• Je crois que je n’arriverais jamais à comprendre l’intérêt de ces vidéos de personnes, pourtant pas toutes idiotes, qui nous parlent depuis leur salon à propos d’un truc qu’elles ont relevé dans l’actualité, un livre qu’elles ont lu, d’un film qu’elles vu et donc, face caméra : on y lit tellement le fantasme d’être vu, écouté par des millions, des multitudes, et ce qu’ils ou elles disent, en étant nullement contredit ou renchéri, n’a, en fait, aucune portée, beaucoup moins que si ils ou elles étaient filmées dans leur salon avec des connaissances avec lesquelles ils et elles échangeraient.

      Paul Jorion peut dire, de temps en temps, des choses assez remarquables, ce n’est pas @laurent2 qui me contredirait pour en avoir repris de larges extraits dans son excellent Journal de la crise , en revanche là, quel néant et comment est-ce qu’il s’écoute pisser sur les feuilles !

      Et j’ai naturellement l’esprit très mal tourné (c’est de notoriété publique), parce que chaque fois que je tombe sur de tels extraits, je ne peux m’empêcher de penser que les membres de leur famille doivent les entendre depuis la pièce d’à côté et se dire : « tiens le vieux il est encore en train de parler à sa webcam » avec une comparable suspicion que si le vieux était justement en train de se masturber devant tel ou tel film pornographique en streaming .

      Si j’avais un peu de talent pour le montage et du temps pour cela je crois que je téléchargerais tant et tant de ces extraits vidéo masturbatoires (je ne peux vraiment pas voir les choses autrement) et que je mes monterais entre eux pour recréer, très artifiellement, les conditions du dialogue, de la conversation. (D’ici à ce que j’étoffe ce commentaire pour en faire une chronique de ma nouvelle rubrique de Pendant qu’il est trop tard , façon le vieux il se défoule sur son clavier en espérant être lu par des multitudes !)

    • @philippe_de_jonckheere Même réflexion. « On » a dû leur dire que les vidéos, ça allait supermarcher sur l’internet, et que d’ailleurs les jeunes ils regardent que ça.

      Mais alors, tu la lances, sa vidéo, et tu te rends compte qu’un type va te causer lentement pendant 18 minutes en plan fixe face caméra, et c’est déjà une certaine idée de la mort. L’idée même des youtubeurs me fait généralement chier, essentiellement parce qu’ils disent en 20 minutes ce que je pourrais lire en 2, et comme je l’ai déjà dit pour Le Média, généralement je peux décider de survoler, zapper ou savourer un texte même long, dont on m’aurait par exemple cité ici un extrait pertinent, alors que pour une vidéo, il faut vraiment que j’ai une vie entière à perdre pour regarder des gens qui me font la lecture.

      D’un côté on se plaint qu’avec l’interwebz « les gens ne lisent plus », et dans le même temps on s’empresse d’enterrer l’un des grandes innovations de l’internet : on a accès à tout, trop, tout le temps, et justement on a développé des méthodes de lecture à vitesse variable pour repérer, échanger et recommander les pépites, les passages pertinents, dans tout ce bazar. Et au lieu de ça, on devrait renoncer à cette possibilité, dans notre flux, de choisir notre niveau d’attention. Parce que là, à moins de regarder Jorion me ternir la bavette pendant 20 minutes en attendant de faire bouillir les nouilles, je vois même pas comment on peut tenir jusqu’au bout.

      Et ces monologues sont aussi – et ça c’est quand même génial en 2020 – le meilleur moyen qu’on ait découvert sur le Webz pour définitivement renoncer à la richesse de l’intertextualité, aux liens internes et externes, aux « Do you want to know more ? », et aux constructions collectives en ligne et aux échanges croisés. (Ah, on peut profiter tout de même des « forums » débilitants que ce type de support favorise.)

      C’est un format tellement hostile au Web que les gens se retrouvent à en extraire des GIFS sous-titrés pour partager les moments « significatifs » sur Twitter quand ils veulent pouvoir recommander une vidéo.

      (…et est-ce qu’à la fin, Paul Jorion, comme le premier Mélenchon venu, t’implore de t’abonner à sa chaîne Youtube et de lui mettre des pouces bleus ?)

    • @arno Je ne peux pas répondre à toutes tes questions, je n’arrive jamais à regarder ces trucs-là jusqu’au bout. Et celle-là n’a pas fait exception. D’autant qu’elle n’est vraiment pas brillante.

      Et oui, l’imploration qui est de moins en moins masquée pour un soutien aussi dérisoire d’une étoile, un pouce levé ou un abonnement gratuit (dans tous les sens du terme), cette imploration est absolument obscène et pathétique à la fois.

      De même tu as raison à propos de ce que cela représente de détournement des usages possiblement collectifs, et c’est précisément ce que j’entends habituellement quand je parle de réseaux asociaux .

      Enfin, même en retournant très fort la question dans ma tête, je ne parviens pas à trouver de réponses à la question, pourtant simple : « mais à qui il ou elles parlent ? »

    • Plutôt que de se faire téter les yeux par #youtube et ses #videos_masturbatoires. Le bref thriller de #Frédéric_Ciriez
      illustre bien ce sujet. @philippe_de_jonckheere @arno @bce_106_6
      http://www.editions-verticales.com/fiche_ouvrage.php?id=402&rubrique=3


      J’ai découvert cet auteur dans @cqfd qui faisait l’éloge de son premier bouquin. Depuis F.Ciriez ne m’a jamais déçu.
      #dystopie

    • Si nous sommes tout·e·s sur SeenThis, c’est bien parce que nous préférons l’écrit.
      Je reste de même perplexe face au phénomène des Youtubeur·se·s. Mais illes existent, leur public existe, ... et même Mélenchon, puisque vous en parlez, a été contraint d’adhérer à ce canal, pourtant bien tardivement, lui dont on lui reproche si régulièrement la densité de ses billets de blog, dès 2005.

    • @biggrizzly qui dit :

      Si nous sommes tous sur SeenThis, c’est bien parce que nous préférons l’écrit.

      C’est ça. En fait, les vidéo (et les images télévisuelles en général), je trouve ça de plus en plus chiant. Pour preuve, je suis devenu incapable de regarder quoi que ce soit à la télé ; au bout d’un quart d’heure, c’est la télé qui me regarde. C’est grave, docteur ?

    • @philippe_de_jonckheere , @arno la re transcription de la vidéo, ce qui demande un travail non négligeable.

      Retranscription de Les temps qui sont les nôtres : Trump ou la star du porno ? Merci à Catherine Cappuyns et Pascale Duclaud !
      https://www.pauljorion.com/blog/2018/03/29/les-temps-qui-sont-les-notres-trump-ou-la-star-du-porno-le-26-mars-2018-retranscription/#more-103442
      . . . . . . . je vais vous parler cette fois-ci de ce qui s’est passé hier soir aux États-Unis : l’émission ‘60 Minutes’ où était interviewée la star du porno, Stormy Daniels (de son nom de naissance : Stéphanie Gregory, et au point de vue, je dirais, des autorités : Stéphanie Clifford, du nom de son premier époux).

      Pourquoi était-elle interviewée ? En raison des différends entre elle et le Président Trump depuis un certain temps. Elle a été payée 130.000 dollars, pas par #Trump directement mais par l’avocat de Trump, pour ne pas parler de la relation sexuelle qu’ils ont eue (si j’ai bon souvenir c’est en 2006), et du procès qui lui est intenté pour ce qui apparaît un non-respect de son #NDA – « Non Disclosure Agreement » (je ne sais pas comment on appelle ça en français, un « accord de ne pas en parler »). Ça devient de plus en plus courant dans les entreprises : vous devez jurer sur la tête de votre grand-mère et de vos enfants de ne jamais parler de ce qui s’est passé là où vous étiez. Je ne sais pas si c’est un statut véritablement légal mais comme vous le savez sans doute, ce qui se passe maintenant dans le milieu des affaires, le plus souvent, n’a pas de statut légal véritable et c’est pour ça qu’il vous reste toujours la possibilité de vous tourner vers les #tribunaux, comme le fait Madame Clifford en ce moment : on lui a imposé un #arbitrage_privé sur l’accord qu’elle a passé en échange des 130.000 dollars et son avocat lui a dit qu’il fallait dire que tout ça n’était pas légal.

      Vous vous souvenez des aventures de l’État français avec Monsieur #Tapie ? Où l’État français était passé avec Monsieur Tapie, dans un accord, par un arbitrage, ce qui est quand même assez sinistre de voir qu’alors que l’État dispose quand même de l’exercice de la justice – ça fait partie d’un des trois piliers du fonctionnement de l’État : l’exécutif, le législatif et le judiciaire – que l’État accepte aussi de se tourner vers des individus privés qui pourraient décider de la justesse, de la justice, dans une affaire. Et l’illustration dans le cas de Monsieur Tapie, bien entendu a été remarquable : non, l’État, s’il vous plaît, abstenez-vous – au moins vous ! – de faire ce genre de choses. Bien entendu, un des arbitres était de mèche avec Monsieur X et toute l’affaire s’est écroulée.

      D’où est-ce que ça nous vient ça ? Ça nous vient de la #lex_mercatoria. C’est le droit marchand, qui avait souvent lieu entre les marchands qui n’appartenaient pas à de mêmes pays et on se mettait d’accord de se tourner vers des arbitres, des arbitres privés. Alors, avertissement à vous tous : n’acceptez jamais un contrat où on vous dit que le règlement éventuel du conflit passera par un arbitrage privé : ce sont des gens qui sont de mèche avec ceux qui vous font signer le contrat. N’acceptez jamais ça ! Ce sont des gens qui… (il y a des statistiques qui ont été faites par des sociologues et autres) qui donnent raison dans 95% des cas à celui qui vous a fait signer le contrat et donc c’est de l’escroquerie pure et simple. Non, non : il existe des #lois dans nos pays et elles continuent de fonctionner et donc il faut se tourner vers elles – tant que ce système-là n’est toujours pas entièrement vendu d’ailleurs aux marchands, qui disposent déjà du système d’arbitrage !

      Alors, qu’est-ce qui s’était passé ? Donc, effectivement Monsieur Trump a eu un « one night stand » : ils ont dormi une fois ensemble, Madame Clifford et lui. Ça n’a eu lieu qu’une fois apparemment, en 2006, et les circonstances méritent d’être racontées parce qu’elles sont importantes pour la conclusion de ce que je vais dire : Monsieur Trump et Madame Clifford se sont trouvés dans une chambre dans un des golfs qui lui appartient et une fois la porte fermée, il lui a montré la couverture d’un magazine où il y avait une photo de lui et il a dit : « Est-ce que ce n’est pas formidable ? » et elle lui a dit : « Pour avoir dit ça, vous méritez une bonne fessée. Baissez votre pantalon ». Et prenant le magazine pour le fesser, elle l’a fessé avec le magazine ; lui, ayant aimablement accepté de baisser son pantalon.

      Alors, pourquoi est-ce que tout se tourne maintenant vers la télévision, vers l’opinion publique, comme étant un moyen de trancher ? Parce qu’elle explique que tous les accords dans lesquels elle a accepté de signer, ça a été sous la menace. Ça a été dans un climat d’intimidation, et elle a raconté pour la première fois hier – c’est un élément dont le public ne disposait pas – qu’en 2011, en se rendant à un club de fitness avec sa toute petite gamine, au moment où elle sort de sa voiture sur le parking, il y a un gars qui l’attend et qui lui dit comme dans la tradition des #gangsters, qui lui dit en regardant la gamine : « Cette petite fille n’aimerait pas qu’il arrive quelque chose de pas sympathique à sa maman ! ». Et l’avocat actuel de Madame Clifford dit que l’accord – elle a reçu 130.000 dollars pour ne rien dire – et qui la menace par arbitrage privé un million de dollars chaque fois qu’elle ouvre la bouche, il a affirmé hier : « Tout cela n’est pas très différent finalement de la menace sur le parking. Si on vous dit : « Chaque fois que vous ouvrez la bouche pour dire quelque chose à mon sujet, vous devrez payer un million de dollars », dit-il « ce sont des méthodes de gangsters et c’est de l’intimidation du même ordre. »

      J’en sais quelque chose : je me suis retrouvé dans une affaire – vous avez peut-être entendu parler de ça – où on m’a traité de la pire des manières et en me disant : « Si vous bronchez, ça va vous coûter très très cher. » Et dans ce cas-là, chers amis, faites comme Madame Clifford, faites comme moi : expliquez à ces gens-là que oui ! souvent le vrai monde c’est effectivement le monde des gangsters, que les gangsters l’emportent souvent mais rappelez à la personne qui vous dit ça, dites-lui la chose suivante : « Même Al Capone a fini en prison ». Parce que nous avons heureusement encore – et ça c’est la #solidarité – la solidarité entre les êtres humains qui fait que nous avons encore des systèmes qui permettent à celui qui apparaît en position de faiblesse de se défendre.

      Alors, ce qu’on apprend là de Monsieur Trump, ce n’est pas nouveau si vous regardez un petit peu ce que des biographes ont déjà écrit à son sujet. C’est un monsieur qui est… je dirais, il est né #voyou et il a été voyou toutes les années qui se sont écoulées depuis sa naissance jusque maintenant. Comment est-ce qu’on devient voyou comme ça ? Eh bien, avec un père comme le sien : membre du #Ku_Klux_Klan et qui répète à son gosse d’ être un #tueur  : on s’en sort dans la vie en étant un tueur. Manque de pot pour ce Monsieur #Fred_Trump (il s’est trouvé dans pas mal d’ennuis du point de vue légal), un jour son fils devient vraiment un voyou et il est obligé de l’envoyer dans une espèce de maison de correction de type militaire. L’affaire officielle, c’est qu’il serait allé acheter avec un copain des couteaux à cran d’arrêt en ville. En ville, où il disparaissait souvent. Mais le biographe en question écrit : « La maison de correction, c’était peut-être un peu fort pour un couteau à cran d’arrêt. Il y a peut-être encore des choses qu’on ne sait pas ». Alors, voilà : il y a peut-être encore des choses qu’on ne sait pas.

      Et à partir de là, ce Monsieur s’est toujours conduit de la même manière, si vous regardez un petit peu ses affaires. Si vous regardez #Trump_University , « l’université Trump », c’est une escroquerie en grand, où simplement des bonimenteurs poussaient les gens à s’endetter pour suivre des pseudo-cours qui en fait étaient des trucs recopiés de bouquins écrits par d’autres que Trump, et des choses assez expédiées. Plusieurs milliers de dollars pour trois jours de cours, un montant – si j’ai bon souvenir – de trente neuf mille dollars pour un cours approfondi et des choses de cet ordre-là, et qui s’adressent bien entendu aux gens qui n’ont que les billets de loterie pour sortir de leur condition. « C’est peut-être ma dernière chance », « Ça vaut peut-être la mise », et ainsi de suite. Et cet argent est entièrement pompé. Trump avait dit qu’il allait donner cet argent-là à des bonnes œuvres et ça s’est retrouvé, vous allez voir, c’est dans les « records », dans les attendus : « Les sommes sont difficiles à tracer » (rires). Pas les bonus bien sûr qui lui ont été donnés ! Et quand on regarde ses affaires, ses affaires immobilières, eh bien en général ce sont des catastrophes. Il commence par… en fait ce sont des pyramides. Il s’attribue à lui des bonus énormes sur le premier argent qui rentre et puis après si ça marche ou si ça ne marche pas, ça c’est une question liée au hasard.

      Alors, pourquoi ça a marché pour lui ? Pourquoi est-ce qu’il se retrouve quand même président des États Unis ? Eh bien c’est parce que voilà : j’ai mis l’autre jour, sans commentaire, un petit truc que j’ai trouvé sur Wikipedia : sur le mâle dominant chez les chimpanzés. Si vous avez lu ça, eh bien vous avez vu cette description du comportement de Monsieur Trump. Je n’ai pas mis la dernière phrase parce que je me suis dit que ça pourrait apparaître comme une incitation au meurtre (rires). J’ai mis simplement une des phrases qui disait : « Quand le mâle dominant exagère, les autres se liguent contre lui et lui font passer un mauvais quart d’heure ». Et la phrase que je n’ai pas mise est : « Parfois il se fait même tuer ».

      C’est comme ça que ça marche. C’est comme ça que ça marche dans certains cas : c’est que ce comportement de mâle dominant – qui, chez nous, est plus ou moins caché par les #institutions, plus ou moins caché par le fait que les gens [aillent] à l’ #école, par le fait que les gens raisonnent et ne réagissent pas purement « à l’instinct » comme on dit (ce que le corps nous dicte dans l’instant immédiat), font des plans à long terme, essayent de s’en tenir à des principes, à prendre de bonnes résolutions et à essayer de – voilà – de s’en tenir à leurs bonnes résolutions, etc. mais il y a aussi l’aspect purement voyou, c’est-à-dire King Kong (rires) : le mâle dominant de la bande de chimpanzés ou de gorilles : ça aussi ça existe.

      Et malheureusement… malheureusement si nous avons permis dans nos institutions – qu’est l’ #État en particulier – que ce comportement soit plus ou moins mis entre parenthèses dans les entreprises – moi j’ai travaillé dans des #entreprises qui étaient des bonnes entreprises, et dans de mauvaises, mais même dans les bonnes, c’est toujours le modèle King Kong qui décide ! C’est toujours un #mâle_dominant qui se trouve au sommet ! Ou alors une #femelle_dominante, ça arrive aussi, mais qui est du même style alors que le mâle dominant : c’est-à-dire un « Moi, Je ! », « Fermez votre gueule ! », « C’est moi qui gagnerai de toute manière : je peux vous foutre à la porte demain si vous répétez ce que vous venez de dire ! », etc. Pourquoi est-ce que j’ai perdu treize de mes emplois : parce que je leur ai à chaque fois dit « Allez vous faire foutre ! », hé hé hé ! (rires) Mais euh… tout le monde n’est pas comme ça ! Alors ça continue.

      De #La_Boétie a parlé de « #servitude_volontaire »… Ce n’est pas de la servitude volontaire. Il faut survivre aussi, hein ! Il faut survivre ! Les mâles non dominants doivent aussi survivre et les femelles doivent survivre quand même, etc. Il faut leur trouver des excuses. Comme les généticiens… il y a un bel article, je ne sais plus si c’est dans le Washington Post ou dans le New York Times que j’ai lu ça hier, un article d’un #généticien disant : « Ecoutez, on trouve quand même des choses ! Il est quand même vrai qu’il y a dix-sept gènes qui sont liés au fait d’être intelligent et si on ne les a pas ou s’ils sont en mauvais état, c’est pour ça qu’on ne réussit pas à l’école », etc. etc.

      Bon, alors : les gens qui ne réussissent pas à l’école, eh bien on le sait, Todd en parle dans son dernier bouquin (il y a d’autres analyses qui sont faites) : qu’est-ce qu’ils ont fait, les gens qui n’ont pas réussi à l’école ? Ils ont voté pour Trump massivement ! C’est surtout eux ! C’est surtout les blancs qui n’ont pas réussi à l’école qui ont voté pour Trump. Ils ont reconnu : « Voilà, après tout ce n’est pas si mal ! Après tout ce n’est pas si mal de réussir comme ça ! ». Et il dit… il dit en fait, ce gars-là qui est mu essentiellement par le ressentiment (alors que lui, il ne devrait pas hein ! avec tous les millions qu’il a), mais il sait que les millions qu’il a, il ne les mérite pas. _ C’est ça le problème, c’est ça qui le taraude.

      Enfin voilà : ces gens-là ont voté pour ça et ils ont le résultat de leurs actions, d’avoir voté de cette manière-là. Alors qu’est-ce que cela nous donne ? Cela nous donne un Trump qui, vendredi dernier, nomme comme conseiller pour les affaires de sécurité nationale – c’est-à-dire à la défense – il nomme un certain Bolton qui est partisan de frappes préventives sur l’Iran et sur la Corée du Nord.

      On est véritablement bien embarqués… ! Quand même, le moment est venu… le moment est venu pour les mâles non dominants de se mettre d’accord et d’éliminer le gars-là ! Alors, qui est-ce qui va réussir à le faire ? Est-ce que c’est M. Robert Mueller qui est un héros, un type irréprochable qui s’est conduit comme un héros incroyable dans des situations de batailles… sur un champ de bataille, un monsieur d’une intégrité extraordinaire : est-ce que c’est lui qui va parvenir à faire tomber King Kong ? Ou bien est-ce que c’est Mme #Stormy_Daniels ? Parce que les gens ordinaires et peut-être en particulier ceux qui n’ont pas réussi à l’école parce qu’ils n’ont pas les dix-sept gènes qui permettent d’être intelligents et qui se reconnaissent en Trump ? Avec qui est-ce que maintenant les gens ordinaires vont s’identifier ? Avec King Kong ? Ou avec la jolie blonde kidnappée par King Kong et qui lui dit de baisser son pantalon parce qu’elle va lui donner la fessée ?

      Alors je ne suis pas sûr (sourire) que ce soit avec King Kong dans cette situation-là. Alors bonne chance Madame Daniels ! Madame Daniels nous explique qu’à dix-sept ans, elle a participé volontairement à un #strip-tease, à un concours de strip-tease, et que de fil en aiguille, bon, elle est devenue une star du #porno. Elle dit aussi, quand on lui parle de sa vie, de sa vie à cette époque-là, elle disait : « Je vivais dans un quartier de merde. Ce n’est pas donné de travailler dans des… de vivre dans des conditions comme celles-là ». Alors voilà ! Voilà comment on devient une star du porno, sans être une mauvaise personne, parce qu’on est à des endroits où comme elle le disait : « J’ai gagné à cette soirée-là, la première soirée du strip-tease, j’ai gagné tout ce que je gagnais d’autre part comme serveuse en une seule semaine ». Et voilà comment les choses se décident.

      Alors, le [dilemme] de l’américain moyen à partir de demain : Stormy Daniels (Stephanie Clifford ou encore #Stephanie_Gregory ) ou Monsieur Donald Trump, le King Kong facilement dominé par quelqu’un d’autre (rires) ? À eux de choisir !

      Bon, je ne suis pas Américain… Je prie… « Praise the Lord » [Le Seigneur soit loué !], je prie le Seigneur pour ma famille américaine puisque c’est comme ça qu’on parle là-bas ! Allez, à bientôt !
      #BDSM #féssée

    • @philippe_de_jonckheere Pourquoi les 1 % n’arrêtent ils pas de nous faire la leçon sur leur courage, leur capacité de travail, leur efficacité, leur tolérance . . . et nous traitent ils de fainéants, d’imbéciles et de sans dents. . . .

      Exemple, la salle de création.

      Les actionnaires, nés avec une cuillère en diamant dans le bouche culpabilisent.

    • @philippe_de_jonckheere

      Je crois que c’est la chose la plus idiote que je n’ai jamais lue à propos de Trump.

      C’était (peut-être) une sorte d’humour ?

      Je sais pas vous, mais dès que j’entends le mot « mérite » aujourd’hui, j’attrape vite la nausée. Quoiqu’il en soit, peut-on parler de mérite lorsqu’il s’agit d’accumulation de biens (capitaux, marchandises, propriétés foncières et immobilières) ? Ce ne serait pas plutôt du vol ?
      Je reconnaîtrais volontiers une société comme pouvant être « civilisée » si elle se dotait d’une constitution dont le préambule dirait : « Nul·le ne s’élèvera ici au dessus-de quiconque ».

    • Un p’tit croquis de Joost Swarte photographié dans l’appendice de son New York Book. (je ne sais pas si Swarte pensait à Trump en réalisant ce dessin).


      quelques liens vers ce talentueux illustrateur et bien plus encore :
      http://www.scratchbooks.nl
      http://www.joostswarte.com/swf/flash.html
      http://www.dargaud.com/bd/New-Yorkers-collected
      #Joost_Swarte

  • Indígenas ecuatorianos contra el imperialismo chino

    Cámara-Shuar es un proyecto audiovisual de los indios #shuar para retratar los abusos de las empresas chinas en su territorio


    https://elpais.com/cultura/2018/03/16/actualidad/1521157722_434306.html?id_externo_rsoc=TW_CM
    #Equateur #résistance #Chine #peuples_autochtones #documenter #documentation #enregistrements_vidéo #empowerment #vidéos_communautaires #visibilisation #rendre_visible #Amazonie #extractivisme #documentaire_politique
    cc @reka

    Le projet #Cámara-Shuar

    Etsa-Nantu/Cámara-Shuar es un espacio de creación, producción y difusión audiovisual comunitario que nace a finales del año 2013, como una necesidad de visibilizar el conflicto en la cordillera amazónica del #Cóndor, ubicada al sur este del Ecuador y cuyos pobladores Shuar y campesinos mestizos se ven amenazados de desalojo a causa de las concesiones que el gobierno ecuatoriano, ilegalmente, a otorgado a compañías transnacionales para la extracción de minerales.

    Producimos, realizamos y difundimos videos documentales sobre el conflicto del territorio en la cordillera del Cóndor, sobre la historia del pueblo Shuar y videos de ficción sobre las historias cotidianas, los mitos Shuar, etc.

    Nuestro objetivo es conformar un equipo de videastas Shuar independientes y autónomos, los cuales se integrarán a una red de alianzas, tanto para la producción como para la difusión, con campesinos mestizos, citadinos ecuatorianos y extranjeros.

    Actualmente, Etsa-Nantu/Cámara-Shuar está dirigido por Domingo Ankuash -líder shuar- y Verenice Benítez -cineasta-. El área de documental político está coordinada por Luis Corral Fierro, -académico y miembro de la «Asamblea de los Pueblos del Sur del Ecuador»-, apoyado por el documentalista Juan Manuel García. El área de ficción está coordinada por Verenice Benítez, y el área de difusión está a cargo de Lorena Salas, experta en difusión de cine comunitario. En el territorio contamos con un equipo de más de 20 personas principalmente del Centro Shuar Kupiamais, y de los Centros Shuar Shiram-Entsa y Ayantaz, quienes se han ido formando desde el año 2013. También contamos con el apoyo de varios colectivos: ALDEAH de Francia, ALDHEA de Ecuador, MINKA URBANA, EL CHURO Comunicación; con académicos como la doctorante en cine indígena, Carolina Soler, de Argentina y William Sacher, doctorante de Ecuador especialista en temas sobre la mega minería metálica, y muchas otras personas que nos hay apoyado a lo largo de este tiempo.

    Hemos participado en los siguientes festivales y encuentros: Encuentro Nacional de comunicación comunitaria en la Universidad Andina, Quito-Ecuador (octubre 2014); Encuentro Internacional de Cine Comunitario, Cotacachi-Ecuador (noviembre 2014); Taller de video comunitario: «Sarayaku: imagen de resistencia y alternativas» organizado por el colectivo El Churo, Sarayaku-Ecuador (noviembre 2014); Programa radial Doxológico de Flacso Radio, Quito-Ecuador (2014); Programa radial en «Radio Libertaire», emisión: «La Tribuna des Amériques»: Alternativas, proyectos, (2015); Festival Mundial contra el capitalismo, Chiapas-México (enero 2015); Festival Kikinyari de cine y video de los Pueblos y Nacionalidades, Quito-Ecuador (marzo 2015); Festival de cine militante Pico y Pala, Paris-Francia (abril 2015); Club de cine militante y feminista de la Universidad Paris 8, Saint-Denis-Francia (abril 2015); Festival internacional de cine de Douarnenez, Douranenez-Francia (agosto 2015); Ciclo de cine en los barrios organizado por Minka Urbana, Quito-Ecuador (enero 2017); festival de CineLatino, Sala: Espace des diversités, organizado por el colectivo Cambuche, Toulousse-Francia(marzo 2017); UNFIX NYC Festival, NY-EEUU (2017); Cine foro Universidad Central del Ecuador (mayo 2017), Festival Ojo al Sanchocho (octubre 2017).

    http://www.camara-shuar.org
    #camara-shuar #méthodologie_participative

  • Les formats courts ne sauveront pas l’info – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/5601

    Par André Gunthert

    Cette réduction illustre pourtant la loi du genre. Comme le suggère le titre de « Brut », soit la restitution sans filtre d’une réalité, la stylistique de l’enregistrement audiovisuel, renforcée par l’effacement des instances de l’énonciation (pas de médiation incarnée ni de commentaire en voix off), donne l’illusion au spectateur d’avoir vécu l’événement. Pourtant, derrière la signature documentaire, l’impératif de rediffusion virale qui régit la production prescrit un ensemble de choix narratifs très contraignants.

    L’autonomie de la séquence oblige à sélectionner une information autosuffisante et lisible. Sa brièveté interdit tout sujet complexe, et impose une montée en généralité qui est la clé de lecture du format. Dans le cas de l’entretien de la Nuit des idées, c’est la grille de la critique du racisme qui assure l’intelligibilité de l’anecdote, métamorphosée en conte moral. Le caractère provocant du dérapage fournit l’ingrédient indispensable de la viralité : l’indignation attisée par les apparences de la condescendance postcoloniale.

    L’irruption des formats courts, que l’on pourrait appeler docuviraux, a donné un souffle d’air frais en s’adressant à un public jeune, en bousculant la hiérarchie de l’information et en renouvelant les sujets. Contrairement aux apparences, leur économie incertaine bride le développement d’une production d’images autonome, et encourage le recyclage de séquences télévisées ou d’enregistrements existants, remis en forme par l’éditorialisation textuelle et l’illustration musicale.

    Mais les principes d’occupation parasitaire du canal de diffusion des médias sociaux et d’amplification par la viralité les soumettent plus qu’aucun autre média aux travers de l’économie de l’attention, au risque de la caricature. Alimentée par le croisement de la médiation et de l’interaction, l’industrialisation de la conflictualité n’est pas un horizon, mais bien une limite du journalisme.

    #Vidéos_virales #Journalisme

  • Un autre très intéressant article de Stéphane Mantoux qui se décrie lui-même comme « Agrégé d’histoire, enseignant dans le secondaire (ni historien, ni spécialiste de la Syrie/de l’Irak) » travaillant sur le confit syrien/irakien depuis l’été 2013 et dont les études sont d’un grand interêt.

    Historicoblog (3) : Panic Room ? Analyse de la vidéo GoPro d’un combattant de l’EI de Vice News
    http://historicoblog3.blogspot.fr/2016/05/panic-room-analyse-de-la-video-gopro.html

    Le 27 avril dernier, Vice News met en ligne une vidéo récupérée sur le corps d’un combattant de l’Etat Islamique. Le commentaire de l’article accompagnant la vidéo est le suivant :

    « VICE News a obtenu des images prises par la caméra frontale d’un combattant du groupe État islamique (EI), mort en mars dernier, alors qu’il se battait contre les troupes peshmergas dans le nord de l’Irak. La bataille a eu lieu à 50 kilomètres au nord de Mossoul.

    Contrairement à la propagande de l’EI — qui présente souvent les combattants de l’EI en train de prendre des villes avec facilité — cette vidéo montre la panique et le manque de préparation des djihadistes, alors qu’ils engagent une retraite sous le feu peshmerga. »

    J’étudie et je décortique les vidéos de propagande militaire de l’EI depuis maintenant plus de 8 mois. Il est inexact de dire que les vidéos présentent souvent « les combattants de l’EI en train de prendre des villes avec facilité » : si cela a pu être vrai au moment des grandes victoires de l’EI à l’été 2014, et encore en 2015 (chute de Ramadi, de Palmyre, etc), les vidéos plus récentes sont loin désormais de ce lieu commun. Cela amène à s’interroger sur la fin du commentaire : les djihadistes sont-ils seulement paniqués et désorganisés sous le feu ? Est-ce le seul élément à prendre de l’analyse de ce document ? J’ai décidé de l’analyser comme j’ai pu le faire avec des dizaines de vidéos de l’EI.

    #EI
    #StéphaneMantoux
    #vidéos_de_propagande-EI

  • Audition de Jean-Claude Juncker par le groupe GUE
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2014/07/10/audition-de-j-c-juncker-par-le-groupe-gue

    Mercredi 9 Juillet, le groupe GUE/NGL auditionnait Jean-Claude Juncker, candidat de l’alliance PPE-PSE pour la présidence de la Commission européenne. L’occasion pour moi de l’interpeller sur les modalités de consultation des peuples prévues avant de conclure le Grand Marché Transatlantique. Mais aussi de réclamer l’asile pour Julien Assange et Edward Snowden, héros européens ayant mis […]

    #Vidéos_&_Podcasts

  • #Allemagne : le top 5 des meilleures (et des pires) #vidéos_de_campagne
    http://fr.myeurop.info/2014/05/16/allemagne-le-top-5-des-meilleures-et-des-pires-videos-de-campagne-13853

    Delphine Nerbollier

    Comment inciter les Allemands à voter aux Européennes ? Réponse : en les faisant marrer. Parodie des Monty Python, super héros et vache anti braquage : dans leurs #clips de campagne, les petits partis rivalisent d’imagination. Best of.

    En #Allemagne comme dans bon nombre de pays de l’Union, la campagne pour les élections européennes passionne peu. lire la suite

    #Insolites #Institutions #Union_européenne #Européennes_2014 #humour #LOL

  • Young Thug : Danny Glover
    http://www.foxylounge.com/Young-Thug-Danny-Glover

    Avec ses loops de synthé entêtantes, la team de producteurs 808 Mafia (Lex Luger) a offert à Young Thug une track à l’ambiance sacrément inquiétante et lui a permis de nous concocter un des morceaux de #trap qui a clairement marqué la fin 2013. Dany Glover est une tuerie. Okay cool, okay bool I love her I’mma save her, yes, like Danny Glover Bill Cosby ne s’y est d’ailleurs pas trompé et n’hésite pas a sortir des passes dont il a le secret sur le morceau de l’année (...)

    http://www.youtube.com/watch?v=rP6sh4SfZ_8

    / #Videos_Clips, #musiques, #hip-hop, trap, #Atlanta, #1017_Brick_Squad

  • Little Brother : Atari 2600
    http://www.foxylounge.com/Little-Brother-Atari-2600

    En 2002, au tout début de la carrière de Little Brother, le trio enregistra un single en forme d’hommage à l’Atari 2600, la célèbre console de jeux des années 80. Uniquement sorti sur 45 tours est devenu relativement culte, avec ses paroles axées sur les jeux de la console. On notera également une sorte d’hommage à Ol Dirty Bastard sur le « It’ for the children » du refrain chanté très 70’s. Ci-dessus un clip amateur de 13tongimp qui nous a concocté ce petit montage à base de stock shots promotionnels. (...)

    http://www.youtube.com/watch?v=r8LbtuabMuY

    / #musiques, #Videos_Clips, #boom_bap, #hip-hop, #video_games

  • FUCK YOU(TUBE)
    https://www.youtube.com/watch?v=8C4LnIy-2Hg

    À quoi ça va ressembler Youtube si les gens peuvent plus y mettre des vidéos utilisant des œuvres protégées par les ardents défenseurs du copyright ?

    J’imagine un endroit plein de Let’s play de jeux indépendants, de critiques d’œuvres sous CC, de musiques libres, etc.

    Un endroit chouette en fait ^_^

    Finalement au lieu de faire #NoTube et de leur montrer qu’on a besoin d’eux pour nous divertir, si on les laissait s’enfouir dans leur caca ?(Permalink)

    #f #t

  • Un coffret marque la première décennie d’excellents joueurs palestiniens de ‘oud
    http://www.etatdexception.net/?p=4521

    "#le_Trio_Joubran est peut-être le représentant palestinien le plus connu de ‘oud, un instrument arabe traditionnel à cordes. Trois frères issus d’une famille de musiciens et de luthiers de Nazareth, les Joubran, ont célébré leur dixième anniversaire à jouer ensemble en sortant un coffret luxueux, intitulé sobrement The First Ten Years, proposant à la fois un catalogue d’anciens morceaux et de nouvelles (...)

    #International_/_Post_Colonialisme #Vidéos_&_Sons #'Oud #Mahmoud_Darwich #Palestine