• Black Friday : l’Heure de la Bataille a Sonné
    https://ricochets.cc/Black-Friday-Amazon.html

    Le #BlackFriday est là. Une bataille décisive dans la guerre entre l’empire d’Amazon et les petits commerçants. Feel the force, rejoins la rébellion : https://www.stop-amazon.fr 👍 Merci à toutes celles et ceux qui laisseront un pouce bleu et un pti com de référencement ! On s’en prends à un mastodonte qui pèse 280 milliards par an... On a besoin de toute l’aide possible ! #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, Travail, emploi, entreprise..., #Médias_et_expressions, Vidéos, films...

    #Travail,_emploi,_entreprise... #Vidéos,_films...
    https://www.youtube.com/c/PartagerCestSympa
    https://ricochets.cc/IMG/distant/html/watchvBCdzuvbe64-5633a32.html

    • CACHAN (HAUTS-DE-SEINE) : FILMEZ DONC, PUISQUE ÇA ARRANGE LES FLICS…
      https://sansnom.noblogs.org/archives/3461
      Violences contre la police le 28 novembre : un #casseur [sic] en garde à vue, Le Parisien, 17 décembre 2020 (extrait)

      Le casseur présumé a été interpellé dans l’ancienne caserne désaffectée de la gendarmerie de Cachan (Val-de-Marne) transformée en squat de l’ultragauche. Un repère notamment du mouvement Extinction rébellion, qui prône la désobéissance civile pour lutter contre l’effondrement écologique et le réchauffement climatique. Ce trentenaire, soupçonné de s’être attaqué aux policiers lors du rassemblement du 28 novembre contre le projet de #loi_sur_la_sécurité_globale, a été immédiatement placé en garde à vue.

      Les enquêteurs sont remontés jusqu’au suspect grâce à un minutieux travail d’analyse des #vidéos de surveillance de la préfecture de police et de film amateurs diffusés sur les réseaux sociaux. Ils ont ainsi reconstitué tout le parcours du casseur. Selon une source proche du dossier, on apercevrait le manifestant jeter des projectiles sur les forces de l’ordre : bouteilles de verre, planche de bois… [pas de grenade ? pas de LBD, pas de lynchage jusqu’aux séquelles à vie comme pour Maria à Marseille ? quelle déception]

      Ce jour-là, trois policiers de la 32e Compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) avaient notamment été grièvement blessés, dont un gardien de la paix de 25 ans, roué de coups à terre place de la Bastille envahie par des fumées de gaz lacrymogène. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour « violences en réunion sur personnes dépositaires de l’autorité publique » et saisi la Sûreté territoriale de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP). Il confirme qu’une personne a été placée en garde à vue ce jeudi pour« violences aggravées sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».

      Après un travail technique important, notamment d’écoutes téléphoniques, les enquêteurs ont réussi à localiser le suspect déjà connu de la police. Selon nos informations, cet homme aurait notamment participé à un épisode de violences lors d’une manifestation de Gilets jaunes en 2019. Dans le squat, les enquêteurs ont découvert la parfaite panoplie du casseur : cocktail Molotov, lunettes et masques de protection… Les policiers ont surtout saisi les vêtements qui auraient été portés par le casseur le jour de la manifestation.

      #police #justice #répression

  • La #Technopolice, moteur de la « #sécurité_globale »

    L’article 24 de la #loi_Sécurité_Globale ne doit pas devenir l’arbre qui cache la forêt d’une politique de fond, au cœur de ce texte, visant à faire passer la #surveillance et le #contrôle_de_la_population par la police à une nouvelle ère technologique.

    Quelques jours avant le vote de la loi Sécurité Globale à l’Assemblée Nationale, le ministère de l’Intérieur présentait son #Livre_blanc. Ce long #rapport de #prospective révèle la #feuille_de_route du ministère de l’Intérieur pour les années à venir. Comme l’explique Gérard Darmanin devant les députés, la proposition de loi Sécurité Globale n’est que le début de la transposition du Livre dans la législation. Car cette loi, au-delà de l’interdiction de diffusion d’#images de la police (#article_24), vise surtout à renforcer considérablement les pouvoirs de surveillance des #forces_de_l’ordre, notamment à travers la légalisation des #drones (article 22), la diffusion en direct des #caméras_piétons au centre d’opération (article 21), les nouvelles prérogatives de la #police_municipale (article 20), la #vidéosurveillance dans les hall d’immeubles (article 20bis). Cette loi sera la première pierre d’un vaste chantier qui s’étalera sur plusieurs années.

    Toujours plus de pouvoirs pour la police

    Le Livre blanc du ministère de l’Intérieur envisage d’accroître, à tous les niveaux, les pouvoirs des différentes #forces_de_sécurité (la #Police_nationale, la police municipale, la #gendarmerie et les agents de #sécurité_privée) : ce qu’ils appellent, dans la novlangue officielle, le « #continuum_de_la_sécurité_intérieure ». Souhaitant « renforcer la police et la rendre plus efficace », le livre blanc se concentre sur quatre angles principaux :

    - Il ambitionne de (re)créer une #confiance de la population en ses forces de sécurité, notamment par une #communication_renforcée, pour « contribuer à [leur] légitimité », par un embrigadement de la jeunesse – le #Service_National_Universel, ou encore par la création de « #journées_de_cohésion_nationale » (page 61). Dans la loi Sécurité Globale, cette volonté s’est déjà illustrée par la possibilité pour les policiers de participer à la « #guerre_de_l’image » en publiant les vidéos prises à l’aide de leurs #caméras_portatives (article 21).
    - Il prévoit d’augmenter les compétences des #maires en terme de sécurité, notamment par un élargissement des compétences de la police municipale : un accès simplifié aux #fichiers_de_police, de nouvelles compétences en terme de lutte contre les #incivilités … (page 135). Cette partie-là est déjà en partie présente dans la loi Sécurité Globale (article 20).
    - Il pousse à une #professionnalisation de la sécurité privée qui deviendrait ainsi les petites mains de la police, en vu notamment des #Jeux_olympiques Paris 2024, où le besoin en sécurité privée s’annonce colossal. Et cela passe par l’augmentation de ses #compétences : extension de leur #armement, possibilité d’intervention sur la #voie_publique, pouvoir de visionner les caméras, et même le port d’un #uniforme_spécifique (page 145).
    - Enfin, le dernier grand axe de ce livre concerne l’intégration de #nouvelles_technologies dans l’arsenal policier. Le titre de cette partie est évocateur, il s’agit de « porter le Ministère de l’Intérieur à la #frontière_technologique » (la notion de #frontière évoque la conquête de l’Ouest aux États-Unis, où il fallait coloniser les terres et les premières nations — la reprise de ce vocable relève d’une esthétique coloniale et viriliste).

    Ce livre prévoit une multitude de projets plus délirants et effrayants les uns que les autres. Il propose une #analyse_automatisée des #réseaux_sociaux (page 221), des #gilets_connectés pour les forces de l’ordre (page 227), ou encore des lunettes ou #casques_augmentés (page 227). Enfin, le Livre blanc insiste sur l’importance de la #biométrie pour la police. Entre proposition d’#interconnexion des #fichiers_biométriques (#TAJ, #FNAEG, #FAED…) (page 256), d’utilisation des #empreintes_digitales comme outil d’#identification lors des #contrôles_d’identité et l’équipement des #tablettes des policiers et gendarmes (#NEO et #NEOGEND) de lecteur d’empreinte sans contact (page 258), de faire plus de recherche sur la #reconnaissance_vocale et d’#odeur (!) (page 260) ou enfin de presser le législateur pour pouvoir expérimenter la #reconnaissance_faciale dans l’#espace_public (page 263).

    Le basculement technologique de la #surveillance par drones

    Parmi les nouveaux dispositifs promus par le Livre blanc : les #drones_de_police, ici appelés « #drones_de_sécurité_intérieure ». S’ils étaient autorisés par la loi « Sécurité Globale », ils modifieraient radicalement les pouvoirs de la police en lui donnant une capacité de surveillance totale.

    Il est d’ailleurs particulièrement marquant de voir que les rapporteurs de la loi considèrent cette légalisation comme une simple étape sans conséquence, parlant ainsi en une phrase « d’autoriser les services de l’État concourant à la #sécurité_intérieure et à la #défense_nationale et les forces de sécurité civile à filmer par voie aérienne (…) ». Cela alors que, du côté de la police et des industriels, les drones représentent une révolution dans le domaine de la sécurité, un acteur privé de premier plan évoquant au sujet des drones leur « potentiel quasiment inépuisable », car « rapides, faciles à opérer, discrets » et « tout simplement parfaits pour des missions de surveillance »

    Dans les discours sécuritaires qui font la promotion de ces dispositifs, il est en effet frappant de voir la frustration sur les capacités « limitées » (selon eux) des caméras fixes et combien ils fantasment sur le « potentiel » de ces drones. C’est le cas du maire LR d’Asnières-sur-Seine qui en 2016 se plaignait qu’on ne puisse matériellement pas « doter chaque coin de rue de #vidéoprotection » et que les drones « sont les outils techniques les plus adaptés » pour pallier aux limites de la présence humaine. La police met ainsi elle-même en avant la toute-puissance du #robot par le fait, par exemple pour les #contrôles_routiers, que « la caméra du drone détecte chaque infraction », que « les agents démontrent que plus rien ne leur échappe ». Même chose pour la #discrétion de ces outils qui peuvent, « à un coût nettement moindre » qu’un hélicoptère, « opérer des surveillances plus loin sur l’horizon sans être positionné à la verticale au-dessus des suspects ». Du côté des constructeurs, on vante les « #zooms puissants », les « #caméras_thermiques », leur donnant une « #vision_d’aigle », ainsi que « le #décollage possible pratiquement de n’importe où ».

    Tout cela n’est pas que du fantasme. Selon un rapport de l’Assemblée nationale, la police avait, en 2019, par exemple 30 drones « de type #Phantom_4 » et « #Mavic_Pro » (ou « #Mavic_2_Enterprise » comme nous l’avons appris lors de notre contentieux contre la préfecture de police de Paris). Il suffit d’aller voir les fiches descriptives du constructeur pour être inondé de termes techniques vantant l’omniscience de son produit : « caméra de nacelle à 3 axes », « vidéos 4K », « photos de 12 mégapixels », « caméra thermique infrarouge », « vitesse de vol maximale à 72 km/h » … Tant de termes qui recoupent les descriptions faites par leurs promoteurs : une machine volante, discrète, avec une capacité de surveiller tout (espace public ou non), et de loin.

    Il ne s’agit donc pas d’améliorer le dispositif de la vidéosurveillance déjà existant, mais d’un passage à l’échelle qui transforme sa nature, engageant une surveillance massive et largement invisible de l’espace public. Et cela bien loin du léger cadre qu’on avait réussi à imposer aux caméras fixes, qui imposait notamment que chaque caméra installée puisse faire la preuve de son utilité et de son intérêt, c’est-à-dire de la nécessité et de la #proportionnalité de son installation. Au lieu de cela, la vidéosurveillance demeure une politique publique dispendieuse et pourtant jamais évaluée. Comme le rappelle un récent rapport de la Cour des comptes, « aucune corrélation globale n’a été relevée entre l’existence de dispositifs de vidéoprotection et le niveau de la délinquance commise sur la voie publique, ou encore les taux d’élucidation ». Autre principe fondamental du droit entourant actuellement la vidéosurveillance (et lui aussi déjà largement inappliqué) : chaque personne filmée doit être informée de cette surveillance. Les drones semblent en contradiction avec ces deux principes : leur utilisation s’oppose à toute notion d’information des personnes et de nécessité ou proportionnalité.

    Où serons-nous dans 4 ans ?

    En pratique, c’est un basculement total des #pratiques_policières (et donc de notre quotidien) que préparent ces évolutions technologiques et législatives. Le Livre blanc fixe une échéance importante à cet égard : « les Jeux olympiques et paralympiques de Paris de 2024 seront un événement aux dimensions hors normes posant des enjeux de sécurité majeurs » (p. 159). Or, « les Jeux olympiques ne seront pas un lieu d’expérimentation : ces technologies devront être déjà éprouvées, notamment à l’occasion de la coupe de monde de Rugby de 2023 » (p. 159).

    En juillet 2019, le rapport parlementaire cité plus haut constatait que la Police nationale disposait de 30 drones et de 23 pilotes. En novembre 2020, le Livre blanc (p. 231) décompte 235 drones et 146 pilotes. En 14 mois, le nombre de drones et pilotes aura été multiplié par 7. Dès avril 2020, le ministère de l’Intérieur a publié un appel d’offre pour acquérir 650 drones de plus. Rappelons-le : ces dotations se sont faites en violation de la loi. Qu’en sera-t-il lorsque les drones seront autorisés par la loi « sécurité globale » ? Avec combien de milliers d’appareils volants devra-t-on bientôt partager nos rues ? Faut-il redouter, au cours des #JO de 2024, que des dizaines de drones soient attribués à la surveillance de chaque quartier de la région parisienne, survolant plus ou moins automatiquement chaque rue, sans répit, tout au long de la journée ?

    Les évolutions en matières de reconnaissance faciale invite à des projections encore plus glaçantes et irréelles. Dès 2016, nous dénoncions que le méga-fichier #TES, destiné à contenir le visage de l’ensemble de la population, servirait surtout, à terme, à généraliser la reconnaissance faciale à l’ensemble des activités policières : enquêtes, maintien de l’ordre, contrôles d’identité. Avec le port d’une caméra mobile par chaque brigade de police et de gendarmerie, tel que promis par Macron pour 2021, et la retransmission en temps réel permise par la loi « sécurité globale », ce rêve policier sera à portée de main : le gouvernement n’aura plus qu’à modifier unilatéralement son #décret_TES pour y joindre un système de reconnaissance faciale (exactement comme il avait fait en 2012 pour permettre la reconnaissance faciale à partir du TAJ qui, à lui seul, contient déjà 8 millions de photos). Aux robots dans le ciel s’ajouteraient des humains mutiques, dont le casque de réalité augmentée évoqué par le Livre Blanc, couplé à l’analyse d’image automatisée et aux tablettes numériques NEO, permettrait des contrôles systématiques et silencieux, rompus uniquement par la violence des interventions dirigées discrètement et à distance à travers la myriade de drones et de #cyborgs.

    En somme, ce Livre Blanc, dont une large partie est déjà transposée dans la proposition de loi sécurité globale, annonce le passage d’un #cap_sécuritaire historique : toujours plus de surveillance, plus de moyens et de pouvoirs pour la police et consorts, dans des proportions et à un rythme jamais égalés. De fait, c’est un #État_autoritaire qui s’affirme et se consolide à grand renfort d’argent public. Le Livre blanc propose ainsi de multiplier par trois le #budget dévolu au ministère de l’Intérieur, avec une augmentation de 6,7 milliards € sur 10 ans et de 3 milliards entre 2020 et 2025. Une provocation insupportable qui invite à réfléchir sérieusement au définancement de la police au profit de services publiques dont le délabrement plonge la population dans une #insécurité bien plus profonde que celle prétendument gérée par la police.

    https://www.laquadrature.net/2020/11/19/la-technopolice-moteur-de-la-securite-globale
    #France #Etat_autoritaire

    ping @isskein @karine4 @simplicissimus @reka @etraces

  • The anatomy of Zoom fatigue

    Covid has flooded our lives with online encounters and interactions. We work, minding our image on screen, or struggle to socialise in a hall of mirrors. Geert Lovink considers what we have lost and how we can reclaim our bodies, relationships and shared physical spaces.

    ‘The body has been drained of its
    sedimented meanings through the
    sheer persistence of the recording device
    and ceased to be a body productive of meanings
    or connotations beyond its materiality and motion.’
    Marina Vishmidt

    This is it. During the 2020 lockdown, the internet came into its own. For the first time ever, it experienced a sense of completion. Glitches were common enough. A video call lagged, then froze. Laptops or routers had to be restarted. In the early days of lockdown few dared to complain. Mass quarantine did not culminate in a public sense of being trapped in a virtual prison.

    Welcome to the electronic monitoring programme. As we continue to develop our online personas, real-life meetings feel clandestine. We are trapped in the videophone future. J. G. Ballard foresaw this ending only in collective mayhem and mutual murder, once flesh re-encountered the world of the living.

    Around mid-2020, I began collecting evidence on the trending topic of ‘Zoom fatigue.’ Needless to say, experiences of this kind are not, by any means, limited to Zoom. They extend to Microsoft Teams, Skype, Google Classrooms, GoTo Meeting, Slack and BlueJeans – to name but a few major players. In the ‘corona’ era, cloud-based video meetings have become the dominant private and work environment, not just in education, finance, and health care, but also in the cultural and public sector.

    All layers of management have withdrawn into new enclosures of power – the same environment that both precarious freelancers and consultants use to speak to clients. Their lives have little in common, but they all make and take very long hours.

    Devouring time

    Zoom has multiplied work, expanded participation, and engulfed time for writing, thinking, leisure, and relations with family and friends. Body Mass Index levels increased, affective states and mental health have been hammered, motor coordination wrecked, along with the ability of the brain to negotiate movement through physical space as a result of excess screen time.

    Video vertigo is a peculiar condition that also prompts more widespread forms of disorientation. Minka Stoyanova teaches computer programming and spends 20 hours a week on Zoom:

    ‘My ability for non-work-related social-distancing encounters has gone down greatly,’ she says. ‘While some, craving human contact (no doubt), schedule Zoom cocktail parties and birthday meetups, I dread having to log back into the interface.’1

    It is a question of strategy. Should we resist the state of exception, go on strike and refuse to give further online classes, hold management meetings or offer cyber doctors’ appointments? This is easier said than done. Pay checks are at stake. Initially, being able to stay home felt like a privilege that produced a sense of guilt when others had to go out. Now, many fear that video calls are here to stay.

    Fast Company forecasts that

    ‘companies big and small, all over the world, are transforming themselves into a business that is more digital, more remote, and more nimble’.2

    Expensive real estate can be sold off, expenses dramatically reduced, and discontented staff effectively isolated and prevented from coming together. The IT management class is already promoting a cost-cutting ‘blended’ model, expecting a backlash after the excessive video conferencing sessions of 2020.

    The video dilemma is also intensely personal.

    ‘If work exhausts my videocall time, I intuitively cut informal video calling with allies, friends, possible collaborators,’ Rotterdam designer Silvio Lorusso observes. ‘This makes me sad and makes me appear rude. It’s a self-preserving attitude that leads to isolation.’

    The debate should not be about hanging out on Facetime or Discord with friends for a game night, doing karaoke, holding a book club, or watching Netflix together. Video-time is part of the advanced post-Fordist labour regime, performed by self-motivated subjects who are supposed to be doing their jobs. But then you drift off while pretending not to. Your eyes hurt, your concentration span diminishes, multi-tasking is a constant temptation, and that physically, psychically uncomfortable feeling hums in the back of your head… You’ve heard it all before.

    In 2014, Rawiya Kameir defined internet fatigue as the state that follows internet addiction:

    ‘You scroll, you refresh, you read timelines compulsively and then you get really, really exhausted by it. It is an anxiety that comes along with feeling trapped in a whirlwind of other people’s thoughts.’3

    On 22 April 2020, Nigel Warburton @philosophybites on Twitter asked: ‘Does anyone have a plausible theory about why Zoom, Skype, and Google Hangout meetings are so draining?’


    https://twitter.com/philosophybites/status/1252148409672380424

    He received 63 retweets, 383 likes, and a few replies. The responses closely mirrored popular diagnoses and advice now offered across the web. The main supposed causes of the ‘fatigue’ that follows Zoom sessions include the brain’s attempt to compensate for the lack of full body, non-verbal communication cues; a sense of constant self-consciousness; engagement in multiple activities with no real focus; and a consistent tugging temptation to multi-task.

    Suggested remedies are predictable: take breaks, don’t sit for too long, roll your shoulders, work your abs, hydrate regularly, and integrate plenty of ‘screen free time’ into the day.
    Living in videospace

    For Isabel Löfgren, teaching in Stockholm, Zoom has become a place of residence. The mobile device is her office.

    ‘Our living rooms have become classrooms. Does it matter what is on display behind you? What does it say about you? If you have a bookshelf in the background, or your unfolded laundry in a pile on the chair behind you, it’s on display and up for scrutiny. What is personal has become public.’

    Zoom has become another room in the house – something Gaston Bachelard didn’t predict in his Poetics of Space. Nor did Georges Perec envision a screen as part of the architecture of his fictitious apartment block in the novel Life: A User’s Manual.

    But the Czech philosopher Vilém Flusser could, and did. He foresaw ‘the technical image as phenomenology’. Yet, for Löfgren, Zoom functionality is surprisingly simplistic.

    ‘You can raise your hand and clap like a pre-schooler, chat like a teenager, and look at yourself in your own little square as if peering at a mirror. Showing your face becomes optional, you can go to school in pyjamas, or do it all on the go. Cats, dogs, the boyfriend working in the background, the student who forgot to turn off her mic while she was doing the dishes. Everyone’s Facebooking alongside the lesson.’4

    Lorusso describes the dysfunctions of the first days of use:

    ‘I couldn’t install Microsoft Teams, my camera wouldn’t activate, and, worst of all, the internet connection had hiccups. The connection was neither up nor down; every other attempt it just became super slow. Let me help you imagine my videocalls: all would be smooth for the first five minutes and then decay took over – frozen faces, fractured voices, reboots and refreshes, impatience and discouragement. A short sentence would take minutes to manifest. It was like being thrown back to the times of dial-up connection, but within today’s means of online communication.’5

    Then things went ‘normal’. We adjusted to a new interpassive mode. None of us realized that videotelephony was no longer a matter of becoming. This was it. The Completion.
    Discipline or performance

    Take a condensed list of uses: social media, work, entertainment, food orders, gaming, watching Netflix, seeing how family and friends are doing, live streams to observe what’s going on for those in hospital. What else do we need during a lockdown? Teleportation, for sure: a way of circumventing trains and airports.

    We need to go back to early science fiction novels to read up what we all wished for in the Future. Utopia and dystopia have never come as close to merging as in 2020. All we want is to recover the body. We demand instant vaccines. We want less tech, we long to go offline, travel, leave the damned cage behind.

    Back in pre-Covid days, Byung-Chul Han proposed that we were no longer living in a disciplinary society but one defined by performance.6 Since then we have discovered that spending hours in virtual conferences is neither a paranoid panopticon nor a celebration of the self. We are not being punished, nor are we feeling productive. We are neither subjected, nor activated.

    Instead, we are hovering, waiting, pretending to watch, trying to stay focused, wondering when we might squeeze in a lunch break or recharge with a caffeine hit. It is questionable whether Zoom fatigue is the product of an ‘excess of positivity’, as Han suggests. Much like the Covid crisis itself, we are being asked to endure never-ending sessions on Zoom. The Outlook Calendar is the new jail warden.

    What’s wearing us out is the longue durée, not exhaustion after a peak performance. In response, the system has turned emphatic and switched to worry-mode about our mental state. Screen Time apps and MyAnalytics summaries now inform us how our lives are being wasted as we calibrate our productivity and efficiency to collaborate with colleagues.

    It’s hard not to wonder if the IT sector isn’t about to get into bed with big pharmaceutical companies: the society of synthetic performance enhancement is ready for expansion. Soon after the introduction of lockdown, with quarantine in place, the authorities set about investigating whether their pitiable subjects were still coping. There is no hope that this simulacrum of life can ever protect us from accelerating economic and social collapse.

    Despite the guilt trips, we are allowed to admit that we’re not achieving much. With society on hold, it is the waiting that tires us out. Trapped in the waiting room, we are being asked – very kindly – to stay in survival-mode, keep going despite the burnout and master the anger. Our task is simply to watch our individual versions of David Wojnarowicz’s personal ‘disintegration’ – barely different to his all-consuming contemplation of the ‘fatality, incurability and randomness of AIDS… so powerful and feared’.7

    ‘I am utterly zoomed out and exhausted,’

    Henry Warwick writes from Toronto.

    ‘Between watching the nation of my birth (the United States) commit a long slow political suicide and having friends die of Covid and working like a dog while on what is de facto nine months of bio-house arrest, I’m not in a great mood.’

    Henry’s summer was spent making video bits and preparing for the delivery of asynchronous class material,

    ‘…not really a university education – it is a step above a YouTube playlist. Sitting in front of a Zoom window makes it difficult to forge those friendships and networks, and it’s certain a buzzkill for adventure. In addition, there is the issue of Internet Time as I have students all over the world. It’s hard for them to attend a two-hour lecture when it’s 2.00 a.m. where they are. It’s utter madness. Making these videos was a serious time drain. I refuse to give Adobe my money, and Apple screwed Final Cut Pro so badly that I am editing my videos in DaVinci Resolve, which has the benefit of being free-ish. I have never used Resolve, so the learning curve was not insignificant.’8

    Zoom doom

    It took just days for the ‘Zoom fatigue’ trope to establish itself – a sign that internet discourse is no longer controlled by the ‘organized optimism’ of the marketing lobby. Managerial positivism has made way for the arrival of instant doom. According to Google Trends the term made the rounds back in September 2019 and reached its peak in late April 2020.9 That was when the BBC ran a story about it. One expert commented:

    ‘Video chats mean we need to work harder to process non-verbal cues like facial expressions, the tone and pitch of the voice, and body language; paying more attention to these consumes a lot of energy… Our minds are together when our bodies feel we’re not. That dissonance, which causes people to have conflicting feelings, is exhausting. You cannot relax into the conversation naturally.’

    Another interviewee describes how on Zoom

    ‘everybody’s looking at you; you are on stage, so there comes the social pressure and feeling like you need to perform. Being performative is nerve-wracking and more stressful.’10

    Maybe Han’s performance prediction was correct.

    As programming teacher Stoyanova noted, the ability to see oneself – even if hidden in the moment – creates a tiring reflective effect, the sensation of being in a hall of mirrors. Educators feel that they are constantly monitoring their own demeanour, while simultaneously trying to project, through the interface, to students. It is like practicing a speech in front of a mirror. When speaking to yourself, you experience a persistent cognitive dissonance. In addition, there is the lack of eye contact – even if students have activated their video – which also makes live lectures more difficult to conduct.

    ‘Without the non-verbal feedback and eye-contact one is used to, these conversations feel disjointed.’11

    Curiously enough, speaking into the void nevertheless kickstarts the adrenalin glands, which certainly isn’t the case when rehearsing in front of a mirror. We have entered a strange mode of performance that aligns with predictive analytics and pre-emption. Even though the audience might just as well not be there, the very fact of performing in the Zoom schedule is sufficient to activate biochemical responses in the body.

    In a post on his Convivial Society blog, L.M. Sacasas describes the effect of paying so much attention to one’s self:

    ‘We are always to some degree internally conscious of ourselves, of course, but this is the usual “I” in the “I-Thou” relation. Here we are talking about something like an “I-Me-Thou” relation. It would be akin to having a mirror of ourselves that only we could see present whenever we talked with others in person. This, too, amounts to a persistent expenditure of social and cognitive labour as I inadvertently mind my image as well as the images of the other participants.’12

    Online video artists Annie Abrahams and Daniel Pinheiro point to the rarely discussed effects of delay.

    ‘We are never exactly in the same time-space. The space is awkward because we are confronted with faces in close up for long time spans. We first see a face framed like when we were a baby in a cradle as our parents looked down upon us. Later it became the frame of interactions with our lovers in bed. This makes it that while video-conferencing, we are always connected to something very intimate, even in professional situations.’

    In a passage titled What is Seen and Not Seen, posted in April, the Journal of Psychiatric Reform advises psychotherapists to ‘redefine the new frame prior to the commencement of video therapy’ for online psychotherapy sessions.13

    Abrahams and Pinheiro also observe that it is impossible to detect much detail in the image we see.

    ‘Video conferencing is psychologically demanding because our brains need to process a self as body and as image. We lack the subtle bodily clues for the content of what someone tells. Our imagination fills the gaps and makes it necessary to process, to select what to ignore. In the meantime, we are continuously scanning the screen (there is no overview and no periphery). We are never sure we are “there”, that the connection still exists, and so we check our own image all the time. We hear a compressed mono sound, all individual sounds are mixed into one soundscape.’14

    Isabel Löfgren responds that we should think of Zoom as a ‘cold medium’ – one which demands more participation from the audience, according to Marshall McLuhan’s concept of cold and hot media.

    ‘The brain needs to fill in the gaps of perception, which makes our brains (and our computers) go on overdrive.’

    In terms of camera angles, Löfgren adds that we are constantly looking at a badly framed medium-shot of other bodies.

    ‘We have no sense of proportion in relation to other bodies, we also lose the “establishing shot” of the room. The close-up shot used for emotional closeness to the subject on the other side of the camera is eliminated with the lack of eye contact, no “pheromonal connection”. The Zoom terminology is correct, our experiences of others occur in “gallery mode”.’15

    Zoom gloom

    New York cultural theorist Dominic Pettman regularly tweets about Zoom frazzle. His main learning outcome is ‘not dying.’ He admits he is still using Skype ‘ironically’. In a tweet he refers back to his 2014 critique of MOOCs, an almost forgotten online .edu hype that anticipated the existing online teaching default of 2020.

    Some weeks into lockdown, the question arose why video conferencing was so exhausting. Zoom fatigue is ‘taxing the brain’, people complained.16 Why are classes and meetings on Skype, Teams and Google Hangout so draining? This was expressed not as some sort of interface critique but as an existential outcry. Popular articles on Medium name it as such. Common titles include variations of

    ‘Do you have “Zoom Fatigue” or is it existentially crushing to pretend life is normal as the world burns?’

    and

    ‘The problem isn’t Zoom Fatigue — it’s mourning life as we knew it’

    Varied multiplicities of voices, moods and opinions expressed via parallel chat channels or integrated polling and online voting have not been widely promoted as yet. We feel forced to focus.

    Keep your eyes on the camera, our digital alter-ego whispers through our earphones.

    The inertia upholds contradictions – until the body gets depleted, bored, distracted and ultimately collapses.

    No more signals!

    Please provide less, turn the camera off. The number one piece of popular advice on combatting Zoom fatigue is simply, ‘do it less’, as though that’s an option. (‘You don’t hate Zoom, you hate capitalism.’). Should we be designing indicators of group sentiment?

    In what way can we fast-forward real-time team meetings? More backchannels, for sure; less ongoing visual presence. But wait, isn’t there already enough multi-tasking happening? If anything, we long for intense and short virtual exchanges, followed by substantial offline periods.

    According to Sacasas, video conference calls are

    ‘physically, cognitively, and emotionally taxing experience as our minds undertake the work of making sense of things under such circumstances. We might think of it as a case of ordinarily unconscious processes operating at max capacity to help us make sense of what we’re experiencing.’17

    We are forced to be more attentive, we cannot merely drift off. Multi-tasking may be tempting, but it is also very obvious. The social (and sometimes even machinic) surveillance culture takes its toll. Are we being watched? Our response requires a new and sophisticated form of invisible day-dreaming, absence in a situation of permanent visual presence – impossible for students, who are not afforded their grades unless the camera stays on.

    Video conferencing software keeps us at bay. Having fired up the app and inserted name, meeting number and session password, we see ourselves, as part of a portrait gallery of disappointing personas that constitutes the Team, occasionally disrupted by partners who walk into the room, a passing pet, needy kids and the inevitable courier ringing the doorbell.

    Within seconds you are encapsulated by the performative self that is you. Am I moving my head, adjusting myself to a more favourable position? Does this angle flatter me? Do I look as though I’m paying attention?

    ‘Thanks to my image on the screen, I’m conscious of myself not only from within but also from without. We are always to some degree internally conscious of ourselves.’

    Sacasas describes the experience as a double event, which the human mind experiences as if it were real.
    Looking for an escape route

    Why do I have to be included on the screen? I want to switch off the camera, be absent, invisible, a voyeur, not an actor – until I take the stage and appear out of nowhere. I have the right to be invisible, right? But no, the software lords have decided otherwise and gifted the world with the virtue of visible participation. They demand total contribution.

    The insistence on 24/7 mindfulness can only lead to a regressive revolt, an urge to take revenge. The set is designed to ensure that we stay focused, all of the time, making the fullest possible contribution, expending maximum mental energy.

    Meanwhile, I long to be frozen like an ancient marble bust, neatly standing in a row with other illustrious figures, on the palace corridor, turned on by a click, brought to life much like the figures in Night at the Museum.

    You have to take a break and OMG, you hate so much having to dress up for that video call (but you do it anyway). Bored and tired of the emotional labour, you change your living room background to a tropical beach to cheer up and shroud the situation. How can we blow up the social portrait gallery, with its dreadful rectangular cut-outs? Jailed inside the video grid you drift away from the management meeting and enter a virtual Rubik’s version of Velasquez’ Las Meninas (1656).

    Then you move on to the next room, the Kazimir Malevich 1915 Suprematist exhibition.

    After which you wake up and realize you’re back inside your own sad version of The Brady Bunch opening credits.

    ou’re on Zoom, not roaming inside some artwork. We’re not a photograph or video file either. We happen to be alive, and have to come to terms with being inside Existential Reality (ER).

    Writing for Artforum, Paula Burleigh observes that

    ‘the most pervasive of Covid imagery has little to do with the actual disease: it is the digital grid of people congregating virtually on Zoom for “quarantini” happy hours, work meetings, and classroom instruction.’18

    The grid Burleigh describes as a hallmark of minimalist design and modernist art,

    ‘conjures associations with order, functionality, and work, its structure echoed on graph paper and in office cubicles’.

    In his two-part History of the Design Grid, Alex Bigman describes how the system of intersecting vertical and horizontal lines was invented in Renaissance painting and page layout. This lead to the development of graphic design. The assumption that images are more dynamic and engaging when the focus is somewhat off-centre is something video conferencing designers have yet to take on board.

    The Haussmann-style grid cuts through any rational divisions between boxed-in subjects. Individuals are unable to spill-over into the space of others, except when they gossip on a backchannel or use the ‘vulgar’ theatrics of Zoom bombers who, early on in lockdown, carried out raids on open sessions until they were expelled.

    As Burleigh concludes, ‘the grid is rife with contradictions between what it promises and what it delivers.’ The individualized squares are the ‘second modernity’ post-industrial equivalent of a Le Corbusier housing nightmare: we are sentenced to live in our very own utopian prison cells. Within these condensed volcanic flows of violent energy, one may find tragic normalcy at best, while deep despair is the standard deviation.

    Platform paradigms

    A media-archaeological approach to Zoom would require a return to 1990s cyber phantasies of mass live castings such as Castanet – a system designed by dotcom ‘push technology’ start-up Marimba (‘a small group of Java Shakespeares’, according to Wired).19

    The idea was to make the Web to look more like TV by overthrowing the browser paradigm (which the app, in part, later succeeded in doing). Much like Zoom, Teams and Skype, the Castanet application had to be downloaded and installed in order maximize bandwidth capacity. Two decades later the basic choices are still more or less the same, with Microsoft (owner of Skype and Teams) still active as a key player.

    Each individual webcasting technology uses its own, proprietary mix of peer-to-peer and client-server technologies. Zoom, for instance, looks smooth because it compresses and stabilizes the signal of the webinar into one stream – instead of countless peer-to-peer ones that constantly need updating. It also pushes the user into a position of ‘interpassivity’: a passive audience mutes its audio and shuts up, much like a pupil listening to a teacher in the classroom.

    This is in contrast to free software peer-to-peer architectures (such as Jitsi) that go back to the free music exchange platform Kazaa. This is, ironically enough, also listed as one of the inspirations of Skype, which revolves around collaborative exchanges between equal partners. So, are we watching a spectacle as an audience or working together as a team? Are we permitted to vote, intervene, freely chat?
    The pandemic as pretext

    On the nettime mailinglist Michael Goldhaber notes that there is something inherently flawed about the user interface.

    ‘I usually stand and move around when lecturing, sometimes making large gestures. Just sitting at a desk or wherever is sure to be fatiguing. Doing this in a non-fatiguing way will require fundamentally re-thinking the system of camera, mic and screen with respect to participants.’20

    The sad and exhausting aspect of video conferencing can also be attributed to the ‘in-between’ status of laptops and desktop screens that are neither mobile and intimate, such as the smartphone with its Facetime interface, nor immersive such as Oculus Rift-type virtual reality systems.

    Zoom fatigue arises because it is so directly related to the ‘bullshit job’ reality of our office existences. What is supposed to be personal, turns out to be social. What is supposed to be social, turns out to be formal, boring and (most likely) unnecessary. This is only felt on those rare occasions when we experience flashes of exceptional intellectual insight and when existential vitality bursts through established technological boundaries.

    In her Anti-Video-Chat-Manifesto, digital art curator Michelle Kasprzak calls on us to turn off our video cameras.

    ‘DOWN with the tyranny of the lipstick and hairbrush ever beside the computer, to adjust your looks to fit expectations of looking “professional”. DOWN with the adjustment of lighting, tweaking of backgrounds, and endless futzing to look professional, normal, composed, and in a serene environment. DOWN with not knowing where to put your eyes and then recalling you need to gaze at the camera, the dead eye in your laptop lid.’21

    She calls upon us to

    ‘refuse to fake living in an IKEA showroom with recently-coiffed hair, refuse to download cutesy backgrounds which take up all our CPU and refuse to fake human presence.’

    Michelle also asks the question who else is present during our calls:

    ‘Hello NSA, hello Five Eyes, hello China, hello hacker who lives downstairs, hello University IT Department, hello random person joining the call.’

    Social media as medicine?

    Cultural anthropologist and research consultant Iveta Hajdakova, currently based in London, writes:

    ‘Last week I had three nightmares, all related to remote work. In one, I was fired because of something I said when I thought I was offline. In the second, my colleagues and I were trying to get into an office through a tiny well. We were hanging on ropes and one of them became paralysed, which I think was a dream version of a Zoom freeze. The third nightmare was about me losing track of my tasks. I woke up in panic, convinced I had forgotten to send an important email.’

    In the early days of lockdown, she struggled with headaches and migraines. Luckily, she writes, these have gone

    ‘perhaps due to a combination of factors, having a desk and a more ergonomic setup, being able to get out of the flat, limiting non-essential screen and headphone time, and adopting lots of small changes to my routine. The head and the ears are feeling much better now but something isn’t quite right, as the nightmares signal. I’ve started feeling disconnected and I think this is not merely a result of social isolation but of a more profound sense of disorientation.’

    Hajdakova is noticing a growing sense of confusion and uncertainty.

    ‘I’m losing a sense of what people at work are thinking, feeling, what they need and expect, what I’m doing well and what I can improve, which has a detrimental effect on my self-confidence. To be clear, everyone at work is providing these in abundance but with so much time passing without seeing my colleagues face-to-face, I feel like I am losing the ability to anchor our interactions in embodied human beings and shared physical environments.’

    Zoom is on its way to becoming a social environment acting like a re-mediation of office life gone by.

    ‘In the beginning, recreating the office experience over video calls worked because all of us still had the shared reference point,’ Hajdakova continues. ‘We were imitating the real office and it was a fun challenge we could all participate in. But the more we’re removed from the office in space and time, the more I’m forgetting what it is that we’re imitating.

    We’re creating something new, a simulacrum of the office. The difference between the two is: when I imitate the office, the office is still there and my efforts are judged on how close I get to resemble the real thing. But if I create a simulacrum of the office, I no longer need the real thing. To adapt to the simulacrum, I’ve started incorporating other aspects of my digital life into my remote working life so that my life and work online feels more whole… I don’t want to be just a face and voice on Zoom calls, an icon on Google docs, a few written sentences, I want to be a person… Social media helps so I’ve been posting on social media a lot.’

    Friedrich Nietzsche once noted:

    ‘When we are tired, we are attacked by ideas we conquered long ago’.

    When Facebook is experienced like a panacea, we know something must be deeply wrong. But why is this feeling of discontent so hard to pin down? The inert state is essentially regressive.
    No diagnosis, no cure

    ‘The more I try to be a real person, the more I’m getting trapped in the simulation of myself,’ Hajdakova says. ‘I’m communicating and sharing just to remind people I exist. No, it is to remind myself that I exist… Like McLuhan’s gadget lover, like Narcissus, staring at his own image.’

    We are losing a sense of reality, memory and confidence, Iveta argues,

    ‘but also losing a sense of understanding for other people. Just knowing that they feel X or Y but having no way of connecting with them through some kind of mutual understanding. In general, Zoom is traumatising for me because of the way my mind works – I need physical things, shared environments etc., otherwise, I lose not only confidence but also memory and motivation.’22

    Danish interface design researcher at Aarhus University, Søren Pold comments:

    ‘At your desktop you can change your view, mute your microphone and stop your camera or change background and filters, but you can’t see if others are looking at you and they can’t see if you’re looking at them. There’s only a slight overview and control of the sound you’re receiving and transmitting. I have often struggled with figuring out how to transmit sound from the videos I’m showing or with trying to ensure that the sound of the computer fan does not take over. Zoom becomes a layer, an extra operating system, that takes over my computer and leaves me struggling to get through to the other software I am aiming to control. Besides, Zoom prioritizes loud and deep voices to more quiet and higher pitch voices and thus creates a specific speaking order, prioritizing male speakers.’

    The new video filter that adds a mask, a funny hat, a beard or a lip colour demonstrates that Zoom is watching how you’re watching through face tracking technologies. This Zoomopticon, as Pold calls it, is the condition in which you cannot see if somebody or something is watching you, but it might be the case that you’re being watched by both people and corporate software.

    ‘Zoomopticon has taken over our meetings, teaching and institutions with a surveillance capitalistic business model without users being able to define precisely how this is being done.’23

    Harm reduction

    Is a different kind of Zoom possible? We have found the experience draining, yet coming together should empower. What’s wrong with these smooth high-res user interfaces, accompanied by the lo-res faces due to shaky connections? It’s been a dream televising events and social interactions, including our private lives. How can we possibly reverse the Zoom turn?

    Is the ‘live’ aspect important to us or should we rather return to pre-produced, watch-‘em-whenever videos? In education this is not a marginal issue. There is a real, time-honoured tension between the all-consuming exciting ‘liveness’ of ‘streaming’ and the detached flat coolness of being ‘online’.24

    Six months into lockdown, online conferences on spirituality and self-awareness began to offer counter-poison to their own never-ending sessions. They staged three-day Zoom events (twelve hours a day). They introduced Embodiment Circles,

    ‘a peer-led, free, online space to help us stay sane, healthy and connected in these uncertain and screen-filled times. The tried and tested 1-hour formula combines some form of gentle movement, easy meditation and sharing with others.’25

    The organisers promote

    ‘embodied self-care for online conferences. With such an amazing array of speakers and other offerings, the conference-FOMO is real. Let’s learn a few self-care practices that we can apply throughout the conference, so we arrive at the other end nourished, inspired, and well-worked… rather than drained, overwhelmed, or with a vague sense of dread and insufficiency.’26

    Given this context, should we be talking in terms of ‘harm reduction’?

    Online wellness is the craze of the day: our days on Zoom include breaks with live music performances, short yoga and body scan sessions. It is Bernard Stiegler’s pharmakon in a nutshell27: technology that kills us will also save us. If Zoom is the poison, online meditation is the antidote.

    After the Covid siege, we will proudly say: we survived Zoom. Our post-digital exodus needs no Zoom vaccine. Let us not medicalize our working conditions. In line with the demonstration on Amsterdam Museumplein (2 October 2020) where students demanded ‘physical education’, we must now fight for the right to gather, debate and learn in person. We need a strong collective commitment to reconvene ‘in real life’ – and soon. For it is no longer self-evident that the promise to meet again will be fulfilled.

    https://www.eurozine.com/the-anatomy-of-zoom-fatigue

    #zoom #fatigue #corps #anatomie #distanciel #videoscape #santé

    • En 2004, dans Vivre Ensemble, on parlait déjà de ORS...
      Abri PC du #Jaun Pass :

      La logique de la dissuasion

      Le régime d’aide d’urgence imposé aux personnes frappées de non-entrée en matière (NEM) vise à déshumaniser l’individu. Tout est fait pour leur rendre le séjour invivable et les pousser à disparaître dans la clandestinité, comme le montrent les exemples ci-dessous relevés en Suisse allemande, où les personnes frappées de NEM et les requérants déboutés de la procédure d’asile sont placés dans des « centres d’urgence » ou « centres minimaux » (Minimalzentren). Petit tour des lieux dans les cantons de Berne et Soleure.

      Le canton de Berne, pionnier en la matière, avait déjà concrétisé le principe d’assignation à un territoire (art. 13e LSEE) bien avant l’entrée en vigueur de la loi au 1er janvier 2007, en ouvrant deux centres d’urgence, l’un sur le col du Jaun en juin 2004 et l’autre qui lui a succédé en 2005, sur l’alpage du Stafelalp : « Si notre choix s’est porté sur le Col du Jaun », expliquait la Cheffe de l’Office de la population lors d’une conférence de presse le 7 juin 2004, c’est notamment parce que cette solution « (…) n’incite pas à s’attarder en Suisse. » Et que : « D’autres personnes vont l’utiliser également. Il s’agit de personnes qui ont activement empêché leur renvoi ou qui dissimulent leur identité et qui n’ont pas encore fait l’objet d’une décision de refus d’entrer en matière… ».

      L’abri PC du Jaun

      Un des journalistes présents le décrit ainsi dans le Journal du Jura du 8 juin 2004 :

      « A l’extérieur, des grillages ont été installés afin que le lieu soit un peu isolé, et pour protéger les requérants d’éventuels importuns. (…) Les gens sont répartis dans des chambres de quatre à douze personnes (…) les requérants ne touchent pas d’argent liquide, mais des prestations en nature. Ce sont des bons qu’ils peuvent échanger contre de la marchandise au kiosque tenu par l’ORS (Organisation pour mandats spéciaux et en régie SA) qui gère le centre (…) ».

      Très peu de requérants s’y rendirent ; d’autres s’enfuirent, telle une mère avec une petite fille de deux ans qui vint chercher de l’aide à… Soleure ! Une jeune femme fut hospitalisée, suite à une grève de la faim.

      Sur l’alpage

      A l’abri de protection civile du col du Jaun fermé en novembre 2004, succéda le centre d’urgence du Stafelalp. En 2005, les NEM et d’autres personnes désignées comme des « NIKOS », abréviation de « Nichtkooperativ », ont été logés dans une ancienne colonie de vacances isolée, située sur l’alpage de Stafelalp. Dans ce centre, comme auparavant dans celui du Jaun, les requérants ont été cantonnés dans un périmètre de 2 km autour du centre, avec interdiction formelle de franchir ces « frontières ». Le centre de Stafelalp plus fréquenté que celui du Jaun était considéré comme « trop attractif » pour les autorités, et la durée moyenne de séjour des NEM (52 jours) trop longue. Il fallait trouver autre chose.

      En janvier 2006, le centre fut fermé et les NEM ont été réintégrés dans un centre de transit. Ils ne touchent pas d’argent mais ont droit à trois repas par jour. Ils s’y déplacent plus librement, du moins à pied. Mais le fait qu’ils ne disposent d’aucun pécule pour payer les transports publics restreint leur liberté de mouvement aux alentours et dans la commune de Lyss où est situé le centre.

      Soleure ne fait pas mieux

      Depuis mai 2006 (auparavant ils bénéficiaient d’aide en espèce et aucun hébergement n’avait été mis à leur disposition), les « NEM » soleurois sont logés dans le centre d’accueil pour requérants d’asile situé sur la montagne du Balmberg, mais ils n’y sont pas nourris. Ils y touchent 8 fr. par jour pour leur entretien, versés sur place tous les jeudis par le responsable du centre. Le contrôle de présence est journalier et ceux qui s’absentent perdent leur pécule pour les jours d’absence, voire leur droit à l’hébergement en cas de récidive. Les occupants n’ont pas le droit d’y accueillir des amis pour la nuit. Le visiteur externe doit demander une autorisation au responsable (qui lui est parfois refusée sous divers prétexte) pour y entrer.

      Là-haut sur la montagne !

      Le lieu est isolé. On y trouve trois téléskis et un restaurant, mais aucun magasin, si bien que les requérants frappés de NEM sont obligés d’utiliser l’autobus circulant de Soleure au Balmberg (prix du billet aller et retour : 11 fr.!) pour faire leurs achats et se procurer le nécessaire. Si les requérants d’asile encore en procédure, également logés dans ce centre, bénéficient de tickets de bus gratuits, ce n’est pas le cas des personnes frappées d’une NEM. Ils n’ont le droit de consulter un médecin qu’en cas d’urgence et c’est un des responsables du centre, sans formation médicale, qui prend la décision. Depuis quelques mois, les NEM doivent débourser quelques centimes pour des comprimés : antidouleurs, aspirine etc. (obtenus gratuitement auparavant) distribués sur place par le préposé à la pharmacie.

      Une stratégie efficace

      Le régime drastique, l’isolement et le nombre de descentes de police qui les terrorisent fait qu’au bout de quelques semaines, les NEM soleurois « disparaissent » dans la clandestinité. La méthode, il faut le reconnaître, est efficace et la stratégie de découragement sur laquelle l’Office des réfugiés (actuellement l’Office fédéral des migrations) avait misé dans un rapport de mars 2000 pour se débarrasser des indésirables, a l’air de se réaliser. Les six NEM qui sont encore au Balmberg ne pèsent pas lourd, en regard des centaines de ces « disparus volontaires », soumis dans les centres d’urgence « à une pression psychique insupportable » au point qu’ils ont préféré la clandestinité. Beau résultat pour un pays qui se vante d’être un Etat de droit.

      https://asile.ch/2007/02/05/suisse-allemandecentres-d%e2%80%99urgence-pour-nemla-logique-de-la-dissuasion

    • RTS | Des voix s’élèvent contre la prise en charge des migrants par des entreprises privées

      Amnesty International dénonce la situation dans le centre de migrants de Traiskirchen en #Autriche. L’organisation pointe du doigt la surpopulation et les conditions d’hygiène déplorables qui y règnent. Or ce centre est géré par la filiale autrichienne de l’entreprise privée zurichoise ORS. Une nouvelle qui relance le débat sur l’encadrement des requérants par des privés.

      https://seenthis.net/messages/402089

    • The Corporate Greed of Strangers
      –-> ORS Service AG in Austria and Switzerland

      Other international players like the Swiss company ORS Service AG are also expanding into Germany. ORS in 2015 had five reception centres in Munich.

      ORS Service is based in Zurich in Switzerland and was set up as a private company to work with the Swiss federal government from 1991 to house asylum seekers. For twenty years, through to 2011, although the contract should have been retendered every five years the Swiss government did not put the contract out to tender.

      In 2011 ORS Service outbid European Homecare for the federal contract in Austria for reception centres under the responsibility of the ministry of interior. By the end of 2014, they were providing twelve reception centres including tent camps in Salzburg and Linz and being paid around 22 million euros by the federal government. ORS runs Austria’s main initial reception centre in the town of Traiskirchen, near Vienna, which was designed for around 1700 refugees. By the summer of 2015 over 3,000 refugees were living there, Amnesty International called the ORS camp ‘shameful’, with 1,500 people forced to sleep outside on lawns and nearby roads.

      On its home territory ORS Service works in partnership with the Swiss Securitas private security company in delivering a very controversial reception and accommodation policy which has included remote locations and housing asylum seekers underground in wartime military bunkers. Reception and detention policies have been influenced by Swiss politics which over the past few years have been dominated by the anti-immigrant Swiss People’s Party (UDC) which has become the largest party at the federal level. Currently refugees arriving in Switzerland have to turn over to the state any assets worth more than 1,000 Swiss francs (£690) to help pay for their upkeep, a practice that has drawn sharp rebukes for Denmark.

      https://seenthis.net/messages/465487

    • Quand l’accueil des personnes en exil devient un bizness

      A l’origine, il s’agit d’une agence d’intérim lausannoise créée en 1977 nommée ORS Services SA. En 1992, la société devient ORS Service AG et déménage à Zurich. En 2005, le fondateur de l’entreprise la revend à #Argos_Soditic qui la revend à #Invision en 2009, qui finalement la revend à #Equistone en 2013. Equistone Partners Europe est un fond d’investissement international avec des antennes dans 4 pays européens. ORS déclare un chiffre d’affaires de 65 millions de francs suisses pour 2014, essentiellement en provenance de fonds publics. Selon plusieurs médias, celui-ci atteint 85 millions en 2015 mais son bénéfice n’a jamais été divulgué. Alors quand Claude Gumy, directeur opérationnel à Fribourg dit dans le journal Le Temps « Notre but n’est pas de gagner de l’argent pour le compte d’investisseurs. Nous nous occupons avant tout d’êtres humains », de qui se moque-t-il ? Pour faire des économies l’État suisse délègue la gestion de « l’accueil » a des investisseurs qui après avoir spéculé sur les marchandises et dépouillé les pays pauvres spéculent sur les flux migratoires qu’ils ont ainsi engendrés. Leur entreprise est d’ailleurs réputée pour sa collaboration inconditionnelle avec les services étatique et la police dont les pratiques répressives ne font aucun doute.

      https://seenthis.net/messages/573420

    • Gestion de l’asile | ORS Fribourg : Quand l’État fait la sourde oreille. Business is Business ?

      Pour faire la lumière sur les agissements d’ORS, le mouvement solidaritéS et le collectif Droit de rester ont rédigé un rapport d’une trentaine de pages. Il recense les témoignages de quelques dizaines de personnes : usagèr.e.s d’ORS, bénévoles et travailleurs/euse sociaux/ales. Le groupe s’est confronté à la réticence de certain.e.s témoins potentiels. ORS interdit à ses employé.e.s de parler de l’entreprise à des personnes externes, sous peine de sanctions, même après la fin du contrat.

      https://seenthis.net/messages/786789
      #rapport

    • ODAE-romand | L’envers du décor dans les centres fédéraux

      Une demandeuse d’asile a passé près de six mois dans les CFA de #Zurich, #Boudry et de #Giffers. Dans le bulletin d’Augenauf de novembre 2020, elle raconte les #conditions_de_vie, les #brimades, #vexations et #violences quotidiennes qu’elle y a vécues. L’ODAE romand en publie quelques extraits.

      https://seenthis.net/messages/893672

      Texte original publié par Augenauf (en allemand) :
      https://www.augenauf.ch/images/BulletinProv/Bulletin_106_Nov2020.pdf

    • Lettre ouverte au SEM - Droits humains gravement violés au Centre Fédéral d’Asile de #Boudry : peut-on encore parler d’un centre “d’asile” ?

      Chères et chers journalistes et sympathisant·es,

      Vous trouverez ci-dessous une lettre ouverte que nous avons adressée ce jour au Secrétariat d’Etat aux Migrations, à travers Messieurs Mario Gattiker, Secrétaire d’Etat, et Pierre-Alain Ruffieux, responsable asile pour la Suisse romande. Elle a également été envoyée à Monsieur Jean-Nathanaël Karakash, conseiller d’Etat neuchâtelois en charge du Département de l’Economie et de l’Action Sociale.
      Droits humains gravement violés au Centre Fédéral d’Asile de Boudry : peut-on encore parler d’un centre “d’asile” ?

      –---

      Nous dénonçons depuis longtemps des situations inhumaines au Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Boudry (NE)[1], mais les cas de réfugié·es subissant de #mauvais_traitements - le mot est faible - s’accroît de façon préoccupante. Ce qui se passe depuis plusieurs mois maintenant est intolérable et ne peut rester sans réaction de notre part.

      Selon nos informations et observations, nous ne sommes pas face à des cas isolés, mais devant un véritable #système_punitif, qui va au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. #Abus_de_pouvoir de certain·es agent·es de sécurité de l’entreprise #Protectas, #mépris et #comportements_racistes qui créent un climat de #peur et poussent à bout certain·es habitant·es du Centre. Visites impromptues du personnel de sécurité dans les chambres, sans frapper, ni dire bonjour, gestion catastrophique des #conflits, sans souci de calmer le jeu, ni d’écouter. "Ils ne savent pas parler, ils répriment”, raconte un habitant du Centre. Des requérant·es jugé·es arbitrairement et hâtivement comme récalcitrant·es sont enfermé·es pendant des heures dans des containers insalubres et sous-chauffés. Plusieurs témoignages attestent d’une salle sans aucun mobilier, avec des taches de sang et des odeurs de vomi et d’urine. Beaucoup en ressortent traumatisés. Une personne s’est récemment retrouvée en état d’#hypothermie [2].

      Les témoignages vont tous dans le même sens : peur de porter #plainte par #crainte des conséquences pour sa procédure d’asile ou par crainte de recroiser les mêmes agent·es de sécurité. Mais les faits sont là : utilisation abusive du #spray_au_poivre, #plaquages_au_sol, #insultes_homophobes, #harcèlement envers des personnes vulnérables et #hospitalisations suite à l’#enfermement dans des cellules. Plusieurs #tentatives_de_suicide sont attestées et il y a eu #mort d’homme : le 23 décembre, un requérant d’asile est décédé aux abords du Centre de Boudry. Il s’agissait d’une personne vulnérable, suivie en psychiatrie et qui avait déjà tenté de se suicider. Alors que cette personne avait besoin d’aide, à plusieurs reprises, le personnel de sécurité de Protectas lui a refusé l’accès au Centre, du fait de son état d’ivresse.

      A Boudry, la #violence est banalisée. Au lieu d’apaiser les conflits, les agent·es de Protectas les attisent. Des membres du personnel de sécurité abusent de leur pouvoir en faisant régner leurs propres lois. Ainsi, alors que les #cellules_d’isolement ne sont prévues que pour protéger les requérant·es d’asile et le personnel du CFA de personnes ayant un comportement violent et pour une durée n’excédant pas deux heures[3], on constate que la réalité est tout autre. Le moindre dérangement est réprimé par un #enfermement_abusif et qui dépasse souvent le temps réglementaire, allant jusqu’à un #isolement d’une nuit entière. Nous avons eu connaissance d’un mineur qui a été enfermé alors que le règlement l’interdit. De telles #privations_de_liberté sont illégales. Pour échapper à ces mauvais traitements, beaucoup quittent la procédure d’asile en cours de route.

      Les droits humains sont violés dans les CFA, en toute impunité, dans un #silence de plomb que nous voulons briser. Ce qui se passe à Boudry se passe aussi ailleurs[4] et c’est la conséquence d’une logique de camps. C’est tout un système que nous dénonçons et non pas des dysfonctionnements ponctuels.

      ***

      Face à cette gestion désastreuse et les drames humains qu’elle entraîne, nous demandons qu’une enquête indépendante soit ouverte établissant les faits en toute objectivité. En accord avec les personnes qui ont pris contact avec Droit de Rester, nous sommes prêt·es à témoigner.

      Nous demandons que des mesures concrètes soient prises pour mettre fin à ce système défaillant, qui transforme les CFA en prisons. Il n’est pas normal que le budget alloué à l’encadrement sécuritaire par le SEM soit plus important que celui consacré à l’encadrement social et sanitaire dans les CFA. Il est nécessaire de renverser la vapeur en engageant des professionnel·les du travail social et de la santé en nombre suffisant et ayant pour mission de soutenir, d’écouter, de soigner et de répondre aux besoins spécifiques des requérant·es d’asile. Ceci dans l’optique de créer un climat de bienveillance, réparateur des traumatismes vécus sur la route de l’exil par les personnes dont ils-elles ont la charge. Actuellement, les agent·es de sécurité ont des prérogatives immenses qui ne devraient absolument pas leur être confiées en raison d’un manque de formation flagrant.

      Nous demandons la suppression immédiate de ces cellules-containers et la refonte complète du régime de sanctions.

      Nous exigeons la fin de la privatisation du domaine de l’asile ; l’arrêt de toute collaboration avec des entreprises de sécurité ou d’encadrement privées de surcroit cotées en bourse (telles que Protectas, Securitas ou ORS) dans le cadre des CFA et autres lieux d’hébergement. L’asile n’est pas un business. L’argent attribué à ces tâches par l’Etat doit revenir à des structures sociales et de soins publiques.

      Nous exigeons transparence et respect du droit suisse et international. Actuellement les CFA sont des boîtes noires : les règlements internes sont inaccessibles, les requérant·es d’asile n’obtiennent pas les rapports des sanctions prononcées à leur encontre, rapports rédigés par Protectas dont le contenu varie à leur guise afin de justifier les sanctions aux yeux du SEM. Toute sanction devrait être prononcée par du personnel cadre du SEM.

      Nous demandons l’introduction d’un organe de médiation indépendant de gestion des plaintes vers qui les requérant·es d’asile lésé·es pourraient se tourner. Finalement, il est nécessaire d’ouvrir les portes des CFA aux organisations et personnes de la société civile – comme c’est notamment le cas en Hollande, pays dont la Suisse s’est inspirée pour mettre en œuvre le système actuel – afin de rompre l’isolement et de cesser avec ces zones de non-droit.

      Nous demandons aussi la fermeture du Centre spécifique des Verrières, restreignant la liberté de mouvement de ses occupants de par son emplacement-même et conçu comme un centre punitif. C’est de soutien psychologique et de soins dont les requérant·es d’asile, y compris celles et ceux qui sont jugés récalcitrant·es, ont besoin à leur arrivée. L’équité des soins par rapport à ceux offerts à la population résidente doit être effective. Ce sont l’isolement, l’exclusion, la promiscuité et l’armada d’interdits qui accentuent les traumatismes, les addictions, le stress et les tensions. Stop à la logique de camp !

      C’est une alerte que nous lançons. Nous espérons qu’elle sera entendue et attendons qu’elle soit suivie d’effets dans les meilleurs délais.

      Contact médias :
      Denise Graf, 076 523 59 36
      Louise Wehrli, 076 616 10 85
      Caterina Cascio, 077 928 81 82

      [1] Voir par exemple ici : https://rester.ch/wp-content/uploads/2020/05/2020.05.28_Communiqu%C3%A9_de_presse_camp_nous_d%C3%A9non%C3%A7ons-1.pdf ou là : https://www.canalalpha.ch/play/minimag/episode/3819/risque-de-suicide-quel-soutien-psy-pour-les-migrants-a-boudry

      [2] Le 17 février, la radio RTN révèle un cas d’hypothermie survenue au centre de Boudry 2 jours plus tôt : https://www.rtn.ch/rtn/Actualite/Region/20210215-Etat-d-hypothermie-au-Centre-de-Perreux.html

      [3] Voir à ce sujet les p. 51-52 du Plan d’exploitation Hébergement : https://www.plattform-ziab.ch/wp-content/uploads/2020/10/SEM_PLEX_2020.pdf

      [4] A ce sujet, sur les violences au Centre de Giffers : https://asile.ch/2020/06/23/le-courrier-violences-a-chevrilles, sur celles au centre de Bâle : https://3rgg.ch/securitas-gewalt-im-lager-basel , témoignages récoltés par Migrant Solidarity Network (1 et 2), ici le rapport de la Commission Nationale de Prévention de la Torture : https://asile.ch/wp-content/uploads/2021/01/CNPT_CFA_DEC_2020-fr-1.pdf et là le communiqué de humanrights.ch : https://www.humanrights.ch/fr/qui-sommes-nous/commentaire-violences-cfa

      Lettre reçu via la mailing-list Droit de rester, le 12.03.2021

    • Les conséquences de l’asile au rabais

      Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) est enfin sorti de son mutisme. Mercredi, sous pression, après d’énième révélations sur des cas de mauvais traitements dans les centres d’asile, il a annoncé qu’il mandatait une enquête indépendante concernant plusieurs cas de recours excessif à la force.

      C’est une avancée car, jusqu’ici, l’institution n’avait jamais reconnu de dysfonctionnements. Alors que quatre plaintes avaient été déposées contre la société de sécurité #Protectas en juin dernier par des demandeurs d’asile blessés au centre de #Chevrilles, il n’avait pas bronché, déléguant d’éventuelles sanctions à la société privée. Plus d’un an après, justice n’a toujours pas été rendue. Certains plaignants ont été expulsés…

      Le SEM affirme avoir aussi suspendu 14 membres du personnel de sécurité impliqués dans différentes affaires, notamment pour un recours abusif à des « #salles_de_réflexion », que certain·es nomment « salles de torture ». Berne a été sommé de réagir suite à un enregistrement clandestin qui prouve que les agent·es n’hésitent pas à falsifier des rapports dans le but de justifier le recours à la violence. Le SEM a annoncé qu’il allait réexaminer les modalités de recrutement du personnel de sécurité et leur formation.

      C’est un premier pas, mais insuffisant. Quatorze suspensions pour combien d’incidents impunis ? « J’ai vu des gens se faire tabasser sous mes yeux… la plupart ne portent jamais plainte. Si tu te plains, tu peux être sûr que les sévices doubleront », nous confiait hier un homme qui a résidé au centre de #Boudry et de Chevrilles.

      Les associations actives dans le domaine de la migration dénoncent depuis des années le processus de #privatisation de l’asile. La Confédération recoure à des sociétés privées pour assurer la sécurité et l’encadrement dans ses centres. Or, ces entreprises ont pour objectif de faire du profit. Il n’est pas étonnant qu’elles lésinent sur les moyens. Recrutements à la va-vite, formations inexistantes et contrats précaires engendrent des situations explosives où le personnel est démuni face à une population au parcours extrêmement difficile.

      La Suisse doit faire mieux, elle en a les moyens. Alors que des personnes cherchent ici protection, elles rencontrent violence et mépris. Il est inacceptable que nos impôts continuent à financer un système arbitraire perpétuant une terreur que les personnes migrantes ont fuit au péril de leur vie.

      https://lecourrier.ch/2021/05/06/les-consequences-de-lasile-au-rabais

    • Documentation | Violences dans les centres fédéraux d’asile

      Depuis plusieurs mois en Suisse des cas de violences perpétrées dans et autour des centres fédéraux d’asile (CFA) ont été dénoncés. Sans changements significatifs opérés, d’autres sont à craindre. Pour que les personnes réfugiées ne soient pas à nouveau des victimes isolées, il est important d’apporter un regard externe sur ce qui se passe au sein des CFA. Ces questions touchent à la cohésion sociale. Le 5 mai 2021, les résultats d’une enquête de médias associés ont été présentés au public (https://www.rts.ch/info/suisse/12175381-bavures-et-rapports-trafiques-la-securite-derape-dans-les-centres-feder), révélant à nouveau des exactions commises par les employé.es des sociétés de sécurité envers des résident.es. Le Secrétariat d’État à la migration (SEM) a réagit par voie de presse (https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/sem/medien/mm.msg-id-83389.html) en annonçant l’amorce d’une enquête indépendante. Les médias et la société civile jouent un rôle essentiel pour faire la lumière sur des questions de sécurité publique et de respect des droits humains.

      Le 5 mai dernier les résultats d’une enquête de la RTS (https://www.rts.ch/info/suisse/12175381-bavures-et-rapports-trafiques-la-securite-derape-dans-les-centres-feder), SRF et la WOZ a été rendue publique. En s’appuyant sur des enregistrements et témoignages, elle documente plusieurs exactions commises par les personnes en charge de la sécurité dans différents centres fédéraux d’asile. “Des rapports sont parfois truqués par les agents de sécurité pour se couvrir. En réaction à ces révélations, le Secrétariat d’État aux migrations a fait suspendre 14 de ces employés de sociétés privées et lance une enquête externe” (RTS). Le téléjournal de midi, de 19h30 et l’émission Forum en ont parlé. Le matin même, le SEM a publié un communiqué annonçant avoir été informé du recours à des “mesures coercitives disproportionnées” de la part d’agent.es de sécurité. Demandé depuis plusieurs années par la société civile, il annonce avoir chargé l’ancien juge Niklaus Oberholzer d’une enquête indépendante et vouloir réfléchir au recrutement et à la formation de ces personnes . Le quotidien Le Courrier (https://lecourrier.ch/2021/05/05/quatorze-agent%c2%b7es-de-securite-suspendu%c2%b7es) est allé à la rencontre du collectif Droit des rester Neuchâtel qui doute de ces dernières mesures : « Nous demandons que ce soit des entités publiques à but non lucratif qui gèrent l’encadrement. Celles-ci doivent engager des professionnel·les de la médiation, du travail social, de l’interculturalité et de la santé. »

      Avant cela, le 28 avril 2021 le Secrétariat d’État à la migration (SEM) avait publié un communiqué (https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/sem/medien/mm.msg-id-83251.html) déplorant l’augmentation des menaces envers les centres d’asile fédéraux (CFA). Il y est fait état de déprédations faites aux bâtiments, mais également de menaces et de mises en danger d’employé.es du SEM. Dans le viseur, des « groupes de gauche radicale » qui feraient appel via leur site à des actes de vandalisme, ou même appel à la violence envers des employé⸱es. Les associations de défense du droit d’asile ont condamné de tels procédés. La Plateforme Société civile dans les centres fédéraux s’est positionnée (https://mailchi.mp/d2895a50615c/neuigkeiten-baz-nouveauts-cfa) en rejetant toute forme de violence. Le collectif bâlois 3RGG -auteur d’un rapport répertoriant les actes violents envers les personnes requérantes d’asile au sein du centre fédéral d’asile du canton de Bâle (BässlerGut) – se distancie également de ces méthodes (https://asile.ch/2021/04/30/3rgg-communique-violences-dans-les-camps-federaux-dasile) qui ne sont pas les leurs. Ses auteurs regrettent que leurs appels à se mobiliser contre les violences impunies du personnel de sécurité envers des résident⸱es isolé⸱es n’ait connu que peu d’échos dans les médias et dans la vie des centres en conséquent.
      Jusqu’ici ce sont d’autres types de dénonciations de violence en lien avec les CFA qui ont été exprimées. En 2021, au CFA de Boudry (NE) c’est un cas d’hypothermie (https://lecourrier.ch/2021/02/17/hypothermies-au-centre-dasile) pour une personne placée en « cellule de dégrisement » qui a servit de révélateur à ce que Droit de rester Neuchâtel décrit comme un « réel système punitif ». En 2020, dans le centre de renvoi de Giffers, quatre #plaintes (https://asile.ch/2020/09/22/solidarite-tattes-giffers-visite-aux-requerants-qui-ont-denonce-des-violences) ont été déposées contre la société de sécurité Protectas pour des exactions envers des résident.es. A BässlerGut, le travail d’enquête (https://asile.ch/2020/07/30/enquete-violences-au-centre-federal-de-bale-quand-le-systeme-deraille) poussé qu’avait publié le collectif 3 RGG faisait état de violences graves perpétrées par des personnes en charge de la sécurité envers les personnes résidentes, avec des processus de dénonciation inefficient à l’interne. La commission nationale de prévention de la torture (CNPT) après une visite au sein de plusieurs CFA en janvier 2021 suggérait elle aussi des améliorations (https://asile.ch/2021/01/20/cnpt-rapport-dobservation-des-centres-federaux-dasile-la-violence-pointee-du-d) concernant la gestion des conflits, la prévention de la violence et la gestion des plaintes. Une des réponses offerte par le SEM est celle de la réouverture du centre spécifique des Verrières pour accueillir les personnes qui « représentent une menace pour elles-mêmes ou pour autrui ». L’OSAR s’inquiète (https://www.osar.ch/communique-de-presse/centre-des-verrieres-les-requerants-dasile-doivent-beneficier-dune-representati) de cette mise à l’écart pour des personnes généralement fragilisées. Selon l’organisation, il vaudrait bien mieux miser sur la prévention de la violence et renforcer l’encadrement.

      Liées à des conditions structurelles, ces dénonciations de part et d’autres ne s’arrêteront probablement pas là. Dans ce jeu du chat et de la souris, les médias et la société civile jouent un rôle important pour faire la lumière sur des dynamiques en présence. L’éditorial du dernier numéro de la revue Vivre Ensemble le rappelait : ” […] les centres fédéraux réunissent les deux ingrédients de la violence institutionnelle : fermés d’accès au regard public, ils donnent au personnel un pouvoir énorme sur une catégorie de personnes. Or, les véritables garde-fous à l’impunité et à l’arbitraire se situent du côté de la transparence. Et la société civile est bien là, du côté des victimes, et ne manque pas de le lui rappeler. “

      https://asile.ch/2021/05/07/documentation-violences-dans-les-centres-federaux-dasile

    • Centres fédéraux | À l’écoute des victimes

      Le #déni des autorités intenable face à la médiatisation des violences

      Le mois de mai aura vu la question des violences dans les CFA tenir une belle place dans l’actualité. D’abord avec les enquêtes de la RTS, de la SRF et de la Wochenzeitung, puis avec le rapport d’Amnesty International qui relate des cas de maltraitances à l’égard de requérant·es d’asile qui pourraient s’assimiler à de la torture [1]. Des témoignages de victimes, mais également d’ancien·es employé·es des centres ont été recueillis et des enregistrements, effectués à l’insu du personnel de sécurité, ont permis d’établir que leurs rapports de sanction à destination du SEM sont truqués.

      Ces enregistrements proviennent du téléphone d’une femme enfermée dans un container-cellule. Le mobile lui avait été confisqué par le personnel de sécurité et a capté deux heures de leurs conversations. Cela se passe donc dans la loge des agent·es de sécurité de Protectas, il y a quelques mois au CFA de Boudry dans le canton de Neuchâtel. On y entend les agent·es discuter du contenu du rapport qu’ils doivent faire parvenir au SEM pour justifier leur mise en cellule. Une agente qui n’a pas assisté aux événements est chargée de le taper. Les cellules, ce sont donc ces containers sans aucuns meubles, dotés seulement d’une petite fenêtre, à l’odeur de vomi, d’urine et tâchés de sang au sol. Les requérant·es d’asile y sont enfermé·es, parfois pendant deux heures, parfois plus. Une caméra permet de les filmer.

      Ces pratiques, éminemment choquantes ne sont pas étonnantes. Elles sont davantage la conséquence d’un système, plutôt que le fait d’individus. Car les événements qui ont eu lieu dans différents CFA, à différentes dates, se ressemblent de façon troublante. À l’origine de ces actes de violence, il y a le plus souvent des événements que l’on pourrait qualifier d’incidents. Un téléphone volé, un masque sous le nez ou une perte de patience dans la longue file d’attente pour le repas. Et plutôt que d’apaiser les conflits de façon non violente et bienveillante, le personnel de sécurité les amplifie en usant de sa force physique et verbale, de ses gros bras et de son uniforme imposant. À cela s’ajoutent des mesures radicales comme ces mises en cellule appliquées de façon arbitraire et non conforme au règlement du SEM. Comme on l’a entendu, il suffit d’enjoliver le rapport pour le SEM pour maquiller ces imperfections. Le SEM doit d’ailleurs en être conscient, mais en déléguant ces tâches à des prestataires privés, il peut allégrement fermer les yeux. La responsabilité est dissoute dans la chaîne hiérarchique. Alors que légalement le SEM est pleinement responsable.

      Les dénonciations de nombreux collectifs dans différents CFA depuis plus d’une année et à de nombreuses reprises ont longtemps été traitées avec mépris par le SEM, qui a toujours nié ou prétendu avoir pris des mesures. Il aura fallu ces preuves irréfutables et un dégât d’image important pour le faire plier, un tout petit peu.

      Il a annoncé la suspension de 14 agent·es de sécurité, un audit interne, une enquête externe à Boudry par un ancien juge fédéral, la suppression des containers et une réflexion sur la mise en place d’un bureau externe chargé de recueillir les plaintes des requérant·es d’asile. On peut se réjouir de ce dernier point. Mais reste encore à voir quelle sera la mise en œuvre concrète. Pour le reste, ne nous méprenons pas. Il ne s’agit pas là d’une révolution, mais bien d’une communication bien rôdée.

      Car évidemment il ne suffira pas que les containers insalubres soient remplacés par de jolies salles de « réflexion » aux couleurs apaisantes. Parce que sales ou propres, cela restera des cellules. Il n’est pas suffisant non plus que les agent·es de sécurité impliqué·es dans les quelques affaires récemment médiatisées soient remplacé·es par d’autres. Tant que le cadre de travail sera le même, les mêmes violences se reproduiront. Il suffit de lire le rapport d’Amnesty et les témoignages d’anciens agents de sécurité ou d’assistants sociaux pour comprendre combien celles-ci font partie de la culture d’entreprise. On ne peut que redouter qu’un nouveau lieu à haut potentiel de violence systémique sorte de terre à Genève, dans le cadre du projet de construction d’un centre fédéral au Grand-Saconnex (lire ici).

      Tant que les requérant·es d’asile continueront à être considéré·es comme une catégorie de la population à part, rien ne changera. Il faudra continuer de dénoncer ce qui se passe derrière les portes de ces centres. Et d’écouter, sans mettre en doute, la parole des réfugié·es qui se seraient bien passé de subir de nouvelles violences, après avoir fui celles de leur pays et en avoir subi sur la route de leur exil. On peut ici souligner le rôle des médias qui ont, à travers leurs investigations, contribué à amener sur la place publique des pratiques dénoncées depuis de nombreuses années par des organisations de la société civile. Et contraint les autorités d’asile à sortir du bois.

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      INÉDIT | Immersion dans la loge des agent·es de sécurité du CFA de Boudry

      L’enregistreur vocal du smartphone était enclenché. Confisqué par des agent·es de sécurité du Centre fédéral de Boudry, le téléphone d’une requérante d’asile a enregistré par inadvertance durant près de deux heures les conversations qui se sont tenues dans leur loge. Nous publions la retranscription complète et inédite de cette capture audio, anonymisée.

      Discussions entre membres du personnel, interactions avec des requérant·es d’asile : les échanges sont révélateurs d’un climat latent d’irrespect et de violence ordinaire induite par le rapport de force et le choix de confier l’encadrement des résident·es des Centres fédéraux d’asile à des agents de sécurité démunis d’outils de médiation. La gestion uniquement sécuritaire des tensions, inévitables dans des lieux de vie collectifs, l’absence de prise en compte par le personnel d’une réalité évidente, celle que les personnes logées là sont dans une angoisse existentielle liée à leur demande de protection, l’impunité renforcée par des mécanismes visant à tout régler « à l’interne », ressortent de leurs propos. Dans la dernière édition de la revue « Vivre Ensemble », nous avons publié un extrait de cet enregistrement : celui-ci montre comment les agent·es trafiquent un rapport justifiant la mise en cellule d’isolement d’une femme, en accusant celle-ci d’acte de violence. La retranscription complète de l’enregistrement montre que celle-ci était venue solliciter l’aide de la sécurité pour que celle-ci aide un enfant (en pleurs) à récupérer un téléphone portable qu’il s’était fait voler par un homme hébergé au centre, et que face au refus de l’agent, elle avait voulu en référer à la direction du centre. La suite permet de s’immerger dans un huis clos quasi fictionnel.

      https://asile.ch/2021/08/23/centres-federaux-a-lecoute-des-victimes
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      Transcription d’un enregistrement audio réalisé au Centre fédéral d’asile de Perreux (Boudry)

      Date: mercredi 20 janvier 2021, en fin de journée

      Légende

      A : femme requérante d’asile, dont le téléphone a capté cet enregistrement
      AS 1 : agent de sécurité impliqué dans la scène de démarrage du conflit
      AS 2 : agent de sécurité qui vient rapidement en renfort du 1er. Il semble qu’il y ait deux personnes derrière AS 2. Les voix sont difficiles à identifier
      AS 3 : agente de sécurité avec une fonction qui semble supérieur à AS 1 et 2
      AS 4 : agente de sécurité avec une fonction dirigeante, ou en tout cas davantage administrative car elle rédige les rapports
      + autres agent·es non-distingués les un·es des autres
      Le téléphone d’un enfant vient d’être volé dans le centre par un requérant d’asile à qui il l’avait confié. « A » interpelle alors un agent de sécurité pour lui demander d’agir et de retrouver le téléphone. L’agent de sécurité pense que l’enfant est son fils, mais ce n’est pas le cas. A enclenche alors le mode enregistrement sur son téléphone.

      A : You’re the security and you should to take a look
      Agent de sécurité 1 : No, no security for look the child, look your phone there
      A : I’ll complain, I’ll complain about that interacting
      AS 1 : No, what what, the time where you put your phone here, no security must look, it’s your mission.
      A : You’ll not try to search, not at all ?
      AS 1 : No, no, no, that your responsability.
      A : But you’re security
      AS 1 : That your responsability. Look, your children, madame, your children, they go up. The time when something happens to up, you come see security ?
      A : But normally you’re accessing the doors without permission ?
      AS 1 : I ask you, you no see your children you (mot incompréhensible)
      A : I’ll complain about that. What is your name or number of the working ? Because you’re just not searching for this telling stuff but discussing about me
      AS 1 : Yes
      A : You don’t do that. So what is your name because I need to complain.
      AS 1 : For me ?
      A : Yes or number of working.
      AS 1 : My number ?
      A : Yes
      AS 1 : For what ?
      A : For working. Because you’re working here and you have the number. I’ll complain, believe me, you don’t do your work
      AS 1 : No. Madame, I’m telling you something, ok ? I know place you’re coming from, ok ?
      A : Poland
      AS 1 : Ok in Switzer… I don’t know.
      A : We’re complainig pretty much and we’ll complain, not to the SEM, but your boss I’ll complain, Protectas, and to the SEM, to the SEM, to the government and to the everyone.
      AS 1 : If you don’t take your responsability… (en s’adressant à un autre requérant d’asile) Brother, brother, come in please. Tell this woman, ok, « if you come here… »
      A : (également à l’autre requérant d’asile) He doesn’t want to check the stealing stuff but they’re accessing the doors and checking the people. But he can’t check the stealing stuff.
      AS 1 : Can you leave me talk with him ?

      Brouhaha car A et AS 1 parlent en même temps avec beaucoup de bruits en arrière-fond et notamment l’enfant qui s’est fait voler son téléphone qui pleure. On entend plusieurs autres requérants d’asile parler de ce qui s’est passé. AS1 finit par proposer à A de se rendre à la loge des agent.es de sécurité pour discuter de l’affaire.

      AS 1 : Can you go to the security office ?
      A : (A l’enfant qui pleure) Yes, we’ll look for you phone. (à AS 1) You still didn’t tell me your number !

      Echanges entre différents requérants d’asile avec l’agent de sécurité. A redemande le numéro de l’agent et insiste.

      AS 1 : Take my picture
      A : No, I don’t want to take your picture
      AS 1 : Take my picture
      A : Ok no problem

      A le prend en photo. On entend ensuite du bruit et on imagine que l’AS1 essaie de lui retirer son téléphone et user de la force. A commence à gémir « ahouaoua, ahouaha » (« aïe » à de multiples reprises).

      https://asile.ch/2021/06/30/inedit-immersion-dans-la-loge-des-agent%c2%b7es-de-securite-du-cfa-de-boudry

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      Violences | un arrière-goût de déjà-vu

      Une enquête est en cours pour déterminer si des mesures coercitives disproportionnées ont été utilisées à l’encontre de requérants d’asile dans certains centres fédéraux. Il s’agirait, selon certains, de dérives individuelles. Selon d’autres, l’autorité a tort de sous-traiter une tâche régalienne à des sociétés privées.

      En fait, le problème se pose depuis belle lurette. En 1993 déjà, l’aumônerie genevoise auprès des requérants d’asile (AGORA) relevait, dans une lettre à l’Office fédéral des réfugiés (ODR), le SEM d’alors, que le personnel mis en place dans le Centre d’enregistrement de La Praille, inauguré l’année précédente, « n’était ni assez nombreux ni suffisamment formé pour remplir sa tâche. » L’aumônerie ajoutait que ce personnel n’assurait pas « un minimum d’écoute permettant de désamorcer les tensions ».

      La gestion de ce centre avait été confiée à l’ORS Service SA et à Securitas. Le CHERANE (Conseil pour l’hébergement des requérants non-enregistrés) qui, avec le soutien d’associations et du canton, assurait depuis deux ans l’accueil des candidats à l’asile, avait été écarté. Le M. Réfugiés de l’époque, Peter Arbenz, avait déclaré « ne pas avoir besoin d’assistants sociaux avec une mentalité tiers-mondiste ». Le Conseil d’État genevois avait boycotté l’inauguration, expliquant le refus de l’offre du CHERANE par « la crainte d’introduire le loup des œuvres d’entraide dans la bergerie fédérale ». « Les locaux de la discorde », avait titré la Tribune de Genève (18.04.1992).

      L’aumônerie, qui pouvait, avec de strictes limitations, pénétrer dans le Centre d’enregistrement, a dénoncé maintes fois, au cours des années suivantes, ce qu’elle considérait comme des abus. Certes, des membres du personnel faisait preuve d’empathie envers les requérants, mais, dans l’ensemble, le système policier établi manifestait bien plus une méfiance, voire un rejet qu’un accueil de personnes en quête de protection.

      À mes yeux, cette attitude reflétait le regard de peur, ou même d’hostilité porté par une partie de la population et des autorités sur des requérants d’asile dont beaucoup venaient de subir moult épreuves et souffrances. J’ai peur qu’il en soit toujours de même.

      https://asile.ch/2021/08/23/violences-un-arriere-gout-de-deja-vu

      #violence #torture #maltraitance #Protectas #SEM #Boudry #responsabilité

  • L’extraordinaire photographe animalier Vincent Munier
    https://ricochets.cc/L-extraordinaire-photographe-animalier-Vincent-Munier.html

    Capable de tisser un lien entre l’homme et le vivant, Vincent nous transmet avec une subtilité toute particulière ses émotions les plus intimes. Mais le pape de la photographie animalière en est convaincu : montrer la beauté ne suffit plus. C’est un choc, une sorte de révolution culturelle que nous devons désormais opérer si nous voulons préserver – pour ne pas dire sauver - le monde que nous laisserons à nos enfants. #Les_Articles

    / Vidéos, films..., #Médias_et_expressions, #Ecologie, #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle

    #Vidéos,_films...

  • Des analyses critiques du documentaire Un pays qui se tient sage de David Dufresne
    https://ricochets.cc/Des-analyses-critiques-du-documentaire-Un-pays-qui-se-tient-sage-de-David-

    Deux articles proposent des critiques et remarques très intéressantes et constructives à propos du film documentaire de David Dufresne : [Un cinéma qui se tient sage >https://lundi.am/Un-cinema-qui-se-tient-sage] - Une critique cinématographique du film de David Dufresne - Un pays qui se tient sage de David Dufresne tient l’affiche, des séances partout – au cinéma public de Montreuil ; au cinéma indépendant d’art et d’essai du quartier latin comme au MK2 Bastille ou au Gaumont des fauvettes – tout le (...) #Les_Articles

    / #Violences_policières, Vidéos, films...

    #Vidéos,_films...
    https://lundi.am/Un-cinema-qui-se-tient-sage
    https://paris-luttes.info/a-propos-du-documentaire-un-pays-14399
    https://www.youtube.com/channel/UC7PN7TtA8u-XoKU4M1joCCA
    https://ricochets.cc/IMG/distant/html/watchv8x7tzi64e9-c518023.html

    • Je suis heureux de voir sur grand écran ces images de manif – ces images des luttes autant que cette lutte pour les images – leur place est au cinéma. Si je suis critique envers ce film, je reste admiratif qu’il pose la question d’une lutte populaire comme celle des Gilets-Jaunes et d’une autre, celle des vidéos amateurs dans le champ de l’image. Avec ces films, bons ou mauvais, qui prennent à bras le corps le monde actuel et les formes qu’il produit, le cinéma redevient politique (et plus seulement un produit culturel) parce qu’il recrée du commun et c’est au moins l’intérêt de ce film que de se proposer comme support d’un commun – un an et demi de lutte intense et des milliers d’images youtube.

      Immédiatement, lorsque le cinéma est commun, la critique redevient primordiale et tout simplement possible. Il devient possible et intéressant de discuter d’un film comme Un pays qui se tient sage. Et pas seulement probable mais nécessaire car il s’agit avec ce film de débattre d’au moins deux problématiques majeures : que faire des images « amateur » des violences policières et quel est le lien entre ces images et quelque chose qui s’appellerait le cinéma ? Et par ailleurs, à qui donner la parole, comment documenter une lutte ?

      #film #cinéma #politique #police #violences_policière #image #critique

  • Qui veut TUER
    https://ricochets.cc/La-Ronce-Abeille-Sucre.html

    J’enquête sur un truc franchement louche : Le gouvernement a fait des pieds et des mains pour réautoriser les néonicotinoïdes, des pesticides ultratoxiques qu’ils ont eux-mêmes surnommés « tueurs d’abeilles »... Alors qui tire les ficelles, pourquoi, et comment ils s’y prennent ? #Enquête #Néonicotinoïdes Je vous parle aussi de la première opération de @La Ronce « Opération Épine Sucrée », qui risque fort de faire parler d’elle : elle compte « aider » les multinationales sucrières françaises à abandonner leur usage des pesticides, chaque Épine devenant pour eux « le dard des abeilles assassinées » #LaRonce #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, #Ecologie, Vidéos, (...)

    #Vidéos,_films...

  • "Inventer l’#Université et la #recherche de demain"

    Les #vidéos des journées de prospective « Inventer l’#Université et la #recherche de demain » sont désormais presque toutes en ligne :

    • Introduction (J. Siméant-Germanos et B. Andreotti) : repartir des besoins de la société plutôt que de ceux de la recherche et de l’Université. https://youtu.be/qVwUzbKoi3Y

    • Finalités de l’#enseignement_universitaire (V. Durand) : https://youtu.be/RqTXfm888Ok

    • Workday for Future (V. Guillet) : https://youtu.be/IPItYRdfog8

    #Sciences_citoyennes (A. Lapprand) : https://youtu.be/_fKjTFMwSSc

    • De la #division_du_travail scientifique : le couple P.I. / précarité (R. Brette) : https://youtu.be/tu3yo64Q9UQ

    #Université et #démocratie (W. Brown) : https://youtu.be/3lnzDEkZj7g


    https://seenthis.net/messages/880189

    • Les conditions de l’#autonomie_étudiante (H. Harari-Kermadec) : https://youtu.be/N3-ht5lLmzc

    • La condition de #précaire (P.Stamenkovic) : https://youtu.be/NCwy4vqaddI

    • Restaurer la #collégialité dans les instances (J.Gossa) : https://youtu.be/psYZoBQI3_g

    • Une proposition de #budget répondant au besoins de la société (P-Y Modicom) : https://youtu.be/QbHtnZcroyg

    #ESR #facs #conférence

  • "Un pays qui se tient sage" de David Dufresne ausculte les violences policières, entre images choc et réflexion salutaire
    https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/documentaires/un-pays-qui-se-tient-sage-de-david-dufresne-ausculte-les-violences-poli

    Tout sauf tiède, ce documentaire soutenu par la Quinzaine des Réalisateurs est une claque à double détente dont on sort à la fois secoués et grandis. Sa narration vous prend en tenaille entre deux tempos, alternant constamment action et réflexion.

    D’une part, il nous plonge dans la mêlée sans filtre avec nombre d’images saisies au coeur de l’action. Filmées au smartphone ou à la GoPro, souvent en caméra subjective, ces images sont particulièrement saisissantes. On y voit se déchaîner la brutalité des forces de l’ordre contre des manifestants certes révoltés mais non armés. Pour qui a suivi sur Twitter le recensement au jour le jour par David Dufresne des violences policières durant le mouvement des gilets jaunes en 2018 et 2019, ce fameux Allô, @place_beauvau, ces images sont familières.

    Projetées sur grand écran, leur impact est amplifié et elles n’en sont que plus éprouvantes. On prend en pleine face non seulement cette violence mais aussi son caractère aveugle, arbitraire, injuste, avec des personnes innocentes éborgnées, mutilées, et autant de vies brisées.

    Ce tumulte sous haute tension alterne avec le dialogue que mènent en parallèle et face aux mêmes images, différents intervenants – sociologues, historiennes, avocats, policiers, victimes de violences, mère au foyer - filmés conversant deux par deux en clair-obscur. On ne découvrira leur identité et leur profession qu’au générique de fin, afin « de les écouter sans préjugés », explique le réalisateur.

    […]

    Ce tumulte sous haute tension alterne avec le dialogue que mènent en parallèle et face aux mêmes images, différents intervenants – sociologues, historiennes, avocats, policiers, victimes de violences, mère au foyer - filmés conversant deux par deux en clair-obscur. On ne découvrira leur identité et leur profession qu’au générique de fin, afin « de les écouter sans préjugés », explique le réalisateur.

    #arno_approuve_ce_message

    Sérieusement, allez-y, c’est un très beau documentaire. Si je devais ajouter mon grain de sel : si David a vraiment une qualité principale, c’est de faire ressortir l’humanité de chacun de ses témoins, même ceux qui sont dans leur rôle odieux (le syndicaliste policier par exemple), même ceux qui n’ont pas fait les écoles d’éloquence (les femmes des quartiers qui parlent, c’est une belle claque).

    Et second grain de sel : c’est du cinéma. Ce n’est pas un simple reportage, avec images d’archives et gens interviewés face caméra : il y a des éléments de mise en scène parfaitement « cinématographiques », et un arc narratif qui fait que l’on progresse dans le film pendant une heure et demi. Il y a une tension, une progression, et on progresse avec le film.

    La question que je me pose depuis : comment est-ce que je peux arriver à faire accepter ce film (non seulement aller le voir, et aussi l’accepter) à mes proches qui soutiennent que tout va bien, qu’il y a peut-être eu quelques gestes déplacés des flics, mais que c’était un détail dans l’océan de violences des Gilets jaunes…

    (Disclaimer : je suis légèrement de parti pris, David est un de mes plus vieux copains de l’internet, depuis 1996, époque Manifeste du Web indépendant.)

  • Les projections de radio saint fé
    https://ricochets.cc/Les-projections-de-radio-saint-fe.html

    Animatrices, animateurs, auditrices, auditeurs, mordu.e.s de la radio ou tout simplement curieux.ses, bonjour ! Vous êtes chaleureusement invité.e.s à la toute première séance du CINECLUB RSF des mordu.e.s de radio !

    PROJECTION A L’HYDRE

    ce dimanche 27 septembre à 18H30 #1-Radio lorraine coeur d’acier, la parole libérée, 2009

    un magnifique documentaire d’isabelle Cadière, à voir absolument ! Longwy, fin des années 1970, la sidérurgie lorraine et son monde s’écroule, la CGT lance une radio pirate (si !) (...) #Les_Articles

    / #Crest, Vidéos, films..., #Audio, #Médias_et_expressions

    #Vidéos,_films...

  • Tour d’horizon du #mal-logement par un expert
    https://www.inegalites.fr/Les-inegalites-de-logement-expliquees-par-un-expert

    Manuel Domergue, de la Fondation Abbé Pierre, donne son éclairage sur les #inégalités de #logement à travers des #vidéos courtes, dans un langage accessible. Issues de notre webdoc sur les inégalités, ces interviews sont à votre disposition pour apprendre, réfléchir ou animer un débat.

  • Déjouer les raccourcis mentaux - Avec l’humoriste Louis T ! | Agence Science-Presse
    https://www.sciencepresse.qc.ca/dejouer-raccourcis-mentaux-humoriste-louis

    Dans le cadre du projet Covid-19 : Dépister la désinfo/Track the facts, nous vous présentons une nouvelle série de 5 capsules sur les raccourcis mentaux avec l’humoriste Louis T.

    #vidéos #EMI #fake_news

  • D’étranges amendes « sans contact » ont été envoyées à des manifestants en Aveyron
    https://www.numerama.com/tech/636868-en-aveyron-detranges-amendes-sans-contact-ont-ete-envoyees-a-des-ma

    Première piste privilégiée : les caméras de #vidéosurveillance de la ville, présentes dans les deux lieux de #manifestations. Sauf que côté préfecture et #police, silence radio. « On ne communiquera pas plus sur cette affaire. C’est une histoire qui n‘en est pas une, où nous estimons avoir fait notre travail » répond à Numerama Lilian Kinach, chef d’Etat-Major à la Direction Départementale de la Sécurité Publique (DDSP) : « Libre à ces personnes de contester ces amendes devant un tribunal de police, nous sommes dans un État de droit » assure-t-il. Pourtant, mi-juin, les autorités étaient plus bavardes, lors d’une rencontre de conciliation organisée avec le sous-préfet et le commandant de police local. Il assurait alors que les manifestants ont bien été verbalisés parce que rassemblés plus de 10 sur la voie publique. Il réfute également tout ciblage politique. Selon lui, « la vidéoprotection n’a été qu’un outil d’identification, 99 % des reconnaissances avaient déjà été réalisées sur place », rapporte le Midi Libre, présent à cette réunion.

    #répression

  • #Malakoff touchée par la vidéosurveillance
    https://souriez.info/Malakoff-touchee-par-la

    À peine élue, en plein état d’urgence sanitaire, la nouvelle équipe municipale de Malakoff ne trouve rien de mieux que de voter l’installation de caméras de surveillance dans l’espace public, tout en supprimant des bancs publics sur la place du marché au profit de l’extension d’une terrasse de café. Le vote est unanime, l’opposition soutenant les choix de la majorité. Le projet n’est cependant pas du goût de tout le monde. Après une action d’occupation de l’espace public, le 21 juin, le collectif En marge (...) #Vidéosurveillance

    / #Urbanisme, #Vidéosurveillance, #Normalisation, Malakoff

    https://www.mesopinions.com/petition/social/videosurveillance-malakoff-place-marche-nos-quartiers/95827

  • Après le défilé confiné,
    https://ricochets.cc/Apres-le-defile-confine.html

    Notre reporter Adrien AdcaZz était hier 14 juillet à Paris, où des milliers de personnes ont manifesté, de République à Bastille, pour la Manifestation nationale de la santé #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, Vidéos, films...

    #Vidéos,_films...
    https://www.youtube.com/channel/UCCDPdHuBGfjMxlM3xZANgGQ
    https://ricochets.cc/IMG/distant/html/watchvvx1vAt771f-845469d.html

  • Riconoscimento facciale, perché Como è tra le prime città a usarlo - Wired

    Perché Como è diventata una delle prime città in Italia a usare il riconoscimento facciale
    Il Comune ha già fatto due appalti per dotarsi di sistemi di videosorveglianza con riconoscimento facciale. Ma su che basi? L’inchiesta di Wired con le carte della gara

    https://www.wired.it/internet/regole/2020/06/09/riconoscimento-facciale-como

    #come #como #italie #controlefaciale #migration #gare @cdb_77

  • How to turn filming the police into the end of police brutality | MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/2020/06/10/1002913/how-to-end-police-brutality-filming-witnessing-legislation

    Of all the videos that were released after George Floyd’s murder, the one recorded by 17-year-old Darnella Frazier on her phone is the most jarring. It shows Officer Derek Chauvin kneeling on Floyd’s neck as Floyd pleads, “Please, please, please, I can’t breathe,” and it shows Chauvin refusing to budge. A criminal complaint later states that Chauvin pinned Floyd’s neck for 8 minutes and 46 seconds, past the point where Floyd fell unconscious. In the footage, Chauvin lifts his head and locks eyes with Frazier, unmoved—a chilling and devastating image.

    Documentation like this has galvanized millions of people to flood the streets in over 450 protests in the US and hundreds more in dozens of countries around the world. It’s not just this killing, either. Since the protests have broken out, videos capturing hundreds more incidents of police brutality have been uploaded to social media. A mounted officer tramples a woman. Cop cars accelerate into a crowd. Officers shove an elderly man, who bashes his head when he hits the pavement, and walk away as his blood pools on the ground. One supercut of 14 videos, titled “This Is a Police State,” has been viewed nearly 50 million times.

    Once again, footage taken on a smartphone is catalyzing action to end police brutality once and for all. But Frazier’s video also demonstrates the challenge of turning momentum into lasting change. Six years ago, the world watched as Eric Garner uttered the same words—“I can’t breathe”—while NYPD Officer Daniel Pantaleo strangled him in a chokehold. Four years ago, we watched again as Philando Castile, a 15-minute drive from Minneapolis, bled to death after being shot five times by Officer Jeronimo Yanez at a traffic stop. Both incidents also led to mass protests, and yet we’ve found ourselves here again.

    So how do we turn all this footage into something more permanent—not just protests and outrage, but concrete policing reform? The answer involves three phases: first, we must bear witness to these injustices; second, we must legislate at the local, state, and federal levels to dismantle systems that protect the police when they perpetrate such acts; and finally, we should organize community-based “copwatching” programs to hold local police departments accountable.

    I. Witnessing

    For example, during the first half of the 1800s, freed slaves like Frederick Douglass relied on newspapers and the spoken word to paint graphic depictions of bondage and galvanize the formation of abolitionist groups. During the early 1900s, investigative journalist Ida B. Wells carefully tabulated statistics on the pervasiveness of lynching and worked with white photographers to capture gruesome images of these attacks in places she couldn’t go. Then in the mid-1950s, black civil rights leaders like Martin Luther King Jr. strategically attracted broadcast television cameras to capture the brutal scenes of police dogs and water cannons being turned on peaceful demonstrations.

    Witnessing, in other words, played a critical role in shocking the majority-white public and eliciting international attention. Whites and others allied with black Americans until the support for change reached critical mass.

    Today smartphone witnessing serves the same purpose. It uses imagery to prove widespread, systemic abuse and provoke moral outrage. But compared with previous forms of witnessing, smartphones are also more accessible, more prevalent, and—most notably—controlled in many cases by the hands of black witnesses. “That was a real transition,” says Richardson—“from black people who were reliant upon attracting the gaze of mainstream media to us not needing that mainstream middleman and creating the media for ourselves.”

    II. Legislation

    But filming can’t solve everything. The unfortunate reality is that footage of one-off instances of police brutality rarely leads to the conviction of the officers involved. Analysis by Witness suggests that it usually leads, at most, to victims’ being acquitted of false charges, if they are still alive.

    Some of this can be changed with better tactics: Witness has found, for example, that it can be more effective to withhold bystander footage until after the police report is released. That way police don’t have an opportunity to write their report around the evidence and justify their actions by claiming events off screen. This is what the witness Feiden Santana did after the fatal shooting of Walter Scott, which played a crucial role in getting the police officer charged with second-degree murder.

    But then again, this doesn’t always work. The deeper problem is the many layers of entrenched legal protections afforded the police in the US, which limit how effective video evidence can be.

    That’s why smartphone witnessing must be coupled with clear policy changes, says Kayyali. Fortunately, given the broad base of support that has coalesced thanks to smartphone witnessing, passing such legislation has also grown more possible.

    Since Floyd’s death, a coalition of activists from across the political spectrum, described by a federal judge as “perhaps the most diverse amici ever assembled,” has asked the US Supreme Court to revisit qualified immunity.

    III. Copwatching

    So we enter phase three: thinking about how to actually change police behavior. An answer may be found with Andrea Pritchett, who has been documenting local police misconduct in Berkeley, California, for 30 years.

    Pritchett is the founder of Berkeley Copwatch, a community-based, volunteer-led organization that aims to increase local police accountability. Whereas bystander videos rely on the coincidental presence of filmers, Copwatch members monitor police activity through handheld police scanners and coordinate via text groups to show up and record at a given scene.

    Over the decades, Copwatch has documented not just the most severe instances of police violence but also less publicized daily violations, from illegal searches to racial profiling to abuse of unhoused people. Strung together, the videos intimately track the patterns of abuse across the Berkeley police department and in the conduct of specific officers.

    In September of last year, armed with such footage, Copwatch launched a publicity campaign against a particularly abusive officer, Sean Aranas. The group curated a playlist of videos of his misconduct and linked it with a QR code posted on flyers around the community. Within two months of the campaign, the officer retired.

    Pritchett encourages more local organizations to adopt a similar strategy, and Copwatch has launched a toolkit for groups that want to create similar databases. Ultimately, she sees it not just as an information collection mechanism but also as an early warning system. “If communities are documenting—if we can keep up with uploading and tagging the videos properly—then somebody like Chauvin would have been identified long ago,” she says. “Then the community could take action before they kill again.”

    #Police #Violences_policières #Vidéos #Témoignages

  • EXPERIMENT 120 – Experimental films playlist for kids : Studio Walter
    https://studiowalter.com/experiment120

    EXPERIMENT 120 is a YouTube playlist proposed by the artist and curator Marie-Pierre Bonniol, presenting 120 years of experimental films for children and young people in 22 films, most of them being very short (between 1 and 4 minutes), and which can be watched from the age of 7. The films can be enjoyed by people of all languages.

    Intended for a primary school and a creative centre for young people in the Berlin district of Neukölln during the schools closure period April 2020, as it can be watched from any home, this playlist explores several researches of the experimental abstract cinema, essentially in animation, whether in the form of arrangements and compositions of forms (René Jodoin), or shorter stories, with a magical treatment, where humour is present (Georges Melies, La Linea). Film, the mythical cinematographic medium, is also present, with experiments carried out by several artists directly on tapes in the 40s, 50s and 60s (Harry Smith, Stan Brakhage).

    est-ce que quelqu’un ici aurait une idée pour aspirer ces vidéos à grande vitesse ?

  • Vidéo. Armés d’une disqueuse, ils font tomber le poteau d’une caméra de #vidéosurveillance à Ermont | La Gazette du Val d’Oise
    https://actu.fr/ile-de-france/ermont_95219/video-armes-dune-disqueuse-font-tomber-poteau-dune-camera-videosurveillance-erm

    Au cours de la nuit du mardi 21 au mercredi 22 avril 2020, des individus se sont attaqués à une caméra de vidéosurveillance dans le quartier des Chênes à Ermont (Val-d’Oise).

    Des individus cagoulés et gantés se sont attaqués avec une disqueuse à un pylône sur lequel était installée une caméra de vidéosurveillance à Ermont. (©Doums)

    Nuit de violence dans le Val-d’Oise. Alors que plusieurs véhicules ont été incendiés dans différentes communes du département, à Ermont, des individus cagoulés et gantés se sont attaqués avec une disqueuse à un pylône sur lequel était installée une caméra de vidéosurveillance.

    Lire aussi : Val-d’Oise. Tirs de mortier sur les policiers à Ermont, des véhicules incendiés dans plusieurs villes du département

    Les faits se sont passés vers 1h30, rue Utrillo, dans le quartier des Chênes. Les individus ont réussi à faire tomber le poteau mettant la caméra hors service.

    Les policiers dépêchés ont été reçus par des tirs de mortier. Les forces de l’ordre ont répondu en faisant usage de lacrymogènes et de lanceurs de balles de défense.

  • Plateforme Enfance & Covid

    Etre 24h sur 24 confinés avec les enfants pendant des jours et des jours (en plus du télétravail etc.) demande beaucoup de ressources. La plateforme Enfance & Covid www.enfance-et-covid.org vous propose des #fiches_pratiques, des #vidéos, des #informations pour vous donner des pistes pour essayer différentes façons de faire avec les #enfants durant cette période inédite. Vous avez des questions, vous avez l’impression de vous retrouver dans une impasse, n’hésitez pas à contacter le #numéro_vert. Parents, futurs parents et professionnels de la petite enfance, 160 professionnels bénévoles sont disponibles pour vous de 10h à 18h du lundi au samedi pour vous accompagner au quotidien dans cette période difficile.

    Les 5 options du numéro Vert 0 805 827 827 :

    Vous êtes parent et vous avez des questions taper 1
    Vous êtes #professionnels_de_l'enfance taper 2
    Votre question concerne la #grossesse ou un #nouveau-né taper 3
    Votre question concerne l’#école_à_la maison taper 4
    Vous avez besoin d’un #soutien_psychologique taper 5

    N’hésitez pas à diffuser l’information autour de vous !

    Pour le comité Enfance & Covid

    Rebecca Shankland

    Psychologue, Maître de Conférence, Département Carrières Sociales

    Responsable de l’Observatoire de la Parentalité et du Soutien à la Parentalité

    Université Grenoble Alpes

    http://www.enfance-et-covid.org

    #enfance #enfants #confinement #conseils #parentalité

  • Ils et elles sont en première ligne et racontent leur réalité, loin de la com’ gouvernementale
    https://www.bastamag.net/deconfines-en-premiere-ligne-temoignages-video-professionnels-sante-corona

    Ils et elles sont soignants, infirmiers, sapeurs-pompiers, inspecteurs du travail, employés d’Amazon... En première ligne face à l’épidémie de coronavirus, ils racontent et alertent. Une nouvelle série #Vidéos de Basta !. 1er épisode, 20 mars 2020 - Une aide-soignante et une infirmière témoignent : « Il n’y aura bientôt plus de soignants pour vous soigner » 2e épisode, 22 mars 2020 - Deux infirmières en psychiatrie témoignent : « On en vient à regarder qui est le plus stable au niveau des patients et à (...) #Résister

    / #Conditions_de_travail, Santé , #Services_publics, Vidéos, A la une

    #Santé_