». « Ces situations sont traitées avec attention, car il n’y a jamais de fumée sans feu et les torts sont toujours partagés, assure Christophe Quintin. L’ASN a proposé un certain nombre d’actions de management à la direction de la centrale au terme de son enquête. »

    Trois jours avant sa date de reprise prévue le 10 décembre, Hugo apprend par un SMS que la direction a l’intention de lui proposer une autre « mission » : un poste de « chef de projet senior ». Il conteste, veut retrouver son poste. Las. Les syndicats l’informent que la direction envisage désormais une « mutation d’office ». L’argument ? « Protéger » sa santé. L’état physique et mental d’Hugo se dégrade. Il est de nouveau arrêté, mais toujours déterminé à retrouver son poste. Le 2 avril 2019, le médecin-conseil de l’Assurance-maladie valide sa reprise du travail. Lorsqu’il se présente, le 4 avril, à la centrale, son employeur le redirige vers le médecin du travail. Ce dernier confirme l’aptitude, mais dans un « contexte professionnel » hors de son service. Depuis, Hugo, qui a contesté en vain ledit certificat médical devant les prud’hommes, attend toujours de reprendre le travail.

    Que savait la direction d’EDF de la situation au Tricastin ? En octobre 2018, Hugo obtient un rendez-vous avec la direction du parc nucléaire. Il expose, une nouvelle fois, les « pratiques dangereuses » qu’il avait déjà relatées par e-mail et SMS. « Tout serait tellement plus simple, et probablement moins douloureux, si tu acceptais un autre poste », lui rétorque-t-on par SMS. Le 23 mai 2019, son avocat alerte le président d’EDF, Jean-Bernard Lévy. Le courrier est clair : il mentionne des manquements graves au principe de sûreté nucléaire, de transparence nucléaire ou au regard des normes environnementales, la volonté de la direction de la centrale du Tricastin de cacher certains événements et la situation de harcèlement moral dont est victime son client. La réponse parvient le 8 juillet 2019 : pour la direction du groupe, « aucun début d’éléments » ne permet de « caractériser l’existence » des faits dénoncés.

    En désaccord total, Hugo s’interroge quant à son avenir, qu’il continue malgré tout à imaginer dans le nucléaire. Le futur du #parc français est, lui aussi, en pleine redéfinition. Le président, Emmanuel Macron, a confirmé mardi 9 novembre vouloir lancer la construction de nouveaux réacteurs. En février, l’ASN a également ouvert la voie à la poursuite de l’exploitation des réacteurs les plus anciens au-delà de quarante ans. Cet avis générique doit être complété par des réexamens au cas par cas de chacun des trente-deux réacteurs, qui ont commencé en 2019 et doivent se poursuivre jusqu’en 2031. La quatrième visite décennale du #réacteur numéro un du Tricastin, qui a mobilisé près de 5 000 intervenants pendant six mois, a été jugée « assez satisfaisante » par le « gendarme du nucléaire ». Une nouvelle enquête publique doit avoir lieu au premier trimestre 2022 à propos de sa prolongation, avant que celle-ci ne soit validée officiellement.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Emmanuel Macron acte son choix en faveur du nucléaire à cinq mois de la présidentielle

    Stéphane Mandard et Perrine Mouterde

  • En France, un prêtre condamné pour atteinte sexuelle sur mineur officie la messe en direct sur France 2
    https://soirmag.lesoir.be/404739/article/2021-11-05/en-france-un-pretre-condamne-pour-atteinte-sexuelle-sur-mineur-offici

    Scandale en France : un prêtre condamné pour atteinte sexuelle sur mineur a célébré la messe en directe sur France 2. Il avait été condamné à 10 mois de prison avec sursis en 2007.

    C’est un nouveau scandale qui secoue la France. Le dimanche 24 octobre, comme à son habitude, France 2 diffuse la messe dans le cadre son émission « Le Jour du Seigneur ». Parmi les trois prêtres officiant la messe, A., un homme condamné pour atteinte sexuelle sur mineur à 10 mois de prison avec sursis en 2007, rapportent nos confrères de Libération.


    Les faits se sont déroulés dans la paroisse de Notre-Dame du Perpétuel Secours à Asnières-sur-Seine, non loin de Paris. La veille, les équipes avaient répété pendant trois heures la messe, afin d’éviter le moindre couac. Pourtant, alors que tout était au point au niveau de la technique, c’est ailleurs que le scandale s’est produit. Directement devant l’autel. Ce sont des catholiques du diocèse de Nancy qui ont réalisé que l’un des trois prêtres était cet homme, déjà condamné.

    Le tout à peine, quelques semaines après la publication du rapport de la Ciase sur la pédocriminalité dans l’Église. Il s’agit de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, qui révèle, entre-autres, que plus de 3.500 Français auraient été victimes d’abus.

    #culture_du_viol #catholicisme #eglise #religion #prêtres #viol #déni #pédophilie #violophilie #élites #victimes #diocèses #victimes #justice #CIASE #LP #France #Télévision

  • #Pédocriminalité en #espagne « Il m’a violé tous les jours pendant presque un an »
    http://www.lessentiel.lu/fr/news/europe/story/il-m-a-viole-tous-les-jours-pendant-presque-un-an-28138647

    En Espagne, l’Église catholique refuse d’anticiper et d’ouvrir elle-même une enquête de fond sur les violences sexuelles commises sur des mineurs par des prêtres.

    En France, l’Église a mis en place une commission indépendante sur la pédocriminalité qui a identifié au moins 216 000 victimes de religieux depuis 1950. En Allemagne, le clergé a financé une étude qui a révélé 3 677 cas entre 1946 et 2014. Mais l’Espagne, pays où l’église catholique a longtemps été toute puissante, ne recense officiellement que 220 cas depuis 2001 et exclut d’enquêter « de sa propre initiative » sur les violences sexuelles.


    L’Église espagnole exclut toute enquête sur le sujet semblable à ce qui a été fait en France. (photo : AFP)

    « Le cas de l’Église espagnole est honteux », affirme à l’AFP Fernando García Salmones, guide touristique de 60 ans qui fut victime de viols dans son adolescence, alors qu’il étudiait dans un collège catholique de Madrid. « Ils n’ont aucune envie que la vérité éclate », poursuit-il, évoquant un calvaire qui, dit-il, l’a « détruit » et l’a fait se sentir « sale », « coupable » et comme « une merde ». « J’étais au collège Claret de Madrid, j’avais 14 ans et le prêtre (...) s’en est pris à moi et m’a violé tous les jours pendant presque un an », raconte le sexagénaire.

    « L’entourage le savait et le protégeait »
    Il se dit convaincu que « l’entourage le savait et protégeait » son bourreau. Ce n’est que des années plus tard, « vers 40 ans », après avoir fait une thérapie, qu’il a pu enfin évoquer les faits. Mais les délits étaient prescrits et son violeur est mort en 2009 « sans avoir été un seul moment inquiété », regrette-t-il. Si l’établissement a pris des mesures pour éviter d’autres cas similaires, « la première réaction de la Conférence épiscopale espagnole (CEE) a été de nous dire que nous faisions ça pour de l’argent », se souvient M. García Salmones.

    L’Église « a l’air d’agir, mais n’agit pas », fustige Juan Cuatrecasas, président de l’association d’aide aux victimes « Enfance Volée » (« Infancia Robada »), qui l’accuse d’« obstruction » et même de « négationnisme ». La CEE, qui a décliné la demande d’interview de l’AFP, a simplement affirmé par mail qu’elle avait mis en place « des protocoles en cas d’abus avérés et une formation spécifique sur le sujet pour les personnes qui travaillent avec des jeunes et des enfants ».

    « Autant de victimes qu’en France, voire plus »
    Elle indique « avoir connaissance de 220 cas ayant donné lieu à une enquête depuis 2001 » et avoir ouvert dans chaque diocèse un bureau « de protection des mineurs et de prévention des abus » afin de recevoir les plaintes, aider les victimes et « enquêter, dans la mesure du possible, sur les circonstances dans lesquelles ils (les abus) ont eu lieu ». Elle a également procédé à quelques indemnisations, mais les victimes critiquent les montants et affirment que les sommes diffèrent d’une personne à l’autre sans raison apparente.

    Mais sur le fond, l’Église exclut toute enquête sur le sujet semblable à ce qui a été fait en France. « Nous n’allons pas lancer de manière proactive une mission d’enquête générale », avait déclaré à la presse fin septembre le secrétaire général de la CEE, Mgr Luis Argüello. Compte tenu du pouvoir de l’Église sous la dictature de Francisco Franco (1939-1975), « en Espagne, on pourrait facilement avoir un nombre (de victimes) similaire à celui de la France, voire plus », estime Jesús Zudaire, président de l’Association des victimes de violences sexuelles dans les centres religieux de Navarre, dans le nord du pays.

    Délai de prescription allongé
    En refusant d’avoir une démarche proactive pour enquêter sur ce fléau, l’Église « porte atteinte aux Droits de l’Homme », déplore Juan Cuatrecasas, dont le fils, aujourd’hui âgé de 24 ans, a été violé par son professeur de religion dans un collège catholique de Bilbao entre 2008 et 2010. Le prêtre a été condamné à 11 ans de prison en première instance, mais la peine a été ramenée à deux ans en appel, ce qui lui a permis d’éviter la prison, les peines inférieures à 24 mois ne donnant généralement pas lieu à emprisonnement en Espagne.

    Les associations demandent aussi à l’État d’intervenir, comme cela s’est produit dans d’autres pays. En mai, une loi de protection des mineurs a allongé le délai de prescription des violences sexuelles, les victimes ayant désormais 15 ans pour dénoncer de telles violences à partir de leurs 35 ans. Les associations regrettent toutefois que la mesure ne soit pas rétroactive.

    #viol #déni #pédophilie #violophilie #élites #culture_du_viol #catholicisme #eglise #religion #prêtres #victimes #diocèses #victimes #justice #CIASE #LP

  • France Bleu Touraine sur Twitter : "Indre-et-Loire : la voiture d’un couple touchée par la balle d’un chasseur, bouleversé par sa maladresse
    https://twitter.com/FBTouraine/status/1456310915817738242

    #titraille_ratée (c’est le titre Twitter qui est moche. Celui sur le site est plus compréhensible)

    L’article pour une fois est centrée sur la victime (ironie)

    le chasseur tremblait comme une feuille. Il était très secoué
    Je n’en ai pas dormi de la nuit
    Il est bouleversé.

    Heureusement, il est soutenu, et il était invité dès le lendemain, pour ne pas se laisser entrainer dans une spirale négative, comme on dit :

    « J’ai été invité à une chasse le lendemain mais je n’ai pas voulu y aller. Je ne sais pas si je vais avoir envie d’y retourner ... Peut-être pour tirer à plomb, du petit gibier, mais à balles, je ne sais pas. »

    Incidemment, on apprend que la balle a perforé la carrosserie à proximité du réservoir, et que la cible visée était de l’autre côté de la route, par rapport aux chasseurs. Tu as des chasseurs, ils visent des cibles de l’autre côté de la route. Et tout le contenu émotif de l’article tourne autour du chasseur. Les cibles n’ont droit qu’à du contenu factuel et dépassionné.

    Les points vraiment choquants ont été graissés. Mais il n’en reste pas moins que l’empathie est réclamée pour le chasseur, présenté comme la victime d’un ricochet odieux.

  • Interview de Françoise Nimal, pasteure : L’UTÉRUS DE DIEU ET LES VERGES DU PATRIARCAT Claude Semal

    Si une bombe avait explosé au chœur de la cathédrale de Reims, elle n’aurait pas pu faire plus de dégâts dans l’Église Catholique de France.
Commandité par l’Église elle-même, le rapport de la CIASE (Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église) a en effet comptabilisé plus de 330.000 victimes d’abus sexuels depuis 1950 au sein de cette institution.
Un chiffre qui donne le vertige.
Dix abus sexuels par jour, tous les jours, depuis septante ans !
     
En soulignant en outre son caractère “systémique”, “qui se poursuit aujourd’hui”, les vingt-deux membres de cette commission indépendante, dirigée par Jean-Marc Sauvé, ont laissé l’Église de France en état de KO technique.


    D’autant que ces crimes à répétition ont souvent et longtemps été cachés par l’Église Catholique elle-même, ce qui pourrait en faire la plus grande et la plus ancienne organisation criminelle de France.


    Il est donc totalement ahurissant que la première réaction des Évêques de France, par la bouche de leur porte-parole, Eric de Moulin-Beaufort, ait été de monter au filet pour défendre “le secret de la confession, qui s’impose à nous“, qui est “en ce sens-là, plus fort que les lois de la République“.


    Ce type se rend-t-il au moins compte de ce qu’il raconte ?
Sait-il que les complicités dans des affaires de viol, ainsi que les manœuvres d’obstruction à la justice, sont punies en France par des peines de prison ?
Faut-il les jeter derrière les barreaux pour qu’enfin “le franc tombe” ?
Ou s’estiment-ils, une fois pour toutes, au-dessus des lois de la République, quand bien même le caractère massif et systémique de ces crimes a aujourd’hui été révélé au grand jour ?

    Il m’a semblé intéressant de voir comment une “femme d’église” pouvait réagir à la dénonciation d’aussi anciennes et aussi massives pratiques.
Pasteure de l’Église Protestante Unie à Verviers, mais issue d’une famille catholique, se définissant elle-même comme “féministe, mère de famille monoparentale et militante LGTB” (1), avec une formation de théologienne, de psychologue et de journaliste, Françoise Nimal a sans doute un profil aujourd’hui atypique dans les milieux chrétiens. Je doute fort qu’elle ne soit jamais en odeur de sainteté au Vatican.


    Mais cela lui donne aussi une liberté de ton et de parole qui devrait aujourd’hui pouvoir être entendue face à l’assourdissant silence d’une Église Catholique en état de choc et de sidération. Avec qui d’autre sinon aurais-je pu parler de l’utérus de dieu ?
    Claude Semal, le 14 octobre 2021

    La suite de l’interview : https://www.asymptomatique.be/interview-de-francoise-nimal-pasteure-luterus-de-dieu-et-les-verges-du-patriarcat/?shared=email&msg=fail

    #viol #pédocriminalité #déni #pédophilie #violophilie #élites #France #culture_du_viol #catholicisme #eglise #religion #prêtres #victimes #diocèses #victimes #justice #contrôle_social #CIASE

  • Abus sexuels dans l’Église : le Nord - Pas-de-Calais particulièrement concerné
    https://actu.fr/societe/abus-sexuels-dans-l-eglise-le-nord-pas-de-calais-particulierement-concerne_4545

    Le nombre de 216 000 victimes de crimes sexuels par des prêtres de 1950 à 2020 en France a été mis en avant par la CIASE, commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, qui vient de rendre son rapport (appelé rapport Sauvé). Quels sont les chiffres par région, par diocèse ? Le rapport présente plusieurs cartes. Le Nord et le Pas-de-Calais, terres catholiques, sont particulièrement concernées.

    Les régions les plus touchées sont les plus pratiquantes
    « La carte des violences répertoriées recoupe assez bien la carte des diocèses de France selon leur degré de pratique religieuse » dit le rapport Sauvé en page 138 (consultable en ligne ici sur 485 pages https://www.ciase.fr/medias/Ciase-Rapport-5-octobre-2021-Les-violences-sexuelles-dans-l-Eglise-catholique- ). C’est-à-dire que ce sont les diocèses avec le plus fort nombre de prêtres et de catholiques qui ont connu le plus d’abus sexuels en nombre.

    Le Nord et le Pas-de-Calais font partie des diocèses dits « de chrétienté », ce qui signifie les plus marqués par la présence chrétienne.

    Ainsi, « sur l’ensemble de la période, les 12 diocèses ‘de chrétienté’ regroupent le plus grand nombre d’affaires par diocèse (16,3 affaires par diocèse, contre 11,9 par diocèse de tradition chrétienne, et 14 affaires par diocèse ‘détaché’) ».

    Un nombre de prêtres abuseurs plus élevé qu’ailleurs…
    Trois périodes sont retenues : de 1950 à 1970 ; de 1970 à 1990 ; de 1990 à 2020.

    Côté chiffres, les départements du Nord et du Pas-de-Calais, référencés comme terres chrétiennes, sont particulièrement touchés :
    • 1950-1970 : plus de 20 cas de prêtres abuseurs recensés dans le Pas-de-Calais, une dizaine pour le Nord ;
    • 1970-1990 : plus de 20 cas dans le Nord ; entre 5 et 10 dans le Pas-de-Calais ;
    • 1990-2020 : plus de 20 cas dans le Pas-de-Calais ; une quinzaine dans le Nord.

    Quelques dizaines de cas, cela semble peu, mais en fait, ce sont les chiffres les plus élevés en France. Ce qui fait des départements du Nord et du Pas-de-Calais des départements particulièrement concernés par la pédo-criminalité au sein de l’Église.

    Le Nord et le Pas-de-Calais sont très concernés par les abus sexuels dans l’Eglise, avec les chiffres les plus élevés par rapport au reste de la France. (©Rapport CIASE)

    … mais moins de victimes par prêtre
    Avec une précision : à l’inverse, ce sont les diocèses moins chrétiens qui ont un nombre d’abus par prêtre plus élevé. « S’il y a plus d’affaires en valeur absolue dans les diocèses de chrétienté, il y a plus d’affaires par prêtre, en valeur relative, dans les diocèses ‘indifférents’. »

    Cela veut dire qu’il y a plus de victimes par prêtre dans les départements moins chrétiens.

    Précisément, « les ratios mesurant la prévalence du phénomène, qu’il s’agisse du rapport entre le nombre d’affaires et le nombre d’habitants (ratio de mis en cause), ou du rapport entre le nombre d’affaires et le nombre de prêtres (ratio de condamnés) sont respectivement 1,3 (pour les mis en cause) à 4 fois (pour les condamnés) plus forts que dans les terres de chrétienté ». 

    Le rapport émet des hypothèse quant aux causes de ce moindre nombre de cas par prêtre dans les diocèses les plus christianisés. « Du côté des diocèses de chrétienté, on peut se demander si la moindre proportion d’affaires et de condamnations ne procède pas d’un moins grand nombre de situations de violences sexuelles, procédant d’un plus grand contrôle social des clercs (par la population et l’institution), d’une plus grande capacité ecclésiastique à influencer le cours de la justice, voire d’une plus grande tolérance des jurys de cours d’assises envers les clercs. Le nombre supérieur d’acquittements, lors des affaires pénales, dans les diocèses de chrétienté, pourrait aller dans ce sens. »

    Le profil des prêtres condamnés
    Sur l’âge des prêtres abuseurs : « Les condamnés, dans les diocèses de chrétienté, sont nettement plus jeunes, et ils sont jugés, pour presque la moitié d’entre eux, dans les 10 années suivant leur ordination. Ailleurs, les condamnés sont majoritairement des hommes mûrs, allant entrer ou déjà entrés dans la cinquantaine, avec un étalement jusqu’à la fin de la soixantaine pour les diocèses ‘indifférents’. » 

    #Nord #Pas_de_Calais #Régions #viol #pédocriminalité #déni #pédophilie #violophilie #élites #France #culture_du_viol #déni #catholicisme #eglise #religion #prêtres #victimes #diocèses #ratios #victimes #justice #jurys #cours_d’assises #contrôle_social #CIASE

    • Rapport Sauvé sur les crimes de pédophilie dans l’église catholique :
      L’église catholique et le Gouvernement macron/darmanin pris à leurs propres pièges !
      https://www.fnlp.fr/2021/10/11/léglise-catholique-et-le-gouvernement-macron

      Le rapport Sauvé est un véritable séisme qui risque d’emporter l’église catholique toute entière dans l’abime, d’où l’effroi, les erreurs, les provocations des éminences qui s’accrochent à l’autel pour ne pas disparaitre. Chacun essaie de tirer son épingle du jeu et la crise se développe.Pourtant, tout avait été fait pour limiter le scandale. A l’instar de ce qu’elle avait déjà fait pour l’Affaire touvier, l’église catholique mettait en place une commission pour noyer le poisson : la Commission Sauvé, en espérant que cela arriverait au même résultat que pour le milicien Touvier :


      L’église catholique n’était en rien responsable, seuls quelques individus en marge étaient en cause.Mais patatras, c’est le poisson qui noyait le pêcheur et le « pécheur » était bien fautif en la matière.La Commission Sauvé (et il faut lui rendre hommage pour cela, contrairement aux premières craintes de la Libre Pensée) a fait remarquablement son travail. Le scandale était si énorme, les victimes si nombreuses, l’horreur si grande, que plus rien ne pouvait empêcher la lumière de se faire jour.

      Dès le mois d’août 2021, le Congrès national de Voiron de la Libre Pensée analysait ainsi les choses :
      « Ce n’est pas un hasard, nous l’avons souvent souligné, que cela soit aux Etats-Unis que les affaires de pédophilie dans le clergé catholique ont été mises au grand jour. C’est l’impérialisme et ses subsidiaires qui ont fait éclater les affaires pour domestiquer le vatican. L’épiscopat catholique des USA est exsangue, il a été saigné à blanc par les indemnités qu’il a dû verser aux victimes des crimes du clergé.

      Et c’est au tour de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne. Tout cela va déferler et rien ne pourra l’empêcher. Le vatican risque d’être emporté par la tourmente financière. Pour pouvoir tenir face à cette déferlante, le pape n’a pas d’autre choix que de faire le ménage sur tous les plans, pour tenter de résister.D’où les procès au sein de la curie, d’où les tentatives d’en finir avec la pédophilie et les scandales,notamment financiers.

      Et c’est là, que la Libre Pensée a un rôle à jouer. La Commission Sauvé sur les crimes de pédophilie dans le clergé français semble tétanisée pour remettre son rapport. La ligne de conduite est claire : il va falloir payer beaucoup pour faire taire les victimes. Qui va payer ? L’église aimerait bien, comme à l’accoutumée,que cela soit les autres.

      Mais déjà les résistances se dévoilent. Au sein même des fidèles, commence à se constituer un mouvement de refus : pourquoi les brebis devraient cracher au bassinet pour les fautes du berger ? Le clergé faute,les fidèles paient. Cela a du mal à passer.

      Bien entendu, l’église va tendre la sébile auprès des pouvoirs publics pour qu’ils paient à sa place. Déjà, émmanuel macron a décidé de faire passer la déduction fiscale pour le denier du Culte de 66% à 75%.Mais cela ne suffira pas. Il faut s’attendre, pour arracher à l’église et aux autres religions dans la foulée un certain soutien à sa politique, que macron mette en œuvre une série de mesures pour financer les cultes,afin, entre autre, d’acheter leur silence sur les entorses au libre exercice du culte, mises en œuvre par la loi dite « Séparatisme ». Passe–moi la rhubarbe, je te passerai le séné. C’est pourquoi, émmanuel macron est contraint d’aller à lourdes faire le pitre comme un premier communiant, une première depuis Pétain, pour tenter de donner du baume au cœur des Evêques. Tout cela confine au ridicule et à la dérision.

      Nous avons décidé de proposer au Congrès national qu’il décide (ce qui a été décidé) que les Fédérations départementales s’engagent dans une grande enquête, sur tous les fronts, pour mettre à jour les biens de l’église, à combien ils se montent, quelle est la richesse exacte du clergé. L’objectif est par cette enquête d’intérêt public d’empêcher que l’Etat finance les réparations aux victimes à la place des Evêques. L’église a les moyens, qu’elle paie le prix de ses turpitudes ! Nous avons déjà envoyé aux Fédérations un certain nombre d’éléments et d‘outils de travail pour cela

      Si la Libre Pensée veut faire cela, ce n’est pas par simple anticléricalisme de bon aloi, c’est que cette question va devenir une affaire de défense de la République, de la laïcité des institutions, des libertés démocratiques qui veulent que la justice s’applique aux justiciables, ce n’est pas aux innocents de payer. On connaît le vieil adage catholique : l’église ne connait pas le péché, elle ne connait que les pécheurs.Mais là, cela risque d’être une autre affaire. »

      Faisons ensemble l’inventaire des biens de l’église :
      L’église peut payer, l’église doit payer !

      A peine connu le Rapport Sauvé que chaque prélat, chaque mitré y allait de son repentir. Au même moment, Médiapart dévoilait que l’archevêque de Strasbourg, qui faisait aussi son numéro de repentir, avait préservé et préserve toujours la réputation d’un agresseur, accusé d’abus sexuel. Que ta main droite ignore ce que fait ta main gauche.

      Le Président de la Conférence des Evêque de France déclarait même que les lois de dieu étaient aussi au-dessus de la République et qu’en conséquence, il ne fallait pas violer le secret de la Confession auriculaire. Comme la Libre Pensée l’établit dans la note d’analyse ci-jointe à ce communiqué, le « secret de la confession » est une auguste fadaise qui ne s’impose à personne au nom d’une quelconque autorité, quelle qu’elle soit. Le « secret de la confession » est une convenance personnelle passée entre personnes qui l’acceptent. C’est une convention purement privée. Elle n’a aucune force de loi.

      Ce secret est de même nature que celui que sont « obligés » de respecter, en « vertu de la loi morale », les Francs-Maçons. Cela ne peut servir en aucun cas à camoufler et à taire des crimes, surtout contre des enfants. D’ailleurs, l’église catholique ne s’est pas toujours pliée au respect du secret de la confession. Le nombre de victimes de l’Inquisition est là pour en témoigner.
      Le gouvernement macron/darmanin a mis en œuvre la loi « Séparatisme » contre les présupposés musulmans. Le ministre de l’Intérieur a même dit à cette occasion : « Les catholiques n’ont rien à craindre ». On ne lui conseille pas de se recycler comme voyante, ses prédictions n’ont pas fait flores, loin s’en faut.

      Nous rappelons que la loi « Séparatisme » et le projet de décret rendu public prévoit que si un membre d’une association religieuse tient des propos séditieux (et le Président de la CEF en a tenu incontestablement), le gouvernement est tenu d’engager un processus de dissolution de l’association concernée.

      Monsieur Darmanin va-t-il dissoudre l’église catholique ?

      Si le Ministre de l’Intérieur devait traiter autrement l’église catholique que les associations musulmanes qu’il a fait dissoudre, que faudrait-il en conclure ? Que nous sommes à nouveau dans Les animaux malades de la peste : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir. » ?

      Par la loi « Séparatisme », le gouvernement et sa majorité parlementaire aux ordres a mis en route une véritable machine de guerre civile contre la population, pour mieux la diviser pour la réprimer. On en voit toutes les prémices aujourd’hui.

      L’heure des comptes est en train de sonner ! Abrogation de la loi totalitaire et xénophobe dit « Séparatisme » !

      La Bastille, le 11 octobre 2021

      #secret #confession #fadaise #scandale #indemnités #loi #secret de la #confession #séparatisme #associations_religieuses #affaire #touvier #Strasbourg

  • How the Culture of the University Covers Up Abuse

    My task in Complaint! is relatively simple. I listen to, and learn from, those who make complaints about abuses of power within universities. Many of the stories I share in the book are about institutional violence, that is, the violence directed by the institution toward those who complain about violence within the institution. Those who try to complain are often warned about the costs of complaint or threatened with retaliation for complaining. We might assume warning and threats are used by management as top-down bullying tactics. They are. But many complaints are stopped not by senior managers or administrators but by colleagues, sometimes acting on behalf of colleagues or in order to protect colleagues.

    https://lithub.com/how-the-culture-of-the-university-covers-up-abuse
    #impunité #silence #complicité #collègues #harcèlement #abus #université #facs #violence_institutionnelle

    ping @_kg_

    –—

    ajouté à la métaliste sur le #harcèlement_sexuel à l’université :
    https://seenthis.net/messages/863594
    et plus précisément ici :
    https://seenthis.net/messages/863594#message863602

    • Complaint !

      In Complaint! Sara Ahmed examines what we can learn about power from those who complain about abuses of power. Drawing on oral and written testimonies from academics and students who have made complaints about harassment, bullying, and unequal working conditions at universities, Ahmed explores the gap between what is supposed to happen when complaints are made and what actually happens. To make complaints within institutions is to learn how they work and for whom they work: complaint as feminist pedagogy. Ahmed explores how complaints are made behind closed doors and how doors are often closed on those who complain. To open these doors---to get complaints through, keep them going, or keep them alive---Ahmed emphasizes, requires forming new kinds of collectives. This book offers a systematic analysis of the methods used to stop complaints and a powerful and poetic meditation on what complaints can be used to do. Following a long lineage of Black feminist and feminist of color critiques of the university, Ahmed delivers a timely consideration of how institutional change becomes possible and why it is necessary.

      https://www.dukeupress.edu/complaint
      #plainte #livre #Sara_Ahmed #pouvoir #victimes #abus_de_pouvoir #bullisme #pédagogie_féministe

    • Also : her #blog

      #feministkilljoys

      About

      My name is Sara Ahmed, and this is my research blog. I am a feminist killjoy. It is what I do. It is how I think. It is my philosophy and my politics.

      I was the inaugural director of the Centre for Feminist Research (CFR) at Goldsmiths. You can find further information about the CFR here.

      I am now working as an independent feminist scholar and writer. You can find my cv, links to my articles, description of my new projects, details of forthcoming lectures and information on all of my books on my personal website. If you need to get in touch with me please fill in my contact form.

      I recently completed a book Living a Feminist Life, which draws on everyday experiences of being a feminist to re-think some key aspects of feminist theory. I began this blog when I began the book: they were written together.

      I will however keep the blog even though the book is finished! In fact I will be sharing material from my new project on complaint which I have just begun.

      The work of a feminist killjoy is not over.

      https://feministkilljoys.com/about

    • And not yet read but called the ’bible’ by some colleagues:

      LIVING A FEMINIST LIFE

      In Living a Feminist Life Sara Ahmed shows how feminist theory is generated from everyday life and the ordinary experiences of being a feminist at home and at work. Building on legacies of feminist of color scholarship in particular, Ahmed offers a poetic and personal meditation on how feminists become estranged from worlds they critique—often by naming and calling attention to problems—and how feminists learn about worlds from their efforts to transform them. Ahmed also provides her most sustained commentary on the figure of the feminist killjoy introduced in her earlier work while showing how feminists create inventive solutions—such as forming support systems—to survive the shattering experiences of facing the walls of racism and sexism. The killjoy survival kit and killjoy manifesto, with which the book concludes, supply practical tools for how to live a feminist life, thereby strengthening the ties between the inventive creation of feminist theory and living a life that sustains it.

      All books: https://www.saranahmed.com/books-1

      Her website: https://www.saranahmed.com

  • Streit über Stolpersteine : »NS-Opfer und Täter lassen sich oft nur schwer definieren« – wer verdient eine Anerkennung ?
    https://www.spiegel.de/geschichte/stolpersteine-wer-verdient-eine-ehrung-als-ns-opfer-a-1c021711-113b-40fc-bbd

    Cet article dans l"hebdomadaire Der Spiegel porte un sous-titre infâme qui sous entend une course des victimes nazis à une récompence sous forme de pavé commémoratif "Stolperstein". "Récompense" est la traduction de "Anerkennung". Le texte par contre contient des informations intéressantes sur le projet de mémoire collective le plus important d’Allemagne.

    Alors qu’il y a prèsque 10.000 Stolpersteine à Berlin l’ancienne capitale du mouvement nazi Munich n’a autorisé aucun pavé commémoratif dans l’espace public.

    Avec son projet "Stolpersteine" l’artiste Gunter Demnig génère des revenus de 60.000 Euros par mois. Son objectif commercial est le chiffre de 75.000 Euros mensuels. Cette somme correspond à 750 pavés commmémoratifs pour des victimes des nazis. A partir de son action artistique initiale s’est développé un réseau de groupes de soutien iinternational qui identifient les victimes et leurs histoires afin de déposer les demandes d’autorisation nécessaire auprès des municipalités et de trouver les fonds nécessaires pour l’intervention de l’artiste.

    Gunter Demnig n’est ni historien ni fonctionnaire d’une organisation d’anciens persécutés. Chez iui on est facilement admis dans le cercle des victimes nazies. Ce caractère ouvert lui vaut la critique d’associations dont le modèle d’affaire ressemble au sien. On n’apprécie guère que d’autre victimes des nazis viennt contester l’exclusivité du panthéon et de son gardien d’entrée à Yad Vashem.

    Gunter Demnig préfère ne pas perdre son temps avec des discussions. Il veut poser ses pavés dans la mémoire publique des villes et compter son argent. C’est une position qu’il a conquis avec beaucoup de persistene et de travail, et personne ne lui disputera son succès.

    24.09.2021, von Isabel Metzger, - Gunter Demnig ist unterwegs. Am Telefon rauscht im Hintergrund die Autobahn. »Geht’s auch eine halbe Stunde später?« fragt der 73-Jährige. Gerade war er noch in Bensheim, verlegte Stolpersteine an der Darmstädter Straße. Zuvor fuhr er nach Serbien und setzte 22 Steine, »die ersten im Land«, sagt Demnig.

    Seit rund 25 Jahren verlegt der Kölner Bildhauer Stolpersteine. Damit will Demnig an NS-Opfer erinnern: »Menschen, die in der Zeit des Nationalsozialismus verfolgt, ermordet, deportiert, vertrieben oder in den Suizid getrieben wurden«, ist auf der Seite seiner Stiftung zu lesen.

    Doch wenn es um die Biografien einzelner Menschen geht, kann es heikel werden. Ein Auftrag aus Luxemburg sorgte in diesen Tagen für Aufruhr. Denn in der Gemeinde Junglinster sollten 15 Stolpersteine im Boden versenkt werden: vier für Juden – und elf für Zwangsrekrutierte. Gemeint sind Luxemburger, die während des Nationalsozialismus zwangsweise eingezogen wurden und teilweise in der Wehrmacht mitkämpften. Alle elf Soldaten starben im Krieg, andere Zwangsrekrutierte überlebten. In den Achtzigerjahren zahlte die Bundesrepublik Entschädigungen, als Zeichen der Anerkennung. Für Demnig ist daher klar: »Die elf waren NS-Opfer, für mich gibt es da keinen Unterschied.«
    »Vermischung von unterschiedlichem Leid«

    Ist da wirklich kein Unterschied? Kritiker sprachen von »Gleichmacherei«: Als Vertreterin der jüdischen Gemeinschaft fühle sie »Befremdung«, sagte Claude Wolf, Präsidentin des »Comité pour la mémoire de la Deuxiéme Guerre Mondiale«, dem luxemburgischen Portal reporter.lu. Die »Vermischung von unterschiedlichem Leid« bereite ihr Sorgen.

    Auch Jens-Christian Wagner, Stiftungsdirektor der Gedenkstätten Buchenwald und Mittelbau-Dora, lehnt Stolpersteine für Zwangsrekrutierte ab: »Wehrmachtskämpfer und Menschen, die in Gaskammern ermordet wurden, werden hier gestalterisch auf eine Stufe gestellt«, sagte er dem SPIEGEL. »Das ist geschichtsvergessen.«

    Demnig kennt diese Diskussionen: Die Definition von NS-Opfern ist umstritten. Wer einen Stolperstein im öffentlichen Raum bekommt und wer nicht, entscheiden die Kommunen. Sie urteilen unterschiedlich streng. So lag Demnig im Streit mit der Stadt Hannover, als er vor zehn Jahren einen Stolperstein für Walter Sochaczewski verlegen wollte. Weil der jüdische Kinderarzt bereits 1936 emigriert war, lehnte Hannover zunächst ab: Der Arzt habe den Holocaust überlebt, Stolpersteine seien allein Todesopfern vorbehalten. Nach Protesten lenkte die Stadt schließlich ein.

    Augsburg wies 2017 aus ähnlichen Gründen acht Anträge auf Stolpersteine zurück. Darunter befanden sich NS-Gegner wie Maria Pröll, die durch Luftangriffe ums Leben kam. Andere starben durch Krankheit. Stolpersteine sollten ausschließlich als Gedenkzeichen für »die von den Nationalsozialisten ermordeten und in den Tod getriebenen Opfer verlegt werden«, lautete die Begründung, wie die »Süddeutsche Zeitung« berichtete.
    Stolpersteine sind nicht überall erlaubt

    In München darf Demnig Stolpersteine generell nur auf privatem Grund verlegen, auf öffentlichem Grund verbot sie der Stadtrat. Für die Israelitische Kultusgemeinde München und Oberbayern hatte Präsidentin Charlotte Knobloch kritisiert, Passanten würden auf die Steine treten und »achtlos über sie hinweggehen«. Bis heute sind im öffentlichen Raum nur Stelen oder Gedenktafeln erlaubt.

    In Städten wie Hamburg, sagt Demnig, sei es für ihn einfacher, der Opferbegriff weniger eng gefasst. Dort befinden sich unter den heute mehr als 6000 Stolpersteinen auch weniger eindeutige Fälle wie Emigranten sowie Kriegsbeteiligte. Otto Röser etwa wurde 1935 verhaftet wegen »Vorbereitung zum Hochverrat«, so heißt es in der damaligen Gerichtsbegründung. Später kämpfte Röser in der »Bewährungstruppe 999«; sie wurde aus »wehrunwürdigen« Häftlingen gebildet, denen ansonsten die Deportation in ein KZ drohte.

    Wahrscheinlich, heißt es in der Datenbank der »Stolpersteine Hamburg«, starb er bei einem Einsatz des Bataillons. Ist Röser ein Opfer oder ein Täter?

    »NS-Opfer und Täter lassen sich oft nur schwer definieren«, sagt Jens-Christian Wagner. »Es ist eine Grauzone, die sich mit Stolpersteinen nicht darstellen lässt.« Wer aber entscheidet, ob ein Mensch die Bezeichnung »Opfer« verdient? Bislang gibt es kein deutschlandweit einheitliches Verfahren, keine gemeinsamen Kriterien, um Stolpersteine zu beantragen.
    »Ich bin kein Weltverbesserer«

    Finanziert wird das Projekt über Patenschaften. Ein Stein kostet 120 Euro, im Ausland zwölf Euro mehr. Meistens, erklärt Demnig, kommen Bewohner oder Nachfahren von NS-Opfern auf ihn zu. Lokale Initiativen kümmern sich oftmals darum, die Anträge bei der Kommune durchzusetzen.

    »Stolpersteine funktionieren als Schneeballsystem, das macht ihren Charme aus«, sagt Wagner. »Mit einem Zentralkomitee würde das Problem nicht gelöst.« Allerdings müssten lokale Initiativen »mehr in diskursiven Austausch treten«. Ob ein Stolperstein angemessen ist, lasse sich nur aus einer »wissenschaftlichen Perspektive« entscheiden.

    Gunter Demnig ist kein Wissenschaftler. Er sieht sich weder als Aktivist noch als Weltverbesserer – »ich bin Bildhauer«. Über seine Familie verliert Demnig nicht viele Worte. Sein Vater habe »bei der Flak« gearbeitet, sagt er, »die schossen in die Luft und wussten oft selbst nicht wohin«.

    Die meisten Geschichten von »damals« hörte er von seiner Großmutter. »’Ne Rote, SPD-Frau der ersten Stunde«, sagt Demnig. Sie habe bei Nauen in Brandenburg gelebt, nicht weit vom KZ Sachsenhausen. »Dort hat sie die Transporte beobachtet«, sah, wie Soldaten Gefangene mit Gewehren vor sich hertrieben. Natürlich sei klar gewesen, »dass das nicht sauber war, was da ablief«, sagt Demnig.

    Stein auf Stein, 500 pro Monat

    Seinen ersten Stein setzte Demnig am 16. Dezember 1992 in Köln. In eine Messingplatte gravierte er einen Deportationsbefehl des SS-Massenmörders Heinrich Himmler von 1942. »Damals dachte ich nicht, dass daraus einmal so ein Projekt wird«, sagt er. »Für mich war das Konzeptkunst.« Dann kam alles anders: Karlheinz Schmid, Herausgeber der »Kunstzeitung«, veröffentlichte zu dieser Zeit einen Bildband mit dem Titel »Kunstprojekte für Europa« – Untertitel: »Größenwahn«. Darin war auch Demnigs erster Stein abgebildet.

    Der Bildhauer fühlte sich herausgefordert: »Millionen Steine würde ich vielleicht nicht schaffen, dachte ich mir damals«, erzählt Demnig. »Aber ich könnte ja zumindest mal anfangen.« Bis heute wurden 80.000 Stolpersteine verlegt, in 27 Ländern. Er schafft um die 500 Steine im Monat, das Ziel seien 750.

    Als er von den Diskussionen über die Stolpersteine in Luxemburg hörte, »hat mich das unheimlich traurig gemacht«, sagt Demnig. »Eine Opfergruppe wird hier gegen die andere ausgespielt«. Zwangsrekrutierte seien zwar Teil der Wehrmacht gewesen. »Aber habt ihr Beweise, dass es wirklich Mörder waren?«

    Gibt es NS-Opfer erster und zweiter Klasse?

    Wagner dagegen fordert, in strittigen Fällen keine Stolpersteine zu setzen. Selbst wenn Menschen gegen ihren Willen eingezogen wurden oder nicht aktiv am Verbrechen beteiligt waren, handle es sich um eine Grauzone: »Auch Zwangsrekrutierte waren tragende Säulen der NS-Ausgrenzung.«

    Vor rund zehn Jahren gab es deshalb eine Auseinandersetzung wegen eines Stolpersteins für Hugo Dornhofer: Vor 1945 war der spätere CDU-Politiker dienstverpflichteter Bauleiter im KZ Mittelbau-Dora. Der Stein wurde genehmigt, Demnig verlegte ihn in Heiligenstadt in Thüringen, beschriftet mit dem Titel »Zwangsarbeiter«.

    Hinter jedem Stein ein Schicksal

    Vor 20 Jahren verlegte Gunter Demnig seine Stolpersteine für die NS-Opfer erstmals mit behördlicher Genehmigung – mittlerweile sind es mehr als 61.000. Hier erzählt der Künstler, warum er nicht damit aufhört.

    Wagner protestierte dagegen. »Mit so einer Aufschrift musste jeder denken, dass er ein normaler KZ-Häftling war«, sagt er. Zwar sei Dornhofer zum Dienst verpflichtet worden, damals arbeitslos, »mit Sicherheit kein glühender Nazi«. »Ein Bauleiter hatte aber ein normales Arbeitsverhältnis, mit ganz normalem Lohn«, so Wagner. Schließlich habe er Demnig überredet, den Stein wieder zu entfernen, »eines Tages war er einfach nicht mehr da«.

    »Opferbegriff verwässert«

    »Mit dem Opferzentrismus unserer Erinnerungskultur hadere ich«, sagt Wagner. »Gesellschaftlich hat das Opfer hohes Prestige, viele versuchen deshalb unter den Opferbegriff unterzuschlüpfen.« Damit aber werde der Begriff »verwässert«. »Menschen sind keine Lämmer, sondern handelnde Akteure«, sagt Wagner. Unter dem Opferbegriff würden sie »objektiviert«.

    Wagner plädiert dafür, sich in der Erinnerungskultur mehr mit den Profiteuren des Nationalsozialismus zu beschäftigen. Es sei zwar eine »Pflicht der Gesellschaft, sich auch mit strittigen Fällen auseinanderzusetzen«, sagt er. »Dazu aber braucht es Bildungsprojekte, öffentliche Diskussionen. Und keine Stolpersteine.«

    Demnig hat den Eindruck, dass in den letzten Jahren der Opferbegriff erweitert wurde. Für Behinderte habe er früher weniger Aufträge bekommen, »jetzt kommen immer mehr Angehörige auf mich zu«. In manchen Städten hätten sich die Kriterien für Stolpersteine gelockert. Nach Hannover fahre er inzwischen mehrmals im Jahr – »mal sehen, was in München noch passiert«.

    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Stolpersteine

    Liste der Länder mit Stolpersteinen, sortiert nach dem Datum (Jahr) der ersten Steinsetzung:

    Deutschland (seit 1992 – ein Prototyp in Köln)
    Österreich (seit 1997)
    Deutschland (seit 2000 mit amtlicher Genehmigung)
    Niederlande und Ungarn (seit 2007)
    Polen und Tschechien (seit 2008)
    Belgien und Ukraine (seit 2009)
    Italien (seit 2010)
    Norwegen (seit 2011)
    Slowakei und Slowenien (seit 2012)
    Frankreich, Kroatien, Luxemburg, Russland und Schweiz (seit 2013)
    Rumänien (seit 2014)
    Griechenland und Spanien (seit 2015)[26]
    Litauen (im August 2016)
    Lettland (seit 2017)
    Finnland (seit Juni 2018)
    Republik Moldau (seit Juli 2018)
    Schweden und Dänemark (seit Juni 2019)
    Serbien (seit August 2021)[28

    Liste de Stolpersteine ä Berlin-Charlottenburg
    https://www.berlin.de/ba-charlottenburg-wilmersdorf/ueber-den-bezirk/geschichte/stolpersteine/artikel.180218.php#azmap_1_0

    https://www.stolpersteine-berlin.de/de/biografie/3816

    #nazis #victimes #art #Allemagne #mémoire_collective

  • Echange tendu sur Europe 1 : Sandrine Rousseau fière de « bousculer l’ordre » – Libération
    https://www.liberation.fr/politique/echange-tendu-sur-europe-1-sandrine-rousseau-fiere-de-bousculer-lordre-20

    De quoi éclipser Piolle, présent à ses côtés à l’université d’été. Très proche sur le plan des idées, son rival – qui se définit comme « radical et pragmatique » – a longtemps été considéré comme favori. Mais l’omniprésence médiatique de Rousseau pourrait rebattre les cartes. L’intéressée dément : « Je ne fais pas de stratégie politique là-dessus. Je porte une incarnation et j’entends la mener jusqu’au second tour de l’élection présidentielle. »

    A l’autre bout de la palette verte, Yannick Jadot. Plus centriste sur les questions sécuritaires et identitaires, il apparaît comme l’opposé de la candidate radicale et est souvent jugé plus à même de rassembler un public plus large en vue de la présidentielle. Mais le pari de Rousseau pourrait s’avérer gagnant dans une primaire resserrée où les militants les plus engagés votent. Environ 30 000 personnes pourraient participer au scrutin selon les estimations. Du côté de Jadot, on espère « entre 70 000 et 100 000 votants ».

  • Retour sur le 3919

    Ce matin j’ai du telephoné à des numeros d’aide aux victimes de violences par conjoint pour une amie. J’ai commencé par le 3919 - c’etait hallucinant d’etre aussi mal recu et mal écouté et mal orienté - la femme qui m’a répondu m’a envoyé promené car je suis pas du bon département - pas un bonjour, pas un mot qui reflète le debut du commencement du mondre interet pour ce que je dit. Elle me demande le département ou est la victime je lui dit 3 fois et me coupe la parole et elle m’engeule et finallement elle me dit c’est pas le bon département qu’elle peu rien faire elle me donne un numero sans me laisser le temps de noté et raccroche ...
    Heureusement que j’étais pas la victime vu la manière dont j’ai été recu au 3919
    J’ai appelé ensuite le https://cfcv.asso.fr et c’etait le jour et la nuit -
    0 800 05 95 95
    L’asso CFCV m’a très bien recu, a pris en compte les besoins de la victime ainsi que les miens et m’a donné des conseils et infos utiles.

    #viol #violences_masculines #féminisme #victimes

  • « Elle a joué avec le feu » : un tribunal suisse réduit la peine d’un violeur - Le Point
    https://www.lepoint.fr/monde/elle-a-joue-avec-le-feu-un-tribunal-suisse-reduit-la-peine-d-un-violeur-07-0

    Les propos de la présidente de la cour d’appel dénonçant le comportement d’une victime de viol provoquent un tollé en Suisse, rapporte « La Tribune de Genève ».

    « Il faut constater qu’elle a joué avec le feu. » Pour justifier une pleine plus clémente contre l’auteur d’un viol, la présidente de la cour d’appel de Bâle-Ville, en Suisse, a mis en avant le comportement de la victime, rapporte La Tribune de Genève.

    Cette décision a provoqué une vague d’indignation, de la part de personnalités politiques, de collectifs féministes, mais aussi de centres d’aide aux victimes. Tous reprochent à la juge d’avoir relativisé le viol subi par la victime. Pour la conseillère nationale Céline Amaudruz, interrogée par le quotidien, les propos de la présidente sont « une insulte majeure à toutes les femmes ».

    Les faits jugés se sont déroulés en février 2020. Alors qu’ils venaient de passer la soirée en boîte de nuit, deux hommes – un adulte et un mineur – ont agressé une femme alors âgée de 33 ans.

    Le prévenu majeur, de nationalité portugaise, a été condamné en première instance à cinquante et un mois de prison et à une expulsion du territoire de huit ans, relate de son côté le média suisse 20 Minutes. L’homme a fait appel et, fin juillet, la peine de prison est passée à trente-six mois, dont dix-huit avec sursis, tandis que l’expulsion du territoire a été abaissée à six ans.
    Des « signaux » envoyés aux hommes

    Selon la presse locale, la présidente a évoqué l’absence d’antécédents de l’agresseur, le fait que l’agression a duré très peu de temps, mais aussi que la victime ne souffrait pas de séquelles persistantes. La magistrate a ensuite évoqué le « comportement » de la Bâloise en discothèque, autant de « signaux », selon elle, envoyés « aux hommes ».

    Jeudi 5 août, l’autorité judiciaire a réagi à la polémique. Dans un communiqué cité par La Tribune de Genève, elle affirme que, « lorsqu’on examine comment l’accusé a interprété la situation, il ne s’agit que de mesurer la culpabilité de l’auteur et non de disqualifier la victime ».

  • Visite du président Macron en Polynésie : que peut-on en attendre ?
    http://obsarm.org/spip.php?article362

    Du 24 au 28 juillet, Emmanuel Macron effectue sa première visite en Polynésie française en tant que président de la République. Selon le programme annoncé, il faudra attendre le dernier jour pour que soit abordée la question des conséquences des 193 explosions nucléaires réalisées sur les atolls de Moruroa et Fangataufa alors qu’il s’agit du principal contentieux entre la Polynésie et la Métropole. Que peut-on en attendre ? Un contentieux qui ne date pas de la publication de l’ouvrage Toxique paru en (...) Actualités

    / #Victimes_du_nucléaire

  • Table ronde sur les essais nucléaires : une énième opération de communication
    http://obsarm.org/spip.php?article360

    Les 1er et 2 juillet, à la demande du président de la Polynésie française Édouard Fritch, une « table ronde de haut niveau » sur les #Essais_nucléaires se déroule à Paris. Cinquante-cinq ans après que la première bombe explosait au-dessus de la Polynésie. Il est à craindre que les résultats ne s’apparente à une énième opération de communication plutôt qu’une véritable volonté de sortir du déni qui entoure la question des conséquences des essais nucléaires depuis plus d’un quart de siècle que la France a mis fin aux (...) Actualités

    / Essais nucléaires, #Victimes_du_nucléaire

    http://obsarm.org/IMG/pdf/nucle_aire_science_asservie_c._sueur_juin_2021.pdf

  • Les langues se délient après les révélations sur le Béjart Ballet

    Des anciens membres du Béjart Ballet ont écrit dimanche soir à la présidente du Conseil de Fondation, Solange Peters, a appris la RTS lundi. Leur intention : rapporter ce qui s’est passé ces dernières années, afin que l’audit investigue au bon endroit.

    Suite à l’enquête sur l’école #Rudra_Béjart, les critiques qui ont suivi sur le fonctionnement de la compagnie et l’annonce d’un audit qui sera lancé prochainement, des anciens collaborateurs et collaboratrices du #Béjart_Ballet ont décidé de se faire entendre dans une lettre envoyée dimanche à la présidente du Conseil de Fondation du Béjart Ballet, Solange Peters, et qu’a pu se procurer la RTS.

    Longue de deux pages, elle est signée d’un collectif qui se présente comme des « anciens du Béjart Ballet », soit des danseurs ou danseuses, ou encore du personnel technique et administratif. Une dizaine de personnes qui ont soit démissionné, soit ont été renvoyées, parfois récemment, selon les vérifications menées par la RTS.

    Ils et elles souhaitent parler de leurs expériences au sein de la compagnie, et ainsi s’assurer que l’audit à venir n’investigue pas aux mauvais endroits, comme ce fut le cas, selon eux, lors d’un précédent audit mené en 2008.

    Népotisme, drogues et mobbing
    Ce collectif parle tout d’abord de #népotisme. On apprend que le directeur artistique Gil Roman, qui a repris la compagnie à la mort de Maurice Béjart, a engagé sa soeur en tant que créatrice lumière alors qu’elle n’aurait pas les compétences requises, ce qui nous a été confirmé par des gens du milieu de la scène. Le fils de cette dernière a aussi été récemment salarié de la compagnie, ainsi que l’épouse et la fille de Gil Roman par le passé.

    Le problème des #drogues est aussi abordé dans ce courrier. Le collectif y mentionne du cannabis, et l’enquête de la RTS permet d’affirmer que de la #cocaïne a également toujours circulé au sein du Béjart Ballet.

    Harcèlement sexuel
    Enfin, il est également question de #harcèlement_sexuel. Plusieurs collaborateurs ou collaboratrices actuellement dans la compagnie ont témoigné auprès du Syndicat suisse romand du spectacle (SSRS). Ces témoignages proviennent autant de #victimes, principalement des #femmes, que de témoins, principalement masculins. Et ils sont récents : ils ont été déposés auprès du syndicat depuis jeudi dernier, soit après les révélations de la RTS.

    « Depuis l’enquête de la RTS, le syndicat a été contacté par une bonne vingtaine de personnes qui souhaitaient témoigner », confirme la secrétaire générale du syndicat Anne Papilloud, invitée lundi de l’émission Forum. « Les témoignages se recoupent, et je n’ai pas de doute sur la véracité des propos qui sont tenus », affirme-t-elle.

    Le SSRS a également envoyé vendredi une lettre au Conseil de fondation. « Une série de demandes pour s’assurer que l’audit à venir ne sera pas un audit-alibi », explique Anne Papilloud. Il s’agit notamment de s’assurer que les anciens pourront être entendus, ou encore que certaines clauses de confidentialité puissent être levées.

    En outre, affirme la lettre, des menaces, des insultes du directeur artistique sur le personnel et les danseurs étaient monnaie courante. Gil Roman aurait érigé un système de #management « qui divise pour régner ».

    Peur des représailles
    Les témoignages publics restent pour l’heure anonymes. Les anciens expliquent qu’ils ne veulent pas d’ennui mais qu’ils se sont tus trop longtemps. Qu’il faut que les choses sortent pour protéger les jeunes générations. Quant à celles et ceux qui sont aujourd’hui dans la compagnie, ils craignent tout simplement de perdre leur travail. Selon nos informations, on les a fortement incités à se taire depuis la décision de lancer un audit.

    Les témoignages transmis au syndicat ne sont quant à eux pas anonymes, précise Anne Papilloud dans Forum. « Ils s’agit de personnes qui ont témoigné auprès de nous mais dont on protège l’anonymat », dit-elle.

    La syndicaliste précise également que beaucoup de personnes qui témoignent se disent soucieuces de préserver la compagnie et l’héritage de Maurice Béjart. « J’ai parfois eu des gens en pleurs au téléphone qui ont vécu des expériences traumatisantes il y a plusieurs années, mais tout le monde dit avoir aussi vécu des moments magnifiques, et se disent soucieux de préserver l’héritage Maurice Béjart », raconte-t-elle.

    Contacté, le Conseil de fondation confirme qu’il a bien reçu la lettre mais ne souhaite pas commenter, afin de respecter le temps de l’audit. La compagnie elle-même s’est également refusée à tout commentaire.

    #danse #Suisse #Lausane #violences

    Source : https://www.rts.ch/info/regions/vaud/12260152-les-langues-se-delient-apres-les-revelations-sur-le-bejart-ballet.html

  • La puissance féministe - Ou le désir de tout changer

    L’#Amérique_du_Sud est un des coeurs battants du féminisme contemporain. Des millions de #femmes y prennent la rue contre les #féminicides, les #violences qui frappent les minorités de race et de genre, les lois qui répriment l’#avortement et le développement #néo-extractiviste. Figure majeure du féminisme latino-américain, #Verónica_Gago réinscrit ces bouleversements dans l’émergence d’une internationale féministe et propose, avec La #puissance_féministe, un antidote à tous les discours de #culpabilité et de #victimisation. En se réappropriant l’arme classique de la #grève, en construisant un #féminisme_populaire, radical et inclusif, les mouvements sud-américains ont initié une véritable #révolution. C’est à partir de l’expérience de ces luttes que Gago reconceptualise la question du #travail_domestique et de la #reproduction_sociale, expose les limites du #populisme de gauche et dialogue avec Spinoza, Marx, Luxemburg ou Federici. Parce qu’il unit la verve politique du manifeste aux ambitions conceptuelles de la théorie, La puissance féministe est un livre majeur pour saisir la portée internationale du féminisme aujourd’hui.

    https://www.editionsdivergences.com/livre/la-puissance-feministe-ou-le-desir-de-tout-changer
    #féminisme #livre #changement #résistance #extractivisme #intersectionnalité #Amérique_latine

    ping @cede @karine4

  • They Were Only Children - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2021/05/26/world/middleeast/gaza-israel-children.html

    When asked to describe how they felt, many parents answered with a simple “It’s God’s will,” their voice often reduced to a whisper, the words conveying resignation. They said their children had wanted to be doctors, artists and leaders.

    “I’m in disbelief,” said Saad Asaliyah, a taxi driver from Jabaliya, who lost his 10-year-old daughter. “I try to calm myself by saying it was God’s will for her to go.”

    During 11 days of fighting this month between Israel and Hamas, at least 67 children under age 18 were killed in Gaza and 2 in Israel, according to initial reports.

    These are the children who died.